action du professeur et pratiques de formation : analyses en classes
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Action du professeur et pratiques de formation :analyses en classes de cours prparatoires et dans uneCellule dAnimation Pdagogique, dans le contexte du
NigerMoussa Mohamed Sagayar
To cite this version:Moussa Mohamed Sagayar. Action du professeur et pratiques de formation : analyses en classesde cours prparatoires et dans une Cellule dAnimation Pdagogique, dans le contexte du Niger.Education. Universit Rennes 2, 2011. Franais. .
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Cotutelle de Thse/Universit Rennes 2 sous le sceau de lUniversit europenne de
Bretagne et de lUniversit Abdou Moumouni Niamey Niger
pour obtenir le titre de : Docteur de lUniversit Rennes 2 et
lUniversit Abdou Moumouni Niamey Niger Mention : Sciences de lEducation
Ecole doctorale des Sciences Humaines et Sociales
prsente par
Moussa MOHAMED SAGAYAR Prpare lquipe daccueil n3875 Universit Rennes 2-UBO
CREAD, Centre de Recherche sur lEducation, les Apprentissages et la Didactique
Thse soutenue le 15 dcembre 2011
devant le jury compos de :
Yvon Lziart Professeur CREAD, Universit Rennes 2/Prsident
Alain Kuzniak Professeur LDAR, Universit Paris Diderot/Examinateur
Marie-Jeanne Perrin-Glorian Professeure Emrite, LDAR, Universit Paris Diderot, Universit dArtois/Rapportrice
Teresa Assude Professeure UMR P3 ADEF, Universit de Provence- IUFM/Rapportrice
Grard Sensevy Professeur Universit CREAD, IUFM-UBO/Directeur de thse
Ghislaine Gueudet Professeure Universit CREAD, IUFM-UBO/Directrice de thse
Nana-Acha Goza Matre-assistant ENS, Universit Abdou Moumouni Niamey Niger/Co directrice de thse
Action du Professeur et pratiques de
formation : analyses en classes de cours
prparatoires et dans une Cellule
dAnimation Pdagogique, dans le contexte du Niger.
Mohamed Sagayar, Moussa. Action du professeur et pratiques de formation : analyses en classes de cours prparatoires et dans une Cellule dAnimation Pdagogique, dans le contexte du Niger - 2011
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Ddicace
A la mmoire de notre pre
Vous avez t de votre vivant un soutien incontestable pour notre famille dans le cadre de
notre instruction. Merci pour tous les sacrifices que vous avez consentis pour le bien tre de
notre famille. Ce travail vous est ddi en guise de notre reconnaissance ternelle. Puisse
Dieu tout puissant, assurer le repos de votre me par sa misricorde.
A notre mre
Femme noire, Femme africaine, toi ma mre, Merci, merci pour tout ce que tu fis pour moi, Ton fils si loin, si prs de toi . Cet extrait du pome A ma mre de Camara Laye
pour vous tmoigner notre profonde gratitude. Que Dieu tout puissant vous procure sant,
bonheur et longue vie pour continuer soutenir vos enfants, et leur apporter votre affection.
A notre pouse Ach et nos enfants Lamine et Soumaya
Toutes ces annes passes en Bretagne loin de vous ne sont aujourdhui quun souvenir. Vous
avez patiemment support cette absence, et vous avez su faire preuve de comprhension.
Vous mavez prodigu de nombreux encouragements et de prcieux conseils durant ces
annes. Ach, tu as accept de nous soutenir, et dassumer toutes les charges de notre famille
quand cela tait ncessaire, merci toi. Ce travail que nous vous ddions est la preuve de
notre retour parmi vous.
A notre famille, nos parents et nos proches, merci vous de nous avoir soutenu et
encourag tout au long de cette thse.
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Remerciements
Grard Sensevy et Ghislaine Gueudet ont accept de diriger notre cotutelle de thse prsente
ici. Nous avons pu ainsi bnficier de vos prcieux apports au monde de la recherche en
didactique des mathmatiques. Nous avons entendu nos collgues dire que nous avons eu une
chance exceptionnelle de vous avoir comme directeurs de recherche. Nous confirmons ce
propos, car nous avons t particulirement bien accompagn et nous avons normment
appris vos cts. Nous vous remercions de tout notre cur, et nous tenons vous dire que
nous avons toujours trouv la confiance et la stabilit ncessaires pour la ralisation de ce
travail de recherche.
Nous remercions Mme Goza Nana Acha qui a accept dtre codirectrice de notre thse.
Votre apport et vos prcieux conseils nous ont permis de faire une proposition innovante dans
le cadre de la formation continue des enseignants dans les Cellules dAnimation Pdagogique
au Niger. Nous allons travailler partir de nos rsultats lUniversit de Niamey, sur la mise
en uvre dingnieries didactiques qui pourraient tre le point de dpart dun travail
coopratif entre professeurs et chercheurs dans la conception collective de leons.
Nous remercions Mme Teresa Assude pour avoir accept dtre lune des rapportrices de
notre travail. Nous avons eu loccasion de nous inspirer de vos nombreux travaux en
didactique de mathmatiques.
Nous remercions Mme Marie-Jeanne Perrin-Glorian pour avoir accept dtre lune des
rapportrices de notre travail. Le travail de thse de Chambris Christine que vous avez dirig
nous a t dun grand apport dans ltude et lanalyse du numrique dans le cadre de notre
thse.
Nous remercions Mr Alain Kuzniak pour avoir accept dtre membre du jury de cette thse.
Votre participation ce jury pourrait tre loccasion de mettre en place des partenariats dans
les domaines de la formation des enseignants et de la recherche en mathmatiques en Afrique
en gnral, et au Niger en particulier.
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Nous remercions Mr Yvon Lziart pour avoir accept dtre prsident du jury de notre
travail. Nous avons eu loccasion de suivre certaines de vos communications dans le cadre du
sminaire action du CREAD. Votre participation ce jury pourrait tre loccasion de mettre
en place des partenariats dans les domaines de la formation des enseignants et de la recherche
en sciences et techniques des activits physiques et sportives en Afrique en gnral, et au
Niger en particulier.
Ce travail de recherche naurait pu voir le jour sans la participation de nombreuses
personnes. Nous tenons donc remercier les personnes et les structures suivantes pour leur
confiance et leur soutien :
- Mes ami(e)s et leurs familles respectives : Robert et Annie Hardy, Yvon et Christine
Logat, Patrick et Annie La Prairie, Christian et Vronique Bazin, Jacques et Marie-
Annick Guignard, Dr Mansour et Fatiha Nassirou, Guy et Marie-France Legland,
Franois et Sabine Barret, Didier et Marie-Thrse Nol, Rozenn Rouillard,
Emmanuelle Garel, Gilbert Dahiot, Elizabeth Broulou, Anne Hignard, Paul Taylor,
Maazou El Hadj Bounou, Ag Maraki Adamou, Dr Tchiouak Adamou, Dr Konguiz
Zibrou, Dr Issifou Adam, Thophile Faho, Ali Abdoulaye, Abdouramane Oumarou
Diodi, Moulaye Abdoulaye. Certains dentre vous nous ont fait lamiti de relire
attentivement notre travail. Nous avons trouv auprs de vous, le soutien et la
comprhension dont nous avons eu besoin durant cette thse.
- Nous tenons tmoigner notre gratitude la plus sincre aux enseignantes et
enseignants des coles de Mirriah Centre, Mirriah Mdersa, et Mirriah Filles, pour
leur participation ce travail de recherche. Nous avons t touch par laccueil,
lhospitalit, et lefficacit de lorganisation de la collecte de donnes. Quils en
soient profondment remercis.
- Nous remercions nos collgues doctorant(e)s et les membres du CREAD, les
personnels de la Cellule Instrumentation et Valorisation de la Recherche en Education
et du Centre de Ressources Informatique et Multimdia des services centraliss de
lIUFM de Bretagne, et le service Direction Recherche et Valorisation de Rennes 2
pour leur disponibilit et leur amabilit.
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- Nous remercions pour leur collaboration, les personnels du Ministre de lEducation
Nationale Niamey, de la Direction de la Formation Continue Niamey, de la
Direction de lEducation Nationale de Zinder, et de lInspection de lEnseignement de
Base de Mirriah.
- Nous remercions pour leur soutien, les membres des associations de solidarit
notamment Tarbiyya Tatali, Gorom Rennes Gorom, et les personnels de Aide et
Action Niger.
- Nous remercions les personnels du Service des Sports de Ouest-France et du Lyce
Pierre Mends France Rennes pour leurs encouragements.
A tous ceux qui nont pas t formellement mentionns, et qui ont dune manire ou dune
autre contribu au bon droulement de ce prsent travail de recherche, quils trouvent ici nos
remerciements pour leur attention.
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Prface
Cela na pas toujours d tre facile, pour mon ami Sagayar, de mener laventure quil a
entreprise en 2003. Cette quipe, il lavait sans doute mijote et labore des annes
auparavant.
