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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE FERHAT ABBAS -SETIF- FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE MEMOIRE Pour l’obtention du diplôme de MAGISTER EN BIOCHIMIE Option : Biochimie appliquée Présenté par : LEMAOUI AFAF THEME Devant le jury: * Benboubetra Mustapha Prof. à l’Université de Sétif Président * Belattar Noureddine Prof. à l’Université de Sétif Rapporteur * Djabi Farida Prof. à l’Université de Sétif Examinateur * Belhattab Rachid M.C.à l’Université de Sétif Examinateur 2010-2011 Activités antioxydante et anticoagulante des huiles essentielles des graines de Nigella sativa.L Algérienne

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE FERHAT ABBAS -SETIF-

    FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE

    MEMOIRE

    Pour lobtention du diplme de

    MAGISTER

    EN BIOCHIMIE Option : Biochimie applique

    Prsent par :

    LEMAOUI AFAF

    THEME

    Devant le jury: * Benboubetra Mustapha Prof. lUniversit de Stif Prsident * Belattar Noureddine Prof. lUniversit de Stif Rapporteur * Djabi Farida Prof. lUniversit de Stif Examinateur * Belhattab Rachid M.C. lUniversit de Stif Examinateur

    2010-2011

    Activits antioxydante et anticoagulante des huiles

    essentielles des graines de Nigella sativa.L Algrienne

  • Remerciements

    Je remercie tout dabord Allah qui ma donn la sant

    et le courage pour terminer cette thse.

    Je tiens prsenter ma profonde gratitude et mes

    sincres remerciements au Professeur Belattar

    Noureddine qui ma fait bnficier de son savoir et de

    ses conseils clairs afin de perfectionner ce travail.

    Mes sincres remerciements vont galement aux membres du jury (Benboubetra M, Belhattab R, Djabi F) davoir accept de juger mon travail.

    Que toute personne ayant particip de prs ou de loin dans llaboration de ce travail, trouve ici lexpression

    de mes trs vifs remerciements.

  • Ddicaces

    En guise de reconnaissance, je ddie ce travail

    mes chers parents, ma famille

    ainsi qu tous mes amis.

  • Rsum Lobjectif de cette tude est lvaluation des pouvoirs antioxydant et anticoagulant des

    huiles essentielles obtenues des graines de la nigelle Algrienne cultive dans la rgion de

    Magra (Msila) et dune huile fixe commerciale de la nigelle (huile dEl-Baraka).

    Lanalyse qualitative des deux huiles essentielles par CCM a rvl la prsence de

    nombreux constituants, parmi lesquels la thymoquinone, le carvone, le thymol et/ ou le

    carvacrol.

    Le pouvoir antioxydant de ces huiles essentielles a t valu in vitro par le test du

    DPPH, le test du blanchissement de -carotne et le test du pouvoir rducteur. Des rsultats

    obtenus, il ressort que ces huiles ont une grande capacit de piger le radical DPPH avec des

    CI50 de 88,01 et 88,65 g/ml pour les huiles essentielles commerciale et Algrienne

    respectivement. Cette capacit antioxydante est confirme par les tests du blanchissement de

    -carotne et du pouvoir rducteur. En effet, ces huiles sont aussi capables dinhiber la

    proxydation lipidique avec des pourcentages apprciables de lordre de 56,13% pour lhuile

    essentielle de Magra et 66,72 % pour lhuile essentielle commerciale et elles possdent un

    trs grand pouvoir rducteur avec des CE50 de 132,56 et 133,37 g/ml respectivement.

    Lactivit anticoagulante des huiles essentielles de la nigelle a t galement value

    in vitro en utilisant les tests du temps de cphaline-kaolin (TCK) et du temps de Quick (TQ).

    Les temps de coagulation obtenus sur un plasma normal en prsence des ces huiles indiquent

    quelles exercent une activit anticoagulante sur les deux voies de la coagulation mais cette

    activit est plus marque sur la voie endogne que sur la voie exogne.

    Mots cls: Nigella sativa L, la nigelle cultive, les huiles essentielles, les espces ractives activit antioxydante, activit anticoagulante.

  • Summary The objective of this study is the evaluation of the antioxidant and anticoagulant

    activities of essential oils obtained from the seeds of Algerian Nigella sativa L cultivated in

    the area of Magra (Msila) and from commercial fixed oil of Nigella sativa (oil of El-Baraka).

    The qualitative analysis of two essential oils by TLC revealed the presence of many

    components, among which: thymoquinone, carvone, thymol and/or carvacrol.

    The antioxidant capacity of these essential oils was evaluated in vitro by three different

    tests: DPPH free radical scavenging assay, -carotene bleaching test and reducing power

    assay. The essential oils demonstrated a great capacity to trap the DPPH radical with an IC50

    equal to 88,01 and 88,65 g/ml for the commercial and Algerian essential oils respectively.

    This antioxidant capacity is confirmed by the -carotene bleaching assay and the reducing

    power test. Indeed this oils are also able to inhibit lipid peroxydation with respectable

    percentages of about 56,13% for the essential oil of Magra and 66,72 % for commercial

    essential oil and they have a great reducing power with an EC50 of 132,56 and 133,37g/ml

    respectively.

    The anticoagulant activity of Nigella sativa essential oils was also evaluated in vitro by

    using two tests: the test of the cephalin-kaolin time, and the test of Quick time. The times of

    coagulation obtained on normal plasma in the presence of these oils indicate that they carry an

    anticoagulant activity on the two pathways of coagulation but this activity is highly marked

    on the endogenous pathway than on the exogenous pathway.

    Key words: Nigella sativa L, essential oils, reactive species, antioxidant activity, anticoagulant activity.

  • - -

    .) (

    . / :

    DPPH . -

    0188, CI50 DPPH

    . / 6588,

    -

    1356, %

    72%66,

    . / 133,37 ,132 56 CE50

    (TQ). TCK) Cphaline-kaolin) :

    .

    Nigella sativa.L : .

  • Liste des abrviations A : Absorbance BHA :butylated hydroxyanisole BHT: butylated hydroxytoluene CCM : chromatographie sur couche mince CE50 : concentration effective 50% CI50 : concentration inhibitrice 50% CPG/ SM: Chromatographie en phase gazeuse/ Spectre de masse DMSO : dimethyl sulphoxide DPPH : 2 ,2-diphenyl -1-picryl hydrazyl ERO : espces ractives oxygnes ERN : espces ractives azotes GPX : Glutathion proxydase GR : glutathion rductase GSH : Glutathion 4-HNE: 4-hydroxynonenal HE : huile essentielle HPLC: High performance liquid chromatography IPP: isopentenyl pyrophosphate MDA : Malonate dialdehyde mg : milligramme min : minute

  • ml : millilitre NOS : nitric oxyde synthase PI : pourcentage dinhibition p/p : poids/poids RF : rapport frontal rpm : rotation par minute Sec : seconde SOD : superoyde dismutase t : temps TCA : Trichloro-acetic acid TCK : temps de cphaline kaolin THQ : Thymoquinone TQ : temps de Quick TLC : Thin layer chromatoraphy UV : Ultra violet V : volume % : Pourcentage

  • Liste des figures

    Figure 1 : Les diffrentes espces ractives impliques dans les systmes biologiques ............. 8

    Figure 2 : Droulement de lathrosclrose et la formation de lathrothrombose ..................... 18

    Figure 3 : Formation dune phlbite au niveau des veines de jambe ......................................... 19

    Figure 4 : La cascade de la coagulation dans la voie endogne et la voie exogne .................... 23

    Figure5 : Structure de quelques composs rencontrs dans les huiles essentielles .................... 28

    Figure 6 : Aspect morphologique de la plante Nigelle sativa L............................................................32

    Figure 7 : Extraction des huiles fixes par Soxhlet. .................................................................. 38

    Figure 8 : Le systme dhydrodistillation. ................................................................................. 39

    Figure 9: Structure de DPPH et mcanisme de sa rduction par un antioxydant ...................... 42

    Figure 10 : Chromatographie sur couches minces des huiles essentielles de la nigelle. .............. 49

    Figure 11: Activit antiradicalaire des huiles essentielles et de certains de leurs constituants. ... 52

    Figure 12 : La transformation des % dinhibition de DPPH par le modle logistique ................ 53

    Figure 13 : Cintique du blanchissement de -carotne en prsence des huiles essentielles et

    de certains de leurs principaux composs ................................................................................. 56

    Figure 14 : Les pourcentages dinhibition de la proxydation lipidique ..................................... .56

    Figure 15 : Pouvoir rducteur des huiles essentielles et de certains de leurs constituants ........... 59

    Figure 16: La transformation par le modle logarithmique ........................................................ 60

    Figure 17: Effet du temps dincubation des huiles essentielles avec le plasma sur le TCK ........ 63

    Figure 18 : Effet des principaux constituants dhuile essentielle de la nigelle sur le TCK .......... 65

    Figure 19 : Effet du temps dincubation des huiles essentielles avec le plasma sur le TQ .......... 67

    Figure 20 : Effet des principaux constituants dhuile essentielle de la nigelle sur le TQ ............ 70

  • Liste des tableaux Tableau 1: Les principales affections lies au stress oxydant .......................................... ........ 15

    Tableau 2 : Rapports frontaux des spots des huiles essentielles de la nigelle et des tmoins

    utiliss .................................................................................................................................... 50

    Tableau 3 : Effet de la concentration des huiles essentielles sur le TCK .................................. 64

    Tableau 4 : Effet de la concentration des huiles essentielles sur le TQ ..................................... 68

  • Sommaire Introduction gnrale ..........................................................................1

    Rappels bibliographiques I)- Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif ..........3 I-1) Les radicaux libres ..................................................................................... 3 I-1-1) Nature et sources cellulaires des espces ractives de loxygne (ERO) ................... 3

    - Lanion superoxyde O2 . - ............................................................................................... 4

