actuaires financiers au titre du risque de crédit

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1 Mémoire présenté le : 03/07/2019 pour l’obtention du Master droit économie et gestion Mention actuariat et l’admission à l’Institut des Actuaires Par : Williams TCHIMOU Titre : IFRS 9 - Nouveau paradigme de provisionnement des instruments financiers au titre du risque de crédit : Application à un portefeuille de crédits à la consommation de la clientèle particulière. Confidentialité : NON OUI (Durée : 1 an 2 ans) Les signataires s’engagent à respecter la confidentialité indiquée ci-dessus Président du jury : Alexis COLLOMB Membre présents du jury de l’Institut des Actuaires : Florence Picard Edith Bocquaire Carole Mendy Pierre Petauton Signatures Directeur de mémoire : Nom : Franck AFFALI Signature : Invité : Nom : Signature : Autorisation de publication et de mise en ligne sur un site de diffusion de documents actuariels (après expiration de l’éventuel délai de confidentialité) Signature du Directeur de mémoire Membres présents du jury du CNAM : François Weiss David Faure Olivier Desmettre Signature du candidat 40 rue des Jeûneurs Case EPN9-J 75002 Paris France

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Page 1: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

1

Mémoire présenté le : 03/07/2019

pour l’obtention du Master droit économie et gestion

Mention actuariat

et l’admission à l’Institut des Actuaires

Par : Williams TCHIMOU

Titre : IFRS 9 - Nouveau paradigme de provisionnement des instruments

financiers au titre du risque de crédit :

Application à un portefeuille de crédits à la consommation

de la clientèle particulière.

Confidentialité : NON OUI (Durée : 1 an 2 ans)

Les signataires s’engagent à respecter la confidentialité indiquée ci-dessus

Président du jury :

Alexis COLLOMB

Membre présents du jury de l’Institut

des Actuaires :

Florence Picard

Edith Bocquaire

Carole Mendy

Pierre Petauton

Signatures

Directeur de mémoire :

Nom : Franck AFFALI

Signature :

Invité :

Nom :

Signature :

Autorisation de publication et

de mise en ligne sur un site de

diffusion de documents

actuariels (après expiration de

l’éventuel délai de confidentialité)

Signature du Directeur de

mémoire

Membres présents du jury du CNAM :

François Weiss

David Faure

Olivier Desmettre

Signature du candidat

40 rue des Jeûneurs Case EPN9-J 75002 Paris

France

Page 2: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

2

Résumé

Le secteur bancaire connait depuis plusieurs années un contexte réglementaire et normatif en

perpétuelle évolution : de Bâle I à Bâle II/III puis maintenant à Bâle IV au titre de la réglementation

prudentielle et de IAS 39 à IFRS 9 au titre du dispositif normatif comptable. La norme IFRS 9, dont la

version définitive a été publiée le 24 juillet 2014, s’inscrit dans cette dynamique d’évolution réglementaire

et normative.

D’application en janvier 2018, elle fait suite à la crise financière de 2008 qui a mis en évidence les limites

du modèle actuel de provisionnement au titre du risque (connu sous la dénomination IAS 39) basé sur

les pertes avérées. IFRS 9 instaure donc un nouveau modèle de provisionnement basé sur les pertes

de crédit anticipées (ECL – Expected Credit Losses). En synthèse, elle exige que les entités

comptabilisent les pertes de crédits attendues dès le moment où les instruments financiers sont

comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour toute la durée de vie du prêt sur

une base plus régulière. Pour ce faire, elle introduit de concepts nouveaux tels que la notion

d’augmentation significative du risque de crédit, la notion de bucket, les notions de pertes de crédit à 12

mois ou à maturité et la notion de Forward-looking qui sont des notions structurantes pour la mise en

œuvre de la norme.

A partir d’un portefeuille de crédit à la consommation de la clientèle particulière d’une banque de la place,

il a été proposé une méthodologie de spécification des différentes notions structurantes ci-dessus pour

la mise en œuvre de la nouvelle norme IFRS 9. En outre, une démarche de conception d’un calculateur,

à l’aide du langage SAS, a été proposé. En définitive, Il a été montré dans ce mémoire que les

anticipations du marché, à savoir la hausse du niveau de provisionnement au titre du risque de crédit

par la mise en application de la norme IFRS 9, ont été confirmées.

Page 3: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

3

Abstract

Regulation related to banking industry has been continually on progress during the last years: from Basel

I to Basel II / III and now to Basel IV under prudential regulation and from IAS 39 to IFRS 9 under the

accounting standards framework. IFRS 9, the final version of which was published on July 24th, 2014, is

part of this regulatory and regulatory development dynamic.

Effective in January 2018, it follows the 2008 financial crisis, which highlighted the limitations of the

current risk provisioning model (known as IAS 39) based on credit losses. IFRS 9 introduces a new

provisioning model based on Expected Credit Losses (ECL). In summary, it requires entities to recognize

expected credit losses as soon as the financial instruments are recognized and expected losses are

recognized over the life of the loan on a more regular basis. To do this, it introduces new concepts such

as the concept of significant increase in credit risk, the notion of bucket, the notions of credit losses at 12

months or at maturity and the notion of Forward-looking which are notions structuring for the

implementation of the standard.

Based on a consumer credit portfolio of the particular clientele of a local bank, a methodology has been

proposed for the specification of the different structuring concepts above for the implementation of the

new IFRS 9 standard. In addition, a design of a calculator, using the SAS language, was proposed. In

the end, it was shown that market expectations, that is the increase in the level of provisioning for credit

risk through the application of IFRS 9, have been confirmed.

Page 4: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

4

Synthèse

Mots clés : Bâle II/III, Bucket, CCF, Défaut Bâlois, Dégradation significative du risque de crédit,

EAD, Echelle de notation, ECL, ELBE, Forward-Looking, IAS 39, IFRS 9, LGD, PD, PIT, Risque de

crédit, Score de comportement, TTC.

Ce mémoire est subdivisé en 8 grands chapitres dont chacun est consacré à une thématique bien

distincte. L’articulation de ces chapitres vise à mettre en place un modèle de provisionnement en IFRS

9 (nouveau paradigme de provisionnement des instruments financiers au titre du risque de crédit).

Chaque chapitre a été traité avec une démarche à la fois méthodologique (en détaillant théoriquement

autant que faire se peut les méthodes utilisées) et pragmatique (en illustrant chacune des méthodes à

l’aide du portefeuille étudié dans ce mémoire). Précisons que le portefeuille étudié dans ce mémoire

est formé par les crédits à la consommation de la clientèle particulière d’une banque de la place.