Il lui avait fallu tout mesurer.
Comment continuer se former en Europe aprs quelques annes de travail dinstituteur et de
responsable pdagogique dans une ONG bien en vue ? Comment le faire en se sparant de sa
famille, femme, enfants et proches ? Comment subvenir ses propres besoins dtudiant et
ceux de sa famille pendant ce temps dtudes ?
Rien ntait facile, aucune rponse ces angoissantes questions videntes. Il a tenu 8 ans
jusqu mener terme ce travail de thse, sans grande aide financire, ni bourse, ni logement
universitaire pour raison dge.
De plus, la ptulance de mon ami Sagayar, sa fougue, son exubrante et volubile faconde, son
ardeur, en un mot, sa vitalit ntaient pas premire vue suffisantes pour le faire pntrer
dans laridit de la rdaction dune thse qui aurait pu se muer en traverse infinie et amre
dun dsert inculte et en un loignement dfinitif de son pays.
Au lieu de cela, cest lentre dun jardin que lon se trouve, je nen ai encore effleur que
les alles principales mais je les vois bien traces. Lon peroit alors labondance foisonnante
des concepts mais lon emprunte aussi des pistes ducatives bien traces pour la cause que
Mohamed Moussa Sagayar porte bien haut , celle du dveloppement, par lducation, de son
pays, le Niger.
Sur le seuil de la case de passage des Volontaires du Progrs, Niamey, un soir doctobre
2002, dans la pnombre du crpuscule et la fume dun serpentin anti moustique, il ma
sollicit et nous nous connaissions peine, javais tout juste pu prouver son habilet mener
une runion en tant que responsable des actions ducatives et pdagogiques dAide & Action.
Il souhaitait sinscrire lUniversit de Rennes 2 en Sciences de lducation. Aprs sa
formation lEcole Normale dAskia Mohamed de Zinder, Sagayar sest engag avec passion
dans le mtier dinstituteur, les deux pieds bien laise dans le sable de Brzdo, un village
du ct de la ville de Ouallam. Il na pas tard tre repr par lONG qui avait pignon sur
rue Niamey et a pass quelques annes y valoriser des projets pdagogiques. Le dossier
fut dpos lUniversit de Rennes 2 et favorablement accueilli.
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En juin 2003, les ds taient jets : inscription en licence accepte, il fallait runir des
conditions matrielles favorables pour assumer une vie dtudiant Rennes.
Puis, un jour doctobre 2003, Mohamed Sagayar Moussa dbarquait Rennes avec ses deux
grosses valises. Une prface de thse nest pas destine conter les tribulations dun
nigrien en Bretagne. Il est ncessaire pourtant dy souligner ce quil a fallu dendurance,
de constance et dentregent pour surmonter le choc de ladaptation, les promesses incertaines
de logement, la solitude des premires soires dexil, lloignement familial, les petits boulots
pour vivre et ne jamais qumander, les incertitudes parfois quant aux rsultats lointains.
Marche aprs marche, jusqu ce jour, les chelons ont t gravis, les rseaux damis se sont
consolids, la vie difficile assume, la famille rassure, le rythme de travail intellectuel
rgulirement assur.
Dautre part, deux qualits nont jamais fait dfaut Sagayar pendant ses huit annes dexil :
le sens de lhumour et le sens des responsabilits. Huit ans dexil et huit ans de prsence
constante dans les associations de solidarit internationale o le sens de lorganisation, le bon
sens dun migrant ont enrichi ces groupes o il a travaill. Il sest abstenu de participer aux
runions ces derniers mois pour assurer la rdaction finale, il ne sest jamais dparti de sa
bonne humeur. Pour ma part, jai apprci cette gat et cette constance entreprenante.
Un court instant, pourtant, Sagayar mest apparu avec la mine un peu grise. Je lattendais la
sortie de son premier contact avec un amphi de rentre plein craquer en octobre 2003. Il
avait simplement os solliciter de la professeure qu la fin de chaque cours, elle prsente un
petit rsum des ides essentielles retenir. Rponse favorable de lenseignante, bien sr,
mais le petit nouveau avait cru sentir la stupeur des tudiants et cru que cela ne se faisait
pas de poser une question la fin dun cours. Rassur immdiatement, il na jamais, je pense,
renonc cette bonne habitude.
Nattendez pas du lecteur profane que je suis, des commentaires savants sur le peu que je
connais de la thse de Sagayar en crivant ces lignes, cela appartient aux hommes de lart.
Je citerai simplement quelques phrases qui me paraissent tablir les principes directeurs de
ses projets.
Ce principe qui gouverne lattitude dun chercheur, futur enseignant en Sciences de
lducation par exemple :
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Certaines de nos analyses avaient tendance embellir le point de vue du collectif. Il nous a fallu revoir notre
attitude pour faire vivre un point de vue qui soit celui du chercheur commentant et sappuyant sur celui du
collectif. Ce nouveau positionnement nous a orients davantage vers une prise de distance et un regard ax sur
ce qui est aux mains du professeur, galement sur ce quil permet aux lves de construire comme
connaissances mathmatiques. Ce fut, malgr tout, une preuve assez complexe de se positionner en tant que
chercheur, tudiant ce qui se passe au sein des classes, sans tre professeur dans ces classes
Le chercheur sait aussi puiser une ligne de force dans les crits de ses tuteurs :
- Grard Sensevy : Quelle que soit la nature et la qualit du savoir pens par le professeur, et, au-
del, dans la culture au sein de laquelle il inscrit son travail, ce qui compte, ce sont les comportements
spcifiques, les manires de penser, la vision du monde, dont le savoir tudi va faire profiter les
lves ;
- Ghislaine Gueudet : Il faudrait pouvoir mettre en place, sur la dure, une collaboration avec des
professeurs qui tiendraient un journal de bord de leur travail documentaire (ressources utilises,
collecte, tri, temps pass etc.), professeurs dont certains temps de travail hors classe et en classe
pourraient tre films, et donner lieu ensuite une auto-confrontation .
Enfin le citoyen est toujours l : Le Niger, pays dont nous sommes originaire et dans lequel nous allons
retourner travailler, a plus que besoin de notre contribution pour de telles initiatives. Celles-ci pourraient
apporter un coup de pouce lamlioration de la scolarisation de nombreux enfants et permettre aux professeurs
de questionner leurs pratiques... Nous allons continuer nous impliquer, via nos recherches, dans cet ambitieux
projet.
Dmarche globale partir dun constat politique, mouvement dducation populaire dsir
producteur au sens que lui donne Deleuze, dsir producteur de ce monde rel dans lequel
nous vivons, quil nous a amens construire, monde constitu dobjets matriels et de tout
ce qui fait notre vie sociale (nos rseaux de relations, nos institutions, notre organisation
politique etc.).
Logat Yvon
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Je pense quon trouve du plaisir et de lpanouissement faire de la recherche : rsoudre
un problme est une chose valorisante qui donne un sentiment dutilit
Anne- Marie JOLLY. Prix Joliot Curie 2004
Une pense ne devient un plan que lorsque l'on sait comment la concrtiser, lorsque ce qui
est souhaitable devient possible
Gudmund Hernes
Le matre idal guide ses lves, mais ne les tire pas aprs lui. Il leur donne limpulsion et
se garde bien de les dcourager : il leur ouvre la voie mais ne les conduit pas au but. Sil se
contente de guider les lves sans les tirer aprs lui, son enseignement sera agrable. Sil les
incite au travail sans les dcourager, son enseignement sera facile. Sil se contente douvrir
la voie sans les conduire au but, il apprendra ces lves rflchir. Si lenseignement est
agrable et facile, si les lves savent penser par eux-mmes, on peut dire que le matre est
bon Confucius.
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Sigles et abrviations BEPC : Brevet d'Etude du Premier Cycle
CAPED : Cellule dAnimation Pdagogique
CCE : Conseil Communal de l'Education
CE1 : Cours Elmentaire premire anne
CE2 : Cours Elmentaire deuxime anne
CEPE-FA : Certificat dEtudes Primaires Elmentaires franco-arabe
CFEEN : Certificat de Fin dEtude de lEcole Normale
CFEPD : Certificat de Fin dEtudes du Premier Degr
CI : Cours dInitiation
CM2 : Cours Moyen 2ime anne.
