abélard et les universaux : édition et traduction du début

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Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 2012 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 9 mai 2022 17:39 Laval théologique et philosophique Abélard et les universaux : édition et traduction du début de la Logica « Ingredientibus » : Super Porphyrium Claude Lafleur et Joanne Carrier Intuition et abstraction dans les théories de la connaissance anciennes et médiévales (II) Volume 68, numéro 1, février 2012 URI : https://id.erudit.org/iderudit/1010218ar DOI : https://doi.org/10.7202/1010218ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Faculté de philosophie, Université Laval Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Lafleur, C. & Carrier, J. (2012). Abélard et les universaux : édition et traduction du début de la Logica « Ingredientibus » : Super Porphyrium. Laval théologique et philosophique, 68(1), 129–210. https://doi.org/10.7202/1010218ar Résumé de l'article Appuyée sur une collation systématique — incluant l’orthographe — de l’unique manuscrit subsistant (le ms. Milano, Biblioteca Ambrosiana, M 63 sup., fol. 1ra-5rb), cette nouvelle édition critique du début de la Logica « Ingredientibus » : Super Porphyrium, accompagnée d’une traduction française inédite et complétée par une abondante annotation, rend ainsi accessible l’exposé le plus détaillé d’Abélard sur les universaux, des pages célèbres où, dans une approche sémantique non exempte de perspectives métaphysiques, on trouve, comme l’étude précédente l’a laissé voir, des développements philosophiques importants relatifs à l’intellection et à l’abstraction.

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Page 1: Abélard et les universaux : édition et traduction du début

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Document geacuteneacutereacute le 9 mai 2022 1739

Laval theacuteologique et philosophique

Abeacutelard et les universaux eacutedition et traduction du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super PorphyriumClaude Lafleur et Joanne Carrier

Intuition et abstraction dans les theacuteories de la connaissanceanciennes et meacutedieacutevales (II)Volume 68 numeacutero 1 feacutevrier 2012

URI httpsideruditorgiderudit1010218arDOI httpsdoiorg1072021010218ar

Aller au sommaire du numeacutero

Eacutediteur(s)Faculteacute de philosophie Universiteacute LavalFaculteacute de theacuteologie et de sciences religieuses Universiteacute Laval

ISSN0023-9054 (imprimeacute)1703-8804 (numeacuterique)

Deacutecouvrir la revue

Citer cet articleLafleur C amp Carrier J (2012) Abeacutelard et les universaux eacutedition et traductiondu deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium Laval theacuteologiqueet philosophique 68(1) 129ndash210 httpsdoiorg1072021010218ar

Reacutesumeacute de larticleAppuyeacutee sur une collation systeacutematique mdash incluant lrsquoorthographe mdash delrsquounique manuscrit subsistant (le ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 supfol 1ra-5rb) cette nouvelle eacutedition critique du deacutebut de la Logicalaquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium accompagneacutee drsquoune traduction franccedilaiseineacutedite et compleacuteteacutee par une abondante annotation rend ainsi accessiblelrsquoexposeacute le plus deacutetailleacute drsquoAbeacutelard sur les universaux des pages ceacutelegravebres ougravedans une approche seacutemantique non exempte de perspectives meacutetaphysiqueson trouve comme lrsquoeacutetude preacuteceacutedente lrsquoa laisseacute voir des deacuteveloppementsphilosophiques importants relatifs agrave lrsquointellection et agrave lrsquoabstraction

Laval theacuteologique et philosophique 68 1 (feacutevrier 2012) 129-210

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ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX EacuteDITION ET TRADUCTION DU DEacuteBUT DE LA LOGICA laquo INGREDIENTIBUS raquo SUPER PORPHYRIUM

Claude Lafleur

Faculteacute de philosophie Universiteacute Laval Queacutebec

avec la collaboration de Joanne Carrier

Faculteacute de philosophie Universiteacute Laval Queacutebec

REacuteSUMEacute Appuyeacutee sur une collation systeacutematique mdash incluant lrsquoorthographe mdash de lrsquounique ma-nuscrit subsistant (le ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb) cette nou-velle eacutedition critique du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium accom-pagneacutee drsquoune traduction franccedilaise ineacutedite et compleacuteteacutee par une abondante annotation rend ainsi accessible lrsquoexposeacute le plus deacutetailleacute drsquoAbeacutelard sur les universaux des pages ceacutelegravebres ougrave dans une approche seacutemantique non exempte de perspectives meacutetaphysiques on trouve comme lrsquoeacutetude preacuteceacutedente lrsquoa laisseacute voir des deacuteveloppements philosophiques importants relatifs agrave lrsquointellection et agrave lrsquoabstraction

ABSTRACT Based on a systematic collation mdash including the orthography mdash of the only surviving manuscript (the MS Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb) this new critical edition of the beginning of Abelardrsquos Logica ldquoIngredientibusrdquo Super Porphyrium accompa-nied by an original French translation and an abundant annotation thus makes accessible Abelardrsquos most elaborate account on universals well known pages where in a semantical approach non exempt of metaphysical perspectives one finds as the preceding study as shown important philosophical developments on intellection and abstraction

______________________

pregraves le survol textuel et les approfondissements doctrinaux contenus dans lrsquoeacutetude preacuteceacutedente il ne nous reste plus qursquoagrave preacutesenter la nouvelle eacutedition et agrave

strictement parler la premiegravere traduction franccedilaise complegravete du deacutebut de la Logica

Je tiens agrave remercier le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada pour le soutien fi-nancier gracircce auquel au cours de la peacuteriode ougrave cette eacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee jrsquoai pu beacuteneacuteficier de la colla-boration constante et essentielle de Joanne Carrier professionnelle de recherche agrave la Faculteacute de philosophie de lrsquoUniversiteacute Laval (Queacutebec) Ma reconnaissance va aussi agrave Peter King qui a aimablement et efficace-ment instrumenteacute mon travail drsquoeacutedition

A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium 1 (= LISPor) jusqursquoau De genere exclu-sivement que nous offrons ici une portion drsquoœuvre remarquable ougrave Abeacutelard expose ses vues les plus pousseacutees sur la question des universaux en la transposant reacutesolu-ment sur le plan du langage sans srsquoabstenir pour autant on lrsquoa vu de positions meacuteta-physiques subtiles agrave la fois platoniciennes et non reacutealistes standard ougrave pourrait-on dire intuition et abstraction se confondent plus qursquoelles ne se cocirctoient

Agrave PROPOS DE LrsquoEacuteDITION ET DE LA TRADUCTION

Au premier coup drsquoœil on constatera que notre eacutedition se distingue de celle de Geyer parce que nous avons suivi le plus scrupuleusement possible lrsquoorthographe meacutedieacutevale du seul teacutemoin manuscrit agrave nous avoir preacuteserveacute la Logica laquo Ingredien-tibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard une fideacuteliteacute sous cet aspect eacuteleacutementaire his-toriquement justifieacutee au ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb bien qursquoelle entraicircne des graphies non normaliseacutees (Analetica diffinitio nichil phi-sica Periermenias Porfirius sillogismus etc) et mecircme des fluctuations dans la gra-phie de certains mots (litera littera sigillatim singillatim etc) ainsi qursquoune absence geacuteneacuteraliseacutee de diphtongues mdash plus preacuteciseacutement de ligatures mdash sauf mar-queacutees par des ceacutedilles (laquo ę raquo) dans le manuscrit dix laquo aelig raquo curieusement reacuteparties (neuf condenseacutees dans les dix-huit premiers paragraphes puis une derniegravere au para-graphe 73) et pas toujours constantes pour un mecircme terme (sect 1 philosophiaelig et philosophie sect 5 et caeligtera et et cetera)

Plus fondamentalement un examen de notre apparat des variantes reacuteveacutelera que la preacutesente eacutedition partielle diffegravere de la portion eacutequivalente de lrsquoeacutedition Geyer en plus drsquoune centaine drsquoendroits suite agrave notre effort pour combler ses omissions (dont celle drsquoune ligne entiegravere la premiegravere drsquoune colonne du manuscrit)2 et corriger ses inexacti-tudes ou ses choix trop arbitraires3 dans le texte mecircme ainsi que pour signaler de

1 Toute la Logica laquo Ingredientibus raquo telle que preacuteserveacutee dans son unique manuscrit milanais a eacuteteacute eacutediteacutee entre 1919 et 1929 soit les commentaires sur lrsquoIsagoge de Porphyre ainsi que ceux sur les Cateacutegories et sur le traiteacute De lrsquointerpreacutetation drsquoAristote cf Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 1 Die Glossen zu Porphyrius 2 Die Glossen zu den Kategorien 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1-3) 1919 1921 et 1927 p 1-109 p 111-305 et p 307-503 La portion de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium que nous eacuteditons ici corres-pond aux trente-deux premiegraveres pages du premier cahier de Geyer (celui de 1919) La section qui suit deacutetaille le rapport entre cette premiegravere eacutedition et la nouvelle contenue ici ainsi que le statut de la traduction ineacutedite qui lrsquoaccompagne

2 1 sect 13 uniuersitatem includit atque in eis X nominibus omnium aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 2 sect 15 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 3 sect 32 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 4 sect 35 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 5 sect 68 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22)

3 Par exemple (dans le texte et les notes de cette section comme ci-dessous dans lrsquoapparat des leccedilons les crochets droits fermants laquo ] raquo en romain signifient laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo) 1 sect 5 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2L nous reviendrons plus loin sur ces deux sigles de teacutemoins paral-legraveles laquo cognitionem raquo) ce terme plus rechercheacute agrave consonance ciceacuteronienne figure dans le texte de Boegravece qui a au premier chef influenceacute Abeacutelard cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4 2 sect 8 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 3 sect 9 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 4 sect 13 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 5 sect 25 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 6 sect 25 fit

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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nombreux pheacutenomegravenes passeacutes sous silence dans son apparat4 Toujours au chapitre des diffeacuterences nous avons expliqueacute pourquoi5 selon nous les deux non probleacutema-tiques du sect 47 peuvent sinon neacutecessairement du moins avantageusement ecirctre trans-formeacutes en nunc et inteacutegreacutes au texte pour marquer lrsquoaspect laquo preacutesentiel raquo de ces deux passages abeacutelardiens qui insistent sur lrsquoexistence concregravete des reacutealiteacutes en question6 Dans la mecircme optique notons dans le libelleacute abeacutelardien mecircme de lrsquoautoriteacute priscia-nienne (sect 57) sur lrsquoexeacutegegravese de laquelle nous avons deacutejagrave fourni beaucoup de deacutetails7 que plutocirct que par le verbe laquo constituuntur raquo de lrsquoeacutedition Geyer lrsquoinadeacutequat laquo consti-tuerunt raquo du manuscrit se corrige mdash de maniegravere agrave la fois plus simple paleacuteographique-ment et plus fondeacutee sur la source ainsi que sur les lieux parallegraveles mdash par laquo constite-runt raquo8 ce qui en outre srsquoaccorde avec le sens de concreacutetude qursquoa le substantif laquo constitutio raquo en un endroit cleacute du texte (sect 66) ougrave est ultimement deacuteveloppeacutee la meacutetaphore du Dieu-artisan au sujet de la Dei prouidentia

Mais eacutetant donneacute que de toute eacutevidence lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor est affecteacute par des erreurs typiquement scribales que son premier eacutediteur avait deacutejagrave le plus souvent judicieusement corrigeacutees dans de nombreux cas nous avons adopteacute les mecircmes amendements au texte chaque fois en le notant laquo scripsimus cum ed Geyer raquo

sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 7 sect 32 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersifica-tionem raquo) 8 sect 32 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 9 sect 32 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 10 sect 32 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uni-uersale raquo) 11 sect 74 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respon-deatur raquo) 12 sect 55 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo comprobat raquo) si nous ne nous trompons pas il srsquoagirait de la seule occurrence de ce verbe latin peut-ecirctre forgeacute par Abeacutelard lui-mecircme (en plus de ne pas figurer dans les principaux dictionnaires la-tins classiques et la Database of Latin Dictionnaries la forme compropri nrsquoest pas repeacuterable dans les grandes banques eacutelectroniques de textes meacutedieacutevaux Aristoteles Latinus Database Cetedoc Library of Latin Texts Patrologia Latina) mecircme si des formes de comprobare se trouvent dans notre portion de la LISPor (sect 8 78-79) au sens de laquo corroborer raquo et que Geyer srsquoen inspire sans doute pour mettre laquo com-probat raquo dans son texte sans signaler la leccedilon veacuteritable du manuscrit il semblerait naturel que laquo compro-priat raquo signifie ici plutocirct laquo il partage la proprieacuteteacute de raquo au sens de laquo il tire profit de raquo ou laquo il se sert de raquo

4 Par exemple 1 sect 31 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 2 sect 1 partem scripsimushellip] partes A (lectio non signata a Geyer) 3 sect 8 auctore scripsimushellip] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 4 sect 8 scientia scripsimushellip] scienti A (lectio non signata a Geyer) 5 sect 16 sillogismorum scripsimushellip] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer) 6 sect 50 nec necesse scripsimushellip] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 7 sect 58 communem predicationem scripsimus cum pA] communem predica sA (lectio non signata a Geyer) 8 sect 12 continetur scripsimushellip] contenent A (lectio non signata a Geyer) 9 sect 12 quandoque scripsimushellip] quinque A (lectio non signata a Geyer) 10 sect 12 hoc scripsimushellip] hec A (lectio non signata a Geyer) 11 sect 58 sed magis scripsimushellip] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer) 12 sect 63 albedo scripsimushellip] abedo A (graphia notha non signata a Geyer)

5 Voir ci-dessus lrsquoarticle de preacutesentation laquo Triple signification des noms universels intellection et abstrac-tion dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard raquo section III33

6 Cf sect 47 1 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) 2 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13)

7 Voir ci-dessus laquo Triple signification des noms universels raquo section III2-3 8 Cf sect 57 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica

lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(avec la reacutefeacuterence preacutecise agrave la page et agrave la ligne concerneacutees)9 Comme on a pu le deacute-duire des exemples que nous venons de fournir ici en notes nous avons eacutegalement suivi lrsquousage de lrsquoeacutedition Geyer en attribuant le sigle A agrave lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor un laquo Ambrosien raquo Nous avons encore fait de mecircme quant aux sigles A2 et L deux teacutemoins manuscrits de passages parallegraveles philologiquement mis en com-paraison avec la LISPor par son premier eacutediteur Donc au total un trio de sigles pour des teacutemoins manuscrits de nature variable dont les coordonneacutees sont preacuteciseacutees par le tableau suivant

A = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb (unique teacutemoin ma-nuscrit de la LISPor)

A2 = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 73r-v (pour les passages pa-rallegraveles dans les Glossae super Porphyrium secundum uocales) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften III Aus den anonymen Glossen des Cod Ambr M 64 [sic] sup eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 583-588 et surtout C OTTAVIANO laquo Un opuscolo inedito di Abelardo raquo dans Testi medioevali ineditihellip a cura di C Ottaviano Firenze Olschki (coll laquo Fontes Ambrosiani raquo III) 1933 p 106-207

L = ms Lunel Bibliothegraveque municipale 6 fol 8ra-11ra (pour les passages parallegraveles dans les Glossulae super Porphyrium de la Logica laquo Nostrorum Petitioni Socio-rum raquo) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschen-dorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 505-512

Dans notre apparatus lectionum qui mdash eacutetant positif mdash signale tous les teacutemoins manuscrits appuyant la leccedilon retenue on retrouve de la sorte des notations du type laquo hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A raquo ou

9 Par exemple (pour A2 et L voir le tableau des sigles) 1 sect 1 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A 2 sect 2 conscriptam scrip-simus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 3 sect 2 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 4 sect 3 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A 5 sect 5 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 6 sect 7 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A 7 sect 8 ar-gumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argu-mentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argu-mentandi raquo]) 8 sect 8 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 9 sect 8 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 10 sect 9 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 11 sect 9 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 12 sect 9 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A 13 sect 9 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumen-torum audi A 14 sect 9 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 15 sect 9 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 16 sect 9 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 17 sect 9 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 18 sect 9 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 19 sect 11 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A 20 sect 11 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A 21 sect 11 quid scrip-simus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 22 sect 12 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8)] si-gnandas A 23 sect 64 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 24 sect 66 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 25 sect 77 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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laquo nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ot-taviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) raquo ainsi que quand (en nous inspirant comme ici dans ce qursquoil peut y avoir de bon dans une leccedilon de A autrement fautive) nous rejetons le choix de Geyer malgreacute ses associations laquo dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo) raquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les abreacuteviations mises agrave profit dans nos notations criti-ques suivent les us et coutumes de lrsquoecdotique et nrsquoappellent pas de remarques parti-culiegraveres sauf peut-ecirctre dans le cas suivant les leccedilons se reacuteveacutelant ecirctre le premier jet du copiste du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup sont noteacutees par un laquo p raquo minuscule devant le sigle du manuscrit (donc ici pA signifie laquo premier eacutetat de A raquo) de mecircme les leccedilons issues ulteacuterieurement de lrsquoauto-correction du copiste sont noteacutees par un laquo s raquo preacuteceacutedant le sigle du manuscrit (sA signifiant alors laquo second eacutetat de A raquo)

Nous avons signaleacute drsquoembleacutee que la preacutesente eacutedition critique respecte lrsquoancrage historique du texte de la LISPor en suivant mdash sauf en quelques occurrences facile-ment justifiables10 mdash lrsquoorthographe meacutedieacutevale de son manuscrit connu sans la laquo nor-maliser raquo en lrsquoalignant arbitrairement sur lrsquousage scolaire drsquoaujourdrsquohui Toutefois la ponctuation des manuscrits diffeacuterant grandement de nos habitudes modernes mdash celle du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup ne faisant pas exception agrave la regrave-gle mdash nous avons opteacute afin de faciliter lrsquointelligence du texte pour une ponctuation forte qui charpente la phrase et en souligne les articulations logiques De mecircme lrsquoemploi des majuscules nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le manuscrit crsquoest nous qui en avons mis une principalement 1 en tecircte de toute nouvelle phrase ou des citations non inteacutegreacutees dans la phrase 2 agrave tous les noms propres ainsi qursquoagrave certains autres noms remarquables srsquoen rapprochant (comme Antiqui Deus Perypatetici) 3 au pre-mier eacuteleacutement des titres drsquoouvrages

Dans le texte de lrsquoeacutedition lrsquoitalique a eacuteteacute utiliseacute agrave la fois pour mettre en eacutevidence les titres de livres et pour faire ressortir les lemmes porphyriens ainsi que mdash dans des citations boeacuteciennes implicites non placeacutees entre guillemets (laquo raquo) mdash les mots re-produits litteacuteralement ou presque litteacuteralement Les chevrons simples (lsquo rsquo) encadrent les mots ou expressions deacutesigneacutes en tant que tels (surtout avec les verbes dicere et ap-pellare) ou bien signalent un exemple ou la reprise drsquoun ou de plusieurs termes deacutejagrave citeacutes Toutes les suppleacuteances sont inseacutereacutees entre crochets obliques lt gt Quant aux crochets droits [ ] ils indiquent que selon lrsquoeacutediteur un passage doit ecirctre retrancheacute (ailleurs mdash crsquoest-agrave-dire dans la preacuteface et lrsquoapparat des sources mdash ces derniers cro-

10 Par exemple (parce qursquoil srsquoagit de graphies isoleacutees contre lrsquousage geacuteneacuteral du manuscrit ou bien de pures bourdes du scribe) 1 sect 13 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra sect 44 laquo contrahere raquo) 2 sect 19 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 3 sect 25 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 4 sect 18 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 5 sect 19 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 6 sect 35 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 7 sect 32 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer)

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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chets encadrent aussi parfois un commentaire personnel ou tout autre eacuteleacutement heacuteteacute-rogegravene inclus dans une citation quand ils ne sont pas simplement employeacutes en al-ternance avec les parenthegraveses sans parler de lrsquoapparatus lectionum ougrave comme il a deacutejagrave eacuteteacute expliqueacute les crochets droits fermants sans italique veulent dire laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo)

La division du texte en paragraphes est celle de Geyer qui avec son eacutedition complegravete de la LISPor demeure une reacutefeacuterence incontournable mecircme pour la portion du texte abeacutelardien faisant ici lrsquoobjet drsquoune nouvelle eacutedition critique Crsquoest nous ce-pendant qui avons ajouteacute en caractegraveres gras et inseacutereacutes entre crochets obliques le numeacutero correspondant agrave chaque paragraphe de lrsquoeacutedition Geyer (ce qui va de ltsect 1gt agrave ltsect 80gt) Dans le texte de lrsquoeacutedition toujours les numeacuteros de folios apparaissant eux aussi en gras mais entre accolades sont bien sucircr ceux du manuscrit Milano Biblio-teca Ambrosiana M 63 sup (du fol 1ra au fol 5rb)

En lrsquoabsence de numeacuterotation quinqualineacuteaire lrsquoapparatus lectionum de lrsquoeacutedition nrsquoa pas eacuteteacute mateacuteriellement distingueacute de lrsquoapparatus fontium (leurs appels numeacuteroteacutes renvoyant agrave lrsquoannotation plutocirct abondante placeacutee pour des questions de mise en page tout agrave la fin du texte) Ce dernier apparat tacircche de fournir comme il se doit les coor-donneacutees au minimum de toutes les reacutefeacuterences ou citations explicites de mecircme que celles des emprunts implicites agrave Boegravece (surtout ceux freacutequents et cruciaux agrave lrsquoIn laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda [= In Isag2]11) ainsi que de preacuteciser systeacutematiquement les renvois internes agrave la LISPor mais sans aller jusqursquoagrave constituer pour chaque point la liste des lieux parallegraveles dans les autres œuvres drsquoAbeacutelard (ce qui serait pour nous lrsquoobjet drsquoun autre travail)

Le titre donneacute agrave ces Gloses drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre est tireacute comme souvent pour les œuvres meacutedieacutevales des premiers mots du texte laquo Ingredientibus nobis logicam raquo et dans ce cas-ci drsquoune mention ajouteacutee par une autre main drsquoeacutecri-ture dans la marge supeacuterieure du recto du premier folio du manuscrit (Milano Bi-blioteca Ambrosiana M 63 sup) laquo Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelar-dum super Porphirium raquolaquo ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre raquo une attribution confirmeacutee agrave la fin du texte dans un colophon reacutedigeacute en majuscules de la main mecircme du scribe mais avec une bourde remarquable dans le preacutenom de lrsquoauteur (preuve agrave mon sens qursquoil ne savait pas vraiment ce qursquoil copiait et le comprenait encore moins drsquoougrave les multiples beacutevues scribales que nous avons si-gnaleacutees) laquo PRETRI [sic ] ABAELARDI PALATINI EDICIO SUPER PORPHIRIUM EX-PLICIT raquolaquo ltIcigt se termine lrsquoeacutedition de Prierre [] Abeacutelard Palatin sur Porphyre raquo Donc de maniegravere seacutelective en ce qui concerne lrsquointituleacute mecircme Logica laquo Ingredienti-

11 BOEgraveCE In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum XLVIII) 1906 p 135-348 (pour lrsquoentiegravereteacute du Second commentaire) On pourra trouver ci-dessus dans ce numeacutero (dans lrsquoarticle laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Porphyre raquo) notre traduction franccedilaise du deacuteveloppement boeacutecien sur les universaux de lrsquoIn Isag2 ainsi que le texte latin reacuteviseacute qui y correspond les deux avec des numeacuteros de paragraphes que nous avons ajouteacutes et auxquels nous faisons ici reacutefeacuterence le cas eacutecheacuteant

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bus raquo Super Porphyrium Crsquoest le montage qui surtout suite agrave lrsquoeacutedition Geyer est devenu coutumier et que nous reprenons comme titre de lrsquoouvrage dont nous publions ici le deacutebut dans une nouvelle eacutedition critique12 Le sens agrave donner au ceacutelegravebre incipit de la LISPor ne peut ecirctre deacutetermineacute de faccedilon absolument univoque Abeacutelard utilisant mdash sans doute sciemment mdash une formule intrinsegravequement ambigueuml Ingredientibus nobis logicam que lrsquoon peut sucircrement rendre par laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique raquo (plus litteacuteralement laquo Quant agrave nous commenccedilant la logique raquo) en eacutetant conscient qursquoelle signifie agrave la fois que le maicirctre (ou lrsquoauteur) qursquoest Abeacutelard com-mence son cours (ou son commentaire) sur le cursus logique dont la premiegravere eacutetape canonique est alors depuis des siegravecles lrsquoIsagoge de Porphyre et que partant ses au-diteurs (ou ses lecteurs) mdash des laquo deacutebutants raquo eux mdash commencent leur eacutetude de la lo-gique Bien qursquoelle inclue par voie de conseacutequence ces deacutebutants lrsquoexpression intro-ductive vise avant tout le maicirctre comme lrsquoindique la nature des deux autres actions de la phrase exprimeacutees la premiegravere par un second participe preacutesent laquo prelibantes raquo (cette fois non plus au datif pluriel comme le premier mais au nominatif pluriel) et la seconde par un verbe laquo ducamus raquo au subjonctif preacutesent agrave la premiegravere personne du pluriel ce qui au total (en faisant ressortir ces deux actions par lrsquoitalique) peut se ren-dre ainsi laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash offrant [crsquoest-agrave-dire nous qui offrons] un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie raquo Si Abeacutelard avait voulu dire drsquoentreacutee de jeu laquo Pour nos deacutebutants en logique raquo il aurait employeacute non pas le pronom personnel nobis comme il lrsquoa fait mais plutocirct lrsquoadjectif possessif nostris agrave la maniegravere de ce qursquoil a fait dans son dernier commentaire sur lrsquoIsagoge (celui contenu dans le manuscrit de Lunel) et dont lrsquoincipit est preacuteciseacutement laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes 13 raquolaquo Sa-tisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons raquo voire agrave celle de son œuvre theacuteologique deacutebutant par laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes14 raquolaquo Sa-

12 On trouve une suggestion de simplification en laquo Logica raquo pour lrsquoensemble des premiers commentaires abeacute-lardiens deacuteveloppeacutes sur la laquo Logica uetus raquo une appellation suffisante pour opeacuterer la distinction de ces derniers drsquoune part et drsquoautre part du commentaire ulteacuterieur drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre selon cette interpreacutetation des laquo Glossulae raquo que lrsquoon nomme traditionnellement aussi drsquoapregraves lrsquoincipit la laquo Lo-gica ldquoNostrorum Petitioni Sociorumrdquo Super Porphyrium raquo voir J MARENBON The Philosophy of Peter Abelard Cambridge Cambridge University Press 1997 p 46 n 36 et sqq

13 La premiegravere phrase au complet qui renvoie aussi agrave la logique se lisant ainsi dans le ms Lunel Biblio-thegraveque municipale 6 fol 8ra (dont nous suivons lrsquoorthographe cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff [coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Unter-suchungen raquo Band XXI Heft 4] 1933 p 505) laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes scribende logice laborem suscepimus et que de logica didicimus uotis eorum exponimus raquolaquo Satisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons nous avons assumeacute le labeur drsquoeacutecrire ltsurgt la logique et ltconformeacutementgt agrave leurs vœux nous avons exposeacute les ltchosesgt que nous avons apprises relativement agrave la logique raquo

14 Cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium laquo Prefacio raquo 1 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theo-logia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoScholariumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 313 l 1-3 (nous suivons la ponc-tuation et la typographie de la version bregraveve de ce texte laquo Prologus raquo 1 cf Petri Abaelardi Opera theo-logica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haere-sum Petri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols [coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XII] 1969 p 401 l 4-6) laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes aliquam sacrę eruditionis summam quasi diuinę Scripturę introductionem conscripsimus raquolaquo Satisfaisant

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tisfaisant dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants raquo Mais la subtile ambiguiumlteacute de la formule Ingredientibus nobis logicam ainsi que le deacutesir drsquoavoir un titre succinct et marquant ont fait que lrsquoon a tendance agrave simplifier la tra-duction du montage qursquoest lrsquointituleacute Logica laquo Ingredientibus raquo en laquo Logique ldquoPour les deacutebutantsrdquo raquo (laquo Logic for beginners raquo) une tendance naturelle agrave laquelle nous sa-crifierons nous aussi agrave lrsquooccasion par souci de commoditeacute (alors qursquoen rigueur des termes il faudrait toujours parler mais plus lourdement et moins eacutevocativement de Logique laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) mecircme si elle ne correspond pas mdash on sait maintenant pourquoi mdash au sens le plus exact de cette premiegravere phrase ni eacutevidem-ment agrave la teneur reacuteelle du texte particuliegraverement difficile qursquoelle introduit bien que ce dernier corresponde effectivement mdash autre temps autres mœurs mdash agrave un enseigne-ment donneacute agrave des deacutebutants en logique

Quant agrave notre traduction mdash la premiegravere veacuteritable en langue franccedilaise pour cette portion complegravete du texte15 mdash elle se veut surtout litteacuterale tout en eacutetant acceptable en franccedilais Crsquoest que par-delagrave son occasionnelle eacuteleacutegance litteacuteraire le latin drsquoAbeacute-lard est surtout lrsquoinstrument par lequel il exprime une penseacutee conceptuellement com-plexe dont les nuances demandent agrave ecirctre exprimeacutees fidegravelement drsquoabord au niveau de la langue avant de preacutetendre parvenir eacuteventuellement agrave son interpreacutetation deacutegageacutee des meacuteandres de lrsquoexpression originelle Mecircme si le latin abeacutelardien est plus classique et moins scolastique que celui de Thomas drsquoAquin nous souscrivons sans reacuteserve

dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants nous avons composeacute une certaine somme du savoir sacreacute pour ainsi dire une introduction agrave lrsquoEacutecriture divine raquo

15 Il y en a bien sucircr une partielle relativement fidegravele et certes eacuteleacutegante qui couvre essentiellement la critique des reacutealistes et se rend avec des sauts jusqursquoagrave la preacutesentation de la theacuteorie du statut (eacuted GEYER p 9 l 12-p 11 l 19 p 11 l 20-p 16 l 29 p 17 l 12-p 18 l 3 p 19 l 9-10 et 14 p 19 l 21-p 20 l 14 ce qui correspond agrave nos paragraphes sect 21-38 [partiellement] sect 42-43 sect 45 [tregraves partiellement] sect 46 [tregraves partiellement] sect 47) mais ne permet pas de se faire une ideacutee de la theacuteorie abeacutelardienne de la signification ou de lrsquoabstraction ni mecircme mdash on peut maintenant en juger mdash de celle du statut drsquoailleurs cf J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 111-122 (p 125-138 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf [coll laquo Vestigia XIV raquo] 1994) Quant agrave la version plus ancienne qui couvre exactement la mecircme portion que la nocirctre elle est geacuteneacuteralement plus une adaptation qursquoune traduction et malgreacute son apparente lisibiliteacute ne repreacutesente aucunement un instrument fiable pour comprendre quelque aspect que ce soit de la doctrine drsquoAbeacutelard sur les universaux cf Œuvres choisies drsquoAbeacutelard textes preacutesenteacutes et traduits par M de GAN-DILLAC Logique (1re partie) - Eacutethique - Dialogue entre un philosophe un juif et un chreacutetien Paris Aubier-Montaigne (coll laquo Bibliothegraveque philosophique raquo) 1945 p 77-127 (laquo Premiegravere partie de la Logica ldquoIngre-dientibusrdquo raquo) qui souscrit signalons-le au passage agrave la compreacutehension laquo simplifieacutee raquo de lrsquoincipit de la LISPor laquo Pour ceux qui deacutebutent dans lrsquoeacutetude de la logique [hellip] raquo (p 77) Quant aux traductions anglaises on en trouve principalement trois dont la comparaison est souvent profitable dans 1 R McKEON Selec-tions from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258 (reprise dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 169-188) allant de eacuted Geyer p 1 l 1 agrave p 30 l 26 soit de nos sect 1 agrave 77 (lrsquoincipit y eacutetant rendu [trop ] libre-ment par laquo We may open our introduction to logic [hellip] raquo p 218 et 169) 2 P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International (thegravese doctorale non publieacutee mais accessible eacutelectroniquement) 1982 p 1-28 et 3 Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and ed-ited by PV SPADE Indianapolis Cambridge Hackett 1994 p 26-56 traduction deacutebutant comme la preacute-ceacutedente eacuted GEYER p 7 l 25 et couvrant nos sect 18-80 Pour une traduction reacutecente en espagnol voir La cuestioacuten de los universales en la Edad Media seleccioacuten de textos de Porfirio Boecio y Pedro Abelardo estudio preliminar Francisco Bertelloni introduccioacuten traduccioacuten y notas Mariacutea Florencia Marchetto y Antonio Tursi Buenos Aires Ediciones Winograd 2010 p 152-237

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parce que nous sommes convaincus que ces propos srsquoappliquent eacutegalement bien agrave la langue drsquoAbeacutelard dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium agrave ce qursquoeacutecri-vait assez reacutecemment un bon traducteur drsquoun ceacutelegravebre texte eacutepisteacutemologique de lrsquoAquinate ayant lui aussi mis lrsquoaccent sur la litteacuteraliteacute laquo Ce choix est certes dis-cutable Nrsquoaurait-il pas fallu parfois rendre le texte plus attirant dans un langage plus contemporain Quelle que soit lrsquoexpression franccedilaise de la traduction un effort est neacutecessaire pour entrer dans une telle penseacutee La compreacutehension ne peut pas ecirctre im-meacutediate Coller au texte latin autant que faire se peut nous semble le meilleur moyen drsquoeacuteviter de regrettables contresens Ceci vaut pour la structure grammaticale de la phrase mais aussi pour la traduction de tel ou tel mot16 raquo Lorsque mecircme les plus grands interpregravetes drsquoAbeacutelard ont pu srsquoeacutegarer ici ou lagrave cette attitude humble et pru-dente nous semble ecirctre de mise tout en eacutetant conscients eacutevidemment qursquoelle ne constitue en aucune sorte une parfaite garantie contre lrsquoerreur pure et simple ou le choix moins heureux qui peuvent surgir nrsquoimporte ougrave mais particuliegraverement lors de la deacutetermination des kyrielles de pronoms ou de relatifs au neutre de celle des nom-breux sujets non exprimeacutes sinon de celle de lrsquoordre drsquoemboicirctement des geacutenitifs voire du simple emploi de lrsquoarticle mdash non existant en latin mdash deacutefini ou indeacutefini

Du point de vue de la mise en page cette traduction franccedilaise est preacutesenteacutee com-modeacutement pour des fins de comparaison dans une colonne parallegravele au texte latin eacutediteacute et autant que faire se peut en phase avec lui arborant aussi agrave son instar des nu-meacuteros de paragraphes allant du ltsect 1gt au ltsect 80gt Elle est en outre intellectuellement diviseacutee en sept sections numeacuteroteacutees de 0 agrave VI contenant elles-mecircmes des subdivi-sions Les sections I agrave VI reprennent mdash sauf dans un secteur (celui des sous-sections II12 et II13) ougrave nous nous sommes expliqueacutes en lien avec les traditions interpreacuteta-tives sur la difficulteacute de reconstruction de lrsquoargumentaire abeacutelardien mdash les diverses rubriques du plan deacutetailleacute preacutesenteacute par A de Libera et ensuite finement examineacute par lui dans ce qui constitue lrsquoeacutetude reacutecente la mieux informeacutee et la plus deacuteveloppeacutee sur la partie de la LISPor qui nous concerne ici17 Autant pour les rubriques de la sec-tion 0 qui sont notre fait que pour celles des sections I-VI dues agrave A de Libera nous indiquons les pages et les lignes auxquelles elles correspondent dans lrsquoeacutedition Geyer Ce qui permet une mise en rapport aiseacutee de cette premiegravere eacutedition de la nocirctre et de sa traduction ainsi que de lrsquoexeacutegegravese libeacuteranienne le tout dans le but eacutenonceacute preacuteceacute-demment de favoriser un retour reacutepeacuteteacute autant reacuteflexif que dynamique au texte mecircme du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard qui suit im-meacutediatement et auquel nous convions agrave nouveau le lecteur

16 laquo Introduction raquo dans THOMAS DrsquoAQUIN Division et meacutethodes de la science speacuteculative physique ma-theacutematique et meacutetaphysique introduction traduction et notes de Lrsquoexpositio super librum Boethii de Trini-tate q V-VI par B SOUCHARD Paris Budapest Torino LrsquoHarmattan (coll laquo Ouverture philosophique raquo) 2002 p 17

17 Cf A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier (coll laquo Philosophie raquo) 1999 p 294-297 pour le plan deacutetailleacute de la structure argumentative et p 297-498 pour son survol analy-tique

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ltABEacuteLARDABAELARDUSgt ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre

Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelardum super Porphirium

ltLogique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyregt ltLogica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyriumgt

lt01 DEacuteFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE

(POUR Y SITUER LA LOGIQUE)gt

ltsect 1gt Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash ltengt offrant un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie Or Boegravece nrsquoappelle pas lsquophilosophiersquo nrsquoimporte quelle science mais celle qui consiste dans les reacutealiteacutes les plus grandes en effet nous ne disons pas lsquophilosophesrsquo nrsquoimporte quels savants mais ltceuxgt dont lrsquointelligence peacutenegravetre les ltproblegrave-mesgt subtils Or de la ltphilosophiegt Boegravece distin-gue trois espegraveces agrave savoir la speacuteculative relative agrave la nature des reacutealiteacutes agrave speacuteculer la morale relative agrave lrsquohonnecircteteacute de la vie agrave consideacuterer la rationnelle rela-tive agrave la lsquoraisonrsquo mdash ltcrsquoest-agrave-dire au systegravemegt mdash des arguments agrave composer ltetgt que les Grecs nomment lsquologiquersquo Toutefois seacuteparant la ltlogiquegt de la phi-losophie certains la disaient mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash non pas partie mais instrument de la phi-losophie agrave savoir en cela que dans la ltlogiquegt drsquoune certaine maniegravere les autres ltespegraveces de la phi-losophiegt opegraverent pendant qursquoelles utilisent ses ar-guments pour prouver ltleursgt propres questions Par exemple si drsquoune speacuteculation naturelle ou morale advient une question crsquoest de la logique que sont tireacutes les arguments Contre eux Boegravece lui-mecircme dit que rien nrsquoempecircche que du mecircme le mecircme soit et instrument et partie comme la main ltlrsquogtest du corps humain La logique elle-mecircme encore semble sou-vent son ltpropregt instrument quand aussi elle ap-prouve par ses arguments une question se rapportant agrave elle comme celle-ci lsquolrsquohomme est une espegravece du ltgenregt animalrsquo Et toutefois ce nrsquoest pas pour au-tant qursquoelle est moins logique parce qursquoelle est ins-trument de la logique Et ainsi ltelle nrsquoest pas moinsgt philosophie parce qursquoltinstrumentgt de la philosophie Boegravece lui-mecircme distingue aussi la ltlo-giquegt des deux autres espegraveces de philosophie par sa fin propre qui consiste dans les arguments agrave com-

(eacuted GEYER p 1 l 3-p 2 l 15)

ltsect 1gt fol 1ra Ingredientibus nobis logicam 1 mdash pauca de proprietate eius prelibantes2 mdash a genere ipsius quod est philosophia3 ducamus exordium lsquoPhilo-sophiamrsquo autem non quamlibet scientiam Boecius 4 appellat sed que in maximis rebus consistit non enim philosophos quoslibet scientes dicimus sed quorum intelligentia penetrat subtilia Huius au-tem5 tres species Boecius6 distinguit spe-culatiuam scilicet de speculanda rerum natura moralem de honestate uitaelig7 consi-deranda rationalem de ratione argumen-torum componenda quam lsquologicenrsquo Greci nominant 8 Quam tamen a philosophia quidam diuidentes non philosophiaelig 9 partem 10 sed instrumentum mdash teste Boecio11 mdash dicebant eo uidelicet quod in ea quodammodo cetere operentur dum argumentis ipsius ad proprias probandas questiones utuntur Veluti si ex naturali uel morali speculatione questio fiat12 ex logica sumuntur argumenta Contra quos ipse Boecius 13 nichil 14 impedire dicit idem eiusdem et instrumentum esse et partem sicut est manus humani corporis Ipsa etiam logica sui sepe instrumentum uidetur cum et questionem ad se perti-nentem suis approbat argumentis ueluti istam lsquohomo est species animalisrsquo Nec tamen ideo minus est logica quia logice est instrumentum Sic nec philosophia quia philosophie Quam etiam ipse Boecius15 a duabus aliis philosophie spe-ciebus proprio fine suo distinguit qui in componendis argumentationibus consis-tit Nam etsi phisicus16 argumenta com-

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poser Car mecircme si le physicien compose des argu-ments ce nrsquoltestgt pas la physique qui lrsquoinstruit pour ce ltfairegt mais seule la logique

ltsect 2gt Sur la ltlogique Boegravecegt mentionne aussi que pour cette raison elle a eacuteteacute consigneacutee par eacutecrit et a eacuteteacute rameneacutee agrave des regravegles preacutecises drsquoargumenta-tions afin que par de fausses complexions elle nrsquoen-traicircne pas dans lrsquoerreur les ltespritsgt trop vagabonds puisque ce qui ne se rencontre pas dans la nature des reacutealiteacutes elle semble par ses raisons ltlegt garantir et souvent dans ses stipulations colliger les contraires de cette maniegravere lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt blanc crsquoest pourquoi Socrate est blancrsquo en revanche lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt noir crsquoest pourquoi Socrate est noirrsquo

ltsect 3gt Or en eacutecrivant ltsurgt la logique cet ordre est neacutecessaire en lrsquooccurrence puisque les argu-mentations sont jointes agrave partir des propositions les propositions agrave partir des mots il est neacutecessaire que celui qui eacutecrit parfaitement la logique eacutecrive drsquoabord sur les termes simples ensuite sur les propositions qursquoenfin dans les argumentations il accomplisse la fin de la logique comme aussi notre chef de file Aristote ltlegt fit ltluigt qui pour la doctrine des ter-mes eacutecrivit tout au long les Preacutedicaments pour ltcellegt des propositions le De lrsquohermeacuteneutique pour ltcellegt des argumentations les Topiques et les Analytiques

lt02 RUBRIQUES INTRODUCTIVES (TITRE INTENTION MATIEgraveRE MEacuteTHODE UTILITEacute)gt

ltsect 4gt Or Porphyre mdash ltlrsquoauteur dont il srsquoagitgt ici mdash preacutepare comme lrsquoenseigne le libelleacute mecircme du titre cette lsquoIntroductionrsquo pour les Preacutedicaments drsquoAristote ltintroductiongt que toutefois ltPorphyregt lui-mecircme montre par apregraves ecirctre neacutecessaire agrave tout lrsquoart ltlogiquegt Que drsquoelle soient briegravevement distin-gueacutes plus subtilement lrsquointention la matiegravere le mode de traitement lrsquoutiliteacute ou bien sous quelle partie de la dialectique est poseacutee la preacutesente science

ltsect 5gt Or lrsquointention ltengt est drsquoinstruire au pre-mier chef le lecteur pour les Preacutedicaments drsquoAris-tote afin que plus facilement il puisse comprendre les ltchosesgt qui y sont traiteacutees

Ce que ltPorphyregt fait en traitant des cinq lteacuteleacutementsgt qui sont la matiegravere de cette ltintroduc-

ponit non ad hoc eum phisica17 sed sola instruit logica

ltsect 2gt De qua etiam hac ratione con-scriptam18 esse meminit19 atque eam ad certas argumentationum regulas reductam esse ne nimium uagos20 falsis comple-xionibus in errorem pertrahat cum id quod in rerum natura non inuenitur ratio-nibus suis uideatur astruere et sepe con-traria in condicionibus suis colligere 21 hoc modo lsquoSocrates est corpus corpus autem album quare Socrates est albusrsquo rursus lsquoSocrates est corpus corpus au-tem nigrum quare Socrates est nigerrsquo

ltsect 3gt In scribendo autem logicam hic22 ordo23 necessarius est ut quoniam argumentationes ex propositionibus iun-guntur propositiones ex dictionibus eum qui logicam perfecte scribit primum de simplicibus sermonibus deinde de pro-positionibus necesse est scribere tandem in argumentationibus finem logice con-summare sicut et princeps noster Aristo-teles fecit qui ad sermonum doctrinam Predicamenta perscripsit ad propositio-num Periermenias 24 ad argumentatio-num Topica et Analetica25

(eacuted GEYER p 2 l 16-p 4 l 17)

ltsect 4gt Iste autem Porfirius sicut ipsa inscriptio tituli 26 docet hanc lsquoIntroduc-tionemrsquo ad Predicamenta Aristotelis pre-parat27 quam tamen ipse ad totam artem necessariam posterius demonstrat Cuius intentio materia modus tractandi utilitas aut cui dialectice parti supponatur28 pre-sens scientia breuiter distinguatur subti-lius

ltsect 5gt Est autem intentio lectorem precipue ad Predicamenta Aristotelis instruere ut facilius ea que ibi tractantur queat intelligere

Quod facit tractando de quinque que sunt eius materia genere scilicet specie

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tiongt agrave savoir le genre lrsquoespegravece la diffeacuterence le propre et lrsquoaccident dont il a jugeacute utile au premier chef la connaissance pour les Preacutedicaments parce qursquoil est discuteacute drsquoeux dans presque tout lrsquoenchaicirc-nement des Preacutedicaments Or ltle faitgt que nous avons dit lsquocinqrsquo peut ecirctre reacutefeacutereacute drsquoune certaine ma-niegravere et agrave ces noms mdash genre espegravece etc mdash et agrave leurs signifieacutes Car aussi ltPorphyregt clarifie convena-blement la signification de ces cinq noms qursquoutilise Aristote afin que quand on en sera venu aux Preacutedi-caments ce qursquoil faut comprendre agrave propos de ces noms ne soit pas ignoreacute Il peut mecircme aussi srsquoagir de tous les signifieacutes de ces noms comme de cinq lteacuteleacute-mentsgt parce que mecircme si pris un agrave un ils sont indeacutefinis lten nombregt (vu que sont indeacutefinis lten nombregt les genres et similairement les espegraveces etc) il srsquoagit toutefois de tous ainsi qursquoil a eacuteteacute dit ltcomme degt cinq parce qursquoil est traiteacute de tous selon cinq proprieacuteteacutes de tous les genres certes selon cela qursquoils sont des genres et des autres lteacuteleacutementsgt si-milairement Car crsquoest ainsi aussi que les huit parties de lrsquoeacutenonceacute sont consideacutereacutees selon leurs huit pro-prieacuteteacutes certes bien que prises une agrave une elles soient indeacutefinies lten nombregt

ltsect 6gt Le mode de traitement quant agrave lui est ici qursquoune fois drsquoabord distingueacutees les natures des ltcinq eacuteleacutementsgt un agrave un dans leurs divers traiteacutes il descend enfin pour leur plus grande connaissance simultaneacutement vers leurs communauteacutes et proprieacuteteacutes

ltsect 7gt Or lrsquoutiliteacute comme Boegravece lui-mecircme lrsquoen-seigne quoiqursquoelle soit principalement dirigeacutee vers les Preacutedicaments se reacutepand toutefois de faccedilon qua-drifide ltcegt qursquoun peu plus tard ougrave ltBoegravecegt lui-mecircme le dira nous clarifierons plus diligemment

ltsect 8gt Mais par quelle partie la science du preacute-sent ouvrage tend vers la logique ltcelagt est aussitocirct reconnu si drsquoabord nous avons diligemment dis-tingueacute les parties de la logique Or il y en a deux mdash selon ltlesgt auteurltsgt Ciceacuteron et Boegravece mdash qui com-posent la logique agrave savoir la science de deacutecouvrir des arguments et ltcellegt de juger crsquoest-agrave-dire de confirmer et de corroborer ceux mecircmes deacutecouverts En effet deux ltchosesgt sont neacutecessaires agrave celui qui

differentia proprio et accidente quorum precipue agnitionem 29 ad Predicamenta utilem iudicauit quod de his fere in tota serie Predicamentorum disputetur Quod autem lsquoquinquersquo diximus et ad hec no-mina mdash genus species et caeligtera30 mdash et ad eorum significata quodammodo referri potest fol 1rb Nam et horum quinque nominum significationem conuenienter aperit quibus Aristoteles utitur ne31 cum ad Predicamenta uentum fuerit quid in his nominibus 32 intelligendum sit igno-retur Potest etiam et de significatis om-nibus istorum nominum quasi de quinque agi quia licet sigillatim33 accepta infinita sint (quippe infinita sunt genera et simi-liter species et cetera) de omnibus tamen ut dictum est34 quinque agitur quia de omnibus secundum quinque proprietates tractatur de omnibus quidem generibus secundum hoc quod sunt genera et de ce-teris similiter Sic namque et octo partes orationis considerantur secundum octo quidem earum proprietates cum sigilla-tim35 accepte sint infinite

ltsect 6gt Modus uero tractandi hic est quod singulorum prius distinctis naturis in diuersis eorum tractatibus tandem ad maiorem eorum cognitionem ad commu-nitates eorum simul et proprietates des-cendit

ltsect 7gt Utilitas autem ut ipse Boecius docet cum principaliter ad Predicamenta dirigatur quadrifariam tamen spargitur quod postmodum36 ubi ipse id dicet37 diligentius aperiemus

ltsect 8gt Per quam partem uero ad logi-cam presentis operis scientia tendat sta-tim dinoscitur si prius logice partes dili-genter dilexerimus38 Sunt autem duaelig39 mdash auctore40 Tullio41 et Boecio42 mdash que logicam componunt scientia scilicet in-ueniendi argumenta et diiudicandi hoc est confirmandi et comprobandi ipsa in-uenta Duo enim necessaria sunt argu-

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argumente drsquoabord qursquoil deacutecouvre les arguments par lesquels il argumente ensuite si quelqursquoun les cri-tique en tant que vicieux ou bien de pas assez fer-mes qursquoil sache les confirmer Drsquoougrave Ciceacuteron dit que la deacutecouverte est naturellement anteacuterieure Or crsquoest agrave lrsquoune et lrsquoautre partie de la logique mais surtout agrave la deacutecouverte que se rapporte la science ltde lrsquoouvrage de Porphyregt aussi est-elle une certaine partie de la science de deacutecouvrir Comment en effet un argument peut-il ecirctre tireacute du genre ou bien de lrsquoespegravece comme des lttroisgt autres lteacuteleacutementsgt sauf une fois connus les ltpointsgt qui sont ici traiteacutes Drsquoougrave Aristote lui-mecircme introduit les deacutefinitions de ces lteacuteleacutementsgt dans ses Topiques quand il traite de leurs lieux comme aussi Ciceacuteron dans ses ltTopiquesgt Mais puisqursquoun argument est confirmeacute agrave partir des mecircmes ltchosesgt agrave partir desquelles il est deacutecouvert cette science nrsquoest pas eacutetrangegravere au jugement Tout com-me en effet lrsquoargument est tireacute de la nature du genre ou bien de lrsquoespegravece ainsi agrave partir de la mecircme ltnatu-regt est confirmeacute ltlrsquoargumentgt extrait Car consideacute-rant en lrsquohomme quant au ltgenregt animal la nature de lrsquoespegravece lthumainegt agrave partir de cette ltnaturegt mecircme je deacutecouvre aussitocirct un argument pour prou-ver ltque lrsquohomme est ungt animal Que si quelqursquoun critique je montre aussitocirct ltquegt lrsquoargument lui-mecircme ltestgt idoine ltengt assignant dans les mecircmes ltchosesgt la nature de lrsquoespegravece ou bien du genre afin que agrave partir des rapports mecircmes des termes agrave la fois lrsquoargument soit deacutecouvert et ltlrsquoargumentgt deacutecouvert soit confirmeacute

ltsect 9gt Certains cependant seacuteparent tout agrave fait de la deacutecouverte et du jugement cette science et aussi ltcellesgt des preacutedicaments ou bien des divisions ou des deacutefinitions ou encore des propositions et ne ltlesgt reccediloivent drsquoaucune maniegravere dans les parties de la logique quoique cependant ils les jugent neacutecessai-res agrave toute la logique Agrave ceux-lagrave certes tant lrsquoautoriteacute que la raison semblent contraires Car Boegravece sur les Topiques de Ciceacuteron pose une double division de la dialectique dont lrsquoune et lrsquoautre ltpartiegt inclut ainsi lrsquoautre tour agrave tour de telle sorte que ltces deux par-tiesgt une agrave une comprennent toute la dialectique La premiegravere ltdivisiongt certes est par la science de deacutecouvrir et de juger la deuxiegraveme par la science de diviser de deacutefinir de colliger Lesquelles ltdivi-sionsgt aussi il ltlesgt ramegravene ainsi lrsquoune agrave lrsquoautre de

mentanti43 primum ut inueniat argumen-ta per que arguat deinde si quis ea ca-lumnietur44 tanquam uitiosa aut non satis firma ea confirmare sciat Unde Tullius45 inuentionem naturaliter priorem dicit Ad utramque autem logice partem maxime uero ad inuentionem hec scientia46 perti-net et pars quedam est scientie inue-niendi Quomodo enim ex genere argu-mentum aut specie ceu 47 ceteris duci possit nisi his que hic tractantur cogni-tis Unde ipse Aristoteles horum diffini-tiones48 in Topicis suis inducit cum locos eorum tractat sicut et Tullius in suis Sed quoniam ex eisdem confirmatur argumen-tum ex quibus inuenitur a iudicio non est aliena hec scientia Sicut enim ex natura generis aut speciei trahitur argumentum ita ex eadem confirmatur extractum Con-siderans namque in homine quantum ad animal speciei naturam49 ex ipsa statim argumentum ad probandum animal inue-nio Quod50 si quis calumnietur51 ipsum statim argumentum idoneum ostendo as-signans in eisdem speciei aut generis na-turam52 ut ex eisdem terminorum habi-tudinibus53 et inueniatur argumentum et confirmetur inuentum

ltsect 9gt Quidam tamen hanc scientiam necnon predicamentorum aut diuisionum seu diffinitionum uel etiam propositio-num omnino ab inuentione et iudicio se-parant nec ullo modo in partibus logice recipiunt cum tamen eas ad totam logi-cam necessarias iudicent54 Quibus qui-dem tam auctoritas quam ltratiogt55 con-traria uidetur56 Boecius57 namque super Topica Ciceronis duplicem diuisionem dialectice ponit quarum utraque 58 ita alteram uicissim includit ut singule totam dialecticam comprehendant Prima qui-dem est per scientiam inueniendi et iudi-candi secunda per scientiam diuidendi diffiniendi colligendi Quas etiam ad se

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telle sorte que dans la science de deacutecouvrir qui est un membre de la preacuteceacutedente division il inclue aussi la science de diviser ou de deacutefinir agrave savoir pour cela que tant des divisions que des deacutefinitions des argu-ments soient tireacutes Drsquoougrave aussi la science du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt est par une rai-son similaire accommodeacutee agrave la deacutecouverte Boegravece lui-mecircme dit aussi que pour les deacutebutants en logique le texte des Preacutedicaments se preacutesente en premier parmi les livres drsquoAristote Agrave partir de quoi il appert que les Preacutedicaments nrsquoont pas agrave ecirctre seacutepareacutes de la logique lteuxgt dans lesquels le lecteur a un introiumlt de la logique surtout vu que cette distinction des preacutedicaments fournit de tregraves grandes forces pour ar-gumenter puisque par elle peut ecirctre confirmeacute de quelle nature chaque reacutealiteacute est ou bien nrsquoest pas La proprieacuteteacute des propositions aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux arguments puisqursquoelle prouve tantocirct celle-ci tantocirct celle-lagrave ou bien comme la contraire ou la con-tradictoire ou de quelque maniegravere autrement lrsquooppo-seacutee Parce que donc tous les traiteacutes de logique sont inclineacutes vers la fin de cette derniegravere crsquoest-agrave-dire ltversgt lrsquoargumentation nous ne retranchons drsquoau-cun drsquoeux la science de la logique

lt03 LEMME ET EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA

PREMIEgraveRE PHRASE DE LrsquoISAGOGE DE PORPHYREgt

ltsect 10gt Ces ltpreacutecisionsgt offertes suivons le texte

ltsect 11gt Puisqursquoil est neacutecessaire etc Sur le point drsquoeacutecrire relativement agrave la matiegravere ltPorphyregt met en avant un proegraveme dans lequel agrave la fois il assigne la matiegravere elle-mecircme et lrsquoutiliteacute de lrsquoouvrage et promet un mode introductoire drsquoeacutecriture drsquoapregraves ce que de ces ltchosesgt les philosophes ont correctement pen-seacute Or il y a du lttermegt lsquoneacutecessairersquo trois signifi-cations courantes agrave savoir quand tantocirct il est poseacute pour lsquoineacutevitablersquo comme il est neacutecessaire qursquoune substance ne soit pas une qualiteacute tantocirct pour lsquoutilersquo comme ltil est neacutecessairegt drsquoaller au forum tantocirct pour lsquodeacutetermineacutersquo comme ltil est neacutecessairegt que lrsquohomme meurt un jour Les deux premiegraveres signi-fications de lsquoneacutecessairersquo quant agrave elles sont de cette sorte qursquoelles semblent entre elles rivaliser ltconcer-nantgt qui drsquoelles peut ecirctre prise ici le plus con-venablement Car aussi la suprecircme neacutecessiteacute est de

inuicem ita reducit ut in scientia in-ueniendi quod unum membrum est prio-ris diuisionis scientiam quoque diuidendi uel diffiniendi includat pro eo scilicet quod tam ex diuisionibus quam ex diffini-tionibus argumenta ducantur Unde gene-ris quoque scientia et speciei seu aliorum simili ratione inuentioni accomodatur Ipse etiam Boecius59 ingredientibus fol 1va logicam primum ex Aristotelis libris textum Predicamentorum occurrere60 di-cit Ex quo apparet Predicamenta a logica non separari in quibus introitum logice lector habet presertim cum distinctio illa predicamentorum uires argumentandi 61 maximas ministret cum per eam cuius nature unaqueque res sit aut non sit ualeat confirmari Propositionum quoque proprietas ab argumentis non est aliena cum modo hanc62 ltmodogt63 illam aut ut contrariam uel contradictoriam64 seu quo-modolibet aliter ltoppositamgt 65 probet Quia itaque omnes tractatus logice ad fi-nem eius id est argumentationem incli-nantur nullius66 eorum scientiam logice67 secludimus

(eacuted GEYER p 4 l 18-p 7 l 24)

ltsect 10gt His prelibatis litteram68 in-sistamus

ltsect 11gt Cum sit necessarium etc 69 Scripturus de materia premittit 70 proe-mium71 in quo et materiam ipsam assi-gnat72 et utilitatem operis et modum scri-bendi introductorium 73 promittit iuxta hoc quod de his philosophi recte sen-serunt Sunt autem lsquonecessariirsquo74 tres con-suete significationes75 cum scilicet modo pro lsquoineuitabilirsquo ponitur ut necesse est substantiam non esse qualitatem modo pro lsquoutilirsquo ut ire ad forum76 modo pro lsquodeterminatorsquo ut hominem quandoque mori Due uero prime lsquonecessariirsquo 77 significationes huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur que earum conue-nientius possit hic accipi78 Nam et sum-ma necessitas est hec prenosse ut ad79

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savoir drsquoavance ces ltchosesgt afin que lrsquoon parvien-ne agrave drsquoautres puisque sans ces ltchosesgt ces ltau-tresgt ne peuvent pas ecirctre sues et ltcrsquoestgt la claire utiliteacute Si quelqursquoun toutefois porte diligemment at-tention agrave lrsquoenchaicircnement du texte il jugera que ltcet ouvragegt est dit plus convenablement lsquoutilersquo qursquolsquoineacutevitablersquo Quand en effet ltPorphyregt pose par rapport agrave quoi ltlrsquoouvrage estgt tel qursquoil ltlegt dise lsquoneacutecessairersquo entendant pour ainsi dire une certaine relation agrave autre ltchosegt il suggegravere la signification de lrsquoutiliteacute Lrsquolsquoutilersquo en effet regarde vers autre ltchosegt lrsquolsquoineacutevitablersquo est dit par soi

ltsect 12gt Construis ainsi il est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire utile de savoir en effet ce qursquoest le genre etc crsquoest-agrave-dire de quelle proprieacuteteacute sont les lteacuteleacutementsgt un agrave un ce qui est montreacute dans leurs deacutefinitions les-quelles certes nrsquoont pas eacuteteacute assigneacutees selon leur substance mais selon leurs proprieacuteteacutes accidentelles Crsquoest qursquoen effet le nom du genre et des autres lteacuteleacute-mentsgt nrsquoest pas deacutesignatif de la substance mais de lrsquoaccident Drsquoougrave nous prenons le lsquoce qursquoestrsquo plutocirct selon la proprieacuteteacute que ltselongt la substance Et pour la etc ltPorphyregt pose quatre ltchosesgt dans les-quelles il montre lrsquoutiliteacute quadrifide comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus agrave savoir les preacutedi-caments les deacutefinitions les divisions les deacutemons-trations crsquoest-agrave-dire les argumentations qui indi-quent la question exposeacutee Qui agrave savoir la science des preacutedicaments est chez Aristote crsquoest-agrave-dire est contenue dans son traiteacute Car aussi un livre est par-fois deacutesigneacute par le nom de lrsquoauteur comme Lucain Et pour lrsquoassignation des deacutefinitions crsquoest-agrave-dire pour assigner et pour composer les deacutefinitions Et tout agrave fait aussi ces cinq lteacuteleacutementsgt sont utiles pour ces ltchosesgt qui sont dans la division ou la deacutemonstration soit ltdansgt lrsquoargumentation Et Puisqursquoil est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire pour autant qursquoil est utile de connaicirctre ces lteacuteleacutementsgt je ten-terai de rassembler les ltchosesgt qui ont eacuteteacute dites par les Anciens ltengt trsquoen faisant la tradition crsquoest-agrave-dire le traitement de la speacuteculation de ces reacutealiteacutes crsquoest-agrave-dire ltdegt la consideacuteration de ces cinq lteacuteleacute-mentsgt je dis tradition lsquocondenseacuteersquo crsquoest-agrave-dire moyennement bregraveve Ce qursquoil expose aussitocirct ltengt disant briegravevement et comme par un mode intro-ductoire En effet trop de briegraveveteacute pourrait infeacuterer une trop grande obscuriteacute drsquoapregraves ce ltmotgt

alia perueniatur80 cum sine his illa sciri non possint et aperta utilitas Si quis tamen seriem littere81 diligenter attendat conuenientius lsquoutilersquo dici iudicabit quam lsquoineuitabilersquo Cum enim supponit 82 ad quid83 dicat lsquonecessariumrsquo quasi ad aliud relationem quandam intendens utilitatis significationem insinuat lsquoUtilersquo enim ad aliud spectat lsquoineuitabilersquo per se dicitur

ltsect 12gt Sic construe necessarium est id est utile nosse enim quid sit genus etc84 id est cuius proprietatis sint singu-la quod in eorum diffinitionibus osten-ditur que quidem non secundum eorum substantiam assignate sunt sed secundum eorum accidentales proprietates Quippe generis nomen et ceterorum non sub-stantie sed accidentis designatiuum est Unde illud lsquoquidrsquo85 magis secundum pro-prietatem quam substantiam accipimus Et ad eam etc quattuor supponit86 in quibus utilitatem quadrifariam ostendit ut supra 87 meminimus scilicet predica-menta diffinitiones diuisiones demons-trationes id est argumentationes que pro-positam questionem demonstrant Que scilicet scientia predicamentorum est apud Aristotelem id est in tractatu eius continetur88 Nam et liber quandoque89 nomine auctoris designatur ut Lucanus90 Et ad assignationem diffinitionum id est ad assignandas91 et ad componendas dif-finitiones Et omnino etiam hec quinque sunt utilia ad ea que in diuisione sunt uel demonstratione hoc 92 est argumenta-tione Et Cum sit necessarium id est ad tot utile est nosse ista temptabo 93 ag-gredi 94 ea que ab Antiquis dicta sunt faciens tibi traditionem id est tractatum de speculatione istarum rerum id est consideratione horum quinque tradi-tionem dico lsquocompendiosamrsquo id est bre-uem mediocriter Quod statim exponit di-cens breuiter et uelut95 introductorio96

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drsquoHorace laquo je mrsquoefforce drsquoecirctre bref je deviens obscur raquo Drsquoougrave afin que le lecteur ne deacutesespegravere pas agrave cause de la briegraveveteacute ou qursquoil ne soit pas confondu agrave cause de la prolixiteacute il promet de se servir en eacutecri-vant drsquoun mode introductoire Or de quelle faccedilon cet ouvrage a de la valeur tant pour les preacutedicaments que pour les trois autres ltque sont les deacutefinitions les divisions et les deacutemonstrationsgt Boegravece lui-mecircme lrsquoassigne assez diligemment ltpointsgt que nous aussi toutefois nous toucherons briegravevement

ltsect 13gt Et premiegraverement montrons de quelle faccedilon les traiteacutes un agrave un de ces cinq lteacuteleacutementsgt con-viennent aux preacutedicaments La connaissance du genre se rapporte aux preacutedicaments en cela que lagrave Aristote dispose les dix genres suprecircmes de toutes ltles chosesgt lteuxgt dans lesquels il inclut lrsquouniver-saliteacute de toutes les reacutealiteacutes et dans lesquels dix noms il comprend les significations indeacutefinies lten nom-bregt de tous les autres noms de toutes les reacutealiteacutes ltpuisquegt lrsquoon ne peut pas connaicirctre de quelle faccedilon ces ltgenresgt sont les genres de toutes les autres ltchosesgt agrave moins de poser drsquoabord la connaissance des genres La connaissance de lrsquoespegravece aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux ltpreacutedicamentsgt ltellegt sans la-quelle la connaissance du genre ne peut ecirctre non plus vu qursquoelles sont relatives elles font naicirctre mu-tuellement leur essence et ltleurgt connaissance Drsquoougrave aussi il est neacutecessaire qursquoun ltde ces eacuteleacutementsgt soit deacutefini par lrsquoautre comme aussi Porphyre lui-mecircme lrsquoatteste La diffeacuterence aussi qui ajouteacutee au genre complegravete lrsquoespegravece est neacutecessaire pour la dis-tinction de lrsquoespegravece et en outre pour ltcellegt du genre ltcargt poseacutee dans la division de ce ltgenre la diffeacuterencegt mecircme montre la signification de ce dernier que contient lrsquoespegravece Plusieurs ltthegravemesgt aussi sont ameneacutes par Aristote dans les Preacutedica-ments ougrave il srsquoagit de ces trois lteacuteleacutementsgt mdash genre espegravece diffeacuterence mdash agrave moins que ces lteacuteleacutementsgt ne soient drsquoabord connus ces ltdeacuteveloppementsgt ne peuvent ecirctre compris Telle est cette regravegle Des di-vers genres etc La connaissance du propre aussi aide en cela qursquoltAristotegt lui-mecircme assigne les pro-pres des preacutedicaments comme lorsqursquoil dit que le propre de la substance est le fait que puisqursquoelle est elle ltest une chosegt une et identique numeacuteri-quement etc Afin donc que la nature du propre ne soit alors pas ignoreacutee elle devait agrave ce moment ecirctre

modo Possit enim nimia breuitas nimiam obscuritatem inferre iuxta illud Horatii laquo Breuis esse laboro obscurus fio raquo 97 Unde ne diffideret 98 lector ex breuitate seu confunderetur ex prolixitate intro-ductorium modum se seruare in scribendo promittit Qualiter autem tam ad predica-menta quam ad alia tria hoc opus ualeat ipse satis diligenter Boecius99 assignat que tamen et nos breuiter tangamus

ltsect 13gt Ac primum ostendamus qualiter illorum100 quinque singuli tracta-tus ad predicamenta conueniant101 Gene-ris notitia in hoc102 ad predicamenta per-tinet quod ibi Aristoteles decem genera suprema omnium disponit in quibus om-nium rerum fol 1vb uniuersitatem in-cludit atque in eis X nominibus omnium aliorum 103 nominum infinitas significa-tiones comprehendit que qualiter genera aliorum sint cognosci non104 potest nisi generum cognitione preposita Speciei quoque cognitio non est ab eis aliena sine qua nec generis potest esse cognitio quippe cum105 relatiua sint106 suam ab inuicem contrahunt107 essentiam et cogni-tionem Unde et alterum diffiniri per al-terum necesse est sicut et ipse testatur Porfirius 108 Differentia quoque que adiuncta generi speciem complet ad dis-cretionem speciei necessaria est nec-non109 ad generis in cuius posita diui-sione eius significationem quam species continet ipsa ostendit Plura etiam ab Aristotele in Predicamentis inducuntur ubi de his tribus mdash genere specie diffe-rentia mdash agitur110 que nisi precognita sint ista 111 intelligi non possunt 112 Qualis est regula illa Diuersorum gene-rum etc113 Proprii quoque cognitio in eo iuuat quod ipse predicamentorum propria assignat ut cum substantie dicit114 pro-prium esse quod cum sit unum et idem numero etc 115 Ne igitur proprii natura tunc ignoraretur demonstranda nunc erat Illud tamen notandum quod tantum propria specialissimarum specierum

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indiqueacutee Cela toutefois doit ecirctre noteacute que Porphyre traite seulement des propres des espegraveces speacutecialissi-mes tandis qursquoAristote investigue les propres des genres mais toutefois par suite de la similitude de ces propres est aussi manifesteacutee leur nature parce que de la mecircme maniegravere ceux-lagrave sont dits lsquopropresrsquo des genres que ceux-ci des espegraveces agrave savoir en cela qursquoils conviennent agrave chaque et agrave ltluigt seul et tou-jours Mais que la connaissance de lrsquoaccident ait beaucoup de valeur pour les preacutedicaments qui ltengt douterait puisque dans neuf preacutedicaments ltquicon-quegt retrouve les seuls accidents En outre Aristote lui-mecircme freacutequemment et diligemment recherche les proprieacuteteacutes des ltchosesgt qui sont dans un sujet crsquoest-agrave-dire des accidents agrave quoi se rapporte au pre-mier chef le traiteacute de lrsquoaccident Pour la distinction aussi de la diffeacuterence ou du propre la connaissance de lrsquoaccident est encore mise agrave profit parce que ceux-lagrave ne sont pas connus parfaitement si nrsquoest pas saisie la distinction de celui-ci

ltsect 14gt Or maintenant montrons comment ont de la valeur les cinq mecircmes lteacuteleacutementsgt pour les deacute-finitions Mais la deacutefinition ltestgt lrsquoune substantielle lrsquoautre description La substantielle certes qui est de lrsquoespegravece seulement prend le genre et les diffeacuterences et crsquoest pourquoi pour elle a de la valeur le traiteacute tant du genre que de la diffeacuterence que de lrsquoespegravece La description quant agrave elle est freacutequemment tireacutee des accidents drsquoougrave pour elle a de la valeur au premier chef la connaissance de lrsquoaccident Mais la connais-sance du propre aide geacuteneacuteralement pour toutes les deacutefinitions qui saisissent la similitude de ce ltder-niergt en cela qursquoelles-mecircmes aussi sont convertibles encore avec le deacutefini

ltsect 15gt Pour les divisions aussi ces cinq lteacuteleacute-mentsgt sont tellement neacutecessaires que sans leur con-naissance la division se fait plus par hasard que par raison Ce qursquoil faut regarder attentivement agrave travers les divisions une agrave une Or il y a trois divisions lsquoselon soirsquo agrave savoir du genre du tout et du mot en revanche trois lsquoselon lrsquoaccidentrsquo agrave savoir quand ou lrsquoaccident se divise en sujets ou les sujets ltse divi-sentgt en accidents ou lrsquoaccident ltse divisegt en acci-dents Mais cette division qui est du genre tantocirct se fait en espegraveces tantocirct en diffeacuterences poseacutees pour les espegraveces Drsquoougrave pour cette ltdivisiongt conviennent tant le genre que lrsquoespegravece que la diffeacuterence et les mecirc-

Porfirius tractat Aristoteles uero propria generum inuestigat sed tamen ex istorum propriorum similitudine illorum quoque manifestatur natura quia eodem modo illa dicuntur 116 lsquopropriarsquo generum quo-modo ista specierum eo scilicet quod omni et soli et semper 117 conueniant Quantum uero accidentis notitia 118 ad predicamenta ualeat quis dubitet cum in nouem predicamentis sola accidentia re-periat Preterea ipse Aristoteles frequen-ter119 et diligenter eorum que in subiecto sunt120 id est accidentium proprietates inquirit ad quod precipue tractatus perti-net accidentis121 Ad discretionem quo-que differentie uel proprii accidentis et122 proficit notitia quia nec illa perfecte co-gnoscuntur si istius discretio non te-neatur

ltsect 14gt Nunc autem quomodo eadem quinque ad diffinitiones ualeant ostenda-mus123 Diffinitio uero alia substantialis alia descriptio124 Substantialis quidem que speciei tantum est genus sumit125 ac differentias ideoque ad eam tam generis quam differentie quam speciei tractatus ualet Descriptio uero frequenter ab acci-dentibus trahitur unde ad eam precipue accidentis cognitio ualet Proprii autem notitia generaliter ad omnes diffinitiones prodest que eius similitudinem in eo te-nent126 quod et ipse quoque ad diffinitum conuertuntur127

ltsect 15gt Ad diuisiones quoque adeo hec quinque necessaria sunt ut preter eorum notitiam casu potius quam ratione fiat diuisio128 Quod per singulas diuisio-nes129 inspiciendum est Sunt autem tres diuisiones secundum se generis scilicet totius et uocis rursus tres secundum ac-cidens quando scilicet uel accidens in subiecta uel subiecta in accidentia uel accidens in accidentia diuiditur 130 Ea uero diuisio que generis est modo in spe-cies fit modo in differentias pro specie-bus positas Unde ad eam tam genus

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mes lteacuteleacutementsgt sont mis agrave profit pour la distinction de la division du tout et ltde cellegt du mot les-quelles ltdivisionsgt certes alors qursquoelles se feraient pourraient sembler ecirctre du genre sauf si la nature du genre nrsquoeacutetait drsquoabord connue comme celle-ci que chaque genre est preacutediqueacute des espegraveces une agrave une univoquement tandis que le tout nrsquoest pas preacutediqueacute de ltsesgt composants un agrave un et le mot multiple ne convient pas univoquement agrave ses divisants Par cela aussi ces ltcinq eacuteleacutementsgt aident beaucoup pour la division du mot eacutequivoque parce qursquoils eacutetaient utiles pour les deacutefinitions vu qursquoagrave partir des deacutefinitions est connu ce qui est eacutequivoque ou ce qui ne lrsquoest pas Pour cette division aussi qui est lsquoselon lrsquoaccidentrsquo la connaissance de lrsquoaccident par lequel elle est elle-mecircme constitueacutee est neacutecessaire tandis que les au-tres lteacuteleacutementsgt servent aussi agrave la distinction de cette mecircme ltdivisiongt autrement nous diviserions ainsi le genre en espegraveces ou en diffeacuterences comme les ac-cidents en sujets

ltsect 16gt Pour deacutecouvrir aussi les argumentations ou pour ltlesgt confirmer une fois deacutecouvertes la connaissance de ces cinq lteacuteleacutementsgt comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus a clairement de la valeur Car aussi selon la nature du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt et nous deacutecou-vrons des arguments et nous ltlesgt confirmons une fois deacutecouverts Or que Boegravece en ce lieu appelle ces cinq lteacuteleacutementsgt les lsquosiegraveges des syllogismesrsquo contre cela il semble que nous ne voulons pas qursquoils soient les lieux dans la complexion parfaite des syllo-gismes Mais assureacutement il utilise un vocable speacutecial pour genre agrave savoir ltengt posant syllogisme pour ar-gumentation autrement il diminuerait ltsongt utiliteacute srsquoil la dirigeait seulement vers les syllogismes et non geacuteneacuteralement pour toutes argumentations lesquelles sont similairement appeleacutees lsquodeacutemonstrationsrsquo par Porphyre Les lieux peuvent encore une fois par-faites aussi les complexions des syllogismes drsquoune certaine maniegravere ecirctre assigneacutes non pas afin qursquoils fassent eux-mecircmes partie de ces ltsyllogismesgt mais parce qursquoils peuvent aussi ecirctre ameneacutes pour leur eacutevidence par la confirmation des enthymegravemes qui sont conduits agrave partir drsquoeux Mais maintenant ces ltchosesgt ayant eacuteteacute montreacutees relativement agrave lrsquoutiliteacute revenons-en au texte

quam species quam differentia conue-niunt eademque ad discretionem diuisio-nis totius et uocis proficiunt que quidem cum fierent generis uideri possent nisi generis natura precognita esset131 ueluti ea quod omne genus de singulis specie-bus predicatur uniuoce totum uero de componentibus [se]132 singillatim133 non predicatur neque uox multiplex diuidenti-bus suis uniuoce conuenit Per hoc etiam ad diuisionem equiuoce uocis hec pluri-mum prosunt quia ad diffinitiones utilia erant quippe ex diffinitionibus quid equi-uocum sit uel non sit cognoscitur Ad eam quoque diuisionem que secundum accidens est accidentis cognitio quo134 ipsa constituitur necessaria est cetera uero ad discretionem ipsius quoque pro-sunt alioquin ita135 genus in species uel in136 differentias diuideremus137 sicut ac-cidens in subiecta

ltsect 16gt Ad inueniendas quoque argu-mentationes uel ad confirmandas inuentas horum quinque notitia ut supra138 memi-nimus aperte ualet139 Nam et secundum generis et speciei naturam seu aliorum140 et inuenimus argumenta et confirmamus inuenta Quod141 autem Boecius142 hoc lo-co hec quinque lsquosedes sillogismorum143rsquo appellat contra hoc fol 2ra uidetur quod nolumus esse locos in complexione perfecta sillogismorum144 Sed profecto speciale uocabulum pro genere abutitur sillogismum 145 scilicet pro argumenta-tione ponens146 alioquin utilitatem mi-nueret si eam ad sillogismos147 tantum dirigeret et non generaliter ad omnes ar-gumentationes que similiter a Porfirio148 lsquodemonstrationesrsquo appellantur149 Possunt etiam perfectis quoque complexionibus sillogismorum150 loci quodammodo assi-gnari non ut eorum per se sint sed quia ad eorum quoque adduci euidentiam pos-sunt per confirmationem enthimema-tum151 que ex eis ducuntur Nunc autem his de utilitate152 ostensis ad literam153 redeamus

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ltsect 17gt Des ltquestionsgt certes les plus pro-fondes comment il se sert drsquoun mode introductoire il ltlegt pose agrave savoir ltengt srsquoabstenant des questions ardues et impliqueacutees dans lrsquoobscuriteacute et ltengt traitant les plus simples moyennement Et il nrsquoest pas vide ltde sensgt qursquoil dise laquo moyennement raquo une reacutealiteacute en effet pourrait ecirctre facile en soi et cependant ne pas ecirctre traiteacutee clairement

lt04 LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYREgt lt041 LEMME COMMENTEacute DE LA DEUXIEgraveME PHRASE

DE PORPHYREgt

ltsect 18gt Pour le moment relativement aux gen-res ce que sont ces questions les plus profondes ltPorphyre engt deacutetermine bien que cependant il ne les reacutesolve pas Et relativement agrave lrsquoun et lrsquoautre ltpointgt la cause est donneacutee agrave savoir et qursquoil passe outre ltle faitgt de les rechercher et ltquegt cependant il en fasse mention La raison en effet pourquoi il ne traite pas de ces ltquestions estgt que le lecteur inex-peacuterimenteacute nrsquoa pas la force pour les rechercher et les percevoir Mais la raison pour laquelle il les remeacute-more ltestgt afin qursquoil ne rende pas le lecteur neacute-gligent Si en effet il les avait tout agrave fait tues le lecteur pensant qursquoil nrsquoy a tout agrave fait plus rien drsquoautre agrave rechercher relativement agrave ces ltquestionsgt meacutepriserait tout agrave fait leur recherche

lt042 EacuteNUMEacuteRATION DES QUESTIONS QUE SOULEgraveVE

LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYRE Agrave PROPOS DES

UNIVERSAUXgt

Or elles sont trois comme Boegravece dit mysteacute-rieuses et tregraves utiles et non pas mises agrave lrsquoeacutepreuve par peu de philosophes mais reacutesolues par peu Or la premiegravere est de cette sorte les genres et les espegraveces subsistent-ils ou sont-ils poseacutes dans les seules etc comme srsquoil disait ont-ils un vrai ecirctre ou consistent-ils seulement dans lrsquoopinion Tandis que la seconde est srsquoils sont conceacutedeacutes ecirctre avec veacuteraciteacute sont-ils des essences corporelles ou incorporelles Tandis que la troisiegraveme ltestgt sont-ils seacutepareacutes des sensi-bles ou poseacutes en eux Car il y a deux espegraveces drsquoin-corporels parce que les uns peuvent demeurer dans leur incorporeacuteiteacute agrave part des sensibles eux-mecircmes comme Dieu et lrsquoacircme tandis que les autres ne peu-vent nullement ecirctre agrave part des sensibles eux-mecircmes

ltsect 17gt Altioribus quidem 154 quo-modo introductorium modum seruet sup-ponit abstinens scilicet a questionibus ar-duis et obscuritate implicitis et simplicio-res tractans mediocriter Nec uacat quod ait laquo mediocriter raquo posset enim res esse facilis in se nec tamen dilucide155 tractari

(eacuted GEYER p 7 l 25-p 8 l 31) (eacuted GEYER p 7 l 25-32)

ltsect 18gt Mox de generibus 156 que sint altiores ille questiones determinat cum tamen eas non dissoluat Et de utroque causa redditur quod uidelicet et eas inquirere pretermittat et tamen de eis mentionem faciat Ideo enim eas non tractat quia rudis lector ad inquirendas eas et percipiendas non sufficit Ideo au-tem easdem commemorat ne lectorem neglegentem faciat Si enim omnino eas tacuisset lector omnino nichil amplius de istis inquirendum 157 esse arbitrans earum omnino inquisitionem despiceret

(eacuted GEYER p 7 l 32-p 8 l 23)

Sunt autem tres ut Boecius158 dicit secrete et perutiles et non a paucis philo-sophorum temptate159 sed a paucis dis-solute Prima autem est huiusmodi utrum genera et species subsistant an sint posita in solis etc 160 ac si diceret utrum uerum esse habeant an tantum in opinione consistant Secunda uero est si concedantur ueraciter esse utrum essen-tiaelig 161 corporales sint ltan incorpora-les 162 Tertia uero utrum separata sintgt 163 a sensibilibus an in eis posi-ta164 Duaelig165 sunt namque incorporeo-rum species quia alia preter sensibilia166 ipsa in sua incorporeitate permanere pos-

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dans lesquels ils sont comme la ligne sans corps sujet

Or ces questions ltPorphyregt les parcourt ainsi ltengt disant Pour le moment relativement aux gen-res et aux espegraveces cela certes jrsquoeacuteviterai de ltlegt di-re ou srsquoils subsistent etc ou eux-mecircmes ltadmis commegt subsistants srsquoils sont corporels ou incorpo-rels et si eux-mecircmes puisqursquoils sont dits incorpo-rels sont seacutepareacutes des sensibles etc ltcrsquoest-agrave-dire ou poseacutes dans les sensiblesgt et se maintenant autour de ces ltchosesgt

Cela peut ecirctre pris de diverses maniegraveres Ainsi en effet nous pouvons ltlegt prendre comme si ltPor-phyregt disait ces trois ltchoses crsquoest-agrave-dire les questionsgt poseacutees ci-dessus relativement agrave ces ltgen-res et espegravecesgt laquo jrsquoeacuteviterai drsquoen parler raquo et de certai-nes autres laquo se maintenant autour drsquoelles raquo bien sucircr ltautour degt ces trois questions Relativement agrave ces mecircmes ltgenres et espegravecesgt drsquoautres ltquestionsgt aussi peuvent ecirctre faites qui sont similairement dif-ficiles comme ltlrsquogtest celle relative agrave la cause com-mune de lrsquoimposition des noms universels mdash cette ltquestiongt mecircme est en lrsquooccurrence selon quoi les diverses reacutealiteacutes srsquoaccordent-elles mdash ou aussi la ltquestiongt relative agrave lrsquointellection des noms uni-versels par laquelle aucune reacutealiteacute ne semble ecirctre conccedilue ni ne ltsemble-t-ongt avoir affaire agrave une quelconque reacutealiteacute par un mot universel et de nom-breuses autres ltquestionsgt difficiles

Nous pouvons ainsi exposer laquo et se maintenant autour de ces ltchoses crsquoest-agrave-dire des sensiblesgt raquo de telle sorte que nous ajoutions une quatriegraveme ques-tion agrave savoir est-il neacutecessaire que et les genres et les espegraveces aussi longtemps qursquoils sont genres et es-pegraveces aient une certaine reacutealiteacute sujette par nomina-tion ou encore mecircme si les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruites est-ce qursquoalors encore lrsquouniversel pourrait consister ltcrsquoest-agrave-dire existergt en vertu de la signification de lrsquointellection comme ce nom lsquoro-sersquo quand il nrsquoy a plus de roses auxquelles il soit commun Mais de ces questions nous discuterons plus diligemment ci-dessous

sunt ut Deus et anima alia uero preter sensibilia167 ipsa in quibus sunt nullate-nus esse ualent ut linea absque subiecto corpore168

Has autem questiones sic transcurrit dicens Mox de generibus et speciebus il-lud quidem dicere recusabo siue subsi-stant etc siue ipsa subsistentia sint cor-poralia an incorporalia et utrum ipsa cum incorporalia dicantur separentur a sensibilibus etc et circa ea constantia169

Hoc diuersis modis accipi potest Sic enim possimus accipere ac si dicat hec tria supra posita de eis laquo recusabo dice-re raquo et alia quedam laquo constantia circa ea raquo quippe istas tres questiones Possunt et aliaelig 170 fieri de eisdem que similiter difficiles sunt sicut est illa de com-muni171 causa impositionis uniuersalium nominum mdash que ipsa sit secundum quod scilicet res diuerse conueniunt mdash uel illa etiam de intellectu uniuersalium no-minum quo nulla res concipi uidetur nec de aliqua re agi per uniuersalem172 uo-cem et aliaelig multaelig173 difficiles

Possumus sic exponere laquo et circa

lteagt174 constantia raquo ut quartam questio-nem adnectamus scilicet utrum et ge-nera et species quamdiu genera et spe-cies sunt necesse sit subiectam per nomi-nationem rem aliquam habere an ipsis quoque nominatis rebus destructis175 ex significatione intellectus tunc quoque possit uniuersale consistere ut hoc no-men lsquorosarsquo176 quando nulla est rosarum quibus commune sit De his autem ques-tionibus diligentius posterius disputa-bimus

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lt043 EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA DEUXIEgraveME

PHRASE DE PORPHYREgt

ltsect 19gt Mais poursuivons maintenant le texte du proegraveme Note quand ltPorphyregt dit laquo Pour le moment raquo crsquoest-agrave-dire dans le preacutesent traiteacute que cela il ltlrsquogtindique drsquoune certaine maniegravere afin que le lec-teur srsquoattende agrave ce que ces questions soient agrave solu-tionner ailleurs Tregraves profond en effet Il pose la cau-se pour laquelle ici il srsquoabstient de ces questions agrave savoir parce que les traiter est trop profond pour le lecteur qui ne peut srsquoy accrocher ce qursquoaussitocirct il preacutecise Et ayant besoin drsquoune plus grande re-cherche crsquoest qursquoen effet bien que lrsquoauteur suffise pour solutionner le lecteur ne suffit pas pour recher-cher Drsquoune plus grande recherche dis-je que serait la tienne lttoi lecteurgt

lt05 TROISIEgraveME PHRASE (LEMME EXPLICATION LIT-TEacuteRALE ET REMARQUE)gt

Mais cela une fois montreacutees les ltchosesgt qursquoil tait ltPorphyregt enseigne celles qursquoil pose agrave savoir ces ltchosesgt que relativement agrave ces lteacuteleacutementsgt-ci en lrsquooccurrence au genre et agrave lrsquoespegravece et relative-ment agrave ces trois autres lteacuteleacutementsgt exposeacutes les Anciens non par lrsquoacircge certes mais par le jugement ont traiteacutees de faccedilon probable crsquoest-agrave-dire de faccedilon vraisemblable agrave savoir dans lesquelles tous se sont accordeacutes et ltougravegt il nrsquoy eut aucune dissension Car dans les preacutedites questions agrave reacutesoudre les uns ju-geaient autrement et les autres autrement ltencoregt Drsquoougrave Boegravece commeacutemore qursquoAristote veut que les genres et les espegraveces subsistent seulement dans les sensibles mais soient intelligeacutes ltcommegt en dehors tandis que Platon ltveutgt que ces lteacuteleacutementsgt soient non seulement intelligeacutes ltcommegt en dehors des sensibles mais aussi soient vraiment lten dehors drsquoeuxgt Et parmi ces Anciens je dis et surtout les Peacuteripateacuteticiens agrave savoir une partie de ces Anciens or ltPorphyregt appelle lsquoPeacuteripateacuteticiensrsquo les dialecti-ciens ou nrsquoimporte quels argumentateurs

ltsect 20gt Note encore que les ltcaracteacuteristiquesgt qui conviennent aux proegravemes peuvent en ce ltproegrave-megt ecirctre assigneacutees En effet Boegravece dit ltdans son commentairegt sur les Topiques de Ciceacuteron ainsi laquo Tout proegraveme parce qursquoil est envisageacute pour dispo-ser lrsquoauditeur comme il est dit dans les Rheacutetoriques ou bien capte la bienveillance ou bien preacutepare lrsquoat-

(eacuted GEYER p 8 l 24-31)

ltsect 19gt Sed nunc proemii 177 litte-ram 178 prosequamur Nota cum ait laquo Mox raquo id est presenti tractatu id eum quodammodo innuere ut alibi179 soluen-das has questiones lector expectet180 Al-tissimum enim Causam supponit quare hic ab his questionibus abstineat quia scilicet eas tractare altissimum est quan-tum ad lectorem qui ad eas pertingere181 non possit quod statim determinat Et maioris inquisitionis egens quippe cum auctor 182 sufficiat ad soluendum lector non sufficit ad inquirendum Maioris in-quam inquisitionis quam tua sit

(eacuted GEYER p 8 l 31-p 9 l 11)

Illud uero ostensis his que fol 2rb reticet docet ea que ponit illa sci-licet que de his genere uidelicet et spe-cie ac de aliis tribus propositis Antiqui non etate quidem sed sensu tractauerunt probabiliter id est uerisimiliter in quibus scilicet omnes conuenerunt nec ulla fuit dissensio Nam in predictis questionibus dissoluendis alii aliter et alii aliter sen-tiebant Unde Boecius 183 Aristotelem 184 commemorat genera et species in sen-sibilibus tantum uelle subsistere extra autem intelligi Platonem uero non solum ea extra sensibilia intelligi uerum etiam esse Et horum Antiqui dico et maxime Perypatetici 185 pars scilicet horum Antiquorum lsquoPerypateticosrsquo 186 autem dialecticos187 seu quoslibet argumentato-res188 appellat189

ltsect 20gt Nota etiam que proemiis con-ueniunt in hoc posse assignari Dicit190 enim Boecius191 super Topica Ciceronis sic laquo Omne proemium quod ad compo-nendum intenditur auditorem ut in Rhe-toricis192 dicitur aut beneuolentiam cap-tat aut attentionem preparat aut efficit

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tention ou bien produit la dociliteacute raquo Il convient en effet qursquoune de ces trois ltchosesgt ou plusieurs si-multaneacutement soient dans tout proegraveme or deux peu-vent ecirctre noteacutees dans celui-ci la dociliteacute certes quand il offre la matiegravere qui est ces cinq lteacuteleacute-mentsgt et lrsquoattention quand il recommande le traiteacute par suite de son utiliteacute quadrifide relativement aux ltchosesgt que les Anciens avaient institueacutees pour la doctrine de ces lteacuteleacutementsgt ou quand il promet le mode de lrsquointroduction La bienveillance pour sa part nrsquoest pas neacutecessaire ici quand la science nrsquoest pas abhorreacutee pour celui qui en requiert le traiteacute par Porphyre

ltI PREMIEgraveRE QUESTION DIRECTRICE (QD1) LES PRO-PRIEacuteTEacuteS QUI DISTINGUENT LES UNIVERSAUX DES SIN-GULIERS SrsquoAPPLIQUENT-ELLES SEULEMENT Agrave DES MOTS (VOCES) OU BIEN AUSSI Agrave DES CHOSES (RES) gt

ltsect 21gt Or maintenant revenons comme nous avons promis aux questions poseacutees ci-dessus et ces ltquestionsgt diligemment tout agrave la fois cherchonslt-lesgt avec soin et solutionnonslt-lesgt Et puisqursquoil est eacutevident que les genres et les espegraveces sont des univer-saux ltgenres et espegravecesgt dans lesquels ltPorphyregt touche la nature de tous les universaux geacuteneacuterale-ment nous ici distinguons communeacutement ltles pro-prieacuteteacutesgt des universaux par ltrapport auxgt proprieacuteteacutes des singuliers et cherchons avec soin si ces ltproprieacute-teacutesgt srsquoaccordent seulement avec des mots ou aussi avec des reacutealiteacutes

ltI1 APORIE ET ARGUMENTS DrsquoAUTORITEacutegt

ltsect 22gt Or Aristote deacutefinit lrsquouniversel dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique laquo ce qui est par nature apte agrave ecirctre preacutediqueacute de plusieurs raquo tandis que Por-phyre ltdeacutefinitgt certes le singulier crsquoest-agrave-dire lrsquoin-dividu laquo ce qui est preacutediqueacute drsquoun seul raquo Cela tant aux reacutealiteacutes qursquoaux mots lrsquoautoriteacute semble ltlrsquogtattri-buer aux reacutealiteacutes certes Aristote lui-mecircme ltlrsquoat-tribuegt quand juste avant la deacutefinition de lrsquouniversel il avait avanceacute ltcette affirmationgt disant ainsi laquo Or puisque certes des reacutealiteacutes les unes sont des univer-saux tandis que les autres des singuliers or je dis lsquouniverselrsquo ce qui peut par nature ecirctre preacutediqueacute de plusieurs tandis que lsquosingulierrsquo ce qui ne ltle peutgt pas raquo etc Porphyre lui-mecircme aussi quand il a voulu que lrsquoespegravece soit confectionneacutee agrave partir du genre et de la diffeacuterence les a assigneacutes dans la nature des

docilitatem raquo Alterum enim horum trium uel plura193 simul omni proemio inesse conuenit duo uero in hoc notari possunt docilitas quidem ubi materiam prelibat que est illa quinque et attentio ubi ex utilitate quadrifaria194 tractatum commen-dat de his que Antiqui ad horum insti-tuerant doctrinam uel ubi modum intro-ductionis promittit195 Beneuolentia uero hic non est necessaria ubi non est perosa scientia ei qui tractatum eius a Porfirio requirit196

(eacuted GEYER p 9 l 12-17)

ltsect 21gt Nunc autem ad suprapositas questiones ut promisimus redeamus eas-que diligenter et perquiramus et solua-mus Et quoniam genera et species uni-uersalia esse constat in quibus omnium generaliter uniuersalium naturam tangit nos hic communiter uniuersalium per sin-gularium proprietates distinguamus et utrum he197 solis uocibus198 seu etiam re-bus ltconueniantgt199 perquiramus200

(eacuted GEYER p 9 l 18-p 10 l 7)

ltsect 22gt Diffinit autem uniuersale Aristoteles 201 ltingt 202 Peryermenias 203 laquo quod de pluribus natum est aptum pre-dicari raquo Porfirius204 uero singulare qui-dem id est indiuiduum laquo quod de uno solo predicatur raquo 205 Quod tam rebus quam uocibus adscribere uidetur auctori-tas rebus quidem ipse Aristoteles206 ubi ante uniuersalis diffinitionem statim pre-miserat sic dicens laquo Quoniam autem hec quidem rerum sunt uniuersalia illa uero singularia dico autem lsquouniuersalersquo quod de pluribus natum est predicari lsquosingu-larersquo uero quod non raquo etc Ipse etiam Por-firius207 cum uoluit speciem ex genere et differentia confici hec in rerum natura

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reacutealiteacutes Agrave partir de ces ltautoriteacutesgt il est manifeste que les reacutealiteacutes elles-mecircmes sont contenues sous le nom lsquouniverselrsquo

ltsect 23gt Les noms sont aussi dits des lsquouniver-sauxrsquo Drsquoougrave Aristote laquo Le genre et lrsquoespegravece dit-il deacuteterminent une qualiteacute par rapport agrave une substance en effet ils signifient une certaine substance quali-fieacutee raquo Et Boegravece dans le livre Des divisions laquo Or crsquoest dit-il tregraves utile de savoir qursquoun genre est drsquoune certaine maniegravere une ltuniquegt similitude de nom-breuses espegraveces ltsimilitudegt qui montre lrsquoaccord substantiel de toutes ces ltespegravecesgt raquo Or lsquosignifierrsquo ou lsquomontrerrsquo est ltle faitgt des mots tandis qursquolsquoecirctre signifieacutersquo ltest celuigt des reacutealiteacutes Et agrave nouveau laquo Le vocable dit-il de lsquonomrsquo est preacutediqueacute de plusieurs noms et drsquoune certaine maniegravere est une espegravece conte-nant sous elle des individus raquo Mais il nrsquoest pas dit proprement lsquoespegravecersquo puisqursquoun vocable nrsquoest pas substantiel mais accidentel toutefois il est indubi-tablement un universel ltluigt avec lequel la deacutefini-tion de lrsquouniversel srsquoaccorde Agrave partir de quoi il est prouveacute que les mots aussi sont universels auxquels ltmotsgt seulement est attribueacute drsquoecirctre des termes preacute-dicats des propositions

ltI2 REFORMULATION DE QD1 COMMENT ADAPTER

LA DEacuteFINITION DE LrsquoUNIVERSEL Agrave DES CHOSES gt

ltsect 24gt Or puisque tant les reacutealiteacutes que les mots semblent ecirctre dits lsquouniverselsrsquo il faut demander de quelle faccedilon la deacutefinition de lrsquouniversel peut ecirctre adapteacutee aux reacutealiteacutes

ltII PREacuteSENTATION ET DISCUSSION DES THEgraveSES REacuteA-LISTES EXPLIQUANT POURQUOI ET COMMENT LES PRO-PRIEacuteTEacuteS DES UNIVERSAUX SrsquoAPPLIQUENT AUX CHOSESgt ltII0 LIMINAIREgt

Aucune reacutealiteacute en effet ni aucune collection de reacutealiteacutes ne semble ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs un agrave un ce que la proprieacuteteacute de lrsquouniversel exige En effet mecircme si ce peuple ou cette maison ou Socrate se dit de toutes ses parties simultaneacutement absolument personne toutefois ne les dit des lsquouniversauxrsquo puis-que leur preacutedication ne vient pas jusqursquoaux singu-liers Or une ltuniquegt reacutealiteacute beaucoup moins qursquoune collection nrsquoest preacutediqueacutee de plusieurs Com-ment donc ils appellent un lsquouniverselrsquo une ltuniquegt

assignauit Ex quibus manifestum est lsquouniuersalirsquo nomine res ipsas contineri

ltsect 23gt lsquoUniuersaliarsquo quoque nomina dicuntur Unde Aristoteles 208 laquo Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa sub-stantiam determinant qualem enim quandam ltsubstantiamgt significant209 raquo Et Boecius210 in libro Diuisionum laquo Il-lud autem inquit scire perutile est quod genus una quodammodo multarum spe-cierum similitudo est que earum omnium substantialem conuenientiam monstrat raquo lsquoSignificarersquo autem uel lsquomonstrarersquo uo-cum est lsquosignificarirsquo uero rerum Et rur-sus laquo Vocabulum inquit lsquonominisrsquo de pluribus nominibus predicatur et ltestgt211 quodammodo species sub se continens in-diuidua raquo212 Non autem proprie lsquospeciesrsquo dicitur cum non sit substantiale sed acci-dentale uocabulum uniuersale autem in-dubitanter est cui uniuersalis diffinitio conuenit Ex quo uoces quoque uniuer-sales esse conuincitur quibus tantum pre-dicatos terminos propositionum 213 esse adscribitur

(eacuted GEYER p 10 l 8-9)

ltsect 24gt Cum autem tam res quam uoces lsquouniuersalesrsquo dici uideantur que-rendum est qualiter rebus diffinitio uni-uersalis possit aptari

(eacuted GEYER p 10 l 9-p 16 l 18) (eacuted GEYER p 10 l 9-16)

Nulla enim res nec ulla collectio214 rerum de pluribus singillatim predicari ui-detur quod proprietas uniuersalis215 exi-git Nam etsi hic populus uel hec domus uel Socrates de omnibus simul partibus suis dicatur nemo tamen omnino ea lsquouni-uersaliarsquo dicit cum ad singularia predi-catio eorum non ueniat Una autem res multo minus quam collectio de pluribus predicatur Quomodo ergo uel rem unam

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reacutealiteacute ou une collection entendonslt-legt et posons toutes les opinions de tous

ltII1 LA THEacuteORIE DE LrsquoESSENCE MATEacuteRIELLE (= ThEm PREMIEgraveRE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII11 PREacuteSENTATION DE LA THEacuteORIEgt

ltsect 25gt Certains en effet prennent la reacutealiteacute uni-verselle de telle faccedilon qursquoils placent mdash dans des reacutea-liteacutes diverses les unes des autres par ltleursgt formes mdash une substance essentiellement identique qui est lrsquoessence mateacuterielle des singuliers dans lesquels elle est et une en elle-mecircme elle est seulement diverse par les formes de ltsesgt infeacuterieurs Certes srsquoil arrivait que ces formes soient seacutepareacutees il nrsquoy aurait entiegravere-ment aucune diffeacuterence parmi les reacutealiteacutes qui se dis-tinguent les unes des autres seulement par la diver-siteacute de ltleursgt formes quoique ltleurgt matiegravere soit entiegraverement essentiellement identique Par exemple dans les hommes un agrave un qui diffegraverent numeacuterique-ment identique est la substance de lrsquohomme la-quelle ici devient Platon par ces accidents-ci lagrave Socrate par ceux-lagrave Avec eux certes Porphyre sem-ble au plus haut point assentir quand il dit laquo Par participation agrave lrsquoespegravece plusieurs hommes ltsontgt un mais par les particuliers ltlrsquohommegt un et com-mun ltestgt plusieurs raquo Et agrave nouveau laquo lsquoIndividuel-lesrsquo affirme-t-il sont dites ltles chosesgt de cette sor-te puisque chacune drsquoelles consiste dans des pro-prieacuteteacutes dont la collection nrsquoest pas en une autre raquo Si-milairement aussi dans les animaux un agrave un qui diffegraverent par lrsquoespegravece ils posent essentiellement une et identique la substance de lrsquoanimal ltsubstancegt qursquoils tirent par le fait drsquoecirctre susceptible de diverses diffeacuterences vers diverses espegraveces comme si agrave partir de cette cire je faisais tantocirct une statue drsquoun homme tantocirct drsquoun bœuf en adaptant diverses formes agrave une essence demeurant entiegraverement identique Crsquoest tou-tefois notable que la mecircme cire ne constitue pas les statues en ltungt mecircme temps comme il est conceacutedeacute dans ltle cas degt lrsquouniversel agrave savoir parce que Boegravece dit que lrsquouniversel ltestgt ainsi commun qursquoen ltungt mecircme temps il est tout entier le mecircme dans les diverses ltchosesgt dont il constitue mateacuteriellement la substance et bien qursquoeacutetant en soi universel le mecircme il devient singulier par les formes qui lui adviennent ltformesgt sans lesquelles il subsiste naturellement en soi et en lrsquoabsence desquelles en aucune faccedilon il ne

uel collectionem lsquouniuersalersquo 216 appel-lant audiamus atque omnes omnium opi-niones ponamus

(eacuted GEYER p 10 l 17-p 13 l 17) (eacuted GEYER p 10 l 17-p 11 l 9)

ltsect 25gt Quidam enim ita rem uniuer-salem accipiunt ut mdash in rebus diuersis ab inuicem per formas mdash eandem essentiali-ter substantiam collocent que singula-rium217 in quibus est materialis sit es-sentia et in se ipsa una tantum per for-mas inferiorum sit diuersa Quas quidem formas si 218 separari contingeret fol 2va nulla penitus differentia rerum esset que formarum tantum diuersitate ab inui-cem distant cum sit penitus eadem essen-tialiter materia Verbi gratia in singulis hominibus numero differentibus eadem est hominis substantia que hic Plato per hec accidentia fit ibi Socrates per illa Quibus quidem Porfirius assentire ma-xime uidetur cum ait laquo Participatione speciei plures homines unus particulari-bus 219 autem unus et communis plu-res raquo220 Et rursus laquo lsquoIndiuiduarsquo inquit dicuntur huiusmodi quoniam unumquod-que eorum consistit221 ex proprietatibus quarum collectio non est222 in alio raquo223 Similiter et in singulis animalibus specie differentibus unam et eandem essentiali-ter animalis substantiam ponunt quam per diuersarum differentiarum susceptio-nem in diuersas species trahunt ueluti si ex hac cera modo statuam hominis modo bouis faciam diuersas eidem penitus es-sentie manenti224 formas aptando225 Hoc tamen refert quod eodem tempore cera eadem statuas226 non constituit sicut in uniuersali conceditur quod scilicet uni-uersale ita commune Boecius227 dicit ut eodem tempore idem totum sit in diuersis quorum substantiam materialiter consti-tuat et cum in se sit uniuersale idem per aduenientes formas singulare fit228 sine quibus naturaliter in se subsistit et absque eis nullatenus actualiter permanet Uni-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

153

demeure en acte Universel certes en ltsagt nature tandis que singulier en ltsongt acte il est intelligeacute et incorporel certes et non sensible dans la simpliciteacute de son universaliteacute tandis qursquoen acte le mecircme sub-siste corporel et sensible par ltsesgt accidents aussi les mecircmes ltchosesgt mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash et subsistent singuliegraveres et sont intelligeacutees universelles

ltII12 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThEm gt lt[a1]gt lt[a11]gt

ltsect 26gt Et crsquoest lrsquoune des deux theacuteories agrave la-quelle mecircme si les autoriteacutes semblent le plus con-sentir la physique srsquooppose de toutes les maniegraveres Si en effet la mecircme ltchosegt essentiellement bien qursquooccupeacutee par des formes diverses consiste dans les ltreacutealiteacutesgt une agrave une il importe que cette ltreacutea-liteacutegt qui est affecteacutee par ces formes-ci soit celle-lagrave qui ltestgt occupeacutee par ces ltformesgt-lagrave de telle sorte que lrsquoanimal formeacute par la rationaliteacute est lrsquoanimal for-meacute par lrsquoirrationaliteacute et donc que lrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnel et qursquoainsi dans la mecircme ltchosegt les contraires consistent simultaneacutement

lt[a12]gt

Bien plus deacutejagrave ltilsgt ne ltsontgt plus des contrai-res drsquoaucune maniegravere quand ils srsquouniraient entiegravere-ment agrave la mecircme essence simultaneacutement comme ni la blancheur ni la noirceur ne seraient des contraires si simultaneacutement elles se produisaient dans cette reacutea-liteacute-ci mecircme si la reacutealiteacute elle-mecircme eacutetait drsquoun en-droit blanche drsquoun autre noire comme elle est drsquoun endroit blanche drsquoun autre dure agrave savoir en vertu de la blancheur et de la dureteacute Et en effet des contraires ne peuvent pas mecircme drsquoun point de vue diffeacuterent ecirctre simultaneacutement dans la mecircme ltchosegt comme les re-latifs et plein drsquoautres ltchoses le peuventgt Drsquoougrave Aristote sur laquo La relation raquo montre que le grand et le petit sont agrave divers eacutegards simultaneacutement dans la mecirc-me ltchosegt par cela cependant qursquoils sont simulta-neacutement dans la mecircme ltchosegt il prouve que ce ne sont pas des contraires

ltII13 REacutePONSES DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a11-2] ET CONTRE-ARGUMENT(S) DrsquoABEacuteLARD Agrave CES REacute-PONSESgt lt[ad a12]gt

uersale quidem in natura singulare uero actu et incorporeum quidem et insensibi-le in simplicitate229 uniuersalitatis sue in-telligitur corporeum uero atque sensibile idem per accidentia in actu subsistit et eadem mdash teste Boecio230 mdash et subsistunt singularia et intelliguntur uniuersalia

(eacuted GEYER p 11 l 10-p 13 l 15) (eacuted GEYER p 11 l 10-24) (eacuted GEYER p 11 l 10-16)

ltsect 26gt Et hec est una de duabus sen-tentiis231 cui etsi auctoritates consentire plurimum uideantur phisica 232 modis omnibus repugnat Si enim idem essentia-liter licet diuersis formis occupatum consistat in singulis oportet hanc que his formis affecta est illam esse que illis oc-cupata ut animal formatum rationalitate esse animal formatum irrationalitate et ita animal rationale esse animal irrationa-le et sic233 in eodem contraria simul con-sistere

(eacuted GEYER p 11 l 16-24)234

Immo iam nullo modo contraria ubi eidem penitus essentie simul coirent sicut nec albedo nec nigredo contraria essent si simul in hac re contingerent etiamsi ipsa res aliunde alba aliunde nigra esset sicut aliunde alba aliunde du-ra est ex albedine scilicet et duritia235 Neque enim contraria diuersa etiam ra-tione eidem simul inesse possunt sicut relatiua et pleraque alia Unde Aristo-teles236 in laquo Ad aliquid raquo magnum et pa-ruum que ostendit diuersis respectibus si-mul eidem inesse per hoc tamen237 quod simul eidem insunt contraria non esse conuincit

(eacuted GEYER p 11 l 25-28)238

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 27gt Mais peut-ecirctre dira-t-on selon cette theacuteorie que de lagrave la rationaliteacute et lrsquoirrationaliteacute ne sont pas moins contraires parce que de telle faccedilon elles se retrouvent dans la mecircme ltchosegt agrave savoir dans le mecircme genre ou dans la mecircme espegravece agrave sa-voir agrave moins qursquoelles ne soient fondeacutees dans le mecircme individu

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD (SELON SPADE) OU

SUITE DE LA REacutePONSE DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a12] (SELON DE LIBERA)gt

Ce qui encore se montre ainsi Vraiment la ra-tionaliteacute et lrsquoirrationaliteacute sont dans le mecircme indi-vidu parce que dans Socrate Mais parce qursquoelles sont dans Socrate simultaneacutement de lagrave il est prouveacute qursquoelles sont simultaneacutement dans Socrate et ltlrsquoacircnegt Burnellus Mais Socrate et Burnellus sont Socrate Et vraiment Socrate et Burnellus sont Socrate parce que Socrate est Socrate et Burnellus agrave savoir parce que Socrate est Socrate et Socrate est Burnellus Que Socrate soit Burnellus on le montre ainsi selon cette theacuteorie Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus Mais tout ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus est Burnellus Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est Burnellus Mais si crsquoest ltle casgt puisque Socrate lui-mecircme est ce qui est autre que les formes de Socrate alors Socrate lui-mecircme est Burnellus Or que soit vrai ce que nous avons ad-mis ci-dessus agrave savoir lsquotout ce qui est dans Bur-nellus autre que les formes de Burnellus est Bur-nellusrsquo est de lagrave manifeste parce que ni les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors les ac-cidents seraient la substance ni la matiegravere simultaneacute-ment et les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors il serait neacutecessaire drsquoavouer qursquoun corps et un non-corps sont un corps

lt[ad a11] (= DEacuteVELOPPEMENT DE [ad a12])gt

ltsect 28gt Il y en a ltcertainsgt qui cherchant une eacutechappatoire critiquent seulement les mots de cette proposition lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irration-nelrsquo non pas la thegravese disant que certes cet ltanimalgt est lrsquoun et lrsquoautre cependant que cela nrsquoest pas mon-

ltsect 27gt Sed fortassis dicetur secun-dum illam sententiam quia non inde239 ra-tionalitas et irrationalitas minus sunt con-traria quod taliter reperiuntur in eodem scilicet eodem genere uel in eadem spe-cie nisi scilicet in eodem indiuiduo fun-dentur240

(eacuted GEYER p 11 l 28-p 12 l 14)241

Quod etiam sic ostenditur Vere ra-tionalitas et irrationalitas in eodem indiui-duo sunt quia in Socrate Sed quod in So-crate simul sint inde conuincitur quod si-mul sunt in Socrate et Burnello Sed242 Socrates et Burnellus243 sunt Socrates Et uere Socrates et Burnellus sunt Socrates quia Socrates est Socrates et Burnellus quia scilicet Socrates est Socrates et So-crates est Burnellus Quod Socrates sit Burnellus sic monstratur secundum illam sententiam Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est illud quod est in Burnello aliud a formis Burnelli Sed quicquid est in Burnello aliud a formis Burnelli est Burnellus Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est Bur-nellus244 Sed si hoc est cum ipse Socra-tes sit illud quod aliud est a formis So-cratis tunc ipse Socrates est Burnellus Quod uerum sit autem id quod supra as-sumpsimus scilicet lsquoquicquid est in Bur-nello aliud a formis Burnelli est Burnel-lusrsquo inde manifestum est quia neque for-me Burnelli sunt Burnellus cum iam ac-cidentia essent substantia neque materia simul et forme Burnelli sunt Burnellus cum iam corpus et non 245 corpus esse corpus necesse esset confiteri

(eacuted GEYER p 12 l 15-20)

ltsect 28gt Sunt qui diffugium querentes uerba tantum calumnientur huius proposi-tionis lsquoanimal rationale est animal irratio-nalersquo non sententiam dicentes quidem id utrumque esse non tamen per hec uerba

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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treacute proprement par ces mots lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnelrsquo puisqursquoen lrsquooccurrence la reacutea-liteacute ltlsquoanimalrsquogt bien qursquoeacutetant la mecircme soit dite drsquoun endroit lsquorationnellersquo drsquoun autre lsquoirrationnellersquo agrave sa-voir agrave partir de formes opposeacutees

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARDgt

Mais alors assureacutement ltellesgt nrsquoont pas drsquoop-position les formes qui entiegraverement adheacutereraient agrave la mecircme ltreacutealiteacutegt simultaneacutement et crsquoest pourquoi ils ne critiquent pas ces propositions lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal mortelrsquo ou lsquolrsquoanimal blanc est lrsquoanimal marchantrsquo parce que ce nrsquoest pas en cela qursquoil est rationnel ltqursquogtil est mortel ltcegt nrsquoltestgt pas en cela qursquoil est blanc ltqursquogtil marche mais ils tiennent ces ltpropositionsgt pour tout agrave fait vraies parce que le mecircme animal a simultaneacutement lrsquoune et lrsquoautre ltcaracteacuteristiquegt quoique drsquoun point de vue diffeacute-rent Autrement aussi ils avoueraient qursquoaucun ani-mal nrsquoest un homme puisque rien en ce qursquoil est animal nrsquoest homme

lt[a2]gt

ltsect 29gt En outre selon la position de la theacuteorie mise en avant il y a seulement dix essences de toutes les reacutealiteacutes agrave savoir les dix geacuteneacuteralissimes parce que dans les preacutedicaments un agrave un se retrouve seulement une ltuniquegt essence qui est diversifieacutee seulement par les formes de ltsesgt infeacuterieurs com-me il a eacuteteacute dit et ltquigt sans ces ltformesgt nrsquoaurait aucune varieacuteteacute Comme donc toutes les substances sont entiegraverement la mecircme ltchosegt ainsi toutes les qualiteacutes et les quantiteacutes etc Puis donc que Socrate et Platon ont en eux les reacutealiteacutes des preacutedicaments un agrave un tandis qursquoelles-mecircmes sont entiegraverement les mecirc-mes toutes les formes de lrsquoun sont ltles formesgt de lrsquoautre lesquelles ne sont pas en soi des ltchosesgt diverses en essence comme ne le ltsontgt pas les substances auxquelles elles adhegraverent par exemple la qualiteacute de lrsquoun et la qualiteacute de lrsquoautre puisque lrsquoune et lrsquoautre est qualiteacute Donc ltSocrate et Platongt ne sont pas plus divers par la nature des qualiteacutes que par la nature de la substance parce que de leur substance il y a une ltuniquegt essence comme aussi de ltleursgt qualiteacutes Pour la mecircme raison et la quantiteacute puis-qursquoelle est la mecircme ne fait pas une diffeacuterence et non plus les autres preacutedicaments Crsquoest pourquoi il ne peut y avoir aucune diffeacuterence agrave partir des formes

proprie hoc ostendi lsquoanimal rationale est animal irrationalersquo cum uidelicet res etsi eadem aliunde lsquorationalisrsquo aliunde lsquoirra-tionalisrsquo dicatur ex oppositis scilicet for-mis

(eacuted GEYER p 12 l 20-26)

Sed iam profecto oppositionem for-me non habent fol 2vb que eidem246 penitus simul adhererent nec ideo has propositiones calumniantur247 lsquoanimal ra-tionale est animal mortalersquo uel lsquoanimal al-bum est animal ambulansrsquo quia non in eo quod rationale est mortale est non in eo quod album est ambulat sed eas omnino pro ueris habent quia idem animal utrumque simul habet quamuis diuersa ratione Alioquin et nullum248 animal ho-minem esse confiterentur cum nichil in eo quod animal est homo sit

(eacuted GEYER p 12 l 27-41)

ltsect 29gt Preterea secundum positio-nem premisse sententie249 decem tantum omnium rerum sunt essentie decem scili-cet generalissima quia in singulis predi-camentis una tantum essentia reperitur que per formas tantum inferiorum ut dic-tum est250 diuersificatur ac sine eis nul-lam haberet uarietatem Sicut ergo omnes substantie idem sunt penitus sic omnes qualitates et quantitates etc Cum igitur Socrates et Plato res singulorum predica-mentorum in se habeant ipse uero pe-nitus eedem sint omnes forme unius sunt alterius que nec in se diuersa sunt in essentia sicut nec substantie quibus adhe-rent ut qualitas unius et qualitas alterius cum utraque sit qualitas Non ergo magis ex qualitatum natura diuersi sunt quam ex natura substantie quia substantie eorum una est essentia sicut251 etiam qualitatum Eadem ratione nec quantitas cum sit ea-dem differentiam facit nec cetera predi-camenta Quare nec ex formis ulla potest esse differentia que nec in se diuerse sunt sicut nec substantie

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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qui en soi ne sont pas diverses comme ne le ltsontgt pas les substances

lt[a3]gt

ltsect 30gt De plus comment consideacutererions-nous des ltchosesgt numeacuteriquement nombreuses dans les substances si la seule diversiteacute eacutetait ltcellegt des for-mes la substance sujette demeurant entiegraverement la mecircme Et en effet nous ne disons pas que Socrate ltestgt numeacuteriquement nombreux agrave cause du fait drsquoecirctre susceptible de nombreuses formes

lt[a4]gt

ltsect 31gt Cela aussi qursquoils veulent ne peut tenir que les individus soient produits par leurs accidents mecircmes Si en effet crsquoest agrave partir des accidents que les individus font naicirctre leur ecirctre assureacutement les ac-cidents leur sont naturellement anteacuterieurs comme aussi les diffeacuterences ltsont naturellement anteacuterieu-resgt aux espegraveces qursquoelles conduisent vers lrsquoecirctre Car comme lrsquohomme se distingue par la formation drsquoune diffeacuterence ainsi ils appellent Socrate ltlsquoSocratersquogt par le fait drsquoecirctre susceptible drsquoaccidents Drsquoougrave So-crate ne peut pas ecirctre agrave part de ltsesgt accidents com-me lrsquohomme ltne peut pas ecirctregt agrave part de ltsesgt dif-feacuterences Crsquoest pourquoi ltSocrategt nrsquoest pas le fon-dement de ses ltaccidentsgt comme non plus lrsquohom-me de ltsesgt diffeacuterences Mais si les accidents ne sont pas dans les substances individuelles comme dans des sujets assureacutement ltilsgt ne ltsontgt pas dans les ltsubstancesgt universelles Nrsquoimporte quels ltac-cidentsgt en effet qui sont dans les substances secon-des comme dans des sujets les mecircmes ltaccidentsgt sont dans les ltsubstancesgt premiegraveres comme dans des sujets ltAristote legt montre universellement

ltII14 CONCLUSION ThEm EST ABSURDEgt

Agrave partir de ces ltconsideacuterationsgt il est ainsi mani-feste que manque entiegraverement de raison cette theacuteorie par laquelle il est dit qursquoentiegraverement la mecircme essence consiste simultaneacutement dans diverses ltchosesgt

ltII2 LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE (= ThNd SECONDE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII21 PREacuteSENTATION DE ThNdgt

ltsect 32gt Drsquoougrave drsquoautres theacuteorisant autrement sur lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes et acceacutedant davantage agrave la theacuteorie de la reacutealiteacute disent que les reacutealiteacutes une agrave une ne

(eacuted GEYER p 13 l 1-4)

ltsect 30gt Amplius quomodo ltmul-tagt252 numero consideremus in substan-tiis si sola formarum diuersitas esset eadem penitus subiecta substantia perma-nente Neque enim Socratem multa nu-mero dicimus propter multarum forma-rum susceptionem

(eacuted GEYER p 13 l 5-15)

ltsect 31gt Illud quoque stare non potest quod indiuidua per ipsorum accidentia ef-fici uolunt Si enim ex accidentibus indi-uidua esse suum contrahunt253 profecto priora sunt eis naturaliter accidentia sicut et differentie speciebus quas ad esse con-ducunt254 Nam sicut homo ex formatione differentie distat ita Socratem ex acci-dentium susceptione appellant Unde nec Socrates preter accidentia sicut nec homo preter differentias esse potest Quare eo-rum fundamentum non est sicut nec homo differentiarum Si autem in indiuiduis substantiis ut in subiectis accidentia non sunt profecto nec in uniuersalibus Que-cumque enim in secundis substantiis ut in subiectis255 sunt eadem in primis ut in subiectis 256 esse uniuersaliter mons-trat257

(eacuted GEYER p 13 l 15-17)

Ex his itaque manifestum est eam penitus sententiam ratione carere qua di-citur eandem penitus essentiam258 in di-uersis simul consistere

(eacuted GEYER p 13 l 18-p 14 l 6)

ltsect 32gt Unde alii aliter de uniuersali-tate 259 rerum 260 sentientes magisque ad sententiam rei accedentes dicunt res sin-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

157

sont pas seulement diverses les unes des autres par leurs formes mais ltqursquogtelles sont personnellement distinctes en leurs essences et ltqursquogten aucune ma-niegravere ce qui est dans une ltquegt ce soit ou matiegravere ou forme nrsquoest dans une autre et ltquegt ces ltreacutea-liteacutesgt mecircme une fois les formes eacuteloigneacutees nrsquoen peuvent pas moins subsister distinctes en leurs es-sences parce que la distinction personnelle de ces ltreacutealiteacutesgt mdash agrave savoir selon laquelle celle-ci nrsquoest pas celle-lagrave mdash ne se fait pas par les formes mais est par la diversiteacute mecircme de lrsquoessence comme aussi les formes elles-mecircmes sont en elles-mecircmes diverses les unes des autres autrement la diversiteacute des formes proceacutederait agrave lrsquoinfini de telle sorte qursquoil serait neacute-cessaire que drsquoautres ltformesgt soient poseacutees pour ltexpliquergt la diversiteacute des autres ltformesgt Crsquoest une telle diffeacuterence que Porphyre a noteacutee entre un geacuteneacuteralissime et un speacutecialissime ltengt disant laquo De plus ni lrsquoespegravece ne deviendrait jamais un geacuteneacuteralis-sime ni le genre un speacutecialissime raquo comme srsquoil di-sait crsquoest leur diffeacuterence que lrsquoessence de celui-ci nrsquoest pas ltlrsquoessencegt de celle-lagrave Ainsi aussi la dis-tinction des preacutedicaments consiste non pas dans certaines formes qui la feraient mais dans la diver-siteacute de lrsquoessence propre ltagrave chacungt Or quoiqursquoils veuillent que toutes les reacutealiteacutes soient ainsi diverses les unes des autres qursquoaucune de ces ltreacutealiteacutesgt ne participe avec une autre drsquoune matiegravere essentielle-ment la mecircme ou drsquoune forme essentiellement la mecirc-me toutefois mdash retenant encore lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes mdash ils appellent lsquola mecircme ltchosegtrsquo non pas essentiellement certes mais indiffeacuteremment les ltchosesgt qui sont distinctes par exemple ils disent que les hommes un agrave un distincts en eux-mecircmes sont le mecircme dans lrsquohomme crsquoest-agrave-dire qursquoils ne diffegrave-rent pas dans la nature de lrsquohumaniteacute et les mecircmes lthommesgt qursquoils disent lsquosinguliersrsquo selon la distinc-tion ils les disent lsquouniverselsrsquo selon lrsquoindiffeacuterence crsquoest-agrave-dire lrsquoaccord de la similitude

ltII22 PREacuteSENTATION DE DEUX EacuteVOLUTIONS DE ThNd LES THEacuteORIES DE LA COLLECTIO (ThC)gt ltII221 PREMIEgraveRE EacuteVOLUTION (= ThC1 THEacuteORIE

DE GOSSELIN DE SOISSONS)gt

ltsect 33gt Mais ici encore il y a dissension Car cer-tains ne posent pas de reacutealiteacute universelle si ce nrsquoest dans une collection de plusieurs ltreacutealiteacutesgt Ceux-lagrave nrsquoappellent Socrate et Platon par eux-mecircmes drsquoau-

gulas non solum formis ab inuicem esse diuersas uerum personaliter in suis es-sentiis esse discretas nec ullo modo id quod in una est esse in alia siue illud materia sit siue forma nec eas formis quoque remotis minus in essentiis suis discretas posse subsistere quia earum discretio personalis mdash secundum quam scilicet hec non est illa mdash non per formas fit sed est per ipsam essentie diuersita-tem sicut et forme ipse in se ipsis261 di-uerse sunt inuicem alioquin formarum di-uersitas in infinitatem procederet ut alias ad aliarum diuersitatem necesse esset sup-poni Talem differentiam Porfirius262 no-tauit inter generalissimum et specialissi-mum dicens laquo Amplius neque species fieret unquam generalissimum neque ge-nus specialissimum raquo ac si diceret hec est eorum263 differentia quod huius non est illius essentia Sic et predicamentorum discretio consistit non per formas aliquas que eam faciant264 sed per proprie di-uersitatem265 essentie Cum autem omnes res ita diuersas ab inuicem esse uelint ut nulla earum cum alia uel eandem essen-tialiter materiam uel eandem essentialiter formam participet uniuersalitatem266 ta-men rerum adhuc retinentes lsquoidemrsquo non essentialiter quidem sed indifferenter ea que discreta sunt appellant ueluti singu-los homines in se ipsis discretos idem esse in homine dicunt id est non differre in natura humanitatis fol 3ra et eos-dem quos lsquosingularesrsquo dicunt secundum discretionem lsquouniuersalesrsquo dicunt secun-dum indifferentiam id est267 similitudinis conuenientiam

(eacuted GEYER p 14 l 7-17)

ltsect 33gt Sed hic quoque dissensio est Nam quidam uniuersalem rem non nisi in collectione plurium sumunt268 Qui So-cratem et Platonem per se nullo modo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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cune maniegravere lsquoespegravecersquo mais ils disent tous les hom-mes simultaneacutement colligeacutes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo et tous les animaux pris simultaneacutement ce genre qursquoest lsquoanimalrsquo et ainsi du reste Agrave ceux-lagrave ce ltpassagegt de Boegravece semble consentir laquo Lrsquoespegravece doit ecirctre estimeacutee nrsquoecirctre rien drsquoautre que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude substantielle des individus tandis que le genre agrave partir de la simi-litude des espegraveces raquo Quand en effet il dit laquo colligeacutee par la similitude raquo il suggegravere ltune penseacuteegt colli-geant plusieurs ltchosesgt Autrement ltlrsquoespegravece et le genregt nrsquoauraient drsquoaucune maniegravere lsquopreacutedication de plusieursrsquo ou lsquocontenance de nombreuses ltchosesgt dans une reacutealiteacute universellersquo et les universaux ne se-raient pas moins nombreux que les singuliers

ltII222 DEUXIEgraveME EacuteVOLUTION (= ThC2 THEacuteORIE

DE GAUTHIER DE MORTAGNE)gt

ltsect 34gt Mais il y en a drsquoautres qui disent non seulement les hommes colligeacutes lsquoespegravecersquo mais aussi les lthommesgt un agrave un en ce qursquoils sont hommes et quand ils disent que cette reacutealiteacute qursquoest Socrate est preacutediqueacutee de plusieurs ils ltlegt prennent figurative-ment comme srsquoils disaient plusieurs lthommesgt sont le mecircme avec lui crsquoest-agrave-dire srsquoaccordent ltavec luigt ou lui-mecircme avec plusieurs Ceux-lagrave posent autant drsquoespegraveces que drsquoindividus quant au nombre des reacutea-liteacutes et autant de genres tandis que quant agrave la simi-litude des natures ils assignent un plus petit nombre drsquouniversaux que de singuliers Crsquoest qursquoen effet tous les hommes et en eux-mecircmes sont nombreux par la distinction personnelle et ltsontgt un par la si-militude de lrsquohumaniteacute et les mecircmes sont jugeacutes diffeacuterents drsquoeux-mecircmes quant agrave la distinction et agrave la similitude comme Socrate en ce qursquoil est homme est diviseacute de lui-mecircme en ce qursquoil est Socrate Autre-ment le mecircme ltSocrategt ne pourrait pas ecirctre son ltpropregt genre ou ltsa propregt espegravece si ce nrsquoest qursquoil aurait quelque diffeacuterence de soi agrave soi crsquoest qursquoen effet les ltchosesgt qui sont relatives il con-vient du moins qursquoagrave un certain eacutegard elles soient opposeacutees

ltII3 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC1 gt lt(1)gt

ltsect 35gt Or maintenant drsquoabord infirmons la theacuteo-rie qui a eacuteteacute poseacutee ci-dessus relativement agrave la col-lection et cherchons avec soin comment toute la col-

lsquospeciemrsquo uocant sed omnes homines si-mul collectos speciem illam que est lsquohomorsquo dicunt et omnia animalia simul accepta genus illud quod est lsquoanimalrsquo et ita de ceteris Quibus illud Boecii269 con-sentire uidetur laquo Species 270 nil aliud esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum substantiali similitudine ge-nus uero ex specierum similitudine 271 raquo Cum enim ait lsquocollecta similitudine 272 rsquo plura colligentem insinuat Alioquin nullo modo lsquopredicationem de pluribusrsquo uel lsquomultorum continentiam in uniuersali rersquo haberent273 nec pauciora uniuersalia quam singularia essent274

(eacuted GEYER p 14 l 18-31)

ltsect 34gt Alii275 uero sunt qui non so-lum collectos homines lsquospeciemrsquo dicunt uerum etiam singulos in eo quod homines sunt et cum dicunt rem illam que So-crates est276 predicari de pluribus figu-ratiue accipiunt ac si dicerent plura cum eo idem esse id est conuenire uel ipsum cum pluribus Qui tot species quot indi-uidua quantum ad rerum numerum po-nunt et totidem genera quantum uero ad similitudinem naturarum pauciorem nu-merum uniuersalium quam singularium assignant Quippe omnes homines et in se multi sunt per personalem discretionem et unum per humanitatis similitudinem et iidem 277 a se ipsis diuersi quantum ad discretionem et ad similitudinem iudican-tur ut Socrates in eo quod est homo a se ipso in eo quod Socrates est diuiditur Alioquin idem sui genus uel species esse non posset nisi aliquam sui ad se diffe-rentiam haberet quippe ltquegt278 relatiua sunt aliquo saltem respectu conuenit esse opposita

(eacuted GEYER p 14 l 32-40)

ltsect 35gt Nunc279 autem prius infirme-mus sententiam que prior posita est de collectione et quomodo tota simul homi-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lection des hommes ltprisegt simultaneacutement qui est dite une ltuniquegt lsquoespegravecersquo se trouve ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs de telle sorte qursquoelle est universelle alors que toute ltla collectiongt nrsquoest pas dite des lthommesgt un agrave un Que srsquoil est conceacutedeacute ltque cette collection estgt preacutediqueacutee des diverses ltchosesgt par parties agrave savoir en ce que ses parties une agrave une lui sont par elles-mecircmes adapteacutees ltcela nrsquoagt rien ltagrave voirgt avec la communauteacute de lrsquouniversel lequel doit ecirctre mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash tout entier dans les ltchosesgt une agrave une et en cela il est aussi diviseacute ltcrsquoest-agrave-dire diffeacuterentgt de cette ltchosegt commune qui est commune par parties comme un champ dont les diverses parties sont ltla proprieacuteteacutegt des divers ltproprieacutetairesgt

lt(2)gt

En outre aussi Socrate similairement serait dit de plusieurs par ltsesgt diverses parties de telle sorte que lui-mecircme serait un universel

lt(3)gt

De plus il conviendrait que plusieurs hommes mdash nrsquoimporte quels mdash pris simultaneacutement soient dits un lsquouniverselrsquo lteuxgt auxquels serait similairement adapteacutee la deacutefinition de lrsquouniversel ou aussi de lrsquoes-pegravece puisque deacutesormais toute la collection des hommes inclurait de nombreuses espegraveces

lt(4)gt lt(41) EacuteNONCEacute DE LrsquoARGUMENTgt

Similairement nous dirions ltquegt nrsquoimporte quelle collection de corps et drsquoesprits ltestgt une ltuni-quegt substance universelle de telle sorte qursquoalors toute la collection des substances est un ltuniquegt geacuteneacuteralissime une fois une quelconque ltsubstancegt retrancheacutee et les autres demeurant nous aurions dans les substances de nombreux geacuteneacuteralissimes

lt(421) REacutePONSE DES PARTISANS DE ThC1 agrave (41) [R] AUCUNE COLLECTION INCLUSE DANS UN GENRE

SUPREcircME NrsquoEST ELLE-MEcircME UN GENRE SUPREcircMEgt

Mais peut-ecirctre dira-t-on qursquoaucune collection qui est incluse dans un geacuteneacuteralissime nrsquoest un geacuteneacute-ralissime

num collectio que una dicitur lsquospeciesrsquo de pluribus predicari habeat ut uniuer-salis sit perquiramus tota autem de sin-gulis non dicitur Quod si per partes de diuersis predicari concedatur in eo scili-cet quod singule eius partes sibi ipsis aptentur nichil ad communitatem uni-uersalis quod totum in singulis mdash teste Boecio280 mdash esse debet atque in hoc ab illo communi etiam281 diuiditur quod per partes commune est sicut ager cuius diuerse partes sunt diuersorum

(eacuted GEYER p 14 l 40-p 15 l 1)

Preterea et Socrates similiter de plu-ribus per partes diuersas diceretur ut ipse uniuersalis esset

(eacuted GEYER p 15 l 1-4)

Amplius quoslibet plures homines si-mul acceptos lsquouniuersalersquo dici conueniret quibus similiter diffinitio uniuersalis ap-taretur siue etiam speciei ut iam tota ho-minum collectio multas includeret spe-cies

(eacuted GEYER p 15 l 4-15) (eacuted GEYER p 15 l 4-8)

Similiter quamlibet corporum et spi-rituum collectionem unam uniuersalem substantiam diceremus ut cum tota sub-stantiarum282 collectio sit unum genera-lissimum una qualibet dempta ceteris-que remanentibus283 multa in substantiis haberemus generalissima284

(eacuted GEYER p 15 l 8-9)

Sed fortasse dicetur nulla collectio que inclusa sit in generalissimo esse ge-neralissimum

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

160

lt(422) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave [R]gt

Mais jrsquooppose encore que si une fois une des substances seacutepareacutee la collection reacutesiduelle nrsquoest pas un geacuteneacuteralissime et cependant demeure encore sub-stance universelle il importe que cette ltcollection reacutesiduellegt soit une espegravece ltdu genregt substance et qursquoil y ait une espegravece coeacutegale sous le mecircme genre Mais quelle ltespegravece coeacutegalegt peut lui ecirctre opposeacutee puisque ou lrsquoespegravece ltdu genregt substance est en elle tout agrave fait contenue ou elle partage avec elle les mecircmes individus comme animal rationnel animal mortel

lt(5)gt

De plus tout universel ltestgt naturellement an-teacuterieur agrave ltsesgt propres individus tandis qursquoune col-lection de nrsquoimporte quelles ltchosesgt est par rap-port aux ltchosesgt une agrave une dont elle est constitueacutee un tout inteacutegral et naturellement posteacuterieur aux ltcho-sesgt agrave partir desquelles il est composeacute

lt(6)gt

De plus entre le lttoutgt inteacutegral et lrsquouniversel Boegravece assigne cette diffeacuterence dans ltson livregt Des divisions que laquo la partie nrsquoest pas identique au tout tandis que lrsquoespegravece est toujours identique au genre raquo Mais agrave la veacuteriteacute toute la collection des hommes com-ment pourra-t-elle ecirctre la multitude des animaux

ltII4 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC2 gt

ltsect 36gt Or il nous reste maintenant agrave attaquer ceux qui appellent un lsquouniverselrsquo les individus un agrave un en cela qursquoils srsquoaccordent avec drsquoautres et ltquigt concegravedent que les mecircmes ltindividusgt sont preacutedi-queacutes de plusieurs non pas que plusieurs soient es-sentiellement ces ltmecircmesgt mais parce que plu-sieurs srsquoaccordent avec eux

lt(1)gt

Mais si ecirctre preacutediqueacute de plusieurs est identique agrave srsquoaccorder avec plusieurs comment disons-nous qursquoun individu est preacutediqueacute drsquoun seul agrave savoir puis-qursquoil nrsquoy en a aucun qui srsquoaccorde avec seulement lrsquoltuniquegt reacutealiteacute ltqursquoil estgt

(eacuted GEYER p 15 l 9-15)

Sed adhuc oppono quod si una sepa-rata de substantiis collectio residua non sit generalissimum et tamen adhuc uni-uersalis substantia permanet oportet eam speciem esse substantie et coequam 285 speciem habere sub eodem genere Sed que potest ei esse opposita286 cum uel species substantie in ea prorsus conti-neatur uel eadem 287 cum ea indiuidua communicet sicut animal rationale ani-mal mortale288

(eacuted GEYER p 15 l 15-18)

Amplius omne uniuersale propriis indiuiduis naturaliter prius collectio uero quorumlibet ad singula quibus constitui-tur totum est289 integrum atque eis na-turaliter posterius 290 ex quibus compo-nitur

(eacuted GEYER p 15 l 18-22)

Amplius inter integrum et uniuer-sale hanc Boecius 291 differentiam assi-gnat in Diuisionibus quod laquo pars non idem est quod totum species uero idem est semper quod genus raquo At uero tota ho-minum collectio quomodo esse poterit animalium multitudo

(eacuted GEYER p 15 l 22-26)

ltsect 36gt Restat autem nunc ut eos292 oppugnemus293 qui singula indiuidua in eo quod aliis conueniunt lsquouniuersalersquo ap-pellant et eadem de pluribus predicari concedunt non ut plura essentialiter sint illa sed quia plura cum eis conueniunt

(eacuted GEYER p 15 l 26-29)

Sed si predicari de pluribus idem est quod conuenire294 cum pluribus quomo-do indiuiduum de uno solo dicimus pre-dicari 295 cum scilicet nullum sit quod cum una tantum re conueniat

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

161

lt(2)gt

Comment aussi par lsquoecirctre preacutediqueacute de plusieursrsquo une diffeacuterence est-elle donneacutee entre universel et sin-gulier puisque crsquoest entiegraverement de la mecircme ma-niegravere par laquelle lrsquohomme srsquoaccorde avec plusieurs que srsquoaccorde aussi Socrate Crsquoest qursquoen effet lrsquohomme en tant qursquoil est homme et Socrate en tant qursquoil est homme srsquoaccordent avec les autres Mais ni lrsquohomme en tant qursquoil est Socrate ni Socrate en tant qursquoil est Socrate ne srsquoaccorde avec drsquoautres Donc ce que lrsquohomme a Socrate ltlrsquogta et de la mecircme ma-niegravere

lt(3)gt

ltsect 37gt En outre puisqursquoil est conceacutedeacute que crsquoest entiegraverement la mecircme reacutealiteacute agrave savoir lrsquohomme qui est en Socrate et Socrate lui-mecircme il nrsquoy a aucune dif-feacuterence de lrsquoun agrave lrsquoautre Aucune reacutealiteacute en effet nrsquoest en ltungt mecircme temps diffeacuterente de soi-mecircme parce que quoi que ce soit qursquoelle a en soi elle ltlrsquogta et en-tiegraverement de la mecircme maniegravere Drsquoougrave aussi Socrate blanc et grammairien mecircme srsquoil a en soi des ltcarac-teacuteristiquesgt diffeacuterentes cependant il nrsquoest pas par elles diffeacuterent de soi puisque lui-mecircme a les deux mecircmes et entiegraverement de la mecircme maniegravere Ce nrsquoest pas en effet drsquoune autre maniegravere qursquoil est de soi-mecircme grammairien ou drsquoune autre maniegravere blanc comme blanc nrsquoest pas autre que lui ou grammairien ltnrsquoest pasgt autre ltque luigt

lt(4)gt

Cela aussi qursquoils disent que Socrate srsquoaccorde avec Platon en lrsquohomme de quelle faccedilon peut-il ecirctre pris quand il est eacutevident que tous les hommes dif-fegraverent les uns des autres tant par la matiegravere que par la forme Si en effet Socrate srsquoaccorde avec Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme mais qursquoaucune reacuteali-teacute nrsquoest homme sauf Socrate mecircme ou un autre il importe que lui-mecircme srsquoaccorde avec Platon ou en soi-mecircme ou en un autre Mais en soi il est plutocirct diffeacuterent de ltPlatongt drsquoun autre aussi il est eacutevi-dent parce qursquoil nrsquoest pas lui-mecircme un autre

(eacuted GEYER p 15 l 29-35)

Quomodo etiam per lsquopredicari de pluribusrsquo inter uniuersale et singulare dif-ferentia datur cum eodem penitus modo quo homo conuenit cum pluribus conue-niat et Socrates Quippe homo in quan-tum est homo296 et Socrates in quantum est homo cum ceteris conuenit Sed nec homo in quantum est Socrates nec So-crates in quantum est Socrates297 cum aliis conuenit Quod igitur habet homo habet Socrates et eodem modo

(eacuted GEYER p 15 l 36-p 16 l 2)

ltsect 37gt Preterea cum res penitus eadem esse concedatur homo scilicet qui in Socrate est et ipse Socrates nulla huius ab illo differentia est Nulla enim res eo-dem tempore a se ipsa diuersa est fol 3rb quia quicquid in se habet habet et eodem modo penitus Unde et Socrates albus et grammaticus licet diuersa in se habeat a se tamen per ea non est diuer-sus cum utraque eadem ipse habeat et eodem298 modo penitus Non enim alio modo a se ipso grammaticus est uel alio modo albus sicut nec aliud albus est a se uel aliud grammaticus

(eacuted GEYER p 16 l 2-9)

Illud quoque quod dicunt 299 So-cratem cum Platone conuenire in homine qualiter accipi potest cum omnes homi-nes ab inuicem tam materia quam forma differre constat Si enim Socrates in re que homo est cum Platone conueniat nul-la autem res homo sit nisi ipse Socrates uel alius oportet ipsum cum Platone uel in se ipso conuenire uel in alio In se autem potius diuersus est ab eo de alio quoque constat quia nec ipse est alius

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

162

ltII5 Agrave PROPOS DE II4(4) RETOUR SUR ThNd ET

REacuteFUTATION DE LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE

DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX gt

Or il y en a qui prennent neacutegativement lsquosrsquoaccor-der en lrsquohommersquo comme si lrsquoon disait lsquoSocrate ne diffegravere pas de Platon en lrsquohommersquo

lt1 ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThNdgt

Mais et ainsi aussi il peut ecirctre dit que ltSocrategt ne diffegravere pas de ltPlatongt dans la pierre puisque ni lrsquoun ni lrsquoautre nrsquoest une pierre Et ainsi on ne note pas un accord plus grand de ltSocrate et de Platongt en lrsquohomme que dans la pierre

lt21 REacutePONSE DES PARTISANS DE ThNd Agrave 51gt

Sauf si peut-ecirctre une certaine proposition preacute-cegravede comme si lrsquoon disait ainsi lsquoIls sont hommes parce qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohommersquo

lt22 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave 21 ET REacuteFUTATION DEacute-FINITIVE DE ThNdgt

Mais ltcelagt ne peut pas tenir ainsi puisqursquoil est tout agrave fait faux qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohomme Si en effet Socrate ne diffegravere pas de Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme ltilgt nrsquoltengt ltdiffegraveregt pas non plus en soi-mecircme Si en effet en soi ltSocrategt diffegravere de ltPlatongt mais que lui-mecircme est la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme assureacutement aussi dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme il en diffegravere

ltIII DEUXIEgraveME QUESTION DIRECTRICE (= QD2) COR-RESPONDANT Agrave LA SECONDE BRANCHE DE LrsquoALTERNA-TIVE CONSTITUANT LE PREMIER PROBLEgraveME DU QUES-TIONNAIRE DE PORPHYRE LES PROPRIEacuteTEacuteS QUI DIS-TINGUENT LES UNIVERSAUX DES SINGULIERS SrsquoAP-PLIQUENT-ELLES AUX MOTS (VOCES) gt

ltsect 38gt Or maintenant une fois montreacutees les rai-sons pour lesquelles ni les reacutealiteacutes prises une agrave une ni ltles reacutealiteacutes prisesgt collectivement ne peuvent ecirctre dites lsquouniversellesrsquo crsquoest-agrave-dire preacutediqueacutees de plu-sieurs il reste que nous attribuions une universaliteacute de cette sorte aux seuls mots Comme donc certains des noms sont dits lsquoappellatifsrsquo par les grammairiens ltetgt certains lsquopropresrsquo ainsi par les dialecticiens certains des termes simples sont appeleacutes lsquouniverselsrsquo ltetgt certains lsquoparticuliersrsquo agrave savoir lsquosinguliersrsquo Or est universel un vocable qui de plusieurs un agrave un est habiliteacute par suite de sa deacutecouverte agrave ecirctre preacutediqueacute

(eacuted GEYER p 16 l 9-10)

Sunt autem qui lsquoin homine conuenirersquo negatiue accipiunt ac si diceretur 300 lsquoNon differt Socrates a Platone in hominersquo

(eacuted GEYER p 16 l 10-13)

Sed et sic quoque potest dici quia nec differt ab eo in lapide cum neuter sit lapis Et sic non maior eorum conuenien-tia notatur in homine quam in lapide

(eacuted GEYER p 16 l 13-14)

Nisi forte propositio quedam pre-cedat ac si dicatur ita lsquoSunt homo quod in homine non differuntrsquo

(eacuted GEYER p 16 l 14-18)

Sed nec sic stare potest cum omnino falsum sit eos non differre in homine Si enim Socrates a Platone non differt in re que homo est nec in se ipso Si enim in se differt ab eo ipse autem sit res que ho-mo est profecto et in re que homo est differt ab ipso

(eacuted GEYER p 16 l 19-p 24 l 37)

ltsect 38gt Nunc autem ostensis rationi-bus quibus neque301 res sigillatim302 neque collectim accepte lsquouniuersalesrsquo dici pos-sunt in eo quod de pluribus predicantur303 restat ut huiusmodi uniuersalitatem solis uocibus adscribamus304 Sicut igitur no-minum305 quedam lsquoappellatiuarsquo306 a gram-maticis quedam lsquopropriarsquo dicuntur ita a dialecticis simplicium sermonum quidam lsquouniuersalesrsquo quidam lsquoparticularesrsquo scili-cet lsquosingularesrsquo appellantur307 Est autem uniuersale uocabulum quod de pluribus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

163

comme ce nom lsquohommersquo qui est joignable aux noms particuliers drsquohommes selon la nature des reacutealiteacutes su-jettes auxquelles il est imposeacute Tandis qursquoest sin-gulier ltle vocablegt qui est preacutedicable drsquoun seul comme Socrate quand il est pris comme le nom drsquoun lthommegt seulement Si en effet tu ltlegt prends eacutequivoquement ce nrsquoest pas un vocable mais de nombreux vocables qursquoen signification tu fais agrave sa-voir parce que drsquoapregraves Priscien de nombreux noms se rencontrent en un ltuniquegt mot Quand donc lrsquouniversel est deacutecrit ltcommegt eacutetant lsquoce qui est preacute-diqueacute de plusieursrsquo ce lsquoce quirsquo poseacute devant ne sug-gegravere pas seulement la simpliciteacute du terme comme distincte des eacutenonceacutes mais aussi lrsquouniteacute de la signifi-cation comme distincte des lttermesgt eacutequivoques

ltsect 39gt Or ayant montreacute qursquoest-ce que dans la deacutefinition de lrsquouniversel accomplit ce lsquoce quirsquo mis devant consideacuterons diligemment les deux autres ltformulesgt qui suivent agrave savoir lsquoecirctre preacutediqueacutersquo et lsquode plusieursrsquo

ltsect 40gt Or lsquoecirctre preacutediqueacutersquo crsquoest ecirctre joignable agrave quelque chose avec veacuteraciteacute par la force drsquoeacutenoncia-tion drsquoun verbe substantif ltaugt preacutesent comme lsquohommersquo peut avec veacuteriteacute ecirctre joint agrave diverses ltcho-sesgt par un verbe substantif Aussi les verbes mecircmes comme lsquocourtrsquo et lsquomarchersquo preacutediqueacutes de plusieurs ont la force drsquoun verbe substantif en agissant comme copule Drsquoougrave Aristote dans le deuxiegraveme ltlivregt De lrsquohermeacuteneutique laquo Dans ces ltpropositionsgt affir-me-t-il dans lesquelles lsquoestrsquo ne figure pas comme en cela qursquolty figurentgt courir et marcher ltces verbesgt ainsi poseacutes font la mecircme ltchosegt comme si lsquoestrsquo eacutetait ajouteacute raquo Et agrave nouveau laquo Rien ne diffegravere affirme-t-il ltentregt lsquoun homme marchersquo et lsquoun homme est en train de marcherrsquo raquo

ltsect 41gt Or le fait qursquoil dise lsquode plusieursrsquo col-lige les noms quant agrave la diversiteacute des ltchosesgt nom-meacutees Autrement Socrate serait preacutediqueacute de plu-sieurs quand on dit lsquocet homme est Socratersquo lsquocet animal est ltSocrategtrsquo lsquoce blanc ltest Socrategtrsquo lsquoce musicien ltest Socrategtrsquo Ces noms certes mecircme srsquoils sont divers en intellection ont cependant entiegrave-rement la mecircme reacutealiteacute sujette

singillatim habile308 est ex inuentione sua predicari ut hoc nomen lsquohomorsquo quod par-ticularibus nominibus hominum coniungi-bile est secundum subiectarum rerum na-turam quibus est impositum Singulare uero est quod de uno solo predicabile est ut Socrates cum unius tantum nomen ac-cipitur Si enim equiuoce sumas non uo-cabulum sed multa uocabula in signifi-catione facis quia scilicet iuxta Priscia-num309 multa nomina in unam uocem in-cidunt Cum ergo describitur uniuersale esse lsquoquod de pluribus predicaturrsquo310 il-lud lsquoquodrsquo prepositum non solum simpli-citatem311 sermonis insinuat ad discretio-nem orationum312 uerum etiam unitatem significationis313 ad discretionem equiuo-corum314

ltsect 39gt Ostenso autem quid315 in dif-finitione uniuersalis operetur illud lsquoquodrsquo [est]316 premissum duo alia que sequun-tur scilicet lsquopredicarirsquo et lsquode pluribusrsquo diligenter consideremus

ltsect 40gt Est autem lsquopredicarirsquo coniun-gibile esse alicui ueraciter ui317 enuntiatio-nis uerbi substantiui presentis ut lsquohomorsquo diuersis per substantiuum uerbum uere po-test coniungi Ipsa etiam uerba ut lsquocurritrsquo et lsquoambulatrsquo de pluribus predicata uim substantiui uerbi in copulando habent Unde Aristoteles in Periermenias 318 se-cundo laquo In his inquit in quibus lsquoestrsquo non contingit ltutgt 319 in eo quod currere et ambulare idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur320 raquo321 Et rursus laquo Nichil [est]322 inquit differt lsquohominem ambula-rersquo et lsquohominem ambulantem essersquo323 raquo324

ltsect 41gt Quod autem ait325 lsquode pluri-

busrsquo326 colligit nomina quantum ad diuer-sitatem nominatorum Alioquin Socrates de pluribus predicaretur cum dicitur lsquohic homo est Socratesrsquo lsquohoc animal estrsquo lsquohoc albumrsquo lsquohoc musicumrsquo Que quidem no-mina etsi diuersa sint in intellectu tamen rem subiectam penitus eandem habent

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 42gt Or note qursquoautre est la conjonction de construction agrave laquelle les grammairiens portent at-tention autre ltla conjonctiongt de preacutedication que les dialecticiens considegraverent car selon la force de construction sont aussi bien joignables par lsquoestrsquo lsquohommersquo et lsquopierrersquo ltque lsquohommersquogt et nrsquoimporte quels cas droits comme lsquoanimalrsquo et lsquohommersquo certes quant agrave manifester une intellection non pas quant agrave montrer le statut drsquoune reacutealiteacute Et ainsi la conjonc-tion de construction est bonne toutes les fois qursquoelle indique une phrase complegravete qursquoil en soit ainsi ltqursquoelle le ditgt ou non Tandis que la conjonction de preacutedication que nous prenons ici se rapporte agrave la nature des reacutealiteacutes et agrave la veacuteriteacute de leur statut qursquoil faut indiquer Si quelqursquoun dit ainsi lsquolrsquohomme est une pierrersquo il fait une construction congrue de lsquohommersquo ou de lsquopierrersquo par le sens qursquoil veut indi-quer et il nrsquoy a aucun vice de grammaire et mecircme si quant agrave la force drsquoeacutenonciation ltle motgt lsquopierrersquo est ici preacutediqueacute de lsquohommersquo agrave savoir avec lequel il est construit en tant que preacutedicat (selon que les ltpropo-sitionsgt cateacutegoriques fausses aussi ont ltleurgt terme preacutediqueacute) cependant dans la nature des reacutealiteacutes il nrsquoen est pas preacutedicable Crsquoest seulement agrave la force de preacutedication que nous portons ici attention pendant que nous deacutefinissons lrsquouniversel

ltsect 43gt Or il semble que jamais tout agrave fait lrsquouni-versel nrsquoest un quelconque ltnomgt appellatif ni le singulier un quelconque nom propre mais mutuelle-ment ltuniversel et singuliergt se deacutepassent et sont deacutepasseacutes Car le ltnomgt appellatif et le ltnomgt propre ne contiennent pas seulement des cas droits mais aussi des ltcasgt obliques qui ne peuvent pas ecirctre preacutediqueacutes et crsquoest pourquoi dans la deacutefinition de lrsquouniversel par ltla formulegt lsquoecirctre preacutediqueacutersquo ils sont exclus Aussi ces ltcasgt obliques parce qursquoils sont moins neacutecessaires ltque les cas droitsgt agrave lrsquoeacutenoncia-tion mdash laquelle seule au teacutemoignage drsquoAristote est ltle propregt de la preacutesente speacuteculation crsquoest-agrave-dire de la consideacuteration dialectique vu qursquoelle seule compose les argumentations mdash ne sont par Aristote lui-mecircme drsquoune certaine maniegravere pas reccedilus parmi les noms ltcas obliquesgt qursquoaussi ltAristotegt mecircme nrsquoappelle pas lsquonomsrsquo mais lsquocas des nomsrsquo Or comme

ltsect 42gt Nota autem aliam esse con-iunctionem constructionis quam atten-dunt 327 grammatici aliam 328 predicatio-nis quam considerant dialectici nam se-cundum uim constructionis tam bene per lsquoestrsquo coniungibilia329 sunt lsquohomorsquo et lsquola-pisrsquo et quilibet recti casus330 sicut lsquoani-malrsquo et lsquohomorsquo quantum quidem ad ma-nifestandum intellectum non quantum ad ostendendum rei statum 331 Coniunctio itaque constructionis totiens bona est ltquotiensgt332 perfectam demonstrat sen-tentiam siue ita sit siue non Predica-tionis uero coniunctio quam hic accipi-mus ad rerum naturam pertinet et ad ue-ritatem status earum demonstrandam Si quis ita dicat lsquohomo est lapisrsquo [non]333 lsquohominisrsquo uel lsquolapidisrsquo congruam fecit constructionem ad sensum quem uoluit demonstrare nec ullum uitium fuit gram-matice et licet quantum ad uim enuntia-tionis lsquolapisrsquo hic predicetur de lsquohominersquo cui scilicet tanquam334 predicatum con-struitur (secundum quod false quoque ca-tegorice335 predicatum terminum habent) in natura tamen rerum predicabile336 de eo non est Cuius tantum uim predicatio-nis hic attendimus dum uniuersale diffi-nimus

ltsect 43gt Videtur autem numquam prorsus uniuersale esse quod appella-tiuum nec singulare quod proprium no-men sed inuicem excedentia sese et ex-cessa Nam appellatiuum et proprium non solum casus rectos continent uerum etiam obliquos qui predicari non habent atque ideo in diffinitione fol 3va uni-uersalis per lsquopredicarirsquo exclusi sunt Qui337 etiam obliqui quia minus necessa-rii sunt ad enuntiationem mdash que sola tes-te Aristotele 338 presentis est speculatio-nis id est dialectice considerationis quip-pe ea sola argumentationes componit mdash ab ipso Aristotele339 inter nomina quo-dammodo non recipiuntur quos et ipse non lsquonominarsquo sed lsquocasus nominumrsquo ap-pellat Sicut autem non omnia appellatiua

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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ce ne sont pas tous les noms appellatifs ou propres qursquoil est neacutecessaire de dire lsquouniverselsrsquo ou lsquosingu-liersrsquo ainsi inversement Car lrsquouniversel ne contient pas seulement des noms mais aussi des verbes et des noms indeacutefinis auxquels agrave savoir aux ltnomsgt indeacutefinis la deacutefinition de lrsquoappellatif que Priscien pose ne semble pas ecirctre adapteacutee

ltIII1 CINQ ARGUMENTS DESTINEacuteS Agrave PROUVER QUE

LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT RIEN CAR ILS NE

CONSTITUENT LE CONCEPT DrsquoAUCUNE CHOSEgt

ltsect 44gt Or maintenant que la deacutefinition lttantgt de lrsquouniversel que du singulier lta eacuteteacutegt assigneacutee aux mots avant tout le reste cherchons avec soin dili-gemment la proprieacuteteacute des mots universels Relative-ment agrave ces ltmotsgt universels des questions avaient eacuteteacute poseacutees parce que lrsquoon doute au plus haut point de leur signification puisqursquoils ne semblent pas avoir une quelconque reacutealiteacute sujette ni constituer re-lativement agrave quelque chose une intellection saine

lt(1)gt

Or les noms universels ne semblaient ecirctre im-poseacutes agrave aucunes reacutealiteacutes agrave savoir puisque toutes les reacutealiteacutes subsisteraient distinctement en elles-mecircmes et comme il a eacuteteacute montreacute ne srsquoaccorderaient pas en une quelconque reacutealiteacute selon lrsquoaccord de laquelle reacutealiteacute les noms universels pourraient ecirctre imposeacutes

lt(2)gt lt(21) LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT AUCUNE

CHOSEgt

Et puisque ainsi il est certain que les ltnomsgt universels ne sont pas imposeacutes aux reacutealiteacutes selon la diffeacuterence de la distinction de ces ltderniegraveresgt vu qursquoalors ils ne seraient pas communs mais singu-liers et ltpuisquegt agrave nouveau les ltnoms universelsgt ne peuvent pas nommer ces ltreacutealiteacutesgt comme srsquoac-cordant en une quelconque reacutealiteacute vu qursquoil nrsquoy a au-cune reacutealiteacute en laquelle elles srsquoaccordent les ltnomsgt universels ne semblent faire naicirctre aucune significa-tion des reacutealiteacutes

lt(22) LES NOMS UNIVERSELS NE SUSCITENT LrsquoINTEL-LECTION DrsquoAUCUNE CHOSEgt

Avant tout puisqursquoils ne constituent aucune in-tellection drsquoune reacutealiteacute quelconque Drsquoougrave dans ltson livregt Des divisions Boegravece dit que ce mot lsquohommersquo

uel propria nomina necesse est dici lsquouni-uersaliarsquo uel lsquosingulariarsquo sic e conuerso Nam uniuersale non solum nomina con-tinet uerum etiam uerba et infinita nomi-na quibus scilicet infinitis diffinitio ap-pellatiui quam Priscianus340 ponit non ui-detur aptari

(eacuted GEYER p 18 l 4-p 19 l 6)

ltsect 44gt Nunc autem uniuersalis quam singularis diffinitione uocibus assignata precipue uniuersalium uocum proprieta-tem diligenter perquiramus De quibus uniuersalibus posite fuerant questiones quia 341 maxime de earum significatione dubitatur cum neque rem subiectam ali-quam uideantur habere nec de aliquo in-tellectum sanum constituere

(eacuted GEYER p 18 l 9-12)

Rebus autem nullis uidebantur inpo-ni342 uniuersalia nomina cum scilicet om-nes res discrete in se subsisterent343 nec in re aliqua ut ostensum est344 conueni-rent secundum cuius rei conuenientiam uniuersalia nomina possint inponi345

(eacuted GEYER p 18 l 12-23) (eacuted GEYER p 18 l 12-16)

Cum itaque certum sit uniuersalia non inponi346 rebus secundum347 sue dis-cretionis differentiam quippe iam non es-sent communia sed singularia nec ite-rum eas possint ut conuenientes in aliqua re nominare quippe nulla res est in qua conueniant nullam de rebus significatio-nem contrahere uidentur uniuersalia

(eacuted GEYER p 18 l 17-23)

Presertim cum nullum de re aliqua constituant intellectum Unde in Diuisio-nibus Boecius348 hanc uocem lsquohomorsquo du-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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produit un doute drsquointellection agrave savoir une fois ce ltmotgt entendu laquo lrsquointelligence de celui qui entend est affirme-t-il emporteacutee par de nombreux tourbillons et est entraicircneacutee dans les erreurs En effet sauf si quel-qursquoun deacutefinit ltce mot engt disant lsquotout homme mar-chersquo ou bien du moins lsquoun certain lthomme marchegtrsquo et deacutesigne cet lthommegt si crsquoest ainsi le cas ltque cet homme marchegt lrsquointellection de celui qui entend nrsquoa pas quelque chose qursquoil peut raisonnablement intelli-ger raquo

lt(3)gt

Car puisque lsquohommersquo est imposeacute aux lthom-mesgt un agrave un agrave partir de la mecircme cause agrave savoir parce qursquoils sont ltchacungt un lsquoanimal rationnel ltetgt mortelrsquo la communauteacute mecircme de lrsquoimposition est pour lrsquoltintellection de celui qui entendgt un empecircche-ment de telle sorte que quelqursquoun ne peut pas en ce ltmotgt ecirctre intelligeacute comme en ce nom lsquoSocratersquo au contraire est intelligeacutee la personne propre drsquoun ltuni-que hommegt drsquoougrave ltce nomgt est dit lsquosingulierrsquo

lt(4)gt

Tandis que dans le nom commun qursquoest lsquohom-mersquo ni Socrate lui-mecircme ni un autre lthommegt ni toute la collection des hommes nrsquoest raisonnable-ment intelligeacute agrave partir de la force du mot ni non plus en tant qursquoil est homme Socrate mecircme nrsquoest-il preacuteciseacute par ce nom comme certains veulent

lt(5)gt

Mecircme si en effet seul Socrate est assis dans cette maison et ltmecircme sigt pour lui seul est vrai ltce que ditgt cette proposition lsquoun homme est assis dans cette maisonrsquo cependant drsquoaucune maniegravere par le nom drsquohomme lticigt sujet nrsquoest-on orienteacute vers Socrate ni mecircme en tant que lui-mecircme est homme Autre-ment agrave partir de la proposition il serait raisonnable-ment intelligeacute que lrsquoaction drsquoecirctre assis inhegravere agrave ltSo-crategt de telle sorte en lrsquooccurrence qursquoil pourrait ecirctre infeacutereacute agrave partir de cela qursquoun homme est assis dans cette maison que Socrate y est assis Similaire-ment un autre lthommegt en ce nom lsquohommersquo ne peut ecirctre intelligeacute mais non plus toute la collection des hommes puisque crsquoest agrave partir drsquoun seul lthom-megt que la proposition peut ecirctre vraie Et ainsi ce nrsquoest aucune ltchosegt que semble signifier ou lsquohom-mersquo ou un autre vocable universel puisque ce nrsquoest

bitationem intellectus349 facere dicit qua scilicet audita laquo intelligentia audientis multis inquit raptatur fluctibus errori-busque traducitur Nisi enim quis diffiniat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidamrsquo et hunc si ita contingat desi-gnet intellectus audientis quid rationabi-liter intelligat non habet raquo

(eacuted GEYER p 18 l 23-27)

Nam quoniam lsquohomorsquo singulis impo-situm est ex eadem causa quia scilicet sunt lsquoanimal rationale mortalersquo ipsa com-munitas impositionis ei est impedimento ne quis possit in eo intelligi sicut in hoc nomine lsquoSocratesrsquo econtra unius propria persona intelligitur unde lsquosingularersquo dici-tur350

(eacuted GEYER p 18 l 27-30)

In nomine uero communi quod lsquohomorsquo est nec ipse Socrates nec alius nec tota hominum collectio rationabiliter ex ui 351 uocis intelligitur nec etiam in quantum homo est ipse Socrates per hoc nomen ut quidam uolunt certificatur

(eacuted GEYER p 18 l 30-p 19 l 6)

Etsi enim solus Socrates in hac domo sedeat ac pro eo solo uerum sit hec pro-positio lsquohomo sedet in hac domorsquo nullo tamen modo per nomen hominis subiec-tum ad Socratem mittitur nec in quantum etiam ipse homo est Alioquin ex propo-sitione rationabiliter intelligeretur sessio ei inesse ut uidelicet inferri posset ex eo quod homo sedet in hac domo Socratem in ea sedere Similiter nec alius in hoc no-mine lsquohomorsquo potest intelligi sed nec tota hominum collectio cum ex uno solo uera possit esse propositio Nullum352 itaque significare uidetur uel lsquohomorsquo uel aliud uniuersale uocabulum cum de nulla re constituat intellectum Sed nec intellectus posse esse uidetur qui rem subiectam

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

167

drsquoaucune reacutealiteacute qursquoil constitue lrsquointellection Mais il ne semble pas non plus qursquoil puisse y avoir une in-tellection qui nrsquoa pas de reacutealiteacute sujette qursquoelle con-ccediloive Drsquoougrave Boegravece dans le Commentaire laquo Toute intellection ou bien se fait agrave partir de la reacutealiteacute sujette comme la reacutealiteacute se trouve ou bien comme elle ne se trouve pas Car une intellection ne peut ecirctre faite agrave par-tir drsquoaucun sujet raquo Agrave cause de quoi les universaux semblent totalement eacutetrangers agrave la signification

ltIII2 REacutePONSE GEacuteNEacuteRALE DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 LES

UNIVERSAUX SIGNIFIENT DES CHOSES SINGULIEgraveRES PER

NOMINATIONEM ET ILS CONSTITUENT BIEN DES CON-CEPTS QUI laquo APPARTIENNENT AUX CHOSES SINGULIEgrave-RES SANS SURGIR IMMEacuteDIATEMENT DrsquoELLES raquogt

ltsect 45gt Mais il nrsquoen est pas ainsi Car aussi ltles noms universelsgt signifient drsquoune certaine maniegravere par nomination les diverses reacutealiteacutes non pas cepen-dant en constituant une intellection surgissant drsquoel-les mais se rapportant agrave ltellesgt une agrave une Comme ce mot lsquohommersquo et nomme ltles hommesgt un agrave un agrave partir drsquoune cause commune agrave savoir qursquoils sont hommes par laquelle il est dit lsquouniverselrsquo et cons-titue une certaine intellection commune non pas propre agrave savoir se rapportant aux lthommesgt un agrave un dont elle conccediloit une similitude commune

ltIII3 TROIS NOUVELLES QUESTIONS (= Q 31-3) CORREacuteLEacuteES SUSCITEacuteES TOUTES TROIS PAR LA REacutePONSE

DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 gt ltQ 31 mdash QUELLE EST LA CAUSE COMMUNE SELON

LAQUELLE UN NOM UNIVERSEL EST IMPOSEacute gt ltQ 32 mdash QUEL TYPE DrsquoINTELLECTION CONSTITUENT

LES NOMS UNIVERSELS gt ltQ 33 mdash EN FONCTION DE QUOI UN VOCABLE EST-IL

DIT lsquoCOMMUNrsquo LA CAUSA COMMUNIS DE LrsquoIMPOSI-TION LA CONCEPTIO COMMUNIS DrsquoUNE SIMILITUDE EN-TRE LES CHOSES OU LES DEUX gt ltIII31 EacuteNONCEacute DU PROBLEgraveMEgt

ltsect 46gt Mais maintenant ces ltchosesgt que nous avons briegravevement toucheacutees cherchons-ltlesgt avec soin diligemment agrave savoir [Q 31] quelle est la cause commune selon laquelle un nom universel est im-poseacute et [Q 32] quelle est la conception commune de lrsquointellection de la similitude des reacutealiteacutes et [Q 33] si le vocable est dit lsquocommunrsquo par la cause commune dans laquelle les reacutealiteacutes srsquoaccordent ou par la con-

quam concipiat 353 non habet Unde Boecius354 in Commento laquo Omnis intel-lectus aut ex re fit subiecta ut sese res habet aut ut sese non habet Nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest raquo Quapropter uniuersalia ex toto355 a signi-ficatione uidentur aliena

(eacuted GEYER p 19 l 7-13)

ltsect 45gt Sed non est ita Nam et res diuersas per nominationem quodammodo significant non constituendo tamen intel-lectum de eis surgentem sed ad singulas pertinentem Ut hec uox lsquohomorsquo et sin-gulos nominat ex communi causa quod scilicet homines sunt propter quam lsquouni-uersalersquo dicitur et intellectum quendam constituit communem non proprium ad singulos scilicet pertinentem quorum com-munem concipit similitudinem

(eacuted GEYER p 19 l 14-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 14-20)

ltsect 46gt Sed nunc ea que breuiter teti-gimus diligenter perquiramus scilicet que sit illa communis causa secundum quam uniuersale nomen impositum est et que sit conceptio intellectus communis si-militudinis rerum et utrum propter com-munem causam in qua res conueniunt uel propter communem356 conceptionem uel

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ception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre simultaneacute-ment

ltIII32 REacutePONSES DrsquoABEacuteLARDgt ltIII321 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 31gt

ltsect 47gt Et premiegraverement consideacuterons ce qui a trait agrave la cause commune Les hommes un agrave un dis-tincts les uns des autres bien qursquoils diffegraverent tant dans ltleursgt essences propres que dans ltleursgt for-mes ltpropresgt comme nous lrsquoavons mentionneacute ci-dessus ltengt recherchant la physique drsquoune reacutealiteacute cependant srsquoaccordent en cela qursquoils sont hommes Je ne dis pas ltqursquoils srsquoaccordentgt en lrsquohomme puis-que aucune reacutealiteacute nrsquoest un homme sauf une ltreacuteali-teacutegt distincte mais ltje dis qursquoils srsquoaccordentgt en lrsquolsquoecirctre hommersquo Or lrsquolsquoecirctre hommersquo nrsquoest pas un hom-me ni une quelconque reacutealiteacute si nous ltlegt consideacute-rons avec assez de diligence comme laquo ne pas ecirctre dans un sujet raquo nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute ni laquo ne pas ecirctre susceptible de contrarieacuteteacute raquo ou laquo ne pas ecirctre susceptible de plus et de moins raquo ltpointsgt se-lon lesquels cependant Aristote dit que toutes les substances srsquoaccordent Puisqursquoen effet dans une reacutealiteacute comme ltil estgt montreacute ci-dessus il ne peut y avoir aucun accord srsquoil y a un accord de quelcon-ques ltchosesgt selon cela il faut admettre que ce nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme en lrsquolsquoecirctre hommersquo Socrate et Platon sont similaires ainsi en le lsquonon ecirctre hommersquo le cheval et lrsquoacircne ltsont similai-resgt selon quoi lrsquoun et lrsquoautre est appeleacute un lsquonon-hommersquo Et ainsi pour des reacutealiteacutes diverses srsquoaccor-der crsquoest pour elles une agrave une ecirctre ou ne pas ecirctre un identique comme ecirctre homme ou blanc ou ne pas ecirctre homme ou ne pas ecirctre blanc

Or il semble devoir ecirctre abhorreacute que nous pre-nions lrsquoaccord des reacutealiteacutes selon ce qui nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme si ltcrsquoeacutetaitgt dans rien ltquegt nous unissions les ltchosesgt qui maintenant sont agrave savoir quand nous disons que cet lthommegt-ci et cet lthommegt-lagrave srsquoaccordent dans le statut drsquohom-me crsquoest-agrave-dire en cela qursquoils sont hommes Mais nous ne jugeons rien drsquoautre sauf qursquoils sont des hommes et selon cela ils ne diffegraverent nullement se-lon cela dis-je qursquoils sont des hommes mecircme si nous nrsquoen appelons agrave aucune essence Mais nous ap-pelons lsquostatut drsquohommersquo lrsquolsquoecirctre hommersquo mecircme ce qui nrsquoest pas une reacutealiteacute ce qursquoaussi nous avons dit

propter utrumque simul lsquocommunersquo dica-tur uocabulum

(eacuted GEYER p 19 l 21-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 21-p 20 l 14)

ltsect 47gt Ac primum de communi cau-sa consideremus Singuli homines dis-creti ab inuicem cum in propriis differant tam essentiis quam formis ut supra357 me-minimus rei phisicam358 inquirentes in eo tamen359 conueniunt quod homines sunt Non dico in homine cum res nulla sit homo nisi discreta sed in lsquoesse homi-nemrsquo Esse autem hominem fol 3vb non est homo nec res aliqua si diligentius consideremus sicut nec laquo non esse in subiecto raquo360 res est aliqua nec laquo non361 suscipere contrarietatem raquo uel laquo non sus-cipere magis et minus raquo362 secundum que tamen Aristoteles omnes substantias con-uenire dicit Cum enim in re ut supra363 monstratum nulla possit esse conue-nientia si qua est aliquorum conuenien-tia secundum id364 accipienda est quod non est res aliqua ut in lsquoesse hominemrsquo Socrates et Plato similes365 sunt sicut in lsquonon esse hominemrsquo equus et asinus se-cundum quod utrumque lsquonon-homorsquo uo-catur Est itaque res diuersas conuenire eas singulas idem esse uel non esse ut esse hominem uel album uel non esse ho-minem uel non esse album

Abhorrendum autem uidetur quod conuenientiam rerum secundum id acci-piamus quod non est res aliqua tan-quam 366 in nichilo ea que nunc sunt 367 uniamus368 cum scilicet hunc et illum in statu hominis id est in eo quod sunt homi-nes conuenire dicimus Sed nichil aliud sentimus nisi eos homines esse et se-cundum hoc nullatenus differre secundum hoc inquam369 quod homines sunt licet ad nullam uocemus essentiam370 lsquoStatumrsquo autem lsquohominisrsquo ipsum lsquoesse hominemrsquo quod non est res uocamus quod etiam

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ltecirctregt la lsquocause communersquo de lrsquoimposition du nom aux lthommesgt un agrave un selon quoi ltles hommesgt mecircmes srsquoaccordent les uns avec les autres Or sou-vent nous appelons du nom de lsquocausersquo ces ltchosesgt aussi qui ne sont pas une quelconque reacutealiteacute comme quand on dit lsquoIl a eacuteteacute frappeacute parce qursquoil ne veut pas ltallergt au forumrsquo lsquoIl ne veut pas ltallergt au forumrsquo que lrsquoon pose comme cause nrsquoest aucune essence Nous pouvons aussi appeler lsquostatut drsquohommersquo les reacutealiteacutes mecircmes maintenant statueacutees par la nature de lrsquohomme desquelles celui qui a imposeacute le vocable a conccedilu la similitude commune

ltIII322 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 32gt ltIII3221 INTELLECTION SENSATION IMAGEgt

ltsect 48gt Or une fois mise au jour une signification des ltnomsgt universels mdash agrave savoir ltcellegt relative aux reacutealiteacutes par nomination mdash et une fois montreacutee la cause commune de leur imposition mettons au jour ce que sont leurs intellections qursquoils constituent

ltsect 49gt Et premiegraverement distinguons de faccedilon geacuteneacuterale la nature de toutes les intellections

ltsect 50gt Puis donc que tant la sensation que lrsquoin-tellection appartiennent agrave lrsquoacircme leur diffeacuterence est celle-ci que les sens sont exerceacutes seulement par les instruments corporels et qursquoils perccediloivent seulement les corps ou les ltchosesgt qui sont en ces ltcorpsgt comme la vue ltperccediloitgt une tour ou les qualiteacutes vi-sibles de cette lttourgt lrsquointellection quant agrave elle comme elle nrsquoa pas besoin drsquoun instrument corporel ainsi il nrsquoest pas neacutecessaire qursquoelle ait un corps sujet vers lequel elle srsquoorienterait mais elle se contente de la similitude de la reacutealiteacute que lrsquoesprit mecircme se con-fectionne vers laquelle il dirige lrsquoaction de son intel-ligence Drsquoougrave une fois la tour deacutetruite ou eacutecarteacutee ltde la vuegt la sensation qui agissait sur cette lttourgt peacuterit mais lrsquointellection demeure par la similitude de la reacutealiteacute retenue par lrsquoesprit Or comme la sensation nrsquoest pas la reacutealiteacute sentie vers laquelle elle se dirige ainsi lrsquointellection nrsquoest pas la forme de la reacutealiteacute qursquoelle conccediloit mais lrsquointellection est une certaine action de lrsquoacircme drsquoougrave ltlrsquoacircmegt est dite lsquointelligentersquo tandis que la forme vers laquelle elle se dirige est une certaine reacutealiteacute imaginaire et fictive que lrsquoesprit se confectionne quand il veut et tel qursquoil veut telles sont les citeacutes imaginaires qui sont vues en recircve ou la

diximus371 lsquocommunem causamrsquo imposi-tionis 372 nominis ad 373 singulos secun-dum quod ipsi ad inuicem conueniunt Sepe autem lsquocausersquo nomine ea quoque que res aliqua non sunt appellamus ut cum di-citur lsquoVerberatus est quia non uult ad fo-rumrsquo lsquoNon uult374 ad forumrsquo quod375 ut causa ponitur nulla est essentia376 lsquoSta-tumrsquo quoque lsquohominisrsquo res ipsas nunc377 natura hominis statutas possumus appel-lare quarum communem similitudinem ille concepit qui uocabulum imposuit

(eacuted GEYER p 20 l 15-p 24 l 31) (eacuted GEYER p 20 l 15-p 21 l 26)

ltsect 48gt Ostensa autem significatione uniuersalium mdash de scilicet rebus per no-minationem mdash et communi causa imposi-tionis378 eorum monstrata quid sint eorum intellectus quos constituunt ostendamus

ltsect 49gt Ac primum generaliter intel-lectuum omnium naturam distingua-mus379

ltsect 50gt Cum igitur tam sensus quam intellectus anime sint hec eorum est dif-ferentia quod sensus per corporea tantum instrumenta exercentur atque corpora tan-tum uel que in eis sunt percipiunt380 ut uisus turrem uel eius qualitates uisibiles intellectus autem sicut nec corporeo in-digens instrumento est ita nec necesse381 est eum subiectum corpus habere in quod382 mittatur sed rei similitudine con-tentus est quam sibi ipse animus conficit in quam sue intelligentie actionem diri-git383 Unde turre destructa uel remota sensus qui in eam agebat perit intellectus autem permanet rei similitudine animo retenta384 Sicut autem sensus non est res sentita in quam dirigitur sic385 nec intel-lectus forma est rei quam concipit sed intellectus actio quedam est anime unde lsquointelligensrsquo 386 dicitur forma uero in quam dirigitur res imaginaria quedam est et ficta quam sibi quando uult et qualem uult animus conficit quales sunt ille ima-ginarie ciuitates que in somno387 uidentur

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forme de la structure agrave assembler que lrsquoartisan con-ccediloit ltcommegt modegravele et exemple de la reacutealiteacute agrave for-mer cette ltformegt nous ne pouvons ltlrsquogtappeler ni lsquosubstancersquo ni lsquoaccidentrsquo

ltsect 51gt Certains cependant nomment cette ltfor-me reacutealiteacute imaginaire et fictivegt la mecircme ltchosegt que lrsquointellection comme ils appellent la structure de la tour que je conccedilois en lrsquoabsence de la tour et ltquegt je contemple haute et carreacutee dans un vaste champ la mecircme ltchosegt que lrsquointellection de la tour Aristote semble assentir avec eux ltluigt qui dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique appelle lsquosimilitudes des reacutealiteacutesrsquo les passions de lrsquoacircme qursquoils nomment lteuxgt lsquointellectionsrsquo

ltsect 52gt Or nous nous disons lsquoimagersquo la simi-litude de la reacutealiteacute Mais rien ne fait obstacle si lrsquoin-tellection aussi drsquoune certaine maniegravere eacutetait dite lsquosi-militudersquo agrave savoir parce qursquoelle conccediloit ce qui est dit proprement lsquosimilitude de la reacutealiteacutersquo ltcegt que nous nous avons dit mdash et correctement mdash diffeacuterent de lrsquoltintellectiongt Je demande en effet si cette qua-drature et cette hauteur ltfictivesgt sont une vraie forme de lrsquointellection qui srsquoamegravene vers la similitude de la quantiteacute de la tour et de son assemblage Mais assureacutement vraie quadrature et vraie hauteur ne sont preacutesentes que dans les corps aussi par une qualiteacute fictive ni intellection ni aucune vraie essence ne peut ecirctre formeacutee Il reste donc que comme la qualiteacute est fictive une substance fictive lui soit sujette Or peut-ecirctre aussi cette image du miroir qui semble appa-raicirctre sujette agrave la vue peut avec veacuteriteacute ecirctre dite nrsquoecirctre lsquorienrsquo agrave savoir puisque sur la surface blanche du miroir la qualiteacute de la couleur contraire apparaicirct sou-vent

ltsect 53gt Or cela peut ecirctre demandeacute quand simul-taneacutement lrsquoacircme sent et intellige la mecircme ltchosegt mdash par exemple quand elle discerne une pierre mdash si alors aussi lrsquointellection agit sur lrsquoimage de la pierre ou ltsigt simultaneacutement lrsquointellection et la sensation ltagissentgt sur la pierre mecircme Mais il semble plus raisonnable que lrsquointellection nrsquoait alors pas besoin drsquoimage quand est preacutesente agrave elle la veacuteriteacute de la substance Mais si quelqursquoun dit ougrave il y a sensation il nrsquoy a pas drsquointellection nous ne ltlegt conceacutedons pas Souvent en effet il arrive que lrsquoacircme discerne une ltchosegt et qursquoelle en intellige une autre comme il

uel forma illa componende fabrice quam artifex concipit instar et exemplar rei for-mande quam neque lsquosubstantiamrsquo neque lsquoaccidensrsquo appellare possumus

ltsect 51gt Quidam tamen eam idem quod intellectum uocant ut fabricam tur-ris quam absente turre concipio et al-tam388 et quadratam389 in spatioso campo contemplor idem quod intellectum turris appellant Quibus Aristoteles390 assentire uidetur qui passiones anime quas lsquointellectusrsquo uocant lsquorerum similitudinesrsquo in Periermenias391 appellat

ltsect 52gt Nos autem lsquoimaginemrsquo simi-litudinem rei dicimus Sed nichil obest si intellectus quoque quodammodo lsquosimili-tudorsquo dicatur quia scilicet id quod pro-prie lsquorei similitudorsquo dicitur concipit quod392 nos ab eo diuersum diximus et be-ne Quero enim utrum illa quadratura et illa altitudo uera forma sit 393 intellectus qui ad similitudinem quantitatis turris du-catur et compositionis eius Sed profecto uera quadratura et uera altitudo non nisi corporibus insunt ficta etiam qualitate nec intellectus nec ulla uera essentia 394 for-mari 395 potest Restat 396 igitur ut sicut ficta est qualitas ficta substantia sit ei sub-iecta 397 Fortasse autem et ea speculi imago que uisui subiecta apparere uidetur lsquonichilrsquo esse uere dici potest quoniam398 scilicet in alba speculi superficie contrarii coloris qualitas sepe apparet

ltsect 53gt Illud autem queri potest cum simul anima sentit et intelligit idem mdash ueluti cum lapidem cernit mdash utrum tunc quoque intellectus in imagine lapidis agat uel simul intellectus et sensus in ipso la-pide Sed rationabilius uidetur ut tunc in-tellectus imagine non egeat fol 4ra cum presto est ei substantie ueritas399 Si quis autem dicat ubi sensus est intel-lectum non esse non concedimus Sepe enim contingit animam aliud cernere at-que aliud intelligere ut bene studentibus

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apparaicirct bien agrave ceux qui eacutetudient lteuxgt qui avec leurs yeux ouverts discernent les ltchosesgt preacutesentes ltet quigt cependant en pensent drsquoautres sur lesquel-les ils eacutecrivent

ltIII3222 INTELLECTION DE LrsquoUNIVERSEL ET INTEL-LECTION DU PARTICULIERgt

ltsect 54gt Or maintenant une fois vue la nature de lrsquointellection en geacuteneacuteral distinguons les intellections des universaux et des singuliers Lesquelles ltintel-lectionsgt certes se divisent en cela que celle qui appartient au nom universel conccediloit une image com-mune et confuse de nombreuses ltchosesgt tandis que celle qursquoengendre un mot singulier saisit la forme propre et pour ainsi dire singuliegravere drsquoune ltunique chosegt crsquoest-agrave-dire ltune formegt se rap-portant seulement agrave une ltuniquegt personne Drsquoougrave quand jrsquoentends lsquohommersquo un certain modegravele surgit dans ltmongt esprit ltmodegravelegt qui se rapporte ainsi aux hommes un agrave un qursquoil est commun agrave tous et pro-pre agrave aucun Mais quand jrsquoentends lsquoSocratersquo une certaine forme surgit dans ltmongt esprit ltformegt qui exprime la similitude drsquoune personne preacutecise Drsquoougrave par ce vocable qursquoest lsquoSocratersquo qui porte en ltmongt esprit la forme propre drsquoune ltunique per-sonnegt une certaine reacutealiteacute est preacuteciseacutee et est deacute-termineacutee tandis que par lsquohommersquo dont lrsquointelli-gence srsquoappuie sur la forme commune de tous ltles hommesgt la communauteacute mecircme precircte agrave confusion de telle sorte que nous nrsquointelligeons pas une ltreacuteali-teacute deacutetermineacuteegt parmi toutes Drsquoougrave ce nrsquoest ni So-crate ni un autre lthommegt qursquolsquohommersquo est dit si-gnifier correctement puisque par la force du nom aucun lthommegt nrsquoest preacuteciseacute bien que cependant il nomme les lthommesgt un agrave un Tandis que lsquoSocratersquo ou nrsquoimporte quel ltnom de cette sorte segt trouve non seulement nommer une ltchosegt singuliegravere mais aussi deacuteterminer une reacutealiteacute sujette

ltsect 55gt Mais on demande parce que selon Boegrave-ce nous avons dit ci-dessus que toute intellection a une reacutealiteacute sujette comment ltcelagt srsquoaccorde avec les intellections des universaux Et certainement il faut noter que cela Boegravece lrsquointroduit dans cette argu-mentation sophistique par laquelle il montre que lrsquointellection des universaux est vaine Drsquoougrave rien ne fait obstacle si aussi il ne garantit pas cela en veacuteriteacute drsquoougrave eacutevitant la fausseteacute il se sert des raisons des

apparet qui cum apertis oculis presentia cernant alia tamen de quibus scribunt co-gitant400

(eacuted GEYER p 21 l 27-p 24 l 31)

ltsect 54gt Nunc autem natura intellec-tuum generaliter inspecta uniuersalium et singularium intellectus distinguamus 401 Qui quidem in eo diuiduntur quod ille qui uniuersalis nominis est communem et con-fusam 402 imaginem multorum concipit ille uero quem uox singularis generat pro-priam unius et quasi singularem formam tenet hoc est ad unam tantum personam se habentem Unde cum audio lsquohomorsquo quoddam instar in animo surgit quod ad singulos homines sic se habet ut omnium sit commune et nullius proprium403 Cum autem audio lsquoSocratesrsquo forma quedam in animo surgit que certe persone simili-tudinem exprimit Unde per hoc uocabu-lum quod est lsquoSocratesrsquo quod propriam unius formam ingerit in animo res que-dam certificatur et determinatur per lsquohomorsquo uero cuius intelligentia 404 in communi forma omnium nititur ipsa communitas confusioni est ne quam ex omnibus intelligamus405 Unde neque So-cratem neque alium recte 406 significare lsquohomorsquo dicitur cum nullus407 ex ui nomi-nis certificetur cum tamen singulos no-minet lsquoSocratesrsquo uero uel quodlibet sin-gulare non solum habet nominare uerum etiam rem subiectam determinare

ltsect 55gt Sed queritur quia secundum Boecium superius408 diximus omnem in-tellectum rem subiectam habere quomo-do intellectibus uniuersalium conueniat At certe notandum quod istud Boecius in ea argumentatione sophistica 409 inducit qua intellectum uniuersalium uanum esse ostendit Unde nichil obest si410 et hoc in ueritate non astruat unde falsitatem ui-

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autres Nous pouvons aussi appeler lsquoreacutealiteacute sujettersquo agrave lrsquointellection ou la vraie substance de la reacutealiteacute par exemple quand simultaneacutement ltlrsquointellectiongt est avec la sensation ou la forme conccedilue drsquoune quel-conque reacutealiteacute agrave savoir en lrsquoabsence de la reacutealiteacute ou que cette forme soit commune comme nous avons dit ou ltqursquoelle soitgt propre commune dis-je quant agrave la similitude qursquoelle retient de nombreuses ltchosesgt mecircme si cependant en soi crsquoest comme une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle est consideacutereacutee Ainsi en effet pour montrer la nature de tous les lions une peinture peut ecirctre faite repreacutesentant ce qui nrsquoest le propre drsquoaucun drsquoeux et en revanche pour distin-guer nrsquoimporte quel drsquoltentregt eux une autre ltpein-ture peutgt ecirctre ajusteacutee qui deacutenote quelque chose de propre agrave un ltlion deacutetermineacutegt comme si ltun liongt est peint claudicant ou mutileacute ou blesseacute par le trait drsquoHercule Comme donc une certaine figure des reacutealiteacutes est peinte commune une certaine singuliegravere ainsi aussi ltla formegt est-elle conccedilue agrave savoir une certaine commune une certaine propre

ltsect 56gt Or relativement agrave cette forme agrave savoir celle vers laquelle lrsquointellection se dirige il nrsquoest pas absurde de se demander si le nom signifie cette ltfor-megt aussi cela semble ecirctre confirmeacute tant par lrsquoau-toriteacute que par la raison

ltsect 57gt Et de fait dans le premier ltlivre de sesgt Constructions Priscien quoiqursquoil ait deacutejagrave montreacute lrsquoimposition commune des ltnomsgt universels aux ltchosesgt individuelles est vu avoir ajouteacute une cer-taine autre signification ltde ces noms universelsgt mecircmes agrave savoir relative agrave une forme commune ltengt disant laquo quant aux formes geacuteneacuteriques et speacute-cifiques des reacutealiteacutes ltformesgt qui se sont mainte-nues intelligiblement dans la penseacutee divine avant de sortir vers les corps ltquant agrave ces formes dis-jegt ces ltnoms universelsgt aussi peuvent ecirctre ltdes nomsgt propres ltnoms universelsgt par lesquels les genres ou les espegraveces de la nature des reacutealiteacutes sont mon-treacutes raquo En ce lieu en effet il srsquoagit ainsi de Dieu com-me drsquoun artisan srsquoapprecirctant agrave construire quelque chose ltun artisangt qui preacuteconccediloit par ltsongt acircme une forme exemplaire de la reacutealiteacute agrave construire afin drsquoœuvrer agrave la similitude de cette ltformegt qui alors est dite lsquoproceacuteder vers un corpsrsquo quand la vraie reacutealiteacute est construite drsquoapregraves la similitude de cette ltformegt Mais cette conception commune est cor-

tans411 aliorum rationes compropriat412 lsquoRemrsquo etiam lsquosubiectamrsquo intellectui pos-sumus uocare siue ueram rei substantiam ueluti quando simul est cum sensu 413 siue rei cuiuscumque formam conceptam re scilicet absente siue ea forma commu-nis sit ltutgt414 diximus415 siue propria communis inquam quantum ad similitu-dinem multorum quam retinet licet ta-men in se ut res una consideretur Sic enim ad omnium leonum naturam de-monstrandam una potest pictura fieri nul-lius eorum quod proprium est represen-tans et rursus ad quemlibet eorum distin-guendum alia commodari que aliquid416 eius proprium denotet ut si pingatur clau-dicans uel curtata417 uel telo Herculis sau-ciata418 Sicut ergo quedam rerum commu-nis figura quedam singularis pingitur ita etiam concipitur scilicet quedam com-munis quedam propria

ltsect 56gt De forma autem ista in quam scilicet intellectus dirigitur non absurde dubitatur utrum eam419 quoque nomen si-gnificet quod tam auctoritate quam ra-tione confirmari uidetur

ltsect 57gt In primo namque Construc-tionum Priscianus 420 cum communem impositionem uniuersalium ad indiuidua premonstrasset quandam aliam ipsorum significationem de forma scilicet com-muni uisus est subiunxisse dicens laquo quantum421 ad generales et speciales422 rerum formas423 que in mente diuina in-telligibiliter constiterunt 424 antequam in corpora prodirent hec quoque propria possunt esse quibus genera uel species nature rerum demonstrantur raquo Hoc enim loco de Deo sic agitur quasi de artifice aliquid composituro qui rei componende exemplarem formam ad similitudinem cuius operetur anima preconcipit que tunc lsquoin corpus procederersquo dicitur cum ad similitudinem eius res uera componitur Hec autem communis conceptio bene Deo adscribitur425 non homini quia ope-ra illa mdash generales uel speciales nature

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rectement attribueacutee agrave Dieu non pas agrave lrsquohomme par-ce que ces œuvres mdash ltqui repreacutesententgt des statuts geacuteneacuteriques ou speacutecifiques de la nature mdash appar-tiennent agrave Dieu non pas agrave lrsquoartisan comme un homme une acircme ou une pierre ltappartiennentgt agrave Dieu mais une maison ou un glaive agrave lrsquohomme Drsquoougrave ces derniers mdash une maison et un glaive mdash ne sont pas œuvres de la nature comme ceux-lagrave mdash ltun homme une acircme ou une pierregt mdash et leurs vo-cables ne relegravevent pas de la substance mais de lrsquoaccident et crsquoest pourquoi ils ne sont ni genres ni ltespegravecesgt speacutecialissimes De lagrave aussi crsquoest correc-tement qursquoagrave la penseacutee divine non pas agrave lrsquohumaine les conceptions par abstraction de cette sorte sont attribueacutees parce que les hommes qui connaissent les reacutealiteacutes par les sens seulement agrave peine ou bien jamais ne srsquoeacutelegravevent agrave cette sorte drsquointelligence sim-ple et la sensibiliteacute exteacuterieure des accidents ltlesgt empecircche de concevoir purement les natures des reacutea-liteacutes Tandis que Dieu pour qui toutes les ltchosesgt qursquoil a fondeacutees sont par soi patentes mdash et qui les connaicirct avant qursquoelles ne soient mdash distingue les sta-tuts un agrave un en eux-mecircmes et la sensation nrsquoest pas un empecircchement pour lui qui seul a une vraie intelli-gence Drsquoougrave les hommes sur les ltchosesgt qursquoils nrsquoont pas toucheacutees par les sens il arrive qursquoils ont une opinion plutocirct qursquoune intelligence mdash ce que nous apprenons par lrsquoexpeacuterience mecircme Pensant en effet agrave quelque citeacute non vue quand nous ltygt arri-vons nous deacutecouvrons que nous lrsquoavions saisie en penseacutee autrement qursquoelle nrsquoest

ltsect 58gt Ainsi aussi je crois que des formes in-trinsegraveques qui ne viennent pas aux sens mdash telles que sont la rationaliteacute et la mortaliteacute la paterniteacute la session mdash nous avons plutocirct une opinion Nrsquoimporte quels noms cependant de nrsquoimporte quelles ltcho-sesgt existantes en autant que ltla capaciteacutegt est en eux-mecircmes engendrent une intellection plutocirct qursquoune opinion parce que crsquoest selon certaines natu-res ou proprieacuteteacutes des reacutealiteacutes que lrsquoinventeur ltdu langagegt a envisageacute de les imposer mecircme si lui-mecircme ne savait pas correctement saisir en penseacutee la nature ou bien la proprieacuteteacute de la reacutealiteacute Mais ces conceptions communes Priscien ltlesgt appelle par lagrave lsquogeacuteneacuteriquesrsquo ou lsquospeacutecifiquesrsquo parce que les noms geacuteneacuteriques ou speacutecifiques nous les suggegraverent drsquoune faccedilon ou drsquoune autre Crsquoest certes par rapport agrave ces

status mdash sunt Dei 426 non artificis ut homo anima uel lapis Dei domus autem uel gladius hominis427 Unde hec nature non sunt opera mdash domus et gladius mdash sicut illa nec eorum uocabula substantie sunt sed accidentis atque ideo nec ge-nera sunt nec specialissima428 Inde etiam bene diuine menti non humane huius-modi per abstractionem conceptiones ad-scribuntur 429 quia homines qui per sensus tantum res cognoscunt uix aut numquam ad huiusmodi simplicem intel-ligentiam conscendunt et ne pure rerum naturas concipiant accidentium exterior sensualitas430 inpedit431 Deus uero mdash cui omnia per se patent que condidit quique ea antequam sint nouit432 mdash singulos sta-tus in se ipsis distinguit nec ei sensus im-pedimento est qui [solam]433 solus ueram habet intelligentiam434 Unde homines in his que sensu non attractauerunt435 magis opinionem quam intelligentiam habere contingit mdash quod ipso experimento disci-mus Cogitantes enim de aliqua ciuitate non uisa cum aduenerimus eam nos aliter quam sit excogitasse inuenimus436

ltsect 58gt Ita etiam credo de intrinsecis formis que ad sensus non ueniunt mdash qua-lis est rationalitas et mortalitas paterni-tas fol 4rb sessio mdash magis nos opinio-nem habere Quelibet tamen quorumlibet existentium nomina quantum in ipsis est intellectum magis quam opinionem gene-rant437 quia secundum aliquas rerum na-turas uel proprietates inuentor ea impo-nere438 intendit etsi nec ipse bene exco-gitare sciret rei naturam aut proprietatem Communes autem has conceptiones inde lsquogeneralesrsquo uel lsquospecialesrsquo Priscianus439 uocat quod eas nobis generalia uel 440 specialia nomina utcumque insinuant Ad quas quidem conceptiones quasi propria

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conceptions que ltPrisciengt dit que les ltnomsgt uni-versels mecircmes sont comme des noms propres ltnoms universelsgt qui mecircme srsquoils sont de significa-tion confuse quant aux essences nommeacutees dirigent aussitocirct lrsquoesprit de lrsquoauditeur vers la conception commune comme les noms propres vers lrsquoltuniquegt reacutealiteacute qursquoils signifient Aussi Porphyre mecircme quand il dit que certaines ltchosesgt sont constitueacutees de matiegravere et de forme certaines drsquoapregraves la simili-tude de la matiegravere et de la forme semble avoir intelligeacute cette conception quand il dit lsquodrsquoapregraves la si-militude de la matiegravere et de la formersquo de quoi il sera dit plus pleinement en son lieu Boegravece aussi quand il dit que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude de nombreuses ltchosesgt est un genre ou une espegravece semble avoir intelligeacute la mecircme conception commu-ne De cet avis aussi fut Platon certains ltlegt preacute-tendent de telle sorte en lrsquooccurrence que les Ideacutees communes qursquoil pose dans le nous il ltlesgt appel-lerait lsquogenresrsquo ou lsquoespegravecesrsquo Crsquoest en quoi peut-ecirctre Boegravece mentionne que ltPlatongt a eacuteteacute en deacutesaccord avec Aristote drsquoougrave ltBoegravecegt dit que ltPlatongt a vou-lu que les genres et les espegraveces et les autres lteacuteleacute-mentsgt ne soient pas seulement intelligeacutes comme universaux mais aussi qursquoils soient et qursquoils subsis-tent agrave part des corps comme si ltBoegravecegt disait que ltce sontgt les conceptions communes que ltPlatongt a constitueacute seacutepareacutees des corps dans le nous que ltPla-tongt a intelligeacutees ltcommegt universaux non pas peut-ecirctre ltengt prenant lsquouniverselrsquo selon la preacutedica-tion commune comme fait Aristote mais plutocirct selon la similitude commune de nombreuses ltcho-sesgt Et de fait cette conception ne semble drsquoaucune maniegravere ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs comme le nom qui est adapteacute agrave plusieurs ltchosesgt une agrave une

ltsect 59gt On peut aussi solutionner autrement ltle faitgt que ltBoegravecegt dit que Platon estime que les universaux subsistent en dehors des sensibles afin qursquoil nrsquoy ait aucune divergence drsquoavis entre ltcesgt philosophes En effet lorsque Aristote dit que les universaux subsistent toujours dans les sensibles il ltlrsquogta dit quant agrave lrsquoacte agrave savoir parce que cette nature qui est ltcelle drsquogtanimal laquelle est deacutesigneacutee par un nom universel mdash et selon cela par un certain transfert est dite lsquouniversellersquo mdash ne se trouve en acte nulle part sauf dans une reacutealiteacute sensible cette ltnaturegt cependant Platon estime qursquoelle subsiste

nomina esse dicit ipsa uniuersalia que li-cet confuse significationis sint quantum ad nominatas essentias441 ad communem illam conceptionem statim dirigunt ani-mum auditoris sicut propria nomina ad rem unam quam significant Ipse quoque Porfirius442 cum ait quedam constitui ex materia et forma quedam ad similitu-dinem materie et forme hanc conceptio-nem intellexisse uidetur cum ait lsquoad si-militudinem materie et formersquo de quo plenius suo loco 443 dicetur Boecius 444 quoque cum ait cogitationem collectam ex similitudine multorum genus esse uel speciem eandem communem conceptio-nem intellexisse uidetur In qua etiam sententia Platonem445 fuisse quidam au-tumant ut uidelicet illas Ideas commu-nes quas in noy ponit lsquogenerarsquo uel lsquospe-ciesrsquo appellaret In quo fortasse Boe-cius 446 lteumgt 447 ab Aristotele dissen-sisse commemorat ubi is ait448 eum uol-uisse genera et species ceteraque non so-lum intelligi uniuersalia uerum etiam es-se ac preter corpora subsistere ac si di-ceret illas communes conceptiones quas separatas a corporibus in noy449 consti-tuit450 eum intellexisse uniuersalia non fortasse accipientem lsquouniuersalersquo secun-dum communem predicationem451 sicut facit 452 Aristoteles 453 sed magis 454 se-cundum communem multorum similitudi-nem Illa namque conceptio de pluribus nullo modo predicari uidetur sicut nomen quod pluribus sigillatim455 aptatur

ltsect 59gt Potest et aliter solui quod ait Platonem putare uniuersalia extra sensibi-lia subsistere ut nulla philosophorum sit sententie controuersia456 Quod enim ait Aristoteles uniuersalia in sensibilibus semper subsistere quantum ad actum dixit quia scilicet natura illa que animal est que uniuersali nomine designatur mdash ac secundum hoc per translationem 457 quandam lsquouniuersalisrsquo dicitur mdash nus-quam nisi in sensibili re actualiter reperi-tur quam tamen Plato naturaliter sub-

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ainsi naturellement en soi de telle sorte qursquoelle re-tiendrait son ecirctre ltmecircmegt non sujette au sens selon quoi lrsquoecirctre naturel est appeleacute par un nom universel Et ainsi ce qursquoAristote deacutenie quant agrave lrsquoacte Platon investigateur de la physique lrsquoassigne agrave une aptitude naturelle et ainsi il nrsquoy a aucune divergence entre eux

ltsect 60gt Or aux autoriteacutes ameneacutees qui semblent garantir que crsquoest par des noms universels que sont deacutesigneacutees les formes communes conccedilues la raison aussi semble ltygt consentir Bien sucircr concevoir ces ltformes communesgt par des noms qursquoest-ce drsquoautre que par ces ltnomsgt elles soient signifieacutees Mais as-sureacutement quand nous faisons ces ltformes com-munesgt diffeacuterentes des intellections alors en plus de la reacutealiteacute et de lrsquointellection est sortie une troisiegraveme signification des noms Cela mecircme srsquoil nrsquoltygt a pas drsquoautoriteacute ltpour le garantirgt nrsquoest cependant pas adverse agrave la raison

ltIII323 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 33gt

ltsect 61gt Or ce que ci-dessus nous avons promis de deacutefinir agrave savoir si crsquoest par la cause commune de lrsquoimposition ou par la conception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre que lrsquoon juge la communauteacute des noms universels assignonslt-legt Or rien ne fait obs-tacle si crsquoest par lrsquoune et lrsquoautre mais la cause com-mune qui est prise selon la nature des reacutealiteacutes sem-ble posseacuteder une plus grande force

ltIV THEacuteORIE GEacuteNEacuteRALE DE LrsquoABSTRACTIONgt

ltsect 62gt Ce qursquoaussi nous avons mentionneacute ci-dessus agrave savoir que les intellections des universaux sont faites par abstraction et comment nous les ap-pelons lsquoseulesrsquo lsquonuesrsquo lsquopuresrsquo et non pas lsquocreusesrsquo cependant il faut ltlegt deacutefinir

ltsect 63gt Et premiegraverement relativement agrave lrsquoabs-traction Et ainsi il faut savoir que la matiegravere et la forme consistent mdash ltcrsquoest-agrave-dire existentgt mdash tou-jours simultaneacutement meacutelangeacutees cependant la raison de lrsquoesprit a cette force que tantocirct elle contemple la matiegravere par soi tantocirct elle porte attention agrave la forme seule tantocirct elle conccediloit lrsquoune et lrsquoautre meacutelangeacutees Les deux premiegraveres ltintellectionsgt pour leur part sont par abstraction lesquelles abstraient quelque

sistere in se sic putat ut esse suum reti-neret non subiecta sensui secundum quod esse naturale uniuersali nomine appella-tur Quod itaque458 Aristoteles quantum ad actum denegat Plato phisice459 inqui-sitor in naturali aptitudine assignat atque ita nulla est eorum controuersia

ltsect 60gt Inductis autem auctoritatibus que astruere uidentur per uniuersalia no-mina conceptas communes formas desi-gnari ratio quoque consentire uidetur Quippe eas concipere per nomina quid aliud est quam per ea significari Sed profecto cum eas ab intellectibus diuer-sas460 facimus iam preter rem et intellec-tum tertia exiit nominum significatio Quod etsi auctoritas461 non habet rationi tamen non est aduersum

(eacuted GEYER p 24 l 32-37)

ltsect 61gt Quod autem superius462 pro-misimus diffinire utrum scilicet propter communem causam impositionis uel prop-ter communem conceptionem uel propter utramque communitas uniuersalium nomi-num iudicetur assignemus Nichil autem obest si propter utramque sed maiorem uim obtinere uidetur communis causa que secundum rerum accipitur naturam

(eacuted GEYER p 24 l 38-p 27 l 34)

ltsect 62gt Illud463 quoque quod supra464 meminimus intellectus scilicet uniuersa-lium fieri per abstractionem et quomodo eos lsquosolosrsquo lsquonudosrsquo lsquopurosrsquo465 nec tamen lsquocassosrsquo 466 appellemus 467 diffiniendum est

ltsect 63gt Ac primum de abstractio-ne 468 Sciendum itaque materiam 469 et formam permixta simul semper consis-tere animi tamen ratio hanc uim habet ut modo materiam per se speculetur470 mo-do formam solam attendat modo utraque permixta concipiat Duo uero primi per abstractionem sunt qui de coniunctis ali-quid abstrahunt ut ipsam471 eius naturam

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chose des ltchosesgt conjointes afin de consideacuterer la nature mecircme de cette ltchosegt La troisiegraveme ltintel-lectiongt pour sa part est par conjonction Par exem-ple la substance de cet homme est et corps et animal et homme et ltestgt revecirctue de formes indeacutefinies lten nombregt lorsque je porte attention agrave celle-ci dans lrsquoessence mateacuterielle de la substance une fois toutes les formes eacutecarteacutees par abstraction jrsquoltengt ai une intellection Agrave nouveau quand en elle je porte atten-tion agrave la corporeacuteiteacute seule que je joins agrave la substance cette intellection aussi quoiqursquoelle soit par con-jonction quant agrave la premiegravere qui portait attention seulement agrave la nature de la substance de mecircme est faite aussi par abstraction quant aux autres formes que la corporeacuteiteacute auxquelles je ne porte aucune at-tention telles sont lrsquoanimation la sensibiliteacute la ra-tionaliteacute la blancheur

ltsect 64gt Or les intellections de cette sorte par abstraction semblaient par lagrave peut-ecirctre fausses ou vaines sous preacutetexte qursquoelles perccediloivent la reacutealiteacute autrement qursquoelle ne subsiste Puisqursquoen effet ltces intellectionsgt portent attention agrave la matiegravere par soi ou agrave la forme seacutepareacutement alors qursquoaucune drsquoelles ne subsiste seacutepareacutement assureacutement elles semblent con-cevoir la reacutealiteacute autrement qursquoelle nrsquoest et partant ecirctre creuses Mais il nrsquoen est pas ainsi Si quelqursquoun en effet intellige de cette maniegravere une reacutealiteacute autre-ment qursquoelle ne se trouve en lrsquooccurrence de telle sorte qursquoil lui porte attention en cette nature ou pro-prieacuteteacute qursquoelle-mecircme nrsquoa pas assureacutement cette intel-lection est creuse Mais cela certes ne se produit pas dans lrsquoabstraction Puisqursquoen effet je porte seulement attention agrave cet homme en la nature de la substance ou du corps non pas aussi de lrsquoanimal ou de lrsquohomme ou du grammairien assureacutement je nrsquointellige rien sauf ce qui est en cette ltnaturegt mais je ne porte pas atten-tion agrave toutes les ltcaracteacuteristiquesgt qursquoelle a Et quand je dis que je porte attention lsquoseulementrsquo agrave cette ltna-turegt en cela qursquoelle a cette ltcaracteacuteristiquegt ce lsquoseu-lementrsquo reacutefegravere agrave lrsquoattention non pas au mode de sub-sister autrement lrsquointellection serait creuse En effet la reacutealiteacute nrsquoa pas seulement cette ltcaracteacuteristiquegt mais on lui porte seulement attention comme ltlrsquogtayant Et toutefois drsquoune certaine maniegravere crsquoest autrement qursquoelle nrsquoest qursquoelle est dite ecirctre intelligeacutee non certes drsquoun autre statut qursquoelle nrsquoest comme ci-dessus on ltlrsquogta dit mais en cela lsquoautrementrsquo qursquoautre

considerent Tertius uero per coniunctio-nem est Verbi gratia huius hominis sub-stantia et corpus est et animal et homo472 et infinitis uestita formis quam dum in materiali essentia 473 substantie attendo formis omnibus circumscriptis per abs-tractionem intellectum habeo Rursus cum in ea solam corporeitatem attendo quam substantie coniungo hic quoque in-tellectus cum per coniunctionem 474 sit quantum ad primum qui tantum naturam substantie attendebat idem per abstrac-tionem quoque fit quantum ad formas alias a corporeitate quarum nullam atten-do ut est animatio sensualitas rationa-litas albedo475

ltsect 64gt Huiusmodi autem intellectus per abstractionem inde forsitan falsi uel uani uidebantur quod rem aliter quam subsistit476 percipiant477 Cum enim ma-teriam478 per se uel formam separatim at-tendant nulla tamen earum separatim subsistat profecto479 rem aliter quam sit uidentur concipere atque ideo cassi 480 esse Sed non est ita Si quis enim hoc modo aliter quam se habeat res intelligat ut uidelicet ipsam attendat in ea natura uel proprietate quam ipsa non habeat iste profecto cassus481 est intellectus Sed hoc quidem non fit in abstractione Cum enim hunc hominem tantum attendo fol 4va in natura482 substantie uel corporis non etiam animalis uel hominis uel gramma-tici profecto nichil nisi quod in ea est in-telligo sed non omnia que habet attendo Et cum dico me attendere tantum eam in eo quod hoc habet illud lsquotantumrsquo ad at-tentionem refertur non ad modum subsis-tendi alioquin cassus esset intellectus Non enim res hoc tantum habet sed tan-tum attenditur ut hoc habens Et aliter ta-men quodam ltmodogt483 quam sit dicitur intelligi484 non alio quidem statu quam sit ut supra485 dictum est sed in eo lsquoaliterrsquo quod alius modus est intelligendi quam subsistendi Separatim486 namque hec res

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est le mode drsquointelliger que de subsister Et de fait crsquoest seacutepareacutement drsquoune autre que cette reacutealiteacute est intelligeacutee non pas seacutepareacutee bien que toutefois elle nrsquoexiste pas seacutepareacutement et la matiegravere est perccedilue pu-rement et la forme simplement bien que lrsquoune ne soit pas purement et lrsquoautre non pas simplement en lrsquooc-currence de telle sorte que cette pureteacute ou simpliciteacute soient rameneacutees agrave lrsquointelligence non pas agrave la sub-sistance de la reacutealiteacute agrave savoir de telle sorte qursquoelles sont mode drsquointelliger non pas de subsister

lt(1) CONCEPTS VIDES ET CONCEPTS ABSTRAITSgt

Aussi les sens souvent traitent diversement des composeacutes par exemple si une statue est moitieacute doreacutee et moitieacute argenteacutee je peux discerner seacutepareacutement lrsquoor et lrsquoargent conjoints agrave savoir tantocirct ltengt regardant lrsquoor tantocirct lrsquoargent par soi ltengt discernant les ltchosesgt conjointes diviseacutement non pas diviseacutees vu qursquoelles ne sont pas diviseacutees Ainsi aussi lrsquointel-lection par abstraction porte attention diviseacutement non pas diviseacutee autrement elle serait creuse

ltsect 65gt Pourrait toutefois peut-ecirctre aussi ecirctre saine lrsquointellection qui considegravere les ltchosesgt qui sont conjointes diviseacutees drsquoune maniegravere conjointes drsquoune autre maniegravere et inversement Et de fait tant la conjonction que la division des reacutealiteacutes peuvent ecirctre prises doublement Car nous disons certaines ltcho-sesgt conjointes entre elles par une certaine simili-tude comme ces deux hommes en cela qursquoils sont hommes ou grammairiens tandis que certaines par une certaine apposition et agreacutegation comme la forme et la matiegravere ou le vin et lrsquoeau Ces ltderniegraveres choses quigt sont ainsi adjointes entre elles ltlrsquointel-lection lesgt conccediloit drsquoune maniegravere diviseacutees drsquoune autre maniegravere conjointes Drsquoougrave Boegravece attribue agrave lrsquoes-prit cette puissance qursquoil peut par sa raison et reacuteunir les ltchosesgt disjointes et deacutetacher les ltchosesgt reacuteu-nies ltengt nrsquoexceacutedant toutefois dans ni lrsquoun ni lrsquoau-tre ltcasgt la nature de la reacutealiteacute mais seulement ltengt percevant ce qui est dans la nature de la reacutealiteacute Autrement ltcegt ne serait pas raison mais opinion agrave savoir si lrsquointelligence deacuteviait du statut de la reacutealiteacute

lt(2) LE PROBLEgraveME DE LA PROVIDENCEgt

ltsect 66gt Mais ici une question se preacutesente relati-vement agrave la preacutevoyance mdash ltou providencegt mdash de

ab alia non separata intelligitur cum ta-men separatim non existat et pure ma-teria et simpliciter forma percipitur cum neque hec pure sit nec illa simpliciter ut uidelicet puritas ista uel simplicitas ad intelligentiam non ad subsistentiam487 rei reducantur ut sint scilicet modus intel-ligendi non subsistendi

(eacuted GEYER p 25 l 37-p 26 l 15)

Sensus etiam sepe de compositis di-uersim agunt ueluti si sit statua dimidia aurea et dimidia argentea aurum et ar-gentum coniuncta separatim cernere pos-sum modo scilicet aurum adspiciens488 modo argentum per se coniuncta cernens diuisim non diuisa quippe diuisa non sunt Sic et intellectus per abstractionem diuisim attendit non diuisa alioquin cas-sus esset

ltsect 65gt Posset tamen fortasse et sa-nus esse intellectus qui ea que coniuncta sunt uno modo considerat diuisa alio mo-do ltconiunctagt489 et e conuerso Rerum namque tam coniunctio quam diuisio du-pliciter accipi potest Nam quedam con-iuncta sibi dicimus per similitudinem ali-quam ut hos duos homines in eo quod homines sunt uel grammatici quedam uero per appositionem et aggregationem quandam ut forma et490 materia uel ui-num et aqua Que ita sibi adiuncta sunt alio modo diuisa alio modo ltconiunc-tagt 491 concipit Unde Boecius 492 animo potestatem hanc adscribit 493 ut ratione sua possit et disiuncta componere et com-posita resoluere in neutro tamen rei na-turam excedens sed solum id quod in rei natura est percipiens Alioquin non esset ratio sed opinio scilicet si a statu rei in-telligentia deuiaret

(eacuted GEYER p 26 l 16-p 27 l 17)

ltsect 66gt Sed hic questio occurrit de prouidentia artificis utrum 494 cassa sit

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lrsquoartisan est-ce qursquoelle est creuse pendant qursquoil sai-sit deacutejagrave dans son esprit la forme de lrsquoœuvre future quand la reacutealiteacute ne se trouve pas encore ainsi Si nous le conceacutedons nous serons forceacutes de dire lsquocreusersquo aussi la preacutevoyance de Dieu qursquoil a eue avant la consti-tution de ses œuvres Mais si quelqursquoun dit cela quant agrave lrsquoeffet agrave savoir que ltDieugt ne compleacuteterait pas par ltsongt ouvrage ce qursquoil preacutevoit il est faux que sa preacutevoyance a eacuteteacute creuse Mais si quelqursquoun la dit lsquocreusersquo agrave partir de lagrave qursquoelle ne concorderait pas encore avec le statut futur de la reacutealiteacute certes nous abhorrons ltcesgt tregraves mauvais mots mais nous ne brisons pas la thegravese Il est vrai en effet que le statut futur du monde nrsquoeacutetait pas encore mateacuteriellement pendant que ltDieugt disposait deacutejagrave intelligiblement le ltstatutgt mecircme encore futur Mais nous nrsquoavons pas lrsquohabitude de dire lsquocreusersquo ou la penseacutee ou la preacutevoyance de quelqursquoun sauf ltcellegt qui manque drsquoeffet et nous ne disons pas penser en vain agrave moins de ltpensergt ces ltchosesgt que nous ne com-pleacuteterons pas par ltnotregt ouvrage Et ainsi chan-geant les mots nous ne disons pas lsquocreusersquo la preacute-voyance qui ne pense pas en vain mais qui conccediloit les ltchosesgt qui ne sont pas encore mateacuteriellement comme si elles subsistaient ltcegt qui certes appar-tient naturellement agrave toutes les preacutevoyances Oui la penseacutee des ltchosesgt futures est dite lsquopreacutevoyancersquo ltcellegt des ltchosesgt passeacutees ltest ditegt lsquomeacutemoirersquo ltcellegt des ltchosesgt preacutesentes ltest ditegt propre-ment lsquointelligencersquo Mais si ltquelqursquoungt dit lsquodupeacutersquo celui qui en preacutevoyant pense au statut futur comme deacutejagrave agrave un ltstatutgt existant lui-mecircme plutocirct est dupeacute qui estime qursquoil faut ltlegt dire lsquodupeacutersquo Il nrsquoest en ef-fet pas dupeacute ltceluigt qui preacutevoit le futur sauf srsquoil croit qursquoil ltengt est deacutejagrave ainsi comme il preacutevoit Et en effet ce nrsquoest pas la conception drsquoune reacutealiteacute non existante qui fait ltque quelqursquoun estgt dupeacute mais ltcrsquoestgt la croyance ajouteacutee Mecircme si en effet je pen-se ltagravegt un corbeau rationnel et que cependant je ne crois pas ltqursquoil soitgt ainsi je ne suis pas dupeacute Ain-si non plus celui qui preacutevoit parce que ce qursquoil pen-se comme deacutejagrave existant il nrsquoestime pas que ltcelagt existe ainsi mais qursquoil ltlegt pense ainsi preacutesent de telle sorte qursquoil ltlegt pose preacutesent dans le futur Cer-tes toute conception de lrsquoesprit est comme relative au preacutesent Comme si je considegravere Socrate ou en ce qursquoil a eacuteteacute enfant ou en ce qursquoil sera vieillard je

dum futuri operis iam formam animo te-net cum nondum sic se res habet Quod si concedamus etiam illam Dei prouiden-tiam quam ante operum suorum constitu-tionem habuit lsquocassamrsquo dicere compel-limur Sed si quis hoc quantum ad effec-tum dicat ut scilicet opere non compleret quod prouideat falsum est cassam fuisse prouidentiam Si quis autem inde495 eam lsquocassamrsquo dicat quod nondum cum statu rei futuro concordaret uerba quidem pes-sima abhorremus sed sententiam non in-fringimus Verum enim est quod nondum futurus mundi status materialiter esset dum ipsum adhuc futurum iam dispone-bat intelligibiliter lsquoCassamrsquo autem uel cogitationem uel prouidentiam alicuius dicere non solemus nisi que effectu ca-ret496 nec frustra cogitare dicimus nisi ea que opere non complebimus Verba itaque commutantes non lsquocassamrsquo proui-dentiam dicamus que frustra non cogitat sed concipientem que nondum materiali-ter sint tanquam subsistant497 quod qui-dem naturale est omnium prouidentiarum Cogitatio nempe de futuris lsquoprouidentiarsquo dicitur de preteritis lsquomemoriarsquo de pre-sentibus498 proprie lsquointelligentiarsquo Si au-tem lsquodeceptumrsquo dicat eum qui de futuro statu quasi iam de existenti prouidendo cogitat ipse potius qui ltlsquodeceptumrsquogt499 dicendum putat500 decipitur Non enim qui futurum prouidet decipitur nisi iam ita credat esse sicut prouidet Neque enim conceptio non existentis rei deceptum facit sed fides adhibita Etsi enim co-gitem coruum rationalem nec tamen ita credam deceptus non sum Sic nec proui-dens quia id quod quasi iam existens cogitat non sic existere putat sed sic ut presens cogitat 501 ut in futuro presens ponat Omnis quippe animi conceptio quasi de presenti est Ut si502 considerem Socratem uel in eo quod puer fuit uel in eo quod senex erit ei pueritiam503 uel se-nium quasi presentialiter copulo quia eum presentialiter attendo in preterita uel

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lrsquounis comme preacutesentiellement agrave lrsquoenfance ou agrave la vieillesse parce que je porte preacutesentiellement atten-tion agrave lui sous lrsquoaspect drsquoune proprieacuteteacute passeacutee ou fu-ture Personne cependant ne dit lsquocreusersquo cette meacute-moire parce que ltcegt qursquoelle conccediloit comme preacute-sent elle ltygt porte attention dans le passeacute Mais il sera discuteacute plus pleinement de cela sur ltle traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique

ltsect 67gt Cela aussi relativement agrave Dieu est plus sainement solutionneacute ltainsigt sa substance qui seule est inchangeable et simple nrsquoest varieacutee par au-cunes conceptions des reacutealiteacutes ou par drsquoautres for-mes Car mecircme si lrsquohabitude du langage humain a la preacutesomption de parler du Creacuteateur comme des creacutea-tures en lrsquooccurrence puisque ltle langagegt dit ltle Creacuteateurgt mecircme ou lsquopreacutevoyantrsquo ou lsquointelligentrsquo rien cependant en lui ne doit ecirctre intelligeacute diffeacuterent de lui-mecircme ou pouvoir ltlrsquogtecirctre agrave savoir ni lrsquointellec-tion ni une autre forme Et crsquoest pourquoi toute ques-tion relative agrave lrsquointellection quant agrave Dieu est super-flue Mais si nous disons plus expresseacutement la veacuteri-teacute pour lui de preacutevoir les ltchosesgt futures nrsquoest rien drsquoautre que pour les ltchosesgt futures de ne pas ecirctre cacheacutees de lui qui est la vraie raison en soi

lt(3) SUR LA FORMULE PORPHYRIENNE SOLIS NUDIS PURISQUE INTELLECTIBUSgt

ltsect 68gt Or maintenant une fois montreacutees de nombreuses ltchosesgt sur la nature de lrsquoabstraction revenons aux intellections des universaux qursquoil est toujours neacutecessaire de faire par abstraction Car quand jrsquoentends lsquohommersquo ou lsquoblancheurrsquo ou lsquoblancrsquo je ne me souviens pas agrave partir de la force du nom de toutes les natures ou proprieacuteteacutes qui sont dans les reacutea-liteacutes sujettes mais par lsquohommersquo jrsquoai seulement une conception drsquoun animal et rationnel et mortel non pas aussi des accidents posteacuterieurs cependant ltcrsquoest une conceptiongt confuse non pas distincte Car aussi les intellections des singuliers se font par abs-traction agrave savoir quand on dit lsquocette substancersquo lsquoce corpsrsquo lsquocet animalrsquo lsquocet hommersquo lsquocette blancheurrsquo lsquoce blancrsquo Car par lsquocet hommersquo je porte attention seulement agrave la nature de lrsquohomme mais sur un sujet preacutecis tandis que par lsquohommersquo ltje porte attentiongt certes agrave la mecircme ltnature purement etgt simplement en elle-mecircme non pas sur un certain parmi les hom-mes Drsquoougrave agrave bon droit lrsquointellection des universaux

futura proprietate lsquoCassamrsquo tamen nemo hanc dicit memoriam quia quod ut pre-sens concipit in preterito attendit Sed de hoc super Periermenias504 plenius dispu-tabitur505

ltsect 67gt Illud quoque de Deo sanius soluitur eius substantiam que sola in-commutabilis est ac simplex nullis con-ceptionibus rerum uel formis aliis uariari Nam licet consuetudo humani sermonis de creatore quasi de creaturis loqui presu-mat cum uidelicet ipsum uel lsquoproui-dentemrsquo uel lsquointelligentemrsquo dicat nichil tamen in eo diuersum ab ipso uel intelligi debet uel esse potest nec intellectus sci-licet nec alia forma Atque ideo omnis questio de intellectu fol 4vb quantum ad Deum superuacua est Sed ltsigt506 ex-pressius ueritatem loquimur nichil aliud est eum futura prouidere quam ipsum qui uera ratio in se est futura non latere

(eacuted GEYER p 27 l 18-34)

ltsect 68gt Nunc autem multis de natura abstractionis ostensis ad intellectus uni-uersalium redeamus quos semper per abstractionem fieri necesse est Nam cum audio lsquohomorsquo uel lsquoalbedorsquo uel lsquoalbumrsquo non omnium naturarum uel proprietatum que in rebus subiectis sunt ex ui nominis recordor sed tantum per lsquohomorsquo animalis et rationalis et507 mortalis non etiam pos-teriorum accidentium conceptionem ha-beo confusam tamen non discretam Nam et intellectus singularium per abstrac-tionem fiunt cum scilicet dicitur lsquohec substantiarsquo508 lsquohoc corpusrsquo lsquohoc animalrsquo lsquohic homorsquo lsquohec albedorsquo lsquohoc albumrsquo Nam per lsquohic homorsquo naturam tantum ho-minis sed circa certum subiectum attendo per lsquohomorsquo uero illam eandem simpliciter quidem in se non circa aliquem de homi-nibus Unde merito intellectus uniuer-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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est dite lsquoseulersquo et lsquonuersquo et lsquopurersquo lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt certes des sens parce qursquoelle ne per-ccediloit pas la reacutealiteacute comme sensible mais lsquonuersquo quant agrave lrsquoabstraction des formes ou de toutes ou de cer-taines lsquopurersquo totalement quant agrave la distinction parce qursquoaucune reacutealiteacute qursquoelle soit ou matiegravere ou forme nrsquoest preacuteciseacutee en elle selon que ci-dessus nous avons dit lsquoconfusersquo une conception de cette sorte

ltV REacutePONSE FINALE AUX TROIS QUESTIONS DE

PORPHYREgt

ltsect 69gt Et ainsi ces ltchosesgt examineacutees venons-en aux questions agrave reacutesoudre relativement aux genres et aux espegraveces exposeacutees par Porphyre ltcegt que main-tenant nous pouvons ltfairegt facilement la nature de tous les universaux ltayant eacuteteacutegt maintenant clarifieacutee

lt(1) REacutePONSE AU PREMIER PROBLEgraveMEgt lt(11) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 70gt Et ainsi la premiegravere ltquestiongt de cette sorte eacutetait est-ce que les genres et les espegraveces sub-sistent crsquoest-agrave-dire signifient certaines ltchosesgt vrai-ment existantes ou sont-ils poseacutes dans une intellec-tion seule etc crsquoest-agrave-dire sont-ils poseacutes dans une opinion creuse sans reacutealiteacute comme ces noms chimegravere bouc-cerf qui nrsquoengendrent pas une saine intelligen-ce

lt(12) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

ltsect 71gt Agrave cela il faut reacutepondre que ltles genres et les espegravecesgt signifient reacuteellement par nomination des reacutealiteacutes vraiment existantes mdash agrave savoir les mecircmes que les noms singuliers mdash et ils ne sont poseacutes en aucune maniegravere dans une opinion creuse cependant drsquoune certaine maniegravere ils consistent en une intellection seule et nue et pure comme il a eacuteteacute deacutetermineacute

Mais rien ne fait obstacle si celui qui expose la question prend certains mots drsquoune faccedilon en ques-tionnant ltetgt celui qui solutionne ltles prendgt drsquoune autre faccedilon en solutionnant comme si celui qui solu-tionne disait ainsi tu demandes srsquoils sont poseacutes dans une intellection seule etc ce agrave quoi tu peux ac-quiescer parce que crsquoest vrai comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons deacutejagrave deacutetermineacute

salium lsquosolusrsquo et lsquonudusrsquo et lsquopurusrsquo509 dici-tur lsquosolusrsquo quidem a sensu quia rem ut sensualem non percipit lsquonudusrsquo uero quantum ad abstractionem formarum uel omnium uel aliquarum lsquopurusrsquo ex toto quantum ad discretionem quia nulla res siue materia sit siue forma in eo certifi-catur secundum quod superius510 huius-modi conceptionem lsquoconfusamrsquo diximus

(eacuted GEYER p 27 l 35-p 30 l 5)

ltsect 69gt His itaque prelibatis ad ab-soluendas questiones de generibus et spe-ciebus a Porfirio propositas ueniamus quod facile iam possumus omnium uni-uersalium natura iam aperta

(eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 15) (eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 2)

ltsect 70gt Prima 511 itaque huiusmodi erat utrum genera et species subsistant id est significent aliqua uere existentia an sint posita in intellectu solo etc512 id est sint posita in opinione cassa sine re sicut hec nomina chimera hircoceruus513 que sanam intelligentiam non generant

(eacuted GEYER p 28 l 3-15)

ltsect 71gt Ad quod respondendum est quia re uera significant per514 nominatio-nem res uere515 existentes mdash easdem sci-licet quas singularia nomina mdash et nullo modo in opinione cassa sunt posita quo-dam tamen modo intellectu solo et nudo et puro sicuti determinatum est516 con-sistunt

Nichil autem obest si proponens questionem aliter quasdam uoces accipiat in querendo aliter qui soluit in soluendo ac si diceret ita is qui soluit queris utrum sint posita ltingt 517 intellectu solo etc quod ita potes accipere quod uerum est ut supra iam determinauimus518

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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Les mots peuvent aussi ecirctre pris entiegraverement de la mecircme maniegravere partout tant par celui qui solu-tionne que par celui qui questionne et alors il y aura une ltuniquegt question mdash non par des opposeacutes mdash relativement aux preacuteceacutedents membres des deux questions dialectiques agrave savoir de celles-ci est-ce qursquoils sont ou ne sont pas et de mecircme est-ce qursquoils sont poseacutes dans des ltintellectionsgt seules et nues et pures ou non

lt(2) REacutePONSE AU DEUXIEgraveME PROBLEgraveMEgt lt(21) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 72gt La mecircme ltchosegt peut ecirctre dite sur la deuxiegraveme ltquestiongt qui est de cette sorte est-ce qursquoils sont des subsistants corporels ou incorpo-rels crsquoest-agrave-dire puisqursquoil est conceacutedeacute qursquoils si-gnifient des subsistants est-ce qursquoils signifient cer-tains subsistants qui sont corporels ou qui sont incor-porels

lt(22) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

Assureacutement tout ce qui est comme dit Boegravece ou bien ltestgt corporel ou bien incorporel agrave savoir ou que nous prenions ces noms lsquocorporelrsquo et lsquoincor-porelrsquo pour un corps substantiel et un non-corps ou pour ce qui peut ecirctre perccedilu par un sens corporel comme homme bois blancheur et ltce quigt ne ltlegt peut pas comme acircme justice lsquoCorporelrsquo peut aussi ecirctre pris pour lsquodistinctrsquo comme si lrsquoon demandait ainsi puisque ltles genres et les espegravecesgt signifient des subsistants est-ce qursquoils les signifient distincts ou non distincts En effet celui qui recherche bien la veacuteriteacute de la reacutealiteacute porte non seulement attention aux ltchosesgt qui peuvent ecirctre dites avec veacuteriteacute mais ltaussigt agrave toutes celles qui peuvent ecirctre poseacutees dans lrsquoopinion Drsquoougrave mecircme si pour quelqursquoun il est certain qursquoaucuns ltsubsistantsgt ne subsistent agrave part des distincts toutefois parce qursquoil pourrait y avoir lrsquoopinion qursquoil y en a drsquoautres aussi ce nrsquoest pas agrave tort que lrsquoon se questionne relativement agrave eux Et certes cette ultime acception de lsquocorporelrsquo semble davantage acceacuteder agrave la question agrave savoir que lrsquoon se questionne relativement aux ltsubsistantsgt distincts ou non distincts Mais peut-ecirctre quand Boegravece dit que tout ce qui est ou est corporel ou incorporel lsquoincorporelrsquo semble ecirctre superflu puisqursquoaucun existant nrsquoest incorporel crsquoest-agrave-dire non distinct Et

Possunt et eodem penitus modo uoces ubique accipi tam ab soluente quam a que-rente et tunc fiet una questio mdash non per opposita mdash de prioribus membris duarum dialecticarum questionum harum sci-licet utrum sint uel non sint et item utrum sint posita in solis et nudis et puris uel non

(eacuted GEYER p 28 l 16-p 29 l 7) (eacuted GEYER p 28 l 16-19)

ltsect 72gt Idem in secunda519 dici po-test que est huiusmodi utrum subsisten-tia sint corporalia an incorporalia hoc est cum concedantur significare subsis-tentia utrum aliqua520 subsistentia signi-ficent que sint corporalia an que sint in-corporalia

(eacuted GEYER p 28 l 19-p 29 l 7)

Quippe omne quod est ut ait Boe-cius521 aut corporeum aut incorporeum siue scilicet hec nomina lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo accipiamus pro corpore substantiali et non-corpore siue pro eo quod corporeo sensu percipi potest ut homo lignum albedo et522 non potest ut anima iustitia Potest etiam lsquocorporeumrsquo accipi pro lsquodiscretorsquo ac si ita queratur cum significent subsistentia 523 utrum significent ea524 ltdiscreta uel non discre-tagt525 Qui enim rei ueritatem bene in-uestigat non tantum attendit que uere dici possunt sed quecumque in opinione poni possunt Unde etsi alicui certum sit nulla subsistere preter discreta quia tamen posset esse opinio ut alia essent526 non immerito et de eis queritur Et hec qui-dem ultima acceptio lsquocorporeirsquo magis ad questionem accedere uidetur ut scilicet de discretis uel non discretis queratur Sed fortasse cum ait Boecius 527 omne quod est uel corporeum esse uel incorpo-reum528 lsquoincorporeumrsquo superfluere uide-tur cum nullum existens sit 529 incorpo-reum id est non discretum Nec quicquam

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rien de ce qui est ameneacute agrave lrsquoordre des questions ne semble avoir de la valeur sauf peut-ecirctre en cela que comme corporel et incorporel divisent dans lrsquoautre signification les subsistants ainsi aussi il semble ltqursquoils les divisentgt dans cette ltsignificationgt comme si ainsi celui qui questionne disait Je vois que parmi les existants les uns sont dits lsquocorporelsrsquo les autres lsquoincorporelsrsquo lesquels de ceux-lagrave dirons-nous ecirctre ceux qui sont signifieacutes par les universaux Agrave quoi lrsquoon reacutepond les ltexistantsgt corporels drsquoune certaine maniegravere crsquoest-agrave-dire les distincts dans leur essence et incorporels quant agrave la notation du nom universel agrave savoir parce que ces ltnoms universelsgt ne ltlesgt nomment pas distinctement et deacutetermineacute-ment mais confuseacutement comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons assez enseigneacute Drsquoougrave aussi les noms uni-versels eux-mecircmes et sont dits lsquocorporelsrsquo quant agrave la nature des reacutealiteacutes et lsquoincorporelsrsquo quant au mode de signification parce que mecircme srsquoils nomment ces ltexistantsgt qui sont distincts toutefois ltilsgt ne ltles nommentgt pas distinctement et deacutetermineacutement

lt(3) REacutePONSE AU TROISIEgraveME PROBLEgraveMEgt

ltsect 73gt La troisiegraveme question quant agrave elle si les ltgenres et les espegravecesgt sont poseacutes dans les sensi-bles etc deacutecoule de cela qursquoils sont conceacutedeacutes ltecirctregt incorporels en lrsquooccurrence parce que lrsquoincorporel pris drsquoune certaine maniegravere se divise par ecirctre dans le sensible et ne pas ecirctre ltdans le sensiblegt comme ci-dessus aussi nous ltlrsquogtavons mentionneacute Et les uni-versaux sont dits subsister dans les sensibles crsquoest-agrave-dire signifier une substance intrinsegraveque existant dans la reacutealiteacute sensible agrave partir de formes exteacuterieures et quoiqursquoils signifient cette substance qui subsiste en acte dans la reacutealiteacute sensible cependant ils mon-trent cette mecircme ltsubstancegt naturellement seacutepareacutee de la reacutealiteacute sensible comme ci-dessus nous lrsquoavons deacutetermineacute drsquoapregraves Platon Drsquoougrave Boegravece dit que les genres et les espegraveces sont intelligeacutes mdash non pas qursquoils sont mdash agrave part des sensibles agrave savoir en cela qursquoavec la raison on porte attention aux reacutealiteacutes des genres et des espegraveces en elleslt-mecircmesgt quant agrave leur nature agrave part de toute sensibiliteacute parce qursquoelles pourraient vraiment subsister en elles-mecircmes une fois eacutecarteacutees aussi les formes exteacuterieures par lesquelles elles vien-nent aux sens Car nous conceacutedons que tous les genres ou espegraveces sont dans les reacutealiteacutes sensibles Mais parce que lrsquointellection ltdes genres et des espegravecesgt eacutetait

illud quod ad ordinem questionum530 in-ducitur ualere uidetur nisi forte in eo quod sicut corporeum et incorporeum in alia significatione diuidunt subsistentia ita et in hac uidetur ac si ita is qui querit diceret Video quod existentium alia di-cuntur lsquocorporaliarsquo alia lsquoincorporaliarsquo que horum dicemus esse ea que ab uni-uersalibus significantur531 Cui respon-detur corporalia quodammodo id est discreta in essentia sua et incorporalia quantum ad uniuersalis nominis notatio-nem quod scilicet ea non discrete ac de-terminate nominant 532 sed confuse ut supra533 satis docuimus Unde et nomina ipsa uniuersalia et lsquocorporearsquo dicuntur quantum ad naturam rerum534 et lsquoincor-porearsquo quantum ad modum significatio-nis quia etsi ea que discreta sunt no-minent non tamen discrete et determi-nate

(eacuted GEYER p 29 l 8-26)

ltsect 73gt Tertia535 uero questio utrum sint posita in sensibilibus et caeligtera536 ex eo descendit quod incorporea concedun-tur quia uidelicet incorporeum quodam modo acceptum fol 5ra diuiditur per esse in537 sensibili et non esse ut supra538 quoque meminimus Et dicuntur uniuer-salia subsistere in sensibilibus id est si-gnificare intrinsecam substantiam exis-tentem in re sensibili ex exterioribus for-mis et cum eam substantiam significent que actualiter subsistit in re sensibili ean-dem tamen naturaliter separatam a re sen-sibili demonstrant sicut superius539 iuxta Platonem determinauimus Unde Boe-cius540 genera et species intelligi preter sensibilia dicit non esse eo scilicet quod res generum et specierum quantum ad na-turam suam rationabiliter in se attendun-tur preter541 omnem sensualitatem quia in se ipsis remotis quoque exterioribus formis per quas ad sensus ueniunt uere subsistere possent Nam omnia genera uel species concedimus sensualibus inesse re-bus Sed quia intellectus eorum a sensu

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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toujours dite ecirctre lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt par rapport agrave la sensation ils ne semblaient ecirctre drsquoaucune maniegravere dans les reacutealiteacutes sensibles Drsquoougrave agrave bon droit on demandait srsquoils pouvaient ecirctre dans les sensibles et lrsquoon reacutepond relativement agrave certains qursquoils sont ltdans les sensiblesgt ainsi cependant qursquoils demeu-rent naturellement comme on ltlrsquogta dit agrave part de la sensibiliteacute

lt(4) RETOUR SUR LE DEUXIEgraveME PROBLEgraveME NOU-VELLE REFORMULATION ET NOUVELLE REacutePONSEgt

ltsect 74gt Or nous pouvons dans la deuxiegraveme ques-tion prendre lsquocorporelrsquo et lsquoincorporelrsquo pour lsquosensiblersquo et lsquonon sensiblersquo de telle sorte que lrsquoordre des ques-tions soit plus convenant et parce que lrsquointellection des universaux eacutetait dite ecirctre lsquoseule ltcrsquoest-agrave-dire lsquoiso-leacuteersquogt par rapport agrave la sensationrsquo comme on ltlrsquogta dit on a correctement demandeacute srsquoils eacutetaient sensibles ou non sensibles et puisque lrsquoon reacutepondait que certains drsquoentre eux sont sensibles quant agrave la nature des reacuteali-teacutes et ltquegt les mecircmes ltsontgt non sensibles quant au mode de signifier agrave savoir parce qursquoils ne deacutesignent pas les reacutealiteacutes sensibles qursquoils nomment de la ma-niegravere dont elles sont senties crsquoest-agrave-dire comme dis-tinctes et par leur monstration la sensation ne les re-pegravere pas il restait la question ltde savoirgt si ltles uni-versauxgt appelaient seulement les sensibles eux-mecircmes ou aussi signifiaient quelque chose drsquoautre agrave quoi on reacutepond qursquoils signifient et les sensibles eux-mecircmes et simultaneacutement cette conception commune que Priscien attribue au premier chef agrave la penseacutee divine

lt(5) REacutePONSE AU QUATRIEgraveME PROBLEgraveME AJOUTEacute PAR

ABEacuteLARD AU QUESTIONNAIRE DE PORPHYREgt

ltsect 75gt Et se maintenant autour de ces ltchosesgt Selon cela que nous comprenons ici une quatriegraveme question comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons mention-neacute voici la solution nous voulons qursquoen aucune ma-niegravere les noms ne soient universels ltsi les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruitesgt puisque une fois leurs reacutealiteacutes deacutetruites ils ne sont deacutesormais plus preacutedica-bles de plusieurs vu qursquoils ne ltsontgt plus communs agrave aucunes reacutealiteacutes comme le nom lsquorosersquo lorsque deacutesor-mais il ne demeure plus de roses lequel ltnomgt ce-pendant alors est encore significatif en vertu de lrsquointel-lection mecircme srsquoil manque de nomination autrement il nrsquoy aurait pas la proposition lsquoaucune rose nrsquoestrsquo

lsquosolusrsquo semper dicebatur542 nullo modo in sensibilibus rebus esse uidebantur543 Unde merito querebatur an unquam 544 possent in sensibilibus esse et respon-detur de quibusdam quod sint sic tamen ut preter sensualitatem sicut dictum est545 naturaliter permaneant

(eacuted GEYER p 29 l 27-38)

ltsect 74gt Possumus autem in secunda questione lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo pro lsquosensibilirsquo et lsquoinsensibilirsquo546 sumere ut sit ordo questionum conuenientior547 et quia intellectus uniuersalium lsquosolus a sensursquo ut dictum est548 dicebatur quesi-tum recte est an sensibilia essent an in-sensibilia et cum responderetur549 eorum quedam esse sensibilia quantum ad natu-ram rerum eadem et insensibilia quantum ad modum significandi550 quia scilicet res sensibiles quas nominant non designant eo modo quo sentiuntur id est ut discre-tas nec per eorum demonstrationem sen-sus eas reperit restabat questio utrum ipsa sensibilia tantum appellarent an etiam ali-quid aliud significarent cui respondetur quod et sensibilia ipsa significant et simul communem illam conceptionem quam Priscianus 551 diuine menti precipue ad-scribit

(eacuted GEYER p 29 l 39-p 30 l 5)

ltsect 75gt Et circa ea constantia Se-cundum hoc quod hic quartam intelligi-mus questionem ut supra552 meminimus hec est solutio quod uniuersalia nomina nullo modo uolumus esse cum rebus eo-rum peremptis iam de pluribus predica-bilia non sint553 quippe nec ullis rebus communia ut lsquorosersquo nomen ltnongt554 iam permanentibus rosis quod tamen tunc quoque ex intellectu significatiuum est licet nominatione careat alioquin propo-sitio non esset lsquonulla rosa estrsquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltVI BILAN ET SYNTHEgraveSEgt lt(1) JUSTIFICATION DU QUESTIONNAIRE DE POR-PHYREgt

ltsect 76gt Or crsquoest bien relativement aux ltmotsgt universels non pas relativement aux mots singuliers qursquoeacutetaient faites les questions parce que lrsquoon ne doutait pas tellement de la signification des ltmotsgt singuliers Crsquoest que leur mode de signifier con-cordait bien avec le statut des reacutealiteacutes Comme ces ltreacutealiteacutesgt en elles-mecircmes sont distinctes ainsi elles sont distinctement signifieacutees par les ltmots singu-liersgt et leur intellection saisit une reacutealiteacute preacutecise ce que les ltmotsgt universels nrsquoont pas En outre les ltmotsgt universels puisqursquoils ne signifiaient pas les reacutealiteacutes comme distinctes ne semblaient pas non plus ltlesgt signifier ltcomme des reacutealiteacutesgt srsquoaccor-dant puisqursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute dans laquelle elles srsquoaccordent comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons aussi enseigneacute Et ainsi parce qursquoil y avait un si grand doute relativement aux universaux Porphyre a choisi de traiter des universaux seuls excluant les singuliers de ltsongt intention comme si par eux-mecircmes ltils eacutetaientgt assez manifestes mecircme si ce-pendant il les traite parfois incidemment en vue drsquoautres ltchosesgt

lt(2) EXPLICATION DU PROBLEgraveME DES UNIVERSAUX LE TRANSFERT DES PROPRIEacuteTEacuteS DE LrsquoUNIVERSEL DES