Le premier chapitre se consacre à la définition du contexte qui est celui de la refonte du dispositif

de provisionnement actuel des instruments financiers au titre du risque de crédit et connu sous

la dénomination de IAS 39.

En effet, suite aux limites inhérentes du dispositif de provisionnement IAS 39 et sous l’impulsion du G20,

l’IASB a proposé un nouveau modèle de provisionnement des instruments financiers au titre du risque

de crédit : IFRS 9. Alors que IAS 39 est un modèle de provisionnement de pertes avérées sur la base

d’une preuve objective de dépréciation, IFRS 9 est un modèle de pertes attendues basé sur un concept

clé introduit par l’IASB : la notion de dégradation significative du risque de crédit (SICR –

Significant Increase in Credit Risk). En outre, contrairement à IAS 39, IFRS 9 recommande que les

instruments financiers soient provisionnés dès leur acquisition par les banques. En synthèse, IFRS 9

introduit une segmentation des instruments financiers relevant de son scope d’application selon trois

catégories :

Bucket 1 : Actifs dont le risque de crédit n’a pas augmenté depuis l’acquisition. Pour cette

catégorie, des pertes attendues à 12 mois sont calculées et comptabilisées en provisions.

Bucket 2 : Actifs dégradés significativement au titre du risque de crédit. Des pertes attendues à

maturité sont calculées et comptabilisées en provisions.

Bucket 3 : Actifs en défaut. Des pertes attendues à maturité sont calculées et comptabilisées en

provisions.

Ainsi, tel que précédemment décrit, la nouvelle norme introduit également un concept de pertes

attendues à 12 mois et à maturité. Pour le calcul des pertes attendues (12 mois / à maturité), le

Page 5: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

5

paragraphe B5.5.52 recommande l’utilisation d’informations historiques à ajuster en fonction des

prévisions concernant les circonstances futures : il s’agit du concept de « Forward-Looking - FwL ».

Dans le premier chapitre, sont abordés les différents choix d’hypothèses et méthodologies

concernant les concepts clés (SICR, Pertes attendues et FwL) introduits par la norme. Ces choix

ont été effectués suite à l’analyse normative réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de IFRS

9 pour notre portefeuille d’étude.

En ce qui concerne le concept de SICR, la norme spécifie une liste d’indicateurs pouvant être considérés

pour la mise en place du concept. Au titre de ces indicateurs, la norme mentionne la note interne de

risque sur laquelle s’est porté notre choix.

Ensuite, concernant le calcul des pertes attendues, nous avons développé une formule conformément à

la définition donnée par le paragraphe B5.5.28 et en tenant compte de l’avis du régulateur prudentiel

bancaire (BCBS – Basel Committee on Banking Supervision) sur la norme IFRS 9 au travers de sa

publication BCBS 350. En effet, cette formule lie le calcul des pertes attendues aux paramètres

(PD/LGD/EAD) habituellement utilisés par les banques dans le calcul des exigences règlementaires de

fonds propres au titre du pilier I de Bâle II/III. La formule développée est la suivante :

𝑬𝑪𝑳 = ∑ 𝑷𝑫]𝒊,𝒊+𝟏]. 𝑬𝑨𝑫𝒊. 𝑳𝑮𝑫𝒊. 𝑫𝑭(𝒊)

𝑵−𝟏

𝒊=𝟎

Où :

N : La maturité résiduelle de l’instrument financier. N est égale à 12 mois pour tout instrument en

Bucket 1 et durée de vie restante sinon.

PD : Probabilité de défaut.

LGD : Pertes en cas de défaut.

EAD : Exposition en cas de défaut.

DF : Facteur d’actualisation.

Quant au Forward-looking, les paragraphes B5.5.17 et B5.5.18 recommandent sa prise en compte à

deux niveaux : via les paramètres de calculs et via l’analyse du SICR. Ces deux options ont été

analysées, en particulier, pour le portefeuille d’étude.

Le second chapitre est focalisé sur le développement d’un score de comportement duquel a été

mis en place un modèle de notation de niveau client.

Le score de comportement a été modélisé à partir du comportement bancaire de la clientèle particulière

du portefeuille analysé. Précisons que la variable cible ayant fait l’objet d’une modélisation dans le cadre

du score de comportement est le défaut Bâlois. Ce score permet d’attribuer un score entre 0 et 1000 à

chaque client à l’aide de caractéristiques suivantes : Ancienneté de la relation bancaire, les flux

créditeurs au cours des trois derniers mois, le nombre de jours de débiteurs au cours des trois derniers

Page 6: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

6

mois, la catégorie socio-professionnelle, la situation familiale et enfin le nombre d’écritures écartées.

Ensuite, nous avons découpé ce score afin de constituer 5 classes homogènes de risque (CHR) dans

lesquelles sont ventilés les clients. Enfin, pour chaque CHR, nous avons estimé un niveau de risque

matérialisé par une probabilité de défaut : il s’agit du système de notation interne des clients.

Le troisième chapitre concerne la spécification du concept de dégradation significative du risque

de crédit (SICR) conformément au premier chapitre où nous avons choisi d’utiliser la note interne

à cette fin : nous avons donc capitalisé sur le système de notation développé dans le premier

chapitre.

Pour établir la règle du SICR, nous avons d’abord élaboré une règle de gestion permettant de noter les

contrats détenus par les clients du portefeuille via leur note issue du système de notation interne. Cette

règle de gestion a été nécessaire dans la mesure où le système interne de notation a été développé de

niveau client alors que le principe du SICR est de niveau contrat.

Ensuite, nous avons opté pour une règle du SICR définie comme suit :

Un contrat passe du Bucket 1 au Bucket 2 si à la date de calcul :

Sa note interne matérialisant le risque de crédit s’est dégradée par rapport à sa note à

l’octroi, ou bien

La probabilité de défaut à 12 mois associée à sa note interne de risque a augmenté depuis

l’octroi.

Mathématiquement cette règle a été spécifiée comme suit :

Un contrat passe du Bucket 1 au Bucket 2 si 𝑷𝑫𝒂 > 𝑷𝑫𝒐 + ∆ (%), avec 𝑃𝐷𝑎 et 𝑃𝐷𝑜

respectivement les probabilités de défaut 12 mois attribuées aux contrats en date d’arrêté et en

date d’octroi.

Le passage du Bucket 2 au Bucket 1 se fait avec la condition inverse.