COGES : Comit de Gestion des Etablissements Scolaires
CP : Cours Prparatoire
CSRE : Conseil Sous Rgional de l'Education
CREAD : Centre de Recherche sur lEducation les Apprentissages et la Didactique
DFIC : Direction de la Formation Initiale et Continue
DGEN : Direction Gnrale de l'Education Nationale
DREN : Direction Rgionale de lducation Nationale
ENI : Ecole Normale dInstituteurs
EPS : Education Physique et Sportive
EPT : Education Pour Tous
FMI : Fonds Montaire International
IDH : Indice du Dveloppement Humain
IEB : Inspection de l'Enseignement de Base
INDRAP : Institut National de Documentation de Recherche et dAnimation Pdagogique
LOSEN : Loi dOrientation du Systme Educatif Nigrien
MEN : Ministre de lEducation Nationale
PDDE : Programme Dcennal de Dveloppement de LEducation
PPTE : Pays Pauvre Trs Endetts
SRP : Stratgie de Rduction de la Pauvret
TBS : Taux Brut de Scolarisation
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Sommaire Introduction.......................................................................................................17
Partie 1 : Contexte de la recherche et questionnement initial ......................23
Chapitre 1 : Contexte national..................................................................................23
1.1 Gnralits sur le Niger................................................................................24
1.2 Contexte social et conomique.....................................................................25
Chapitre 2 : Enjeux de lducation au Niger ...........................................................26
1.1 Les stratgies nationales de gestion de lducation......................................27
1.2 La situation scolaire au Niger : les indicateurs daccs et de qualit...........29
1.3 Dispositifs de formation et encadrement pdagogique ................................32
1.3.1 La formation initiale des enseignants......................................................32
1.3.2 La formation continue des enseignants ...................................................37
1.3.2.1 Les structures de la formation continue................................................38
1.3.2.2 Dispositif de la formation continue ......................................................40
1.3.2.3 Analyse de la politique nationale de formation continue .....................42
Chapitre 3 : Contexte rgional..................................................................................48
1.1 La Rgion de Zinder : gnralits et situation scolaire ................................48
1.2 Le Dpartement de Mirriah : gnralits et situation scolaire .....................50
Chapitre 4 : Contenu mathmatique retenu, aspects linguistiques et culturels en lien avec ce contenu..........................................................................................54
1.1 Langues nationales et pratiques denseignement dans le cycle de base 1....54
1.2 Lenseignement des langues nationales : impacts sur les apprentissages ....57
1.3 Le jeu de tiges et lutilisation du boulier dans le systme de numration....60
Chapitre 5 : Questionnement initial de la recherche ..............................................63
Partie 2 : Outils thoriques, travaux antrieurs et problmatique de recherche............................................................................................................67
Chapitre 1 : Outils thoriques...................................................................................67
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1 Des catgories didactiques............................................................................68
1.1 La notion de situation.................................................................................68
1.2 Le contrat didactique ..................................................................................70
1.3 Le milieu ....................................................................................................71
1.4 Le triplet des genses : msognse ; chronognse ; topognse.............72
1.5 Le jeu didactique ........................................................................................73
1.6 Le quadruplet fondamental.........................................................................75
2. Des approches pour caractriser les interactions entre les professeurs et les manuels .............................................................................................................77
2.1 Une approche pour caractriser le rle des supports didactiques dans le travail professoral.....................................................................................77
2.2 Une approche centre sur lusage des documents par le professeur dans lenseignement des mathmatiques..........................................................81
2.3 Une approche documentaire pour tudier lactivit du professeur ..............82
Chapitre 2 : Travaux antrieurs : Analyse et articulations avec notre travail de recherche...........................................................................................................84
1.1 Les travaux de Christine Chambris ..............................................................85
1.2. Les travaux de Liping Ma ...........................................................................91
1.3. Les travaux de Grard Vergnaud ..............................................................103
1.4 Synthse des travaux tudis et liens avec nos objets dtude...................107
Chapitre 3 : Problmatique de recherche..............................................................110
1.1 Etat des lieux et volution des pratiques professorales..............................110
1.2 Positionnement didactique .........................................................................112
Partie 3: Dmarche mthodologique.............................................................115
1.1 Mthodologie danalyse des ressources .....................................................115
1.2 Cadre dobservations et vidos de classe ...................................................116
1.3 Synthse du dispositif de recherche ...........................................................131
1.4 Les postures du chercheur..........................................................................132
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Partie 4 : Prsentation et analyse des ressources : les manuels de mathmatiques au Niger.................................................................................135
1.2 Etude et Analyse du manuel ancien de mathmatiques .............................136
1.3 Etude et analyse des nouveaux manuels : Les Bases Mathmatiques Tome 2 et le Guide du Matre 2ime anne ...........................................................163
1.4 Analyse comparative du manuel ancien, des BMT2 et GM 2ime anne tudis.....................................................190
1.5 Synthse et conclusion sur lanalyse des ressources mathmatiques tudies ............................193
Partie 5 : Analyse empirique des sances sur laddition et la soustraction, tude topogntique et smiotique.................................................................197
Chapitre 1 : Sances de classe tudies en 2007/2008 et liens avec les Bases Mathmatiques Tome 2 et le Guide du Matre 2ime anne......................197
1.1 Sances de classe filmes et tudies en 2007/2008..................................197
1.2 Sances mises en uvre par P1, P2, P3 et P4 et liens avec les manuels de mathmatiques ..........................................198
1.3 Sances sur laddition : addition sans retenue et addition avec retenue ....201
1.4 Sances sur la soustraction : manipulation collective et manipulation individuelle ............................208
Chapitre 2 : Prsentation et analyse des fiches de prparation de leons sur laddition et la soustraction...........................................................................211
1.1 Prsentation des fiches de prparation sur laddition et la soustraction.....212
1.2 Prsentation et analyse des fiches de prparation de P1 ............................214
1.3 Prsentation et analyse de la fiche de prparation de P2 ...........................225
1.4 Prsentation et analyse des fiches de prparation de P3 ............................233
1.5 Prsentation et analyse des fiches de prparation de P4 ............................241
1.6 Conclusion sur la prsentation des fiches de prparation de P1, P2, P3 et P4 .................................................................................246
Chapitre 3 : prsentation et analyse empirique des sances mises en uvre par P1, P2, P3 et P4...............................................................................................248
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1.1 Prsentation et analyse des synopsis des sances mises en uvre par P1 ........................................................248
1.2 Prsentation et analyse des synopsis des sances mises en uvre par P2 ........................................................252
1.3 Prsentation et analyse des synopsis des sances mises en uvre par P3 ........................................................255
1.4 Prsentation et analyse des synopsis des sances mises en uvre par P4 ........................................................258
2.1 Analyse empirique des sances sur laddition et la soustraction mises en uvre par P1, P2, et P3 ..........................................................................261
2.1.1 Analyse des sances S2P1 et S3P1 .......................................................262
2.1.2 Analyse de la sance S2P2 ....................................................................278
2.1.3 Analyse de la sance S2P3 ....................................................................286
2.1.4 Analyse de la sance S2P4 ....................................................................298
Chapitre 4 : Conclusion sur le travail danalyse des sances tudies en 2007/2008 et nouvelles collectes de donnes.................................................313
1.1 Conclusion sur le travail danalyse des sances tudies en 2007/2008....313
1.2 Collecte de nouvelles donnes : poursuivre le travail danalyse des professeurs pour tenter de faire voluer les pratiques............................314
Partie 6 : Analyse empirique des sances sur les systmes smiotiques et la rsolution de problmes, tude du travail de smiotisation et de modlisation.....................................................................................................317
Chapitre 1 Conception des dispositifs denseignement tester dans le cadre de lingnierie cooprative..................................................................................318
1.1 Dispositif denseignements sur les systmes smiotiques .........................318
1.2 Dispositif denseignements sur la rsolution de problmes.......................320
Chapitre 2 Prsentation et analyse des fiches de prparation de P1MC, P2MM, P3MF et P4MC...............................................................................................320
1.1 Prsentation et analyse de la fiche de prparation P1MC- F1.S1 ............322
1.2 Prsentation et analyse de la fiche de prparation P2MM- F2.S2 ...........325
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1.3 Prsentation et analyse de la fiche de prparation P3MF- F3.S3.............330
1.4 Prsentation et analyse de la fiche de prparation P4MC- F4.S4 ............332
1.5 Conclusion sur les fiches de prparation..................................................335
Chapitre 3 : Aanalyse empirique des sances mises en uvre par P1MC, P2MM, P3MF et P4MC...............................................................................................336
