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JUIN 2015 205 4 € ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE ACIT : 2015 > 2019 LA FEUILLE DE ROUTE GUY NABET ADIEUX JACQUES GRUSZEWSKI ÉLECTIONS À L’ACIT : CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR LES ADMINISTRATEURS PORTRAIT DU NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ YVES BOUNAN : LE PROJET ET LA BIO LES NOUVEAUX VISAGES DE L’ACIT

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Page 1: ACIT N° Association Cultuelle Israélite de Toulouse ’ACIT ...Hubert Strouk, Harold Avraham Weill Aviv mag est une publication de l’ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse,

JUIN 2015N°205

4 €

ACITAssociation CultuelleIsraélite de Toulouse

LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE

ACIT : 2015 > 2019LA FEUILLE DE ROUTE

GUY NABET

A D I E U XJACQUES

GRUSZEWSKI

ÉLECTIONS À L’ACIT : CE QU’ILFAUT SAVOIR SUR LES ADMINISTRATEURS

PORTRAIT DU NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉYVES BOUNAN : LE PROJET ET LA BIO

LES NOUVEAUX VISAGES

DE L’ACIT

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L E LANGAGE EST, dit-oncommunément, le propre del’homme. Reste à savoir

l’usage qu’il en fait. Le constat n’estpas, à cet égard, très optimiste. Dumot vide ou machinal qui effleure outraverse, sans véritablement lesprendre en compte, les êtres et leschoses, au mot de haine qui détruit etqui tue, en passant par le silencedélibéré qui méprise, étouffe ouréduit, le langage n’est pas, hélas, celong cours tranquille et lumineuxdont les utopistes de tous bordsprétendaient ou souhaitaient qu’ilmenât, en toutes circonstances, à laVérité et à l’Harmonie.

Au dialogue authentique, de voix àvoix, de personne à personne,succèdent, aujourd’hui plus quejamais, la fureur de l’invective etl’artifice de la polémique sur cestréteaux du médiatique où se forgel’opinion et où se précipitentpolitiques armés de « petitesphrases » assassines, ou essayisteschagrins en quête de promotion pourleurs propres écrits.Les violentes charges contre lapersonne même de la ministre de

l’Education Nationale et le virulentréquisitoire d’un Emmanuel Todd àl’encontre de cet « esprit du 11janvier » invoqué par le chef de l’Etatet son premier ministre, au lendemainde la manifestation unitaire de cesmillions de citoyens rassemblés dansles rues de Paris et des grandes villesde province pour témoigner de leursolidarité républicaine avec lesvictimes de la terreur islamiste et deleur ferme détermination à luttercontre leur fanatisme totalitaire, enont été, ces dernières semaines, denouvelles et tristes illustrations.

La proximité d’échéances électoralesdécisives, l’exacerbation desambitions rivales, le recours quasisystématique à la provocation commedétonateur de buzz n’arrangent rien,il est vrai. Et l’excès se fait règle. Ets’y perd le « principe de vertu » dontun Montesquieu écrivait qu’ilconstituait le socle essentiel de ladémocratie. La recherche de l’intérêtpersonnel devance alors et remplace« le seul désir, le seul bonheur derendre à sa patrie de plus grandsservices que les autres citoyens »1.

Le langage se retrouve ainsi détournéde sa vocation première.Celle de communiquer avec l’autredans le respect de son identité, de sonaltérité.Celle qui me légitime dans le dire etle regard de l’autre.Cet autre, tout à la fois semblable etdifférent, qui fonde notre communehumanité.

Henri Amar

1 - L’Esprit des Lois, Livre V.

AVIVmag n°205 juin 2015 3

Le billetd’henriamar

Polémiques

Sommaire du N° 205

ÉTÉ 2015 - Tamouz 5775

La nouvelle équipe vient d’être élue. Motivée,compacte, plurielle, elle fait corps autour duprésident Yves Bounan. Découvrez qui fait quoidans le Conseil d’Administration de l’ACIT > p 13

Le billet d’Henri Amar 3La page d’Yves Bounan 5Actualité religieuse : 17 Tamouz et Ticha be Av 6Jérusalem si je t’oublie... 7Entretien avec le nouveau président 11Le nouveau Conseil d’Administration 13La vie des synagogues 17Journée tables rondes à l’ORT 18Il y a vingt ans, Jacques Chirac… 20La conférence des Rabbins à Toulouse 22Les associations 24L’anniversaire de l’Etat d’Israël à laMairie de Toulouse 29Brèves communautaires 30Mémoire autour de Honikman 32Hommage à Jacques Gruszewski 33Radio Kol Aviv 34Culture 35L’adieu à Guy Nabet 38Carnet communautaire 39

Ont contribué à ce numéroJoelle Adjedj, Henri Amar, Jacques Asseraf, GérardAttaïech, Anny Beck, Yves Bounan, Sophie Castiel, JacquesBriène, Patricia Dassa, Claude Denjean, Frédéric Kélif,Dominique Khalifa, Pierre Lasry, Maurice Lugassy, MarcelMarais, Yoseph Ytzrak Matusof, Yaël Rueff-Salama,Hubert Strouk, Harold Avraham Weill

Aviv mag est une publication de l’ACITAssociation Cultuelle Israélite de Toulouse, 2 place Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46Directeur de la publication : Yves Bounan Directeur de la communication : Serge SellemDirecteur de la rédaction : Pierre LasryRédaction et coordination : Yaël Rueff-Salama Crédit photo : LSP, Bernard AïachDesign, production : LSP, 11 rue Adonis, 31200 Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, [email protected] Régie publicitaire : Joëlle Adjedj

N° de commission paritaire : 1106G88068 Dépôt légal à parution

Charles de Secondat, Baron de Montesquieu,1689 - 1755

«

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AVIVmag n°205 juin 2015 5

Le site internet de l’ACIT

4 AVIVmag n°205

LE SITE INTERNET est unmoyen de communicationindispensable aujourd’hui. Il

a pour objet de créer un lien entretous les membres de notre commu-nauté et de faciliter l’accès auxinformations communautaires.

Vous pourrez y trouver :

• Toutes les démarches concernant lavie juive : naissance, mariage, décès,bar et bat mistvot …

• Les adresses des lieux de cultes,Mikvé.

• Les coordonnées de toutes les épi-ceries, boucheries, traiteurs,restaurants Cacher de Toulouse et laliste des produits cacher.

• Les coordonnées de vos correspon-dants administratifs de l’ACIT

• Les dates, horaires, lieuxde nos fêtes juives et mani-festations communau-taires.

Vous pourrez aussi consul-ter le dernier AVIV MAG(ci-contre) ainsi que ledernier AVIV HEBDOmis à jour toutes lessemaines.

Pouvoir payer enligne !Afin de faciliter le paiement des dons,cotisations, et places de Kippour nousavons mis en place sur cesite le PAIEMENT ENLIGNE.

De façon simple et rapide.vous pouvez régler votrecotisation, l’ensemble devos dons et réserver vosplaces de Kippour.

Nous avons souhaité faireun site convivial, qui évo-luera certainement dansles prochains mois.

Patricia Dassa

Un nouvel outil pour tousS’informer en ligne, réserver en ligne, payer en ligne

acit31.comLE SITE wEB DE L’ACIT

NOUVEAU

C’EST LA PREMIèRE fOISque je m’exprime dans cescolonnes en tant que

président, j’en suis évidemment fier eten prends pleinement conscience.Quelle joie de participer à la destinéede la communauté de Toulouse et deMidi-Pyrénées. Quel bonheur aussid’appartenir à cette grande familleJuive de France, la premièred’Europe, et de mettre mes pas dansceux de mes prédécesseurs.

Toulouse avec sa grande région, a la réputation d’être solidaire,compacte, et exceptionnellement unie. Trois qualités essentielles issues d’unpassé transmis par nos ainés, ceux quiont ouvert la voie vers un judaïsmemoderne. Tous cela grâce à notre histoire et ànos lieux de vie.Notre centre communautaire est exceptionnellement actif. Véritablevaisseau amiral de la vie juive àToulouse, animé en son sein par lapresque totalité des associations etclubs.

Notre dynamisme est lié aussi à unmaillage de dix synagogues répartiessur la métropole Toulousaine.Trois écoles juives d’excellence enconstituent le cœur. Ces lieuxd’enseignement sont aussi des lieux de

vie et de rencontre. Les écolescouvrent la totalité des besoinsobservés chez nos jeunes, et pourtoutes les classes d’âge.

Je pense, par exemple, au Gan Rachi,crèche, maternelle et primaire, que j’aila chance de diriger depuis quelquesannées, je pense à Ozar Hatorah, lelycée-collège-internat, devenu OhrTorah depuis 2012, non pas, je lerappelle, à cause de l’attentat mortelqui y fut perpétré, mais pour marquerson autonomie récente hors du groupeinitial, avec une scolarité de la 6e à laterminale.

Enfin, l’ORT de Colomiers, proposeune offre très complète et reconnue auplan national en terme d’enseignementprofessionnel technologique etcommercial, y compris en post-Bac,avec plusieurs BTS.

Aujourd’hui, plus que jamais, nousdevons resserrer les rangs. La baissede nos effectifs, les départs pour Israëlou d’autres destinations doivent nousalerter sur l’indispensable prise deconscience de notre unité. Un messagequi doit être entendu par tous.

Dans ces pages, vous découvrirez lesvisages et les missions de ceux qui ontété élus à mes côtés.

Ensemble, nous sommes à votreécoute et vous invitons à vousexprimer, au cours des rendez-vousque les associations organisent et dansles lieux de culte à votre disposition.

En mon nom et au nom de tous lesadministrateurs de l’ACIT, je voussouhaite un très bel été, d’agréablesvacances , et je vous donne rendez-vous pour les prochaines fêtes deTichri.

Yves BounanPrésident de la communauté juive de Toulouse

Solidaire, compacte, unie,la communauté de Toulouse

La page

d’yves

bounan

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Par Avraham weill

Jérusalem si je t’oublie…

RABBI ISRAëL DE SALENTavait pour habitude de direque l’on peut s’élever pendant

cette période autant qu’on peut le fairele jour de Yom Kippour. Et pour cause,les restrictions imposées ne sont pas làpour nous écraser mais pour nous don-ner à penser.C’est d’ailleurs dans cette optique quela Torah envisage le deuil. Non pascomme un exutoire nécessaire et salu-taire mais plutôt comme un moyen desusciter chez nous une réflexion pro-fonde et constructive.Que puis-je faire à mon niveau pour ac-célérer la reconstruction du temple ?Suis-je suffisamment conscient de laperte occasionnée par sa destruction ?On raconte que le « Petit Eliezer » (onl’appelait ainsi car il était extrêmementhumble) sortit un jour se promener aumarché de Néhardea avec des chaus-sures noires.Cela interpella les responsables de lacommunauté qui lui demandèrent quelétait le sens de cet « accoutrement »(Ces chaussures se distinguaient parleur couleur et leur forme des chaus-sures portées par le reste de lacommunauté).

Eliezer répondit qu’il les portait ensigne de deuil sur Jérusalem. Cette ré-ponse déplut fortement à sesinterlocuteurs qui virent chez lui unemarque d’orgueil, d’autant plus quenous n’étions alors pas dans la fameusepériode des 3 semaines.Eliezer n’eut d’autre choix pour se dé-fendre que de leur rétorquer : mais jesuis un grand homme ! (sous entendu :contrairement à ce que vous imaginez,je ne suis pas un quidam, je suis Eliezer)

Cette réponse peut paraître extrême-ment choquante de la bouche de celuiqui se distinguait justement par son hu-milité hors du commun.Mais c’est exactement là notre erreurd’appréciation. Etre humble ne signifiepas être candide et naïf. Cela impliqueau contraire d’être capable de connaîtreprécisément sa place et son niveau dansla société et d’en comprendre simulta-nément les responsabilités qui endécoulent. Savoir qu’en agissant, nousne faisons que remplir notre devoir etqu’on n’a rien à en attendre en retour.Comme l’enseignent nos maîtres dansles maximes des pères ; Si tu as apprisbeaucoup de Torah ne t’en enorgueillispas car c’est justement la raison pour la-quelle tu as a été créé.C’était là tout le sens de la réponse cin-glante d’Eliezer le petit. N’imaginez pasque je me pavane en chaussures noirespour étaler ma religiosité. J’agis toutsimplement parce que je ressens pro-fondément les choses et que ladestruction de Jérusalem m’affectequotidiennement. Mais elle me donneen même temps la force de savoir ce queje dois faire pour que les choses chan-gent.Lorsque nous nous assiérons pour réci-ter les lamentations de Tisha Beav,ayons conscience que nous ne nous gé-missons pas sur notre sort. Nousstimulons simplement notre conscienceafin qu’elle comprenne l’absence à la-quelle nous sommes confrontés depuisprès de 2000 ans et qu’elle décide enfind’agir en conséquence pour créer unfutur plein d’espoir.

Avraham WEILL, rabbin de Toulouse

Judaïsme

AVIVmag n°205 juin 2015 76 AVIVmag n°205

On ne le répètera jamais assez : les fêtes du calendrier juif, qu’elles célèbrent unévènement triste ou joyeux, ne sont pas des commémorations. Et heureusement !Nous entrerons dans quelques jours dans la si redoutée période des 3 semaines quiséparent le 17 Tamouz du 9 Av. Trois semaines de restriction, d’affliction et decontrition. Trois semaines sans réjouissances et, osons le dire, presque sans saveur.

17 Tamouz et Ticha be Av

LE 17 TAMOUZ

Le jeune du quatrième mois (le 17 Tamouz) a été fixé ensouvenir d’évènementsmalheureux. En ce jour eut lieule péché du veau d’or dans ledésert : en découvrant l’étenduedu désastre, Moché Rabbénou(Moïse) cassa les Tables de laLoi qu’il venait de recevoir surle Mont Sinaï. Ce fut égalementle jour où, lors du siège deJérusalem parNabuchodonosor, on fut obligéd’arrêter l’offrande du sacrificeperpétuel (Tamid) tant la famineétait grande. Ce jour l’ennemiplaça une idole dans le SaintTemple. Apoustoumous, l’impie,fit brûler les rouleaux de laTorah. La première brèche futouverte dans les murailles deJérusalem, permettant àl’ennemi, trois semaines plustard, de détruire le Temple.

LES 3 SEMAINES

Période de deuil du 17 Tamouzau 9 Av « Ben hametsarim »(dans la détresse).

Pendant cette période il fauts’abstenir de toute réjouissance.Ni mariage, ni festivité ne serontcélébrés.

LES 9 JOURS

A partir de Roch ‘Hodech (selonles coutumes), on ne mangeplus de viande et on ne boit plusde vin (sauf Chabbat). On nefait pas de couture, on ne lavepas de linge, sauf besoin ounécessité (enfants, malades…) eton ne repasse pas. On ne mettrapas de vêtements fraîchementrepassés, sauf s’ils ont déjà étémis quelques instants avantcette période. On ne prend pasde bains et on évite les pratiquessportives dangereuses (commela baignade en piscine ou à lamer).

TICHA BEAV

Ce jour est le plus triste ducalendrier juif. Jour où nousjeûnons 25 heures encommençant la veille avant latombée de la nuit.

- Anniversaire du décret divin(1312 avant l’ère vulgaire) quidécida que le peuple juif devaitrester 40 ans dans le désert,jusqu’à ce que cette générationse termine, parce qu’elle avaitsoutenu les 12 explorateurs quiramenèrent un faux témoignagesur la terre d’Israël.

- Anniversaire du jour de ladestruction du Premier Templepar les Babyloniens sousl’Empire de Nevou’hadnetsar, etde la destruction du SecondTemple par les Romains sousl’Empire de Titus en l’An 70 del’ère vulgaire.

- Jour où les Romains de Betarcapturèrent le dernier bastionjuif, qui est resté du temps de larébellion de Bar Kohba. Unegrande partie du peuple juif futtuée ce jour-là (135 de l’èrevulgaire). Jérusalem futtransformée en ville non juive –Aelia Capitolina.

- En 1492, le 9 Av fut la dernièredate à laquelle tous les juifs quine voulaient pas se convertir,durent quitter l’Espagne. C’estavec de terribles souffrances etde grandes privations que plusde 300 000 juifs choisirent dequitter cette terre, jusqu’à cequ’ils trouvent un pays d’asile.Beaucoup, d’entre eux ne sontjamais arrivés, victimes depirates des mers, de brigands etde famine. Ceux qui seconvertirent pour rester enEspagne, gardèrent leur identitéjuive secrètement pendant desgénérations. Ils sont connussous le nom de « Marranes ».Nombre d’entre eux furentarrêtés par les services del’Inquisition qui les espionnaientet furent mis à mortimpitoyablement.

- La Première Guerre Mondiale(1914-1918) égalementcommença le 9 Av.

