accidents de plain-pied - inrs

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Documents pour le MĂ©decin du Travail N° 113 1 er trimestre 2008 65 dmt TF 167 C. GAUDEZ*, S. LECLERCQ* *dĂ©partement Homme au travail, laboratoire de biomĂ©canique et d’ergonomie, INRS Ă©tudes et enquĂȘtes Accidents de plain-pied DonnĂ©es statistiques nationales et analyses menĂ©es en entreprises Introduction Les accidents de plain-pied (APP) sont considĂ©rĂ©s habituellement par les acteurs de la prĂ©vention et au sein de l’entreprise comme une fatalitĂ© et sont souvent banalisĂ©s. Susceptibles de se produire, a priori, n’im- porte oĂč, n’importe quand et d’atteindre tout un cha- cun, ils ne sont en gĂ©nĂ©ral pas perçus comme des accidents « de mĂ©tier » et sont souvent considĂ©rĂ©s comme bĂ©nins. En gĂ©nĂ©ral ils occasionnent une seule victime. C’est notamment pourquoi leur impact social et mĂ©diatique est moindre que celui d’autres types d’accident, mĂȘme rares, qui entraĂźnent de nombreuses victimes. AprĂšs l’analyse des donnĂ©es statistiques de la Caisse nationale de l’Assurance maladie des travailleurs sala- riĂ©s (CNAMTS), les interventions de l’INRS en entre- prises font Ă©merger plusieurs interrogations, notamment quant Ă  la catĂ©gorisation des accidents du travail (AT), quant Ă  la terminologie souvent employĂ©e (chutes de plain-pied) qui reflĂšte et entretient les re- prĂ©sentations associĂ©es Ă  ces accidents et aussi quant aux raisons qui font que le risque d’APP ne fait pas l’objet d’actions de prĂ©vention Ă  la mesure de son am- pleur et de sa gravitĂ©. Ces interrogations mises en dĂ©- bat dans ce document mettent en Ă©vidence toute la complexitĂ© de la prĂ©vention de ces accidents. DonnĂ©es statistiques Pour les entreprises dĂ©pendantes du RĂ©gime gĂ©nĂ©- ral de la SĂ©curitĂ© sociale, les AT dĂ©clarĂ©s avec arrĂȘt de travail sont codifiĂ©s au travers de la grille de la CNAMTS comportant 42 « Ă©lĂ©ments matĂ©riels ». Est prĂ©sentĂ© ici un Ă©tat des lieux du risque de surve- nue des accidents rĂ©pertoriĂ©s pour l’annĂ©e 2002 selon l’élĂ©ment matĂ©riel 01 intitulĂ© « emplacement de tra- vail et surfaces de circulation – cas des accidents sur- venus de plain-pied ». Cet article a pour objet de faire Ă©voluer le regard portĂ© sur les accidents de plain-pied Ă  partir de l’analyse des donnĂ©es statistiques nationales relatives aux accidents du travail et Ă©galement Ă  partir de rĂ©sultats d’études menĂ©es en entreprises et centrĂ©es sur l’analyse de ce type d’accident. Ces deux Ă©lĂ©ments concourent au mĂȘme objectif de sensibilisation dont la finalitĂ© est d’encourager les mĂ©decins du travail et plus gĂ©nĂ©ralement tous les prĂ©venteurs Ă  identifier et mettre en place des actions de prĂ©vention adaptĂ©es Ă  chaque situation de travail. En rĂ©sumĂ© La prĂ©vention des accidents de plain-pied est rare en entreprise : ces accidents sont souvent considĂ©- rĂ©s comme bĂ©nins ou comme n’étant pas propres aux situations de travail et ils occasionnent habituel- lement une seule victime. L’analyse des donnĂ©es sta- tistiques de la CNAMTS met en Ă©vidence cependant qu’ils reprĂ©sentent plus d’un cinquiĂšme des acci- dents de travail, occasionnent prĂšs du quart des journĂ©es perdues par incapacitĂ© temporaire et tou- chent diffĂ©remment les catĂ©gories professionnelles. Une analyse plus dĂ©taillĂ©e de ces accidents au cours de quatre interventions en entreprises apportent quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion permettant de por- ter un nouveau regard sur ces accidents et d’envisa- ger des actions de prĂ©vention appropriĂ©es Ă  chaque situation de travail.

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Documentspour le Médecindu Travail N° 1131er trimestre 2008

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dmt TF 167

C. GAUDEZ*, S. LECLERCQ*

*dĂ©partement Hommeau travail, laboratoirede biomĂ©canique etd’ergonomie, INRS

Ă© t u d e s e t e n q u ĂȘ t e s

Accidents de plain-piedDonnées s ta t i s t i ques na t i ona l e s

e t ana l y se s menées en en t rep r i s e s

Introduction

Les accidents de plain-pied (APP) sont considĂ©rĂ©shabituellement par les acteurs de la prĂ©vention et ausein de l’entreprise comme une fatalitĂ© et sont souventbanalisĂ©s. Susceptibles de se produire, a priori, n’im-porte oĂč, n’importe quand et d’atteindre tout un cha-cun, ils ne sont en gĂ©nĂ©ral pas perçus comme desaccidents « de mĂ©tier » et sont souvent considĂ©rĂ©scomme bĂ©nins. En gĂ©nĂ©ral ils occasionnent une seule

victime. C’est notamment pourquoi leur impact socialet mĂ©diatique est moindre que celui d’autres typesd’accident, mĂȘme rares, qui entraĂźnent de nombreusesvictimes.

AprĂšs l’analyse des donnĂ©es statistiques de la Caissenationale de l’Assurance maladie des travailleurs sala-riĂ©s (CNAMTS), les interventions de l’INRS en entre-prises font Ă©merger plusieurs interrogations,notamment quant Ă  la catĂ©gorisation des accidents dutravail (AT), quant Ă  la terminologie souvent employĂ©e(chutes de plain-pied) qui reflĂšte et entretient les re-prĂ©sentations associĂ©es Ă  ces accidents et aussi quantaux raisons qui font que le risque d’APP ne fait pasl’objet d’actions de prĂ©vention Ă  la mesure de son am-pleur et de sa gravitĂ©. Ces interrogations mises en dĂ©-bat dans ce document mettent en Ă©vidence toute lacomplexitĂ© de la prĂ©vention de ces accidents.

Données statistiques

Pour les entreprises dĂ©pendantes du RĂ©gime gĂ©nĂ©-ral de la SĂ©curitĂ© sociale, les AT dĂ©clarĂ©s avec arrĂȘt detravail sont codifiĂ©s au travers de la grille de laCNAMTS comportant 42 « Ă©lĂ©ments matĂ©riels ».Est prĂ©sentĂ© ici un Ă©tat des lieux du risque de surve-nue des accidents rĂ©pertoriĂ©s pour l’annĂ©e 2002 selonl’élĂ©ment matĂ©riel 01 intitulĂ© « emplacement de tra-vail et surfaces de circulation – cas des accidents sur-venus de plain-pied ».

Cet article a pour objet de faire Ă©voluer le regard portĂ© sur les accidents de plain-pied Ă  partir del’analyse des donnĂ©es statistiques nationales relatives aux accidents du travail et Ă©galement Ă  partir de rĂ©sultatsd’études menĂ©es en entreprises et centrĂ©es sur l’analyse de ce type d’accident. Ces deux Ă©lĂ©ments concourent au

mĂȘme objectif de sensibilisation dont la finalitĂ© est d’encourager les mĂ©decins du travail et plus gĂ©nĂ©ralement tousles prĂ©venteurs Ă  identifier et mettre en place des actions de prĂ©vention adaptĂ©es Ă  chaque situation de travail.

En résuméLa prévention des accidents de plain-pied est rare

en entreprise : ces accidents sont souvent considĂ©-rĂ©s comme bĂ©nins ou comme n’étant pas propresaux situations de travail et ils occasionnent habituel-lement une seule victime. L’analyse des donnĂ©es sta-tistiques de la CNAMTS met en Ă©vidence cependantqu’ils reprĂ©sentent plus d’un cinquiĂšme des acci-dents de travail, occasionnent prĂšs du quart desjournĂ©es perdues par incapacitĂ© temporaire et tou-chent diffĂ©remment les catĂ©gories professionnelles.Une analyse plus dĂ©taillĂ©e de ces accidents au coursde quatre interventions en entreprises apportentquelques Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion permettant de por-ter un nouveau regard sur ces accidents et d’envisa-ger des actions de prĂ©vention appropriĂ©es Ă  chaquesituation de travail.

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Documents pour le MĂ©decin

du Travail N° 113

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terme de nombre de jours perdus par IT, derriĂšre l’élĂ©-ment matĂ©riel 03 « objets en cours de manipulation »(figure 1).

D’aprĂšs les donnĂ©es de la CNAMTS, le coĂ»t totaldirect des APP, montant des prestations versĂ©es et desindemnitĂ©s, Ă©tait, en 2002, voisin de 600 millions d’eu-ros soit environ 17 % des prestations versĂ©es pour l’en-semble des AT. Le coĂ»t moyen d’un APP Ă©taitsupĂ©rieur Ă  3 000 euros.