Enfin, à partir des différents écarts entre probabilités de défaut correspondant aux CHR du système de

notation, nous avons défini les valeurs possibles de ∆. Ces ∆ ont été challengés entre eux à l’aide

d’indicateurs de performance afin de choisi le meilleur qui optimise lesdits indicateurs. La règle du SICR

ainsi calibrée est qualifiée de critère relatif.

En outre, au vu du niveau non négligeable de la probabilité de défaut de l’une des CHR (CHR 5 avec

une probabilité de défaut de 24,91%) du système de notation et en tenant compte du fait que le

paragraphe B5.5.7 de la norme stipule que « … la dégradation significative devrait intervenir avant

l’apparition de l’évènement de risque avéré ou du défaut… », nous avons saisi l’opportunité de coupler

le critère relatif avec un critère dit absolu : un actif dont la note interne issue du système de notation

correspond à la CHR 5 est systématiquement transféré en Bucket 2.

Page 7: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

7

Les chapitres 4, 5 et 6 sont focalisés sur la modélisation des différents paramètres de la formule

de calcul des pertes attendues spécifiée supra.

Le chapitre 4 se consacre à la calibration du paramètre PD à partir du modèle de survie de COX, en

capitalisant, à l’instar du SICR, sur la segmentation des actifs en 5 CHR du système de notation interne.

Nous avons donc estimé une courbe de PD dite TTC, par CHR, à partir des données historiques. Cette

courbe correspond au risque de base du modèle de COX.

Dans ce chapitre, nous avons également introduit la prise en compte du Forward-Looking dans le calcul

des pertes attendues via le paramètre PD : la spécification fonctionnelle du modèle de survie de COX

nous a permis de déduire un facteur d’ajustement qui a été utile dans l’étude du modèle de FwL appliqué

au paramètre PD dans le chapitre 7.

Le chapitre 5 traite de l’estimation du paramètre LGD. Nous nous sommes inspirés de la notion de ELBE

(Expected Loss Best Estimate) utilisée dans la réglementation Bâloise et des travaux menés par Olivier

GRANDI dans son mémoire – du CEA – promotion 2012 – « Provisionnement du risque de crédit :

justification des principes et réflexion sur de nouvelles méthodes ».

Le chapitre 6 se concentre sur le dernier paramètre de la formule de calcul des pertes attendues, à savoir

le paramètre EAD.

Dans le chapitre 7, nous nous sommes intéressés à l’étude des deux options de prise en compte

du FwL dans le calcul des ECL : Chaque option a été analysée au regard des caractéristiques du

portefeuille étudié dans ce mémoire.

Au titre de l’option d’intégration du FwL dans l’analyse du SICR, nous avons montré qu’il y est

implicitement déjà intégré.

Quant à l’option d’intégration via les paramètres de calcul, les conclusions sont les suivantes :

Paramètre PD : pour le calcul du niveau de provision du portefeuille étudié, le FwL ne sera pas

pris en compte car les résultats de nos études sur les FwL ne sont pas avérés concluants.

Toutefois, dans ce mémoire, nous avons développé une approche qui peut servir de

méthodologie à cette fin. Cette approche peut être synthétisée comme suit : dans un premier

temps, nous avons lié le facteur d’ajustement issu du modèle de COX à des variables

macroéconomiques par un modèle économétrique. Ensuite, nous avons projeté le facteur

d’ajustement en utilisant ledit modèle économétrique. Enfin, le facteur d’ajustement est utilisé

pour modifier la courbe de PD TTC calibrée au chapitre 4.

Paramètre LGD : nous avons décidé de ne pas prendre en compte le FwL dans ce paramètre car

il dépend de l’efficacité du recouvrement (insensible à la conjoncture économique) et de la

présence ou non de garantie (ce qui n’est pas le cas du type de produit analysé dans le cadre du

portefeuille étudié).

Page 8: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

8

Paramètre EAD : Pour le calcul du niveau de provision du portefeuille étudié, le FwL ne sera pas

pris en compte car les résultats de nos études sur le FwL ne se sont pas avérés concluants.

Cependant, il a été démontré dans ce mémoire que le paramètre PD influence le paramètre EAD.

Ainsi, si le paramètre PD intègre le FwL, alors l’EAD en sera impacté.

Le chapitre 8 se consacre au développement d’un calculateur à l’aide du langage SAS.

Le format de données en entrée et en sortie, les moteurs et modules de calculs permettant d’industrialiser

le processus de production des provisions y sont décrits. Ensuite, les résultats du calcul réalisé sur notre

portefeuille d’étude sont exposés et commentés. Enfin, une analyse d’impact du passage de IAS 39 à

IFRS 9 sur notre portefeuille a été réalisée.

Page 9: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

9

Synthesis

Keywords : Basel II/III, Bucket, CCF, Basel default definition, Significant Increase in Credit Risk,

EAD, Rating system, ECL, ELBE, Forward-Looking, IAS 39, IFRS 9, LGD, PD, PIT, Credit Risk,

Behavior Score, TTC.

This dissertation is subdivided into 8 major chapters, each of which is devoted to a very distinct theme.

The purpose of these chapters is to set up a provisioning model under IFRS 9 (new paradigm for

provisioning financial instruments for credit risk). Each chapter was treated with a methodological

approach (by theoretically detailing as much as possible the methods used) and pragmatic (by illustrating

each method using the portfolio studied in this paper). Note that the portfolio studied in this

dissertation is about the consumer credits of the particular clientele.

The first chapter is devoted to the definition of the context, which is that of the overhaul of the

current provisions framework for the provisioning of financial instruments for credit risk, known

as IAS 39.

As a result of the inherent limitations of the IAS 39 provisioning mechanism and driven by the G20, the

IASB has proposed a new model for the provisioning of financial instruments for credit risk: IFRS 9. While

IAS 39 is a loss provisioning model based on objective evidence of impairment, IFRS 9 is a model of

expected losses based on a key concept introduced by the IASB: Significant Increase in Credit Risk

(SICR). In addition, contrary to IAS 39, IFRS 9 recommends that financial instruments be provisioned as

soon as they are acquired by banks. In summary, IFRS 9 introduces a segmentation of financial

instruments within its scope of application into three categories:

Bucket 1: Assets whose credit risk has not increased since the acquisition. For this category,

expected losses at 12 months are calculated and recognized as provisions.

Bucket 2: Assets whose credit risk has increased since the acquisition. Expected losses at

maturity are calculated and recognized as provisions.

Bucket 3: Assets in default. Expected losses at maturity are calculated and recognized as

provisions.