Judaïsme

pratique

La destruction et le pillage du Second Temple par les Romains. Arc de Titus à Rome

Rav Y.Y. MATUSOF

DATES ETHORAIRESJeûne du 17 Tamouz

Dimanche 5 juillet 2015*Début : 4h19 fin 22h22

* le 17 tamouz tombant le chabbat 4 juillet, le jeune est reporté au lendemain,

dimanche 5 juillet 2015.

Période des 3 semainesDu dimanche 5 juillet au

dimanche 26 juillet inclus*Période de restriction, ni mariages,

ni festivités de bar et bat-mitsva* le 9 av tombant le chabbat 25 juillet,

le jeune est reporté au lendemain, dimanche 26 juillet.

Ne pas consommer de viande ni de vin, hormis chabbat du vendredi 17 juillet

au dimanche 26 juillet 2015 inclus

Jeûne du 9 Avdimanche 26 juillet 2015Début : la veille 21h25

fin : 22h07Le jeûne de Ticha Béav a les mêmes lois que Kippour. Il commence au coucher du soleil et dure jusqu’au lendemain

à la tombée de la nuit. On ne mange pas, on ne boit pas,

on ne porte pas de chaussures en cuir, on ne se lave pas et les relations conjugales

sont interdites.

AGENDAELOUL /TICHRI • Roch Hodech Eloul :Samedi 15 et dimanche 16 août

• 1er jour des Sélihot Séfarade : Lundi 17 août

• 1er jour Sélihot Achkénazeet Sélihot Communautaires :Dimanche 6 septembre

• 1er jour de Roch Hachana5776 : Lundi 14 septembre

• 2e jour de Roch Hachana5776 : Mardi 15 septembre

• Jeûne de Guédalia 5776 :Mercredi 16 septembre

• Veille de Yom Kippour :Mardi 22 septembre soir

• Yom Kippour 5776 :Mercredi 23 septembre

• 1er jour de Souccot 5776 :Lundi 28 septembre

• 2ème jour de Souccot5776 : Mardi 29 septembre

• Hochaana Rabba 5776 : Dimanche 4 octobre

• Chémini Atsérèt 5776 : Lundi 5 octobre

• Simha Torah 5776 : Mardi 6 octobre

LOIS DES JEUNES

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L’IDéE ESTCLAIRE : demême que le so-

leil gratifie le monde des hommes deson rayonnement que rien n’arrête maisqui pourtant reste mesuré pour queceux-ci puissent en jouir, ainsi Dieu faitvivre l’univers dans Sa bonté infinie.Cette image n’est pas que poétique. Eneffet, un des principes de la mystiquejuive est que les éléments constitutifsdu monde matériel sont l’expression deréalités spirituelles plus hautes. En d’au-tres termes, si nous observons un phé-nomène naturel ici-bas, l’analyse peutnous permettre d’en comprendre la na-ture profonde : l’évènement spirituel quile sous-tend.Le texte cité établissait un lien particu-lier entre le soleil et Dieu ? Il nous in-dique ainsi les voix de la réponse.Lorsque le soleil apparaît de manièreplus forte, lorsque la saison veut que sachaleur soit plus sensible, c’est que, dansl’ordre spirituel, la Présence Divine estcomme plus révélée. Poussons le rai-sonnement jusqu’à son terme : la pé-riode d’été, avec son plus puissant soleil,doit être celle où la plus haute spiritua-lité devient plus accessible. N’y sommes-nous pas encouragés parSa manifestation supérieure ? En sui-vant le calendrier hébraïque, on diraainsi que le mois le plus chaud, celui de

« Tamouz », est aussi celui de cette ma-nière de supplément d’âme. Pourtant,énonce le Talmud, « en Tamouz, l’âne afroid ». Il existe des formes de l’être qui,enfoncées dans la plus grossière maté-rialité, ne sont plus capables de ressentirle spirituel : au plus chaud de l’année,elles ont froid. Et ce « froid » est deceux qui paralysent le cœur, gèlent l’es-prit et condamnent à l’oubli de l’essen-tiel.

Et pourtant le soleil continue de bril-ler… Mais c’est qu’il est nécessaire d’enprendre pleine conscience. Il faut vou-loir en jouir véritablement. Tout se passecomme s’il existait deux manières de levoir : celle du culte du corps et celle dela vigueur de l’âme. L’été est, en effet,bien précieux. Il donne le temps et laforce de retrouver des ressources quel’année écoulée, les grisailles du quoti-dien et l’usure des choses ont peu à peuconsommées. Le soleil est un astre mer-veilleux. Il enchante tout ce qu’il touche,donne des couleurs à la vie et leshommes en recherchent, à juste titre,

les bienfaits. Chaleuret lumière, n’est-cepas ce qu’il incarne ?

Sachons donc prendre du soleil tout cequ’il nous donne : sans négliger le phy-sique, toute la grandeur et la primautédu spirituel. Comme une leçon de bon-heur pour tous les jours qui passent.

Prenons conscience de la bonne utilisa-tion de notre temps libre, de nos va-cances pour récupérer notre énergiephysique et surtout pour ne pas setransformer en libertaire vis-à-vis denos devoirs envers notre Créateur Dieuqui nous a gratifié du Temps si précieuxet que nous rythmons par l’accomplis-sement des mitsvot : tefilin, chabbat,étude etc…., sources de sanctificationdu Temps et de l’Existence.

Il est opportun également de penser ànos structures d’été, centre aéré et cen-tres de vacances, vacances familiales etIsraël où se réalisent l’engagement per-manent du Mont Sinaï et assurent lapérennité de notre Torah et de notrepeuple.Bonnes vacances.

Rav YY Matusof

Dès que brillent les lumières de l’été et que s’allonge la durée des jours, le juif de tradition commence à souffler.Terminée la succession des fêtes rituelles et autres commémorations qui, depuis Pessah, jalonnent son calendrierreligieux. Il peut enfin s’offrir un temps de pause profane et commencer à se préoccuper légitimement de sesvacances, sacro-saintes dans la psyché de la société française.

DEPUIS QUELQUES ANNéES,Israël devient la destination privilé-giée du juif de France. L’espace de

quelques jours, il y retrouve amis ou famille etdéambule dans les rues de Tel-Aviv en appré-ciant un sentiment de sécurité insolite.Admirant le dynamisme de la société israé-lienne et l’insolente santé économique de cepetit pays, il ne peut alors se soustraire à uneréflexion critique sur sa situation en France.Les événements dramatiques que le judaïsmea vécus ces dernières semaines ; l’angoisse quil’étreint devant ses synagogues militairementsurveillées ou les écoles juives protégées pardes soldats en armes. Le futur devenu péril-leux d’une communauté qui a allègrement, etdepuis longtemps, planté ses jalons dans cepays de liberté. Un certain désenchantement lesaisit, à la mesure de son attachement à cettepatrie des droits de l’homme qui l’a jadisaccueilli avec une telle bienveillance.Et les interrogations sur son devenir juif del’assaillir. Dans sa réflexion, va émerger l’idée,de moins en moins saugrenue, de venir un jourhabiter le pays de ses ancêtres. Car il prend deplus en plus conscience qu’Israël-Etat occupedésormais une place fondamentale dans sonidentité juive. Surtout, quand il assiste audépart définitif et conséquent de familles quiont choisi cette voie.Nul citoyen juif de France ne peut désormaiséluder la perspective d’une Alyah.

Aujourd’hui, l’appel de Sion se fait plus forte-ment entendre bien que les préoccupationsmatérielles ou les contraintes familiales vien-

nent souvent tempérer cet élan individuel oucollectif.Toutefois, les facteurs socio-économiques oul’hostilité ambiante ne semblent pas, à euxseuls, pouvoir expliquer l’ampleur du phéno-mène. L’idée d’une vie de juif dans le pays desjuifs répondrait à un besoin enfoui dans notreconscience et qui se réveillerait au gré des évé-nements. Mû par de mystérieux ressorts, le juifreprendrait le chemin de sa terre. Un retour aubercail, en somme, programmé depuis des lus-tres. Comme dans le règne animal, cettemigration obéirait à une pulsion tapie en nous.Quelques uns percevront dans ce mouvement,les lueurs encore balbutiantes d’une ère mes-sianique, l’accomplissement d’une promesse

ancestrale bien ancrée dans notre tradition,l’aboutissement historique d’un exil qui enta-merait là son reflux.Cependant, l’illusion ne saurait être de mise.Outre les affres incontournables de l’adapta-tion, la ‘’montée’’ en Israël ne pourraits’apparenter à une villégiature offerte par lamer et le soleil. Il s’agit de donner un sens àcette aventure. Tenter de retrouver une signi-fication à son existence juive en empruntant,pour les uns la voie religieuse ou spirituelle ou,pour les autres, s’imprégner fortement etconcrètement des valeurs d’entraide et de soli-darité si chères à notre tradition et à notrehistoire.Certains argueront légitimement que cetteoption ne pourrait prétendre à l’exclusivitépour un épanouissement de l’être juif. Que,par sa présence millénaire en terre d’exil, lejudaïsme a pu, vaille que vaille, ‘’cultiver sonjardin’’ et enrichir ainsi son patrimoine spiri-tuel. Il a pu ainsi diffuser, par osmose,l’essentiel de son message éthique au sein desnations. Que la diaspora défendra plus effica-cement les desseins de l’Etat juif encore enbutte à l’hostilité et que, in fine, celle-ci resteraconstitutive du destin du peuple juif.La conception juive du temps qui proclamel’histoire en marche vers une finalité, s’en trou-vera toutefois contrariée. Jacques ASSERAF

AVIVmag n°205 juin 2015 9

identité

Par Jacques Asseraf

Lumière d’été

Tel Aviv, la fontaine musicale de la rue Dizengoff

VacancesAvec ou sans mon Judaïsme !

8 AVIVmag n°205

Judaïsme

Par Yossef Matusof

Ce n’est certes pas par hasard si la tradition juive l’utilise comme figure métaphorique dela Divinité ; il est ainsi écrit : « Le soleil et son bouclier correspondent à l’Eternel, Dieu ».

Prenons conscience de labonne utilisation de notre

temps libre

vous souhaite un bel été !

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AVIVmag n°205 juin 2015 11

Yves Bounan, nouveau président de lacommunauté juive de Toulouse, on ne teconnaît pas encore très bien, peut-on ensavoir un peu plus sur toi ?“Je pense que ceux qui fréquentent lesécoles et les synagogues me connaissent. Jesuis assez actif dans cette communauté. Je suis un pur toulousain, né à Toulouse,j’ai fait mes études à Toulouse. Je suis issude l’école de la République et j’ai eu un bacD, un DEUG de mathématiques après quoij’ai intégré une école de commerce. Je suiscontrôleur de gestion, et assureur depuis

vingt ans. Marié, j’ai trois enfants. J’ai commencé à m’impliquer dans cettecommunauté il y a une vingtaine d’annéespar le Fond Social. Du temps où Jo Amarétait directeur de la VNS, il avait recrutéquelques jeunes dont je faisais partie avecMarc Frajdenreich à l’époque. Nous avionscréé l’AJC : Association des Jeunes Com-munautaires. Nous organisions des soiréespour les jeunes dans les boîtes de nuit.Nous avions loué « La cendrée » trois ouquatre fois où nous avions organisé des soi-rées mémorables.

Essayons de faire une photographie men-tale de Yves Bounan à vingt-cinq ans.Quel genre de jeune homme étais-tu ? Je ne fréquentais pas le milieu associatifjuif, je l’ai fréquenté plus jeune parce que j’aitoujours joué au foot au Macabbi . Ensuite,je m’en suis un peu écarté parce que j’ai étu-dié et que j’avais des copains qui n’étaient pasdans le milieu juif tout simplement. C’était lemilieu des écoles de commerce avec tout ceque cela comporte : les sorties le soir, la fête.Mais j’ai toujours donné une image dequelqu’un de sérieux et de calme.

SUIT

E PA

GE SU

IVAN

TE

Jalons de la communauté

Sous ses airs de jeune premier, soussa modestie calme et son sourire fé-dérateur, le nouveau président élu

par le collège des administrateurs del’ACIT cache une énergie insoupçonnée. Ilen faut, du reste, pour succéder sans trem-bler à des prédécesseurs comme AriéBensemhoun, comme Tony Elicha, et com-bien d’autres, de grande qualité. Yves Bounan a été choisi grâce à ses quali-tés de terrain, de travail, de présence auxcôtés de sa communauté, grâce à tous les

choix qu’il a su faire au long de ses mandats précédents, et surtout grâce àsa valeur, que l’on découvre quand on le connait un peu… ce que nous al-lons tenter de faire ici.

J’abonne un ami à AVIVMagJe souhaite faire découvrir AVIVMag à un ami,il recevra directement le prochain numéro ainsi qu’un bulletin d’abonnement à tarifpréférentiel.Merci d’expédier à Monsieur, Madame ..........................................................................

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le prochain numéro à titre d’essai, ainsi qu’un bulletin d’abonnement.

Grâce à mon parrainage, un numéro spécial 200 pages sur la communauté juive de Toulouse lui sera offert pour tout abonnement souscrit. (16 euros l’abonnement)

Bulletin à adresser à : ACIT Abonnements 2 place Riquet 31000 Toulouse

Mon nom : .....................................

10 AVIVmag n°205

«ENTRETIEN

N°204

4 €Association CultuelleIsraélite de Toulouse

LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE

PESSAH 2015LA FÊTE DE LA LIBERTÉ

LE GRAND RABBIN ROZEN

JEAN-PIERRE GUEDJ

ÉLECTIONS À L’ACIT : TOUT CEQU’IL FAUT SAVOIR SUR LES CANDIDATS

LE DÉPART ANNONCÉ ARRIVE…LE VIATIQUE D’ARIÉ BENSEMHOUN ÀLA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE

D I S P A R I T I O N S

CAHIER SPÉCIAL

• ÉLECTIONS À L’ACIT •

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Raphaël Abitbol

Il est en responsabilité de l’ensemble du pa-trimoine de la communauté (ACIT, EDJ,Casit, les écoles).Marié et père de deux enfants, chef d’entre-prise aguerri, il vit depuis près de 50 ans àToulouse. Choisi pour sa grande expérience et son sa-voir-faire en matière de “biens”, il maîtrise lessciences patrimoniales au sens large. L’EDJ,la rue d’Alsace, Chaaré Emet, les écoles, sontautant de cas particuliers porteurs de spéci-ficités et d’une histoire singulière, pourlesquels il lui faudra faire preuve de talent,d’expertise et d’anticipation.

Alain Alter

Bien connu à Toulouse grâce à ses respon-sabilités électives anciennes et durables,président du FSJU pendant 12 ans, Alainsera le représentant de l’ACIT à l’Espacedu Judaïsme. Il interviendra à tous les ni-veaux : stratégie patrimoniale, travaux,animations entre autres. Par ailleurs ilprend en charge la redynamisation desdons ISF en allant à la rencontre de nou-veaux cotisants. Alain Alter est marié, père de trois enfants

et il dirige entre autres l’enseigne familiale“Soulery”, de prêt-à-porter homme. Il estvice-président de l’ACIT.

Patrick Attal

Administrateur en charge de la sécurité etdes écoles, il a 40 ans, il est marié et pèrede deux enfants. Déjà en charge de la sécurité de notre com-munauté depuis des années aux côtésd’Alain Zékri, il a développé dans ses mis-sions une connaissance fine et des relationsprivilégiées avec les écoles. Ce sont ces qua-lités et cette expérience qui lui permettrontd’établir un dialogue permanent et interac-tif, indispensable pour mener à bien lanécessaire et étroite relation entre l’ACITet nos trois écoles que sont le Gan Rachi,Ohr Torah et l’ORT.

Gérald Benarrous

Marié, deux enfants, Gérald Benarous esten charge de la radio et du juridique.Deux missions qui lui collent à la peau,puisqu’il est avocat et homme de radio. Laradio est déjà un terrain d’expérience avecune équipe aguerrie à ses côtés qui devra

faciliter et renforcer le lien entre l’ACIT etson public. En ce qui concerne la commis-sion juridique, ses premières missionsconcernent la rénovation des statuts et durèglement intérieur de l’ACIT.

David Faruch

A 32 ans, marié, un enfant, David est le re-présentant de la génération montante, ilporte les valeurs de la jeunesse et dessineavec son collègue Kévin, au sein de l’ACIT,une représentation dynamique, motivée ettalentueuse de la “relève”. Trésorier général de l’ACIT, il tient les cor-dons de la bourse avec sang-froid etintelligence, guidé par son prédécesseurMichel Khalifa.