1.1 Prsentation et analyse des synopsis de P1MC et P2MM .........................336
1.2 Prsentation et analyse des synopsis de P3MF et P4MC...........................340
2.1 Analyse empirique des sances sur les reprsentations smiotiques et la rsolution de problmes mises en uvre par les professeurs exprimentateurs ....................................................................................341
2.1.1 Unit 1 : Analyse des sances S1P1MC et S2P2MM sur les reprsentations smiotiques..................................................................342
2.1.2 Unit 2 : Analyse des sances mises en uvre par P3MF et P4MC sur la rsolution de problmes .......................................................................371
Chapitre 4 : Etude et analyse des devoirs des lves.............................................404
1.1 tude et analyse du devoir de P1MC .......................................................405
1.2 Etude et analyse du devoir de P3MF........................................................412
Partie 7 : Dispositif de formation continue des enseignants et volution vers de nouvelles missions ......................................................................................418
Chapitre1 : Synthse des manques constats et propositions de mises en uvre possibles ...............................................................................................418
1.1 Rappel sur les donnes empiriques collects en 2007/2008 et 2008/2009 419
1. 2 Les manques constats aprs les mises en uvre des sances dans les classes.....................................................................................................420
Chapitre 2 : Vers un nouveau dispositif de formation continue des enseignants en mathmatiques ...............................................................................................424
1.1 Nouveau dispositif de formation continue et rles du chercheur...............425
1.1.1 Du fonctionnement actuel des CAPED vers un mode de coopration professeurs-chercheurs .........................................................................427
1.1.2 Lingnierie cooprative : un exemple de dispositif de formation........429
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1.2 La constitution de collectifs professeurs-chercheurs : associer professeurs et chercheurs pour travailler en coopration ..............................................430
1.2.1 Collectifs professeurs-chercheurs et travail coopratif .........................431
1.2.2 Collectif professeurs-chercheurs : Etude et analyse de laction didactique..............................................................................................................435
1.2.3 Collectifs de professeurs : propositions de pistes explorer ................436
1.2.4 Collectifs hybrides : organisation du dispositif et formation des membres..............................................................................................................437
1.2.5 Le dispositif hybride de formation : des exemples partir des sances tudies et analyses.............................................................................440
1.3 Les postures du chercheur dans le cadre de la formation : lments de prcision .................................................................................................444
Partie 8 : Conclusion gnrale et perspectives .............................................447
1.1 Synthse des rsultats obtenus ..........................................................................449
1.2 Perspectives de recherche : vers une reconstruction des pratiques professorales ...................................................................................................454
1.2.1 Sur le plan mthodologique : accorder plus temps aux travaux pour permettre une meilleure appropriation des savoirs en jeu......................454
1.2.2 Les langues nationales : un aspect dont il faut clarifier le rle dans le travail du professeur .......455
1.2.3 Lingnierie cooprative : vers un mode de collaboration chercheurs-professeurs .........................455
1.2.4 Les manuels : des ressources dont le contenu devrait tre davantage explicit ............456
1.2.5 Notre posture : articuler rles et responsabilits dans un contexte de travail collaboratif................................................................................................................457
1.2.6 Des projets aprs la thse : de vritables chantiers mettre en route .....458
Bibliographie ...................................................................................................460
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Introduction
Au Niger, les questions lies l'ducation et la formation sont au cur des dbats et
des diffrentes stratgies de dveloppement (Stratgie de Rduction de la Pauvret,
Programme Dcennal de Dveloppement de lEducation). Les autorits politiques, les
communauts rurales et la socit civile s'organisent pour donner un nouvel lan au
dveloppement de l'conomie en gnral, et des secteurs vitaux comme la sant, l'ducation et
l'environnement en particulier. Lducation et la formation restent donc des proccupations
prioritaires. En effet deux grandes rformes ont vu le jour :
- au plan politico administratif, lenvironnement institutionnel a connu une volution
remarquable suite la mise en place dinstitutions dmocratiques en 2000, layant conduit
dans un processus de rformes administratives et lgislatives, dont lune des plus
importantes porte sur la dcentralisation
- au plan socio-conomique, le gouvernement a entrepris dans le cadre de linitiative des
Pays Pauvre Trs Endetts (PPTE) une rflexion interne qui a abouti l laboration au
niveau national, dune Stratgie de Rduction de la Pauvret (SRP). Adopte en dcembre
2002, celle-ci a t soumise lapprobation des partenaires au dveloppement en juin
2003.
Dans le sillage de llaboration de cette stratgie qui se concrtisera travers la mise
en uvre des politiques dans les secteurs prioritaires de dveloppement, le secteur de
lducation et de la formation a t parmi les prcurseurs aux cts du secteur du
dveloppement rural, se doter dun Programme Dcennal de Dveloppement de lEducation
(PDDE) conu pour la priode 2003-2013.
Les autorits politiques, les communauts rurales et la socit civile s'organisent et mettent en
place des orientations stratgiques pour donner un nouvel lan au dveloppement de
l'conomie en gnral et des secteurs vitaux comme la sant, l'ducation et l'environnement
en particulier.
Un des phnomnes importants au Niger, s'explique par une phase de croissance
dmographique, ce qui signifie une population majoritairement jeune (50 %), encore
faiblement scolarise (72, 9%) et alphabtise (29 %), un enfant sur trois inscrit seulement
achvera sa scolarit dans le primaire.
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L'examen de l'volution du cycle de base 1 montre que les effectifs des lves sont passs de
1.389.194 en 2007/2008 1.726.452 en 2009/2010. La rponse cet accroissement des
effectifs d'lves s'est traduite galement par une volution du nombre d'enseignants. En
effet, avec l'introduction du volontariat en 1998, puis de la contractualisation d'enseignants en
2003, le nombre d'enseignants est pass de 22.427 en 2003/2004, 44.710 en 2009/2010.Ces
rsultats sont le produit des profondes mutations qu'a connues le systme ducatif dans le
cadre de son engagement pour latteinte des objectifs de scolarisation universelle dici
2015.
Le budget1 allou au MEN a connu des volutions. Ainsi la priode 2006-2009, a t
caractrise par une hausse graduelle des allocations budgtaires en faveur du MEN passant
de 59,3 milliards de francs cfa 98, 3 milliards de francs cfa par rapport au budget national
qui est de 638,2 milliards. En 2010, on observe une baisse sensible du budget du MEN, qui
passe de 98, 3 milliards de francs cfa 85, 93 milliards de francs cfa soit une baisse de plus
de 12 milliards.
Ainsi partir de 2010, au moment o la demande ducative saccrot du fait dune croissance
dmographique (3,3 %), on observe une baisse sensible des allocations budgtaires
consenties par lEtat. Celle-ci a une incidence ngative sur le fonctionnement du systme et
en e consquence sur les rendements scolaires. Les effets de cette baisse budgtaire ont
occasionn les problmes suivants :
- linsuffisance voire le manque dinfrastructures et dquipement et notamment de
matriels didactiques (manuels scolaires et fournitures) pour crer des conditions
ncessaires dapprentissage ;
- le manque du personnel qualifi suite aux recours des enseignants recruts sans
formation de base requise, et la dfaillance du suivi et de lencadrement pdagogique ;
- les difficults lies la qualit des apprentissages des lves dans les classes ;
- la baisse progressive de lengouement des acteurs locaux, notamment des parents,
face une cole qui ne rpond plus leurs attentes, dautant plus que ces
communauts ne voient pas lintrt dinscrire leurs enfants lcole si les conditions
de russite ne sont pas assures.
En dpit dune expansion scolaire certaine, la problmatique de l'ducation au Niger reste
aujourd'hui encore un sujet proccupant. Le systme ducatif souffre de l'inadquation et de
l'inadaptation de ses programmes aux ralits du pays et aux besoins des populations. Le 1 Ministre de lEducation de Nationale, Statistiques de lEducation de Base, Annuaire 2009-2010, p.12
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diagnostic de performance du systme ducatif nigrien, a largement dmontr lors de
llaboration de la Stratgie de Rduction de la Pauvret et du Programme Dcennal de
Dveloppement de lEducation, que les enfants scolariss ne russissent pas. Ce sentiment
trs souvent exprim par les populations est la rvlation du bilan quelles tirent de la mise en
uvre du systme ducatif actuel.
La Loi dOrientation du Systme Educatif Nigrien (LOSEN) a t le point de dpart des
nouvelles orientations dans le domaine de lducation au Niger, avec le PDDE comme cadre
lgal de mise. Ainsi larticle 17 de la LOSEN stipule que : L'ducation de base est garantie tous ;
elle a pour missions :
- de munir l'individu d'un minimum de connaissances, d'aptitudes et d'attitudes lui permettant de
comprendre son environnement, d'interagir avec lui, de poursuivre son ducation et sa formation, de
participer plus efficacement au dveloppement conomique, social et culturel du pays,
- de satisfaire les besoins d'apprentissage essentiels
- de valoriser les contenus ducatifs fondamentaux dont l'tre humain a besoin pour dvelopper toutes
ses facults, vivre et travailler dans la dignit, amliorer la qualit de son existence et prendre des
dcisions claires et pour continuer apprendre
Pour mettre en uvre ces missions, le systme ducatif nigrien doit faire face aux dfis
suivants, pour assurer une ducation de qualit ces enfants en ge daller lcole :
- rsoudre le problme darticulation entre les contenus des programmes et la capacit
des enseignants mettre en uvre les connaissances en situation de classe ;
- rpondre aux problmes daccompagnement et dencadrement des enseignants face
aux difficults quotidiennes sur le plan didactique quils rencontrent dans leurs
classes ;
- rendre performant le dispositif de formation continue des enseignants dans la
perspective de leur permettre un travail sur ltude et lanalyse des savoirs en jeu dans
les situations didactiques ;
- assurer aux enseignants sans formation initiale de base un encadrement de proximit
pour leur permettre de mener bien les enseignements et apprentissages dans leurs
classes ;
- tudier les questions qui freinent lenseignement des langues nationales lcole
primaire en prenant des dcisions politiques mme de favoriser lutilisation effective
des langues nationales.