Thus, as previously described, the new standard also introduces a concept of expected losses at 12

months and at maturity. For the calculation of expected losses (12 months / at maturity), paragraph

B5.5.52 recommends the use of historical information to be adjusted based on forecasts of future

circumstances: this is the concept of "Forward-Looking - FwL ".

Page 10: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

10

In the first chapter, the various choices of hypotheses and methodologies concerning the key

concepts (SICR, expected losses and FwL) introduced by the standard were also discussed.

These choices were made following the normative analysis carried out as part of the

implementation of IFRS 9 on our studied portfolio.

Regarding the rule of SICR, the standard specifies a list of indicators that can be considered for the

implementation of this rule. Among these indicators, the standard mentions the internal risk rating that

we chose. Then, regarding the calculation of expected losses, we developed a formula in accordance

with the definition given in paragraph B5.5.28 and taking into account the opinion of the Banking

Supervisory Commission (BCBS) on IFRS. 9 through its publication BCBS 350. Indeed, this formula links

the calculation of expected losses to the parameters (PD / LGD / EAD) commonly used by banks in

calculating regulatory capital requirements under the Pillar I of Basel II / III. The developed formula is as

follows:

𝑬𝑪𝑳 = ∑ 𝑷𝑫]𝒊,𝒊+𝟏]. 𝑬𝑨𝑫𝒊. 𝑳𝑮𝑫𝒊. 𝑫𝑭(𝒊)

𝑵−𝟏

𝒊=𝟎

Where:

N: the residual maturity of the financial instrument. N equals 12 months for any instrument in

Bucket 1 and remaining life otherwise.

PD: Probability of default.

LGD: Losses given default.

EAD: Exposure at default.

DF : Discounted factor.

As for the Forward-looking, paragraphs B5.5.17 and B5.5.18 recommend that two levels be taken into

account: the calculation parameters and the analysis of the SICR. These two options were analyzed as

part of the implementation of IFRS 9 for our portfolio.

The second chapter developed a behavior score from which a client-level rating model was

implemented.

The behavior score was set up based on the banking behavior of the particular clientele of the analyzed

portfolio. It allows to assign a score between 0 and 1000 to each customer using the following features:

Seniority of the banking relationship, credit flows in the last three months, day past due in the last three

months, the socio-professional category, the family situation and finally the number of writing rejected.

Then, we cut this score to constitute 5 homogeneous classes of risk (CHR) in which are broken down

the customers. Finally, each CHR has been subject to an estimate of a level of risk materialized by a

probability of default: this is the customer rating system.

Page 11: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

11

The third chapter is dedicated to the specification of the concept of SICR in accordance with the

first chapter where we chose to use the internal rating for this purpose: we therefore capitalized

on the rating system developed in the first chapter.

In order to implement the SICR rule, we first established a management rule to rate the contracts held

by these clients by using their rating from the rating system. In fact, the rating system has been developed

at the client level whereas the SICR principle (as specified by the standard) is at asset or contract level.

Then we defined the rule of the SICR as follows:

A contract moves from Bucket 1 to Bucket 2 if at the reporting date:

Its internal credit risk rating has deteriorated relative to the rating on the grant, or

The 12-month default probability associated with its internal risk rating has increased since the

grant.

Mathematically this rule has been specified as follows:

A contract moves from Bucket 1 to Bucket 2 if 𝑷𝑫𝒂 > 𝑷𝑫𝒐 + ∆ (%), with 𝑃𝐷𝑎 and 𝑃𝐷𝑜 respectively the

12-month default probabilities attributed to the contracts at the closing date and the grant date.

The return to Bucket 2 from Bucket 1 is done with the opposite condition.

Then, from the possible deviations of the probability of default (observed on the rating system), we

defined the possible values of Δ that were challenged with each other using performance indicators. The

calibrated rule is qualified as a relative criterion.

Moreover, due to the significant level of the probability of default of one of the CHRs (CHR 5 with default

probability of 24.91%) of the rating system and taking into account that paragraph B5.5.7 of the standard

states that "... the significant degradation should occur before the appearance of the event of proven risk

or default ...", we have decided to consider an absolute SICR rule together with the above relative one

based on the 12-month default probabilities: an asset assigned to the CHR 5 by the rating system is

always in Bucket 2.

Chapters 4, 5 and 6 focused on the implementation of the models relating to the different

parameters of the expected loss calculation formula specified above.

Chapter 4 is devoted to calibrating the PD parameter from the COX survival model, also capitalizing on

the segmentation of assets into the 5 CHRs of the rating system. In this chapter, we have also addressed

the issue of taking Forward-Looking into account in calculating expected losses via the PD parameter:

the functional specification of the COX survival model allowed us to deduce an adjustment factor of the

PD parameter to integrate the FwL.

Chapter 5 deals with the estimation of the LGD parameter. We were inspired by the notions of ELBE

(Expected Loss Best Estimate) used in the Basel II/III regulation and the work conducted by Olivier

Page 12: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

12

GRANDI in his dissertation - du CEA – promotion 2012 – « Provisionnement du risque de crédit :

justification des principes et réflexion sur de nouvelles méthodes ».

Chapter 6 focuses on the last parameter of the formula for calculating expected losses; namely the

parameter EAD.

Chapter 7 is devoted to studying the two options for taking into account the FwL in the calculation

of ECL. Each option was analyzed with regard to the characteristics of the studied portfolio.

Regarding the FwL integration option in the SICR analysis, we have shown that it is implicitly already

integrated.

As for the FwL integration option by the calculation parameters, the conclusions are as follows:

PD parameter: for the calculation of the level of provision of the studied portfolio, the FwL will not

be taken into account because the results of our studies have not proved conclusive. However,

in this dissertation we have developed an approach that can serve as a methodology. This

approach firstly, consists in linking the adjustment factor resulting from the COX model to

macroeconomic variables by an econometric model. Then, based on the projections of these

macroeconomic variables, get the projections the adjustment factor. And finally, use the projected

adjustment factor to get estimates of the PD parameters with FwL.

LGD parameter: we decided not to consider the FwL in this parameter because it depends on the

efficiency of recovery (insensitive to the economic situation) and the presence or absence of a

guarantee (which is not suitable for the type of analyzed product as part of the portfolio studied).

EAD parameter: For the calculation of the level of provision of the studied portfolio, the FwL will

not be taken into account because the results of our studies are not proven conclusive. However,

it has been demonstrated in this dissertation that the parameter PD influences the parameter

EAD. Thus, if the PD parameter integrates the FwL, then the EAD will be impacted.

