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Trimestriel édité par l’Union Nationale des Industries de l’Impression et de la Communication - 12 E Ac teu rs de la filière graphique de la filière graphique N N o o 113 113 1 er TRIMESTRE 2016 Imprimer en France : L’avenir de la filière livre Impression numérique, électronique imprimée… De nouveaux débouchés ? Digitaprint : le pari de l’ultra-personnalisation de la Presse locale 1

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Trimestriel édité par l’Union Nationale des Industries de l’Impression et de la Communication - 12 E

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Imprimer en France : L’avenir de la filière livre

Impression numérique, électronique imprimée…De nouveaux débouchés ?

Digitaprint :le pari de l’ultra-personnalisation de la Presse locale

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ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 3

Ça ne vous aura pas échappé, Acteurs Graphiques inau-gure pour ce 113e numéro une nouvelle formule, plus

volumineuse puisqu’agrémentée de douze pages supplémen-taires, mais également plus soucieuse de faire du papier le relais privilégié des contenus de temps long. Ainsi la revue adopte-t-elle une périodicité désormais trimestrielle, avec la volonté d’aller plus encore au fond des choses, plus que jamais au cœur des sujets. L’UNIIC se dote également pour l’occasion d’un nouveau site Web et d’une newsletter associée, intitulée Com’Uniic, pour articuler une communication multicanale plus à même de respecter les exigences de souplesse, de réactivité et de ciblage aujourd’hui réclamées par des échanges qui consacrent la complémentarité intelligente des supports. Nous ferons ainsi la démonstration que les équilibres dits « complémentaires » ne condamnent évidemment en rien l’imprimé, qui se nourrit en réalité d’un écosystème numé-rique dont il est – et restera – une pièce maîtresse. Acteurs de la Filière Graphique rehausse donc ses ambitions éditoriales, mais cela ne pouvait se faire sans repenser plus globalement une communication à la fois plurielle et cohé-rente. Démonstration en sera faite sur notre nouveau site www.uniic.org, que nous vous encourageons à découvrir et par lequel nous aurons à cœur de vous fournir des informa-tions à véritable valeur ajoutée. Bonne lecture,Jacques Chirat, Président d’UNIIC

ÉditoL’UNIIC à l’heure du multicanal

UNIIC68, bd. Saint-Marcel75005 ParisTél. : 01 44 08 64 46Fax : 01 43 36 09 51 [email protected] Directeur de la publication : Jacques Chirat Rédacteur en chef : Yoan Rivière

Conception graphique :www.icidesigncreationgraphique.frPhotos : Fotolia.com : couverture © mirpic p.4-5 © francescodemarco,p.10 © Antonioguillem p.13 © icidesign, p.16 © Bailloup.20-21 © bakhtiarzein, p.26 ©Shawn HempeiPapier : Imagine Silk by Inapa, 130 g/m2

www.inapa.fr

Impression : Magazine imprimé gracieusement par l’Imprimerie Chirat42540 Saint-Just-la-PendueLe numéro : 12 €Abonnement : 40 €

ISSN 1764-3112Dépôt légal : 04/2012

N°113 / 11er er TRIMESTRE 2016TRIMESTRE 2016Magazine des professionnels de la communication imprimée édité par :l’Union Nationale des Industries de l’Impression et de la Communication /

.............Ce numéro contient un encart jeté...........

4 Marché • livreÀ l’initiative de l’UNIIC, sous l’égide de la Direction Géné-rale des Entreprises (DGE) et avec la participation active du Cabinet BL, un rapport intitulé « Imprimer en France : l’avenir de la Filière Livre » a été présenté le 11 décembre dernier, au cours d’un colloque qui s’est tenu au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie…

10 Culture • médiasCorinne Da Costa, à la tête du cabinet « Des études et des conseils », était à la table des petits déjeuners Culture Papier, pour évoquer l’évolution galopante des pratiques de « consommation » des médias. Le noma-disme et la recherche permanente d’immédiateté sont-ils en passe d’en exclure le papier ?

13 Environnement • industriePassé le temps du bruit médiatique, que retenir de la COP21 et quelles conséquences pour la Filière graphique ?

17 Marchés • personnalisation

Retour sur C!Print 2016 : est-on en train d’assister à la consécration des procédés de personnalisation ?

20 Technologie • enquête

Par une étude visant à faire un point sur la réalité des forces industrielles du secteur, l’UNIIC choisissait plus spécifiquement de poser la question du taux d’équipe-ment numérique des acteurs de l’impression en France…

23 Presse • imprimerieDigitaprint, ou le pari de l’ultra-personnalisation de la Presse locale : comment c’est possible ?

26 Innovation • technologie

Quels débouchés et quelles issues technologiques pour l’électronique imprimée ?

27 Étude • digitalPour bénéficier enfin de référents solides, l’UNIIC entre-prend de mesurer et remettre en perspective les impacts de la dématérialisation…

28 Actus • filière graphiqueInstantanés d’événements : bref panorama des initiatives et des perspectives d’évolution des acteurs de la com-munication écrite.

NNoo113113

La reproduction des articles contenus dans ce magazine est interdite sauf accord.

Jacques ChiratPrésident d’UNIIC

4 — ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 5

IMPRIMER EN FRANCEl’avenir de la filière livre

À l’initiative de l’UNIIC, sous l’égide de la Direction Générale des Entreprises (DGE) et avec la participation active du Cabinet BL, un rapport intitulé « Imprimer en France : l’avenir de la Filière Livre » a été présenté le 11 décembre dernier, au cours d’un col-loque qui s’est tenu au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

Marc

l ivre

Objet d’analyse pertinent du fait d’un cadre fini – l’existence d’une « Filière Livre » est une réalité – tel marché apparait comme paré d’une importance symbolique toute particulière, la noblesse du produit culturel qu’est le livre lui conférant un statut fort. En

dépit de la concurrence croissante des médias numériques et une baisse sensible du temps de lecture, le livre imprimé demeure en effet un poids lourd de l’industrie culturelle. Jacques Chirat, Président de l’UNIIC, évo-quera lors de son discours introductif à quel point « le livre est à l’honneur » en tant bien sûr que « véhicule majeur de la pensée », mais sans omettre de souligner pour autant que « les conditions de sa fabrication et de sa localisation » devaient être « repensées ». L’étude présente ainsi sept enjeux de redres-sement et/ou de développement, qui sont les suivants, et autour desquels les débats se sont articulés : - Travailler au maintien et au développement d’une filière industrielle du livre noir.- Travailler au positionnement stratégique et à la compétitivité des industriels du livre.- Travailler à l’adaptation aux mutations technologiques.- Travailler l’efficacité dans les relations entre les acteurs de la chaîne du livre.- Travailler l’attractivité des métiers de l’industrie du livre.- Travailler la valorisation du livre imprimé en France.- Travailler le positionnement et le développement du savoir-faire français.

«Le livre est à l’honneur en tant que véhicule majeur de la pensée, mais les condi-tions de sa fabrication et de sa localisation doivent être repensées. »Jacques Chirat (Président d’UNIIC)

Jacques Chirat, Président de l’UNIIC.

Somm

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4 — ACTEURS • 1 e r trimestre 2016

À l’initiative de l’UNIIC, sous l’égide de la Direction Générale des Entreprises (DGE) et avec la participation active du Cabinet BL, un rapport intitulé « Imprimer en France : l’avenir de la Filière Livre » a été présenté le 11 décembre dernier, au cours d’un col-loque qui s’est tenu au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

Marc

Objet d’analyse pertinent du fait d’un cadre fini – l’existence d’une « Filière Livre » est une réalité – tel marché apparait comme paré d’une importance symbolique toute particulière, la noblesse du produit culturel qu’est le livre lui conférant un statut fort. En

dépit de la concurrence croissante des médias numériques et une baisse sensible du temps de lecture, le livre imprimé demeure en effet un poids lourd de l’industrie culturelle. Jacques Chirat, Président de l’UNIIC, évo-quera lors de son discours introductif à quel point « le livre est à l’honneur » en tant bien sûr que « véhicule majeur de la pensée », mais sans omettre de souligner pour autant que « les conditions de sa fabrication et de sa localisation » devaient être « repensées ». L’étude présente ainsi sept enjeux de redres-sement et/ou de développement, qui sont les suivants, et autour desquels les débats se sont articulés : - Travailler au maintien et au développement d’une filière industrielle du livre noir.- Travailler au positionnement stratégique et à la compétitivité des industriels du livre.- Travailler à l’adaptation aux mutations technologiques.- Travailler l’efficacité dans les relations entre les acteurs de la chaîne du livre.- Travailler l’attractivité des métiers de l’industrie du livre.- Travailler la valorisation du livre imprimé en France.- Travailler le positionnement et le développement du savoir-faire français.

«Le livre est à l’honneur en tant que véhicule majeur de la pensée, mais les condi-tions de sa fabrication et de sa localisation doivent être repensées. »Jacques Chirat (Président d’UNIIC)

Jacques Chirat, Président de l’UNIIC.

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ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 5

IMPRIMER EN FRANCEl’avenir de la filière livre

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imprimer en france

6 — ACTEURS • 1 e r trimestre 2016

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Objectif prioritaire : consolider le maillage industriel

L’objet-livre cultive en France les paradoxes, car si la demande finale semble se stabiliser et s’avère finalement très peu touchée par les logiques de dématérialisation – le livre dit « numérique » ne représentant encore qu’une part marginale du CA de l’édition en France – les difficultés éprou-vées par les acteurs industriels français positionnés sur ce marché sont nettes. Pour Jean-Philippe Behr (Cabinet BL), le cas du livre noir, qui pèse à lui seul 58 % de la production, est représentatif des défis auxquels il faut répondre : « C’est un secteur important qui nécessite une grande réactivité et plus de proximité. Or, la compétitivité des machines et la santé économique des leaders français posent de vraies difficultés.

Le premier enjeu consiste certainement à maintenir un véritable maillage d’indus-triels français, via un travail collectif, pour consolider notre offre sur ce marché ». Cette mission, préalable à toutes les autres, s’inscrit dans un contexte qui voit l’édition opérer un grand écart rela-tivement complexe à appréhender. « Le nombre de titres édités continue d’aug-menter, pendant que le tirage moyen dimi-nue. Mais cette tendance cache une bipo-larisation très importante, avec une best-sellerisation d’un côté, et une inflation des titres à très court tirage de l’autre, le tout au détriment de la masse centrale de la production », précise Jean-Michel Laude (cabinet BL). Difficile parfois dans ces conditions d’en déduire une ligne straté-gique claire, le marché exigeant encore de jongler entre des demandes très dis-parates, voire diamétralement opposées. « Sur le livre noir, toutes technologies confondues, la sphère concurrentielle s’étend à 1500 kilomètres autour de Paris, avec un parc machines français de

moins en moins compétitif » développe Jean-Michel Laude, qui pointe notamment là les conséquences d’un désendettement qui s’est, hélas, en partie fait par le désinvestissement. La raréfaction progressive des relieurs indépendants en France ainsi qu’une tendance à rechigner face aux demandes dites « exceptionnelles », pèsent fatalement sur une balance com-merciale qui souligne une très nette faiblesse des parts de marché à l’export. Ainsi, un pays comme l’Italie, plus volon-tiers disposé à se positionner sur des travaux complexes, armé qui plus est d’une culture collective qui met à jour des synergies qualitatives appréciées des éditeurs, nous renvoie par effet miroir quelques-unes des insuffisances les plus dommageables de l’offre française. Les opportunités existent cependant et devront être saisies…

Valoriser un savoir-faireDisposant d’un savoir-faire reconnu mais trop peu mis en avant d’un point de vue marketing, les prestataires français souffrent en effet d’une concurrence accrue (3 à 4 livres destinés au marché français sur 10 sont réalisés à l’étranger), dans un contexte où les éditeurs avancent une « vision inter-

nationale » du marché. « Les Arts Graphiques sont un environnement mondial, les fabricants de machines sont mondiaux et les donneurs d’ordre sont essentiellement Européens » développe notamment Alain Kouck (Editis), qui exhorte les imprimeurs à raisonner de même en faisant en sorte que « la France attire tout le monde », tout en axant l’essentiel de leurs efforts sur « le service, plus que le rapport volume/prix ». Une tendance que la percée des technologies numériques d’impression appuie de façon ostensible, les courts tirages réclamant de façon presque mécanique une plus-value de ser-vice et la rationalisation des stocks exigeant une quasi-révo-lution logistique. Pour Hugues Chevassu (DupliPrint), le profil d’imprimeur numérique recèle effectivement de nouvelles promesses : « Chaque imprimeur doit créer les conditions d’une relation gagnant/gagnant avec les éditeurs. Pour moi, cela passe par la nécessité d’adapter l’outil de production à la demande ». Cette nécessaire adaptation touche imman-quablement un autre maillon de la chaine du Livre qu’est le libraire : « Je suis passé de gestionnaires de stocks à gestion-naire de flux » explique en effet Renny Aupetit (Librairie « Le Comptoir des Mots »), qui souligne la récente nécessité de faire face à des plateformes, Amazon en tête, ayant imposé « la dictature de l’urgence ». « Je dois pouvoir fournir 350 000 références dans les 24 heures. C’est un défi logistique qui me paraît plus important que de chercher à baisser les prix » illustre-t-il. Ces défis, de l’amont à l’aval de la Filière, apparaissent comme devant relever d’efforts concertés de toute une chaine de valeur, Pascal Lenoir (Gallimard) préci-sant notamment qu’il fallait revenir à des approches globales : « Il faut reconstruire la relation éditeur/fabricant, qui a été complexifiée par un fonctionnement en strates. La Filière est à resegmenter ensemble, en anticipant les besoins de demain ».