Nelly Lebahr-Khalifa

Seule figure féminine parmi les administra-teurs, elle est en charge de la cotisation et del’animation cultuelle. Elle a hérité d’un groschallenge à relever : augmenter le nombre decotisants ! Et répondre à cette question“pourquoi n’a t-on que 1350 cotisants ?”Lourde et belle tâche… Par ailleurs, elle aideThierry Sillam dans l’animation cultuelle.

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Jalons de la communauté

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«Peut-on évoquer tes parents ? Quelle aété leur influence sur toi ?Mes parents sont aujourd’hui retraités. Jesuis issu d’une famille très traditionnalisteoù l’on mange cacher à la maison. Mes pa-rents ont toujours été, avec leurs moyens,généreux avec les associations. Ils ont tou-jours participé, à leur façon, quand ils ontété sollicités. Ils ont toujours donné la Tse-daka, je les ai toujours vus faire du bien.Effectivement, ce réflexe était déjà ancréen moi. Mon premier déclenchement s’est produitje crois en 1996, lors d’un premier gala duGan où mon beau-père était le trésorier del’association, il y avait le grand rabbin deFrance. Je n’étais pas encore marié, je ve-nais de quitter mon emploi. J’avais décidéde devenir assureur mais je ne gagnais pasencore ma vie. Le rabbin Sitruc (ci-contre) était l’invité d’honneur, il a fait undiscours qui m’a pris « aux tripes ». Jen’avais pas un centime en poche mais j’aidonné 500 francs. C’est mon premier don.Il nous incite à faire un effort supplémen-taire, il dit que Dieu nous le rendra.J’écoute, je suis convaincu par cette idéemême si je n’ai pas un centime. Ma femmeest étudiante, je démarre dans l’assuranceet je viens de racheter un portefeuille quine permet pas encore de vivre ! Et depuis, je n’ai plus quitté l’idée commu-nautaire. On monte un petit truc avecMarc et une bande de copains. On ren-contre David De Rothschild dans le cadred’un repas de l’appel unifié des Juifs deFrance et puis voilà, c’est parti commecela.

Quels sont tes loisirs, tes passions ?J’aime tous les sports, j’en ai pratiquébeaucoup avec plus d’assiduité pour lefootball. J’adore tous les sports.Pour le reste, sans être spécialement mé-lomane je suis très à l’écoute et trèssensible à la belle musique, aux chansonsisraéliennes des années soixante, soixante-dix !

Journée de la culture juive, printemps du

cinéma israéliens, ce sont des rendez-vous que tu te donnes ?J’y suis beaucoup plus assidu ces deux der-nières années que les années précédentes.Au départ, ça ne répondait pas totalementà ce que j’attendais en fait car je n’aime pasbeaucoup le cinéma “noir” en général. Jeme rappelle avoir vu le film « Kadoch » enavant-première, auquel je n’ai pas été vrai-ment sensible. L’année d’après, je ne sais pas si je suis re-tourné au printemps ou à la quinzaine. Jesuis allé voir la pièce : « Le chat du rab-bin ». A chaque fois que j’étais sollicité, j’ysuis allé même si je n’ai pas toujours trouvéce que je cherchais. Ces deux dernières an-

nées, la programmation m’a plu. Quand j’yvais, j’essaie d’emmener des gens avec moi,d’entrainer mon épouse, mes amis. Il fautque ce soit attractif.

Quels sont tes priorités pour ce début demandat ?Les priorités, ce sont la jeunesse et la fré-quentation de nos lieux de culte et derassemblement. D’abord je fais du rassemblement des Juifsune priorité générale. Je veux absolumentque chaque événement soit une vraie fête,qu’on se retrouve, que les gens se sententbien chez nous, à l’espace du judaïsme etdans les synagogues. Une fois l’équipe enplace, il me manquait un administrateur en

charge de toutes les synagogues, j’ai doncfait appel à Fredéric Kelif qui a déjà com-mencé sa tournée.” Nous allons être très à l’écoute des lieux deculte autour de Toulouse. C’est une choseque l’on ne pouvait pas faire correctementavant. J’étais en charge des lieux de cultemais c’était impossible avec tout ce quej’avais à faire.Ensuite, la jeunesse. Je trouve fantastiquela mise en place de la Jjet mais dans lemême temps, incroyable que ces jeunesaient attendu vingt ans pour se réunir. La Jjet est l’émanation de l’EUJF, desEclaireurs, du BBYO, du Dror et de ceuxqui ne font partie d’aucun groupe. Je veux que les jeunes puissent choisir. Onne va surtout pas leur imposer des mouve-ments. Chacun, en fonction de ce qu’il aimeet de ses affinités, doit pouvoir s’épanouirdans tel ou tel mouvement. Par contre, jesouhaite que les mouvements se parlent,que les jeunes se retrouvent. Par moment,on fait un shabbat, ils sont tous ensemble.Je veux du rassemblement, je ne veux plusqu’il y ait des appartenances restrictives,qui excluent les autres. C’est très importantà mes yeux.

Propos recueillis par Pierre Lasry

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«Marcel Marais

C’est une personnalité reconnue à Toulouse.Son expérience, grâce de longues années auservice de la synagogue Palaprat, son assi-duité et sa connaissance de la communautéet du culte ont fait de lui le candidat tout dé-signé comme secrétaire général, il est àprésent en charge du culte et de l’animationsynagogale.

Raymond Schmorak

Le paradoxe de Raymond Schmorak, c’estque son nom est très connu à Toulouse ausein de la communauté. Qui n’a jamais reçuses informations, l’Aviv Hebdo qu’il secharge de nous adresser par voie de mail,et tant de messages utiles et réactifs ? Il est à présent “à la lumière”, le conseil l’adésigné pour renouveler et maintenir lesoutils informatiques.

Kevin Sellem

Jeune administrateur (il a 24 ans) , il est encharge de la jeunesse regroupée et soli-daire. Kevin dispose malgré son jeune âged’une belle expérience au sein des mouve-ments de jeunesse. Il a notamment dirigéles EI pendant 3 ans. Son rôle sera d’har-moniser les voix des mouvements dejeunesse, de les aider à se parler et à échan-ger, tout en leur conservant leurpersonnalité et leur richesse.L’autre versant de sa mission sera d’être àl’écoute de ceux qui ne sont pas affiliés à unmouvement de jeunesse, de façon à les rap-procher de manière alternative de lacommunauté.

Serge Sellem

Marié, trois enfants, à la tête d’une entre-prise de communication, Serge a déjà étéadministrateur de l’ACIT. Fort de cette so-lide expérience, il se voit confier lacommission communication et supports.Deux missions qui lui conviennent parfai-tement. Son rôle sera d’être la “tête depont” entre les outils de communicationque sont les deux organes de presse, AVIVMag et AVIV Hebdo et le site web, le der-

nier support en date (il vient d’être mis enligne) destiné à promouvoir les actions etservices de la communauté.

Thierry Sillam

Marié et père de quatre enfants, ce chirur-gien-dentiste n’est pas un inconnu nonplus ! Président de la Tsédaka depuis 4 ans,initiateur de la campagne Pessah solidarité,il est nommé en toute logique vice-prési-dent en charge de l’animation culturelle etdu social, sa mission sera de nous faire re-trouver le goût et le charme des grandesfêtes communautaires et de veiller à leur or-ganisation parfaite, ainsi que d’accentuerles aides aux plus démunis.

Frédéric Kelif

Coopté pour ses talents d’animateur et decréateur, (c’est lui qui a su développer et ani-mer la synagogue du Gan Rachi), il a étédésigné pour être le référent auprès detoutes les synagogues. Son projet sera defédérer les différents kaals afin que personnene se sente isolé ou désinformé. (Voir page 17)

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AVIVmag n°205 17

fRÉDÉRIC KÉLIf : “COMMENT JE VAIS “fAIRE LE LIEN” AVEC LES SYNAGOGUES”

“Coopté lors du dernier Conseild’Administration de l’ACIT, il m’aété confié la mission decoordination des synagogues. J’ai donc proposé de créer un lienplus étroit entre les différentsoratoires du Grand Toulouse etl’ACIT.Ecouter, Echanger et Dynamisersont les trois axes forts de ce lien.

• Ecouter les fidèles :j’ai décidé de me rendrerégulièrement dans lessynagogues et d’aller au contactdes fidèles pour faire remonter lesdemandes, avis et idées. Cesvisites sont l’occasion égalementd’évaluer de manière concrète, et non sur des «approximations»,le nombre de fidèles et ainsi nousfixer des objectifs.Je peux d’ores et déjà vousaffirmer que le nombre de fidèlesfréquentant les synagogues duGrand Toulouse est biensupérieur à ce que l’on peutpenser.

• Echanger et partagerles expériences : j’ai puconstater concrètement, dès mespremières visites, que chaquesynagogue a ses traditions et seshabitudes. Il me paraîtfondamental qu’elles soientpartagées, pas imposées ; ce qui,j’en suis sûr, sera très enrichissantpour tous.

Nous avons diffusé dans toutesles synagogues le livret de prièresMassehet Avot, Chapitre 6, créé àl’initiative des fidèles de ShaaréEmeth, ou bien encore nousavons proposé la diffusion sur lesite de l'ACIT du diaporama surles Hillouloth réalisé par les fidèlesde Birkat Haïm à Tournefeuille.

• Dynamiser enfin, carle but bien entendu fixé par YvesBounan et l’ensemble du Conseil

d’Administration est dedynamiser la fréquentation des

synagogues et de ramener lesfidèles à la vie communautaire etaux offices. Cela passe par uneplus grande explication destextes, un partage des lecturesplus ouvert à ceux qui n’osent passe lancer dans la lecture desoffices. C’est aux anciensd’enseigner aux plus jeunes.Lors de mes visites je metsl’accent sur la nécessité que lesépouses accompagnent leursépoux aux offices avec les enfants,il n’y a rien de plus beau qu’uneTeba pleine d’enfants quiaccueillent le Sefer Torah.J’ai proposé à Kevin Sellem,administrateur en charge de lajeunesse, de demander auxmouvements de jeunesse deprévoir des chabbats pleins danstoutes les synagogues. Ainsi desgroupes de jeunes se rendrontdans les synagogues et en tirerontune expérience enrichissante.

Je tiens, dans ce propos, à rendrehommage à tous les membres duSPCJ et de l’Armée qui nouspermettent de nous rendre plussereinement dans nos lieux deculte.Tout cela se fait enfin grâce à laprésence de responsables dévouéset accueillants dans toutes lessynagogues et oratoires du GrandToulouse, nous les en remercionssincèrement, nous savons quenous pouvons nous appuyer sureux afin d’atteindre nos objectifs,vous en trouverez lescoordonnées ci-dessous.Je me tiens à votre écoute et suisprêt à venir à la rencontre de tous

les fidèles. Cette mission que l’onm’a confiée est passionnante et jem’efforcerai, avec l’aide deMarcel Marais, administrateur encharge du culte, ainsi que desrabbins, de la remplir du mieuxpossible.” Frédéric Kélif

Les contacts synagoguesBETH YOSSEF, ORT COLOMIERSTéL 05 61 15 92 60RAPHAEL TOLéDANO

BIRKAT HAIM, TOURNEFEUILLETéL 05 34 51 28 80AVRAHAM LéVY

CHAARé EMETHTéL 05 61 40 03 88 - ABRAHAM AZRAN

BETH YOSSEF, BALMATéL 05 62 57 12 55 - RAV OURIEL TORJMAN,AVRAHAM BENCHIMOL

TEFILA LEMOSHé, GAN RACHITéL 05 61 32 83 05 - RAV MOCHE CHEIN

MICHKAN NESSIM OHR TORAHTéL 05 61 26 43 54 - RAV YAACOV MONSONEGO

ADATH YECHOUROUN, TéL 05 61 62 30 19 - RAV YOSSEF MATUSOF

ADATH ISRAëL, TéL 05 61 21 27 87 RAV YOSSEF Y. MATUSOF,GIBERT MELKA

LES JARDINS DERAMBAM SAINT ORENSTéL 05 61 39 27 09 - NORBERT ATTAIECH

HEKHAL DAVID - EDJTéL 05 61 62 73 45 73 - RABBIN AVRAHAM WEILL

PALAPRAT - TéL 05 61 62 90 41,GéRARD ATTAIECH ETISRAëL ZERDOUN

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Les rendez-vous de l’été

Pour la 16e année consécutive, la Jeunesse Lubavitch organise en l’honneur du 3 Tamouz, datede la Hiloula du Rabbi « La Quinzaine d’étude de Torah » : 15 jours de cours, conférences etsoirées d’études, un programme spécial sur Kol Aviv et une grande conférence d’ouverture oude clôture. Pour organiser un cours ou une soirée d’étudechez vous ou au bureau, contactez nous au 05 61 21 27 87 oupar email à [email protected].

Au programme : 1 Mythes et réalités de la coexistence pacifique des sujets chrétiens et juifs face au pouvoirmusulman d’El Andalus. Retombées contemporaines, par Joseph Rosenberg, 2 Du marranisme à la « marranité » : une page tournée. Dr Claude Corman3 La conversion au judaïsme : entre histoire et loi religieuse. Dr Jacques AsserafPetit déjeuner et barbecue. PAf 25 € par personne. Inscription Dr Albert DAOUDI Tél. : 05 61 36 68 40 - Mél : [email protected]

du lundi 29 juin au lundi 13 juillet 2015

Dimanche 28 juin à partir de 9 h 30 à l’EDJ

du 6 au 17 juillet

du 6 au 29 juillet

du 2 au 19 août

LA VIE DES SYNAGOGUESÉCOUTER, RELIER, DYNAMISER LES DIffÉRENTS LIEUx DE CULTE

Le nombre defidèles est bien

supérieur à ce quel’on peut penser

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AVIVmag n°205 juin 2015 1918 AVIVmag n°205

Tout a commencé au lendemain desattentats de Charlie Hebdo et del’Hypercacher à Paris en janvier

2015. Une minute de silence est imposéedans les établissements, des dialoguessont à mener avec les élèves, et là … leslangues se délient ! Tous les élèves necomprennent pas forcément ou ne se re-connaissent pas dans le slogan « Je suisCharlie, je suis Juif, je suis Républicain ! »,la théorie du complot fait son apparitionchez les jeunes, et au Lycée de l’ORT deColomiers aussi. Les enseignants, interpellés, décident deprendre les choses en main. Une équipeconstituée de professeurs d’histoire-géo-graphie, de français, d’histoire desreligions, de langues, coordonnée par Eli-sabeth Bilfeld et Dominique Ricard prendl’initiative de bâtir un questionnaire ano-nyme à destination de l’ensemble des 450élèves (de la troisième à la deuxièmeannée de BTS). Ils sont interrogés surleur ressenti, leur lecture et leur analysedes événements et sur la montée des actesterroristes. Il faut alors agir pour que lesélèves puissent s’exprimer, entendre et in-terroger des spécialistes des thématiques

Quatre tables rondes sont orga-nisées sur le site :

1. LIBERTé D'ExPRESSION : PEUT-ON TOUT DIRE EN RéPUBLIQUE ?autour d’avocats et de juristes2. LES MéDIAS ET LES RéSEAUxSOCIAUx : INTéRêTS ET DAN-GERS ?, autour de journalistes de lapresse écrite, de Radio France, BFM, ITélé3. COMMENT IDENTIFIER ET LUT-TER CONTRE LES FONDAMENTA-LISMES ?, autour d’un représentant durectorat de l’académie, de la présidente duCRIF, d’un géopoliticien, et d’un repré-sentant de la cohésion police-population4. QUE DISENT LES TéMOINS DESFONDAMENTALISMES?, autour d’unparent venu témoigner de son expérience: son fils, embrigadé via les réseaux sociauxest parti en Syrie « pour mener des actionshumanitaires et venir en aide aux famillesmartyrisées par l’armée de Bachar El Has-sad ! ». Le père raconte son périple jusqu’àla frontière turco-syrienne pour retrouverson fils et le cheminement de ce dernierpour retrouver sa famille. Il lutte au-jourd’hui à travers l’association AJREF(Association Jeunesse Républicaine contrel’Endoctrinement et pour la Fraternité). Les élèves autant que les organisateurs etles intervenants étaient ravis de ce momentprivilégié d’échanges tant riches et qu’ins-

tructifs. Cette journée fut une premièredans la région et pourrait bien devenir unmodèle à reproduire dans les autres éta-blissements scolaires.RéACTIONS : Deux élèves témoignent.« C’était important de rencontrer des journalistes,de savoir comment une information est traitée.Une des victimes de l’Hypercacher était un ami àmoi, beaucoup d’informations ont été diffuséessur lui et sur l’assaut, je voulais comprendre com-ment elle est relayée » raconte François. Il ra-joute « Cet après-midi nous rencontrons lorsd’une table ronde un papa dont un des enfants

est parti en Syrie, j’ai envie de savoir commenton réagit lorsqu’on apprend que son enfant estembrigadé et ce que l’on peut faire dans ce caslà ? ».Johnny relate à son tour son sentiment « Lepremier thème portait sur le fondamentalisme,cela nous a apporté beaucoup de choses ; en re-vanche, j’ai eu le sentiment que les journalistesétaient là pour se justifier, qu’ils étaient mêmeun peu trop sur la défensive. J’étais quand mêmeravi d’avoir l’occasion de poser ces questions ! »

Yaël Rueff-Salama

L’ORT un modèle d’inté-gration ... La richesse de l’ORT réside dans le

multiculturalisme ; depuis janvier,

les élèves ont exprimé le besoin de

questionner des professionnels,

des témoins, pour mieux s’armer

contre la montée des fondamenta-

lismes dans le respect des valeurs de

la République.

relevées. « L’ORT regroupe des gens de toutesobédiences. Il n’y a pas de tension liée au mul-ticulturalisme mais nos élèves sont les futurscitoyens de demain, ils ont besoin qu’on les ac-compagne dans leur cheminement !» affirmeune enseignante et co-organisatrice de lajournée. Un projet émerge sous la directionde Monsieur Bendavid et grossit en même

temps qu’il seconstruit. Aprèsanalyse des ques-tionnaires, quatrethématiques sedégagent. Jeudi23 avril, à partirde 13h30, lademi-journée decours est alorsbanalisée, tous lesélèves sont mobi-

lisés pour venir à la rencontre de grandstémoins et de professionnels. « L’idée de lajournée est de faire appel à des intervenants ex-térieurs : journalistes, avocats, professeurs deDroit, géopolitique etc. de façon à écouter lesélèves, à répondre à leurs préoccupations concer-nant les événements de janvier » expliquent lesorganisateurs.