Chapter 8 is dedicated to developing a calculator using the SAS language.

The input and output data format, the engines or modules used to industrialize the process of producing

provisions have been described. Finally, the results of the calculation carried out on our studied portfolio

were exposed and commented, followed by an impact analysis of the transition from IAS 39 to IFRS 9.

Page 13: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

13

Remerciements

Avant d’adresser mes remerciements aux personnes qui m’ont encouragées dans ce projet de formation

et contribué à la réalisation de ce mémoire, je tiens à remercier et rendre un hommage particulier à feu

Michel FROMENTEAU : Sit tibi terra levis. J’ai toujours éprouvé un vif plaisir à suivre les cours

d’assurance vie.

Je remercie Vadjawe KARAMOKO, Actuaire, qui m’a motivé à m’inscrire à cette formation. Merci

également pour tes encouragements à suivre les cours après les horaires de travail, pour tes piqûres de

rappel sur la finalisation de ce mémoire et du temps que tu as accordé à la relecture de ce mémoire.

Je remercie également Franck AFFALI, Senior Manager Risk Advisory chez Deloitte, dont les conseils

m’ont été très utiles aux choix du sujet et à la rédaction de ce mémoire.

Je souhaiterais également adresser mes remerciements à tout le corps enseignant du CNAM pour la

qualité des cours.

Je ne saurais terminer cette page sans remercier ma famille et mes amis. Merci à mes parents qui m’ont

toujours encouragé dans tous les projets que j’entreprends. Carole LEOST, merci à toi pour ton soutien

et un grand merci à ta mère Noëlla LEOST pour son temps de relecture.

Page 14: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

14

Sommaire

Résumé ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 2

Abstract ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 3

Synthèse -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 4

Synthesis -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9

Remerciements ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13

Sommaire ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 14

Liste des tableaux ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 18

Liste des graphiques --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 20

1. L’activité de crédit bancaire. ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 22

1.1. Le crédit : définition, cycle de vie et gestion du risque de crédit -------------------------------------------------- 22

1.1.1. De la notion de crédit bancaire ------------------------------------------------------------------------------------- 22

1.1.2. Cycle de vie d’un crédit bancaire. --------------------------------------------------------------------------------- 23

1.1.2.1. La demande de crédit auprès de la banque -------------------------------------------------------------- 23

1.1.2.2. L’étude du dossier de crédit ---------------------------------------------------------------------------------- 24

1.1.2.3. Le suivi du risque ----------------------------------------------------------------------------------------------- 24

1.1.2.4. L’échéance normale ou la gestion curative --------------------------------------------------------------- 25

1.1.3. Généralité sur la gestion de risque de crédit par les banques ---------------------------------------------- 26

1.1.3.1. Le scoring et le rating ------------------------------------------------------------------------------------------ 26

1.1.3.2. La Value at Risk (VaR) ---------------------------------------------------------------------------------------- 29

1.2. Dispositif prudentiel applicable aux établissements de crédit : Les accords de Bâle. ----------------------- 30

1.2.1. Bâle I : le ratio de COOKE ------------------------------------------------------------------------------------------ 31

1.2.2. Bâle II : le ratio McDonough ---------------------------------------------------------------------------------------- 31

1.2.3. Bâle III : Le ratio de levier et les ratios de liquidité ------------------------------------------------------------ 33

1.3. Norme comptable internationale au titre des instruments financiers applicable aux établissements de

crédit : IAS 39. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 34

2. De IAS 39 à IFRS 9 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 35

2.1. Rappel et contexte de la nouvelle norme IFRS 9 -------------------------------------------------------------------- 35

2.2. Les notions de pertes attendues à 12 mois et à maturité ---------------------------------------------------------- 37

2.3. La notion d’augmentation significative du risque de crédit : SICR ----------------------------------------------- 38

2.4. La notion d’informations macroéconomiques prospectives ou « Forward-looking - FwL » ---------------- 39

2.5. La tentative de convergence entre normes prudentielle (Bâle II/III) et comptable (IFRS 9) --------------- 39

2.6. Choix méthodologiques ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 41

2.6.1. Règle d’analyse de l’augmentation significative du risque de crédit -------------------------------------- 42

2.6.2. Formule de calcul des pertes attendues ------------------------------------------------------------------------- 44

2.6.2.1. Formule pour le calcul des Credit Losses (CL) ---------------------------------------------------------- 45

2.6.2.2. Formule pour le calcul des Expected Credit Losses (ECL) ------------------------------------------- 47

2.6.3. Intégration d’informations macroéconomiques prospectives (FwL) dans le calcul des ECL -------- 49

2.7. Objectif et cadre du mémoire---------------------------------------------------------------------------------------------- 49

3. Description détaillée du portefeuille d’étude --------------------------------------------------------------------------------- 51

3.1. Dispositif d’octroi et profilage du portefeuille étudié ----------------------------------------------------------------- 51

3.1.1. Dispositif d’octroi ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 51

Page 15: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

15

3.1.2. Profilage du portefeuille ---------------------------------------------------------------------------------------------- 52

3.2. Gestion curative et comportement des crédits incidentés du portefeuille étudié ----------------------------- 55

3.2.1. Dispositif de gestion curative --------------------------------------------------------------------------------------- 55

3.2.2. Comportement des crédits incidentés du portefeuille étudié ------------------------------------------------ 56

4. Score comportemental et système de notation interne -------------------------------------------------------------------- 58

4.1. Développement d’un score comportemental -------------------------------------------------------------------------- 58

4.1.1. Construction des historiques de données ----------------------------------------------------------------------- 61

4.1.2. Construction des bases de travail --------------------------------------------------------------------------------- 62

4.1.3. Traitement de l’échantillon d’apprentissage --------------------------------------------------------------------- 64

4.1.3.1. Identification et traitement des valeurs extrêmes ------------------------------------------------------- 64

4.1.3.2. Identification et traitement des données aberrantes ---------------------------------------------------- 64

4.1.3.3. Identification et traitement des données en doublon --------------------------------------------------- 65

4.1.3.4. Identification et traitement des données manquantes-------------------------------------------------- 65

4.1.4. Réduction du nombre de facteurs de risque ou présélection des variables ----------------------------- 65

4.1.4.1. Présélection des facteurs de risque quantitatifs --------------------------------------------------------- 66

4.1.4.2. Présélection des facteurs de risque qualitatifs et dichotomiques ----------------------------------- 67

4.1.4.3. Conclusion sur la présélection des variables ------------------------------------------------------------- 68

4.1.5. Transformation des facteurs de risque présélectionnés ----------------------------------------------------- 69

4.1.5.1. Variables quantitatives ----------------------------------------------------------------------------------------- 69