Des indicateurs de frĂ©quence ont Ă©tĂ© calculĂ©s afinde mettre en Ă©vidence les catĂ©gories de salariĂ©s lesplus touchĂ©es suivant la branche d’activitĂ© dans la-

quelle ils travaillent, leur genre, leur Ăąge et leur qua-lification professionnelle. Le nombre d’APP avec ar-rĂȘt est rapportĂ© Ă  1 000 salariĂ©s, celui des APP avecIP Ă  10 000 salariĂ©s et le nombre de journĂ©es per-dues par IT Ă  l’occasion des APP Ă  10 salariĂ©s. Deuxbases de donnĂ©es ont Ă©tĂ© exploitĂ©es. Les donnĂ©esfournies par la CNAMTS concernent les AT surve-nus parmi les salariĂ©s du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral d’assurancemaladie. Les donnĂ©es relatives aux rĂ©partitions despopulations salariĂ©es (Ă  l’exclusion des salariĂ©s quin’appartiennent pas au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral) suivant leurĂąge, leur genre et leur qualification professionnelleont Ă©tĂ© fournies par l’INSEE.

RÉPARTITION EN FONCTION DES BRANCHESD’ACTIVITÉS

Les entreprises sont rĂ©pertoriĂ©es selon 9 branchesd’activitĂ©s (CTN A Ă  CTN I), composĂ©es de plusieurscatĂ©gories d’activitĂ© (annexe 1).

Les derniĂšres donnĂ©es statistiques disponibles sontrelatives Ă  l’annĂ©e 2006. Sont exploitĂ©es ici les donnĂ©esde 2002 parce que ce sont les derniĂšres pour lesquellesdes informations dĂ©taillĂ©es en provenance de laCNAMTS ainsi que des donnĂ©es permettant le calculd’indicateurs de frĂ©quence, en provenance de l’Institutnational de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques(INSEE) Ă©taient disponibles. Au vu des ordres de gran-deur concernant les donnĂ©es sur les APP ces derniĂšresannĂ©es (cf. tableau I), les conclusions issues de l’ex-ploitation des donnĂ©es de l’annĂ©e 2002 sont toujoursd’actualitĂ©.

FRÉQUENCE ET GRAVITÉ DES APP (tableau I)

En 2002, selon les statistiques nationales de laCNAMTS [1], les APP ont reprĂ©sentĂ© 22 % de l’en-semble des AT dĂ©clarĂ©s ayant entraĂźnĂ© un arrĂȘt detravail d’au moins 24 heures et 20 % des incapacitĂ©spermanentes (IP). Ils ont Ă©tĂ© Ă  l’origine de 23 % desjournĂ©es perdues par incapacitĂ© temporaire (IT) etont Ă©tĂ© responsables de 14 dĂ©cĂšs en France. CesdonnĂ©es montrent que ces accidents sont frĂ©quentset graves.

Depuis 1997, le nombre d’APP avec arrĂȘt ainsique le nombre de jours perdus par IT Ă  l’occasion desAPP ont tendance Ă  augmenter. Cette tendance s’ob-serve Ă©galement pour l’ensemble des AT avec arrĂȘt. Dece fait, la proportion d’APP parmi les AT avec arrĂȘt estrestĂ©e relativement stable durant cette pĂ©riode.

L’élĂ©ment matĂ©riel 01 « emplacement de travail etsurfaces de circulation – cas des accidents survenus deplain-pied » se situait Ă  la deuxiĂšme position, en termede nombre d’accidents avec arrĂȘt et avec IP ainsi qu’en

Fréquence et gravité des accidents de plain-pied.

1997 1998 1999 2000 2001 2002Effectif (nombre de salariés) 14 504 119 15 162 106 15 803 680 16 868 914 17 233 914 17 673 670

Nombre d’AT avec arrĂȘt 658 551 679 162 701 175 743 435 737 499 759 980

Indice de fréquence (IF) 45,40 44,79 44,37 44,07 42,79 43,00

Nombre d’APP avec arrĂȘt 144 803 147 647 155 657 162 553 157 893 168 165

% d’APP avec arrĂȘt parmi les AT avec arrĂȘt 22 % 22 % 22 % 22 % 21 % 22 %

Nombre d’AT ayant entraĂźnĂ© une IP 45 579 46 701 45 254 48 096 43 078 47 009

Nombre d’APP avec IP 9 389 9 444 9 295 9 734 8 786 9 466

% d’APP avec IP parmi les AT avec IP 21 % 20 % 21 % 20 % 20 % 20 %

Nombre de jours perdus par IT pour les AT 25 633 189 27 046 062 28 114 114 30 684 007 32 314 317 35 123 699

Nombre de jours perdus par IT suite Ă  APP 5 939 475 6 173 626 6 528 079 7 081 994 7 329 903 8 135 691

% de jours perdus par IT suite Ă  APP 23 % 23 % 23 % 23 % 23 % 23 %

TABLEAU I

(source CNAMTS)APP : accidents de plain-piedAT : accident de travailIF : nombre d’accidents de travail pour 1 000 salariĂ©sIP : incapacitĂ© permanenteIT : incapacitĂ© temporaire

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Objets en coursde manipulation

Chutes avecdénivellation

Outils

Objets en coursde transport manuel

Masses enmouvement

Machines et enginsde terrassement

Manutentionmécanique

VĂ©hicules

Autres

AT avec arrĂȘt AT avec IPJours perdus par ITĂ  l’occasion des AT

APP

27,9

12,7

6,8

6,6

6,0

3,8

3,6

3,2

7,3

22,1

25,4

17,3

4,2

5,1

4,6

6,5

3,7

6,3

6,8

20,1

25,1

18,4

3,4

6,5

4,2

3,5

3,7

4,9

7,1

23,2

18,4

3,4

6,56

4,2

3,5

3,7

4,99

7,17

23

17,37

4,22

5,1

4,66

6,5,

3,77

6,3,

6,86

20,

12,7

6,86

6,66

6,0

3,8

3,6

3,2

77,37

222,1

0 10 20 30 40 0 10 20 30 40 0 10 20 30 40

Des APP se sont produits dans toutes les branchesd’activitĂ©s (tableau II). Le nombre absolu d’APP avecarrĂȘt Ă©tait le plus Ă©levĂ© dans les branches « activitĂ©s deservice II et travail temporaire » et « services, com-merces et industries alimentaires » suivi par la branche« industries du bĂątiment et des travaux publics (BTP) ».Ces trois branches d’activitĂ©s prĂ©sentaient aussi lesnombres d’APP avec IP et de journĂ©es perdues par IT Ă l’occasion des APP les plus importants.

Par ailleurs, les indices de frĂ©quence des APP avecarrĂȘt, avec IP et du nombre de jours perdus par ITĂ©taient les plus Ă©levĂ©s pour la branche « industries duBTP » et les plus faibles pour la branche « activitĂ©s deservices I ». Les salariĂ©s de la branche « industries duBTP » ont Ă©tĂ© cinq fois plus touchĂ©s par les APP avecarrĂȘt et quatre fois plus touchĂ©s par les APP avec IPque ceux de la branche « activitĂ©s de services I ». Lenombre de jours perdus par IT est sept fois plus Ă©levĂ©dans la branche « industries du BTP » que dans labranche « activitĂ©s de services I ».

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les rĂ©partitions des branchesd’activitĂ©s selon les valeurs des indices de frĂ©quence

des APP avec arrĂȘt et des APP avec IP sont similairesalors que les rĂ©partitions des catĂ©gories d’activitĂ©s selonles valeurs de ces mĂȘmes indices diffĂšrent. Parexemple, dans la branche « industries du BTP », lessalariĂ©s travaillant dans la construction mĂ©talliqueĂ©taient les plus touchĂ©s par les APP avec arrĂȘt et ceuxtravaillant dans les entreprises effectuant des travauxsouterrains Ă©taient les plus touchĂ©s par les APP avec IP(tableau III).

RÉPARTITION EN FONCTION DU GENRE, DE L’ÂGE ET DE LA QUALIFICATION

PROFESSIONNELLE

Les hommes ont Ă©tĂ© plus souvent victimes de ces ac-cidents que les femmes, que soient considĂ©rĂ©s le nombred’accidents ou les indices de frĂ©quence (figure 2).

Concernant l’ñge des salariĂ©s, la figure 3 met en Ă©vi-dence que l’indice de frĂ©quence relatif aux APP avecarrĂȘt dĂ©croĂźt suivant l’ñge des salariĂ©s jusqu’à la tranche

Fig. 1 : RĂ©partition des accidents de travail (AT) en fonction de l’élĂ©ment matĂ©riel (en pourcentage).

Objets en cours de manipulation correspond Ă  l’élĂ©ment matĂ©riel (EM) 03, accidents de plain-pied Ă  l’EM 01,chutes avec dĂ©nivellation Ă  l’EM 02, outils aux EM 30 et 31, objets en cours de transport manuel Ă  l’EM 04,

masses en mouvement Ă  l’EM 05, machines et engins de terrassement aux EM 09 Ă  29, manutention mĂ©canique aux EM 06 et 07, vĂ©hicules Ă  l’EM 08 et autres aux EM 32 Ă  40 ainsi que 98 et 99 (source CNAMTS, annĂ©e 2002).

