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DOCUMENT RÉALISÉ PAR NUMÉRO 1 FÉVRIER 2015 Obser vatoire de l’économie francilienne

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Economy & Finance


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OBSERVATOIREDE L’ÉCONOMIE FRANCILIENNE

DOCUMENT RÉALISÉ PAR!NUMÉRO 1FÉVRIER 2015

Observatoirede l’économie francilienne

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NUMÉRO 1 FÉVRIER 2015!

OBSERVATOIRE DE L’ÉCONOMIE FRANCILIENNE

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PRÉAMBULE

Depuis plusieurs années, les experts-comptables français entretiennent une base de don-nées mise à jour grâce à l’information financière traitée dans le cadre de leurs missions. Cette base, appelée Statexpert, est donc par nature assez exhaustive et régulièrement mise à jour. Unique en son genre de par sa masse d’informations et la périodicité mensuelle des actuali-sations, Statexpert constitue une ressource originale pour suivre et analyser les évolutions de la conjoncture économique nationale, mais également par territoire et par secteur d’activité.

L’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France a souhaité exploiter cette ressource statis-tique au travers d’un Observatoire trimestriel de l’économie francilienne. Cet observatoire, qui repose en partie sur les données Statexpert, s’appuie également sur des données publiques de l’économie francilienne afin de présenter un panorama large de l’activité en Ile-de-France. Cet Observatoire se veut à la fois conjoncturel et structurel. Pour cela, il est organisé en quatre sections qui, dans ce premier numéro, peuvent se lire indépendamment les unes des autres :

1. La première section vise à présenter la conjoncture de l’économie française dans son ensemble et à comparer la conjoncture francilienne relativement au reste de la France.

2. La partie suivante vise à analyser la conjoncture régionale à partir d’indicateurs de Statexpert. Pour cette première édition de l’Observatoire, nous nous sommes focalisés sur l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises franciliennes.

3. La troisième partie présente un focus sectoriel, géographique ou thématique. Le focus de ce numéro porte sur le secteur de la construction en Ile-de-France.

4. Enfin, la quatrième et dernière partie comporte une analyse comparative de l’Ile-de-France relativement aux autres grandes régions européennes sur des thématiques précises. Il s’agit là du volet « structurel » de l’Observatoire. Ce trimestre, nous avons retenu le thème de l’innovation.

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OBSERVATOIRE FRANCILIEN DES TPE ET PME : UN OUTIL DE PILOTAGE UNIQUE !

EDITO

Observatoire francilien des TPE et PME : Un outil de pilotage unique !

Les experts-comptables produisent une information comptable et financière indispensable à l’entreprise. Sincère et fiable, cette information permet au chef d’entreprise à la fois de mesurer sa performance mais également de faire la preuve de sa crédibilité auprès des bailleurs de fond.Sans cela, point de crédit, point de croissance…

Qu’à cela ne tienne. Pourquoi ne pas agglomérer ces informations individuelles qui, une fois anonymisées permettraient de suivre et de comparer la performance des entreprises d’un pays, d’un secteur, d’un territoire voire d’une région ?

Voilà l’ambition de cet observatoire. Car en effet les experts-comptables collectent et télé-transmettent chaque mois, chaque semestre ou chaque année les informations financières indispensables à la détermination du résultat et de l’assiette fiscale ou sociale des entreprises. Ces données, consolidées au sein de la base statistique « statexpert » constituent le précieux terreau d’un observatoire économique inédit, dont l’ambition est de fournir aux entreprises, mais également aux décideurs économiques et politiques un outil de pilotage incomparable.

Cette édition de février 2015 de l’observatoire de l’économie francilienne est le premier numéro d’une longue série d’analyses destinées à s’étoffer et se développer au fil des mois. Car, en effet, cette première édition a pour échantillon plus de 11#000 sociétés franciliennes, soumises au régime dit des « Bénéfices Industriels et Commerciaux ». Dès le prochain numéro, nous serons en mesure d’élargir ce panel aux travailleurs indépendants ainsi qu’au régime des béné-fices non commerciaux et des bénéfices agricoles.

Dernière précision et non des moindres… Ces données se concentrent sur les TPE et PME réa-lisant entre 20 000 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, ceci afin de refléter au mieux l’activité des entreprises ayant peu ou prou pour territoire l’Ile-de-France. C’est une première dans l’analyse économique. Chaque édition sera l’occasion d’un focus sectoriel (la construction en février) ainsi qu’un focus structurel (l’innovation dans le présent numéro).

Nous adressons pour l’occasion nos remerciements aux 5.850 experts-comptables franciliens intervenants près des 600 000 entreprises franciliennes ainsi qu’aux équipes de Nicolas Bou-zou, sans lesquels rien n’aurait été possible.

Vous en souhaitant une excellente lecture.

STÉPHANE COHEN, PRÉSIDENT DE L’ORDRE DES EXPERTS COMPTABLES

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OBSERVATOIRE FRANCILIEN DES TPE ET PME : UN OUTIL DE PILOTAGE UNIQUE !

SOMMAIRE0. Points-clés

1. La conjoncture en Ile-de-France

2. La conjoncture régionale vue par les experts-comptables

3. Focus conjoncturel : la construction

4. Focus structurel : l’innovation

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OBSERVATOIRE FRANCILIEN DES TPE ET PME : UN OUTIL DE PILOTAGE UNIQUE !

POINTS-CLÉS

CONJONCTURE

> Au terme d’une année marquée par un contexte économique difficile, l’Ile-de-France se distingue par une situation nettement plus favorable que le reste du pays.

4 Le chiffre d’affaires des entreprises franciliennes a progressé de 2% sur un an au cours des trois premiers trimestres 2014. Une croissance modérée, certes, mais meil-leure qu’en 2012 et 2013 (respectivement 1% et 0%).

4 L’activité a été pour l’essentiel tirée par la bonne tenue des ventes dans le commerce.

4 A contre-courant de la conjoncture nationale, l’emploi francilien progresse depuis l’été 2013 et a, cette année, renoué avec son niveau d’avant-crise.

> Les départements de la petite couronne parisienne sont deux à trois fois plus dynamiques que les départements périphériques.

4 La progression du chiffre d’affaires a été particulièrement forte en Val-de-Marne (14%) et en Seine-Saint-Denis (6%). Les Hauts-de-Seine font figure d’exception (-1%) du fait de la forte présence de services à haute valeur ajoutée, en repli.