Enjeux pour demain

Journées « tables rondes » à l’ORTLe lycée de Colomiers a créé l’événement avec un grand rendez-vous multiculturel

Ce sont les élèves de l’ORT qui, grâce à leurs témoignages, ont fait naître le besoin de ces échanges

La tables des médias, avec des journalistes issus de la presse, de la radio, de la télévision, qui ont exprimé leur expérience et témoigné de leur ressenti sur les questions posées

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AVIVmag n°205 juin 2015 21

Il y a vingt ans, Jacques Chirac

1995-2015 1995-2015

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Avec cette allocution,Jacques Chirac venaitclore l’histoire tumul-

tueuse de la reconnaissance de laresponsabilité de l’Etat françaisdans la déportation des Juifs deFrance. Pour les présidents qui sesuccédèrent sous la Ve Répu-blique, Vichy n’était « qu’uneparenthèse de l’histoire ». JacquesChirac est d’une autre génération.Il a treize ans à la Libération. En1995, il a la conviction chevillée aucorps qu’il est venu le temps dedire “la Vérité”. Pour la premièrefois depuis la Seconde Guerremondiale, un président de la Répu-blique prend la parole pourcommémorer la rafle du Vel d’Hiv.Les sifflets que vécut FrançoisMitterrand en juillet 1992 ont mar-qué les esprits. A l’époque, le dépôtd’une gerbe depuis 1987 sur latombe du Maréchal Pétain avaitprofondément irrité une large par-tie de l’opinion publique.

Réconcilier histoire et mémoiresEn 1995, Jacques Chirac tire lebilan de la « révolution coperni-cienne » que constitua l’ouvrage deRobert Paxton en 1973, des procès(Klaus Barbie en 1987) et des pro-cédures en cours (MauricePapon). Il ne peut faire l’impassesur des années de militantisme.Toutes ces associations ont portépendant des années la mémoirejuive de cette tragédie. Serge etBeate Klarsfeld, avec l’associationdes Fils et Filles déportés juifs deFrance en sont devenus, à justetitre, le symbole le plus remarqua-ble. Le comité Vel d’Hiv 42, crééau printemps 1992, mobilisa la so-ciété civile dans ce combat pour lareconnaissance. L’allocution deJacques Chirac, devant cette foulemassée à proximité de la stèle éri-gée en 1994 à la mémoire desvictimes de la rafle du Vel d’Hiv

dans un silence religieux, susciteune réelle émotion. Pour HenriHajdenberg, le jeune présidentdu Conseil Représentatif desInstitutions Juives de France :« c’est le discours qu’on n’atten-dait plus ». Les médias saluentlargement le geste présidentiel.Quelques critiques politiques sefont jour. Celles de Jean-MarieLe Pen tout d’abord. Il voit danscette prise de parole une « detteà l’égard de la communautéjuive ». En filigrane dans son in-tervention, Jacques Chirac apointé les déclarations passéesdu président du FN dans uncontexte où la formation d’ex-trême-droite rencontre de largessuccès électoraux (élections pré-sidentielles et municipales en1995) : « En la matière, rienn'est insignifiant, rien n'estbanal, rien n'est dissociable. Lescrimes racistes, la défense dethèses révisionnistes, les provo-

cations en tous genres - les pe-tites phrases, les bons mots -puisent aux mêmes sources ».Celles des proches de FrançoisMitterrand et de quelques ba-rons du gaullisme d’autre partqui dénoncent ouvertement lediscours. Selon eux, le mot« France » n’est pas acceptable.

« Défendre une idéede l'Homme, de sa li-berté et de sa dignité »Les termes ont pourtant étéchoisis avec mesure. Le texte estorganisé avec une grande fi-nesse et intelligence. ChristineAlbanel, toulousaine, agrégée deLettres et double littéraire deJacques Chirac à la Mairie deParis depuis avril 1982, a trouvéavec le président un dosage sub-til. Si « la France accomplissait cejour-là l’irréparable », il faut lireplus loin : « Cette France n'a ja-

Le 16 juillet 1995,Jacques Chirac préside la cérémoniecommemorative du Vel d’Hiv

s

s Le 18 janvier 2007, les Justes de France entrent au Panthéon.

« La france, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la france, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés

à leurs bourreaux ». Vingt ans après, ces mots résonnent encore dans la mémoire collective. Ils furent prononcés le 16 juillet 1995 par Jacques Chirac,

au cours du 53e anniversaire commémorant la rafle du Vel d’Hiv.

reconnaissait la responsabilité de l’Etat français

mais été à Vichy. Elle n'est plus, etdepuis longtemps, à Paris. Elle estdans les sables libyens et partout oùse battent des Français libres. Elleest à Londres, incarnée par le Géné-ral de Gaulle ». Par ce jeu demiroir, Jacques Chirac est restéfidèle à l’héritage du Chef de laFrance Libre pour mieux poin-ter la responsabilité de l’appareild’Etat français dans l’arrestationet la déportation des Juifs deFrance. Entre ombres et lu-mières d’une histoire pas encoreapaisée, le président de la Répu-blique, garant de l’unité de laNation, fait émerger dans l’es-pace public français unenouvelle figure à côte de celle duRésistant : « Elle est présente, uneet indivisible, dans le coeur de cesFrançais, ces «Justes parmi les na-tions» qui, au plus noir de latourmente, en sauvant au péril deleur vie, comme l'écrit Serge Klars-feld, les trois-quarts de la

communauté juive résidant enFrance, ont donné vie à ce qu'elle a demeilleur. Les valeurs humanistes, lesvaleurs de liberté, de justice, de tolé-rance qui fondent l'identité françaiseet nous obligent pour l'avenir ».La figure du Juste, celle de laréconciliation nationale, ne lequittera plus. Ces Français ano-nymes de toutes conditions quisauvèrent des Juifs de Francedes persécutions entrent auPanthéon le 18 janvier 2007. Simone Veil est à ses côtés. Ilfaut lire le début du discours,« ces moments qui blessent la mé-moire » et la péroraison, cetteFrance humaniste, ouverte etgénéreuse pour mesurer à sajuste valeur le discours du Veld’Hiv de 1995.

1995-2012 : Chirac-Hollande :

affinités corréziennes et regards conver-gents sur le passéJacques Chirac a su il y a prèsde vingt ans clore en grandepartie cette période où les« Français ne s’aimaient pas »(G. Pompidou). Au cours decette même cérémonie, FrançoisHollande en juillet 2012, nerenie rien de l’héritage chira-quien : « Le grand mérite deJacques Chirac est d’avoir reconnuici-même, le 16 juillet 1995, cette vé-rité ». Peu de discours dansl’histoire politique nationale ré-cente n’ont eu une tellerésonance : il ouvre la voie à lacommission Matteoli, à la créa-tion de la Fondation pour laMémoire de la Shoah, à la re-connaissance du rôle des Justesdans la mémoire nationale avecla loi de 2000 instituant une« journée nationale à la mémoire des

victimes des crimes racistes et anti-sémites de l’Etat français et enhommage aux « Justes » deFrance », etc. Pour toutes ces rai-sons, le discours du Vel d’hiv du16 juillet 1995 constitue un véri-table basculement des politiquespubliques de la mémoire.

Hubert StroukCoordinateur Régional Mémorial de la Shoah

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AVIVmag n°205 juin 2015 23

s Tribune rabbinique, de g. à d. A. Weill, H. Korsia, I. Dayan (GR Genève), Rishon Letsiyon Yitshak Yossef,Rav David Lau (GR ashkénaze d'Israël), Dayan Hanokh Ehrentreu (Av Beit Din Europa), GR Pinchas Gold-schmidt (président CER et GR Moscou)

s Le grand rabbin Korsia à Toulouse lors de la cérémonieà la mémoire des soldats juifs de la 2e guerre mondiale

L A C O N f É R E N C E E U R O P É E N N E D E S R A B B I N S

A Toulouse

TOUS LES DEUx ANS SE RÉUNIT LA CONfÉRENCE DES RABBINS,C’EST TOULOUSE QUI A ÉTÉ CHOISIE CETTE ANNÉE

POUR CE GRAND RENDEZ-VOUS

“Cette conférence a été l’occasion de nom-breux échanges très intenses et très riches.Nous avons été amenés à rencontrer et àéchanger avec des Rabbins des communautéstrès différentes sociologiquement et culturel-lement des nôtres. Elles doivent gérer desproblématiques hétérogènes et souvent trèssingulières. Je pourrais évoquer ici les com-munautés d’Europe de l’Est qui doiventrelever le défi de découvrir et fédérer des« juifs cachés », dans un pays en guerrecomme l’Ukraine par exemple.

Nous avons pu assister à des interventions detrès grande qualité, telle que celle du membreéminent du Beth Din d’Israël qui nous a inci-tés à nous interroger et à réfléchir sur laproblématique grandissante du rapport entrenouvelles technologies et Chabbat, aveccomme élément central bien entendu la placeet le respect du Chabbat. Il nous a encore étédonné d’avoir des échanges très riches et pas-sionnants avec le Grand Rabbin d’Angleterre.

La cacheroute, l’éducation, les écoles, la sécu-rité sont autant problématiques centrales quisont garantes de la survie de nos communau-tés, qui en sont les facteurs principauxd’existence et de pérennité.

J’ai été très heureux de pouvoir revenir à Tou-louse pour ces trois jours de congrès."

Bruno Fiszon, Grand Rabbin de Metz et de Moselle

22 AVIVmag n°205

Plus de 200 rabbinsvenus de toute l’Europese sont réunis à Tou-

louse les 12, 13 et 14 mai àl’occasion du congrès biennalorganisé par la Conférence desRabbins Européens, en pré-sence des deux grands Rabbinsd’Israël. C’est la première foisdepuis la création de cette as-sociation CER en 1956 que cecongrès se réunit ailleurs quedans une capitale européenne ;le choix de la Ville Rose n’estpas le fruit du hasard. PinchasGoldschmidt, grand Rabbin deMoscou et Président de laCER a décidé, avec les mem-bres du bureau, de montrer lesoutien des juifs d’Europe à laville meurtrie par les attentatsdu 19 mars 2012 à l’école OzarHatorah, tout en voulant souli-gner que cette communauté estdemeurée depuis forte et vi-vante. « Toulouse n’est passeulement la ville de la catastrophemais elle est un symbole pour lejudaïsme, une réponse à la vio-lence, et une ville où l’on peut vivredes moments exceptionnels » sou-ligne le Rabbin de ToulouseAvraham H Weill. « La vie estplus forte que la mort. La commu-nauté à Toulouse est unecommunauté ouverte qui a conti-nué à bâtir, dans cette nouvelleprise en compte d'une menace quiest une réalité » indique leGrand Rabbin de FranceHaïm Korsia. De nombreuxjournalistes de tous les paysétaient présents à l’Espace du

Judaïsme et à Ohr Torah pourrendre compte de ces journéesexceptionnelles. Antonio Tajani premier Vice-Présidentde la Commission Européennea passé la journée entière dumercredi aux côtés des rabba-nims, porteur du messaged’une Union Européenne trèsinvestie pour la communautéjuive, une UE qui se souci desauver et sauvegarder la com-munauté juive européenne.Martin Schultz, président duParlement Européen, a quant àlui, fait parvenir une vidéod’une dizaine de minutess’adressant aux rabbanims etpar là-même aux communautésjuives d’Europe, leur assurantdu soutien indéfectible de l’UEface aux montées des fonda-mentalismes et desextrémismes qui cherchent àles mettre en péril.

A l’ordre du jour du congrèsdes problématiques internesliées à la vie juive et communesà toutes les communautés re-présentées - cacheroute,mariages mixtes, conversions -, mais aussi des problématiquesliées à la place des communau-tés juives dans les payseuropéens. Pinchas Gold-schmidt a affirmé la volonté decontinuer à travailler avec lespouvoirs européens dans lalutte contre l’antisémitisme,d’harmoniser les mesures vis-à-vis du judaïsme européen, et des’inscrire dans des relationsœcuméniques fortes. Pourcette manifestation, les rabba-nims plaident pourl'homogénéisation des loiscontre le racisme et l'antisémi-tisme en Europe. La luttecontre les extrémismes était aucoeur de leurs réflexions. "Il

faut homogénéiser les politiques enEurope. Il est important d'avoirune politique cohérente" a souli-gné Haïm Korsia. D’autre part,le congrès exhorte les juifs àfaire vivre leur communauté, «il faut ramener ceux qui neconnaissent plus le judaïsmepour leur permettre de retrou-ver leur identité. » ; une identitéque les rabbanims ne conçoi-vent que pleinementeuropéenne. Le Grand Rabbinséfarade d’Israël, YitzhakYosef, jeudi matin, à l’écoleOhr Torah, a quant à lui souli-gné que le choix de l’Alya nedoit pas se faire par défaut : « Ilne faut pas venir habiter en Israëlà cause des attentats, mais parchoix. Il faut renforcer ici, en Eu-rope, l’étude de la Torah » a-t-ilsoutenu.Un message très positif a étéporté par ce congrès, messagede lutte contre les radicalismeset de volonté de défendre placedes juifs en Europe. Le Rabbinde Toulouse Avraham H. Weillaffirme qu’il retire de ces jour-nées exceptionnelles « beaucoupde force de ces échanges, beaucoupde fierté pour Toulouse, cette villequi jusqu’en 2012, était unegrande ville française parmi lesautres, mais cette ville dont lacommunauté est renforcée, struc-turée et plus vivante que jamais.»

Yaël Rueff-Salama

•La Conférence des Rabbins Européens (CER)

est la principale organisation rabbinique européenne. Elle a été fondée en 1956 par Sir Israël Brodie.

3 QUESTIONS à HAÏM KORSIAMonsieur le grand rabbin, quel est votreressenti sur cette conférence ?

C’était une grande rencontre, la première de-puis 29 conférences qui n’ait pas eu lieu dansune capitale européenne. Toulouse a étéchoisie entre autres pour sa capacité de rési-lience, sa capacité à rester debout. Lesquestions qui ont été abordées sont juste-ment celles d’un judaïsme vivant, qui se posedes questions sur son insertion dans la cité,dans la société, dans le monde, et qui gardeà l’esprit les fondements de ses valeurs.

Par exemple, dans un monde où l’on estfilmé en permanence, où notre présence dé-clenche des capteurs, des caméras, on serend compte que les fondements de la torah,du talmud, nous permettent de décrypter lessituations les plus modernes, les plus nova-trices. Il faut dire à tous que le judaïsmeporte cette ouverture vers le monde.

Et comme le contexte était celui des 70 ansde la seconde guerre mondale, nous avonseu la chance d’avoir avec nous le DocteurElie Buzin, un rescapé d’Auschwitz, qui a euun discours extraordinaire. Il a remis l’hu-main au centre de nos préoccupations, etnotre responsabilité de porter l’histoire laplus tragique et la plus pérenne.

De quels types sont les enjeux de ces ren-contres, stratégiques, halahiques ?

On a parlé de questions halahiques. Per-sonne ne mesure l’importance de cesquestions. Par exemple savez-vous qu’on estfilmé plus de 300 fois dans une journée ? çaa une incidence religieuse. On a parlé deprocréation assistée, on a soulevé beaucoupde sujets sur lesquels on a besoin d’avoir unéclairage collectif.