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d’ñge 50-59 ans puis augmente pour celle des per-sonnes ĂągĂ©es de 60 ans et plus. L’indice de frĂ©quencerelatif aux APP avec IP tend Ă  augmenter avec l’ñge dessalariĂ©s. Ainsi, les salariĂ©s de moins de 20 ans ont Ă©tĂ©les plus touchĂ©s par les APP avec arrĂȘt et les moins tou-chĂ©s par les APP avec IP. L’indice de frĂ©quence relatifau nombre de journĂ©es perdues par IT reste stable dela tranche d’ñge moins de 20 ans Ă  la tranche 30 Ă  39 ans puis croĂźt avec l’ñge des salariĂ©s.

Les indices de frĂ©quence considĂ©rĂ©s selon la qualifi-cation professionnelle montrent que les ouvriers nonqualifiĂ©s ont Ă©tĂ© les plus touchĂ©s par les APP avec arrĂȘt

et avec IP. L’indice de frĂ©quence relatif aux journĂ©esperdues par IT Ă  l’occasion des APP est aussi le plusimportant pour les ouvriers non qualifiĂ©s (figure 4).

RÉPARTITION EN FONCTION DE LA LÉSION

En 2002, toutes branches d’activitĂ©s confondues, leslĂ©sions situĂ©es au niveau des membres infĂ©rieurs (piedsexclus) ont Ă©tĂ© la consĂ©quence d’environ un tiers dunombre d’APP avec arrĂȘt, avec IP et responsable de

Documents pour le MĂ©decin

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RĂ©partition des accidents de plain-pied par branches d’activitĂ©.

BRANCHES D'ACTIVITÉS Indice de frĂ©quence Indice de frĂ©quencedes APP avec arrĂȘt (1) des APP avec IP (2)[nombre d’APP avec arrĂȘt] [nombre d’APP avec IP]

Industries du BTP 19,8 [25 195] 12,9 [1 647] Services, commerces et industries alimentaires 14,7 [32 661] 6,9 [1 530] Industries du bois, de l’ameublement, du papier-carton, du textile, du vĂȘtement, des cuirs et peaux, des pierres et terres Ă  feu

13,4 [9 523] 7,9 [562]

ActivitĂ©s services II et travail temporaire 11,5 [32 757] 5,7 [1 642] Industries des transports, de l’eau, du gaz, de l’électricitĂ©, du livre et de la communication

9,2 [19 176] 5,3 [1 098]

Industries de la métallurgie 9,0 [18 742] 5,3 [1 119] Industries de la chimie, du caoutchouc et de la plasturgie 8,7 [4 462] 4,8 [245] Commerces non alimentaires 5,6 [12 495] 3,4 [771] Activités services I 3,6 [13 154] 2,3 [853]Ensemble des 9 branches d'activités 9,5 [168 165] 5,4 [9 466]

TABLEAU II

(Source CNAMTS, 2002)(1) : nombre d’accidents de plain-pied pour 1 000 salariĂ©s(2) : nombre d’accidents de plain-pied avec incapacitĂ© permanente pour 10 000 salariĂ©s(3) : nombre de journĂ©es perdues par incapacitĂ© temporaire Ă  l’occasion des accidents de plain-pied pour 10 salariĂ©s

Indices de frĂ©quence des accidents de plain-pied dans certaines catĂ©gories d’activitĂ©s.

CATÉGORIE D'ACTIVITÉS Indice de frĂ©quence Indice de frĂ©quence Indice de frĂ©quence Nombre(Branche d’activitĂ©s des APP des APP des journĂ©es de salariĂ©scorrespondante) avec arrĂȘt (1) avec IP (2) perdues par IT (3)

[nombre d’APP avec arrĂȘt] [nombre d’APP avec IP] [nombre de journĂ©es perdues par IT Ă  l’occasion des APP]

Construction métallique (BTP) 36,0 [247] 27,7 [19] 21,1 [14 442] 6 854Travaux souterrains (BTP) 19,0 [22] 34,6 [4] 12,7 [1 466] 1 155Conseil et assistance -Décoration intérieure (BTP)

2,7 [327] 1,7 [20] 1,3 [16 047] 121 016

Volailles-Gibiers (Alimentation) 25,9 [782] 9,3 [28] 11,0 [33 359] 30 239Abattage-Découpe (Alimentation) 17,1 [1 506] 12,2 [107] 8,9 [78 670] 87 930Professions de santé (Services II) 17,4 [3 477] 13,0 [260] 10,1 [201 846] 199 948Travail temporaire (Services II) 16,1 [11 622] 6,4 [460] 7,4 [532 535] 723 336

TABLEAU III

(Source CNAMTS, 2002) (1), (2) et (3) : cf. tableau II

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Indice de frĂ©quence des journĂ©es perdues par IT (3) Nombre Nombre[nombre de journĂ©es perdues par IT Ă  l’occasion des APP ] de dĂ©cĂšs de salariĂ©s

10,6 [1 345 110] 4 1 272 3927,0 [1 548 800] 2 2 216 434

6,2 [436 602] 0 708 319

5,9 [1 682 842] 3 2 858 716

4,7 [965 429] 4 2 074 305

3,8 [805 267] 1 2 092 5853,8 [194 327] 0 513 1772,6 [592 436] 0 2 248 9161,5 [564 878] 0 3 688 826

4,6 [8 135 691] 0 17 673 670

TABLEAU IIsuite

13,7

9,8

FemmeHomme

1614121086420

7,7

5,5

FemmeHomme

10

8

6

4

2

0

6,5

5,0

FemmeHomme

8

6

4

2

0

Indice de frĂ©quencedes APP avec arrĂȘt (1)

Indice de fréquencedes APP avec IP (2)

Indice de fréquencedes jours perdus par IT(3)

Moins de 20 ans

De 30 Ă  39 ans

De 40 Ă  49 ans

De 50 Ă  59 ans

60 ans et plus

Indice de frĂ©quencedes APP avec arrĂȘt (1)

Indice de fréquencedes APP avec IP (2)

Indice de fréquencedes jours perdus

par IT (3)

De 20 Ă  29 ans

22,7

11,4

10,4

9,5

13,2

15,9

11,4

10,4

9,5

13,2

15,99

0 10 20 30

2,6

5,6

8,0

11,2

12,1

3,7

2,6

5,6

8,08

1

3,7

0 10 20

5,3,1

5,3

6,0

7,2

8,0

5,3

5,3,

5,3

6,0

7

8

5,

0 5 10 15

Fig. 2 : Indices de fréquence des accidents de plain-pied selon le sexe.

Fig. 3 : Indices de frĂ©quence des accidents de plain-pied en fonction de l’ñge.

(Source CNAMTS et INSEE 2002) - (1), (2) et (3) : cf. tableau II

(Source CNAMTS et INSEE 2002) - (1), (2) et (3) : cf. tableau II

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Ouvriers qualifiés

Apprentis

Employés

Cadres, techniciens,agents de maĂźtrise

Indice de fréquencedes jours perdus

par IT (3)

Ouvriers non qualifiés

Indice de frĂ©quencedes APP avec arrĂȘt (1)

18,3

16,3

9,9

3,3

34,8

18,3

16,36

9,9

3,3

3

0 10 20 30 40

Indice de fréquencedes APP avec IP (2)

10,9

2,4

5,1

2,9

18,4

10,9

2,4

5,11

2,9

0 10 20 30

9,0

3,5

4,6

1,8

17,2

9,0

3,5

4,6

1,8

0 10 20 30

%des APP

avec arrĂȘt

%des APPavec IP

%des journées

perduespar IT dues

aux APP

12,6Mains 13,3 8,5

6,5Pieds

Localisations multiples

Membresinférieurssauf pieds

SiĂšges internes

Non précisé

3,9 4,8

13,0Membres

supérieurssauf mains

21,4 18,0

%des APP

avec arrĂȘt

%des APPavec IP

%des journées

perduespar IT dues

aux APP

Tronc17,2 11,7 16,0

8,8 14,0 12,2

1,1 1,2 1,4

0,1 0,1 0,1

35,9 31,2 36,5

4,8TĂȘte 3,2 2,5

Fig. 4 : Indices de fréquence des accidents de plain-pied en fonction de la qualification professionnelle.

(Source CNAMTS et INSEE 2002) - (1), (2) et (3) : cf. tableau II

Fig. 5 : Répartition des accidents de plain-pied en fonction du siÚge de la lésion (source CNAMTS 2002)

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plus d’un tiers du nombre de journĂ©es perdues par IT Ă l’occasion des APP (figure 5). Les lĂ©sions situĂ©es au ni-veau du cou, des chevilles et des poignets sont rĂ©partiesindiffĂ©remment au niveau sus ou sous-jacent du siĂšgede la lĂ©sion. Les accidents intĂ©ressant les siĂšges in-ternes, la tĂȘte et les pieds Ă©taient les moins frĂ©quents.Lorsque la lĂ©sion touchait les membres supĂ©rieurs oulorsque les localisations Ă©taient multiples, le risque quel’accident entraĂźne une IP Ă©tait plus Ă©levĂ© : il Ă©tait de 6 % pour l’ensemble des APP, de 9 % lorsque les lĂ©sionsse situaient aux membres supĂ©rieurs ou Ă©taient mul-tiples, et de 5 % pour les lĂ©sions localisĂ©es aux membresinfĂ©rieurs (pieds exclus).