4 L’activité a été modérée à Paris (1%), du fait notamment d’une moindre performance des commerces parisiens (2%).

FOCUS SECTORIEL : LA CONSTRUCTION

> La progression du chiffre d’affaires des entreprises masque une baisse du volume des constructions en 2014. Cette baisse a toutefois été trois fois moins rapide en Ile-de-France que sur le reste du territoire national.

> La petite couronne a été plus dynamique que les départements périphériques, pénalisés notamment par une baisse des mises en chantier de locaux (à l’exception de la Seine-et-Marne).

> Les investissements réalisés dans le cadre du Grand Paris permettent de maintenir l’acti-vité francilienne, relativement au reste du pays, mais accentuent davantage le contraste centre/périphérie.

FOCUS THÉMATIQUE : L’INNOVATION

> Championne européenne de l’invention, l’Ile-de-France accuse un déficit en matière d’innovation. Face à leurs concurrentes allemandes et nord-européennes, ses entreprises manquent de compétitivité.

> L’engagement des pouvoirs publics en faveur de l’innovation permet cependant d’envisa-ger une dynamique de rattrapage de l’Ile-de-France dans les années à venir.

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LA CONJONCTURE EN ILE-DE-FRANCE

PREMIÈRE SECTION

La conjoncture en Ile-de-France

A| VERS UNE REPRISE MODÉRÉE DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Les conditions d’une reprise vigoureuse de l’activité économique en France ne sont toujours pas réunies bien que des éléments favorables émergent. Après une quasi-stagnation en 2012 et 2013, le produit intérieur brut français devrait à peine progresser en 2014 (+0,4%). Cette croissance repose cependant sur une base fragile :

4 Elle est tirée par la demande intérieure. Au troisième trimestre 20141, la consomma-tion des ménages était en hausse de seulement 0,3% et celle des administrations de 0,6%.

4 L’investissement, lui, continue de reculer, aussi bien du côté des entreprises (-0,6% sur un an au T3) que des ménages (-1,7%) et des administrations (-1,3%).

4 Enfin, traduction du manque de compétitivité des entreprises françaises sur les mar-chés internationaux, le commerce extérieur a négativement contribué à la croissance économique (-0,2% sur un an au T3).

En ce début d’année 2015, des facteurs extérieurs et intérieurs se conjuguent et ouvrent des perspectives de croissance modérée à un an :

4 La dépréciation de l’euro par rapport au dollar (de l’ordre de 10% depuis le début de l’année) permet d’accroître la compétitivité-coût des entreprises dans un contexte de sortie de crise progressive aux niveaux européen et mondial.

4 Le contre-choc pétrolier et le maintien des cours à un niveau bas est une aubaine pour le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises.

1 Derniers chiffres publiés par l’Insee

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LA CONJONCTURE EN ILE-DE-FRANCE

4 La demande intérieure est soutenue grâce à des taux d’intérêt qui demeurent à leur plus bas niveau historique.

4 La consommation devrait accélérer sous l’eff et d’une stabilisation de la charge fi scale.

4 Enfi n, la politique de l’off re menée par le Gouvernement pourrait porter ses fruits : 2015 bénéfi ciant notamment d’une montée en puissance des eff ets du CICE et du Pacte de responsabilité.

Pour 2015, les prévisions d’Asterès tablent sur une croissance de 1%.

B| L’EMPLOI FRANCILIEN A RENOUÉ AVEC SON NIVEAU D’AVANT-CRISE

La région Ile-de-France, qui génère à elle seule 30% du PIB français, se démarque par une situation relativement plus favorable qu’en province.

L’emploi francilien progresse depuis l’été 2013 et a aujourd’hui renoué avec son niveau d’avant-crise. Dans le reste du pays, la situation est toutefois opposée, avec une baisse ten-dancielle de l’emploi depuis plus de deux ans.

Croissance économique française

Variation annuelle du PIB, en %

Sources : Insee, prévisions Asterès

Evolution de l’emploi salarié marchand depuis 2008

Base 100 : T1!2008 | Dernière donnée disponible : T2!2014

Sources : Insee, traitement Asterès

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LA CONJONCTURE EN ILE-DE-FRANCE

Deux éléments majeurs permettent d’expliquer cette tendance relativement favorable en Ile-de-France :

> La production de logements neufs reste importante en dépit d’un recul des mises en chan-tier fi n 2013 et début 2014.

> Les investissements dans les transports collectifs sont massifs, tant pour la rénovation des réseaux que dans leur extension, notamment dans le cadre du Grand Paris. Fin 2014, de nombreux chantiers sont en cours et une vingtaine déjà terminés  : mise en service des tramways T5, T7 et récemment le T8 dans l’est parisien, prolongement des lignes de métro, modernisation des RER…

La situation économique favorable de l’Ile-de-France relativement aux régions se traduit par un taux de chômage francilien inférieur d’un point au taux national. Des disparités existent néan-moins entre les départements. La Seine-Saint-Denis et le Val d’Oise se situent au-dessus de la moyenne nationale, avec un taux record de 12,8% pour la Seine-Saint-Denis. Plus de 5 points la sépare des Yvelines, qui affi chent le taux le plus faible de la région (7,1%). Le niveau élevé du chômage en Seine-Saint-Denis traduit les diffi cultés structurelles propres au département. Les populations les plus fragiles, les jeunes et les actifs non ou peu diplômés, y sont surreprésen-tées relativement au reste de la France. On observe ainsi une forte inadéquation entre l’off re et la demande d’emploi. Les emplois créés dans les secteurs les plus dynamiques sont occupés par des ressortissants de départements voisins, plus qualifi és.

Taux de chômage en France et en

Ile-de-France

Chômage en % de la population active | Dernière donnée disponible : T2!2014

Sources : Insee, traitement Asterès

Taux de chômage en France et en

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

DEUXIÈME SECTION

La conjoncture régionale vue par les experts-comptables

A| DESCRIPTION DE L’ÉCHANTILLON D’ENTREPRISES

Statexpert est constitué presque exclusivement d’entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros. Aussi, il a été décidé d’exclure de l’analyse les quelques entreprises dont le chiffre d’affaires excède ce seuil. Sur le critère du chiffre d’affaires, notre échantillon d’entreprises recoupe ainsi le périmètre des PME. Nous avons par ailleurs exclu les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 20#000 euros. Enfin, précisons que, pour ce pre-mier numéro de l’Observatoire, seules les données des entreprises relevant du régime BIC réél normal (c’est-à-dire les sociétés soumises à l’IS) ont été exploitées. Dans les prochains numéros, l’échantillon sera étendu aux entrprises relevant d’autres régimes (BA, BNC, BIC simplifié).