«Le nombre de titres édités continue d’augmen-ter, pendant que le tirage moyen diminue. Mais cette tendance cache une bipo-larisation très importante, avec une best-sellerisation d’un côté, et une inflation des titres à très court tirage de l’autre, le tout au détriment de la masse cen-trale de la production. »Jean-Michel Laude (Cabinet BL)

«Je dois pouvoir fournir 350 000 références dans les 24 heures. C’est un défi logistique qui me paraît plus important que de chercher à baisser les prix.»Renny Aupetit

(Librairie « le Comptoir des Mots »)

Jean-Michel Laude (cabinet BL), Jean-Philippe Behr (cabinet BL) et Jean-Marc Lebreton (consultant et formateur).

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en franceACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 7

AXE 1 : Développer la cohérence et les synergies dans la chaîne du livre Pilote

mesure 1.1Mieux prendre en compte les problématiques liées à l’impression des livres dans les réflexions menées au sein des instances interprofessionnelles de la chaîne du livre.

DGE/DGMIC

mesure 1.2 Encourager les industriels à conduire des actions collectives structurantes pour la filière.

DGE

mesure 1.3 Elargir la réflexion de la commission environnement duSyndicat national de l’Edition aux questions d’innovation etde co-développement de produits.

Syndicat national del’Edition (SNE)

mesure 1.4 S’approprier la formation pour mieux en partager les fruits. IDEP(centre d’ingénierie deformation paritaire)

Axe 2 : Optimiser les flux entre les opérateurs Pilote

mesure 2.1 Relancer la réflexion, au sein des instances de dialogue de l’interprofession, portant sur la mise en place d’un flux d’informations des librairies vers les éditeurs et les platesformes de distribution.

DGMIC

mesure 2.2 Mettre en place et généraliser un flux d’informations entreéditeurs, imprimeurs et les plates-formes de distribution.

DGE

mesure 2.3 Améliorer la logistique et le conditionnement des livresimprimés en lien avec l’évolution des quantités à livrer.

DGE

Axe 3 : Promouvoir la fabrication française de livres Pilote

mesure 3.1 Initier une démarche collective visant à mieux faire connaître l’offre française d’impression de livres auprès des donneurs d’ordre et du grand public.

organisationsprofessionnelles

mesure 3.2 Améliorer le contrôle de l’origine et de la qualité des livres. organisationsprofessionnelles/Autorités de contrôle du marché

mesure 3.3 Mieux orienter la commande publique vers les imprimeurs français. organisationsprofessionnelles

Axe 4 : Accompagner les industriels vers « l’industrie du futur » Pilote

mesure 4.1 Développer l’approche stratégique du management de l’entreprise. organisationsprofessionnelles

mesure 4.2 Elaborer de nouvelles offres industrielles et des modèlesd’affaires adaptés aux mutations de la demande.

organisations professionnelles

mesure 4.3 Optimiser les fonctions support. organisationsprofessionnelles

mesure 4.4 Reconnaître le client comme un partenaire. organisationsprofessionnelles

mesure 4.5 Améliorer les compétences managériales des dirigeants. IDEP

Axe 5 : Valoriser les atouts de l’imprimerie de livres française Pilote

mesure 5.1 Communiquer sur la filière industrielle du livre. organisationsprofessionnelles

mesure 5.2 Accompagner les industriels français à l’export. Business France

Filière Livre : Cinq axes prioritaires de travail

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8 — ACTEURS • 1 e r trimestre 2016

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filière qui présente de réelles opportunités… « Les Industries Graphiques sont un secteur très transverse et c’est probablement une des raisons pour lesquelles on a tendance à voir les donneurs d’ordre avant les industriels. Le Livre offre une entrée plus collec-tive parce qu’il constitue une véri-table Filière, au-delà de sa seule valeur symbolique. Il y a donc matière à travailler autour de lui et nous nous y emploierons »

assure-t-il en effet, sur la base d’un rapport qui dresse un cer-tain nombre de constats bruts, mais évoque déjà les mesures adéquates pour passer de l’observation à l’action… n

Le livre, premier produit culturel mondial, représentait 150 mil-liards en 2013.

La France, 5e marché mondial, pesait 356 millions d’exemplaires vendus en 2013 pour 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires éditeurs.

On dénombre 5700 éditeurs en France, dont 5000 actifs, c’est-à-dire ayant publié au moins deux titres en 2013.

Les trois premiers éditeurs représentent 50 % du chiffre d’af-faires global, et les 10 premiers 80 %.

La fabrication française est assurée par 200 entreprises répar-ties sur tout le territoire, qui emploient 2500 salariés.

L’impression de livres ne représente que 6 % des tonnages impri-més en France, en chute de 30 % depuis l’an 2000, et un chiffre d’affaires estimé entre 300 et 350 millions d’euros.

30 à 40 % des livres français sont réalisés à l’étranger.

La sphère de concurrence varie selon la nature des travaux considérés : le Livre en noir et deux couleurs (58 %) dans un rayon de 1500 kilomètres autour de Paris, pour des impératifs de réactivité, donc principalement en Europe. Le livre couleur illustré (28 %) dans le monde entier, mais pour des raisons historiques, l’Italie conserve une place prépondérante, suivie de l’Espagne. La bande dessinée (6 %) en France, Belgique et Italie. Les produits complexes, principalement livres-jouets et petite enfance (7 %) sont souvent fabriqués en Asie et en Chine, princi-palement pour des raisons de coût de la main d’œuvre.

Des défis au plan d’action…Pour Pascal Bovéro (UNIIC), « il était primordial de rappeler que l’imprimeur est un maillon majeur de la Filière Livre », lequel exerce « un savoir-faire qu’il ne faut pas laisser filer ». Un plan d’action sera déployé à cette fin, tout en menant en parallèle d’autres combats, sur des terrains connexes : « Cette étude sera restituée et déclinée sur le terrain, Il va y avoir un comité de liaison des acteurs du livre en France, y compris les producteurs, pour aller vers un mariage de la faisabilité et de l’idée. Mais l’UNIIC ne fera pas l’économie de la réflexion sur les écarts de compétitivité qui découlent d’un contexte fiscal redoutable : aucun pays, à l’exception de Malte et de la France, n’est tenu de faire l’avance sur la TVA. Nos principaux compétiteurs ne font pas cette avance à l’Etat parce qu’ils sont prestataires de service. Il s’agit là d’un désavantage fiscal qui pèse terriblement sur notre compétitivité, compte tenu des délais de paiement que nous connaissons » précise notam-ment le Délégué général de l’UNIIC, rejoint implicitement en cela par Benjamin Leperchey (DGE), qui reconnaît voir en les Industries Graphiques « un secteur que l’on sait mal aider ». Autre point de tension, le différentiel de compétitivité social, sur lequel s’est arrêté Pascal Bovéro : « Je n’ai pas besoin de rappeler quel est le différentiel social entre un conducteur de presse dédiée au livre grand format en Roumanie et ce que nous avons ici en France. Ce différentiel ne peut être com-pensé que par l’innovation, le co-développement, l’optimisation etc. C’est ce à quoi nous voulons nous employer avec un plan d’action qui sera décliné sur le terrain. Un travail de fond est déjà entamé en Lorraine avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), au titre d’un contrat de progrès : le Ministère de la Culture, la Dirrecte, l’UNIIC, les designers du livre, les ingénieurs papetiers du livre, tous les acteurs qui ont vrai rapport à l’excellence et à l’innovation, se retrouveront dans un comité de l’intersecteur du livre où chacun aura son importance. Pour ce faire, le rapport aux marchés publics est redoutable : si le localisme est interdit par le code des mar-chés publics, le rapport à la localisation du fait de l’innovation, du fait du développement durable et l’importance de la trace qu’est l’achevé d’imprimé, doivent comp-ter ». En évoquant pour 2016 de possibles discussions et aides financières, Benjamin Leperchey s’est en tout cas dit confiant quant à travailler sur une

Quelques chiffres

«Cette étude sera restituée et déclinée sur le terrain, Il va y avoir un comité de liaison des acteurs du livre en France, y compris les producteurs, pour aller vers un mariage de la faisabilité et de l’idée.»Pascal Bovéro (Délégué général d’UNIIC)

Renny Aupetit (Librairie « Le Comptoir des Mots »), Hugues Chevassu (Dupliprint), Edwige Pasquet (Galimard jeunesse) et Alain Kouck (Editis).

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www.uniic.orglance son nouveau site Internet

L’UNIIC inaugure un nouvel espace moderne, fonctionnel et évolutif, qui sera l’occasion d’une alimentation plus fournie et réactive en informa-tions, tout en développant des éléments de partage et de dialogue.

Une newsletter y est d’ores et déjà attachée et s’applique à rendre compte d’une actualité professionnelle et collective dont vous êtes les acteurs.

Cet outil se veut avant tout celui des adhérents de l’UNIIC, puisqu’il permet d’avoir accès à une documentation (juridique, sociale, réglemen-taire, environnementale…) protégée et mise à jour, mais aussi d’interagir et de répondre à des informations exclusives. L’objectif : construire un espace ouvert et convivial, favorisant l’échange.

Pour un accès complet aux sections protégées et réservées aux adhérents, des identifiants personnels vous seront attribué. Le site décline également des contenus publics et fait état de l’actualité de l’UNIIC, dans sa mission de représentation et de défense de la profession.

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marginalisé?10 — ACTEURS • 1 e r trimestre 2016

encore des divergences de mesures sur ce point : 58 % des Français seraient équipés d’un smartphone selon l’ARCEP, 70 % selon Deloitte » détaille Corinne Da Costa. De quoi remettre en perspective certaines tendances certes sensibles, mais peut-être survendues, qui nous feraient presque oublier que c’est encore l’or-dinateur dit « de salon » qui bénéficie du plus fort taux de pénétration dans nos

foyers : il est de 80 %. Par ailleurs, si « un quart des Français cumulent l’ordinateur, la tablette et le smartphone, 14 % n’ont rien de tout ça » nous apprend-on dans la foulée. Un grand écart qui suggère des pratiques finalement très segmen-

C orinne Da Costa veut le rappeler d’emblée : « Je vous parlerai plus des contenus que du papier. Je pars du principe qu’il faut que les gens lisent, peu importe le support ». Sûrement pourrait-on objecter que la lec-ture « numérique » n’est pas l’idéal pour tout,

si elle ne procède pas, entre autres, d’un équilibre facilitant la structuration des connaissances, une fatigue visuelle amoin-drie et une mémorisation optimale. Mais là n’est effective-ment pas l’objet d’une telle intervention, qui se veut observer ce qui « est », sans béquille morale ou partiale.

