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    Compte rendu

    par Pierre Ouellettudes littraires, vol. 19, n 2, 1986, p. 153-158.

    Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante :

    URI: http://id.erudit.org/iderudit/500765ar

    DOI: 10.7202/500765ar

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    Document tlcharg le 30 juin 2014 01:05

    Ouvragerecens :

    Jeanne Demers et Line McMurray, Lenjeu du manifeste/le manifeste en jeu, Montral, LePrambule, 1986 (prface de Wlad godzich).

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    Jeanne Demers et Line Me Murray, L'enjeu du manifeste/le manifeste en jeu, Montral, Le Prambule, 1986 (prface de Wlad Godzich).

    Voil le manifeste enfin devenu manifeste: d'objet latent qu'il tait, pour la thorie littraire, voici qu'on nous le rend apparent, vident : il est un genre du discours part entire, qui a ses propres normes, textuelles et contextuelles, d'nonciation et de rception. L'enjeu du manifeste/le manifeste en jeu, de Jeanne Demers et Line Me Murray, a su rendre visible la manire mme dont le texte manifestaire (par son jeu) sait rendre visible son propre objet (qui est son enjeu). Il est paradoxal qu'un tel type de discours, dont le but mme est de manifester, de faire apparatre et rendre visible une ide, un projet, une intention, une attitude, etc., n'ait pas t, jusque-l, sauf en quelques rares exceptions, pris en compte dans ses propres manifestations, textuelles et contex-tuelles, c'est--dire sous ses propres apparences et dans ses propres formes visibles. Il semble en effet que le manifeste disparaisse, comme texte, sous ce qu'il fait apparatre, soit d'autres textes (une pense, des uvres, une idologie, une esthtique, etc.) ; Robbe-Grillet crit Pour un nouveau roman afin qu'on lise et voie d'une certaine manire les Gommes ou la Jalousie, et non l'essai lui-mme, qui n'est ainsi que prtexte rendre manifestes d'autres textes, devant lesquels il s'efface. L'Histoire littraire tmoigne elle-mme de ce paradoxe, en se servant du texte manifestaire pour justifier les priodisations qu'elle propose de son objet, tout en occultant l'histoire mme du genre littraire spcifique qu'est le manifeste.

    Si le jeu de langage qu'est le texte manifestaire ne nous a pas paru jusqu'ici mriter qu'on en examine les formes et les rgles, son enjeu historique n'a cependant pas manqu de travailler en sous-main le discours institutionnel sur la littrature. Comme le remarque Wlad Godzich, dans son excellente prface au livre de Demers et Me Murray, le manifeste a en effet t l'instrument de prdilection de [!']histoire littraire, ce par quoi elle a su faire face aux tches qu'elle s'tait imposes et dcrire les enchanements et les articulations des courants et des mouvements littraires. Le manifeste fournit ainsi l'histoire littraire ce qu'on pourrait appeler la proto-histoire de son objet : le rcit premier, primordial, qu'elle rcrira en Histoire officielle. Document historique attest (sign par ceux mmes qui, auteurs, font l'objet, travers leurs oeuvres, d'une histoire de la littrature), le manifeste est la garantie que se donne l'historien d'une adquation des priodisations qu'il cre avec les faits historiques eux-mmes : il suffit que Du Bellay ait crit (ou co-crit) la Dfence et illustration de la langue franoyse pour que l'historien, depuis Sainte-Beuve, voie dans ses uvres et celles de ses amis contemporains le point de rupture d'avec une priode littraire antrieure et le point de dpart d'une nouvelle. De mme, chaque Manifeste du surralisme, qui est une autohistoire du mouve-ment et une rinterprtation historique du champ et de l'volution littraires, n'est-il pas, davantage qu'un simple matriau historique,

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    qu'un simple document entre les mains de l'historien, l'une des ttes de chapitre de l'histoire mme que ce dernier crira, s'y appuyant pour dfinir la fois les ruptures et les continuits dont est tiss le mouvement, en lui-mme et par rapport l'ensemble de l'volution littraire? Le manifeste, c'est l'autodfinition de la littrature, l'Histoire comme libre-service entre les mains des auteurs on y fait son propre historique, y dfinissant soi-mme son originalit et ses points de rupture, y tablis-sant sa propre gnalogie et choisissant mme, dans certains cas, sa descendance. Pour tre bien sr que les historiens enregistreront les Gommes comme point marquant dans l'Histoire littraire, rien de mieux, pour son auteur, que d'en dclarer, sous la forme d'un essai manifes-taire, l'incontournable nouveaut! L'auteur de manifestes fait donc, de cette faon, son propre portrait historique, que l'historien n'aura plus qu' ramasser derrire lui et coller la place qui lui est souvent explicitement dsigne dans le scrap-book de l'Histoire.