MOTS AUX CHOSESgt

ltsect 77gt Mais il faut noter que mecircme si ltce sontgt seuls des mots qursquoinclut la deacutefinition de lrsquouni-versel ou du genre ou de lrsquoespegravece souvent toutefois ces noms sont transfeacutereacutes agrave leurs reacutealiteacutes par exemple quand on dit que lrsquoespegravece se maintient agrave partir du genre et de la diffeacuterence crsquoest-agrave-dire la reacutealiteacute de lrsquoespegravece agrave partir de la reacutealiteacute du genre Quand en ef-fet on clarifie la nature des mots selon la significa-tion tantocirct on traite des mots tantocirct des reacutealiteacutes et freacutequemment les noms des ltreacutealiteacutesgt sont mutuelle-ment transfeacutereacutes aux ltmotsgt Drsquoougrave crsquoest surtout le traitement ambigu tant de la logique que de la gram-maire par suite des transferts de noms qui a induit dans lrsquoerreur de nombreuses ltpersonnesgt nrsquoayant pas bien distingueacute ou bien la proprieacuteteacute de lrsquoimpo-sition des noms ou bien lrsquoabus de transfert

(eacuted GEYER p 30 l 6-p 32 l 12) (eacuted GEYER p 30 l 6-16)

ltsect 76gt Bene autem de uniuersalibus non de singularibus uocibus questiones fiebant quia non ita de significatione sin-gularium dubitabatur Quippe modus eorum significandi bene cum statu rerum concordabat Que sicut discrete in se sunt ita discrete ab eis significantur et intellec-tus eorum rem certam tenet quod uniuer-salia non habent Preterea uniuersalia cum res ut discretas non significarent nec conuenientes uidebantur significare cum nulla sit res in qua conueniunt ut supra555 quoque docuimus Quia itaque tanta erat de uniuersalibus dubitatio sola elegit Porfirius uniuersalia ad tractandum sin-gularia ab intentione excludens quasi per se satis manifesta licet ea tamen inciden-ter propter alia quandoque tractet

(eacuted GEYER p 30 l 17-26)

ltsect 77gt Notandum uero quod licet solas uoces diffinitio uniuersalis uel ge-neris uel speciei includat sepe tamen hec nomina ad res eorum transferuntur ueluti cum dicitur species constare ex genere et differentia hoc est res speciei ex re gene-ris Ubi enim uocum natura secundum significationem aperitur modo de uoci-bus modo de rebus agitur et frequenter harum nomina ad illas mutuo transferun-tur Unde maxime tractatus tam logice556 quam grammatice ex translationibus 557 nominum ambiguus multos558 in errorem induxit non bene distinguentes aut pro-prietatem impositionis nominum aut abu-sionem translationis559

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt(3) DESCRIPTION ET CRITIQUE DE LA STRATEacuteGIE AR-GUMENTATIVE DE BOEgraveCE Agrave PARTIR DU PRINCIPE EXPLI-CATIF MIS EN PLACE EN (2)gt ltCONCLUSIONgt

ltsect 78gt Or crsquoest surtout Boegravece dans ses com-mentaires qui fait cette confusion par des transferts et au premier chef dans la recherche de ces ques-tions de telle sorte certes qursquoil semble correct drsquoa-bandonner ce qursquoil appelle genres ou bien espegraveces Certes les questions de ltBoegravecegt nous aussi parcou-rons-ltlesgt briegravevement et appliquonslt-lesgt comme il importe agrave la preacutedite theacuteorie Ici donc dans ltsongt investigation des questions pour qursquoil reacutesolve mieux la reacutealiteacute drsquoabord il la perturbe par certaines ques-tions et raisons sophistiques afin qursquoagrave partir drsquoelles il nous enseigne par la suite agrave ltlesgt deacutemecircler Et il fait connaicirctre un tel inconveacutenient que tout soin et lttoutegt recherche relativement aux genres et aux es-pegraveces doivent ecirctre repousseacutes comme srsquoil disait parce que en lrsquooccurrence les vocables lsquogenresrsquo et lsquoespegravecesrsquo ne peuvent pas ecirctre dits ce qursquoils semblent ou quant agrave la signification des reacutealiteacutes ou quant agrave lrsquointellection

Or relativement agrave la signification des reacutealiteacutes ltBoegravece legt montre en cela que jamais une reacutealiteacute ou une ou multiple ne se retrouve universelle crsquoest-agrave-dire preacutedicable de plusieurs comme lui-mecircme ltlegt clarifie diligemment et ltcommegt ci-dessus nous ltlrsquogtavons corroboreacute Mais qursquoune ltuniquegt reacutealiteacute ne soit pas universelle et partant ni un genre ni une espegravece ltBoegravece legt confirme premiegraverement ltengt disant tout ce qui est un est numeacuteriquement un crsquoest-agrave-dire distinct en ltsagt propre essence mais les genres et les espegraveces qui doivent ecirctre communs agrave plusieurs ne peuvent pas ecirctre numeacuteriquement un et ainsi ne ltpeuventgt pas ltecirctregt un Mais parce que quelqursquoun pourrait dire contre ltcettegt hypothegravese qursquoils sont un tel lsquounrsquo numeacuteriquement que ltce lsquounrsquogt soit commun ltBoegravecegt lui enlegraveve cette eacutechappatoire ltengt disant chaque lsquounrsquo numeacuteriquement commun ou bien est commun par parties ou bien tout entier par succession des temps ou bien tout entier en ltungt mecircme temps mais ainsi qursquoil ne constitue pas les substances des ltchosesgt auxquelles il est commun Tous ces modes de communauteacute ltBoegravecegt les eacutecarte aussitocirct tant du genre que de lrsquoespegravece ltengt disant

(eacuted GEYER p 30 l 27-p 32 l 12)

ltsect 78gt Maxime autem Boecius in commentariis 560 hanc confusionem per translationes561 facit et precipue super in-quisitione harum questionum562 ita qui-dem ut rectum relinquere uideatur quid genera uocet aut species563 Cuius qui-dem questiones564 et nos breuiter trans-curramus atque ad predictam sententiam sicut oportet applicemus Hic igitur in in-uestigatione questionum ut melius rem dissoluat565 prius eam per aliquas566 so-phisticas questiones ltetgt567 rationes per-turbat568 ut ab eis nos postmodum expe-dire doceat569 Et tale proponit inconue-niens quod omnis cura et inquisitio de ge-neribus et speciebus sit postponenda ac si dicat quia uidelicet lsquogenerarsquo et lsquospe-ciesrsquo ea que uidentur uocabula dici non possunt siue quantum ad rerum significa-tionem siue quantum ad intellectum570

De rerum autem significatione in eo ostendit quod numquam res siue una siue multiplex uniuersalis reperitur id est predicabilis de pluribus sicut ipse dili-genter aperit571 et nos superius572 com-probauimus Quod uero una res uniuersa-lis non sit atque ideo nec genus nec spe-cies primo 573 confirmat dicens fol 5rb omne quod unum est unum nume-ro est id est discretum in propria essen-tia sed genera et species que communia pluribus esse oportet unum numero esse non possunt atque ita nec unum574 Sed quia aliquis ltcontragt575 assumptionem dicere posset quod sint tale lsquounumrsquo nu-mero quod sit commune hoc ei diffu-gium576 aufert dicens577 omne lsquounumrsquo numero commune aut per partes com-mune esse aut per successionem tempo-rum totum aut eodem tempore totum sed ita quod non constituat eorum substantias quibus est commune Quos omnes modos communitatis statim tam a genere quam a

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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que ces ltderniers genre et espegravece doiventgt plutocirct ecirctre ainsi rendus communs qursquoils soient tout entiers en ltungt mecircme temps dans les ltchosesgt une agrave une et ltqursquogtils constituent leur substance Crsquoest que les noms universels ne sont pas participeacutes par parties par les diverses ltchosesgt qursquoils nomment mais tout en-tiers et complets ils sont en ltungt mecircme temps les noms des ltchosesgt une agrave une Ils peuvent aussi ecirctre dits constituer les substances des ltchosesgt auxquel-les ils sont communs ou en cela que par transfert ils signifient des reacutealiteacutes constituant drsquoautres ltreacutealiteacutesgt comme lsquoanimalrsquo nomme dans cheval ou dans hom-me quelque chose qui est leur matiegravere ou mecircme ltcellegt des hommes ltqui lui sontgt infeacuterieurs ltcrsquoest-agrave-dire qui sont contenus sous luigt ou en cela qursquoils sont dits confectionner la substance parce que drsquoune certaine maniegravere ils entrent dans le sens ltdonneacute agravegt ces ltchosesgt drsquoougrave ils leur sont dits ltecirctregt lsquosubstan-tielsrsquo vu que lsquohommersquo note ce tout qui ltestgt un ani-mal et rationnel et mortel

ltsect 79gt Or apregraves que Boegravece a montreacute relative-ment agrave une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle nrsquoest pas univer-selle il ltlegt corrobore relativement agrave une ltreacutealiteacutegt multiple agrave savoir ltengt montrant qursquoune multitude de reacutealiteacutes distinctes nrsquoest pas non plus une espegravece ou bien un genre et il deacutetruit la theacuteorie selon la-quelle quelqursquoun pourrait dire que toutes les substan-ces simultaneacutement colligeacutees sont ce genre lsquosub-stancersquo et tous les hommes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo comme si lrsquoon disait ainsi si nous posons que tout genre est une multitude de reacutealiteacutes srsquoaccor-dant substantiellement alors toute pareille multitude aura naturellement un autre ltgenregt au-dessus drsquoel-le et ce ltgenre engt aura agrave nouveau un autre ltau-dessus de luigt jusqursquoagrave lrsquoinfini ce qui est un incon-veacutenient

Et ainsi il a eacuteteacute montreacute que les noms universels quant agrave la signification des reacutealiteacutes mdash ou drsquoune ltunique reacutealiteacutegt ou drsquoune multiple mdash ne semblent pas ecirctre des universaux agrave savoir puisqursquoils ne signi-fient aucune reacutealiteacute universelle crsquoest-agrave-dire preacutedica-ble de plusieurs

ltsect 80gt Quant aussi agrave la signification de lrsquoin-tellection il argumente que ces ltnomsgt ne doivent pas de lagrave ecirctre dits des lsquouniversauxrsquo parce qursquoil mon-tre sophistiquement que cette intellection est vaine agrave

specie remouet dicens 578 ea potius ita communicari ut eodem tempore tota sint in singulis et eorum substantiam consti-tuant Quippe uniuersalia nomina non per partes a diuersis que nominant participan-tur sed tota et integra singulorum sunt eodem tempore nomina Substantias quo-que eorum quibus communia sunt consti-tuere dici possunt uel in eo quod per translationem 579 significant res consti-tuentes alias ut lsquoanimalrsquo quiddam no-minat in equo uel in homine quod materia est eorum uel etiam inferiorum homi-num580 ltuelgt581 in eo [quod]582 substan-tiam conficere dicuntur quod quodam-modo in eorum sententiam ueniunt unde lsquosubstantialiarsquo eis dicuntur quippe lsquohomorsquo totum id notat quod animal et rationale et mortale

ltsect 79gt Postquam autem Boecius de re una ostendit quod non sit uniuersa-lis583 comprobat584 de multiplici585 os-tendens scilicet nec multitudinem discre-tarum rerum speciem aut genus esse et illam destruit 586 sententiam qua posset aliquis dicere omnes substantias simul collectas esse illud genus lsquosubstantiarsquo587 et omnes homines speciem illam que lsquoho-morsquo est ac si ita diceretur si ponamus omne genus esse multitudinem rerum conuenientium substantialiter omnis au-tem talis multitudo lthabebitgt588 natura-liter aliud supra se et illud rursus aliud habebit usque ad infinitum quod ltestgt589 inconueniens

Itaque ostensum est uniuersalia no-mina quantum ad rerum significationem mdash siue unius590 siue multiplicis591 mdash non uideri uniuersalia cum nullam scilicet rem uniuersalem significent id est de pluribus predicabilem

ltsect 80gt Quantum etiam ad significa-tionem intellectus ea non debere lsquouniuer-saliarsquo dici inde arguit quod eum intel-lectum uanum esse sophistice ostendit

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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savoir en cela qursquoelle se trouve autrement que la reacutea-liteacute ne subsiste puisqursquoelle est par abstraction Cer-tes le nœud de ce sophisme et ltBoegravecegt mecircme et nous ltlrsquogtavons ci-dessus assez diligemment deacutenoueacute Mais lrsquoautre partie de lrsquoargumentation par laquelle ltBoegravecegt montre qursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute univer-selle parce que ltcette partiegt nrsquoeacutetait pas sophis-tique il ne ltlrsquogta pas jugeacutee avoir besoin de ltplus degt deacutetermination Il prend en effet lsquoreacutealiteacutersquo comme une reacutealiteacute non comme un mot agrave savoir parce qursquoun mot commun quoiqursquoil soit en lui-mecircme pour ainsi dire une ltuniquegt reacutealiteacute par essence est commun par nomination dans lrsquoappellation de nombreuses ltchosesgt agrave savoir ltparce quegt crsquoest selon cette ap-pellation non pas selon son essence qursquoil est preacutedi-cable de plusieurs Cependant la multitude des reacuteali-teacutes mecircmes est la cause de lrsquouniversaliteacute du nom par-ce que comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus il nrsquoy a pas drsquouniversel agrave moins qursquoil ne contienne de nombreuses ltchosesgt cependant lrsquouniversaliteacute qursquoune reacutealiteacute confegravere agrave un mot la reacutealiteacute ne ltlrsquogta pas en elle-mecircme vu qursquoaussi le mot nrsquoa pas la si-gnification gracircce agrave la reacutealiteacute et ltquegt le nom est ju-geacute appellatif selon la multitude des reacutealiteacutes quoique cependant nous ne disions pas que les reacutealiteacutes signifient ni qursquoelles sont appellatives

Traduction Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER

eo592 scilicet quod aliter quam res sub-sistat habeatur cum sit per abstractionem Cuius quidem sophismatis nodum et ipse593 satis et nos diligenter superius594 absoluimus Illam autem aliam partem argumentationis qua ostendit nullam rem uniuersalem esse595 quia sophistica non erat determinatione non iudicauit indige-re lsquoRemrsquo enim ut rem non ut uocem accipit quia scilicet uox communis cum quasi una res essentia596 in se sit com-munis est per nominationem in appella-tione multorum secundum quam scilicet appellationem non secundum essentiam suam de pluribus est predicabilis Rerum tamen ipsarum multitudo est causa uni-uersalitatis nominis quia ut supra597 me-minimus non est uniuersale nisi quod598 multa continet uniuersalitatem tamen quam res uoci confert ipsa in se res non habet quippe et significationem gratia rei uox non habet et appellatiuum nomen iu-dicatur secundum multitudinem rerum cum tamen neque res significare dicamus neque esse appellatiuas

Nouvelle eacutedition du texte latin et traduc-tion franccedilaise ineacutedite par Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER drsquoapregraves lrsquounique teacute-moin manuscrit Milano Biblioteca Am-brosiana M 63 sup

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(al man in marg sup) Pour une juste compreacutehension de ce titre composite et des preacutecisions sur sa traduction veacuteritable (Logique

laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) voir ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 et 10 dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In Isagogen Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (coll laquo Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati-norum raquo XLVIII) 1906 p 12 l 20-21 et p 23 l 21-23 laquo [hellip] ingredientes ad logicam [hellip] raquo et laquo [hellip] ut ingredientium uiam ad obscurissimas rerum caligines aliquo quasi doctrinae lumine temperaret raquo mdash Sur le sens agrave donner agrave lrsquoincipit laquo Ingredientibus nobis logicam raquo voir agrave nouveau ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 1 et 5 eacuted BRANDT p 4 l 17-18 et p 14 l 23 laquo Sex omnino [hellip] magistri in omni expositione praelibant raquo et laquo [hellip] de his ipsis rebus pauca praelibare [hellip] raquo

3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 3 eacuted BRANDT p 7 l 11-12 sqq laquo Et prius quid sit ipsa philosophia considerandum est [hellip] raquo

4 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I dans Manlii Seuerini Boetii Opera omnia Paris Migne (coll laquo Patrologia Latina raquo [deacutesormais PL] LXIV) 1847 col 1044C-D laquo Cum philosophia maximis in rebus operam suam studiumque consumat [hellip] raquo

5 autem scripsimus cum ed Geyer p 1 l 8 secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 583 l 25 ed Ottaviano p 106)] enim A

6 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT dans op cit p 140 l 17-p 141 l 19 surtout p 140 l 19-21 et p 141 l 15-16 laquo [hellip] dicentes philosophiam indubitanter habere partes speculatiuam atque actiuam de hac tertia rationali quaeritur an sit in parte ponenda [hellip] raquo et laquo [hellip] Quodsi in his tribus id est speculatiua actiua atque rationali philosophia consistit [hellip] raquo Le renvoi de Geyer (p 1 n 3) agrave la tripartition de la philosophie speacuteculative dans lrsquoEditio prima (I 3 eacuted BRANDT p 8 l 6 sqq) est non pertinent mais ce premier commentaire isagogique boeacutecien contient une division bi-partite de lrsquoensemble de la philosophie en speacuteculative et active (I 3 eacuted BRANDT p 7 l 23-p 9 l 22) compleacuteteacutee par la mention de la philosophie rationnelle (I 4 eacuted BRANDT p 9 l 23-p 10 l 2)

7 uitaelig sic A (= uitę) 8 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 9 l 24-25 laquo [hellip]

fructus est artis eius quam Graeci λογικήν nos rationalem possumus dicere [hellip] raquo 9 philosophiaelig sic A (= philosophię) 10 partem scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 12) et cum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 1 ed Ottaviano

p 110)] partes A (lectio non signata a Geyer) 11 Globalement BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 140

l 13-p 142 l 16 plus preacuteciseacutement p 141 l 20-p 142 l 16 Bregraveve allusion aussi dans le premier commentaire BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 10 l 2-5

12 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A

13 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 16-p 143 l 7 14 nichil sic hic et alibi A 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 18-24 16 phisicus sic A 17 phisica sic A 18 conscriptam scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 19 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A laquo Haec autem

ratio nisi uia quadam processerit saepe in multos necesse est labatur errores Quod ne passim fieret atque ut certis regulis tractatus insisteret uisum est antiquae philosophiae ducibus ut ipsarum ratiocinationum quibus aliquid inquirendum esset naturam penitus ante discuterent ut his purgatis atque compositis uel in speculatione ueritatis uel in exercendis uirtutibus uteremur Haec est igitur disciplina quasi disserendi quaedam magistra quam logicen Peripatetici ueteres appellauerunt hanc Cicero definiens disserendi dili-gentem rationem uocauit raquo

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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20 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 21 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 1-2 et 6-8

laquo Quare necesse erat eos falli qui abiecta scientia disputandi de rerum natura perquirerent raquo et laquo Cum igitur ueteres saepe multis lapsi erroribus falsa quaedam et sibimet contraria in disputatione colligerent [hellip] raquo

22 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A

23 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 16-p 14 l 3 24 Periermenias scripsimus (cf eg sect 40 51 66)] Periermeias A 25 Analetica sic A 26 PORPHYRE Isagoge eacuted du texte grec dans Porphyrii Isagoge et in Aristotelis Categorias commentarium

eacuted A BUSSE Berlin Reimer (coll laquo Commentaria in Aristotelem Graeca raquo [doreacutenavant CAG] IV 1) 1887 p 1 l 1 transl Boethii dans Categoriarum Supplementa Porphyrii Isagoge translatio Boethii et Anonymi Fragmentum vulgo vocatum laquo Liber Sex Principiorum raquo eacuted L MINIO-PALUELLO et BG DOD Bruges Paris Descleacutee de Brouwer (coll laquo Aristoteles Latinus raquo [doreacutenavant AL] I 6-7) 1966 p 5 l 1 laquo Isagoge Porphyrii raquo cf PORPHYRE Isagoge texte grec et latin traduction par A DE LIBERA et A-P SEGONDS introduction et notes par A DE LIBERA Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1998 p 1

27 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 4 eacuted BRANDT p 143 l 11-12 laquo Titulo enim proponit Porphyrius introductionem se in Aristotelis Praedicamenta conscribere raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 15 l 1-4

28 parti supponatur sA] supponatur parti pA (inuersio non signata a Geyer) 29 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2 [fol 73va ed Ottaviano p 115] et L [fol 9va ed

Geyer p 509 l 13] laquo cognitionem raquo) mdash Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio se-cunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4

30 caeligtera sic A (= cętera) 31 ne scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 29) secundum L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 16)] nec A om A2

(fol 73va ed Ottaviano p 116) 32 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] ratio-

nibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 33 sigillatim sic A 34 Voir ci-dessus dans le preacutesent paragraphe 35 sigillatim sic A 36 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A mdash voir ci-dessous sect 12-16 37 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 17-p 158 l 20 38 dilexerimus A (ed Geyer p 3 l 8-9 laquo distinxerimus raquo) 39 duaelig sic A (= duę) 40 auctore scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 9)] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 41 Litteacuteralement Tulle (Marcus Tullius Cicero) ― CICEacuteRON Topica II 6 eacuted H BORNECQUE Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1960 p 69 laquo Cum omnis ratio diligens dis-serendi duas habeat partis unam inueniendi alteram iudicandi [hellip] raquo

42 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A ID In Isa-gogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 18-p 140 l 8

43 argumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argumentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argumentandi raquo])

44 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 13)] calumpnietur A (et ed Ottaviano p 109 graphia non signata a Geyer) calumpniatur A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 36 [laquo calumniatur raquo] ed Ottaviano p 109 [laquo Ms calumpniatur raquo])

45 CICEacuteRON Topica II 6 eacuted BORNECQUE p 69 laquo Inueniendi uero artem [hellip] et ad usum potior erat et ordine naturae certe prior [hellip] raquo

46 scientia scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 16)] scienti A (lectio non signata a Geyer) 47 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 48 diffinitiones sic hic et alibi A

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49 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 50 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 51 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] calumpnietur A (graphia non signata a Geyer) 52 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] natura A 53 ex eisdem terminorum habitudinibus scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] exisdem terminorum habi-

tudibus A (lectio notha non signata a Geyer) 54 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 55 ratio suppleuimus cum ed Geyer (p 3 l 33)] om A 56 contraria uidetur sic A (cf ed Geyer p 3 l 33) 57 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1 045B sqq 58 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 59 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 19-23 et p 14

l 1-2 plutocirct que p 14 l 23-25 ougrave lrsquoon trouve cependant la leccedilon laquo occurrit raquo 60 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A (lectio non signata a Geyer) 61 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumentorum audi A 62 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 63 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 64 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 65 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 66 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 67 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 68 litteram A (ed Geyer p 4 l 18 laquo literaelig raquo) 69 Cum sit necessarium etc lemma non animaduersum a scriptore A (omissio animaduersionis non signata a

Geyer) mdash PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 2-10 laquo Cum sit necessarium Chrisaorie et ad eam quae est apud Aristotelem praedicamentorum doctrinam nosse quid genus sit et quid differentia quidque species et quid proprium et quid accidens et ad definitionum adsignationem et omnino ad ea quae in diuisione uel demonstratione sunt utili hac istarum rerum speculatione compendiosam tibi traditionem faciens temptabo breuiter uelut introductionis modo ea quae ab antiquis dicta sunt aggredi altioribus quidem quaestionibus abstinens sim-pliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16

70 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A

71 proemium scripsimus (cf ed Geyer p 4 l 20)] premium A (lectio non signata a Geyer) 72 assignat scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 20)] asignat A (graphia non signata a Geyer) 73 introductorium scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 21)] intoductorium A (graphia non signata a Geyer) 74 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 22)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 75 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 10-p 151 l 9 76 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 12-15 laquo Di-

uersa enim significatione Marcus Tullius dicit necessarium suum esse aliquem atque nos cum nobis ne-cessarium esse dicimus ad forum descendere qua in uoce quaedam utilitas significatur raquo

77 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 26)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 78 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 18-20 laquo Hae

uero duae huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur quae huius loci obtineat significationem [hellip] raquo 79 ad scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 4 l 28)] om pA (omissio non signata a Geyer) 80 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 151 l 6-9 laquo Quam-

quam enim sit summa necessitas his ignoratis non posse ad ea ad quae hic tractatus intenditur perueniri [hellip] raquo

81 littere sic A 82 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] suponit A (graphia non signata a Geyer) 83 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A

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84 necessarium est hellip nosse enim quid sit genus etc explicatio lemmatis animaduersa a scriptore A 85 quid scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 86 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 2)] subponit A (graphia non signata a Geyer) 87 Voir ci-dessus sect 7 88 continetur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] contenent A (lectio non signata a Geyer) 89 quandoque scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] quinque A (lectio non signata a Geyer) 90 Au lieu de La Pharsale LUCAIN La guerre civile (La Pharsale) eacuted et trad A BOURGERY Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1947 2 volumes 91 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 119)] si-

gnandas A 92 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 10)] hec A (lectio non signata a Geyer) 93 temptabo sic A (et Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 7-8) 94 aggredi scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 12)] agredi A (graphia non signata a Geyer) 95 uelut scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] uelud A (graphia non signata a Geyer) 96 introductorio scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] introductiorurso A (lectio notha non signata a Geyer

cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 8 laquo introductionis raquo) 97 HORACE De arte poetica v 25-26 98 diffideret scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 18 secundum L (fol 10va ed Geyer p 511 l 8) qui habet

laquo diffidentes raquo)] difficeret (fortasse pro deficeret) A 99 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6-9 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 158

l 13 100 illorum scripsimus (cf eg supra sect 5 12 16 laquo horum quinque raquo sect 12 15 16 laquo hec quinque raquo sect 14

laquo eadem quinque raquo sect 20 laquo illa quinque raquo)] illarum A (et ed Geyer p 5 l 23 fortasse secundum laquo is-tarum rerum raquo cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 6-7)

101 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 153 l 6

102 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 24)] hec A (lectio non signata a Geyer) 103 uniuersitatem hellip aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 104 non scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 28) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] nec A 105 cum scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] etiam A 106 sint scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 107 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 108 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 4 l 7-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 9 l 1-3 laquo Nosse autem oportet quoniam et genus alicuius est genus et species alicuius est species idcirco necesse est et in utrorumque rationibus utrisque uti raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 5 (II laquo De specie raquo) sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 2 eacuted BRANDT p 202 l 16-18

109 necnon scripsimus] necum A (ed Geyer p 5 l 34 laquo nec non raquo A2 [fol 73vb ed Geyer in apparatu lectionum laquo nec tamen et raquo ed Ottaviano p 120] laquo nec tantum et raquo)

110 agitur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] arguuntur A 111 ista scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] ita A 112 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 150 l 2-5 et

p 152 l 4-8 113 ARISTOTE Cateacutegories 3 (1b16-17 selon comme pour tous les autres textes drsquoAristote lrsquoeacutedition du texte

grec dans Aristotelis Opera ex recensione Immanuelis Bekkeri edidit Academia Regia Borussica Berlin Reimer 1831 [editio altera quam curauit O GIGON Berlin de Gruyter 1960]) transl Boethii dans Categoriae uel Praedicamenta translatio Boethii editio composita translatio Guillelmi de Moerbeka lemmata e Simplicii commentario decerpta Pseudo-Augustini paraphrasis Themistiana eacuted L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer AL I 1-5 1961 p 6 l 19-20 laquo Diuersorum generum et non subalternatim positorum diuersae secundum speciem et differentiae sunt ut animalis et scientiae raquo Cf

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

192

BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 8-11 ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 177A

114 dicit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 2) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] om cum lacuna A

115 ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 12 l 4-5 laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 12-14 laquo [hellip] ut cum substantiae proprium post multa dicit esse quod idem numero contrariorum susceptibile sit [hellip] raquo ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 198B laquo Maxime uero substantiae proprium esse uidetur cum unum et idem numero sit contrariorum susceptibilem esse [hellip] raquo (crsquoest lrsquoordre mdash laquo unum et idem numero raquo mdash du commentaire boeacutecien sur les Cateacutegories qui est sui-vi ici par Abeacutelard)

116 dicuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 8)] dicunt A (lectio non signata a Geyer) 117 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 19 l 22-p 20 l 1 laquo quartum uero in quo concurrit et soli et omni et semper raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (IV laquo De proprio raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda IV 15 eacuted BRANDT p 275 l 10

118 notitia scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 9)] notia A (lectio non signata a Geyer) 119 Aristoteles frequenter scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 11)] inu A 120 Cf eg ARISTOTE Cateacutegories 2 (1a22-1b3) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 5 l 24-

p 6 l 8 121 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 23-p 13 l 5 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO

et DOD AL t I 6-7 p 20 l 7-15 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (V laquo De accidente raquo) sect 1-4 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 17 eacuted BRANDT p 280 l 13-p 281 l 7

122 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 123 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 7 eacuted BRANDT p 153 l 7-p 154

l 8 124 Cf BOEgraveCE De topicis differentiis II dans Boethiusrsquo De topicis differentiis und die byzantinische Rezep-

tion dieses Werkes eacuted intr DZ NIKITAS Athegravenes The Academy of Athens Paris Vrin Bruxelles Eacuteditions Ousia (coll laquo Corpus Philosophorum Medii Aevi mdash Philosophi Byzantini raquo V) 1990 p 30 l 9-p 31 l 7 (PL t LXIV col 1187B-D)

125 sumit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 19)] sumum A 126 tenent scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24)] tenetur A sunt A2 (fol 74ra ed Geyer in apparatu lec-

tionum laquo tenent raquo ed Ottaviano p 121) 127 conuertuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 121)] con-

uertitur A 128 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 8 eacuted BRANDT p 154 l 9-p 157

l 6 129 diuisiones scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 27)] diuisio A (lectio non signata a Geyer) 130 Cf BOEgraveCE De diuisione liber dans Anicii Manlii Severini Boethii laquo De diuisione liber raquo Critical edition

translation prolegomena and commentary by J MAGEE Leiden Boston et Koumlln Brill (coll laquo Philosophia Antiqua raquo LXXVII) 1998 p 6 l 17-26 (PL LXIV col 877B-C)

131 esset scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 35)] essent A (lectio non signata a Geyer) 132 se seclusimus (cf ed Geyer p 6 l 36) 133 singillatim scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 36-37)] singilatim A (graphia non signata a Geyer) 134 quo scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 2)] quoque A 135 ita scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] tota A 136 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 137 diuideremus scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] diui-

dimus A 138 Voir ci-dessus sect 8

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

193

139 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted BRANDT p 157 l 7-p 158 l 20

140 aliorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 8)] aliarum A (lectio non signata a Geyer) 141 quod scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 9) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] quam A 142 Cf selon Geyer (p 7 n 1) BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted

BRANDT p 158 l 10-12 Mais plus litteacuteralement voir BOEgraveCE De topicis differentiis I eacuted NIKITAS p 3 l 13 (PL t LXIV col 1174C) laquo Locus uero est argumenti sedes raquo

143 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 10 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

144 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 11 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

145 sillogismum sic A 146 ponens scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 13)] pones A (lectio non signata a Geyer) 147 sillogismos sic A 148 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 6 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL

t I 6-7 p 5 l 6 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 10

149 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 15)] apellantur A (graphia non signata a Geyer) 150 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 16 laquo syllogismorum raquo)] sillogismomorum A (lectio

notha non signata a Geyer) 151 enthimematum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 18 laquo enthymematum raquo)] emptimematum A 152 utilitate scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 7 l 19)] utilitate de pA (additio non signata a Geyer) 153 literam sic A (= litrsquoatilde) 154 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 8-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 9-10 laquo altioribus quidem quaestionibus abstinens simpliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1

155 dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo)

156 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata an in sensibilibus et circa ea constantia dicere recusabo (altissimum enim est huiusmodi negotium et maioris egens inquisitionis) illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerint et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo monstrare raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 et p 167 l 21-23 laquo Mox inquit de generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita et circa ea constantia dicere recusabo Altissimum enim est huiusmo-di negotium et maioris egens inquisitionis raquo (voir ci-dessus [article laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Por-phyre raquo] texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56) et laquo Illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerunt et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo mon-strare raquo

157 inquirendum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 31)] inquirendis A 158 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 17-p 160

l 3 laquo Sunt autem quaestiones quas sese reticere promittit et perutiles et secretae et temptatae quidem a doctis uiris nec a pluribus dissolutae Quarum prima est huiusmodi raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 58

159 temptate sic A (et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 160 l 1 laquo temptataelig raquo)

160 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 laquo Mox inquit de

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

194

generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

161 essentiaelig sic A (= essentię) laquo essences raquo signifiant ici comme le plus souvent ailleurs laquo choses existan-tes raquo

162 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 12-13 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE

LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 5-6 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

163 an incorporales hellip sint suppleuimus secundum fontem (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 5-6) et cum ed Geyer (p 7 l 37-38)] om A

164 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11-12 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 13 laquo [hellip] et utrum separata an in sensibilibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 6-7 laquo [hellip] et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

165 Duaelig sic A (= duę) 166 sensibilia pA] sinsibilia sA (graphia notha non signata a Geyer) 167 sensibilia scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 3)] sinsibilia A (graphia notha non signata a Geyer) 168 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161

l 7 laquo Duae quippe incorporeum formae sunt ut alia praeter corpora esse possint et separata a corporibus in sua incoporalitate perdurent ut deus mens anima alia uero cum sint incorporea tamen praeter corpora esse non possint ut linea uel superficies uel numerus uel singulae qualitates quas tametsi incorporeas esse pronuntiamus quod tribus spatiis minime distendantur tamen ita in corporibus sunt ut ab his diuelli ne-queant aut separari aut si a corporibus separata sint nullo modo permaneant raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 62

169 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

170 aliaelig sic A (= alię) 171 communi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 12)] communitim A (lectio notha non signata a Geyer) 172 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 173 aliaelig multaelig sic A (= alię multę) 174 ea suppleuimus ex fonte (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5

l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 7) et cum ed Geyer (p 8 l 17)] om A

175 Litteacuteralement laquo ou encore les reacutealiteacutes elles-mecircmes nommeacutees une fois deacutetruites raquo 176 rosa scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 21)] res a A 177 proemii sic A (laquo proe- raquo hic et alibi ed Geyer laquo prooe- raquo) 178 litteram sic A 179 alibi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 25)] alibet A 180 expectet sic A 181 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 182 auctor scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 30)] actor A (graphia non signata a Geyer) 183 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90

184 Aristotelem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 37)] Aristotele A (lectio non signata a Geyer)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

195

185 Perypatetici sic A 186 Perypateticos sic A 187 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 188 argumentatores scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] argumenta argumentatores A (lectio non signata a

Geyer) 189 appellat scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] appellant A 190 Dicit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 1) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] om cum lacuna

A 191 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1042D laquo Omne prooemium

quod ad componendum intendit auditorem ut in rhetoricis discitur aut beneuolentiam captat aut atten-tionem praeparat aut efficit docilitatem [hellip] raquo

192 Rhetoricis scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 3)] retericis A rethoricis A2 (fol 75va ed Geyer in appa-ratu lectionum laquo reticis raquo ed Ottaviano p 140) ― Crsquoest-agrave-dire dans les eacutecrits rheacutetoriques ciceacuteroniens

193 plura sic A 194 Voir ci-dessus sect 7 (avec la reacutefeacuterence agrave Boegravece) et 12 195 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 2-10 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16 ― Mention est faite au deacutebut de ce passage porphyrien du deacutedicataire du traiteacute Chrysaorios auquel renvoie lrsquoallusion de la phrase sui-vante drsquoAbeacutelard

196 requirit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 11)] riquirit A (graphia notha non signata a Geyer) 197 et utrum he scripsimus cum sA] et h utrum he pA (expunctio non signata a Geyer) 198 Les mots crsquoest-agrave-dire ici les uoces (litteacuteralement les voix ou sons vocaux) 199 conueniant suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 17)] om A 200 Traduction alternative de cette fin de phrase laquo [hellip] nous ici distinguons communeacutement ltla naturegt des

universaux par les proprieacuteteacutes des lteacuteleacutementsgt singuliers ltgenres et espegravecesgt et cherchons avec soin si ces ltproprieacuteteacutesgt srsquoaccordent seulement avec les mots ou aussi avec les reacutealiteacutes raquo

201 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a39-40) transl Boethii dans De interpretatione uel Periermenias translatio Boethii specimina translationum recentiorum eacuted L MINIO-PALUELLO Translatio Guillelmi de Moerbeka eacuted G VERBEKE et L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer 1965 AL t II 1-2 p 10 l 1-2 laquo [] quod in pluribus natum est praedicari [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 dans Anicii Manlii Seuerini Boetii Commentarii in librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo recensuit C MEISER Lipsiae Teubner 1880 (reprint Garland Publishing New York Londres 1987) t II p 135 l 23-24 (PL t LXIV col 462B)

202 in suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 18)] om A 203 Peryermenias sic A 204 Porfirius sic A 205 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 2 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 7 l 2-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 3 (I laquo De genere raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 5 eacuted BRANDT p 183 l 7-8

206 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 eacuted MEISER t II p 135 l 21-24 (PL t LXIV col 462B)

207 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 14-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 18 l 12-14 laquo [hellip] sic et homo communis et specialis ex materia quidem similiter consistit genere ex forma autem differentia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 6-8

208 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b19-20) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 11 l 9-10 laquo Genus autem et species circa substantiam qualitatem determinant (qualem enim quandam substantiam significant) raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 194C

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

196

209 Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa substantiam determinant qualem enim quandam ltsubstan-tiamgt significant scripsimus et suppleuimus ex fonte] Genus inquit qualitatem circa substitiam determi-nant qualem enim quiddam significant A (ed Geyer p 9 l 29-31 laquo Genus inquit qualitatem circa substantiam determinat quale enim quiddam significat raquo)

210 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 32 l 8-11 (PL LXIV col 885C) laquo Illud autem scire perutile est quoniam genus una quodammodo multarum specierum similitude est quae earum omnium substantialem conuenientiam monstret atque ideo collectiuum plurimarum specierum genus est dis-iunctiuae uero unius generis species raquo

211 est suppleuimus ex fonte] om A (et ed Geyer p 10 l 3) 212 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 34 l 17-19 (PL LXIV col 886B) laquo Vocabulum ergo no-

minis de pluribus nominibus praedicatur et est quodammodo species sub se continens indiuidua raquo 213 propositionum scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 7)] positionum A 214 collectio scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 10)] conlectio A (graphia non signata a Geyer) 215 uniuersalis scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 11)] uel A (lectio non signata a Geyer) 216 uniuersale scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 16)] uniuersalem A (lectio non signata a Geyer) 217 singularium scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 19)] singulariter A 218 si scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 21)] se A 219 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 220 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 6 l 21-22 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 12 l 18-20 laquo [hellip] participatione enim speciei plures homines unus particularibus autem unus et communis plures raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 9 eacuted BRANDT p 228 l 9-11

221 unumquodque eorum consistit scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 28-29) secundum Porphyrium] et enim A 222 est in alio scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 10 l 29)] est e in alio pA (additio non signata a Geyer) 223 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 7 l 21-23 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 13 l 24-p 14 l 2 laquo Indiuidua ergo dicuntur huiusmodi quoniam ex proprietatibus consistit unumquodque eorum quorum collectio numquam in alio eadem erit raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 11 eacuted BRANDT p 234 l 14-16 (ougrave au lieu de laquo quorum raquo on lit laquo quarum raquo comme chez Abeacutelard)

224 manenti scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 34)] manendi A 225 Lrsquoexemple de la cire mis en parallegravele par Geyer (p 10 n 5 renvoyant agrave la Theologia Christiana IV 86

PL CLXXVIII col 1 288B-C) avec le preacutesent passage drsquoAbeacutelard est en fait assez diffeacuterent 226 statuas scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 35)] stutuas A (graphia notha non signata a Geyer) 227 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 23-p 163 l 3 laquo Genus uero secundum nullum horum modum commune esse speciebus potest nam ita commune esse debet ut et totum sit in singulis et uno tempore et eorum quorum commune est constituere ualeat et formare substantiam raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 68

228 fit sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 229 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 230 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 166

l 18 et p 167 l 3-7 laquo Sed haec similitudo cum in singularibus est fit sensibilis cum in uniuersalibus fit intellegibilis eodemque modo cum sensibilis est in singularibus permanet cum intellegitur fit uniuersa-lis Subsistunt ergo circa sensibilia intelleguntur autem praeter corpora raquo et laquo Ita quoque generibus et spe-ciebus id est singularitati et uniuersalitati unum quidem subiectum est sed alio modo uniuersale est cum cogitatur alio singulare cum sentitur in rebus his in quibus esse suum habet raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 87 et 88

231 sententiis scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 10)] sententia A (lectio non signata a Geyer) 232 phisica sic A 233 et sic scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 15)] de si A 234 Le deacutecoupage argumentatif dans tout ce secteur est fort difficile agrave eacutetablir avec certitude Pace de Libera la

phrase qui suit (eacuted GEYER p 11 l 16-20 laquo Immo [hellip] duritia raquo) ne peut pas vouloir dire laquo que des

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contraires peuvent fort bien dans le cadre de ThEm coexister en un mecircme sujet en restant contraires raquo (A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier 1999 p 320) Tout en con-servant lrsquoideacutee libeacuteranienne drsquoun second argument drsquoAbeacutelard [a12] nous nous accordons avec la grande majoriteacute des commentateurs en consideacuterant que la critique abeacutelardienne se poursuit jusqursquoagrave la mention de lrsquoautoriteacute aristoteacutelicienne inclusivement (crsquoest-agrave-dire jusqursquoagrave laquo [hellip] contraria non esse conuincit raquo eacuted GEYER p 11 l 24) Disparaicirct donc ainsi la premiegravere reacuteplique alleacutegueacutee des partisans de ThEm ([ad a12] une identification codeacutee que nous reacutecupeacutererons cependant ci-dessous en la simplifiant en [ad a12]) au second argument [a12] drsquoAbeacutelard (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294)

235 ex hellip duritia passage non traduit par J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 113 (p 128 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf 1994)

236 Plutocirct que le chapitre sur la relation (Cateacutegories 7 6a36-8b24) crsquoest en fait un passage du chapitre sur la quantiteacute qui est ici viseacute par Abeacutelard ARISTOTE Cateacutegories 6 (5b33-6a11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 16 l 22-p 17 l 6 Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 210B

237 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 23)] tantum A (lectio non signata a Geyer) 238 Crsquoest ici que nous reprenons lrsquoappellation simplifieacutee [ad a12] pour marquer ce que lrsquoon considegravere geacuteneacutera-

lement comme la premiegravere reacuteplique des partisans de ThEm agrave Abeacutelard plus preacuteciseacutement agrave ce que lrsquoon a identifieacute agrave juste titre croyons-nous comme son second argument ([a12] cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacute-raliteacutes p 294 qui utilise toutefois lrsquoappellation [ad a12] mdash non retenue ici mdash parce qursquoil voit en ce passage une seconde reacuteplique des partisans de ThEm)

239 inde scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 26)] idem A 240 fundentur scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 28)] fundetur A 241 Il srsquoagit soit du deacutebut du contre-argument drsquoAbeacutelard (cf Five Texts on the Mediaeval Problem of Univer-

sals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and edited by PV SPADE Indiana-polis Cambridge Hackett 1994 p 31) soit de la suite de la reacuteplique des partisans de ThEm (cf DE LI-BERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294 319 n 51 et p 321-323 en derniegravere page il note que dans son deacutecoupage argumentatif laquo Assez curieusement Abeacutelard ne reacutepond pas agrave cette objection raquo)

242 Sed scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 31)] in A 243 Burnellus sic A mdash On trouve bien laquo Burnellus raquo mdash et non pas laquo Brunellus raquo mdash dans le manuscrit Sur ce

nom propre drsquoacircne (ou de petit cheval) voir les reacutefeacuterences fournies par lrsquoed Geyer (p 11 n 4) ainsi que dans ALAIN DE LILLE Lettres familiegraveres (1167-1170) eacutedition et commentaire par F HUDRY Paris Vrin (coll laquo Eacutetudes et rencontres de lrsquoEacutecole des Chartres raquo) 2003 p 68-70

244 Burnellus scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 7)] burnellis A (lectio non signata a Geyer) 245 non scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 13)] iam A ― En acceptant cette correction eacuteditoriale de Geyer

notre traduction srsquoapparente agrave celle figurant dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 173 (reproduisant R McKEON Selections from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258) et se distingue de celle contenue dans P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International 1982 p 6 et de celle de Spade adoptant le point de vue de King (chap 6 sect 4 p 151-169) dans Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 32 avec la n 13

246 eidem scripsimus (cum Spade et al)] eis ed Geyer (p 12 l 21) 247 calumniantur scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 21-22)] calumnientur A 248 nullum scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 25)] ullum A 249 sententie scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 27)] seu A 250 Ci-dessus sect 25 251 sicut scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 38)] sic A 252 multa suppleuimus cum ed Geyer (p 13 l 1)] om A 253 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 7)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 254 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 14 l 10-12 et p 18 l 21-23 transl Boethii eacuted

MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 22 l 12-16 et p 28 l 1-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 17 (VII laquo De communitatibus generis et differentiae raquo) sect 3 et p 23 (XVI laquo De differentiis

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speciei et differentiae raquo) sect 3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 3 et 14 eacuted BRANDT p 292 l 6-10 et p 327 l 6-10

255 subiectis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 14)] secundis A (lectio hic non signata a Geyer) 256 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 257 ARISTOTE Cateacutegories 5 (2a34-2b6) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 8 l 3-15

laquo Cetera uero omnia aut de subiectis dicuntur primis substantiis aut in eisdem subiectis sunt Hoc autem manifestum est ex his [hellip] quare si primae substantiae non sunt impossibile est aliquid esse ceterorum raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 184C-D

258 essentiam scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 17)] scientiam A 259 uniuersalitate scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 18)] uniuersalitatem A (lectio non signata a Geyer) 260 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 261 in se ipsis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 25)] in se in ipsis A (lectio non signata a Geyer) 262 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 15 l 23-24 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 24 l 10-11 laquo Amplius neque species fiet umquam generalissimum neque genus specialissimum raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 19 (X laquo De propriis generis et speciei raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 7 eacuted BRANDT p 304 l 14-15

263 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 264 faciant scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 32)] faciat A 265 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersificationem raquo) 266 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uniuersale raquo) 267 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 268 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 18-19 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 6 l 2-3 laquo Genus enim dicitur et aliquorum quodammodo se habentium ad unum aliquid et ad se inuicem collectio raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 2 (I laquo De genere raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 2 eacuted BRANDT p 171 l 23-24

269 Boecii sic A 270 species scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 12)] speciem A (lectio non signata a Geyer) 271 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18

laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

272 similitudine scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 14)] multitudine A 273 haberent scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 16)] habent A 274 Pour cette theacuteorie attribueacutee agrave Gosselin par Jean de Salisbury ainsi que pour les passages de lrsquoIsagoge (I 6

I 4 II 13) sur lesquels srsquoappuient implicitement les trois aspects mentionneacutes dans cette phrase voir A DE

LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 339-340 275 Quaedam glosa in marg sin A 276 Ou plus litteacuteralement laquo qui est Socrate raquo 277 iidem scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 26)] idem A 278 que suppleuimus (cf ed Geyer p 14 l 30)] om A 279 Quoddam uocabulum in marg sin A 280 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 16-18 laquo Una enim res si communis est aut partibus communis est et non iam tota communis sed partes eius propriae singulorum [hellip] raquolaquo En effet une ltuniquegt reacutealiteacute si elle est commune ou bien elle est commune par parties et non pas alors commune tout ltentiegraveregt mais ses parties ltsontgt propres aux ltcho-sesgt une agrave une [hellip] raquo (trad LAFLEUR et CARRIER sect 68) Pour une preacutesentation des versions de la division des divers types de commun chez Porphyre Simplicius et Dexippe voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 212-214

281 etiam sup lin sA] om pA (ed Geyer p 14 l 38 in apparatu lectionum falso laquo non raquo) 282 substantiarum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 6)] substantialiter pA (lectio non signata a Geyer)

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283 Dans sa traduction Spade complegravete ici le raisonnement laquo [hellip] it would follow that when any one substance is taken away while the rest remain [we would have a most general genus And since this holds for any substance] we would have many most general genera among substances raquo (Five Texts p 35)

284 Pour une reformulation de cet argument elliptique voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 349 285 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 286 opposita scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 13)] oposita A (graphia non signata a Geyer) 287 eadem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 14)] eodem uel eedem A 288 Ce passage difficile utiliserait (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 350) implicitement le principe

boeacutecien des multiples divisions possibles du genre BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 30 l 29-30 laquo Fit autem generis eiusdem multipliciter diuisio ut omnium corporum et quaecumque alicuius sunt magnitudinis raquo (et p 32 l 6-7) Mais lrsquointerpreacutetation libeacuteranienne (p 350-351) srsquoappuie sur la traduction de Jolivet qui diffegravere ici tant de celle de M DE GANDILLAC (Œuvres choisies drsquoAbeacutelard Paris Au-bierMontaigne 1945 p 100) que de celles de HYMAN et WALSH (Philosophy in the Middle Ages p 176) de KING (Peter Abailard and the Problem of Universals p 9) et de SPADE (Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 36) Notre eacutedition et notre traduction se rapprochent davantage de la compreacute-hension du texte manifesteacutee par les traducteurs anglophones mais drsquoune faccedilon ou drsquoune autre lrsquoargument demeure assez difficile agrave saisir

289 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 290 posterius scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 18)] posterior pA (lectio non signata a Geyer) 291 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 14 l 12-15 (PL LXIV col 879D) laquo Amplius quoque

species idem semper quod genus est ut homo idem est quod animal et uirtus idem est quod habitus partes [pars PL] uero non semper idem [est add PL] quod totum neque enim manus idem est quod homo nec idem paries quod domus raquo

292 Voir ci-dessus sect 34 293 oppugnemus scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 23)] opugnemus A (graphia non signata a Geyer) 294 conuenire scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 27)] cum uenire A (lectio non signata a Geyer) 295 Voir ci-dessus sect 22 pour la deacutefinition porphyrienne de lrsquoindividu en Isagoge III 6 et son pendant aristo-

teacutelicien ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 296 est homo scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 31-32)] est homo est A 297 est Socrates scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 33-34)] Socrates est A (inuersio non signata a Geyer) 298 eodem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 41)] edem A (graphia notha non signata a Geyer) 299 Voir ci-dessus sect 34 300 diceretur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 10)] diceret A (lectio non signata a Geyer) 301 neque scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 19)] necque A (graphia non signata a Geyer) 302 sigillatim sic A 303 Litteacuteralement laquo en cela qursquoelles sont preacutediqueacutees de plusieurs raquo 304 adscribamus scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] ascribamus A (graphia non signata a Geyer) 305 nominum scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] hominum A (lectio non signata a Geyer) 306 Crsquoest-agrave-dire lsquocommunsrsquo 307 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 25)] appelantur A (graphia non signata a Geyer) 308 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer) 309 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 10 63 eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo

III) 1859 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t II p 145 l 22-23 laquo [hellip] cum in unam conci-dant uocem nominum positiones tam in propriis quam in appellatiuis raquo

310 Voir ci-dessus sect 22 pour le texte drsquoARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 311 simplicitatem scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 34)] sinplicitatem A (graphia non signata a Geyer) 312 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutenonceacutes raquo 313 significationis scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 35)] significatione A 314 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutequivoques raquo 315 quid scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 36)] quod A (lectio non signata a Geyer) 316 est seclusimus cum ed Geyer (p 16 l 37)

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317 ui scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 39)] in A 318 Periermenias scripsimus (cf eg sect 3 22 52 67)] peretrum A 319 ut suppleuimus cum fonte et ed Geyer (p 17 l 4)] om A 320 adderetur scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 5)] addideretur A 321 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 10 (20a3-5) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 20

l 5-7 laquo In his uero in quibus lsquoestrsquo non conuenit ut in eo quod est lsquocurrerersquo uel lsquoambularersquo idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur [hellip] raquo

322 est seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 5) 323 Litteacuteralement laquo un homme est marchant raquo 324 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 12 (21b9-10) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 27

l 3-4 laquo [hellip] nihil enim differt dicere lsquohominem ambularersquo uel lsquohominem ambulantem essersquo raquo 325 Voir ci-dessus sect 22 326 Post laquo de pluribus raquo laesio est in A 327 attendunt scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] attendant A (lectio non signata a Geyer) 328 aliam scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] alia A (lectio non signata a Geyer) 329 coniungibilia scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 15)] coniungibia A (graphia notha non signata a Geyer) 330 Entendons nrsquoimporte quels mots au nominatif 331 statum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 17 l 17)] stant pA (graphia non signata a Geyer) 332 quotiens suppleuimus cum ed Geyer (p 17 l 18)] om A 333 non seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 21) 334 tanquam sic A 335 categorice scripsimus (cf ed Geyer p 17 l 25)] cathegorice A (graphia non signata a Geyer) 336 predicabile sic A le neutre srsquoexplique sans doute par lrsquoaccord de cet adjectif avec un substantif comme

nomen ou uocabulum 337 Qui scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 34)] quia A 338 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 4 (17a5-7) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 8 l 10-

12 laquo Et ceterae quidem relinquantur (rhetoricae enim uel poeticae conuenientior consideratio est enun-tiatiua uero praesentis considerationis est) raquo

339 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 2 (16a33-b1) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 6 l 16-17 laquo lsquoCatonisrsquo autem uel lsquoCatonirsquo et quaecumque talia sunt non sunt nomina sed casus nominis raquo

340 PRISCIEN Institutiones grammaticae II 5 24 dans Prisciani grammatici Caesariensis Institutionum grammaticarum libri XVIII eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo II) 1855 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t I p 58 l 14-18 laquo Hoc autem interest inter proprium et appellatiuum quod appellatiuum naturaliter commune est multorum quos eadem substantia siue qualitas uel quantitas generalis specialisue iungit generalis ut ldquoanimalrdquo ldquocorpusrdquo ldquouirtusrdquo specialis ut ldquohomordquo ldquolapisrdquo ldquogrammaticusrdquo ldquoalbusrdquo ldquonigerrdquo ldquograndisrdquo ldquobreuisrdquo raquo

341 quia scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 7)] que A 342 inponi sic A 343 subsisterent scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 10)] subsistere A 344 Ci-dessus sect 37 345 inponi sic A 346 inponi sic A 347 secundum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 13)] sed A 348 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 42 l 20-28 (PL LXIV col 889A-B) laquo Quotiens enim sine

determinatione dicitur uox ulla facit intellectu dubitationem ut est lsquohomorsquo haec enim uox multa significat nulla enim definitione conclusa audientis intellegentiam multis raptat fluctibus erroribusque traducit Quid enim quisque auditor intellegat ubi id quod dicens loquitur nulla determinatione concluditur Nisi enim quis ita definiat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidam homo ambulatrsquo et hunc nomine si ita con-tingit designet intellectus audientis quod rationabiliter intellegat non habet raquo

349 intellectus scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 18)] intellectu A (lectio non signata a Geyer) 350 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessous sect 54

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351 ui scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 28)] uim A (lectio non signata a Geyer) 352 Nullum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 37)] nullam A 353 concipiat scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 3)] accipiat A (lectio non signata a Geyer) 354 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163

l 7-10 laquo [hellip] cum omnis intellectus aut ex re fiat subiecta ut sese res habet aut ut sese res non habet (nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest) [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 70

355 ex toto scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 6)] exto A (lectio notha non signata a Geyer) 356 communem scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 18-19)] commune A (lectio non signata a Geyer) 357 Ci-dessus sect 26-31 358 phisicam sic A 359 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 23)] tantum A 360 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3a7-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 9 l 22

laquo Commune autem omni substantiae in subiecto non esse raquo 361 Cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 12 l 4-5

laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo (ci-dessus sect 13 on trouve deacutejagrave une allusion agrave ce passage mdash laquo ut cum substantie dicit proprium esse quod cum sit unum et idem numero etc raquo mdash dans la formulation que lui donne le commen-taire boeacutecien voir notre apparat) Pour eacuteviter agrave Abeacutelard un contresens pur et simple il faudrait retrancher ce laquo non raquo si crsquoest vraiment cette sixiegraveme et ultime proprieacuteteacute de la substance mdash sa laquo plus propre raquo mdash qursquoil vise ici Mais malgreacute une indeacuteniable confusion terminologique (par lrsquoemploi de laquo contrarietas raquo plutocirct que de laquo contrarium raquo et celui de lrsquoinfinitif laquo suscipere raquo mdash figurant dans la cinquiegraveme proprieacuteteacute citeacutee par lui juste apregraves [voir note suivante] mdash au lieu de lrsquoadjectif neutre laquo susceptibile raquo) peut-ecirctre notre auteur essaie-t-il agrave travers une formulation modifieacutee de la sixiegraveme proprieacuteteacute de renvoyer en fait agrave la quatriegraveme proprieacuteteacute de la substance (laquo ne pas avoir de contraire raquo) cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b24-25) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 13 laquo Inest autem substantiis et nihil illis esse contrarium raquo Bien que ce laquo non raquo litigieux soit clairement inscrit dans le manuscrit (folio 3vb ligne 2) une erreur scribale (susciteacutee par les formules environnantes deacutebutant justement par laquo non raquo) nrsquoest pas ab-solument agrave eacutecarter surtout qursquoailleurs Abeacutelard distingue bien des autres ce sixiegraveme mdash et laquo Maxime [hellip] proprium raquo (laquo Mάλιστα [hellip] ἴδιον raquo) mdash caractegravere de la substance (mais en lrsquoappelant laquo proprie pro-prium raquo une formule qui rappelle les laquo propres au sens strict raquo [laquo κυρίως ἴδια raquo] porphyriens PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 20-21 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 20 l 4-5 laquo Haec autem proprie propria perhibent quoniam etiam conuertuntur raquo) voir par exemple ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Praedicamenta raquo Aristotelis laquo De substantia raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 2 Die Glossen zu den Kategorien eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mit-telalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 2) 1921 p 160 l 25-33 laquo Maxime autem Dedit superius substantiis quasdam communitates quarum nulla fuit proprie proprium uel quia non conueniebant solis ltuelgt quia non omnibus Unde nunc assignat illam quae sit proprie proprium per quam maxime queamus rerum substantialium naturam cognoscere Nam cum suprapositae communitates uocibus superius sint adscriptae haec tamen rebus proprie assignatur quae est huiusmodi quod scilicet unaquaeque sub-stantia una et eadem numero permanens hoc est in tota sua personali discretione consistens diuersorum contrariorum in diuersis temporibus susceptibilis est [hellip] raquo

362 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b33-34) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 21 laquo Videtur autem substantia non suscipere magis et minus raquo

363 Ci-dessus sect 37 364 id scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 31)] ad A 365 similes scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 32)] simul A 366 tanquam sic A 367 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) ― Pour lrsquoargumentaire

en faveur de cette correction voir LM DE RIJK laquo Martin M Tweedale on Abailard Some Criticisms of a Fascinating Venture raquo Vivarium 23 2 (1985) p 95 et notre explication section III33 de lrsquoarticle preacute-ceacutedent

368 uniamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 3)] unianimus A 369 inquam scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 6)] inquantum A

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370 Ici le terme laquo essentiam raquo signifie laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo rem existentem raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard si son vocabulaire ontologique avait eacuteteacute plus deacuteveloppeacute et arrecircteacute) Cf J JOLIVET laquo Trois variations meacutedieacutevales sur lrsquouniversel et lrsquoindividu Roscelin Abeacutelard Gilbert de la Porreacutee raquo Revue de meacutetaphysique et de morale 97 1 (1992) p 129 n 55 et ID laquo Notes de lexicographie abeacutelardienne raquo dans ID Aspects de la penseacutee meacutedieacutevale Abeacutelard Doctrines du langage Paris Vrin 1987 p 539 (drsquoabord paru dans Pierre Abeacutelard Pierre le Veacuteneacuterable Paris Eacuteditions du CNRS 1975 p 133)

371 Ci-dessus au deacutebut du sect 47 Pour la cause commune drsquoimposition voir aussi ci-dessus sect 18 443 45 et 46 Par ailleurs on trouve sect 42 deux mentions du statut avant le preacutesent paragraphe

372 impositionis sic A 373 ad sA (cf ed Geyer p 20 l 8)] d pA 374 uult scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 11)] ipse A 375 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 12)] quam A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo quidem raquo) 376 Le terme laquo essentia raquo signifie agrave nouveau ici laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo res existens raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard

voir ci-dessus lrsquoannotation agrave ce sujet) 377 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13) ― Concernant cette correction de Geyer

ainsi que le deacutebat qui lrsquoentoure voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 374-375 et notre explication sec-tion III33 de lrsquoarticle preacuteceacutedent

378 impositionis sic A 379 distinguamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 19)] distingamus A (graphia non signata a Geyer) 380 percipiunt scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 22)] percipiuntur A 381 nec necesse scripsimus] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 382 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 25)] quo A 383 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 3-5 dans Abeacutelard Des intellections texte eacutetabli traduit

introduit et commenteacute par P MORIN Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1994 p 26-29 384 retenta scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 28)] retunta A 385 sic scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 29)] si A 386 Litteacuteralement laquo intelligeant raquo crsquoest-agrave-dire laquo qui intellige raquo ou laquo en train drsquointelliger raquo 387 somno scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 33)] sormo A (graphia notha non signata a Geyer) 388 altam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] alteram A 389 quadratam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] quadratura A 390 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 1 (16a3-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 5 l 4-

9 laquo Sunt ergo ea quae sunt in uoce earum quae sunt in anima passionum notae et ea quae scribuntur eorum quae sunt in uoce Et quemadmodum nec litterae omnibus eaedem sic nec eaedem uoces quorum autem hae primorum notae eaedem omnibus passiones animae sunt et quorum hae similitudines res etiam eaedem raquo

391 Periermenias sic A 392 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 8)] quia A 393 sit sic A 394 Ici par laquo essentia raquo entendons laquo reacutealiteacute existante raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 395 formari scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] forma A 396 Restat scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] resta A (lectio non signata a Geyer) 397 subiecta scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 14)] subiecto A 398 quoniam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 16)] quando A 399 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 16 eacuted et trad MORIN p 34-37 Une position clairement oppo-

seacutee agrave celle formuleacutee ici dans la LISPor se retrouve dans le Tractatus de intellectibus sect 23 eacuted et trad MORIN p 40-43 cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 442-443

400 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 13 eacuted et trad MORIN p 32-33 401 distinguamus sic A 402 confusam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 30)] confusum A (lectio non signata a Geyer) 403 commune et nullius proprium scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 34)] communis et nulius sit propria A

(Geyer in apparatu lectionum laquo communis et nullius propria raquo)

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404 Entendons laquo lrsquointellection raquo mais le latin est bien laquo intelligentia raquo (ed Geyer p 21 l 38-p 22 l 1) 405 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessus sect 44 406 Ici comme ailleurs (sect 11 et 74) nous traduisons recte par laquo correctement raquo dans la preacutesente phrase on a

proposeacute laquo directement raquo (T SHIMIZU laquo From Vocalism to Nominalism Progression in Abaelardrsquos Theory of Signification raquo Didascalia I [1995] p 28 n 31) tout en associant comme nous cet adverbe au verbe significare auquel il est immeacutediatement accoleacute plutocirct qursquoagrave dicitur

407 nullus scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 3)] nullius A 408 Voir ci-dessus sect 44 409 sophistica scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 10)] sophisticam A 410 si scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 11)] sci A 411 uitans scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 12)] uita A 412 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo com-

probat raquo) 413 cum sensu scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 14)] consensu A (lectio non signata a Geyer) 414 ut suppleuimus cum ed Geyer (p 22 l 16)] om A 415 Voir ci-dessus sect 54 416 aliquid scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 20)] aliquam A 417 La traduction de curtata par laquo de petite taille raquo ne semble pas approprieacutee Par ailleurs ici Abeacutelard utilise le

feacuteminin comme srsquoil srsquoagissait drsquoune lionne 418 Mecircme remarque que preacuteceacutedemment pour le feacuteminin employeacute ici agrave nouveau par Abeacutelard 419 eam scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 26)] ea A 420 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ (coll laquo Grammatici Latini raquo III) t II

p 135 l 6-10 laquo Idem licet facere per omnes definitiones quamuis quantum ad generales et speciales formas rerum quae in mente diuina intellegibiliter constiterunt antequam in corpora prodirent haec quo-que propria possint esse quibus genera et species naturae rerum demonstrantur raquo (le caractegravere gras est de nous ici et ci-dessous dans cette note) Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri erme-neias raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica Ingredientibus 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 3) 1927 p 314 l 13-17 ID Logica laquo Nos-trorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium dans Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 513 l 16-19 ID Theologia Christiana IV 139 dans Petri Abaelardi Opera theologica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haeresum Pe-tri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediae-valis raquo XII) 1969 p 335 l 2 210-2 217 (PL CLXXVIII col 1 307A-B) laquo Hanc autem processionem qua scilicet conceptus mentis in effectum operando prodit Priscianus in I Constructionum diligenter aperit dicens ldquogenerales et speciales formas rerum intelligibiliter in mente diuina constitisse antequam in corpora prodirentrdquo hoc est in effecta per operationem Quod est dicere antea prouidit Deus quid et qualiter ageret quam illud opere impleret ac si diceret nihil impraemeditate siue indiscrete egit raquo mecircme texte agrave un mot pregraves (laquo compleret raquo au lieu de laquo impleret raquo) dans Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 92 et dans Theologia Scho-larium II 168 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theologia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoSchola-riumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 197 l 1 253-p 198 l 1 260 et p 490 l 2 450-2 457 une partie de cette cita-tion de Priscien figure aussi dans ID Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 408-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que dans Theologia Scholarium Recensiones breuiores 44 eacuted BUYTAERT p 418 l 490-491)

421 quantum sA] quantum quantumm pA (om ed Geyer p 22 l 31) 422 Crsquoest-agrave-dire laquo relatives aux genres et aux espegraveces raquo litteacuteralement laquo geacuteneacuterales et speacuteciales raquo 423 rerum formas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 22 l 31)] rerum formas rerum pA (lectio non signata a

Geyer)

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424 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

425 adscribitur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 1)] ascribitur A (graphia non signata a Geyer) 426 Dei sup lin sA] om pA (laquo Dei raquo secl ed Geyer p 23 l 3) 427 Pour la traduction de cette phrase voir ci-dessus lrsquoarticle laquo Triple signification des noms universels raquo

n 93 428 ANONYME Ars Meliduna ms Oxford Bodleian Digby fol 221va dans Logica Modernorum A Con-

tribution to the History of Early Terminist Logic by LM DE RIJK Assen Van Gorcum 1967 t II 1 p 310 laquo Nomina ipsarum rerum hec quidem sunt nomina rerum artificialium ut ldquodomusrdquo ldquostatuardquo ldquopalliumrdquo illa uero naturalium ut ldquohomordquo ldquoasinusrdquo Nullum nomen rei artificialis idest conueniens rei ex eo quod contraxit ab artifice significat uniuersale quia potius significaret genus uel speciem quam aliud uniuersale quod tamen significare non potest Nam genera et species sunt nature rerum idest naturales earum status Sed status illi qui per huiusmodi nomina significantur potius sunt artificiales quam naturales idest non conueniunt rei naturaliter sed per artificium Et preterea hec nomina non simpliciter indicant quid sed quale raquo

429 adscribuntur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 8)] ascribuntur A (graphia non signata a Geyer) 430 sensualitas scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 10)] sensus ualitas A 431 inpedit sic A 432 ea antequam sint nouit scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 12)] eam antequam sit nouerit A 433 solam seclusimus cum ed Geyer (p 23 l 13) 434 Cf BOEgraveCE De consolatione Philosophiae V prose 5 4 dans Boethius De consolatione Philosophiae

Opuscula theologica eacuted C MORESCHINI Muumlnchen Leipzig Saur (coll laquo Bibliotheca Teubneriana raquo) 2000 p 153 l 16-18 laquo [hellip] ratio uero humani tantum generis est sicut intellegentia sola diuini [hellip] raquo Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 20 eacuted MORIN p 38 laquo Ideo autem dictum est uix quia fortassis iuxta Boetium intelligentia quam paucorum admodum hominum et solius Dei esse dicit [hellip] raquo malgreacute lrsquointeacuterecirct du rapprochement proposeacute (voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 435-436) avec lrsquoexeacute-gegravese de Meacutetaphysique A 2 (982b28-983a10) dans les Introductions agrave la philosophie artiennes du XIIIe siegrave-cle pour expliquer les particulariteacutes vis-agrave-vis de la Consolation de Philosophie de ce sect 20 du Traiteacute des intellections il faut historiquement renvoyer au premier chef particuliegraverement pour la formule laquo pauco-rum [hellip] hominum raquo au Timeacutee 51e dans la traduction de Calcidius laquo Quid quod rectae opinionis omnis uir particeps intellectus uero dei proprius et paucorum admodum lectorum hominum raquo (Plato Latinus edidit R KLIBANSKY vol IV Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus eacuted JH WASZINK [in societatem operis coniuncto PJ JENSEN] Londonii Warburg Institute Leidae Brill [coll laquo Corpus Platonicum Medii Aevihellip raquo edidit R KLIBANSKY] 1962 [2e eacuted 1975] p 50 l 9-10) mdash pour rendre lrsquooriginal laquo καὶ τοῦ μὲν πάντα ἄνδρα μετέχειν φατέον νοῦ δὲ θεούς ἀνθρώπων δὲ γένος βραχύ τι raquo (Cf PLATON Œuvres complegravetes t X Timeacutee-Critias texte eacutetabli et traduit par A RIVAUD Paris Les Belles Lettres [coll laquo Collection des Universiteacutes de France raquo] 1963 p 171 laquo Il faut dire encore qursquoagrave lrsquoopinion tout homme participe qursquoagrave lrsquointellection au contraire les dieux ont part mais des hommes une petite cateacutegorie seulement raquo) Pour un autre commentaire abeacutelardien fusionnant sur ce thegraveme Con-solation de Philosophie et Timeacutee voir ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 331 l 2-3 laquo [hellip] intelligentia solius Dei est et ualde paucorum hominum raquo

435 attractauerunt ed Geyer (p 23 l 14 intellige attrec-) 436 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 77 eacuted et trad MORIN p 74-75 437 generant scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 21)] generat A (lectio non signata a Geyer) 438 inponere sic A 439 Voir ci-dessus sect 57 440 generalia uel scripsimus] generauel pA genera uel sA (ed Geyer p 23 l 25 laquo generalia ltuelgt raquo) 441 Ici laquo essentias raquo signifie laquo reacutealiteacutes existantes raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 442 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 12-13 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 18 l 9-11 laquo Rebus enim ex materia et forma constantibus uel ad similitudinem materiae specieique constitutionem habentibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 3-5 Cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 445-449

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443 ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Porphyrium raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schrif-ten I Die Logica Ingredientibus 1 Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1) 1919 p 79 l 31-p 81 l 34

444 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18 laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

445 Platon (selon Macrobe) cf MACROBE Commentarii in Somnium Scipionis I 2 sect 14 et 15 dans Com-mentaire au Songe de Scipion Livre I eacuted M ARMISEN-MARCHETTI Paris Les Belles Lettres (laquo Collec-tion des Universiteacutes de France raquo) 2001 p 8 laquo Ceterum cum [hellip] tractatus se audet attollere [hellip] ad men-tem quam Graeci νοῦν appellant originales rerum species quae ἰδέαι dictae sunt continentem [hellip] Sic Plato [hellip] raquo passage citeacute par Abeacutelard Theologia Christiana I 104 eacuted BUYTAERT p 114 l 1 331-1 340 (PL CLXXVIII col 1 153D-1 154C) Theologia Scholarium I 164 eacuted BUYTAERT et MEWS p 385 l 1 889-1 898 (PL CLXXVIII col 1 022C-D) Theologia lsquoSummi Bonirsquo I 42 eacuted BUYTAERT et MEWS p 100 l 401-p 101 l 409 (PL CLXXVIII col 1 701B) Pour le lien abeacutelardien entre Macrobe et Platon cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 405-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo Sic et Macrobius Platonem insecutus mentem dei quam greci noym appellant originales rerum species que idee dicte sunt continere meminit ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que Theologia Scholarium Recensiones bre-uiores 44 eacuted BUYTAERT p 417 l 487-p 418 l 491) Avec un lien plus indirect entre Platon (dont crsquoest le Timeacutee 39e qui sert ici partiellement drsquoinspiration) et Macrobe ABEacuteLARD Theologia Christiana IV 138 et 140 eacuted BUYTAERT p 335 l 2 193-2 201 et p 336 l 2 218-2 226 (PL CLXXVIII col 1 306D-1 307C) laquo Sed si quis illam philosophicam Platonicae rationis considerationem altius inspiciat qua uide-licet de Deo opifice ad similitudinem quamdam sollertis artificis agit praemeditantis scilicet et deliberantis ea quae facturus est ne quid inconvenienter componat et prius singula ratione quam opere formantis ad hunc quippe modum Plato formas exemplares in mente diuina considerat quas ideas appellat ad quas post-modum quasi ad exemplar quoddam summi artificis prouidentia operata est [hellip] Macrobius [hellip] Haec mens quae nous uocatur raquo aussi dans la Theologia Scholarium II 167 et 169 eacuted BUYTAERT et MEWS p 489 l 2 433-2 440 et p 490 l 2 457-2 464 (PL CLXXVIII col 1 080B-D) et sans ledit lien avec Macrobe toutefois dans la Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 91 eacuted BUYTAERT et MEWS p 197 l 1 236-1 243

mdash cf PLATON Timaeus 39e eacuted WASZINK p 32 l 18-p 33 l 1 laquo Hoc igitur quod deerat addebat opifex deus atque ut mens cuius uisus contemplatioque intellectus est idearum genera contemplatur in intellegibili mundo quae ideae sunt illic animalia sic deus in hoc opere suo sensili diuersa animalium ge-nera statuit esse debere constituitque quattuor raquo Enfin on trouve dans drsquoautres commentaires logiques abeacute-lardiens des preacutesentations de la doctrine platonicienne analogues au preacutesent passage de la Logique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyre cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 314 l 13-15 laquo Quidam uero ideas siue exemplares formas ipsas nominant Quas etiam Plato res incorporeas appellat et diuinae menti adscribit sicut architypum mundum formasque exemplares rerum [hellip] raquo ID Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium eacuted GEYER p 513 l 21-p 514 l 3 laquo Et haec quidem sententia Platoni imputatur quod scilicet genera et species huiusmodi concep-tiones noy id est diuinae menti tribuit ideo fortasse quod formas exemplares habuerit deus in mente ad quarum similitudinem dictus est postea operari res ipsas quae a generalibus et specialibus nominibus ap-pellantur raquo

446 Boecius scripsimus (cf ed Geyer p 24 l 4)] boecium A 447 eum suppleuimus cum ed Geyer p 24 l 4] om A 448 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90 La partie de ce diffeacuterend relative agrave Aristote trouve eacutecho chez Abeacutelard au paragraphe sui-vant (sect 59)

449 noy sA] ny pA (graphia non signata a Geyer) 450 constituit scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 8)] constitute A (lectio non signata a Geyer) 451 communem predicationem scripsimus cum pA (et ed Geyer p 24 l 9-10)] communem predica sA (lectio

non signata a Geyer) 452 aliquod signum (+) sup lin A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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453 Cf ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo et ci-dessus sect 22

454 sed magis scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 10)] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer)

455 sigillatim sic A 456 sententie controuersia scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 15-16)] sententia controuersie A 457 Crsquoest-agrave-dire par un certain usage meacutetaphorique 458 itaque scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 22)] ita A 459 phisice sic A 460 diuersas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 24 l 29)] diuersis pA (lectio non signata a Geyer) 461 auctoritas scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 30)] autoritas A (graphia non signata a Geyer) 462 Ci-dessus sect 46 463 aliquod signum (sect) in marg sin A 464 Ci-dessus sect 57 (et sect 18) 465 puros scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] pueros A (lectio non signata a Geyer) 466 cassos scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] quassos A (lectio non signata a Geyer) 467 Le laquo solos raquo et le laquo nudos raquo proviennent de la citation du questionnaire porphyrien dans le Second com-

mentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) mais le laquo puros raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12) Quant au laquo cassos raquo il deacuterive du laquo cassa raquo dudit Second commentaire (ed cit p 160 l 9 trad LAFLEUR et CARRIER sect 59) dans la paraphrase explicative de la premiegravere question le terme sera repris plusieurs fois par Abeacutelard dans notre portion de la LISPor sect 64 (4) 66 (7) 70 (1) 71 (1)

468 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 70-77 eacuted et trad MORIN p 70-75 469 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 1)] materia A (lectio non signata a Geyer) 470 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 164 l 21-p 165

l 7 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79 471 ipsam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 5)] ipse A 472 homo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 7)] huius A 473 On pourrait discuter du sens agrave donner agrave cette occurrence de lrsquoexpression laquo essence mateacuterielle raquo 474 coniunctionem scripsimus cum sA (et ed Geyer p 25 l 11)] iunctionem pA (lectio non signata a Geyer) 475 albedo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 14)] abedo A (graphia notha non signata a Geyer) 476 subsistit sA] susistit pA (graphia non signata a Geyer) 477 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 163 l 14-19 laquo Quod si ex re quidem generis ceterorumque sumitur intellectus neque ita ut sese res habet quae intellectui subiecta est uanum necesse est esse intellectum qui ex re quidem sumitur non tamen ita ut sese res habet id est enim falsum quod aliter atque res est intellegitur raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72

478 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 479 profecto scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 18)] perfecto A 480 cassi scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 19)] quasi A 481 cassus scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 22)] quassus A (lectio non signata a Geyer) 482 natura scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 23)] nature A 483 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 25 l 29)] om A 484 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 163 l 18-19 et

p 167 l 8-9 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72 et 89

485 Ci-dessus sect 42 47 57 (ougrave lrsquoon retrouve la mention du laquo status raquo et lrsquoexpression laquo aliter quam sit raquo) et surtout le deacutebut de ce sect 64 (laquo Huiusmodi [hellip] intellectus per abstractionem [hellip] rem aliter quam subsistit percipiant raquo)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

207

486 Separatim scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 32)] separaum A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo Separauit raquo)

487 subsistentiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 36)] sustinentiam A (lectio non signata a Geyer) 488 adspiciens scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 39)] aspiciens A (graphia non signata a Geyer) 489 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 5)] om A 490 et scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 10)] uel A 491 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 11)] om A 492 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 165 l 3-7 laquo [hellip] animus cui potestas est et disiuncta componere et composita resoluere quae a sensibus confusa et corporibus coniuncta traduntur ita distinguit ut incorpoream naturam per se ac sine corporibus in quibus est concreta speculetur et uideat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79

493 adscribit scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 12)] ascribit A (graphia non signata a Geyer) 494 utrum scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 16)] iterum A 495 inde scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 22)] in A 496 effectu caret scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 27)] affeducaret A 497 concipientem que nondum materialiter sint tanquam subsistant scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 31)] con-

cipientem iam quod nondum materialiter sint subsistat A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo conci-pientem tamquam nondum materialiter sint subsistat raquo)

498 presentibus scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 32-33)] presentis A 499 deceptum suppleuimus (cf ed Geyer p 26 l 35)] om A (omissio non signata a Geyer) 500 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 501 cogitat scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 1)] cogat A 502 si scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 27 l 3)] om pA (omissio non signata a Geyer) 503 pueritiam scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 4)] puritiam A (lectio non signata a Geyer) 504 Periermenias sic A 505 Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 417 l 33-p 447 l 4

sur ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 9 (18a28-19b4) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 13 l 12-p 18 l 4

506 si suppleuimus cum ed Geyer (p 27 l 16)] om A 507 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22) 508 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 25)] substantie A (lectio non signata a Geyer) 509 Comme deacutejagrave mentionneacute les eacutepithegravetes laquo seul raquo et laquo nu raquo proviennent de la citation du questionnaire por-

phyrien dans le Second commentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Com-mentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) tandis que le terme laquo pur raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12)

510 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et ici mecircme au deacutebut du sect 68 511 Ci-dessus sect 18 512 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Voir aussi BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

513 hircoceruus scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 2)] ircoceruus A (graphia non signata a Geyer) 514 per scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 3)] pro A 515 uere scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 4)] uero A 516 Ci-dessus sect 68 517 in suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 9)] om A 518 Ci-dessus sect 68 519 Ci-dessus sect 18

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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520 aliqua scripsimus (cum Spade p 51 n 38)] alia A (et ed Geyer p 28 l 18) 521 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 160

l 14-16 laquo Nam quoniam omne quod est aut corporeum aut incorporeum esse necesse est genus et spe-cies in aliquo horum esse oportebit raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LA-FLEUR et CARRIER sect 60

522 et scripsimus (cum Spade et al p 52 n 39)] uel A (et ed Geyer p 28 l 23) 523 subsistentia scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] subsistentiam A 524 ea scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] eam A 525 discreta uel non discreta suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] om A 526 essent scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 29)] esset A (lectio non signata a Geyer) 527 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 14-16 (pas-

sage citeacute ci-dessus) 528 incorporeum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 33)] corporeum A 529 sit scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 34)] sint A 530 questionum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 35)] questionem A 531 significantur scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 40)] significatur A (lectio non signata a Geyer) 532 nominant scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 2)] nominat A 533 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et sect 68 534 et si ea que discreta sunt seclusimus (cf ed Geyer p 29 l 4-5)] add A (cf infra in ista paragrapho) 535 Ci-dessus sect 18 536 et caeligtera sic A (= et cętera) 537 in scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 29 l 10)] om pA (omissio non signata a Geyer) 538 Ci-dessus sect 18 ougrave Abeacutelard a repris BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10

eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161 l 7 539 Ci-dessus sect 59 540 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 10-12 laquo genera et species [hellip] sensibilibus iuncta subsistunt in sensibilibus intelleguntur uero ut per se-met ipsa subsistentia ac non in aliis esse suum habentia raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 89

541 preter scripsimus (cf ed Geyer p 29 l 18)] pre A 542 Ci-dessus sect 68 543 uidebantur scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 23)] uidebatur A (lectio non signata a Geyer) 544 unquam sic A 545 Ci-dessus sect 59 et ici mecircme sect 73 546 Ci-dessus sect 72 547 conuenientior scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 28)] conuenientiorum A 548 Ci-dessus sect 68 et sect 73 (fin) 549 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respondeatur raquo) ― Ci-dessus

sect 73 550 Ci-dessus sect 72 551 Ci-dessus sect 57 ougrave le texte en question (Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ [coll laquo Gram-

matici Latini raquo III] t II p 135 l 6-10) de Priscien est citeacute 552 Ci-dessus sect 18 553 sint scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 2)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 554 non suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 3)] om A 555 Ci-dessus sect 44 556 logice scripsimus (cf ed Geyer p 30 l 23)] loice A (graphia non signata a Geyer) 557 Crsquoest-agrave-dire par suite des usages meacutetaphoriques 558 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer) 559 Crsquoest-agrave-dire de meacutetaphore ou drsquousage meacutetaphorique

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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560 Commentariis scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 27)] commenterartis A 561 Crsquoest-agrave-dire drsquousages meacutetaphoriques 562 Il y a une certaine eacutequivociteacute dans cette section du texte abeacutelardien concernant les laquo questions raquo srsquoil

srsquoagit toujours drsquoune quelconque faccedilon des questions de Porphyre telles que reprises en latin dans son Se-cond commentaire sur lrsquoIsagoge par Boegravece (In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-9) et telles que tout juste reacutepondues par Abeacutelard (avec de surcroicirct la reacuteponse agrave la quatriegraveme question ajouteacutee) souvent il srsquoagit aussi plus preacuteciseacutement du questionnement aporeacutetique (ibid I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2) deacuteveloppeacute par Boegravece mdash peut-ecirctre agrave la suite drsquoAlexandre drsquoAphrodise mdash sur la theacutematique deacutefinie par les questions porphyriennes

563 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163 l 19-p 164 l 2 laquo Sic igitur quoniam genus ac species nec sunt nec cum intelleguntur uerus eorum est intellectus non est ambiguum quin omnis haec sit deponenda de his quinque propositis disputandi cura quandoquidem neque de ea re quae sit neque de ea de qua uerum aliquid intellegi proferriue possit in-quiritur raquo plutocirct que le passage (ibid p 161 l 9-10 laquo ut nec anxium lectoris animum relinquam raquo) citeacute par Geyer p 30 l 29 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 73 et 63

564 Voir pour ce questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

565 Pour cette solution laquo boeacutecienne raquo de lrsquoaporie voir BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167 l 7

566 aliquas scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] quam A 567 et suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] om A 568 Allusion agrave nouveau au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio

secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2 569 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 161

l 8-14 laquo Quas licet quaestiones arduum sit mdash ipso interim Porphyrio renuente mdash dissoluere tamen ad-grediar ut nec anxium lectoris animum relinquam nec ipse in his quae praeter muneris suscepti seriem sunt tempus operamque consumam Primum quidem pauca sub quaestionis ambiguitate proponam post uero eundem dubitationis nodum absoluere atque explicare temptabo raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 63

570 Nouvelle allusion globale au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

571 Renvoi dans le questionnement aporeacutetique boeacutecien aux arguments reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 163 l 6

572 Ci-dessus sect 24-37 573 primo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 3)] prima A (lectio non signata a Geyer) 574 Reprise du premier argument reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegrave-

ces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3

575 contra suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 6 secundum A2 [fol 75va ed Ottaviano p 142])] om A 576 diffugium scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 8)] diffinitum A difugium A2 (fol 75vb ed Geyer in appa-

ratu lectionum laquo diffugium raquo ed Ottaviano p 142) 577 Abeacutelard saute immeacutediatement au rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possi-

biliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 15-23

578 Suite du rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extra-mentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 23-p 163 l 3

579 quod per translationem scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 17)] per transionem quod A (ed Geyer in ap-paratu lectionum laquo per transionem quidem raquo)

580 Si cette phrase suit la filiegravere qui va du terme geacuteneacuterique lsquoanimalrsquo agrave lrsquoespegravece humaine et aux hommes indi-viduels le cas du cheval nrsquoest plus rappeleacute rendu au niveau individuel de mecircme lrsquoexplication alternative qui suit se borne agrave donner lrsquoexemple deacutefinitionnel du terme lsquohommersquo laquo animal et rationnel et mortel raquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

210

581 uel suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 19 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 142])] om A 582 quod seclusimus cum ed Geyer (p 31 l 19) 583 Renvoi au deacutebut et agrave la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (ex-

tramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3

584 comprobat scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 24)] combat A (cum aliquo signo infra lineam graphia notha non signata a Geyer)

585 Maintenant reprise du milieu de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15

586 destruit scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 25) secundum A2 (fol 75vb ed Ottaviano p 143) et L (fol 19ra ed Geyer p 529 l 20)] defuit A

587 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 27)] substantiam A 588 habebit suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 29 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 589 est suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 31 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 590 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162

l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3 591 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15 592 eo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 37)] eos A (lectio non signata a Geyer) 593 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167

l 7 (globalement ou plus strictement jusqursquoagrave p 166 l 8) 594 Ci-dessus sect 64 595 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164

l 2 596 essentia scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 4)] antio A 597 Ci-dessus sect 75 598 quod scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 8)] ut A

Page 2: Abélard et les universaux : édition et traduction du début

Laval theacuteologique et philosophique 68 1 (feacutevrier 2012) 129-210

129

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX EacuteDITION ET TRADUCTION DU DEacuteBUT DE LA LOGICA laquo INGREDIENTIBUS raquo SUPER PORPHYRIUM

Claude Lafleur

Faculteacute de philosophie Universiteacute Laval Queacutebec

avec la collaboration de Joanne Carrier

Faculteacute de philosophie Universiteacute Laval Queacutebec

REacuteSUMEacute Appuyeacutee sur une collation systeacutematique mdash incluant lrsquoorthographe mdash de lrsquounique ma-nuscrit subsistant (le ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb) cette nou-velle eacutedition critique du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium accom-pagneacutee drsquoune traduction franccedilaise ineacutedite et compleacuteteacutee par une abondante annotation rend ainsi accessible lrsquoexposeacute le plus deacutetailleacute drsquoAbeacutelard sur les universaux des pages ceacutelegravebres ougrave dans une approche seacutemantique non exempte de perspectives meacutetaphysiques on trouve comme lrsquoeacutetude preacuteceacutedente lrsquoa laisseacute voir des deacuteveloppements philosophiques importants relatifs agrave lrsquointellection et agrave lrsquoabstraction

ABSTRACT Based on a systematic collation mdash including the orthography mdash of the only surviving manuscript (the MS Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb) this new critical edition of the beginning of Abelardrsquos Logica ldquoIngredientibusrdquo Super Porphyrium accompa-nied by an original French translation and an abundant annotation thus makes accessible Abelardrsquos most elaborate account on universals well known pages where in a semantical approach non exempt of metaphysical perspectives one finds as the preceding study as shown important philosophical developments on intellection and abstraction

______________________

pregraves le survol textuel et les approfondissements doctrinaux contenus dans lrsquoeacutetude preacuteceacutedente il ne nous reste plus qursquoagrave preacutesenter la nouvelle eacutedition et agrave

strictement parler la premiegravere traduction franccedilaise complegravete du deacutebut de la Logica

Je tiens agrave remercier le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada pour le soutien fi-nancier gracircce auquel au cours de la peacuteriode ougrave cette eacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee jrsquoai pu beacuteneacuteficier de la colla-boration constante et essentielle de Joanne Carrier professionnelle de recherche agrave la Faculteacute de philosophie de lrsquoUniversiteacute Laval (Queacutebec) Ma reconnaissance va aussi agrave Peter King qui a aimablement et efficace-ment instrumenteacute mon travail drsquoeacutedition

A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

130

laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium 1 (= LISPor) jusqursquoau De genere exclu-sivement que nous offrons ici une portion drsquoœuvre remarquable ougrave Abeacutelard expose ses vues les plus pousseacutees sur la question des universaux en la transposant reacutesolu-ment sur le plan du langage sans srsquoabstenir pour autant on lrsquoa vu de positions meacuteta-physiques subtiles agrave la fois platoniciennes et non reacutealistes standard ougrave pourrait-on dire intuition et abstraction se confondent plus qursquoelles ne se cocirctoient

Agrave PROPOS DE LrsquoEacuteDITION ET DE LA TRADUCTION

Au premier coup drsquoœil on constatera que notre eacutedition se distingue de celle de Geyer parce que nous avons suivi le plus scrupuleusement possible lrsquoorthographe meacutedieacutevale du seul teacutemoin manuscrit agrave nous avoir preacuteserveacute la Logica laquo Ingredien-tibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard une fideacuteliteacute sous cet aspect eacuteleacutementaire his-toriquement justifieacutee au ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb bien qursquoelle entraicircne des graphies non normaliseacutees (Analetica diffinitio nichil phi-sica Periermenias Porfirius sillogismus etc) et mecircme des fluctuations dans la gra-phie de certains mots (litera littera sigillatim singillatim etc) ainsi qursquoune absence geacuteneacuteraliseacutee de diphtongues mdash plus preacuteciseacutement de ligatures mdash sauf mar-queacutees par des ceacutedilles (laquo ę raquo) dans le manuscrit dix laquo aelig raquo curieusement reacuteparties (neuf condenseacutees dans les dix-huit premiers paragraphes puis une derniegravere au para-graphe 73) et pas toujours constantes pour un mecircme terme (sect 1 philosophiaelig et philosophie sect 5 et caeligtera et et cetera)

Plus fondamentalement un examen de notre apparat des variantes reacuteveacutelera que la preacutesente eacutedition partielle diffegravere de la portion eacutequivalente de lrsquoeacutedition Geyer en plus drsquoune centaine drsquoendroits suite agrave notre effort pour combler ses omissions (dont celle drsquoune ligne entiegravere la premiegravere drsquoune colonne du manuscrit)2 et corriger ses inexacti-tudes ou ses choix trop arbitraires3 dans le texte mecircme ainsi que pour signaler de

1 Toute la Logica laquo Ingredientibus raquo telle que preacuteserveacutee dans son unique manuscrit milanais a eacuteteacute eacutediteacutee entre 1919 et 1929 soit les commentaires sur lrsquoIsagoge de Porphyre ainsi que ceux sur les Cateacutegories et sur le traiteacute De lrsquointerpreacutetation drsquoAristote cf Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 1 Die Glossen zu Porphyrius 2 Die Glossen zu den Kategorien 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1-3) 1919 1921 et 1927 p 1-109 p 111-305 et p 307-503 La portion de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium que nous eacuteditons ici corres-pond aux trente-deux premiegraveres pages du premier cahier de Geyer (celui de 1919) La section qui suit deacutetaille le rapport entre cette premiegravere eacutedition et la nouvelle contenue ici ainsi que le statut de la traduction ineacutedite qui lrsquoaccompagne

2 1 sect 13 uniuersitatem includit atque in eis X nominibus omnium aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 2 sect 15 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 3 sect 32 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 4 sect 35 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 5 sect 68 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22)

3 Par exemple (dans le texte et les notes de cette section comme ci-dessous dans lrsquoapparat des leccedilons les crochets droits fermants laquo ] raquo en romain signifient laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo) 1 sect 5 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2L nous reviendrons plus loin sur ces deux sigles de teacutemoins paral-legraveles laquo cognitionem raquo) ce terme plus rechercheacute agrave consonance ciceacuteronienne figure dans le texte de Boegravece qui a au premier chef influenceacute Abeacutelard cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4 2 sect 8 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 3 sect 9 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 4 sect 13 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 5 sect 25 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 6 sect 25 fit

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nombreux pheacutenomegravenes passeacutes sous silence dans son apparat4 Toujours au chapitre des diffeacuterences nous avons expliqueacute pourquoi5 selon nous les deux non probleacutema-tiques du sect 47 peuvent sinon neacutecessairement du moins avantageusement ecirctre trans-formeacutes en nunc et inteacutegreacutes au texte pour marquer lrsquoaspect laquo preacutesentiel raquo de ces deux passages abeacutelardiens qui insistent sur lrsquoexistence concregravete des reacutealiteacutes en question6 Dans la mecircme optique notons dans le libelleacute abeacutelardien mecircme de lrsquoautoriteacute priscia-nienne (sect 57) sur lrsquoexeacutegegravese de laquelle nous avons deacutejagrave fourni beaucoup de deacutetails7 que plutocirct que par le verbe laquo constituuntur raquo de lrsquoeacutedition Geyer lrsquoinadeacutequat laquo consti-tuerunt raquo du manuscrit se corrige mdash de maniegravere agrave la fois plus simple paleacuteographique-ment et plus fondeacutee sur la source ainsi que sur les lieux parallegraveles mdash par laquo constite-runt raquo8 ce qui en outre srsquoaccorde avec le sens de concreacutetude qursquoa le substantif laquo constitutio raquo en un endroit cleacute du texte (sect 66) ougrave est ultimement deacuteveloppeacutee la meacutetaphore du Dieu-artisan au sujet de la Dei prouidentia

Mais eacutetant donneacute que de toute eacutevidence lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor est affecteacute par des erreurs typiquement scribales que son premier eacutediteur avait deacutejagrave le plus souvent judicieusement corrigeacutees dans de nombreux cas nous avons adopteacute les mecircmes amendements au texte chaque fois en le notant laquo scripsimus cum ed Geyer raquo

sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 7 sect 32 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersifica-tionem raquo) 8 sect 32 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 9 sect 32 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 10 sect 32 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uni-uersale raquo) 11 sect 74 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respon-deatur raquo) 12 sect 55 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo comprobat raquo) si nous ne nous trompons pas il srsquoagirait de la seule occurrence de ce verbe latin peut-ecirctre forgeacute par Abeacutelard lui-mecircme (en plus de ne pas figurer dans les principaux dictionnaires la-tins classiques et la Database of Latin Dictionnaries la forme compropri nrsquoest pas repeacuterable dans les grandes banques eacutelectroniques de textes meacutedieacutevaux Aristoteles Latinus Database Cetedoc Library of Latin Texts Patrologia Latina) mecircme si des formes de comprobare se trouvent dans notre portion de la LISPor (sect 8 78-79) au sens de laquo corroborer raquo et que Geyer srsquoen inspire sans doute pour mettre laquo com-probat raquo dans son texte sans signaler la leccedilon veacuteritable du manuscrit il semblerait naturel que laquo compro-priat raquo signifie ici plutocirct laquo il partage la proprieacuteteacute de raquo au sens de laquo il tire profit de raquo ou laquo il se sert de raquo

4 Par exemple 1 sect 31 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 2 sect 1 partem scripsimushellip] partes A (lectio non signata a Geyer) 3 sect 8 auctore scripsimushellip] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 4 sect 8 scientia scripsimushellip] scienti A (lectio non signata a Geyer) 5 sect 16 sillogismorum scripsimushellip] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer) 6 sect 50 nec necesse scripsimushellip] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 7 sect 58 communem predicationem scripsimus cum pA] communem predica sA (lectio non signata a Geyer) 8 sect 12 continetur scripsimushellip] contenent A (lectio non signata a Geyer) 9 sect 12 quandoque scripsimushellip] quinque A (lectio non signata a Geyer) 10 sect 12 hoc scripsimushellip] hec A (lectio non signata a Geyer) 11 sect 58 sed magis scripsimushellip] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer) 12 sect 63 albedo scripsimushellip] abedo A (graphia notha non signata a Geyer)

5 Voir ci-dessus lrsquoarticle de preacutesentation laquo Triple signification des noms universels intellection et abstrac-tion dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard raquo section III33

6 Cf sect 47 1 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) 2 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13)

7 Voir ci-dessus laquo Triple signification des noms universels raquo section III2-3 8 Cf sect 57 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica

lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

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(avec la reacutefeacuterence preacutecise agrave la page et agrave la ligne concerneacutees)9 Comme on a pu le deacute-duire des exemples que nous venons de fournir ici en notes nous avons eacutegalement suivi lrsquousage de lrsquoeacutedition Geyer en attribuant le sigle A agrave lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor un laquo Ambrosien raquo Nous avons encore fait de mecircme quant aux sigles A2 et L deux teacutemoins manuscrits de passages parallegraveles philologiquement mis en com-paraison avec la LISPor par son premier eacutediteur Donc au total un trio de sigles pour des teacutemoins manuscrits de nature variable dont les coordonneacutees sont preacuteciseacutees par le tableau suivant

A = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb (unique teacutemoin ma-nuscrit de la LISPor)

A2 = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 73r-v (pour les passages pa-rallegraveles dans les Glossae super Porphyrium secundum uocales) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften III Aus den anonymen Glossen des Cod Ambr M 64 [sic] sup eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 583-588 et surtout C OTTAVIANO laquo Un opuscolo inedito di Abelardo raquo dans Testi medioevali ineditihellip a cura di C Ottaviano Firenze Olschki (coll laquo Fontes Ambrosiani raquo III) 1933 p 106-207

L = ms Lunel Bibliothegraveque municipale 6 fol 8ra-11ra (pour les passages parallegraveles dans les Glossulae super Porphyrium de la Logica laquo Nostrorum Petitioni Socio-rum raquo) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschen-dorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 505-512

Dans notre apparatus lectionum qui mdash eacutetant positif mdash signale tous les teacutemoins manuscrits appuyant la leccedilon retenue on retrouve de la sorte des notations du type laquo hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A raquo ou

9 Par exemple (pour A2 et L voir le tableau des sigles) 1 sect 1 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A 2 sect 2 conscriptam scrip-simus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 3 sect 2 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 4 sect 3 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A 5 sect 5 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 6 sect 7 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A 7 sect 8 ar-gumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argu-mentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argu-mentandi raquo]) 8 sect 8 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 9 sect 8 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 10 sect 9 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 11 sect 9 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 12 sect 9 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A 13 sect 9 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumen-torum audi A 14 sect 9 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 15 sect 9 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 16 sect 9 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 17 sect 9 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 18 sect 9 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 19 sect 11 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A 20 sect 11 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A 21 sect 11 quid scrip-simus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 22 sect 12 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8)] si-gnandas A 23 sect 64 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 24 sect 66 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 25 sect 77 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer)

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laquo nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ot-taviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) raquo ainsi que quand (en nous inspirant comme ici dans ce qursquoil peut y avoir de bon dans une leccedilon de A autrement fautive) nous rejetons le choix de Geyer malgreacute ses associations laquo dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo) raquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les abreacuteviations mises agrave profit dans nos notations criti-ques suivent les us et coutumes de lrsquoecdotique et nrsquoappellent pas de remarques parti-culiegraveres sauf peut-ecirctre dans le cas suivant les leccedilons se reacuteveacutelant ecirctre le premier jet du copiste du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup sont noteacutees par un laquo p raquo minuscule devant le sigle du manuscrit (donc ici pA signifie laquo premier eacutetat de A raquo) de mecircme les leccedilons issues ulteacuterieurement de lrsquoauto-correction du copiste sont noteacutees par un laquo s raquo preacuteceacutedant le sigle du manuscrit (sA signifiant alors laquo second eacutetat de A raquo)

Nous avons signaleacute drsquoembleacutee que la preacutesente eacutedition critique respecte lrsquoancrage historique du texte de la LISPor en suivant mdash sauf en quelques occurrences facile-ment justifiables10 mdash lrsquoorthographe meacutedieacutevale de son manuscrit connu sans la laquo nor-maliser raquo en lrsquoalignant arbitrairement sur lrsquousage scolaire drsquoaujourdrsquohui Toutefois la ponctuation des manuscrits diffeacuterant grandement de nos habitudes modernes mdash celle du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup ne faisant pas exception agrave la regrave-gle mdash nous avons opteacute afin de faciliter lrsquointelligence du texte pour une ponctuation forte qui charpente la phrase et en souligne les articulations logiques De mecircme lrsquoemploi des majuscules nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le manuscrit crsquoest nous qui en avons mis une principalement 1 en tecircte de toute nouvelle phrase ou des citations non inteacutegreacutees dans la phrase 2 agrave tous les noms propres ainsi qursquoagrave certains autres noms remarquables srsquoen rapprochant (comme Antiqui Deus Perypatetici) 3 au pre-mier eacuteleacutement des titres drsquoouvrages

Dans le texte de lrsquoeacutedition lrsquoitalique a eacuteteacute utiliseacute agrave la fois pour mettre en eacutevidence les titres de livres et pour faire ressortir les lemmes porphyriens ainsi que mdash dans des citations boeacuteciennes implicites non placeacutees entre guillemets (laquo raquo) mdash les mots re-produits litteacuteralement ou presque litteacuteralement Les chevrons simples (lsquo rsquo) encadrent les mots ou expressions deacutesigneacutes en tant que tels (surtout avec les verbes dicere et ap-pellare) ou bien signalent un exemple ou la reprise drsquoun ou de plusieurs termes deacutejagrave citeacutes Toutes les suppleacuteances sont inseacutereacutees entre crochets obliques lt gt Quant aux crochets droits [ ] ils indiquent que selon lrsquoeacutediteur un passage doit ecirctre retrancheacute (ailleurs mdash crsquoest-agrave-dire dans la preacuteface et lrsquoapparat des sources mdash ces derniers cro-

10 Par exemple (parce qursquoil srsquoagit de graphies isoleacutees contre lrsquousage geacuteneacuteral du manuscrit ou bien de pures bourdes du scribe) 1 sect 13 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra sect 44 laquo contrahere raquo) 2 sect 19 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 3 sect 25 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 4 sect 18 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 5 sect 19 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 6 sect 35 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 7 sect 32 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer)

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chets encadrent aussi parfois un commentaire personnel ou tout autre eacuteleacutement heacuteteacute-rogegravene inclus dans une citation quand ils ne sont pas simplement employeacutes en al-ternance avec les parenthegraveses sans parler de lrsquoapparatus lectionum ougrave comme il a deacutejagrave eacuteteacute expliqueacute les crochets droits fermants sans italique veulent dire laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo)

La division du texte en paragraphes est celle de Geyer qui avec son eacutedition complegravete de la LISPor demeure une reacutefeacuterence incontournable mecircme pour la portion du texte abeacutelardien faisant ici lrsquoobjet drsquoune nouvelle eacutedition critique Crsquoest nous ce-pendant qui avons ajouteacute en caractegraveres gras et inseacutereacutes entre crochets obliques le numeacutero correspondant agrave chaque paragraphe de lrsquoeacutedition Geyer (ce qui va de ltsect 1gt agrave ltsect 80gt) Dans le texte de lrsquoeacutedition toujours les numeacuteros de folios apparaissant eux aussi en gras mais entre accolades sont bien sucircr ceux du manuscrit Milano Biblio-teca Ambrosiana M 63 sup (du fol 1ra au fol 5rb)

En lrsquoabsence de numeacuterotation quinqualineacuteaire lrsquoapparatus lectionum de lrsquoeacutedition nrsquoa pas eacuteteacute mateacuteriellement distingueacute de lrsquoapparatus fontium (leurs appels numeacuteroteacutes renvoyant agrave lrsquoannotation plutocirct abondante placeacutee pour des questions de mise en page tout agrave la fin du texte) Ce dernier apparat tacircche de fournir comme il se doit les coor-donneacutees au minimum de toutes les reacutefeacuterences ou citations explicites de mecircme que celles des emprunts implicites agrave Boegravece (surtout ceux freacutequents et cruciaux agrave lrsquoIn laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda [= In Isag2]11) ainsi que de preacuteciser systeacutematiquement les renvois internes agrave la LISPor mais sans aller jusqursquoagrave constituer pour chaque point la liste des lieux parallegraveles dans les autres œuvres drsquoAbeacutelard (ce qui serait pour nous lrsquoobjet drsquoun autre travail)

Le titre donneacute agrave ces Gloses drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre est tireacute comme souvent pour les œuvres meacutedieacutevales des premiers mots du texte laquo Ingredientibus nobis logicam raquo et dans ce cas-ci drsquoune mention ajouteacutee par une autre main drsquoeacutecri-ture dans la marge supeacuterieure du recto du premier folio du manuscrit (Milano Bi-blioteca Ambrosiana M 63 sup) laquo Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelar-dum super Porphirium raquolaquo ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre raquo une attribution confirmeacutee agrave la fin du texte dans un colophon reacutedigeacute en majuscules de la main mecircme du scribe mais avec une bourde remarquable dans le preacutenom de lrsquoauteur (preuve agrave mon sens qursquoil ne savait pas vraiment ce qursquoil copiait et le comprenait encore moins drsquoougrave les multiples beacutevues scribales que nous avons si-gnaleacutees) laquo PRETRI [sic ] ABAELARDI PALATINI EDICIO SUPER PORPHIRIUM EX-PLICIT raquolaquo ltIcigt se termine lrsquoeacutedition de Prierre [] Abeacutelard Palatin sur Porphyre raquo Donc de maniegravere seacutelective en ce qui concerne lrsquointituleacute mecircme Logica laquo Ingredienti-

11 BOEgraveCE In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum XLVIII) 1906 p 135-348 (pour lrsquoentiegravereteacute du Second commentaire) On pourra trouver ci-dessus dans ce numeacutero (dans lrsquoarticle laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Porphyre raquo) notre traduction franccedilaise du deacuteveloppement boeacutecien sur les universaux de lrsquoIn Isag2 ainsi que le texte latin reacuteviseacute qui y correspond les deux avec des numeacuteros de paragraphes que nous avons ajouteacutes et auxquels nous faisons ici reacutefeacuterence le cas eacutecheacuteant

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bus raquo Super Porphyrium Crsquoest le montage qui surtout suite agrave lrsquoeacutedition Geyer est devenu coutumier et que nous reprenons comme titre de lrsquoouvrage dont nous publions ici le deacutebut dans une nouvelle eacutedition critique12 Le sens agrave donner au ceacutelegravebre incipit de la LISPor ne peut ecirctre deacutetermineacute de faccedilon absolument univoque Abeacutelard utilisant mdash sans doute sciemment mdash une formule intrinsegravequement ambigueuml Ingredientibus nobis logicam que lrsquoon peut sucircrement rendre par laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique raquo (plus litteacuteralement laquo Quant agrave nous commenccedilant la logique raquo) en eacutetant conscient qursquoelle signifie agrave la fois que le maicirctre (ou lrsquoauteur) qursquoest Abeacutelard com-mence son cours (ou son commentaire) sur le cursus logique dont la premiegravere eacutetape canonique est alors depuis des siegravecles lrsquoIsagoge de Porphyre et que partant ses au-diteurs (ou ses lecteurs) mdash des laquo deacutebutants raquo eux mdash commencent leur eacutetude de la lo-gique Bien qursquoelle inclue par voie de conseacutequence ces deacutebutants lrsquoexpression intro-ductive vise avant tout le maicirctre comme lrsquoindique la nature des deux autres actions de la phrase exprimeacutees la premiegravere par un second participe preacutesent laquo prelibantes raquo (cette fois non plus au datif pluriel comme le premier mais au nominatif pluriel) et la seconde par un verbe laquo ducamus raquo au subjonctif preacutesent agrave la premiegravere personne du pluriel ce qui au total (en faisant ressortir ces deux actions par lrsquoitalique) peut se ren-dre ainsi laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash offrant [crsquoest-agrave-dire nous qui offrons] un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie raquo Si Abeacutelard avait voulu dire drsquoentreacutee de jeu laquo Pour nos deacutebutants en logique raquo il aurait employeacute non pas le pronom personnel nobis comme il lrsquoa fait mais plutocirct lrsquoadjectif possessif nostris agrave la maniegravere de ce qursquoil a fait dans son dernier commentaire sur lrsquoIsagoge (celui contenu dans le manuscrit de Lunel) et dont lrsquoincipit est preacuteciseacutement laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes 13 raquolaquo Sa-tisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons raquo voire agrave celle de son œuvre theacuteologique deacutebutant par laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes14 raquolaquo Sa-

12 On trouve une suggestion de simplification en laquo Logica raquo pour lrsquoensemble des premiers commentaires abeacute-lardiens deacuteveloppeacutes sur la laquo Logica uetus raquo une appellation suffisante pour opeacuterer la distinction de ces derniers drsquoune part et drsquoautre part du commentaire ulteacuterieur drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre selon cette interpreacutetation des laquo Glossulae raquo que lrsquoon nomme traditionnellement aussi drsquoapregraves lrsquoincipit la laquo Lo-gica ldquoNostrorum Petitioni Sociorumrdquo Super Porphyrium raquo voir J MARENBON The Philosophy of Peter Abelard Cambridge Cambridge University Press 1997 p 46 n 36 et sqq

13 La premiegravere phrase au complet qui renvoie aussi agrave la logique se lisant ainsi dans le ms Lunel Biblio-thegraveque municipale 6 fol 8ra (dont nous suivons lrsquoorthographe cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff [coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Unter-suchungen raquo Band XXI Heft 4] 1933 p 505) laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes scribende logice laborem suscepimus et que de logica didicimus uotis eorum exponimus raquolaquo Satisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons nous avons assumeacute le labeur drsquoeacutecrire ltsurgt la logique et ltconformeacutementgt agrave leurs vœux nous avons exposeacute les ltchosesgt que nous avons apprises relativement agrave la logique raquo

14 Cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium laquo Prefacio raquo 1 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theo-logia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoScholariumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 313 l 1-3 (nous suivons la ponc-tuation et la typographie de la version bregraveve de ce texte laquo Prologus raquo 1 cf Petri Abaelardi Opera theo-logica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haere-sum Petri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols [coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XII] 1969 p 401 l 4-6) laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes aliquam sacrę eruditionis summam quasi diuinę Scripturę introductionem conscripsimus raquolaquo Satisfaisant

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tisfaisant dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants raquo Mais la subtile ambiguiumlteacute de la formule Ingredientibus nobis logicam ainsi que le deacutesir drsquoavoir un titre succinct et marquant ont fait que lrsquoon a tendance agrave simplifier la tra-duction du montage qursquoest lrsquointituleacute Logica laquo Ingredientibus raquo en laquo Logique ldquoPour les deacutebutantsrdquo raquo (laquo Logic for beginners raquo) une tendance naturelle agrave laquelle nous sa-crifierons nous aussi agrave lrsquooccasion par souci de commoditeacute (alors qursquoen rigueur des termes il faudrait toujours parler mais plus lourdement et moins eacutevocativement de Logique laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) mecircme si elle ne correspond pas mdash on sait maintenant pourquoi mdash au sens le plus exact de cette premiegravere phrase ni eacutevidem-ment agrave la teneur reacuteelle du texte particuliegraverement difficile qursquoelle introduit bien que ce dernier corresponde effectivement mdash autre temps autres mœurs mdash agrave un enseigne-ment donneacute agrave des deacutebutants en logique

Quant agrave notre traduction mdash la premiegravere veacuteritable en langue franccedilaise pour cette portion complegravete du texte15 mdash elle se veut surtout litteacuterale tout en eacutetant acceptable en franccedilais Crsquoest que par-delagrave son occasionnelle eacuteleacutegance litteacuteraire le latin drsquoAbeacute-lard est surtout lrsquoinstrument par lequel il exprime une penseacutee conceptuellement com-plexe dont les nuances demandent agrave ecirctre exprimeacutees fidegravelement drsquoabord au niveau de la langue avant de preacutetendre parvenir eacuteventuellement agrave son interpreacutetation deacutegageacutee des meacuteandres de lrsquoexpression originelle Mecircme si le latin abeacutelardien est plus classique et moins scolastique que celui de Thomas drsquoAquin nous souscrivons sans reacuteserve

dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants nous avons composeacute une certaine somme du savoir sacreacute pour ainsi dire une introduction agrave lrsquoEacutecriture divine raquo

15 Il y en a bien sucircr une partielle relativement fidegravele et certes eacuteleacutegante qui couvre essentiellement la critique des reacutealistes et se rend avec des sauts jusqursquoagrave la preacutesentation de la theacuteorie du statut (eacuted GEYER p 9 l 12-p 11 l 19 p 11 l 20-p 16 l 29 p 17 l 12-p 18 l 3 p 19 l 9-10 et 14 p 19 l 21-p 20 l 14 ce qui correspond agrave nos paragraphes sect 21-38 [partiellement] sect 42-43 sect 45 [tregraves partiellement] sect 46 [tregraves partiellement] sect 47) mais ne permet pas de se faire une ideacutee de la theacuteorie abeacutelardienne de la signification ou de lrsquoabstraction ni mecircme mdash on peut maintenant en juger mdash de celle du statut drsquoailleurs cf J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 111-122 (p 125-138 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf [coll laquo Vestigia XIV raquo] 1994) Quant agrave la version plus ancienne qui couvre exactement la mecircme portion que la nocirctre elle est geacuteneacuteralement plus une adaptation qursquoune traduction et malgreacute son apparente lisibiliteacute ne repreacutesente aucunement un instrument fiable pour comprendre quelque aspect que ce soit de la doctrine drsquoAbeacutelard sur les universaux cf Œuvres choisies drsquoAbeacutelard textes preacutesenteacutes et traduits par M de GAN-DILLAC Logique (1re partie) - Eacutethique - Dialogue entre un philosophe un juif et un chreacutetien Paris Aubier-Montaigne (coll laquo Bibliothegraveque philosophique raquo) 1945 p 77-127 (laquo Premiegravere partie de la Logica ldquoIngre-dientibusrdquo raquo) qui souscrit signalons-le au passage agrave la compreacutehension laquo simplifieacutee raquo de lrsquoincipit de la LISPor laquo Pour ceux qui deacutebutent dans lrsquoeacutetude de la logique [hellip] raquo (p 77) Quant aux traductions anglaises on en trouve principalement trois dont la comparaison est souvent profitable dans 1 R McKEON Selec-tions from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258 (reprise dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 169-188) allant de eacuted Geyer p 1 l 1 agrave p 30 l 26 soit de nos sect 1 agrave 77 (lrsquoincipit y eacutetant rendu [trop ] libre-ment par laquo We may open our introduction to logic [hellip] raquo p 218 et 169) 2 P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International (thegravese doctorale non publieacutee mais accessible eacutelectroniquement) 1982 p 1-28 et 3 Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and ed-ited by PV SPADE Indianapolis Cambridge Hackett 1994 p 26-56 traduction deacutebutant comme la preacute-ceacutedente eacuted GEYER p 7 l 25 et couvrant nos sect 18-80 Pour une traduction reacutecente en espagnol voir La cuestioacuten de los universales en la Edad Media seleccioacuten de textos de Porfirio Boecio y Pedro Abelardo estudio preliminar Francisco Bertelloni introduccioacuten traduccioacuten y notas Mariacutea Florencia Marchetto y Antonio Tursi Buenos Aires Ediciones Winograd 2010 p 152-237

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parce que nous sommes convaincus que ces propos srsquoappliquent eacutegalement bien agrave la langue drsquoAbeacutelard dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium agrave ce qursquoeacutecri-vait assez reacutecemment un bon traducteur drsquoun ceacutelegravebre texte eacutepisteacutemologique de lrsquoAquinate ayant lui aussi mis lrsquoaccent sur la litteacuteraliteacute laquo Ce choix est certes dis-cutable Nrsquoaurait-il pas fallu parfois rendre le texte plus attirant dans un langage plus contemporain Quelle que soit lrsquoexpression franccedilaise de la traduction un effort est neacutecessaire pour entrer dans une telle penseacutee La compreacutehension ne peut pas ecirctre im-meacutediate Coller au texte latin autant que faire se peut nous semble le meilleur moyen drsquoeacuteviter de regrettables contresens Ceci vaut pour la structure grammaticale de la phrase mais aussi pour la traduction de tel ou tel mot16 raquo Lorsque mecircme les plus grands interpregravetes drsquoAbeacutelard ont pu srsquoeacutegarer ici ou lagrave cette attitude humble et pru-dente nous semble ecirctre de mise tout en eacutetant conscients eacutevidemment qursquoelle ne constitue en aucune sorte une parfaite garantie contre lrsquoerreur pure et simple ou le choix moins heureux qui peuvent surgir nrsquoimporte ougrave mais particuliegraverement lors de la deacutetermination des kyrielles de pronoms ou de relatifs au neutre de celle des nom-breux sujets non exprimeacutes sinon de celle de lrsquoordre drsquoemboicirctement des geacutenitifs voire du simple emploi de lrsquoarticle mdash non existant en latin mdash deacutefini ou indeacutefini

Du point de vue de la mise en page cette traduction franccedilaise est preacutesenteacutee com-modeacutement pour des fins de comparaison dans une colonne parallegravele au texte latin eacutediteacute et autant que faire se peut en phase avec lui arborant aussi agrave son instar des nu-meacuteros de paragraphes allant du ltsect 1gt au ltsect 80gt Elle est en outre intellectuellement diviseacutee en sept sections numeacuteroteacutees de 0 agrave VI contenant elles-mecircmes des subdivi-sions Les sections I agrave VI reprennent mdash sauf dans un secteur (celui des sous-sections II12 et II13) ougrave nous nous sommes expliqueacutes en lien avec les traditions interpreacuteta-tives sur la difficulteacute de reconstruction de lrsquoargumentaire abeacutelardien mdash les diverses rubriques du plan deacutetailleacute preacutesenteacute par A de Libera et ensuite finement examineacute par lui dans ce qui constitue lrsquoeacutetude reacutecente la mieux informeacutee et la plus deacuteveloppeacutee sur la partie de la LISPor qui nous concerne ici17 Autant pour les rubriques de la sec-tion 0 qui sont notre fait que pour celles des sections I-VI dues agrave A de Libera nous indiquons les pages et les lignes auxquelles elles correspondent dans lrsquoeacutedition Geyer Ce qui permet une mise en rapport aiseacutee de cette premiegravere eacutedition de la nocirctre et de sa traduction ainsi que de lrsquoexeacutegegravese libeacuteranienne le tout dans le but eacutenonceacute preacuteceacute-demment de favoriser un retour reacutepeacuteteacute autant reacuteflexif que dynamique au texte mecircme du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard qui suit im-meacutediatement et auquel nous convions agrave nouveau le lecteur

16 laquo Introduction raquo dans THOMAS DrsquoAQUIN Division et meacutethodes de la science speacuteculative physique ma-theacutematique et meacutetaphysique introduction traduction et notes de Lrsquoexpositio super librum Boethii de Trini-tate q V-VI par B SOUCHARD Paris Budapest Torino LrsquoHarmattan (coll laquo Ouverture philosophique raquo) 2002 p 17

17 Cf A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier (coll laquo Philosophie raquo) 1999 p 294-297 pour le plan deacutetailleacute de la structure argumentative et p 297-498 pour son survol analy-tique

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ltABEacuteLARDABAELARDUSgt ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre

Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelardum super Porphirium

ltLogique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyregt ltLogica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyriumgt

lt01 DEacuteFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE

(POUR Y SITUER LA LOGIQUE)gt

ltsect 1gt Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash ltengt offrant un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie Or Boegravece nrsquoappelle pas lsquophilosophiersquo nrsquoimporte quelle science mais celle qui consiste dans les reacutealiteacutes les plus grandes en effet nous ne disons pas lsquophilosophesrsquo nrsquoimporte quels savants mais ltceuxgt dont lrsquointelligence peacutenegravetre les ltproblegrave-mesgt subtils Or de la ltphilosophiegt Boegravece distin-gue trois espegraveces agrave savoir la speacuteculative relative agrave la nature des reacutealiteacutes agrave speacuteculer la morale relative agrave lrsquohonnecircteteacute de la vie agrave consideacuterer la rationnelle rela-tive agrave la lsquoraisonrsquo mdash ltcrsquoest-agrave-dire au systegravemegt mdash des arguments agrave composer ltetgt que les Grecs nomment lsquologiquersquo Toutefois seacuteparant la ltlogiquegt de la phi-losophie certains la disaient mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash non pas partie mais instrument de la phi-losophie agrave savoir en cela que dans la ltlogiquegt drsquoune certaine maniegravere les autres ltespegraveces de la phi-losophiegt opegraverent pendant qursquoelles utilisent ses ar-guments pour prouver ltleursgt propres questions Par exemple si drsquoune speacuteculation naturelle ou morale advient une question crsquoest de la logique que sont tireacutes les arguments Contre eux Boegravece lui-mecircme dit que rien nrsquoempecircche que du mecircme le mecircme soit et instrument et partie comme la main ltlrsquogtest du corps humain La logique elle-mecircme encore semble sou-vent son ltpropregt instrument quand aussi elle ap-prouve par ses arguments une question se rapportant agrave elle comme celle-ci lsquolrsquohomme est une espegravece du ltgenregt animalrsquo Et toutefois ce nrsquoest pas pour au-tant qursquoelle est moins logique parce qursquoelle est ins-trument de la logique Et ainsi ltelle nrsquoest pas moinsgt philosophie parce qursquoltinstrumentgt de la philosophie Boegravece lui-mecircme distingue aussi la ltlo-giquegt des deux autres espegraveces de philosophie par sa fin propre qui consiste dans les arguments agrave com-

(eacuted GEYER p 1 l 3-p 2 l 15)

ltsect 1gt fol 1ra Ingredientibus nobis logicam 1 mdash pauca de proprietate eius prelibantes2 mdash a genere ipsius quod est philosophia3 ducamus exordium lsquoPhilo-sophiamrsquo autem non quamlibet scientiam Boecius 4 appellat sed que in maximis rebus consistit non enim philosophos quoslibet scientes dicimus sed quorum intelligentia penetrat subtilia Huius au-tem5 tres species Boecius6 distinguit spe-culatiuam scilicet de speculanda rerum natura moralem de honestate uitaelig7 consi-deranda rationalem de ratione argumen-torum componenda quam lsquologicenrsquo Greci nominant 8 Quam tamen a philosophia quidam diuidentes non philosophiaelig 9 partem 10 sed instrumentum mdash teste Boecio11 mdash dicebant eo uidelicet quod in ea quodammodo cetere operentur dum argumentis ipsius ad proprias probandas questiones utuntur Veluti si ex naturali uel morali speculatione questio fiat12 ex logica sumuntur argumenta Contra quos ipse Boecius 13 nichil 14 impedire dicit idem eiusdem et instrumentum esse et partem sicut est manus humani corporis Ipsa etiam logica sui sepe instrumentum uidetur cum et questionem ad se perti-nentem suis approbat argumentis ueluti istam lsquohomo est species animalisrsquo Nec tamen ideo minus est logica quia logice est instrumentum Sic nec philosophia quia philosophie Quam etiam ipse Boecius15 a duabus aliis philosophie spe-ciebus proprio fine suo distinguit qui in componendis argumentationibus consis-tit Nam etsi phisicus16 argumenta com-

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poser Car mecircme si le physicien compose des argu-ments ce nrsquoltestgt pas la physique qui lrsquoinstruit pour ce ltfairegt mais seule la logique

ltsect 2gt Sur la ltlogique Boegravecegt mentionne aussi que pour cette raison elle a eacuteteacute consigneacutee par eacutecrit et a eacuteteacute rameneacutee agrave des regravegles preacutecises drsquoargumenta-tions afin que par de fausses complexions elle nrsquoen-traicircne pas dans lrsquoerreur les ltespritsgt trop vagabonds puisque ce qui ne se rencontre pas dans la nature des reacutealiteacutes elle semble par ses raisons ltlegt garantir et souvent dans ses stipulations colliger les contraires de cette maniegravere lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt blanc crsquoest pourquoi Socrate est blancrsquo en revanche lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt noir crsquoest pourquoi Socrate est noirrsquo

ltsect 3gt Or en eacutecrivant ltsurgt la logique cet ordre est neacutecessaire en lrsquooccurrence puisque les argu-mentations sont jointes agrave partir des propositions les propositions agrave partir des mots il est neacutecessaire que celui qui eacutecrit parfaitement la logique eacutecrive drsquoabord sur les termes simples ensuite sur les propositions qursquoenfin dans les argumentations il accomplisse la fin de la logique comme aussi notre chef de file Aristote ltlegt fit ltluigt qui pour la doctrine des ter-mes eacutecrivit tout au long les Preacutedicaments pour ltcellegt des propositions le De lrsquohermeacuteneutique pour ltcellegt des argumentations les Topiques et les Analytiques

lt02 RUBRIQUES INTRODUCTIVES (TITRE INTENTION MATIEgraveRE MEacuteTHODE UTILITEacute)gt

ltsect 4gt Or Porphyre mdash ltlrsquoauteur dont il srsquoagitgt ici mdash preacutepare comme lrsquoenseigne le libelleacute mecircme du titre cette lsquoIntroductionrsquo pour les Preacutedicaments drsquoAristote ltintroductiongt que toutefois ltPorphyregt lui-mecircme montre par apregraves ecirctre neacutecessaire agrave tout lrsquoart ltlogiquegt Que drsquoelle soient briegravevement distin-gueacutes plus subtilement lrsquointention la matiegravere le mode de traitement lrsquoutiliteacute ou bien sous quelle partie de la dialectique est poseacutee la preacutesente science

ltsect 5gt Or lrsquointention ltengt est drsquoinstruire au pre-mier chef le lecteur pour les Preacutedicaments drsquoAris-tote afin que plus facilement il puisse comprendre les ltchosesgt qui y sont traiteacutees

Ce que ltPorphyregt fait en traitant des cinq lteacuteleacutementsgt qui sont la matiegravere de cette ltintroduc-

ponit non ad hoc eum phisica17 sed sola instruit logica

ltsect 2gt De qua etiam hac ratione con-scriptam18 esse meminit19 atque eam ad certas argumentationum regulas reductam esse ne nimium uagos20 falsis comple-xionibus in errorem pertrahat cum id quod in rerum natura non inuenitur ratio-nibus suis uideatur astruere et sepe con-traria in condicionibus suis colligere 21 hoc modo lsquoSocrates est corpus corpus autem album quare Socrates est albusrsquo rursus lsquoSocrates est corpus corpus au-tem nigrum quare Socrates est nigerrsquo

ltsect 3gt In scribendo autem logicam hic22 ordo23 necessarius est ut quoniam argumentationes ex propositionibus iun-guntur propositiones ex dictionibus eum qui logicam perfecte scribit primum de simplicibus sermonibus deinde de pro-positionibus necesse est scribere tandem in argumentationibus finem logice con-summare sicut et princeps noster Aristo-teles fecit qui ad sermonum doctrinam Predicamenta perscripsit ad propositio-num Periermenias 24 ad argumentatio-num Topica et Analetica25

(eacuted GEYER p 2 l 16-p 4 l 17)

ltsect 4gt Iste autem Porfirius sicut ipsa inscriptio tituli 26 docet hanc lsquoIntroduc-tionemrsquo ad Predicamenta Aristotelis pre-parat27 quam tamen ipse ad totam artem necessariam posterius demonstrat Cuius intentio materia modus tractandi utilitas aut cui dialectice parti supponatur28 pre-sens scientia breuiter distinguatur subti-lius

ltsect 5gt Est autem intentio lectorem precipue ad Predicamenta Aristotelis instruere ut facilius ea que ibi tractantur queat intelligere

Quod facit tractando de quinque que sunt eius materia genere scilicet specie

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tiongt agrave savoir le genre lrsquoespegravece la diffeacuterence le propre et lrsquoaccident dont il a jugeacute utile au premier chef la connaissance pour les Preacutedicaments parce qursquoil est discuteacute drsquoeux dans presque tout lrsquoenchaicirc-nement des Preacutedicaments Or ltle faitgt que nous avons dit lsquocinqrsquo peut ecirctre reacutefeacutereacute drsquoune certaine ma-niegravere et agrave ces noms mdash genre espegravece etc mdash et agrave leurs signifieacutes Car aussi ltPorphyregt clarifie convena-blement la signification de ces cinq noms qursquoutilise Aristote afin que quand on en sera venu aux Preacutedi-caments ce qursquoil faut comprendre agrave propos de ces noms ne soit pas ignoreacute Il peut mecircme aussi srsquoagir de tous les signifieacutes de ces noms comme de cinq lteacuteleacute-mentsgt parce que mecircme si pris un agrave un ils sont indeacutefinis lten nombregt (vu que sont indeacutefinis lten nombregt les genres et similairement les espegraveces etc) il srsquoagit toutefois de tous ainsi qursquoil a eacuteteacute dit ltcomme degt cinq parce qursquoil est traiteacute de tous selon cinq proprieacuteteacutes de tous les genres certes selon cela qursquoils sont des genres et des autres lteacuteleacutementsgt si-milairement Car crsquoest ainsi aussi que les huit parties de lrsquoeacutenonceacute sont consideacutereacutees selon leurs huit pro-prieacuteteacutes certes bien que prises une agrave une elles soient indeacutefinies lten nombregt

ltsect 6gt Le mode de traitement quant agrave lui est ici qursquoune fois drsquoabord distingueacutees les natures des ltcinq eacuteleacutementsgt un agrave un dans leurs divers traiteacutes il descend enfin pour leur plus grande connaissance simultaneacutement vers leurs communauteacutes et proprieacuteteacutes

ltsect 7gt Or lrsquoutiliteacute comme Boegravece lui-mecircme lrsquoen-seigne quoiqursquoelle soit principalement dirigeacutee vers les Preacutedicaments se reacutepand toutefois de faccedilon qua-drifide ltcegt qursquoun peu plus tard ougrave ltBoegravecegt lui-mecircme le dira nous clarifierons plus diligemment

ltsect 8gt Mais par quelle partie la science du preacute-sent ouvrage tend vers la logique ltcelagt est aussitocirct reconnu si drsquoabord nous avons diligemment dis-tingueacute les parties de la logique Or il y en a deux mdash selon ltlesgt auteurltsgt Ciceacuteron et Boegravece mdash qui com-posent la logique agrave savoir la science de deacutecouvrir des arguments et ltcellegt de juger crsquoest-agrave-dire de confirmer et de corroborer ceux mecircmes deacutecouverts En effet deux ltchosesgt sont neacutecessaires agrave celui qui

differentia proprio et accidente quorum precipue agnitionem 29 ad Predicamenta utilem iudicauit quod de his fere in tota serie Predicamentorum disputetur Quod autem lsquoquinquersquo diximus et ad hec no-mina mdash genus species et caeligtera30 mdash et ad eorum significata quodammodo referri potest fol 1rb Nam et horum quinque nominum significationem conuenienter aperit quibus Aristoteles utitur ne31 cum ad Predicamenta uentum fuerit quid in his nominibus 32 intelligendum sit igno-retur Potest etiam et de significatis om-nibus istorum nominum quasi de quinque agi quia licet sigillatim33 accepta infinita sint (quippe infinita sunt genera et simi-liter species et cetera) de omnibus tamen ut dictum est34 quinque agitur quia de omnibus secundum quinque proprietates tractatur de omnibus quidem generibus secundum hoc quod sunt genera et de ce-teris similiter Sic namque et octo partes orationis considerantur secundum octo quidem earum proprietates cum sigilla-tim35 accepte sint infinite

ltsect 6gt Modus uero tractandi hic est quod singulorum prius distinctis naturis in diuersis eorum tractatibus tandem ad maiorem eorum cognitionem ad commu-nitates eorum simul et proprietates des-cendit

ltsect 7gt Utilitas autem ut ipse Boecius docet cum principaliter ad Predicamenta dirigatur quadrifariam tamen spargitur quod postmodum36 ubi ipse id dicet37 diligentius aperiemus

ltsect 8gt Per quam partem uero ad logi-cam presentis operis scientia tendat sta-tim dinoscitur si prius logice partes dili-genter dilexerimus38 Sunt autem duaelig39 mdash auctore40 Tullio41 et Boecio42 mdash que logicam componunt scientia scilicet in-ueniendi argumenta et diiudicandi hoc est confirmandi et comprobandi ipsa in-uenta Duo enim necessaria sunt argu-

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argumente drsquoabord qursquoil deacutecouvre les arguments par lesquels il argumente ensuite si quelqursquoun les cri-tique en tant que vicieux ou bien de pas assez fer-mes qursquoil sache les confirmer Drsquoougrave Ciceacuteron dit que la deacutecouverte est naturellement anteacuterieure Or crsquoest agrave lrsquoune et lrsquoautre partie de la logique mais surtout agrave la deacutecouverte que se rapporte la science ltde lrsquoouvrage de Porphyregt aussi est-elle une certaine partie de la science de deacutecouvrir Comment en effet un argument peut-il ecirctre tireacute du genre ou bien de lrsquoespegravece comme des lttroisgt autres lteacuteleacutementsgt sauf une fois connus les ltpointsgt qui sont ici traiteacutes Drsquoougrave Aristote lui-mecircme introduit les deacutefinitions de ces lteacuteleacutementsgt dans ses Topiques quand il traite de leurs lieux comme aussi Ciceacuteron dans ses ltTopiquesgt Mais puisqursquoun argument est confirmeacute agrave partir des mecircmes ltchosesgt agrave partir desquelles il est deacutecouvert cette science nrsquoest pas eacutetrangegravere au jugement Tout com-me en effet lrsquoargument est tireacute de la nature du genre ou bien de lrsquoespegravece ainsi agrave partir de la mecircme ltnatu-regt est confirmeacute ltlrsquoargumentgt extrait Car consideacute-rant en lrsquohomme quant au ltgenregt animal la nature de lrsquoespegravece lthumainegt agrave partir de cette ltnaturegt mecircme je deacutecouvre aussitocirct un argument pour prou-ver ltque lrsquohomme est ungt animal Que si quelqursquoun critique je montre aussitocirct ltquegt lrsquoargument lui-mecircme ltestgt idoine ltengt assignant dans les mecircmes ltchosesgt la nature de lrsquoespegravece ou bien du genre afin que agrave partir des rapports mecircmes des termes agrave la fois lrsquoargument soit deacutecouvert et ltlrsquoargumentgt deacutecouvert soit confirmeacute

ltsect 9gt Certains cependant seacuteparent tout agrave fait de la deacutecouverte et du jugement cette science et aussi ltcellesgt des preacutedicaments ou bien des divisions ou des deacutefinitions ou encore des propositions et ne ltlesgt reccediloivent drsquoaucune maniegravere dans les parties de la logique quoique cependant ils les jugent neacutecessai-res agrave toute la logique Agrave ceux-lagrave certes tant lrsquoautoriteacute que la raison semblent contraires Car Boegravece sur les Topiques de Ciceacuteron pose une double division de la dialectique dont lrsquoune et lrsquoautre ltpartiegt inclut ainsi lrsquoautre tour agrave tour de telle sorte que ltces deux par-tiesgt une agrave une comprennent toute la dialectique La premiegravere ltdivisiongt certes est par la science de deacutecouvrir et de juger la deuxiegraveme par la science de diviser de deacutefinir de colliger Lesquelles ltdivi-sionsgt aussi il ltlesgt ramegravene ainsi lrsquoune agrave lrsquoautre de

mentanti43 primum ut inueniat argumen-ta per que arguat deinde si quis ea ca-lumnietur44 tanquam uitiosa aut non satis firma ea confirmare sciat Unde Tullius45 inuentionem naturaliter priorem dicit Ad utramque autem logice partem maxime uero ad inuentionem hec scientia46 perti-net et pars quedam est scientie inue-niendi Quomodo enim ex genere argu-mentum aut specie ceu 47 ceteris duci possit nisi his que hic tractantur cogni-tis Unde ipse Aristoteles horum diffini-tiones48 in Topicis suis inducit cum locos eorum tractat sicut et Tullius in suis Sed quoniam ex eisdem confirmatur argumen-tum ex quibus inuenitur a iudicio non est aliena hec scientia Sicut enim ex natura generis aut speciei trahitur argumentum ita ex eadem confirmatur extractum Con-siderans namque in homine quantum ad animal speciei naturam49 ex ipsa statim argumentum ad probandum animal inue-nio Quod50 si quis calumnietur51 ipsum statim argumentum idoneum ostendo as-signans in eisdem speciei aut generis na-turam52 ut ex eisdem terminorum habi-tudinibus53 et inueniatur argumentum et confirmetur inuentum

ltsect 9gt Quidam tamen hanc scientiam necnon predicamentorum aut diuisionum seu diffinitionum uel etiam propositio-num omnino ab inuentione et iudicio se-parant nec ullo modo in partibus logice recipiunt cum tamen eas ad totam logi-cam necessarias iudicent54 Quibus qui-dem tam auctoritas quam ltratiogt55 con-traria uidetur56 Boecius57 namque super Topica Ciceronis duplicem diuisionem dialectice ponit quarum utraque 58 ita alteram uicissim includit ut singule totam dialecticam comprehendant Prima qui-dem est per scientiam inueniendi et iudi-candi secunda per scientiam diuidendi diffiniendi colligendi Quas etiam ad se

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telle sorte que dans la science de deacutecouvrir qui est un membre de la preacuteceacutedente division il inclue aussi la science de diviser ou de deacutefinir agrave savoir pour cela que tant des divisions que des deacutefinitions des argu-ments soient tireacutes Drsquoougrave aussi la science du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt est par une rai-son similaire accommodeacutee agrave la deacutecouverte Boegravece lui-mecircme dit aussi que pour les deacutebutants en logique le texte des Preacutedicaments se preacutesente en premier parmi les livres drsquoAristote Agrave partir de quoi il appert que les Preacutedicaments nrsquoont pas agrave ecirctre seacutepareacutes de la logique lteuxgt dans lesquels le lecteur a un introiumlt de la logique surtout vu que cette distinction des preacutedicaments fournit de tregraves grandes forces pour ar-gumenter puisque par elle peut ecirctre confirmeacute de quelle nature chaque reacutealiteacute est ou bien nrsquoest pas La proprieacuteteacute des propositions aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux arguments puisqursquoelle prouve tantocirct celle-ci tantocirct celle-lagrave ou bien comme la contraire ou la con-tradictoire ou de quelque maniegravere autrement lrsquooppo-seacutee Parce que donc tous les traiteacutes de logique sont inclineacutes vers la fin de cette derniegravere crsquoest-agrave-dire ltversgt lrsquoargumentation nous ne retranchons drsquoau-cun drsquoeux la science de la logique

lt03 LEMME ET EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA

PREMIEgraveRE PHRASE DE LrsquoISAGOGE DE PORPHYREgt

ltsect 10gt Ces ltpreacutecisionsgt offertes suivons le texte

ltsect 11gt Puisqursquoil est neacutecessaire etc Sur le point drsquoeacutecrire relativement agrave la matiegravere ltPorphyregt met en avant un proegraveme dans lequel agrave la fois il assigne la matiegravere elle-mecircme et lrsquoutiliteacute de lrsquoouvrage et promet un mode introductoire drsquoeacutecriture drsquoapregraves ce que de ces ltchosesgt les philosophes ont correctement pen-seacute Or il y a du lttermegt lsquoneacutecessairersquo trois signifi-cations courantes agrave savoir quand tantocirct il est poseacute pour lsquoineacutevitablersquo comme il est neacutecessaire qursquoune substance ne soit pas une qualiteacute tantocirct pour lsquoutilersquo comme ltil est neacutecessairegt drsquoaller au forum tantocirct pour lsquodeacutetermineacutersquo comme ltil est neacutecessairegt que lrsquohomme meurt un jour Les deux premiegraveres signi-fications de lsquoneacutecessairersquo quant agrave elles sont de cette sorte qursquoelles semblent entre elles rivaliser ltconcer-nantgt qui drsquoelles peut ecirctre prise ici le plus con-venablement Car aussi la suprecircme neacutecessiteacute est de

inuicem ita reducit ut in scientia in-ueniendi quod unum membrum est prio-ris diuisionis scientiam quoque diuidendi uel diffiniendi includat pro eo scilicet quod tam ex diuisionibus quam ex diffini-tionibus argumenta ducantur Unde gene-ris quoque scientia et speciei seu aliorum simili ratione inuentioni accomodatur Ipse etiam Boecius59 ingredientibus fol 1va logicam primum ex Aristotelis libris textum Predicamentorum occurrere60 di-cit Ex quo apparet Predicamenta a logica non separari in quibus introitum logice lector habet presertim cum distinctio illa predicamentorum uires argumentandi 61 maximas ministret cum per eam cuius nature unaqueque res sit aut non sit ualeat confirmari Propositionum quoque proprietas ab argumentis non est aliena cum modo hanc62 ltmodogt63 illam aut ut contrariam uel contradictoriam64 seu quo-modolibet aliter ltoppositamgt 65 probet Quia itaque omnes tractatus logice ad fi-nem eius id est argumentationem incli-nantur nullius66 eorum scientiam logice67 secludimus

(eacuted GEYER p 4 l 18-p 7 l 24)

ltsect 10gt His prelibatis litteram68 in-sistamus

ltsect 11gt Cum sit necessarium etc 69 Scripturus de materia premittit 70 proe-mium71 in quo et materiam ipsam assi-gnat72 et utilitatem operis et modum scri-bendi introductorium 73 promittit iuxta hoc quod de his philosophi recte sen-serunt Sunt autem lsquonecessariirsquo74 tres con-suete significationes75 cum scilicet modo pro lsquoineuitabilirsquo ponitur ut necesse est substantiam non esse qualitatem modo pro lsquoutilirsquo ut ire ad forum76 modo pro lsquodeterminatorsquo ut hominem quandoque mori Due uero prime lsquonecessariirsquo 77 significationes huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur que earum conue-nientius possit hic accipi78 Nam et sum-ma necessitas est hec prenosse ut ad79

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savoir drsquoavance ces ltchosesgt afin que lrsquoon parvien-ne agrave drsquoautres puisque sans ces ltchosesgt ces ltau-tresgt ne peuvent pas ecirctre sues et ltcrsquoestgt la claire utiliteacute Si quelqursquoun toutefois porte diligemment at-tention agrave lrsquoenchaicircnement du texte il jugera que ltcet ouvragegt est dit plus convenablement lsquoutilersquo qursquolsquoineacutevitablersquo Quand en effet ltPorphyregt pose par rapport agrave quoi ltlrsquoouvrage estgt tel qursquoil ltlegt dise lsquoneacutecessairersquo entendant pour ainsi dire une certaine relation agrave autre ltchosegt il suggegravere la signification de lrsquoutiliteacute Lrsquolsquoutilersquo en effet regarde vers autre ltchosegt lrsquolsquoineacutevitablersquo est dit par soi

ltsect 12gt Construis ainsi il est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire utile de savoir en effet ce qursquoest le genre etc crsquoest-agrave-dire de quelle proprieacuteteacute sont les lteacuteleacutementsgt un agrave un ce qui est montreacute dans leurs deacutefinitions les-quelles certes nrsquoont pas eacuteteacute assigneacutees selon leur substance mais selon leurs proprieacuteteacutes accidentelles Crsquoest qursquoen effet le nom du genre et des autres lteacuteleacute-mentsgt nrsquoest pas deacutesignatif de la substance mais de lrsquoaccident Drsquoougrave nous prenons le lsquoce qursquoestrsquo plutocirct selon la proprieacuteteacute que ltselongt la substance Et pour la etc ltPorphyregt pose quatre ltchosesgt dans les-quelles il montre lrsquoutiliteacute quadrifide comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus agrave savoir les preacutedi-caments les deacutefinitions les divisions les deacutemons-trations crsquoest-agrave-dire les argumentations qui indi-quent la question exposeacutee Qui agrave savoir la science des preacutedicaments est chez Aristote crsquoest-agrave-dire est contenue dans son traiteacute Car aussi un livre est par-fois deacutesigneacute par le nom de lrsquoauteur comme Lucain Et pour lrsquoassignation des deacutefinitions crsquoest-agrave-dire pour assigner et pour composer les deacutefinitions Et tout agrave fait aussi ces cinq lteacuteleacutementsgt sont utiles pour ces ltchosesgt qui sont dans la division ou la deacutemonstration soit ltdansgt lrsquoargumentation Et Puisqursquoil est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire pour autant qursquoil est utile de connaicirctre ces lteacuteleacutementsgt je ten-terai de rassembler les ltchosesgt qui ont eacuteteacute dites par les Anciens ltengt trsquoen faisant la tradition crsquoest-agrave-dire le traitement de la speacuteculation de ces reacutealiteacutes crsquoest-agrave-dire ltdegt la consideacuteration de ces cinq lteacuteleacute-mentsgt je dis tradition lsquocondenseacuteersquo crsquoest-agrave-dire moyennement bregraveve Ce qursquoil expose aussitocirct ltengt disant briegravevement et comme par un mode intro-ductoire En effet trop de briegraveveteacute pourrait infeacuterer une trop grande obscuriteacute drsquoapregraves ce ltmotgt

alia perueniatur80 cum sine his illa sciri non possint et aperta utilitas Si quis tamen seriem littere81 diligenter attendat conuenientius lsquoutilersquo dici iudicabit quam lsquoineuitabilersquo Cum enim supponit 82 ad quid83 dicat lsquonecessariumrsquo quasi ad aliud relationem quandam intendens utilitatis significationem insinuat lsquoUtilersquo enim ad aliud spectat lsquoineuitabilersquo per se dicitur

ltsect 12gt Sic construe necessarium est id est utile nosse enim quid sit genus etc84 id est cuius proprietatis sint singu-la quod in eorum diffinitionibus osten-ditur que quidem non secundum eorum substantiam assignate sunt sed secundum eorum accidentales proprietates Quippe generis nomen et ceterorum non sub-stantie sed accidentis designatiuum est Unde illud lsquoquidrsquo85 magis secundum pro-prietatem quam substantiam accipimus Et ad eam etc quattuor supponit86 in quibus utilitatem quadrifariam ostendit ut supra 87 meminimus scilicet predica-menta diffinitiones diuisiones demons-trationes id est argumentationes que pro-positam questionem demonstrant Que scilicet scientia predicamentorum est apud Aristotelem id est in tractatu eius continetur88 Nam et liber quandoque89 nomine auctoris designatur ut Lucanus90 Et ad assignationem diffinitionum id est ad assignandas91 et ad componendas dif-finitiones Et omnino etiam hec quinque sunt utilia ad ea que in diuisione sunt uel demonstratione hoc 92 est argumenta-tione Et Cum sit necessarium id est ad tot utile est nosse ista temptabo 93 ag-gredi 94 ea que ab Antiquis dicta sunt faciens tibi traditionem id est tractatum de speculatione istarum rerum id est consideratione horum quinque tradi-tionem dico lsquocompendiosamrsquo id est bre-uem mediocriter Quod statim exponit di-cens breuiter et uelut95 introductorio96

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drsquoHorace laquo je mrsquoefforce drsquoecirctre bref je deviens obscur raquo Drsquoougrave afin que le lecteur ne deacutesespegravere pas agrave cause de la briegraveveteacute ou qursquoil ne soit pas confondu agrave cause de la prolixiteacute il promet de se servir en eacutecri-vant drsquoun mode introductoire Or de quelle faccedilon cet ouvrage a de la valeur tant pour les preacutedicaments que pour les trois autres ltque sont les deacutefinitions les divisions et les deacutemonstrationsgt Boegravece lui-mecircme lrsquoassigne assez diligemment ltpointsgt que nous aussi toutefois nous toucherons briegravevement

ltsect 13gt Et premiegraverement montrons de quelle faccedilon les traiteacutes un agrave un de ces cinq lteacuteleacutementsgt con-viennent aux preacutedicaments La connaissance du genre se rapporte aux preacutedicaments en cela que lagrave Aristote dispose les dix genres suprecircmes de toutes ltles chosesgt lteuxgt dans lesquels il inclut lrsquouniver-saliteacute de toutes les reacutealiteacutes et dans lesquels dix noms il comprend les significations indeacutefinies lten nom-bregt de tous les autres noms de toutes les reacutealiteacutes ltpuisquegt lrsquoon ne peut pas connaicirctre de quelle faccedilon ces ltgenresgt sont les genres de toutes les autres ltchosesgt agrave moins de poser drsquoabord la connaissance des genres La connaissance de lrsquoespegravece aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux ltpreacutedicamentsgt ltellegt sans la-quelle la connaissance du genre ne peut ecirctre non plus vu qursquoelles sont relatives elles font naicirctre mu-tuellement leur essence et ltleurgt connaissance Drsquoougrave aussi il est neacutecessaire qursquoun ltde ces eacuteleacutementsgt soit deacutefini par lrsquoautre comme aussi Porphyre lui-mecircme lrsquoatteste La diffeacuterence aussi qui ajouteacutee au genre complegravete lrsquoespegravece est neacutecessaire pour la dis-tinction de lrsquoespegravece et en outre pour ltcellegt du genre ltcargt poseacutee dans la division de ce ltgenre la diffeacuterencegt mecircme montre la signification de ce dernier que contient lrsquoespegravece Plusieurs ltthegravemesgt aussi sont ameneacutes par Aristote dans les Preacutedica-ments ougrave il srsquoagit de ces trois lteacuteleacutementsgt mdash genre espegravece diffeacuterence mdash agrave moins que ces lteacuteleacutementsgt ne soient drsquoabord connus ces ltdeacuteveloppementsgt ne peuvent ecirctre compris Telle est cette regravegle Des di-vers genres etc La connaissance du propre aussi aide en cela qursquoltAristotegt lui-mecircme assigne les pro-pres des preacutedicaments comme lorsqursquoil dit que le propre de la substance est le fait que puisqursquoelle est elle ltest une chosegt une et identique numeacuteri-quement etc Afin donc que la nature du propre ne soit alors pas ignoreacutee elle devait agrave ce moment ecirctre

modo Possit enim nimia breuitas nimiam obscuritatem inferre iuxta illud Horatii laquo Breuis esse laboro obscurus fio raquo 97 Unde ne diffideret 98 lector ex breuitate seu confunderetur ex prolixitate intro-ductorium modum se seruare in scribendo promittit Qualiter autem tam ad predica-menta quam ad alia tria hoc opus ualeat ipse satis diligenter Boecius99 assignat que tamen et nos breuiter tangamus

ltsect 13gt Ac primum ostendamus qualiter illorum100 quinque singuli tracta-tus ad predicamenta conueniant101 Gene-ris notitia in hoc102 ad predicamenta per-tinet quod ibi Aristoteles decem genera suprema omnium disponit in quibus om-nium rerum fol 1vb uniuersitatem in-cludit atque in eis X nominibus omnium aliorum 103 nominum infinitas significa-tiones comprehendit que qualiter genera aliorum sint cognosci non104 potest nisi generum cognitione preposita Speciei quoque cognitio non est ab eis aliena sine qua nec generis potest esse cognitio quippe cum105 relatiua sint106 suam ab inuicem contrahunt107 essentiam et cogni-tionem Unde et alterum diffiniri per al-terum necesse est sicut et ipse testatur Porfirius 108 Differentia quoque que adiuncta generi speciem complet ad dis-cretionem speciei necessaria est nec-non109 ad generis in cuius posita diui-sione eius significationem quam species continet ipsa ostendit Plura etiam ab Aristotele in Predicamentis inducuntur ubi de his tribus mdash genere specie diffe-rentia mdash agitur110 que nisi precognita sint ista 111 intelligi non possunt 112 Qualis est regula illa Diuersorum gene-rum etc113 Proprii quoque cognitio in eo iuuat quod ipse predicamentorum propria assignat ut cum substantie dicit114 pro-prium esse quod cum sit unum et idem numero etc 115 Ne igitur proprii natura tunc ignoraretur demonstranda nunc erat Illud tamen notandum quod tantum propria specialissimarum specierum

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indiqueacutee Cela toutefois doit ecirctre noteacute que Porphyre traite seulement des propres des espegraveces speacutecialissi-mes tandis qursquoAristote investigue les propres des genres mais toutefois par suite de la similitude de ces propres est aussi manifesteacutee leur nature parce que de la mecircme maniegravere ceux-lagrave sont dits lsquopropresrsquo des genres que ceux-ci des espegraveces agrave savoir en cela qursquoils conviennent agrave chaque et agrave ltluigt seul et tou-jours Mais que la connaissance de lrsquoaccident ait beaucoup de valeur pour les preacutedicaments qui ltengt douterait puisque dans neuf preacutedicaments ltquicon-quegt retrouve les seuls accidents En outre Aristote lui-mecircme freacutequemment et diligemment recherche les proprieacuteteacutes des ltchosesgt qui sont dans un sujet crsquoest-agrave-dire des accidents agrave quoi se rapporte au pre-mier chef le traiteacute de lrsquoaccident Pour la distinction aussi de la diffeacuterence ou du propre la connaissance de lrsquoaccident est encore mise agrave profit parce que ceux-lagrave ne sont pas connus parfaitement si nrsquoest pas saisie la distinction de celui-ci

ltsect 14gt Or maintenant montrons comment ont de la valeur les cinq mecircmes lteacuteleacutementsgt pour les deacute-finitions Mais la deacutefinition ltestgt lrsquoune substantielle lrsquoautre description La substantielle certes qui est de lrsquoespegravece seulement prend le genre et les diffeacuterences et crsquoest pourquoi pour elle a de la valeur le traiteacute tant du genre que de la diffeacuterence que de lrsquoespegravece La description quant agrave elle est freacutequemment tireacutee des accidents drsquoougrave pour elle a de la valeur au premier chef la connaissance de lrsquoaccident Mais la connais-sance du propre aide geacuteneacuteralement pour toutes les deacutefinitions qui saisissent la similitude de ce ltder-niergt en cela qursquoelles-mecircmes aussi sont convertibles encore avec le deacutefini

ltsect 15gt Pour les divisions aussi ces cinq lteacuteleacute-mentsgt sont tellement neacutecessaires que sans leur con-naissance la division se fait plus par hasard que par raison Ce qursquoil faut regarder attentivement agrave travers les divisions une agrave une Or il y a trois divisions lsquoselon soirsquo agrave savoir du genre du tout et du mot en revanche trois lsquoselon lrsquoaccidentrsquo agrave savoir quand ou lrsquoaccident se divise en sujets ou les sujets ltse divi-sentgt en accidents ou lrsquoaccident ltse divisegt en acci-dents Mais cette division qui est du genre tantocirct se fait en espegraveces tantocirct en diffeacuterences poseacutees pour les espegraveces Drsquoougrave pour cette ltdivisiongt conviennent tant le genre que lrsquoespegravece que la diffeacuterence et les mecirc-

Porfirius tractat Aristoteles uero propria generum inuestigat sed tamen ex istorum propriorum similitudine illorum quoque manifestatur natura quia eodem modo illa dicuntur 116 lsquopropriarsquo generum quo-modo ista specierum eo scilicet quod omni et soli et semper 117 conueniant Quantum uero accidentis notitia 118 ad predicamenta ualeat quis dubitet cum in nouem predicamentis sola accidentia re-periat Preterea ipse Aristoteles frequen-ter119 et diligenter eorum que in subiecto sunt120 id est accidentium proprietates inquirit ad quod precipue tractatus perti-net accidentis121 Ad discretionem quo-que differentie uel proprii accidentis et122 proficit notitia quia nec illa perfecte co-gnoscuntur si istius discretio non te-neatur

ltsect 14gt Nunc autem quomodo eadem quinque ad diffinitiones ualeant ostenda-mus123 Diffinitio uero alia substantialis alia descriptio124 Substantialis quidem que speciei tantum est genus sumit125 ac differentias ideoque ad eam tam generis quam differentie quam speciei tractatus ualet Descriptio uero frequenter ab acci-dentibus trahitur unde ad eam precipue accidentis cognitio ualet Proprii autem notitia generaliter ad omnes diffinitiones prodest que eius similitudinem in eo te-nent126 quod et ipse quoque ad diffinitum conuertuntur127

ltsect 15gt Ad diuisiones quoque adeo hec quinque necessaria sunt ut preter eorum notitiam casu potius quam ratione fiat diuisio128 Quod per singulas diuisio-nes129 inspiciendum est Sunt autem tres diuisiones secundum se generis scilicet totius et uocis rursus tres secundum ac-cidens quando scilicet uel accidens in subiecta uel subiecta in accidentia uel accidens in accidentia diuiditur 130 Ea uero diuisio que generis est modo in spe-cies fit modo in differentias pro specie-bus positas Unde ad eam tam genus

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mes lteacuteleacutementsgt sont mis agrave profit pour la distinction de la division du tout et ltde cellegt du mot les-quelles ltdivisionsgt certes alors qursquoelles se feraient pourraient sembler ecirctre du genre sauf si la nature du genre nrsquoeacutetait drsquoabord connue comme celle-ci que chaque genre est preacutediqueacute des espegraveces une agrave une univoquement tandis que le tout nrsquoest pas preacutediqueacute de ltsesgt composants un agrave un et le mot multiple ne convient pas univoquement agrave ses divisants Par cela aussi ces ltcinq eacuteleacutementsgt aident beaucoup pour la division du mot eacutequivoque parce qursquoils eacutetaient utiles pour les deacutefinitions vu qursquoagrave partir des deacutefinitions est connu ce qui est eacutequivoque ou ce qui ne lrsquoest pas Pour cette division aussi qui est lsquoselon lrsquoaccidentrsquo la connaissance de lrsquoaccident par lequel elle est elle-mecircme constitueacutee est neacutecessaire tandis que les au-tres lteacuteleacutementsgt servent aussi agrave la distinction de cette mecircme ltdivisiongt autrement nous diviserions ainsi le genre en espegraveces ou en diffeacuterences comme les ac-cidents en sujets

ltsect 16gt Pour deacutecouvrir aussi les argumentations ou pour ltlesgt confirmer une fois deacutecouvertes la connaissance de ces cinq lteacuteleacutementsgt comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus a clairement de la valeur Car aussi selon la nature du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt et nous deacutecou-vrons des arguments et nous ltlesgt confirmons une fois deacutecouverts Or que Boegravece en ce lieu appelle ces cinq lteacuteleacutementsgt les lsquosiegraveges des syllogismesrsquo contre cela il semble que nous ne voulons pas qursquoils soient les lieux dans la complexion parfaite des syllo-gismes Mais assureacutement il utilise un vocable speacutecial pour genre agrave savoir ltengt posant syllogisme pour ar-gumentation autrement il diminuerait ltsongt utiliteacute srsquoil la dirigeait seulement vers les syllogismes et non geacuteneacuteralement pour toutes argumentations lesquelles sont similairement appeleacutees lsquodeacutemonstrationsrsquo par Porphyre Les lieux peuvent encore une fois par-faites aussi les complexions des syllogismes drsquoune certaine maniegravere ecirctre assigneacutes non pas afin qursquoils fassent eux-mecircmes partie de ces ltsyllogismesgt mais parce qursquoils peuvent aussi ecirctre ameneacutes pour leur eacutevidence par la confirmation des enthymegravemes qui sont conduits agrave partir drsquoeux Mais maintenant ces ltchosesgt ayant eacuteteacute montreacutees relativement agrave lrsquoutiliteacute revenons-en au texte

quam species quam differentia conue-niunt eademque ad discretionem diuisio-nis totius et uocis proficiunt que quidem cum fierent generis uideri possent nisi generis natura precognita esset131 ueluti ea quod omne genus de singulis specie-bus predicatur uniuoce totum uero de componentibus [se]132 singillatim133 non predicatur neque uox multiplex diuidenti-bus suis uniuoce conuenit Per hoc etiam ad diuisionem equiuoce uocis hec pluri-mum prosunt quia ad diffinitiones utilia erant quippe ex diffinitionibus quid equi-uocum sit uel non sit cognoscitur Ad eam quoque diuisionem que secundum accidens est accidentis cognitio quo134 ipsa constituitur necessaria est cetera uero ad discretionem ipsius quoque pro-sunt alioquin ita135 genus in species uel in136 differentias diuideremus137 sicut ac-cidens in subiecta

ltsect 16gt Ad inueniendas quoque argu-mentationes uel ad confirmandas inuentas horum quinque notitia ut supra138 memi-nimus aperte ualet139 Nam et secundum generis et speciei naturam seu aliorum140 et inuenimus argumenta et confirmamus inuenta Quod141 autem Boecius142 hoc lo-co hec quinque lsquosedes sillogismorum143rsquo appellat contra hoc fol 2ra uidetur quod nolumus esse locos in complexione perfecta sillogismorum144 Sed profecto speciale uocabulum pro genere abutitur sillogismum 145 scilicet pro argumenta-tione ponens146 alioquin utilitatem mi-nueret si eam ad sillogismos147 tantum dirigeret et non generaliter ad omnes ar-gumentationes que similiter a Porfirio148 lsquodemonstrationesrsquo appellantur149 Possunt etiam perfectis quoque complexionibus sillogismorum150 loci quodammodo assi-gnari non ut eorum per se sint sed quia ad eorum quoque adduci euidentiam pos-sunt per confirmationem enthimema-tum151 que ex eis ducuntur Nunc autem his de utilitate152 ostensis ad literam153 redeamus

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ltsect 17gt Des ltquestionsgt certes les plus pro-fondes comment il se sert drsquoun mode introductoire il ltlegt pose agrave savoir ltengt srsquoabstenant des questions ardues et impliqueacutees dans lrsquoobscuriteacute et ltengt traitant les plus simples moyennement Et il nrsquoest pas vide ltde sensgt qursquoil dise laquo moyennement raquo une reacutealiteacute en effet pourrait ecirctre facile en soi et cependant ne pas ecirctre traiteacutee clairement

lt04 LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYREgt lt041 LEMME COMMENTEacute DE LA DEUXIEgraveME PHRASE

DE PORPHYREgt

ltsect 18gt Pour le moment relativement aux gen-res ce que sont ces questions les plus profondes ltPorphyre engt deacutetermine bien que cependant il ne les reacutesolve pas Et relativement agrave lrsquoun et lrsquoautre ltpointgt la cause est donneacutee agrave savoir et qursquoil passe outre ltle faitgt de les rechercher et ltquegt cependant il en fasse mention La raison en effet pourquoi il ne traite pas de ces ltquestions estgt que le lecteur inex-peacuterimenteacute nrsquoa pas la force pour les rechercher et les percevoir Mais la raison pour laquelle il les remeacute-more ltestgt afin qursquoil ne rende pas le lecteur neacute-gligent Si en effet il les avait tout agrave fait tues le lecteur pensant qursquoil nrsquoy a tout agrave fait plus rien drsquoautre agrave rechercher relativement agrave ces ltquestionsgt meacutepriserait tout agrave fait leur recherche

lt042 EacuteNUMEacuteRATION DES QUESTIONS QUE SOULEgraveVE

LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYRE Agrave PROPOS DES

UNIVERSAUXgt

Or elles sont trois comme Boegravece dit mysteacute-rieuses et tregraves utiles et non pas mises agrave lrsquoeacutepreuve par peu de philosophes mais reacutesolues par peu Or la premiegravere est de cette sorte les genres et les espegraveces subsistent-ils ou sont-ils poseacutes dans les seules etc comme srsquoil disait ont-ils un vrai ecirctre ou consistent-ils seulement dans lrsquoopinion Tandis que la seconde est srsquoils sont conceacutedeacutes ecirctre avec veacuteraciteacute sont-ils des essences corporelles ou incorporelles Tandis que la troisiegraveme ltestgt sont-ils seacutepareacutes des sensi-bles ou poseacutes en eux Car il y a deux espegraveces drsquoin-corporels parce que les uns peuvent demeurer dans leur incorporeacuteiteacute agrave part des sensibles eux-mecircmes comme Dieu et lrsquoacircme tandis que les autres ne peu-vent nullement ecirctre agrave part des sensibles eux-mecircmes

ltsect 17gt Altioribus quidem 154 quo-modo introductorium modum seruet sup-ponit abstinens scilicet a questionibus ar-duis et obscuritate implicitis et simplicio-res tractans mediocriter Nec uacat quod ait laquo mediocriter raquo posset enim res esse facilis in se nec tamen dilucide155 tractari

(eacuted GEYER p 7 l 25-p 8 l 31) (eacuted GEYER p 7 l 25-32)

ltsect 18gt Mox de generibus 156 que sint altiores ille questiones determinat cum tamen eas non dissoluat Et de utroque causa redditur quod uidelicet et eas inquirere pretermittat et tamen de eis mentionem faciat Ideo enim eas non tractat quia rudis lector ad inquirendas eas et percipiendas non sufficit Ideo au-tem easdem commemorat ne lectorem neglegentem faciat Si enim omnino eas tacuisset lector omnino nichil amplius de istis inquirendum 157 esse arbitrans earum omnino inquisitionem despiceret

(eacuted GEYER p 7 l 32-p 8 l 23)

Sunt autem tres ut Boecius158 dicit secrete et perutiles et non a paucis philo-sophorum temptate159 sed a paucis dis-solute Prima autem est huiusmodi utrum genera et species subsistant an sint posita in solis etc 160 ac si diceret utrum uerum esse habeant an tantum in opinione consistant Secunda uero est si concedantur ueraciter esse utrum essen-tiaelig 161 corporales sint ltan incorpora-les 162 Tertia uero utrum separata sintgt 163 a sensibilibus an in eis posi-ta164 Duaelig165 sunt namque incorporeo-rum species quia alia preter sensibilia166 ipsa in sua incorporeitate permanere pos-

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dans lesquels ils sont comme la ligne sans corps sujet

Or ces questions ltPorphyregt les parcourt ainsi ltengt disant Pour le moment relativement aux gen-res et aux espegraveces cela certes jrsquoeacuteviterai de ltlegt di-re ou srsquoils subsistent etc ou eux-mecircmes ltadmis commegt subsistants srsquoils sont corporels ou incorpo-rels et si eux-mecircmes puisqursquoils sont dits incorpo-rels sont seacutepareacutes des sensibles etc ltcrsquoest-agrave-dire ou poseacutes dans les sensiblesgt et se maintenant autour de ces ltchosesgt

Cela peut ecirctre pris de diverses maniegraveres Ainsi en effet nous pouvons ltlegt prendre comme si ltPor-phyregt disait ces trois ltchoses crsquoest-agrave-dire les questionsgt poseacutees ci-dessus relativement agrave ces ltgen-res et espegravecesgt laquo jrsquoeacuteviterai drsquoen parler raquo et de certai-nes autres laquo se maintenant autour drsquoelles raquo bien sucircr ltautour degt ces trois questions Relativement agrave ces mecircmes ltgenres et espegravecesgt drsquoautres ltquestionsgt aussi peuvent ecirctre faites qui sont similairement dif-ficiles comme ltlrsquogtest celle relative agrave la cause com-mune de lrsquoimposition des noms universels mdash cette ltquestiongt mecircme est en lrsquooccurrence selon quoi les diverses reacutealiteacutes srsquoaccordent-elles mdash ou aussi la ltquestiongt relative agrave lrsquointellection des noms uni-versels par laquelle aucune reacutealiteacute ne semble ecirctre conccedilue ni ne ltsemble-t-ongt avoir affaire agrave une quelconque reacutealiteacute par un mot universel et de nom-breuses autres ltquestionsgt difficiles

Nous pouvons ainsi exposer laquo et se maintenant autour de ces ltchoses crsquoest-agrave-dire des sensiblesgt raquo de telle sorte que nous ajoutions une quatriegraveme ques-tion agrave savoir est-il neacutecessaire que et les genres et les espegraveces aussi longtemps qursquoils sont genres et es-pegraveces aient une certaine reacutealiteacute sujette par nomina-tion ou encore mecircme si les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruites est-ce qursquoalors encore lrsquouniversel pourrait consister ltcrsquoest-agrave-dire existergt en vertu de la signification de lrsquointellection comme ce nom lsquoro-sersquo quand il nrsquoy a plus de roses auxquelles il soit commun Mais de ces questions nous discuterons plus diligemment ci-dessous

sunt ut Deus et anima alia uero preter sensibilia167 ipsa in quibus sunt nullate-nus esse ualent ut linea absque subiecto corpore168

Has autem questiones sic transcurrit dicens Mox de generibus et speciebus il-lud quidem dicere recusabo siue subsi-stant etc siue ipsa subsistentia sint cor-poralia an incorporalia et utrum ipsa cum incorporalia dicantur separentur a sensibilibus etc et circa ea constantia169

Hoc diuersis modis accipi potest Sic enim possimus accipere ac si dicat hec tria supra posita de eis laquo recusabo dice-re raquo et alia quedam laquo constantia circa ea raquo quippe istas tres questiones Possunt et aliaelig 170 fieri de eisdem que similiter difficiles sunt sicut est illa de com-muni171 causa impositionis uniuersalium nominum mdash que ipsa sit secundum quod scilicet res diuerse conueniunt mdash uel illa etiam de intellectu uniuersalium no-minum quo nulla res concipi uidetur nec de aliqua re agi per uniuersalem172 uo-cem et aliaelig multaelig173 difficiles

Possumus sic exponere laquo et circa

lteagt174 constantia raquo ut quartam questio-nem adnectamus scilicet utrum et ge-nera et species quamdiu genera et spe-cies sunt necesse sit subiectam per nomi-nationem rem aliquam habere an ipsis quoque nominatis rebus destructis175 ex significatione intellectus tunc quoque possit uniuersale consistere ut hoc no-men lsquorosarsquo176 quando nulla est rosarum quibus commune sit De his autem ques-tionibus diligentius posterius disputa-bimus

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lt043 EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA DEUXIEgraveME

PHRASE DE PORPHYREgt

ltsect 19gt Mais poursuivons maintenant le texte du proegraveme Note quand ltPorphyregt dit laquo Pour le moment raquo crsquoest-agrave-dire dans le preacutesent traiteacute que cela il ltlrsquogtindique drsquoune certaine maniegravere afin que le lec-teur srsquoattende agrave ce que ces questions soient agrave solu-tionner ailleurs Tregraves profond en effet Il pose la cau-se pour laquelle ici il srsquoabstient de ces questions agrave savoir parce que les traiter est trop profond pour le lecteur qui ne peut srsquoy accrocher ce qursquoaussitocirct il preacutecise Et ayant besoin drsquoune plus grande re-cherche crsquoest qursquoen effet bien que lrsquoauteur suffise pour solutionner le lecteur ne suffit pas pour recher-cher Drsquoune plus grande recherche dis-je que serait la tienne lttoi lecteurgt

lt05 TROISIEgraveME PHRASE (LEMME EXPLICATION LIT-TEacuteRALE ET REMARQUE)gt

Mais cela une fois montreacutees les ltchosesgt qursquoil tait ltPorphyregt enseigne celles qursquoil pose agrave savoir ces ltchosesgt que relativement agrave ces lteacuteleacutementsgt-ci en lrsquooccurrence au genre et agrave lrsquoespegravece et relative-ment agrave ces trois autres lteacuteleacutementsgt exposeacutes les Anciens non par lrsquoacircge certes mais par le jugement ont traiteacutees de faccedilon probable crsquoest-agrave-dire de faccedilon vraisemblable agrave savoir dans lesquelles tous se sont accordeacutes et ltougravegt il nrsquoy eut aucune dissension Car dans les preacutedites questions agrave reacutesoudre les uns ju-geaient autrement et les autres autrement ltencoregt Drsquoougrave Boegravece commeacutemore qursquoAristote veut que les genres et les espegraveces subsistent seulement dans les sensibles mais soient intelligeacutes ltcommegt en dehors tandis que Platon ltveutgt que ces lteacuteleacutementsgt soient non seulement intelligeacutes ltcommegt en dehors des sensibles mais aussi soient vraiment lten dehors drsquoeuxgt Et parmi ces Anciens je dis et surtout les Peacuteripateacuteticiens agrave savoir une partie de ces Anciens or ltPorphyregt appelle lsquoPeacuteripateacuteticiensrsquo les dialecti-ciens ou nrsquoimporte quels argumentateurs

ltsect 20gt Note encore que les ltcaracteacuteristiquesgt qui conviennent aux proegravemes peuvent en ce ltproegrave-megt ecirctre assigneacutees En effet Boegravece dit ltdans son commentairegt sur les Topiques de Ciceacuteron ainsi laquo Tout proegraveme parce qursquoil est envisageacute pour dispo-ser lrsquoauditeur comme il est dit dans les Rheacutetoriques ou bien capte la bienveillance ou bien preacutepare lrsquoat-

(eacuted GEYER p 8 l 24-31)

ltsect 19gt Sed nunc proemii 177 litte-ram 178 prosequamur Nota cum ait laquo Mox raquo id est presenti tractatu id eum quodammodo innuere ut alibi179 soluen-das has questiones lector expectet180 Al-tissimum enim Causam supponit quare hic ab his questionibus abstineat quia scilicet eas tractare altissimum est quan-tum ad lectorem qui ad eas pertingere181 non possit quod statim determinat Et maioris inquisitionis egens quippe cum auctor 182 sufficiat ad soluendum lector non sufficit ad inquirendum Maioris in-quam inquisitionis quam tua sit

(eacuted GEYER p 8 l 31-p 9 l 11)

Illud uero ostensis his que fol 2rb reticet docet ea que ponit illa sci-licet que de his genere uidelicet et spe-cie ac de aliis tribus propositis Antiqui non etate quidem sed sensu tractauerunt probabiliter id est uerisimiliter in quibus scilicet omnes conuenerunt nec ulla fuit dissensio Nam in predictis questionibus dissoluendis alii aliter et alii aliter sen-tiebant Unde Boecius 183 Aristotelem 184 commemorat genera et species in sen-sibilibus tantum uelle subsistere extra autem intelligi Platonem uero non solum ea extra sensibilia intelligi uerum etiam esse Et horum Antiqui dico et maxime Perypatetici 185 pars scilicet horum Antiquorum lsquoPerypateticosrsquo 186 autem dialecticos187 seu quoslibet argumentato-res188 appellat189

ltsect 20gt Nota etiam que proemiis con-ueniunt in hoc posse assignari Dicit190 enim Boecius191 super Topica Ciceronis sic laquo Omne proemium quod ad compo-nendum intenditur auditorem ut in Rhe-toricis192 dicitur aut beneuolentiam cap-tat aut attentionem preparat aut efficit

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tention ou bien produit la dociliteacute raquo Il convient en effet qursquoune de ces trois ltchosesgt ou plusieurs si-multaneacutement soient dans tout proegraveme or deux peu-vent ecirctre noteacutees dans celui-ci la dociliteacute certes quand il offre la matiegravere qui est ces cinq lteacuteleacute-mentsgt et lrsquoattention quand il recommande le traiteacute par suite de son utiliteacute quadrifide relativement aux ltchosesgt que les Anciens avaient institueacutees pour la doctrine de ces lteacuteleacutementsgt ou quand il promet le mode de lrsquointroduction La bienveillance pour sa part nrsquoest pas neacutecessaire ici quand la science nrsquoest pas abhorreacutee pour celui qui en requiert le traiteacute par Porphyre

ltI PREMIEgraveRE QUESTION DIRECTRICE (QD1) LES PRO-PRIEacuteTEacuteS QUI DISTINGUENT LES UNIVERSAUX DES SIN-GULIERS SrsquoAPPLIQUENT-ELLES SEULEMENT Agrave DES MOTS (VOCES) OU BIEN AUSSI Agrave DES CHOSES (RES) gt

ltsect 21gt Or maintenant revenons comme nous avons promis aux questions poseacutees ci-dessus et ces ltquestionsgt diligemment tout agrave la fois cherchonslt-lesgt avec soin et solutionnonslt-lesgt Et puisqursquoil est eacutevident que les genres et les espegraveces sont des univer-saux ltgenres et espegravecesgt dans lesquels ltPorphyregt touche la nature de tous les universaux geacuteneacuterale-ment nous ici distinguons communeacutement ltles pro-prieacuteteacutesgt des universaux par ltrapport auxgt proprieacuteteacutes des singuliers et cherchons avec soin si ces ltproprieacute-teacutesgt srsquoaccordent seulement avec des mots ou aussi avec des reacutealiteacutes

ltI1 APORIE ET ARGUMENTS DrsquoAUTORITEacutegt

ltsect 22gt Or Aristote deacutefinit lrsquouniversel dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique laquo ce qui est par nature apte agrave ecirctre preacutediqueacute de plusieurs raquo tandis que Por-phyre ltdeacutefinitgt certes le singulier crsquoest-agrave-dire lrsquoin-dividu laquo ce qui est preacutediqueacute drsquoun seul raquo Cela tant aux reacutealiteacutes qursquoaux mots lrsquoautoriteacute semble ltlrsquogtattri-buer aux reacutealiteacutes certes Aristote lui-mecircme ltlrsquoat-tribuegt quand juste avant la deacutefinition de lrsquouniversel il avait avanceacute ltcette affirmationgt disant ainsi laquo Or puisque certes des reacutealiteacutes les unes sont des univer-saux tandis que les autres des singuliers or je dis lsquouniverselrsquo ce qui peut par nature ecirctre preacutediqueacute de plusieurs tandis que lsquosingulierrsquo ce qui ne ltle peutgt pas raquo etc Porphyre lui-mecircme aussi quand il a voulu que lrsquoespegravece soit confectionneacutee agrave partir du genre et de la diffeacuterence les a assigneacutes dans la nature des

docilitatem raquo Alterum enim horum trium uel plura193 simul omni proemio inesse conuenit duo uero in hoc notari possunt docilitas quidem ubi materiam prelibat que est illa quinque et attentio ubi ex utilitate quadrifaria194 tractatum commen-dat de his que Antiqui ad horum insti-tuerant doctrinam uel ubi modum intro-ductionis promittit195 Beneuolentia uero hic non est necessaria ubi non est perosa scientia ei qui tractatum eius a Porfirio requirit196

(eacuted GEYER p 9 l 12-17)

ltsect 21gt Nunc autem ad suprapositas questiones ut promisimus redeamus eas-que diligenter et perquiramus et solua-mus Et quoniam genera et species uni-uersalia esse constat in quibus omnium generaliter uniuersalium naturam tangit nos hic communiter uniuersalium per sin-gularium proprietates distinguamus et utrum he197 solis uocibus198 seu etiam re-bus ltconueniantgt199 perquiramus200

(eacuted GEYER p 9 l 18-p 10 l 7)

ltsect 22gt Diffinit autem uniuersale Aristoteles 201 ltingt 202 Peryermenias 203 laquo quod de pluribus natum est aptum pre-dicari raquo Porfirius204 uero singulare qui-dem id est indiuiduum laquo quod de uno solo predicatur raquo 205 Quod tam rebus quam uocibus adscribere uidetur auctori-tas rebus quidem ipse Aristoteles206 ubi ante uniuersalis diffinitionem statim pre-miserat sic dicens laquo Quoniam autem hec quidem rerum sunt uniuersalia illa uero singularia dico autem lsquouniuersalersquo quod de pluribus natum est predicari lsquosingu-larersquo uero quod non raquo etc Ipse etiam Por-firius207 cum uoluit speciem ex genere et differentia confici hec in rerum natura

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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reacutealiteacutes Agrave partir de ces ltautoriteacutesgt il est manifeste que les reacutealiteacutes elles-mecircmes sont contenues sous le nom lsquouniverselrsquo

ltsect 23gt Les noms sont aussi dits des lsquouniver-sauxrsquo Drsquoougrave Aristote laquo Le genre et lrsquoespegravece dit-il deacuteterminent une qualiteacute par rapport agrave une substance en effet ils signifient une certaine substance quali-fieacutee raquo Et Boegravece dans le livre Des divisions laquo Or crsquoest dit-il tregraves utile de savoir qursquoun genre est drsquoune certaine maniegravere une ltuniquegt similitude de nom-breuses espegraveces ltsimilitudegt qui montre lrsquoaccord substantiel de toutes ces ltespegravecesgt raquo Or lsquosignifierrsquo ou lsquomontrerrsquo est ltle faitgt des mots tandis qursquolsquoecirctre signifieacutersquo ltest celuigt des reacutealiteacutes Et agrave nouveau laquo Le vocable dit-il de lsquonomrsquo est preacutediqueacute de plusieurs noms et drsquoune certaine maniegravere est une espegravece conte-nant sous elle des individus raquo Mais il nrsquoest pas dit proprement lsquoespegravecersquo puisqursquoun vocable nrsquoest pas substantiel mais accidentel toutefois il est indubi-tablement un universel ltluigt avec lequel la deacutefini-tion de lrsquouniversel srsquoaccorde Agrave partir de quoi il est prouveacute que les mots aussi sont universels auxquels ltmotsgt seulement est attribueacute drsquoecirctre des termes preacute-dicats des propositions

ltI2 REFORMULATION DE QD1 COMMENT ADAPTER

LA DEacuteFINITION DE LrsquoUNIVERSEL Agrave DES CHOSES gt

ltsect 24gt Or puisque tant les reacutealiteacutes que les mots semblent ecirctre dits lsquouniverselsrsquo il faut demander de quelle faccedilon la deacutefinition de lrsquouniversel peut ecirctre adapteacutee aux reacutealiteacutes

ltII PREacuteSENTATION ET DISCUSSION DES THEgraveSES REacuteA-LISTES EXPLIQUANT POURQUOI ET COMMENT LES PRO-PRIEacuteTEacuteS DES UNIVERSAUX SrsquoAPPLIQUENT AUX CHOSESgt ltII0 LIMINAIREgt

Aucune reacutealiteacute en effet ni aucune collection de reacutealiteacutes ne semble ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs un agrave un ce que la proprieacuteteacute de lrsquouniversel exige En effet mecircme si ce peuple ou cette maison ou Socrate se dit de toutes ses parties simultaneacutement absolument personne toutefois ne les dit des lsquouniversauxrsquo puis-que leur preacutedication ne vient pas jusqursquoaux singu-liers Or une ltuniquegt reacutealiteacute beaucoup moins qursquoune collection nrsquoest preacutediqueacutee de plusieurs Com-ment donc ils appellent un lsquouniverselrsquo une ltuniquegt

assignauit Ex quibus manifestum est lsquouniuersalirsquo nomine res ipsas contineri

ltsect 23gt lsquoUniuersaliarsquo quoque nomina dicuntur Unde Aristoteles 208 laquo Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa sub-stantiam determinant qualem enim quandam ltsubstantiamgt significant209 raquo Et Boecius210 in libro Diuisionum laquo Il-lud autem inquit scire perutile est quod genus una quodammodo multarum spe-cierum similitudo est que earum omnium substantialem conuenientiam monstrat raquo lsquoSignificarersquo autem uel lsquomonstrarersquo uo-cum est lsquosignificarirsquo uero rerum Et rur-sus laquo Vocabulum inquit lsquonominisrsquo de pluribus nominibus predicatur et ltestgt211 quodammodo species sub se continens in-diuidua raquo212 Non autem proprie lsquospeciesrsquo dicitur cum non sit substantiale sed acci-dentale uocabulum uniuersale autem in-dubitanter est cui uniuersalis diffinitio conuenit Ex quo uoces quoque uniuer-sales esse conuincitur quibus tantum pre-dicatos terminos propositionum 213 esse adscribitur

(eacuted GEYER p 10 l 8-9)

ltsect 24gt Cum autem tam res quam uoces lsquouniuersalesrsquo dici uideantur que-rendum est qualiter rebus diffinitio uni-uersalis possit aptari

(eacuted GEYER p 10 l 9-p 16 l 18) (eacuted GEYER p 10 l 9-16)

Nulla enim res nec ulla collectio214 rerum de pluribus singillatim predicari ui-detur quod proprietas uniuersalis215 exi-git Nam etsi hic populus uel hec domus uel Socrates de omnibus simul partibus suis dicatur nemo tamen omnino ea lsquouni-uersaliarsquo dicit cum ad singularia predi-catio eorum non ueniat Una autem res multo minus quam collectio de pluribus predicatur Quomodo ergo uel rem unam

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reacutealiteacute ou une collection entendonslt-legt et posons toutes les opinions de tous

ltII1 LA THEacuteORIE DE LrsquoESSENCE MATEacuteRIELLE (= ThEm PREMIEgraveRE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII11 PREacuteSENTATION DE LA THEacuteORIEgt

ltsect 25gt Certains en effet prennent la reacutealiteacute uni-verselle de telle faccedilon qursquoils placent mdash dans des reacutea-liteacutes diverses les unes des autres par ltleursgt formes mdash une substance essentiellement identique qui est lrsquoessence mateacuterielle des singuliers dans lesquels elle est et une en elle-mecircme elle est seulement diverse par les formes de ltsesgt infeacuterieurs Certes srsquoil arrivait que ces formes soient seacutepareacutees il nrsquoy aurait entiegravere-ment aucune diffeacuterence parmi les reacutealiteacutes qui se dis-tinguent les unes des autres seulement par la diver-siteacute de ltleursgt formes quoique ltleurgt matiegravere soit entiegraverement essentiellement identique Par exemple dans les hommes un agrave un qui diffegraverent numeacuterique-ment identique est la substance de lrsquohomme la-quelle ici devient Platon par ces accidents-ci lagrave Socrate par ceux-lagrave Avec eux certes Porphyre sem-ble au plus haut point assentir quand il dit laquo Par participation agrave lrsquoespegravece plusieurs hommes ltsontgt un mais par les particuliers ltlrsquohommegt un et com-mun ltestgt plusieurs raquo Et agrave nouveau laquo lsquoIndividuel-lesrsquo affirme-t-il sont dites ltles chosesgt de cette sor-te puisque chacune drsquoelles consiste dans des pro-prieacuteteacutes dont la collection nrsquoest pas en une autre raquo Si-milairement aussi dans les animaux un agrave un qui diffegraverent par lrsquoespegravece ils posent essentiellement une et identique la substance de lrsquoanimal ltsubstancegt qursquoils tirent par le fait drsquoecirctre susceptible de diverses diffeacuterences vers diverses espegraveces comme si agrave partir de cette cire je faisais tantocirct une statue drsquoun homme tantocirct drsquoun bœuf en adaptant diverses formes agrave une essence demeurant entiegraverement identique Crsquoest tou-tefois notable que la mecircme cire ne constitue pas les statues en ltungt mecircme temps comme il est conceacutedeacute dans ltle cas degt lrsquouniversel agrave savoir parce que Boegravece dit que lrsquouniversel ltestgt ainsi commun qursquoen ltungt mecircme temps il est tout entier le mecircme dans les diverses ltchosesgt dont il constitue mateacuteriellement la substance et bien qursquoeacutetant en soi universel le mecircme il devient singulier par les formes qui lui adviennent ltformesgt sans lesquelles il subsiste naturellement en soi et en lrsquoabsence desquelles en aucune faccedilon il ne

uel collectionem lsquouniuersalersquo 216 appel-lant audiamus atque omnes omnium opi-niones ponamus

(eacuted GEYER p 10 l 17-p 13 l 17) (eacuted GEYER p 10 l 17-p 11 l 9)

ltsect 25gt Quidam enim ita rem uniuer-salem accipiunt ut mdash in rebus diuersis ab inuicem per formas mdash eandem essentiali-ter substantiam collocent que singula-rium217 in quibus est materialis sit es-sentia et in se ipsa una tantum per for-mas inferiorum sit diuersa Quas quidem formas si 218 separari contingeret fol 2va nulla penitus differentia rerum esset que formarum tantum diuersitate ab inui-cem distant cum sit penitus eadem essen-tialiter materia Verbi gratia in singulis hominibus numero differentibus eadem est hominis substantia que hic Plato per hec accidentia fit ibi Socrates per illa Quibus quidem Porfirius assentire ma-xime uidetur cum ait laquo Participatione speciei plures homines unus particulari-bus 219 autem unus et communis plu-res raquo220 Et rursus laquo lsquoIndiuiduarsquo inquit dicuntur huiusmodi quoniam unumquod-que eorum consistit221 ex proprietatibus quarum collectio non est222 in alio raquo223 Similiter et in singulis animalibus specie differentibus unam et eandem essentiali-ter animalis substantiam ponunt quam per diuersarum differentiarum susceptio-nem in diuersas species trahunt ueluti si ex hac cera modo statuam hominis modo bouis faciam diuersas eidem penitus es-sentie manenti224 formas aptando225 Hoc tamen refert quod eodem tempore cera eadem statuas226 non constituit sicut in uniuersali conceditur quod scilicet uni-uersale ita commune Boecius227 dicit ut eodem tempore idem totum sit in diuersis quorum substantiam materialiter consti-tuat et cum in se sit uniuersale idem per aduenientes formas singulare fit228 sine quibus naturaliter in se subsistit et absque eis nullatenus actualiter permanet Uni-

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demeure en acte Universel certes en ltsagt nature tandis que singulier en ltsongt acte il est intelligeacute et incorporel certes et non sensible dans la simpliciteacute de son universaliteacute tandis qursquoen acte le mecircme sub-siste corporel et sensible par ltsesgt accidents aussi les mecircmes ltchosesgt mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash et subsistent singuliegraveres et sont intelligeacutees universelles

ltII12 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThEm gt lt[a1]gt lt[a11]gt

ltsect 26gt Et crsquoest lrsquoune des deux theacuteories agrave la-quelle mecircme si les autoriteacutes semblent le plus con-sentir la physique srsquooppose de toutes les maniegraveres Si en effet la mecircme ltchosegt essentiellement bien qursquooccupeacutee par des formes diverses consiste dans les ltreacutealiteacutesgt une agrave une il importe que cette ltreacutea-liteacutegt qui est affecteacutee par ces formes-ci soit celle-lagrave qui ltestgt occupeacutee par ces ltformesgt-lagrave de telle sorte que lrsquoanimal formeacute par la rationaliteacute est lrsquoanimal for-meacute par lrsquoirrationaliteacute et donc que lrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnel et qursquoainsi dans la mecircme ltchosegt les contraires consistent simultaneacutement

lt[a12]gt

Bien plus deacutejagrave ltilsgt ne ltsontgt plus des contrai-res drsquoaucune maniegravere quand ils srsquouniraient entiegravere-ment agrave la mecircme essence simultaneacutement comme ni la blancheur ni la noirceur ne seraient des contraires si simultaneacutement elles se produisaient dans cette reacutea-liteacute-ci mecircme si la reacutealiteacute elle-mecircme eacutetait drsquoun en-droit blanche drsquoun autre noire comme elle est drsquoun endroit blanche drsquoun autre dure agrave savoir en vertu de la blancheur et de la dureteacute Et en effet des contraires ne peuvent pas mecircme drsquoun point de vue diffeacuterent ecirctre simultaneacutement dans la mecircme ltchosegt comme les re-latifs et plein drsquoautres ltchoses le peuventgt Drsquoougrave Aristote sur laquo La relation raquo montre que le grand et le petit sont agrave divers eacutegards simultaneacutement dans la mecirc-me ltchosegt par cela cependant qursquoils sont simulta-neacutement dans la mecircme ltchosegt il prouve que ce ne sont pas des contraires

ltII13 REacutePONSES DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a11-2] ET CONTRE-ARGUMENT(S) DrsquoABEacuteLARD Agrave CES REacute-PONSESgt lt[ad a12]gt

uersale quidem in natura singulare uero actu et incorporeum quidem et insensibi-le in simplicitate229 uniuersalitatis sue in-telligitur corporeum uero atque sensibile idem per accidentia in actu subsistit et eadem mdash teste Boecio230 mdash et subsistunt singularia et intelliguntur uniuersalia

(eacuted GEYER p 11 l 10-p 13 l 15) (eacuted GEYER p 11 l 10-24) (eacuted GEYER p 11 l 10-16)

ltsect 26gt Et hec est una de duabus sen-tentiis231 cui etsi auctoritates consentire plurimum uideantur phisica 232 modis omnibus repugnat Si enim idem essentia-liter licet diuersis formis occupatum consistat in singulis oportet hanc que his formis affecta est illam esse que illis oc-cupata ut animal formatum rationalitate esse animal formatum irrationalitate et ita animal rationale esse animal irrationa-le et sic233 in eodem contraria simul con-sistere

(eacuted GEYER p 11 l 16-24)234

Immo iam nullo modo contraria ubi eidem penitus essentie simul coirent sicut nec albedo nec nigredo contraria essent si simul in hac re contingerent etiamsi ipsa res aliunde alba aliunde nigra esset sicut aliunde alba aliunde du-ra est ex albedine scilicet et duritia235 Neque enim contraria diuersa etiam ra-tione eidem simul inesse possunt sicut relatiua et pleraque alia Unde Aristo-teles236 in laquo Ad aliquid raquo magnum et pa-ruum que ostendit diuersis respectibus si-mul eidem inesse per hoc tamen237 quod simul eidem insunt contraria non esse conuincit

(eacuted GEYER p 11 l 25-28)238

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ltsect 27gt Mais peut-ecirctre dira-t-on selon cette theacuteorie que de lagrave la rationaliteacute et lrsquoirrationaliteacute ne sont pas moins contraires parce que de telle faccedilon elles se retrouvent dans la mecircme ltchosegt agrave savoir dans le mecircme genre ou dans la mecircme espegravece agrave sa-voir agrave moins qursquoelles ne soient fondeacutees dans le mecircme individu

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD (SELON SPADE) OU

SUITE DE LA REacutePONSE DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a12] (SELON DE LIBERA)gt

Ce qui encore se montre ainsi Vraiment la ra-tionaliteacute et lrsquoirrationaliteacute sont dans le mecircme indi-vidu parce que dans Socrate Mais parce qursquoelles sont dans Socrate simultaneacutement de lagrave il est prouveacute qursquoelles sont simultaneacutement dans Socrate et ltlrsquoacircnegt Burnellus Mais Socrate et Burnellus sont Socrate Et vraiment Socrate et Burnellus sont Socrate parce que Socrate est Socrate et Burnellus agrave savoir parce que Socrate est Socrate et Socrate est Burnellus Que Socrate soit Burnellus on le montre ainsi selon cette theacuteorie Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus Mais tout ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus est Burnellus Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est Burnellus Mais si crsquoest ltle casgt puisque Socrate lui-mecircme est ce qui est autre que les formes de Socrate alors Socrate lui-mecircme est Burnellus Or que soit vrai ce que nous avons ad-mis ci-dessus agrave savoir lsquotout ce qui est dans Bur-nellus autre que les formes de Burnellus est Bur-nellusrsquo est de lagrave manifeste parce que ni les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors les ac-cidents seraient la substance ni la matiegravere simultaneacute-ment et les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors il serait neacutecessaire drsquoavouer qursquoun corps et un non-corps sont un corps

lt[ad a11] (= DEacuteVELOPPEMENT DE [ad a12])gt

ltsect 28gt Il y en a ltcertainsgt qui cherchant une eacutechappatoire critiquent seulement les mots de cette proposition lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irration-nelrsquo non pas la thegravese disant que certes cet ltanimalgt est lrsquoun et lrsquoautre cependant que cela nrsquoest pas mon-

ltsect 27gt Sed fortassis dicetur secun-dum illam sententiam quia non inde239 ra-tionalitas et irrationalitas minus sunt con-traria quod taliter reperiuntur in eodem scilicet eodem genere uel in eadem spe-cie nisi scilicet in eodem indiuiduo fun-dentur240

(eacuted GEYER p 11 l 28-p 12 l 14)241

Quod etiam sic ostenditur Vere ra-tionalitas et irrationalitas in eodem indiui-duo sunt quia in Socrate Sed quod in So-crate simul sint inde conuincitur quod si-mul sunt in Socrate et Burnello Sed242 Socrates et Burnellus243 sunt Socrates Et uere Socrates et Burnellus sunt Socrates quia Socrates est Socrates et Burnellus quia scilicet Socrates est Socrates et So-crates est Burnellus Quod Socrates sit Burnellus sic monstratur secundum illam sententiam Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est illud quod est in Burnello aliud a formis Burnelli Sed quicquid est in Burnello aliud a formis Burnelli est Burnellus Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est Bur-nellus244 Sed si hoc est cum ipse Socra-tes sit illud quod aliud est a formis So-cratis tunc ipse Socrates est Burnellus Quod uerum sit autem id quod supra as-sumpsimus scilicet lsquoquicquid est in Bur-nello aliud a formis Burnelli est Burnel-lusrsquo inde manifestum est quia neque for-me Burnelli sunt Burnellus cum iam ac-cidentia essent substantia neque materia simul et forme Burnelli sunt Burnellus cum iam corpus et non 245 corpus esse corpus necesse esset confiteri

(eacuted GEYER p 12 l 15-20)

ltsect 28gt Sunt qui diffugium querentes uerba tantum calumnientur huius proposi-tionis lsquoanimal rationale est animal irratio-nalersquo non sententiam dicentes quidem id utrumque esse non tamen per hec uerba

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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treacute proprement par ces mots lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnelrsquo puisqursquoen lrsquooccurrence la reacutea-liteacute ltlsquoanimalrsquogt bien qursquoeacutetant la mecircme soit dite drsquoun endroit lsquorationnellersquo drsquoun autre lsquoirrationnellersquo agrave sa-voir agrave partir de formes opposeacutees

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARDgt

Mais alors assureacutement ltellesgt nrsquoont pas drsquoop-position les formes qui entiegraverement adheacutereraient agrave la mecircme ltreacutealiteacutegt simultaneacutement et crsquoest pourquoi ils ne critiquent pas ces propositions lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal mortelrsquo ou lsquolrsquoanimal blanc est lrsquoanimal marchantrsquo parce que ce nrsquoest pas en cela qursquoil est rationnel ltqursquogtil est mortel ltcegt nrsquoltestgt pas en cela qursquoil est blanc ltqursquogtil marche mais ils tiennent ces ltpropositionsgt pour tout agrave fait vraies parce que le mecircme animal a simultaneacutement lrsquoune et lrsquoautre ltcaracteacuteristiquegt quoique drsquoun point de vue diffeacute-rent Autrement aussi ils avoueraient qursquoaucun ani-mal nrsquoest un homme puisque rien en ce qursquoil est animal nrsquoest homme

lt[a2]gt

ltsect 29gt En outre selon la position de la theacuteorie mise en avant il y a seulement dix essences de toutes les reacutealiteacutes agrave savoir les dix geacuteneacuteralissimes parce que dans les preacutedicaments un agrave un se retrouve seulement une ltuniquegt essence qui est diversifieacutee seulement par les formes de ltsesgt infeacuterieurs com-me il a eacuteteacute dit et ltquigt sans ces ltformesgt nrsquoaurait aucune varieacuteteacute Comme donc toutes les substances sont entiegraverement la mecircme ltchosegt ainsi toutes les qualiteacutes et les quantiteacutes etc Puis donc que Socrate et Platon ont en eux les reacutealiteacutes des preacutedicaments un agrave un tandis qursquoelles-mecircmes sont entiegraverement les mecirc-mes toutes les formes de lrsquoun sont ltles formesgt de lrsquoautre lesquelles ne sont pas en soi des ltchosesgt diverses en essence comme ne le ltsontgt pas les substances auxquelles elles adhegraverent par exemple la qualiteacute de lrsquoun et la qualiteacute de lrsquoautre puisque lrsquoune et lrsquoautre est qualiteacute Donc ltSocrate et Platongt ne sont pas plus divers par la nature des qualiteacutes que par la nature de la substance parce que de leur substance il y a une ltuniquegt essence comme aussi de ltleursgt qualiteacutes Pour la mecircme raison et la quantiteacute puis-qursquoelle est la mecircme ne fait pas une diffeacuterence et non plus les autres preacutedicaments Crsquoest pourquoi il ne peut y avoir aucune diffeacuterence agrave partir des formes

proprie hoc ostendi lsquoanimal rationale est animal irrationalersquo cum uidelicet res etsi eadem aliunde lsquorationalisrsquo aliunde lsquoirra-tionalisrsquo dicatur ex oppositis scilicet for-mis

(eacuted GEYER p 12 l 20-26)

Sed iam profecto oppositionem for-me non habent fol 2vb que eidem246 penitus simul adhererent nec ideo has propositiones calumniantur247 lsquoanimal ra-tionale est animal mortalersquo uel lsquoanimal al-bum est animal ambulansrsquo quia non in eo quod rationale est mortale est non in eo quod album est ambulat sed eas omnino pro ueris habent quia idem animal utrumque simul habet quamuis diuersa ratione Alioquin et nullum248 animal ho-minem esse confiterentur cum nichil in eo quod animal est homo sit

(eacuted GEYER p 12 l 27-41)

ltsect 29gt Preterea secundum positio-nem premisse sententie249 decem tantum omnium rerum sunt essentie decem scili-cet generalissima quia in singulis predi-camentis una tantum essentia reperitur que per formas tantum inferiorum ut dic-tum est250 diuersificatur ac sine eis nul-lam haberet uarietatem Sicut ergo omnes substantie idem sunt penitus sic omnes qualitates et quantitates etc Cum igitur Socrates et Plato res singulorum predica-mentorum in se habeant ipse uero pe-nitus eedem sint omnes forme unius sunt alterius que nec in se diuersa sunt in essentia sicut nec substantie quibus adhe-rent ut qualitas unius et qualitas alterius cum utraque sit qualitas Non ergo magis ex qualitatum natura diuersi sunt quam ex natura substantie quia substantie eorum una est essentia sicut251 etiam qualitatum Eadem ratione nec quantitas cum sit ea-dem differentiam facit nec cetera predi-camenta Quare nec ex formis ulla potest esse differentia que nec in se diuerse sunt sicut nec substantie

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

156

qui en soi ne sont pas diverses comme ne le ltsontgt pas les substances

lt[a3]gt

ltsect 30gt De plus comment consideacutererions-nous des ltchosesgt numeacuteriquement nombreuses dans les substances si la seule diversiteacute eacutetait ltcellegt des for-mes la substance sujette demeurant entiegraverement la mecircme Et en effet nous ne disons pas que Socrate ltestgt numeacuteriquement nombreux agrave cause du fait drsquoecirctre susceptible de nombreuses formes

lt[a4]gt

ltsect 31gt Cela aussi qursquoils veulent ne peut tenir que les individus soient produits par leurs accidents mecircmes Si en effet crsquoest agrave partir des accidents que les individus font naicirctre leur ecirctre assureacutement les ac-cidents leur sont naturellement anteacuterieurs comme aussi les diffeacuterences ltsont naturellement anteacuterieu-resgt aux espegraveces qursquoelles conduisent vers lrsquoecirctre Car comme lrsquohomme se distingue par la formation drsquoune diffeacuterence ainsi ils appellent Socrate ltlsquoSocratersquogt par le fait drsquoecirctre susceptible drsquoaccidents Drsquoougrave So-crate ne peut pas ecirctre agrave part de ltsesgt accidents com-me lrsquohomme ltne peut pas ecirctregt agrave part de ltsesgt dif-feacuterences Crsquoest pourquoi ltSocrategt nrsquoest pas le fon-dement de ses ltaccidentsgt comme non plus lrsquohom-me de ltsesgt diffeacuterences Mais si les accidents ne sont pas dans les substances individuelles comme dans des sujets assureacutement ltilsgt ne ltsontgt pas dans les ltsubstancesgt universelles Nrsquoimporte quels ltac-cidentsgt en effet qui sont dans les substances secon-des comme dans des sujets les mecircmes ltaccidentsgt sont dans les ltsubstancesgt premiegraveres comme dans des sujets ltAristote legt montre universellement

ltII14 CONCLUSION ThEm EST ABSURDEgt

Agrave partir de ces ltconsideacuterationsgt il est ainsi mani-feste que manque entiegraverement de raison cette theacuteorie par laquelle il est dit qursquoentiegraverement la mecircme essence consiste simultaneacutement dans diverses ltchosesgt

ltII2 LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE (= ThNd SECONDE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII21 PREacuteSENTATION DE ThNdgt

ltsect 32gt Drsquoougrave drsquoautres theacuteorisant autrement sur lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes et acceacutedant davantage agrave la theacuteorie de la reacutealiteacute disent que les reacutealiteacutes une agrave une ne

(eacuted GEYER p 13 l 1-4)

ltsect 30gt Amplius quomodo ltmul-tagt252 numero consideremus in substan-tiis si sola formarum diuersitas esset eadem penitus subiecta substantia perma-nente Neque enim Socratem multa nu-mero dicimus propter multarum forma-rum susceptionem

(eacuted GEYER p 13 l 5-15)

ltsect 31gt Illud quoque stare non potest quod indiuidua per ipsorum accidentia ef-fici uolunt Si enim ex accidentibus indi-uidua esse suum contrahunt253 profecto priora sunt eis naturaliter accidentia sicut et differentie speciebus quas ad esse con-ducunt254 Nam sicut homo ex formatione differentie distat ita Socratem ex acci-dentium susceptione appellant Unde nec Socrates preter accidentia sicut nec homo preter differentias esse potest Quare eo-rum fundamentum non est sicut nec homo differentiarum Si autem in indiuiduis substantiis ut in subiectis accidentia non sunt profecto nec in uniuersalibus Que-cumque enim in secundis substantiis ut in subiectis255 sunt eadem in primis ut in subiectis 256 esse uniuersaliter mons-trat257

(eacuted GEYER p 13 l 15-17)

Ex his itaque manifestum est eam penitus sententiam ratione carere qua di-citur eandem penitus essentiam258 in di-uersis simul consistere

(eacuted GEYER p 13 l 18-p 14 l 6)

ltsect 32gt Unde alii aliter de uniuersali-tate 259 rerum 260 sentientes magisque ad sententiam rei accedentes dicunt res sin-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

157

sont pas seulement diverses les unes des autres par leurs formes mais ltqursquogtelles sont personnellement distinctes en leurs essences et ltqursquogten aucune ma-niegravere ce qui est dans une ltquegt ce soit ou matiegravere ou forme nrsquoest dans une autre et ltquegt ces ltreacutea-liteacutesgt mecircme une fois les formes eacuteloigneacutees nrsquoen peuvent pas moins subsister distinctes en leurs es-sences parce que la distinction personnelle de ces ltreacutealiteacutesgt mdash agrave savoir selon laquelle celle-ci nrsquoest pas celle-lagrave mdash ne se fait pas par les formes mais est par la diversiteacute mecircme de lrsquoessence comme aussi les formes elles-mecircmes sont en elles-mecircmes diverses les unes des autres autrement la diversiteacute des formes proceacutederait agrave lrsquoinfini de telle sorte qursquoil serait neacute-cessaire que drsquoautres ltformesgt soient poseacutees pour ltexpliquergt la diversiteacute des autres ltformesgt Crsquoest une telle diffeacuterence que Porphyre a noteacutee entre un geacuteneacuteralissime et un speacutecialissime ltengt disant laquo De plus ni lrsquoespegravece ne deviendrait jamais un geacuteneacuteralis-sime ni le genre un speacutecialissime raquo comme srsquoil di-sait crsquoest leur diffeacuterence que lrsquoessence de celui-ci nrsquoest pas ltlrsquoessencegt de celle-lagrave Ainsi aussi la dis-tinction des preacutedicaments consiste non pas dans certaines formes qui la feraient mais dans la diver-siteacute de lrsquoessence propre ltagrave chacungt Or quoiqursquoils veuillent que toutes les reacutealiteacutes soient ainsi diverses les unes des autres qursquoaucune de ces ltreacutealiteacutesgt ne participe avec une autre drsquoune matiegravere essentielle-ment la mecircme ou drsquoune forme essentiellement la mecirc-me toutefois mdash retenant encore lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes mdash ils appellent lsquola mecircme ltchosegtrsquo non pas essentiellement certes mais indiffeacuteremment les ltchosesgt qui sont distinctes par exemple ils disent que les hommes un agrave un distincts en eux-mecircmes sont le mecircme dans lrsquohomme crsquoest-agrave-dire qursquoils ne diffegrave-rent pas dans la nature de lrsquohumaniteacute et les mecircmes lthommesgt qursquoils disent lsquosinguliersrsquo selon la distinc-tion ils les disent lsquouniverselsrsquo selon lrsquoindiffeacuterence crsquoest-agrave-dire lrsquoaccord de la similitude

ltII22 PREacuteSENTATION DE DEUX EacuteVOLUTIONS DE ThNd LES THEacuteORIES DE LA COLLECTIO (ThC)gt ltII221 PREMIEgraveRE EacuteVOLUTION (= ThC1 THEacuteORIE

DE GOSSELIN DE SOISSONS)gt

ltsect 33gt Mais ici encore il y a dissension Car cer-tains ne posent pas de reacutealiteacute universelle si ce nrsquoest dans une collection de plusieurs ltreacutealiteacutesgt Ceux-lagrave nrsquoappellent Socrate et Platon par eux-mecircmes drsquoau-

gulas non solum formis ab inuicem esse diuersas uerum personaliter in suis es-sentiis esse discretas nec ullo modo id quod in una est esse in alia siue illud materia sit siue forma nec eas formis quoque remotis minus in essentiis suis discretas posse subsistere quia earum discretio personalis mdash secundum quam scilicet hec non est illa mdash non per formas fit sed est per ipsam essentie diuersita-tem sicut et forme ipse in se ipsis261 di-uerse sunt inuicem alioquin formarum di-uersitas in infinitatem procederet ut alias ad aliarum diuersitatem necesse esset sup-poni Talem differentiam Porfirius262 no-tauit inter generalissimum et specialissi-mum dicens laquo Amplius neque species fieret unquam generalissimum neque ge-nus specialissimum raquo ac si diceret hec est eorum263 differentia quod huius non est illius essentia Sic et predicamentorum discretio consistit non per formas aliquas que eam faciant264 sed per proprie di-uersitatem265 essentie Cum autem omnes res ita diuersas ab inuicem esse uelint ut nulla earum cum alia uel eandem essen-tialiter materiam uel eandem essentialiter formam participet uniuersalitatem266 ta-men rerum adhuc retinentes lsquoidemrsquo non essentialiter quidem sed indifferenter ea que discreta sunt appellant ueluti singu-los homines in se ipsis discretos idem esse in homine dicunt id est non differre in natura humanitatis fol 3ra et eos-dem quos lsquosingularesrsquo dicunt secundum discretionem lsquouniuersalesrsquo dicunt secun-dum indifferentiam id est267 similitudinis conuenientiam

(eacuted GEYER p 14 l 7-17)

ltsect 33gt Sed hic quoque dissensio est Nam quidam uniuersalem rem non nisi in collectione plurium sumunt268 Qui So-cratem et Platonem per se nullo modo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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cune maniegravere lsquoespegravecersquo mais ils disent tous les hom-mes simultaneacutement colligeacutes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo et tous les animaux pris simultaneacutement ce genre qursquoest lsquoanimalrsquo et ainsi du reste Agrave ceux-lagrave ce ltpassagegt de Boegravece semble consentir laquo Lrsquoespegravece doit ecirctre estimeacutee nrsquoecirctre rien drsquoautre que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude substantielle des individus tandis que le genre agrave partir de la simi-litude des espegraveces raquo Quand en effet il dit laquo colligeacutee par la similitude raquo il suggegravere ltune penseacuteegt colli-geant plusieurs ltchosesgt Autrement ltlrsquoespegravece et le genregt nrsquoauraient drsquoaucune maniegravere lsquopreacutedication de plusieursrsquo ou lsquocontenance de nombreuses ltchosesgt dans une reacutealiteacute universellersquo et les universaux ne se-raient pas moins nombreux que les singuliers

ltII222 DEUXIEgraveME EacuteVOLUTION (= ThC2 THEacuteORIE

DE GAUTHIER DE MORTAGNE)gt

ltsect 34gt Mais il y en a drsquoautres qui disent non seulement les hommes colligeacutes lsquoespegravecersquo mais aussi les lthommesgt un agrave un en ce qursquoils sont hommes et quand ils disent que cette reacutealiteacute qursquoest Socrate est preacutediqueacutee de plusieurs ils ltlegt prennent figurative-ment comme srsquoils disaient plusieurs lthommesgt sont le mecircme avec lui crsquoest-agrave-dire srsquoaccordent ltavec luigt ou lui-mecircme avec plusieurs Ceux-lagrave posent autant drsquoespegraveces que drsquoindividus quant au nombre des reacutea-liteacutes et autant de genres tandis que quant agrave la simi-litude des natures ils assignent un plus petit nombre drsquouniversaux que de singuliers Crsquoest qursquoen effet tous les hommes et en eux-mecircmes sont nombreux par la distinction personnelle et ltsontgt un par la si-militude de lrsquohumaniteacute et les mecircmes sont jugeacutes diffeacuterents drsquoeux-mecircmes quant agrave la distinction et agrave la similitude comme Socrate en ce qursquoil est homme est diviseacute de lui-mecircme en ce qursquoil est Socrate Autre-ment le mecircme ltSocrategt ne pourrait pas ecirctre son ltpropregt genre ou ltsa propregt espegravece si ce nrsquoest qursquoil aurait quelque diffeacuterence de soi agrave soi crsquoest qursquoen effet les ltchosesgt qui sont relatives il con-vient du moins qursquoagrave un certain eacutegard elles soient opposeacutees

ltII3 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC1 gt lt(1)gt

ltsect 35gt Or maintenant drsquoabord infirmons la theacuteo-rie qui a eacuteteacute poseacutee ci-dessus relativement agrave la col-lection et cherchons avec soin comment toute la col-

lsquospeciemrsquo uocant sed omnes homines si-mul collectos speciem illam que est lsquohomorsquo dicunt et omnia animalia simul accepta genus illud quod est lsquoanimalrsquo et ita de ceteris Quibus illud Boecii269 con-sentire uidetur laquo Species 270 nil aliud esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum substantiali similitudine ge-nus uero ex specierum similitudine 271 raquo Cum enim ait lsquocollecta similitudine 272 rsquo plura colligentem insinuat Alioquin nullo modo lsquopredicationem de pluribusrsquo uel lsquomultorum continentiam in uniuersali rersquo haberent273 nec pauciora uniuersalia quam singularia essent274

(eacuted GEYER p 14 l 18-31)

ltsect 34gt Alii275 uero sunt qui non so-lum collectos homines lsquospeciemrsquo dicunt uerum etiam singulos in eo quod homines sunt et cum dicunt rem illam que So-crates est276 predicari de pluribus figu-ratiue accipiunt ac si dicerent plura cum eo idem esse id est conuenire uel ipsum cum pluribus Qui tot species quot indi-uidua quantum ad rerum numerum po-nunt et totidem genera quantum uero ad similitudinem naturarum pauciorem nu-merum uniuersalium quam singularium assignant Quippe omnes homines et in se multi sunt per personalem discretionem et unum per humanitatis similitudinem et iidem 277 a se ipsis diuersi quantum ad discretionem et ad similitudinem iudican-tur ut Socrates in eo quod est homo a se ipso in eo quod Socrates est diuiditur Alioquin idem sui genus uel species esse non posset nisi aliquam sui ad se diffe-rentiam haberet quippe ltquegt278 relatiua sunt aliquo saltem respectu conuenit esse opposita

(eacuted GEYER p 14 l 32-40)

ltsect 35gt Nunc279 autem prius infirme-mus sententiam que prior posita est de collectione et quomodo tota simul homi-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

159

lection des hommes ltprisegt simultaneacutement qui est dite une ltuniquegt lsquoespegravecersquo se trouve ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs de telle sorte qursquoelle est universelle alors que toute ltla collectiongt nrsquoest pas dite des lthommesgt un agrave un Que srsquoil est conceacutedeacute ltque cette collection estgt preacutediqueacutee des diverses ltchosesgt par parties agrave savoir en ce que ses parties une agrave une lui sont par elles-mecircmes adapteacutees ltcela nrsquoagt rien ltagrave voirgt avec la communauteacute de lrsquouniversel lequel doit ecirctre mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash tout entier dans les ltchosesgt une agrave une et en cela il est aussi diviseacute ltcrsquoest-agrave-dire diffeacuterentgt de cette ltchosegt commune qui est commune par parties comme un champ dont les diverses parties sont ltla proprieacuteteacutegt des divers ltproprieacutetairesgt

lt(2)gt

En outre aussi Socrate similairement serait dit de plusieurs par ltsesgt diverses parties de telle sorte que lui-mecircme serait un universel

lt(3)gt

De plus il conviendrait que plusieurs hommes mdash nrsquoimporte quels mdash pris simultaneacutement soient dits un lsquouniverselrsquo lteuxgt auxquels serait similairement adapteacutee la deacutefinition de lrsquouniversel ou aussi de lrsquoes-pegravece puisque deacutesormais toute la collection des hommes inclurait de nombreuses espegraveces

lt(4)gt lt(41) EacuteNONCEacute DE LrsquoARGUMENTgt

Similairement nous dirions ltquegt nrsquoimporte quelle collection de corps et drsquoesprits ltestgt une ltuni-quegt substance universelle de telle sorte qursquoalors toute la collection des substances est un ltuniquegt geacuteneacuteralissime une fois une quelconque ltsubstancegt retrancheacutee et les autres demeurant nous aurions dans les substances de nombreux geacuteneacuteralissimes

lt(421) REacutePONSE DES PARTISANS DE ThC1 agrave (41) [R] AUCUNE COLLECTION INCLUSE DANS UN GENRE

SUPREcircME NrsquoEST ELLE-MEcircME UN GENRE SUPREcircMEgt

Mais peut-ecirctre dira-t-on qursquoaucune collection qui est incluse dans un geacuteneacuteralissime nrsquoest un geacuteneacute-ralissime

num collectio que una dicitur lsquospeciesrsquo de pluribus predicari habeat ut uniuer-salis sit perquiramus tota autem de sin-gulis non dicitur Quod si per partes de diuersis predicari concedatur in eo scili-cet quod singule eius partes sibi ipsis aptentur nichil ad communitatem uni-uersalis quod totum in singulis mdash teste Boecio280 mdash esse debet atque in hoc ab illo communi etiam281 diuiditur quod per partes commune est sicut ager cuius diuerse partes sunt diuersorum

(eacuted GEYER p 14 l 40-p 15 l 1)

Preterea et Socrates similiter de plu-ribus per partes diuersas diceretur ut ipse uniuersalis esset

(eacuted GEYER p 15 l 1-4)

Amplius quoslibet plures homines si-mul acceptos lsquouniuersalersquo dici conueniret quibus similiter diffinitio uniuersalis ap-taretur siue etiam speciei ut iam tota ho-minum collectio multas includeret spe-cies

(eacuted GEYER p 15 l 4-15) (eacuted GEYER p 15 l 4-8)

Similiter quamlibet corporum et spi-rituum collectionem unam uniuersalem substantiam diceremus ut cum tota sub-stantiarum282 collectio sit unum genera-lissimum una qualibet dempta ceteris-que remanentibus283 multa in substantiis haberemus generalissima284

(eacuted GEYER p 15 l 8-9)

Sed fortasse dicetur nulla collectio que inclusa sit in generalissimo esse ge-neralissimum

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

160

lt(422) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave [R]gt

Mais jrsquooppose encore que si une fois une des substances seacutepareacutee la collection reacutesiduelle nrsquoest pas un geacuteneacuteralissime et cependant demeure encore sub-stance universelle il importe que cette ltcollection reacutesiduellegt soit une espegravece ltdu genregt substance et qursquoil y ait une espegravece coeacutegale sous le mecircme genre Mais quelle ltespegravece coeacutegalegt peut lui ecirctre opposeacutee puisque ou lrsquoespegravece ltdu genregt substance est en elle tout agrave fait contenue ou elle partage avec elle les mecircmes individus comme animal rationnel animal mortel

lt(5)gt

De plus tout universel ltestgt naturellement an-teacuterieur agrave ltsesgt propres individus tandis qursquoune col-lection de nrsquoimporte quelles ltchosesgt est par rap-port aux ltchosesgt une agrave une dont elle est constitueacutee un tout inteacutegral et naturellement posteacuterieur aux ltcho-sesgt agrave partir desquelles il est composeacute

lt(6)gt

De plus entre le lttoutgt inteacutegral et lrsquouniversel Boegravece assigne cette diffeacuterence dans ltson livregt Des divisions que laquo la partie nrsquoest pas identique au tout tandis que lrsquoespegravece est toujours identique au genre raquo Mais agrave la veacuteriteacute toute la collection des hommes com-ment pourra-t-elle ecirctre la multitude des animaux

ltII4 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC2 gt

ltsect 36gt Or il nous reste maintenant agrave attaquer ceux qui appellent un lsquouniverselrsquo les individus un agrave un en cela qursquoils srsquoaccordent avec drsquoautres et ltquigt concegravedent que les mecircmes ltindividusgt sont preacutedi-queacutes de plusieurs non pas que plusieurs soient es-sentiellement ces ltmecircmesgt mais parce que plu-sieurs srsquoaccordent avec eux

lt(1)gt

Mais si ecirctre preacutediqueacute de plusieurs est identique agrave srsquoaccorder avec plusieurs comment disons-nous qursquoun individu est preacutediqueacute drsquoun seul agrave savoir puis-qursquoil nrsquoy en a aucun qui srsquoaccorde avec seulement lrsquoltuniquegt reacutealiteacute ltqursquoil estgt

(eacuted GEYER p 15 l 9-15)

Sed adhuc oppono quod si una sepa-rata de substantiis collectio residua non sit generalissimum et tamen adhuc uni-uersalis substantia permanet oportet eam speciem esse substantie et coequam 285 speciem habere sub eodem genere Sed que potest ei esse opposita286 cum uel species substantie in ea prorsus conti-neatur uel eadem 287 cum ea indiuidua communicet sicut animal rationale ani-mal mortale288

(eacuted GEYER p 15 l 15-18)

Amplius omne uniuersale propriis indiuiduis naturaliter prius collectio uero quorumlibet ad singula quibus constitui-tur totum est289 integrum atque eis na-turaliter posterius 290 ex quibus compo-nitur

(eacuted GEYER p 15 l 18-22)

Amplius inter integrum et uniuer-sale hanc Boecius 291 differentiam assi-gnat in Diuisionibus quod laquo pars non idem est quod totum species uero idem est semper quod genus raquo At uero tota ho-minum collectio quomodo esse poterit animalium multitudo

(eacuted GEYER p 15 l 22-26)

ltsect 36gt Restat autem nunc ut eos292 oppugnemus293 qui singula indiuidua in eo quod aliis conueniunt lsquouniuersalersquo ap-pellant et eadem de pluribus predicari concedunt non ut plura essentialiter sint illa sed quia plura cum eis conueniunt

(eacuted GEYER p 15 l 26-29)

Sed si predicari de pluribus idem est quod conuenire294 cum pluribus quomo-do indiuiduum de uno solo dicimus pre-dicari 295 cum scilicet nullum sit quod cum una tantum re conueniat

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

161

lt(2)gt

Comment aussi par lsquoecirctre preacutediqueacute de plusieursrsquo une diffeacuterence est-elle donneacutee entre universel et sin-gulier puisque crsquoest entiegraverement de la mecircme ma-niegravere par laquelle lrsquohomme srsquoaccorde avec plusieurs que srsquoaccorde aussi Socrate Crsquoest qursquoen effet lrsquohomme en tant qursquoil est homme et Socrate en tant qursquoil est homme srsquoaccordent avec les autres Mais ni lrsquohomme en tant qursquoil est Socrate ni Socrate en tant qursquoil est Socrate ne srsquoaccorde avec drsquoautres Donc ce que lrsquohomme a Socrate ltlrsquogta et de la mecircme ma-niegravere

lt(3)gt

ltsect 37gt En outre puisqursquoil est conceacutedeacute que crsquoest entiegraverement la mecircme reacutealiteacute agrave savoir lrsquohomme qui est en Socrate et Socrate lui-mecircme il nrsquoy a aucune dif-feacuterence de lrsquoun agrave lrsquoautre Aucune reacutealiteacute en effet nrsquoest en ltungt mecircme temps diffeacuterente de soi-mecircme parce que quoi que ce soit qursquoelle a en soi elle ltlrsquogta et en-tiegraverement de la mecircme maniegravere Drsquoougrave aussi Socrate blanc et grammairien mecircme srsquoil a en soi des ltcarac-teacuteristiquesgt diffeacuterentes cependant il nrsquoest pas par elles diffeacuterent de soi puisque lui-mecircme a les deux mecircmes et entiegraverement de la mecircme maniegravere Ce nrsquoest pas en effet drsquoune autre maniegravere qursquoil est de soi-mecircme grammairien ou drsquoune autre maniegravere blanc comme blanc nrsquoest pas autre que lui ou grammairien ltnrsquoest pasgt autre ltque luigt

lt(4)gt

Cela aussi qursquoils disent que Socrate srsquoaccorde avec Platon en lrsquohomme de quelle faccedilon peut-il ecirctre pris quand il est eacutevident que tous les hommes dif-fegraverent les uns des autres tant par la matiegravere que par la forme Si en effet Socrate srsquoaccorde avec Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme mais qursquoaucune reacuteali-teacute nrsquoest homme sauf Socrate mecircme ou un autre il importe que lui-mecircme srsquoaccorde avec Platon ou en soi-mecircme ou en un autre Mais en soi il est plutocirct diffeacuterent de ltPlatongt drsquoun autre aussi il est eacutevi-dent parce qursquoil nrsquoest pas lui-mecircme un autre

(eacuted GEYER p 15 l 29-35)

Quomodo etiam per lsquopredicari de pluribusrsquo inter uniuersale et singulare dif-ferentia datur cum eodem penitus modo quo homo conuenit cum pluribus conue-niat et Socrates Quippe homo in quan-tum est homo296 et Socrates in quantum est homo cum ceteris conuenit Sed nec homo in quantum est Socrates nec So-crates in quantum est Socrates297 cum aliis conuenit Quod igitur habet homo habet Socrates et eodem modo

(eacuted GEYER p 15 l 36-p 16 l 2)

ltsect 37gt Preterea cum res penitus eadem esse concedatur homo scilicet qui in Socrate est et ipse Socrates nulla huius ab illo differentia est Nulla enim res eo-dem tempore a se ipsa diuersa est fol 3rb quia quicquid in se habet habet et eodem modo penitus Unde et Socrates albus et grammaticus licet diuersa in se habeat a se tamen per ea non est diuer-sus cum utraque eadem ipse habeat et eodem298 modo penitus Non enim alio modo a se ipso grammaticus est uel alio modo albus sicut nec aliud albus est a se uel aliud grammaticus

(eacuted GEYER p 16 l 2-9)

Illud quoque quod dicunt 299 So-cratem cum Platone conuenire in homine qualiter accipi potest cum omnes homi-nes ab inuicem tam materia quam forma differre constat Si enim Socrates in re que homo est cum Platone conueniat nul-la autem res homo sit nisi ipse Socrates uel alius oportet ipsum cum Platone uel in se ipso conuenire uel in alio In se autem potius diuersus est ab eo de alio quoque constat quia nec ipse est alius

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

162

ltII5 Agrave PROPOS DE II4(4) RETOUR SUR ThNd ET

REacuteFUTATION DE LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE

DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX gt

Or il y en a qui prennent neacutegativement lsquosrsquoaccor-der en lrsquohommersquo comme si lrsquoon disait lsquoSocrate ne diffegravere pas de Platon en lrsquohommersquo

lt1 ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThNdgt

Mais et ainsi aussi il peut ecirctre dit que ltSocrategt ne diffegravere pas de ltPlatongt dans la pierre puisque ni lrsquoun ni lrsquoautre nrsquoest une pierre Et ainsi on ne note pas un accord plus grand de ltSocrate et de Platongt en lrsquohomme que dans la pierre

lt21 REacutePONSE DES PARTISANS DE ThNd Agrave 51gt

Sauf si peut-ecirctre une certaine proposition preacute-cegravede comme si lrsquoon disait ainsi lsquoIls sont hommes parce qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohommersquo

lt22 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave 21 ET REacuteFUTATION DEacute-FINITIVE DE ThNdgt

Mais ltcelagt ne peut pas tenir ainsi puisqursquoil est tout agrave fait faux qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohomme Si en effet Socrate ne diffegravere pas de Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme ltilgt nrsquoltengt ltdiffegraveregt pas non plus en soi-mecircme Si en effet en soi ltSocrategt diffegravere de ltPlatongt mais que lui-mecircme est la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme assureacutement aussi dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme il en diffegravere

ltIII DEUXIEgraveME QUESTION DIRECTRICE (= QD2) COR-RESPONDANT Agrave LA SECONDE BRANCHE DE LrsquoALTERNA-TIVE CONSTITUANT LE PREMIER PROBLEgraveME DU QUES-TIONNAIRE DE PORPHYRE LES PROPRIEacuteTEacuteS QUI DIS-TINGUENT LES UNIVERSAUX DES SINGULIERS SrsquoAP-PLIQUENT-ELLES AUX MOTS (VOCES) gt

ltsect 38gt Or maintenant une fois montreacutees les rai-sons pour lesquelles ni les reacutealiteacutes prises une agrave une ni ltles reacutealiteacutes prisesgt collectivement ne peuvent ecirctre dites lsquouniversellesrsquo crsquoest-agrave-dire preacutediqueacutees de plu-sieurs il reste que nous attribuions une universaliteacute de cette sorte aux seuls mots Comme donc certains des noms sont dits lsquoappellatifsrsquo par les grammairiens ltetgt certains lsquopropresrsquo ainsi par les dialecticiens certains des termes simples sont appeleacutes lsquouniverselsrsquo ltetgt certains lsquoparticuliersrsquo agrave savoir lsquosinguliersrsquo Or est universel un vocable qui de plusieurs un agrave un est habiliteacute par suite de sa deacutecouverte agrave ecirctre preacutediqueacute

(eacuted GEYER p 16 l 9-10)

Sunt autem qui lsquoin homine conuenirersquo negatiue accipiunt ac si diceretur 300 lsquoNon differt Socrates a Platone in hominersquo

(eacuted GEYER p 16 l 10-13)

Sed et sic quoque potest dici quia nec differt ab eo in lapide cum neuter sit lapis Et sic non maior eorum conuenien-tia notatur in homine quam in lapide

(eacuted GEYER p 16 l 13-14)

Nisi forte propositio quedam pre-cedat ac si dicatur ita lsquoSunt homo quod in homine non differuntrsquo

(eacuted GEYER p 16 l 14-18)

Sed nec sic stare potest cum omnino falsum sit eos non differre in homine Si enim Socrates a Platone non differt in re que homo est nec in se ipso Si enim in se differt ab eo ipse autem sit res que ho-mo est profecto et in re que homo est differt ab ipso

(eacuted GEYER p 16 l 19-p 24 l 37)

ltsect 38gt Nunc autem ostensis rationi-bus quibus neque301 res sigillatim302 neque collectim accepte lsquouniuersalesrsquo dici pos-sunt in eo quod de pluribus predicantur303 restat ut huiusmodi uniuersalitatem solis uocibus adscribamus304 Sicut igitur no-minum305 quedam lsquoappellatiuarsquo306 a gram-maticis quedam lsquopropriarsquo dicuntur ita a dialecticis simplicium sermonum quidam lsquouniuersalesrsquo quidam lsquoparticularesrsquo scili-cet lsquosingularesrsquo appellantur307 Est autem uniuersale uocabulum quod de pluribus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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comme ce nom lsquohommersquo qui est joignable aux noms particuliers drsquohommes selon la nature des reacutealiteacutes su-jettes auxquelles il est imposeacute Tandis qursquoest sin-gulier ltle vocablegt qui est preacutedicable drsquoun seul comme Socrate quand il est pris comme le nom drsquoun lthommegt seulement Si en effet tu ltlegt prends eacutequivoquement ce nrsquoest pas un vocable mais de nombreux vocables qursquoen signification tu fais agrave sa-voir parce que drsquoapregraves Priscien de nombreux noms se rencontrent en un ltuniquegt mot Quand donc lrsquouniversel est deacutecrit ltcommegt eacutetant lsquoce qui est preacute-diqueacute de plusieursrsquo ce lsquoce quirsquo poseacute devant ne sug-gegravere pas seulement la simpliciteacute du terme comme distincte des eacutenonceacutes mais aussi lrsquouniteacute de la signifi-cation comme distincte des lttermesgt eacutequivoques

ltsect 39gt Or ayant montreacute qursquoest-ce que dans la deacutefinition de lrsquouniversel accomplit ce lsquoce quirsquo mis devant consideacuterons diligemment les deux autres ltformulesgt qui suivent agrave savoir lsquoecirctre preacutediqueacutersquo et lsquode plusieursrsquo

ltsect 40gt Or lsquoecirctre preacutediqueacutersquo crsquoest ecirctre joignable agrave quelque chose avec veacuteraciteacute par la force drsquoeacutenoncia-tion drsquoun verbe substantif ltaugt preacutesent comme lsquohommersquo peut avec veacuteriteacute ecirctre joint agrave diverses ltcho-sesgt par un verbe substantif Aussi les verbes mecircmes comme lsquocourtrsquo et lsquomarchersquo preacutediqueacutes de plusieurs ont la force drsquoun verbe substantif en agissant comme copule Drsquoougrave Aristote dans le deuxiegraveme ltlivregt De lrsquohermeacuteneutique laquo Dans ces ltpropositionsgt affir-me-t-il dans lesquelles lsquoestrsquo ne figure pas comme en cela qursquolty figurentgt courir et marcher ltces verbesgt ainsi poseacutes font la mecircme ltchosegt comme si lsquoestrsquo eacutetait ajouteacute raquo Et agrave nouveau laquo Rien ne diffegravere affirme-t-il ltentregt lsquoun homme marchersquo et lsquoun homme est en train de marcherrsquo raquo

ltsect 41gt Or le fait qursquoil dise lsquode plusieursrsquo col-lige les noms quant agrave la diversiteacute des ltchosesgt nom-meacutees Autrement Socrate serait preacutediqueacute de plu-sieurs quand on dit lsquocet homme est Socratersquo lsquocet animal est ltSocrategtrsquo lsquoce blanc ltest Socrategtrsquo lsquoce musicien ltest Socrategtrsquo Ces noms certes mecircme srsquoils sont divers en intellection ont cependant entiegrave-rement la mecircme reacutealiteacute sujette

singillatim habile308 est ex inuentione sua predicari ut hoc nomen lsquohomorsquo quod par-ticularibus nominibus hominum coniungi-bile est secundum subiectarum rerum na-turam quibus est impositum Singulare uero est quod de uno solo predicabile est ut Socrates cum unius tantum nomen ac-cipitur Si enim equiuoce sumas non uo-cabulum sed multa uocabula in signifi-catione facis quia scilicet iuxta Priscia-num309 multa nomina in unam uocem in-cidunt Cum ergo describitur uniuersale esse lsquoquod de pluribus predicaturrsquo310 il-lud lsquoquodrsquo prepositum non solum simpli-citatem311 sermonis insinuat ad discretio-nem orationum312 uerum etiam unitatem significationis313 ad discretionem equiuo-corum314

ltsect 39gt Ostenso autem quid315 in dif-finitione uniuersalis operetur illud lsquoquodrsquo [est]316 premissum duo alia que sequun-tur scilicet lsquopredicarirsquo et lsquode pluribusrsquo diligenter consideremus

ltsect 40gt Est autem lsquopredicarirsquo coniun-gibile esse alicui ueraciter ui317 enuntiatio-nis uerbi substantiui presentis ut lsquohomorsquo diuersis per substantiuum uerbum uere po-test coniungi Ipsa etiam uerba ut lsquocurritrsquo et lsquoambulatrsquo de pluribus predicata uim substantiui uerbi in copulando habent Unde Aristoteles in Periermenias 318 se-cundo laquo In his inquit in quibus lsquoestrsquo non contingit ltutgt 319 in eo quod currere et ambulare idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur320 raquo321 Et rursus laquo Nichil [est]322 inquit differt lsquohominem ambula-rersquo et lsquohominem ambulantem essersquo323 raquo324

ltsect 41gt Quod autem ait325 lsquode pluri-

busrsquo326 colligit nomina quantum ad diuer-sitatem nominatorum Alioquin Socrates de pluribus predicaretur cum dicitur lsquohic homo est Socratesrsquo lsquohoc animal estrsquo lsquohoc albumrsquo lsquohoc musicumrsquo Que quidem no-mina etsi diuersa sint in intellectu tamen rem subiectam penitus eandem habent

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ltsect 42gt Or note qursquoautre est la conjonction de construction agrave laquelle les grammairiens portent at-tention autre ltla conjonctiongt de preacutedication que les dialecticiens considegraverent car selon la force de construction sont aussi bien joignables par lsquoestrsquo lsquohommersquo et lsquopierrersquo ltque lsquohommersquogt et nrsquoimporte quels cas droits comme lsquoanimalrsquo et lsquohommersquo certes quant agrave manifester une intellection non pas quant agrave montrer le statut drsquoune reacutealiteacute Et ainsi la conjonc-tion de construction est bonne toutes les fois qursquoelle indique une phrase complegravete qursquoil en soit ainsi ltqursquoelle le ditgt ou non Tandis que la conjonction de preacutedication que nous prenons ici se rapporte agrave la nature des reacutealiteacutes et agrave la veacuteriteacute de leur statut qursquoil faut indiquer Si quelqursquoun dit ainsi lsquolrsquohomme est une pierrersquo il fait une construction congrue de lsquohommersquo ou de lsquopierrersquo par le sens qursquoil veut indi-quer et il nrsquoy a aucun vice de grammaire et mecircme si quant agrave la force drsquoeacutenonciation ltle motgt lsquopierrersquo est ici preacutediqueacute de lsquohommersquo agrave savoir avec lequel il est construit en tant que preacutedicat (selon que les ltpropo-sitionsgt cateacutegoriques fausses aussi ont ltleurgt terme preacutediqueacute) cependant dans la nature des reacutealiteacutes il nrsquoen est pas preacutedicable Crsquoest seulement agrave la force de preacutedication que nous portons ici attention pendant que nous deacutefinissons lrsquouniversel

ltsect 43gt Or il semble que jamais tout agrave fait lrsquouni-versel nrsquoest un quelconque ltnomgt appellatif ni le singulier un quelconque nom propre mais mutuelle-ment ltuniversel et singuliergt se deacutepassent et sont deacutepasseacutes Car le ltnomgt appellatif et le ltnomgt propre ne contiennent pas seulement des cas droits mais aussi des ltcasgt obliques qui ne peuvent pas ecirctre preacutediqueacutes et crsquoest pourquoi dans la deacutefinition de lrsquouniversel par ltla formulegt lsquoecirctre preacutediqueacutersquo ils sont exclus Aussi ces ltcasgt obliques parce qursquoils sont moins neacutecessaires ltque les cas droitsgt agrave lrsquoeacutenoncia-tion mdash laquelle seule au teacutemoignage drsquoAristote est ltle propregt de la preacutesente speacuteculation crsquoest-agrave-dire de la consideacuteration dialectique vu qursquoelle seule compose les argumentations mdash ne sont par Aristote lui-mecircme drsquoune certaine maniegravere pas reccedilus parmi les noms ltcas obliquesgt qursquoaussi ltAristotegt mecircme nrsquoappelle pas lsquonomsrsquo mais lsquocas des nomsrsquo Or comme

ltsect 42gt Nota autem aliam esse con-iunctionem constructionis quam atten-dunt 327 grammatici aliam 328 predicatio-nis quam considerant dialectici nam se-cundum uim constructionis tam bene per lsquoestrsquo coniungibilia329 sunt lsquohomorsquo et lsquola-pisrsquo et quilibet recti casus330 sicut lsquoani-malrsquo et lsquohomorsquo quantum quidem ad ma-nifestandum intellectum non quantum ad ostendendum rei statum 331 Coniunctio itaque constructionis totiens bona est ltquotiensgt332 perfectam demonstrat sen-tentiam siue ita sit siue non Predica-tionis uero coniunctio quam hic accipi-mus ad rerum naturam pertinet et ad ue-ritatem status earum demonstrandam Si quis ita dicat lsquohomo est lapisrsquo [non]333 lsquohominisrsquo uel lsquolapidisrsquo congruam fecit constructionem ad sensum quem uoluit demonstrare nec ullum uitium fuit gram-matice et licet quantum ad uim enuntia-tionis lsquolapisrsquo hic predicetur de lsquohominersquo cui scilicet tanquam334 predicatum con-struitur (secundum quod false quoque ca-tegorice335 predicatum terminum habent) in natura tamen rerum predicabile336 de eo non est Cuius tantum uim predicatio-nis hic attendimus dum uniuersale diffi-nimus

ltsect 43gt Videtur autem numquam prorsus uniuersale esse quod appella-tiuum nec singulare quod proprium no-men sed inuicem excedentia sese et ex-cessa Nam appellatiuum et proprium non solum casus rectos continent uerum etiam obliquos qui predicari non habent atque ideo in diffinitione fol 3va uni-uersalis per lsquopredicarirsquo exclusi sunt Qui337 etiam obliqui quia minus necessa-rii sunt ad enuntiationem mdash que sola tes-te Aristotele 338 presentis est speculatio-nis id est dialectice considerationis quip-pe ea sola argumentationes componit mdash ab ipso Aristotele339 inter nomina quo-dammodo non recipiuntur quos et ipse non lsquonominarsquo sed lsquocasus nominumrsquo ap-pellat Sicut autem non omnia appellatiua

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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ce ne sont pas tous les noms appellatifs ou propres qursquoil est neacutecessaire de dire lsquouniverselsrsquo ou lsquosingu-liersrsquo ainsi inversement Car lrsquouniversel ne contient pas seulement des noms mais aussi des verbes et des noms indeacutefinis auxquels agrave savoir aux ltnomsgt indeacutefinis la deacutefinition de lrsquoappellatif que Priscien pose ne semble pas ecirctre adapteacutee

ltIII1 CINQ ARGUMENTS DESTINEacuteS Agrave PROUVER QUE

LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT RIEN CAR ILS NE

CONSTITUENT LE CONCEPT DrsquoAUCUNE CHOSEgt

ltsect 44gt Or maintenant que la deacutefinition lttantgt de lrsquouniversel que du singulier lta eacuteteacutegt assigneacutee aux mots avant tout le reste cherchons avec soin dili-gemment la proprieacuteteacute des mots universels Relative-ment agrave ces ltmotsgt universels des questions avaient eacuteteacute poseacutees parce que lrsquoon doute au plus haut point de leur signification puisqursquoils ne semblent pas avoir une quelconque reacutealiteacute sujette ni constituer re-lativement agrave quelque chose une intellection saine

lt(1)gt

Or les noms universels ne semblaient ecirctre im-poseacutes agrave aucunes reacutealiteacutes agrave savoir puisque toutes les reacutealiteacutes subsisteraient distinctement en elles-mecircmes et comme il a eacuteteacute montreacute ne srsquoaccorderaient pas en une quelconque reacutealiteacute selon lrsquoaccord de laquelle reacutealiteacute les noms universels pourraient ecirctre imposeacutes

lt(2)gt lt(21) LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT AUCUNE

CHOSEgt

Et puisque ainsi il est certain que les ltnomsgt universels ne sont pas imposeacutes aux reacutealiteacutes selon la diffeacuterence de la distinction de ces ltderniegraveresgt vu qursquoalors ils ne seraient pas communs mais singu-liers et ltpuisquegt agrave nouveau les ltnoms universelsgt ne peuvent pas nommer ces ltreacutealiteacutesgt comme srsquoac-cordant en une quelconque reacutealiteacute vu qursquoil nrsquoy a au-cune reacutealiteacute en laquelle elles srsquoaccordent les ltnomsgt universels ne semblent faire naicirctre aucune significa-tion des reacutealiteacutes

lt(22) LES NOMS UNIVERSELS NE SUSCITENT LrsquoINTEL-LECTION DrsquoAUCUNE CHOSEgt

Avant tout puisqursquoils ne constituent aucune in-tellection drsquoune reacutealiteacute quelconque Drsquoougrave dans ltson livregt Des divisions Boegravece dit que ce mot lsquohommersquo

uel propria nomina necesse est dici lsquouni-uersaliarsquo uel lsquosingulariarsquo sic e conuerso Nam uniuersale non solum nomina con-tinet uerum etiam uerba et infinita nomi-na quibus scilicet infinitis diffinitio ap-pellatiui quam Priscianus340 ponit non ui-detur aptari

(eacuted GEYER p 18 l 4-p 19 l 6)

ltsect 44gt Nunc autem uniuersalis quam singularis diffinitione uocibus assignata precipue uniuersalium uocum proprieta-tem diligenter perquiramus De quibus uniuersalibus posite fuerant questiones quia 341 maxime de earum significatione dubitatur cum neque rem subiectam ali-quam uideantur habere nec de aliquo in-tellectum sanum constituere

(eacuted GEYER p 18 l 9-12)

Rebus autem nullis uidebantur inpo-ni342 uniuersalia nomina cum scilicet om-nes res discrete in se subsisterent343 nec in re aliqua ut ostensum est344 conueni-rent secundum cuius rei conuenientiam uniuersalia nomina possint inponi345

(eacuted GEYER p 18 l 12-23) (eacuted GEYER p 18 l 12-16)

Cum itaque certum sit uniuersalia non inponi346 rebus secundum347 sue dis-cretionis differentiam quippe iam non es-sent communia sed singularia nec ite-rum eas possint ut conuenientes in aliqua re nominare quippe nulla res est in qua conueniant nullam de rebus significatio-nem contrahere uidentur uniuersalia

(eacuted GEYER p 18 l 17-23)

Presertim cum nullum de re aliqua constituant intellectum Unde in Diuisio-nibus Boecius348 hanc uocem lsquohomorsquo du-

