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UNIVERSITÀ DI CORSICA A Fuata La céramique du Néolithique moyen et final de Angélique Nonza-Micaelli Technologie, typologie et macrotraces

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10 €ISBN : 978-2-84698-325-9

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• UNIVERSITÀ DI CORSICA

A Fuata

La céramique du Néolithique moyen et final de

Angélique Nonza-Micaelli

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Technologie, typologie et macrotraces

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La céramique du Néolithique moyen et fi nal

d’A Fuata (Lumio, Haute-Corse)

Technologie, typologie et macrotraces

UNIVERSITÀ DI CORSICA

Angélique Nonza-Micaelli

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Cet ouvrage a bénéfi cié du soutien fi nancier et scientifi que de l’UMR CNRS 6240 LISA,Université de Corse Pasquale Paoli.

Nous remercionsPierre Neuville, docteur en Archéologie de l’université de Corse

pour la mise à disposition de la collection céramique et la confi ance qu’il nous a accordée pour cette étude,

Nicolas Mattei, assistant-ingénieur en Archéologie à l’université de Corse, auteur de quelques photographies et du classement technologique des vestiges,

Antonia Colonna, docteur en Archéologie de l’université de Corse, auteur de quelques photographies et du plan de localisation du site.

Jean-Michel Bontempi (archéologue adjoint du Patrimoine), Nathalie Marini et Sylvain Mazet, docteurs en Archéologie de l’université de Corse,

pour la mise à disposition des plans illustrant cet ouvrage.

Coordination technique de l’ouvrage :Antonia Colonna, UMR CNRS 6240 LISA, Université de Corse

Coordination administrative et juridique de l’ouvrage :Johanna Casanova, UMR CNRS 6240 LISA, Université de Corse

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SOMMAIRE

PRÉFACE .................................................................................................................................................................................................... 7

1. Présentation du site et des opérations archéologiques .......................................................... 9

2. Le corpus céramique ...................................................................................................................................................... 13

3. L’étude technologique ................................................................................................................................................... 15

4. L’étude typologique et stylistique ..................................................................................................................... 17Le niveau remanié ............................................................................................................................................................. 17L’unité stratigraphique I .................................................................................................................................................. 21L’unité stratigraphique II ................................................................................................................................................. 26L’unité stratigraphique II 1 ............................................................................................................................................ 29L’unité stratigraphique III ............................................................................................................................................... 30L’unité stratigraphique III 1 ........................................................................................................................................... 33L’unité stratigraphique IV ............................................................................................................................................... 35

5. Identification des techniques de montage par lecture morphologique des fractures ...................................................................................................... 39

6. Étude des macrotraces ................................................................................................................................................ 47Tessons à stries ................................................................................................................................................................... 47Les estèques .......................................................................................................................................................................... 49Le jeton ....................................................................................................................................................................................... 54

SYNTHÈSE ................................................................................................................................................................................................. 55

Liste des fi gures .............................................................................................................................................................................. 57

Bibliographie .................................................................................................................................................................................... 59

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Le matériel céramique étudié a été mis à notre disposition par Pierre Neuville respon-sable des fouilles réalisées sur le site d’A Fuata (commune de Lumio – Haute-Corse).

La céramique est le résultat de la transformation de la matière première (argile et dégraissant), en un produit fi ni dont les propriétés physiques et chimiques sont diff érentes de celles qui lui étaient propres à l’origine.

C’est un travail de longue haleine qui nécessite une parfaite connaissance de la matière première, ainsi qu’une grande maîtrise du feu. Avec la céramique, l’homme ne se contente plus seulement de transformer la forme de la matière première, mais sous l’action du feu, il modifi e aussi sa nature. Les vestiges qui font l’objet de notre étude sont alors des parties de récipients fonctionnels qui après usage se cassent, deviennent pour la plupart inutilisables et passent des millénaires en terre jusqu’à leur réinvention sous forme d’artefacts archéolo-giques dont nous tentons de retracer le parcours.

Avant de commencer la lecture de cet ouvrage, il faut tenir compte du fait que l’étude présentée est eff ectuée à la fi n des chantiers de fouilles, soit, dix ans après le début de la première campagne.

Nous avons pris en compte les éléments céramiques issus des campagnes de fouilles menées de 1997 à 2007 en insérant la totalité des vestiges recueillis dans le niveau remanié et dans les unités stratigraphiques I à IV.

Nous avons donc traité le matériel céramique appartenant à la période du Néolithique moyen et fi nal.

Nous avons choisi de commencer cette étude par une lecture classique des données technologiques et typologiques. Puis, nous avons affi né cette dernière par une observation des macrotraces visibles sur quelques éléments particuliers.

Ceci afi n de mettre en évidence les diff érents critères stylistiques particulièrement repré-sentés sur le gisement, d’en rechercher les éventuelles infl uences intra où extra régionales et d’appréhender cette céramique néolithique comme un élément fonctionnel à part entière.

Pour des raisons d’homogénéité et afi n de nous conformer au mieux aux études céramologiques classiques, nous n’avons pas intégré à notre étude les vestiges recueillis suite aux tamisages et ceux n’étant ni numérotés, ni placés sur plans.

La diffi culté de ce travail est double. Dans un premier temps, elle est liée au fait que les vestiges céramiques sont très nombreux, la collection compte 53 935 tessons. Dans un second temps, l’étude n’est pas réalisée au fur et à mesure des découvertes, le traitement

PRÉFACE

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des données n’a donc pas été fait par tranche d’une année sur l’autre. Cela rend le travail fastidieux, notamment pour les classements des éléments caractéristiques et les remontages de formes.

Néanmoins, parmi les pièces caractéristiques, certaines feront l’objet d’une étude plus approfondie en raison de leurs critères inhabituels.

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Le site d’A Fuata implanté sur la commune de Lumio en Haute-Corse est découvert en 1985 par Pierre Neuville et son épouse lors d’une prospection menée en Balagne sous la direction du Professeur Michel Claude Weiss. D’après Pierre Neuville, il se présente sous la forme d’une butte dominant la mer, la plaine d’Algajola et celle du Reginu. Le site possède une morphologie semblable à celle du site voisin du Monte Ortu, daté de l’Âge du bronze localisé en contrebas. Il est composé de 15 terrasses aménagées qui semblent toutes avoir été occupées durant la période néolithique.

1. PRÉSENTATION DU SITE ET DES OPÉRATIONS ARCHÉOLOGIQUES

Fig. 1 – Localisation du site d’A Fuata. A. Colonna.

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Il est à noter qu’une enceinte protectrice enserre le mont de gros blocs agencés, semble-t-il, dans le but de protéger le lieu, cette dernière est attribuée à la fi n du Néolithique.

Les fouilles menées de 1997 à 2007 permettent de dégager deux structures d’habitats superposés sur la plus grande terrasse (Fig. 2 et 3). C’est le matériel issu de cette terrasse qui fera l’objet de notre étude.

Nous sommes en présence de deux occupations successives du site qui donnent lieu à deux datations. La plus ancienne des deux structures appartient au Néolithique moyen (4220-4050 BC), alors que la seconde est datée du Néolithique fi nal (2500-2200 BC).

Elles sont toutes deux de forme rectangulaire, composées de gros blocs de granite. Au total, les fouilles ont livré 2 068 céramiques sur 6 niveaux pour la première phase d’occupation et 59 030 sur 7 niveaux pour la plus récente.

À l’intérieur de l’habitat du Néolithique moyen, qui mesure 5 mètres de long sur 3 de large, on découvre une plaque d’argile de 90 cm de diamètre sur 2,5 cm d’épaisseur. Dans celui du Néolithique fi nal, plus grand (8 m x 5 m), on y dénombre 3 foyers.

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Fig. 2 – Localisation des terrasses d’occupation du site et de la structure de la couche IV d. J-M. Bontempi, N. Marini, S. Mazet1.

1. Neuville (P), Golu, Tavignanu et zones attenantes, Études récentes des préhistoriens de l’Université de Corse, p. 25.

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2. LE CORPUS CÉRAMIQUE

Le site d’A Fuata a livré une quantité importante de matériel céramique.Un premier classement macroscopique eff ectué par une partie de l’équipe présente

sur le chantier et par Pierre Neuville, responsable de fouille, a permis de distinguer 2 855 éléments caractéristiques. Cet inventaire technologique et typologique prend en compte les vestiges issus de tous les niveaux.