Equipement numérique : entre phéno-mènes accélérés et raccourcis précipités

« Le dernier baromètre du numérique, réalisé par l’ARCEP, établit que pour la première fois en France, on est plus équipé en téléphone mobile qu’en téléphone fixe. Mais un téléphone mobile n’est pas forcément un smartphone… Il y a d’ailleurs

médiasCu

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Corinne Da Costa, à la tête du cabinet

« Des études et des conseils », était à la

table des petits déjeuners Culture Papier,

pour évoquer l’évolution

galopante des pratiques de

« consommation » des médias.

Le nomadisme et la recherche

permanente d’immédiateté sont-ils

en passe d’en exclure le papier ?

Médias numériques ET hyper connectivitéLe papier marginalisé ?

Corinne Da Costa « Des études et des conseils »

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papier

marginalisé?ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 11

data, constatant un taux d’ouver-ture très important. Mais il faut aussi voir que le taux d’utilisateurs d’adblockers a dans le même temps augmenté de 40 % » développe-t-elle en effet, précisant que « quand les informations nous arrivent en temps réel, alors qu’on ne les a pas forcément demandées, on peut être amené à les zapper ou les ignorer ». Il faut donc probablement garder ce temps précieux, spécifi-quement consacré à l’information. Un temps qui sied particulièrement au papier, comme l’illustrent les lancements réussis de Society, Flow, As You Like, Stylist et même la percée réussie et remarquée de quelques pure player du Web, devenus des animateurs de contenu crosscanal. Mediapart s’est notamment associé aux éditions La Découverte pour lancer en 2015 La Revue du Crieur, pendant que Marmitonet quelques autres goûtent depuis déjà longtemps au succès des bons équilibres papier/numérique… Des équilibres toute-fois encore très disparates et différemment assimilés : « Les interactions numériques et papier se développent et on ne peut plus faire l’impasse sur rien. Les dialogues en bonne intelligence ne sont hélas pas encore rentrés dans les mœurs partout, au détriment de ce qui devrait être une stratégie cohérente de marque, sur différents supports ». Des straté-gies certes donc encore amenées à s’affiner et s’affirmer, pour positionner (pour de bon ?) l’imprimé sur des axes plus qualitatifs et premium, en cohérence avec ce que révélait déjà l’étude menée par Médiaprism sur l’image du papier, démon-trant que plus de sept sondés sur dix y associaient spontané-ment les notions de « plaisir », de « sérénité » et de « calme »… Or, qui se priverait d’un tel pourvoyeur d’émotions ? n

tées selon des typolo-gies fines, même si les tendances engagées aujourd’hui donnent le vertige : « La dernière étude One Global – Audipresse établit une progression de l’ordre de 43 % des consul-tations des titres de Presse sur mobile » illustre-t-elle en effet.

Sans surprise, ce sont bien évidemment les jeunes géné-rations qui se font les ambassadeurs les plus assidus du multitasking, en des proportions qui peuvent même laisser songeur : « Les 15/24 ans exécutent en moyenne 55 contacts médias par jour. C’est-à-dire qu’ils se connectent en moyenne quotidiennement 55 fois à un média numérique. 35 % des 18/24 ans consultent leur smartphone cinq minutes maxi-mum après leur réveil, et 39 % dans les cinq minutes avant le coucher. 6 % des 18/24 ans consultent leur smartphone 200 fois par jour et 42 % lisent des fils d’actualité connectée tous les jours » achève-t-elle d’illustrer à la volée, comme pour donner à l’évidence des formes concrètes et chiffrées : l’évo-lution des pratiques se jauge à sa juste mesure surtout chez une tranche d’âge qui prend là des habitudes de vie. Et il faut en être conscient : ces habitudes de vie installent un rapport définitivement fragmenté, connecté et de plus en plus délinéa-risé aux médias. L’erreur serait d’en conclure que le papier n’a plus son mot à dire…

Quand le tout-écran ramène au papier…

La croissance affolante des consultations Presse via des ter-minaux digitaux porte aujourd’hui à 46 % le taux global de lec-teurs numériques (tous périphériques confondus) pour 54 % le taux de lecteurs papier. « Le rapport est donc quasiment à moitié/moitié, mais beaucoup des consultations digitales sont gratuites » précise Corinne Da Costa, avant de souligner que ce sont bien « les interactions papier et numérique » qui doivent aujourd’hui gouverner les stratégies des éditeurs de Presse, dans le seul cadre cohérent qui vaille : celui de la complémentarité. On ne saurait en effet s’étonner d’observer une progression en flèche des « connexions média » atta-chées aux supports numériques, quand on sait qu’il s’établit quotidiennement en France non moins de 900 millions d’uti-lisations smartphone… On sait aussi que ces recours, quand ils visent l’information et la Presse, se font sur des temps de consultation excessivement courts laissant de fait peu de place aux traitements de fond, plus étayés et exigeants. D’où cette idée, légitimement tenace, que le papier demeure cet espace privilégié d’expression et d’attention. Mieux encore, selon Corinne da Costa, on retrouve jusque sur le Web cette volonté de « recréer des rendez-vous » et « limiter le zapping ». Preuve en est que l’on ne peut pas tout jeter du modèle linéaire issu notamment de l’imprimé, sans avoir pleinement conscience qu’à de nombreux égards, il reste une référence. « Il y a un retour vers moins de sollicitations. Cette profusion de notifications qui fait clignoter les téléphones a paradoxalement rappelé la nécessité de poser des barrières. On a commencé par personnaliser ces sollicitations, par la

« Les 15/24 ans exécutent en moyenne 55 contacts médias par jour et 42 % des 18/24 ans lisent des fils d’actualité connectée tous les jours. »

«On retrouve jusque sur le Web cette volonté de « recréer des rendez-vous » et « limiter le zapping ». Preuve en est que l’on ne peut pas tout jeter du modèle linéaire issu notamment de l’imprimé, sans avoir pleinement conscience qu’à de nombreux égards, il reste une référence. »

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cop 21ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 13

fier de « très ambitieux ». La volonté affichée consiste en effet à circons-crire le réchauffement climatique sous le plafond des 1,5°C, quand les pronostics tablaient plus sûre-ment sur un maintien en dessous des 2°C, au motif qu’il était irréa-liste de prétendre faire mieux, au vu notamment des niveaux actuels moyens d’émission de gaz à effets de serre. Certainement faut-il y voir un geste à l’endroit des petits Etats, souvent insulaires, qui sont les plus directement exposés aux impacts d’un emballement climatique incontrôlé. Mais après tout, que risque-t-on à placer la barre trop haut ? Rien, a priori, sinon le confort de se laisser une marge malgré tout encore ténue…

L a chose peut sembler paradoxale, elle dit pourtant tout de la réalité qui nous fait face aujourd’hui : « L’accord obtenu au terme de cette COP21 n’est pas un point d’arrivée, mais un point de départ ». C’est en tout cas ce sur quoi choisissait d’insister Benoît Leguet (I4CE),

lors d’un débat thématique proposé par la Copacel, qui posait très exactement la question de savoir si nous nous dirigions (enfin) vers une « société décarbonée et numé-rique ». L’interrogation n’est évidemment pas innocente, le terme-valise « numérique » suggérant spontanément tant des phénomènes de dématérialisation et de désintermédiation, qu’il appelle à bouleverser nos modèles industriels et écono-miques. Jusqu’à quel point ?

Des objectifs « très ambitieux »Dans un propos limpide et volontiers pédagogique, charge revenait à Benoît Leguet de cadrer rapidement ce que cet accord, quasi-unanimement applaudi, appelait désormais à changer. « Si l’accord est ambitieux – c’est la première fois de l’Histoire qu’on réunit sous un même toit plus de 120 chefs de gouvernements – il ne fournit qu’un cadre multilatéral faci-litant. C’est une sorte de boite à outils collective qui part du principe que contraindre est impossible » précise-t-il, laissant déjà entendre que des engagements aux faits, seul le temps dira s’il convenait de se réjouir si vite… Il y a toutefois des raisons d’être confiant, toujours selon Benoît Leguet, qui voit d’un œil satisfait des objectifs qu’il s’étonne lui-même de quali-

industr ieEn

viro

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ent

Gigantesque machine à communiquer,

la COP21 a vu nombre d’acteurs

de la société civile, au sens large,

se réclamer d’un combat féroce et urgent

pour l’environnement, en des proportions

qui n’ont, hélas, pas manqué de laisser

soupçonner çà et là des récupérations

fatalement opportunistes. Mais derrière

des manœuvres plus ou moins sincères

et bruyantes, on trouvait encore

de quoi nouer et dénouer des enjeux

effectivement aussi complexes que

majeurs. Que faut-il en retenir ?

Et après la COP21 ?

«L’accord issu de la COP21 délivre une sorte de boite à outils collective qui part du principe que contraindre est impossible. »Benoît Leguet (4CE)

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et après laLa sphère financière à l’avenant ?« Ce ne sont pas les signes positifs qui manquent » développe Benoît Leguet, qui estime que cette COP21 nous « donne les outils de la transition énergétique », sans négliger par ailleurs ses implications financières. « D’une part les Etats doivent aligner les flux financiers vers les objectifs posés et d’autre part, la sphère financière elle-même reconnaît les risques du changement climatique sur sa propre intégrité » assure-t-il en effet. Dit autrement : la stabilité du système financier peut, elle-aussi, être mise en péril par le dérèglement climatique, chose qui commencera probablement par une chute de la valeur des actifs carbone. Plus certainement encore, ces risques assujettissent l’ensemble des corps sociaux, écono-miques et politiques, à l’échelle de la planète. D’où, consé-quemment, l’ambition d’un tel accord : a-t-on seulement d’autre choix ? Comme le rappelait Corinne Lepage, ex-Ministre

et Députée Européenne, durant une table ronde orga-nisée par Arjowiggins Graphic, c’était bien là tout l’objet de la récente Déclaration univer-selle des droits et devoirs de l’Humanité : « Ecrire ce qu’est le défi de notre génération ». Car l’urgence n’est plus dis-cutable et l’ambition n’est plus tant une liberté qu’une obli-gation : « Les pays du Sud estiment qu’il leur faut 100 milliards de dollars de la part des pays du Nord, pour sol-

der la dette climatique que ces derniers ont contractée au détriment des premiers. Certains vont même jusqu’à exiger 230 milliards. Cela paraît énorme mais une simple taxe financière pourrait régler l’affaire. Il n’y a de toute façon pas d’engagement sans engagement financier. Il faut également

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des transferts de technologie ». Isabelle Autissier (WWF) évoquait ainsi pour sa part une « phase marchands de tapis, pendant laquelle chacun essaie d’obtenir plus d’argent », pour qualifier le grand jeu des négociations, poursuivie jusqu’aux derniers souffles d’une COP21 qui aura eu le mérite de redonner espoir. Résultat : 100 milliards de dollars promis aux pays du Sud, à titre de montant « plancher », qui pourra donc (devra ?) être rehaussé. Il s’agit maintenant de ne pas trahir cet élan… « D’ici 2030, on sera au-delà des 2 degrés si on ne fait rien. Il faut aller tout de suite vers les énergies renouvelables » rappelle en effet Isabelle Autissier, qui estime le passage à 100 % d’énergie renouvelable à horizon 2015 est encore « possible »… Ce ne sera en tout cas pas de trop pour ne serait-ce que respecter les recommandations du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), qui juge nécessaire de baisser de 40 à 70 % les émissions mondiales d’ici à 2050, pour éviter un « embal-lement climatique incontrôlable ».

Numérisation, uberisation… Quid du papier ?

