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    Moyen Orient   101

    Chapitre 1

    MOYEN ORIENT

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    Migration de refugiés dans la ville d’Amman10

    « Middle East » est un terme anglo-saxon qui appa-rait après la dissolution de l’empire ottoman en 1918.Les frontières du Moyen Orient varie en fonction deceux qui les définit. Situé à un carrefour géographi-que, le tout ne constitue pas un continent, n’est paslimité par une chaine montagneuse, ni un bassin hy-drographique. Les contours de cette zone de transitionsont facilement mobiles. Le Moyen Orient est souventconfondu avec la région du Proche Orient qui inclusuniquement les pays bordant les rives de la méditer-

    ranée. En fonction de la configuration géopolitiques etdes équilibres de pouvoirs, les cartes du moyen Orientincluent ou pas la Lybie, L’Iran, le Soudan et la Tur-quie. Les contours de la région varient en fonction desauteurs et des institutions. Pour l’ONU, la région inclutl’Egypte, la Turquie, L’Irak, l’Iran, la Syrie, le Liban, laJordanie, Israël, l’Arabie Saoudite, les Emirats du Golfe,le Koweït, Bahreïn, le Qatar, Aden et le Yémen. Pourcette étude géopolitique, les frontières traditionnellessont prises en compte. Le Moyen Orient englobe doncla Turquie, descendant sur le croissant fertile, prenantaussi en compte l’Iran, la péninsule arabe ainsi quel’Egypte.

    Cette région est le lieu de naissance du judaïsme, duchristianisme, et de l’islam, est par conséquent uncentre spirituel. La majorité de la population est deconfession musulmane sunnite, mais il existe aussides communautés schismatique de l’islam dont leschiites principalement établient en Irak et au Liban, lesWahhabites dans la péninsule arabique, ainsi que lesAlaouites et les Druses dans les régions montagneusesdu littoral. Les communautés chrétiennes et juives sont

    présentes sur le littoral méditerranéen de même quedans de nombreux centres urbains (Sanna, Assouan,le Caire, Beyrouth, Jérusalem, Alexandrie, Mossoul,Bagdad, Damas).

    A présent, ce territoire abrite une multitude groupesethniques (Perse, Turc, Arabe, Kurde et Juif…), qui sedistingue clairement de la géographie contemporainedes états-nations. Seul critère pertinent de distinctionentre les ethnies, la langue vient compléter la diversitéde la population. A l’intersection des ensembles géo-linguistiques sémitique, altaïques et indo-européens,la région héberge quatre principales groupes linguis-

     tiques; Les langues iraniennes, l’arabe, les langues turques et l’hébreu. L’arabe compte plus de 130 mil-lions de locuteurs, elle est donc la langue sémitiquela plus répandue dans cette zone. Elle jouit d’un statutprivilégié dans la mesure où elle est la langue de la ré-vélation coranique. C’est en arabe que, partout dans lemonde musulman, on psalmodie le Coran (le Prophèteest arabe). L’hébreu, langue officielle de l’Etat d’Israël,est également une langue sémitique. Les langues tur-ques, qui appartiennent à l’aire altaïque, sont largementreprésentées. Le turc de Turquie, la plus utilisée, est

    la seule langue du Moyen-Orient à être dotée d’un al-phabet latin. Les autres langues turques sont cellesde minorités, comme les Azéris (nombreux en Iran),les Turkmènes (Afghanistan, Iran, Iraq) et les Ouzbeks(Afghanistan). Les langues iraniennes, qui sont indo-européennes, comptent plus de 50 millions de locu-

     teurs. La principale, le persan est majoritaire en Iran.

    Le climat y est désertique ou semi-désertique, parconséquent chaud et aride, bien que les hivers soientdoux avec quelques précipitations. Les quelques grandfleuves procure de l’eau pour l’agriculture dans des zo-nes limitées. Au début du XXe siècle, la découverte desquantités considérables de pétroles dans cette régionen font le lieu essentiel de la géopolitique du pétrole. Larégion est perçue comme le réservoir énergétique dudéveloppement économique mondial, un enjeu puis-sant pour les pays développés comme pour les paysen développement. Cet espace est aussi témoin duconflit israélo-arabe, ainsi que depuis le 11 septembre2001 le cœur de la « guerre contre le terrorisme ».