La CNAMTS rĂ©pertorie la nature des principales lĂ©sions consĂ©cutives aux AT comme Ă©tant des « contu-sions », des « douleurs-efforts-lumbagos », des « en-torses », des « plaies », des « lĂ©sions multiples » etdes « fractures ». Toutes branches d’activitĂ©s confon-dues, les « contusions », les « douleurs-efforts-lumba-gos » et les « entorses » ont Ă©tĂ© la consĂ©quence des2/3 des APP avec arrĂȘt et ont occasionnĂ© les 2/3 desjournĂ©es perdues par IT (figure 6). Les fractures et leslĂ©sions multiples Ă©taient plus rares mais ont conduitplus souvent Ă  des IP. En effet, 16 % des fractures et 9 % des lĂ©sions multiples ayant entraĂźnĂ© un arrĂȘt de tra-vail ont conduit Ă  une IP contre 6 % toutes natures delĂ©sions confondues.

La durĂ©e moyenne des IT Ă©tait de 48 jours pour l’en-semble des APP. Elle Ă©tait de 67 jours en cas de lĂ©sionsmultiples ou situĂ©es aux membres supĂ©rieurs et de 95 jours en cas de fracture.

La rĂ©partition des siĂšges et de la nature des lĂ©sionsconsĂ©cutives aux APP avec arrĂȘt et avec IP Ă©taient va-riables au sein des diffĂ©rentes branches d’activitĂ©s :

- les « douleur-effort-lumbago » reprĂ©sentaient 28 % des APP avec arrĂȘt parmi les salariĂ©s des « indus-tries de la chimie, du caoutchouc et de la plasturgie »contre 21 % tous secteurs d’activitĂ©s confondus,

- les « fractures » reprĂ©sentaient 23 % des APPavec IP parmi les salariĂ©s de la branche « commercenon alimentaire » contre 16 % tous secteurs d’activitĂ©sconfondus,

- les mains Ă©taient la partie du corps la plus sou-vent lĂ©sĂ©e dans le cas des APP avec IP parmi les sa-lariĂ©s des branches « industries de la mĂ©tallurgie »et « industries du bois, de l’ameublement, du papier-carton, du textile, du vĂȘtement, des cuirs et peaux,des pierres et terres Ă  feu ». Ce siĂšge reprĂ©sentait 20 % des APP avec IP pour chacune de ces branchescontre 13 % tous secteurs d’activitĂ©s confondus.

SYNTHÈSE ET DISCUSSION

En 2002, les APP ont reprĂ©sentĂ© en France plus deun AT avec arrĂȘt sur cinq, un AT avec IP sur cinq etprĂšs du quart des journĂ©es perdues par IT. Les APP ontdonc Ă©tĂ© des accidents frĂ©quents et graves. Ils concer-nent l’ensemble des activitĂ©s de travail, ce qui corro-bore les constats relatĂ©s dans la littĂ©ratureinternationale [2, 3, 4, 5]. Ces donnĂ©es rendent

Contusions

Entorses

Plaies

LĂ©sions multiples

Fractures

Autres

APP avec arrĂȘt APP avec IPJours perdus par IT

à l’occasion des APP

Douleurs, efforts,lumbagos

26,4

20,1

9,1

6,1

5,9

11,1

21,4

22

220,1

9,19

6,16

5,9

11,1

21,4

0 10 20 30 40

24,3

12,4

6,8

9,7

16,4

12,4

18,0

12,41

6,88

9,77

16,4,

12,4

18,0

0 10 20 30 40

25,2

16,9

4,7

7,4

11,6

12,4

21,8

16,9

4,7

7,47

11,6,

12,44

2

0 10 20 30 40

Fig. 6 : Répartition des accidents de plain-pied en fonction de la nature de la lésion (en pourcentage).(source CNAMTS)

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Documents pour le MĂ©decin

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toires qui sont rapportĂ©s. Ils constatent que lesĂ©tudes Ă  grande Ă©chelle qui supposent que les fac-teurs de risque liĂ©s au travail sont les mĂȘmes danstous les groupes d’ñge (ce qui, comme le soulignentces auteurs, est hautement discutable) peuvent don-ner des rĂ©sultats en dĂ©saccord avec des Ă©tudes me-nĂ©es Ă  un niveau plus fin. Des diffĂ©rences dans lespostes de travail occupĂ©s suivant l’ñge des salariĂ©spourraient induire des facteurs de risque liĂ©s au tra-vail qui sont diffĂ©rents et donc expliquer des diffĂ©-rences d’occurrence des accidents suivant l’ñge.Enfin, ces auteurs ont prĂ©cisĂ© que, de maniĂšre gĂ©-nĂ©rale, l’augmentation de l’ñge entraĂźne une diminu-tion des capacitĂ©s physiques et mentales mais aussiune utilisation plus efficace des ressources due Ă l’expĂ©rience. En revanche, les lĂ©sions sont plusgraves et la rĂ©cupĂ©ration plus lente en cas d’acci-dent. Les donnĂ©es 2002 de la CNAMTS, concer-nant l’occurrence et la gravitĂ© des APP suivant l’ñgedes salariĂ©s, sont en accord avec ces constats mĂȘmesi ces derniers ne tiennent pas compte des diffĂ©-rences d’exposition aux accidents liĂ©es au travail (1) .La relation entre l’ñge des salariĂ©s et l’occurrencedes APP est donc probablement, comme pour l’en-semble des AT, sous l’effet de nombreux facteurs.

Les donnĂ©es de la littĂ©rature et les informationscapitalisĂ©es par la CNAMTS soulignent la variabilitĂ©d’exposition des salariĂ©s au risque d’APP. Ces obser-vations laissent penser Ă  une causalitĂ© et une gravitĂ©des APP ancrĂ©es au sein des activitĂ©s dĂ©veloppĂ©es.En ce qui concerne l’impact de l’ñge sur la survenued’APP, il semble ĂȘtre (comme pour l’ensemble desAT) sous l’influence de nombreux facteurs qui nesont pas tous intĂ©grĂ©s dans les donnĂ©es statistiques[9]. En effet, les donnĂ©es de la CNAMTS ont pourfinalitĂ© la rĂ©paration-indemnisation des accidents etn’ont pas pour but leur comprĂ©hension ou leur prĂ©-vention. Si elles permettent une sensibilisation etsont porteuses d’hypothĂšses, elles ne sont pas suffi-santes pour identifier les actions Ă  mener dans lechamp de la prĂ©vention. Cellier et al. [10] ont mon-trĂ© la nĂ©cessitĂ© d’identifier le plus finement possibleles contraintes des situations de travail (qui peuventdiffĂ©rer selon l’ñge des salariĂ©s) ainsi que les caractĂ©-ristiques des individus, Ă  la fois en terme d’ñge etd’expĂ©rience lors de l’étude de l’impact de ces diffĂ©-rents facteurs sur la survenue d’accidents. Ilsconcluent que les mĂ©canismes intervenant dans lasurvenue des accidents peuvent ĂȘtre identifiĂ©s parl’intermĂ©diaire d’analyses cliniques de ces mĂȘmes ac-cidents. En consĂ©quence, seules des analyses appro-fondies qui intĂšgrent les caractĂ©ristiques et lesspĂ©cificitĂ©s des situations de travail et des contextesdans lesquels l’activitĂ© se dĂ©roule peuvent permettred’apporter des rĂ©ponses nuancĂ©es quant Ă  l’impactde certains facteurs sur la survenue d’APP. De telles

compte de l’impact de la survenue des APP sur la santĂ©des salariĂ©s, impact qui justifie l’accroissement des ef-forts relatifs Ă  la prĂ©vention de ces accidents.

Comme pour les AT en gĂ©nĂ©ral, une variabilitĂ© im-portante de la frĂ©quence des APP avec arrĂȘt, avec IP etdes jours perdus par IT est observĂ©e suivant le genre,l’ñge, la qualification professionnelle mais aussi selonles branches d’activitĂ©s et les catĂ©gories d’activitĂ©s quiles composent. En considĂ©rant indĂ©pendamment legenre, la qualification professionnelle ou la branched’activitĂ©s, les hommes, les ouvriers non qualifiĂ©s et lessalariĂ©s du BTP ont Ă©tĂ© les plus touchĂ©s par les APPavec arrĂȘt et avec IP. Le nombre de jours perdus par ITrapportĂ© au nombre de salariĂ©s fut Ă©galement le plusĂ©levĂ©. La littĂ©rature portant sur les « glissades, trĂ©bu-chements et chutes de plain-pied » relate Ă©galementune variabilitĂ© d’exposition suivant les activitĂ©s dĂ©ve-loppĂ©es. Cette variabilitĂ© d’exposition pourrait expli-quer en partie le fait que les hommes soient plustouchĂ©s par les APP que les femmes. Dans l’étude desAT survenus en 1982 (donnĂ©es statistiques nationalesdu Health and Safety Executive) et ayant occasionnĂ©au moins trois jours d’arrĂȘt, Buck et Coleman [5] ontmontrĂ© que, sur un ensemble de 30 secteurs d’activitĂ©s,le taux de frĂ©quence des « glissades, trĂ©buchements etchutes de plain-pied » pour 1 000 employĂ©s variait de22,7 (dans le secteur des mines et carriĂšres) Ă  0,4 (dansle secteur de la banque et des assurances). Des varia-tions significatives Ă©taient aussi observĂ©es dans lesgroupes qui composent ces secteurs. A partir de l’ana-lyse de plus de 1 600 « glissades, trĂ©buchements etchutes » survenus au travail, Kemmlert et Lundholm[6] ont constatĂ© Ă©galement que suivant les mĂ©tiersexercĂ©s, la frĂ©quence des accidents ainsi que les fac-teurs contributifs identifiĂ©s sont diffĂ©rents.