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produit un doute drsquointellection agrave savoir une fois ce ltmotgt entendu laquo lrsquointelligence de celui qui entend est affirme-t-il emporteacutee par de nombreux tourbillons et est entraicircneacutee dans les erreurs En effet sauf si quel-qursquoun deacutefinit ltce mot engt disant lsquotout homme mar-chersquo ou bien du moins lsquoun certain lthomme marchegtrsquo et deacutesigne cet lthommegt si crsquoest ainsi le cas ltque cet homme marchegt lrsquointellection de celui qui entend nrsquoa pas quelque chose qursquoil peut raisonnablement intelli-ger raquo

lt(3)gt

Car puisque lsquohommersquo est imposeacute aux lthom-mesgt un agrave un agrave partir de la mecircme cause agrave savoir parce qursquoils sont ltchacungt un lsquoanimal rationnel ltetgt mortelrsquo la communauteacute mecircme de lrsquoimposition est pour lrsquoltintellection de celui qui entendgt un empecircche-ment de telle sorte que quelqursquoun ne peut pas en ce ltmotgt ecirctre intelligeacute comme en ce nom lsquoSocratersquo au contraire est intelligeacutee la personne propre drsquoun ltuni-que hommegt drsquoougrave ltce nomgt est dit lsquosingulierrsquo

lt(4)gt

Tandis que dans le nom commun qursquoest lsquohom-mersquo ni Socrate lui-mecircme ni un autre lthommegt ni toute la collection des hommes nrsquoest raisonnable-ment intelligeacute agrave partir de la force du mot ni non plus en tant qursquoil est homme Socrate mecircme nrsquoest-il preacuteciseacute par ce nom comme certains veulent

lt(5)gt

Mecircme si en effet seul Socrate est assis dans cette maison et ltmecircme sigt pour lui seul est vrai ltce que ditgt cette proposition lsquoun homme est assis dans cette maisonrsquo cependant drsquoaucune maniegravere par le nom drsquohomme lticigt sujet nrsquoest-on orienteacute vers Socrate ni mecircme en tant que lui-mecircme est homme Autre-ment agrave partir de la proposition il serait raisonnable-ment intelligeacute que lrsquoaction drsquoecirctre assis inhegravere agrave ltSo-crategt de telle sorte en lrsquooccurrence qursquoil pourrait ecirctre infeacutereacute agrave partir de cela qursquoun homme est assis dans cette maison que Socrate y est assis Similaire-ment un autre lthommegt en ce nom lsquohommersquo ne peut ecirctre intelligeacute mais non plus toute la collection des hommes puisque crsquoest agrave partir drsquoun seul lthom-megt que la proposition peut ecirctre vraie Et ainsi ce nrsquoest aucune ltchosegt que semble signifier ou lsquohom-mersquo ou un autre vocable universel puisque ce nrsquoest

bitationem intellectus349 facere dicit qua scilicet audita laquo intelligentia audientis multis inquit raptatur fluctibus errori-busque traducitur Nisi enim quis diffiniat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidamrsquo et hunc si ita contingat desi-gnet intellectus audientis quid rationabi-liter intelligat non habet raquo

(eacuted GEYER p 18 l 23-27)

Nam quoniam lsquohomorsquo singulis impo-situm est ex eadem causa quia scilicet sunt lsquoanimal rationale mortalersquo ipsa com-munitas impositionis ei est impedimento ne quis possit in eo intelligi sicut in hoc nomine lsquoSocratesrsquo econtra unius propria persona intelligitur unde lsquosingularersquo dici-tur350

(eacuted GEYER p 18 l 27-30)

In nomine uero communi quod lsquohomorsquo est nec ipse Socrates nec alius nec tota hominum collectio rationabiliter ex ui 351 uocis intelligitur nec etiam in quantum homo est ipse Socrates per hoc nomen ut quidam uolunt certificatur

(eacuted GEYER p 18 l 30-p 19 l 6)

Etsi enim solus Socrates in hac domo sedeat ac pro eo solo uerum sit hec pro-positio lsquohomo sedet in hac domorsquo nullo tamen modo per nomen hominis subiec-tum ad Socratem mittitur nec in quantum etiam ipse homo est Alioquin ex propo-sitione rationabiliter intelligeretur sessio ei inesse ut uidelicet inferri posset ex eo quod homo sedet in hac domo Socratem in ea sedere Similiter nec alius in hoc no-mine lsquohomorsquo potest intelligi sed nec tota hominum collectio cum ex uno solo uera possit esse propositio Nullum352 itaque significare uidetur uel lsquohomorsquo uel aliud uniuersale uocabulum cum de nulla re constituat intellectum Sed nec intellectus posse esse uidetur qui rem subiectam

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drsquoaucune reacutealiteacute qursquoil constitue lrsquointellection Mais il ne semble pas non plus qursquoil puisse y avoir une in-tellection qui nrsquoa pas de reacutealiteacute sujette qursquoelle con-ccediloive Drsquoougrave Boegravece dans le Commentaire laquo Toute intellection ou bien se fait agrave partir de la reacutealiteacute sujette comme la reacutealiteacute se trouve ou bien comme elle ne se trouve pas Car une intellection ne peut ecirctre faite agrave par-tir drsquoaucun sujet raquo Agrave cause de quoi les universaux semblent totalement eacutetrangers agrave la signification

ltIII2 REacutePONSE GEacuteNEacuteRALE DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 LES

UNIVERSAUX SIGNIFIENT DES CHOSES SINGULIEgraveRES PER

NOMINATIONEM ET ILS CONSTITUENT BIEN DES CON-CEPTS QUI laquo APPARTIENNENT AUX CHOSES SINGULIEgrave-RES SANS SURGIR IMMEacuteDIATEMENT DrsquoELLES raquogt

ltsect 45gt Mais il nrsquoen est pas ainsi Car aussi ltles noms universelsgt signifient drsquoune certaine maniegravere par nomination les diverses reacutealiteacutes non pas cepen-dant en constituant une intellection surgissant drsquoel-les mais se rapportant agrave ltellesgt une agrave une Comme ce mot lsquohommersquo et nomme ltles hommesgt un agrave un agrave partir drsquoune cause commune agrave savoir qursquoils sont hommes par laquelle il est dit lsquouniverselrsquo et cons-titue une certaine intellection commune non pas propre agrave savoir se rapportant aux lthommesgt un agrave un dont elle conccediloit une similitude commune

ltIII3 TROIS NOUVELLES QUESTIONS (= Q 31-3) CORREacuteLEacuteES SUSCITEacuteES TOUTES TROIS PAR LA REacutePONSE

DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 gt ltQ 31 mdash QUELLE EST LA CAUSE COMMUNE SELON

LAQUELLE UN NOM UNIVERSEL EST IMPOSEacute gt ltQ 32 mdash QUEL TYPE DrsquoINTELLECTION CONSTITUENT

LES NOMS UNIVERSELS gt ltQ 33 mdash EN FONCTION DE QUOI UN VOCABLE EST-IL

DIT lsquoCOMMUNrsquo LA CAUSA COMMUNIS DE LrsquoIMPOSI-TION LA CONCEPTIO COMMUNIS DrsquoUNE SIMILITUDE EN-TRE LES CHOSES OU LES DEUX gt ltIII31 EacuteNONCEacute DU PROBLEgraveMEgt

ltsect 46gt Mais maintenant ces ltchosesgt que nous avons briegravevement toucheacutees cherchons-ltlesgt avec soin diligemment agrave savoir [Q 31] quelle est la cause commune selon laquelle un nom universel est im-poseacute et [Q 32] quelle est la conception commune de lrsquointellection de la similitude des reacutealiteacutes et [Q 33] si le vocable est dit lsquocommunrsquo par la cause commune dans laquelle les reacutealiteacutes srsquoaccordent ou par la con-

quam concipiat 353 non habet Unde Boecius354 in Commento laquo Omnis intel-lectus aut ex re fit subiecta ut sese res habet aut ut sese non habet Nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest raquo Quapropter uniuersalia ex toto355 a signi-ficatione uidentur aliena

(eacuted GEYER p 19 l 7-13)

ltsect 45gt Sed non est ita Nam et res diuersas per nominationem quodammodo significant non constituendo tamen intel-lectum de eis surgentem sed ad singulas pertinentem Ut hec uox lsquohomorsquo et sin-gulos nominat ex communi causa quod scilicet homines sunt propter quam lsquouni-uersalersquo dicitur et intellectum quendam constituit communem non proprium ad singulos scilicet pertinentem quorum com-munem concipit similitudinem

(eacuted GEYER p 19 l 14-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 14-20)

ltsect 46gt Sed nunc ea que breuiter teti-gimus diligenter perquiramus scilicet que sit illa communis causa secundum quam uniuersale nomen impositum est et que sit conceptio intellectus communis si-militudinis rerum et utrum propter com-munem causam in qua res conueniunt uel propter communem356 conceptionem uel

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre simultaneacute-ment

ltIII32 REacutePONSES DrsquoABEacuteLARDgt ltIII321 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 31gt

ltsect 47gt Et premiegraverement consideacuterons ce qui a trait agrave la cause commune Les hommes un agrave un dis-tincts les uns des autres bien qursquoils diffegraverent tant dans ltleursgt essences propres que dans ltleursgt for-mes ltpropresgt comme nous lrsquoavons mentionneacute ci-dessus ltengt recherchant la physique drsquoune reacutealiteacute cependant srsquoaccordent en cela qursquoils sont hommes Je ne dis pas ltqursquoils srsquoaccordentgt en lrsquohomme puis-que aucune reacutealiteacute nrsquoest un homme sauf une ltreacuteali-teacutegt distincte mais ltje dis qursquoils srsquoaccordentgt en lrsquolsquoecirctre hommersquo Or lrsquolsquoecirctre hommersquo nrsquoest pas un hom-me ni une quelconque reacutealiteacute si nous ltlegt consideacute-rons avec assez de diligence comme laquo ne pas ecirctre dans un sujet raquo nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute ni laquo ne pas ecirctre susceptible de contrarieacuteteacute raquo ou laquo ne pas ecirctre susceptible de plus et de moins raquo ltpointsgt se-lon lesquels cependant Aristote dit que toutes les substances srsquoaccordent Puisqursquoen effet dans une reacutealiteacute comme ltil estgt montreacute ci-dessus il ne peut y avoir aucun accord srsquoil y a un accord de quelcon-ques ltchosesgt selon cela il faut admettre que ce nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme en lrsquolsquoecirctre hommersquo Socrate et Platon sont similaires ainsi en le lsquonon ecirctre hommersquo le cheval et lrsquoacircne ltsont similai-resgt selon quoi lrsquoun et lrsquoautre est appeleacute un lsquonon-hommersquo Et ainsi pour des reacutealiteacutes diverses srsquoaccor-der crsquoest pour elles une agrave une ecirctre ou ne pas ecirctre un identique comme ecirctre homme ou blanc ou ne pas ecirctre homme ou ne pas ecirctre blanc

Or il semble devoir ecirctre abhorreacute que nous pre-nions lrsquoaccord des reacutealiteacutes selon ce qui nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme si ltcrsquoeacutetaitgt dans rien ltquegt nous unissions les ltchosesgt qui maintenant sont agrave savoir quand nous disons que cet lthommegt-ci et cet lthommegt-lagrave srsquoaccordent dans le statut drsquohom-me crsquoest-agrave-dire en cela qursquoils sont hommes Mais nous ne jugeons rien drsquoautre sauf qursquoils sont des hommes et selon cela ils ne diffegraverent nullement se-lon cela dis-je qursquoils sont des hommes mecircme si nous nrsquoen appelons agrave aucune essence Mais nous ap-pelons lsquostatut drsquohommersquo lrsquolsquoecirctre hommersquo mecircme ce qui nrsquoest pas une reacutealiteacute ce qursquoaussi nous avons dit

propter utrumque simul lsquocommunersquo dica-tur uocabulum

(eacuted GEYER p 19 l 21-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 21-p 20 l 14)

ltsect 47gt Ac primum de communi cau-sa consideremus Singuli homines dis-creti ab inuicem cum in propriis differant tam essentiis quam formis ut supra357 me-minimus rei phisicam358 inquirentes in eo tamen359 conueniunt quod homines sunt Non dico in homine cum res nulla sit homo nisi discreta sed in lsquoesse homi-nemrsquo Esse autem hominem fol 3vb non est homo nec res aliqua si diligentius consideremus sicut nec laquo non esse in subiecto raquo360 res est aliqua nec laquo non361 suscipere contrarietatem raquo uel laquo non sus-cipere magis et minus raquo362 secundum que tamen Aristoteles omnes substantias con-uenire dicit Cum enim in re ut supra363 monstratum nulla possit esse conue-nientia si qua est aliquorum conuenien-tia secundum id364 accipienda est quod non est res aliqua ut in lsquoesse hominemrsquo Socrates et Plato similes365 sunt sicut in lsquonon esse hominemrsquo equus et asinus se-cundum quod utrumque lsquonon-homorsquo uo-catur Est itaque res diuersas conuenire eas singulas idem esse uel non esse ut esse hominem uel album uel non esse ho-minem uel non esse album

Abhorrendum autem uidetur quod conuenientiam rerum secundum id acci-piamus quod non est res aliqua tan-quam 366 in nichilo ea que nunc sunt 367 uniamus368 cum scilicet hunc et illum in statu hominis id est in eo quod sunt homi-nes conuenire dicimus Sed nichil aliud sentimus nisi eos homines esse et se-cundum hoc nullatenus differre secundum hoc inquam369 quod homines sunt licet ad nullam uocemus essentiam370 lsquoStatumrsquo autem lsquohominisrsquo ipsum lsquoesse hominemrsquo quod non est res uocamus quod etiam

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ltecirctregt la lsquocause communersquo de lrsquoimposition du nom aux lthommesgt un agrave un selon quoi ltles hommesgt mecircmes srsquoaccordent les uns avec les autres Or sou-vent nous appelons du nom de lsquocausersquo ces ltchosesgt aussi qui ne sont pas une quelconque reacutealiteacute comme quand on dit lsquoIl a eacuteteacute frappeacute parce qursquoil ne veut pas ltallergt au forumrsquo lsquoIl ne veut pas ltallergt au forumrsquo que lrsquoon pose comme cause nrsquoest aucune essence Nous pouvons aussi appeler lsquostatut drsquohommersquo les reacutealiteacutes mecircmes maintenant statueacutees par la nature de lrsquohomme desquelles celui qui a imposeacute le vocable a conccedilu la similitude commune

ltIII322 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 32gt ltIII3221 INTELLECTION SENSATION IMAGEgt

ltsect 48gt Or une fois mise au jour une signification des ltnomsgt universels mdash agrave savoir ltcellegt relative aux reacutealiteacutes par nomination mdash et une fois montreacutee la cause commune de leur imposition mettons au jour ce que sont leurs intellections qursquoils constituent

ltsect 49gt Et premiegraverement distinguons de faccedilon geacuteneacuterale la nature de toutes les intellections

ltsect 50gt Puis donc que tant la sensation que lrsquoin-tellection appartiennent agrave lrsquoacircme leur diffeacuterence est celle-ci que les sens sont exerceacutes seulement par les instruments corporels et qursquoils perccediloivent seulement les corps ou les ltchosesgt qui sont en ces ltcorpsgt comme la vue ltperccediloitgt une tour ou les qualiteacutes vi-sibles de cette lttourgt lrsquointellection quant agrave elle comme elle nrsquoa pas besoin drsquoun instrument corporel ainsi il nrsquoest pas neacutecessaire qursquoelle ait un corps sujet vers lequel elle srsquoorienterait mais elle se contente de la similitude de la reacutealiteacute que lrsquoesprit mecircme se con-fectionne vers laquelle il dirige lrsquoaction de son intel-ligence Drsquoougrave une fois la tour deacutetruite ou eacutecarteacutee ltde la vuegt la sensation qui agissait sur cette lttourgt peacuterit mais lrsquointellection demeure par la similitude de la reacutealiteacute retenue par lrsquoesprit Or comme la sensation nrsquoest pas la reacutealiteacute sentie vers laquelle elle se dirige ainsi lrsquointellection nrsquoest pas la forme de la reacutealiteacute qursquoelle conccediloit mais lrsquointellection est une certaine action de lrsquoacircme drsquoougrave ltlrsquoacircmegt est dite lsquointelligentersquo tandis que la forme vers laquelle elle se dirige est une certaine reacutealiteacute imaginaire et fictive que lrsquoesprit se confectionne quand il veut et tel qursquoil veut telles sont les citeacutes imaginaires qui sont vues en recircve ou la

diximus371 lsquocommunem causamrsquo imposi-tionis 372 nominis ad 373 singulos secun-dum quod ipsi ad inuicem conueniunt Sepe autem lsquocausersquo nomine ea quoque que res aliqua non sunt appellamus ut cum di-citur lsquoVerberatus est quia non uult ad fo-rumrsquo lsquoNon uult374 ad forumrsquo quod375 ut causa ponitur nulla est essentia376 lsquoSta-tumrsquo quoque lsquohominisrsquo res ipsas nunc377 natura hominis statutas possumus appel-lare quarum communem similitudinem ille concepit qui uocabulum imposuit

(eacuted GEYER p 20 l 15-p 24 l 31) (eacuted GEYER p 20 l 15-p 21 l 26)

ltsect 48gt Ostensa autem significatione uniuersalium mdash de scilicet rebus per no-minationem mdash et communi causa imposi-tionis378 eorum monstrata quid sint eorum intellectus quos constituunt ostendamus

ltsect 49gt Ac primum generaliter intel-lectuum omnium naturam distingua-mus379

ltsect 50gt Cum igitur tam sensus quam intellectus anime sint hec eorum est dif-ferentia quod sensus per corporea tantum instrumenta exercentur atque corpora tan-tum uel que in eis sunt percipiunt380 ut uisus turrem uel eius qualitates uisibiles intellectus autem sicut nec corporeo in-digens instrumento est ita nec necesse381 est eum subiectum corpus habere in quod382 mittatur sed rei similitudine con-tentus est quam sibi ipse animus conficit in quam sue intelligentie actionem diri-git383 Unde turre destructa uel remota sensus qui in eam agebat perit intellectus autem permanet rei similitudine animo retenta384 Sicut autem sensus non est res sentita in quam dirigitur sic385 nec intel-lectus forma est rei quam concipit sed intellectus actio quedam est anime unde lsquointelligensrsquo 386 dicitur forma uero in quam dirigitur res imaginaria quedam est et ficta quam sibi quando uult et qualem uult animus conficit quales sunt ille ima-ginarie ciuitates que in somno387 uidentur

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forme de la structure agrave assembler que lrsquoartisan con-ccediloit ltcommegt modegravele et exemple de la reacutealiteacute agrave for-mer cette ltformegt nous ne pouvons ltlrsquogtappeler ni lsquosubstancersquo ni lsquoaccidentrsquo

ltsect 51gt Certains cependant nomment cette ltfor-me reacutealiteacute imaginaire et fictivegt la mecircme ltchosegt que lrsquointellection comme ils appellent la structure de la tour que je conccedilois en lrsquoabsence de la tour et ltquegt je contemple haute et carreacutee dans un vaste champ la mecircme ltchosegt que lrsquointellection de la tour Aristote semble assentir avec eux ltluigt qui dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique appelle lsquosimilitudes des reacutealiteacutesrsquo les passions de lrsquoacircme qursquoils nomment lteuxgt lsquointellectionsrsquo

ltsect 52gt Or nous nous disons lsquoimagersquo la simi-litude de la reacutealiteacute Mais rien ne fait obstacle si lrsquoin-tellection aussi drsquoune certaine maniegravere eacutetait dite lsquosi-militudersquo agrave savoir parce qursquoelle conccediloit ce qui est dit proprement lsquosimilitude de la reacutealiteacutersquo ltcegt que nous nous avons dit mdash et correctement mdash diffeacuterent de lrsquoltintellectiongt Je demande en effet si cette qua-drature et cette hauteur ltfictivesgt sont une vraie forme de lrsquointellection qui srsquoamegravene vers la similitude de la quantiteacute de la tour et de son assemblage Mais assureacutement vraie quadrature et vraie hauteur ne sont preacutesentes que dans les corps aussi par une qualiteacute fictive ni intellection ni aucune vraie essence ne peut ecirctre formeacutee Il reste donc que comme la qualiteacute est fictive une substance fictive lui soit sujette Or peut-ecirctre aussi cette image du miroir qui semble appa-raicirctre sujette agrave la vue peut avec veacuteriteacute ecirctre dite nrsquoecirctre lsquorienrsquo agrave savoir puisque sur la surface blanche du miroir la qualiteacute de la couleur contraire apparaicirct sou-vent

ltsect 53gt Or cela peut ecirctre demandeacute quand simul-taneacutement lrsquoacircme sent et intellige la mecircme ltchosegt mdash par exemple quand elle discerne une pierre mdash si alors aussi lrsquointellection agit sur lrsquoimage de la pierre ou ltsigt simultaneacutement lrsquointellection et la sensation ltagissentgt sur la pierre mecircme Mais il semble plus raisonnable que lrsquointellection nrsquoait alors pas besoin drsquoimage quand est preacutesente agrave elle la veacuteriteacute de la substance Mais si quelqursquoun dit ougrave il y a sensation il nrsquoy a pas drsquointellection nous ne ltlegt conceacutedons pas Souvent en effet il arrive que lrsquoacircme discerne une ltchosegt et qursquoelle en intellige une autre comme il

uel forma illa componende fabrice quam artifex concipit instar et exemplar rei for-mande quam neque lsquosubstantiamrsquo neque lsquoaccidensrsquo appellare possumus

ltsect 51gt Quidam tamen eam idem quod intellectum uocant ut fabricam tur-ris quam absente turre concipio et al-tam388 et quadratam389 in spatioso campo contemplor idem quod intellectum turris appellant Quibus Aristoteles390 assentire uidetur qui passiones anime quas lsquointellectusrsquo uocant lsquorerum similitudinesrsquo in Periermenias391 appellat

ltsect 52gt Nos autem lsquoimaginemrsquo simi-litudinem rei dicimus Sed nichil obest si intellectus quoque quodammodo lsquosimili-tudorsquo dicatur quia scilicet id quod pro-prie lsquorei similitudorsquo dicitur concipit quod392 nos ab eo diuersum diximus et be-ne Quero enim utrum illa quadratura et illa altitudo uera forma sit 393 intellectus qui ad similitudinem quantitatis turris du-catur et compositionis eius Sed profecto uera quadratura et uera altitudo non nisi corporibus insunt ficta etiam qualitate nec intellectus nec ulla uera essentia 394 for-mari 395 potest Restat 396 igitur ut sicut ficta est qualitas ficta substantia sit ei sub-iecta 397 Fortasse autem et ea speculi imago que uisui subiecta apparere uidetur lsquonichilrsquo esse uere dici potest quoniam398 scilicet in alba speculi superficie contrarii coloris qualitas sepe apparet

ltsect 53gt Illud autem queri potest cum simul anima sentit et intelligit idem mdash ueluti cum lapidem cernit mdash utrum tunc quoque intellectus in imagine lapidis agat uel simul intellectus et sensus in ipso la-pide Sed rationabilius uidetur ut tunc in-tellectus imagine non egeat fol 4ra cum presto est ei substantie ueritas399 Si quis autem dicat ubi sensus est intel-lectum non esse non concedimus Sepe enim contingit animam aliud cernere at-que aliud intelligere ut bene studentibus

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apparaicirct bien agrave ceux qui eacutetudient lteuxgt qui avec leurs yeux ouverts discernent les ltchosesgt preacutesentes ltet quigt cependant en pensent drsquoautres sur lesquel-les ils eacutecrivent

ltIII3222 INTELLECTION DE LrsquoUNIVERSEL ET INTEL-LECTION DU PARTICULIERgt

ltsect 54gt Or maintenant une fois vue la nature de lrsquointellection en geacuteneacuteral distinguons les intellections des universaux et des singuliers Lesquelles ltintel-lectionsgt certes se divisent en cela que celle qui appartient au nom universel conccediloit une image com-mune et confuse de nombreuses ltchosesgt tandis que celle qursquoengendre un mot singulier saisit la forme propre et pour ainsi dire singuliegravere drsquoune ltunique chosegt crsquoest-agrave-dire ltune formegt se rap-portant seulement agrave une ltuniquegt personne Drsquoougrave quand jrsquoentends lsquohommersquo un certain modegravele surgit dans ltmongt esprit ltmodegravelegt qui se rapporte ainsi aux hommes un agrave un qursquoil est commun agrave tous et pro-pre agrave aucun Mais quand jrsquoentends lsquoSocratersquo une certaine forme surgit dans ltmongt esprit ltformegt qui exprime la similitude drsquoune personne preacutecise Drsquoougrave par ce vocable qursquoest lsquoSocratersquo qui porte en ltmongt esprit la forme propre drsquoune ltunique per-sonnegt une certaine reacutealiteacute est preacuteciseacutee et est deacute-termineacutee tandis que par lsquohommersquo dont lrsquointelli-gence srsquoappuie sur la forme commune de tous ltles hommesgt la communauteacute mecircme precircte agrave confusion de telle sorte que nous nrsquointelligeons pas une ltreacuteali-teacute deacutetermineacuteegt parmi toutes Drsquoougrave ce nrsquoest ni So-crate ni un autre lthommegt qursquolsquohommersquo est dit si-gnifier correctement puisque par la force du nom aucun lthommegt nrsquoest preacuteciseacute bien que cependant il nomme les lthommesgt un agrave un Tandis que lsquoSocratersquo ou nrsquoimporte quel ltnom de cette sorte segt trouve non seulement nommer une ltchosegt singuliegravere mais aussi deacuteterminer une reacutealiteacute sujette

ltsect 55gt Mais on demande parce que selon Boegrave-ce nous avons dit ci-dessus que toute intellection a une reacutealiteacute sujette comment ltcelagt srsquoaccorde avec les intellections des universaux Et certainement il faut noter que cela Boegravece lrsquointroduit dans cette argu-mentation sophistique par laquelle il montre que lrsquointellection des universaux est vaine Drsquoougrave rien ne fait obstacle si aussi il ne garantit pas cela en veacuteriteacute drsquoougrave eacutevitant la fausseteacute il se sert des raisons des

apparet qui cum apertis oculis presentia cernant alia tamen de quibus scribunt co-gitant400

(eacuted GEYER p 21 l 27-p 24 l 31)

ltsect 54gt Nunc autem natura intellec-tuum generaliter inspecta uniuersalium et singularium intellectus distinguamus 401 Qui quidem in eo diuiduntur quod ille qui uniuersalis nominis est communem et con-fusam 402 imaginem multorum concipit ille uero quem uox singularis generat pro-priam unius et quasi singularem formam tenet hoc est ad unam tantum personam se habentem Unde cum audio lsquohomorsquo quoddam instar in animo surgit quod ad singulos homines sic se habet ut omnium sit commune et nullius proprium403 Cum autem audio lsquoSocratesrsquo forma quedam in animo surgit que certe persone simili-tudinem exprimit Unde per hoc uocabu-lum quod est lsquoSocratesrsquo quod propriam unius formam ingerit in animo res que-dam certificatur et determinatur per lsquohomorsquo uero cuius intelligentia 404 in communi forma omnium nititur ipsa communitas confusioni est ne quam ex omnibus intelligamus405 Unde neque So-cratem neque alium recte 406 significare lsquohomorsquo dicitur cum nullus407 ex ui nomi-nis certificetur cum tamen singulos no-minet lsquoSocratesrsquo uero uel quodlibet sin-gulare non solum habet nominare uerum etiam rem subiectam determinare

ltsect 55gt Sed queritur quia secundum Boecium superius408 diximus omnem in-tellectum rem subiectam habere quomo-do intellectibus uniuersalium conueniat At certe notandum quod istud Boecius in ea argumentatione sophistica 409 inducit qua intellectum uniuersalium uanum esse ostendit Unde nichil obest si410 et hoc in ueritate non astruat unde falsitatem ui-

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autres Nous pouvons aussi appeler lsquoreacutealiteacute sujettersquo agrave lrsquointellection ou la vraie substance de la reacutealiteacute par exemple quand simultaneacutement ltlrsquointellectiongt est avec la sensation ou la forme conccedilue drsquoune quel-conque reacutealiteacute agrave savoir en lrsquoabsence de la reacutealiteacute ou que cette forme soit commune comme nous avons dit ou ltqursquoelle soitgt propre commune dis-je quant agrave la similitude qursquoelle retient de nombreuses ltchosesgt mecircme si cependant en soi crsquoest comme une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle est consideacutereacutee Ainsi en effet pour montrer la nature de tous les lions une peinture peut ecirctre faite repreacutesentant ce qui nrsquoest le propre drsquoaucun drsquoeux et en revanche pour distin-guer nrsquoimporte quel drsquoltentregt eux une autre ltpein-ture peutgt ecirctre ajusteacutee qui deacutenote quelque chose de propre agrave un ltlion deacutetermineacutegt comme si ltun liongt est peint claudicant ou mutileacute ou blesseacute par le trait drsquoHercule Comme donc une certaine figure des reacutealiteacutes est peinte commune une certaine singuliegravere ainsi aussi ltla formegt est-elle conccedilue agrave savoir une certaine commune une certaine propre

ltsect 56gt Or relativement agrave cette forme agrave savoir celle vers laquelle lrsquointellection se dirige il nrsquoest pas absurde de se demander si le nom signifie cette ltfor-megt aussi cela semble ecirctre confirmeacute tant par lrsquoau-toriteacute que par la raison

ltsect 57gt Et de fait dans le premier ltlivre de sesgt Constructions Priscien quoiqursquoil ait deacutejagrave montreacute lrsquoimposition commune des ltnomsgt universels aux ltchosesgt individuelles est vu avoir ajouteacute une cer-taine autre signification ltde ces noms universelsgt mecircmes agrave savoir relative agrave une forme commune ltengt disant laquo quant aux formes geacuteneacuteriques et speacute-cifiques des reacutealiteacutes ltformesgt qui se sont mainte-nues intelligiblement dans la penseacutee divine avant de sortir vers les corps ltquant agrave ces formes dis-jegt ces ltnoms universelsgt aussi peuvent ecirctre ltdes nomsgt propres ltnoms universelsgt par lesquels les genres ou les espegraveces de la nature des reacutealiteacutes sont mon-treacutes raquo En ce lieu en effet il srsquoagit ainsi de Dieu com-me drsquoun artisan srsquoapprecirctant agrave construire quelque chose ltun artisangt qui preacuteconccediloit par ltsongt acircme une forme exemplaire de la reacutealiteacute agrave construire afin drsquoœuvrer agrave la similitude de cette ltformegt qui alors est dite lsquoproceacuteder vers un corpsrsquo quand la vraie reacutealiteacute est construite drsquoapregraves la similitude de cette ltformegt Mais cette conception commune est cor-

tans411 aliorum rationes compropriat412 lsquoRemrsquo etiam lsquosubiectamrsquo intellectui pos-sumus uocare siue ueram rei substantiam ueluti quando simul est cum sensu 413 siue rei cuiuscumque formam conceptam re scilicet absente siue ea forma commu-nis sit ltutgt414 diximus415 siue propria communis inquam quantum ad similitu-dinem multorum quam retinet licet ta-men in se ut res una consideretur Sic enim ad omnium leonum naturam de-monstrandam una potest pictura fieri nul-lius eorum quod proprium est represen-tans et rursus ad quemlibet eorum distin-guendum alia commodari que aliquid416 eius proprium denotet ut si pingatur clau-dicans uel curtata417 uel telo Herculis sau-ciata418 Sicut ergo quedam rerum commu-nis figura quedam singularis pingitur ita etiam concipitur scilicet quedam com-munis quedam propria

ltsect 56gt De forma autem ista in quam scilicet intellectus dirigitur non absurde dubitatur utrum eam419 quoque nomen si-gnificet quod tam auctoritate quam ra-tione confirmari uidetur

ltsect 57gt In primo namque Construc-tionum Priscianus 420 cum communem impositionem uniuersalium ad indiuidua premonstrasset quandam aliam ipsorum significationem de forma scilicet com-muni uisus est subiunxisse dicens laquo quantum421 ad generales et speciales422 rerum formas423 que in mente diuina in-telligibiliter constiterunt 424 antequam in corpora prodirent hec quoque propria possunt esse quibus genera uel species nature rerum demonstrantur raquo Hoc enim loco de Deo sic agitur quasi de artifice aliquid composituro qui rei componende exemplarem formam ad similitudinem cuius operetur anima preconcipit que tunc lsquoin corpus procederersquo dicitur cum ad similitudinem eius res uera componitur Hec autem communis conceptio bene Deo adscribitur425 non homini quia ope-ra illa mdash generales uel speciales nature

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rectement attribueacutee agrave Dieu non pas agrave lrsquohomme par-ce que ces œuvres mdash ltqui repreacutesententgt des statuts geacuteneacuteriques ou speacutecifiques de la nature mdash appar-tiennent agrave Dieu non pas agrave lrsquoartisan comme un homme une acircme ou une pierre ltappartiennentgt agrave Dieu mais une maison ou un glaive agrave lrsquohomme Drsquoougrave ces derniers mdash une maison et un glaive mdash ne sont pas œuvres de la nature comme ceux-lagrave mdash ltun homme une acircme ou une pierregt mdash et leurs vo-cables ne relegravevent pas de la substance mais de lrsquoaccident et crsquoest pourquoi ils ne sont ni genres ni ltespegravecesgt speacutecialissimes De lagrave aussi crsquoest correc-tement qursquoagrave la penseacutee divine non pas agrave lrsquohumaine les conceptions par abstraction de cette sorte sont attribueacutees parce que les hommes qui connaissent les reacutealiteacutes par les sens seulement agrave peine ou bien jamais ne srsquoeacutelegravevent agrave cette sorte drsquointelligence sim-ple et la sensibiliteacute exteacuterieure des accidents ltlesgt empecircche de concevoir purement les natures des reacutea-liteacutes Tandis que Dieu pour qui toutes les ltchosesgt qursquoil a fondeacutees sont par soi patentes mdash et qui les connaicirct avant qursquoelles ne soient mdash distingue les sta-tuts un agrave un en eux-mecircmes et la sensation nrsquoest pas un empecircchement pour lui qui seul a une vraie intelli-gence Drsquoougrave les hommes sur les ltchosesgt qursquoils nrsquoont pas toucheacutees par les sens il arrive qursquoils ont une opinion plutocirct qursquoune intelligence mdash ce que nous apprenons par lrsquoexpeacuterience mecircme Pensant en effet agrave quelque citeacute non vue quand nous ltygt arri-vons nous deacutecouvrons que nous lrsquoavions saisie en penseacutee autrement qursquoelle nrsquoest

ltsect 58gt Ainsi aussi je crois que des formes in-trinsegraveques qui ne viennent pas aux sens mdash telles que sont la rationaliteacute et la mortaliteacute la paterniteacute la session mdash nous avons plutocirct une opinion Nrsquoimporte quels noms cependant de nrsquoimporte quelles ltcho-sesgt existantes en autant que ltla capaciteacutegt est en eux-mecircmes engendrent une intellection plutocirct qursquoune opinion parce que crsquoest selon certaines natu-res ou proprieacuteteacutes des reacutealiteacutes que lrsquoinventeur ltdu langagegt a envisageacute de les imposer mecircme si lui-mecircme ne savait pas correctement saisir en penseacutee la nature ou bien la proprieacuteteacute de la reacutealiteacute Mais ces conceptions communes Priscien ltlesgt appelle par lagrave lsquogeacuteneacuteriquesrsquo ou lsquospeacutecifiquesrsquo parce que les noms geacuteneacuteriques ou speacutecifiques nous les suggegraverent drsquoune faccedilon ou drsquoune autre Crsquoest certes par rapport agrave ces

status mdash sunt Dei 426 non artificis ut homo anima uel lapis Dei domus autem uel gladius hominis427 Unde hec nature non sunt opera mdash domus et gladius mdash sicut illa nec eorum uocabula substantie sunt sed accidentis atque ideo nec ge-nera sunt nec specialissima428 Inde etiam bene diuine menti non humane huius-modi per abstractionem conceptiones ad-scribuntur 429 quia homines qui per sensus tantum res cognoscunt uix aut numquam ad huiusmodi simplicem intel-ligentiam conscendunt et ne pure rerum naturas concipiant accidentium exterior sensualitas430 inpedit431 Deus uero mdash cui omnia per se patent que condidit quique ea antequam sint nouit432 mdash singulos sta-tus in se ipsis distinguit nec ei sensus im-pedimento est qui [solam]433 solus ueram habet intelligentiam434 Unde homines in his que sensu non attractauerunt435 magis opinionem quam intelligentiam habere contingit mdash quod ipso experimento disci-mus Cogitantes enim de aliqua ciuitate non uisa cum aduenerimus eam nos aliter quam sit excogitasse inuenimus436

ltsect 58gt Ita etiam credo de intrinsecis formis que ad sensus non ueniunt mdash qua-lis est rationalitas et mortalitas paterni-tas fol 4rb sessio mdash magis nos opinio-nem habere Quelibet tamen quorumlibet existentium nomina quantum in ipsis est intellectum magis quam opinionem gene-rant437 quia secundum aliquas rerum na-turas uel proprietates inuentor ea impo-nere438 intendit etsi nec ipse bene exco-gitare sciret rei naturam aut proprietatem Communes autem has conceptiones inde lsquogeneralesrsquo uel lsquospecialesrsquo Priscianus439 uocat quod eas nobis generalia uel 440 specialia nomina utcumque insinuant Ad quas quidem conceptiones quasi propria

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conceptions que ltPrisciengt dit que les ltnomsgt uni-versels mecircmes sont comme des noms propres ltnoms universelsgt qui mecircme srsquoils sont de significa-tion confuse quant aux essences nommeacutees dirigent aussitocirct lrsquoesprit de lrsquoauditeur vers la conception commune comme les noms propres vers lrsquoltuniquegt reacutealiteacute qursquoils signifient Aussi Porphyre mecircme quand il dit que certaines ltchosesgt sont constitueacutees de matiegravere et de forme certaines drsquoapregraves la simili-tude de la matiegravere et de la forme semble avoir intelligeacute cette conception quand il dit lsquodrsquoapregraves la si-militude de la matiegravere et de la formersquo de quoi il sera dit plus pleinement en son lieu Boegravece aussi quand il dit que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude de nombreuses ltchosesgt est un genre ou une espegravece semble avoir intelligeacute la mecircme conception commu-ne De cet avis aussi fut Platon certains ltlegt preacute-tendent de telle sorte en lrsquooccurrence que les Ideacutees communes qursquoil pose dans le nous il ltlesgt appel-lerait lsquogenresrsquo ou lsquoespegravecesrsquo Crsquoest en quoi peut-ecirctre Boegravece mentionne que ltPlatongt a eacuteteacute en deacutesaccord avec Aristote drsquoougrave ltBoegravecegt dit que ltPlatongt a vou-lu que les genres et les espegraveces et les autres lteacuteleacute-mentsgt ne soient pas seulement intelligeacutes comme universaux mais aussi qursquoils soient et qursquoils subsis-tent agrave part des corps comme si ltBoegravecegt disait que ltce sontgt les conceptions communes que ltPlatongt a constitueacute seacutepareacutees des corps dans le nous que ltPla-tongt a intelligeacutees ltcommegt universaux non pas peut-ecirctre ltengt prenant lsquouniverselrsquo selon la preacutedica-tion commune comme fait Aristote mais plutocirct selon la similitude commune de nombreuses ltcho-sesgt Et de fait cette conception ne semble drsquoaucune maniegravere ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs comme le nom qui est adapteacute agrave plusieurs ltchosesgt une agrave une

ltsect 59gt On peut aussi solutionner autrement ltle faitgt que ltBoegravecegt dit que Platon estime que les universaux subsistent en dehors des sensibles afin qursquoil nrsquoy ait aucune divergence drsquoavis entre ltcesgt philosophes En effet lorsque Aristote dit que les universaux subsistent toujours dans les sensibles il ltlrsquogta dit quant agrave lrsquoacte agrave savoir parce que cette nature qui est ltcelle drsquogtanimal laquelle est deacutesigneacutee par un nom universel mdash et selon cela par un certain transfert est dite lsquouniversellersquo mdash ne se trouve en acte nulle part sauf dans une reacutealiteacute sensible cette ltnaturegt cependant Platon estime qursquoelle subsiste

nomina esse dicit ipsa uniuersalia que li-cet confuse significationis sint quantum ad nominatas essentias441 ad communem illam conceptionem statim dirigunt ani-mum auditoris sicut propria nomina ad rem unam quam significant Ipse quoque Porfirius442 cum ait quedam constitui ex materia et forma quedam ad similitu-dinem materie et forme hanc conceptio-nem intellexisse uidetur cum ait lsquoad si-militudinem materie et formersquo de quo plenius suo loco 443 dicetur Boecius 444 quoque cum ait cogitationem collectam ex similitudine multorum genus esse uel speciem eandem communem conceptio-nem intellexisse uidetur In qua etiam sententia Platonem445 fuisse quidam au-tumant ut uidelicet illas Ideas commu-nes quas in noy ponit lsquogenerarsquo uel lsquospe-ciesrsquo appellaret In quo fortasse Boe-cius 446 lteumgt 447 ab Aristotele dissen-sisse commemorat ubi is ait448 eum uol-uisse genera et species ceteraque non so-lum intelligi uniuersalia uerum etiam es-se ac preter corpora subsistere ac si di-ceret illas communes conceptiones quas separatas a corporibus in noy449 consti-tuit450 eum intellexisse uniuersalia non fortasse accipientem lsquouniuersalersquo secun-dum communem predicationem451 sicut facit 452 Aristoteles 453 sed magis 454 se-cundum communem multorum similitudi-nem Illa namque conceptio de pluribus nullo modo predicari uidetur sicut nomen quod pluribus sigillatim455 aptatur

ltsect 59gt Potest et aliter solui quod ait Platonem putare uniuersalia extra sensibi-lia subsistere ut nulla philosophorum sit sententie controuersia456 Quod enim ait Aristoteles uniuersalia in sensibilibus semper subsistere quantum ad actum dixit quia scilicet natura illa que animal est que uniuersali nomine designatur mdash ac secundum hoc per translationem 457 quandam lsquouniuersalisrsquo dicitur mdash nus-quam nisi in sensibili re actualiter reperi-tur quam tamen Plato naturaliter sub-

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ainsi naturellement en soi de telle sorte qursquoelle re-tiendrait son ecirctre ltmecircmegt non sujette au sens selon quoi lrsquoecirctre naturel est appeleacute par un nom universel Et ainsi ce qursquoAristote deacutenie quant agrave lrsquoacte Platon investigateur de la physique lrsquoassigne agrave une aptitude naturelle et ainsi il nrsquoy a aucune divergence entre eux

ltsect 60gt Or aux autoriteacutes ameneacutees qui semblent garantir que crsquoest par des noms universels que sont deacutesigneacutees les formes communes conccedilues la raison aussi semble ltygt consentir Bien sucircr concevoir ces ltformes communesgt par des noms qursquoest-ce drsquoautre que par ces ltnomsgt elles soient signifieacutees Mais as-sureacutement quand nous faisons ces ltformes com-munesgt diffeacuterentes des intellections alors en plus de la reacutealiteacute et de lrsquointellection est sortie une troisiegraveme signification des noms Cela mecircme srsquoil nrsquoltygt a pas drsquoautoriteacute ltpour le garantirgt nrsquoest cependant pas adverse agrave la raison

ltIII323 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 33gt

ltsect 61gt Or ce que ci-dessus nous avons promis de deacutefinir agrave savoir si crsquoest par la cause commune de lrsquoimposition ou par la conception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre que lrsquoon juge la communauteacute des noms universels assignonslt-legt Or rien ne fait obs-tacle si crsquoest par lrsquoune et lrsquoautre mais la cause com-mune qui est prise selon la nature des reacutealiteacutes sem-ble posseacuteder une plus grande force

ltIV THEacuteORIE GEacuteNEacuteRALE DE LrsquoABSTRACTIONgt

ltsect 62gt Ce qursquoaussi nous avons mentionneacute ci-dessus agrave savoir que les intellections des universaux sont faites par abstraction et comment nous les ap-pelons lsquoseulesrsquo lsquonuesrsquo lsquopuresrsquo et non pas lsquocreusesrsquo cependant il faut ltlegt deacutefinir

ltsect 63gt Et premiegraverement relativement agrave lrsquoabs-traction Et ainsi il faut savoir que la matiegravere et la forme consistent mdash ltcrsquoest-agrave-dire existentgt mdash tou-jours simultaneacutement meacutelangeacutees cependant la raison de lrsquoesprit a cette force que tantocirct elle contemple la matiegravere par soi tantocirct elle porte attention agrave la forme seule tantocirct elle conccediloit lrsquoune et lrsquoautre meacutelangeacutees Les deux premiegraveres ltintellectionsgt pour leur part sont par abstraction lesquelles abstraient quelque

sistere in se sic putat ut esse suum reti-neret non subiecta sensui secundum quod esse naturale uniuersali nomine appella-tur Quod itaque458 Aristoteles quantum ad actum denegat Plato phisice459 inqui-sitor in naturali aptitudine assignat atque ita nulla est eorum controuersia

ltsect 60gt Inductis autem auctoritatibus que astruere uidentur per uniuersalia no-mina conceptas communes formas desi-gnari ratio quoque consentire uidetur Quippe eas concipere per nomina quid aliud est quam per ea significari Sed profecto cum eas ab intellectibus diuer-sas460 facimus iam preter rem et intellec-tum tertia exiit nominum significatio Quod etsi auctoritas461 non habet rationi tamen non est aduersum

(eacuted GEYER p 24 l 32-37)

ltsect 61gt Quod autem superius462 pro-misimus diffinire utrum scilicet propter communem causam impositionis uel prop-ter communem conceptionem uel propter utramque communitas uniuersalium nomi-num iudicetur assignemus Nichil autem obest si propter utramque sed maiorem uim obtinere uidetur communis causa que secundum rerum accipitur naturam

(eacuted GEYER p 24 l 38-p 27 l 34)

ltsect 62gt Illud463 quoque quod supra464 meminimus intellectus scilicet uniuersa-lium fieri per abstractionem et quomodo eos lsquosolosrsquo lsquonudosrsquo lsquopurosrsquo465 nec tamen lsquocassosrsquo 466 appellemus 467 diffiniendum est

ltsect 63gt Ac primum de abstractio-ne 468 Sciendum itaque materiam 469 et formam permixta simul semper consis-tere animi tamen ratio hanc uim habet ut modo materiam per se speculetur470 mo-do formam solam attendat modo utraque permixta concipiat Duo uero primi per abstractionem sunt qui de coniunctis ali-quid abstrahunt ut ipsam471 eius naturam

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chose des ltchosesgt conjointes afin de consideacuterer la nature mecircme de cette ltchosegt La troisiegraveme ltintel-lectiongt pour sa part est par conjonction Par exem-ple la substance de cet homme est et corps et animal et homme et ltestgt revecirctue de formes indeacutefinies lten nombregt lorsque je porte attention agrave celle-ci dans lrsquoessence mateacuterielle de la substance une fois toutes les formes eacutecarteacutees par abstraction jrsquoltengt ai une intellection Agrave nouveau quand en elle je porte atten-tion agrave la corporeacuteiteacute seule que je joins agrave la substance cette intellection aussi quoiqursquoelle soit par con-jonction quant agrave la premiegravere qui portait attention seulement agrave la nature de la substance de mecircme est faite aussi par abstraction quant aux autres formes que la corporeacuteiteacute auxquelles je ne porte aucune at-tention telles sont lrsquoanimation la sensibiliteacute la ra-tionaliteacute la blancheur

ltsect 64gt Or les intellections de cette sorte par abstraction semblaient par lagrave peut-ecirctre fausses ou vaines sous preacutetexte qursquoelles perccediloivent la reacutealiteacute autrement qursquoelle ne subsiste Puisqursquoen effet ltces intellectionsgt portent attention agrave la matiegravere par soi ou agrave la forme seacutepareacutement alors qursquoaucune drsquoelles ne subsiste seacutepareacutement assureacutement elles semblent con-cevoir la reacutealiteacute autrement qursquoelle nrsquoest et partant ecirctre creuses Mais il nrsquoen est pas ainsi Si quelqursquoun en effet intellige de cette maniegravere une reacutealiteacute autre-ment qursquoelle ne se trouve en lrsquooccurrence de telle sorte qursquoil lui porte attention en cette nature ou pro-prieacuteteacute qursquoelle-mecircme nrsquoa pas assureacutement cette intel-lection est creuse Mais cela certes ne se produit pas dans lrsquoabstraction Puisqursquoen effet je porte seulement attention agrave cet homme en la nature de la substance ou du corps non pas aussi de lrsquoanimal ou de lrsquohomme ou du grammairien assureacutement je nrsquointellige rien sauf ce qui est en cette ltnaturegt mais je ne porte pas atten-tion agrave toutes les ltcaracteacuteristiquesgt qursquoelle a Et quand je dis que je porte attention lsquoseulementrsquo agrave cette ltna-turegt en cela qursquoelle a cette ltcaracteacuteristiquegt ce lsquoseu-lementrsquo reacutefegravere agrave lrsquoattention non pas au mode de sub-sister autrement lrsquointellection serait creuse En effet la reacutealiteacute nrsquoa pas seulement cette ltcaracteacuteristiquegt mais on lui porte seulement attention comme ltlrsquogtayant Et toutefois drsquoune certaine maniegravere crsquoest autrement qursquoelle nrsquoest qursquoelle est dite ecirctre intelligeacutee non certes drsquoun autre statut qursquoelle nrsquoest comme ci-dessus on ltlrsquogta dit mais en cela lsquoautrementrsquo qursquoautre

considerent Tertius uero per coniunctio-nem est Verbi gratia huius hominis sub-stantia et corpus est et animal et homo472 et infinitis uestita formis quam dum in materiali essentia 473 substantie attendo formis omnibus circumscriptis per abs-tractionem intellectum habeo Rursus cum in ea solam corporeitatem attendo quam substantie coniungo hic quoque in-tellectus cum per coniunctionem 474 sit quantum ad primum qui tantum naturam substantie attendebat idem per abstrac-tionem quoque fit quantum ad formas alias a corporeitate quarum nullam atten-do ut est animatio sensualitas rationa-litas albedo475

ltsect 64gt Huiusmodi autem intellectus per abstractionem inde forsitan falsi uel uani uidebantur quod rem aliter quam subsistit476 percipiant477 Cum enim ma-teriam478 per se uel formam separatim at-tendant nulla tamen earum separatim subsistat profecto479 rem aliter quam sit uidentur concipere atque ideo cassi 480 esse Sed non est ita Si quis enim hoc modo aliter quam se habeat res intelligat ut uidelicet ipsam attendat in ea natura uel proprietate quam ipsa non habeat iste profecto cassus481 est intellectus Sed hoc quidem non fit in abstractione Cum enim hunc hominem tantum attendo fol 4va in natura482 substantie uel corporis non etiam animalis uel hominis uel gramma-tici profecto nichil nisi quod in ea est in-telligo sed non omnia que habet attendo Et cum dico me attendere tantum eam in eo quod hoc habet illud lsquotantumrsquo ad at-tentionem refertur non ad modum subsis-tendi alioquin cassus esset intellectus Non enim res hoc tantum habet sed tan-tum attenditur ut hoc habens Et aliter ta-men quodam ltmodogt483 quam sit dicitur intelligi484 non alio quidem statu quam sit ut supra485 dictum est sed in eo lsquoaliterrsquo quod alius modus est intelligendi quam subsistendi Separatim486 namque hec res

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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est le mode drsquointelliger que de subsister Et de fait crsquoest seacutepareacutement drsquoune autre que cette reacutealiteacute est intelligeacutee non pas seacutepareacutee bien que toutefois elle nrsquoexiste pas seacutepareacutement et la matiegravere est perccedilue pu-rement et la forme simplement bien que lrsquoune ne soit pas purement et lrsquoautre non pas simplement en lrsquooc-currence de telle sorte que cette pureteacute ou simpliciteacute soient rameneacutees agrave lrsquointelligence non pas agrave la sub-sistance de la reacutealiteacute agrave savoir de telle sorte qursquoelles sont mode drsquointelliger non pas de subsister

lt(1) CONCEPTS VIDES ET CONCEPTS ABSTRAITSgt

Aussi les sens souvent traitent diversement des composeacutes par exemple si une statue est moitieacute doreacutee et moitieacute argenteacutee je peux discerner seacutepareacutement lrsquoor et lrsquoargent conjoints agrave savoir tantocirct ltengt regardant lrsquoor tantocirct lrsquoargent par soi ltengt discernant les ltchosesgt conjointes diviseacutement non pas diviseacutees vu qursquoelles ne sont pas diviseacutees Ainsi aussi lrsquointel-lection par abstraction porte attention diviseacutement non pas diviseacutee autrement elle serait creuse

ltsect 65gt Pourrait toutefois peut-ecirctre aussi ecirctre saine lrsquointellection qui considegravere les ltchosesgt qui sont conjointes diviseacutees drsquoune maniegravere conjointes drsquoune autre maniegravere et inversement Et de fait tant la conjonction que la division des reacutealiteacutes peuvent ecirctre prises doublement Car nous disons certaines ltcho-sesgt conjointes entre elles par une certaine simili-tude comme ces deux hommes en cela qursquoils sont hommes ou grammairiens tandis que certaines par une certaine apposition et agreacutegation comme la forme et la matiegravere ou le vin et lrsquoeau Ces ltderniegraveres choses quigt sont ainsi adjointes entre elles ltlrsquointel-lection lesgt conccediloit drsquoune maniegravere diviseacutees drsquoune autre maniegravere conjointes Drsquoougrave Boegravece attribue agrave lrsquoes-prit cette puissance qursquoil peut par sa raison et reacuteunir les ltchosesgt disjointes et deacutetacher les ltchosesgt reacuteu-nies ltengt nrsquoexceacutedant toutefois dans ni lrsquoun ni lrsquoau-tre ltcasgt la nature de la reacutealiteacute mais seulement ltengt percevant ce qui est dans la nature de la reacutealiteacute Autrement ltcegt ne serait pas raison mais opinion agrave savoir si lrsquointelligence deacuteviait du statut de la reacutealiteacute

lt(2) LE PROBLEgraveME DE LA PROVIDENCEgt

ltsect 66gt Mais ici une question se preacutesente relati-vement agrave la preacutevoyance mdash ltou providencegt mdash de

ab alia non separata intelligitur cum ta-men separatim non existat et pure ma-teria et simpliciter forma percipitur cum neque hec pure sit nec illa simpliciter ut uidelicet puritas ista uel simplicitas ad intelligentiam non ad subsistentiam487 rei reducantur ut sint scilicet modus intel-ligendi non subsistendi

(eacuted GEYER p 25 l 37-p 26 l 15)

Sensus etiam sepe de compositis di-uersim agunt ueluti si sit statua dimidia aurea et dimidia argentea aurum et ar-gentum coniuncta separatim cernere pos-sum modo scilicet aurum adspiciens488 modo argentum per se coniuncta cernens diuisim non diuisa quippe diuisa non sunt Sic et intellectus per abstractionem diuisim attendit non diuisa alioquin cas-sus esset

ltsect 65gt Posset tamen fortasse et sa-nus esse intellectus qui ea que coniuncta sunt uno modo considerat diuisa alio mo-do ltconiunctagt489 et e conuerso Rerum namque tam coniunctio quam diuisio du-pliciter accipi potest Nam quedam con-iuncta sibi dicimus per similitudinem ali-quam ut hos duos homines in eo quod homines sunt uel grammatici quedam uero per appositionem et aggregationem quandam ut forma et490 materia uel ui-num et aqua Que ita sibi adiuncta sunt alio modo diuisa alio modo ltconiunc-tagt 491 concipit Unde Boecius 492 animo potestatem hanc adscribit 493 ut ratione sua possit et disiuncta componere et com-posita resoluere in neutro tamen rei na-turam excedens sed solum id quod in rei natura est percipiens Alioquin non esset ratio sed opinio scilicet si a statu rei in-telligentia deuiaret

(eacuted GEYER p 26 l 16-p 27 l 17)

ltsect 66gt Sed hic questio occurrit de prouidentia artificis utrum 494 cassa sit

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lrsquoartisan est-ce qursquoelle est creuse pendant qursquoil sai-sit deacutejagrave dans son esprit la forme de lrsquoœuvre future quand la reacutealiteacute ne se trouve pas encore ainsi Si nous le conceacutedons nous serons forceacutes de dire lsquocreusersquo aussi la preacutevoyance de Dieu qursquoil a eue avant la consti-tution de ses œuvres Mais si quelqursquoun dit cela quant agrave lrsquoeffet agrave savoir que ltDieugt ne compleacuteterait pas par ltsongt ouvrage ce qursquoil preacutevoit il est faux que sa preacutevoyance a eacuteteacute creuse Mais si quelqursquoun la dit lsquocreusersquo agrave partir de lagrave qursquoelle ne concorderait pas encore avec le statut futur de la reacutealiteacute certes nous abhorrons ltcesgt tregraves mauvais mots mais nous ne brisons pas la thegravese Il est vrai en effet que le statut futur du monde nrsquoeacutetait pas encore mateacuteriellement pendant que ltDieugt disposait deacutejagrave intelligiblement le ltstatutgt mecircme encore futur Mais nous nrsquoavons pas lrsquohabitude de dire lsquocreusersquo ou la penseacutee ou la preacutevoyance de quelqursquoun sauf ltcellegt qui manque drsquoeffet et nous ne disons pas penser en vain agrave moins de ltpensergt ces ltchosesgt que nous ne com-pleacuteterons pas par ltnotregt ouvrage Et ainsi chan-geant les mots nous ne disons pas lsquocreusersquo la preacute-voyance qui ne pense pas en vain mais qui conccediloit les ltchosesgt qui ne sont pas encore mateacuteriellement comme si elles subsistaient ltcegt qui certes appar-tient naturellement agrave toutes les preacutevoyances Oui la penseacutee des ltchosesgt futures est dite lsquopreacutevoyancersquo ltcellegt des ltchosesgt passeacutees ltest ditegt lsquomeacutemoirersquo ltcellegt des ltchosesgt preacutesentes ltest ditegt propre-ment lsquointelligencersquo Mais si ltquelqursquoungt dit lsquodupeacutersquo celui qui en preacutevoyant pense au statut futur comme deacutejagrave agrave un ltstatutgt existant lui-mecircme plutocirct est dupeacute qui estime qursquoil faut ltlegt dire lsquodupeacutersquo Il nrsquoest en ef-fet pas dupeacute ltceluigt qui preacutevoit le futur sauf srsquoil croit qursquoil ltengt est deacutejagrave ainsi comme il preacutevoit Et en effet ce nrsquoest pas la conception drsquoune reacutealiteacute non existante qui fait ltque quelqursquoun estgt dupeacute mais ltcrsquoestgt la croyance ajouteacutee Mecircme si en effet je pen-se ltagravegt un corbeau rationnel et que cependant je ne crois pas ltqursquoil soitgt ainsi je ne suis pas dupeacute Ain-si non plus celui qui preacutevoit parce que ce qursquoil pen-se comme deacutejagrave existant il nrsquoestime pas que ltcelagt existe ainsi mais qursquoil ltlegt pense ainsi preacutesent de telle sorte qursquoil ltlegt pose preacutesent dans le futur Cer-tes toute conception de lrsquoesprit est comme relative au preacutesent Comme si je considegravere Socrate ou en ce qursquoil a eacuteteacute enfant ou en ce qursquoil sera vieillard je

dum futuri operis iam formam animo te-net cum nondum sic se res habet Quod si concedamus etiam illam Dei prouiden-tiam quam ante operum suorum constitu-tionem habuit lsquocassamrsquo dicere compel-limur Sed si quis hoc quantum ad effec-tum dicat ut scilicet opere non compleret quod prouideat falsum est cassam fuisse prouidentiam Si quis autem inde495 eam lsquocassamrsquo dicat quod nondum cum statu rei futuro concordaret uerba quidem pes-sima abhorremus sed sententiam non in-fringimus Verum enim est quod nondum futurus mundi status materialiter esset dum ipsum adhuc futurum iam dispone-bat intelligibiliter lsquoCassamrsquo autem uel cogitationem uel prouidentiam alicuius dicere non solemus nisi que effectu ca-ret496 nec frustra cogitare dicimus nisi ea que opere non complebimus Verba itaque commutantes non lsquocassamrsquo proui-dentiam dicamus que frustra non cogitat sed concipientem que nondum materiali-ter sint tanquam subsistant497 quod qui-dem naturale est omnium prouidentiarum Cogitatio nempe de futuris lsquoprouidentiarsquo dicitur de preteritis lsquomemoriarsquo de pre-sentibus498 proprie lsquointelligentiarsquo Si au-tem lsquodeceptumrsquo dicat eum qui de futuro statu quasi iam de existenti prouidendo cogitat ipse potius qui ltlsquodeceptumrsquogt499 dicendum putat500 decipitur Non enim qui futurum prouidet decipitur nisi iam ita credat esse sicut prouidet Neque enim conceptio non existentis rei deceptum facit sed fides adhibita Etsi enim co-gitem coruum rationalem nec tamen ita credam deceptus non sum Sic nec proui-dens quia id quod quasi iam existens cogitat non sic existere putat sed sic ut presens cogitat 501 ut in futuro presens ponat Omnis quippe animi conceptio quasi de presenti est Ut si502 considerem Socratem uel in eo quod puer fuit uel in eo quod senex erit ei pueritiam503 uel se-nium quasi presentialiter copulo quia eum presentialiter attendo in preterita uel

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lrsquounis comme preacutesentiellement agrave lrsquoenfance ou agrave la vieillesse parce que je porte preacutesentiellement atten-tion agrave lui sous lrsquoaspect drsquoune proprieacuteteacute passeacutee ou fu-ture Personne cependant ne dit lsquocreusersquo cette meacute-moire parce que ltcegt qursquoelle conccediloit comme preacute-sent elle ltygt porte attention dans le passeacute Mais il sera discuteacute plus pleinement de cela sur ltle traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique

ltsect 67gt Cela aussi relativement agrave Dieu est plus sainement solutionneacute ltainsigt sa substance qui seule est inchangeable et simple nrsquoest varieacutee par au-cunes conceptions des reacutealiteacutes ou par drsquoautres for-mes Car mecircme si lrsquohabitude du langage humain a la preacutesomption de parler du Creacuteateur comme des creacutea-tures en lrsquooccurrence puisque ltle langagegt dit ltle Creacuteateurgt mecircme ou lsquopreacutevoyantrsquo ou lsquointelligentrsquo rien cependant en lui ne doit ecirctre intelligeacute diffeacuterent de lui-mecircme ou pouvoir ltlrsquogtecirctre agrave savoir ni lrsquointellec-tion ni une autre forme Et crsquoest pourquoi toute ques-tion relative agrave lrsquointellection quant agrave Dieu est super-flue Mais si nous disons plus expresseacutement la veacuteri-teacute pour lui de preacutevoir les ltchosesgt futures nrsquoest rien drsquoautre que pour les ltchosesgt futures de ne pas ecirctre cacheacutees de lui qui est la vraie raison en soi

lt(3) SUR LA FORMULE PORPHYRIENNE SOLIS NUDIS PURISQUE INTELLECTIBUSgt

ltsect 68gt Or maintenant une fois montreacutees de nombreuses ltchosesgt sur la nature de lrsquoabstraction revenons aux intellections des universaux qursquoil est toujours neacutecessaire de faire par abstraction Car quand jrsquoentends lsquohommersquo ou lsquoblancheurrsquo ou lsquoblancrsquo je ne me souviens pas agrave partir de la force du nom de toutes les natures ou proprieacuteteacutes qui sont dans les reacutea-liteacutes sujettes mais par lsquohommersquo jrsquoai seulement une conception drsquoun animal et rationnel et mortel non pas aussi des accidents posteacuterieurs cependant ltcrsquoest une conceptiongt confuse non pas distincte Car aussi les intellections des singuliers se font par abs-traction agrave savoir quand on dit lsquocette substancersquo lsquoce corpsrsquo lsquocet animalrsquo lsquocet hommersquo lsquocette blancheurrsquo lsquoce blancrsquo Car par lsquocet hommersquo je porte attention seulement agrave la nature de lrsquohomme mais sur un sujet preacutecis tandis que par lsquohommersquo ltje porte attentiongt certes agrave la mecircme ltnature purement etgt simplement en elle-mecircme non pas sur un certain parmi les hom-mes Drsquoougrave agrave bon droit lrsquointellection des universaux

futura proprietate lsquoCassamrsquo tamen nemo hanc dicit memoriam quia quod ut pre-sens concipit in preterito attendit Sed de hoc super Periermenias504 plenius dispu-tabitur505

ltsect 67gt Illud quoque de Deo sanius soluitur eius substantiam que sola in-commutabilis est ac simplex nullis con-ceptionibus rerum uel formis aliis uariari Nam licet consuetudo humani sermonis de creatore quasi de creaturis loqui presu-mat cum uidelicet ipsum uel lsquoproui-dentemrsquo uel lsquointelligentemrsquo dicat nichil tamen in eo diuersum ab ipso uel intelligi debet uel esse potest nec intellectus sci-licet nec alia forma Atque ideo omnis questio de intellectu fol 4vb quantum ad Deum superuacua est Sed ltsigt506 ex-pressius ueritatem loquimur nichil aliud est eum futura prouidere quam ipsum qui uera ratio in se est futura non latere

(eacuted GEYER p 27 l 18-34)

ltsect 68gt Nunc autem multis de natura abstractionis ostensis ad intellectus uni-uersalium redeamus quos semper per abstractionem fieri necesse est Nam cum audio lsquohomorsquo uel lsquoalbedorsquo uel lsquoalbumrsquo non omnium naturarum uel proprietatum que in rebus subiectis sunt ex ui nominis recordor sed tantum per lsquohomorsquo animalis et rationalis et507 mortalis non etiam pos-teriorum accidentium conceptionem ha-beo confusam tamen non discretam Nam et intellectus singularium per abstrac-tionem fiunt cum scilicet dicitur lsquohec substantiarsquo508 lsquohoc corpusrsquo lsquohoc animalrsquo lsquohic homorsquo lsquohec albedorsquo lsquohoc albumrsquo Nam per lsquohic homorsquo naturam tantum ho-minis sed circa certum subiectum attendo per lsquohomorsquo uero illam eandem simpliciter quidem in se non circa aliquem de homi-nibus Unde merito intellectus uniuer-

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est dite lsquoseulersquo et lsquonuersquo et lsquopurersquo lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt certes des sens parce qursquoelle ne per-ccediloit pas la reacutealiteacute comme sensible mais lsquonuersquo quant agrave lrsquoabstraction des formes ou de toutes ou de cer-taines lsquopurersquo totalement quant agrave la distinction parce qursquoaucune reacutealiteacute qursquoelle soit ou matiegravere ou forme nrsquoest preacuteciseacutee en elle selon que ci-dessus nous avons dit lsquoconfusersquo une conception de cette sorte

ltV REacutePONSE FINALE AUX TROIS QUESTIONS DE

PORPHYREgt

ltsect 69gt Et ainsi ces ltchosesgt examineacutees venons-en aux questions agrave reacutesoudre relativement aux genres et aux espegraveces exposeacutees par Porphyre ltcegt que main-tenant nous pouvons ltfairegt facilement la nature de tous les universaux ltayant eacuteteacutegt maintenant clarifieacutee

lt(1) REacutePONSE AU PREMIER PROBLEgraveMEgt lt(11) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 70gt Et ainsi la premiegravere ltquestiongt de cette sorte eacutetait est-ce que les genres et les espegraveces sub-sistent crsquoest-agrave-dire signifient certaines ltchosesgt vrai-ment existantes ou sont-ils poseacutes dans une intellec-tion seule etc crsquoest-agrave-dire sont-ils poseacutes dans une opinion creuse sans reacutealiteacute comme ces noms chimegravere bouc-cerf qui nrsquoengendrent pas une saine intelligen-ce

lt(12) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

ltsect 71gt Agrave cela il faut reacutepondre que ltles genres et les espegravecesgt signifient reacuteellement par nomination des reacutealiteacutes vraiment existantes mdash agrave savoir les mecircmes que les noms singuliers mdash et ils ne sont poseacutes en aucune maniegravere dans une opinion creuse cependant drsquoune certaine maniegravere ils consistent en une intellection seule et nue et pure comme il a eacuteteacute deacutetermineacute

Mais rien ne fait obstacle si celui qui expose la question prend certains mots drsquoune faccedilon en ques-tionnant ltetgt celui qui solutionne ltles prendgt drsquoune autre faccedilon en solutionnant comme si celui qui solu-tionne disait ainsi tu demandes srsquoils sont poseacutes dans une intellection seule etc ce agrave quoi tu peux ac-quiescer parce que crsquoest vrai comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons deacutejagrave deacutetermineacute

salium lsquosolusrsquo et lsquonudusrsquo et lsquopurusrsquo509 dici-tur lsquosolusrsquo quidem a sensu quia rem ut sensualem non percipit lsquonudusrsquo uero quantum ad abstractionem formarum uel omnium uel aliquarum lsquopurusrsquo ex toto quantum ad discretionem quia nulla res siue materia sit siue forma in eo certifi-catur secundum quod superius510 huius-modi conceptionem lsquoconfusamrsquo diximus

(eacuted GEYER p 27 l 35-p 30 l 5)

ltsect 69gt His itaque prelibatis ad ab-soluendas questiones de generibus et spe-ciebus a Porfirio propositas ueniamus quod facile iam possumus omnium uni-uersalium natura iam aperta

(eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 15) (eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 2)

ltsect 70gt Prima 511 itaque huiusmodi erat utrum genera et species subsistant id est significent aliqua uere existentia an sint posita in intellectu solo etc512 id est sint posita in opinione cassa sine re sicut hec nomina chimera hircoceruus513 que sanam intelligentiam non generant

(eacuted GEYER p 28 l 3-15)

ltsect 71gt Ad quod respondendum est quia re uera significant per514 nominatio-nem res uere515 existentes mdash easdem sci-licet quas singularia nomina mdash et nullo modo in opinione cassa sunt posita quo-dam tamen modo intellectu solo et nudo et puro sicuti determinatum est516 con-sistunt

Nichil autem obest si proponens questionem aliter quasdam uoces accipiat in querendo aliter qui soluit in soluendo ac si diceret ita is qui soluit queris utrum sint posita ltingt 517 intellectu solo etc quod ita potes accipere quod uerum est ut supra iam determinauimus518

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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Les mots peuvent aussi ecirctre pris entiegraverement de la mecircme maniegravere partout tant par celui qui solu-tionne que par celui qui questionne et alors il y aura une ltuniquegt question mdash non par des opposeacutes mdash relativement aux preacuteceacutedents membres des deux questions dialectiques agrave savoir de celles-ci est-ce qursquoils sont ou ne sont pas et de mecircme est-ce qursquoils sont poseacutes dans des ltintellectionsgt seules et nues et pures ou non

lt(2) REacutePONSE AU DEUXIEgraveME PROBLEgraveMEgt lt(21) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 72gt La mecircme ltchosegt peut ecirctre dite sur la deuxiegraveme ltquestiongt qui est de cette sorte est-ce qursquoils sont des subsistants corporels ou incorpo-rels crsquoest-agrave-dire puisqursquoil est conceacutedeacute qursquoils si-gnifient des subsistants est-ce qursquoils signifient cer-tains subsistants qui sont corporels ou qui sont incor-porels

lt(22) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

Assureacutement tout ce qui est comme dit Boegravece ou bien ltestgt corporel ou bien incorporel agrave savoir ou que nous prenions ces noms lsquocorporelrsquo et lsquoincor-porelrsquo pour un corps substantiel et un non-corps ou pour ce qui peut ecirctre perccedilu par un sens corporel comme homme bois blancheur et ltce quigt ne ltlegt peut pas comme acircme justice lsquoCorporelrsquo peut aussi ecirctre pris pour lsquodistinctrsquo comme si lrsquoon demandait ainsi puisque ltles genres et les espegravecesgt signifient des subsistants est-ce qursquoils les signifient distincts ou non distincts En effet celui qui recherche bien la veacuteriteacute de la reacutealiteacute porte non seulement attention aux ltchosesgt qui peuvent ecirctre dites avec veacuteriteacute mais ltaussigt agrave toutes celles qui peuvent ecirctre poseacutees dans lrsquoopinion Drsquoougrave mecircme si pour quelqursquoun il est certain qursquoaucuns ltsubsistantsgt ne subsistent agrave part des distincts toutefois parce qursquoil pourrait y avoir lrsquoopinion qursquoil y en a drsquoautres aussi ce nrsquoest pas agrave tort que lrsquoon se questionne relativement agrave eux Et certes cette ultime acception de lsquocorporelrsquo semble davantage acceacuteder agrave la question agrave savoir que lrsquoon se questionne relativement aux ltsubsistantsgt distincts ou non distincts Mais peut-ecirctre quand Boegravece dit que tout ce qui est ou est corporel ou incorporel lsquoincorporelrsquo semble ecirctre superflu puisqursquoaucun existant nrsquoest incorporel crsquoest-agrave-dire non distinct Et

Possunt et eodem penitus modo uoces ubique accipi tam ab soluente quam a que-rente et tunc fiet una questio mdash non per opposita mdash de prioribus membris duarum dialecticarum questionum harum sci-licet utrum sint uel non sint et item utrum sint posita in solis et nudis et puris uel non

(eacuted GEYER p 28 l 16-p 29 l 7) (eacuted GEYER p 28 l 16-19)

ltsect 72gt Idem in secunda519 dici po-test que est huiusmodi utrum subsisten-tia sint corporalia an incorporalia hoc est cum concedantur significare subsis-tentia utrum aliqua520 subsistentia signi-ficent que sint corporalia an que sint in-corporalia

(eacuted GEYER p 28 l 19-p 29 l 7)

Quippe omne quod est ut ait Boe-cius521 aut corporeum aut incorporeum siue scilicet hec nomina lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo accipiamus pro corpore substantiali et non-corpore siue pro eo quod corporeo sensu percipi potest ut homo lignum albedo et522 non potest ut anima iustitia Potest etiam lsquocorporeumrsquo accipi pro lsquodiscretorsquo ac si ita queratur cum significent subsistentia 523 utrum significent ea524 ltdiscreta uel non discre-tagt525 Qui enim rei ueritatem bene in-uestigat non tantum attendit que uere dici possunt sed quecumque in opinione poni possunt Unde etsi alicui certum sit nulla subsistere preter discreta quia tamen posset esse opinio ut alia essent526 non immerito et de eis queritur Et hec qui-dem ultima acceptio lsquocorporeirsquo magis ad questionem accedere uidetur ut scilicet de discretis uel non discretis queratur Sed fortasse cum ait Boecius 527 omne quod est uel corporeum esse uel incorpo-reum528 lsquoincorporeumrsquo superfluere uide-tur cum nullum existens sit 529 incorpo-reum id est non discretum Nec quicquam

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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rien de ce qui est ameneacute agrave lrsquoordre des questions ne semble avoir de la valeur sauf peut-ecirctre en cela que comme corporel et incorporel divisent dans lrsquoautre signification les subsistants ainsi aussi il semble ltqursquoils les divisentgt dans cette ltsignificationgt comme si ainsi celui qui questionne disait Je vois que parmi les existants les uns sont dits lsquocorporelsrsquo les autres lsquoincorporelsrsquo lesquels de ceux-lagrave dirons-nous ecirctre ceux qui sont signifieacutes par les universaux Agrave quoi lrsquoon reacutepond les ltexistantsgt corporels drsquoune certaine maniegravere crsquoest-agrave-dire les distincts dans leur essence et incorporels quant agrave la notation du nom universel agrave savoir parce que ces ltnoms universelsgt ne ltlesgt nomment pas distinctement et deacutetermineacute-ment mais confuseacutement comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons assez enseigneacute Drsquoougrave aussi les noms uni-versels eux-mecircmes et sont dits lsquocorporelsrsquo quant agrave la nature des reacutealiteacutes et lsquoincorporelsrsquo quant au mode de signification parce que mecircme srsquoils nomment ces ltexistantsgt qui sont distincts toutefois ltilsgt ne ltles nommentgt pas distinctement et deacutetermineacutement

lt(3) REacutePONSE AU TROISIEgraveME PROBLEgraveMEgt

ltsect 73gt La troisiegraveme question quant agrave elle si les ltgenres et les espegravecesgt sont poseacutes dans les sensi-bles etc deacutecoule de cela qursquoils sont conceacutedeacutes ltecirctregt incorporels en lrsquooccurrence parce que lrsquoincorporel pris drsquoune certaine maniegravere se divise par ecirctre dans le sensible et ne pas ecirctre ltdans le sensiblegt comme ci-dessus aussi nous ltlrsquogtavons mentionneacute Et les uni-versaux sont dits subsister dans les sensibles crsquoest-agrave-dire signifier une substance intrinsegraveque existant dans la reacutealiteacute sensible agrave partir de formes exteacuterieures et quoiqursquoils signifient cette substance qui subsiste en acte dans la reacutealiteacute sensible cependant ils mon-trent cette mecircme ltsubstancegt naturellement seacutepareacutee de la reacutealiteacute sensible comme ci-dessus nous lrsquoavons deacutetermineacute drsquoapregraves Platon Drsquoougrave Boegravece dit que les genres et les espegraveces sont intelligeacutes mdash non pas qursquoils sont mdash agrave part des sensibles agrave savoir en cela qursquoavec la raison on porte attention aux reacutealiteacutes des genres et des espegraveces en elleslt-mecircmesgt quant agrave leur nature agrave part de toute sensibiliteacute parce qursquoelles pourraient vraiment subsister en elles-mecircmes une fois eacutecarteacutees aussi les formes exteacuterieures par lesquelles elles vien-nent aux sens Car nous conceacutedons que tous les genres ou espegraveces sont dans les reacutealiteacutes sensibles Mais parce que lrsquointellection ltdes genres et des espegravecesgt eacutetait

illud quod ad ordinem questionum530 in-ducitur ualere uidetur nisi forte in eo quod sicut corporeum et incorporeum in alia significatione diuidunt subsistentia ita et in hac uidetur ac si ita is qui querit diceret Video quod existentium alia di-cuntur lsquocorporaliarsquo alia lsquoincorporaliarsquo que horum dicemus esse ea que ab uni-uersalibus significantur531 Cui respon-detur corporalia quodammodo id est discreta in essentia sua et incorporalia quantum ad uniuersalis nominis notatio-nem quod scilicet ea non discrete ac de-terminate nominant 532 sed confuse ut supra533 satis docuimus Unde et nomina ipsa uniuersalia et lsquocorporearsquo dicuntur quantum ad naturam rerum534 et lsquoincor-porearsquo quantum ad modum significatio-nis quia etsi ea que discreta sunt no-minent non tamen discrete et determi-nate

(eacuted GEYER p 29 l 8-26)

ltsect 73gt Tertia535 uero questio utrum sint posita in sensibilibus et caeligtera536 ex eo descendit quod incorporea concedun-tur quia uidelicet incorporeum quodam modo acceptum fol 5ra diuiditur per esse in537 sensibili et non esse ut supra538 quoque meminimus Et dicuntur uniuer-salia subsistere in sensibilibus id est si-gnificare intrinsecam substantiam exis-tentem in re sensibili ex exterioribus for-mis et cum eam substantiam significent que actualiter subsistit in re sensibili ean-dem tamen naturaliter separatam a re sen-sibili demonstrant sicut superius539 iuxta Platonem determinauimus Unde Boe-cius540 genera et species intelligi preter sensibilia dicit non esse eo scilicet quod res generum et specierum quantum ad na-turam suam rationabiliter in se attendun-tur preter541 omnem sensualitatem quia in se ipsis remotis quoque exterioribus formis per quas ad sensus ueniunt uere subsistere possent Nam omnia genera uel species concedimus sensualibus inesse re-bus Sed quia intellectus eorum a sensu

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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toujours dite ecirctre lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt par rapport agrave la sensation ils ne semblaient ecirctre drsquoaucune maniegravere dans les reacutealiteacutes sensibles Drsquoougrave agrave bon droit on demandait srsquoils pouvaient ecirctre dans les sensibles et lrsquoon reacutepond relativement agrave certains qursquoils sont ltdans les sensiblesgt ainsi cependant qursquoils demeu-rent naturellement comme on ltlrsquogta dit agrave part de la sensibiliteacute

lt(4) RETOUR SUR LE DEUXIEgraveME PROBLEgraveME NOU-VELLE REFORMULATION ET NOUVELLE REacutePONSEgt

ltsect 74gt Or nous pouvons dans la deuxiegraveme ques-tion prendre lsquocorporelrsquo et lsquoincorporelrsquo pour lsquosensiblersquo et lsquonon sensiblersquo de telle sorte que lrsquoordre des ques-tions soit plus convenant et parce que lrsquointellection des universaux eacutetait dite ecirctre lsquoseule ltcrsquoest-agrave-dire lsquoiso-leacuteersquogt par rapport agrave la sensationrsquo comme on ltlrsquogta dit on a correctement demandeacute srsquoils eacutetaient sensibles ou non sensibles et puisque lrsquoon reacutepondait que certains drsquoentre eux sont sensibles quant agrave la nature des reacuteali-teacutes et ltquegt les mecircmes ltsontgt non sensibles quant au mode de signifier agrave savoir parce qursquoils ne deacutesignent pas les reacutealiteacutes sensibles qursquoils nomment de la ma-niegravere dont elles sont senties crsquoest-agrave-dire comme dis-tinctes et par leur monstration la sensation ne les re-pegravere pas il restait la question ltde savoirgt si ltles uni-versauxgt appelaient seulement les sensibles eux-mecircmes ou aussi signifiaient quelque chose drsquoautre agrave quoi on reacutepond qursquoils signifient et les sensibles eux-mecircmes et simultaneacutement cette conception commune que Priscien attribue au premier chef agrave la penseacutee divine

lt(5) REacutePONSE AU QUATRIEgraveME PROBLEgraveME AJOUTEacute PAR

ABEacuteLARD AU QUESTIONNAIRE DE PORPHYREgt

ltsect 75gt Et se maintenant autour de ces ltchosesgt Selon cela que nous comprenons ici une quatriegraveme question comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons mention-neacute voici la solution nous voulons qursquoen aucune ma-niegravere les noms ne soient universels ltsi les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruitesgt puisque une fois leurs reacutealiteacutes deacutetruites ils ne sont deacutesormais plus preacutedica-bles de plusieurs vu qursquoils ne ltsontgt plus communs agrave aucunes reacutealiteacutes comme le nom lsquorosersquo lorsque deacutesor-mais il ne demeure plus de roses lequel ltnomgt ce-pendant alors est encore significatif en vertu de lrsquointel-lection mecircme srsquoil manque de nomination autrement il nrsquoy aurait pas la proposition lsquoaucune rose nrsquoestrsquo

lsquosolusrsquo semper dicebatur542 nullo modo in sensibilibus rebus esse uidebantur543 Unde merito querebatur an unquam 544 possent in sensibilibus esse et respon-detur de quibusdam quod sint sic tamen ut preter sensualitatem sicut dictum est545 naturaliter permaneant

(eacuted GEYER p 29 l 27-38)

ltsect 74gt Possumus autem in secunda questione lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo pro lsquosensibilirsquo et lsquoinsensibilirsquo546 sumere ut sit ordo questionum conuenientior547 et quia intellectus uniuersalium lsquosolus a sensursquo ut dictum est548 dicebatur quesi-tum recte est an sensibilia essent an in-sensibilia et cum responderetur549 eorum quedam esse sensibilia quantum ad natu-ram rerum eadem et insensibilia quantum ad modum significandi550 quia scilicet res sensibiles quas nominant non designant eo modo quo sentiuntur id est ut discre-tas nec per eorum demonstrationem sen-sus eas reperit restabat questio utrum ipsa sensibilia tantum appellarent an etiam ali-quid aliud significarent cui respondetur quod et sensibilia ipsa significant et simul communem illam conceptionem quam Priscianus 551 diuine menti precipue ad-scribit

(eacuted GEYER p 29 l 39-p 30 l 5)

ltsect 75gt Et circa ea constantia Se-cundum hoc quod hic quartam intelligi-mus questionem ut supra552 meminimus hec est solutio quod uniuersalia nomina nullo modo uolumus esse cum rebus eo-rum peremptis iam de pluribus predica-bilia non sint553 quippe nec ullis rebus communia ut lsquorosersquo nomen ltnongt554 iam permanentibus rosis quod tamen tunc quoque ex intellectu significatiuum est licet nominatione careat alioquin propo-sitio non esset lsquonulla rosa estrsquo

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ltVI BILAN ET SYNTHEgraveSEgt lt(1) JUSTIFICATION DU QUESTIONNAIRE DE POR-PHYREgt

ltsect 76gt Or crsquoest bien relativement aux ltmotsgt universels non pas relativement aux mots singuliers qursquoeacutetaient faites les questions parce que lrsquoon ne doutait pas tellement de la signification des ltmotsgt singuliers Crsquoest que leur mode de signifier con-cordait bien avec le statut des reacutealiteacutes Comme ces ltreacutealiteacutesgt en elles-mecircmes sont distinctes ainsi elles sont distinctement signifieacutees par les ltmots singu-liersgt et leur intellection saisit une reacutealiteacute preacutecise ce que les ltmotsgt universels nrsquoont pas En outre les ltmotsgt universels puisqursquoils ne signifiaient pas les reacutealiteacutes comme distinctes ne semblaient pas non plus ltlesgt signifier ltcomme des reacutealiteacutesgt srsquoaccor-dant puisqursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute dans laquelle elles srsquoaccordent comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons aussi enseigneacute Et ainsi parce qursquoil y avait un si grand doute relativement aux universaux Porphyre a choisi de traiter des universaux seuls excluant les singuliers de ltsongt intention comme si par eux-mecircmes ltils eacutetaientgt assez manifestes mecircme si ce-pendant il les traite parfois incidemment en vue drsquoautres ltchosesgt

lt(2) EXPLICATION DU PROBLEgraveME DES UNIVERSAUX LE TRANSFERT DES PROPRIEacuteTEacuteS DE LrsquoUNIVERSEL DES

MOTS AUX CHOSESgt

ltsect 77gt Mais il faut noter que mecircme si ltce sontgt seuls des mots qursquoinclut la deacutefinition de lrsquouni-versel ou du genre ou de lrsquoespegravece souvent toutefois ces noms sont transfeacutereacutes agrave leurs reacutealiteacutes par exemple quand on dit que lrsquoespegravece se maintient agrave partir du genre et de la diffeacuterence crsquoest-agrave-dire la reacutealiteacute de lrsquoespegravece agrave partir de la reacutealiteacute du genre Quand en ef-fet on clarifie la nature des mots selon la significa-tion tantocirct on traite des mots tantocirct des reacutealiteacutes et freacutequemment les noms des ltreacutealiteacutesgt sont mutuelle-ment transfeacutereacutes aux ltmotsgt Drsquoougrave crsquoest surtout le traitement ambigu tant de la logique que de la gram-maire par suite des transferts de noms qui a induit dans lrsquoerreur de nombreuses ltpersonnesgt nrsquoayant pas bien distingueacute ou bien la proprieacuteteacute de lrsquoimpo-sition des noms ou bien lrsquoabus de transfert

(eacuted GEYER p 30 l 6-p 32 l 12) (eacuted GEYER p 30 l 6-16)

ltsect 76gt Bene autem de uniuersalibus non de singularibus uocibus questiones fiebant quia non ita de significatione sin-gularium dubitabatur Quippe modus eorum significandi bene cum statu rerum concordabat Que sicut discrete in se sunt ita discrete ab eis significantur et intellec-tus eorum rem certam tenet quod uniuer-salia non habent Preterea uniuersalia cum res ut discretas non significarent nec conuenientes uidebantur significare cum nulla sit res in qua conueniunt ut supra555 quoque docuimus Quia itaque tanta erat de uniuersalibus dubitatio sola elegit Porfirius uniuersalia ad tractandum sin-gularia ab intentione excludens quasi per se satis manifesta licet ea tamen inciden-ter propter alia quandoque tractet

(eacuted GEYER p 30 l 17-26)

ltsect 77gt Notandum uero quod licet solas uoces diffinitio uniuersalis uel ge-neris uel speciei includat sepe tamen hec nomina ad res eorum transferuntur ueluti cum dicitur species constare ex genere et differentia hoc est res speciei ex re gene-ris Ubi enim uocum natura secundum significationem aperitur modo de uoci-bus modo de rebus agitur et frequenter harum nomina ad illas mutuo transferun-tur Unde maxime tractatus tam logice556 quam grammatice ex translationibus 557 nominum ambiguus multos558 in errorem induxit non bene distinguentes aut pro-prietatem impositionis nominum aut abu-sionem translationis559

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt(3) DESCRIPTION ET CRITIQUE DE LA STRATEacuteGIE AR-GUMENTATIVE DE BOEgraveCE Agrave PARTIR DU PRINCIPE EXPLI-CATIF MIS EN PLACE EN (2)gt ltCONCLUSIONgt

ltsect 78gt Or crsquoest surtout Boegravece dans ses com-mentaires qui fait cette confusion par des transferts et au premier chef dans la recherche de ces ques-tions de telle sorte certes qursquoil semble correct drsquoa-bandonner ce qursquoil appelle genres ou bien espegraveces Certes les questions de ltBoegravecegt nous aussi parcou-rons-ltlesgt briegravevement et appliquonslt-lesgt comme il importe agrave la preacutedite theacuteorie Ici donc dans ltsongt investigation des questions pour qursquoil reacutesolve mieux la reacutealiteacute drsquoabord il la perturbe par certaines ques-tions et raisons sophistiques afin qursquoagrave partir drsquoelles il nous enseigne par la suite agrave ltlesgt deacutemecircler Et il fait connaicirctre un tel inconveacutenient que tout soin et lttoutegt recherche relativement aux genres et aux es-pegraveces doivent ecirctre repousseacutes comme srsquoil disait parce que en lrsquooccurrence les vocables lsquogenresrsquo et lsquoespegravecesrsquo ne peuvent pas ecirctre dits ce qursquoils semblent ou quant agrave la signification des reacutealiteacutes ou quant agrave lrsquointellection

Or relativement agrave la signification des reacutealiteacutes ltBoegravece legt montre en cela que jamais une reacutealiteacute ou une ou multiple ne se retrouve universelle crsquoest-agrave-dire preacutedicable de plusieurs comme lui-mecircme ltlegt clarifie diligemment et ltcommegt ci-dessus nous ltlrsquogtavons corroboreacute Mais qursquoune ltuniquegt reacutealiteacute ne soit pas universelle et partant ni un genre ni une espegravece ltBoegravece legt confirme premiegraverement ltengt disant tout ce qui est un est numeacuteriquement un crsquoest-agrave-dire distinct en ltsagt propre essence mais les genres et les espegraveces qui doivent ecirctre communs agrave plusieurs ne peuvent pas ecirctre numeacuteriquement un et ainsi ne ltpeuventgt pas ltecirctregt un Mais parce que quelqursquoun pourrait dire contre ltcettegt hypothegravese qursquoils sont un tel lsquounrsquo numeacuteriquement que ltce lsquounrsquogt soit commun ltBoegravecegt lui enlegraveve cette eacutechappatoire ltengt disant chaque lsquounrsquo numeacuteriquement commun ou bien est commun par parties ou bien tout entier par succession des temps ou bien tout entier en ltungt mecircme temps mais ainsi qursquoil ne constitue pas les substances des ltchosesgt auxquelles il est commun Tous ces modes de communauteacute ltBoegravecegt les eacutecarte aussitocirct tant du genre que de lrsquoespegravece ltengt disant

(eacuted GEYER p 30 l 27-p 32 l 12)

ltsect 78gt Maxime autem Boecius in commentariis 560 hanc confusionem per translationes561 facit et precipue super in-quisitione harum questionum562 ita qui-dem ut rectum relinquere uideatur quid genera uocet aut species563 Cuius qui-dem questiones564 et nos breuiter trans-curramus atque ad predictam sententiam sicut oportet applicemus Hic igitur in in-uestigatione questionum ut melius rem dissoluat565 prius eam per aliquas566 so-phisticas questiones ltetgt567 rationes per-turbat568 ut ab eis nos postmodum expe-dire doceat569 Et tale proponit inconue-niens quod omnis cura et inquisitio de ge-neribus et speciebus sit postponenda ac si dicat quia uidelicet lsquogenerarsquo et lsquospe-ciesrsquo ea que uidentur uocabula dici non possunt siue quantum ad rerum significa-tionem siue quantum ad intellectum570

De rerum autem significatione in eo ostendit quod numquam res siue una siue multiplex uniuersalis reperitur id est predicabilis de pluribus sicut ipse dili-genter aperit571 et nos superius572 com-probauimus Quod uero una res uniuersa-lis non sit atque ideo nec genus nec spe-cies primo 573 confirmat dicens fol 5rb omne quod unum est unum nume-ro est id est discretum in propria essen-tia sed genera et species que communia pluribus esse oportet unum numero esse non possunt atque ita nec unum574 Sed quia aliquis ltcontragt575 assumptionem dicere posset quod sint tale lsquounumrsquo nu-mero quod sit commune hoc ei diffu-gium576 aufert dicens577 omne lsquounumrsquo numero commune aut per partes com-mune esse aut per successionem tempo-rum totum aut eodem tempore totum sed ita quod non constituat eorum substantias quibus est commune Quos omnes modos communitatis statim tam a genere quam a

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que ces ltderniers genre et espegravece doiventgt plutocirct ecirctre ainsi rendus communs qursquoils soient tout entiers en ltungt mecircme temps dans les ltchosesgt une agrave une et ltqursquogtils constituent leur substance Crsquoest que les noms universels ne sont pas participeacutes par parties par les diverses ltchosesgt qursquoils nomment mais tout en-tiers et complets ils sont en ltungt mecircme temps les noms des ltchosesgt une agrave une Ils peuvent aussi ecirctre dits constituer les substances des ltchosesgt auxquel-les ils sont communs ou en cela que par transfert ils signifient des reacutealiteacutes constituant drsquoautres ltreacutealiteacutesgt comme lsquoanimalrsquo nomme dans cheval ou dans hom-me quelque chose qui est leur matiegravere ou mecircme ltcellegt des hommes ltqui lui sontgt infeacuterieurs ltcrsquoest-agrave-dire qui sont contenus sous luigt ou en cela qursquoils sont dits confectionner la substance parce que drsquoune certaine maniegravere ils entrent dans le sens ltdonneacute agravegt ces ltchosesgt drsquoougrave ils leur sont dits ltecirctregt lsquosubstan-tielsrsquo vu que lsquohommersquo note ce tout qui ltestgt un ani-mal et rationnel et mortel

ltsect 79gt Or apregraves que Boegravece a montreacute relative-ment agrave une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle nrsquoest pas univer-selle il ltlegt corrobore relativement agrave une ltreacutealiteacutegt multiple agrave savoir ltengt montrant qursquoune multitude de reacutealiteacutes distinctes nrsquoest pas non plus une espegravece ou bien un genre et il deacutetruit la theacuteorie selon la-quelle quelqursquoun pourrait dire que toutes les substan-ces simultaneacutement colligeacutees sont ce genre lsquosub-stancersquo et tous les hommes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo comme si lrsquoon disait ainsi si nous posons que tout genre est une multitude de reacutealiteacutes srsquoaccor-dant substantiellement alors toute pareille multitude aura naturellement un autre ltgenregt au-dessus drsquoel-le et ce ltgenre engt aura agrave nouveau un autre ltau-dessus de luigt jusqursquoagrave lrsquoinfini ce qui est un incon-veacutenient

Et ainsi il a eacuteteacute montreacute que les noms universels quant agrave la signification des reacutealiteacutes mdash ou drsquoune ltunique reacutealiteacutegt ou drsquoune multiple mdash ne semblent pas ecirctre des universaux agrave savoir puisqursquoils ne signi-fient aucune reacutealiteacute universelle crsquoest-agrave-dire preacutedica-ble de plusieurs

ltsect 80gt Quant aussi agrave la signification de lrsquoin-tellection il argumente que ces ltnomsgt ne doivent pas de lagrave ecirctre dits des lsquouniversauxrsquo parce qursquoil mon-tre sophistiquement que cette intellection est vaine agrave

specie remouet dicens 578 ea potius ita communicari ut eodem tempore tota sint in singulis et eorum substantiam consti-tuant Quippe uniuersalia nomina non per partes a diuersis que nominant participan-tur sed tota et integra singulorum sunt eodem tempore nomina Substantias quo-que eorum quibus communia sunt consti-tuere dici possunt uel in eo quod per translationem 579 significant res consti-tuentes alias ut lsquoanimalrsquo quiddam no-minat in equo uel in homine quod materia est eorum uel etiam inferiorum homi-num580 ltuelgt581 in eo [quod]582 substan-tiam conficere dicuntur quod quodam-modo in eorum sententiam ueniunt unde lsquosubstantialiarsquo eis dicuntur quippe lsquohomorsquo totum id notat quod animal et rationale et mortale

ltsect 79gt Postquam autem Boecius de re una ostendit quod non sit uniuersa-lis583 comprobat584 de multiplici585 os-tendens scilicet nec multitudinem discre-tarum rerum speciem aut genus esse et illam destruit 586 sententiam qua posset aliquis dicere omnes substantias simul collectas esse illud genus lsquosubstantiarsquo587 et omnes homines speciem illam que lsquoho-morsquo est ac si ita diceretur si ponamus omne genus esse multitudinem rerum conuenientium substantialiter omnis au-tem talis multitudo lthabebitgt588 natura-liter aliud supra se et illud rursus aliud habebit usque ad infinitum quod ltestgt589 inconueniens

Itaque ostensum est uniuersalia no-mina quantum ad rerum significationem mdash siue unius590 siue multiplicis591 mdash non uideri uniuersalia cum nullam scilicet rem uniuersalem significent id est de pluribus predicabilem

ltsect 80gt Quantum etiam ad significa-tionem intellectus ea non debere lsquouniuer-saliarsquo dici inde arguit quod eum intel-lectum uanum esse sophistice ostendit

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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savoir en cela qursquoelle se trouve autrement que la reacutea-liteacute ne subsiste puisqursquoelle est par abstraction Cer-tes le nœud de ce sophisme et ltBoegravecegt mecircme et nous ltlrsquogtavons ci-dessus assez diligemment deacutenoueacute Mais lrsquoautre partie de lrsquoargumentation par laquelle ltBoegravecegt montre qursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute univer-selle parce que ltcette partiegt nrsquoeacutetait pas sophis-tique il ne ltlrsquogta pas jugeacutee avoir besoin de ltplus degt deacutetermination Il prend en effet lsquoreacutealiteacutersquo comme une reacutealiteacute non comme un mot agrave savoir parce qursquoun mot commun quoiqursquoil soit en lui-mecircme pour ainsi dire une ltuniquegt reacutealiteacute par essence est commun par nomination dans lrsquoappellation de nombreuses ltchosesgt agrave savoir ltparce quegt crsquoest selon cette ap-pellation non pas selon son essence qursquoil est preacutedi-cable de plusieurs Cependant la multitude des reacuteali-teacutes mecircmes est la cause de lrsquouniversaliteacute du nom par-ce que comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus il nrsquoy a pas drsquouniversel agrave moins qursquoil ne contienne de nombreuses ltchosesgt cependant lrsquouniversaliteacute qursquoune reacutealiteacute confegravere agrave un mot la reacutealiteacute ne ltlrsquogta pas en elle-mecircme vu qursquoaussi le mot nrsquoa pas la si-gnification gracircce agrave la reacutealiteacute et ltquegt le nom est ju-geacute appellatif selon la multitude des reacutealiteacutes quoique cependant nous ne disions pas que les reacutealiteacutes signifient ni qursquoelles sont appellatives

Traduction Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER

eo592 scilicet quod aliter quam res sub-sistat habeatur cum sit per abstractionem Cuius quidem sophismatis nodum et ipse593 satis et nos diligenter superius594 absoluimus Illam autem aliam partem argumentationis qua ostendit nullam rem uniuersalem esse595 quia sophistica non erat determinatione non iudicauit indige-re lsquoRemrsquo enim ut rem non ut uocem accipit quia scilicet uox communis cum quasi una res essentia596 in se sit com-munis est per nominationem in appella-tione multorum secundum quam scilicet appellationem non secundum essentiam suam de pluribus est predicabilis Rerum tamen ipsarum multitudo est causa uni-uersalitatis nominis quia ut supra597 me-minimus non est uniuersale nisi quod598 multa continet uniuersalitatem tamen quam res uoci confert ipsa in se res non habet quippe et significationem gratia rei uox non habet et appellatiuum nomen iu-dicatur secundum multitudinem rerum cum tamen neque res significare dicamus neque esse appellatiuas

Nouvelle eacutedition du texte latin et traduc-tion franccedilaise ineacutedite par Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER drsquoapregraves lrsquounique teacute-moin manuscrit Milano Biblioteca Am-brosiana M 63 sup

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(al man in marg sup) Pour une juste compreacutehension de ce titre composite et des preacutecisions sur sa traduction veacuteritable (Logique

laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) voir ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 et 10 dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In Isagogen Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (coll laquo Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati-norum raquo XLVIII) 1906 p 12 l 20-21 et p 23 l 21-23 laquo [hellip] ingredientes ad logicam [hellip] raquo et laquo [hellip] ut ingredientium uiam ad obscurissimas rerum caligines aliquo quasi doctrinae lumine temperaret raquo mdash Sur le sens agrave donner agrave lrsquoincipit laquo Ingredientibus nobis logicam raquo voir agrave nouveau ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 1 et 5 eacuted BRANDT p 4 l 17-18 et p 14 l 23 laquo Sex omnino [hellip] magistri in omni expositione praelibant raquo et laquo [hellip] de his ipsis rebus pauca praelibare [hellip] raquo

3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 3 eacuted BRANDT p 7 l 11-12 sqq laquo Et prius quid sit ipsa philosophia considerandum est [hellip] raquo

4 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I dans Manlii Seuerini Boetii Opera omnia Paris Migne (coll laquo Patrologia Latina raquo [deacutesormais PL] LXIV) 1847 col 1044C-D laquo Cum philosophia maximis in rebus operam suam studiumque consumat [hellip] raquo

5 autem scripsimus cum ed Geyer p 1 l 8 secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 583 l 25 ed Ottaviano p 106)] enim A

6 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT dans op cit p 140 l 17-p 141 l 19 surtout p 140 l 19-21 et p 141 l 15-16 laquo [hellip] dicentes philosophiam indubitanter habere partes speculatiuam atque actiuam de hac tertia rationali quaeritur an sit in parte ponenda [hellip] raquo et laquo [hellip] Quodsi in his tribus id est speculatiua actiua atque rationali philosophia consistit [hellip] raquo Le renvoi de Geyer (p 1 n 3) agrave la tripartition de la philosophie speacuteculative dans lrsquoEditio prima (I 3 eacuted BRANDT p 8 l 6 sqq) est non pertinent mais ce premier commentaire isagogique boeacutecien contient une division bi-partite de lrsquoensemble de la philosophie en speacuteculative et active (I 3 eacuted BRANDT p 7 l 23-p 9 l 22) compleacuteteacutee par la mention de la philosophie rationnelle (I 4 eacuted BRANDT p 9 l 23-p 10 l 2)

7 uitaelig sic A (= uitę) 8 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 9 l 24-25 laquo [hellip]

fructus est artis eius quam Graeci λογικήν nos rationalem possumus dicere [hellip] raquo 9 philosophiaelig sic A (= philosophię) 10 partem scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 12) et cum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 1 ed Ottaviano

p 110)] partes A (lectio non signata a Geyer) 11 Globalement BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 140

l 13-p 142 l 16 plus preacuteciseacutement p 141 l 20-p 142 l 16 Bregraveve allusion aussi dans le premier commentaire BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 10 l 2-5

12 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A

13 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 16-p 143 l 7 14 nichil sic hic et alibi A 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 18-24 16 phisicus sic A 17 phisica sic A 18 conscriptam scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 19 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A laquo Haec autem

ratio nisi uia quadam processerit saepe in multos necesse est labatur errores Quod ne passim fieret atque ut certis regulis tractatus insisteret uisum est antiquae philosophiae ducibus ut ipsarum ratiocinationum quibus aliquid inquirendum esset naturam penitus ante discuterent ut his purgatis atque compositis uel in speculatione ueritatis uel in exercendis uirtutibus uteremur Haec est igitur disciplina quasi disserendi quaedam magistra quam logicen Peripatetici ueteres appellauerunt hanc Cicero definiens disserendi dili-gentem rationem uocauit raquo

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20 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 21 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 1-2 et 6-8

laquo Quare necesse erat eos falli qui abiecta scientia disputandi de rerum natura perquirerent raquo et laquo Cum igitur ueteres saepe multis lapsi erroribus falsa quaedam et sibimet contraria in disputatione colligerent [hellip] raquo

22 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A

23 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 16-p 14 l 3 24 Periermenias scripsimus (cf eg sect 40 51 66)] Periermeias A 25 Analetica sic A 26 PORPHYRE Isagoge eacuted du texte grec dans Porphyrii Isagoge et in Aristotelis Categorias commentarium

eacuted A BUSSE Berlin Reimer (coll laquo Commentaria in Aristotelem Graeca raquo [doreacutenavant CAG] IV 1) 1887 p 1 l 1 transl Boethii dans Categoriarum Supplementa Porphyrii Isagoge translatio Boethii et Anonymi Fragmentum vulgo vocatum laquo Liber Sex Principiorum raquo eacuted L MINIO-PALUELLO et BG DOD Bruges Paris Descleacutee de Brouwer (coll laquo Aristoteles Latinus raquo [doreacutenavant AL] I 6-7) 1966 p 5 l 1 laquo Isagoge Porphyrii raquo cf PORPHYRE Isagoge texte grec et latin traduction par A DE LIBERA et A-P SEGONDS introduction et notes par A DE LIBERA Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1998 p 1

27 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 4 eacuted BRANDT p 143 l 11-12 laquo Titulo enim proponit Porphyrius introductionem se in Aristotelis Praedicamenta conscribere raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 15 l 1-4

28 parti supponatur sA] supponatur parti pA (inuersio non signata a Geyer) 29 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2 [fol 73va ed Ottaviano p 115] et L [fol 9va ed

Geyer p 509 l 13] laquo cognitionem raquo) mdash Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio se-cunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4

30 caeligtera sic A (= cętera) 31 ne scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 29) secundum L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 16)] nec A om A2

(fol 73va ed Ottaviano p 116) 32 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] ratio-

nibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 33 sigillatim sic A 34 Voir ci-dessus dans le preacutesent paragraphe 35 sigillatim sic A 36 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A mdash voir ci-dessous sect 12-16 37 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 17-p 158 l 20 38 dilexerimus A (ed Geyer p 3 l 8-9 laquo distinxerimus raquo) 39 duaelig sic A (= duę) 40 auctore scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 9)] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 41 Litteacuteralement Tulle (Marcus Tullius Cicero) ― CICEacuteRON Topica II 6 eacuted H BORNECQUE Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1960 p 69 laquo Cum omnis ratio diligens dis-serendi duas habeat partis unam inueniendi alteram iudicandi [hellip] raquo

42 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A ID In Isa-gogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 18-p 140 l 8

43 argumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argumentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argumentandi raquo])

44 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 13)] calumpnietur A (et ed Ottaviano p 109 graphia non signata a Geyer) calumpniatur A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 36 [laquo calumniatur raquo] ed Ottaviano p 109 [laquo Ms calumpniatur raquo])

45 CICEacuteRON Topica II 6 eacuted BORNECQUE p 69 laquo Inueniendi uero artem [hellip] et ad usum potior erat et ordine naturae certe prior [hellip] raquo

46 scientia scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 16)] scienti A (lectio non signata a Geyer) 47 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 48 diffinitiones sic hic et alibi A

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49 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 50 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 51 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] calumpnietur A (graphia non signata a Geyer) 52 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] natura A 53 ex eisdem terminorum habitudinibus scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] exisdem terminorum habi-

tudibus A (lectio notha non signata a Geyer) 54 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 55 ratio suppleuimus cum ed Geyer (p 3 l 33)] om A 56 contraria uidetur sic A (cf ed Geyer p 3 l 33) 57 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1 045B sqq 58 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 59 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 19-23 et p 14

l 1-2 plutocirct que p 14 l 23-25 ougrave lrsquoon trouve cependant la leccedilon laquo occurrit raquo 60 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A (lectio non signata a Geyer) 61 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumentorum audi A 62 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 63 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 64 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 65 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 66 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 67 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 68 litteram A (ed Geyer p 4 l 18 laquo literaelig raquo) 69 Cum sit necessarium etc lemma non animaduersum a scriptore A (omissio animaduersionis non signata a

Geyer) mdash PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 2-10 laquo Cum sit necessarium Chrisaorie et ad eam quae est apud Aristotelem praedicamentorum doctrinam nosse quid genus sit et quid differentia quidque species et quid proprium et quid accidens et ad definitionum adsignationem et omnino ad ea quae in diuisione uel demonstratione sunt utili hac istarum rerum speculatione compendiosam tibi traditionem faciens temptabo breuiter uelut introductionis modo ea quae ab antiquis dicta sunt aggredi altioribus quidem quaestionibus abstinens sim-pliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16

70 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A

71 proemium scripsimus (cf ed Geyer p 4 l 20)] premium A (lectio non signata a Geyer) 72 assignat scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 20)] asignat A (graphia non signata a Geyer) 73 introductorium scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 21)] intoductorium A (graphia non signata a Geyer) 74 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 22)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 75 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 10-p 151 l 9 76 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 12-15 laquo Di-

uersa enim significatione Marcus Tullius dicit necessarium suum esse aliquem atque nos cum nobis ne-cessarium esse dicimus ad forum descendere qua in uoce quaedam utilitas significatur raquo

77 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 26)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 78 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 18-20 laquo Hae

uero duae huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur quae huius loci obtineat significationem [hellip] raquo 79 ad scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 4 l 28)] om pA (omissio non signata a Geyer) 80 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 151 l 6-9 laquo Quam-

quam enim sit summa necessitas his ignoratis non posse ad ea ad quae hic tractatus intenditur perueniri [hellip] raquo

81 littere sic A 82 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] suponit A (graphia non signata a Geyer) 83 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A

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84 necessarium est hellip nosse enim quid sit genus etc explicatio lemmatis animaduersa a scriptore A 85 quid scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 86 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 2)] subponit A (graphia non signata a Geyer) 87 Voir ci-dessus sect 7 88 continetur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] contenent A (lectio non signata a Geyer) 89 quandoque scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] quinque A (lectio non signata a Geyer) 90 Au lieu de La Pharsale LUCAIN La guerre civile (La Pharsale) eacuted et trad A BOURGERY Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1947 2 volumes 91 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 119)] si-

gnandas A 92 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 10)] hec A (lectio non signata a Geyer) 93 temptabo sic A (et Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 7-8) 94 aggredi scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 12)] agredi A (graphia non signata a Geyer) 95 uelut scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] uelud A (graphia non signata a Geyer) 96 introductorio scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] introductiorurso A (lectio notha non signata a Geyer

cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 8 laquo introductionis raquo) 97 HORACE De arte poetica v 25-26 98 diffideret scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 18 secundum L (fol 10va ed Geyer p 511 l 8) qui habet

laquo diffidentes raquo)] difficeret (fortasse pro deficeret) A 99 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6-9 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 158

l 13 100 illorum scripsimus (cf eg supra sect 5 12 16 laquo horum quinque raquo sect 12 15 16 laquo hec quinque raquo sect 14

laquo eadem quinque raquo sect 20 laquo illa quinque raquo)] illarum A (et ed Geyer p 5 l 23 fortasse secundum laquo is-tarum rerum raquo cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 6-7)

101 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 153 l 6

102 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 24)] hec A (lectio non signata a Geyer) 103 uniuersitatem hellip aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 104 non scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 28) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] nec A 105 cum scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] etiam A 106 sint scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 107 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 108 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 4 l 7-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 9 l 1-3 laquo Nosse autem oportet quoniam et genus alicuius est genus et species alicuius est species idcirco necesse est et in utrorumque rationibus utrisque uti raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 5 (II laquo De specie raquo) sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 2 eacuted BRANDT p 202 l 16-18

109 necnon scripsimus] necum A (ed Geyer p 5 l 34 laquo nec non raquo A2 [fol 73vb ed Geyer in apparatu lectionum laquo nec tamen et raquo ed Ottaviano p 120] laquo nec tantum et raquo)

110 agitur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] arguuntur A 111 ista scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] ita A 112 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 150 l 2-5 et

p 152 l 4-8 113 ARISTOTE Cateacutegories 3 (1b16-17 selon comme pour tous les autres textes drsquoAristote lrsquoeacutedition du texte

grec dans Aristotelis Opera ex recensione Immanuelis Bekkeri edidit Academia Regia Borussica Berlin Reimer 1831 [editio altera quam curauit O GIGON Berlin de Gruyter 1960]) transl Boethii dans Categoriae uel Praedicamenta translatio Boethii editio composita translatio Guillelmi de Moerbeka lemmata e Simplicii commentario decerpta Pseudo-Augustini paraphrasis Themistiana eacuted L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer AL I 1-5 1961 p 6 l 19-20 laquo Diuersorum generum et non subalternatim positorum diuersae secundum speciem et differentiae sunt ut animalis et scientiae raquo Cf

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BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 8-11 ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 177A

114 dicit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 2) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] om cum lacuna A

115 ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 12 l 4-5 laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 12-14 laquo [hellip] ut cum substantiae proprium post multa dicit esse quod idem numero contrariorum susceptibile sit [hellip] raquo ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 198B laquo Maxime uero substantiae proprium esse uidetur cum unum et idem numero sit contrariorum susceptibilem esse [hellip] raquo (crsquoest lrsquoordre mdash laquo unum et idem numero raquo mdash du commentaire boeacutecien sur les Cateacutegories qui est sui-vi ici par Abeacutelard)

116 dicuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 8)] dicunt A (lectio non signata a Geyer) 117 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 19 l 22-p 20 l 1 laquo quartum uero in quo concurrit et soli et omni et semper raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (IV laquo De proprio raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda IV 15 eacuted BRANDT p 275 l 10

118 notitia scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 9)] notia A (lectio non signata a Geyer) 119 Aristoteles frequenter scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 11)] inu A 120 Cf eg ARISTOTE Cateacutegories 2 (1a22-1b3) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 5 l 24-

p 6 l 8 121 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 23-p 13 l 5 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO

et DOD AL t I 6-7 p 20 l 7-15 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (V laquo De accidente raquo) sect 1-4 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 17 eacuted BRANDT p 280 l 13-p 281 l 7

122 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 123 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 7 eacuted BRANDT p 153 l 7-p 154

l 8 124 Cf BOEgraveCE De topicis differentiis II dans Boethiusrsquo De topicis differentiis und die byzantinische Rezep-

tion dieses Werkes eacuted intr DZ NIKITAS Athegravenes The Academy of Athens Paris Vrin Bruxelles Eacuteditions Ousia (coll laquo Corpus Philosophorum Medii Aevi mdash Philosophi Byzantini raquo V) 1990 p 30 l 9-p 31 l 7 (PL t LXIV col 1187B-D)

125 sumit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 19)] sumum A 126 tenent scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24)] tenetur A sunt A2 (fol 74ra ed Geyer in apparatu lec-

tionum laquo tenent raquo ed Ottaviano p 121) 127 conuertuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 121)] con-

uertitur A 128 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 8 eacuted BRANDT p 154 l 9-p 157

l 6 129 diuisiones scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 27)] diuisio A (lectio non signata a Geyer) 130 Cf BOEgraveCE De diuisione liber dans Anicii Manlii Severini Boethii laquo De diuisione liber raquo Critical edition

translation prolegomena and commentary by J MAGEE Leiden Boston et Koumlln Brill (coll laquo Philosophia Antiqua raquo LXXVII) 1998 p 6 l 17-26 (PL LXIV col 877B-C)

131 esset scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 35)] essent A (lectio non signata a Geyer) 132 se seclusimus (cf ed Geyer p 6 l 36) 133 singillatim scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 36-37)] singilatim A (graphia non signata a Geyer) 134 quo scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 2)] quoque A 135 ita scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] tota A 136 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 137 diuideremus scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] diui-

dimus A 138 Voir ci-dessus sect 8

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

193

139 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted BRANDT p 157 l 7-p 158 l 20

140 aliorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 8)] aliarum A (lectio non signata a Geyer) 141 quod scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 9) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] quam A 142 Cf selon Geyer (p 7 n 1) BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted

BRANDT p 158 l 10-12 Mais plus litteacuteralement voir BOEgraveCE De topicis differentiis I eacuted NIKITAS p 3 l 13 (PL t LXIV col 1174C) laquo Locus uero est argumenti sedes raquo

143 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 10 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

144 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 11 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

145 sillogismum sic A 146 ponens scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 13)] pones A (lectio non signata a Geyer) 147 sillogismos sic A 148 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 6 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL

t I 6-7 p 5 l 6 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 10

149 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 15)] apellantur A (graphia non signata a Geyer) 150 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 16 laquo syllogismorum raquo)] sillogismomorum A (lectio

notha non signata a Geyer) 151 enthimematum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 18 laquo enthymematum raquo)] emptimematum A 152 utilitate scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 7 l 19)] utilitate de pA (additio non signata a Geyer) 153 literam sic A (= litrsquoatilde) 154 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 8-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 9-10 laquo altioribus quidem quaestionibus abstinens simpliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1

155 dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo)

156 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata an in sensibilibus et circa ea constantia dicere recusabo (altissimum enim est huiusmodi negotium et maioris egens inquisitionis) illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerint et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo monstrare raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 et p 167 l 21-23 laquo Mox inquit de generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita et circa ea constantia dicere recusabo Altissimum enim est huiusmo-di negotium et maioris egens inquisitionis raquo (voir ci-dessus [article laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Por-phyre raquo] texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56) et laquo Illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerunt et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo mon-strare raquo

157 inquirendum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 31)] inquirendis A 158 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 17-p 160

l 3 laquo Sunt autem quaestiones quas sese reticere promittit et perutiles et secretae et temptatae quidem a doctis uiris nec a pluribus dissolutae Quarum prima est huiusmodi raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 58

159 temptate sic A (et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 160 l 1 laquo temptataelig raquo)

160 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 laquo Mox inquit de

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generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

161 essentiaelig sic A (= essentię) laquo essences raquo signifiant ici comme le plus souvent ailleurs laquo choses existan-tes raquo

162 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 12-13 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE

LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 5-6 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

163 an incorporales hellip sint suppleuimus secundum fontem (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 5-6) et cum ed Geyer (p 7 l 37-38)] om A

164 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11-12 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 13 laquo [hellip] et utrum separata an in sensibilibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 6-7 laquo [hellip] et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

165 Duaelig sic A (= duę) 166 sensibilia pA] sinsibilia sA (graphia notha non signata a Geyer) 167 sensibilia scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 3)] sinsibilia A (graphia notha non signata a Geyer) 168 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161

l 7 laquo Duae quippe incorporeum formae sunt ut alia praeter corpora esse possint et separata a corporibus in sua incoporalitate perdurent ut deus mens anima alia uero cum sint incorporea tamen praeter corpora esse non possint ut linea uel superficies uel numerus uel singulae qualitates quas tametsi incorporeas esse pronuntiamus quod tribus spatiis minime distendantur tamen ita in corporibus sunt ut ab his diuelli ne-queant aut separari aut si a corporibus separata sint nullo modo permaneant raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 62

169 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

170 aliaelig sic A (= alię) 171 communi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 12)] communitim A (lectio notha non signata a Geyer) 172 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 173 aliaelig multaelig sic A (= alię multę) 174 ea suppleuimus ex fonte (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5

l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 7) et cum ed Geyer (p 8 l 17)] om A

175 Litteacuteralement laquo ou encore les reacutealiteacutes elles-mecircmes nommeacutees une fois deacutetruites raquo 176 rosa scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 21)] res a A 177 proemii sic A (laquo proe- raquo hic et alibi ed Geyer laquo prooe- raquo) 178 litteram sic A 179 alibi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 25)] alibet A 180 expectet sic A 181 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 182 auctor scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 30)] actor A (graphia non signata a Geyer) 183 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90

184 Aristotelem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 37)] Aristotele A (lectio non signata a Geyer)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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185 Perypatetici sic A 186 Perypateticos sic A 187 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 188 argumentatores scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] argumenta argumentatores A (lectio non signata a

Geyer) 189 appellat scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] appellant A 190 Dicit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 1) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] om cum lacuna

A 191 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1042D laquo Omne prooemium

quod ad componendum intendit auditorem ut in rhetoricis discitur aut beneuolentiam captat aut atten-tionem praeparat aut efficit docilitatem [hellip] raquo

192 Rhetoricis scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 3)] retericis A rethoricis A2 (fol 75va ed Geyer in appa-ratu lectionum laquo reticis raquo ed Ottaviano p 140) ― Crsquoest-agrave-dire dans les eacutecrits rheacutetoriques ciceacuteroniens

193 plura sic A 194 Voir ci-dessus sect 7 (avec la reacutefeacuterence agrave Boegravece) et 12 195 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 2-10 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16 ― Mention est faite au deacutebut de ce passage porphyrien du deacutedicataire du traiteacute Chrysaorios auquel renvoie lrsquoallusion de la phrase sui-vante drsquoAbeacutelard

196 requirit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 11)] riquirit A (graphia notha non signata a Geyer) 197 et utrum he scripsimus cum sA] et h utrum he pA (expunctio non signata a Geyer) 198 Les mots crsquoest-agrave-dire ici les uoces (litteacuteralement les voix ou sons vocaux) 199 conueniant suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 17)] om A 200 Traduction alternative de cette fin de phrase laquo [hellip] nous ici distinguons communeacutement ltla naturegt des

universaux par les proprieacuteteacutes des lteacuteleacutementsgt singuliers ltgenres et espegravecesgt et cherchons avec soin si ces ltproprieacuteteacutesgt srsquoaccordent seulement avec les mots ou aussi avec les reacutealiteacutes raquo

201 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a39-40) transl Boethii dans De interpretatione uel Periermenias translatio Boethii specimina translationum recentiorum eacuted L MINIO-PALUELLO Translatio Guillelmi de Moerbeka eacuted G VERBEKE et L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer 1965 AL t II 1-2 p 10 l 1-2 laquo [] quod in pluribus natum est praedicari [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 dans Anicii Manlii Seuerini Boetii Commentarii in librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo recensuit C MEISER Lipsiae Teubner 1880 (reprint Garland Publishing New York Londres 1987) t II p 135 l 23-24 (PL t LXIV col 462B)

202 in suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 18)] om A 203 Peryermenias sic A 204 Porfirius sic A 205 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 2 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 7 l 2-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 3 (I laquo De genere raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 5 eacuted BRANDT p 183 l 7-8

206 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 eacuted MEISER t II p 135 l 21-24 (PL t LXIV col 462B)

207 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 14-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 18 l 12-14 laquo [hellip] sic et homo communis et specialis ex materia quidem similiter consistit genere ex forma autem differentia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 6-8

208 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b19-20) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 11 l 9-10 laquo Genus autem et species circa substantiam qualitatem determinant (qualem enim quandam substantiam significant) raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 194C

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209 Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa substantiam determinant qualem enim quandam ltsubstan-tiamgt significant scripsimus et suppleuimus ex fonte] Genus inquit qualitatem circa substitiam determi-nant qualem enim quiddam significant A (ed Geyer p 9 l 29-31 laquo Genus inquit qualitatem circa substantiam determinat quale enim quiddam significat raquo)

210 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 32 l 8-11 (PL LXIV col 885C) laquo Illud autem scire perutile est quoniam genus una quodammodo multarum specierum similitude est quae earum omnium substantialem conuenientiam monstret atque ideo collectiuum plurimarum specierum genus est dis-iunctiuae uero unius generis species raquo

211 est suppleuimus ex fonte] om A (et ed Geyer p 10 l 3) 212 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 34 l 17-19 (PL LXIV col 886B) laquo Vocabulum ergo no-

minis de pluribus nominibus praedicatur et est quodammodo species sub se continens indiuidua raquo 213 propositionum scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 7)] positionum A 214 collectio scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 10)] conlectio A (graphia non signata a Geyer) 215 uniuersalis scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 11)] uel A (lectio non signata a Geyer) 216 uniuersale scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 16)] uniuersalem A (lectio non signata a Geyer) 217 singularium scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 19)] singulariter A 218 si scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 21)] se A 219 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 220 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 6 l 21-22 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 12 l 18-20 laquo [hellip] participatione enim speciei plures homines unus particularibus autem unus et communis plures raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 9 eacuted BRANDT p 228 l 9-11

221 unumquodque eorum consistit scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 28-29) secundum Porphyrium] et enim A 222 est in alio scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 10 l 29)] est e in alio pA (additio non signata a Geyer) 223 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 7 l 21-23 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 13 l 24-p 14 l 2 laquo Indiuidua ergo dicuntur huiusmodi quoniam ex proprietatibus consistit unumquodque eorum quorum collectio numquam in alio eadem erit raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 11 eacuted BRANDT p 234 l 14-16 (ougrave au lieu de laquo quorum raquo on lit laquo quarum raquo comme chez Abeacutelard)

224 manenti scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 34)] manendi A 225 Lrsquoexemple de la cire mis en parallegravele par Geyer (p 10 n 5 renvoyant agrave la Theologia Christiana IV 86

PL CLXXVIII col 1 288B-C) avec le preacutesent passage drsquoAbeacutelard est en fait assez diffeacuterent 226 statuas scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 35)] stutuas A (graphia notha non signata a Geyer) 227 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 23-p 163 l 3 laquo Genus uero secundum nullum horum modum commune esse speciebus potest nam ita commune esse debet ut et totum sit in singulis et uno tempore et eorum quorum commune est constituere ualeat et formare substantiam raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 68

228 fit sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 229 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 230 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 166

l 18 et p 167 l 3-7 laquo Sed haec similitudo cum in singularibus est fit sensibilis cum in uniuersalibus fit intellegibilis eodemque modo cum sensibilis est in singularibus permanet cum intellegitur fit uniuersa-lis Subsistunt ergo circa sensibilia intelleguntur autem praeter corpora raquo et laquo Ita quoque generibus et spe-ciebus id est singularitati et uniuersalitati unum quidem subiectum est sed alio modo uniuersale est cum cogitatur alio singulare cum sentitur in rebus his in quibus esse suum habet raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 87 et 88

231 sententiis scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 10)] sententia A (lectio non signata a Geyer) 232 phisica sic A 233 et sic scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 15)] de si A 234 Le deacutecoupage argumentatif dans tout ce secteur est fort difficile agrave eacutetablir avec certitude Pace de Libera la

phrase qui suit (eacuted GEYER p 11 l 16-20 laquo Immo [hellip] duritia raquo) ne peut pas vouloir dire laquo que des

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contraires peuvent fort bien dans le cadre de ThEm coexister en un mecircme sujet en restant contraires raquo (A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier 1999 p 320) Tout en con-servant lrsquoideacutee libeacuteranienne drsquoun second argument drsquoAbeacutelard [a12] nous nous accordons avec la grande majoriteacute des commentateurs en consideacuterant que la critique abeacutelardienne se poursuit jusqursquoagrave la mention de lrsquoautoriteacute aristoteacutelicienne inclusivement (crsquoest-agrave-dire jusqursquoagrave laquo [hellip] contraria non esse conuincit raquo eacuted GEYER p 11 l 24) Disparaicirct donc ainsi la premiegravere reacuteplique alleacutegueacutee des partisans de ThEm ([ad a12] une identification codeacutee que nous reacutecupeacutererons cependant ci-dessous en la simplifiant en [ad a12]) au second argument [a12] drsquoAbeacutelard (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294)

235 ex hellip duritia passage non traduit par J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 113 (p 128 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf 1994)

236 Plutocirct que le chapitre sur la relation (Cateacutegories 7 6a36-8b24) crsquoest en fait un passage du chapitre sur la quantiteacute qui est ici viseacute par Abeacutelard ARISTOTE Cateacutegories 6 (5b33-6a11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 16 l 22-p 17 l 6 Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 210B

237 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 23)] tantum A (lectio non signata a Geyer) 238 Crsquoest ici que nous reprenons lrsquoappellation simplifieacutee [ad a12] pour marquer ce que lrsquoon considegravere geacuteneacutera-

lement comme la premiegravere reacuteplique des partisans de ThEm agrave Abeacutelard plus preacuteciseacutement agrave ce que lrsquoon a identifieacute agrave juste titre croyons-nous comme son second argument ([a12] cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacute-raliteacutes p 294 qui utilise toutefois lrsquoappellation [ad a12] mdash non retenue ici mdash parce qursquoil voit en ce passage une seconde reacuteplique des partisans de ThEm)

239 inde scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 26)] idem A 240 fundentur scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 28)] fundetur A 241 Il srsquoagit soit du deacutebut du contre-argument drsquoAbeacutelard (cf Five Texts on the Mediaeval Problem of Univer-

sals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and edited by PV SPADE Indiana-polis Cambridge Hackett 1994 p 31) soit de la suite de la reacuteplique des partisans de ThEm (cf DE LI-BERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294 319 n 51 et p 321-323 en derniegravere page il note que dans son deacutecoupage argumentatif laquo Assez curieusement Abeacutelard ne reacutepond pas agrave cette objection raquo)

242 Sed scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 31)] in A 243 Burnellus sic A mdash On trouve bien laquo Burnellus raquo mdash et non pas laquo Brunellus raquo mdash dans le manuscrit Sur ce

nom propre drsquoacircne (ou de petit cheval) voir les reacutefeacuterences fournies par lrsquoed Geyer (p 11 n 4) ainsi que dans ALAIN DE LILLE Lettres familiegraveres (1167-1170) eacutedition et commentaire par F HUDRY Paris Vrin (coll laquo Eacutetudes et rencontres de lrsquoEacutecole des Chartres raquo) 2003 p 68-70

244 Burnellus scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 7)] burnellis A (lectio non signata a Geyer) 245 non scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 13)] iam A ― En acceptant cette correction eacuteditoriale de Geyer

notre traduction srsquoapparente agrave celle figurant dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 173 (reproduisant R McKEON Selections from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258) et se distingue de celle contenue dans P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International 1982 p 6 et de celle de Spade adoptant le point de vue de King (chap 6 sect 4 p 151-169) dans Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 32 avec la n 13

246 eidem scripsimus (cum Spade et al)] eis ed Geyer (p 12 l 21) 247 calumniantur scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 21-22)] calumnientur A 248 nullum scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 25)] ullum A 249 sententie scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 27)] seu A 250 Ci-dessus sect 25 251 sicut scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 38)] sic A 252 multa suppleuimus cum ed Geyer (p 13 l 1)] om A 253 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 7)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 254 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 14 l 10-12 et p 18 l 21-23 transl Boethii eacuted

MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 22 l 12-16 et p 28 l 1-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 17 (VII laquo De communitatibus generis et differentiae raquo) sect 3 et p 23 (XVI laquo De differentiis

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speciei et differentiae raquo) sect 3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 3 et 14 eacuted BRANDT p 292 l 6-10 et p 327 l 6-10

255 subiectis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 14)] secundis A (lectio hic non signata a Geyer) 256 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 257 ARISTOTE Cateacutegories 5 (2a34-2b6) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 8 l 3-15

laquo Cetera uero omnia aut de subiectis dicuntur primis substantiis aut in eisdem subiectis sunt Hoc autem manifestum est ex his [hellip] quare si primae substantiae non sunt impossibile est aliquid esse ceterorum raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 184C-D

258 essentiam scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 17)] scientiam A 259 uniuersalitate scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 18)] uniuersalitatem A (lectio non signata a Geyer) 260 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 261 in se ipsis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 25)] in se in ipsis A (lectio non signata a Geyer) 262 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 15 l 23-24 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 24 l 10-11 laquo Amplius neque species fiet umquam generalissimum neque genus specialissimum raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 19 (X laquo De propriis generis et speciei raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 7 eacuted BRANDT p 304 l 14-15

263 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 264 faciant scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 32)] faciat A 265 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersificationem raquo) 266 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uniuersale raquo) 267 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 268 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 18-19 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 6 l 2-3 laquo Genus enim dicitur et aliquorum quodammodo se habentium ad unum aliquid et ad se inuicem collectio raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 2 (I laquo De genere raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 2 eacuted BRANDT p 171 l 23-24

269 Boecii sic A 270 species scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 12)] speciem A (lectio non signata a Geyer) 271 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18

laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

272 similitudine scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 14)] multitudine A 273 haberent scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 16)] habent A 274 Pour cette theacuteorie attribueacutee agrave Gosselin par Jean de Salisbury ainsi que pour les passages de lrsquoIsagoge (I 6

I 4 II 13) sur lesquels srsquoappuient implicitement les trois aspects mentionneacutes dans cette phrase voir A DE

LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 339-340 275 Quaedam glosa in marg sin A 276 Ou plus litteacuteralement laquo qui est Socrate raquo 277 iidem scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 26)] idem A 278 que suppleuimus (cf ed Geyer p 14 l 30)] om A 279 Quoddam uocabulum in marg sin A 280 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 16-18 laquo Una enim res si communis est aut partibus communis est et non iam tota communis sed partes eius propriae singulorum [hellip] raquolaquo En effet une ltuniquegt reacutealiteacute si elle est commune ou bien elle est commune par parties et non pas alors commune tout ltentiegraveregt mais ses parties ltsontgt propres aux ltcho-sesgt une agrave une [hellip] raquo (trad LAFLEUR et CARRIER sect 68) Pour une preacutesentation des versions de la division des divers types de commun chez Porphyre Simplicius et Dexippe voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 212-214

281 etiam sup lin sA] om pA (ed Geyer p 14 l 38 in apparatu lectionum falso laquo non raquo) 282 substantiarum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 6)] substantialiter pA (lectio non signata a Geyer)

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283 Dans sa traduction Spade complegravete ici le raisonnement laquo [hellip] it would follow that when any one substance is taken away while the rest remain [we would have a most general genus And since this holds for any substance] we would have many most general genera among substances raquo (Five Texts p 35)

284 Pour une reformulation de cet argument elliptique voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 349 285 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 286 opposita scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 13)] oposita A (graphia non signata a Geyer) 287 eadem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 14)] eodem uel eedem A 288 Ce passage difficile utiliserait (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 350) implicitement le principe

boeacutecien des multiples divisions possibles du genre BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 30 l 29-30 laquo Fit autem generis eiusdem multipliciter diuisio ut omnium corporum et quaecumque alicuius sunt magnitudinis raquo (et p 32 l 6-7) Mais lrsquointerpreacutetation libeacuteranienne (p 350-351) srsquoappuie sur la traduction de Jolivet qui diffegravere ici tant de celle de M DE GANDILLAC (Œuvres choisies drsquoAbeacutelard Paris Au-bierMontaigne 1945 p 100) que de celles de HYMAN et WALSH (Philosophy in the Middle Ages p 176) de KING (Peter Abailard and the Problem of Universals p 9) et de SPADE (Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 36) Notre eacutedition et notre traduction se rapprochent davantage de la compreacute-hension du texte manifesteacutee par les traducteurs anglophones mais drsquoune faccedilon ou drsquoune autre lrsquoargument demeure assez difficile agrave saisir

289 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 290 posterius scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 18)] posterior pA (lectio non signata a Geyer) 291 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 14 l 12-15 (PL LXIV col 879D) laquo Amplius quoque

species idem semper quod genus est ut homo idem est quod animal et uirtus idem est quod habitus partes [pars PL] uero non semper idem [est add PL] quod totum neque enim manus idem est quod homo nec idem paries quod domus raquo

292 Voir ci-dessus sect 34 293 oppugnemus scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 23)] opugnemus A (graphia non signata a Geyer) 294 conuenire scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 27)] cum uenire A (lectio non signata a Geyer) 295 Voir ci-dessus sect 22 pour la deacutefinition porphyrienne de lrsquoindividu en Isagoge III 6 et son pendant aristo-

teacutelicien ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 296 est homo scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 31-32)] est homo est A 297 est Socrates scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 33-34)] Socrates est A (inuersio non signata a Geyer) 298 eodem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 41)] edem A (graphia notha non signata a Geyer) 299 Voir ci-dessus sect 34 300 diceretur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 10)] diceret A (lectio non signata a Geyer) 301 neque scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 19)] necque A (graphia non signata a Geyer) 302 sigillatim sic A 303 Litteacuteralement laquo en cela qursquoelles sont preacutediqueacutees de plusieurs raquo 304 adscribamus scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] ascribamus A (graphia non signata a Geyer) 305 nominum scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] hominum A (lectio non signata a Geyer) 306 Crsquoest-agrave-dire lsquocommunsrsquo 307 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 25)] appelantur A (graphia non signata a Geyer) 308 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer) 309 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 10 63 eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo

III) 1859 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t II p 145 l 22-23 laquo [hellip] cum in unam conci-dant uocem nominum positiones tam in propriis quam in appellatiuis raquo

310 Voir ci-dessus sect 22 pour le texte drsquoARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 311 simplicitatem scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 34)] sinplicitatem A (graphia non signata a Geyer) 312 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutenonceacutes raquo 313 significationis scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 35)] significatione A 314 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutequivoques raquo 315 quid scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 36)] quod A (lectio non signata a Geyer) 316 est seclusimus cum ed Geyer (p 16 l 37)

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317 ui scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 39)] in A 318 Periermenias scripsimus (cf eg sect 3 22 52 67)] peretrum A 319 ut suppleuimus cum fonte et ed Geyer (p 17 l 4)] om A 320 adderetur scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 5)] addideretur A 321 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 10 (20a3-5) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 20

l 5-7 laquo In his uero in quibus lsquoestrsquo non conuenit ut in eo quod est lsquocurrerersquo uel lsquoambularersquo idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur [hellip] raquo

322 est seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 5) 323 Litteacuteralement laquo un homme est marchant raquo 324 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 12 (21b9-10) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 27

l 3-4 laquo [hellip] nihil enim differt dicere lsquohominem ambularersquo uel lsquohominem ambulantem essersquo raquo 325 Voir ci-dessus sect 22 326 Post laquo de pluribus raquo laesio est in A 327 attendunt scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] attendant A (lectio non signata a Geyer) 328 aliam scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] alia A (lectio non signata a Geyer) 329 coniungibilia scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 15)] coniungibia A (graphia notha non signata a Geyer) 330 Entendons nrsquoimporte quels mots au nominatif 331 statum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 17 l 17)] stant pA (graphia non signata a Geyer) 332 quotiens suppleuimus cum ed Geyer (p 17 l 18)] om A 333 non seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 21) 334 tanquam sic A 335 categorice scripsimus (cf ed Geyer p 17 l 25)] cathegorice A (graphia non signata a Geyer) 336 predicabile sic A le neutre srsquoexplique sans doute par lrsquoaccord de cet adjectif avec un substantif comme

nomen ou uocabulum 337 Qui scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 34)] quia A 338 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 4 (17a5-7) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 8 l 10-

12 laquo Et ceterae quidem relinquantur (rhetoricae enim uel poeticae conuenientior consideratio est enun-tiatiua uero praesentis considerationis est) raquo

339 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 2 (16a33-b1) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 6 l 16-17 laquo lsquoCatonisrsquo autem uel lsquoCatonirsquo et quaecumque talia sunt non sunt nomina sed casus nominis raquo

340 PRISCIEN Institutiones grammaticae II 5 24 dans Prisciani grammatici Caesariensis Institutionum grammaticarum libri XVIII eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo II) 1855 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t I p 58 l 14-18 laquo Hoc autem interest inter proprium et appellatiuum quod appellatiuum naturaliter commune est multorum quos eadem substantia siue qualitas uel quantitas generalis specialisue iungit generalis ut ldquoanimalrdquo ldquocorpusrdquo ldquouirtusrdquo specialis ut ldquohomordquo ldquolapisrdquo ldquogrammaticusrdquo ldquoalbusrdquo ldquonigerrdquo ldquograndisrdquo ldquobreuisrdquo raquo

341 quia scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 7)] que A 342 inponi sic A 343 subsisterent scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 10)] subsistere A 344 Ci-dessus sect 37 345 inponi sic A 346 inponi sic A 347 secundum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 13)] sed A 348 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 42 l 20-28 (PL LXIV col 889A-B) laquo Quotiens enim sine

determinatione dicitur uox ulla facit intellectu dubitationem ut est lsquohomorsquo haec enim uox multa significat nulla enim definitione conclusa audientis intellegentiam multis raptat fluctibus erroribusque traducit Quid enim quisque auditor intellegat ubi id quod dicens loquitur nulla determinatione concluditur Nisi enim quis ita definiat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidam homo ambulatrsquo et hunc nomine si ita con-tingit designet intellectus audientis quod rationabiliter intellegat non habet raquo

349 intellectus scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 18)] intellectu A (lectio non signata a Geyer) 350 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessous sect 54

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351 ui scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 28)] uim A (lectio non signata a Geyer) 352 Nullum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 37)] nullam A 353 concipiat scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 3)] accipiat A (lectio non signata a Geyer) 354 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163

l 7-10 laquo [hellip] cum omnis intellectus aut ex re fiat subiecta ut sese res habet aut ut sese res non habet (nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest) [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 70

355 ex toto scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 6)] exto A (lectio notha non signata a Geyer) 356 communem scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 18-19)] commune A (lectio non signata a Geyer) 357 Ci-dessus sect 26-31 358 phisicam sic A 359 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 23)] tantum A 360 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3a7-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 9 l 22

laquo Commune autem omni substantiae in subiecto non esse raquo 361 Cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 12 l 4-5

laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo (ci-dessus sect 13 on trouve deacutejagrave une allusion agrave ce passage mdash laquo ut cum substantie dicit proprium esse quod cum sit unum et idem numero etc raquo mdash dans la formulation que lui donne le commen-taire boeacutecien voir notre apparat) Pour eacuteviter agrave Abeacutelard un contresens pur et simple il faudrait retrancher ce laquo non raquo si crsquoest vraiment cette sixiegraveme et ultime proprieacuteteacute de la substance mdash sa laquo plus propre raquo mdash qursquoil vise ici Mais malgreacute une indeacuteniable confusion terminologique (par lrsquoemploi de laquo contrarietas raquo plutocirct que de laquo contrarium raquo et celui de lrsquoinfinitif laquo suscipere raquo mdash figurant dans la cinquiegraveme proprieacuteteacute citeacutee par lui juste apregraves [voir note suivante] mdash au lieu de lrsquoadjectif neutre laquo susceptibile raquo) peut-ecirctre notre auteur essaie-t-il agrave travers une formulation modifieacutee de la sixiegraveme proprieacuteteacute de renvoyer en fait agrave la quatriegraveme proprieacuteteacute de la substance (laquo ne pas avoir de contraire raquo) cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b24-25) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 13 laquo Inest autem substantiis et nihil illis esse contrarium raquo Bien que ce laquo non raquo litigieux soit clairement inscrit dans le manuscrit (folio 3vb ligne 2) une erreur scribale (susciteacutee par les formules environnantes deacutebutant justement par laquo non raquo) nrsquoest pas ab-solument agrave eacutecarter surtout qursquoailleurs Abeacutelard distingue bien des autres ce sixiegraveme mdash et laquo Maxime [hellip] proprium raquo (laquo Mάλιστα [hellip] ἴδιον raquo) mdash caractegravere de la substance (mais en lrsquoappelant laquo proprie pro-prium raquo une formule qui rappelle les laquo propres au sens strict raquo [laquo κυρίως ἴδια raquo] porphyriens PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 20-21 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 20 l 4-5 laquo Haec autem proprie propria perhibent quoniam etiam conuertuntur raquo) voir par exemple ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Praedicamenta raquo Aristotelis laquo De substantia raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 2 Die Glossen zu den Kategorien eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mit-telalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 2) 1921 p 160 l 25-33 laquo Maxime autem Dedit superius substantiis quasdam communitates quarum nulla fuit proprie proprium uel quia non conueniebant solis ltuelgt quia non omnibus Unde nunc assignat illam quae sit proprie proprium per quam maxime queamus rerum substantialium naturam cognoscere Nam cum suprapositae communitates uocibus superius sint adscriptae haec tamen rebus proprie assignatur quae est huiusmodi quod scilicet unaquaeque sub-stantia una et eadem numero permanens hoc est in tota sua personali discretione consistens diuersorum contrariorum in diuersis temporibus susceptibilis est [hellip] raquo

362 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b33-34) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 21 laquo Videtur autem substantia non suscipere magis et minus raquo

363 Ci-dessus sect 37 364 id scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 31)] ad A 365 similes scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 32)] simul A 366 tanquam sic A 367 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) ― Pour lrsquoargumentaire

en faveur de cette correction voir LM DE RIJK laquo Martin M Tweedale on Abailard Some Criticisms of a Fascinating Venture raquo Vivarium 23 2 (1985) p 95 et notre explication section III33 de lrsquoarticle preacute-ceacutedent

368 uniamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 3)] unianimus A 369 inquam scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 6)] inquantum A

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370 Ici le terme laquo essentiam raquo signifie laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo rem existentem raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard si son vocabulaire ontologique avait eacuteteacute plus deacuteveloppeacute et arrecircteacute) Cf J JOLIVET laquo Trois variations meacutedieacutevales sur lrsquouniversel et lrsquoindividu Roscelin Abeacutelard Gilbert de la Porreacutee raquo Revue de meacutetaphysique et de morale 97 1 (1992) p 129 n 55 et ID laquo Notes de lexicographie abeacutelardienne raquo dans ID Aspects de la penseacutee meacutedieacutevale Abeacutelard Doctrines du langage Paris Vrin 1987 p 539 (drsquoabord paru dans Pierre Abeacutelard Pierre le Veacuteneacuterable Paris Eacuteditions du CNRS 1975 p 133)

371 Ci-dessus au deacutebut du sect 47 Pour la cause commune drsquoimposition voir aussi ci-dessus sect 18 443 45 et 46 Par ailleurs on trouve sect 42 deux mentions du statut avant le preacutesent paragraphe

372 impositionis sic A 373 ad sA (cf ed Geyer p 20 l 8)] d pA 374 uult scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 11)] ipse A 375 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 12)] quam A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo quidem raquo) 376 Le terme laquo essentia raquo signifie agrave nouveau ici laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo res existens raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard

voir ci-dessus lrsquoannotation agrave ce sujet) 377 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13) ― Concernant cette correction de Geyer

ainsi que le deacutebat qui lrsquoentoure voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 374-375 et notre explication sec-tion III33 de lrsquoarticle preacuteceacutedent

378 impositionis sic A 379 distinguamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 19)] distingamus A (graphia non signata a Geyer) 380 percipiunt scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 22)] percipiuntur A 381 nec necesse scripsimus] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 382 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 25)] quo A 383 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 3-5 dans Abeacutelard Des intellections texte eacutetabli traduit

introduit et commenteacute par P MORIN Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1994 p 26-29 384 retenta scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 28)] retunta A 385 sic scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 29)] si A 386 Litteacuteralement laquo intelligeant raquo crsquoest-agrave-dire laquo qui intellige raquo ou laquo en train drsquointelliger raquo 387 somno scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 33)] sormo A (graphia notha non signata a Geyer) 388 altam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] alteram A 389 quadratam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] quadratura A 390 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 1 (16a3-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 5 l 4-

9 laquo Sunt ergo ea quae sunt in uoce earum quae sunt in anima passionum notae et ea quae scribuntur eorum quae sunt in uoce Et quemadmodum nec litterae omnibus eaedem sic nec eaedem uoces quorum autem hae primorum notae eaedem omnibus passiones animae sunt et quorum hae similitudines res etiam eaedem raquo

391 Periermenias sic A 392 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 8)] quia A 393 sit sic A 394 Ici par laquo essentia raquo entendons laquo reacutealiteacute existante raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 395 formari scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] forma A 396 Restat scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] resta A (lectio non signata a Geyer) 397 subiecta scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 14)] subiecto A 398 quoniam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 16)] quando A 399 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 16 eacuted et trad MORIN p 34-37 Une position clairement oppo-

seacutee agrave celle formuleacutee ici dans la LISPor se retrouve dans le Tractatus de intellectibus sect 23 eacuted et trad MORIN p 40-43 cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 442-443

400 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 13 eacuted et trad MORIN p 32-33 401 distinguamus sic A 402 confusam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 30)] confusum A (lectio non signata a Geyer) 403 commune et nullius proprium scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 34)] communis et nulius sit propria A

(Geyer in apparatu lectionum laquo communis et nullius propria raquo)

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404 Entendons laquo lrsquointellection raquo mais le latin est bien laquo intelligentia raquo (ed Geyer p 21 l 38-p 22 l 1) 405 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessus sect 44 406 Ici comme ailleurs (sect 11 et 74) nous traduisons recte par laquo correctement raquo dans la preacutesente phrase on a

proposeacute laquo directement raquo (T SHIMIZU laquo From Vocalism to Nominalism Progression in Abaelardrsquos Theory of Signification raquo Didascalia I [1995] p 28 n 31) tout en associant comme nous cet adverbe au verbe significare auquel il est immeacutediatement accoleacute plutocirct qursquoagrave dicitur

407 nullus scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 3)] nullius A 408 Voir ci-dessus sect 44 409 sophistica scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 10)] sophisticam A 410 si scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 11)] sci A 411 uitans scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 12)] uita A 412 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo com-

probat raquo) 413 cum sensu scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 14)] consensu A (lectio non signata a Geyer) 414 ut suppleuimus cum ed Geyer (p 22 l 16)] om A 415 Voir ci-dessus sect 54 416 aliquid scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 20)] aliquam A 417 La traduction de curtata par laquo de petite taille raquo ne semble pas approprieacutee Par ailleurs ici Abeacutelard utilise le

feacuteminin comme srsquoil srsquoagissait drsquoune lionne 418 Mecircme remarque que preacuteceacutedemment pour le feacuteminin employeacute ici agrave nouveau par Abeacutelard 419 eam scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 26)] ea A 420 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ (coll laquo Grammatici Latini raquo III) t II

p 135 l 6-10 laquo Idem licet facere per omnes definitiones quamuis quantum ad generales et speciales formas rerum quae in mente diuina intellegibiliter constiterunt antequam in corpora prodirent haec quo-que propria possint esse quibus genera et species naturae rerum demonstrantur raquo (le caractegravere gras est de nous ici et ci-dessous dans cette note) Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri erme-neias raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica Ingredientibus 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 3) 1927 p 314 l 13-17 ID Logica laquo Nos-trorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium dans Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 513 l 16-19 ID Theologia Christiana IV 139 dans Petri Abaelardi Opera theologica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haeresum Pe-tri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediae-valis raquo XII) 1969 p 335 l 2 210-2 217 (PL CLXXVIII col 1 307A-B) laquo Hanc autem processionem qua scilicet conceptus mentis in effectum operando prodit Priscianus in I Constructionum diligenter aperit dicens ldquogenerales et speciales formas rerum intelligibiliter in mente diuina constitisse antequam in corpora prodirentrdquo hoc est in effecta per operationem Quod est dicere antea prouidit Deus quid et qualiter ageret quam illud opere impleret ac si diceret nihil impraemeditate siue indiscrete egit raquo mecircme texte agrave un mot pregraves (laquo compleret raquo au lieu de laquo impleret raquo) dans Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 92 et dans Theologia Scho-larium II 168 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theologia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoSchola-riumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 197 l 1 253-p 198 l 1 260 et p 490 l 2 450-2 457 une partie de cette cita-tion de Priscien figure aussi dans ID Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 408-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que dans Theologia Scholarium Recensiones breuiores 44 eacuted BUYTAERT p 418 l 490-491)

421 quantum sA] quantum quantumm pA (om ed Geyer p 22 l 31) 422 Crsquoest-agrave-dire laquo relatives aux genres et aux espegraveces raquo litteacuteralement laquo geacuteneacuterales et speacuteciales raquo 423 rerum formas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 22 l 31)] rerum formas rerum pA (lectio non signata a

Geyer)

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424 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

425 adscribitur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 1)] ascribitur A (graphia non signata a Geyer) 426 Dei sup lin sA] om pA (laquo Dei raquo secl ed Geyer p 23 l 3) 427 Pour la traduction de cette phrase voir ci-dessus lrsquoarticle laquo Triple signification des noms universels raquo

n 93 428 ANONYME Ars Meliduna ms Oxford Bodleian Digby fol 221va dans Logica Modernorum A Con-

tribution to the History of Early Terminist Logic by LM DE RIJK Assen Van Gorcum 1967 t II 1 p 310 laquo Nomina ipsarum rerum hec quidem sunt nomina rerum artificialium ut ldquodomusrdquo ldquostatuardquo ldquopalliumrdquo illa uero naturalium ut ldquohomordquo ldquoasinusrdquo Nullum nomen rei artificialis idest conueniens rei ex eo quod contraxit ab artifice significat uniuersale quia potius significaret genus uel speciem quam aliud uniuersale quod tamen significare non potest Nam genera et species sunt nature rerum idest naturales earum status Sed status illi qui per huiusmodi nomina significantur potius sunt artificiales quam naturales idest non conueniunt rei naturaliter sed per artificium Et preterea hec nomina non simpliciter indicant quid sed quale raquo

429 adscribuntur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 8)] ascribuntur A (graphia non signata a Geyer) 430 sensualitas scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 10)] sensus ualitas A 431 inpedit sic A 432 ea antequam sint nouit scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 12)] eam antequam sit nouerit A 433 solam seclusimus cum ed Geyer (p 23 l 13) 434 Cf BOEgraveCE De consolatione Philosophiae V prose 5 4 dans Boethius De consolatione Philosophiae

Opuscula theologica eacuted C MORESCHINI Muumlnchen Leipzig Saur (coll laquo Bibliotheca Teubneriana raquo) 2000 p 153 l 16-18 laquo [hellip] ratio uero humani tantum generis est sicut intellegentia sola diuini [hellip] raquo Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 20 eacuted MORIN p 38 laquo Ideo autem dictum est uix quia fortassis iuxta Boetium intelligentia quam paucorum admodum hominum et solius Dei esse dicit [hellip] raquo malgreacute lrsquointeacuterecirct du rapprochement proposeacute (voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 435-436) avec lrsquoexeacute-gegravese de Meacutetaphysique A 2 (982b28-983a10) dans les Introductions agrave la philosophie artiennes du XIIIe siegrave-cle pour expliquer les particulariteacutes vis-agrave-vis de la Consolation de Philosophie de ce sect 20 du Traiteacute des intellections il faut historiquement renvoyer au premier chef particuliegraverement pour la formule laquo pauco-rum [hellip] hominum raquo au Timeacutee 51e dans la traduction de Calcidius laquo Quid quod rectae opinionis omnis uir particeps intellectus uero dei proprius et paucorum admodum lectorum hominum raquo (Plato Latinus edidit R KLIBANSKY vol IV Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus eacuted JH WASZINK [in societatem operis coniuncto PJ JENSEN] Londonii Warburg Institute Leidae Brill [coll laquo Corpus Platonicum Medii Aevihellip raquo edidit R KLIBANSKY] 1962 [2e eacuted 1975] p 50 l 9-10) mdash pour rendre lrsquooriginal laquo καὶ τοῦ μὲν πάντα ἄνδρα μετέχειν φατέον νοῦ δὲ θεούς ἀνθρώπων δὲ γένος βραχύ τι raquo (Cf PLATON Œuvres complegravetes t X Timeacutee-Critias texte eacutetabli et traduit par A RIVAUD Paris Les Belles Lettres [coll laquo Collection des Universiteacutes de France raquo] 1963 p 171 laquo Il faut dire encore qursquoagrave lrsquoopinion tout homme participe qursquoagrave lrsquointellection au contraire les dieux ont part mais des hommes une petite cateacutegorie seulement raquo) Pour un autre commentaire abeacutelardien fusionnant sur ce thegraveme Con-solation de Philosophie et Timeacutee voir ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 331 l 2-3 laquo [hellip] intelligentia solius Dei est et ualde paucorum hominum raquo

435 attractauerunt ed Geyer (p 23 l 14 intellige attrec-) 436 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 77 eacuted et trad MORIN p 74-75 437 generant scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 21)] generat A (lectio non signata a Geyer) 438 inponere sic A 439 Voir ci-dessus sect 57 440 generalia uel scripsimus] generauel pA genera uel sA (ed Geyer p 23 l 25 laquo generalia ltuelgt raquo) 441 Ici laquo essentias raquo signifie laquo reacutealiteacutes existantes raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 442 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 12-13 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 18 l 9-11 laquo Rebus enim ex materia et forma constantibus uel ad similitudinem materiae specieique constitutionem habentibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 3-5 Cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 445-449

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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443 ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Porphyrium raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schrif-ten I Die Logica Ingredientibus 1 Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1) 1919 p 79 l 31-p 81 l 34

444 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18 laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

445 Platon (selon Macrobe) cf MACROBE Commentarii in Somnium Scipionis I 2 sect 14 et 15 dans Com-mentaire au Songe de Scipion Livre I eacuted M ARMISEN-MARCHETTI Paris Les Belles Lettres (laquo Collec-tion des Universiteacutes de France raquo) 2001 p 8 laquo Ceterum cum [hellip] tractatus se audet attollere [hellip] ad men-tem quam Graeci νοῦν appellant originales rerum species quae ἰδέαι dictae sunt continentem [hellip] Sic Plato [hellip] raquo passage citeacute par Abeacutelard Theologia Christiana I 104 eacuted BUYTAERT p 114 l 1 331-1 340 (PL CLXXVIII col 1 153D-1 154C) Theologia Scholarium I 164 eacuted BUYTAERT et MEWS p 385 l 1 889-1 898 (PL CLXXVIII col 1 022C-D) Theologia lsquoSummi Bonirsquo I 42 eacuted BUYTAERT et MEWS p 100 l 401-p 101 l 409 (PL CLXXVIII col 1 701B) Pour le lien abeacutelardien entre Macrobe et Platon cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 405-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo Sic et Macrobius Platonem insecutus mentem dei quam greci noym appellant originales rerum species que idee dicte sunt continere meminit ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que Theologia Scholarium Recensiones bre-uiores 44 eacuted BUYTAERT p 417 l 487-p 418 l 491) Avec un lien plus indirect entre Platon (dont crsquoest le Timeacutee 39e qui sert ici partiellement drsquoinspiration) et Macrobe ABEacuteLARD Theologia Christiana IV 138 et 140 eacuted BUYTAERT p 335 l 2 193-2 201 et p 336 l 2 218-2 226 (PL CLXXVIII col 1 306D-1 307C) laquo Sed si quis illam philosophicam Platonicae rationis considerationem altius inspiciat qua uide-licet de Deo opifice ad similitudinem quamdam sollertis artificis agit praemeditantis scilicet et deliberantis ea quae facturus est ne quid inconvenienter componat et prius singula ratione quam opere formantis ad hunc quippe modum Plato formas exemplares in mente diuina considerat quas ideas appellat ad quas post-modum quasi ad exemplar quoddam summi artificis prouidentia operata est [hellip] Macrobius [hellip] Haec mens quae nous uocatur raquo aussi dans la Theologia Scholarium II 167 et 169 eacuted BUYTAERT et MEWS p 489 l 2 433-2 440 et p 490 l 2 457-2 464 (PL CLXXVIII col 1 080B-D) et sans ledit lien avec Macrobe toutefois dans la Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 91 eacuted BUYTAERT et MEWS p 197 l 1 236-1 243

mdash cf PLATON Timaeus 39e eacuted WASZINK p 32 l 18-p 33 l 1 laquo Hoc igitur quod deerat addebat opifex deus atque ut mens cuius uisus contemplatioque intellectus est idearum genera contemplatur in intellegibili mundo quae ideae sunt illic animalia sic deus in hoc opere suo sensili diuersa animalium ge-nera statuit esse debere constituitque quattuor raquo Enfin on trouve dans drsquoautres commentaires logiques abeacute-lardiens des preacutesentations de la doctrine platonicienne analogues au preacutesent passage de la Logique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyre cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 314 l 13-15 laquo Quidam uero ideas siue exemplares formas ipsas nominant Quas etiam Plato res incorporeas appellat et diuinae menti adscribit sicut architypum mundum formasque exemplares rerum [hellip] raquo ID Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium eacuted GEYER p 513 l 21-p 514 l 3 laquo Et haec quidem sententia Platoni imputatur quod scilicet genera et species huiusmodi concep-tiones noy id est diuinae menti tribuit ideo fortasse quod formas exemplares habuerit deus in mente ad quarum similitudinem dictus est postea operari res ipsas quae a generalibus et specialibus nominibus ap-pellantur raquo

446 Boecius scripsimus (cf ed Geyer p 24 l 4)] boecium A 447 eum suppleuimus cum ed Geyer p 24 l 4] om A 448 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90 La partie de ce diffeacuterend relative agrave Aristote trouve eacutecho chez Abeacutelard au paragraphe sui-vant (sect 59)

449 noy sA] ny pA (graphia non signata a Geyer) 450 constituit scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 8)] constitute A (lectio non signata a Geyer) 451 communem predicationem scripsimus cum pA (et ed Geyer p 24 l 9-10)] communem predica sA (lectio

non signata a Geyer) 452 aliquod signum (+) sup lin A

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453 Cf ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo et ci-dessus sect 22

454 sed magis scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 10)] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer)

455 sigillatim sic A 456 sententie controuersia scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 15-16)] sententia controuersie A 457 Crsquoest-agrave-dire par un certain usage meacutetaphorique 458 itaque scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 22)] ita A 459 phisice sic A 460 diuersas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 24 l 29)] diuersis pA (lectio non signata a Geyer) 461 auctoritas scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 30)] autoritas A (graphia non signata a Geyer) 462 Ci-dessus sect 46 463 aliquod signum (sect) in marg sin A 464 Ci-dessus sect 57 (et sect 18) 465 puros scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] pueros A (lectio non signata a Geyer) 466 cassos scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] quassos A (lectio non signata a Geyer) 467 Le laquo solos raquo et le laquo nudos raquo proviennent de la citation du questionnaire porphyrien dans le Second com-

mentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) mais le laquo puros raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12) Quant au laquo cassos raquo il deacuterive du laquo cassa raquo dudit Second commentaire (ed cit p 160 l 9 trad LAFLEUR et CARRIER sect 59) dans la paraphrase explicative de la premiegravere question le terme sera repris plusieurs fois par Abeacutelard dans notre portion de la LISPor sect 64 (4) 66 (7) 70 (1) 71 (1)

468 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 70-77 eacuted et trad MORIN p 70-75 469 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 1)] materia A (lectio non signata a Geyer) 470 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 164 l 21-p 165

l 7 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79 471 ipsam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 5)] ipse A 472 homo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 7)] huius A 473 On pourrait discuter du sens agrave donner agrave cette occurrence de lrsquoexpression laquo essence mateacuterielle raquo 474 coniunctionem scripsimus cum sA (et ed Geyer p 25 l 11)] iunctionem pA (lectio non signata a Geyer) 475 albedo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 14)] abedo A (graphia notha non signata a Geyer) 476 subsistit sA] susistit pA (graphia non signata a Geyer) 477 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 163 l 14-19 laquo Quod si ex re quidem generis ceterorumque sumitur intellectus neque ita ut sese res habet quae intellectui subiecta est uanum necesse est esse intellectum qui ex re quidem sumitur non tamen ita ut sese res habet id est enim falsum quod aliter atque res est intellegitur raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72

478 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 479 profecto scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 18)] perfecto A 480 cassi scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 19)] quasi A 481 cassus scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 22)] quassus A (lectio non signata a Geyer) 482 natura scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 23)] nature A 483 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 25 l 29)] om A 484 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 163 l 18-19 et

p 167 l 8-9 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72 et 89

485 Ci-dessus sect 42 47 57 (ougrave lrsquoon retrouve la mention du laquo status raquo et lrsquoexpression laquo aliter quam sit raquo) et surtout le deacutebut de ce sect 64 (laquo Huiusmodi [hellip] intellectus per abstractionem [hellip] rem aliter quam subsistit percipiant raquo)

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486 Separatim scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 32)] separaum A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo Separauit raquo)

487 subsistentiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 36)] sustinentiam A (lectio non signata a Geyer) 488 adspiciens scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 39)] aspiciens A (graphia non signata a Geyer) 489 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 5)] om A 490 et scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 10)] uel A 491 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 11)] om A 492 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 165 l 3-7 laquo [hellip] animus cui potestas est et disiuncta componere et composita resoluere quae a sensibus confusa et corporibus coniuncta traduntur ita distinguit ut incorpoream naturam per se ac sine corporibus in quibus est concreta speculetur et uideat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79

493 adscribit scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 12)] ascribit A (graphia non signata a Geyer) 494 utrum scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 16)] iterum A 495 inde scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 22)] in A 496 effectu caret scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 27)] affeducaret A 497 concipientem que nondum materialiter sint tanquam subsistant scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 31)] con-

cipientem iam quod nondum materialiter sint subsistat A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo conci-pientem tamquam nondum materialiter sint subsistat raquo)

498 presentibus scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 32-33)] presentis A 499 deceptum suppleuimus (cf ed Geyer p 26 l 35)] om A (omissio non signata a Geyer) 500 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 501 cogitat scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 1)] cogat A 502 si scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 27 l 3)] om pA (omissio non signata a Geyer) 503 pueritiam scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 4)] puritiam A (lectio non signata a Geyer) 504 Periermenias sic A 505 Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 417 l 33-p 447 l 4

sur ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 9 (18a28-19b4) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 13 l 12-p 18 l 4

506 si suppleuimus cum ed Geyer (p 27 l 16)] om A 507 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22) 508 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 25)] substantie A (lectio non signata a Geyer) 509 Comme deacutejagrave mentionneacute les eacutepithegravetes laquo seul raquo et laquo nu raquo proviennent de la citation du questionnaire por-

phyrien dans le Second commentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Com-mentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) tandis que le terme laquo pur raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12)

510 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et ici mecircme au deacutebut du sect 68 511 Ci-dessus sect 18 512 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Voir aussi BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

513 hircoceruus scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 2)] ircoceruus A (graphia non signata a Geyer) 514 per scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 3)] pro A 515 uere scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 4)] uero A 516 Ci-dessus sect 68 517 in suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 9)] om A 518 Ci-dessus sect 68 519 Ci-dessus sect 18

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520 aliqua scripsimus (cum Spade p 51 n 38)] alia A (et ed Geyer p 28 l 18) 521 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 160

l 14-16 laquo Nam quoniam omne quod est aut corporeum aut incorporeum esse necesse est genus et spe-cies in aliquo horum esse oportebit raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LA-FLEUR et CARRIER sect 60

522 et scripsimus (cum Spade et al p 52 n 39)] uel A (et ed Geyer p 28 l 23) 523 subsistentia scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] subsistentiam A 524 ea scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] eam A 525 discreta uel non discreta suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] om A 526 essent scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 29)] esset A (lectio non signata a Geyer) 527 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 14-16 (pas-

sage citeacute ci-dessus) 528 incorporeum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 33)] corporeum A 529 sit scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 34)] sint A 530 questionum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 35)] questionem A 531 significantur scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 40)] significatur A (lectio non signata a Geyer) 532 nominant scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 2)] nominat A 533 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et sect 68 534 et si ea que discreta sunt seclusimus (cf ed Geyer p 29 l 4-5)] add A (cf infra in ista paragrapho) 535 Ci-dessus sect 18 536 et caeligtera sic A (= et cętera) 537 in scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 29 l 10)] om pA (omissio non signata a Geyer) 538 Ci-dessus sect 18 ougrave Abeacutelard a repris BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10

eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161 l 7 539 Ci-dessus sect 59 540 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 10-12 laquo genera et species [hellip] sensibilibus iuncta subsistunt in sensibilibus intelleguntur uero ut per se-met ipsa subsistentia ac non in aliis esse suum habentia raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 89

541 preter scripsimus (cf ed Geyer p 29 l 18)] pre A 542 Ci-dessus sect 68 543 uidebantur scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 23)] uidebatur A (lectio non signata a Geyer) 544 unquam sic A 545 Ci-dessus sect 59 et ici mecircme sect 73 546 Ci-dessus sect 72 547 conuenientior scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 28)] conuenientiorum A 548 Ci-dessus sect 68 et sect 73 (fin) 549 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respondeatur raquo) ― Ci-dessus

sect 73 550 Ci-dessus sect 72 551 Ci-dessus sect 57 ougrave le texte en question (Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ [coll laquo Gram-

matici Latini raquo III] t II p 135 l 6-10) de Priscien est citeacute 552 Ci-dessus sect 18 553 sint scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 2)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 554 non suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 3)] om A 555 Ci-dessus sect 44 556 logice scripsimus (cf ed Geyer p 30 l 23)] loice A (graphia non signata a Geyer) 557 Crsquoest-agrave-dire par suite des usages meacutetaphoriques 558 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer) 559 Crsquoest-agrave-dire de meacutetaphore ou drsquousage meacutetaphorique

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560 Commentariis scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 27)] commenterartis A 561 Crsquoest-agrave-dire drsquousages meacutetaphoriques 562 Il y a une certaine eacutequivociteacute dans cette section du texte abeacutelardien concernant les laquo questions raquo srsquoil

srsquoagit toujours drsquoune quelconque faccedilon des questions de Porphyre telles que reprises en latin dans son Se-cond commentaire sur lrsquoIsagoge par Boegravece (In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-9) et telles que tout juste reacutepondues par Abeacutelard (avec de surcroicirct la reacuteponse agrave la quatriegraveme question ajouteacutee) souvent il srsquoagit aussi plus preacuteciseacutement du questionnement aporeacutetique (ibid I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2) deacuteveloppeacute par Boegravece mdash peut-ecirctre agrave la suite drsquoAlexandre drsquoAphrodise mdash sur la theacutematique deacutefinie par les questions porphyriennes

563 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163 l 19-p 164 l 2 laquo Sic igitur quoniam genus ac species nec sunt nec cum intelleguntur uerus eorum est intellectus non est ambiguum quin omnis haec sit deponenda de his quinque propositis disputandi cura quandoquidem neque de ea re quae sit neque de ea de qua uerum aliquid intellegi proferriue possit in-quiritur raquo plutocirct que le passage (ibid p 161 l 9-10 laquo ut nec anxium lectoris animum relinquam raquo) citeacute par Geyer p 30 l 29 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 73 et 63

564 Voir pour ce questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

565 Pour cette solution laquo boeacutecienne raquo de lrsquoaporie voir BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167 l 7

566 aliquas scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] quam A 567 et suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] om A 568 Allusion agrave nouveau au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio

secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2 569 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 161

l 8-14 laquo Quas licet quaestiones arduum sit mdash ipso interim Porphyrio renuente mdash dissoluere tamen ad-grediar ut nec anxium lectoris animum relinquam nec ipse in his quae praeter muneris suscepti seriem sunt tempus operamque consumam Primum quidem pauca sub quaestionis ambiguitate proponam post uero eundem dubitationis nodum absoluere atque explicare temptabo raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 63

570 Nouvelle allusion globale au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

571 Renvoi dans le questionnement aporeacutetique boeacutecien aux arguments reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 163 l 6

572 Ci-dessus sect 24-37 573 primo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 3)] prima A (lectio non signata a Geyer) 574 Reprise du premier argument reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegrave-

ces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3

575 contra suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 6 secundum A2 [fol 75va ed Ottaviano p 142])] om A 576 diffugium scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 8)] diffinitum A difugium A2 (fol 75vb ed Geyer in appa-

ratu lectionum laquo diffugium raquo ed Ottaviano p 142) 577 Abeacutelard saute immeacutediatement au rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possi-

biliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 15-23

578 Suite du rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extra-mentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 23-p 163 l 3

579 quod per translationem scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 17)] per transionem quod A (ed Geyer in ap-paratu lectionum laquo per transionem quidem raquo)

580 Si cette phrase suit la filiegravere qui va du terme geacuteneacuterique lsquoanimalrsquo agrave lrsquoespegravece humaine et aux hommes indi-viduels le cas du cheval nrsquoest plus rappeleacute rendu au niveau individuel de mecircme lrsquoexplication alternative qui suit se borne agrave donner lrsquoexemple deacutefinitionnel du terme lsquohommersquo laquo animal et rationnel et mortel raquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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581 uel suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 19 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 142])] om A 582 quod seclusimus cum ed Geyer (p 31 l 19) 583 Renvoi au deacutebut et agrave la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (ex-

tramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3

584 comprobat scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 24)] combat A (cum aliquo signo infra lineam graphia notha non signata a Geyer)

585 Maintenant reprise du milieu de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15

586 destruit scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 25) secundum A2 (fol 75vb ed Ottaviano p 143) et L (fol 19ra ed Geyer p 529 l 20)] defuit A

587 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 27)] substantiam A 588 habebit suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 29 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 589 est suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 31 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 590 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162

l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3 591 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15 592 eo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 37)] eos A (lectio non signata a Geyer) 593 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167

l 7 (globalement ou plus strictement jusqursquoagrave p 166 l 8) 594 Ci-dessus sect 64 595 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164

l 2 596 essentia scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 4)] antio A 597 Ci-dessus sect 75 598 quod scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 8)] ut A

Page 3: Abélard et les universaux : édition et traduction du début

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium 1 (= LISPor) jusqursquoau De genere exclu-sivement que nous offrons ici une portion drsquoœuvre remarquable ougrave Abeacutelard expose ses vues les plus pousseacutees sur la question des universaux en la transposant reacutesolu-ment sur le plan du langage sans srsquoabstenir pour autant on lrsquoa vu de positions meacuteta-physiques subtiles agrave la fois platoniciennes et non reacutealistes standard ougrave pourrait-on dire intuition et abstraction se confondent plus qursquoelles ne se cocirctoient

Agrave PROPOS DE LrsquoEacuteDITION ET DE LA TRADUCTION

Au premier coup drsquoœil on constatera que notre eacutedition se distingue de celle de Geyer parce que nous avons suivi le plus scrupuleusement possible lrsquoorthographe meacutedieacutevale du seul teacutemoin manuscrit agrave nous avoir preacuteserveacute la Logica laquo Ingredien-tibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard une fideacuteliteacute sous cet aspect eacuteleacutementaire his-toriquement justifieacutee au ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb bien qursquoelle entraicircne des graphies non normaliseacutees (Analetica diffinitio nichil phi-sica Periermenias Porfirius sillogismus etc) et mecircme des fluctuations dans la gra-phie de certains mots (litera littera sigillatim singillatim etc) ainsi qursquoune absence geacuteneacuteraliseacutee de diphtongues mdash plus preacuteciseacutement de ligatures mdash sauf mar-queacutees par des ceacutedilles (laquo ę raquo) dans le manuscrit dix laquo aelig raquo curieusement reacuteparties (neuf condenseacutees dans les dix-huit premiers paragraphes puis une derniegravere au para-graphe 73) et pas toujours constantes pour un mecircme terme (sect 1 philosophiaelig et philosophie sect 5 et caeligtera et et cetera)

Plus fondamentalement un examen de notre apparat des variantes reacuteveacutelera que la preacutesente eacutedition partielle diffegravere de la portion eacutequivalente de lrsquoeacutedition Geyer en plus drsquoune centaine drsquoendroits suite agrave notre effort pour combler ses omissions (dont celle drsquoune ligne entiegravere la premiegravere drsquoune colonne du manuscrit)2 et corriger ses inexacti-tudes ou ses choix trop arbitraires3 dans le texte mecircme ainsi que pour signaler de

1 Toute la Logica laquo Ingredientibus raquo telle que preacuteserveacutee dans son unique manuscrit milanais a eacuteteacute eacutediteacutee entre 1919 et 1929 soit les commentaires sur lrsquoIsagoge de Porphyre ainsi que ceux sur les Cateacutegories et sur le traiteacute De lrsquointerpreacutetation drsquoAristote cf Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 1 Die Glossen zu Porphyrius 2 Die Glossen zu den Kategorien 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1-3) 1919 1921 et 1927 p 1-109 p 111-305 et p 307-503 La portion de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium que nous eacuteditons ici corres-pond aux trente-deux premiegraveres pages du premier cahier de Geyer (celui de 1919) La section qui suit deacutetaille le rapport entre cette premiegravere eacutedition et la nouvelle contenue ici ainsi que le statut de la traduction ineacutedite qui lrsquoaccompagne

2 1 sect 13 uniuersitatem includit atque in eis X nominibus omnium aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 2 sect 15 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 3 sect 32 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 4 sect 35 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 5 sect 68 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22)

3 Par exemple (dans le texte et les notes de cette section comme ci-dessous dans lrsquoapparat des leccedilons les crochets droits fermants laquo ] raquo en romain signifient laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo) 1 sect 5 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2L nous reviendrons plus loin sur ces deux sigles de teacutemoins paral-legraveles laquo cognitionem raquo) ce terme plus rechercheacute agrave consonance ciceacuteronienne figure dans le texte de Boegravece qui a au premier chef influenceacute Abeacutelard cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4 2 sect 8 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 3 sect 9 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 4 sect 13 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 5 sect 25 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 6 sect 25 fit

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nombreux pheacutenomegravenes passeacutes sous silence dans son apparat4 Toujours au chapitre des diffeacuterences nous avons expliqueacute pourquoi5 selon nous les deux non probleacutema-tiques du sect 47 peuvent sinon neacutecessairement du moins avantageusement ecirctre trans-formeacutes en nunc et inteacutegreacutes au texte pour marquer lrsquoaspect laquo preacutesentiel raquo de ces deux passages abeacutelardiens qui insistent sur lrsquoexistence concregravete des reacutealiteacutes en question6 Dans la mecircme optique notons dans le libelleacute abeacutelardien mecircme de lrsquoautoriteacute priscia-nienne (sect 57) sur lrsquoexeacutegegravese de laquelle nous avons deacutejagrave fourni beaucoup de deacutetails7 que plutocirct que par le verbe laquo constituuntur raquo de lrsquoeacutedition Geyer lrsquoinadeacutequat laquo consti-tuerunt raquo du manuscrit se corrige mdash de maniegravere agrave la fois plus simple paleacuteographique-ment et plus fondeacutee sur la source ainsi que sur les lieux parallegraveles mdash par laquo constite-runt raquo8 ce qui en outre srsquoaccorde avec le sens de concreacutetude qursquoa le substantif laquo constitutio raquo en un endroit cleacute du texte (sect 66) ougrave est ultimement deacuteveloppeacutee la meacutetaphore du Dieu-artisan au sujet de la Dei prouidentia

Mais eacutetant donneacute que de toute eacutevidence lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor est affecteacute par des erreurs typiquement scribales que son premier eacutediteur avait deacutejagrave le plus souvent judicieusement corrigeacutees dans de nombreux cas nous avons adopteacute les mecircmes amendements au texte chaque fois en le notant laquo scripsimus cum ed Geyer raquo

sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 7 sect 32 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersifica-tionem raquo) 8 sect 32 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 9 sect 32 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 10 sect 32 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uni-uersale raquo) 11 sect 74 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respon-deatur raquo) 12 sect 55 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo comprobat raquo) si nous ne nous trompons pas il srsquoagirait de la seule occurrence de ce verbe latin peut-ecirctre forgeacute par Abeacutelard lui-mecircme (en plus de ne pas figurer dans les principaux dictionnaires la-tins classiques et la Database of Latin Dictionnaries la forme compropri nrsquoest pas repeacuterable dans les grandes banques eacutelectroniques de textes meacutedieacutevaux Aristoteles Latinus Database Cetedoc Library of Latin Texts Patrologia Latina) mecircme si des formes de comprobare se trouvent dans notre portion de la LISPor (sect 8 78-79) au sens de laquo corroborer raquo et que Geyer srsquoen inspire sans doute pour mettre laquo com-probat raquo dans son texte sans signaler la leccedilon veacuteritable du manuscrit il semblerait naturel que laquo compro-priat raquo signifie ici plutocirct laquo il partage la proprieacuteteacute de raquo au sens de laquo il tire profit de raquo ou laquo il se sert de raquo

4 Par exemple 1 sect 31 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 2 sect 1 partem scripsimushellip] partes A (lectio non signata a Geyer) 3 sect 8 auctore scripsimushellip] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 4 sect 8 scientia scripsimushellip] scienti A (lectio non signata a Geyer) 5 sect 16 sillogismorum scripsimushellip] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer) 6 sect 50 nec necesse scripsimushellip] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 7 sect 58 communem predicationem scripsimus cum pA] communem predica sA (lectio non signata a Geyer) 8 sect 12 continetur scripsimushellip] contenent A (lectio non signata a Geyer) 9 sect 12 quandoque scripsimushellip] quinque A (lectio non signata a Geyer) 10 sect 12 hoc scripsimushellip] hec A (lectio non signata a Geyer) 11 sect 58 sed magis scripsimushellip] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer) 12 sect 63 albedo scripsimushellip] abedo A (graphia notha non signata a Geyer)

5 Voir ci-dessus lrsquoarticle de preacutesentation laquo Triple signification des noms universels intellection et abstrac-tion dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard raquo section III33

6 Cf sect 47 1 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) 2 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13)

7 Voir ci-dessus laquo Triple signification des noms universels raquo section III2-3 8 Cf sect 57 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica

lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(avec la reacutefeacuterence preacutecise agrave la page et agrave la ligne concerneacutees)9 Comme on a pu le deacute-duire des exemples que nous venons de fournir ici en notes nous avons eacutegalement suivi lrsquousage de lrsquoeacutedition Geyer en attribuant le sigle A agrave lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor un laquo Ambrosien raquo Nous avons encore fait de mecircme quant aux sigles A2 et L deux teacutemoins manuscrits de passages parallegraveles philologiquement mis en com-paraison avec la LISPor par son premier eacutediteur Donc au total un trio de sigles pour des teacutemoins manuscrits de nature variable dont les coordonneacutees sont preacuteciseacutees par le tableau suivant

A = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb (unique teacutemoin ma-nuscrit de la LISPor)

A2 = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 73r-v (pour les passages pa-rallegraveles dans les Glossae super Porphyrium secundum uocales) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften III Aus den anonymen Glossen des Cod Ambr M 64 [sic] sup eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 583-588 et surtout C OTTAVIANO laquo Un opuscolo inedito di Abelardo raquo dans Testi medioevali ineditihellip a cura di C Ottaviano Firenze Olschki (coll laquo Fontes Ambrosiani raquo III) 1933 p 106-207

L = ms Lunel Bibliothegraveque municipale 6 fol 8ra-11ra (pour les passages parallegraveles dans les Glossulae super Porphyrium de la Logica laquo Nostrorum Petitioni Socio-rum raquo) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschen-dorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 505-512

Dans notre apparatus lectionum qui mdash eacutetant positif mdash signale tous les teacutemoins manuscrits appuyant la leccedilon retenue on retrouve de la sorte des notations du type laquo hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A raquo ou

9 Par exemple (pour A2 et L voir le tableau des sigles) 1 sect 1 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A 2 sect 2 conscriptam scrip-simus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 3 sect 2 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 4 sect 3 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A 5 sect 5 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 6 sect 7 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A 7 sect 8 ar-gumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argu-mentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argu-mentandi raquo]) 8 sect 8 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 9 sect 8 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 10 sect 9 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 11 sect 9 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 12 sect 9 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A 13 sect 9 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumen-torum audi A 14 sect 9 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 15 sect 9 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 16 sect 9 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 17 sect 9 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 18 sect 9 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 19 sect 11 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A 20 sect 11 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A 21 sect 11 quid scrip-simus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 22 sect 12 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8)] si-gnandas A 23 sect 64 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 24 sect 66 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 25 sect 77 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer)

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laquo nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ot-taviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) raquo ainsi que quand (en nous inspirant comme ici dans ce qursquoil peut y avoir de bon dans une leccedilon de A autrement fautive) nous rejetons le choix de Geyer malgreacute ses associations laquo dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo) raquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les abreacuteviations mises agrave profit dans nos notations criti-ques suivent les us et coutumes de lrsquoecdotique et nrsquoappellent pas de remarques parti-culiegraveres sauf peut-ecirctre dans le cas suivant les leccedilons se reacuteveacutelant ecirctre le premier jet du copiste du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup sont noteacutees par un laquo p raquo minuscule devant le sigle du manuscrit (donc ici pA signifie laquo premier eacutetat de A raquo) de mecircme les leccedilons issues ulteacuterieurement de lrsquoauto-correction du copiste sont noteacutees par un laquo s raquo preacuteceacutedant le sigle du manuscrit (sA signifiant alors laquo second eacutetat de A raquo)

Nous avons signaleacute drsquoembleacutee que la preacutesente eacutedition critique respecte lrsquoancrage historique du texte de la LISPor en suivant mdash sauf en quelques occurrences facile-ment justifiables10 mdash lrsquoorthographe meacutedieacutevale de son manuscrit connu sans la laquo nor-maliser raquo en lrsquoalignant arbitrairement sur lrsquousage scolaire drsquoaujourdrsquohui Toutefois la ponctuation des manuscrits diffeacuterant grandement de nos habitudes modernes mdash celle du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup ne faisant pas exception agrave la regrave-gle mdash nous avons opteacute afin de faciliter lrsquointelligence du texte pour une ponctuation forte qui charpente la phrase et en souligne les articulations logiques De mecircme lrsquoemploi des majuscules nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le manuscrit crsquoest nous qui en avons mis une principalement 1 en tecircte de toute nouvelle phrase ou des citations non inteacutegreacutees dans la phrase 2 agrave tous les noms propres ainsi qursquoagrave certains autres noms remarquables srsquoen rapprochant (comme Antiqui Deus Perypatetici) 3 au pre-mier eacuteleacutement des titres drsquoouvrages

Dans le texte de lrsquoeacutedition lrsquoitalique a eacuteteacute utiliseacute agrave la fois pour mettre en eacutevidence les titres de livres et pour faire ressortir les lemmes porphyriens ainsi que mdash dans des citations boeacuteciennes implicites non placeacutees entre guillemets (laquo raquo) mdash les mots re-produits litteacuteralement ou presque litteacuteralement Les chevrons simples (lsquo rsquo) encadrent les mots ou expressions deacutesigneacutes en tant que tels (surtout avec les verbes dicere et ap-pellare) ou bien signalent un exemple ou la reprise drsquoun ou de plusieurs termes deacutejagrave citeacutes Toutes les suppleacuteances sont inseacutereacutees entre crochets obliques lt gt Quant aux crochets droits [ ] ils indiquent que selon lrsquoeacutediteur un passage doit ecirctre retrancheacute (ailleurs mdash crsquoest-agrave-dire dans la preacuteface et lrsquoapparat des sources mdash ces derniers cro-

10 Par exemple (parce qursquoil srsquoagit de graphies isoleacutees contre lrsquousage geacuteneacuteral du manuscrit ou bien de pures bourdes du scribe) 1 sect 13 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra sect 44 laquo contrahere raquo) 2 sect 19 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 3 sect 25 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 4 sect 18 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 5 sect 19 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 6 sect 35 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 7 sect 32 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer)

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chets encadrent aussi parfois un commentaire personnel ou tout autre eacuteleacutement heacuteteacute-rogegravene inclus dans une citation quand ils ne sont pas simplement employeacutes en al-ternance avec les parenthegraveses sans parler de lrsquoapparatus lectionum ougrave comme il a deacutejagrave eacuteteacute expliqueacute les crochets droits fermants sans italique veulent dire laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo)

La division du texte en paragraphes est celle de Geyer qui avec son eacutedition complegravete de la LISPor demeure une reacutefeacuterence incontournable mecircme pour la portion du texte abeacutelardien faisant ici lrsquoobjet drsquoune nouvelle eacutedition critique Crsquoest nous ce-pendant qui avons ajouteacute en caractegraveres gras et inseacutereacutes entre crochets obliques le numeacutero correspondant agrave chaque paragraphe de lrsquoeacutedition Geyer (ce qui va de ltsect 1gt agrave ltsect 80gt) Dans le texte de lrsquoeacutedition toujours les numeacuteros de folios apparaissant eux aussi en gras mais entre accolades sont bien sucircr ceux du manuscrit Milano Biblio-teca Ambrosiana M 63 sup (du fol 1ra au fol 5rb)

En lrsquoabsence de numeacuterotation quinqualineacuteaire lrsquoapparatus lectionum de lrsquoeacutedition nrsquoa pas eacuteteacute mateacuteriellement distingueacute de lrsquoapparatus fontium (leurs appels numeacuteroteacutes renvoyant agrave lrsquoannotation plutocirct abondante placeacutee pour des questions de mise en page tout agrave la fin du texte) Ce dernier apparat tacircche de fournir comme il se doit les coor-donneacutees au minimum de toutes les reacutefeacuterences ou citations explicites de mecircme que celles des emprunts implicites agrave Boegravece (surtout ceux freacutequents et cruciaux agrave lrsquoIn laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda [= In Isag2]11) ainsi que de preacuteciser systeacutematiquement les renvois internes agrave la LISPor mais sans aller jusqursquoagrave constituer pour chaque point la liste des lieux parallegraveles dans les autres œuvres drsquoAbeacutelard (ce qui serait pour nous lrsquoobjet drsquoun autre travail)

Le titre donneacute agrave ces Gloses drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre est tireacute comme souvent pour les œuvres meacutedieacutevales des premiers mots du texte laquo Ingredientibus nobis logicam raquo et dans ce cas-ci drsquoune mention ajouteacutee par une autre main drsquoeacutecri-ture dans la marge supeacuterieure du recto du premier folio du manuscrit (Milano Bi-blioteca Ambrosiana M 63 sup) laquo Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelar-dum super Porphirium raquolaquo ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre raquo une attribution confirmeacutee agrave la fin du texte dans un colophon reacutedigeacute en majuscules de la main mecircme du scribe mais avec une bourde remarquable dans le preacutenom de lrsquoauteur (preuve agrave mon sens qursquoil ne savait pas vraiment ce qursquoil copiait et le comprenait encore moins drsquoougrave les multiples beacutevues scribales que nous avons si-gnaleacutees) laquo PRETRI [sic ] ABAELARDI PALATINI EDICIO SUPER PORPHIRIUM EX-PLICIT raquolaquo ltIcigt se termine lrsquoeacutedition de Prierre [] Abeacutelard Palatin sur Porphyre raquo Donc de maniegravere seacutelective en ce qui concerne lrsquointituleacute mecircme Logica laquo Ingredienti-

11 BOEgraveCE In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum XLVIII) 1906 p 135-348 (pour lrsquoentiegravereteacute du Second commentaire) On pourra trouver ci-dessus dans ce numeacutero (dans lrsquoarticle laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Porphyre raquo) notre traduction franccedilaise du deacuteveloppement boeacutecien sur les universaux de lrsquoIn Isag2 ainsi que le texte latin reacuteviseacute qui y correspond les deux avec des numeacuteros de paragraphes que nous avons ajouteacutes et auxquels nous faisons ici reacutefeacuterence le cas eacutecheacuteant

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bus raquo Super Porphyrium Crsquoest le montage qui surtout suite agrave lrsquoeacutedition Geyer est devenu coutumier et que nous reprenons comme titre de lrsquoouvrage dont nous publions ici le deacutebut dans une nouvelle eacutedition critique12 Le sens agrave donner au ceacutelegravebre incipit de la LISPor ne peut ecirctre deacutetermineacute de faccedilon absolument univoque Abeacutelard utilisant mdash sans doute sciemment mdash une formule intrinsegravequement ambigueuml Ingredientibus nobis logicam que lrsquoon peut sucircrement rendre par laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique raquo (plus litteacuteralement laquo Quant agrave nous commenccedilant la logique raquo) en eacutetant conscient qursquoelle signifie agrave la fois que le maicirctre (ou lrsquoauteur) qursquoest Abeacutelard com-mence son cours (ou son commentaire) sur le cursus logique dont la premiegravere eacutetape canonique est alors depuis des siegravecles lrsquoIsagoge de Porphyre et que partant ses au-diteurs (ou ses lecteurs) mdash des laquo deacutebutants raquo eux mdash commencent leur eacutetude de la lo-gique Bien qursquoelle inclue par voie de conseacutequence ces deacutebutants lrsquoexpression intro-ductive vise avant tout le maicirctre comme lrsquoindique la nature des deux autres actions de la phrase exprimeacutees la premiegravere par un second participe preacutesent laquo prelibantes raquo (cette fois non plus au datif pluriel comme le premier mais au nominatif pluriel) et la seconde par un verbe laquo ducamus raquo au subjonctif preacutesent agrave la premiegravere personne du pluriel ce qui au total (en faisant ressortir ces deux actions par lrsquoitalique) peut se ren-dre ainsi laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash offrant [crsquoest-agrave-dire nous qui offrons] un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie raquo Si Abeacutelard avait voulu dire drsquoentreacutee de jeu laquo Pour nos deacutebutants en logique raquo il aurait employeacute non pas le pronom personnel nobis comme il lrsquoa fait mais plutocirct lrsquoadjectif possessif nostris agrave la maniegravere de ce qursquoil a fait dans son dernier commentaire sur lrsquoIsagoge (celui contenu dans le manuscrit de Lunel) et dont lrsquoincipit est preacuteciseacutement laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes 13 raquolaquo Sa-tisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons raquo voire agrave celle de son œuvre theacuteologique deacutebutant par laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes14 raquolaquo Sa-

12 On trouve une suggestion de simplification en laquo Logica raquo pour lrsquoensemble des premiers commentaires abeacute-lardiens deacuteveloppeacutes sur la laquo Logica uetus raquo une appellation suffisante pour opeacuterer la distinction de ces derniers drsquoune part et drsquoautre part du commentaire ulteacuterieur drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre selon cette interpreacutetation des laquo Glossulae raquo que lrsquoon nomme traditionnellement aussi drsquoapregraves lrsquoincipit la laquo Lo-gica ldquoNostrorum Petitioni Sociorumrdquo Super Porphyrium raquo voir J MARENBON The Philosophy of Peter Abelard Cambridge Cambridge University Press 1997 p 46 n 36 et sqq

13 La premiegravere phrase au complet qui renvoie aussi agrave la logique se lisant ainsi dans le ms Lunel Biblio-thegraveque municipale 6 fol 8ra (dont nous suivons lrsquoorthographe cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff [coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Unter-suchungen raquo Band XXI Heft 4] 1933 p 505) laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes scribende logice laborem suscepimus et que de logica didicimus uotis eorum exponimus raquolaquo Satisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons nous avons assumeacute le labeur drsquoeacutecrire ltsurgt la logique et ltconformeacutementgt agrave leurs vœux nous avons exposeacute les ltchosesgt que nous avons apprises relativement agrave la logique raquo

14 Cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium laquo Prefacio raquo 1 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theo-logia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoScholariumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 313 l 1-3 (nous suivons la ponc-tuation et la typographie de la version bregraveve de ce texte laquo Prologus raquo 1 cf Petri Abaelardi Opera theo-logica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haere-sum Petri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols [coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XII] 1969 p 401 l 4-6) laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes aliquam sacrę eruditionis summam quasi diuinę Scripturę introductionem conscripsimus raquolaquo Satisfaisant

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tisfaisant dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants raquo Mais la subtile ambiguiumlteacute de la formule Ingredientibus nobis logicam ainsi que le deacutesir drsquoavoir un titre succinct et marquant ont fait que lrsquoon a tendance agrave simplifier la tra-duction du montage qursquoest lrsquointituleacute Logica laquo Ingredientibus raquo en laquo Logique ldquoPour les deacutebutantsrdquo raquo (laquo Logic for beginners raquo) une tendance naturelle agrave laquelle nous sa-crifierons nous aussi agrave lrsquooccasion par souci de commoditeacute (alors qursquoen rigueur des termes il faudrait toujours parler mais plus lourdement et moins eacutevocativement de Logique laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) mecircme si elle ne correspond pas mdash on sait maintenant pourquoi mdash au sens le plus exact de cette premiegravere phrase ni eacutevidem-ment agrave la teneur reacuteelle du texte particuliegraverement difficile qursquoelle introduit bien que ce dernier corresponde effectivement mdash autre temps autres mœurs mdash agrave un enseigne-ment donneacute agrave des deacutebutants en logique

Quant agrave notre traduction mdash la premiegravere veacuteritable en langue franccedilaise pour cette portion complegravete du texte15 mdash elle se veut surtout litteacuterale tout en eacutetant acceptable en franccedilais Crsquoest que par-delagrave son occasionnelle eacuteleacutegance litteacuteraire le latin drsquoAbeacute-lard est surtout lrsquoinstrument par lequel il exprime une penseacutee conceptuellement com-plexe dont les nuances demandent agrave ecirctre exprimeacutees fidegravelement drsquoabord au niveau de la langue avant de preacutetendre parvenir eacuteventuellement agrave son interpreacutetation deacutegageacutee des meacuteandres de lrsquoexpression originelle Mecircme si le latin abeacutelardien est plus classique et moins scolastique que celui de Thomas drsquoAquin nous souscrivons sans reacuteserve

dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants nous avons composeacute une certaine somme du savoir sacreacute pour ainsi dire une introduction agrave lrsquoEacutecriture divine raquo

15 Il y en a bien sucircr une partielle relativement fidegravele et certes eacuteleacutegante qui couvre essentiellement la critique des reacutealistes et se rend avec des sauts jusqursquoagrave la preacutesentation de la theacuteorie du statut (eacuted GEYER p 9 l 12-p 11 l 19 p 11 l 20-p 16 l 29 p 17 l 12-p 18 l 3 p 19 l 9-10 et 14 p 19 l 21-p 20 l 14 ce qui correspond agrave nos paragraphes sect 21-38 [partiellement] sect 42-43 sect 45 [tregraves partiellement] sect 46 [tregraves partiellement] sect 47) mais ne permet pas de se faire une ideacutee de la theacuteorie abeacutelardienne de la signification ou de lrsquoabstraction ni mecircme mdash on peut maintenant en juger mdash de celle du statut drsquoailleurs cf J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 111-122 (p 125-138 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf [coll laquo Vestigia XIV raquo] 1994) Quant agrave la version plus ancienne qui couvre exactement la mecircme portion que la nocirctre elle est geacuteneacuteralement plus une adaptation qursquoune traduction et malgreacute son apparente lisibiliteacute ne repreacutesente aucunement un instrument fiable pour comprendre quelque aspect que ce soit de la doctrine drsquoAbeacutelard sur les universaux cf Œuvres choisies drsquoAbeacutelard textes preacutesenteacutes et traduits par M de GAN-DILLAC Logique (1re partie) - Eacutethique - Dialogue entre un philosophe un juif et un chreacutetien Paris Aubier-Montaigne (coll laquo Bibliothegraveque philosophique raquo) 1945 p 77-127 (laquo Premiegravere partie de la Logica ldquoIngre-dientibusrdquo raquo) qui souscrit signalons-le au passage agrave la compreacutehension laquo simplifieacutee raquo de lrsquoincipit de la LISPor laquo Pour ceux qui deacutebutent dans lrsquoeacutetude de la logique [hellip] raquo (p 77) Quant aux traductions anglaises on en trouve principalement trois dont la comparaison est souvent profitable dans 1 R McKEON Selec-tions from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258 (reprise dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 169-188) allant de eacuted Geyer p 1 l 1 agrave p 30 l 26 soit de nos sect 1 agrave 77 (lrsquoincipit y eacutetant rendu [trop ] libre-ment par laquo We may open our introduction to logic [hellip] raquo p 218 et 169) 2 P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International (thegravese doctorale non publieacutee mais accessible eacutelectroniquement) 1982 p 1-28 et 3 Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and ed-ited by PV SPADE Indianapolis Cambridge Hackett 1994 p 26-56 traduction deacutebutant comme la preacute-ceacutedente eacuted GEYER p 7 l 25 et couvrant nos sect 18-80 Pour une traduction reacutecente en espagnol voir La cuestioacuten de los universales en la Edad Media seleccioacuten de textos de Porfirio Boecio y Pedro Abelardo estudio preliminar Francisco Bertelloni introduccioacuten traduccioacuten y notas Mariacutea Florencia Marchetto y Antonio Tursi Buenos Aires Ediciones Winograd 2010 p 152-237

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parce que nous sommes convaincus que ces propos srsquoappliquent eacutegalement bien agrave la langue drsquoAbeacutelard dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium agrave ce qursquoeacutecri-vait assez reacutecemment un bon traducteur drsquoun ceacutelegravebre texte eacutepisteacutemologique de lrsquoAquinate ayant lui aussi mis lrsquoaccent sur la litteacuteraliteacute laquo Ce choix est certes dis-cutable Nrsquoaurait-il pas fallu parfois rendre le texte plus attirant dans un langage plus contemporain Quelle que soit lrsquoexpression franccedilaise de la traduction un effort est neacutecessaire pour entrer dans une telle penseacutee La compreacutehension ne peut pas ecirctre im-meacutediate Coller au texte latin autant que faire se peut nous semble le meilleur moyen drsquoeacuteviter de regrettables contresens Ceci vaut pour la structure grammaticale de la phrase mais aussi pour la traduction de tel ou tel mot16 raquo Lorsque mecircme les plus grands interpregravetes drsquoAbeacutelard ont pu srsquoeacutegarer ici ou lagrave cette attitude humble et pru-dente nous semble ecirctre de mise tout en eacutetant conscients eacutevidemment qursquoelle ne constitue en aucune sorte une parfaite garantie contre lrsquoerreur pure et simple ou le choix moins heureux qui peuvent surgir nrsquoimporte ougrave mais particuliegraverement lors de la deacutetermination des kyrielles de pronoms ou de relatifs au neutre de celle des nom-breux sujets non exprimeacutes sinon de celle de lrsquoordre drsquoemboicirctement des geacutenitifs voire du simple emploi de lrsquoarticle mdash non existant en latin mdash deacutefini ou indeacutefini

Du point de vue de la mise en page cette traduction franccedilaise est preacutesenteacutee com-modeacutement pour des fins de comparaison dans une colonne parallegravele au texte latin eacutediteacute et autant que faire se peut en phase avec lui arborant aussi agrave son instar des nu-meacuteros de paragraphes allant du ltsect 1gt au ltsect 80gt Elle est en outre intellectuellement diviseacutee en sept sections numeacuteroteacutees de 0 agrave VI contenant elles-mecircmes des subdivi-sions Les sections I agrave VI reprennent mdash sauf dans un secteur (celui des sous-sections II12 et II13) ougrave nous nous sommes expliqueacutes en lien avec les traditions interpreacuteta-tives sur la difficulteacute de reconstruction de lrsquoargumentaire abeacutelardien mdash les diverses rubriques du plan deacutetailleacute preacutesenteacute par A de Libera et ensuite finement examineacute par lui dans ce qui constitue lrsquoeacutetude reacutecente la mieux informeacutee et la plus deacuteveloppeacutee sur la partie de la LISPor qui nous concerne ici17 Autant pour les rubriques de la sec-tion 0 qui sont notre fait que pour celles des sections I-VI dues agrave A de Libera nous indiquons les pages et les lignes auxquelles elles correspondent dans lrsquoeacutedition Geyer Ce qui permet une mise en rapport aiseacutee de cette premiegravere eacutedition de la nocirctre et de sa traduction ainsi que de lrsquoexeacutegegravese libeacuteranienne le tout dans le but eacutenonceacute preacuteceacute-demment de favoriser un retour reacutepeacuteteacute autant reacuteflexif que dynamique au texte mecircme du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard qui suit im-meacutediatement et auquel nous convions agrave nouveau le lecteur

16 laquo Introduction raquo dans THOMAS DrsquoAQUIN Division et meacutethodes de la science speacuteculative physique ma-theacutematique et meacutetaphysique introduction traduction et notes de Lrsquoexpositio super librum Boethii de Trini-tate q V-VI par B SOUCHARD Paris Budapest Torino LrsquoHarmattan (coll laquo Ouverture philosophique raquo) 2002 p 17

17 Cf A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier (coll laquo Philosophie raquo) 1999 p 294-297 pour le plan deacutetailleacute de la structure argumentative et p 297-498 pour son survol analy-tique

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ltABEacuteLARDABAELARDUSgt ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre

Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelardum super Porphirium

ltLogique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyregt ltLogica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyriumgt

lt01 DEacuteFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE

(POUR Y SITUER LA LOGIQUE)gt

ltsect 1gt Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash ltengt offrant un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie Or Boegravece nrsquoappelle pas lsquophilosophiersquo nrsquoimporte quelle science mais celle qui consiste dans les reacutealiteacutes les plus grandes en effet nous ne disons pas lsquophilosophesrsquo nrsquoimporte quels savants mais ltceuxgt dont lrsquointelligence peacutenegravetre les ltproblegrave-mesgt subtils Or de la ltphilosophiegt Boegravece distin-gue trois espegraveces agrave savoir la speacuteculative relative agrave la nature des reacutealiteacutes agrave speacuteculer la morale relative agrave lrsquohonnecircteteacute de la vie agrave consideacuterer la rationnelle rela-tive agrave la lsquoraisonrsquo mdash ltcrsquoest-agrave-dire au systegravemegt mdash des arguments agrave composer ltetgt que les Grecs nomment lsquologiquersquo Toutefois seacuteparant la ltlogiquegt de la phi-losophie certains la disaient mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash non pas partie mais instrument de la phi-losophie agrave savoir en cela que dans la ltlogiquegt drsquoune certaine maniegravere les autres ltespegraveces de la phi-losophiegt opegraverent pendant qursquoelles utilisent ses ar-guments pour prouver ltleursgt propres questions Par exemple si drsquoune speacuteculation naturelle ou morale advient une question crsquoest de la logique que sont tireacutes les arguments Contre eux Boegravece lui-mecircme dit que rien nrsquoempecircche que du mecircme le mecircme soit et instrument et partie comme la main ltlrsquogtest du corps humain La logique elle-mecircme encore semble sou-vent son ltpropregt instrument quand aussi elle ap-prouve par ses arguments une question se rapportant agrave elle comme celle-ci lsquolrsquohomme est une espegravece du ltgenregt animalrsquo Et toutefois ce nrsquoest pas pour au-tant qursquoelle est moins logique parce qursquoelle est ins-trument de la logique Et ainsi ltelle nrsquoest pas moinsgt philosophie parce qursquoltinstrumentgt de la philosophie Boegravece lui-mecircme distingue aussi la ltlo-giquegt des deux autres espegraveces de philosophie par sa fin propre qui consiste dans les arguments agrave com-

(eacuted GEYER p 1 l 3-p 2 l 15)

ltsect 1gt fol 1ra Ingredientibus nobis logicam 1 mdash pauca de proprietate eius prelibantes2 mdash a genere ipsius quod est philosophia3 ducamus exordium lsquoPhilo-sophiamrsquo autem non quamlibet scientiam Boecius 4 appellat sed que in maximis rebus consistit non enim philosophos quoslibet scientes dicimus sed quorum intelligentia penetrat subtilia Huius au-tem5 tres species Boecius6 distinguit spe-culatiuam scilicet de speculanda rerum natura moralem de honestate uitaelig7 consi-deranda rationalem de ratione argumen-torum componenda quam lsquologicenrsquo Greci nominant 8 Quam tamen a philosophia quidam diuidentes non philosophiaelig 9 partem 10 sed instrumentum mdash teste Boecio11 mdash dicebant eo uidelicet quod in ea quodammodo cetere operentur dum argumentis ipsius ad proprias probandas questiones utuntur Veluti si ex naturali uel morali speculatione questio fiat12 ex logica sumuntur argumenta Contra quos ipse Boecius 13 nichil 14 impedire dicit idem eiusdem et instrumentum esse et partem sicut est manus humani corporis Ipsa etiam logica sui sepe instrumentum uidetur cum et questionem ad se perti-nentem suis approbat argumentis ueluti istam lsquohomo est species animalisrsquo Nec tamen ideo minus est logica quia logice est instrumentum Sic nec philosophia quia philosophie Quam etiam ipse Boecius15 a duabus aliis philosophie spe-ciebus proprio fine suo distinguit qui in componendis argumentationibus consis-tit Nam etsi phisicus16 argumenta com-

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poser Car mecircme si le physicien compose des argu-ments ce nrsquoltestgt pas la physique qui lrsquoinstruit pour ce ltfairegt mais seule la logique

ltsect 2gt Sur la ltlogique Boegravecegt mentionne aussi que pour cette raison elle a eacuteteacute consigneacutee par eacutecrit et a eacuteteacute rameneacutee agrave des regravegles preacutecises drsquoargumenta-tions afin que par de fausses complexions elle nrsquoen-traicircne pas dans lrsquoerreur les ltespritsgt trop vagabonds puisque ce qui ne se rencontre pas dans la nature des reacutealiteacutes elle semble par ses raisons ltlegt garantir et souvent dans ses stipulations colliger les contraires de cette maniegravere lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt blanc crsquoest pourquoi Socrate est blancrsquo en revanche lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt noir crsquoest pourquoi Socrate est noirrsquo

ltsect 3gt Or en eacutecrivant ltsurgt la logique cet ordre est neacutecessaire en lrsquooccurrence puisque les argu-mentations sont jointes agrave partir des propositions les propositions agrave partir des mots il est neacutecessaire que celui qui eacutecrit parfaitement la logique eacutecrive drsquoabord sur les termes simples ensuite sur les propositions qursquoenfin dans les argumentations il accomplisse la fin de la logique comme aussi notre chef de file Aristote ltlegt fit ltluigt qui pour la doctrine des ter-mes eacutecrivit tout au long les Preacutedicaments pour ltcellegt des propositions le De lrsquohermeacuteneutique pour ltcellegt des argumentations les Topiques et les Analytiques

lt02 RUBRIQUES INTRODUCTIVES (TITRE INTENTION MATIEgraveRE MEacuteTHODE UTILITEacute)gt

ltsect 4gt Or Porphyre mdash ltlrsquoauteur dont il srsquoagitgt ici mdash preacutepare comme lrsquoenseigne le libelleacute mecircme du titre cette lsquoIntroductionrsquo pour les Preacutedicaments drsquoAristote ltintroductiongt que toutefois ltPorphyregt lui-mecircme montre par apregraves ecirctre neacutecessaire agrave tout lrsquoart ltlogiquegt Que drsquoelle soient briegravevement distin-gueacutes plus subtilement lrsquointention la matiegravere le mode de traitement lrsquoutiliteacute ou bien sous quelle partie de la dialectique est poseacutee la preacutesente science

ltsect 5gt Or lrsquointention ltengt est drsquoinstruire au pre-mier chef le lecteur pour les Preacutedicaments drsquoAris-tote afin que plus facilement il puisse comprendre les ltchosesgt qui y sont traiteacutees

Ce que ltPorphyregt fait en traitant des cinq lteacuteleacutementsgt qui sont la matiegravere de cette ltintroduc-

ponit non ad hoc eum phisica17 sed sola instruit logica

ltsect 2gt De qua etiam hac ratione con-scriptam18 esse meminit19 atque eam ad certas argumentationum regulas reductam esse ne nimium uagos20 falsis comple-xionibus in errorem pertrahat cum id quod in rerum natura non inuenitur ratio-nibus suis uideatur astruere et sepe con-traria in condicionibus suis colligere 21 hoc modo lsquoSocrates est corpus corpus autem album quare Socrates est albusrsquo rursus lsquoSocrates est corpus corpus au-tem nigrum quare Socrates est nigerrsquo

ltsect 3gt In scribendo autem logicam hic22 ordo23 necessarius est ut quoniam argumentationes ex propositionibus iun-guntur propositiones ex dictionibus eum qui logicam perfecte scribit primum de simplicibus sermonibus deinde de pro-positionibus necesse est scribere tandem in argumentationibus finem logice con-summare sicut et princeps noster Aristo-teles fecit qui ad sermonum doctrinam Predicamenta perscripsit ad propositio-num Periermenias 24 ad argumentatio-num Topica et Analetica25

(eacuted GEYER p 2 l 16-p 4 l 17)

ltsect 4gt Iste autem Porfirius sicut ipsa inscriptio tituli 26 docet hanc lsquoIntroduc-tionemrsquo ad Predicamenta Aristotelis pre-parat27 quam tamen ipse ad totam artem necessariam posterius demonstrat Cuius intentio materia modus tractandi utilitas aut cui dialectice parti supponatur28 pre-sens scientia breuiter distinguatur subti-lius

ltsect 5gt Est autem intentio lectorem precipue ad Predicamenta Aristotelis instruere ut facilius ea que ibi tractantur queat intelligere

Quod facit tractando de quinque que sunt eius materia genere scilicet specie

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tiongt agrave savoir le genre lrsquoespegravece la diffeacuterence le propre et lrsquoaccident dont il a jugeacute utile au premier chef la connaissance pour les Preacutedicaments parce qursquoil est discuteacute drsquoeux dans presque tout lrsquoenchaicirc-nement des Preacutedicaments Or ltle faitgt que nous avons dit lsquocinqrsquo peut ecirctre reacutefeacutereacute drsquoune certaine ma-niegravere et agrave ces noms mdash genre espegravece etc mdash et agrave leurs signifieacutes Car aussi ltPorphyregt clarifie convena-blement la signification de ces cinq noms qursquoutilise Aristote afin que quand on en sera venu aux Preacutedi-caments ce qursquoil faut comprendre agrave propos de ces noms ne soit pas ignoreacute Il peut mecircme aussi srsquoagir de tous les signifieacutes de ces noms comme de cinq lteacuteleacute-mentsgt parce que mecircme si pris un agrave un ils sont indeacutefinis lten nombregt (vu que sont indeacutefinis lten nombregt les genres et similairement les espegraveces etc) il srsquoagit toutefois de tous ainsi qursquoil a eacuteteacute dit ltcomme degt cinq parce qursquoil est traiteacute de tous selon cinq proprieacuteteacutes de tous les genres certes selon cela qursquoils sont des genres et des autres lteacuteleacutementsgt si-milairement Car crsquoest ainsi aussi que les huit parties de lrsquoeacutenonceacute sont consideacutereacutees selon leurs huit pro-prieacuteteacutes certes bien que prises une agrave une elles soient indeacutefinies lten nombregt

ltsect 6gt Le mode de traitement quant agrave lui est ici qursquoune fois drsquoabord distingueacutees les natures des ltcinq eacuteleacutementsgt un agrave un dans leurs divers traiteacutes il descend enfin pour leur plus grande connaissance simultaneacutement vers leurs communauteacutes et proprieacuteteacutes

ltsect 7gt Or lrsquoutiliteacute comme Boegravece lui-mecircme lrsquoen-seigne quoiqursquoelle soit principalement dirigeacutee vers les Preacutedicaments se reacutepand toutefois de faccedilon qua-drifide ltcegt qursquoun peu plus tard ougrave ltBoegravecegt lui-mecircme le dira nous clarifierons plus diligemment

ltsect 8gt Mais par quelle partie la science du preacute-sent ouvrage tend vers la logique ltcelagt est aussitocirct reconnu si drsquoabord nous avons diligemment dis-tingueacute les parties de la logique Or il y en a deux mdash selon ltlesgt auteurltsgt Ciceacuteron et Boegravece mdash qui com-posent la logique agrave savoir la science de deacutecouvrir des arguments et ltcellegt de juger crsquoest-agrave-dire de confirmer et de corroborer ceux mecircmes deacutecouverts En effet deux ltchosesgt sont neacutecessaires agrave celui qui

differentia proprio et accidente quorum precipue agnitionem 29 ad Predicamenta utilem iudicauit quod de his fere in tota serie Predicamentorum disputetur Quod autem lsquoquinquersquo diximus et ad hec no-mina mdash genus species et caeligtera30 mdash et ad eorum significata quodammodo referri potest fol 1rb Nam et horum quinque nominum significationem conuenienter aperit quibus Aristoteles utitur ne31 cum ad Predicamenta uentum fuerit quid in his nominibus 32 intelligendum sit igno-retur Potest etiam et de significatis om-nibus istorum nominum quasi de quinque agi quia licet sigillatim33 accepta infinita sint (quippe infinita sunt genera et simi-liter species et cetera) de omnibus tamen ut dictum est34 quinque agitur quia de omnibus secundum quinque proprietates tractatur de omnibus quidem generibus secundum hoc quod sunt genera et de ce-teris similiter Sic namque et octo partes orationis considerantur secundum octo quidem earum proprietates cum sigilla-tim35 accepte sint infinite

ltsect 6gt Modus uero tractandi hic est quod singulorum prius distinctis naturis in diuersis eorum tractatibus tandem ad maiorem eorum cognitionem ad commu-nitates eorum simul et proprietates des-cendit

ltsect 7gt Utilitas autem ut ipse Boecius docet cum principaliter ad Predicamenta dirigatur quadrifariam tamen spargitur quod postmodum36 ubi ipse id dicet37 diligentius aperiemus

ltsect 8gt Per quam partem uero ad logi-cam presentis operis scientia tendat sta-tim dinoscitur si prius logice partes dili-genter dilexerimus38 Sunt autem duaelig39 mdash auctore40 Tullio41 et Boecio42 mdash que logicam componunt scientia scilicet in-ueniendi argumenta et diiudicandi hoc est confirmandi et comprobandi ipsa in-uenta Duo enim necessaria sunt argu-

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argumente drsquoabord qursquoil deacutecouvre les arguments par lesquels il argumente ensuite si quelqursquoun les cri-tique en tant que vicieux ou bien de pas assez fer-mes qursquoil sache les confirmer Drsquoougrave Ciceacuteron dit que la deacutecouverte est naturellement anteacuterieure Or crsquoest agrave lrsquoune et lrsquoautre partie de la logique mais surtout agrave la deacutecouverte que se rapporte la science ltde lrsquoouvrage de Porphyregt aussi est-elle une certaine partie de la science de deacutecouvrir Comment en effet un argument peut-il ecirctre tireacute du genre ou bien de lrsquoespegravece comme des lttroisgt autres lteacuteleacutementsgt sauf une fois connus les ltpointsgt qui sont ici traiteacutes Drsquoougrave Aristote lui-mecircme introduit les deacutefinitions de ces lteacuteleacutementsgt dans ses Topiques quand il traite de leurs lieux comme aussi Ciceacuteron dans ses ltTopiquesgt Mais puisqursquoun argument est confirmeacute agrave partir des mecircmes ltchosesgt agrave partir desquelles il est deacutecouvert cette science nrsquoest pas eacutetrangegravere au jugement Tout com-me en effet lrsquoargument est tireacute de la nature du genre ou bien de lrsquoespegravece ainsi agrave partir de la mecircme ltnatu-regt est confirmeacute ltlrsquoargumentgt extrait Car consideacute-rant en lrsquohomme quant au ltgenregt animal la nature de lrsquoespegravece lthumainegt agrave partir de cette ltnaturegt mecircme je deacutecouvre aussitocirct un argument pour prou-ver ltque lrsquohomme est ungt animal Que si quelqursquoun critique je montre aussitocirct ltquegt lrsquoargument lui-mecircme ltestgt idoine ltengt assignant dans les mecircmes ltchosesgt la nature de lrsquoespegravece ou bien du genre afin que agrave partir des rapports mecircmes des termes agrave la fois lrsquoargument soit deacutecouvert et ltlrsquoargumentgt deacutecouvert soit confirmeacute

ltsect 9gt Certains cependant seacuteparent tout agrave fait de la deacutecouverte et du jugement cette science et aussi ltcellesgt des preacutedicaments ou bien des divisions ou des deacutefinitions ou encore des propositions et ne ltlesgt reccediloivent drsquoaucune maniegravere dans les parties de la logique quoique cependant ils les jugent neacutecessai-res agrave toute la logique Agrave ceux-lagrave certes tant lrsquoautoriteacute que la raison semblent contraires Car Boegravece sur les Topiques de Ciceacuteron pose une double division de la dialectique dont lrsquoune et lrsquoautre ltpartiegt inclut ainsi lrsquoautre tour agrave tour de telle sorte que ltces deux par-tiesgt une agrave une comprennent toute la dialectique La premiegravere ltdivisiongt certes est par la science de deacutecouvrir et de juger la deuxiegraveme par la science de diviser de deacutefinir de colliger Lesquelles ltdivi-sionsgt aussi il ltlesgt ramegravene ainsi lrsquoune agrave lrsquoautre de

mentanti43 primum ut inueniat argumen-ta per que arguat deinde si quis ea ca-lumnietur44 tanquam uitiosa aut non satis firma ea confirmare sciat Unde Tullius45 inuentionem naturaliter priorem dicit Ad utramque autem logice partem maxime uero ad inuentionem hec scientia46 perti-net et pars quedam est scientie inue-niendi Quomodo enim ex genere argu-mentum aut specie ceu 47 ceteris duci possit nisi his que hic tractantur cogni-tis Unde ipse Aristoteles horum diffini-tiones48 in Topicis suis inducit cum locos eorum tractat sicut et Tullius in suis Sed quoniam ex eisdem confirmatur argumen-tum ex quibus inuenitur a iudicio non est aliena hec scientia Sicut enim ex natura generis aut speciei trahitur argumentum ita ex eadem confirmatur extractum Con-siderans namque in homine quantum ad animal speciei naturam49 ex ipsa statim argumentum ad probandum animal inue-nio Quod50 si quis calumnietur51 ipsum statim argumentum idoneum ostendo as-signans in eisdem speciei aut generis na-turam52 ut ex eisdem terminorum habi-tudinibus53 et inueniatur argumentum et confirmetur inuentum

ltsect 9gt Quidam tamen hanc scientiam necnon predicamentorum aut diuisionum seu diffinitionum uel etiam propositio-num omnino ab inuentione et iudicio se-parant nec ullo modo in partibus logice recipiunt cum tamen eas ad totam logi-cam necessarias iudicent54 Quibus qui-dem tam auctoritas quam ltratiogt55 con-traria uidetur56 Boecius57 namque super Topica Ciceronis duplicem diuisionem dialectice ponit quarum utraque 58 ita alteram uicissim includit ut singule totam dialecticam comprehendant Prima qui-dem est per scientiam inueniendi et iudi-candi secunda per scientiam diuidendi diffiniendi colligendi Quas etiam ad se

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telle sorte que dans la science de deacutecouvrir qui est un membre de la preacuteceacutedente division il inclue aussi la science de diviser ou de deacutefinir agrave savoir pour cela que tant des divisions que des deacutefinitions des argu-ments soient tireacutes Drsquoougrave aussi la science du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt est par une rai-son similaire accommodeacutee agrave la deacutecouverte Boegravece lui-mecircme dit aussi que pour les deacutebutants en logique le texte des Preacutedicaments se preacutesente en premier parmi les livres drsquoAristote Agrave partir de quoi il appert que les Preacutedicaments nrsquoont pas agrave ecirctre seacutepareacutes de la logique lteuxgt dans lesquels le lecteur a un introiumlt de la logique surtout vu que cette distinction des preacutedicaments fournit de tregraves grandes forces pour ar-gumenter puisque par elle peut ecirctre confirmeacute de quelle nature chaque reacutealiteacute est ou bien nrsquoest pas La proprieacuteteacute des propositions aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux arguments puisqursquoelle prouve tantocirct celle-ci tantocirct celle-lagrave ou bien comme la contraire ou la con-tradictoire ou de quelque maniegravere autrement lrsquooppo-seacutee Parce que donc tous les traiteacutes de logique sont inclineacutes vers la fin de cette derniegravere crsquoest-agrave-dire ltversgt lrsquoargumentation nous ne retranchons drsquoau-cun drsquoeux la science de la logique

lt03 LEMME ET EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA

PREMIEgraveRE PHRASE DE LrsquoISAGOGE DE PORPHYREgt

ltsect 10gt Ces ltpreacutecisionsgt offertes suivons le texte

ltsect 11gt Puisqursquoil est neacutecessaire etc Sur le point drsquoeacutecrire relativement agrave la matiegravere ltPorphyregt met en avant un proegraveme dans lequel agrave la fois il assigne la matiegravere elle-mecircme et lrsquoutiliteacute de lrsquoouvrage et promet un mode introductoire drsquoeacutecriture drsquoapregraves ce que de ces ltchosesgt les philosophes ont correctement pen-seacute Or il y a du lttermegt lsquoneacutecessairersquo trois signifi-cations courantes agrave savoir quand tantocirct il est poseacute pour lsquoineacutevitablersquo comme il est neacutecessaire qursquoune substance ne soit pas une qualiteacute tantocirct pour lsquoutilersquo comme ltil est neacutecessairegt drsquoaller au forum tantocirct pour lsquodeacutetermineacutersquo comme ltil est neacutecessairegt que lrsquohomme meurt un jour Les deux premiegraveres signi-fications de lsquoneacutecessairersquo quant agrave elles sont de cette sorte qursquoelles semblent entre elles rivaliser ltconcer-nantgt qui drsquoelles peut ecirctre prise ici le plus con-venablement Car aussi la suprecircme neacutecessiteacute est de

inuicem ita reducit ut in scientia in-ueniendi quod unum membrum est prio-ris diuisionis scientiam quoque diuidendi uel diffiniendi includat pro eo scilicet quod tam ex diuisionibus quam ex diffini-tionibus argumenta ducantur Unde gene-ris quoque scientia et speciei seu aliorum simili ratione inuentioni accomodatur Ipse etiam Boecius59 ingredientibus fol 1va logicam primum ex Aristotelis libris textum Predicamentorum occurrere60 di-cit Ex quo apparet Predicamenta a logica non separari in quibus introitum logice lector habet presertim cum distinctio illa predicamentorum uires argumentandi 61 maximas ministret cum per eam cuius nature unaqueque res sit aut non sit ualeat confirmari Propositionum quoque proprietas ab argumentis non est aliena cum modo hanc62 ltmodogt63 illam aut ut contrariam uel contradictoriam64 seu quo-modolibet aliter ltoppositamgt 65 probet Quia itaque omnes tractatus logice ad fi-nem eius id est argumentationem incli-nantur nullius66 eorum scientiam logice67 secludimus

(eacuted GEYER p 4 l 18-p 7 l 24)

ltsect 10gt His prelibatis litteram68 in-sistamus

ltsect 11gt Cum sit necessarium etc 69 Scripturus de materia premittit 70 proe-mium71 in quo et materiam ipsam assi-gnat72 et utilitatem operis et modum scri-bendi introductorium 73 promittit iuxta hoc quod de his philosophi recte sen-serunt Sunt autem lsquonecessariirsquo74 tres con-suete significationes75 cum scilicet modo pro lsquoineuitabilirsquo ponitur ut necesse est substantiam non esse qualitatem modo pro lsquoutilirsquo ut ire ad forum76 modo pro lsquodeterminatorsquo ut hominem quandoque mori Due uero prime lsquonecessariirsquo 77 significationes huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur que earum conue-nientius possit hic accipi78 Nam et sum-ma necessitas est hec prenosse ut ad79

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savoir drsquoavance ces ltchosesgt afin que lrsquoon parvien-ne agrave drsquoautres puisque sans ces ltchosesgt ces ltau-tresgt ne peuvent pas ecirctre sues et ltcrsquoestgt la claire utiliteacute Si quelqursquoun toutefois porte diligemment at-tention agrave lrsquoenchaicircnement du texte il jugera que ltcet ouvragegt est dit plus convenablement lsquoutilersquo qursquolsquoineacutevitablersquo Quand en effet ltPorphyregt pose par rapport agrave quoi ltlrsquoouvrage estgt tel qursquoil ltlegt dise lsquoneacutecessairersquo entendant pour ainsi dire une certaine relation agrave autre ltchosegt il suggegravere la signification de lrsquoutiliteacute Lrsquolsquoutilersquo en effet regarde vers autre ltchosegt lrsquolsquoineacutevitablersquo est dit par soi

ltsect 12gt Construis ainsi il est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire utile de savoir en effet ce qursquoest le genre etc crsquoest-agrave-dire de quelle proprieacuteteacute sont les lteacuteleacutementsgt un agrave un ce qui est montreacute dans leurs deacutefinitions les-quelles certes nrsquoont pas eacuteteacute assigneacutees selon leur substance mais selon leurs proprieacuteteacutes accidentelles Crsquoest qursquoen effet le nom du genre et des autres lteacuteleacute-mentsgt nrsquoest pas deacutesignatif de la substance mais de lrsquoaccident Drsquoougrave nous prenons le lsquoce qursquoestrsquo plutocirct selon la proprieacuteteacute que ltselongt la substance Et pour la etc ltPorphyregt pose quatre ltchosesgt dans les-quelles il montre lrsquoutiliteacute quadrifide comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus agrave savoir les preacutedi-caments les deacutefinitions les divisions les deacutemons-trations crsquoest-agrave-dire les argumentations qui indi-quent la question exposeacutee Qui agrave savoir la science des preacutedicaments est chez Aristote crsquoest-agrave-dire est contenue dans son traiteacute Car aussi un livre est par-fois deacutesigneacute par le nom de lrsquoauteur comme Lucain Et pour lrsquoassignation des deacutefinitions crsquoest-agrave-dire pour assigner et pour composer les deacutefinitions Et tout agrave fait aussi ces cinq lteacuteleacutementsgt sont utiles pour ces ltchosesgt qui sont dans la division ou la deacutemonstration soit ltdansgt lrsquoargumentation Et Puisqursquoil est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire pour autant qursquoil est utile de connaicirctre ces lteacuteleacutementsgt je ten-terai de rassembler les ltchosesgt qui ont eacuteteacute dites par les Anciens ltengt trsquoen faisant la tradition crsquoest-agrave-dire le traitement de la speacuteculation de ces reacutealiteacutes crsquoest-agrave-dire ltdegt la consideacuteration de ces cinq lteacuteleacute-mentsgt je dis tradition lsquocondenseacuteersquo crsquoest-agrave-dire moyennement bregraveve Ce qursquoil expose aussitocirct ltengt disant briegravevement et comme par un mode intro-ductoire En effet trop de briegraveveteacute pourrait infeacuterer une trop grande obscuriteacute drsquoapregraves ce ltmotgt

alia perueniatur80 cum sine his illa sciri non possint et aperta utilitas Si quis tamen seriem littere81 diligenter attendat conuenientius lsquoutilersquo dici iudicabit quam lsquoineuitabilersquo Cum enim supponit 82 ad quid83 dicat lsquonecessariumrsquo quasi ad aliud relationem quandam intendens utilitatis significationem insinuat lsquoUtilersquo enim ad aliud spectat lsquoineuitabilersquo per se dicitur

ltsect 12gt Sic construe necessarium est id est utile nosse enim quid sit genus etc84 id est cuius proprietatis sint singu-la quod in eorum diffinitionibus osten-ditur que quidem non secundum eorum substantiam assignate sunt sed secundum eorum accidentales proprietates Quippe generis nomen et ceterorum non sub-stantie sed accidentis designatiuum est Unde illud lsquoquidrsquo85 magis secundum pro-prietatem quam substantiam accipimus Et ad eam etc quattuor supponit86 in quibus utilitatem quadrifariam ostendit ut supra 87 meminimus scilicet predica-menta diffinitiones diuisiones demons-trationes id est argumentationes que pro-positam questionem demonstrant Que scilicet scientia predicamentorum est apud Aristotelem id est in tractatu eius continetur88 Nam et liber quandoque89 nomine auctoris designatur ut Lucanus90 Et ad assignationem diffinitionum id est ad assignandas91 et ad componendas dif-finitiones Et omnino etiam hec quinque sunt utilia ad ea que in diuisione sunt uel demonstratione hoc 92 est argumenta-tione Et Cum sit necessarium id est ad tot utile est nosse ista temptabo 93 ag-gredi 94 ea que ab Antiquis dicta sunt faciens tibi traditionem id est tractatum de speculatione istarum rerum id est consideratione horum quinque tradi-tionem dico lsquocompendiosamrsquo id est bre-uem mediocriter Quod statim exponit di-cens breuiter et uelut95 introductorio96

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drsquoHorace laquo je mrsquoefforce drsquoecirctre bref je deviens obscur raquo Drsquoougrave afin que le lecteur ne deacutesespegravere pas agrave cause de la briegraveveteacute ou qursquoil ne soit pas confondu agrave cause de la prolixiteacute il promet de se servir en eacutecri-vant drsquoun mode introductoire Or de quelle faccedilon cet ouvrage a de la valeur tant pour les preacutedicaments que pour les trois autres ltque sont les deacutefinitions les divisions et les deacutemonstrationsgt Boegravece lui-mecircme lrsquoassigne assez diligemment ltpointsgt que nous aussi toutefois nous toucherons briegravevement

ltsect 13gt Et premiegraverement montrons de quelle faccedilon les traiteacutes un agrave un de ces cinq lteacuteleacutementsgt con-viennent aux preacutedicaments La connaissance du genre se rapporte aux preacutedicaments en cela que lagrave Aristote dispose les dix genres suprecircmes de toutes ltles chosesgt lteuxgt dans lesquels il inclut lrsquouniver-saliteacute de toutes les reacutealiteacutes et dans lesquels dix noms il comprend les significations indeacutefinies lten nom-bregt de tous les autres noms de toutes les reacutealiteacutes ltpuisquegt lrsquoon ne peut pas connaicirctre de quelle faccedilon ces ltgenresgt sont les genres de toutes les autres ltchosesgt agrave moins de poser drsquoabord la connaissance des genres La connaissance de lrsquoespegravece aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux ltpreacutedicamentsgt ltellegt sans la-quelle la connaissance du genre ne peut ecirctre non plus vu qursquoelles sont relatives elles font naicirctre mu-tuellement leur essence et ltleurgt connaissance Drsquoougrave aussi il est neacutecessaire qursquoun ltde ces eacuteleacutementsgt soit deacutefini par lrsquoautre comme aussi Porphyre lui-mecircme lrsquoatteste La diffeacuterence aussi qui ajouteacutee au genre complegravete lrsquoespegravece est neacutecessaire pour la dis-tinction de lrsquoespegravece et en outre pour ltcellegt du genre ltcargt poseacutee dans la division de ce ltgenre la diffeacuterencegt mecircme montre la signification de ce dernier que contient lrsquoespegravece Plusieurs ltthegravemesgt aussi sont ameneacutes par Aristote dans les Preacutedica-ments ougrave il srsquoagit de ces trois lteacuteleacutementsgt mdash genre espegravece diffeacuterence mdash agrave moins que ces lteacuteleacutementsgt ne soient drsquoabord connus ces ltdeacuteveloppementsgt ne peuvent ecirctre compris Telle est cette regravegle Des di-vers genres etc La connaissance du propre aussi aide en cela qursquoltAristotegt lui-mecircme assigne les pro-pres des preacutedicaments comme lorsqursquoil dit que le propre de la substance est le fait que puisqursquoelle est elle ltest une chosegt une et identique numeacuteri-quement etc Afin donc que la nature du propre ne soit alors pas ignoreacutee elle devait agrave ce moment ecirctre

modo Possit enim nimia breuitas nimiam obscuritatem inferre iuxta illud Horatii laquo Breuis esse laboro obscurus fio raquo 97 Unde ne diffideret 98 lector ex breuitate seu confunderetur ex prolixitate intro-ductorium modum se seruare in scribendo promittit Qualiter autem tam ad predica-menta quam ad alia tria hoc opus ualeat ipse satis diligenter Boecius99 assignat que tamen et nos breuiter tangamus

ltsect 13gt Ac primum ostendamus qualiter illorum100 quinque singuli tracta-tus ad predicamenta conueniant101 Gene-ris notitia in hoc102 ad predicamenta per-tinet quod ibi Aristoteles decem genera suprema omnium disponit in quibus om-nium rerum fol 1vb uniuersitatem in-cludit atque in eis X nominibus omnium aliorum 103 nominum infinitas significa-tiones comprehendit que qualiter genera aliorum sint cognosci non104 potest nisi generum cognitione preposita Speciei quoque cognitio non est ab eis aliena sine qua nec generis potest esse cognitio quippe cum105 relatiua sint106 suam ab inuicem contrahunt107 essentiam et cogni-tionem Unde et alterum diffiniri per al-terum necesse est sicut et ipse testatur Porfirius 108 Differentia quoque que adiuncta generi speciem complet ad dis-cretionem speciei necessaria est nec-non109 ad generis in cuius posita diui-sione eius significationem quam species continet ipsa ostendit Plura etiam ab Aristotele in Predicamentis inducuntur ubi de his tribus mdash genere specie diffe-rentia mdash agitur110 que nisi precognita sint ista 111 intelligi non possunt 112 Qualis est regula illa Diuersorum gene-rum etc113 Proprii quoque cognitio in eo iuuat quod ipse predicamentorum propria assignat ut cum substantie dicit114 pro-prium esse quod cum sit unum et idem numero etc 115 Ne igitur proprii natura tunc ignoraretur demonstranda nunc erat Illud tamen notandum quod tantum propria specialissimarum specierum

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indiqueacutee Cela toutefois doit ecirctre noteacute que Porphyre traite seulement des propres des espegraveces speacutecialissi-mes tandis qursquoAristote investigue les propres des genres mais toutefois par suite de la similitude de ces propres est aussi manifesteacutee leur nature parce que de la mecircme maniegravere ceux-lagrave sont dits lsquopropresrsquo des genres que ceux-ci des espegraveces agrave savoir en cela qursquoils conviennent agrave chaque et agrave ltluigt seul et tou-jours Mais que la connaissance de lrsquoaccident ait beaucoup de valeur pour les preacutedicaments qui ltengt douterait puisque dans neuf preacutedicaments ltquicon-quegt retrouve les seuls accidents En outre Aristote lui-mecircme freacutequemment et diligemment recherche les proprieacuteteacutes des ltchosesgt qui sont dans un sujet crsquoest-agrave-dire des accidents agrave quoi se rapporte au pre-mier chef le traiteacute de lrsquoaccident Pour la distinction aussi de la diffeacuterence ou du propre la connaissance de lrsquoaccident est encore mise agrave profit parce que ceux-lagrave ne sont pas connus parfaitement si nrsquoest pas saisie la distinction de celui-ci

ltsect 14gt Or maintenant montrons comment ont de la valeur les cinq mecircmes lteacuteleacutementsgt pour les deacute-finitions Mais la deacutefinition ltestgt lrsquoune substantielle lrsquoautre description La substantielle certes qui est de lrsquoespegravece seulement prend le genre et les diffeacuterences et crsquoest pourquoi pour elle a de la valeur le traiteacute tant du genre que de la diffeacuterence que de lrsquoespegravece La description quant agrave elle est freacutequemment tireacutee des accidents drsquoougrave pour elle a de la valeur au premier chef la connaissance de lrsquoaccident Mais la connais-sance du propre aide geacuteneacuteralement pour toutes les deacutefinitions qui saisissent la similitude de ce ltder-niergt en cela qursquoelles-mecircmes aussi sont convertibles encore avec le deacutefini

ltsect 15gt Pour les divisions aussi ces cinq lteacuteleacute-mentsgt sont tellement neacutecessaires que sans leur con-naissance la division se fait plus par hasard que par raison Ce qursquoil faut regarder attentivement agrave travers les divisions une agrave une Or il y a trois divisions lsquoselon soirsquo agrave savoir du genre du tout et du mot en revanche trois lsquoselon lrsquoaccidentrsquo agrave savoir quand ou lrsquoaccident se divise en sujets ou les sujets ltse divi-sentgt en accidents ou lrsquoaccident ltse divisegt en acci-dents Mais cette division qui est du genre tantocirct se fait en espegraveces tantocirct en diffeacuterences poseacutees pour les espegraveces Drsquoougrave pour cette ltdivisiongt conviennent tant le genre que lrsquoespegravece que la diffeacuterence et les mecirc-

Porfirius tractat Aristoteles uero propria generum inuestigat sed tamen ex istorum propriorum similitudine illorum quoque manifestatur natura quia eodem modo illa dicuntur 116 lsquopropriarsquo generum quo-modo ista specierum eo scilicet quod omni et soli et semper 117 conueniant Quantum uero accidentis notitia 118 ad predicamenta ualeat quis dubitet cum in nouem predicamentis sola accidentia re-periat Preterea ipse Aristoteles frequen-ter119 et diligenter eorum que in subiecto sunt120 id est accidentium proprietates inquirit ad quod precipue tractatus perti-net accidentis121 Ad discretionem quo-que differentie uel proprii accidentis et122 proficit notitia quia nec illa perfecte co-gnoscuntur si istius discretio non te-neatur

ltsect 14gt Nunc autem quomodo eadem quinque ad diffinitiones ualeant ostenda-mus123 Diffinitio uero alia substantialis alia descriptio124 Substantialis quidem que speciei tantum est genus sumit125 ac differentias ideoque ad eam tam generis quam differentie quam speciei tractatus ualet Descriptio uero frequenter ab acci-dentibus trahitur unde ad eam precipue accidentis cognitio ualet Proprii autem notitia generaliter ad omnes diffinitiones prodest que eius similitudinem in eo te-nent126 quod et ipse quoque ad diffinitum conuertuntur127

ltsect 15gt Ad diuisiones quoque adeo hec quinque necessaria sunt ut preter eorum notitiam casu potius quam ratione fiat diuisio128 Quod per singulas diuisio-nes129 inspiciendum est Sunt autem tres diuisiones secundum se generis scilicet totius et uocis rursus tres secundum ac-cidens quando scilicet uel accidens in subiecta uel subiecta in accidentia uel accidens in accidentia diuiditur 130 Ea uero diuisio que generis est modo in spe-cies fit modo in differentias pro specie-bus positas Unde ad eam tam genus

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mes lteacuteleacutementsgt sont mis agrave profit pour la distinction de la division du tout et ltde cellegt du mot les-quelles ltdivisionsgt certes alors qursquoelles se feraient pourraient sembler ecirctre du genre sauf si la nature du genre nrsquoeacutetait drsquoabord connue comme celle-ci que chaque genre est preacutediqueacute des espegraveces une agrave une univoquement tandis que le tout nrsquoest pas preacutediqueacute de ltsesgt composants un agrave un et le mot multiple ne convient pas univoquement agrave ses divisants Par cela aussi ces ltcinq eacuteleacutementsgt aident beaucoup pour la division du mot eacutequivoque parce qursquoils eacutetaient utiles pour les deacutefinitions vu qursquoagrave partir des deacutefinitions est connu ce qui est eacutequivoque ou ce qui ne lrsquoest pas Pour cette division aussi qui est lsquoselon lrsquoaccidentrsquo la connaissance de lrsquoaccident par lequel elle est elle-mecircme constitueacutee est neacutecessaire tandis que les au-tres lteacuteleacutementsgt servent aussi agrave la distinction de cette mecircme ltdivisiongt autrement nous diviserions ainsi le genre en espegraveces ou en diffeacuterences comme les ac-cidents en sujets

ltsect 16gt Pour deacutecouvrir aussi les argumentations ou pour ltlesgt confirmer une fois deacutecouvertes la connaissance de ces cinq lteacuteleacutementsgt comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus a clairement de la valeur Car aussi selon la nature du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt et nous deacutecou-vrons des arguments et nous ltlesgt confirmons une fois deacutecouverts Or que Boegravece en ce lieu appelle ces cinq lteacuteleacutementsgt les lsquosiegraveges des syllogismesrsquo contre cela il semble que nous ne voulons pas qursquoils soient les lieux dans la complexion parfaite des syllo-gismes Mais assureacutement il utilise un vocable speacutecial pour genre agrave savoir ltengt posant syllogisme pour ar-gumentation autrement il diminuerait ltsongt utiliteacute srsquoil la dirigeait seulement vers les syllogismes et non geacuteneacuteralement pour toutes argumentations lesquelles sont similairement appeleacutees lsquodeacutemonstrationsrsquo par Porphyre Les lieux peuvent encore une fois par-faites aussi les complexions des syllogismes drsquoune certaine maniegravere ecirctre assigneacutes non pas afin qursquoils fassent eux-mecircmes partie de ces ltsyllogismesgt mais parce qursquoils peuvent aussi ecirctre ameneacutes pour leur eacutevidence par la confirmation des enthymegravemes qui sont conduits agrave partir drsquoeux Mais maintenant ces ltchosesgt ayant eacuteteacute montreacutees relativement agrave lrsquoutiliteacute revenons-en au texte

quam species quam differentia conue-niunt eademque ad discretionem diuisio-nis totius et uocis proficiunt que quidem cum fierent generis uideri possent nisi generis natura precognita esset131 ueluti ea quod omne genus de singulis specie-bus predicatur uniuoce totum uero de componentibus [se]132 singillatim133 non predicatur neque uox multiplex diuidenti-bus suis uniuoce conuenit Per hoc etiam ad diuisionem equiuoce uocis hec pluri-mum prosunt quia ad diffinitiones utilia erant quippe ex diffinitionibus quid equi-uocum sit uel non sit cognoscitur Ad eam quoque diuisionem que secundum accidens est accidentis cognitio quo134 ipsa constituitur necessaria est cetera uero ad discretionem ipsius quoque pro-sunt alioquin ita135 genus in species uel in136 differentias diuideremus137 sicut ac-cidens in subiecta

ltsect 16gt Ad inueniendas quoque argu-mentationes uel ad confirmandas inuentas horum quinque notitia ut supra138 memi-nimus aperte ualet139 Nam et secundum generis et speciei naturam seu aliorum140 et inuenimus argumenta et confirmamus inuenta Quod141 autem Boecius142 hoc lo-co hec quinque lsquosedes sillogismorum143rsquo appellat contra hoc fol 2ra uidetur quod nolumus esse locos in complexione perfecta sillogismorum144 Sed profecto speciale uocabulum pro genere abutitur sillogismum 145 scilicet pro argumenta-tione ponens146 alioquin utilitatem mi-nueret si eam ad sillogismos147 tantum dirigeret et non generaliter ad omnes ar-gumentationes que similiter a Porfirio148 lsquodemonstrationesrsquo appellantur149 Possunt etiam perfectis quoque complexionibus sillogismorum150 loci quodammodo assi-gnari non ut eorum per se sint sed quia ad eorum quoque adduci euidentiam pos-sunt per confirmationem enthimema-tum151 que ex eis ducuntur Nunc autem his de utilitate152 ostensis ad literam153 redeamus

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ltsect 17gt Des ltquestionsgt certes les plus pro-fondes comment il se sert drsquoun mode introductoire il ltlegt pose agrave savoir ltengt srsquoabstenant des questions ardues et impliqueacutees dans lrsquoobscuriteacute et ltengt traitant les plus simples moyennement Et il nrsquoest pas vide ltde sensgt qursquoil dise laquo moyennement raquo une reacutealiteacute en effet pourrait ecirctre facile en soi et cependant ne pas ecirctre traiteacutee clairement

lt04 LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYREgt lt041 LEMME COMMENTEacute DE LA DEUXIEgraveME PHRASE

DE PORPHYREgt

ltsect 18gt Pour le moment relativement aux gen-res ce que sont ces questions les plus profondes ltPorphyre engt deacutetermine bien que cependant il ne les reacutesolve pas Et relativement agrave lrsquoun et lrsquoautre ltpointgt la cause est donneacutee agrave savoir et qursquoil passe outre ltle faitgt de les rechercher et ltquegt cependant il en fasse mention La raison en effet pourquoi il ne traite pas de ces ltquestions estgt que le lecteur inex-peacuterimenteacute nrsquoa pas la force pour les rechercher et les percevoir Mais la raison pour laquelle il les remeacute-more ltestgt afin qursquoil ne rende pas le lecteur neacute-gligent Si en effet il les avait tout agrave fait tues le lecteur pensant qursquoil nrsquoy a tout agrave fait plus rien drsquoautre agrave rechercher relativement agrave ces ltquestionsgt meacutepriserait tout agrave fait leur recherche

lt042 EacuteNUMEacuteRATION DES QUESTIONS QUE SOULEgraveVE

LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYRE Agrave PROPOS DES

UNIVERSAUXgt

Or elles sont trois comme Boegravece dit mysteacute-rieuses et tregraves utiles et non pas mises agrave lrsquoeacutepreuve par peu de philosophes mais reacutesolues par peu Or la premiegravere est de cette sorte les genres et les espegraveces subsistent-ils ou sont-ils poseacutes dans les seules etc comme srsquoil disait ont-ils un vrai ecirctre ou consistent-ils seulement dans lrsquoopinion Tandis que la seconde est srsquoils sont conceacutedeacutes ecirctre avec veacuteraciteacute sont-ils des essences corporelles ou incorporelles Tandis que la troisiegraveme ltestgt sont-ils seacutepareacutes des sensi-bles ou poseacutes en eux Car il y a deux espegraveces drsquoin-corporels parce que les uns peuvent demeurer dans leur incorporeacuteiteacute agrave part des sensibles eux-mecircmes comme Dieu et lrsquoacircme tandis que les autres ne peu-vent nullement ecirctre agrave part des sensibles eux-mecircmes

ltsect 17gt Altioribus quidem 154 quo-modo introductorium modum seruet sup-ponit abstinens scilicet a questionibus ar-duis et obscuritate implicitis et simplicio-res tractans mediocriter Nec uacat quod ait laquo mediocriter raquo posset enim res esse facilis in se nec tamen dilucide155 tractari