    - Le peroxyde dhydrogne H2O2 ....................................................................................... 4

    -Le radical hydroxyle OH ................................................................................................ 5

    -Lacide hypochloreux HOCL .......................................................................................... 6

    -Loxygne singulier 1O2 .................................................................................................... 6

    I-1-2) Nature et sources cellulaires des espces ractives de lazote (ERN) ......................... 7

    I-1-3) Rle physiologique des ERO et ERN ......................................................................... 8

    I-2) Les systmes de dfense antioxydants ........................................................ 9 I-2-1) Les systmes antioxydants enzymatiques .................................................................... 9

    I-2-1-1) La superoxyde dismutase ......................................................................................... 9

    I-2-1-2) La catalase ................................................................................................................ 9

    I-2-1-3) Les glutathion peroxydases ...................................................................................... 10

    I-2-1-4) La glutathion rductase ............................................................................................ 10

    I-2-2) Les systmes antioxydants non enzymatiques ........................................................... 10

    I-2-2-1) Les antioxydants endognes ..................................................................................... 10

    I-2-2-2) Les antioxydants exognes ........................................................................................ 11

    I-3) Le stress oxydatif ........................................................................................ 12 I-3-1) Dfinition ...................................................................................................................... 12

    I-3-2) Consquences biologiques du stress oxydatif ............................................................. 13

    I-3-2-1) Loxydation des lipides ............................................................................................. 13

    I-3-2-2) Loxydation des protines ........................................................................................ 14

    I-3-2-3) Loxydation de lADN .............................................................................................. 14

    I-3-3) Implication pathologiques du stress oxydatif.............................................................. 14

  • II)-Les thromboses ...............................................................................16 II-1) Les thromboses artrielles ........................................................................................ 16

    II-1-1) Mcanisme physiopathologique ................................................................................. 16

    II-2) Les thromboses veineuses.......................................................................................... 19 II-2-1) Mcanisme physiopathologique ................................................................................. 20

    II-3) Traitement des maladies thrombotiques ...................................................................... 23

    III)-Les huiles essentielles ....................................................................26 III-1) Composition chimique ................................................................................................. 26

    III-1-1) Les terpnes............................................................................................................... 26

    III-1-2) Les composs aromatiques ....................................................................................... 27

    III-2) Biosynthse et rle biologique...................................................................................... 28

    III-3) Procds dextraction ................................................................................................... 30

    III-4) Proprits pharmacologiques et toxicologiques .......................................................... 30

    IV)- La plante : Nigella sativa L ..........................................................32 IV-1) Description de la plante ................................................................................................ 32

    IV-2) Phytochimie de la graine .............................................................................................. 33

    IV-3) Proprits pharmacologiques de la graine .................................................................. 34

    Partie exprimentale I)-Matriels et mthodes ......................................................................37 I-1) Matriels ...................................................................................................... 37 I-1-1) Matriel vgtal ............................................................................................................ 37

    I-1-2) Produits chimiques ...................................................................................................... 37

    I-2) Mthodes ..................................................................................................... 38 I-2-1) Extraction des huiles essentielles des graines de la nigelle ....................................... 38

    Extraction des huiles fixes ............................................................................................ 38

    Hydrodistillation des huiles fixes ................................................................................. 39

    I-2-2) Caractrisation qualitative des huiles essentielles ...................................................... 40

    I-2-3) Activit antioxydante des huiles essentielles .............................................................. 41

    I-2-3-1) Test du DPPH........................................................................................................... 41

    I-2-3-2) Test du blanchissement de -carotne ..................................................................... 43

    I-2-3-3) Test du pouvoir rducteur ........................................................................................ 44

  • I-2-4) Activit anticoagulante des huiles essentielles ............................................................ 45

    I-2-4-1) Prparation du plasma pool dplaquetts ............................................................... 45

    I-2-4-2) Evaluation de lactivit anticoagulante vis--vis de la voie endogne ..................... 45

    I-2-4-3) Evaluation de lactivit anticoagulante vis--vis de la voie exogne ....................... 46

    I-2-5) Analyses statistiques .................................................................................................... 47

    II)-Rsultats et discussion ...................................................................48 II-1) Extraction des huiles essentielles des graines de la nigelle .......................................... 48

    II-2) Caractrisation des huiles essentielles .......................................................................... 49

    II-3) Activit antioxydante des huiles essentielles ................................................................ 51

    II-3-1) Test du DPPH ........................................................................................................... 51

    II-3-2) Test du blanchissement de -carotne ....................................................................... 55

    II-3-3) Test du pouvoir rducteur ......................................................................................... 58

    II-4) Activit anticoagulante des huiles essentielles .............................................................. 62

    II-4-1) Activit anticoagulante vis--vis de la voie endogne ................................................ 62

    II-4-2) Activit anticoagulante vis--vis de la voie exogne .................................................. 67

    Conclusion et perspectives ..................................................................71

    Rfrences bibliographiques

  • 1

    Introduction gnrale Introduction gnrale

    Les utilisations trs vastes des plantes mdicinales depuis des sicles par lhomme

    pour traiter les diffrentes pathologies courantes ont pouss les chercheurs tudier les

    activits pharmacologiques des diffrents mtabolites vgtaux pour confirmer ses proprits

    thrapeutiques dune part et dautre part pour identifier les principes actifs lorigine de ces

    vertus et par consquence lusage de ces mdicaments naturels bon escient dans les

    systmes de soins primaires.

    Parmi les mtabolites vgtaux extensivement tudis figurent les polyphnols, les

    huiles essentielles et les alcalodes qui possdent de nombreuses proprits pharmacologiques

    telle que la proprit antioxydante qui a attir lattention de nombreux laboratoires et

    chercheurs dans le cadre de la recherche d antioxydants naturels utiliss dans les industries

    alimentaires, cosmtiques et pharmaceutiques dune part et dautre part pour valoriser leffet

    prventif de ces mtabolites contre les diffrentes pathologies lies au stress oxydatif.

    Par ailleurs, les maladies thrombotiques artrielles ou veineuses constituent

    actuellement un problme de sant majeur et lune des causes principales de la mortalit dans

    le monde [1] cest pour a plusieurs tudes sont focalises sur la recherche des anticoagulants

    naturelles pour traiter ces pathologie vasculaires.

    Les graines de Nigella sativa L, ou la nigelle cultive (Sinouj ou Habba sawda) est lune des

    sources de plantes mdicinales qui occupent une place particulire dans le monde de la

    mdecine traditionnelle cause de ses utilisations thrapeutiques trs vastes par les

    populations dans les pays Arabe, en Asie et en Europe contre de nombreuses pathologies

    telles que lhypertension, le diabte, la fivre, la migraine, linflammation, les problmes

    gastro-intestinalesetc [2]. En plus de ces usages, ces graines sont aussi trs employes

    comme pices additionnes plusieurs prparations culinaires (pain, pates, salades, fromages

    etc.) [3]. Des dizaines dtudes ont t ralises sur la composition chimique de ces graines

    en corrlation avec leurs proprits pharmacologiques. Ces recherches ont confirm in vivo

    comme in vitro les proprits pharmacologiques (anti-inflammatoire, antioxydante

    antidiabtique, anticancreuse, antimicrobienneetc.) des diffrents extraits de ces graines et

    ont montr que parmi les principes actifs responsables de ces activits pharmacologiques sont

    les huiles essentielles [4].

  • 2

    Introduction gnrale

    Dans ce contexte sinscrit cette tude qui vise valuer le pouvoir antioxydant et lactivit

    anticoagulante des huiles essentielles de ces graines.

    Ce travail a t ralis en trois tapes :

    - La premire tape correspondant lextraction des huiles essentielles a partir des graines de

    la nigelle cultive en Algrie (Magra, Msila) et aussi partir dune huile fixe commerciale

    (huile dEl-Baraka), et la caractrisation qualitative de deux huiles essentielles par chromatographie sur couches minces (CCM).

    - La deuxime tape consiste valuer le pouvoir antioxydant, in vitro, de ces huiles en

    utilisant diffrents tests (test du radical DPPH, test du blanchissement de -carotne et test du

    pouvoir rducteur).

    - La troisime tape correspondant lvaluation de lactivit anticoagulante de ces huiles

    vis--vis de la voie endogne et la voie exogne de la coagulation travers les tests du temps de cphaline-kaolin (TCK) et du temps de Quick (TQ) respectivement.

  • 1

  • 3

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    I- Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    I-1) Les radicaux libres Les radicaux libres sont des atomes ou des molcules qui possdent un ou plusieurs

    lectrons non apparis sur leur couche externe, cet tat leur confre une instabilit nergtique

    et cintique. Ils apparaissent soit au cours de la rupture dune liaison covalente pendant

    laquelle chaque atome conserve son lectron, soit au cours dune raction redox avec perte ou

    gain dlectron partir dun compos non radical.

    Du fait de leur instabilit nergtique, les radicaux libres ont tendance revenir

    immdiatement ltat stable en donnant un lectron ou en prenant une une autre molcule

    ils peuvent donc tre rducteurs ou oxydants, c'est--dire ils ont la proprit dtre

    extrmement ractifs vis--vis les molcules environnantes, et ils possdent un temps de

    demie vie extrmement court (de la nano la milliseconde) [5].

    Les radicaux libres qui proviennent de lO2 sont appels Les espces ractives de

    loxygne (ERO) alors que les radicaux libres qui sont gnrs de la raction de loxygne

    avec lazote sont considrs comme une sous-classe des radicaux libres appele Les espces

    ractives de lazote (ERN) [6]. Ces espces ractives oxygnes et azotes regroupent non seulement des radicaux

    libres mais galement des drivs non radicalaires mais ils sont trs ractives et peuvent tre

    des prcurseurs de radicaux libres, parmi ces espces ractives non radicalaires : 1O2, H2O2

    HOCL, et le nitroperoxyde (ONOOH) [7].

