la oamarita ne i - musée cognacq-jay · les points sur lesi, ne voyez-vou attrais pas que rart...
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 L A O A M A R i T A i N E
D E U X DESSINS D E W A T T E A U . É T U D E POUR L É N S E Ï G N E DE GÊRSAÏNT. J E U N E FEMMK T E N A N T UN V E R R E A LA MAIN.
LA Renaissance de
l'Art Français, dans
son numéro de janvier
dernier, par la plume de
n o t r e c o l l a b o r a t e u r
Arsène Alexandre, signa
lait la beauté et la por
tée de l'Exposition, dans
les magasins de la Sama
ritaine, de quelques-uns
des chefs-d'œuvre de la
Collection Cognacq, véri
table musée éclos en plein
boulevard, pour le plus
grand plaisir du public
raffiné et la surprise des
étrangers, hôtes ou visi
teurs de Paris.
Depuis, cette Exposi
tion a été renouvelée,
avec des œuvres d'un
caractère différent, mais
aussi précieux, et le plai
sir d'ari n'a pas été moins
vif. On croit savoir que
le grand collectionneur,
de qui les sentiments de
libéralité sont connus, ne
bornerait pas son geste
à ce plaisir temporaire
ment offert, et que celui-
ci pourrait prendre une
forme définitive et dura
ble, pour le plus grand
profit de la culture fran
çaise.
Quoi qu'il en soit, nous
avons voulu compléter
notre première notice en
d e m a n d a n t à A r s è n e
Alexandre son opinion
sur la « deuxième de la
Samaritaine », et, par la
même occasion, sur les
espérances que la rumeur
a fait concevoir.
— Non ! mais avez vous
vu, s'exclamait notre ami
au lieu de répondre direc
tement à notre question, LAWRENCE. — I.A CONSOLATION me L'AMOUR
1^ (^AA*j4***(* , nM^-
LA R E N A I S S A N C E DE L ' A R T F R A N Ç A I S E T D E S I N D U S T R I E S DE L U X E
avez-vous vu ce Fra-
gonard ovale, grand
comme une glace de
lavabo, mais en véri
té immense ; le Pot
au lait renversé ? La
laitière, objet des
risées des vauriens,
fait-elle une belle
culbute dans le tour
billon écarlate de sa
jupe ! Le lait, qui
s 'es t é c h a p p é en
bouillonnant,devient
un ouragan, un cy
clone de nuages qui
monte jusqu'au ciel.
Il semble que tous
les amours de la créa
tion vont sortir de
ces vapeurs. Quelle
voie lactée ! C'est
éblouissant. Je n'en
finirais pas.
— Q u e p e n s e z -
vous, disons-nous en
t â c h a n t d ' a r r ê t e r
son en thous iasme ,
d'un musée qui... ?
— Attendez donc !
Avez-vous aussi vu
le croquis de Wat-
teau pour Y Enseigne
et sa Buveuse cou
chée ? Ils sont assez
enviables. Mais ce
qui fait, à mon avis,
sans compter les
Boucher, les Boilly,
et les petits Guardi, dont un, entre autres, fait tenir dans
le cadre d'un portique ruiné, toute la somptueuse
pouillerie de Venise à l'époque déchue ; on ne reverra
jamais déchéance aussi capiteuse... Ce qui fait l'intérêt
vous disais-je...
- Nous voulions vous parler d'un projet de musée
attribué...
— Laissez-moi donc dire ! Avez-vous remarqué, entre
autres, une série de choses qui pourrait bien être l'origi
nalité dominante de cette seconde série ?
- Peut-être voulez-vous faire allusion aux dessins,
aquarelles ou gouaches de Lawrence, de Mallet et
d'autres « petits Maîtres » de cette ca tégor ie ?
-- Vous avez deviné... à moitié, ce que je veux dire.
Mais l'autre moitié ?... Voyons !... 11 y a certains ôbjets...
C l Л Kl iL — л V K N ' i s K .
- Les meubles et les objets de vitrine ou de cheminée ? Par exemple cette table-bureau de Montigny,
parfait spécimen de simplicité et d'élégance dans le
Louis X V I ; ou bien encore ce Bonheur du jour, de la
fin de Louis X V , avec ses bronzes, entre autres ces
ravissants médaillons qui accompagnent si bien le casier
supérieur ; ou cet autre Bonheur du jour de Weisweller;
en citronnier, si fin et si sobre ? Ou bien...
— Arrêtez-vous ! Je constate que nous nous conten
terions des mêmes choses, sans compter le reste. Mais
le rapport... le rapport !... Eh bien, puisqu'il faut mettre
les points sur l e s i , ne voyez-vous pas quel attrait rare
se dégage du rapprochement entre1 ces objets et la mise
en scène des Lawrence, des Baudouin, etc. ? C'est parmi
ces choses-là que vivaient ces sentiments ou sémillantes
OISEAU D E CHINE
É P O Q U E K A N G - H I .
V A S E S EN P O R C E L A I N E D E SÈVRES EN FORME D ' A I G U I È R E S .
MONTURE BRONZE CISELÉ D E L ' É P O Q U E LOUIS X V I .
OISEAU D E CHINE
É P O Q U E K A N G - H I .
T A B L E - B U R E A U D E MONTIGNY, O R N É E D E BRONZE C I S E L É . É P O Q U E LOUIS X V I .