(eacuted GEYER p 7 l 25-p 8 l 31) (eacuted GEYER p 7 l 25-32)

ltsect 18gt Mox de generibus 156 que sint altiores ille questiones determinat cum tamen eas non dissoluat Et de utroque causa redditur quod uidelicet et eas inquirere pretermittat et tamen de eis mentionem faciat Ideo enim eas non tractat quia rudis lector ad inquirendas eas et percipiendas non sufficit Ideo au-tem easdem commemorat ne lectorem neglegentem faciat Si enim omnino eas tacuisset lector omnino nichil amplius de istis inquirendum 157 esse arbitrans earum omnino inquisitionem despiceret

(eacuted GEYER p 7 l 32-p 8 l 23)

Sunt autem tres ut Boecius158 dicit secrete et perutiles et non a paucis philo-sophorum temptate159 sed a paucis dis-solute Prima autem est huiusmodi utrum genera et species subsistant an sint posita in solis etc 160 ac si diceret utrum uerum esse habeant an tantum in opinione consistant Secunda uero est si concedantur ueraciter esse utrum essen-tiaelig 161 corporales sint ltan incorpora-les 162 Tertia uero utrum separata sintgt 163 a sensibilibus an in eis posi-ta164 Duaelig165 sunt namque incorporeo-rum species quia alia preter sensibilia166 ipsa in sua incorporeitate permanere pos-

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dans lesquels ils sont comme la ligne sans corps sujet

Or ces questions ltPorphyregt les parcourt ainsi ltengt disant Pour le moment relativement aux gen-res et aux espegraveces cela certes jrsquoeacuteviterai de ltlegt di-re ou srsquoils subsistent etc ou eux-mecircmes ltadmis commegt subsistants srsquoils sont corporels ou incorpo-rels et si eux-mecircmes puisqursquoils sont dits incorpo-rels sont seacutepareacutes des sensibles etc ltcrsquoest-agrave-dire ou poseacutes dans les sensiblesgt et se maintenant autour de ces ltchosesgt

Cela peut ecirctre pris de diverses maniegraveres Ainsi en effet nous pouvons ltlegt prendre comme si ltPor-phyregt disait ces trois ltchoses crsquoest-agrave-dire les questionsgt poseacutees ci-dessus relativement agrave ces ltgen-res et espegravecesgt laquo jrsquoeacuteviterai drsquoen parler raquo et de certai-nes autres laquo se maintenant autour drsquoelles raquo bien sucircr ltautour degt ces trois questions Relativement agrave ces mecircmes ltgenres et espegravecesgt drsquoautres ltquestionsgt aussi peuvent ecirctre faites qui sont similairement dif-ficiles comme ltlrsquogtest celle relative agrave la cause com-mune de lrsquoimposition des noms universels mdash cette ltquestiongt mecircme est en lrsquooccurrence selon quoi les diverses reacutealiteacutes srsquoaccordent-elles mdash ou aussi la ltquestiongt relative agrave lrsquointellection des noms uni-versels par laquelle aucune reacutealiteacute ne semble ecirctre conccedilue ni ne ltsemble-t-ongt avoir affaire agrave une quelconque reacutealiteacute par un mot universel et de nom-breuses autres ltquestionsgt difficiles

Nous pouvons ainsi exposer laquo et se maintenant autour de ces ltchoses crsquoest-agrave-dire des sensiblesgt raquo de telle sorte que nous ajoutions une quatriegraveme ques-tion agrave savoir est-il neacutecessaire que et les genres et les espegraveces aussi longtemps qursquoils sont genres et es-pegraveces aient une certaine reacutealiteacute sujette par nomina-tion ou encore mecircme si les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruites est-ce qursquoalors encore lrsquouniversel pourrait consister ltcrsquoest-agrave-dire existergt en vertu de la signification de lrsquointellection comme ce nom lsquoro-sersquo quand il nrsquoy a plus de roses auxquelles il soit commun Mais de ces questions nous discuterons plus diligemment ci-dessous

sunt ut Deus et anima alia uero preter sensibilia167 ipsa in quibus sunt nullate-nus esse ualent ut linea absque subiecto corpore168

Has autem questiones sic transcurrit dicens Mox de generibus et speciebus il-lud quidem dicere recusabo siue subsi-stant etc siue ipsa subsistentia sint cor-poralia an incorporalia et utrum ipsa cum incorporalia dicantur separentur a sensibilibus etc et circa ea constantia169

Hoc diuersis modis accipi potest Sic enim possimus accipere ac si dicat hec tria supra posita de eis laquo recusabo dice-re raquo et alia quedam laquo constantia circa ea raquo quippe istas tres questiones Possunt et aliaelig 170 fieri de eisdem que similiter difficiles sunt sicut est illa de com-muni171 causa impositionis uniuersalium nominum mdash que ipsa sit secundum quod scilicet res diuerse conueniunt mdash uel illa etiam de intellectu uniuersalium no-minum quo nulla res concipi uidetur nec de aliqua re agi per uniuersalem172 uo-cem et aliaelig multaelig173 difficiles

Possumus sic exponere laquo et circa

lteagt174 constantia raquo ut quartam questio-nem adnectamus scilicet utrum et ge-nera et species quamdiu genera et spe-cies sunt necesse sit subiectam per nomi-nationem rem aliquam habere an ipsis quoque nominatis rebus destructis175 ex significatione intellectus tunc quoque possit uniuersale consistere ut hoc no-men lsquorosarsquo176 quando nulla est rosarum quibus commune sit De his autem ques-tionibus diligentius posterius disputa-bimus

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lt043 EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA DEUXIEgraveME

PHRASE DE PORPHYREgt

ltsect 19gt Mais poursuivons maintenant le texte du proegraveme Note quand ltPorphyregt dit laquo Pour le moment raquo crsquoest-agrave-dire dans le preacutesent traiteacute que cela il ltlrsquogtindique drsquoune certaine maniegravere afin que le lec-teur srsquoattende agrave ce que ces questions soient agrave solu-tionner ailleurs Tregraves profond en effet Il pose la cau-se pour laquelle ici il srsquoabstient de ces questions agrave savoir parce que les traiter est trop profond pour le lecteur qui ne peut srsquoy accrocher ce qursquoaussitocirct il preacutecise Et ayant besoin drsquoune plus grande re-cherche crsquoest qursquoen effet bien que lrsquoauteur suffise pour solutionner le lecteur ne suffit pas pour recher-cher Drsquoune plus grande recherche dis-je que serait la tienne lttoi lecteurgt

lt05 TROISIEgraveME PHRASE (LEMME EXPLICATION LIT-TEacuteRALE ET REMARQUE)gt

Mais cela une fois montreacutees les ltchosesgt qursquoil tait ltPorphyregt enseigne celles qursquoil pose agrave savoir ces ltchosesgt que relativement agrave ces lteacuteleacutementsgt-ci en lrsquooccurrence au genre et agrave lrsquoespegravece et relative-ment agrave ces trois autres lteacuteleacutementsgt exposeacutes les Anciens non par lrsquoacircge certes mais par le jugement ont traiteacutees de faccedilon probable crsquoest-agrave-dire de faccedilon vraisemblable agrave savoir dans lesquelles tous se sont accordeacutes et ltougravegt il nrsquoy eut aucune dissension Car dans les preacutedites questions agrave reacutesoudre les uns ju-geaient autrement et les autres autrement ltencoregt Drsquoougrave Boegravece commeacutemore qursquoAristote veut que les genres et les espegraveces subsistent seulement dans les sensibles mais soient intelligeacutes ltcommegt en dehors tandis que Platon ltveutgt que ces lteacuteleacutementsgt soient non seulement intelligeacutes ltcommegt en dehors des sensibles mais aussi soient vraiment lten dehors drsquoeuxgt Et parmi ces Anciens je dis et surtout les Peacuteripateacuteticiens agrave savoir une partie de ces Anciens or ltPorphyregt appelle lsquoPeacuteripateacuteticiensrsquo les dialecti-ciens ou nrsquoimporte quels argumentateurs

ltsect 20gt Note encore que les ltcaracteacuteristiquesgt qui conviennent aux proegravemes peuvent en ce ltproegrave-megt ecirctre assigneacutees En effet Boegravece dit ltdans son commentairegt sur les Topiques de Ciceacuteron ainsi laquo Tout proegraveme parce qursquoil est envisageacute pour dispo-ser lrsquoauditeur comme il est dit dans les Rheacutetoriques ou bien capte la bienveillance ou bien preacutepare lrsquoat-

(eacuted GEYER p 8 l 24-31)

ltsect 19gt Sed nunc proemii 177 litte-ram 178 prosequamur Nota cum ait laquo Mox raquo id est presenti tractatu id eum quodammodo innuere ut alibi179 soluen-das has questiones lector expectet180 Al-tissimum enim Causam supponit quare hic ab his questionibus abstineat quia scilicet eas tractare altissimum est quan-tum ad lectorem qui ad eas pertingere181 non possit quod statim determinat Et maioris inquisitionis egens quippe cum auctor 182 sufficiat ad soluendum lector non sufficit ad inquirendum Maioris in-quam inquisitionis quam tua sit

(eacuted GEYER p 8 l 31-p 9 l 11)

Illud uero ostensis his que fol 2rb reticet docet ea que ponit illa sci-licet que de his genere uidelicet et spe-cie ac de aliis tribus propositis Antiqui non etate quidem sed sensu tractauerunt probabiliter id est uerisimiliter in quibus scilicet omnes conuenerunt nec ulla fuit dissensio Nam in predictis questionibus dissoluendis alii aliter et alii aliter sen-tiebant Unde Boecius 183 Aristotelem 184 commemorat genera et species in sen-sibilibus tantum uelle subsistere extra autem intelligi Platonem uero non solum ea extra sensibilia intelligi uerum etiam esse Et horum Antiqui dico et maxime Perypatetici 185 pars scilicet horum Antiquorum lsquoPerypateticosrsquo 186 autem dialecticos187 seu quoslibet argumentato-res188 appellat189

ltsect 20gt Nota etiam que proemiis con-ueniunt in hoc posse assignari Dicit190 enim Boecius191 super Topica Ciceronis sic laquo Omne proemium quod ad compo-nendum intenditur auditorem ut in Rhe-toricis192 dicitur aut beneuolentiam cap-tat aut attentionem preparat aut efficit

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tention ou bien produit la dociliteacute raquo Il convient en effet qursquoune de ces trois ltchosesgt ou plusieurs si-multaneacutement soient dans tout proegraveme or deux peu-vent ecirctre noteacutees dans celui-ci la dociliteacute certes quand il offre la matiegravere qui est ces cinq lteacuteleacute-mentsgt et lrsquoattention quand il recommande le traiteacute par suite de son utiliteacute quadrifide relativement aux ltchosesgt que les Anciens avaient institueacutees pour la doctrine de ces lteacuteleacutementsgt ou quand il promet le mode de lrsquointroduction La bienveillance pour sa part nrsquoest pas neacutecessaire ici quand la science nrsquoest pas abhorreacutee pour celui qui en requiert le traiteacute par Porphyre

ltI PREMIEgraveRE QUESTION DIRECTRICE (QD1) LES PRO-PRIEacuteTEacuteS QUI DISTINGUENT LES UNIVERSAUX DES SIN-GULIERS SrsquoAPPLIQUENT-ELLES SEULEMENT Agrave DES MOTS (VOCES) OU BIEN AUSSI Agrave DES CHOSES (RES) gt

ltsect 21gt Or maintenant revenons comme nous avons promis aux questions poseacutees ci-dessus et ces ltquestionsgt diligemment tout agrave la fois cherchonslt-lesgt avec soin et solutionnonslt-lesgt Et puisqursquoil est eacutevident que les genres et les espegraveces sont des univer-saux ltgenres et espegravecesgt dans lesquels ltPorphyregt touche la nature de tous les universaux geacuteneacuterale-ment nous ici distinguons communeacutement ltles pro-prieacuteteacutesgt des universaux par ltrapport auxgt proprieacuteteacutes des singuliers et cherchons avec soin si ces ltproprieacute-teacutesgt srsquoaccordent seulement avec des mots ou aussi avec des reacutealiteacutes

ltI1 APORIE ET ARGUMENTS DrsquoAUTORITEacutegt

ltsect 22gt Or Aristote deacutefinit lrsquouniversel dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique laquo ce qui est par nature apte agrave ecirctre preacutediqueacute de plusieurs raquo tandis que Por-phyre ltdeacutefinitgt certes le singulier crsquoest-agrave-dire lrsquoin-dividu laquo ce qui est preacutediqueacute drsquoun seul raquo Cela tant aux reacutealiteacutes qursquoaux mots lrsquoautoriteacute semble ltlrsquogtattri-buer aux reacutealiteacutes certes Aristote lui-mecircme ltlrsquoat-tribuegt quand juste avant la deacutefinition de lrsquouniversel il avait avanceacute ltcette affirmationgt disant ainsi laquo Or puisque certes des reacutealiteacutes les unes sont des univer-saux tandis que les autres des singuliers or je dis lsquouniverselrsquo ce qui peut par nature ecirctre preacutediqueacute de plusieurs tandis que lsquosingulierrsquo ce qui ne ltle peutgt pas raquo etc Porphyre lui-mecircme aussi quand il a voulu que lrsquoespegravece soit confectionneacutee agrave partir du genre et de la diffeacuterence les a assigneacutes dans la nature des

docilitatem raquo Alterum enim horum trium uel plura193 simul omni proemio inesse conuenit duo uero in hoc notari possunt docilitas quidem ubi materiam prelibat que est illa quinque et attentio ubi ex utilitate quadrifaria194 tractatum commen-dat de his que Antiqui ad horum insti-tuerant doctrinam uel ubi modum intro-ductionis promittit195 Beneuolentia uero hic non est necessaria ubi non est perosa scientia ei qui tractatum eius a Porfirio requirit196

(eacuted GEYER p 9 l 12-17)

ltsect 21gt Nunc autem ad suprapositas questiones ut promisimus redeamus eas-que diligenter et perquiramus et solua-mus Et quoniam genera et species uni-uersalia esse constat in quibus omnium generaliter uniuersalium naturam tangit nos hic communiter uniuersalium per sin-gularium proprietates distinguamus et utrum he197 solis uocibus198 seu etiam re-bus ltconueniantgt199 perquiramus200

(eacuted GEYER p 9 l 18-p 10 l 7)

ltsect 22gt Diffinit autem uniuersale Aristoteles 201 ltingt 202 Peryermenias 203 laquo quod de pluribus natum est aptum pre-dicari raquo Porfirius204 uero singulare qui-dem id est indiuiduum laquo quod de uno solo predicatur raquo 205 Quod tam rebus quam uocibus adscribere uidetur auctori-tas rebus quidem ipse Aristoteles206 ubi ante uniuersalis diffinitionem statim pre-miserat sic dicens laquo Quoniam autem hec quidem rerum sunt uniuersalia illa uero singularia dico autem lsquouniuersalersquo quod de pluribus natum est predicari lsquosingu-larersquo uero quod non raquo etc Ipse etiam Por-firius207 cum uoluit speciem ex genere et differentia confici hec in rerum natura

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reacutealiteacutes Agrave partir de ces ltautoriteacutesgt il est manifeste que les reacutealiteacutes elles-mecircmes sont contenues sous le nom lsquouniverselrsquo

ltsect 23gt Les noms sont aussi dits des lsquouniver-sauxrsquo Drsquoougrave Aristote laquo Le genre et lrsquoespegravece dit-il deacuteterminent une qualiteacute par rapport agrave une substance en effet ils signifient une certaine substance quali-fieacutee raquo Et Boegravece dans le livre Des divisions laquo Or crsquoest dit-il tregraves utile de savoir qursquoun genre est drsquoune certaine maniegravere une ltuniquegt similitude de nom-breuses espegraveces ltsimilitudegt qui montre lrsquoaccord substantiel de toutes ces ltespegravecesgt raquo Or lsquosignifierrsquo ou lsquomontrerrsquo est ltle faitgt des mots tandis qursquolsquoecirctre signifieacutersquo ltest celuigt des reacutealiteacutes Et agrave nouveau laquo Le vocable dit-il de lsquonomrsquo est preacutediqueacute de plusieurs noms et drsquoune certaine maniegravere est une espegravece conte-nant sous elle des individus raquo Mais il nrsquoest pas dit proprement lsquoespegravecersquo puisqursquoun vocable nrsquoest pas substantiel mais accidentel toutefois il est indubi-tablement un universel ltluigt avec lequel la deacutefini-tion de lrsquouniversel srsquoaccorde Agrave partir de quoi il est prouveacute que les mots aussi sont universels auxquels ltmotsgt seulement est attribueacute drsquoecirctre des termes preacute-dicats des propositions

ltI2 REFORMULATION DE QD1 COMMENT ADAPTER

LA DEacuteFINITION DE LrsquoUNIVERSEL Agrave DES CHOSES gt

ltsect 24gt Or puisque tant les reacutealiteacutes que les mots semblent ecirctre dits lsquouniverselsrsquo il faut demander de quelle faccedilon la deacutefinition de lrsquouniversel peut ecirctre adapteacutee aux reacutealiteacutes

ltII PREacuteSENTATION ET DISCUSSION DES THEgraveSES REacuteA-LISTES EXPLIQUANT POURQUOI ET COMMENT LES PRO-PRIEacuteTEacuteS DES UNIVERSAUX SrsquoAPPLIQUENT AUX CHOSESgt ltII0 LIMINAIREgt

Aucune reacutealiteacute en effet ni aucune collection de reacutealiteacutes ne semble ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs un agrave un ce que la proprieacuteteacute de lrsquouniversel exige En effet mecircme si ce peuple ou cette maison ou Socrate se dit de toutes ses parties simultaneacutement absolument personne toutefois ne les dit des lsquouniversauxrsquo puis-que leur preacutedication ne vient pas jusqursquoaux singu-liers Or une ltuniquegt reacutealiteacute beaucoup moins qursquoune collection nrsquoest preacutediqueacutee de plusieurs Com-ment donc ils appellent un lsquouniverselrsquo une ltuniquegt

assignauit Ex quibus manifestum est lsquouniuersalirsquo nomine res ipsas contineri

ltsect 23gt lsquoUniuersaliarsquo quoque nomina dicuntur Unde Aristoteles 208 laquo Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa sub-stantiam determinant qualem enim quandam ltsubstantiamgt significant209 raquo Et Boecius210 in libro Diuisionum laquo Il-lud autem inquit scire perutile est quod genus una quodammodo multarum spe-cierum similitudo est que earum omnium substantialem conuenientiam monstrat raquo lsquoSignificarersquo autem uel lsquomonstrarersquo uo-cum est lsquosignificarirsquo uero rerum Et rur-sus laquo Vocabulum inquit lsquonominisrsquo de pluribus nominibus predicatur et ltestgt211 quodammodo species sub se continens in-diuidua raquo212 Non autem proprie lsquospeciesrsquo dicitur cum non sit substantiale sed acci-dentale uocabulum uniuersale autem in-dubitanter est cui uniuersalis diffinitio conuenit Ex quo uoces quoque uniuer-sales esse conuincitur quibus tantum pre-dicatos terminos propositionum 213 esse adscribitur

(eacuted GEYER p 10 l 8-9)

ltsect 24gt Cum autem tam res quam uoces lsquouniuersalesrsquo dici uideantur que-rendum est qualiter rebus diffinitio uni-uersalis possit aptari

(eacuted GEYER p 10 l 9-p 16 l 18) (eacuted GEYER p 10 l 9-16)

Nulla enim res nec ulla collectio214 rerum de pluribus singillatim predicari ui-detur quod proprietas uniuersalis215 exi-git Nam etsi hic populus uel hec domus uel Socrates de omnibus simul partibus suis dicatur nemo tamen omnino ea lsquouni-uersaliarsquo dicit cum ad singularia predi-catio eorum non ueniat Una autem res multo minus quam collectio de pluribus predicatur Quomodo ergo uel rem unam

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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reacutealiteacute ou une collection entendonslt-legt et posons toutes les opinions de tous

ltII1 LA THEacuteORIE DE LrsquoESSENCE MATEacuteRIELLE (= ThEm PREMIEgraveRE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII11 PREacuteSENTATION DE LA THEacuteORIEgt

ltsect 25gt Certains en effet prennent la reacutealiteacute uni-verselle de telle faccedilon qursquoils placent mdash dans des reacutea-liteacutes diverses les unes des autres par ltleursgt formes mdash une substance essentiellement identique qui est lrsquoessence mateacuterielle des singuliers dans lesquels elle est et une en elle-mecircme elle est seulement diverse par les formes de ltsesgt infeacuterieurs Certes srsquoil arrivait que ces formes soient seacutepareacutees il nrsquoy aurait entiegravere-ment aucune diffeacuterence parmi les reacutealiteacutes qui se dis-tinguent les unes des autres seulement par la diver-siteacute de ltleursgt formes quoique ltleurgt matiegravere soit entiegraverement essentiellement identique Par exemple dans les hommes un agrave un qui diffegraverent numeacuterique-ment identique est la substance de lrsquohomme la-quelle ici devient Platon par ces accidents-ci lagrave Socrate par ceux-lagrave Avec eux certes Porphyre sem-ble au plus haut point assentir quand il dit laquo Par participation agrave lrsquoespegravece plusieurs hommes ltsontgt un mais par les particuliers ltlrsquohommegt un et com-mun ltestgt plusieurs raquo Et agrave nouveau laquo lsquoIndividuel-lesrsquo affirme-t-il sont dites ltles chosesgt de cette sor-te puisque chacune drsquoelles consiste dans des pro-prieacuteteacutes dont la collection nrsquoest pas en une autre raquo Si-milairement aussi dans les animaux un agrave un qui diffegraverent par lrsquoespegravece ils posent essentiellement une et identique la substance de lrsquoanimal ltsubstancegt qursquoils tirent par le fait drsquoecirctre susceptible de diverses diffeacuterences vers diverses espegraveces comme si agrave partir de cette cire je faisais tantocirct une statue drsquoun homme tantocirct drsquoun bœuf en adaptant diverses formes agrave une essence demeurant entiegraverement identique Crsquoest tou-tefois notable que la mecircme cire ne constitue pas les statues en ltungt mecircme temps comme il est conceacutedeacute dans ltle cas degt lrsquouniversel agrave savoir parce que Boegravece dit que lrsquouniversel ltestgt ainsi commun qursquoen ltungt mecircme temps il est tout entier le mecircme dans les diverses ltchosesgt dont il constitue mateacuteriellement la substance et bien qursquoeacutetant en soi universel le mecircme il devient singulier par les formes qui lui adviennent ltformesgt sans lesquelles il subsiste naturellement en soi et en lrsquoabsence desquelles en aucune faccedilon il ne

uel collectionem lsquouniuersalersquo 216 appel-lant audiamus atque omnes omnium opi-niones ponamus

(eacuted GEYER p 10 l 17-p 13 l 17) (eacuted GEYER p 10 l 17-p 11 l 9)

ltsect 25gt Quidam enim ita rem uniuer-salem accipiunt ut mdash in rebus diuersis ab inuicem per formas mdash eandem essentiali-ter substantiam collocent que singula-rium217 in quibus est materialis sit es-sentia et in se ipsa una tantum per for-mas inferiorum sit diuersa Quas quidem formas si 218 separari contingeret fol 2va nulla penitus differentia rerum esset que formarum tantum diuersitate ab inui-cem distant cum sit penitus eadem essen-tialiter materia Verbi gratia in singulis hominibus numero differentibus eadem est hominis substantia que hic Plato per hec accidentia fit ibi Socrates per illa Quibus quidem Porfirius assentire ma-xime uidetur cum ait laquo Participatione speciei plures homines unus particulari-bus 219 autem unus et communis plu-res raquo220 Et rursus laquo lsquoIndiuiduarsquo inquit dicuntur huiusmodi quoniam unumquod-que eorum consistit221 ex proprietatibus quarum collectio non est222 in alio raquo223 Similiter et in singulis animalibus specie differentibus unam et eandem essentiali-ter animalis substantiam ponunt quam per diuersarum differentiarum susceptio-nem in diuersas species trahunt ueluti si ex hac cera modo statuam hominis modo bouis faciam diuersas eidem penitus es-sentie manenti224 formas aptando225 Hoc tamen refert quod eodem tempore cera eadem statuas226 non constituit sicut in uniuersali conceditur quod scilicet uni-uersale ita commune Boecius227 dicit ut eodem tempore idem totum sit in diuersis quorum substantiam materialiter consti-tuat et cum in se sit uniuersale idem per aduenientes formas singulare fit228 sine quibus naturaliter in se subsistit et absque eis nullatenus actualiter permanet Uni-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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demeure en acte Universel certes en ltsagt nature tandis que singulier en ltsongt acte il est intelligeacute et incorporel certes et non sensible dans la simpliciteacute de son universaliteacute tandis qursquoen acte le mecircme sub-siste corporel et sensible par ltsesgt accidents aussi les mecircmes ltchosesgt mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash et subsistent singuliegraveres et sont intelligeacutees universelles

ltII12 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThEm gt lt[a1]gt lt[a11]gt

ltsect 26gt Et crsquoest lrsquoune des deux theacuteories agrave la-quelle mecircme si les autoriteacutes semblent le plus con-sentir la physique srsquooppose de toutes les maniegraveres Si en effet la mecircme ltchosegt essentiellement bien qursquooccupeacutee par des formes diverses consiste dans les ltreacutealiteacutesgt une agrave une il importe que cette ltreacutea-liteacutegt qui est affecteacutee par ces formes-ci soit celle-lagrave qui ltestgt occupeacutee par ces ltformesgt-lagrave de telle sorte que lrsquoanimal formeacute par la rationaliteacute est lrsquoanimal for-meacute par lrsquoirrationaliteacute et donc que lrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnel et qursquoainsi dans la mecircme ltchosegt les contraires consistent simultaneacutement

lt[a12]gt

Bien plus deacutejagrave ltilsgt ne ltsontgt plus des contrai-res drsquoaucune maniegravere quand ils srsquouniraient entiegravere-ment agrave la mecircme essence simultaneacutement comme ni la blancheur ni la noirceur ne seraient des contraires si simultaneacutement elles se produisaient dans cette reacutea-liteacute-ci mecircme si la reacutealiteacute elle-mecircme eacutetait drsquoun en-droit blanche drsquoun autre noire comme elle est drsquoun endroit blanche drsquoun autre dure agrave savoir en vertu de la blancheur et de la dureteacute Et en effet des contraires ne peuvent pas mecircme drsquoun point de vue diffeacuterent ecirctre simultaneacutement dans la mecircme ltchosegt comme les re-latifs et plein drsquoautres ltchoses le peuventgt Drsquoougrave Aristote sur laquo La relation raquo montre que le grand et le petit sont agrave divers eacutegards simultaneacutement dans la mecirc-me ltchosegt par cela cependant qursquoils sont simulta-neacutement dans la mecircme ltchosegt il prouve que ce ne sont pas des contraires

ltII13 REacutePONSES DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a11-2] ET CONTRE-ARGUMENT(S) DrsquoABEacuteLARD Agrave CES REacute-PONSESgt lt[ad a12]gt

uersale quidem in natura singulare uero actu et incorporeum quidem et insensibi-le in simplicitate229 uniuersalitatis sue in-telligitur corporeum uero atque sensibile idem per accidentia in actu subsistit et eadem mdash teste Boecio230 mdash et subsistunt singularia et intelliguntur uniuersalia

(eacuted GEYER p 11 l 10-p 13 l 15) (eacuted GEYER p 11 l 10-24) (eacuted GEYER p 11 l 10-16)

ltsect 26gt Et hec est una de duabus sen-tentiis231 cui etsi auctoritates consentire plurimum uideantur phisica 232 modis omnibus repugnat Si enim idem essentia-liter licet diuersis formis occupatum consistat in singulis oportet hanc que his formis affecta est illam esse que illis oc-cupata ut animal formatum rationalitate esse animal formatum irrationalitate et ita animal rationale esse animal irrationa-le et sic233 in eodem contraria simul con-sistere

(eacuted GEYER p 11 l 16-24)234

Immo iam nullo modo contraria ubi eidem penitus essentie simul coirent sicut nec albedo nec nigredo contraria essent si simul in hac re contingerent etiamsi ipsa res aliunde alba aliunde nigra esset sicut aliunde alba aliunde du-ra est ex albedine scilicet et duritia235 Neque enim contraria diuersa etiam ra-tione eidem simul inesse possunt sicut relatiua et pleraque alia Unde Aristo-teles236 in laquo Ad aliquid raquo magnum et pa-ruum que ostendit diuersis respectibus si-mul eidem inesse per hoc tamen237 quod simul eidem insunt contraria non esse conuincit

(eacuted GEYER p 11 l 25-28)238

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 27gt Mais peut-ecirctre dira-t-on selon cette theacuteorie que de lagrave la rationaliteacute et lrsquoirrationaliteacute ne sont pas moins contraires parce que de telle faccedilon elles se retrouvent dans la mecircme ltchosegt agrave savoir dans le mecircme genre ou dans la mecircme espegravece agrave sa-voir agrave moins qursquoelles ne soient fondeacutees dans le mecircme individu

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD (SELON SPADE) OU

SUITE DE LA REacutePONSE DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a12] (SELON DE LIBERA)gt

Ce qui encore se montre ainsi Vraiment la ra-tionaliteacute et lrsquoirrationaliteacute sont dans le mecircme indi-vidu parce que dans Socrate Mais parce qursquoelles sont dans Socrate simultaneacutement de lagrave il est prouveacute qursquoelles sont simultaneacutement dans Socrate et ltlrsquoacircnegt Burnellus Mais Socrate et Burnellus sont Socrate Et vraiment Socrate et Burnellus sont Socrate parce que Socrate est Socrate et Burnellus agrave savoir parce que Socrate est Socrate et Socrate est Burnellus Que Socrate soit Burnellus on le montre ainsi selon cette theacuteorie Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus Mais tout ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus est Burnellus Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est Burnellus Mais si crsquoest ltle casgt puisque Socrate lui-mecircme est ce qui est autre que les formes de Socrate alors Socrate lui-mecircme est Burnellus Or que soit vrai ce que nous avons ad-mis ci-dessus agrave savoir lsquotout ce qui est dans Bur-nellus autre que les formes de Burnellus est Bur-nellusrsquo est de lagrave manifeste parce que ni les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors les ac-cidents seraient la substance ni la matiegravere simultaneacute-ment et les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors il serait neacutecessaire drsquoavouer qursquoun corps et un non-corps sont un corps

lt[ad a11] (= DEacuteVELOPPEMENT DE [ad a12])gt

ltsect 28gt Il y en a ltcertainsgt qui cherchant une eacutechappatoire critiquent seulement les mots de cette proposition lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irration-nelrsquo non pas la thegravese disant que certes cet ltanimalgt est lrsquoun et lrsquoautre cependant que cela nrsquoest pas mon-

ltsect 27gt Sed fortassis dicetur secun-dum illam sententiam quia non inde239 ra-tionalitas et irrationalitas minus sunt con-traria quod taliter reperiuntur in eodem scilicet eodem genere uel in eadem spe-cie nisi scilicet in eodem indiuiduo fun-dentur240

(eacuted GEYER p 11 l 28-p 12 l 14)241

Quod etiam sic ostenditur Vere ra-tionalitas et irrationalitas in eodem indiui-duo sunt quia in Socrate Sed quod in So-crate simul sint inde conuincitur quod si-mul sunt in Socrate et Burnello Sed242 Socrates et Burnellus243 sunt Socrates Et uere Socrates et Burnellus sunt Socrates quia Socrates est Socrates et Burnellus quia scilicet Socrates est Socrates et So-crates est Burnellus Quod Socrates sit Burnellus sic monstratur secundum illam sententiam Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est illud quod est in Burnello aliud a formis Burnelli Sed quicquid est in Burnello aliud a formis Burnelli est Burnellus Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est Bur-nellus244 Sed si hoc est cum ipse Socra-tes sit illud quod aliud est a formis So-cratis tunc ipse Socrates est Burnellus Quod uerum sit autem id quod supra as-sumpsimus scilicet lsquoquicquid est in Bur-nello aliud a formis Burnelli est Burnel-lusrsquo inde manifestum est quia neque for-me Burnelli sunt Burnellus cum iam ac-cidentia essent substantia neque materia simul et forme Burnelli sunt Burnellus cum iam corpus et non 245 corpus esse corpus necesse esset confiteri

(eacuted GEYER p 12 l 15-20)

ltsect 28gt Sunt qui diffugium querentes uerba tantum calumnientur huius proposi-tionis lsquoanimal rationale est animal irratio-nalersquo non sententiam dicentes quidem id utrumque esse non tamen per hec uerba

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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treacute proprement par ces mots lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnelrsquo puisqursquoen lrsquooccurrence la reacutea-liteacute ltlsquoanimalrsquogt bien qursquoeacutetant la mecircme soit dite drsquoun endroit lsquorationnellersquo drsquoun autre lsquoirrationnellersquo agrave sa-voir agrave partir de formes opposeacutees

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARDgt

Mais alors assureacutement ltellesgt nrsquoont pas drsquoop-position les formes qui entiegraverement adheacutereraient agrave la mecircme ltreacutealiteacutegt simultaneacutement et crsquoest pourquoi ils ne critiquent pas ces propositions lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal mortelrsquo ou lsquolrsquoanimal blanc est lrsquoanimal marchantrsquo parce que ce nrsquoest pas en cela qursquoil est rationnel ltqursquogtil est mortel ltcegt nrsquoltestgt pas en cela qursquoil est blanc ltqursquogtil marche mais ils tiennent ces ltpropositionsgt pour tout agrave fait vraies parce que le mecircme animal a simultaneacutement lrsquoune et lrsquoautre ltcaracteacuteristiquegt quoique drsquoun point de vue diffeacute-rent Autrement aussi ils avoueraient qursquoaucun ani-mal nrsquoest un homme puisque rien en ce qursquoil est animal nrsquoest homme

lt[a2]gt

ltsect 29gt En outre selon la position de la theacuteorie mise en avant il y a seulement dix essences de toutes les reacutealiteacutes agrave savoir les dix geacuteneacuteralissimes parce que dans les preacutedicaments un agrave un se retrouve seulement une ltuniquegt essence qui est diversifieacutee seulement par les formes de ltsesgt infeacuterieurs com-me il a eacuteteacute dit et ltquigt sans ces ltformesgt nrsquoaurait aucune varieacuteteacute Comme donc toutes les substances sont entiegraverement la mecircme ltchosegt ainsi toutes les qualiteacutes et les quantiteacutes etc Puis donc que Socrate et Platon ont en eux les reacutealiteacutes des preacutedicaments un agrave un tandis qursquoelles-mecircmes sont entiegraverement les mecirc-mes toutes les formes de lrsquoun sont ltles formesgt de lrsquoautre lesquelles ne sont pas en soi des ltchosesgt diverses en essence comme ne le ltsontgt pas les substances auxquelles elles adhegraverent par exemple la qualiteacute de lrsquoun et la qualiteacute de lrsquoautre puisque lrsquoune et lrsquoautre est qualiteacute Donc ltSocrate et Platongt ne sont pas plus divers par la nature des qualiteacutes que par la nature de la substance parce que de leur substance il y a une ltuniquegt essence comme aussi de ltleursgt qualiteacutes Pour la mecircme raison et la quantiteacute puis-qursquoelle est la mecircme ne fait pas une diffeacuterence et non plus les autres preacutedicaments Crsquoest pourquoi il ne peut y avoir aucune diffeacuterence agrave partir des formes

proprie hoc ostendi lsquoanimal rationale est animal irrationalersquo cum uidelicet res etsi eadem aliunde lsquorationalisrsquo aliunde lsquoirra-tionalisrsquo dicatur ex oppositis scilicet for-mis

(eacuted GEYER p 12 l 20-26)

Sed iam profecto oppositionem for-me non habent fol 2vb que eidem246 penitus simul adhererent nec ideo has propositiones calumniantur247 lsquoanimal ra-tionale est animal mortalersquo uel lsquoanimal al-bum est animal ambulansrsquo quia non in eo quod rationale est mortale est non in eo quod album est ambulat sed eas omnino pro ueris habent quia idem animal utrumque simul habet quamuis diuersa ratione Alioquin et nullum248 animal ho-minem esse confiterentur cum nichil in eo quod animal est homo sit

(eacuted GEYER p 12 l 27-41)

ltsect 29gt Preterea secundum positio-nem premisse sententie249 decem tantum omnium rerum sunt essentie decem scili-cet generalissima quia in singulis predi-camentis una tantum essentia reperitur que per formas tantum inferiorum ut dic-tum est250 diuersificatur ac sine eis nul-lam haberet uarietatem Sicut ergo omnes substantie idem sunt penitus sic omnes qualitates et quantitates etc Cum igitur Socrates et Plato res singulorum predica-mentorum in se habeant ipse uero pe-nitus eedem sint omnes forme unius sunt alterius que nec in se diuersa sunt in essentia sicut nec substantie quibus adhe-rent ut qualitas unius et qualitas alterius cum utraque sit qualitas Non ergo magis ex qualitatum natura diuersi sunt quam ex natura substantie quia substantie eorum una est essentia sicut251 etiam qualitatum Eadem ratione nec quantitas cum sit ea-dem differentiam facit nec cetera predi-camenta Quare nec ex formis ulla potest esse differentia que nec in se diuerse sunt sicut nec substantie

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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qui en soi ne sont pas diverses comme ne le ltsontgt pas les substances

lt[a3]gt

ltsect 30gt De plus comment consideacutererions-nous des ltchosesgt numeacuteriquement nombreuses dans les substances si la seule diversiteacute eacutetait ltcellegt des for-mes la substance sujette demeurant entiegraverement la mecircme Et en effet nous ne disons pas que Socrate ltestgt numeacuteriquement nombreux agrave cause du fait drsquoecirctre susceptible de nombreuses formes

lt[a4]gt

ltsect 31gt Cela aussi qursquoils veulent ne peut tenir que les individus soient produits par leurs accidents mecircmes Si en effet crsquoest agrave partir des accidents que les individus font naicirctre leur ecirctre assureacutement les ac-cidents leur sont naturellement anteacuterieurs comme aussi les diffeacuterences ltsont naturellement anteacuterieu-resgt aux espegraveces qursquoelles conduisent vers lrsquoecirctre Car comme lrsquohomme se distingue par la formation drsquoune diffeacuterence ainsi ils appellent Socrate ltlsquoSocratersquogt par le fait drsquoecirctre susceptible drsquoaccidents Drsquoougrave So-crate ne peut pas ecirctre agrave part de ltsesgt accidents com-me lrsquohomme ltne peut pas ecirctregt agrave part de ltsesgt dif-feacuterences Crsquoest pourquoi ltSocrategt nrsquoest pas le fon-dement de ses ltaccidentsgt comme non plus lrsquohom-me de ltsesgt diffeacuterences Mais si les accidents ne sont pas dans les substances individuelles comme dans des sujets assureacutement ltilsgt ne ltsontgt pas dans les ltsubstancesgt universelles Nrsquoimporte quels ltac-cidentsgt en effet qui sont dans les substances secon-des comme dans des sujets les mecircmes ltaccidentsgt sont dans les ltsubstancesgt premiegraveres comme dans des sujets ltAristote legt montre universellement

ltII14 CONCLUSION ThEm EST ABSURDEgt

Agrave partir de ces ltconsideacuterationsgt il est ainsi mani-feste que manque entiegraverement de raison cette theacuteorie par laquelle il est dit qursquoentiegraverement la mecircme essence consiste simultaneacutement dans diverses ltchosesgt

ltII2 LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE (= ThNd SECONDE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII21 PREacuteSENTATION DE ThNdgt

ltsect 32gt Drsquoougrave drsquoautres theacuteorisant autrement sur lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes et acceacutedant davantage agrave la theacuteorie de la reacutealiteacute disent que les reacutealiteacutes une agrave une ne

(eacuted GEYER p 13 l 1-4)

ltsect 30gt Amplius quomodo ltmul-tagt252 numero consideremus in substan-tiis si sola formarum diuersitas esset eadem penitus subiecta substantia perma-nente Neque enim Socratem multa nu-mero dicimus propter multarum forma-rum susceptionem

(eacuted GEYER p 13 l 5-15)

ltsect 31gt Illud quoque stare non potest quod indiuidua per ipsorum accidentia ef-fici uolunt Si enim ex accidentibus indi-uidua esse suum contrahunt253 profecto priora sunt eis naturaliter accidentia sicut et differentie speciebus quas ad esse con-ducunt254 Nam sicut homo ex formatione differentie distat ita Socratem ex acci-dentium susceptione appellant Unde nec Socrates preter accidentia sicut nec homo preter differentias esse potest Quare eo-rum fundamentum non est sicut nec homo differentiarum Si autem in indiuiduis substantiis ut in subiectis accidentia non sunt profecto nec in uniuersalibus Que-cumque enim in secundis substantiis ut in subiectis255 sunt eadem in primis ut in subiectis 256 esse uniuersaliter mons-trat257

(eacuted GEYER p 13 l 15-17)

Ex his itaque manifestum est eam penitus sententiam ratione carere qua di-citur eandem penitus essentiam258 in di-uersis simul consistere

(eacuted GEYER p 13 l 18-p 14 l 6)

ltsect 32gt Unde alii aliter de uniuersali-tate 259 rerum 260 sentientes magisque ad sententiam rei accedentes dicunt res sin-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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sont pas seulement diverses les unes des autres par leurs formes mais ltqursquogtelles sont personnellement distinctes en leurs essences et ltqursquogten aucune ma-niegravere ce qui est dans une ltquegt ce soit ou matiegravere ou forme nrsquoest dans une autre et ltquegt ces ltreacutea-liteacutesgt mecircme une fois les formes eacuteloigneacutees nrsquoen peuvent pas moins subsister distinctes en leurs es-sences parce que la distinction personnelle de ces ltreacutealiteacutesgt mdash agrave savoir selon laquelle celle-ci nrsquoest pas celle-lagrave mdash ne se fait pas par les formes mais est par la diversiteacute mecircme de lrsquoessence comme aussi les formes elles-mecircmes sont en elles-mecircmes diverses les unes des autres autrement la diversiteacute des formes proceacutederait agrave lrsquoinfini de telle sorte qursquoil serait neacute-cessaire que drsquoautres ltformesgt soient poseacutees pour ltexpliquergt la diversiteacute des autres ltformesgt Crsquoest une telle diffeacuterence que Porphyre a noteacutee entre un geacuteneacuteralissime et un speacutecialissime ltengt disant laquo De plus ni lrsquoespegravece ne deviendrait jamais un geacuteneacuteralis-sime ni le genre un speacutecialissime raquo comme srsquoil di-sait crsquoest leur diffeacuterence que lrsquoessence de celui-ci nrsquoest pas ltlrsquoessencegt de celle-lagrave Ainsi aussi la dis-tinction des preacutedicaments consiste non pas dans certaines formes qui la feraient mais dans la diver-siteacute de lrsquoessence propre ltagrave chacungt Or quoiqursquoils veuillent que toutes les reacutealiteacutes soient ainsi diverses les unes des autres qursquoaucune de ces ltreacutealiteacutesgt ne participe avec une autre drsquoune matiegravere essentielle-ment la mecircme ou drsquoune forme essentiellement la mecirc-me toutefois mdash retenant encore lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes mdash ils appellent lsquola mecircme ltchosegtrsquo non pas essentiellement certes mais indiffeacuteremment les ltchosesgt qui sont distinctes par exemple ils disent que les hommes un agrave un distincts en eux-mecircmes sont le mecircme dans lrsquohomme crsquoest-agrave-dire qursquoils ne diffegrave-rent pas dans la nature de lrsquohumaniteacute et les mecircmes lthommesgt qursquoils disent lsquosinguliersrsquo selon la distinc-tion ils les disent lsquouniverselsrsquo selon lrsquoindiffeacuterence crsquoest-agrave-dire lrsquoaccord de la similitude

ltII22 PREacuteSENTATION DE DEUX EacuteVOLUTIONS DE ThNd LES THEacuteORIES DE LA COLLECTIO (ThC)gt ltII221 PREMIEgraveRE EacuteVOLUTION (= ThC1 THEacuteORIE

DE GOSSELIN DE SOISSONS)gt

ltsect 33gt Mais ici encore il y a dissension Car cer-tains ne posent pas de reacutealiteacute universelle si ce nrsquoest dans une collection de plusieurs ltreacutealiteacutesgt Ceux-lagrave nrsquoappellent Socrate et Platon par eux-mecircmes drsquoau-

gulas non solum formis ab inuicem esse diuersas uerum personaliter in suis es-sentiis esse discretas nec ullo modo id quod in una est esse in alia siue illud materia sit siue forma nec eas formis quoque remotis minus in essentiis suis discretas posse subsistere quia earum discretio personalis mdash secundum quam scilicet hec non est illa mdash non per formas fit sed est per ipsam essentie diuersita-tem sicut et forme ipse in se ipsis261 di-uerse sunt inuicem alioquin formarum di-uersitas in infinitatem procederet ut alias ad aliarum diuersitatem necesse esset sup-poni Talem differentiam Porfirius262 no-tauit inter generalissimum et specialissi-mum dicens laquo Amplius neque species fieret unquam generalissimum neque ge-nus specialissimum raquo ac si diceret hec est eorum263 differentia quod huius non est illius essentia Sic et predicamentorum discretio consistit non per formas aliquas que eam faciant264 sed per proprie di-uersitatem265 essentie Cum autem omnes res ita diuersas ab inuicem esse uelint ut nulla earum cum alia uel eandem essen-tialiter materiam uel eandem essentialiter formam participet uniuersalitatem266 ta-men rerum adhuc retinentes lsquoidemrsquo non essentialiter quidem sed indifferenter ea que discreta sunt appellant ueluti singu-los homines in se ipsis discretos idem esse in homine dicunt id est non differre in natura humanitatis fol 3ra et eos-dem quos lsquosingularesrsquo dicunt secundum discretionem lsquouniuersalesrsquo dicunt secun-dum indifferentiam id est267 similitudinis conuenientiam

(eacuted GEYER p 14 l 7-17)

ltsect 33gt Sed hic quoque dissensio est Nam quidam uniuersalem rem non nisi in collectione plurium sumunt268 Qui So-cratem et Platonem per se nullo modo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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cune maniegravere lsquoespegravecersquo mais ils disent tous les hom-mes simultaneacutement colligeacutes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo et tous les animaux pris simultaneacutement ce genre qursquoest lsquoanimalrsquo et ainsi du reste Agrave ceux-lagrave ce ltpassagegt de Boegravece semble consentir laquo Lrsquoespegravece doit ecirctre estimeacutee nrsquoecirctre rien drsquoautre que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude substantielle des individus tandis que le genre agrave partir de la simi-litude des espegraveces raquo Quand en effet il dit laquo colligeacutee par la similitude raquo il suggegravere ltune penseacuteegt colli-geant plusieurs ltchosesgt Autrement ltlrsquoespegravece et le genregt nrsquoauraient drsquoaucune maniegravere lsquopreacutedication de plusieursrsquo ou lsquocontenance de nombreuses ltchosesgt dans une reacutealiteacute universellersquo et les universaux ne se-raient pas moins nombreux que les singuliers

ltII222 DEUXIEgraveME EacuteVOLUTION (= ThC2 THEacuteORIE

DE GAUTHIER DE MORTAGNE)gt

ltsect 34gt Mais il y en a drsquoautres qui disent non seulement les hommes colligeacutes lsquoespegravecersquo mais aussi les lthommesgt un agrave un en ce qursquoils sont hommes et quand ils disent que cette reacutealiteacute qursquoest Socrate est preacutediqueacutee de plusieurs ils ltlegt prennent figurative-ment comme srsquoils disaient plusieurs lthommesgt sont le mecircme avec lui crsquoest-agrave-dire srsquoaccordent ltavec luigt ou lui-mecircme avec plusieurs Ceux-lagrave posent autant drsquoespegraveces que drsquoindividus quant au nombre des reacutea-liteacutes et autant de genres tandis que quant agrave la simi-litude des natures ils assignent un plus petit nombre drsquouniversaux que de singuliers Crsquoest qursquoen effet tous les hommes et en eux-mecircmes sont nombreux par la distinction personnelle et ltsontgt un par la si-militude de lrsquohumaniteacute et les mecircmes sont jugeacutes diffeacuterents drsquoeux-mecircmes quant agrave la distinction et agrave la similitude comme Socrate en ce qursquoil est homme est diviseacute de lui-mecircme en ce qursquoil est Socrate Autre-ment le mecircme ltSocrategt ne pourrait pas ecirctre son ltpropregt genre ou ltsa propregt espegravece si ce nrsquoest qursquoil aurait quelque diffeacuterence de soi agrave soi crsquoest qursquoen effet les ltchosesgt qui sont relatives il con-vient du moins qursquoagrave un certain eacutegard elles soient opposeacutees

ltII3 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC1 gt lt(1)gt

ltsect 35gt Or maintenant drsquoabord infirmons la theacuteo-rie qui a eacuteteacute poseacutee ci-dessus relativement agrave la col-lection et cherchons avec soin comment toute la col-

lsquospeciemrsquo uocant sed omnes homines si-mul collectos speciem illam que est lsquohomorsquo dicunt et omnia animalia simul accepta genus illud quod est lsquoanimalrsquo et ita de ceteris Quibus illud Boecii269 con-sentire uidetur laquo Species 270 nil aliud esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum substantiali similitudine ge-nus uero ex specierum similitudine 271 raquo Cum enim ait lsquocollecta similitudine 272 rsquo plura colligentem insinuat Alioquin nullo modo lsquopredicationem de pluribusrsquo uel lsquomultorum continentiam in uniuersali rersquo haberent273 nec pauciora uniuersalia quam singularia essent274

(eacuted GEYER p 14 l 18-31)

ltsect 34gt Alii275 uero sunt qui non so-lum collectos homines lsquospeciemrsquo dicunt uerum etiam singulos in eo quod homines sunt et cum dicunt rem illam que So-crates est276 predicari de pluribus figu-ratiue accipiunt ac si dicerent plura cum eo idem esse id est conuenire uel ipsum cum pluribus Qui tot species quot indi-uidua quantum ad rerum numerum po-nunt et totidem genera quantum uero ad similitudinem naturarum pauciorem nu-merum uniuersalium quam singularium assignant Quippe omnes homines et in se multi sunt per personalem discretionem et unum per humanitatis similitudinem et iidem 277 a se ipsis diuersi quantum ad discretionem et ad similitudinem iudican-tur ut Socrates in eo quod est homo a se ipso in eo quod Socrates est diuiditur Alioquin idem sui genus uel species esse non posset nisi aliquam sui ad se diffe-rentiam haberet quippe ltquegt278 relatiua sunt aliquo saltem respectu conuenit esse opposita

(eacuted GEYER p 14 l 32-40)

ltsect 35gt Nunc279 autem prius infirme-mus sententiam que prior posita est de collectione et quomodo tota simul homi-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lection des hommes ltprisegt simultaneacutement qui est dite une ltuniquegt lsquoespegravecersquo se trouve ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs de telle sorte qursquoelle est universelle alors que toute ltla collectiongt nrsquoest pas dite des lthommesgt un agrave un Que srsquoil est conceacutedeacute ltque cette collection estgt preacutediqueacutee des diverses ltchosesgt par parties agrave savoir en ce que ses parties une agrave une lui sont par elles-mecircmes adapteacutees ltcela nrsquoagt rien ltagrave voirgt avec la communauteacute de lrsquouniversel lequel doit ecirctre mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash tout entier dans les ltchosesgt une agrave une et en cela il est aussi diviseacute ltcrsquoest-agrave-dire diffeacuterentgt de cette ltchosegt commune qui est commune par parties comme un champ dont les diverses parties sont ltla proprieacuteteacutegt des divers ltproprieacutetairesgt

lt(2)gt

En outre aussi Socrate similairement serait dit de plusieurs par ltsesgt diverses parties de telle sorte que lui-mecircme serait un universel

lt(3)gt

De plus il conviendrait que plusieurs hommes mdash nrsquoimporte quels mdash pris simultaneacutement soient dits un lsquouniverselrsquo lteuxgt auxquels serait similairement adapteacutee la deacutefinition de lrsquouniversel ou aussi de lrsquoes-pegravece puisque deacutesormais toute la collection des hommes inclurait de nombreuses espegraveces

lt(4)gt lt(41) EacuteNONCEacute DE LrsquoARGUMENTgt

Similairement nous dirions ltquegt nrsquoimporte quelle collection de corps et drsquoesprits ltestgt une ltuni-quegt substance universelle de telle sorte qursquoalors toute la collection des substances est un ltuniquegt geacuteneacuteralissime une fois une quelconque ltsubstancegt retrancheacutee et les autres demeurant nous aurions dans les substances de nombreux geacuteneacuteralissimes

lt(421) REacutePONSE DES PARTISANS DE ThC1 agrave (41) [R] AUCUNE COLLECTION INCLUSE DANS UN GENRE

SUPREcircME NrsquoEST ELLE-MEcircME UN GENRE SUPREcircMEgt

Mais peut-ecirctre dira-t-on qursquoaucune collection qui est incluse dans un geacuteneacuteralissime nrsquoest un geacuteneacute-ralissime

num collectio que una dicitur lsquospeciesrsquo de pluribus predicari habeat ut uniuer-salis sit perquiramus tota autem de sin-gulis non dicitur Quod si per partes de diuersis predicari concedatur in eo scili-cet quod singule eius partes sibi ipsis aptentur nichil ad communitatem uni-uersalis quod totum in singulis mdash teste Boecio280 mdash esse debet atque in hoc ab illo communi etiam281 diuiditur quod per partes commune est sicut ager cuius diuerse partes sunt diuersorum

(eacuted GEYER p 14 l 40-p 15 l 1)

Preterea et Socrates similiter de plu-ribus per partes diuersas diceretur ut ipse uniuersalis esset

(eacuted GEYER p 15 l 1-4)

Amplius quoslibet plures homines si-mul acceptos lsquouniuersalersquo dici conueniret quibus similiter diffinitio uniuersalis ap-taretur siue etiam speciei ut iam tota ho-minum collectio multas includeret spe-cies

(eacuted GEYER p 15 l 4-15) (eacuted GEYER p 15 l 4-8)

Similiter quamlibet corporum et spi-rituum collectionem unam uniuersalem substantiam diceremus ut cum tota sub-stantiarum282 collectio sit unum genera-lissimum una qualibet dempta ceteris-que remanentibus283 multa in substantiis haberemus generalissima284

(eacuted GEYER p 15 l 8-9)

Sed fortasse dicetur nulla collectio que inclusa sit in generalissimo esse ge-neralissimum

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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lt(422) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave [R]gt

Mais jrsquooppose encore que si une fois une des substances seacutepareacutee la collection reacutesiduelle nrsquoest pas un geacuteneacuteralissime et cependant demeure encore sub-stance universelle il importe que cette ltcollection reacutesiduellegt soit une espegravece ltdu genregt substance et qursquoil y ait une espegravece coeacutegale sous le mecircme genre Mais quelle ltespegravece coeacutegalegt peut lui ecirctre opposeacutee puisque ou lrsquoespegravece ltdu genregt substance est en elle tout agrave fait contenue ou elle partage avec elle les mecircmes individus comme animal rationnel animal mortel

lt(5)gt

De plus tout universel ltestgt naturellement an-teacuterieur agrave ltsesgt propres individus tandis qursquoune col-lection de nrsquoimporte quelles ltchosesgt est par rap-port aux ltchosesgt une agrave une dont elle est constitueacutee un tout inteacutegral et naturellement posteacuterieur aux ltcho-sesgt agrave partir desquelles il est composeacute

lt(6)gt

De plus entre le lttoutgt inteacutegral et lrsquouniversel Boegravece assigne cette diffeacuterence dans ltson livregt Des divisions que laquo la partie nrsquoest pas identique au tout tandis que lrsquoespegravece est toujours identique au genre raquo Mais agrave la veacuteriteacute toute la collection des hommes com-ment pourra-t-elle ecirctre la multitude des animaux

ltII4 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC2 gt

ltsect 36gt Or il nous reste maintenant agrave attaquer ceux qui appellent un lsquouniverselrsquo les individus un agrave un en cela qursquoils srsquoaccordent avec drsquoautres et ltquigt concegravedent que les mecircmes ltindividusgt sont preacutedi-queacutes de plusieurs non pas que plusieurs soient es-sentiellement ces ltmecircmesgt mais parce que plu-sieurs srsquoaccordent avec eux

lt(1)gt

Mais si ecirctre preacutediqueacute de plusieurs est identique agrave srsquoaccorder avec plusieurs comment disons-nous qursquoun individu est preacutediqueacute drsquoun seul agrave savoir puis-qursquoil nrsquoy en a aucun qui srsquoaccorde avec seulement lrsquoltuniquegt reacutealiteacute ltqursquoil estgt

(eacuted GEYER p 15 l 9-15)

Sed adhuc oppono quod si una sepa-rata de substantiis collectio residua non sit generalissimum et tamen adhuc uni-uersalis substantia permanet oportet eam speciem esse substantie et coequam 285 speciem habere sub eodem genere Sed que potest ei esse opposita286 cum uel species substantie in ea prorsus conti-neatur uel eadem 287 cum ea indiuidua communicet sicut animal rationale ani-mal mortale288

(eacuted GEYER p 15 l 15-18)

Amplius omne uniuersale propriis indiuiduis naturaliter prius collectio uero quorumlibet ad singula quibus constitui-tur totum est289 integrum atque eis na-turaliter posterius 290 ex quibus compo-nitur

(eacuted GEYER p 15 l 18-22)

Amplius inter integrum et uniuer-sale hanc Boecius 291 differentiam assi-gnat in Diuisionibus quod laquo pars non idem est quod totum species uero idem est semper quod genus raquo At uero tota ho-minum collectio quomodo esse poterit animalium multitudo

(eacuted GEYER p 15 l 22-26)

ltsect 36gt Restat autem nunc ut eos292 oppugnemus293 qui singula indiuidua in eo quod aliis conueniunt lsquouniuersalersquo ap-pellant et eadem de pluribus predicari concedunt non ut plura essentialiter sint illa sed quia plura cum eis conueniunt

(eacuted GEYER p 15 l 26-29)

Sed si predicari de pluribus idem est quod conuenire294 cum pluribus quomo-do indiuiduum de uno solo dicimus pre-dicari 295 cum scilicet nullum sit quod cum una tantum re conueniat

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

161

lt(2)gt

Comment aussi par lsquoecirctre preacutediqueacute de plusieursrsquo une diffeacuterence est-elle donneacutee entre universel et sin-gulier puisque crsquoest entiegraverement de la mecircme ma-niegravere par laquelle lrsquohomme srsquoaccorde avec plusieurs que srsquoaccorde aussi Socrate Crsquoest qursquoen effet lrsquohomme en tant qursquoil est homme et Socrate en tant qursquoil est homme srsquoaccordent avec les autres Mais ni lrsquohomme en tant qursquoil est Socrate ni Socrate en tant qursquoil est Socrate ne srsquoaccorde avec drsquoautres Donc ce que lrsquohomme a Socrate ltlrsquogta et de la mecircme ma-niegravere

lt(3)gt

ltsect 37gt En outre puisqursquoil est conceacutedeacute que crsquoest entiegraverement la mecircme reacutealiteacute agrave savoir lrsquohomme qui est en Socrate et Socrate lui-mecircme il nrsquoy a aucune dif-feacuterence de lrsquoun agrave lrsquoautre Aucune reacutealiteacute en effet nrsquoest en ltungt mecircme temps diffeacuterente de soi-mecircme parce que quoi que ce soit qursquoelle a en soi elle ltlrsquogta et en-tiegraverement de la mecircme maniegravere Drsquoougrave aussi Socrate blanc et grammairien mecircme srsquoil a en soi des ltcarac-teacuteristiquesgt diffeacuterentes cependant il nrsquoest pas par elles diffeacuterent de soi puisque lui-mecircme a les deux mecircmes et entiegraverement de la mecircme maniegravere Ce nrsquoest pas en effet drsquoune autre maniegravere qursquoil est de soi-mecircme grammairien ou drsquoune autre maniegravere blanc comme blanc nrsquoest pas autre que lui ou grammairien ltnrsquoest pasgt autre ltque luigt

lt(4)gt

Cela aussi qursquoils disent que Socrate srsquoaccorde avec Platon en lrsquohomme de quelle faccedilon peut-il ecirctre pris quand il est eacutevident que tous les hommes dif-fegraverent les uns des autres tant par la matiegravere que par la forme Si en effet Socrate srsquoaccorde avec Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme mais qursquoaucune reacuteali-teacute nrsquoest homme sauf Socrate mecircme ou un autre il importe que lui-mecircme srsquoaccorde avec Platon ou en soi-mecircme ou en un autre Mais en soi il est plutocirct diffeacuterent de ltPlatongt drsquoun autre aussi il est eacutevi-dent parce qursquoil nrsquoest pas lui-mecircme un autre

(eacuted GEYER p 15 l 29-35)

Quomodo etiam per lsquopredicari de pluribusrsquo inter uniuersale et singulare dif-ferentia datur cum eodem penitus modo quo homo conuenit cum pluribus conue-niat et Socrates Quippe homo in quan-tum est homo296 et Socrates in quantum est homo cum ceteris conuenit Sed nec homo in quantum est Socrates nec So-crates in quantum est Socrates297 cum aliis conuenit Quod igitur habet homo habet Socrates et eodem modo

(eacuted GEYER p 15 l 36-p 16 l 2)

ltsect 37gt Preterea cum res penitus eadem esse concedatur homo scilicet qui in Socrate est et ipse Socrates nulla huius ab illo differentia est Nulla enim res eo-dem tempore a se ipsa diuersa est fol 3rb quia quicquid in se habet habet et eodem modo penitus Unde et Socrates albus et grammaticus licet diuersa in se habeat a se tamen per ea non est diuer-sus cum utraque eadem ipse habeat et eodem298 modo penitus Non enim alio modo a se ipso grammaticus est uel alio modo albus sicut nec aliud albus est a se uel aliud grammaticus

(eacuted GEYER p 16 l 2-9)

Illud quoque quod dicunt 299 So-cratem cum Platone conuenire in homine qualiter accipi potest cum omnes homi-nes ab inuicem tam materia quam forma differre constat Si enim Socrates in re que homo est cum Platone conueniat nul-la autem res homo sit nisi ipse Socrates uel alius oportet ipsum cum Platone uel in se ipso conuenire uel in alio In se autem potius diuersus est ab eo de alio quoque constat quia nec ipse est alius

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltII5 Agrave PROPOS DE II4(4) RETOUR SUR ThNd ET

REacuteFUTATION DE LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE

DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX gt

Or il y en a qui prennent neacutegativement lsquosrsquoaccor-der en lrsquohommersquo comme si lrsquoon disait lsquoSocrate ne diffegravere pas de Platon en lrsquohommersquo

lt1 ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThNdgt

Mais et ainsi aussi il peut ecirctre dit que ltSocrategt ne diffegravere pas de ltPlatongt dans la pierre puisque ni lrsquoun ni lrsquoautre nrsquoest une pierre Et ainsi on ne note pas un accord plus grand de ltSocrate et de Platongt en lrsquohomme que dans la pierre

lt21 REacutePONSE DES PARTISANS DE ThNd Agrave 51gt

Sauf si peut-ecirctre une certaine proposition preacute-cegravede comme si lrsquoon disait ainsi lsquoIls sont hommes parce qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohommersquo

lt22 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave 21 ET REacuteFUTATION DEacute-FINITIVE DE ThNdgt

Mais ltcelagt ne peut pas tenir ainsi puisqursquoil est tout agrave fait faux qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohomme Si en effet Socrate ne diffegravere pas de Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme ltilgt nrsquoltengt ltdiffegraveregt pas non plus en soi-mecircme Si en effet en soi ltSocrategt diffegravere de ltPlatongt mais que lui-mecircme est la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme assureacutement aussi dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme il en diffegravere

ltIII DEUXIEgraveME QUESTION DIRECTRICE (= QD2) COR-RESPONDANT Agrave LA SECONDE BRANCHE DE LrsquoALTERNA-TIVE CONSTITUANT LE PREMIER PROBLEgraveME DU QUES-TIONNAIRE DE PORPHYRE LES PROPRIEacuteTEacuteS QUI DIS-TINGUENT LES UNIVERSAUX DES SINGULIERS SrsquoAP-PLIQUENT-ELLES AUX MOTS (VOCES) gt

ltsect 38gt Or maintenant une fois montreacutees les rai-sons pour lesquelles ni les reacutealiteacutes prises une agrave une ni ltles reacutealiteacutes prisesgt collectivement ne peuvent ecirctre dites lsquouniversellesrsquo crsquoest-agrave-dire preacutediqueacutees de plu-sieurs il reste que nous attribuions une universaliteacute de cette sorte aux seuls mots Comme donc certains des noms sont dits lsquoappellatifsrsquo par les grammairiens ltetgt certains lsquopropresrsquo ainsi par les dialecticiens certains des termes simples sont appeleacutes lsquouniverselsrsquo ltetgt certains lsquoparticuliersrsquo agrave savoir lsquosinguliersrsquo Or est universel un vocable qui de plusieurs un agrave un est habiliteacute par suite de sa deacutecouverte agrave ecirctre preacutediqueacute

(eacuted GEYER p 16 l 9-10)

Sunt autem qui lsquoin homine conuenirersquo negatiue accipiunt ac si diceretur 300 lsquoNon differt Socrates a Platone in hominersquo

(eacuted GEYER p 16 l 10-13)

Sed et sic quoque potest dici quia nec differt ab eo in lapide cum neuter sit lapis Et sic non maior eorum conuenien-tia notatur in homine quam in lapide

(eacuted GEYER p 16 l 13-14)

Nisi forte propositio quedam pre-cedat ac si dicatur ita lsquoSunt homo quod in homine non differuntrsquo

(eacuted GEYER p 16 l 14-18)

Sed nec sic stare potest cum omnino falsum sit eos non differre in homine Si enim Socrates a Platone non differt in re que homo est nec in se ipso Si enim in se differt ab eo ipse autem sit res que ho-mo est profecto et in re que homo est differt ab ipso

(eacuted GEYER p 16 l 19-p 24 l 37)

ltsect 38gt Nunc autem ostensis rationi-bus quibus neque301 res sigillatim302 neque collectim accepte lsquouniuersalesrsquo dici pos-sunt in eo quod de pluribus predicantur303 restat ut huiusmodi uniuersalitatem solis uocibus adscribamus304 Sicut igitur no-minum305 quedam lsquoappellatiuarsquo306 a gram-maticis quedam lsquopropriarsquo dicuntur ita a dialecticis simplicium sermonum quidam lsquouniuersalesrsquo quidam lsquoparticularesrsquo scili-cet lsquosingularesrsquo appellantur307 Est autem uniuersale uocabulum quod de pluribus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

163

comme ce nom lsquohommersquo qui est joignable aux noms particuliers drsquohommes selon la nature des reacutealiteacutes su-jettes auxquelles il est imposeacute Tandis qursquoest sin-gulier ltle vocablegt qui est preacutedicable drsquoun seul comme Socrate quand il est pris comme le nom drsquoun lthommegt seulement Si en effet tu ltlegt prends eacutequivoquement ce nrsquoest pas un vocable mais de nombreux vocables qursquoen signification tu fais agrave sa-voir parce que drsquoapregraves Priscien de nombreux noms se rencontrent en un ltuniquegt mot Quand donc lrsquouniversel est deacutecrit ltcommegt eacutetant lsquoce qui est preacute-diqueacute de plusieursrsquo ce lsquoce quirsquo poseacute devant ne sug-gegravere pas seulement la simpliciteacute du terme comme distincte des eacutenonceacutes mais aussi lrsquouniteacute de la signifi-cation comme distincte des lttermesgt eacutequivoques

ltsect 39gt Or ayant montreacute qursquoest-ce que dans la deacutefinition de lrsquouniversel accomplit ce lsquoce quirsquo mis devant consideacuterons diligemment les deux autres ltformulesgt qui suivent agrave savoir lsquoecirctre preacutediqueacutersquo et lsquode plusieursrsquo

ltsect 40gt Or lsquoecirctre preacutediqueacutersquo crsquoest ecirctre joignable agrave quelque chose avec veacuteraciteacute par la force drsquoeacutenoncia-tion drsquoun verbe substantif ltaugt preacutesent comme lsquohommersquo peut avec veacuteriteacute ecirctre joint agrave diverses ltcho-sesgt par un verbe substantif Aussi les verbes mecircmes comme lsquocourtrsquo et lsquomarchersquo preacutediqueacutes de plusieurs ont la force drsquoun verbe substantif en agissant comme copule Drsquoougrave Aristote dans le deuxiegraveme ltlivregt De lrsquohermeacuteneutique laquo Dans ces ltpropositionsgt affir-me-t-il dans lesquelles lsquoestrsquo ne figure pas comme en cela qursquolty figurentgt courir et marcher ltces verbesgt ainsi poseacutes font la mecircme ltchosegt comme si lsquoestrsquo eacutetait ajouteacute raquo Et agrave nouveau laquo Rien ne diffegravere affirme-t-il ltentregt lsquoun homme marchersquo et lsquoun homme est en train de marcherrsquo raquo

ltsect 41gt Or le fait qursquoil dise lsquode plusieursrsquo col-lige les noms quant agrave la diversiteacute des ltchosesgt nom-meacutees Autrement Socrate serait preacutediqueacute de plu-sieurs quand on dit lsquocet homme est Socratersquo lsquocet animal est ltSocrategtrsquo lsquoce blanc ltest Socrategtrsquo lsquoce musicien ltest Socrategtrsquo Ces noms certes mecircme srsquoils sont divers en intellection ont cependant entiegrave-rement la mecircme reacutealiteacute sujette

singillatim habile308 est ex inuentione sua predicari ut hoc nomen lsquohomorsquo quod par-ticularibus nominibus hominum coniungi-bile est secundum subiectarum rerum na-turam quibus est impositum Singulare uero est quod de uno solo predicabile est ut Socrates cum unius tantum nomen ac-cipitur Si enim equiuoce sumas non uo-cabulum sed multa uocabula in signifi-catione facis quia scilicet iuxta Priscia-num309 multa nomina in unam uocem in-cidunt Cum ergo describitur uniuersale esse lsquoquod de pluribus predicaturrsquo310 il-lud lsquoquodrsquo prepositum non solum simpli-citatem311 sermonis insinuat ad discretio-nem orationum312 uerum etiam unitatem significationis313 ad discretionem equiuo-corum314

ltsect 39gt Ostenso autem quid315 in dif-finitione uniuersalis operetur illud lsquoquodrsquo [est]316 premissum duo alia que sequun-tur scilicet lsquopredicarirsquo et lsquode pluribusrsquo diligenter consideremus

ltsect 40gt Est autem lsquopredicarirsquo coniun-gibile esse alicui ueraciter ui317 enuntiatio-nis uerbi substantiui presentis ut lsquohomorsquo diuersis per substantiuum uerbum uere po-test coniungi Ipsa etiam uerba ut lsquocurritrsquo et lsquoambulatrsquo de pluribus predicata uim substantiui uerbi in copulando habent Unde Aristoteles in Periermenias 318 se-cundo laquo In his inquit in quibus lsquoestrsquo non contingit ltutgt 319 in eo quod currere et ambulare idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur320 raquo321 Et rursus laquo Nichil [est]322 inquit differt lsquohominem ambula-rersquo et lsquohominem ambulantem essersquo323 raquo324

ltsect 41gt Quod autem ait325 lsquode pluri-

busrsquo326 colligit nomina quantum ad diuer-sitatem nominatorum Alioquin Socrates de pluribus predicaretur cum dicitur lsquohic homo est Socratesrsquo lsquohoc animal estrsquo lsquohoc albumrsquo lsquohoc musicumrsquo Que quidem no-mina etsi diuersa sint in intellectu tamen rem subiectam penitus eandem habent

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 42gt Or note qursquoautre est la conjonction de construction agrave laquelle les grammairiens portent at-tention autre ltla conjonctiongt de preacutedication que les dialecticiens considegraverent car selon la force de construction sont aussi bien joignables par lsquoestrsquo lsquohommersquo et lsquopierrersquo ltque lsquohommersquogt et nrsquoimporte quels cas droits comme lsquoanimalrsquo et lsquohommersquo certes quant agrave manifester une intellection non pas quant agrave montrer le statut drsquoune reacutealiteacute Et ainsi la conjonc-tion de construction est bonne toutes les fois qursquoelle indique une phrase complegravete qursquoil en soit ainsi ltqursquoelle le ditgt ou non Tandis que la conjonction de preacutedication que nous prenons ici se rapporte agrave la nature des reacutealiteacutes et agrave la veacuteriteacute de leur statut qursquoil faut indiquer Si quelqursquoun dit ainsi lsquolrsquohomme est une pierrersquo il fait une construction congrue de lsquohommersquo ou de lsquopierrersquo par le sens qursquoil veut indi-quer et il nrsquoy a aucun vice de grammaire et mecircme si quant agrave la force drsquoeacutenonciation ltle motgt lsquopierrersquo est ici preacutediqueacute de lsquohommersquo agrave savoir avec lequel il est construit en tant que preacutedicat (selon que les ltpropo-sitionsgt cateacutegoriques fausses aussi ont ltleurgt terme preacutediqueacute) cependant dans la nature des reacutealiteacutes il nrsquoen est pas preacutedicable Crsquoest seulement agrave la force de preacutedication que nous portons ici attention pendant que nous deacutefinissons lrsquouniversel

ltsect 43gt Or il semble que jamais tout agrave fait lrsquouni-versel nrsquoest un quelconque ltnomgt appellatif ni le singulier un quelconque nom propre mais mutuelle-ment ltuniversel et singuliergt se deacutepassent et sont deacutepasseacutes Car le ltnomgt appellatif et le ltnomgt propre ne contiennent pas seulement des cas droits mais aussi des ltcasgt obliques qui ne peuvent pas ecirctre preacutediqueacutes et crsquoest pourquoi dans la deacutefinition de lrsquouniversel par ltla formulegt lsquoecirctre preacutediqueacutersquo ils sont exclus Aussi ces ltcasgt obliques parce qursquoils sont moins neacutecessaires ltque les cas droitsgt agrave lrsquoeacutenoncia-tion mdash laquelle seule au teacutemoignage drsquoAristote est ltle propregt de la preacutesente speacuteculation crsquoest-agrave-dire de la consideacuteration dialectique vu qursquoelle seule compose les argumentations mdash ne sont par Aristote lui-mecircme drsquoune certaine maniegravere pas reccedilus parmi les noms ltcas obliquesgt qursquoaussi ltAristotegt mecircme nrsquoappelle pas lsquonomsrsquo mais lsquocas des nomsrsquo Or comme

ltsect 42gt Nota autem aliam esse con-iunctionem constructionis quam atten-dunt 327 grammatici aliam 328 predicatio-nis quam considerant dialectici nam se-cundum uim constructionis tam bene per lsquoestrsquo coniungibilia329 sunt lsquohomorsquo et lsquola-pisrsquo et quilibet recti casus330 sicut lsquoani-malrsquo et lsquohomorsquo quantum quidem ad ma-nifestandum intellectum non quantum ad ostendendum rei statum 331 Coniunctio itaque constructionis totiens bona est ltquotiensgt332 perfectam demonstrat sen-tentiam siue ita sit siue non Predica-tionis uero coniunctio quam hic accipi-mus ad rerum naturam pertinet et ad ue-ritatem status earum demonstrandam Si quis ita dicat lsquohomo est lapisrsquo [non]333 lsquohominisrsquo uel lsquolapidisrsquo congruam fecit constructionem ad sensum quem uoluit demonstrare nec ullum uitium fuit gram-matice et licet quantum ad uim enuntia-tionis lsquolapisrsquo hic predicetur de lsquohominersquo cui scilicet tanquam334 predicatum con-struitur (secundum quod false quoque ca-tegorice335 predicatum terminum habent) in natura tamen rerum predicabile336 de eo non est Cuius tantum uim predicatio-nis hic attendimus dum uniuersale diffi-nimus

ltsect 43gt Videtur autem numquam prorsus uniuersale esse quod appella-tiuum nec singulare quod proprium no-men sed inuicem excedentia sese et ex-cessa Nam appellatiuum et proprium non solum casus rectos continent uerum etiam obliquos qui predicari non habent atque ideo in diffinitione fol 3va uni-uersalis per lsquopredicarirsquo exclusi sunt Qui337 etiam obliqui quia minus necessa-rii sunt ad enuntiationem mdash que sola tes-te Aristotele 338 presentis est speculatio-nis id est dialectice considerationis quip-pe ea sola argumentationes componit mdash ab ipso Aristotele339 inter nomina quo-dammodo non recipiuntur quos et ipse non lsquonominarsquo sed lsquocasus nominumrsquo ap-pellat Sicut autem non omnia appellatiua

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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ce ne sont pas tous les noms appellatifs ou propres qursquoil est neacutecessaire de dire lsquouniverselsrsquo ou lsquosingu-liersrsquo ainsi inversement Car lrsquouniversel ne contient pas seulement des noms mais aussi des verbes et des noms indeacutefinis auxquels agrave savoir aux ltnomsgt indeacutefinis la deacutefinition de lrsquoappellatif que Priscien pose ne semble pas ecirctre adapteacutee

ltIII1 CINQ ARGUMENTS DESTINEacuteS Agrave PROUVER QUE

LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT RIEN CAR ILS NE

CONSTITUENT LE CONCEPT DrsquoAUCUNE CHOSEgt

ltsect 44gt Or maintenant que la deacutefinition lttantgt de lrsquouniversel que du singulier lta eacuteteacutegt assigneacutee aux mots avant tout le reste cherchons avec soin dili-gemment la proprieacuteteacute des mots universels Relative-ment agrave ces ltmotsgt universels des questions avaient eacuteteacute poseacutees parce que lrsquoon doute au plus haut point de leur signification puisqursquoils ne semblent pas avoir une quelconque reacutealiteacute sujette ni constituer re-lativement agrave quelque chose une intellection saine

lt(1)gt

Or les noms universels ne semblaient ecirctre im-poseacutes agrave aucunes reacutealiteacutes agrave savoir puisque toutes les reacutealiteacutes subsisteraient distinctement en elles-mecircmes et comme il a eacuteteacute montreacute ne srsquoaccorderaient pas en une quelconque reacutealiteacute selon lrsquoaccord de laquelle reacutealiteacute les noms universels pourraient ecirctre imposeacutes

lt(2)gt lt(21) LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT AUCUNE

CHOSEgt

Et puisque ainsi il est certain que les ltnomsgt universels ne sont pas imposeacutes aux reacutealiteacutes selon la diffeacuterence de la distinction de ces ltderniegraveresgt vu qursquoalors ils ne seraient pas communs mais singu-liers et ltpuisquegt agrave nouveau les ltnoms universelsgt ne peuvent pas nommer ces ltreacutealiteacutesgt comme srsquoac-cordant en une quelconque reacutealiteacute vu qursquoil nrsquoy a au-cune reacutealiteacute en laquelle elles srsquoaccordent les ltnomsgt universels ne semblent faire naicirctre aucune significa-tion des reacutealiteacutes

lt(22) LES NOMS UNIVERSELS NE SUSCITENT LrsquoINTEL-LECTION DrsquoAUCUNE CHOSEgt

Avant tout puisqursquoils ne constituent aucune in-tellection drsquoune reacutealiteacute quelconque Drsquoougrave dans ltson livregt Des divisions Boegravece dit que ce mot lsquohommersquo

uel propria nomina necesse est dici lsquouni-uersaliarsquo uel lsquosingulariarsquo sic e conuerso Nam uniuersale non solum nomina con-tinet uerum etiam uerba et infinita nomi-na quibus scilicet infinitis diffinitio ap-pellatiui quam Priscianus340 ponit non ui-detur aptari

(eacuted GEYER p 18 l 4-p 19 l 6)

ltsect 44gt Nunc autem uniuersalis quam singularis diffinitione uocibus assignata precipue uniuersalium uocum proprieta-tem diligenter perquiramus De quibus uniuersalibus posite fuerant questiones quia 341 maxime de earum significatione dubitatur cum neque rem subiectam ali-quam uideantur habere nec de aliquo in-tellectum sanum constituere

(eacuted GEYER p 18 l 9-12)

Rebus autem nullis uidebantur inpo-ni342 uniuersalia nomina cum scilicet om-nes res discrete in se subsisterent343 nec in re aliqua ut ostensum est344 conueni-rent secundum cuius rei conuenientiam uniuersalia nomina possint inponi345

(eacuted GEYER p 18 l 12-23) (eacuted GEYER p 18 l 12-16)

Cum itaque certum sit uniuersalia non inponi346 rebus secundum347 sue dis-cretionis differentiam quippe iam non es-sent communia sed singularia nec ite-rum eas possint ut conuenientes in aliqua re nominare quippe nulla res est in qua conueniant nullam de rebus significatio-nem contrahere uidentur uniuersalia

(eacuted GEYER p 18 l 17-23)

Presertim cum nullum de re aliqua constituant intellectum Unde in Diuisio-nibus Boecius348 hanc uocem lsquohomorsquo du-

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produit un doute drsquointellection agrave savoir une fois ce ltmotgt entendu laquo lrsquointelligence de celui qui entend est affirme-t-il emporteacutee par de nombreux tourbillons et est entraicircneacutee dans les erreurs En effet sauf si quel-qursquoun deacutefinit ltce mot engt disant lsquotout homme mar-chersquo ou bien du moins lsquoun certain lthomme marchegtrsquo et deacutesigne cet lthommegt si crsquoest ainsi le cas ltque cet homme marchegt lrsquointellection de celui qui entend nrsquoa pas quelque chose qursquoil peut raisonnablement intelli-ger raquo

lt(3)gt

Car puisque lsquohommersquo est imposeacute aux lthom-mesgt un agrave un agrave partir de la mecircme cause agrave savoir parce qursquoils sont ltchacungt un lsquoanimal rationnel ltetgt mortelrsquo la communauteacute mecircme de lrsquoimposition est pour lrsquoltintellection de celui qui entendgt un empecircche-ment de telle sorte que quelqursquoun ne peut pas en ce ltmotgt ecirctre intelligeacute comme en ce nom lsquoSocratersquo au contraire est intelligeacutee la personne propre drsquoun ltuni-que hommegt drsquoougrave ltce nomgt est dit lsquosingulierrsquo

lt(4)gt

Tandis que dans le nom commun qursquoest lsquohom-mersquo ni Socrate lui-mecircme ni un autre lthommegt ni toute la collection des hommes nrsquoest raisonnable-ment intelligeacute agrave partir de la force du mot ni non plus en tant qursquoil est homme Socrate mecircme nrsquoest-il preacuteciseacute par ce nom comme certains veulent

lt(5)gt

Mecircme si en effet seul Socrate est assis dans cette maison et ltmecircme sigt pour lui seul est vrai ltce que ditgt cette proposition lsquoun homme est assis dans cette maisonrsquo cependant drsquoaucune maniegravere par le nom drsquohomme lticigt sujet nrsquoest-on orienteacute vers Socrate ni mecircme en tant que lui-mecircme est homme Autre-ment agrave partir de la proposition il serait raisonnable-ment intelligeacute que lrsquoaction drsquoecirctre assis inhegravere agrave ltSo-crategt de telle sorte en lrsquooccurrence qursquoil pourrait ecirctre infeacutereacute agrave partir de cela qursquoun homme est assis dans cette maison que Socrate y est assis Similaire-ment un autre lthommegt en ce nom lsquohommersquo ne peut ecirctre intelligeacute mais non plus toute la collection des hommes puisque crsquoest agrave partir drsquoun seul lthom-megt que la proposition peut ecirctre vraie Et ainsi ce nrsquoest aucune ltchosegt que semble signifier ou lsquohom-mersquo ou un autre vocable universel puisque ce nrsquoest

bitationem intellectus349 facere dicit qua scilicet audita laquo intelligentia audientis multis inquit raptatur fluctibus errori-busque traducitur Nisi enim quis diffiniat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidamrsquo et hunc si ita contingat desi-gnet intellectus audientis quid rationabi-liter intelligat non habet raquo

(eacuted GEYER p 18 l 23-27)

Nam quoniam lsquohomorsquo singulis impo-situm est ex eadem causa quia scilicet sunt lsquoanimal rationale mortalersquo ipsa com-munitas impositionis ei est impedimento ne quis possit in eo intelligi sicut in hoc nomine lsquoSocratesrsquo econtra unius propria persona intelligitur unde lsquosingularersquo dici-tur350

(eacuted GEYER p 18 l 27-30)

In nomine uero communi quod lsquohomorsquo est nec ipse Socrates nec alius nec tota hominum collectio rationabiliter ex ui 351 uocis intelligitur nec etiam in quantum homo est ipse Socrates per hoc nomen ut quidam uolunt certificatur

(eacuted GEYER p 18 l 30-p 19 l 6)

Etsi enim solus Socrates in hac domo sedeat ac pro eo solo uerum sit hec pro-positio lsquohomo sedet in hac domorsquo nullo tamen modo per nomen hominis subiec-tum ad Socratem mittitur nec in quantum etiam ipse homo est Alioquin ex propo-sitione rationabiliter intelligeretur sessio ei inesse ut uidelicet inferri posset ex eo quod homo sedet in hac domo Socratem in ea sedere Similiter nec alius in hoc no-mine lsquohomorsquo potest intelligi sed nec tota hominum collectio cum ex uno solo uera possit esse propositio Nullum352 itaque significare uidetur uel lsquohomorsquo uel aliud uniuersale uocabulum cum de nulla re constituat intellectum Sed nec intellectus posse esse uidetur qui rem subiectam

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drsquoaucune reacutealiteacute qursquoil constitue lrsquointellection Mais il ne semble pas non plus qursquoil puisse y avoir une in-tellection qui nrsquoa pas de reacutealiteacute sujette qursquoelle con-ccediloive Drsquoougrave Boegravece dans le Commentaire laquo Toute intellection ou bien se fait agrave partir de la reacutealiteacute sujette comme la reacutealiteacute se trouve ou bien comme elle ne se trouve pas Car une intellection ne peut ecirctre faite agrave par-tir drsquoaucun sujet raquo Agrave cause de quoi les universaux semblent totalement eacutetrangers agrave la signification

ltIII2 REacutePONSE GEacuteNEacuteRALE DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 LES

UNIVERSAUX SIGNIFIENT DES CHOSES SINGULIEgraveRES PER

NOMINATIONEM ET ILS CONSTITUENT BIEN DES CON-CEPTS QUI laquo APPARTIENNENT AUX CHOSES SINGULIEgrave-RES SANS SURGIR IMMEacuteDIATEMENT DrsquoELLES raquogt

ltsect 45gt Mais il nrsquoen est pas ainsi Car aussi ltles noms universelsgt signifient drsquoune certaine maniegravere par nomination les diverses reacutealiteacutes non pas cepen-dant en constituant une intellection surgissant drsquoel-les mais se rapportant agrave ltellesgt une agrave une Comme ce mot lsquohommersquo et nomme ltles hommesgt un agrave un agrave partir drsquoune cause commune agrave savoir qursquoils sont hommes par laquelle il est dit lsquouniverselrsquo et cons-titue une certaine intellection commune non pas propre agrave savoir se rapportant aux lthommesgt un agrave un dont elle conccediloit une similitude commune

ltIII3 TROIS NOUVELLES QUESTIONS (= Q 31-3) CORREacuteLEacuteES SUSCITEacuteES TOUTES TROIS PAR LA REacutePONSE

DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 gt ltQ 31 mdash QUELLE EST LA CAUSE COMMUNE SELON

LAQUELLE UN NOM UNIVERSEL EST IMPOSEacute gt ltQ 32 mdash QUEL TYPE DrsquoINTELLECTION CONSTITUENT

LES NOMS UNIVERSELS gt ltQ 33 mdash EN FONCTION DE QUOI UN VOCABLE EST-IL

DIT lsquoCOMMUNrsquo LA CAUSA COMMUNIS DE LrsquoIMPOSI-TION LA CONCEPTIO COMMUNIS DrsquoUNE SIMILITUDE EN-TRE LES CHOSES OU LES DEUX gt ltIII31 EacuteNONCEacute DU PROBLEgraveMEgt

ltsect 46gt Mais maintenant ces ltchosesgt que nous avons briegravevement toucheacutees cherchons-ltlesgt avec soin diligemment agrave savoir [Q 31] quelle est la cause commune selon laquelle un nom universel est im-poseacute et [Q 32] quelle est la conception commune de lrsquointellection de la similitude des reacutealiteacutes et [Q 33] si le vocable est dit lsquocommunrsquo par la cause commune dans laquelle les reacutealiteacutes srsquoaccordent ou par la con-

quam concipiat 353 non habet Unde Boecius354 in Commento laquo Omnis intel-lectus aut ex re fit subiecta ut sese res habet aut ut sese non habet Nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest raquo Quapropter uniuersalia ex toto355 a signi-ficatione uidentur aliena

(eacuted GEYER p 19 l 7-13)

ltsect 45gt Sed non est ita Nam et res diuersas per nominationem quodammodo significant non constituendo tamen intel-lectum de eis surgentem sed ad singulas pertinentem Ut hec uox lsquohomorsquo et sin-gulos nominat ex communi causa quod scilicet homines sunt propter quam lsquouni-uersalersquo dicitur et intellectum quendam constituit communem non proprium ad singulos scilicet pertinentem quorum com-munem concipit similitudinem

(eacuted GEYER p 19 l 14-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 14-20)

ltsect 46gt Sed nunc ea que breuiter teti-gimus diligenter perquiramus scilicet que sit illa communis causa secundum quam uniuersale nomen impositum est et que sit conceptio intellectus communis si-militudinis rerum et utrum propter com-munem causam in qua res conueniunt uel propter communem356 conceptionem uel

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ception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre simultaneacute-ment

ltIII32 REacutePONSES DrsquoABEacuteLARDgt ltIII321 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 31gt

ltsect 47gt Et premiegraverement consideacuterons ce qui a trait agrave la cause commune Les hommes un agrave un dis-tincts les uns des autres bien qursquoils diffegraverent tant dans ltleursgt essences propres que dans ltleursgt for-mes ltpropresgt comme nous lrsquoavons mentionneacute ci-dessus ltengt recherchant la physique drsquoune reacutealiteacute cependant srsquoaccordent en cela qursquoils sont hommes Je ne dis pas ltqursquoils srsquoaccordentgt en lrsquohomme puis-que aucune reacutealiteacute nrsquoest un homme sauf une ltreacuteali-teacutegt distincte mais ltje dis qursquoils srsquoaccordentgt en lrsquolsquoecirctre hommersquo Or lrsquolsquoecirctre hommersquo nrsquoest pas un hom-me ni une quelconque reacutealiteacute si nous ltlegt consideacute-rons avec assez de diligence comme laquo ne pas ecirctre dans un sujet raquo nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute ni laquo ne pas ecirctre susceptible de contrarieacuteteacute raquo ou laquo ne pas ecirctre susceptible de plus et de moins raquo ltpointsgt se-lon lesquels cependant Aristote dit que toutes les substances srsquoaccordent Puisqursquoen effet dans une reacutealiteacute comme ltil estgt montreacute ci-dessus il ne peut y avoir aucun accord srsquoil y a un accord de quelcon-ques ltchosesgt selon cela il faut admettre que ce nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme en lrsquolsquoecirctre hommersquo Socrate et Platon sont similaires ainsi en le lsquonon ecirctre hommersquo le cheval et lrsquoacircne ltsont similai-resgt selon quoi lrsquoun et lrsquoautre est appeleacute un lsquonon-hommersquo Et ainsi pour des reacutealiteacutes diverses srsquoaccor-der crsquoest pour elles une agrave une ecirctre ou ne pas ecirctre un identique comme ecirctre homme ou blanc ou ne pas ecirctre homme ou ne pas ecirctre blanc

Or il semble devoir ecirctre abhorreacute que nous pre-nions lrsquoaccord des reacutealiteacutes selon ce qui nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme si ltcrsquoeacutetaitgt dans rien ltquegt nous unissions les ltchosesgt qui maintenant sont agrave savoir quand nous disons que cet lthommegt-ci et cet lthommegt-lagrave srsquoaccordent dans le statut drsquohom-me crsquoest-agrave-dire en cela qursquoils sont hommes Mais nous ne jugeons rien drsquoautre sauf qursquoils sont des hommes et selon cela ils ne diffegraverent nullement se-lon cela dis-je qursquoils sont des hommes mecircme si nous nrsquoen appelons agrave aucune essence Mais nous ap-pelons lsquostatut drsquohommersquo lrsquolsquoecirctre hommersquo mecircme ce qui nrsquoest pas une reacutealiteacute ce qursquoaussi nous avons dit

propter utrumque simul lsquocommunersquo dica-tur uocabulum

(eacuted GEYER p 19 l 21-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 21-p 20 l 14)

ltsect 47gt Ac primum de communi cau-sa consideremus Singuli homines dis-creti ab inuicem cum in propriis differant tam essentiis quam formis ut supra357 me-minimus rei phisicam358 inquirentes in eo tamen359 conueniunt quod homines sunt Non dico in homine cum res nulla sit homo nisi discreta sed in lsquoesse homi-nemrsquo Esse autem hominem fol 3vb non est homo nec res aliqua si diligentius consideremus sicut nec laquo non esse in subiecto raquo360 res est aliqua nec laquo non361 suscipere contrarietatem raquo uel laquo non sus-cipere magis et minus raquo362 secundum que tamen Aristoteles omnes substantias con-uenire dicit Cum enim in re ut supra363 monstratum nulla possit esse conue-nientia si qua est aliquorum conuenien-tia secundum id364 accipienda est quod non est res aliqua ut in lsquoesse hominemrsquo Socrates et Plato similes365 sunt sicut in lsquonon esse hominemrsquo equus et asinus se-cundum quod utrumque lsquonon-homorsquo uo-catur Est itaque res diuersas conuenire eas singulas idem esse uel non esse ut esse hominem uel album uel non esse ho-minem uel non esse album

Abhorrendum autem uidetur quod conuenientiam rerum secundum id acci-piamus quod non est res aliqua tan-quam 366 in nichilo ea que nunc sunt 367 uniamus368 cum scilicet hunc et illum in statu hominis id est in eo quod sunt homi-nes conuenire dicimus Sed nichil aliud sentimus nisi eos homines esse et se-cundum hoc nullatenus differre secundum hoc inquam369 quod homines sunt licet ad nullam uocemus essentiam370 lsquoStatumrsquo autem lsquohominisrsquo ipsum lsquoesse hominemrsquo quod non est res uocamus quod etiam

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ltecirctregt la lsquocause communersquo de lrsquoimposition du nom aux lthommesgt un agrave un selon quoi ltles hommesgt mecircmes srsquoaccordent les uns avec les autres Or sou-vent nous appelons du nom de lsquocausersquo ces ltchosesgt aussi qui ne sont pas une quelconque reacutealiteacute comme quand on dit lsquoIl a eacuteteacute frappeacute parce qursquoil ne veut pas ltallergt au forumrsquo lsquoIl ne veut pas ltallergt au forumrsquo que lrsquoon pose comme cause nrsquoest aucune essence Nous pouvons aussi appeler lsquostatut drsquohommersquo les reacutealiteacutes mecircmes maintenant statueacutees par la nature de lrsquohomme desquelles celui qui a imposeacute le vocable a conccedilu la similitude commune

ltIII322 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 32gt ltIII3221 INTELLECTION SENSATION IMAGEgt

ltsect 48gt Or une fois mise au jour une signification des ltnomsgt universels mdash agrave savoir ltcellegt relative aux reacutealiteacutes par nomination mdash et une fois montreacutee la cause commune de leur imposition mettons au jour ce que sont leurs intellections qursquoils constituent

ltsect 49gt Et premiegraverement distinguons de faccedilon geacuteneacuterale la nature de toutes les intellections

ltsect 50gt Puis donc que tant la sensation que lrsquoin-tellection appartiennent agrave lrsquoacircme leur diffeacuterence est celle-ci que les sens sont exerceacutes seulement par les instruments corporels et qursquoils perccediloivent seulement les corps ou les ltchosesgt qui sont en ces ltcorpsgt comme la vue ltperccediloitgt une tour ou les qualiteacutes vi-sibles de cette lttourgt lrsquointellection quant agrave elle comme elle nrsquoa pas besoin drsquoun instrument corporel ainsi il nrsquoest pas neacutecessaire qursquoelle ait un corps sujet vers lequel elle srsquoorienterait mais elle se contente de la similitude de la reacutealiteacute que lrsquoesprit mecircme se con-fectionne vers laquelle il dirige lrsquoaction de son intel-ligence Drsquoougrave une fois la tour deacutetruite ou eacutecarteacutee ltde la vuegt la sensation qui agissait sur cette lttourgt peacuterit mais lrsquointellection demeure par la similitude de la reacutealiteacute retenue par lrsquoesprit Or comme la sensation nrsquoest pas la reacutealiteacute sentie vers laquelle elle se dirige ainsi lrsquointellection nrsquoest pas la forme de la reacutealiteacute qursquoelle conccediloit mais lrsquointellection est une certaine action de lrsquoacircme drsquoougrave ltlrsquoacircmegt est dite lsquointelligentersquo tandis que la forme vers laquelle elle se dirige est une certaine reacutealiteacute imaginaire et fictive que lrsquoesprit se confectionne quand il veut et tel qursquoil veut telles sont les citeacutes imaginaires qui sont vues en recircve ou la

diximus371 lsquocommunem causamrsquo imposi-tionis 372 nominis ad 373 singulos secun-dum quod ipsi ad inuicem conueniunt Sepe autem lsquocausersquo nomine ea quoque que res aliqua non sunt appellamus ut cum di-citur lsquoVerberatus est quia non uult ad fo-rumrsquo lsquoNon uult374 ad forumrsquo quod375 ut causa ponitur nulla est essentia376 lsquoSta-tumrsquo quoque lsquohominisrsquo res ipsas nunc377 natura hominis statutas possumus appel-lare quarum communem similitudinem ille concepit qui uocabulum imposuit

(eacuted GEYER p 20 l 15-p 24 l 31) (eacuted GEYER p 20 l 15-p 21 l 26)

ltsect 48gt Ostensa autem significatione uniuersalium mdash de scilicet rebus per no-minationem mdash et communi causa imposi-tionis378 eorum monstrata quid sint eorum intellectus quos constituunt ostendamus

ltsect 49gt Ac primum generaliter intel-lectuum omnium naturam distingua-mus379

ltsect 50gt Cum igitur tam sensus quam intellectus anime sint hec eorum est dif-ferentia quod sensus per corporea tantum instrumenta exercentur atque corpora tan-tum uel que in eis sunt percipiunt380 ut uisus turrem uel eius qualitates uisibiles intellectus autem sicut nec corporeo in-digens instrumento est ita nec necesse381 est eum subiectum corpus habere in quod382 mittatur sed rei similitudine con-tentus est quam sibi ipse animus conficit in quam sue intelligentie actionem diri-git383 Unde turre destructa uel remota sensus qui in eam agebat perit intellectus autem permanet rei similitudine animo retenta384 Sicut autem sensus non est res sentita in quam dirigitur sic385 nec intel-lectus forma est rei quam concipit sed intellectus actio quedam est anime unde lsquointelligensrsquo 386 dicitur forma uero in quam dirigitur res imaginaria quedam est et ficta quam sibi quando uult et qualem uult animus conficit quales sunt ille ima-ginarie ciuitates que in somno387 uidentur

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forme de la structure agrave assembler que lrsquoartisan con-ccediloit ltcommegt modegravele et exemple de la reacutealiteacute agrave for-mer cette ltformegt nous ne pouvons ltlrsquogtappeler ni lsquosubstancersquo ni lsquoaccidentrsquo

ltsect 51gt Certains cependant nomment cette ltfor-me reacutealiteacute imaginaire et fictivegt la mecircme ltchosegt que lrsquointellection comme ils appellent la structure de la tour que je conccedilois en lrsquoabsence de la tour et ltquegt je contemple haute et carreacutee dans un vaste champ la mecircme ltchosegt que lrsquointellection de la tour Aristote semble assentir avec eux ltluigt qui dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique appelle lsquosimilitudes des reacutealiteacutesrsquo les passions de lrsquoacircme qursquoils nomment lteuxgt lsquointellectionsrsquo

ltsect 52gt Or nous nous disons lsquoimagersquo la simi-litude de la reacutealiteacute Mais rien ne fait obstacle si lrsquoin-tellection aussi drsquoune certaine maniegravere eacutetait dite lsquosi-militudersquo agrave savoir parce qursquoelle conccediloit ce qui est dit proprement lsquosimilitude de la reacutealiteacutersquo ltcegt que nous nous avons dit mdash et correctement mdash diffeacuterent de lrsquoltintellectiongt Je demande en effet si cette qua-drature et cette hauteur ltfictivesgt sont une vraie forme de lrsquointellection qui srsquoamegravene vers la similitude de la quantiteacute de la tour et de son assemblage Mais assureacutement vraie quadrature et vraie hauteur ne sont preacutesentes que dans les corps aussi par une qualiteacute fictive ni intellection ni aucune vraie essence ne peut ecirctre formeacutee Il reste donc que comme la qualiteacute est fictive une substance fictive lui soit sujette Or peut-ecirctre aussi cette image du miroir qui semble appa-raicirctre sujette agrave la vue peut avec veacuteriteacute ecirctre dite nrsquoecirctre lsquorienrsquo agrave savoir puisque sur la surface blanche du miroir la qualiteacute de la couleur contraire apparaicirct sou-vent

ltsect 53gt Or cela peut ecirctre demandeacute quand simul-taneacutement lrsquoacircme sent et intellige la mecircme ltchosegt mdash par exemple quand elle discerne une pierre mdash si alors aussi lrsquointellection agit sur lrsquoimage de la pierre ou ltsigt simultaneacutement lrsquointellection et la sensation ltagissentgt sur la pierre mecircme Mais il semble plus raisonnable que lrsquointellection nrsquoait alors pas besoin drsquoimage quand est preacutesente agrave elle la veacuteriteacute de la substance Mais si quelqursquoun dit ougrave il y a sensation il nrsquoy a pas drsquointellection nous ne ltlegt conceacutedons pas Souvent en effet il arrive que lrsquoacircme discerne une ltchosegt et qursquoelle en intellige une autre comme il

uel forma illa componende fabrice quam artifex concipit instar et exemplar rei for-mande quam neque lsquosubstantiamrsquo neque lsquoaccidensrsquo appellare possumus

ltsect 51gt Quidam tamen eam idem quod intellectum uocant ut fabricam tur-ris quam absente turre concipio et al-tam388 et quadratam389 in spatioso campo contemplor idem quod intellectum turris appellant Quibus Aristoteles390 assentire uidetur qui passiones anime quas lsquointellectusrsquo uocant lsquorerum similitudinesrsquo in Periermenias391 appellat

ltsect 52gt Nos autem lsquoimaginemrsquo simi-litudinem rei dicimus Sed nichil obest si intellectus quoque quodammodo lsquosimili-tudorsquo dicatur quia scilicet id quod pro-prie lsquorei similitudorsquo dicitur concipit quod392 nos ab eo diuersum diximus et be-ne Quero enim utrum illa quadratura et illa altitudo uera forma sit 393 intellectus qui ad similitudinem quantitatis turris du-catur et compositionis eius Sed profecto uera quadratura et uera altitudo non nisi corporibus insunt ficta etiam qualitate nec intellectus nec ulla uera essentia 394 for-mari 395 potest Restat 396 igitur ut sicut ficta est qualitas ficta substantia sit ei sub-iecta 397 Fortasse autem et ea speculi imago que uisui subiecta apparere uidetur lsquonichilrsquo esse uere dici potest quoniam398 scilicet in alba speculi superficie contrarii coloris qualitas sepe apparet

ltsect 53gt Illud autem queri potest cum simul anima sentit et intelligit idem mdash ueluti cum lapidem cernit mdash utrum tunc quoque intellectus in imagine lapidis agat uel simul intellectus et sensus in ipso la-pide Sed rationabilius uidetur ut tunc in-tellectus imagine non egeat fol 4ra cum presto est ei substantie ueritas399 Si quis autem dicat ubi sensus est intel-lectum non esse non concedimus Sepe enim contingit animam aliud cernere at-que aliud intelligere ut bene studentibus

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apparaicirct bien agrave ceux qui eacutetudient lteuxgt qui avec leurs yeux ouverts discernent les ltchosesgt preacutesentes ltet quigt cependant en pensent drsquoautres sur lesquel-les ils eacutecrivent

ltIII3222 INTELLECTION DE LrsquoUNIVERSEL ET INTEL-LECTION DU PARTICULIERgt

ltsect 54gt Or maintenant une fois vue la nature de lrsquointellection en geacuteneacuteral distinguons les intellections des universaux et des singuliers Lesquelles ltintel-lectionsgt certes se divisent en cela que celle qui appartient au nom universel conccediloit une image com-mune et confuse de nombreuses ltchosesgt tandis que celle qursquoengendre un mot singulier saisit la forme propre et pour ainsi dire singuliegravere drsquoune ltunique chosegt crsquoest-agrave-dire ltune formegt se rap-portant seulement agrave une ltuniquegt personne Drsquoougrave quand jrsquoentends lsquohommersquo un certain modegravele surgit dans ltmongt esprit ltmodegravelegt qui se rapporte ainsi aux hommes un agrave un qursquoil est commun agrave tous et pro-pre agrave aucun Mais quand jrsquoentends lsquoSocratersquo une certaine forme surgit dans ltmongt esprit ltformegt qui exprime la similitude drsquoune personne preacutecise Drsquoougrave par ce vocable qursquoest lsquoSocratersquo qui porte en ltmongt esprit la forme propre drsquoune ltunique per-sonnegt une certaine reacutealiteacute est preacuteciseacutee et est deacute-termineacutee tandis que par lsquohommersquo dont lrsquointelli-gence srsquoappuie sur la forme commune de tous ltles hommesgt la communauteacute mecircme precircte agrave confusion de telle sorte que nous nrsquointelligeons pas une ltreacuteali-teacute deacutetermineacuteegt parmi toutes Drsquoougrave ce nrsquoest ni So-crate ni un autre lthommegt qursquolsquohommersquo est dit si-gnifier correctement puisque par la force du nom aucun lthommegt nrsquoest preacuteciseacute bien que cependant il nomme les lthommesgt un agrave un Tandis que lsquoSocratersquo ou nrsquoimporte quel ltnom de cette sorte segt trouve non seulement nommer une ltchosegt singuliegravere mais aussi deacuteterminer une reacutealiteacute sujette

ltsect 55gt Mais on demande parce que selon Boegrave-ce nous avons dit ci-dessus que toute intellection a une reacutealiteacute sujette comment ltcelagt srsquoaccorde avec les intellections des universaux Et certainement il faut noter que cela Boegravece lrsquointroduit dans cette argu-mentation sophistique par laquelle il montre que lrsquointellection des universaux est vaine Drsquoougrave rien ne fait obstacle si aussi il ne garantit pas cela en veacuteriteacute drsquoougrave eacutevitant la fausseteacute il se sert des raisons des

apparet qui cum apertis oculis presentia cernant alia tamen de quibus scribunt co-gitant400

(eacuted GEYER p 21 l 27-p 24 l 31)

ltsect 54gt Nunc autem natura intellec-tuum generaliter inspecta uniuersalium et singularium intellectus distinguamus 401 Qui quidem in eo diuiduntur quod ille qui uniuersalis nominis est communem et con-fusam 402 imaginem multorum concipit ille uero quem uox singularis generat pro-priam unius et quasi singularem formam tenet hoc est ad unam tantum personam se habentem Unde cum audio lsquohomorsquo quoddam instar in animo surgit quod ad singulos homines sic se habet ut omnium sit commune et nullius proprium403 Cum autem audio lsquoSocratesrsquo forma quedam in animo surgit que certe persone simili-tudinem exprimit Unde per hoc uocabu-lum quod est lsquoSocratesrsquo quod propriam unius formam ingerit in animo res que-dam certificatur et determinatur per lsquohomorsquo uero cuius intelligentia 404 in communi forma omnium nititur ipsa communitas confusioni est ne quam ex omnibus intelligamus405 Unde neque So-cratem neque alium recte 406 significare lsquohomorsquo dicitur cum nullus407 ex ui nomi-nis certificetur cum tamen singulos no-minet lsquoSocratesrsquo uero uel quodlibet sin-gulare non solum habet nominare uerum etiam rem subiectam determinare

ltsect 55gt Sed queritur quia secundum Boecium superius408 diximus omnem in-tellectum rem subiectam habere quomo-do intellectibus uniuersalium conueniat At certe notandum quod istud Boecius in ea argumentatione sophistica 409 inducit qua intellectum uniuersalium uanum esse ostendit Unde nichil obest si410 et hoc in ueritate non astruat unde falsitatem ui-

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autres Nous pouvons aussi appeler lsquoreacutealiteacute sujettersquo agrave lrsquointellection ou la vraie substance de la reacutealiteacute par exemple quand simultaneacutement ltlrsquointellectiongt est avec la sensation ou la forme conccedilue drsquoune quel-conque reacutealiteacute agrave savoir en lrsquoabsence de la reacutealiteacute ou que cette forme soit commune comme nous avons dit ou ltqursquoelle soitgt propre commune dis-je quant agrave la similitude qursquoelle retient de nombreuses ltchosesgt mecircme si cependant en soi crsquoest comme une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle est consideacutereacutee Ainsi en effet pour montrer la nature de tous les lions une peinture peut ecirctre faite repreacutesentant ce qui nrsquoest le propre drsquoaucun drsquoeux et en revanche pour distin-guer nrsquoimporte quel drsquoltentregt eux une autre ltpein-ture peutgt ecirctre ajusteacutee qui deacutenote quelque chose de propre agrave un ltlion deacutetermineacutegt comme si ltun liongt est peint claudicant ou mutileacute ou blesseacute par le trait drsquoHercule Comme donc une certaine figure des reacutealiteacutes est peinte commune une certaine singuliegravere ainsi aussi ltla formegt est-elle conccedilue agrave savoir une certaine commune une certaine propre

ltsect 56gt Or relativement agrave cette forme agrave savoir celle vers laquelle lrsquointellection se dirige il nrsquoest pas absurde de se demander si le nom signifie cette ltfor-megt aussi cela semble ecirctre confirmeacute tant par lrsquoau-toriteacute que par la raison

ltsect 57gt Et de fait dans le premier ltlivre de sesgt Constructions Priscien quoiqursquoil ait deacutejagrave montreacute lrsquoimposition commune des ltnomsgt universels aux ltchosesgt individuelles est vu avoir ajouteacute une cer-taine autre signification ltde ces noms universelsgt mecircmes agrave savoir relative agrave une forme commune ltengt disant laquo quant aux formes geacuteneacuteriques et speacute-cifiques des reacutealiteacutes ltformesgt qui se sont mainte-nues intelligiblement dans la penseacutee divine avant de sortir vers les corps ltquant agrave ces formes dis-jegt ces ltnoms universelsgt aussi peuvent ecirctre ltdes nomsgt propres ltnoms universelsgt par lesquels les genres ou les espegraveces de la nature des reacutealiteacutes sont mon-treacutes raquo En ce lieu en effet il srsquoagit ainsi de Dieu com-me drsquoun artisan srsquoapprecirctant agrave construire quelque chose ltun artisangt qui preacuteconccediloit par ltsongt acircme une forme exemplaire de la reacutealiteacute agrave construire afin drsquoœuvrer agrave la similitude de cette ltformegt qui alors est dite lsquoproceacuteder vers un corpsrsquo quand la vraie reacutealiteacute est construite drsquoapregraves la similitude de cette ltformegt Mais cette conception commune est cor-

tans411 aliorum rationes compropriat412 lsquoRemrsquo etiam lsquosubiectamrsquo intellectui pos-sumus uocare siue ueram rei substantiam ueluti quando simul est cum sensu 413 siue rei cuiuscumque formam conceptam re scilicet absente siue ea forma commu-nis sit ltutgt414 diximus415 siue propria communis inquam quantum ad similitu-dinem multorum quam retinet licet ta-men in se ut res una consideretur Sic enim ad omnium leonum naturam de-monstrandam una potest pictura fieri nul-lius eorum quod proprium est represen-tans et rursus ad quemlibet eorum distin-guendum alia commodari que aliquid416 eius proprium denotet ut si pingatur clau-dicans uel curtata417 uel telo Herculis sau-ciata418 Sicut ergo quedam rerum commu-nis figura quedam singularis pingitur ita etiam concipitur scilicet quedam com-munis quedam propria

ltsect 56gt De forma autem ista in quam scilicet intellectus dirigitur non absurde dubitatur utrum eam419 quoque nomen si-gnificet quod tam auctoritate quam ra-tione confirmari uidetur

ltsect 57gt In primo namque Construc-tionum Priscianus 420 cum communem impositionem uniuersalium ad indiuidua premonstrasset quandam aliam ipsorum significationem de forma scilicet com-muni uisus est subiunxisse dicens laquo quantum421 ad generales et speciales422 rerum formas423 que in mente diuina in-telligibiliter constiterunt 424 antequam in corpora prodirent hec quoque propria possunt esse quibus genera uel species nature rerum demonstrantur raquo Hoc enim loco de Deo sic agitur quasi de artifice aliquid composituro qui rei componende exemplarem formam ad similitudinem cuius operetur anima preconcipit que tunc lsquoin corpus procederersquo dicitur cum ad similitudinem eius res uera componitur Hec autem communis conceptio bene Deo adscribitur425 non homini quia ope-ra illa mdash generales uel speciales nature

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rectement attribueacutee agrave Dieu non pas agrave lrsquohomme par-ce que ces œuvres mdash ltqui repreacutesententgt des statuts geacuteneacuteriques ou speacutecifiques de la nature mdash appar-tiennent agrave Dieu non pas agrave lrsquoartisan comme un homme une acircme ou une pierre ltappartiennentgt agrave Dieu mais une maison ou un glaive agrave lrsquohomme Drsquoougrave ces derniers mdash une maison et un glaive mdash ne sont pas œuvres de la nature comme ceux-lagrave mdash ltun homme une acircme ou une pierregt mdash et leurs vo-cables ne relegravevent pas de la substance mais de lrsquoaccident et crsquoest pourquoi ils ne sont ni genres ni ltespegravecesgt speacutecialissimes De lagrave aussi crsquoest correc-tement qursquoagrave la penseacutee divine non pas agrave lrsquohumaine les conceptions par abstraction de cette sorte sont attribueacutees parce que les hommes qui connaissent les reacutealiteacutes par les sens seulement agrave peine ou bien jamais ne srsquoeacutelegravevent agrave cette sorte drsquointelligence sim-ple et la sensibiliteacute exteacuterieure des accidents ltlesgt empecircche de concevoir purement les natures des reacutea-liteacutes Tandis que Dieu pour qui toutes les ltchosesgt qursquoil a fondeacutees sont par soi patentes mdash et qui les connaicirct avant qursquoelles ne soient mdash distingue les sta-tuts un agrave un en eux-mecircmes et la sensation nrsquoest pas un empecircchement pour lui qui seul a une vraie intelli-gence Drsquoougrave les hommes sur les ltchosesgt qursquoils nrsquoont pas toucheacutees par les sens il arrive qursquoils ont une opinion plutocirct qursquoune intelligence mdash ce que nous apprenons par lrsquoexpeacuterience mecircme Pensant en effet agrave quelque citeacute non vue quand nous ltygt arri-vons nous deacutecouvrons que nous lrsquoavions saisie en penseacutee autrement qursquoelle nrsquoest

ltsect 58gt Ainsi aussi je crois que des formes in-trinsegraveques qui ne viennent pas aux sens mdash telles que sont la rationaliteacute et la mortaliteacute la paterniteacute la session mdash nous avons plutocirct une opinion Nrsquoimporte quels noms cependant de nrsquoimporte quelles ltcho-sesgt existantes en autant que ltla capaciteacutegt est en eux-mecircmes engendrent une intellection plutocirct qursquoune opinion parce que crsquoest selon certaines natu-res ou proprieacuteteacutes des reacutealiteacutes que lrsquoinventeur ltdu langagegt a envisageacute de les imposer mecircme si lui-mecircme ne savait pas correctement saisir en penseacutee la nature ou bien la proprieacuteteacute de la reacutealiteacute Mais ces conceptions communes Priscien ltlesgt appelle par lagrave lsquogeacuteneacuteriquesrsquo ou lsquospeacutecifiquesrsquo parce que les noms geacuteneacuteriques ou speacutecifiques nous les suggegraverent drsquoune faccedilon ou drsquoune autre Crsquoest certes par rapport agrave ces

status mdash sunt Dei 426 non artificis ut homo anima uel lapis Dei domus autem uel gladius hominis427 Unde hec nature non sunt opera mdash domus et gladius mdash sicut illa nec eorum uocabula substantie sunt sed accidentis atque ideo nec ge-nera sunt nec specialissima428 Inde etiam bene diuine menti non humane huius-modi per abstractionem conceptiones ad-scribuntur 429 quia homines qui per sensus tantum res cognoscunt uix aut numquam ad huiusmodi simplicem intel-ligentiam conscendunt et ne pure rerum naturas concipiant accidentium exterior sensualitas430 inpedit431 Deus uero mdash cui omnia per se patent que condidit quique ea antequam sint nouit432 mdash singulos sta-tus in se ipsis distinguit nec ei sensus im-pedimento est qui [solam]433 solus ueram habet intelligentiam434 Unde homines in his que sensu non attractauerunt435 magis opinionem quam intelligentiam habere contingit mdash quod ipso experimento disci-mus Cogitantes enim de aliqua ciuitate non uisa cum aduenerimus eam nos aliter quam sit excogitasse inuenimus436

ltsect 58gt Ita etiam credo de intrinsecis formis que ad sensus non ueniunt mdash qua-lis est rationalitas et mortalitas paterni-tas fol 4rb sessio mdash magis nos opinio-nem habere Quelibet tamen quorumlibet existentium nomina quantum in ipsis est intellectum magis quam opinionem gene-rant437 quia secundum aliquas rerum na-turas uel proprietates inuentor ea impo-nere438 intendit etsi nec ipse bene exco-gitare sciret rei naturam aut proprietatem Communes autem has conceptiones inde lsquogeneralesrsquo uel lsquospecialesrsquo Priscianus439 uocat quod eas nobis generalia uel 440 specialia nomina utcumque insinuant Ad quas quidem conceptiones quasi propria

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conceptions que ltPrisciengt dit que les ltnomsgt uni-versels mecircmes sont comme des noms propres ltnoms universelsgt qui mecircme srsquoils sont de significa-tion confuse quant aux essences nommeacutees dirigent aussitocirct lrsquoesprit de lrsquoauditeur vers la conception commune comme les noms propres vers lrsquoltuniquegt reacutealiteacute qursquoils signifient Aussi Porphyre mecircme quand il dit que certaines ltchosesgt sont constitueacutees de matiegravere et de forme certaines drsquoapregraves la simili-tude de la matiegravere et de la forme semble avoir intelligeacute cette conception quand il dit lsquodrsquoapregraves la si-militude de la matiegravere et de la formersquo de quoi il sera dit plus pleinement en son lieu Boegravece aussi quand il dit que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude de nombreuses ltchosesgt est un genre ou une espegravece semble avoir intelligeacute la mecircme conception commu-ne De cet avis aussi fut Platon certains ltlegt preacute-tendent de telle sorte en lrsquooccurrence que les Ideacutees communes qursquoil pose dans le nous il ltlesgt appel-lerait lsquogenresrsquo ou lsquoespegravecesrsquo Crsquoest en quoi peut-ecirctre Boegravece mentionne que ltPlatongt a eacuteteacute en deacutesaccord avec Aristote drsquoougrave ltBoegravecegt dit que ltPlatongt a vou-lu que les genres et les espegraveces et les autres lteacuteleacute-mentsgt ne soient pas seulement intelligeacutes comme universaux mais aussi qursquoils soient et qursquoils subsis-tent agrave part des corps comme si ltBoegravecegt disait que ltce sontgt les conceptions communes que ltPlatongt a constitueacute seacutepareacutees des corps dans le nous que ltPla-tongt a intelligeacutees ltcommegt universaux non pas peut-ecirctre ltengt prenant lsquouniverselrsquo selon la preacutedica-tion commune comme fait Aristote mais plutocirct selon la similitude commune de nombreuses ltcho-sesgt Et de fait cette conception ne semble drsquoaucune maniegravere ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs comme le nom qui est adapteacute agrave plusieurs ltchosesgt une agrave une

ltsect 59gt On peut aussi solutionner autrement ltle faitgt que ltBoegravecegt dit que Platon estime que les universaux subsistent en dehors des sensibles afin qursquoil nrsquoy ait aucune divergence drsquoavis entre ltcesgt philosophes En effet lorsque Aristote dit que les universaux subsistent toujours dans les sensibles il ltlrsquogta dit quant agrave lrsquoacte agrave savoir parce que cette nature qui est ltcelle drsquogtanimal laquelle est deacutesigneacutee par un nom universel mdash et selon cela par un certain transfert est dite lsquouniversellersquo mdash ne se trouve en acte nulle part sauf dans une reacutealiteacute sensible cette ltnaturegt cependant Platon estime qursquoelle subsiste

nomina esse dicit ipsa uniuersalia que li-cet confuse significationis sint quantum ad nominatas essentias441 ad communem illam conceptionem statim dirigunt ani-mum auditoris sicut propria nomina ad rem unam quam significant Ipse quoque Porfirius442 cum ait quedam constitui ex materia et forma quedam ad similitu-dinem materie et forme hanc conceptio-nem intellexisse uidetur cum ait lsquoad si-militudinem materie et formersquo de quo plenius suo loco 443 dicetur Boecius 444 quoque cum ait cogitationem collectam ex similitudine multorum genus esse uel speciem eandem communem conceptio-nem intellexisse uidetur In qua etiam sententia Platonem445 fuisse quidam au-tumant ut uidelicet illas Ideas commu-nes quas in noy ponit lsquogenerarsquo uel lsquospe-ciesrsquo appellaret In quo fortasse Boe-cius 446 lteumgt 447 ab Aristotele dissen-sisse commemorat ubi is ait448 eum uol-uisse genera et species ceteraque non so-lum intelligi uniuersalia uerum etiam es-se ac preter corpora subsistere ac si di-ceret illas communes conceptiones quas separatas a corporibus in noy449 consti-tuit450 eum intellexisse uniuersalia non fortasse accipientem lsquouniuersalersquo secun-dum communem predicationem451 sicut facit 452 Aristoteles 453 sed magis 454 se-cundum communem multorum similitudi-nem Illa namque conceptio de pluribus nullo modo predicari uidetur sicut nomen quod pluribus sigillatim455 aptatur

ltsect 59gt Potest et aliter solui quod ait Platonem putare uniuersalia extra sensibi-lia subsistere ut nulla philosophorum sit sententie controuersia456 Quod enim ait Aristoteles uniuersalia in sensibilibus semper subsistere quantum ad actum dixit quia scilicet natura illa que animal est que uniuersali nomine designatur mdash ac secundum hoc per translationem 457 quandam lsquouniuersalisrsquo dicitur mdash nus-quam nisi in sensibili re actualiter reperi-tur quam tamen Plato naturaliter sub-

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ainsi naturellement en soi de telle sorte qursquoelle re-tiendrait son ecirctre ltmecircmegt non sujette au sens selon quoi lrsquoecirctre naturel est appeleacute par un nom universel Et ainsi ce qursquoAristote deacutenie quant agrave lrsquoacte Platon investigateur de la physique lrsquoassigne agrave une aptitude naturelle et ainsi il nrsquoy a aucune divergence entre eux

ltsect 60gt Or aux autoriteacutes ameneacutees qui semblent garantir que crsquoest par des noms universels que sont deacutesigneacutees les formes communes conccedilues la raison aussi semble ltygt consentir Bien sucircr concevoir ces ltformes communesgt par des noms qursquoest-ce drsquoautre que par ces ltnomsgt elles soient signifieacutees Mais as-sureacutement quand nous faisons ces ltformes com-munesgt diffeacuterentes des intellections alors en plus de la reacutealiteacute et de lrsquointellection est sortie une troisiegraveme signification des noms Cela mecircme srsquoil nrsquoltygt a pas drsquoautoriteacute ltpour le garantirgt nrsquoest cependant pas adverse agrave la raison

ltIII323 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 33gt

ltsect 61gt Or ce que ci-dessus nous avons promis de deacutefinir agrave savoir si crsquoest par la cause commune de lrsquoimposition ou par la conception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre que lrsquoon juge la communauteacute des noms universels assignonslt-legt Or rien ne fait obs-tacle si crsquoest par lrsquoune et lrsquoautre mais la cause com-mune qui est prise selon la nature des reacutealiteacutes sem-ble posseacuteder une plus grande force

ltIV THEacuteORIE GEacuteNEacuteRALE DE LrsquoABSTRACTIONgt

ltsect 62gt Ce qursquoaussi nous avons mentionneacute ci-dessus agrave savoir que les intellections des universaux sont faites par abstraction et comment nous les ap-pelons lsquoseulesrsquo lsquonuesrsquo lsquopuresrsquo et non pas lsquocreusesrsquo cependant il faut ltlegt deacutefinir

ltsect 63gt Et premiegraverement relativement agrave lrsquoabs-traction Et ainsi il faut savoir que la matiegravere et la forme consistent mdash ltcrsquoest-agrave-dire existentgt mdash tou-jours simultaneacutement meacutelangeacutees cependant la raison de lrsquoesprit a cette force que tantocirct elle contemple la matiegravere par soi tantocirct elle porte attention agrave la forme seule tantocirct elle conccediloit lrsquoune et lrsquoautre meacutelangeacutees Les deux premiegraveres ltintellectionsgt pour leur part sont par abstraction lesquelles abstraient quelque

sistere in se sic putat ut esse suum reti-neret non subiecta sensui secundum quod esse naturale uniuersali nomine appella-tur Quod itaque458 Aristoteles quantum ad actum denegat Plato phisice459 inqui-sitor in naturali aptitudine assignat atque ita nulla est eorum controuersia

ltsect 60gt Inductis autem auctoritatibus que astruere uidentur per uniuersalia no-mina conceptas communes formas desi-gnari ratio quoque consentire uidetur Quippe eas concipere per nomina quid aliud est quam per ea significari Sed profecto cum eas ab intellectibus diuer-sas460 facimus iam preter rem et intellec-tum tertia exiit nominum significatio Quod etsi auctoritas461 non habet rationi tamen non est aduersum

(eacuted GEYER p 24 l 32-37)

ltsect 61gt Quod autem superius462 pro-misimus diffinire utrum scilicet propter communem causam impositionis uel prop-ter communem conceptionem uel propter utramque communitas uniuersalium nomi-num iudicetur assignemus Nichil autem obest si propter utramque sed maiorem uim obtinere uidetur communis causa que secundum rerum accipitur naturam

(eacuted GEYER p 24 l 38-p 27 l 34)

ltsect 62gt Illud463 quoque quod supra464 meminimus intellectus scilicet uniuersa-lium fieri per abstractionem et quomodo eos lsquosolosrsquo lsquonudosrsquo lsquopurosrsquo465 nec tamen lsquocassosrsquo 466 appellemus 467 diffiniendum est

ltsect 63gt Ac primum de abstractio-ne 468 Sciendum itaque materiam 469 et formam permixta simul semper consis-tere animi tamen ratio hanc uim habet ut modo materiam per se speculetur470 mo-do formam solam attendat modo utraque permixta concipiat Duo uero primi per abstractionem sunt qui de coniunctis ali-quid abstrahunt ut ipsam471 eius naturam

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chose des ltchosesgt conjointes afin de consideacuterer la nature mecircme de cette ltchosegt La troisiegraveme ltintel-lectiongt pour sa part est par conjonction Par exem-ple la substance de cet homme est et corps et animal et homme et ltestgt revecirctue de formes indeacutefinies lten nombregt lorsque je porte attention agrave celle-ci dans lrsquoessence mateacuterielle de la substance une fois toutes les formes eacutecarteacutees par abstraction jrsquoltengt ai une intellection Agrave nouveau quand en elle je porte atten-tion agrave la corporeacuteiteacute seule que je joins agrave la substance cette intellection aussi quoiqursquoelle soit par con-jonction quant agrave la premiegravere qui portait attention seulement agrave la nature de la substance de mecircme est faite aussi par abstraction quant aux autres formes que la corporeacuteiteacute auxquelles je ne porte aucune at-tention telles sont lrsquoanimation la sensibiliteacute la ra-tionaliteacute la blancheur

ltsect 64gt Or les intellections de cette sorte par abstraction semblaient par lagrave peut-ecirctre fausses ou vaines sous preacutetexte qursquoelles perccediloivent la reacutealiteacute autrement qursquoelle ne subsiste Puisqursquoen effet ltces intellectionsgt portent attention agrave la matiegravere par soi ou agrave la forme seacutepareacutement alors qursquoaucune drsquoelles ne subsiste seacutepareacutement assureacutement elles semblent con-cevoir la reacutealiteacute autrement qursquoelle nrsquoest et partant ecirctre creuses Mais il nrsquoen est pas ainsi Si quelqursquoun en effet intellige de cette maniegravere une reacutealiteacute autre-ment qursquoelle ne se trouve en lrsquooccurrence de telle sorte qursquoil lui porte attention en cette nature ou pro-prieacuteteacute qursquoelle-mecircme nrsquoa pas assureacutement cette intel-lection est creuse Mais cela certes ne se produit pas dans lrsquoabstraction Puisqursquoen effet je porte seulement attention agrave cet homme en la nature de la substance ou du corps non pas aussi de lrsquoanimal ou de lrsquohomme ou du grammairien assureacutement je nrsquointellige rien sauf ce qui est en cette ltnaturegt mais je ne porte pas atten-tion agrave toutes les ltcaracteacuteristiquesgt qursquoelle a Et quand je dis que je porte attention lsquoseulementrsquo agrave cette ltna-turegt en cela qursquoelle a cette ltcaracteacuteristiquegt ce lsquoseu-lementrsquo reacutefegravere agrave lrsquoattention non pas au mode de sub-sister autrement lrsquointellection serait creuse En effet la reacutealiteacute nrsquoa pas seulement cette ltcaracteacuteristiquegt mais on lui porte seulement attention comme ltlrsquogtayant Et toutefois drsquoune certaine maniegravere crsquoest autrement qursquoelle nrsquoest qursquoelle est dite ecirctre intelligeacutee non certes drsquoun autre statut qursquoelle nrsquoest comme ci-dessus on ltlrsquogta dit mais en cela lsquoautrementrsquo qursquoautre

considerent Tertius uero per coniunctio-nem est Verbi gratia huius hominis sub-stantia et corpus est et animal et homo472 et infinitis uestita formis quam dum in materiali essentia 473 substantie attendo formis omnibus circumscriptis per abs-tractionem intellectum habeo Rursus cum in ea solam corporeitatem attendo quam substantie coniungo hic quoque in-tellectus cum per coniunctionem 474 sit quantum ad primum qui tantum naturam substantie attendebat idem per abstrac-tionem quoque fit quantum ad formas alias a corporeitate quarum nullam atten-do ut est animatio sensualitas rationa-litas albedo475

ltsect 64gt Huiusmodi autem intellectus per abstractionem inde forsitan falsi uel uani uidebantur quod rem aliter quam subsistit476 percipiant477 Cum enim ma-teriam478 per se uel formam separatim at-tendant nulla tamen earum separatim subsistat profecto479 rem aliter quam sit uidentur concipere atque ideo cassi 480 esse Sed non est ita Si quis enim hoc modo aliter quam se habeat res intelligat ut uidelicet ipsam attendat in ea natura uel proprietate quam ipsa non habeat iste profecto cassus481 est intellectus Sed hoc quidem non fit in abstractione Cum enim hunc hominem tantum attendo fol 4va in natura482 substantie uel corporis non etiam animalis uel hominis uel gramma-tici profecto nichil nisi quod in ea est in-telligo sed non omnia que habet attendo Et cum dico me attendere tantum eam in eo quod hoc habet illud lsquotantumrsquo ad at-tentionem refertur non ad modum subsis-tendi alioquin cassus esset intellectus Non enim res hoc tantum habet sed tan-tum attenditur ut hoc habens Et aliter ta-men quodam ltmodogt483 quam sit dicitur intelligi484 non alio quidem statu quam sit ut supra485 dictum est sed in eo lsquoaliterrsquo quod alius modus est intelligendi quam subsistendi Separatim486 namque hec res

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est le mode drsquointelliger que de subsister Et de fait crsquoest seacutepareacutement drsquoune autre que cette reacutealiteacute est intelligeacutee non pas seacutepareacutee bien que toutefois elle nrsquoexiste pas seacutepareacutement et la matiegravere est perccedilue pu-rement et la forme simplement bien que lrsquoune ne soit pas purement et lrsquoautre non pas simplement en lrsquooc-currence de telle sorte que cette pureteacute ou simpliciteacute soient rameneacutees agrave lrsquointelligence non pas agrave la sub-sistance de la reacutealiteacute agrave savoir de telle sorte qursquoelles sont mode drsquointelliger non pas de subsister

lt(1) CONCEPTS VIDES ET CONCEPTS ABSTRAITSgt

Aussi les sens souvent traitent diversement des composeacutes par exemple si une statue est moitieacute doreacutee et moitieacute argenteacutee je peux discerner seacutepareacutement lrsquoor et lrsquoargent conjoints agrave savoir tantocirct ltengt regardant lrsquoor tantocirct lrsquoargent par soi ltengt discernant les ltchosesgt conjointes diviseacutement non pas diviseacutees vu qursquoelles ne sont pas diviseacutees Ainsi aussi lrsquointel-lection par abstraction porte attention diviseacutement non pas diviseacutee autrement elle serait creuse

ltsect 65gt Pourrait toutefois peut-ecirctre aussi ecirctre saine lrsquointellection qui considegravere les ltchosesgt qui sont conjointes diviseacutees drsquoune maniegravere conjointes drsquoune autre maniegravere et inversement Et de fait tant la conjonction que la division des reacutealiteacutes peuvent ecirctre prises doublement Car nous disons certaines ltcho-sesgt conjointes entre elles par une certaine simili-tude comme ces deux hommes en cela qursquoils sont hommes ou grammairiens tandis que certaines par une certaine apposition et agreacutegation comme la forme et la matiegravere ou le vin et lrsquoeau Ces ltderniegraveres choses quigt sont ainsi adjointes entre elles ltlrsquointel-lection lesgt conccediloit drsquoune maniegravere diviseacutees drsquoune autre maniegravere conjointes Drsquoougrave Boegravece attribue agrave lrsquoes-prit cette puissance qursquoil peut par sa raison et reacuteunir les ltchosesgt disjointes et deacutetacher les ltchosesgt reacuteu-nies ltengt nrsquoexceacutedant toutefois dans ni lrsquoun ni lrsquoau-tre ltcasgt la nature de la reacutealiteacute mais seulement ltengt percevant ce qui est dans la nature de la reacutealiteacute Autrement ltcegt ne serait pas raison mais opinion agrave savoir si lrsquointelligence deacuteviait du statut de la reacutealiteacute

lt(2) LE PROBLEgraveME DE LA PROVIDENCEgt

ltsect 66gt Mais ici une question se preacutesente relati-vement agrave la preacutevoyance mdash ltou providencegt mdash de

ab alia non separata intelligitur cum ta-men separatim non existat et pure ma-teria et simpliciter forma percipitur cum neque hec pure sit nec illa simpliciter ut uidelicet puritas ista uel simplicitas ad intelligentiam non ad subsistentiam487 rei reducantur ut sint scilicet modus intel-ligendi non subsistendi

(eacuted GEYER p 25 l 37-p 26 l 15)

Sensus etiam sepe de compositis di-uersim agunt ueluti si sit statua dimidia aurea et dimidia argentea aurum et ar-gentum coniuncta separatim cernere pos-sum modo scilicet aurum adspiciens488 modo argentum per se coniuncta cernens diuisim non diuisa quippe diuisa non sunt Sic et intellectus per abstractionem diuisim attendit non diuisa alioquin cas-sus esset

ltsect 65gt Posset tamen fortasse et sa-nus esse intellectus qui ea que coniuncta sunt uno modo considerat diuisa alio mo-do ltconiunctagt489 et e conuerso Rerum namque tam coniunctio quam diuisio du-pliciter accipi potest Nam quedam con-iuncta sibi dicimus per similitudinem ali-quam ut hos duos homines in eo quod homines sunt uel grammatici quedam uero per appositionem et aggregationem quandam ut forma et490 materia uel ui-num et aqua Que ita sibi adiuncta sunt alio modo diuisa alio modo ltconiunc-tagt 491 concipit Unde Boecius 492 animo potestatem hanc adscribit 493 ut ratione sua possit et disiuncta componere et com-posita resoluere in neutro tamen rei na-turam excedens sed solum id quod in rei natura est percipiens Alioquin non esset ratio sed opinio scilicet si a statu rei in-telligentia deuiaret

(eacuted GEYER p 26 l 16-p 27 l 17)

ltsect 66gt Sed hic questio occurrit de prouidentia artificis utrum 494 cassa sit

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lrsquoartisan est-ce qursquoelle est creuse pendant qursquoil sai-sit deacutejagrave dans son esprit la forme de lrsquoœuvre future quand la reacutealiteacute ne se trouve pas encore ainsi Si nous le conceacutedons nous serons forceacutes de dire lsquocreusersquo aussi la preacutevoyance de Dieu qursquoil a eue avant la consti-tution de ses œuvres Mais si quelqursquoun dit cela quant agrave lrsquoeffet agrave savoir que ltDieugt ne compleacuteterait pas par ltsongt ouvrage ce qursquoil preacutevoit il est faux que sa preacutevoyance a eacuteteacute creuse Mais si quelqursquoun la dit lsquocreusersquo agrave partir de lagrave qursquoelle ne concorderait pas encore avec le statut futur de la reacutealiteacute certes nous abhorrons ltcesgt tregraves mauvais mots mais nous ne brisons pas la thegravese Il est vrai en effet que le statut futur du monde nrsquoeacutetait pas encore mateacuteriellement pendant que ltDieugt disposait deacutejagrave intelligiblement le ltstatutgt mecircme encore futur Mais nous nrsquoavons pas lrsquohabitude de dire lsquocreusersquo ou la penseacutee ou la preacutevoyance de quelqursquoun sauf ltcellegt qui manque drsquoeffet et nous ne disons pas penser en vain agrave moins de ltpensergt ces ltchosesgt que nous ne com-pleacuteterons pas par ltnotregt ouvrage Et ainsi chan-geant les mots nous ne disons pas lsquocreusersquo la preacute-voyance qui ne pense pas en vain mais qui conccediloit les ltchosesgt qui ne sont pas encore mateacuteriellement comme si elles subsistaient ltcegt qui certes appar-tient naturellement agrave toutes les preacutevoyances Oui la penseacutee des ltchosesgt futures est dite lsquopreacutevoyancersquo ltcellegt des ltchosesgt passeacutees ltest ditegt lsquomeacutemoirersquo ltcellegt des ltchosesgt preacutesentes ltest ditegt propre-ment lsquointelligencersquo Mais si ltquelqursquoungt dit lsquodupeacutersquo celui qui en preacutevoyant pense au statut futur comme deacutejagrave agrave un ltstatutgt existant lui-mecircme plutocirct est dupeacute qui estime qursquoil faut ltlegt dire lsquodupeacutersquo Il nrsquoest en ef-fet pas dupeacute ltceluigt qui preacutevoit le futur sauf srsquoil croit qursquoil ltengt est deacutejagrave ainsi comme il preacutevoit Et en effet ce nrsquoest pas la conception drsquoune reacutealiteacute non existante qui fait ltque quelqursquoun estgt dupeacute mais ltcrsquoestgt la croyance ajouteacutee Mecircme si en effet je pen-se ltagravegt un corbeau rationnel et que cependant je ne crois pas ltqursquoil soitgt ainsi je ne suis pas dupeacute Ain-si non plus celui qui preacutevoit parce que ce qursquoil pen-se comme deacutejagrave existant il nrsquoestime pas que ltcelagt existe ainsi mais qursquoil ltlegt pense ainsi preacutesent de telle sorte qursquoil ltlegt pose preacutesent dans le futur Cer-tes toute conception de lrsquoesprit est comme relative au preacutesent Comme si je considegravere Socrate ou en ce qursquoil a eacuteteacute enfant ou en ce qursquoil sera vieillard je

dum futuri operis iam formam animo te-net cum nondum sic se res habet Quod si concedamus etiam illam Dei prouiden-tiam quam ante operum suorum constitu-tionem habuit lsquocassamrsquo dicere compel-limur Sed si quis hoc quantum ad effec-tum dicat ut scilicet opere non compleret quod prouideat falsum est cassam fuisse prouidentiam Si quis autem inde495 eam lsquocassamrsquo dicat quod nondum cum statu rei futuro concordaret uerba quidem pes-sima abhorremus sed sententiam non in-fringimus Verum enim est quod nondum futurus mundi status materialiter esset dum ipsum adhuc futurum iam dispone-bat intelligibiliter lsquoCassamrsquo autem uel cogitationem uel prouidentiam alicuius dicere non solemus nisi que effectu ca-ret496 nec frustra cogitare dicimus nisi ea que opere non complebimus Verba itaque commutantes non lsquocassamrsquo proui-dentiam dicamus que frustra non cogitat sed concipientem que nondum materiali-ter sint tanquam subsistant497 quod qui-dem naturale est omnium prouidentiarum Cogitatio nempe de futuris lsquoprouidentiarsquo dicitur de preteritis lsquomemoriarsquo de pre-sentibus498 proprie lsquointelligentiarsquo Si au-tem lsquodeceptumrsquo dicat eum qui de futuro statu quasi iam de existenti prouidendo cogitat ipse potius qui ltlsquodeceptumrsquogt499 dicendum putat500 decipitur Non enim qui futurum prouidet decipitur nisi iam ita credat esse sicut prouidet Neque enim conceptio non existentis rei deceptum facit sed fides adhibita Etsi enim co-gitem coruum rationalem nec tamen ita credam deceptus non sum Sic nec proui-dens quia id quod quasi iam existens cogitat non sic existere putat sed sic ut presens cogitat 501 ut in futuro presens ponat Omnis quippe animi conceptio quasi de presenti est Ut si502 considerem Socratem uel in eo quod puer fuit uel in eo quod senex erit ei pueritiam503 uel se-nium quasi presentialiter copulo quia eum presentialiter attendo in preterita uel

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lrsquounis comme preacutesentiellement agrave lrsquoenfance ou agrave la vieillesse parce que je porte preacutesentiellement atten-tion agrave lui sous lrsquoaspect drsquoune proprieacuteteacute passeacutee ou fu-ture Personne cependant ne dit lsquocreusersquo cette meacute-moire parce que ltcegt qursquoelle conccediloit comme preacute-sent elle ltygt porte attention dans le passeacute Mais il sera discuteacute plus pleinement de cela sur ltle traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique

ltsect 67gt Cela aussi relativement agrave Dieu est plus sainement solutionneacute ltainsigt sa substance qui seule est inchangeable et simple nrsquoest varieacutee par au-cunes conceptions des reacutealiteacutes ou par drsquoautres for-mes Car mecircme si lrsquohabitude du langage humain a la preacutesomption de parler du Creacuteateur comme des creacutea-tures en lrsquooccurrence puisque ltle langagegt dit ltle Creacuteateurgt mecircme ou lsquopreacutevoyantrsquo ou lsquointelligentrsquo rien cependant en lui ne doit ecirctre intelligeacute diffeacuterent de lui-mecircme ou pouvoir ltlrsquogtecirctre agrave savoir ni lrsquointellec-tion ni une autre forme Et crsquoest pourquoi toute ques-tion relative agrave lrsquointellection quant agrave Dieu est super-flue Mais si nous disons plus expresseacutement la veacuteri-teacute pour lui de preacutevoir les ltchosesgt futures nrsquoest rien drsquoautre que pour les ltchosesgt futures de ne pas ecirctre cacheacutees de lui qui est la vraie raison en soi

lt(3) SUR LA FORMULE PORPHYRIENNE SOLIS NUDIS PURISQUE INTELLECTIBUSgt

ltsect 68gt Or maintenant une fois montreacutees de nombreuses ltchosesgt sur la nature de lrsquoabstraction revenons aux intellections des universaux qursquoil est toujours neacutecessaire de faire par abstraction Car quand jrsquoentends lsquohommersquo ou lsquoblancheurrsquo ou lsquoblancrsquo je ne me souviens pas agrave partir de la force du nom de toutes les natures ou proprieacuteteacutes qui sont dans les reacutea-liteacutes sujettes mais par lsquohommersquo jrsquoai seulement une conception drsquoun animal et rationnel et mortel non pas aussi des accidents posteacuterieurs cependant ltcrsquoest une conceptiongt confuse non pas distincte Car aussi les intellections des singuliers se font par abs-traction agrave savoir quand on dit lsquocette substancersquo lsquoce corpsrsquo lsquocet animalrsquo lsquocet hommersquo lsquocette blancheurrsquo lsquoce blancrsquo Car par lsquocet hommersquo je porte attention seulement agrave la nature de lrsquohomme mais sur un sujet preacutecis tandis que par lsquohommersquo ltje porte attentiongt certes agrave la mecircme ltnature purement etgt simplement en elle-mecircme non pas sur un certain parmi les hom-mes Drsquoougrave agrave bon droit lrsquointellection des universaux

futura proprietate lsquoCassamrsquo tamen nemo hanc dicit memoriam quia quod ut pre-sens concipit in preterito attendit Sed de hoc super Periermenias504 plenius dispu-tabitur505

ltsect 67gt Illud quoque de Deo sanius soluitur eius substantiam que sola in-commutabilis est ac simplex nullis con-ceptionibus rerum uel formis aliis uariari Nam licet consuetudo humani sermonis de creatore quasi de creaturis loqui presu-mat cum uidelicet ipsum uel lsquoproui-dentemrsquo uel lsquointelligentemrsquo dicat nichil tamen in eo diuersum ab ipso uel intelligi debet uel esse potest nec intellectus sci-licet nec alia forma Atque ideo omnis questio de intellectu fol 4vb quantum ad Deum superuacua est Sed ltsigt506 ex-pressius ueritatem loquimur nichil aliud est eum futura prouidere quam ipsum qui uera ratio in se est futura non latere

(eacuted GEYER p 27 l 18-34)

ltsect 68gt Nunc autem multis de natura abstractionis ostensis ad intellectus uni-uersalium redeamus quos semper per abstractionem fieri necesse est Nam cum audio lsquohomorsquo uel lsquoalbedorsquo uel lsquoalbumrsquo non omnium naturarum uel proprietatum que in rebus subiectis sunt ex ui nominis recordor sed tantum per lsquohomorsquo animalis et rationalis et507 mortalis non etiam pos-teriorum accidentium conceptionem ha-beo confusam tamen non discretam Nam et intellectus singularium per abstrac-tionem fiunt cum scilicet dicitur lsquohec substantiarsquo508 lsquohoc corpusrsquo lsquohoc animalrsquo lsquohic homorsquo lsquohec albedorsquo lsquohoc albumrsquo Nam per lsquohic homorsquo naturam tantum ho-minis sed circa certum subiectum attendo per lsquohomorsquo uero illam eandem simpliciter quidem in se non circa aliquem de homi-nibus Unde merito intellectus uniuer-

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est dite lsquoseulersquo et lsquonuersquo et lsquopurersquo lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt certes des sens parce qursquoelle ne per-ccediloit pas la reacutealiteacute comme sensible mais lsquonuersquo quant agrave lrsquoabstraction des formes ou de toutes ou de cer-taines lsquopurersquo totalement quant agrave la distinction parce qursquoaucune reacutealiteacute qursquoelle soit ou matiegravere ou forme nrsquoest preacuteciseacutee en elle selon que ci-dessus nous avons dit lsquoconfusersquo une conception de cette sorte

ltV REacutePONSE FINALE AUX TROIS QUESTIONS DE

PORPHYREgt

ltsect 69gt Et ainsi ces ltchosesgt examineacutees venons-en aux questions agrave reacutesoudre relativement aux genres et aux espegraveces exposeacutees par Porphyre ltcegt que main-tenant nous pouvons ltfairegt facilement la nature de tous les universaux ltayant eacuteteacutegt maintenant clarifieacutee

lt(1) REacutePONSE AU PREMIER PROBLEgraveMEgt lt(11) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 70gt Et ainsi la premiegravere ltquestiongt de cette sorte eacutetait est-ce que les genres et les espegraveces sub-sistent crsquoest-agrave-dire signifient certaines ltchosesgt vrai-ment existantes ou sont-ils poseacutes dans une intellec-tion seule etc crsquoest-agrave-dire sont-ils poseacutes dans une opinion creuse sans reacutealiteacute comme ces noms chimegravere bouc-cerf qui nrsquoengendrent pas une saine intelligen-ce

lt(12) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

ltsect 71gt Agrave cela il faut reacutepondre que ltles genres et les espegravecesgt signifient reacuteellement par nomination des reacutealiteacutes vraiment existantes mdash agrave savoir les mecircmes que les noms singuliers mdash et ils ne sont poseacutes en aucune maniegravere dans une opinion creuse cependant drsquoune certaine maniegravere ils consistent en une intellection seule et nue et pure comme il a eacuteteacute deacutetermineacute

Mais rien ne fait obstacle si celui qui expose la question prend certains mots drsquoune faccedilon en ques-tionnant ltetgt celui qui solutionne ltles prendgt drsquoune autre faccedilon en solutionnant comme si celui qui solu-tionne disait ainsi tu demandes srsquoils sont poseacutes dans une intellection seule etc ce agrave quoi tu peux ac-quiescer parce que crsquoest vrai comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons deacutejagrave deacutetermineacute

salium lsquosolusrsquo et lsquonudusrsquo et lsquopurusrsquo509 dici-tur lsquosolusrsquo quidem a sensu quia rem ut sensualem non percipit lsquonudusrsquo uero quantum ad abstractionem formarum uel omnium uel aliquarum lsquopurusrsquo ex toto quantum ad discretionem quia nulla res siue materia sit siue forma in eo certifi-catur secundum quod superius510 huius-modi conceptionem lsquoconfusamrsquo diximus

(eacuted GEYER p 27 l 35-p 30 l 5)

ltsect 69gt His itaque prelibatis ad ab-soluendas questiones de generibus et spe-ciebus a Porfirio propositas ueniamus quod facile iam possumus omnium uni-uersalium natura iam aperta

(eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 15) (eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 2)

ltsect 70gt Prima 511 itaque huiusmodi erat utrum genera et species subsistant id est significent aliqua uere existentia an sint posita in intellectu solo etc512 id est sint posita in opinione cassa sine re sicut hec nomina chimera hircoceruus513 que sanam intelligentiam non generant

(eacuted GEYER p 28 l 3-15)

ltsect 71gt Ad quod respondendum est quia re uera significant per514 nominatio-nem res uere515 existentes mdash easdem sci-licet quas singularia nomina mdash et nullo modo in opinione cassa sunt posita quo-dam tamen modo intellectu solo et nudo et puro sicuti determinatum est516 con-sistunt

Nichil autem obest si proponens questionem aliter quasdam uoces accipiat in querendo aliter qui soluit in soluendo ac si diceret ita is qui soluit queris utrum sint posita ltingt 517 intellectu solo etc quod ita potes accipere quod uerum est ut supra iam determinauimus518

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Les mots peuvent aussi ecirctre pris entiegraverement de la mecircme maniegravere partout tant par celui qui solu-tionne que par celui qui questionne et alors il y aura une ltuniquegt question mdash non par des opposeacutes mdash relativement aux preacuteceacutedents membres des deux questions dialectiques agrave savoir de celles-ci est-ce qursquoils sont ou ne sont pas et de mecircme est-ce qursquoils sont poseacutes dans des ltintellectionsgt seules et nues et pures ou non

lt(2) REacutePONSE AU DEUXIEgraveME PROBLEgraveMEgt lt(21) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 72gt La mecircme ltchosegt peut ecirctre dite sur la deuxiegraveme ltquestiongt qui est de cette sorte est-ce qursquoils sont des subsistants corporels ou incorpo-rels crsquoest-agrave-dire puisqursquoil est conceacutedeacute qursquoils si-gnifient des subsistants est-ce qursquoils signifient cer-tains subsistants qui sont corporels ou qui sont incor-porels

lt(22) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

Assureacutement tout ce qui est comme dit Boegravece ou bien ltestgt corporel ou bien incorporel agrave savoir ou que nous prenions ces noms lsquocorporelrsquo et lsquoincor-porelrsquo pour un corps substantiel et un non-corps ou pour ce qui peut ecirctre perccedilu par un sens corporel comme homme bois blancheur et ltce quigt ne ltlegt peut pas comme acircme justice lsquoCorporelrsquo peut aussi ecirctre pris pour lsquodistinctrsquo comme si lrsquoon demandait ainsi puisque ltles genres et les espegravecesgt signifient des subsistants est-ce qursquoils les signifient distincts ou non distincts En effet celui qui recherche bien la veacuteriteacute de la reacutealiteacute porte non seulement attention aux ltchosesgt qui peuvent ecirctre dites avec veacuteriteacute mais ltaussigt agrave toutes celles qui peuvent ecirctre poseacutees dans lrsquoopinion Drsquoougrave mecircme si pour quelqursquoun il est certain qursquoaucuns ltsubsistantsgt ne subsistent agrave part des distincts toutefois parce qursquoil pourrait y avoir lrsquoopinion qursquoil y en a drsquoautres aussi ce nrsquoest pas agrave tort que lrsquoon se questionne relativement agrave eux Et certes cette ultime acception de lsquocorporelrsquo semble davantage acceacuteder agrave la question agrave savoir que lrsquoon se questionne relativement aux ltsubsistantsgt distincts ou non distincts Mais peut-ecirctre quand Boegravece dit que tout ce qui est ou est corporel ou incorporel lsquoincorporelrsquo semble ecirctre superflu puisqursquoaucun existant nrsquoest incorporel crsquoest-agrave-dire non distinct Et

Possunt et eodem penitus modo uoces ubique accipi tam ab soluente quam a que-rente et tunc fiet una questio mdash non per opposita mdash de prioribus membris duarum dialecticarum questionum harum sci-licet utrum sint uel non sint et item utrum sint posita in solis et nudis et puris uel non

(eacuted GEYER p 28 l 16-p 29 l 7) (eacuted GEYER p 28 l 16-19)

ltsect 72gt Idem in secunda519 dici po-test que est huiusmodi utrum subsisten-tia sint corporalia an incorporalia hoc est cum concedantur significare subsis-tentia utrum aliqua520 subsistentia signi-ficent que sint corporalia an que sint in-corporalia

(eacuted GEYER p 28 l 19-p 29 l 7)

Quippe omne quod est ut ait Boe-cius521 aut corporeum aut incorporeum siue scilicet hec nomina lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo accipiamus pro corpore substantiali et non-corpore siue pro eo quod corporeo sensu percipi potest ut homo lignum albedo et522 non potest ut anima iustitia Potest etiam lsquocorporeumrsquo accipi pro lsquodiscretorsquo ac si ita queratur cum significent subsistentia 523 utrum significent ea524 ltdiscreta uel non discre-tagt525 Qui enim rei ueritatem bene in-uestigat non tantum attendit que uere dici possunt sed quecumque in opinione poni possunt Unde etsi alicui certum sit nulla subsistere preter discreta quia tamen posset esse opinio ut alia essent526 non immerito et de eis queritur Et hec qui-dem ultima acceptio lsquocorporeirsquo magis ad questionem accedere uidetur ut scilicet de discretis uel non discretis queratur Sed fortasse cum ait Boecius 527 omne quod est uel corporeum esse uel incorpo-reum528 lsquoincorporeumrsquo superfluere uide-tur cum nullum existens sit 529 incorpo-reum id est non discretum Nec quicquam

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rien de ce qui est ameneacute agrave lrsquoordre des questions ne semble avoir de la valeur sauf peut-ecirctre en cela que comme corporel et incorporel divisent dans lrsquoautre signification les subsistants ainsi aussi il semble ltqursquoils les divisentgt dans cette ltsignificationgt comme si ainsi celui qui questionne disait Je vois que parmi les existants les uns sont dits lsquocorporelsrsquo les autres lsquoincorporelsrsquo lesquels de ceux-lagrave dirons-nous ecirctre ceux qui sont signifieacutes par les universaux Agrave quoi lrsquoon reacutepond les ltexistantsgt corporels drsquoune certaine maniegravere crsquoest-agrave-dire les distincts dans leur essence et incorporels quant agrave la notation du nom universel agrave savoir parce que ces ltnoms universelsgt ne ltlesgt nomment pas distinctement et deacutetermineacute-ment mais confuseacutement comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons assez enseigneacute Drsquoougrave aussi les noms uni-versels eux-mecircmes et sont dits lsquocorporelsrsquo quant agrave la nature des reacutealiteacutes et lsquoincorporelsrsquo quant au mode de signification parce que mecircme srsquoils nomment ces ltexistantsgt qui sont distincts toutefois ltilsgt ne ltles nommentgt pas distinctement et deacutetermineacutement

lt(3) REacutePONSE AU TROISIEgraveME PROBLEgraveMEgt

ltsect 73gt La troisiegraveme question quant agrave elle si les ltgenres et les espegravecesgt sont poseacutes dans les sensi-bles etc deacutecoule de cela qursquoils sont conceacutedeacutes ltecirctregt incorporels en lrsquooccurrence parce que lrsquoincorporel pris drsquoune certaine maniegravere se divise par ecirctre dans le sensible et ne pas ecirctre ltdans le sensiblegt comme ci-dessus aussi nous ltlrsquogtavons mentionneacute Et les uni-versaux sont dits subsister dans les sensibles crsquoest-agrave-dire signifier une substance intrinsegraveque existant dans la reacutealiteacute sensible agrave partir de formes exteacuterieures et quoiqursquoils signifient cette substance qui subsiste en acte dans la reacutealiteacute sensible cependant ils mon-trent cette mecircme ltsubstancegt naturellement seacutepareacutee de la reacutealiteacute sensible comme ci-dessus nous lrsquoavons deacutetermineacute drsquoapregraves Platon Drsquoougrave Boegravece dit que les genres et les espegraveces sont intelligeacutes mdash non pas qursquoils sont mdash agrave part des sensibles agrave savoir en cela qursquoavec la raison on porte attention aux reacutealiteacutes des genres et des espegraveces en elleslt-mecircmesgt quant agrave leur nature agrave part de toute sensibiliteacute parce qursquoelles pourraient vraiment subsister en elles-mecircmes une fois eacutecarteacutees aussi les formes exteacuterieures par lesquelles elles vien-nent aux sens Car nous conceacutedons que tous les genres ou espegraveces sont dans les reacutealiteacutes sensibles Mais parce que lrsquointellection ltdes genres et des espegravecesgt eacutetait

illud quod ad ordinem questionum530 in-ducitur ualere uidetur nisi forte in eo quod sicut corporeum et incorporeum in alia significatione diuidunt subsistentia ita et in hac uidetur ac si ita is qui querit diceret Video quod existentium alia di-cuntur lsquocorporaliarsquo alia lsquoincorporaliarsquo que horum dicemus esse ea que ab uni-uersalibus significantur531 Cui respon-detur corporalia quodammodo id est discreta in essentia sua et incorporalia quantum ad uniuersalis nominis notatio-nem quod scilicet ea non discrete ac de-terminate nominant 532 sed confuse ut supra533 satis docuimus Unde et nomina ipsa uniuersalia et lsquocorporearsquo dicuntur quantum ad naturam rerum534 et lsquoincor-porearsquo quantum ad modum significatio-nis quia etsi ea que discreta sunt no-minent non tamen discrete et determi-nate

(eacuted GEYER p 29 l 8-26)

ltsect 73gt Tertia535 uero questio utrum sint posita in sensibilibus et caeligtera536 ex eo descendit quod incorporea concedun-tur quia uidelicet incorporeum quodam modo acceptum fol 5ra diuiditur per esse in537 sensibili et non esse ut supra538 quoque meminimus Et dicuntur uniuer-salia subsistere in sensibilibus id est si-gnificare intrinsecam substantiam exis-tentem in re sensibili ex exterioribus for-mis et cum eam substantiam significent que actualiter subsistit in re sensibili ean-dem tamen naturaliter separatam a re sen-sibili demonstrant sicut superius539 iuxta Platonem determinauimus Unde Boe-cius540 genera et species intelligi preter sensibilia dicit non esse eo scilicet quod res generum et specierum quantum ad na-turam suam rationabiliter in se attendun-tur preter541 omnem sensualitatem quia in se ipsis remotis quoque exterioribus formis per quas ad sensus ueniunt uere subsistere possent Nam omnia genera uel species concedimus sensualibus inesse re-bus Sed quia intellectus eorum a sensu

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toujours dite ecirctre lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt par rapport agrave la sensation ils ne semblaient ecirctre drsquoaucune maniegravere dans les reacutealiteacutes sensibles Drsquoougrave agrave bon droit on demandait srsquoils pouvaient ecirctre dans les sensibles et lrsquoon reacutepond relativement agrave certains qursquoils sont ltdans les sensiblesgt ainsi cependant qursquoils demeu-rent naturellement comme on ltlrsquogta dit agrave part de la sensibiliteacute

lt(4) RETOUR SUR LE DEUXIEgraveME PROBLEgraveME NOU-VELLE REFORMULATION ET NOUVELLE REacutePONSEgt

ltsect 74gt Or nous pouvons dans la deuxiegraveme ques-tion prendre lsquocorporelrsquo et lsquoincorporelrsquo pour lsquosensiblersquo et lsquonon sensiblersquo de telle sorte que lrsquoordre des ques-tions soit plus convenant et parce que lrsquointellection des universaux eacutetait dite ecirctre lsquoseule ltcrsquoest-agrave-dire lsquoiso-leacuteersquogt par rapport agrave la sensationrsquo comme on ltlrsquogta dit on a correctement demandeacute srsquoils eacutetaient sensibles ou non sensibles et puisque lrsquoon reacutepondait que certains drsquoentre eux sont sensibles quant agrave la nature des reacuteali-teacutes et ltquegt les mecircmes ltsontgt non sensibles quant au mode de signifier agrave savoir parce qursquoils ne deacutesignent pas les reacutealiteacutes sensibles qursquoils nomment de la ma-niegravere dont elles sont senties crsquoest-agrave-dire comme dis-tinctes et par leur monstration la sensation ne les re-pegravere pas il restait la question ltde savoirgt si ltles uni-versauxgt appelaient seulement les sensibles eux-mecircmes ou aussi signifiaient quelque chose drsquoautre agrave quoi on reacutepond qursquoils signifient et les sensibles eux-mecircmes et simultaneacutement cette conception commune que Priscien attribue au premier chef agrave la penseacutee divine

lt(5) REacutePONSE AU QUATRIEgraveME PROBLEgraveME AJOUTEacute PAR

ABEacuteLARD AU QUESTIONNAIRE DE PORPHYREgt

ltsect 75gt Et se maintenant autour de ces ltchosesgt Selon cela que nous comprenons ici une quatriegraveme question comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons mention-neacute voici la solution nous voulons qursquoen aucune ma-niegravere les noms ne soient universels ltsi les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruitesgt puisque une fois leurs reacutealiteacutes deacutetruites ils ne sont deacutesormais plus preacutedica-bles de plusieurs vu qursquoils ne ltsontgt plus communs agrave aucunes reacutealiteacutes comme le nom lsquorosersquo lorsque deacutesor-mais il ne demeure plus de roses lequel ltnomgt ce-pendant alors est encore significatif en vertu de lrsquointel-lection mecircme srsquoil manque de nomination autrement il nrsquoy aurait pas la proposition lsquoaucune rose nrsquoestrsquo

lsquosolusrsquo semper dicebatur542 nullo modo in sensibilibus rebus esse uidebantur543 Unde merito querebatur an unquam 544 possent in sensibilibus esse et respon-detur de quibusdam quod sint sic tamen ut preter sensualitatem sicut dictum est545 naturaliter permaneant

(eacuted GEYER p 29 l 27-38)

ltsect 74gt Possumus autem in secunda questione lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo pro lsquosensibilirsquo et lsquoinsensibilirsquo546 sumere ut sit ordo questionum conuenientior547 et quia intellectus uniuersalium lsquosolus a sensursquo ut dictum est548 dicebatur quesi-tum recte est an sensibilia essent an in-sensibilia et cum responderetur549 eorum quedam esse sensibilia quantum ad natu-ram rerum eadem et insensibilia quantum ad modum significandi550 quia scilicet res sensibiles quas nominant non designant eo modo quo sentiuntur id est ut discre-tas nec per eorum demonstrationem sen-sus eas reperit restabat questio utrum ipsa sensibilia tantum appellarent an etiam ali-quid aliud significarent cui respondetur quod et sensibilia ipsa significant et simul communem illam conceptionem quam Priscianus 551 diuine menti precipue ad-scribit

(eacuted GEYER p 29 l 39-p 30 l 5)

ltsect 75gt Et circa ea constantia Se-cundum hoc quod hic quartam intelligi-mus questionem ut supra552 meminimus hec est solutio quod uniuersalia nomina nullo modo uolumus esse cum rebus eo-rum peremptis iam de pluribus predica-bilia non sint553 quippe nec ullis rebus communia ut lsquorosersquo nomen ltnongt554 iam permanentibus rosis quod tamen tunc quoque ex intellectu significatiuum est licet nominatione careat alioquin propo-sitio non esset lsquonulla rosa estrsquo

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ltVI BILAN ET SYNTHEgraveSEgt lt(1) JUSTIFICATION DU QUESTIONNAIRE DE POR-PHYREgt

ltsect 76gt Or crsquoest bien relativement aux ltmotsgt universels non pas relativement aux mots singuliers qursquoeacutetaient faites les questions parce que lrsquoon ne doutait pas tellement de la signification des ltmotsgt singuliers Crsquoest que leur mode de signifier con-cordait bien avec le statut des reacutealiteacutes Comme ces ltreacutealiteacutesgt en elles-mecircmes sont distinctes ainsi elles sont distinctement signifieacutees par les ltmots singu-liersgt et leur intellection saisit une reacutealiteacute preacutecise ce que les ltmotsgt universels nrsquoont pas En outre les ltmotsgt universels puisqursquoils ne signifiaient pas les reacutealiteacutes comme distinctes ne semblaient pas non plus ltlesgt signifier ltcomme des reacutealiteacutesgt srsquoaccor-dant puisqursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute dans laquelle elles srsquoaccordent comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons aussi enseigneacute Et ainsi parce qursquoil y avait un si grand doute relativement aux universaux Porphyre a choisi de traiter des universaux seuls excluant les singuliers de ltsongt intention comme si par eux-mecircmes ltils eacutetaientgt assez manifestes mecircme si ce-pendant il les traite parfois incidemment en vue drsquoautres ltchosesgt

lt(2) EXPLICATION DU PROBLEgraveME DES UNIVERSAUX LE TRANSFERT DES PROPRIEacuteTEacuteS DE LrsquoUNIVERSEL DES

MOTS AUX CHOSESgt

ltsect 77gt Mais il faut noter que mecircme si ltce sontgt seuls des mots qursquoinclut la deacutefinition de lrsquouni-versel ou du genre ou de lrsquoespegravece souvent toutefois ces noms sont transfeacutereacutes agrave leurs reacutealiteacutes par exemple quand on dit que lrsquoespegravece se maintient agrave partir du genre et de la diffeacuterence crsquoest-agrave-dire la reacutealiteacute de lrsquoespegravece agrave partir de la reacutealiteacute du genre Quand en ef-fet on clarifie la nature des mots selon la significa-tion tantocirct on traite des mots tantocirct des reacutealiteacutes et freacutequemment les noms des ltreacutealiteacutesgt sont mutuelle-ment transfeacutereacutes aux ltmotsgt Drsquoougrave crsquoest surtout le traitement ambigu tant de la logique que de la gram-maire par suite des transferts de noms qui a induit dans lrsquoerreur de nombreuses ltpersonnesgt nrsquoayant pas bien distingueacute ou bien la proprieacuteteacute de lrsquoimpo-sition des noms ou bien lrsquoabus de transfert

(eacuted GEYER p 30 l 6-p 32 l 12) (eacuted GEYER p 30 l 6-16)

ltsect 76gt Bene autem de uniuersalibus non de singularibus uocibus questiones fiebant quia non ita de significatione sin-gularium dubitabatur Quippe modus eorum significandi bene cum statu rerum concordabat Que sicut discrete in se sunt ita discrete ab eis significantur et intellec-tus eorum rem certam tenet quod uniuer-salia non habent Preterea uniuersalia cum res ut discretas non significarent nec conuenientes uidebantur significare cum nulla sit res in qua conueniunt ut supra555 quoque docuimus Quia itaque tanta erat de uniuersalibus dubitatio sola elegit Porfirius uniuersalia ad tractandum sin-gularia ab intentione excludens quasi per se satis manifesta licet ea tamen inciden-ter propter alia quandoque tractet

(eacuted GEYER p 30 l 17-26)

ltsect 77gt Notandum uero quod licet solas uoces diffinitio uniuersalis uel ge-neris uel speciei includat sepe tamen hec nomina ad res eorum transferuntur ueluti cum dicitur species constare ex genere et differentia hoc est res speciei ex re gene-ris Ubi enim uocum natura secundum significationem aperitur modo de uoci-bus modo de rebus agitur et frequenter harum nomina ad illas mutuo transferun-tur Unde maxime tractatus tam logice556 quam grammatice ex translationibus 557 nominum ambiguus multos558 in errorem induxit non bene distinguentes aut pro-prietatem impositionis nominum aut abu-sionem translationis559

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt(3) DESCRIPTION ET CRITIQUE DE LA STRATEacuteGIE AR-GUMENTATIVE DE BOEgraveCE Agrave PARTIR DU PRINCIPE EXPLI-CATIF MIS EN PLACE EN (2)gt ltCONCLUSIONgt

ltsect 78gt Or crsquoest surtout Boegravece dans ses com-mentaires qui fait cette confusion par des transferts et au premier chef dans la recherche de ces ques-tions de telle sorte certes qursquoil semble correct drsquoa-bandonner ce qursquoil appelle genres ou bien espegraveces Certes les questions de ltBoegravecegt nous aussi parcou-rons-ltlesgt briegravevement et appliquonslt-lesgt comme il importe agrave la preacutedite theacuteorie Ici donc dans ltsongt investigation des questions pour qursquoil reacutesolve mieux la reacutealiteacute drsquoabord il la perturbe par certaines ques-tions et raisons sophistiques afin qursquoagrave partir drsquoelles il nous enseigne par la suite agrave ltlesgt deacutemecircler Et il fait connaicirctre un tel inconveacutenient que tout soin et lttoutegt recherche relativement aux genres et aux es-pegraveces doivent ecirctre repousseacutes comme srsquoil disait parce que en lrsquooccurrence les vocables lsquogenresrsquo et lsquoespegravecesrsquo ne peuvent pas ecirctre dits ce qursquoils semblent ou quant agrave la signification des reacutealiteacutes ou quant agrave lrsquointellection

Or relativement agrave la signification des reacutealiteacutes ltBoegravece legt montre en cela que jamais une reacutealiteacute ou une ou multiple ne se retrouve universelle crsquoest-agrave-dire preacutedicable de plusieurs comme lui-mecircme ltlegt clarifie diligemment et ltcommegt ci-dessus nous ltlrsquogtavons corroboreacute Mais qursquoune ltuniquegt reacutealiteacute ne soit pas universelle et partant ni un genre ni une espegravece ltBoegravece legt confirme premiegraverement ltengt disant tout ce qui est un est numeacuteriquement un crsquoest-agrave-dire distinct en ltsagt propre essence mais les genres et les espegraveces qui doivent ecirctre communs agrave plusieurs ne peuvent pas ecirctre numeacuteriquement un et ainsi ne ltpeuventgt pas ltecirctregt un Mais parce que quelqursquoun pourrait dire contre ltcettegt hypothegravese qursquoils sont un tel lsquounrsquo numeacuteriquement que ltce lsquounrsquogt soit commun ltBoegravecegt lui enlegraveve cette eacutechappatoire ltengt disant chaque lsquounrsquo numeacuteriquement commun ou bien est commun par parties ou bien tout entier par succession des temps ou bien tout entier en ltungt mecircme temps mais ainsi qursquoil ne constitue pas les substances des ltchosesgt auxquelles il est commun Tous ces modes de communauteacute ltBoegravecegt les eacutecarte aussitocirct tant du genre que de lrsquoespegravece ltengt disant

(eacuted GEYER p 30 l 27-p 32 l 12)

ltsect 78gt Maxime autem Boecius in commentariis 560 hanc confusionem per translationes561 facit et precipue super in-quisitione harum questionum562 ita qui-dem ut rectum relinquere uideatur quid genera uocet aut species563 Cuius qui-dem questiones564 et nos breuiter trans-curramus atque ad predictam sententiam sicut oportet applicemus Hic igitur in in-uestigatione questionum ut melius rem dissoluat565 prius eam per aliquas566 so-phisticas questiones ltetgt567 rationes per-turbat568 ut ab eis nos postmodum expe-dire doceat569 Et tale proponit inconue-niens quod omnis cura et inquisitio de ge-neribus et speciebus sit postponenda ac si dicat quia uidelicet lsquogenerarsquo et lsquospe-ciesrsquo ea que uidentur uocabula dici non possunt siue quantum ad rerum significa-tionem siue quantum ad intellectum570

De rerum autem significatione in eo ostendit quod numquam res siue una siue multiplex uniuersalis reperitur id est predicabilis de pluribus sicut ipse dili-genter aperit571 et nos superius572 com-probauimus Quod uero una res uniuersa-lis non sit atque ideo nec genus nec spe-cies primo 573 confirmat dicens fol 5rb omne quod unum est unum nume-ro est id est discretum in propria essen-tia sed genera et species que communia pluribus esse oportet unum numero esse non possunt atque ita nec unum574 Sed quia aliquis ltcontragt575 assumptionem dicere posset quod sint tale lsquounumrsquo nu-mero quod sit commune hoc ei diffu-gium576 aufert dicens577 omne lsquounumrsquo numero commune aut per partes com-mune esse aut per successionem tempo-rum totum aut eodem tempore totum sed ita quod non constituat eorum substantias quibus est commune Quos omnes modos communitatis statim tam a genere quam a

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que ces ltderniers genre et espegravece doiventgt plutocirct ecirctre ainsi rendus communs qursquoils soient tout entiers en ltungt mecircme temps dans les ltchosesgt une agrave une et ltqursquogtils constituent leur substance Crsquoest que les noms universels ne sont pas participeacutes par parties par les diverses ltchosesgt qursquoils nomment mais tout en-tiers et complets ils sont en ltungt mecircme temps les noms des ltchosesgt une agrave une Ils peuvent aussi ecirctre dits constituer les substances des ltchosesgt auxquel-les ils sont communs ou en cela que par transfert ils signifient des reacutealiteacutes constituant drsquoautres ltreacutealiteacutesgt comme lsquoanimalrsquo nomme dans cheval ou dans hom-me quelque chose qui est leur matiegravere ou mecircme ltcellegt des hommes ltqui lui sontgt infeacuterieurs ltcrsquoest-agrave-dire qui sont contenus sous luigt ou en cela qursquoils sont dits confectionner la substance parce que drsquoune certaine maniegravere ils entrent dans le sens ltdonneacute agravegt ces ltchosesgt drsquoougrave ils leur sont dits ltecirctregt lsquosubstan-tielsrsquo vu que lsquohommersquo note ce tout qui ltestgt un ani-mal et rationnel et mortel

ltsect 79gt Or apregraves que Boegravece a montreacute relative-ment agrave une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle nrsquoest pas univer-selle il ltlegt corrobore relativement agrave une ltreacutealiteacutegt multiple agrave savoir ltengt montrant qursquoune multitude de reacutealiteacutes distinctes nrsquoest pas non plus une espegravece ou bien un genre et il deacutetruit la theacuteorie selon la-quelle quelqursquoun pourrait dire que toutes les substan-ces simultaneacutement colligeacutees sont ce genre lsquosub-stancersquo et tous les hommes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo comme si lrsquoon disait ainsi si nous posons que tout genre est une multitude de reacutealiteacutes srsquoaccor-dant substantiellement alors toute pareille multitude aura naturellement un autre ltgenregt au-dessus drsquoel-le et ce ltgenre engt aura agrave nouveau un autre ltau-dessus de luigt jusqursquoagrave lrsquoinfini ce qui est un incon-veacutenient

Et ainsi il a eacuteteacute montreacute que les noms universels quant agrave la signification des reacutealiteacutes mdash ou drsquoune ltunique reacutealiteacutegt ou drsquoune multiple mdash ne semblent pas ecirctre des universaux agrave savoir puisqursquoils ne signi-fient aucune reacutealiteacute universelle crsquoest-agrave-dire preacutedica-ble de plusieurs

ltsect 80gt Quant aussi agrave la signification de lrsquoin-tellection il argumente que ces ltnomsgt ne doivent pas de lagrave ecirctre dits des lsquouniversauxrsquo parce qursquoil mon-tre sophistiquement que cette intellection est vaine agrave

specie remouet dicens 578 ea potius ita communicari ut eodem tempore tota sint in singulis et eorum substantiam consti-tuant Quippe uniuersalia nomina non per partes a diuersis que nominant participan-tur sed tota et integra singulorum sunt eodem tempore nomina Substantias quo-que eorum quibus communia sunt consti-tuere dici possunt uel in eo quod per translationem 579 significant res consti-tuentes alias ut lsquoanimalrsquo quiddam no-minat in equo uel in homine quod materia est eorum uel etiam inferiorum homi-num580 ltuelgt581 in eo [quod]582 substan-tiam conficere dicuntur quod quodam-modo in eorum sententiam ueniunt unde lsquosubstantialiarsquo eis dicuntur quippe lsquohomorsquo totum id notat quod animal et rationale et mortale

ltsect 79gt Postquam autem Boecius de re una ostendit quod non sit uniuersa-lis583 comprobat584 de multiplici585 os-tendens scilicet nec multitudinem discre-tarum rerum speciem aut genus esse et illam destruit 586 sententiam qua posset aliquis dicere omnes substantias simul collectas esse illud genus lsquosubstantiarsquo587 et omnes homines speciem illam que lsquoho-morsquo est ac si ita diceretur si ponamus omne genus esse multitudinem rerum conuenientium substantialiter omnis au-tem talis multitudo lthabebitgt588 natura-liter aliud supra se et illud rursus aliud habebit usque ad infinitum quod ltestgt589 inconueniens

Itaque ostensum est uniuersalia no-mina quantum ad rerum significationem mdash siue unius590 siue multiplicis591 mdash non uideri uniuersalia cum nullam scilicet rem uniuersalem significent id est de pluribus predicabilem

ltsect 80gt Quantum etiam ad significa-tionem intellectus ea non debere lsquouniuer-saliarsquo dici inde arguit quod eum intel-lectum uanum esse sophistice ostendit

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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savoir en cela qursquoelle se trouve autrement que la reacutea-liteacute ne subsiste puisqursquoelle est par abstraction Cer-tes le nœud de ce sophisme et ltBoegravecegt mecircme et nous ltlrsquogtavons ci-dessus assez diligemment deacutenoueacute Mais lrsquoautre partie de lrsquoargumentation par laquelle ltBoegravecegt montre qursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute univer-selle parce que ltcette partiegt nrsquoeacutetait pas sophis-tique il ne ltlrsquogta pas jugeacutee avoir besoin de ltplus degt deacutetermination Il prend en effet lsquoreacutealiteacutersquo comme une reacutealiteacute non comme un mot agrave savoir parce qursquoun mot commun quoiqursquoil soit en lui-mecircme pour ainsi dire une ltuniquegt reacutealiteacute par essence est commun par nomination dans lrsquoappellation de nombreuses ltchosesgt agrave savoir ltparce quegt crsquoest selon cette ap-pellation non pas selon son essence qursquoil est preacutedi-cable de plusieurs Cependant la multitude des reacuteali-teacutes mecircmes est la cause de lrsquouniversaliteacute du nom par-ce que comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus il nrsquoy a pas drsquouniversel agrave moins qursquoil ne contienne de nombreuses ltchosesgt cependant lrsquouniversaliteacute qursquoune reacutealiteacute confegravere agrave un mot la reacutealiteacute ne ltlrsquogta pas en elle-mecircme vu qursquoaussi le mot nrsquoa pas la si-gnification gracircce agrave la reacutealiteacute et ltquegt le nom est ju-geacute appellatif selon la multitude des reacutealiteacutes quoique cependant nous ne disions pas que les reacutealiteacutes signifient ni qursquoelles sont appellatives

Traduction Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER

eo592 scilicet quod aliter quam res sub-sistat habeatur cum sit per abstractionem Cuius quidem sophismatis nodum et ipse593 satis et nos diligenter superius594 absoluimus Illam autem aliam partem argumentationis qua ostendit nullam rem uniuersalem esse595 quia sophistica non erat determinatione non iudicauit indige-re lsquoRemrsquo enim ut rem non ut uocem accipit quia scilicet uox communis cum quasi una res essentia596 in se sit com-munis est per nominationem in appella-tione multorum secundum quam scilicet appellationem non secundum essentiam suam de pluribus est predicabilis Rerum tamen ipsarum multitudo est causa uni-uersalitatis nominis quia ut supra597 me-minimus non est uniuersale nisi quod598 multa continet uniuersalitatem tamen quam res uoci confert ipsa in se res non habet quippe et significationem gratia rei uox non habet et appellatiuum nomen iu-dicatur secundum multitudinem rerum cum tamen neque res significare dicamus neque esse appellatiuas

Nouvelle eacutedition du texte latin et traduc-tion franccedilaise ineacutedite par Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER drsquoapregraves lrsquounique teacute-moin manuscrit Milano Biblioteca Am-brosiana M 63 sup

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(al man in marg sup) Pour une juste compreacutehension de ce titre composite et des preacutecisions sur sa traduction veacuteritable (Logique

laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) voir ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 et 10 dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In Isagogen Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (coll laquo Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati-norum raquo XLVIII) 1906 p 12 l 20-21 et p 23 l 21-23 laquo [hellip] ingredientes ad logicam [hellip] raquo et laquo [hellip] ut ingredientium uiam ad obscurissimas rerum caligines aliquo quasi doctrinae lumine temperaret raquo mdash Sur le sens agrave donner agrave lrsquoincipit laquo Ingredientibus nobis logicam raquo voir agrave nouveau ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 1 et 5 eacuted BRANDT p 4 l 17-18 et p 14 l 23 laquo Sex omnino [hellip] magistri in omni expositione praelibant raquo et laquo [hellip] de his ipsis rebus pauca praelibare [hellip] raquo

3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 3 eacuted BRANDT p 7 l 11-12 sqq laquo Et prius quid sit ipsa philosophia considerandum est [hellip] raquo

4 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I dans Manlii Seuerini Boetii Opera omnia Paris Migne (coll laquo Patrologia Latina raquo [deacutesormais PL] LXIV) 1847 col 1044C-D laquo Cum philosophia maximis in rebus operam suam studiumque consumat [hellip] raquo

5 autem scripsimus cum ed Geyer p 1 l 8 secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 583 l 25 ed Ottaviano p 106)] enim A

6 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT dans op cit p 140 l 17-p 141 l 19 surtout p 140 l 19-21 et p 141 l 15-16 laquo [hellip] dicentes philosophiam indubitanter habere partes speculatiuam atque actiuam de hac tertia rationali quaeritur an sit in parte ponenda [hellip] raquo et laquo [hellip] Quodsi in his tribus id est speculatiua actiua atque rationali philosophia consistit [hellip] raquo Le renvoi de Geyer (p 1 n 3) agrave la tripartition de la philosophie speacuteculative dans lrsquoEditio prima (I 3 eacuted BRANDT p 8 l 6 sqq) est non pertinent mais ce premier commentaire isagogique boeacutecien contient une division bi-partite de lrsquoensemble de la philosophie en speacuteculative et active (I 3 eacuted BRANDT p 7 l 23-p 9 l 22) compleacuteteacutee par la mention de la philosophie rationnelle (I 4 eacuted BRANDT p 9 l 23-p 10 l 2)

7 uitaelig sic A (= uitę) 8 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 9 l 24-25 laquo [hellip]

fructus est artis eius quam Graeci λογικήν nos rationalem possumus dicere [hellip] raquo 9 philosophiaelig sic A (= philosophię) 10 partem scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 12) et cum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 1 ed Ottaviano

p 110)] partes A (lectio non signata a Geyer) 11 Globalement BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 140

l 13-p 142 l 16 plus preacuteciseacutement p 141 l 20-p 142 l 16 Bregraveve allusion aussi dans le premier commentaire BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 10 l 2-5

12 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A

13 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 16-p 143 l 7 14 nichil sic hic et alibi A 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 18-24 16 phisicus sic A 17 phisica sic A 18 conscriptam scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 19 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A laquo Haec autem

ratio nisi uia quadam processerit saepe in multos necesse est labatur errores Quod ne passim fieret atque ut certis regulis tractatus insisteret uisum est antiquae philosophiae ducibus ut ipsarum ratiocinationum quibus aliquid inquirendum esset naturam penitus ante discuterent ut his purgatis atque compositis uel in speculatione ueritatis uel in exercendis uirtutibus uteremur Haec est igitur disciplina quasi disserendi quaedam magistra quam logicen Peripatetici ueteres appellauerunt hanc Cicero definiens disserendi dili-gentem rationem uocauit raquo

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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20 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 21 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 1-2 et 6-8

laquo Quare necesse erat eos falli qui abiecta scientia disputandi de rerum natura perquirerent raquo et laquo Cum igitur ueteres saepe multis lapsi erroribus falsa quaedam et sibimet contraria in disputatione colligerent [hellip] raquo

22 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A

23 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 16-p 14 l 3 24 Periermenias scripsimus (cf eg sect 40 51 66)] Periermeias A 25 Analetica sic A 26 PORPHYRE Isagoge eacuted du texte grec dans Porphyrii Isagoge et in Aristotelis Categorias commentarium

eacuted A BUSSE Berlin Reimer (coll laquo Commentaria in Aristotelem Graeca raquo [doreacutenavant CAG] IV 1) 1887 p 1 l 1 transl Boethii dans Categoriarum Supplementa Porphyrii Isagoge translatio Boethii et Anonymi Fragmentum vulgo vocatum laquo Liber Sex Principiorum raquo eacuted L MINIO-PALUELLO et BG DOD Bruges Paris Descleacutee de Brouwer (coll laquo Aristoteles Latinus raquo [doreacutenavant AL] I 6-7) 1966 p 5 l 1 laquo Isagoge Porphyrii raquo cf PORPHYRE Isagoge texte grec et latin traduction par A DE LIBERA et A-P SEGONDS introduction et notes par A DE LIBERA Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1998 p 1

27 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 4 eacuted BRANDT p 143 l 11-12 laquo Titulo enim proponit Porphyrius introductionem se in Aristotelis Praedicamenta conscribere raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 15 l 1-4

28 parti supponatur sA] supponatur parti pA (inuersio non signata a Geyer) 29 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2 [fol 73va ed Ottaviano p 115] et L [fol 9va ed

Geyer p 509 l 13] laquo cognitionem raquo) mdash Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio se-cunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4

30 caeligtera sic A (= cętera) 31 ne scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 29) secundum L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 16)] nec A om A2

(fol 73va ed Ottaviano p 116) 32 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] ratio-

nibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 33 sigillatim sic A 34 Voir ci-dessus dans le preacutesent paragraphe 35 sigillatim sic A 36 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A mdash voir ci-dessous sect 12-16 37 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 17-p 158 l 20 38 dilexerimus A (ed Geyer p 3 l 8-9 laquo distinxerimus raquo) 39 duaelig sic A (= duę) 40 auctore scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 9)] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 41 Litteacuteralement Tulle (Marcus Tullius Cicero) ― CICEacuteRON Topica II 6 eacuted H BORNECQUE Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1960 p 69 laquo Cum omnis ratio diligens dis-serendi duas habeat partis unam inueniendi alteram iudicandi [hellip] raquo

42 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A ID In Isa-gogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 18-p 140 l 8

43 argumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argumentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argumentandi raquo])

44 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 13)] calumpnietur A (et ed Ottaviano p 109 graphia non signata a Geyer) calumpniatur A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 36 [laquo calumniatur raquo] ed Ottaviano p 109 [laquo Ms calumpniatur raquo])

45 CICEacuteRON Topica II 6 eacuted BORNECQUE p 69 laquo Inueniendi uero artem [hellip] et ad usum potior erat et ordine naturae certe prior [hellip] raquo

46 scientia scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 16)] scienti A (lectio non signata a Geyer) 47 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 48 diffinitiones sic hic et alibi A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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49 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 50 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 51 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] calumpnietur A (graphia non signata a Geyer) 52 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] natura A 53 ex eisdem terminorum habitudinibus scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] exisdem terminorum habi-

tudibus A (lectio notha non signata a Geyer) 54 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 55 ratio suppleuimus cum ed Geyer (p 3 l 33)] om A 56 contraria uidetur sic A (cf ed Geyer p 3 l 33) 57 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1 045B sqq 58 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 59 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 19-23 et p 14

l 1-2 plutocirct que p 14 l 23-25 ougrave lrsquoon trouve cependant la leccedilon laquo occurrit raquo 60 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A (lectio non signata a Geyer) 61 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumentorum audi A 62 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 63 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 64 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 65 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 66 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 67 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 68 litteram A (ed Geyer p 4 l 18 laquo literaelig raquo) 69 Cum sit necessarium etc lemma non animaduersum a scriptore A (omissio animaduersionis non signata a

Geyer) mdash PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 2-10 laquo Cum sit necessarium Chrisaorie et ad eam quae est apud Aristotelem praedicamentorum doctrinam nosse quid genus sit et quid differentia quidque species et quid proprium et quid accidens et ad definitionum adsignationem et omnino ad ea quae in diuisione uel demonstratione sunt utili hac istarum rerum speculatione compendiosam tibi traditionem faciens temptabo breuiter uelut introductionis modo ea quae ab antiquis dicta sunt aggredi altioribus quidem quaestionibus abstinens sim-pliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16

70 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A

71 proemium scripsimus (cf ed Geyer p 4 l 20)] premium A (lectio non signata a Geyer) 72 assignat scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 20)] asignat A (graphia non signata a Geyer) 73 introductorium scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 21)] intoductorium A (graphia non signata a Geyer) 74 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 22)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 75 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 10-p 151 l 9 76 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 12-15 laquo Di-

uersa enim significatione Marcus Tullius dicit necessarium suum esse aliquem atque nos cum nobis ne-cessarium esse dicimus ad forum descendere qua in uoce quaedam utilitas significatur raquo

77 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 26)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 78 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 18-20 laquo Hae

uero duae huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur quae huius loci obtineat significationem [hellip] raquo 79 ad scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 4 l 28)] om pA (omissio non signata a Geyer) 80 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 151 l 6-9 laquo Quam-

quam enim sit summa necessitas his ignoratis non posse ad ea ad quae hic tractatus intenditur perueniri [hellip] raquo

81 littere sic A 82 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] suponit A (graphia non signata a Geyer) 83 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A

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84 necessarium est hellip nosse enim quid sit genus etc explicatio lemmatis animaduersa a scriptore A 85 quid scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 86 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 2)] subponit A (graphia non signata a Geyer) 87 Voir ci-dessus sect 7 88 continetur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] contenent A (lectio non signata a Geyer) 89 quandoque scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] quinque A (lectio non signata a Geyer) 90 Au lieu de La Pharsale LUCAIN La guerre civile (La Pharsale) eacuted et trad A BOURGERY Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1947 2 volumes 91 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 119)] si-

gnandas A 92 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 10)] hec A (lectio non signata a Geyer) 93 temptabo sic A (et Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 7-8) 94 aggredi scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 12)] agredi A (graphia non signata a Geyer) 95 uelut scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] uelud A (graphia non signata a Geyer) 96 introductorio scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] introductiorurso A (lectio notha non signata a Geyer

cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 8 laquo introductionis raquo) 97 HORACE De arte poetica v 25-26 98 diffideret scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 18 secundum L (fol 10va ed Geyer p 511 l 8) qui habet

laquo diffidentes raquo)] difficeret (fortasse pro deficeret) A 99 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6-9 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 158

l 13 100 illorum scripsimus (cf eg supra sect 5 12 16 laquo horum quinque raquo sect 12 15 16 laquo hec quinque raquo sect 14

laquo eadem quinque raquo sect 20 laquo illa quinque raquo)] illarum A (et ed Geyer p 5 l 23 fortasse secundum laquo is-tarum rerum raquo cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 6-7)

101 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 153 l 6

102 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 24)] hec A (lectio non signata a Geyer) 103 uniuersitatem hellip aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 104 non scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 28) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] nec A 105 cum scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] etiam A 106 sint scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 107 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 108 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 4 l 7-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 9 l 1-3 laquo Nosse autem oportet quoniam et genus alicuius est genus et species alicuius est species idcirco necesse est et in utrorumque rationibus utrisque uti raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 5 (II laquo De specie raquo) sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 2 eacuted BRANDT p 202 l 16-18

109 necnon scripsimus] necum A (ed Geyer p 5 l 34 laquo nec non raquo A2 [fol 73vb ed Geyer in apparatu lectionum laquo nec tamen et raquo ed Ottaviano p 120] laquo nec tantum et raquo)

110 agitur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] arguuntur A 111 ista scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] ita A 112 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 150 l 2-5 et

p 152 l 4-8 113 ARISTOTE Cateacutegories 3 (1b16-17 selon comme pour tous les autres textes drsquoAristote lrsquoeacutedition du texte

grec dans Aristotelis Opera ex recensione Immanuelis Bekkeri edidit Academia Regia Borussica Berlin Reimer 1831 [editio altera quam curauit O GIGON Berlin de Gruyter 1960]) transl Boethii dans Categoriae uel Praedicamenta translatio Boethii editio composita translatio Guillelmi de Moerbeka lemmata e Simplicii commentario decerpta Pseudo-Augustini paraphrasis Themistiana eacuted L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer AL I 1-5 1961 p 6 l 19-20 laquo Diuersorum generum et non subalternatim positorum diuersae secundum speciem et differentiae sunt ut animalis et scientiae raquo Cf

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BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 8-11 ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 177A

114 dicit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 2) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] om cum lacuna A

115 ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 12 l 4-5 laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 12-14 laquo [hellip] ut cum substantiae proprium post multa dicit esse quod idem numero contrariorum susceptibile sit [hellip] raquo ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 198B laquo Maxime uero substantiae proprium esse uidetur cum unum et idem numero sit contrariorum susceptibilem esse [hellip] raquo (crsquoest lrsquoordre mdash laquo unum et idem numero raquo mdash du commentaire boeacutecien sur les Cateacutegories qui est sui-vi ici par Abeacutelard)

116 dicuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 8)] dicunt A (lectio non signata a Geyer) 117 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 19 l 22-p 20 l 1 laquo quartum uero in quo concurrit et soli et omni et semper raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (IV laquo De proprio raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda IV 15 eacuted BRANDT p 275 l 10

118 notitia scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 9)] notia A (lectio non signata a Geyer) 119 Aristoteles frequenter scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 11)] inu A 120 Cf eg ARISTOTE Cateacutegories 2 (1a22-1b3) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 5 l 24-

p 6 l 8 121 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 23-p 13 l 5 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO

et DOD AL t I 6-7 p 20 l 7-15 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (V laquo De accidente raquo) sect 1-4 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 17 eacuted BRANDT p 280 l 13-p 281 l 7

122 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 123 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 7 eacuted BRANDT p 153 l 7-p 154

l 8 124 Cf BOEgraveCE De topicis differentiis II dans Boethiusrsquo De topicis differentiis und die byzantinische Rezep-

tion dieses Werkes eacuted intr DZ NIKITAS Athegravenes The Academy of Athens Paris Vrin Bruxelles Eacuteditions Ousia (coll laquo Corpus Philosophorum Medii Aevi mdash Philosophi Byzantini raquo V) 1990 p 30 l 9-p 31 l 7 (PL t LXIV col 1187B-D)

125 sumit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 19)] sumum A 126 tenent scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24)] tenetur A sunt A2 (fol 74ra ed Geyer in apparatu lec-

tionum laquo tenent raquo ed Ottaviano p 121) 127 conuertuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 121)] con-

uertitur A 128 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 8 eacuted BRANDT p 154 l 9-p 157

l 6 129 diuisiones scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 27)] diuisio A (lectio non signata a Geyer) 130 Cf BOEgraveCE De diuisione liber dans Anicii Manlii Severini Boethii laquo De diuisione liber raquo Critical edition

translation prolegomena and commentary by J MAGEE Leiden Boston et Koumlln Brill (coll laquo Philosophia Antiqua raquo LXXVII) 1998 p 6 l 17-26 (PL LXIV col 877B-C)

131 esset scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 35)] essent A (lectio non signata a Geyer) 132 se seclusimus (cf ed Geyer p 6 l 36) 133 singillatim scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 36-37)] singilatim A (graphia non signata a Geyer) 134 quo scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 2)] quoque A 135 ita scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] tota A 136 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 137 diuideremus scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] diui-

dimus A 138 Voir ci-dessus sect 8

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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139 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted BRANDT p 157 l 7-p 158 l 20

140 aliorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 8)] aliarum A (lectio non signata a Geyer) 141 quod scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 9) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] quam A 142 Cf selon Geyer (p 7 n 1) BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted

BRANDT p 158 l 10-12 Mais plus litteacuteralement voir BOEgraveCE De topicis differentiis I eacuted NIKITAS p 3 l 13 (PL t LXIV col 1174C) laquo Locus uero est argumenti sedes raquo

143 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 10 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

144 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 11 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

145 sillogismum sic A 146 ponens scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 13)] pones A (lectio non signata a Geyer) 147 sillogismos sic A 148 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 6 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL

t I 6-7 p 5 l 6 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 10

149 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 15)] apellantur A (graphia non signata a Geyer) 150 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 16 laquo syllogismorum raquo)] sillogismomorum A (lectio

notha non signata a Geyer) 151 enthimematum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 18 laquo enthymematum raquo)] emptimematum A 152 utilitate scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 7 l 19)] utilitate de pA (additio non signata a Geyer) 153 literam sic A (= litrsquoatilde) 154 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 8-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 9-10 laquo altioribus quidem quaestionibus abstinens simpliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1

155 dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo)

156 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata an in sensibilibus et circa ea constantia dicere recusabo (altissimum enim est huiusmodi negotium et maioris egens inquisitionis) illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerint et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo monstrare raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 et p 167 l 21-23 laquo Mox inquit de generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita et circa ea constantia dicere recusabo Altissimum enim est huiusmo-di negotium et maioris egens inquisitionis raquo (voir ci-dessus [article laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Por-phyre raquo] texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56) et laquo Illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerunt et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo mon-strare raquo

157 inquirendum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 31)] inquirendis A 158 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 17-p 160

l 3 laquo Sunt autem quaestiones quas sese reticere promittit et perutiles et secretae et temptatae quidem a doctis uiris nec a pluribus dissolutae Quarum prima est huiusmodi raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 58

159 temptate sic A (et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 160 l 1 laquo temptataelig raquo)

160 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 laquo Mox inquit de

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

161 essentiaelig sic A (= essentię) laquo essences raquo signifiant ici comme le plus souvent ailleurs laquo choses existan-tes raquo

162 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 12-13 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE

LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 5-6 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

163 an incorporales hellip sint suppleuimus secundum fontem (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 5-6) et cum ed Geyer (p 7 l 37-38)] om A

164 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11-12 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 13 laquo [hellip] et utrum separata an in sensibilibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 6-7 laquo [hellip] et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

165 Duaelig sic A (= duę) 166 sensibilia pA] sinsibilia sA (graphia notha non signata a Geyer) 167 sensibilia scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 3)] sinsibilia A (graphia notha non signata a Geyer) 168 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161

l 7 laquo Duae quippe incorporeum formae sunt ut alia praeter corpora esse possint et separata a corporibus in sua incoporalitate perdurent ut deus mens anima alia uero cum sint incorporea tamen praeter corpora esse non possint ut linea uel superficies uel numerus uel singulae qualitates quas tametsi incorporeas esse pronuntiamus quod tribus spatiis minime distendantur tamen ita in corporibus sunt ut ab his diuelli ne-queant aut separari aut si a corporibus separata sint nullo modo permaneant raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 62

169 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

170 aliaelig sic A (= alię) 171 communi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 12)] communitim A (lectio notha non signata a Geyer) 172 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 173 aliaelig multaelig sic A (= alię multę) 174 ea suppleuimus ex fonte (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5

l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 7) et cum ed Geyer (p 8 l 17)] om A

175 Litteacuteralement laquo ou encore les reacutealiteacutes elles-mecircmes nommeacutees une fois deacutetruites raquo 176 rosa scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 21)] res a A 177 proemii sic A (laquo proe- raquo hic et alibi ed Geyer laquo prooe- raquo) 178 litteram sic A 179 alibi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 25)] alibet A 180 expectet sic A 181 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 182 auctor scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 30)] actor A (graphia non signata a Geyer) 183 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90

184 Aristotelem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 37)] Aristotele A (lectio non signata a Geyer)

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185 Perypatetici sic A 186 Perypateticos sic A 187 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 188 argumentatores scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] argumenta argumentatores A (lectio non signata a

Geyer) 189 appellat scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] appellant A 190 Dicit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 1) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] om cum lacuna

A 191 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1042D laquo Omne prooemium

quod ad componendum intendit auditorem ut in rhetoricis discitur aut beneuolentiam captat aut atten-tionem praeparat aut efficit docilitatem [hellip] raquo

192 Rhetoricis scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 3)] retericis A rethoricis A2 (fol 75va ed Geyer in appa-ratu lectionum laquo reticis raquo ed Ottaviano p 140) ― Crsquoest-agrave-dire dans les eacutecrits rheacutetoriques ciceacuteroniens

193 plura sic A 194 Voir ci-dessus sect 7 (avec la reacutefeacuterence agrave Boegravece) et 12 195 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 2-10 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16 ― Mention est faite au deacutebut de ce passage porphyrien du deacutedicataire du traiteacute Chrysaorios auquel renvoie lrsquoallusion de la phrase sui-vante drsquoAbeacutelard

196 requirit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 11)] riquirit A (graphia notha non signata a Geyer) 197 et utrum he scripsimus cum sA] et h utrum he pA (expunctio non signata a Geyer) 198 Les mots crsquoest-agrave-dire ici les uoces (litteacuteralement les voix ou sons vocaux) 199 conueniant suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 17)] om A 200 Traduction alternative de cette fin de phrase laquo [hellip] nous ici distinguons communeacutement ltla naturegt des

universaux par les proprieacuteteacutes des lteacuteleacutementsgt singuliers ltgenres et espegravecesgt et cherchons avec soin si ces ltproprieacuteteacutesgt srsquoaccordent seulement avec les mots ou aussi avec les reacutealiteacutes raquo

201 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a39-40) transl Boethii dans De interpretatione uel Periermenias translatio Boethii specimina translationum recentiorum eacuted L MINIO-PALUELLO Translatio Guillelmi de Moerbeka eacuted G VERBEKE et L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer 1965 AL t II 1-2 p 10 l 1-2 laquo [] quod in pluribus natum est praedicari [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 dans Anicii Manlii Seuerini Boetii Commentarii in librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo recensuit C MEISER Lipsiae Teubner 1880 (reprint Garland Publishing New York Londres 1987) t II p 135 l 23-24 (PL t LXIV col 462B)

202 in suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 18)] om A 203 Peryermenias sic A 204 Porfirius sic A 205 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 2 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 7 l 2-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 3 (I laquo De genere raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 5 eacuted BRANDT p 183 l 7-8

206 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 eacuted MEISER t II p 135 l 21-24 (PL t LXIV col 462B)

207 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 14-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 18 l 12-14 laquo [hellip] sic et homo communis et specialis ex materia quidem similiter consistit genere ex forma autem differentia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 6-8

208 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b19-20) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 11 l 9-10 laquo Genus autem et species circa substantiam qualitatem determinant (qualem enim quandam substantiam significant) raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 194C

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209 Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa substantiam determinant qualem enim quandam ltsubstan-tiamgt significant scripsimus et suppleuimus ex fonte] Genus inquit qualitatem circa substitiam determi-nant qualem enim quiddam significant A (ed Geyer p 9 l 29-31 laquo Genus inquit qualitatem circa substantiam determinat quale enim quiddam significat raquo)

210 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 32 l 8-11 (PL LXIV col 885C) laquo Illud autem scire perutile est quoniam genus una quodammodo multarum specierum similitude est quae earum omnium substantialem conuenientiam monstret atque ideo collectiuum plurimarum specierum genus est dis-iunctiuae uero unius generis species raquo

211 est suppleuimus ex fonte] om A (et ed Geyer p 10 l 3) 212 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 34 l 17-19 (PL LXIV col 886B) laquo Vocabulum ergo no-

minis de pluribus nominibus praedicatur et est quodammodo species sub se continens indiuidua raquo 213 propositionum scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 7)] positionum A 214 collectio scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 10)] conlectio A (graphia non signata a Geyer) 215 uniuersalis scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 11)] uel A (lectio non signata a Geyer) 216 uniuersale scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 16)] uniuersalem A (lectio non signata a Geyer) 217 singularium scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 19)] singulariter A 218 si scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 21)] se A 219 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 220 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 6 l 21-22 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 12 l 18-20 laquo [hellip] participatione enim speciei plures homines unus particularibus autem unus et communis plures raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 9 eacuted BRANDT p 228 l 9-11

221 unumquodque eorum consistit scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 28-29) secundum Porphyrium] et enim A 222 est in alio scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 10 l 29)] est e in alio pA (additio non signata a Geyer) 223 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 7 l 21-23 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 13 l 24-p 14 l 2 laquo Indiuidua ergo dicuntur huiusmodi quoniam ex proprietatibus consistit unumquodque eorum quorum collectio numquam in alio eadem erit raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 11 eacuted BRANDT p 234 l 14-16 (ougrave au lieu de laquo quorum raquo on lit laquo quarum raquo comme chez Abeacutelard)

224 manenti scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 34)] manendi A 225 Lrsquoexemple de la cire mis en parallegravele par Geyer (p 10 n 5 renvoyant agrave la Theologia Christiana IV 86

PL CLXXVIII col 1 288B-C) avec le preacutesent passage drsquoAbeacutelard est en fait assez diffeacuterent 226 statuas scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 35)] stutuas A (graphia notha non signata a Geyer) 227 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 23-p 163 l 3 laquo Genus uero secundum nullum horum modum commune esse speciebus potest nam ita commune esse debet ut et totum sit in singulis et uno tempore et eorum quorum commune est constituere ualeat et formare substantiam raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 68

228 fit sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 229 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 230 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 166

l 18 et p 167 l 3-7 laquo Sed haec similitudo cum in singularibus est fit sensibilis cum in uniuersalibus fit intellegibilis eodemque modo cum sensibilis est in singularibus permanet cum intellegitur fit uniuersa-lis Subsistunt ergo circa sensibilia intelleguntur autem praeter corpora raquo et laquo Ita quoque generibus et spe-ciebus id est singularitati et uniuersalitati unum quidem subiectum est sed alio modo uniuersale est cum cogitatur alio singulare cum sentitur in rebus his in quibus esse suum habet raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 87 et 88

231 sententiis scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 10)] sententia A (lectio non signata a Geyer) 232 phisica sic A 233 et sic scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 15)] de si A 234 Le deacutecoupage argumentatif dans tout ce secteur est fort difficile agrave eacutetablir avec certitude Pace de Libera la

phrase qui suit (eacuted GEYER p 11 l 16-20 laquo Immo [hellip] duritia raquo) ne peut pas vouloir dire laquo que des

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contraires peuvent fort bien dans le cadre de ThEm coexister en un mecircme sujet en restant contraires raquo (A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier 1999 p 320) Tout en con-servant lrsquoideacutee libeacuteranienne drsquoun second argument drsquoAbeacutelard [a12] nous nous accordons avec la grande majoriteacute des commentateurs en consideacuterant que la critique abeacutelardienne se poursuit jusqursquoagrave la mention de lrsquoautoriteacute aristoteacutelicienne inclusivement (crsquoest-agrave-dire jusqursquoagrave laquo [hellip] contraria non esse conuincit raquo eacuted GEYER p 11 l 24) Disparaicirct donc ainsi la premiegravere reacuteplique alleacutegueacutee des partisans de ThEm ([ad a12] une identification codeacutee que nous reacutecupeacutererons cependant ci-dessous en la simplifiant en [ad a12]) au second argument [a12] drsquoAbeacutelard (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294)

235 ex hellip duritia passage non traduit par J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 113 (p 128 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf 1994)

236 Plutocirct que le chapitre sur la relation (Cateacutegories 7 6a36-8b24) crsquoest en fait un passage du chapitre sur la quantiteacute qui est ici viseacute par Abeacutelard ARISTOTE Cateacutegories 6 (5b33-6a11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 16 l 22-p 17 l 6 Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 210B

237 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 23)] tantum A (lectio non signata a Geyer) 238 Crsquoest ici que nous reprenons lrsquoappellation simplifieacutee [ad a12] pour marquer ce que lrsquoon considegravere geacuteneacutera-

lement comme la premiegravere reacuteplique des partisans de ThEm agrave Abeacutelard plus preacuteciseacutement agrave ce que lrsquoon a identifieacute agrave juste titre croyons-nous comme son second argument ([a12] cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacute-raliteacutes p 294 qui utilise toutefois lrsquoappellation [ad a12] mdash non retenue ici mdash parce qursquoil voit en ce passage une seconde reacuteplique des partisans de ThEm)

239 inde scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 26)] idem A 240 fundentur scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 28)] fundetur A 241 Il srsquoagit soit du deacutebut du contre-argument drsquoAbeacutelard (cf Five Texts on the Mediaeval Problem of Univer-

sals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and edited by PV SPADE Indiana-polis Cambridge Hackett 1994 p 31) soit de la suite de la reacuteplique des partisans de ThEm (cf DE LI-BERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294 319 n 51 et p 321-323 en derniegravere page il note que dans son deacutecoupage argumentatif laquo Assez curieusement Abeacutelard ne reacutepond pas agrave cette objection raquo)

242 Sed scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 31)] in A 243 Burnellus sic A mdash On trouve bien laquo Burnellus raquo mdash et non pas laquo Brunellus raquo mdash dans le manuscrit Sur ce

nom propre drsquoacircne (ou de petit cheval) voir les reacutefeacuterences fournies par lrsquoed Geyer (p 11 n 4) ainsi que dans ALAIN DE LILLE Lettres familiegraveres (1167-1170) eacutedition et commentaire par F HUDRY Paris Vrin (coll laquo Eacutetudes et rencontres de lrsquoEacutecole des Chartres raquo) 2003 p 68-70

244 Burnellus scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 7)] burnellis A (lectio non signata a Geyer) 245 non scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 13)] iam A ― En acceptant cette correction eacuteditoriale de Geyer

notre traduction srsquoapparente agrave celle figurant dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 173 (reproduisant R McKEON Selections from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258) et se distingue de celle contenue dans P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International 1982 p 6 et de celle de Spade adoptant le point de vue de King (chap 6 sect 4 p 151-169) dans Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 32 avec la n 13

246 eidem scripsimus (cum Spade et al)] eis ed Geyer (p 12 l 21) 247 calumniantur scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 21-22)] calumnientur A 248 nullum scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 25)] ullum A 249 sententie scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 27)] seu A 250 Ci-dessus sect 25 251 sicut scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 38)] sic A 252 multa suppleuimus cum ed Geyer (p 13 l 1)] om A 253 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 7)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 254 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 14 l 10-12 et p 18 l 21-23 transl Boethii eacuted

MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 22 l 12-16 et p 28 l 1-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 17 (VII laquo De communitatibus generis et differentiae raquo) sect 3 et p 23 (XVI laquo De differentiis

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speciei et differentiae raquo) sect 3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 3 et 14 eacuted BRANDT p 292 l 6-10 et p 327 l 6-10

255 subiectis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 14)] secundis A (lectio hic non signata a Geyer) 256 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 257 ARISTOTE Cateacutegories 5 (2a34-2b6) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 8 l 3-15

laquo Cetera uero omnia aut de subiectis dicuntur primis substantiis aut in eisdem subiectis sunt Hoc autem manifestum est ex his [hellip] quare si primae substantiae non sunt impossibile est aliquid esse ceterorum raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 184C-D

258 essentiam scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 17)] scientiam A 259 uniuersalitate scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 18)] uniuersalitatem A (lectio non signata a Geyer) 260 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 261 in se ipsis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 25)] in se in ipsis A (lectio non signata a Geyer) 262 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 15 l 23-24 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 24 l 10-11 laquo Amplius neque species fiet umquam generalissimum neque genus specialissimum raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 19 (X laquo De propriis generis et speciei raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 7 eacuted BRANDT p 304 l 14-15

263 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 264 faciant scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 32)] faciat A 265 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersificationem raquo) 266 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uniuersale raquo) 267 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 268 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 18-19 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 6 l 2-3 laquo Genus enim dicitur et aliquorum quodammodo se habentium ad unum aliquid et ad se inuicem collectio raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 2 (I laquo De genere raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 2 eacuted BRANDT p 171 l 23-24

269 Boecii sic A 270 species scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 12)] speciem A (lectio non signata a Geyer) 271 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18

laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

272 similitudine scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 14)] multitudine A 273 haberent scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 16)] habent A 274 Pour cette theacuteorie attribueacutee agrave Gosselin par Jean de Salisbury ainsi que pour les passages de lrsquoIsagoge (I 6

I 4 II 13) sur lesquels srsquoappuient implicitement les trois aspects mentionneacutes dans cette phrase voir A DE

LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 339-340 275 Quaedam glosa in marg sin A 276 Ou plus litteacuteralement laquo qui est Socrate raquo 277 iidem scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 26)] idem A 278 que suppleuimus (cf ed Geyer p 14 l 30)] om A 279 Quoddam uocabulum in marg sin A 280 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 16-18 laquo Una enim res si communis est aut partibus communis est et non iam tota communis sed partes eius propriae singulorum [hellip] raquolaquo En effet une ltuniquegt reacutealiteacute si elle est commune ou bien elle est commune par parties et non pas alors commune tout ltentiegraveregt mais ses parties ltsontgt propres aux ltcho-sesgt une agrave une [hellip] raquo (trad LAFLEUR et CARRIER sect 68) Pour une preacutesentation des versions de la division des divers types de commun chez Porphyre Simplicius et Dexippe voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 212-214

281 etiam sup lin sA] om pA (ed Geyer p 14 l 38 in apparatu lectionum falso laquo non raquo) 282 substantiarum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 6)] substantialiter pA (lectio non signata a Geyer)

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283 Dans sa traduction Spade complegravete ici le raisonnement laquo [hellip] it would follow that when any one substance is taken away while the rest remain [we would have a most general genus And since this holds for any substance] we would have many most general genera among substances raquo (Five Texts p 35)

284 Pour une reformulation de cet argument elliptique voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 349 285 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 286 opposita scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 13)] oposita A (graphia non signata a Geyer) 287 eadem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 14)] eodem uel eedem A 288 Ce passage difficile utiliserait (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 350) implicitement le principe

boeacutecien des multiples divisions possibles du genre BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 30 l 29-30 laquo Fit autem generis eiusdem multipliciter diuisio ut omnium corporum et quaecumque alicuius sunt magnitudinis raquo (et p 32 l 6-7) Mais lrsquointerpreacutetation libeacuteranienne (p 350-351) srsquoappuie sur la traduction de Jolivet qui diffegravere ici tant de celle de M DE GANDILLAC (Œuvres choisies drsquoAbeacutelard Paris Au-bierMontaigne 1945 p 100) que de celles de HYMAN et WALSH (Philosophy in the Middle Ages p 176) de KING (Peter Abailard and the Problem of Universals p 9) et de SPADE (Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 36) Notre eacutedition et notre traduction se rapprochent davantage de la compreacute-hension du texte manifesteacutee par les traducteurs anglophones mais drsquoune faccedilon ou drsquoune autre lrsquoargument demeure assez difficile agrave saisir

289 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 290 posterius scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 18)] posterior pA (lectio non signata a Geyer) 291 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 14 l 12-15 (PL LXIV col 879D) laquo Amplius quoque

species idem semper quod genus est ut homo idem est quod animal et uirtus idem est quod habitus partes [pars PL] uero non semper idem [est add PL] quod totum neque enim manus idem est quod homo nec idem paries quod domus raquo

292 Voir ci-dessus sect 34 293 oppugnemus scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 23)] opugnemus A (graphia non signata a Geyer) 294 conuenire scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 27)] cum uenire A (lectio non signata a Geyer) 295 Voir ci-dessus sect 22 pour la deacutefinition porphyrienne de lrsquoindividu en Isagoge III 6 et son pendant aristo-

teacutelicien ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 296 est homo scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 31-32)] est homo est A 297 est Socrates scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 33-34)] Socrates est A (inuersio non signata a Geyer) 298 eodem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 41)] edem A (graphia notha non signata a Geyer) 299 Voir ci-dessus sect 34 300 diceretur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 10)] diceret A (lectio non signata a Geyer) 301 neque scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 19)] necque A (graphia non signata a Geyer) 302 sigillatim sic A 303 Litteacuteralement laquo en cela qursquoelles sont preacutediqueacutees de plusieurs raquo 304 adscribamus scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] ascribamus A (graphia non signata a Geyer) 305 nominum scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] hominum A (lectio non signata a Geyer) 306 Crsquoest-agrave-dire lsquocommunsrsquo 307 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 25)] appelantur A (graphia non signata a Geyer) 308 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer) 309 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 10 63 eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo

III) 1859 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t II p 145 l 22-23 laquo [hellip] cum in unam conci-dant uocem nominum positiones tam in propriis quam in appellatiuis raquo

310 Voir ci-dessus sect 22 pour le texte drsquoARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 311 simplicitatem scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 34)] sinplicitatem A (graphia non signata a Geyer) 312 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutenonceacutes raquo 313 significationis scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 35)] significatione A 314 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutequivoques raquo 315 quid scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 36)] quod A (lectio non signata a Geyer) 316 est seclusimus cum ed Geyer (p 16 l 37)

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317 ui scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 39)] in A 318 Periermenias scripsimus (cf eg sect 3 22 52 67)] peretrum A 319 ut suppleuimus cum fonte et ed Geyer (p 17 l 4)] om A 320 adderetur scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 5)] addideretur A 321 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 10 (20a3-5) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 20

l 5-7 laquo In his uero in quibus lsquoestrsquo non conuenit ut in eo quod est lsquocurrerersquo uel lsquoambularersquo idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur [hellip] raquo

322 est seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 5) 323 Litteacuteralement laquo un homme est marchant raquo 324 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 12 (21b9-10) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 27

l 3-4 laquo [hellip] nihil enim differt dicere lsquohominem ambularersquo uel lsquohominem ambulantem essersquo raquo 325 Voir ci-dessus sect 22 326 Post laquo de pluribus raquo laesio est in A 327 attendunt scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] attendant A (lectio non signata a Geyer) 328 aliam scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] alia A (lectio non signata a Geyer) 329 coniungibilia scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 15)] coniungibia A (graphia notha non signata a Geyer) 330 Entendons nrsquoimporte quels mots au nominatif 331 statum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 17 l 17)] stant pA (graphia non signata a Geyer) 332 quotiens suppleuimus cum ed Geyer (p 17 l 18)] om A 333 non seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 21) 334 tanquam sic A 335 categorice scripsimus (cf ed Geyer p 17 l 25)] cathegorice A (graphia non signata a Geyer) 336 predicabile sic A le neutre srsquoexplique sans doute par lrsquoaccord de cet adjectif avec un substantif comme

nomen ou uocabulum 337 Qui scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 34)] quia A 338 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 4 (17a5-7) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 8 l 10-

12 laquo Et ceterae quidem relinquantur (rhetoricae enim uel poeticae conuenientior consideratio est enun-tiatiua uero praesentis considerationis est) raquo

339 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 2 (16a33-b1) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 6 l 16-17 laquo lsquoCatonisrsquo autem uel lsquoCatonirsquo et quaecumque talia sunt non sunt nomina sed casus nominis raquo

340 PRISCIEN Institutiones grammaticae II 5 24 dans Prisciani grammatici Caesariensis Institutionum grammaticarum libri XVIII eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo II) 1855 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t I p 58 l 14-18 laquo Hoc autem interest inter proprium et appellatiuum quod appellatiuum naturaliter commune est multorum quos eadem substantia siue qualitas uel quantitas generalis specialisue iungit generalis ut ldquoanimalrdquo ldquocorpusrdquo ldquouirtusrdquo specialis ut ldquohomordquo ldquolapisrdquo ldquogrammaticusrdquo ldquoalbusrdquo ldquonigerrdquo ldquograndisrdquo ldquobreuisrdquo raquo

341 quia scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 7)] que A 342 inponi sic A 343 subsisterent scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 10)] subsistere A 344 Ci-dessus sect 37 345 inponi sic A 346 inponi sic A 347 secundum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 13)] sed A 348 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 42 l 20-28 (PL LXIV col 889A-B) laquo Quotiens enim sine

determinatione dicitur uox ulla facit intellectu dubitationem ut est lsquohomorsquo haec enim uox multa significat nulla enim definitione conclusa audientis intellegentiam multis raptat fluctibus erroribusque traducit Quid enim quisque auditor intellegat ubi id quod dicens loquitur nulla determinatione concluditur Nisi enim quis ita definiat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidam homo ambulatrsquo et hunc nomine si ita con-tingit designet intellectus audientis quod rationabiliter intellegat non habet raquo

349 intellectus scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 18)] intellectu A (lectio non signata a Geyer) 350 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessous sect 54

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351 ui scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 28)] uim A (lectio non signata a Geyer) 352 Nullum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 37)] nullam A 353 concipiat scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 3)] accipiat A (lectio non signata a Geyer) 354 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163

l 7-10 laquo [hellip] cum omnis intellectus aut ex re fiat subiecta ut sese res habet aut ut sese res non habet (nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest) [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 70

355 ex toto scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 6)] exto A (lectio notha non signata a Geyer) 356 communem scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 18-19)] commune A (lectio non signata a Geyer) 357 Ci-dessus sect 26-31 358 phisicam sic A 359 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 23)] tantum A 360 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3a7-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 9 l 22

laquo Commune autem omni substantiae in subiecto non esse raquo 361 Cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 12 l 4-5

laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo (ci-dessus sect 13 on trouve deacutejagrave une allusion agrave ce passage mdash laquo ut cum substantie dicit proprium esse quod cum sit unum et idem numero etc raquo mdash dans la formulation que lui donne le commen-taire boeacutecien voir notre apparat) Pour eacuteviter agrave Abeacutelard un contresens pur et simple il faudrait retrancher ce laquo non raquo si crsquoest vraiment cette sixiegraveme et ultime proprieacuteteacute de la substance mdash sa laquo plus propre raquo mdash qursquoil vise ici Mais malgreacute une indeacuteniable confusion terminologique (par lrsquoemploi de laquo contrarietas raquo plutocirct que de laquo contrarium raquo et celui de lrsquoinfinitif laquo suscipere raquo mdash figurant dans la cinquiegraveme proprieacuteteacute citeacutee par lui juste apregraves [voir note suivante] mdash au lieu de lrsquoadjectif neutre laquo susceptibile raquo) peut-ecirctre notre auteur essaie-t-il agrave travers une formulation modifieacutee de la sixiegraveme proprieacuteteacute de renvoyer en fait agrave la quatriegraveme proprieacuteteacute de la substance (laquo ne pas avoir de contraire raquo) cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b24-25) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 13 laquo Inest autem substantiis et nihil illis esse contrarium raquo Bien que ce laquo non raquo litigieux soit clairement inscrit dans le manuscrit (folio 3vb ligne 2) une erreur scribale (susciteacutee par les formules environnantes deacutebutant justement par laquo non raquo) nrsquoest pas ab-solument agrave eacutecarter surtout qursquoailleurs Abeacutelard distingue bien des autres ce sixiegraveme mdash et laquo Maxime [hellip] proprium raquo (laquo Mάλιστα [hellip] ἴδιον raquo) mdash caractegravere de la substance (mais en lrsquoappelant laquo proprie pro-prium raquo une formule qui rappelle les laquo propres au sens strict raquo [laquo κυρίως ἴδια raquo] porphyriens PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 20-21 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 20 l 4-5 laquo Haec autem proprie propria perhibent quoniam etiam conuertuntur raquo) voir par exemple ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Praedicamenta raquo Aristotelis laquo De substantia raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 2 Die Glossen zu den Kategorien eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mit-telalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 2) 1921 p 160 l 25-33 laquo Maxime autem Dedit superius substantiis quasdam communitates quarum nulla fuit proprie proprium uel quia non conueniebant solis ltuelgt quia non omnibus Unde nunc assignat illam quae sit proprie proprium per quam maxime queamus rerum substantialium naturam cognoscere Nam cum suprapositae communitates uocibus superius sint adscriptae haec tamen rebus proprie assignatur quae est huiusmodi quod scilicet unaquaeque sub-stantia una et eadem numero permanens hoc est in tota sua personali discretione consistens diuersorum contrariorum in diuersis temporibus susceptibilis est [hellip] raquo

362 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b33-34) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 21 laquo Videtur autem substantia non suscipere magis et minus raquo

363 Ci-dessus sect 37 364 id scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 31)] ad A 365 similes scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 32)] simul A 366 tanquam sic A 367 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) ― Pour lrsquoargumentaire

en faveur de cette correction voir LM DE RIJK laquo Martin M Tweedale on Abailard Some Criticisms of a Fascinating Venture raquo Vivarium 23 2 (1985) p 95 et notre explication section III33 de lrsquoarticle preacute-ceacutedent

368 uniamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 3)] unianimus A 369 inquam scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 6)] inquantum A

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370 Ici le terme laquo essentiam raquo signifie laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo rem existentem raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard si son vocabulaire ontologique avait eacuteteacute plus deacuteveloppeacute et arrecircteacute) Cf J JOLIVET laquo Trois variations meacutedieacutevales sur lrsquouniversel et lrsquoindividu Roscelin Abeacutelard Gilbert de la Porreacutee raquo Revue de meacutetaphysique et de morale 97 1 (1992) p 129 n 55 et ID laquo Notes de lexicographie abeacutelardienne raquo dans ID Aspects de la penseacutee meacutedieacutevale Abeacutelard Doctrines du langage Paris Vrin 1987 p 539 (drsquoabord paru dans Pierre Abeacutelard Pierre le Veacuteneacuterable Paris Eacuteditions du CNRS 1975 p 133)

371 Ci-dessus au deacutebut du sect 47 Pour la cause commune drsquoimposition voir aussi ci-dessus sect 18 443 45 et 46 Par ailleurs on trouve sect 42 deux mentions du statut avant le preacutesent paragraphe

372 impositionis sic A 373 ad sA (cf ed Geyer p 20 l 8)] d pA 374 uult scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 11)] ipse A 375 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 12)] quam A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo quidem raquo) 376 Le terme laquo essentia raquo signifie agrave nouveau ici laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo res existens raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard

voir ci-dessus lrsquoannotation agrave ce sujet) 377 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13) ― Concernant cette correction de Geyer

ainsi que le deacutebat qui lrsquoentoure voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 374-375 et notre explication sec-tion III33 de lrsquoarticle preacuteceacutedent

378 impositionis sic A 379 distinguamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 19)] distingamus A (graphia non signata a Geyer) 380 percipiunt scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 22)] percipiuntur A 381 nec necesse scripsimus] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 382 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 25)] quo A 383 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 3-5 dans Abeacutelard Des intellections texte eacutetabli traduit

introduit et commenteacute par P MORIN Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1994 p 26-29 384 retenta scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 28)] retunta A 385 sic scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 29)] si A 386 Litteacuteralement laquo intelligeant raquo crsquoest-agrave-dire laquo qui intellige raquo ou laquo en train drsquointelliger raquo 387 somno scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 33)] sormo A (graphia notha non signata a Geyer) 388 altam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] alteram A 389 quadratam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] quadratura A 390 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 1 (16a3-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 5 l 4-

9 laquo Sunt ergo ea quae sunt in uoce earum quae sunt in anima passionum notae et ea quae scribuntur eorum quae sunt in uoce Et quemadmodum nec litterae omnibus eaedem sic nec eaedem uoces quorum autem hae primorum notae eaedem omnibus passiones animae sunt et quorum hae similitudines res etiam eaedem raquo

391 Periermenias sic A 392 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 8)] quia A 393 sit sic A 394 Ici par laquo essentia raquo entendons laquo reacutealiteacute existante raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 395 formari scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] forma A 396 Restat scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] resta A (lectio non signata a Geyer) 397 subiecta scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 14)] subiecto A 398 quoniam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 16)] quando A 399 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 16 eacuted et trad MORIN p 34-37 Une position clairement oppo-

seacutee agrave celle formuleacutee ici dans la LISPor se retrouve dans le Tractatus de intellectibus sect 23 eacuted et trad MORIN p 40-43 cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 442-443

400 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 13 eacuted et trad MORIN p 32-33 401 distinguamus sic A 402 confusam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 30)] confusum A (lectio non signata a Geyer) 403 commune et nullius proprium scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 34)] communis et nulius sit propria A

(Geyer in apparatu lectionum laquo communis et nullius propria raquo)

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404 Entendons laquo lrsquointellection raquo mais le latin est bien laquo intelligentia raquo (ed Geyer p 21 l 38-p 22 l 1) 405 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessus sect 44 406 Ici comme ailleurs (sect 11 et 74) nous traduisons recte par laquo correctement raquo dans la preacutesente phrase on a

proposeacute laquo directement raquo (T SHIMIZU laquo From Vocalism to Nominalism Progression in Abaelardrsquos Theory of Signification raquo Didascalia I [1995] p 28 n 31) tout en associant comme nous cet adverbe au verbe significare auquel il est immeacutediatement accoleacute plutocirct qursquoagrave dicitur

407 nullus scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 3)] nullius A 408 Voir ci-dessus sect 44 409 sophistica scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 10)] sophisticam A 410 si scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 11)] sci A 411 uitans scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 12)] uita A 412 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo com-

probat raquo) 413 cum sensu scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 14)] consensu A (lectio non signata a Geyer) 414 ut suppleuimus cum ed Geyer (p 22 l 16)] om A 415 Voir ci-dessus sect 54 416 aliquid scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 20)] aliquam A 417 La traduction de curtata par laquo de petite taille raquo ne semble pas approprieacutee Par ailleurs ici Abeacutelard utilise le

feacuteminin comme srsquoil srsquoagissait drsquoune lionne 418 Mecircme remarque que preacuteceacutedemment pour le feacuteminin employeacute ici agrave nouveau par Abeacutelard 419 eam scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 26)] ea A 420 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ (coll laquo Grammatici Latini raquo III) t II

p 135 l 6-10 laquo Idem licet facere per omnes definitiones quamuis quantum ad generales et speciales formas rerum quae in mente diuina intellegibiliter constiterunt antequam in corpora prodirent haec quo-que propria possint esse quibus genera et species naturae rerum demonstrantur raquo (le caractegravere gras est de nous ici et ci-dessous dans cette note) Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri erme-neias raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica Ingredientibus 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 3) 1927 p 314 l 13-17 ID Logica laquo Nos-trorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium dans Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 513 l 16-19 ID Theologia Christiana IV 139 dans Petri Abaelardi Opera theologica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haeresum Pe-tri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediae-valis raquo XII) 1969 p 335 l 2 210-2 217 (PL CLXXVIII col 1 307A-B) laquo Hanc autem processionem qua scilicet conceptus mentis in effectum operando prodit Priscianus in I Constructionum diligenter aperit dicens ldquogenerales et speciales formas rerum intelligibiliter in mente diuina constitisse antequam in corpora prodirentrdquo hoc est in effecta per operationem Quod est dicere antea prouidit Deus quid et qualiter ageret quam illud opere impleret ac si diceret nihil impraemeditate siue indiscrete egit raquo mecircme texte agrave un mot pregraves (laquo compleret raquo au lieu de laquo impleret raquo) dans Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 92 et dans Theologia Scho-larium II 168 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theologia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoSchola-riumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 197 l 1 253-p 198 l 1 260 et p 490 l 2 450-2 457 une partie de cette cita-tion de Priscien figure aussi dans ID Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 408-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que dans Theologia Scholarium Recensiones breuiores 44 eacuted BUYTAERT p 418 l 490-491)

421 quantum sA] quantum quantumm pA (om ed Geyer p 22 l 31) 422 Crsquoest-agrave-dire laquo relatives aux genres et aux espegraveces raquo litteacuteralement laquo geacuteneacuterales et speacuteciales raquo 423 rerum formas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 22 l 31)] rerum formas rerum pA (lectio non signata a

Geyer)

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424 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

425 adscribitur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 1)] ascribitur A (graphia non signata a Geyer) 426 Dei sup lin sA] om pA (laquo Dei raquo secl ed Geyer p 23 l 3) 427 Pour la traduction de cette phrase voir ci-dessus lrsquoarticle laquo Triple signification des noms universels raquo

n 93 428 ANONYME Ars Meliduna ms Oxford Bodleian Digby fol 221va dans Logica Modernorum A Con-

tribution to the History of Early Terminist Logic by LM DE RIJK Assen Van Gorcum 1967 t II 1 p 310 laquo Nomina ipsarum rerum hec quidem sunt nomina rerum artificialium ut ldquodomusrdquo ldquostatuardquo ldquopalliumrdquo illa uero naturalium ut ldquohomordquo ldquoasinusrdquo Nullum nomen rei artificialis idest conueniens rei ex eo quod contraxit ab artifice significat uniuersale quia potius significaret genus uel speciem quam aliud uniuersale quod tamen significare non potest Nam genera et species sunt nature rerum idest naturales earum status Sed status illi qui per huiusmodi nomina significantur potius sunt artificiales quam naturales idest non conueniunt rei naturaliter sed per artificium Et preterea hec nomina non simpliciter indicant quid sed quale raquo

429 adscribuntur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 8)] ascribuntur A (graphia non signata a Geyer) 430 sensualitas scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 10)] sensus ualitas A 431 inpedit sic A 432 ea antequam sint nouit scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 12)] eam antequam sit nouerit A 433 solam seclusimus cum ed Geyer (p 23 l 13) 434 Cf BOEgraveCE De consolatione Philosophiae V prose 5 4 dans Boethius De consolatione Philosophiae

Opuscula theologica eacuted C MORESCHINI Muumlnchen Leipzig Saur (coll laquo Bibliotheca Teubneriana raquo) 2000 p 153 l 16-18 laquo [hellip] ratio uero humani tantum generis est sicut intellegentia sola diuini [hellip] raquo Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 20 eacuted MORIN p 38 laquo Ideo autem dictum est uix quia fortassis iuxta Boetium intelligentia quam paucorum admodum hominum et solius Dei esse dicit [hellip] raquo malgreacute lrsquointeacuterecirct du rapprochement proposeacute (voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 435-436) avec lrsquoexeacute-gegravese de Meacutetaphysique A 2 (982b28-983a10) dans les Introductions agrave la philosophie artiennes du XIIIe siegrave-cle pour expliquer les particulariteacutes vis-agrave-vis de la Consolation de Philosophie de ce sect 20 du Traiteacute des intellections il faut historiquement renvoyer au premier chef particuliegraverement pour la formule laquo pauco-rum [hellip] hominum raquo au Timeacutee 51e dans la traduction de Calcidius laquo Quid quod rectae opinionis omnis uir particeps intellectus uero dei proprius et paucorum admodum lectorum hominum raquo (Plato Latinus edidit R KLIBANSKY vol IV Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus eacuted JH WASZINK [in societatem operis coniuncto PJ JENSEN] Londonii Warburg Institute Leidae Brill [coll laquo Corpus Platonicum Medii Aevihellip raquo edidit R KLIBANSKY] 1962 [2e eacuted 1975] p 50 l 9-10) mdash pour rendre lrsquooriginal laquo καὶ τοῦ μὲν πάντα ἄνδρα μετέχειν φατέον νοῦ δὲ θεούς ἀνθρώπων δὲ γένος βραχύ τι raquo (Cf PLATON Œuvres complegravetes t X Timeacutee-Critias texte eacutetabli et traduit par A RIVAUD Paris Les Belles Lettres [coll laquo Collection des Universiteacutes de France raquo] 1963 p 171 laquo Il faut dire encore qursquoagrave lrsquoopinion tout homme participe qursquoagrave lrsquointellection au contraire les dieux ont part mais des hommes une petite cateacutegorie seulement raquo) Pour un autre commentaire abeacutelardien fusionnant sur ce thegraveme Con-solation de Philosophie et Timeacutee voir ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 331 l 2-3 laquo [hellip] intelligentia solius Dei est et ualde paucorum hominum raquo

435 attractauerunt ed Geyer (p 23 l 14 intellige attrec-) 436 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 77 eacuted et trad MORIN p 74-75 437 generant scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 21)] generat A (lectio non signata a Geyer) 438 inponere sic A 439 Voir ci-dessus sect 57 440 generalia uel scripsimus] generauel pA genera uel sA (ed Geyer p 23 l 25 laquo generalia ltuelgt raquo) 441 Ici laquo essentias raquo signifie laquo reacutealiteacutes existantes raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 442 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 12-13 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 18 l 9-11 laquo Rebus enim ex materia et forma constantibus uel ad similitudinem materiae specieique constitutionem habentibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 3-5 Cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 445-449

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443 ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Porphyrium raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schrif-ten I Die Logica Ingredientibus 1 Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1) 1919 p 79 l 31-p 81 l 34

444 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18 laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

445 Platon (selon Macrobe) cf MACROBE Commentarii in Somnium Scipionis I 2 sect 14 et 15 dans Com-mentaire au Songe de Scipion Livre I eacuted M ARMISEN-MARCHETTI Paris Les Belles Lettres (laquo Collec-tion des Universiteacutes de France raquo) 2001 p 8 laquo Ceterum cum [hellip] tractatus se audet attollere [hellip] ad men-tem quam Graeci νοῦν appellant originales rerum species quae ἰδέαι dictae sunt continentem [hellip] Sic Plato [hellip] raquo passage citeacute par Abeacutelard Theologia Christiana I 104 eacuted BUYTAERT p 114 l 1 331-1 340 (PL CLXXVIII col 1 153D-1 154C) Theologia Scholarium I 164 eacuted BUYTAERT et MEWS p 385 l 1 889-1 898 (PL CLXXVIII col 1 022C-D) Theologia lsquoSummi Bonirsquo I 42 eacuted BUYTAERT et MEWS p 100 l 401-p 101 l 409 (PL CLXXVIII col 1 701B) Pour le lien abeacutelardien entre Macrobe et Platon cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 405-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo Sic et Macrobius Platonem insecutus mentem dei quam greci noym appellant originales rerum species que idee dicte sunt continere meminit ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que Theologia Scholarium Recensiones bre-uiores 44 eacuted BUYTAERT p 417 l 487-p 418 l 491) Avec un lien plus indirect entre Platon (dont crsquoest le Timeacutee 39e qui sert ici partiellement drsquoinspiration) et Macrobe ABEacuteLARD Theologia Christiana IV 138 et 140 eacuted BUYTAERT p 335 l 2 193-2 201 et p 336 l 2 218-2 226 (PL CLXXVIII col 1 306D-1 307C) laquo Sed si quis illam philosophicam Platonicae rationis considerationem altius inspiciat qua uide-licet de Deo opifice ad similitudinem quamdam sollertis artificis agit praemeditantis scilicet et deliberantis ea quae facturus est ne quid inconvenienter componat et prius singula ratione quam opere formantis ad hunc quippe modum Plato formas exemplares in mente diuina considerat quas ideas appellat ad quas post-modum quasi ad exemplar quoddam summi artificis prouidentia operata est [hellip] Macrobius [hellip] Haec mens quae nous uocatur raquo aussi dans la Theologia Scholarium II 167 et 169 eacuted BUYTAERT et MEWS p 489 l 2 433-2 440 et p 490 l 2 457-2 464 (PL CLXXVIII col 1 080B-D) et sans ledit lien avec Macrobe toutefois dans la Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 91 eacuted BUYTAERT et MEWS p 197 l 1 236-1 243

mdash cf PLATON Timaeus 39e eacuted WASZINK p 32 l 18-p 33 l 1 laquo Hoc igitur quod deerat addebat opifex deus atque ut mens cuius uisus contemplatioque intellectus est idearum genera contemplatur in intellegibili mundo quae ideae sunt illic animalia sic deus in hoc opere suo sensili diuersa animalium ge-nera statuit esse debere constituitque quattuor raquo Enfin on trouve dans drsquoautres commentaires logiques abeacute-lardiens des preacutesentations de la doctrine platonicienne analogues au preacutesent passage de la Logique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyre cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 314 l 13-15 laquo Quidam uero ideas siue exemplares formas ipsas nominant Quas etiam Plato res incorporeas appellat et diuinae menti adscribit sicut architypum mundum formasque exemplares rerum [hellip] raquo ID Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium eacuted GEYER p 513 l 21-p 514 l 3 laquo Et haec quidem sententia Platoni imputatur quod scilicet genera et species huiusmodi concep-tiones noy id est diuinae menti tribuit ideo fortasse quod formas exemplares habuerit deus in mente ad quarum similitudinem dictus est postea operari res ipsas quae a generalibus et specialibus nominibus ap-pellantur raquo

446 Boecius scripsimus (cf ed Geyer p 24 l 4)] boecium A 447 eum suppleuimus cum ed Geyer p 24 l 4] om A 448 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90 La partie de ce diffeacuterend relative agrave Aristote trouve eacutecho chez Abeacutelard au paragraphe sui-vant (sect 59)

449 noy sA] ny pA (graphia non signata a Geyer) 450 constituit scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 8)] constitute A (lectio non signata a Geyer) 451 communem predicationem scripsimus cum pA (et ed Geyer p 24 l 9-10)] communem predica sA (lectio

non signata a Geyer) 452 aliquod signum (+) sup lin A

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453 Cf ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo et ci-dessus sect 22

454 sed magis scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 10)] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer)

455 sigillatim sic A 456 sententie controuersia scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 15-16)] sententia controuersie A 457 Crsquoest-agrave-dire par un certain usage meacutetaphorique 458 itaque scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 22)] ita A 459 phisice sic A 460 diuersas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 24 l 29)] diuersis pA (lectio non signata a Geyer) 461 auctoritas scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 30)] autoritas A (graphia non signata a Geyer) 462 Ci-dessus sect 46 463 aliquod signum (sect) in marg sin A 464 Ci-dessus sect 57 (et sect 18) 465 puros scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] pueros A (lectio non signata a Geyer) 466 cassos scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] quassos A (lectio non signata a Geyer) 467 Le laquo solos raquo et le laquo nudos raquo proviennent de la citation du questionnaire porphyrien dans le Second com-

mentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) mais le laquo puros raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12) Quant au laquo cassos raquo il deacuterive du laquo cassa raquo dudit Second commentaire (ed cit p 160 l 9 trad LAFLEUR et CARRIER sect 59) dans la paraphrase explicative de la premiegravere question le terme sera repris plusieurs fois par Abeacutelard dans notre portion de la LISPor sect 64 (4) 66 (7) 70 (1) 71 (1)

468 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 70-77 eacuted et trad MORIN p 70-75 469 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 1)] materia A (lectio non signata a Geyer) 470 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 164 l 21-p 165

l 7 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79 471 ipsam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 5)] ipse A 472 homo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 7)] huius A 473 On pourrait discuter du sens agrave donner agrave cette occurrence de lrsquoexpression laquo essence mateacuterielle raquo 474 coniunctionem scripsimus cum sA (et ed Geyer p 25 l 11)] iunctionem pA (lectio non signata a Geyer) 475 albedo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 14)] abedo A (graphia notha non signata a Geyer) 476 subsistit sA] susistit pA (graphia non signata a Geyer) 477 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 163 l 14-19 laquo Quod si ex re quidem generis ceterorumque sumitur intellectus neque ita ut sese res habet quae intellectui subiecta est uanum necesse est esse intellectum qui ex re quidem sumitur non tamen ita ut sese res habet id est enim falsum quod aliter atque res est intellegitur raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72

478 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 479 profecto scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 18)] perfecto A 480 cassi scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 19)] quasi A 481 cassus scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 22)] quassus A (lectio non signata a Geyer) 482 natura scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 23)] nature A 483 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 25 l 29)] om A 484 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 163 l 18-19 et

p 167 l 8-9 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72 et 89

485 Ci-dessus sect 42 47 57 (ougrave lrsquoon retrouve la mention du laquo status raquo et lrsquoexpression laquo aliter quam sit raquo) et surtout le deacutebut de ce sect 64 (laquo Huiusmodi [hellip] intellectus per abstractionem [hellip] rem aliter quam subsistit percipiant raquo)

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486 Separatim scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 32)] separaum A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo Separauit raquo)

487 subsistentiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 36)] sustinentiam A (lectio non signata a Geyer) 488 adspiciens scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 39)] aspiciens A (graphia non signata a Geyer) 489 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 5)] om A 490 et scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 10)] uel A 491 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 11)] om A 492 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 165 l 3-7 laquo [hellip] animus cui potestas est et disiuncta componere et composita resoluere quae a sensibus confusa et corporibus coniuncta traduntur ita distinguit ut incorpoream naturam per se ac sine corporibus in quibus est concreta speculetur et uideat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79

493 adscribit scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 12)] ascribit A (graphia non signata a Geyer) 494 utrum scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 16)] iterum A 495 inde scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 22)] in A 496 effectu caret scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 27)] affeducaret A 497 concipientem que nondum materialiter sint tanquam subsistant scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 31)] con-

cipientem iam quod nondum materialiter sint subsistat A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo conci-pientem tamquam nondum materialiter sint subsistat raquo)

498 presentibus scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 32-33)] presentis A 499 deceptum suppleuimus (cf ed Geyer p 26 l 35)] om A (omissio non signata a Geyer) 500 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 501 cogitat scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 1)] cogat A 502 si scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 27 l 3)] om pA (omissio non signata a Geyer) 503 pueritiam scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 4)] puritiam A (lectio non signata a Geyer) 504 Periermenias sic A 505 Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 417 l 33-p 447 l 4

sur ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 9 (18a28-19b4) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 13 l 12-p 18 l 4

506 si suppleuimus cum ed Geyer (p 27 l 16)] om A 507 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22) 508 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 25)] substantie A (lectio non signata a Geyer) 509 Comme deacutejagrave mentionneacute les eacutepithegravetes laquo seul raquo et laquo nu raquo proviennent de la citation du questionnaire por-

phyrien dans le Second commentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Com-mentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) tandis que le terme laquo pur raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12)

510 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et ici mecircme au deacutebut du sect 68 511 Ci-dessus sect 18 512 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Voir aussi BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

513 hircoceruus scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 2)] ircoceruus A (graphia non signata a Geyer) 514 per scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 3)] pro A 515 uere scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 4)] uero A 516 Ci-dessus sect 68 517 in suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 9)] om A 518 Ci-dessus sect 68 519 Ci-dessus sect 18

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520 aliqua scripsimus (cum Spade p 51 n 38)] alia A (et ed Geyer p 28 l 18) 521 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 160

l 14-16 laquo Nam quoniam omne quod est aut corporeum aut incorporeum esse necesse est genus et spe-cies in aliquo horum esse oportebit raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LA-FLEUR et CARRIER sect 60