    Ainsi il y a les oeuvres, il y a l'histoire littraire et, entre les deux, la fois uvre et histoire, mais ni vraiment l'une ni vraiment l'autre, il y a le manifeste, qui traduit les premires (les oeuvres) dans la seconde (dans une histoire) et c'est l un autre des paradoxes du genre, d'tre encore une uvre et dj une histoire et, qui plus est, l'histoire d'uvres auxquelles il participe lui-mme. Le texte du manifeste est toujours un mtatexte; il reprsente d'autres textes, au sens o il en est le reprsentant, o il fait de la reprsentation pour eux. Et ce quoi l'historien de la littrature a affaire devant le texte manifestaire, c'est toujours, d'abord, une reprsentation de la littrature, d'une certaine littrature, reprsentation qu'il ne fera souvent que reconduire, repro-duire, dans sa propre Histoire. Jeanne Demers et Line Me Murray, quant elles, essaient de voir, au-del des textes en reprsentation dans le manifeste, le texte manifestaire lui-mme en tant que mise en reprsen-tat ion; non pas donc, pour prendre ici un exemple, le surralisme dont parlent les manifestes du mme nom, mais les textes mmes des manifestes dans leur travail de construction d'une reprsentation de la littrature (avec tous les effets d'ordre socio-historique et institutionnel qui en dcoulent).

    Mais le texte mme du manifeste qui n'est pas exclusivement ni toujours textuel, c'est--dire verbal, et peut aussi comporter des lments graphiques, gestuels, praxmiques ou sonores, comme dans certaines manifestations de type thtral (happening, performance, etc.) peut prendre de multiples formes, qui rendent extrmement difficile, d'abord son identification comme texte manifestaire, puis l'la-boration d'une dfinition thorique et d'une typologie qui permettent d'en dcrire le genre et d'en classer les diffrentes manifestations. C'est cette tche d'une dfinition typologique que les auteures de L'enjeu du

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    manifeste (en jeu) s'attaquent: aprs avoir constitu un corpus de plus de sept cents textes (ou vnements) de type manifestaire, qui vont de la Dfence et illustration de la langue franoyse celles de la qubcoise, des manifestes futuristes aux graffiti de mai 68, du Refus global tel scandale survenu au thtre Gsu lors d'une reprsentation d'une pice de Franoise Loranger, sans que soient non plus oublis le Manifeste du Parti communiste de Marx, le Mein Kampf de Hitler et les Penses de Mao TseToung. Il leur a fallu procder une premire classification, en vue, d'abord, de rduire le corpus l'objet propre du livre, qui est plus spcifiquement le manifeste potique ou littraire, puis de situer ce dernier sur le spectre de l'ensemble des textes manifestaires.

    Les critres et les paramtres qui permettent cette classification des textes de manifeste sont ncessairement htrognes, relevant de plu-sieurs niveaux, smiotique, sociologique et psychanalytique, du phno-mne, et s'expriment de faon non pas discrte mais continue, tel trait tant toujours plus ou moins prsent dans chaque texte ou vnement. L'laboration de cette typologie est guide par une concep-tion pragmatique du genre manifestaire, qui permet aux auteures de traiter le manifeste non pas comme texte-objet isol, mais comme acte discursif impliquant un ensemble de circonstances d'nonciation et de rception qui relvent du hors-texte (praxmique), du contexte (socio-institutionnel) et de l'inter-texte (c'est--dire de ses rapports d'adhsion ou d'opposition d'autres textes).

    Le premier type de critres, la base de cette typologie, est d'ordre smiotique, si je puis dire, puisqu'il concerne les formes d'expression de l'acte manifestaire qui est, comme on l'a dit, un acte discursif non exclusivement ni ncessairement textuel. Ainsi le manifeste pourra tre dit, selon le poids relatif qu'il accordera son texte (verbal) et son hors-texte (praxmique), manifeste crit ou manifeste agi: si les mani-festes surralistes appartiennent au premier genre, le happening et la manifestation de revendication ou de protestation (dans la rue) appartien-nent, en tant qu'acte manifestaire essentiellement praxmique, au deuxime type. Sur le continuum qui va du plus agi au plus crit, il y a bien sr plusieurs positions intermdiaires, qui permettent de situer le texte manifestaire selon la relation plus ou moins troite qu'il entretient avec son hors-texte, c'est--dire avec le lieu, le temps et la qualit de son nonciation.