Concernant l’ñge, les donnĂ©es statistiques de laCNAMTS montrent que les salariĂ©s les plus jeunesont Ă©tĂ© les plus touchĂ©s par les APP avec arrĂȘt, alorsque les salariĂ©s ĂągĂ©s ont prĂ©sentĂ© un risque d’APPavec IP plus Ă©levĂ© et leur arrĂȘt de travail Ă©tait enmoyenne plus long. Les rĂ©sultats rapportĂ©s dans lalittĂ©rature Ă  propos du lien entre Ăąge et APP ou Ăągeet « glissades, trĂ©buchements et chutes » sont par-fois contradictoires. Pour Buck et Coleman [5], letaux de frĂ©quence des « glissades, trĂ©buchements etchutes de plain-pied » qui se produisent en situa-tion professionnelle augmente avec l’ñge des em-ployĂ©s (entre 16 et 60 ans). Pour Kemmlert etLundholm [7], les personnes ĂągĂ©es de plus de 45 ansont davantage Ă©tĂ© victimes de ces accidents que lesplus jeunes. Bentley et Haslam [8] n’ont pas mis enĂ©vidence d’effet marquĂ© de l’ñge sur l’incidence deschutes parmi les postiers Laflamme et Menckel [9]ont analysĂ© le lien entre Ăąge et AT sur la base de lalittĂ©rature des 30 annĂ©es prĂ©cĂ©dant leur Ă©tude etdans le but de comprendre les rĂ©sultats contradic-

(1) il y a une diffĂ©renced’exposition liĂ©e auxsituations de travail

lorsque par exemple lessalariĂ©s jeunes n’occu-

pent pas les mĂȘmespostes que les plus ĂągĂ©s.

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analyses ne peuvent prétendre à la représentativitédes analyses statistiques mais leur richesse apportedes éléments de compréhension complémentaires.

Études en entreprises

La comprĂ©hension des APP est un passage obligĂ© Ă leur prĂ©vention. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ces accidentssont rarement analysĂ©s en entreprises et encore moinsde maniĂšre approfondie. Il apparaĂźt donc nĂ©cessaired’accroĂźtre les connaissances relatives aux circons-tances de survenue de ces accidents.

Cette partie synthĂ©tise les informations issues dequatre interventions en entreprise rĂ©alisĂ©es par l’INRS[11, 12, 13]. Ces interventions centrĂ©es sur l’analysed’accidents avaient pour but de comprendre les APP etde proposer dans chaque entreprise des pistes de prĂ©-vention adaptĂ©es. Les mĂ©decins du travail et plus gĂ©-nĂ©ralement les prĂ©venteurs pourront s’en inspirer pourengager des actions de prĂ©vention.

DONNÉES DISPONIBLES

Analyser les donnĂ©es disponibles en entreprise surles APP permet notamment d’apprĂ©cier la frĂ©quence etla gravitĂ© de ces accidents par rapport Ă  celles desautres AT survenus dans l’entreprise, de mettre en Ă©vi-dence certaines caractĂ©ristiques des salariĂ©s les plustouchĂ©s (Ăąge, genre, mĂ©tier) et les moments les pluspropices Ă  la survenue de ces accidents. Ces donnĂ©espeuvent permettre Ă©galement d’identifier des Ă©lĂ©mentsrelatifs aux contextes de survenue de ces accidents.Pour chaque intervention, seuls les accidents survenusau cours des 4 annĂ©es la prĂ©cĂ©dant ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©spour Ă©viter de s’éloigner de la rĂ©alitĂ© actuelle de l’en-

treprise mais aussi pour recueillir, lors d’une analyseplus approfondie, le maximum d’informations de lapart de la victime sur son accident.

La proportion d’APP avec et sans arrĂȘt parmi les AT,la proportion de jours perdus Ă  l’occasion des APPparmi l’ensemble des jours perdus Ă  l’occasion des ATainsi qu’un indicateur de frĂ©quence relatif aux APPavec arrĂȘt pour 1 000 salariĂ©s ont Ă©tĂ© calculĂ©s. Pour cedernier indicateur, seuls les APP avec arrĂȘt ont Ă©tĂ© prisen compte, car il a Ă©tĂ© supposĂ© que les APP sans arrĂȘtpouvaient ĂȘtre moins systĂ©matiquement dĂ©clarĂ©s etdans ce cas, le nombre recensĂ© serait moins reprĂ©sen-tatif du nombre rĂ©el. Le tableau IV rapporte les rĂ©sul-tats obtenus. Il montre que la frĂ©quence et la gravitĂ©des APP peuvent ĂȘtre variables d’une entreprise Ă l’autre. Une intervention en entreprise a rĂ©vĂ©lĂ© 33 %d’APP parmi les AT avec arrĂȘt et 50 % parmi les ATsans arrĂȘt et environ 40 salariĂ©s sur 1 000 ont Ă©tĂ© vic-times d’un APP avec arrĂȘt en moyenne sur les quatreannĂ©es considĂ©rĂ©es. A l’occasion d’une autre interven-tion, les APP ont reprĂ©sentĂ© plus de 60 % des joursd’arrĂȘt consĂ©cutifs aux AT. Ces proportions sont plusimportantes que celles du niveau national.

Certaines catĂ©gories d’AT (accidents dus aux ma-chines par exemple) touchent les salariĂ©s exerçant desmĂ©tiers spĂ©cifiques et se produisent dans des lieux biendĂ©limitĂ©s. Les APP sont quant Ă  eux a priori susceptiblesde se produire Ă  tout moment, en tout lieu et au coursd’activitĂ©s variĂ©es. Une difficultĂ© est alors d’identifier lessituations de travail propices Ă  la survenue de ces acci-dents. Pour dĂ©terminer certaines caractĂ©ristiques de cessituations, un indicateur de frĂ©quence des APP avec ar-rĂȘt a Ă©tĂ© calculĂ© suivant le mĂ©tier des salariĂ©s, l’ñge, legenre ainsi que suivant les moments de la journĂ©e.

Les valeurs de l’indicateur de frĂ©quence obtenuspour chacune des interventions montrent que les sala-riĂ©s sont diffĂ©remment touchĂ©s par ces accidents selonle mĂ©tier qu’ils exercent dans l’entreprise [11, 12].

Les résultats issus de trois interventions sur lesquatre révÚlent que les salariés les plus jeunes ont été

Les accidents de plain-pied dans les quatre entreprises étudiées.

ENTREPRISE A B C D

% d’accidents de plain-piedparmi les accidents du travail 33 % 43 % 37 % 40 %avec arrĂȘt

% de jours perdus à l’occasion des accidents de plain-pied parmi l’ensemble des jours perdus

30 % 26 % 60 % 63 %

% d’accidents de plain-pied parmi les accidents du travail sans arrĂȘt

50 % 30 % 27 % 36 %

Nombre d’accidents de plain-pied avec arrĂȘt pour 1000 salariĂ©s

41 26 16 15

TABLEAU IV

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sieurs accidents sur la base de l’activitĂ© des victimes aumoment de l’accident et du lieu des accidents, ces deuxinformations Ă©tant le plus souvent renseignĂ©es. Aucours de chaque intervention, 4 Ă  6 types d’accidentsde plain-pied ont Ă©tĂ© identifiĂ©s sur cette base. Ceci estillustrĂ© dans le tableau V qui prĂ©sente la typologie desAPP avec et sans arrĂȘt obtenue Ă  l’occasion d’une in-tervention, Ă  titre d’exemple.

Une analyse approfondie des circonstances de sur-venue des types d’APP les plus graves (ceux pour les-quels le nombre de jours d’arrĂȘt Ă©tait plus Ă©levĂ©) et/oules plus frĂ©quents a ensuite Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Cette analyseapprofondie Ă©tait basĂ©e sur des entretiens avec les vic-times, quand cela Ă©tait possible, et sur l’analyse de l’ac-tivitĂ© des salariĂ©s au sein des situations de travail qui sesont avĂ©rĂ©es plus propices Ă  la survenue de ces acci-dents. Ceci a permis de rassembler des donnĂ©es et deconstruire les arbres des causes des accidents Ă©tudiĂ©sselon la mĂ©thode dĂ©crite par l’INRS [15]. Contraire-ment Ă  la phase prĂ©cĂ©dente, la capitalisation et l’ana-lyse de ces informations nĂ©cessitent la mise en Ɠuvrede mĂ©thodes et d’outils plus spĂ©cifiques [11, 12], quine seront pas dĂ©veloppĂ©s dans cet article.