522 et scripsimus (cum Spade et al p 52 n 39)] uel A (et ed Geyer p 28 l 23) 523 subsistentia scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] subsistentiam A 524 ea scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] eam A 525 discreta uel non discreta suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] om A 526 essent scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 29)] esset A (lectio non signata a Geyer) 527 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 14-16 (pas-

sage citeacute ci-dessus) 528 incorporeum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 33)] corporeum A 529 sit scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 34)] sint A 530 questionum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 35)] questionem A 531 significantur scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 40)] significatur A (lectio non signata a Geyer) 532 nominant scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 2)] nominat A 533 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et sect 68 534 et si ea que discreta sunt seclusimus (cf ed Geyer p 29 l 4-5)] add A (cf infra in ista paragrapho) 535 Ci-dessus sect 18 536 et caeligtera sic A (= et cętera) 537 in scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 29 l 10)] om pA (omissio non signata a Geyer) 538 Ci-dessus sect 18 ougrave Abeacutelard a repris BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10

eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161 l 7 539 Ci-dessus sect 59 540 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 10-12 laquo genera et species [hellip] sensibilibus iuncta subsistunt in sensibilibus intelleguntur uero ut per se-met ipsa subsistentia ac non in aliis esse suum habentia raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 89

541 preter scripsimus (cf ed Geyer p 29 l 18)] pre A 542 Ci-dessus sect 68 543 uidebantur scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 23)] uidebatur A (lectio non signata a Geyer) 544 unquam sic A 545 Ci-dessus sect 59 et ici mecircme sect 73 546 Ci-dessus sect 72 547 conuenientior scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 28)] conuenientiorum A 548 Ci-dessus sect 68 et sect 73 (fin) 549 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respondeatur raquo) ― Ci-dessus

sect 73 550 Ci-dessus sect 72 551 Ci-dessus sect 57 ougrave le texte en question (Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ [coll laquo Gram-

matici Latini raquo III] t II p 135 l 6-10) de Priscien est citeacute 552 Ci-dessus sect 18 553 sint scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 2)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 554 non suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 3)] om A 555 Ci-dessus sect 44 556 logice scripsimus (cf ed Geyer p 30 l 23)] loice A (graphia non signata a Geyer) 557 Crsquoest-agrave-dire par suite des usages meacutetaphoriques 558 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer) 559 Crsquoest-agrave-dire de meacutetaphore ou drsquousage meacutetaphorique

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560 Commentariis scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 27)] commenterartis A 561 Crsquoest-agrave-dire drsquousages meacutetaphoriques 562 Il y a une certaine eacutequivociteacute dans cette section du texte abeacutelardien concernant les laquo questions raquo srsquoil

srsquoagit toujours drsquoune quelconque faccedilon des questions de Porphyre telles que reprises en latin dans son Se-cond commentaire sur lrsquoIsagoge par Boegravece (In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-9) et telles que tout juste reacutepondues par Abeacutelard (avec de surcroicirct la reacuteponse agrave la quatriegraveme question ajouteacutee) souvent il srsquoagit aussi plus preacuteciseacutement du questionnement aporeacutetique (ibid I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2) deacuteveloppeacute par Boegravece mdash peut-ecirctre agrave la suite drsquoAlexandre drsquoAphrodise mdash sur la theacutematique deacutefinie par les questions porphyriennes

563 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163 l 19-p 164 l 2 laquo Sic igitur quoniam genus ac species nec sunt nec cum intelleguntur uerus eorum est intellectus non est ambiguum quin omnis haec sit deponenda de his quinque propositis disputandi cura quandoquidem neque de ea re quae sit neque de ea de qua uerum aliquid intellegi proferriue possit in-quiritur raquo plutocirct que le passage (ibid p 161 l 9-10 laquo ut nec anxium lectoris animum relinquam raquo) citeacute par Geyer p 30 l 29 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 73 et 63

564 Voir pour ce questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

565 Pour cette solution laquo boeacutecienne raquo de lrsquoaporie voir BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167 l 7

566 aliquas scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] quam A 567 et suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] om A 568 Allusion agrave nouveau au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio

secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2 569 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 161

l 8-14 laquo Quas licet quaestiones arduum sit mdash ipso interim Porphyrio renuente mdash dissoluere tamen ad-grediar ut nec anxium lectoris animum relinquam nec ipse in his quae praeter muneris suscepti seriem sunt tempus operamque consumam Primum quidem pauca sub quaestionis ambiguitate proponam post uero eundem dubitationis nodum absoluere atque explicare temptabo raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 63

570 Nouvelle allusion globale au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

571 Renvoi dans le questionnement aporeacutetique boeacutecien aux arguments reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 163 l 6

572 Ci-dessus sect 24-37 573 primo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 3)] prima A (lectio non signata a Geyer) 574 Reprise du premier argument reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegrave-

ces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3

575 contra suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 6 secundum A2 [fol 75va ed Ottaviano p 142])] om A 576 diffugium scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 8)] diffinitum A difugium A2 (fol 75vb ed Geyer in appa-

ratu lectionum laquo diffugium raquo ed Ottaviano p 142) 577 Abeacutelard saute immeacutediatement au rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possi-

biliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 15-23

578 Suite du rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extra-mentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 23-p 163 l 3

579 quod per translationem scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 17)] per transionem quod A (ed Geyer in ap-paratu lectionum laquo per transionem quidem raquo)

580 Si cette phrase suit la filiegravere qui va du terme geacuteneacuterique lsquoanimalrsquo agrave lrsquoespegravece humaine et aux hommes indi-viduels le cas du cheval nrsquoest plus rappeleacute rendu au niveau individuel de mecircme lrsquoexplication alternative qui suit se borne agrave donner lrsquoexemple deacutefinitionnel du terme lsquohommersquo laquo animal et rationnel et mortel raquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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581 uel suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 19 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 142])] om A 582 quod seclusimus cum ed Geyer (p 31 l 19) 583 Renvoi au deacutebut et agrave la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (ex-

tramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3

584 comprobat scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 24)] combat A (cum aliquo signo infra lineam graphia notha non signata a Geyer)

585 Maintenant reprise du milieu de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15

586 destruit scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 25) secundum A2 (fol 75vb ed Ottaviano p 143) et L (fol 19ra ed Geyer p 529 l 20)] defuit A

587 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 27)] substantiam A 588 habebit suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 29 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 589 est suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 31 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 590 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162

l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3 591 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15 592 eo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 37)] eos A (lectio non signata a Geyer) 593 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167

l 7 (globalement ou plus strictement jusqursquoagrave p 166 l 8) 594 Ci-dessus sect 64 595 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164

l 2 596 essentia scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 4)] antio A 597 Ci-dessus sect 75 598 quod scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 8)] ut A

Page 4: Abélard et les universaux : édition et traduction du début

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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nombreux pheacutenomegravenes passeacutes sous silence dans son apparat4 Toujours au chapitre des diffeacuterences nous avons expliqueacute pourquoi5 selon nous les deux non probleacutema-tiques du sect 47 peuvent sinon neacutecessairement du moins avantageusement ecirctre trans-formeacutes en nunc et inteacutegreacutes au texte pour marquer lrsquoaspect laquo preacutesentiel raquo de ces deux passages abeacutelardiens qui insistent sur lrsquoexistence concregravete des reacutealiteacutes en question6 Dans la mecircme optique notons dans le libelleacute abeacutelardien mecircme de lrsquoautoriteacute priscia-nienne (sect 57) sur lrsquoexeacutegegravese de laquelle nous avons deacutejagrave fourni beaucoup de deacutetails7 que plutocirct que par le verbe laquo constituuntur raquo de lrsquoeacutedition Geyer lrsquoinadeacutequat laquo consti-tuerunt raquo du manuscrit se corrige mdash de maniegravere agrave la fois plus simple paleacuteographique-ment et plus fondeacutee sur la source ainsi que sur les lieux parallegraveles mdash par laquo constite-runt raquo8 ce qui en outre srsquoaccorde avec le sens de concreacutetude qursquoa le substantif laquo constitutio raquo en un endroit cleacute du texte (sect 66) ougrave est ultimement deacuteveloppeacutee la meacutetaphore du Dieu-artisan au sujet de la Dei prouidentia

Mais eacutetant donneacute que de toute eacutevidence lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor est affecteacute par des erreurs typiquement scribales que son premier eacutediteur avait deacutejagrave le plus souvent judicieusement corrigeacutees dans de nombreux cas nous avons adopteacute les mecircmes amendements au texte chaque fois en le notant laquo scripsimus cum ed Geyer raquo

sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 7 sect 32 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersifica-tionem raquo) 8 sect 32 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 9 sect 32 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 10 sect 32 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uni-uersale raquo) 11 sect 74 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respon-deatur raquo) 12 sect 55 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo comprobat raquo) si nous ne nous trompons pas il srsquoagirait de la seule occurrence de ce verbe latin peut-ecirctre forgeacute par Abeacutelard lui-mecircme (en plus de ne pas figurer dans les principaux dictionnaires la-tins classiques et la Database of Latin Dictionnaries la forme compropri nrsquoest pas repeacuterable dans les grandes banques eacutelectroniques de textes meacutedieacutevaux Aristoteles Latinus Database Cetedoc Library of Latin Texts Patrologia Latina) mecircme si des formes de comprobare se trouvent dans notre portion de la LISPor (sect 8 78-79) au sens de laquo corroborer raquo et que Geyer srsquoen inspire sans doute pour mettre laquo com-probat raquo dans son texte sans signaler la leccedilon veacuteritable du manuscrit il semblerait naturel que laquo compro-priat raquo signifie ici plutocirct laquo il partage la proprieacuteteacute de raquo au sens de laquo il tire profit de raquo ou laquo il se sert de raquo

4 Par exemple 1 sect 31 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 2 sect 1 partem scripsimushellip] partes A (lectio non signata a Geyer) 3 sect 8 auctore scripsimushellip] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 4 sect 8 scientia scripsimushellip] scienti A (lectio non signata a Geyer) 5 sect 16 sillogismorum scripsimushellip] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer) 6 sect 50 nec necesse scripsimushellip] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 7 sect 58 communem predicationem scripsimus cum pA] communem predica sA (lectio non signata a Geyer) 8 sect 12 continetur scripsimushellip] contenent A (lectio non signata a Geyer) 9 sect 12 quandoque scripsimushellip] quinque A (lectio non signata a Geyer) 10 sect 12 hoc scripsimushellip] hec A (lectio non signata a Geyer) 11 sect 58 sed magis scripsimushellip] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer) 12 sect 63 albedo scripsimushellip] abedo A (graphia notha non signata a Geyer)

5 Voir ci-dessus lrsquoarticle de preacutesentation laquo Triple signification des noms universels intellection et abstrac-tion dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard raquo section III33

6 Cf sect 47 1 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) 2 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13)

7 Voir ci-dessus laquo Triple signification des noms universels raquo section III2-3 8 Cf sect 57 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica

lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(avec la reacutefeacuterence preacutecise agrave la page et agrave la ligne concerneacutees)9 Comme on a pu le deacute-duire des exemples que nous venons de fournir ici en notes nous avons eacutegalement suivi lrsquousage de lrsquoeacutedition Geyer en attribuant le sigle A agrave lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor un laquo Ambrosien raquo Nous avons encore fait de mecircme quant aux sigles A2 et L deux teacutemoins manuscrits de passages parallegraveles philologiquement mis en com-paraison avec la LISPor par son premier eacutediteur Donc au total un trio de sigles pour des teacutemoins manuscrits de nature variable dont les coordonneacutees sont preacuteciseacutees par le tableau suivant

A = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb (unique teacutemoin ma-nuscrit de la LISPor)

A2 = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 73r-v (pour les passages pa-rallegraveles dans les Glossae super Porphyrium secundum uocales) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften III Aus den anonymen Glossen des Cod Ambr M 64 [sic] sup eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 583-588 et surtout C OTTAVIANO laquo Un opuscolo inedito di Abelardo raquo dans Testi medioevali ineditihellip a cura di C Ottaviano Firenze Olschki (coll laquo Fontes Ambrosiani raquo III) 1933 p 106-207

L = ms Lunel Bibliothegraveque municipale 6 fol 8ra-11ra (pour les passages parallegraveles dans les Glossulae super Porphyrium de la Logica laquo Nostrorum Petitioni Socio-rum raquo) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschen-dorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 505-512

Dans notre apparatus lectionum qui mdash eacutetant positif mdash signale tous les teacutemoins manuscrits appuyant la leccedilon retenue on retrouve de la sorte des notations du type laquo hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A raquo ou

9 Par exemple (pour A2 et L voir le tableau des sigles) 1 sect 1 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A 2 sect 2 conscriptam scrip-simus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 3 sect 2 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 4 sect 3 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A 5 sect 5 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 6 sect 7 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A 7 sect 8 ar-gumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argu-mentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argu-mentandi raquo]) 8 sect 8 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 9 sect 8 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 10 sect 9 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 11 sect 9 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 12 sect 9 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A 13 sect 9 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumen-torum audi A 14 sect 9 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 15 sect 9 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 16 sect 9 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 17 sect 9 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 18 sect 9 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 19 sect 11 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A 20 sect 11 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A 21 sect 11 quid scrip-simus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 22 sect 12 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8)] si-gnandas A 23 sect 64 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 24 sect 66 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 25 sect 77 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer)

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laquo nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ot-taviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) raquo ainsi que quand (en nous inspirant comme ici dans ce qursquoil peut y avoir de bon dans une leccedilon de A autrement fautive) nous rejetons le choix de Geyer malgreacute ses associations laquo dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo) raquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les abreacuteviations mises agrave profit dans nos notations criti-ques suivent les us et coutumes de lrsquoecdotique et nrsquoappellent pas de remarques parti-culiegraveres sauf peut-ecirctre dans le cas suivant les leccedilons se reacuteveacutelant ecirctre le premier jet du copiste du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup sont noteacutees par un laquo p raquo minuscule devant le sigle du manuscrit (donc ici pA signifie laquo premier eacutetat de A raquo) de mecircme les leccedilons issues ulteacuterieurement de lrsquoauto-correction du copiste sont noteacutees par un laquo s raquo preacuteceacutedant le sigle du manuscrit (sA signifiant alors laquo second eacutetat de A raquo)

Nous avons signaleacute drsquoembleacutee que la preacutesente eacutedition critique respecte lrsquoancrage historique du texte de la LISPor en suivant mdash sauf en quelques occurrences facile-ment justifiables10 mdash lrsquoorthographe meacutedieacutevale de son manuscrit connu sans la laquo nor-maliser raquo en lrsquoalignant arbitrairement sur lrsquousage scolaire drsquoaujourdrsquohui Toutefois la ponctuation des manuscrits diffeacuterant grandement de nos habitudes modernes mdash celle du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup ne faisant pas exception agrave la regrave-gle mdash nous avons opteacute afin de faciliter lrsquointelligence du texte pour une ponctuation forte qui charpente la phrase et en souligne les articulations logiques De mecircme lrsquoemploi des majuscules nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le manuscrit crsquoest nous qui en avons mis une principalement 1 en tecircte de toute nouvelle phrase ou des citations non inteacutegreacutees dans la phrase 2 agrave tous les noms propres ainsi qursquoagrave certains autres noms remarquables srsquoen rapprochant (comme Antiqui Deus Perypatetici) 3 au pre-mier eacuteleacutement des titres drsquoouvrages

Dans le texte de lrsquoeacutedition lrsquoitalique a eacuteteacute utiliseacute agrave la fois pour mettre en eacutevidence les titres de livres et pour faire ressortir les lemmes porphyriens ainsi que mdash dans des citations boeacuteciennes implicites non placeacutees entre guillemets (laquo raquo) mdash les mots re-produits litteacuteralement ou presque litteacuteralement Les chevrons simples (lsquo rsquo) encadrent les mots ou expressions deacutesigneacutes en tant que tels (surtout avec les verbes dicere et ap-pellare) ou bien signalent un exemple ou la reprise drsquoun ou de plusieurs termes deacutejagrave citeacutes Toutes les suppleacuteances sont inseacutereacutees entre crochets obliques lt gt Quant aux crochets droits [ ] ils indiquent que selon lrsquoeacutediteur un passage doit ecirctre retrancheacute (ailleurs mdash crsquoest-agrave-dire dans la preacuteface et lrsquoapparat des sources mdash ces derniers cro-

10 Par exemple (parce qursquoil srsquoagit de graphies isoleacutees contre lrsquousage geacuteneacuteral du manuscrit ou bien de pures bourdes du scribe) 1 sect 13 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra sect 44 laquo contrahere raquo) 2 sect 19 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 3 sect 25 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 4 sect 18 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 5 sect 19 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 6 sect 35 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 7 sect 32 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer)

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chets encadrent aussi parfois un commentaire personnel ou tout autre eacuteleacutement heacuteteacute-rogegravene inclus dans une citation quand ils ne sont pas simplement employeacutes en al-ternance avec les parenthegraveses sans parler de lrsquoapparatus lectionum ougrave comme il a deacutejagrave eacuteteacute expliqueacute les crochets droits fermants sans italique veulent dire laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo)

La division du texte en paragraphes est celle de Geyer qui avec son eacutedition complegravete de la LISPor demeure une reacutefeacuterence incontournable mecircme pour la portion du texte abeacutelardien faisant ici lrsquoobjet drsquoune nouvelle eacutedition critique Crsquoest nous ce-pendant qui avons ajouteacute en caractegraveres gras et inseacutereacutes entre crochets obliques le numeacutero correspondant agrave chaque paragraphe de lrsquoeacutedition Geyer (ce qui va de ltsect 1gt agrave ltsect 80gt) Dans le texte de lrsquoeacutedition toujours les numeacuteros de folios apparaissant eux aussi en gras mais entre accolades sont bien sucircr ceux du manuscrit Milano Biblio-teca Ambrosiana M 63 sup (du fol 1ra au fol 5rb)

En lrsquoabsence de numeacuterotation quinqualineacuteaire lrsquoapparatus lectionum de lrsquoeacutedition nrsquoa pas eacuteteacute mateacuteriellement distingueacute de lrsquoapparatus fontium (leurs appels numeacuteroteacutes renvoyant agrave lrsquoannotation plutocirct abondante placeacutee pour des questions de mise en page tout agrave la fin du texte) Ce dernier apparat tacircche de fournir comme il se doit les coor-donneacutees au minimum de toutes les reacutefeacuterences ou citations explicites de mecircme que celles des emprunts implicites agrave Boegravece (surtout ceux freacutequents et cruciaux agrave lrsquoIn laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda [= In Isag2]11) ainsi que de preacuteciser systeacutematiquement les renvois internes agrave la LISPor mais sans aller jusqursquoagrave constituer pour chaque point la liste des lieux parallegraveles dans les autres œuvres drsquoAbeacutelard (ce qui serait pour nous lrsquoobjet drsquoun autre travail)

Le titre donneacute agrave ces Gloses drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre est tireacute comme souvent pour les œuvres meacutedieacutevales des premiers mots du texte laquo Ingredientibus nobis logicam raquo et dans ce cas-ci drsquoune mention ajouteacutee par une autre main drsquoeacutecri-ture dans la marge supeacuterieure du recto du premier folio du manuscrit (Milano Bi-blioteca Ambrosiana M 63 sup) laquo Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelar-dum super Porphirium raquolaquo ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre raquo une attribution confirmeacutee agrave la fin du texte dans un colophon reacutedigeacute en majuscules de la main mecircme du scribe mais avec une bourde remarquable dans le preacutenom de lrsquoauteur (preuve agrave mon sens qursquoil ne savait pas vraiment ce qursquoil copiait et le comprenait encore moins drsquoougrave les multiples beacutevues scribales que nous avons si-gnaleacutees) laquo PRETRI [sic ] ABAELARDI PALATINI EDICIO SUPER PORPHIRIUM EX-PLICIT raquolaquo ltIcigt se termine lrsquoeacutedition de Prierre [] Abeacutelard Palatin sur Porphyre raquo Donc de maniegravere seacutelective en ce qui concerne lrsquointituleacute mecircme Logica laquo Ingredienti-

11 BOEgraveCE In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum XLVIII) 1906 p 135-348 (pour lrsquoentiegravereteacute du Second commentaire) On pourra trouver ci-dessus dans ce numeacutero (dans lrsquoarticle laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Porphyre raquo) notre traduction franccedilaise du deacuteveloppement boeacutecien sur les universaux de lrsquoIn Isag2 ainsi que le texte latin reacuteviseacute qui y correspond les deux avec des numeacuteros de paragraphes que nous avons ajouteacutes et auxquels nous faisons ici reacutefeacuterence le cas eacutecheacuteant

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bus raquo Super Porphyrium Crsquoest le montage qui surtout suite agrave lrsquoeacutedition Geyer est devenu coutumier et que nous reprenons comme titre de lrsquoouvrage dont nous publions ici le deacutebut dans une nouvelle eacutedition critique12 Le sens agrave donner au ceacutelegravebre incipit de la LISPor ne peut ecirctre deacutetermineacute de faccedilon absolument univoque Abeacutelard utilisant mdash sans doute sciemment mdash une formule intrinsegravequement ambigueuml Ingredientibus nobis logicam que lrsquoon peut sucircrement rendre par laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique raquo (plus litteacuteralement laquo Quant agrave nous commenccedilant la logique raquo) en eacutetant conscient qursquoelle signifie agrave la fois que le maicirctre (ou lrsquoauteur) qursquoest Abeacutelard com-mence son cours (ou son commentaire) sur le cursus logique dont la premiegravere eacutetape canonique est alors depuis des siegravecles lrsquoIsagoge de Porphyre et que partant ses au-diteurs (ou ses lecteurs) mdash des laquo deacutebutants raquo eux mdash commencent leur eacutetude de la lo-gique Bien qursquoelle inclue par voie de conseacutequence ces deacutebutants lrsquoexpression intro-ductive vise avant tout le maicirctre comme lrsquoindique la nature des deux autres actions de la phrase exprimeacutees la premiegravere par un second participe preacutesent laquo prelibantes raquo (cette fois non plus au datif pluriel comme le premier mais au nominatif pluriel) et la seconde par un verbe laquo ducamus raquo au subjonctif preacutesent agrave la premiegravere personne du pluriel ce qui au total (en faisant ressortir ces deux actions par lrsquoitalique) peut se ren-dre ainsi laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash offrant [crsquoest-agrave-dire nous qui offrons] un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie raquo Si Abeacutelard avait voulu dire drsquoentreacutee de jeu laquo Pour nos deacutebutants en logique raquo il aurait employeacute non pas le pronom personnel nobis comme il lrsquoa fait mais plutocirct lrsquoadjectif possessif nostris agrave la maniegravere de ce qursquoil a fait dans son dernier commentaire sur lrsquoIsagoge (celui contenu dans le manuscrit de Lunel) et dont lrsquoincipit est preacuteciseacutement laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes 13 raquolaquo Sa-tisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons raquo voire agrave celle de son œuvre theacuteologique deacutebutant par laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes14 raquolaquo Sa-

12 On trouve une suggestion de simplification en laquo Logica raquo pour lrsquoensemble des premiers commentaires abeacute-lardiens deacuteveloppeacutes sur la laquo Logica uetus raquo une appellation suffisante pour opeacuterer la distinction de ces derniers drsquoune part et drsquoautre part du commentaire ulteacuterieur drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre selon cette interpreacutetation des laquo Glossulae raquo que lrsquoon nomme traditionnellement aussi drsquoapregraves lrsquoincipit la laquo Lo-gica ldquoNostrorum Petitioni Sociorumrdquo Super Porphyrium raquo voir J MARENBON The Philosophy of Peter Abelard Cambridge Cambridge University Press 1997 p 46 n 36 et sqq

13 La premiegravere phrase au complet qui renvoie aussi agrave la logique se lisant ainsi dans le ms Lunel Biblio-thegraveque municipale 6 fol 8ra (dont nous suivons lrsquoorthographe cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff [coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Unter-suchungen raquo Band XXI Heft 4] 1933 p 505) laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes scribende logice laborem suscepimus et que de logica didicimus uotis eorum exponimus raquolaquo Satisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons nous avons assumeacute le labeur drsquoeacutecrire ltsurgt la logique et ltconformeacutementgt agrave leurs vœux nous avons exposeacute les ltchosesgt que nous avons apprises relativement agrave la logique raquo

14 Cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium laquo Prefacio raquo 1 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theo-logia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoScholariumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 313 l 1-3 (nous suivons la ponc-tuation et la typographie de la version bregraveve de ce texte laquo Prologus raquo 1 cf Petri Abaelardi Opera theo-logica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haere-sum Petri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols [coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XII] 1969 p 401 l 4-6) laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes aliquam sacrę eruditionis summam quasi diuinę Scripturę introductionem conscripsimus raquolaquo Satisfaisant

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tisfaisant dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants raquo Mais la subtile ambiguiumlteacute de la formule Ingredientibus nobis logicam ainsi que le deacutesir drsquoavoir un titre succinct et marquant ont fait que lrsquoon a tendance agrave simplifier la tra-duction du montage qursquoest lrsquointituleacute Logica laquo Ingredientibus raquo en laquo Logique ldquoPour les deacutebutantsrdquo raquo (laquo Logic for beginners raquo) une tendance naturelle agrave laquelle nous sa-crifierons nous aussi agrave lrsquooccasion par souci de commoditeacute (alors qursquoen rigueur des termes il faudrait toujours parler mais plus lourdement et moins eacutevocativement de Logique laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) mecircme si elle ne correspond pas mdash on sait maintenant pourquoi mdash au sens le plus exact de cette premiegravere phrase ni eacutevidem-ment agrave la teneur reacuteelle du texte particuliegraverement difficile qursquoelle introduit bien que ce dernier corresponde effectivement mdash autre temps autres mœurs mdash agrave un enseigne-ment donneacute agrave des deacutebutants en logique

Quant agrave notre traduction mdash la premiegravere veacuteritable en langue franccedilaise pour cette portion complegravete du texte15 mdash elle se veut surtout litteacuterale tout en eacutetant acceptable en franccedilais Crsquoest que par-delagrave son occasionnelle eacuteleacutegance litteacuteraire le latin drsquoAbeacute-lard est surtout lrsquoinstrument par lequel il exprime une penseacutee conceptuellement com-plexe dont les nuances demandent agrave ecirctre exprimeacutees fidegravelement drsquoabord au niveau de la langue avant de preacutetendre parvenir eacuteventuellement agrave son interpreacutetation deacutegageacutee des meacuteandres de lrsquoexpression originelle Mecircme si le latin abeacutelardien est plus classique et moins scolastique que celui de Thomas drsquoAquin nous souscrivons sans reacuteserve

dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants nous avons composeacute une certaine somme du savoir sacreacute pour ainsi dire une introduction agrave lrsquoEacutecriture divine raquo

15 Il y en a bien sucircr une partielle relativement fidegravele et certes eacuteleacutegante qui couvre essentiellement la critique des reacutealistes et se rend avec des sauts jusqursquoagrave la preacutesentation de la theacuteorie du statut (eacuted GEYER p 9 l 12-p 11 l 19 p 11 l 20-p 16 l 29 p 17 l 12-p 18 l 3 p 19 l 9-10 et 14 p 19 l 21-p 20 l 14 ce qui correspond agrave nos paragraphes sect 21-38 [partiellement] sect 42-43 sect 45 [tregraves partiellement] sect 46 [tregraves partiellement] sect 47) mais ne permet pas de se faire une ideacutee de la theacuteorie abeacutelardienne de la signification ou de lrsquoabstraction ni mecircme mdash on peut maintenant en juger mdash de celle du statut drsquoailleurs cf J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 111-122 (p 125-138 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf [coll laquo Vestigia XIV raquo] 1994) Quant agrave la version plus ancienne qui couvre exactement la mecircme portion que la nocirctre elle est geacuteneacuteralement plus une adaptation qursquoune traduction et malgreacute son apparente lisibiliteacute ne repreacutesente aucunement un instrument fiable pour comprendre quelque aspect que ce soit de la doctrine drsquoAbeacutelard sur les universaux cf Œuvres choisies drsquoAbeacutelard textes preacutesenteacutes et traduits par M de GAN-DILLAC Logique (1re partie) - Eacutethique - Dialogue entre un philosophe un juif et un chreacutetien Paris Aubier-Montaigne (coll laquo Bibliothegraveque philosophique raquo) 1945 p 77-127 (laquo Premiegravere partie de la Logica ldquoIngre-dientibusrdquo raquo) qui souscrit signalons-le au passage agrave la compreacutehension laquo simplifieacutee raquo de lrsquoincipit de la LISPor laquo Pour ceux qui deacutebutent dans lrsquoeacutetude de la logique [hellip] raquo (p 77) Quant aux traductions anglaises on en trouve principalement trois dont la comparaison est souvent profitable dans 1 R McKEON Selec-tions from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258 (reprise dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 169-188) allant de eacuted Geyer p 1 l 1 agrave p 30 l 26 soit de nos sect 1 agrave 77 (lrsquoincipit y eacutetant rendu [trop ] libre-ment par laquo We may open our introduction to logic [hellip] raquo p 218 et 169) 2 P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International (thegravese doctorale non publieacutee mais accessible eacutelectroniquement) 1982 p 1-28 et 3 Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and ed-ited by PV SPADE Indianapolis Cambridge Hackett 1994 p 26-56 traduction deacutebutant comme la preacute-ceacutedente eacuted GEYER p 7 l 25 et couvrant nos sect 18-80 Pour une traduction reacutecente en espagnol voir La cuestioacuten de los universales en la Edad Media seleccioacuten de textos de Porfirio Boecio y Pedro Abelardo estudio preliminar Francisco Bertelloni introduccioacuten traduccioacuten y notas Mariacutea Florencia Marchetto y Antonio Tursi Buenos Aires Ediciones Winograd 2010 p 152-237

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parce que nous sommes convaincus que ces propos srsquoappliquent eacutegalement bien agrave la langue drsquoAbeacutelard dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium agrave ce qursquoeacutecri-vait assez reacutecemment un bon traducteur drsquoun ceacutelegravebre texte eacutepisteacutemologique de lrsquoAquinate ayant lui aussi mis lrsquoaccent sur la litteacuteraliteacute laquo Ce choix est certes dis-cutable Nrsquoaurait-il pas fallu parfois rendre le texte plus attirant dans un langage plus contemporain Quelle que soit lrsquoexpression franccedilaise de la traduction un effort est neacutecessaire pour entrer dans une telle penseacutee La compreacutehension ne peut pas ecirctre im-meacutediate Coller au texte latin autant que faire se peut nous semble le meilleur moyen drsquoeacuteviter de regrettables contresens Ceci vaut pour la structure grammaticale de la phrase mais aussi pour la traduction de tel ou tel mot16 raquo Lorsque mecircme les plus grands interpregravetes drsquoAbeacutelard ont pu srsquoeacutegarer ici ou lagrave cette attitude humble et pru-dente nous semble ecirctre de mise tout en eacutetant conscients eacutevidemment qursquoelle ne constitue en aucune sorte une parfaite garantie contre lrsquoerreur pure et simple ou le choix moins heureux qui peuvent surgir nrsquoimporte ougrave mais particuliegraverement lors de la deacutetermination des kyrielles de pronoms ou de relatifs au neutre de celle des nom-breux sujets non exprimeacutes sinon de celle de lrsquoordre drsquoemboicirctement des geacutenitifs voire du simple emploi de lrsquoarticle mdash non existant en latin mdash deacutefini ou indeacutefini

Du point de vue de la mise en page cette traduction franccedilaise est preacutesenteacutee com-modeacutement pour des fins de comparaison dans une colonne parallegravele au texte latin eacutediteacute et autant que faire se peut en phase avec lui arborant aussi agrave son instar des nu-meacuteros de paragraphes allant du ltsect 1gt au ltsect 80gt Elle est en outre intellectuellement diviseacutee en sept sections numeacuteroteacutees de 0 agrave VI contenant elles-mecircmes des subdivi-sions Les sections I agrave VI reprennent mdash sauf dans un secteur (celui des sous-sections II12 et II13) ougrave nous nous sommes expliqueacutes en lien avec les traditions interpreacuteta-tives sur la difficulteacute de reconstruction de lrsquoargumentaire abeacutelardien mdash les diverses rubriques du plan deacutetailleacute preacutesenteacute par A de Libera et ensuite finement examineacute par lui dans ce qui constitue lrsquoeacutetude reacutecente la mieux informeacutee et la plus deacuteveloppeacutee sur la partie de la LISPor qui nous concerne ici17 Autant pour les rubriques de la sec-tion 0 qui sont notre fait que pour celles des sections I-VI dues agrave A de Libera nous indiquons les pages et les lignes auxquelles elles correspondent dans lrsquoeacutedition Geyer Ce qui permet une mise en rapport aiseacutee de cette premiegravere eacutedition de la nocirctre et de sa traduction ainsi que de lrsquoexeacutegegravese libeacuteranienne le tout dans le but eacutenonceacute preacuteceacute-demment de favoriser un retour reacutepeacuteteacute autant reacuteflexif que dynamique au texte mecircme du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard qui suit im-meacutediatement et auquel nous convions agrave nouveau le lecteur

16 laquo Introduction raquo dans THOMAS DrsquoAQUIN Division et meacutethodes de la science speacuteculative physique ma-theacutematique et meacutetaphysique introduction traduction et notes de Lrsquoexpositio super librum Boethii de Trini-tate q V-VI par B SOUCHARD Paris Budapest Torino LrsquoHarmattan (coll laquo Ouverture philosophique raquo) 2002 p 17

17 Cf A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier (coll laquo Philosophie raquo) 1999 p 294-297 pour le plan deacutetailleacute de la structure argumentative et p 297-498 pour son survol analy-tique

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ltABEacuteLARDABAELARDUSgt ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre

Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelardum super Porphirium

ltLogique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyregt ltLogica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyriumgt

lt01 DEacuteFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE

(POUR Y SITUER LA LOGIQUE)gt

ltsect 1gt Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash ltengt offrant un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie Or Boegravece nrsquoappelle pas lsquophilosophiersquo nrsquoimporte quelle science mais celle qui consiste dans les reacutealiteacutes les plus grandes en effet nous ne disons pas lsquophilosophesrsquo nrsquoimporte quels savants mais ltceuxgt dont lrsquointelligence peacutenegravetre les ltproblegrave-mesgt subtils Or de la ltphilosophiegt Boegravece distin-gue trois espegraveces agrave savoir la speacuteculative relative agrave la nature des reacutealiteacutes agrave speacuteculer la morale relative agrave lrsquohonnecircteteacute de la vie agrave consideacuterer la rationnelle rela-tive agrave la lsquoraisonrsquo mdash ltcrsquoest-agrave-dire au systegravemegt mdash des arguments agrave composer ltetgt que les Grecs nomment lsquologiquersquo Toutefois seacuteparant la ltlogiquegt de la phi-losophie certains la disaient mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash non pas partie mais instrument de la phi-losophie agrave savoir en cela que dans la ltlogiquegt drsquoune certaine maniegravere les autres ltespegraveces de la phi-losophiegt opegraverent pendant qursquoelles utilisent ses ar-guments pour prouver ltleursgt propres questions Par exemple si drsquoune speacuteculation naturelle ou morale advient une question crsquoest de la logique que sont tireacutes les arguments Contre eux Boegravece lui-mecircme dit que rien nrsquoempecircche que du mecircme le mecircme soit et instrument et partie comme la main ltlrsquogtest du corps humain La logique elle-mecircme encore semble sou-vent son ltpropregt instrument quand aussi elle ap-prouve par ses arguments une question se rapportant agrave elle comme celle-ci lsquolrsquohomme est une espegravece du ltgenregt animalrsquo Et toutefois ce nrsquoest pas pour au-tant qursquoelle est moins logique parce qursquoelle est ins-trument de la logique Et ainsi ltelle nrsquoest pas moinsgt philosophie parce qursquoltinstrumentgt de la philosophie Boegravece lui-mecircme distingue aussi la ltlo-giquegt des deux autres espegraveces de philosophie par sa fin propre qui consiste dans les arguments agrave com-

(eacuted GEYER p 1 l 3-p 2 l 15)

ltsect 1gt fol 1ra Ingredientibus nobis logicam 1 mdash pauca de proprietate eius prelibantes2 mdash a genere ipsius quod est philosophia3 ducamus exordium lsquoPhilo-sophiamrsquo autem non quamlibet scientiam Boecius 4 appellat sed que in maximis rebus consistit non enim philosophos quoslibet scientes dicimus sed quorum intelligentia penetrat subtilia Huius au-tem5 tres species Boecius6 distinguit spe-culatiuam scilicet de speculanda rerum natura moralem de honestate uitaelig7 consi-deranda rationalem de ratione argumen-torum componenda quam lsquologicenrsquo Greci nominant 8 Quam tamen a philosophia quidam diuidentes non philosophiaelig 9 partem 10 sed instrumentum mdash teste Boecio11 mdash dicebant eo uidelicet quod in ea quodammodo cetere operentur dum argumentis ipsius ad proprias probandas questiones utuntur Veluti si ex naturali uel morali speculatione questio fiat12 ex logica sumuntur argumenta Contra quos ipse Boecius 13 nichil 14 impedire dicit idem eiusdem et instrumentum esse et partem sicut est manus humani corporis Ipsa etiam logica sui sepe instrumentum uidetur cum et questionem ad se perti-nentem suis approbat argumentis ueluti istam lsquohomo est species animalisrsquo Nec tamen ideo minus est logica quia logice est instrumentum Sic nec philosophia quia philosophie Quam etiam ipse Boecius15 a duabus aliis philosophie spe-ciebus proprio fine suo distinguit qui in componendis argumentationibus consis-tit Nam etsi phisicus16 argumenta com-

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poser Car mecircme si le physicien compose des argu-ments ce nrsquoltestgt pas la physique qui lrsquoinstruit pour ce ltfairegt mais seule la logique

ltsect 2gt Sur la ltlogique Boegravecegt mentionne aussi que pour cette raison elle a eacuteteacute consigneacutee par eacutecrit et a eacuteteacute rameneacutee agrave des regravegles preacutecises drsquoargumenta-tions afin que par de fausses complexions elle nrsquoen-traicircne pas dans lrsquoerreur les ltespritsgt trop vagabonds puisque ce qui ne se rencontre pas dans la nature des reacutealiteacutes elle semble par ses raisons ltlegt garantir et souvent dans ses stipulations colliger les contraires de cette maniegravere lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt blanc crsquoest pourquoi Socrate est blancrsquo en revanche lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt noir crsquoest pourquoi Socrate est noirrsquo

ltsect 3gt Or en eacutecrivant ltsurgt la logique cet ordre est neacutecessaire en lrsquooccurrence puisque les argu-mentations sont jointes agrave partir des propositions les propositions agrave partir des mots il est neacutecessaire que celui qui eacutecrit parfaitement la logique eacutecrive drsquoabord sur les termes simples ensuite sur les propositions qursquoenfin dans les argumentations il accomplisse la fin de la logique comme aussi notre chef de file Aristote ltlegt fit ltluigt qui pour la doctrine des ter-mes eacutecrivit tout au long les Preacutedicaments pour ltcellegt des propositions le De lrsquohermeacuteneutique pour ltcellegt des argumentations les Topiques et les Analytiques

lt02 RUBRIQUES INTRODUCTIVES (TITRE INTENTION MATIEgraveRE MEacuteTHODE UTILITEacute)gt

ltsect 4gt Or Porphyre mdash ltlrsquoauteur dont il srsquoagitgt ici mdash preacutepare comme lrsquoenseigne le libelleacute mecircme du titre cette lsquoIntroductionrsquo pour les Preacutedicaments drsquoAristote ltintroductiongt que toutefois ltPorphyregt lui-mecircme montre par apregraves ecirctre neacutecessaire agrave tout lrsquoart ltlogiquegt Que drsquoelle soient briegravevement distin-gueacutes plus subtilement lrsquointention la matiegravere le mode de traitement lrsquoutiliteacute ou bien sous quelle partie de la dialectique est poseacutee la preacutesente science

ltsect 5gt Or lrsquointention ltengt est drsquoinstruire au pre-mier chef le lecteur pour les Preacutedicaments drsquoAris-tote afin que plus facilement il puisse comprendre les ltchosesgt qui y sont traiteacutees

Ce que ltPorphyregt fait en traitant des cinq lteacuteleacutementsgt qui sont la matiegravere de cette ltintroduc-

ponit non ad hoc eum phisica17 sed sola instruit logica

ltsect 2gt De qua etiam hac ratione con-scriptam18 esse meminit19 atque eam ad certas argumentationum regulas reductam esse ne nimium uagos20 falsis comple-xionibus in errorem pertrahat cum id quod in rerum natura non inuenitur ratio-nibus suis uideatur astruere et sepe con-traria in condicionibus suis colligere 21 hoc modo lsquoSocrates est corpus corpus autem album quare Socrates est albusrsquo rursus lsquoSocrates est corpus corpus au-tem nigrum quare Socrates est nigerrsquo

ltsect 3gt In scribendo autem logicam hic22 ordo23 necessarius est ut quoniam argumentationes ex propositionibus iun-guntur propositiones ex dictionibus eum qui logicam perfecte scribit primum de simplicibus sermonibus deinde de pro-positionibus necesse est scribere tandem in argumentationibus finem logice con-summare sicut et princeps noster Aristo-teles fecit qui ad sermonum doctrinam Predicamenta perscripsit ad propositio-num Periermenias 24 ad argumentatio-num Topica et Analetica25

(eacuted GEYER p 2 l 16-p 4 l 17)

ltsect 4gt Iste autem Porfirius sicut ipsa inscriptio tituli 26 docet hanc lsquoIntroduc-tionemrsquo ad Predicamenta Aristotelis pre-parat27 quam tamen ipse ad totam artem necessariam posterius demonstrat Cuius intentio materia modus tractandi utilitas aut cui dialectice parti supponatur28 pre-sens scientia breuiter distinguatur subti-lius

ltsect 5gt Est autem intentio lectorem precipue ad Predicamenta Aristotelis instruere ut facilius ea que ibi tractantur queat intelligere

Quod facit tractando de quinque que sunt eius materia genere scilicet specie

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tiongt agrave savoir le genre lrsquoespegravece la diffeacuterence le propre et lrsquoaccident dont il a jugeacute utile au premier chef la connaissance pour les Preacutedicaments parce qursquoil est discuteacute drsquoeux dans presque tout lrsquoenchaicirc-nement des Preacutedicaments Or ltle faitgt que nous avons dit lsquocinqrsquo peut ecirctre reacutefeacutereacute drsquoune certaine ma-niegravere et agrave ces noms mdash genre espegravece etc mdash et agrave leurs signifieacutes Car aussi ltPorphyregt clarifie convena-blement la signification de ces cinq noms qursquoutilise Aristote afin que quand on en sera venu aux Preacutedi-caments ce qursquoil faut comprendre agrave propos de ces noms ne soit pas ignoreacute Il peut mecircme aussi srsquoagir de tous les signifieacutes de ces noms comme de cinq lteacuteleacute-mentsgt parce que mecircme si pris un agrave un ils sont indeacutefinis lten nombregt (vu que sont indeacutefinis lten nombregt les genres et similairement les espegraveces etc) il srsquoagit toutefois de tous ainsi qursquoil a eacuteteacute dit ltcomme degt cinq parce qursquoil est traiteacute de tous selon cinq proprieacuteteacutes de tous les genres certes selon cela qursquoils sont des genres et des autres lteacuteleacutementsgt si-milairement Car crsquoest ainsi aussi que les huit parties de lrsquoeacutenonceacute sont consideacutereacutees selon leurs huit pro-prieacuteteacutes certes bien que prises une agrave une elles soient indeacutefinies lten nombregt

ltsect 6gt Le mode de traitement quant agrave lui est ici qursquoune fois drsquoabord distingueacutees les natures des ltcinq eacuteleacutementsgt un agrave un dans leurs divers traiteacutes il descend enfin pour leur plus grande connaissance simultaneacutement vers leurs communauteacutes et proprieacuteteacutes

ltsect 7gt Or lrsquoutiliteacute comme Boegravece lui-mecircme lrsquoen-seigne quoiqursquoelle soit principalement dirigeacutee vers les Preacutedicaments se reacutepand toutefois de faccedilon qua-drifide ltcegt qursquoun peu plus tard ougrave ltBoegravecegt lui-mecircme le dira nous clarifierons plus diligemment

ltsect 8gt Mais par quelle partie la science du preacute-sent ouvrage tend vers la logique ltcelagt est aussitocirct reconnu si drsquoabord nous avons diligemment dis-tingueacute les parties de la logique Or il y en a deux mdash selon ltlesgt auteurltsgt Ciceacuteron et Boegravece mdash qui com-posent la logique agrave savoir la science de deacutecouvrir des arguments et ltcellegt de juger crsquoest-agrave-dire de confirmer et de corroborer ceux mecircmes deacutecouverts En effet deux ltchosesgt sont neacutecessaires agrave celui qui

differentia proprio et accidente quorum precipue agnitionem 29 ad Predicamenta utilem iudicauit quod de his fere in tota serie Predicamentorum disputetur Quod autem lsquoquinquersquo diximus et ad hec no-mina mdash genus species et caeligtera30 mdash et ad eorum significata quodammodo referri potest fol 1rb Nam et horum quinque nominum significationem conuenienter aperit quibus Aristoteles utitur ne31 cum ad Predicamenta uentum fuerit quid in his nominibus 32 intelligendum sit igno-retur Potest etiam et de significatis om-nibus istorum nominum quasi de quinque agi quia licet sigillatim33 accepta infinita sint (quippe infinita sunt genera et simi-liter species et cetera) de omnibus tamen ut dictum est34 quinque agitur quia de omnibus secundum quinque proprietates tractatur de omnibus quidem generibus secundum hoc quod sunt genera et de ce-teris similiter Sic namque et octo partes orationis considerantur secundum octo quidem earum proprietates cum sigilla-tim35 accepte sint infinite

ltsect 6gt Modus uero tractandi hic est quod singulorum prius distinctis naturis in diuersis eorum tractatibus tandem ad maiorem eorum cognitionem ad commu-nitates eorum simul et proprietates des-cendit

ltsect 7gt Utilitas autem ut ipse Boecius docet cum principaliter ad Predicamenta dirigatur quadrifariam tamen spargitur quod postmodum36 ubi ipse id dicet37 diligentius aperiemus

ltsect 8gt Per quam partem uero ad logi-cam presentis operis scientia tendat sta-tim dinoscitur si prius logice partes dili-genter dilexerimus38 Sunt autem duaelig39 mdash auctore40 Tullio41 et Boecio42 mdash que logicam componunt scientia scilicet in-ueniendi argumenta et diiudicandi hoc est confirmandi et comprobandi ipsa in-uenta Duo enim necessaria sunt argu-

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argumente drsquoabord qursquoil deacutecouvre les arguments par lesquels il argumente ensuite si quelqursquoun les cri-tique en tant que vicieux ou bien de pas assez fer-mes qursquoil sache les confirmer Drsquoougrave Ciceacuteron dit que la deacutecouverte est naturellement anteacuterieure Or crsquoest agrave lrsquoune et lrsquoautre partie de la logique mais surtout agrave la deacutecouverte que se rapporte la science ltde lrsquoouvrage de Porphyregt aussi est-elle une certaine partie de la science de deacutecouvrir Comment en effet un argument peut-il ecirctre tireacute du genre ou bien de lrsquoespegravece comme des lttroisgt autres lteacuteleacutementsgt sauf une fois connus les ltpointsgt qui sont ici traiteacutes Drsquoougrave Aristote lui-mecircme introduit les deacutefinitions de ces lteacuteleacutementsgt dans ses Topiques quand il traite de leurs lieux comme aussi Ciceacuteron dans ses ltTopiquesgt Mais puisqursquoun argument est confirmeacute agrave partir des mecircmes ltchosesgt agrave partir desquelles il est deacutecouvert cette science nrsquoest pas eacutetrangegravere au jugement Tout com-me en effet lrsquoargument est tireacute de la nature du genre ou bien de lrsquoespegravece ainsi agrave partir de la mecircme ltnatu-regt est confirmeacute ltlrsquoargumentgt extrait Car consideacute-rant en lrsquohomme quant au ltgenregt animal la nature de lrsquoespegravece lthumainegt agrave partir de cette ltnaturegt mecircme je deacutecouvre aussitocirct un argument pour prou-ver ltque lrsquohomme est ungt animal Que si quelqursquoun critique je montre aussitocirct ltquegt lrsquoargument lui-mecircme ltestgt idoine ltengt assignant dans les mecircmes ltchosesgt la nature de lrsquoespegravece ou bien du genre afin que agrave partir des rapports mecircmes des termes agrave la fois lrsquoargument soit deacutecouvert et ltlrsquoargumentgt deacutecouvert soit confirmeacute

ltsect 9gt Certains cependant seacuteparent tout agrave fait de la deacutecouverte et du jugement cette science et aussi ltcellesgt des preacutedicaments ou bien des divisions ou des deacutefinitions ou encore des propositions et ne ltlesgt reccediloivent drsquoaucune maniegravere dans les parties de la logique quoique cependant ils les jugent neacutecessai-res agrave toute la logique Agrave ceux-lagrave certes tant lrsquoautoriteacute que la raison semblent contraires Car Boegravece sur les Topiques de Ciceacuteron pose une double division de la dialectique dont lrsquoune et lrsquoautre ltpartiegt inclut ainsi lrsquoautre tour agrave tour de telle sorte que ltces deux par-tiesgt une agrave une comprennent toute la dialectique La premiegravere ltdivisiongt certes est par la science de deacutecouvrir et de juger la deuxiegraveme par la science de diviser de deacutefinir de colliger Lesquelles ltdivi-sionsgt aussi il ltlesgt ramegravene ainsi lrsquoune agrave lrsquoautre de

mentanti43 primum ut inueniat argumen-ta per que arguat deinde si quis ea ca-lumnietur44 tanquam uitiosa aut non satis firma ea confirmare sciat Unde Tullius45 inuentionem naturaliter priorem dicit Ad utramque autem logice partem maxime uero ad inuentionem hec scientia46 perti-net et pars quedam est scientie inue-niendi Quomodo enim ex genere argu-mentum aut specie ceu 47 ceteris duci possit nisi his que hic tractantur cogni-tis Unde ipse Aristoteles horum diffini-tiones48 in Topicis suis inducit cum locos eorum tractat sicut et Tullius in suis Sed quoniam ex eisdem confirmatur argumen-tum ex quibus inuenitur a iudicio non est aliena hec scientia Sicut enim ex natura generis aut speciei trahitur argumentum ita ex eadem confirmatur extractum Con-siderans namque in homine quantum ad animal speciei naturam49 ex ipsa statim argumentum ad probandum animal inue-nio Quod50 si quis calumnietur51 ipsum statim argumentum idoneum ostendo as-signans in eisdem speciei aut generis na-turam52 ut ex eisdem terminorum habi-tudinibus53 et inueniatur argumentum et confirmetur inuentum

ltsect 9gt Quidam tamen hanc scientiam necnon predicamentorum aut diuisionum seu diffinitionum uel etiam propositio-num omnino ab inuentione et iudicio se-parant nec ullo modo in partibus logice recipiunt cum tamen eas ad totam logi-cam necessarias iudicent54 Quibus qui-dem tam auctoritas quam ltratiogt55 con-traria uidetur56 Boecius57 namque super Topica Ciceronis duplicem diuisionem dialectice ponit quarum utraque 58 ita alteram uicissim includit ut singule totam dialecticam comprehendant Prima qui-dem est per scientiam inueniendi et iudi-candi secunda per scientiam diuidendi diffiniendi colligendi Quas etiam ad se

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telle sorte que dans la science de deacutecouvrir qui est un membre de la preacuteceacutedente division il inclue aussi la science de diviser ou de deacutefinir agrave savoir pour cela que tant des divisions que des deacutefinitions des argu-ments soient tireacutes Drsquoougrave aussi la science du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt est par une rai-son similaire accommodeacutee agrave la deacutecouverte Boegravece lui-mecircme dit aussi que pour les deacutebutants en logique le texte des Preacutedicaments se preacutesente en premier parmi les livres drsquoAristote Agrave partir de quoi il appert que les Preacutedicaments nrsquoont pas agrave ecirctre seacutepareacutes de la logique lteuxgt dans lesquels le lecteur a un introiumlt de la logique surtout vu que cette distinction des preacutedicaments fournit de tregraves grandes forces pour ar-gumenter puisque par elle peut ecirctre confirmeacute de quelle nature chaque reacutealiteacute est ou bien nrsquoest pas La proprieacuteteacute des propositions aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux arguments puisqursquoelle prouve tantocirct celle-ci tantocirct celle-lagrave ou bien comme la contraire ou la con-tradictoire ou de quelque maniegravere autrement lrsquooppo-seacutee Parce que donc tous les traiteacutes de logique sont inclineacutes vers la fin de cette derniegravere crsquoest-agrave-dire ltversgt lrsquoargumentation nous ne retranchons drsquoau-cun drsquoeux la science de la logique

lt03 LEMME ET EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA

PREMIEgraveRE PHRASE DE LrsquoISAGOGE DE PORPHYREgt

ltsect 10gt Ces ltpreacutecisionsgt offertes suivons le texte

ltsect 11gt Puisqursquoil est neacutecessaire etc Sur le point drsquoeacutecrire relativement agrave la matiegravere ltPorphyregt met en avant un proegraveme dans lequel agrave la fois il assigne la matiegravere elle-mecircme et lrsquoutiliteacute de lrsquoouvrage et promet un mode introductoire drsquoeacutecriture drsquoapregraves ce que de ces ltchosesgt les philosophes ont correctement pen-seacute Or il y a du lttermegt lsquoneacutecessairersquo trois signifi-cations courantes agrave savoir quand tantocirct il est poseacute pour lsquoineacutevitablersquo comme il est neacutecessaire qursquoune substance ne soit pas une qualiteacute tantocirct pour lsquoutilersquo comme ltil est neacutecessairegt drsquoaller au forum tantocirct pour lsquodeacutetermineacutersquo comme ltil est neacutecessairegt que lrsquohomme meurt un jour Les deux premiegraveres signi-fications de lsquoneacutecessairersquo quant agrave elles sont de cette sorte qursquoelles semblent entre elles rivaliser ltconcer-nantgt qui drsquoelles peut ecirctre prise ici le plus con-venablement Car aussi la suprecircme neacutecessiteacute est de

inuicem ita reducit ut in scientia in-ueniendi quod unum membrum est prio-ris diuisionis scientiam quoque diuidendi uel diffiniendi includat pro eo scilicet quod tam ex diuisionibus quam ex diffini-tionibus argumenta ducantur Unde gene-ris quoque scientia et speciei seu aliorum simili ratione inuentioni accomodatur Ipse etiam Boecius59 ingredientibus fol 1va logicam primum ex Aristotelis libris textum Predicamentorum occurrere60 di-cit Ex quo apparet Predicamenta a logica non separari in quibus introitum logice lector habet presertim cum distinctio illa predicamentorum uires argumentandi 61 maximas ministret cum per eam cuius nature unaqueque res sit aut non sit ualeat confirmari Propositionum quoque proprietas ab argumentis non est aliena cum modo hanc62 ltmodogt63 illam aut ut contrariam uel contradictoriam64 seu quo-modolibet aliter ltoppositamgt 65 probet Quia itaque omnes tractatus logice ad fi-nem eius id est argumentationem incli-nantur nullius66 eorum scientiam logice67 secludimus

(eacuted GEYER p 4 l 18-p 7 l 24)

ltsect 10gt His prelibatis litteram68 in-sistamus

ltsect 11gt Cum sit necessarium etc 69 Scripturus de materia premittit 70 proe-mium71 in quo et materiam ipsam assi-gnat72 et utilitatem operis et modum scri-bendi introductorium 73 promittit iuxta hoc quod de his philosophi recte sen-serunt Sunt autem lsquonecessariirsquo74 tres con-suete significationes75 cum scilicet modo pro lsquoineuitabilirsquo ponitur ut necesse est substantiam non esse qualitatem modo pro lsquoutilirsquo ut ire ad forum76 modo pro lsquodeterminatorsquo ut hominem quandoque mori Due uero prime lsquonecessariirsquo 77 significationes huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur que earum conue-nientius possit hic accipi78 Nam et sum-ma necessitas est hec prenosse ut ad79

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savoir drsquoavance ces ltchosesgt afin que lrsquoon parvien-ne agrave drsquoautres puisque sans ces ltchosesgt ces ltau-tresgt ne peuvent pas ecirctre sues et ltcrsquoestgt la claire utiliteacute Si quelqursquoun toutefois porte diligemment at-tention agrave lrsquoenchaicircnement du texte il jugera que ltcet ouvragegt est dit plus convenablement lsquoutilersquo qursquolsquoineacutevitablersquo Quand en effet ltPorphyregt pose par rapport agrave quoi ltlrsquoouvrage estgt tel qursquoil ltlegt dise lsquoneacutecessairersquo entendant pour ainsi dire une certaine relation agrave autre ltchosegt il suggegravere la signification de lrsquoutiliteacute Lrsquolsquoutilersquo en effet regarde vers autre ltchosegt lrsquolsquoineacutevitablersquo est dit par soi

ltsect 12gt Construis ainsi il est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire utile de savoir en effet ce qursquoest le genre etc crsquoest-agrave-dire de quelle proprieacuteteacute sont les lteacuteleacutementsgt un agrave un ce qui est montreacute dans leurs deacutefinitions les-quelles certes nrsquoont pas eacuteteacute assigneacutees selon leur substance mais selon leurs proprieacuteteacutes accidentelles Crsquoest qursquoen effet le nom du genre et des autres lteacuteleacute-mentsgt nrsquoest pas deacutesignatif de la substance mais de lrsquoaccident Drsquoougrave nous prenons le lsquoce qursquoestrsquo plutocirct selon la proprieacuteteacute que ltselongt la substance Et pour la etc ltPorphyregt pose quatre ltchosesgt dans les-quelles il montre lrsquoutiliteacute quadrifide comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus agrave savoir les preacutedi-caments les deacutefinitions les divisions les deacutemons-trations crsquoest-agrave-dire les argumentations qui indi-quent la question exposeacutee Qui agrave savoir la science des preacutedicaments est chez Aristote crsquoest-agrave-dire est contenue dans son traiteacute Car aussi un livre est par-fois deacutesigneacute par le nom de lrsquoauteur comme Lucain Et pour lrsquoassignation des deacutefinitions crsquoest-agrave-dire pour assigner et pour composer les deacutefinitions Et tout agrave fait aussi ces cinq lteacuteleacutementsgt sont utiles pour ces ltchosesgt qui sont dans la division ou la deacutemonstration soit ltdansgt lrsquoargumentation Et Puisqursquoil est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire pour autant qursquoil est utile de connaicirctre ces lteacuteleacutementsgt je ten-terai de rassembler les ltchosesgt qui ont eacuteteacute dites par les Anciens ltengt trsquoen faisant la tradition crsquoest-agrave-dire le traitement de la speacuteculation de ces reacutealiteacutes crsquoest-agrave-dire ltdegt la consideacuteration de ces cinq lteacuteleacute-mentsgt je dis tradition lsquocondenseacuteersquo crsquoest-agrave-dire moyennement bregraveve Ce qursquoil expose aussitocirct ltengt disant briegravevement et comme par un mode intro-ductoire En effet trop de briegraveveteacute pourrait infeacuterer une trop grande obscuriteacute drsquoapregraves ce ltmotgt

alia perueniatur80 cum sine his illa sciri non possint et aperta utilitas Si quis tamen seriem littere81 diligenter attendat conuenientius lsquoutilersquo dici iudicabit quam lsquoineuitabilersquo Cum enim supponit 82 ad quid83 dicat lsquonecessariumrsquo quasi ad aliud relationem quandam intendens utilitatis significationem insinuat lsquoUtilersquo enim ad aliud spectat lsquoineuitabilersquo per se dicitur

ltsect 12gt Sic construe necessarium est id est utile nosse enim quid sit genus etc84 id est cuius proprietatis sint singu-la quod in eorum diffinitionibus osten-ditur que quidem non secundum eorum substantiam assignate sunt sed secundum eorum accidentales proprietates Quippe generis nomen et ceterorum non sub-stantie sed accidentis designatiuum est Unde illud lsquoquidrsquo85 magis secundum pro-prietatem quam substantiam accipimus Et ad eam etc quattuor supponit86 in quibus utilitatem quadrifariam ostendit ut supra 87 meminimus scilicet predica-menta diffinitiones diuisiones demons-trationes id est argumentationes que pro-positam questionem demonstrant Que scilicet scientia predicamentorum est apud Aristotelem id est in tractatu eius continetur88 Nam et liber quandoque89 nomine auctoris designatur ut Lucanus90 Et ad assignationem diffinitionum id est ad assignandas91 et ad componendas dif-finitiones Et omnino etiam hec quinque sunt utilia ad ea que in diuisione sunt uel demonstratione hoc 92 est argumenta-tione Et Cum sit necessarium id est ad tot utile est nosse ista temptabo 93 ag-gredi 94 ea que ab Antiquis dicta sunt faciens tibi traditionem id est tractatum de speculatione istarum rerum id est consideratione horum quinque tradi-tionem dico lsquocompendiosamrsquo id est bre-uem mediocriter Quod statim exponit di-cens breuiter et uelut95 introductorio96

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drsquoHorace laquo je mrsquoefforce drsquoecirctre bref je deviens obscur raquo Drsquoougrave afin que le lecteur ne deacutesespegravere pas agrave cause de la briegraveveteacute ou qursquoil ne soit pas confondu agrave cause de la prolixiteacute il promet de se servir en eacutecri-vant drsquoun mode introductoire Or de quelle faccedilon cet ouvrage a de la valeur tant pour les preacutedicaments que pour les trois autres ltque sont les deacutefinitions les divisions et les deacutemonstrationsgt Boegravece lui-mecircme lrsquoassigne assez diligemment ltpointsgt que nous aussi toutefois nous toucherons briegravevement

ltsect 13gt Et premiegraverement montrons de quelle faccedilon les traiteacutes un agrave un de ces cinq lteacuteleacutementsgt con-viennent aux preacutedicaments La connaissance du genre se rapporte aux preacutedicaments en cela que lagrave Aristote dispose les dix genres suprecircmes de toutes ltles chosesgt lteuxgt dans lesquels il inclut lrsquouniver-saliteacute de toutes les reacutealiteacutes et dans lesquels dix noms il comprend les significations indeacutefinies lten nom-bregt de tous les autres noms de toutes les reacutealiteacutes ltpuisquegt lrsquoon ne peut pas connaicirctre de quelle faccedilon ces ltgenresgt sont les genres de toutes les autres ltchosesgt agrave moins de poser drsquoabord la connaissance des genres La connaissance de lrsquoespegravece aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux ltpreacutedicamentsgt ltellegt sans la-quelle la connaissance du genre ne peut ecirctre non plus vu qursquoelles sont relatives elles font naicirctre mu-tuellement leur essence et ltleurgt connaissance Drsquoougrave aussi il est neacutecessaire qursquoun ltde ces eacuteleacutementsgt soit deacutefini par lrsquoautre comme aussi Porphyre lui-mecircme lrsquoatteste La diffeacuterence aussi qui ajouteacutee au genre complegravete lrsquoespegravece est neacutecessaire pour la dis-tinction de lrsquoespegravece et en outre pour ltcellegt du genre ltcargt poseacutee dans la division de ce ltgenre la diffeacuterencegt mecircme montre la signification de ce dernier que contient lrsquoespegravece Plusieurs ltthegravemesgt aussi sont ameneacutes par Aristote dans les Preacutedica-ments ougrave il srsquoagit de ces trois lteacuteleacutementsgt mdash genre espegravece diffeacuterence mdash agrave moins que ces lteacuteleacutementsgt ne soient drsquoabord connus ces ltdeacuteveloppementsgt ne peuvent ecirctre compris Telle est cette regravegle Des di-vers genres etc La connaissance du propre aussi aide en cela qursquoltAristotegt lui-mecircme assigne les pro-pres des preacutedicaments comme lorsqursquoil dit que le propre de la substance est le fait que puisqursquoelle est elle ltest une chosegt une et identique numeacuteri-quement etc Afin donc que la nature du propre ne soit alors pas ignoreacutee elle devait agrave ce moment ecirctre

modo Possit enim nimia breuitas nimiam obscuritatem inferre iuxta illud Horatii laquo Breuis esse laboro obscurus fio raquo 97 Unde ne diffideret 98 lector ex breuitate seu confunderetur ex prolixitate intro-ductorium modum se seruare in scribendo promittit Qualiter autem tam ad predica-menta quam ad alia tria hoc opus ualeat ipse satis diligenter Boecius99 assignat que tamen et nos breuiter tangamus

ltsect 13gt Ac primum ostendamus qualiter illorum100 quinque singuli tracta-tus ad predicamenta conueniant101 Gene-ris notitia in hoc102 ad predicamenta per-tinet quod ibi Aristoteles decem genera suprema omnium disponit in quibus om-nium rerum fol 1vb uniuersitatem in-cludit atque in eis X nominibus omnium aliorum 103 nominum infinitas significa-tiones comprehendit que qualiter genera aliorum sint cognosci non104 potest nisi generum cognitione preposita Speciei quoque cognitio non est ab eis aliena sine qua nec generis potest esse cognitio quippe cum105 relatiua sint106 suam ab inuicem contrahunt107 essentiam et cogni-tionem Unde et alterum diffiniri per al-terum necesse est sicut et ipse testatur Porfirius 108 Differentia quoque que adiuncta generi speciem complet ad dis-cretionem speciei necessaria est nec-non109 ad generis in cuius posita diui-sione eius significationem quam species continet ipsa ostendit Plura etiam ab Aristotele in Predicamentis inducuntur ubi de his tribus mdash genere specie diffe-rentia mdash agitur110 que nisi precognita sint ista 111 intelligi non possunt 112 Qualis est regula illa Diuersorum gene-rum etc113 Proprii quoque cognitio in eo iuuat quod ipse predicamentorum propria assignat ut cum substantie dicit114 pro-prium esse quod cum sit unum et idem numero etc 115 Ne igitur proprii natura tunc ignoraretur demonstranda nunc erat Illud tamen notandum quod tantum propria specialissimarum specierum

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indiqueacutee Cela toutefois doit ecirctre noteacute que Porphyre traite seulement des propres des espegraveces speacutecialissi-mes tandis qursquoAristote investigue les propres des genres mais toutefois par suite de la similitude de ces propres est aussi manifesteacutee leur nature parce que de la mecircme maniegravere ceux-lagrave sont dits lsquopropresrsquo des genres que ceux-ci des espegraveces agrave savoir en cela qursquoils conviennent agrave chaque et agrave ltluigt seul et tou-jours Mais que la connaissance de lrsquoaccident ait beaucoup de valeur pour les preacutedicaments qui ltengt douterait puisque dans neuf preacutedicaments ltquicon-quegt retrouve les seuls accidents En outre Aristote lui-mecircme freacutequemment et diligemment recherche les proprieacuteteacutes des ltchosesgt qui sont dans un sujet crsquoest-agrave-dire des accidents agrave quoi se rapporte au pre-mier chef le traiteacute de lrsquoaccident Pour la distinction aussi de la diffeacuterence ou du propre la connaissance de lrsquoaccident est encore mise agrave profit parce que ceux-lagrave ne sont pas connus parfaitement si nrsquoest pas saisie la distinction de celui-ci

ltsect 14gt Or maintenant montrons comment ont de la valeur les cinq mecircmes lteacuteleacutementsgt pour les deacute-finitions Mais la deacutefinition ltestgt lrsquoune substantielle lrsquoautre description La substantielle certes qui est de lrsquoespegravece seulement prend le genre et les diffeacuterences et crsquoest pourquoi pour elle a de la valeur le traiteacute tant du genre que de la diffeacuterence que de lrsquoespegravece La description quant agrave elle est freacutequemment tireacutee des accidents drsquoougrave pour elle a de la valeur au premier chef la connaissance de lrsquoaccident Mais la connais-sance du propre aide geacuteneacuteralement pour toutes les deacutefinitions qui saisissent la similitude de ce ltder-niergt en cela qursquoelles-mecircmes aussi sont convertibles encore avec le deacutefini

ltsect 15gt Pour les divisions aussi ces cinq lteacuteleacute-mentsgt sont tellement neacutecessaires que sans leur con-naissance la division se fait plus par hasard que par raison Ce qursquoil faut regarder attentivement agrave travers les divisions une agrave une Or il y a trois divisions lsquoselon soirsquo agrave savoir du genre du tout et du mot en revanche trois lsquoselon lrsquoaccidentrsquo agrave savoir quand ou lrsquoaccident se divise en sujets ou les sujets ltse divi-sentgt en accidents ou lrsquoaccident ltse divisegt en acci-dents Mais cette division qui est du genre tantocirct se fait en espegraveces tantocirct en diffeacuterences poseacutees pour les espegraveces Drsquoougrave pour cette ltdivisiongt conviennent tant le genre que lrsquoespegravece que la diffeacuterence et les mecirc-

Porfirius tractat Aristoteles uero propria generum inuestigat sed tamen ex istorum propriorum similitudine illorum quoque manifestatur natura quia eodem modo illa dicuntur 116 lsquopropriarsquo generum quo-modo ista specierum eo scilicet quod omni et soli et semper 117 conueniant Quantum uero accidentis notitia 118 ad predicamenta ualeat quis dubitet cum in nouem predicamentis sola accidentia re-periat Preterea ipse Aristoteles frequen-ter119 et diligenter eorum que in subiecto sunt120 id est accidentium proprietates inquirit ad quod precipue tractatus perti-net accidentis121 Ad discretionem quo-que differentie uel proprii accidentis et122 proficit notitia quia nec illa perfecte co-gnoscuntur si istius discretio non te-neatur

ltsect 14gt Nunc autem quomodo eadem quinque ad diffinitiones ualeant ostenda-mus123 Diffinitio uero alia substantialis alia descriptio124 Substantialis quidem que speciei tantum est genus sumit125 ac differentias ideoque ad eam tam generis quam differentie quam speciei tractatus ualet Descriptio uero frequenter ab acci-dentibus trahitur unde ad eam precipue accidentis cognitio ualet Proprii autem notitia generaliter ad omnes diffinitiones prodest que eius similitudinem in eo te-nent126 quod et ipse quoque ad diffinitum conuertuntur127

ltsect 15gt Ad diuisiones quoque adeo hec quinque necessaria sunt ut preter eorum notitiam casu potius quam ratione fiat diuisio128 Quod per singulas diuisio-nes129 inspiciendum est Sunt autem tres diuisiones secundum se generis scilicet totius et uocis rursus tres secundum ac-cidens quando scilicet uel accidens in subiecta uel subiecta in accidentia uel accidens in accidentia diuiditur 130 Ea uero diuisio que generis est modo in spe-cies fit modo in differentias pro specie-bus positas Unde ad eam tam genus

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mes lteacuteleacutementsgt sont mis agrave profit pour la distinction de la division du tout et ltde cellegt du mot les-quelles ltdivisionsgt certes alors qursquoelles se feraient pourraient sembler ecirctre du genre sauf si la nature du genre nrsquoeacutetait drsquoabord connue comme celle-ci que chaque genre est preacutediqueacute des espegraveces une agrave une univoquement tandis que le tout nrsquoest pas preacutediqueacute de ltsesgt composants un agrave un et le mot multiple ne convient pas univoquement agrave ses divisants Par cela aussi ces ltcinq eacuteleacutementsgt aident beaucoup pour la division du mot eacutequivoque parce qursquoils eacutetaient utiles pour les deacutefinitions vu qursquoagrave partir des deacutefinitions est connu ce qui est eacutequivoque ou ce qui ne lrsquoest pas Pour cette division aussi qui est lsquoselon lrsquoaccidentrsquo la connaissance de lrsquoaccident par lequel elle est elle-mecircme constitueacutee est neacutecessaire tandis que les au-tres lteacuteleacutementsgt servent aussi agrave la distinction de cette mecircme ltdivisiongt autrement nous diviserions ainsi le genre en espegraveces ou en diffeacuterences comme les ac-cidents en sujets

ltsect 16gt Pour deacutecouvrir aussi les argumentations ou pour ltlesgt confirmer une fois deacutecouvertes la connaissance de ces cinq lteacuteleacutementsgt comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus a clairement de la valeur Car aussi selon la nature du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt et nous deacutecou-vrons des arguments et nous ltlesgt confirmons une fois deacutecouverts Or que Boegravece en ce lieu appelle ces cinq lteacuteleacutementsgt les lsquosiegraveges des syllogismesrsquo contre cela il semble que nous ne voulons pas qursquoils soient les lieux dans la complexion parfaite des syllo-gismes Mais assureacutement il utilise un vocable speacutecial pour genre agrave savoir ltengt posant syllogisme pour ar-gumentation autrement il diminuerait ltsongt utiliteacute srsquoil la dirigeait seulement vers les syllogismes et non geacuteneacuteralement pour toutes argumentations lesquelles sont similairement appeleacutees lsquodeacutemonstrationsrsquo par Porphyre Les lieux peuvent encore une fois par-faites aussi les complexions des syllogismes drsquoune certaine maniegravere ecirctre assigneacutes non pas afin qursquoils fassent eux-mecircmes partie de ces ltsyllogismesgt mais parce qursquoils peuvent aussi ecirctre ameneacutes pour leur eacutevidence par la confirmation des enthymegravemes qui sont conduits agrave partir drsquoeux Mais maintenant ces ltchosesgt ayant eacuteteacute montreacutees relativement agrave lrsquoutiliteacute revenons-en au texte

quam species quam differentia conue-niunt eademque ad discretionem diuisio-nis totius et uocis proficiunt que quidem cum fierent generis uideri possent nisi generis natura precognita esset131 ueluti ea quod omne genus de singulis specie-bus predicatur uniuoce totum uero de componentibus [se]132 singillatim133 non predicatur neque uox multiplex diuidenti-bus suis uniuoce conuenit Per hoc etiam ad diuisionem equiuoce uocis hec pluri-mum prosunt quia ad diffinitiones utilia erant quippe ex diffinitionibus quid equi-uocum sit uel non sit cognoscitur Ad eam quoque diuisionem que secundum accidens est accidentis cognitio quo134 ipsa constituitur necessaria est cetera uero ad discretionem ipsius quoque pro-sunt alioquin ita135 genus in species uel in136 differentias diuideremus137 sicut ac-cidens in subiecta

ltsect 16gt Ad inueniendas quoque argu-mentationes uel ad confirmandas inuentas horum quinque notitia ut supra138 memi-nimus aperte ualet139 Nam et secundum generis et speciei naturam seu aliorum140 et inuenimus argumenta et confirmamus inuenta Quod141 autem Boecius142 hoc lo-co hec quinque lsquosedes sillogismorum143rsquo appellat contra hoc fol 2ra uidetur quod nolumus esse locos in complexione perfecta sillogismorum144 Sed profecto speciale uocabulum pro genere abutitur sillogismum 145 scilicet pro argumenta-tione ponens146 alioquin utilitatem mi-nueret si eam ad sillogismos147 tantum dirigeret et non generaliter ad omnes ar-gumentationes que similiter a Porfirio148 lsquodemonstrationesrsquo appellantur149 Possunt etiam perfectis quoque complexionibus sillogismorum150 loci quodammodo assi-gnari non ut eorum per se sint sed quia ad eorum quoque adduci euidentiam pos-sunt per confirmationem enthimema-tum151 que ex eis ducuntur Nunc autem his de utilitate152 ostensis ad literam153 redeamus

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ltsect 17gt Des ltquestionsgt certes les plus pro-fondes comment il se sert drsquoun mode introductoire il ltlegt pose agrave savoir ltengt srsquoabstenant des questions ardues et impliqueacutees dans lrsquoobscuriteacute et ltengt traitant les plus simples moyennement Et il nrsquoest pas vide ltde sensgt qursquoil dise laquo moyennement raquo une reacutealiteacute en effet pourrait ecirctre facile en soi et cependant ne pas ecirctre traiteacutee clairement

lt04 LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYREgt lt041 LEMME COMMENTEacute DE LA DEUXIEgraveME PHRASE

DE PORPHYREgt

ltsect 18gt Pour le moment relativement aux gen-res ce que sont ces questions les plus profondes ltPorphyre engt deacutetermine bien que cependant il ne les reacutesolve pas Et relativement agrave lrsquoun et lrsquoautre ltpointgt la cause est donneacutee agrave savoir et qursquoil passe outre ltle faitgt de les rechercher et ltquegt cependant il en fasse mention La raison en effet pourquoi il ne traite pas de ces ltquestions estgt que le lecteur inex-peacuterimenteacute nrsquoa pas la force pour les rechercher et les percevoir Mais la raison pour laquelle il les remeacute-more ltestgt afin qursquoil ne rende pas le lecteur neacute-gligent Si en effet il les avait tout agrave fait tues le lecteur pensant qursquoil nrsquoy a tout agrave fait plus rien drsquoautre agrave rechercher relativement agrave ces ltquestionsgt meacutepriserait tout agrave fait leur recherche

lt042 EacuteNUMEacuteRATION DES QUESTIONS QUE SOULEgraveVE

LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYRE Agrave PROPOS DES

UNIVERSAUXgt

Or elles sont trois comme Boegravece dit mysteacute-rieuses et tregraves utiles et non pas mises agrave lrsquoeacutepreuve par peu de philosophes mais reacutesolues par peu Or la premiegravere est de cette sorte les genres et les espegraveces subsistent-ils ou sont-ils poseacutes dans les seules etc comme srsquoil disait ont-ils un vrai ecirctre ou consistent-ils seulement dans lrsquoopinion Tandis que la seconde est srsquoils sont conceacutedeacutes ecirctre avec veacuteraciteacute sont-ils des essences corporelles ou incorporelles Tandis que la troisiegraveme ltestgt sont-ils seacutepareacutes des sensi-bles ou poseacutes en eux Car il y a deux espegraveces drsquoin-corporels parce que les uns peuvent demeurer dans leur incorporeacuteiteacute agrave part des sensibles eux-mecircmes comme Dieu et lrsquoacircme tandis que les autres ne peu-vent nullement ecirctre agrave part des sensibles eux-mecircmes

ltsect 17gt Altioribus quidem 154 quo-modo introductorium modum seruet sup-ponit abstinens scilicet a questionibus ar-duis et obscuritate implicitis et simplicio-res tractans mediocriter Nec uacat quod ait laquo mediocriter raquo posset enim res esse facilis in se nec tamen dilucide155 tractari

(eacuted GEYER p 7 l 25-p 8 l 31) (eacuted GEYER p 7 l 25-32)

ltsect 18gt Mox de generibus 156 que sint altiores ille questiones determinat cum tamen eas non dissoluat Et de utroque causa redditur quod uidelicet et eas inquirere pretermittat et tamen de eis mentionem faciat Ideo enim eas non tractat quia rudis lector ad inquirendas eas et percipiendas non sufficit Ideo au-tem easdem commemorat ne lectorem neglegentem faciat Si enim omnino eas tacuisset lector omnino nichil amplius de istis inquirendum 157 esse arbitrans earum omnino inquisitionem despiceret

(eacuted GEYER p 7 l 32-p 8 l 23)

Sunt autem tres ut Boecius158 dicit secrete et perutiles et non a paucis philo-sophorum temptate159 sed a paucis dis-solute Prima autem est huiusmodi utrum genera et species subsistant an sint posita in solis etc 160 ac si diceret utrum uerum esse habeant an tantum in opinione consistant Secunda uero est si concedantur ueraciter esse utrum essen-tiaelig 161 corporales sint ltan incorpora-les 162 Tertia uero utrum separata sintgt 163 a sensibilibus an in eis posi-ta164 Duaelig165 sunt namque incorporeo-rum species quia alia preter sensibilia166 ipsa in sua incorporeitate permanere pos-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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dans lesquels ils sont comme la ligne sans corps sujet

Or ces questions ltPorphyregt les parcourt ainsi ltengt disant Pour le moment relativement aux gen-res et aux espegraveces cela certes jrsquoeacuteviterai de ltlegt di-re ou srsquoils subsistent etc ou eux-mecircmes ltadmis commegt subsistants srsquoils sont corporels ou incorpo-rels et si eux-mecircmes puisqursquoils sont dits incorpo-rels sont seacutepareacutes des sensibles etc ltcrsquoest-agrave-dire ou poseacutes dans les sensiblesgt et se maintenant autour de ces ltchosesgt

Cela peut ecirctre pris de diverses maniegraveres Ainsi en effet nous pouvons ltlegt prendre comme si ltPor-phyregt disait ces trois ltchoses crsquoest-agrave-dire les questionsgt poseacutees ci-dessus relativement agrave ces ltgen-res et espegravecesgt laquo jrsquoeacuteviterai drsquoen parler raquo et de certai-nes autres laquo se maintenant autour drsquoelles raquo bien sucircr ltautour degt ces trois questions Relativement agrave ces mecircmes ltgenres et espegravecesgt drsquoautres ltquestionsgt aussi peuvent ecirctre faites qui sont similairement dif-ficiles comme ltlrsquogtest celle relative agrave la cause com-mune de lrsquoimposition des noms universels mdash cette ltquestiongt mecircme est en lrsquooccurrence selon quoi les diverses reacutealiteacutes srsquoaccordent-elles mdash ou aussi la ltquestiongt relative agrave lrsquointellection des noms uni-versels par laquelle aucune reacutealiteacute ne semble ecirctre conccedilue ni ne ltsemble-t-ongt avoir affaire agrave une quelconque reacutealiteacute par un mot universel et de nom-breuses autres ltquestionsgt difficiles

Nous pouvons ainsi exposer laquo et se maintenant autour de ces ltchoses crsquoest-agrave-dire des sensiblesgt raquo de telle sorte que nous ajoutions une quatriegraveme ques-tion agrave savoir est-il neacutecessaire que et les genres et les espegraveces aussi longtemps qursquoils sont genres et es-pegraveces aient une certaine reacutealiteacute sujette par nomina-tion ou encore mecircme si les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruites est-ce qursquoalors encore lrsquouniversel pourrait consister ltcrsquoest-agrave-dire existergt en vertu de la signification de lrsquointellection comme ce nom lsquoro-sersquo quand il nrsquoy a plus de roses auxquelles il soit commun Mais de ces questions nous discuterons plus diligemment ci-dessous

sunt ut Deus et anima alia uero preter sensibilia167 ipsa in quibus sunt nullate-nus esse ualent ut linea absque subiecto corpore168

Has autem questiones sic transcurrit dicens Mox de generibus et speciebus il-lud quidem dicere recusabo siue subsi-stant etc siue ipsa subsistentia sint cor-poralia an incorporalia et utrum ipsa cum incorporalia dicantur separentur a sensibilibus etc et circa ea constantia169

Hoc diuersis modis accipi potest Sic enim possimus accipere ac si dicat hec tria supra posita de eis laquo recusabo dice-re raquo et alia quedam laquo constantia circa ea raquo quippe istas tres questiones Possunt et aliaelig 170 fieri de eisdem que similiter difficiles sunt sicut est illa de com-muni171 causa impositionis uniuersalium nominum mdash que ipsa sit secundum quod scilicet res diuerse conueniunt mdash uel illa etiam de intellectu uniuersalium no-minum quo nulla res concipi uidetur nec de aliqua re agi per uniuersalem172 uo-cem et aliaelig multaelig173 difficiles

Possumus sic exponere laquo et circa

lteagt174 constantia raquo ut quartam questio-nem adnectamus scilicet utrum et ge-nera et species quamdiu genera et spe-cies sunt necesse sit subiectam per nomi-nationem rem aliquam habere an ipsis quoque nominatis rebus destructis175 ex significatione intellectus tunc quoque possit uniuersale consistere ut hoc no-men lsquorosarsquo176 quando nulla est rosarum quibus commune sit De his autem ques-tionibus diligentius posterius disputa-bimus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt043 EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA DEUXIEgraveME

PHRASE DE PORPHYREgt

ltsect 19gt Mais poursuivons maintenant le texte du proegraveme Note quand ltPorphyregt dit laquo Pour le moment raquo crsquoest-agrave-dire dans le preacutesent traiteacute que cela il ltlrsquogtindique drsquoune certaine maniegravere afin que le lec-teur srsquoattende agrave ce que ces questions soient agrave solu-tionner ailleurs Tregraves profond en effet Il pose la cau-se pour laquelle ici il srsquoabstient de ces questions agrave savoir parce que les traiter est trop profond pour le lecteur qui ne peut srsquoy accrocher ce qursquoaussitocirct il preacutecise Et ayant besoin drsquoune plus grande re-cherche crsquoest qursquoen effet bien que lrsquoauteur suffise pour solutionner le lecteur ne suffit pas pour recher-cher Drsquoune plus grande recherche dis-je que serait la tienne lttoi lecteurgt

lt05 TROISIEgraveME PHRASE (LEMME EXPLICATION LIT-TEacuteRALE ET REMARQUE)gt

Mais cela une fois montreacutees les ltchosesgt qursquoil tait ltPorphyregt enseigne celles qursquoil pose agrave savoir ces ltchosesgt que relativement agrave ces lteacuteleacutementsgt-ci en lrsquooccurrence au genre et agrave lrsquoespegravece et relative-ment agrave ces trois autres lteacuteleacutementsgt exposeacutes les Anciens non par lrsquoacircge certes mais par le jugement ont traiteacutees de faccedilon probable crsquoest-agrave-dire de faccedilon vraisemblable agrave savoir dans lesquelles tous se sont accordeacutes et ltougravegt il nrsquoy eut aucune dissension Car dans les preacutedites questions agrave reacutesoudre les uns ju-geaient autrement et les autres autrement ltencoregt Drsquoougrave Boegravece commeacutemore qursquoAristote veut que les genres et les espegraveces subsistent seulement dans les sensibles mais soient intelligeacutes ltcommegt en dehors tandis que Platon ltveutgt que ces lteacuteleacutementsgt soient non seulement intelligeacutes ltcommegt en dehors des sensibles mais aussi soient vraiment lten dehors drsquoeuxgt Et parmi ces Anciens je dis et surtout les Peacuteripateacuteticiens agrave savoir une partie de ces Anciens or ltPorphyregt appelle lsquoPeacuteripateacuteticiensrsquo les dialecti-ciens ou nrsquoimporte quels argumentateurs

ltsect 20gt Note encore que les ltcaracteacuteristiquesgt qui conviennent aux proegravemes peuvent en ce ltproegrave-megt ecirctre assigneacutees En effet Boegravece dit ltdans son commentairegt sur les Topiques de Ciceacuteron ainsi laquo Tout proegraveme parce qursquoil est envisageacute pour dispo-ser lrsquoauditeur comme il est dit dans les Rheacutetoriques ou bien capte la bienveillance ou bien preacutepare lrsquoat-

(eacuted GEYER p 8 l 24-31)

ltsect 19gt Sed nunc proemii 177 litte-ram 178 prosequamur Nota cum ait laquo Mox raquo id est presenti tractatu id eum quodammodo innuere ut alibi179 soluen-das has questiones lector expectet180 Al-tissimum enim Causam supponit quare hic ab his questionibus abstineat quia scilicet eas tractare altissimum est quan-tum ad lectorem qui ad eas pertingere181 non possit quod statim determinat Et maioris inquisitionis egens quippe cum auctor 182 sufficiat ad soluendum lector non sufficit ad inquirendum Maioris in-quam inquisitionis quam tua sit

(eacuted GEYER p 8 l 31-p 9 l 11)

Illud uero ostensis his que fol 2rb reticet docet ea que ponit illa sci-licet que de his genere uidelicet et spe-cie ac de aliis tribus propositis Antiqui non etate quidem sed sensu tractauerunt probabiliter id est uerisimiliter in quibus scilicet omnes conuenerunt nec ulla fuit dissensio Nam in predictis questionibus dissoluendis alii aliter et alii aliter sen-tiebant Unde Boecius 183 Aristotelem 184 commemorat genera et species in sen-sibilibus tantum uelle subsistere extra autem intelligi Platonem uero non solum ea extra sensibilia intelligi uerum etiam esse Et horum Antiqui dico et maxime Perypatetici 185 pars scilicet horum Antiquorum lsquoPerypateticosrsquo 186 autem dialecticos187 seu quoslibet argumentato-res188 appellat189

ltsect 20gt Nota etiam que proemiis con-ueniunt in hoc posse assignari Dicit190 enim Boecius191 super Topica Ciceronis sic laquo Omne proemium quod ad compo-nendum intenditur auditorem ut in Rhe-toricis192 dicitur aut beneuolentiam cap-tat aut attentionem preparat aut efficit

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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tention ou bien produit la dociliteacute raquo Il convient en effet qursquoune de ces trois ltchosesgt ou plusieurs si-multaneacutement soient dans tout proegraveme or deux peu-vent ecirctre noteacutees dans celui-ci la dociliteacute certes quand il offre la matiegravere qui est ces cinq lteacuteleacute-mentsgt et lrsquoattention quand il recommande le traiteacute par suite de son utiliteacute quadrifide relativement aux ltchosesgt que les Anciens avaient institueacutees pour la doctrine de ces lteacuteleacutementsgt ou quand il promet le mode de lrsquointroduction La bienveillance pour sa part nrsquoest pas neacutecessaire ici quand la science nrsquoest pas abhorreacutee pour celui qui en requiert le traiteacute par Porphyre

ltI PREMIEgraveRE QUESTION DIRECTRICE (QD1) LES PRO-PRIEacuteTEacuteS QUI DISTINGUENT LES UNIVERSAUX DES SIN-GULIERS SrsquoAPPLIQUENT-ELLES SEULEMENT Agrave DES MOTS (VOCES) OU BIEN AUSSI Agrave DES CHOSES (RES) gt

ltsect 21gt Or maintenant revenons comme nous avons promis aux questions poseacutees ci-dessus et ces ltquestionsgt diligemment tout agrave la fois cherchonslt-lesgt avec soin et solutionnonslt-lesgt Et puisqursquoil est eacutevident que les genres et les espegraveces sont des univer-saux ltgenres et espegravecesgt dans lesquels ltPorphyregt touche la nature de tous les universaux geacuteneacuterale-ment nous ici distinguons communeacutement ltles pro-prieacuteteacutesgt des universaux par ltrapport auxgt proprieacuteteacutes des singuliers et cherchons avec soin si ces ltproprieacute-teacutesgt srsquoaccordent seulement avec des mots ou aussi avec des reacutealiteacutes

ltI1 APORIE ET ARGUMENTS DrsquoAUTORITEacutegt

ltsect 22gt Or Aristote deacutefinit lrsquouniversel dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique laquo ce qui est par nature apte agrave ecirctre preacutediqueacute de plusieurs raquo tandis que Por-phyre ltdeacutefinitgt certes le singulier crsquoest-agrave-dire lrsquoin-dividu laquo ce qui est preacutediqueacute drsquoun seul raquo Cela tant aux reacutealiteacutes qursquoaux mots lrsquoautoriteacute semble ltlrsquogtattri-buer aux reacutealiteacutes certes Aristote lui-mecircme ltlrsquoat-tribuegt quand juste avant la deacutefinition de lrsquouniversel il avait avanceacute ltcette affirmationgt disant ainsi laquo Or puisque certes des reacutealiteacutes les unes sont des univer-saux tandis que les autres des singuliers or je dis lsquouniverselrsquo ce qui peut par nature ecirctre preacutediqueacute de plusieurs tandis que lsquosingulierrsquo ce qui ne ltle peutgt pas raquo etc Porphyre lui-mecircme aussi quand il a voulu que lrsquoespegravece soit confectionneacutee agrave partir du genre et de la diffeacuterence les a assigneacutes dans la nature des

docilitatem raquo Alterum enim horum trium uel plura193 simul omni proemio inesse conuenit duo uero in hoc notari possunt docilitas quidem ubi materiam prelibat que est illa quinque et attentio ubi ex utilitate quadrifaria194 tractatum commen-dat de his que Antiqui ad horum insti-tuerant doctrinam uel ubi modum intro-ductionis promittit195 Beneuolentia uero hic non est necessaria ubi non est perosa scientia ei qui tractatum eius a Porfirio requirit196

(eacuted GEYER p 9 l 12-17)

ltsect 21gt Nunc autem ad suprapositas questiones ut promisimus redeamus eas-que diligenter et perquiramus et solua-mus Et quoniam genera et species uni-uersalia esse constat in quibus omnium generaliter uniuersalium naturam tangit nos hic communiter uniuersalium per sin-gularium proprietates distinguamus et utrum he197 solis uocibus198 seu etiam re-bus ltconueniantgt199 perquiramus200

(eacuted GEYER p 9 l 18-p 10 l 7)

ltsect 22gt Diffinit autem uniuersale Aristoteles 201 ltingt 202 Peryermenias 203 laquo quod de pluribus natum est aptum pre-dicari raquo Porfirius204 uero singulare qui-dem id est indiuiduum laquo quod de uno solo predicatur raquo 205 Quod tam rebus quam uocibus adscribere uidetur auctori-tas rebus quidem ipse Aristoteles206 ubi ante uniuersalis diffinitionem statim pre-miserat sic dicens laquo Quoniam autem hec quidem rerum sunt uniuersalia illa uero singularia dico autem lsquouniuersalersquo quod de pluribus natum est predicari lsquosingu-larersquo uero quod non raquo etc Ipse etiam Por-firius207 cum uoluit speciem ex genere et differentia confici hec in rerum natura

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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reacutealiteacutes Agrave partir de ces ltautoriteacutesgt il est manifeste que les reacutealiteacutes elles-mecircmes sont contenues sous le nom lsquouniverselrsquo

ltsect 23gt Les noms sont aussi dits des lsquouniver-sauxrsquo Drsquoougrave Aristote laquo Le genre et lrsquoespegravece dit-il deacuteterminent une qualiteacute par rapport agrave une substance en effet ils signifient une certaine substance quali-fieacutee raquo Et Boegravece dans le livre Des divisions laquo Or crsquoest dit-il tregraves utile de savoir qursquoun genre est drsquoune certaine maniegravere une ltuniquegt similitude de nom-breuses espegraveces ltsimilitudegt qui montre lrsquoaccord substantiel de toutes ces ltespegravecesgt raquo Or lsquosignifierrsquo ou lsquomontrerrsquo est ltle faitgt des mots tandis qursquolsquoecirctre signifieacutersquo ltest celuigt des reacutealiteacutes Et agrave nouveau laquo Le vocable dit-il de lsquonomrsquo est preacutediqueacute de plusieurs noms et drsquoune certaine maniegravere est une espegravece conte-nant sous elle des individus raquo Mais il nrsquoest pas dit proprement lsquoespegravecersquo puisqursquoun vocable nrsquoest pas substantiel mais accidentel toutefois il est indubi-tablement un universel ltluigt avec lequel la deacutefini-tion de lrsquouniversel srsquoaccorde Agrave partir de quoi il est prouveacute que les mots aussi sont universels auxquels ltmotsgt seulement est attribueacute drsquoecirctre des termes preacute-dicats des propositions

ltI2 REFORMULATION DE QD1 COMMENT ADAPTER

LA DEacuteFINITION DE LrsquoUNIVERSEL Agrave DES CHOSES gt

ltsect 24gt Or puisque tant les reacutealiteacutes que les mots semblent ecirctre dits lsquouniverselsrsquo il faut demander de quelle faccedilon la deacutefinition de lrsquouniversel peut ecirctre adapteacutee aux reacutealiteacutes

ltII PREacuteSENTATION ET DISCUSSION DES THEgraveSES REacuteA-LISTES EXPLIQUANT POURQUOI ET COMMENT LES PRO-PRIEacuteTEacuteS DES UNIVERSAUX SrsquoAPPLIQUENT AUX CHOSESgt ltII0 LIMINAIREgt

Aucune reacutealiteacute en effet ni aucune collection de reacutealiteacutes ne semble ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs un agrave un ce que la proprieacuteteacute de lrsquouniversel exige En effet mecircme si ce peuple ou cette maison ou Socrate se dit de toutes ses parties simultaneacutement absolument personne toutefois ne les dit des lsquouniversauxrsquo puis-que leur preacutedication ne vient pas jusqursquoaux singu-liers Or une ltuniquegt reacutealiteacute beaucoup moins qursquoune collection nrsquoest preacutediqueacutee de plusieurs Com-ment donc ils appellent un lsquouniverselrsquo une ltuniquegt

assignauit Ex quibus manifestum est lsquouniuersalirsquo nomine res ipsas contineri

ltsect 23gt lsquoUniuersaliarsquo quoque nomina dicuntur Unde Aristoteles 208 laquo Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa sub-stantiam determinant qualem enim quandam ltsubstantiamgt significant209 raquo Et Boecius210 in libro Diuisionum laquo Il-lud autem inquit scire perutile est quod genus una quodammodo multarum spe-cierum similitudo est que earum omnium substantialem conuenientiam monstrat raquo lsquoSignificarersquo autem uel lsquomonstrarersquo uo-cum est lsquosignificarirsquo uero rerum Et rur-sus laquo Vocabulum inquit lsquonominisrsquo de pluribus nominibus predicatur et ltestgt211 quodammodo species sub se continens in-diuidua raquo212 Non autem proprie lsquospeciesrsquo dicitur cum non sit substantiale sed acci-dentale uocabulum uniuersale autem in-dubitanter est cui uniuersalis diffinitio conuenit Ex quo uoces quoque uniuer-sales esse conuincitur quibus tantum pre-dicatos terminos propositionum 213 esse adscribitur

(eacuted GEYER p 10 l 8-9)

ltsect 24gt Cum autem tam res quam uoces lsquouniuersalesrsquo dici uideantur que-rendum est qualiter rebus diffinitio uni-uersalis possit aptari

(eacuted GEYER p 10 l 9-p 16 l 18) (eacuted GEYER p 10 l 9-16)

Nulla enim res nec ulla collectio214 rerum de pluribus singillatim predicari ui-detur quod proprietas uniuersalis215 exi-git Nam etsi hic populus uel hec domus uel Socrates de omnibus simul partibus suis dicatur nemo tamen omnino ea lsquouni-uersaliarsquo dicit cum ad singularia predi-catio eorum non ueniat Una autem res multo minus quam collectio de pluribus predicatur Quomodo ergo uel rem unam

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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reacutealiteacute ou une collection entendonslt-legt et posons toutes les opinions de tous

ltII1 LA THEacuteORIE DE LrsquoESSENCE MATEacuteRIELLE (= ThEm PREMIEgraveRE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII11 PREacuteSENTATION DE LA THEacuteORIEgt

ltsect 25gt Certains en effet prennent la reacutealiteacute uni-verselle de telle faccedilon qursquoils placent mdash dans des reacutea-liteacutes diverses les unes des autres par ltleursgt formes mdash une substance essentiellement identique qui est lrsquoessence mateacuterielle des singuliers dans lesquels elle est et une en elle-mecircme elle est seulement diverse par les formes de ltsesgt infeacuterieurs Certes srsquoil arrivait que ces formes soient seacutepareacutees il nrsquoy aurait entiegravere-ment aucune diffeacuterence parmi les reacutealiteacutes qui se dis-tinguent les unes des autres seulement par la diver-siteacute de ltleursgt formes quoique ltleurgt matiegravere soit entiegraverement essentiellement identique Par exemple dans les hommes un agrave un qui diffegraverent numeacuterique-ment identique est la substance de lrsquohomme la-quelle ici devient Platon par ces accidents-ci lagrave Socrate par ceux-lagrave Avec eux certes Porphyre sem-ble au plus haut point assentir quand il dit laquo Par participation agrave lrsquoespegravece plusieurs hommes ltsontgt un mais par les particuliers ltlrsquohommegt un et com-mun ltestgt plusieurs raquo Et agrave nouveau laquo lsquoIndividuel-lesrsquo affirme-t-il sont dites ltles chosesgt de cette sor-te puisque chacune drsquoelles consiste dans des pro-prieacuteteacutes dont la collection nrsquoest pas en une autre raquo Si-milairement aussi dans les animaux un agrave un qui diffegraverent par lrsquoespegravece ils posent essentiellement une et identique la substance de lrsquoanimal ltsubstancegt qursquoils tirent par le fait drsquoecirctre susceptible de diverses diffeacuterences vers diverses espegraveces comme si agrave partir de cette cire je faisais tantocirct une statue drsquoun homme tantocirct drsquoun bœuf en adaptant diverses formes agrave une essence demeurant entiegraverement identique Crsquoest tou-tefois notable que la mecircme cire ne constitue pas les statues en ltungt mecircme temps comme il est conceacutedeacute dans ltle cas degt lrsquouniversel agrave savoir parce que Boegravece dit que lrsquouniversel ltestgt ainsi commun qursquoen ltungt mecircme temps il est tout entier le mecircme dans les diverses ltchosesgt dont il constitue mateacuteriellement la substance et bien qursquoeacutetant en soi universel le mecircme il devient singulier par les formes qui lui adviennent ltformesgt sans lesquelles il subsiste naturellement en soi et en lrsquoabsence desquelles en aucune faccedilon il ne

uel collectionem lsquouniuersalersquo 216 appel-lant audiamus atque omnes omnium opi-niones ponamus

(eacuted GEYER p 10 l 17-p 13 l 17) (eacuted GEYER p 10 l 17-p 11 l 9)

ltsect 25gt Quidam enim ita rem uniuer-salem accipiunt ut mdash in rebus diuersis ab inuicem per formas mdash eandem essentiali-ter substantiam collocent que singula-rium217 in quibus est materialis sit es-sentia et in se ipsa una tantum per for-mas inferiorum sit diuersa Quas quidem formas si 218 separari contingeret fol 2va nulla penitus differentia rerum esset que formarum tantum diuersitate ab inui-cem distant cum sit penitus eadem essen-tialiter materia Verbi gratia in singulis hominibus numero differentibus eadem est hominis substantia que hic Plato per hec accidentia fit ibi Socrates per illa Quibus quidem Porfirius assentire ma-xime uidetur cum ait laquo Participatione speciei plures homines unus particulari-bus 219 autem unus et communis plu-res raquo220 Et rursus laquo lsquoIndiuiduarsquo inquit dicuntur huiusmodi quoniam unumquod-que eorum consistit221 ex proprietatibus quarum collectio non est222 in alio raquo223 Similiter et in singulis animalibus specie differentibus unam et eandem essentiali-ter animalis substantiam ponunt quam per diuersarum differentiarum susceptio-nem in diuersas species trahunt ueluti si ex hac cera modo statuam hominis modo bouis faciam diuersas eidem penitus es-sentie manenti224 formas aptando225 Hoc tamen refert quod eodem tempore cera eadem statuas226 non constituit sicut in uniuersali conceditur quod scilicet uni-uersale ita commune Boecius227 dicit ut eodem tempore idem totum sit in diuersis quorum substantiam materialiter consti-tuat et cum in se sit uniuersale idem per aduenientes formas singulare fit228 sine quibus naturaliter in se subsistit et absque eis nullatenus actualiter permanet Uni-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

153

demeure en acte Universel certes en ltsagt nature tandis que singulier en ltsongt acte il est intelligeacute et incorporel certes et non sensible dans la simpliciteacute de son universaliteacute tandis qursquoen acte le mecircme sub-siste corporel et sensible par ltsesgt accidents aussi les mecircmes ltchosesgt mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash et subsistent singuliegraveres et sont intelligeacutees universelles

ltII12 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThEm gt lt[a1]gt lt[a11]gt

ltsect 26gt Et crsquoest lrsquoune des deux theacuteories agrave la-quelle mecircme si les autoriteacutes semblent le plus con-sentir la physique srsquooppose de toutes les maniegraveres Si en effet la mecircme ltchosegt essentiellement bien qursquooccupeacutee par des formes diverses consiste dans les ltreacutealiteacutesgt une agrave une il importe que cette ltreacutea-liteacutegt qui est affecteacutee par ces formes-ci soit celle-lagrave qui ltestgt occupeacutee par ces ltformesgt-lagrave de telle sorte que lrsquoanimal formeacute par la rationaliteacute est lrsquoanimal for-meacute par lrsquoirrationaliteacute et donc que lrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnel et qursquoainsi dans la mecircme ltchosegt les contraires consistent simultaneacutement

lt[a12]gt

Bien plus deacutejagrave ltilsgt ne ltsontgt plus des contrai-res drsquoaucune maniegravere quand ils srsquouniraient entiegravere-ment agrave la mecircme essence simultaneacutement comme ni la blancheur ni la noirceur ne seraient des contraires si simultaneacutement elles se produisaient dans cette reacutea-liteacute-ci mecircme si la reacutealiteacute elle-mecircme eacutetait drsquoun en-droit blanche drsquoun autre noire comme elle est drsquoun endroit blanche drsquoun autre dure agrave savoir en vertu de la blancheur et de la dureteacute Et en effet des contraires ne peuvent pas mecircme drsquoun point de vue diffeacuterent ecirctre simultaneacutement dans la mecircme ltchosegt comme les re-latifs et plein drsquoautres ltchoses le peuventgt Drsquoougrave Aristote sur laquo La relation raquo montre que le grand et le petit sont agrave divers eacutegards simultaneacutement dans la mecirc-me ltchosegt par cela cependant qursquoils sont simulta-neacutement dans la mecircme ltchosegt il prouve que ce ne sont pas des contraires

ltII13 REacutePONSES DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a11-2] ET CONTRE-ARGUMENT(S) DrsquoABEacuteLARD Agrave CES REacute-PONSESgt lt[ad a12]gt

uersale quidem in natura singulare uero actu et incorporeum quidem et insensibi-le in simplicitate229 uniuersalitatis sue in-telligitur corporeum uero atque sensibile idem per accidentia in actu subsistit et eadem mdash teste Boecio230 mdash et subsistunt singularia et intelliguntur uniuersalia

(eacuted GEYER p 11 l 10-p 13 l 15) (eacuted GEYER p 11 l 10-24) (eacuted GEYER p 11 l 10-16)

ltsect 26gt Et hec est una de duabus sen-tentiis231 cui etsi auctoritates consentire plurimum uideantur phisica 232 modis omnibus repugnat Si enim idem essentia-liter licet diuersis formis occupatum consistat in singulis oportet hanc que his formis affecta est illam esse que illis oc-cupata ut animal formatum rationalitate esse animal formatum irrationalitate et ita animal rationale esse animal irrationa-le et sic233 in eodem contraria simul con-sistere

(eacuted GEYER p 11 l 16-24)234

Immo iam nullo modo contraria ubi eidem penitus essentie simul coirent sicut nec albedo nec nigredo contraria essent si simul in hac re contingerent etiamsi ipsa res aliunde alba aliunde nigra esset sicut aliunde alba aliunde du-ra est ex albedine scilicet et duritia235 Neque enim contraria diuersa etiam ra-tione eidem simul inesse possunt sicut relatiua et pleraque alia Unde Aristo-teles236 in laquo Ad aliquid raquo magnum et pa-ruum que ostendit diuersis respectibus si-mul eidem inesse per hoc tamen237 quod simul eidem insunt contraria non esse conuincit

(eacuted GEYER p 11 l 25-28)238

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 27gt Mais peut-ecirctre dira-t-on selon cette theacuteorie que de lagrave la rationaliteacute et lrsquoirrationaliteacute ne sont pas moins contraires parce que de telle faccedilon elles se retrouvent dans la mecircme ltchosegt agrave savoir dans le mecircme genre ou dans la mecircme espegravece agrave sa-voir agrave moins qursquoelles ne soient fondeacutees dans le mecircme individu

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD (SELON SPADE) OU

SUITE DE LA REacutePONSE DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a12] (SELON DE LIBERA)gt

Ce qui encore se montre ainsi Vraiment la ra-tionaliteacute et lrsquoirrationaliteacute sont dans le mecircme indi-vidu parce que dans Socrate Mais parce qursquoelles sont dans Socrate simultaneacutement de lagrave il est prouveacute qursquoelles sont simultaneacutement dans Socrate et ltlrsquoacircnegt Burnellus Mais Socrate et Burnellus sont Socrate Et vraiment Socrate et Burnellus sont Socrate parce que Socrate est Socrate et Burnellus agrave savoir parce que Socrate est Socrate et Socrate est Burnellus Que Socrate soit Burnellus on le montre ainsi selon cette theacuteorie Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus Mais tout ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus est Burnellus Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est Burnellus Mais si crsquoest ltle casgt puisque Socrate lui-mecircme est ce qui est autre que les formes de Socrate alors Socrate lui-mecircme est Burnellus Or que soit vrai ce que nous avons ad-mis ci-dessus agrave savoir lsquotout ce qui est dans Bur-nellus autre que les formes de Burnellus est Bur-nellusrsquo est de lagrave manifeste parce que ni les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors les ac-cidents seraient la substance ni la matiegravere simultaneacute-ment et les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors il serait neacutecessaire drsquoavouer qursquoun corps et un non-corps sont un corps

lt[ad a11] (= DEacuteVELOPPEMENT DE [ad a12])gt

ltsect 28gt Il y en a ltcertainsgt qui cherchant une eacutechappatoire critiquent seulement les mots de cette proposition lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irration-nelrsquo non pas la thegravese disant que certes cet ltanimalgt est lrsquoun et lrsquoautre cependant que cela nrsquoest pas mon-

ltsect 27gt Sed fortassis dicetur secun-dum illam sententiam quia non inde239 ra-tionalitas et irrationalitas minus sunt con-traria quod taliter reperiuntur in eodem scilicet eodem genere uel in eadem spe-cie nisi scilicet in eodem indiuiduo fun-dentur240

(eacuted GEYER p 11 l 28-p 12 l 14)241

Quod etiam sic ostenditur Vere ra-tionalitas et irrationalitas in eodem indiui-duo sunt quia in Socrate Sed quod in So-crate simul sint inde conuincitur quod si-mul sunt in Socrate et Burnello Sed242 Socrates et Burnellus243 sunt Socrates Et uere Socrates et Burnellus sunt Socrates quia Socrates est Socrates et Burnellus quia scilicet Socrates est Socrates et So-crates est Burnellus Quod Socrates sit Burnellus sic monstratur secundum illam sententiam Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est illud quod est in Burnello aliud a formis Burnelli Sed quicquid est in Burnello aliud a formis Burnelli est Burnellus Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est Bur-nellus244 Sed si hoc est cum ipse Socra-tes sit illud quod aliud est a formis So-cratis tunc ipse Socrates est Burnellus Quod uerum sit autem id quod supra as-sumpsimus scilicet lsquoquicquid est in Bur-nello aliud a formis Burnelli est Burnel-lusrsquo inde manifestum est quia neque for-me Burnelli sunt Burnellus cum iam ac-cidentia essent substantia neque materia simul et forme Burnelli sunt Burnellus cum iam corpus et non 245 corpus esse corpus necesse esset confiteri

(eacuted GEYER p 12 l 15-20)

ltsect 28gt Sunt qui diffugium querentes uerba tantum calumnientur huius proposi-tionis lsquoanimal rationale est animal irratio-nalersquo non sententiam dicentes quidem id utrumque esse non tamen per hec uerba

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

155

treacute proprement par ces mots lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnelrsquo puisqursquoen lrsquooccurrence la reacutea-liteacute ltlsquoanimalrsquogt bien qursquoeacutetant la mecircme soit dite drsquoun endroit lsquorationnellersquo drsquoun autre lsquoirrationnellersquo agrave sa-voir agrave partir de formes opposeacutees

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARDgt

Mais alors assureacutement ltellesgt nrsquoont pas drsquoop-position les formes qui entiegraverement adheacutereraient agrave la mecircme ltreacutealiteacutegt simultaneacutement et crsquoest pourquoi ils ne critiquent pas ces propositions lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal mortelrsquo ou lsquolrsquoanimal blanc est lrsquoanimal marchantrsquo parce que ce nrsquoest pas en cela qursquoil est rationnel ltqursquogtil est mortel ltcegt nrsquoltestgt pas en cela qursquoil est blanc ltqursquogtil marche mais ils tiennent ces ltpropositionsgt pour tout agrave fait vraies parce que le mecircme animal a simultaneacutement lrsquoune et lrsquoautre ltcaracteacuteristiquegt quoique drsquoun point de vue diffeacute-rent Autrement aussi ils avoueraient qursquoaucun ani-mal nrsquoest un homme puisque rien en ce qursquoil est animal nrsquoest homme

lt[a2]gt

ltsect 29gt En outre selon la position de la theacuteorie mise en avant il y a seulement dix essences de toutes les reacutealiteacutes agrave savoir les dix geacuteneacuteralissimes parce que dans les preacutedicaments un agrave un se retrouve seulement une ltuniquegt essence qui est diversifieacutee seulement par les formes de ltsesgt infeacuterieurs com-me il a eacuteteacute dit et ltquigt sans ces ltformesgt nrsquoaurait aucune varieacuteteacute Comme donc toutes les substances sont entiegraverement la mecircme ltchosegt ainsi toutes les qualiteacutes et les quantiteacutes etc Puis donc que Socrate et Platon ont en eux les reacutealiteacutes des preacutedicaments un agrave un tandis qursquoelles-mecircmes sont entiegraverement les mecirc-mes toutes les formes de lrsquoun sont ltles formesgt de lrsquoautre lesquelles ne sont pas en soi des ltchosesgt diverses en essence comme ne le ltsontgt pas les substances auxquelles elles adhegraverent par exemple la qualiteacute de lrsquoun et la qualiteacute de lrsquoautre puisque lrsquoune et lrsquoautre est qualiteacute Donc ltSocrate et Platongt ne sont pas plus divers par la nature des qualiteacutes que par la nature de la substance parce que de leur substance il y a une ltuniquegt essence comme aussi de ltleursgt qualiteacutes Pour la mecircme raison et la quantiteacute puis-qursquoelle est la mecircme ne fait pas une diffeacuterence et non plus les autres preacutedicaments Crsquoest pourquoi il ne peut y avoir aucune diffeacuterence agrave partir des formes

proprie hoc ostendi lsquoanimal rationale est animal irrationalersquo cum uidelicet res etsi eadem aliunde lsquorationalisrsquo aliunde lsquoirra-tionalisrsquo dicatur ex oppositis scilicet for-mis

(eacuted GEYER p 12 l 20-26)

Sed iam profecto oppositionem for-me non habent fol 2vb que eidem246 penitus simul adhererent nec ideo has propositiones calumniantur247 lsquoanimal ra-tionale est animal mortalersquo uel lsquoanimal al-bum est animal ambulansrsquo quia non in eo quod rationale est mortale est non in eo quod album est ambulat sed eas omnino pro ueris habent quia idem animal utrumque simul habet quamuis diuersa ratione Alioquin et nullum248 animal ho-minem esse confiterentur cum nichil in eo quod animal est homo sit

(eacuted GEYER p 12 l 27-41)

ltsect 29gt Preterea secundum positio-nem premisse sententie249 decem tantum omnium rerum sunt essentie decem scili-cet generalissima quia in singulis predi-camentis una tantum essentia reperitur que per formas tantum inferiorum ut dic-tum est250 diuersificatur ac sine eis nul-lam haberet uarietatem Sicut ergo omnes substantie idem sunt penitus sic omnes qualitates et quantitates etc Cum igitur Socrates et Plato res singulorum predica-mentorum in se habeant ipse uero pe-nitus eedem sint omnes forme unius sunt alterius que nec in se diuersa sunt in essentia sicut nec substantie quibus adhe-rent ut qualitas unius et qualitas alterius cum utraque sit qualitas Non ergo magis ex qualitatum natura diuersi sunt quam ex natura substantie quia substantie eorum una est essentia sicut251 etiam qualitatum Eadem ratione nec quantitas cum sit ea-dem differentiam facit nec cetera predi-camenta Quare nec ex formis ulla potest esse differentia que nec in se diuerse sunt sicut nec substantie

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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qui en soi ne sont pas diverses comme ne le ltsontgt pas les substances

lt[a3]gt

ltsect 30gt De plus comment consideacutererions-nous des ltchosesgt numeacuteriquement nombreuses dans les substances si la seule diversiteacute eacutetait ltcellegt des for-mes la substance sujette demeurant entiegraverement la mecircme Et en effet nous ne disons pas que Socrate ltestgt numeacuteriquement nombreux agrave cause du fait drsquoecirctre susceptible de nombreuses formes

lt[a4]gt

ltsect 31gt Cela aussi qursquoils veulent ne peut tenir que les individus soient produits par leurs accidents mecircmes Si en effet crsquoest agrave partir des accidents que les individus font naicirctre leur ecirctre assureacutement les ac-cidents leur sont naturellement anteacuterieurs comme aussi les diffeacuterences ltsont naturellement anteacuterieu-resgt aux espegraveces qursquoelles conduisent vers lrsquoecirctre Car comme lrsquohomme se distingue par la formation drsquoune diffeacuterence ainsi ils appellent Socrate ltlsquoSocratersquogt par le fait drsquoecirctre susceptible drsquoaccidents Drsquoougrave So-crate ne peut pas ecirctre agrave part de ltsesgt accidents com-me lrsquohomme ltne peut pas ecirctregt agrave part de ltsesgt dif-feacuterences Crsquoest pourquoi ltSocrategt nrsquoest pas le fon-dement de ses ltaccidentsgt comme non plus lrsquohom-me de ltsesgt diffeacuterences Mais si les accidents ne sont pas dans les substances individuelles comme dans des sujets assureacutement ltilsgt ne ltsontgt pas dans les ltsubstancesgt universelles Nrsquoimporte quels ltac-cidentsgt en effet qui sont dans les substances secon-des comme dans des sujets les mecircmes ltaccidentsgt sont dans les ltsubstancesgt premiegraveres comme dans des sujets ltAristote legt montre universellement

ltII14 CONCLUSION ThEm EST ABSURDEgt

Agrave partir de ces ltconsideacuterationsgt il est ainsi mani-feste que manque entiegraverement de raison cette theacuteorie par laquelle il est dit qursquoentiegraverement la mecircme essence consiste simultaneacutement dans diverses ltchosesgt

ltII2 LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE (= ThNd SECONDE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII21 PREacuteSENTATION DE ThNdgt

ltsect 32gt Drsquoougrave drsquoautres theacuteorisant autrement sur lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes et acceacutedant davantage agrave la theacuteorie de la reacutealiteacute disent que les reacutealiteacutes une agrave une ne

(eacuted GEYER p 13 l 1-4)

ltsect 30gt Amplius quomodo ltmul-tagt252 numero consideremus in substan-tiis si sola formarum diuersitas esset eadem penitus subiecta substantia perma-nente Neque enim Socratem multa nu-mero dicimus propter multarum forma-rum susceptionem

(eacuted GEYER p 13 l 5-15)

ltsect 31gt Illud quoque stare non potest quod indiuidua per ipsorum accidentia ef-fici uolunt Si enim ex accidentibus indi-uidua esse suum contrahunt253 profecto priora sunt eis naturaliter accidentia sicut et differentie speciebus quas ad esse con-ducunt254 Nam sicut homo ex formatione differentie distat ita Socratem ex acci-dentium susceptione appellant Unde nec Socrates preter accidentia sicut nec homo preter differentias esse potest Quare eo-rum fundamentum non est sicut nec homo differentiarum Si autem in indiuiduis substantiis ut in subiectis accidentia non sunt profecto nec in uniuersalibus Que-cumque enim in secundis substantiis ut in subiectis255 sunt eadem in primis ut in subiectis 256 esse uniuersaliter mons-trat257

(eacuted GEYER p 13 l 15-17)

Ex his itaque manifestum est eam penitus sententiam ratione carere qua di-citur eandem penitus essentiam258 in di-uersis simul consistere

(eacuted GEYER p 13 l 18-p 14 l 6)

ltsect 32gt Unde alii aliter de uniuersali-tate 259 rerum 260 sentientes magisque ad sententiam rei accedentes dicunt res sin-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

157

sont pas seulement diverses les unes des autres par leurs formes mais ltqursquogtelles sont personnellement distinctes en leurs essences et ltqursquogten aucune ma-niegravere ce qui est dans une ltquegt ce soit ou matiegravere ou forme nrsquoest dans une autre et ltquegt ces ltreacutea-liteacutesgt mecircme une fois les formes eacuteloigneacutees nrsquoen peuvent pas moins subsister distinctes en leurs es-sences parce que la distinction personnelle de ces ltreacutealiteacutesgt mdash agrave savoir selon laquelle celle-ci nrsquoest pas celle-lagrave mdash ne se fait pas par les formes mais est par la diversiteacute mecircme de lrsquoessence comme aussi les formes elles-mecircmes sont en elles-mecircmes diverses les unes des autres autrement la diversiteacute des formes proceacutederait agrave lrsquoinfini de telle sorte qursquoil serait neacute-cessaire que drsquoautres ltformesgt soient poseacutees pour ltexpliquergt la diversiteacute des autres ltformesgt Crsquoest une telle diffeacuterence que Porphyre a noteacutee entre un geacuteneacuteralissime et un speacutecialissime ltengt disant laquo De plus ni lrsquoespegravece ne deviendrait jamais un geacuteneacuteralis-sime ni le genre un speacutecialissime raquo comme srsquoil di-sait crsquoest leur diffeacuterence que lrsquoessence de celui-ci nrsquoest pas ltlrsquoessencegt de celle-lagrave Ainsi aussi la dis-tinction des preacutedicaments consiste non pas dans certaines formes qui la feraient mais dans la diver-siteacute de lrsquoessence propre ltagrave chacungt Or quoiqursquoils veuillent que toutes les reacutealiteacutes soient ainsi diverses les unes des autres qursquoaucune de ces ltreacutealiteacutesgt ne participe avec une autre drsquoune matiegravere essentielle-ment la mecircme ou drsquoune forme essentiellement la mecirc-me toutefois mdash retenant encore lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes mdash ils appellent lsquola mecircme ltchosegtrsquo non pas essentiellement certes mais indiffeacuteremment les ltchosesgt qui sont distinctes par exemple ils disent que les hommes un agrave un distincts en eux-mecircmes sont le mecircme dans lrsquohomme crsquoest-agrave-dire qursquoils ne diffegrave-rent pas dans la nature de lrsquohumaniteacute et les mecircmes lthommesgt qursquoils disent lsquosinguliersrsquo selon la distinc-tion ils les disent lsquouniverselsrsquo selon lrsquoindiffeacuterence crsquoest-agrave-dire lrsquoaccord de la similitude

ltII22 PREacuteSENTATION DE DEUX EacuteVOLUTIONS DE ThNd LES THEacuteORIES DE LA COLLECTIO (ThC)gt ltII221 PREMIEgraveRE EacuteVOLUTION (= ThC1 THEacuteORIE

DE GOSSELIN DE SOISSONS)gt

ltsect 33gt Mais ici encore il y a dissension Car cer-tains ne posent pas de reacutealiteacute universelle si ce nrsquoest dans une collection de plusieurs ltreacutealiteacutesgt Ceux-lagrave nrsquoappellent Socrate et Platon par eux-mecircmes drsquoau-

gulas non solum formis ab inuicem esse diuersas uerum personaliter in suis es-sentiis esse discretas nec ullo modo id quod in una est esse in alia siue illud materia sit siue forma nec eas formis quoque remotis minus in essentiis suis discretas posse subsistere quia earum discretio personalis mdash secundum quam scilicet hec non est illa mdash non per formas fit sed est per ipsam essentie diuersita-tem sicut et forme ipse in se ipsis261 di-uerse sunt inuicem alioquin formarum di-uersitas in infinitatem procederet ut alias ad aliarum diuersitatem necesse esset sup-poni Talem differentiam Porfirius262 no-tauit inter generalissimum et specialissi-mum dicens laquo Amplius neque species fieret unquam generalissimum neque ge-nus specialissimum raquo ac si diceret hec est eorum263 differentia quod huius non est illius essentia Sic et predicamentorum discretio consistit non per formas aliquas que eam faciant264 sed per proprie di-uersitatem265 essentie Cum autem omnes res ita diuersas ab inuicem esse uelint ut nulla earum cum alia uel eandem essen-tialiter materiam uel eandem essentialiter formam participet uniuersalitatem266 ta-men rerum adhuc retinentes lsquoidemrsquo non essentialiter quidem sed indifferenter ea que discreta sunt appellant ueluti singu-los homines in se ipsis discretos idem esse in homine dicunt id est non differre in natura humanitatis fol 3ra et eos-dem quos lsquosingularesrsquo dicunt secundum discretionem lsquouniuersalesrsquo dicunt secun-dum indifferentiam id est267 similitudinis conuenientiam

(eacuted GEYER p 14 l 7-17)

ltsect 33gt Sed hic quoque dissensio est Nam quidam uniuersalem rem non nisi in collectione plurium sumunt268 Qui So-cratem et Platonem per se nullo modo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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cune maniegravere lsquoespegravecersquo mais ils disent tous les hom-mes simultaneacutement colligeacutes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo et tous les animaux pris simultaneacutement ce genre qursquoest lsquoanimalrsquo et ainsi du reste Agrave ceux-lagrave ce ltpassagegt de Boegravece semble consentir laquo Lrsquoespegravece doit ecirctre estimeacutee nrsquoecirctre rien drsquoautre que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude substantielle des individus tandis que le genre agrave partir de la simi-litude des espegraveces raquo Quand en effet il dit laquo colligeacutee par la similitude raquo il suggegravere ltune penseacuteegt colli-geant plusieurs ltchosesgt Autrement ltlrsquoespegravece et le genregt nrsquoauraient drsquoaucune maniegravere lsquopreacutedication de plusieursrsquo ou lsquocontenance de nombreuses ltchosesgt dans une reacutealiteacute universellersquo et les universaux ne se-raient pas moins nombreux que les singuliers

ltII222 DEUXIEgraveME EacuteVOLUTION (= ThC2 THEacuteORIE

DE GAUTHIER DE MORTAGNE)gt

ltsect 34gt Mais il y en a drsquoautres qui disent non seulement les hommes colligeacutes lsquoespegravecersquo mais aussi les lthommesgt un agrave un en ce qursquoils sont hommes et quand ils disent que cette reacutealiteacute qursquoest Socrate est preacutediqueacutee de plusieurs ils ltlegt prennent figurative-ment comme srsquoils disaient plusieurs lthommesgt sont le mecircme avec lui crsquoest-agrave-dire srsquoaccordent ltavec luigt ou lui-mecircme avec plusieurs Ceux-lagrave posent autant drsquoespegraveces que drsquoindividus quant au nombre des reacutea-liteacutes et autant de genres tandis que quant agrave la simi-litude des natures ils assignent un plus petit nombre drsquouniversaux que de singuliers Crsquoest qursquoen effet tous les hommes et en eux-mecircmes sont nombreux par la distinction personnelle et ltsontgt un par la si-militude de lrsquohumaniteacute et les mecircmes sont jugeacutes diffeacuterents drsquoeux-mecircmes quant agrave la distinction et agrave la similitude comme Socrate en ce qursquoil est homme est diviseacute de lui-mecircme en ce qursquoil est Socrate Autre-ment le mecircme ltSocrategt ne pourrait pas ecirctre son ltpropregt genre ou ltsa propregt espegravece si ce nrsquoest qursquoil aurait quelque diffeacuterence de soi agrave soi crsquoest qursquoen effet les ltchosesgt qui sont relatives il con-vient du moins qursquoagrave un certain eacutegard elles soient opposeacutees

ltII3 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC1 gt lt(1)gt

ltsect 35gt Or maintenant drsquoabord infirmons la theacuteo-rie qui a eacuteteacute poseacutee ci-dessus relativement agrave la col-lection et cherchons avec soin comment toute la col-

lsquospeciemrsquo uocant sed omnes homines si-mul collectos speciem illam que est lsquohomorsquo dicunt et omnia animalia simul accepta genus illud quod est lsquoanimalrsquo et ita de ceteris Quibus illud Boecii269 con-sentire uidetur laquo Species 270 nil aliud esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum substantiali similitudine ge-nus uero ex specierum similitudine 271 raquo Cum enim ait lsquocollecta similitudine 272 rsquo plura colligentem insinuat Alioquin nullo modo lsquopredicationem de pluribusrsquo uel lsquomultorum continentiam in uniuersali rersquo haberent273 nec pauciora uniuersalia quam singularia essent274

(eacuted GEYER p 14 l 18-31)

ltsect 34gt Alii275 uero sunt qui non so-lum collectos homines lsquospeciemrsquo dicunt uerum etiam singulos in eo quod homines sunt et cum dicunt rem illam que So-crates est276 predicari de pluribus figu-ratiue accipiunt ac si dicerent plura cum eo idem esse id est conuenire uel ipsum cum pluribus Qui tot species quot indi-uidua quantum ad rerum numerum po-nunt et totidem genera quantum uero ad similitudinem naturarum pauciorem nu-merum uniuersalium quam singularium assignant Quippe omnes homines et in se multi sunt per personalem discretionem et unum per humanitatis similitudinem et iidem 277 a se ipsis diuersi quantum ad discretionem et ad similitudinem iudican-tur ut Socrates in eo quod est homo a se ipso in eo quod Socrates est diuiditur Alioquin idem sui genus uel species esse non posset nisi aliquam sui ad se diffe-rentiam haberet quippe ltquegt278 relatiua sunt aliquo saltem respectu conuenit esse opposita

(eacuted GEYER p 14 l 32-40)

ltsect 35gt Nunc279 autem prius infirme-mus sententiam que prior posita est de collectione et quomodo tota simul homi-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lection des hommes ltprisegt simultaneacutement qui est dite une ltuniquegt lsquoespegravecersquo se trouve ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs de telle sorte qursquoelle est universelle alors que toute ltla collectiongt nrsquoest pas dite des lthommesgt un agrave un Que srsquoil est conceacutedeacute ltque cette collection estgt preacutediqueacutee des diverses ltchosesgt par parties agrave savoir en ce que ses parties une agrave une lui sont par elles-mecircmes adapteacutees ltcela nrsquoagt rien ltagrave voirgt avec la communauteacute de lrsquouniversel lequel doit ecirctre mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash tout entier dans les ltchosesgt une agrave une et en cela il est aussi diviseacute ltcrsquoest-agrave-dire diffeacuterentgt de cette ltchosegt commune qui est commune par parties comme un champ dont les diverses parties sont ltla proprieacuteteacutegt des divers ltproprieacutetairesgt

lt(2)gt

En outre aussi Socrate similairement serait dit de plusieurs par ltsesgt diverses parties de telle sorte que lui-mecircme serait un universel

lt(3)gt

De plus il conviendrait que plusieurs hommes mdash nrsquoimporte quels mdash pris simultaneacutement soient dits un lsquouniverselrsquo lteuxgt auxquels serait similairement adapteacutee la deacutefinition de lrsquouniversel ou aussi de lrsquoes-pegravece puisque deacutesormais toute la collection des hommes inclurait de nombreuses espegraveces

lt(4)gt lt(41) EacuteNONCEacute DE LrsquoARGUMENTgt

Similairement nous dirions ltquegt nrsquoimporte quelle collection de corps et drsquoesprits ltestgt une ltuni-quegt substance universelle de telle sorte qursquoalors toute la collection des substances est un ltuniquegt geacuteneacuteralissime une fois une quelconque ltsubstancegt retrancheacutee et les autres demeurant nous aurions dans les substances de nombreux geacuteneacuteralissimes

lt(421) REacutePONSE DES PARTISANS DE ThC1 agrave (41) [R] AUCUNE COLLECTION INCLUSE DANS UN GENRE

SUPREcircME NrsquoEST ELLE-MEcircME UN GENRE SUPREcircMEgt

Mais peut-ecirctre dira-t-on qursquoaucune collection qui est incluse dans un geacuteneacuteralissime nrsquoest un geacuteneacute-ralissime

num collectio que una dicitur lsquospeciesrsquo de pluribus predicari habeat ut uniuer-salis sit perquiramus tota autem de sin-gulis non dicitur Quod si per partes de diuersis predicari concedatur in eo scili-cet quod singule eius partes sibi ipsis aptentur nichil ad communitatem uni-uersalis quod totum in singulis mdash teste Boecio280 mdash esse debet atque in hoc ab illo communi etiam281 diuiditur quod per partes commune est sicut ager cuius diuerse partes sunt diuersorum

(eacuted GEYER p 14 l 40-p 15 l 1)

Preterea et Socrates similiter de plu-ribus per partes diuersas diceretur ut ipse uniuersalis esset

(eacuted GEYER p 15 l 1-4)

Amplius quoslibet plures homines si-mul acceptos lsquouniuersalersquo dici conueniret quibus similiter diffinitio uniuersalis ap-taretur siue etiam speciei ut iam tota ho-minum collectio multas includeret spe-cies

(eacuted GEYER p 15 l 4-15) (eacuted GEYER p 15 l 4-8)

Similiter quamlibet corporum et spi-rituum collectionem unam uniuersalem substantiam diceremus ut cum tota sub-stantiarum282 collectio sit unum genera-lissimum una qualibet dempta ceteris-que remanentibus283 multa in substantiis haberemus generalissima284

(eacuted GEYER p 15 l 8-9)

Sed fortasse dicetur nulla collectio que inclusa sit in generalissimo esse ge-neralissimum

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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lt(422) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave [R]gt

Mais jrsquooppose encore que si une fois une des substances seacutepareacutee la collection reacutesiduelle nrsquoest pas un geacuteneacuteralissime et cependant demeure encore sub-stance universelle il importe que cette ltcollection reacutesiduellegt soit une espegravece ltdu genregt substance et qursquoil y ait une espegravece coeacutegale sous le mecircme genre Mais quelle ltespegravece coeacutegalegt peut lui ecirctre opposeacutee puisque ou lrsquoespegravece ltdu genregt substance est en elle tout agrave fait contenue ou elle partage avec elle les mecircmes individus comme animal rationnel animal mortel

lt(5)gt

De plus tout universel ltestgt naturellement an-teacuterieur agrave ltsesgt propres individus tandis qursquoune col-lection de nrsquoimporte quelles ltchosesgt est par rap-port aux ltchosesgt une agrave une dont elle est constitueacutee un tout inteacutegral et naturellement posteacuterieur aux ltcho-sesgt agrave partir desquelles il est composeacute

lt(6)gt

De plus entre le lttoutgt inteacutegral et lrsquouniversel Boegravece assigne cette diffeacuterence dans ltson livregt Des divisions que laquo la partie nrsquoest pas identique au tout tandis que lrsquoespegravece est toujours identique au genre raquo Mais agrave la veacuteriteacute toute la collection des hommes com-ment pourra-t-elle ecirctre la multitude des animaux

ltII4 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC2 gt

ltsect 36gt Or il nous reste maintenant agrave attaquer ceux qui appellent un lsquouniverselrsquo les individus un agrave un en cela qursquoils srsquoaccordent avec drsquoautres et ltquigt concegravedent que les mecircmes ltindividusgt sont preacutedi-queacutes de plusieurs non pas que plusieurs soient es-sentiellement ces ltmecircmesgt mais parce que plu-sieurs srsquoaccordent avec eux

lt(1)gt

Mais si ecirctre preacutediqueacute de plusieurs est identique agrave srsquoaccorder avec plusieurs comment disons-nous qursquoun individu est preacutediqueacute drsquoun seul agrave savoir puis-qursquoil nrsquoy en a aucun qui srsquoaccorde avec seulement lrsquoltuniquegt reacutealiteacute ltqursquoil estgt

(eacuted GEYER p 15 l 9-15)

Sed adhuc oppono quod si una sepa-rata de substantiis collectio residua non sit generalissimum et tamen adhuc uni-uersalis substantia permanet oportet eam speciem esse substantie et coequam 285 speciem habere sub eodem genere Sed que potest ei esse opposita286 cum uel species substantie in ea prorsus conti-neatur uel eadem 287 cum ea indiuidua communicet sicut animal rationale ani-mal mortale288

(eacuted GEYER p 15 l 15-18)

Amplius omne uniuersale propriis indiuiduis naturaliter prius collectio uero quorumlibet ad singula quibus constitui-tur totum est289 integrum atque eis na-turaliter posterius 290 ex quibus compo-nitur

(eacuted GEYER p 15 l 18-22)

Amplius inter integrum et uniuer-sale hanc Boecius 291 differentiam assi-gnat in Diuisionibus quod laquo pars non idem est quod totum species uero idem est semper quod genus raquo At uero tota ho-minum collectio quomodo esse poterit animalium multitudo

(eacuted GEYER p 15 l 22-26)

ltsect 36gt Restat autem nunc ut eos292 oppugnemus293 qui singula indiuidua in eo quod aliis conueniunt lsquouniuersalersquo ap-pellant et eadem de pluribus predicari concedunt non ut plura essentialiter sint illa sed quia plura cum eis conueniunt

(eacuted GEYER p 15 l 26-29)

Sed si predicari de pluribus idem est quod conuenire294 cum pluribus quomo-do indiuiduum de uno solo dicimus pre-dicari 295 cum scilicet nullum sit quod cum una tantum re conueniat

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

161

lt(2)gt

Comment aussi par lsquoecirctre preacutediqueacute de plusieursrsquo une diffeacuterence est-elle donneacutee entre universel et sin-gulier puisque crsquoest entiegraverement de la mecircme ma-niegravere par laquelle lrsquohomme srsquoaccorde avec plusieurs que srsquoaccorde aussi Socrate Crsquoest qursquoen effet lrsquohomme en tant qursquoil est homme et Socrate en tant qursquoil est homme srsquoaccordent avec les autres Mais ni lrsquohomme en tant qursquoil est Socrate ni Socrate en tant qursquoil est Socrate ne srsquoaccorde avec drsquoautres Donc ce que lrsquohomme a Socrate ltlrsquogta et de la mecircme ma-niegravere

lt(3)gt

ltsect 37gt En outre puisqursquoil est conceacutedeacute que crsquoest entiegraverement la mecircme reacutealiteacute agrave savoir lrsquohomme qui est en Socrate et Socrate lui-mecircme il nrsquoy a aucune dif-feacuterence de lrsquoun agrave lrsquoautre Aucune reacutealiteacute en effet nrsquoest en ltungt mecircme temps diffeacuterente de soi-mecircme parce que quoi que ce soit qursquoelle a en soi elle ltlrsquogta et en-tiegraverement de la mecircme maniegravere Drsquoougrave aussi Socrate blanc et grammairien mecircme srsquoil a en soi des ltcarac-teacuteristiquesgt diffeacuterentes cependant il nrsquoest pas par elles diffeacuterent de soi puisque lui-mecircme a les deux mecircmes et entiegraverement de la mecircme maniegravere Ce nrsquoest pas en effet drsquoune autre maniegravere qursquoil est de soi-mecircme grammairien ou drsquoune autre maniegravere blanc comme blanc nrsquoest pas autre que lui ou grammairien ltnrsquoest pasgt autre ltque luigt

lt(4)gt

Cela aussi qursquoils disent que Socrate srsquoaccorde avec Platon en lrsquohomme de quelle faccedilon peut-il ecirctre pris quand il est eacutevident que tous les hommes dif-fegraverent les uns des autres tant par la matiegravere que par la forme Si en effet Socrate srsquoaccorde avec Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme mais qursquoaucune reacuteali-teacute nrsquoest homme sauf Socrate mecircme ou un autre il importe que lui-mecircme srsquoaccorde avec Platon ou en soi-mecircme ou en un autre Mais en soi il est plutocirct diffeacuterent de ltPlatongt drsquoun autre aussi il est eacutevi-dent parce qursquoil nrsquoest pas lui-mecircme un autre

(eacuted GEYER p 15 l 29-35)

Quomodo etiam per lsquopredicari de pluribusrsquo inter uniuersale et singulare dif-ferentia datur cum eodem penitus modo quo homo conuenit cum pluribus conue-niat et Socrates Quippe homo in quan-tum est homo296 et Socrates in quantum est homo cum ceteris conuenit Sed nec homo in quantum est Socrates nec So-crates in quantum est Socrates297 cum aliis conuenit Quod igitur habet homo habet Socrates et eodem modo

(eacuted GEYER p 15 l 36-p 16 l 2)

ltsect 37gt Preterea cum res penitus eadem esse concedatur homo scilicet qui in Socrate est et ipse Socrates nulla huius ab illo differentia est Nulla enim res eo-dem tempore a se ipsa diuersa est fol 3rb quia quicquid in se habet habet et eodem modo penitus Unde et Socrates albus et grammaticus licet diuersa in se habeat a se tamen per ea non est diuer-sus cum utraque eadem ipse habeat et eodem298 modo penitus Non enim alio modo a se ipso grammaticus est uel alio modo albus sicut nec aliud albus est a se uel aliud grammaticus

(eacuted GEYER p 16 l 2-9)

Illud quoque quod dicunt 299 So-cratem cum Platone conuenire in homine qualiter accipi potest cum omnes homi-nes ab inuicem tam materia quam forma differre constat Si enim Socrates in re que homo est cum Platone conueniat nul-la autem res homo sit nisi ipse Socrates uel alius oportet ipsum cum Platone uel in se ipso conuenire uel in alio In se autem potius diuersus est ab eo de alio quoque constat quia nec ipse est alius

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltII5 Agrave PROPOS DE II4(4) RETOUR SUR ThNd ET

REacuteFUTATION DE LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE

DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX gt

Or il y en a qui prennent neacutegativement lsquosrsquoaccor-der en lrsquohommersquo comme si lrsquoon disait lsquoSocrate ne diffegravere pas de Platon en lrsquohommersquo

lt1 ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThNdgt

Mais et ainsi aussi il peut ecirctre dit que ltSocrategt ne diffegravere pas de ltPlatongt dans la pierre puisque ni lrsquoun ni lrsquoautre nrsquoest une pierre Et ainsi on ne note pas un accord plus grand de ltSocrate et de Platongt en lrsquohomme que dans la pierre

lt21 REacutePONSE DES PARTISANS DE ThNd Agrave 51gt

Sauf si peut-ecirctre une certaine proposition preacute-cegravede comme si lrsquoon disait ainsi lsquoIls sont hommes parce qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohommersquo

lt22 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave 21 ET REacuteFUTATION DEacute-FINITIVE DE ThNdgt

Mais ltcelagt ne peut pas tenir ainsi puisqursquoil est tout agrave fait faux qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohomme Si en effet Socrate ne diffegravere pas de Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme ltilgt nrsquoltengt ltdiffegraveregt pas non plus en soi-mecircme Si en effet en soi ltSocrategt diffegravere de ltPlatongt mais que lui-mecircme est la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme assureacutement aussi dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme il en diffegravere

ltIII DEUXIEgraveME QUESTION DIRECTRICE (= QD2) COR-RESPONDANT Agrave LA SECONDE BRANCHE DE LrsquoALTERNA-TIVE CONSTITUANT LE PREMIER PROBLEgraveME DU QUES-TIONNAIRE DE PORPHYRE LES PROPRIEacuteTEacuteS QUI DIS-TINGUENT LES UNIVERSAUX DES SINGULIERS SrsquoAP-PLIQUENT-ELLES AUX MOTS (VOCES) gt

ltsect 38gt Or maintenant une fois montreacutees les rai-sons pour lesquelles ni les reacutealiteacutes prises une agrave une ni ltles reacutealiteacutes prisesgt collectivement ne peuvent ecirctre dites lsquouniversellesrsquo crsquoest-agrave-dire preacutediqueacutees de plu-sieurs il reste que nous attribuions une universaliteacute de cette sorte aux seuls mots Comme donc certains des noms sont dits lsquoappellatifsrsquo par les grammairiens ltetgt certains lsquopropresrsquo ainsi par les dialecticiens certains des termes simples sont appeleacutes lsquouniverselsrsquo ltetgt certains lsquoparticuliersrsquo agrave savoir lsquosinguliersrsquo Or est universel un vocable qui de plusieurs un agrave un est habiliteacute par suite de sa deacutecouverte agrave ecirctre preacutediqueacute

(eacuted GEYER p 16 l 9-10)

Sunt autem qui lsquoin homine conuenirersquo negatiue accipiunt ac si diceretur 300 lsquoNon differt Socrates a Platone in hominersquo

(eacuted GEYER p 16 l 10-13)

Sed et sic quoque potest dici quia nec differt ab eo in lapide cum neuter sit lapis Et sic non maior eorum conuenien-tia notatur in homine quam in lapide

(eacuted GEYER p 16 l 13-14)

Nisi forte propositio quedam pre-cedat ac si dicatur ita lsquoSunt homo quod in homine non differuntrsquo

(eacuted GEYER p 16 l 14-18)

Sed nec sic stare potest cum omnino falsum sit eos non differre in homine Si enim Socrates a Platone non differt in re que homo est nec in se ipso Si enim in se differt ab eo ipse autem sit res que ho-mo est profecto et in re que homo est differt ab ipso

(eacuted GEYER p 16 l 19-p 24 l 37)

ltsect 38gt Nunc autem ostensis rationi-bus quibus neque301 res sigillatim302 neque collectim accepte lsquouniuersalesrsquo dici pos-sunt in eo quod de pluribus predicantur303 restat ut huiusmodi uniuersalitatem solis uocibus adscribamus304 Sicut igitur no-minum305 quedam lsquoappellatiuarsquo306 a gram-maticis quedam lsquopropriarsquo dicuntur ita a dialecticis simplicium sermonum quidam lsquouniuersalesrsquo quidam lsquoparticularesrsquo scili-cet lsquosingularesrsquo appellantur307 Est autem uniuersale uocabulum quod de pluribus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

163

comme ce nom lsquohommersquo qui est joignable aux noms particuliers drsquohommes selon la nature des reacutealiteacutes su-jettes auxquelles il est imposeacute Tandis qursquoest sin-gulier ltle vocablegt qui est preacutedicable drsquoun seul comme Socrate quand il est pris comme le nom drsquoun lthommegt seulement Si en effet tu ltlegt prends eacutequivoquement ce nrsquoest pas un vocable mais de nombreux vocables qursquoen signification tu fais agrave sa-voir parce que drsquoapregraves Priscien de nombreux noms se rencontrent en un ltuniquegt mot Quand donc lrsquouniversel est deacutecrit ltcommegt eacutetant lsquoce qui est preacute-diqueacute de plusieursrsquo ce lsquoce quirsquo poseacute devant ne sug-gegravere pas seulement la simpliciteacute du terme comme distincte des eacutenonceacutes mais aussi lrsquouniteacute de la signifi-cation comme distincte des lttermesgt eacutequivoques

ltsect 39gt Or ayant montreacute qursquoest-ce que dans la deacutefinition de lrsquouniversel accomplit ce lsquoce quirsquo mis devant consideacuterons diligemment les deux autres ltformulesgt qui suivent agrave savoir lsquoecirctre preacutediqueacutersquo et lsquode plusieursrsquo

ltsect 40gt Or lsquoecirctre preacutediqueacutersquo crsquoest ecirctre joignable agrave quelque chose avec veacuteraciteacute par la force drsquoeacutenoncia-tion drsquoun verbe substantif ltaugt preacutesent comme lsquohommersquo peut avec veacuteriteacute ecirctre joint agrave diverses ltcho-sesgt par un verbe substantif Aussi les verbes mecircmes comme lsquocourtrsquo et lsquomarchersquo preacutediqueacutes de plusieurs ont la force drsquoun verbe substantif en agissant comme copule Drsquoougrave Aristote dans le deuxiegraveme ltlivregt De lrsquohermeacuteneutique laquo Dans ces ltpropositionsgt affir-me-t-il dans lesquelles lsquoestrsquo ne figure pas comme en cela qursquolty figurentgt courir et marcher ltces verbesgt ainsi poseacutes font la mecircme ltchosegt comme si lsquoestrsquo eacutetait ajouteacute raquo Et agrave nouveau laquo Rien ne diffegravere affirme-t-il ltentregt lsquoun homme marchersquo et lsquoun homme est en train de marcherrsquo raquo

ltsect 41gt Or le fait qursquoil dise lsquode plusieursrsquo col-lige les noms quant agrave la diversiteacute des ltchosesgt nom-meacutees Autrement Socrate serait preacutediqueacute de plu-sieurs quand on dit lsquocet homme est Socratersquo lsquocet animal est ltSocrategtrsquo lsquoce blanc ltest Socrategtrsquo lsquoce musicien ltest Socrategtrsquo Ces noms certes mecircme srsquoils sont divers en intellection ont cependant entiegrave-rement la mecircme reacutealiteacute sujette

singillatim habile308 est ex inuentione sua predicari ut hoc nomen lsquohomorsquo quod par-ticularibus nominibus hominum coniungi-bile est secundum subiectarum rerum na-turam quibus est impositum Singulare uero est quod de uno solo predicabile est ut Socrates cum unius tantum nomen ac-cipitur Si enim equiuoce sumas non uo-cabulum sed multa uocabula in signifi-catione facis quia scilicet iuxta Priscia-num309 multa nomina in unam uocem in-cidunt Cum ergo describitur uniuersale esse lsquoquod de pluribus predicaturrsquo310 il-lud lsquoquodrsquo prepositum non solum simpli-citatem311 sermonis insinuat ad discretio-nem orationum312 uerum etiam unitatem significationis313 ad discretionem equiuo-corum314

ltsect 39gt Ostenso autem quid315 in dif-finitione uniuersalis operetur illud lsquoquodrsquo [est]316 premissum duo alia que sequun-tur scilicet lsquopredicarirsquo et lsquode pluribusrsquo diligenter consideremus

ltsect 40gt Est autem lsquopredicarirsquo coniun-gibile esse alicui ueraciter ui317 enuntiatio-nis uerbi substantiui presentis ut lsquohomorsquo diuersis per substantiuum uerbum uere po-test coniungi Ipsa etiam uerba ut lsquocurritrsquo et lsquoambulatrsquo de pluribus predicata uim substantiui uerbi in copulando habent Unde Aristoteles in Periermenias 318 se-cundo laquo In his inquit in quibus lsquoestrsquo non contingit ltutgt 319 in eo quod currere et ambulare idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur320 raquo321 Et rursus laquo Nichil [est]322 inquit differt lsquohominem ambula-rersquo et lsquohominem ambulantem essersquo323 raquo324

ltsect 41gt Quod autem ait325 lsquode pluri-

busrsquo326 colligit nomina quantum ad diuer-sitatem nominatorum Alioquin Socrates de pluribus predicaretur cum dicitur lsquohic homo est Socratesrsquo lsquohoc animal estrsquo lsquohoc albumrsquo lsquohoc musicumrsquo Que quidem no-mina etsi diuersa sint in intellectu tamen rem subiectam penitus eandem habent

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 42gt Or note qursquoautre est la conjonction de construction agrave laquelle les grammairiens portent at-tention autre ltla conjonctiongt de preacutedication que les dialecticiens considegraverent car selon la force de construction sont aussi bien joignables par lsquoestrsquo lsquohommersquo et lsquopierrersquo ltque lsquohommersquogt et nrsquoimporte quels cas droits comme lsquoanimalrsquo et lsquohommersquo certes quant agrave manifester une intellection non pas quant agrave montrer le statut drsquoune reacutealiteacute Et ainsi la conjonc-tion de construction est bonne toutes les fois qursquoelle indique une phrase complegravete qursquoil en soit ainsi ltqursquoelle le ditgt ou non Tandis que la conjonction de preacutedication que nous prenons ici se rapporte agrave la nature des reacutealiteacutes et agrave la veacuteriteacute de leur statut qursquoil faut indiquer Si quelqursquoun dit ainsi lsquolrsquohomme est une pierrersquo il fait une construction congrue de lsquohommersquo ou de lsquopierrersquo par le sens qursquoil veut indi-quer et il nrsquoy a aucun vice de grammaire et mecircme si quant agrave la force drsquoeacutenonciation ltle motgt lsquopierrersquo est ici preacutediqueacute de lsquohommersquo agrave savoir avec lequel il est construit en tant que preacutedicat (selon que les ltpropo-sitionsgt cateacutegoriques fausses aussi ont ltleurgt terme preacutediqueacute) cependant dans la nature des reacutealiteacutes il nrsquoen est pas preacutedicable Crsquoest seulement agrave la force de preacutedication que nous portons ici attention pendant que nous deacutefinissons lrsquouniversel

ltsect 43gt Or il semble que jamais tout agrave fait lrsquouni-versel nrsquoest un quelconque ltnomgt appellatif ni le singulier un quelconque nom propre mais mutuelle-ment ltuniversel et singuliergt se deacutepassent et sont deacutepasseacutes Car le ltnomgt appellatif et le ltnomgt propre ne contiennent pas seulement des cas droits mais aussi des ltcasgt obliques qui ne peuvent pas ecirctre preacutediqueacutes et crsquoest pourquoi dans la deacutefinition de lrsquouniversel par ltla formulegt lsquoecirctre preacutediqueacutersquo ils sont exclus Aussi ces ltcasgt obliques parce qursquoils sont moins neacutecessaires ltque les cas droitsgt agrave lrsquoeacutenoncia-tion mdash laquelle seule au teacutemoignage drsquoAristote est ltle propregt de la preacutesente speacuteculation crsquoest-agrave-dire de la consideacuteration dialectique vu qursquoelle seule compose les argumentations mdash ne sont par Aristote lui-mecircme drsquoune certaine maniegravere pas reccedilus parmi les noms ltcas obliquesgt qursquoaussi ltAristotegt mecircme nrsquoappelle pas lsquonomsrsquo mais lsquocas des nomsrsquo Or comme

ltsect 42gt Nota autem aliam esse con-iunctionem constructionis quam atten-dunt 327 grammatici aliam 328 predicatio-nis quam considerant dialectici nam se-cundum uim constructionis tam bene per lsquoestrsquo coniungibilia329 sunt lsquohomorsquo et lsquola-pisrsquo et quilibet recti casus330 sicut lsquoani-malrsquo et lsquohomorsquo quantum quidem ad ma-nifestandum intellectum non quantum ad ostendendum rei statum 331 Coniunctio itaque constructionis totiens bona est ltquotiensgt332 perfectam demonstrat sen-tentiam siue ita sit siue non Predica-tionis uero coniunctio quam hic accipi-mus ad rerum naturam pertinet et ad ue-ritatem status earum demonstrandam Si quis ita dicat lsquohomo est lapisrsquo [non]333 lsquohominisrsquo uel lsquolapidisrsquo congruam fecit constructionem ad sensum quem uoluit demonstrare nec ullum uitium fuit gram-matice et licet quantum ad uim enuntia-tionis lsquolapisrsquo hic predicetur de lsquohominersquo cui scilicet tanquam334 predicatum con-struitur (secundum quod false quoque ca-tegorice335 predicatum terminum habent) in natura tamen rerum predicabile336 de eo non est Cuius tantum uim predicatio-nis hic attendimus dum uniuersale diffi-nimus

ltsect 43gt Videtur autem numquam prorsus uniuersale esse quod appella-tiuum nec singulare quod proprium no-men sed inuicem excedentia sese et ex-cessa Nam appellatiuum et proprium non solum casus rectos continent uerum etiam obliquos qui predicari non habent atque ideo in diffinitione fol 3va uni-uersalis per lsquopredicarirsquo exclusi sunt Qui337 etiam obliqui quia minus necessa-rii sunt ad enuntiationem mdash que sola tes-te Aristotele 338 presentis est speculatio-nis id est dialectice considerationis quip-pe ea sola argumentationes componit mdash ab ipso Aristotele339 inter nomina quo-dammodo non recipiuntur quos et ipse non lsquonominarsquo sed lsquocasus nominumrsquo ap-pellat Sicut autem non omnia appellatiua

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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ce ne sont pas tous les noms appellatifs ou propres qursquoil est neacutecessaire de dire lsquouniverselsrsquo ou lsquosingu-liersrsquo ainsi inversement Car lrsquouniversel ne contient pas seulement des noms mais aussi des verbes et des noms indeacutefinis auxquels agrave savoir aux ltnomsgt indeacutefinis la deacutefinition de lrsquoappellatif que Priscien pose ne semble pas ecirctre adapteacutee

ltIII1 CINQ ARGUMENTS DESTINEacuteS Agrave PROUVER QUE

LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT RIEN CAR ILS NE

CONSTITUENT LE CONCEPT DrsquoAUCUNE CHOSEgt

ltsect 44gt Or maintenant que la deacutefinition lttantgt de lrsquouniversel que du singulier lta eacuteteacutegt assigneacutee aux mots avant tout le reste cherchons avec soin dili-gemment la proprieacuteteacute des mots universels Relative-ment agrave ces ltmotsgt universels des questions avaient eacuteteacute poseacutees parce que lrsquoon doute au plus haut point de leur signification puisqursquoils ne semblent pas avoir une quelconque reacutealiteacute sujette ni constituer re-lativement agrave quelque chose une intellection saine

lt(1)gt

Or les noms universels ne semblaient ecirctre im-poseacutes agrave aucunes reacutealiteacutes agrave savoir puisque toutes les reacutealiteacutes subsisteraient distinctement en elles-mecircmes et comme il a eacuteteacute montreacute ne srsquoaccorderaient pas en une quelconque reacutealiteacute selon lrsquoaccord de laquelle reacutealiteacute les noms universels pourraient ecirctre imposeacutes

lt(2)gt lt(21) LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT AUCUNE

CHOSEgt

Et puisque ainsi il est certain que les ltnomsgt universels ne sont pas imposeacutes aux reacutealiteacutes selon la diffeacuterence de la distinction de ces ltderniegraveresgt vu qursquoalors ils ne seraient pas communs mais singu-liers et ltpuisquegt agrave nouveau les ltnoms universelsgt ne peuvent pas nommer ces ltreacutealiteacutesgt comme srsquoac-cordant en une quelconque reacutealiteacute vu qursquoil nrsquoy a au-cune reacutealiteacute en laquelle elles srsquoaccordent les ltnomsgt universels ne semblent faire naicirctre aucune significa-tion des reacutealiteacutes

lt(22) LES NOMS UNIVERSELS NE SUSCITENT LrsquoINTEL-LECTION DrsquoAUCUNE CHOSEgt

Avant tout puisqursquoils ne constituent aucune in-tellection drsquoune reacutealiteacute quelconque Drsquoougrave dans ltson livregt Des divisions Boegravece dit que ce mot lsquohommersquo

uel propria nomina necesse est dici lsquouni-uersaliarsquo uel lsquosingulariarsquo sic e conuerso Nam uniuersale non solum nomina con-tinet uerum etiam uerba et infinita nomi-na quibus scilicet infinitis diffinitio ap-pellatiui quam Priscianus340 ponit non ui-detur aptari

(eacuted GEYER p 18 l 4-p 19 l 6)

ltsect 44gt Nunc autem uniuersalis quam singularis diffinitione uocibus assignata precipue uniuersalium uocum proprieta-tem diligenter perquiramus De quibus uniuersalibus posite fuerant questiones quia 341 maxime de earum significatione dubitatur cum neque rem subiectam ali-quam uideantur habere nec de aliquo in-tellectum sanum constituere

(eacuted GEYER p 18 l 9-12)

Rebus autem nullis uidebantur inpo-ni342 uniuersalia nomina cum scilicet om-nes res discrete in se subsisterent343 nec in re aliqua ut ostensum est344 conueni-rent secundum cuius rei conuenientiam uniuersalia nomina possint inponi345

(eacuted GEYER p 18 l 12-23) (eacuted GEYER p 18 l 12-16)

Cum itaque certum sit uniuersalia non inponi346 rebus secundum347 sue dis-cretionis differentiam quippe iam non es-sent communia sed singularia nec ite-rum eas possint ut conuenientes in aliqua re nominare quippe nulla res est in qua conueniant nullam de rebus significatio-nem contrahere uidentur uniuersalia

(eacuted GEYER p 18 l 17-23)

Presertim cum nullum de re aliqua constituant intellectum Unde in Diuisio-nibus Boecius348 hanc uocem lsquohomorsquo du-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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produit un doute drsquointellection agrave savoir une fois ce ltmotgt entendu laquo lrsquointelligence de celui qui entend est affirme-t-il emporteacutee par de nombreux tourbillons et est entraicircneacutee dans les erreurs En effet sauf si quel-qursquoun deacutefinit ltce mot engt disant lsquotout homme mar-chersquo ou bien du moins lsquoun certain lthomme marchegtrsquo et deacutesigne cet lthommegt si crsquoest ainsi le cas ltque cet homme marchegt lrsquointellection de celui qui entend nrsquoa pas quelque chose qursquoil peut raisonnablement intelli-ger raquo

lt(3)gt

Car puisque lsquohommersquo est imposeacute aux lthom-mesgt un agrave un agrave partir de la mecircme cause agrave savoir parce qursquoils sont ltchacungt un lsquoanimal rationnel ltetgt mortelrsquo la communauteacute mecircme de lrsquoimposition est pour lrsquoltintellection de celui qui entendgt un empecircche-ment de telle sorte que quelqursquoun ne peut pas en ce ltmotgt ecirctre intelligeacute comme en ce nom lsquoSocratersquo au contraire est intelligeacutee la personne propre drsquoun ltuni-que hommegt drsquoougrave ltce nomgt est dit lsquosingulierrsquo

lt(4)gt

Tandis que dans le nom commun qursquoest lsquohom-mersquo ni Socrate lui-mecircme ni un autre lthommegt ni toute la collection des hommes nrsquoest raisonnable-ment intelligeacute agrave partir de la force du mot ni non plus en tant qursquoil est homme Socrate mecircme nrsquoest-il preacuteciseacute par ce nom comme certains veulent

lt(5)gt

Mecircme si en effet seul Socrate est assis dans cette maison et ltmecircme sigt pour lui seul est vrai ltce que ditgt cette proposition lsquoun homme est assis dans cette maisonrsquo cependant drsquoaucune maniegravere par le nom drsquohomme lticigt sujet nrsquoest-on orienteacute vers Socrate ni mecircme en tant que lui-mecircme est homme Autre-ment agrave partir de la proposition il serait raisonnable-ment intelligeacute que lrsquoaction drsquoecirctre assis inhegravere agrave ltSo-crategt de telle sorte en lrsquooccurrence qursquoil pourrait ecirctre infeacutereacute agrave partir de cela qursquoun homme est assis dans cette maison que Socrate y est assis Similaire-ment un autre lthommegt en ce nom lsquohommersquo ne peut ecirctre intelligeacute mais non plus toute la collection des hommes puisque crsquoest agrave partir drsquoun seul lthom-megt que la proposition peut ecirctre vraie Et ainsi ce nrsquoest aucune ltchosegt que semble signifier ou lsquohom-mersquo ou un autre vocable universel puisque ce nrsquoest

bitationem intellectus349 facere dicit qua scilicet audita laquo intelligentia audientis multis inquit raptatur fluctibus errori-busque traducitur Nisi enim quis diffiniat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidamrsquo et hunc si ita contingat desi-gnet intellectus audientis quid rationabi-liter intelligat non habet raquo

(eacuted GEYER p 18 l 23-27)

Nam quoniam lsquohomorsquo singulis impo-situm est ex eadem causa quia scilicet sunt lsquoanimal rationale mortalersquo ipsa com-munitas impositionis ei est impedimento ne quis possit in eo intelligi sicut in hoc nomine lsquoSocratesrsquo econtra unius propria persona intelligitur unde lsquosingularersquo dici-tur350

(eacuted GEYER p 18 l 27-30)

In nomine uero communi quod lsquohomorsquo est nec ipse Socrates nec alius nec tota hominum collectio rationabiliter ex ui 351 uocis intelligitur nec etiam in quantum homo est ipse Socrates per hoc nomen ut quidam uolunt certificatur

(eacuted GEYER p 18 l 30-p 19 l 6)

Etsi enim solus Socrates in hac domo sedeat ac pro eo solo uerum sit hec pro-positio lsquohomo sedet in hac domorsquo nullo tamen modo per nomen hominis subiec-tum ad Socratem mittitur nec in quantum etiam ipse homo est Alioquin ex propo-sitione rationabiliter intelligeretur sessio ei inesse ut uidelicet inferri posset ex eo quod homo sedet in hac domo Socratem in ea sedere Similiter nec alius in hoc no-mine lsquohomorsquo potest intelligi sed nec tota hominum collectio cum ex uno solo uera possit esse propositio Nullum352 itaque significare uidetur uel lsquohomorsquo uel aliud uniuersale uocabulum cum de nulla re constituat intellectum Sed nec intellectus posse esse uidetur qui rem subiectam

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

167

drsquoaucune reacutealiteacute qursquoil constitue lrsquointellection Mais il ne semble pas non plus qursquoil puisse y avoir une in-tellection qui nrsquoa pas de reacutealiteacute sujette qursquoelle con-ccediloive Drsquoougrave Boegravece dans le Commentaire laquo Toute intellection ou bien se fait agrave partir de la reacutealiteacute sujette comme la reacutealiteacute se trouve ou bien comme elle ne se trouve pas Car une intellection ne peut ecirctre faite agrave par-tir drsquoaucun sujet raquo Agrave cause de quoi les universaux semblent totalement eacutetrangers agrave la signification

ltIII2 REacutePONSE GEacuteNEacuteRALE DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 LES

UNIVERSAUX SIGNIFIENT DES CHOSES SINGULIEgraveRES PER

NOMINATIONEM ET ILS CONSTITUENT BIEN DES CON-CEPTS QUI laquo APPARTIENNENT AUX CHOSES SINGULIEgrave-RES SANS SURGIR IMMEacuteDIATEMENT DrsquoELLES raquogt

ltsect 45gt Mais il nrsquoen est pas ainsi Car aussi ltles noms universelsgt signifient drsquoune certaine maniegravere par nomination les diverses reacutealiteacutes non pas cepen-dant en constituant une intellection surgissant drsquoel-les mais se rapportant agrave ltellesgt une agrave une Comme ce mot lsquohommersquo et nomme ltles hommesgt un agrave un agrave partir drsquoune cause commune agrave savoir qursquoils sont hommes par laquelle il est dit lsquouniverselrsquo et cons-titue une certaine intellection commune non pas propre agrave savoir se rapportant aux lthommesgt un agrave un dont elle conccediloit une similitude commune

ltIII3 TROIS NOUVELLES QUESTIONS (= Q 31-3) CORREacuteLEacuteES SUSCITEacuteES TOUTES TROIS PAR LA REacutePONSE

DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 gt ltQ 31 mdash QUELLE EST LA CAUSE COMMUNE SELON

LAQUELLE UN NOM UNIVERSEL EST IMPOSEacute gt ltQ 32 mdash QUEL TYPE DrsquoINTELLECTION CONSTITUENT

LES NOMS UNIVERSELS gt ltQ 33 mdash EN FONCTION DE QUOI UN VOCABLE EST-IL

DIT lsquoCOMMUNrsquo LA CAUSA COMMUNIS DE LrsquoIMPOSI-TION LA CONCEPTIO COMMUNIS DrsquoUNE SIMILITUDE EN-TRE LES CHOSES OU LES DEUX gt ltIII31 EacuteNONCEacute DU PROBLEgraveMEgt

ltsect 46gt Mais maintenant ces ltchosesgt que nous avons briegravevement toucheacutees cherchons-ltlesgt avec soin diligemment agrave savoir [Q 31] quelle est la cause commune selon laquelle un nom universel est im-poseacute et [Q 32] quelle est la conception commune de lrsquointellection de la similitude des reacutealiteacutes et [Q 33] si le vocable est dit lsquocommunrsquo par la cause commune dans laquelle les reacutealiteacutes srsquoaccordent ou par la con-

quam concipiat 353 non habet Unde Boecius354 in Commento laquo Omnis intel-lectus aut ex re fit subiecta ut sese res habet aut ut sese non habet Nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest raquo Quapropter uniuersalia ex toto355 a signi-ficatione uidentur aliena

(eacuted GEYER p 19 l 7-13)

ltsect 45gt Sed non est ita Nam et res diuersas per nominationem quodammodo significant non constituendo tamen intel-lectum de eis surgentem sed ad singulas pertinentem Ut hec uox lsquohomorsquo et sin-gulos nominat ex communi causa quod scilicet homines sunt propter quam lsquouni-uersalersquo dicitur et intellectum quendam constituit communem non proprium ad singulos scilicet pertinentem quorum com-munem concipit similitudinem

(eacuted GEYER p 19 l 14-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 14-20)

ltsect 46gt Sed nunc ea que breuiter teti-gimus diligenter perquiramus scilicet que sit illa communis causa secundum quam uniuersale nomen impositum est et que sit conceptio intellectus communis si-militudinis rerum et utrum propter com-munem causam in qua res conueniunt uel propter communem356 conceptionem uel

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ception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre simultaneacute-ment

ltIII32 REacutePONSES DrsquoABEacuteLARDgt ltIII321 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 31gt

ltsect 47gt Et premiegraverement consideacuterons ce qui a trait agrave la cause commune Les hommes un agrave un dis-tincts les uns des autres bien qursquoils diffegraverent tant dans ltleursgt essences propres que dans ltleursgt for-mes ltpropresgt comme nous lrsquoavons mentionneacute ci-dessus ltengt recherchant la physique drsquoune reacutealiteacute cependant srsquoaccordent en cela qursquoils sont hommes Je ne dis pas ltqursquoils srsquoaccordentgt en lrsquohomme puis-que aucune reacutealiteacute nrsquoest un homme sauf une ltreacuteali-teacutegt distincte mais ltje dis qursquoils srsquoaccordentgt en lrsquolsquoecirctre hommersquo Or lrsquolsquoecirctre hommersquo nrsquoest pas un hom-me ni une quelconque reacutealiteacute si nous ltlegt consideacute-rons avec assez de diligence comme laquo ne pas ecirctre dans un sujet raquo nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute ni laquo ne pas ecirctre susceptible de contrarieacuteteacute raquo ou laquo ne pas ecirctre susceptible de plus et de moins raquo ltpointsgt se-lon lesquels cependant Aristote dit que toutes les substances srsquoaccordent Puisqursquoen effet dans une reacutealiteacute comme ltil estgt montreacute ci-dessus il ne peut y avoir aucun accord srsquoil y a un accord de quelcon-ques ltchosesgt selon cela il faut admettre que ce nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme en lrsquolsquoecirctre hommersquo Socrate et Platon sont similaires ainsi en le lsquonon ecirctre hommersquo le cheval et lrsquoacircne ltsont similai-resgt selon quoi lrsquoun et lrsquoautre est appeleacute un lsquonon-hommersquo Et ainsi pour des reacutealiteacutes diverses srsquoaccor-der crsquoest pour elles une agrave une ecirctre ou ne pas ecirctre un identique comme ecirctre homme ou blanc ou ne pas ecirctre homme ou ne pas ecirctre blanc

Or il semble devoir ecirctre abhorreacute que nous pre-nions lrsquoaccord des reacutealiteacutes selon ce qui nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme si ltcrsquoeacutetaitgt dans rien ltquegt nous unissions les ltchosesgt qui maintenant sont agrave savoir quand nous disons que cet lthommegt-ci et cet lthommegt-lagrave srsquoaccordent dans le statut drsquohom-me crsquoest-agrave-dire en cela qursquoils sont hommes Mais nous ne jugeons rien drsquoautre sauf qursquoils sont des hommes et selon cela ils ne diffegraverent nullement se-lon cela dis-je qursquoils sont des hommes mecircme si nous nrsquoen appelons agrave aucune essence Mais nous ap-pelons lsquostatut drsquohommersquo lrsquolsquoecirctre hommersquo mecircme ce qui nrsquoest pas une reacutealiteacute ce qursquoaussi nous avons dit

propter utrumque simul lsquocommunersquo dica-tur uocabulum

(eacuted GEYER p 19 l 21-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 21-p 20 l 14)

ltsect 47gt Ac primum de communi cau-sa consideremus Singuli homines dis-creti ab inuicem cum in propriis differant tam essentiis quam formis ut supra357 me-minimus rei phisicam358 inquirentes in eo tamen359 conueniunt quod homines sunt Non dico in homine cum res nulla sit homo nisi discreta sed in lsquoesse homi-nemrsquo Esse autem hominem fol 3vb non est homo nec res aliqua si diligentius consideremus sicut nec laquo non esse in subiecto raquo360 res est aliqua nec laquo non361 suscipere contrarietatem raquo uel laquo non sus-cipere magis et minus raquo362 secundum que tamen Aristoteles omnes substantias con-uenire dicit Cum enim in re ut supra363 monstratum nulla possit esse conue-nientia si qua est aliquorum conuenien-tia secundum id364 accipienda est quod non est res aliqua ut in lsquoesse hominemrsquo Socrates et Plato similes365 sunt sicut in lsquonon esse hominemrsquo equus et asinus se-cundum quod utrumque lsquonon-homorsquo uo-catur Est itaque res diuersas conuenire eas singulas idem esse uel non esse ut esse hominem uel album uel non esse ho-minem uel non esse album

Abhorrendum autem uidetur quod conuenientiam rerum secundum id acci-piamus quod non est res aliqua tan-quam 366 in nichilo ea que nunc sunt 367 uniamus368 cum scilicet hunc et illum in statu hominis id est in eo quod sunt homi-nes conuenire dicimus Sed nichil aliud sentimus nisi eos homines esse et se-cundum hoc nullatenus differre secundum hoc inquam369 quod homines sunt licet ad nullam uocemus essentiam370 lsquoStatumrsquo autem lsquohominisrsquo ipsum lsquoesse hominemrsquo quod non est res uocamus quod etiam

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ltecirctregt la lsquocause communersquo de lrsquoimposition du nom aux lthommesgt un agrave un selon quoi ltles hommesgt mecircmes srsquoaccordent les uns avec les autres Or sou-vent nous appelons du nom de lsquocausersquo ces ltchosesgt aussi qui ne sont pas une quelconque reacutealiteacute comme quand on dit lsquoIl a eacuteteacute frappeacute parce qursquoil ne veut pas ltallergt au forumrsquo lsquoIl ne veut pas ltallergt au forumrsquo que lrsquoon pose comme cause nrsquoest aucune essence Nous pouvons aussi appeler lsquostatut drsquohommersquo les reacutealiteacutes mecircmes maintenant statueacutees par la nature de lrsquohomme desquelles celui qui a imposeacute le vocable a conccedilu la similitude commune

ltIII322 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 32gt ltIII3221 INTELLECTION SENSATION IMAGEgt

ltsect 48gt Or une fois mise au jour une signification des ltnomsgt universels mdash agrave savoir ltcellegt relative aux reacutealiteacutes par nomination mdash et une fois montreacutee la cause commune de leur imposition mettons au jour ce que sont leurs intellections qursquoils constituent

ltsect 49gt Et premiegraverement distinguons de faccedilon geacuteneacuterale la nature de toutes les intellections

ltsect 50gt Puis donc que tant la sensation que lrsquoin-tellection appartiennent agrave lrsquoacircme leur diffeacuterence est celle-ci que les sens sont exerceacutes seulement par les instruments corporels et qursquoils perccediloivent seulement les corps ou les ltchosesgt qui sont en ces ltcorpsgt comme la vue ltperccediloitgt une tour ou les qualiteacutes vi-sibles de cette lttourgt lrsquointellection quant agrave elle comme elle nrsquoa pas besoin drsquoun instrument corporel ainsi il nrsquoest pas neacutecessaire qursquoelle ait un corps sujet vers lequel elle srsquoorienterait mais elle se contente de la similitude de la reacutealiteacute que lrsquoesprit mecircme se con-fectionne vers laquelle il dirige lrsquoaction de son intel-ligence Drsquoougrave une fois la tour deacutetruite ou eacutecarteacutee ltde la vuegt la sensation qui agissait sur cette lttourgt peacuterit mais lrsquointellection demeure par la similitude de la reacutealiteacute retenue par lrsquoesprit Or comme la sensation nrsquoest pas la reacutealiteacute sentie vers laquelle elle se dirige ainsi lrsquointellection nrsquoest pas la forme de la reacutealiteacute qursquoelle conccediloit mais lrsquointellection est une certaine action de lrsquoacircme drsquoougrave ltlrsquoacircmegt est dite lsquointelligentersquo tandis que la forme vers laquelle elle se dirige est une certaine reacutealiteacute imaginaire et fictive que lrsquoesprit se confectionne quand il veut et tel qursquoil veut telles sont les citeacutes imaginaires qui sont vues en recircve ou la

diximus371 lsquocommunem causamrsquo imposi-tionis 372 nominis ad 373 singulos secun-dum quod ipsi ad inuicem conueniunt Sepe autem lsquocausersquo nomine ea quoque que res aliqua non sunt appellamus ut cum di-citur lsquoVerberatus est quia non uult ad fo-rumrsquo lsquoNon uult374 ad forumrsquo quod375 ut causa ponitur nulla est essentia376 lsquoSta-tumrsquo quoque lsquohominisrsquo res ipsas nunc377 natura hominis statutas possumus appel-lare quarum communem similitudinem ille concepit qui uocabulum imposuit

(eacuted GEYER p 20 l 15-p 24 l 31) (eacuted GEYER p 20 l 15-p 21 l 26)

ltsect 48gt Ostensa autem significatione uniuersalium mdash de scilicet rebus per no-minationem mdash et communi causa imposi-tionis378 eorum monstrata quid sint eorum intellectus quos constituunt ostendamus

ltsect 49gt Ac primum generaliter intel-lectuum omnium naturam distingua-mus379

ltsect 50gt Cum igitur tam sensus quam intellectus anime sint hec eorum est dif-ferentia quod sensus per corporea tantum instrumenta exercentur atque corpora tan-tum uel que in eis sunt percipiunt380 ut uisus turrem uel eius qualitates uisibiles intellectus autem sicut nec corporeo in-digens instrumento est ita nec necesse381 est eum subiectum corpus habere in quod382 mittatur sed rei similitudine con-tentus est quam sibi ipse animus conficit in quam sue intelligentie actionem diri-git383 Unde turre destructa uel remota sensus qui in eam agebat perit intellectus autem permanet rei similitudine animo retenta384 Sicut autem sensus non est res sentita in quam dirigitur sic385 nec intel-lectus forma est rei quam concipit sed intellectus actio quedam est anime unde lsquointelligensrsquo 386 dicitur forma uero in quam dirigitur res imaginaria quedam est et ficta quam sibi quando uult et qualem uult animus conficit quales sunt ille ima-ginarie ciuitates que in somno387 uidentur

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forme de la structure agrave assembler que lrsquoartisan con-ccediloit ltcommegt modegravele et exemple de la reacutealiteacute agrave for-mer cette ltformegt nous ne pouvons ltlrsquogtappeler ni lsquosubstancersquo ni lsquoaccidentrsquo

ltsect 51gt Certains cependant nomment cette ltfor-me reacutealiteacute imaginaire et fictivegt la mecircme ltchosegt que lrsquointellection comme ils appellent la structure de la tour que je conccedilois en lrsquoabsence de la tour et ltquegt je contemple haute et carreacutee dans un vaste champ la mecircme ltchosegt que lrsquointellection de la tour Aristote semble assentir avec eux ltluigt qui dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique appelle lsquosimilitudes des reacutealiteacutesrsquo les passions de lrsquoacircme qursquoils nomment lteuxgt lsquointellectionsrsquo

ltsect 52gt Or nous nous disons lsquoimagersquo la simi-litude de la reacutealiteacute Mais rien ne fait obstacle si lrsquoin-tellection aussi drsquoune certaine maniegravere eacutetait dite lsquosi-militudersquo agrave savoir parce qursquoelle conccediloit ce qui est dit proprement lsquosimilitude de la reacutealiteacutersquo ltcegt que nous nous avons dit mdash et correctement mdash diffeacuterent de lrsquoltintellectiongt Je demande en effet si cette qua-drature et cette hauteur ltfictivesgt sont une vraie forme de lrsquointellection qui srsquoamegravene vers la similitude de la quantiteacute de la tour et de son assemblage Mais assureacutement vraie quadrature et vraie hauteur ne sont preacutesentes que dans les corps aussi par une qualiteacute fictive ni intellection ni aucune vraie essence ne peut ecirctre formeacutee Il reste donc que comme la qualiteacute est fictive une substance fictive lui soit sujette Or peut-ecirctre aussi cette image du miroir qui semble appa-raicirctre sujette agrave la vue peut avec veacuteriteacute ecirctre dite nrsquoecirctre lsquorienrsquo agrave savoir puisque sur la surface blanche du miroir la qualiteacute de la couleur contraire apparaicirct sou-vent

ltsect 53gt Or cela peut ecirctre demandeacute quand simul-taneacutement lrsquoacircme sent et intellige la mecircme ltchosegt mdash par exemple quand elle discerne une pierre mdash si alors aussi lrsquointellection agit sur lrsquoimage de la pierre ou ltsigt simultaneacutement lrsquointellection et la sensation ltagissentgt sur la pierre mecircme Mais il semble plus raisonnable que lrsquointellection nrsquoait alors pas besoin drsquoimage quand est preacutesente agrave elle la veacuteriteacute de la substance Mais si quelqursquoun dit ougrave il y a sensation il nrsquoy a pas drsquointellection nous ne ltlegt conceacutedons pas Souvent en effet il arrive que lrsquoacircme discerne une ltchosegt et qursquoelle en intellige une autre comme il

uel forma illa componende fabrice quam artifex concipit instar et exemplar rei for-mande quam neque lsquosubstantiamrsquo neque lsquoaccidensrsquo appellare possumus

ltsect 51gt Quidam tamen eam idem quod intellectum uocant ut fabricam tur-ris quam absente turre concipio et al-tam388 et quadratam389 in spatioso campo contemplor idem quod intellectum turris appellant Quibus Aristoteles390 assentire uidetur qui passiones anime quas lsquointellectusrsquo uocant lsquorerum similitudinesrsquo in Periermenias391 appellat

ltsect 52gt Nos autem lsquoimaginemrsquo simi-litudinem rei dicimus Sed nichil obest si intellectus quoque quodammodo lsquosimili-tudorsquo dicatur quia scilicet id quod pro-prie lsquorei similitudorsquo dicitur concipit quod392 nos ab eo diuersum diximus et be-ne Quero enim utrum illa quadratura et illa altitudo uera forma sit 393 intellectus qui ad similitudinem quantitatis turris du-catur et compositionis eius Sed profecto uera quadratura et uera altitudo non nisi corporibus insunt ficta etiam qualitate nec intellectus nec ulla uera essentia 394 for-mari 395 potest Restat 396 igitur ut sicut ficta est qualitas ficta substantia sit ei sub-iecta 397 Fortasse autem et ea speculi imago que uisui subiecta apparere uidetur lsquonichilrsquo esse uere dici potest quoniam398 scilicet in alba speculi superficie contrarii coloris qualitas sepe apparet

ltsect 53gt Illud autem queri potest cum simul anima sentit et intelligit idem mdash ueluti cum lapidem cernit mdash utrum tunc quoque intellectus in imagine lapidis agat uel simul intellectus et sensus in ipso la-pide Sed rationabilius uidetur ut tunc in-tellectus imagine non egeat fol 4ra cum presto est ei substantie ueritas399 Si quis autem dicat ubi sensus est intel-lectum non esse non concedimus Sepe enim contingit animam aliud cernere at-que aliud intelligere ut bene studentibus

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apparaicirct bien agrave ceux qui eacutetudient lteuxgt qui avec leurs yeux ouverts discernent les ltchosesgt preacutesentes ltet quigt cependant en pensent drsquoautres sur lesquel-les ils eacutecrivent

ltIII3222 INTELLECTION DE LrsquoUNIVERSEL ET INTEL-LECTION DU PARTICULIERgt

ltsect 54gt Or maintenant une fois vue la nature de lrsquointellection en geacuteneacuteral distinguons les intellections des universaux et des singuliers Lesquelles ltintel-lectionsgt certes se divisent en cela que celle qui appartient au nom universel conccediloit une image com-mune et confuse de nombreuses ltchosesgt tandis que celle qursquoengendre un mot singulier saisit la forme propre et pour ainsi dire singuliegravere drsquoune ltunique chosegt crsquoest-agrave-dire ltune formegt se rap-portant seulement agrave une ltuniquegt personne Drsquoougrave quand jrsquoentends lsquohommersquo un certain modegravele surgit dans ltmongt esprit ltmodegravelegt qui se rapporte ainsi aux hommes un agrave un qursquoil est commun agrave tous et pro-pre agrave aucun Mais quand jrsquoentends lsquoSocratersquo une certaine forme surgit dans ltmongt esprit ltformegt qui exprime la similitude drsquoune personne preacutecise Drsquoougrave par ce vocable qursquoest lsquoSocratersquo qui porte en ltmongt esprit la forme propre drsquoune ltunique per-sonnegt une certaine reacutealiteacute est preacuteciseacutee et est deacute-termineacutee tandis que par lsquohommersquo dont lrsquointelli-gence srsquoappuie sur la forme commune de tous ltles hommesgt la communauteacute mecircme precircte agrave confusion de telle sorte que nous nrsquointelligeons pas une ltreacuteali-teacute deacutetermineacuteegt parmi toutes Drsquoougrave ce nrsquoest ni So-crate ni un autre lthommegt qursquolsquohommersquo est dit si-gnifier correctement puisque par la force du nom aucun lthommegt nrsquoest preacuteciseacute bien que cependant il nomme les lthommesgt un agrave un Tandis que lsquoSocratersquo ou nrsquoimporte quel ltnom de cette sorte segt trouve non seulement nommer une ltchosegt singuliegravere mais aussi deacuteterminer une reacutealiteacute sujette

ltsect 55gt Mais on demande parce que selon Boegrave-ce nous avons dit ci-dessus que toute intellection a une reacutealiteacute sujette comment ltcelagt srsquoaccorde avec les intellections des universaux Et certainement il faut noter que cela Boegravece lrsquointroduit dans cette argu-mentation sophistique par laquelle il montre que lrsquointellection des universaux est vaine Drsquoougrave rien ne fait obstacle si aussi il ne garantit pas cela en veacuteriteacute drsquoougrave eacutevitant la fausseteacute il se sert des raisons des

apparet qui cum apertis oculis presentia cernant alia tamen de quibus scribunt co-gitant400

(eacuted GEYER p 21 l 27-p 24 l 31)

ltsect 54gt Nunc autem natura intellec-tuum generaliter inspecta uniuersalium et singularium intellectus distinguamus 401 Qui quidem in eo diuiduntur quod ille qui uniuersalis nominis est communem et con-fusam 402 imaginem multorum concipit ille uero quem uox singularis generat pro-priam unius et quasi singularem formam tenet hoc est ad unam tantum personam se habentem Unde cum audio lsquohomorsquo quoddam instar in animo surgit quod ad singulos homines sic se habet ut omnium sit commune et nullius proprium403 Cum autem audio lsquoSocratesrsquo forma quedam in animo surgit que certe persone simili-tudinem exprimit Unde per hoc uocabu-lum quod est lsquoSocratesrsquo quod propriam unius formam ingerit in animo res que-dam certificatur et determinatur per lsquohomorsquo uero cuius intelligentia 404 in communi forma omnium nititur ipsa communitas confusioni est ne quam ex omnibus intelligamus405 Unde neque So-cratem neque alium recte 406 significare lsquohomorsquo dicitur cum nullus407 ex ui nomi-nis certificetur cum tamen singulos no-minet lsquoSocratesrsquo uero uel quodlibet sin-gulare non solum habet nominare uerum etiam rem subiectam determinare

ltsect 55gt Sed queritur quia secundum Boecium superius408 diximus omnem in-tellectum rem subiectam habere quomo-do intellectibus uniuersalium conueniat At certe notandum quod istud Boecius in ea argumentatione sophistica 409 inducit qua intellectum uniuersalium uanum esse ostendit Unde nichil obest si410 et hoc in ueritate non astruat unde falsitatem ui-

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autres Nous pouvons aussi appeler lsquoreacutealiteacute sujettersquo agrave lrsquointellection ou la vraie substance de la reacutealiteacute par exemple quand simultaneacutement ltlrsquointellectiongt est avec la sensation ou la forme conccedilue drsquoune quel-conque reacutealiteacute agrave savoir en lrsquoabsence de la reacutealiteacute ou que cette forme soit commune comme nous avons dit ou ltqursquoelle soitgt propre commune dis-je quant agrave la similitude qursquoelle retient de nombreuses ltchosesgt mecircme si cependant en soi crsquoest comme une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle est consideacutereacutee Ainsi en effet pour montrer la nature de tous les lions une peinture peut ecirctre faite repreacutesentant ce qui nrsquoest le propre drsquoaucun drsquoeux et en revanche pour distin-guer nrsquoimporte quel drsquoltentregt eux une autre ltpein-ture peutgt ecirctre ajusteacutee qui deacutenote quelque chose de propre agrave un ltlion deacutetermineacutegt comme si ltun liongt est peint claudicant ou mutileacute ou blesseacute par le trait drsquoHercule Comme donc une certaine figure des reacutealiteacutes est peinte commune une certaine singuliegravere ainsi aussi ltla formegt est-elle conccedilue agrave savoir une certaine commune une certaine propre

ltsect 56gt Or relativement agrave cette forme agrave savoir celle vers laquelle lrsquointellection se dirige il nrsquoest pas absurde de se demander si le nom signifie cette ltfor-megt aussi cela semble ecirctre confirmeacute tant par lrsquoau-toriteacute que par la raison

ltsect 57gt Et de fait dans le premier ltlivre de sesgt Constructions Priscien quoiqursquoil ait deacutejagrave montreacute lrsquoimposition commune des ltnomsgt universels aux ltchosesgt individuelles est vu avoir ajouteacute une cer-taine autre signification ltde ces noms universelsgt mecircmes agrave savoir relative agrave une forme commune ltengt disant laquo quant aux formes geacuteneacuteriques et speacute-cifiques des reacutealiteacutes ltformesgt qui se sont mainte-nues intelligiblement dans la penseacutee divine avant de sortir vers les corps ltquant agrave ces formes dis-jegt ces ltnoms universelsgt aussi peuvent ecirctre ltdes nomsgt propres ltnoms universelsgt par lesquels les genres ou les espegraveces de la nature des reacutealiteacutes sont mon-treacutes raquo En ce lieu en effet il srsquoagit ainsi de Dieu com-me drsquoun artisan srsquoapprecirctant agrave construire quelque chose ltun artisangt qui preacuteconccediloit par ltsongt acircme une forme exemplaire de la reacutealiteacute agrave construire afin drsquoœuvrer agrave la similitude de cette ltformegt qui alors est dite lsquoproceacuteder vers un corpsrsquo quand la vraie reacutealiteacute est construite drsquoapregraves la similitude de cette ltformegt Mais cette conception commune est cor-

tans411 aliorum rationes compropriat412 lsquoRemrsquo etiam lsquosubiectamrsquo intellectui pos-sumus uocare siue ueram rei substantiam ueluti quando simul est cum sensu 413 siue rei cuiuscumque formam conceptam re scilicet absente siue ea forma commu-nis sit ltutgt414 diximus415 siue propria communis inquam quantum ad similitu-dinem multorum quam retinet licet ta-men in se ut res una consideretur Sic enim ad omnium leonum naturam de-monstrandam una potest pictura fieri nul-lius eorum quod proprium est represen-tans et rursus ad quemlibet eorum distin-guendum alia commodari que aliquid416 eius proprium denotet ut si pingatur clau-dicans uel curtata417 uel telo Herculis sau-ciata418 Sicut ergo quedam rerum commu-nis figura quedam singularis pingitur ita etiam concipitur scilicet quedam com-munis quedam propria

ltsect 56gt De forma autem ista in quam scilicet intellectus dirigitur non absurde dubitatur utrum eam419 quoque nomen si-gnificet quod tam auctoritate quam ra-tione confirmari uidetur

ltsect 57gt In primo namque Construc-tionum Priscianus 420 cum communem impositionem uniuersalium ad indiuidua premonstrasset quandam aliam ipsorum significationem de forma scilicet com-muni uisus est subiunxisse dicens laquo quantum421 ad generales et speciales422 rerum formas423 que in mente diuina in-telligibiliter constiterunt 424 antequam in corpora prodirent hec quoque propria possunt esse quibus genera uel species nature rerum demonstrantur raquo Hoc enim loco de Deo sic agitur quasi de artifice aliquid composituro qui rei componende exemplarem formam ad similitudinem cuius operetur anima preconcipit que tunc lsquoin corpus procederersquo dicitur cum ad similitudinem eius res uera componitur Hec autem communis conceptio bene Deo adscribitur425 non homini quia ope-ra illa mdash generales uel speciales nature

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rectement attribueacutee agrave Dieu non pas agrave lrsquohomme par-ce que ces œuvres mdash ltqui repreacutesententgt des statuts geacuteneacuteriques ou speacutecifiques de la nature mdash appar-tiennent agrave Dieu non pas agrave lrsquoartisan comme un homme une acircme ou une pierre ltappartiennentgt agrave Dieu mais une maison ou un glaive agrave lrsquohomme Drsquoougrave ces derniers mdash une maison et un glaive mdash ne sont pas œuvres de la nature comme ceux-lagrave mdash ltun homme une acircme ou une pierregt mdash et leurs vo-cables ne relegravevent pas de la substance mais de lrsquoaccident et crsquoest pourquoi ils ne sont ni genres ni ltespegravecesgt speacutecialissimes De lagrave aussi crsquoest correc-tement qursquoagrave la penseacutee divine non pas agrave lrsquohumaine les conceptions par abstraction de cette sorte sont attribueacutees parce que les hommes qui connaissent les reacutealiteacutes par les sens seulement agrave peine ou bien jamais ne srsquoeacutelegravevent agrave cette sorte drsquointelligence sim-ple et la sensibiliteacute exteacuterieure des accidents ltlesgt empecircche de concevoir purement les natures des reacutea-liteacutes Tandis que Dieu pour qui toutes les ltchosesgt qursquoil a fondeacutees sont par soi patentes mdash et qui les connaicirct avant qursquoelles ne soient mdash distingue les sta-tuts un agrave un en eux-mecircmes et la sensation nrsquoest pas un empecircchement pour lui qui seul a une vraie intelli-gence Drsquoougrave les hommes sur les ltchosesgt qursquoils nrsquoont pas toucheacutees par les sens il arrive qursquoils ont une opinion plutocirct qursquoune intelligence mdash ce que nous apprenons par lrsquoexpeacuterience mecircme Pensant en effet agrave quelque citeacute non vue quand nous ltygt arri-vons nous deacutecouvrons que nous lrsquoavions saisie en penseacutee autrement qursquoelle nrsquoest

ltsect 58gt Ainsi aussi je crois que des formes in-trinsegraveques qui ne viennent pas aux sens mdash telles que sont la rationaliteacute et la mortaliteacute la paterniteacute la session mdash nous avons plutocirct une opinion Nrsquoimporte quels noms cependant de nrsquoimporte quelles ltcho-sesgt existantes en autant que ltla capaciteacutegt est en eux-mecircmes engendrent une intellection plutocirct qursquoune opinion parce que crsquoest selon certaines natu-res ou proprieacuteteacutes des reacutealiteacutes que lrsquoinventeur ltdu langagegt a envisageacute de les imposer mecircme si lui-mecircme ne savait pas correctement saisir en penseacutee la nature ou bien la proprieacuteteacute de la reacutealiteacute Mais ces conceptions communes Priscien ltlesgt appelle par lagrave lsquogeacuteneacuteriquesrsquo ou lsquospeacutecifiquesrsquo parce que les noms geacuteneacuteriques ou speacutecifiques nous les suggegraverent drsquoune faccedilon ou drsquoune autre Crsquoest certes par rapport agrave ces

status mdash sunt Dei 426 non artificis ut homo anima uel lapis Dei domus autem uel gladius hominis427 Unde hec nature non sunt opera mdash domus et gladius mdash sicut illa nec eorum uocabula substantie sunt sed accidentis atque ideo nec ge-nera sunt nec specialissima428 Inde etiam bene diuine menti non humane huius-modi per abstractionem conceptiones ad-scribuntur 429 quia homines qui per sensus tantum res cognoscunt uix aut numquam ad huiusmodi simplicem intel-ligentiam conscendunt et ne pure rerum naturas concipiant accidentium exterior sensualitas430 inpedit431 Deus uero mdash cui omnia per se patent que condidit quique ea antequam sint nouit432 mdash singulos sta-tus in se ipsis distinguit nec ei sensus im-pedimento est qui [solam]433 solus ueram habet intelligentiam434 Unde homines in his que sensu non attractauerunt435 magis opinionem quam intelligentiam habere contingit mdash quod ipso experimento disci-mus Cogitantes enim de aliqua ciuitate non uisa cum aduenerimus eam nos aliter quam sit excogitasse inuenimus436

ltsect 58gt Ita etiam credo de intrinsecis formis que ad sensus non ueniunt mdash qua-lis est rationalitas et mortalitas paterni-tas fol 4rb sessio mdash magis nos opinio-nem habere Quelibet tamen quorumlibet existentium nomina quantum in ipsis est intellectum magis quam opinionem gene-rant437 quia secundum aliquas rerum na-turas uel proprietates inuentor ea impo-nere438 intendit etsi nec ipse bene exco-gitare sciret rei naturam aut proprietatem Communes autem has conceptiones inde lsquogeneralesrsquo uel lsquospecialesrsquo Priscianus439 uocat quod eas nobis generalia uel 440 specialia nomina utcumque insinuant Ad quas quidem conceptiones quasi propria

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conceptions que ltPrisciengt dit que les ltnomsgt uni-versels mecircmes sont comme des noms propres ltnoms universelsgt qui mecircme srsquoils sont de significa-tion confuse quant aux essences nommeacutees dirigent aussitocirct lrsquoesprit de lrsquoauditeur vers la conception commune comme les noms propres vers lrsquoltuniquegt reacutealiteacute qursquoils signifient Aussi Porphyre mecircme quand il dit que certaines ltchosesgt sont constitueacutees de matiegravere et de forme certaines drsquoapregraves la simili-tude de la matiegravere et de la forme semble avoir intelligeacute cette conception quand il dit lsquodrsquoapregraves la si-militude de la matiegravere et de la formersquo de quoi il sera dit plus pleinement en son lieu Boegravece aussi quand il dit que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude de nombreuses ltchosesgt est un genre ou une espegravece semble avoir intelligeacute la mecircme conception commu-ne De cet avis aussi fut Platon certains ltlegt preacute-tendent de telle sorte en lrsquooccurrence que les Ideacutees communes qursquoil pose dans le nous il ltlesgt appel-lerait lsquogenresrsquo ou lsquoespegravecesrsquo Crsquoest en quoi peut-ecirctre Boegravece mentionne que ltPlatongt a eacuteteacute en deacutesaccord avec Aristote drsquoougrave ltBoegravecegt dit que ltPlatongt a vou-lu que les genres et les espegraveces et les autres lteacuteleacute-mentsgt ne soient pas seulement intelligeacutes comme universaux mais aussi qursquoils soient et qursquoils subsis-tent agrave part des corps comme si ltBoegravecegt disait que ltce sontgt les conceptions communes que ltPlatongt a constitueacute seacutepareacutees des corps dans le nous que ltPla-tongt a intelligeacutees ltcommegt universaux non pas peut-ecirctre ltengt prenant lsquouniverselrsquo selon la preacutedica-tion commune comme fait Aristote mais plutocirct selon la similitude commune de nombreuses ltcho-sesgt Et de fait cette conception ne semble drsquoaucune maniegravere ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs comme le nom qui est adapteacute agrave plusieurs ltchosesgt une agrave une

ltsect 59gt On peut aussi solutionner autrement ltle faitgt que ltBoegravecegt dit que Platon estime que les universaux subsistent en dehors des sensibles afin qursquoil nrsquoy ait aucune divergence drsquoavis entre ltcesgt philosophes En effet lorsque Aristote dit que les universaux subsistent toujours dans les sensibles il ltlrsquogta dit quant agrave lrsquoacte agrave savoir parce que cette nature qui est ltcelle drsquogtanimal laquelle est deacutesigneacutee par un nom universel mdash et selon cela par un certain transfert est dite lsquouniversellersquo mdash ne se trouve en acte nulle part sauf dans une reacutealiteacute sensible cette ltnaturegt cependant Platon estime qursquoelle subsiste

nomina esse dicit ipsa uniuersalia que li-cet confuse significationis sint quantum ad nominatas essentias441 ad communem illam conceptionem statim dirigunt ani-mum auditoris sicut propria nomina ad rem unam quam significant Ipse quoque Porfirius442 cum ait quedam constitui ex materia et forma quedam ad similitu-dinem materie et forme hanc conceptio-nem intellexisse uidetur cum ait lsquoad si-militudinem materie et formersquo de quo plenius suo loco 443 dicetur Boecius 444 quoque cum ait cogitationem collectam ex similitudine multorum genus esse uel speciem eandem communem conceptio-nem intellexisse uidetur In qua etiam sententia Platonem445 fuisse quidam au-tumant ut uidelicet illas Ideas commu-nes quas in noy ponit lsquogenerarsquo uel lsquospe-ciesrsquo appellaret In quo fortasse Boe-cius 446 lteumgt 447 ab Aristotele dissen-sisse commemorat ubi is ait448 eum uol-uisse genera et species ceteraque non so-lum intelligi uniuersalia uerum etiam es-se ac preter corpora subsistere ac si di-ceret illas communes conceptiones quas separatas a corporibus in noy449 consti-tuit450 eum intellexisse uniuersalia non fortasse accipientem lsquouniuersalersquo secun-dum communem predicationem451 sicut facit 452 Aristoteles 453 sed magis 454 se-cundum communem multorum similitudi-nem Illa namque conceptio de pluribus nullo modo predicari uidetur sicut nomen quod pluribus sigillatim455 aptatur

ltsect 59gt Potest et aliter solui quod ait Platonem putare uniuersalia extra sensibi-lia subsistere ut nulla philosophorum sit sententie controuersia456 Quod enim ait Aristoteles uniuersalia in sensibilibus semper subsistere quantum ad actum dixit quia scilicet natura illa que animal est que uniuersali nomine designatur mdash ac secundum hoc per translationem 457 quandam lsquouniuersalisrsquo dicitur mdash nus-quam nisi in sensibili re actualiter reperi-tur quam tamen Plato naturaliter sub-

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ainsi naturellement en soi de telle sorte qursquoelle re-tiendrait son ecirctre ltmecircmegt non sujette au sens selon quoi lrsquoecirctre naturel est appeleacute par un nom universel Et ainsi ce qursquoAristote deacutenie quant agrave lrsquoacte Platon investigateur de la physique lrsquoassigne agrave une aptitude naturelle et ainsi il nrsquoy a aucune divergence entre eux

ltsect 60gt Or aux autoriteacutes ameneacutees qui semblent garantir que crsquoest par des noms universels que sont deacutesigneacutees les formes communes conccedilues la raison aussi semble ltygt consentir Bien sucircr concevoir ces ltformes communesgt par des noms qursquoest-ce drsquoautre que par ces ltnomsgt elles soient signifieacutees Mais as-sureacutement quand nous faisons ces ltformes com-munesgt diffeacuterentes des intellections alors en plus de la reacutealiteacute et de lrsquointellection est sortie une troisiegraveme signification des noms Cela mecircme srsquoil nrsquoltygt a pas drsquoautoriteacute ltpour le garantirgt nrsquoest cependant pas adverse agrave la raison

ltIII323 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 33gt

ltsect 61gt Or ce que ci-dessus nous avons promis de deacutefinir agrave savoir si crsquoest par la cause commune de lrsquoimposition ou par la conception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre que lrsquoon juge la communauteacute des noms universels assignonslt-legt Or rien ne fait obs-tacle si crsquoest par lrsquoune et lrsquoautre mais la cause com-mune qui est prise selon la nature des reacutealiteacutes sem-ble posseacuteder une plus grande force

ltIV THEacuteORIE GEacuteNEacuteRALE DE LrsquoABSTRACTIONgt

ltsect 62gt Ce qursquoaussi nous avons mentionneacute ci-dessus agrave savoir que les intellections des universaux sont faites par abstraction et comment nous les ap-pelons lsquoseulesrsquo lsquonuesrsquo lsquopuresrsquo et non pas lsquocreusesrsquo cependant il faut ltlegt deacutefinir

ltsect 63gt Et premiegraverement relativement agrave lrsquoabs-traction Et ainsi il faut savoir que la matiegravere et la forme consistent mdash ltcrsquoest-agrave-dire existentgt mdash tou-jours simultaneacutement meacutelangeacutees cependant la raison de lrsquoesprit a cette force que tantocirct elle contemple la matiegravere par soi tantocirct elle porte attention agrave la forme seule tantocirct elle conccediloit lrsquoune et lrsquoautre meacutelangeacutees Les deux premiegraveres ltintellectionsgt pour leur part sont par abstraction lesquelles abstraient quelque

sistere in se sic putat ut esse suum reti-neret non subiecta sensui secundum quod esse naturale uniuersali nomine appella-tur Quod itaque458 Aristoteles quantum ad actum denegat Plato phisice459 inqui-sitor in naturali aptitudine assignat atque ita nulla est eorum controuersia

ltsect 60gt Inductis autem auctoritatibus que astruere uidentur per uniuersalia no-mina conceptas communes formas desi-gnari ratio quoque consentire uidetur Quippe eas concipere per nomina quid aliud est quam per ea significari Sed profecto cum eas ab intellectibus diuer-sas460 facimus iam preter rem et intellec-tum tertia exiit nominum significatio Quod etsi auctoritas461 non habet rationi tamen non est aduersum

(eacuted GEYER p 24 l 32-37)

ltsect 61gt Quod autem superius462 pro-misimus diffinire utrum scilicet propter communem causam impositionis uel prop-ter communem conceptionem uel propter utramque communitas uniuersalium nomi-num iudicetur assignemus Nichil autem obest si propter utramque sed maiorem uim obtinere uidetur communis causa que secundum rerum accipitur naturam

(eacuted GEYER p 24 l 38-p 27 l 34)

ltsect 62gt Illud463 quoque quod supra464 meminimus intellectus scilicet uniuersa-lium fieri per abstractionem et quomodo eos lsquosolosrsquo lsquonudosrsquo lsquopurosrsquo465 nec tamen lsquocassosrsquo 466 appellemus 467 diffiniendum est

ltsect 63gt Ac primum de abstractio-ne 468 Sciendum itaque materiam 469 et formam permixta simul semper consis-tere animi tamen ratio hanc uim habet ut modo materiam per se speculetur470 mo-do formam solam attendat modo utraque permixta concipiat Duo uero primi per abstractionem sunt qui de coniunctis ali-quid abstrahunt ut ipsam471 eius naturam

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chose des ltchosesgt conjointes afin de consideacuterer la nature mecircme de cette ltchosegt La troisiegraveme ltintel-lectiongt pour sa part est par conjonction Par exem-ple la substance de cet homme est et corps et animal et homme et ltestgt revecirctue de formes indeacutefinies lten nombregt lorsque je porte attention agrave celle-ci dans lrsquoessence mateacuterielle de la substance une fois toutes les formes eacutecarteacutees par abstraction jrsquoltengt ai une intellection Agrave nouveau quand en elle je porte atten-tion agrave la corporeacuteiteacute seule que je joins agrave la substance cette intellection aussi quoiqursquoelle soit par con-jonction quant agrave la premiegravere qui portait attention seulement agrave la nature de la substance de mecircme est faite aussi par abstraction quant aux autres formes que la corporeacuteiteacute auxquelles je ne porte aucune at-tention telles sont lrsquoanimation la sensibiliteacute la ra-tionaliteacute la blancheur

ltsect 64gt Or les intellections de cette sorte par abstraction semblaient par lagrave peut-ecirctre fausses ou vaines sous preacutetexte qursquoelles perccediloivent la reacutealiteacute autrement qursquoelle ne subsiste Puisqursquoen effet ltces intellectionsgt portent attention agrave la matiegravere par soi ou agrave la forme seacutepareacutement alors qursquoaucune drsquoelles ne subsiste seacutepareacutement assureacutement elles semblent con-cevoir la reacutealiteacute autrement qursquoelle nrsquoest et partant ecirctre creuses Mais il nrsquoen est pas ainsi Si quelqursquoun en effet intellige de cette maniegravere une reacutealiteacute autre-ment qursquoelle ne se trouve en lrsquooccurrence de telle sorte qursquoil lui porte attention en cette nature ou pro-prieacuteteacute qursquoelle-mecircme nrsquoa pas assureacutement cette intel-lection est creuse Mais cela certes ne se produit pas dans lrsquoabstraction Puisqursquoen effet je porte seulement attention agrave cet homme en la nature de la substance ou du corps non pas aussi de lrsquoanimal ou de lrsquohomme ou du grammairien assureacutement je nrsquointellige rien sauf ce qui est en cette ltnaturegt mais je ne porte pas atten-tion agrave toutes les ltcaracteacuteristiquesgt qursquoelle a Et quand je dis que je porte attention lsquoseulementrsquo agrave cette ltna-turegt en cela qursquoelle a cette ltcaracteacuteristiquegt ce lsquoseu-lementrsquo reacutefegravere agrave lrsquoattention non pas au mode de sub-sister autrement lrsquointellection serait creuse En effet la reacutealiteacute nrsquoa pas seulement cette ltcaracteacuteristiquegt mais on lui porte seulement attention comme ltlrsquogtayant Et toutefois drsquoune certaine maniegravere crsquoest autrement qursquoelle nrsquoest qursquoelle est dite ecirctre intelligeacutee non certes drsquoun autre statut qursquoelle nrsquoest comme ci-dessus on ltlrsquogta dit mais en cela lsquoautrementrsquo qursquoautre

considerent Tertius uero per coniunctio-nem est Verbi gratia huius hominis sub-stantia et corpus est et animal et homo472 et infinitis uestita formis quam dum in materiali essentia 473 substantie attendo formis omnibus circumscriptis per abs-tractionem intellectum habeo Rursus cum in ea solam corporeitatem attendo quam substantie coniungo hic quoque in-tellectus cum per coniunctionem 474 sit quantum ad primum qui tantum naturam substantie attendebat idem per abstrac-tionem quoque fit quantum ad formas alias a corporeitate quarum nullam atten-do ut est animatio sensualitas rationa-litas albedo475

ltsect 64gt Huiusmodi autem intellectus per abstractionem inde forsitan falsi uel uani uidebantur quod rem aliter quam subsistit476 percipiant477 Cum enim ma-teriam478 per se uel formam separatim at-tendant nulla tamen earum separatim subsistat profecto479 rem aliter quam sit uidentur concipere atque ideo cassi 480 esse Sed non est ita Si quis enim hoc modo aliter quam se habeat res intelligat ut uidelicet ipsam attendat in ea natura uel proprietate quam ipsa non habeat iste profecto cassus481 est intellectus Sed hoc quidem non fit in abstractione Cum enim hunc hominem tantum attendo fol 4va in natura482 substantie uel corporis non etiam animalis uel hominis uel gramma-tici profecto nichil nisi quod in ea est in-telligo sed non omnia que habet attendo Et cum dico me attendere tantum eam in eo quod hoc habet illud lsquotantumrsquo ad at-tentionem refertur non ad modum subsis-tendi alioquin cassus esset intellectus Non enim res hoc tantum habet sed tan-tum attenditur ut hoc habens Et aliter ta-men quodam ltmodogt483 quam sit dicitur intelligi484 non alio quidem statu quam sit ut supra485 dictum est sed in eo lsquoaliterrsquo quod alius modus est intelligendi quam subsistendi Separatim486 namque hec res

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est le mode drsquointelliger que de subsister Et de fait crsquoest seacutepareacutement drsquoune autre que cette reacutealiteacute est intelligeacutee non pas seacutepareacutee bien que toutefois elle nrsquoexiste pas seacutepareacutement et la matiegravere est perccedilue pu-rement et la forme simplement bien que lrsquoune ne soit pas purement et lrsquoautre non pas simplement en lrsquooc-currence de telle sorte que cette pureteacute ou simpliciteacute soient rameneacutees agrave lrsquointelligence non pas agrave la sub-sistance de la reacutealiteacute agrave savoir de telle sorte qursquoelles sont mode drsquointelliger non pas de subsister

lt(1) CONCEPTS VIDES ET CONCEPTS ABSTRAITSgt

Aussi les sens souvent traitent diversement des composeacutes par exemple si une statue est moitieacute doreacutee et moitieacute argenteacutee je peux discerner seacutepareacutement lrsquoor et lrsquoargent conjoints agrave savoir tantocirct ltengt regardant lrsquoor tantocirct lrsquoargent par soi ltengt discernant les ltchosesgt conjointes diviseacutement non pas diviseacutees vu qursquoelles ne sont pas diviseacutees Ainsi aussi lrsquointel-lection par abstraction porte attention diviseacutement non pas diviseacutee autrement elle serait creuse

ltsect 65gt Pourrait toutefois peut-ecirctre aussi ecirctre saine lrsquointellection qui considegravere les ltchosesgt qui sont conjointes diviseacutees drsquoune maniegravere conjointes drsquoune autre maniegravere et inversement Et de fait tant la conjonction que la division des reacutealiteacutes peuvent ecirctre prises doublement Car nous disons certaines ltcho-sesgt conjointes entre elles par une certaine simili-tude comme ces deux hommes en cela qursquoils sont hommes ou grammairiens tandis que certaines par une certaine apposition et agreacutegation comme la forme et la matiegravere ou le vin et lrsquoeau Ces ltderniegraveres choses quigt sont ainsi adjointes entre elles ltlrsquointel-lection lesgt conccediloit drsquoune maniegravere diviseacutees drsquoune autre maniegravere conjointes Drsquoougrave Boegravece attribue agrave lrsquoes-prit cette puissance qursquoil peut par sa raison et reacuteunir les ltchosesgt disjointes et deacutetacher les ltchosesgt reacuteu-nies ltengt nrsquoexceacutedant toutefois dans ni lrsquoun ni lrsquoau-tre ltcasgt la nature de la reacutealiteacute mais seulement ltengt percevant ce qui est dans la nature de la reacutealiteacute Autrement ltcegt ne serait pas raison mais opinion agrave savoir si lrsquointelligence deacuteviait du statut de la reacutealiteacute

lt(2) LE PROBLEgraveME DE LA PROVIDENCEgt

ltsect 66gt Mais ici une question se preacutesente relati-vement agrave la preacutevoyance mdash ltou providencegt mdash de

ab alia non separata intelligitur cum ta-men separatim non existat et pure ma-teria et simpliciter forma percipitur cum neque hec pure sit nec illa simpliciter ut uidelicet puritas ista uel simplicitas ad intelligentiam non ad subsistentiam487 rei reducantur ut sint scilicet modus intel-ligendi non subsistendi

(eacuted GEYER p 25 l 37-p 26 l 15)

Sensus etiam sepe de compositis di-uersim agunt ueluti si sit statua dimidia aurea et dimidia argentea aurum et ar-gentum coniuncta separatim cernere pos-sum modo scilicet aurum adspiciens488 modo argentum per se coniuncta cernens diuisim non diuisa quippe diuisa non sunt Sic et intellectus per abstractionem diuisim attendit non diuisa alioquin cas-sus esset

ltsect 65gt Posset tamen fortasse et sa-nus esse intellectus qui ea que coniuncta sunt uno modo considerat diuisa alio mo-do ltconiunctagt489 et e conuerso Rerum namque tam coniunctio quam diuisio du-pliciter accipi potest Nam quedam con-iuncta sibi dicimus per similitudinem ali-quam ut hos duos homines in eo quod homines sunt uel grammatici quedam uero per appositionem et aggregationem quandam ut forma et490 materia uel ui-num et aqua Que ita sibi adiuncta sunt alio modo diuisa alio modo ltconiunc-tagt 491 concipit Unde Boecius 492 animo potestatem hanc adscribit 493 ut ratione sua possit et disiuncta componere et com-posita resoluere in neutro tamen rei na-turam excedens sed solum id quod in rei natura est percipiens Alioquin non esset ratio sed opinio scilicet si a statu rei in-telligentia deuiaret

(eacuted GEYER p 26 l 16-p 27 l 17)

ltsect 66gt Sed hic questio occurrit de prouidentia artificis utrum 494 cassa sit

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lrsquoartisan est-ce qursquoelle est creuse pendant qursquoil sai-sit deacutejagrave dans son esprit la forme de lrsquoœuvre future quand la reacutealiteacute ne se trouve pas encore ainsi Si nous le conceacutedons nous serons forceacutes de dire lsquocreusersquo aussi la preacutevoyance de Dieu qursquoil a eue avant la consti-tution de ses œuvres Mais si quelqursquoun dit cela quant agrave lrsquoeffet agrave savoir que ltDieugt ne compleacuteterait pas par ltsongt ouvrage ce qursquoil preacutevoit il est faux que sa preacutevoyance a eacuteteacute creuse Mais si quelqursquoun la dit lsquocreusersquo agrave partir de lagrave qursquoelle ne concorderait pas encore avec le statut futur de la reacutealiteacute certes nous abhorrons ltcesgt tregraves mauvais mots mais nous ne brisons pas la thegravese Il est vrai en effet que le statut futur du monde nrsquoeacutetait pas encore mateacuteriellement pendant que ltDieugt disposait deacutejagrave intelligiblement le ltstatutgt mecircme encore futur Mais nous nrsquoavons pas lrsquohabitude de dire lsquocreusersquo ou la penseacutee ou la preacutevoyance de quelqursquoun sauf ltcellegt qui manque drsquoeffet et nous ne disons pas penser en vain agrave moins de ltpensergt ces ltchosesgt que nous ne com-pleacuteterons pas par ltnotregt ouvrage Et ainsi chan-geant les mots nous ne disons pas lsquocreusersquo la preacute-voyance qui ne pense pas en vain mais qui conccediloit les ltchosesgt qui ne sont pas encore mateacuteriellement comme si elles subsistaient ltcegt qui certes appar-tient naturellement agrave toutes les preacutevoyances Oui la penseacutee des ltchosesgt futures est dite lsquopreacutevoyancersquo ltcellegt des ltchosesgt passeacutees ltest ditegt lsquomeacutemoirersquo ltcellegt des ltchosesgt preacutesentes ltest ditegt propre-ment lsquointelligencersquo Mais si ltquelqursquoungt dit lsquodupeacutersquo celui qui en preacutevoyant pense au statut futur comme deacutejagrave agrave un ltstatutgt existant lui-mecircme plutocirct est dupeacute qui estime qursquoil faut ltlegt dire lsquodupeacutersquo Il nrsquoest en ef-fet pas dupeacute ltceluigt qui preacutevoit le futur sauf srsquoil croit qursquoil ltengt est deacutejagrave ainsi comme il preacutevoit Et en effet ce nrsquoest pas la conception drsquoune reacutealiteacute non existante qui fait ltque quelqursquoun estgt dupeacute mais ltcrsquoestgt la croyance ajouteacutee Mecircme si en effet je pen-se ltagravegt un corbeau rationnel et que cependant je ne crois pas ltqursquoil soitgt ainsi je ne suis pas dupeacute Ain-si non plus celui qui preacutevoit parce que ce qursquoil pen-se comme deacutejagrave existant il nrsquoestime pas que ltcelagt existe ainsi mais qursquoil ltlegt pense ainsi preacutesent de telle sorte qursquoil ltlegt pose preacutesent dans le futur Cer-tes toute conception de lrsquoesprit est comme relative au preacutesent Comme si je considegravere Socrate ou en ce qursquoil a eacuteteacute enfant ou en ce qursquoil sera vieillard je

dum futuri operis iam formam animo te-net cum nondum sic se res habet Quod si concedamus etiam illam Dei prouiden-tiam quam ante operum suorum constitu-tionem habuit lsquocassamrsquo dicere compel-limur Sed si quis hoc quantum ad effec-tum dicat ut scilicet opere non compleret quod prouideat falsum est cassam fuisse prouidentiam Si quis autem inde495 eam lsquocassamrsquo dicat quod nondum cum statu rei futuro concordaret uerba quidem pes-sima abhorremus sed sententiam non in-fringimus Verum enim est quod nondum futurus mundi status materialiter esset dum ipsum adhuc futurum iam dispone-bat intelligibiliter lsquoCassamrsquo autem uel cogitationem uel prouidentiam alicuius dicere non solemus nisi que effectu ca-ret496 nec frustra cogitare dicimus nisi ea que opere non complebimus Verba itaque commutantes non lsquocassamrsquo proui-dentiam dicamus que frustra non cogitat sed concipientem que nondum materiali-ter sint tanquam subsistant497 quod qui-dem naturale est omnium prouidentiarum Cogitatio nempe de futuris lsquoprouidentiarsquo dicitur de preteritis lsquomemoriarsquo de pre-sentibus498 proprie lsquointelligentiarsquo Si au-tem lsquodeceptumrsquo dicat eum qui de futuro statu quasi iam de existenti prouidendo cogitat ipse potius qui ltlsquodeceptumrsquogt499 dicendum putat500 decipitur Non enim qui futurum prouidet decipitur nisi iam ita credat esse sicut prouidet Neque enim conceptio non existentis rei deceptum facit sed fides adhibita Etsi enim co-gitem coruum rationalem nec tamen ita credam deceptus non sum Sic nec proui-dens quia id quod quasi iam existens cogitat non sic existere putat sed sic ut presens cogitat 501 ut in futuro presens ponat Omnis quippe animi conceptio quasi de presenti est Ut si502 considerem Socratem uel in eo quod puer fuit uel in eo quod senex erit ei pueritiam503 uel se-nium quasi presentialiter copulo quia eum presentialiter attendo in preterita uel

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lrsquounis comme preacutesentiellement agrave lrsquoenfance ou agrave la vieillesse parce que je porte preacutesentiellement atten-tion agrave lui sous lrsquoaspect drsquoune proprieacuteteacute passeacutee ou fu-ture Personne cependant ne dit lsquocreusersquo cette meacute-moire parce que ltcegt qursquoelle conccediloit comme preacute-sent elle ltygt porte attention dans le passeacute Mais il sera discuteacute plus pleinement de cela sur ltle traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique

ltsect 67gt Cela aussi relativement agrave Dieu est plus sainement solutionneacute ltainsigt sa substance qui seule est inchangeable et simple nrsquoest varieacutee par au-cunes conceptions des reacutealiteacutes ou par drsquoautres for-mes Car mecircme si lrsquohabitude du langage humain a la preacutesomption de parler du Creacuteateur comme des creacutea-tures en lrsquooccurrence puisque ltle langagegt dit ltle Creacuteateurgt mecircme ou lsquopreacutevoyantrsquo ou lsquointelligentrsquo rien cependant en lui ne doit ecirctre intelligeacute diffeacuterent de lui-mecircme ou pouvoir ltlrsquogtecirctre agrave savoir ni lrsquointellec-tion ni une autre forme Et crsquoest pourquoi toute ques-tion relative agrave lrsquointellection quant agrave Dieu est super-flue Mais si nous disons plus expresseacutement la veacuteri-teacute pour lui de preacutevoir les ltchosesgt futures nrsquoest rien drsquoautre que pour les ltchosesgt futures de ne pas ecirctre cacheacutees de lui qui est la vraie raison en soi

lt(3) SUR LA FORMULE PORPHYRIENNE SOLIS NUDIS PURISQUE INTELLECTIBUSgt

ltsect 68gt Or maintenant une fois montreacutees de nombreuses ltchosesgt sur la nature de lrsquoabstraction revenons aux intellections des universaux qursquoil est toujours neacutecessaire de faire par abstraction Car quand jrsquoentends lsquohommersquo ou lsquoblancheurrsquo ou lsquoblancrsquo je ne me souviens pas agrave partir de la force du nom de toutes les natures ou proprieacuteteacutes qui sont dans les reacutea-liteacutes sujettes mais par lsquohommersquo jrsquoai seulement une conception drsquoun animal et rationnel et mortel non pas aussi des accidents posteacuterieurs cependant ltcrsquoest une conceptiongt confuse non pas distincte Car aussi les intellections des singuliers se font par abs-traction agrave savoir quand on dit lsquocette substancersquo lsquoce corpsrsquo lsquocet animalrsquo lsquocet hommersquo lsquocette blancheurrsquo lsquoce blancrsquo Car par lsquocet hommersquo je porte attention seulement agrave la nature de lrsquohomme mais sur un sujet preacutecis tandis que par lsquohommersquo ltje porte attentiongt certes agrave la mecircme ltnature purement etgt simplement en elle-mecircme non pas sur un certain parmi les hom-mes Drsquoougrave agrave bon droit lrsquointellection des universaux

futura proprietate lsquoCassamrsquo tamen nemo hanc dicit memoriam quia quod ut pre-sens concipit in preterito attendit Sed de hoc super Periermenias504 plenius dispu-tabitur505

ltsect 67gt Illud quoque de Deo sanius soluitur eius substantiam que sola in-commutabilis est ac simplex nullis con-ceptionibus rerum uel formis aliis uariari Nam licet consuetudo humani sermonis de creatore quasi de creaturis loqui presu-mat cum uidelicet ipsum uel lsquoproui-dentemrsquo uel lsquointelligentemrsquo dicat nichil tamen in eo diuersum ab ipso uel intelligi debet uel esse potest nec intellectus sci-licet nec alia forma Atque ideo omnis questio de intellectu fol 4vb quantum ad Deum superuacua est Sed ltsigt506 ex-pressius ueritatem loquimur nichil aliud est eum futura prouidere quam ipsum qui uera ratio in se est futura non latere

(eacuted GEYER p 27 l 18-34)

ltsect 68gt Nunc autem multis de natura abstractionis ostensis ad intellectus uni-uersalium redeamus quos semper per abstractionem fieri necesse est Nam cum audio lsquohomorsquo uel lsquoalbedorsquo uel lsquoalbumrsquo non omnium naturarum uel proprietatum que in rebus subiectis sunt ex ui nominis recordor sed tantum per lsquohomorsquo animalis et rationalis et507 mortalis non etiam pos-teriorum accidentium conceptionem ha-beo confusam tamen non discretam Nam et intellectus singularium per abstrac-tionem fiunt cum scilicet dicitur lsquohec substantiarsquo508 lsquohoc corpusrsquo lsquohoc animalrsquo lsquohic homorsquo lsquohec albedorsquo lsquohoc albumrsquo Nam per lsquohic homorsquo naturam tantum ho-minis sed circa certum subiectum attendo per lsquohomorsquo uero illam eandem simpliciter quidem in se non circa aliquem de homi-nibus Unde merito intellectus uniuer-

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est dite lsquoseulersquo et lsquonuersquo et lsquopurersquo lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt certes des sens parce qursquoelle ne per-ccediloit pas la reacutealiteacute comme sensible mais lsquonuersquo quant agrave lrsquoabstraction des formes ou de toutes ou de cer-taines lsquopurersquo totalement quant agrave la distinction parce qursquoaucune reacutealiteacute qursquoelle soit ou matiegravere ou forme nrsquoest preacuteciseacutee en elle selon que ci-dessus nous avons dit lsquoconfusersquo une conception de cette sorte

ltV REacutePONSE FINALE AUX TROIS QUESTIONS DE

PORPHYREgt

ltsect 69gt Et ainsi ces ltchosesgt examineacutees venons-en aux questions agrave reacutesoudre relativement aux genres et aux espegraveces exposeacutees par Porphyre ltcegt que main-tenant nous pouvons ltfairegt facilement la nature de tous les universaux ltayant eacuteteacutegt maintenant clarifieacutee

lt(1) REacutePONSE AU PREMIER PROBLEgraveMEgt lt(11) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 70gt Et ainsi la premiegravere ltquestiongt de cette sorte eacutetait est-ce que les genres et les espegraveces sub-sistent crsquoest-agrave-dire signifient certaines ltchosesgt vrai-ment existantes ou sont-ils poseacutes dans une intellec-tion seule etc crsquoest-agrave-dire sont-ils poseacutes dans une opinion creuse sans reacutealiteacute comme ces noms chimegravere bouc-cerf qui nrsquoengendrent pas une saine intelligen-ce

lt(12) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

ltsect 71gt Agrave cela il faut reacutepondre que ltles genres et les espegravecesgt signifient reacuteellement par nomination des reacutealiteacutes vraiment existantes mdash agrave savoir les mecircmes que les noms singuliers mdash et ils ne sont poseacutes en aucune maniegravere dans une opinion creuse cependant drsquoune certaine maniegravere ils consistent en une intellection seule et nue et pure comme il a eacuteteacute deacutetermineacute

Mais rien ne fait obstacle si celui qui expose la question prend certains mots drsquoune faccedilon en ques-tionnant ltetgt celui qui solutionne ltles prendgt drsquoune autre faccedilon en solutionnant comme si celui qui solu-tionne disait ainsi tu demandes srsquoils sont poseacutes dans une intellection seule etc ce agrave quoi tu peux ac-quiescer parce que crsquoest vrai comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons deacutejagrave deacutetermineacute

salium lsquosolusrsquo et lsquonudusrsquo et lsquopurusrsquo509 dici-tur lsquosolusrsquo quidem a sensu quia rem ut sensualem non percipit lsquonudusrsquo uero quantum ad abstractionem formarum uel omnium uel aliquarum lsquopurusrsquo ex toto quantum ad discretionem quia nulla res siue materia sit siue forma in eo certifi-catur secundum quod superius510 huius-modi conceptionem lsquoconfusamrsquo diximus

(eacuted GEYER p 27 l 35-p 30 l 5)

ltsect 69gt His itaque prelibatis ad ab-soluendas questiones de generibus et spe-ciebus a Porfirio propositas ueniamus quod facile iam possumus omnium uni-uersalium natura iam aperta

(eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 15) (eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 2)

ltsect 70gt Prima 511 itaque huiusmodi erat utrum genera et species subsistant id est significent aliqua uere existentia an sint posita in intellectu solo etc512 id est sint posita in opinione cassa sine re sicut hec nomina chimera hircoceruus513 que sanam intelligentiam non generant

(eacuted GEYER p 28 l 3-15)

ltsect 71gt Ad quod respondendum est quia re uera significant per514 nominatio-nem res uere515 existentes mdash easdem sci-licet quas singularia nomina mdash et nullo modo in opinione cassa sunt posita quo-dam tamen modo intellectu solo et nudo et puro sicuti determinatum est516 con-sistunt

Nichil autem obest si proponens questionem aliter quasdam uoces accipiat in querendo aliter qui soluit in soluendo ac si diceret ita is qui soluit queris utrum sint posita ltingt 517 intellectu solo etc quod ita potes accipere quod uerum est ut supra iam determinauimus518

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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Les mots peuvent aussi ecirctre pris entiegraverement de la mecircme maniegravere partout tant par celui qui solu-tionne que par celui qui questionne et alors il y aura une ltuniquegt question mdash non par des opposeacutes mdash relativement aux preacuteceacutedents membres des deux questions dialectiques agrave savoir de celles-ci est-ce qursquoils sont ou ne sont pas et de mecircme est-ce qursquoils sont poseacutes dans des ltintellectionsgt seules et nues et pures ou non

lt(2) REacutePONSE AU DEUXIEgraveME PROBLEgraveMEgt lt(21) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 72gt La mecircme ltchosegt peut ecirctre dite sur la deuxiegraveme ltquestiongt qui est de cette sorte est-ce qursquoils sont des subsistants corporels ou incorpo-rels crsquoest-agrave-dire puisqursquoil est conceacutedeacute qursquoils si-gnifient des subsistants est-ce qursquoils signifient cer-tains subsistants qui sont corporels ou qui sont incor-porels

lt(22) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

Assureacutement tout ce qui est comme dit Boegravece ou bien ltestgt corporel ou bien incorporel agrave savoir ou que nous prenions ces noms lsquocorporelrsquo et lsquoincor-porelrsquo pour un corps substantiel et un non-corps ou pour ce qui peut ecirctre perccedilu par un sens corporel comme homme bois blancheur et ltce quigt ne ltlegt peut pas comme acircme justice lsquoCorporelrsquo peut aussi ecirctre pris pour lsquodistinctrsquo comme si lrsquoon demandait ainsi puisque ltles genres et les espegravecesgt signifient des subsistants est-ce qursquoils les signifient distincts ou non distincts En effet celui qui recherche bien la veacuteriteacute de la reacutealiteacute porte non seulement attention aux ltchosesgt qui peuvent ecirctre dites avec veacuteriteacute mais ltaussigt agrave toutes celles qui peuvent ecirctre poseacutees dans lrsquoopinion Drsquoougrave mecircme si pour quelqursquoun il est certain qursquoaucuns ltsubsistantsgt ne subsistent agrave part des distincts toutefois parce qursquoil pourrait y avoir lrsquoopinion qursquoil y en a drsquoautres aussi ce nrsquoest pas agrave tort que lrsquoon se questionne relativement agrave eux Et certes cette ultime acception de lsquocorporelrsquo semble davantage acceacuteder agrave la question agrave savoir que lrsquoon se questionne relativement aux ltsubsistantsgt distincts ou non distincts Mais peut-ecirctre quand Boegravece dit que tout ce qui est ou est corporel ou incorporel lsquoincorporelrsquo semble ecirctre superflu puisqursquoaucun existant nrsquoest incorporel crsquoest-agrave-dire non distinct Et

Possunt et eodem penitus modo uoces ubique accipi tam ab soluente quam a que-rente et tunc fiet una questio mdash non per opposita mdash de prioribus membris duarum dialecticarum questionum harum sci-licet utrum sint uel non sint et item utrum sint posita in solis et nudis et puris uel non

(eacuted GEYER p 28 l 16-p 29 l 7) (eacuted GEYER p 28 l 16-19)

ltsect 72gt Idem in secunda519 dici po-test que est huiusmodi utrum subsisten-tia sint corporalia an incorporalia hoc est cum concedantur significare subsis-tentia utrum aliqua520 subsistentia signi-ficent que sint corporalia an que sint in-corporalia

(eacuted GEYER p 28 l 19-p 29 l 7)

Quippe omne quod est ut ait Boe-cius521 aut corporeum aut incorporeum siue scilicet hec nomina lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo accipiamus pro corpore substantiali et non-corpore siue pro eo quod corporeo sensu percipi potest ut homo lignum albedo et522 non potest ut anima iustitia Potest etiam lsquocorporeumrsquo accipi pro lsquodiscretorsquo ac si ita queratur cum significent subsistentia 523 utrum significent ea524 ltdiscreta uel non discre-tagt525 Qui enim rei ueritatem bene in-uestigat non tantum attendit que uere dici possunt sed quecumque in opinione poni possunt Unde etsi alicui certum sit nulla subsistere preter discreta quia tamen posset esse opinio ut alia essent526 non immerito et de eis queritur Et hec qui-dem ultima acceptio lsquocorporeirsquo magis ad questionem accedere uidetur ut scilicet de discretis uel non discretis queratur Sed fortasse cum ait Boecius 527 omne quod est uel corporeum esse uel incorpo-reum528 lsquoincorporeumrsquo superfluere uide-tur cum nullum existens sit 529 incorpo-reum id est non discretum Nec quicquam

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rien de ce qui est ameneacute agrave lrsquoordre des questions ne semble avoir de la valeur sauf peut-ecirctre en cela que comme corporel et incorporel divisent dans lrsquoautre signification les subsistants ainsi aussi il semble ltqursquoils les divisentgt dans cette ltsignificationgt comme si ainsi celui qui questionne disait Je vois que parmi les existants les uns sont dits lsquocorporelsrsquo les autres lsquoincorporelsrsquo lesquels de ceux-lagrave dirons-nous ecirctre ceux qui sont signifieacutes par les universaux Agrave quoi lrsquoon reacutepond les ltexistantsgt corporels drsquoune certaine maniegravere crsquoest-agrave-dire les distincts dans leur essence et incorporels quant agrave la notation du nom universel agrave savoir parce que ces ltnoms universelsgt ne ltlesgt nomment pas distinctement et deacutetermineacute-ment mais confuseacutement comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons assez enseigneacute Drsquoougrave aussi les noms uni-versels eux-mecircmes et sont dits lsquocorporelsrsquo quant agrave la nature des reacutealiteacutes et lsquoincorporelsrsquo quant au mode de signification parce que mecircme srsquoils nomment ces ltexistantsgt qui sont distincts toutefois ltilsgt ne ltles nommentgt pas distinctement et deacutetermineacutement

lt(3) REacutePONSE AU TROISIEgraveME PROBLEgraveMEgt

ltsect 73gt La troisiegraveme question quant agrave elle si les ltgenres et les espegravecesgt sont poseacutes dans les sensi-bles etc deacutecoule de cela qursquoils sont conceacutedeacutes ltecirctregt incorporels en lrsquooccurrence parce que lrsquoincorporel pris drsquoune certaine maniegravere se divise par ecirctre dans le sensible et ne pas ecirctre ltdans le sensiblegt comme ci-dessus aussi nous ltlrsquogtavons mentionneacute Et les uni-versaux sont dits subsister dans les sensibles crsquoest-agrave-dire signifier une substance intrinsegraveque existant dans la reacutealiteacute sensible agrave partir de formes exteacuterieures et quoiqursquoils signifient cette substance qui subsiste en acte dans la reacutealiteacute sensible cependant ils mon-trent cette mecircme ltsubstancegt naturellement seacutepareacutee de la reacutealiteacute sensible comme ci-dessus nous lrsquoavons deacutetermineacute drsquoapregraves Platon Drsquoougrave Boegravece dit que les genres et les espegraveces sont intelligeacutes mdash non pas qursquoils sont mdash agrave part des sensibles agrave savoir en cela qursquoavec la raison on porte attention aux reacutealiteacutes des genres et des espegraveces en elleslt-mecircmesgt quant agrave leur nature agrave part de toute sensibiliteacute parce qursquoelles pourraient vraiment subsister en elles-mecircmes une fois eacutecarteacutees aussi les formes exteacuterieures par lesquelles elles vien-nent aux sens Car nous conceacutedons que tous les genres ou espegraveces sont dans les reacutealiteacutes sensibles Mais parce que lrsquointellection ltdes genres et des espegravecesgt eacutetait

illud quod ad ordinem questionum530 in-ducitur ualere uidetur nisi forte in eo quod sicut corporeum et incorporeum in alia significatione diuidunt subsistentia ita et in hac uidetur ac si ita is qui querit diceret Video quod existentium alia di-cuntur lsquocorporaliarsquo alia lsquoincorporaliarsquo que horum dicemus esse ea que ab uni-uersalibus significantur531 Cui respon-detur corporalia quodammodo id est discreta in essentia sua et incorporalia quantum ad uniuersalis nominis notatio-nem quod scilicet ea non discrete ac de-terminate nominant 532 sed confuse ut supra533 satis docuimus Unde et nomina ipsa uniuersalia et lsquocorporearsquo dicuntur quantum ad naturam rerum534 et lsquoincor-porearsquo quantum ad modum significatio-nis quia etsi ea que discreta sunt no-minent non tamen discrete et determi-nate

(eacuted GEYER p 29 l 8-26)

ltsect 73gt Tertia535 uero questio utrum sint posita in sensibilibus et caeligtera536 ex eo descendit quod incorporea concedun-tur quia uidelicet incorporeum quodam modo acceptum fol 5ra diuiditur per esse in537 sensibili et non esse ut supra538 quoque meminimus Et dicuntur uniuer-salia subsistere in sensibilibus id est si-gnificare intrinsecam substantiam exis-tentem in re sensibili ex exterioribus for-mis et cum eam substantiam significent que actualiter subsistit in re sensibili ean-dem tamen naturaliter separatam a re sen-sibili demonstrant sicut superius539 iuxta Platonem determinauimus Unde Boe-cius540 genera et species intelligi preter sensibilia dicit non esse eo scilicet quod res generum et specierum quantum ad na-turam suam rationabiliter in se attendun-tur preter541 omnem sensualitatem quia in se ipsis remotis quoque exterioribus formis per quas ad sensus ueniunt uere subsistere possent Nam omnia genera uel species concedimus sensualibus inesse re-bus Sed quia intellectus eorum a sensu

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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toujours dite ecirctre lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt par rapport agrave la sensation ils ne semblaient ecirctre drsquoaucune maniegravere dans les reacutealiteacutes sensibles Drsquoougrave agrave bon droit on demandait srsquoils pouvaient ecirctre dans les sensibles et lrsquoon reacutepond relativement agrave certains qursquoils sont ltdans les sensiblesgt ainsi cependant qursquoils demeu-rent naturellement comme on ltlrsquogta dit agrave part de la sensibiliteacute

lt(4) RETOUR SUR LE DEUXIEgraveME PROBLEgraveME NOU-VELLE REFORMULATION ET NOUVELLE REacutePONSEgt

ltsect 74gt Or nous pouvons dans la deuxiegraveme ques-tion prendre lsquocorporelrsquo et lsquoincorporelrsquo pour lsquosensiblersquo et lsquonon sensiblersquo de telle sorte que lrsquoordre des ques-tions soit plus convenant et parce que lrsquointellection des universaux eacutetait dite ecirctre lsquoseule ltcrsquoest-agrave-dire lsquoiso-leacuteersquogt par rapport agrave la sensationrsquo comme on ltlrsquogta dit on a correctement demandeacute srsquoils eacutetaient sensibles ou non sensibles et puisque lrsquoon reacutepondait que certains drsquoentre eux sont sensibles quant agrave la nature des reacuteali-teacutes et ltquegt les mecircmes ltsontgt non sensibles quant au mode de signifier agrave savoir parce qursquoils ne deacutesignent pas les reacutealiteacutes sensibles qursquoils nomment de la ma-niegravere dont elles sont senties crsquoest-agrave-dire comme dis-tinctes et par leur monstration la sensation ne les re-pegravere pas il restait la question ltde savoirgt si ltles uni-versauxgt appelaient seulement les sensibles eux-mecircmes ou aussi signifiaient quelque chose drsquoautre agrave quoi on reacutepond qursquoils signifient et les sensibles eux-mecircmes et simultaneacutement cette conception commune que Priscien attribue au premier chef agrave la penseacutee divine

lt(5) REacutePONSE AU QUATRIEgraveME PROBLEgraveME AJOUTEacute PAR

ABEacuteLARD AU QUESTIONNAIRE DE PORPHYREgt

ltsect 75gt Et se maintenant autour de ces ltchosesgt Selon cela que nous comprenons ici une quatriegraveme question comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons mention-neacute voici la solution nous voulons qursquoen aucune ma-niegravere les noms ne soient universels ltsi les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruitesgt puisque une fois leurs reacutealiteacutes deacutetruites ils ne sont deacutesormais plus preacutedica-bles de plusieurs vu qursquoils ne ltsontgt plus communs agrave aucunes reacutealiteacutes comme le nom lsquorosersquo lorsque deacutesor-mais il ne demeure plus de roses lequel ltnomgt ce-pendant alors est encore significatif en vertu de lrsquointel-lection mecircme srsquoil manque de nomination autrement il nrsquoy aurait pas la proposition lsquoaucune rose nrsquoestrsquo

lsquosolusrsquo semper dicebatur542 nullo modo in sensibilibus rebus esse uidebantur543 Unde merito querebatur an unquam 544 possent in sensibilibus esse et respon-detur de quibusdam quod sint sic tamen ut preter sensualitatem sicut dictum est545 naturaliter permaneant

(eacuted GEYER p 29 l 27-38)

ltsect 74gt Possumus autem in secunda questione lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo pro lsquosensibilirsquo et lsquoinsensibilirsquo546 sumere ut sit ordo questionum conuenientior547 et quia intellectus uniuersalium lsquosolus a sensursquo ut dictum est548 dicebatur quesi-tum recte est an sensibilia essent an in-sensibilia et cum responderetur549 eorum quedam esse sensibilia quantum ad natu-ram rerum eadem et insensibilia quantum ad modum significandi550 quia scilicet res sensibiles quas nominant non designant eo modo quo sentiuntur id est ut discre-tas nec per eorum demonstrationem sen-sus eas reperit restabat questio utrum ipsa sensibilia tantum appellarent an etiam ali-quid aliud significarent cui respondetur quod et sensibilia ipsa significant et simul communem illam conceptionem quam Priscianus 551 diuine menti precipue ad-scribit

(eacuted GEYER p 29 l 39-p 30 l 5)

ltsect 75gt Et circa ea constantia Se-cundum hoc quod hic quartam intelligi-mus questionem ut supra552 meminimus hec est solutio quod uniuersalia nomina nullo modo uolumus esse cum rebus eo-rum peremptis iam de pluribus predica-bilia non sint553 quippe nec ullis rebus communia ut lsquorosersquo nomen ltnongt554 iam permanentibus rosis quod tamen tunc quoque ex intellectu significatiuum est licet nominatione careat alioquin propo-sitio non esset lsquonulla rosa estrsquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltVI BILAN ET SYNTHEgraveSEgt lt(1) JUSTIFICATION DU QUESTIONNAIRE DE POR-PHYREgt

ltsect 76gt Or crsquoest bien relativement aux ltmotsgt universels non pas relativement aux mots singuliers qursquoeacutetaient faites les questions parce que lrsquoon ne doutait pas tellement de la signification des ltmotsgt singuliers Crsquoest que leur mode de signifier con-cordait bien avec le statut des reacutealiteacutes Comme ces ltreacutealiteacutesgt en elles-mecircmes sont distinctes ainsi elles sont distinctement signifieacutees par les ltmots singu-liersgt et leur intellection saisit une reacutealiteacute preacutecise ce que les ltmotsgt universels nrsquoont pas En outre les ltmotsgt universels puisqursquoils ne signifiaient pas les reacutealiteacutes comme distinctes ne semblaient pas non plus ltlesgt signifier ltcomme des reacutealiteacutesgt srsquoaccor-dant puisqursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute dans laquelle elles srsquoaccordent comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons aussi enseigneacute Et ainsi parce qursquoil y avait un si grand doute relativement aux universaux Porphyre a choisi de traiter des universaux seuls excluant les singuliers de ltsongt intention comme si par eux-mecircmes ltils eacutetaientgt assez manifestes mecircme si ce-pendant il les traite parfois incidemment en vue drsquoautres ltchosesgt

lt(2) EXPLICATION DU PROBLEgraveME DES UNIVERSAUX LE TRANSFERT DES PROPRIEacuteTEacuteS DE LrsquoUNIVERSEL DES

MOTS AUX CHOSESgt

ltsect 77gt Mais il faut noter que mecircme si ltce sontgt seuls des mots qursquoinclut la deacutefinition de lrsquouni-versel ou du genre ou de lrsquoespegravece souvent toutefois ces noms sont transfeacutereacutes agrave leurs reacutealiteacutes par exemple quand on dit que lrsquoespegravece se maintient agrave partir du genre et de la diffeacuterence crsquoest-agrave-dire la reacutealiteacute de lrsquoespegravece agrave partir de la reacutealiteacute du genre Quand en ef-fet on clarifie la nature des mots selon la significa-tion tantocirct on traite des mots tantocirct des reacutealiteacutes et freacutequemment les noms des ltreacutealiteacutesgt sont mutuelle-ment transfeacutereacutes aux ltmotsgt Drsquoougrave crsquoest surtout le traitement ambigu tant de la logique que de la gram-maire par suite des transferts de noms qui a induit dans lrsquoerreur de nombreuses ltpersonnesgt nrsquoayant pas bien distingueacute ou bien la proprieacuteteacute de lrsquoimpo-sition des noms ou bien lrsquoabus de transfert

(eacuted GEYER p 30 l 6-p 32 l 12) (eacuted GEYER p 30 l 6-16)

ltsect 76gt Bene autem de uniuersalibus non de singularibus uocibus questiones fiebant quia non ita de significatione sin-gularium dubitabatur Quippe modus eorum significandi bene cum statu rerum concordabat Que sicut discrete in se sunt ita discrete ab eis significantur et intellec-tus eorum rem certam tenet quod uniuer-salia non habent Preterea uniuersalia cum res ut discretas non significarent nec conuenientes uidebantur significare cum nulla sit res in qua conueniunt ut supra555 quoque docuimus Quia itaque tanta erat de uniuersalibus dubitatio sola elegit Porfirius uniuersalia ad tractandum sin-gularia ab intentione excludens quasi per se satis manifesta licet ea tamen inciden-ter propter alia quandoque tractet

(eacuted GEYER p 30 l 17-26)

ltsect 77gt Notandum uero quod licet solas uoces diffinitio uniuersalis uel ge-neris uel speciei includat sepe tamen hec nomina ad res eorum transferuntur ueluti cum dicitur species constare ex genere et differentia hoc est res speciei ex re gene-ris Ubi enim uocum natura secundum significationem aperitur modo de uoci-bus modo de rebus agitur et frequenter harum nomina ad illas mutuo transferun-tur Unde maxime tractatus tam logice556 quam grammatice ex translationibus 557 nominum ambiguus multos558 in errorem induxit non bene distinguentes aut pro-prietatem impositionis nominum aut abu-sionem translationis559