    Le deuxime ordre de critres concerne le contexte socio-institutionnel du manifeste, c'est--dire les diffrents types de rapports qu'il entretient

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    avec le Pouvoir. Les auteurs distinguent quatre types de rapports l'Institution ; le premier, dont relvent ce qu'elles appellent les manifestes d'imposition, est un rapport d'identification au pouvoir: c'est le lot des manifestes qui ont pour enjeu la justification ou le maintien et le renforcement du pouvoir de leurs auteurs (c'est l d'ailleurs l'origine mme du genre, qui a ses racines dans ces textes politiques du XVIe sicle, seuls appels manifestes, o, l'instar de ceux que publia le roi de Navarre, se trouvait explique la justice d'une cause). Les trois autres types de relation au pouvoir dcrivent tous des manifestes d'opposition ; l'un a pour enjeu la conqute d'un pouvoir central, c'est--dire, pour reprendre le vocabulaire topologique des auteurs, le passage de la priphrie ou de la marge un centre fort (c'est le cas, par exemple, des manifestes futuristes, qui veulent substituer l'esthtique qu'ils dfendent celle du pouvoir central symboliste auquel ils s'opposent) ; un autre encore a pour but de dplacer le pouvoir du centre vers la priphrie (comme, par exemple, le Refus global, qui appelle une sorte de dissolution du pouvoir du centre dans ses propres marges); et l'autre, enfin, que les auteures appellent quoti-dianisme et qui rejoint diffrentes formes d'expression de la culture dite alternative (fminisme, cologisme, etc.), consiste dfendre et exprimer le pouvoir mme de la priphrie ou de la marge. Ainsi tout texte ou vnement manifestaire se situe-t-il sur une chelle qui va d'un rapport un centre fort jusqu' un rapport qui donne toute la place la priphrie. Les positions intermdiaires sur cette chelle permettent de dfinir l'objet plus spcifique du livre de Demers et Me Murray, soit le manifeste potique, qui relve des deuxime et troisime types, c'est--dire d'une dialectique du centre et de la marge, dans laquelle l'un ou l'autre peut servir d'enjeu.

    ces critres contextuels, lis aux rapports avec l'Institution, s'ajoutent des critres lis au contexte illocutionnel du texte manifestaire. Les auteures dfinissent trois phases dans le manifeste: une phase dcla-rative, une phase explicative et une phase dmonstrative, chacune tant plus ou moins dominante dans tel ou tel texte. Marinetti et Tzara (dans les manifestes futuristes et dada) sont plus dclaratifs: ils prennent position, dclarent leur refus du pass, etc.; Borduas (dans le Refus Global) serait davantage explicatif, embrayant ses dclarations sur un projet ou un ensemble de propositions expliquant ce que serait un avenir meilleur, tandis que Robbe-Grillet (dans Pour un nouveau roman) serait plus dmonstratif, dveloppant un vritable art potique qui justifie ses prises de position. Ces trois phases, et leur prdominance respective dans les textes manifestaires, sont ensuite mises en relation, de faon, il me semble, quelque peu imprudente, avec les trois dimensions d'un acte de langage telles que dfinies par Austin. La phase dclarative corres-pondrait un acte perlocutoire (provoquant quelque chose par le fait mme de le dire), la phase explicative, un acte illocutoire (commandant des changements d'tats ou d'attitudes) et la phase dmonstrative, un acte locutoire (qui produit un sens et une rfrence). Mise part la valeur

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    heuristique d'une telle assimilation des phases du manifeste aux trois dimensions d'un acte de langage, on ne peut que regretter que les auteures n'aient pas prcis l'utilisation mtaphorique qu'elles font des catgories austiniennes, laissant entendre, par exemple, qu'il peut y avoir perlocution sans locution! Si, en effet, tel texte peut tre dit davantage dclaratif que dmonstratif et comporter par consquent une valeur perlocutoire plus grande que le texte explicatif ou dmonstratif, il n'y a gure de sens dire qu'il a une valeur locutoire moindre, une perlocution tant toujours aussi, ncessairement, un acte de locution; les catgories austiniennes dfinissent des strates diffrentes d'un acte de langage et non, comme on le suppose ici, des types diffrents d'actes discursifs..