Nous avons donc repris l’étude dans sa totalité et mis à part quelques points de détail, le classement technologique, réalisé par Nicolas Mattei sur la totalité du matériel, a confi rmé les premières données établies par l’équipe de fouilleurs.

Suite à cette relecture, nous pouvons dire que nous sommes en présence de pâtes majoritairement rouges (79,49 %), avec quelques éléments bruns (16,03 %) et très rarement beiges clairs (4,31 %). Les vestiges noirs sont représentés en très faible quantité (0,17 %), et se démarquent, de fait, très nettement du reste de la collection. Les épaisseurs sont relativement faibles, inférieures à 9 mm à 90 %, les autres éléments caractéristiques ou non, présentent des pâtes dont l’épaisseur est comprise entre 1 et 1,5 cm.

Les pâtes à la texture plutôt compacte possèdent de la quartzite comme principal élément de dégraissant.

Les traitements de surfaces sont représentés par des pâtes plutôt lissées, et 28 % des récipients semblent avoir reçu un polissage. Ce pourcentage peu élevé s’explique probable-ment par le fait que la nature du sédiment a détérioré les parois des céramiques.

En eff et, pour la période qui nous intéresse ici, la majorité des formes devait être polie aussi bien sur les faces internes qu’externes. Sur certains vestiges, on note d’ailleurs des restes de polissage localisés de façon éparse.

Parmi les éléments caractéristiques, les bords sont au nombre de 923, on compte 141 fragments de cols, 224 carènes, 555 panses, 365 fonds et 11 pieds, dont un annulaire.

Les moyens de préhension les plus fréquents sont les anses en boudin et les oreilles, on compte tout de même 39 boutons, 12 languettes et 4 cordons.

Les techniques décoratives en creux les plus représentatives sont les traits incisés et cannelures. Parmi les décors en relief, nous notons la présence de nombreux boutons de forme circulaire ou ovalaire, de section plate ou conique. Les cordons verticaux positionnés

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sur la partie supérieure des récipients au départ de l’ouverture font référence aux décors caractéristiques du Néolithique moyen de Basi1.

2

1. Bailloud (G), Bulletin de la société préhistorique française, p. 370-381.2. Neuville (P), Golu, Tavignanu et zones attenantes, Études récentes des préhistoriens de l’Université

de Corse, Albiana, 2010, p. 27.

Fig. 3 – Plan d’une structure d’habitat de la terrasse V. J-M. Bontempi, N. Marini, S. Mazet2.

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3. L’ÉTUDE TECHNOLOGIQUE

Il s’agit d’une étude appliquée de technologie céramique, basée sur l’observation des éléments non plastiques emprisonnés dans les pâtes ; combinée à une observation typolo-gique et stylistique de la variabilité des formes et des décors.

En ce qui concerne la mise en place des groupes du classement technologique, nous avons pris en compte, la teinte, l’épaisseur, la texture des pâtes et enfi n les critères pétro-graphiques des inclusions. Pour les dégraissants, nous nous basons sur leur dimension, leur quantité, et leur nature.

La lecture macroscopique complétée par une observation des tessons à la loupe binoculaire nous a permis d’individualiser les six groupes minéralogiques qui nous serviront de référentiel.

Ainsi, pour les groupes 1 et 2, les échantillons ont des teintes plutôt claires à rouges, nous avons établi qu’il suffi t qu’au moins une des deux faces possède cette couleur, les tessons sont donc soit monochromes (deux faces claires), soit bi-chromes (une face claire, l’autre plus sombre).

Le groupe 3 ne prend en compte que les échantillons aux teintes monochromes assez sombres.

Le groupe 4 a pour particularité de réunir des individus dont le polissage est parti-culièrement bien soigné sur au moins l’une des deux faces, il s’agit essentiellement de céramique à pâtes fi nes.

Le groupe 5 réunit des tessons sur lesquels un lissage soigné a été appliqué. Enfi n, le groupe 6, regroupe des pâtes sur lesquelles un traitement de surface de type polissage persiste au moins sur l’une des deux faces mais dont les teintes sont plus claires que celles du groupe 4. Le groupe 5 présente des pâtes monochromes sombres, alors que dans le groupe 6 nous retrouvons des pâtes monochromes ou bi-chromes, à la fois sombres et claires.

Après étude technologique des échantillons, un critère reste néanmoins commun à tous les tessons. Il s’agit en eff et de la nature des inclusions, parmi lesquelles on trouve en majeure partie du quartz et un mélange d’autres éléments indéterminés à l’œil nu.

Ce classement a permis de mettre en évidence le fait que les pâtes du site sont à domi-nance rouge, qu’elles ont une épaisseur moyenne inférieure à 1 cm et que leur provenance géographique est localisée près du site.

L’étude typologique qui suit traite les informations par unité stratigraphique, mais précise l’appartenance des pâtes aux groupes technologiques énoncés ci-dessus. Quant à

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certains éléments typologiques caractéristiques, nous verrons qu’ils retiennent toute notre attention du fait de formes et de décors originaux.

GROUPE 1 GROUPE 2

TEINTE Beige à rouge Beige à rouge

ÉPAISSEUR 3-10 mm. 3-10 mm.

DÉGRAISSANTFin à moyen 0,5-1 mm.Très nombreux.Majorité de quartz.

Moyen à gros 1-5 mm.Très nombreux.Majorité de quartz.

TEXTURECompacte et dense.Avec ou sans trace de polissage ou surface érodée.

Aérée.Sans trace de polissage ou surface érodée.

GROUPE 3 GROUPE 4

TEINTE Brun Brun gris à noir

ÉPAISSEUR 3-10 mm. 4-8 mm.

DÉGRAISSANTFin à gros 0,5-5 mm.Très nombreux.Majorité de quartz.

Très fi n 0,1 à 0,5 mm.Peu nombreux.Natures indéterminées.

TEXTURECompacte.Sans trace de polissage ou surface érodée.

Très dense.Polissage au moins sur l’une des deux faces.

GROUPE 5 GROUPE 6

TEINTE Brun foncé à noir Brun/ Rouge/ Beige

ÉPAISSEUR 10-15 mm. 3-10 ml.

DÉGRAISSANTFin à gros 0,5-5 mm.Très nombreux.Majorité de quartz.

Très fi n 0,1 à 0,5 mm.Peu nombreux.Natures indéterminées.

TEXTURE Compacte. Lissage soigné.Très dense.Polissage au moins sur l’une des deux faces.

Fig. 4 – Les différents groupes technologiques déterminés de façon macroscopique. A. Nonza-Micaelli .

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Cette partie est réservée à l’observation des critères morphologiques et des décors. Elle prend uniquement en compte les éléments caractéristiques à partir desquels on peut identifi er soit :

– une partie de récipient,– un élément de préhension,– un profi l complet qui permet de restituer la forme d’un récipient,– un décor.La terminologie employée est issue d’une réfl exion commune menée par les céramo-

logues de l’Université de Corse qui donna lieu à une publication1.

LE NIVEAU REMANIÉLa céramique de ce niveau est représentée en majeure partie par des tessons aux teintes

rouges. Les pâtes sont plutôt fi nes et appartiennent pour la plupart au groupe 1. On note la présence de deux techniques de fi nition, lissage et polissage, à la fois sur les faces internes et externes des tessons.

Les bords et lèvres

Ils sont essentiellement rectilignes droits, mais on trouve aussi des bords incurvés et éversés. Les lèvres sont toutes arrondies et les panses carénées.

1. lorenzi (F), Nonza (A), Paolini-Saez (H), Terminologie pour l’étude typologique de la céramique, p. 1-35.

4. ÉTUDE TYPOLOGIQUE ET STYLISTIQUE

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Bords rectilignes droits à lèvres arrondies

Bords incurvés éversés à lèvres arrondies

Fig. 5 – Morphologie des bords et lèvres. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

Les fonds

Ils sont tous plats ou aplatis, cependant un fragment de fond annulaire creux se démarque du lot. Aucun fond rond ou arrondi n’est répertorié dans ce niveau très bouleversé, leurs épaisseurs sont variables mais la plupart dépassent 1 cm.

Fig. 6 – Morphologie des fonds. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

Fonds aplatis Fond plat à débordement

Fond annulaire creux

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Fig. 7 – Décors à lignes incisées rectilignes et curvilignes. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

Les techniques décoratives

– En creuxLa technique décorative en creux caractéristique de ce niveau est l’incision. Elle est

agencée sous forme de lignes regroupées par 2 ou 3, ces dernières peuvent être rectilignes, curvilignes et parfois même brisées (Fig. 7).

