accident ischemique transitoire
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ACCIDENT ISCHEMIQUE TRANSITOIRE
COURS DE SEMEIOLOGIE CHIRURGICALE
2013- 2014
Pr M, BOUZIDI
SERVICE DE CHIRURGIE VASCULAIRE EHUORAN
• AIT= URGENCE diagnostique +/- thérapeutique
AIT = Urgence vasculaire
=
syndrome de menace Cérébral
Épidémiologie
15 à 20% des AVC ischémiques sont précédés d’un AIT
15 à 20% des accidents ischémiques cérébraux sont des AIT
Une définition ancienne (1964)
« Déficit neurologique ou rétinien de survenue brutale, d’origine
ischémique, correspondant à une systématisation vasculaire
cérébrale ou oculaire et dont les symptômes régressent
totalement en moins de 24 heures »
Avantages
– Simplicité pour l’épidémiologie
Limites
– Non adaptée à la réalité clinique
– Ne distingue en fait pas ischémie réversible et infarctus cérébral
– Non adaptée à l’urgence thérapeutique
Les Limites de la définition Classique
Limites temporelles : la plupart des épisodes transitoires
( 2/3) durent moins d’une heure ( Weisberg LA Neurology 1991 Et
Pessin MS. N Eng J Med 1977)
Seulement 15 % des symptômes durant plus d’une heure
régressent en moins de 24 heures
Certains épisodes transitoires s’accompagnent de signes
ischémiques à l’imagerie cérébrale (dont la fréquence est
d’autant plus élevée que la durée des symptômes est longue).
ET aussi Peu opérationnelle :
Peut inciter à attendre une régression spontanée éventuelle et par
conséquent retarder la prise en charge d’un accident ischémique
cérébral qui doit se faire en urgence (thrombolyse !!!).
Vers une nouvelle définition ‘TIA working group’ « Épisode bref de dysfonction neurologique dû à une ischémie
focale cérébrale ou rétinienne, dont les symptômes cliniques
durent typiquement moins d’une heure, sans preuve d’infarctus
aigu »
Avantages
– Répond à certaines limites de la définition classique
Limites
– Dépend de la disponibilité et de la qualité l’imagerie
– Critère temporel ambigu (durée >1h acceptable)
TIA working group. N Engl J Med 2002;34:1713-6.
AVC
AVC
hémorragique:
15%
AVC ischémique:
80%
20% 25% 20% 5% 30%
Diagnostic de l’AIT
• Difficile car d’ INTERROGATOIRE
– trop rarement (sujet jeune)
– trop souvent (sujet âgé)
• CHRONOLOGIE: Installat° BRUTALE et durée courte des
symptômes
– quelques minutes en règle
– < 24 h par définition
• Topographie
– l ’ischémie s’installe brutalement, dans un territoire artériel
déterminé
• Imagerie cérébrale peu contributive
– notion classique, mais ...
PHYSIOPATHOLOGIE : L’ischémie cérébrale focale résulte d’une réduction de l’apport
sanguin à une partie du cerveau. Elle peut être purement
fonctionnelle, c’est à dire entraîner une perturbation du
métabolisme des neurones sans aller jusqu’à leur destruction,
comme dans les accidents ischémiques transitoires, mais plus
souvent elle aboutit à une destruction tissulaire.
Deux mécanismes physiopathologiques de base sont à l’origine
de l’ischémie cérébrale focale :
un phénomène thromboembolique et plus rarement un
phénomène hémodynamique
A- Phénomène thromboembolique :
Le processus embolique est le mécanisme le plus souvent
impliqué dans la pathogénie de l’AIC. Ces embolies proviennent
d’un thrombus, soit d’origine cardiaque ( en rapport avec
une fibrillation auriculaire, un infarctus du myocarde ou une
anomalie valvulaire ), soit d’origine artérielle à partir d’une
plaque d’athérome ( embolies d’artère à artère ). Les embolies
migrent selon certains trajets préférentiels, avec une prédilection
pour l’ACM et ses branches.
Les embolies de cholestérol correspondant à du matériel
athéromateux provenant de la désintégration d’une plaque
d’athérome, sont par contre très rares.
B- Phénomène hémodynamique : Il s’agit d’une diminution de la perfusion cérébrale
- d’une sténose critique ou d’une occlusion artérielle entraînant une hypoperfusion
focale.
- Ou d’une altération de la circulation systémique responsable d’une hypoperfusion
globale.
Dans ce contexte, plusieurs autres facteurs notamment la disponibilité du réseau
anastomotique joueraient un rôle déterminant sur l’évolution du processus
ischémique. Les AIC secondaires à un mécanisme hémodynamique donnent parfois
lieu à une présentation clinique particulière : début progressif, épisodes ischémiques
répétitifs, caractère postural des épisodes ischémiques ( survenant lors du passage en
position debout ).