4.1.5.2. Variables qualitatives et dichotomiques ------------------------------------------------------------------- 72

4.1.6. Sélection des meilleurs découpages/regroupements des facteurs de risque --------------------------- 74

4.1.6.1. Etude de stabilité en risque et volume --------------------------------------------------------------------- 74

4.1.6.2. Choix des meilleurs découpages/regroupements finaux ---------------------------------------------- 76

4.1.7. Etude des corrélations des découpages/regroupements des facteurs de risque ---------------------- 77

4.1.8. Estimation de la régression logistique et analyse des performances ------------------------------------- 81

4.2. Mise en place du système de notation ---------------------------------------------------------------------------------- 83

4.2.1. Transformation du score logistique en un score entre 0 et 1000. ----------------------------------------- 84

4.2.2. Découpage du score (0-1000) en CHR et validation des CHR. -------------------------------------------- 85

4.2.2.1. Découpage du score ------------------------------------------------------------------------------------------- 85

4.2.2.2. Validation du score découpé (ou des CHR) -------------------------------------------------------------- 87

4.2.3. Calibrage des PD TTC 12 mois et test de Tukey -------------------------------------------------------------- 88

4.2.3.1. Calibration des PD TTC 12 mois ---------------------------------------------------------------------------- 88

5. Calibration de la dégradation de risque de crédit --------------------------------------------------------------------------- 91

5.1. Déclinaison du modèle de notation du niveau client vers les encours ------------------------------------------ 91

5.2. Mise en place de la règle de dégradation du risque de crédit ----------------------------------------------------- 92

5.2.1. Règle basée sur la probabilité de défaut 12 mois (Critère relatif) ----------------------------------------- 92

5.2.1.1. Méthodologie ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 92

5.2.1.2. Application sur les données de l’étude. -------------------------------------------------------------------- 95

5.2.2. Règle basée sur la note interne de risque (critère absolu) -------------------------------------------------- 97

6. Modélisation du paramètre PD IFRS 9 ---------------------------------------------------------------------------------------- 98

6.1. Bref aperçu du modèle de survie de COX ----------------------------------------------------------------------------- 98

6.2. Adaptation du modèle de COX à l’estimation des PD IFRS 9 ---------------------------------------------------- 99

6.3. Application aux données de l’étude ------------------------------------------------------------------------------------- 100

Page 16: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

16

6.3.1. Calibration du paramètre 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶𝐶𝐻𝑅 5ℎ ----------------------------------------------------------------------- 100

6.3.2. Calibration du facteur d’ajustement 𝑋𝐶𝐻𝑅 5𝑡 ------------------------------------------------------------------ 105

6.3.2.1. Etapes de calcul du facteur d’ajustement ---------------------------------------------------------------- 105

6.3.2.2. Lien entre le facteur d’ajustement et le Forward-looking (FwL) ------------------------------------- 108

6.3.3. Résultats de la calibration des paramètres sur tous les segments --------------------------------------- 109

7. Paramètre LGD IFRS 9 (Loss Given Default) ------------------------------------------------------------------------------ 110

7.1. Notion de ELBE (Expected Loss Best Estimate) -------------------------------------------------------------------- 110

7.2. Lien entre le paramètre LGD IFRS 9 et ELBE ----------------------------------------------------------------------- 111

7.3. Calcul du paramètre LGD IFRS 9 --------------------------------------------------------------------------------------- 112

7.3.1. Bref aperçu de l’approche d’Olivier Grandi --------------------------------------------------------------------- 112

7.3.2. Application de l’approche modifiée d’Olivier Grandi sur les données de l’étude ---------------------- 113

7.3.2.1. Construction du triangle des taux de récupération cumulés ----------------------------------------- 113

7.3.2.2. Justification de l’ajustement des données de l’étude selon une loi de Weibull ----------------- 114

7.3.2.3. Détermination du nombre de générations pertinentes. ----------------------------------------------- 116

7.3.2.4. Ajustement et prolongation par Weibull------------------------------------------------------------------- 117

7.3.2.5. Taux de récupération finaux et LGD IFRS 9. ------------------------------------------------------------ 121

8. Paramètre EAD -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 123

8.1. Modélisation du paramètre CCF ----------------------------------------------------------------------------------------- 124

8.2. Modélisation du paramètre 𝐴𝑀𝑘----------------------------------------------------------------------------------------- 125

8.3. Application au portefeuille étudié ---------------------------------------------------------------------------------------- 126

8.3.1. Expression générale du taux d’amortissement contractuel d’un crédit amortissable. --------------- 126

8.3.2. Expression du taux d’amortissement et de l’EAD pour le portefeuille étudié -------------------------- 127

9. Etude de l’intégration du Forward-looking (FwL) --------------------------------------------------------------------------- 129

9.1. Option de prise en compte du FwL dans la dégradation significative du risque de crédit. ---------------- 129

9.2. Option de prise en compte du FwL dans le paramètre EAD. ----------------------------------------------------- 130

9.3. Méthodologie de prise en compte du FwL dans le paramètre PD ---------------------------------------------- 131

9.3.1. Revue de littérature sur les déterminants du risque de défaut du marché de crédit à la consommation

132

9.3.2. Modélisation et projection du facteur 𝑋𝑡.------------------------------------------------------------------------ 133

9.3.2.1. Sources et description des variables macroéconomiques ------------------------------------------- 133

9.3.2.2. Estimation des modèles -------------------------------------------------------------------------------------- 134

9.3.3. Déduction des PD IFRS9 incluant la conjoncture (PD IFRS 9 FwL) ------------------------------------- 143

9.4. Synthèse de l’analyse de la prise en compte du FwL dans le calcul des ECL ------------------------------- 149

10. Mise en place d’un calculateur des ECL et application au portefeuille étudié ----------------------------------- 150

10.1. Modèle de données et architecture du calculateur -------------------------------------------------------------- 150

10.1.1. Liste des tables inputs ----------------------------------------------------------------------------------------------- 150

10.1.2. Liste des moteurs : fonctionnalités et outputs générés ------------------------------------------------------ 152

10.2. Application au portefeuille analysé ---------------------------------------------------------------------------------- 157

10.2.1. Résultats sur le portefeuille étudié ------------------------------------------------------------------------------- 157

10.2.2. Analyse d’impact du passage de IAS 39 à IFRS 9 sur le portefeuille étudié --------------------------- 158

11. Conclusions et limites de l’étude ------------------------------------------------------------------------------------------- 159