On note aussi dans les mêmes proportions, le trait cannelé, qui, comme le trait incisé, peut être rectiligne ou curviligne. Le même constat peut être fait en ce qui concerne l’agen-cement. Ces lignes cannelées sont au nombre de 2 au minimum, mais on peut en relever jusqu’à 5 (Fig. 8).

La disposition de motifs rectilignes ou curvilignes, se fait principalement sur les parties supérieures des récipients, les bords semblent être privilégiés.

– En reliefUn unique bouton circulaire de section arrondie de 2 cm de diamètre est répertorié.

Association de techniques décoratives

Parmi les vestiges, on note la présence d’un petit bord rectiligne droit à lèvre aplatie associant deux techniques décoratives : le trait incisé et la perforation. Les incisions présentent des lignes imparfaites dans leur réalisation, les perforations sont dissymétriques. Il est impossible de proposer une lecture du motif (Fig. 9).

Les thèmes décoratifs ne peuvent être déterminés, ni pour les incisions, ni pour les cannelures, cependant ils sont très complexes et semblent avoir des agencements particuliers typiques du site.

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Fig. 8 – Décors à lignes cannelées rectilignes et curvilignes. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

Fig. 9 – Association de lignes incisées brisées et de perforations sur bord. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

Le matériel du niveau remanié est assez représentatif de l’ensemble des vestiges mis au jour dans les diff érentes unités stratigraphiques. Aussi bien en ce qui concerne la composition des pâtes que le choix des types de décors et de formes.

Les formes

Une seule forme est répertoriée dans ce niveau. Il s’agit de la forme I, elle est grande, composite de 38 à 40 cm de diamètre à l’ouverture. La pâte est grossière, d’une épaisseur de 1 cm et de couleur brune, elle appartient au groupe technologique 3. Elle ne présente pas de décor (Fig. 10).

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É T U D E T Y P O LO G I Q U E E T S T Y L I S T I Q U E 21

Fig. 10 – Forme I. Profil de récipient de forme composite à épaulement et bord incurvé éversé. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

L’UNITÉ STRATIGRAPHIQUE ILa céramique de ce niveau présente une tonalité rouge dont la nature correspond

au groupe technologique 1, comme c’est le cas pour la majeure partie des pièces du niveau remanié.

Les bords et lèvres

De nombreux éléments caractéristiques sont répertoriés parmi lesquels un nombre important de bords rectilignes droits à lèvres épaissies externes (Fig. 11 et 12). Aucun fond n’est répertorié dans ce niveau.

Les techniques décoratives

– En creuxLes techniques décoratives en creux sont représentées par des lignes incisées et cannelées

qui peuvent être à la fois rectilignes et curvilignes (Fig. 13).

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22 L A C É R A M I Q U E D U N É O L I T H I Q U E M O Y E N E T F I N A L D ’ A F U ATA

– En reliefLes décors en reliefs sont des boutons aux formes ovalaires ou circulaires aux sections

coniques ou demi-circulaires. Ils sont de petites dimensions et positionnés sur la partie médiane des récipients (Fig. 14).

Bords rectilignes droits à lèvres épaissies externes

Fig. 11 – Illustration de bords rectilignes droits à lèvres épaissies externes. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

Bord incurvé éversé à lèvre

arrondieBord rectiligne

droit à lèvre plateBord incurvé éversé à lèvre

aplatie

Bord rectiligne droit à lèvre

arrondie

Fig. 12 – Illustration de divers bords et lèvres. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

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Fig. 13 – Décors de traits incisés et cannelures. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli

Fig. 14 – Boutons de forme ovalaire et circulaire. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

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24 L A C É R A M I Q U E D U N É O L I T H I Q U E M O Y E N E T F I N A L D ’ A F U ATA

Les moyens de préhension

Les anses en boudin de sections ovales et les oreilles demi-circulaires parfois biforées sont les marqueurs typologiques de ce niveau.

Les formes

Un nombre important de partie supérieure est présent dans cette couche, trois profi ls ont pu être reconstitués à partir des remontages.

Il s’agit de deux formes carénées et d’une forme à épaulement. Toutes sont surmontées de cols incurvés plus ou moins éversés en fonction des profi ls (Fig. 15, 16 et 17).

Forme II. Il s’agit d’un profi l de récipient hémisphérique à col incurvé rentrant, muni d’un épaulement. C’est une forme composite de 15 à 17 cm de diamètre à l’ouverture. L’étude technologique de sa pâte l’oriente vers le groupe 4. Cette forme n’est pas décorée mais ses parois, interne et externe, sont soigneusement polies.

Fig. 15 – Forme II. Profil de récipient hémisphérique et col incurvé rentrant, muni d’un épaulement.Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

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Fig. 16 – Forme III. Profil de récipient sphérique à col incurvé rentrant muni d’une carène.Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

Fig. 17 – Forme IV. Profil de récipient sphérique à col incurvé rentrant muni d’une carène. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

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Forme III. Elle présente un profi l de récipient sphérique à col incurvé rentrant muni d’une carène. Son diamètre à l’ouverture est compris entre 14 et 16 cm, il appartient au groupe technologique 1. Comme la forme II, elle n’est pas décorée, en revanche le traitement de surface est moins soigné, les parois sont simplement lissées.

Forme IV. Son profi l, identique à celui de la forme II, est celui d’un récipient sphérique à col incurvé rentrant muni d’une carène. Son col, plus long que ceux des formes II et III, et son diamètre à l’ouverture de 9 cm, en font le plus petit récipient de ce niveau.

Il ne présente pas de décors. Sa pâte compacte, fi ne et rouge est classée dans le groupe technologique 1.

En conclusion, les récipients de ce niveau sont caractérisés par des formes composites de dimensions moyennes dont les parois internes et externes ont été polies. Car, bien que les formes III et IV soient simplement lissées, l’aspect très régulier des parois laisse supposer que ces dernières ont subi un polissage qui s’est détérioré avec le temps probablement en raison de la nature du sédiment.

Ces céramiques font donc références par leur traitement, leur forme et leur volume à une vaisselle culinaire à usage quotidien.

L’UNITÉ STRATIGRAPHIQUE IIAu total, nous avons comptabilisé 1 831 tessons dans l’unité stratigraphique II, atypiques

et caractéristiques compris.Les six classes technologiques sont toutes représentées  ; bien que certaines se

démarquent plus que d’autres. La composition de la pâte des tessons est relativement uniforme malgré les variantes qui caractérisent les diff érents groupes.

En ce qui concerne les catégories de pâtes, nous constatons que les groupes 1 et 6 sont les plus représentés. Les quatre autres classes ne regroupant que de faibles pourcentages, ne sont pas représentatives du type de pâte utilisé pour la confection des céramiques de ce niveau.

Les éléments caractéristiques

Pour ce qui est des éléments caractéristiques, il est intéressant de souligner que ces derniers sont peu présents. Nous remarquons en eff et, une prédominance de tessons informes, non décorés et ne permettant pas l’identifi cation de forme.

Les bords et lèvres

Un nombre infi me de bords est recensé, 74 pour 1 831 échantillons. Ils sont de faible épaisseur, entre 3 et 5 mm, droits ou incurvés (Fig. 18). Les quelques diamètres relevés oscillent entre 10 et 17 cm à l’ouverture, ils correspondraient donc à des récipients de petites à moyennes dimensions.

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É T U D E T Y P O LO G I Q U E E T S T Y L I S T I Q U E 27

On trouve ensuite de façon dégressive les décors, les carènes, les fonds, les anses, et enfi n, les éléments de pisés et de clayonnages.

Les lèvres présentent une grande variété. Les plus nombreuses sont les lèvres en biseau interne, qui semblent être un marqueur typologique de cette couche. On trouve aussi des lèvres arrondies, convexes, étalées et épaissies mais en faible proportion.

Bord incurvé rentrant lèvre

en biseau interne

Bord incurvé éversé lèvre en biseau rentrant

Bord rectiligne droit lèvre

amincie

Bord rectiligne droit lèvre

épaissie

Bord rectiligne droit lèvre arrondie

Fig. 18 – Morphologie des bords et lèvres. Unité stratigraphique II. A. Nonza-Micaelli .

Les techniques décoratives

– En creuxParmi les individus recueillis, on ne remarque que 14 éléments décorés, ce qui suppose

donc une vaisselle pauvre en ornementation. Nous notons cependant une harmonie dans le choix des techniques employées. Les quelques décors dénombrés sont en creux, les plus représentés sont le trait incisé ou cannelé (Fig. 19).