C- Autres mécanismes :
La pathologie artérielle hypertensive appelée « lipyhalinose » peut
également causer des infarctus. Elle affecte surtout les artères de
petit calibre, inférieures à 200 μ. Il s’agit d’une complication de
l’hypertension artérielle, responsable de tableaux neurologiques
particuliers ( syndromes lacunaires)
D’autres anomalies artérielles telle une angéite inflammatoire ou
infectieuse, une dissection artérielle ou des artérites post-
radiothérapie peuvent entraîner un rétrécissement luminal, et
donc un AVC. Des altérations hématologiques pourraient également
donner des thromboses intravasculaires.
D- Les conséquences de l’occlusion artérielle :
Une ischémie de gravité et de durée suffisante entraîne une
nécrose tissulaire. L’étendue de l’ischémie dépend de l’état
des suppléances vasculaires, et en particulier du polygone de
Willis. La zone d’ischémie est formée par une zone centrale de
nécrose ( pas d’activité cellulaire) et une autre zone autour, où
il existe une hypoperfusion, une activité synaptique abolie,
mais où l’activité cellulaire est toujours respectée. Cette zone
est appelée « zone de pénombre ». Elle a une grande
importance en clinique, car elle correspond au tissu qui peut
réagir à l’intervention thérapeutique.
Topographie de l ’AIT
.
• Carotidienne :
– CMT, aphasie +déficit droit, anosognosie+déficit gauche
• Vertébro-basilaire :
– au moins deux signes typiques
– diplopie, HLH( hémianopsie latérale homonyme ), vertige,
dysarthrie, atteinte bilatérale, etc.
• Douteuse :
– Hémiphénomènes sans signes carotidiens ou VB certains
Diagnostic différentiel : élimination
• Migraine accompagnée
– extension progressive, plusieurs territoires artériels
– céphalée, ATCD migraineux
• Crise focale
– extension très rapide, phénomènes positifs
– généralisation, ATCDs, épisodes stéréotypés
• hypoglycémie (diabétique traité)
• Anorganique
– souvent évoqué à tord chez le sujet jeune
AIT et Imagerie Cérébrale
Scanner systématique
• le plus souvent normal
• élimine une autre pathologie neurologie
• parfois petit infarctus
IRM de diffusion
• Souvent positive
• Prouve la topographie
• Oriente parfois vers l ’étiologie
• Mais doit être faite rapidement
Facteurs de risque des AVC ischémiques
• Facteurs de risque non modifiables
– Age, mais 5% AVC < 45 ans
– Sexe masculin
– Race noire
– Antécédents familiaux
– Accident ischémique transitoire (6% la 1ère année)
– Sténose carotide > 70%
– Migraine (risque X3)
• Facteurs de risque modifiables
– Hypertension artérielle (risque X3)
– Diabète (risque X2)
– Tabac (risque X2)
– Alcool
– Contraceptifs oraux (risque X2 à X3)
– Hypercholestérolémie
– Autres ? : obésité, sédentarité
AIT Carotidien: Bilan étiologique
Méthodes non-invasives
• Echo-doppler +++
• Angio IRM
• Angio Scanner
Artériographie méthode de référence invasive (1 % complications)
BILAN ATHEROME
- Coeur
- Artérite MI
- Lipides
AIT de Causes cardiaques +++
- AC/FA permanente ou paroxystique
= 12 % de risque annuel d’AIC
= AVK INR 2-3/éducation patient/carnet AVK
Interrogatoire patient/médecins
ECG,
Holter ECG
- IDM récent, hypokinésie segmentaire, anévrisme parietal :
Douleur, ECG, enzymes, echo TT, TO
- Valvulopathies emboligènes, valves artificielles
- Endocardite : fièvre, souffle, hémocultures, ETO (rare mais urgent
+++)
AIT répétés : urgence +++
1.Carotidiens : rétiniens (CMT) ou cérébraux Hospitalisation en
urgence en milieu spécialisé doivent faire rechercher une
obstruction artérielle hémodynamique au cou, au siphon, sur la
sylvienne
Ne pas traiter l’HTA +++, voire diminuer tt antiHTA
Aspirine voire anticoagulants
2.Vertébro-basilaires :
Savoir s’inquiéter devant des symptômes peu alarmants :
malaise, faiblesse des membres, dysarthrie, vertige, déséquilibres,
diplopie, tbles visuels
Redouter une sténose du tronc basilaire : risque de tétraplégie
Hospitaliser d’urgence en milieu spécialisé
Conclusion
L’AIT est une urgence diagnostique et thérapeutique.
Le risque précoce d’AVC après un AIT est élevé.
Des mesures de prévention secondaire doivent être
instaurées au plus vite.
Le bilan étiologique doit être réalisé au plus vite afin
d’adapter les mesures de prévention.
Patients nécessitant une hospitalisation à mieux définir.
MERCI