Le judaïsme est le même mais il est différentdans tel ou tel pays et dans telle ou telle ville.On a besoin de se rencontrer pour partager,et c’est ce qui fait cette histoire fondamentaledu judaïsme : dans le monde entier, vousposez des questions, vous avez des réponses.Dans l’échange, vous créez le sentimentd’appartenance à un même peuple, commeau pied du mont Sinaï : un seul peuple, unseul cœur…

Comment à votre avis sortir enfin Tou-louse de cette image de ville martyr ?

Tout simplement parce que vous allez vivreun judaïsme familial heureux, et que cela vase surimposer chaque fois qu’on parlera deToulouse. “Dieu transformera les jours de tris-tesse en jours de joie”. C’est dans le rouleaud’Esther, et c’est ce que je souhaite à la com-munauté de Toulouse”. Haïm Korsia, GrandRabbin de France - Propos recueillis par Pierre Lasry

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AVIVmag n°205 juin 2015 25

Les associations

Un réalisateur de grandtalent, Nadav Lapid,jeune, séduisant, a

conquis les salles et les médias parl'intelligence de ses propos, quiplus est en français. Son film L'institutrice a pu certesdéranger les publics par le carac-tère subversif et quasimentpervers de la relation entre cetteinstitutrice et son élève poète.Mais il fut évident qu'après ThePoliceman, lors de la dernière ses-sion du Printemps, L'Institutriceconfirme la naissance d'un réalisa-teur qui compte. Promesse aussidans l'accueil tant désiré des films

comiques. Zéro Motivation a rap-pelé la singularité de la jeunesseisraélienne obligée au service mili-

taire. Ces jeunes femmes enfer-mées durant deux ans dans unebase perdue au milieu de nulle partexpriment à leur manière leur ré-volte ou leur apparentesoumission. Loin d'un rivage des Syrtes d'où ne vient jamais laguerre, les batailles sont internes,contre l'autorité des hommes,contre l'arbitraire, contre le ma-chisme, contre la bêtiseadministrative, finalement contretout ce qui entrave la liberté de cesjeunes filles en fleurs.

Quant aux deux autres comédies,Fin de Partie et Self Made, elles trai-

tent de manière très surprenantedeux thèmes fondamentaux, l'ununiversel, l'euthanasie, l'autre

contextuel, les relations entre is-raéliens et palestiniens. Des filmsintelligents et sensibles qui nousfont passer du rire aux larmes,puis des larmes ... aux larmes. Lecinéma israélien fait preuve d'uneimmense liberté, qui rappelle com-bien l'interprétation des textes,l'échange, le pilpoul, sont inhérentsà la pensée juive.

Ces exemples de films, associés à ceux qui ont été proposés lors dece festival, ont permis de renouve-ler la confiance entre Hébraïca etles directrices de salles avec les-quelles nous œuvrons depuis plus

de dix ans. Quant au public, il nes'y est pas trompé, puisqu'il estvenu en nombre, en un esprit cu-

rieux, sans aménité ni préjugé.Point de système de sécurité par-ticulier, pas de menace cette année.Et si le Printemps du cinéma israé-lien annonçait le début d'une èrenouvelle ?

Et si la culture était enfin reconnuepour ce qu'elle est, un pont au des-sus des eaux troubles ? En ce sens, Hébraïca joue pleine-ment son rôle en ces tempsmauvais, et nous en sommes fiers.

Maurice LugassyPrésident d’Hébraïca

Hébraïca met Israël à l'honneur

s L’affiche du festival de cinéma israélien

Ci-contre, le réalisateur de l’Institutrice,Nadav Lapid

s

De gauche à droite : Zéro Motivation,Fin de Partie et Self Made

s

HÉBRAÏCA

Maurice Lugassy

C’est le premier CA tenupar la nouvelle équipe, peude jours après son élection.Patricia Dassa a accepté denous dévoiler le compterendu de cette première réu-nion formelle.

• Accueil du Président Le Président ouvre la séanceà 20 h.Le président est ravi de voirque la nouvelle équipe duConseil d’Administration estcomposée d’anciens et dejeunes.Le président explique qu’il aeu énormément de sollicita-tions depuis les élections, etque l’engouement pour lesélections de l’ACIT a été gé-néral.

• Dvar Torah du RabbinWeill

• Présentation de l’ACIT parPatricia Dassa

• Alain Alter présente la com-

munauté dans son ensembleet explique l’entente excep-tionnelle qui règne à Toulouseentre les institutions.L’EDJ, cogéré par l’ACIT etle Fonds Social, a reçu unepartie des subventions descollectivités locales et com-mence à voir le bout dutunnel.

• Mise en place des commis-sions Ont été nommés par le Prési-dent et approuvés par leConseil d’Administration :

Le Bureau Exécutif - Alain Alter : Vice-présidenten charge de l’EDJ et dusuivi de l’ISF- Thierry Sillam : Vice-Prési-dent en charge de l’animationcultuelle et sociale- Marcel Marais : SecrétaireGénéral en charge du Culte.- David Faruch : TrésorierGénéral

Le conseil - Raphaël Abitbol : en chargedu patrimoine- Patrick Attal : en charge dela sécurité et relation avectoutes les écoles- Gérald Benarrous : encharge de la radio et du juri-dique- Nelly Lebahr-Khalifa : encharge du développement desadhésions et de l’animationcultuelle- Raymond Schmorak : encharge d’internet, de l’infor-matique Aviv hebdo et dufichier- Kévin Sellem : en charge dela jeunesse- Serge Sellem : en charge dela communication, et des sup-ports comme l’Aviv Mag.

La cacherout sera suivie par lePrésident et Marcel Marais.

Cooptations Sur proposition du Président,cooptation de Fred Kelif : ac-ceptée à l’unanimité.

Nomination

Sur demande du Président,Arié Bensemhoun est nomméPrésident d’honneur del’ACIT à l’unanimité.

Annonce des prochaines datesimportantes :

• Le 11 Mai 2015 le gala duGan Rachi.• Le Congrès Européen Rab-binique du 12 au 14 Mai 2015• Le 1er juillet, gala d’OhrTorah

La séance a été levée à 22h15.

Patricia Dassa, directrice générale,

24 AVIVmag n°205

Compte-rendu du conseil d’administration du 29 avril 2015

Les associationsL’ACIT

acit31.comLE SITE wEB DE L’ACIT

s Assis, de g. à d. Yossef Matusof, Yves Bounan, Serge Sellem, le rabbin Weill. Debout, de gauche à droite : Raymond Schmorak,Raphaël Abitbol, David Faruch, Patrick Attal, Gérald Bennarous, Thierry Sillam, Marcel Marais, Alain Alter, Nelly Lebahr-Khalifa, Kévin Sellem.

Le 11e Printemps du cinéma israélien a tenu toutes ses promesses.

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AVIVmag n°205 juin 2015 27

Les associations

En fait, vous avez été un obser-vateur privilégié de l’évolutiondu pays puisque vous êtes arrivéalors qu’Israël avait un an.Exactement. C’était tout nou-veau. Tout était à créer dans cepays et je ne retrouve plus main-tenant l’esprit qui existait àl’époque. Les gens s’entraidaientalors que maintenant, c’est cha-cun pour soi.

Ce n’est pas le même pays quedans les années 50.Non. J’ai quitté Israël en 1966pour revenir en France. Je mesuis installé ici, à Toulouse, avecma femme et mes deux enfants àl’époque. J’ai maintenant troisenfants et six petits enfants. J’ai étudié la comptabilité parceque les tracteurs, cela me suffi-sait… Et voilà. J’ai été embauchéà la Chambre d’Agriculture de laHaute Garonne et j’ai suivi descours du soir pour apprendre lacomptabilité. J’avais deux en-fants, j’avais une troisième fillequi est née entre temps en 1969.

Et vous êtes retourné en Israëlrégulièrement j’imagine.Oui. J’y suis retourné pour lapremière fois en 1979 après avoirquitté en 1966. Je n’ai pas re-connu le pays. Ensuite, avec mesactivités au KKL, j’y suis allé pra-tiquement chaque année.

De quand date votre adhésionau KKL ? En fait, j’ai commencéen Israël. Je cherchais du travail,avant de travailler sur les grosbulls. J’ai été embauché au KKLpour labourer les terres, les fo-rêts, le long des routes, sur lemont Carmel. Ensuite, j’ai étéaussi embauché par eux pour dé-pierrer les collines. Vous savez,lorsqu’on installait une ville, àl’époque, il fallait dépierrer parcequ’il n’y avait que des rocherspartout.

finalement depuis quand le

KKL existe-t-il ? Depuis 1901.Il a été créé en 1901 au 5eCongrès Sioniste. Et c’est à cetteoccasion qu’il s’est vu confier lerôle de créateur du pays, de re-boisement.

Aujourd’hui, quels sentimentséprouvez-vous ? De la nostalgiede ce passé aventureux ?GI : Ce passé aventureux m’a étéimposé. Je n’ai pas choisi. Je n’aifait que suivre les évènements,mes parents, mes amis. Et puisnous avons eu beaucoup de sa-tisfactions. Nous avons crééquelque chose ici. Les activitésque nous proposions étaient ap-préciées par les Toulousains.Nous avions notre Loto annuel,nous organisions des bals quiétaient bien accueillis par les Tou-lousains.

Le KKL a toujours la mêmefonction que le KKL d’antan ? Ici en France, chaque ville choisitun projet et s’engage à le financer.Cela peut être une retenue d’eau,une aire de jeux pour les enfantsou des aires de repos pour lesgens qui se promènent dans les

forêts du KKL. Le but de ceuxqui s‘engagent sur un projet estde financer ce projet. Pour cefaire, ils organisent des lotos, desbals, diverses activités qui per-mettent de rassembler des fonds.Le don existe aussi. Il est possi-ble, pour honorer des personnesdécédées, de donner aux famillesla possibilité d’acheter un bos-quet. Un bosquet, c’est dix millearbres donc dix mille euros utili-sés pour la plantation au nom dela personne décédée.

Aujourd’hui qui est le présidentdu KKL en france ?Deux présidents élus qui se par-tagent les tâches. L’un est le Doc-teur Robert Zbili l’autre est Ray-mond Bounan qui étaitauparavant Trésorier du KKL etqui est devenu Président.

Vous avez toujours été Trésorierdu KKL de Toulouse ?Oui, depuis le début presque demon activité. J’ai pris le relaisaprès le décès de notre regrettéTrésorier Monsieur Meir Allouchqui était un très brave homme,que j’ai beaucoup estimé. Quand

il est parti, quelqu’un a dû pren-dre sa place ; comme c’est monmétier…Le Président, aujourd’hui, c’estFlavien Sellem et avant lui c’étaitJacques Benzekri pendant plu-sieurs années.

Que peut on souhaiter au KKLaujourd’hui ?J’ai toujours essayé d’impliquerles jeunes dans le KKL de Tou-louse. Je n’ai jamais trouvé la per-sonne qui pouvait s’en chargercar il faut être jeune pour inciterles jeunes à venir.Et je pense que les gens ontl’image d’un KKL assez vieillot,animé par des retraités qui n’ontque ça à faire et qui viennent unpeu comme dans un club du 3èmeâge. Et ça m’a toujours fait mal.J’ai toujours essayé de trouverdes jeunes.Il y a les jeunes un peu partoutdans nos associations : les EI, lesjeunes du Bnai Brith etc… maisil n’y a pas les jeunes du KKL etça je le regrette.

Propos recueillis par Pierre Lasry

Le KKL

Georges Ifergan à Toulouse en avril 2015

26 AVIVmag n°205

Les associationsLE CRIf Le KKL

Le KKL de GeorgesIfergan, une tranched’histoire…Georges Ifergan, le trésorier duKKL, a décidé de passer la main. Les hommages se multiplient…

Qu’est-ce que le KKL ? Le Keren Kayemet LeIsraël est uneONG qui a été mandatée, il y a longtemps, par le gouvernementisraélien pour reboiser Israël, créer des retenues d’eau dans toutle pays et, pour ce faire, récolter des dons dans le monde entier.

Elle est présente dans toute la diaspora ? Absolument. Tous lespays du monde abritent des bureaux du KKL, toutes les grandesvilles et beaucoup de petites villes.A Toulouse, j’ai commencé en 84, 85. A l’époque nous étions rueSaint-Antoine du T. Ensuite nous sommes passés rue RaymondIV et enfin, quand l’Espace du Judaïsme a été créé, nous étionsles premiers à venir nous installer.

Cela, c’est pour le KKL, mais je crois que vous avez été actifdès les années 60 au sein même de la terre d’Israël ? Je suis né au Maroc. J’avais 15 ans lorsque mon père a décidé demonter en Israël. Nous avons quitté le Maroc en mars 49. J’étaisjeune, j’avais 15 ans. J’ai été envoyé par les organismes qui s’oc-cupaient de l’Alyah dans une sorte de centre pour jeunes dans leLoiret et là nous avons formé un groupe. A l’époque on appelaitça un « garin » pour monter ensemble en Israël. Nous sommesrestés dans ce centre depuis mars et en septembre 49, nous sommesarrivés sur le bateau Galila. Nous avons été envoyés directementdans le kibboutz Beit Zéira, dans la vallée du Jourdain, au sud dela ville de Tibériade.C’était une surprise pour moi de découvrir ce qu’était un kibboutz.Pour nous, c’était quelque chose d’extraordinaire. Nous n’étionspas habitués à ce genre de vie collective et puis ça nous a plu. Aukibboutz on apprend plein de choses. Moi, j’ai été affecté au garageet j’ai appris au peu de mécanique puis j’ai appris à conduire lestracteurs. C’est comme ça que je suis devenu tractoriste. Je mesuis lancé dans cette voie là et j’ai travaillé sur de gros bulldozers,c’est un métier que j’ai fait pendant près de 15 ans.

Après le kibboutz ?Oui. Je travaillais chez un entrepreneur. On était Deux. Chacunavait sa Jeep. On se levait à 4 heures du matin pour aller travailler.On faisait les deux huit. On travaillait un peu partout. J’ai souvenirqu’on travaillait aussi dans des carrières de marbre. On arrivaitchez les gens du coin, des Arabes, des Druzes, pas loin de la villede Akko. On nettoyait le terrain pour qu’ils puissent accéder àdes carrières de marbre. > Suite page suivante

ENTRETIEN

Ne sont-ils pas tout aussidangereux ?A la suite des déclarations de RobertMénard et d’un possible « fichagesauvage » des enfants musulmansde sa commune sur la base de leursprénoms, le CRIF a souhaité mettreen lumière les risques pour la dé-mocratie face à ce type d’action po-litique.

Témoignage d’une participante invitée par le CRIF

Devant une salle comble, celui qui, ancien trotskiste, affirme qu’il n’estpas encarté FN, voire même qu’il ferait bien du ménage dans les rangss’il devait un jour y adhérer, est venu expliquer à une assistance en ma-jorité conquise et attentive sa vision de la France. En substance « Travail,Famille, Patrie », bien lourd de sens… Mais ce public, constitué de monsieur et madame tout le monde, entredans un état d’euphorie quand le discours harangue. Ce ne sont pas sestalents d’orateur que l’on va retenir, mais cette façon simpliste et sansdétours de présenter l’idéal de la France, patrie constituée de famillesnombreuses, encadrées par une autorité omniprésente garante de la sé-curité de tous, mais aussi d’une pensée unique, hostile à toute différenceculturelle ou humaine, une France qui travaille – mais, Monsieur Menard,qui ne le souhaite pas ! -, unicolore et catholique. Qui trouve sa placedans une telle société, si ce n’est ce public conquis de chemises bleuesciel et cols claudines ? Où est le sens critique de tout un chacun, oùréside la liberté individuelle, la liberté de pensée, la liberté d’Etre dansune France dessinée selon les projets de Robert Menard. Le même hommequi ne pense pas utile de réfléchir à la problématique seulement humanistedes réfugiés qui fuient les violences et tortures de leur pays, à laquelle ilne répond que « si je vois un bateau de migrants arriver, je ne les laisse pas des-cendre à quai, je tourne le bateau dans l’autre sens et le fais repartir là d’où ilvient ! »…C’est ça la France que l’on voit figurer au loin pour nos enfants ?