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On voit bien que les dfis sont nombreux, ce qui nous conduit poser la question suivante :
Le Niger est-il en mesure de scolariser tous les enfants dici lhorizon 2015 conformment
aux engagements de lEducation Pour Tous (EPT) ?
Les orientations nationales dfinies par la LOSEN et le PDDE peuvent-elles permettre aux
enseignants de matriser le contenu des programmes denseignement, et aux lves
dapprendre les savoirs en jeu qui leur sont enseigns ? Faut-il penser une rforme profonde
du fonctionnement actuel de certains dispositifs de formation des enseignants pour tenter de
comprendre les liens qui peuvent exister entre le professeur, llve et le savoir dans un
systme didactique ?
Nous avons men dans le cadre de notre Master 2, un travail sur lanalyse didactique dune
sance sur le nombre 80 au Cours Prparatoire (CP) dans la Cellule dAnimation
Pdagogique (CAPED) de Mirriah Centre dans le Dpartement de Zinder au Niger. Lanalyse
empirique mene dans le cadre cette tude a permis davoir un regard sur les pratiques des
enseignants, quils soient en classe ou en session de formation. Notre travail de thse sinscrit
dans le prolongement de cette premire tude du genre au Niger qui sintresse laction du
professeur et ses interactions avec les lves dans une situation denseignement et
dapprentissage. Cest donc le reflet de certaines pratiques dans des situations bien
dtermines, qui sont questionnes, et nous avons pu noter les constats suivants :
- la centration du professeur sur les manipulations dobjets et les reprsentations
smiotiques travers des procdures de calcul pour tenter dexpliquer les savoirs
mathmatiques en jeu dans la situation tudie ;
- le partage des responsabilits la fois dans le choix didactique autour de
lorganisation spcifique du milieu et de la chronognse des sances na pas
permis aux lves le rapport au milieu pour construire les savoirs en jeu ;
- le choix dlaborer collectivement une fiche de prparation de leon na pas permis
aux enseignants de travailler les savoirs en jeu pour eux-mmes et dans leur
enseignement.
Pour mieux travailler les questions essentielles de lenseignement et de lapprentissage lies
au rapport au savoir des lves et le rle du professeur dans ce rapport, nous avons dans le
cadre de cette thse et avec le souhait des enseignants de la CAPED de Mirriah dcid
dlargir le champ dtude sur des donnes empiriques plus importantes. Ainsi notre travail
de recherche tudie et analyse laction du professeur et ses interactions avec les lves dans le
domaine spcifique de ltude du numrique au CP. Nous tudions galement la place de la
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documentation dans le travail professoral et la question du travail collectif dans une CAPED
nous a sembl tre un enjeu important quil joue un rle essentiel dans la conception
collective de leons.
Ainsi les concepts thoriques que nous avons utiliss pour mener ce travail sont ceux utiliss
pour clairer les phnomnes d'apprentissage dans une perspective daction conjointe
(Sensevy et al 2000 et Sensevy, 2001, 2002, 2003, 2004, 2007, 2008 et 2010). De plus notre
cadre est dune part enrichi conceptuel par les travaux de Brousseau (1998) et de Chevallard
(1991) propos de la notion de contrat didactique et de la construction du temps et du
partage des responsabilits par rapport aux tches didactiques. Dautre part pour caractriser
lusage des manuels par le professeur et leur influence sur son travail, nous allons utiliser les
travaux de Ball et Cohen (1996), ceux de Margolinas et Wozniak (2008), et de Gueudet et
Trouche (2008) qui font recours lapproche documentaire dans le dveloppement des
pratiques professorales dans les situations denseignement et dapprentissage. Nous nous
rfrerons enfin aux travaux de Ball, Hill et Bass (2005) qui cherchent identifier les
connaissances mathmatiques spcifiques de la profession enseignante.
Notre travail de recherche prsent ici se compose de huit parties.
La premire partie prsente dabord le contexte gnral de la recherche, et ensuite notre
questionnement initial. Dans la prsentation du contexte gnral, nous exposons la situation
socio-conomique et ducative du Niger au plan National et rgional. Notre questionnement
initial situe quant lui lobjet de notre travail travers dune part des interrogations sur les
pratiques professorales permettant ou non aux lves de prendre de relles responsabilits par
rapport aux savoirs. Dautre part nous nous interrogeons sur la pertinence du travail de
conception collective de sances en ce quil incite ou non les professeurs travailler les
savoirs en jeu lors de la prparation de leurs leons.
Dans la deuxime partie nous exposons les outils thoriques. Puis nous prsentons les travaux
antrieurs en lien avec nos objets de recherche, et la problmatique gnrale de notre travail.
La troisime partie est consacre la dmarche mthodologique qui fonde notre tude. Avec
la quatrime partie, nous conduisons une analyse des ressources mathmatiques utilises dans
le cadre de lenseignement primaire au Niger.
La cinquime et la sixime partie sont le cur de notre travail. Elles traitent dans un premier
temps de la prsentation et lanalyse des sances sur laddition et la soustraction tudies en
2007/2008, et dans un deuxime temps de ltude et lanalyse des sances sur les
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reprsentations et la rsolution de problmes collectes en 2008/2009. Notre travail de
recherche sappuie donc sur un matriau empirique collect en deux temps. Notre dmarche
consistait dans un premier temps, filmer et analyser des sances sur laddition et la
soustraction mises en uvre par des professeurs. A partir de l, laborer dans un deuxime
temps une ingnierie de nouvelles sances mettre en uvre en fonction des manques
constats avec les mmes professeurs sur la base dun travail coopratif.
Dans la septime partie, nous proposons un dispositif innovant de formation continue qui
repose sur la conception collective de leons dans une CAPED. Nous concluons enfin dans
une huitime partie par une synthse de nos rsultats et des rponses aux questions poses,
suite au travail danalyse empirique, et nous exposons ensuite les perspectives que ce travail
de recherche offre en termes de propositions en vue de l'laboration d'ingnieries didactiques
qui pourraient permettre la mise en place dun travail coopratif entre professeurs et
chercheurs.
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Partie 1 : Contexte de la recherche et questionnement initial Nous consacrons cette partie au contexte socio conomique et ducatif dans lequel nous
avons men ce travail de recherche partir dune compilation de documents divers et varis
labors au Niger dans le cadre des stratgies nationales de dveloppement et de promotion
de lducation. Dans un premier chapitre, nous donnons voir quelques faits et chiffres sur la
situation sociale et conomique du Niger. Le deuxime chapitre traitera des enjeux de
lducation au Niger. Nous voquons dans un troisime chapitre les aspects linguistiques et la
pratique du jeu de tiges et du boulier dans lenseignement primaire. Dans un quatrime
chapitre, nous prsentons quelques gnralits sur la rgion o nous avons enqut prs des
professeurs. Nous terminons cette partie en formulant notre questionnement de dpart pour
prciser lobjet de notre travail de recherche.
Chapitre 1 : Contexte national
Le gouvernement a entrepris dans le cadre de linitiative des Pays Pauvres Trs
Endetts, une rflexion interne qui a abouti l laboration au niveau national, dune Stratgie
de Rduction de la Pauvret adopte en dcembre 2002. La SRP a t soumise
lapprobation des partenaires au dveloppement (Banque mondiale, ONG internationales) en
juin 2003. Le Niger, il faut le rappeler, a engag des rformes profondes en termes de
stratgies pour tenter de trouver des solutions aux nombreux problmes qui riment avec
pauvret et prcarit.
L'analyse de tous ces lments va aider comprendre pourquoi le systme ducatif est
aujourdhui entre des rformes et la recherche dun enseignement de qualit. Tous ces
changements qui se profilent l'horizon, et pour lesquels le gouvernement nigrien a mis en
place des stratgies de dveloppement seront-ils en mesure de produire les transformations
souhaites ? Quelle place pour le secteur de l'ducation ? Dans cette partie nous donnons
voir des faits et des donnes essentielles qui permettent dapprcier la situation
socioconomique et ducative du Niger
Mohamed Sagayar, Moussa. Action du professeur et pratiques de formation : analyses en classes de cours prparatoires et dans une Cellule dAnimation Pdagogique, dans le contexte du Niger - 2011
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1.1 Gnralits sur le Niger2
Le Niger est un pays continental, loign d'au moins 1000 km des ctes de
lAtlantique. Il est limit (carte3 ci-aprs) au nord par l'Algrie et la Libye, l'est par le
Tchad, au sud par le Nigeria et le Bnin et l'ouest par le Mali et le Burkina-Faso soit 5.500
km de frontires. Sa superficie de 1 267 000 km2, reprsente environ le double de celle de la
France.