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt(3) DESCRIPTION ET CRITIQUE DE LA STRATEacuteGIE AR-GUMENTATIVE DE BOEgraveCE Agrave PARTIR DU PRINCIPE EXPLI-CATIF MIS EN PLACE EN (2)gt ltCONCLUSIONgt

ltsect 78gt Or crsquoest surtout Boegravece dans ses com-mentaires qui fait cette confusion par des transferts et au premier chef dans la recherche de ces ques-tions de telle sorte certes qursquoil semble correct drsquoa-bandonner ce qursquoil appelle genres ou bien espegraveces Certes les questions de ltBoegravecegt nous aussi parcou-rons-ltlesgt briegravevement et appliquonslt-lesgt comme il importe agrave la preacutedite theacuteorie Ici donc dans ltsongt investigation des questions pour qursquoil reacutesolve mieux la reacutealiteacute drsquoabord il la perturbe par certaines ques-tions et raisons sophistiques afin qursquoagrave partir drsquoelles il nous enseigne par la suite agrave ltlesgt deacutemecircler Et il fait connaicirctre un tel inconveacutenient que tout soin et lttoutegt recherche relativement aux genres et aux es-pegraveces doivent ecirctre repousseacutes comme srsquoil disait parce que en lrsquooccurrence les vocables lsquogenresrsquo et lsquoespegravecesrsquo ne peuvent pas ecirctre dits ce qursquoils semblent ou quant agrave la signification des reacutealiteacutes ou quant agrave lrsquointellection

Or relativement agrave la signification des reacutealiteacutes ltBoegravece legt montre en cela que jamais une reacutealiteacute ou une ou multiple ne se retrouve universelle crsquoest-agrave-dire preacutedicable de plusieurs comme lui-mecircme ltlegt clarifie diligemment et ltcommegt ci-dessus nous ltlrsquogtavons corroboreacute Mais qursquoune ltuniquegt reacutealiteacute ne soit pas universelle et partant ni un genre ni une espegravece ltBoegravece legt confirme premiegraverement ltengt disant tout ce qui est un est numeacuteriquement un crsquoest-agrave-dire distinct en ltsagt propre essence mais les genres et les espegraveces qui doivent ecirctre communs agrave plusieurs ne peuvent pas ecirctre numeacuteriquement un et ainsi ne ltpeuventgt pas ltecirctregt un Mais parce que quelqursquoun pourrait dire contre ltcettegt hypothegravese qursquoils sont un tel lsquounrsquo numeacuteriquement que ltce lsquounrsquogt soit commun ltBoegravecegt lui enlegraveve cette eacutechappatoire ltengt disant chaque lsquounrsquo numeacuteriquement commun ou bien est commun par parties ou bien tout entier par succession des temps ou bien tout entier en ltungt mecircme temps mais ainsi qursquoil ne constitue pas les substances des ltchosesgt auxquelles il est commun Tous ces modes de communauteacute ltBoegravecegt les eacutecarte aussitocirct tant du genre que de lrsquoespegravece ltengt disant

(eacuted GEYER p 30 l 27-p 32 l 12)

ltsect 78gt Maxime autem Boecius in commentariis 560 hanc confusionem per translationes561 facit et precipue super in-quisitione harum questionum562 ita qui-dem ut rectum relinquere uideatur quid genera uocet aut species563 Cuius qui-dem questiones564 et nos breuiter trans-curramus atque ad predictam sententiam sicut oportet applicemus Hic igitur in in-uestigatione questionum ut melius rem dissoluat565 prius eam per aliquas566 so-phisticas questiones ltetgt567 rationes per-turbat568 ut ab eis nos postmodum expe-dire doceat569 Et tale proponit inconue-niens quod omnis cura et inquisitio de ge-neribus et speciebus sit postponenda ac si dicat quia uidelicet lsquogenerarsquo et lsquospe-ciesrsquo ea que uidentur uocabula dici non possunt siue quantum ad rerum significa-tionem siue quantum ad intellectum570

De rerum autem significatione in eo ostendit quod numquam res siue una siue multiplex uniuersalis reperitur id est predicabilis de pluribus sicut ipse dili-genter aperit571 et nos superius572 com-probauimus Quod uero una res uniuersa-lis non sit atque ideo nec genus nec spe-cies primo 573 confirmat dicens fol 5rb omne quod unum est unum nume-ro est id est discretum in propria essen-tia sed genera et species que communia pluribus esse oportet unum numero esse non possunt atque ita nec unum574 Sed quia aliquis ltcontragt575 assumptionem dicere posset quod sint tale lsquounumrsquo nu-mero quod sit commune hoc ei diffu-gium576 aufert dicens577 omne lsquounumrsquo numero commune aut per partes com-mune esse aut per successionem tempo-rum totum aut eodem tempore totum sed ita quod non constituat eorum substantias quibus est commune Quos omnes modos communitatis statim tam a genere quam a

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que ces ltderniers genre et espegravece doiventgt plutocirct ecirctre ainsi rendus communs qursquoils soient tout entiers en ltungt mecircme temps dans les ltchosesgt une agrave une et ltqursquogtils constituent leur substance Crsquoest que les noms universels ne sont pas participeacutes par parties par les diverses ltchosesgt qursquoils nomment mais tout en-tiers et complets ils sont en ltungt mecircme temps les noms des ltchosesgt une agrave une Ils peuvent aussi ecirctre dits constituer les substances des ltchosesgt auxquel-les ils sont communs ou en cela que par transfert ils signifient des reacutealiteacutes constituant drsquoautres ltreacutealiteacutesgt comme lsquoanimalrsquo nomme dans cheval ou dans hom-me quelque chose qui est leur matiegravere ou mecircme ltcellegt des hommes ltqui lui sontgt infeacuterieurs ltcrsquoest-agrave-dire qui sont contenus sous luigt ou en cela qursquoils sont dits confectionner la substance parce que drsquoune certaine maniegravere ils entrent dans le sens ltdonneacute agravegt ces ltchosesgt drsquoougrave ils leur sont dits ltecirctregt lsquosubstan-tielsrsquo vu que lsquohommersquo note ce tout qui ltestgt un ani-mal et rationnel et mortel

ltsect 79gt Or apregraves que Boegravece a montreacute relative-ment agrave une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle nrsquoest pas univer-selle il ltlegt corrobore relativement agrave une ltreacutealiteacutegt multiple agrave savoir ltengt montrant qursquoune multitude de reacutealiteacutes distinctes nrsquoest pas non plus une espegravece ou bien un genre et il deacutetruit la theacuteorie selon la-quelle quelqursquoun pourrait dire que toutes les substan-ces simultaneacutement colligeacutees sont ce genre lsquosub-stancersquo et tous les hommes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo comme si lrsquoon disait ainsi si nous posons que tout genre est une multitude de reacutealiteacutes srsquoaccor-dant substantiellement alors toute pareille multitude aura naturellement un autre ltgenregt au-dessus drsquoel-le et ce ltgenre engt aura agrave nouveau un autre ltau-dessus de luigt jusqursquoagrave lrsquoinfini ce qui est un incon-veacutenient

Et ainsi il a eacuteteacute montreacute que les noms universels quant agrave la signification des reacutealiteacutes mdash ou drsquoune ltunique reacutealiteacutegt ou drsquoune multiple mdash ne semblent pas ecirctre des universaux agrave savoir puisqursquoils ne signi-fient aucune reacutealiteacute universelle crsquoest-agrave-dire preacutedica-ble de plusieurs

ltsect 80gt Quant aussi agrave la signification de lrsquoin-tellection il argumente que ces ltnomsgt ne doivent pas de lagrave ecirctre dits des lsquouniversauxrsquo parce qursquoil mon-tre sophistiquement que cette intellection est vaine agrave

specie remouet dicens 578 ea potius ita communicari ut eodem tempore tota sint in singulis et eorum substantiam consti-tuant Quippe uniuersalia nomina non per partes a diuersis que nominant participan-tur sed tota et integra singulorum sunt eodem tempore nomina Substantias quo-que eorum quibus communia sunt consti-tuere dici possunt uel in eo quod per translationem 579 significant res consti-tuentes alias ut lsquoanimalrsquo quiddam no-minat in equo uel in homine quod materia est eorum uel etiam inferiorum homi-num580 ltuelgt581 in eo [quod]582 substan-tiam conficere dicuntur quod quodam-modo in eorum sententiam ueniunt unde lsquosubstantialiarsquo eis dicuntur quippe lsquohomorsquo totum id notat quod animal et rationale et mortale

ltsect 79gt Postquam autem Boecius de re una ostendit quod non sit uniuersa-lis583 comprobat584 de multiplici585 os-tendens scilicet nec multitudinem discre-tarum rerum speciem aut genus esse et illam destruit 586 sententiam qua posset aliquis dicere omnes substantias simul collectas esse illud genus lsquosubstantiarsquo587 et omnes homines speciem illam que lsquoho-morsquo est ac si ita diceretur si ponamus omne genus esse multitudinem rerum conuenientium substantialiter omnis au-tem talis multitudo lthabebitgt588 natura-liter aliud supra se et illud rursus aliud habebit usque ad infinitum quod ltestgt589 inconueniens

Itaque ostensum est uniuersalia no-mina quantum ad rerum significationem mdash siue unius590 siue multiplicis591 mdash non uideri uniuersalia cum nullam scilicet rem uniuersalem significent id est de pluribus predicabilem

ltsect 80gt Quantum etiam ad significa-tionem intellectus ea non debere lsquouniuer-saliarsquo dici inde arguit quod eum intel-lectum uanum esse sophistice ostendit

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savoir en cela qursquoelle se trouve autrement que la reacutea-liteacute ne subsiste puisqursquoelle est par abstraction Cer-tes le nœud de ce sophisme et ltBoegravecegt mecircme et nous ltlrsquogtavons ci-dessus assez diligemment deacutenoueacute Mais lrsquoautre partie de lrsquoargumentation par laquelle ltBoegravecegt montre qursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute univer-selle parce que ltcette partiegt nrsquoeacutetait pas sophis-tique il ne ltlrsquogta pas jugeacutee avoir besoin de ltplus degt deacutetermination Il prend en effet lsquoreacutealiteacutersquo comme une reacutealiteacute non comme un mot agrave savoir parce qursquoun mot commun quoiqursquoil soit en lui-mecircme pour ainsi dire une ltuniquegt reacutealiteacute par essence est commun par nomination dans lrsquoappellation de nombreuses ltchosesgt agrave savoir ltparce quegt crsquoest selon cette ap-pellation non pas selon son essence qursquoil est preacutedi-cable de plusieurs Cependant la multitude des reacuteali-teacutes mecircmes est la cause de lrsquouniversaliteacute du nom par-ce que comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus il nrsquoy a pas drsquouniversel agrave moins qursquoil ne contienne de nombreuses ltchosesgt cependant lrsquouniversaliteacute qursquoune reacutealiteacute confegravere agrave un mot la reacutealiteacute ne ltlrsquogta pas en elle-mecircme vu qursquoaussi le mot nrsquoa pas la si-gnification gracircce agrave la reacutealiteacute et ltquegt le nom est ju-geacute appellatif selon la multitude des reacutealiteacutes quoique cependant nous ne disions pas que les reacutealiteacutes signifient ni qursquoelles sont appellatives

Traduction Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER

eo592 scilicet quod aliter quam res sub-sistat habeatur cum sit per abstractionem Cuius quidem sophismatis nodum et ipse593 satis et nos diligenter superius594 absoluimus Illam autem aliam partem argumentationis qua ostendit nullam rem uniuersalem esse595 quia sophistica non erat determinatione non iudicauit indige-re lsquoRemrsquo enim ut rem non ut uocem accipit quia scilicet uox communis cum quasi una res essentia596 in se sit com-munis est per nominationem in appella-tione multorum secundum quam scilicet appellationem non secundum essentiam suam de pluribus est predicabilis Rerum tamen ipsarum multitudo est causa uni-uersalitatis nominis quia ut supra597 me-minimus non est uniuersale nisi quod598 multa continet uniuersalitatem tamen quam res uoci confert ipsa in se res non habet quippe et significationem gratia rei uox non habet et appellatiuum nomen iu-dicatur secundum multitudinem rerum cum tamen neque res significare dicamus neque esse appellatiuas

Nouvelle eacutedition du texte latin et traduc-tion franccedilaise ineacutedite par Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER drsquoapregraves lrsquounique teacute-moin manuscrit Milano Biblioteca Am-brosiana M 63 sup

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(al man in marg sup) Pour une juste compreacutehension de ce titre composite et des preacutecisions sur sa traduction veacuteritable (Logique

laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) voir ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 et 10 dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In Isagogen Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (coll laquo Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati-norum raquo XLVIII) 1906 p 12 l 20-21 et p 23 l 21-23 laquo [hellip] ingredientes ad logicam [hellip] raquo et laquo [hellip] ut ingredientium uiam ad obscurissimas rerum caligines aliquo quasi doctrinae lumine temperaret raquo mdash Sur le sens agrave donner agrave lrsquoincipit laquo Ingredientibus nobis logicam raquo voir agrave nouveau ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 1 et 5 eacuted BRANDT p 4 l 17-18 et p 14 l 23 laquo Sex omnino [hellip] magistri in omni expositione praelibant raquo et laquo [hellip] de his ipsis rebus pauca praelibare [hellip] raquo

3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 3 eacuted BRANDT p 7 l 11-12 sqq laquo Et prius quid sit ipsa philosophia considerandum est [hellip] raquo

4 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I dans Manlii Seuerini Boetii Opera omnia Paris Migne (coll laquo Patrologia Latina raquo [deacutesormais PL] LXIV) 1847 col 1044C-D laquo Cum philosophia maximis in rebus operam suam studiumque consumat [hellip] raquo

5 autem scripsimus cum ed Geyer p 1 l 8 secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 583 l 25 ed Ottaviano p 106)] enim A

6 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT dans op cit p 140 l 17-p 141 l 19 surtout p 140 l 19-21 et p 141 l 15-16 laquo [hellip] dicentes philosophiam indubitanter habere partes speculatiuam atque actiuam de hac tertia rationali quaeritur an sit in parte ponenda [hellip] raquo et laquo [hellip] Quodsi in his tribus id est speculatiua actiua atque rationali philosophia consistit [hellip] raquo Le renvoi de Geyer (p 1 n 3) agrave la tripartition de la philosophie speacuteculative dans lrsquoEditio prima (I 3 eacuted BRANDT p 8 l 6 sqq) est non pertinent mais ce premier commentaire isagogique boeacutecien contient une division bi-partite de lrsquoensemble de la philosophie en speacuteculative et active (I 3 eacuted BRANDT p 7 l 23-p 9 l 22) compleacuteteacutee par la mention de la philosophie rationnelle (I 4 eacuted BRANDT p 9 l 23-p 10 l 2)

7 uitaelig sic A (= uitę) 8 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 9 l 24-25 laquo [hellip]

fructus est artis eius quam Graeci λογικήν nos rationalem possumus dicere [hellip] raquo 9 philosophiaelig sic A (= philosophię) 10 partem scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 12) et cum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 1 ed Ottaviano

p 110)] partes A (lectio non signata a Geyer) 11 Globalement BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 140

l 13-p 142 l 16 plus preacuteciseacutement p 141 l 20-p 142 l 16 Bregraveve allusion aussi dans le premier commentaire BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 10 l 2-5

12 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A

13 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 16-p 143 l 7 14 nichil sic hic et alibi A 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 18-24 16 phisicus sic A 17 phisica sic A 18 conscriptam scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 19 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A laquo Haec autem

ratio nisi uia quadam processerit saepe in multos necesse est labatur errores Quod ne passim fieret atque ut certis regulis tractatus insisteret uisum est antiquae philosophiae ducibus ut ipsarum ratiocinationum quibus aliquid inquirendum esset naturam penitus ante discuterent ut his purgatis atque compositis uel in speculatione ueritatis uel in exercendis uirtutibus uteremur Haec est igitur disciplina quasi disserendi quaedam magistra quam logicen Peripatetici ueteres appellauerunt hanc Cicero definiens disserendi dili-gentem rationem uocauit raquo

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20 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 21 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 1-2 et 6-8

laquo Quare necesse erat eos falli qui abiecta scientia disputandi de rerum natura perquirerent raquo et laquo Cum igitur ueteres saepe multis lapsi erroribus falsa quaedam et sibimet contraria in disputatione colligerent [hellip] raquo

22 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A

23 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 16-p 14 l 3 24 Periermenias scripsimus (cf eg sect 40 51 66)] Periermeias A 25 Analetica sic A 26 PORPHYRE Isagoge eacuted du texte grec dans Porphyrii Isagoge et in Aristotelis Categorias commentarium

eacuted A BUSSE Berlin Reimer (coll laquo Commentaria in Aristotelem Graeca raquo [doreacutenavant CAG] IV 1) 1887 p 1 l 1 transl Boethii dans Categoriarum Supplementa Porphyrii Isagoge translatio Boethii et Anonymi Fragmentum vulgo vocatum laquo Liber Sex Principiorum raquo eacuted L MINIO-PALUELLO et BG DOD Bruges Paris Descleacutee de Brouwer (coll laquo Aristoteles Latinus raquo [doreacutenavant AL] I 6-7) 1966 p 5 l 1 laquo Isagoge Porphyrii raquo cf PORPHYRE Isagoge texte grec et latin traduction par A DE LIBERA et A-P SEGONDS introduction et notes par A DE LIBERA Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1998 p 1

27 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 4 eacuted BRANDT p 143 l 11-12 laquo Titulo enim proponit Porphyrius introductionem se in Aristotelis Praedicamenta conscribere raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 15 l 1-4

28 parti supponatur sA] supponatur parti pA (inuersio non signata a Geyer) 29 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2 [fol 73va ed Ottaviano p 115] et L [fol 9va ed

Geyer p 509 l 13] laquo cognitionem raquo) mdash Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio se-cunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4

30 caeligtera sic A (= cętera) 31 ne scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 29) secundum L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 16)] nec A om A2

(fol 73va ed Ottaviano p 116) 32 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] ratio-

nibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 33 sigillatim sic A 34 Voir ci-dessus dans le preacutesent paragraphe 35 sigillatim sic A 36 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A mdash voir ci-dessous sect 12-16 37 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 17-p 158 l 20 38 dilexerimus A (ed Geyer p 3 l 8-9 laquo distinxerimus raquo) 39 duaelig sic A (= duę) 40 auctore scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 9)] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 41 Litteacuteralement Tulle (Marcus Tullius Cicero) ― CICEacuteRON Topica II 6 eacuted H BORNECQUE Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1960 p 69 laquo Cum omnis ratio diligens dis-serendi duas habeat partis unam inueniendi alteram iudicandi [hellip] raquo

42 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A ID In Isa-gogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 18-p 140 l 8

43 argumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argumentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argumentandi raquo])

44 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 13)] calumpnietur A (et ed Ottaviano p 109 graphia non signata a Geyer) calumpniatur A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 36 [laquo calumniatur raquo] ed Ottaviano p 109 [laquo Ms calumpniatur raquo])

45 CICEacuteRON Topica II 6 eacuted BORNECQUE p 69 laquo Inueniendi uero artem [hellip] et ad usum potior erat et ordine naturae certe prior [hellip] raquo

46 scientia scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 16)] scienti A (lectio non signata a Geyer) 47 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 48 diffinitiones sic hic et alibi A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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49 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 50 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 51 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] calumpnietur A (graphia non signata a Geyer) 52 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] natura A 53 ex eisdem terminorum habitudinibus scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] exisdem terminorum habi-

tudibus A (lectio notha non signata a Geyer) 54 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 55 ratio suppleuimus cum ed Geyer (p 3 l 33)] om A 56 contraria uidetur sic A (cf ed Geyer p 3 l 33) 57 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1 045B sqq 58 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 59 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 19-23 et p 14

l 1-2 plutocirct que p 14 l 23-25 ougrave lrsquoon trouve cependant la leccedilon laquo occurrit raquo 60 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A (lectio non signata a Geyer) 61 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumentorum audi A 62 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 63 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 64 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 65 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 66 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 67 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 68 litteram A (ed Geyer p 4 l 18 laquo literaelig raquo) 69 Cum sit necessarium etc lemma non animaduersum a scriptore A (omissio animaduersionis non signata a

Geyer) mdash PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 2-10 laquo Cum sit necessarium Chrisaorie et ad eam quae est apud Aristotelem praedicamentorum doctrinam nosse quid genus sit et quid differentia quidque species et quid proprium et quid accidens et ad definitionum adsignationem et omnino ad ea quae in diuisione uel demonstratione sunt utili hac istarum rerum speculatione compendiosam tibi traditionem faciens temptabo breuiter uelut introductionis modo ea quae ab antiquis dicta sunt aggredi altioribus quidem quaestionibus abstinens sim-pliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16

70 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A

71 proemium scripsimus (cf ed Geyer p 4 l 20)] premium A (lectio non signata a Geyer) 72 assignat scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 20)] asignat A (graphia non signata a Geyer) 73 introductorium scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 21)] intoductorium A (graphia non signata a Geyer) 74 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 22)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 75 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 10-p 151 l 9 76 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 12-15 laquo Di-

uersa enim significatione Marcus Tullius dicit necessarium suum esse aliquem atque nos cum nobis ne-cessarium esse dicimus ad forum descendere qua in uoce quaedam utilitas significatur raquo

77 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 26)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 78 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 18-20 laquo Hae

uero duae huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur quae huius loci obtineat significationem [hellip] raquo 79 ad scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 4 l 28)] om pA (omissio non signata a Geyer) 80 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 151 l 6-9 laquo Quam-

quam enim sit summa necessitas his ignoratis non posse ad ea ad quae hic tractatus intenditur perueniri [hellip] raquo

81 littere sic A 82 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] suponit A (graphia non signata a Geyer) 83 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A

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84 necessarium est hellip nosse enim quid sit genus etc explicatio lemmatis animaduersa a scriptore A 85 quid scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 86 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 2)] subponit A (graphia non signata a Geyer) 87 Voir ci-dessus sect 7 88 continetur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] contenent A (lectio non signata a Geyer) 89 quandoque scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] quinque A (lectio non signata a Geyer) 90 Au lieu de La Pharsale LUCAIN La guerre civile (La Pharsale) eacuted et trad A BOURGERY Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1947 2 volumes 91 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 119)] si-

gnandas A 92 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 10)] hec A (lectio non signata a Geyer) 93 temptabo sic A (et Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 7-8) 94 aggredi scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 12)] agredi A (graphia non signata a Geyer) 95 uelut scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] uelud A (graphia non signata a Geyer) 96 introductorio scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] introductiorurso A (lectio notha non signata a Geyer

cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 8 laquo introductionis raquo) 97 HORACE De arte poetica v 25-26 98 diffideret scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 18 secundum L (fol 10va ed Geyer p 511 l 8) qui habet

laquo diffidentes raquo)] difficeret (fortasse pro deficeret) A 99 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6-9 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 158

l 13 100 illorum scripsimus (cf eg supra sect 5 12 16 laquo horum quinque raquo sect 12 15 16 laquo hec quinque raquo sect 14

laquo eadem quinque raquo sect 20 laquo illa quinque raquo)] illarum A (et ed Geyer p 5 l 23 fortasse secundum laquo is-tarum rerum raquo cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 6-7)

101 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 153 l 6

102 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 24)] hec A (lectio non signata a Geyer) 103 uniuersitatem hellip aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 104 non scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 28) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] nec A 105 cum scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] etiam A 106 sint scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 107 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 108 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 4 l 7-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 9 l 1-3 laquo Nosse autem oportet quoniam et genus alicuius est genus et species alicuius est species idcirco necesse est et in utrorumque rationibus utrisque uti raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 5 (II laquo De specie raquo) sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 2 eacuted BRANDT p 202 l 16-18

109 necnon scripsimus] necum A (ed Geyer p 5 l 34 laquo nec non raquo A2 [fol 73vb ed Geyer in apparatu lectionum laquo nec tamen et raquo ed Ottaviano p 120] laquo nec tantum et raquo)

110 agitur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] arguuntur A 111 ista scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] ita A 112 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 150 l 2-5 et

p 152 l 4-8 113 ARISTOTE Cateacutegories 3 (1b16-17 selon comme pour tous les autres textes drsquoAristote lrsquoeacutedition du texte

grec dans Aristotelis Opera ex recensione Immanuelis Bekkeri edidit Academia Regia Borussica Berlin Reimer 1831 [editio altera quam curauit O GIGON Berlin de Gruyter 1960]) transl Boethii dans Categoriae uel Praedicamenta translatio Boethii editio composita translatio Guillelmi de Moerbeka lemmata e Simplicii commentario decerpta Pseudo-Augustini paraphrasis Themistiana eacuted L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer AL I 1-5 1961 p 6 l 19-20 laquo Diuersorum generum et non subalternatim positorum diuersae secundum speciem et differentiae sunt ut animalis et scientiae raquo Cf

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BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 8-11 ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 177A

114 dicit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 2) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] om cum lacuna A

115 ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 12 l 4-5 laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 12-14 laquo [hellip] ut cum substantiae proprium post multa dicit esse quod idem numero contrariorum susceptibile sit [hellip] raquo ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 198B laquo Maxime uero substantiae proprium esse uidetur cum unum et idem numero sit contrariorum susceptibilem esse [hellip] raquo (crsquoest lrsquoordre mdash laquo unum et idem numero raquo mdash du commentaire boeacutecien sur les Cateacutegories qui est sui-vi ici par Abeacutelard)

116 dicuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 8)] dicunt A (lectio non signata a Geyer) 117 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 19 l 22-p 20 l 1 laquo quartum uero in quo concurrit et soli et omni et semper raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (IV laquo De proprio raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda IV 15 eacuted BRANDT p 275 l 10

118 notitia scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 9)] notia A (lectio non signata a Geyer) 119 Aristoteles frequenter scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 11)] inu A 120 Cf eg ARISTOTE Cateacutegories 2 (1a22-1b3) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 5 l 24-

p 6 l 8 121 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 23-p 13 l 5 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO

et DOD AL t I 6-7 p 20 l 7-15 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (V laquo De accidente raquo) sect 1-4 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 17 eacuted BRANDT p 280 l 13-p 281 l 7

122 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 123 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 7 eacuted BRANDT p 153 l 7-p 154

l 8 124 Cf BOEgraveCE De topicis differentiis II dans Boethiusrsquo De topicis differentiis und die byzantinische Rezep-

tion dieses Werkes eacuted intr DZ NIKITAS Athegravenes The Academy of Athens Paris Vrin Bruxelles Eacuteditions Ousia (coll laquo Corpus Philosophorum Medii Aevi mdash Philosophi Byzantini raquo V) 1990 p 30 l 9-p 31 l 7 (PL t LXIV col 1187B-D)

125 sumit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 19)] sumum A 126 tenent scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24)] tenetur A sunt A2 (fol 74ra ed Geyer in apparatu lec-

tionum laquo tenent raquo ed Ottaviano p 121) 127 conuertuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 121)] con-

uertitur A 128 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 8 eacuted BRANDT p 154 l 9-p 157

l 6 129 diuisiones scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 27)] diuisio A (lectio non signata a Geyer) 130 Cf BOEgraveCE De diuisione liber dans Anicii Manlii Severini Boethii laquo De diuisione liber raquo Critical edition

translation prolegomena and commentary by J MAGEE Leiden Boston et Koumlln Brill (coll laquo Philosophia Antiqua raquo LXXVII) 1998 p 6 l 17-26 (PL LXIV col 877B-C)

131 esset scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 35)] essent A (lectio non signata a Geyer) 132 se seclusimus (cf ed Geyer p 6 l 36) 133 singillatim scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 36-37)] singilatim A (graphia non signata a Geyer) 134 quo scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 2)] quoque A 135 ita scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] tota A 136 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 137 diuideremus scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] diui-

dimus A 138 Voir ci-dessus sect 8

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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139 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted BRANDT p 157 l 7-p 158 l 20

140 aliorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 8)] aliarum A (lectio non signata a Geyer) 141 quod scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 9) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] quam A 142 Cf selon Geyer (p 7 n 1) BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted

BRANDT p 158 l 10-12 Mais plus litteacuteralement voir BOEgraveCE De topicis differentiis I eacuted NIKITAS p 3 l 13 (PL t LXIV col 1174C) laquo Locus uero est argumenti sedes raquo

143 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 10 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

144 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 11 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

145 sillogismum sic A 146 ponens scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 13)] pones A (lectio non signata a Geyer) 147 sillogismos sic A 148 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 6 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL

t I 6-7 p 5 l 6 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 10

149 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 15)] apellantur A (graphia non signata a Geyer) 150 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 16 laquo syllogismorum raquo)] sillogismomorum A (lectio

notha non signata a Geyer) 151 enthimematum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 18 laquo enthymematum raquo)] emptimematum A 152 utilitate scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 7 l 19)] utilitate de pA (additio non signata a Geyer) 153 literam sic A (= litrsquoatilde) 154 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 8-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 9-10 laquo altioribus quidem quaestionibus abstinens simpliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1

155 dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo)

156 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata an in sensibilibus et circa ea constantia dicere recusabo (altissimum enim est huiusmodi negotium et maioris egens inquisitionis) illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerint et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo monstrare raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 et p 167 l 21-23 laquo Mox inquit de generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita et circa ea constantia dicere recusabo Altissimum enim est huiusmo-di negotium et maioris egens inquisitionis raquo (voir ci-dessus [article laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Por-phyre raquo] texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56) et laquo Illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerunt et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo mon-strare raquo

157 inquirendum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 31)] inquirendis A 158 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 17-p 160

l 3 laquo Sunt autem quaestiones quas sese reticere promittit et perutiles et secretae et temptatae quidem a doctis uiris nec a pluribus dissolutae Quarum prima est huiusmodi raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 58

159 temptate sic A (et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 160 l 1 laquo temptataelig raquo)

160 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 laquo Mox inquit de

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

161 essentiaelig sic A (= essentię) laquo essences raquo signifiant ici comme le plus souvent ailleurs laquo choses existan-tes raquo

162 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 12-13 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE

LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 5-6 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

163 an incorporales hellip sint suppleuimus secundum fontem (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 5-6) et cum ed Geyer (p 7 l 37-38)] om A

164 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11-12 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 13 laquo [hellip] et utrum separata an in sensibilibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 6-7 laquo [hellip] et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

165 Duaelig sic A (= duę) 166 sensibilia pA] sinsibilia sA (graphia notha non signata a Geyer) 167 sensibilia scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 3)] sinsibilia A (graphia notha non signata a Geyer) 168 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161

l 7 laquo Duae quippe incorporeum formae sunt ut alia praeter corpora esse possint et separata a corporibus in sua incoporalitate perdurent ut deus mens anima alia uero cum sint incorporea tamen praeter corpora esse non possint ut linea uel superficies uel numerus uel singulae qualitates quas tametsi incorporeas esse pronuntiamus quod tribus spatiis minime distendantur tamen ita in corporibus sunt ut ab his diuelli ne-queant aut separari aut si a corporibus separata sint nullo modo permaneant raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 62

169 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

170 aliaelig sic A (= alię) 171 communi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 12)] communitim A (lectio notha non signata a Geyer) 172 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 173 aliaelig multaelig sic A (= alię multę) 174 ea suppleuimus ex fonte (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5

l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 7) et cum ed Geyer (p 8 l 17)] om A

175 Litteacuteralement laquo ou encore les reacutealiteacutes elles-mecircmes nommeacutees une fois deacutetruites raquo 176 rosa scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 21)] res a A 177 proemii sic A (laquo proe- raquo hic et alibi ed Geyer laquo prooe- raquo) 178 litteram sic A 179 alibi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 25)] alibet A 180 expectet sic A 181 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 182 auctor scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 30)] actor A (graphia non signata a Geyer) 183 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90

184 Aristotelem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 37)] Aristotele A (lectio non signata a Geyer)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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185 Perypatetici sic A 186 Perypateticos sic A 187 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 188 argumentatores scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] argumenta argumentatores A (lectio non signata a

Geyer) 189 appellat scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] appellant A 190 Dicit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 1) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] om cum lacuna

A 191 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1042D laquo Omne prooemium

quod ad componendum intendit auditorem ut in rhetoricis discitur aut beneuolentiam captat aut atten-tionem praeparat aut efficit docilitatem [hellip] raquo

192 Rhetoricis scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 3)] retericis A rethoricis A2 (fol 75va ed Geyer in appa-ratu lectionum laquo reticis raquo ed Ottaviano p 140) ― Crsquoest-agrave-dire dans les eacutecrits rheacutetoriques ciceacuteroniens

193 plura sic A 194 Voir ci-dessus sect 7 (avec la reacutefeacuterence agrave Boegravece) et 12 195 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 2-10 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16 ― Mention est faite au deacutebut de ce passage porphyrien du deacutedicataire du traiteacute Chrysaorios auquel renvoie lrsquoallusion de la phrase sui-vante drsquoAbeacutelard

196 requirit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 11)] riquirit A (graphia notha non signata a Geyer) 197 et utrum he scripsimus cum sA] et h utrum he pA (expunctio non signata a Geyer) 198 Les mots crsquoest-agrave-dire ici les uoces (litteacuteralement les voix ou sons vocaux) 199 conueniant suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 17)] om A 200 Traduction alternative de cette fin de phrase laquo [hellip] nous ici distinguons communeacutement ltla naturegt des

universaux par les proprieacuteteacutes des lteacuteleacutementsgt singuliers ltgenres et espegravecesgt et cherchons avec soin si ces ltproprieacuteteacutesgt srsquoaccordent seulement avec les mots ou aussi avec les reacutealiteacutes raquo

201 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a39-40) transl Boethii dans De interpretatione uel Periermenias translatio Boethii specimina translationum recentiorum eacuted L MINIO-PALUELLO Translatio Guillelmi de Moerbeka eacuted G VERBEKE et L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer 1965 AL t II 1-2 p 10 l 1-2 laquo [] quod in pluribus natum est praedicari [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 dans Anicii Manlii Seuerini Boetii Commentarii in librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo recensuit C MEISER Lipsiae Teubner 1880 (reprint Garland Publishing New York Londres 1987) t II p 135 l 23-24 (PL t LXIV col 462B)

202 in suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 18)] om A 203 Peryermenias sic A 204 Porfirius sic A 205 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 2 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 7 l 2-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 3 (I laquo De genere raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 5 eacuted BRANDT p 183 l 7-8

206 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 eacuted MEISER t II p 135 l 21-24 (PL t LXIV col 462B)

207 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 14-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 18 l 12-14 laquo [hellip] sic et homo communis et specialis ex materia quidem similiter consistit genere ex forma autem differentia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 6-8

208 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b19-20) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 11 l 9-10 laquo Genus autem et species circa substantiam qualitatem determinant (qualem enim quandam substantiam significant) raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 194C

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209 Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa substantiam determinant qualem enim quandam ltsubstan-tiamgt significant scripsimus et suppleuimus ex fonte] Genus inquit qualitatem circa substitiam determi-nant qualem enim quiddam significant A (ed Geyer p 9 l 29-31 laquo Genus inquit qualitatem circa substantiam determinat quale enim quiddam significat raquo)

210 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 32 l 8-11 (PL LXIV col 885C) laquo Illud autem scire perutile est quoniam genus una quodammodo multarum specierum similitude est quae earum omnium substantialem conuenientiam monstret atque ideo collectiuum plurimarum specierum genus est dis-iunctiuae uero unius generis species raquo

211 est suppleuimus ex fonte] om A (et ed Geyer p 10 l 3) 212 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 34 l 17-19 (PL LXIV col 886B) laquo Vocabulum ergo no-

minis de pluribus nominibus praedicatur et est quodammodo species sub se continens indiuidua raquo 213 propositionum scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 7)] positionum A 214 collectio scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 10)] conlectio A (graphia non signata a Geyer) 215 uniuersalis scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 11)] uel A (lectio non signata a Geyer) 216 uniuersale scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 16)] uniuersalem A (lectio non signata a Geyer) 217 singularium scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 19)] singulariter A 218 si scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 21)] se A 219 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 220 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 6 l 21-22 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 12 l 18-20 laquo [hellip] participatione enim speciei plures homines unus particularibus autem unus et communis plures raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 9 eacuted BRANDT p 228 l 9-11

221 unumquodque eorum consistit scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 28-29) secundum Porphyrium] et enim A 222 est in alio scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 10 l 29)] est e in alio pA (additio non signata a Geyer) 223 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 7 l 21-23 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 13 l 24-p 14 l 2 laquo Indiuidua ergo dicuntur huiusmodi quoniam ex proprietatibus consistit unumquodque eorum quorum collectio numquam in alio eadem erit raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 11 eacuted BRANDT p 234 l 14-16 (ougrave au lieu de laquo quorum raquo on lit laquo quarum raquo comme chez Abeacutelard)

224 manenti scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 34)] manendi A 225 Lrsquoexemple de la cire mis en parallegravele par Geyer (p 10 n 5 renvoyant agrave la Theologia Christiana IV 86

PL CLXXVIII col 1 288B-C) avec le preacutesent passage drsquoAbeacutelard est en fait assez diffeacuterent 226 statuas scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 35)] stutuas A (graphia notha non signata a Geyer) 227 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 23-p 163 l 3 laquo Genus uero secundum nullum horum modum commune esse speciebus potest nam ita commune esse debet ut et totum sit in singulis et uno tempore et eorum quorum commune est constituere ualeat et formare substantiam raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 68

228 fit sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 229 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 230 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 166

l 18 et p 167 l 3-7 laquo Sed haec similitudo cum in singularibus est fit sensibilis cum in uniuersalibus fit intellegibilis eodemque modo cum sensibilis est in singularibus permanet cum intellegitur fit uniuersa-lis Subsistunt ergo circa sensibilia intelleguntur autem praeter corpora raquo et laquo Ita quoque generibus et spe-ciebus id est singularitati et uniuersalitati unum quidem subiectum est sed alio modo uniuersale est cum cogitatur alio singulare cum sentitur in rebus his in quibus esse suum habet raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 87 et 88

231 sententiis scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 10)] sententia A (lectio non signata a Geyer) 232 phisica sic A 233 et sic scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 15)] de si A 234 Le deacutecoupage argumentatif dans tout ce secteur est fort difficile agrave eacutetablir avec certitude Pace de Libera la

phrase qui suit (eacuted GEYER p 11 l 16-20 laquo Immo [hellip] duritia raquo) ne peut pas vouloir dire laquo que des

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contraires peuvent fort bien dans le cadre de ThEm coexister en un mecircme sujet en restant contraires raquo (A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier 1999 p 320) Tout en con-servant lrsquoideacutee libeacuteranienne drsquoun second argument drsquoAbeacutelard [a12] nous nous accordons avec la grande majoriteacute des commentateurs en consideacuterant que la critique abeacutelardienne se poursuit jusqursquoagrave la mention de lrsquoautoriteacute aristoteacutelicienne inclusivement (crsquoest-agrave-dire jusqursquoagrave laquo [hellip] contraria non esse conuincit raquo eacuted GEYER p 11 l 24) Disparaicirct donc ainsi la premiegravere reacuteplique alleacutegueacutee des partisans de ThEm ([ad a12] une identification codeacutee que nous reacutecupeacutererons cependant ci-dessous en la simplifiant en [ad a12]) au second argument [a12] drsquoAbeacutelard (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294)

235 ex hellip duritia passage non traduit par J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 113 (p 128 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf 1994)

236 Plutocirct que le chapitre sur la relation (Cateacutegories 7 6a36-8b24) crsquoest en fait un passage du chapitre sur la quantiteacute qui est ici viseacute par Abeacutelard ARISTOTE Cateacutegories 6 (5b33-6a11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 16 l 22-p 17 l 6 Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 210B

237 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 23)] tantum A (lectio non signata a Geyer) 238 Crsquoest ici que nous reprenons lrsquoappellation simplifieacutee [ad a12] pour marquer ce que lrsquoon considegravere geacuteneacutera-

lement comme la premiegravere reacuteplique des partisans de ThEm agrave Abeacutelard plus preacuteciseacutement agrave ce que lrsquoon a identifieacute agrave juste titre croyons-nous comme son second argument ([a12] cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacute-raliteacutes p 294 qui utilise toutefois lrsquoappellation [ad a12] mdash non retenue ici mdash parce qursquoil voit en ce passage une seconde reacuteplique des partisans de ThEm)

239 inde scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 26)] idem A 240 fundentur scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 28)] fundetur A 241 Il srsquoagit soit du deacutebut du contre-argument drsquoAbeacutelard (cf Five Texts on the Mediaeval Problem of Univer-

sals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and edited by PV SPADE Indiana-polis Cambridge Hackett 1994 p 31) soit de la suite de la reacuteplique des partisans de ThEm (cf DE LI-BERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294 319 n 51 et p 321-323 en derniegravere page il note que dans son deacutecoupage argumentatif laquo Assez curieusement Abeacutelard ne reacutepond pas agrave cette objection raquo)

242 Sed scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 31)] in A 243 Burnellus sic A mdash On trouve bien laquo Burnellus raquo mdash et non pas laquo Brunellus raquo mdash dans le manuscrit Sur ce

nom propre drsquoacircne (ou de petit cheval) voir les reacutefeacuterences fournies par lrsquoed Geyer (p 11 n 4) ainsi que dans ALAIN DE LILLE Lettres familiegraveres (1167-1170) eacutedition et commentaire par F HUDRY Paris Vrin (coll laquo Eacutetudes et rencontres de lrsquoEacutecole des Chartres raquo) 2003 p 68-70

244 Burnellus scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 7)] burnellis A (lectio non signata a Geyer) 245 non scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 13)] iam A ― En acceptant cette correction eacuteditoriale de Geyer

notre traduction srsquoapparente agrave celle figurant dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 173 (reproduisant R McKEON Selections from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258) et se distingue de celle contenue dans P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International 1982 p 6 et de celle de Spade adoptant le point de vue de King (chap 6 sect 4 p 151-169) dans Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 32 avec la n 13

246 eidem scripsimus (cum Spade et al)] eis ed Geyer (p 12 l 21) 247 calumniantur scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 21-22)] calumnientur A 248 nullum scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 25)] ullum A 249 sententie scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 27)] seu A 250 Ci-dessus sect 25 251 sicut scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 38)] sic A 252 multa suppleuimus cum ed Geyer (p 13 l 1)] om A 253 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 7)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 254 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 14 l 10-12 et p 18 l 21-23 transl Boethii eacuted

MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 22 l 12-16 et p 28 l 1-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 17 (VII laquo De communitatibus generis et differentiae raquo) sect 3 et p 23 (XVI laquo De differentiis

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speciei et differentiae raquo) sect 3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 3 et 14 eacuted BRANDT p 292 l 6-10 et p 327 l 6-10

255 subiectis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 14)] secundis A (lectio hic non signata a Geyer) 256 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 257 ARISTOTE Cateacutegories 5 (2a34-2b6) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 8 l 3-15

laquo Cetera uero omnia aut de subiectis dicuntur primis substantiis aut in eisdem subiectis sunt Hoc autem manifestum est ex his [hellip] quare si primae substantiae non sunt impossibile est aliquid esse ceterorum raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 184C-D

258 essentiam scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 17)] scientiam A 259 uniuersalitate scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 18)] uniuersalitatem A (lectio non signata a Geyer) 260 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 261 in se ipsis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 25)] in se in ipsis A (lectio non signata a Geyer) 262 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 15 l 23-24 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 24 l 10-11 laquo Amplius neque species fiet umquam generalissimum neque genus specialissimum raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 19 (X laquo De propriis generis et speciei raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 7 eacuted BRANDT p 304 l 14-15

263 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 264 faciant scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 32)] faciat A 265 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersificationem raquo) 266 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uniuersale raquo) 267 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 268 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 18-19 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 6 l 2-3 laquo Genus enim dicitur et aliquorum quodammodo se habentium ad unum aliquid et ad se inuicem collectio raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 2 (I laquo De genere raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 2 eacuted BRANDT p 171 l 23-24

269 Boecii sic A 270 species scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 12)] speciem A (lectio non signata a Geyer) 271 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18

laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

272 similitudine scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 14)] multitudine A 273 haberent scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 16)] habent A 274 Pour cette theacuteorie attribueacutee agrave Gosselin par Jean de Salisbury ainsi que pour les passages de lrsquoIsagoge (I 6

I 4 II 13) sur lesquels srsquoappuient implicitement les trois aspects mentionneacutes dans cette phrase voir A DE

LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 339-340 275 Quaedam glosa in marg sin A 276 Ou plus litteacuteralement laquo qui est Socrate raquo 277 iidem scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 26)] idem A 278 que suppleuimus (cf ed Geyer p 14 l 30)] om A 279 Quoddam uocabulum in marg sin A 280 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 16-18 laquo Una enim res si communis est aut partibus communis est et non iam tota communis sed partes eius propriae singulorum [hellip] raquolaquo En effet une ltuniquegt reacutealiteacute si elle est commune ou bien elle est commune par parties et non pas alors commune tout ltentiegraveregt mais ses parties ltsontgt propres aux ltcho-sesgt une agrave une [hellip] raquo (trad LAFLEUR et CARRIER sect 68) Pour une preacutesentation des versions de la division des divers types de commun chez Porphyre Simplicius et Dexippe voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 212-214

281 etiam sup lin sA] om pA (ed Geyer p 14 l 38 in apparatu lectionum falso laquo non raquo) 282 substantiarum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 6)] substantialiter pA (lectio non signata a Geyer)

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283 Dans sa traduction Spade complegravete ici le raisonnement laquo [hellip] it would follow that when any one substance is taken away while the rest remain [we would have a most general genus And since this holds for any substance] we would have many most general genera among substances raquo (Five Texts p 35)

284 Pour une reformulation de cet argument elliptique voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 349 285 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 286 opposita scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 13)] oposita A (graphia non signata a Geyer) 287 eadem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 14)] eodem uel eedem A 288 Ce passage difficile utiliserait (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 350) implicitement le principe

boeacutecien des multiples divisions possibles du genre BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 30 l 29-30 laquo Fit autem generis eiusdem multipliciter diuisio ut omnium corporum et quaecumque alicuius sunt magnitudinis raquo (et p 32 l 6-7) Mais lrsquointerpreacutetation libeacuteranienne (p 350-351) srsquoappuie sur la traduction de Jolivet qui diffegravere ici tant de celle de M DE GANDILLAC (Œuvres choisies drsquoAbeacutelard Paris Au-bierMontaigne 1945 p 100) que de celles de HYMAN et WALSH (Philosophy in the Middle Ages p 176) de KING (Peter Abailard and the Problem of Universals p 9) et de SPADE (Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 36) Notre eacutedition et notre traduction se rapprochent davantage de la compreacute-hension du texte manifesteacutee par les traducteurs anglophones mais drsquoune faccedilon ou drsquoune autre lrsquoargument demeure assez difficile agrave saisir

289 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 290 posterius scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 18)] posterior pA (lectio non signata a Geyer) 291 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 14 l 12-15 (PL LXIV col 879D) laquo Amplius quoque

species idem semper quod genus est ut homo idem est quod animal et uirtus idem est quod habitus partes [pars PL] uero non semper idem [est add PL] quod totum neque enim manus idem est quod homo nec idem paries quod domus raquo

292 Voir ci-dessus sect 34 293 oppugnemus scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 23)] opugnemus A (graphia non signata a Geyer) 294 conuenire scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 27)] cum uenire A (lectio non signata a Geyer) 295 Voir ci-dessus sect 22 pour la deacutefinition porphyrienne de lrsquoindividu en Isagoge III 6 et son pendant aristo-

teacutelicien ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 296 est homo scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 31-32)] est homo est A 297 est Socrates scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 33-34)] Socrates est A (inuersio non signata a Geyer) 298 eodem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 41)] edem A (graphia notha non signata a Geyer) 299 Voir ci-dessus sect 34 300 diceretur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 10)] diceret A (lectio non signata a Geyer) 301 neque scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 19)] necque A (graphia non signata a Geyer) 302 sigillatim sic A 303 Litteacuteralement laquo en cela qursquoelles sont preacutediqueacutees de plusieurs raquo 304 adscribamus scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] ascribamus A (graphia non signata a Geyer) 305 nominum scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] hominum A (lectio non signata a Geyer) 306 Crsquoest-agrave-dire lsquocommunsrsquo 307 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 25)] appelantur A (graphia non signata a Geyer) 308 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer) 309 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 10 63 eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo

III) 1859 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t II p 145 l 22-23 laquo [hellip] cum in unam conci-dant uocem nominum positiones tam in propriis quam in appellatiuis raquo

310 Voir ci-dessus sect 22 pour le texte drsquoARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 311 simplicitatem scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 34)] sinplicitatem A (graphia non signata a Geyer) 312 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutenonceacutes raquo 313 significationis scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 35)] significatione A 314 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutequivoques raquo 315 quid scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 36)] quod A (lectio non signata a Geyer) 316 est seclusimus cum ed Geyer (p 16 l 37)

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317 ui scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 39)] in A 318 Periermenias scripsimus (cf eg sect 3 22 52 67)] peretrum A 319 ut suppleuimus cum fonte et ed Geyer (p 17 l 4)] om A 320 adderetur scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 5)] addideretur A 321 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 10 (20a3-5) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 20

l 5-7 laquo In his uero in quibus lsquoestrsquo non conuenit ut in eo quod est lsquocurrerersquo uel lsquoambularersquo idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur [hellip] raquo

322 est seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 5) 323 Litteacuteralement laquo un homme est marchant raquo 324 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 12 (21b9-10) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 27

l 3-4 laquo [hellip] nihil enim differt dicere lsquohominem ambularersquo uel lsquohominem ambulantem essersquo raquo 325 Voir ci-dessus sect 22 326 Post laquo de pluribus raquo laesio est in A 327 attendunt scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] attendant A (lectio non signata a Geyer) 328 aliam scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] alia A (lectio non signata a Geyer) 329 coniungibilia scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 15)] coniungibia A (graphia notha non signata a Geyer) 330 Entendons nrsquoimporte quels mots au nominatif 331 statum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 17 l 17)] stant pA (graphia non signata a Geyer) 332 quotiens suppleuimus cum ed Geyer (p 17 l 18)] om A 333 non seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 21) 334 tanquam sic A 335 categorice scripsimus (cf ed Geyer p 17 l 25)] cathegorice A (graphia non signata a Geyer) 336 predicabile sic A le neutre srsquoexplique sans doute par lrsquoaccord de cet adjectif avec un substantif comme

nomen ou uocabulum 337 Qui scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 34)] quia A 338 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 4 (17a5-7) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 8 l 10-

12 laquo Et ceterae quidem relinquantur (rhetoricae enim uel poeticae conuenientior consideratio est enun-tiatiua uero praesentis considerationis est) raquo

339 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 2 (16a33-b1) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 6 l 16-17 laquo lsquoCatonisrsquo autem uel lsquoCatonirsquo et quaecumque talia sunt non sunt nomina sed casus nominis raquo

340 PRISCIEN Institutiones grammaticae II 5 24 dans Prisciani grammatici Caesariensis Institutionum grammaticarum libri XVIII eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo II) 1855 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t I p 58 l 14-18 laquo Hoc autem interest inter proprium et appellatiuum quod appellatiuum naturaliter commune est multorum quos eadem substantia siue qualitas uel quantitas generalis specialisue iungit generalis ut ldquoanimalrdquo ldquocorpusrdquo ldquouirtusrdquo specialis ut ldquohomordquo ldquolapisrdquo ldquogrammaticusrdquo ldquoalbusrdquo ldquonigerrdquo ldquograndisrdquo ldquobreuisrdquo raquo

341 quia scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 7)] que A 342 inponi sic A 343 subsisterent scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 10)] subsistere A 344 Ci-dessus sect 37 345 inponi sic A 346 inponi sic A 347 secundum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 13)] sed A 348 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 42 l 20-28 (PL LXIV col 889A-B) laquo Quotiens enim sine

determinatione dicitur uox ulla facit intellectu dubitationem ut est lsquohomorsquo haec enim uox multa significat nulla enim definitione conclusa audientis intellegentiam multis raptat fluctibus erroribusque traducit Quid enim quisque auditor intellegat ubi id quod dicens loquitur nulla determinatione concluditur Nisi enim quis ita definiat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidam homo ambulatrsquo et hunc nomine si ita con-tingit designet intellectus audientis quod rationabiliter intellegat non habet raquo

349 intellectus scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 18)] intellectu A (lectio non signata a Geyer) 350 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessous sect 54

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351 ui scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 28)] uim A (lectio non signata a Geyer) 352 Nullum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 37)] nullam A 353 concipiat scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 3)] accipiat A (lectio non signata a Geyer) 354 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163

l 7-10 laquo [hellip] cum omnis intellectus aut ex re fiat subiecta ut sese res habet aut ut sese res non habet (nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest) [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 70

355 ex toto scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 6)] exto A (lectio notha non signata a Geyer) 356 communem scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 18-19)] commune A (lectio non signata a Geyer) 357 Ci-dessus sect 26-31 358 phisicam sic A 359 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 23)] tantum A 360 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3a7-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 9 l 22

laquo Commune autem omni substantiae in subiecto non esse raquo 361 Cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 12 l 4-5

laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo (ci-dessus sect 13 on trouve deacutejagrave une allusion agrave ce passage mdash laquo ut cum substantie dicit proprium esse quod cum sit unum et idem numero etc raquo mdash dans la formulation que lui donne le commen-taire boeacutecien voir notre apparat) Pour eacuteviter agrave Abeacutelard un contresens pur et simple il faudrait retrancher ce laquo non raquo si crsquoest vraiment cette sixiegraveme et ultime proprieacuteteacute de la substance mdash sa laquo plus propre raquo mdash qursquoil vise ici Mais malgreacute une indeacuteniable confusion terminologique (par lrsquoemploi de laquo contrarietas raquo plutocirct que de laquo contrarium raquo et celui de lrsquoinfinitif laquo suscipere raquo mdash figurant dans la cinquiegraveme proprieacuteteacute citeacutee par lui juste apregraves [voir note suivante] mdash au lieu de lrsquoadjectif neutre laquo susceptibile raquo) peut-ecirctre notre auteur essaie-t-il agrave travers une formulation modifieacutee de la sixiegraveme proprieacuteteacute de renvoyer en fait agrave la quatriegraveme proprieacuteteacute de la substance (laquo ne pas avoir de contraire raquo) cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b24-25) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 13 laquo Inest autem substantiis et nihil illis esse contrarium raquo Bien que ce laquo non raquo litigieux soit clairement inscrit dans le manuscrit (folio 3vb ligne 2) une erreur scribale (susciteacutee par les formules environnantes deacutebutant justement par laquo non raquo) nrsquoest pas ab-solument agrave eacutecarter surtout qursquoailleurs Abeacutelard distingue bien des autres ce sixiegraveme mdash et laquo Maxime [hellip] proprium raquo (laquo Mάλιστα [hellip] ἴδιον raquo) mdash caractegravere de la substance (mais en lrsquoappelant laquo proprie pro-prium raquo une formule qui rappelle les laquo propres au sens strict raquo [laquo κυρίως ἴδια raquo] porphyriens PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 20-21 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 20 l 4-5 laquo Haec autem proprie propria perhibent quoniam etiam conuertuntur raquo) voir par exemple ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Praedicamenta raquo Aristotelis laquo De substantia raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 2 Die Glossen zu den Kategorien eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mit-telalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 2) 1921 p 160 l 25-33 laquo Maxime autem Dedit superius substantiis quasdam communitates quarum nulla fuit proprie proprium uel quia non conueniebant solis ltuelgt quia non omnibus Unde nunc assignat illam quae sit proprie proprium per quam maxime queamus rerum substantialium naturam cognoscere Nam cum suprapositae communitates uocibus superius sint adscriptae haec tamen rebus proprie assignatur quae est huiusmodi quod scilicet unaquaeque sub-stantia una et eadem numero permanens hoc est in tota sua personali discretione consistens diuersorum contrariorum in diuersis temporibus susceptibilis est [hellip] raquo

362 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b33-34) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 21 laquo Videtur autem substantia non suscipere magis et minus raquo

363 Ci-dessus sect 37 364 id scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 31)] ad A 365 similes scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 32)] simul A 366 tanquam sic A 367 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) ― Pour lrsquoargumentaire

en faveur de cette correction voir LM DE RIJK laquo Martin M Tweedale on Abailard Some Criticisms of a Fascinating Venture raquo Vivarium 23 2 (1985) p 95 et notre explication section III33 de lrsquoarticle preacute-ceacutedent

368 uniamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 3)] unianimus A 369 inquam scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 6)] inquantum A

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370 Ici le terme laquo essentiam raquo signifie laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo rem existentem raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard si son vocabulaire ontologique avait eacuteteacute plus deacuteveloppeacute et arrecircteacute) Cf J JOLIVET laquo Trois variations meacutedieacutevales sur lrsquouniversel et lrsquoindividu Roscelin Abeacutelard Gilbert de la Porreacutee raquo Revue de meacutetaphysique et de morale 97 1 (1992) p 129 n 55 et ID laquo Notes de lexicographie abeacutelardienne raquo dans ID Aspects de la penseacutee meacutedieacutevale Abeacutelard Doctrines du langage Paris Vrin 1987 p 539 (drsquoabord paru dans Pierre Abeacutelard Pierre le Veacuteneacuterable Paris Eacuteditions du CNRS 1975 p 133)

371 Ci-dessus au deacutebut du sect 47 Pour la cause commune drsquoimposition voir aussi ci-dessus sect 18 443 45 et 46 Par ailleurs on trouve sect 42 deux mentions du statut avant le preacutesent paragraphe

372 impositionis sic A 373 ad sA (cf ed Geyer p 20 l 8)] d pA 374 uult scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 11)] ipse A 375 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 12)] quam A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo quidem raquo) 376 Le terme laquo essentia raquo signifie agrave nouveau ici laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo res existens raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard

voir ci-dessus lrsquoannotation agrave ce sujet) 377 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13) ― Concernant cette correction de Geyer

ainsi que le deacutebat qui lrsquoentoure voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 374-375 et notre explication sec-tion III33 de lrsquoarticle preacuteceacutedent

378 impositionis sic A 379 distinguamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 19)] distingamus A (graphia non signata a Geyer) 380 percipiunt scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 22)] percipiuntur A 381 nec necesse scripsimus] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 382 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 25)] quo A 383 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 3-5 dans Abeacutelard Des intellections texte eacutetabli traduit

introduit et commenteacute par P MORIN Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1994 p 26-29 384 retenta scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 28)] retunta A 385 sic scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 29)] si A 386 Litteacuteralement laquo intelligeant raquo crsquoest-agrave-dire laquo qui intellige raquo ou laquo en train drsquointelliger raquo 387 somno scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 33)] sormo A (graphia notha non signata a Geyer) 388 altam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] alteram A 389 quadratam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] quadratura A 390 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 1 (16a3-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 5 l 4-

9 laquo Sunt ergo ea quae sunt in uoce earum quae sunt in anima passionum notae et ea quae scribuntur eorum quae sunt in uoce Et quemadmodum nec litterae omnibus eaedem sic nec eaedem uoces quorum autem hae primorum notae eaedem omnibus passiones animae sunt et quorum hae similitudines res etiam eaedem raquo

391 Periermenias sic A 392 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 8)] quia A 393 sit sic A 394 Ici par laquo essentia raquo entendons laquo reacutealiteacute existante raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 395 formari scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] forma A 396 Restat scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] resta A (lectio non signata a Geyer) 397 subiecta scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 14)] subiecto A 398 quoniam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 16)] quando A 399 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 16 eacuted et trad MORIN p 34-37 Une position clairement oppo-

seacutee agrave celle formuleacutee ici dans la LISPor se retrouve dans le Tractatus de intellectibus sect 23 eacuted et trad MORIN p 40-43 cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 442-443

400 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 13 eacuted et trad MORIN p 32-33 401 distinguamus sic A 402 confusam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 30)] confusum A (lectio non signata a Geyer) 403 commune et nullius proprium scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 34)] communis et nulius sit propria A

(Geyer in apparatu lectionum laquo communis et nullius propria raquo)

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404 Entendons laquo lrsquointellection raquo mais le latin est bien laquo intelligentia raquo (ed Geyer p 21 l 38-p 22 l 1) 405 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessus sect 44 406 Ici comme ailleurs (sect 11 et 74) nous traduisons recte par laquo correctement raquo dans la preacutesente phrase on a

proposeacute laquo directement raquo (T SHIMIZU laquo From Vocalism to Nominalism Progression in Abaelardrsquos Theory of Signification raquo Didascalia I [1995] p 28 n 31) tout en associant comme nous cet adverbe au verbe significare auquel il est immeacutediatement accoleacute plutocirct qursquoagrave dicitur

407 nullus scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 3)] nullius A 408 Voir ci-dessus sect 44 409 sophistica scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 10)] sophisticam A 410 si scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 11)] sci A 411 uitans scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 12)] uita A 412 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo com-

probat raquo) 413 cum sensu scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 14)] consensu A (lectio non signata a Geyer) 414 ut suppleuimus cum ed Geyer (p 22 l 16)] om A 415 Voir ci-dessus sect 54 416 aliquid scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 20)] aliquam A 417 La traduction de curtata par laquo de petite taille raquo ne semble pas approprieacutee Par ailleurs ici Abeacutelard utilise le

feacuteminin comme srsquoil srsquoagissait drsquoune lionne 418 Mecircme remarque que preacuteceacutedemment pour le feacuteminin employeacute ici agrave nouveau par Abeacutelard 419 eam scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 26)] ea A 420 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ (coll laquo Grammatici Latini raquo III) t II

p 135 l 6-10 laquo Idem licet facere per omnes definitiones quamuis quantum ad generales et speciales formas rerum quae in mente diuina intellegibiliter constiterunt antequam in corpora prodirent haec quo-que propria possint esse quibus genera et species naturae rerum demonstrantur raquo (le caractegravere gras est de nous ici et ci-dessous dans cette note) Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri erme-neias raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica Ingredientibus 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 3) 1927 p 314 l 13-17 ID Logica laquo Nos-trorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium dans Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 513 l 16-19 ID Theologia Christiana IV 139 dans Petri Abaelardi Opera theologica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haeresum Pe-tri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediae-valis raquo XII) 1969 p 335 l 2 210-2 217 (PL CLXXVIII col 1 307A-B) laquo Hanc autem processionem qua scilicet conceptus mentis in effectum operando prodit Priscianus in I Constructionum diligenter aperit dicens ldquogenerales et speciales formas rerum intelligibiliter in mente diuina constitisse antequam in corpora prodirentrdquo hoc est in effecta per operationem Quod est dicere antea prouidit Deus quid et qualiter ageret quam illud opere impleret ac si diceret nihil impraemeditate siue indiscrete egit raquo mecircme texte agrave un mot pregraves (laquo compleret raquo au lieu de laquo impleret raquo) dans Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 92 et dans Theologia Scho-larium II 168 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theologia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoSchola-riumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 197 l 1 253-p 198 l 1 260 et p 490 l 2 450-2 457 une partie de cette cita-tion de Priscien figure aussi dans ID Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 408-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que dans Theologia Scholarium Recensiones breuiores 44 eacuted BUYTAERT p 418 l 490-491)

421 quantum sA] quantum quantumm pA (om ed Geyer p 22 l 31) 422 Crsquoest-agrave-dire laquo relatives aux genres et aux espegraveces raquo litteacuteralement laquo geacuteneacuterales et speacuteciales raquo 423 rerum formas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 22 l 31)] rerum formas rerum pA (lectio non signata a

Geyer)

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424 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

425 adscribitur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 1)] ascribitur A (graphia non signata a Geyer) 426 Dei sup lin sA] om pA (laquo Dei raquo secl ed Geyer p 23 l 3) 427 Pour la traduction de cette phrase voir ci-dessus lrsquoarticle laquo Triple signification des noms universels raquo

n 93 428 ANONYME Ars Meliduna ms Oxford Bodleian Digby fol 221va dans Logica Modernorum A Con-

tribution to the History of Early Terminist Logic by LM DE RIJK Assen Van Gorcum 1967 t II 1 p 310 laquo Nomina ipsarum rerum hec quidem sunt nomina rerum artificialium ut ldquodomusrdquo ldquostatuardquo ldquopalliumrdquo illa uero naturalium ut ldquohomordquo ldquoasinusrdquo Nullum nomen rei artificialis idest conueniens rei ex eo quod contraxit ab artifice significat uniuersale quia potius significaret genus uel speciem quam aliud uniuersale quod tamen significare non potest Nam genera et species sunt nature rerum idest naturales earum status Sed status illi qui per huiusmodi nomina significantur potius sunt artificiales quam naturales idest non conueniunt rei naturaliter sed per artificium Et preterea hec nomina non simpliciter indicant quid sed quale raquo

429 adscribuntur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 8)] ascribuntur A (graphia non signata a Geyer) 430 sensualitas scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 10)] sensus ualitas A 431 inpedit sic A 432 ea antequam sint nouit scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 12)] eam antequam sit nouerit A 433 solam seclusimus cum ed Geyer (p 23 l 13) 434 Cf BOEgraveCE De consolatione Philosophiae V prose 5 4 dans Boethius De consolatione Philosophiae

Opuscula theologica eacuted C MORESCHINI Muumlnchen Leipzig Saur (coll laquo Bibliotheca Teubneriana raquo) 2000 p 153 l 16-18 laquo [hellip] ratio uero humani tantum generis est sicut intellegentia sola diuini [hellip] raquo Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 20 eacuted MORIN p 38 laquo Ideo autem dictum est uix quia fortassis iuxta Boetium intelligentia quam paucorum admodum hominum et solius Dei esse dicit [hellip] raquo malgreacute lrsquointeacuterecirct du rapprochement proposeacute (voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 435-436) avec lrsquoexeacute-gegravese de Meacutetaphysique A 2 (982b28-983a10) dans les Introductions agrave la philosophie artiennes du XIIIe siegrave-cle pour expliquer les particulariteacutes vis-agrave-vis de la Consolation de Philosophie de ce sect 20 du Traiteacute des intellections il faut historiquement renvoyer au premier chef particuliegraverement pour la formule laquo pauco-rum [hellip] hominum raquo au Timeacutee 51e dans la traduction de Calcidius laquo Quid quod rectae opinionis omnis uir particeps intellectus uero dei proprius et paucorum admodum lectorum hominum raquo (Plato Latinus edidit R KLIBANSKY vol IV Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus eacuted JH WASZINK [in societatem operis coniuncto PJ JENSEN] Londonii Warburg Institute Leidae Brill [coll laquo Corpus Platonicum Medii Aevihellip raquo edidit R KLIBANSKY] 1962 [2e eacuted 1975] p 50 l 9-10) mdash pour rendre lrsquooriginal laquo καὶ τοῦ μὲν πάντα ἄνδρα μετέχειν φατέον νοῦ δὲ θεούς ἀνθρώπων δὲ γένος βραχύ τι raquo (Cf PLATON Œuvres complegravetes t X Timeacutee-Critias texte eacutetabli et traduit par A RIVAUD Paris Les Belles Lettres [coll laquo Collection des Universiteacutes de France raquo] 1963 p 171 laquo Il faut dire encore qursquoagrave lrsquoopinion tout homme participe qursquoagrave lrsquointellection au contraire les dieux ont part mais des hommes une petite cateacutegorie seulement raquo) Pour un autre commentaire abeacutelardien fusionnant sur ce thegraveme Con-solation de Philosophie et Timeacutee voir ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 331 l 2-3 laquo [hellip] intelligentia solius Dei est et ualde paucorum hominum raquo

435 attractauerunt ed Geyer (p 23 l 14 intellige attrec-) 436 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 77 eacuted et trad MORIN p 74-75 437 generant scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 21)] generat A (lectio non signata a Geyer) 438 inponere sic A 439 Voir ci-dessus sect 57 440 generalia uel scripsimus] generauel pA genera uel sA (ed Geyer p 23 l 25 laquo generalia ltuelgt raquo) 441 Ici laquo essentias raquo signifie laquo reacutealiteacutes existantes raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 442 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 12-13 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 18 l 9-11 laquo Rebus enim ex materia et forma constantibus uel ad similitudinem materiae specieique constitutionem habentibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 3-5 Cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 445-449

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443 ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Porphyrium raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schrif-ten I Die Logica Ingredientibus 1 Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1) 1919 p 79 l 31-p 81 l 34

444 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18 laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

445 Platon (selon Macrobe) cf MACROBE Commentarii in Somnium Scipionis I 2 sect 14 et 15 dans Com-mentaire au Songe de Scipion Livre I eacuted M ARMISEN-MARCHETTI Paris Les Belles Lettres (laquo Collec-tion des Universiteacutes de France raquo) 2001 p 8 laquo Ceterum cum [hellip] tractatus se audet attollere [hellip] ad men-tem quam Graeci νοῦν appellant originales rerum species quae ἰδέαι dictae sunt continentem [hellip] Sic Plato [hellip] raquo passage citeacute par Abeacutelard Theologia Christiana I 104 eacuted BUYTAERT p 114 l 1 331-1 340 (PL CLXXVIII col 1 153D-1 154C) Theologia Scholarium I 164 eacuted BUYTAERT et MEWS p 385 l 1 889-1 898 (PL CLXXVIII col 1 022C-D) Theologia lsquoSummi Bonirsquo I 42 eacuted BUYTAERT et MEWS p 100 l 401-p 101 l 409 (PL CLXXVIII col 1 701B) Pour le lien abeacutelardien entre Macrobe et Platon cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 405-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo Sic et Macrobius Platonem insecutus mentem dei quam greci noym appellant originales rerum species que idee dicte sunt continere meminit ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que Theologia Scholarium Recensiones bre-uiores 44 eacuted BUYTAERT p 417 l 487-p 418 l 491) Avec un lien plus indirect entre Platon (dont crsquoest le Timeacutee 39e qui sert ici partiellement drsquoinspiration) et Macrobe ABEacuteLARD Theologia Christiana IV 138 et 140 eacuted BUYTAERT p 335 l 2 193-2 201 et p 336 l 2 218-2 226 (PL CLXXVIII col 1 306D-1 307C) laquo Sed si quis illam philosophicam Platonicae rationis considerationem altius inspiciat qua uide-licet de Deo opifice ad similitudinem quamdam sollertis artificis agit praemeditantis scilicet et deliberantis ea quae facturus est ne quid inconvenienter componat et prius singula ratione quam opere formantis ad hunc quippe modum Plato formas exemplares in mente diuina considerat quas ideas appellat ad quas post-modum quasi ad exemplar quoddam summi artificis prouidentia operata est [hellip] Macrobius [hellip] Haec mens quae nous uocatur raquo aussi dans la Theologia Scholarium II 167 et 169 eacuted BUYTAERT et MEWS p 489 l 2 433-2 440 et p 490 l 2 457-2 464 (PL CLXXVIII col 1 080B-D) et sans ledit lien avec Macrobe toutefois dans la Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 91 eacuted BUYTAERT et MEWS p 197 l 1 236-1 243

mdash cf PLATON Timaeus 39e eacuted WASZINK p 32 l 18-p 33 l 1 laquo Hoc igitur quod deerat addebat opifex deus atque ut mens cuius uisus contemplatioque intellectus est idearum genera contemplatur in intellegibili mundo quae ideae sunt illic animalia sic deus in hoc opere suo sensili diuersa animalium ge-nera statuit esse debere constituitque quattuor raquo Enfin on trouve dans drsquoautres commentaires logiques abeacute-lardiens des preacutesentations de la doctrine platonicienne analogues au preacutesent passage de la Logique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyre cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 314 l 13-15 laquo Quidam uero ideas siue exemplares formas ipsas nominant Quas etiam Plato res incorporeas appellat et diuinae menti adscribit sicut architypum mundum formasque exemplares rerum [hellip] raquo ID Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium eacuted GEYER p 513 l 21-p 514 l 3 laquo Et haec quidem sententia Platoni imputatur quod scilicet genera et species huiusmodi concep-tiones noy id est diuinae menti tribuit ideo fortasse quod formas exemplares habuerit deus in mente ad quarum similitudinem dictus est postea operari res ipsas quae a generalibus et specialibus nominibus ap-pellantur raquo

446 Boecius scripsimus (cf ed Geyer p 24 l 4)] boecium A 447 eum suppleuimus cum ed Geyer p 24 l 4] om A 448 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90 La partie de ce diffeacuterend relative agrave Aristote trouve eacutecho chez Abeacutelard au paragraphe sui-vant (sect 59)

449 noy sA] ny pA (graphia non signata a Geyer) 450 constituit scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 8)] constitute A (lectio non signata a Geyer) 451 communem predicationem scripsimus cum pA (et ed Geyer p 24 l 9-10)] communem predica sA (lectio

non signata a Geyer) 452 aliquod signum (+) sup lin A

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453 Cf ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo et ci-dessus sect 22

454 sed magis scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 10)] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer)

455 sigillatim sic A 456 sententie controuersia scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 15-16)] sententia controuersie A 457 Crsquoest-agrave-dire par un certain usage meacutetaphorique 458 itaque scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 22)] ita A 459 phisice sic A 460 diuersas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 24 l 29)] diuersis pA (lectio non signata a Geyer) 461 auctoritas scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 30)] autoritas A (graphia non signata a Geyer) 462 Ci-dessus sect 46 463 aliquod signum (sect) in marg sin A 464 Ci-dessus sect 57 (et sect 18) 465 puros scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] pueros A (lectio non signata a Geyer) 466 cassos scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] quassos A (lectio non signata a Geyer) 467 Le laquo solos raquo et le laquo nudos raquo proviennent de la citation du questionnaire porphyrien dans le Second com-

mentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) mais le laquo puros raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12) Quant au laquo cassos raquo il deacuterive du laquo cassa raquo dudit Second commentaire (ed cit p 160 l 9 trad LAFLEUR et CARRIER sect 59) dans la paraphrase explicative de la premiegravere question le terme sera repris plusieurs fois par Abeacutelard dans notre portion de la LISPor sect 64 (4) 66 (7) 70 (1) 71 (1)

468 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 70-77 eacuted et trad MORIN p 70-75 469 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 1)] materia A (lectio non signata a Geyer) 470 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 164 l 21-p 165

l 7 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79 471 ipsam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 5)] ipse A 472 homo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 7)] huius A 473 On pourrait discuter du sens agrave donner agrave cette occurrence de lrsquoexpression laquo essence mateacuterielle raquo 474 coniunctionem scripsimus cum sA (et ed Geyer p 25 l 11)] iunctionem pA (lectio non signata a Geyer) 475 albedo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 14)] abedo A (graphia notha non signata a Geyer) 476 subsistit sA] susistit pA (graphia non signata a Geyer) 477 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 163 l 14-19 laquo Quod si ex re quidem generis ceterorumque sumitur intellectus neque ita ut sese res habet quae intellectui subiecta est uanum necesse est esse intellectum qui ex re quidem sumitur non tamen ita ut sese res habet id est enim falsum quod aliter atque res est intellegitur raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72

478 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 479 profecto scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 18)] perfecto A 480 cassi scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 19)] quasi A 481 cassus scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 22)] quassus A (lectio non signata a Geyer) 482 natura scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 23)] nature A 483 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 25 l 29)] om A 484 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 163 l 18-19 et

p 167 l 8-9 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72 et 89

485 Ci-dessus sect 42 47 57 (ougrave lrsquoon retrouve la mention du laquo status raquo et lrsquoexpression laquo aliter quam sit raquo) et surtout le deacutebut de ce sect 64 (laquo Huiusmodi [hellip] intellectus per abstractionem [hellip] rem aliter quam subsistit percipiant raquo)

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486 Separatim scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 32)] separaum A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo Separauit raquo)

487 subsistentiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 36)] sustinentiam A (lectio non signata a Geyer) 488 adspiciens scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 39)] aspiciens A (graphia non signata a Geyer) 489 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 5)] om A 490 et scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 10)] uel A 491 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 11)] om A 492 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 165 l 3-7 laquo [hellip] animus cui potestas est et disiuncta componere et composita resoluere quae a sensibus confusa et corporibus coniuncta traduntur ita distinguit ut incorpoream naturam per se ac sine corporibus in quibus est concreta speculetur et uideat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79

493 adscribit scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 12)] ascribit A (graphia non signata a Geyer) 494 utrum scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 16)] iterum A 495 inde scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 22)] in A 496 effectu caret scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 27)] affeducaret A 497 concipientem que nondum materialiter sint tanquam subsistant scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 31)] con-

cipientem iam quod nondum materialiter sint subsistat A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo conci-pientem tamquam nondum materialiter sint subsistat raquo)

498 presentibus scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 32-33)] presentis A 499 deceptum suppleuimus (cf ed Geyer p 26 l 35)] om A (omissio non signata a Geyer) 500 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 501 cogitat scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 1)] cogat A 502 si scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 27 l 3)] om pA (omissio non signata a Geyer) 503 pueritiam scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 4)] puritiam A (lectio non signata a Geyer) 504 Periermenias sic A 505 Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 417 l 33-p 447 l 4

sur ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 9 (18a28-19b4) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 13 l 12-p 18 l 4

506 si suppleuimus cum ed Geyer (p 27 l 16)] om A 507 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22) 508 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 25)] substantie A (lectio non signata a Geyer) 509 Comme deacutejagrave mentionneacute les eacutepithegravetes laquo seul raquo et laquo nu raquo proviennent de la citation du questionnaire por-

phyrien dans le Second commentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Com-mentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) tandis que le terme laquo pur raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12)

510 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et ici mecircme au deacutebut du sect 68 511 Ci-dessus sect 18 512 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Voir aussi BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

513 hircoceruus scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 2)] ircoceruus A (graphia non signata a Geyer) 514 per scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 3)] pro A 515 uere scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 4)] uero A 516 Ci-dessus sect 68 517 in suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 9)] om A 518 Ci-dessus sect 68 519 Ci-dessus sect 18

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520 aliqua scripsimus (cum Spade p 51 n 38)] alia A (et ed Geyer p 28 l 18) 521 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 160

l 14-16 laquo Nam quoniam omne quod est aut corporeum aut incorporeum esse necesse est genus et spe-cies in aliquo horum esse oportebit raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LA-FLEUR et CARRIER sect 60

522 et scripsimus (cum Spade et al p 52 n 39)] uel A (et ed Geyer p 28 l 23) 523 subsistentia scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] subsistentiam A 524 ea scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] eam A 525 discreta uel non discreta suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] om A 526 essent scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 29)] esset A (lectio non signata a Geyer) 527 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 14-16 (pas-

sage citeacute ci-dessus) 528 incorporeum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 33)] corporeum A 529 sit scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 34)] sint A 530 questionum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 35)] questionem A 531 significantur scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 40)] significatur A (lectio non signata a Geyer) 532 nominant scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 2)] nominat A 533 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et sect 68 534 et si ea que discreta sunt seclusimus (cf ed Geyer p 29 l 4-5)] add A (cf infra in ista paragrapho) 535 Ci-dessus sect 18 536 et caeligtera sic A (= et cętera) 537 in scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 29 l 10)] om pA (omissio non signata a Geyer) 538 Ci-dessus sect 18 ougrave Abeacutelard a repris BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10

eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161 l 7 539 Ci-dessus sect 59 540 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 10-12 laquo genera et species [hellip] sensibilibus iuncta subsistunt in sensibilibus intelleguntur uero ut per se-met ipsa subsistentia ac non in aliis esse suum habentia raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 89

541 preter scripsimus (cf ed Geyer p 29 l 18)] pre A 542 Ci-dessus sect 68 543 uidebantur scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 23)] uidebatur A (lectio non signata a Geyer) 544 unquam sic A 545 Ci-dessus sect 59 et ici mecircme sect 73 546 Ci-dessus sect 72 547 conuenientior scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 28)] conuenientiorum A 548 Ci-dessus sect 68 et sect 73 (fin) 549 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respondeatur raquo) ― Ci-dessus

sect 73 550 Ci-dessus sect 72 551 Ci-dessus sect 57 ougrave le texte en question (Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ [coll laquo Gram-

matici Latini raquo III] t II p 135 l 6-10) de Priscien est citeacute 552 Ci-dessus sect 18 553 sint scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 2)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 554 non suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 3)] om A 555 Ci-dessus sect 44 556 logice scripsimus (cf ed Geyer p 30 l 23)] loice A (graphia non signata a Geyer) 557 Crsquoest-agrave-dire par suite des usages meacutetaphoriques 558 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer) 559 Crsquoest-agrave-dire de meacutetaphore ou drsquousage meacutetaphorique

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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560 Commentariis scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 27)] commenterartis A 561 Crsquoest-agrave-dire drsquousages meacutetaphoriques 562 Il y a une certaine eacutequivociteacute dans cette section du texte abeacutelardien concernant les laquo questions raquo srsquoil

srsquoagit toujours drsquoune quelconque faccedilon des questions de Porphyre telles que reprises en latin dans son Se-cond commentaire sur lrsquoIsagoge par Boegravece (In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-9) et telles que tout juste reacutepondues par Abeacutelard (avec de surcroicirct la reacuteponse agrave la quatriegraveme question ajouteacutee) souvent il srsquoagit aussi plus preacuteciseacutement du questionnement aporeacutetique (ibid I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2) deacuteveloppeacute par Boegravece mdash peut-ecirctre agrave la suite drsquoAlexandre drsquoAphrodise mdash sur la theacutematique deacutefinie par les questions porphyriennes

563 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163 l 19-p 164 l 2 laquo Sic igitur quoniam genus ac species nec sunt nec cum intelleguntur uerus eorum est intellectus non est ambiguum quin omnis haec sit deponenda de his quinque propositis disputandi cura quandoquidem neque de ea re quae sit neque de ea de qua uerum aliquid intellegi proferriue possit in-quiritur raquo plutocirct que le passage (ibid p 161 l 9-10 laquo ut nec anxium lectoris animum relinquam raquo) citeacute par Geyer p 30 l 29 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 73 et 63

564 Voir pour ce questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

565 Pour cette solution laquo boeacutecienne raquo de lrsquoaporie voir BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167 l 7

566 aliquas scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] quam A 567 et suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] om A 568 Allusion agrave nouveau au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio

secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2 569 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 161

l 8-14 laquo Quas licet quaestiones arduum sit mdash ipso interim Porphyrio renuente mdash dissoluere tamen ad-grediar ut nec anxium lectoris animum relinquam nec ipse in his quae praeter muneris suscepti seriem sunt tempus operamque consumam Primum quidem pauca sub quaestionis ambiguitate proponam post uero eundem dubitationis nodum absoluere atque explicare temptabo raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 63

570 Nouvelle allusion globale au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

571 Renvoi dans le questionnement aporeacutetique boeacutecien aux arguments reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 163 l 6

572 Ci-dessus sect 24-37 573 primo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 3)] prima A (lectio non signata a Geyer) 574 Reprise du premier argument reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegrave-

ces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3

575 contra suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 6 secundum A2 [fol 75va ed Ottaviano p 142])] om A 576 diffugium scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 8)] diffinitum A difugium A2 (fol 75vb ed Geyer in appa-

ratu lectionum laquo diffugium raquo ed Ottaviano p 142) 577 Abeacutelard saute immeacutediatement au rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possi-

biliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 15-23

578 Suite du rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extra-mentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 23-p 163 l 3

579 quod per translationem scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 17)] per transionem quod A (ed Geyer in ap-paratu lectionum laquo per transionem quidem raquo)

580 Si cette phrase suit la filiegravere qui va du terme geacuteneacuterique lsquoanimalrsquo agrave lrsquoespegravece humaine et aux hommes indi-viduels le cas du cheval nrsquoest plus rappeleacute rendu au niveau individuel de mecircme lrsquoexplication alternative qui suit se borne agrave donner lrsquoexemple deacutefinitionnel du terme lsquohommersquo laquo animal et rationnel et mortel raquo

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581 uel suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 19 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 142])] om A 582 quod seclusimus cum ed Geyer (p 31 l 19) 583 Renvoi au deacutebut et agrave la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (ex-

tramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3

584 comprobat scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 24)] combat A (cum aliquo signo infra lineam graphia notha non signata a Geyer)

585 Maintenant reprise du milieu de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15

586 destruit scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 25) secundum A2 (fol 75vb ed Ottaviano p 143) et L (fol 19ra ed Geyer p 529 l 20)] defuit A

587 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 27)] substantiam A 588 habebit suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 29 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 589 est suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 31 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 590 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162

l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3 591 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15 592 eo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 37)] eos A (lectio non signata a Geyer) 593 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167

l 7 (globalement ou plus strictement jusqursquoagrave p 166 l 8) 594 Ci-dessus sect 64 595 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164

l 2 596 essentia scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 4)] antio A 597 Ci-dessus sect 75 598 quod scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 8)] ut A

Page 5: Abélard et les universaux : édition et traduction du début

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(avec la reacutefeacuterence preacutecise agrave la page et agrave la ligne concerneacutees)9 Comme on a pu le deacute-duire des exemples que nous venons de fournir ici en notes nous avons eacutegalement suivi lrsquousage de lrsquoeacutedition Geyer en attribuant le sigle A agrave lrsquounique teacutemoin manuscrit de la LISPor un laquo Ambrosien raquo Nous avons encore fait de mecircme quant aux sigles A2 et L deux teacutemoins manuscrits de passages parallegraveles philologiquement mis en com-paraison avec la LISPor par son premier eacutediteur Donc au total un trio de sigles pour des teacutemoins manuscrits de nature variable dont les coordonneacutees sont preacuteciseacutees par le tableau suivant

A = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 1ra-5rb (unique teacutemoin ma-nuscrit de la LISPor)

A2 = ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup fol 73r-v (pour les passages pa-rallegraveles dans les Glossae super Porphyrium secundum uocales) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften III Aus den anonymen Glossen des Cod Ambr M 64 [sic] sup eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 583-588 et surtout C OTTAVIANO laquo Un opuscolo inedito di Abelardo raquo dans Testi medioevali ineditihellip a cura di C Ottaviano Firenze Olschki (coll laquo Fontes Ambrosiani raquo III) 1933 p 106-207

L = ms Lunel Bibliothegraveque municipale 6 fol 8ra-11ra (pour les passages parallegraveles dans les Glossulae super Porphyrium de la Logica laquo Nostrorum Petitioni Socio-rum raquo) cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschen-dorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 505-512

Dans notre apparatus lectionum qui mdash eacutetant positif mdash signale tous les teacutemoins manuscrits appuyant la leccedilon retenue on retrouve de la sorte des notations du type laquo hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A raquo ou

9 Par exemple (pour A2 et L voir le tableau des sigles) 1 sect 1 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A 2 sect 2 conscriptam scrip-simus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 3 sect 2 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 4 sect 3 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A 5 sect 5 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 6 sect 7 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A 7 sect 8 ar-gumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argu-mentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argu-mentandi raquo]) 8 sect 8 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 9 sect 8 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 10 sect 9 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 11 sect 9 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 12 sect 9 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A 13 sect 9 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumen-torum audi A 14 sect 9 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 15 sect 9 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 16 sect 9 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 17 sect 9 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 18 sect 9 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 19 sect 11 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A 20 sect 11 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A 21 sect 11 quid scrip-simus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 22 sect 12 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8)] si-gnandas A 23 sect 64 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 24 sect 66 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 25 sect 77 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer)

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laquo nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ot-taviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) raquo ainsi que quand (en nous inspirant comme ici dans ce qursquoil peut y avoir de bon dans une leccedilon de A autrement fautive) nous rejetons le choix de Geyer malgreacute ses associations laquo dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo) raquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les abreacuteviations mises agrave profit dans nos notations criti-ques suivent les us et coutumes de lrsquoecdotique et nrsquoappellent pas de remarques parti-culiegraveres sauf peut-ecirctre dans le cas suivant les leccedilons se reacuteveacutelant ecirctre le premier jet du copiste du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup sont noteacutees par un laquo p raquo minuscule devant le sigle du manuscrit (donc ici pA signifie laquo premier eacutetat de A raquo) de mecircme les leccedilons issues ulteacuterieurement de lrsquoauto-correction du copiste sont noteacutees par un laquo s raquo preacuteceacutedant le sigle du manuscrit (sA signifiant alors laquo second eacutetat de A raquo)

Nous avons signaleacute drsquoembleacutee que la preacutesente eacutedition critique respecte lrsquoancrage historique du texte de la LISPor en suivant mdash sauf en quelques occurrences facile-ment justifiables10 mdash lrsquoorthographe meacutedieacutevale de son manuscrit connu sans la laquo nor-maliser raquo en lrsquoalignant arbitrairement sur lrsquousage scolaire drsquoaujourdrsquohui Toutefois la ponctuation des manuscrits diffeacuterant grandement de nos habitudes modernes mdash celle du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup ne faisant pas exception agrave la regrave-gle mdash nous avons opteacute afin de faciliter lrsquointelligence du texte pour une ponctuation forte qui charpente la phrase et en souligne les articulations logiques De mecircme lrsquoemploi des majuscules nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le manuscrit crsquoest nous qui en avons mis une principalement 1 en tecircte de toute nouvelle phrase ou des citations non inteacutegreacutees dans la phrase 2 agrave tous les noms propres ainsi qursquoagrave certains autres noms remarquables srsquoen rapprochant (comme Antiqui Deus Perypatetici) 3 au pre-mier eacuteleacutement des titres drsquoouvrages

Dans le texte de lrsquoeacutedition lrsquoitalique a eacuteteacute utiliseacute agrave la fois pour mettre en eacutevidence les titres de livres et pour faire ressortir les lemmes porphyriens ainsi que mdash dans des citations boeacuteciennes implicites non placeacutees entre guillemets (laquo raquo) mdash les mots re-produits litteacuteralement ou presque litteacuteralement Les chevrons simples (lsquo rsquo) encadrent les mots ou expressions deacutesigneacutes en tant que tels (surtout avec les verbes dicere et ap-pellare) ou bien signalent un exemple ou la reprise drsquoun ou de plusieurs termes deacutejagrave citeacutes Toutes les suppleacuteances sont inseacutereacutees entre crochets obliques lt gt Quant aux crochets droits [ ] ils indiquent que selon lrsquoeacutediteur un passage doit ecirctre retrancheacute (ailleurs mdash crsquoest-agrave-dire dans la preacuteface et lrsquoapparat des sources mdash ces derniers cro-

10 Par exemple (parce qursquoil srsquoagit de graphies isoleacutees contre lrsquousage geacuteneacuteral du manuscrit ou bien de pures bourdes du scribe) 1 sect 13 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra sect 44 laquo contrahere raquo) 2 sect 19 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 3 sect 25 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 4 sect 18 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 5 sect 19 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 6 sect 35 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 7 sect 32 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer)

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chets encadrent aussi parfois un commentaire personnel ou tout autre eacuteleacutement heacuteteacute-rogegravene inclus dans une citation quand ils ne sont pas simplement employeacutes en al-ternance avec les parenthegraveses sans parler de lrsquoapparatus lectionum ougrave comme il a deacutejagrave eacuteteacute expliqueacute les crochets droits fermants sans italique veulent dire laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo)

La division du texte en paragraphes est celle de Geyer qui avec son eacutedition complegravete de la LISPor demeure une reacutefeacuterence incontournable mecircme pour la portion du texte abeacutelardien faisant ici lrsquoobjet drsquoune nouvelle eacutedition critique Crsquoest nous ce-pendant qui avons ajouteacute en caractegraveres gras et inseacutereacutes entre crochets obliques le numeacutero correspondant agrave chaque paragraphe de lrsquoeacutedition Geyer (ce qui va de ltsect 1gt agrave ltsect 80gt) Dans le texte de lrsquoeacutedition toujours les numeacuteros de folios apparaissant eux aussi en gras mais entre accolades sont bien sucircr ceux du manuscrit Milano Biblio-teca Ambrosiana M 63 sup (du fol 1ra au fol 5rb)

En lrsquoabsence de numeacuterotation quinqualineacuteaire lrsquoapparatus lectionum de lrsquoeacutedition nrsquoa pas eacuteteacute mateacuteriellement distingueacute de lrsquoapparatus fontium (leurs appels numeacuteroteacutes renvoyant agrave lrsquoannotation plutocirct abondante placeacutee pour des questions de mise en page tout agrave la fin du texte) Ce dernier apparat tacircche de fournir comme il se doit les coor-donneacutees au minimum de toutes les reacutefeacuterences ou citations explicites de mecircme que celles des emprunts implicites agrave Boegravece (surtout ceux freacutequents et cruciaux agrave lrsquoIn laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda [= In Isag2]11) ainsi que de preacuteciser systeacutematiquement les renvois internes agrave la LISPor mais sans aller jusqursquoagrave constituer pour chaque point la liste des lieux parallegraveles dans les autres œuvres drsquoAbeacutelard (ce qui serait pour nous lrsquoobjet drsquoun autre travail)

Le titre donneacute agrave ces Gloses drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre est tireacute comme souvent pour les œuvres meacutedieacutevales des premiers mots du texte laquo Ingredientibus nobis logicam raquo et dans ce cas-ci drsquoune mention ajouteacutee par une autre main drsquoeacutecri-ture dans la marge supeacuterieure du recto du premier folio du manuscrit (Milano Bi-blioteca Ambrosiana M 63 sup) laquo Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelar-dum super Porphirium raquolaquo ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre raquo une attribution confirmeacutee agrave la fin du texte dans un colophon reacutedigeacute en majuscules de la main mecircme du scribe mais avec une bourde remarquable dans le preacutenom de lrsquoauteur (preuve agrave mon sens qursquoil ne savait pas vraiment ce qursquoil copiait et le comprenait encore moins drsquoougrave les multiples beacutevues scribales que nous avons si-gnaleacutees) laquo PRETRI [sic ] ABAELARDI PALATINI EDICIO SUPER PORPHIRIUM EX-PLICIT raquolaquo ltIcigt se termine lrsquoeacutedition de Prierre [] Abeacutelard Palatin sur Porphyre raquo Donc de maniegravere seacutelective en ce qui concerne lrsquointituleacute mecircme Logica laquo Ingredienti-

11 BOEgraveCE In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum XLVIII) 1906 p 135-348 (pour lrsquoentiegravereteacute du Second commentaire) On pourra trouver ci-dessus dans ce numeacutero (dans lrsquoarticle laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Porphyre raquo) notre traduction franccedilaise du deacuteveloppement boeacutecien sur les universaux de lrsquoIn Isag2 ainsi que le texte latin reacuteviseacute qui y correspond les deux avec des numeacuteros de paragraphes que nous avons ajouteacutes et auxquels nous faisons ici reacutefeacuterence le cas eacutecheacuteant

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bus raquo Super Porphyrium Crsquoest le montage qui surtout suite agrave lrsquoeacutedition Geyer est devenu coutumier et que nous reprenons comme titre de lrsquoouvrage dont nous publions ici le deacutebut dans une nouvelle eacutedition critique12 Le sens agrave donner au ceacutelegravebre incipit de la LISPor ne peut ecirctre deacutetermineacute de faccedilon absolument univoque Abeacutelard utilisant mdash sans doute sciemment mdash une formule intrinsegravequement ambigueuml Ingredientibus nobis logicam que lrsquoon peut sucircrement rendre par laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique raquo (plus litteacuteralement laquo Quant agrave nous commenccedilant la logique raquo) en eacutetant conscient qursquoelle signifie agrave la fois que le maicirctre (ou lrsquoauteur) qursquoest Abeacutelard com-mence son cours (ou son commentaire) sur le cursus logique dont la premiegravere eacutetape canonique est alors depuis des siegravecles lrsquoIsagoge de Porphyre et que partant ses au-diteurs (ou ses lecteurs) mdash des laquo deacutebutants raquo eux mdash commencent leur eacutetude de la lo-gique Bien qursquoelle inclue par voie de conseacutequence ces deacutebutants lrsquoexpression intro-ductive vise avant tout le maicirctre comme lrsquoindique la nature des deux autres actions de la phrase exprimeacutees la premiegravere par un second participe preacutesent laquo prelibantes raquo (cette fois non plus au datif pluriel comme le premier mais au nominatif pluriel) et la seconde par un verbe laquo ducamus raquo au subjonctif preacutesent agrave la premiegravere personne du pluriel ce qui au total (en faisant ressortir ces deux actions par lrsquoitalique) peut se ren-dre ainsi laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash offrant [crsquoest-agrave-dire nous qui offrons] un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie raquo Si Abeacutelard avait voulu dire drsquoentreacutee de jeu laquo Pour nos deacutebutants en logique raquo il aurait employeacute non pas le pronom personnel nobis comme il lrsquoa fait mais plutocirct lrsquoadjectif possessif nostris agrave la maniegravere de ce qursquoil a fait dans son dernier commentaire sur lrsquoIsagoge (celui contenu dans le manuscrit de Lunel) et dont lrsquoincipit est preacuteciseacutement laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes 13 raquolaquo Sa-tisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons raquo voire agrave celle de son œuvre theacuteologique deacutebutant par laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes14 raquolaquo Sa-

12 On trouve une suggestion de simplification en laquo Logica raquo pour lrsquoensemble des premiers commentaires abeacute-lardiens deacuteveloppeacutes sur la laquo Logica uetus raquo une appellation suffisante pour opeacuterer la distinction de ces derniers drsquoune part et drsquoautre part du commentaire ulteacuterieur drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre selon cette interpreacutetation des laquo Glossulae raquo que lrsquoon nomme traditionnellement aussi drsquoapregraves lrsquoincipit la laquo Lo-gica ldquoNostrorum Petitioni Sociorumrdquo Super Porphyrium raquo voir J MARENBON The Philosophy of Peter Abelard Cambridge Cambridge University Press 1997 p 46 n 36 et sqq

13 La premiegravere phrase au complet qui renvoie aussi agrave la logique se lisant ainsi dans le ms Lunel Biblio-thegraveque municipale 6 fol 8ra (dont nous suivons lrsquoorthographe cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff [coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Unter-suchungen raquo Band XXI Heft 4] 1933 p 505) laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes scribende logice laborem suscepimus et que de logica didicimus uotis eorum exponimus raquolaquo Satisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons nous avons assumeacute le labeur drsquoeacutecrire ltsurgt la logique et ltconformeacutementgt agrave leurs vœux nous avons exposeacute les ltchosesgt que nous avons apprises relativement agrave la logique raquo

14 Cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium laquo Prefacio raquo 1 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theo-logia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoScholariumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 313 l 1-3 (nous suivons la ponc-tuation et la typographie de la version bregraveve de ce texte laquo Prologus raquo 1 cf Petri Abaelardi Opera theo-logica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haere-sum Petri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols [coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XII] 1969 p 401 l 4-6) laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes aliquam sacrę eruditionis summam quasi diuinę Scripturę introductionem conscripsimus raquolaquo Satisfaisant

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tisfaisant dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants raquo Mais la subtile ambiguiumlteacute de la formule Ingredientibus nobis logicam ainsi que le deacutesir drsquoavoir un titre succinct et marquant ont fait que lrsquoon a tendance agrave simplifier la tra-duction du montage qursquoest lrsquointituleacute Logica laquo Ingredientibus raquo en laquo Logique ldquoPour les deacutebutantsrdquo raquo (laquo Logic for beginners raquo) une tendance naturelle agrave laquelle nous sa-crifierons nous aussi agrave lrsquooccasion par souci de commoditeacute (alors qursquoen rigueur des termes il faudrait toujours parler mais plus lourdement et moins eacutevocativement de Logique laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) mecircme si elle ne correspond pas mdash on sait maintenant pourquoi mdash au sens le plus exact de cette premiegravere phrase ni eacutevidem-ment agrave la teneur reacuteelle du texte particuliegraverement difficile qursquoelle introduit bien que ce dernier corresponde effectivement mdash autre temps autres mœurs mdash agrave un enseigne-ment donneacute agrave des deacutebutants en logique

Quant agrave notre traduction mdash la premiegravere veacuteritable en langue franccedilaise pour cette portion complegravete du texte15 mdash elle se veut surtout litteacuterale tout en eacutetant acceptable en franccedilais Crsquoest que par-delagrave son occasionnelle eacuteleacutegance litteacuteraire le latin drsquoAbeacute-lard est surtout lrsquoinstrument par lequel il exprime une penseacutee conceptuellement com-plexe dont les nuances demandent agrave ecirctre exprimeacutees fidegravelement drsquoabord au niveau de la langue avant de preacutetendre parvenir eacuteventuellement agrave son interpreacutetation deacutegageacutee des meacuteandres de lrsquoexpression originelle Mecircme si le latin abeacutelardien est plus classique et moins scolastique que celui de Thomas drsquoAquin nous souscrivons sans reacuteserve

dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants nous avons composeacute une certaine somme du savoir sacreacute pour ainsi dire une introduction agrave lrsquoEacutecriture divine raquo

15 Il y en a bien sucircr une partielle relativement fidegravele et certes eacuteleacutegante qui couvre essentiellement la critique des reacutealistes et se rend avec des sauts jusqursquoagrave la preacutesentation de la theacuteorie du statut (eacuted GEYER p 9 l 12-p 11 l 19 p 11 l 20-p 16 l 29 p 17 l 12-p 18 l 3 p 19 l 9-10 et 14 p 19 l 21-p 20 l 14 ce qui correspond agrave nos paragraphes sect 21-38 [partiellement] sect 42-43 sect 45 [tregraves partiellement] sect 46 [tregraves partiellement] sect 47) mais ne permet pas de se faire une ideacutee de la theacuteorie abeacutelardienne de la signification ou de lrsquoabstraction ni mecircme mdash on peut maintenant en juger mdash de celle du statut drsquoailleurs cf J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 111-122 (p 125-138 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf [coll laquo Vestigia XIV raquo] 1994) Quant agrave la version plus ancienne qui couvre exactement la mecircme portion que la nocirctre elle est geacuteneacuteralement plus une adaptation qursquoune traduction et malgreacute son apparente lisibiliteacute ne repreacutesente aucunement un instrument fiable pour comprendre quelque aspect que ce soit de la doctrine drsquoAbeacutelard sur les universaux cf Œuvres choisies drsquoAbeacutelard textes preacutesenteacutes et traduits par M de GAN-DILLAC Logique (1re partie) - Eacutethique - Dialogue entre un philosophe un juif et un chreacutetien Paris Aubier-Montaigne (coll laquo Bibliothegraveque philosophique raquo) 1945 p 77-127 (laquo Premiegravere partie de la Logica ldquoIngre-dientibusrdquo raquo) qui souscrit signalons-le au passage agrave la compreacutehension laquo simplifieacutee raquo de lrsquoincipit de la LISPor laquo Pour ceux qui deacutebutent dans lrsquoeacutetude de la logique [hellip] raquo (p 77) Quant aux traductions anglaises on en trouve principalement trois dont la comparaison est souvent profitable dans 1 R McKEON Selec-tions from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258 (reprise dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 169-188) allant de eacuted Geyer p 1 l 1 agrave p 30 l 26 soit de nos sect 1 agrave 77 (lrsquoincipit y eacutetant rendu [trop ] libre-ment par laquo We may open our introduction to logic [hellip] raquo p 218 et 169) 2 P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International (thegravese doctorale non publieacutee mais accessible eacutelectroniquement) 1982 p 1-28 et 3 Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and ed-ited by PV SPADE Indianapolis Cambridge Hackett 1994 p 26-56 traduction deacutebutant comme la preacute-ceacutedente eacuted GEYER p 7 l 25 et couvrant nos sect 18-80 Pour une traduction reacutecente en espagnol voir La cuestioacuten de los universales en la Edad Media seleccioacuten de textos de Porfirio Boecio y Pedro Abelardo estudio preliminar Francisco Bertelloni introduccioacuten traduccioacuten y notas Mariacutea Florencia Marchetto y Antonio Tursi Buenos Aires Ediciones Winograd 2010 p 152-237

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parce que nous sommes convaincus que ces propos srsquoappliquent eacutegalement bien agrave la langue drsquoAbeacutelard dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium agrave ce qursquoeacutecri-vait assez reacutecemment un bon traducteur drsquoun ceacutelegravebre texte eacutepisteacutemologique de lrsquoAquinate ayant lui aussi mis lrsquoaccent sur la litteacuteraliteacute laquo Ce choix est certes dis-cutable Nrsquoaurait-il pas fallu parfois rendre le texte plus attirant dans un langage plus contemporain Quelle que soit lrsquoexpression franccedilaise de la traduction un effort est neacutecessaire pour entrer dans une telle penseacutee La compreacutehension ne peut pas ecirctre im-meacutediate Coller au texte latin autant que faire se peut nous semble le meilleur moyen drsquoeacuteviter de regrettables contresens Ceci vaut pour la structure grammaticale de la phrase mais aussi pour la traduction de tel ou tel mot16 raquo Lorsque mecircme les plus grands interpregravetes drsquoAbeacutelard ont pu srsquoeacutegarer ici ou lagrave cette attitude humble et pru-dente nous semble ecirctre de mise tout en eacutetant conscients eacutevidemment qursquoelle ne constitue en aucune sorte une parfaite garantie contre lrsquoerreur pure et simple ou le choix moins heureux qui peuvent surgir nrsquoimporte ougrave mais particuliegraverement lors de la deacutetermination des kyrielles de pronoms ou de relatifs au neutre de celle des nom-breux sujets non exprimeacutes sinon de celle de lrsquoordre drsquoemboicirctement des geacutenitifs voire du simple emploi de lrsquoarticle mdash non existant en latin mdash deacutefini ou indeacutefini

Du point de vue de la mise en page cette traduction franccedilaise est preacutesenteacutee com-modeacutement pour des fins de comparaison dans une colonne parallegravele au texte latin eacutediteacute et autant que faire se peut en phase avec lui arborant aussi agrave son instar des nu-meacuteros de paragraphes allant du ltsect 1gt au ltsect 80gt Elle est en outre intellectuellement diviseacutee en sept sections numeacuteroteacutees de 0 agrave VI contenant elles-mecircmes des subdivi-sions Les sections I agrave VI reprennent mdash sauf dans un secteur (celui des sous-sections II12 et II13) ougrave nous nous sommes expliqueacutes en lien avec les traditions interpreacuteta-tives sur la difficulteacute de reconstruction de lrsquoargumentaire abeacutelardien mdash les diverses rubriques du plan deacutetailleacute preacutesenteacute par A de Libera et ensuite finement examineacute par lui dans ce qui constitue lrsquoeacutetude reacutecente la mieux informeacutee et la plus deacuteveloppeacutee sur la partie de la LISPor qui nous concerne ici17 Autant pour les rubriques de la sec-tion 0 qui sont notre fait que pour celles des sections I-VI dues agrave A de Libera nous indiquons les pages et les lignes auxquelles elles correspondent dans lrsquoeacutedition Geyer Ce qui permet une mise en rapport aiseacutee de cette premiegravere eacutedition de la nocirctre et de sa traduction ainsi que de lrsquoexeacutegegravese libeacuteranienne le tout dans le but eacutenonceacute preacuteceacute-demment de favoriser un retour reacutepeacuteteacute autant reacuteflexif que dynamique au texte mecircme du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard qui suit im-meacutediatement et auquel nous convions agrave nouveau le lecteur

16 laquo Introduction raquo dans THOMAS DrsquoAQUIN Division et meacutethodes de la science speacuteculative physique ma-theacutematique et meacutetaphysique introduction traduction et notes de Lrsquoexpositio super librum Boethii de Trini-tate q V-VI par B SOUCHARD Paris Budapest Torino LrsquoHarmattan (coll laquo Ouverture philosophique raquo) 2002 p 17

17 Cf A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier (coll laquo Philosophie raquo) 1999 p 294-297 pour le plan deacutetailleacute de la structure argumentative et p 297-498 pour son survol analy-tique

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ltABEacuteLARDABAELARDUSgt ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre

Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelardum super Porphirium

ltLogique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyregt ltLogica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyriumgt

lt01 DEacuteFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE

(POUR Y SITUER LA LOGIQUE)gt

ltsect 1gt Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash ltengt offrant un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie Or Boegravece nrsquoappelle pas lsquophilosophiersquo nrsquoimporte quelle science mais celle qui consiste dans les reacutealiteacutes les plus grandes en effet nous ne disons pas lsquophilosophesrsquo nrsquoimporte quels savants mais ltceuxgt dont lrsquointelligence peacutenegravetre les ltproblegrave-mesgt subtils Or de la ltphilosophiegt Boegravece distin-gue trois espegraveces agrave savoir la speacuteculative relative agrave la nature des reacutealiteacutes agrave speacuteculer la morale relative agrave lrsquohonnecircteteacute de la vie agrave consideacuterer la rationnelle rela-tive agrave la lsquoraisonrsquo mdash ltcrsquoest-agrave-dire au systegravemegt mdash des arguments agrave composer ltetgt que les Grecs nomment lsquologiquersquo Toutefois seacuteparant la ltlogiquegt de la phi-losophie certains la disaient mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash non pas partie mais instrument de la phi-losophie agrave savoir en cela que dans la ltlogiquegt drsquoune certaine maniegravere les autres ltespegraveces de la phi-losophiegt opegraverent pendant qursquoelles utilisent ses ar-guments pour prouver ltleursgt propres questions Par exemple si drsquoune speacuteculation naturelle ou morale advient une question crsquoest de la logique que sont tireacutes les arguments Contre eux Boegravece lui-mecircme dit que rien nrsquoempecircche que du mecircme le mecircme soit et instrument et partie comme la main ltlrsquogtest du corps humain La logique elle-mecircme encore semble sou-vent son ltpropregt instrument quand aussi elle ap-prouve par ses arguments une question se rapportant agrave elle comme celle-ci lsquolrsquohomme est une espegravece du ltgenregt animalrsquo Et toutefois ce nrsquoest pas pour au-tant qursquoelle est moins logique parce qursquoelle est ins-trument de la logique Et ainsi ltelle nrsquoest pas moinsgt philosophie parce qursquoltinstrumentgt de la philosophie Boegravece lui-mecircme distingue aussi la ltlo-giquegt des deux autres espegraveces de philosophie par sa fin propre qui consiste dans les arguments agrave com-

(eacuted GEYER p 1 l 3-p 2 l 15)

ltsect 1gt fol 1ra Ingredientibus nobis logicam 1 mdash pauca de proprietate eius prelibantes2 mdash a genere ipsius quod est philosophia3 ducamus exordium lsquoPhilo-sophiamrsquo autem non quamlibet scientiam Boecius 4 appellat sed que in maximis rebus consistit non enim philosophos quoslibet scientes dicimus sed quorum intelligentia penetrat subtilia Huius au-tem5 tres species Boecius6 distinguit spe-culatiuam scilicet de speculanda rerum natura moralem de honestate uitaelig7 consi-deranda rationalem de ratione argumen-torum componenda quam lsquologicenrsquo Greci nominant 8 Quam tamen a philosophia quidam diuidentes non philosophiaelig 9 partem 10 sed instrumentum mdash teste Boecio11 mdash dicebant eo uidelicet quod in ea quodammodo cetere operentur dum argumentis ipsius ad proprias probandas questiones utuntur Veluti si ex naturali uel morali speculatione questio fiat12 ex logica sumuntur argumenta Contra quos ipse Boecius 13 nichil 14 impedire dicit idem eiusdem et instrumentum esse et partem sicut est manus humani corporis Ipsa etiam logica sui sepe instrumentum uidetur cum et questionem ad se perti-nentem suis approbat argumentis ueluti istam lsquohomo est species animalisrsquo Nec tamen ideo minus est logica quia logice est instrumentum Sic nec philosophia quia philosophie Quam etiam ipse Boecius15 a duabus aliis philosophie spe-ciebus proprio fine suo distinguit qui in componendis argumentationibus consis-tit Nam etsi phisicus16 argumenta com-

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poser Car mecircme si le physicien compose des argu-ments ce nrsquoltestgt pas la physique qui lrsquoinstruit pour ce ltfairegt mais seule la logique

ltsect 2gt Sur la ltlogique Boegravecegt mentionne aussi que pour cette raison elle a eacuteteacute consigneacutee par eacutecrit et a eacuteteacute rameneacutee agrave des regravegles preacutecises drsquoargumenta-tions afin que par de fausses complexions elle nrsquoen-traicircne pas dans lrsquoerreur les ltespritsgt trop vagabonds puisque ce qui ne se rencontre pas dans la nature des reacutealiteacutes elle semble par ses raisons ltlegt garantir et souvent dans ses stipulations colliger les contraires de cette maniegravere lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt blanc crsquoest pourquoi Socrate est blancrsquo en revanche lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt noir crsquoest pourquoi Socrate est noirrsquo

ltsect 3gt Or en eacutecrivant ltsurgt la logique cet ordre est neacutecessaire en lrsquooccurrence puisque les argu-mentations sont jointes agrave partir des propositions les propositions agrave partir des mots il est neacutecessaire que celui qui eacutecrit parfaitement la logique eacutecrive drsquoabord sur les termes simples ensuite sur les propositions qursquoenfin dans les argumentations il accomplisse la fin de la logique comme aussi notre chef de file Aristote ltlegt fit ltluigt qui pour la doctrine des ter-mes eacutecrivit tout au long les Preacutedicaments pour ltcellegt des propositions le De lrsquohermeacuteneutique pour ltcellegt des argumentations les Topiques et les Analytiques

lt02 RUBRIQUES INTRODUCTIVES (TITRE INTENTION MATIEgraveRE MEacuteTHODE UTILITEacute)gt

ltsect 4gt Or Porphyre mdash ltlrsquoauteur dont il srsquoagitgt ici mdash preacutepare comme lrsquoenseigne le libelleacute mecircme du titre cette lsquoIntroductionrsquo pour les Preacutedicaments drsquoAristote ltintroductiongt que toutefois ltPorphyregt lui-mecircme montre par apregraves ecirctre neacutecessaire agrave tout lrsquoart ltlogiquegt Que drsquoelle soient briegravevement distin-gueacutes plus subtilement lrsquointention la matiegravere le mode de traitement lrsquoutiliteacute ou bien sous quelle partie de la dialectique est poseacutee la preacutesente science

ltsect 5gt Or lrsquointention ltengt est drsquoinstruire au pre-mier chef le lecteur pour les Preacutedicaments drsquoAris-tote afin que plus facilement il puisse comprendre les ltchosesgt qui y sont traiteacutees

Ce que ltPorphyregt fait en traitant des cinq lteacuteleacutementsgt qui sont la matiegravere de cette ltintroduc-

ponit non ad hoc eum phisica17 sed sola instruit logica

ltsect 2gt De qua etiam hac ratione con-scriptam18 esse meminit19 atque eam ad certas argumentationum regulas reductam esse ne nimium uagos20 falsis comple-xionibus in errorem pertrahat cum id quod in rerum natura non inuenitur ratio-nibus suis uideatur astruere et sepe con-traria in condicionibus suis colligere 21 hoc modo lsquoSocrates est corpus corpus autem album quare Socrates est albusrsquo rursus lsquoSocrates est corpus corpus au-tem nigrum quare Socrates est nigerrsquo

ltsect 3gt In scribendo autem logicam hic22 ordo23 necessarius est ut quoniam argumentationes ex propositionibus iun-guntur propositiones ex dictionibus eum qui logicam perfecte scribit primum de simplicibus sermonibus deinde de pro-positionibus necesse est scribere tandem in argumentationibus finem logice con-summare sicut et princeps noster Aristo-teles fecit qui ad sermonum doctrinam Predicamenta perscripsit ad propositio-num Periermenias 24 ad argumentatio-num Topica et Analetica25

(eacuted GEYER p 2 l 16-p 4 l 17)

ltsect 4gt Iste autem Porfirius sicut ipsa inscriptio tituli 26 docet hanc lsquoIntroduc-tionemrsquo ad Predicamenta Aristotelis pre-parat27 quam tamen ipse ad totam artem necessariam posterius demonstrat Cuius intentio materia modus tractandi utilitas aut cui dialectice parti supponatur28 pre-sens scientia breuiter distinguatur subti-lius

ltsect 5gt Est autem intentio lectorem precipue ad Predicamenta Aristotelis instruere ut facilius ea que ibi tractantur queat intelligere

Quod facit tractando de quinque que sunt eius materia genere scilicet specie

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tiongt agrave savoir le genre lrsquoespegravece la diffeacuterence le propre et lrsquoaccident dont il a jugeacute utile au premier chef la connaissance pour les Preacutedicaments parce qursquoil est discuteacute drsquoeux dans presque tout lrsquoenchaicirc-nement des Preacutedicaments Or ltle faitgt que nous avons dit lsquocinqrsquo peut ecirctre reacutefeacutereacute drsquoune certaine ma-niegravere et agrave ces noms mdash genre espegravece etc mdash et agrave leurs signifieacutes Car aussi ltPorphyregt clarifie convena-blement la signification de ces cinq noms qursquoutilise Aristote afin que quand on en sera venu aux Preacutedi-caments ce qursquoil faut comprendre agrave propos de ces noms ne soit pas ignoreacute Il peut mecircme aussi srsquoagir de tous les signifieacutes de ces noms comme de cinq lteacuteleacute-mentsgt parce que mecircme si pris un agrave un ils sont indeacutefinis lten nombregt (vu que sont indeacutefinis lten nombregt les genres et similairement les espegraveces etc) il srsquoagit toutefois de tous ainsi qursquoil a eacuteteacute dit ltcomme degt cinq parce qursquoil est traiteacute de tous selon cinq proprieacuteteacutes de tous les genres certes selon cela qursquoils sont des genres et des autres lteacuteleacutementsgt si-milairement Car crsquoest ainsi aussi que les huit parties de lrsquoeacutenonceacute sont consideacutereacutees selon leurs huit pro-prieacuteteacutes certes bien que prises une agrave une elles soient indeacutefinies lten nombregt

ltsect 6gt Le mode de traitement quant agrave lui est ici qursquoune fois drsquoabord distingueacutees les natures des ltcinq eacuteleacutementsgt un agrave un dans leurs divers traiteacutes il descend enfin pour leur plus grande connaissance simultaneacutement vers leurs communauteacutes et proprieacuteteacutes

ltsect 7gt Or lrsquoutiliteacute comme Boegravece lui-mecircme lrsquoen-seigne quoiqursquoelle soit principalement dirigeacutee vers les Preacutedicaments se reacutepand toutefois de faccedilon qua-drifide ltcegt qursquoun peu plus tard ougrave ltBoegravecegt lui-mecircme le dira nous clarifierons plus diligemment

ltsect 8gt Mais par quelle partie la science du preacute-sent ouvrage tend vers la logique ltcelagt est aussitocirct reconnu si drsquoabord nous avons diligemment dis-tingueacute les parties de la logique Or il y en a deux mdash selon ltlesgt auteurltsgt Ciceacuteron et Boegravece mdash qui com-posent la logique agrave savoir la science de deacutecouvrir des arguments et ltcellegt de juger crsquoest-agrave-dire de confirmer et de corroborer ceux mecircmes deacutecouverts En effet deux ltchosesgt sont neacutecessaires agrave celui qui

differentia proprio et accidente quorum precipue agnitionem 29 ad Predicamenta utilem iudicauit quod de his fere in tota serie Predicamentorum disputetur Quod autem lsquoquinquersquo diximus et ad hec no-mina mdash genus species et caeligtera30 mdash et ad eorum significata quodammodo referri potest fol 1rb Nam et horum quinque nominum significationem conuenienter aperit quibus Aristoteles utitur ne31 cum ad Predicamenta uentum fuerit quid in his nominibus 32 intelligendum sit igno-retur Potest etiam et de significatis om-nibus istorum nominum quasi de quinque agi quia licet sigillatim33 accepta infinita sint (quippe infinita sunt genera et simi-liter species et cetera) de omnibus tamen ut dictum est34 quinque agitur quia de omnibus secundum quinque proprietates tractatur de omnibus quidem generibus secundum hoc quod sunt genera et de ce-teris similiter Sic namque et octo partes orationis considerantur secundum octo quidem earum proprietates cum sigilla-tim35 accepte sint infinite

ltsect 6gt Modus uero tractandi hic est quod singulorum prius distinctis naturis in diuersis eorum tractatibus tandem ad maiorem eorum cognitionem ad commu-nitates eorum simul et proprietates des-cendit

ltsect 7gt Utilitas autem ut ipse Boecius docet cum principaliter ad Predicamenta dirigatur quadrifariam tamen spargitur quod postmodum36 ubi ipse id dicet37 diligentius aperiemus

ltsect 8gt Per quam partem uero ad logi-cam presentis operis scientia tendat sta-tim dinoscitur si prius logice partes dili-genter dilexerimus38 Sunt autem duaelig39 mdash auctore40 Tullio41 et Boecio42 mdash que logicam componunt scientia scilicet in-ueniendi argumenta et diiudicandi hoc est confirmandi et comprobandi ipsa in-uenta Duo enim necessaria sunt argu-

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argumente drsquoabord qursquoil deacutecouvre les arguments par lesquels il argumente ensuite si quelqursquoun les cri-tique en tant que vicieux ou bien de pas assez fer-mes qursquoil sache les confirmer Drsquoougrave Ciceacuteron dit que la deacutecouverte est naturellement anteacuterieure Or crsquoest agrave lrsquoune et lrsquoautre partie de la logique mais surtout agrave la deacutecouverte que se rapporte la science ltde lrsquoouvrage de Porphyregt aussi est-elle une certaine partie de la science de deacutecouvrir Comment en effet un argument peut-il ecirctre tireacute du genre ou bien de lrsquoespegravece comme des lttroisgt autres lteacuteleacutementsgt sauf une fois connus les ltpointsgt qui sont ici traiteacutes Drsquoougrave Aristote lui-mecircme introduit les deacutefinitions de ces lteacuteleacutementsgt dans ses Topiques quand il traite de leurs lieux comme aussi Ciceacuteron dans ses ltTopiquesgt Mais puisqursquoun argument est confirmeacute agrave partir des mecircmes ltchosesgt agrave partir desquelles il est deacutecouvert cette science nrsquoest pas eacutetrangegravere au jugement Tout com-me en effet lrsquoargument est tireacute de la nature du genre ou bien de lrsquoespegravece ainsi agrave partir de la mecircme ltnatu-regt est confirmeacute ltlrsquoargumentgt extrait Car consideacute-rant en lrsquohomme quant au ltgenregt animal la nature de lrsquoespegravece lthumainegt agrave partir de cette ltnaturegt mecircme je deacutecouvre aussitocirct un argument pour prou-ver ltque lrsquohomme est ungt animal Que si quelqursquoun critique je montre aussitocirct ltquegt lrsquoargument lui-mecircme ltestgt idoine ltengt assignant dans les mecircmes ltchosesgt la nature de lrsquoespegravece ou bien du genre afin que agrave partir des rapports mecircmes des termes agrave la fois lrsquoargument soit deacutecouvert et ltlrsquoargumentgt deacutecouvert soit confirmeacute

ltsect 9gt Certains cependant seacuteparent tout agrave fait de la deacutecouverte et du jugement cette science et aussi ltcellesgt des preacutedicaments ou bien des divisions ou des deacutefinitions ou encore des propositions et ne ltlesgt reccediloivent drsquoaucune maniegravere dans les parties de la logique quoique cependant ils les jugent neacutecessai-res agrave toute la logique Agrave ceux-lagrave certes tant lrsquoautoriteacute que la raison semblent contraires Car Boegravece sur les Topiques de Ciceacuteron pose une double division de la dialectique dont lrsquoune et lrsquoautre ltpartiegt inclut ainsi lrsquoautre tour agrave tour de telle sorte que ltces deux par-tiesgt une agrave une comprennent toute la dialectique La premiegravere ltdivisiongt certes est par la science de deacutecouvrir et de juger la deuxiegraveme par la science de diviser de deacutefinir de colliger Lesquelles ltdivi-sionsgt aussi il ltlesgt ramegravene ainsi lrsquoune agrave lrsquoautre de

mentanti43 primum ut inueniat argumen-ta per que arguat deinde si quis ea ca-lumnietur44 tanquam uitiosa aut non satis firma ea confirmare sciat Unde Tullius45 inuentionem naturaliter priorem dicit Ad utramque autem logice partem maxime uero ad inuentionem hec scientia46 perti-net et pars quedam est scientie inue-niendi Quomodo enim ex genere argu-mentum aut specie ceu 47 ceteris duci possit nisi his que hic tractantur cogni-tis Unde ipse Aristoteles horum diffini-tiones48 in Topicis suis inducit cum locos eorum tractat sicut et Tullius in suis Sed quoniam ex eisdem confirmatur argumen-tum ex quibus inuenitur a iudicio non est aliena hec scientia Sicut enim ex natura generis aut speciei trahitur argumentum ita ex eadem confirmatur extractum Con-siderans namque in homine quantum ad animal speciei naturam49 ex ipsa statim argumentum ad probandum animal inue-nio Quod50 si quis calumnietur51 ipsum statim argumentum idoneum ostendo as-signans in eisdem speciei aut generis na-turam52 ut ex eisdem terminorum habi-tudinibus53 et inueniatur argumentum et confirmetur inuentum

ltsect 9gt Quidam tamen hanc scientiam necnon predicamentorum aut diuisionum seu diffinitionum uel etiam propositio-num omnino ab inuentione et iudicio se-parant nec ullo modo in partibus logice recipiunt cum tamen eas ad totam logi-cam necessarias iudicent54 Quibus qui-dem tam auctoritas quam ltratiogt55 con-traria uidetur56 Boecius57 namque super Topica Ciceronis duplicem diuisionem dialectice ponit quarum utraque 58 ita alteram uicissim includit ut singule totam dialecticam comprehendant Prima qui-dem est per scientiam inueniendi et iudi-candi secunda per scientiam diuidendi diffiniendi colligendi Quas etiam ad se

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telle sorte que dans la science de deacutecouvrir qui est un membre de la preacuteceacutedente division il inclue aussi la science de diviser ou de deacutefinir agrave savoir pour cela que tant des divisions que des deacutefinitions des argu-ments soient tireacutes Drsquoougrave aussi la science du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt est par une rai-son similaire accommodeacutee agrave la deacutecouverte Boegravece lui-mecircme dit aussi que pour les deacutebutants en logique le texte des Preacutedicaments se preacutesente en premier parmi les livres drsquoAristote Agrave partir de quoi il appert que les Preacutedicaments nrsquoont pas agrave ecirctre seacutepareacutes de la logique lteuxgt dans lesquels le lecteur a un introiumlt de la logique surtout vu que cette distinction des preacutedicaments fournit de tregraves grandes forces pour ar-gumenter puisque par elle peut ecirctre confirmeacute de quelle nature chaque reacutealiteacute est ou bien nrsquoest pas La proprieacuteteacute des propositions aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux arguments puisqursquoelle prouve tantocirct celle-ci tantocirct celle-lagrave ou bien comme la contraire ou la con-tradictoire ou de quelque maniegravere autrement lrsquooppo-seacutee Parce que donc tous les traiteacutes de logique sont inclineacutes vers la fin de cette derniegravere crsquoest-agrave-dire ltversgt lrsquoargumentation nous ne retranchons drsquoau-cun drsquoeux la science de la logique

lt03 LEMME ET EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA

PREMIEgraveRE PHRASE DE LrsquoISAGOGE DE PORPHYREgt

ltsect 10gt Ces ltpreacutecisionsgt offertes suivons le texte

ltsect 11gt Puisqursquoil est neacutecessaire etc Sur le point drsquoeacutecrire relativement agrave la matiegravere ltPorphyregt met en avant un proegraveme dans lequel agrave la fois il assigne la matiegravere elle-mecircme et lrsquoutiliteacute de lrsquoouvrage et promet un mode introductoire drsquoeacutecriture drsquoapregraves ce que de ces ltchosesgt les philosophes ont correctement pen-seacute Or il y a du lttermegt lsquoneacutecessairersquo trois signifi-cations courantes agrave savoir quand tantocirct il est poseacute pour lsquoineacutevitablersquo comme il est neacutecessaire qursquoune substance ne soit pas une qualiteacute tantocirct pour lsquoutilersquo comme ltil est neacutecessairegt drsquoaller au forum tantocirct pour lsquodeacutetermineacutersquo comme ltil est neacutecessairegt que lrsquohomme meurt un jour Les deux premiegraveres signi-fications de lsquoneacutecessairersquo quant agrave elles sont de cette sorte qursquoelles semblent entre elles rivaliser ltconcer-nantgt qui drsquoelles peut ecirctre prise ici le plus con-venablement Car aussi la suprecircme neacutecessiteacute est de

inuicem ita reducit ut in scientia in-ueniendi quod unum membrum est prio-ris diuisionis scientiam quoque diuidendi uel diffiniendi includat pro eo scilicet quod tam ex diuisionibus quam ex diffini-tionibus argumenta ducantur Unde gene-ris quoque scientia et speciei seu aliorum simili ratione inuentioni accomodatur Ipse etiam Boecius59 ingredientibus fol 1va logicam primum ex Aristotelis libris textum Predicamentorum occurrere60 di-cit Ex quo apparet Predicamenta a logica non separari in quibus introitum logice lector habet presertim cum distinctio illa predicamentorum uires argumentandi 61 maximas ministret cum per eam cuius nature unaqueque res sit aut non sit ualeat confirmari Propositionum quoque proprietas ab argumentis non est aliena cum modo hanc62 ltmodogt63 illam aut ut contrariam uel contradictoriam64 seu quo-modolibet aliter ltoppositamgt 65 probet Quia itaque omnes tractatus logice ad fi-nem eius id est argumentationem incli-nantur nullius66 eorum scientiam logice67 secludimus

(eacuted GEYER p 4 l 18-p 7 l 24)

ltsect 10gt His prelibatis litteram68 in-sistamus

ltsect 11gt Cum sit necessarium etc 69 Scripturus de materia premittit 70 proe-mium71 in quo et materiam ipsam assi-gnat72 et utilitatem operis et modum scri-bendi introductorium 73 promittit iuxta hoc quod de his philosophi recte sen-serunt Sunt autem lsquonecessariirsquo74 tres con-suete significationes75 cum scilicet modo pro lsquoineuitabilirsquo ponitur ut necesse est substantiam non esse qualitatem modo pro lsquoutilirsquo ut ire ad forum76 modo pro lsquodeterminatorsquo ut hominem quandoque mori Due uero prime lsquonecessariirsquo 77 significationes huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur que earum conue-nientius possit hic accipi78 Nam et sum-ma necessitas est hec prenosse ut ad79

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savoir drsquoavance ces ltchosesgt afin que lrsquoon parvien-ne agrave drsquoautres puisque sans ces ltchosesgt ces ltau-tresgt ne peuvent pas ecirctre sues et ltcrsquoestgt la claire utiliteacute Si quelqursquoun toutefois porte diligemment at-tention agrave lrsquoenchaicircnement du texte il jugera que ltcet ouvragegt est dit plus convenablement lsquoutilersquo qursquolsquoineacutevitablersquo Quand en effet ltPorphyregt pose par rapport agrave quoi ltlrsquoouvrage estgt tel qursquoil ltlegt dise lsquoneacutecessairersquo entendant pour ainsi dire une certaine relation agrave autre ltchosegt il suggegravere la signification de lrsquoutiliteacute Lrsquolsquoutilersquo en effet regarde vers autre ltchosegt lrsquolsquoineacutevitablersquo est dit par soi

ltsect 12gt Construis ainsi il est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire utile de savoir en effet ce qursquoest le genre etc crsquoest-agrave-dire de quelle proprieacuteteacute sont les lteacuteleacutementsgt un agrave un ce qui est montreacute dans leurs deacutefinitions les-quelles certes nrsquoont pas eacuteteacute assigneacutees selon leur substance mais selon leurs proprieacuteteacutes accidentelles Crsquoest qursquoen effet le nom du genre et des autres lteacuteleacute-mentsgt nrsquoest pas deacutesignatif de la substance mais de lrsquoaccident Drsquoougrave nous prenons le lsquoce qursquoestrsquo plutocirct selon la proprieacuteteacute que ltselongt la substance Et pour la etc ltPorphyregt pose quatre ltchosesgt dans les-quelles il montre lrsquoutiliteacute quadrifide comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus agrave savoir les preacutedi-caments les deacutefinitions les divisions les deacutemons-trations crsquoest-agrave-dire les argumentations qui indi-quent la question exposeacutee Qui agrave savoir la science des preacutedicaments est chez Aristote crsquoest-agrave-dire est contenue dans son traiteacute Car aussi un livre est par-fois deacutesigneacute par le nom de lrsquoauteur comme Lucain Et pour lrsquoassignation des deacutefinitions crsquoest-agrave-dire pour assigner et pour composer les deacutefinitions Et tout agrave fait aussi ces cinq lteacuteleacutementsgt sont utiles pour ces ltchosesgt qui sont dans la division ou la deacutemonstration soit ltdansgt lrsquoargumentation Et Puisqursquoil est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire pour autant qursquoil est utile de connaicirctre ces lteacuteleacutementsgt je ten-terai de rassembler les ltchosesgt qui ont eacuteteacute dites par les Anciens ltengt trsquoen faisant la tradition crsquoest-agrave-dire le traitement de la speacuteculation de ces reacutealiteacutes crsquoest-agrave-dire ltdegt la consideacuteration de ces cinq lteacuteleacute-mentsgt je dis tradition lsquocondenseacuteersquo crsquoest-agrave-dire moyennement bregraveve Ce qursquoil expose aussitocirct ltengt disant briegravevement et comme par un mode intro-ductoire En effet trop de briegraveveteacute pourrait infeacuterer une trop grande obscuriteacute drsquoapregraves ce ltmotgt

alia perueniatur80 cum sine his illa sciri non possint et aperta utilitas Si quis tamen seriem littere81 diligenter attendat conuenientius lsquoutilersquo dici iudicabit quam lsquoineuitabilersquo Cum enim supponit 82 ad quid83 dicat lsquonecessariumrsquo quasi ad aliud relationem quandam intendens utilitatis significationem insinuat lsquoUtilersquo enim ad aliud spectat lsquoineuitabilersquo per se dicitur

ltsect 12gt Sic construe necessarium est id est utile nosse enim quid sit genus etc84 id est cuius proprietatis sint singu-la quod in eorum diffinitionibus osten-ditur que quidem non secundum eorum substantiam assignate sunt sed secundum eorum accidentales proprietates Quippe generis nomen et ceterorum non sub-stantie sed accidentis designatiuum est Unde illud lsquoquidrsquo85 magis secundum pro-prietatem quam substantiam accipimus Et ad eam etc quattuor supponit86 in quibus utilitatem quadrifariam ostendit ut supra 87 meminimus scilicet predica-menta diffinitiones diuisiones demons-trationes id est argumentationes que pro-positam questionem demonstrant Que scilicet scientia predicamentorum est apud Aristotelem id est in tractatu eius continetur88 Nam et liber quandoque89 nomine auctoris designatur ut Lucanus90 Et ad assignationem diffinitionum id est ad assignandas91 et ad componendas dif-finitiones Et omnino etiam hec quinque sunt utilia ad ea que in diuisione sunt uel demonstratione hoc 92 est argumenta-tione Et Cum sit necessarium id est ad tot utile est nosse ista temptabo 93 ag-gredi 94 ea que ab Antiquis dicta sunt faciens tibi traditionem id est tractatum de speculatione istarum rerum id est consideratione horum quinque tradi-tionem dico lsquocompendiosamrsquo id est bre-uem mediocriter Quod statim exponit di-cens breuiter et uelut95 introductorio96

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drsquoHorace laquo je mrsquoefforce drsquoecirctre bref je deviens obscur raquo Drsquoougrave afin que le lecteur ne deacutesespegravere pas agrave cause de la briegraveveteacute ou qursquoil ne soit pas confondu agrave cause de la prolixiteacute il promet de se servir en eacutecri-vant drsquoun mode introductoire Or de quelle faccedilon cet ouvrage a de la valeur tant pour les preacutedicaments que pour les trois autres ltque sont les deacutefinitions les divisions et les deacutemonstrationsgt Boegravece lui-mecircme lrsquoassigne assez diligemment ltpointsgt que nous aussi toutefois nous toucherons briegravevement

ltsect 13gt Et premiegraverement montrons de quelle faccedilon les traiteacutes un agrave un de ces cinq lteacuteleacutementsgt con-viennent aux preacutedicaments La connaissance du genre se rapporte aux preacutedicaments en cela que lagrave Aristote dispose les dix genres suprecircmes de toutes ltles chosesgt lteuxgt dans lesquels il inclut lrsquouniver-saliteacute de toutes les reacutealiteacutes et dans lesquels dix noms il comprend les significations indeacutefinies lten nom-bregt de tous les autres noms de toutes les reacutealiteacutes ltpuisquegt lrsquoon ne peut pas connaicirctre de quelle faccedilon ces ltgenresgt sont les genres de toutes les autres ltchosesgt agrave moins de poser drsquoabord la connaissance des genres La connaissance de lrsquoespegravece aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux ltpreacutedicamentsgt ltellegt sans la-quelle la connaissance du genre ne peut ecirctre non plus vu qursquoelles sont relatives elles font naicirctre mu-tuellement leur essence et ltleurgt connaissance Drsquoougrave aussi il est neacutecessaire qursquoun ltde ces eacuteleacutementsgt soit deacutefini par lrsquoautre comme aussi Porphyre lui-mecircme lrsquoatteste La diffeacuterence aussi qui ajouteacutee au genre complegravete lrsquoespegravece est neacutecessaire pour la dis-tinction de lrsquoespegravece et en outre pour ltcellegt du genre ltcargt poseacutee dans la division de ce ltgenre la diffeacuterencegt mecircme montre la signification de ce dernier que contient lrsquoespegravece Plusieurs ltthegravemesgt aussi sont ameneacutes par Aristote dans les Preacutedica-ments ougrave il srsquoagit de ces trois lteacuteleacutementsgt mdash genre espegravece diffeacuterence mdash agrave moins que ces lteacuteleacutementsgt ne soient drsquoabord connus ces ltdeacuteveloppementsgt ne peuvent ecirctre compris Telle est cette regravegle Des di-vers genres etc La connaissance du propre aussi aide en cela qursquoltAristotegt lui-mecircme assigne les pro-pres des preacutedicaments comme lorsqursquoil dit que le propre de la substance est le fait que puisqursquoelle est elle ltest une chosegt une et identique numeacuteri-quement etc Afin donc que la nature du propre ne soit alors pas ignoreacutee elle devait agrave ce moment ecirctre

modo Possit enim nimia breuitas nimiam obscuritatem inferre iuxta illud Horatii laquo Breuis esse laboro obscurus fio raquo 97 Unde ne diffideret 98 lector ex breuitate seu confunderetur ex prolixitate intro-ductorium modum se seruare in scribendo promittit Qualiter autem tam ad predica-menta quam ad alia tria hoc opus ualeat ipse satis diligenter Boecius99 assignat que tamen et nos breuiter tangamus

ltsect 13gt Ac primum ostendamus qualiter illorum100 quinque singuli tracta-tus ad predicamenta conueniant101 Gene-ris notitia in hoc102 ad predicamenta per-tinet quod ibi Aristoteles decem genera suprema omnium disponit in quibus om-nium rerum fol 1vb uniuersitatem in-cludit atque in eis X nominibus omnium aliorum 103 nominum infinitas significa-tiones comprehendit que qualiter genera aliorum sint cognosci non104 potest nisi generum cognitione preposita Speciei quoque cognitio non est ab eis aliena sine qua nec generis potest esse cognitio quippe cum105 relatiua sint106 suam ab inuicem contrahunt107 essentiam et cogni-tionem Unde et alterum diffiniri per al-terum necesse est sicut et ipse testatur Porfirius 108 Differentia quoque que adiuncta generi speciem complet ad dis-cretionem speciei necessaria est nec-non109 ad generis in cuius posita diui-sione eius significationem quam species continet ipsa ostendit Plura etiam ab Aristotele in Predicamentis inducuntur ubi de his tribus mdash genere specie diffe-rentia mdash agitur110 que nisi precognita sint ista 111 intelligi non possunt 112 Qualis est regula illa Diuersorum gene-rum etc113 Proprii quoque cognitio in eo iuuat quod ipse predicamentorum propria assignat ut cum substantie dicit114 pro-prium esse quod cum sit unum et idem numero etc 115 Ne igitur proprii natura tunc ignoraretur demonstranda nunc erat Illud tamen notandum quod tantum propria specialissimarum specierum

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indiqueacutee Cela toutefois doit ecirctre noteacute que Porphyre traite seulement des propres des espegraveces speacutecialissi-mes tandis qursquoAristote investigue les propres des genres mais toutefois par suite de la similitude de ces propres est aussi manifesteacutee leur nature parce que de la mecircme maniegravere ceux-lagrave sont dits lsquopropresrsquo des genres que ceux-ci des espegraveces agrave savoir en cela qursquoils conviennent agrave chaque et agrave ltluigt seul et tou-jours Mais que la connaissance de lrsquoaccident ait beaucoup de valeur pour les preacutedicaments qui ltengt douterait puisque dans neuf preacutedicaments ltquicon-quegt retrouve les seuls accidents En outre Aristote lui-mecircme freacutequemment et diligemment recherche les proprieacuteteacutes des ltchosesgt qui sont dans un sujet crsquoest-agrave-dire des accidents agrave quoi se rapporte au pre-mier chef le traiteacute de lrsquoaccident Pour la distinction aussi de la diffeacuterence ou du propre la connaissance de lrsquoaccident est encore mise agrave profit parce que ceux-lagrave ne sont pas connus parfaitement si nrsquoest pas saisie la distinction de celui-ci

ltsect 14gt Or maintenant montrons comment ont de la valeur les cinq mecircmes lteacuteleacutementsgt pour les deacute-finitions Mais la deacutefinition ltestgt lrsquoune substantielle lrsquoautre description La substantielle certes qui est de lrsquoespegravece seulement prend le genre et les diffeacuterences et crsquoest pourquoi pour elle a de la valeur le traiteacute tant du genre que de la diffeacuterence que de lrsquoespegravece La description quant agrave elle est freacutequemment tireacutee des accidents drsquoougrave pour elle a de la valeur au premier chef la connaissance de lrsquoaccident Mais la connais-sance du propre aide geacuteneacuteralement pour toutes les deacutefinitions qui saisissent la similitude de ce ltder-niergt en cela qursquoelles-mecircmes aussi sont convertibles encore avec le deacutefini

ltsect 15gt Pour les divisions aussi ces cinq lteacuteleacute-mentsgt sont tellement neacutecessaires que sans leur con-naissance la division se fait plus par hasard que par raison Ce qursquoil faut regarder attentivement agrave travers les divisions une agrave une Or il y a trois divisions lsquoselon soirsquo agrave savoir du genre du tout et du mot en revanche trois lsquoselon lrsquoaccidentrsquo agrave savoir quand ou lrsquoaccident se divise en sujets ou les sujets ltse divi-sentgt en accidents ou lrsquoaccident ltse divisegt en acci-dents Mais cette division qui est du genre tantocirct se fait en espegraveces tantocirct en diffeacuterences poseacutees pour les espegraveces Drsquoougrave pour cette ltdivisiongt conviennent tant le genre que lrsquoespegravece que la diffeacuterence et les mecirc-

Porfirius tractat Aristoteles uero propria generum inuestigat sed tamen ex istorum propriorum similitudine illorum quoque manifestatur natura quia eodem modo illa dicuntur 116 lsquopropriarsquo generum quo-modo ista specierum eo scilicet quod omni et soli et semper 117 conueniant Quantum uero accidentis notitia 118 ad predicamenta ualeat quis dubitet cum in nouem predicamentis sola accidentia re-periat Preterea ipse Aristoteles frequen-ter119 et diligenter eorum que in subiecto sunt120 id est accidentium proprietates inquirit ad quod precipue tractatus perti-net accidentis121 Ad discretionem quo-que differentie uel proprii accidentis et122 proficit notitia quia nec illa perfecte co-gnoscuntur si istius discretio non te-neatur

ltsect 14gt Nunc autem quomodo eadem quinque ad diffinitiones ualeant ostenda-mus123 Diffinitio uero alia substantialis alia descriptio124 Substantialis quidem que speciei tantum est genus sumit125 ac differentias ideoque ad eam tam generis quam differentie quam speciei tractatus ualet Descriptio uero frequenter ab acci-dentibus trahitur unde ad eam precipue accidentis cognitio ualet Proprii autem notitia generaliter ad omnes diffinitiones prodest que eius similitudinem in eo te-nent126 quod et ipse quoque ad diffinitum conuertuntur127

ltsect 15gt Ad diuisiones quoque adeo hec quinque necessaria sunt ut preter eorum notitiam casu potius quam ratione fiat diuisio128 Quod per singulas diuisio-nes129 inspiciendum est Sunt autem tres diuisiones secundum se generis scilicet totius et uocis rursus tres secundum ac-cidens quando scilicet uel accidens in subiecta uel subiecta in accidentia uel accidens in accidentia diuiditur 130 Ea uero diuisio que generis est modo in spe-cies fit modo in differentias pro specie-bus positas Unde ad eam tam genus

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mes lteacuteleacutementsgt sont mis agrave profit pour la distinction de la division du tout et ltde cellegt du mot les-quelles ltdivisionsgt certes alors qursquoelles se feraient pourraient sembler ecirctre du genre sauf si la nature du genre nrsquoeacutetait drsquoabord connue comme celle-ci que chaque genre est preacutediqueacute des espegraveces une agrave une univoquement tandis que le tout nrsquoest pas preacutediqueacute de ltsesgt composants un agrave un et le mot multiple ne convient pas univoquement agrave ses divisants Par cela aussi ces ltcinq eacuteleacutementsgt aident beaucoup pour la division du mot eacutequivoque parce qursquoils eacutetaient utiles pour les deacutefinitions vu qursquoagrave partir des deacutefinitions est connu ce qui est eacutequivoque ou ce qui ne lrsquoest pas Pour cette division aussi qui est lsquoselon lrsquoaccidentrsquo la connaissance de lrsquoaccident par lequel elle est elle-mecircme constitueacutee est neacutecessaire tandis que les au-tres lteacuteleacutementsgt servent aussi agrave la distinction de cette mecircme ltdivisiongt autrement nous diviserions ainsi le genre en espegraveces ou en diffeacuterences comme les ac-cidents en sujets

ltsect 16gt Pour deacutecouvrir aussi les argumentations ou pour ltlesgt confirmer une fois deacutecouvertes la connaissance de ces cinq lteacuteleacutementsgt comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus a clairement de la valeur Car aussi selon la nature du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt et nous deacutecou-vrons des arguments et nous ltlesgt confirmons une fois deacutecouverts Or que Boegravece en ce lieu appelle ces cinq lteacuteleacutementsgt les lsquosiegraveges des syllogismesrsquo contre cela il semble que nous ne voulons pas qursquoils soient les lieux dans la complexion parfaite des syllo-gismes Mais assureacutement il utilise un vocable speacutecial pour genre agrave savoir ltengt posant syllogisme pour ar-gumentation autrement il diminuerait ltsongt utiliteacute srsquoil la dirigeait seulement vers les syllogismes et non geacuteneacuteralement pour toutes argumentations lesquelles sont similairement appeleacutees lsquodeacutemonstrationsrsquo par Porphyre Les lieux peuvent encore une fois par-faites aussi les complexions des syllogismes drsquoune certaine maniegravere ecirctre assigneacutes non pas afin qursquoils fassent eux-mecircmes partie de ces ltsyllogismesgt mais parce qursquoils peuvent aussi ecirctre ameneacutes pour leur eacutevidence par la confirmation des enthymegravemes qui sont conduits agrave partir drsquoeux Mais maintenant ces ltchosesgt ayant eacuteteacute montreacutees relativement agrave lrsquoutiliteacute revenons-en au texte

quam species quam differentia conue-niunt eademque ad discretionem diuisio-nis totius et uocis proficiunt que quidem cum fierent generis uideri possent nisi generis natura precognita esset131 ueluti ea quod omne genus de singulis specie-bus predicatur uniuoce totum uero de componentibus [se]132 singillatim133 non predicatur neque uox multiplex diuidenti-bus suis uniuoce conuenit Per hoc etiam ad diuisionem equiuoce uocis hec pluri-mum prosunt quia ad diffinitiones utilia erant quippe ex diffinitionibus quid equi-uocum sit uel non sit cognoscitur Ad eam quoque diuisionem que secundum accidens est accidentis cognitio quo134 ipsa constituitur necessaria est cetera uero ad discretionem ipsius quoque pro-sunt alioquin ita135 genus in species uel in136 differentias diuideremus137 sicut ac-cidens in subiecta

ltsect 16gt Ad inueniendas quoque argu-mentationes uel ad confirmandas inuentas horum quinque notitia ut supra138 memi-nimus aperte ualet139 Nam et secundum generis et speciei naturam seu aliorum140 et inuenimus argumenta et confirmamus inuenta Quod141 autem Boecius142 hoc lo-co hec quinque lsquosedes sillogismorum143rsquo appellat contra hoc fol 2ra uidetur quod nolumus esse locos in complexione perfecta sillogismorum144 Sed profecto speciale uocabulum pro genere abutitur sillogismum 145 scilicet pro argumenta-tione ponens146 alioquin utilitatem mi-nueret si eam ad sillogismos147 tantum dirigeret et non generaliter ad omnes ar-gumentationes que similiter a Porfirio148 lsquodemonstrationesrsquo appellantur149 Possunt etiam perfectis quoque complexionibus sillogismorum150 loci quodammodo assi-gnari non ut eorum per se sint sed quia ad eorum quoque adduci euidentiam pos-sunt per confirmationem enthimema-tum151 que ex eis ducuntur Nunc autem his de utilitate152 ostensis ad literam153 redeamus

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ltsect 17gt Des ltquestionsgt certes les plus pro-fondes comment il se sert drsquoun mode introductoire il ltlegt pose agrave savoir ltengt srsquoabstenant des questions ardues et impliqueacutees dans lrsquoobscuriteacute et ltengt traitant les plus simples moyennement Et il nrsquoest pas vide ltde sensgt qursquoil dise laquo moyennement raquo une reacutealiteacute en effet pourrait ecirctre facile en soi et cependant ne pas ecirctre traiteacutee clairement

lt04 LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYREgt lt041 LEMME COMMENTEacute DE LA DEUXIEgraveME PHRASE

DE PORPHYREgt

ltsect 18gt Pour le moment relativement aux gen-res ce que sont ces questions les plus profondes ltPorphyre engt deacutetermine bien que cependant il ne les reacutesolve pas Et relativement agrave lrsquoun et lrsquoautre ltpointgt la cause est donneacutee agrave savoir et qursquoil passe outre ltle faitgt de les rechercher et ltquegt cependant il en fasse mention La raison en effet pourquoi il ne traite pas de ces ltquestions estgt que le lecteur inex-peacuterimenteacute nrsquoa pas la force pour les rechercher et les percevoir Mais la raison pour laquelle il les remeacute-more ltestgt afin qursquoil ne rende pas le lecteur neacute-gligent Si en effet il les avait tout agrave fait tues le lecteur pensant qursquoil nrsquoy a tout agrave fait plus rien drsquoautre agrave rechercher relativement agrave ces ltquestionsgt meacutepriserait tout agrave fait leur recherche

lt042 EacuteNUMEacuteRATION DES QUESTIONS QUE SOULEgraveVE

LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYRE Agrave PROPOS DES

UNIVERSAUXgt

Or elles sont trois comme Boegravece dit mysteacute-rieuses et tregraves utiles et non pas mises agrave lrsquoeacutepreuve par peu de philosophes mais reacutesolues par peu Or la premiegravere est de cette sorte les genres et les espegraveces subsistent-ils ou sont-ils poseacutes dans les seules etc comme srsquoil disait ont-ils un vrai ecirctre ou consistent-ils seulement dans lrsquoopinion Tandis que la seconde est srsquoils sont conceacutedeacutes ecirctre avec veacuteraciteacute sont-ils des essences corporelles ou incorporelles Tandis que la troisiegraveme ltestgt sont-ils seacutepareacutes des sensi-bles ou poseacutes en eux Car il y a deux espegraveces drsquoin-corporels parce que les uns peuvent demeurer dans leur incorporeacuteiteacute agrave part des sensibles eux-mecircmes comme Dieu et lrsquoacircme tandis que les autres ne peu-vent nullement ecirctre agrave part des sensibles eux-mecircmes

ltsect 17gt Altioribus quidem 154 quo-modo introductorium modum seruet sup-ponit abstinens scilicet a questionibus ar-duis et obscuritate implicitis et simplicio-res tractans mediocriter Nec uacat quod ait laquo mediocriter raquo posset enim res esse facilis in se nec tamen dilucide155 tractari

(eacuted GEYER p 7 l 25-p 8 l 31) (eacuted GEYER p 7 l 25-32)

ltsect 18gt Mox de generibus 156 que sint altiores ille questiones determinat cum tamen eas non dissoluat Et de utroque causa redditur quod uidelicet et eas inquirere pretermittat et tamen de eis mentionem faciat Ideo enim eas non tractat quia rudis lector ad inquirendas eas et percipiendas non sufficit Ideo au-tem easdem commemorat ne lectorem neglegentem faciat Si enim omnino eas tacuisset lector omnino nichil amplius de istis inquirendum 157 esse arbitrans earum omnino inquisitionem despiceret

(eacuted GEYER p 7 l 32-p 8 l 23)

Sunt autem tres ut Boecius158 dicit secrete et perutiles et non a paucis philo-sophorum temptate159 sed a paucis dis-solute Prima autem est huiusmodi utrum genera et species subsistant an sint posita in solis etc 160 ac si diceret utrum uerum esse habeant an tantum in opinione consistant Secunda uero est si concedantur ueraciter esse utrum essen-tiaelig 161 corporales sint ltan incorpora-les 162 Tertia uero utrum separata sintgt 163 a sensibilibus an in eis posi-ta164 Duaelig165 sunt namque incorporeo-rum species quia alia preter sensibilia166 ipsa in sua incorporeitate permanere pos-

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dans lesquels ils sont comme la ligne sans corps sujet

Or ces questions ltPorphyregt les parcourt ainsi ltengt disant Pour le moment relativement aux gen-res et aux espegraveces cela certes jrsquoeacuteviterai de ltlegt di-re ou srsquoils subsistent etc ou eux-mecircmes ltadmis commegt subsistants srsquoils sont corporels ou incorpo-rels et si eux-mecircmes puisqursquoils sont dits incorpo-rels sont seacutepareacutes des sensibles etc ltcrsquoest-agrave-dire ou poseacutes dans les sensiblesgt et se maintenant autour de ces ltchosesgt

Cela peut ecirctre pris de diverses maniegraveres Ainsi en effet nous pouvons ltlegt prendre comme si ltPor-phyregt disait ces trois ltchoses crsquoest-agrave-dire les questionsgt poseacutees ci-dessus relativement agrave ces ltgen-res et espegravecesgt laquo jrsquoeacuteviterai drsquoen parler raquo et de certai-nes autres laquo se maintenant autour drsquoelles raquo bien sucircr ltautour degt ces trois questions Relativement agrave ces mecircmes ltgenres et espegravecesgt drsquoautres ltquestionsgt aussi peuvent ecirctre faites qui sont similairement dif-ficiles comme ltlrsquogtest celle relative agrave la cause com-mune de lrsquoimposition des noms universels mdash cette ltquestiongt mecircme est en lrsquooccurrence selon quoi les diverses reacutealiteacutes srsquoaccordent-elles mdash ou aussi la ltquestiongt relative agrave lrsquointellection des noms uni-versels par laquelle aucune reacutealiteacute ne semble ecirctre conccedilue ni ne ltsemble-t-ongt avoir affaire agrave une quelconque reacutealiteacute par un mot universel et de nom-breuses autres ltquestionsgt difficiles

Nous pouvons ainsi exposer laquo et se maintenant autour de ces ltchoses crsquoest-agrave-dire des sensiblesgt raquo de telle sorte que nous ajoutions une quatriegraveme ques-tion agrave savoir est-il neacutecessaire que et les genres et les espegraveces aussi longtemps qursquoils sont genres et es-pegraveces aient une certaine reacutealiteacute sujette par nomina-tion ou encore mecircme si les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruites est-ce qursquoalors encore lrsquouniversel pourrait consister ltcrsquoest-agrave-dire existergt en vertu de la signification de lrsquointellection comme ce nom lsquoro-sersquo quand il nrsquoy a plus de roses auxquelles il soit commun Mais de ces questions nous discuterons plus diligemment ci-dessous

sunt ut Deus et anima alia uero preter sensibilia167 ipsa in quibus sunt nullate-nus esse ualent ut linea absque subiecto corpore168

Has autem questiones sic transcurrit dicens Mox de generibus et speciebus il-lud quidem dicere recusabo siue subsi-stant etc siue ipsa subsistentia sint cor-poralia an incorporalia et utrum ipsa cum incorporalia dicantur separentur a sensibilibus etc et circa ea constantia169

Hoc diuersis modis accipi potest Sic enim possimus accipere ac si dicat hec tria supra posita de eis laquo recusabo dice-re raquo et alia quedam laquo constantia circa ea raquo quippe istas tres questiones Possunt et aliaelig 170 fieri de eisdem que similiter difficiles sunt sicut est illa de com-muni171 causa impositionis uniuersalium nominum mdash que ipsa sit secundum quod scilicet res diuerse conueniunt mdash uel illa etiam de intellectu uniuersalium no-minum quo nulla res concipi uidetur nec de aliqua re agi per uniuersalem172 uo-cem et aliaelig multaelig173 difficiles

Possumus sic exponere laquo et circa

lteagt174 constantia raquo ut quartam questio-nem adnectamus scilicet utrum et ge-nera et species quamdiu genera et spe-cies sunt necesse sit subiectam per nomi-nationem rem aliquam habere an ipsis quoque nominatis rebus destructis175 ex significatione intellectus tunc quoque possit uniuersale consistere ut hoc no-men lsquorosarsquo176 quando nulla est rosarum quibus commune sit De his autem ques-tionibus diligentius posterius disputa-bimus

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lt043 EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA DEUXIEgraveME

PHRASE DE PORPHYREgt

ltsect 19gt Mais poursuivons maintenant le texte du proegraveme Note quand ltPorphyregt dit laquo Pour le moment raquo crsquoest-agrave-dire dans le preacutesent traiteacute que cela il ltlrsquogtindique drsquoune certaine maniegravere afin que le lec-teur srsquoattende agrave ce que ces questions soient agrave solu-tionner ailleurs Tregraves profond en effet Il pose la cau-se pour laquelle ici il srsquoabstient de ces questions agrave savoir parce que les traiter est trop profond pour le lecteur qui ne peut srsquoy accrocher ce qursquoaussitocirct il preacutecise Et ayant besoin drsquoune plus grande re-cherche crsquoest qursquoen effet bien que lrsquoauteur suffise pour solutionner le lecteur ne suffit pas pour recher-cher Drsquoune plus grande recherche dis-je que serait la tienne lttoi lecteurgt

lt05 TROISIEgraveME PHRASE (LEMME EXPLICATION LIT-TEacuteRALE ET REMARQUE)gt

Mais cela une fois montreacutees les ltchosesgt qursquoil tait ltPorphyregt enseigne celles qursquoil pose agrave savoir ces ltchosesgt que relativement agrave ces lteacuteleacutementsgt-ci en lrsquooccurrence au genre et agrave lrsquoespegravece et relative-ment agrave ces trois autres lteacuteleacutementsgt exposeacutes les Anciens non par lrsquoacircge certes mais par le jugement ont traiteacutees de faccedilon probable crsquoest-agrave-dire de faccedilon vraisemblable agrave savoir dans lesquelles tous se sont accordeacutes et ltougravegt il nrsquoy eut aucune dissension Car dans les preacutedites questions agrave reacutesoudre les uns ju-geaient autrement et les autres autrement ltencoregt Drsquoougrave Boegravece commeacutemore qursquoAristote veut que les genres et les espegraveces subsistent seulement dans les sensibles mais soient intelligeacutes ltcommegt en dehors tandis que Platon ltveutgt que ces lteacuteleacutementsgt soient non seulement intelligeacutes ltcommegt en dehors des sensibles mais aussi soient vraiment lten dehors drsquoeuxgt Et parmi ces Anciens je dis et surtout les Peacuteripateacuteticiens agrave savoir une partie de ces Anciens or ltPorphyregt appelle lsquoPeacuteripateacuteticiensrsquo les dialecti-ciens ou nrsquoimporte quels argumentateurs

ltsect 20gt Note encore que les ltcaracteacuteristiquesgt qui conviennent aux proegravemes peuvent en ce ltproegrave-megt ecirctre assigneacutees En effet Boegravece dit ltdans son commentairegt sur les Topiques de Ciceacuteron ainsi laquo Tout proegraveme parce qursquoil est envisageacute pour dispo-ser lrsquoauditeur comme il est dit dans les Rheacutetoriques ou bien capte la bienveillance ou bien preacutepare lrsquoat-

(eacuted GEYER p 8 l 24-31)

ltsect 19gt Sed nunc proemii 177 litte-ram 178 prosequamur Nota cum ait laquo Mox raquo id est presenti tractatu id eum quodammodo innuere ut alibi179 soluen-das has questiones lector expectet180 Al-tissimum enim Causam supponit quare hic ab his questionibus abstineat quia scilicet eas tractare altissimum est quan-tum ad lectorem qui ad eas pertingere181 non possit quod statim determinat Et maioris inquisitionis egens quippe cum auctor 182 sufficiat ad soluendum lector non sufficit ad inquirendum Maioris in-quam inquisitionis quam tua sit

(eacuted GEYER p 8 l 31-p 9 l 11)

Illud uero ostensis his que fol 2rb reticet docet ea que ponit illa sci-licet que de his genere uidelicet et spe-cie ac de aliis tribus propositis Antiqui non etate quidem sed sensu tractauerunt probabiliter id est uerisimiliter in quibus scilicet omnes conuenerunt nec ulla fuit dissensio Nam in predictis questionibus dissoluendis alii aliter et alii aliter sen-tiebant Unde Boecius 183 Aristotelem 184 commemorat genera et species in sen-sibilibus tantum uelle subsistere extra autem intelligi Platonem uero non solum ea extra sensibilia intelligi uerum etiam esse Et horum Antiqui dico et maxime Perypatetici 185 pars scilicet horum Antiquorum lsquoPerypateticosrsquo 186 autem dialecticos187 seu quoslibet argumentato-res188 appellat189

ltsect 20gt Nota etiam que proemiis con-ueniunt in hoc posse assignari Dicit190 enim Boecius191 super Topica Ciceronis sic laquo Omne proemium quod ad compo-nendum intenditur auditorem ut in Rhe-toricis192 dicitur aut beneuolentiam cap-tat aut attentionem preparat aut efficit

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tention ou bien produit la dociliteacute raquo Il convient en effet qursquoune de ces trois ltchosesgt ou plusieurs si-multaneacutement soient dans tout proegraveme or deux peu-vent ecirctre noteacutees dans celui-ci la dociliteacute certes quand il offre la matiegravere qui est ces cinq lteacuteleacute-mentsgt et lrsquoattention quand il recommande le traiteacute par suite de son utiliteacute quadrifide relativement aux ltchosesgt que les Anciens avaient institueacutees pour la doctrine de ces lteacuteleacutementsgt ou quand il promet le mode de lrsquointroduction La bienveillance pour sa part nrsquoest pas neacutecessaire ici quand la science nrsquoest pas abhorreacutee pour celui qui en requiert le traiteacute par Porphyre

ltI PREMIEgraveRE QUESTION DIRECTRICE (QD1) LES PRO-PRIEacuteTEacuteS QUI DISTINGUENT LES UNIVERSAUX DES SIN-GULIERS SrsquoAPPLIQUENT-ELLES SEULEMENT Agrave DES MOTS (VOCES) OU BIEN AUSSI Agrave DES CHOSES (RES) gt

ltsect 21gt Or maintenant revenons comme nous avons promis aux questions poseacutees ci-dessus et ces ltquestionsgt diligemment tout agrave la fois cherchonslt-lesgt avec soin et solutionnonslt-lesgt Et puisqursquoil est eacutevident que les genres et les espegraveces sont des univer-saux ltgenres et espegravecesgt dans lesquels ltPorphyregt touche la nature de tous les universaux geacuteneacuterale-ment nous ici distinguons communeacutement ltles pro-prieacuteteacutesgt des universaux par ltrapport auxgt proprieacuteteacutes des singuliers et cherchons avec soin si ces ltproprieacute-teacutesgt srsquoaccordent seulement avec des mots ou aussi avec des reacutealiteacutes

ltI1 APORIE ET ARGUMENTS DrsquoAUTORITEacutegt

ltsect 22gt Or Aristote deacutefinit lrsquouniversel dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique laquo ce qui est par nature apte agrave ecirctre preacutediqueacute de plusieurs raquo tandis que Por-phyre ltdeacutefinitgt certes le singulier crsquoest-agrave-dire lrsquoin-dividu laquo ce qui est preacutediqueacute drsquoun seul raquo Cela tant aux reacutealiteacutes qursquoaux mots lrsquoautoriteacute semble ltlrsquogtattri-buer aux reacutealiteacutes certes Aristote lui-mecircme ltlrsquoat-tribuegt quand juste avant la deacutefinition de lrsquouniversel il avait avanceacute ltcette affirmationgt disant ainsi laquo Or puisque certes des reacutealiteacutes les unes sont des univer-saux tandis que les autres des singuliers or je dis lsquouniverselrsquo ce qui peut par nature ecirctre preacutediqueacute de plusieurs tandis que lsquosingulierrsquo ce qui ne ltle peutgt pas raquo etc Porphyre lui-mecircme aussi quand il a voulu que lrsquoespegravece soit confectionneacutee agrave partir du genre et de la diffeacuterence les a assigneacutes dans la nature des

docilitatem raquo Alterum enim horum trium uel plura193 simul omni proemio inesse conuenit duo uero in hoc notari possunt docilitas quidem ubi materiam prelibat que est illa quinque et attentio ubi ex utilitate quadrifaria194 tractatum commen-dat de his que Antiqui ad horum insti-tuerant doctrinam uel ubi modum intro-ductionis promittit195 Beneuolentia uero hic non est necessaria ubi non est perosa scientia ei qui tractatum eius a Porfirio requirit196

(eacuted GEYER p 9 l 12-17)

ltsect 21gt Nunc autem ad suprapositas questiones ut promisimus redeamus eas-que diligenter et perquiramus et solua-mus Et quoniam genera et species uni-uersalia esse constat in quibus omnium generaliter uniuersalium naturam tangit nos hic communiter uniuersalium per sin-gularium proprietates distinguamus et utrum he197 solis uocibus198 seu etiam re-bus ltconueniantgt199 perquiramus200

(eacuted GEYER p 9 l 18-p 10 l 7)

ltsect 22gt Diffinit autem uniuersale Aristoteles 201 ltingt 202 Peryermenias 203 laquo quod de pluribus natum est aptum pre-dicari raquo Porfirius204 uero singulare qui-dem id est indiuiduum laquo quod de uno solo predicatur raquo 205 Quod tam rebus quam uocibus adscribere uidetur auctori-tas rebus quidem ipse Aristoteles206 ubi ante uniuersalis diffinitionem statim pre-miserat sic dicens laquo Quoniam autem hec quidem rerum sunt uniuersalia illa uero singularia dico autem lsquouniuersalersquo quod de pluribus natum est predicari lsquosingu-larersquo uero quod non raquo etc Ipse etiam Por-firius207 cum uoluit speciem ex genere et differentia confici hec in rerum natura

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reacutealiteacutes Agrave partir de ces ltautoriteacutesgt il est manifeste que les reacutealiteacutes elles-mecircmes sont contenues sous le nom lsquouniverselrsquo

ltsect 23gt Les noms sont aussi dits des lsquouniver-sauxrsquo Drsquoougrave Aristote laquo Le genre et lrsquoespegravece dit-il deacuteterminent une qualiteacute par rapport agrave une substance en effet ils signifient une certaine substance quali-fieacutee raquo Et Boegravece dans le livre Des divisions laquo Or crsquoest dit-il tregraves utile de savoir qursquoun genre est drsquoune certaine maniegravere une ltuniquegt similitude de nom-breuses espegraveces ltsimilitudegt qui montre lrsquoaccord substantiel de toutes ces ltespegravecesgt raquo Or lsquosignifierrsquo ou lsquomontrerrsquo est ltle faitgt des mots tandis qursquolsquoecirctre signifieacutersquo ltest celuigt des reacutealiteacutes Et agrave nouveau laquo Le vocable dit-il de lsquonomrsquo est preacutediqueacute de plusieurs noms et drsquoune certaine maniegravere est une espegravece conte-nant sous elle des individus raquo Mais il nrsquoest pas dit proprement lsquoespegravecersquo puisqursquoun vocable nrsquoest pas substantiel mais accidentel toutefois il est indubi-tablement un universel ltluigt avec lequel la deacutefini-tion de lrsquouniversel srsquoaccorde Agrave partir de quoi il est prouveacute que les mots aussi sont universels auxquels ltmotsgt seulement est attribueacute drsquoecirctre des termes preacute-dicats des propositions

ltI2 REFORMULATION DE QD1 COMMENT ADAPTER

LA DEacuteFINITION DE LrsquoUNIVERSEL Agrave DES CHOSES gt

ltsect 24gt Or puisque tant les reacutealiteacutes que les mots semblent ecirctre dits lsquouniverselsrsquo il faut demander de quelle faccedilon la deacutefinition de lrsquouniversel peut ecirctre adapteacutee aux reacutealiteacutes

ltII PREacuteSENTATION ET DISCUSSION DES THEgraveSES REacuteA-LISTES EXPLIQUANT POURQUOI ET COMMENT LES PRO-PRIEacuteTEacuteS DES UNIVERSAUX SrsquoAPPLIQUENT AUX CHOSESgt ltII0 LIMINAIREgt

Aucune reacutealiteacute en effet ni aucune collection de reacutealiteacutes ne semble ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs un agrave un ce que la proprieacuteteacute de lrsquouniversel exige En effet mecircme si ce peuple ou cette maison ou Socrate se dit de toutes ses parties simultaneacutement absolument personne toutefois ne les dit des lsquouniversauxrsquo puis-que leur preacutedication ne vient pas jusqursquoaux singu-liers Or une ltuniquegt reacutealiteacute beaucoup moins qursquoune collection nrsquoest preacutediqueacutee de plusieurs Com-ment donc ils appellent un lsquouniverselrsquo une ltuniquegt

assignauit Ex quibus manifestum est lsquouniuersalirsquo nomine res ipsas contineri

ltsect 23gt lsquoUniuersaliarsquo quoque nomina dicuntur Unde Aristoteles 208 laquo Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa sub-stantiam determinant qualem enim quandam ltsubstantiamgt significant209 raquo Et Boecius210 in libro Diuisionum laquo Il-lud autem inquit scire perutile est quod genus una quodammodo multarum spe-cierum similitudo est que earum omnium substantialem conuenientiam monstrat raquo lsquoSignificarersquo autem uel lsquomonstrarersquo uo-cum est lsquosignificarirsquo uero rerum Et rur-sus laquo Vocabulum inquit lsquonominisrsquo de pluribus nominibus predicatur et ltestgt211 quodammodo species sub se continens in-diuidua raquo212 Non autem proprie lsquospeciesrsquo dicitur cum non sit substantiale sed acci-dentale uocabulum uniuersale autem in-dubitanter est cui uniuersalis diffinitio conuenit Ex quo uoces quoque uniuer-sales esse conuincitur quibus tantum pre-dicatos terminos propositionum 213 esse adscribitur

(eacuted GEYER p 10 l 8-9)

ltsect 24gt Cum autem tam res quam uoces lsquouniuersalesrsquo dici uideantur que-rendum est qualiter rebus diffinitio uni-uersalis possit aptari

(eacuted GEYER p 10 l 9-p 16 l 18) (eacuted GEYER p 10 l 9-16)

Nulla enim res nec ulla collectio214 rerum de pluribus singillatim predicari ui-detur quod proprietas uniuersalis215 exi-git Nam etsi hic populus uel hec domus uel Socrates de omnibus simul partibus suis dicatur nemo tamen omnino ea lsquouni-uersaliarsquo dicit cum ad singularia predi-catio eorum non ueniat Una autem res multo minus quam collectio de pluribus predicatur Quomodo ergo uel rem unam

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reacutealiteacute ou une collection entendonslt-legt et posons toutes les opinions de tous

ltII1 LA THEacuteORIE DE LrsquoESSENCE MATEacuteRIELLE (= ThEm PREMIEgraveRE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII11 PREacuteSENTATION DE LA THEacuteORIEgt

ltsect 25gt Certains en effet prennent la reacutealiteacute uni-verselle de telle faccedilon qursquoils placent mdash dans des reacutea-liteacutes diverses les unes des autres par ltleursgt formes mdash une substance essentiellement identique qui est lrsquoessence mateacuterielle des singuliers dans lesquels elle est et une en elle-mecircme elle est seulement diverse par les formes de ltsesgt infeacuterieurs Certes srsquoil arrivait que ces formes soient seacutepareacutees il nrsquoy aurait entiegravere-ment aucune diffeacuterence parmi les reacutealiteacutes qui se dis-tinguent les unes des autres seulement par la diver-siteacute de ltleursgt formes quoique ltleurgt matiegravere soit entiegraverement essentiellement identique Par exemple dans les hommes un agrave un qui diffegraverent numeacuterique-ment identique est la substance de lrsquohomme la-quelle ici devient Platon par ces accidents-ci lagrave Socrate par ceux-lagrave Avec eux certes Porphyre sem-ble au plus haut point assentir quand il dit laquo Par participation agrave lrsquoespegravece plusieurs hommes ltsontgt un mais par les particuliers ltlrsquohommegt un et com-mun ltestgt plusieurs raquo Et agrave nouveau laquo lsquoIndividuel-lesrsquo affirme-t-il sont dites ltles chosesgt de cette sor-te puisque chacune drsquoelles consiste dans des pro-prieacuteteacutes dont la collection nrsquoest pas en une autre raquo Si-milairement aussi dans les animaux un agrave un qui diffegraverent par lrsquoespegravece ils posent essentiellement une et identique la substance de lrsquoanimal ltsubstancegt qursquoils tirent par le fait drsquoecirctre susceptible de diverses diffeacuterences vers diverses espegraveces comme si agrave partir de cette cire je faisais tantocirct une statue drsquoun homme tantocirct drsquoun bœuf en adaptant diverses formes agrave une essence demeurant entiegraverement identique Crsquoest tou-tefois notable que la mecircme cire ne constitue pas les statues en ltungt mecircme temps comme il est conceacutedeacute dans ltle cas degt lrsquouniversel agrave savoir parce que Boegravece dit que lrsquouniversel ltestgt ainsi commun qursquoen ltungt mecircme temps il est tout entier le mecircme dans les diverses ltchosesgt dont il constitue mateacuteriellement la substance et bien qursquoeacutetant en soi universel le mecircme il devient singulier par les formes qui lui adviennent ltformesgt sans lesquelles il subsiste naturellement en soi et en lrsquoabsence desquelles en aucune faccedilon il ne

uel collectionem lsquouniuersalersquo 216 appel-lant audiamus atque omnes omnium opi-niones ponamus

(eacuted GEYER p 10 l 17-p 13 l 17) (eacuted GEYER p 10 l 17-p 11 l 9)

ltsect 25gt Quidam enim ita rem uniuer-salem accipiunt ut mdash in rebus diuersis ab inuicem per formas mdash eandem essentiali-ter substantiam collocent que singula-rium217 in quibus est materialis sit es-sentia et in se ipsa una tantum per for-mas inferiorum sit diuersa Quas quidem formas si 218 separari contingeret fol 2va nulla penitus differentia rerum esset que formarum tantum diuersitate ab inui-cem distant cum sit penitus eadem essen-tialiter materia Verbi gratia in singulis hominibus numero differentibus eadem est hominis substantia que hic Plato per hec accidentia fit ibi Socrates per illa Quibus quidem Porfirius assentire ma-xime uidetur cum ait laquo Participatione speciei plures homines unus particulari-bus 219 autem unus et communis plu-res raquo220 Et rursus laquo lsquoIndiuiduarsquo inquit dicuntur huiusmodi quoniam unumquod-que eorum consistit221 ex proprietatibus quarum collectio non est222 in alio raquo223 Similiter et in singulis animalibus specie differentibus unam et eandem essentiali-ter animalis substantiam ponunt quam per diuersarum differentiarum susceptio-nem in diuersas species trahunt ueluti si ex hac cera modo statuam hominis modo bouis faciam diuersas eidem penitus es-sentie manenti224 formas aptando225 Hoc tamen refert quod eodem tempore cera eadem statuas226 non constituit sicut in uniuersali conceditur quod scilicet uni-uersale ita commune Boecius227 dicit ut eodem tempore idem totum sit in diuersis quorum substantiam materialiter consti-tuat et cum in se sit uniuersale idem per aduenientes formas singulare fit228 sine quibus naturaliter in se subsistit et absque eis nullatenus actualiter permanet Uni-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

153

demeure en acte Universel certes en ltsagt nature tandis que singulier en ltsongt acte il est intelligeacute et incorporel certes et non sensible dans la simpliciteacute de son universaliteacute tandis qursquoen acte le mecircme sub-siste corporel et sensible par ltsesgt accidents aussi les mecircmes ltchosesgt mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash et subsistent singuliegraveres et sont intelligeacutees universelles

ltII12 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThEm gt lt[a1]gt lt[a11]gt

ltsect 26gt Et crsquoest lrsquoune des deux theacuteories agrave la-quelle mecircme si les autoriteacutes semblent le plus con-sentir la physique srsquooppose de toutes les maniegraveres Si en effet la mecircme ltchosegt essentiellement bien qursquooccupeacutee par des formes diverses consiste dans les ltreacutealiteacutesgt une agrave une il importe que cette ltreacutea-liteacutegt qui est affecteacutee par ces formes-ci soit celle-lagrave qui ltestgt occupeacutee par ces ltformesgt-lagrave de telle sorte que lrsquoanimal formeacute par la rationaliteacute est lrsquoanimal for-meacute par lrsquoirrationaliteacute et donc que lrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnel et qursquoainsi dans la mecircme ltchosegt les contraires consistent simultaneacutement

lt[a12]gt

Bien plus deacutejagrave ltilsgt ne ltsontgt plus des contrai-res drsquoaucune maniegravere quand ils srsquouniraient entiegravere-ment agrave la mecircme essence simultaneacutement comme ni la blancheur ni la noirceur ne seraient des contraires si simultaneacutement elles se produisaient dans cette reacutea-liteacute-ci mecircme si la reacutealiteacute elle-mecircme eacutetait drsquoun en-droit blanche drsquoun autre noire comme elle est drsquoun endroit blanche drsquoun autre dure agrave savoir en vertu de la blancheur et de la dureteacute Et en effet des contraires ne peuvent pas mecircme drsquoun point de vue diffeacuterent ecirctre simultaneacutement dans la mecircme ltchosegt comme les re-latifs et plein drsquoautres ltchoses le peuventgt Drsquoougrave Aristote sur laquo La relation raquo montre que le grand et le petit sont agrave divers eacutegards simultaneacutement dans la mecirc-me ltchosegt par cela cependant qursquoils sont simulta-neacutement dans la mecircme ltchosegt il prouve que ce ne sont pas des contraires

ltII13 REacutePONSES DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a11-2] ET CONTRE-ARGUMENT(S) DrsquoABEacuteLARD Agrave CES REacute-PONSESgt lt[ad a12]gt

uersale quidem in natura singulare uero actu et incorporeum quidem et insensibi-le in simplicitate229 uniuersalitatis sue in-telligitur corporeum uero atque sensibile idem per accidentia in actu subsistit et eadem mdash teste Boecio230 mdash et subsistunt singularia et intelliguntur uniuersalia

(eacuted GEYER p 11 l 10-p 13 l 15) (eacuted GEYER p 11 l 10-24) (eacuted GEYER p 11 l 10-16)

ltsect 26gt Et hec est una de duabus sen-tentiis231 cui etsi auctoritates consentire plurimum uideantur phisica 232 modis omnibus repugnat Si enim idem essentia-liter licet diuersis formis occupatum consistat in singulis oportet hanc que his formis affecta est illam esse que illis oc-cupata ut animal formatum rationalitate esse animal formatum irrationalitate et ita animal rationale esse animal irrationa-le et sic233 in eodem contraria simul con-sistere

(eacuted GEYER p 11 l 16-24)234

Immo iam nullo modo contraria ubi eidem penitus essentie simul coirent sicut nec albedo nec nigredo contraria essent si simul in hac re contingerent etiamsi ipsa res aliunde alba aliunde nigra esset sicut aliunde alba aliunde du-ra est ex albedine scilicet et duritia235 Neque enim contraria diuersa etiam ra-tione eidem simul inesse possunt sicut relatiua et pleraque alia Unde Aristo-teles236 in laquo Ad aliquid raquo magnum et pa-ruum que ostendit diuersis respectibus si-mul eidem inesse per hoc tamen237 quod simul eidem insunt contraria non esse conuincit

(eacuted GEYER p 11 l 25-28)238

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 27gt Mais peut-ecirctre dira-t-on selon cette theacuteorie que de lagrave la rationaliteacute et lrsquoirrationaliteacute ne sont pas moins contraires parce que de telle faccedilon elles se retrouvent dans la mecircme ltchosegt agrave savoir dans le mecircme genre ou dans la mecircme espegravece agrave sa-voir agrave moins qursquoelles ne soient fondeacutees dans le mecircme individu

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD (SELON SPADE) OU

SUITE DE LA REacutePONSE DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a12] (SELON DE LIBERA)gt

Ce qui encore se montre ainsi Vraiment la ra-tionaliteacute et lrsquoirrationaliteacute sont dans le mecircme indi-vidu parce que dans Socrate Mais parce qursquoelles sont dans Socrate simultaneacutement de lagrave il est prouveacute qursquoelles sont simultaneacutement dans Socrate et ltlrsquoacircnegt Burnellus Mais Socrate et Burnellus sont Socrate Et vraiment Socrate et Burnellus sont Socrate parce que Socrate est Socrate et Burnellus agrave savoir parce que Socrate est Socrate et Socrate est Burnellus Que Socrate soit Burnellus on le montre ainsi selon cette theacuteorie Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus Mais tout ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus est Burnellus Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est Burnellus Mais si crsquoest ltle casgt puisque Socrate lui-mecircme est ce qui est autre que les formes de Socrate alors Socrate lui-mecircme est Burnellus Or que soit vrai ce que nous avons ad-mis ci-dessus agrave savoir lsquotout ce qui est dans Bur-nellus autre que les formes de Burnellus est Bur-nellusrsquo est de lagrave manifeste parce que ni les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors les ac-cidents seraient la substance ni la matiegravere simultaneacute-ment et les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors il serait neacutecessaire drsquoavouer qursquoun corps et un non-corps sont un corps

lt[ad a11] (= DEacuteVELOPPEMENT DE [ad a12])gt

ltsect 28gt Il y en a ltcertainsgt qui cherchant une eacutechappatoire critiquent seulement les mots de cette proposition lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irration-nelrsquo non pas la thegravese disant que certes cet ltanimalgt est lrsquoun et lrsquoautre cependant que cela nrsquoest pas mon-

ltsect 27gt Sed fortassis dicetur secun-dum illam sententiam quia non inde239 ra-tionalitas et irrationalitas minus sunt con-traria quod taliter reperiuntur in eodem scilicet eodem genere uel in eadem spe-cie nisi scilicet in eodem indiuiduo fun-dentur240

(eacuted GEYER p 11 l 28-p 12 l 14)241

Quod etiam sic ostenditur Vere ra-tionalitas et irrationalitas in eodem indiui-duo sunt quia in Socrate Sed quod in So-crate simul sint inde conuincitur quod si-mul sunt in Socrate et Burnello Sed242 Socrates et Burnellus243 sunt Socrates Et uere Socrates et Burnellus sunt Socrates quia Socrates est Socrates et Burnellus quia scilicet Socrates est Socrates et So-crates est Burnellus Quod Socrates sit Burnellus sic monstratur secundum illam sententiam Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est illud quod est in Burnello aliud a formis Burnelli Sed quicquid est in Burnello aliud a formis Burnelli est Burnellus Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est Bur-nellus244 Sed si hoc est cum ipse Socra-tes sit illud quod aliud est a formis So-cratis tunc ipse Socrates est Burnellus Quod uerum sit autem id quod supra as-sumpsimus scilicet lsquoquicquid est in Bur-nello aliud a formis Burnelli est Burnel-lusrsquo inde manifestum est quia neque for-me Burnelli sunt Burnellus cum iam ac-cidentia essent substantia neque materia simul et forme Burnelli sunt Burnellus cum iam corpus et non 245 corpus esse corpus necesse esset confiteri

(eacuted GEYER p 12 l 15-20)

ltsect 28gt Sunt qui diffugium querentes uerba tantum calumnientur huius proposi-tionis lsquoanimal rationale est animal irratio-nalersquo non sententiam dicentes quidem id utrumque esse non tamen per hec uerba

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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treacute proprement par ces mots lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnelrsquo puisqursquoen lrsquooccurrence la reacutea-liteacute ltlsquoanimalrsquogt bien qursquoeacutetant la mecircme soit dite drsquoun endroit lsquorationnellersquo drsquoun autre lsquoirrationnellersquo agrave sa-voir agrave partir de formes opposeacutees

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARDgt

Mais alors assureacutement ltellesgt nrsquoont pas drsquoop-position les formes qui entiegraverement adheacutereraient agrave la mecircme ltreacutealiteacutegt simultaneacutement et crsquoest pourquoi ils ne critiquent pas ces propositions lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal mortelrsquo ou lsquolrsquoanimal blanc est lrsquoanimal marchantrsquo parce que ce nrsquoest pas en cela qursquoil est rationnel ltqursquogtil est mortel ltcegt nrsquoltestgt pas en cela qursquoil est blanc ltqursquogtil marche mais ils tiennent ces ltpropositionsgt pour tout agrave fait vraies parce que le mecircme animal a simultaneacutement lrsquoune et lrsquoautre ltcaracteacuteristiquegt quoique drsquoun point de vue diffeacute-rent Autrement aussi ils avoueraient qursquoaucun ani-mal nrsquoest un homme puisque rien en ce qursquoil est animal nrsquoest homme

lt[a2]gt

ltsect 29gt En outre selon la position de la theacuteorie mise en avant il y a seulement dix essences de toutes les reacutealiteacutes agrave savoir les dix geacuteneacuteralissimes parce que dans les preacutedicaments un agrave un se retrouve seulement une ltuniquegt essence qui est diversifieacutee seulement par les formes de ltsesgt infeacuterieurs com-me il a eacuteteacute dit et ltquigt sans ces ltformesgt nrsquoaurait aucune varieacuteteacute Comme donc toutes les substances sont entiegraverement la mecircme ltchosegt ainsi toutes les qualiteacutes et les quantiteacutes etc Puis donc que Socrate et Platon ont en eux les reacutealiteacutes des preacutedicaments un agrave un tandis qursquoelles-mecircmes sont entiegraverement les mecirc-mes toutes les formes de lrsquoun sont ltles formesgt de lrsquoautre lesquelles ne sont pas en soi des ltchosesgt diverses en essence comme ne le ltsontgt pas les substances auxquelles elles adhegraverent par exemple la qualiteacute de lrsquoun et la qualiteacute de lrsquoautre puisque lrsquoune et lrsquoautre est qualiteacute Donc ltSocrate et Platongt ne sont pas plus divers par la nature des qualiteacutes que par la nature de la substance parce que de leur substance il y a une ltuniquegt essence comme aussi de ltleursgt qualiteacutes Pour la mecircme raison et la quantiteacute puis-qursquoelle est la mecircme ne fait pas une diffeacuterence et non plus les autres preacutedicaments Crsquoest pourquoi il ne peut y avoir aucune diffeacuterence agrave partir des formes

proprie hoc ostendi lsquoanimal rationale est animal irrationalersquo cum uidelicet res etsi eadem aliunde lsquorationalisrsquo aliunde lsquoirra-tionalisrsquo dicatur ex oppositis scilicet for-mis

(eacuted GEYER p 12 l 20-26)

Sed iam profecto oppositionem for-me non habent fol 2vb que eidem246 penitus simul adhererent nec ideo has propositiones calumniantur247 lsquoanimal ra-tionale est animal mortalersquo uel lsquoanimal al-bum est animal ambulansrsquo quia non in eo quod rationale est mortale est non in eo quod album est ambulat sed eas omnino pro ueris habent quia idem animal utrumque simul habet quamuis diuersa ratione Alioquin et nullum248 animal ho-minem esse confiterentur cum nichil in eo quod animal est homo sit

(eacuted GEYER p 12 l 27-41)

ltsect 29gt Preterea secundum positio-nem premisse sententie249 decem tantum omnium rerum sunt essentie decem scili-cet generalissima quia in singulis predi-camentis una tantum essentia reperitur que per formas tantum inferiorum ut dic-tum est250 diuersificatur ac sine eis nul-lam haberet uarietatem Sicut ergo omnes substantie idem sunt penitus sic omnes qualitates et quantitates etc Cum igitur Socrates et Plato res singulorum predica-mentorum in se habeant ipse uero pe-nitus eedem sint omnes forme unius sunt alterius que nec in se diuersa sunt in essentia sicut nec substantie quibus adhe-rent ut qualitas unius et qualitas alterius cum utraque sit qualitas Non ergo magis ex qualitatum natura diuersi sunt quam ex natura substantie quia substantie eorum una est essentia sicut251 etiam qualitatum Eadem ratione nec quantitas cum sit ea-dem differentiam facit nec cetera predi-camenta Quare nec ex formis ulla potest esse differentia que nec in se diuerse sunt sicut nec substantie

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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qui en soi ne sont pas diverses comme ne le ltsontgt pas les substances

lt[a3]gt

ltsect 30gt De plus comment consideacutererions-nous des ltchosesgt numeacuteriquement nombreuses dans les substances si la seule diversiteacute eacutetait ltcellegt des for-mes la substance sujette demeurant entiegraverement la mecircme Et en effet nous ne disons pas que Socrate ltestgt numeacuteriquement nombreux agrave cause du fait drsquoecirctre susceptible de nombreuses formes

lt[a4]gt

ltsect 31gt Cela aussi qursquoils veulent ne peut tenir que les individus soient produits par leurs accidents mecircmes Si en effet crsquoest agrave partir des accidents que les individus font naicirctre leur ecirctre assureacutement les ac-cidents leur sont naturellement anteacuterieurs comme aussi les diffeacuterences ltsont naturellement anteacuterieu-resgt aux espegraveces qursquoelles conduisent vers lrsquoecirctre Car comme lrsquohomme se distingue par la formation drsquoune diffeacuterence ainsi ils appellent Socrate ltlsquoSocratersquogt par le fait drsquoecirctre susceptible drsquoaccidents Drsquoougrave So-crate ne peut pas ecirctre agrave part de ltsesgt accidents com-me lrsquohomme ltne peut pas ecirctregt agrave part de ltsesgt dif-feacuterences Crsquoest pourquoi ltSocrategt nrsquoest pas le fon-dement de ses ltaccidentsgt comme non plus lrsquohom-me de ltsesgt diffeacuterences Mais si les accidents ne sont pas dans les substances individuelles comme dans des sujets assureacutement ltilsgt ne ltsontgt pas dans les ltsubstancesgt universelles Nrsquoimporte quels ltac-cidentsgt en effet qui sont dans les substances secon-des comme dans des sujets les mecircmes ltaccidentsgt sont dans les ltsubstancesgt premiegraveres comme dans des sujets ltAristote legt montre universellement

ltII14 CONCLUSION ThEm EST ABSURDEgt

Agrave partir de ces ltconsideacuterationsgt il est ainsi mani-feste que manque entiegraverement de raison cette theacuteorie par laquelle il est dit qursquoentiegraverement la mecircme essence consiste simultaneacutement dans diverses ltchosesgt

ltII2 LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE (= ThNd SECONDE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII21 PREacuteSENTATION DE ThNdgt

ltsect 32gt Drsquoougrave drsquoautres theacuteorisant autrement sur lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes et acceacutedant davantage agrave la theacuteorie de la reacutealiteacute disent que les reacutealiteacutes une agrave une ne

(eacuted GEYER p 13 l 1-4)

ltsect 30gt Amplius quomodo ltmul-tagt252 numero consideremus in substan-tiis si sola formarum diuersitas esset eadem penitus subiecta substantia perma-nente Neque enim Socratem multa nu-mero dicimus propter multarum forma-rum susceptionem

(eacuted GEYER p 13 l 5-15)

ltsect 31gt Illud quoque stare non potest quod indiuidua per ipsorum accidentia ef-fici uolunt Si enim ex accidentibus indi-uidua esse suum contrahunt253 profecto priora sunt eis naturaliter accidentia sicut et differentie speciebus quas ad esse con-ducunt254 Nam sicut homo ex formatione differentie distat ita Socratem ex acci-dentium susceptione appellant Unde nec Socrates preter accidentia sicut nec homo preter differentias esse potest Quare eo-rum fundamentum non est sicut nec homo differentiarum Si autem in indiuiduis substantiis ut in subiectis accidentia non sunt profecto nec in uniuersalibus Que-cumque enim in secundis substantiis ut in subiectis255 sunt eadem in primis ut in subiectis 256 esse uniuersaliter mons-trat257

(eacuted GEYER p 13 l 15-17)

Ex his itaque manifestum est eam penitus sententiam ratione carere qua di-citur eandem penitus essentiam258 in di-uersis simul consistere

(eacuted GEYER p 13 l 18-p 14 l 6)

ltsect 32gt Unde alii aliter de uniuersali-tate 259 rerum 260 sentientes magisque ad sententiam rei accedentes dicunt res sin-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

157

sont pas seulement diverses les unes des autres par leurs formes mais ltqursquogtelles sont personnellement distinctes en leurs essences et ltqursquogten aucune ma-niegravere ce qui est dans une ltquegt ce soit ou matiegravere ou forme nrsquoest dans une autre et ltquegt ces ltreacutea-liteacutesgt mecircme une fois les formes eacuteloigneacutees nrsquoen peuvent pas moins subsister distinctes en leurs es-sences parce que la distinction personnelle de ces ltreacutealiteacutesgt mdash agrave savoir selon laquelle celle-ci nrsquoest pas celle-lagrave mdash ne se fait pas par les formes mais est par la diversiteacute mecircme de lrsquoessence comme aussi les formes elles-mecircmes sont en elles-mecircmes diverses les unes des autres autrement la diversiteacute des formes proceacutederait agrave lrsquoinfini de telle sorte qursquoil serait neacute-cessaire que drsquoautres ltformesgt soient poseacutees pour ltexpliquergt la diversiteacute des autres ltformesgt Crsquoest une telle diffeacuterence que Porphyre a noteacutee entre un geacuteneacuteralissime et un speacutecialissime ltengt disant laquo De plus ni lrsquoespegravece ne deviendrait jamais un geacuteneacuteralis-sime ni le genre un speacutecialissime raquo comme srsquoil di-sait crsquoest leur diffeacuterence que lrsquoessence de celui-ci nrsquoest pas ltlrsquoessencegt de celle-lagrave Ainsi aussi la dis-tinction des preacutedicaments consiste non pas dans certaines formes qui la feraient mais dans la diver-siteacute de lrsquoessence propre ltagrave chacungt Or quoiqursquoils veuillent que toutes les reacutealiteacutes soient ainsi diverses les unes des autres qursquoaucune de ces ltreacutealiteacutesgt ne participe avec une autre drsquoune matiegravere essentielle-ment la mecircme ou drsquoune forme essentiellement la mecirc-me toutefois mdash retenant encore lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes mdash ils appellent lsquola mecircme ltchosegtrsquo non pas essentiellement certes mais indiffeacuteremment les ltchosesgt qui sont distinctes par exemple ils disent que les hommes un agrave un distincts en eux-mecircmes sont le mecircme dans lrsquohomme crsquoest-agrave-dire qursquoils ne diffegrave-rent pas dans la nature de lrsquohumaniteacute et les mecircmes lthommesgt qursquoils disent lsquosinguliersrsquo selon la distinc-tion ils les disent lsquouniverselsrsquo selon lrsquoindiffeacuterence crsquoest-agrave-dire lrsquoaccord de la similitude

ltII22 PREacuteSENTATION DE DEUX EacuteVOLUTIONS DE ThNd LES THEacuteORIES DE LA COLLECTIO (ThC)gt ltII221 PREMIEgraveRE EacuteVOLUTION (= ThC1 THEacuteORIE

DE GOSSELIN DE SOISSONS)gt

ltsect 33gt Mais ici encore il y a dissension Car cer-tains ne posent pas de reacutealiteacute universelle si ce nrsquoest dans une collection de plusieurs ltreacutealiteacutesgt Ceux-lagrave nrsquoappellent Socrate et Platon par eux-mecircmes drsquoau-

gulas non solum formis ab inuicem esse diuersas uerum personaliter in suis es-sentiis esse discretas nec ullo modo id quod in una est esse in alia siue illud materia sit siue forma nec eas formis quoque remotis minus in essentiis suis discretas posse subsistere quia earum discretio personalis mdash secundum quam scilicet hec non est illa mdash non per formas fit sed est per ipsam essentie diuersita-tem sicut et forme ipse in se ipsis261 di-uerse sunt inuicem alioquin formarum di-uersitas in infinitatem procederet ut alias ad aliarum diuersitatem necesse esset sup-poni Talem differentiam Porfirius262 no-tauit inter generalissimum et specialissi-mum dicens laquo Amplius neque species fieret unquam generalissimum neque ge-nus specialissimum raquo ac si diceret hec est eorum263 differentia quod huius non est illius essentia Sic et predicamentorum discretio consistit non per formas aliquas que eam faciant264 sed per proprie di-uersitatem265 essentie Cum autem omnes res ita diuersas ab inuicem esse uelint ut nulla earum cum alia uel eandem essen-tialiter materiam uel eandem essentialiter formam participet uniuersalitatem266 ta-men rerum adhuc retinentes lsquoidemrsquo non essentialiter quidem sed indifferenter ea que discreta sunt appellant ueluti singu-los homines in se ipsis discretos idem esse in homine dicunt id est non differre in natura humanitatis fol 3ra et eos-dem quos lsquosingularesrsquo dicunt secundum discretionem lsquouniuersalesrsquo dicunt secun-dum indifferentiam id est267 similitudinis conuenientiam

(eacuted GEYER p 14 l 7-17)

ltsect 33gt Sed hic quoque dissensio est Nam quidam uniuersalem rem non nisi in collectione plurium sumunt268 Qui So-cratem et Platonem per se nullo modo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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cune maniegravere lsquoespegravecersquo mais ils disent tous les hom-mes simultaneacutement colligeacutes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo et tous les animaux pris simultaneacutement ce genre qursquoest lsquoanimalrsquo et ainsi du reste Agrave ceux-lagrave ce ltpassagegt de Boegravece semble consentir laquo Lrsquoespegravece doit ecirctre estimeacutee nrsquoecirctre rien drsquoautre que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude substantielle des individus tandis que le genre agrave partir de la simi-litude des espegraveces raquo Quand en effet il dit laquo colligeacutee par la similitude raquo il suggegravere ltune penseacuteegt colli-geant plusieurs ltchosesgt Autrement ltlrsquoespegravece et le genregt nrsquoauraient drsquoaucune maniegravere lsquopreacutedication de plusieursrsquo ou lsquocontenance de nombreuses ltchosesgt dans une reacutealiteacute universellersquo et les universaux ne se-raient pas moins nombreux que les singuliers

ltII222 DEUXIEgraveME EacuteVOLUTION (= ThC2 THEacuteORIE

DE GAUTHIER DE MORTAGNE)gt

ltsect 34gt Mais il y en a drsquoautres qui disent non seulement les hommes colligeacutes lsquoespegravecersquo mais aussi les lthommesgt un agrave un en ce qursquoils sont hommes et quand ils disent que cette reacutealiteacute qursquoest Socrate est preacutediqueacutee de plusieurs ils ltlegt prennent figurative-ment comme srsquoils disaient plusieurs lthommesgt sont le mecircme avec lui crsquoest-agrave-dire srsquoaccordent ltavec luigt ou lui-mecircme avec plusieurs Ceux-lagrave posent autant drsquoespegraveces que drsquoindividus quant au nombre des reacutea-liteacutes et autant de genres tandis que quant agrave la simi-litude des natures ils assignent un plus petit nombre drsquouniversaux que de singuliers Crsquoest qursquoen effet tous les hommes et en eux-mecircmes sont nombreux par la distinction personnelle et ltsontgt un par la si-militude de lrsquohumaniteacute et les mecircmes sont jugeacutes diffeacuterents drsquoeux-mecircmes quant agrave la distinction et agrave la similitude comme Socrate en ce qursquoil est homme est diviseacute de lui-mecircme en ce qursquoil est Socrate Autre-ment le mecircme ltSocrategt ne pourrait pas ecirctre son ltpropregt genre ou ltsa propregt espegravece si ce nrsquoest qursquoil aurait quelque diffeacuterence de soi agrave soi crsquoest qursquoen effet les ltchosesgt qui sont relatives il con-vient du moins qursquoagrave un certain eacutegard elles soient opposeacutees

ltII3 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC1 gt lt(1)gt

ltsect 35gt Or maintenant drsquoabord infirmons la theacuteo-rie qui a eacuteteacute poseacutee ci-dessus relativement agrave la col-lection et cherchons avec soin comment toute la col-

lsquospeciemrsquo uocant sed omnes homines si-mul collectos speciem illam que est lsquohomorsquo dicunt et omnia animalia simul accepta genus illud quod est lsquoanimalrsquo et ita de ceteris Quibus illud Boecii269 con-sentire uidetur laquo Species 270 nil aliud esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum substantiali similitudine ge-nus uero ex specierum similitudine 271 raquo Cum enim ait lsquocollecta similitudine 272 rsquo plura colligentem insinuat Alioquin nullo modo lsquopredicationem de pluribusrsquo uel lsquomultorum continentiam in uniuersali rersquo haberent273 nec pauciora uniuersalia quam singularia essent274

(eacuted GEYER p 14 l 18-31)

ltsect 34gt Alii275 uero sunt qui non so-lum collectos homines lsquospeciemrsquo dicunt uerum etiam singulos in eo quod homines sunt et cum dicunt rem illam que So-crates est276 predicari de pluribus figu-ratiue accipiunt ac si dicerent plura cum eo idem esse id est conuenire uel ipsum cum pluribus Qui tot species quot indi-uidua quantum ad rerum numerum po-nunt et totidem genera quantum uero ad similitudinem naturarum pauciorem nu-merum uniuersalium quam singularium assignant Quippe omnes homines et in se multi sunt per personalem discretionem et unum per humanitatis similitudinem et iidem 277 a se ipsis diuersi quantum ad discretionem et ad similitudinem iudican-tur ut Socrates in eo quod est homo a se ipso in eo quod Socrates est diuiditur Alioquin idem sui genus uel species esse non posset nisi aliquam sui ad se diffe-rentiam haberet quippe ltquegt278 relatiua sunt aliquo saltem respectu conuenit esse opposita

(eacuted GEYER p 14 l 32-40)

ltsect 35gt Nunc279 autem prius infirme-mus sententiam que prior posita est de collectione et quomodo tota simul homi-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lection des hommes ltprisegt simultaneacutement qui est dite une ltuniquegt lsquoespegravecersquo se trouve ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs de telle sorte qursquoelle est universelle alors que toute ltla collectiongt nrsquoest pas dite des lthommesgt un agrave un Que srsquoil est conceacutedeacute ltque cette collection estgt preacutediqueacutee des diverses ltchosesgt par parties agrave savoir en ce que ses parties une agrave une lui sont par elles-mecircmes adapteacutees ltcela nrsquoagt rien ltagrave voirgt avec la communauteacute de lrsquouniversel lequel doit ecirctre mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash tout entier dans les ltchosesgt une agrave une et en cela il est aussi diviseacute ltcrsquoest-agrave-dire diffeacuterentgt de cette ltchosegt commune qui est commune par parties comme un champ dont les diverses parties sont ltla proprieacuteteacutegt des divers ltproprieacutetairesgt

lt(2)gt

En outre aussi Socrate similairement serait dit de plusieurs par ltsesgt diverses parties de telle sorte que lui-mecircme serait un universel

lt(3)gt

De plus il conviendrait que plusieurs hommes mdash nrsquoimporte quels mdash pris simultaneacutement soient dits un lsquouniverselrsquo lteuxgt auxquels serait similairement adapteacutee la deacutefinition de lrsquouniversel ou aussi de lrsquoes-pegravece puisque deacutesormais toute la collection des hommes inclurait de nombreuses espegraveces

lt(4)gt lt(41) EacuteNONCEacute DE LrsquoARGUMENTgt

Similairement nous dirions ltquegt nrsquoimporte quelle collection de corps et drsquoesprits ltestgt une ltuni-quegt substance universelle de telle sorte qursquoalors toute la collection des substances est un ltuniquegt geacuteneacuteralissime une fois une quelconque ltsubstancegt retrancheacutee et les autres demeurant nous aurions dans les substances de nombreux geacuteneacuteralissimes

lt(421) REacutePONSE DES PARTISANS DE ThC1 agrave (41) [R] AUCUNE COLLECTION INCLUSE DANS UN GENRE

SUPREcircME NrsquoEST ELLE-MEcircME UN GENRE SUPREcircMEgt

Mais peut-ecirctre dira-t-on qursquoaucune collection qui est incluse dans un geacuteneacuteralissime nrsquoest un geacuteneacute-ralissime

num collectio que una dicitur lsquospeciesrsquo de pluribus predicari habeat ut uniuer-salis sit perquiramus tota autem de sin-gulis non dicitur Quod si per partes de diuersis predicari concedatur in eo scili-cet quod singule eius partes sibi ipsis aptentur nichil ad communitatem uni-uersalis quod totum in singulis mdash teste Boecio280 mdash esse debet atque in hoc ab illo communi etiam281 diuiditur quod per partes commune est sicut ager cuius diuerse partes sunt diuersorum

(eacuted GEYER p 14 l 40-p 15 l 1)

Preterea et Socrates similiter de plu-ribus per partes diuersas diceretur ut ipse uniuersalis esset

(eacuted GEYER p 15 l 1-4)

Amplius quoslibet plures homines si-mul acceptos lsquouniuersalersquo dici conueniret quibus similiter diffinitio uniuersalis ap-taretur siue etiam speciei ut iam tota ho-minum collectio multas includeret spe-cies

(eacuted GEYER p 15 l 4-15) (eacuted GEYER p 15 l 4-8)

Similiter quamlibet corporum et spi-rituum collectionem unam uniuersalem substantiam diceremus ut cum tota sub-stantiarum282 collectio sit unum genera-lissimum una qualibet dempta ceteris-que remanentibus283 multa in substantiis haberemus generalissima284

(eacuted GEYER p 15 l 8-9)

Sed fortasse dicetur nulla collectio que inclusa sit in generalissimo esse ge-neralissimum

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

160

lt(422) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave [R]gt

Mais jrsquooppose encore que si une fois une des substances seacutepareacutee la collection reacutesiduelle nrsquoest pas un geacuteneacuteralissime et cependant demeure encore sub-stance universelle il importe que cette ltcollection reacutesiduellegt soit une espegravece ltdu genregt substance et qursquoil y ait une espegravece coeacutegale sous le mecircme genre Mais quelle ltespegravece coeacutegalegt peut lui ecirctre opposeacutee puisque ou lrsquoespegravece ltdu genregt substance est en elle tout agrave fait contenue ou elle partage avec elle les mecircmes individus comme animal rationnel animal mortel

lt(5)gt

De plus tout universel ltestgt naturellement an-teacuterieur agrave ltsesgt propres individus tandis qursquoune col-lection de nrsquoimporte quelles ltchosesgt est par rap-port aux ltchosesgt une agrave une dont elle est constitueacutee un tout inteacutegral et naturellement posteacuterieur aux ltcho-sesgt agrave partir desquelles il est composeacute

lt(6)gt

De plus entre le lttoutgt inteacutegral et lrsquouniversel Boegravece assigne cette diffeacuterence dans ltson livregt Des divisions que laquo la partie nrsquoest pas identique au tout tandis que lrsquoespegravece est toujours identique au genre raquo Mais agrave la veacuteriteacute toute la collection des hommes com-ment pourra-t-elle ecirctre la multitude des animaux

ltII4 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC2 gt

ltsect 36gt Or il nous reste maintenant agrave attaquer ceux qui appellent un lsquouniverselrsquo les individus un agrave un en cela qursquoils srsquoaccordent avec drsquoautres et ltquigt concegravedent que les mecircmes ltindividusgt sont preacutedi-queacutes de plusieurs non pas que plusieurs soient es-sentiellement ces ltmecircmesgt mais parce que plu-sieurs srsquoaccordent avec eux

lt(1)gt

Mais si ecirctre preacutediqueacute de plusieurs est identique agrave srsquoaccorder avec plusieurs comment disons-nous qursquoun individu est preacutediqueacute drsquoun seul agrave savoir puis-qursquoil nrsquoy en a aucun qui srsquoaccorde avec seulement lrsquoltuniquegt reacutealiteacute ltqursquoil estgt

(eacuted GEYER p 15 l 9-15)

Sed adhuc oppono quod si una sepa-rata de substantiis collectio residua non sit generalissimum et tamen adhuc uni-uersalis substantia permanet oportet eam speciem esse substantie et coequam 285 speciem habere sub eodem genere Sed que potest ei esse opposita286 cum uel species substantie in ea prorsus conti-neatur uel eadem 287 cum ea indiuidua communicet sicut animal rationale ani-mal mortale288

(eacuted GEYER p 15 l 15-18)

Amplius omne uniuersale propriis indiuiduis naturaliter prius collectio uero quorumlibet ad singula quibus constitui-tur totum est289 integrum atque eis na-turaliter posterius 290 ex quibus compo-nitur

(eacuted GEYER p 15 l 18-22)

Amplius inter integrum et uniuer-sale hanc Boecius 291 differentiam assi-gnat in Diuisionibus quod laquo pars non idem est quod totum species uero idem est semper quod genus raquo At uero tota ho-minum collectio quomodo esse poterit animalium multitudo

(eacuted GEYER p 15 l 22-26)

ltsect 36gt Restat autem nunc ut eos292 oppugnemus293 qui singula indiuidua in eo quod aliis conueniunt lsquouniuersalersquo ap-pellant et eadem de pluribus predicari concedunt non ut plura essentialiter sint illa sed quia plura cum eis conueniunt

(eacuted GEYER p 15 l 26-29)

Sed si predicari de pluribus idem est quod conuenire294 cum pluribus quomo-do indiuiduum de uno solo dicimus pre-dicari 295 cum scilicet nullum sit quod cum una tantum re conueniat

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

161

lt(2)gt

Comment aussi par lsquoecirctre preacutediqueacute de plusieursrsquo une diffeacuterence est-elle donneacutee entre universel et sin-gulier puisque crsquoest entiegraverement de la mecircme ma-niegravere par laquelle lrsquohomme srsquoaccorde avec plusieurs que srsquoaccorde aussi Socrate Crsquoest qursquoen effet lrsquohomme en tant qursquoil est homme et Socrate en tant qursquoil est homme srsquoaccordent avec les autres Mais ni lrsquohomme en tant qursquoil est Socrate ni Socrate en tant qursquoil est Socrate ne srsquoaccorde avec drsquoautres Donc ce que lrsquohomme a Socrate ltlrsquogta et de la mecircme ma-niegravere

lt(3)gt

ltsect 37gt En outre puisqursquoil est conceacutedeacute que crsquoest entiegraverement la mecircme reacutealiteacute agrave savoir lrsquohomme qui est en Socrate et Socrate lui-mecircme il nrsquoy a aucune dif-feacuterence de lrsquoun agrave lrsquoautre Aucune reacutealiteacute en effet nrsquoest en ltungt mecircme temps diffeacuterente de soi-mecircme parce que quoi que ce soit qursquoelle a en soi elle ltlrsquogta et en-tiegraverement de la mecircme maniegravere Drsquoougrave aussi Socrate blanc et grammairien mecircme srsquoil a en soi des ltcarac-teacuteristiquesgt diffeacuterentes cependant il nrsquoest pas par elles diffeacuterent de soi puisque lui-mecircme a les deux mecircmes et entiegraverement de la mecircme maniegravere Ce nrsquoest pas en effet drsquoune autre maniegravere qursquoil est de soi-mecircme grammairien ou drsquoune autre maniegravere blanc comme blanc nrsquoest pas autre que lui ou grammairien ltnrsquoest pasgt autre ltque luigt

lt(4)gt

Cela aussi qursquoils disent que Socrate srsquoaccorde avec Platon en lrsquohomme de quelle faccedilon peut-il ecirctre pris quand il est eacutevident que tous les hommes dif-fegraverent les uns des autres tant par la matiegravere que par la forme Si en effet Socrate srsquoaccorde avec Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme mais qursquoaucune reacuteali-teacute nrsquoest homme sauf Socrate mecircme ou un autre il importe que lui-mecircme srsquoaccorde avec Platon ou en soi-mecircme ou en un autre Mais en soi il est plutocirct diffeacuterent de ltPlatongt drsquoun autre aussi il est eacutevi-dent parce qursquoil nrsquoest pas lui-mecircme un autre

(eacuted GEYER p 15 l 29-35)

Quomodo etiam per lsquopredicari de pluribusrsquo inter uniuersale et singulare dif-ferentia datur cum eodem penitus modo quo homo conuenit cum pluribus conue-niat et Socrates Quippe homo in quan-tum est homo296 et Socrates in quantum est homo cum ceteris conuenit Sed nec homo in quantum est Socrates nec So-crates in quantum est Socrates297 cum aliis conuenit Quod igitur habet homo habet Socrates et eodem modo

(eacuted GEYER p 15 l 36-p 16 l 2)

ltsect 37gt Preterea cum res penitus eadem esse concedatur homo scilicet qui in Socrate est et ipse Socrates nulla huius ab illo differentia est Nulla enim res eo-dem tempore a se ipsa diuersa est fol 3rb quia quicquid in se habet habet et eodem modo penitus Unde et Socrates albus et grammaticus licet diuersa in se habeat a se tamen per ea non est diuer-sus cum utraque eadem ipse habeat et eodem298 modo penitus Non enim alio modo a se ipso grammaticus est uel alio modo albus sicut nec aliud albus est a se uel aliud grammaticus

(eacuted GEYER p 16 l 2-9)

Illud quoque quod dicunt 299 So-cratem cum Platone conuenire in homine qualiter accipi potest cum omnes homi-nes ab inuicem tam materia quam forma differre constat Si enim Socrates in re que homo est cum Platone conueniat nul-la autem res homo sit nisi ipse Socrates uel alius oportet ipsum cum Platone uel in se ipso conuenire uel in alio In se autem potius diuersus est ab eo de alio quoque constat quia nec ipse est alius

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

162

ltII5 Agrave PROPOS DE II4(4) RETOUR SUR ThNd ET

REacuteFUTATION DE LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE

DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX gt

Or il y en a qui prennent neacutegativement lsquosrsquoaccor-der en lrsquohommersquo comme si lrsquoon disait lsquoSocrate ne diffegravere pas de Platon en lrsquohommersquo

lt1 ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThNdgt

Mais et ainsi aussi il peut ecirctre dit que ltSocrategt ne diffegravere pas de ltPlatongt dans la pierre puisque ni lrsquoun ni lrsquoautre nrsquoest une pierre Et ainsi on ne note pas un accord plus grand de ltSocrate et de Platongt en lrsquohomme que dans la pierre

lt21 REacutePONSE DES PARTISANS DE ThNd Agrave 51gt

Sauf si peut-ecirctre une certaine proposition preacute-cegravede comme si lrsquoon disait ainsi lsquoIls sont hommes parce qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohommersquo

lt22 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave 21 ET REacuteFUTATION DEacute-FINITIVE DE ThNdgt

Mais ltcelagt ne peut pas tenir ainsi puisqursquoil est tout agrave fait faux qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohomme Si en effet Socrate ne diffegravere pas de Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme ltilgt nrsquoltengt ltdiffegraveregt pas non plus en soi-mecircme Si en effet en soi ltSocrategt diffegravere de ltPlatongt mais que lui-mecircme est la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme assureacutement aussi dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme il en diffegravere

ltIII DEUXIEgraveME QUESTION DIRECTRICE (= QD2) COR-RESPONDANT Agrave LA SECONDE BRANCHE DE LrsquoALTERNA-TIVE CONSTITUANT LE PREMIER PROBLEgraveME DU QUES-TIONNAIRE DE PORPHYRE LES PROPRIEacuteTEacuteS QUI DIS-TINGUENT LES UNIVERSAUX DES SINGULIERS SrsquoAP-PLIQUENT-ELLES AUX MOTS (VOCES) gt

ltsect 38gt Or maintenant une fois montreacutees les rai-sons pour lesquelles ni les reacutealiteacutes prises une agrave une ni ltles reacutealiteacutes prisesgt collectivement ne peuvent ecirctre dites lsquouniversellesrsquo crsquoest-agrave-dire preacutediqueacutees de plu-sieurs il reste que nous attribuions une universaliteacute de cette sorte aux seuls mots Comme donc certains des noms sont dits lsquoappellatifsrsquo par les grammairiens ltetgt certains lsquopropresrsquo ainsi par les dialecticiens certains des termes simples sont appeleacutes lsquouniverselsrsquo ltetgt certains lsquoparticuliersrsquo agrave savoir lsquosinguliersrsquo Or est universel un vocable qui de plusieurs un agrave un est habiliteacute par suite de sa deacutecouverte agrave ecirctre preacutediqueacute

(eacuted GEYER p 16 l 9-10)

Sunt autem qui lsquoin homine conuenirersquo negatiue accipiunt ac si diceretur 300 lsquoNon differt Socrates a Platone in hominersquo

(eacuted GEYER p 16 l 10-13)

Sed et sic quoque potest dici quia nec differt ab eo in lapide cum neuter sit lapis Et sic non maior eorum conuenien-tia notatur in homine quam in lapide

(eacuted GEYER p 16 l 13-14)

Nisi forte propositio quedam pre-cedat ac si dicatur ita lsquoSunt homo quod in homine non differuntrsquo

(eacuted GEYER p 16 l 14-18)

Sed nec sic stare potest cum omnino falsum sit eos non differre in homine Si enim Socrates a Platone non differt in re que homo est nec in se ipso Si enim in se differt ab eo ipse autem sit res que ho-mo est profecto et in re que homo est differt ab ipso

(eacuted GEYER p 16 l 19-p 24 l 37)

ltsect 38gt Nunc autem ostensis rationi-bus quibus neque301 res sigillatim302 neque collectim accepte lsquouniuersalesrsquo dici pos-sunt in eo quod de pluribus predicantur303 restat ut huiusmodi uniuersalitatem solis uocibus adscribamus304 Sicut igitur no-minum305 quedam lsquoappellatiuarsquo306 a gram-maticis quedam lsquopropriarsquo dicuntur ita a dialecticis simplicium sermonum quidam lsquouniuersalesrsquo quidam lsquoparticularesrsquo scili-cet lsquosingularesrsquo appellantur307 Est autem uniuersale uocabulum quod de pluribus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

163

comme ce nom lsquohommersquo qui est joignable aux noms particuliers drsquohommes selon la nature des reacutealiteacutes su-jettes auxquelles il est imposeacute Tandis qursquoest sin-gulier ltle vocablegt qui est preacutedicable drsquoun seul comme Socrate quand il est pris comme le nom drsquoun lthommegt seulement Si en effet tu ltlegt prends eacutequivoquement ce nrsquoest pas un vocable mais de nombreux vocables qursquoen signification tu fais agrave sa-voir parce que drsquoapregraves Priscien de nombreux noms se rencontrent en un ltuniquegt mot Quand donc lrsquouniversel est deacutecrit ltcommegt eacutetant lsquoce qui est preacute-diqueacute de plusieursrsquo ce lsquoce quirsquo poseacute devant ne sug-gegravere pas seulement la simpliciteacute du terme comme distincte des eacutenonceacutes mais aussi lrsquouniteacute de la signifi-cation comme distincte des lttermesgt eacutequivoques

ltsect 39gt Or ayant montreacute qursquoest-ce que dans la deacutefinition de lrsquouniversel accomplit ce lsquoce quirsquo mis devant consideacuterons diligemment les deux autres ltformulesgt qui suivent agrave savoir lsquoecirctre preacutediqueacutersquo et lsquode plusieursrsquo

ltsect 40gt Or lsquoecirctre preacutediqueacutersquo crsquoest ecirctre joignable agrave quelque chose avec veacuteraciteacute par la force drsquoeacutenoncia-tion drsquoun verbe substantif ltaugt preacutesent comme lsquohommersquo peut avec veacuteriteacute ecirctre joint agrave diverses ltcho-sesgt par un verbe substantif Aussi les verbes mecircmes comme lsquocourtrsquo et lsquomarchersquo preacutediqueacutes de plusieurs ont la force drsquoun verbe substantif en agissant comme copule Drsquoougrave Aristote dans le deuxiegraveme ltlivregt De lrsquohermeacuteneutique laquo Dans ces ltpropositionsgt affir-me-t-il dans lesquelles lsquoestrsquo ne figure pas comme en cela qursquolty figurentgt courir et marcher ltces verbesgt ainsi poseacutes font la mecircme ltchosegt comme si lsquoestrsquo eacutetait ajouteacute raquo Et agrave nouveau laquo Rien ne diffegravere affirme-t-il ltentregt lsquoun homme marchersquo et lsquoun homme est en train de marcherrsquo raquo

ltsect 41gt Or le fait qursquoil dise lsquode plusieursrsquo col-lige les noms quant agrave la diversiteacute des ltchosesgt nom-meacutees Autrement Socrate serait preacutediqueacute de plu-sieurs quand on dit lsquocet homme est Socratersquo lsquocet animal est ltSocrategtrsquo lsquoce blanc ltest Socrategtrsquo lsquoce musicien ltest Socrategtrsquo Ces noms certes mecircme srsquoils sont divers en intellection ont cependant entiegrave-rement la mecircme reacutealiteacute sujette

singillatim habile308 est ex inuentione sua predicari ut hoc nomen lsquohomorsquo quod par-ticularibus nominibus hominum coniungi-bile est secundum subiectarum rerum na-turam quibus est impositum Singulare uero est quod de uno solo predicabile est ut Socrates cum unius tantum nomen ac-cipitur Si enim equiuoce sumas non uo-cabulum sed multa uocabula in signifi-catione facis quia scilicet iuxta Priscia-num309 multa nomina in unam uocem in-cidunt Cum ergo describitur uniuersale esse lsquoquod de pluribus predicaturrsquo310 il-lud lsquoquodrsquo prepositum non solum simpli-citatem311 sermonis insinuat ad discretio-nem orationum312 uerum etiam unitatem significationis313 ad discretionem equiuo-corum314

ltsect 39gt Ostenso autem quid315 in dif-finitione uniuersalis operetur illud lsquoquodrsquo [est]316 premissum duo alia que sequun-tur scilicet lsquopredicarirsquo et lsquode pluribusrsquo diligenter consideremus

ltsect 40gt Est autem lsquopredicarirsquo coniun-gibile esse alicui ueraciter ui317 enuntiatio-nis uerbi substantiui presentis ut lsquohomorsquo diuersis per substantiuum uerbum uere po-test coniungi Ipsa etiam uerba ut lsquocurritrsquo et lsquoambulatrsquo de pluribus predicata uim substantiui uerbi in copulando habent Unde Aristoteles in Periermenias 318 se-cundo laquo In his inquit in quibus lsquoestrsquo non contingit ltutgt 319 in eo quod currere et ambulare idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur320 raquo321 Et rursus laquo Nichil [est]322 inquit differt lsquohominem ambula-rersquo et lsquohominem ambulantem essersquo323 raquo324

ltsect 41gt Quod autem ait325 lsquode pluri-

busrsquo326 colligit nomina quantum ad diuer-sitatem nominatorum Alioquin Socrates de pluribus predicaretur cum dicitur lsquohic homo est Socratesrsquo lsquohoc animal estrsquo lsquohoc albumrsquo lsquohoc musicumrsquo Que quidem no-mina etsi diuersa sint in intellectu tamen rem subiectam penitus eandem habent

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 42gt Or note qursquoautre est la conjonction de construction agrave laquelle les grammairiens portent at-tention autre ltla conjonctiongt de preacutedication que les dialecticiens considegraverent car selon la force de construction sont aussi bien joignables par lsquoestrsquo lsquohommersquo et lsquopierrersquo ltque lsquohommersquogt et nrsquoimporte quels cas droits comme lsquoanimalrsquo et lsquohommersquo certes quant agrave manifester une intellection non pas quant agrave montrer le statut drsquoune reacutealiteacute Et ainsi la conjonc-tion de construction est bonne toutes les fois qursquoelle indique une phrase complegravete qursquoil en soit ainsi ltqursquoelle le ditgt ou non Tandis que la conjonction de preacutedication que nous prenons ici se rapporte agrave la nature des reacutealiteacutes et agrave la veacuteriteacute de leur statut qursquoil faut indiquer Si quelqursquoun dit ainsi lsquolrsquohomme est une pierrersquo il fait une construction congrue de lsquohommersquo ou de lsquopierrersquo par le sens qursquoil veut indi-quer et il nrsquoy a aucun vice de grammaire et mecircme si quant agrave la force drsquoeacutenonciation ltle motgt lsquopierrersquo est ici preacutediqueacute de lsquohommersquo agrave savoir avec lequel il est construit en tant que preacutedicat (selon que les ltpropo-sitionsgt cateacutegoriques fausses aussi ont ltleurgt terme preacutediqueacute) cependant dans la nature des reacutealiteacutes il nrsquoen est pas preacutedicable Crsquoest seulement agrave la force de preacutedication que nous portons ici attention pendant que nous deacutefinissons lrsquouniversel

ltsect 43gt Or il semble que jamais tout agrave fait lrsquouni-versel nrsquoest un quelconque ltnomgt appellatif ni le singulier un quelconque nom propre mais mutuelle-ment ltuniversel et singuliergt se deacutepassent et sont deacutepasseacutes Car le ltnomgt appellatif et le ltnomgt propre ne contiennent pas seulement des cas droits mais aussi des ltcasgt obliques qui ne peuvent pas ecirctre preacutediqueacutes et crsquoest pourquoi dans la deacutefinition de lrsquouniversel par ltla formulegt lsquoecirctre preacutediqueacutersquo ils sont exclus Aussi ces ltcasgt obliques parce qursquoils sont moins neacutecessaires ltque les cas droitsgt agrave lrsquoeacutenoncia-tion mdash laquelle seule au teacutemoignage drsquoAristote est ltle propregt de la preacutesente speacuteculation crsquoest-agrave-dire de la consideacuteration dialectique vu qursquoelle seule compose les argumentations mdash ne sont par Aristote lui-mecircme drsquoune certaine maniegravere pas reccedilus parmi les noms ltcas obliquesgt qursquoaussi ltAristotegt mecircme nrsquoappelle pas lsquonomsrsquo mais lsquocas des nomsrsquo Or comme

ltsect 42gt Nota autem aliam esse con-iunctionem constructionis quam atten-dunt 327 grammatici aliam 328 predicatio-nis quam considerant dialectici nam se-cundum uim constructionis tam bene per lsquoestrsquo coniungibilia329 sunt lsquohomorsquo et lsquola-pisrsquo et quilibet recti casus330 sicut lsquoani-malrsquo et lsquohomorsquo quantum quidem ad ma-nifestandum intellectum non quantum ad ostendendum rei statum 331 Coniunctio itaque constructionis totiens bona est ltquotiensgt332 perfectam demonstrat sen-tentiam siue ita sit siue non Predica-tionis uero coniunctio quam hic accipi-mus ad rerum naturam pertinet et ad ue-ritatem status earum demonstrandam Si quis ita dicat lsquohomo est lapisrsquo [non]333 lsquohominisrsquo uel lsquolapidisrsquo congruam fecit constructionem ad sensum quem uoluit demonstrare nec ullum uitium fuit gram-matice et licet quantum ad uim enuntia-tionis lsquolapisrsquo hic predicetur de lsquohominersquo cui scilicet tanquam334 predicatum con-struitur (secundum quod false quoque ca-tegorice335 predicatum terminum habent) in natura tamen rerum predicabile336 de eo non est Cuius tantum uim predicatio-nis hic attendimus dum uniuersale diffi-nimus

ltsect 43gt Videtur autem numquam prorsus uniuersale esse quod appella-tiuum nec singulare quod proprium no-men sed inuicem excedentia sese et ex-cessa Nam appellatiuum et proprium non solum casus rectos continent uerum etiam obliquos qui predicari non habent atque ideo in diffinitione fol 3va uni-uersalis per lsquopredicarirsquo exclusi sunt Qui337 etiam obliqui quia minus necessa-rii sunt ad enuntiationem mdash que sola tes-te Aristotele 338 presentis est speculatio-nis id est dialectice considerationis quip-pe ea sola argumentationes componit mdash ab ipso Aristotele339 inter nomina quo-dammodo non recipiuntur quos et ipse non lsquonominarsquo sed lsquocasus nominumrsquo ap-pellat Sicut autem non omnia appellatiua

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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ce ne sont pas tous les noms appellatifs ou propres qursquoil est neacutecessaire de dire lsquouniverselsrsquo ou lsquosingu-liersrsquo ainsi inversement Car lrsquouniversel ne contient pas seulement des noms mais aussi des verbes et des noms indeacutefinis auxquels agrave savoir aux ltnomsgt indeacutefinis la deacutefinition de lrsquoappellatif que Priscien pose ne semble pas ecirctre adapteacutee

ltIII1 CINQ ARGUMENTS DESTINEacuteS Agrave PROUVER QUE

LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT RIEN CAR ILS NE

CONSTITUENT LE CONCEPT DrsquoAUCUNE CHOSEgt

ltsect 44gt Or maintenant que la deacutefinition lttantgt de lrsquouniversel que du singulier lta eacuteteacutegt assigneacutee aux mots avant tout le reste cherchons avec soin dili-gemment la proprieacuteteacute des mots universels Relative-ment agrave ces ltmotsgt universels des questions avaient eacuteteacute poseacutees parce que lrsquoon doute au plus haut point de leur signification puisqursquoils ne semblent pas avoir une quelconque reacutealiteacute sujette ni constituer re-lativement agrave quelque chose une intellection saine

lt(1)gt

Or les noms universels ne semblaient ecirctre im-poseacutes agrave aucunes reacutealiteacutes agrave savoir puisque toutes les reacutealiteacutes subsisteraient distinctement en elles-mecircmes et comme il a eacuteteacute montreacute ne srsquoaccorderaient pas en une quelconque reacutealiteacute selon lrsquoaccord de laquelle reacutealiteacute les noms universels pourraient ecirctre imposeacutes

lt(2)gt lt(21) LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT AUCUNE

CHOSEgt

Et puisque ainsi il est certain que les ltnomsgt universels ne sont pas imposeacutes aux reacutealiteacutes selon la diffeacuterence de la distinction de ces ltderniegraveresgt vu qursquoalors ils ne seraient pas communs mais singu-liers et ltpuisquegt agrave nouveau les ltnoms universelsgt ne peuvent pas nommer ces ltreacutealiteacutesgt comme srsquoac-cordant en une quelconque reacutealiteacute vu qursquoil nrsquoy a au-cune reacutealiteacute en laquelle elles srsquoaccordent les ltnomsgt universels ne semblent faire naicirctre aucune significa-tion des reacutealiteacutes

lt(22) LES NOMS UNIVERSELS NE SUSCITENT LrsquoINTEL-LECTION DrsquoAUCUNE CHOSEgt

Avant tout puisqursquoils ne constituent aucune in-tellection drsquoune reacutealiteacute quelconque Drsquoougrave dans ltson livregt Des divisions Boegravece dit que ce mot lsquohommersquo

uel propria nomina necesse est dici lsquouni-uersaliarsquo uel lsquosingulariarsquo sic e conuerso Nam uniuersale non solum nomina con-tinet uerum etiam uerba et infinita nomi-na quibus scilicet infinitis diffinitio ap-pellatiui quam Priscianus340 ponit non ui-detur aptari

(eacuted GEYER p 18 l 4-p 19 l 6)

ltsect 44gt Nunc autem uniuersalis quam singularis diffinitione uocibus assignata precipue uniuersalium uocum proprieta-tem diligenter perquiramus De quibus uniuersalibus posite fuerant questiones quia 341 maxime de earum significatione dubitatur cum neque rem subiectam ali-quam uideantur habere nec de aliquo in-tellectum sanum constituere

(eacuted GEYER p 18 l 9-12)

Rebus autem nullis uidebantur inpo-ni342 uniuersalia nomina cum scilicet om-nes res discrete in se subsisterent343 nec in re aliqua ut ostensum est344 conueni-rent secundum cuius rei conuenientiam uniuersalia nomina possint inponi345

(eacuted GEYER p 18 l 12-23) (eacuted GEYER p 18 l 12-16)

Cum itaque certum sit uniuersalia non inponi346 rebus secundum347 sue dis-cretionis differentiam quippe iam non es-sent communia sed singularia nec ite-rum eas possint ut conuenientes in aliqua re nominare quippe nulla res est in qua conueniant nullam de rebus significatio-nem contrahere uidentur uniuersalia

(eacuted GEYER p 18 l 17-23)

Presertim cum nullum de re aliqua constituant intellectum Unde in Diuisio-nibus Boecius348 hanc uocem lsquohomorsquo du-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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produit un doute drsquointellection agrave savoir une fois ce ltmotgt entendu laquo lrsquointelligence de celui qui entend est affirme-t-il emporteacutee par de nombreux tourbillons et est entraicircneacutee dans les erreurs En effet sauf si quel-qursquoun deacutefinit ltce mot engt disant lsquotout homme mar-chersquo ou bien du moins lsquoun certain lthomme marchegtrsquo et deacutesigne cet lthommegt si crsquoest ainsi le cas ltque cet homme marchegt lrsquointellection de celui qui entend nrsquoa pas quelque chose qursquoil peut raisonnablement intelli-ger raquo

lt(3)gt

Car puisque lsquohommersquo est imposeacute aux lthom-mesgt un agrave un agrave partir de la mecircme cause agrave savoir parce qursquoils sont ltchacungt un lsquoanimal rationnel ltetgt mortelrsquo la communauteacute mecircme de lrsquoimposition est pour lrsquoltintellection de celui qui entendgt un empecircche-ment de telle sorte que quelqursquoun ne peut pas en ce ltmotgt ecirctre intelligeacute comme en ce nom lsquoSocratersquo au contraire est intelligeacutee la personne propre drsquoun ltuni-que hommegt drsquoougrave ltce nomgt est dit lsquosingulierrsquo

lt(4)gt

Tandis que dans le nom commun qursquoest lsquohom-mersquo ni Socrate lui-mecircme ni un autre lthommegt ni toute la collection des hommes nrsquoest raisonnable-ment intelligeacute agrave partir de la force du mot ni non plus en tant qursquoil est homme Socrate mecircme nrsquoest-il preacuteciseacute par ce nom comme certains veulent

lt(5)gt

Mecircme si en effet seul Socrate est assis dans cette maison et ltmecircme sigt pour lui seul est vrai ltce que ditgt cette proposition lsquoun homme est assis dans cette maisonrsquo cependant drsquoaucune maniegravere par le nom drsquohomme lticigt sujet nrsquoest-on orienteacute vers Socrate ni mecircme en tant que lui-mecircme est homme Autre-ment agrave partir de la proposition il serait raisonnable-ment intelligeacute que lrsquoaction drsquoecirctre assis inhegravere agrave ltSo-crategt de telle sorte en lrsquooccurrence qursquoil pourrait ecirctre infeacutereacute agrave partir de cela qursquoun homme est assis dans cette maison que Socrate y est assis Similaire-ment un autre lthommegt en ce nom lsquohommersquo ne peut ecirctre intelligeacute mais non plus toute la collection des hommes puisque crsquoest agrave partir drsquoun seul lthom-megt que la proposition peut ecirctre vraie Et ainsi ce nrsquoest aucune ltchosegt que semble signifier ou lsquohom-mersquo ou un autre vocable universel puisque ce nrsquoest

bitationem intellectus349 facere dicit qua scilicet audita laquo intelligentia audientis multis inquit raptatur fluctibus errori-busque traducitur Nisi enim quis diffiniat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidamrsquo et hunc si ita contingat desi-gnet intellectus audientis quid rationabi-liter intelligat non habet raquo

(eacuted GEYER p 18 l 23-27)

Nam quoniam lsquohomorsquo singulis impo-situm est ex eadem causa quia scilicet sunt lsquoanimal rationale mortalersquo ipsa com-munitas impositionis ei est impedimento ne quis possit in eo intelligi sicut in hoc nomine lsquoSocratesrsquo econtra unius propria persona intelligitur unde lsquosingularersquo dici-tur350

(eacuted GEYER p 18 l 27-30)

In nomine uero communi quod lsquohomorsquo est nec ipse Socrates nec alius nec tota hominum collectio rationabiliter ex ui 351 uocis intelligitur nec etiam in quantum homo est ipse Socrates per hoc nomen ut quidam uolunt certificatur

(eacuted GEYER p 18 l 30-p 19 l 6)

Etsi enim solus Socrates in hac domo sedeat ac pro eo solo uerum sit hec pro-positio lsquohomo sedet in hac domorsquo nullo tamen modo per nomen hominis subiec-tum ad Socratem mittitur nec in quantum etiam ipse homo est Alioquin ex propo-sitione rationabiliter intelligeretur sessio ei inesse ut uidelicet inferri posset ex eo quod homo sedet in hac domo Socratem in ea sedere Similiter nec alius in hoc no-mine lsquohomorsquo potest intelligi sed nec tota hominum collectio cum ex uno solo uera possit esse propositio Nullum352 itaque significare uidetur uel lsquohomorsquo uel aliud uniuersale uocabulum cum de nulla re constituat intellectum Sed nec intellectus posse esse uidetur qui rem subiectam

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

167

drsquoaucune reacutealiteacute qursquoil constitue lrsquointellection Mais il ne semble pas non plus qursquoil puisse y avoir une in-tellection qui nrsquoa pas de reacutealiteacute sujette qursquoelle con-ccediloive Drsquoougrave Boegravece dans le Commentaire laquo Toute intellection ou bien se fait agrave partir de la reacutealiteacute sujette comme la reacutealiteacute se trouve ou bien comme elle ne se trouve pas Car une intellection ne peut ecirctre faite agrave par-tir drsquoaucun sujet raquo Agrave cause de quoi les universaux semblent totalement eacutetrangers agrave la signification

ltIII2 REacutePONSE GEacuteNEacuteRALE DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 LES

UNIVERSAUX SIGNIFIENT DES CHOSES SINGULIEgraveRES PER

NOMINATIONEM ET ILS CONSTITUENT BIEN DES CON-CEPTS QUI laquo APPARTIENNENT AUX CHOSES SINGULIEgrave-RES SANS SURGIR IMMEacuteDIATEMENT DrsquoELLES raquogt

ltsect 45gt Mais il nrsquoen est pas ainsi Car aussi ltles noms universelsgt signifient drsquoune certaine maniegravere par nomination les diverses reacutealiteacutes non pas cepen-dant en constituant une intellection surgissant drsquoel-les mais se rapportant agrave ltellesgt une agrave une Comme ce mot lsquohommersquo et nomme ltles hommesgt un agrave un agrave partir drsquoune cause commune agrave savoir qursquoils sont hommes par laquelle il est dit lsquouniverselrsquo et cons-titue une certaine intellection commune non pas propre agrave savoir se rapportant aux lthommesgt un agrave un dont elle conccediloit une similitude commune

ltIII3 TROIS NOUVELLES QUESTIONS (= Q 31-3) CORREacuteLEacuteES SUSCITEacuteES TOUTES TROIS PAR LA REacutePONSE

DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 gt ltQ 31 mdash QUELLE EST LA CAUSE COMMUNE SELON

LAQUELLE UN NOM UNIVERSEL EST IMPOSEacute gt ltQ 32 mdash QUEL TYPE DrsquoINTELLECTION CONSTITUENT

LES NOMS UNIVERSELS gt ltQ 33 mdash EN FONCTION DE QUOI UN VOCABLE EST-IL

DIT lsquoCOMMUNrsquo LA CAUSA COMMUNIS DE LrsquoIMPOSI-TION LA CONCEPTIO COMMUNIS DrsquoUNE SIMILITUDE EN-TRE LES CHOSES OU LES DEUX gt ltIII31 EacuteNONCEacute DU PROBLEgraveMEgt

ltsect 46gt Mais maintenant ces ltchosesgt que nous avons briegravevement toucheacutees cherchons-ltlesgt avec soin diligemment agrave savoir [Q 31] quelle est la cause commune selon laquelle un nom universel est im-poseacute et [Q 32] quelle est la conception commune de lrsquointellection de la similitude des reacutealiteacutes et [Q 33] si le vocable est dit lsquocommunrsquo par la cause commune dans laquelle les reacutealiteacutes srsquoaccordent ou par la con-

quam concipiat 353 non habet Unde Boecius354 in Commento laquo Omnis intel-lectus aut ex re fit subiecta ut sese res habet aut ut sese non habet Nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest raquo Quapropter uniuersalia ex toto355 a signi-ficatione uidentur aliena

(eacuted GEYER p 19 l 7-13)

ltsect 45gt Sed non est ita Nam et res diuersas per nominationem quodammodo significant non constituendo tamen intel-lectum de eis surgentem sed ad singulas pertinentem Ut hec uox lsquohomorsquo et sin-gulos nominat ex communi causa quod scilicet homines sunt propter quam lsquouni-uersalersquo dicitur et intellectum quendam constituit communem non proprium ad singulos scilicet pertinentem quorum com-munem concipit similitudinem

(eacuted GEYER p 19 l 14-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 14-20)

ltsect 46gt Sed nunc ea que breuiter teti-gimus diligenter perquiramus scilicet que sit illa communis causa secundum quam uniuersale nomen impositum est et que sit conceptio intellectus communis si-militudinis rerum et utrum propter com-munem causam in qua res conueniunt uel propter communem356 conceptionem uel

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ception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre simultaneacute-ment

ltIII32 REacutePONSES DrsquoABEacuteLARDgt ltIII321 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 31gt

ltsect 47gt Et premiegraverement consideacuterons ce qui a trait agrave la cause commune Les hommes un agrave un dis-tincts les uns des autres bien qursquoils diffegraverent tant dans ltleursgt essences propres que dans ltleursgt for-mes ltpropresgt comme nous lrsquoavons mentionneacute ci-dessus ltengt recherchant la physique drsquoune reacutealiteacute cependant srsquoaccordent en cela qursquoils sont hommes Je ne dis pas ltqursquoils srsquoaccordentgt en lrsquohomme puis-que aucune reacutealiteacute nrsquoest un homme sauf une ltreacuteali-teacutegt distincte mais ltje dis qursquoils srsquoaccordentgt en lrsquolsquoecirctre hommersquo Or lrsquolsquoecirctre hommersquo nrsquoest pas un hom-me ni une quelconque reacutealiteacute si nous ltlegt consideacute-rons avec assez de diligence comme laquo ne pas ecirctre dans un sujet raquo nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute ni laquo ne pas ecirctre susceptible de contrarieacuteteacute raquo ou laquo ne pas ecirctre susceptible de plus et de moins raquo ltpointsgt se-lon lesquels cependant Aristote dit que toutes les substances srsquoaccordent Puisqursquoen effet dans une reacutealiteacute comme ltil estgt montreacute ci-dessus il ne peut y avoir aucun accord srsquoil y a un accord de quelcon-ques ltchosesgt selon cela il faut admettre que ce nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme en lrsquolsquoecirctre hommersquo Socrate et Platon sont similaires ainsi en le lsquonon ecirctre hommersquo le cheval et lrsquoacircne ltsont similai-resgt selon quoi lrsquoun et lrsquoautre est appeleacute un lsquonon-hommersquo Et ainsi pour des reacutealiteacutes diverses srsquoaccor-der crsquoest pour elles une agrave une ecirctre ou ne pas ecirctre un identique comme ecirctre homme ou blanc ou ne pas ecirctre homme ou ne pas ecirctre blanc

Or il semble devoir ecirctre abhorreacute que nous pre-nions lrsquoaccord des reacutealiteacutes selon ce qui nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme si ltcrsquoeacutetaitgt dans rien ltquegt nous unissions les ltchosesgt qui maintenant sont agrave savoir quand nous disons que cet lthommegt-ci et cet lthommegt-lagrave srsquoaccordent dans le statut drsquohom-me crsquoest-agrave-dire en cela qursquoils sont hommes Mais nous ne jugeons rien drsquoautre sauf qursquoils sont des hommes et selon cela ils ne diffegraverent nullement se-lon cela dis-je qursquoils sont des hommes mecircme si nous nrsquoen appelons agrave aucune essence Mais nous ap-pelons lsquostatut drsquohommersquo lrsquolsquoecirctre hommersquo mecircme ce qui nrsquoest pas une reacutealiteacute ce qursquoaussi nous avons dit

propter utrumque simul lsquocommunersquo dica-tur uocabulum

(eacuted GEYER p 19 l 21-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 21-p 20 l 14)

ltsect 47gt Ac primum de communi cau-sa consideremus Singuli homines dis-creti ab inuicem cum in propriis differant tam essentiis quam formis ut supra357 me-minimus rei phisicam358 inquirentes in eo tamen359 conueniunt quod homines sunt Non dico in homine cum res nulla sit homo nisi discreta sed in lsquoesse homi-nemrsquo Esse autem hominem fol 3vb non est homo nec res aliqua si diligentius consideremus sicut nec laquo non esse in subiecto raquo360 res est aliqua nec laquo non361 suscipere contrarietatem raquo uel laquo non sus-cipere magis et minus raquo362 secundum que tamen Aristoteles omnes substantias con-uenire dicit Cum enim in re ut supra363 monstratum nulla possit esse conue-nientia si qua est aliquorum conuenien-tia secundum id364 accipienda est quod non est res aliqua ut in lsquoesse hominemrsquo Socrates et Plato similes365 sunt sicut in lsquonon esse hominemrsquo equus et asinus se-cundum quod utrumque lsquonon-homorsquo uo-catur Est itaque res diuersas conuenire eas singulas idem esse uel non esse ut esse hominem uel album uel non esse ho-minem uel non esse album

Abhorrendum autem uidetur quod conuenientiam rerum secundum id acci-piamus quod non est res aliqua tan-quam 366 in nichilo ea que nunc sunt 367 uniamus368 cum scilicet hunc et illum in statu hominis id est in eo quod sunt homi-nes conuenire dicimus Sed nichil aliud sentimus nisi eos homines esse et se-cundum hoc nullatenus differre secundum hoc inquam369 quod homines sunt licet ad nullam uocemus essentiam370 lsquoStatumrsquo autem lsquohominisrsquo ipsum lsquoesse hominemrsquo quod non est res uocamus quod etiam