Sur la base des informations capitalisĂ©es, plusieurscombinaisons de facteurs d’accident communes auxAPP d’un mĂȘme type ont Ă©tĂ© identifiĂ©es permettantainsi de construire des scĂ©narios rĂ©currents. Il s’agit derassembler les Ă©lĂ©ments de comprĂ©hension de l’accidentcommuns Ă  plusieurs APP sous la forme d’un rĂ©cit.

Le « scĂ©nario » suivant correspond Ă  sept APP ren-contrĂ©s lors d’une mĂȘme intervention, et pour lesquelsdes entretiens ont pu avoir lieu avec 6 victimes : « lessalariĂ©s se rendent Ă  un rendez-vous avec un client. Demauvaises conditions climatiques les ralentissent sur laroute. C’est au cours de leurs dĂ©placements, activitĂ© consi-dĂ©rĂ©e comme secondaire, alors qu’ils sont seuls, qu’ils es-

les plus touchĂ©s (figure 7), ce qui est en concordanceavec les donnĂ©es nationales Ă©tudiĂ©es prĂ©cĂ©demment.Ce rĂ©sultat qui ne traduit pas une relation de cause Ă effet conduit Ă  s’interroger notamment sur l’impact descaractĂ©ristiques du poste, de l’expĂ©rience et/ou de laprise de risque sur la survenue d’APP. Il n’est pas gĂ©-nĂ©ralisable Ă  toute entreprise.

Les APP se sont produits plus frĂ©quemment un jourqui suivait un jour de repos ou encore les premiĂšresheures aprĂšs la prise de service. Ceci a Ă©tĂ© observĂ© aucours des deux interventions pour lesquelles ces don-nĂ©es Ă©taient disponibles, ce qui conduit Ă  Ă©mettre l’hy-pothĂšse de l’impact d’un changement de rythme sur lasurvenue d’APP [14]. Enfin, l’analyse de ces donnĂ©es amis en Ă©vidence le fait que les conditions environne-mentales Ă©taient souvent nĂ©fastes au moment de la sur-venue des APP (exemples : sols glissants, encombrĂ©sou en mauvais Ă©tat ou encore variation de la hauteur desmarches d’un escalier). Ces Ă©lĂ©ments rencontrĂ©s sou-vent en situation habituelle de travail sont probable-ment nĂ©cessaires Ă  la survenue de l’accident sans ĂȘtresuffisants. L’analyse quantitative des donnĂ©es est donc,comme les analyses prĂ©sentĂ©es Ă  partir des donnĂ©es sta-tistiques nationales, porteuse d’hypothĂšses mais n’ap-porte pas suffisamment d’élĂ©ments de comprĂ©hensiondes APP pour identifier les actions de prĂ©vention qu’ilconviendrait de mettre en Ɠuvre dans chaque entre-prise. Pour cela, une meilleure comprĂ©hension des APPdans l’entreprise concernĂ©e est nĂ©cessaire.

CIRCONSTANCES DE SURVENUE

Pour progresser dans cette compréhension, une ty-pologie des APP a été effectuée à partir des donnéesdisponibles en entreprise. Elle consiste à regrouper plu-

Âge

70

60

50

40

30

20

10

0

18-25 ans 26-35 ans 36-45 ans 46-55 ans

A (de 1999 Ă  2000)

B (de 1998 Ă  2001)

C (de 1999 Ă  2002)

D (de 1998 Ă  2002)

Indi

cate

ur d

e fr

Ă©que

nce

(0/0

0)

Fig. 7 : Indice de frĂ©quence des accidents de plain-pied avec arrĂȘt en fonction de l’ñge.

L’indice de frĂ©quence est le nombre moyen, sur la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, d’accidents de plain-pied avec arrĂȘt pour 1 000 salariĂ©s.

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saient de “ rĂ©cupĂ©rer le temps perdu”. Ces dĂ©placements ra-pides alors que les conditions climatiques sont mauvaises oc-casionnent des APP ». Dans ces situations, lesconditions climatiques sont un facteur « direct » d’ac-cident, en rendant le sol glissant ou en masquant lesdangers (cas d’un regard d’égout non couvert) et sontĂ©galement un facteur indirect puisqu’en ralentissant lesagents sur la route, ces derniers vont accĂ©lĂ©rer le paslors de leurs dĂ©placements Ă  pied afin de rattraper letemps perdu. L’entreprise en question n’est pas en ca-pacitĂ© de maĂźtriser les dangers sur la voie publique ouchez les clients oĂč se rendent ses salariĂ©s. On peut ce-pendant supposer que l’impact des conditions clima-tiques sur la survenue d’APP puisse ĂȘtre rĂ©duit pardes actions relatives Ă  l’organisation du travail qui vi-seraient Ă  prendre en compte la variabilitĂ© des tempsde trajet compte tenu des conditions climatiques.

À l’occasion d’une autre intervention, le scĂ©nariosuivant correspondait Ă  11 APP, pour lesquels des en-tretiens ont pu avoir lieu avec 6 victimes : « la per-sonne se dĂ©place Ă  une allure “normale”, dans un lieuqu’elle connaĂźt mais qui n’est pas son lieu habituel de tra-vail. La surface prĂ©sente un obstacle de petite taille que lapersonne ne voit pas, son regard Ă©tant portĂ© ailleurs (unepersonne avec qui elle discute, la voiture vers laquelle elle sedirige
). La personne trĂ©buche mais rĂ©cupĂšre son Ă©qui-libre.». Ces accidents tĂ©moignent de l’impossibilitĂ©pour l’individu d’anticiper un obstacle dans certainessituations, d’autant plus que la prĂ©sence de cet obs-tacle ne peut ĂȘtre attendue (une marche dans un cou-loir par exemple). La conception adĂ©quate ou lacorrection des locaux semblent ĂȘtre des moyens plussĂ»rs de rĂ©duire ces APP que le moyen qui consiste Ă inciter les salariĂ©s Ă  faire attention.

D’une entreprise Ă  l’autre, les scĂ©narios varient fai-sant apparaĂźtre des facteurs d’accidents diffĂ©rents etdonc des actions diffĂ©rentes Ă  engager dans le champde la prĂ©vention. Ces actions concernent toutes les

composantes de la situation de travail : l’individu maisaussi la tĂąche qu’il rĂ©alise, les outils qu’il utilise et le mi-lieu dans lequel il effectue cette tĂąche [16].

Discussion

Si la frĂ©quence des APP n’évoque gĂ©nĂ©ralement pasde surprise parmi les acteurs de l’entreprise, il n’en estpas toujours de mĂȘme de leur gravitĂ©. Ainsi, l’estima-tion de la frĂ©quence et de la gravitĂ© des APP avec etsans arrĂȘt de travail permet de cerner en partie l’enjeuque reprĂ©sente leur prĂ©vention et de favoriser la prisede conscience de cet enjeu.

Les Ă©tudes menĂ©es en entreprise ont mis en Ă©vi-dence la diversitĂ© des contextes dans lesquels ces acci-dents se produisent aussi bien quant au lieu (intĂ©rieur,extĂ©rieur des locaux, voie publique, escaliers
), Ă  latĂąche Ă  rĂ©aliser (maintenance, entretien, contrĂŽle, for-mation, service
) ou encore aux outils et matĂ©riels uti-lisĂ©s au moment de l’accident (port d’outils, systĂšmed’accĂšs
). Les typologies d’APP ont montrĂ© que lesaccidents rĂ©pertoriĂ©s par la CNAMTS selon l’élĂ©mentmatĂ©riel 01 « Emplacement de travail et surfaces decirculation – cas des accidents survenus de plain-pied »ne correspondaient pas tous Ă  la reprĂ©sentation la pluscommune de ces accidents, c’est-Ă -dire une personnequi glisse ou trĂ©buche au cours de son dĂ©placement etchute. En effet, Ă©taient rĂ©pertoriĂ©s selon cet Ă©lĂ©mentmatĂ©riel en majoritĂ© des accidents dĂ©clenchĂ©s par uneperturbation d’équilibre mais aussi des accidents seproduisant lors de l’ouverture ou de la fermeture desportes ou fenĂȘtres ou encore des douleurs apparaissantbrusquement lors de mouvements. Il faut Ă©galementnoter que les accidents dĂ©clenchĂ©s par une perturba-tion de l’équilibre corporel n’entraĂźnaient pas systĂ©ma-tiquement la chute de la victime. Par exemple, il arrive

Typologie des accidents de plain-pied dans l’entreprise B.