> Répartition sectorielle des entreprises

Sur la base des liasses fiscales, les trois secteurs les plus représentés au sein de Statexpert sont :

4 le commerce, avec 22% des liasses référencées ; 4 les activités spécialisées, scientifiques et techniques1, avec 17% des liasses ; 4 la construction, avec 11% des liasses.

1 Il s’agit de la section M de la nomenclature des activités françaises (NAF rév. 2). Celle-ci comprend, notamment, les activités juridiques et comp-tables, les activités des sièges sociaux et de conseil en gestion, les activités d’architectes et d’ingénieurs, les activités de contrôle et d’analyses techniques, les activités de R&D, la publicité et les études de marché.

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

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STATEXPERT : UNE BASE UNIQUE

La base Statexpert agrège trois sources de données collectées par les experts-comp-tables :

1. Les déclarations de TVA, qui fournissent des indications mensuelles et trimestrielles sur l’évolution du chiff re d’aff aires des entreprises.

2. Les déclarations unifi ées de cotisations sociales, qui permettent de suivre mensuel-lement et trimestriellement l’emploi des entreprises ainsi que les salaires versés.

3. Les liasses fi scales, qui rendent compte de la situation fi nancière des entreprises sur une base annuelle.

Echantillon Statexpert utilisé pour l’Observatoire *

Informations disponibles

Période PériodicitéNombre d’entreprises extraites **

Déclarations de TVA

Chiff re d’aff aires T1#2011 à T3#2014

Mensuelle &

trimestrielle env. 11#000

Déclarations unifi ées de cotisations sociales

Eff ectifs,

salaires bruts

T1#2012 à

T3#2014

Mensuelle &

trimestrielle env. 51#000

Liasses Fiscales

Comptes de

résultat, bilans,

eff ectifs

2011, 2012, 2013 Annuelle env. 71#000

* Pour ce premier numéro de l’Observatoire, seules les données des entreprises relevant du régime BIC réel normal (c’est-à-dire les sociétés soumises à l’IS) ont été exploitées. Dans les prochains numéros, l’échantillon sera étendu aux entreprises relevant d’autres régimes (BA, BNC, BIC simplifi é).** Entreprises franciliennes dont le chiff re d’aff aires annuel est compris entre 20!000 euros et 50 millions d’euros.

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

> Répartition des entreprises par tranche de chiff re d’aff aires

La moitié des entreprises franciliennes ayant remis leurs liasses fi scales aux experts-comp-tables (52%) et issues de l’échantillon ont généré un chiff re d’aff aires annuel moyen inférieur à 500#000 euros entre 2011 et 2013.

Près d’une entreprise sur trois (29%) a réalisé un chiff re d’aff aires annuel moyen supérieur à 1 million d’euros.

Les entreprises qui ont renseigné un chiff re d’aff aires annuel moyen de plus de 10 millions d’euros entre 2011 et 2013 ne représentent que 2% de la démographie de la base. Néanmoins, ces dernières représentent à elles seules un tiers (30%) des chiff res d’aff aires communiqués par les liasses.

Répartition sectorielle de la démographie d’entreprises et des chiffres d’affaires

Champ : liasses fi scales référencées par Statexpert

Sources : Statexpert, traitement Asterès

Répartition des entreprises par tranche de chiffre d’affaires

Champ : liasses fi scales référencées par Statexpert

Source : Statexpert, traitement Asterès

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

> Répartition des entreprises par département

Paris concentre 40% des entreprises issues de l’échantillon et 38% du chiff re d’aff aires déclaré des liasses fi scales traitées. Les Hauts-de-Seine représentent 13% des entreprises et du chiff re d’aff aires. Les autres départements représentent chacun moins de 10% de l’échantillon.

Poids des entreprises de chaque tranche de chiffre d’affaires dans le chiffre d’affaires total

Champ : liasses fi scales référencées par Statexpert

Source : Statexpert, traitement Asterès

Répartition des entreprises par département

Champ : liasses fi scales référencées par Statexpert

Source : Statexpert, traitement Asterès

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

B| L’ACTIVITÉ DES ENTREPRISES FRANCILIENNES A PROGRESSÉ EN 2014

Les déclarations trimestrielles de TVA collectées par les experts-comptables d’Ile-de-France font ressortir une évolution favorable de l’activité des entreprises de la région sur les trois premiers trimestres 2014. Le chiff re d’aff aires des 5#000 entreprises franciliennes ayant décla-ré leur TVA aux premier, deuxième et troisième trimestres 2014, est en hausse de 2% sur un an. La tendance se redresse donc par rapport aux deux années précédentes, marquées par une relative stabilité de l’activité.

Cette tendance favorable s’explique en partie par la bonne performance des entreprises du commerce et de la construction, qui représentent un quart des entreprises franciliennes et contribuent le plus à la croissance de l’économie régionale. Les entreprises du secteur du commerce réalisent à elles seules un quart du chiff re d’aff aires global et totalisent 14% des eff ectifs. Le secteur de la construction représente 13% du chiff re d’aff aires des entreprises fran-ciliennes, et 8% des eff ectifs1. L’activité dans ces deux secteurs a progressé de 5% sur un an, ce qui a permis de maintenir l’emploi régional.

La progression a cependant été contenue par le faible dynamisme des activités immobilières (3%) et le recul des services spécialisés à haute valeur ajoutée (-3%), qui constituent le cœur de l’économie francilienne. Ces deux secteurs représentent plus du tiers des entreprises de l’échantillon, réalisent 10% du chiff re d’aff aires total et regroupent 15% des eff ectifs. Ces acti-vités sont particulièrement concentrées dans l’ouest francilien, et représentent jusqu’au quart des entreprises à Paris.

1 Il s’agit là du poids du secteur de la construction dans l’économie francilienne, selon les données Insee. A ne pas confondre avec les chiff res com-muniqués en page 11 qui traduisent le poids des secteurs dans l’échantillon de la base Statexpert.