Pays sahlo saharien, totalement enclav, le Niger est lun des pays les plus vastes de
lAfrique de lOuest (mais les trois quarts sont quasi dsertiques ou dsertiques). Plus de 80%
des Nigriens tirent leur subsistance des productions agropastorales. Les indicateurs sociaux
du Niger rvlent une situation de pauvret importante. Le pays a rgulirement occup
lavant dernire place au classement des pays selon lIndice du Dveloppement Humain
(IDH). Cette pauvret est essentiellement rurale et fminine. Le Niger, linstar des autres
2 Sources : Stratgie de Rduction de la pauvret, juin 2003, Aide et Action Niger Plan stratgique 2004-2008, Statistique de lducation au Niger,2003-2004. 3 Carte du Niger : http://www.ambafrance-ne.org/IMG/NIGER.gif tlcharge le 31 Mai 2011 15 h 05.
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pays en voie de dveloppement, et en particulier ceux du Sahel, se trouve confront
aujourdhui de graves difficults qui entravent son dveloppement conomique et social.
Ces difficults sont dues essentiellement une crise conomique qui a dbut en 1982 avec la
fin du boom de luranium. Cette crise a des causes multiples : contexte historique (annexe 1),
scheresse rcurrente, gestion inefficace de lconomie.
1.2 Contexte social et conomique
Lvolution de lconomie nigrienne, de lindpendance ce jour, a t cyclique, marque
par les alas climatiques, ltat de sant de lconomie du gant voisin nigrian et les
fluctuations des cours des produits dexportation (arachide, ressources animales, uranium).
Aux deux priodes de forte croissance, de 1960-1968 et de 1975-1982, dues de bonnes
pluviomtries et la vente des prix intressants de certaines matires premires (arachide,
nib et surtout uranium), se sont succdes deux priodes de rcession, 1968-1975 et 1982-
1990, caractrises par des conditions climatiques dsastreuses et un lourd endettement.
Le Niger, linstar des autres pays en dveloppement, et en particulier de ceux du Sahel, se
trouve confront aujourdhui de graves difficults qui entravent son dveloppement
conomique et social. Ces difficults sont dues essentiellement une crise conomique qui a
dbut en 1982 avec la fin du boom de luranium. Cette crise a des causes multiples :
scheresse rcurrente, gestion inefficace de lconomie. Elle a galement sensiblement
modifi la structure de l'conomie nigrienne ainsi que la conception et la gestion du service
public. Le trait le plus saillant de cette volution est la cration de petites entreprises prives
face un secteur moderne dpourvu de tout dynamisme.
LEtat a cr quelques units industrielles de transformation de produits locaux et de
production de biens destins la consommation domestique. Pour faire face au marasme
conomique, les autorits optrent pour une politique de relance de lconomie. Cest ainsi
que le Niger a mis en uvre de 1983 1990 des programmes de redressement conomique et
financier avec lappui du Fonds Montaire International (FMI) et de la Banque mondiale.
Dans le tableau 1 ci-dessous, nous donnons quelques faits et chiffres complmentaires sur le
Niger.
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Indicateurs de base :
Capitale : Niamey
Superficie : 1 267 000 km2
Population : environ 15 290 102 hab. en 20094
Esprance de vie : 47 ans
Accroissement dmographique : 3,3 %
Taux d'analphabtisme : 80 %
Mortalit infantile : 123
Taux de couverture sanitaire : 48 %
Monnaie : (1euro = 655,957 F CFA)
Population :
Le Niger compte environ 15 290 102 habitants rpartis
sur un immense territoire. Le taux d'accroissement de la
population est de 3,3% par an. La population est
essentiellement jeune (50% des Nigriens ont moins de
16 ans).
Le pays est peupl par les Hausa (ethnie majoritaire
53%) Sonray-zarma, Peul, Kanuri, Touareg, Toubou,
Gourmantch, Arabe, Buduma, et Tasawaq. La langue
officielle est le franais, mais la grande majorit ne
parle que les langues maternelles (principalement le
Hausa et le Sonray-zarma).
Gographie :
Le Niger est situ dans la partie chaude de l'Afrique, on y trouve un climat tropical et subdsertique, la temprature
moyenne est de 30C. Le pays prsente trois zones climatiques :
- La zone soudanienne (sud du pays qui couvre les rgions de Niamey et de Dosso), moins de 2 % du territoire, avec une
prcipitation moyenne de 800 mm d'eau par an, est la rgion la plus arrose. Rgion vocation agricole, elle connat une
forte concentration de population.
- La zone sahlienne (couvre les rgions de Tillabry, Maradi, Tahoua, Zinder et Diffa) reprsente le tiers du pays. Situe
au nord de la prcdente, elle reoit 200 500 mm d'eau par an. C'est la zone de prdilection de l'levage et de la culture
du mil.
- La zone saharienne (la rgion dAgadez) couvre environ les 2/3 du pays, aucune culture n'y est possible sauf dans les
oasis. Le pays est travers par un seul cours d'eau : le fleuve Niger (4.200 Km), qui y parcourt une distance de 500 Km.
Tableau 1 : Niger, des faits et des chiffres5
Les enjeux de lducation que nous prsentons maintenant, expliquent les rformes et les
changements effectus par les diffrents gouvernements dans le cadre de la relance du
processus de dveloppement de lducation au Niger.
Chapitre 2 : Enjeux de lducation au Niger
Depuis le milieu des annes 70 et la faveur de lessor conomique, le secteur de
lducation a bnfici d'un positionnement favori dans le dispositif global de dveloppement
du pays. Cependant le systme de gestion est demeur trs administratif et centralis. L'Etat a
4 Source : Banque mondiale, indicateurs de dveloppement dans le monde, 2009. 5 Sources : Stratgie de Rduction de la pauvret, juin 2003, Aide et Action Niger Plan stratgique, 2004-2008, Statistique de lducation au Niger, 2003-2004.
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nanmoins ralis une rforme du secteur axe sur le contenu des enseignements qui fut
adopte en 1988 ; elle n'a malheureusement pas connu d'volution significative jusqu' nos
jours. En effet, cet lan sera bris ds les annes 1990, cause des difficults conomiques et
financires et linstabilit politique.
1.1 Les stratgies nationales de gestion de lducation
LEtat a mis en place deux stratgies nationales en matire de gestion et de dveloppement de
lducation :
- un cadre lgal de pilotage du systme ducatif travers la Loi dOrientation du
Systme Educatif Nigrien (LOSEN6) ;
- lorganisation du dispositif de gestion du systme ducatif travers le Programme
Dcennal de Dveloppement de lEducation (PDDE) ;
La LOSEN et le PDDE sont deux cadres lgislatifs qui indiquent les orientations et la gestion
du systme ducatif au Niger. Nous en exposons quelques aspects ici :
- La LOSEN
Ladoption de la Loi dOrientation du Systme Educatif Nigrien (Loi 98-12, annexe 2), est
intervenue en dcembre 1998 et a permis lorganisation et la rglementation du systme
ducatif, avec des innovations, aussi bien dans le dispositif organisationnel que dans
lapproche de la gestion du systme.
- Sur le plan de lorganisation :
Les dispositions prvues par la LOSEN ont introduit une modification importante au plan
structurel par rapport aux chelles de gestion. Limplication des niveaux dconcentrs et
dcentraliss, travers les Conseils Sous Rgionaux (dpartement), Rgionaux (rgion) fut
dcisive. Le Conseil National de lEducation a t linnovation la plus marquante, car
responsabilisant la socit civile dans la gestion du systme tous les niveaux cits.
- Sur le plan administratif :
La dconcentration sest traduite par la cration des Directions Rgionales de lEducation
Nationale (DREN) et le renforcement du dispositif intermdiaire au niveau des dpartements
travers les Inspections de lEnseignement de Base (IEB).
6 Elle est connue sous le nom de loi 98-12
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Les inspections sont subdivises en Secteurs Pdagogiques, regroupant 2 3 voire 5 cantons.
- Du point de vue de lapproche :
La "dcentralisation" de la gestion du systme ducatif s'est traduite par la cration :
des conseils de l'ducation au niveau national, rgional et sous rgional. Ces organes
sont chargs du pilotage, de la coordination et de la concertation ces diffrentes
chelles
au niveau local, de plusieurs types de structures (Assemble Gnrale, Conseil
d'Administration, Conseil Communal de l'Education et le Comit de gestion de
lcole). Il sagissait de mettre en place ces structures de base pour la coordination, le
suivi, le contrle, et l'appui l'excution des projets ducatifs au niveau local.
Ces structures qui avaient un rle consultatif, ont du reste t reconduites dans le cadre du
PDDE avec une extension de leurs rles la dimension dorganes de prise de dcision.
- Le PDDE (annexe 3)
Le programme vise luniversalisation de lenseignement primaire de qualit, et la
rduction de moiti du taux danalphabtisme lhorizon 2015. Il est structur autour de trois
composantes (Accs, Qualit et Dveloppement Institutionnel) travers trois objectifs qui
sont :
- laccroissement de laccs aux enseignements de base formels et non formels en particulier pour les
enfants des zones rurales, les filles et les pauvres ;
- lamlioration de la qualit et de la pertinence de ces enseignements ;
- le dveloppement des capacits de gestion stratgique et oprationnelle des administrations centrales et
rgionales du secteur et laccroissement des responsabilits assumes par les administrations et les
communauts au niveau local7.