ActivitĂ© de la victime Lieu de l’accident Nombre total Nombre totalau moment d’accidents de jours d’arrĂȘtde l’accident (nombre d’accidents (somme des nombres

Type d’APP avec arrĂȘt) de jours d’arrĂȘt)

a Descente de camion Extérieur des locaux 5 (3) 81 (44+21+16)

b Déplacement Extérieur des locaux 10 (4) 36 (4+20+6+6)

c DĂ©placement VĂ©hicule ↔ lieu d’intervention 7 (2) 16 (10+6)

d Déplacement Intérieur des locaux 4 (0) 0

ExtĂ©rieur et e Descente d’escalier

intérieur des locaux8 (2) 8 (6+2)

f Mouvement Extérieur et sans locomotion intérieur des locaux 7 (2) 11 (6+5)

– intĂ©rieur de vĂ©hicule

TABLEAU V

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Pour cette raison, deux objectifs doivent ĂȘtre visĂ©s dansle cadre de la prĂ©vention des APP : prĂ©venir la pertur-bation d’équilibre et limiter la gravitĂ© des lĂ©sions.

Les scĂ©narios prĂ©sentĂ©s dans le paragraphe « cir-constances de survenue » montrent bien qu’un facteurd’accident lorsqu’il est isolĂ© (mauvaises conditions cli-matiques, une marche dans un couloir
) contribuepeu Ă  la survenue d’un APP et peut Ă©galement avoirune forte probabilitĂ© d’ĂȘtre observĂ©. En effet, les mau-vaises conditions climatiques, par exemple, bien quefrĂ©quentes, sont beaucoup plus souvent associĂ©es Ă  dessituations sans accident qu’à des situations acciden-telles. À ce sujet M. Monteau Ă©crit « une irrĂ©gularitĂ© duquai ici, un couloir momentanĂ©ment encombrĂ© lĂ , un mĂ©ca-nicien qui connaĂźt mal les lieux ailleurs, sont en rĂ©alitĂ© au-tant d’élĂ©ments tolĂ©rĂ©s par le systĂšme car peu susceptiblesd’engendrer directement un accident quand ils sont considĂ©-rĂ©s isolĂ©ment ». Dans le cadre de la prĂ©vention, « ils’agit donc davantage de maĂźtriser les facteurs dont la com-binaison peut s’avĂ©rer nuisible que de tenter de supprimertous les facteurs de risque » [18]. Ceci souligne bien l’in-tĂ©rĂȘt d’identifier, en situation de travail, les combinai-sons de facteurs d’APP et non pas les facteurs d’APPisolĂ©s. La formalisation par un scĂ©nario ou une combi-naison de facteurs d’accident des Ă©lĂ©ments de comprĂ©-hension relatifs Ă  un groupe d’accidents similairesreprĂ©sente pour l’entreprise une base de discussionquant aux actions Ă  engager de maniĂšre spĂ©cifique etprioritaire dans le cadre de la prĂ©vention des APP. Lesactions identifiĂ©es seront spĂ©cifiques puisque les scĂ©-narios intĂšgrent les particularitĂ©s des situations de tra-vail au sein desquelles se sont produits les APP. Ellesseront prioritaires parce qu’elles porteront sur la maĂź-trise de facteurs de risque dont la combinaison s’estavĂ©rĂ©e nuisible Ă  plusieurs reprises.

Le prĂ©venteur dispose de nombreuses recomman-dations pour prĂ©venir les APP mais celles-ci sont gĂ©nĂ©-rales et souvent peu opĂ©rationnelles. Elles proviennentla plupart du temps de facteurs identifiĂ©s spontanĂ©-ment Ă  l’issue d’un APP. Les facteurs prĂ©cĂ©dant de peula lĂ©sion et liĂ©s frĂ©quemment Ă  l’environnement matĂ©-riel sont les premiers et souvent les seuls Ă©voquĂ©s : parexemple un obstacle, un sol glissant ou l’allure rapidedu dĂ©placement. Le prĂ©venteur est amenĂ© Ă  faire unchoix de maniĂšre plus ou moins arbitraire parmi ces re-commandations. De ce fait les actions engagĂ©es peu-vent ĂȘtre insuffisantes voire mĂȘme peu adaptĂ©es auxsituations concernĂ©es. Les actions spĂ©cifiques aux si-tuations de travail d’une entreprise ne peuvent ĂȘtremises en Ă©vidence qu’à la suite d’une dĂ©marche de dia-gnostic. L’écueil Ă  Ă©viter est de s’engager dans des ac-tions qui ne seraient pas les actions prioritaires Ă  menerdans le champ de la prĂ©vention et en consĂ©quenced’obtenir une rĂ©duction insuffisante de ces accidents,ce qui entretiendrait une attitude fataliste vis-Ă -vis durisque d’APP.

que la victime se torde la cheville en marchant sur unsol inĂ©gal, heurte un Ă©lĂ©ment de l’environnement ousubit une lĂ©sion sans qu’il y ait eu chute. Par ailleurs,dans une entreprise oĂč Ă©tait prĂ©sent le risque de chutede grande hauteur (travail sur nacelle), les accidents seproduisant lors de la descente de camion ou lors de lamontĂ©e ou descente d’une marche Ă©taient rĂ©pertoriĂ©scomme des APP alors que pour les trois autres inter-ventions, ces accidents Ă©taient classĂ©s selon l’élĂ©mentmatĂ©riel 02 « accident avec dĂ©nivellation ». Ceconstat interroge quant aux AT rĂ©pertoriĂ©s selon l’élĂ©-ment matĂ©riel 01. En effet, la complexitĂ© du phĂ©no-mĂšne accident rend difficile la codification d’unaccident selon un seul Ă©lĂ©ment matĂ©riel (un accidentne peut ĂȘtre rĂ©pertoriĂ© que selon un seul Ă©lĂ©ment ma-tĂ©riel dans la classification de la CNAMTS). Parexemple, selon quel Ă©lĂ©ment matĂ©riel classer un acci-dent au cours duquel une personne portant un cartonde marchandises, pose son pied sur un dĂ©nivelĂ© au solet se fait une entorse de la cheville ? Selon l’élĂ©mentmatĂ©riel « emplacement de travail et surfaces de circula-tion – cas des accidents survenus de plain-pied » ? ou bienselon l’élĂ©ment matĂ©riel « objets en cours de transportmanuel » ? Par ailleurs, des accidents se produisantlors de l’ouverture ou de la fermeture de portes ou fe-nĂȘtres ou encore des douleurs apparaissant lors demouvements brusques sont souvent rĂ©pertoriĂ©s (pardĂ©faut ?) selon l’élĂ©ment matĂ©riel 01. Clarifier les mo-dalitĂ©s de classification des AT pourrait permettre demieux exploiter les donnĂ©es statistiques qui en dĂ©cou-lent ainsi que les rĂ©sultats parfois contradictoiresd’études portant sur des ensembles d’accidents qui nesont pas dĂ©finis de la mĂȘme façon (cf. par exemple larĂ©partition des indices de frĂ©quence des APP ou des « glissades, trĂ©buchements et chutes de plain-pied » [5]suivant l’ñge des salariĂ©s).

Compte tenu de ces constats, les premiĂšres ques-tions Ă  se poser au sein d’une entreprise pour progres-ser dans le champ de la prĂ©vention des APPpourraient ĂȘtre les suivantes : « Dans quelles circons-tances les accidents rĂ©pertoriĂ©s comme des APP se produi-sent-ils dans mon entreprise ? » « Y a-t-il des mĂ©tiers quisont plus touchĂ©s ? » « Quels sont les moments, les en-droits, les situations de travail qui sont plus propices Ă  leursurvenue ? ».

En ce qui concerne les accidents occasionnĂ©s parune perturbation d’équilibre, la nature et la gravitĂ© deslĂ©sions qui s’en suivent dĂ©pendent de la tentative de rĂ©-cupĂ©ration d’équilibre et/ou de la rencontre de la vic-time avec son environnement matĂ©riel immĂ©diat, aumoment de la perturbation de l’équilibre ou au momentde la chute s’il y a chute. Ceci est illustrĂ© par le rĂ©cit sui-vant extrait de la base de donnĂ©es EPICEA [17]« 
 la victime a heurtĂ© la pĂ©dale de la presse Ă©lectropneuma-tique et a Ă©tĂ© dĂ©sĂ©quilibrĂ©e. Elle s’est d’abord retenue avec samain droite sur la table de la presse puis dans l’outillage
 ».

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Conclusion Les indicateurs relatifs à la fréquence et à la gravité

des APP, qu’ils proviennent des donnĂ©es statistiquesnationales ou des Ă©tudes menĂ©es en entreprises met-tent en Ă©vidence l’enjeu que reprĂ©sente la prĂ©ventionde ces accidents.

Le risque de survenue ainsi que la gravitĂ© d’un APPdiffĂšrent selon les branches d’activitĂ©s, les catĂ©goriesqui les composent et Ă©galement les mĂ©tiers exercĂ©s.

L’analyse d’APP fait Ă©merger un certain nombre deproblĂšmes en lien avec la survenue de ces accidents :des problĂšmes de conception de locaux, de systĂšmesd’accĂšs, d’organisation des activitĂ©s. Les APP doiventdonc ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un risque professionnel Ă 

part entiĂšre et faire l’objet d’une prĂ©vention au mĂȘmetitre que les autres risques d’AT tels que le risque liĂ© auxmachines, le risque de chute de hauteur ou encore lerisque chimique.