Evolution du chiffre d’affaires des entreprises d’Ile-de-France

Champ : entreprises dont le chiff re d’aff aires annuel est compris entre 20!000 euros et 50 millions d’euros

Sources : tribunaux de commerce, Statexpert, traitement Asterès* La donnée pour 2014 est une indication sur l’évolution annuelle du chiff re d’aff aires réalisé au cours des trois premiers trimestres de l’année.** Donnée provisoire

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

Evolution sur un an du chiffre d’affaires des entreprises franciliennes

sur les trois premiers trimestres 2014, par secteur

Champ : entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 20!000 euros et 50 millions d’euros

Sources : Statexpert (déclaration de TVA), traitement Asterès

Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles 5%

Activités spécialisées, scientifiques et techniques -3%

Construction 5%

Activités immobilières 3%

Hébergement et restauration -3%

Information et communication 14%

Industrie manufacturière -2%

Activités financières et d’assurance 6%

Activités de services administratifs et de soutien 2%

Arts, spectacles et activités récréatives 10%

Transports et entreposage 2%

Autres activités de services 4%

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LA CONJONCTURE RÉGIONALE VUE PAR LES EXPERTS-COMPTABLES

C| LES ENTREPRISES DE LA PETITE COURONNE PARISIENNE SONT LES PLUS DYNAMIQUES

Le chiff re global masque une situation contrastée suivant les départements. En-dehors de Paris, une ligne de fracture se dessine entre une petite couronne très dynamique, et une périphérie plus molle.

4 Le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis sont les départements qui affi chent les taux de croissance de l’activité les plus élevés (respectivement 14% et 6% de croissance du chiff re d’aff aires total des entreprises). Ce dynamisme relatif tient pour l’essentiel à la bonne performance des entreprises du commerce et de la construction. Les Hauts-de-Seine font fi gure d’exception, avec un chiff re d’aff aires en baisse de 1%.

4 Dans les départements de la grande couronne, la croissance relativement faible du chiff re d’aff aires tient à un moindre dynamisme du commerce et de la construction. Dans les Yvelines et en Seine-et-Marne, l’activité dans ces deux secteurs a cru à des rythmes jusqu’à deux fois inférieurs à ceux des départements de petite couronne. Dans le Val d’Oise, le recul de l’activité dans le commerce a été compensé par une croissance soutenue de l’activité de construction (cf focus ci-dessous). L’Essonne est le seul département à observer un recul de l’activité dans ces deux secteurs clefs. Le département est en outre pénalisé par un repli de l’industrie manufacturière, qui réa-lise 10% du chiff re d’aff aires total.

4 La croissance de l’activité a également été modérée à Paris, du fait d’une faible pro-gression des activités de commerce. Les commerces parisiens ont notamment souf-fert d’une baisse du tourisme  : le nombre de nuitées a reculé de 2% sur un an, au premier semestre 2014.

Evolution sur un an du chiffre d’affaires des entreprises franciliennes sur les trois premiers trimestres 2014, par département

Champ : entreprises dont le chiff re d’aff aires annuel est compris entre 20!000 euros et 50 millions

d’euros

Sources : Statexpert (déclaration de TVA), traitement Asterès

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FOCUS CONJONCTUREL : LA CONSTRUCTION

TROISIÈME SECTION

Focus conjoncturel : la construction

A| UNE RÉPARTITION HOMOGÈNE DES ENTREPRISES SUR LE TERRITOIRE FRANCILIEN

La démographie des entreprises de la construction est comparable d’un département à l’autre. Ces entreprises sont essentiellement des TPE avec un eff ectif moyen de 8 personnes par entre-prise.

Le poids de la construction dans le tissu économique diff ère cependant selon les départements. Mesuré en nombre d’entreprises, c’est dans l’Essonne et dans le Val-de-Marne qu’il est le plus important (respectivement 17% et 18%). A l’autre extrémité, les entreprises de la construction sont faiblement représentées à Paris (4%) et dans les Hauts-de-Seine (9%). Dans les autres départements franciliens, le secteur de la construction regroupe près de 15% des entreprises.

Implantation des entreprises de construction en Ile-de-France

Sources : Statexpert (liasses fi scales), traitement Asterès

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FOCUS CONJONCTUREL : LA CONSTRUCTION

B| LA PROGRESSION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DES ENTREPRISES MASQUE UN RECUL DU VOLUME DES CONSTRUCTIONS ET DE L’EMPLOI EN 2014

> Le chiffre d’affaires des entreprises est toujours en croissance

Après deux années de stagnation (0% en 2012 et 1% en 2013), le chiffre d’affaires des entre-prises suivies par les experts-comptables affiche une progression de 4% sur les trois pre-miers trimestres de 2014. L’activité en valeur est bien orientée dans tous les départements franciliens, excepté la Seine-Saint-Denis et l’Essonne.

Dans le détail, l’activité est tirée à la hausse par le dynamisme du troisième trimestre (+ 15%), qui contraste avec l’atonie observée dans la première moitié de l’année. L’évolution du chiffre d’affaires est en ligne avec celle de la production de bâtiments. Après avoir fortement reculé aux premier et deuxième trimestres, le nombre de mises en chantier s’est redressé de 9% en automne, par rapport à son niveau de 2013. Cette hausse a toutefois été insuffisante pour compenser la baisse observée dans la première moitié de l’année  : sur l’ensemble des trois trimestres, le volume des constructions est en repli sur un an.

L’activité a donc été presque deux fois plus rapide en valeur qu’en volume. Cette situation favo-rable, à rebours du contexte actuel de baisse des prix, résulte essentiellement de l’exécution de contrats passés.

> Le volume des constructions est orienté à la baisse

La progression du chiffre d’affaires des entreprises suivies par Statexpert masque un secteur tou-jours en peine. Après deux années de stagnation, le nombre de mises en chantier a reculé cette année, par rapport à la même période l’année précédente, et malgré la hausse survenue au troi-sième trimestre. Le projet récemment avorté de la Tour Triangle illustre les difficultés de la région à mettre en œuvre des chantiers ambitieux. A Boulogne-Billancourt, la réalisation du (controversé) complexe artistique de 25#000 m2 sur l’île Seguin, conçu par Jean Nouvel, aura pris trois ans à démarrer, et les cinq tours de bureaux, dessinées par le même architecte, ne verront jamais le jour.

4 Le nombre de mises en chantier a baissé par rapport à la même période l’année précédente. Aussi bien la production de logements que de surfaces commerciales est en repli (respectivement -4% et -6% sur les trois trimestres).