– En reliefLes décors en reliefs sont aussi présents avec des cordons rectilignes ou curvilignes,

aux sections quadrangulaires ou arrondies, et des boutons ronds aux sections demi-circulaires.

Ces derniers sont de petites dimensions, 5 mm de diamètre maximum.

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28 L A C É R A M I Q U E D U N É O L I T H I Q U E M O Y E N E T F I N A L D ’ A F U ATA

Fig. 19 – Décors incisés et cannelés. Unité stratigraphique II. N. Mattei.

Les thèmes décoratifs

Les motifs sont composés de lignes parallèles espacées de quelques millimètres dont certaines sont disposées près de l’ouverture des récipients. Bien que les techniques décoratives soient encore lisibles, les thèmes en revanche ne peuvent être reconstitués.

En eff et, aucun individu décoré n’est suffi samment grand pour permettre une lecture claire et complète d’un thème décoratif.

Nous notons cependant la présence de chevrons emboîtés, margés ou non, dont le motif semble assez complexe.

Les formes

Les carènes et épaulements, au nombre de 11, laissent penser que les formes sont principalement simples, si l’on tient compte du nombre important de pièces caractéristiques souvent incurvées qui correspondent essentiellement à des panses.

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Les fonds

Comme dans les autres unités stratigraphiques, les fonds sont tous plats.

Les moyens de préhension

Les moyens de préhension sont des anses en boudin ou à maniglia, mais ils restent peu représentés.

Nous concluons donc que les récipients de l’unité stratigraphique II sont composés par des pâtes plutôt fi nes, de couleur rougeâtre, au dégraissant relativement fi n, qui appartiennent majoritairement au groupe technologique 1.

Les parois des récipients sont, soigneusement polies ou tout juste lissées. Les bords sont à la fois droits et incurvés et les lèvres en biseau interne prédominent.

Il semble que les récipients soient de petites à moyennes dimensions, plutôt simples et peu décorés.

Cela ne fait ressortir aucun usage particulier en ce qui concerne les céramiques de cette couche, si ce n’est que les récipients de stockage aux dimensions imposantes et aux parois épaisses semblent être rares.

L’UNITÉ STRATIGRAPHIQUE II 1Cette couche regroupe 1791 tessons au total. Les pâtes sont essentiellement représentées

par le groupe technologique 1 qui rassemble près de 50 % des tessons. Les éléments atypiques occupent la place principale, comme pour la couche précédente. En revanche, les individus appartenant aux groupes 3 et 5 sont mieux représentés que dans l’unité stratigraphique II et occupent une place identique à celle du groupe technologique 6.

Comme pour l’unité stratigraphique II, les critères morphologiques particuliers sont les carènes et épaulements, les fonds plats, les anses, toujours du même type. De même, on retrouve les cordons, les traits incisés ou cannelés, rectilignes ou curvilignes (Fig. 20). Les bords sont droits ou incurvés et les lèvres toujours aussi diversifi ées.

Un élément fracturé en deux parties se démarque cependant par son originalité et sa rareté. Il s’agit d’un « bec verseur » dont la nature de la pâte appartient au groupe technolo-gique 1, mais il semble que ses parois soient érodées. Il est de petites dimensions, pratiquement 2 cm de longueur pour 4 mm de diamètre à l’ouverture. Il est situé sur la partie supérieure de ce qui semble être un récipient de petites dimensions ayant eu une fonction particulière. Bien que les deux parties ne recollent pas, un autre élément appartient avec certitude à cet objet. Il s’agit d’une partie de récipient muni d’un bord droit à lèvre arrondie et d’un fond rond retrouvé dans l’unité stratigraphique IV.

En revanche, le fait que ces deux éléments se trouvent dans deux couches distinctes nous permet de penser que le site a certainement connu un bouleversement.

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30 L A C É R A M I Q U E D U N É O L I T H I Q U E M O Y E N E T F I N A L D ’ A F U ATA

Les pâtes de l’unité stratigraphique II 1 sont composées à la fois d’éléments céramiques aux teintes rouges et brunes dont les traitements de surfaces sont relativement bien soignés.

Les formes semblent être majoritairement simples, malgré la présence de quelques carènes et épaulements. Aucun profi l n’a pu être reconstitué.

Pour conclure, nous sommes en présence d’une vaisselle dont les formes, suggérées par les éléments caractéristiques, sont plutôt composites, aux décors en creux ou en reliefs, identiques à ceux de l’unité stratigraphique II.

Fig. 20 – Tessons décorés de traits cannelés curvilignes et traits incisés rectilignes. N. Mattei.

L’UNITÉ STRATIGRAPHIQUE IIILes pâtes des individus de l’unité stratigraphique III sont divisées entre les groupes 1 et

6 comme pour la couche II. Les pâtes sont de couleur rouge, compactes et leurs surfaces sont aussi bien polies que lissées. Les pisés et clayonnages sont représentés en faible proportion, mais toujours présents.

Les bords et les lèvres

Bien que peu représentés, les bords sont droits ou incurvés, généralement éversés. Il apparaît cependant que les lèvres en biseau interne disparaissent au profi t des lèvres arrondies (Fig. 21).

Les fonds

Les carènes et épaulements, ainsi que les fonds plats sont toujours présents, malgré leur faible pourcentage. Un nouvel élément fait son apparition dans ce niveau, il s’agit du fond plat débordant que l’on retrouvera aussi dans la couche IV.

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Bords rectilignes droits

Lèvre arrondie Lèvres convexes Lèvre

amincieLèvre aplatie débordante

Lèvres en biseau interne

Fig. 21 – Bords et lèvres. Unité stratigraphique III. A. Nonza-Micaelli .

Les moyens de préhension

Les anses sont formées par des boudins trop souvent fracturés ne permettant pas de réelle classifi cation.

Les techniques décoratives

– En creuxLes décors voient apparaître parmi les ornementations en creux des microsillons en plus

des habituels traits incisés ou cannelés que l’on trouve dans les deux couches précédentes.

Les cannelures très bien représentées dans cette couche retiennent toute notre attention suite à la découverte d’une pierre aux bords émoussés dans ce même niveau qui semble avoir été utilisée pour la réalisation de ces décors.

Les formes

Un seul profi l a pu être reconstitué. Il s’agit d’une forme simple sphérique à bord incurvé rentrant et lèvre aplatie. Son diamètre à l’ouverture est compris entre 14 à 16 cm. L’étude technologique nous indique qu’il appartient au groupe 1. Sa couleur est rouge uniforme, sa pâte fi ne et compacte et ses parois interne et externe sont polies. Nous ne notons aucun décor.

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Fig. 22 – Décors incisés et cannelés. Unité stratigraphique III.N. Mattei.

Fig. 23 – Décors cannelés. Unité stratigraphique III. A. Nonza-Micaelli .

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Fig. 24 – Décors incisés. Unité stratigraphique III. N. Mattei.

Fig. 25 – Forme V. Récipient simple de forme sphérique. Unité stratigraphique III. A. Nonza-Micaelli .

L’UNITÉ STRATIGRAPHIQUE III 1Cette couche regroupe le nombre de tessons le plus important de la collection, avec

un total de 2 756 individus. Comme pour les unités stratigraphiques II et III, nous notons que la majorité des tessons sont réunis dans les groupes technologiques 1 et 6.

Les bords

Les bords sont toujours droits ou incurvés avec une prédominance de lèvres convexes, bien que l’on trouve aussi une quantité importante de lèvres arrondies et amincies.

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34 L A C É R A M I Q U E D U N É O L I T H I Q U E M O Y E N E T F I N A L D ’ A F U ATA

Nous remarquons toujours la présence de carènes et d’épaulements, les fonds sont toujours plats ou plats débordants.

Les moyens de préhension

Les anses sont représentées par des fragments de boudins et une oreille.

Les techniques décoratives

– En creuxLes décors en creux développent plutôt les cannelures rectilignes et curvilignes que

les incisions (Fig. 26).

– Les ajouts de matièresParmi les ajouts de matières, on peut mentionner la présence de cordons de section

triangulaire, quadrangulaire et arrondie.On trouve aussi un tesson sur lequel apparaît de la peinture en négatif. Il s’agit de traces

laissées sur les tessons par une technique spécifi que.Les décors sont obtenus par application d’une substance particulière non déterminée

sur les parois qui après cuisson révèle le motif tracé2.

Fig. 26 – Décors de traits incisés et cannelés, rectilignes et curvilignes. Unité stratigraphique III 1. N. Mattei.