C’est avec beaucoup de naïveté certainement que l’on peut affirmer pren-dre une claque monumentale lorsqu’on se retrouve au beau milieu d’unemanifestation comme celle-ci, où l’on se sent épiée, et repérée comme dis-sidente et contestataire … bref à faire « dégager ». Mais ce qui est toutaussi inquiétant c’est de constater avec quelle ferveur il est adulé et portépar son auditoire ! Et nous, Juifs de France, quelle place aurons-nous,une fois qu’ils auront résolu ce qui les tracasse à l’heure actuelle, lesarabes intégristes ou pas ? Sommes-nous les suivants sur la liste,parce que nous sommes les premiers hérétiques du christianisme, parceque nous avons notre sens critique, que nous soutenons Israël, ce paysà l’origine des maux du monde, parce que nous représentons ce sionismequi tire les ficelles du monde ? J’aimerais ne jamais le savoir. Je vou-drais ne pas devoir fuir la France à cause de ses extrêmes mais pren-dre en mon âme et conscience la décision de partir un jour. YRS

Le maire de Béziers, Robert Ménard,en conseil municipal le 5 mai 2015(AFP PHOTO/PASCAL GUYOT)

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Anniversaire

Réception à la Mairiede ToulousePour le 67e anniversaire del’Etat d’Israël, le maire a reçul’ambassade d’IsraëlMercredi 2 juin, par une très belle journée d’été,Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, aconvié la communauté juive à célébrer le 67eanniversaire de l’Etat d’Israël dans l’illustre Salledes Illustres, en présence de Michal Philosoph,la porte-parole de l’ambassade d’Israël en Franceet représentante de l’ambassadeur Yossi Gal.Bon nombre de co-religionnaires ainsi que laplupart des responsables communautaires ontrépondu avec satisfaction à cette invitation.Etaient aussi présents de proches et fidèles amisde la communauté, le prêtre protestant de laville ainsi qu’une classe de l’école Jean Calvinde Toulouse. Accompagnés par deux respon-sables de l’école Céline Sommer, Présidente de

l’association Shalam et Martine Durand,conseillère pédagogique, et par leurs ensei-gnants, les élèves de cette école privée sont im-pliqués dans la culture juive historique et cul-tuelle par le biais même des programmes del’établissement.

Jean-Luc Moudenc, conscient de l’inquiétudede la communauté toulousaine et nationale faceà la montée des extrêmes et à l’antisémitismequi entraîne une augmentation de l’Alya, a réaf-firmé que la place de juifs dans l’histoire deFrance et la ville de Toulouse remonte à 2000ans. Il a dans le même temps rappelé l’impor-tance du jumelage Toulouse-Tel Aviv mis enplace en 1962. Il a insisté sur « une actualité quisur le plan international n’a de cesse de nous préoc-cuper, avec une impression de devoir choisir entrela peste et le choléra. En effet, pourquoi faudrait-il s’appuyer sur l’extrémisme sunnite pour com-battre l’extrémisme chiite, et pourquoi faudrait-ilfermer les yeux et compter sur l’extrémisme chiitepour combattre l’extrémisme sunnite ? Ce sont desterrorismes de formes inacceptables, je crois qu’ilne faut pas tomber dans le piège de vouloir fermerles yeux sur l’un pour combattre l’autre. Ce serait

un combat perdu d’avance. Il faut aussi rappelerles massacres de chrétiens qui font penser au vieiladage : on commence par le juif … et on poursuitpar le chrétien ». Il y a quelques mois, le ConseilToulouse-Fraternité, conseil de la laïcité, a vule jour ; sa mission est de rassembler les reli-gions, les obédiences, des militants et le conseilmunicipal pour mener un travail de fond de ré-flexion sur les valeurs communes. Enfin, aunom de cette longue amitié, le maire a proposéà la communauté de travailler ensemble - com-munauté / collectivité - pour réfléchir à des ini-tiatives pour célébrer les 2000 ans de présencejuive à Toulouse, organisées en résonnance avecles 55 ans du jumelage et le 70e anniversaire del’Etat d’Israël, en 2017 et 2018.

« Israël est un petit pays grand comme trois dé-partements français à l’est de la méditerranée, in-time et intellectuel, jeune, mais démocratique etsouverain » a rappelé Nicole Yardeni qui précisedans le même temps « qu’on parle aujourd’huimoins du complot juif mondial, mais très souventd’un sionisme mondialisé qui tire les ficelles, cequi ne fait que renchérir la haine du juif et d’Israël,symbole de la modernité occidentale. La formecontemporaine de l’antisémitisme s’appelle l’anti-sionisme radical ».

La présidente du CRIF Midi-Pyrénées a re-mercié le maire pour son soutien indéfectible àla communauté juive de Toulouse. Il n’a pashésité à faire interdire le 31 mars dernier, la ve-nue programmée par le NPA d’un professeurd’études islamiques sud-africain, formé au Pa-kistan. « Combattre l’antisémitisme, c’est nor-mal ! » avait alors tout simplement répondu lemaire.

Enfin la pétillante Michal Philosoph, porte-pa-role de l’ambassade d’Israël en France et repré-sentante de Yossi Gal, ambassadeur, a tut insistésur les relations privilégiées entre Toulouse etIsraël par la force du jumelage avec Tel Aviv,

cœur économique et culturel d’Israël, sur laplace même d’Israël dans le monde, petit paysstart-up, démocratique et économiquementriche, au tauxde chômagefaible et dontles habitantssont profondé-ment attachésà la vie. Elle aappelé de sesvœux à la paixdans cette ré-gion du mondeet à la fin des extrémismes radicaux. Enfin, bienque consciente de la peur qui traverse les juifsde France depuis les attentats de 2012, puis dejanvier 2015, et l’augmentation des Alyas fran-çaises, elle a réaffirmé toute sa confiance dansles politiques françaises pour assurer la sécuritéet le bien être des juifs de France. YRS

ENTRETIEN AvEC MIChAL PhILosoPh

où êtes-vous installée ? Je suis installée à Parismais mon cœur est bien entendu en Israël.

C’est votre première visite à Toulouse ? J’étaisici en visite privée, en tant qu’étudiante enlettres, je venais à Toulouse pour le Marathondes mots, festival très intéressant. Je venaissouvent en tant qu’étudiante, à l’époque oùétaient présentes Sophie Calle, MarianneFaithfull, entre autres…

Quelle image avez-vous de Toulouse ? J’étaisétudiante à Paris ; il y a une différence entreToulouse et Paris. Toulouse est plus petitemais c’est une ville qui grandit, qui gagne endynamisme avec une jeunesse très active dansla ville. Je comprends tout à fait pourquoielle est jumelée avec Tel Aviv, où on retrouvece sentiment et où plus de la moitié de la po-pulation a moins de 35 ans !!

Propos recueillis par Pierre Lasry

Du sport, de la danse,une cafétéria, des acti-vités toujours plus nom-breuses et plus va-riées… la tendance està la hausse à l’EDJ !

La Kafet

Le 4 mai a été inaugurée la cafété-ria tant attendue de l’EDJ. Dansl’espace dévolu à la restauration,au rez-de-chaussée, dans un en-droit à la fois ouvert et convivial,coloré et moderne, Macha Layanidirige ce qu’elle nomme «la Kafet».Au menu Halavi, tartes, salades,sandwichs, paninis, gâteaux,crêpes, sucreries.

Ouverte du lundi au jeudi de11h00 à 14h00, elle offre un lieude détente, de retrouvaille convi-viale pour la pause déjeuner. Unaccès wifi est aussi proposé.

Zumba !!Depuis le début de l’année scolaire,l’EDJ organise des cours deZumba, mélange savant de sportet danse, animés par StéphanieDUNSFORD. Une super équipede 15 personnes est inscrite : « nouspassons de bons moments defranche rigolade tous les mardis,venez nous rejoindre ! », affirmeKatia Nakache. Forte de ce succès,elle a décidé de redoubler d’effortet de répondre à une demande ré-currente avant l’été, par la mise enplace de cours de gymnastique(cuisses- abdos-fessiers). Desplaces restent à prendre… le pre-mier cours essai sera offert !

Rendez-vous toutes les semaines :

Mardis 12h30-13h15 : Zumba

Jeudis 12h30-13h15 : Gym

edjtoulouse.com

L’EDJ lance son site internet, enligne à partir du lundi 15 juin. Se-ront en ligne toutes les informa-tions indispensables et nécessairesà l’organisation de la vie juive àToulouse, les activités proposéesdans l’espace, la kafet, les modalitésde réservation de salle à titre asso-ciatif ou privé, les personnes res-sources et toutes informationsutiles.

Le Petit VIP

L’EDJ lance aussi son 1er guidede la vie juive en Midi-Pyrénées -Le Petit VIP.

Ce guide servira à trouver toutesles informations nécessaires pourl’organisation d’événements privésou associatifs, la liste des différentsprestataires etprofessionnelsa u x q u e l ss’adresser, ainsique quelquesrubriques de lavie courante

Si vous souhaitez avoir des informations ou même y participeren tant qu’annonceur, vous pouvezcontacter Katia Nakache au 05 62 73 45 65 ou à[email protected]

AVIVmag n°205 juin 2015 2928 AVIVmag n°205

Katia Nakache

Les associationsL’EDJ

Du nouveau… à l'EDJ

acit31.comLE SITE wEB DE L’ACIT

NOUVEAU

Réception à la mairie : JL Moudenc, A. Zonabend, N. Yardéni, G. Naon, M. Philosoph et P. Esplugas

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AVIVmag n°205 juin 2015 31

brèves

Mercredi 6 mai

Merveille ! on va recons-truire le phare d’AlexandrieThe Cairo Post l’affirme dans son édition du 6 mai : lephare d’Alexandrie, l’une des sept merveilles dumonde, va bientôt être recontruit à l’identique par l’étatégyptien. On savait que ce phare de 135 mètres de haut,construit sous Ptolémée 1er vers 300 avant JC, pour gui-der les marins, s’était en partie effondré en 1303 lors d’untremblement de terre. D’après les archéologues, un grandmiroir reflétait la lumière du soleil dans la journée, etdans la nuit, un feu avertissait les marins.Du mot “phare” à Pharos, il n’y aurait qu’une île ?Le phare d’Alexandrie sera reconstruit tout près de sonemplacement d’origine, sur l’ile de Pharos, c’est d’ailleursà cause de lui que le substantif “phare”a été populariséen grec, puis en latin, pour désigner cet ami des marins.

PL

Le magazine Détours en France a classé la place du Capitole à Toulouse,troisième plus belle place de France. Elle devance d’une courte tête la placeNationale de Montauban (quatrième). Les deux premières places du po-dium sont occupées par la place Stanislas de Nancy et la Grand’Place deLille (ci-dessous). “Place emblématique de la ville, la place du Capitole s'entoure

de façades de briques roses, couleur phare de l'architecture locale. Dès l'Antiquité,l’abondance de glaise dans la région est mise à profit dans l'architecture localeavec la fabrication de briques. À partir de la Renaissance, suite à de nombreuxincendies, la brique s'impose au détriment du bois et de la paille dans l'architec-ture ordinaire et non plus seulement dans l'architecture de prestige comme c'étaitle cas au Moyen Âge. Sous les arcades construites de 1851 à 1854, 29 peinturessignées Raymond Moretti ornent les voûtes. Ces œuvres narrent la saga de Tou-louse et des Toulousains à travers les âges.”. From Détours en France

30 AVIVmag n°205

Plus de 210 per-sonnes s’étaientréunies à l’appeldu rav Yossef Matusof et du pré-sident YvesBounan, pour legala du Gan.Il se tenait l’annéedernière à la Mé-diathèque Marengo, il s’est déroulé cette année à l’Espace du Judaïsme.Ambiance, convivialité, amitié et bonne humeur ont été les ingrédients de basede cette grande fête de l’école primaire et maternelle. Les deux invités d’honneur, Ariel Goldman, président du Fonds Social JuifUnifié, et Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France ont témoigné de leur plaisirà vivre ensemble ce rendez-vous communautaire, “car le Gan Rachi dépasse lesfrontières de Toulouse”, et le chanteur Ouriel a ponctué les moments forts de lasoirée de ses chants hébraïques traditionnels et religieux.Démarrée en fin d’après-midi avec le spectacle des CM2, la soirée ne s’est ter-minée que tard, car les convives sont restés ensemble pour profiter longtempsde ce moment. Le gala a tenu toutes ses promesses…

brèves

Vigipirate : les églises aussiDepuis les attentats de janvier 2015, un niveau de vigilancerenforcée continue de s'appliquer. Maintien de la surveil-

lance sur les lieux de culte, écoles confessionnelles,établissements culturels et symboliques sensibles

des diverses confessions religieuses, les bâti-ments institutionnels, symboliques ou à forte

concentration, et les organes de presse lesplus sensibles.

Instructions du Premier minis-tre du 23 avril

Un contact a été pris par la préfec-ture avec M. l'Archevêque

Monseigneur Le Gall. Lessites les plus sensibles ainsi

que les périodes sensibles(Pentecôte, baptêmes...)

ont été identifiés. Pascal Mailhos, préfet de la région Midi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne a demandé  auxforces de l’ordre de prendre contact avec l'ensemble desresponsables de paroisse et leur délivrer des conseils pourla mise en œuvre de mesures de sécurité préventives ; dedésigner un référent pour les représentants locaux du cultecatholique dans chaque circonscription de sécurité pu-blique et dans chaque brigade territoriale ; d'organiser unevigilance appuyée au moment des offices, portant notam-ment sur les sites identifiés en lien avec les représentantslocaux du culte catholique, et les périodes de fêtes reli-gieuses (Pentecôte).

La surveillance des sites dans le cadre de l’application duplan Vigipirate est exercée par la Police nationale et la Gen-darmerie nationale en lien avec les polices municipales, lesrenforts mobiles (CRS) et les effectifs militaires (120 mili-taires affectés sur le dispositif en Haute-Garonne).

Lundi 11 mai

Le gala du Gan RachiJeudi 23 avril Dévoile-ment d’uneplaque à la

mémoirede Roger Ulmann

Dimanche 26 avril a étéposée une plaque en mé-moire de Roger Ulmann,arrêté par la Gestapo le 6février 1944 et déporté à Auschwitz. C’est à la demande de sa nièce Jea-nine Lévy que cette plaque a vu le jour. Née en 1941 à Cahors, Jeanine etsa famille messine s’étaient réfugiées à Labastide-Murat ; elle vit au-jourd’hui à Strasbourg. Toulouse a toujours été pour elle la ville où sononcle a disparu dans l’horreur de la Shoah. Elle raconte « Ce jour de février1944, il faisait beau, mon oncle a proposé à mon père de boire un verre àla terrasse du restaurant, il en avait assez de vivre caché … mon père lui arépondu « La guerre n’est pas finie, je ne m’attable pas ! » Mon oncle s’estinstallé, quelques instants plus tard, la Gestapo est venue l’arrêter ! »Lorsqu’elle apprend la tuerie du 19 mars 2012, terrifiée par les meurtresqui recommencent, elle décide de rappeler à la Ville Rose que des juifsont déjà été tués à Toulouse, et que les citoyens doivent savoir. Elle sol-licite le Maire, P. Cohen, mais les élections municipales diffèrent ceprojet. Au lendemain de l’élection de JL. Moudenc, elle relance la Mairieet obtient le droit de poser la plaque – ci-dessus – à la mémoire de sononcle. Lors de la pose, Jean-Baptiste de Scorraille, conseiller municipaldélégué à la Mémoire, au Monde Combattant, et aux affaires militairesa rappelé les principes fondamentaux que sont « Vivre, vivre sa religion, saliberté. Vivre en paix. Monsieur Roger ULMANN n'y a pas eu droit. Ne l‘oublionsjamais ! Et nous nous devons de perpétuer en permanence ce devoir de mémoire, afinque plus jamais cela ne se reproduise » . Il a rajouté que « Aujourd'hui, malheu-reusement la vigilance doit être de mise, I’horrible et très récente actualité doitéveiller nos consciences ». YRS

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Dimanche 10 mai

Les mendiants plus richesà Jérusalem qu’à Tel Aviv ?

Des chercheurs déguisés en mendiantsont découvert qu’à Jérusalem ils pou-vaient gagner plus de 10 000 shekelspar mois pour 172 heures d’activité, soittrois fois plus qu’à Tel Aviv, révèle lesite d’informations économiques Globes, commanditairede l’étude. Des chercheurs d’une vingtaine d’années sesont faits passer pour des mendiants et ont tendu la maincinq heures dans trois sites urbains d’Israël : à Jérusalem,les jeunes « mendiants » ont fini leur journée de travail,après avoir empoché en moyenne 60 shekels de l’heure.Les passants qui n’ont pas fait de don financier ont pro-

posé de la nourriture. Pour un mois de 172 heures d’activi-tés, les mendiants gagneraient ainsi 10 320 shekels, soitlargement plus que le salaire minimum, qui s’élève actuel-lement à 25 shekels de l’heure. Au carrefour Azrieli, lamendiante a été presque totalement ignorée par les passants.Certains lui ont recommandé de chercher du travail et cesont surtout des enfants qui lui ont fait l’aumône, lui per-mettant de gagner 20 shekels de l’heure.