11.1. Conclusions de l’étude-------------------------------------------------------------------------------------------------- 159

11.2. Limites de l’étude -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 161

12. Annexes -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 163

Page 17: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

17

12.1. Annexe 2.1.1 : T de Tschuprow -------------------------------------------------------------------------------------- 163

12.2. Annexe 2.1.2 : V de Cramer ------------------------------------------------------------------------------------------- 163

12.3. Annexe 2.1.3 : Dictionnaires des variables de la base de données ----------------------------------------- 164

12.4. Annexe 2.1.4 : Quelques statistiques descriptives des historiques de données ------------------------- 165

12.5. Annexe 2.1.5 : Indicateur de stabilité ------------------------------------------------------------------------------- 166

12.6. Annexe 2.1.6 : Statistiques sur l’identification des valeurs aberrantes ------------------------------------- 166

12.7. Annexe 2.1.7 : Principe général des tests Kolmogorov-Smirnov (KS) et Cramer Von Mises (CVM) 167

12.8. Annexe 2.1.8 : Weight Of Evidence (WoE) ------------------------------------------------------------------------ 168

12.9. Annexe 2.1.9 : Synthèse des découpages des autres variables quantitatives --------------------------- 168

12.10. Annexe 2.1.10 : Test de comparaison de proportion ------------------------------------------------------------ 170

12.11. Annexe 2.1.11 : Synthèse de la transformation des autres variables qualitatives ----------------------- 170

12.12. Annexe 2.1.12 : Etude de stabilité en risque et en volume des découpages/regroupements des autres

variables 171

12.13. Annexe 2.1.13 : Stabilité en risque et en volume de la variable CATE_SO_PROF suite à la fusion des

modalités « artisans » et « cadres » ---------------------------------------------------------------------------------------------- 177

12.14. Annexe 2.2.1 : Test de Tukey ----------------------------------------------------------------------------------------- 177

12.15. Annexe 2.2.2 : Découpage du score en 7 Classes Homogènes de Risque (CHR) ---------------------- 178

12.16. Annexe 3.3.1 : Matrices de migration par critères --------------------------------------------------------------- 179

12.17. Annexe 4.3.1 : Structures par termes des cohortes, courbes TTC et facteurs d’ajustement des classes

de risque CHR 1 à 4. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 180

12.18. Annexe 5.3.1 : Taux de récupérations ajustés et projetés – générations de 201406 à 201505 ------ 182

12.19. Annexe 7.3.1 : Impact de la prise en compte de la conjoncture sur la PD – CHR2 à CHR5 ---------- 183

12.20. Annexe 8.1.1 : Extraits des tables inputs des données de l’étude au trimestre 2017T4 --------------- 184

12.21. Annexe 8.1.2 : Codes des moteurs et extraits des outputs ---------------------------------------------------- 185

Glossaire ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 188

Bibliographie ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 189

Page 18: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

18

Liste des tableaux

Tableau 0.1.1 : Différentes classifications du crédit bancaire ------------------------------------------------------------------ 22

Tableau 1.5.1 : Quelques différences entre BALE II/III et IFRS 9 ------------------------------------------------------------- 40

Tableau 1.6.1 : Distribution de la maturité résiduelle au 31/12/2017 --------------------------------------------------------- 44

Tableau 0.3.1 : Liste non exhaustive de quelques règles ----------------------------------------------------------------------- 52

Tableau 0.3.2 : Crédits octroyés au titre de l’année 2017. ---------------------------------------------------------------------- 52

Tableau 0.3.3 : Encours sous gestion au 31/12/2017 ---------------------------------------------------------------------------- 53

Tableau 0.3.4 : Encours sous gestion au 31/12/21017 selon CSP et relation bancaire --------------------------------- 53

Tableau 2.1.1 : Historiques en vision longitudinale ------------------------------------------------------------------------------- 62

Tableau 2.1.2 : Caractéristique des bases de travail ----------------------------------------------------------------------------- 63

Tableau 2.1.3 : Statistiques de test – KS et CVM --------------------------------------------------------------------------------- 66

Tableau 2.1.4 : Résultat du test de V de Cramer ---------------------------------------------------------------------------------- 67

Tableau 2.1.5 : Variables présélectionnées ---------------------------------------------------------------------------------------- 68

Tableau 2.1.6 : Statistiques du découpage en quantile à 5% ------------------------------------------------------------------ 70

Tableaux 2.1.6.a : découpage de la variable ANC_REL_BANK en 5 modalités ------------------------------------------ 71

Tableaux 2.1.6.b : découpage de la variable ANC_REL_BANK en 4 modalités ------------------------------------------ 71

Tableaux 2.1.6.c : découpage de la variable ANC_REL_BANK en 3 modalités ------------------------------------------- 71

Tableaux 2.1.6.d : découpage de la variable ANC_REL_BANK en 5 modalités ------------------------------------------ 71

Tableau 2.1.7 : Statistiques de la variable CSP brute ---------------------------------------------------------------------------- 72

Sans regroupement ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 72

Tableau 2.1.8 : Résultat du test de comparaison de proportion --------------------------------------------------------------- 73

Tableau 2.1.9 : Synthèse de la stratégie de choix des découpages ---------------------------------------------------------- 76

Tableau 2.1.10 : Synthèse des découpages finaux ------------------------------------------------------------------------------- 77

pour l’analyse des corrélations --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 77

Tableau 2.1.11 : Matrice des corrélations avec V de Cramer ------------------------------------------------------------------ 78

Tableau 2.1.12 : Facteurs de risque par nombre de ------------------------------------------------------------------------------ 78

Corrélations et T de Tschuprow ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 78

Tableau 2.1.13 : Coefficients estimés des modalités de chaque variable --------------------------------------------------- 81

Tableau 2.1.14 : Odds ratios et intervalles de confiance ------------------------------------------------------------------------ 81

Tableau 2.1.15 : Significativité globale et Gini ------------------------------------------------------------------------------------- 82

Tableau 2.2.1 : Grille de score --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 84

Tableau 2.2.2 : Statistique du découpage en quantile à 5% -------------------------------------------------------------------- 85

Tableau 2.2.3 : Statistiques du découpage en 5 classes ------------------------------------------------------------------------ 86

Tableau 2.2.4 : différentes valeurs du Gini ------------------------------------------------------------------------------------------ 87

Tableau 2.2.5 : statistiques des CHR ------------------------------------------------------------------------------------------------ 89

Tableau 2.2.6 : Résultats du test de Tukey ----------------------------------------------------------------------------------------- 90