    I-1-1) Nature et sources cellulaires des espces ractives de loxygne(ERO) Les ERO ou les formes actives de lO2 proviennent du mtabolisme de loxygne, et

    sont trouves dans tous les organismes arobiques [8] et produites lors des activits cellulaires

    normales selon diffrents mcanismes et systmes enzymatiques [9].

    Ces espces constituent la classe la plus importante des espces ractives produites dans les

    systmes vivants et reprsentent environ 1-3% de loxygne consomm par le corps.

    Parmi les ERO prdominantes dans les organismes on distingue lO2 . -, lH2O2 , lOH,

    lHOCl et l1O2 [9] [10].

  • 4

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    - Lanion superoxyde O2 . Lanion superoxyde est lespce la plus couramment gnre par la cellule par une

    rduction mono- lectronique (addition dun seul e-) de loxygne molculaire O2 [11] [12].

    Cest un radical relativement faible, qui nest pas trs ractif, dont les effets cytotoxiques sont

    attribus gnralement leur rle comme un prcurseur des espces plus agressives comme

    l H2O2 , lOH, l HOCl et le peroxynitrite [11] [13] (Figure 1) . La source principale de lanion superoxyde est la mitochondrie, environ de 80% de lO2 .

    provient de la chaine respiratoire durant la phosphorylation oxydative et le transport des

    lectrons au niveau des cytochromes mitochondriales pour la production dnergie (ATP)

    [14]. 1 3% des lectrons totales fuient au niveau du complexe I et III de la chaine

    respiratoire pour former lO2 . au lieu de contribuer la rduction de lO2 en H2O selon la

    raction suivante [10] :

    La gnration mitochondriale de lO2 . reprsente la source intracellulaire majeure des autres

    ERO [15].

    Lors de la raction inflammatoire, les neutrophiles et les macrophages activs sont aussi des

    sources importantes de lO2 . qui est form enzymatiquement par la NADPH oxydase

    pour protger lorganisme contre toute infection bactrienne [11] [16]. La xanthine oxydase active lors de lischmie/reperfusion [17], et lactivit de cytochrome

    p 450 durant les ractions de dtoxification constituent aussi des sources importantes de

    lO2 . [16].

    - Le peroxyde dhydrogne H2O2 Le peroxyde dhydrogne ou leau oxygne nest pas un radical (tous ses lectrons

    priphriques sont apparis), mais il est considr comme un membre dans la famille des

    ERO cause de sa capacit de gnrer des espces hautement ractives telles que le radical OH, et le HOCl [11] [12].

  • 5

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    Le H2O2, relativement toxique [12] est obtenu partir de lO2. soit par dismutation

    spontane soit par dismutation catalyse par la superoxyde dismutase SOD selon la

    raction suivante [16] [18].

    Il peut galement rsulter de la rduction bilectronique de loxygne en prsence doxydase (amino acides oxydases, glycolate oxydase, urate oxydase) qui se trouve principalement dans

    des organites cellulaires bien individualiss comme les peroxysomes [12].

    La monoamine oxydase de la membrane mitochondriale externe est aussi capable de gnrer

    lH2O2 pendant la dsamination oxydative de certaines amines [12] [15].

    - Le radical hydroxyle OH Le radical hydroxyle est lespce la plus ractive et la plus prjudiciable dune demie

    de vie trs courte de 10-9 S [10]. Ce radical est capable de provoquer des lsions oxydatives

    sur diffrentes molcules biologiques (ADN, protines, lipides) [13].

    Il est form partir de lO2 . , et de peroxyde dhydrogne selon la raction de Haber-Weiss (Raction 1) [15] et aussi partir de peroxyde dhydrogne et en prsence des mtaux de transitions (Fe+2, Cu+) selon la raction de Fenton (Raction 2) [16]. (Raction 1)

    (Raction 2)

    Le radical hydroxyle peut tre form aussi partir de lacide hypochloreux HOCl selon une

    raction caractrise par la prsence dun donneur dlectron [13].

  • 6

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    - Lacide hypochloreux HOCl Le HOCl est lun des oxydants physiologiques les plus forts et un puissant agent

    antimicrobien [13]. Il a une dure de vie trs longue compare aux autres espces ractives lui

    permettant de diffuser distance [18].

    Ce radical est synthtis par la myloperoxydase des neutrophiles et des osinophiles et partir

    dH2O2 et de Cl- selon la raction suivante [13] [18]

    - Loxygne singulier 1O2 Loxygne singulier est une forme excit de loxygne molculaire [20], cette forme

    nest pas radicalaire, obtenue par appariement des deux lectrons clibataire de lO2,

    appariement qui ncessite un apport dnergie considrable et explique que 1O2 est trs

    nergtique et donc trs ractionnel [18]. Il a une dure de vie trs courte de lordre de 10-6 s

    [20], et ragit comme agent oxydant lectrophile qui peut sattaquer tous les types des

    molcules organiques (lipides, protines, carbohydrates etc.) [18]. Il est form par la

    myloperoxydase des neutrophiles partir de lH2O2 et HOCl selon la raction de Mallet :

    La gnration de 1O2 peut galement se produire pendant la disproportionation spontane de

    lH2O2 selon la raction ci dissous [20].

    La xanthine oxydase et la lipoxygnase sont aussi des sources importantes de loxygne

    singulier [20].

    cot de ces espces ractives, il existe dans les systmes biologiques dautres

    espces oxygnes ractives qui rsultent des ractions doxydation catalyses par les ERO

    prcdentes sur les molcules biologiques, parmi ces espces dites secondaires on distingue

    les radicaux hydroperoxyle ( HO2), peroxyle ( RO2) et alcoxyle ( RO) [21] (Figure 1) .

  • 7

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    I-1-2) Nature et sources cellulaires des espces ractives de lazote (ERN) Les espces ractives de lazote renferment principalement le monoxyde dazote

    (NO), le proxynitrite (ONOO-), le dioxyde de nitrogne (NO2) et le nitrosyl hydride

    (HNO) [6] (Figure1).

    - Le monoxyde dazote (NO) est un radical qui possde un seul lectron clibataire, il est form dans les tissues biologiques par la nitrique oxyde synthase NOS qui oxyde

    larginine en citrulline avec formation de NO [10]. Trois isoformes de NOS ont t identifies dans les tissues des mammifres : la NOS neuronal (NOS1), la NOS endothliale

    (NOS 3) et la NOS inductible (NOS 2). La NOS1 et la NOS 3 sont responsables de la

    production de NO de faon constitutive pour des nombreuses fonctions physiologiques,

    alors que la NOS2 est une enzyme inductible exprime en rponse des cytokines, des

    produits bactriens ou immunologiques et dautres stimulateurs non immunologiques [13].

    Le NO est un oxydant faible, sa dure de vie est trs courte, et la voie de transformation la

    plus dangereuse du NO est sa raction avec lanion O2 . , cette raction conduit la

    formation de proxynitrite ONOO un puissant agent oxydant [18].

    [10]

    - Le proxynitrite (ONOO-) est capable de ragir avec les fonctions thiols, les lipides, les bases nucliques et les protines. Cest un agent nitrant actif qui agit sur les cycles

    aromatiques (tyrosine et tryptophane) [18]. Quand il est proton, il conduit la formation

    des oxydants trs forts comme le OH et le NO2 [13].

    A cot des sources cellulaires des ERO et ERN il existe des facteurs exognes qui

    peuvent participer directement ou indirectement dans la gnration de ces espces ractives

    dans les systmes biologiques, parmi les quels les radiations ionisantes et non ionisantes, les

    gaz toxiques comme lozone O3 , les toxines, les drogues [22], les pesticides, les mtaux

    lourds, certains conservateurs alimentaires comme le dioxyde de sulfure, le tabagisme, les

    alcoolsetc [23].

  • 8

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    I-1-3) Rle physiologique des ERO et ERN La production des ERO et ERN est permanente et physiologique et nest pas limit

    aux conditions pathologiques, car ces espces ractives participent dans de nombreuses

    fonctions biologiques [5]. titre dexemple le NO joue un rle dans plusieurs processus physiologiques tel que la protection cardiaque, la rgulation de la pression artrielle, la

    neurotransmission et les mcanismes de dfense [6].

    Ces espces ractives (O2., H2O2, NO) intervient aussi dans la maturation,

    lhyperactivation des spermatocytes et la fusion de spermatocyte avec lovocyte [8] [23], dans

    la signalisation cellulaire et la rgulation de nombreux facteurs de transcription tel que

    lAP1 (Activator protein-1) et HSF1 (heat shock factor 1) qui activent des gnes dits

    Protecteur pour la cellule , ces gnes rgulent lexpression de molcules de dfense telles

    que les antioxydants ou les HSP (Heat Shock Protein) contribuant aux processus de

    rparation et rgnration cellulaire [5]. Les espces ractives oxygnes et azotes

    participent aussi dans la diffrentiation cellulaire lapoptose, limmunit et la dfense contre

    les micro-organismes [24].

    Figure 1 : Les diffrentes espces ractives impliques dans les systmes biologiques [5]

  • 9

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    I-2) Les systmes de dfense antioxydants Pour limiter les effets dltres des espces ractives radicalaires et non radicalaires et

    leurs consquences physiopathogiques, ltat redox intracellulaire est quilibr par des

    systmes antioxydants [17]. Ces systmes antioxydants sont soit des molcules qui captent

    rapidement les espces ractives, soit des systmes enzymatiques qui catalysent la conversion

    des molcules pro-oxydantes en molcules stables [25].

    Donc selon le mode daction de ces systmes, on distingue deux classes dantioxydants

    enzymatiques et non enzymatiques [11] [26].

    I-2-1) Systmes antioxydants enzymatiques Les enzymes antioxydantes reprsentent un systme trs important pour la dfense

    contre lattaque radicalaire, elles incluent principalement : la superoxyde dismutase, la

    catalase, les glutathion peroxydases et la glutathion rductase.