Ces points généraux étant maintenant (grossièrement) posés, avant de grandes révisions concertées tous les 5 ans (l’accord entrant en vigueur en 2020, c’est donc en 2025 qu’un point sera fait sur les engagements des uns et des autres), une question plus centrée sur les métiers de la com-munication concernait les effets de la numérisation de tout. Pas tant au sens strict de la dématérialisation du physique, mais au sens où le numérique au sens large s’immisce dans tout, jusqu’à bouleverser des modèles (économiques, indus-triels, voire sociaux) qui se dessinent vite mais se cherchent encore. Un symbole fort de ce profond chambardement fait en ce moment un bruit tout particulier, au point d’avoir donné naissance à un néologisme déjà célèbre : l’uberisation de la société. Olivier Babeau, Enseignant-chercheur, estime qu’il y a derrière cette appellation dans l’air du temps, l’articulation d’un triple phénomène majeur et durable, qu’il faudra savoir appréhender et maîtriser… « Nous assistons aux effets conju-gués de la désintermédiation, de la collaboration et de la streamisation » argue-t-il en effet, reprenant point par point les propriétés de ces évolutions sensibles. « Nous assistons à la rencontre directe de l’offre et de la demande avec, souvent, un processus de validation et de tri par la foule. C’est par exemple le système de notations et d’avis que nous voyons se développer dans différents secteurs d’activité. Cette désin-termédiation, qui est aussi une décentralisation, contribue à la perte de légitimité d’acteurs traditionnels intercalés entre le consommateur et la marque ». Ce premier phénomène, déjà largement à même de perturber des équilibres historiques, se voit complété par d’autres. « De plus en plus, la valeur d’usage devient distinctive de la valeur de propriété. Nous voyons prendre forme une société du partage qui pousse à pro-duire moins, à posséder moins » poursuit-il pour illustrer les élans collaboratifs qui ont marqué l’avènement de noms qui, aujourd’hui, font peur : Uber, Airb’n’b ou BlaBlaCar se sont ainsi attirés les foudres respectives des taxis, des hôteliers et des compagnies de transport. Et ce n’est pas fini : « La strea-misation, troisième phénomène en cours, a des effets clairs : les biens deviennent des utilités. On obtient un droit d’accès à des flux qu’on ne possède pas. Les coûts sont supportés par le producteur qui ne peut plus compter sur la recette des

industr ieEn

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«De plus en plus, la valeur d’usage devient distinctive de la valeur de propriété. Nous voyons prendre forme une société du partage qui pousse à produire moins, à posséder moins. »Olivier Babeau (Enseignant-chercheur)

Benoît Leguet : Benoît Leguet, Directeur général du think tank I4CE, un institut de recherche en économie du climat.

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et après la

ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 15

ventes. C’est le chemin vers l’économie servicielle » conclue-t-il alors, semblant effectivement consacrer une tendance qui raréfie l’objet… Pourtant, et le papier en aura fait la démons-tration plus d’une fois, décarboner n’est pas dématérialiser. Et inversement. Une fois le raccourci mis à jour, à coups (entre autres) de focus sur les énergies nécessaires à l’alimentation de data center gargantuesques qui hébergent les contenus dits « dématérialisés », reste cet indépassable constat : tout particulièrement dans le domaine des services et du rapport au consommateur, la vertu écologique n’est pas un facteur de séduction prédominant. L’imprimé a beau avoir fait les progrès que l’on sait, en réponse notamment aux attaques dont il a fait l’objet, l’évolution des pratiques s‘appuie sur de tout autres leviers… « Le premier vecteur d’adoption reste la simplicité. Plus c’est pratique et facile, mieux ça marche. Il faut également que ce soit utile. La voiture volante n’existe pas parce qu’elle ne sert à rien » s’amuse de préciser Olivier Babeau, avant d’exprimer une conviction : « Le livre papier va résister, la vérité tend à l’hybridation ». N’allons pas croire pour autant que rien ne devra être entrepris pour résister mieux, dans un contexte concurrentiel nouveau, qui voit le « monde numérique » prendre les formes transgressives pré-cédemment définies. « Pour survivre, il faut se déplacer dans la chaîne de valeur et se rapprocher du consommateur final. Pourquoi Google peut tout monnayer ? Parce qu’il tire sa force du fait qu’il est le dernier rempart vers le consommateur ! ». A n’en pas douter, le papier gardera cette utilité de proximité, y compris (et surtout ?) dans un monde « décarboné ». La vraie question est certainement de savoir qui s’emparera du papier, au sein d’une révolution numérique qui fait exploser les fron-tières et trembler les intermédiations d’une chaine de valeur en recomposition silencieuse… n

La Copacel organisait une conférence post-COP21 qui posait les questions d’une « société décarbonée et numérique ».

«Le papier en aura fait la démonstration plus d’une fois : décarboner n’est pas dématérialiser. »

n Qui dit « société numérique » dit inévitablement offres connec-tées, streamées et délinéarisées qui ont fait le succès de Deezer ou Spotify pour la musique, Netflix pour les contenus audiovisuels, ou tout autre type d’offre donnant accès, contre abonnement relié à un compte, à un « catalogue » (ou, pour le coup, à une « bibliothèque ») de contenus plus ou moins fournie. Il semblerait toutefois que l’heure ne soit pas venue pour le livre d’y céder, même si certains ont essayé. La start-up Oyster ambition-nait en effet de devenir ce Netflix du livre numérique. Mais deux ans à peine après son ouverture, l’échec est consommé et la plateforme officiellement fermée. Malgré un million de titres au catalogue, compatibles sur tous les grands terminaux de lecture numérique, moyennant un abonnement de 10 dollars par mois, le succès n’a jamais été au rendez-vous… En attendant de voir si le service concurrent d’Amazon, baptisé Kindle Unlimited et lancé en juillet 2014, saura véri-tablement percer et convaincre qu’il existe un marché pour ce type d’approche, c’est encore la matérialité qui fait loi dans l’univers du livre.

Vers un Netflix du livre ?

cop 21 ?

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Relais privilégié de l’UNIIC pour la mise en œuvre d’une politique industrielle, l’Institut de Développement Industriel pour la Communication Graphique (IDICG) incarne un outil sectoriel pour l’approche méthodologique et l’analyse organisationnelle.

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www.uniic.orgLa première conférence aura pour thème Quelles relations entre les services de santé au travail et l’employeur ? 27 avril 2016

Les deux premières journées techniques porteront sur Les entretiens professionnels annuels : quels outils ? juin 2016

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Un outil sectoriel au service de vos projets de développement !

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ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 17

La personnalisation pour tous ?En attirant 11 197 visiteurs (+ 7,3 % par rapport à 2015) et 230 exposants, C!Print 2016 n’aura pas contrarié une ascension régulière et continue depuis son apparition sur la scène évé-nementielle, trois ans plus tôt. Il faut dire que le salon donne toutes les raisons de flâner quand on est un communicant avide de nouveautés, au risque aussi parfois de perdre le visi-teur. Typiquement, pour un offsettiste rompu aux approches volumiques sur papier, déambuler dans des allées mettant en avant des goodies, t-shirts et autres mobiliers personnalisés, cela peut potentiellement se révéler plus perturbant qu’inspirant, tant les mouvements de conver-gence que consacre le salon n’en sont encore qu’à leurs prémices. « MGI, AGFA, HP INDIGO, CANON, KONICA, CALDERA ou encore CHILI

Impression numérique grand format, sérigraphie, flexo-graphie, marquage et impression sur textiles, vinyles, papiers peints, adhésifs, toiles, polyesters, vitrages, bois, métaux, PVC, bâches, cartons, verres, céramiques, mousses etc. Procédés de sublimation, découpe, gra-vure, impression 3D, applications prépresse, Web-

to-print, digital média… Si le procédé énumératif donne ici quelque peu le vertige, force est de reconnaître que les crus 2016 des salons C!Print et CTCO, respectivement dédiés à la communication visuelle et à l’objet textile publicitaire, tenaient à brasser large. L’objectif : couvrir l’ensemble des procédés de personnalisation numérique aujourd’hui opérants, ou en passe de l’être, avec leur corolaire d’innovations variées. De quoi s’interroger sur la pertinence d’un positionnement hyper-transversal, qui prétend cibler tout le monde, mais qui pose surtout une question essentielle : celle de la recomposition du monde de la communication et de ses acteurs.

personnal isat ionMa

rché

s

Sans vouloir (déjà) trahir le modeste sus-

pense qui pourrait entourer l’intitulé de

cet article, nous serions d’emblée tentés

de répondre que non, les solutions de

personnalisation ne constituent pas un

marché en soi. Pourtant, il s’agit bien en

revanche d’une tendance majeure qui

traverse et décloisonne les différentes

strates de la communication globale, et

ce en des proportions croissantes…

C!Print 2016La personnalisation est-elle un marché ?

La marque Plug & Play a été déployée dans un « Popup store », un espace de travail et un business bar, où les visiteurs ont pu voir, toucher, expérimenter et se projeter en imaginant leurs propres projets ou campagnes.

«Le temps machine doit servir à imprimer, pas à régler.»Domingo Valles (Dupont de Nemours)

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c!print 2016

18 — ACTEURS • 1 e r trimestre 2016

de variabilité. Ces données variables, si elles sont encore surtout l’apanage des plus gros donneurs d’ordre, aujourd’hui plus aisément capables de manipuler des bases de données suffisamment fiables et qualifiées, viennent rebattre les cartes d’une production tenue de gagner en flexibilité. « Le marché a évolué depuis 5/10 ans. On a pu constater que nos runs, il y a de ça environ cinq ans, étaient de 1500 mètres linéaires en moyenne. On se situe aujourd’hui entre 150 et 1000 mètres linéaires. Nous avons dans le même temps multiplié les commandes, parce que les gammes de produits changent constamment » confirme en effet Ludovic Faure, imprimeur d’étiquettes (Iris Graphic). Une évolution confirmée par Jonathan Schmitt, photograveur (Medialliance) : « Nous devons permettre à l’imprimeur de gérer cette multiplicité des références sur la base d’un modèle qui reste rentable. Pour cela, nous avons à disposition divers outils, qu’il va fal-loir apprendre à coordonner au mieux. Le numérique rentre évidemment en ligne de compte, mais aussi le cliché pho-topolymère, la HD, la réduction de couleur etc. Aujourd’hui, l’argument premier des constructeurs de machines ne doit plus être la vitesse de production, mais la réduction du temps de calage. On va également chercher à gagner en précision de repérage et satisfaire au mieux à la demande client. A mon sens, il n’y a pas de bon ou de mauvais outil, il faut simplement trouver une alchimie en fonction d’une demande et d’un for-mat économique ». Domingo Valles (Dupont de Nemours) syn-thétise la chose en une formule limpide : « Le temps machine doit servir à imprimer, pas à régler ». Une absolue nécessité en effet, lorsqu’il s’agit de faire rimer petites séries avec industrie. Pour Serge Sanlaville (Bobst Firenze – SRAMAG SAS labels Engineering), un concept de « digital flexo » est ainsi venu répondre à ces besoins émergents, en générant des « machines à passages courts, avec porte-clichés automa-tiques, changements de plaques de découpe automatique, de sorte à maintenir un niveau de production important sur de courtes séries ». Une hybridation qui demande toutefois des expérimentations et de nouvelles compétences, que le centre technique Pack en Scène veut alimenter et développer dans un très proche avenir, puisque la demande va clairement en ce sens… A la fois pour « former les opérateurs sur machine » souligne Serge Sanlaville, mais aussi pour « cultiver un savoir-faire auquel la robotique ne pourra pas se substituer » ajoute Jonathan Schmitt.

Le rôle encore flou du digital médiaSi le digital média semblait ici plus en retrait qu’au sein d’autres salons aux thématiques connexes – cf. notre article dédié à Viscom dans le n°112 – la question de sa place dans les stratégies de communication actuelles et futures n’a pas été éludée pour autant. Elle s’est d’abord appuyée sur ce que Guillaume Abou (656 Editions) identifie comme une relative contradiction : « Les imprimeurs grand format semblent considérer que le digital média va compter de plus en plus, mais concrètement, ils ne s’engagent pas sur cette piste ». Probablement faut-il déjà voir là la traduction du simple fait qu’ils ne s’en sentent pas les acteurs légitimes, pour diverses raisons. La première d’entre elles définirait le digital média comme un danger pour l’imprimeur, pour qui cette technologie aurait pour objet de venir « remplacer » l’affi-chage traditionnel. Or, pour Sylvain Neumeyer (CALDERA), c’est bien « le mix des deux technologies qui est beaucoup

PUBLISH ont présenté pendant trois jours leurs solutions numériques pour le packaging, l’édition, la PLV, à un visitorat d’imprimeurs composé à 21 % d’offsettistes ou flexographes » nous rétorque pourtant Julie Chide (656 Editions), qui définit C!Print comme étant le « salon de la per-sonnalisation numérique », à l’atten-tion de « l’ensemble de la filière ». Il reste ainsi vrai que l’intégration des technologies d’impression numérique n’est pas toujours tant le fruit d’un effort proactif, que d’une adaptation

somme toute logique aux évolutions en cours, comme l’illustre Patrice Bernou (HP) : « Aujourd’hui, dans le domaine de l’éti-quette adhésive par exemple, une presse sur deux vendue est une presse numérique. Il faut bien voir que certains gros donneurs d’ordre, en emballage notamment, aiment diversi-fier leur communication. La marque Oréo s’est notamment distinguée en produisant près de 190 packagings différen-ciés ». Un constat que d’autres ont su faire, comme Philippe Lorge (Imprimerie Lorge), pour qui la production d’étiquettes adhésives suit un chemin très clair : « Les deux technologies, flexographie et numérique, continuent de vivre. Nous avons encore besoin de produire des gros volumes, mais c’est le numérique qui ne cesse de progresser. Aujourd’hui, c’est 40 à 45 % de notre chiffre d’affaires », confirme-t-il, non sans pré-ciser qu’au-delà des strictes approches de personnalisation, c’est la baisse très sensible des délais qui est venue motiver l’intégration des technologies numériques.