2. Grifoni Cremonesi (R), Bulletin de la société préhistorique française, p. 425-427.

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Les formes

Un seul profi l est reconstitué, il est composé de trois tessons. La forme est composite sphérique à bord incurvé rentrant et à lèvre plate. Son diamètre à l’ouverture est de 17 cm pour 20 cm au niveau de la panse. Ce récipient appartient au groupe technologique 6, sa pâte est de couleur brune à rouge, il est poli à l’extérieur comme à l’intérieur. Comme les autres formes reconstituées, cette dernière ne possède pas de décors.

Fig. 27 – Forme VI. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.Unité stratigraphique III 1. A. Nonza-Micaelli .

L’UNITÉ STRATIGRAPHIQUE IVLe nombre important des tessons de cette couche nous permet une fois encore de

constater le partage homogène entre les groupes technologiques 1 et 6. C’est une fois encore la pâte de couleur brune à rouge qui prédomine. Les carènes et épaulements sont toujours présents mais en nombre réduit.

Les bords et les lèvres

Les bords sont droits ou incurvés éversés, les lèvres sont de formes diverses.

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Les fonds

Les fonds sont plats ou plats débordants pour la majeure partie, mais quelques rares fonds ronds sont dénombrés.

Les moyens de préhension

On note la présence d’au moins trois anses biforées aux dimensions imposantes, près de 5 cm de long pour 2 cm de large, dans le groupe technologique 6. Ces anses de tailles imposantes attestent donc de la présence de grandes formes, qui restent cependant discrètes sur le site en raison du faible nombre de tessons à pâte épaisse.

Les techniques décoratives

– En creuxParmi les décors en creux, les traits incisés et cannelés occupent toujours une place

importante.

– En reliefParmi les éléments en relief, on voit apparaître des pastilles circulaires de 1,5 cm de

diamètre en moyenne.

Les formes

Deux formes sont répertoriées dans cette unité stratigraphique. Il s’agit d’une forme composite hémisphérique avec un col tronconique rentrant à lèvre arrondie munie d’une carène. Ces dimensions sont sensiblement inférieures à celles de la forme de l’unité strati-graphique III 1 (15 cm à l’ouverture pour 17,8 cm au niveau de la carène). Elle appartient au groupe technologique 4.

La seconde est simple à lèvre arrondie, ayant quasiment les mêmes dimensions, elle appartient au groupe technologique 6. Ces deux récipients ainsi que les trois anses biforées appartenant à cette même couche attestent à la fois de la présence de petits et de grands récipients.

Les éléments non caractéristiques et caractéristiques se partagent ici aussi, comme dans les couches précédentes, entre les groupes technologiques 1 et 6. Le groupe technologique 5 étant simplement inexistant comme d’ailleurs dans les unités stratigraphiques III et III 1.

Au total, nous avons individualisé six profi ls complets. Toutes couches confondues, la vaisselle du site se caractérise par des formes composites.

La partie inférieure est de forme ouverte sphérique à hémisphérique tandis que la partie supérieure est fermée par un bord incurvé rentrant.

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Une seule forme simple sphérique est recensée en couche III 1, si l’on ne tient pas compte de la petite forme munie du bec verseur. Si les formes sont assez cohérentes, nous remarquons une hétérogénéité des dimensions. La collection off re ainsi une variété de taille qui peut s’ex-pliquer par diff érentes fonctions liées aux récipients, stockage, cuisson alimentaire…

Fig. 28 – Typologie des formes du niveau remanié et des unités stratigraphiques I et III 1. A. Nonza-Micaelli

6. US III1

4. US I

3. US I

1. Niveau remanié

2. US I

5. US III

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La morphologie des fractures d’un récipient indique le type de montage employé par le potier néolithique ayant réalisé ce dernier. Elle nous oriente donc vers plusieurs modes de montage. Ainsi, des cassures rectilignes, horizontales ou verticales, suggèrent un montage au colombin, alors que des fractures informes et de petites ou de grandes dimensions sont souvent le fait de modelage dans la masse ou par estampage. Nous avons choisi d’illustrer, ci-après, trois techniques de montage et d’en détailler la morphologie des fractures qui appa-raissent après usage. Ceci nous a ainsi servi de base afi n d’attribuer à nos vestiges archéo-logiques l’une des techniques énoncées. Suite à cela, nous avons donc observé la forme des fractures des récipients du site afi n d’imaginer leur méthode de production.

Le modelage dans la masse

Il consiste à obtenir une forme par étirement vers le haut ou élargissement d’une boule de pâte disposée dans le creux de la main. Cette technique nécessite un apport d’eau permanent, et le mouvement eff ectué peut être rotatif ou non. Elle peut être employée pour la confection de récipients de petite et moyenne dimension, généralement à fond rond, de forme simple (sphérique, hémisphérique, ovoïdale, tronconique ou cylindrique), ou composite. Le modelage dans la masse est rapide et convient à la plupart des argiles. Nous tenterons d’identifi er les critères techniques correspondant à ce type de montage. Nous pensons particulièrement à des cassures irrégulières sans ordre spécifi que.

L’estampage

Cette technique consiste à appliquer une galette de pâte à l’intérieur d’une forme concave ou sur une forme convexe. Comme pour tout type de montage, il faut prendre une précau-tion importante avant d’entreprendre la première étape. En eff et, afi n de pouvoir séparer le support, qui sert alors de moule, de la galette de pâte, il faut préalablement disposer entre les deux un élément intermédiaire.

5. IDENTIFICATION DES TECHNIQUES DE MONTAGE PAR LECTURE MORPHOLOGIQUE DES FRACTURES

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Ce matériau peut être simplement de l’argile fi nement broyée ou un morceau de tissu, dans les deux cas, la pâte se détachera sans diffi culté de son moule. L’estampage permet la réalisation de récipients de petite et moyenne dimension, dont les parois peuvent être plus ou moins fi nes. Elle ne nécessite aucune maîtrise particulière de la part du potier et est d’une rapidité sans pareil. Du fait que les pièces sont confectionnées d’un seul bloc, elle donne une solidité plus importante aux récipients. En revanche, elle ne permet pas le montage de formes fermées. Nous obtenons ainsi des fractures généralement verticales qui atteignent le fond du récipient.

Fig. 30 – Estampage d’un récipient simple de forme hémisphérique. A. Nonza-Micaelli .

Fig. 29 – Modelage dans la masse d’un récipient de forme composite à superposition de deux volumes, une forme hémisphérique et une forme tronconique. A. Nonza-Micaelli .

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I D E N T I F I C AT I O N D E S T E C H N I Q U E S D E M O N TA G E 41

Le montage au colombin

C’est le fait de monter les parois d’un récipient par superposition de plusieurs colombins (boudin de pâte) les uns sur les autres. Quant au fond, il est soit modelé par aplanissement d’une boule de pâte sur une surface plane s’il est plat, soit moulé par estampage s’il est rond.

Ce type de montage permet de réaliser des récipients de toutes dimensions et de toutes formes : simples, composites, complexes ou basses. La forme et la dimension du colombin sont diff érentes en fonction du récipient monté. Le colombin peut avoir une section arrondie ou aplatie (certains auteurs le qualifi ent alors de plaque), et un diamètre qui sera en rapport avec l’épaisseur de la paroi du récipient en cours de réalisation ; il fl uctue alors d’un à plusieurs centimètres. Il convient parfaitement au montage de grands volumes destinés à la conservation. Les critères techniques de ce mode de montage sont caractérisés par des cassures horizontales et rectilignes ayant plutôt une forme quadran-gulaire. On note aussi parfois l’inclinaison de la jonction entre les colombins, elle peut être verticale ou oblique.

Combinaison d’au moins deux techniques de montage

Il est à noter qu’il est possible de combiner plusieurs techniques de montage pour réaliser une même forme. En eff et, un récipient de forme composite, constitué d’une forme tronconique superposée à une forme hémisphérique, peut combiner l’estampage (partie

Fig. 31 – Montage au colombin d’un récipient de forme simple sphérique dont le fond rond est estampé à l’intérieur d’une poterie hémisphérique. A. Nonza-Micaelli .

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inférieure) et le montage au colombin (partie supérieure). Les cassures sont alors elles aussi divisées en deux catégories. Mais ce qui ressort principalement ici, c’est la jointure entre la partie modelée et le colombin, elle laisse une cassure horizontale très nette.