    I-2-1-1) La superoxyde dismutase (SOD) La superoxyde dismutase se trouve dans tous les organismes arobiques, elle catalyse

    la dismutation de lanion superoxyde en peroxyde dhydrogne selon la raction suivante [11].

    Il existe plusieurs isoformes de SOD qui diffrent entre elles dans leur structure, leur contenu

    mtallique (cofacteur) et leur localisation cellulaire : la SOD intracellulaire (Cu, Zn-SOD), la

    SOD extracellulaire (EC-SOD) et la SOD mitochondriale (Mn-SOD) [17] [26]. Chez

    lhomme les taux levs de SOD sont dtects particulirement dans le foie, les reins, et la

    rate [11]. I-2-1-2) La catalase (CAT)

    La catalase est prsente dans la majorit des organes cellulaires mais

    particulirement elle est concentre dans les peroxysomes du foie, elle catalyse la rduction

    de peroxyde dhydrogne en oxygne et eau selon la raction suivante [27].

  • 10

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif I-2-1-3) Les glutathion proxydases (GPX)

    Les glutathion peroxydases sont des enzymes homo-ttramriques et slno-

    dpendantes c'est--dire quelles contiennent dans leur site actif un atome de slnium (Se)

    la place dun soufre cystinique [21]. Elles catalysent la dgradation de peroxyde dhydrogne

    (H2O2) et des peroxydes organiques (les hydroproxydes lipidiques) en H2O et alcools

    respectivement dans une raction qui utilise le glutathion GSH comme un co-substrat

    rducteur selon les ractions ci dessous [17] [16] [28].

    Jusqu prsent 5 formes des GPX ont t identifies : cellulaire, gastro-intestinale

    plasmatique et spermatique [17].

    I-2-1-4) La glutathion rductase (GR)

    La glutathion rductase participe de faon indirecte dans la dfense antioxydante, elle

    intervient dans la rgnration du glutathion oxyd GSSG utilisant le NADPH comme un

    cofacteur selon la raction suivante [16].

    I-2-2) Systmes antioxydants non enzymatiques

    Cette classe dantioxydants regroupe des composs de faible poids molculaire qui

    peuvent tre soit dorigine endognes ou exognes.

    I-2-2-1) Les antioxydants endognes

    Ce groupe de systmes antioxydants renferme de nombreuses substances parmi

    lesquelles on peut citer :

    Le glutathion "GSH", un tripeptide (glutamique-cystine-glycine) qui possde un

    groupement thiol SH- [26], et considr comme lun des constituants majeurs du systme

    antioxydant endogne [13] [29]. Il intervient dans la dfense contre loxydation via leur rle

    comme cofacteur de certaines enzymes antioxydantes telles que les glutathion peroxydases et

  • 11

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    les glutathion transfrases [28]. Il est capable de piger directement certaines espces

    ractives (OH, ROO, RO,HOCl) et dagir comme un agent chlateur de cuivre [26]. Le

    glutathion est aussi capable de protger les groupements SH- des protines contre

    loxydation et de rgnrer les antioxydants oxyds comme les vitamines E et C [28]. La mlatonine, une hormone scrt par la glande pinale, possde une capacit

    antioxydante leve, elle est capable de neutraliser des diffrentes espces ractives

    probablement par donation dhydrogne de groupement NH-. Elle intervient aussi dans

    linduction de la synthse de certains antioxydants enzymatiques [26] [27].

    Lacide urique, un dchet cellulaire provient de loxydation dhypoxanthine et de

    xanthine par la xanthine oxydase et dhydrognase. Il agit en pigeant des diffrentes espces

    ractives, les radicaux peroxydes, OH,1O2, O3, NO et des autres espces ractives. Il est

    aussi capable de protger les protines contre la nitration et de chlater les ions mtalliques

    [26].

    Les protines chlatrices des mtaux comme le transferrine, la ferritine, la

    cruloplasmine, lalbumine, la mtallothioneine et la myoglobuline sont aussi considres

    comme des antioxydants endognes trs importants, elles agissent en diminuant la

    disponibilit dagents pro-oxydants, comme les ions Fe2+ /Fe3+ ou Cu2+/Cu+ qui peuvent

    participer dans la gnration des espces trs ractives [8] [27].

    I-2-2-2) Les antioxydants exognes

    Toutes les dfenses prcdentes peuvent tre renforces par des composants exognes

    apports par lalimentation. Ces antioxydants nutritionnels incluent principalement les

    vitamines, les carotnodes, les composs phnoliques et certains lments minraux [5] [30].

    La vitamine E ou l- tocophrol est un important antioxydant liposoluble prsent dans

    les huiles vgtales (huile de tournesol, de soja, de maisetc), les noix, les graines, le lait, et

    les ufs [5] [31]. Il est capable de ragir avec plusieurs radicaux libres (ROO., O2- 1O2 ) [30],

    et agit particulirement en inhibant la proxydation lipidique [32].

    La vitamine C ou lacide ascorbique est un puissant antioxydant hydrosoluble [32]

    prsent dans les agrumes, les lgumes, le poivron, le chou, la fraiseetc [5]. A cot de son

    rle dans la rgnration de vitamine E, la vitamine C est capable de rduire dautres

    biomolcules oxydes et dagir comme un pigeur direct de radicaux libres [16].

  • 12

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    Dautre part les carotnodes (l et le B carotne, le lycopne, la lutine, la

    zaxanthine, lastaxanthine) qui forment une grande famille de polynes conjugus que

    lon trouve en abondance dans les plantes et notamment les fruits et les lgumes orangs et

    vert foncs sont des excellents pigeurs de radicaux peroxyles, doxygne singulier, de radical

    hydroxyle et danion super oxyde [5] [27] [28].

    Les composs phnoliques tels que les flavonodes, les tanins, et les acides phnoliques

    prsents dans tous les fruits, les lgumes, le th, les crales compltes, les raisins, les

    lentillesetc [5] sont aussi des puissants antioxydants nutritionnelles capables de chlater les

    mtaux de transition et dinhiber la propagation de la raction radicalaire en pigeant des

    diffrentes espces ractives [28] [27].

    Les oligo-lments comme le slnium, le zinc, le manganse, et le fer, sont aussi

    considrs comme des antioxydants nutritionnels se trouvent dans le poisson, les volailles,

    les crales, les lgumes verts, les produits laitiersetc. Ils servent notamment de cofacteur

    aux enzymes antioxydantes (la glutathion proxydase, la SOD cytosolique, la SOD

    mitochondriale et la catalase respectivement) [5] [30].

    A cot de ces principaux antioxydants nutritionnels, lalimentation contient dautres

    mtabolites aux proprits antioxydantes, tells que les huiles essentielles [31], les alcalodes

    les acides organiques, les phytates, les drivs soufrs de l'ail et de l'oignon, les drivs

    indoliques du choux...etc [7].

    I-3) Le stress oxydatif I-3-1) Dfinition

    Le stress oxydant est communment dfini comme un dsquilibre entre les systmes

    oxydants et les capacits antioxydantes dun organisme, dune cellule ou dun compartiment

    cellulaire [33], il se produit dans la cellule quand la concentration des espces ractives

    excde les capacits antioxydantes de cette cellule [24]. Ainsi, le stress oxydant est la

    consquence dune augmentation dans la gnration des espces ractives (dans le cas par

    exemple des intoxications aux mtaux lourds, dans lirradiation, dans les

    ischmies/reperfusions [7], tabagisme, les maladies inflammatoires, le stress [5] etc) et /ou

    dune dfaillance dans les systmes antioxydants [24] cause soit dun dficit nutritionnel en

    antioxydants comme les vitamines ou aux anomalies gntiques responsables dun mauvais

  • 13

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    codage dune protine soit enzymatiquement antioxydante, soit synthtisant un antioxydant

    soit rgnrant un antioxydant [7].

    I-3-2) Consquences biologiques du stress oxydatif

    Les radicaux libres et les autres espces ractives prsentent un paradoxe dans leur

    fonction biologique [9], ils sont indispensables la vie et responsables de nombreuses

    fonctions physiologiques dune part et dautre part ils constituent des espces hautement

    dangereuses susceptibles lors dun stress oxydant dendommager par oxydation les

    diffrentes molcules biologiques notamment les lipides, les protines et lADN [5] [7].

    I-3-2-1) Loxydation des lipides

    Les lipides et particulirement leurs acides gras polyinsaturs constituent des cibles

    privilgies des espces ractives. Loxydation des lipides connue gnralement sous le nom

    de la proxydation lipidique se droule en 3 phases :

    - Linitiation est due lattaque dune espce ractive (radicaux peroxyles, hydroxyles alcoxyles, 1O2, peroxynitrite) pour arracher un hydrogne dun acide gras polyinsatur

    (LH), conduisant alors la formation dun radical acide gras (L) [26] [34].

    - La phase de propagation dbute lorsque le radical acide gras L ragit avec lO2 formant un radical peroxyl LOO qui peut arracher un hydrogne dun autre acide gras polyinsatur et

    crer un nouveau radical libre qui soxydera et ainsi de suite [21]. Au cours de cette raction,

    le radical peroxyle est converti, par ajout dhydrogne, en hydroperoxyde (LOOH) qui se

    dcompose gnralement en produits trs toxiques tels que les aldhydes (Malonate

    dialdhyde, 4- hydroxynonnal) partir de la plupart des acides gras polyinsaturs et des

    isoprostanes partir desters de lacide arachidonique [21]. Ces hydroperoxydes sont aussi

    capables de ragir avec les mtaux de transition (Fe2+, Cu+) engendrant des espces trs

    ractives (radicaux alkoxyles LO et hydroxyles OH) [34].

    - La phase de terminaison consiste terminer la raction radicalaire soit par la combinaison

    de deux radicaux peroxyles pour former un peroxyde relativement stable (raction1) [21] soit

    par la neutralisation des radicaux libres par des antioxydants (AH) (raction 2) [35].