Dimanche 26 avril

Jeudi 4 juin

La troisième plus belle place de france

Nissim Zvili sera l’invité de la CCFIUne mission « export » a été menée par la CCFIMidi-Pyrénées – grâce au soutien de la CCI Interna-tional et du cluster Aérospace Valley - en Israël du 9 au14 mai 2015. Celle-ci s’est déroulée au même momentqu’un événement franco-israélien à Tel-Aviv : laconférence Safe & Smart Cities qui a rassemblé des so-ciétés françaises et israéliennes sur le thème «lasécurité et la qualité de vie dans les villes connectées».18 sociétés françaises du domaine des transports etde « la ville connectée » étaient présentes pour l’oc-casion. La CCFI MP a quant à elle organisé pourdeux entreprises de la région un programme de ren-dez-vous B2B avec des donneurs d’ordres israéliens.Dans la continuité de ses actions, la CCFI MP orga-nise son gala annuel le 25 juin dans les locaux de laCCI, et aura le privilège de recevoir Nissim Zvili, am-bassadeur d’Israël en France de 2002 à 2005.

YRS

Jeudi 24 juin

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AVIVmag n°205 juin 2015 33

Hommage

“ L’AMI SOURIANT ET RAffINÉ

L’adieu à Jacques Gruszewski

Son fils David aaccepté de nousconfier une par-tie du discoursqu’il a prononcéà ses obsèques, le 20 mai

Bonjour à tous

C’est très dur de dire quelquesmots dans ces circonstances.Jacques avait tout prévu…sauf le discours.Alors j’ai réfléchi à ce que j’al-lais dire :Une liste d’adjectifs le décri-vant…mais vous les connais-sez déjà.Une énumération de ses qua-lités… mais vous les connais-sez également.J’ai songé à vous raconterquelques anecdotes… mais cen’est pas le moment.

Donc je vais vous direquelques mots mais pas desmots destinés à mon père, carj’ai l’immense privilège d’avoirpartagé sa vie et d’avoir passéses derniers jours en sa com-pagnie, donc je lui ai déjà toutdit.

Ce sont plutôt des mots quivous sont destinés, des motsqu’il aurait aimé vous dire, despensées qu’il aurait aimé par-tager avec vous, sa famille etses amis, sachant que ses amiscomptent pour Jacques autantque sa famille.

Je vais vous lire un texte qu’unéditeur m’a envoyé et que j’ailégèrement adapté :

La Mort n’est rien.Jacques est seulementpassé dans la pièce à côté.Ce que Jacques était pourvous, il l’est toujours. Donnez lui le nom que vouslui avez toujours donné.Parlez lui comme vous l’aveztoujours fait.N’employez pas un ton diffé-rent,Ne prenez pas un air solennelou triste,Continuez de rire de ce qui

vous faisait rire ensemble.Priez ou ne priez pas. Souriez,pensez à lui.Que son nom soit prononcécomme il l’a toujours été,Sans emphase, sans traced’ombre.Le fil n’est pas coupé.Pourquoi Jacques serait horsde nos pensées ?Simplement parce qu’il esthors de vue ?Non, Jacques n’est pas loin, ilest juste de l’autre côté du che-min.Et il continuera à prendre soinde vous, comme il l’a toujoursfait.

Jacques, avant de partir, nousdisait :« Ne vous inquiétez pas, je suisserein et apaisé. La seule chosequi me rend triste est de neplus voir la famille et lesamis. »Voilà, en quelques mots :

Jacques vous aimait et il vousaime encore et je voulais vousle dire de sa part.Je vais conclure et finir parune de ses phrases fétichesqu’il doit se dire en ce mo-ment :« On est mieux ici qu’en pri-son ».

Jacques Gruszewski avait participéà un large article dans nos colonnes,(numéro 201 de juin dernier) où ilévoquait ses parents Georges etFanny, la vie du quartier de la rueSaint-Ursule et la présence ashké-naze dans le Toulouse de sonenfance. Il avait brossé un pano-rama vivant et subtil du “microshtetl” de la place de la Bourse et citéles noms de familles amies qui gra-vitaient dans ces lieux ou bien à lasynagogue Yechouroun. Sa mémoirenous fut précieuse. PL

ExTRAITS De gauche à droite : Pascal, David, Jacques et Dany Gruszewski

32 AVIVmag n°205

“Mémoire

Pologne…France…IsraëlAutour de Max Honikman • 2e partie

La suite du récit d’Annie, Raphaël et Esther Honikman, ses enfants

Le portrait de Max Honikman, figure de la

communauté ashkénaze d’avant-guerre, en-

tamé dans le numéro 202 d’AVIVMagazine, se

poursuit aujourd’hui avec cette 2e partie où

nous le retrouvons installé et actif à Toulouse...

En tant qu'ancien combattant de la 2èmeD.B. (sergent – chef, en charge des liaisonsradio, décoré de la Croix de Guerre) il estresté fidèle à ses compagnons d'armes dontM. Rozner, professeur de gymnastique, et M.Ohayoun, instituteur, tous deux installés àToulouse. Impliqué, il n’hésite pas à prendresa plume pour dénoncer les politiques qui hé-sitent à reconnaitre les anciens combattants,

jusqu’à interpeller le président M. VincentAuriol lui – même, dans un article publié parLa Dépêche du Midi. Il y collabore fréquem-ment, surtout pour défendre l’image desanciens combattants à chaque fois où il l’esti-mera nécessaire. C’est ainsi qu’il s’est vu incitéà fonder la section toulousaine Midi-Pyrénéesde la 2e DB qu’il a présidée jusqu’à la fin desannées 60. Il contribue au journal national enYiddish "Unzer Wort".Homme d’honneur et de conviction, il vit sonjudaïsme par les actions plus que par la prière.Discret, c’est toujours la « cause » qu’il défendqu’il met en avant, plus que lui – même.Ses liens avec les grossistes de la rue Ste Ur-sule se sont resserrés après qu'il ait quittéson poste d'ingénieur chez Martin Gautieret qu'il soit devenu indépendant en ouvrantson propre commerce de linge de maison etde prêt à porter, dans les années 60 : « LeTrousseau Idéal » au 2 rue du Canard, Place

des Carmes, qu'il tiendra jusqu'en 1987.Alors âgé de 75 ans, il décide de prendre saretraite. Dès lors ses visites en Israël se mul-tiplient pour être autant que possible avecses petits-enfants, des "sabras"!

La France a donné à Max sa raison d'être etd'espérer mais c'est l'existence d'Israël quidéfinit son identité juive. Tout en restant juifde diaspora, il s'est toujours engagé corps etâme à la cause d'Israël. La tirelire bleu blancdu Keren Kayemet, devenue un symbole,était toujours présente sur le comptoir dumagasin et les clients ne manquaient pas euxaussi de participer au développement du

jeune état!C'est enfeuilletantle maga-zine duB i c e n t e -n a i r e( m a g n i -f i q u edocumentde réfé-r e n c e !Avril 2014,n° 200,p111) ap-

porté de Toulouse par mon frère Raphael,que je découvre à ma grande surprise laphoto de mon mariage qui immortalise ceuxque je nomme "les derniers des Mohicans",ce groupe d'ashkénazes qui, après avoir sur-vécu aux atrocités de la guerre, ont réussi àfaire revivre l'esprit communautaire.

C’est aussi pour moi et mon frère, l’occasionde rappeler la mémoire des « années collège »et ces amis d’études, perdus de vue mais pré-sents dans nos souvenirs de jeunesse,rencontrés à l’école Bialik, au Dror, au DEJ,

ou encore à l’UEJF.Je veux parler desenfants des amis denos parents dontJudith et AuretteAnklewicz, SylviePerleberger, Eli etGabriel Shapiro,Elisheva et Aviv Zo-nabend, AlainMoscovici, Ronaldet Stéphane Shaye-vitz, …En effectuant unedonation au KKL,nous avons voulu,

mon frère, ma sœur etmoi, prolonger et trans-

mettre l’engagement et l’attachement de notrepère à Israël. Près du Moshav Tarom, un bos-quet d’arbres a été planté à sa mémoire et lenom de Max Honikman est inscrit dans laforêt du "premier Président ", renommée laforêt de Tsora, sur la route de Jérusalem. Max - Motel Honikman, par ses convictionset ses actions, a contribué avec son cercled’amis à faire de la communauté juive de Tou-louse l’une des plus dynamique del’après-guerre. Ces personnalités juives de lasociété civile toulousaine ont ainsi participé àl’essor économique et à l’image positive de laville.

Annie (Anne-Marie) Honikman-Perez, Esther Honikman-Leban & Raphaël Honikman

Rehovot, Paris, Toulouse – juillet 2014

PS : Il n’a jamais oublié la destruction de toute sa famille etde la communauté de Trysk où son grand-père a été rabbin.Il n’a jamais souhaité retourner en Pologne jusqu’en 1991,année où ma sœur, Esther, docteur en biologie, participe àun congrès scientifique international à Cracovie. Elleconvainc nos parents de faire le voyage avec elle car elle veutconnaitre les endroits où ils ont vécu. Ensemble, nous revi-vons l’histoire de notre famille à travers l’Histoire : Varsovie,Lodz, Gantz, Cracovie mais aussi Auschwitz. Et la grandesurprise, ce fut de pouvoir renouer avec des parentés penséesdisparues, tel le cousin de Max, Bronislaw Geremek!De retour de ce voyage, il acceptera de participer au projetde raviver la mémoire de la communauté juive de Trysk parle don de documents à ce qui est devenu aujourd’hui, lemusée de Trysk en Israël, reflet de la vie des Shtetls polonais,au campus de Givat Haviva, près de Hadera.

Lancement d'un nouveau gramophone de la compagnie Martin Gauthier en 1950 en pré-sence des ingénieurs et de leurs femmes. Martin Gauthier est en costume clair, à sa droiteMax Honikman et sa femme Jeanne.

Max Honikman répondant aux questions des journalistes aubar du grand hôtel, le "Cintra"

ACITAssociation CultuelleIsraélite de Toulouse

LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE

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AVIVmag n°205 juin 2015 35

Shavuot, le don de la TorahLes documents mé-diévaux de lapratique parlenttrès peu des fêtes,dont le déroule-ment est uneévidence telle qu’ilest inutile d’en par-ler : les fleurs deShavuot ne néces-sitent pas de legst e s t a m e n t a i r e scomme les drapsblancs de RoshHashana, la prièrepour le prince n’estpas publiquecomme celle ditelors des funéraillesroyales. Léon deModène lui-même,qui présente en

1637 les juifs aux chrétiens, n’y consacrequ’une page, insistant sur l’interdictionde travailler et décrivant « des roses etdes fleurs, accommodées en couronnes eten festons ».

Les rouleaux de la TorahAu Moyen Âge, la présentation du texteen rouleau n’est pas aussi étrange qu’au-jourd’hui : de nombreux documentsadministratifs utilisent encore ce format.

Cependant, le livre sacré des chrétiens,la Bible, exposée et lue pendant la messeest un énorme codex, un livre. Les rou-leaux de la Torah, le rouleau d’Estherdisent donc leur qualité et leur valeur àtravers cet archaïsme.Ces rouleaux sont parfois considérés parles chrétiens comme un objet sacré surlequel les juifs prêtent serment, même s’ilest plus simple de se contenter d’unepage du Décalogue copiée en hébreudans un registre. Les prêteurs de Cata-logne promettent ainsi chaque année derespecter le taux d’intérêt légal lorsqu’ilsprêtent de l’argent.

Torah ou Talmud ?Cependant, au milieu du xIIIe siècle, ilse dit chez les chrétiens que les juifs li-sent surtout le Talmud, qui est « leurlivre». Bien que les juifs qui représententles juifs dans les disputaciones précisent lanature de ces commentaires et soulignentque la Loi écrite est première, cette assi-milation entre juifs et Talmud contribueà dévaloriser le judaïsme.

le feuilletonhistoriqueclaude denjean

Culture

Au Moyen Âge, les rouleaux de la Torah sont au cœur de certains rituels sociauxpublics alors que les chrétiens affirment de plus en plus que les juifs sont d’abordattachés à la lecture du Talmud.

Les rouleaux de la Torah

Léon de Modène,Vita, riti, e costumide gl’Hebrei, Paris,1637.

34 AVIVmag n°205

1 Merci pour ces moments… de radio

Joëlle Adjedj-Agullo

SHAVOUATOV 1 dimanche sur 2, de 9h à 12h30 > L’actu au plan national et international, culture et humour …

L’équipe : Gérald Benarrous, Jean-Luc Halimi, Thomas Simonian, Fréderique Dahan,

Béatrice Dahan, Rav Gabriel Sebag

et Avraham Azoulay.Les rubriques : 09 H 10, KAVOD09 h 35 : Chronique indispensable : Rav

Gabriel SEBBAG 09 h 45 : L’actu Israé-lienne : Avraham Azoulay 10 h 10 : Rubrique àbrac de la culture Fré-dérique DAHAN 10 h 30 : 15 minutesexpress

10 h 55 : L’actu vue par Thomas Simonian 11 h : « Le Grand Plateau »12 h 05 : L’instant de Béa..ttitude : BéatriceDAHAN 12 h : Roue libre

KALEIDOSCOPELe jeudi de 11h à 11h30 > Par Jeanine Courquet La littérature vue par Jeanine… Présentation de livres en rapport avec le Judaïsme ou Israël. Les nouvelles d’Israël…

CULTURE ET SOCIÉTÉle mardi de 18h30 à 19h30 > Par Maurice Lugassy Le magazine culturelde Kol Aviv…Au programme Musique et Culture

LES MATINÉES CHABBATIQUESle vendredi de 10h à 11h > Par Haïm Matusof

La Paracha de la se-maine …Au programmeTorah et Paracha …

DEBRIEfING : 1dimanche sur 2 de9h30 à 12h30L’équipe : Serge Al-louche, René Dahan,

Salomon Attia et Henri Amar > L’actu Israélienneet nationale …Les rubriques :9h30-10h : Actuali-tés communautaires Salomon Attia

10h-10h15 : L’éditod’Henri Amar 10h20 -11h10 : leGrand angle11h15- 11h50 : leGrand format 11h50-12h30 : le Suplement

JARDINS DES ARTS Mardi de 20h à 21hL’équipe : PierreLachkar et RenéDahanLa peinture dans lejudaïsme …Un artiste peintreprésenté danschaque émission

TORAH SPOTMercredi de 19h30 à 20h30Par le Rav Mordekhaï Bitton

> Actu selon laThora …Un sujet de l’actualité vu selonla Torah

TOULOUSE AUQUOTIDIENLundi 17h à 17h30 >Par Pierre CardinaleLa vie toulousaineau quotidien …Une mise en lumièrede la vie Toulou-saine

8 EMISSIONS !! à SUIVRE SUR LA NOUVELLE GRILLE

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AVIVmag n°205 juin 2015 37

Réveille-toipapa, c’est fini, de Jean-Raphael HirschEn ces temps de commémoration, j’ai choiside vous entretenir de ce livre fort et émouvantqui a toute sa place dans les évènements mé-moriaux de 1940 – 1945 et dont le fin mot

pourrait être : « choisir la vie, tout en se souvenant du passé »

« Réveille-toi papa, c’est fini », ce sont ces mots que disait Jean-RaphaëlHirsch à son père pour l’apaiser pendant les nombreuses nuits où il se ré-veillait en sursaut à cause de ses cauchemars.

L’auteur nous conte la vie de son père, ce père qu’il aime et admire : Juifd’origine hongroise, d’une grande culture, le Dr Sigismond Hirsch s’étaittrouvé confronté en 1942 à cette situation incroyable où il fallait veiller à sapropre survie et à celle de sa famille.

En réalité ce sont deux vies qui s’entrecroisent : la vie de Jean-RaphaëlHirsch, plus jeune résistant français, agent de liaison à 9 ans, (car un enfantà bicyclette attire moins le regard), enfant caché et la vie de son père, résis-tant, rescapé d’Auschwitz. 656 pages qu’on ne peut lâcher. Avec lessouvenirs qu’il a conservés de sa mère Berthe, résistante, assassinée à Aus-chwitz et le témoignage de son père, Jean-Raphaël Hirsch nous plonge dansune période sombre de notre histoire. Il entreprend également ici de relaterl’histoire des enfants cachés à partir de sa propre expérience. C’est donc lerécit de deux vies en dehors du commun. Sont également évoqués avec ta-lent, la psychologie de l’enfant caché et le traumatisme qui perdure à l’âgeadulte. Mais, c’est aussi une leçon de vie et d’espoir qui nous est donné àlire et à méditer : “survivre et construire après Auschwitz”

Tout commence par une lette, une lettre du conseil de l’Ordre des Médecinsà la botte de Vichy.Imaginez ce que le Dr Sigismond Hirsch a pu ressentirà la lecture de ces mots « vous êtes juif, donc vous n’êtes plus médecin ». Laradiation des médecins juifs français fut le fait le plus infâme du Conseil del’Ordre qui voyait là un moyen d’écarter la concurrence juive.