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    La Turquie 

    République de TurquieL’Iran

    République islamique d’IranLe Croissant fertile 

    République d’Irak   Etat d’Israël

    Royaume hachémite de JordanieRépublique libanaiseAutorité nationale palestinienneRépublique arabe syrienne

    L’Arabie 

    Royaume d’Arabie saouditeRoyaume de BahreïnEmirats arabes unisEtat du Koweït

      Etat du Qatar   Sultanat d’Oman

    République du YémenL’Egypte 

    République arabe d’Egypt

    Figure 2: Frontières traditionnelles du Moyen OrientSource: Carte dessiné à partir des donnés de L’ONU

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    4000 à 2000 ans av. J.C.

    Le bassin mésopotamien, avec certains prolonge-ments sur le plateau iranien à l’est, le plateau anato-lien au nord et la côte méditerranéenne à l’ouest, est

    le berceau de l’urbanisation. C’est en Egypte dansla vallée du Nil, que nait un des premiers foyers decivilisation. Dès le troisième millénaire avant JésusChrist naissent les empires d’Akkad et Ur, bâtis sur

    le développement des premières agglomérations

    urbaines importantes au centre du bassin mésopo- tamien.

    500 à 400 ans av. J.C.

    Conquérant et bâtisseurs, l’empire achéménide fondeun ordre politique durable ancré dans la religion (le

    grand roi est le représentant des dieux sur terre)et les liens de solidarité dynastique, ont permis de

    construire des infrastructures permettant la circula-

     tion et échanges des marchandises non seulementau sein de l’Empire mais aussi avec ses voisins, cequi a ouvert des relation avec la culture syncrétique(intégration des savoirs et techniques grecs, égyp-

     tiens, babyloniens).

    300 ans av. J.C. à 50 ans apr. J.C.

    Les romains gagnent le contrôle de tout le MoyenOrient à part la Perse. Désordres internes, attaques

    incessantes sur la frontière orientale, les débuts de laprésence romaine en orient sont difficiles. Cepen-

    dant dès le règne d’Auguste, la situation se stabiliseet, bien vite, les possessions orientales de Romedeviennent les plus brillantes de l’Empire. Tandis

    que les cités du nord de la Jordanie se fédèrent pourformer la Décapole, le royaume nabatéen connait son

    apogée aux 1ers s.av.et apr. J.C., avant d’être défini- tivement incorporé à la Syrie romaine sous Trajan.

    SUSE

    ROME

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    Moyen Orient   13

    661 à 750 ans apr. J.C.

    Les Omeyyades, première dynastie musulmane,établis à Damas, poursuivent l’œuvre conquérantedes quatre califes. Les gains de la dynastie Om-eyyade de contrôle sur l’empire arabo-islamique etélargit considérablement son territoire. L’empire sepropage vers l’ouest, en Afrique du Nord, Amériquedu Nord en Espagne, et vers l’est des frontières del’Inde et la Chine. Protégeant les arts issus de la

     tradition byzantine, ils couvrent l’ancienne provinced’Arabie d’édifices somptueux.

    759 à 1258 ans apr. J.C.

    Les abbassides, une dynastie rivale apparente à lafamille du prophète et soutenue par les nouveauxéléments iraniens de l’empire, massacre presqueentièrement les membres de la famille des Omeyy-ades. Le Moyen-Orient bénéficie d’une période de

    prospérité des progrès de la science et la technolo-gie. Les Abbassides entreprennent l’islamisation enprofondeur des régions soumises et déplace leurcapitale a Bagdad, qui devient à son tour une métro-pole intellectuelle brillante.

    11eime au 13eime siècle

    Lors du concile de Clermont, le pape Urbain IIexhorte la chrétienté tout entière à venir en aide aux

    chrétiens d’orient et a libérer les Lieux saints del’occupation musulmane. La prise de Jérusalem parles Francs, venus d’Europe pour « libérer » les Lieuxsaints. Les croisés créent quatre états au Proche-Orient, qu’ils devront protéger et restaurer sanscesse pendant deux cents ans. Ces deux sièclesd’occupation et de batailles ont établi de nouveauxliens entre Orient et Occident, entre musulmans etchrétiens.

    DAMAS

     JERUSALEM

    BAGHDAD

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    Sous L’empire ottoman

    La Jordanie ottomane est administrée, pour la moitiénord par Damas et pour la moitié Sud par L’Egypte. LaSublime porte s’intéresse peu à cette lointaine posses-sion aux maigres richesses et peu peuplé. Son seulintérêt aux yeux des autorités turques semble résiderdans la piste du Hedjaz qui conduit à la Mecque et àMédine. Pour la protégé des attaques bédouins, les Ot-

     tomans se bornent à installer tout le long des postesmilitaires.