Les six profi ls restitués provenant des diff érents niveaux nous permettent d’observer la morphologie des cassures intervenues après usages répétés des récipients. Nous consta-tons ainsi, que ces six éléments présentent des fractures informes et dissymétriques. Nous pouvons donc supposer que le montage au colombin n’est pas utilisé pour la réalisation de ces formes.

Un autre critère est à prendre en compte, il s’agit de l’épaisseur très régulière des parois des récipients. Sur les six profi ls, nous observons des parois d’épaisseurs variées mais nous n’observons ni dépressions, ni bourrelets. Aucun élément ne suggère l’usage du montage au colombin. Bien au contraire, il semble que ces récipients aient été réalisés selon la technique de l’estampage ou du modelage. Étant donné qu’il s’agit de récipients fermés (diamètre à l’ouverture plus petit que le diamètre maximal situé sur la partie médiane) il est aussi possible que les potiers du site aient combiné les deux techniques.

Fig. 32 – Montage combinant l’estampage et le montage au colombin d’un récipient composite de forme hémisphérique à col tronconique rentrant. A. Nonza-Micaelli .

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I D E N T I F I C AT I O N D E S T E C H N I Q U E S D E M O N TA G E 43

Forme ILe récipient présente des cassures verticales obliques qui partent de l’ouverture. La

fracture horizontale semble être plus régulière même si elle ne correspond pas exactement à la ligne de jonction entre la partie inférieure et supérieure. Nous en concluons donc que cette forme a probablement été montée par la combinaison de deux techniques, estampage pour la partie inférieure et colombin pour l’encolure. Cette interprétation est appuyée par le fait qu’il s’agit d’une forme de grande dimension, 38 cm de diamètre à l’ouverture, et dont l’épaisseur moyenne est de 1,2 cm.

Forme IILa forme composée de trois tessons possède des fractures verticales obliques dissymé-

triques et des fractures horizontales qui ne sont pas alignées. Le récipient a des parois fi nes parfaitement régulières d’épaisseurs égales. Son diamètre à l’ouverture est de 16 cm. Compte tenu de la morphologie des cassures, de sa dimension et de sa forme, on peut raisonnablement penser à un modelage dans la masse ou à un estampage puis, à un étirement des parois pour la réalisation de la partie supérieure de la poterie.

Forme IIIIl est impossible de réaliser une lecture des cassures de façon explicite sur ce type de

vestige sans faire d’erreur d’interprétation, c’est pourquoi nous ne nous prononcerons pas sur le mode de montage appliqué à cette forme.

Forme IVIl s’agit là, de deux tessons aux cassures verticales obliques peu signifi catives. La ligne

de fracture horizontale située juste au-dessus de la carène n’est pas révélatrice d’un ajout de matière ou de colombin. Si l’on prend en compte, la petite dimension du récipient (9 cm de diamètre à l’ouverture), et la fi nesse des parois (4 mm), on peut supposer l’emploi d’un modelage dans la masse pour la partie inférieure et d’un étirement de pâte pour la partie supérieure.

Forme VElle est composée de trois tessons appartenant à la partie supérieure du récipient. Les

fractures verticales sont plutôt rectilignes et on ne voit pas de ligne de fracture horizontale correspondant à la jonction de deux colombins.

La forme est ouverte, le diamètre à l’ouverture de 17 cm qui correspond à un récipient de petite à moyenne dimension, et l’épaisseur de sa paroi inférieure à 1 cm laissent envisager un estampage.

Forme VIComme pour les récipients précédents, les fractures verticales sont obliques et la cassure

horizontale ne correspond pas à la ligne de jonction entre la partie inférieure et la partie

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supérieure. La morphologie des fractures asymétriques, le diamètre à l’ouverture de 16 cm et l’épaisseur des parois inférieure à 1 cm suggèrent l’utilisation du modelage dans la masse ou de l’estampage. L’encolure étant obtenue par étirement de la pâte.

Il est à noter que mise à part la forme IV, les récipients présentent tous des carènes ou des épaulements indiquant que les formes se rétrécissent vers l’ouverture. Au cours de leur montage, les récipients ayant cette morphologie font intervenir des outils spécifi ques. Ceci afi n d’accentuer la rupture de courbe entre la partie inférieure et la partie supérieure. Parmi ces outils, on trouve généralement des estèques de grandes dimensions (sorte de racleur plus ou moins allongé et recourbé) et des tournettes (fond de récipient cassé, vannerie, dalle de pierre…). Ces observations sont aussi accentuées par le fait que les parois des formes restituées sont parfaitement régulières, les mêmes types d’outils interviennent afi n de rendre l’épaisseur des parois égale. C’est ce que nous allons traiter dans la partie suivante consacrée aux éléments céramiques particuliers mis au jour sur le site.

Fig. 33 – Forme I. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

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Fig. 35 – Forme III. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant. Unité stratigraphique I. A. Colonna.

Fig. 34 – Forme II. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant. Unité stratigraphique I. A. Colonna.

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Fig. 36 – Forme V. Récipient simple de forme sphérique. Unité stratigraphique III. A. Colonna.

Fig. 37 – Forme VI. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.Unité stratigraphique III 1. A. Colonna.

Fig. 38 – Tesson décoré de traits incisés disposés à l’ouverture et sur le bord du récipient. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

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L’étude que nous proposons ici n’est pas conventionnelle et n’entre pas dans la catégorie des études céramologiques classiques.

Il s’agit non pas d’une étude typologique, mais plutôt d’une étude technologique des marqueurs de confection. L’échantillonnage s’est fait sur la totalité de la collection, nous avons retenu des éléments caractéristiques particuliers. Souvent, lors d’une étude portant sur du mobilier céramique, les chercheurs s’interrogent sur la provenance des terres argileuses employées par les potiers et sur les thèmes décoratifs formés par les motifs qu’ils observent sur les parois. Ici ce n’est pas le cas. L’origine géographique de la matière première utilisée ne fait aucun mystère, elle est d’origine locale et les thèmes décoratifs sont indécelables car la fragmentation des tessons munis de décors ne permet aucune interprétation. Cependant, au cours de notre étude, quelques pièces ont retenu notre attention. C’est l’observation des macrotraces qui nous a permis de séparer certains vestiges particuliers. Nous avons choisi de les classer en trois catégories :

– Tessons à stries ;– Estèques ;– Élément particulier.

TESSONS À STRIESAu cours de notre étude nous avons remarqué la présence de tessons appartenant au

niveau remanié et à l’unité stratigraphique I dont l’une des parois laissait apparaître des stries rectilignes. Au départ, les stries observées sur plusieurs dizaines de tessons ont été classées parmi les décors des éléments caractéristiques. L’équipe de fouilleurs les détermine comme des décors peignés. Ces stries disposées sur la pâte de façon anarchique sans cohérence appa-rente sont réalisées sur pâte crue ou à consistance cuir avant cuisson des récipients. Elles se présentent sous la forme de microsillons ou de sillons et ne peuvent être confondues avec des incisions (Fig. 38), des gravures ou des « coups de truelles » obtenus sur pâte cuite. De plus, en regardant avec précision on constate que seules les faces internes sont concernées. En fonction des tessons, les stries sont plus ou moins profondes et plus ou moins larges. Nous avons aussi remarqué que les vestiges concernés ont tous une épaisseur comprise entre 8 et 10 mm et des panses de 25 cm de diamètre au minimum, quand la prise de diamètre est possible.

6. ÉTUDE DES MACROTRACES

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Fig. 39 – Stries observables sur pâte crue ou de consistance cuir. N. Mattei.

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Il semble donc qu’une partie de la vaisselle du Néolithique fi nal du site était constituée de récipients moyens à grands, réservés à un usage spécifi que. Suite à ces observations, il nous semble cohérent de dire qu’il s’agit d’un traitement de surface particulier plutôt que d’une technique décorative.

Au cours de la chaîne opératoire de réalisation d’un récipient préhistorique, une étape de raclage des parois internes et externes intervient après le montage. Cette dernière, se fait par le passage d’un outil dur sur pâte molle ou à consistance cuir, l’outil fait ainsi apparaître des stries créées par le déplacement du dégraissant sur la pâte.

Cette action permet à la fois de régulariser et de désépaissir les parois internes et/ou externes. Ces traces sont généralement eff acées, soit par le passage de la main ou d’un tissu humide sur pâte crue, soit au cours du séchage par frottement d’un outil dur sur pâte cuir. Si le potier choisi délibérément de créer ou de laisser ces traces sur les parois d’un récipient, c’est très clairement que l’usage qui va en être fait n’est lié ni à la cuisson alimentaire, ni à la conservation d’éléments liquides. C’est donc ce type de traces que nous avons observé.