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ltecirctregt la lsquocause communersquo de lrsquoimposition du nom aux lthommesgt un agrave un selon quoi ltles hommesgt mecircmes srsquoaccordent les uns avec les autres Or sou-vent nous appelons du nom de lsquocausersquo ces ltchosesgt aussi qui ne sont pas une quelconque reacutealiteacute comme quand on dit lsquoIl a eacuteteacute frappeacute parce qursquoil ne veut pas ltallergt au forumrsquo lsquoIl ne veut pas ltallergt au forumrsquo que lrsquoon pose comme cause nrsquoest aucune essence Nous pouvons aussi appeler lsquostatut drsquohommersquo les reacutealiteacutes mecircmes maintenant statueacutees par la nature de lrsquohomme desquelles celui qui a imposeacute le vocable a conccedilu la similitude commune

ltIII322 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 32gt ltIII3221 INTELLECTION SENSATION IMAGEgt

ltsect 48gt Or une fois mise au jour une signification des ltnomsgt universels mdash agrave savoir ltcellegt relative aux reacutealiteacutes par nomination mdash et une fois montreacutee la cause commune de leur imposition mettons au jour ce que sont leurs intellections qursquoils constituent

ltsect 49gt Et premiegraverement distinguons de faccedilon geacuteneacuterale la nature de toutes les intellections

ltsect 50gt Puis donc que tant la sensation que lrsquoin-tellection appartiennent agrave lrsquoacircme leur diffeacuterence est celle-ci que les sens sont exerceacutes seulement par les instruments corporels et qursquoils perccediloivent seulement les corps ou les ltchosesgt qui sont en ces ltcorpsgt comme la vue ltperccediloitgt une tour ou les qualiteacutes vi-sibles de cette lttourgt lrsquointellection quant agrave elle comme elle nrsquoa pas besoin drsquoun instrument corporel ainsi il nrsquoest pas neacutecessaire qursquoelle ait un corps sujet vers lequel elle srsquoorienterait mais elle se contente de la similitude de la reacutealiteacute que lrsquoesprit mecircme se con-fectionne vers laquelle il dirige lrsquoaction de son intel-ligence Drsquoougrave une fois la tour deacutetruite ou eacutecarteacutee ltde la vuegt la sensation qui agissait sur cette lttourgt peacuterit mais lrsquointellection demeure par la similitude de la reacutealiteacute retenue par lrsquoesprit Or comme la sensation nrsquoest pas la reacutealiteacute sentie vers laquelle elle se dirige ainsi lrsquointellection nrsquoest pas la forme de la reacutealiteacute qursquoelle conccediloit mais lrsquointellection est une certaine action de lrsquoacircme drsquoougrave ltlrsquoacircmegt est dite lsquointelligentersquo tandis que la forme vers laquelle elle se dirige est une certaine reacutealiteacute imaginaire et fictive que lrsquoesprit se confectionne quand il veut et tel qursquoil veut telles sont les citeacutes imaginaires qui sont vues en recircve ou la

diximus371 lsquocommunem causamrsquo imposi-tionis 372 nominis ad 373 singulos secun-dum quod ipsi ad inuicem conueniunt Sepe autem lsquocausersquo nomine ea quoque que res aliqua non sunt appellamus ut cum di-citur lsquoVerberatus est quia non uult ad fo-rumrsquo lsquoNon uult374 ad forumrsquo quod375 ut causa ponitur nulla est essentia376 lsquoSta-tumrsquo quoque lsquohominisrsquo res ipsas nunc377 natura hominis statutas possumus appel-lare quarum communem similitudinem ille concepit qui uocabulum imposuit

(eacuted GEYER p 20 l 15-p 24 l 31) (eacuted GEYER p 20 l 15-p 21 l 26)

ltsect 48gt Ostensa autem significatione uniuersalium mdash de scilicet rebus per no-minationem mdash et communi causa imposi-tionis378 eorum monstrata quid sint eorum intellectus quos constituunt ostendamus

ltsect 49gt Ac primum generaliter intel-lectuum omnium naturam distingua-mus379

ltsect 50gt Cum igitur tam sensus quam intellectus anime sint hec eorum est dif-ferentia quod sensus per corporea tantum instrumenta exercentur atque corpora tan-tum uel que in eis sunt percipiunt380 ut uisus turrem uel eius qualitates uisibiles intellectus autem sicut nec corporeo in-digens instrumento est ita nec necesse381 est eum subiectum corpus habere in quod382 mittatur sed rei similitudine con-tentus est quam sibi ipse animus conficit in quam sue intelligentie actionem diri-git383 Unde turre destructa uel remota sensus qui in eam agebat perit intellectus autem permanet rei similitudine animo retenta384 Sicut autem sensus non est res sentita in quam dirigitur sic385 nec intel-lectus forma est rei quam concipit sed intellectus actio quedam est anime unde lsquointelligensrsquo 386 dicitur forma uero in quam dirigitur res imaginaria quedam est et ficta quam sibi quando uult et qualem uult animus conficit quales sunt ille ima-ginarie ciuitates que in somno387 uidentur

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forme de la structure agrave assembler que lrsquoartisan con-ccediloit ltcommegt modegravele et exemple de la reacutealiteacute agrave for-mer cette ltformegt nous ne pouvons ltlrsquogtappeler ni lsquosubstancersquo ni lsquoaccidentrsquo

ltsect 51gt Certains cependant nomment cette ltfor-me reacutealiteacute imaginaire et fictivegt la mecircme ltchosegt que lrsquointellection comme ils appellent la structure de la tour que je conccedilois en lrsquoabsence de la tour et ltquegt je contemple haute et carreacutee dans un vaste champ la mecircme ltchosegt que lrsquointellection de la tour Aristote semble assentir avec eux ltluigt qui dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique appelle lsquosimilitudes des reacutealiteacutesrsquo les passions de lrsquoacircme qursquoils nomment lteuxgt lsquointellectionsrsquo

ltsect 52gt Or nous nous disons lsquoimagersquo la simi-litude de la reacutealiteacute Mais rien ne fait obstacle si lrsquoin-tellection aussi drsquoune certaine maniegravere eacutetait dite lsquosi-militudersquo agrave savoir parce qursquoelle conccediloit ce qui est dit proprement lsquosimilitude de la reacutealiteacutersquo ltcegt que nous nous avons dit mdash et correctement mdash diffeacuterent de lrsquoltintellectiongt Je demande en effet si cette qua-drature et cette hauteur ltfictivesgt sont une vraie forme de lrsquointellection qui srsquoamegravene vers la similitude de la quantiteacute de la tour et de son assemblage Mais assureacutement vraie quadrature et vraie hauteur ne sont preacutesentes que dans les corps aussi par une qualiteacute fictive ni intellection ni aucune vraie essence ne peut ecirctre formeacutee Il reste donc que comme la qualiteacute est fictive une substance fictive lui soit sujette Or peut-ecirctre aussi cette image du miroir qui semble appa-raicirctre sujette agrave la vue peut avec veacuteriteacute ecirctre dite nrsquoecirctre lsquorienrsquo agrave savoir puisque sur la surface blanche du miroir la qualiteacute de la couleur contraire apparaicirct sou-vent

ltsect 53gt Or cela peut ecirctre demandeacute quand simul-taneacutement lrsquoacircme sent et intellige la mecircme ltchosegt mdash par exemple quand elle discerne une pierre mdash si alors aussi lrsquointellection agit sur lrsquoimage de la pierre ou ltsigt simultaneacutement lrsquointellection et la sensation ltagissentgt sur la pierre mecircme Mais il semble plus raisonnable que lrsquointellection nrsquoait alors pas besoin drsquoimage quand est preacutesente agrave elle la veacuteriteacute de la substance Mais si quelqursquoun dit ougrave il y a sensation il nrsquoy a pas drsquointellection nous ne ltlegt conceacutedons pas Souvent en effet il arrive que lrsquoacircme discerne une ltchosegt et qursquoelle en intellige une autre comme il

uel forma illa componende fabrice quam artifex concipit instar et exemplar rei for-mande quam neque lsquosubstantiamrsquo neque lsquoaccidensrsquo appellare possumus

ltsect 51gt Quidam tamen eam idem quod intellectum uocant ut fabricam tur-ris quam absente turre concipio et al-tam388 et quadratam389 in spatioso campo contemplor idem quod intellectum turris appellant Quibus Aristoteles390 assentire uidetur qui passiones anime quas lsquointellectusrsquo uocant lsquorerum similitudinesrsquo in Periermenias391 appellat

ltsect 52gt Nos autem lsquoimaginemrsquo simi-litudinem rei dicimus Sed nichil obest si intellectus quoque quodammodo lsquosimili-tudorsquo dicatur quia scilicet id quod pro-prie lsquorei similitudorsquo dicitur concipit quod392 nos ab eo diuersum diximus et be-ne Quero enim utrum illa quadratura et illa altitudo uera forma sit 393 intellectus qui ad similitudinem quantitatis turris du-catur et compositionis eius Sed profecto uera quadratura et uera altitudo non nisi corporibus insunt ficta etiam qualitate nec intellectus nec ulla uera essentia 394 for-mari 395 potest Restat 396 igitur ut sicut ficta est qualitas ficta substantia sit ei sub-iecta 397 Fortasse autem et ea speculi imago que uisui subiecta apparere uidetur lsquonichilrsquo esse uere dici potest quoniam398 scilicet in alba speculi superficie contrarii coloris qualitas sepe apparet

ltsect 53gt Illud autem queri potest cum simul anima sentit et intelligit idem mdash ueluti cum lapidem cernit mdash utrum tunc quoque intellectus in imagine lapidis agat uel simul intellectus et sensus in ipso la-pide Sed rationabilius uidetur ut tunc in-tellectus imagine non egeat fol 4ra cum presto est ei substantie ueritas399 Si quis autem dicat ubi sensus est intel-lectum non esse non concedimus Sepe enim contingit animam aliud cernere at-que aliud intelligere ut bene studentibus

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apparaicirct bien agrave ceux qui eacutetudient lteuxgt qui avec leurs yeux ouverts discernent les ltchosesgt preacutesentes ltet quigt cependant en pensent drsquoautres sur lesquel-les ils eacutecrivent

ltIII3222 INTELLECTION DE LrsquoUNIVERSEL ET INTEL-LECTION DU PARTICULIERgt

ltsect 54gt Or maintenant une fois vue la nature de lrsquointellection en geacuteneacuteral distinguons les intellections des universaux et des singuliers Lesquelles ltintel-lectionsgt certes se divisent en cela que celle qui appartient au nom universel conccediloit une image com-mune et confuse de nombreuses ltchosesgt tandis que celle qursquoengendre un mot singulier saisit la forme propre et pour ainsi dire singuliegravere drsquoune ltunique chosegt crsquoest-agrave-dire ltune formegt se rap-portant seulement agrave une ltuniquegt personne Drsquoougrave quand jrsquoentends lsquohommersquo un certain modegravele surgit dans ltmongt esprit ltmodegravelegt qui se rapporte ainsi aux hommes un agrave un qursquoil est commun agrave tous et pro-pre agrave aucun Mais quand jrsquoentends lsquoSocratersquo une certaine forme surgit dans ltmongt esprit ltformegt qui exprime la similitude drsquoune personne preacutecise Drsquoougrave par ce vocable qursquoest lsquoSocratersquo qui porte en ltmongt esprit la forme propre drsquoune ltunique per-sonnegt une certaine reacutealiteacute est preacuteciseacutee et est deacute-termineacutee tandis que par lsquohommersquo dont lrsquointelli-gence srsquoappuie sur la forme commune de tous ltles hommesgt la communauteacute mecircme precircte agrave confusion de telle sorte que nous nrsquointelligeons pas une ltreacuteali-teacute deacutetermineacuteegt parmi toutes Drsquoougrave ce nrsquoest ni So-crate ni un autre lthommegt qursquolsquohommersquo est dit si-gnifier correctement puisque par la force du nom aucun lthommegt nrsquoest preacuteciseacute bien que cependant il nomme les lthommesgt un agrave un Tandis que lsquoSocratersquo ou nrsquoimporte quel ltnom de cette sorte segt trouve non seulement nommer une ltchosegt singuliegravere mais aussi deacuteterminer une reacutealiteacute sujette

ltsect 55gt Mais on demande parce que selon Boegrave-ce nous avons dit ci-dessus que toute intellection a une reacutealiteacute sujette comment ltcelagt srsquoaccorde avec les intellections des universaux Et certainement il faut noter que cela Boegravece lrsquointroduit dans cette argu-mentation sophistique par laquelle il montre que lrsquointellection des universaux est vaine Drsquoougrave rien ne fait obstacle si aussi il ne garantit pas cela en veacuteriteacute drsquoougrave eacutevitant la fausseteacute il se sert des raisons des

apparet qui cum apertis oculis presentia cernant alia tamen de quibus scribunt co-gitant400

(eacuted GEYER p 21 l 27-p 24 l 31)

ltsect 54gt Nunc autem natura intellec-tuum generaliter inspecta uniuersalium et singularium intellectus distinguamus 401 Qui quidem in eo diuiduntur quod ille qui uniuersalis nominis est communem et con-fusam 402 imaginem multorum concipit ille uero quem uox singularis generat pro-priam unius et quasi singularem formam tenet hoc est ad unam tantum personam se habentem Unde cum audio lsquohomorsquo quoddam instar in animo surgit quod ad singulos homines sic se habet ut omnium sit commune et nullius proprium403 Cum autem audio lsquoSocratesrsquo forma quedam in animo surgit que certe persone simili-tudinem exprimit Unde per hoc uocabu-lum quod est lsquoSocratesrsquo quod propriam unius formam ingerit in animo res que-dam certificatur et determinatur per lsquohomorsquo uero cuius intelligentia 404 in communi forma omnium nititur ipsa communitas confusioni est ne quam ex omnibus intelligamus405 Unde neque So-cratem neque alium recte 406 significare lsquohomorsquo dicitur cum nullus407 ex ui nomi-nis certificetur cum tamen singulos no-minet lsquoSocratesrsquo uero uel quodlibet sin-gulare non solum habet nominare uerum etiam rem subiectam determinare

ltsect 55gt Sed queritur quia secundum Boecium superius408 diximus omnem in-tellectum rem subiectam habere quomo-do intellectibus uniuersalium conueniat At certe notandum quod istud Boecius in ea argumentatione sophistica 409 inducit qua intellectum uniuersalium uanum esse ostendit Unde nichil obest si410 et hoc in ueritate non astruat unde falsitatem ui-

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autres Nous pouvons aussi appeler lsquoreacutealiteacute sujettersquo agrave lrsquointellection ou la vraie substance de la reacutealiteacute par exemple quand simultaneacutement ltlrsquointellectiongt est avec la sensation ou la forme conccedilue drsquoune quel-conque reacutealiteacute agrave savoir en lrsquoabsence de la reacutealiteacute ou que cette forme soit commune comme nous avons dit ou ltqursquoelle soitgt propre commune dis-je quant agrave la similitude qursquoelle retient de nombreuses ltchosesgt mecircme si cependant en soi crsquoest comme une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle est consideacutereacutee Ainsi en effet pour montrer la nature de tous les lions une peinture peut ecirctre faite repreacutesentant ce qui nrsquoest le propre drsquoaucun drsquoeux et en revanche pour distin-guer nrsquoimporte quel drsquoltentregt eux une autre ltpein-ture peutgt ecirctre ajusteacutee qui deacutenote quelque chose de propre agrave un ltlion deacutetermineacutegt comme si ltun liongt est peint claudicant ou mutileacute ou blesseacute par le trait drsquoHercule Comme donc une certaine figure des reacutealiteacutes est peinte commune une certaine singuliegravere ainsi aussi ltla formegt est-elle conccedilue agrave savoir une certaine commune une certaine propre

ltsect 56gt Or relativement agrave cette forme agrave savoir celle vers laquelle lrsquointellection se dirige il nrsquoest pas absurde de se demander si le nom signifie cette ltfor-megt aussi cela semble ecirctre confirmeacute tant par lrsquoau-toriteacute que par la raison

ltsect 57gt Et de fait dans le premier ltlivre de sesgt Constructions Priscien quoiqursquoil ait deacutejagrave montreacute lrsquoimposition commune des ltnomsgt universels aux ltchosesgt individuelles est vu avoir ajouteacute une cer-taine autre signification ltde ces noms universelsgt mecircmes agrave savoir relative agrave une forme commune ltengt disant laquo quant aux formes geacuteneacuteriques et speacute-cifiques des reacutealiteacutes ltformesgt qui se sont mainte-nues intelligiblement dans la penseacutee divine avant de sortir vers les corps ltquant agrave ces formes dis-jegt ces ltnoms universelsgt aussi peuvent ecirctre ltdes nomsgt propres ltnoms universelsgt par lesquels les genres ou les espegraveces de la nature des reacutealiteacutes sont mon-treacutes raquo En ce lieu en effet il srsquoagit ainsi de Dieu com-me drsquoun artisan srsquoapprecirctant agrave construire quelque chose ltun artisangt qui preacuteconccediloit par ltsongt acircme une forme exemplaire de la reacutealiteacute agrave construire afin drsquoœuvrer agrave la similitude de cette ltformegt qui alors est dite lsquoproceacuteder vers un corpsrsquo quand la vraie reacutealiteacute est construite drsquoapregraves la similitude de cette ltformegt Mais cette conception commune est cor-

tans411 aliorum rationes compropriat412 lsquoRemrsquo etiam lsquosubiectamrsquo intellectui pos-sumus uocare siue ueram rei substantiam ueluti quando simul est cum sensu 413 siue rei cuiuscumque formam conceptam re scilicet absente siue ea forma commu-nis sit ltutgt414 diximus415 siue propria communis inquam quantum ad similitu-dinem multorum quam retinet licet ta-men in se ut res una consideretur Sic enim ad omnium leonum naturam de-monstrandam una potest pictura fieri nul-lius eorum quod proprium est represen-tans et rursus ad quemlibet eorum distin-guendum alia commodari que aliquid416 eius proprium denotet ut si pingatur clau-dicans uel curtata417 uel telo Herculis sau-ciata418 Sicut ergo quedam rerum commu-nis figura quedam singularis pingitur ita etiam concipitur scilicet quedam com-munis quedam propria

ltsect 56gt De forma autem ista in quam scilicet intellectus dirigitur non absurde dubitatur utrum eam419 quoque nomen si-gnificet quod tam auctoritate quam ra-tione confirmari uidetur

ltsect 57gt In primo namque Construc-tionum Priscianus 420 cum communem impositionem uniuersalium ad indiuidua premonstrasset quandam aliam ipsorum significationem de forma scilicet com-muni uisus est subiunxisse dicens laquo quantum421 ad generales et speciales422 rerum formas423 que in mente diuina in-telligibiliter constiterunt 424 antequam in corpora prodirent hec quoque propria possunt esse quibus genera uel species nature rerum demonstrantur raquo Hoc enim loco de Deo sic agitur quasi de artifice aliquid composituro qui rei componende exemplarem formam ad similitudinem cuius operetur anima preconcipit que tunc lsquoin corpus procederersquo dicitur cum ad similitudinem eius res uera componitur Hec autem communis conceptio bene Deo adscribitur425 non homini quia ope-ra illa mdash generales uel speciales nature

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rectement attribueacutee agrave Dieu non pas agrave lrsquohomme par-ce que ces œuvres mdash ltqui repreacutesententgt des statuts geacuteneacuteriques ou speacutecifiques de la nature mdash appar-tiennent agrave Dieu non pas agrave lrsquoartisan comme un homme une acircme ou une pierre ltappartiennentgt agrave Dieu mais une maison ou un glaive agrave lrsquohomme Drsquoougrave ces derniers mdash une maison et un glaive mdash ne sont pas œuvres de la nature comme ceux-lagrave mdash ltun homme une acircme ou une pierregt mdash et leurs vo-cables ne relegravevent pas de la substance mais de lrsquoaccident et crsquoest pourquoi ils ne sont ni genres ni ltespegravecesgt speacutecialissimes De lagrave aussi crsquoest correc-tement qursquoagrave la penseacutee divine non pas agrave lrsquohumaine les conceptions par abstraction de cette sorte sont attribueacutees parce que les hommes qui connaissent les reacutealiteacutes par les sens seulement agrave peine ou bien jamais ne srsquoeacutelegravevent agrave cette sorte drsquointelligence sim-ple et la sensibiliteacute exteacuterieure des accidents ltlesgt empecircche de concevoir purement les natures des reacutea-liteacutes Tandis que Dieu pour qui toutes les ltchosesgt qursquoil a fondeacutees sont par soi patentes mdash et qui les connaicirct avant qursquoelles ne soient mdash distingue les sta-tuts un agrave un en eux-mecircmes et la sensation nrsquoest pas un empecircchement pour lui qui seul a une vraie intelli-gence Drsquoougrave les hommes sur les ltchosesgt qursquoils nrsquoont pas toucheacutees par les sens il arrive qursquoils ont une opinion plutocirct qursquoune intelligence mdash ce que nous apprenons par lrsquoexpeacuterience mecircme Pensant en effet agrave quelque citeacute non vue quand nous ltygt arri-vons nous deacutecouvrons que nous lrsquoavions saisie en penseacutee autrement qursquoelle nrsquoest

ltsect 58gt Ainsi aussi je crois que des formes in-trinsegraveques qui ne viennent pas aux sens mdash telles que sont la rationaliteacute et la mortaliteacute la paterniteacute la session mdash nous avons plutocirct une opinion Nrsquoimporte quels noms cependant de nrsquoimporte quelles ltcho-sesgt existantes en autant que ltla capaciteacutegt est en eux-mecircmes engendrent une intellection plutocirct qursquoune opinion parce que crsquoest selon certaines natu-res ou proprieacuteteacutes des reacutealiteacutes que lrsquoinventeur ltdu langagegt a envisageacute de les imposer mecircme si lui-mecircme ne savait pas correctement saisir en penseacutee la nature ou bien la proprieacuteteacute de la reacutealiteacute Mais ces conceptions communes Priscien ltlesgt appelle par lagrave lsquogeacuteneacuteriquesrsquo ou lsquospeacutecifiquesrsquo parce que les noms geacuteneacuteriques ou speacutecifiques nous les suggegraverent drsquoune faccedilon ou drsquoune autre Crsquoest certes par rapport agrave ces

status mdash sunt Dei 426 non artificis ut homo anima uel lapis Dei domus autem uel gladius hominis427 Unde hec nature non sunt opera mdash domus et gladius mdash sicut illa nec eorum uocabula substantie sunt sed accidentis atque ideo nec ge-nera sunt nec specialissima428 Inde etiam bene diuine menti non humane huius-modi per abstractionem conceptiones ad-scribuntur 429 quia homines qui per sensus tantum res cognoscunt uix aut numquam ad huiusmodi simplicem intel-ligentiam conscendunt et ne pure rerum naturas concipiant accidentium exterior sensualitas430 inpedit431 Deus uero mdash cui omnia per se patent que condidit quique ea antequam sint nouit432 mdash singulos sta-tus in se ipsis distinguit nec ei sensus im-pedimento est qui [solam]433 solus ueram habet intelligentiam434 Unde homines in his que sensu non attractauerunt435 magis opinionem quam intelligentiam habere contingit mdash quod ipso experimento disci-mus Cogitantes enim de aliqua ciuitate non uisa cum aduenerimus eam nos aliter quam sit excogitasse inuenimus436

ltsect 58gt Ita etiam credo de intrinsecis formis que ad sensus non ueniunt mdash qua-lis est rationalitas et mortalitas paterni-tas fol 4rb sessio mdash magis nos opinio-nem habere Quelibet tamen quorumlibet existentium nomina quantum in ipsis est intellectum magis quam opinionem gene-rant437 quia secundum aliquas rerum na-turas uel proprietates inuentor ea impo-nere438 intendit etsi nec ipse bene exco-gitare sciret rei naturam aut proprietatem Communes autem has conceptiones inde lsquogeneralesrsquo uel lsquospecialesrsquo Priscianus439 uocat quod eas nobis generalia uel 440 specialia nomina utcumque insinuant Ad quas quidem conceptiones quasi propria

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conceptions que ltPrisciengt dit que les ltnomsgt uni-versels mecircmes sont comme des noms propres ltnoms universelsgt qui mecircme srsquoils sont de significa-tion confuse quant aux essences nommeacutees dirigent aussitocirct lrsquoesprit de lrsquoauditeur vers la conception commune comme les noms propres vers lrsquoltuniquegt reacutealiteacute qursquoils signifient Aussi Porphyre mecircme quand il dit que certaines ltchosesgt sont constitueacutees de matiegravere et de forme certaines drsquoapregraves la simili-tude de la matiegravere et de la forme semble avoir intelligeacute cette conception quand il dit lsquodrsquoapregraves la si-militude de la matiegravere et de la formersquo de quoi il sera dit plus pleinement en son lieu Boegravece aussi quand il dit que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude de nombreuses ltchosesgt est un genre ou une espegravece semble avoir intelligeacute la mecircme conception commu-ne De cet avis aussi fut Platon certains ltlegt preacute-tendent de telle sorte en lrsquooccurrence que les Ideacutees communes qursquoil pose dans le nous il ltlesgt appel-lerait lsquogenresrsquo ou lsquoespegravecesrsquo Crsquoest en quoi peut-ecirctre Boegravece mentionne que ltPlatongt a eacuteteacute en deacutesaccord avec Aristote drsquoougrave ltBoegravecegt dit que ltPlatongt a vou-lu que les genres et les espegraveces et les autres lteacuteleacute-mentsgt ne soient pas seulement intelligeacutes comme universaux mais aussi qursquoils soient et qursquoils subsis-tent agrave part des corps comme si ltBoegravecegt disait que ltce sontgt les conceptions communes que ltPlatongt a constitueacute seacutepareacutees des corps dans le nous que ltPla-tongt a intelligeacutees ltcommegt universaux non pas peut-ecirctre ltengt prenant lsquouniverselrsquo selon la preacutedica-tion commune comme fait Aristote mais plutocirct selon la similitude commune de nombreuses ltcho-sesgt Et de fait cette conception ne semble drsquoaucune maniegravere ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs comme le nom qui est adapteacute agrave plusieurs ltchosesgt une agrave une

ltsect 59gt On peut aussi solutionner autrement ltle faitgt que ltBoegravecegt dit que Platon estime que les universaux subsistent en dehors des sensibles afin qursquoil nrsquoy ait aucune divergence drsquoavis entre ltcesgt philosophes En effet lorsque Aristote dit que les universaux subsistent toujours dans les sensibles il ltlrsquogta dit quant agrave lrsquoacte agrave savoir parce que cette nature qui est ltcelle drsquogtanimal laquelle est deacutesigneacutee par un nom universel mdash et selon cela par un certain transfert est dite lsquouniversellersquo mdash ne se trouve en acte nulle part sauf dans une reacutealiteacute sensible cette ltnaturegt cependant Platon estime qursquoelle subsiste

nomina esse dicit ipsa uniuersalia que li-cet confuse significationis sint quantum ad nominatas essentias441 ad communem illam conceptionem statim dirigunt ani-mum auditoris sicut propria nomina ad rem unam quam significant Ipse quoque Porfirius442 cum ait quedam constitui ex materia et forma quedam ad similitu-dinem materie et forme hanc conceptio-nem intellexisse uidetur cum ait lsquoad si-militudinem materie et formersquo de quo plenius suo loco 443 dicetur Boecius 444 quoque cum ait cogitationem collectam ex similitudine multorum genus esse uel speciem eandem communem conceptio-nem intellexisse uidetur In qua etiam sententia Platonem445 fuisse quidam au-tumant ut uidelicet illas Ideas commu-nes quas in noy ponit lsquogenerarsquo uel lsquospe-ciesrsquo appellaret In quo fortasse Boe-cius 446 lteumgt 447 ab Aristotele dissen-sisse commemorat ubi is ait448 eum uol-uisse genera et species ceteraque non so-lum intelligi uniuersalia uerum etiam es-se ac preter corpora subsistere ac si di-ceret illas communes conceptiones quas separatas a corporibus in noy449 consti-tuit450 eum intellexisse uniuersalia non fortasse accipientem lsquouniuersalersquo secun-dum communem predicationem451 sicut facit 452 Aristoteles 453 sed magis 454 se-cundum communem multorum similitudi-nem Illa namque conceptio de pluribus nullo modo predicari uidetur sicut nomen quod pluribus sigillatim455 aptatur

ltsect 59gt Potest et aliter solui quod ait Platonem putare uniuersalia extra sensibi-lia subsistere ut nulla philosophorum sit sententie controuersia456 Quod enim ait Aristoteles uniuersalia in sensibilibus semper subsistere quantum ad actum dixit quia scilicet natura illa que animal est que uniuersali nomine designatur mdash ac secundum hoc per translationem 457 quandam lsquouniuersalisrsquo dicitur mdash nus-quam nisi in sensibili re actualiter reperi-tur quam tamen Plato naturaliter sub-

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ainsi naturellement en soi de telle sorte qursquoelle re-tiendrait son ecirctre ltmecircmegt non sujette au sens selon quoi lrsquoecirctre naturel est appeleacute par un nom universel Et ainsi ce qursquoAristote deacutenie quant agrave lrsquoacte Platon investigateur de la physique lrsquoassigne agrave une aptitude naturelle et ainsi il nrsquoy a aucune divergence entre eux

ltsect 60gt Or aux autoriteacutes ameneacutees qui semblent garantir que crsquoest par des noms universels que sont deacutesigneacutees les formes communes conccedilues la raison aussi semble ltygt consentir Bien sucircr concevoir ces ltformes communesgt par des noms qursquoest-ce drsquoautre que par ces ltnomsgt elles soient signifieacutees Mais as-sureacutement quand nous faisons ces ltformes com-munesgt diffeacuterentes des intellections alors en plus de la reacutealiteacute et de lrsquointellection est sortie une troisiegraveme signification des noms Cela mecircme srsquoil nrsquoltygt a pas drsquoautoriteacute ltpour le garantirgt nrsquoest cependant pas adverse agrave la raison

ltIII323 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 33gt

ltsect 61gt Or ce que ci-dessus nous avons promis de deacutefinir agrave savoir si crsquoest par la cause commune de lrsquoimposition ou par la conception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre que lrsquoon juge la communauteacute des noms universels assignonslt-legt Or rien ne fait obs-tacle si crsquoest par lrsquoune et lrsquoautre mais la cause com-mune qui est prise selon la nature des reacutealiteacutes sem-ble posseacuteder une plus grande force

ltIV THEacuteORIE GEacuteNEacuteRALE DE LrsquoABSTRACTIONgt

ltsect 62gt Ce qursquoaussi nous avons mentionneacute ci-dessus agrave savoir que les intellections des universaux sont faites par abstraction et comment nous les ap-pelons lsquoseulesrsquo lsquonuesrsquo lsquopuresrsquo et non pas lsquocreusesrsquo cependant il faut ltlegt deacutefinir

ltsect 63gt Et premiegraverement relativement agrave lrsquoabs-traction Et ainsi il faut savoir que la matiegravere et la forme consistent mdash ltcrsquoest-agrave-dire existentgt mdash tou-jours simultaneacutement meacutelangeacutees cependant la raison de lrsquoesprit a cette force que tantocirct elle contemple la matiegravere par soi tantocirct elle porte attention agrave la forme seule tantocirct elle conccediloit lrsquoune et lrsquoautre meacutelangeacutees Les deux premiegraveres ltintellectionsgt pour leur part sont par abstraction lesquelles abstraient quelque

sistere in se sic putat ut esse suum reti-neret non subiecta sensui secundum quod esse naturale uniuersali nomine appella-tur Quod itaque458 Aristoteles quantum ad actum denegat Plato phisice459 inqui-sitor in naturali aptitudine assignat atque ita nulla est eorum controuersia

ltsect 60gt Inductis autem auctoritatibus que astruere uidentur per uniuersalia no-mina conceptas communes formas desi-gnari ratio quoque consentire uidetur Quippe eas concipere per nomina quid aliud est quam per ea significari Sed profecto cum eas ab intellectibus diuer-sas460 facimus iam preter rem et intellec-tum tertia exiit nominum significatio Quod etsi auctoritas461 non habet rationi tamen non est aduersum

(eacuted GEYER p 24 l 32-37)

ltsect 61gt Quod autem superius462 pro-misimus diffinire utrum scilicet propter communem causam impositionis uel prop-ter communem conceptionem uel propter utramque communitas uniuersalium nomi-num iudicetur assignemus Nichil autem obest si propter utramque sed maiorem uim obtinere uidetur communis causa que secundum rerum accipitur naturam

(eacuted GEYER p 24 l 38-p 27 l 34)

ltsect 62gt Illud463 quoque quod supra464 meminimus intellectus scilicet uniuersa-lium fieri per abstractionem et quomodo eos lsquosolosrsquo lsquonudosrsquo lsquopurosrsquo465 nec tamen lsquocassosrsquo 466 appellemus 467 diffiniendum est

ltsect 63gt Ac primum de abstractio-ne 468 Sciendum itaque materiam 469 et formam permixta simul semper consis-tere animi tamen ratio hanc uim habet ut modo materiam per se speculetur470 mo-do formam solam attendat modo utraque permixta concipiat Duo uero primi per abstractionem sunt qui de coniunctis ali-quid abstrahunt ut ipsam471 eius naturam

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chose des ltchosesgt conjointes afin de consideacuterer la nature mecircme de cette ltchosegt La troisiegraveme ltintel-lectiongt pour sa part est par conjonction Par exem-ple la substance de cet homme est et corps et animal et homme et ltestgt revecirctue de formes indeacutefinies lten nombregt lorsque je porte attention agrave celle-ci dans lrsquoessence mateacuterielle de la substance une fois toutes les formes eacutecarteacutees par abstraction jrsquoltengt ai une intellection Agrave nouveau quand en elle je porte atten-tion agrave la corporeacuteiteacute seule que je joins agrave la substance cette intellection aussi quoiqursquoelle soit par con-jonction quant agrave la premiegravere qui portait attention seulement agrave la nature de la substance de mecircme est faite aussi par abstraction quant aux autres formes que la corporeacuteiteacute auxquelles je ne porte aucune at-tention telles sont lrsquoanimation la sensibiliteacute la ra-tionaliteacute la blancheur

ltsect 64gt Or les intellections de cette sorte par abstraction semblaient par lagrave peut-ecirctre fausses ou vaines sous preacutetexte qursquoelles perccediloivent la reacutealiteacute autrement qursquoelle ne subsiste Puisqursquoen effet ltces intellectionsgt portent attention agrave la matiegravere par soi ou agrave la forme seacutepareacutement alors qursquoaucune drsquoelles ne subsiste seacutepareacutement assureacutement elles semblent con-cevoir la reacutealiteacute autrement qursquoelle nrsquoest et partant ecirctre creuses Mais il nrsquoen est pas ainsi Si quelqursquoun en effet intellige de cette maniegravere une reacutealiteacute autre-ment qursquoelle ne se trouve en lrsquooccurrence de telle sorte qursquoil lui porte attention en cette nature ou pro-prieacuteteacute qursquoelle-mecircme nrsquoa pas assureacutement cette intel-lection est creuse Mais cela certes ne se produit pas dans lrsquoabstraction Puisqursquoen effet je porte seulement attention agrave cet homme en la nature de la substance ou du corps non pas aussi de lrsquoanimal ou de lrsquohomme ou du grammairien assureacutement je nrsquointellige rien sauf ce qui est en cette ltnaturegt mais je ne porte pas atten-tion agrave toutes les ltcaracteacuteristiquesgt qursquoelle a Et quand je dis que je porte attention lsquoseulementrsquo agrave cette ltna-turegt en cela qursquoelle a cette ltcaracteacuteristiquegt ce lsquoseu-lementrsquo reacutefegravere agrave lrsquoattention non pas au mode de sub-sister autrement lrsquointellection serait creuse En effet la reacutealiteacute nrsquoa pas seulement cette ltcaracteacuteristiquegt mais on lui porte seulement attention comme ltlrsquogtayant Et toutefois drsquoune certaine maniegravere crsquoest autrement qursquoelle nrsquoest qursquoelle est dite ecirctre intelligeacutee non certes drsquoun autre statut qursquoelle nrsquoest comme ci-dessus on ltlrsquogta dit mais en cela lsquoautrementrsquo qursquoautre

considerent Tertius uero per coniunctio-nem est Verbi gratia huius hominis sub-stantia et corpus est et animal et homo472 et infinitis uestita formis quam dum in materiali essentia 473 substantie attendo formis omnibus circumscriptis per abs-tractionem intellectum habeo Rursus cum in ea solam corporeitatem attendo quam substantie coniungo hic quoque in-tellectus cum per coniunctionem 474 sit quantum ad primum qui tantum naturam substantie attendebat idem per abstrac-tionem quoque fit quantum ad formas alias a corporeitate quarum nullam atten-do ut est animatio sensualitas rationa-litas albedo475

ltsect 64gt Huiusmodi autem intellectus per abstractionem inde forsitan falsi uel uani uidebantur quod rem aliter quam subsistit476 percipiant477 Cum enim ma-teriam478 per se uel formam separatim at-tendant nulla tamen earum separatim subsistat profecto479 rem aliter quam sit uidentur concipere atque ideo cassi 480 esse Sed non est ita Si quis enim hoc modo aliter quam se habeat res intelligat ut uidelicet ipsam attendat in ea natura uel proprietate quam ipsa non habeat iste profecto cassus481 est intellectus Sed hoc quidem non fit in abstractione Cum enim hunc hominem tantum attendo fol 4va in natura482 substantie uel corporis non etiam animalis uel hominis uel gramma-tici profecto nichil nisi quod in ea est in-telligo sed non omnia que habet attendo Et cum dico me attendere tantum eam in eo quod hoc habet illud lsquotantumrsquo ad at-tentionem refertur non ad modum subsis-tendi alioquin cassus esset intellectus Non enim res hoc tantum habet sed tan-tum attenditur ut hoc habens Et aliter ta-men quodam ltmodogt483 quam sit dicitur intelligi484 non alio quidem statu quam sit ut supra485 dictum est sed in eo lsquoaliterrsquo quod alius modus est intelligendi quam subsistendi Separatim486 namque hec res

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est le mode drsquointelliger que de subsister Et de fait crsquoest seacutepareacutement drsquoune autre que cette reacutealiteacute est intelligeacutee non pas seacutepareacutee bien que toutefois elle nrsquoexiste pas seacutepareacutement et la matiegravere est perccedilue pu-rement et la forme simplement bien que lrsquoune ne soit pas purement et lrsquoautre non pas simplement en lrsquooc-currence de telle sorte que cette pureteacute ou simpliciteacute soient rameneacutees agrave lrsquointelligence non pas agrave la sub-sistance de la reacutealiteacute agrave savoir de telle sorte qursquoelles sont mode drsquointelliger non pas de subsister

lt(1) CONCEPTS VIDES ET CONCEPTS ABSTRAITSgt

Aussi les sens souvent traitent diversement des composeacutes par exemple si une statue est moitieacute doreacutee et moitieacute argenteacutee je peux discerner seacutepareacutement lrsquoor et lrsquoargent conjoints agrave savoir tantocirct ltengt regardant lrsquoor tantocirct lrsquoargent par soi ltengt discernant les ltchosesgt conjointes diviseacutement non pas diviseacutees vu qursquoelles ne sont pas diviseacutees Ainsi aussi lrsquointel-lection par abstraction porte attention diviseacutement non pas diviseacutee autrement elle serait creuse

ltsect 65gt Pourrait toutefois peut-ecirctre aussi ecirctre saine lrsquointellection qui considegravere les ltchosesgt qui sont conjointes diviseacutees drsquoune maniegravere conjointes drsquoune autre maniegravere et inversement Et de fait tant la conjonction que la division des reacutealiteacutes peuvent ecirctre prises doublement Car nous disons certaines ltcho-sesgt conjointes entre elles par une certaine simili-tude comme ces deux hommes en cela qursquoils sont hommes ou grammairiens tandis que certaines par une certaine apposition et agreacutegation comme la forme et la matiegravere ou le vin et lrsquoeau Ces ltderniegraveres choses quigt sont ainsi adjointes entre elles ltlrsquointel-lection lesgt conccediloit drsquoune maniegravere diviseacutees drsquoune autre maniegravere conjointes Drsquoougrave Boegravece attribue agrave lrsquoes-prit cette puissance qursquoil peut par sa raison et reacuteunir les ltchosesgt disjointes et deacutetacher les ltchosesgt reacuteu-nies ltengt nrsquoexceacutedant toutefois dans ni lrsquoun ni lrsquoau-tre ltcasgt la nature de la reacutealiteacute mais seulement ltengt percevant ce qui est dans la nature de la reacutealiteacute Autrement ltcegt ne serait pas raison mais opinion agrave savoir si lrsquointelligence deacuteviait du statut de la reacutealiteacute

lt(2) LE PROBLEgraveME DE LA PROVIDENCEgt

ltsect 66gt Mais ici une question se preacutesente relati-vement agrave la preacutevoyance mdash ltou providencegt mdash de

ab alia non separata intelligitur cum ta-men separatim non existat et pure ma-teria et simpliciter forma percipitur cum neque hec pure sit nec illa simpliciter ut uidelicet puritas ista uel simplicitas ad intelligentiam non ad subsistentiam487 rei reducantur ut sint scilicet modus intel-ligendi non subsistendi

(eacuted GEYER p 25 l 37-p 26 l 15)

Sensus etiam sepe de compositis di-uersim agunt ueluti si sit statua dimidia aurea et dimidia argentea aurum et ar-gentum coniuncta separatim cernere pos-sum modo scilicet aurum adspiciens488 modo argentum per se coniuncta cernens diuisim non diuisa quippe diuisa non sunt Sic et intellectus per abstractionem diuisim attendit non diuisa alioquin cas-sus esset

ltsect 65gt Posset tamen fortasse et sa-nus esse intellectus qui ea que coniuncta sunt uno modo considerat diuisa alio mo-do ltconiunctagt489 et e conuerso Rerum namque tam coniunctio quam diuisio du-pliciter accipi potest Nam quedam con-iuncta sibi dicimus per similitudinem ali-quam ut hos duos homines in eo quod homines sunt uel grammatici quedam uero per appositionem et aggregationem quandam ut forma et490 materia uel ui-num et aqua Que ita sibi adiuncta sunt alio modo diuisa alio modo ltconiunc-tagt 491 concipit Unde Boecius 492 animo potestatem hanc adscribit 493 ut ratione sua possit et disiuncta componere et com-posita resoluere in neutro tamen rei na-turam excedens sed solum id quod in rei natura est percipiens Alioquin non esset ratio sed opinio scilicet si a statu rei in-telligentia deuiaret

(eacuted GEYER p 26 l 16-p 27 l 17)

ltsect 66gt Sed hic questio occurrit de prouidentia artificis utrum 494 cassa sit

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lrsquoartisan est-ce qursquoelle est creuse pendant qursquoil sai-sit deacutejagrave dans son esprit la forme de lrsquoœuvre future quand la reacutealiteacute ne se trouve pas encore ainsi Si nous le conceacutedons nous serons forceacutes de dire lsquocreusersquo aussi la preacutevoyance de Dieu qursquoil a eue avant la consti-tution de ses œuvres Mais si quelqursquoun dit cela quant agrave lrsquoeffet agrave savoir que ltDieugt ne compleacuteterait pas par ltsongt ouvrage ce qursquoil preacutevoit il est faux que sa preacutevoyance a eacuteteacute creuse Mais si quelqursquoun la dit lsquocreusersquo agrave partir de lagrave qursquoelle ne concorderait pas encore avec le statut futur de la reacutealiteacute certes nous abhorrons ltcesgt tregraves mauvais mots mais nous ne brisons pas la thegravese Il est vrai en effet que le statut futur du monde nrsquoeacutetait pas encore mateacuteriellement pendant que ltDieugt disposait deacutejagrave intelligiblement le ltstatutgt mecircme encore futur Mais nous nrsquoavons pas lrsquohabitude de dire lsquocreusersquo ou la penseacutee ou la preacutevoyance de quelqursquoun sauf ltcellegt qui manque drsquoeffet et nous ne disons pas penser en vain agrave moins de ltpensergt ces ltchosesgt que nous ne com-pleacuteterons pas par ltnotregt ouvrage Et ainsi chan-geant les mots nous ne disons pas lsquocreusersquo la preacute-voyance qui ne pense pas en vain mais qui conccediloit les ltchosesgt qui ne sont pas encore mateacuteriellement comme si elles subsistaient ltcegt qui certes appar-tient naturellement agrave toutes les preacutevoyances Oui la penseacutee des ltchosesgt futures est dite lsquopreacutevoyancersquo ltcellegt des ltchosesgt passeacutees ltest ditegt lsquomeacutemoirersquo ltcellegt des ltchosesgt preacutesentes ltest ditegt propre-ment lsquointelligencersquo Mais si ltquelqursquoungt dit lsquodupeacutersquo celui qui en preacutevoyant pense au statut futur comme deacutejagrave agrave un ltstatutgt existant lui-mecircme plutocirct est dupeacute qui estime qursquoil faut ltlegt dire lsquodupeacutersquo Il nrsquoest en ef-fet pas dupeacute ltceluigt qui preacutevoit le futur sauf srsquoil croit qursquoil ltengt est deacutejagrave ainsi comme il preacutevoit Et en effet ce nrsquoest pas la conception drsquoune reacutealiteacute non existante qui fait ltque quelqursquoun estgt dupeacute mais ltcrsquoestgt la croyance ajouteacutee Mecircme si en effet je pen-se ltagravegt un corbeau rationnel et que cependant je ne crois pas ltqursquoil soitgt ainsi je ne suis pas dupeacute Ain-si non plus celui qui preacutevoit parce que ce qursquoil pen-se comme deacutejagrave existant il nrsquoestime pas que ltcelagt existe ainsi mais qursquoil ltlegt pense ainsi preacutesent de telle sorte qursquoil ltlegt pose preacutesent dans le futur Cer-tes toute conception de lrsquoesprit est comme relative au preacutesent Comme si je considegravere Socrate ou en ce qursquoil a eacuteteacute enfant ou en ce qursquoil sera vieillard je

dum futuri operis iam formam animo te-net cum nondum sic se res habet Quod si concedamus etiam illam Dei prouiden-tiam quam ante operum suorum constitu-tionem habuit lsquocassamrsquo dicere compel-limur Sed si quis hoc quantum ad effec-tum dicat ut scilicet opere non compleret quod prouideat falsum est cassam fuisse prouidentiam Si quis autem inde495 eam lsquocassamrsquo dicat quod nondum cum statu rei futuro concordaret uerba quidem pes-sima abhorremus sed sententiam non in-fringimus Verum enim est quod nondum futurus mundi status materialiter esset dum ipsum adhuc futurum iam dispone-bat intelligibiliter lsquoCassamrsquo autem uel cogitationem uel prouidentiam alicuius dicere non solemus nisi que effectu ca-ret496 nec frustra cogitare dicimus nisi ea que opere non complebimus Verba itaque commutantes non lsquocassamrsquo proui-dentiam dicamus que frustra non cogitat sed concipientem que nondum materiali-ter sint tanquam subsistant497 quod qui-dem naturale est omnium prouidentiarum Cogitatio nempe de futuris lsquoprouidentiarsquo dicitur de preteritis lsquomemoriarsquo de pre-sentibus498 proprie lsquointelligentiarsquo Si au-tem lsquodeceptumrsquo dicat eum qui de futuro statu quasi iam de existenti prouidendo cogitat ipse potius qui ltlsquodeceptumrsquogt499 dicendum putat500 decipitur Non enim qui futurum prouidet decipitur nisi iam ita credat esse sicut prouidet Neque enim conceptio non existentis rei deceptum facit sed fides adhibita Etsi enim co-gitem coruum rationalem nec tamen ita credam deceptus non sum Sic nec proui-dens quia id quod quasi iam existens cogitat non sic existere putat sed sic ut presens cogitat 501 ut in futuro presens ponat Omnis quippe animi conceptio quasi de presenti est Ut si502 considerem Socratem uel in eo quod puer fuit uel in eo quod senex erit ei pueritiam503 uel se-nium quasi presentialiter copulo quia eum presentialiter attendo in preterita uel

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lrsquounis comme preacutesentiellement agrave lrsquoenfance ou agrave la vieillesse parce que je porte preacutesentiellement atten-tion agrave lui sous lrsquoaspect drsquoune proprieacuteteacute passeacutee ou fu-ture Personne cependant ne dit lsquocreusersquo cette meacute-moire parce que ltcegt qursquoelle conccediloit comme preacute-sent elle ltygt porte attention dans le passeacute Mais il sera discuteacute plus pleinement de cela sur ltle traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique

ltsect 67gt Cela aussi relativement agrave Dieu est plus sainement solutionneacute ltainsigt sa substance qui seule est inchangeable et simple nrsquoest varieacutee par au-cunes conceptions des reacutealiteacutes ou par drsquoautres for-mes Car mecircme si lrsquohabitude du langage humain a la preacutesomption de parler du Creacuteateur comme des creacutea-tures en lrsquooccurrence puisque ltle langagegt dit ltle Creacuteateurgt mecircme ou lsquopreacutevoyantrsquo ou lsquointelligentrsquo rien cependant en lui ne doit ecirctre intelligeacute diffeacuterent de lui-mecircme ou pouvoir ltlrsquogtecirctre agrave savoir ni lrsquointellec-tion ni une autre forme Et crsquoest pourquoi toute ques-tion relative agrave lrsquointellection quant agrave Dieu est super-flue Mais si nous disons plus expresseacutement la veacuteri-teacute pour lui de preacutevoir les ltchosesgt futures nrsquoest rien drsquoautre que pour les ltchosesgt futures de ne pas ecirctre cacheacutees de lui qui est la vraie raison en soi

lt(3) SUR LA FORMULE PORPHYRIENNE SOLIS NUDIS PURISQUE INTELLECTIBUSgt

ltsect 68gt Or maintenant une fois montreacutees de nombreuses ltchosesgt sur la nature de lrsquoabstraction revenons aux intellections des universaux qursquoil est toujours neacutecessaire de faire par abstraction Car quand jrsquoentends lsquohommersquo ou lsquoblancheurrsquo ou lsquoblancrsquo je ne me souviens pas agrave partir de la force du nom de toutes les natures ou proprieacuteteacutes qui sont dans les reacutea-liteacutes sujettes mais par lsquohommersquo jrsquoai seulement une conception drsquoun animal et rationnel et mortel non pas aussi des accidents posteacuterieurs cependant ltcrsquoest une conceptiongt confuse non pas distincte Car aussi les intellections des singuliers se font par abs-traction agrave savoir quand on dit lsquocette substancersquo lsquoce corpsrsquo lsquocet animalrsquo lsquocet hommersquo lsquocette blancheurrsquo lsquoce blancrsquo Car par lsquocet hommersquo je porte attention seulement agrave la nature de lrsquohomme mais sur un sujet preacutecis tandis que par lsquohommersquo ltje porte attentiongt certes agrave la mecircme ltnature purement etgt simplement en elle-mecircme non pas sur un certain parmi les hom-mes Drsquoougrave agrave bon droit lrsquointellection des universaux

futura proprietate lsquoCassamrsquo tamen nemo hanc dicit memoriam quia quod ut pre-sens concipit in preterito attendit Sed de hoc super Periermenias504 plenius dispu-tabitur505

ltsect 67gt Illud quoque de Deo sanius soluitur eius substantiam que sola in-commutabilis est ac simplex nullis con-ceptionibus rerum uel formis aliis uariari Nam licet consuetudo humani sermonis de creatore quasi de creaturis loqui presu-mat cum uidelicet ipsum uel lsquoproui-dentemrsquo uel lsquointelligentemrsquo dicat nichil tamen in eo diuersum ab ipso uel intelligi debet uel esse potest nec intellectus sci-licet nec alia forma Atque ideo omnis questio de intellectu fol 4vb quantum ad Deum superuacua est Sed ltsigt506 ex-pressius ueritatem loquimur nichil aliud est eum futura prouidere quam ipsum qui uera ratio in se est futura non latere

(eacuted GEYER p 27 l 18-34)

ltsect 68gt Nunc autem multis de natura abstractionis ostensis ad intellectus uni-uersalium redeamus quos semper per abstractionem fieri necesse est Nam cum audio lsquohomorsquo uel lsquoalbedorsquo uel lsquoalbumrsquo non omnium naturarum uel proprietatum que in rebus subiectis sunt ex ui nominis recordor sed tantum per lsquohomorsquo animalis et rationalis et507 mortalis non etiam pos-teriorum accidentium conceptionem ha-beo confusam tamen non discretam Nam et intellectus singularium per abstrac-tionem fiunt cum scilicet dicitur lsquohec substantiarsquo508 lsquohoc corpusrsquo lsquohoc animalrsquo lsquohic homorsquo lsquohec albedorsquo lsquohoc albumrsquo Nam per lsquohic homorsquo naturam tantum ho-minis sed circa certum subiectum attendo per lsquohomorsquo uero illam eandem simpliciter quidem in se non circa aliquem de homi-nibus Unde merito intellectus uniuer-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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est dite lsquoseulersquo et lsquonuersquo et lsquopurersquo lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt certes des sens parce qursquoelle ne per-ccediloit pas la reacutealiteacute comme sensible mais lsquonuersquo quant agrave lrsquoabstraction des formes ou de toutes ou de cer-taines lsquopurersquo totalement quant agrave la distinction parce qursquoaucune reacutealiteacute qursquoelle soit ou matiegravere ou forme nrsquoest preacuteciseacutee en elle selon que ci-dessus nous avons dit lsquoconfusersquo une conception de cette sorte

ltV REacutePONSE FINALE AUX TROIS QUESTIONS DE

PORPHYREgt

ltsect 69gt Et ainsi ces ltchosesgt examineacutees venons-en aux questions agrave reacutesoudre relativement aux genres et aux espegraveces exposeacutees par Porphyre ltcegt que main-tenant nous pouvons ltfairegt facilement la nature de tous les universaux ltayant eacuteteacutegt maintenant clarifieacutee

lt(1) REacutePONSE AU PREMIER PROBLEgraveMEgt lt(11) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 70gt Et ainsi la premiegravere ltquestiongt de cette sorte eacutetait est-ce que les genres et les espegraveces sub-sistent crsquoest-agrave-dire signifient certaines ltchosesgt vrai-ment existantes ou sont-ils poseacutes dans une intellec-tion seule etc crsquoest-agrave-dire sont-ils poseacutes dans une opinion creuse sans reacutealiteacute comme ces noms chimegravere bouc-cerf qui nrsquoengendrent pas une saine intelligen-ce

lt(12) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

ltsect 71gt Agrave cela il faut reacutepondre que ltles genres et les espegravecesgt signifient reacuteellement par nomination des reacutealiteacutes vraiment existantes mdash agrave savoir les mecircmes que les noms singuliers mdash et ils ne sont poseacutes en aucune maniegravere dans une opinion creuse cependant drsquoune certaine maniegravere ils consistent en une intellection seule et nue et pure comme il a eacuteteacute deacutetermineacute

Mais rien ne fait obstacle si celui qui expose la question prend certains mots drsquoune faccedilon en ques-tionnant ltetgt celui qui solutionne ltles prendgt drsquoune autre faccedilon en solutionnant comme si celui qui solu-tionne disait ainsi tu demandes srsquoils sont poseacutes dans une intellection seule etc ce agrave quoi tu peux ac-quiescer parce que crsquoest vrai comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons deacutejagrave deacutetermineacute

salium lsquosolusrsquo et lsquonudusrsquo et lsquopurusrsquo509 dici-tur lsquosolusrsquo quidem a sensu quia rem ut sensualem non percipit lsquonudusrsquo uero quantum ad abstractionem formarum uel omnium uel aliquarum lsquopurusrsquo ex toto quantum ad discretionem quia nulla res siue materia sit siue forma in eo certifi-catur secundum quod superius510 huius-modi conceptionem lsquoconfusamrsquo diximus

(eacuted GEYER p 27 l 35-p 30 l 5)

ltsect 69gt His itaque prelibatis ad ab-soluendas questiones de generibus et spe-ciebus a Porfirio propositas ueniamus quod facile iam possumus omnium uni-uersalium natura iam aperta

(eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 15) (eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 2)

ltsect 70gt Prima 511 itaque huiusmodi erat utrum genera et species subsistant id est significent aliqua uere existentia an sint posita in intellectu solo etc512 id est sint posita in opinione cassa sine re sicut hec nomina chimera hircoceruus513 que sanam intelligentiam non generant

(eacuted GEYER p 28 l 3-15)

ltsect 71gt Ad quod respondendum est quia re uera significant per514 nominatio-nem res uere515 existentes mdash easdem sci-licet quas singularia nomina mdash et nullo modo in opinione cassa sunt posita quo-dam tamen modo intellectu solo et nudo et puro sicuti determinatum est516 con-sistunt

Nichil autem obest si proponens questionem aliter quasdam uoces accipiat in querendo aliter qui soluit in soluendo ac si diceret ita is qui soluit queris utrum sint posita ltingt 517 intellectu solo etc quod ita potes accipere quod uerum est ut supra iam determinauimus518

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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Les mots peuvent aussi ecirctre pris entiegraverement de la mecircme maniegravere partout tant par celui qui solu-tionne que par celui qui questionne et alors il y aura une ltuniquegt question mdash non par des opposeacutes mdash relativement aux preacuteceacutedents membres des deux questions dialectiques agrave savoir de celles-ci est-ce qursquoils sont ou ne sont pas et de mecircme est-ce qursquoils sont poseacutes dans des ltintellectionsgt seules et nues et pures ou non

lt(2) REacutePONSE AU DEUXIEgraveME PROBLEgraveMEgt lt(21) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 72gt La mecircme ltchosegt peut ecirctre dite sur la deuxiegraveme ltquestiongt qui est de cette sorte est-ce qursquoils sont des subsistants corporels ou incorpo-rels crsquoest-agrave-dire puisqursquoil est conceacutedeacute qursquoils si-gnifient des subsistants est-ce qursquoils signifient cer-tains subsistants qui sont corporels ou qui sont incor-porels

lt(22) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

Assureacutement tout ce qui est comme dit Boegravece ou bien ltestgt corporel ou bien incorporel agrave savoir ou que nous prenions ces noms lsquocorporelrsquo et lsquoincor-porelrsquo pour un corps substantiel et un non-corps ou pour ce qui peut ecirctre perccedilu par un sens corporel comme homme bois blancheur et ltce quigt ne ltlegt peut pas comme acircme justice lsquoCorporelrsquo peut aussi ecirctre pris pour lsquodistinctrsquo comme si lrsquoon demandait ainsi puisque ltles genres et les espegravecesgt signifient des subsistants est-ce qursquoils les signifient distincts ou non distincts En effet celui qui recherche bien la veacuteriteacute de la reacutealiteacute porte non seulement attention aux ltchosesgt qui peuvent ecirctre dites avec veacuteriteacute mais ltaussigt agrave toutes celles qui peuvent ecirctre poseacutees dans lrsquoopinion Drsquoougrave mecircme si pour quelqursquoun il est certain qursquoaucuns ltsubsistantsgt ne subsistent agrave part des distincts toutefois parce qursquoil pourrait y avoir lrsquoopinion qursquoil y en a drsquoautres aussi ce nrsquoest pas agrave tort que lrsquoon se questionne relativement agrave eux Et certes cette ultime acception de lsquocorporelrsquo semble davantage acceacuteder agrave la question agrave savoir que lrsquoon se questionne relativement aux ltsubsistantsgt distincts ou non distincts Mais peut-ecirctre quand Boegravece dit que tout ce qui est ou est corporel ou incorporel lsquoincorporelrsquo semble ecirctre superflu puisqursquoaucun existant nrsquoest incorporel crsquoest-agrave-dire non distinct Et

Possunt et eodem penitus modo uoces ubique accipi tam ab soluente quam a que-rente et tunc fiet una questio mdash non per opposita mdash de prioribus membris duarum dialecticarum questionum harum sci-licet utrum sint uel non sint et item utrum sint posita in solis et nudis et puris uel non

(eacuted GEYER p 28 l 16-p 29 l 7) (eacuted GEYER p 28 l 16-19)

ltsect 72gt Idem in secunda519 dici po-test que est huiusmodi utrum subsisten-tia sint corporalia an incorporalia hoc est cum concedantur significare subsis-tentia utrum aliqua520 subsistentia signi-ficent que sint corporalia an que sint in-corporalia

(eacuted GEYER p 28 l 19-p 29 l 7)

Quippe omne quod est ut ait Boe-cius521 aut corporeum aut incorporeum siue scilicet hec nomina lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo accipiamus pro corpore substantiali et non-corpore siue pro eo quod corporeo sensu percipi potest ut homo lignum albedo et522 non potest ut anima iustitia Potest etiam lsquocorporeumrsquo accipi pro lsquodiscretorsquo ac si ita queratur cum significent subsistentia 523 utrum significent ea524 ltdiscreta uel non discre-tagt525 Qui enim rei ueritatem bene in-uestigat non tantum attendit que uere dici possunt sed quecumque in opinione poni possunt Unde etsi alicui certum sit nulla subsistere preter discreta quia tamen posset esse opinio ut alia essent526 non immerito et de eis queritur Et hec qui-dem ultima acceptio lsquocorporeirsquo magis ad questionem accedere uidetur ut scilicet de discretis uel non discretis queratur Sed fortasse cum ait Boecius 527 omne quod est uel corporeum esse uel incorpo-reum528 lsquoincorporeumrsquo superfluere uide-tur cum nullum existens sit 529 incorpo-reum id est non discretum Nec quicquam

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rien de ce qui est ameneacute agrave lrsquoordre des questions ne semble avoir de la valeur sauf peut-ecirctre en cela que comme corporel et incorporel divisent dans lrsquoautre signification les subsistants ainsi aussi il semble ltqursquoils les divisentgt dans cette ltsignificationgt comme si ainsi celui qui questionne disait Je vois que parmi les existants les uns sont dits lsquocorporelsrsquo les autres lsquoincorporelsrsquo lesquels de ceux-lagrave dirons-nous ecirctre ceux qui sont signifieacutes par les universaux Agrave quoi lrsquoon reacutepond les ltexistantsgt corporels drsquoune certaine maniegravere crsquoest-agrave-dire les distincts dans leur essence et incorporels quant agrave la notation du nom universel agrave savoir parce que ces ltnoms universelsgt ne ltlesgt nomment pas distinctement et deacutetermineacute-ment mais confuseacutement comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons assez enseigneacute Drsquoougrave aussi les noms uni-versels eux-mecircmes et sont dits lsquocorporelsrsquo quant agrave la nature des reacutealiteacutes et lsquoincorporelsrsquo quant au mode de signification parce que mecircme srsquoils nomment ces ltexistantsgt qui sont distincts toutefois ltilsgt ne ltles nommentgt pas distinctement et deacutetermineacutement

lt(3) REacutePONSE AU TROISIEgraveME PROBLEgraveMEgt

ltsect 73gt La troisiegraveme question quant agrave elle si les ltgenres et les espegravecesgt sont poseacutes dans les sensi-bles etc deacutecoule de cela qursquoils sont conceacutedeacutes ltecirctregt incorporels en lrsquooccurrence parce que lrsquoincorporel pris drsquoune certaine maniegravere se divise par ecirctre dans le sensible et ne pas ecirctre ltdans le sensiblegt comme ci-dessus aussi nous ltlrsquogtavons mentionneacute Et les uni-versaux sont dits subsister dans les sensibles crsquoest-agrave-dire signifier une substance intrinsegraveque existant dans la reacutealiteacute sensible agrave partir de formes exteacuterieures et quoiqursquoils signifient cette substance qui subsiste en acte dans la reacutealiteacute sensible cependant ils mon-trent cette mecircme ltsubstancegt naturellement seacutepareacutee de la reacutealiteacute sensible comme ci-dessus nous lrsquoavons deacutetermineacute drsquoapregraves Platon Drsquoougrave Boegravece dit que les genres et les espegraveces sont intelligeacutes mdash non pas qursquoils sont mdash agrave part des sensibles agrave savoir en cela qursquoavec la raison on porte attention aux reacutealiteacutes des genres et des espegraveces en elleslt-mecircmesgt quant agrave leur nature agrave part de toute sensibiliteacute parce qursquoelles pourraient vraiment subsister en elles-mecircmes une fois eacutecarteacutees aussi les formes exteacuterieures par lesquelles elles vien-nent aux sens Car nous conceacutedons que tous les genres ou espegraveces sont dans les reacutealiteacutes sensibles Mais parce que lrsquointellection ltdes genres et des espegravecesgt eacutetait

illud quod ad ordinem questionum530 in-ducitur ualere uidetur nisi forte in eo quod sicut corporeum et incorporeum in alia significatione diuidunt subsistentia ita et in hac uidetur ac si ita is qui querit diceret Video quod existentium alia di-cuntur lsquocorporaliarsquo alia lsquoincorporaliarsquo que horum dicemus esse ea que ab uni-uersalibus significantur531 Cui respon-detur corporalia quodammodo id est discreta in essentia sua et incorporalia quantum ad uniuersalis nominis notatio-nem quod scilicet ea non discrete ac de-terminate nominant 532 sed confuse ut supra533 satis docuimus Unde et nomina ipsa uniuersalia et lsquocorporearsquo dicuntur quantum ad naturam rerum534 et lsquoincor-porearsquo quantum ad modum significatio-nis quia etsi ea que discreta sunt no-minent non tamen discrete et determi-nate

(eacuted GEYER p 29 l 8-26)

ltsect 73gt Tertia535 uero questio utrum sint posita in sensibilibus et caeligtera536 ex eo descendit quod incorporea concedun-tur quia uidelicet incorporeum quodam modo acceptum fol 5ra diuiditur per esse in537 sensibili et non esse ut supra538 quoque meminimus Et dicuntur uniuer-salia subsistere in sensibilibus id est si-gnificare intrinsecam substantiam exis-tentem in re sensibili ex exterioribus for-mis et cum eam substantiam significent que actualiter subsistit in re sensibili ean-dem tamen naturaliter separatam a re sen-sibili demonstrant sicut superius539 iuxta Platonem determinauimus Unde Boe-cius540 genera et species intelligi preter sensibilia dicit non esse eo scilicet quod res generum et specierum quantum ad na-turam suam rationabiliter in se attendun-tur preter541 omnem sensualitatem quia in se ipsis remotis quoque exterioribus formis per quas ad sensus ueniunt uere subsistere possent Nam omnia genera uel species concedimus sensualibus inesse re-bus Sed quia intellectus eorum a sensu

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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toujours dite ecirctre lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt par rapport agrave la sensation ils ne semblaient ecirctre drsquoaucune maniegravere dans les reacutealiteacutes sensibles Drsquoougrave agrave bon droit on demandait srsquoils pouvaient ecirctre dans les sensibles et lrsquoon reacutepond relativement agrave certains qursquoils sont ltdans les sensiblesgt ainsi cependant qursquoils demeu-rent naturellement comme on ltlrsquogta dit agrave part de la sensibiliteacute

lt(4) RETOUR SUR LE DEUXIEgraveME PROBLEgraveME NOU-VELLE REFORMULATION ET NOUVELLE REacutePONSEgt

ltsect 74gt Or nous pouvons dans la deuxiegraveme ques-tion prendre lsquocorporelrsquo et lsquoincorporelrsquo pour lsquosensiblersquo et lsquonon sensiblersquo de telle sorte que lrsquoordre des ques-tions soit plus convenant et parce que lrsquointellection des universaux eacutetait dite ecirctre lsquoseule ltcrsquoest-agrave-dire lsquoiso-leacuteersquogt par rapport agrave la sensationrsquo comme on ltlrsquogta dit on a correctement demandeacute srsquoils eacutetaient sensibles ou non sensibles et puisque lrsquoon reacutepondait que certains drsquoentre eux sont sensibles quant agrave la nature des reacuteali-teacutes et ltquegt les mecircmes ltsontgt non sensibles quant au mode de signifier agrave savoir parce qursquoils ne deacutesignent pas les reacutealiteacutes sensibles qursquoils nomment de la ma-niegravere dont elles sont senties crsquoest-agrave-dire comme dis-tinctes et par leur monstration la sensation ne les re-pegravere pas il restait la question ltde savoirgt si ltles uni-versauxgt appelaient seulement les sensibles eux-mecircmes ou aussi signifiaient quelque chose drsquoautre agrave quoi on reacutepond qursquoils signifient et les sensibles eux-mecircmes et simultaneacutement cette conception commune que Priscien attribue au premier chef agrave la penseacutee divine

lt(5) REacutePONSE AU QUATRIEgraveME PROBLEgraveME AJOUTEacute PAR

ABEacuteLARD AU QUESTIONNAIRE DE PORPHYREgt

ltsect 75gt Et se maintenant autour de ces ltchosesgt Selon cela que nous comprenons ici une quatriegraveme question comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons mention-neacute voici la solution nous voulons qursquoen aucune ma-niegravere les noms ne soient universels ltsi les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruitesgt puisque une fois leurs reacutealiteacutes deacutetruites ils ne sont deacutesormais plus preacutedica-bles de plusieurs vu qursquoils ne ltsontgt plus communs agrave aucunes reacutealiteacutes comme le nom lsquorosersquo lorsque deacutesor-mais il ne demeure plus de roses lequel ltnomgt ce-pendant alors est encore significatif en vertu de lrsquointel-lection mecircme srsquoil manque de nomination autrement il nrsquoy aurait pas la proposition lsquoaucune rose nrsquoestrsquo

lsquosolusrsquo semper dicebatur542 nullo modo in sensibilibus rebus esse uidebantur543 Unde merito querebatur an unquam 544 possent in sensibilibus esse et respon-detur de quibusdam quod sint sic tamen ut preter sensualitatem sicut dictum est545 naturaliter permaneant

(eacuted GEYER p 29 l 27-38)

ltsect 74gt Possumus autem in secunda questione lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo pro lsquosensibilirsquo et lsquoinsensibilirsquo546 sumere ut sit ordo questionum conuenientior547 et quia intellectus uniuersalium lsquosolus a sensursquo ut dictum est548 dicebatur quesi-tum recte est an sensibilia essent an in-sensibilia et cum responderetur549 eorum quedam esse sensibilia quantum ad natu-ram rerum eadem et insensibilia quantum ad modum significandi550 quia scilicet res sensibiles quas nominant non designant eo modo quo sentiuntur id est ut discre-tas nec per eorum demonstrationem sen-sus eas reperit restabat questio utrum ipsa sensibilia tantum appellarent an etiam ali-quid aliud significarent cui respondetur quod et sensibilia ipsa significant et simul communem illam conceptionem quam Priscianus 551 diuine menti precipue ad-scribit

(eacuted GEYER p 29 l 39-p 30 l 5)

ltsect 75gt Et circa ea constantia Se-cundum hoc quod hic quartam intelligi-mus questionem ut supra552 meminimus hec est solutio quod uniuersalia nomina nullo modo uolumus esse cum rebus eo-rum peremptis iam de pluribus predica-bilia non sint553 quippe nec ullis rebus communia ut lsquorosersquo nomen ltnongt554 iam permanentibus rosis quod tamen tunc quoque ex intellectu significatiuum est licet nominatione careat alioquin propo-sitio non esset lsquonulla rosa estrsquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltVI BILAN ET SYNTHEgraveSEgt lt(1) JUSTIFICATION DU QUESTIONNAIRE DE POR-PHYREgt

ltsect 76gt Or crsquoest bien relativement aux ltmotsgt universels non pas relativement aux mots singuliers qursquoeacutetaient faites les questions parce que lrsquoon ne doutait pas tellement de la signification des ltmotsgt singuliers Crsquoest que leur mode de signifier con-cordait bien avec le statut des reacutealiteacutes Comme ces ltreacutealiteacutesgt en elles-mecircmes sont distinctes ainsi elles sont distinctement signifieacutees par les ltmots singu-liersgt et leur intellection saisit une reacutealiteacute preacutecise ce que les ltmotsgt universels nrsquoont pas En outre les ltmotsgt universels puisqursquoils ne signifiaient pas les reacutealiteacutes comme distinctes ne semblaient pas non plus ltlesgt signifier ltcomme des reacutealiteacutesgt srsquoaccor-dant puisqursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute dans laquelle elles srsquoaccordent comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons aussi enseigneacute Et ainsi parce qursquoil y avait un si grand doute relativement aux universaux Porphyre a choisi de traiter des universaux seuls excluant les singuliers de ltsongt intention comme si par eux-mecircmes ltils eacutetaientgt assez manifestes mecircme si ce-pendant il les traite parfois incidemment en vue drsquoautres ltchosesgt

lt(2) EXPLICATION DU PROBLEgraveME DES UNIVERSAUX LE TRANSFERT DES PROPRIEacuteTEacuteS DE LrsquoUNIVERSEL DES

MOTS AUX CHOSESgt

ltsect 77gt Mais il faut noter que mecircme si ltce sontgt seuls des mots qursquoinclut la deacutefinition de lrsquouni-versel ou du genre ou de lrsquoespegravece souvent toutefois ces noms sont transfeacutereacutes agrave leurs reacutealiteacutes par exemple quand on dit que lrsquoespegravece se maintient agrave partir du genre et de la diffeacuterence crsquoest-agrave-dire la reacutealiteacute de lrsquoespegravece agrave partir de la reacutealiteacute du genre Quand en ef-fet on clarifie la nature des mots selon la significa-tion tantocirct on traite des mots tantocirct des reacutealiteacutes et freacutequemment les noms des ltreacutealiteacutesgt sont mutuelle-ment transfeacutereacutes aux ltmotsgt Drsquoougrave crsquoest surtout le traitement ambigu tant de la logique que de la gram-maire par suite des transferts de noms qui a induit dans lrsquoerreur de nombreuses ltpersonnesgt nrsquoayant pas bien distingueacute ou bien la proprieacuteteacute de lrsquoimpo-sition des noms ou bien lrsquoabus de transfert

(eacuted GEYER p 30 l 6-p 32 l 12) (eacuted GEYER p 30 l 6-16)

ltsect 76gt Bene autem de uniuersalibus non de singularibus uocibus questiones fiebant quia non ita de significatione sin-gularium dubitabatur Quippe modus eorum significandi bene cum statu rerum concordabat Que sicut discrete in se sunt ita discrete ab eis significantur et intellec-tus eorum rem certam tenet quod uniuer-salia non habent Preterea uniuersalia cum res ut discretas non significarent nec conuenientes uidebantur significare cum nulla sit res in qua conueniunt ut supra555 quoque docuimus Quia itaque tanta erat de uniuersalibus dubitatio sola elegit Porfirius uniuersalia ad tractandum sin-gularia ab intentione excludens quasi per se satis manifesta licet ea tamen inciden-ter propter alia quandoque tractet

(eacuted GEYER p 30 l 17-26)

ltsect 77gt Notandum uero quod licet solas uoces diffinitio uniuersalis uel ge-neris uel speciei includat sepe tamen hec nomina ad res eorum transferuntur ueluti cum dicitur species constare ex genere et differentia hoc est res speciei ex re gene-ris Ubi enim uocum natura secundum significationem aperitur modo de uoci-bus modo de rebus agitur et frequenter harum nomina ad illas mutuo transferun-tur Unde maxime tractatus tam logice556 quam grammatice ex translationibus 557 nominum ambiguus multos558 in errorem induxit non bene distinguentes aut pro-prietatem impositionis nominum aut abu-sionem translationis559

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt(3) DESCRIPTION ET CRITIQUE DE LA STRATEacuteGIE AR-GUMENTATIVE DE BOEgraveCE Agrave PARTIR DU PRINCIPE EXPLI-CATIF MIS EN PLACE EN (2)gt ltCONCLUSIONgt

ltsect 78gt Or crsquoest surtout Boegravece dans ses com-mentaires qui fait cette confusion par des transferts et au premier chef dans la recherche de ces ques-tions de telle sorte certes qursquoil semble correct drsquoa-bandonner ce qursquoil appelle genres ou bien espegraveces Certes les questions de ltBoegravecegt nous aussi parcou-rons-ltlesgt briegravevement et appliquonslt-lesgt comme il importe agrave la preacutedite theacuteorie Ici donc dans ltsongt investigation des questions pour qursquoil reacutesolve mieux la reacutealiteacute drsquoabord il la perturbe par certaines ques-tions et raisons sophistiques afin qursquoagrave partir drsquoelles il nous enseigne par la suite agrave ltlesgt deacutemecircler Et il fait connaicirctre un tel inconveacutenient que tout soin et lttoutegt recherche relativement aux genres et aux es-pegraveces doivent ecirctre repousseacutes comme srsquoil disait parce que en lrsquooccurrence les vocables lsquogenresrsquo et lsquoespegravecesrsquo ne peuvent pas ecirctre dits ce qursquoils semblent ou quant agrave la signification des reacutealiteacutes ou quant agrave lrsquointellection

Or relativement agrave la signification des reacutealiteacutes ltBoegravece legt montre en cela que jamais une reacutealiteacute ou une ou multiple ne se retrouve universelle crsquoest-agrave-dire preacutedicable de plusieurs comme lui-mecircme ltlegt clarifie diligemment et ltcommegt ci-dessus nous ltlrsquogtavons corroboreacute Mais qursquoune ltuniquegt reacutealiteacute ne soit pas universelle et partant ni un genre ni une espegravece ltBoegravece legt confirme premiegraverement ltengt disant tout ce qui est un est numeacuteriquement un crsquoest-agrave-dire distinct en ltsagt propre essence mais les genres et les espegraveces qui doivent ecirctre communs agrave plusieurs ne peuvent pas ecirctre numeacuteriquement un et ainsi ne ltpeuventgt pas ltecirctregt un Mais parce que quelqursquoun pourrait dire contre ltcettegt hypothegravese qursquoils sont un tel lsquounrsquo numeacuteriquement que ltce lsquounrsquogt soit commun ltBoegravecegt lui enlegraveve cette eacutechappatoire ltengt disant chaque lsquounrsquo numeacuteriquement commun ou bien est commun par parties ou bien tout entier par succession des temps ou bien tout entier en ltungt mecircme temps mais ainsi qursquoil ne constitue pas les substances des ltchosesgt auxquelles il est commun Tous ces modes de communauteacute ltBoegravecegt les eacutecarte aussitocirct tant du genre que de lrsquoespegravece ltengt disant

(eacuted GEYER p 30 l 27-p 32 l 12)

ltsect 78gt Maxime autem Boecius in commentariis 560 hanc confusionem per translationes561 facit et precipue super in-quisitione harum questionum562 ita qui-dem ut rectum relinquere uideatur quid genera uocet aut species563 Cuius qui-dem questiones564 et nos breuiter trans-curramus atque ad predictam sententiam sicut oportet applicemus Hic igitur in in-uestigatione questionum ut melius rem dissoluat565 prius eam per aliquas566 so-phisticas questiones ltetgt567 rationes per-turbat568 ut ab eis nos postmodum expe-dire doceat569 Et tale proponit inconue-niens quod omnis cura et inquisitio de ge-neribus et speciebus sit postponenda ac si dicat quia uidelicet lsquogenerarsquo et lsquospe-ciesrsquo ea que uidentur uocabula dici non possunt siue quantum ad rerum significa-tionem siue quantum ad intellectum570

De rerum autem significatione in eo ostendit quod numquam res siue una siue multiplex uniuersalis reperitur id est predicabilis de pluribus sicut ipse dili-genter aperit571 et nos superius572 com-probauimus Quod uero una res uniuersa-lis non sit atque ideo nec genus nec spe-cies primo 573 confirmat dicens fol 5rb omne quod unum est unum nume-ro est id est discretum in propria essen-tia sed genera et species que communia pluribus esse oportet unum numero esse non possunt atque ita nec unum574 Sed quia aliquis ltcontragt575 assumptionem dicere posset quod sint tale lsquounumrsquo nu-mero quod sit commune hoc ei diffu-gium576 aufert dicens577 omne lsquounumrsquo numero commune aut per partes com-mune esse aut per successionem tempo-rum totum aut eodem tempore totum sed ita quod non constituat eorum substantias quibus est commune Quos omnes modos communitatis statim tam a genere quam a

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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que ces ltderniers genre et espegravece doiventgt plutocirct ecirctre ainsi rendus communs qursquoils soient tout entiers en ltungt mecircme temps dans les ltchosesgt une agrave une et ltqursquogtils constituent leur substance Crsquoest que les noms universels ne sont pas participeacutes par parties par les diverses ltchosesgt qursquoils nomment mais tout en-tiers et complets ils sont en ltungt mecircme temps les noms des ltchosesgt une agrave une Ils peuvent aussi ecirctre dits constituer les substances des ltchosesgt auxquel-les ils sont communs ou en cela que par transfert ils signifient des reacutealiteacutes constituant drsquoautres ltreacutealiteacutesgt comme lsquoanimalrsquo nomme dans cheval ou dans hom-me quelque chose qui est leur matiegravere ou mecircme ltcellegt des hommes ltqui lui sontgt infeacuterieurs ltcrsquoest-agrave-dire qui sont contenus sous luigt ou en cela qursquoils sont dits confectionner la substance parce que drsquoune certaine maniegravere ils entrent dans le sens ltdonneacute agravegt ces ltchosesgt drsquoougrave ils leur sont dits ltecirctregt lsquosubstan-tielsrsquo vu que lsquohommersquo note ce tout qui ltestgt un ani-mal et rationnel et mortel

ltsect 79gt Or apregraves que Boegravece a montreacute relative-ment agrave une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle nrsquoest pas univer-selle il ltlegt corrobore relativement agrave une ltreacutealiteacutegt multiple agrave savoir ltengt montrant qursquoune multitude de reacutealiteacutes distinctes nrsquoest pas non plus une espegravece ou bien un genre et il deacutetruit la theacuteorie selon la-quelle quelqursquoun pourrait dire que toutes les substan-ces simultaneacutement colligeacutees sont ce genre lsquosub-stancersquo et tous les hommes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo comme si lrsquoon disait ainsi si nous posons que tout genre est une multitude de reacutealiteacutes srsquoaccor-dant substantiellement alors toute pareille multitude aura naturellement un autre ltgenregt au-dessus drsquoel-le et ce ltgenre engt aura agrave nouveau un autre ltau-dessus de luigt jusqursquoagrave lrsquoinfini ce qui est un incon-veacutenient

Et ainsi il a eacuteteacute montreacute que les noms universels quant agrave la signification des reacutealiteacutes mdash ou drsquoune ltunique reacutealiteacutegt ou drsquoune multiple mdash ne semblent pas ecirctre des universaux agrave savoir puisqursquoils ne signi-fient aucune reacutealiteacute universelle crsquoest-agrave-dire preacutedica-ble de plusieurs

ltsect 80gt Quant aussi agrave la signification de lrsquoin-tellection il argumente que ces ltnomsgt ne doivent pas de lagrave ecirctre dits des lsquouniversauxrsquo parce qursquoil mon-tre sophistiquement que cette intellection est vaine agrave

specie remouet dicens 578 ea potius ita communicari ut eodem tempore tota sint in singulis et eorum substantiam consti-tuant Quippe uniuersalia nomina non per partes a diuersis que nominant participan-tur sed tota et integra singulorum sunt eodem tempore nomina Substantias quo-que eorum quibus communia sunt consti-tuere dici possunt uel in eo quod per translationem 579 significant res consti-tuentes alias ut lsquoanimalrsquo quiddam no-minat in equo uel in homine quod materia est eorum uel etiam inferiorum homi-num580 ltuelgt581 in eo [quod]582 substan-tiam conficere dicuntur quod quodam-modo in eorum sententiam ueniunt unde lsquosubstantialiarsquo eis dicuntur quippe lsquohomorsquo totum id notat quod animal et rationale et mortale

ltsect 79gt Postquam autem Boecius de re una ostendit quod non sit uniuersa-lis583 comprobat584 de multiplici585 os-tendens scilicet nec multitudinem discre-tarum rerum speciem aut genus esse et illam destruit 586 sententiam qua posset aliquis dicere omnes substantias simul collectas esse illud genus lsquosubstantiarsquo587 et omnes homines speciem illam que lsquoho-morsquo est ac si ita diceretur si ponamus omne genus esse multitudinem rerum conuenientium substantialiter omnis au-tem talis multitudo lthabebitgt588 natura-liter aliud supra se et illud rursus aliud habebit usque ad infinitum quod ltestgt589 inconueniens

Itaque ostensum est uniuersalia no-mina quantum ad rerum significationem mdash siue unius590 siue multiplicis591 mdash non uideri uniuersalia cum nullam scilicet rem uniuersalem significent id est de pluribus predicabilem

ltsect 80gt Quantum etiam ad significa-tionem intellectus ea non debere lsquouniuer-saliarsquo dici inde arguit quod eum intel-lectum uanum esse sophistice ostendit

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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savoir en cela qursquoelle se trouve autrement que la reacutea-liteacute ne subsiste puisqursquoelle est par abstraction Cer-tes le nœud de ce sophisme et ltBoegravecegt mecircme et nous ltlrsquogtavons ci-dessus assez diligemment deacutenoueacute Mais lrsquoautre partie de lrsquoargumentation par laquelle ltBoegravecegt montre qursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute univer-selle parce que ltcette partiegt nrsquoeacutetait pas sophis-tique il ne ltlrsquogta pas jugeacutee avoir besoin de ltplus degt deacutetermination Il prend en effet lsquoreacutealiteacutersquo comme une reacutealiteacute non comme un mot agrave savoir parce qursquoun mot commun quoiqursquoil soit en lui-mecircme pour ainsi dire une ltuniquegt reacutealiteacute par essence est commun par nomination dans lrsquoappellation de nombreuses ltchosesgt agrave savoir ltparce quegt crsquoest selon cette ap-pellation non pas selon son essence qursquoil est preacutedi-cable de plusieurs Cependant la multitude des reacuteali-teacutes mecircmes est la cause de lrsquouniversaliteacute du nom par-ce que comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus il nrsquoy a pas drsquouniversel agrave moins qursquoil ne contienne de nombreuses ltchosesgt cependant lrsquouniversaliteacute qursquoune reacutealiteacute confegravere agrave un mot la reacutealiteacute ne ltlrsquogta pas en elle-mecircme vu qursquoaussi le mot nrsquoa pas la si-gnification gracircce agrave la reacutealiteacute et ltquegt le nom est ju-geacute appellatif selon la multitude des reacutealiteacutes quoique cependant nous ne disions pas que les reacutealiteacutes signifient ni qursquoelles sont appellatives

Traduction Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER

eo592 scilicet quod aliter quam res sub-sistat habeatur cum sit per abstractionem Cuius quidem sophismatis nodum et ipse593 satis et nos diligenter superius594 absoluimus Illam autem aliam partem argumentationis qua ostendit nullam rem uniuersalem esse595 quia sophistica non erat determinatione non iudicauit indige-re lsquoRemrsquo enim ut rem non ut uocem accipit quia scilicet uox communis cum quasi una res essentia596 in se sit com-munis est per nominationem in appella-tione multorum secundum quam scilicet appellationem non secundum essentiam suam de pluribus est predicabilis Rerum tamen ipsarum multitudo est causa uni-uersalitatis nominis quia ut supra597 me-minimus non est uniuersale nisi quod598 multa continet uniuersalitatem tamen quam res uoci confert ipsa in se res non habet quippe et significationem gratia rei uox non habet et appellatiuum nomen iu-dicatur secundum multitudinem rerum cum tamen neque res significare dicamus neque esse appellatiuas

Nouvelle eacutedition du texte latin et traduc-tion franccedilaise ineacutedite par Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER drsquoapregraves lrsquounique teacute-moin manuscrit Milano Biblioteca Am-brosiana M 63 sup

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(al man in marg sup) Pour une juste compreacutehension de ce titre composite et des preacutecisions sur sa traduction veacuteritable (Logique

laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) voir ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 et 10 dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In Isagogen Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (coll laquo Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati-norum raquo XLVIII) 1906 p 12 l 20-21 et p 23 l 21-23 laquo [hellip] ingredientes ad logicam [hellip] raquo et laquo [hellip] ut ingredientium uiam ad obscurissimas rerum caligines aliquo quasi doctrinae lumine temperaret raquo mdash Sur le sens agrave donner agrave lrsquoincipit laquo Ingredientibus nobis logicam raquo voir agrave nouveau ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 1 et 5 eacuted BRANDT p 4 l 17-18 et p 14 l 23 laquo Sex omnino [hellip] magistri in omni expositione praelibant raquo et laquo [hellip] de his ipsis rebus pauca praelibare [hellip] raquo

3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 3 eacuted BRANDT p 7 l 11-12 sqq laquo Et prius quid sit ipsa philosophia considerandum est [hellip] raquo

4 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I dans Manlii Seuerini Boetii Opera omnia Paris Migne (coll laquo Patrologia Latina raquo [deacutesormais PL] LXIV) 1847 col 1044C-D laquo Cum philosophia maximis in rebus operam suam studiumque consumat [hellip] raquo

5 autem scripsimus cum ed Geyer p 1 l 8 secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 583 l 25 ed Ottaviano p 106)] enim A

6 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT dans op cit p 140 l 17-p 141 l 19 surtout p 140 l 19-21 et p 141 l 15-16 laquo [hellip] dicentes philosophiam indubitanter habere partes speculatiuam atque actiuam de hac tertia rationali quaeritur an sit in parte ponenda [hellip] raquo et laquo [hellip] Quodsi in his tribus id est speculatiua actiua atque rationali philosophia consistit [hellip] raquo Le renvoi de Geyer (p 1 n 3) agrave la tripartition de la philosophie speacuteculative dans lrsquoEditio prima (I 3 eacuted BRANDT p 8 l 6 sqq) est non pertinent mais ce premier commentaire isagogique boeacutecien contient une division bi-partite de lrsquoensemble de la philosophie en speacuteculative et active (I 3 eacuted BRANDT p 7 l 23-p 9 l 22) compleacuteteacutee par la mention de la philosophie rationnelle (I 4 eacuted BRANDT p 9 l 23-p 10 l 2)

7 uitaelig sic A (= uitę) 8 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 9 l 24-25 laquo [hellip]

fructus est artis eius quam Graeci λογικήν nos rationalem possumus dicere [hellip] raquo 9 philosophiaelig sic A (= philosophię) 10 partem scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 12) et cum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 1 ed Ottaviano

p 110)] partes A (lectio non signata a Geyer) 11 Globalement BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 140

l 13-p 142 l 16 plus preacuteciseacutement p 141 l 20-p 142 l 16 Bregraveve allusion aussi dans le premier commentaire BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 10 l 2-5

12 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A

13 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 16-p 143 l 7 14 nichil sic hic et alibi A 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 18-24 16 phisicus sic A 17 phisica sic A 18 conscriptam scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 19 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A laquo Haec autem

ratio nisi uia quadam processerit saepe in multos necesse est labatur errores Quod ne passim fieret atque ut certis regulis tractatus insisteret uisum est antiquae philosophiae ducibus ut ipsarum ratiocinationum quibus aliquid inquirendum esset naturam penitus ante discuterent ut his purgatis atque compositis uel in speculatione ueritatis uel in exercendis uirtutibus uteremur Haec est igitur disciplina quasi disserendi quaedam magistra quam logicen Peripatetici ueteres appellauerunt hanc Cicero definiens disserendi dili-gentem rationem uocauit raquo

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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20 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 21 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 1-2 et 6-8

laquo Quare necesse erat eos falli qui abiecta scientia disputandi de rerum natura perquirerent raquo et laquo Cum igitur ueteres saepe multis lapsi erroribus falsa quaedam et sibimet contraria in disputatione colligerent [hellip] raquo

22 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A

23 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 16-p 14 l 3 24 Periermenias scripsimus (cf eg sect 40 51 66)] Periermeias A 25 Analetica sic A 26 PORPHYRE Isagoge eacuted du texte grec dans Porphyrii Isagoge et in Aristotelis Categorias commentarium

eacuted A BUSSE Berlin Reimer (coll laquo Commentaria in Aristotelem Graeca raquo [doreacutenavant CAG] IV 1) 1887 p 1 l 1 transl Boethii dans Categoriarum Supplementa Porphyrii Isagoge translatio Boethii et Anonymi Fragmentum vulgo vocatum laquo Liber Sex Principiorum raquo eacuted L MINIO-PALUELLO et BG DOD Bruges Paris Descleacutee de Brouwer (coll laquo Aristoteles Latinus raquo [doreacutenavant AL] I 6-7) 1966 p 5 l 1 laquo Isagoge Porphyrii raquo cf PORPHYRE Isagoge texte grec et latin traduction par A DE LIBERA et A-P SEGONDS introduction et notes par A DE LIBERA Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1998 p 1

27 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 4 eacuted BRANDT p 143 l 11-12 laquo Titulo enim proponit Porphyrius introductionem se in Aristotelis Praedicamenta conscribere raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 15 l 1-4

28 parti supponatur sA] supponatur parti pA (inuersio non signata a Geyer) 29 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2 [fol 73va ed Ottaviano p 115] et L [fol 9va ed

Geyer p 509 l 13] laquo cognitionem raquo) mdash Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio se-cunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4

30 caeligtera sic A (= cętera) 31 ne scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 29) secundum L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 16)] nec A om A2

(fol 73va ed Ottaviano p 116) 32 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] ratio-

nibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 33 sigillatim sic A 34 Voir ci-dessus dans le preacutesent paragraphe 35 sigillatim sic A 36 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A mdash voir ci-dessous sect 12-16 37 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 17-p 158 l 20 38 dilexerimus A (ed Geyer p 3 l 8-9 laquo distinxerimus raquo) 39 duaelig sic A (= duę) 40 auctore scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 9)] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 41 Litteacuteralement Tulle (Marcus Tullius Cicero) ― CICEacuteRON Topica II 6 eacuted H BORNECQUE Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1960 p 69 laquo Cum omnis ratio diligens dis-serendi duas habeat partis unam inueniendi alteram iudicandi [hellip] raquo

42 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A ID In Isa-gogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 18-p 140 l 8

43 argumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argumentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argumentandi raquo])

44 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 13)] calumpnietur A (et ed Ottaviano p 109 graphia non signata a Geyer) calumpniatur A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 36 [laquo calumniatur raquo] ed Ottaviano p 109 [laquo Ms calumpniatur raquo])

45 CICEacuteRON Topica II 6 eacuted BORNECQUE p 69 laquo Inueniendi uero artem [hellip] et ad usum potior erat et ordine naturae certe prior [hellip] raquo

46 scientia scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 16)] scienti A (lectio non signata a Geyer) 47 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 48 diffinitiones sic hic et alibi A

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49 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 50 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 51 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] calumpnietur A (graphia non signata a Geyer) 52 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] natura A 53 ex eisdem terminorum habitudinibus scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] exisdem terminorum habi-

tudibus A (lectio notha non signata a Geyer) 54 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 55 ratio suppleuimus cum ed Geyer (p 3 l 33)] om A 56 contraria uidetur sic A (cf ed Geyer p 3 l 33) 57 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1 045B sqq 58 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 59 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 19-23 et p 14

l 1-2 plutocirct que p 14 l 23-25 ougrave lrsquoon trouve cependant la leccedilon laquo occurrit raquo 60 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A (lectio non signata a Geyer) 61 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumentorum audi A 62 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 63 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 64 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 65 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 66 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 67 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 68 litteram A (ed Geyer p 4 l 18 laquo literaelig raquo) 69 Cum sit necessarium etc lemma non animaduersum a scriptore A (omissio animaduersionis non signata a

Geyer) mdash PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 2-10 laquo Cum sit necessarium Chrisaorie et ad eam quae est apud Aristotelem praedicamentorum doctrinam nosse quid genus sit et quid differentia quidque species et quid proprium et quid accidens et ad definitionum adsignationem et omnino ad ea quae in diuisione uel demonstratione sunt utili hac istarum rerum speculatione compendiosam tibi traditionem faciens temptabo breuiter uelut introductionis modo ea quae ab antiquis dicta sunt aggredi altioribus quidem quaestionibus abstinens sim-pliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16

70 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A

71 proemium scripsimus (cf ed Geyer p 4 l 20)] premium A (lectio non signata a Geyer) 72 assignat scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 20)] asignat A (graphia non signata a Geyer) 73 introductorium scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 21)] intoductorium A (graphia non signata a Geyer) 74 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 22)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 75 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 10-p 151 l 9 76 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 12-15 laquo Di-

uersa enim significatione Marcus Tullius dicit necessarium suum esse aliquem atque nos cum nobis ne-cessarium esse dicimus ad forum descendere qua in uoce quaedam utilitas significatur raquo

77 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 26)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 78 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 18-20 laquo Hae

uero duae huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur quae huius loci obtineat significationem [hellip] raquo 79 ad scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 4 l 28)] om pA (omissio non signata a Geyer) 80 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 151 l 6-9 laquo Quam-

quam enim sit summa necessitas his ignoratis non posse ad ea ad quae hic tractatus intenditur perueniri [hellip] raquo

81 littere sic A 82 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] suponit A (graphia non signata a Geyer) 83 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A

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84 necessarium est hellip nosse enim quid sit genus etc explicatio lemmatis animaduersa a scriptore A 85 quid scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 86 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 2)] subponit A (graphia non signata a Geyer) 87 Voir ci-dessus sect 7 88 continetur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] contenent A (lectio non signata a Geyer) 89 quandoque scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] quinque A (lectio non signata a Geyer) 90 Au lieu de La Pharsale LUCAIN La guerre civile (La Pharsale) eacuted et trad A BOURGERY Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1947 2 volumes 91 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 119)] si-

gnandas A 92 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 10)] hec A (lectio non signata a Geyer) 93 temptabo sic A (et Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 7-8) 94 aggredi scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 12)] agredi A (graphia non signata a Geyer) 95 uelut scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] uelud A (graphia non signata a Geyer) 96 introductorio scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] introductiorurso A (lectio notha non signata a Geyer

cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 8 laquo introductionis raquo) 97 HORACE De arte poetica v 25-26 98 diffideret scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 18 secundum L (fol 10va ed Geyer p 511 l 8) qui habet

laquo diffidentes raquo)] difficeret (fortasse pro deficeret) A 99 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6-9 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 158

l 13 100 illorum scripsimus (cf eg supra sect 5 12 16 laquo horum quinque raquo sect 12 15 16 laquo hec quinque raquo sect 14

laquo eadem quinque raquo sect 20 laquo illa quinque raquo)] illarum A (et ed Geyer p 5 l 23 fortasse secundum laquo is-tarum rerum raquo cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 6-7)

101 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 153 l 6

102 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 24)] hec A (lectio non signata a Geyer) 103 uniuersitatem hellip aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 104 non scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 28) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] nec A 105 cum scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] etiam A 106 sint scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 107 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 108 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 4 l 7-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 9 l 1-3 laquo Nosse autem oportet quoniam et genus alicuius est genus et species alicuius est species idcirco necesse est et in utrorumque rationibus utrisque uti raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 5 (II laquo De specie raquo) sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 2 eacuted BRANDT p 202 l 16-18

109 necnon scripsimus] necum A (ed Geyer p 5 l 34 laquo nec non raquo A2 [fol 73vb ed Geyer in apparatu lectionum laquo nec tamen et raquo ed Ottaviano p 120] laquo nec tantum et raquo)

110 agitur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] arguuntur A 111 ista scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] ita A 112 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 150 l 2-5 et

p 152 l 4-8 113 ARISTOTE Cateacutegories 3 (1b16-17 selon comme pour tous les autres textes drsquoAristote lrsquoeacutedition du texte

grec dans Aristotelis Opera ex recensione Immanuelis Bekkeri edidit Academia Regia Borussica Berlin Reimer 1831 [editio altera quam curauit O GIGON Berlin de Gruyter 1960]) transl Boethii dans Categoriae uel Praedicamenta translatio Boethii editio composita translatio Guillelmi de Moerbeka lemmata e Simplicii commentario decerpta Pseudo-Augustini paraphrasis Themistiana eacuted L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer AL I 1-5 1961 p 6 l 19-20 laquo Diuersorum generum et non subalternatim positorum diuersae secundum speciem et differentiae sunt ut animalis et scientiae raquo Cf

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

192

BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 8-11 ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 177A

114 dicit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 2) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] om cum lacuna A

115 ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 12 l 4-5 laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 12-14 laquo [hellip] ut cum substantiae proprium post multa dicit esse quod idem numero contrariorum susceptibile sit [hellip] raquo ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 198B laquo Maxime uero substantiae proprium esse uidetur cum unum et idem numero sit contrariorum susceptibilem esse [hellip] raquo (crsquoest lrsquoordre mdash laquo unum et idem numero raquo mdash du commentaire boeacutecien sur les Cateacutegories qui est sui-vi ici par Abeacutelard)

116 dicuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 8)] dicunt A (lectio non signata a Geyer) 117 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 19 l 22-p 20 l 1 laquo quartum uero in quo concurrit et soli et omni et semper raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (IV laquo De proprio raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda IV 15 eacuted BRANDT p 275 l 10

118 notitia scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 9)] notia A (lectio non signata a Geyer) 119 Aristoteles frequenter scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 11)] inu A 120 Cf eg ARISTOTE Cateacutegories 2 (1a22-1b3) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 5 l 24-

p 6 l 8 121 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 23-p 13 l 5 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO

et DOD AL t I 6-7 p 20 l 7-15 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (V laquo De accidente raquo) sect 1-4 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 17 eacuted BRANDT p 280 l 13-p 281 l 7

122 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 123 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 7 eacuted BRANDT p 153 l 7-p 154

l 8 124 Cf BOEgraveCE De topicis differentiis II dans Boethiusrsquo De topicis differentiis und die byzantinische Rezep-

tion dieses Werkes eacuted intr DZ NIKITAS Athegravenes The Academy of Athens Paris Vrin Bruxelles Eacuteditions Ousia (coll laquo Corpus Philosophorum Medii Aevi mdash Philosophi Byzantini raquo V) 1990 p 30 l 9-p 31 l 7 (PL t LXIV col 1187B-D)

125 sumit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 19)] sumum A 126 tenent scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24)] tenetur A sunt A2 (fol 74ra ed Geyer in apparatu lec-

tionum laquo tenent raquo ed Ottaviano p 121) 127 conuertuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 121)] con-

uertitur A 128 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 8 eacuted BRANDT p 154 l 9-p 157

l 6 129 diuisiones scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 27)] diuisio A (lectio non signata a Geyer) 130 Cf BOEgraveCE De diuisione liber dans Anicii Manlii Severini Boethii laquo De diuisione liber raquo Critical edition

translation prolegomena and commentary by J MAGEE Leiden Boston et Koumlln Brill (coll laquo Philosophia Antiqua raquo LXXVII) 1998 p 6 l 17-26 (PL LXIV col 877B-C)

131 esset scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 35)] essent A (lectio non signata a Geyer) 132 se seclusimus (cf ed Geyer p 6 l 36) 133 singillatim scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 36-37)] singilatim A (graphia non signata a Geyer) 134 quo scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 2)] quoque A 135 ita scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] tota A 136 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 137 diuideremus scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] diui-

dimus A 138 Voir ci-dessus sect 8

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

193

139 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted BRANDT p 157 l 7-p 158 l 20

140 aliorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 8)] aliarum A (lectio non signata a Geyer) 141 quod scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 9) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] quam A 142 Cf selon Geyer (p 7 n 1) BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted

BRANDT p 158 l 10-12 Mais plus litteacuteralement voir BOEgraveCE De topicis differentiis I eacuted NIKITAS p 3 l 13 (PL t LXIV col 1174C) laquo Locus uero est argumenti sedes raquo

143 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 10 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

144 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 11 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

145 sillogismum sic A 146 ponens scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 13)] pones A (lectio non signata a Geyer) 147 sillogismos sic A 148 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 6 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL

t I 6-7 p 5 l 6 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 10

149 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 15)] apellantur A (graphia non signata a Geyer) 150 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 16 laquo syllogismorum raquo)] sillogismomorum A (lectio

notha non signata a Geyer) 151 enthimematum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 18 laquo enthymematum raquo)] emptimematum A 152 utilitate scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 7 l 19)] utilitate de pA (additio non signata a Geyer) 153 literam sic A (= litrsquoatilde) 154 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 8-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 9-10 laquo altioribus quidem quaestionibus abstinens simpliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1

155 dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo)

156 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata an in sensibilibus et circa ea constantia dicere recusabo (altissimum enim est huiusmodi negotium et maioris egens inquisitionis) illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerint et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo monstrare raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 et p 167 l 21-23 laquo Mox inquit de generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita et circa ea constantia dicere recusabo Altissimum enim est huiusmo-di negotium et maioris egens inquisitionis raquo (voir ci-dessus [article laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Por-phyre raquo] texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56) et laquo Illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerunt et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo mon-strare raquo

157 inquirendum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 31)] inquirendis A 158 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 17-p 160

l 3 laquo Sunt autem quaestiones quas sese reticere promittit et perutiles et secretae et temptatae quidem a doctis uiris nec a pluribus dissolutae Quarum prima est huiusmodi raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 58

159 temptate sic A (et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 160 l 1 laquo temptataelig raquo)

160 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 laquo Mox inquit de

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

194

generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

161 essentiaelig sic A (= essentię) laquo essences raquo signifiant ici comme le plus souvent ailleurs laquo choses existan-tes raquo

162 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 12-13 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE

LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 5-6 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

163 an incorporales hellip sint suppleuimus secundum fontem (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 5-6) et cum ed Geyer (p 7 l 37-38)] om A

164 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11-12 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 13 laquo [hellip] et utrum separata an in sensibilibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 6-7 laquo [hellip] et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

165 Duaelig sic A (= duę) 166 sensibilia pA] sinsibilia sA (graphia notha non signata a Geyer) 167 sensibilia scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 3)] sinsibilia A (graphia notha non signata a Geyer) 168 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161

l 7 laquo Duae quippe incorporeum formae sunt ut alia praeter corpora esse possint et separata a corporibus in sua incoporalitate perdurent ut deus mens anima alia uero cum sint incorporea tamen praeter corpora esse non possint ut linea uel superficies uel numerus uel singulae qualitates quas tametsi incorporeas esse pronuntiamus quod tribus spatiis minime distendantur tamen ita in corporibus sunt ut ab his diuelli ne-queant aut separari aut si a corporibus separata sint nullo modo permaneant raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 62

169 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

170 aliaelig sic A (= alię) 171 communi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 12)] communitim A (lectio notha non signata a Geyer) 172 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 173 aliaelig multaelig sic A (= alię multę) 174 ea suppleuimus ex fonte (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5

l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 7) et cum ed Geyer (p 8 l 17)] om A

175 Litteacuteralement laquo ou encore les reacutealiteacutes elles-mecircmes nommeacutees une fois deacutetruites raquo 176 rosa scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 21)] res a A 177 proemii sic A (laquo proe- raquo hic et alibi ed Geyer laquo prooe- raquo) 178 litteram sic A 179 alibi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 25)] alibet A 180 expectet sic A 181 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 182 auctor scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 30)] actor A (graphia non signata a Geyer) 183 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90

184 Aristotelem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 37)] Aristotele A (lectio non signata a Geyer)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

195

185 Perypatetici sic A 186 Perypateticos sic A 187 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 188 argumentatores scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] argumenta argumentatores A (lectio non signata a

Geyer) 189 appellat scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] appellant A 190 Dicit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 1) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] om cum lacuna

A 191 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1042D laquo Omne prooemium

quod ad componendum intendit auditorem ut in rhetoricis discitur aut beneuolentiam captat aut atten-tionem praeparat aut efficit docilitatem [hellip] raquo

192 Rhetoricis scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 3)] retericis A rethoricis A2 (fol 75va ed Geyer in appa-ratu lectionum laquo reticis raquo ed Ottaviano p 140) ― Crsquoest-agrave-dire dans les eacutecrits rheacutetoriques ciceacuteroniens

193 plura sic A 194 Voir ci-dessus sect 7 (avec la reacutefeacuterence agrave Boegravece) et 12 195 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 2-10 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16 ― Mention est faite au deacutebut de ce passage porphyrien du deacutedicataire du traiteacute Chrysaorios auquel renvoie lrsquoallusion de la phrase sui-vante drsquoAbeacutelard

196 requirit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 11)] riquirit A (graphia notha non signata a Geyer) 197 et utrum he scripsimus cum sA] et h utrum he pA (expunctio non signata a Geyer) 198 Les mots crsquoest-agrave-dire ici les uoces (litteacuteralement les voix ou sons vocaux) 199 conueniant suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 17)] om A 200 Traduction alternative de cette fin de phrase laquo [hellip] nous ici distinguons communeacutement ltla naturegt des

universaux par les proprieacuteteacutes des lteacuteleacutementsgt singuliers ltgenres et espegravecesgt et cherchons avec soin si ces ltproprieacuteteacutesgt srsquoaccordent seulement avec les mots ou aussi avec les reacutealiteacutes raquo

201 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a39-40) transl Boethii dans De interpretatione uel Periermenias translatio Boethii specimina translationum recentiorum eacuted L MINIO-PALUELLO Translatio Guillelmi de Moerbeka eacuted G VERBEKE et L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer 1965 AL t II 1-2 p 10 l 1-2 laquo [] quod in pluribus natum est praedicari [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 dans Anicii Manlii Seuerini Boetii Commentarii in librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo recensuit C MEISER Lipsiae Teubner 1880 (reprint Garland Publishing New York Londres 1987) t II p 135 l 23-24 (PL t LXIV col 462B)

202 in suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 18)] om A 203 Peryermenias sic A 204 Porfirius sic A 205 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 2 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 7 l 2-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 3 (I laquo De genere raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 5 eacuted BRANDT p 183 l 7-8

206 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 eacuted MEISER t II p 135 l 21-24 (PL t LXIV col 462B)

207 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 14-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 18 l 12-14 laquo [hellip] sic et homo communis et specialis ex materia quidem similiter consistit genere ex forma autem differentia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 6-8

208 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b19-20) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 11 l 9-10 laquo Genus autem et species circa substantiam qualitatem determinant (qualem enim quandam substantiam significant) raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 194C

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

196

209 Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa substantiam determinant qualem enim quandam ltsubstan-tiamgt significant scripsimus et suppleuimus ex fonte] Genus inquit qualitatem circa substitiam determi-nant qualem enim quiddam significant A (ed Geyer p 9 l 29-31 laquo Genus inquit qualitatem circa substantiam determinat quale enim quiddam significat raquo)

210 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 32 l 8-11 (PL LXIV col 885C) laquo Illud autem scire perutile est quoniam genus una quodammodo multarum specierum similitude est quae earum omnium substantialem conuenientiam monstret atque ideo collectiuum plurimarum specierum genus est dis-iunctiuae uero unius generis species raquo

211 est suppleuimus ex fonte] om A (et ed Geyer p 10 l 3) 212 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 34 l 17-19 (PL LXIV col 886B) laquo Vocabulum ergo no-

minis de pluribus nominibus praedicatur et est quodammodo species sub se continens indiuidua raquo 213 propositionum scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 7)] positionum A 214 collectio scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 10)] conlectio A (graphia non signata a Geyer) 215 uniuersalis scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 11)] uel A (lectio non signata a Geyer) 216 uniuersale scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 16)] uniuersalem A (lectio non signata a Geyer) 217 singularium scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 19)] singulariter A 218 si scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 21)] se A 219 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 220 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 6 l 21-22 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 12 l 18-20 laquo [hellip] participatione enim speciei plures homines unus particularibus autem unus et communis plures raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 9 eacuted BRANDT p 228 l 9-11

221 unumquodque eorum consistit scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 28-29) secundum Porphyrium] et enim A 222 est in alio scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 10 l 29)] est e in alio pA (additio non signata a Geyer) 223 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 7 l 21-23 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 13 l 24-p 14 l 2 laquo Indiuidua ergo dicuntur huiusmodi quoniam ex proprietatibus consistit unumquodque eorum quorum collectio numquam in alio eadem erit raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 11 eacuted BRANDT p 234 l 14-16 (ougrave au lieu de laquo quorum raquo on lit laquo quarum raquo comme chez Abeacutelard)

224 manenti scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 34)] manendi A 225 Lrsquoexemple de la cire mis en parallegravele par Geyer (p 10 n 5 renvoyant agrave la Theologia Christiana IV 86

PL CLXXVIII col 1 288B-C) avec le preacutesent passage drsquoAbeacutelard est en fait assez diffeacuterent 226 statuas scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 35)] stutuas A (graphia notha non signata a Geyer) 227 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 23-p 163 l 3 laquo Genus uero secundum nullum horum modum commune esse speciebus potest nam ita commune esse debet ut et totum sit in singulis et uno tempore et eorum quorum commune est constituere ualeat et formare substantiam raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 68

228 fit sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 229 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 230 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 166

l 18 et p 167 l 3-7 laquo Sed haec similitudo cum in singularibus est fit sensibilis cum in uniuersalibus fit intellegibilis eodemque modo cum sensibilis est in singularibus permanet cum intellegitur fit uniuersa-lis Subsistunt ergo circa sensibilia intelleguntur autem praeter corpora raquo et laquo Ita quoque generibus et spe-ciebus id est singularitati et uniuersalitati unum quidem subiectum est sed alio modo uniuersale est cum cogitatur alio singulare cum sentitur in rebus his in quibus esse suum habet raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 87 et 88

231 sententiis scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 10)] sententia A (lectio non signata a Geyer) 232 phisica sic A 233 et sic scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 15)] de si A 234 Le deacutecoupage argumentatif dans tout ce secteur est fort difficile agrave eacutetablir avec certitude Pace de Libera la

phrase qui suit (eacuted GEYER p 11 l 16-20 laquo Immo [hellip] duritia raquo) ne peut pas vouloir dire laquo que des

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contraires peuvent fort bien dans le cadre de ThEm coexister en un mecircme sujet en restant contraires raquo (A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier 1999 p 320) Tout en con-servant lrsquoideacutee libeacuteranienne drsquoun second argument drsquoAbeacutelard [a12] nous nous accordons avec la grande majoriteacute des commentateurs en consideacuterant que la critique abeacutelardienne se poursuit jusqursquoagrave la mention de lrsquoautoriteacute aristoteacutelicienne inclusivement (crsquoest-agrave-dire jusqursquoagrave laquo [hellip] contraria non esse conuincit raquo eacuted GEYER p 11 l 24) Disparaicirct donc ainsi la premiegravere reacuteplique alleacutegueacutee des partisans de ThEm ([ad a12] une identification codeacutee que nous reacutecupeacutererons cependant ci-dessous en la simplifiant en [ad a12]) au second argument [a12] drsquoAbeacutelard (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294)

235 ex hellip duritia passage non traduit par J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 113 (p 128 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf 1994)

236 Plutocirct que le chapitre sur la relation (Cateacutegories 7 6a36-8b24) crsquoest en fait un passage du chapitre sur la quantiteacute qui est ici viseacute par Abeacutelard ARISTOTE Cateacutegories 6 (5b33-6a11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 16 l 22-p 17 l 6 Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 210B

237 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 23)] tantum A (lectio non signata a Geyer) 238 Crsquoest ici que nous reprenons lrsquoappellation simplifieacutee [ad a12] pour marquer ce que lrsquoon considegravere geacuteneacutera-

lement comme la premiegravere reacuteplique des partisans de ThEm agrave Abeacutelard plus preacuteciseacutement agrave ce que lrsquoon a identifieacute agrave juste titre croyons-nous comme son second argument ([a12] cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacute-raliteacutes p 294 qui utilise toutefois lrsquoappellation [ad a12] mdash non retenue ici mdash parce qursquoil voit en ce passage une seconde reacuteplique des partisans de ThEm)

239 inde scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 26)] idem A 240 fundentur scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 28)] fundetur A 241 Il srsquoagit soit du deacutebut du contre-argument drsquoAbeacutelard (cf Five Texts on the Mediaeval Problem of Univer-

sals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and edited by PV SPADE Indiana-polis Cambridge Hackett 1994 p 31) soit de la suite de la reacuteplique des partisans de ThEm (cf DE LI-BERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294 319 n 51 et p 321-323 en derniegravere page il note que dans son deacutecoupage argumentatif laquo Assez curieusement Abeacutelard ne reacutepond pas agrave cette objection raquo)

242 Sed scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 31)] in A 243 Burnellus sic A mdash On trouve bien laquo Burnellus raquo mdash et non pas laquo Brunellus raquo mdash dans le manuscrit Sur ce

nom propre drsquoacircne (ou de petit cheval) voir les reacutefeacuterences fournies par lrsquoed Geyer (p 11 n 4) ainsi que dans ALAIN DE LILLE Lettres familiegraveres (1167-1170) eacutedition et commentaire par F HUDRY Paris Vrin (coll laquo Eacutetudes et rencontres de lrsquoEacutecole des Chartres raquo) 2003 p 68-70

244 Burnellus scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 7)] burnellis A (lectio non signata a Geyer) 245 non scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 13)] iam A ― En acceptant cette correction eacuteditoriale de Geyer

notre traduction srsquoapparente agrave celle figurant dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 173 (reproduisant R McKEON Selections from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258) et se distingue de celle contenue dans P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International 1982 p 6 et de celle de Spade adoptant le point de vue de King (chap 6 sect 4 p 151-169) dans Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 32 avec la n 13

246 eidem scripsimus (cum Spade et al)] eis ed Geyer (p 12 l 21) 247 calumniantur scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 21-22)] calumnientur A 248 nullum scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 25)] ullum A 249 sententie scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 27)] seu A 250 Ci-dessus sect 25 251 sicut scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 38)] sic A 252 multa suppleuimus cum ed Geyer (p 13 l 1)] om A 253 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 7)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 254 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 14 l 10-12 et p 18 l 21-23 transl Boethii eacuted

MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 22 l 12-16 et p 28 l 1-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 17 (VII laquo De communitatibus generis et differentiae raquo) sect 3 et p 23 (XVI laquo De differentiis

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speciei et differentiae raquo) sect 3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 3 et 14 eacuted BRANDT p 292 l 6-10 et p 327 l 6-10

255 subiectis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 14)] secundis A (lectio hic non signata a Geyer) 256 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 257 ARISTOTE Cateacutegories 5 (2a34-2b6) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 8 l 3-15

laquo Cetera uero omnia aut de subiectis dicuntur primis substantiis aut in eisdem subiectis sunt Hoc autem manifestum est ex his [hellip] quare si primae substantiae non sunt impossibile est aliquid esse ceterorum raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 184C-D

258 essentiam scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 17)] scientiam A 259 uniuersalitate scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 18)] uniuersalitatem A (lectio non signata a Geyer) 260 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 261 in se ipsis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 25)] in se in ipsis A (lectio non signata a Geyer) 262 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 15 l 23-24 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 24 l 10-11 laquo Amplius neque species fiet umquam generalissimum neque genus specialissimum raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 19 (X laquo De propriis generis et speciei raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 7 eacuted BRANDT p 304 l 14-15

263 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 264 faciant scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 32)] faciat A 265 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersificationem raquo) 266 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uniuersale raquo) 267 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 268 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 18-19 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 6 l 2-3 laquo Genus enim dicitur et aliquorum quodammodo se habentium ad unum aliquid et ad se inuicem collectio raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 2 (I laquo De genere raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 2 eacuted BRANDT p 171 l 23-24

269 Boecii sic A 270 species scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 12)] speciem A (lectio non signata a Geyer) 271 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18

laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

272 similitudine scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 14)] multitudine A 273 haberent scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 16)] habent A 274 Pour cette theacuteorie attribueacutee agrave Gosselin par Jean de Salisbury ainsi que pour les passages de lrsquoIsagoge (I 6

I 4 II 13) sur lesquels srsquoappuient implicitement les trois aspects mentionneacutes dans cette phrase voir A DE

LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 339-340 275 Quaedam glosa in marg sin A 276 Ou plus litteacuteralement laquo qui est Socrate raquo 277 iidem scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 26)] idem A 278 que suppleuimus (cf ed Geyer p 14 l 30)] om A 279 Quoddam uocabulum in marg sin A 280 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 16-18 laquo Una enim res si communis est aut partibus communis est et non iam tota communis sed partes eius propriae singulorum [hellip] raquolaquo En effet une ltuniquegt reacutealiteacute si elle est commune ou bien elle est commune par parties et non pas alors commune tout ltentiegraveregt mais ses parties ltsontgt propres aux ltcho-sesgt une agrave une [hellip] raquo (trad LAFLEUR et CARRIER sect 68) Pour une preacutesentation des versions de la division des divers types de commun chez Porphyre Simplicius et Dexippe voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 212-214

281 etiam sup lin sA] om pA (ed Geyer p 14 l 38 in apparatu lectionum falso laquo non raquo) 282 substantiarum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 6)] substantialiter pA (lectio non signata a Geyer)

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283 Dans sa traduction Spade complegravete ici le raisonnement laquo [hellip] it would follow that when any one substance is taken away while the rest remain [we would have a most general genus And since this holds for any substance] we would have many most general genera among substances raquo (Five Texts p 35)

284 Pour une reformulation de cet argument elliptique voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 349 285 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 286 opposita scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 13)] oposita A (graphia non signata a Geyer) 287 eadem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 14)] eodem uel eedem A 288 Ce passage difficile utiliserait (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 350) implicitement le principe

boeacutecien des multiples divisions possibles du genre BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 30 l 29-30 laquo Fit autem generis eiusdem multipliciter diuisio ut omnium corporum et quaecumque alicuius sunt magnitudinis raquo (et p 32 l 6-7) Mais lrsquointerpreacutetation libeacuteranienne (p 350-351) srsquoappuie sur la traduction de Jolivet qui diffegravere ici tant de celle de M DE GANDILLAC (Œuvres choisies drsquoAbeacutelard Paris Au-bierMontaigne 1945 p 100) que de celles de HYMAN et WALSH (Philosophy in the Middle Ages p 176) de KING (Peter Abailard and the Problem of Universals p 9) et de SPADE (Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 36) Notre eacutedition et notre traduction se rapprochent davantage de la compreacute-hension du texte manifesteacutee par les traducteurs anglophones mais drsquoune faccedilon ou drsquoune autre lrsquoargument demeure assez difficile agrave saisir

289 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 290 posterius scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 18)] posterior pA (lectio non signata a Geyer) 291 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 14 l 12-15 (PL LXIV col 879D) laquo Amplius quoque

species idem semper quod genus est ut homo idem est quod animal et uirtus idem est quod habitus partes [pars PL] uero non semper idem [est add PL] quod totum neque enim manus idem est quod homo nec idem paries quod domus raquo

292 Voir ci-dessus sect 34 293 oppugnemus scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 23)] opugnemus A (graphia non signata a Geyer) 294 conuenire scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 27)] cum uenire A (lectio non signata a Geyer) 295 Voir ci-dessus sect 22 pour la deacutefinition porphyrienne de lrsquoindividu en Isagoge III 6 et son pendant aristo-

teacutelicien ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 296 est homo scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 31-32)] est homo est A 297 est Socrates scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 33-34)] Socrates est A (inuersio non signata a Geyer) 298 eodem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 41)] edem A (graphia notha non signata a Geyer) 299 Voir ci-dessus sect 34 300 diceretur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 10)] diceret A (lectio non signata a Geyer) 301 neque scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 19)] necque A (graphia non signata a Geyer) 302 sigillatim sic A 303 Litteacuteralement laquo en cela qursquoelles sont preacutediqueacutees de plusieurs raquo 304 adscribamus scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] ascribamus A (graphia non signata a Geyer) 305 nominum scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] hominum A (lectio non signata a Geyer) 306 Crsquoest-agrave-dire lsquocommunsrsquo 307 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 25)] appelantur A (graphia non signata a Geyer) 308 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer) 309 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 10 63 eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo

III) 1859 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t II p 145 l 22-23 laquo [hellip] cum in unam conci-dant uocem nominum positiones tam in propriis quam in appellatiuis raquo

310 Voir ci-dessus sect 22 pour le texte drsquoARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 311 simplicitatem scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 34)] sinplicitatem A (graphia non signata a Geyer) 312 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutenonceacutes raquo 313 significationis scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 35)] significatione A 314 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutequivoques raquo 315 quid scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 36)] quod A (lectio non signata a Geyer) 316 est seclusimus cum ed Geyer (p 16 l 37)

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317 ui scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 39)] in A 318 Periermenias scripsimus (cf eg sect 3 22 52 67)] peretrum A 319 ut suppleuimus cum fonte et ed Geyer (p 17 l 4)] om A 320 adderetur scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 5)] addideretur A 321 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 10 (20a3-5) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 20

l 5-7 laquo In his uero in quibus lsquoestrsquo non conuenit ut in eo quod est lsquocurrerersquo uel lsquoambularersquo idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur [hellip] raquo

322 est seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 5) 323 Litteacuteralement laquo un homme est marchant raquo 324 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 12 (21b9-10) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 27

l 3-4 laquo [hellip] nihil enim differt dicere lsquohominem ambularersquo uel lsquohominem ambulantem essersquo raquo 325 Voir ci-dessus sect 22 326 Post laquo de pluribus raquo laesio est in A 327 attendunt scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] attendant A (lectio non signata a Geyer) 328 aliam scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] alia A (lectio non signata a Geyer) 329 coniungibilia scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 15)] coniungibia A (graphia notha non signata a Geyer) 330 Entendons nrsquoimporte quels mots au nominatif 331 statum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 17 l 17)] stant pA (graphia non signata a Geyer) 332 quotiens suppleuimus cum ed Geyer (p 17 l 18)] om A 333 non seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 21) 334 tanquam sic A 335 categorice scripsimus (cf ed Geyer p 17 l 25)] cathegorice A (graphia non signata a Geyer) 336 predicabile sic A le neutre srsquoexplique sans doute par lrsquoaccord de cet adjectif avec un substantif comme

nomen ou uocabulum 337 Qui scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 34)] quia A 338 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 4 (17a5-7) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 8 l 10-

12 laquo Et ceterae quidem relinquantur (rhetoricae enim uel poeticae conuenientior consideratio est enun-tiatiua uero praesentis considerationis est) raquo

339 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 2 (16a33-b1) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 6 l 16-17 laquo lsquoCatonisrsquo autem uel lsquoCatonirsquo et quaecumque talia sunt non sunt nomina sed casus nominis raquo

340 PRISCIEN Institutiones grammaticae II 5 24 dans Prisciani grammatici Caesariensis Institutionum grammaticarum libri XVIII eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo II) 1855 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t I p 58 l 14-18 laquo Hoc autem interest inter proprium et appellatiuum quod appellatiuum naturaliter commune est multorum quos eadem substantia siue qualitas uel quantitas generalis specialisue iungit generalis ut ldquoanimalrdquo ldquocorpusrdquo ldquouirtusrdquo specialis ut ldquohomordquo ldquolapisrdquo ldquogrammaticusrdquo ldquoalbusrdquo ldquonigerrdquo ldquograndisrdquo ldquobreuisrdquo raquo

341 quia scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 7)] que A 342 inponi sic A 343 subsisterent scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 10)] subsistere A 344 Ci-dessus sect 37 345 inponi sic A 346 inponi sic A 347 secundum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 13)] sed A 348 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 42 l 20-28 (PL LXIV col 889A-B) laquo Quotiens enim sine

determinatione dicitur uox ulla facit intellectu dubitationem ut est lsquohomorsquo haec enim uox multa significat nulla enim definitione conclusa audientis intellegentiam multis raptat fluctibus erroribusque traducit Quid enim quisque auditor intellegat ubi id quod dicens loquitur nulla determinatione concluditur Nisi enim quis ita definiat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidam homo ambulatrsquo et hunc nomine si ita con-tingit designet intellectus audientis quod rationabiliter intellegat non habet raquo

349 intellectus scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 18)] intellectu A (lectio non signata a Geyer) 350 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessous sect 54

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351 ui scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 28)] uim A (lectio non signata a Geyer) 352 Nullum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 37)] nullam A 353 concipiat scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 3)] accipiat A (lectio non signata a Geyer) 354 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163

l 7-10 laquo [hellip] cum omnis intellectus aut ex re fiat subiecta ut sese res habet aut ut sese res non habet (nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest) [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 70

355 ex toto scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 6)] exto A (lectio notha non signata a Geyer) 356 communem scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 18-19)] commune A (lectio non signata a Geyer) 357 Ci-dessus sect 26-31 358 phisicam sic A 359 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 23)] tantum A 360 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3a7-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 9 l 22

laquo Commune autem omni substantiae in subiecto non esse raquo 361 Cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 12 l 4-5

laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo (ci-dessus sect 13 on trouve deacutejagrave une allusion agrave ce passage mdash laquo ut cum substantie dicit proprium esse quod cum sit unum et idem numero etc raquo mdash dans la formulation que lui donne le commen-taire boeacutecien voir notre apparat) Pour eacuteviter agrave Abeacutelard un contresens pur et simple il faudrait retrancher ce laquo non raquo si crsquoest vraiment cette sixiegraveme et ultime proprieacuteteacute de la substance mdash sa laquo plus propre raquo mdash qursquoil vise ici Mais malgreacute une indeacuteniable confusion terminologique (par lrsquoemploi de laquo contrarietas raquo plutocirct que de laquo contrarium raquo et celui de lrsquoinfinitif laquo suscipere raquo mdash figurant dans la cinquiegraveme proprieacuteteacute citeacutee par lui juste apregraves [voir note suivante] mdash au lieu de lrsquoadjectif neutre laquo susceptibile raquo) peut-ecirctre notre auteur essaie-t-il agrave travers une formulation modifieacutee de la sixiegraveme proprieacuteteacute de renvoyer en fait agrave la quatriegraveme proprieacuteteacute de la substance (laquo ne pas avoir de contraire raquo) cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b24-25) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 13 laquo Inest autem substantiis et nihil illis esse contrarium raquo Bien que ce laquo non raquo litigieux soit clairement inscrit dans le manuscrit (folio 3vb ligne 2) une erreur scribale (susciteacutee par les formules environnantes deacutebutant justement par laquo non raquo) nrsquoest pas ab-solument agrave eacutecarter surtout qursquoailleurs Abeacutelard distingue bien des autres ce sixiegraveme mdash et laquo Maxime [hellip] proprium raquo (laquo Mάλιστα [hellip] ἴδιον raquo) mdash caractegravere de la substance (mais en lrsquoappelant laquo proprie pro-prium raquo une formule qui rappelle les laquo propres au sens strict raquo [laquo κυρίως ἴδια raquo] porphyriens PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 20-21 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 20 l 4-5 laquo Haec autem proprie propria perhibent quoniam etiam conuertuntur raquo) voir par exemple ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Praedicamenta raquo Aristotelis laquo De substantia raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 2 Die Glossen zu den Kategorien eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mit-telalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 2) 1921 p 160 l 25-33 laquo Maxime autem Dedit superius substantiis quasdam communitates quarum nulla fuit proprie proprium uel quia non conueniebant solis ltuelgt quia non omnibus Unde nunc assignat illam quae sit proprie proprium per quam maxime queamus rerum substantialium naturam cognoscere Nam cum suprapositae communitates uocibus superius sint adscriptae haec tamen rebus proprie assignatur quae est huiusmodi quod scilicet unaquaeque sub-stantia una et eadem numero permanens hoc est in tota sua personali discretione consistens diuersorum contrariorum in diuersis temporibus susceptibilis est [hellip] raquo

362 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b33-34) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 21 laquo Videtur autem substantia non suscipere magis et minus raquo

363 Ci-dessus sect 37 364 id scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 31)] ad A 365 similes scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 32)] simul A 366 tanquam sic A 367 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) ― Pour lrsquoargumentaire

en faveur de cette correction voir LM DE RIJK laquo Martin M Tweedale on Abailard Some Criticisms of a Fascinating Venture raquo Vivarium 23 2 (1985) p 95 et notre explication section III33 de lrsquoarticle preacute-ceacutedent

368 uniamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 3)] unianimus A 369 inquam scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 6)] inquantum A

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370 Ici le terme laquo essentiam raquo signifie laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo rem existentem raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard si son vocabulaire ontologique avait eacuteteacute plus deacuteveloppeacute et arrecircteacute) Cf J JOLIVET laquo Trois variations meacutedieacutevales sur lrsquouniversel et lrsquoindividu Roscelin Abeacutelard Gilbert de la Porreacutee raquo Revue de meacutetaphysique et de morale 97 1 (1992) p 129 n 55 et ID laquo Notes de lexicographie abeacutelardienne raquo dans ID Aspects de la penseacutee meacutedieacutevale Abeacutelard Doctrines du langage Paris Vrin 1987 p 539 (drsquoabord paru dans Pierre Abeacutelard Pierre le Veacuteneacuterable Paris Eacuteditions du CNRS 1975 p 133)

371 Ci-dessus au deacutebut du sect 47 Pour la cause commune drsquoimposition voir aussi ci-dessus sect 18 443 45 et 46 Par ailleurs on trouve sect 42 deux mentions du statut avant le preacutesent paragraphe

372 impositionis sic A 373 ad sA (cf ed Geyer p 20 l 8)] d pA 374 uult scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 11)] ipse A 375 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 12)] quam A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo quidem raquo) 376 Le terme laquo essentia raquo signifie agrave nouveau ici laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo res existens raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard

voir ci-dessus lrsquoannotation agrave ce sujet) 377 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13) ― Concernant cette correction de Geyer

ainsi que le deacutebat qui lrsquoentoure voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 374-375 et notre explication sec-tion III33 de lrsquoarticle preacuteceacutedent

378 impositionis sic A 379 distinguamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 19)] distingamus A (graphia non signata a Geyer) 380 percipiunt scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 22)] percipiuntur A 381 nec necesse scripsimus] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 382 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 25)] quo A 383 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 3-5 dans Abeacutelard Des intellections texte eacutetabli traduit

introduit et commenteacute par P MORIN Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1994 p 26-29 384 retenta scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 28)] retunta A 385 sic scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 29)] si A 386 Litteacuteralement laquo intelligeant raquo crsquoest-agrave-dire laquo qui intellige raquo ou laquo en train drsquointelliger raquo 387 somno scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 33)] sormo A (graphia notha non signata a Geyer) 388 altam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] alteram A 389 quadratam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] quadratura A 390 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 1 (16a3-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 5 l 4-

9 laquo Sunt ergo ea quae sunt in uoce earum quae sunt in anima passionum notae et ea quae scribuntur eorum quae sunt in uoce Et quemadmodum nec litterae omnibus eaedem sic nec eaedem uoces quorum autem hae primorum notae eaedem omnibus passiones animae sunt et quorum hae similitudines res etiam eaedem raquo

391 Periermenias sic A 392 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 8)] quia A 393 sit sic A 394 Ici par laquo essentia raquo entendons laquo reacutealiteacute existante raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 395 formari scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] forma A 396 Restat scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] resta A (lectio non signata a Geyer) 397 subiecta scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 14)] subiecto A 398 quoniam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 16)] quando A 399 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 16 eacuted et trad MORIN p 34-37 Une position clairement oppo-

seacutee agrave celle formuleacutee ici dans la LISPor se retrouve dans le Tractatus de intellectibus sect 23 eacuted et trad MORIN p 40-43 cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 442-443

400 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 13 eacuted et trad MORIN p 32-33 401 distinguamus sic A 402 confusam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 30)] confusum A (lectio non signata a Geyer) 403 commune et nullius proprium scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 34)] communis et nulius sit propria A

(Geyer in apparatu lectionum laquo communis et nullius propria raquo)

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404 Entendons laquo lrsquointellection raquo mais le latin est bien laquo intelligentia raquo (ed Geyer p 21 l 38-p 22 l 1) 405 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessus sect 44 406 Ici comme ailleurs (sect 11 et 74) nous traduisons recte par laquo correctement raquo dans la preacutesente phrase on a

proposeacute laquo directement raquo (T SHIMIZU laquo From Vocalism to Nominalism Progression in Abaelardrsquos Theory of Signification raquo Didascalia I [1995] p 28 n 31) tout en associant comme nous cet adverbe au verbe significare auquel il est immeacutediatement accoleacute plutocirct qursquoagrave dicitur

407 nullus scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 3)] nullius A 408 Voir ci-dessus sect 44 409 sophistica scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 10)] sophisticam A 410 si scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 11)] sci A 411 uitans scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 12)] uita A 412 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo com-

probat raquo) 413 cum sensu scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 14)] consensu A (lectio non signata a Geyer) 414 ut suppleuimus cum ed Geyer (p 22 l 16)] om A 415 Voir ci-dessus sect 54 416 aliquid scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 20)] aliquam A 417 La traduction de curtata par laquo de petite taille raquo ne semble pas approprieacutee Par ailleurs ici Abeacutelard utilise le

feacuteminin comme srsquoil srsquoagissait drsquoune lionne 418 Mecircme remarque que preacuteceacutedemment pour le feacuteminin employeacute ici agrave nouveau par Abeacutelard 419 eam scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 26)] ea A 420 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ (coll laquo Grammatici Latini raquo III) t II

p 135 l 6-10 laquo Idem licet facere per omnes definitiones quamuis quantum ad generales et speciales formas rerum quae in mente diuina intellegibiliter constiterunt antequam in corpora prodirent haec quo-que propria possint esse quibus genera et species naturae rerum demonstrantur raquo (le caractegravere gras est de nous ici et ci-dessous dans cette note) Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri erme-neias raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica Ingredientibus 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 3) 1927 p 314 l 13-17 ID Logica laquo Nos-trorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium dans Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 513 l 16-19 ID Theologia Christiana IV 139 dans Petri Abaelardi Opera theologica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haeresum Pe-tri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediae-valis raquo XII) 1969 p 335 l 2 210-2 217 (PL CLXXVIII col 1 307A-B) laquo Hanc autem processionem qua scilicet conceptus mentis in effectum operando prodit Priscianus in I Constructionum diligenter aperit dicens ldquogenerales et speciales formas rerum intelligibiliter in mente diuina constitisse antequam in corpora prodirentrdquo hoc est in effecta per operationem Quod est dicere antea prouidit Deus quid et qualiter ageret quam illud opere impleret ac si diceret nihil impraemeditate siue indiscrete egit raquo mecircme texte agrave un mot pregraves (laquo compleret raquo au lieu de laquo impleret raquo) dans Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 92 et dans Theologia Scho-larium II 168 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theologia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoSchola-riumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 197 l 1 253-p 198 l 1 260 et p 490 l 2 450-2 457 une partie de cette cita-tion de Priscien figure aussi dans ID Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 408-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que dans Theologia Scholarium Recensiones breuiores 44 eacuted BUYTAERT p 418 l 490-491)

421 quantum sA] quantum quantumm pA (om ed Geyer p 22 l 31) 422 Crsquoest-agrave-dire laquo relatives aux genres et aux espegraveces raquo litteacuteralement laquo geacuteneacuterales et speacuteciales raquo 423 rerum formas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 22 l 31)] rerum formas rerum pA (lectio non signata a

Geyer)

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424 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

425 adscribitur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 1)] ascribitur A (graphia non signata a Geyer) 426 Dei sup lin sA] om pA (laquo Dei raquo secl ed Geyer p 23 l 3) 427 Pour la traduction de cette phrase voir ci-dessus lrsquoarticle laquo Triple signification des noms universels raquo

n 93 428 ANONYME Ars Meliduna ms Oxford Bodleian Digby fol 221va dans Logica Modernorum A Con-

tribution to the History of Early Terminist Logic by LM DE RIJK Assen Van Gorcum 1967 t II 1 p 310 laquo Nomina ipsarum rerum hec quidem sunt nomina rerum artificialium ut ldquodomusrdquo ldquostatuardquo ldquopalliumrdquo illa uero naturalium ut ldquohomordquo ldquoasinusrdquo Nullum nomen rei artificialis idest conueniens rei ex eo quod contraxit ab artifice significat uniuersale quia potius significaret genus uel speciem quam aliud uniuersale quod tamen significare non potest Nam genera et species sunt nature rerum idest naturales earum status Sed status illi qui per huiusmodi nomina significantur potius sunt artificiales quam naturales idest non conueniunt rei naturaliter sed per artificium Et preterea hec nomina non simpliciter indicant quid sed quale raquo

429 adscribuntur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 8)] ascribuntur A (graphia non signata a Geyer) 430 sensualitas scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 10)] sensus ualitas A 431 inpedit sic A 432 ea antequam sint nouit scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 12)] eam antequam sit nouerit A 433 solam seclusimus cum ed Geyer (p 23 l 13) 434 Cf BOEgraveCE De consolatione Philosophiae V prose 5 4 dans Boethius De consolatione Philosophiae

Opuscula theologica eacuted C MORESCHINI Muumlnchen Leipzig Saur (coll laquo Bibliotheca Teubneriana raquo) 2000 p 153 l 16-18 laquo [hellip] ratio uero humani tantum generis est sicut intellegentia sola diuini [hellip] raquo Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 20 eacuted MORIN p 38 laquo Ideo autem dictum est uix quia fortassis iuxta Boetium intelligentia quam paucorum admodum hominum et solius Dei esse dicit [hellip] raquo malgreacute lrsquointeacuterecirct du rapprochement proposeacute (voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 435-436) avec lrsquoexeacute-gegravese de Meacutetaphysique A 2 (982b28-983a10) dans les Introductions agrave la philosophie artiennes du XIIIe siegrave-cle pour expliquer les particulariteacutes vis-agrave-vis de la Consolation de Philosophie de ce sect 20 du Traiteacute des intellections il faut historiquement renvoyer au premier chef particuliegraverement pour la formule laquo pauco-rum [hellip] hominum raquo au Timeacutee 51e dans la traduction de Calcidius laquo Quid quod rectae opinionis omnis uir particeps intellectus uero dei proprius et paucorum admodum lectorum hominum raquo (Plato Latinus edidit R KLIBANSKY vol IV Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus eacuted JH WASZINK [in societatem operis coniuncto PJ JENSEN] Londonii Warburg Institute Leidae Brill [coll laquo Corpus Platonicum Medii Aevihellip raquo edidit R KLIBANSKY] 1962 [2e eacuted 1975] p 50 l 9-10) mdash pour rendre lrsquooriginal laquo καὶ τοῦ μὲν πάντα ἄνδρα μετέχειν φατέον νοῦ δὲ θεούς ἀνθρώπων δὲ γένος βραχύ τι raquo (Cf PLATON Œuvres complegravetes t X Timeacutee-Critias texte eacutetabli et traduit par A RIVAUD Paris Les Belles Lettres [coll laquo Collection des Universiteacutes de France raquo] 1963 p 171 laquo Il faut dire encore qursquoagrave lrsquoopinion tout homme participe qursquoagrave lrsquointellection au contraire les dieux ont part mais des hommes une petite cateacutegorie seulement raquo) Pour un autre commentaire abeacutelardien fusionnant sur ce thegraveme Con-solation de Philosophie et Timeacutee voir ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 331 l 2-3 laquo [hellip] intelligentia solius Dei est et ualde paucorum hominum raquo

435 attractauerunt ed Geyer (p 23 l 14 intellige attrec-) 436 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 77 eacuted et trad MORIN p 74-75 437 generant scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 21)] generat A (lectio non signata a Geyer) 438 inponere sic A 439 Voir ci-dessus sect 57 440 generalia uel scripsimus] generauel pA genera uel sA (ed Geyer p 23 l 25 laquo generalia ltuelgt raquo) 441 Ici laquo essentias raquo signifie laquo reacutealiteacutes existantes raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 442 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 12-13 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 18 l 9-11 laquo Rebus enim ex materia et forma constantibus uel ad similitudinem materiae specieique constitutionem habentibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 3-5 Cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 445-449

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443 ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Porphyrium raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schrif-ten I Die Logica Ingredientibus 1 Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1) 1919 p 79 l 31-p 81 l 34

444 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18 laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

445 Platon (selon Macrobe) cf MACROBE Commentarii in Somnium Scipionis I 2 sect 14 et 15 dans Com-mentaire au Songe de Scipion Livre I eacuted M ARMISEN-MARCHETTI Paris Les Belles Lettres (laquo Collec-tion des Universiteacutes de France raquo) 2001 p 8 laquo Ceterum cum [hellip] tractatus se audet attollere [hellip] ad men-tem quam Graeci νοῦν appellant originales rerum species quae ἰδέαι dictae sunt continentem [hellip] Sic Plato [hellip] raquo passage citeacute par Abeacutelard Theologia Christiana I 104 eacuted BUYTAERT p 114 l 1 331-1 340 (PL CLXXVIII col 1 153D-1 154C) Theologia Scholarium I 164 eacuted BUYTAERT et MEWS p 385 l 1 889-1 898 (PL CLXXVIII col 1 022C-D) Theologia lsquoSummi Bonirsquo I 42 eacuted BUYTAERT et MEWS p 100 l 401-p 101 l 409 (PL CLXXVIII col 1 701B) Pour le lien abeacutelardien entre Macrobe et Platon cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 405-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo Sic et Macrobius Platonem insecutus mentem dei quam greci noym appellant originales rerum species que idee dicte sunt continere meminit ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que Theologia Scholarium Recensiones bre-uiores 44 eacuted BUYTAERT p 417 l 487-p 418 l 491) Avec un lien plus indirect entre Platon (dont crsquoest le Timeacutee 39e qui sert ici partiellement drsquoinspiration) et Macrobe ABEacuteLARD Theologia Christiana IV 138 et 140 eacuted BUYTAERT p 335 l 2 193-2 201 et p 336 l 2 218-2 226 (PL CLXXVIII col 1 306D-1 307C) laquo Sed si quis illam philosophicam Platonicae rationis considerationem altius inspiciat qua uide-licet de Deo opifice ad similitudinem quamdam sollertis artificis agit praemeditantis scilicet et deliberantis ea quae facturus est ne quid inconvenienter componat et prius singula ratione quam opere formantis ad hunc quippe modum Plato formas exemplares in mente diuina considerat quas ideas appellat ad quas post-modum quasi ad exemplar quoddam summi artificis prouidentia operata est [hellip] Macrobius [hellip] Haec mens quae nous uocatur raquo aussi dans la Theologia Scholarium II 167 et 169 eacuted BUYTAERT et MEWS p 489 l 2 433-2 440 et p 490 l 2 457-2 464 (PL CLXXVIII col 1 080B-D) et sans ledit lien avec Macrobe toutefois dans la Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 91 eacuted BUYTAERT et MEWS p 197 l 1 236-1 243

mdash cf PLATON Timaeus 39e eacuted WASZINK p 32 l 18-p 33 l 1 laquo Hoc igitur quod deerat addebat opifex deus atque ut mens cuius uisus contemplatioque intellectus est idearum genera contemplatur in intellegibili mundo quae ideae sunt illic animalia sic deus in hoc opere suo sensili diuersa animalium ge-nera statuit esse debere constituitque quattuor raquo Enfin on trouve dans drsquoautres commentaires logiques abeacute-lardiens des preacutesentations de la doctrine platonicienne analogues au preacutesent passage de la Logique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyre cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 314 l 13-15 laquo Quidam uero ideas siue exemplares formas ipsas nominant Quas etiam Plato res incorporeas appellat et diuinae menti adscribit sicut architypum mundum formasque exemplares rerum [hellip] raquo ID Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium eacuted GEYER p 513 l 21-p 514 l 3 laquo Et haec quidem sententia Platoni imputatur quod scilicet genera et species huiusmodi concep-tiones noy id est diuinae menti tribuit ideo fortasse quod formas exemplares habuerit deus in mente ad quarum similitudinem dictus est postea operari res ipsas quae a generalibus et specialibus nominibus ap-pellantur raquo

446 Boecius scripsimus (cf ed Geyer p 24 l 4)] boecium A 447 eum suppleuimus cum ed Geyer p 24 l 4] om A 448 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90 La partie de ce diffeacuterend relative agrave Aristote trouve eacutecho chez Abeacutelard au paragraphe sui-vant (sect 59)

449 noy sA] ny pA (graphia non signata a Geyer) 450 constituit scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 8)] constitute A (lectio non signata a Geyer) 451 communem predicationem scripsimus cum pA (et ed Geyer p 24 l 9-10)] communem predica sA (lectio

non signata a Geyer) 452 aliquod signum (+) sup lin A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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453 Cf ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo et ci-dessus sect 22

454 sed magis scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 10)] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer)

455 sigillatim sic A 456 sententie controuersia scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 15-16)] sententia controuersie A 457 Crsquoest-agrave-dire par un certain usage meacutetaphorique 458 itaque scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 22)] ita A 459 phisice sic A 460 diuersas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 24 l 29)] diuersis pA (lectio non signata a Geyer) 461 auctoritas scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 30)] autoritas A (graphia non signata a Geyer) 462 Ci-dessus sect 46 463 aliquod signum (sect) in marg sin A 464 Ci-dessus sect 57 (et sect 18) 465 puros scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] pueros A (lectio non signata a Geyer) 466 cassos scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] quassos A (lectio non signata a Geyer) 467 Le laquo solos raquo et le laquo nudos raquo proviennent de la citation du questionnaire porphyrien dans le Second com-

mentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) mais le laquo puros raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12) Quant au laquo cassos raquo il deacuterive du laquo cassa raquo dudit Second commentaire (ed cit p 160 l 9 trad LAFLEUR et CARRIER sect 59) dans la paraphrase explicative de la premiegravere question le terme sera repris plusieurs fois par Abeacutelard dans notre portion de la LISPor sect 64 (4) 66 (7) 70 (1) 71 (1)

468 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 70-77 eacuted et trad MORIN p 70-75 469 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 1)] materia A (lectio non signata a Geyer) 470 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 164 l 21-p 165

l 7 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79 471 ipsam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 5)] ipse A 472 homo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 7)] huius A 473 On pourrait discuter du sens agrave donner agrave cette occurrence de lrsquoexpression laquo essence mateacuterielle raquo 474 coniunctionem scripsimus cum sA (et ed Geyer p 25 l 11)] iunctionem pA (lectio non signata a Geyer) 475 albedo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 14)] abedo A (graphia notha non signata a Geyer) 476 subsistit sA] susistit pA (graphia non signata a Geyer) 477 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 163 l 14-19 laquo Quod si ex re quidem generis ceterorumque sumitur intellectus neque ita ut sese res habet quae intellectui subiecta est uanum necesse est esse intellectum qui ex re quidem sumitur non tamen ita ut sese res habet id est enim falsum quod aliter atque res est intellegitur raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72

478 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 479 profecto scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 18)] perfecto A 480 cassi scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 19)] quasi A 481 cassus scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 22)] quassus A (lectio non signata a Geyer) 482 natura scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 23)] nature A 483 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 25 l 29)] om A 484 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 163 l 18-19 et

p 167 l 8-9 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72 et 89

485 Ci-dessus sect 42 47 57 (ougrave lrsquoon retrouve la mention du laquo status raquo et lrsquoexpression laquo aliter quam sit raquo) et surtout le deacutebut de ce sect 64 (laquo Huiusmodi [hellip] intellectus per abstractionem [hellip] rem aliter quam subsistit percipiant raquo)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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486 Separatim scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 32)] separaum A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo Separauit raquo)

487 subsistentiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 36)] sustinentiam A (lectio non signata a Geyer) 488 adspiciens scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 39)] aspiciens A (graphia non signata a Geyer) 489 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 5)] om A 490 et scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 10)] uel A 491 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 11)] om A 492 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 165 l 3-7 laquo [hellip] animus cui potestas est et disiuncta componere et composita resoluere quae a sensibus confusa et corporibus coniuncta traduntur ita distinguit ut incorpoream naturam per se ac sine corporibus in quibus est concreta speculetur et uideat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79

493 adscribit scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 12)] ascribit A (graphia non signata a Geyer) 494 utrum scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 16)] iterum A 495 inde scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 22)] in A 496 effectu caret scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 27)] affeducaret A 497 concipientem que nondum materialiter sint tanquam subsistant scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 31)] con-

cipientem iam quod nondum materialiter sint subsistat A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo conci-pientem tamquam nondum materialiter sint subsistat raquo)

498 presentibus scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 32-33)] presentis A 499 deceptum suppleuimus (cf ed Geyer p 26 l 35)] om A (omissio non signata a Geyer) 500 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 501 cogitat scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 1)] cogat A 502 si scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 27 l 3)] om pA (omissio non signata a Geyer) 503 pueritiam scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 4)] puritiam A (lectio non signata a Geyer) 504 Periermenias sic A 505 Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 417 l 33-p 447 l 4

sur ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 9 (18a28-19b4) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 13 l 12-p 18 l 4

506 si suppleuimus cum ed Geyer (p 27 l 16)] om A 507 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22) 508 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 25)] substantie A (lectio non signata a Geyer) 509 Comme deacutejagrave mentionneacute les eacutepithegravetes laquo seul raquo et laquo nu raquo proviennent de la citation du questionnaire por-

phyrien dans le Second commentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Com-mentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) tandis que le terme laquo pur raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12)

510 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et ici mecircme au deacutebut du sect 68 511 Ci-dessus sect 18 512 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Voir aussi BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

513 hircoceruus scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 2)] ircoceruus A (graphia non signata a Geyer) 514 per scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 3)] pro A 515 uere scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 4)] uero A 516 Ci-dessus sect 68 517 in suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 9)] om A 518 Ci-dessus sect 68 519 Ci-dessus sect 18

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520 aliqua scripsimus (cum Spade p 51 n 38)] alia A (et ed Geyer p 28 l 18) 521 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 160

l 14-16 laquo Nam quoniam omne quod est aut corporeum aut incorporeum esse necesse est genus et spe-cies in aliquo horum esse oportebit raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LA-FLEUR et CARRIER sect 60

522 et scripsimus (cum Spade et al p 52 n 39)] uel A (et ed Geyer p 28 l 23) 523 subsistentia scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] subsistentiam A 524 ea scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] eam A 525 discreta uel non discreta suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] om A 526 essent scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 29)] esset A (lectio non signata a Geyer) 527 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 14-16 (pas-

sage citeacute ci-dessus) 528 incorporeum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 33)] corporeum A 529 sit scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 34)] sint A 530 questionum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 35)] questionem A 531 significantur scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 40)] significatur A (lectio non signata a Geyer) 532 nominant scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 2)] nominat A 533 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et sect 68 534 et si ea que discreta sunt seclusimus (cf ed Geyer p 29 l 4-5)] add A (cf infra in ista paragrapho) 535 Ci-dessus sect 18 536 et caeligtera sic A (= et cętera) 537 in scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 29 l 10)] om pA (omissio non signata a Geyer) 538 Ci-dessus sect 18 ougrave Abeacutelard a repris BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10

eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161 l 7 539 Ci-dessus sect 59 540 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 10-12 laquo genera et species [hellip] sensibilibus iuncta subsistunt in sensibilibus intelleguntur uero ut per se-met ipsa subsistentia ac non in aliis esse suum habentia raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 89

541 preter scripsimus (cf ed Geyer p 29 l 18)] pre A 542 Ci-dessus sect 68 543 uidebantur scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 23)] uidebatur A (lectio non signata a Geyer) 544 unquam sic A 545 Ci-dessus sect 59 et ici mecircme sect 73 546 Ci-dessus sect 72 547 conuenientior scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 28)] conuenientiorum A 548 Ci-dessus sect 68 et sect 73 (fin) 549 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respondeatur raquo) ― Ci-dessus

sect 73 550 Ci-dessus sect 72 551 Ci-dessus sect 57 ougrave le texte en question (Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ [coll laquo Gram-

matici Latini raquo III] t II p 135 l 6-10) de Priscien est citeacute 552 Ci-dessus sect 18 553 sint scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 2)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 554 non suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 3)] om A 555 Ci-dessus sect 44 556 logice scripsimus (cf ed Geyer p 30 l 23)] loice A (graphia non signata a Geyer) 557 Crsquoest-agrave-dire par suite des usages meacutetaphoriques 558 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer) 559 Crsquoest-agrave-dire de meacutetaphore ou drsquousage meacutetaphorique

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560 Commentariis scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 27)] commenterartis A 561 Crsquoest-agrave-dire drsquousages meacutetaphoriques 562 Il y a une certaine eacutequivociteacute dans cette section du texte abeacutelardien concernant les laquo questions raquo srsquoil

srsquoagit toujours drsquoune quelconque faccedilon des questions de Porphyre telles que reprises en latin dans son Se-cond commentaire sur lrsquoIsagoge par Boegravece (In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-9) et telles que tout juste reacutepondues par Abeacutelard (avec de surcroicirct la reacuteponse agrave la quatriegraveme question ajouteacutee) souvent il srsquoagit aussi plus preacuteciseacutement du questionnement aporeacutetique (ibid I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2) deacuteveloppeacute par Boegravece mdash peut-ecirctre agrave la suite drsquoAlexandre drsquoAphrodise mdash sur la theacutematique deacutefinie par les questions porphyriennes

563 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163 l 19-p 164 l 2 laquo Sic igitur quoniam genus ac species nec sunt nec cum intelleguntur uerus eorum est intellectus non est ambiguum quin omnis haec sit deponenda de his quinque propositis disputandi cura quandoquidem neque de ea re quae sit neque de ea de qua uerum aliquid intellegi proferriue possit in-quiritur raquo plutocirct que le passage (ibid p 161 l 9-10 laquo ut nec anxium lectoris animum relinquam raquo) citeacute par Geyer p 30 l 29 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 73 et 63

564 Voir pour ce questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

565 Pour cette solution laquo boeacutecienne raquo de lrsquoaporie voir BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167 l 7

566 aliquas scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] quam A 567 et suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] om A 568 Allusion agrave nouveau au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio

secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2 569 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 161

l 8-14 laquo Quas licet quaestiones arduum sit mdash ipso interim Porphyrio renuente mdash dissoluere tamen ad-grediar ut nec anxium lectoris animum relinquam nec ipse in his quae praeter muneris suscepti seriem sunt tempus operamque consumam Primum quidem pauca sub quaestionis ambiguitate proponam post uero eundem dubitationis nodum absoluere atque explicare temptabo raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 63

570 Nouvelle allusion globale au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

571 Renvoi dans le questionnement aporeacutetique boeacutecien aux arguments reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 163 l 6

572 Ci-dessus sect 24-37 573 primo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 3)] prima A (lectio non signata a Geyer) 574 Reprise du premier argument reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegrave-

ces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3

575 contra suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 6 secundum A2 [fol 75va ed Ottaviano p 142])] om A 576 diffugium scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 8)] diffinitum A difugium A2 (fol 75vb ed Geyer in appa-

ratu lectionum laquo diffugium raquo ed Ottaviano p 142) 577 Abeacutelard saute immeacutediatement au rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possi-

biliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 15-23

578 Suite du rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extra-mentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 23-p 163 l 3

579 quod per translationem scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 17)] per transionem quod A (ed Geyer in ap-paratu lectionum laquo per transionem quidem raquo)

580 Si cette phrase suit la filiegravere qui va du terme geacuteneacuterique lsquoanimalrsquo agrave lrsquoespegravece humaine et aux hommes indi-viduels le cas du cheval nrsquoest plus rappeleacute rendu au niveau individuel de mecircme lrsquoexplication alternative qui suit se borne agrave donner lrsquoexemple deacutefinitionnel du terme lsquohommersquo laquo animal et rationnel et mortel raquo

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581 uel suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 19 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 142])] om A 582 quod seclusimus cum ed Geyer (p 31 l 19) 583 Renvoi au deacutebut et agrave la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (ex-

tramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3

584 comprobat scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 24)] combat A (cum aliquo signo infra lineam graphia notha non signata a Geyer)

585 Maintenant reprise du milieu de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15

586 destruit scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 25) secundum A2 (fol 75vb ed Ottaviano p 143) et L (fol 19ra ed Geyer p 529 l 20)] defuit A

587 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 27)] substantiam A 588 habebit suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 29 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 589 est suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 31 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 590 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162

l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3 591 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15 592 eo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 37)] eos A (lectio non signata a Geyer) 593 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167

l 7 (globalement ou plus strictement jusqursquoagrave p 166 l 8) 594 Ci-dessus sect 64 595 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164

l 2 596 essentia scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 4)] antio A 597 Ci-dessus sect 75 598 quod scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 8)] ut A

Page 6: Abélard et les universaux : édition et traduction du début

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laquo nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ot-taviano p 116)] rationibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) raquo ainsi que quand (en nous inspirant comme ici dans ce qursquoil peut y avoir de bon dans une leccedilon de A autrement fautive) nous rejetons le choix de Geyer malgreacute ses associations laquo dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo) raquo

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les abreacuteviations mises agrave profit dans nos notations criti-ques suivent les us et coutumes de lrsquoecdotique et nrsquoappellent pas de remarques parti-culiegraveres sauf peut-ecirctre dans le cas suivant les leccedilons se reacuteveacutelant ecirctre le premier jet du copiste du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup sont noteacutees par un laquo p raquo minuscule devant le sigle du manuscrit (donc ici pA signifie laquo premier eacutetat de A raquo) de mecircme les leccedilons issues ulteacuterieurement de lrsquoauto-correction du copiste sont noteacutees par un laquo s raquo preacuteceacutedant le sigle du manuscrit (sA signifiant alors laquo second eacutetat de A raquo)

Nous avons signaleacute drsquoembleacutee que la preacutesente eacutedition critique respecte lrsquoancrage historique du texte de la LISPor en suivant mdash sauf en quelques occurrences facile-ment justifiables10 mdash lrsquoorthographe meacutedieacutevale de son manuscrit connu sans la laquo nor-maliser raquo en lrsquoalignant arbitrairement sur lrsquousage scolaire drsquoaujourdrsquohui Toutefois la ponctuation des manuscrits diffeacuterant grandement de nos habitudes modernes mdash celle du ms Milano Biblioteca Ambrosiana M 63 sup ne faisant pas exception agrave la regrave-gle mdash nous avons opteacute afin de faciliter lrsquointelligence du texte pour une ponctuation forte qui charpente la phrase et en souligne les articulations logiques De mecircme lrsquoemploi des majuscules nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le manuscrit crsquoest nous qui en avons mis une principalement 1 en tecircte de toute nouvelle phrase ou des citations non inteacutegreacutees dans la phrase 2 agrave tous les noms propres ainsi qursquoagrave certains autres noms remarquables srsquoen rapprochant (comme Antiqui Deus Perypatetici) 3 au pre-mier eacuteleacutement des titres drsquoouvrages

Dans le texte de lrsquoeacutedition lrsquoitalique a eacuteteacute utiliseacute agrave la fois pour mettre en eacutevidence les titres de livres et pour faire ressortir les lemmes porphyriens ainsi que mdash dans des citations boeacuteciennes implicites non placeacutees entre guillemets (laquo raquo) mdash les mots re-produits litteacuteralement ou presque litteacuteralement Les chevrons simples (lsquo rsquo) encadrent les mots ou expressions deacutesigneacutes en tant que tels (surtout avec les verbes dicere et ap-pellare) ou bien signalent un exemple ou la reprise drsquoun ou de plusieurs termes deacutejagrave citeacutes Toutes les suppleacuteances sont inseacutereacutees entre crochets obliques lt gt Quant aux crochets droits [ ] ils indiquent que selon lrsquoeacutediteur un passage doit ecirctre retrancheacute (ailleurs mdash crsquoest-agrave-dire dans la preacuteface et lrsquoapparat des sources mdash ces derniers cro-

10 Par exemple (parce qursquoil srsquoagit de graphies isoleacutees contre lrsquousage geacuteneacuteral du manuscrit ou bien de pures bourdes du scribe) 1 sect 13 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra sect 44 laquo contrahere raquo) 2 sect 19 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 3 sect 25 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 4 sect 18 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 5 sect 19 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 6 sect 35 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 7 sect 32 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer)

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chets encadrent aussi parfois un commentaire personnel ou tout autre eacuteleacutement heacuteteacute-rogegravene inclus dans une citation quand ils ne sont pas simplement employeacutes en al-ternance avec les parenthegraveses sans parler de lrsquoapparatus lectionum ougrave comme il a deacutejagrave eacuteteacute expliqueacute les crochets droits fermants sans italique veulent dire laquo devient raquo ou laquo deviennent raquo)

La division du texte en paragraphes est celle de Geyer qui avec son eacutedition complegravete de la LISPor demeure une reacutefeacuterence incontournable mecircme pour la portion du texte abeacutelardien faisant ici lrsquoobjet drsquoune nouvelle eacutedition critique Crsquoest nous ce-pendant qui avons ajouteacute en caractegraveres gras et inseacutereacutes entre crochets obliques le numeacutero correspondant agrave chaque paragraphe de lrsquoeacutedition Geyer (ce qui va de ltsect 1gt agrave ltsect 80gt) Dans le texte de lrsquoeacutedition toujours les numeacuteros de folios apparaissant eux aussi en gras mais entre accolades sont bien sucircr ceux du manuscrit Milano Biblio-teca Ambrosiana M 63 sup (du fol 1ra au fol 5rb)

En lrsquoabsence de numeacuterotation quinqualineacuteaire lrsquoapparatus lectionum de lrsquoeacutedition nrsquoa pas eacuteteacute mateacuteriellement distingueacute de lrsquoapparatus fontium (leurs appels numeacuteroteacutes renvoyant agrave lrsquoannotation plutocirct abondante placeacutee pour des questions de mise en page tout agrave la fin du texte) Ce dernier apparat tacircche de fournir comme il se doit les coor-donneacutees au minimum de toutes les reacutefeacuterences ou citations explicites de mecircme que celles des emprunts implicites agrave Boegravece (surtout ceux freacutequents et cruciaux agrave lrsquoIn laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda [= In Isag2]11) ainsi que de preacuteciser systeacutematiquement les renvois internes agrave la LISPor mais sans aller jusqursquoagrave constituer pour chaque point la liste des lieux parallegraveles dans les autres œuvres drsquoAbeacutelard (ce qui serait pour nous lrsquoobjet drsquoun autre travail)

Le titre donneacute agrave ces Gloses drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre est tireacute comme souvent pour les œuvres meacutedieacutevales des premiers mots du texte laquo Ingredientibus nobis logicam raquo et dans ce cas-ci drsquoune mention ajouteacutee par une autre main drsquoeacutecri-ture dans la marge supeacuterieure du recto du premier folio du manuscrit (Milano Bi-blioteca Ambrosiana M 63 sup) laquo Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelar-dum super Porphirium raquolaquo ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre raquo une attribution confirmeacutee agrave la fin du texte dans un colophon reacutedigeacute en majuscules de la main mecircme du scribe mais avec une bourde remarquable dans le preacutenom de lrsquoauteur (preuve agrave mon sens qursquoil ne savait pas vraiment ce qursquoil copiait et le comprenait encore moins drsquoougrave les multiples beacutevues scribales que nous avons si-gnaleacutees) laquo PRETRI [sic ] ABAELARDI PALATINI EDICIO SUPER PORPHIRIUM EX-PLICIT raquolaquo ltIcigt se termine lrsquoeacutedition de Prierre [] Abeacutelard Palatin sur Porphyre raquo Donc de maniegravere seacutelective en ce qui concerne lrsquointituleacute mecircme Logica laquo Ingredienti-

11 BOEgraveCE In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commentorum Editio secunda dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In laquo Isagogen raquo Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum XLVIII) 1906 p 135-348 (pour lrsquoentiegravereteacute du Second commentaire) On pourra trouver ci-dessus dans ce numeacutero (dans lrsquoarticle laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Porphyre raquo) notre traduction franccedilaise du deacuteveloppement boeacutecien sur les universaux de lrsquoIn Isag2 ainsi que le texte latin reacuteviseacute qui y correspond les deux avec des numeacuteros de paragraphes que nous avons ajouteacutes et auxquels nous faisons ici reacutefeacuterence le cas eacutecheacuteant

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bus raquo Super Porphyrium Crsquoest le montage qui surtout suite agrave lrsquoeacutedition Geyer est devenu coutumier et que nous reprenons comme titre de lrsquoouvrage dont nous publions ici le deacutebut dans une nouvelle eacutedition critique12 Le sens agrave donner au ceacutelegravebre incipit de la LISPor ne peut ecirctre deacutetermineacute de faccedilon absolument univoque Abeacutelard utilisant mdash sans doute sciemment mdash une formule intrinsegravequement ambigueuml Ingredientibus nobis logicam que lrsquoon peut sucircrement rendre par laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique raquo (plus litteacuteralement laquo Quant agrave nous commenccedilant la logique raquo) en eacutetant conscient qursquoelle signifie agrave la fois que le maicirctre (ou lrsquoauteur) qursquoest Abeacutelard com-mence son cours (ou son commentaire) sur le cursus logique dont la premiegravere eacutetape canonique est alors depuis des siegravecles lrsquoIsagoge de Porphyre et que partant ses au-diteurs (ou ses lecteurs) mdash des laquo deacutebutants raquo eux mdash commencent leur eacutetude de la lo-gique Bien qursquoelle inclue par voie de conseacutequence ces deacutebutants lrsquoexpression intro-ductive vise avant tout le maicirctre comme lrsquoindique la nature des deux autres actions de la phrase exprimeacutees la premiegravere par un second participe preacutesent laquo prelibantes raquo (cette fois non plus au datif pluriel comme le premier mais au nominatif pluriel) et la seconde par un verbe laquo ducamus raquo au subjonctif preacutesent agrave la premiegravere personne du pluriel ce qui au total (en faisant ressortir ces deux actions par lrsquoitalique) peut se ren-dre ainsi laquo Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash offrant [crsquoest-agrave-dire nous qui offrons] un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie raquo Si Abeacutelard avait voulu dire drsquoentreacutee de jeu laquo Pour nos deacutebutants en logique raquo il aurait employeacute non pas le pronom personnel nobis comme il lrsquoa fait mais plutocirct lrsquoadjectif possessif nostris agrave la maniegravere de ce qursquoil a fait dans son dernier commentaire sur lrsquoIsagoge (celui contenu dans le manuscrit de Lunel) et dont lrsquoincipit est preacuteciseacutement laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes 13 raquolaquo Sa-tisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons raquo voire agrave celle de son œuvre theacuteologique deacutebutant par laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes14 raquolaquo Sa-

12 On trouve une suggestion de simplification en laquo Logica raquo pour lrsquoensemble des premiers commentaires abeacute-lardiens deacuteveloppeacutes sur la laquo Logica uetus raquo une appellation suffisante pour opeacuterer la distinction de ces derniers drsquoune part et drsquoautre part du commentaire ulteacuterieur drsquoAbeacutelard sur lrsquoIsagoge de Porphyre selon cette interpreacutetation des laquo Glossulae raquo que lrsquoon nomme traditionnellement aussi drsquoapregraves lrsquoincipit la laquo Lo-gica ldquoNostrorum Petitioni Sociorumrdquo Super Porphyrium raquo voir J MARENBON The Philosophy of Peter Abelard Cambridge Cambridge University Press 1997 p 46 n 36 et sqq

13 La premiegravere phrase au complet qui renvoie aussi agrave la logique se lisant ainsi dans le ms Lunel Biblio-thegraveque municipale 6 fol 8ra (dont nous suivons lrsquoorthographe cf Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff [coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Unter-suchungen raquo Band XXI Heft 4] 1933 p 505) laquo Nostrorum peticioni sociorum satisfacientes scribende logice laborem suscepimus et que de logica didicimus uotis eorum exponimus raquolaquo Satisfaisant agrave la requecircte de nos compagnons nous avons assumeacute le labeur drsquoeacutecrire ltsurgt la logique et ltconformeacutementgt agrave leurs vœux nous avons exposeacute les ltchosesgt que nous avons apprises relativement agrave la logique raquo

14 Cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium laquo Prefacio raquo 1 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theo-logia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoScholariumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 313 l 1-3 (nous suivons la ponc-tuation et la typographie de la version bregraveve de ce texte laquo Prologus raquo 1 cf Petri Abaelardi Opera theo-logica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haere-sum Petri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols [coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XII] 1969 p 401 l 4-6) laquo Scholarium nostrorum petitioni prout possumus satisfacientes aliquam sacrę eruditionis summam quasi diuinę Scripturę introductionem conscripsimus raquolaquo Satisfaisant

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tisfaisant dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants raquo Mais la subtile ambiguiumlteacute de la formule Ingredientibus nobis logicam ainsi que le deacutesir drsquoavoir un titre succinct et marquant ont fait que lrsquoon a tendance agrave simplifier la tra-duction du montage qursquoest lrsquointituleacute Logica laquo Ingredientibus raquo en laquo Logique ldquoPour les deacutebutantsrdquo raquo (laquo Logic for beginners raquo) une tendance naturelle agrave laquelle nous sa-crifierons nous aussi agrave lrsquooccasion par souci de commoditeacute (alors qursquoen rigueur des termes il faudrait toujours parler mais plus lourdement et moins eacutevocativement de Logique laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) mecircme si elle ne correspond pas mdash on sait maintenant pourquoi mdash au sens le plus exact de cette premiegravere phrase ni eacutevidem-ment agrave la teneur reacuteelle du texte particuliegraverement difficile qursquoelle introduit bien que ce dernier corresponde effectivement mdash autre temps autres mœurs mdash agrave un enseigne-ment donneacute agrave des deacutebutants en logique

Quant agrave notre traduction mdash la premiegravere veacuteritable en langue franccedilaise pour cette portion complegravete du texte15 mdash elle se veut surtout litteacuterale tout en eacutetant acceptable en franccedilais Crsquoest que par-delagrave son occasionnelle eacuteleacutegance litteacuteraire le latin drsquoAbeacute-lard est surtout lrsquoinstrument par lequel il exprime une penseacutee conceptuellement com-plexe dont les nuances demandent agrave ecirctre exprimeacutees fidegravelement drsquoabord au niveau de la langue avant de preacutetendre parvenir eacuteventuellement agrave son interpreacutetation deacutegageacutee des meacuteandres de lrsquoexpression originelle Mecircme si le latin abeacutelardien est plus classique et moins scolastique que celui de Thomas drsquoAquin nous souscrivons sans reacuteserve

dans la mesure ougrave nous le pouvons agrave la requecircte de nos eacutetudiants nous avons composeacute une certaine somme du savoir sacreacute pour ainsi dire une introduction agrave lrsquoEacutecriture divine raquo

15 Il y en a bien sucircr une partielle relativement fidegravele et certes eacuteleacutegante qui couvre essentiellement la critique des reacutealistes et se rend avec des sauts jusqursquoagrave la preacutesentation de la theacuteorie du statut (eacuted GEYER p 9 l 12-p 11 l 19 p 11 l 20-p 16 l 29 p 17 l 12-p 18 l 3 p 19 l 9-10 et 14 p 19 l 21-p 20 l 14 ce qui correspond agrave nos paragraphes sect 21-38 [partiellement] sect 42-43 sect 45 [tregraves partiellement] sect 46 [tregraves partiellement] sect 47) mais ne permet pas de se faire une ideacutee de la theacuteorie abeacutelardienne de la signification ou de lrsquoabstraction ni mecircme mdash on peut maintenant en juger mdash de celle du statut drsquoailleurs cf J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 111-122 (p 125-138 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf [coll laquo Vestigia XIV raquo] 1994) Quant agrave la version plus ancienne qui couvre exactement la mecircme portion que la nocirctre elle est geacuteneacuteralement plus une adaptation qursquoune traduction et malgreacute son apparente lisibiliteacute ne repreacutesente aucunement un instrument fiable pour comprendre quelque aspect que ce soit de la doctrine drsquoAbeacutelard sur les universaux cf Œuvres choisies drsquoAbeacutelard textes preacutesenteacutes et traduits par M de GAN-DILLAC Logique (1re partie) - Eacutethique - Dialogue entre un philosophe un juif et un chreacutetien Paris Aubier-Montaigne (coll laquo Bibliothegraveque philosophique raquo) 1945 p 77-127 (laquo Premiegravere partie de la Logica ldquoIngre-dientibusrdquo raquo) qui souscrit signalons-le au passage agrave la compreacutehension laquo simplifieacutee raquo de lrsquoincipit de la LISPor laquo Pour ceux qui deacutebutent dans lrsquoeacutetude de la logique [hellip] raquo (p 77) Quant aux traductions anglaises on en trouve principalement trois dont la comparaison est souvent profitable dans 1 R McKEON Selec-tions from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258 (reprise dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 169-188) allant de eacuted Geyer p 1 l 1 agrave p 30 l 26 soit de nos sect 1 agrave 77 (lrsquoincipit y eacutetant rendu [trop ] libre-ment par laquo We may open our introduction to logic [hellip] raquo p 218 et 169) 2 P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International (thegravese doctorale non publieacutee mais accessible eacutelectroniquement) 1982 p 1-28 et 3 Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and ed-ited by PV SPADE Indianapolis Cambridge Hackett 1994 p 26-56 traduction deacutebutant comme la preacute-ceacutedente eacuted GEYER p 7 l 25 et couvrant nos sect 18-80 Pour une traduction reacutecente en espagnol voir La cuestioacuten de los universales en la Edad Media seleccioacuten de textos de Porfirio Boecio y Pedro Abelardo estudio preliminar Francisco Bertelloni introduccioacuten traduccioacuten y notas Mariacutea Florencia Marchetto y Antonio Tursi Buenos Aires Ediciones Winograd 2010 p 152-237

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parce que nous sommes convaincus que ces propos srsquoappliquent eacutegalement bien agrave la langue drsquoAbeacutelard dans la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium agrave ce qursquoeacutecri-vait assez reacutecemment un bon traducteur drsquoun ceacutelegravebre texte eacutepisteacutemologique de lrsquoAquinate ayant lui aussi mis lrsquoaccent sur la litteacuteraliteacute laquo Ce choix est certes dis-cutable Nrsquoaurait-il pas fallu parfois rendre le texte plus attirant dans un langage plus contemporain Quelle que soit lrsquoexpression franccedilaise de la traduction un effort est neacutecessaire pour entrer dans une telle penseacutee La compreacutehension ne peut pas ecirctre im-meacutediate Coller au texte latin autant que faire se peut nous semble le meilleur moyen drsquoeacuteviter de regrettables contresens Ceci vaut pour la structure grammaticale de la phrase mais aussi pour la traduction de tel ou tel mot16 raquo Lorsque mecircme les plus grands interpregravetes drsquoAbeacutelard ont pu srsquoeacutegarer ici ou lagrave cette attitude humble et pru-dente nous semble ecirctre de mise tout en eacutetant conscients eacutevidemment qursquoelle ne constitue en aucune sorte une parfaite garantie contre lrsquoerreur pure et simple ou le choix moins heureux qui peuvent surgir nrsquoimporte ougrave mais particuliegraverement lors de la deacutetermination des kyrielles de pronoms ou de relatifs au neutre de celle des nom-breux sujets non exprimeacutes sinon de celle de lrsquoordre drsquoemboicirctement des geacutenitifs voire du simple emploi de lrsquoarticle mdash non existant en latin mdash deacutefini ou indeacutefini

Du point de vue de la mise en page cette traduction franccedilaise est preacutesenteacutee com-modeacutement pour des fins de comparaison dans une colonne parallegravele au texte latin eacutediteacute et autant que faire se peut en phase avec lui arborant aussi agrave son instar des nu-meacuteros de paragraphes allant du ltsect 1gt au ltsect 80gt Elle est en outre intellectuellement diviseacutee en sept sections numeacuteroteacutees de 0 agrave VI contenant elles-mecircmes des subdivi-sions Les sections I agrave VI reprennent mdash sauf dans un secteur (celui des sous-sections II12 et II13) ougrave nous nous sommes expliqueacutes en lien avec les traditions interpreacuteta-tives sur la difficulteacute de reconstruction de lrsquoargumentaire abeacutelardien mdash les diverses rubriques du plan deacutetailleacute preacutesenteacute par A de Libera et ensuite finement examineacute par lui dans ce qui constitue lrsquoeacutetude reacutecente la mieux informeacutee et la plus deacuteveloppeacutee sur la partie de la LISPor qui nous concerne ici17 Autant pour les rubriques de la sec-tion 0 qui sont notre fait que pour celles des sections I-VI dues agrave A de Libera nous indiquons les pages et les lignes auxquelles elles correspondent dans lrsquoeacutedition Geyer Ce qui permet une mise en rapport aiseacutee de cette premiegravere eacutedition de la nocirctre et de sa traduction ainsi que de lrsquoexeacutegegravese libeacuteranienne le tout dans le but eacutenonceacute preacuteceacute-demment de favoriser un retour reacutepeacuteteacute autant reacuteflexif que dynamique au texte mecircme du deacutebut de la Logica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyrium drsquoAbeacutelard qui suit im-meacutediatement et auquel nous convions agrave nouveau le lecteur

16 laquo Introduction raquo dans THOMAS DrsquoAQUIN Division et meacutethodes de la science speacuteculative physique ma-theacutematique et meacutetaphysique introduction traduction et notes de Lrsquoexpositio super librum Boethii de Trini-tate q V-VI par B SOUCHARD Paris Budapest Torino LrsquoHarmattan (coll laquo Ouverture philosophique raquo) 2002 p 17

17 Cf A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier (coll laquo Philosophie raquo) 1999 p 294-297 pour le plan deacutetailleacute de la structure argumentative et p 297-498 pour son survol analy-tique

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ltABEacuteLARDABAELARDUSgt ltIcigt commencent les Gloses selon maicirctre Abeacutelard sur Porphyre

Incipiunt Glossae secundum magistrum Abaelardum super Porphirium

ltLogique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyregt ltLogica laquo Ingredientibus raquo Super Porphyriumgt

lt01 DEacuteFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE

(POUR Y SITUER LA LOGIQUE)gt

ltsect 1gt Quant agrave nous qui commenccedilons la logique mdash ltengt offrant un aperccedilu de la proprieacuteteacute de cette ltdisciplinegt mdash tirons exorde de son genre qui est la philosophie Or Boegravece nrsquoappelle pas lsquophilosophiersquo nrsquoimporte quelle science mais celle qui consiste dans les reacutealiteacutes les plus grandes en effet nous ne disons pas lsquophilosophesrsquo nrsquoimporte quels savants mais ltceuxgt dont lrsquointelligence peacutenegravetre les ltproblegrave-mesgt subtils Or de la ltphilosophiegt Boegravece distin-gue trois espegraveces agrave savoir la speacuteculative relative agrave la nature des reacutealiteacutes agrave speacuteculer la morale relative agrave lrsquohonnecircteteacute de la vie agrave consideacuterer la rationnelle rela-tive agrave la lsquoraisonrsquo mdash ltcrsquoest-agrave-dire au systegravemegt mdash des arguments agrave composer ltetgt que les Grecs nomment lsquologiquersquo Toutefois seacuteparant la ltlogiquegt de la phi-losophie certains la disaient mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash non pas partie mais instrument de la phi-losophie agrave savoir en cela que dans la ltlogiquegt drsquoune certaine maniegravere les autres ltespegraveces de la phi-losophiegt opegraverent pendant qursquoelles utilisent ses ar-guments pour prouver ltleursgt propres questions Par exemple si drsquoune speacuteculation naturelle ou morale advient une question crsquoest de la logique que sont tireacutes les arguments Contre eux Boegravece lui-mecircme dit que rien nrsquoempecircche que du mecircme le mecircme soit et instrument et partie comme la main ltlrsquogtest du corps humain La logique elle-mecircme encore semble sou-vent son ltpropregt instrument quand aussi elle ap-prouve par ses arguments une question se rapportant agrave elle comme celle-ci lsquolrsquohomme est une espegravece du ltgenregt animalrsquo Et toutefois ce nrsquoest pas pour au-tant qursquoelle est moins logique parce qursquoelle est ins-trument de la logique Et ainsi ltelle nrsquoest pas moinsgt philosophie parce qursquoltinstrumentgt de la philosophie Boegravece lui-mecircme distingue aussi la ltlo-giquegt des deux autres espegraveces de philosophie par sa fin propre qui consiste dans les arguments agrave com-

(eacuted GEYER p 1 l 3-p 2 l 15)

ltsect 1gt fol 1ra Ingredientibus nobis logicam 1 mdash pauca de proprietate eius prelibantes2 mdash a genere ipsius quod est philosophia3 ducamus exordium lsquoPhilo-sophiamrsquo autem non quamlibet scientiam Boecius 4 appellat sed que in maximis rebus consistit non enim philosophos quoslibet scientes dicimus sed quorum intelligentia penetrat subtilia Huius au-tem5 tres species Boecius6 distinguit spe-culatiuam scilicet de speculanda rerum natura moralem de honestate uitaelig7 consi-deranda rationalem de ratione argumen-torum componenda quam lsquologicenrsquo Greci nominant 8 Quam tamen a philosophia quidam diuidentes non philosophiaelig 9 partem 10 sed instrumentum mdash teste Boecio11 mdash dicebant eo uidelicet quod in ea quodammodo cetere operentur dum argumentis ipsius ad proprias probandas questiones utuntur Veluti si ex naturali uel morali speculatione questio fiat12 ex logica sumuntur argumenta Contra quos ipse Boecius 13 nichil 14 impedire dicit idem eiusdem et instrumentum esse et partem sicut est manus humani corporis Ipsa etiam logica sui sepe instrumentum uidetur cum et questionem ad se perti-nentem suis approbat argumentis ueluti istam lsquohomo est species animalisrsquo Nec tamen ideo minus est logica quia logice est instrumentum Sic nec philosophia quia philosophie Quam etiam ipse Boecius15 a duabus aliis philosophie spe-ciebus proprio fine suo distinguit qui in componendis argumentationibus consis-tit Nam etsi phisicus16 argumenta com-

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poser Car mecircme si le physicien compose des argu-ments ce nrsquoltestgt pas la physique qui lrsquoinstruit pour ce ltfairegt mais seule la logique

ltsect 2gt Sur la ltlogique Boegravecegt mentionne aussi que pour cette raison elle a eacuteteacute consigneacutee par eacutecrit et a eacuteteacute rameneacutee agrave des regravegles preacutecises drsquoargumenta-tions afin que par de fausses complexions elle nrsquoen-traicircne pas dans lrsquoerreur les ltespritsgt trop vagabonds puisque ce qui ne se rencontre pas dans la nature des reacutealiteacutes elle semble par ses raisons ltlegt garantir et souvent dans ses stipulations colliger les contraires de cette maniegravere lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt blanc crsquoest pourquoi Socrate est blancrsquo en revanche lsquoSocrate est un corps or le corps ltestgt noir crsquoest pourquoi Socrate est noirrsquo

ltsect 3gt Or en eacutecrivant ltsurgt la logique cet ordre est neacutecessaire en lrsquooccurrence puisque les argu-mentations sont jointes agrave partir des propositions les propositions agrave partir des mots il est neacutecessaire que celui qui eacutecrit parfaitement la logique eacutecrive drsquoabord sur les termes simples ensuite sur les propositions qursquoenfin dans les argumentations il accomplisse la fin de la logique comme aussi notre chef de file Aristote ltlegt fit ltluigt qui pour la doctrine des ter-mes eacutecrivit tout au long les Preacutedicaments pour ltcellegt des propositions le De lrsquohermeacuteneutique pour ltcellegt des argumentations les Topiques et les Analytiques

lt02 RUBRIQUES INTRODUCTIVES (TITRE INTENTION MATIEgraveRE MEacuteTHODE UTILITEacute)gt

ltsect 4gt Or Porphyre mdash ltlrsquoauteur dont il srsquoagitgt ici mdash preacutepare comme lrsquoenseigne le libelleacute mecircme du titre cette lsquoIntroductionrsquo pour les Preacutedicaments drsquoAristote ltintroductiongt que toutefois ltPorphyregt lui-mecircme montre par apregraves ecirctre neacutecessaire agrave tout lrsquoart ltlogiquegt Que drsquoelle soient briegravevement distin-gueacutes plus subtilement lrsquointention la matiegravere le mode de traitement lrsquoutiliteacute ou bien sous quelle partie de la dialectique est poseacutee la preacutesente science

ltsect 5gt Or lrsquointention ltengt est drsquoinstruire au pre-mier chef le lecteur pour les Preacutedicaments drsquoAris-tote afin que plus facilement il puisse comprendre les ltchosesgt qui y sont traiteacutees

Ce que ltPorphyregt fait en traitant des cinq lteacuteleacutementsgt qui sont la matiegravere de cette ltintroduc-

ponit non ad hoc eum phisica17 sed sola instruit logica

ltsect 2gt De qua etiam hac ratione con-scriptam18 esse meminit19 atque eam ad certas argumentationum regulas reductam esse ne nimium uagos20 falsis comple-xionibus in errorem pertrahat cum id quod in rerum natura non inuenitur ratio-nibus suis uideatur astruere et sepe con-traria in condicionibus suis colligere 21 hoc modo lsquoSocrates est corpus corpus autem album quare Socrates est albusrsquo rursus lsquoSocrates est corpus corpus au-tem nigrum quare Socrates est nigerrsquo

ltsect 3gt In scribendo autem logicam hic22 ordo23 necessarius est ut quoniam argumentationes ex propositionibus iun-guntur propositiones ex dictionibus eum qui logicam perfecte scribit primum de simplicibus sermonibus deinde de pro-positionibus necesse est scribere tandem in argumentationibus finem logice con-summare sicut et princeps noster Aristo-teles fecit qui ad sermonum doctrinam Predicamenta perscripsit ad propositio-num Periermenias 24 ad argumentatio-num Topica et Analetica25

(eacuted GEYER p 2 l 16-p 4 l 17)

ltsect 4gt Iste autem Porfirius sicut ipsa inscriptio tituli 26 docet hanc lsquoIntroduc-tionemrsquo ad Predicamenta Aristotelis pre-parat27 quam tamen ipse ad totam artem necessariam posterius demonstrat Cuius intentio materia modus tractandi utilitas aut cui dialectice parti supponatur28 pre-sens scientia breuiter distinguatur subti-lius

ltsect 5gt Est autem intentio lectorem precipue ad Predicamenta Aristotelis instruere ut facilius ea que ibi tractantur queat intelligere

Quod facit tractando de quinque que sunt eius materia genere scilicet specie

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tiongt agrave savoir le genre lrsquoespegravece la diffeacuterence le propre et lrsquoaccident dont il a jugeacute utile au premier chef la connaissance pour les Preacutedicaments parce qursquoil est discuteacute drsquoeux dans presque tout lrsquoenchaicirc-nement des Preacutedicaments Or ltle faitgt que nous avons dit lsquocinqrsquo peut ecirctre reacutefeacutereacute drsquoune certaine ma-niegravere et agrave ces noms mdash genre espegravece etc mdash et agrave leurs signifieacutes Car aussi ltPorphyregt clarifie convena-blement la signification de ces cinq noms qursquoutilise Aristote afin que quand on en sera venu aux Preacutedi-caments ce qursquoil faut comprendre agrave propos de ces noms ne soit pas ignoreacute Il peut mecircme aussi srsquoagir de tous les signifieacutes de ces noms comme de cinq lteacuteleacute-mentsgt parce que mecircme si pris un agrave un ils sont indeacutefinis lten nombregt (vu que sont indeacutefinis lten nombregt les genres et similairement les espegraveces etc) il srsquoagit toutefois de tous ainsi qursquoil a eacuteteacute dit ltcomme degt cinq parce qursquoil est traiteacute de tous selon cinq proprieacuteteacutes de tous les genres certes selon cela qursquoils sont des genres et des autres lteacuteleacutementsgt si-milairement Car crsquoest ainsi aussi que les huit parties de lrsquoeacutenonceacute sont consideacutereacutees selon leurs huit pro-prieacuteteacutes certes bien que prises une agrave une elles soient indeacutefinies lten nombregt

ltsect 6gt Le mode de traitement quant agrave lui est ici qursquoune fois drsquoabord distingueacutees les natures des ltcinq eacuteleacutementsgt un agrave un dans leurs divers traiteacutes il descend enfin pour leur plus grande connaissance simultaneacutement vers leurs communauteacutes et proprieacuteteacutes

ltsect 7gt Or lrsquoutiliteacute comme Boegravece lui-mecircme lrsquoen-seigne quoiqursquoelle soit principalement dirigeacutee vers les Preacutedicaments se reacutepand toutefois de faccedilon qua-drifide ltcegt qursquoun peu plus tard ougrave ltBoegravecegt lui-mecircme le dira nous clarifierons plus diligemment

ltsect 8gt Mais par quelle partie la science du preacute-sent ouvrage tend vers la logique ltcelagt est aussitocirct reconnu si drsquoabord nous avons diligemment dis-tingueacute les parties de la logique Or il y en a deux mdash selon ltlesgt auteurltsgt Ciceacuteron et Boegravece mdash qui com-posent la logique agrave savoir la science de deacutecouvrir des arguments et ltcellegt de juger crsquoest-agrave-dire de confirmer et de corroborer ceux mecircmes deacutecouverts En effet deux ltchosesgt sont neacutecessaires agrave celui qui

differentia proprio et accidente quorum precipue agnitionem 29 ad Predicamenta utilem iudicauit quod de his fere in tota serie Predicamentorum disputetur Quod autem lsquoquinquersquo diximus et ad hec no-mina mdash genus species et caeligtera30 mdash et ad eorum significata quodammodo referri potest fol 1rb Nam et horum quinque nominum significationem conuenienter aperit quibus Aristoteles utitur ne31 cum ad Predicamenta uentum fuerit quid in his nominibus 32 intelligendum sit igno-retur Potest etiam et de significatis om-nibus istorum nominum quasi de quinque agi quia licet sigillatim33 accepta infinita sint (quippe infinita sunt genera et simi-liter species et cetera) de omnibus tamen ut dictum est34 quinque agitur quia de omnibus secundum quinque proprietates tractatur de omnibus quidem generibus secundum hoc quod sunt genera et de ce-teris similiter Sic namque et octo partes orationis considerantur secundum octo quidem earum proprietates cum sigilla-tim35 accepte sint infinite

ltsect 6gt Modus uero tractandi hic est quod singulorum prius distinctis naturis in diuersis eorum tractatibus tandem ad maiorem eorum cognitionem ad commu-nitates eorum simul et proprietates des-cendit

ltsect 7gt Utilitas autem ut ipse Boecius docet cum principaliter ad Predicamenta dirigatur quadrifariam tamen spargitur quod postmodum36 ubi ipse id dicet37 diligentius aperiemus

ltsect 8gt Per quam partem uero ad logi-cam presentis operis scientia tendat sta-tim dinoscitur si prius logice partes dili-genter dilexerimus38 Sunt autem duaelig39 mdash auctore40 Tullio41 et Boecio42 mdash que logicam componunt scientia scilicet in-ueniendi argumenta et diiudicandi hoc est confirmandi et comprobandi ipsa in-uenta Duo enim necessaria sunt argu-

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argumente drsquoabord qursquoil deacutecouvre les arguments par lesquels il argumente ensuite si quelqursquoun les cri-tique en tant que vicieux ou bien de pas assez fer-mes qursquoil sache les confirmer Drsquoougrave Ciceacuteron dit que la deacutecouverte est naturellement anteacuterieure Or crsquoest agrave lrsquoune et lrsquoautre partie de la logique mais surtout agrave la deacutecouverte que se rapporte la science ltde lrsquoouvrage de Porphyregt aussi est-elle une certaine partie de la science de deacutecouvrir Comment en effet un argument peut-il ecirctre tireacute du genre ou bien de lrsquoespegravece comme des lttroisgt autres lteacuteleacutementsgt sauf une fois connus les ltpointsgt qui sont ici traiteacutes Drsquoougrave Aristote lui-mecircme introduit les deacutefinitions de ces lteacuteleacutementsgt dans ses Topiques quand il traite de leurs lieux comme aussi Ciceacuteron dans ses ltTopiquesgt Mais puisqursquoun argument est confirmeacute agrave partir des mecircmes ltchosesgt agrave partir desquelles il est deacutecouvert cette science nrsquoest pas eacutetrangegravere au jugement Tout com-me en effet lrsquoargument est tireacute de la nature du genre ou bien de lrsquoespegravece ainsi agrave partir de la mecircme ltnatu-regt est confirmeacute ltlrsquoargumentgt extrait Car consideacute-rant en lrsquohomme quant au ltgenregt animal la nature de lrsquoespegravece lthumainegt agrave partir de cette ltnaturegt mecircme je deacutecouvre aussitocirct un argument pour prou-ver ltque lrsquohomme est ungt animal Que si quelqursquoun critique je montre aussitocirct ltquegt lrsquoargument lui-mecircme ltestgt idoine ltengt assignant dans les mecircmes ltchosesgt la nature de lrsquoespegravece ou bien du genre afin que agrave partir des rapports mecircmes des termes agrave la fois lrsquoargument soit deacutecouvert et ltlrsquoargumentgt deacutecouvert soit confirmeacute

ltsect 9gt Certains cependant seacuteparent tout agrave fait de la deacutecouverte et du jugement cette science et aussi ltcellesgt des preacutedicaments ou bien des divisions ou des deacutefinitions ou encore des propositions et ne ltlesgt reccediloivent drsquoaucune maniegravere dans les parties de la logique quoique cependant ils les jugent neacutecessai-res agrave toute la logique Agrave ceux-lagrave certes tant lrsquoautoriteacute que la raison semblent contraires Car Boegravece sur les Topiques de Ciceacuteron pose une double division de la dialectique dont lrsquoune et lrsquoautre ltpartiegt inclut ainsi lrsquoautre tour agrave tour de telle sorte que ltces deux par-tiesgt une agrave une comprennent toute la dialectique La premiegravere ltdivisiongt certes est par la science de deacutecouvrir et de juger la deuxiegraveme par la science de diviser de deacutefinir de colliger Lesquelles ltdivi-sionsgt aussi il ltlesgt ramegravene ainsi lrsquoune agrave lrsquoautre de

mentanti43 primum ut inueniat argumen-ta per que arguat deinde si quis ea ca-lumnietur44 tanquam uitiosa aut non satis firma ea confirmare sciat Unde Tullius45 inuentionem naturaliter priorem dicit Ad utramque autem logice partem maxime uero ad inuentionem hec scientia46 perti-net et pars quedam est scientie inue-niendi Quomodo enim ex genere argu-mentum aut specie ceu 47 ceteris duci possit nisi his que hic tractantur cogni-tis Unde ipse Aristoteles horum diffini-tiones48 in Topicis suis inducit cum locos eorum tractat sicut et Tullius in suis Sed quoniam ex eisdem confirmatur argumen-tum ex quibus inuenitur a iudicio non est aliena hec scientia Sicut enim ex natura generis aut speciei trahitur argumentum ita ex eadem confirmatur extractum Con-siderans namque in homine quantum ad animal speciei naturam49 ex ipsa statim argumentum ad probandum animal inue-nio Quod50 si quis calumnietur51 ipsum statim argumentum idoneum ostendo as-signans in eisdem speciei aut generis na-turam52 ut ex eisdem terminorum habi-tudinibus53 et inueniatur argumentum et confirmetur inuentum

ltsect 9gt Quidam tamen hanc scientiam necnon predicamentorum aut diuisionum seu diffinitionum uel etiam propositio-num omnino ab inuentione et iudicio se-parant nec ullo modo in partibus logice recipiunt cum tamen eas ad totam logi-cam necessarias iudicent54 Quibus qui-dem tam auctoritas quam ltratiogt55 con-traria uidetur56 Boecius57 namque super Topica Ciceronis duplicem diuisionem dialectice ponit quarum utraque 58 ita alteram uicissim includit ut singule totam dialecticam comprehendant Prima qui-dem est per scientiam inueniendi et iudi-candi secunda per scientiam diuidendi diffiniendi colligendi Quas etiam ad se

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telle sorte que dans la science de deacutecouvrir qui est un membre de la preacuteceacutedente division il inclue aussi la science de diviser ou de deacutefinir agrave savoir pour cela que tant des divisions que des deacutefinitions des argu-ments soient tireacutes Drsquoougrave aussi la science du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt est par une rai-son similaire accommodeacutee agrave la deacutecouverte Boegravece lui-mecircme dit aussi que pour les deacutebutants en logique le texte des Preacutedicaments se preacutesente en premier parmi les livres drsquoAristote Agrave partir de quoi il appert que les Preacutedicaments nrsquoont pas agrave ecirctre seacutepareacutes de la logique lteuxgt dans lesquels le lecteur a un introiumlt de la logique surtout vu que cette distinction des preacutedicaments fournit de tregraves grandes forces pour ar-gumenter puisque par elle peut ecirctre confirmeacute de quelle nature chaque reacutealiteacute est ou bien nrsquoest pas La proprieacuteteacute des propositions aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux arguments puisqursquoelle prouve tantocirct celle-ci tantocirct celle-lagrave ou bien comme la contraire ou la con-tradictoire ou de quelque maniegravere autrement lrsquooppo-seacutee Parce que donc tous les traiteacutes de logique sont inclineacutes vers la fin de cette derniegravere crsquoest-agrave-dire ltversgt lrsquoargumentation nous ne retranchons drsquoau-cun drsquoeux la science de la logique

lt03 LEMME ET EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA

PREMIEgraveRE PHRASE DE LrsquoISAGOGE DE PORPHYREgt

ltsect 10gt Ces ltpreacutecisionsgt offertes suivons le texte

ltsect 11gt Puisqursquoil est neacutecessaire etc Sur le point drsquoeacutecrire relativement agrave la matiegravere ltPorphyregt met en avant un proegraveme dans lequel agrave la fois il assigne la matiegravere elle-mecircme et lrsquoutiliteacute de lrsquoouvrage et promet un mode introductoire drsquoeacutecriture drsquoapregraves ce que de ces ltchosesgt les philosophes ont correctement pen-seacute Or il y a du lttermegt lsquoneacutecessairersquo trois signifi-cations courantes agrave savoir quand tantocirct il est poseacute pour lsquoineacutevitablersquo comme il est neacutecessaire qursquoune substance ne soit pas une qualiteacute tantocirct pour lsquoutilersquo comme ltil est neacutecessairegt drsquoaller au forum tantocirct pour lsquodeacutetermineacutersquo comme ltil est neacutecessairegt que lrsquohomme meurt un jour Les deux premiegraveres signi-fications de lsquoneacutecessairersquo quant agrave elles sont de cette sorte qursquoelles semblent entre elles rivaliser ltconcer-nantgt qui drsquoelles peut ecirctre prise ici le plus con-venablement Car aussi la suprecircme neacutecessiteacute est de

inuicem ita reducit ut in scientia in-ueniendi quod unum membrum est prio-ris diuisionis scientiam quoque diuidendi uel diffiniendi includat pro eo scilicet quod tam ex diuisionibus quam ex diffini-tionibus argumenta ducantur Unde gene-ris quoque scientia et speciei seu aliorum simili ratione inuentioni accomodatur Ipse etiam Boecius59 ingredientibus fol 1va logicam primum ex Aristotelis libris textum Predicamentorum occurrere60 di-cit Ex quo apparet Predicamenta a logica non separari in quibus introitum logice lector habet presertim cum distinctio illa predicamentorum uires argumentandi 61 maximas ministret cum per eam cuius nature unaqueque res sit aut non sit ualeat confirmari Propositionum quoque proprietas ab argumentis non est aliena cum modo hanc62 ltmodogt63 illam aut ut contrariam uel contradictoriam64 seu quo-modolibet aliter ltoppositamgt 65 probet Quia itaque omnes tractatus logice ad fi-nem eius id est argumentationem incli-nantur nullius66 eorum scientiam logice67 secludimus

(eacuted GEYER p 4 l 18-p 7 l 24)

ltsect 10gt His prelibatis litteram68 in-sistamus

ltsect 11gt Cum sit necessarium etc 69 Scripturus de materia premittit 70 proe-mium71 in quo et materiam ipsam assi-gnat72 et utilitatem operis et modum scri-bendi introductorium 73 promittit iuxta hoc quod de his philosophi recte sen-serunt Sunt autem lsquonecessariirsquo74 tres con-suete significationes75 cum scilicet modo pro lsquoineuitabilirsquo ponitur ut necesse est substantiam non esse qualitatem modo pro lsquoutilirsquo ut ire ad forum76 modo pro lsquodeterminatorsquo ut hominem quandoque mori Due uero prime lsquonecessariirsquo 77 significationes huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur que earum conue-nientius possit hic accipi78 Nam et sum-ma necessitas est hec prenosse ut ad79

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savoir drsquoavance ces ltchosesgt afin que lrsquoon parvien-ne agrave drsquoautres puisque sans ces ltchosesgt ces ltau-tresgt ne peuvent pas ecirctre sues et ltcrsquoestgt la claire utiliteacute Si quelqursquoun toutefois porte diligemment at-tention agrave lrsquoenchaicircnement du texte il jugera que ltcet ouvragegt est dit plus convenablement lsquoutilersquo qursquolsquoineacutevitablersquo Quand en effet ltPorphyregt pose par rapport agrave quoi ltlrsquoouvrage estgt tel qursquoil ltlegt dise lsquoneacutecessairersquo entendant pour ainsi dire une certaine relation agrave autre ltchosegt il suggegravere la signification de lrsquoutiliteacute Lrsquolsquoutilersquo en effet regarde vers autre ltchosegt lrsquolsquoineacutevitablersquo est dit par soi

ltsect 12gt Construis ainsi il est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire utile de savoir en effet ce qursquoest le genre etc crsquoest-agrave-dire de quelle proprieacuteteacute sont les lteacuteleacutementsgt un agrave un ce qui est montreacute dans leurs deacutefinitions les-quelles certes nrsquoont pas eacuteteacute assigneacutees selon leur substance mais selon leurs proprieacuteteacutes accidentelles Crsquoest qursquoen effet le nom du genre et des autres lteacuteleacute-mentsgt nrsquoest pas deacutesignatif de la substance mais de lrsquoaccident Drsquoougrave nous prenons le lsquoce qursquoestrsquo plutocirct selon la proprieacuteteacute que ltselongt la substance Et pour la etc ltPorphyregt pose quatre ltchosesgt dans les-quelles il montre lrsquoutiliteacute quadrifide comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus agrave savoir les preacutedi-caments les deacutefinitions les divisions les deacutemons-trations crsquoest-agrave-dire les argumentations qui indi-quent la question exposeacutee Qui agrave savoir la science des preacutedicaments est chez Aristote crsquoest-agrave-dire est contenue dans son traiteacute Car aussi un livre est par-fois deacutesigneacute par le nom de lrsquoauteur comme Lucain Et pour lrsquoassignation des deacutefinitions crsquoest-agrave-dire pour assigner et pour composer les deacutefinitions Et tout agrave fait aussi ces cinq lteacuteleacutementsgt sont utiles pour ces ltchosesgt qui sont dans la division ou la deacutemonstration soit ltdansgt lrsquoargumentation Et Puisqursquoil est neacutecessaire crsquoest-agrave-dire pour autant qursquoil est utile de connaicirctre ces lteacuteleacutementsgt je ten-terai de rassembler les ltchosesgt qui ont eacuteteacute dites par les Anciens ltengt trsquoen faisant la tradition crsquoest-agrave-dire le traitement de la speacuteculation de ces reacutealiteacutes crsquoest-agrave-dire ltdegt la consideacuteration de ces cinq lteacuteleacute-mentsgt je dis tradition lsquocondenseacuteersquo crsquoest-agrave-dire moyennement bregraveve Ce qursquoil expose aussitocirct ltengt disant briegravevement et comme par un mode intro-ductoire En effet trop de briegraveveteacute pourrait infeacuterer une trop grande obscuriteacute drsquoapregraves ce ltmotgt

alia perueniatur80 cum sine his illa sciri non possint et aperta utilitas Si quis tamen seriem littere81 diligenter attendat conuenientius lsquoutilersquo dici iudicabit quam lsquoineuitabilersquo Cum enim supponit 82 ad quid83 dicat lsquonecessariumrsquo quasi ad aliud relationem quandam intendens utilitatis significationem insinuat lsquoUtilersquo enim ad aliud spectat lsquoineuitabilersquo per se dicitur

ltsect 12gt Sic construe necessarium est id est utile nosse enim quid sit genus etc84 id est cuius proprietatis sint singu-la quod in eorum diffinitionibus osten-ditur que quidem non secundum eorum substantiam assignate sunt sed secundum eorum accidentales proprietates Quippe generis nomen et ceterorum non sub-stantie sed accidentis designatiuum est Unde illud lsquoquidrsquo85 magis secundum pro-prietatem quam substantiam accipimus Et ad eam etc quattuor supponit86 in quibus utilitatem quadrifariam ostendit ut supra 87 meminimus scilicet predica-menta diffinitiones diuisiones demons-trationes id est argumentationes que pro-positam questionem demonstrant Que scilicet scientia predicamentorum est apud Aristotelem id est in tractatu eius continetur88 Nam et liber quandoque89 nomine auctoris designatur ut Lucanus90 Et ad assignationem diffinitionum id est ad assignandas91 et ad componendas dif-finitiones Et omnino etiam hec quinque sunt utilia ad ea que in diuisione sunt uel demonstratione hoc 92 est argumenta-tione Et Cum sit necessarium id est ad tot utile est nosse ista temptabo 93 ag-gredi 94 ea que ab Antiquis dicta sunt faciens tibi traditionem id est tractatum de speculatione istarum rerum id est consideratione horum quinque tradi-tionem dico lsquocompendiosamrsquo id est bre-uem mediocriter Quod statim exponit di-cens breuiter et uelut95 introductorio96

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drsquoHorace laquo je mrsquoefforce drsquoecirctre bref je deviens obscur raquo Drsquoougrave afin que le lecteur ne deacutesespegravere pas agrave cause de la briegraveveteacute ou qursquoil ne soit pas confondu agrave cause de la prolixiteacute il promet de se servir en eacutecri-vant drsquoun mode introductoire Or de quelle faccedilon cet ouvrage a de la valeur tant pour les preacutedicaments que pour les trois autres ltque sont les deacutefinitions les divisions et les deacutemonstrationsgt Boegravece lui-mecircme lrsquoassigne assez diligemment ltpointsgt que nous aussi toutefois nous toucherons briegravevement

ltsect 13gt Et premiegraverement montrons de quelle faccedilon les traiteacutes un agrave un de ces cinq lteacuteleacutementsgt con-viennent aux preacutedicaments La connaissance du genre se rapporte aux preacutedicaments en cela que lagrave Aristote dispose les dix genres suprecircmes de toutes ltles chosesgt lteuxgt dans lesquels il inclut lrsquouniver-saliteacute de toutes les reacutealiteacutes et dans lesquels dix noms il comprend les significations indeacutefinies lten nom-bregt de tous les autres noms de toutes les reacutealiteacutes ltpuisquegt lrsquoon ne peut pas connaicirctre de quelle faccedilon ces ltgenresgt sont les genres de toutes les autres ltchosesgt agrave moins de poser drsquoabord la connaissance des genres La connaissance de lrsquoespegravece aussi nrsquoest pas eacutetrangegravere aux ltpreacutedicamentsgt ltellegt sans la-quelle la connaissance du genre ne peut ecirctre non plus vu qursquoelles sont relatives elles font naicirctre mu-tuellement leur essence et ltleurgt connaissance Drsquoougrave aussi il est neacutecessaire qursquoun ltde ces eacuteleacutementsgt soit deacutefini par lrsquoautre comme aussi Porphyre lui-mecircme lrsquoatteste La diffeacuterence aussi qui ajouteacutee au genre complegravete lrsquoespegravece est neacutecessaire pour la dis-tinction de lrsquoespegravece et en outre pour ltcellegt du genre ltcargt poseacutee dans la division de ce ltgenre la diffeacuterencegt mecircme montre la signification de ce dernier que contient lrsquoespegravece Plusieurs ltthegravemesgt aussi sont ameneacutes par Aristote dans les Preacutedica-ments ougrave il srsquoagit de ces trois lteacuteleacutementsgt mdash genre espegravece diffeacuterence mdash agrave moins que ces lteacuteleacutementsgt ne soient drsquoabord connus ces ltdeacuteveloppementsgt ne peuvent ecirctre compris Telle est cette regravegle Des di-vers genres etc La connaissance du propre aussi aide en cela qursquoltAristotegt lui-mecircme assigne les pro-pres des preacutedicaments comme lorsqursquoil dit que le propre de la substance est le fait que puisqursquoelle est elle ltest une chosegt une et identique numeacuteri-quement etc Afin donc que la nature du propre ne soit alors pas ignoreacutee elle devait agrave ce moment ecirctre

modo Possit enim nimia breuitas nimiam obscuritatem inferre iuxta illud Horatii laquo Breuis esse laboro obscurus fio raquo 97 Unde ne diffideret 98 lector ex breuitate seu confunderetur ex prolixitate intro-ductorium modum se seruare in scribendo promittit Qualiter autem tam ad predica-menta quam ad alia tria hoc opus ualeat ipse satis diligenter Boecius99 assignat que tamen et nos breuiter tangamus

ltsect 13gt Ac primum ostendamus qualiter illorum100 quinque singuli tracta-tus ad predicamenta conueniant101 Gene-ris notitia in hoc102 ad predicamenta per-tinet quod ibi Aristoteles decem genera suprema omnium disponit in quibus om-nium rerum fol 1vb uniuersitatem in-cludit atque in eis X nominibus omnium aliorum 103 nominum infinitas significa-tiones comprehendit que qualiter genera aliorum sint cognosci non104 potest nisi generum cognitione preposita Speciei quoque cognitio non est ab eis aliena sine qua nec generis potest esse cognitio quippe cum105 relatiua sint106 suam ab inuicem contrahunt107 essentiam et cogni-tionem Unde et alterum diffiniri per al-terum necesse est sicut et ipse testatur Porfirius 108 Differentia quoque que adiuncta generi speciem complet ad dis-cretionem speciei necessaria est nec-non109 ad generis in cuius posita diui-sione eius significationem quam species continet ipsa ostendit Plura etiam ab Aristotele in Predicamentis inducuntur ubi de his tribus mdash genere specie diffe-rentia mdash agitur110 que nisi precognita sint ista 111 intelligi non possunt 112 Qualis est regula illa Diuersorum gene-rum etc113 Proprii quoque cognitio in eo iuuat quod ipse predicamentorum propria assignat ut cum substantie dicit114 pro-prium esse quod cum sit unum et idem numero etc 115 Ne igitur proprii natura tunc ignoraretur demonstranda nunc erat Illud tamen notandum quod tantum propria specialissimarum specierum

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indiqueacutee Cela toutefois doit ecirctre noteacute que Porphyre traite seulement des propres des espegraveces speacutecialissi-mes tandis qursquoAristote investigue les propres des genres mais toutefois par suite de la similitude de ces propres est aussi manifesteacutee leur nature parce que de la mecircme maniegravere ceux-lagrave sont dits lsquopropresrsquo des genres que ceux-ci des espegraveces agrave savoir en cela qursquoils conviennent agrave chaque et agrave ltluigt seul et tou-jours Mais que la connaissance de lrsquoaccident ait beaucoup de valeur pour les preacutedicaments qui ltengt douterait puisque dans neuf preacutedicaments ltquicon-quegt retrouve les seuls accidents En outre Aristote lui-mecircme freacutequemment et diligemment recherche les proprieacuteteacutes des ltchosesgt qui sont dans un sujet crsquoest-agrave-dire des accidents agrave quoi se rapporte au pre-mier chef le traiteacute de lrsquoaccident Pour la distinction aussi de la diffeacuterence ou du propre la connaissance de lrsquoaccident est encore mise agrave profit parce que ceux-lagrave ne sont pas connus parfaitement si nrsquoest pas saisie la distinction de celui-ci

ltsect 14gt Or maintenant montrons comment ont de la valeur les cinq mecircmes lteacuteleacutementsgt pour les deacute-finitions Mais la deacutefinition ltestgt lrsquoune substantielle lrsquoautre description La substantielle certes qui est de lrsquoespegravece seulement prend le genre et les diffeacuterences et crsquoest pourquoi pour elle a de la valeur le traiteacute tant du genre que de la diffeacuterence que de lrsquoespegravece La description quant agrave elle est freacutequemment tireacutee des accidents drsquoougrave pour elle a de la valeur au premier chef la connaissance de lrsquoaccident Mais la connais-sance du propre aide geacuteneacuteralement pour toutes les deacutefinitions qui saisissent la similitude de ce ltder-niergt en cela qursquoelles-mecircmes aussi sont convertibles encore avec le deacutefini

ltsect 15gt Pour les divisions aussi ces cinq lteacuteleacute-mentsgt sont tellement neacutecessaires que sans leur con-naissance la division se fait plus par hasard que par raison Ce qursquoil faut regarder attentivement agrave travers les divisions une agrave une Or il y a trois divisions lsquoselon soirsquo agrave savoir du genre du tout et du mot en revanche trois lsquoselon lrsquoaccidentrsquo agrave savoir quand ou lrsquoaccident se divise en sujets ou les sujets ltse divi-sentgt en accidents ou lrsquoaccident ltse divisegt en acci-dents Mais cette division qui est du genre tantocirct se fait en espegraveces tantocirct en diffeacuterences poseacutees pour les espegraveces Drsquoougrave pour cette ltdivisiongt conviennent tant le genre que lrsquoespegravece que la diffeacuterence et les mecirc-

Porfirius tractat Aristoteles uero propria generum inuestigat sed tamen ex istorum propriorum similitudine illorum quoque manifestatur natura quia eodem modo illa dicuntur 116 lsquopropriarsquo generum quo-modo ista specierum eo scilicet quod omni et soli et semper 117 conueniant Quantum uero accidentis notitia 118 ad predicamenta ualeat quis dubitet cum in nouem predicamentis sola accidentia re-periat Preterea ipse Aristoteles frequen-ter119 et diligenter eorum que in subiecto sunt120 id est accidentium proprietates inquirit ad quod precipue tractatus perti-net accidentis121 Ad discretionem quo-que differentie uel proprii accidentis et122 proficit notitia quia nec illa perfecte co-gnoscuntur si istius discretio non te-neatur

ltsect 14gt Nunc autem quomodo eadem quinque ad diffinitiones ualeant ostenda-mus123 Diffinitio uero alia substantialis alia descriptio124 Substantialis quidem que speciei tantum est genus sumit125 ac differentias ideoque ad eam tam generis quam differentie quam speciei tractatus ualet Descriptio uero frequenter ab acci-dentibus trahitur unde ad eam precipue accidentis cognitio ualet Proprii autem notitia generaliter ad omnes diffinitiones prodest que eius similitudinem in eo te-nent126 quod et ipse quoque ad diffinitum conuertuntur127

ltsect 15gt Ad diuisiones quoque adeo hec quinque necessaria sunt ut preter eorum notitiam casu potius quam ratione fiat diuisio128 Quod per singulas diuisio-nes129 inspiciendum est Sunt autem tres diuisiones secundum se generis scilicet totius et uocis rursus tres secundum ac-cidens quando scilicet uel accidens in subiecta uel subiecta in accidentia uel accidens in accidentia diuiditur 130 Ea uero diuisio que generis est modo in spe-cies fit modo in differentias pro specie-bus positas Unde ad eam tam genus

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mes lteacuteleacutementsgt sont mis agrave profit pour la distinction de la division du tout et ltde cellegt du mot les-quelles ltdivisionsgt certes alors qursquoelles se feraient pourraient sembler ecirctre du genre sauf si la nature du genre nrsquoeacutetait drsquoabord connue comme celle-ci que chaque genre est preacutediqueacute des espegraveces une agrave une univoquement tandis que le tout nrsquoest pas preacutediqueacute de ltsesgt composants un agrave un et le mot multiple ne convient pas univoquement agrave ses divisants Par cela aussi ces ltcinq eacuteleacutementsgt aident beaucoup pour la division du mot eacutequivoque parce qursquoils eacutetaient utiles pour les deacutefinitions vu qursquoagrave partir des deacutefinitions est connu ce qui est eacutequivoque ou ce qui ne lrsquoest pas Pour cette division aussi qui est lsquoselon lrsquoaccidentrsquo la connaissance de lrsquoaccident par lequel elle est elle-mecircme constitueacutee est neacutecessaire tandis que les au-tres lteacuteleacutementsgt servent aussi agrave la distinction de cette mecircme ltdivisiongt autrement nous diviserions ainsi le genre en espegraveces ou en diffeacuterences comme les ac-cidents en sujets

ltsect 16gt Pour deacutecouvrir aussi les argumentations ou pour ltlesgt confirmer une fois deacutecouvertes la connaissance de ces cinq lteacuteleacutementsgt comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus a clairement de la valeur Car aussi selon la nature du genre et de lrsquoespegravece ou des autres lteacuteleacutementsgt et nous deacutecou-vrons des arguments et nous ltlesgt confirmons une fois deacutecouverts Or que Boegravece en ce lieu appelle ces cinq lteacuteleacutementsgt les lsquosiegraveges des syllogismesrsquo contre cela il semble que nous ne voulons pas qursquoils soient les lieux dans la complexion parfaite des syllo-gismes Mais assureacutement il utilise un vocable speacutecial pour genre agrave savoir ltengt posant syllogisme pour ar-gumentation autrement il diminuerait ltsongt utiliteacute srsquoil la dirigeait seulement vers les syllogismes et non geacuteneacuteralement pour toutes argumentations lesquelles sont similairement appeleacutees lsquodeacutemonstrationsrsquo par Porphyre Les lieux peuvent encore une fois par-faites aussi les complexions des syllogismes drsquoune certaine maniegravere ecirctre assigneacutes non pas afin qursquoils fassent eux-mecircmes partie de ces ltsyllogismesgt mais parce qursquoils peuvent aussi ecirctre ameneacutes pour leur eacutevidence par la confirmation des enthymegravemes qui sont conduits agrave partir drsquoeux Mais maintenant ces ltchosesgt ayant eacuteteacute montreacutees relativement agrave lrsquoutiliteacute revenons-en au texte

quam species quam differentia conue-niunt eademque ad discretionem diuisio-nis totius et uocis proficiunt que quidem cum fierent generis uideri possent nisi generis natura precognita esset131 ueluti ea quod omne genus de singulis specie-bus predicatur uniuoce totum uero de componentibus [se]132 singillatim133 non predicatur neque uox multiplex diuidenti-bus suis uniuoce conuenit Per hoc etiam ad diuisionem equiuoce uocis hec pluri-mum prosunt quia ad diffinitiones utilia erant quippe ex diffinitionibus quid equi-uocum sit uel non sit cognoscitur Ad eam quoque diuisionem que secundum accidens est accidentis cognitio quo134 ipsa constituitur necessaria est cetera uero ad discretionem ipsius quoque pro-sunt alioquin ita135 genus in species uel in136 differentias diuideremus137 sicut ac-cidens in subiecta

ltsect 16gt Ad inueniendas quoque argu-mentationes uel ad confirmandas inuentas horum quinque notitia ut supra138 memi-nimus aperte ualet139 Nam et secundum generis et speciei naturam seu aliorum140 et inuenimus argumenta et confirmamus inuenta Quod141 autem Boecius142 hoc lo-co hec quinque lsquosedes sillogismorum143rsquo appellat contra hoc fol 2ra uidetur quod nolumus esse locos in complexione perfecta sillogismorum144 Sed profecto speciale uocabulum pro genere abutitur sillogismum 145 scilicet pro argumenta-tione ponens146 alioquin utilitatem mi-nueret si eam ad sillogismos147 tantum dirigeret et non generaliter ad omnes ar-gumentationes que similiter a Porfirio148 lsquodemonstrationesrsquo appellantur149 Possunt etiam perfectis quoque complexionibus sillogismorum150 loci quodammodo assi-gnari non ut eorum per se sint sed quia ad eorum quoque adduci euidentiam pos-sunt per confirmationem enthimema-tum151 que ex eis ducuntur Nunc autem his de utilitate152 ostensis ad literam153 redeamus

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ltsect 17gt Des ltquestionsgt certes les plus pro-fondes comment il se sert drsquoun mode introductoire il ltlegt pose agrave savoir ltengt srsquoabstenant des questions ardues et impliqueacutees dans lrsquoobscuriteacute et ltengt traitant les plus simples moyennement Et il nrsquoest pas vide ltde sensgt qursquoil dise laquo moyennement raquo une reacutealiteacute en effet pourrait ecirctre facile en soi et cependant ne pas ecirctre traiteacutee clairement

lt04 LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYREgt lt041 LEMME COMMENTEacute DE LA DEUXIEgraveME PHRASE

DE PORPHYREgt

ltsect 18gt Pour le moment relativement aux gen-res ce que sont ces questions les plus profondes ltPorphyre engt deacutetermine bien que cependant il ne les reacutesolve pas Et relativement agrave lrsquoun et lrsquoautre ltpointgt la cause est donneacutee agrave savoir et qursquoil passe outre ltle faitgt de les rechercher et ltquegt cependant il en fasse mention La raison en effet pourquoi il ne traite pas de ces ltquestions estgt que le lecteur inex-peacuterimenteacute nrsquoa pas la force pour les rechercher et les percevoir Mais la raison pour laquelle il les remeacute-more ltestgt afin qursquoil ne rende pas le lecteur neacute-gligent Si en effet il les avait tout agrave fait tues le lecteur pensant qursquoil nrsquoy a tout agrave fait plus rien drsquoautre agrave rechercher relativement agrave ces ltquestionsgt meacutepriserait tout agrave fait leur recherche

lt042 EacuteNUMEacuteRATION DES QUESTIONS QUE SOULEgraveVE

LA DEUXIEgraveME PHRASE DE PORPHYRE Agrave PROPOS DES

UNIVERSAUXgt

Or elles sont trois comme Boegravece dit mysteacute-rieuses et tregraves utiles et non pas mises agrave lrsquoeacutepreuve par peu de philosophes mais reacutesolues par peu Or la premiegravere est de cette sorte les genres et les espegraveces subsistent-ils ou sont-ils poseacutes dans les seules etc comme srsquoil disait ont-ils un vrai ecirctre ou consistent-ils seulement dans lrsquoopinion Tandis que la seconde est srsquoils sont conceacutedeacutes ecirctre avec veacuteraciteacute sont-ils des essences corporelles ou incorporelles Tandis que la troisiegraveme ltestgt sont-ils seacutepareacutes des sensi-bles ou poseacutes en eux Car il y a deux espegraveces drsquoin-corporels parce que les uns peuvent demeurer dans leur incorporeacuteiteacute agrave part des sensibles eux-mecircmes comme Dieu et lrsquoacircme tandis que les autres ne peu-vent nullement ecirctre agrave part des sensibles eux-mecircmes

ltsect 17gt Altioribus quidem 154 quo-modo introductorium modum seruet sup-ponit abstinens scilicet a questionibus ar-duis et obscuritate implicitis et simplicio-res tractans mediocriter Nec uacat quod ait laquo mediocriter raquo posset enim res esse facilis in se nec tamen dilucide155 tractari

(eacuted GEYER p 7 l 25-p 8 l 31) (eacuted GEYER p 7 l 25-32)

ltsect 18gt Mox de generibus 156 que sint altiores ille questiones determinat cum tamen eas non dissoluat Et de utroque causa redditur quod uidelicet et eas inquirere pretermittat et tamen de eis mentionem faciat Ideo enim eas non tractat quia rudis lector ad inquirendas eas et percipiendas non sufficit Ideo au-tem easdem commemorat ne lectorem neglegentem faciat Si enim omnino eas tacuisset lector omnino nichil amplius de istis inquirendum 157 esse arbitrans earum omnino inquisitionem despiceret

(eacuted GEYER p 7 l 32-p 8 l 23)

Sunt autem tres ut Boecius158 dicit secrete et perutiles et non a paucis philo-sophorum temptate159 sed a paucis dis-solute Prima autem est huiusmodi utrum genera et species subsistant an sint posita in solis etc 160 ac si diceret utrum uerum esse habeant an tantum in opinione consistant Secunda uero est si concedantur ueraciter esse utrum essen-tiaelig 161 corporales sint ltan incorpora-les 162 Tertia uero utrum separata sintgt 163 a sensibilibus an in eis posi-ta164 Duaelig165 sunt namque incorporeo-rum species quia alia preter sensibilia166 ipsa in sua incorporeitate permanere pos-

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dans lesquels ils sont comme la ligne sans corps sujet

Or ces questions ltPorphyregt les parcourt ainsi ltengt disant Pour le moment relativement aux gen-res et aux espegraveces cela certes jrsquoeacuteviterai de ltlegt di-re ou srsquoils subsistent etc ou eux-mecircmes ltadmis commegt subsistants srsquoils sont corporels ou incorpo-rels et si eux-mecircmes puisqursquoils sont dits incorpo-rels sont seacutepareacutes des sensibles etc ltcrsquoest-agrave-dire ou poseacutes dans les sensiblesgt et se maintenant autour de ces ltchosesgt

Cela peut ecirctre pris de diverses maniegraveres Ainsi en effet nous pouvons ltlegt prendre comme si ltPor-phyregt disait ces trois ltchoses crsquoest-agrave-dire les questionsgt poseacutees ci-dessus relativement agrave ces ltgen-res et espegravecesgt laquo jrsquoeacuteviterai drsquoen parler raquo et de certai-nes autres laquo se maintenant autour drsquoelles raquo bien sucircr ltautour degt ces trois questions Relativement agrave ces mecircmes ltgenres et espegravecesgt drsquoautres ltquestionsgt aussi peuvent ecirctre faites qui sont similairement dif-ficiles comme ltlrsquogtest celle relative agrave la cause com-mune de lrsquoimposition des noms universels mdash cette ltquestiongt mecircme est en lrsquooccurrence selon quoi les diverses reacutealiteacutes srsquoaccordent-elles mdash ou aussi la ltquestiongt relative agrave lrsquointellection des noms uni-versels par laquelle aucune reacutealiteacute ne semble ecirctre conccedilue ni ne ltsemble-t-ongt avoir affaire agrave une quelconque reacutealiteacute par un mot universel et de nom-breuses autres ltquestionsgt difficiles

Nous pouvons ainsi exposer laquo et se maintenant autour de ces ltchoses crsquoest-agrave-dire des sensiblesgt raquo de telle sorte que nous ajoutions une quatriegraveme ques-tion agrave savoir est-il neacutecessaire que et les genres et les espegraveces aussi longtemps qursquoils sont genres et es-pegraveces aient une certaine reacutealiteacute sujette par nomina-tion ou encore mecircme si les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruites est-ce qursquoalors encore lrsquouniversel pourrait consister ltcrsquoest-agrave-dire existergt en vertu de la signification de lrsquointellection comme ce nom lsquoro-sersquo quand il nrsquoy a plus de roses auxquelles il soit commun Mais de ces questions nous discuterons plus diligemment ci-dessous

sunt ut Deus et anima alia uero preter sensibilia167 ipsa in quibus sunt nullate-nus esse ualent ut linea absque subiecto corpore168

Has autem questiones sic transcurrit dicens Mox de generibus et speciebus il-lud quidem dicere recusabo siue subsi-stant etc siue ipsa subsistentia sint cor-poralia an incorporalia et utrum ipsa cum incorporalia dicantur separentur a sensibilibus etc et circa ea constantia169

Hoc diuersis modis accipi potest Sic enim possimus accipere ac si dicat hec tria supra posita de eis laquo recusabo dice-re raquo et alia quedam laquo constantia circa ea raquo quippe istas tres questiones Possunt et aliaelig 170 fieri de eisdem que similiter difficiles sunt sicut est illa de com-muni171 causa impositionis uniuersalium nominum mdash que ipsa sit secundum quod scilicet res diuerse conueniunt mdash uel illa etiam de intellectu uniuersalium no-minum quo nulla res concipi uidetur nec de aliqua re agi per uniuersalem172 uo-cem et aliaelig multaelig173 difficiles

Possumus sic exponere laquo et circa

lteagt174 constantia raquo ut quartam questio-nem adnectamus scilicet utrum et ge-nera et species quamdiu genera et spe-cies sunt necesse sit subiectam per nomi-nationem rem aliquam habere an ipsis quoque nominatis rebus destructis175 ex significatione intellectus tunc quoque possit uniuersale consistere ut hoc no-men lsquorosarsquo176 quando nulla est rosarum quibus commune sit De his autem ques-tionibus diligentius posterius disputa-bimus

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lt043 EXPLICATION LITTEacuteRALE DE LA DEUXIEgraveME

PHRASE DE PORPHYREgt

ltsect 19gt Mais poursuivons maintenant le texte du proegraveme Note quand ltPorphyregt dit laquo Pour le moment raquo crsquoest-agrave-dire dans le preacutesent traiteacute que cela il ltlrsquogtindique drsquoune certaine maniegravere afin que le lec-teur srsquoattende agrave ce que ces questions soient agrave solu-tionner ailleurs Tregraves profond en effet Il pose la cau-se pour laquelle ici il srsquoabstient de ces questions agrave savoir parce que les traiter est trop profond pour le lecteur qui ne peut srsquoy accrocher ce qursquoaussitocirct il preacutecise Et ayant besoin drsquoune plus grande re-cherche crsquoest qursquoen effet bien que lrsquoauteur suffise pour solutionner le lecteur ne suffit pas pour recher-cher Drsquoune plus grande recherche dis-je que serait la tienne lttoi lecteurgt

lt05 TROISIEgraveME PHRASE (LEMME EXPLICATION LIT-TEacuteRALE ET REMARQUE)gt

Mais cela une fois montreacutees les ltchosesgt qursquoil tait ltPorphyregt enseigne celles qursquoil pose agrave savoir ces ltchosesgt que relativement agrave ces lteacuteleacutementsgt-ci en lrsquooccurrence au genre et agrave lrsquoespegravece et relative-ment agrave ces trois autres lteacuteleacutementsgt exposeacutes les Anciens non par lrsquoacircge certes mais par le jugement ont traiteacutees de faccedilon probable crsquoest-agrave-dire de faccedilon vraisemblable agrave savoir dans lesquelles tous se sont accordeacutes et ltougravegt il nrsquoy eut aucune dissension Car dans les preacutedites questions agrave reacutesoudre les uns ju-geaient autrement et les autres autrement ltencoregt Drsquoougrave Boegravece commeacutemore qursquoAristote veut que les genres et les espegraveces subsistent seulement dans les sensibles mais soient intelligeacutes ltcommegt en dehors tandis que Platon ltveutgt que ces lteacuteleacutementsgt soient non seulement intelligeacutes ltcommegt en dehors des sensibles mais aussi soient vraiment lten dehors drsquoeuxgt Et parmi ces Anciens je dis et surtout les Peacuteripateacuteticiens agrave savoir une partie de ces Anciens or ltPorphyregt appelle lsquoPeacuteripateacuteticiensrsquo les dialecti-ciens ou nrsquoimporte quels argumentateurs

ltsect 20gt Note encore que les ltcaracteacuteristiquesgt qui conviennent aux proegravemes peuvent en ce ltproegrave-megt ecirctre assigneacutees En effet Boegravece dit ltdans son commentairegt sur les Topiques de Ciceacuteron ainsi laquo Tout proegraveme parce qursquoil est envisageacute pour dispo-ser lrsquoauditeur comme il est dit dans les Rheacutetoriques ou bien capte la bienveillance ou bien preacutepare lrsquoat-

(eacuted GEYER p 8 l 24-31)

ltsect 19gt Sed nunc proemii 177 litte-ram 178 prosequamur Nota cum ait laquo Mox raquo id est presenti tractatu id eum quodammodo innuere ut alibi179 soluen-das has questiones lector expectet180 Al-tissimum enim Causam supponit quare hic ab his questionibus abstineat quia scilicet eas tractare altissimum est quan-tum ad lectorem qui ad eas pertingere181 non possit quod statim determinat Et maioris inquisitionis egens quippe cum auctor 182 sufficiat ad soluendum lector non sufficit ad inquirendum Maioris in-quam inquisitionis quam tua sit

(eacuted GEYER p 8 l 31-p 9 l 11)

Illud uero ostensis his que fol 2rb reticet docet ea que ponit illa sci-licet que de his genere uidelicet et spe-cie ac de aliis tribus propositis Antiqui non etate quidem sed sensu tractauerunt probabiliter id est uerisimiliter in quibus scilicet omnes conuenerunt nec ulla fuit dissensio Nam in predictis questionibus dissoluendis alii aliter et alii aliter sen-tiebant Unde Boecius 183 Aristotelem 184 commemorat genera et species in sen-sibilibus tantum uelle subsistere extra autem intelligi Platonem uero non solum ea extra sensibilia intelligi uerum etiam esse Et horum Antiqui dico et maxime Perypatetici 185 pars scilicet horum Antiquorum lsquoPerypateticosrsquo 186 autem dialecticos187 seu quoslibet argumentato-res188 appellat189

ltsect 20gt Nota etiam que proemiis con-ueniunt in hoc posse assignari Dicit190 enim Boecius191 super Topica Ciceronis sic laquo Omne proemium quod ad compo-nendum intenditur auditorem ut in Rhe-toricis192 dicitur aut beneuolentiam cap-tat aut attentionem preparat aut efficit

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tention ou bien produit la dociliteacute raquo Il convient en effet qursquoune de ces trois ltchosesgt ou plusieurs si-multaneacutement soient dans tout proegraveme or deux peu-vent ecirctre noteacutees dans celui-ci la dociliteacute certes quand il offre la matiegravere qui est ces cinq lteacuteleacute-mentsgt et lrsquoattention quand il recommande le traiteacute par suite de son utiliteacute quadrifide relativement aux ltchosesgt que les Anciens avaient institueacutees pour la doctrine de ces lteacuteleacutementsgt ou quand il promet le mode de lrsquointroduction La bienveillance pour sa part nrsquoest pas neacutecessaire ici quand la science nrsquoest pas abhorreacutee pour celui qui en requiert le traiteacute par Porphyre

ltI PREMIEgraveRE QUESTION DIRECTRICE (QD1) LES PRO-PRIEacuteTEacuteS QUI DISTINGUENT LES UNIVERSAUX DES SIN-GULIERS SrsquoAPPLIQUENT-ELLES SEULEMENT Agrave DES MOTS (VOCES) OU BIEN AUSSI Agrave DES CHOSES (RES) gt

ltsect 21gt Or maintenant revenons comme nous avons promis aux questions poseacutees ci-dessus et ces ltquestionsgt diligemment tout agrave la fois cherchonslt-lesgt avec soin et solutionnonslt-lesgt Et puisqursquoil est eacutevident que les genres et les espegraveces sont des univer-saux ltgenres et espegravecesgt dans lesquels ltPorphyregt touche la nature de tous les universaux geacuteneacuterale-ment nous ici distinguons communeacutement ltles pro-prieacuteteacutesgt des universaux par ltrapport auxgt proprieacuteteacutes des singuliers et cherchons avec soin si ces ltproprieacute-teacutesgt srsquoaccordent seulement avec des mots ou aussi avec des reacutealiteacutes

ltI1 APORIE ET ARGUMENTS DrsquoAUTORITEacutegt

ltsect 22gt Or Aristote deacutefinit lrsquouniversel dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique laquo ce qui est par nature apte agrave ecirctre preacutediqueacute de plusieurs raquo tandis que Por-phyre ltdeacutefinitgt certes le singulier crsquoest-agrave-dire lrsquoin-dividu laquo ce qui est preacutediqueacute drsquoun seul raquo Cela tant aux reacutealiteacutes qursquoaux mots lrsquoautoriteacute semble ltlrsquogtattri-buer aux reacutealiteacutes certes Aristote lui-mecircme ltlrsquoat-tribuegt quand juste avant la deacutefinition de lrsquouniversel il avait avanceacute ltcette affirmationgt disant ainsi laquo Or puisque certes des reacutealiteacutes les unes sont des univer-saux tandis que les autres des singuliers or je dis lsquouniverselrsquo ce qui peut par nature ecirctre preacutediqueacute de plusieurs tandis que lsquosingulierrsquo ce qui ne ltle peutgt pas raquo etc Porphyre lui-mecircme aussi quand il a voulu que lrsquoespegravece soit confectionneacutee agrave partir du genre et de la diffeacuterence les a assigneacutes dans la nature des

docilitatem raquo Alterum enim horum trium uel plura193 simul omni proemio inesse conuenit duo uero in hoc notari possunt docilitas quidem ubi materiam prelibat que est illa quinque et attentio ubi ex utilitate quadrifaria194 tractatum commen-dat de his que Antiqui ad horum insti-tuerant doctrinam uel ubi modum intro-ductionis promittit195 Beneuolentia uero hic non est necessaria ubi non est perosa scientia ei qui tractatum eius a Porfirio requirit196

(eacuted GEYER p 9 l 12-17)

ltsect 21gt Nunc autem ad suprapositas questiones ut promisimus redeamus eas-que diligenter et perquiramus et solua-mus Et quoniam genera et species uni-uersalia esse constat in quibus omnium generaliter uniuersalium naturam tangit nos hic communiter uniuersalium per sin-gularium proprietates distinguamus et utrum he197 solis uocibus198 seu etiam re-bus ltconueniantgt199 perquiramus200

(eacuted GEYER p 9 l 18-p 10 l 7)

ltsect 22gt Diffinit autem uniuersale Aristoteles 201 ltingt 202 Peryermenias 203 laquo quod de pluribus natum est aptum pre-dicari raquo Porfirius204 uero singulare qui-dem id est indiuiduum laquo quod de uno solo predicatur raquo 205 Quod tam rebus quam uocibus adscribere uidetur auctori-tas rebus quidem ipse Aristoteles206 ubi ante uniuersalis diffinitionem statim pre-miserat sic dicens laquo Quoniam autem hec quidem rerum sunt uniuersalia illa uero singularia dico autem lsquouniuersalersquo quod de pluribus natum est predicari lsquosingu-larersquo uero quod non raquo etc Ipse etiam Por-firius207 cum uoluit speciem ex genere et differentia confici hec in rerum natura

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reacutealiteacutes Agrave partir de ces ltautoriteacutesgt il est manifeste que les reacutealiteacutes elles-mecircmes sont contenues sous le nom lsquouniverselrsquo

ltsect 23gt Les noms sont aussi dits des lsquouniver-sauxrsquo Drsquoougrave Aristote laquo Le genre et lrsquoespegravece dit-il deacuteterminent une qualiteacute par rapport agrave une substance en effet ils signifient une certaine substance quali-fieacutee raquo Et Boegravece dans le livre Des divisions laquo Or crsquoest dit-il tregraves utile de savoir qursquoun genre est drsquoune certaine maniegravere une ltuniquegt similitude de nom-breuses espegraveces ltsimilitudegt qui montre lrsquoaccord substantiel de toutes ces ltespegravecesgt raquo Or lsquosignifierrsquo ou lsquomontrerrsquo est ltle faitgt des mots tandis qursquolsquoecirctre signifieacutersquo ltest celuigt des reacutealiteacutes Et agrave nouveau laquo Le vocable dit-il de lsquonomrsquo est preacutediqueacute de plusieurs noms et drsquoune certaine maniegravere est une espegravece conte-nant sous elle des individus raquo Mais il nrsquoest pas dit proprement lsquoespegravecersquo puisqursquoun vocable nrsquoest pas substantiel mais accidentel toutefois il est indubi-tablement un universel ltluigt avec lequel la deacutefini-tion de lrsquouniversel srsquoaccorde Agrave partir de quoi il est prouveacute que les mots aussi sont universels auxquels ltmotsgt seulement est attribueacute drsquoecirctre des termes preacute-dicats des propositions

ltI2 REFORMULATION DE QD1 COMMENT ADAPTER

LA DEacuteFINITION DE LrsquoUNIVERSEL Agrave DES CHOSES gt

ltsect 24gt Or puisque tant les reacutealiteacutes que les mots semblent ecirctre dits lsquouniverselsrsquo il faut demander de quelle faccedilon la deacutefinition de lrsquouniversel peut ecirctre adapteacutee aux reacutealiteacutes

ltII PREacuteSENTATION ET DISCUSSION DES THEgraveSES REacuteA-LISTES EXPLIQUANT POURQUOI ET COMMENT LES PRO-PRIEacuteTEacuteS DES UNIVERSAUX SrsquoAPPLIQUENT AUX CHOSESgt ltII0 LIMINAIREgt

Aucune reacutealiteacute en effet ni aucune collection de reacutealiteacutes ne semble ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs un agrave un ce que la proprieacuteteacute de lrsquouniversel exige En effet mecircme si ce peuple ou cette maison ou Socrate se dit de toutes ses parties simultaneacutement absolument personne toutefois ne les dit des lsquouniversauxrsquo puis-que leur preacutedication ne vient pas jusqursquoaux singu-liers Or une ltuniquegt reacutealiteacute beaucoup moins qursquoune collection nrsquoest preacutediqueacutee de plusieurs Com-ment donc ils appellent un lsquouniverselrsquo une ltuniquegt

assignauit Ex quibus manifestum est lsquouniuersalirsquo nomine res ipsas contineri

ltsect 23gt lsquoUniuersaliarsquo quoque nomina dicuntur Unde Aristoteles 208 laquo Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa sub-stantiam determinant qualem enim quandam ltsubstantiamgt significant209 raquo Et Boecius210 in libro Diuisionum laquo Il-lud autem inquit scire perutile est quod genus una quodammodo multarum spe-cierum similitudo est que earum omnium substantialem conuenientiam monstrat raquo lsquoSignificarersquo autem uel lsquomonstrarersquo uo-cum est lsquosignificarirsquo uero rerum Et rur-sus laquo Vocabulum inquit lsquonominisrsquo de pluribus nominibus predicatur et ltestgt211 quodammodo species sub se continens in-diuidua raquo212 Non autem proprie lsquospeciesrsquo dicitur cum non sit substantiale sed acci-dentale uocabulum uniuersale autem in-dubitanter est cui uniuersalis diffinitio conuenit Ex quo uoces quoque uniuer-sales esse conuincitur quibus tantum pre-dicatos terminos propositionum 213 esse adscribitur

(eacuted GEYER p 10 l 8-9)

ltsect 24gt Cum autem tam res quam uoces lsquouniuersalesrsquo dici uideantur que-rendum est qualiter rebus diffinitio uni-uersalis possit aptari

(eacuted GEYER p 10 l 9-p 16 l 18) (eacuted GEYER p 10 l 9-16)

Nulla enim res nec ulla collectio214 rerum de pluribus singillatim predicari ui-detur quod proprietas uniuersalis215 exi-git Nam etsi hic populus uel hec domus uel Socrates de omnibus simul partibus suis dicatur nemo tamen omnino ea lsquouni-uersaliarsquo dicit cum ad singularia predi-catio eorum non ueniat Una autem res multo minus quam collectio de pluribus predicatur Quomodo ergo uel rem unam

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reacutealiteacute ou une collection entendonslt-legt et posons toutes les opinions de tous

ltII1 LA THEacuteORIE DE LrsquoESSENCE MATEacuteRIELLE (= ThEm PREMIEgraveRE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII11 PREacuteSENTATION DE LA THEacuteORIEgt

ltsect 25gt Certains en effet prennent la reacutealiteacute uni-verselle de telle faccedilon qursquoils placent mdash dans des reacutea-liteacutes diverses les unes des autres par ltleursgt formes mdash une substance essentiellement identique qui est lrsquoessence mateacuterielle des singuliers dans lesquels elle est et une en elle-mecircme elle est seulement diverse par les formes de ltsesgt infeacuterieurs Certes srsquoil arrivait que ces formes soient seacutepareacutees il nrsquoy aurait entiegravere-ment aucune diffeacuterence parmi les reacutealiteacutes qui se dis-tinguent les unes des autres seulement par la diver-siteacute de ltleursgt formes quoique ltleurgt matiegravere soit entiegraverement essentiellement identique Par exemple dans les hommes un agrave un qui diffegraverent numeacuterique-ment identique est la substance de lrsquohomme la-quelle ici devient Platon par ces accidents-ci lagrave Socrate par ceux-lagrave Avec eux certes Porphyre sem-ble au plus haut point assentir quand il dit laquo Par participation agrave lrsquoespegravece plusieurs hommes ltsontgt un mais par les particuliers ltlrsquohommegt un et com-mun ltestgt plusieurs raquo Et agrave nouveau laquo lsquoIndividuel-lesrsquo affirme-t-il sont dites ltles chosesgt de cette sor-te puisque chacune drsquoelles consiste dans des pro-prieacuteteacutes dont la collection nrsquoest pas en une autre raquo Si-milairement aussi dans les animaux un agrave un qui diffegraverent par lrsquoespegravece ils posent essentiellement une et identique la substance de lrsquoanimal ltsubstancegt qursquoils tirent par le fait drsquoecirctre susceptible de diverses diffeacuterences vers diverses espegraveces comme si agrave partir de cette cire je faisais tantocirct une statue drsquoun homme tantocirct drsquoun bœuf en adaptant diverses formes agrave une essence demeurant entiegraverement identique Crsquoest tou-tefois notable que la mecircme cire ne constitue pas les statues en ltungt mecircme temps comme il est conceacutedeacute dans ltle cas degt lrsquouniversel agrave savoir parce que Boegravece dit que lrsquouniversel ltestgt ainsi commun qursquoen ltungt mecircme temps il est tout entier le mecircme dans les diverses ltchosesgt dont il constitue mateacuteriellement la substance et bien qursquoeacutetant en soi universel le mecircme il devient singulier par les formes qui lui adviennent ltformesgt sans lesquelles il subsiste naturellement en soi et en lrsquoabsence desquelles en aucune faccedilon il ne

uel collectionem lsquouniuersalersquo 216 appel-lant audiamus atque omnes omnium opi-niones ponamus