    Le dernier ordre de critres concerne ce que les auteures appellent la pragmatique de l'inconscient du texte manifestaire et permet de situer ce dernier sur une chelle allant d'un ple paranode (ractionnaire et fascisant) un ple schizode (rvolutionnaire), qui dfinissent deux types d'investissement libidinal social (selon l'expression de Deleuze et Guattari, dont s'inspirent ici Demers et Me Murray). Cette chelle permet aux auteures de dfinir des sous-types de textes manifestaires selon qu'ils se situent une distance plus ou moins grande de l'un ou l'autre de ces deux ples: les manifestes utopiques (Paul Chamberland, Raoul Duguay) occupant le ple schizode et les manifestes totalitaires (le Mein Kampf, mais aussi les manifestes futuristes de Marinetti) se situant au ple paranode, alors qu'entre les deux on peut avoir, du ct schizo, des manifestes mystiques, obsessionnels et autodestructifs et, du ct parano, des manifestes narcissiques, magiques et messianiques. Cette typologie du dsir manifestaire, si je puis dire, sert en quelque sorte cataloguer les textes de manifeste en fonction du type d'appel la violence symbolique, la dissolution dans l'imaginaire ou la conqute d'un rel impossible que lancent leurs auteurs aux destinataires de leur acte, destinataires qu'ils prennent tantt comme objet de dsir (par le biais de la sduction) tantt comme objet de haine (par celui de la provocation). En ce sens elle dfinit le rapport destinateur/destinataire du texte manifestaire d'une faon qui aide voir non seulement le type d'acte smiotique ou politique qu'est le manifeste (par rapport son texte et son contexte) mais aussi le type d'agissement inconscient en quoi il consiste dans son rapport de haine/dsir L'Autre ( L'Ordre symbolique, la Loi laquelle il s'adresse ultimement en tant qu'acte symbolique) et aux autres (les destinataires rels ou imaginaires, objets de dsir auxquels il est destin en tant qu'acte de parole).

    Le manifeste: jeu de vie et de mort, concluent les auteures. Entre destruction anarchique et construction utopique, il met en scne tantt la mise mort symbolique tantt la mise au monde imaginaire d'une

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    ide, d'une valeur, d'une pense, d'une idologie, d'une esthtique, c'est--dire d'un Ordre du discours, d'un Pouvoir symbolique ( liquider et conqurir, dans un mme mouvement). Le paradoxe du texte manifes-taire, c'est peut-tre cela : d'tre la marge (de manuvre) du systme, en s'instituant comme systme mme (ordonn) de la marginalit. La reprsentation que le manifeste donne de la littrature et, par consquent, de lui-mme, en se faisant reprsentation, spectacle, consolide les reprsentations mmes que l'Institution littraire s'en fait en relguant dans les coulisses ou les marges de l'Histoire ces textes fondateurs de son propre systme que sont les textes manifestaires : c'est au prix du refoulement de l'vnement-manifeste que s'chafaude, sur le sol mme o elle l'enfouit, l'Histoire par laquelle l'Institution littraire fonde la littrature comme systme, c'est--dire comme ordre du discours qui repose sur ses propres transformations logiquement reconstruites dans l'ordre de l'Histoire. Et si le manifeste tait le DSIR de l'institution, sa fiction, son oeuvre?, se demandent, pour finir, Jeanne Demers et Line Me Murray; et si, l'inverse, il tait l 'INSTITUTION du dsir qui pousse sans arrt la littrature au-devant d'elle-mme, vers sa propre transformation, vers sa propre dissolution (voir les manifestes dada et futuristes), mais sur un chemin o elle rencontre invitablement le Systme mme de la littrature, qui repose sur la positivit incontournable de l'vnement historique qu'elle est, en dpit de la ngativit auto-destructrice dont elle est porteuse?

    L'enjeu du manifeste/le manifeste en jeu soulve peut-tre davantage de questions qu'il apporte de rponses dans son refus, entre autres, d'une synthse des diffrentes typologies proposes. Ce premier essai sur le genre manifestaire ressemble peut-tre plus, malgr ses ambitions thoriques, qui sont de fonder une vritable typologie du genre, ce qu'on pourrait appeler, en se rappelant le trs grand nombre d'extraits de manifestes dont il est truff, une sorte de Manifeste sur la manifeste, o se trouve, comme mis en abme, le systme mme du discours manifestaire, qui est d'riger une nouvelle systmaticit dans les marges mmes o elle est appele se dissoudre. Une telle tentative de systmatisation des lois d'un genre qui a pour loi premire de rordonner sans cesse le systme de la littrature dans et par sa marge, o toute nouvelle systmatisation est destine disparatre son tour, ne pouvait manquer d'incarner ou de manifester dans son propre discours cette impossibilit d'une clture sur lui-mme de tout systme, que sa marge ne cesse d'roder, l'ouvrant de tout ct aux bruits et la fureur des nombreuses et multiformes manifestations de l'histoire, dont le texte manifestaire est en quelque sorte l'expression la plus manifeste.

    Pierre Ouellet