On peut donc penser que les récipients sont liés à la conservation de produits secs, tels que des fruits secs, des grains de céréales ou encore des farines, ce qui est cohérent étant donné la période à laquelle appartiennent ces vestiges.

En eff et, nous sommes dans une phase de développement agricole au cours de laquelle les denrées céréalières augmentent engendrant la nécessité de stocker ces ressources alimentaires. La céramique s’impose alors naturellement comme récipient idéal pour le stockage.

Cette hypothèse est d’autant plus plausible que nous savons que les matières qui «  respirent » conservent mieux les ressources céréalières que les matériaux imperméabilisés. Donc, sachant que l’étape de polissage qui imperméabilise les parois nuirait à la bonne conservation des céréales, les potiers du Néolithique fi nal ont certainement employé une technique de fi nition particulièrement adaptée à l’utilisation de ces récipients.

Cela signifi e aussi qu’ils fabriquaient des poteries à la demande. Le choix des matières premières, des formes et de toutes les étapes de la chaîne opératoire étaient probablement pensés au préalable.

LES ESTÈQUESSuite à l’étude des éléments caractéristiques, cinq vestiges appartenant aux groupes

technologiques 1 et 4 se démarquent par leurs critères morphologiques diff érents. Ils ont comme particularité de présenter au moins une tranche émoussée. Quand un récipient se brise, que ce soit suite à de multiples usages ou par inadvertance, les néolithiques ont deux possibilités :

– se débarrasser des fragments ;– ou les réemployer.

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Ils peuvent les broyer et les insérer dans de l’argile brute en guise de dégraissant (chamotte) ou bien réaliser d’autres objets, comme des pendeloques ou des perles. On connaît donc le phénomène de recyclage dans le domaine de la céramique à de nombreuses reprises.

Dans le cadre de ce travail, ce sont en fait des bords ou des tessons non caracté-ristiques dont une tranche au moins a été usée par un emploi fréquent. Ces éléments ont été déterminés comme étant des tessons recyclés sous forme d’estèques. Ils sont très utiles à la fois pour évider, désépaissir et régulariser les parois des poteries et/ou pour accentuer la création d’une carène ou d’un épaulement. Les cinq estèques de la collection ont toutes des tailles, des morphologies et des sections diff érentes.

Estèque ILe tesson provient du niveau remanié. Il est incurvé et de faible épaisseur, 4 mm. Une

seule tranche est émoussée, elle présente une section arrondie.

Estèque IIElle appartient aussi au niveau remanié. Le tesson est légèrement incurvé, 1 cm d’épais-

seur, trois tranches sont émoussées sur toute leur longueur et la quatrième est émoussée en partie. Les quatre tranches ont un profi l convexe.

FACE PROFIL SECTION

Fig. 40 – Estèque I. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Niveau remanié. A. Colonna.

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Estèque IIIElle est légèrement courbe de forme ovalaire et relativement épaisse près de 1 cm.

Sa teinte est claire, d’après le classement technologique, ce tesson appartient au groupe 2. Il semble correspondre à une partie de panse réutilisée. Une seule tranche est émoussée, elle présente un biseau irrégulier.

Estèque IVDe forme plutôt incurvée, sa faible épaisseur, 5 mm fait penser à un bord réemployé.

Une seule tranche est émoussée et elle présente un biseau régulier. Il semble que la lèvre ait initialement servi à racler les parois des récipients.

Estèque VCette dernière pièce est relativement identique à l’estèque IV. Elle est de petite taille,

présente un seul biseau régulier, mais elle est un peu plus épaisse, 6 mm, et moins courbe. Elle appartient au groupe technologique 1.

Après cette énumération, nous constatons donc que ces estèques sont diff érentes aussi bien en ce qui concerne leurs compositions que leurs critères morphologiques. Nous voyons aussi qu’elles appartiennent toutes au niveau remanié ou à l’unité stratigraphique I, donc aux niveaux les plus récents. La diversité de leur forme, de leur taille et de leur biseau atteste bien qu’il existe déjà à cette période une diversifi cation de l’outillage adapté à un travail précis.

Par exemple, les estèques I et II présentent des profi ls émoussés droits, ces derniers correspondent à un raclage de parois non incurvées, appartenant donc à des récipients à panses droites.

En revanche, les estèques III, IV et V sont plutôt utilisées pour racler des surfaces courbes, donc aussi bien des panses que des épaulements ou des bords incurvés. Ces outils ont aussi pu être employés pour la réalisation de certains décors, mais étant donné leur usure localisée, il semble que le raclage soit leur fonction première.

Ces observations seront complétées par une analyse au microscope plus approfondie qui permettra d’observer les tranches des estèques et les traces laissées par ces dernières sur les parois des récipients. Une étude expérimentale permettant d’utiliser des estèques similaires suivra afi n de compléter les données archéométriques.

En revanche, nous pouvons d’ores et déjà faire la relation entre ces outils et les traces de sillons observées sur les parois internes de certains tessons. En eff et, il est probable que ces estèques aient été utilisées pour racler ces parois dans le but de les affi ner et de les régulariser. Nous pensons aussi qu’elles sont à l’origine des stries précédemment observées.

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FACE PROFIL SECTION

Fig. 41– Estèque II. Tesson réutilisé en guise d’estèque sur trois faces. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli .

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FACE PROFIL SECTION

Fig. 42 – Estèque III. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli .

FACE PROFIL SECTION

Fig. 43 – Estèque IV. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Unité stratigraphique I. N. Mattei.

FACE PROFIL SECTION

Fig. 44 – Estèque V. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Unité stratigraphique III. N. Mattei.

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LE JETONDurant l’étude des éléments caractéristiques, nous avons observé une pièce particulière

atypique. Il s’agit d’un élément céramique de forme circulaire fracturé en deux morceaux, dont le premier appartient au niveau remanié et le second à la couche III 1 (Fig. 45).

Cet objet avait été catalogué comme une fusaïole par l’équipe de chercheurs du site car les deux parties avaient été observées à quelques années d’intervalles l’une de l’autre.

Ce disque de pâte mesure 3 centimètres de diamètre pour 6 millimètres d’épaisseur, il est parfaitement circulaire et légèrement creux sur une face. Il appartient au groupe technologique 1. Sa tranche, entièrement émoussée comme celle des estèques, nous incite à dire que cet élément est une pièce issue du recyclage de tesson.

En eff et, le fait que le pourtour soit émoussé signifi e que la forme ronde a été créée ou améliorée par frottement. Si les néolithiques du site voulaient fabriquer une pièce circulaire ils auraient pu le faire sans en émousser les tranches, par simple façonnage avant cuisson. Or, ici, les tranches sont émoussées après cuisson. Plusieurs hypothèses peuvent être faites à son sujet, il peut s’agir :

– d’une estèque particulière, comme c’est le cas de l’estèque II utilisée sur ses trois faces,

– d’un « jeton » du même type que les jetons sumériens ou d’Asie datés entre 3 000 et 5 000 ans av. J.-C. Ces jetons utilisés comme monnaie pouvaient avoir plusieurs formes (circulaire, demi-circulaire, conique). Cependant, ces derniers étaient confectionnés volontairement, il ne s’agit pas de réemploie de tessons comme pour le jeton d’A Fuata,

– d’un « jouet »,– d’un élément de parure en cours de fabrication,– d’un élément isolé de l’ensemble de la collection.

Fig. 45 – Jeton. Niveau remanié et unité stratigraphique III1. A. Nonza-Micaelli .

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Pour conclure, parmi la somme de matériel céramique mis au jour sur le site d’A Fuata nous constatons une homogénéité de la nature des pâtes.

En eff et, bien que cette céramique présente plusieurs types de textures, il semble que la nature des inclusions soit identique entre les diff érents groupes. Seules les fonctions des récipients semblent faire évoluer les pâtes vers des épaisseurs plus ou moins importantes ou des traitements de surfaces plus ou moins bien soignés.

Afi n de confi rmer ou non cette hypothèse issue d’observations et de classements macroscopiques, nous proposons de faire analyser le matériel plus fi nement par lecture des macrotraces au microscope à balayage électronique.

Nous retenons donc que les pâtes présentes sur le site sont principalement de couleur brune à rouge, que les parois des récipients ont été à la fois très soigneusement polies comme tout juste lissées pour la moitié d’entre elles. Mais que cette absence de traitement est certainement due à la détérioration des surfaces des tessons.