(eacuted GEYER p 10 l 17-p 13 l 17) (eacuted GEYER p 10 l 17-p 11 l 9)

ltsect 25gt Quidam enim ita rem uniuer-salem accipiunt ut mdash in rebus diuersis ab inuicem per formas mdash eandem essentiali-ter substantiam collocent que singula-rium217 in quibus est materialis sit es-sentia et in se ipsa una tantum per for-mas inferiorum sit diuersa Quas quidem formas si 218 separari contingeret fol 2va nulla penitus differentia rerum esset que formarum tantum diuersitate ab inui-cem distant cum sit penitus eadem essen-tialiter materia Verbi gratia in singulis hominibus numero differentibus eadem est hominis substantia que hic Plato per hec accidentia fit ibi Socrates per illa Quibus quidem Porfirius assentire ma-xime uidetur cum ait laquo Participatione speciei plures homines unus particulari-bus 219 autem unus et communis plu-res raquo220 Et rursus laquo lsquoIndiuiduarsquo inquit dicuntur huiusmodi quoniam unumquod-que eorum consistit221 ex proprietatibus quarum collectio non est222 in alio raquo223 Similiter et in singulis animalibus specie differentibus unam et eandem essentiali-ter animalis substantiam ponunt quam per diuersarum differentiarum susceptio-nem in diuersas species trahunt ueluti si ex hac cera modo statuam hominis modo bouis faciam diuersas eidem penitus es-sentie manenti224 formas aptando225 Hoc tamen refert quod eodem tempore cera eadem statuas226 non constituit sicut in uniuersali conceditur quod scilicet uni-uersale ita commune Boecius227 dicit ut eodem tempore idem totum sit in diuersis quorum substantiam materialiter consti-tuat et cum in se sit uniuersale idem per aduenientes formas singulare fit228 sine quibus naturaliter in se subsistit et absque eis nullatenus actualiter permanet Uni-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

153

demeure en acte Universel certes en ltsagt nature tandis que singulier en ltsongt acte il est intelligeacute et incorporel certes et non sensible dans la simpliciteacute de son universaliteacute tandis qursquoen acte le mecircme sub-siste corporel et sensible par ltsesgt accidents aussi les mecircmes ltchosesgt mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash et subsistent singuliegraveres et sont intelligeacutees universelles

ltII12 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThEm gt lt[a1]gt lt[a11]gt

ltsect 26gt Et crsquoest lrsquoune des deux theacuteories agrave la-quelle mecircme si les autoriteacutes semblent le plus con-sentir la physique srsquooppose de toutes les maniegraveres Si en effet la mecircme ltchosegt essentiellement bien qursquooccupeacutee par des formes diverses consiste dans les ltreacutealiteacutesgt une agrave une il importe que cette ltreacutea-liteacutegt qui est affecteacutee par ces formes-ci soit celle-lagrave qui ltestgt occupeacutee par ces ltformesgt-lagrave de telle sorte que lrsquoanimal formeacute par la rationaliteacute est lrsquoanimal for-meacute par lrsquoirrationaliteacute et donc que lrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnel et qursquoainsi dans la mecircme ltchosegt les contraires consistent simultaneacutement

lt[a12]gt

Bien plus deacutejagrave ltilsgt ne ltsontgt plus des contrai-res drsquoaucune maniegravere quand ils srsquouniraient entiegravere-ment agrave la mecircme essence simultaneacutement comme ni la blancheur ni la noirceur ne seraient des contraires si simultaneacutement elles se produisaient dans cette reacutea-liteacute-ci mecircme si la reacutealiteacute elle-mecircme eacutetait drsquoun en-droit blanche drsquoun autre noire comme elle est drsquoun endroit blanche drsquoun autre dure agrave savoir en vertu de la blancheur et de la dureteacute Et en effet des contraires ne peuvent pas mecircme drsquoun point de vue diffeacuterent ecirctre simultaneacutement dans la mecircme ltchosegt comme les re-latifs et plein drsquoautres ltchoses le peuventgt Drsquoougrave Aristote sur laquo La relation raquo montre que le grand et le petit sont agrave divers eacutegards simultaneacutement dans la mecirc-me ltchosegt par cela cependant qursquoils sont simulta-neacutement dans la mecircme ltchosegt il prouve que ce ne sont pas des contraires

ltII13 REacutePONSES DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a11-2] ET CONTRE-ARGUMENT(S) DrsquoABEacuteLARD Agrave CES REacute-PONSESgt lt[ad a12]gt

uersale quidem in natura singulare uero actu et incorporeum quidem et insensibi-le in simplicitate229 uniuersalitatis sue in-telligitur corporeum uero atque sensibile idem per accidentia in actu subsistit et eadem mdash teste Boecio230 mdash et subsistunt singularia et intelliguntur uniuersalia

(eacuted GEYER p 11 l 10-p 13 l 15) (eacuted GEYER p 11 l 10-24) (eacuted GEYER p 11 l 10-16)

ltsect 26gt Et hec est una de duabus sen-tentiis231 cui etsi auctoritates consentire plurimum uideantur phisica 232 modis omnibus repugnat Si enim idem essentia-liter licet diuersis formis occupatum consistat in singulis oportet hanc que his formis affecta est illam esse que illis oc-cupata ut animal formatum rationalitate esse animal formatum irrationalitate et ita animal rationale esse animal irrationa-le et sic233 in eodem contraria simul con-sistere

(eacuted GEYER p 11 l 16-24)234

Immo iam nullo modo contraria ubi eidem penitus essentie simul coirent sicut nec albedo nec nigredo contraria essent si simul in hac re contingerent etiamsi ipsa res aliunde alba aliunde nigra esset sicut aliunde alba aliunde du-ra est ex albedine scilicet et duritia235 Neque enim contraria diuersa etiam ra-tione eidem simul inesse possunt sicut relatiua et pleraque alia Unde Aristo-teles236 in laquo Ad aliquid raquo magnum et pa-ruum que ostendit diuersis respectibus si-mul eidem inesse per hoc tamen237 quod simul eidem insunt contraria non esse conuincit

(eacuted GEYER p 11 l 25-28)238

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 27gt Mais peut-ecirctre dira-t-on selon cette theacuteorie que de lagrave la rationaliteacute et lrsquoirrationaliteacute ne sont pas moins contraires parce que de telle faccedilon elles se retrouvent dans la mecircme ltchosegt agrave savoir dans le mecircme genre ou dans la mecircme espegravece agrave sa-voir agrave moins qursquoelles ne soient fondeacutees dans le mecircme individu

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD (SELON SPADE) OU

SUITE DE LA REacutePONSE DES PARTISANS DE ThEm Agrave [a12] (SELON DE LIBERA)gt

Ce qui encore se montre ainsi Vraiment la ra-tionaliteacute et lrsquoirrationaliteacute sont dans le mecircme indi-vidu parce que dans Socrate Mais parce qursquoelles sont dans Socrate simultaneacutement de lagrave il est prouveacute qursquoelles sont simultaneacutement dans Socrate et ltlrsquoacircnegt Burnellus Mais Socrate et Burnellus sont Socrate Et vraiment Socrate et Burnellus sont Socrate parce que Socrate est Socrate et Burnellus agrave savoir parce que Socrate est Socrate et Socrate est Burnellus Que Socrate soit Burnellus on le montre ainsi selon cette theacuteorie Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus Mais tout ce qui est dans Burnellus autre que les formes de Burnellus est Burnellus Tout ce qui est dans Socrate autre que les formes de Socrate est Burnellus Mais si crsquoest ltle casgt puisque Socrate lui-mecircme est ce qui est autre que les formes de Socrate alors Socrate lui-mecircme est Burnellus Or que soit vrai ce que nous avons ad-mis ci-dessus agrave savoir lsquotout ce qui est dans Bur-nellus autre que les formes de Burnellus est Bur-nellusrsquo est de lagrave manifeste parce que ni les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors les ac-cidents seraient la substance ni la matiegravere simultaneacute-ment et les formes de Burnellus ne sont Burnellus puisque alors il serait neacutecessaire drsquoavouer qursquoun corps et un non-corps sont un corps

lt[ad a11] (= DEacuteVELOPPEMENT DE [ad a12])gt

ltsect 28gt Il y en a ltcertainsgt qui cherchant une eacutechappatoire critiquent seulement les mots de cette proposition lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irration-nelrsquo non pas la thegravese disant que certes cet ltanimalgt est lrsquoun et lrsquoautre cependant que cela nrsquoest pas mon-

ltsect 27gt Sed fortassis dicetur secun-dum illam sententiam quia non inde239 ra-tionalitas et irrationalitas minus sunt con-traria quod taliter reperiuntur in eodem scilicet eodem genere uel in eadem spe-cie nisi scilicet in eodem indiuiduo fun-dentur240

(eacuted GEYER p 11 l 28-p 12 l 14)241

Quod etiam sic ostenditur Vere ra-tionalitas et irrationalitas in eodem indiui-duo sunt quia in Socrate Sed quod in So-crate simul sint inde conuincitur quod si-mul sunt in Socrate et Burnello Sed242 Socrates et Burnellus243 sunt Socrates Et uere Socrates et Burnellus sunt Socrates quia Socrates est Socrates et Burnellus quia scilicet Socrates est Socrates et So-crates est Burnellus Quod Socrates sit Burnellus sic monstratur secundum illam sententiam Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est illud quod est in Burnello aliud a formis Burnelli Sed quicquid est in Burnello aliud a formis Burnelli est Burnellus Quicquid est in Socrate aliud a formis Socratis est Bur-nellus244 Sed si hoc est cum ipse Socra-tes sit illud quod aliud est a formis So-cratis tunc ipse Socrates est Burnellus Quod uerum sit autem id quod supra as-sumpsimus scilicet lsquoquicquid est in Bur-nello aliud a formis Burnelli est Burnel-lusrsquo inde manifestum est quia neque for-me Burnelli sunt Burnellus cum iam ac-cidentia essent substantia neque materia simul et forme Burnelli sunt Burnellus cum iam corpus et non 245 corpus esse corpus necesse esset confiteri

(eacuted GEYER p 12 l 15-20)

ltsect 28gt Sunt qui diffugium querentes uerba tantum calumnientur huius proposi-tionis lsquoanimal rationale est animal irratio-nalersquo non sententiam dicentes quidem id utrumque esse non tamen per hec uerba

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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treacute proprement par ces mots lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal irrationnelrsquo puisqursquoen lrsquooccurrence la reacutea-liteacute ltlsquoanimalrsquogt bien qursquoeacutetant la mecircme soit dite drsquoun endroit lsquorationnellersquo drsquoun autre lsquoirrationnellersquo agrave sa-voir agrave partir de formes opposeacutees

ltCONTRE-ARGUMENT DrsquoABEacuteLARDgt

Mais alors assureacutement ltellesgt nrsquoont pas drsquoop-position les formes qui entiegraverement adheacutereraient agrave la mecircme ltreacutealiteacutegt simultaneacutement et crsquoest pourquoi ils ne critiquent pas ces propositions lsquolrsquoanimal rationnel est lrsquoanimal mortelrsquo ou lsquolrsquoanimal blanc est lrsquoanimal marchantrsquo parce que ce nrsquoest pas en cela qursquoil est rationnel ltqursquogtil est mortel ltcegt nrsquoltestgt pas en cela qursquoil est blanc ltqursquogtil marche mais ils tiennent ces ltpropositionsgt pour tout agrave fait vraies parce que le mecircme animal a simultaneacutement lrsquoune et lrsquoautre ltcaracteacuteristiquegt quoique drsquoun point de vue diffeacute-rent Autrement aussi ils avoueraient qursquoaucun ani-mal nrsquoest un homme puisque rien en ce qursquoil est animal nrsquoest homme

lt[a2]gt

ltsect 29gt En outre selon la position de la theacuteorie mise en avant il y a seulement dix essences de toutes les reacutealiteacutes agrave savoir les dix geacuteneacuteralissimes parce que dans les preacutedicaments un agrave un se retrouve seulement une ltuniquegt essence qui est diversifieacutee seulement par les formes de ltsesgt infeacuterieurs com-me il a eacuteteacute dit et ltquigt sans ces ltformesgt nrsquoaurait aucune varieacuteteacute Comme donc toutes les substances sont entiegraverement la mecircme ltchosegt ainsi toutes les qualiteacutes et les quantiteacutes etc Puis donc que Socrate et Platon ont en eux les reacutealiteacutes des preacutedicaments un agrave un tandis qursquoelles-mecircmes sont entiegraverement les mecirc-mes toutes les formes de lrsquoun sont ltles formesgt de lrsquoautre lesquelles ne sont pas en soi des ltchosesgt diverses en essence comme ne le ltsontgt pas les substances auxquelles elles adhegraverent par exemple la qualiteacute de lrsquoun et la qualiteacute de lrsquoautre puisque lrsquoune et lrsquoautre est qualiteacute Donc ltSocrate et Platongt ne sont pas plus divers par la nature des qualiteacutes que par la nature de la substance parce que de leur substance il y a une ltuniquegt essence comme aussi de ltleursgt qualiteacutes Pour la mecircme raison et la quantiteacute puis-qursquoelle est la mecircme ne fait pas une diffeacuterence et non plus les autres preacutedicaments Crsquoest pourquoi il ne peut y avoir aucune diffeacuterence agrave partir des formes

proprie hoc ostendi lsquoanimal rationale est animal irrationalersquo cum uidelicet res etsi eadem aliunde lsquorationalisrsquo aliunde lsquoirra-tionalisrsquo dicatur ex oppositis scilicet for-mis

(eacuted GEYER p 12 l 20-26)

Sed iam profecto oppositionem for-me non habent fol 2vb que eidem246 penitus simul adhererent nec ideo has propositiones calumniantur247 lsquoanimal ra-tionale est animal mortalersquo uel lsquoanimal al-bum est animal ambulansrsquo quia non in eo quod rationale est mortale est non in eo quod album est ambulat sed eas omnino pro ueris habent quia idem animal utrumque simul habet quamuis diuersa ratione Alioquin et nullum248 animal ho-minem esse confiterentur cum nichil in eo quod animal est homo sit

(eacuted GEYER p 12 l 27-41)

ltsect 29gt Preterea secundum positio-nem premisse sententie249 decem tantum omnium rerum sunt essentie decem scili-cet generalissima quia in singulis predi-camentis una tantum essentia reperitur que per formas tantum inferiorum ut dic-tum est250 diuersificatur ac sine eis nul-lam haberet uarietatem Sicut ergo omnes substantie idem sunt penitus sic omnes qualitates et quantitates etc Cum igitur Socrates et Plato res singulorum predica-mentorum in se habeant ipse uero pe-nitus eedem sint omnes forme unius sunt alterius que nec in se diuersa sunt in essentia sicut nec substantie quibus adhe-rent ut qualitas unius et qualitas alterius cum utraque sit qualitas Non ergo magis ex qualitatum natura diuersi sunt quam ex natura substantie quia substantie eorum una est essentia sicut251 etiam qualitatum Eadem ratione nec quantitas cum sit ea-dem differentiam facit nec cetera predi-camenta Quare nec ex formis ulla potest esse differentia que nec in se diuerse sunt sicut nec substantie

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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qui en soi ne sont pas diverses comme ne le ltsontgt pas les substances

lt[a3]gt

ltsect 30gt De plus comment consideacutererions-nous des ltchosesgt numeacuteriquement nombreuses dans les substances si la seule diversiteacute eacutetait ltcellegt des for-mes la substance sujette demeurant entiegraverement la mecircme Et en effet nous ne disons pas que Socrate ltestgt numeacuteriquement nombreux agrave cause du fait drsquoecirctre susceptible de nombreuses formes

lt[a4]gt

ltsect 31gt Cela aussi qursquoils veulent ne peut tenir que les individus soient produits par leurs accidents mecircmes Si en effet crsquoest agrave partir des accidents que les individus font naicirctre leur ecirctre assureacutement les ac-cidents leur sont naturellement anteacuterieurs comme aussi les diffeacuterences ltsont naturellement anteacuterieu-resgt aux espegraveces qursquoelles conduisent vers lrsquoecirctre Car comme lrsquohomme se distingue par la formation drsquoune diffeacuterence ainsi ils appellent Socrate ltlsquoSocratersquogt par le fait drsquoecirctre susceptible drsquoaccidents Drsquoougrave So-crate ne peut pas ecirctre agrave part de ltsesgt accidents com-me lrsquohomme ltne peut pas ecirctregt agrave part de ltsesgt dif-feacuterences Crsquoest pourquoi ltSocrategt nrsquoest pas le fon-dement de ses ltaccidentsgt comme non plus lrsquohom-me de ltsesgt diffeacuterences Mais si les accidents ne sont pas dans les substances individuelles comme dans des sujets assureacutement ltilsgt ne ltsontgt pas dans les ltsubstancesgt universelles Nrsquoimporte quels ltac-cidentsgt en effet qui sont dans les substances secon-des comme dans des sujets les mecircmes ltaccidentsgt sont dans les ltsubstancesgt premiegraveres comme dans des sujets ltAristote legt montre universellement

ltII14 CONCLUSION ThEm EST ABSURDEgt

Agrave partir de ces ltconsideacuterationsgt il est ainsi mani-feste que manque entiegraverement de raison cette theacuteorie par laquelle il est dit qursquoentiegraverement la mecircme essence consiste simultaneacutement dans diverses ltchosesgt

ltII2 LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE (= ThNd SECONDE THEacuteORIE DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX)gt ltII21 PREacuteSENTATION DE ThNdgt

ltsect 32gt Drsquoougrave drsquoautres theacuteorisant autrement sur lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes et acceacutedant davantage agrave la theacuteorie de la reacutealiteacute disent que les reacutealiteacutes une agrave une ne

(eacuted GEYER p 13 l 1-4)

ltsect 30gt Amplius quomodo ltmul-tagt252 numero consideremus in substan-tiis si sola formarum diuersitas esset eadem penitus subiecta substantia perma-nente Neque enim Socratem multa nu-mero dicimus propter multarum forma-rum susceptionem

(eacuted GEYER p 13 l 5-15)

ltsect 31gt Illud quoque stare non potest quod indiuidua per ipsorum accidentia ef-fici uolunt Si enim ex accidentibus indi-uidua esse suum contrahunt253 profecto priora sunt eis naturaliter accidentia sicut et differentie speciebus quas ad esse con-ducunt254 Nam sicut homo ex formatione differentie distat ita Socratem ex acci-dentium susceptione appellant Unde nec Socrates preter accidentia sicut nec homo preter differentias esse potest Quare eo-rum fundamentum non est sicut nec homo differentiarum Si autem in indiuiduis substantiis ut in subiectis accidentia non sunt profecto nec in uniuersalibus Que-cumque enim in secundis substantiis ut in subiectis255 sunt eadem in primis ut in subiectis 256 esse uniuersaliter mons-trat257

(eacuted GEYER p 13 l 15-17)

Ex his itaque manifestum est eam penitus sententiam ratione carere qua di-citur eandem penitus essentiam258 in di-uersis simul consistere

(eacuted GEYER p 13 l 18-p 14 l 6)

ltsect 32gt Unde alii aliter de uniuersali-tate 259 rerum 260 sentientes magisque ad sententiam rei accedentes dicunt res sin-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

157

sont pas seulement diverses les unes des autres par leurs formes mais ltqursquogtelles sont personnellement distinctes en leurs essences et ltqursquogten aucune ma-niegravere ce qui est dans une ltquegt ce soit ou matiegravere ou forme nrsquoest dans une autre et ltquegt ces ltreacutea-liteacutesgt mecircme une fois les formes eacuteloigneacutees nrsquoen peuvent pas moins subsister distinctes en leurs es-sences parce que la distinction personnelle de ces ltreacutealiteacutesgt mdash agrave savoir selon laquelle celle-ci nrsquoest pas celle-lagrave mdash ne se fait pas par les formes mais est par la diversiteacute mecircme de lrsquoessence comme aussi les formes elles-mecircmes sont en elles-mecircmes diverses les unes des autres autrement la diversiteacute des formes proceacutederait agrave lrsquoinfini de telle sorte qursquoil serait neacute-cessaire que drsquoautres ltformesgt soient poseacutees pour ltexpliquergt la diversiteacute des autres ltformesgt Crsquoest une telle diffeacuterence que Porphyre a noteacutee entre un geacuteneacuteralissime et un speacutecialissime ltengt disant laquo De plus ni lrsquoespegravece ne deviendrait jamais un geacuteneacuteralis-sime ni le genre un speacutecialissime raquo comme srsquoil di-sait crsquoest leur diffeacuterence que lrsquoessence de celui-ci nrsquoest pas ltlrsquoessencegt de celle-lagrave Ainsi aussi la dis-tinction des preacutedicaments consiste non pas dans certaines formes qui la feraient mais dans la diver-siteacute de lrsquoessence propre ltagrave chacungt Or quoiqursquoils veuillent que toutes les reacutealiteacutes soient ainsi diverses les unes des autres qursquoaucune de ces ltreacutealiteacutesgt ne participe avec une autre drsquoune matiegravere essentielle-ment la mecircme ou drsquoune forme essentiellement la mecirc-me toutefois mdash retenant encore lrsquouniversaliteacute des reacutealiteacutes mdash ils appellent lsquola mecircme ltchosegtrsquo non pas essentiellement certes mais indiffeacuteremment les ltchosesgt qui sont distinctes par exemple ils disent que les hommes un agrave un distincts en eux-mecircmes sont le mecircme dans lrsquohomme crsquoest-agrave-dire qursquoils ne diffegrave-rent pas dans la nature de lrsquohumaniteacute et les mecircmes lthommesgt qursquoils disent lsquosinguliersrsquo selon la distinc-tion ils les disent lsquouniverselsrsquo selon lrsquoindiffeacuterence crsquoest-agrave-dire lrsquoaccord de la similitude

ltII22 PREacuteSENTATION DE DEUX EacuteVOLUTIONS DE ThNd LES THEacuteORIES DE LA COLLECTIO (ThC)gt ltII221 PREMIEgraveRE EacuteVOLUTION (= ThC1 THEacuteORIE

DE GOSSELIN DE SOISSONS)gt

ltsect 33gt Mais ici encore il y a dissension Car cer-tains ne posent pas de reacutealiteacute universelle si ce nrsquoest dans une collection de plusieurs ltreacutealiteacutesgt Ceux-lagrave nrsquoappellent Socrate et Platon par eux-mecircmes drsquoau-

gulas non solum formis ab inuicem esse diuersas uerum personaliter in suis es-sentiis esse discretas nec ullo modo id quod in una est esse in alia siue illud materia sit siue forma nec eas formis quoque remotis minus in essentiis suis discretas posse subsistere quia earum discretio personalis mdash secundum quam scilicet hec non est illa mdash non per formas fit sed est per ipsam essentie diuersita-tem sicut et forme ipse in se ipsis261 di-uerse sunt inuicem alioquin formarum di-uersitas in infinitatem procederet ut alias ad aliarum diuersitatem necesse esset sup-poni Talem differentiam Porfirius262 no-tauit inter generalissimum et specialissi-mum dicens laquo Amplius neque species fieret unquam generalissimum neque ge-nus specialissimum raquo ac si diceret hec est eorum263 differentia quod huius non est illius essentia Sic et predicamentorum discretio consistit non per formas aliquas que eam faciant264 sed per proprie di-uersitatem265 essentie Cum autem omnes res ita diuersas ab inuicem esse uelint ut nulla earum cum alia uel eandem essen-tialiter materiam uel eandem essentialiter formam participet uniuersalitatem266 ta-men rerum adhuc retinentes lsquoidemrsquo non essentialiter quidem sed indifferenter ea que discreta sunt appellant ueluti singu-los homines in se ipsis discretos idem esse in homine dicunt id est non differre in natura humanitatis fol 3ra et eos-dem quos lsquosingularesrsquo dicunt secundum discretionem lsquouniuersalesrsquo dicunt secun-dum indifferentiam id est267 similitudinis conuenientiam

(eacuted GEYER p 14 l 7-17)

ltsect 33gt Sed hic quoque dissensio est Nam quidam uniuersalem rem non nisi in collectione plurium sumunt268 Qui So-cratem et Platonem per se nullo modo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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cune maniegravere lsquoespegravecersquo mais ils disent tous les hom-mes simultaneacutement colligeacutes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo et tous les animaux pris simultaneacutement ce genre qursquoest lsquoanimalrsquo et ainsi du reste Agrave ceux-lagrave ce ltpassagegt de Boegravece semble consentir laquo Lrsquoespegravece doit ecirctre estimeacutee nrsquoecirctre rien drsquoautre que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude substantielle des individus tandis que le genre agrave partir de la simi-litude des espegraveces raquo Quand en effet il dit laquo colligeacutee par la similitude raquo il suggegravere ltune penseacuteegt colli-geant plusieurs ltchosesgt Autrement ltlrsquoespegravece et le genregt nrsquoauraient drsquoaucune maniegravere lsquopreacutedication de plusieursrsquo ou lsquocontenance de nombreuses ltchosesgt dans une reacutealiteacute universellersquo et les universaux ne se-raient pas moins nombreux que les singuliers

ltII222 DEUXIEgraveME EacuteVOLUTION (= ThC2 THEacuteORIE

DE GAUTHIER DE MORTAGNE)gt

ltsect 34gt Mais il y en a drsquoautres qui disent non seulement les hommes colligeacutes lsquoespegravecersquo mais aussi les lthommesgt un agrave un en ce qursquoils sont hommes et quand ils disent que cette reacutealiteacute qursquoest Socrate est preacutediqueacutee de plusieurs ils ltlegt prennent figurative-ment comme srsquoils disaient plusieurs lthommesgt sont le mecircme avec lui crsquoest-agrave-dire srsquoaccordent ltavec luigt ou lui-mecircme avec plusieurs Ceux-lagrave posent autant drsquoespegraveces que drsquoindividus quant au nombre des reacutea-liteacutes et autant de genres tandis que quant agrave la simi-litude des natures ils assignent un plus petit nombre drsquouniversaux que de singuliers Crsquoest qursquoen effet tous les hommes et en eux-mecircmes sont nombreux par la distinction personnelle et ltsontgt un par la si-militude de lrsquohumaniteacute et les mecircmes sont jugeacutes diffeacuterents drsquoeux-mecircmes quant agrave la distinction et agrave la similitude comme Socrate en ce qursquoil est homme est diviseacute de lui-mecircme en ce qursquoil est Socrate Autre-ment le mecircme ltSocrategt ne pourrait pas ecirctre son ltpropregt genre ou ltsa propregt espegravece si ce nrsquoest qursquoil aurait quelque diffeacuterence de soi agrave soi crsquoest qursquoen effet les ltchosesgt qui sont relatives il con-vient du moins qursquoagrave un certain eacutegard elles soient opposeacutees

ltII3 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC1 gt lt(1)gt

ltsect 35gt Or maintenant drsquoabord infirmons la theacuteo-rie qui a eacuteteacute poseacutee ci-dessus relativement agrave la col-lection et cherchons avec soin comment toute la col-

lsquospeciemrsquo uocant sed omnes homines si-mul collectos speciem illam que est lsquohomorsquo dicunt et omnia animalia simul accepta genus illud quod est lsquoanimalrsquo et ita de ceteris Quibus illud Boecii269 con-sentire uidetur laquo Species 270 nil aliud esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum substantiali similitudine ge-nus uero ex specierum similitudine 271 raquo Cum enim ait lsquocollecta similitudine 272 rsquo plura colligentem insinuat Alioquin nullo modo lsquopredicationem de pluribusrsquo uel lsquomultorum continentiam in uniuersali rersquo haberent273 nec pauciora uniuersalia quam singularia essent274

(eacuted GEYER p 14 l 18-31)

ltsect 34gt Alii275 uero sunt qui non so-lum collectos homines lsquospeciemrsquo dicunt uerum etiam singulos in eo quod homines sunt et cum dicunt rem illam que So-crates est276 predicari de pluribus figu-ratiue accipiunt ac si dicerent plura cum eo idem esse id est conuenire uel ipsum cum pluribus Qui tot species quot indi-uidua quantum ad rerum numerum po-nunt et totidem genera quantum uero ad similitudinem naturarum pauciorem nu-merum uniuersalium quam singularium assignant Quippe omnes homines et in se multi sunt per personalem discretionem et unum per humanitatis similitudinem et iidem 277 a se ipsis diuersi quantum ad discretionem et ad similitudinem iudican-tur ut Socrates in eo quod est homo a se ipso in eo quod Socrates est diuiditur Alioquin idem sui genus uel species esse non posset nisi aliquam sui ad se diffe-rentiam haberet quippe ltquegt278 relatiua sunt aliquo saltem respectu conuenit esse opposita

(eacuted GEYER p 14 l 32-40)

ltsect 35gt Nunc279 autem prius infirme-mus sententiam que prior posita est de collectione et quomodo tota simul homi-

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lection des hommes ltprisegt simultaneacutement qui est dite une ltuniquegt lsquoespegravecersquo se trouve ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs de telle sorte qursquoelle est universelle alors que toute ltla collectiongt nrsquoest pas dite des lthommesgt un agrave un Que srsquoil est conceacutedeacute ltque cette collection estgt preacutediqueacutee des diverses ltchosesgt par parties agrave savoir en ce que ses parties une agrave une lui sont par elles-mecircmes adapteacutees ltcela nrsquoagt rien ltagrave voirgt avec la communauteacute de lrsquouniversel lequel doit ecirctre mdash au teacutemoignage de Boegravece mdash tout entier dans les ltchosesgt une agrave une et en cela il est aussi diviseacute ltcrsquoest-agrave-dire diffeacuterentgt de cette ltchosegt commune qui est commune par parties comme un champ dont les diverses parties sont ltla proprieacuteteacutegt des divers ltproprieacutetairesgt

lt(2)gt

En outre aussi Socrate similairement serait dit de plusieurs par ltsesgt diverses parties de telle sorte que lui-mecircme serait un universel

lt(3)gt

De plus il conviendrait que plusieurs hommes mdash nrsquoimporte quels mdash pris simultaneacutement soient dits un lsquouniverselrsquo lteuxgt auxquels serait similairement adapteacutee la deacutefinition de lrsquouniversel ou aussi de lrsquoes-pegravece puisque deacutesormais toute la collection des hommes inclurait de nombreuses espegraveces

lt(4)gt lt(41) EacuteNONCEacute DE LrsquoARGUMENTgt

Similairement nous dirions ltquegt nrsquoimporte quelle collection de corps et drsquoesprits ltestgt une ltuni-quegt substance universelle de telle sorte qursquoalors toute la collection des substances est un ltuniquegt geacuteneacuteralissime une fois une quelconque ltsubstancegt retrancheacutee et les autres demeurant nous aurions dans les substances de nombreux geacuteneacuteralissimes

lt(421) REacutePONSE DES PARTISANS DE ThC1 agrave (41) [R] AUCUNE COLLECTION INCLUSE DANS UN GENRE

SUPREcircME NrsquoEST ELLE-MEcircME UN GENRE SUPREcircMEgt

Mais peut-ecirctre dira-t-on qursquoaucune collection qui est incluse dans un geacuteneacuteralissime nrsquoest un geacuteneacute-ralissime

num collectio que una dicitur lsquospeciesrsquo de pluribus predicari habeat ut uniuer-salis sit perquiramus tota autem de sin-gulis non dicitur Quod si per partes de diuersis predicari concedatur in eo scili-cet quod singule eius partes sibi ipsis aptentur nichil ad communitatem uni-uersalis quod totum in singulis mdash teste Boecio280 mdash esse debet atque in hoc ab illo communi etiam281 diuiditur quod per partes commune est sicut ager cuius diuerse partes sunt diuersorum

(eacuted GEYER p 14 l 40-p 15 l 1)

Preterea et Socrates similiter de plu-ribus per partes diuersas diceretur ut ipse uniuersalis esset

(eacuted GEYER p 15 l 1-4)

Amplius quoslibet plures homines si-mul acceptos lsquouniuersalersquo dici conueniret quibus similiter diffinitio uniuersalis ap-taretur siue etiam speciei ut iam tota ho-minum collectio multas includeret spe-cies

(eacuted GEYER p 15 l 4-15) (eacuted GEYER p 15 l 4-8)

Similiter quamlibet corporum et spi-rituum collectionem unam uniuersalem substantiam diceremus ut cum tota sub-stantiarum282 collectio sit unum genera-lissimum una qualibet dempta ceteris-que remanentibus283 multa in substantiis haberemus generalissima284

(eacuted GEYER p 15 l 8-9)

Sed fortasse dicetur nulla collectio que inclusa sit in generalissimo esse ge-neralissimum

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

160

lt(422) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave [R]gt

Mais jrsquooppose encore que si une fois une des substances seacutepareacutee la collection reacutesiduelle nrsquoest pas un geacuteneacuteralissime et cependant demeure encore sub-stance universelle il importe que cette ltcollection reacutesiduellegt soit une espegravece ltdu genregt substance et qursquoil y ait une espegravece coeacutegale sous le mecircme genre Mais quelle ltespegravece coeacutegalegt peut lui ecirctre opposeacutee puisque ou lrsquoespegravece ltdu genregt substance est en elle tout agrave fait contenue ou elle partage avec elle les mecircmes individus comme animal rationnel animal mortel

lt(5)gt

De plus tout universel ltestgt naturellement an-teacuterieur agrave ltsesgt propres individus tandis qursquoune col-lection de nrsquoimporte quelles ltchosesgt est par rap-port aux ltchosesgt une agrave une dont elle est constitueacutee un tout inteacutegral et naturellement posteacuterieur aux ltcho-sesgt agrave partir desquelles il est composeacute

lt(6)gt

De plus entre le lttoutgt inteacutegral et lrsquouniversel Boegravece assigne cette diffeacuterence dans ltson livregt Des divisions que laquo la partie nrsquoest pas identique au tout tandis que lrsquoespegravece est toujours identique au genre raquo Mais agrave la veacuteriteacute toute la collection des hommes com-ment pourra-t-elle ecirctre la multitude des animaux

ltII4 ARGUMENTS DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThC2 gt

ltsect 36gt Or il nous reste maintenant agrave attaquer ceux qui appellent un lsquouniverselrsquo les individus un agrave un en cela qursquoils srsquoaccordent avec drsquoautres et ltquigt concegravedent que les mecircmes ltindividusgt sont preacutedi-queacutes de plusieurs non pas que plusieurs soient es-sentiellement ces ltmecircmesgt mais parce que plu-sieurs srsquoaccordent avec eux

lt(1)gt

Mais si ecirctre preacutediqueacute de plusieurs est identique agrave srsquoaccorder avec plusieurs comment disons-nous qursquoun individu est preacutediqueacute drsquoun seul agrave savoir puis-qursquoil nrsquoy en a aucun qui srsquoaccorde avec seulement lrsquoltuniquegt reacutealiteacute ltqursquoil estgt

(eacuted GEYER p 15 l 9-15)

Sed adhuc oppono quod si una sepa-rata de substantiis collectio residua non sit generalissimum et tamen adhuc uni-uersalis substantia permanet oportet eam speciem esse substantie et coequam 285 speciem habere sub eodem genere Sed que potest ei esse opposita286 cum uel species substantie in ea prorsus conti-neatur uel eadem 287 cum ea indiuidua communicet sicut animal rationale ani-mal mortale288

(eacuted GEYER p 15 l 15-18)

Amplius omne uniuersale propriis indiuiduis naturaliter prius collectio uero quorumlibet ad singula quibus constitui-tur totum est289 integrum atque eis na-turaliter posterius 290 ex quibus compo-nitur

(eacuted GEYER p 15 l 18-22)

Amplius inter integrum et uniuer-sale hanc Boecius 291 differentiam assi-gnat in Diuisionibus quod laquo pars non idem est quod totum species uero idem est semper quod genus raquo At uero tota ho-minum collectio quomodo esse poterit animalium multitudo

(eacuted GEYER p 15 l 22-26)

ltsect 36gt Restat autem nunc ut eos292 oppugnemus293 qui singula indiuidua in eo quod aliis conueniunt lsquouniuersalersquo ap-pellant et eadem de pluribus predicari concedunt non ut plura essentialiter sint illa sed quia plura cum eis conueniunt

(eacuted GEYER p 15 l 26-29)

Sed si predicari de pluribus idem est quod conuenire294 cum pluribus quomo-do indiuiduum de uno solo dicimus pre-dicari 295 cum scilicet nullum sit quod cum una tantum re conueniat

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

161

lt(2)gt

Comment aussi par lsquoecirctre preacutediqueacute de plusieursrsquo une diffeacuterence est-elle donneacutee entre universel et sin-gulier puisque crsquoest entiegraverement de la mecircme ma-niegravere par laquelle lrsquohomme srsquoaccorde avec plusieurs que srsquoaccorde aussi Socrate Crsquoest qursquoen effet lrsquohomme en tant qursquoil est homme et Socrate en tant qursquoil est homme srsquoaccordent avec les autres Mais ni lrsquohomme en tant qursquoil est Socrate ni Socrate en tant qursquoil est Socrate ne srsquoaccorde avec drsquoautres Donc ce que lrsquohomme a Socrate ltlrsquogta et de la mecircme ma-niegravere

lt(3)gt

ltsect 37gt En outre puisqursquoil est conceacutedeacute que crsquoest entiegraverement la mecircme reacutealiteacute agrave savoir lrsquohomme qui est en Socrate et Socrate lui-mecircme il nrsquoy a aucune dif-feacuterence de lrsquoun agrave lrsquoautre Aucune reacutealiteacute en effet nrsquoest en ltungt mecircme temps diffeacuterente de soi-mecircme parce que quoi que ce soit qursquoelle a en soi elle ltlrsquogta et en-tiegraverement de la mecircme maniegravere Drsquoougrave aussi Socrate blanc et grammairien mecircme srsquoil a en soi des ltcarac-teacuteristiquesgt diffeacuterentes cependant il nrsquoest pas par elles diffeacuterent de soi puisque lui-mecircme a les deux mecircmes et entiegraverement de la mecircme maniegravere Ce nrsquoest pas en effet drsquoune autre maniegravere qursquoil est de soi-mecircme grammairien ou drsquoune autre maniegravere blanc comme blanc nrsquoest pas autre que lui ou grammairien ltnrsquoest pasgt autre ltque luigt

lt(4)gt

Cela aussi qursquoils disent que Socrate srsquoaccorde avec Platon en lrsquohomme de quelle faccedilon peut-il ecirctre pris quand il est eacutevident que tous les hommes dif-fegraverent les uns des autres tant par la matiegravere que par la forme Si en effet Socrate srsquoaccorde avec Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme mais qursquoaucune reacuteali-teacute nrsquoest homme sauf Socrate mecircme ou un autre il importe que lui-mecircme srsquoaccorde avec Platon ou en soi-mecircme ou en un autre Mais en soi il est plutocirct diffeacuterent de ltPlatongt drsquoun autre aussi il est eacutevi-dent parce qursquoil nrsquoest pas lui-mecircme un autre

(eacuted GEYER p 15 l 29-35)

Quomodo etiam per lsquopredicari de pluribusrsquo inter uniuersale et singulare dif-ferentia datur cum eodem penitus modo quo homo conuenit cum pluribus conue-niat et Socrates Quippe homo in quan-tum est homo296 et Socrates in quantum est homo cum ceteris conuenit Sed nec homo in quantum est Socrates nec So-crates in quantum est Socrates297 cum aliis conuenit Quod igitur habet homo habet Socrates et eodem modo

(eacuted GEYER p 15 l 36-p 16 l 2)

ltsect 37gt Preterea cum res penitus eadem esse concedatur homo scilicet qui in Socrate est et ipse Socrates nulla huius ab illo differentia est Nulla enim res eo-dem tempore a se ipsa diuersa est fol 3rb quia quicquid in se habet habet et eodem modo penitus Unde et Socrates albus et grammaticus licet diuersa in se habeat a se tamen per ea non est diuer-sus cum utraque eadem ipse habeat et eodem298 modo penitus Non enim alio modo a se ipso grammaticus est uel alio modo albus sicut nec aliud albus est a se uel aliud grammaticus

(eacuted GEYER p 16 l 2-9)

Illud quoque quod dicunt 299 So-cratem cum Platone conuenire in homine qualiter accipi potest cum omnes homi-nes ab inuicem tam materia quam forma differre constat Si enim Socrates in re que homo est cum Platone conueniat nul-la autem res homo sit nisi ipse Socrates uel alius oportet ipsum cum Platone uel in se ipso conuenire uel in alio In se autem potius diuersus est ab eo de alio quoque constat quia nec ipse est alius

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

162

ltII5 Agrave PROPOS DE II4(4) RETOUR SUR ThNd ET

REacuteFUTATION DE LA THEacuteORIE DE LA NON-DIFFEacuteRENCE

DE GUILLAUME DE CHAMPEAUX gt

Or il y en a qui prennent neacutegativement lsquosrsquoaccor-der en lrsquohommersquo comme si lrsquoon disait lsquoSocrate ne diffegravere pas de Platon en lrsquohommersquo

lt1 ARGUMENT DrsquoABEacuteLARD CONTRE ThNdgt

Mais et ainsi aussi il peut ecirctre dit que ltSocrategt ne diffegravere pas de ltPlatongt dans la pierre puisque ni lrsquoun ni lrsquoautre nrsquoest une pierre Et ainsi on ne note pas un accord plus grand de ltSocrate et de Platongt en lrsquohomme que dans la pierre

lt21 REacutePONSE DES PARTISANS DE ThNd Agrave 51gt

Sauf si peut-ecirctre une certaine proposition preacute-cegravede comme si lrsquoon disait ainsi lsquoIls sont hommes parce qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohommersquo

lt22 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave 21 ET REacuteFUTATION DEacute-FINITIVE DE ThNdgt

Mais ltcelagt ne peut pas tenir ainsi puisqursquoil est tout agrave fait faux qursquoils ne diffegraverent pas en lrsquohomme Si en effet Socrate ne diffegravere pas de Platon dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme ltilgt nrsquoltengt ltdiffegraveregt pas non plus en soi-mecircme Si en effet en soi ltSocrategt diffegravere de ltPlatongt mais que lui-mecircme est la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme assureacutement aussi dans la reacutealiteacute qursquoest lrsquohomme il en diffegravere

ltIII DEUXIEgraveME QUESTION DIRECTRICE (= QD2) COR-RESPONDANT Agrave LA SECONDE BRANCHE DE LrsquoALTERNA-TIVE CONSTITUANT LE PREMIER PROBLEgraveME DU QUES-TIONNAIRE DE PORPHYRE LES PROPRIEacuteTEacuteS QUI DIS-TINGUENT LES UNIVERSAUX DES SINGULIERS SrsquoAP-PLIQUENT-ELLES AUX MOTS (VOCES) gt

ltsect 38gt Or maintenant une fois montreacutees les rai-sons pour lesquelles ni les reacutealiteacutes prises une agrave une ni ltles reacutealiteacutes prisesgt collectivement ne peuvent ecirctre dites lsquouniversellesrsquo crsquoest-agrave-dire preacutediqueacutees de plu-sieurs il reste que nous attribuions une universaliteacute de cette sorte aux seuls mots Comme donc certains des noms sont dits lsquoappellatifsrsquo par les grammairiens ltetgt certains lsquopropresrsquo ainsi par les dialecticiens certains des termes simples sont appeleacutes lsquouniverselsrsquo ltetgt certains lsquoparticuliersrsquo agrave savoir lsquosinguliersrsquo Or est universel un vocable qui de plusieurs un agrave un est habiliteacute par suite de sa deacutecouverte agrave ecirctre preacutediqueacute

(eacuted GEYER p 16 l 9-10)

Sunt autem qui lsquoin homine conuenirersquo negatiue accipiunt ac si diceretur 300 lsquoNon differt Socrates a Platone in hominersquo

(eacuted GEYER p 16 l 10-13)

Sed et sic quoque potest dici quia nec differt ab eo in lapide cum neuter sit lapis Et sic non maior eorum conuenien-tia notatur in homine quam in lapide

(eacuted GEYER p 16 l 13-14)

Nisi forte propositio quedam pre-cedat ac si dicatur ita lsquoSunt homo quod in homine non differuntrsquo

(eacuted GEYER p 16 l 14-18)

Sed nec sic stare potest cum omnino falsum sit eos non differre in homine Si enim Socrates a Platone non differt in re que homo est nec in se ipso Si enim in se differt ab eo ipse autem sit res que ho-mo est profecto et in re que homo est differt ab ipso

(eacuted GEYER p 16 l 19-p 24 l 37)

ltsect 38gt Nunc autem ostensis rationi-bus quibus neque301 res sigillatim302 neque collectim accepte lsquouniuersalesrsquo dici pos-sunt in eo quod de pluribus predicantur303 restat ut huiusmodi uniuersalitatem solis uocibus adscribamus304 Sicut igitur no-minum305 quedam lsquoappellatiuarsquo306 a gram-maticis quedam lsquopropriarsquo dicuntur ita a dialecticis simplicium sermonum quidam lsquouniuersalesrsquo quidam lsquoparticularesrsquo scili-cet lsquosingularesrsquo appellantur307 Est autem uniuersale uocabulum quod de pluribus

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

163

comme ce nom lsquohommersquo qui est joignable aux noms particuliers drsquohommes selon la nature des reacutealiteacutes su-jettes auxquelles il est imposeacute Tandis qursquoest sin-gulier ltle vocablegt qui est preacutedicable drsquoun seul comme Socrate quand il est pris comme le nom drsquoun lthommegt seulement Si en effet tu ltlegt prends eacutequivoquement ce nrsquoest pas un vocable mais de nombreux vocables qursquoen signification tu fais agrave sa-voir parce que drsquoapregraves Priscien de nombreux noms se rencontrent en un ltuniquegt mot Quand donc lrsquouniversel est deacutecrit ltcommegt eacutetant lsquoce qui est preacute-diqueacute de plusieursrsquo ce lsquoce quirsquo poseacute devant ne sug-gegravere pas seulement la simpliciteacute du terme comme distincte des eacutenonceacutes mais aussi lrsquouniteacute de la signifi-cation comme distincte des lttermesgt eacutequivoques

ltsect 39gt Or ayant montreacute qursquoest-ce que dans la deacutefinition de lrsquouniversel accomplit ce lsquoce quirsquo mis devant consideacuterons diligemment les deux autres ltformulesgt qui suivent agrave savoir lsquoecirctre preacutediqueacutersquo et lsquode plusieursrsquo

ltsect 40gt Or lsquoecirctre preacutediqueacutersquo crsquoest ecirctre joignable agrave quelque chose avec veacuteraciteacute par la force drsquoeacutenoncia-tion drsquoun verbe substantif ltaugt preacutesent comme lsquohommersquo peut avec veacuteriteacute ecirctre joint agrave diverses ltcho-sesgt par un verbe substantif Aussi les verbes mecircmes comme lsquocourtrsquo et lsquomarchersquo preacutediqueacutes de plusieurs ont la force drsquoun verbe substantif en agissant comme copule Drsquoougrave Aristote dans le deuxiegraveme ltlivregt De lrsquohermeacuteneutique laquo Dans ces ltpropositionsgt affir-me-t-il dans lesquelles lsquoestrsquo ne figure pas comme en cela qursquolty figurentgt courir et marcher ltces verbesgt ainsi poseacutes font la mecircme ltchosegt comme si lsquoestrsquo eacutetait ajouteacute raquo Et agrave nouveau laquo Rien ne diffegravere affirme-t-il ltentregt lsquoun homme marchersquo et lsquoun homme est en train de marcherrsquo raquo

ltsect 41gt Or le fait qursquoil dise lsquode plusieursrsquo col-lige les noms quant agrave la diversiteacute des ltchosesgt nom-meacutees Autrement Socrate serait preacutediqueacute de plu-sieurs quand on dit lsquocet homme est Socratersquo lsquocet animal est ltSocrategtrsquo lsquoce blanc ltest Socrategtrsquo lsquoce musicien ltest Socrategtrsquo Ces noms certes mecircme srsquoils sont divers en intellection ont cependant entiegrave-rement la mecircme reacutealiteacute sujette

singillatim habile308 est ex inuentione sua predicari ut hoc nomen lsquohomorsquo quod par-ticularibus nominibus hominum coniungi-bile est secundum subiectarum rerum na-turam quibus est impositum Singulare uero est quod de uno solo predicabile est ut Socrates cum unius tantum nomen ac-cipitur Si enim equiuoce sumas non uo-cabulum sed multa uocabula in signifi-catione facis quia scilicet iuxta Priscia-num309 multa nomina in unam uocem in-cidunt Cum ergo describitur uniuersale esse lsquoquod de pluribus predicaturrsquo310 il-lud lsquoquodrsquo prepositum non solum simpli-citatem311 sermonis insinuat ad discretio-nem orationum312 uerum etiam unitatem significationis313 ad discretionem equiuo-corum314

ltsect 39gt Ostenso autem quid315 in dif-finitione uniuersalis operetur illud lsquoquodrsquo [est]316 premissum duo alia que sequun-tur scilicet lsquopredicarirsquo et lsquode pluribusrsquo diligenter consideremus

ltsect 40gt Est autem lsquopredicarirsquo coniun-gibile esse alicui ueraciter ui317 enuntiatio-nis uerbi substantiui presentis ut lsquohomorsquo diuersis per substantiuum uerbum uere po-test coniungi Ipsa etiam uerba ut lsquocurritrsquo et lsquoambulatrsquo de pluribus predicata uim substantiui uerbi in copulando habent Unde Aristoteles in Periermenias 318 se-cundo laquo In his inquit in quibus lsquoestrsquo non contingit ltutgt 319 in eo quod currere et ambulare idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur320 raquo321 Et rursus laquo Nichil [est]322 inquit differt lsquohominem ambula-rersquo et lsquohominem ambulantem essersquo323 raquo324

ltsect 41gt Quod autem ait325 lsquode pluri-

busrsquo326 colligit nomina quantum ad diuer-sitatem nominatorum Alioquin Socrates de pluribus predicaretur cum dicitur lsquohic homo est Socratesrsquo lsquohoc animal estrsquo lsquohoc albumrsquo lsquohoc musicumrsquo Que quidem no-mina etsi diuersa sint in intellectu tamen rem subiectam penitus eandem habent

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltsect 42gt Or note qursquoautre est la conjonction de construction agrave laquelle les grammairiens portent at-tention autre ltla conjonctiongt de preacutedication que les dialecticiens considegraverent car selon la force de construction sont aussi bien joignables par lsquoestrsquo lsquohommersquo et lsquopierrersquo ltque lsquohommersquogt et nrsquoimporte quels cas droits comme lsquoanimalrsquo et lsquohommersquo certes quant agrave manifester une intellection non pas quant agrave montrer le statut drsquoune reacutealiteacute Et ainsi la conjonc-tion de construction est bonne toutes les fois qursquoelle indique une phrase complegravete qursquoil en soit ainsi ltqursquoelle le ditgt ou non Tandis que la conjonction de preacutedication que nous prenons ici se rapporte agrave la nature des reacutealiteacutes et agrave la veacuteriteacute de leur statut qursquoil faut indiquer Si quelqursquoun dit ainsi lsquolrsquohomme est une pierrersquo il fait une construction congrue de lsquohommersquo ou de lsquopierrersquo par le sens qursquoil veut indi-quer et il nrsquoy a aucun vice de grammaire et mecircme si quant agrave la force drsquoeacutenonciation ltle motgt lsquopierrersquo est ici preacutediqueacute de lsquohommersquo agrave savoir avec lequel il est construit en tant que preacutedicat (selon que les ltpropo-sitionsgt cateacutegoriques fausses aussi ont ltleurgt terme preacutediqueacute) cependant dans la nature des reacutealiteacutes il nrsquoen est pas preacutedicable Crsquoest seulement agrave la force de preacutedication que nous portons ici attention pendant que nous deacutefinissons lrsquouniversel

ltsect 43gt Or il semble que jamais tout agrave fait lrsquouni-versel nrsquoest un quelconque ltnomgt appellatif ni le singulier un quelconque nom propre mais mutuelle-ment ltuniversel et singuliergt se deacutepassent et sont deacutepasseacutes Car le ltnomgt appellatif et le ltnomgt propre ne contiennent pas seulement des cas droits mais aussi des ltcasgt obliques qui ne peuvent pas ecirctre preacutediqueacutes et crsquoest pourquoi dans la deacutefinition de lrsquouniversel par ltla formulegt lsquoecirctre preacutediqueacutersquo ils sont exclus Aussi ces ltcasgt obliques parce qursquoils sont moins neacutecessaires ltque les cas droitsgt agrave lrsquoeacutenoncia-tion mdash laquelle seule au teacutemoignage drsquoAristote est ltle propregt de la preacutesente speacuteculation crsquoest-agrave-dire de la consideacuteration dialectique vu qursquoelle seule compose les argumentations mdash ne sont par Aristote lui-mecircme drsquoune certaine maniegravere pas reccedilus parmi les noms ltcas obliquesgt qursquoaussi ltAristotegt mecircme nrsquoappelle pas lsquonomsrsquo mais lsquocas des nomsrsquo Or comme

ltsect 42gt Nota autem aliam esse con-iunctionem constructionis quam atten-dunt 327 grammatici aliam 328 predicatio-nis quam considerant dialectici nam se-cundum uim constructionis tam bene per lsquoestrsquo coniungibilia329 sunt lsquohomorsquo et lsquola-pisrsquo et quilibet recti casus330 sicut lsquoani-malrsquo et lsquohomorsquo quantum quidem ad ma-nifestandum intellectum non quantum ad ostendendum rei statum 331 Coniunctio itaque constructionis totiens bona est ltquotiensgt332 perfectam demonstrat sen-tentiam siue ita sit siue non Predica-tionis uero coniunctio quam hic accipi-mus ad rerum naturam pertinet et ad ue-ritatem status earum demonstrandam Si quis ita dicat lsquohomo est lapisrsquo [non]333 lsquohominisrsquo uel lsquolapidisrsquo congruam fecit constructionem ad sensum quem uoluit demonstrare nec ullum uitium fuit gram-matice et licet quantum ad uim enuntia-tionis lsquolapisrsquo hic predicetur de lsquohominersquo cui scilicet tanquam334 predicatum con-struitur (secundum quod false quoque ca-tegorice335 predicatum terminum habent) in natura tamen rerum predicabile336 de eo non est Cuius tantum uim predicatio-nis hic attendimus dum uniuersale diffi-nimus

ltsect 43gt Videtur autem numquam prorsus uniuersale esse quod appella-tiuum nec singulare quod proprium no-men sed inuicem excedentia sese et ex-cessa Nam appellatiuum et proprium non solum casus rectos continent uerum etiam obliquos qui predicari non habent atque ideo in diffinitione fol 3va uni-uersalis per lsquopredicarirsquo exclusi sunt Qui337 etiam obliqui quia minus necessa-rii sunt ad enuntiationem mdash que sola tes-te Aristotele 338 presentis est speculatio-nis id est dialectice considerationis quip-pe ea sola argumentationes componit mdash ab ipso Aristotele339 inter nomina quo-dammodo non recipiuntur quos et ipse non lsquonominarsquo sed lsquocasus nominumrsquo ap-pellat Sicut autem non omnia appellatiua

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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ce ne sont pas tous les noms appellatifs ou propres qursquoil est neacutecessaire de dire lsquouniverselsrsquo ou lsquosingu-liersrsquo ainsi inversement Car lrsquouniversel ne contient pas seulement des noms mais aussi des verbes et des noms indeacutefinis auxquels agrave savoir aux ltnomsgt indeacutefinis la deacutefinition de lrsquoappellatif que Priscien pose ne semble pas ecirctre adapteacutee

ltIII1 CINQ ARGUMENTS DESTINEacuteS Agrave PROUVER QUE

LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT RIEN CAR ILS NE

CONSTITUENT LE CONCEPT DrsquoAUCUNE CHOSEgt

ltsect 44gt Or maintenant que la deacutefinition lttantgt de lrsquouniversel que du singulier lta eacuteteacutegt assigneacutee aux mots avant tout le reste cherchons avec soin dili-gemment la proprieacuteteacute des mots universels Relative-ment agrave ces ltmotsgt universels des questions avaient eacuteteacute poseacutees parce que lrsquoon doute au plus haut point de leur signification puisqursquoils ne semblent pas avoir une quelconque reacutealiteacute sujette ni constituer re-lativement agrave quelque chose une intellection saine

lt(1)gt

Or les noms universels ne semblaient ecirctre im-poseacutes agrave aucunes reacutealiteacutes agrave savoir puisque toutes les reacutealiteacutes subsisteraient distinctement en elles-mecircmes et comme il a eacuteteacute montreacute ne srsquoaccorderaient pas en une quelconque reacutealiteacute selon lrsquoaccord de laquelle reacutealiteacute les noms universels pourraient ecirctre imposeacutes

lt(2)gt lt(21) LES NOMS UNIVERSELS NE SIGNIFIENT AUCUNE

CHOSEgt

Et puisque ainsi il est certain que les ltnomsgt universels ne sont pas imposeacutes aux reacutealiteacutes selon la diffeacuterence de la distinction de ces ltderniegraveresgt vu qursquoalors ils ne seraient pas communs mais singu-liers et ltpuisquegt agrave nouveau les ltnoms universelsgt ne peuvent pas nommer ces ltreacutealiteacutesgt comme srsquoac-cordant en une quelconque reacutealiteacute vu qursquoil nrsquoy a au-cune reacutealiteacute en laquelle elles srsquoaccordent les ltnomsgt universels ne semblent faire naicirctre aucune significa-tion des reacutealiteacutes

lt(22) LES NOMS UNIVERSELS NE SUSCITENT LrsquoINTEL-LECTION DrsquoAUCUNE CHOSEgt

Avant tout puisqursquoils ne constituent aucune in-tellection drsquoune reacutealiteacute quelconque Drsquoougrave dans ltson livregt Des divisions Boegravece dit que ce mot lsquohommersquo

uel propria nomina necesse est dici lsquouni-uersaliarsquo uel lsquosingulariarsquo sic e conuerso Nam uniuersale non solum nomina con-tinet uerum etiam uerba et infinita nomi-na quibus scilicet infinitis diffinitio ap-pellatiui quam Priscianus340 ponit non ui-detur aptari

(eacuted GEYER p 18 l 4-p 19 l 6)

ltsect 44gt Nunc autem uniuersalis quam singularis diffinitione uocibus assignata precipue uniuersalium uocum proprieta-tem diligenter perquiramus De quibus uniuersalibus posite fuerant questiones quia 341 maxime de earum significatione dubitatur cum neque rem subiectam ali-quam uideantur habere nec de aliquo in-tellectum sanum constituere

(eacuted GEYER p 18 l 9-12)

Rebus autem nullis uidebantur inpo-ni342 uniuersalia nomina cum scilicet om-nes res discrete in se subsisterent343 nec in re aliqua ut ostensum est344 conueni-rent secundum cuius rei conuenientiam uniuersalia nomina possint inponi345

(eacuted GEYER p 18 l 12-23) (eacuted GEYER p 18 l 12-16)

Cum itaque certum sit uniuersalia non inponi346 rebus secundum347 sue dis-cretionis differentiam quippe iam non es-sent communia sed singularia nec ite-rum eas possint ut conuenientes in aliqua re nominare quippe nulla res est in qua conueniant nullam de rebus significatio-nem contrahere uidentur uniuersalia

(eacuted GEYER p 18 l 17-23)

Presertim cum nullum de re aliqua constituant intellectum Unde in Diuisio-nibus Boecius348 hanc uocem lsquohomorsquo du-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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produit un doute drsquointellection agrave savoir une fois ce ltmotgt entendu laquo lrsquointelligence de celui qui entend est affirme-t-il emporteacutee par de nombreux tourbillons et est entraicircneacutee dans les erreurs En effet sauf si quel-qursquoun deacutefinit ltce mot engt disant lsquotout homme mar-chersquo ou bien du moins lsquoun certain lthomme marchegtrsquo et deacutesigne cet lthommegt si crsquoest ainsi le cas ltque cet homme marchegt lrsquointellection de celui qui entend nrsquoa pas quelque chose qursquoil peut raisonnablement intelli-ger raquo

lt(3)gt

Car puisque lsquohommersquo est imposeacute aux lthom-mesgt un agrave un agrave partir de la mecircme cause agrave savoir parce qursquoils sont ltchacungt un lsquoanimal rationnel ltetgt mortelrsquo la communauteacute mecircme de lrsquoimposition est pour lrsquoltintellection de celui qui entendgt un empecircche-ment de telle sorte que quelqursquoun ne peut pas en ce ltmotgt ecirctre intelligeacute comme en ce nom lsquoSocratersquo au contraire est intelligeacutee la personne propre drsquoun ltuni-que hommegt drsquoougrave ltce nomgt est dit lsquosingulierrsquo

lt(4)gt

Tandis que dans le nom commun qursquoest lsquohom-mersquo ni Socrate lui-mecircme ni un autre lthommegt ni toute la collection des hommes nrsquoest raisonnable-ment intelligeacute agrave partir de la force du mot ni non plus en tant qursquoil est homme Socrate mecircme nrsquoest-il preacuteciseacute par ce nom comme certains veulent

lt(5)gt

Mecircme si en effet seul Socrate est assis dans cette maison et ltmecircme sigt pour lui seul est vrai ltce que ditgt cette proposition lsquoun homme est assis dans cette maisonrsquo cependant drsquoaucune maniegravere par le nom drsquohomme lticigt sujet nrsquoest-on orienteacute vers Socrate ni mecircme en tant que lui-mecircme est homme Autre-ment agrave partir de la proposition il serait raisonnable-ment intelligeacute que lrsquoaction drsquoecirctre assis inhegravere agrave ltSo-crategt de telle sorte en lrsquooccurrence qursquoil pourrait ecirctre infeacutereacute agrave partir de cela qursquoun homme est assis dans cette maison que Socrate y est assis Similaire-ment un autre lthommegt en ce nom lsquohommersquo ne peut ecirctre intelligeacute mais non plus toute la collection des hommes puisque crsquoest agrave partir drsquoun seul lthom-megt que la proposition peut ecirctre vraie Et ainsi ce nrsquoest aucune ltchosegt que semble signifier ou lsquohom-mersquo ou un autre vocable universel puisque ce nrsquoest

bitationem intellectus349 facere dicit qua scilicet audita laquo intelligentia audientis multis inquit raptatur fluctibus errori-busque traducitur Nisi enim quis diffiniat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidamrsquo et hunc si ita contingat desi-gnet intellectus audientis quid rationabi-liter intelligat non habet raquo

(eacuted GEYER p 18 l 23-27)

Nam quoniam lsquohomorsquo singulis impo-situm est ex eadem causa quia scilicet sunt lsquoanimal rationale mortalersquo ipsa com-munitas impositionis ei est impedimento ne quis possit in eo intelligi sicut in hoc nomine lsquoSocratesrsquo econtra unius propria persona intelligitur unde lsquosingularersquo dici-tur350

(eacuted GEYER p 18 l 27-30)

In nomine uero communi quod lsquohomorsquo est nec ipse Socrates nec alius nec tota hominum collectio rationabiliter ex ui 351 uocis intelligitur nec etiam in quantum homo est ipse Socrates per hoc nomen ut quidam uolunt certificatur

(eacuted GEYER p 18 l 30-p 19 l 6)

Etsi enim solus Socrates in hac domo sedeat ac pro eo solo uerum sit hec pro-positio lsquohomo sedet in hac domorsquo nullo tamen modo per nomen hominis subiec-tum ad Socratem mittitur nec in quantum etiam ipse homo est Alioquin ex propo-sitione rationabiliter intelligeretur sessio ei inesse ut uidelicet inferri posset ex eo quod homo sedet in hac domo Socratem in ea sedere Similiter nec alius in hoc no-mine lsquohomorsquo potest intelligi sed nec tota hominum collectio cum ex uno solo uera possit esse propositio Nullum352 itaque significare uidetur uel lsquohomorsquo uel aliud uniuersale uocabulum cum de nulla re constituat intellectum Sed nec intellectus posse esse uidetur qui rem subiectam

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

167

drsquoaucune reacutealiteacute qursquoil constitue lrsquointellection Mais il ne semble pas non plus qursquoil puisse y avoir une in-tellection qui nrsquoa pas de reacutealiteacute sujette qursquoelle con-ccediloive Drsquoougrave Boegravece dans le Commentaire laquo Toute intellection ou bien se fait agrave partir de la reacutealiteacute sujette comme la reacutealiteacute se trouve ou bien comme elle ne se trouve pas Car une intellection ne peut ecirctre faite agrave par-tir drsquoaucun sujet raquo Agrave cause de quoi les universaux semblent totalement eacutetrangers agrave la signification

ltIII2 REacutePONSE GEacuteNEacuteRALE DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 LES

UNIVERSAUX SIGNIFIENT DES CHOSES SINGULIEgraveRES PER

NOMINATIONEM ET ILS CONSTITUENT BIEN DES CON-CEPTS QUI laquo APPARTIENNENT AUX CHOSES SINGULIEgrave-RES SANS SURGIR IMMEacuteDIATEMENT DrsquoELLES raquogt

ltsect 45gt Mais il nrsquoen est pas ainsi Car aussi ltles noms universelsgt signifient drsquoune certaine maniegravere par nomination les diverses reacutealiteacutes non pas cepen-dant en constituant une intellection surgissant drsquoel-les mais se rapportant agrave ltellesgt une agrave une Comme ce mot lsquohommersquo et nomme ltles hommesgt un agrave un agrave partir drsquoune cause commune agrave savoir qursquoils sont hommes par laquelle il est dit lsquouniverselrsquo et cons-titue une certaine intellection commune non pas propre agrave savoir se rapportant aux lthommesgt un agrave un dont elle conccediloit une similitude commune

ltIII3 TROIS NOUVELLES QUESTIONS (= Q 31-3) CORREacuteLEacuteES SUSCITEacuteES TOUTES TROIS PAR LA REacutePONSE

DrsquoABEacuteLARD Agrave III1 gt ltQ 31 mdash QUELLE EST LA CAUSE COMMUNE SELON

LAQUELLE UN NOM UNIVERSEL EST IMPOSEacute gt ltQ 32 mdash QUEL TYPE DrsquoINTELLECTION CONSTITUENT

LES NOMS UNIVERSELS gt ltQ 33 mdash EN FONCTION DE QUOI UN VOCABLE EST-IL

DIT lsquoCOMMUNrsquo LA CAUSA COMMUNIS DE LrsquoIMPOSI-TION LA CONCEPTIO COMMUNIS DrsquoUNE SIMILITUDE EN-TRE LES CHOSES OU LES DEUX gt ltIII31 EacuteNONCEacute DU PROBLEgraveMEgt

ltsect 46gt Mais maintenant ces ltchosesgt que nous avons briegravevement toucheacutees cherchons-ltlesgt avec soin diligemment agrave savoir [Q 31] quelle est la cause commune selon laquelle un nom universel est im-poseacute et [Q 32] quelle est la conception commune de lrsquointellection de la similitude des reacutealiteacutes et [Q 33] si le vocable est dit lsquocommunrsquo par la cause commune dans laquelle les reacutealiteacutes srsquoaccordent ou par la con-

quam concipiat 353 non habet Unde Boecius354 in Commento laquo Omnis intel-lectus aut ex re fit subiecta ut sese res habet aut ut sese non habet Nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest raquo Quapropter uniuersalia ex toto355 a signi-ficatione uidentur aliena

(eacuted GEYER p 19 l 7-13)

ltsect 45gt Sed non est ita Nam et res diuersas per nominationem quodammodo significant non constituendo tamen intel-lectum de eis surgentem sed ad singulas pertinentem Ut hec uox lsquohomorsquo et sin-gulos nominat ex communi causa quod scilicet homines sunt propter quam lsquouni-uersalersquo dicitur et intellectum quendam constituit communem non proprium ad singulos scilicet pertinentem quorum com-munem concipit similitudinem

(eacuted GEYER p 19 l 14-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 14-20)

ltsect 46gt Sed nunc ea que breuiter teti-gimus diligenter perquiramus scilicet que sit illa communis causa secundum quam uniuersale nomen impositum est et que sit conceptio intellectus communis si-militudinis rerum et utrum propter com-munem causam in qua res conueniunt uel propter communem356 conceptionem uel

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ception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre simultaneacute-ment

ltIII32 REacutePONSES DrsquoABEacuteLARDgt ltIII321 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 31gt

ltsect 47gt Et premiegraverement consideacuterons ce qui a trait agrave la cause commune Les hommes un agrave un dis-tincts les uns des autres bien qursquoils diffegraverent tant dans ltleursgt essences propres que dans ltleursgt for-mes ltpropresgt comme nous lrsquoavons mentionneacute ci-dessus ltengt recherchant la physique drsquoune reacutealiteacute cependant srsquoaccordent en cela qursquoils sont hommes Je ne dis pas ltqursquoils srsquoaccordentgt en lrsquohomme puis-que aucune reacutealiteacute nrsquoest un homme sauf une ltreacuteali-teacutegt distincte mais ltje dis qursquoils srsquoaccordentgt en lrsquolsquoecirctre hommersquo Or lrsquolsquoecirctre hommersquo nrsquoest pas un hom-me ni une quelconque reacutealiteacute si nous ltlegt consideacute-rons avec assez de diligence comme laquo ne pas ecirctre dans un sujet raquo nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute ni laquo ne pas ecirctre susceptible de contrarieacuteteacute raquo ou laquo ne pas ecirctre susceptible de plus et de moins raquo ltpointsgt se-lon lesquels cependant Aristote dit que toutes les substances srsquoaccordent Puisqursquoen effet dans une reacutealiteacute comme ltil estgt montreacute ci-dessus il ne peut y avoir aucun accord srsquoil y a un accord de quelcon-ques ltchosesgt selon cela il faut admettre que ce nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme en lrsquolsquoecirctre hommersquo Socrate et Platon sont similaires ainsi en le lsquonon ecirctre hommersquo le cheval et lrsquoacircne ltsont similai-resgt selon quoi lrsquoun et lrsquoautre est appeleacute un lsquonon-hommersquo Et ainsi pour des reacutealiteacutes diverses srsquoaccor-der crsquoest pour elles une agrave une ecirctre ou ne pas ecirctre un identique comme ecirctre homme ou blanc ou ne pas ecirctre homme ou ne pas ecirctre blanc

Or il semble devoir ecirctre abhorreacute que nous pre-nions lrsquoaccord des reacutealiteacutes selon ce qui nrsquoest pas une quelconque reacutealiteacute comme si ltcrsquoeacutetaitgt dans rien ltquegt nous unissions les ltchosesgt qui maintenant sont agrave savoir quand nous disons que cet lthommegt-ci et cet lthommegt-lagrave srsquoaccordent dans le statut drsquohom-me crsquoest-agrave-dire en cela qursquoils sont hommes Mais nous ne jugeons rien drsquoautre sauf qursquoils sont des hommes et selon cela ils ne diffegraverent nullement se-lon cela dis-je qursquoils sont des hommes mecircme si nous nrsquoen appelons agrave aucune essence Mais nous ap-pelons lsquostatut drsquohommersquo lrsquolsquoecirctre hommersquo mecircme ce qui nrsquoest pas une reacutealiteacute ce qursquoaussi nous avons dit

propter utrumque simul lsquocommunersquo dica-tur uocabulum

(eacuted GEYER p 19 l 21-p 24 l 37) (eacuted GEYER p 19 l 21-p 20 l 14)

ltsect 47gt Ac primum de communi cau-sa consideremus Singuli homines dis-creti ab inuicem cum in propriis differant tam essentiis quam formis ut supra357 me-minimus rei phisicam358 inquirentes in eo tamen359 conueniunt quod homines sunt Non dico in homine cum res nulla sit homo nisi discreta sed in lsquoesse homi-nemrsquo Esse autem hominem fol 3vb non est homo nec res aliqua si diligentius consideremus sicut nec laquo non esse in subiecto raquo360 res est aliqua nec laquo non361 suscipere contrarietatem raquo uel laquo non sus-cipere magis et minus raquo362 secundum que tamen Aristoteles omnes substantias con-uenire dicit Cum enim in re ut supra363 monstratum nulla possit esse conue-nientia si qua est aliquorum conuenien-tia secundum id364 accipienda est quod non est res aliqua ut in lsquoesse hominemrsquo Socrates et Plato similes365 sunt sicut in lsquonon esse hominemrsquo equus et asinus se-cundum quod utrumque lsquonon-homorsquo uo-catur Est itaque res diuersas conuenire eas singulas idem esse uel non esse ut esse hominem uel album uel non esse ho-minem uel non esse album

Abhorrendum autem uidetur quod conuenientiam rerum secundum id acci-piamus quod non est res aliqua tan-quam 366 in nichilo ea que nunc sunt 367 uniamus368 cum scilicet hunc et illum in statu hominis id est in eo quod sunt homi-nes conuenire dicimus Sed nichil aliud sentimus nisi eos homines esse et se-cundum hoc nullatenus differre secundum hoc inquam369 quod homines sunt licet ad nullam uocemus essentiam370 lsquoStatumrsquo autem lsquohominisrsquo ipsum lsquoesse hominemrsquo quod non est res uocamus quod etiam

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ltecirctregt la lsquocause communersquo de lrsquoimposition du nom aux lthommesgt un agrave un selon quoi ltles hommesgt mecircmes srsquoaccordent les uns avec les autres Or sou-vent nous appelons du nom de lsquocausersquo ces ltchosesgt aussi qui ne sont pas une quelconque reacutealiteacute comme quand on dit lsquoIl a eacuteteacute frappeacute parce qursquoil ne veut pas ltallergt au forumrsquo lsquoIl ne veut pas ltallergt au forumrsquo que lrsquoon pose comme cause nrsquoest aucune essence Nous pouvons aussi appeler lsquostatut drsquohommersquo les reacutealiteacutes mecircmes maintenant statueacutees par la nature de lrsquohomme desquelles celui qui a imposeacute le vocable a conccedilu la similitude commune

ltIII322 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 32gt ltIII3221 INTELLECTION SENSATION IMAGEgt

ltsect 48gt Or une fois mise au jour une signification des ltnomsgt universels mdash agrave savoir ltcellegt relative aux reacutealiteacutes par nomination mdash et une fois montreacutee la cause commune de leur imposition mettons au jour ce que sont leurs intellections qursquoils constituent

ltsect 49gt Et premiegraverement distinguons de faccedilon geacuteneacuterale la nature de toutes les intellections

ltsect 50gt Puis donc que tant la sensation que lrsquoin-tellection appartiennent agrave lrsquoacircme leur diffeacuterence est celle-ci que les sens sont exerceacutes seulement par les instruments corporels et qursquoils perccediloivent seulement les corps ou les ltchosesgt qui sont en ces ltcorpsgt comme la vue ltperccediloitgt une tour ou les qualiteacutes vi-sibles de cette lttourgt lrsquointellection quant agrave elle comme elle nrsquoa pas besoin drsquoun instrument corporel ainsi il nrsquoest pas neacutecessaire qursquoelle ait un corps sujet vers lequel elle srsquoorienterait mais elle se contente de la similitude de la reacutealiteacute que lrsquoesprit mecircme se con-fectionne vers laquelle il dirige lrsquoaction de son intel-ligence Drsquoougrave une fois la tour deacutetruite ou eacutecarteacutee ltde la vuegt la sensation qui agissait sur cette lttourgt peacuterit mais lrsquointellection demeure par la similitude de la reacutealiteacute retenue par lrsquoesprit Or comme la sensation nrsquoest pas la reacutealiteacute sentie vers laquelle elle se dirige ainsi lrsquointellection nrsquoest pas la forme de la reacutealiteacute qursquoelle conccediloit mais lrsquointellection est une certaine action de lrsquoacircme drsquoougrave ltlrsquoacircmegt est dite lsquointelligentersquo tandis que la forme vers laquelle elle se dirige est une certaine reacutealiteacute imaginaire et fictive que lrsquoesprit se confectionne quand il veut et tel qursquoil veut telles sont les citeacutes imaginaires qui sont vues en recircve ou la

diximus371 lsquocommunem causamrsquo imposi-tionis 372 nominis ad 373 singulos secun-dum quod ipsi ad inuicem conueniunt Sepe autem lsquocausersquo nomine ea quoque que res aliqua non sunt appellamus ut cum di-citur lsquoVerberatus est quia non uult ad fo-rumrsquo lsquoNon uult374 ad forumrsquo quod375 ut causa ponitur nulla est essentia376 lsquoSta-tumrsquo quoque lsquohominisrsquo res ipsas nunc377 natura hominis statutas possumus appel-lare quarum communem similitudinem ille concepit qui uocabulum imposuit

(eacuted GEYER p 20 l 15-p 24 l 31) (eacuted GEYER p 20 l 15-p 21 l 26)

ltsect 48gt Ostensa autem significatione uniuersalium mdash de scilicet rebus per no-minationem mdash et communi causa imposi-tionis378 eorum monstrata quid sint eorum intellectus quos constituunt ostendamus

ltsect 49gt Ac primum generaliter intel-lectuum omnium naturam distingua-mus379

ltsect 50gt Cum igitur tam sensus quam intellectus anime sint hec eorum est dif-ferentia quod sensus per corporea tantum instrumenta exercentur atque corpora tan-tum uel que in eis sunt percipiunt380 ut uisus turrem uel eius qualitates uisibiles intellectus autem sicut nec corporeo in-digens instrumento est ita nec necesse381 est eum subiectum corpus habere in quod382 mittatur sed rei similitudine con-tentus est quam sibi ipse animus conficit in quam sue intelligentie actionem diri-git383 Unde turre destructa uel remota sensus qui in eam agebat perit intellectus autem permanet rei similitudine animo retenta384 Sicut autem sensus non est res sentita in quam dirigitur sic385 nec intel-lectus forma est rei quam concipit sed intellectus actio quedam est anime unde lsquointelligensrsquo 386 dicitur forma uero in quam dirigitur res imaginaria quedam est et ficta quam sibi quando uult et qualem uult animus conficit quales sunt ille ima-ginarie ciuitates que in somno387 uidentur

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forme de la structure agrave assembler que lrsquoartisan con-ccediloit ltcommegt modegravele et exemple de la reacutealiteacute agrave for-mer cette ltformegt nous ne pouvons ltlrsquogtappeler ni lsquosubstancersquo ni lsquoaccidentrsquo

ltsect 51gt Certains cependant nomment cette ltfor-me reacutealiteacute imaginaire et fictivegt la mecircme ltchosegt que lrsquointellection comme ils appellent la structure de la tour que je conccedilois en lrsquoabsence de la tour et ltquegt je contemple haute et carreacutee dans un vaste champ la mecircme ltchosegt que lrsquointellection de la tour Aristote semble assentir avec eux ltluigt qui dans ltson traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique appelle lsquosimilitudes des reacutealiteacutesrsquo les passions de lrsquoacircme qursquoils nomment lteuxgt lsquointellectionsrsquo

ltsect 52gt Or nous nous disons lsquoimagersquo la simi-litude de la reacutealiteacute Mais rien ne fait obstacle si lrsquoin-tellection aussi drsquoune certaine maniegravere eacutetait dite lsquosi-militudersquo agrave savoir parce qursquoelle conccediloit ce qui est dit proprement lsquosimilitude de la reacutealiteacutersquo ltcegt que nous nous avons dit mdash et correctement mdash diffeacuterent de lrsquoltintellectiongt Je demande en effet si cette qua-drature et cette hauteur ltfictivesgt sont une vraie forme de lrsquointellection qui srsquoamegravene vers la similitude de la quantiteacute de la tour et de son assemblage Mais assureacutement vraie quadrature et vraie hauteur ne sont preacutesentes que dans les corps aussi par une qualiteacute fictive ni intellection ni aucune vraie essence ne peut ecirctre formeacutee Il reste donc que comme la qualiteacute est fictive une substance fictive lui soit sujette Or peut-ecirctre aussi cette image du miroir qui semble appa-raicirctre sujette agrave la vue peut avec veacuteriteacute ecirctre dite nrsquoecirctre lsquorienrsquo agrave savoir puisque sur la surface blanche du miroir la qualiteacute de la couleur contraire apparaicirct sou-vent

ltsect 53gt Or cela peut ecirctre demandeacute quand simul-taneacutement lrsquoacircme sent et intellige la mecircme ltchosegt mdash par exemple quand elle discerne une pierre mdash si alors aussi lrsquointellection agit sur lrsquoimage de la pierre ou ltsigt simultaneacutement lrsquointellection et la sensation ltagissentgt sur la pierre mecircme Mais il semble plus raisonnable que lrsquointellection nrsquoait alors pas besoin drsquoimage quand est preacutesente agrave elle la veacuteriteacute de la substance Mais si quelqursquoun dit ougrave il y a sensation il nrsquoy a pas drsquointellection nous ne ltlegt conceacutedons pas Souvent en effet il arrive que lrsquoacircme discerne une ltchosegt et qursquoelle en intellige une autre comme il

uel forma illa componende fabrice quam artifex concipit instar et exemplar rei for-mande quam neque lsquosubstantiamrsquo neque lsquoaccidensrsquo appellare possumus

ltsect 51gt Quidam tamen eam idem quod intellectum uocant ut fabricam tur-ris quam absente turre concipio et al-tam388 et quadratam389 in spatioso campo contemplor idem quod intellectum turris appellant Quibus Aristoteles390 assentire uidetur qui passiones anime quas lsquointellectusrsquo uocant lsquorerum similitudinesrsquo in Periermenias391 appellat

ltsect 52gt Nos autem lsquoimaginemrsquo simi-litudinem rei dicimus Sed nichil obest si intellectus quoque quodammodo lsquosimili-tudorsquo dicatur quia scilicet id quod pro-prie lsquorei similitudorsquo dicitur concipit quod392 nos ab eo diuersum diximus et be-ne Quero enim utrum illa quadratura et illa altitudo uera forma sit 393 intellectus qui ad similitudinem quantitatis turris du-catur et compositionis eius Sed profecto uera quadratura et uera altitudo non nisi corporibus insunt ficta etiam qualitate nec intellectus nec ulla uera essentia 394 for-mari 395 potest Restat 396 igitur ut sicut ficta est qualitas ficta substantia sit ei sub-iecta 397 Fortasse autem et ea speculi imago que uisui subiecta apparere uidetur lsquonichilrsquo esse uere dici potest quoniam398 scilicet in alba speculi superficie contrarii coloris qualitas sepe apparet

ltsect 53gt Illud autem queri potest cum simul anima sentit et intelligit idem mdash ueluti cum lapidem cernit mdash utrum tunc quoque intellectus in imagine lapidis agat uel simul intellectus et sensus in ipso la-pide Sed rationabilius uidetur ut tunc in-tellectus imagine non egeat fol 4ra cum presto est ei substantie ueritas399 Si quis autem dicat ubi sensus est intel-lectum non esse non concedimus Sepe enim contingit animam aliud cernere at-que aliud intelligere ut bene studentibus

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apparaicirct bien agrave ceux qui eacutetudient lteuxgt qui avec leurs yeux ouverts discernent les ltchosesgt preacutesentes ltet quigt cependant en pensent drsquoautres sur lesquel-les ils eacutecrivent

ltIII3222 INTELLECTION DE LrsquoUNIVERSEL ET INTEL-LECTION DU PARTICULIERgt

ltsect 54gt Or maintenant une fois vue la nature de lrsquointellection en geacuteneacuteral distinguons les intellections des universaux et des singuliers Lesquelles ltintel-lectionsgt certes se divisent en cela que celle qui appartient au nom universel conccediloit une image com-mune et confuse de nombreuses ltchosesgt tandis que celle qursquoengendre un mot singulier saisit la forme propre et pour ainsi dire singuliegravere drsquoune ltunique chosegt crsquoest-agrave-dire ltune formegt se rap-portant seulement agrave une ltuniquegt personne Drsquoougrave quand jrsquoentends lsquohommersquo un certain modegravele surgit dans ltmongt esprit ltmodegravelegt qui se rapporte ainsi aux hommes un agrave un qursquoil est commun agrave tous et pro-pre agrave aucun Mais quand jrsquoentends lsquoSocratersquo une certaine forme surgit dans ltmongt esprit ltformegt qui exprime la similitude drsquoune personne preacutecise Drsquoougrave par ce vocable qursquoest lsquoSocratersquo qui porte en ltmongt esprit la forme propre drsquoune ltunique per-sonnegt une certaine reacutealiteacute est preacuteciseacutee et est deacute-termineacutee tandis que par lsquohommersquo dont lrsquointelli-gence srsquoappuie sur la forme commune de tous ltles hommesgt la communauteacute mecircme precircte agrave confusion de telle sorte que nous nrsquointelligeons pas une ltreacuteali-teacute deacutetermineacuteegt parmi toutes Drsquoougrave ce nrsquoest ni So-crate ni un autre lthommegt qursquolsquohommersquo est dit si-gnifier correctement puisque par la force du nom aucun lthommegt nrsquoest preacuteciseacute bien que cependant il nomme les lthommesgt un agrave un Tandis que lsquoSocratersquo ou nrsquoimporte quel ltnom de cette sorte segt trouve non seulement nommer une ltchosegt singuliegravere mais aussi deacuteterminer une reacutealiteacute sujette

ltsect 55gt Mais on demande parce que selon Boegrave-ce nous avons dit ci-dessus que toute intellection a une reacutealiteacute sujette comment ltcelagt srsquoaccorde avec les intellections des universaux Et certainement il faut noter que cela Boegravece lrsquointroduit dans cette argu-mentation sophistique par laquelle il montre que lrsquointellection des universaux est vaine Drsquoougrave rien ne fait obstacle si aussi il ne garantit pas cela en veacuteriteacute drsquoougrave eacutevitant la fausseteacute il se sert des raisons des

apparet qui cum apertis oculis presentia cernant alia tamen de quibus scribunt co-gitant400

(eacuted GEYER p 21 l 27-p 24 l 31)

ltsect 54gt Nunc autem natura intellec-tuum generaliter inspecta uniuersalium et singularium intellectus distinguamus 401 Qui quidem in eo diuiduntur quod ille qui uniuersalis nominis est communem et con-fusam 402 imaginem multorum concipit ille uero quem uox singularis generat pro-priam unius et quasi singularem formam tenet hoc est ad unam tantum personam se habentem Unde cum audio lsquohomorsquo quoddam instar in animo surgit quod ad singulos homines sic se habet ut omnium sit commune et nullius proprium403 Cum autem audio lsquoSocratesrsquo forma quedam in animo surgit que certe persone simili-tudinem exprimit Unde per hoc uocabu-lum quod est lsquoSocratesrsquo quod propriam unius formam ingerit in animo res que-dam certificatur et determinatur per lsquohomorsquo uero cuius intelligentia 404 in communi forma omnium nititur ipsa communitas confusioni est ne quam ex omnibus intelligamus405 Unde neque So-cratem neque alium recte 406 significare lsquohomorsquo dicitur cum nullus407 ex ui nomi-nis certificetur cum tamen singulos no-minet lsquoSocratesrsquo uero uel quodlibet sin-gulare non solum habet nominare uerum etiam rem subiectam determinare

ltsect 55gt Sed queritur quia secundum Boecium superius408 diximus omnem in-tellectum rem subiectam habere quomo-do intellectibus uniuersalium conueniat At certe notandum quod istud Boecius in ea argumentatione sophistica 409 inducit qua intellectum uniuersalium uanum esse ostendit Unde nichil obest si410 et hoc in ueritate non astruat unde falsitatem ui-

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autres Nous pouvons aussi appeler lsquoreacutealiteacute sujettersquo agrave lrsquointellection ou la vraie substance de la reacutealiteacute par exemple quand simultaneacutement ltlrsquointellectiongt est avec la sensation ou la forme conccedilue drsquoune quel-conque reacutealiteacute agrave savoir en lrsquoabsence de la reacutealiteacute ou que cette forme soit commune comme nous avons dit ou ltqursquoelle soitgt propre commune dis-je quant agrave la similitude qursquoelle retient de nombreuses ltchosesgt mecircme si cependant en soi crsquoest comme une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle est consideacutereacutee Ainsi en effet pour montrer la nature de tous les lions une peinture peut ecirctre faite repreacutesentant ce qui nrsquoest le propre drsquoaucun drsquoeux et en revanche pour distin-guer nrsquoimporte quel drsquoltentregt eux une autre ltpein-ture peutgt ecirctre ajusteacutee qui deacutenote quelque chose de propre agrave un ltlion deacutetermineacutegt comme si ltun liongt est peint claudicant ou mutileacute ou blesseacute par le trait drsquoHercule Comme donc une certaine figure des reacutealiteacutes est peinte commune une certaine singuliegravere ainsi aussi ltla formegt est-elle conccedilue agrave savoir une certaine commune une certaine propre

ltsect 56gt Or relativement agrave cette forme agrave savoir celle vers laquelle lrsquointellection se dirige il nrsquoest pas absurde de se demander si le nom signifie cette ltfor-megt aussi cela semble ecirctre confirmeacute tant par lrsquoau-toriteacute que par la raison

ltsect 57gt Et de fait dans le premier ltlivre de sesgt Constructions Priscien quoiqursquoil ait deacutejagrave montreacute lrsquoimposition commune des ltnomsgt universels aux ltchosesgt individuelles est vu avoir ajouteacute une cer-taine autre signification ltde ces noms universelsgt mecircmes agrave savoir relative agrave une forme commune ltengt disant laquo quant aux formes geacuteneacuteriques et speacute-cifiques des reacutealiteacutes ltformesgt qui se sont mainte-nues intelligiblement dans la penseacutee divine avant de sortir vers les corps ltquant agrave ces formes dis-jegt ces ltnoms universelsgt aussi peuvent ecirctre ltdes nomsgt propres ltnoms universelsgt par lesquels les genres ou les espegraveces de la nature des reacutealiteacutes sont mon-treacutes raquo En ce lieu en effet il srsquoagit ainsi de Dieu com-me drsquoun artisan srsquoapprecirctant agrave construire quelque chose ltun artisangt qui preacuteconccediloit par ltsongt acircme une forme exemplaire de la reacutealiteacute agrave construire afin drsquoœuvrer agrave la similitude de cette ltformegt qui alors est dite lsquoproceacuteder vers un corpsrsquo quand la vraie reacutealiteacute est construite drsquoapregraves la similitude de cette ltformegt Mais cette conception commune est cor-

tans411 aliorum rationes compropriat412 lsquoRemrsquo etiam lsquosubiectamrsquo intellectui pos-sumus uocare siue ueram rei substantiam ueluti quando simul est cum sensu 413 siue rei cuiuscumque formam conceptam re scilicet absente siue ea forma commu-nis sit ltutgt414 diximus415 siue propria communis inquam quantum ad similitu-dinem multorum quam retinet licet ta-men in se ut res una consideretur Sic enim ad omnium leonum naturam de-monstrandam una potest pictura fieri nul-lius eorum quod proprium est represen-tans et rursus ad quemlibet eorum distin-guendum alia commodari que aliquid416 eius proprium denotet ut si pingatur clau-dicans uel curtata417 uel telo Herculis sau-ciata418 Sicut ergo quedam rerum commu-nis figura quedam singularis pingitur ita etiam concipitur scilicet quedam com-munis quedam propria

ltsect 56gt De forma autem ista in quam scilicet intellectus dirigitur non absurde dubitatur utrum eam419 quoque nomen si-gnificet quod tam auctoritate quam ra-tione confirmari uidetur

ltsect 57gt In primo namque Construc-tionum Priscianus 420 cum communem impositionem uniuersalium ad indiuidua premonstrasset quandam aliam ipsorum significationem de forma scilicet com-muni uisus est subiunxisse dicens laquo quantum421 ad generales et speciales422 rerum formas423 que in mente diuina in-telligibiliter constiterunt 424 antequam in corpora prodirent hec quoque propria possunt esse quibus genera uel species nature rerum demonstrantur raquo Hoc enim loco de Deo sic agitur quasi de artifice aliquid composituro qui rei componende exemplarem formam ad similitudinem cuius operetur anima preconcipit que tunc lsquoin corpus procederersquo dicitur cum ad similitudinem eius res uera componitur Hec autem communis conceptio bene Deo adscribitur425 non homini quia ope-ra illa mdash generales uel speciales nature

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rectement attribueacutee agrave Dieu non pas agrave lrsquohomme par-ce que ces œuvres mdash ltqui repreacutesententgt des statuts geacuteneacuteriques ou speacutecifiques de la nature mdash appar-tiennent agrave Dieu non pas agrave lrsquoartisan comme un homme une acircme ou une pierre ltappartiennentgt agrave Dieu mais une maison ou un glaive agrave lrsquohomme Drsquoougrave ces derniers mdash une maison et un glaive mdash ne sont pas œuvres de la nature comme ceux-lagrave mdash ltun homme une acircme ou une pierregt mdash et leurs vo-cables ne relegravevent pas de la substance mais de lrsquoaccident et crsquoest pourquoi ils ne sont ni genres ni ltespegravecesgt speacutecialissimes De lagrave aussi crsquoest correc-tement qursquoagrave la penseacutee divine non pas agrave lrsquohumaine les conceptions par abstraction de cette sorte sont attribueacutees parce que les hommes qui connaissent les reacutealiteacutes par les sens seulement agrave peine ou bien jamais ne srsquoeacutelegravevent agrave cette sorte drsquointelligence sim-ple et la sensibiliteacute exteacuterieure des accidents ltlesgt empecircche de concevoir purement les natures des reacutea-liteacutes Tandis que Dieu pour qui toutes les ltchosesgt qursquoil a fondeacutees sont par soi patentes mdash et qui les connaicirct avant qursquoelles ne soient mdash distingue les sta-tuts un agrave un en eux-mecircmes et la sensation nrsquoest pas un empecircchement pour lui qui seul a une vraie intelli-gence Drsquoougrave les hommes sur les ltchosesgt qursquoils nrsquoont pas toucheacutees par les sens il arrive qursquoils ont une opinion plutocirct qursquoune intelligence mdash ce que nous apprenons par lrsquoexpeacuterience mecircme Pensant en effet agrave quelque citeacute non vue quand nous ltygt arri-vons nous deacutecouvrons que nous lrsquoavions saisie en penseacutee autrement qursquoelle nrsquoest

ltsect 58gt Ainsi aussi je crois que des formes in-trinsegraveques qui ne viennent pas aux sens mdash telles que sont la rationaliteacute et la mortaliteacute la paterniteacute la session mdash nous avons plutocirct une opinion Nrsquoimporte quels noms cependant de nrsquoimporte quelles ltcho-sesgt existantes en autant que ltla capaciteacutegt est en eux-mecircmes engendrent une intellection plutocirct qursquoune opinion parce que crsquoest selon certaines natu-res ou proprieacuteteacutes des reacutealiteacutes que lrsquoinventeur ltdu langagegt a envisageacute de les imposer mecircme si lui-mecircme ne savait pas correctement saisir en penseacutee la nature ou bien la proprieacuteteacute de la reacutealiteacute Mais ces conceptions communes Priscien ltlesgt appelle par lagrave lsquogeacuteneacuteriquesrsquo ou lsquospeacutecifiquesrsquo parce que les noms geacuteneacuteriques ou speacutecifiques nous les suggegraverent drsquoune faccedilon ou drsquoune autre Crsquoest certes par rapport agrave ces

status mdash sunt Dei 426 non artificis ut homo anima uel lapis Dei domus autem uel gladius hominis427 Unde hec nature non sunt opera mdash domus et gladius mdash sicut illa nec eorum uocabula substantie sunt sed accidentis atque ideo nec ge-nera sunt nec specialissima428 Inde etiam bene diuine menti non humane huius-modi per abstractionem conceptiones ad-scribuntur 429 quia homines qui per sensus tantum res cognoscunt uix aut numquam ad huiusmodi simplicem intel-ligentiam conscendunt et ne pure rerum naturas concipiant accidentium exterior sensualitas430 inpedit431 Deus uero mdash cui omnia per se patent que condidit quique ea antequam sint nouit432 mdash singulos sta-tus in se ipsis distinguit nec ei sensus im-pedimento est qui [solam]433 solus ueram habet intelligentiam434 Unde homines in his que sensu non attractauerunt435 magis opinionem quam intelligentiam habere contingit mdash quod ipso experimento disci-mus Cogitantes enim de aliqua ciuitate non uisa cum aduenerimus eam nos aliter quam sit excogitasse inuenimus436

ltsect 58gt Ita etiam credo de intrinsecis formis que ad sensus non ueniunt mdash qua-lis est rationalitas et mortalitas paterni-tas fol 4rb sessio mdash magis nos opinio-nem habere Quelibet tamen quorumlibet existentium nomina quantum in ipsis est intellectum magis quam opinionem gene-rant437 quia secundum aliquas rerum na-turas uel proprietates inuentor ea impo-nere438 intendit etsi nec ipse bene exco-gitare sciret rei naturam aut proprietatem Communes autem has conceptiones inde lsquogeneralesrsquo uel lsquospecialesrsquo Priscianus439 uocat quod eas nobis generalia uel 440 specialia nomina utcumque insinuant Ad quas quidem conceptiones quasi propria

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conceptions que ltPrisciengt dit que les ltnomsgt uni-versels mecircmes sont comme des noms propres ltnoms universelsgt qui mecircme srsquoils sont de significa-tion confuse quant aux essences nommeacutees dirigent aussitocirct lrsquoesprit de lrsquoauditeur vers la conception commune comme les noms propres vers lrsquoltuniquegt reacutealiteacute qursquoils signifient Aussi Porphyre mecircme quand il dit que certaines ltchosesgt sont constitueacutees de matiegravere et de forme certaines drsquoapregraves la simili-tude de la matiegravere et de la forme semble avoir intelligeacute cette conception quand il dit lsquodrsquoapregraves la si-militude de la matiegravere et de la formersquo de quoi il sera dit plus pleinement en son lieu Boegravece aussi quand il dit que la penseacutee colligeacutee agrave partir de la similitude de nombreuses ltchosesgt est un genre ou une espegravece semble avoir intelligeacute la mecircme conception commu-ne De cet avis aussi fut Platon certains ltlegt preacute-tendent de telle sorte en lrsquooccurrence que les Ideacutees communes qursquoil pose dans le nous il ltlesgt appel-lerait lsquogenresrsquo ou lsquoespegravecesrsquo Crsquoest en quoi peut-ecirctre Boegravece mentionne que ltPlatongt a eacuteteacute en deacutesaccord avec Aristote drsquoougrave ltBoegravecegt dit que ltPlatongt a vou-lu que les genres et les espegraveces et les autres lteacuteleacute-mentsgt ne soient pas seulement intelligeacutes comme universaux mais aussi qursquoils soient et qursquoils subsis-tent agrave part des corps comme si ltBoegravecegt disait que ltce sontgt les conceptions communes que ltPlatongt a constitueacute seacutepareacutees des corps dans le nous que ltPla-tongt a intelligeacutees ltcommegt universaux non pas peut-ecirctre ltengt prenant lsquouniverselrsquo selon la preacutedica-tion commune comme fait Aristote mais plutocirct selon la similitude commune de nombreuses ltcho-sesgt Et de fait cette conception ne semble drsquoaucune maniegravere ecirctre preacutediqueacutee de plusieurs comme le nom qui est adapteacute agrave plusieurs ltchosesgt une agrave une

ltsect 59gt On peut aussi solutionner autrement ltle faitgt que ltBoegravecegt dit que Platon estime que les universaux subsistent en dehors des sensibles afin qursquoil nrsquoy ait aucune divergence drsquoavis entre ltcesgt philosophes En effet lorsque Aristote dit que les universaux subsistent toujours dans les sensibles il ltlrsquogta dit quant agrave lrsquoacte agrave savoir parce que cette nature qui est ltcelle drsquogtanimal laquelle est deacutesigneacutee par un nom universel mdash et selon cela par un certain transfert est dite lsquouniversellersquo mdash ne se trouve en acte nulle part sauf dans une reacutealiteacute sensible cette ltnaturegt cependant Platon estime qursquoelle subsiste

nomina esse dicit ipsa uniuersalia que li-cet confuse significationis sint quantum ad nominatas essentias441 ad communem illam conceptionem statim dirigunt ani-mum auditoris sicut propria nomina ad rem unam quam significant Ipse quoque Porfirius442 cum ait quedam constitui ex materia et forma quedam ad similitu-dinem materie et forme hanc conceptio-nem intellexisse uidetur cum ait lsquoad si-militudinem materie et formersquo de quo plenius suo loco 443 dicetur Boecius 444 quoque cum ait cogitationem collectam ex similitudine multorum genus esse uel speciem eandem communem conceptio-nem intellexisse uidetur In qua etiam sententia Platonem445 fuisse quidam au-tumant ut uidelicet illas Ideas commu-nes quas in noy ponit lsquogenerarsquo uel lsquospe-ciesrsquo appellaret In quo fortasse Boe-cius 446 lteumgt 447 ab Aristotele dissen-sisse commemorat ubi is ait448 eum uol-uisse genera et species ceteraque non so-lum intelligi uniuersalia uerum etiam es-se ac preter corpora subsistere ac si di-ceret illas communes conceptiones quas separatas a corporibus in noy449 consti-tuit450 eum intellexisse uniuersalia non fortasse accipientem lsquouniuersalersquo secun-dum communem predicationem451 sicut facit 452 Aristoteles 453 sed magis 454 se-cundum communem multorum similitudi-nem Illa namque conceptio de pluribus nullo modo predicari uidetur sicut nomen quod pluribus sigillatim455 aptatur

ltsect 59gt Potest et aliter solui quod ait Platonem putare uniuersalia extra sensibi-lia subsistere ut nulla philosophorum sit sententie controuersia456 Quod enim ait Aristoteles uniuersalia in sensibilibus semper subsistere quantum ad actum dixit quia scilicet natura illa que animal est que uniuersali nomine designatur mdash ac secundum hoc per translationem 457 quandam lsquouniuersalisrsquo dicitur mdash nus-quam nisi in sensibili re actualiter reperi-tur quam tamen Plato naturaliter sub-

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ainsi naturellement en soi de telle sorte qursquoelle re-tiendrait son ecirctre ltmecircmegt non sujette au sens selon quoi lrsquoecirctre naturel est appeleacute par un nom universel Et ainsi ce qursquoAristote deacutenie quant agrave lrsquoacte Platon investigateur de la physique lrsquoassigne agrave une aptitude naturelle et ainsi il nrsquoy a aucune divergence entre eux

ltsect 60gt Or aux autoriteacutes ameneacutees qui semblent garantir que crsquoest par des noms universels que sont deacutesigneacutees les formes communes conccedilues la raison aussi semble ltygt consentir Bien sucircr concevoir ces ltformes communesgt par des noms qursquoest-ce drsquoautre que par ces ltnomsgt elles soient signifieacutees Mais as-sureacutement quand nous faisons ces ltformes com-munesgt diffeacuterentes des intellections alors en plus de la reacutealiteacute et de lrsquointellection est sortie une troisiegraveme signification des noms Cela mecircme srsquoil nrsquoltygt a pas drsquoautoriteacute ltpour le garantirgt nrsquoest cependant pas adverse agrave la raison

ltIII323 REacutePONSE DrsquoABEacuteLARD Agrave Q 33gt

ltsect 61gt Or ce que ci-dessus nous avons promis de deacutefinir agrave savoir si crsquoest par la cause commune de lrsquoimposition ou par la conception commune ou par lrsquoune et lrsquoautre que lrsquoon juge la communauteacute des noms universels assignonslt-legt Or rien ne fait obs-tacle si crsquoest par lrsquoune et lrsquoautre mais la cause com-mune qui est prise selon la nature des reacutealiteacutes sem-ble posseacuteder une plus grande force

ltIV THEacuteORIE GEacuteNEacuteRALE DE LrsquoABSTRACTIONgt

ltsect 62gt Ce qursquoaussi nous avons mentionneacute ci-dessus agrave savoir que les intellections des universaux sont faites par abstraction et comment nous les ap-pelons lsquoseulesrsquo lsquonuesrsquo lsquopuresrsquo et non pas lsquocreusesrsquo cependant il faut ltlegt deacutefinir

ltsect 63gt Et premiegraverement relativement agrave lrsquoabs-traction Et ainsi il faut savoir que la matiegravere et la forme consistent mdash ltcrsquoest-agrave-dire existentgt mdash tou-jours simultaneacutement meacutelangeacutees cependant la raison de lrsquoesprit a cette force que tantocirct elle contemple la matiegravere par soi tantocirct elle porte attention agrave la forme seule tantocirct elle conccediloit lrsquoune et lrsquoautre meacutelangeacutees Les deux premiegraveres ltintellectionsgt pour leur part sont par abstraction lesquelles abstraient quelque

sistere in se sic putat ut esse suum reti-neret non subiecta sensui secundum quod esse naturale uniuersali nomine appella-tur Quod itaque458 Aristoteles quantum ad actum denegat Plato phisice459 inqui-sitor in naturali aptitudine assignat atque ita nulla est eorum controuersia

ltsect 60gt Inductis autem auctoritatibus que astruere uidentur per uniuersalia no-mina conceptas communes formas desi-gnari ratio quoque consentire uidetur Quippe eas concipere per nomina quid aliud est quam per ea significari Sed profecto cum eas ab intellectibus diuer-sas460 facimus iam preter rem et intellec-tum tertia exiit nominum significatio Quod etsi auctoritas461 non habet rationi tamen non est aduersum

(eacuted GEYER p 24 l 32-37)

ltsect 61gt Quod autem superius462 pro-misimus diffinire utrum scilicet propter communem causam impositionis uel prop-ter communem conceptionem uel propter utramque communitas uniuersalium nomi-num iudicetur assignemus Nichil autem obest si propter utramque sed maiorem uim obtinere uidetur communis causa que secundum rerum accipitur naturam

(eacuted GEYER p 24 l 38-p 27 l 34)

ltsect 62gt Illud463 quoque quod supra464 meminimus intellectus scilicet uniuersa-lium fieri per abstractionem et quomodo eos lsquosolosrsquo lsquonudosrsquo lsquopurosrsquo465 nec tamen lsquocassosrsquo 466 appellemus 467 diffiniendum est

ltsect 63gt Ac primum de abstractio-ne 468 Sciendum itaque materiam 469 et formam permixta simul semper consis-tere animi tamen ratio hanc uim habet ut modo materiam per se speculetur470 mo-do formam solam attendat modo utraque permixta concipiat Duo uero primi per abstractionem sunt qui de coniunctis ali-quid abstrahunt ut ipsam471 eius naturam

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chose des ltchosesgt conjointes afin de consideacuterer la nature mecircme de cette ltchosegt La troisiegraveme ltintel-lectiongt pour sa part est par conjonction Par exem-ple la substance de cet homme est et corps et animal et homme et ltestgt revecirctue de formes indeacutefinies lten nombregt lorsque je porte attention agrave celle-ci dans lrsquoessence mateacuterielle de la substance une fois toutes les formes eacutecarteacutees par abstraction jrsquoltengt ai une intellection Agrave nouveau quand en elle je porte atten-tion agrave la corporeacuteiteacute seule que je joins agrave la substance cette intellection aussi quoiqursquoelle soit par con-jonction quant agrave la premiegravere qui portait attention seulement agrave la nature de la substance de mecircme est faite aussi par abstraction quant aux autres formes que la corporeacuteiteacute auxquelles je ne porte aucune at-tention telles sont lrsquoanimation la sensibiliteacute la ra-tionaliteacute la blancheur

ltsect 64gt Or les intellections de cette sorte par abstraction semblaient par lagrave peut-ecirctre fausses ou vaines sous preacutetexte qursquoelles perccediloivent la reacutealiteacute autrement qursquoelle ne subsiste Puisqursquoen effet ltces intellectionsgt portent attention agrave la matiegravere par soi ou agrave la forme seacutepareacutement alors qursquoaucune drsquoelles ne subsiste seacutepareacutement assureacutement elles semblent con-cevoir la reacutealiteacute autrement qursquoelle nrsquoest et partant ecirctre creuses Mais il nrsquoen est pas ainsi Si quelqursquoun en effet intellige de cette maniegravere une reacutealiteacute autre-ment qursquoelle ne se trouve en lrsquooccurrence de telle sorte qursquoil lui porte attention en cette nature ou pro-prieacuteteacute qursquoelle-mecircme nrsquoa pas assureacutement cette intel-lection est creuse Mais cela certes ne se produit pas dans lrsquoabstraction Puisqursquoen effet je porte seulement attention agrave cet homme en la nature de la substance ou du corps non pas aussi de lrsquoanimal ou de lrsquohomme ou du grammairien assureacutement je nrsquointellige rien sauf ce qui est en cette ltnaturegt mais je ne porte pas atten-tion agrave toutes les ltcaracteacuteristiquesgt qursquoelle a Et quand je dis que je porte attention lsquoseulementrsquo agrave cette ltna-turegt en cela qursquoelle a cette ltcaracteacuteristiquegt ce lsquoseu-lementrsquo reacutefegravere agrave lrsquoattention non pas au mode de sub-sister autrement lrsquointellection serait creuse En effet la reacutealiteacute nrsquoa pas seulement cette ltcaracteacuteristiquegt mais on lui porte seulement attention comme ltlrsquogtayant Et toutefois drsquoune certaine maniegravere crsquoest autrement qursquoelle nrsquoest qursquoelle est dite ecirctre intelligeacutee non certes drsquoun autre statut qursquoelle nrsquoest comme ci-dessus on ltlrsquogta dit mais en cela lsquoautrementrsquo qursquoautre

considerent Tertius uero per coniunctio-nem est Verbi gratia huius hominis sub-stantia et corpus est et animal et homo472 et infinitis uestita formis quam dum in materiali essentia 473 substantie attendo formis omnibus circumscriptis per abs-tractionem intellectum habeo Rursus cum in ea solam corporeitatem attendo quam substantie coniungo hic quoque in-tellectus cum per coniunctionem 474 sit quantum ad primum qui tantum naturam substantie attendebat idem per abstrac-tionem quoque fit quantum ad formas alias a corporeitate quarum nullam atten-do ut est animatio sensualitas rationa-litas albedo475

ltsect 64gt Huiusmodi autem intellectus per abstractionem inde forsitan falsi uel uani uidebantur quod rem aliter quam subsistit476 percipiant477 Cum enim ma-teriam478 per se uel formam separatim at-tendant nulla tamen earum separatim subsistat profecto479 rem aliter quam sit uidentur concipere atque ideo cassi 480 esse Sed non est ita Si quis enim hoc modo aliter quam se habeat res intelligat ut uidelicet ipsam attendat in ea natura uel proprietate quam ipsa non habeat iste profecto cassus481 est intellectus Sed hoc quidem non fit in abstractione Cum enim hunc hominem tantum attendo fol 4va in natura482 substantie uel corporis non etiam animalis uel hominis uel gramma-tici profecto nichil nisi quod in ea est in-telligo sed non omnia que habet attendo Et cum dico me attendere tantum eam in eo quod hoc habet illud lsquotantumrsquo ad at-tentionem refertur non ad modum subsis-tendi alioquin cassus esset intellectus Non enim res hoc tantum habet sed tan-tum attenditur ut hoc habens Et aliter ta-men quodam ltmodogt483 quam sit dicitur intelligi484 non alio quidem statu quam sit ut supra485 dictum est sed in eo lsquoaliterrsquo quod alius modus est intelligendi quam subsistendi Separatim486 namque hec res

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est le mode drsquointelliger que de subsister Et de fait crsquoest seacutepareacutement drsquoune autre que cette reacutealiteacute est intelligeacutee non pas seacutepareacutee bien que toutefois elle nrsquoexiste pas seacutepareacutement et la matiegravere est perccedilue pu-rement et la forme simplement bien que lrsquoune ne soit pas purement et lrsquoautre non pas simplement en lrsquooc-currence de telle sorte que cette pureteacute ou simpliciteacute soient rameneacutees agrave lrsquointelligence non pas agrave la sub-sistance de la reacutealiteacute agrave savoir de telle sorte qursquoelles sont mode drsquointelliger non pas de subsister

lt(1) CONCEPTS VIDES ET CONCEPTS ABSTRAITSgt

Aussi les sens souvent traitent diversement des composeacutes par exemple si une statue est moitieacute doreacutee et moitieacute argenteacutee je peux discerner seacutepareacutement lrsquoor et lrsquoargent conjoints agrave savoir tantocirct ltengt regardant lrsquoor tantocirct lrsquoargent par soi ltengt discernant les ltchosesgt conjointes diviseacutement non pas diviseacutees vu qursquoelles ne sont pas diviseacutees Ainsi aussi lrsquointel-lection par abstraction porte attention diviseacutement non pas diviseacutee autrement elle serait creuse

ltsect 65gt Pourrait toutefois peut-ecirctre aussi ecirctre saine lrsquointellection qui considegravere les ltchosesgt qui sont conjointes diviseacutees drsquoune maniegravere conjointes drsquoune autre maniegravere et inversement Et de fait tant la conjonction que la division des reacutealiteacutes peuvent ecirctre prises doublement Car nous disons certaines ltcho-sesgt conjointes entre elles par une certaine simili-tude comme ces deux hommes en cela qursquoils sont hommes ou grammairiens tandis que certaines par une certaine apposition et agreacutegation comme la forme et la matiegravere ou le vin et lrsquoeau Ces ltderniegraveres choses quigt sont ainsi adjointes entre elles ltlrsquointel-lection lesgt conccediloit drsquoune maniegravere diviseacutees drsquoune autre maniegravere conjointes Drsquoougrave Boegravece attribue agrave lrsquoes-prit cette puissance qursquoil peut par sa raison et reacuteunir les ltchosesgt disjointes et deacutetacher les ltchosesgt reacuteu-nies ltengt nrsquoexceacutedant toutefois dans ni lrsquoun ni lrsquoau-tre ltcasgt la nature de la reacutealiteacute mais seulement ltengt percevant ce qui est dans la nature de la reacutealiteacute Autrement ltcegt ne serait pas raison mais opinion agrave savoir si lrsquointelligence deacuteviait du statut de la reacutealiteacute

lt(2) LE PROBLEgraveME DE LA PROVIDENCEgt

ltsect 66gt Mais ici une question se preacutesente relati-vement agrave la preacutevoyance mdash ltou providencegt mdash de

ab alia non separata intelligitur cum ta-men separatim non existat et pure ma-teria et simpliciter forma percipitur cum neque hec pure sit nec illa simpliciter ut uidelicet puritas ista uel simplicitas ad intelligentiam non ad subsistentiam487 rei reducantur ut sint scilicet modus intel-ligendi non subsistendi

(eacuted GEYER p 25 l 37-p 26 l 15)

Sensus etiam sepe de compositis di-uersim agunt ueluti si sit statua dimidia aurea et dimidia argentea aurum et ar-gentum coniuncta separatim cernere pos-sum modo scilicet aurum adspiciens488 modo argentum per se coniuncta cernens diuisim non diuisa quippe diuisa non sunt Sic et intellectus per abstractionem diuisim attendit non diuisa alioquin cas-sus esset

ltsect 65gt Posset tamen fortasse et sa-nus esse intellectus qui ea que coniuncta sunt uno modo considerat diuisa alio mo-do ltconiunctagt489 et e conuerso Rerum namque tam coniunctio quam diuisio du-pliciter accipi potest Nam quedam con-iuncta sibi dicimus per similitudinem ali-quam ut hos duos homines in eo quod homines sunt uel grammatici quedam uero per appositionem et aggregationem quandam ut forma et490 materia uel ui-num et aqua Que ita sibi adiuncta sunt alio modo diuisa alio modo ltconiunc-tagt 491 concipit Unde Boecius 492 animo potestatem hanc adscribit 493 ut ratione sua possit et disiuncta componere et com-posita resoluere in neutro tamen rei na-turam excedens sed solum id quod in rei natura est percipiens Alioquin non esset ratio sed opinio scilicet si a statu rei in-telligentia deuiaret

(eacuted GEYER p 26 l 16-p 27 l 17)

ltsect 66gt Sed hic questio occurrit de prouidentia artificis utrum 494 cassa sit

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lrsquoartisan est-ce qursquoelle est creuse pendant qursquoil sai-sit deacutejagrave dans son esprit la forme de lrsquoœuvre future quand la reacutealiteacute ne se trouve pas encore ainsi Si nous le conceacutedons nous serons forceacutes de dire lsquocreusersquo aussi la preacutevoyance de Dieu qursquoil a eue avant la consti-tution de ses œuvres Mais si quelqursquoun dit cela quant agrave lrsquoeffet agrave savoir que ltDieugt ne compleacuteterait pas par ltsongt ouvrage ce qursquoil preacutevoit il est faux que sa preacutevoyance a eacuteteacute creuse Mais si quelqursquoun la dit lsquocreusersquo agrave partir de lagrave qursquoelle ne concorderait pas encore avec le statut futur de la reacutealiteacute certes nous abhorrons ltcesgt tregraves mauvais mots mais nous ne brisons pas la thegravese Il est vrai en effet que le statut futur du monde nrsquoeacutetait pas encore mateacuteriellement pendant que ltDieugt disposait deacutejagrave intelligiblement le ltstatutgt mecircme encore futur Mais nous nrsquoavons pas lrsquohabitude de dire lsquocreusersquo ou la penseacutee ou la preacutevoyance de quelqursquoun sauf ltcellegt qui manque drsquoeffet et nous ne disons pas penser en vain agrave moins de ltpensergt ces ltchosesgt que nous ne com-pleacuteterons pas par ltnotregt ouvrage Et ainsi chan-geant les mots nous ne disons pas lsquocreusersquo la preacute-voyance qui ne pense pas en vain mais qui conccediloit les ltchosesgt qui ne sont pas encore mateacuteriellement comme si elles subsistaient ltcegt qui certes appar-tient naturellement agrave toutes les preacutevoyances Oui la penseacutee des ltchosesgt futures est dite lsquopreacutevoyancersquo ltcellegt des ltchosesgt passeacutees ltest ditegt lsquomeacutemoirersquo ltcellegt des ltchosesgt preacutesentes ltest ditegt propre-ment lsquointelligencersquo Mais si ltquelqursquoungt dit lsquodupeacutersquo celui qui en preacutevoyant pense au statut futur comme deacutejagrave agrave un ltstatutgt existant lui-mecircme plutocirct est dupeacute qui estime qursquoil faut ltlegt dire lsquodupeacutersquo Il nrsquoest en ef-fet pas dupeacute ltceluigt qui preacutevoit le futur sauf srsquoil croit qursquoil ltengt est deacutejagrave ainsi comme il preacutevoit Et en effet ce nrsquoest pas la conception drsquoune reacutealiteacute non existante qui fait ltque quelqursquoun estgt dupeacute mais ltcrsquoestgt la croyance ajouteacutee Mecircme si en effet je pen-se ltagravegt un corbeau rationnel et que cependant je ne crois pas ltqursquoil soitgt ainsi je ne suis pas dupeacute Ain-si non plus celui qui preacutevoit parce que ce qursquoil pen-se comme deacutejagrave existant il nrsquoestime pas que ltcelagt existe ainsi mais qursquoil ltlegt pense ainsi preacutesent de telle sorte qursquoil ltlegt pose preacutesent dans le futur Cer-tes toute conception de lrsquoesprit est comme relative au preacutesent Comme si je considegravere Socrate ou en ce qursquoil a eacuteteacute enfant ou en ce qursquoil sera vieillard je

dum futuri operis iam formam animo te-net cum nondum sic se res habet Quod si concedamus etiam illam Dei prouiden-tiam quam ante operum suorum constitu-tionem habuit lsquocassamrsquo dicere compel-limur Sed si quis hoc quantum ad effec-tum dicat ut scilicet opere non compleret quod prouideat falsum est cassam fuisse prouidentiam Si quis autem inde495 eam lsquocassamrsquo dicat quod nondum cum statu rei futuro concordaret uerba quidem pes-sima abhorremus sed sententiam non in-fringimus Verum enim est quod nondum futurus mundi status materialiter esset dum ipsum adhuc futurum iam dispone-bat intelligibiliter lsquoCassamrsquo autem uel cogitationem uel prouidentiam alicuius dicere non solemus nisi que effectu ca-ret496 nec frustra cogitare dicimus nisi ea que opere non complebimus Verba itaque commutantes non lsquocassamrsquo proui-dentiam dicamus que frustra non cogitat sed concipientem que nondum materiali-ter sint tanquam subsistant497 quod qui-dem naturale est omnium prouidentiarum Cogitatio nempe de futuris lsquoprouidentiarsquo dicitur de preteritis lsquomemoriarsquo de pre-sentibus498 proprie lsquointelligentiarsquo Si au-tem lsquodeceptumrsquo dicat eum qui de futuro statu quasi iam de existenti prouidendo cogitat ipse potius qui ltlsquodeceptumrsquogt499 dicendum putat500 decipitur Non enim qui futurum prouidet decipitur nisi iam ita credat esse sicut prouidet Neque enim conceptio non existentis rei deceptum facit sed fides adhibita Etsi enim co-gitem coruum rationalem nec tamen ita credam deceptus non sum Sic nec proui-dens quia id quod quasi iam existens cogitat non sic existere putat sed sic ut presens cogitat 501 ut in futuro presens ponat Omnis quippe animi conceptio quasi de presenti est Ut si502 considerem Socratem uel in eo quod puer fuit uel in eo quod senex erit ei pueritiam503 uel se-nium quasi presentialiter copulo quia eum presentialiter attendo in preterita uel

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lrsquounis comme preacutesentiellement agrave lrsquoenfance ou agrave la vieillesse parce que je porte preacutesentiellement atten-tion agrave lui sous lrsquoaspect drsquoune proprieacuteteacute passeacutee ou fu-ture Personne cependant ne dit lsquocreusersquo cette meacute-moire parce que ltcegt qursquoelle conccediloit comme preacute-sent elle ltygt porte attention dans le passeacute Mais il sera discuteacute plus pleinement de cela sur ltle traiteacutegt De lrsquohermeacuteneutique

ltsect 67gt Cela aussi relativement agrave Dieu est plus sainement solutionneacute ltainsigt sa substance qui seule est inchangeable et simple nrsquoest varieacutee par au-cunes conceptions des reacutealiteacutes ou par drsquoautres for-mes Car mecircme si lrsquohabitude du langage humain a la preacutesomption de parler du Creacuteateur comme des creacutea-tures en lrsquooccurrence puisque ltle langagegt dit ltle Creacuteateurgt mecircme ou lsquopreacutevoyantrsquo ou lsquointelligentrsquo rien cependant en lui ne doit ecirctre intelligeacute diffeacuterent de lui-mecircme ou pouvoir ltlrsquogtecirctre agrave savoir ni lrsquointellec-tion ni une autre forme Et crsquoest pourquoi toute ques-tion relative agrave lrsquointellection quant agrave Dieu est super-flue Mais si nous disons plus expresseacutement la veacuteri-teacute pour lui de preacutevoir les ltchosesgt futures nrsquoest rien drsquoautre que pour les ltchosesgt futures de ne pas ecirctre cacheacutees de lui qui est la vraie raison en soi

lt(3) SUR LA FORMULE PORPHYRIENNE SOLIS NUDIS PURISQUE INTELLECTIBUSgt

ltsect 68gt Or maintenant une fois montreacutees de nombreuses ltchosesgt sur la nature de lrsquoabstraction revenons aux intellections des universaux qursquoil est toujours neacutecessaire de faire par abstraction Car quand jrsquoentends lsquohommersquo ou lsquoblancheurrsquo ou lsquoblancrsquo je ne me souviens pas agrave partir de la force du nom de toutes les natures ou proprieacuteteacutes qui sont dans les reacutea-liteacutes sujettes mais par lsquohommersquo jrsquoai seulement une conception drsquoun animal et rationnel et mortel non pas aussi des accidents posteacuterieurs cependant ltcrsquoest une conceptiongt confuse non pas distincte Car aussi les intellections des singuliers se font par abs-traction agrave savoir quand on dit lsquocette substancersquo lsquoce corpsrsquo lsquocet animalrsquo lsquocet hommersquo lsquocette blancheurrsquo lsquoce blancrsquo Car par lsquocet hommersquo je porte attention seulement agrave la nature de lrsquohomme mais sur un sujet preacutecis tandis que par lsquohommersquo ltje porte attentiongt certes agrave la mecircme ltnature purement etgt simplement en elle-mecircme non pas sur un certain parmi les hom-mes Drsquoougrave agrave bon droit lrsquointellection des universaux

futura proprietate lsquoCassamrsquo tamen nemo hanc dicit memoriam quia quod ut pre-sens concipit in preterito attendit Sed de hoc super Periermenias504 plenius dispu-tabitur505

ltsect 67gt Illud quoque de Deo sanius soluitur eius substantiam que sola in-commutabilis est ac simplex nullis con-ceptionibus rerum uel formis aliis uariari Nam licet consuetudo humani sermonis de creatore quasi de creaturis loqui presu-mat cum uidelicet ipsum uel lsquoproui-dentemrsquo uel lsquointelligentemrsquo dicat nichil tamen in eo diuersum ab ipso uel intelligi debet uel esse potest nec intellectus sci-licet nec alia forma Atque ideo omnis questio de intellectu fol 4vb quantum ad Deum superuacua est Sed ltsigt506 ex-pressius ueritatem loquimur nichil aliud est eum futura prouidere quam ipsum qui uera ratio in se est futura non latere

(eacuted GEYER p 27 l 18-34)

ltsect 68gt Nunc autem multis de natura abstractionis ostensis ad intellectus uni-uersalium redeamus quos semper per abstractionem fieri necesse est Nam cum audio lsquohomorsquo uel lsquoalbedorsquo uel lsquoalbumrsquo non omnium naturarum uel proprietatum que in rebus subiectis sunt ex ui nominis recordor sed tantum per lsquohomorsquo animalis et rationalis et507 mortalis non etiam pos-teriorum accidentium conceptionem ha-beo confusam tamen non discretam Nam et intellectus singularium per abstrac-tionem fiunt cum scilicet dicitur lsquohec substantiarsquo508 lsquohoc corpusrsquo lsquohoc animalrsquo lsquohic homorsquo lsquohec albedorsquo lsquohoc albumrsquo Nam per lsquohic homorsquo naturam tantum ho-minis sed circa certum subiectum attendo per lsquohomorsquo uero illam eandem simpliciter quidem in se non circa aliquem de homi-nibus Unde merito intellectus uniuer-

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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est dite lsquoseulersquo et lsquonuersquo et lsquopurersquo lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt certes des sens parce qursquoelle ne per-ccediloit pas la reacutealiteacute comme sensible mais lsquonuersquo quant agrave lrsquoabstraction des formes ou de toutes ou de cer-taines lsquopurersquo totalement quant agrave la distinction parce qursquoaucune reacutealiteacute qursquoelle soit ou matiegravere ou forme nrsquoest preacuteciseacutee en elle selon que ci-dessus nous avons dit lsquoconfusersquo une conception de cette sorte

ltV REacutePONSE FINALE AUX TROIS QUESTIONS DE

PORPHYREgt

ltsect 69gt Et ainsi ces ltchosesgt examineacutees venons-en aux questions agrave reacutesoudre relativement aux genres et aux espegraveces exposeacutees par Porphyre ltcegt que main-tenant nous pouvons ltfairegt facilement la nature de tous les universaux ltayant eacuteteacutegt maintenant clarifieacutee

lt(1) REacutePONSE AU PREMIER PROBLEgraveMEgt lt(11) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 70gt Et ainsi la premiegravere ltquestiongt de cette sorte eacutetait est-ce que les genres et les espegraveces sub-sistent crsquoest-agrave-dire signifient certaines ltchosesgt vrai-ment existantes ou sont-ils poseacutes dans une intellec-tion seule etc crsquoest-agrave-dire sont-ils poseacutes dans une opinion creuse sans reacutealiteacute comme ces noms chimegravere bouc-cerf qui nrsquoengendrent pas une saine intelligen-ce

lt(12) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

ltsect 71gt Agrave cela il faut reacutepondre que ltles genres et les espegravecesgt signifient reacuteellement par nomination des reacutealiteacutes vraiment existantes mdash agrave savoir les mecircmes que les noms singuliers mdash et ils ne sont poseacutes en aucune maniegravere dans une opinion creuse cependant drsquoune certaine maniegravere ils consistent en une intellection seule et nue et pure comme il a eacuteteacute deacutetermineacute

Mais rien ne fait obstacle si celui qui expose la question prend certains mots drsquoune faccedilon en ques-tionnant ltetgt celui qui solutionne ltles prendgt drsquoune autre faccedilon en solutionnant comme si celui qui solu-tionne disait ainsi tu demandes srsquoils sont poseacutes dans une intellection seule etc ce agrave quoi tu peux ac-quiescer parce que crsquoest vrai comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons deacutejagrave deacutetermineacute

salium lsquosolusrsquo et lsquonudusrsquo et lsquopurusrsquo509 dici-tur lsquosolusrsquo quidem a sensu quia rem ut sensualem non percipit lsquonudusrsquo uero quantum ad abstractionem formarum uel omnium uel aliquarum lsquopurusrsquo ex toto quantum ad discretionem quia nulla res siue materia sit siue forma in eo certifi-catur secundum quod superius510 huius-modi conceptionem lsquoconfusamrsquo diximus

(eacuted GEYER p 27 l 35-p 30 l 5)

ltsect 69gt His itaque prelibatis ad ab-soluendas questiones de generibus et spe-ciebus a Porfirio propositas ueniamus quod facile iam possumus omnium uni-uersalium natura iam aperta

(eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 15) (eacuted GEYER p 27 l 39-p 28 l 2)

ltsect 70gt Prima 511 itaque huiusmodi erat utrum genera et species subsistant id est significent aliqua uere existentia an sint posita in intellectu solo etc512 id est sint posita in opinione cassa sine re sicut hec nomina chimera hircoceruus513 que sanam intelligentiam non generant

(eacuted GEYER p 28 l 3-15)

ltsect 71gt Ad quod respondendum est quia re uera significant per514 nominatio-nem res uere515 existentes mdash easdem sci-licet quas singularia nomina mdash et nullo modo in opinione cassa sunt posita quo-dam tamen modo intellectu solo et nudo et puro sicuti determinatum est516 con-sistunt

Nichil autem obest si proponens questionem aliter quasdam uoces accipiat in querendo aliter qui soluit in soluendo ac si diceret ita is qui soluit queris utrum sint posita ltingt 517 intellectu solo etc quod ita potes accipere quod uerum est ut supra iam determinauimus518

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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Les mots peuvent aussi ecirctre pris entiegraverement de la mecircme maniegravere partout tant par celui qui solu-tionne que par celui qui questionne et alors il y aura une ltuniquegt question mdash non par des opposeacutes mdash relativement aux preacuteceacutedents membres des deux questions dialectiques agrave savoir de celles-ci est-ce qursquoils sont ou ne sont pas et de mecircme est-ce qursquoils sont poseacutes dans des ltintellectionsgt seules et nues et pures ou non

lt(2) REacutePONSE AU DEUXIEgraveME PROBLEgraveMEgt lt(21) REFORMULATION DE LA QUESTIONgt

ltsect 72gt La mecircme ltchosegt peut ecirctre dite sur la deuxiegraveme ltquestiongt qui est de cette sorte est-ce qursquoils sont des subsistants corporels ou incorpo-rels crsquoest-agrave-dire puisqursquoil est conceacutedeacute qursquoils si-gnifient des subsistants est-ce qursquoils signifient cer-tains subsistants qui sont corporels ou qui sont incor-porels

lt(22) REacutePONSE DrsquoABEacuteLARDgt

Assureacutement tout ce qui est comme dit Boegravece ou bien ltestgt corporel ou bien incorporel agrave savoir ou que nous prenions ces noms lsquocorporelrsquo et lsquoincor-porelrsquo pour un corps substantiel et un non-corps ou pour ce qui peut ecirctre perccedilu par un sens corporel comme homme bois blancheur et ltce quigt ne ltlegt peut pas comme acircme justice lsquoCorporelrsquo peut aussi ecirctre pris pour lsquodistinctrsquo comme si lrsquoon demandait ainsi puisque ltles genres et les espegravecesgt signifient des subsistants est-ce qursquoils les signifient distincts ou non distincts En effet celui qui recherche bien la veacuteriteacute de la reacutealiteacute porte non seulement attention aux ltchosesgt qui peuvent ecirctre dites avec veacuteriteacute mais ltaussigt agrave toutes celles qui peuvent ecirctre poseacutees dans lrsquoopinion Drsquoougrave mecircme si pour quelqursquoun il est certain qursquoaucuns ltsubsistantsgt ne subsistent agrave part des distincts toutefois parce qursquoil pourrait y avoir lrsquoopinion qursquoil y en a drsquoautres aussi ce nrsquoest pas agrave tort que lrsquoon se questionne relativement agrave eux Et certes cette ultime acception de lsquocorporelrsquo semble davantage acceacuteder agrave la question agrave savoir que lrsquoon se questionne relativement aux ltsubsistantsgt distincts ou non distincts Mais peut-ecirctre quand Boegravece dit que tout ce qui est ou est corporel ou incorporel lsquoincorporelrsquo semble ecirctre superflu puisqursquoaucun existant nrsquoest incorporel crsquoest-agrave-dire non distinct Et

Possunt et eodem penitus modo uoces ubique accipi tam ab soluente quam a que-rente et tunc fiet una questio mdash non per opposita mdash de prioribus membris duarum dialecticarum questionum harum sci-licet utrum sint uel non sint et item utrum sint posita in solis et nudis et puris uel non

(eacuted GEYER p 28 l 16-p 29 l 7) (eacuted GEYER p 28 l 16-19)

ltsect 72gt Idem in secunda519 dici po-test que est huiusmodi utrum subsisten-tia sint corporalia an incorporalia hoc est cum concedantur significare subsis-tentia utrum aliqua520 subsistentia signi-ficent que sint corporalia an que sint in-corporalia

(eacuted GEYER p 28 l 19-p 29 l 7)

Quippe omne quod est ut ait Boe-cius521 aut corporeum aut incorporeum siue scilicet hec nomina lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo accipiamus pro corpore substantiali et non-corpore siue pro eo quod corporeo sensu percipi potest ut homo lignum albedo et522 non potest ut anima iustitia Potest etiam lsquocorporeumrsquo accipi pro lsquodiscretorsquo ac si ita queratur cum significent subsistentia 523 utrum significent ea524 ltdiscreta uel non discre-tagt525 Qui enim rei ueritatem bene in-uestigat non tantum attendit que uere dici possunt sed quecumque in opinione poni possunt Unde etsi alicui certum sit nulla subsistere preter discreta quia tamen posset esse opinio ut alia essent526 non immerito et de eis queritur Et hec qui-dem ultima acceptio lsquocorporeirsquo magis ad questionem accedere uidetur ut scilicet de discretis uel non discretis queratur Sed fortasse cum ait Boecius 527 omne quod est uel corporeum esse uel incorpo-reum528 lsquoincorporeumrsquo superfluere uide-tur cum nullum existens sit 529 incorpo-reum id est non discretum Nec quicquam

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rien de ce qui est ameneacute agrave lrsquoordre des questions ne semble avoir de la valeur sauf peut-ecirctre en cela que comme corporel et incorporel divisent dans lrsquoautre signification les subsistants ainsi aussi il semble ltqursquoils les divisentgt dans cette ltsignificationgt comme si ainsi celui qui questionne disait Je vois que parmi les existants les uns sont dits lsquocorporelsrsquo les autres lsquoincorporelsrsquo lesquels de ceux-lagrave dirons-nous ecirctre ceux qui sont signifieacutes par les universaux Agrave quoi lrsquoon reacutepond les ltexistantsgt corporels drsquoune certaine maniegravere crsquoest-agrave-dire les distincts dans leur essence et incorporels quant agrave la notation du nom universel agrave savoir parce que ces ltnoms universelsgt ne ltlesgt nomment pas distinctement et deacutetermineacute-ment mais confuseacutement comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons assez enseigneacute Drsquoougrave aussi les noms uni-versels eux-mecircmes et sont dits lsquocorporelsrsquo quant agrave la nature des reacutealiteacutes et lsquoincorporelsrsquo quant au mode de signification parce que mecircme srsquoils nomment ces ltexistantsgt qui sont distincts toutefois ltilsgt ne ltles nommentgt pas distinctement et deacutetermineacutement

lt(3) REacutePONSE AU TROISIEgraveME PROBLEgraveMEgt

ltsect 73gt La troisiegraveme question quant agrave elle si les ltgenres et les espegravecesgt sont poseacutes dans les sensi-bles etc deacutecoule de cela qursquoils sont conceacutedeacutes ltecirctregt incorporels en lrsquooccurrence parce que lrsquoincorporel pris drsquoune certaine maniegravere se divise par ecirctre dans le sensible et ne pas ecirctre ltdans le sensiblegt comme ci-dessus aussi nous ltlrsquogtavons mentionneacute Et les uni-versaux sont dits subsister dans les sensibles crsquoest-agrave-dire signifier une substance intrinsegraveque existant dans la reacutealiteacute sensible agrave partir de formes exteacuterieures et quoiqursquoils signifient cette substance qui subsiste en acte dans la reacutealiteacute sensible cependant ils mon-trent cette mecircme ltsubstancegt naturellement seacutepareacutee de la reacutealiteacute sensible comme ci-dessus nous lrsquoavons deacutetermineacute drsquoapregraves Platon Drsquoougrave Boegravece dit que les genres et les espegraveces sont intelligeacutes mdash non pas qursquoils sont mdash agrave part des sensibles agrave savoir en cela qursquoavec la raison on porte attention aux reacutealiteacutes des genres et des espegraveces en elleslt-mecircmesgt quant agrave leur nature agrave part de toute sensibiliteacute parce qursquoelles pourraient vraiment subsister en elles-mecircmes une fois eacutecarteacutees aussi les formes exteacuterieures par lesquelles elles vien-nent aux sens Car nous conceacutedons que tous les genres ou espegraveces sont dans les reacutealiteacutes sensibles Mais parce que lrsquointellection ltdes genres et des espegravecesgt eacutetait

illud quod ad ordinem questionum530 in-ducitur ualere uidetur nisi forte in eo quod sicut corporeum et incorporeum in alia significatione diuidunt subsistentia ita et in hac uidetur ac si ita is qui querit diceret Video quod existentium alia di-cuntur lsquocorporaliarsquo alia lsquoincorporaliarsquo que horum dicemus esse ea que ab uni-uersalibus significantur531 Cui respon-detur corporalia quodammodo id est discreta in essentia sua et incorporalia quantum ad uniuersalis nominis notatio-nem quod scilicet ea non discrete ac de-terminate nominant 532 sed confuse ut supra533 satis docuimus Unde et nomina ipsa uniuersalia et lsquocorporearsquo dicuntur quantum ad naturam rerum534 et lsquoincor-porearsquo quantum ad modum significatio-nis quia etsi ea que discreta sunt no-minent non tamen discrete et determi-nate

(eacuted GEYER p 29 l 8-26)

ltsect 73gt Tertia535 uero questio utrum sint posita in sensibilibus et caeligtera536 ex eo descendit quod incorporea concedun-tur quia uidelicet incorporeum quodam modo acceptum fol 5ra diuiditur per esse in537 sensibili et non esse ut supra538 quoque meminimus Et dicuntur uniuer-salia subsistere in sensibilibus id est si-gnificare intrinsecam substantiam exis-tentem in re sensibili ex exterioribus for-mis et cum eam substantiam significent que actualiter subsistit in re sensibili ean-dem tamen naturaliter separatam a re sen-sibili demonstrant sicut superius539 iuxta Platonem determinauimus Unde Boe-cius540 genera et species intelligi preter sensibilia dicit non esse eo scilicet quod res generum et specierum quantum ad na-turam suam rationabiliter in se attendun-tur preter541 omnem sensualitatem quia in se ipsis remotis quoque exterioribus formis per quas ad sensus ueniunt uere subsistere possent Nam omnia genera uel species concedimus sensualibus inesse re-bus Sed quia intellectus eorum a sensu

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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toujours dite ecirctre lsquoseulersquo ltcrsquoest-agrave-dire lsquoisoleacuteersquogt par rapport agrave la sensation ils ne semblaient ecirctre drsquoaucune maniegravere dans les reacutealiteacutes sensibles Drsquoougrave agrave bon droit on demandait srsquoils pouvaient ecirctre dans les sensibles et lrsquoon reacutepond relativement agrave certains qursquoils sont ltdans les sensiblesgt ainsi cependant qursquoils demeu-rent naturellement comme on ltlrsquogta dit agrave part de la sensibiliteacute

lt(4) RETOUR SUR LE DEUXIEgraveME PROBLEgraveME NOU-VELLE REFORMULATION ET NOUVELLE REacutePONSEgt

ltsect 74gt Or nous pouvons dans la deuxiegraveme ques-tion prendre lsquocorporelrsquo et lsquoincorporelrsquo pour lsquosensiblersquo et lsquonon sensiblersquo de telle sorte que lrsquoordre des ques-tions soit plus convenant et parce que lrsquointellection des universaux eacutetait dite ecirctre lsquoseule ltcrsquoest-agrave-dire lsquoiso-leacuteersquogt par rapport agrave la sensationrsquo comme on ltlrsquogta dit on a correctement demandeacute srsquoils eacutetaient sensibles ou non sensibles et puisque lrsquoon reacutepondait que certains drsquoentre eux sont sensibles quant agrave la nature des reacuteali-teacutes et ltquegt les mecircmes ltsontgt non sensibles quant au mode de signifier agrave savoir parce qursquoils ne deacutesignent pas les reacutealiteacutes sensibles qursquoils nomment de la ma-niegravere dont elles sont senties crsquoest-agrave-dire comme dis-tinctes et par leur monstration la sensation ne les re-pegravere pas il restait la question ltde savoirgt si ltles uni-versauxgt appelaient seulement les sensibles eux-mecircmes ou aussi signifiaient quelque chose drsquoautre agrave quoi on reacutepond qursquoils signifient et les sensibles eux-mecircmes et simultaneacutement cette conception commune que Priscien attribue au premier chef agrave la penseacutee divine

lt(5) REacutePONSE AU QUATRIEgraveME PROBLEgraveME AJOUTEacute PAR

ABEacuteLARD AU QUESTIONNAIRE DE PORPHYREgt

ltsect 75gt Et se maintenant autour de ces ltchosesgt Selon cela que nous comprenons ici une quatriegraveme question comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons mention-neacute voici la solution nous voulons qursquoen aucune ma-niegravere les noms ne soient universels ltsi les reacutealiteacutes nommeacutees eacutetaient deacutetruitesgt puisque une fois leurs reacutealiteacutes deacutetruites ils ne sont deacutesormais plus preacutedica-bles de plusieurs vu qursquoils ne ltsontgt plus communs agrave aucunes reacutealiteacutes comme le nom lsquorosersquo lorsque deacutesor-mais il ne demeure plus de roses lequel ltnomgt ce-pendant alors est encore significatif en vertu de lrsquointel-lection mecircme srsquoil manque de nomination autrement il nrsquoy aurait pas la proposition lsquoaucune rose nrsquoestrsquo

lsquosolusrsquo semper dicebatur542 nullo modo in sensibilibus rebus esse uidebantur543 Unde merito querebatur an unquam 544 possent in sensibilibus esse et respon-detur de quibusdam quod sint sic tamen ut preter sensualitatem sicut dictum est545 naturaliter permaneant

(eacuted GEYER p 29 l 27-38)

ltsect 74gt Possumus autem in secunda questione lsquocorporeumrsquo et lsquoincorporeumrsquo pro lsquosensibilirsquo et lsquoinsensibilirsquo546 sumere ut sit ordo questionum conuenientior547 et quia intellectus uniuersalium lsquosolus a sensursquo ut dictum est548 dicebatur quesi-tum recte est an sensibilia essent an in-sensibilia et cum responderetur549 eorum quedam esse sensibilia quantum ad natu-ram rerum eadem et insensibilia quantum ad modum significandi550 quia scilicet res sensibiles quas nominant non designant eo modo quo sentiuntur id est ut discre-tas nec per eorum demonstrationem sen-sus eas reperit restabat questio utrum ipsa sensibilia tantum appellarent an etiam ali-quid aliud significarent cui respondetur quod et sensibilia ipsa significant et simul communem illam conceptionem quam Priscianus 551 diuine menti precipue ad-scribit

(eacuted GEYER p 29 l 39-p 30 l 5)

ltsect 75gt Et circa ea constantia Se-cundum hoc quod hic quartam intelligi-mus questionem ut supra552 meminimus hec est solutio quod uniuersalia nomina nullo modo uolumus esse cum rebus eo-rum peremptis iam de pluribus predica-bilia non sint553 quippe nec ullis rebus communia ut lsquorosersquo nomen ltnongt554 iam permanentibus rosis quod tamen tunc quoque ex intellectu significatiuum est licet nominatione careat alioquin propo-sitio non esset lsquonulla rosa estrsquo

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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ltVI BILAN ET SYNTHEgraveSEgt lt(1) JUSTIFICATION DU QUESTIONNAIRE DE POR-PHYREgt

ltsect 76gt Or crsquoest bien relativement aux ltmotsgt universels non pas relativement aux mots singuliers qursquoeacutetaient faites les questions parce que lrsquoon ne doutait pas tellement de la signification des ltmotsgt singuliers Crsquoest que leur mode de signifier con-cordait bien avec le statut des reacutealiteacutes Comme ces ltreacutealiteacutesgt en elles-mecircmes sont distinctes ainsi elles sont distinctement signifieacutees par les ltmots singu-liersgt et leur intellection saisit une reacutealiteacute preacutecise ce que les ltmotsgt universels nrsquoont pas En outre les ltmotsgt universels puisqursquoils ne signifiaient pas les reacutealiteacutes comme distinctes ne semblaient pas non plus ltlesgt signifier ltcomme des reacutealiteacutesgt srsquoaccor-dant puisqursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute dans laquelle elles srsquoaccordent comme ci-dessus nous ltlrsquogtavons aussi enseigneacute Et ainsi parce qursquoil y avait un si grand doute relativement aux universaux Porphyre a choisi de traiter des universaux seuls excluant les singuliers de ltsongt intention comme si par eux-mecircmes ltils eacutetaientgt assez manifestes mecircme si ce-pendant il les traite parfois incidemment en vue drsquoautres ltchosesgt

lt(2) EXPLICATION DU PROBLEgraveME DES UNIVERSAUX LE TRANSFERT DES PROPRIEacuteTEacuteS DE LrsquoUNIVERSEL DES

MOTS AUX CHOSESgt

ltsect 77gt Mais il faut noter que mecircme si ltce sontgt seuls des mots qursquoinclut la deacutefinition de lrsquouni-versel ou du genre ou de lrsquoespegravece souvent toutefois ces noms sont transfeacutereacutes agrave leurs reacutealiteacutes par exemple quand on dit que lrsquoespegravece se maintient agrave partir du genre et de la diffeacuterence crsquoest-agrave-dire la reacutealiteacute de lrsquoespegravece agrave partir de la reacutealiteacute du genre Quand en ef-fet on clarifie la nature des mots selon la significa-tion tantocirct on traite des mots tantocirct des reacutealiteacutes et freacutequemment les noms des ltreacutealiteacutesgt sont mutuelle-ment transfeacutereacutes aux ltmotsgt Drsquoougrave crsquoest surtout le traitement ambigu tant de la logique que de la gram-maire par suite des transferts de noms qui a induit dans lrsquoerreur de nombreuses ltpersonnesgt nrsquoayant pas bien distingueacute ou bien la proprieacuteteacute de lrsquoimpo-sition des noms ou bien lrsquoabus de transfert

(eacuted GEYER p 30 l 6-p 32 l 12) (eacuted GEYER p 30 l 6-16)

ltsect 76gt Bene autem de uniuersalibus non de singularibus uocibus questiones fiebant quia non ita de significatione sin-gularium dubitabatur Quippe modus eorum significandi bene cum statu rerum concordabat Que sicut discrete in se sunt ita discrete ab eis significantur et intellec-tus eorum rem certam tenet quod uniuer-salia non habent Preterea uniuersalia cum res ut discretas non significarent nec conuenientes uidebantur significare cum nulla sit res in qua conueniunt ut supra555 quoque docuimus Quia itaque tanta erat de uniuersalibus dubitatio sola elegit Porfirius uniuersalia ad tractandum sin-gularia ab intentione excludens quasi per se satis manifesta licet ea tamen inciden-ter propter alia quandoque tractet

(eacuted GEYER p 30 l 17-26)

ltsect 77gt Notandum uero quod licet solas uoces diffinitio uniuersalis uel ge-neris uel speciei includat sepe tamen hec nomina ad res eorum transferuntur ueluti cum dicitur species constare ex genere et differentia hoc est res speciei ex re gene-ris Ubi enim uocum natura secundum significationem aperitur modo de uoci-bus modo de rebus agitur et frequenter harum nomina ad illas mutuo transferun-tur Unde maxime tractatus tam logice556 quam grammatice ex translationibus 557 nominum ambiguus multos558 in errorem induxit non bene distinguentes aut pro-prietatem impositionis nominum aut abu-sionem translationis559

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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lt(3) DESCRIPTION ET CRITIQUE DE LA STRATEacuteGIE AR-GUMENTATIVE DE BOEgraveCE Agrave PARTIR DU PRINCIPE EXPLI-CATIF MIS EN PLACE EN (2)gt ltCONCLUSIONgt

ltsect 78gt Or crsquoest surtout Boegravece dans ses com-mentaires qui fait cette confusion par des transferts et au premier chef dans la recherche de ces ques-tions de telle sorte certes qursquoil semble correct drsquoa-bandonner ce qursquoil appelle genres ou bien espegraveces Certes les questions de ltBoegravecegt nous aussi parcou-rons-ltlesgt briegravevement et appliquonslt-lesgt comme il importe agrave la preacutedite theacuteorie Ici donc dans ltsongt investigation des questions pour qursquoil reacutesolve mieux la reacutealiteacute drsquoabord il la perturbe par certaines ques-tions et raisons sophistiques afin qursquoagrave partir drsquoelles il nous enseigne par la suite agrave ltlesgt deacutemecircler Et il fait connaicirctre un tel inconveacutenient que tout soin et lttoutegt recherche relativement aux genres et aux es-pegraveces doivent ecirctre repousseacutes comme srsquoil disait parce que en lrsquooccurrence les vocables lsquogenresrsquo et lsquoespegravecesrsquo ne peuvent pas ecirctre dits ce qursquoils semblent ou quant agrave la signification des reacutealiteacutes ou quant agrave lrsquointellection

Or relativement agrave la signification des reacutealiteacutes ltBoegravece legt montre en cela que jamais une reacutealiteacute ou une ou multiple ne se retrouve universelle crsquoest-agrave-dire preacutedicable de plusieurs comme lui-mecircme ltlegt clarifie diligemment et ltcommegt ci-dessus nous ltlrsquogtavons corroboreacute Mais qursquoune ltuniquegt reacutealiteacute ne soit pas universelle et partant ni un genre ni une espegravece ltBoegravece legt confirme premiegraverement ltengt disant tout ce qui est un est numeacuteriquement un crsquoest-agrave-dire distinct en ltsagt propre essence mais les genres et les espegraveces qui doivent ecirctre communs agrave plusieurs ne peuvent pas ecirctre numeacuteriquement un et ainsi ne ltpeuventgt pas ltecirctregt un Mais parce que quelqursquoun pourrait dire contre ltcettegt hypothegravese qursquoils sont un tel lsquounrsquo numeacuteriquement que ltce lsquounrsquogt soit commun ltBoegravecegt lui enlegraveve cette eacutechappatoire ltengt disant chaque lsquounrsquo numeacuteriquement commun ou bien est commun par parties ou bien tout entier par succession des temps ou bien tout entier en ltungt mecircme temps mais ainsi qursquoil ne constitue pas les substances des ltchosesgt auxquelles il est commun Tous ces modes de communauteacute ltBoegravecegt les eacutecarte aussitocirct tant du genre que de lrsquoespegravece ltengt disant

(eacuted GEYER p 30 l 27-p 32 l 12)

ltsect 78gt Maxime autem Boecius in commentariis 560 hanc confusionem per translationes561 facit et precipue super in-quisitione harum questionum562 ita qui-dem ut rectum relinquere uideatur quid genera uocet aut species563 Cuius qui-dem questiones564 et nos breuiter trans-curramus atque ad predictam sententiam sicut oportet applicemus Hic igitur in in-uestigatione questionum ut melius rem dissoluat565 prius eam per aliquas566 so-phisticas questiones ltetgt567 rationes per-turbat568 ut ab eis nos postmodum expe-dire doceat569 Et tale proponit inconue-niens quod omnis cura et inquisitio de ge-neribus et speciebus sit postponenda ac si dicat quia uidelicet lsquogenerarsquo et lsquospe-ciesrsquo ea que uidentur uocabula dici non possunt siue quantum ad rerum significa-tionem siue quantum ad intellectum570

De rerum autem significatione in eo ostendit quod numquam res siue una siue multiplex uniuersalis reperitur id est predicabilis de pluribus sicut ipse dili-genter aperit571 et nos superius572 com-probauimus Quod uero una res uniuersa-lis non sit atque ideo nec genus nec spe-cies primo 573 confirmat dicens fol 5rb omne quod unum est unum nume-ro est id est discretum in propria essen-tia sed genera et species que communia pluribus esse oportet unum numero esse non possunt atque ita nec unum574 Sed quia aliquis ltcontragt575 assumptionem dicere posset quod sint tale lsquounumrsquo nu-mero quod sit commune hoc ei diffu-gium576 aufert dicens577 omne lsquounumrsquo numero commune aut per partes com-mune esse aut per successionem tempo-rum totum aut eodem tempore totum sed ita quod non constituat eorum substantias quibus est commune Quos omnes modos communitatis statim tam a genere quam a

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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que ces ltderniers genre et espegravece doiventgt plutocirct ecirctre ainsi rendus communs qursquoils soient tout entiers en ltungt mecircme temps dans les ltchosesgt une agrave une et ltqursquogtils constituent leur substance Crsquoest que les noms universels ne sont pas participeacutes par parties par les diverses ltchosesgt qursquoils nomment mais tout en-tiers et complets ils sont en ltungt mecircme temps les noms des ltchosesgt une agrave une Ils peuvent aussi ecirctre dits constituer les substances des ltchosesgt auxquel-les ils sont communs ou en cela que par transfert ils signifient des reacutealiteacutes constituant drsquoautres ltreacutealiteacutesgt comme lsquoanimalrsquo nomme dans cheval ou dans hom-me quelque chose qui est leur matiegravere ou mecircme ltcellegt des hommes ltqui lui sontgt infeacuterieurs ltcrsquoest-agrave-dire qui sont contenus sous luigt ou en cela qursquoils sont dits confectionner la substance parce que drsquoune certaine maniegravere ils entrent dans le sens ltdonneacute agravegt ces ltchosesgt drsquoougrave ils leur sont dits ltecirctregt lsquosubstan-tielsrsquo vu que lsquohommersquo note ce tout qui ltestgt un ani-mal et rationnel et mortel

ltsect 79gt Or apregraves que Boegravece a montreacute relative-ment agrave une ltuniquegt reacutealiteacute qursquoelle nrsquoest pas univer-selle il ltlegt corrobore relativement agrave une ltreacutealiteacutegt multiple agrave savoir ltengt montrant qursquoune multitude de reacutealiteacutes distinctes nrsquoest pas non plus une espegravece ou bien un genre et il deacutetruit la theacuteorie selon la-quelle quelqursquoun pourrait dire que toutes les substan-ces simultaneacutement colligeacutees sont ce genre lsquosub-stancersquo et tous les hommes cette espegravece qursquoest lsquohommersquo comme si lrsquoon disait ainsi si nous posons que tout genre est une multitude de reacutealiteacutes srsquoaccor-dant substantiellement alors toute pareille multitude aura naturellement un autre ltgenregt au-dessus drsquoel-le et ce ltgenre engt aura agrave nouveau un autre ltau-dessus de luigt jusqursquoagrave lrsquoinfini ce qui est un incon-veacutenient

Et ainsi il a eacuteteacute montreacute que les noms universels quant agrave la signification des reacutealiteacutes mdash ou drsquoune ltunique reacutealiteacutegt ou drsquoune multiple mdash ne semblent pas ecirctre des universaux agrave savoir puisqursquoils ne signi-fient aucune reacutealiteacute universelle crsquoest-agrave-dire preacutedica-ble de plusieurs

ltsect 80gt Quant aussi agrave la signification de lrsquoin-tellection il argumente que ces ltnomsgt ne doivent pas de lagrave ecirctre dits des lsquouniversauxrsquo parce qursquoil mon-tre sophistiquement que cette intellection est vaine agrave

specie remouet dicens 578 ea potius ita communicari ut eodem tempore tota sint in singulis et eorum substantiam consti-tuant Quippe uniuersalia nomina non per partes a diuersis que nominant participan-tur sed tota et integra singulorum sunt eodem tempore nomina Substantias quo-que eorum quibus communia sunt consti-tuere dici possunt uel in eo quod per translationem 579 significant res consti-tuentes alias ut lsquoanimalrsquo quiddam no-minat in equo uel in homine quod materia est eorum uel etiam inferiorum homi-num580 ltuelgt581 in eo [quod]582 substan-tiam conficere dicuntur quod quodam-modo in eorum sententiam ueniunt unde lsquosubstantialiarsquo eis dicuntur quippe lsquohomorsquo totum id notat quod animal et rationale et mortale

ltsect 79gt Postquam autem Boecius de re una ostendit quod non sit uniuersa-lis583 comprobat584 de multiplici585 os-tendens scilicet nec multitudinem discre-tarum rerum speciem aut genus esse et illam destruit 586 sententiam qua posset aliquis dicere omnes substantias simul collectas esse illud genus lsquosubstantiarsquo587 et omnes homines speciem illam que lsquoho-morsquo est ac si ita diceretur si ponamus omne genus esse multitudinem rerum conuenientium substantialiter omnis au-tem talis multitudo lthabebitgt588 natura-liter aliud supra se et illud rursus aliud habebit usque ad infinitum quod ltestgt589 inconueniens

Itaque ostensum est uniuersalia no-mina quantum ad rerum significationem mdash siue unius590 siue multiplicis591 mdash non uideri uniuersalia cum nullam scilicet rem uniuersalem significent id est de pluribus predicabilem

ltsect 80gt Quantum etiam ad significa-tionem intellectus ea non debere lsquouniuer-saliarsquo dici inde arguit quod eum intel-lectum uanum esse sophistice ostendit

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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savoir en cela qursquoelle se trouve autrement que la reacutea-liteacute ne subsiste puisqursquoelle est par abstraction Cer-tes le nœud de ce sophisme et ltBoegravecegt mecircme et nous ltlrsquogtavons ci-dessus assez diligemment deacutenoueacute Mais lrsquoautre partie de lrsquoargumentation par laquelle ltBoegravecegt montre qursquoil nrsquoy a aucune reacutealiteacute univer-selle parce que ltcette partiegt nrsquoeacutetait pas sophis-tique il ne ltlrsquogta pas jugeacutee avoir besoin de ltplus degt deacutetermination Il prend en effet lsquoreacutealiteacutersquo comme une reacutealiteacute non comme un mot agrave savoir parce qursquoun mot commun quoiqursquoil soit en lui-mecircme pour ainsi dire une ltuniquegt reacutealiteacute par essence est commun par nomination dans lrsquoappellation de nombreuses ltchosesgt agrave savoir ltparce quegt crsquoest selon cette ap-pellation non pas selon son essence qursquoil est preacutedi-cable de plusieurs Cependant la multitude des reacuteali-teacutes mecircmes est la cause de lrsquouniversaliteacute du nom par-ce que comme nous ltlrsquogtavons mentionneacute ci-dessus il nrsquoy a pas drsquouniversel agrave moins qursquoil ne contienne de nombreuses ltchosesgt cependant lrsquouniversaliteacute qursquoune reacutealiteacute confegravere agrave un mot la reacutealiteacute ne ltlrsquogta pas en elle-mecircme vu qursquoaussi le mot nrsquoa pas la si-gnification gracircce agrave la reacutealiteacute et ltquegt le nom est ju-geacute appellatif selon la multitude des reacutealiteacutes quoique cependant nous ne disions pas que les reacutealiteacutes signifient ni qursquoelles sont appellatives

Traduction Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER

eo592 scilicet quod aliter quam res sub-sistat habeatur cum sit per abstractionem Cuius quidem sophismatis nodum et ipse593 satis et nos diligenter superius594 absoluimus Illam autem aliam partem argumentationis qua ostendit nullam rem uniuersalem esse595 quia sophistica non erat determinatione non iudicauit indige-re lsquoRemrsquo enim ut rem non ut uocem accipit quia scilicet uox communis cum quasi una res essentia596 in se sit com-munis est per nominationem in appella-tione multorum secundum quam scilicet appellationem non secundum essentiam suam de pluribus est predicabilis Rerum tamen ipsarum multitudo est causa uni-uersalitatis nominis quia ut supra597 me-minimus non est uniuersale nisi quod598 multa continet uniuersalitatem tamen quam res uoci confert ipsa in se res non habet quippe et significationem gratia rei uox non habet et appellatiuum nomen iu-dicatur secundum multitudinem rerum cum tamen neque res significare dicamus neque esse appellatiuas

Nouvelle eacutedition du texte latin et traduc-tion franccedilaise ineacutedite par Claude LAFLEUR et Joanne CARRIER drsquoapregraves lrsquounique teacute-moin manuscrit Milano Biblioteca Am-brosiana M 63 sup

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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(al man in marg sup) Pour une juste compreacutehension de ce titre composite et des preacutecisions sur sa traduction veacuteritable (Logique

laquo Quant agrave nous qui commenccedilons raquo) voir ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 et 10 dans Anicii Manlii Seuerini Boethii In Isagogen Porphyrii Commenta copiis a G SCHEPSS comparatis suisque usus recensuit S BRANDT Vindobonae Tempsky Lipsiae Freytag (coll laquo Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati-norum raquo XLVIII) 1906 p 12 l 20-21 et p 23 l 21-23 laquo [hellip] ingredientes ad logicam [hellip] raquo et laquo [hellip] ut ingredientium uiam ad obscurissimas rerum caligines aliquo quasi doctrinae lumine temperaret raquo mdash Sur le sens agrave donner agrave lrsquoincipit laquo Ingredientibus nobis logicam raquo voir agrave nouveau ci-dessus nos remarques dans la section laquo Agrave propos de lrsquoeacutedition et de la traduction raquo

2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 1 et 5 eacuted BRANDT p 4 l 17-18 et p 14 l 23 laquo Sex omnino [hellip] magistri in omni expositione praelibant raquo et laquo [hellip] de his ipsis rebus pauca praelibare [hellip] raquo

3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 3 eacuted BRANDT p 7 l 11-12 sqq laquo Et prius quid sit ipsa philosophia considerandum est [hellip] raquo

4 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I dans Manlii Seuerini Boetii Opera omnia Paris Migne (coll laquo Patrologia Latina raquo [deacutesormais PL] LXIV) 1847 col 1044C-D laquo Cum philosophia maximis in rebus operam suam studiumque consumat [hellip] raquo

5 autem scripsimus cum ed Geyer p 1 l 8 secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 583 l 25 ed Ottaviano p 106)] enim A

6 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT dans op cit p 140 l 17-p 141 l 19 surtout p 140 l 19-21 et p 141 l 15-16 laquo [hellip] dicentes philosophiam indubitanter habere partes speculatiuam atque actiuam de hac tertia rationali quaeritur an sit in parte ponenda [hellip] raquo et laquo [hellip] Quodsi in his tribus id est speculatiua actiua atque rationali philosophia consistit [hellip] raquo Le renvoi de Geyer (p 1 n 3) agrave la tripartition de la philosophie speacuteculative dans lrsquoEditio prima (I 3 eacuted BRANDT p 8 l 6 sqq) est non pertinent mais ce premier commentaire isagogique boeacutecien contient une division bi-partite de lrsquoensemble de la philosophie en speacuteculative et active (I 3 eacuted BRANDT p 7 l 23-p 9 l 22) compleacuteteacutee par la mention de la philosophie rationnelle (I 4 eacuted BRANDT p 9 l 23-p 10 l 2)

7 uitaelig sic A (= uitę) 8 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 9 l 24-25 laquo [hellip]

fructus est artis eius quam Graeci λογικήν nos rationalem possumus dicere [hellip] raquo 9 philosophiaelig sic A (= philosophię) 10 partem scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 12) et cum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 1 ed Ottaviano

p 110)] partes A (lectio non signata a Geyer) 11 Globalement BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 140

l 13-p 142 l 16 plus preacuteciseacutement p 141 l 20-p 142 l 16 Bregraveve allusion aussi dans le premier commentaire BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 4 eacuted BRANDT p 10 l 2-5

12 fiat scripsimus cum ed Geyer (p 1 l 15) secundum A2 (fol 73ra ed Geyer p 585 l 5 ed Ottaviano p 110)] fiant A

13 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 16-p 143 l 7 14 nichil sic hic et alibi A 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 3 eacuted BRANDT p 142 l 18-24 16 phisicus sic A 17 phisica sic A 18 conscriptam scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 1)] conscripta A 19 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A laquo Haec autem

ratio nisi uia quadam processerit saepe in multos necesse est labatur errores Quod ne passim fieret atque ut certis regulis tractatus insisteret uisum est antiquae philosophiae ducibus ut ipsarum ratiocinationum quibus aliquid inquirendum esset naturam penitus ante discuterent ut his purgatis atque compositis uel in speculatione ueritatis uel in exercendis uirtutibus uteremur Haec est igitur disciplina quasi disserendi quaedam magistra quam logicen Peripatetici ueteres appellauerunt hanc Cicero definiens disserendi dili-gentem rationem uocauit raquo

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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20 uagos scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 3)] uagas A 21 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 1-2 et 6-8

laquo Quare necesse erat eos falli qui abiecta scientia disputandi de rerum natura perquirerent raquo et laquo Cum igitur ueteres saepe multis lapsi erroribus falsa quaedam et sibimet contraria in disputatione colligerent [hellip] raquo

22 hic scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 8) secundum A2 (fol 73va ed Geyer p 587 l 10 ed Ottaviano p 113) et L (fol 9ra ed Geyer p 508 l 4)] huius A

23 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 16-p 14 l 3 24 Periermenias scripsimus (cf eg sect 40 51 66)] Periermeias A 25 Analetica sic A 26 PORPHYRE Isagoge eacuted du texte grec dans Porphyrii Isagoge et in Aristotelis Categorias commentarium

eacuted A BUSSE Berlin Reimer (coll laquo Commentaria in Aristotelem Graeca raquo [doreacutenavant CAG] IV 1) 1887 p 1 l 1 transl Boethii dans Categoriarum Supplementa Porphyrii Isagoge translatio Boethii et Anonymi Fragmentum vulgo vocatum laquo Liber Sex Principiorum raquo eacuted L MINIO-PALUELLO et BG DOD Bruges Paris Descleacutee de Brouwer (coll laquo Aristoteles Latinus raquo [doreacutenavant AL] I 6-7) 1966 p 5 l 1 laquo Isagoge Porphyrii raquo cf PORPHYRE Isagoge texte grec et latin traduction par A DE LIBERA et A-P SEGONDS introduction et notes par A DE LIBERA Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1998 p 1

27 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 4 eacuted BRANDT p 143 l 11-12 laquo Titulo enim proponit Porphyrius introductionem se in Aristotelis Praedicamenta conscribere raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 15 l 1-4

28 parti supponatur sA] supponatur parti pA (inuersio non signata a Geyer) 29 agnitionem sic A (ed Geyer p 2 l 25 secundum A2 [fol 73va ed Ottaviano p 115] et L [fol 9va ed

Geyer p 509 l 13] laquo cognitionem raquo) mdash Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio se-cunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 12 et p 152 l 4

30 caeligtera sic A (= cętera) 31 ne scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 29) secundum L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 16)] nec A om A2

(fol 73va ed Ottaviano p 116) 32 nominibus scripsimus cum ed Geyer (p 2 l 30) secundum A2 (fol 73va ed Ottaviano p 116)] ratio-

nibus A omnibus L (fol 9vb ed Geyer p 509 l 17) 33 sigillatim sic A 34 Voir ci-dessus dans le preacutesent paragraphe 35 sigillatim sic A 36 postmodum scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 5-6)] post modo A mdash voir ci-dessous sect 12-16 37 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 17-p 158 l 20 38 dilexerimus A (ed Geyer p 3 l 8-9 laquo distinxerimus raquo) 39 duaelig sic A (= duę) 40 auctore scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 9)] autoraelig A (= autorę graphia non signata a Geyer) 41 Litteacuteralement Tulle (Marcus Tullius Cicero) ― CICEacuteRON Topica II 6 eacuted H BORNECQUE Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1960 p 69 laquo Cum omnis ratio diligens dis-serendi duas habeat partis unam inueniendi alteram iudicandi [hellip] raquo

42 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1044D-1045A ID In Isa-gogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 2 eacuted BRANDT p 139 l 18-p 140 l 8

43 argumentanti scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 12) et cum ed Ottaviano (p 109)] argumentatorum A argumentandi A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 33 laquo argumentanti raquo ed Ottaviano p 109 [laquo Ms argumentandi raquo])

44 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 13)] calumpnietur A (et ed Ottaviano p 109 graphia non signata a Geyer) calumpniatur A2 (fol 73ra ed Geyer p 584 l 36 [laquo calumniatur raquo] ed Ottaviano p 109 [laquo Ms calumpniatur raquo])

45 CICEacuteRON Topica II 6 eacuted BORNECQUE p 69 laquo Inueniendi uero artem [hellip] et ad usum potior erat et ordine naturae certe prior [hellip] raquo

46 scientia scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 16)] scienti A (lectio non signata a Geyer) 47 ceu sic A (ed Geyer p 3 l 17 laquo seu raquo) 48 diffinitiones sic hic et alibi A

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49 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 24)] natura A 50 Quod scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] quam A 51 calumnietur scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 25)] calumpnietur A (graphia non signata a Geyer) 52 naturam scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] natura A 53 ex eisdem terminorum habitudinibus scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 27)] exisdem terminorum habi-

tudibus A (lectio notha non signata a Geyer) 54 iudicent scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 32)] iudicetur A 55 ratio suppleuimus cum ed Geyer (p 3 l 33)] om A 56 contraria uidetur sic A (cf ed Geyer p 3 l 33) 57 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1 045B sqq 58 utraque scripsimus cum ed Geyer (p 3 l 35)] utramque A 59 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio prima I 5 eacuted BRANDT p 12 l 19-23 et p 14

l 1-2 plutocirct que p 14 l 23-25 ougrave lrsquoon trouve cependant la leccedilon laquo occurrit raquo 60 occurrere scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 8)] accurrere A (lectio non signata a Geyer) 61 argumentandi scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 10-11)] argumentorum audi A 62 hanc scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] hec A 63 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 13)] om A 64 contrariam uel contradictoriam scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 14)] contraria uel contradictoria A 65 oppositam suppleuimus cum ed Geyer (p 4 l 14-15)] om A 66 nullius scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 16)] non illius A 67 logice sic A (post lacunam ed Geyer p 4 l 16 laquo ltagt logica raquo) 68 litteram A (ed Geyer p 4 l 18 laquo literaelig raquo) 69 Cum sit necessarium etc lemma non animaduersum a scriptore A (omissio animaduersionis non signata a

Geyer) mdash PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 2-10 laquo Cum sit necessarium Chrisaorie et ad eam quae est apud Aristotelem praedicamentorum doctrinam nosse quid genus sit et quid differentia quidque species et quid proprium et quid accidens et ad definitionum adsignationem et omnino ad ea quae in diuisione uel demonstratione sunt utili hac istarum rerum speculatione compendiosam tibi traditionem faciens temptabo breuiter uelut introductionis modo ea quae ab antiquis dicta sunt aggredi altioribus quidem quaestionibus abstinens sim-pliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16

70 premittit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 19) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 118) et L (fol 10rb ed Geyer p 510 l 23)] premi sit A

71 proemium scripsimus (cf ed Geyer p 4 l 20)] premium A (lectio non signata a Geyer) 72 assignat scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 20)] asignat A (graphia non signata a Geyer) 73 introductorium scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 21)] intoductorium A (graphia non signata a Geyer) 74 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 22)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 75 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 10-p 151 l 9 76 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 12-15 laquo Di-

uersa enim significatione Marcus Tullius dicit necessarium suum esse aliquem atque nos cum nobis ne-cessarium esse dicimus ad forum descendere qua in uoce quaedam utilitas significatur raquo

77 necessarii scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 26)] necesarii A (graphia non signata a Geyer) 78 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 149 l 18-20 laquo Hae

uero duae huiusmodi sunt ut inter se certare uideantur quae huius loci obtineat significationem [hellip] raquo 79 ad scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 4 l 28)] om pA (omissio non signata a Geyer) 80 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 151 l 6-9 laquo Quam-

quam enim sit summa necessitas his ignoratis non posse ad ea ad quae hic tractatus intenditur perueniri [hellip] raquo

81 littere sic A 82 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] suponit A (graphia non signata a Geyer) 83 quid scripsimus cum ed Geyer (p 4 l 31)] quam A

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84 necessarium est hellip nosse enim quid sit genus etc explicatio lemmatis animaduersa a scriptore A 85 quid scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 1)] quidem A 86 supponit scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 2)] subponit A (graphia non signata a Geyer) 87 Voir ci-dessus sect 7 88 continetur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] contenent A (lectio non signata a Geyer) 89 quandoque scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 7)] quinque A (lectio non signata a Geyer) 90 Au lieu de La Pharsale LUCAIN La guerre civile (La Pharsale) eacuted et trad A BOURGERY Paris Les

Belles Lettres (laquo Collection des Universiteacutes de France raquo) 1947 2 volumes 91 assignandas scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 8) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 119)] si-

gnandas A 92 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 10)] hec A (lectio non signata a Geyer) 93 temptabo sic A (et Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 7-8) 94 aggredi scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 12)] agredi A (graphia non signata a Geyer) 95 uelut scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] uelud A (graphia non signata a Geyer) 96 introductorio scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 16)] introductiorurso A (lectio notha non signata a Geyer

cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 8 laquo introductionis raquo) 97 HORACE De arte poetica v 25-26 98 diffideret scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 18 secundum L (fol 10va ed Geyer p 511 l 8) qui habet

laquo diffidentes raquo)] difficeret (fortasse pro deficeret) A 99 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6-9 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 158

l 13 100 illorum scripsimus (cf eg supra sect 5 12 16 laquo horum quinque raquo sect 12 15 16 laquo hec quinque raquo sect 14

laquo eadem quinque raquo sect 20 laquo illa quinque raquo)] illarum A (et ed Geyer p 5 l 23 fortasse secundum laquo is-tarum rerum raquo cf Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 6-7)

101 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 151 l 10-p 153 l 6

102 hoc scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 24)] hec A (lectio non signata a Geyer) 103 uniuersitatem hellip aliorum sic A (= fol 1vb l 1 om ed Geyer p 5 l 26) 104 non scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 28) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] nec A 105 cum scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] etiam A 106 sint scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 107 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 30)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 108 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 4 l 7-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 9 l 1-3 laquo Nosse autem oportet quoniam et genus alicuius est genus et species alicuius est species idcirco necesse est et in utrorumque rationibus utrisque uti raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 5 (II laquo De specie raquo) sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 2 eacuted BRANDT p 202 l 16-18

109 necnon scripsimus] necum A (ed Geyer p 5 l 34 laquo nec non raquo A2 [fol 73vb ed Geyer in apparatu lectionum laquo nec tamen et raquo ed Ottaviano p 120] laquo nec tantum et raquo)

110 agitur scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] arguuntur A 111 ista scripsimus cum ed Geyer (p 5 l 37) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] ita A 112 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 150 l 2-5 et

p 152 l 4-8 113 ARISTOTE Cateacutegories 3 (1b16-17 selon comme pour tous les autres textes drsquoAristote lrsquoeacutedition du texte

grec dans Aristotelis Opera ex recensione Immanuelis Bekkeri edidit Academia Regia Borussica Berlin Reimer 1831 [editio altera quam curauit O GIGON Berlin de Gruyter 1960]) transl Boethii dans Categoriae uel Praedicamenta translatio Boethii editio composita translatio Guillelmi de Moerbeka lemmata e Simplicii commentario decerpta Pseudo-Augustini paraphrasis Themistiana eacuted L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer AL I 1-5 1961 p 6 l 19-20 laquo Diuersorum generum et non subalternatim positorum diuersae secundum speciem et differentiae sunt ut animalis et scientiae raquo Cf

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

192

BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 8-11 ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 177A

114 dicit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 2) secundum A2 (fol 73vb ed Ottaviano p 120)] om cum lacuna A

115 ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 12 l 4-5 laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 6 eacuted BRANDT p 152 l 12-14 laquo [hellip] ut cum substantiae proprium post multa dicit esse quod idem numero contrariorum susceptibile sit [hellip] raquo ID In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 198B laquo Maxime uero substantiae proprium esse uidetur cum unum et idem numero sit contrariorum susceptibilem esse [hellip] raquo (crsquoest lrsquoordre mdash laquo unum et idem numero raquo mdash du commentaire boeacutecien sur les Cateacutegories qui est sui-vi ici par Abeacutelard)

116 dicuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 8)] dicunt A (lectio non signata a Geyer) 117 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 19 l 22-p 20 l 1 laquo quartum uero in quo concurrit et soli et omni et semper raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (IV laquo De proprio raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda IV 15 eacuted BRANDT p 275 l 10

118 notitia scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 9)] notia A (lectio non signata a Geyer) 119 Aristoteles frequenter scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 11)] inu A 120 Cf eg ARISTOTE Cateacutegories 2 (1a22-1b3) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 5 l 24-

p 6 l 8 121 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 23-p 13 l 5 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO

et DOD AL t I 6-7 p 20 l 7-15 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 15 (V laquo De accidente raquo) sect 1-4 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 17 eacuted BRANDT p 280 l 13-p 281 l 7

122 et sic A (seclusit ed Geyer p 6 l 14) 123 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 7 eacuted BRANDT p 153 l 7-p 154

l 8 124 Cf BOEgraveCE De topicis differentiis II dans Boethiusrsquo De topicis differentiis und die byzantinische Rezep-

tion dieses Werkes eacuted intr DZ NIKITAS Athegravenes The Academy of Athens Paris Vrin Bruxelles Eacuteditions Ousia (coll laquo Corpus Philosophorum Medii Aevi mdash Philosophi Byzantini raquo V) 1990 p 30 l 9-p 31 l 7 (PL t LXIV col 1187B-D)

125 sumit scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 19)] sumum A 126 tenent scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24)] tenetur A sunt A2 (fol 74ra ed Geyer in apparatu lec-

tionum laquo tenent raquo ed Ottaviano p 121) 127 conuertuntur scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 24) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 121)] con-

uertitur A 128 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 8 eacuted BRANDT p 154 l 9-p 157

l 6 129 diuisiones scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 27)] diuisio A (lectio non signata a Geyer) 130 Cf BOEgraveCE De diuisione liber dans Anicii Manlii Severini Boethii laquo De diuisione liber raquo Critical edition

translation prolegomena and commentary by J MAGEE Leiden Boston et Koumlln Brill (coll laquo Philosophia Antiqua raquo LXXVII) 1998 p 6 l 17-26 (PL LXIV col 877B-C)

131 esset scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 35)] essent A (lectio non signata a Geyer) 132 se seclusimus (cf ed Geyer p 6 l 36) 133 singillatim scripsimus cum ed Geyer (p 6 l 36-37)] singilatim A (graphia non signata a Geyer) 134 quo scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 2)] quoque A 135 ita scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] tota A 136 in sic A (om ed Geyer p 7 l 4) 137 diuideremus scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 4) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] diui-

dimus A 138 Voir ci-dessus sect 8

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

193

139 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted BRANDT p 157 l 7-p 158 l 20

140 aliorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 8)] aliarum A (lectio non signata a Geyer) 141 quod scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 9) secundum A2 (fol 74ra ed Ottaviano p 122)] quam A 142 Cf selon Geyer (p 7 n 1) BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 9 eacuted

BRANDT p 158 l 10-12 Mais plus litteacuteralement voir BOEgraveCE De topicis differentiis I eacuted NIKITAS p 3 l 13 (PL t LXIV col 1174C) laquo Locus uero est argumenti sedes raquo

143 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 10 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

144 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 11 laquo syllogismorum raquo)] sillabarum (aut sillogismarum) A (lectio non signata a Geyer)

145 sillogismum sic A 146 ponens scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 13)] pones A (lectio non signata a Geyer) 147 sillogismos sic A 148 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 6 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL

t I 6-7 p 5 l 6 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 10

149 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 15)] apellantur A (graphia non signata a Geyer) 150 sillogismorum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 16 laquo syllogismorum raquo)] sillogismomorum A (lectio

notha non signata a Geyer) 151 enthimematum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 18 laquo enthymematum raquo)] emptimematum A 152 utilitate scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 7 l 19)] utilitate de pA (additio non signata a Geyer) 153 literam sic A (= litrsquoatilde) 154 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 8-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 9-10 laquo altioribus quidem quaestionibus abstinens simpliciores uero mediocriter coniectans raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1

155 dilucide scripsimus] dilicidus A (ed Geyer p 7 l 24 secundum A2 [fol 74ra ed Ottaviano p 123] et L [fol 11ra ed Geyer p 512 l 4] laquo lucide raquo)

156 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata an in sensibilibus et circa ea constantia dicere recusabo (altissimum enim est huiusmodi negotium et maioris egens inquisitionis) illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerint et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo monstrare raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 et p 167 l 21-23 laquo Mox inquit de generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita et circa ea constantia dicere recusabo Altissimum enim est huiusmo-di negotium et maioris egens inquisitionis raquo (voir ci-dessus [article laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion selon lrsquoexposeacute sur les universaux chez Boegravece dans son Second commentaire sur lrsquoIsagoge de Por-phyre raquo] texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56) et laquo Illud uero quemadmodum de his ac de propositis probabiliter antiqui tractauerunt et horum maxime Peripatetici tibi nunc temptabo mon-strare raquo

157 inquirendum scripsimus cum ed Geyer (p 7 l 31)] inquirendis A 158 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 17-p 160

l 3 laquo Sunt autem quaestiones quas sese reticere promittit et perutiles et secretae et temptatae quidem a doctis uiris nec a pluribus dissolutae Quarum prima est huiusmodi raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 58

159 temptate sic A (et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 160 l 1 laquo temptataelig raquo)

160 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 laquo Mox de generibus et speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudis purisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 laquo Mox inquit de

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

194

generibus ac speciebus illud quidem siue subsistunt siue in solis nudisque intellectibus posita sunt [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

161 essentiaelig sic A (= essentię) laquo essences raquo signifiant ici comme le plus souvent ailleurs laquo choses existan-tes raquo

162 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 12-13 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE

LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 5-6 laquo [hellip] siue subsistentia corporalia sunt an incorporalia [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

163 an incorporales hellip sint suppleuimus secundum fontem (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5 l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 5-6) et cum ed Geyer (p 7 l 37-38)] om A

164 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 11-12 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 13 laquo [hellip] et utrum separata an in sensibilibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 6-7 laquo [hellip] et utrum separata a sensibilibus an in sensibilibus posita [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

165 Duaelig sic A (= duę) 166 sensibilia pA] sinsibilia sA (graphia notha non signata a Geyer) 167 sensibilia scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 3)] sinsibilia A (graphia notha non signata a Geyer) 168 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161

l 7 laquo Duae quippe incorporeum formae sunt ut alia praeter corpora esse possint et separata a corporibus in sua incoporalitate perdurent ut deus mens anima alia uero cum sint incorporea tamen praeter corpora esse non possint ut linea uel superficies uel numerus uel singulae qualitates quas tametsi incorporeas esse pronuntiamus quod tribus spatiis minime distendantur tamen ita in corporibus sunt ut ab his diuelli ne-queant aut separari aut si a corporibus separata sint nullo modo permaneant raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 62

169 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-17 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 et I 12 eacuted BRANDT p 159 l 3-9 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

170 aliaelig sic A (= alię) 171 communi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 12)] communitim A (lectio notha non signata a Geyer) 172 uniuersalem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 16)] unuersalem A (graphia notha non signata a Geyer) 173 aliaelig multaelig sic A (= alię multę) 174 ea suppleuimus ex fonte (Porphyrii Isagoge transl Boethii eacuted Minio-Paluello et Dod AL I 6-7 p 5

l 13 et Boethii In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted Brandt p 159 l 7) et cum ed Geyer (p 8 l 17)] om A

175 Litteacuteralement laquo ou encore les reacutealiteacutes elles-mecircmes nommeacutees une fois deacutetruites raquo 176 rosa scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 21)] res a A 177 proemii sic A (laquo proe- raquo hic et alibi ed Geyer laquo prooe- raquo) 178 litteram sic A 179 alibi scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 25)] alibet A 180 expectet sic A 181 pertingere scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 28)] pertngere A (graphia notha non signata a Geyer) 182 auctor scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 30)] actor A (graphia non signata a Geyer) 183 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90

184 Aristotelem scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 37)] Aristotele A (lectio non signata a Geyer)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

195

185 Perypatetici sic A 186 Perypateticos sic A 187 dialecticos scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] dialeticos A (graphia non signata a Geyer) 188 argumentatores scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41)] argumenta argumentatores A (lectio non signata a

Geyer) 189 appellat scripsimus cum ed Geyer (p 8 l 41) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] appellant A 190 Dicit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 1) secundum A2 (fol 75va ed Ottaviano p 140)] om cum lacuna

A 191 BOEgraveCE In Topica Ciceronis commentariorum libri sex I PL t LXIV col 1042D laquo Omne prooemium

quod ad componendum intendit auditorem ut in rhetoricis discitur aut beneuolentiam captat aut atten-tionem praeparat aut efficit docilitatem [hellip] raquo

192 Rhetoricis scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 3)] retericis A rethoricis A2 (fol 75va ed Geyer in appa-ratu lectionum laquo reticis raquo ed Ottaviano p 140) ― Crsquoest-agrave-dire dans les eacutecrits rheacutetoriques ciceacuteroniens

193 plura sic A 194 Voir ci-dessus sect 7 (avec la reacutefeacuterence agrave Boegravece) et 12 195 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 3-9 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 5 l 2-10 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 5 eacuted BRANDT p 147 l 5-16 ― Mention est faite au deacutebut de ce passage porphyrien du deacutedicataire du traiteacute Chrysaorios auquel renvoie lrsquoallusion de la phrase sui-vante drsquoAbeacutelard

196 requirit scripsimus cum ed Geyer (p 9 l 11)] riquirit A (graphia notha non signata a Geyer) 197 et utrum he scripsimus cum sA] et h utrum he pA (expunctio non signata a Geyer) 198 Les mots crsquoest-agrave-dire ici les uoces (litteacuteralement les voix ou sons vocaux) 199 conueniant suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 17)] om A 200 Traduction alternative de cette fin de phrase laquo [hellip] nous ici distinguons communeacutement ltla naturegt des

universaux par les proprieacuteteacutes des lteacuteleacutementsgt singuliers ltgenres et espegravecesgt et cherchons avec soin si ces ltproprieacuteteacutesgt srsquoaccordent seulement avec les mots ou aussi avec les reacutealiteacutes raquo

201 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a39-40) transl Boethii dans De interpretatione uel Periermenias translatio Boethii specimina translationum recentiorum eacuted L MINIO-PALUELLO Translatio Guillelmi de Moerbeka eacuted G VERBEKE et L MINIO-PALUELLO Bruges Paris Descleacutee de Brouwer 1965 AL t II 1-2 p 10 l 1-2 laquo [] quod in pluribus natum est praedicari [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 dans Anicii Manlii Seuerini Boetii Commentarii in librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo recensuit C MEISER Lipsiae Teubner 1880 (reprint Garland Publishing New York Londres 1987) t II p 135 l 23-24 (PL t LXIV col 462B)

202 in suppleuimus cum ed Geyer (p 9 l 18)] om A 203 Peryermenias sic A 204 Porfirius sic A 205 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 2 l 17 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD

AL t I 6-7 p 7 l 2-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 3 (I laquo De genere raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 5 eacuted BRANDT p 183 l 7-8

206 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo Cf BOEgraveCE In librum Aristotelis laquo Peri hermeneias raquo commentarii Secunda editio II 7 eacuted MEISER t II p 135 l 21-24 (PL t LXIV col 462B)

207 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 14-16 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 18 l 12-14 laquo [hellip] sic et homo communis et specialis ex materia quidem similiter consistit genere ex forma autem differentia [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 6-8

208 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b19-20) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 11 l 9-10 laquo Genus autem et species circa substantiam qualitatem determinant (qualem enim quandam substantiam significant) raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 194C

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

196

209 Genus ltet speciesgt inquit qualitatem circa substantiam determinant qualem enim quandam ltsubstan-tiamgt significant scripsimus et suppleuimus ex fonte] Genus inquit qualitatem circa substitiam determi-nant qualem enim quiddam significant A (ed Geyer p 9 l 29-31 laquo Genus inquit qualitatem circa substantiam determinat quale enim quiddam significat raquo)

210 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 32 l 8-11 (PL LXIV col 885C) laquo Illud autem scire perutile est quoniam genus una quodammodo multarum specierum similitude est quae earum omnium substantialem conuenientiam monstret atque ideo collectiuum plurimarum specierum genus est dis-iunctiuae uero unius generis species raquo

211 est suppleuimus ex fonte] om A (et ed Geyer p 10 l 3) 212 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 34 l 17-19 (PL LXIV col 886B) laquo Vocabulum ergo no-

minis de pluribus nominibus praedicatur et est quodammodo species sub se continens indiuidua raquo 213 propositionum scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 7)] positionum A 214 collectio scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 10)] conlectio A (graphia non signata a Geyer) 215 uniuersalis scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 11)] uel A (lectio non signata a Geyer) 216 uniuersale scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 16)] uniuersalem A (lectio non signata a Geyer) 217 singularium scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 19)] singulariter A 218 si scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 21)] se A 219 particularibus sic A (ed Geyer p 10 l 27 laquo in particularibus raquo) 220 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 6 l 21-22 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 12 l 18-20 laquo [hellip] participatione enim speciei plures homines unus particularibus autem unus et communis plures raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 9 eacuted BRANDT p 228 l 9-11

221 unumquodque eorum consistit scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 28-29) secundum Porphyrium] et enim A 222 est in alio scripsimus cum sA (cf ed Geyer p 10 l 29)] est e in alio pA (additio non signata a Geyer) 223 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 7 l 21-23 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 13 l 24-p 14 l 2 laquo Indiuidua ergo dicuntur huiusmodi quoniam ex proprietatibus consistit unumquodque eorum quorum collectio numquam in alio eadem erit raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 9 (II laquo De specie raquo) sect 15 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda III 11 eacuted BRANDT p 234 l 14-16 (ougrave au lieu de laquo quorum raquo on lit laquo quarum raquo comme chez Abeacutelard)

224 manenti scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 34)] manendi A 225 Lrsquoexemple de la cire mis en parallegravele par Geyer (p 10 n 5 renvoyant agrave la Theologia Christiana IV 86

PL CLXXVIII col 1 288B-C) avec le preacutesent passage drsquoAbeacutelard est en fait assez diffeacuterent 226 statuas scripsimus cum ed Geyer (p 10 l 35)] stutuas A (graphia notha non signata a Geyer) 227 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 23-p 163 l 3 laquo Genus uero secundum nullum horum modum commune esse speciebus potest nam ita commune esse debet ut et totum sit in singulis et uno tempore et eorum quorum commune est constituere ualeat et formare substantiam raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 68

228 fit sic A (ed Geyer p 11 l 4 laquo sit raquo) 229 simplicitate scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 6)] sinplicitate A (graphia notha non signata a Geyer) 230 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 166

l 18 et p 167 l 3-7 laquo Sed haec similitudo cum in singularibus est fit sensibilis cum in uniuersalibus fit intellegibilis eodemque modo cum sensibilis est in singularibus permanet cum intellegitur fit uniuersa-lis Subsistunt ergo circa sensibilia intelleguntur autem praeter corpora raquo et laquo Ita quoque generibus et spe-ciebus id est singularitati et uniuersalitati unum quidem subiectum est sed alio modo uniuersale est cum cogitatur alio singulare cum sentitur in rebus his in quibus esse suum habet raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 87 et 88

231 sententiis scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 10)] sententia A (lectio non signata a Geyer) 232 phisica sic A 233 et sic scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 15)] de si A 234 Le deacutecoupage argumentatif dans tout ce secteur est fort difficile agrave eacutetablir avec certitude Pace de Libera la

phrase qui suit (eacuted GEYER p 11 l 16-20 laquo Immo [hellip] duritia raquo) ne peut pas vouloir dire laquo que des

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contraires peuvent fort bien dans le cadre de ThEm coexister en un mecircme sujet en restant contraires raquo (A DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes Theacuteories de lrsquoabstraction Paris Aubier 1999 p 320) Tout en con-servant lrsquoideacutee libeacuteranienne drsquoun second argument drsquoAbeacutelard [a12] nous nous accordons avec la grande majoriteacute des commentateurs en consideacuterant que la critique abeacutelardienne se poursuit jusqursquoagrave la mention de lrsquoautoriteacute aristoteacutelicienne inclusivement (crsquoest-agrave-dire jusqursquoagrave laquo [hellip] contraria non esse conuincit raquo eacuted GEYER p 11 l 24) Disparaicirct donc ainsi la premiegravere reacuteplique alleacutegueacutee des partisans de ThEm ([ad a12] une identification codeacutee que nous reacutecupeacutererons cependant ci-dessous en la simplifiant en [ad a12]) au second argument [a12] drsquoAbeacutelard (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294)

235 ex hellip duritia passage non traduit par J JOLIVET Abeacutelard ou la philosophie dans le langage Paris Seghers (coll laquo Philosophes de tous les temps raquo) 1969 p 113 (p 128 dans la reacuteeacutedition de cet ouvrage Fribourg Eacuteditions universitaires Paris Cerf 1994)

236 Plutocirct que le chapitre sur la relation (Cateacutegories 7 6a36-8b24) crsquoest en fait un passage du chapitre sur la quantiteacute qui est ici viseacute par Abeacutelard ARISTOTE Cateacutegories 6 (5b33-6a11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 16 l 22-p 17 l 6 Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 210B

237 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 23)] tantum A (lectio non signata a Geyer) 238 Crsquoest ici que nous reprenons lrsquoappellation simplifieacutee [ad a12] pour marquer ce que lrsquoon considegravere geacuteneacutera-

lement comme la premiegravere reacuteplique des partisans de ThEm agrave Abeacutelard plus preacuteciseacutement agrave ce que lrsquoon a identifieacute agrave juste titre croyons-nous comme son second argument ([a12] cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacute-raliteacutes p 294 qui utilise toutefois lrsquoappellation [ad a12] mdash non retenue ici mdash parce qursquoil voit en ce passage une seconde reacuteplique des partisans de ThEm)

239 inde scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 26)] idem A 240 fundentur scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 28)] fundetur A 241 Il srsquoagit soit du deacutebut du contre-argument drsquoAbeacutelard (cf Five Texts on the Mediaeval Problem of Univer-

sals Porphyry Boethius Abelard Duns Scotus Ockham translated and edited by PV SPADE Indiana-polis Cambridge Hackett 1994 p 31) soit de la suite de la reacuteplique des partisans de ThEm (cf DE LI-BERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 294 319 n 51 et p 321-323 en derniegravere page il note que dans son deacutecoupage argumentatif laquo Assez curieusement Abeacutelard ne reacutepond pas agrave cette objection raquo)

242 Sed scripsimus cum ed Geyer (p 11 l 31)] in A 243 Burnellus sic A mdash On trouve bien laquo Burnellus raquo mdash et non pas laquo Brunellus raquo mdash dans le manuscrit Sur ce

nom propre drsquoacircne (ou de petit cheval) voir les reacutefeacuterences fournies par lrsquoed Geyer (p 11 n 4) ainsi que dans ALAIN DE LILLE Lettres familiegraveres (1167-1170) eacutedition et commentaire par F HUDRY Paris Vrin (coll laquo Eacutetudes et rencontres de lrsquoEacutecole des Chartres raquo) 2003 p 68-70

244 Burnellus scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 7)] burnellis A (lectio non signata a Geyer) 245 non scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 13)] iam A ― En acceptant cette correction eacuteditoriale de Geyer

notre traduction srsquoapparente agrave celle figurant dans A HYMAN et JJ WALSH Philosophy in the Middle Ages Indianapolis Cambridge Hackett 1973 p 173 (reproduisant R McKEON Selections from Medieval Philosophers I New York Charles Scribnerrsquos Sons 1929 p 218-258) et se distingue de celle contenue dans P KING Peter Abailard and the Problem of Universals PhD Dissertation Princeton University University Microfilms International 1982 p 6 et de celle de Spade adoptant le point de vue de King (chap 6 sect 4 p 151-169) dans Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 32 avec la n 13

246 eidem scripsimus (cum Spade et al)] eis ed Geyer (p 12 l 21) 247 calumniantur scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 21-22)] calumnientur A 248 nullum scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 25)] ullum A 249 sententie scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 27)] seu A 250 Ci-dessus sect 25 251 sicut scripsimus cum ed Geyer (p 12 l 38)] sic A 252 multa suppleuimus cum ed Geyer (p 13 l 1)] om A 253 contrahunt scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 7)] contraunt A (graphia non signata a Geyer cf infra

sect 44 laquo contrahere raquo) 254 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 14 l 10-12 et p 18 l 21-23 transl Boethii eacuted

MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 22 l 12-16 et p 28 l 1-3 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 17 (VII laquo De communitatibus generis et differentiae raquo) sect 3 et p 23 (XVI laquo De differentiis

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speciei et differentiae raquo) sect 3 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 3 et 14 eacuted BRANDT p 292 l 6-10 et p 327 l 6-10

255 subiectis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 14)] secundis A (lectio hic non signata a Geyer) 256 subiectis sic A (ed Geyer p 13 l 15 in apparatu lectionum laquo secundis raquo) 257 ARISTOTE Cateacutegories 5 (2a34-2b6) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL I 1-5 p 8 l 3-15

laquo Cetera uero omnia aut de subiectis dicuntur primis substantiis aut in eisdem subiectis sunt Hoc autem manifestum est ex his [hellip] quare si primae substantiae non sunt impossibile est aliquid esse ceterorum raquo Cf BOEgraveCE In Categorias Aristotelis libri quatuor I PL t LXIV col 184C-D

258 essentiam scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 17)] scientiam A 259 uniuersalitate scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 18)] uniuersalitatem A (lectio non signata a Geyer) 260 rerum sic A (om ed Geyer p 13 l 18) 261 in se ipsis scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 25)] in se in ipsis A (lectio non signata a Geyer) 262 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 15 l 23-24 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 24 l 10-11 laquo Amplius neque species fiet umquam generalissimum neque genus specialissimum raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 19 (X laquo De propriis generis et speciei raquo) sect 6 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda V 7 eacuted BRANDT p 304 l 14-15

263 eorum scripsimus] earum A (et ed Geyer p 13 l 30) 264 faciant scripsimus cum ed Geyer (p 13 l 32)] faciat A 265 diuersitatem sic A (ed Geyer p 13 l 33 laquo diuersificationem raquo) 266 uniuersalitatem scripsimus] uniuersalitate A (ed Geyer p 14 l 1 laquo uniuersale raquo) 267 id est sic A (ed Geyer p 14 l 6 laquo et raquo) 268 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 18-19 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 6 l 2-3 laquo Genus enim dicitur et aliquorum quodammodo se habentium ad unum aliquid et ad se inuicem collectio raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 2 (I laquo De genere raquo) sect 1 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda II 2 eacuted BRANDT p 171 l 23-24

269 Boecii sic A 270 species scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 12)] speciem A (lectio non signata a Geyer) 271 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18

laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

272 similitudine scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 14)] multitudine A 273 haberent scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 16)] habent A 274 Pour cette theacuteorie attribueacutee agrave Gosselin par Jean de Salisbury ainsi que pour les passages de lrsquoIsagoge (I 6

I 4 II 13) sur lesquels srsquoappuient implicitement les trois aspects mentionneacutes dans cette phrase voir A DE

LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 339-340 275 Quaedam glosa in marg sin A 276 Ou plus litteacuteralement laquo qui est Socrate raquo 277 iidem scripsimus cum ed Geyer (p 14 l 26)] idem A 278 que suppleuimus (cf ed Geyer p 14 l 30)] om A 279 Quoddam uocabulum in marg sin A 280 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 162

l 16-18 laquo Una enim res si communis est aut partibus communis est et non iam tota communis sed partes eius propriae singulorum [hellip] raquolaquo En effet une ltuniquegt reacutealiteacute si elle est commune ou bien elle est commune par parties et non pas alors commune tout ltentiegraveregt mais ses parties ltsontgt propres aux ltcho-sesgt une agrave une [hellip] raquo (trad LAFLEUR et CARRIER sect 68) Pour une preacutesentation des versions de la division des divers types de commun chez Porphyre Simplicius et Dexippe voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 212-214

281 etiam sup lin sA] om pA (ed Geyer p 14 l 38 in apparatu lectionum falso laquo non raquo) 282 substantiarum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 6)] substantialiter pA (lectio non signata a Geyer)

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283 Dans sa traduction Spade complegravete ici le raisonnement laquo [hellip] it would follow that when any one substance is taken away while the rest remain [we would have a most general genus And since this holds for any substance] we would have many most general genera among substances raquo (Five Texts p 35)

284 Pour une reformulation de cet argument elliptique voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 349 285 coequam scripsimus (cf ed Geyer p 15 l 12)] coequauam A (graphia notha non signata a Geyer) 286 opposita scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 13)] oposita A (graphia non signata a Geyer) 287 eadem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 14)] eodem uel eedem A 288 Ce passage difficile utiliserait (cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 350) implicitement le principe

boeacutecien des multiples divisions possibles du genre BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 30 l 29-30 laquo Fit autem generis eiusdem multipliciter diuisio ut omnium corporum et quaecumque alicuius sunt magnitudinis raquo (et p 32 l 6-7) Mais lrsquointerpreacutetation libeacuteranienne (p 350-351) srsquoappuie sur la traduction de Jolivet qui diffegravere ici tant de celle de M DE GANDILLAC (Œuvres choisies drsquoAbeacutelard Paris Au-bierMontaigne 1945 p 100) que de celles de HYMAN et WALSH (Philosophy in the Middle Ages p 176) de KING (Peter Abailard and the Problem of Universals p 9) et de SPADE (Five Texts on the Mediaeval Problem of Universals p 36) Notre eacutedition et notre traduction se rapprochent davantage de la compreacute-hension du texte manifesteacutee par les traducteurs anglophones mais drsquoune faccedilon ou drsquoune autre lrsquoargument demeure assez difficile agrave saisir

289 est sic A (om ed Geyer p 15 l 17) 290 posterius scripsimus cum sA (et ed Geyer p 15 l 18)] posterior pA (lectio non signata a Geyer) 291 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 14 l 12-15 (PL LXIV col 879D) laquo Amplius quoque

species idem semper quod genus est ut homo idem est quod animal et uirtus idem est quod habitus partes [pars PL] uero non semper idem [est add PL] quod totum neque enim manus idem est quod homo nec idem paries quod domus raquo

292 Voir ci-dessus sect 34 293 oppugnemus scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 23)] opugnemus A (graphia non signata a Geyer) 294 conuenire scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 27)] cum uenire A (lectio non signata a Geyer) 295 Voir ci-dessus sect 22 pour la deacutefinition porphyrienne de lrsquoindividu en Isagoge III 6 et son pendant aristo-

teacutelicien ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 296 est homo scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 31-32)] est homo est A 297 est Socrates scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 33-34)] Socrates est A (inuersio non signata a Geyer) 298 eodem scripsimus cum ed Geyer (p 15 l 41)] edem A (graphia notha non signata a Geyer) 299 Voir ci-dessus sect 34 300 diceretur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 10)] diceret A (lectio non signata a Geyer) 301 neque scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 19)] necque A (graphia non signata a Geyer) 302 sigillatim sic A 303 Litteacuteralement laquo en cela qursquoelles sont preacutediqueacutees de plusieurs raquo 304 adscribamus scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] ascribamus A (graphia non signata a Geyer) 305 nominum scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 22)] hominum A (lectio non signata a Geyer) 306 Crsquoest-agrave-dire lsquocommunsrsquo 307 appellantur scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 25)] appelantur A (graphia non signata a Geyer) 308 habile scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 26)] babile A (graphia notha non signata a Geyer) 309 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 10 63 eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo

III) 1859 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t II p 145 l 22-23 laquo [hellip] cum in unam conci-dant uocem nominum positiones tam in propriis quam in appellatiuis raquo

310 Voir ci-dessus sect 22 pour le texte drsquoARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) 311 simplicitatem scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 34)] sinplicitatem A (graphia non signata a Geyer) 312 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutenonceacutes raquo 313 significationis scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 35)] significatione A 314 Litteacuteralement laquo pour la distinction des eacutequivoques raquo 315 quid scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 36)] quod A (lectio non signata a Geyer) 316 est seclusimus cum ed Geyer (p 16 l 37)

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317 ui scripsimus cum ed Geyer (p 16 l 39)] in A 318 Periermenias scripsimus (cf eg sect 3 22 52 67)] peretrum A 319 ut suppleuimus cum fonte et ed Geyer (p 17 l 4)] om A 320 adderetur scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 5)] addideretur A 321 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 10 (20a3-5) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 20

l 5-7 laquo In his uero in quibus lsquoestrsquo non conuenit ut in eo quod est lsquocurrerersquo uel lsquoambularersquo idem faciunt sic posita ac si lsquoestrsquo adderetur [hellip] raquo

322 est seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 5) 323 Litteacuteralement laquo un homme est marchant raquo 324 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 12 (21b9-10) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 27

l 3-4 laquo [hellip] nihil enim differt dicere lsquohominem ambularersquo uel lsquohominem ambulantem essersquo raquo 325 Voir ci-dessus sect 22 326 Post laquo de pluribus raquo laesio est in A 327 attendunt scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] attendant A (lectio non signata a Geyer) 328 aliam scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 13)] alia A (lectio non signata a Geyer) 329 coniungibilia scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 15)] coniungibia A (graphia notha non signata a Geyer) 330 Entendons nrsquoimporte quels mots au nominatif 331 statum scripsimus cum sA (et ed Geyer p 17 l 17)] stant pA (graphia non signata a Geyer) 332 quotiens suppleuimus cum ed Geyer (p 17 l 18)] om A 333 non seclusimus cum ed Geyer (p 17 l 21) 334 tanquam sic A 335 categorice scripsimus (cf ed Geyer p 17 l 25)] cathegorice A (graphia non signata a Geyer) 336 predicabile sic A le neutre srsquoexplique sans doute par lrsquoaccord de cet adjectif avec un substantif comme

nomen ou uocabulum 337 Qui scripsimus cum ed Geyer (p 17 l 34)] quia A 338 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 4 (17a5-7) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 8 l 10-

12 laquo Et ceterae quidem relinquantur (rhetoricae enim uel poeticae conuenientior consideratio est enun-tiatiua uero praesentis considerationis est) raquo

339 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 2 (16a33-b1) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 6 l 16-17 laquo lsquoCatonisrsquo autem uel lsquoCatonirsquo et quaecumque talia sunt non sunt nomina sed casus nominis raquo

340 PRISCIEN Institutiones grammaticae II 5 24 dans Prisciani grammatici Caesariensis Institutionum grammaticarum libri XVIII eacuted M HERTZ Leipzig (coll laquo Grammatici Latini raquo II) 1855 (reproduction anastatique Hildesheim 1961) t I p 58 l 14-18 laquo Hoc autem interest inter proprium et appellatiuum quod appellatiuum naturaliter commune est multorum quos eadem substantia siue qualitas uel quantitas generalis specialisue iungit generalis ut ldquoanimalrdquo ldquocorpusrdquo ldquouirtusrdquo specialis ut ldquohomordquo ldquolapisrdquo ldquogrammaticusrdquo ldquoalbusrdquo ldquonigerrdquo ldquograndisrdquo ldquobreuisrdquo raquo

341 quia scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 7)] que A 342 inponi sic A 343 subsisterent scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 10)] subsistere A 344 Ci-dessus sect 37 345 inponi sic A 346 inponi sic A 347 secundum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 13)] sed A 348 Cf BOEgraveCE De diuisione liber eacuted MAGEE p 42 l 20-28 (PL LXIV col 889A-B) laquo Quotiens enim sine

determinatione dicitur uox ulla facit intellectu dubitationem ut est lsquohomorsquo haec enim uox multa significat nulla enim definitione conclusa audientis intellegentiam multis raptat fluctibus erroribusque traducit Quid enim quisque auditor intellegat ubi id quod dicens loquitur nulla determinatione concluditur Nisi enim quis ita definiat dicens lsquoomnis homo ambulatrsquo aut certe lsquoquidam homo ambulatrsquo et hunc nomine si ita con-tingit designet intellectus audientis quod rationabiliter intellegat non habet raquo

349 intellectus scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 18)] intellectu A (lectio non signata a Geyer) 350 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessous sect 54

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351 ui scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 28)] uim A (lectio non signata a Geyer) 352 Nullum scripsimus cum ed Geyer (p 18 l 37)] nullam A 353 concipiat scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 3)] accipiat A (lectio non signata a Geyer) 354 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163

l 7-10 laquo [hellip] cum omnis intellectus aut ex re fiat subiecta ut sese res habet aut ut sese res non habet (nam ex nullo subiecto fieri intellectus non potest) [hellip] raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 70

355 ex toto scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 6)] exto A (lectio notha non signata a Geyer) 356 communem scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 18-19)] commune A (lectio non signata a Geyer) 357 Ci-dessus sect 26-31 358 phisicam sic A 359 tamen scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 23)] tantum A 360 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3a7-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 9 l 22

laquo Commune autem omni substantiae in subiecto non esse raquo 361 Cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (4a10-11) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 12 l 4-5

laquo Maxime autem proprium substantiae uidetur esse quod cum sit idem et unum numero contrariorum susceptibile est raquo (ci-dessus sect 13 on trouve deacutejagrave une allusion agrave ce passage mdash laquo ut cum substantie dicit proprium esse quod cum sit unum et idem numero etc raquo mdash dans la formulation que lui donne le commen-taire boeacutecien voir notre apparat) Pour eacuteviter agrave Abeacutelard un contresens pur et simple il faudrait retrancher ce laquo non raquo si crsquoest vraiment cette sixiegraveme et ultime proprieacuteteacute de la substance mdash sa laquo plus propre raquo mdash qursquoil vise ici Mais malgreacute une indeacuteniable confusion terminologique (par lrsquoemploi de laquo contrarietas raquo plutocirct que de laquo contrarium raquo et celui de lrsquoinfinitif laquo suscipere raquo mdash figurant dans la cinquiegraveme proprieacuteteacute citeacutee par lui juste apregraves [voir note suivante] mdash au lieu de lrsquoadjectif neutre laquo susceptibile raquo) peut-ecirctre notre auteur essaie-t-il agrave travers une formulation modifieacutee de la sixiegraveme proprieacuteteacute de renvoyer en fait agrave la quatriegraveme proprieacuteteacute de la substance (laquo ne pas avoir de contraire raquo) cf ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b24-25) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 13 laquo Inest autem substantiis et nihil illis esse contrarium raquo Bien que ce laquo non raquo litigieux soit clairement inscrit dans le manuscrit (folio 3vb ligne 2) une erreur scribale (susciteacutee par les formules environnantes deacutebutant justement par laquo non raquo) nrsquoest pas ab-solument agrave eacutecarter surtout qursquoailleurs Abeacutelard distingue bien des autres ce sixiegraveme mdash et laquo Maxime [hellip] proprium raquo (laquo Mάλιστα [hellip] ἴδιον raquo) mdash caractegravere de la substance (mais en lrsquoappelant laquo proprie pro-prium raquo une formule qui rappelle les laquo propres au sens strict raquo [laquo κυρίως ἴδια raquo] porphyriens PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 12 l 20-21 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 20 l 4-5 laquo Haec autem proprie propria perhibent quoniam etiam conuertuntur raquo) voir par exemple ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Praedicamenta raquo Aristotelis laquo De substantia raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica laquo Ingredientibus raquo 2 Die Glossen zu den Kategorien eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mit-telalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 2) 1921 p 160 l 25-33 laquo Maxime autem Dedit superius substantiis quasdam communitates quarum nulla fuit proprie proprium uel quia non conueniebant solis ltuelgt quia non omnibus Unde nunc assignat illam quae sit proprie proprium per quam maxime queamus rerum substantialium naturam cognoscere Nam cum suprapositae communitates uocibus superius sint adscriptae haec tamen rebus proprie assignatur quae est huiusmodi quod scilicet unaquaeque sub-stantia una et eadem numero permanens hoc est in tota sua personali discretione consistens diuersorum contrariorum in diuersis temporibus susceptibilis est [hellip] raquo

362 ARISTOTE Cateacutegories 5 (3b33-34) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t I 1-5 p 11 l 21 laquo Videtur autem substantia non suscipere magis et minus raquo

363 Ci-dessus sect 37 364 id scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 31)] ad A 365 similes scripsimus cum ed Geyer (p 19 l 32)] simul A 366 tanquam sic A 367 nunc sunt scripsimus] non sunt pA sunt sA (laquo non raquo seclusit ed Geyer p 20 l 2) ― Pour lrsquoargumentaire

en faveur de cette correction voir LM DE RIJK laquo Martin M Tweedale on Abailard Some Criticisms of a Fascinating Venture raquo Vivarium 23 2 (1985) p 95 et notre explication section III33 de lrsquoarticle preacute-ceacutedent

368 uniamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 3)] unianimus A 369 inquam scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 6)] inquantum A

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370 Ici le terme laquo essentiam raquo signifie laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo rem existentem raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard si son vocabulaire ontologique avait eacuteteacute plus deacuteveloppeacute et arrecircteacute) Cf J JOLIVET laquo Trois variations meacutedieacutevales sur lrsquouniversel et lrsquoindividu Roscelin Abeacutelard Gilbert de la Porreacutee raquo Revue de meacutetaphysique et de morale 97 1 (1992) p 129 n 55 et ID laquo Notes de lexicographie abeacutelardienne raquo dans ID Aspects de la penseacutee meacutedieacutevale Abeacutelard Doctrines du langage Paris Vrin 1987 p 539 (drsquoabord paru dans Pierre Abeacutelard Pierre le Veacuteneacuterable Paris Eacuteditions du CNRS 1975 p 133)

371 Ci-dessus au deacutebut du sect 47 Pour la cause commune drsquoimposition voir aussi ci-dessus sect 18 443 45 et 46 Par ailleurs on trouve sect 42 deux mentions du statut avant le preacutesent paragraphe

372 impositionis sic A 373 ad sA (cf ed Geyer p 20 l 8)] d pA 374 uult scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 11)] ipse A 375 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 12)] quam A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo quidem raquo) 376 Le terme laquo essentia raquo signifie agrave nouveau ici laquo reacutealiteacute existante raquo (laquo res existens raquo aurait pu eacutecrire Abeacutelard

voir ci-dessus lrsquoannotation agrave ce sujet) 377 nunc scripsimus] non A (laquo in raquo scripsit ed Geyer p 20 l 13) ― Concernant cette correction de Geyer

ainsi que le deacutebat qui lrsquoentoure voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 374-375 et notre explication sec-tion III33 de lrsquoarticle preacuteceacutedent

378 impositionis sic A 379 distinguamus scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 19)] distingamus A (graphia non signata a Geyer) 380 percipiunt scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 22)] percipiuntur A 381 nec necesse scripsimus] nec esse A (ed Geyer p 20 l 24 laquo ltnecgt necesse raquo) 382 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 25)] quo A 383 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 3-5 dans Abeacutelard Des intellections texte eacutetabli traduit

introduit et commenteacute par P MORIN Paris Vrin (coll laquo Sic et Non raquo) 1994 p 26-29 384 retenta scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 28)] retunta A 385 sic scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 29)] si A 386 Litteacuteralement laquo intelligeant raquo crsquoest-agrave-dire laquo qui intellige raquo ou laquo en train drsquointelliger raquo 387 somno scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 33)] sormo A (graphia notha non signata a Geyer) 388 altam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] alteram A 389 quadratam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 2)] quadratura A 390 ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 1 (16a3-8) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 5 l 4-

9 laquo Sunt ergo ea quae sunt in uoce earum quae sunt in anima passionum notae et ea quae scribuntur eorum quae sunt in uoce Et quemadmodum nec litterae omnibus eaedem sic nec eaedem uoces quorum autem hae primorum notae eaedem omnibus passiones animae sunt et quorum hae similitudines res etiam eaedem raquo

391 Periermenias sic A 392 quod scripsimus cum ed Geyer (p 20 l 8)] quia A 393 sit sic A 394 Ici par laquo essentia raquo entendons laquo reacutealiteacute existante raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 395 formari scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] forma A 396 Restat scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 13)] resta A (lectio non signata a Geyer) 397 subiecta scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 14)] subiecto A 398 quoniam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 16)] quando A 399 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 16 eacuted et trad MORIN p 34-37 Une position clairement oppo-

seacutee agrave celle formuleacutee ici dans la LISPor se retrouve dans le Tractatus de intellectibus sect 23 eacuted et trad MORIN p 40-43 cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 442-443

400 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 13 eacuted et trad MORIN p 32-33 401 distinguamus sic A 402 confusam scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 30)] confusum A (lectio non signata a Geyer) 403 commune et nullius proprium scripsimus cum ed Geyer (p 21 l 34)] communis et nulius sit propria A

(Geyer in apparatu lectionum laquo communis et nullius propria raquo)

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404 Entendons laquo lrsquointellection raquo mais le latin est bien laquo intelligentia raquo (ed Geyer p 21 l 38-p 22 l 1) 405 Pour la mecircme ideacutee et la mecircme tournure avec laquo ne raquo voir ci-dessus sect 44 406 Ici comme ailleurs (sect 11 et 74) nous traduisons recte par laquo correctement raquo dans la preacutesente phrase on a

proposeacute laquo directement raquo (T SHIMIZU laquo From Vocalism to Nominalism Progression in Abaelardrsquos Theory of Signification raquo Didascalia I [1995] p 28 n 31) tout en associant comme nous cet adverbe au verbe significare auquel il est immeacutediatement accoleacute plutocirct qursquoagrave dicitur

407 nullus scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 3)] nullius A 408 Voir ci-dessus sect 44 409 sophistica scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 10)] sophisticam A 410 si scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 11)] sci A 411 uitans scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 12)] uita A 412 compropriat sic A (hapax legomenon uidetur lectio non signata a Geyer ed Geyer p 22 l 12 laquo com-

probat raquo) 413 cum sensu scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 14)] consensu A (lectio non signata a Geyer) 414 ut suppleuimus cum ed Geyer (p 22 l 16)] om A 415 Voir ci-dessus sect 54 416 aliquid scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 20)] aliquam A 417 La traduction de curtata par laquo de petite taille raquo ne semble pas approprieacutee Par ailleurs ici Abeacutelard utilise le

feacuteminin comme srsquoil srsquoagissait drsquoune lionne 418 Mecircme remarque que preacuteceacutedemment pour le feacuteminin employeacute ici agrave nouveau par Abeacutelard 419 eam scripsimus cum ed Geyer (p 22 l 26)] ea A 420 PRISCIEN Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ (coll laquo Grammatici Latini raquo III) t II

p 135 l 6-10 laquo Idem licet facere per omnes definitiones quamuis quantum ad generales et speciales formas rerum quae in mente diuina intellegibiliter constiterunt antequam in corpora prodirent haec quo-que propria possint esse quibus genera et species naturae rerum demonstrantur raquo (le caractegravere gras est de nous ici et ci-dessous dans cette note) Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri erme-neias raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schriften I Die Logica Ingredientibus 3 Die Glossen zu Peri hermeneias eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 3) 1927 p 314 l 13-17 ID Logica laquo Nos-trorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium dans Peter Abaelards Philosophische Schriften II Die Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 4) 1933 p 513 l 16-19 ID Theologia Christiana IV 139 dans Petri Abaelardi Opera theologica II Theologia Christiana Theologia Scholarium Recensiones breuiores Accedunt Capitula haeresum Pe-tri Abaelardi eacuted EM BUYTAERT Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediae-valis raquo XII) 1969 p 335 l 2 210-2 217 (PL CLXXVIII col 1 307A-B) laquo Hanc autem processionem qua scilicet conceptus mentis in effectum operando prodit Priscianus in I Constructionum diligenter aperit dicens ldquogenerales et speciales formas rerum intelligibiliter in mente diuina constitisse antequam in corpora prodirentrdquo hoc est in effecta per operationem Quod est dicere antea prouidit Deus quid et qualiter ageret quam illud opere impleret ac si diceret nihil impraemeditate siue indiscrete egit raquo mecircme texte agrave un mot pregraves (laquo compleret raquo au lieu de laquo impleret raquo) dans Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 92 et dans Theologia Scho-larium II 168 dans Petri Abaelardi Opera theologica III Theologia lsquoSummi Bonirsquo Theologia lsquoSchola-riumrsquo eacuted EM BUYTAERT et CJ MEWS Turnholti Brepols (coll laquo Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis raquo XIII) 1987 p 197 l 1 253-p 198 l 1 260 et p 490 l 2 450-2 457 une partie de cette cita-tion de Priscien figure aussi dans ID Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 408-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que dans Theologia Scholarium Recensiones breuiores 44 eacuted BUYTAERT p 418 l 490-491)

421 quantum sA] quantum quantumm pA (om ed Geyer p 22 l 31) 422 Crsquoest-agrave-dire laquo relatives aux genres et aux espegraveces raquo litteacuteralement laquo geacuteneacuterales et speacuteciales raquo 423 rerum formas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 22 l 31)] rerum formas rerum pA (lectio non signata a

Geyer)

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424 constiterunt scripsimus (ex fonte ie Prisciani Inst gram laquo constiterunt raquo et cum laquo Logica lsquoNostrorum petitioni sociorumrsquo Super Porphyrium raquo ed Geyer p 513 l 18 et secundum alios locos abaelardianos eg ed Geyer p 314 l 17 laquo constitisse raquo)] constituerunt A (ed Geyer p 22 l 32 laquo constituuntur raquo)

425 adscribitur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 1)] ascribitur A (graphia non signata a Geyer) 426 Dei sup lin sA] om pA (laquo Dei raquo secl ed Geyer p 23 l 3) 427 Pour la traduction de cette phrase voir ci-dessus lrsquoarticle laquo Triple signification des noms universels raquo

n 93 428 ANONYME Ars Meliduna ms Oxford Bodleian Digby fol 221va dans Logica Modernorum A Con-

tribution to the History of Early Terminist Logic by LM DE RIJK Assen Van Gorcum 1967 t II 1 p 310 laquo Nomina ipsarum rerum hec quidem sunt nomina rerum artificialium ut ldquodomusrdquo ldquostatuardquo ldquopalliumrdquo illa uero naturalium ut ldquohomordquo ldquoasinusrdquo Nullum nomen rei artificialis idest conueniens rei ex eo quod contraxit ab artifice significat uniuersale quia potius significaret genus uel speciem quam aliud uniuersale quod tamen significare non potest Nam genera et species sunt nature rerum idest naturales earum status Sed status illi qui per huiusmodi nomina significantur potius sunt artificiales quam naturales idest non conueniunt rei naturaliter sed per artificium Et preterea hec nomina non simpliciter indicant quid sed quale raquo

429 adscribuntur scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 8)] ascribuntur A (graphia non signata a Geyer) 430 sensualitas scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 10)] sensus ualitas A 431 inpedit sic A 432 ea antequam sint nouit scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 12)] eam antequam sit nouerit A 433 solam seclusimus cum ed Geyer (p 23 l 13) 434 Cf BOEgraveCE De consolatione Philosophiae V prose 5 4 dans Boethius De consolatione Philosophiae

Opuscula theologica eacuted C MORESCHINI Muumlnchen Leipzig Saur (coll laquo Bibliotheca Teubneriana raquo) 2000 p 153 l 16-18 laquo [hellip] ratio uero humani tantum generis est sicut intellegentia sola diuini [hellip] raquo Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 20 eacuted MORIN p 38 laquo Ideo autem dictum est uix quia fortassis iuxta Boetium intelligentia quam paucorum admodum hominum et solius Dei esse dicit [hellip] raquo malgreacute lrsquointeacuterecirct du rapprochement proposeacute (voir DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 435-436) avec lrsquoexeacute-gegravese de Meacutetaphysique A 2 (982b28-983a10) dans les Introductions agrave la philosophie artiennes du XIIIe siegrave-cle pour expliquer les particulariteacutes vis-agrave-vis de la Consolation de Philosophie de ce sect 20 du Traiteacute des intellections il faut historiquement renvoyer au premier chef particuliegraverement pour la formule laquo pauco-rum [hellip] hominum raquo au Timeacutee 51e dans la traduction de Calcidius laquo Quid quod rectae opinionis omnis uir particeps intellectus uero dei proprius et paucorum admodum lectorum hominum raquo (Plato Latinus edidit R KLIBANSKY vol IV Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus eacuted JH WASZINK [in societatem operis coniuncto PJ JENSEN] Londonii Warburg Institute Leidae Brill [coll laquo Corpus Platonicum Medii Aevihellip raquo edidit R KLIBANSKY] 1962 [2e eacuted 1975] p 50 l 9-10) mdash pour rendre lrsquooriginal laquo καὶ τοῦ μὲν πάντα ἄνδρα μετέχειν φατέον νοῦ δὲ θεούς ἀνθρώπων δὲ γένος βραχύ τι raquo (Cf PLATON Œuvres complegravetes t X Timeacutee-Critias texte eacutetabli et traduit par A RIVAUD Paris Les Belles Lettres [coll laquo Collection des Universiteacutes de France raquo] 1963 p 171 laquo Il faut dire encore qursquoagrave lrsquoopinion tout homme participe qursquoagrave lrsquointellection au contraire les dieux ont part mais des hommes une petite cateacutegorie seulement raquo) Pour un autre commentaire abeacutelardien fusionnant sur ce thegraveme Con-solation de Philosophie et Timeacutee voir ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 331 l 2-3 laquo [hellip] intelligentia solius Dei est et ualde paucorum hominum raquo

435 attractauerunt ed Geyer (p 23 l 14 intellige attrec-) 436 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 77 eacuted et trad MORIN p 74-75 437 generant scripsimus cum ed Geyer (p 23 l 21)] generat A (lectio non signata a Geyer) 438 inponere sic A 439 Voir ci-dessus sect 57 440 generalia uel scripsimus] generauel pA genera uel sA (ed Geyer p 23 l 25 laquo generalia ltuelgt raquo) 441 Ici laquo essentias raquo signifie laquo reacutealiteacutes existantes raquo voir ci-dessus sect 47 lrsquoannotation agrave ce sujet 442 PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 11 l 12-13 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 18 l 9-11 laquo Rebus enim ex materia et forma constantibus uel ad similitudinem materiae specieique constitutionem habentibus [hellip] raquo cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 13 (III laquo De differentia raquo) sect 10 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda IV 11 eacuted BRANDT p 267 l 3-5 Cf DE LIBERA Lrsquoart des geacuteneacuteraliteacutes p 445-449

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443 ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Porphyrium raquo dans Peter Abaelards Philosophische Schrif-ten I Die Logica Ingredientibus 1 Die Glossen zu Porphyrius eacuted B GEYER Muumlnster Aschendorff (coll laquo Beitraumlge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters Texte und Untersuchungen raquo Band XXI Heft 1) 1919 p 79 l 31-p 81 l 34

444 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 166 l 16-18 laquo [hellip] nihilque aliud species esse putanda est nisi cogitatio collecta ex indiuiduorum dissimilium numero substantiali similitudine genus uero cogitatio collecta ex specierum similitudine raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 86

445 Platon (selon Macrobe) cf MACROBE Commentarii in Somnium Scipionis I 2 sect 14 et 15 dans Com-mentaire au Songe de Scipion Livre I eacuted M ARMISEN-MARCHETTI Paris Les Belles Lettres (laquo Collec-tion des Universiteacutes de France raquo) 2001 p 8 laquo Ceterum cum [hellip] tractatus se audet attollere [hellip] ad men-tem quam Graeci νοῦν appellant originales rerum species quae ἰδέαι dictae sunt continentem [hellip] Sic Plato [hellip] raquo passage citeacute par Abeacutelard Theologia Christiana I 104 eacuted BUYTAERT p 114 l 1 331-1 340 (PL CLXXVIII col 1 153D-1 154C) Theologia Scholarium I 164 eacuted BUYTAERT et MEWS p 385 l 1 889-1 898 (PL CLXXVIII col 1 022C-D) Theologia lsquoSummi Bonirsquo I 42 eacuted BUYTAERT et MEWS p 100 l 401-p 101 l 409 (PL CLXXVIII col 1 701B) Pour le lien abeacutelardien entre Macrobe et Platon cf ABEacuteLARD Theologia Scholarium I 37 eacuted BUYTAERT et MEWS p 333 l 405-409 (PL CLXXVIII col 991A) laquo Sic et Macrobius Platonem insecutus mentem dei quam greci noym appellant originales rerum species que idee dicte sunt continere meminit ldquoantequamrdquo etiam inquit Priscianus ldquoin corpora prodirentrdquo hoc est in effectus operum prouenirent raquo (ainsi que Theologia Scholarium Recensiones bre-uiores 44 eacuted BUYTAERT p 417 l 487-p 418 l 491) Avec un lien plus indirect entre Platon (dont crsquoest le Timeacutee 39e qui sert ici partiellement drsquoinspiration) et Macrobe ABEacuteLARD Theologia Christiana IV 138 et 140 eacuted BUYTAERT p 335 l 2 193-2 201 et p 336 l 2 218-2 226 (PL CLXXVIII col 1 306D-1 307C) laquo Sed si quis illam philosophicam Platonicae rationis considerationem altius inspiciat qua uide-licet de Deo opifice ad similitudinem quamdam sollertis artificis agit praemeditantis scilicet et deliberantis ea quae facturus est ne quid inconvenienter componat et prius singula ratione quam opere formantis ad hunc quippe modum Plato formas exemplares in mente diuina considerat quas ideas appellat ad quas post-modum quasi ad exemplar quoddam summi artificis prouidentia operata est [hellip] Macrobius [hellip] Haec mens quae nous uocatur raquo aussi dans la Theologia Scholarium II 167 et 169 eacuted BUYTAERT et MEWS p 489 l 2 433-2 440 et p 490 l 2 457-2 464 (PL CLXXVIII col 1 080B-D) et sans ledit lien avec Macrobe toutefois dans la Theologia lsquoSummi Bonirsquo III 91 eacuted BUYTAERT et MEWS p 197 l 1 236-1 243

mdash cf PLATON Timaeus 39e eacuted WASZINK p 32 l 18-p 33 l 1 laquo Hoc igitur quod deerat addebat opifex deus atque ut mens cuius uisus contemplatioque intellectus est idearum genera contemplatur in intellegibili mundo quae ideae sunt illic animalia sic deus in hoc opere suo sensili diuersa animalium ge-nera statuit esse debere constituitque quattuor raquo Enfin on trouve dans drsquoautres commentaires logiques abeacute-lardiens des preacutesentations de la doctrine platonicienne analogues au preacutesent passage de la Logique laquo Pour les deacutebutants raquo Sur Porphyre cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 314 l 13-15 laquo Quidam uero ideas siue exemplares formas ipsas nominant Quas etiam Plato res incorporeas appellat et diuinae menti adscribit sicut architypum mundum formasque exemplares rerum [hellip] raquo ID Logica laquo Nostrorum petitioni sociorum raquo Super Porphyrium eacuted GEYER p 513 l 21-p 514 l 3 laquo Et haec quidem sententia Platoni imputatur quod scilicet genera et species huiusmodi concep-tiones noy id est diuinae menti tribuit ideo fortasse quod formas exemplares habuerit deus in mente ad quarum similitudinem dictus est postea operari res ipsas quae a generalibus et specialibus nominibus ap-pellantur raquo

446 Boecius scripsimus (cf ed Geyer p 24 l 4)] boecium A 447 eum suppleuimus cum ed Geyer p 24 l 4] om A 448 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 12-15 laquo Sed Plato genera et species ceteraque non modo intellegi uniuersalia uerum etiam esse atque praeter corpora subsistere putat Aristoteles uero intellegi quidem incorporalia atque uniuersalia sed sub-sistere in sensibilibus putat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 90 La partie de ce diffeacuterend relative agrave Aristote trouve eacutecho chez Abeacutelard au paragraphe sui-vant (sect 59)

449 noy sA] ny pA (graphia non signata a Geyer) 450 constituit scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 8)] constitute A (lectio non signata a Geyer) 451 communem predicationem scripsimus cum pA (et ed Geyer p 24 l 9-10)] communem predica sA (lectio

non signata a Geyer) 452 aliquod signum (+) sup lin A

CLAUDE LAFLEUR JOANNE CARRIER

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453 Cf ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 7 (17a38-40) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 9 l 21-p 10 l 1-2 laquo Quoniam autem sunt haec quidem rerum uniuersalia illa uero singillatim (dico autem uniuersale quod in pluribus natum est praedicari singulare uero quod non [hellip]) raquo et ci-dessus sect 22

454 sed magis scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 10)] sed magis sed magis A (dittographia non signata a Geyer)

455 sigillatim sic A 456 sententie controuersia scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 15-16)] sententia controuersie A 457 Crsquoest-agrave-dire par un certain usage meacutetaphorique 458 itaque scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 22)] ita A 459 phisice sic A 460 diuersas scripsimus cum sA (et ed Geyer p 24 l 29)] diuersis pA (lectio non signata a Geyer) 461 auctoritas scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 30)] autoritas A (graphia non signata a Geyer) 462 Ci-dessus sect 46 463 aliquod signum (sect) in marg sin A 464 Ci-dessus sect 57 (et sect 18) 465 puros scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] pueros A (lectio non signata a Geyer) 466 cassos scripsimus cum ed Geyer (p 24 l 40)] quassos A (lectio non signata a Geyer) 467 Le laquo solos raquo et le laquo nudos raquo proviennent de la citation du questionnaire porphyrien dans le Second com-

mentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) mais le laquo puros raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12) Quant au laquo cassos raquo il deacuterive du laquo cassa raquo dudit Second commentaire (ed cit p 160 l 9 trad LAFLEUR et CARRIER sect 59) dans la paraphrase explicative de la premiegravere question le terme sera repris plusieurs fois par Abeacutelard dans notre portion de la LISPor sect 64 (4) 66 (7) 70 (1) 71 (1)

468 Cf ABEacuteLARD Tractatus de intellectibus sect 70-77 eacuted et trad MORIN p 70-75 469 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 1)] materia A (lectio non signata a Geyer) 470 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 164 l 21-p 165

l 7 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79 471 ipsam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 5)] ipse A 472 homo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 7)] huius A 473 On pourrait discuter du sens agrave donner agrave cette occurrence de lrsquoexpression laquo essence mateacuterielle raquo 474 coniunctionem scripsimus cum sA (et ed Geyer p 25 l 11)] iunctionem pA (lectio non signata a Geyer) 475 albedo scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 14)] abedo A (graphia notha non signata a Geyer) 476 subsistit sA] susistit pA (graphia non signata a Geyer) 477 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 163 l 14-19 laquo Quod si ex re quidem generis ceterorumque sumitur intellectus neque ita ut sese res habet quae intellectui subiecta est uanum necesse est esse intellectum qui ex re quidem sumitur non tamen ita ut sese res habet id est enim falsum quod aliter atque res est intellegitur raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72

478 materiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 17)] materia A (lectio non signata a Geyer) 479 profecto scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 18)] perfecto A 480 cassi scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 19)] quasi A 481 cassus scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 22)] quassus A (lectio non signata a Geyer) 482 natura scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 23)] nature A 483 modo suppleuimus cum ed Geyer (p 25 l 29)] om A 484 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 163 l 18-19 et

p 167 l 8-9 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 72 et 89

485 Ci-dessus sect 42 47 57 (ougrave lrsquoon retrouve la mention du laquo status raquo et lrsquoexpression laquo aliter quam sit raquo) et surtout le deacutebut de ce sect 64 (laquo Huiusmodi [hellip] intellectus per abstractionem [hellip] rem aliter quam subsistit percipiant raquo)

ABEacuteLARD ET LES UNIVERSAUX

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486 Separatim scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 32)] separaum A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo Separauit raquo)

487 subsistentiam scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 36)] sustinentiam A (lectio non signata a Geyer) 488 adspiciens scripsimus cum ed Geyer (p 25 l 39)] aspiciens A (graphia non signata a Geyer) 489 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 5)] om A 490 et scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 10)] uel A 491 coniuncta suppleuimus cum ed Geyer (p 26 l 11)] om A 492 Passage faisant eacutecho agrave BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT

(reponctueacutee) p 165 l 3-7 laquo [hellip] animus cui potestas est et disiuncta componere et composita resoluere quae a sensibus confusa et corporibus coniuncta traduntur ita distinguit ut incorpoream naturam per se ac sine corporibus in quibus est concreta speculetur et uideat raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 79

493 adscribit scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 12)] ascribit A (graphia non signata a Geyer) 494 utrum scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 16)] iterum A 495 inde scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 22)] in A 496 effectu caret scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 27)] affeducaret A 497 concipientem que nondum materialiter sint tanquam subsistant scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 31)] con-

cipientem iam quod nondum materialiter sint subsistat A (ed Geyer in apparatu lectionum laquo conci-pientem tamquam nondum materialiter sint subsistat raquo)

498 presentibus scripsimus (cf ed Geyer p 26 l 32-33)] presentis A 499 deceptum suppleuimus (cf ed Geyer p 26 l 35)] om A (omissio non signata a Geyer) 500 dicendum putat scripsimus cum ed Geyer (p 26 l 35)] dicedum puta A 501 cogitat scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 1)] cogat A 502 si scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 27 l 3)] om pA (omissio non signata a Geyer) 503 pueritiam scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 4)] puritiam A (lectio non signata a Geyer) 504 Periermenias sic A 505 Cf ABEacuteLARD Logica laquo Ingredientibus raquo Super laquo Peri ermeneias raquo eacuted GEYER p 417 l 33-p 447 l 4

sur ARISTOTE De lrsquointerpreacutetation 9 (18a28-19b4) transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO AL t II 1-2 p 13 l 12-p 18 l 4

506 si suppleuimus cum ed Geyer (p 27 l 16)] om A 507 et sic A (om ed Geyer p 27 l 22) 508 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 27 l 25)] substantie A (lectio non signata a Geyer) 509 Comme deacutejagrave mentionneacute les eacutepithegravetes laquo seul raquo et laquo nu raquo proviennent de la citation du questionnaire por-

phyrien dans le Second commentaire sur lrsquolaquo Isagoge raquo de Porphyre (BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Com-mentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 4) ou de la traduction boeacutecienne de lrsquoIsagoge de Porphyre (transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et DOD AL t I 6-7 p 5 l 11 trad LAFLEUR et CARRIER sect 56) tandis que le terme laquo pur raquo est un ajout de cette derniegravere traduction du traiteacute porphyrien (ed cit p 5 l 11-12)

510 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et ici mecircme au deacutebut du sect 68 511 Ci-dessus sect 18 512 Cf PORPHYRE Isagoge eacuted BUSSE CAG t IV 1 p 1 l 9-11 transl Boethii eacuted MINIO-PALUELLO et

DOD AL t I 6-7 p 5 l 10-12 cf eacuted et trad DE LIBERA et SEGONDS p 1 sect 2 Voir aussi BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-5 cf supra (laquo Alexan-dre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) texte reponctueacute et traduction LAFLEUR et CARRIER sect 56

513 hircoceruus scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 2)] ircoceruus A (graphia non signata a Geyer) 514 per scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 3)] pro A 515 uere scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 4)] uero A 516 Ci-dessus sect 68 517 in suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 9)] om A 518 Ci-dessus sect 68 519 Ci-dessus sect 18

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520 aliqua scripsimus (cum Spade p 51 n 38)] alia A (et ed Geyer p 28 l 18) 521 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 160

l 14-16 laquo Nam quoniam omne quod est aut corporeum aut incorporeum esse necesse est genus et spe-cies in aliquo horum esse oportebit raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LA-FLEUR et CARRIER sect 60

522 et scripsimus (cum Spade et al p 52 n 39)] uel A (et ed Geyer p 28 l 23) 523 subsistentia scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] subsistentiam A 524 ea scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] eam A 525 discreta uel non discreta suppleuimus cum ed Geyer (p 28 l 25)] om A 526 essent scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 29)] esset A (lectio non signata a Geyer) 527 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 160 l 14-16 (pas-

sage citeacute ci-dessus) 528 incorporeum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 33)] corporeum A 529 sit scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 34)] sint A 530 questionum scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 35)] questionem A 531 significantur scripsimus cum ed Geyer (p 28 l 40)] significatur A (lectio non signata a Geyer) 532 nominant scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 2)] nominat A 533 Ci-dessus sect 54 ainsi que sect 58 et sect 68 534 et si ea que discreta sunt seclusimus (cf ed Geyer p 29 l 4-5)] add A (cf infra in ista paragrapho) 535 Ci-dessus sect 18 536 et caeligtera sic A (= et cętera) 537 in scripsimus cum sA (sup lin cf ed Geyer p 29 l 10)] om pA (omissio non signata a Geyer) 538 Ci-dessus sect 18 ougrave Abeacutelard a repris BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10

eacuted BRANDT p 160 l 23-p 161 l 7 539 Ci-dessus sect 59 540 BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 167

l 10-12 laquo genera et species [hellip] sensibilibus iuncta subsistunt in sensibilibus intelleguntur uero ut per se-met ipsa subsistentia ac non in aliis esse suum habentia raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstrac-tion raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 89

541 preter scripsimus (cf ed Geyer p 29 l 18)] pre A 542 Ci-dessus sect 68 543 uidebantur scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 23)] uidebatur A (lectio non signata a Geyer) 544 unquam sic A 545 Ci-dessus sect 59 et ici mecircme sect 73 546 Ci-dessus sect 72 547 conuenientior scripsimus cum ed Geyer (p 29 l 28)] conuenientiorum A 548 Ci-dessus sect 68 et sect 73 (fin) 549 responderetur scripsimus] respondetitur confuse A (ed Geyer p 29 l 31 laquo respondeatur raquo) ― Ci-dessus

sect 73 550 Ci-dessus sect 72 551 Ci-dessus sect 57 ougrave le texte en question (Institutiones grammaticae XVII 6 44 eacuted HERTZ [coll laquo Gram-

matici Latini raquo III] t II p 135 l 6-10) de Priscien est citeacute 552 Ci-dessus sect 18 553 sint scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 2)] sunt A (lectio non signata a Geyer) 554 non suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 3)] om A 555 Ci-dessus sect 44 556 logice scripsimus (cf ed Geyer p 30 l 23)] loice A (graphia non signata a Geyer) 557 Crsquoest-agrave-dire par suite des usages meacutetaphoriques 558 multos scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 24)] multos multos A (dittographia non signata a Geyer) 559 Crsquoest-agrave-dire de meacutetaphore ou drsquousage meacutetaphorique

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560 Commentariis scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 27)] commenterartis A 561 Crsquoest-agrave-dire drsquousages meacutetaphoriques 562 Il y a une certaine eacutequivociteacute dans cette section du texte abeacutelardien concernant les laquo questions raquo srsquoil

srsquoagit toujours drsquoune quelconque faccedilon des questions de Porphyre telles que reprises en latin dans son Se-cond commentaire sur lrsquoIsagoge par Boegravece (In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 159 l 3-9) et telles que tout juste reacutepondues par Abeacutelard (avec de surcroicirct la reacuteponse agrave la quatriegraveme question ajouteacutee) souvent il srsquoagit aussi plus preacuteciseacutement du questionnement aporeacutetique (ibid I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2) deacuteveloppeacute par Boegravece mdash peut-ecirctre agrave la suite drsquoAlexandre drsquoAphrodise mdash sur la theacutematique deacutefinie par les questions porphyriennes

563 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 163 l 19-p 164 l 2 laquo Sic igitur quoniam genus ac species nec sunt nec cum intelleguntur uerus eorum est intellectus non est ambiguum quin omnis haec sit deponenda de his quinque propositis disputandi cura quandoquidem neque de ea re quae sit neque de ea de qua uerum aliquid intellegi proferriue possit in-quiritur raquo plutocirct que le passage (ibid p 161 l 9-10 laquo ut nec anxium lectoris animum relinquam raquo) citeacute par Geyer p 30 l 29 cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 73 et 63

564 Voir pour ce questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

565 Pour cette solution laquo boeacutecienne raquo de lrsquoaporie voir BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167 l 7

566 aliquas scripsimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] quam A 567 et suppleuimus cum ed Geyer (p 30 l 33)] om A 568 Allusion agrave nouveau au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio

secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2 569 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT (reponctueacutee) p 161

l 8-14 laquo Quas licet quaestiones arduum sit mdash ipso interim Porphyrio renuente mdash dissoluere tamen ad-grediar ut nec anxium lectoris animum relinquam nec ipse in his quae praeter muneris suscepti seriem sunt tempus operamque consumam Primum quidem pauca sub quaestionis ambiguitate proponam post uero eundem dubitationis nodum absoluere atque explicare temptabo raquo cf supra (laquo Alexandre drsquoAphrodise et lrsquoabstraction raquo) trad LAFLEUR et CARRIER sect 63

570 Nouvelle allusion globale au questionnement aporeacutetique BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164 l 2

571 Renvoi dans le questionnement aporeacutetique boeacutecien aux arguments reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 163 l 6

572 Ci-dessus sect 24-37 573 primo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 3)] prima A (lectio non signata a Geyer) 574 Reprise du premier argument reacutefutant la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegrave-

ces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3

575 contra suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 6 secundum A2 [fol 75va ed Ottaviano p 142])] om A 576 diffugium scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 8)] diffinitum A difugium A2 (fol 75vb ed Geyer in appa-

ratu lectionum laquo diffugium raquo ed Ottaviano p 142) 577 Abeacutelard saute immeacutediatement au rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possi-

biliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commen-torum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 15-23

578 Suite du rappel de la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extra-mentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 23-p 163 l 3

579 quod per translationem scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 17)] per transionem quod A (ed Geyer in ap-paratu lectionum laquo per transionem quidem raquo)

580 Si cette phrase suit la filiegravere qui va du terme geacuteneacuterique lsquoanimalrsquo agrave lrsquoespegravece humaine et aux hommes indi-viduels le cas du cheval nrsquoest plus rappeleacute rendu au niveau individuel de mecircme lrsquoexplication alternative qui suit se borne agrave donner lrsquoexemple deacutefinitionnel du terme lsquohommersquo laquo animal et rationnel et mortel raquo

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581 uel suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 19 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 142])] om A 582 quod seclusimus cum ed Geyer (p 31 l 19) 583 Renvoi au deacutebut et agrave la fin de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (ex-

tramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162 l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3

584 comprobat scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 24)] combat A (cum aliquo signo infra lineam graphia notha non signata a Geyer)

585 Maintenant reprise du milieu de lrsquoargumentation aporeacutetique boeacutecienne contre la possibiliteacute de lrsquoexistence (extramentale) des genres et des espegraveces BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15

586 destruit scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 25) secundum A2 (fol 75vb ed Ottaviano p 143) et L (fol 19ra ed Geyer p 529 l 20)] defuit A

587 substantia scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 27)] substantiam A 588 habebit suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 29 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 589 est suppleuimus (cf ed Geyer p 31 l 31 secundum A2 [fol 75vb ed Ottaviano p 143])] om A 590 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 15-p 162

l 3 et p 162 l 15-p 163 l 3 591 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 162 l 3-15 592 eo scripsimus cum ed Geyer (p 31 l 37)] eos A (lectio non signata a Geyer) 593 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 11 eacuted BRANDT p 164 l 3-p 167

l 7 (globalement ou plus strictement jusqursquoagrave p 166 l 8) 594 Ci-dessus sect 64 595 Cf BOEgraveCE In Isagogen Porphyrii Commentorum Editio secunda I 10 eacuted BRANDT p 161 l 14-p 164

l 2 596 essentia scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 4)] antio A 597 Ci-dessus sect 75 598 quod scripsimus cum ed Geyer (p 32 l 8)] ut A

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