Fondateur avec Robert Gamzon du scoutisme juif français et du réseau derésistance des E.E.I.F., Sigismond Hirsch avec sa sœur Shatta a pris part àla création de la Maison de Moissac où étaient réfugiés grand nombre d’en-fants juifs. Il a très vite compris qu’il fallait disperser les enfants dans lesfermes du Sud-Ouest. C’est grâce à cette dispersion que 400 enfants ont étésauvés, contrairement à ceux d’Yzieux qui étaient rassemblés au même en-droit.

Très actif dans les réseaux des organisations juives et dans la résistance, ilest arrêté et déporté à Auschwitz d’où il revient sauvé par son métier de ra-diologue. Le sinistre Dr Menguele avait besoin de quelqu’un pour lire lesradios. Mais naturellement, on ne sort pas indemne d’une pareille épreuve.Et pourtant à son retour, il s’est impliqué dans un magnifique travail social.Il est à l’origine de l’implantation de nombreux dispensaires et a instauréun système social de soins médicaux qui offre aux plus déshérités une mé-decine de qualité.

A l’arrestation de ses parents, Jean-Raphaël a pu se réfugier dans un cou-vent à Auvillar, puis à Cahors où il reste caché 8 jours sans sortir dans unvieil hôtel désaffecté, puis chez un médecin résistant. Je vous laisse décou-vrir de quelle façon rocambolesque, cet enfant de 9 ans a pu rejoindre la

zone dite libre, caché par un cheminot sous le moteur d’une vieille locomo-tive. Ce sera ensuite Moissac et re-famille d’accueil. Ce qui fait dire àl’auteur : « Nous les enfants cachés nous avons eu un problème avec le temps ; onnous a volé notre enfance et nous avons couru après ».

La trajectoire de la famille Hirsch est aussi un bel exemple de résilience. Ilsont renoncé à dépenser leur énergie dans une vengeance stérile. Il leur afallu réagir, refaire surface, se remettre au travail, créer une famille, bref«revivre une vie normale».

La vengeance de Jean-Raphaël fut de faire des études, de passer desconcours, et de devenir un chirurgien reconnu. Il est marié, père de famille.Ce plus jeune résistant de France est actuellement vice-président des En-fants cachés, président de Yad Vashem France. Il se consacre aujourd’huiau service de la communauté juive. Malgré certains passages très durs, c’estune leçon de vie et d’espoir qui nous est donnée.

“Notre revanche, dit-il, c'est nos enfants, nos petits enfants qui continuentà porter les valeurs du judaïsme”. Et la résurrection d’Israël est égalementla preuve de l’échec de la solution finale : « quoi qu’il en coûte, il faut tou-jours choisir la vie » disait Shatta Hirsch. Une question que pose ce livre :Comment concevoir que le monde créé soit un monde où une chose pareilleest possible ? Et pourtant, nous sommes confrontés à nouveau à des évène-ments que nous souhaitions ne pas revoir…

Quelques mots sur un second titre qui change complètement de sujet et oùvous retrouverez la saveur du Yidishland de Pologne des années 1920-30.

Le grand Cabaret du Professeur fabrikantde Yirmi Pinkus Ce roman nous transporte dans des bour-gades juives misérables de Pologne et deRoumanie. Le professeur Markus Fabri-kant crée à Czernowitz le «GrandCabaret» un théâtre Yiddish ambulant.L’auteur décrit dans une langue colorée,pleine de saveur, l’odyssée drôle et tou-chante d’une troupe de vieillescomédiennes dont le voyage se termineraen 1939. On suit cette troupe bizarroïde avec plaisir à travers un mondequi n’est plus. C’est un récit picaresque avec des personnages pitto-resques et des épisodes cocasses. On rit souvent, mais le tragique estproche, on le sent venir…

Bref, c’est une fresque pleine d’humour qui nous plonge dans la vied’une troupe pas banale, dans ce théâtre Yiddish qui vit ses derniersjours de gloire.

Merci de m’avoir suivie pendant « cette année scolaire » et n’hésitez pasà la rentrée à me contacter à nouveau pour parler très simplement deslivres que vous avez aimés ou pas.

Bonnes vacances. Bon et gros soleil !

Anny Beck

Anny BECK

Les pagesd’Anny

Culture

36 AVIVmag n°205

Culture

Lectures

Dominique Khalifa

SOUMISSION

Un livre de Michel HOUELLEBECQ

Un certain déterminisme…2022. Succédant à françois Hollande, Mohammed Ben Abbes remporte contre Marine Le Pen, les électionsprésidentielles, menant son parti fraternité musulmane, au sommet du pouvoir… Avec tout son art de la provocation, une nouvelle fois, Houellebecq décline sa perception d’un suicide occi-dental... Encore une méditation sur la vacuité, le délitement des êtres et d’une époque. Encore une réflexion, grave et ironique, sur la finitude …

Un jeu de miroir…françois, le narrateur, a consacré sa thèse de doctorat, etmême son existence, à Joris-Karl Huysmans. Titre évoca-teur des œuvres de cet auteur du xIxe : En rade, À rebours,Là-bas, ou bien encore En route où l’écrivain, athée, évoquesa conversion au catholicisme comme un désir de s’incorpo-rer à un rite, sans véritable adhésion spirituelle, mais plutôt« grisé » par une « atmosphère »…Ce dernier figure un axe autour duquel gravite le roman deHouellebecq. Un récit où ces trois êtres en équipage se ren-voient quelques reflets parallèles.

L’on retrouve un personnage central figurant à bien deségards, une représentation parodique de l’auteur, un dou-ble, égaré - dans un destin dont on finit par se demander s’ilpourrait appartenir vraiment au romancier, tant l’écriture,expérimentale et clinique, demeure étrangement neutre… Ce personnage au mélange singulier de sensibilité et de dis-tance, si caractéristique de l’œuvre de Houellebecq, nousrappellera, entre autres, Jed, le protagoniste de son précé-dent roman La carte et le territoire ou bien encore à certainsendroits, Michel, dans Les particules élémentaires… Un hérossans « familiarité avec la vie », entre amertume, déconvenue etcette poignante résignation « paisible et sans joie », mettant enabîme sa fragilité et celle du monde...Une nouvelle fois, rôde le « fantôme d’un bonheur inabouti »,familial et sentimental… Bonheur avec lequel il va falloirencore trouver de petits arrangements pratiques…

Une ligne de faille traçant la voie d’unemutation… David Pujadas, Christophe Barbier, ou bien encore Fran-çois Bayrou, notamment, seront du voyage, dans cettefable confrontant réalisme et fiction, où se conjuguentd’autant mieux, gravité et dérision. Une ironie désenchan-tée pour explorer alors, l’état de stupeur d’un hérosengourdi par « l’intuition d’une catastrophe imminente », sen-tant son « individualité se dissoudre », dans une atmosphère« éthérée et flottante »...

Bizarrement, c’est lorsque François, enseignant universi-taire, prend conscience de la mort de l’art décoratif – lagoutte d’eau au dessus du déclin de bien des valeurs tra-ditionnelles d’une social-démocratie agonisante – quel’effleure la tentation de se convertir à l’islam. « Tout celaétait fini »…Robert Rédiger, président de la nouvelle université isla-mique de Paris-Sorbonne, et lui-même converti, l’avait pasmal entrepris déjà : avantages financiers, possiblesmariages arrangés, à la clé… Sans compter, avait précisé ce dernier, « que le sommet dubonheur humain réside dans la soumission la plus absolue (…)qui renvoie à la soumission de l’homme à Dieu, telle que l’envisagel’islam »… François, inerte, s’était vu présenter le programme de l’« habile » et « brillant » Président Ben Abbes : une litaniede mesures antisociales bien emmenées laissant même lesmédias dans un étrange état d’« aphasie»… Robert Rédiger parla même d’une grande puissance isla-

mique occidentale en route, sur le modèle de l’Empireromain…

Une nouvelle fois, Houellebecq met en perspective sa thé-matique récurrente d’un suicide occidental annonciateurd’une mutation…« Les civilisations ne meurent pas assassinées mais (…) elles sesuicident » clame l’un des personnages, évoquant un lienentre « la décadence de l’Europe qui était le sommet de la civilisa-tion humaine » et celle de la Rome antique…Comme s’il y avait « un désir de disparaître, une faille secrète»…Et tout au long de l’ouvrage, se dessine dans une atmo-sphère brumeuse, cette ligne de faille, traçant la voie d’unemutation. Comme un axe en rotation, diamètre d’un cercle d’unesurface invariante, celle du délitement et de la vacuité. Surface invariante : figée dans son dessein : abolir touterésistance à la tentation de se soumettre. Une sphère hypnotique symbolisant alors, un certaindéterminisme de l’être déserté par l’Esprit …

Page 20: ACIT N° Association Cultuelle Israélite de Toulouse ’ACIT ...Hubert Strouk, Harold Avraham Weill Aviv mag est une publication de l’ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse,

AVIVmag n°205 juin 2015 39

CarnetSophie Castiel

acit31.comLE SITE wEB DE L’ACIT

NOUVEAU

Guy Nabet et Jules Kaufmann :une relation par-ticulière !Mon cher Guy,Je te revois, au volant de ton Pi-casso, souriant, attentionné,patient, cherchant mon pèrepour l’accompagner chez l’oph-talmo, au restaurant, au bridge,à la syna., je ne sais où encore....Je te revois, accompagnant mes

parents à Tel Aviv et t’occupantd’eux comme de tes parents....Je vous revois, toi dévouécomme toujours, eux heureux de

ta compagnie et de ta simplicité.Votre complicité était évidente,un lieu fort vous unissait, c’étaitje crois, par delà la gentillesse,l’Amour de la Communauté etl’Amour d’Israël.Merci pour tout ce que tu as fait,tu es toujours parmi nous…

Francis Kauffmann

Guy, le fidèle ser-viteur de PalapratA Palaprat, quel fidèle n’a pasgardé une bonne image de notre“frère”? Toujours prêt à rendreservice, toujours un mot pourblaguer… On se souviendralongtemps de la lecture de latorah chaque chabbat, des ki-douchs qu’il se faisait un plaisirde nous préparer.Pendant des années, il a été legrand commissionnaire de nosdeux synagogues (Palaprat etEDJ). Chaque semaine, je rece-vais mon petit coup de téléphone“qu’est-ce que je prends pour laSéouda ?”.Guy l’homme attachant, a ac-

compagné tant de familles dansla douleur, même loin de Tou-louse. Dans la mission qu’il sefaisait un honneur d’accomplir, ilsavait trouver, pour ceux quisont dans la peine, les mots sim-ples qui réconfortent. Aujourd’hui je ne dois pas être leseul à lui dire “Mon frère, reposeen paix à la place de choix auprèsd’Hachem, je ne t’oublierai ja-mais…”

Marcel Marais

Guy, le frère decœurGuy Nabet, Guichon pour les in-times, s’en est allé bien trop vite.Il a été pour moi comme un frère.Nous avons fait ensemble unlong chemin, aussi bien à laHevra Kadicha qu’à la syna-gogue Palaprat. Tous les samedis matins, nousnous retrouvions sur le cheminen direction de la synagogue etnous évoquions toutes sortesd’anectodes qui me font encoresourire maintenant. C’était un homme humble et tou-jours prêt à rendre service, tantà sa famille qu’à la communauté.Qu’il repose en paix, il resteratoujours gravé dans ma mé-moire.

Gérard Attaiech

Notre maman EstherBendrihem née Tole-dano était native de Tan-

ger, fille de Jacob et Perla, elle avécu sa jeunesse et son adolescenceentourée par les grands Rabba-nims de sa famille paternelle.Notre maman évoquait souvent sesancêtres avec les différents rabbinsde la communauté ou le faisait sa-voir par l’un de ses enfants avecbeaucoup d’humilité et de fierté etse plaisait toujours de le commen-ter avec le sourire.Les « Toledano » issus de la mêmelignée, lors de leurs mariagesétaient tous honorés de la mêmeKétouba (certificat de mariage re-ligieux). Le Grand Rabbin Castielnous disait d’ailleurs avec beau-

coup d’humour : « avec la Kétoubade votre maman nous pouvons re-monter jusqu'à Moshe Rabénou »Avec les années et ses différentssoucis de santé liés à son âge (93ans) notre maman était très réti-cente de rejoindre une institutionmédicalisée.Nous l’avons accompagnée à in-tégrer La Maison de retraite Ram-bam. Très réfractaire lors de sonadmission nous avons constaté aubout de trois ou quatre mois qu’ellese sentait dans un milieu commu-nautaire et familial.Pour rien au monde elle n’auraitraté une des activités ou un aprèsmidi musical étant elle-même mé-lomane.La Direction, les collaborateurs

ainsi que les médecins dont notreami le Docteur Hervé Lieber-freund qui suivait maman nous in-formaient régulièrement sur sonadaptation.Lors de son trop court séjour nousavons apprécié la chaleur, le pro-fessionnalisme, l’attention et lesbons soins prodigués à notre ma-man. Elle avait noué des relationstrès affectueuses avec certainespersonnes et nous étions à ce titretrès sensibles et émus de l’entendresouvent remercier ces mêmes per-sonnes en des termes si chaleureuxcomme « merci ma chérie ».Ces éléments constatés nous per-mettent d’informer nos coreligion-naires que nous avons la chance àToulouse de bénéficier pour nos

anciens d’un établissement médi-calisé de très bonne qualité, quel’ensemble des collaborateurs ensoit remercié.

Elle nous a quitté sans prévenir…et de savoir qu’elle était entre debonnes mains nous a permis d’ap-préhender notre deuil avec plus desérénité.Le 17 juin 2015 nous évoqueronssa mémoire lors de l’azguir de l’an-née.

Jacques Briene

38 AVIVmag n°205

Un adieu

Celui qui était de toutes les occasions religieuses et offrait son temps sans compter, n’est plus avec nous… Témoignages

à Guy Nabet, notre “Guichon”

Hommage à notre maman

Guy et sa sœur aux côtés de Jules Kauffmann

JACQUES CAMILLE ALBERT MAMAN ET ISIDORE

Naissances à Toulouse

20/03/2015 MATUSOF Lévy

12/04/2015 OUAZANA Jerry

22/04/2015 EDELMAN Yoël

25/04/2015 WEILL Arié

21/05/2015 SEBBAG Eyal

02/06/2015 CAPELLER-ARNAUD Nathan

… et ailleurs

20/02/2015 DREYFUSS Lucien Samuel

(Paris)

26/03/2015 TOLEDANO Léa(Paris)

17/04/2015 LELLOUM Lola(Israel)

03/05/2015 EMSELLEM Néthanel(Israel)

Bar Mitsva12/04/2015 AYACHE Eyal

23/04/2015 DASSA Benjamin

14/06/2015 LEVY Nathan

06/05/2015 MESSICA Benjamin

10/05/2015 MEDIONI Ever

… et ailleurs24/03/2015 HECHT Lévy

Israël

20/04/2015 TOLEDANO YoniIsraël

Bat Mitsva

11/11/2014 OBADIA Sterna

31/05/2015 AYACHE Elsa

… et ailleurs

27/05/2015 DADOUCHE

Fégui Pénina

Israël

Mariages à Toulouse

10/05/2015 SOHMEKH Avraham /

ALLOUCHE Laure

10/05/2015 DERHY Laurent /

KHELIF Eva

17/05/2015 KHELIF Florian /

SURPIN Tiffany

… et ailleurs

01/04/2015 LAHMY David /

TEBOUL Joanna

Israël

28/05/2015 LEVY Nathanael /

Nathalie KARONI-DAMOL

Israël

28/05/2015 MENE Nahman /

Ruth CHICHEPORTICHE

Israël

Décès24/03/2015 BOUHANNA Rachel

31/03/2015 SZPILFOGIEL Auszel

Freddy

01/04/2015 KOUBY Fiby

04/04/2015 LEVY Annette

07/04/2015 NABET Guy

10/04/2015 CHICHE Micheline

12/04/2015 COHEN Jacques

17/04/2015 AYACHE Gérard

10/05/2015 ALCOLOUMBRE José

17/05/2015 LEVY Simone

17/05/2015 ARKI Rose

… et ailleurs

07/01/2015 AZOULAY Maurice

Montpellier

09/01/2015 ASSOULINE Messodie

Paris

16/03/2015 HERRMANN

Anslem Shlomo

Atlanta

07/04/2015 ZEITOUN David

Paris

13/04/2015 MALECA Liliane

Marseille

25/04/2015 BENCID Sole

Paris

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