LA R E N A I S S A N C E D E L ' A R T F R A N Ç A I S E T D E S I N D U S T R I E S D E L U X E 293
personnes. Dans les intérieurs distingués comme celui
de cette jolie Consolation de l'absence, comme dans des
milieux plus humbles, décrits par ces romanesques
BUREAU DIT BONHEUR OU JOUR
EN M A R Q U E T E R I E . BONHEUR DU JOUR M É D A I L L I E R EN BOIS D E C I T R O N N I E R .
SIGNÉ W E I S V E L L E R . É P O Q U E LOUIS X V I .
petits peintres, on trouvait de ces
meubles aujourd'hui sans prix. Ainsi
dans ia collection que nous allons à
chaque instant admirer en plein
boulevard sans payer de droit d'en-
ltrée, la peinture et l'objet s'harmo
nisent, se complètent, et c'est vrai
ment ce qui donne à un musée
caractère d'enseignement outre la
richesse qui...
- Cette fois, vous avez vous-même
prononcé le mot. Comme dans la tra
gédie : « C'est toi qui l'as nommé !... »
— Eh bien, soit, dit en terminant
notre confrère. Vous pensez bien que
je ne suis pas le seul à désirer que Paris
FERNEX. B U S T E EN T E R R E C U I T E .
possède un musée de plus, quand il est
de la qualité de celui-là. Je ne sais, et je
ne chercherai pas à savoir ce qu'il en
est des projets qu'on avait attribués
naguère à M. Cognacq. Mais ce que je
sais, c'est qu'il est encore plus beau de
créer un musée que d'en faire regorger
un autre. E t aussi, ce qui me semble
piquant, si vos suppositions devenaient
réalités, c'est que le Louvre ayant
donné son nom aux grands magasins,
la réciproque serait singulièrement
heureuse le jour où la Samaritaine
donnerait le sien à un musée de
cette importance.
P O L D I R I O N .
T H E S E C O N D
A N C I E N T A R T E X H I B I T I O N
A T T H E S A M A R I T A I N E
A Renaissance de l'Art français, in its last
January number, thanks to our contributor
Arsène Alexandre's pen, pointed out both
the beauty and importance of the exhibi
tion, in the Samaritaine stores, of a few
masterpieces from the Cognacq collection, a veritable
museum spring up right on the boulevard to the great
delight of a refined public as well as the surprise of
foreigners, either guests or visitors of Paris.
Since then, the exhibition was renewed with works of
a different character, yet as valuable and artistic, and
the delight proved us less keen. It is generally admitted
that the great collector whose generous sentiments are
well-known, might not rest content with offering such
transitory pleasure, but the latter might assume a
settled and lasting shape for the great benefit of French
culture.
Anyhow, we made it a point to complete our
former notice by begging Arsène Alexandre to give
his opinion on the second exhibition of the Sama
ritaine and at the same time ou the hopes rumour
led us to entertain.
- « Why ! » our friend exclaimed instead of answe
ring our question straight, « didn't you see this oval
Fragonard, as large as a toilet mirror but truly
immense : le Pot au lait renversé ? Does not the milk
maid, a laughing-stock to the good-for-nothing
fellows about, tumble down beautifully in the scarlet
whirlwind of her gown ! The milk which gushed out, is
turning into a storm, a heaven-kissing cyclone of clouds.
It seems all the Loves of Creation will spring out of
those vapours. What a milky way ! It 's dazzling. I
could never over praise it ! >
- « What do you think », we said, trying to stop
his enthusiasm, " of a museum which... "
" One minute ! Did you also see Watteau's
sketch for the Enseigne and his Buveuse couchée ?
They look rather enviable. But, to my mind, not to
mention the Boucher, Bailly and small Guardi, one of
which encloses in a ruined portics all the sumptuous
filthiness of decadent Venice; never again shall be seen
such heady decadence... The chief interest, T was
going to say.. .
— " We meant to speak of a projected museum...
- " One minute, please ! Did you notice among
the rest, a collection of things which might very well
prove the characteristic feature of this second exhi
bition ?
" Do you mean the drawings and water-colours
by Lawrence, Mallet and other " minor-masters " of
that class ?
- " You have guessed... partly, what I mean.
Can't you make out the rest ? Now then ! There arc some
objects...
— The furniture and various knick-knacks? For
instance, the writing-desk by Montigny, a perfectly
simple, smart specimen of Louis X V I ' s style ; or
again the what-not of the latter part of Louis X V ' s
reign, with its bronzes, especially the charming medal
lions in complete harmony witli the upper pigeon
hole ; or that other what-not by Weinwellcr, made of
citron-tree, both so fine and simple ? Or...
— Stop ! I find we could be both satisfied with the
same things, to say nothing of the rest. But don't you
see the relation ? Well, to be plain, can't you detect
the rare delight from such objects and the selting ol
the Lawrence, Baudoin, etc. brought together ? It
is among such surroundings those sentiments or lively
persons actually existed. In such refined homes as
that of the pretty Consolation de I'A bsence or in humbler
circles described by these romantic-minor painters,
was found that furniture nowadays priceless. Thus, in
the collection we so willingly pay a visit to on the very
boulevard (admittance is free) both painting and objects
arc in keeping and complete each other, and this makes
a museum a true lesson besides the richness which...
- " t h i s time you uttered the word...
- " Well, if you like. Be sure I am not the only one
to wish Paris may possess one more museum, espe
cially such a valuable one. I don't know and will not try
to know what has become of the plans once attributed
to M. Cognacq. What I do know is that creating a
new museum is still finer than charming one. And
again, it seems piquant, should your suppositions turn
into realities, that the Louvre having given its name
to large stores, the Samaritaine should give its own to a
museum of such importance.
P O L D I R I O N .