4 Avec près de 38#000 logements mis en chantier cette année, on est loin de l’objectif fixé en 2010 par la Loi sur le Grand Paris de 70#000 logements par an. L’écart entre l’objectif et sa réalisation n’a cessé de se creuser depuis 2012.

4 Après avoir stagné en 2012, les permis de construire ont fortement chuté en 2013. Cette baisse, plus marquée pour les locaux commerciaux (-27%) que pour les loge-ments (-18%), rend peu probable un rebond de l’activité dans les mois à venir.

La situation francilienne reste toutefois meilleure que dans le reste du pays, où la construc-tion de bâtiments est orientée à la baisse depuis le début de la crise. En 2014, les mises en chantier de logements y ont reculé trois fois plus vite que dans la région capitale.

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FOCUS CONJONCTUREL : LA CONSTRUCTION

> Les eff ectifs sont en repli

Les eff ectifs ont suivi l’évolution de l’activité en décalé :

4 Résultat du dynamisme relatif observé fi n 2013, l’emploi a poursuivi sa progression malgré le recul des mises en chantier au premier trimestre 2014.

4 La baisse de l’activité de la première moitié de l’année s’est ensuite traduite par une stagnation des eff ectifs puis leur repli.

C| L’ANALYSE PAR DÉPARTEMENTS RÉVÈLE UNE NETTE FRACTURE CENTRE/PÉRIPHÉRIE

Les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) sont les plus dynamiques de la région, aussi bien en valeur (10% de hausse du CA) qu’en volume. L’activité en volume est essentiellement tirée par la construction de surfaces com-merciales et de bureaux, en hausse de 10% par rapport à l’année dernière. Cette dernière est particulièrement bien orientée dans les Hauts-de-Seine, dont les entreprises ont par ailleurs enregistré la progression la plus forte de leur chiff re d’aff aires.

Les départements de la grande couronne sont pénalisés par une forte baisse de la construc-tion de locaux (-18% sur les trois premiers trimestres 2014). Le chiff re d’aff aires des entreprises est cependant en hausse dans l’ensemble des départements de la grande couronne. Il est no-tamment soutenu, malgré le recul des mises en chantier, par l’exécution de contrats passés.

A Paris, la progression du chiff re d’aff aires des entreprises (4%) masque une baisse importante des constructions : Paris est le département qui affi che la plus forte baisse des mises en chan-tier de logements (-47%) et de locaux (-50%). La progression du chiff re d’aff aires s’explique notamment par la hausse des mises en chantier l’année précédente. Par ailleurs, la mobilisation récente de la Ville de Paris (signature du pacte Logement pour tous le 23 juin dernier et les 24 propositions concrètes de la maire de Paris dévoilées en décembre) permettent d’envisager une reprise de l’activité à moyen terme.

Evolution du chiffre d’affaires et des effectifs dans la construction

Sources : Statexpert (liasses fi scales), traitement Asterès

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FOCUS CONJONCTUREL : LA CONSTRUCTION

D| VERS UNE REPRISE DE L’ACTIVITÉ À MOYEN TERME

La progression du nombre de permis courant 2014 ouvre la perspective d’une reprise de l’activité à moyen terme. Les autorisations sont en hausse de 1% pour les logements et de 12% pour les surfaces commerciales.

A Paris, aussi bien les autorisations de logements que de locaux sont en hausse (respective-ment de 25% et de 11%). De grands chantiers sont en cours (la Canopée des Halles, le tribunal de grande instance aux Batignolles) ou sur le point de commencer (le projet de Tours Duo dans le 13e arrondissement, la Samaritaine, la Halle Freyssinet).

Le Grand Paris constitue une aubaine pour les entreprises de la construction francilienne, notamment dans le cadre de son volet Transport, qui vise la modernisation ou le prolonge-ment de certaines lignes, ainsi que la mise en œuvre du Grand Paris Express. Certains chantiers ont commencé dès 2011. Fin novembre, la Société du Grand Paris a validé le fi nancement des chantiers de modernisation du RER A, ainsi que le prolongement de la ligne 11 et du RER E à l’ouest, prévus courant 2015.

L’essentiel des chantiers prévus dans le cadre du Grand Paris se concentre toutefois en petite couronne. Si le projet est une bouff ée d’air bienvenue pour la construction francilienne, elle ne profi tera pas, à court terme, aux départements les plus périphériques. La fracture existante entre le centre et la périphérie risque de se voir accentuée. Le détail des permis de construire délivrés cette année confi rme cette hypothèse :

4 Les autorisations de nouveaux logements se concentrent pour l’essentiel à Paris et en petite couronne, en cohérence avec les objectifs de construction de logements à proximité des nouvelles gares du futur Grand Paris.

4 Quant aux surfaces commerciales, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis sont sans sur-prise les départements les plus dynamiques. Par ailleurs, au-delà de la fracture centre/périphérie se dessine une nouvelle fracture est/ouest : la Seine-et-Marne et le Val d’Oise ont vu le nombre de permis progresser, quand les départements de l’ouest francilien (Yvelines et Hauts-de-Seine), mieux dotés, ont enregistré un recul des autorisations.

Construction de logements, de locaux et chiffre d’affaires des sociétés franciliennes du BTP

Variation sur un an des trois premiers trimestres 2014

Sources : SOeS, Statexpert, traitement Asterès

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

QUATRIÈME SECTION

Focus structurel : l’innovation

> Facteur clef de compétitivité et de développement économique, l’innovation francilienne marque aujourd’hui le pas. Pendant longtemps, l’Ile-de-France s’est davantage intéressée à l’invention qu’à l’innovation. Des politiques centrées sur la recherche et les technologies de rupture ont produit de brillants mathématiciens et une recherche de haut niveau. Mais l’innovation est d’abord une affaire d’entrepreneurs. D’autant plus que la grande majorité des innovations ne sont pas tant techniques qu’organisationnelles ou marketing. Insuffisam-ment soutenues, nos PME souffrent aujourd’hui d’un déficit d’innovation par rapport à leurs homologues d’Europe du Nord et allemandes.