Concernant les critères morphologiques, les bords sont aussi bien droits qu’incurvés.

Pour les fonds, parmi les éléments qui permettent une identifi cation, ils sont majori-tairement plats et plats débordant, un seul fond aplati est attesté. Il convient cependant de souligner que parmi la quantité incroyable de tessons incurvés fracturés, beaucoup pourraient correspondre à des fonds arrondis.

Les éléments de préhension restent peu nombreux, mais les anses biforées permettent d’envisager des échanges extra-régionaux avec le sud de la Toscane.

Il en est de même avec les décors qui demandent à être étudiés avec un grand intérêt. Le nombre important de traits incisés, cannelés et de cannelures pourrait trouver son origine en Toscane, dans le Latium et dans certaines îles de l’Archipel toscan, nous pensons particulièrement au site néolithique de Cala Giovanna Piano à Pianosa1. Nous pouvons par

1. Nonza (A), Les premiers peuplements holocènes de l’aire corso-toscane, p. 167-176.

SYNTHÈSE

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exemple citer, Grotta delle Settecannelle qui appartient à une zone limitrophe entre Toscane et Latium, Grotta Patrizi dans le Latium et San Rossore en Toscane. Nous pouvons faire aussi des rapprochements avec les sites corses du Monte Lazzu2 et de Basi3 notamment en ce qui concerne les décors de traits cannelés et les cordons verticaux positionnés sur les bords. En eff et, les cannelures curvilignes très bien représentées sur le site d’A Fuata ressemblent aux décors observés sur diff érents sites insulaires.

Les estèques, les tessons striés et le « jeton » sont des éléments majeurs comptant parmi les vestiges caractéristiques du site, des analyses complémentaires nous permettront prochainement de compléter ces premiers résultats.

En résumé, la céramique du site d’A Fuata, se démarque par la masse importante d’éléments recueillis, ce qui reste rare sur notre île encore à l’heure actuelle. Mais il est aussi un site majeur pour la compréhension de l’évolution chrono-culturel de la moitié et de la fi n du Néolithique. Les traits caractéristiques, microsillons, traits incisés et cannelés, cannelures, pastilles, cordons et autres peintures, appartenant certainement à une phase moyenne du Néolithique évoluent probablement jusqu’à la fi n de cette période. Les échanges extra-régionaux sont pour nous fortement attestés et ont su être adaptés à la nature de la matière première d’origine locale. Il faut cependant souligner le probable bouleversement du site. Nous l’avons démontré, notamment avec le cas du « jeton », dont les deux parties sont issues de deux niveaux diff érents, ce qui n’enlève rien à la richesse du matériel, mais qui mérite que l’on s’y attarde pour une meilleure lecture et compréhension stratigraphique.

2. Weiss (MC), Monte Lazzu, un site préhistorique et protohistorique de la Corse occidentale, p. 312-362.

3. Bailloud. (G), Bulletin de la société préhistorique française, p. 282-285.

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LISTE DES FIGURES

Fig. 1 – Localisation du site d’A Fuata. A. Colonna.Fig. 2 – Localisation des terrasses d’occupation du site et de la structure de la couche IV d.

J. Bontempi d’après N. Marini.Fig. 3 – Plan d’une structure d’habitat de la terrasse V. J. Bontempi d’après N. Marini.Fig. 4 – Les diff érents groupes technologiques déterminés de façon macroscopique. A. Nonza-

Micaelli.Fig. 5 – Morphologie des bords et lèvres. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli.Fig. 6 – Morphologie des fonds. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli.Fig. 7 – Décors à lignes incisées rectilignes et curvilignes. Niveau remanié. A. Nonza-

Micaelli.Fig. 8 – Décors à lignes cannelées rectilignes et curvilignes. Niveau remanié. A. Nonza-

Micaelli.Fig. 9 – Association de lignes incisées brisées et de perforations sur bord. Niveau remanié.

A. Nonza-Micaelli.Fig. 10 – Forme I. Profi l de récipient de forme composite à épaulement et bord incurvé

éversé. Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli.Fig. 11 – Illustration de bords rectilignes droits à lèvres épaissies externes. Unité stratigra-

phique I. A. Nonza-Micaelli.Fig. 12 – Illustration de divers bords et lèvres. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli.Fig. 13 – Décors de traits incisés et cannelures. Unité stratigraphique I. A. Nonza-MicaelliFig. 14 – Boutons de forme ovalaire et circulaire. Unité stratigraphique I. A. Nonza-

Micaelli.Fig. 15 – Forme II. Profi l de récipient hémisphérique et col incurvé rentrant, muni d’un

épaulement. Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli.Fig. 16 – Forme III. Profi l de récipient sphérique à col incurvé rentrant muni d’une carène.

Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli.Fig. 17 – Forme IV. Profi l de récipient sphérique à col incurvé rentrant muni d’une carène.

Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli.Fig. 18 – Morphologie des bords et lèvres. Unité stratigraphique II. A. Nonza-Micaelli.Fig. 19 – Décors incisés et cannelés. Unité stratigraphique II. N. Mattei.Fig. 20 – Décors des traits cannelés curvilignes et traits incisés rectilignes. N. Mattei.Fig. 21 – Bords et lèvres. Unité stratigraphique III. A. Nonza-Micaelli.Fig. 22 – Décors incisés et cannelés. Unité stratigraphique III. N. Mattei.Fig. 23 – Décors cannelés. Unité stratigraphique III. N. Mattei.Fig. 24 – Décors incisés. Unité stratigraphique III. N. Mattei

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Fig. 25 – Forme V. Récipient simple de forme sphérique. Unité stratigraphique III. A. Nonza-Micaelli.

Fig. 26 – Décors de traits incisés et cannelés, rectilignes et curvilignes. Unité stratigraphique III 1. N. Mattei.

Fig. 27 – Forme VI. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant. Unité stratigraphique III1. A. Nonza-Micaelli.

Fig. 28 – Typologie des formes du niveau remanié et des unités stratigraphiques I et III1. A. Nonza-Micaelli.

Fig. 29 – Modelage dans la masse d’un récipient de forme composite à superposition de deux volumes, une forme hémisphérique et une forme tronconique. A. Nonza-Micaelli.

Fig. 30 – Estampage d’un récipient simple de forme hémisphérique. A. Nonza-Micaelli.Fig. 31 – Montage au colombin d’un récipient de forme simple sphérique dont le fond rond

est estampé à l’intérieur d’une poterie hémisphérique. A. Nonza-Micaelli.Fig. 32 – Montage combinant l’estampage et le montage au colombin d’un récipient composite

de forme hémisphérique à col tronconique rentrant. A. Nonza-Micaelli.Fig. 33 – Forme I. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.

Niveau remanié. A. Nonza-Micaelli.Fig. 34 – Forme II. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.

Unité stratigraphique I. A. Colonna.Fig. 35 – Forme III. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.

Unité stratigraphique I. A. Colonna.Fig. 36 – Forme V. Récipient simple de forme sphérique. Unité stratigraphique III.

A. Colonna.Fig. 37 – Forme VI. Récipient composite caréné de forme sphérique à bord incurvé rentrant.

Unité stratigraphique III1. A. Colonna.Fig. 38 – Tesson décoré de traits incisés disposés à l’ouverture et sur le bord du récipient.

Unité stratigraphique I. A. Nonza-Micaelli.Fig. 39 – Stries sur pâte crue ou de consistance cuir. N. Mattei.Fig. 40 – Estèque I. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Niveau remanié. A. Colonna.Fig. 41 – Estèque II. Tesson réutilisé en guise d’estèque sur trois faces. Niveau remanié.

A. Nonza-Micaelli.Fig. 42 – Estèque III. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Unité stratigraphique I. A. Nonza-

Micaelli.Fig. 43 – Estèque IV. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Unité stratigraphique I. N. Mattei.Fig. 44 – Estèque V. Tesson réutilisé en guise d’estèque. Unité stratigraphique III. N. Mattei.Fig. 45 – Jeton. Niveau remanié et unité stratigraphique III1. A. Nonza-Micaelli.

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Achevé d’imprimer en novembre 2012Sur les presses du groupe Horizon – Gémenos-F

Imprimé en FranceDépôt légal : 4e trimestre 2012

ISBN : 978-2-8241-0325-9

Maquette et mise en page : Atelier Graphite

Albiana – 4, rue Emmanuel-Arène – 20000 AjaccioTél. : 04 95 50 03 00 – Fax : 04 95 50 03 01

www.albiana.frE-mail : [email protected]

© Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays – Albiana 2012

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