Emballage : courtes séries et industrieLa multiplication des commandes et des références gagne en effet jusqu’au marché de l’emballage, volumique par essence, mais de plus en plus sommé de répondre à des exigences

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«L’objectif du salon : couvrir l’ensemble des procédés de personnalisation numérique aujourd’hui opérants, ou en passe de l’être, avec leur corolaire d’innovations variées.»

«Petites séries riment avec industrie » titrait une table-ronde dédiée au packa-ging, avec, de gauche à droite : Domingo Valles (Dupont de Nemours), Richard Navez (Pack en Scène), Ludovic Faure (Iris Graphic), Serge Sanlaville (Bobst Firenze – SRAMAG SAS labels Engineering), Jonathan Schmitt (Medialliance).

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plus pertinent que l’une sans l’autre ». Jean-Luc Poinsot (PRISMAFLEX) va plus loin en assurant que « le digi-tal média est apparu sans générer de baisse de l’impression numérique grand format »… « Au contraire », pré-cise-t-il même. Une fois cette peur éventuellement évacuée, reste la ques-tion du saut de compétence… Car on ne peut ni s’improviser éditeur de contenus dynamiques – « c’est un métier » nous rappelle Jean-Luc Poinsot – ni négliger les obstacles techniques et technologiques qui ne manqueront pas de venir entraver les initiatives d’un imprimeur proactif : « Telle intégration nécessite de sous-traiter certains travaux ou d’acquérir de nouvelles compétences, loin de son cœur de métier. Tout ce qui a trait par exemple à la bonne gestion d’un réseau électrique relève d’un travail complexe et précis » relève Sylvain Neumeyer. C’est sans doute là, même si ce cas précis exacerbe les craintes inhérentes au changement, que se noue la difficulté des stratégies dites de « diversifica-tion », ou de « repositionnement ». Elles bousculent les acquis, nécessitent de repenser les fondements d’un modèle que l’on maîtrise et impliquent par conséquent de se mettre en dan-ger. De prendre des risques. Il serait mensonger d’affirmer que tous en valent la peine, car la peur n’est pas irration-nelle au point de faire oublier que l’on peut effectivement se tromper. Pour le cas du digital média, on ne saurait d’autant moins reprocher aux imprimeurs de manifester une forme d’appréhension, qu’il s’agit là d’une filière encore balbutiante et peu organisée. Mais cette nouvelle édition de C!Print l’aura toutefois rappelé : changer n’est que rarement un choix stricto sensu, c’est avant tout l’obligation d’être en phase avec la réalité. Or, cette réalité montre des signes de convergence des marchés et des technologies que plus personne n’ignore. Savoir se situer au plus juste au sein de ces mouvances n’est pas chose facile, mais personne ne doit, ni ne pourra, faire l’économie de cette réflexion… n

n «La période d’euphorie est passée, la phase d’industrialisation débute enfin » estime François Arnoul (3D Avenir). Industrialiser l’objet unique, ou à tout le moins les séries extrêmement courtes justifiant de fait de substituer les procédés d’assemblage traditionnel par l’impression 3D, c’est là tout le paradoxe du phénomène en cours : il s’agit bien de donner un caractère industriel à ce qui s’émancipe pourtant d’une des caractéristiques les plus usuelles de l’industrie, à savoir la produc-tion en grandes quantités. Car si de « volumes » il est question ici, ce ne sera que sur la base d’objets uniques (ou presque) fabriqués singulièrement, mais à la chaine. Si l’impression 3D rematérialise l’objet, sur la base d’un modèle numérique informa-tique, elle « dématérialise l’outillage » juge-t-il bon d’ajouter, puisque c’est selon lui bien l’outillage qui coûte cher. « L’industrie ne s’oriente toujours que vers ce qui coûte moins cher. Or, l’impression 3D permet d’économiser l’outillage, de ne pas répercuter les coûts de modification sur la production et donc de gagner du temps. Sans compter qu’en production traditionnelle, quand on a besoin de 100 pièces, on est obligé d’en produire des milliers ». Qui plus est, on ne se lasse pas de répéter que cette technologie a déjà plus de trente ans et sait aujourd’hui s’appliquer à de nom-breux supports (plastiques, métaux, papiers etc.), avec une précision ultime de l’ordre de 4 à 5 microns près. Alors qu’est-ce qui bloque encore ? « Les machines domestiques ne sont pas destinées à produire des pièces à très haute valeur ajoutée » estime Arnault Coulet (Fabulous), avant de préciser : « Il faut voir l’impression 3D comme un complément à l’industrie traditionnelle. Elle n’a pas vocation à la remplacer, d’autant qu’aujourd’hui, les machines vraiment professionnelles destinées à l’industrie coûtent plusieurs millions d’euros ». Pour François Arnoul, il est également des confusions à lever : « Les machines ne créent pas à la place du créateur, elles fabriquent. Il faut assimi-ler leurs possibilités : on peut fabriquer des pièces complexes, presque organiques, comme le fait la nature ». Sûrement se trouve-t-on encore dans ce temps d’assimilation, les niveaux d’investissement requis freinant aussi certainement encore les initiatives…

Où en est l’impression 3D ?

«Nous devons permettre à l’imprimeur de gérer cette multiplicité des références sur la base d’un modèle qui reste rentable.»Jonathan Schmitt (Medialliance)

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par l’Union Nationale des Industries de l’Imprimerie et de la Communication, entre septembre et novembre 2015, a très largement mobilisé les entreprises du secteur avec près de 400 réponses et un taux de retours, particulièrement élevé, de 12 %. Encore une fois, la cartographie des répondants nous confirme que les acteurs majeurs de ce secteur se trouvent dans les régions dotées de puissants bassins indus-triels : l’Ile-de-France et le Rhône-Alpes. Il nous confirme éga-lement qu’il se compose d’une nette majorité de TPE et PME. En effet, la moitié des répondants sont des entreprises de 50 à 100 salariés et un tiers ont moins de 10 salariés, moins de 10 % seulement ont plus de 100 salariés. Concernant leur chiffre d’affaires, on observe majoritairement des entreprises avec des activités relativement modestes : près d’un tiers réalisent moins de 250 k€ par an et plus d’un tiers réalisent entre 1 000 et 5 000 k€ par an, à peine 5 % réalisent plus de 20 000 k€ par an.Le recours à l’impression numérique est très répandu et concerne 80 % des répondants. Ce sont prioritairement des entreprises de moins de 50 salariés dont le chiffre d’affaires est compris entre 250 k€ et 5 000 k€ par an. Dans deux tiers des cas, l’impression numérique est utilisée conjoin-tement à l’impression offset. La majorité des répondants équipés en impression numérique produisent moins de 3 tonnes d’imprimés par an via cette technologie. Très peu de répondants déclarent être équipés à la fois en jet d’encre et en électrophotographie. Les machines page à page électro-photographie sont utilisées par 65 % des utilisateurs mais la moitié d’entre eux seulement déclarent être également équipés de machines jet d’encre. Xerox et Konica Minolta

L es Industries G ra p h i q u e s souffrent d’un déficit de visi-bilité crois-sant, accru

par la quasi-disparition ces dernières années d’en-quêtes sectorielles fiables et solides. Les effets négatifs liés à cette perte de repères statistiques sont multiples, mais touchent notamment à l’image de métiers dont on ne perçoit plus suffisam-ment les dynamiques enga-gées ou potentielles, alors même que les opportunités - technologiques, notamment

- existent. L’impression numérique est bien évidemment l’une de ces opportunités. Certainement s’agit-il même de la plus fréquemment citée comme représentant l’avenir d’une pro-fession en recherche de modèles viables, pour des volumes décroissants. Mais l’on n’avait encore que des bribes d’indica-teurs statistiques sur la réalité de la percée de cette techno-logie chez les industriels… Qu’en est-il vraiment ?

PAULINE DARFEUILLE - Ingénieur en Développement et Innovations pour l’IDICG - Institut de Développement Industriel pour la Communication Graphique« L’étude sur les capacités d’impression numérique au sein des entreprises du secteur des industries graphiques, initiée

enquêteTe

chno

logi

e

Par une étude visant à faire un point sur

la réalité des forces industrielles

du secteur, l’UNIIC choisissait plus

spécifiquement de poser la question

du taux d’équipement numérique des

acteurs de l’impression en France. Une

synthèse signée Pauline Darfeuille

(IDICG), chargée de conduire l’étude.

Enquête :Capacités d’impression numérique, où en est-on ?

Pauline Darfeuille

20

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enquête

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sont les deux fabricants de solutions d’impression numérique les plus représentés chez les répondants et HP, troisième fabricant le plus représenté, fournit la gamme de machines la plus citée par le panel : les machines HP Indigo pèsent en effet pour 10 % des références répertoriées.Les produits les plus souvent imprimés en numérique concernent l’édition publicitaire (brochures, flyers, etc.), la papeterie, les livres noirs/couleurs, l’affichage externe ou la signalétique. Il est intéressant de noter que parmi ces pro-duits, seuls les livres sont imprimés à des volumes supérieurs à 3 tonnes par an. Un tiers des répondants impriment entre 3 et 20 tonnes de livres par an et plus d’un quart en impriment entre 100 et 400 tonnes par an. 60 % des répondants souhaitent investir dans du maté-riel d’impression numérique page à page, notamment pour gagner en rapidité au niveau de leur production. Les raisons pour lesquelles ils souhaitent acquérir ce type de machines sont la large gamme de supports compatibles et leur fiabilité technique. Les répondants ne sont (toujours) pas convaincus par la qualité d’impression et doutent de l’intérêt de cette politique de facturation au clic, proposée par les fournis-seurs. Le prix d’acquisition et le prix des consommables restent des freins pour investir dans le numérique. La plupart des répondants ne sont pas décidés sur le choix du procédé d’impression numérique dans lequel ils veulent investir. Cette étude a permis de constater qu’on ne peut pas sous-estimer l’utilisation de plus en plus massive de l’impression numérique pour certains types de produits chez les impri-meurs de labeur. L’acquisition de ces machines d’impression numérique devient plus accessible grâce aux nouvelles

méthodes d’ingénierie financière et à des prix d’acquisition plus abordables, mais il ne faut pas négliger les coûts des systèmes de prépresse, les coûts de consommables (encres) et de finition adaptés.Les avantages significatifs de l’impression numérique, selon le panel interrogé, sont : les courts tirages, la rapidité d’exé-cution, le prototypage, la personnalisation, la fabrication sur-mesure et à la demande. Il nous est apparu que l‘un des freins à l’équipement en impression numérique chez les imprimeurs réside dans la complexité d’organisation à mettre en œuvre tant en amont (worflow, données variables) qu’en aval (intégration de la supply-chain).Cependant, il ne faut pas oublier qu’un système d’impression numérique à très haute vitesse est aussi capable de produire des volumes élevés, non pas tant parce qu’il y aurait là des gains à générer sur les coûts, mais parce que cette techno-logie ouvre de nouvelles possibilités et permet de définir une nouvelle offre. Les imprimeurs sont conscients de la réorganisation à conduire tant sur les aspects marketing, fabrication et com-mercial de l’entreprise, pour accompagner l’intégration d’un système d’impression numérique. L’objectif est clairement défini : raccourcir les délais et proposer une offre plus souple, capable de s’adapter à des demandes qui exigent cette flexibilité ». n

Pour aller plus loin :la totalité de l’enquête sera disponible bientôt. Contact : Pauline Darfeuille - [email protected]

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Pour en savoir plus et participer à la conférence organisée dans votre région : rendez-vous sur www.com-idep.fr

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Qu’est ce que l’IDEP ?L’IDEP est le centre de ressources paritaire de branche au service des professionnels de la filière Communication graphique. Dans un environnement en perpétuelle mutation socioéconomique, l’IDEP développe une expertise pluridisciplinaire sur l’ensemble des domaines qui impactent l’entreprise : économie, technologie, environnement, ingénierie de formation… Cette démarche est également proposée à l’échelle des bassins d’emploi comme à celle de toute la filière.