    LOOL + O2 (1) LOO + LOO

    LOO+ AH LOOH + A (2)

  • 14

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif I-3-2-2) Loxydation des protines

    La toxicit des espces ractives de loxygne et de lazote sexerce galement sur les

    protines, et particulirement sur leurs acides amins aromatiques comme le tryptophane, la

    tyrosine et lhistidine [5]. La cystine et la mthionine constituent dautres cibles des espces ractives qui attaquent les groupements SH- conduisant la formation des ponts

    disulfuriques et par consquent lagrgation de plusieurs molcules de protines [5] [10]. A

    cot de la capacit de ces espces ractives de ragir et modifier les acides amins, elles sont

    aussi capables de couper les liaisons peptidiques et de former des fragments protiques en cas

    dune agression trs forte [5] [7]. Ces modifications oxydatives des protines conduisent

    gnralement au changement de la conformation spatiale et par consquent laltration de la

    fonction biologique de cette protine (enzyme, rcepteur, facteur de transcription) [5] [7].

    I-3-2-3) Loxydation de lADN

    LADN quil soit nuclaire ou mitochondrial est galement une cible majeure des

    espces ractives oxygnes et azotes [5] qui sont capables de ragir avec les doxyriboses

    de lADN mais aussi avec ses bases puriques et pyrimidiques [5] [32] induisant alors des

    diffrents dommages comme la modification des bases, la formation des sites abasiques, les

    cassures de brins, les pontages DNA-protines, et les rarrangements chromosomales [7] [26]

    [32]. Le radicale hydroxyle OH est le plus ractif envers les bases azotes et le doxyribose [21] [26], alors que lanion O2- et le H2O2 ne sont pas toxique lADN, mais leur

    gnotoxicit peut tre attribu leur contribution dans la gnration du radical hydroxyle et

    de proxynitrite [26]. Les dommages oxydatifs dADN sont impliqus gnralement dans la

    mutagense, la cancrogense et le vieillissement [36].

    I 3-3) Implications pathologiques du stress oxydatif

    En raison de leur ractivit leve, les espces ractives interagissent avec toute une

    srie de substrats biologiques conduisant laltration de lhomostasie cellulaire de

    lorganisme. Le dysfonctionnement des systmes de rgulation de loxygne et de ses

    mtabolites est lorigine de phnomnes du stress oxydant dont limportance dans de

    nombreuses pathologies comme facteur dclenchant ou associ des complications lors de

    leur volution est maintenant largement dmontr [7]. En fait, de nombreuses tudes, tant

    pidmiologiques que cliniques, indiquent que le stress oxydant est potentiellement impliqu

    dans le dveloppement de plus dune centaine de pathologies humaines diffrentes allant de

  • 15

    Rappels bibliographiques Radicaux libres, systmes antioxydants et stress oxydatif

    lathrosclrose au cancer tout en passant par les maladies inflammatoires, cardiovasculaires,

    neurodgnratives et le diabte [7] (Tableau 1).

    En effet, la plupart des maladies induites par le stress oxydant apparaissent avec l'ge car le

    vieillissement diminue les dfenses antioxydantes et augmente la production mitochondriale

    de radicaux [37].

    Tableau 1 : Les principales affections lies au stress oxydant

    Pathologies

    Rfrences

    Cancer Diabtes type 2 Lathrosclrose Lhypertension Arthrite rhumatode Maladies dAlzheimer, de parkinson Maladies respiratoires (asthme)

    [28] [32]

    [10] [38]

    [17]

    [24]

    [39]

    [40] [41]

    [27]

  • 16

    Rappels bibliographique Les thromboses II- Les thromboses

    Les thromboses sont les maladies vasculaires les plus frquentes [42] qui rsultent

    dune interaction complexe entre les protines circulantes de la coagulation, les plaquettes et

    la paroi vasculaire [1]. Selon le site de leurs formations on distingue deux types des

    thromboses : thromboses artrielles et thromboses veineuses, deux entits distinctes diffrent

    entre elles dans les facteurs de risque, les mcanismes physiopathologiques et les

    manifestations cliniques [42] [43].

    II-1) Les thromboses artrielles La thrombose artrielle est un caillot ou thrombus blanc constitu damas plaquettaire

    consolid par un rseau fibrineux et elle se forme habituellement aprs lrosion ou la rupture

    de la plaque athromateuse lie lvolution de lathrosclrose, cette thrombose est connue

    sous le nom dathrothrombose [1] [42] [43]. Lathrothrombose est considre actuellement

    comme la cause principale de la mortalit dans le monde [1] [44], elle est responsable des

    complications cliniques trs dangereuses regroupes en trois catgories : les syndromes

    coronariens aigus, laccident vasculaire crbral et lischmie aigue des membres infrieurs

    [1] [42] [43].

    II-1-1) Mcanisme physiopathologique Le gnrateur principal de la thrombose artrielle est lathrosclrose, une atteinte

    inflammatoire chronique qui affecte les artres de gros et de moyen calibre qui sont

    particulirement les artres coronaires, priphriques, crbrales, les carotides, et laorte [1]

    [45]. Selon lorganisation mondiale de la sant, lathrosclrose est une association variable

    de remaniements de lintima des artres de gros et moyen calibre consistant en une

    accumulation focale de lipides, de glucides complexe, de sang et de produits sanguins ,de

    tissu fibreux et de dpts calcaires [44].

    Les mcanismes physiopathologiques de formation et dvolution de lathrosclrose

    et par consquences lathrothrombose sont lis aux facteurs de risque de cette pathologie

    (tabagisme, alcools, hypertension, hypercholestrolmie, diabte, ) pour lesquels le stress

    oxydant est retrouv, des degrs divers, comme composant des vnements cellulaires et

    molculaires dltres pour le tissu vasculaire [47] [46] [21].

  • 17

    Rappels bibliographique Les thromboses

    Limplication du stress oxydant dans lathrosclrose a t initialement rvle par

    loxydation des lipoprotines de basse densit LDL (low density lipoproteins) qui sont les

    carrires principales du cholestrol dans le plasma [44] [48]. Loxydation de ces lipoprotines

    reprsente ltape initiale dans le processus de lathrogense qui gnre de nombreuses

    modifications la fois des lipides et de la copule protique (apolipoprotine B) de la

    lipoprotine [44] [47]. La premire tape de lathrogense donc est la pntration des LDLs

    dans lintima du sous endothlium (premire couche de la paroi vasculaire en contact avec le

    sang) et leurs liaison avec les protoglycanes de la matrice extracellulaire facilite leurs

    rtention au sein de cette structure cellulaire, o elles sont soumises aux modifications

    oxydatives par les espces ractives [21]. Lors de la deuxime tape, les LDL oxydes sont

    captes rapidement par les macrophages de la paroi artrielle qui deviennent donc des

    cellules riches en lipides nommes cellules spumeuses [17] [21]. Les LDLs oxydes ont des

    rcepteurs aussi au niveau des cellules endothliales qui stimulent lexpression des molcules

    dadhsion ce qui conduit lactivation de la raction inflammatoire et le recrutement des

    cellules pro-inflammatoires vers lintima des artres [44] [47]. Les cellules spumeuses et les

    leucocytes actives librent par la suite des diffrents mdiateurs qui amplifient le processus

    inflammatoire dune part et dautre part induisent la prolifration et la migration des cellules

    musculaires lisses (CML) de la mdia (deuxime couche de la paroi vasculaire qui suite

    lintima) vers lintima [21] [49]. Laccumulation des CML avec les cellules spumeuses et le

    dbris cellulaires et les lipides librs par les cellules ncrotiques est lorigine de

    lpaississement de lintima et la formation de la plaque athromateuse [21] [47] [49],

    (Figure 2) qui souvent va continuer dvoluer ver la plaque complique, laugmentation de la

    taille du centre ncrotique ainsi que la rupture de la plaque induite par des mtalloprotases

    librs par les macrophages [21]. La rupture de cette plaque cause une altration de la paroi

    artrielle ce qui conduit un contact entre les lments du sang et les structures sous

    endothliales entrainant ainsi lactivation de la cascade dhmostase (adhsion, agrgation

    plaquettaire et coagulation) et la formation dune athrothrombose [49] (Figure 2).

  • 18

    Rappels bibliographique Les thromboses

    Laltration de la paroi artrielle lie la rupture de la plaque athromateuse permet

    ladhsion des plaquettes aux structures sous endothliales et leurs activation, entrainant

    lexpression des diffrents rcepteurs et la libration des diffrents mdiateurs tels que lADP,

    et le thromboxane A2 (TXA2) impliqus dans lactivation et le recrutement dautre plaquettes

    pour former un clou plaquettaire hmostatique compos des plaquettes relies entre elles par

    des molcules de fibrinognes et laide des rcepteurs membranaires glycoprotiques (GPIIb

    et GPIIIa). Ce caillot plaquettaire est rapidement consolid par un rseau de fibrine form

    aprs lactivation de la cascade de la coagulation [51] [52] [53].

    Figure 2 : Droulement de lathrosclrose et la formation de lathrothrombose [50]

  • 19

    Rappels bibliographique Les thromboses Ce thrombus form (caillot fibrino-plaquettaire) est susceptible doblitrer la lumire

    artrielle provoquant alors des accidents ischmiques trs dangereux [46] [49] tels que

    linfarctus de myocarde, la mort du cur soudaine, laccident vasculaire crbral, lischmie

    aigue des membres infrieurs (perte de fonction), la gangrne des extrmits, la claudication

    intermittenteetc. [45] [1] [54].