    Des la fin du XVIe siècle, l’autorité de l’Empire se faitplus lâche en Transjordanie, horsmis le chemin du He-djaz. Les villes de Kerak, Salt ou Irbid ne sont plus quede modestes cités à l’activité réduite. Un système degouvernement local s’impose, dans lequel chacunedes petites villes est dirigée par une confédération declans familiaux, tandis que les espaces de la steppesont dominés par les tribus bédouins éleveurs de cha-meaux. Les nomades imposent un tribut de protec-

     tion aux rares petits villages et pratiques la razzia surles caravanes qui refusent de s’acquitter du droit deprotection. Certaines de ces tribus serviront pourtant

    d’auxiliaires aux ottomans contre Bonaparte lors de sacampagne de Palestine, en 1799.

    Dans son entreprise de modernisation, le pouvoirOttoman crée une ligne de télégraphe qui traverse lepays du nord au sud, électrifie la bourgade d’Ammanet construit une ligne de chemin de fer reliant Damas

    CONSTANTI

    1453-1908

    Une nouvelle dynastie turque installée en Anatolieentreprend son expansion au grignotant les vesti-

    ges de l’Empire byzantin, les ottomans assiègentet prennent Constantinople en 1453. Une fois leuremprise assure dans les Balkans, les Ottomans font

    main basse sur le sultanat mamelouk en 1516. En1516-1517, le sultan ottoman Selim I er conquiertla Syrie et l’Egypte, ainsi place sous son contrôle

    les lieux saints de l’islam, dans le Hedjaz au nord del’Arabie. Son fils Soliman le Magnifique, qui règnede 1520 a 1566, divise l’empire en 24 provinces

    gouvernées chacune par un pacha.

    à Médine, appelé à remplacer les caravanes. Les turcsentendent aussi se servir de la ligne pour déplacer leurs

     troupes rapidement et renforcer leur autorité en Arabie.Cette initiative suscite l’opposition des nomades maisaussi de la Grande-Bretagne car le chemin de fer doitpasser à Aqaba, faisant peser une menace sur l’Egypte

     toute proche, ou les britanniques ont installé un protec- torat en 1882 pour préserver leur contrôle sur le canalde Suez, donc la route des Indes. La ligne qui éviteAqaba, est finalement inaugurée en 1908.

    Photographie 1: Ligne de train d’ Hedjaz toujours enservice aujourd’hui

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    Moyen Orient   15

    Ottoman Beylik 1300

    Acquisitions 1300-1359

    Acquisitions 1359-1451

    Acquisitions 1451-1481Acquisitions 1512-1520

    Acquisitions 1520-1566

    Acquisitions 1566-1683

    Territoire perdues 1774-1830

    Territoire perdues 1830-1878

    Territoire perdues 1878-1914

    Ottoman 1914

    Figure 3: Expansion et réduction du territoire sous contrôle ottoman

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    Sous le Protectorat Anglais

    Les frontières politiques contemporaines de la région duMoyen Orient sont dessinées après la première guerremondiale sur les décombres de L’empire ottoman. Déjàau début du vingtième siècle, certain district échappeau contrôle ottoman, comme en péninsule arabique, larégion autour de Rydat, est gouvernée par Ibn Saouddepuis 1901, ainsi que le Yemen est en constant conflitavec la porte. La Grande Bretagne cherchant à garderle contrôle de la route des Indes passant par le canal de

    Suez et le détroit de Bal-el-Mandab, colonise l’Egypteen 1882. Par la suite elle établit des protectorats à Adenen 1838, et dans les émirats côtiers du golfe Oman en1891, Cote de la trêve en 1992, Qatar en 1868, Koweïten 1899. Le « middle east » a été victime des ambitionsinternationales, mais aussi de ses propres difficultés àdéfinir ses objectifs, la région est, depuis, fragilisée pardes conflits à multiples enjeux.

    L’accord Sykes-Picot (figure 4) conclu en 1916, a diviséle Moyen-Orient en zones d’influence pour la France, laGrande-Bretagne et d’autres. Cet arrangement a donnéle contrôle français sur la Syrie moderne et le Liban.