L’IDEP, Institut de développement et d’expertise du plurimédia, organise une série de conférences avec des experts de la filière graphique.

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DES THÉMATIQUES CIBLÉES

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ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 23

Mettre à profit les technologies d’impres-sion numériques pour moderniser l’infor-mation sur papier, lui donner un caractère plus réactif, variable et personnalisable que jamais. Le refrain est bien connu mais personne n’avait encore tenté l’aventure

avec un jusqu’au-boutisme aussi spectaculaire. L’imprimerie de l’Avesnois, dont l’entière activité dépend à ce jour de titres de Presse locaux édités par Sogémédia, s’est équipée d’une rotative numérique Kodak et d’une ligne de finition Manroland. L’objectif derrière ces investissements (chiffrés à 6 millions d’euros) tient en une refonte stratégique ambi-tieuse que Jean-Pierre Vittu de Kerraoul résume en une phrase : « C’est en faisant le journal pour chacun que nous ferons le journal pour tous »…

Un « projet éditorial »Les idées ne naissent pas sans constat préalable. Pour le cas de la Presse d’information, les tendances sont connues, malgré des résultats de diffusion relativement contrastés en fonction des titres, de leur périodicité, des cibles et des bas-sins de population considérés : pour le groupe Sogémédia,

imprimeriePr

esse

L’imprimerie de l’Avesnois (59)

inaugurait récemment une sorte de

seconde naissance : celle qui fera

des titres de Presse locaux édités

par Sogémédia, dont elle assure

l’essentiel de la production,

les avatars d’une ultra-personnalisa-

tion à ce jour inédite sur papier. Un

pari baptisé « Digitaprint »

en lequel Jean-Pierre Vittu

de Kerraoul, PDG de la société

d’édition, croit dur comme fer…

DigitaprintLe pari de l’ultra-personnalisation

Pour Jean-Pierre Vittu de Kerraoul, PDG du groupe de Presse Sogémédia (20 titres au catalogue, dont le plus vieux, L’Observateur, est né en 1834), l’heure est aux contenus ultra-personnalisés.

«C’est en faisant le journal pour chacun que nous ferons le journal pour tous. »Jean-Pierre Vittu de Kerraoul

(PDG de Sogémédia)

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ultra-personnalisation

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un aboutissement de l’action Inigraph que consacrait cette inauguration en forme de démonstration grandeur nature, faisant de l’imprimerie de l’Avesnois le lieu d’une « première en Europe », sinon dans le monde…

Imprimer moins, pour plus de contenus…

« C’est la fin des nouvelles formules, c’est la nouvelle formule permanente » s’enthousiasme Jean- Pierre Vittu de Kerraoul, qui redéfinit la Presse locale selon des exigences de sou-plesse et d’adaptabilité que le papier n’avait encore certaine-ment jamais approchées. Jugez plutôt : rubriques à la carte, publicité ultra-(géo)localisée, contenus évolutifs et possibilité pour le lecteur d’émettre des suggestions via un blog dédié à recueillir ses impressions et ses attentes. « La technique est là, le vrai défi est dans les contenus : vont-ils répondre aux attentes ? » s’interroge l’expérimenté PDG, le pari ayant été fait d’imprimer moins, mais de produire sans cesse plus

la baisse moyenne de diffusion annuelle des journaux qu’elle édite avoisine en effet les 3 %. La survie desdits titres passe ce faisant par un accompagnement de la décroissance des ventes – et donc, des tirages – via des modèles stratégiques et économiques adaptés. « On ne peut pas descendre en des-sous des 3000 exemplaires en offset » estime Jean-Pierre Vittu de Kerraoul, qui n’a cependant pas voulu se contenter de ne voir en l’impression numérique qu’un biais techno-logique vers les courtes séries. Car ce dernier n’a qu’une obsession : rappeler que Sogémédia est à l’initiative d’un « projet éditorial », lequel nécessite effectivement « un nouvel outil », qu’il définit comme un moyen et non une fin. Cette idée d’aller vers les microéditions, pour aussi disruptive qu’elle soit, n’est pourtant pas neuve et sans influence, comme il le reconnaîtra très vite : « Notre volonté, c’était de transposer à l’échelle locale ce que Rotocéan (voir encadré, ndlr) avait réussi à faire à l’île de la Réunion ». C’était cette même expé-rience pionnière qui avait été à l’origine de l’action Inigraph, pilotée par l’UNIIC, visant au développement de l’impression numérique décentralisée. Et c’est en vérité précisément

imprimeriePr

esse

«Rubriques à la carte, publicité ultra-(géo)locali-sée, contenus évolutifs et possibilité pour le lecteur d’émettre des suggestions via un blog dédié à recueillir ses impressions et ses attentes. L’ultra-personnalisation est aux commandes. »La ligne d’impression (une rotative Kodak Prosper 6000C cadencée à 300 mètres/minute)

+ finition (une FoldLine Manroland) s’étend sur 60 mètres en longueur.

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ultra-personnalisation

ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 25

devenir lui-même distributeur, contre une baisse de prix ». Ou comment voir des prolongements pertinents et pragmatiques au concept plus « com-mercial » du parrainage, qui prend ici des airs d’entraide de proximité.

Rouvrir la porte aux petits annonceurs ?Si l’alimentation des contenus se veut donc plus souple et personnalisable que jamais, il en va fort logiquement de même pour la publicité qui elle aussi, veut exploiter la variabilité à son profit. « La Presse a perdu un viviers important de petits annonceurs, qui n’ont pas d’argent à mettre dans des jour-naux trop gros pour eux. Il faut devenir capable de vendre un espace à leur mesure », nous précise-t-on en effet chez Digitaprint. Or, « Il est plus facile de vendre 10 fois 50 euros qu’une fois 500 » juge-t-on également – probablement à rai-son – sur place, chose somme toute assez facile à mettre en place avec l’outil industriel dont s’est dotée l’imprimerie. Avec non moins de 18 titres de Presse locale prévus pour être déclinés en microéditions, le nombre de petits annonceurs éligibles à de la publicité à mini-prix atteint donc des propor-tions rares, tout en redonnant de la visibilité à des acteurs de proximité, qui en manquaient certainement. Être à la fois plus synchrone avec le temps de l’Internet et plus proche des réalités de la vie locale, tel est le pari que Digitaprint veut relever, sur et par le papier. « On me demande souvent si j’ai peur » s’étonnerait presque Jean-Pierre Vittu de Kerraoul, armé d’un sourire malicieux. « Et bien non, je n’ai pas peur. On n’a pas peur quand on a la conviction d’être dans le vrai. Ce n’est pas le papier qui est un problème, ce sont les contenus. Nous voulons réinventer un journalisme de proximité utile et adapté aux attentes des lecteurs. Les gens ont des centres d’intérêt divers et variables : on ne peut plus vendre la même chose à tout le monde ». Un mot de la fin – qui n’est en fait que le début – empli de sagesse pour, on l’espère, des initiatives couronnées de succès… n

de contenus… « Nous prévoyons 22 embauches sur trois ans. Notamment parce que la production journalistique va augmenter en volume. Nous commençons prudemment avec huit rubriques, mais ce n’est qu’un début » prévient-il, laissant là certainement entendre que le spectre des sujets appréhendables au sein de ces titres « évolutifs » s’élargira au gré des tests thématiques – concluants ou non – qui seront lancés par les différentes rédactions, et au gré des demandes plus ou moins directement relayées par une audience plus impliquée que jamais. Cela suppose concrètement l’édition d’un socle commun d’informations, agrémenté de rubriques thématiques spécialisées « à la carte ».Comme toute évolution radicale, elle pose cependant son lot de questions organisationnelles, jusque dans le mode de distribution. On imagine mal en effet la variabilité des conte-nus venir s’imbriquer dans des titres vendus au numéro, en kiosques… D’où la subsistance de journaux encore formatés selon des contenus rigides, pour ne pas déserter les points de vente. Pour autant, hors de question de ne pas innover, là encore : « L’idée est de faire du diffuseur un collecteur d’abon-nements » soumet en effet Jean-Pierre Vittu de Kerraoul. « Un marchand de journaux a des clients fidèles. C’est donc lui que nous pouvons abonner, en fonction de ses clients. Il pourra ensuite distribuer des éditions standards à ses clients occa-sionnels et des éditions personnalisées à ses clients fidéli-sés ». Une idée qu’il se plait même à pousser dans des retran-chements plus inattendus : « Y compris au sein de zones désertées par les commerces, on peut imaginer voir l’abonné

n RotOcéan, installée à La Réunion, fut la pre-mière imprimerie hybride de France à imprimer localement depuis juin 2010, du Labeur le jour et les « justes quantités » de la Presse Quotidienne (nationale et internationale) la nuit. Les avantages en découlant étaient nombreux : réactivité optimale et nécessaire sur des temporalités très courtes (inutile en effet de faire transiter par bateaux des Quotidiens imprimés à des milliers de kilomètres de là), courtes séries adaptées à la demande locale, gains environnementaux probants via la limitation des transports et personnalisation possible des contenus.

C’est sur ces bases inspirantes que l’UNIIC, via l’action INIgraph pilotée entre 2012 et 2015 par Hubert Pédurand, en collaboration avec la Direc-tion Générale des Entreprises, a plaidé les mérites de l’impression numérique décentralisée, y compris en métropole.

Digitaprint est un aboutissement à cette action collective, qui a vu le Fonds Structurel pour le Développement de la Presse (DGMIC) participer au financement de l’opération, à hauteur de 2,5 mil-lions d’euros.

De Rotocéan

à Digitaprint…

«Il est plus facile de vendre 10 fois un espace publicitaire de 50 euros qu’un seul qui en coûterait 500.»Jean-Pierre Vittu de Kerraoul

(PDG de Sogémédia)

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au gré d’avantages et d’inconvénients très différents selon les procédés en question. A terme pourrait-on donc déjà parier que l’électronique imprimée permettra de produire des objets connectés et/ou « intelligents » à grande échelle, sans forcément recourir aux rigidités et inconvénients du silicium qui, s’il ne pose évidemment aucun problème de performance, implique en revanche des coûts et des impacts environne-mentaux importants…

Une carte à jouer pour l’imprimeur ?« En s’appropriant ces technologies, les imprimeurs-transfor-mateurs seront maîtres de leurs innovations sans attendre que celles-ci ne viennent des fournisseurs, en particulier Allemands et Japonais. Ils ne réaliseront plus seulement des produits imprimés classiques et des emballages, mais des objets imprimés très variés, facteurs de relais de croissance. Le champ de leurs clients va ainsi fortement s’élargir » estime Paul Piette (Centre Technique du Papier - CTP), qui parle d’une possible « sortie par le haut » pour des acteurs indus-triels déjà dotés des outils adéquats et des compétences requises pour que telle appropriation puisse se faire. Paul Piette distingue toutefois d’une part ce qui relève d’un secteur industriel spécifique « dans lequel des produits électroniques sont réalisés par procédé d’impression sur des supports flexibles », nécessitant des investissements lourds et un saut de compétences majeur, et d’autre part ce qui relève plus volontiers de l’impression dite « électronisée », touchant à des marchés de niche identifiés, sur lesquels les imprimeurs Français auraient déjà les moyens de se positionner. La nuance souligne donc la réalité de ce qui est déjà à portée, sur des applications liées par exemple aux papiers/cartons fonctionnels (métapapiers bloquant les ondes Wi-Fi et GSM, par exemple, mais aussi des emballages « intelligents » desti-nés à lutter contre le gaspillage alimentaire ou la contrefaçon etc.). De ces mannes potentielles, promises à une éclosion substantielle ces prochaines années, l’UNIIC a voulu traduire un « partenariat actif », selon les termes de Pascal Bovéro, son délégué général, avec l’AFELIM, de manière à identifier quelles diversifications seront profitables aux acteurs de l’impression en France. Car l’objectif, c’est évidemment de montrer le chemin, de faciliter l’accès à des marchés dont on sait déjà qu’ils représenteront à terme « un potentiel de chiffre d’affaires en France de 2 Milliards d’euros et pour-raient créer jusqu’à 12 000 emplois supplémentaires sur le territoire national d’ici 5 à 10 ans », selon Paul Piette. Des perspectives qui justifient évidemment de s’y pencher plus que sérieusement… n

L ’électronique imprimée n’est pas une échappa-toire de fortune, en des temps où les marchés historiques du secteur graphique accusent des chutes de volumes sensibles, touchés notam-ment par la dématérialisation des contenus. Il s’agit bien là d’une voie propice à de nouvelles

applications, à des innovations relatives à ce que certains n’hésitent pas à qualifier de raz-de-marée déjà en cours : celui des objets connectés.