    II-2) Les thromboses veineuses La thrombose veineuse est la pathologie vasculaire la plus frquente aprs linfarctus

    de myocarde et laccident vasculaire crbral [42] [55]. Cette thrombose est un thrombus

    rouge constitu principalement dun rseau de fibrine et de globules rouges avec un peu de

    plaquettes [55] [56]. La thrombose veineuse est reprsente par deux vnements cliniques

    runis sous le terme de maladie veineuse thromboembolique, la thrombose veineuse profonde

    et lembolie pulmonaire [42] [55].

    La thrombose veineuse profonde ou la phlbite survient le plus souvent dans une veine

    des jambes, mais elle peut survenir sur presque toutes les veines de lorganisme (bras,

    cerveau, tube digestif, reinsetc.). Elle commence souvent dans les veines du mollet au

    niveau de petites valves ou valvules. le caillot une fois form peut devenir important, allant

    jusqu boucher toute la longueur des veines dune jambe [57] entranant alors une douleur

    aigue associe un dme (gonflement) et une augmentation de la chaleur du membre avec

    un aspect rouge de la peau [57] [58] (Figure 3) .

    Figure 3: Formation dune phlbite au niveau des veines de jambe [57]

  • 20

    Rappels bibliographique Les thromboses

    Le caillot dans la veine de la jambe peut se dtacher, remonter dans les veines jusquau cur,

    le traverser et atteindre les artres au niveau du poumon conduisant alors lembolie

    pulmonaire qui fait toute la gravit des phlbites car si les caillots ayant migr dans les artres

    du poumon sont nombreux et volumineux peuvent bloquer la respiration et acclrer la

    frquence respiratoire (dyspne) et cardiaque (tachycardiaque) [57] [59].

    II-2-1) Mcanisme physiopathologique

    La survenue de la maladie veineuse thromboembolique est associe diffrents facteurs

    de risque tels que limmobilit, le cancer, lhypercoagulabilit, la chirurgie, les traumatismes

    et la grossesse [43] [55] [56].

    - Limmobilisation prolonge lors de lactivit professionnelle, le voyage lent, lalitement et la paralysie des membres augmente la stase veineuse [58] qui concentre localement les

    facteurs dactivation dhmostase (cytokine et mdiateurs inflammatoires), favorise la

    margination et linteraction des cellules circulantes avec lendothlium et elle est

    responsable dune hypoxie locale qui conduit lactivation des cellules endothliales qui

    exprime alors un facteur pro-coagulant qui est le facteur tissulaire [55] [56] [60].

    - Le cancer est lun des importants facteurs de risque des thromboses veineuses, il est impliqu dans cette pathologie via diffrents mcanismes. En effet, la masse de la tumeur

    forme peut crer une stase par compression et invasion des vaisseaux et favoriser la

    libration du facteur tissulaire par les organes affects pendant lexpansion et la mtastase.

    Certaines drogues anticancreuses peuvent provoquer des dommages au niveau des cellules

    endothliales et augmenter lexpression de facteur tissulaire par les monocytes et les

    macrophages induisant une rponse pro-coagulante par les cellules htes. La radio ou la

    chimiothrapie provoque une hpatotoxicit qui peut causer une rduction dans le taux des

    anticoagulants physiologiques (antithrombine III, protine C et protine S) [55] [56] [60].

    - Lhypercoagulabilit lie des dficits congnitaux des inhibiteurs physiologiques de la coagulation comme lantithrombin III, la protine C et la protine S sont trs rares mais sont

    des facteurs de risque trs forts pour les thromboses veineuses. Des mutations au niveau de

    deux facteurs de coagulation, la mutation G1691A dans le facteur V (Leiden) qui le rend

    rsistant linactivation par la protine C et la mutation G20210A dans la prothrombine (II)

    sont aussi responsables de lhypercoagulabilit du sang [55].

  • 21

    Rappels bibliographique Les thromboses

    Ces dficits congnitaux et ces deux mutations peuvent tre aussi impliqus dans la

    thrombose artrielle mais avec des degrs plus faibles par rapport la thrombose veineuse

    [55] [56].

    - La chirurgie particulirement, du cancer, de lobsit et la chirurgie orthopdique sont thrombognes car elles saccompagnent le plus souvent par une immobilisation allonge et

    donc une stase veineuse. dautre part le geste chirurgicale lui mme peut favoriser des

    thromboses veineuse car les tissus agresss par la chirurgie librent des substances

    dfensives (inflammatoire) qui interfrent avec la coagulation et donc facilite la constitution

    dune thrombose.

    - Les traumatismes tel que la fracture de la jambe, le traumatisme de la hanche, entorse grave du genou constituent aussi des facteurs de risque important pour la formation de la

    thrombose veineuse [59].

    - La grossesse est caractrise par laugmentation de la concentration des facteurs procoagulants, la diminution de la concentration de certains anticoagulants physiologiques,

    et la diminution de lactivit fibrinolytique. Ces changements hmostatiques ont pour

    objectif de maintenir la fonction du placenta pendant la grossesse et diminuer la perte du

    sang lors daccouchement augmente le risque de la thrombose veineuse [55].

    Tous ces facteurs de risque de thrombose veineuse induisent donc lactivation de la

    coagulation, une cascade des ractions enzymatiques qui aboutissent la formation dun

    rseau protique de fibrine insoluble capable doblitrer la lumire vasculaire.

    Dans les conditions physiologiques normales, la coagulation est active lors dune

    brche vasculaire, pour consolider lagrgat plaquettaire a fin de colmater la brche et arrter

    le saignement du sang [61] [62]. La formation de ce caillot fibrineux est ralise par deux

    voies, la voie endogne ou intrinsque et la voie exogne ou extrinsque, toutes deux

    aboutissant lactivation du facteur X, une tape commune aboutit ensuite la formation de

    thrombine, une srine protase qui catalyse la transformation de fibrinogne en fibrine

    insoluble [52] (Figure 4). Les deux voies impliquant des facteurs de coagulation qui sont des glycoprotines dont la plupart sont des enzymes protolytiques, type srine protase qui

    circulent dans le sang ltat de zymogne. Ces systmes enzymatiques sont rguls par des

    coenzymes ou catalyseurs, des ractions de control rtro-actif positives ou ngatives et des

    inhibiteurs physiologiques (antithrombin III, protine C et protine S) [63].

  • 22

    Rappels bibliographique Les thromboses

    - La voie endogne, dans la quelle tous les lments ncessaire de la coagulation sont prsents dans le plasma sans apport extrieur. Cette voie est dclenche par lactivation du

    facteur XII (Hageman) lors de ce contact aux structures lectro-ngatives de la matrice sous-

    endothliale (collagne, sulfatides, glycosaminoglycanes) [64] [65], une activation qui

    conduit par la suite lactivation de pr-kallikrine en kalikrine qui son tour peut activer le

    F XII. Le F XII activ catalyse la transformation de la forme zymogne du facteur XI la

    forme protolytique active qui active par la suite le facteur IX [65]. Ce dernier se lie la

    surface de phospholipides anioniques des plaquettes (F3P) par lintermdiaire des ions

    calcium et forme, en prsence de son co-facteur, le facteur VIII le complexe tenase qui est

    responsable de lactivation du facteur X (le facteur Stuart). Ce dernier forme avec son

    cofacteur, le facteur V (pro-acclrine), les phospholipides plaquettaires et par lintermdiaire

    aussi des ions de calcium le complexe prothrombinase qui catalyse la transformation de

    prothrombine (facteur II) en thrombine [61] [66] (Figure 4).

    - La voie exogne est la voie la plus simple et la plus rapide que la voie endogne, elle fait intervenir un nombre limit de facteurs [66].Cette voie est active par un facteur non

    plasmatique qui est le facteur tissulaire, une glycoprotine membranaire exprime sur la

    surface des cellules endothliales et les cellules de la matrice sou-endothliale [61] [65]. Lors dune brche vasculaire, le facteur tissulaire devient en contact avec le plasma ce qui permet

    linteraction avec le facteur VII (pro-convertine) pour former un complexe enzymatique

    ractif (Facteur tissulaire-FVII) .Ce complexe est responsable de lactivation de facteur X et

    aussi de facteur IX et par consquence de prothrombine en thrombine [61] [53]. La thrombine

    forme par les deux voies catalyse la conversion de fibrinogne en monomres de fibrine qui

    sassocient les unes aux autres grce des liaisons hydrogne pour former un rseau fibrineux

    instable, o le facteur XIIIa (le facteur stabilisateur de fibrine) pralablement activ par la

    thrombine intervient pour la solidification du caillot fibrineux par ltablissement de liaisons

    covalentes entre les diffrentes molcules de fibrine [61] [62] (Figure 4).

  • 23

    Rappels bibliographique Les thromboses

    II-3) Traitement des maladies thrombotiques

    Le traitement pharmacologique est primordial pour limiter les dommages des

    thromboses artrielles et veineuses. Lobjectif de ce traitement est la rcanalisation du

    vaisseau occlus et viter une rocclusion prcoce. Actuellement, il existe trois classes

    dagents pharmacologiques antithrombotiques utilisables, les antiagrgants, les

    anticoagulants, et les fibrinolytiques [67].

    Les antiagrgants (aspirine, clopidogrel, ticagrelor) reprsentent lheure actuelle

    le traitement de rfrence des thromboses artrielles [67], mais les anticoagulants sont aussi

    recommands en association avec les antiagrgants et les fibrinolytiques pour traiter les

    syndromes coronaires aigus et linfarctus crbral [67] [68] [69].

    Figure 4 : La cascade de la coagulation dans la voie endogne et la voie exogne [61] [64]

  • 24

    Rappels bibliographique Les thromboses

    Le traitement fibrinolytique (streptokinase, urokinase, activateur tissulaire de

    plasminogne) a pour but de lyser le thrombus artriel ou veineux et il associ le plus

    souvent un traitement antiagrgant et anticoagulant [67] [68].

    Les anticoagulants reprsentent le traitement principal de la maladie veineuse

    thromboembolique. De nombreux anticoagulants agissants diffrents niveaux de la cascade

    de la coagulation sont utiliss et ils sont regroups en trois classes, deux classes des

    anticoagulants classiques (les hparines et les anti vitamines K) et la classe des nouveaux

    anticoagulants [69] [70].