HUIT RÉGIONS EUROPÉENNES GÉNÈRENT UN CINQUIÈME DU PIB COMMUNAUTAIRE

Sept régions ont un niveau de production comparable à celui de l’Ile-de-France (46k€ en standard de pouvoir d’achat par habitant et par an). Il s’agit du Grand Londres (45k€), des régions allemandes de Bade-Wurtemberg et de Bavière (35k€), de la région de Co-penhague (38k€), de Stockholm (36k€), de la Lombardie (33 k€) et, dans une moindre mesure, de la Catalogne (28k€).

Ces régions réalisent à elles seules 19% de la richesse de l’UE. Organisées autour d’une métropole à rayonnement international (à l’exception notable du Bade-Wurtemberg), ces territoires sont en outre considérés comme pionniers de l’innovation en Europe1.

1 Dans son Tableau de bord de l’innovation, la Commission européenne qualifie de « champions » les régions dont les performances en matière d’innovation se situent au-dessus de la moyenne européenne. La Catalogne et la Lombardie ne font pas partie des « champions », mais des « suiveurs » (80% à 100% de la moyenne européenne)

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

> Les développements récents permettent cependant de croire à une dynamique de rattra-page de l’Ile-de-France dans les années à venir. Conscients du problème, les pouvoirs pu-blics se sont engagés dans une campagne de promotion de l’entrepreneuriat et de soutien aux entreprises innovantes. Porté par les nouvelles technologies, un véritable écosystème de l’innovation est en train de se mettre en place dans et autour de Paris.

> La région dispose de nombreux atouts, parmi lesquels une population jeune et en crois-sance, des actifs très qualifi és et parmi les plus productifs au monde, une économie diversi-fi ée et une attractivité mondiale de sa capitale. Mais elle fait aussi face à des défi s majeurs comme les inégalités territoriales ou la perte de compétitivité de son tissu productif. Son avenir dépendra de sa capacité à absorber et à accompagner les mutations en cours.

A| L’ILE-DE-FRANCE, CHAMPIONNE DE L’INVENTION

L’Ile-de-France se distingue par un système de recherche parmi les plus performants au monde. Sa production scientifi que et technologique est la plus prolifi que d’Europe. Avec près de 3#000 demandes enregistrées en 2013, la région francilienne est la première d’Europe en termes de brevets européens. Seules les régions allemandes du Bade-Wurtemberg et de Bavière ont un rythme de production technologique comparable (respectivement 2#411 et 2#468 demandes déposées). De même, les publications des chercheurs franciliens représentent à elles seules 4% de la production scientifi que européenne. Avec 18#000 travaux publiés en 2013, l’Ile-de-France tient la première place du classement (suivie de près par la région du Grand Londres (16#000 publications).

Demandes de brevet européen, par région Nombre de publications scientifiques, par région

Source : Observatoire des Sciences et des Techniques

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

Ininterrompue depuis plus de cinquante ans, la suprématie scientifique de l’Ile-de-France tient à des facteurs objectifs, comme la réputation d’excellence de ses formations scientifiques et de ses organismes de recherche. En plus d’accueillir 27% des étudiants français, Paris se classe deuxième au niveau européen (derrière Londres) en nombre d’étudiants étrangers et première en termes d’attractivité pour les chercheurs. Mais cette suprématie de la région dans les classe-ments internationaux tient sans doute aussi pour partie à un biais statistique : les classements ne tiennent pas compte des différences de structure du tissu économique qui existent entre les régions. La supériorité de la région francilienne reflète la tradition centralisatrice de la France. 40% des chercheurs, de la production technologique, et des dépenses de R&D sont concentrés en Ile-de-France1. La région capitale française se distingue en cela de ses principales rivales européennes, où les activités économiques et de recherche sont mieux distribuées sur le terri-toire national et où le contraste capitale/province est moins accentué.

Surtout, ces bons résultats masquent un dynamisme qui marque le pas : depuis quelques an-nées, les performances de la région francilienne progressent peu.

> Le nombre de brevets européens demandés par an n’a progressé que de 5% depuis 2003. En dix ans, le poids relatif de la production technologique francilienne en Europe a été divisé par trois. Si la progression a également été faible dans la plupart des régions, le Bade-Wurt-temberg fait figure d’exception, avec un taux de croissance deux fois plus élevé. Par ailleurs, les deux régions allemandes se placent loin devant l’Ile-de-France en terme de rayonnement international : lorsqu’on regarde le nombre de brevets déposés à l’OMPI (et non plus seu-lement à l’Office européen), la production technologique du Bade-Wurttemberg et de la Bavière représente systématiquement près du double de celle d’Ile-de-France.

> Depuis 2003, le nombre de publications scientifiques par an a progressé plus lentement en Ile-de-France (15%) que dans les autres régions. A titre de comparaison, le nombre de travaux publiés par an à cru de 23% dans la région du Grand Londres, de 50% en Lombar-die, doublé en Catalogne et a même été multiplié par trois en Bavière. Exception notable, la région de Stuttgart se caractérise par une faible production scientifique, qui s’explique essentiellement par l’absence, contrairement aux autres régions étudiées, d’universités à renommée internationale sur son territoire.

> L’intensité de recherche, mesurée par le ratio dépenses de R&D/PIB, s’est établie à 3% en 2011. C’est deux fois plus qu’à Londres ou dans les régions du Sud, mais inférieur à l’effort des régions du Nord. Plus inquiétant encore, l’Ile-de-France est l’une des rares, avec Stoc-kholm, à avoir diminué son intensité de recherche sur la période récente. En dix ans, cette dernière a perdu 0,2 points, alors que les autres régions étudiées affichaient une stabilité (Bavière, Londres) ou une hausse (Catalogne, Lombardie, Bade-Wurttemberg). L’intensité de recherche publique étant restée stable sur la période, l’essentiel du recul observé en Ile-de-France est imputable à la diminution, en termes relatifs, de la recherche privée.

1 Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 2011

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

B| LE DÉFICIT D’INNOVATION DES ENTREPRISES FRANCILIENNES

Championne en invention, l’Ile-de-France accuse un défi cit en matière d’innovation. Une inno-vation est une invention qui a réussi, autrement dit qui a été produite et commercialisée avec succès. Les innovations se développent le plus souvent dans les entreprises de taille moyenne. Or les ETI et les PME ne représentent que 6% du total des entreprises franciliennes1. Dans l’industrie, ces dernières sont en moyenne deux fois plus petites que leurs homologues d’outre-Rhin. Par ailleurs, les PME franciliennes innovent moins que leurs homologues allemandes, suédoises, italiennes et danoises.