Les trois composantes sont censes apporter des amliorations significatives dans le cadre du
dveloppement et de la promotion de lEducation. Le secteur rural est le plus concern,
puisquil concentre la majorit des enfants en ge daller lcole, et les populations
analphabtes. La composante accs du PDDE suppose un travail de sensibilisation des
populations en vue de les amener inscrire massivement les enfants lcole. Cette
composante devrait permettre la mise en place dun modle alternatif dducation des enfants
7 Source : Manuel dexcution du Programme Dcennal de Dveloppement de lEducation de Base, Ministre de lEducation de Base et de lAlphabtisation / Ministre des enseignements Secondaire et Suprieur de la Recherche et de la Technologie, Septembre 2003, p.9.
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qui quittent prmaturment lcole, et des adultes, en particulier les femmes qui nont pas eu
la chance daller lcole.
La composante qualit devrait favoriser lefficacit du systme et la pertinence des
enseignements et des apprentissages. La formation initiale et continue des enseignants est
lune des priorits dans la recherche de cette efficacit. La composante institutionnelle vise le
repositionnement stratgique des structures de gestion de lducation au niveau national et
rgional qui repose sur laccompagnement des mutations institutionnelles.
Le Niger a pris conscience de l'enjeu que constitue la Dclaration Mondiale sur l'Education
Pour Tous (EPT) en 1990 Jomtien en Thalande (annexe 4). La dclaration dont nous ne
dtaillons pas ici le contenu stipule la mise en place dun cadre d'action pour rpondre aux
besoins ducatifs fondamentaux des citoyens, et le droit lducation pour tous. Le Niger
reconnait que ses propres efforts seront dterminants pour l'amlioration quantitative et
qualitative du systme ducatif. Ainsi, le pays doit poursuivre ses efforts de scolarisation des
enfants, la formation des jeunes et des adultes, dans la dtermination collective de la
communaut internationale. Pour mettre en uvre cette ambitieuse stratgie, le Niger a fait
une large place au dveloppement du partenariat pour une meilleure mobilisation des
ressources humaines, matrielles et financires.
1.2 La situation scolaire au Niger : les indicateurs daccs et de qualit
La situation scolaire que nous prsentons dans les tableaux 2, 3 4 et 5 est une synthse de
cinq types de donnes concernant lcole primaire. Nous faisons une brve prsentation avant
de faire une analyse commentaire.
- Le taux de scolarisation (TBS)
Le TBS (tableau 2 ci-aprs) est le rapport entre les effectifs inscrits au cycle de base 1,
tous niveaux confondus indpendamment de leur ge et la population dge lgal dtre
au cycle de base 1 (7-12 ans). Le cycle de base 1ou enseignement primaire est : le
premier niveau denseignement de lducation de Base. Il comprend quatre (4) types denseignements :
- les coles traditionnelles utilisant le franais comme langue denseignement,
- les mdersas ou coles franco-arabes
- les coles exprimentales ou bilingues utilisant les langues nationales comme langues denseignement
durant les trois premires annes du cycle
- les coles spcialises (coles de sourds, coles des aveugles, etc.)
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Le cycle de base 1 accueille les enfants gs de six (6) sept (7) ans. La dure normale de la scolarit est de six
(6) ans. Elle est sanctionne par le Certificat de Fin dEtudes du Premier Degr (CFEPD) ou le Certificat
dEtudes Primaires Elmentaires franco-arabe (CEPE-FA) 8.
Anne 2009-2010 Ensemble 72,09 % Garons 81,9%
Filles 63,9% Urbain 80,8% Rural 70,3%
Tableau 2 : TBS au niveau national
Le tableau 2 montre que les enfants en ge daller lcole ne sont pas tous scolariss soit 27,
91 %. Cest en milieu rural (70,3%) et chez les filles (63,9%) que les taux sont les plus bas.
Les deux taux sont infrieurs la moyenne nationale (72,09%), ce qui relance la question de
luniversalisation de lducation au Niger. Ce sont donc deux disparits qui posent la question
sur la capacit du Niger scolariser tous les enfants dici lhorizon 2015 conformment aux
engagements de lEducation Pour Tous (EPT).
La faiblesse du taux de scolarisation en milieu rural est lmanation dune rticence de
certaines familles inscrire leurs enfants lcole. Deux raisons sont voques : la premire
raison est relative lide que les enfants constituent la main duvre familiale. Les garons
soccupent de llevage des animaux domestiques et aident leur papa dans les travaux
champtres. Les filles aident leur maman dans la garde des enfants les plus jeunes de la
famille, et dans les travaux domestiques. La deuxime raison, est due au fait que certains
enfants quittent lenseignement traditionnel (lcole primaire classique utilisant le Franais
comme langue denseignement et dapprentissage) sans apprendre lire, crire, et
calculer. Certains parents prfrent plutt envoyer, leurs enfants lcole coranique ou
mdersa (dnomination courante pour dsigner le lieu o les enfants apprennent larabe au
moyen de pratiques traditionnelles sous la responsabilit dun matre) pour apprendre
lalphabet arabe, et entreprendre plus tard la lecture du Coran.
Analysons maintenant les taux dachvement, de russite aux examens de fin de cycle,
et de survie des lves inscrits dans le cycle de base 1.
Nous donnons voir ces taux pour montrer un autre effort que le Niger devrait fournir dans la
promotion et le dveloppement de la qualit des apprentissages.
8 Ministre de lEducation de Nationale, Annuaire des statistiques ducatives, rgion de Zinder, 2008-2009, p.12.
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Le taux dachvement est le rapport entre les promus (non redoublants) en dernire anne dtudes du cycle
de base 1 (CM29) et la population des enfants qui ont officiellement lge d'tre ce niveau dtudes (12
ans)10.
Anne 2009-2010 Ensemble 49,3% Garons 57,1%
Filles 41,5% Urbain 64,9% Rural 44,2%
Tableau 3 : Taux dachvement enseignement primaire
Le taux de russite aux examens de fin de cycle de base 1 est un indicateur qui permet de
mesurer le nombre dlves de CM2 ayant pass le Certificat de Fin dEtude du Premier
Degr (CFEPD) et admis en classe de 6ime.
Anne 2009-2010 Ensemble 58,7% Garons 60,2%
Filles 56,6% Urbain 63,0% Rural 56,5%
Tableau 4 : Taux de russite au CFEPD
Le taux de survie permet de mesurer le nombre dlves inscrits au Cours dInitiation (CI,
premire anne de lcole primaire) qui parviennent au CM2.
2009-2010 Filles Garons Ensemble Taux de survie 60,2% 62,6% 61,6%
Diplms 323 361 346
Tableau 5 : Taux de survie des lves inscrits au CI
Les tableaux 3, 4 et 5 prsentent des indicateurs qui permettent de mesurer la qualit des
apprentissages dans le contexte du systme ducatif nigrien. Dans le tableau 3, le taux
dachvement au niveau national reste faible (43,9%) et les disparits montrent que le milieu
rural et les filles sont concerns par cette faiblesse. Les taux en milieu urbain (64,9%) et chez
les garons (57,1%) dpassent la moyenne nationale.
Le tableau 4 donne voir le taux de russite au CFEPD. Les rsultats dpassent partout les
50%, mais restent plus levs chez les garons (60,2%) et en milieu urbain (60,3%). Une fois
de plus les rsultats chez les filles (56,6%) et en milieu rural (56,5%), sont trs proches, mais
ils restent les plus bas.
Les taux de survie des lves inscrits au CI indiqus dans le tableau 5 montrent que les
garons restent plus longtemps lcole que les filles. Sur 100 lves inscrits au CI, 62
9 Cours Moyen 2ime anne. 10 Ministre de lEducation de Nationale, Statistiques de lEducation de Base, Annuaire 2009-2010, p.21
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environ parviennent aux CM2. Sur 1000 lves inscrits au CI, 346 seulement obtiennent le
CFEPD. Les filles (60,2%) russissent et survivent moins bien que les garons (62,6%).
Ces trois indicateurs de qualit que nous venons de prsenter, montrent chaque fois des
disparits entre le milieu rural et les filles dun ct et le milieu urbain et les garons de
lautre.
1.3 Dispositifs de formation et encadrement pdagogique
Nous allons prsenter dans ce qui suit le dispositif de formation initiale et continue des
enseignants au Niger. A partir de cette prsentation, nous faisons quelques analyses et
commentaires pour donner voir certains aspects du dispositif quil faudrait, il nous semble
faire voluer.
1.3.1 La formation initiale des enseignants
La formation initiale des enseignants a lieu dans les Ecoles Normales dInstituteurs (ENI). Il
faut tre titulaire du Brevet dEtude du Premier cycle (BEPC) ou tre titulaire du Bac et avoir
pass un concours (figure 1, page suivante) pour sinscrire dans les ENI.