    -Les hparines

    Il existe deux types des hparines utilisables et administres par voie intraveineuse ou

    sous cutane, lhparine non fractionne (HNF) et les hparines de bas poids molculaire

    (HBMP) [69] [70]. Lhparine non fractionne est compose dun mlange htrogne de

    chanes polysaccharidiques sulfates de taille et de structures diffrentes extraites de la

    muqueuse intestinale de porc. Le poids molculaire varie de 5000 35000 daltons alors que

    les hparines de bas poids molculaire sont issues de la dpolymrisation des chanes

    polysaccharidiques de lHNF par des procds chimiques ou enzymatiques, leurs poids

    molculaire varient de 3000 5000 daltons. LHNF et les HBPM forment un complexe avec

    lanticoagulant physiologique lantithrombin III potentialisant son effet sur l'inactivation de

    divers facteurs de coagulation. Le complexe HNF-antithrombin III inactive le plus notamment

    les facteurs Xa et la thrombine (facteur IIa), mais un moindre degr les facteurs IXa, XIa et

    XIIa, alors que le complexe HBPM-antithrombinIII inhibe particulirement le facteur Xa et

    moindre degr la thrombine [70].

    -Les anti vitamines K

    La vitamine K est un lment ncessaire dans la synthse au niveau du foie de quatre

    facteurs de la coagulation, la prothrombine II, la proconvertine VII, le facteur stuart X, et le

    facteur antihmophilique B (le facteur IX). Elle intervient dans la carboxylation des molcules

    dacide glutamique de lextrmit N- terminale de la chaine glycoprotinique de chacun de

    ces facteurs. Cette carboxylation est ncessaire pour lactivit biologique et la fixation de ces

    facteurs sur les surfaces phospholipidiques plaquettaires, et elle ncessite la prsence de la

    forme rduite de vitamine KH2.

  • 25

    Rappels bibliographique Les thromboses Ce dernier est transform aprs la -carboxylation en poxyde de vitamine K qui est rgnre

    via la vitamine K poxyde rductase pour tre utilise dans une autre raction de

    carboxylation. Les anti-vitamines K exercent leurs effets anticoagulants en inhibant le

    recyclage de vitamine K, ce qui conduit la perdre de lactivit enzymatique des facteurs

    vitamines K dpendants et par consquence la ralentie de la vitesse de la coagulation [70]

    [71]. Les anti-vitamines K sont administres par voie orale et actuellement plusieurs types des

    anti-vitamines K sont utiliss comme la warfarin, phenindione, acenocoumarol et

    phenprocoumon [70].

    -Les nouveaux anticoagulants

    Des nouveaux anticoagulants sont actuellement utiliss cot des anticoagulants

    classiques. Ces anticoagulants sont subdiviss selon leur mode daction en deux catgories,

    les inhibiteurs indirects qui agissent en potentialisant lactivit de lantithrombine III,

    et parmi les quelles, la fondaparinux et lidraparinux qui sont des inhibiteurs synthtiques

    indirects et slectifs du facteur Xa et ils sont constitus de 5 units saccharides capables de

    modifier la conformation en augmentant lactivit inhibitrice naturelle de lantithrombine III

    sur le facteur Xa [72] [73].

    Les inhibiteurs directs agissent directement sur le facteur Xa ou la thrombine, et parmi

    les quelles, le DX-9065a, lhirudin, Largatrobanetc. Le DX-9065a est un driv

    synthtique de lacide propanoique qui inhibe directement le facteur Xa libre et le facteur Xa

    li dans le complexe prothrombinase [72] [73] alors que lhirudin est un peptide de 65 acides

    amins extrait de la glande salivaire dune espce de ver (Hirudo medicinalis) et il inhibe

    directement et de faon irrversible la thrombine [72]. Largatroban est un driv synthtique

    dacide carboxylique qui inhibe directement la thrombine [72].

  • 26

    Rappels bibliographiques Les huiles essentielles

    III-Les huiles essentielles

    Les huiles essentielles, les essences ou les huiles volatiles sont des substances

    naturelles volatiles, ont composition gnralement assez complexe, caractrises par une forte

    odeur et synthtises par les plantes comme des mtabolites secondaires [74] [75].

    Elles reprsentent une petite fraction dans la composition chimique de la plante et sont

    responsables de lodeur distinctive de la plante, et cest pour cette raison que les plantes qui

    synthtisent les huiles essentielles sont connus sous le nom de plantes aromatiques [76].

    Les huiles volatiles peuvent tre stockes dans tous les organes vgtaux, les fleurs

    (Bergamotier, Tubreuse), les feuilles (Citronnelle, Eucalyptus), les corces (cannelier), les

    bois (bois de rose, santal), les racines (vtiver), les rhizomes (curcuma, gingembre), les fruits

    (Toute-pice, anis), et les graines (muscade, nigelle) [74] [75].

    Elles sont liquides temprature ambiante, dun poids molculaire faible, volatiles et

    entrainable la vapeur deau ce qui les diffrencient des huiles fixes, incolores et rarement

    colores et sont liposolubles et solubles dans les solvants organiques, leur densit est en

    gnrale infrieur celle de leau [75].

    III-1) Composition chimique Les huiles essentielles sont des mlanges complexes de constituants, contiennent 20

    60 composants avec des concentrations diffrentes, et elles sont caractrises gnralement

    par 2 ou 3 composants majoritaires reprsentent 20-70% dhuile essentielle totale, alors que

    les autres composs se trouve sous forme des traces [74].

    Les constituants des huiles essentielles appartiennent de faon quasi exclusive deux groupes

    caractriss par des origines biogntiques distinctes, le groupe des terpnes dune part et le

    groupe des composs aromatiques drivs de phenyl propane beaucoup moins frquents

    dautre part [75] (Figure 5).

    III-1-1) Les terpnes Les terpnes sont les composants les plus abondants dans les huiles essentielles et sont

    subdiviss en deux classes, les mono et les sesquiterpnes. Les monoterpnes reprsentent la classe la plus simple de la srie des terpnes (

    lexception des hmi terpnes qui sont trs rares), ils contiennent 10 atomes de carbones

    rsultants du couplage tte queue de deux units disoprne de 5 atomes de carbones.

  • 27

    Rappels bibliographiques Les huiles essentielles

    Ils constituent un pourcentage important dans la composition des huiles essentielles

    (80 98 % dhuiles essentielle totale) par rapport aux sesquiterpnes. Sur le plan structural

    les monoterpnes peuvent tre: acyclique comme le myrcne et ocimene, monocyclique

    comme le P-cymene et terpinne, ou bicyclique comme le pinne, camphne et sabinne. Ils

    peuvent tre aussi fonctionnaliss tel que les alcools (graniol, linalol, citronellol, menthol,

    fenchol), les aldhydes (granial, nral), les ctones (tagtone, menthone, carvone), les

    esters (actate de citronellyle, actate de methyl, actate d-terpinyl), les peroxydes

    (ascaridole), et les phnols (thymol et carvacrol) [75] (Figure 5). Les sesquiterpnes sont composs de 15 atomes de carbones et issus de lassemblage

    de 3 units isoprniques. Ils ont aussi diverses structures, des carbures mono ou polycycliques

    (B-bisabolne, B-caryophyllne et longifolne), des alcools (farnsol, carotol, B-santalol, et

    patchoulol), des ctones (nootkatone, cis-longipinane-2,7-dione, et B-vtivone), des aldhydes

    (sinensals) et des esters (actate de cdryle) [75] (Figure 5).

    III-1-2) Les composs aromatiques Les composs aromatiques sont des drivs de phenyl propane (C6- C3), et sont

    beaucoup moins frquents que les terpnes. Ils peuvent tre des aldhydes comme le

    cinnamaldehyde, des alcools comme cinnamique alcool, des phnols comme chavicol, et

    eugenol, des drivs de mthoxy comme lanethol elemicine et estragole et des drivs de

    dioxymethylne comme lapiole, myristicine, et safrole [74] (Figure 5).

    Les huiles essentielles peuvent tre galement renfermes dautres constituants qui ne

    sont pas des terpnes ou des drivs de phnyl propane, comme les composs issus de la

    dgradation dacides gras (3Z-hexn-1-ol, 2E-hexanals) et de terpnes (les ionones, et les

    irones), et les composs azots et soufrs qui rsultent du clivage dacides amins ou de ces

    prcurseurs (indole) [75] [77] [78].

  • 28

    Rappels bibliographiques Les huiles essentielles

    III-2) Biosynthse et rle biologique

    La synthse et laccumulation des huiles essentielles sont gnralement associes la

    prsence de structures histologiques spcialises (poils scrteurs, poches scrtrices, canaux

    scrteurs, et trichomes glandulaires) localises sur ou proximit de la surface de la plante

    [75] [77].

    Les composs terpniques constituent une famille de composs largement rpandu dans le

    rgne vgtal et les principaux constituants des huiles essentielles. Ils sont synthtiss partir

    dun prcurseur unique appel lisopentenyl pyrophosphate (IPP) (C5H8) [79]. Cette unit

    isoprnique 5 atomes de carbone peut tre synthtise dans le cytoplasme via la voie du

    Figure 5 : Structure de quelques composs rencontrs dans les huiles essentielles [75]

  • 29

    Rappels bibliographiques Les huiles essentielles mvalonate ou dans les plastides via la voie non mvalonique (la voie de doxy xylulose

    phosphate) [79] [80] [81].

    La voie du mvalonate consiste en la condensation de deux molcules dacetyl CoA

    pour former lacetoactyl CoA qui se transforme aprs une chaine des ractions

    enzymatiques et consommatrices dnergie en mvalonate 5-diphosphate, puis une raction de

    dcarboxylation permet de transformer ce dernier en IPP [79] [80].