    La plupart de la Palestine a été mis sous contrôle in- ternational. Bien que l’accord mentionne la possibilitéde cessions des deux parties en un état arabe, il meten péril les promesses faites par Sir Henry McMahonau shérif Hussayn en 1915. L’accord exclut les quar-

     tiers «à l’ouest des districts de Damas, Homs, Hamaet Alep», comme précisé dans l’accord Hussayn-Mc-Mahon, la ligne sud est prolongée de telle sorte quela Palestine est exclue du contrôle arabe. Toutefois,l’accord a également exclu deux domaines beaucoupplus importants qui seraient sous le contrôle direct bri-

     tanniques et français, et divise la zone arabe en zonesd’influence britannique et français ce qui ferait obstacle

    à la pleine indépendance. Ces accords vont servir debase aux tractations et aux malentendus de la fin dela guerre. D’autre part, la promesse de créer un foyernational juif en Palestine, faite le 2 novembre 1917 parlord Balfour, remet en cause le contenu des accordsSykes-Picot. Pour rassurer les Arabes, qui voient là uneatteinte à leurs revendications territoriales, la Grande-Bretagne doit légitimer l’autorité de Fayçal et ChaïmWeizmann, chef du mouvement sioniste et futur prési-dent de l’Etat d’Israël : le principe du foyer juif est ad-

    mis, sous condition que l’Etat arabe indépendant voiele jour comme promis.

    En conclusion, le dessein des Français comme des An-glais au Proche-Orient est d’élargir leurs protectoratsd’avant-guerre – jusque-là limités à certaines com-munautés chrétiennes et, pour les Anglais, à l’Egypte ;par le biais de gouvernement indigènes, au mépris dudroit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est danscet esprit qu’est conclu le traité de Versailles en juin1919 : les Ottomans sont dépossédés des territoiresarabes, dont l’administration est dévolue à la Franceet la Grande-Bretagne. Malgré l’opposition des Arabes,ces « mandats » sont avalisés par la conférence deSan Remo en avril 1920 : la Syrie et le Liban actuelreviennent aux Français, les Britanniques obtiennentla Palestine, l’Irak et le territoire qui les relie à l’est duJourdain, considéré dans cette perspective commeune Palestine orientale.

    Figure 4: Zone d’influence de l’accord Sykes-Picot

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    Moyen Orient   17

    Formation des nouvelles frontières

    Pendant la période de 1920 à 1945 le Royaume Uniset la France essaye d’organiser leurs mandats, cepen-dant ils se heurtent au nationalisme arabe pas tres biendéfinie, mais fort actifs. Les différents états-pays dela région obtiennent définitivement leur indépendanceau fur et à mesure (figure 5). Le partage de la Pales-

     tine proposé par l’ONU, est immédiatement refusé etcombattu par les Arabes de la Palestine et par les Etatsarabes voisins. L’échec du plan de partage de la Pa-

    lestine a conduit à une longue série d’affrontementsentre Israël et les Etats arabes voisins. A partir duconflit israélo-arabe de 1967, l’Etat hébreu organise

    la colonisation d’une partie des territoires qu’il occupeen Palestine, afin d’assurer sa sécurité, puis, explicite-ment, de rendre impossible tout compromis territorialavec les Palestiniens. De 1975 à 1992, le Liban, dont lesystème politique repose sur un fragile équilibre inter-communautaire, est le terrain d’une guerre aux visagesmultiples, dont les enjeux sont aussi bien libanais querégionaux et internationaux. En 1980, après la révolu-

     tion chiite iranienne, l’Irak entre en guerre contre l’Iran,puis, affaibli, il cherche à envahir le riche Koweït, pro-voquant des réactions de la communauté internatio-

    nale, avant de s’exposer au nouvel ordre mondial définipar les Etats-Unis.

    IRAN17 Octobre 1941

    LIBAN

    8 Novembre 1943

    EGYPTE

    22 Fevrier 1922

    SYRIE1 Janvier 1944

    JORDANIE

    22 Mai 1946

    IRAQ

    1947ISRAEL

    14 Mai 1948

    TURQUIE

    29 Octobre 1923

     ARABIE SAOUDITE

    23 Septembre 1932

    BAHREIN14 Aout 1971

    EMIRATS

    2 Decembre 1971

    KOWEIT

    9 Juin 1961

    QATAR

    9 Juin 1961

    OMAN

    1951

     YEMEN

    30 Novembre 1967

    Figure 5: Indépendance des états-pays de la région du Moyen OrientSource: Juliette Honvault, Institut de Recherches et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman

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    De l’émirat à l’indépendance

    A l’issue de la première guerre mondiale, la France etla Grande Bretagne se partagent les territoires arabesde l’empire ottoman. L’émirat de Transjordanie, fondéen 1921, appartient à la sphère d’influence britanniqueavant d’obtenir sa pleine indépendance en 1946, dateà  laquelle il prend le nom du Royaume hachémite deJordanie.