> Dans son Tableau de bord de l’innovation2, la Commission européenne a mesuré, pour chaque région, le nombre de PME ayant introduit une ou des innovations de produit ou de procédé, rapporté à l’ensemble des PME de la région. Le résultat est synthétisé sous forme d’un indicateur compris entre 0 et 1. En 2014, le score des PME franciliennes s’est établi à 0,5, ce qui les place en retard par rapport aux entreprises danoises (0,6), italiennes (0,7) et alle-mandes (1). Seules Londres (0,3) et la Catalogne (0,4) font moins bien que l’Ile-de-France.

> Un autre indicateur mesure le poids moyen des ventes de produits nouveaux dans le chiff re d’aff aires global de l’entreprise. Là-dessus, les performances des PME franciliennes sont en ligne avec celles de leurs homologues européennes (seules les entreprises allemandes ont une avance).

Les PME franciliennes seraient donc moins nombreuses à innover, mais les succès commer-ciaux de celles qui innovent sont comparables à la moyenne des entreprises européennes.

L’absence des entreprises franciliennes des principaux classements internationaux est révéla-trice de la relative faiblesse de l’innovation francilienne. Aucune entreprise française (contre 7 allemandes), et a fortiori francilienne, ne fi gure dans le top 50 des multinationales les plus

1 Les PME sont ici défi nies comme des entreprises dont l’eff ectif est compris entre 11 et 250. Source!: Insee.

2 Commission européenne, Tableau de bord de l’innovation régionale, 2014

Intensité de recherche

Dépenses de R&D en % du PIB

Sources : Eurostat, traitement Asterès

(Les données 2003 ne sont pas renseignées

pour la région de Copenhague)

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

innovantes, établi pour le journal Newsweek par le Boston Consulting Group1. Ce classement se fonde essentiellement sur les succès commerciaux des entreprises, mesurés par le taux de rentabilité financière, la croissance de la marge opérationnelle et la croissance du chiffre d’affaires. De même, le classement 2014 de Fast Company, qui récompense les entreprises pour leur originalité et la capacité à produire des innovations de rupture, ne comprend aucune entreprise francilienne. Aucune ne fait non plus partie, dans le même registre, de la liste des 50 entreprises disruptives établie par le MIT (la Bavière y est la première région européenne avec deux entreprises représentées). Il est significatif que le seul classement qui fasse appa-raître des entreprises franciliennes soit celui de Thomson Reuters : contrairement aux autres classements internationaux, ce dernier a pour particularité d’intégrer les statistiques sur les brevets au nombre des indicateurs. Cette situation est révélatrice du paradoxe francilien : une recherche, certes piétinante, mais dont le niveau reste élevé et une faiblesse en matière de diffusion de l’innovation.

1 50 Most Innovative Companies in 2014, The Boston Consulting Group (www.bcgperspectives.com/content/articles/innovation_growth_digital_economy_innovation_in_2014)

Investissement et performance en matière d’innovation des principales régions européennes

Sources : Commission européenne, Tableau de bord de l’innovation régionale 2014, traitement Asterès

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

C| LES FREINS À L’INNOVATION

Trois handicaps majeurs brident le potentiel de développement de la région  : le manque de collaboration entre entreprises et chercheurs, des financements privés encore peu développés et des facteurs liés à la qualité de vie, qui réduisent l’attractivité de la région.

> Le manque de coordination se mesure par le degré de collaboration entre d’une part le monde académique et le monde de l’entreprise, et d’autre part entre les entreprises elles-mêmes. Sur ce dernier point, l’indice de collaboration entre PME innovantes, calculé par la Commission européenne1, met en lumière le retard relatif de l’Ile-de-France en la matière. Si elle fait mieux que Londres et les régions du Sud (Catalogne, Lombardie), la région fran-cilienne se classe cependant derrière les deux régions allemandes, mais aussi Stockholm et Copenhague. Par ailleurs, le manque de passerelles entre la recherche et le monde de l’entreprise est un autre handicap fréquemment dénoncé.

> La faiblesse relative du financement privé constitue un autre frein majeur à l’innovation. Le secteur du capital-investissement reste encore relativement peu développé. L’essentiel des fonds investis le sont dans les sociétés cotées et, depuis récemment, dans les start-ups. D’après l’Association française de l’investissement pour la croissance (Afic), l’investissement dans les PME non cotées stagne, pour l’ensemble de la France, à 6,5 milliards d’euros par an depuis cinq ans. Toujours pour la France (les chiffres ne sont pas disponibles au niveau régional), le poids du capital-investissement dans le PIB se limite à 0,2%, contre 0,8% au Royaume-Uni, 0,5% en Suède et, à titre de comparaison, 2,3% aux Etats-Unis. Londres est sur ce point largement favorisée par rapport à Paris  : la capitale britannique accueille la plupart des grands fonds d’investissement et de capital-risque américains du fait de sa proximité linguistique et culturelle avec les Etats-Unis. De même, si les business angels se multiplient, ils restent encore peu nombreux. Selon EY2, seules 16 start-ups franciliennes (contre 51 à Londres) auraient levé du « angel funding » en 2013. Les motivations des parti-culiers fortunés à investir demeurent essentiellement de nature fiscale.

> Enfin, des facteurs liés à la qualité de vie comme la saturation du parc immobilier à Paris et en proche couronne en raison d’une forte centralisation de la région, nuisent à l’attractivité de cette dernière. L’insuffisance et la vétusté des infrastructures de transport qui rend peu attractives les territoires plus périphériques. Il est à cet égard notable que l’essentiel des start-ups franciliennes se concentre à Paris et dans les Hauts-de-Seine.

En plus de ralentir l’innovation, ces freins conduisent à un phénomène de « brain drain ». D’une part, le dynamisme de certaines villes de province comme Lyon ou Marseille attire de plus en plus les chercheurs franciliens à la recherche d’une meilleure qualité de vie et de coûts moins élevés. D’autre part, d’autres pays tendent les bras aux chercheurs et aux jeunes créateurs d’entreprises franciliens, réputés pour leur excellence, au moyen d’exonérations fiscales et de rémunérations plus avantageuses. Il est significatif que les Français soient la nationalité étran-gère la plus représentée à la Silicon Valley en Californie.