    Alors que pour la voie non mvalonique, la condensation tte tte de

    glyceraldehyde3-phosphate avec le pyruvate conduit la formation de 1-deoxy-D-xylulose-5-

    phosphate (DOXP) qui subit une chaine des ractions enzymatiques aboutissent par la suite

    la formation de 1-hydroxy-2-methyl-2(E) butenyl-4PP (HMBPP), qui sous laction de

    HMBPP rductase se transforme en IPP [80] [81].

    Aprs la synthse de lunit isoprnique, des ractions de condensation tte queue dun

    nombre variable dunits isoprniques aboutissent formation des diffrentes classes

    terpniques ; des monoterpnes C10 (issus de la condensation de 2units isoprnique), des

    sesquiterpnes C15 (3 units isoprnique), des diterpnes C20 (4 units isoprnique) et des

    triterpnes C30 (6 units isoprnique) [79] [80].

    Pour chaque classe de terpne, des diffrentes ractions chimiques, cyclisation

    fonctionnalisation, rarrangementetc, permettent de former diverses structures terpniques

    partir dun prcurseur unique [75].

    Des diffrents rles biologiques sont reconnues aux huiles essentielles, et gnralement,

    - les huiles essentielles jouent un rle important dans la protection de la plante, puisque elles

    agissent comme antibactriennes, antifungiques, antivirales et insecticides [74].

    -Elles protgent aussi la plante contre les herbivores par son odeur dfavorable et inhibitrice

    de lapetite de lanimale cette plante [74].

    -Elles rduisent la comptition des autres espces des plantes par linhibition de la

    germination (agents alllopatiques) [75] [82].

    - Les huiles essentielles jouent aussi un rle important dans lattraction des pollinisateurs

    spcifiques (insectes, oiseaux) qui participent dans la dispersion du pollen et des graines ce

    qui favorise la reproduction [74] [75] [78]. -Elles protgent la plante contre le stress photo-oxydatif et participent aussi dans la croissance

    et le dveloppement de la plante (des phytohormones comme le giberlline) [83].

  • 30

    Rappels bibliographiques Les huiles essentielles III-3) Procds dextraction Plusieurs techniques sont utilises pour lextraction des huiles essentielles parmi les quelles :

    Lhydrodistillation, la mthode la plus simple et plus anciennement utilise [84] qui

    consiste immerger le matriel vgtale directement dans un rcpiant rempli deau plac sur

    une source de chaleur. Lbullition de leau entraine alors les huiles essentielles qui au contact

    dun rfrigrant elles se condensent, et se rcuprent sous forme dune mulsion (eau + huile

    essentielle) et se sparent par la suite de leau par simple diffrence de densit [75].

    Lextraction au CO2 supercritique qui est une technique rcente, consiste utiliser

    le CO2 pression leve et basses tempratures pour lobtention des huiles essentielles.

    Dans ces conditions le CO2 se trouve ltat supercritique, il nest ni liquide, ni gazeux et cela

    lui confre une bonne diffusibilit dans les solides et un bon pouvoir solvants [75].

    Lextraction par micro-ondes est une technique aussi rcente, consiste chauffer la

    matire vgtale place dans une enceinte close par un rayonnement micro-ondes. Le

    chauffage de la plante permet la libration des huiles essentielles qui sont entraines par la

    vapeur deau produite par la matire vgtale. Un systme de refroidissement lextrieur

    permet la condensation de distillat compos deau et dhuile essentielle facilement sparable

    par simple dcantation [75] [85].

    III-4) Proprits pharmacologiques et toxicologiques

    Les effets bnfiques des composs volatiles des huiles essentielles sont utiliss depuis

    fort long temps par les anciennes civilisations, pas seulement comme des aromes et des

    conservateurs alimentaires mais aussi pour prvenir et soigner les pathologies courantes [86].

    Actuellement de nombreuses tudes ont dmontr que les huiles essentielles exercent des

    diffrentes activits biologiques et pharmacologiques, parmi les quelles

    Lactivit antioxydante, o des diffrents tests ont confirm que ces mtabolites

    possdent des proprits antioxydantes. Ltude de Sacchetti et al a montr que 11 huiles

    essentielles de diverses origines exercent une excellente activit antioxydante dans les

    systmes du DPPH et de -carotne/acide linolique, et que lhuile essentielle de Thymus

    vulgaris a un pouvoir antioxydant lev en comparaison des antioxydants synthtiques

    BHA et trolox [87]. Dautre part une tude rcente a confirm que lhuile essentielle de

    Satureja cilicica a un grand pouvoir de neutralisation du radical DPPH et de conservation du

    beurre contre la peroxydation lipidique [88]. Les huiles essentielles de lOriganum vulgaris

    de Saturja montana et de leurs composs majoritaires, thymol et carvacrol inhibent, in vitro

  • 31

    Rappels bibliographiques Les huiles essentielles

    la formation de 3-nitrotyrosine et du malonate dialdehyde marqueurs du stress oxydatif

    induit par le peroxynitrite (ONOO-) [89].

    Leffet anti-inflammatoire des huiles essentielles a t galement tudi. En effet les

    huiles essentielles de Carlina acanthifolia, Citrus aurantium, Cyperus esculentus et

    Hedychium coronarium ont exprim un effet anti-oedme des pattes chez les rats traits par la

    carageenan [90] [91], et dautre part les huiles essentielles de Salvia albicaulis, et Salvia

    dolomitic ont montr un grand pouvoir inhibiteur, in vitro, 5-lipo-oxygnase, enzyme cl

    dans lactivation et lamplification de la raction inflammatoire [92].

    Des activits anticancreuses des huiles essentielles ont t tablit sur diffrentes

    cellules tumorales, ainsi il a t dmontr que lhuile essentielle de Myrica gale exerce un

    effet inhibiteur sur la croissance des cellules cancreuses des poumons (Carcinoma A 549), et

    du colon (adenocarcinomaDLD-1-) [93]. Dans la mme optique lhuile essentielle

    de Cymbopogon flexuosus et son compos majeur isointermedeol induisent lapoptose des

    cellules cancreuses du sang (leukemia HL 60) [94]. En plus de ces activits prcdemment cits, les huiles essentielles possdent aussi

    des proprits antimicrobienne vis - vis des diffrents micro-organismes. Lhuile essentielle

    de Thymus vulgaris, a montr une grande efficacit vis--vis de 8 champignons contaminants

    les aliments [95] et dautre part les huiles essentielles de Foeniculum vulgare, de Mentha

    piperita, et de Thymus vulgaris exercent une excellente activit vis--vis des bactries

    gram(+) et gram (-), des levures, des champignons et des virus [96]. Par ailleurs les huiles

    essentielles de Garlic, cinnamon, marjoram et thyme possdent un grand pouvoir

    antimicrobien vis--vis de 4 bactries pathognes, Escherichia coli, Salmonella typhimurium,

    Bacillus ceruse et Staphylococcus aureus [97].

    Sur le plan toxicologique, les huiles essentielles ont une toxicit aigue par voie orale

    faible ou trs faible la majorit de celles qui sont couramment utilises ont une DL50 comprise

    entre 2 et 5g/kg (Anis, eucalyptus, girofleetc), ou ce qui est le plus frquent suprieure

    5g/kg (camomille, citronnelle, lavande, vtiveretc) [75]. Les huiles essentielles qui sont

    utilises en parfumerie peuvent se comporter en irritant des muqueuses respiratoires et

    favoriser le dclenchement des crises dasthmes pour les asthmatiques [75]. Certaines huiles

    essentielles peuvent provoquer des ractions allergiques sur la peau comme les huiles

    essentielle de la menthe, la liste, la mlisse, et le pin [75]. Dautre par lexposition de

    certaines huiles comme de Citrus bergamia aux rayons ultraviolets ou aux rayons du soleil

    peut induire le cancer de la peau [74].

  • 32

    Rappels bibliographiques La plante Nigella sativa .L

    IV- La plante Nigella sativa. L IV-1) Description de la plante

    Nigelle sativa L, communment appele nigelle cultive est une plante herbace,

    annuelle qui appartient la famille ranunculaceae , elle est connue sous diffrents noms

    "Cumin noir" en franais "Black cumin" en anglais, "Kalonji" en Asie (Pakistan, Inde,

    Afghanistan) et "Sanoudj", "habbet es souda" et "habbet el baraka" dans presque tout les pays

    arabe [98] [99]. Elle est originaire dAsie mineure, mais elle est cultive dans presque toute

    lAsie, la rgion mditerranenne [100] et aussi le sud de lEurope [101].

    Cette plante est caractrise par sa tige dresse, ramifie de 30 40cm dhauteur, ses feuilles

    multifides, les infrieurs ptioles et les suprieures sessiles. Les fleurs sont petites de 2,5cm

    de diamtre avec ptales ordinairement dun blanc bleut et spales ovales acumines au

    sommet. Les fruits murs sont des capsules constitues de follicules souds souvrant par une

    fente interne, renfermant de nombreuses graines noires, oblongues, anguleuse et de 3mm de

    long granuleuse [98] (Figure 6).

    Figure 6: Aspect morphologique de la plante Nigella sativa.L

  • 33

    Rappels bibliographiques La plante Nigella sativa .L

    Les graines de la nigelle occupent une place spciale dans le monde de la mdecine

    traditionnelle cause de sa popularit et ses applications trs large , elles sont utilises

    comme additifs dans plusieurs plats, les pates, les fromages, le riz, le yaourt, les vinaigres, les

    salades, le th, le caf, et sont consommes extensivement comme un pice [3]. Dautre part,

    ces graines sont employes aussi traditionnellement pour le traitement et la prvention de

    nombreuses maladies comme les troubles gastro-intestinales (la diarrhe, la constipation),

    linflammation, lasthme, lhypertension, le diabte, les brulures, la fivre et les infections [3]

    [101]. Au regard de