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Figure 1 : Dispositif actuel de la formation initiale
Le dispositif de formation initiale (figure 1) montre quil faut tre titulaire du BEPC ou du
BAC et passer un concours pour entrer dans une Ecole Normale dInstituteurs. Les titulaires
du BEPC font deux ans de formation et deviennent Instituteurs Adjoints (IA), les bacheliers
font un an et deviennent Instituteurs. A la fin de la formation les lves-matres obtiennent le
Certificat de Fin dEtude de lEcole Normale (CFEEN). La formation initiale repose sur un
PROFIL
DENTRE
BEPCBAC
CONCOURS
Rfrentiel de comptences
Dispositif de formation initiale
COLENORMALE
THORIQUEPRATIQUE
RECHERCHE ACTION - INNOVATION
STAGES
coleannexe
coledaccueil
PROFIL
DE
SORTIE
CFEEN
Diplme
valuation descomptences
FORMATIONACADMIQUE
CENTRE DERESSOURCES
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Rfrentiel de comptences dfini comme tant : Lensemble des noncs de comptences
ncessaires pour la pratique de la fonction en enseignement 11.
La formation des futurs enseignants dans les ENI repose sur des enseignements thoriques et
pratiques. Les lves-matres reoivent une formation acadmique dont le programme12 porte
sur les disciplines suivantes :
- domaine de lenseignement : psychopdagogie ; pdagogie spciale et pratique ;
sociologie de lducation ;
- domaine de ladministration et de la gestion : morale professionnelle et lgislation ;
sociologie de lducation ;
- domaine des contenus denseignement : franais ; mathmatiques ; langues
nationales ; arabe ; EPS13.
Les stages pratiques sont effectus dans une cole annexe (cole situe dans les locaux de
lEcole Normale qui permet aux lves-matres de sexercer la pratique de lenseignement)
et dans les coles daccueil (coles primaires publiques situes en dehors de lEcole
Normale).
Les ENI disposent dun centre de ressources quip douvrages de rfrences et de matriels
informatiques.
Pour les contenus denseignements en mathmatique dans les ENI, nous mettons le
programme denseignement de mathmatiques sur larithmtique, la logique et le
raisonnement objet de notre travail de recherche (annexe 5). Dans ce programme, il est
prcis pour ces disciplines, les objectifs denseignement en termes de savoir faire et savoir
tre et les activits associes que lenseignant doit prparer pour les lves lors des sances
de classes.
Le dispositif de la formation initiale (figure 1) a pour objectif de : Dvelopper un programme
dynamique de formation initiale qui assure le dveloppement de comptences attendues chez les futurs
enseignantes et enseignants de lducation de Base14 . Pour latteinte de cet objectif, il nous semble
quil faut disposer de ressources humaines qualifies et dune bonne organisation des
11Politique Nationale de la Formation Initiale et Continue des Enseignants de lEducation de Base. MEB/A / DGEB / DFIC, 2007 12 Ministre de lEducation Nationale, Programme dtudes des Ecoles Normales dInstituteurs, Octobre 2008, p.46. 13 Education Physique et Sportive 14 Ministre de lducation Nationale, Plan stratgique 2008-2012 de mise en uvre des objectifs de la politique nationale de formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants de lducation de base , Mai 2007, p.8.
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enseignements pour permettre aux lves de se former et dtre ensuite capables dassurer la
mise en uvre de sances dans les classes.
Par ailleurs la formation initiale des enseignants dans les ENI est organise autour de six
principales phases15 :
- les stages de sensibilisation : ils ont lieu la rentre scolaire, et durent une semaine
durant laquelle les lves-matres observent et analysent lorganisation et le
fonctionnement de lcole et des classes ;
- les apprentissages de base : ils correspondent lensemble des contenus enseigns
lcole primaire que les lves-matres doivent matriser. Les apprentissages de base
interviennent en dbut danne scolaire et durent neuf (9) semaines pour le cycle
instituteur et vingt quatre (24) semaines pour le cycle instituteur adjoint .
Durant cette priode, les lves-matres pourraient ventuellement effectuer des
sances dobservation dans les coles annexes ou des squences de dmonstration
dans les salles de micro enseignement ;
- les stages dobservation : ils ont pour objectifs de permettre aux lves-matres
dobserver des leons dans toutes les disciplines enseignes dans les diffrents sous
cycles. Ils durent une (1) semaine et offrent loccasion aux lves dobserver les
stratgies utilises par lenseignant pour conduire les activits
denseignement/apprentissage ;
- les stages pratiques guids : ils ont pour objectif de permettre aux lves-matres de
sexercer la conduite de classe sous le contrle et avec les conseils du matre
titulaire de classe et des encadreurs de lENI. Ce stage dure deux semaines ;
- le renforcement des capacits : la phase renforcement des capacits intervient au
terme de chaque stage pratique. Cest la priode pendant laquelle les enseignants
apportent des remdiations aux difficults observes durant les stages. Les
enseignants de mathmatiques et de franais profiteront de cette priode pour
procder un enseignement systmatique des difficults observes chez les lves ;
- les stages en responsabilit : les lves-matres ont lopportunit dexercer dans
lensemble des sous-cycles du cycle de base 1. Ils sont responsables de la prparation
et de lexcution de lensemble des activits denseignement/apprentissage sous la
supervision du directeur dcole et de lenseignant titulaire de la classe.
15 Ministre de lEducation Nationale, Programme dtudes des Ecoles Normales dInstituteurs, Octobre 2008, p.50.
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Les trois dernires tapes du programme de formation sont les priodes durant lesquelles les
lves-matres sont en contact avec les pratiques de classes, et font un travail dchanges et
danalyse de certaines difficults lies particulirement lenseignement des mathmatiques
et du franais. Ces deux disciplines font lobjet dune attention particulire quant certaines
particularits quelles prsentent, les mathmatiques sur la matrise des connaissances, et le
franais (langue trangre que les lves rencontrent pour la premire fois lcole) sur la
mthodologie denseignement.
La formation initiale des enseignants que nous venons de dcrire donne voir dans les faits
un processus bas sur une formation acadmique souvent en dcalage avec les conditions
relles dapprentissage. Dans le document de politique de formation, les auteurs notent :
Concernant les contenus de cours, ils correspondent peu aux ralits du terrain : ils sont dans la plupart du
temps trop acadmiques et les enseignantes et les enseignants prouvent des difficults traduire les
connaissances en situation de classe ; certains manquent de pertinence au regard du profil denseignantes et
enseignants former. Lenvironnement pdagogique est pauvre (insuffisance quantitative et qualitative de
matriel didactique et absence de bibliothques appropries aux besoins de formation des enseignantes et des
enseignants)16 Ce constat traduit il nous semble, des proccupations sur les liens faire entre
le contenu des cours et le profil denseignants former. Les formateurs dans les ENI ne sont
pas du reste pargns, quant leur capacit assurer un tel lien : Il faut galement souligner
linsuffisance de comptences du corps dencadrement des coles Normales (EN) par rapport lobjectif de
qualit recherch de la formation initiale17 . Il y a, un vritable dfi relever ce niveau, et les
enjeux sont immenses, quant la formation denseignants qualifis et intresss par la
profession. Dans le document danalyse de la mise en uvre du PPDE, on peut lire : Un
certain nombre de problmes ont marqu la mise en uvre de la rforme des programmes des ENI. Il sagit
notamment de : la faible appropriation des nouveaux programmes par les encadreurs de terrain et les tuteurs des
stagiaires des ENI18 . Ce constat explique davantage les difficults qui se posent aux institutions
de formations initiales. Un autre problme porte sur la matrise des contenus et programmes
denseignement de mathmatiques et du franais : Une enqute, ralise en 2006 par la Direction de
la Formation Initiale et Continue et la Direction de lvaluation des Examens et Concours, a rvl un trs faible
niveau des lves-matres en franais et mathmatiques19 . On voit bien quil y a des contraintes
16 Politique nationale de formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants de lducation de Base MEB/A / DGEB / DFIC, Mai 2007, p.10 17 Ibid. P.10. 18 Ministre de lEducation de Nationale, PDDE 3ime phase 2011-2013, composante qualit, dcembre 2010, p.19 19 Politique nationale de formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants de lducation de Base MEB/A / DGEB / DFIC, Mai 2007, p.10
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majeures la fois sur les modalits de formation des enseignants, et sur larticulation faire
entre le niveau de comptences des formateurs et leur capacit mettre en uvre les
programmes et contenus denseignement.
Le MEN se propose de trouver des pistes de solutions sur lamlioration de la formation
initiale des enseignants : La non matrise par les enseignants des disciplines enseignes lcole primaire
est un des facteurs dterminants des checs scolaires constats. Afin damliorer les prestations des enseignants
des tablissements de formation initiale, un plan de formation des formateurs des ENI et des enseignants des
coles annexes sera mis en uv