1 Commission européenne, Tableau de bord de l’innovation régionale, 2014

2 EY, Global Talents in Global Cities, 2014

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

D| VERS UN ÉCOSYSTÈME FRANCILIEN DE L’INNOVATION

Les années récentes ont été marquées par une mutation du rôle des pouvoirs publics  : au financement direct par l’Etat de la R&D des entreprises se substituent de plus en plus des poli-tiques incitatives, notamment fiscales (crédit d’impôt-recherche, allègements de charges pour les jeunes entreprises) et catalysatrices (promotion de pôles de compétitivité et d’incubateurs d’entreprises). Ces politiques visent à promouvoir l’entrepreneuriat et à renforcer la participa-tion des entreprises dans la production de l’innovation. Porté par l’engagement actif des pou-voirs publics, un véritable écosystème de l’innovation est en train d’émerger en Ile-de-France :

> L’Etat cherche à créer un environnement favorable à l’esprit d’entreprise et à l’innovation. Cela passe notamment par la simplification du cadre juridique (maintien de statuts comme celui de jeune entreprise innovante ou d’auto-entrepreneur, assouplissement des règles re-latives au financement participatif), des allègements de charges et des soutiens financiers (crédit d’impôt-recherche notamment).

> La région et la Ville de Paris engagent des politiques actives de promotion de certaines filières, et de concentration territoriale. L’objectif est de favoriser la collaboration et l’émer-gence de synergies. En effet, le succès économique de territoires comme la Silicon Valley, mais aussi Boston, Hong-Kong/Schenzen et Israël, a montré que le potentiel d’innovation d’un territoire est corrélé au degré de proximité existant entre les différents acteurs et à l’intensité des échanges.

4 L’Ile-de-France accueille aujourd’hui 8 des 71 pôles de compétitivité français, dont cinq sont des pôles dits « mondiaux » (Finance Innovation, Systematic, Medicen) ou « à vocation mondiale » (Cap Digital, Moveo). Ces pôles, qui fédèrent les organismes de recherche, les entreprises et les financeurs autour de projets industriels ou de re-cherche d’envergure, jouent un rôle majeur dans le nouvel écosystème francilien de l’innovation. Les pôles contribuent effectivement à renforcer la collaboration entre entreprises : l’indice de collaboration entre PME franciliennes innovantes, établi par la Commission européenne1, s’est accru de 45% entre 2007 et 2014.

4 Cette logique de « clusters » touche aussi le monde académique : l’opération Cam-pus, lancée en 2008 et reprise en 2013 par la nouvelle majorité politique, vise à la création de plusieurs campus universitaires d’envergure dans la région, dont celui de Saclay (dédié aux sciences exactes et de l’ingénieur) et celui de Condorcet (sciences sociales). L’objectif est de rassembler, sur un même territoire, la plupart des grandes écoles franciliennes des disciplines concernées, les grands organismes de recherche et des centres de R&D publics ou privés.

1 Commission Européenne, Tableaux de bord de l’innovation régionale, 2012 et 2014.

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FOCUS STRUCTUREL : L’INNOVATION

4 Enfin, les politiques de concentration se déploient activement dans le monde des start-ups : depuis La Cantine, premier incubateur de la capitale lancé par Silicon Sen-tier en 2008, on assiste à une explosion du nombre de pépinières et d’espaces de sou-tien à la création d’entreprise. Avec plus de 100#000 m2 de surfaces disponibles, Paris est aujourd’hui la première ville d’Europe en nombre d’incubateurs. Le mouvement est appelé à se poursuivre, avec le lancement de projets d’envergure comme celui de la transformation de la halle Freyssinet en plus grand incubateur au monde, porté par Xavier Niel avec le soutien des pouvoirs publics, ou la multiplication de pépinières au sein de grands groupes (le Crédit Agricole, la SNCF, SFR, Axa, Microsoft, Google…). Résultat, Paris compte aujourd’hui trois fois plus de start-ups dans le numérique que Londres.

> Enfin, des institutions dédiées comme l’Agence nationale de la recherche ou la Banque Publique d’Investissement ont pour objectif de rendre plus accessible le financement de projets innovants. Ainsi par exemple, le plan Ambition ETI 2020 de la BPI prévoit l’injection de 3 milliards d’euros dans les ETI. On observe aussi l’émergence de nouvelles structures comme le fonds Paris Innovation Amorçage, spécifiquement dédié au financement de start-ups.

Grâce à ces changements culturels et institutionnels, la région capitale semble particulière-ment bien placée pour retrouver sa place au rang des territoires les plus innovants. La révolu-tion numérique et la multiplication de technologies de rupture créent un terreau favorable à l’innovation. Le phénomène n’est pas sans rappeler la révolution de l’automobile, de l’aviation et de l’électricité du siècle dernier, à l’origine de la Belle époque, considérée comme un âge d’or parisien. Le potentiel francilien est aujourd’hui largement reconnu à l’international. Pour la première fois cette année, Paris s’est hissée à la tête du classement PwC des villes les plus attractives1, dans la catégorie «  innovation et capital intellectuel », devant Londres et San Francisco. Le succès de sa capitale est un atout majeur en matière d’attractivité de la région.

Cette nouvelle vague d’innovations, portée par les nouvelles technologies, ne se limite pas à la high-tech. Bien au contraire, elle irrigue aujourd’hui de nombreux secteurs. Ce potentiel d’in-novation est particulièrement porteur de croissance et de développement économique dans les secteurs où traditionnellement l’Ile-de-France dispose d’avantages comparatifs. Ainsi, les industries culturelles et créatives, très présentes à Paris, constituent un important gisement d’emplois grâce à la multiplication de lieux dédiés à l’innovation (le Lieu du design, les Ateliers de Paris, l’hôtel d’activités boulevard Ney, l’incubateur Créatis à la Gaîté Lyrique…) et de projets comme la Cité européenne du Cinéma de Luc Besson, qui ambitionne d’en faire un « Hollywood européen ». Fait révélateur de l’attractivité de la région, c’est Paris qui a été choisie par Google comme lieu d’implantation de son Institut culturel, organisme innovant qui vise à accélérer le rapprochement entre la culture et le numérique. La santé (les start-ups franciliennes sont leaders en optique), l’e-commerce, les nanotechnologies, l’intelligence artificielle, les écotech-nologies et les services aux entreprises comme aux particuliers font partie des secteurs ayant bénéficié de la vague entrepreneuriale francilienne des années récentes.

1 PwC, Cities of Opportunity, 2014