Un après silicium ?Le silicium, en vertu de ses qualités hautement conductrices, est demeuré l’élément chimique central par lequel l’industriali-sation des objets électroniques tels que nous les connaissons a pu se développer et prospérer. L’électronique imprimée a cependant déjà fait la démonstration qu’il était des alterna-tives possibles, à des fins cependant plus complémentaires que substitutives, via le recours à des encres conductrices (métalliques ou polymères), ayant notamment conduit à l’élaboration de la technologie RFID (laquelle permet l’identi-

fication des produits, à l’image de ce que peut faire un code-barres), des OLED (diodes élec-troluminescentes organiques) ou encore la réalisation de cir-cuits imprimés souples. Encore en phase de perfectionnement, ces travaux voient logiquement les technologies associées progresser à un rythme sou-tenu. Au centre des enjeux : la conductivité des encres, l’élec-tronique imprimée étant déjà éligible à différents procédés d’impression (sérigraphie, off-set, héliogravure ou jet d’encre),

innovat ionTe

chno

logi

e

Au lendemain des « Rencontres de

l’électronique imprimée », organisées par

l’AFELIM (Association Française de

l’Electronique Imprimée) et sur lesquelles

nous reviendrons plus en détail dans notre

prochain numéro, la question des possibilités

ouvertes par ces nouvelles technologies ainsi

que leur appropriation par le secteur

graphique doit, plus que jamais, se poser…

«Les imprimeurs/transformateurs ne réaliseront plus seulement des produits imprimés classiques et des emballages, mais des objets imprimés très variés, facteurs de relais de croissance. Le champ de leurs clients va ainsi fortement s’élargir »Paul Piette (CTP)

Electronique impriméeElectronique impriméeQuel champ des possibles ? Quel champ des possibles ?

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recherches effectuées sur Internet ou l’utilisation malvenue de clés USB n’étaient pas sans impacts diversement sévères sur l’environnement. Plus généralement, il n’est plus guère fait de mystères sur les impacts générés par les technologies de l’Information et de la Communication, qui pesaient pour 2 % des émissions de gaz à effet de serre en 2005, et qui en pèseront déjà 4 % en 2020. Une proportion considérable et dont la progressivité devrait logiquement interroger les béné-fices environnementaux supposés d’une dématérialisation qui, elle aussi, génère un « coût »…

Dématérialisation VS papier ? Dépasser les clivages !

« Le papier est multiple mais les marchés de l’information, de la relation-client, des transactions financières etc., ados-sées au marketing comportemental, sont tentés, au nom de la recherche d’une efficacité économique à court terme, de se soustraire à la matérialité des supports. Au nom de la réactivité des services, on prône la synchronisation des informations-produits en exploitant ce que la data peut avoir d’efficace, à savoir la recherche et la caractérisation de profils-types qui servent de référence à l’ajustement des stratégies des acheteurs » détaille Pascal Bovéro, délégué général de l’UNIIC. Car c’est sans doute là que se nouent les tentations à la dématérialisation : au-delà d’une stricte écono-mie des coûts, il s’agit de tracer par la data jusqu’aux com-portements de lecture pour modéliser une communication algorithmée voulue immédiate, interactive et constamment mesurée. Au-delà du fait que cette obsession digitale semble minorer l’ampleur des évolutions numériques du support papier lui-même, devenu rematérialisable, plus réactif à la demande et personnalisable, elle condamne les complémen-tarités intelligentes dont certains ont pourtant déjà su faire la démonstration. « L’UNIIC tente depuis plusieurs années d‘administrer la preuve que les clivages factices peuvent être dépassés et que le papier repensé est attaché à une maté-rialité qui participe de l’efficacité économique du transport des messages » affirme en effet Pascal Bovéro. Et c’est à cette fin que la Fédération annonce la conduite imminente d’une étude qui ne veut omettre aucun aspect lié aux logiques dématérialisantes : des promesses aux impacts mesurables, qu’en est-il effectivement de l’approche environnementale, de l’optimisation/simplification des procédures, de la création de valeur et de ses effets sur l’emploi - avec la composante délocalisation -, de l’intrusivité du profilage et des pratiques algorithmiques associées, de l’efficacité commerciale et cognitive de la digitalisation des relations etc. ? Une analyse approfondie de l’existant, avec les chaînes de valeurs qui y sont associées et les emplois directs et indirects concernés, servira de rampe de lancement à l’élaboration de scénarios prospectifs à horizon 2025, et ce sans ignorer bien sûr que les perspectives liées aux survivances de la matérialité, voire à ses développements potentiels, diffèrent selon les marchés considérés. Un travail d’ambition titanesque qui apparaît toutefois néces-saire, en ces temps où la digitalisation de tout ne se voudrait questionnée par rien… n

Nous n’irons évidemment pas jusqu’à dire qu’il ne nous est plus jamais donnée l’occasion d’observer des condamnations gratuites du support papier, au motif qu’il serait par essence facteur de déforestation et donc d’émissions irraisonnées de gaz à effet de

serre. Quid ici de la recyclabilité exceptionnelle du maté-riau, des efforts qualitatifs très importants fournis par les industriels depuis une quinzaine d’années pour maîtriser leur chaîne de valeurs, ou de ce qui fait aujourd’hui la réalité de la gestion durable des forêts. Une volonté de communiquer vite, trop vite, pousse souvent à s’abriter derrière de fausses évidences, quitte à s’arranger de quelques compromis avec la réalité. Mais plus encore faut-il ne pas être dupe des logiques écono-miques à l’œuvre derrière les politiques de dématérialisation engagées – et souvent encouragées – à ce jour… Alors que le monde du papier s’est doté des moyens de faire la démons-tration de ses impacts, à la fois en termes environnementaux et en termes d’efficacité cognitive, l’écosystème numérique gouvernant la dématérialisation des contenus peine à faire preuve de la même transparence. Et ce pour une raison majeure : dématérialiser serait un « mieux » en soi, sans même qu’il soit besoin d’étayer ce point, qui est régulièrement pré-senté comme un état de fait. L’ADEME s’était pourtant déjà chargée de rappeler, via une étude conduite en 2011, que le temps de lecture des courriers électroniques, la nature des

dig i talÉt

udes

Alors que les attaques prétextant des

vertus strictement environnementales

pour justifier la dématérialisation des

supports de communication se font

progressivement moins nombreuses,

sous l’effet d’un contre-argumentaire

de plus en plus audible, demeurent à

l’encontre de l’imprimé d’autres

offensives plus directement

économiques. Imprimer coûterait trop

cher, et l’heure serait à la rationalité

digitale… Un discours que l’UNIIC

a décidé de confronter à la réalité

des impacts et inconséquences de la

dématérialisation, qu’il s’agit une bonne

fois pour toutes de mesurer et remettre

en perspective…

Dématérialisation Quels impacts ?

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ImprimerieCharles Corlet fait chevalier de la légion d’honneur

L’événement méritera que nous y reve-nions plus en longueur dans un pro-chain numéro d’Acteurs Graphiques, mais nous tenions à saluer une première fois l’hommage rendu à Charles Corlet, fondateur du Groupe éponyme, récem-ment décoré de la légion d’honneur par Emmanuel Macron, Ministre de l’Econo-mie, de l’Industrie et du Numérique. Ce dernier s’est en effet attaché à décrire un homme « enraciné », « humaniste » et « cultivant l’excellence »… Extrait : « Cher Charles Corlet, pour tous ces succès, je veux vous féliciter mais aussi vous remercier. Parce que votre épopée, c’est en quelques sortes la preuve que l’on peut produire, que l’on peut réussir, que l’on peut s’engager en France quel que soit le lieu, parce qu’on a décidé de le faire là. Parce qu’avec cette force résolue, on a décidé d’avancer. C’est la preuve que l’industrie n’est pas un combat d’hier. C’est la preuve que nos ateliers ont encore de beaux jours

devant eux. C’est la preuve que l’on peut investir pour innover, innover pour s’engager, s’engager pour prospérer. L’enracinement, le savoir-faire, l’indépen-dance, l’humain, ce sont ces quatre fils au fond qui ont tressé votre vie ». n

Création de la DIM Grand-Ouest : Les imprimeurs Bretons et Légériens roulent désor-mais dans la même écurie

C’est dans le magnifique cadre du Manoir de l’Automobile à Lohéac que s’est tenue, le 5 février dernier, l’Assem-blée Générale constitutive de la Délégation Interrégionale Multisectorielle Grand-Ouest qui fédère désormais les adhérents UNIIC de Bretagne et des Pays de la Loire. Précédemment les deux syn-

dicats régionaux avaient procédé à la dissolution de leurs anciennes struc-tures et adopté les nouveaux statuts ainsi que la création de cette nou-velle entité. Après avoir remercié Louis Guibert pour son implication au sein de l’UNIIC et son investissement dans la formation des jeunes depuis de longues années, le Président Jacques Chirat a rappelé l’importance de la mise en place des DIM pour conforter l’action terri-toriale et la représentativité de l’UNIIC. C’est ensuite à l’unanimité que Jérémie Séjourné a été élu Président de la DIM Grand-Ouest et Franck Communier, Vice-Président-Délégué. Conformément aux statuts, le Conseil d’Administration est aussi constitué d’autant de Vice-Présidents qu’il y a de départements : Philippe Lamy pour l’Ille-et-Vilaine (35), Etienne Chartier pour la Mayenne (53), Gérald Teissier pour la Vendée (85), Patricia Lefranc pour le Maine et Loire (49), Christophe Dudit pour le Finistère (29), Marc Le Flem pour la Sarthe (72) et Christian Le Bozec pour le Morbihan (56). Le Président et le Vice-Président Délégué représentant respectivement la Loire-Atlantique (44) et les Cotes-d’Armor (22). C’est Michel Cauchoix qui assurera la fonction de Trésorier et André Lelièvre celle de Secrétaire. L’après-midi fut consacrée à la présen-tation d’une actualité juridique et sociale riche en nouveautés : Pascal Bovéro

Charles Corlet, décoré au terme d’un discours le décrivant comme un humaniste enraciné et soucieux de cultiver l’excellence.

Emmanuel Macron, en compagnie de Jean-Luc Corlet, s’est fendu d’une visite des ateliers dédiés à l’impression numérique.

Louis Guibert, en compagnie de Jacques Chirat.