Ce document se veut tout d’abord un outil de sen-sibilisation au risque d’APP. Il ne prĂ©tend pas avoircernĂ©, ni l’ensemble des problĂšmes en lien avec la sur-venue de ces accidents, ni l’ensemble des chemins quipermettent de progresser dans le champ de leur prĂ©-vention. À travers les Ă©tudes qu’il relate, il se veut Ă©ga-lement un encouragement Ă  la prise en considĂ©rationde la prĂ©vention des APP au travail qui touche tous lessecteurs d’activitĂ©. Cette prĂ©vention passe par unecomprĂ©hension suffisante en entreprise des phĂ©no-mĂšnes APP dans toute leur diversitĂ©.

Points Ă  retenir

Les accidents de plain-pied (APP) sont la deuxiÚme cause des accidents de travail (AT) dansles entreprises du régime général et occasionnent un quart des journées perdues par inca-pacité temporaire.

Tous les secteurs d‘activitĂ©s sont concernĂ©s. Cependant la frĂ©quence et la gravitĂ© des APPvarient selon les branches d’activitĂ© et les catĂ©gories qui les composent, ce qui renforce l’hy-pothĂšse d’un lien entre ces accidents et toutes les composantes de la situation de travail.

L’item « emplacement de travail et surfaces de circulation – cas des accidents survenus deplain-pied » recouvre de multiples situations non homogĂšnes entre elles. La plus frĂ©quem-ment rencontrĂ©e serait celle d’accidents occasionnĂ©s par une perturbation d’équilibre de lavictime.

Comme pour les AT en gĂ©nĂ©ral, la prĂ©vention des APP est diversifiĂ©e. Elle nĂ©cessite aujour-d’hui une analyse approfondie des accidents afin d’ĂȘtre adaptĂ©e aux situations de travail.

BIBLIOGRAPHIE ET ANNEXE PAGES SUIVANTES

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Bibliographie

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MĂ©tallurgie – CTN Aïżœ Production de mĂ©taux ferreuxïżœ Production de mĂ©taux non ferreuxïżœ PremiĂšre transformation desmĂ©taux ferreuxïżœTravaux de fonderieïżœ Fonderie sous pression, fonderiede mĂ©taux non ferreux autres que le cuivreïżœ Fabrication de matĂ©riels lourds :chaĂźnes et tubes d’acierïżœ Fabrication de matĂ©riels lourds :grosse chaudronnerie, soudureïżœ Fabrication de matĂ©riels lourds :matĂ©riels de combustion et deconditionnement d’airïżœ Fabrication de matĂ©riels lourds :moteurs, machines Ă  vapeur, turbineset pompesïżœ Fabrication de matĂ©riels lourds :machines et matĂ©riels mĂ©caniquesdiversïżœ Fabrication de matĂ©riels de poidsmoyensïżœ Fabrication de matĂ©riels de poidsmi-moyenïżœ Fabrication de matĂ©riels lĂ©gersïżœ Constructions navalesïżœ Fabrication et entretien de petitsmatĂ©riels Ă©lectriques et Ă©lectro-niquesïżœ VĂ©hicules automobilesïżœ Constructions aĂ©ronautiquesïżœ Fabrication de matĂ©riels Ă©lectriquesïżœTravail des mĂ©tauxïżœ Construction mĂ©caniqueïżœ Traitement et revĂȘtement des mĂ©tauxïżœ Fabrication d’appareils de contrĂŽleïżœ Fabrication de matĂ©riel optiqueïżœ Autres activitĂ©s

Bñtiment et travaux publics –CTN B

ïżœ Gros Ɠuvre – Maçonnerieïżœ MĂ©tallerieïżœ PlĂątrerieïżœ Travaux d’amĂ©nagementïżœ Construction mĂ©talliqueïżœ Ouvrages d’artïżœ Travaux publics et gĂ©nie civilïżœ Forages et sondagesïżœ Travaux souterrainsïżœ Travaux maritimes et fluviauxïżœ Travaux de routes et d’aĂ©ro-dromesïżœTravaux de voies ferrĂ©esïżœ Travaux urbains et d’hygiĂšnepublique, pose de canalisations Ă  grande distanceïżœ Construction de rĂ©seaux et de centrales Ă©lectriquesïżœ Conseil et assistance – DĂ©corationintĂ©rieure

Transports, eau, gaz, Ă©lectricitĂ©,livre et communication – CTN C

ïżœ Transport routier de marchandisesïżœ Transport routier de personnes

ïżœ Transport maritime et fluvialïżœ Transport ferroviaireïżœ Transport aĂ©rienïżœ Transports spĂ©ciauxïżœ Logistiqueïżœ Energie, eau, collecte et traitementdes dĂ©chetsïżœ CrĂ©ation, Ă©dition, fabrication de supports « papier Â»ïżœ CrĂ©ation, Ă©dition, fabrication, diffusion de supports « audiovisuels Â»ïżœ TĂ©lĂ©communicationsïżœ ActivitĂ©s sportives de loisirsïżœ Gestion d’équipements culturels et sportifs

Services, commerces et indus-tries de l’alimentation - CTN D

ïżœ Abattage – DĂ©coupeïżœ Transformation viandeïżœ Volailles – Gibiersïżœ Poissonïżœ Magasinsïżœ Boissonsïżœ Boulangerie – PĂątisserieïżœ Conservesïżœ Epicerieïżœ Lait – Fromageïżœ CĂ©rĂ©alesïżœ Produits alimentaires diversïżœ Sucreïżœ Aliments pour animauxïżœ EntrepĂŽts frigorifiquesïżœ Chocolaterie – Confiserieïżœ MatiĂšres premiĂšres agricolesïżœ Fruits – LĂ©gumesïżœ Biscotterie – Biscuiterieïżœ Autres activitĂ©s de l’alimentationïżœ Restauration

Industries de la chimie, ducaoutchouc, de la plasturgie -CTN E

ïżœ MĂ©tallurgie des mĂ©taux non ferreux – Electrochimieïżœ Azote – Engraisïżœ Corps grasïżœ Peintures et vernisïżœ Produits d’entretienïżœ Charbonïżœ PĂ©troleïżœ Fabrication d’acides et de basesïżœ Pharmacieïżœ Parfumerieïżœ ActivitĂ©s diverses de la chimieïżœ Fabrication de pneumatiqueïżœ Demi-produits et produits finis en caoutchouc, tissus impermĂ©ables,linolĂ©umïżœ ActivitĂ©s diverses du caoutchoucTransformation des matiĂšres plastiques

Industries du bois, de l’ameu-blement, du papier-carton, du textile, vĂȘtement, des cuirset peaux et des pierres etterres Ă  feu - CTN Fïżœ Scieriesïżœ Tabacïżœ PremiĂšre transformation et

utilisation directe du boisïżœ Fabrication de produits et d'ar-ticles divers en boisïżœ Importation et commerce des boisïżœ ActivitĂ©s diverses du boisïżœ Papierïżœ Cartonnage et articles en papierd'emballagesïżœ ActivitĂ©s du carton non dĂ©signĂ©esailleursïżœ Textileïżœ VĂȘtementïżœ Tannerieïżœ ActivitĂ©s des cuirs et peaux nondĂ©signĂ©es ailleursïżœ Extraction de matĂ©riaux divers et compactsïżœ Industrie du verreïżœ Industrie cĂ©ramiqueïżœ MatĂ©riaux de construction, taille de pierre, pavĂ©, marbreïżœ MatĂ©riaux de construction, fabrica-tion de plĂątre, chaux et cimentsïżœ ActivitĂ©s diverses de matĂ©riauxminĂ©rauxïżœ RĂ©cupĂ©ration et recyclage

Commerces non-alimentaires -CTN G

ïżœ MatĂ©riaux de constructionïżœ MatĂ©riel BTP – Agricoleïżœ Grands magasinsïżœ MĂ©tauxïżœ Combustibleïżœ Meubleïżœ VĂ©hiculesïżœ Quincaillerie – ElectromĂ©nagerïżœ Commerces gros diversïżœ Equipement et fournituresïżœ Autres activitĂ©s de commerceïżœ Locations meubles et immeublesïżœ Location de matĂ©riel BTP et agricole

Activités de service I - CTN H

ïżœ ActivitĂ©s financiĂšres et cabinetsd’étudesïżœ Assurancesïżœ Rechercheïżœ Administrationsïżœ Services informatiquesïżœ Cabinets d’études et d’expertiseïżœ Services internationauxïżœ Accueil Ă  domicileïżœ SĂ©curitĂ© socialeïżœ Bureaux d’essaisïżœ Organismes et formation

ActivitĂ©s de service II et travailtemporaire - CTN Iïżœ Travail temporaireïżœ Nettoyage et dĂ©sinfectionïżœ Professions de santĂ©ïżœ VĂ©tĂ©rinairesïżœ Action sociale et formationïżœ Organisations Ă©conomiques,sociales et culturellesïżœ Services aux personnes et Ă  la collectivitĂ©ïżœ Autres activitĂ©s de service

CATÉGORIES D’ACTIVITÉS COMPOSANT LES 9 BRANCHES D’ACTIVITÉS (CTN)

A N N E X E

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