    A la fin de la première Guerre mondiale, le sort de laTransjordanie est incertain. Tandis que, en 1922, laPalestine est placée sous tutelle britannique et la Syriesous celle de la France, le territoire à l’est du Jourdainet au sud du Yarmouk n’est attribué, par le Conseil dela Société des Nations, au mandat britannique qu’enmai 1923. Avant cette date, trois gouvernements auto-nomes se mettent en place, chacun doté de conseillersbritanniques, tandis que le sud (Ma’an et Aqaba) ap-partient au royaume du Hedjaz. L’acquisition de ces

     territoires à  lieu en juin 1925, après l’abdication duchérif Hussein, chassé de La Mecque par les Wahha-bites d’Ibn Séoud (futur premier roi d’Arabie saoudite,regnant de 1932-1953) Entre-temps, dès 1920, Abdal-

    lah, l’un des quatre fils du chérif Hussein, est entré enTransjordanie pour faire valoir les droits de la famillehachémite au grand royaume promis par les Anglais.

    Rapidement contraint de réduire ses ambitions au ter-ritoire délaissé à  l’est du Jourdain, Abdallah est pro-clamé prince (émir) de Transjordanie le 27 mars 1921avec l’accord de la Grande-Bretagne. Son frère Fayçala obtenu le trône d’Irak. Il n’y aura pas de grand royau-me arabe. L’émirat qui vient de naitre est en majoritédésertique dépourvu de grands pôles urbains et peu-plés de 300 000 habitants seulement, pour la pluspartdes paysans avec une minorité de bédouins nomades.Le pays ne compte que 50 000 nomades sur les 300000 habitants. L’émir Abdallah unifie les trois gouver-nements locaux, un traité est signé en 1928 avec laGrande-Bretagne, par lequel cette dernière contrôle lapolitique étrangère et la défense contre subvention an-nuelle alloué à l’émir.

    Abdallah s’est entouré de Syriens et de Hedjaziens, quiréclament des postes dans la nouvelle administration.Il a en outre choisi Amman capitale et non les petites

    villes plus anciennes de Kérak, Salt ou Irbid, dont lesgrandes familles contestent cette mise a l’écart. Ab-dallah change de politique en recrutant pour sa nou-velle administration autant parmis les transjordaniensque chez les jeunes gens de Palestine, ou le niveaud’éducation est plus élevé, et qui ont souvent des liensfamiliaux dans des villes de Transjordanie. Le cadastra-ge assure les droits de propriété des petits et moyenspaysans, et de plus en plus de nomades se sédentari-sent. Cette politique de répartition équitable des terresaura un effet de stabilité pour le régime, alors qu’en Irak

    ou en Egypte les paysans se place en tant que forcesd’opposition. Les bédouins sont intégrés dans l’arméemise en place à partir de 1930 par des conseillers mi-litaires britanniques.

    Enfin vers l’indépendance, la Constitution monarchiqueest promulguée et des institutions de représentationsont créées, permettant un début de vie politique grâceà des élections au suffrage universel pour les hommes,et des représentations importantes pour les bédouins,les circassiens et les chrétiens. Au sortir de la secondeGuerre mondiale, La Grande-Bretagne reconnait lapleine souveraineté transjordanienne, tout en mainte-

    nant des troupes sur place. Le 25 mars 1946, l’émiratest élevé au rang de royaume, dont Abdallah prend lacouronne. En juin de la même année, le nom RoyaumeHachémite de Jordanie est officiellement adopté.

    Photographie 2: Le Roi Abdallah en 1948

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     Amman

     Al Jizah

    Irbid

     Al Mafraq

     As Safawi

     Azraq ash Shishian

     Ar Ruwayshid

     Al Umari

    Ba’ir

     Al JafrMa’an

     Al Qatranah

    Sahab

     Az Zarqa

    Jarash

    Madaba

     Al Karak

     Al Hasa

    Ra’s an Naqb

     Ash Shawbak

     Al Mudawwarah

     Al l Aqabah

     As Safi

     At Tafilah

    Jurf ad Darawish

    Wadi as Sir

     As Salt

     Ar Ramtha

     Ajlun

    Figure 6: Carte de la Jordanie avec ses villes principales

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