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et Iris Delloye ont expliqué les impacts et les conséquences que les derniers textes législatifs faisaient peser sur les entreprises. Ils se sont ensuite prêtés au jeu des questions-réponses avec la trentaine d’adhérents présents, exercice enrichissant, chacun partageant avec la salle ses interrogations en matière de formation, de santé et sécurité au tra-vail ou encore juridico-sociale. L’aspect convivialité n’avait pas été oublié puisque c’est parmi la magnifique collection de véhicules du Manoir de l’Automobile, remarquablement mis en scène, que les participants ont pu profiter d’un sympa-thique buffet, la journée se terminant par la visite du musée. n

Chabrillac : 90 ans et toujours à l’affiche !C’est dans le cadre prestigieux du Pavillon Dauphine à Paris que toute l’équipe de Chabrillac avait convié ses clients et amis afin de fêter dignement les 90 ans de l’entreprise au cours d’une soirée où se mêlaient spectacle et humour autour d’un thème : le Cirque. Gérard Trulen, son truculent Président, raconte : « Chabrillac a été créée le 31 octobre 1925 à Toulouse. Louis Chabrillac, alors tout jeune homme,

lançait l’entreprise qu’il devait piloter jusqu’en 1990. Innovant et entrepre-nant, nous lui devons d’être ceux qui « impriment l’avenir depuis 1925 ». Trois ans après Louis Chabrillac rencontrait le cirque en la personne de Charles Spiessert, patron du cirque Pinder. Une amitié certaine naquit de cette ren-contre et les premières impressions destinées au cirque sortirent des ate-liers de la rue St Rome. La tradition orale a gardé le souvenir d’expéditions, qui sur des charrettes à bras, ahanaient pour monter les allées Jean Jaurès et prendre le train à la gare Matabiau, afin de rejoindre des points de livraisons incertains. Le cirque, par essence voya-

geur, devait être livré à des endroits convenus à l’avance, tels que « la place de la mairie le 12 à 16 heures ». Des affichistes renommés y assuraient alors la création de véritables bijoux publici-taires, hauts en couleur et en exploits, qui nous ont tous fait rêver un jour ou l’autre. Louis Chabrillac n’hésitait pas à suivre une partie de la tournée du cirque pour, lors des journées à forte recette, récupérer tout ou par-tie des sommes dues. Les campagnes d’affiches, qui s’impriment aujourd’hui

dans l’usine des Sept Deniers, portent plutôt les noms d’annonceurs tels que Peugeot, Monoprix, Vittel ou S.N.C.F que ceux de Pinder ou Zavatta, ainsi va le monde économique. Ce passé a forgé l’âme de notre entreprise, il nous paraissait normal de l’avoir comme fil conducteur pour fêter les 90 années de notre entreprise et la fidélité à l’esprit de sa création : convivialité, innovation, fiabilité ». Infatigable, quelques jours plus tard, Gérard Trulen, sous la casquette de Président de l’UMG 31 organisait dans les salons de la CCI de Toulouse une soirée / débat intitulée « le papier, cet inconnu, matériau du futur » où se pres-

saient de nombreux invités du monde économique, du secteur public et tous les « consommateurs » de communica-tion de la région. L’enjeu de cette mani-festation était de revaloriser le papier qui tient aujourd’hui un rôle important dans l’économie et qui par sa diver-sité et ses innovations sera aussi un matériau du futur. Au travers de témoi-gnages d’imprimeurs, d’agences, de papetiers, de la presse régionale, de libraires, d’Imprim’Vert, de l’UNIIC… le papier a démontré sa modernité, ses

ACTEURS • 1 e r trimestre 2016 — 29

L’imprimerie Chabrillac s’affiche en fidèle (et enthousiaste) partenaire du monde du cirque, ayant notamment travaillé pour Pinder et Zavatta…

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vertus écologiques, sa place dans l’éco-nomie de demain et notamment dans le monde de la communication. Un défilé de mannequins Mode et Papier habillés par l’ESI Mode de Labège apporta une touche de décontraction à une soi-rée informative, innovante et conviviale. Loin d’opposer ces deux supports de communication, il fut reconnu au numérique une instantanéité que n’aura jamais le support physique. Toutefois les consommations électriques des ser-veurs, le gaspillage énergétique repré-senté par les spams, commencent à être perçus par un nombre croissant d’utilisateurs comme de vrais problèmes écologiques. Le mot de la fin resta à Gérard Trulen : « peut-être qu’au bout de ces efforts, les internautes écriront à la fin de leurs mails « pour sauver la planète répondez moi par courrier sauf s’il y a urgence ! ». n

FormationL’UNIIC Rhône-Alpes était au 20e

Mondial des métiersL’UNIIC Rhône-Alpes et les quatre éta-blissements de formation rhônalpins (Lycée Argouges, Lycée Mimard, SEPR et Grenoble-INP PAGORA) ont participé au 20ème Mondial des métiers, qui a accueilli plus de 120 000 visiteurs pen-dant quatre jours. Leur stand présentait notamment : -Une presse numérique Konica Minolta doté d’un serveur pour l’application PrintShopMail. Objectif de la démons-tration : présenter l’impression avec données variables en proposant aux visiteurs la confection en direct d’un jeu de cartes avec boitier personnalisé, lequel devait ensuite être découpé sur le stand voisin des industries du Papier-Carton. - Une plieuse Duplo France DF 1200, permettant de parler finition avec les visiteurs.- Un simulateur de conduite de presse offset Sinapse.

- De matériels de contrôle de colorimé-trie Noviprofibre.

L’IDEP, via l’accroche « Deviens le héros de ton avenir » proposait également aux visiteurs la découverte des métiers des industries graphiques, avec pour réfé-rence l’univers ludique des super-héros. Dernière précision et non des moindres : une partie des épreuves des sélections régionales des Olympiades des Métiers « Imprimerie » pour deux candidats issus du Lycée Argouges (colorimétrie, tracé de coupe, pliage, impression numérique) se sont tenues directement sur place. Ces épreuves des Olympiades des Métiers, qui se sont déroulées en pré-sence de professionnels qui officiaient en qualité de jury, n’ont pas manqué de retenir l’attention de nombreux visiteurs.L’UNIIC Rhône-Alpes, ravie des retom-bées de l’évènement, remercie l’en-semble de ses partenaires, dans un contexte où l’attractivité des métiers de l’industrie constitue un enjeu majeur. n

PapierLa France recycle 52 % de ses vieux papiersAvec un taux de recyclage des papiers issus de la collecte publique en crois-sance, Ecofolio se rapproche de l’objectif

qui lui est assigne de 55 % de papiers recycles a horizon 2016.A travers des campagnes d’information et de sensibilisation menées depuis quatre ans, Ecofolio porte un message de responsabilisation citoyenne. Ces campagnes sont porteuses de résultats puisque l’enquête annuelle réalisée par Ecofolio dévoile donc, pour l’année 2014, un taux de recyclage des papiers issus de la collecte municipale de 52 %. Ce résultat rapproche l’éco-organisme de l’objectif qui lui est assigné (55 % en 2016).

Avec une hausse significative de trois

points en un an du taux de recyclage des papiers (en 2013, ce taux était de 49 %), l’éco-organisme dit constater « que l’une de ses missions, consistant à développer le tri et la collecte des papiers, est en voie de réalisation » tout en déclarant devoir faire « encore mieux ». En effet, à horizon 2025-2030, Ecofolio « ambitionne d’atteindre les scores des voisins européens, parmi lesquels l’Allemagne qui atteint un taux de recyclage de papier de 75 % ».n

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Prinect PDF Report 15.00.041 - 1 - 11.04.2016 16:26:09

Synthèse documentNom du fichier : 1604_0127_P_01_32.pdfEmplacement : E:\PTJobs\Jobs\Job_client\1604_0127_UNIC_ACTEURS_113\Sy stem\Pagefiles\Current\Titre : -Créé avec : Adobe InDesign CC 2015 (Macintosh)Application : Adobe PDF Library 15.0Auteur : -Créé le : 11.04.2016 12:19:53Modifié le : 11.04.2016 16:24:45Taille de fichier : 47.0 MByte / 48162.1 KByteGrossi-maigri : NonMode de conversion : -PDF/X Version : -Version PDF : 1.4Nombre de pages : 32Zone de support : 250.00 x 317.00 mmZone de rognage : 230.00 x 297.00 mm

Résumé Erreur AvertissementRéparé Info

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CouleursCouverture d’encrage maximale 350% supérieure à la limite 331% #4 (22)

PolicesLa police NeoSans (9.8 pt) utilise 4 séparations #3 (22)La police Arial-Black (89.8 pt) utilise 4 séparations #5 (10,13,17,20,27)La police NeoSans-Medium (10.8 pt) utilise 4 séparations #3 (22)La police ZapfDingbatsITC (9.5 pt) utilise 4 séparations #4 (11,15,21,27)La police LarabiefontRg-Bold (12.0 pt) utilise 4 séparations #9 (3)ACaslonPro-Regular et NeoSans possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Helvetica possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et GillSansMT possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Arial-Black possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Bliss-Italic possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et NeoSans-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Barkpipe-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et BebasNeueBold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Frutiger-Bold possèdent le même identifiant unique

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Prinect PDF Report 15.00.041 - 2 - 11.04.2016 16:26:09

ACaslonPro-Regular et DivulgeCd-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et DivulgeRg-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et NeoSans-Medium possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et GillSansMT-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Interstate-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamRg-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamXp-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et ZapfDingbatsITC possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et DivulgeLt-Italic possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et DivulgeRg-Italic possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et EuroMono-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et FrutigerLTStd-Cn possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et MatrixScriptBold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et DivulgeCd-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et DivulgeLt-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et DivulgeRg-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et CenturyGothic-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et FrutigerLTStd-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et HelveticaNeue-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Interstate-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et LarabiefontRg-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et MatrixInlineScript possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamCd-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamRg-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et SourceSansPro-Bold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et FrutigerLTStd-Black possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et HelveticaNeue-Roman possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et NesobriteCd-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et FrutigerLTStd-BoldCn possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et HelveticaNeue-Medium possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et LeagueGothic-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamKayo-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamXpBl-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et FrutigerLTStd-BlackCn possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et SourceSansPro-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et SourceSansPro-Semibold possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et PakenhamStencil-Regular possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et HelveticaNeueLTStd-Roman possèdent le même identifiant uniqueACaslonPro-Regular et Interstate-BoldCondensed possèdent le même identifiant unique

ContenuPrésence de transparence #21 (1-4,8-10,12,15-16,22,32)Présence d’un mélange de couleurs « Multiply » #44 (1,3-4,6,8-10,12-18,20,22-24,26-27,32)

Informations diversesParamètres utilisés : Qualify_CMYK

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Prinect PDF Report 15.00.041 - 3 - 11.04.2016 16:26:09

Sélections couleurs : 4CMYK

Espaces colorimétriquesDeviceCMYK / DeviceGray / Separation / DeviceN

Polices : 74ACaslonPro-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéArial-Black (2x) TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéBarkpipe-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéBebasNeueBold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéBebasNeueBold Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéBliss-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéCenturyGothic-Bold TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeCd-Bold Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéDivulgeCd-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeLt-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeLt-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeRg-Bold (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeRg-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeRg-Italic Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéDivulgeRg-Regular (2x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéDivulgeRg-Regular Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéEnfocusSans Type1 / Custom / incorporéEuroMono-Regular Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéFrutiger-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéFrutigerLTStd-Black Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéFrutigerLTStd-BlackCn Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéFrutigerLTStd-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéFrutigerLTStd-BoldCn Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéFrutigerLTStd-Cn Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéGillSansMT TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéGillSansMT-Bold TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelvetica TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Bold TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Bold TrueType (CID) / Identity-H / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Medium Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Medium TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Medium TrueType (CID) / Identity-H / Sous-groupe incorporéHelveticaNeue-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelveticaNeueLTStd-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéInterstate-Bold (3x) Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéInterstate-BoldCondensed Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéInterstate-Regular Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéLarabiefontRg-Bold (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé

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Prinect PDF Report 15.00.041 - 4 - 11.04.2016 16:26:09

LeagueGothic-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéLeagueGothic-Regular Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéMatrixInlineScript Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéMatrixScriptBold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéMatrixScriptBold Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéNeoSans Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéNeoSans-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéNeoSans-Medium Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéNesobriteCd-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéNesobriteCd-Regular Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéPakenhamCd-Regular (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPakenhamKayo-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPakenhamRg-Bold (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPakenhamRg-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPakenhamStencil-Regular (2x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPakenhamXp-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPakenhamXpBl-Regular Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéSourceSansPro-Bold TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéSourceSansPro-Regular TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéSourceSansPro-Semibold TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéSourceSansPro-Semibold TrueType (CID) / Identity-H / Sous-groupe incorporéZapfDingbatsITC TrueType (CID) / Identity-H / Sous-groupe incorporé