Tableau 3.1.1 : Déclinaison de la notation client vers les encours ------------------------------------------------------------ 91

Tableau 3.3.1 : Indicateurs de choix de la meilleure règle ---------------------------------------------------------------------- 96

Tableau 3.3.2 : Indicateurs de choix des règles – Relatif et Absolu ---------------------------------------------------------- 97

Tableau 4.3.1 : Nombre de sujets observés en début de période par cohorte – CHR 5 ------------------------------- 101

Tableau 4.3.2 : Nombre de sujets en défaut sur l’horizon d’observation (trimestre) par cohorte – CHR 5 --------- 101

Page 19: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

19

Tableau 4.3.3 : Structure par termes de chaque cohorte – CHR 5 ---------------------------------------------------------- 102

Tableau 4.3.4 : Valeurs de PD TTC IFRS 9 de la CHR5 ----------------------------------------------------------------------- 104

Tableau 4.3.5 : Structure par termes par cohorte (𝑃𝐷 𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒, ℎ) et structure moyenne (𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶ℎ) ---------------- 106

Tableau 4.3.6 : Facteurs d’ajustements historiques par cohorte et horizons 𝑋ℎ𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒 ------------------------------- 106

Tableau 4.3.7 : facteurs d’ajustements historiques par cohortes en fonction du cycle ---------------------------------- 107

Tableau 4.3.8 : Valeurs du facteur d’ajustement 𝑋𝐶𝐻𝑅 5𝑡 --------------------------------------------------------------------- 108

Tableau 5.3.1 : triangle de développement type CHAIN-LADDER ---------------------------------------------------------- 112

Tableau 5.3.2 : Triangle des taux de récupérations cumulés ----------------------------------------------------------------- 113

Tableau 5.3.3 : Calcul des taux de croissance trimestriel ---------------------------------------------------------------------- 118

Tableau 5.3.4 : Valeurs initiales retenues des paramètres -------------------------------------------------------------------- 119

Tableau 5.3.5 : Les itérations de l’algorithme de --------------------------------------------------------------------------------- 119

Gauss-Newton ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 119

Tableau 5.3.6 : Statistiques de significativité globale et erreurs -------------------------------------------------------------- 120

Tableau 5.3.7 : Valeurs estimées des paramètres du modèle ---------------------------------------------------------------- 120

Tableau 5.3.8 : Paramètres estimés et statistiques de validité --------------------------------------------------------------- 121

Tableau 7.3.1 : Sources des données économiques ---------------------------------------------------------------------------- 133

Tableau 7.3.2 : Historiques des facteurs d’ajustement-------------------------------------------------------------------------- 134

Tableau 7.3.3 : Matrice de corrélation de Pearson ------------------------------------------------------------------------------ 135

Tableau 7.3.4 : Signes attendus ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 136

Tableau 7.3.5 : Ordre d’intégration des séries ------------------------------------------------------------------------------------ 136

Tableau 7.3.6 : Inventaire des modèles testés de X_CHR1 ------------------------------------------------------------------- 137

Tableau 7.3.7 : Résultat du test DW ------------------------------------------------------------------------------------------------- 138

Tableau 7.3.8 : Résultat du test Breusch-Pagan --------------------------------------------------------------------------------- 138

Tableau 7.3.9 : Résultat du test de Shapiro-Wilks ------------------------------------------------------------------------------- 139

Tableau 7.3.10 : Estimation des coefficients et test de significativité individuelle ---------------------------------------- 140

Tableau 7.3.11 : Test de significativité globale ----------------------------------------------------------------------------------- 141

Tableau 7.3.11 : Illustration du calcul de la PD IFRS9 FwL – CHR1 -------------------------------------------------------- 145

Tableau 7.3.12 : Illustration de la problématique d’estimation au-delà de l’horizon de deux ans -------------------- 146

Tableau 7.3.13 : PD IFRS9 FwL au-delà de l’horizon de 2 ans – CHR1 --------------------------------------------------- 147

Tableau 7.4.1 : Options de prise en compte du FwL ---------------------------------------------------------------------------- 149

Tableau 8.1.1 : Table « CONTREPARTIES » ------------------------------------------------------------------------------------- 150

Tableau 8.1.2 : Table « CONTRATS » ---------------------------------------------------------------------------------------------- 151

Tableau 8.1.3 : Table « PARAMETRES_PD » ------------------------------------------------------------------------------------ 152

Tableau 8.1.4 : Table « CONTREPARTIES_N » --------------------------------------------------------------------------------- 153

Tableau 8.1.5 : Table « CONTRATS_N » ------------------------------------------------------------------------------------------ 153

Tableau 8.1.6 : Table « CONTRATS_N_B » -------------------------------------------------------------------------------------- 153

Tableau 8.1.7 : table « CONTRATS_ECL_PAS » ------------------------------------------------------------------------------- 155

Tableau 8.1.8 : table « CONTRATS_ECL_F » ------------------------------------------------------------------------------------ 155

Tableau 8.2.1 : Résultats de l’application de la méthodologie de Provisionnement IFRS 9 --------------------------- 157

Tableau 8.2.2 : Impact du passage d’IAS 39 à IFRS 9 ------------------------------------------------------------------------- 158

Page 20: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

20

Liste des graphiques

Graphique 0.1.1 : Cycle de vie d’un crédit bancaire ................................................................................................ 23

Graphique 0.1.2 : Evolution du risque vers le non remboursement ........................................................................ 25

Tableau 0.1.2 : Exemple de grille de score ............................................................................................................. 27

Tableau 0.1.3 : Exemple de décisions d’octroi ........................................................................................................ 27

Tableau 0.1.4 : Echelle de notation des principales agences ................................................................................. 28

Graphique 0.1.3 : Historique du ratio de solvabilité ................................................................................................. 30

Graphique 0.1.4 : Synthèse de la reforme Bâle II ................................................................................................... 32

Graphique 1.1.1 : Calendrier de mise en application .............................................................................................. 35

Graphique 1.1.2 : Champ d’application du nouveau modèle de provisionnement .................................................. 36

Graphique 1.2.1 : Segmentation des actifs financiers selon la notion d’augmentation significative du risque de

crédit ........................................................................................................................................................................ 37

Graphique 1.5.1 : Synthèse du passage de IAS 39 à IFRS 9 ................................................................................. 41

Graphique 0.3.1 : Système d’octroi de crédit du portefeuille étudié ........................................................................ 51

Graphique 0.3.3 : Profil de client sur 3 années de production ................................................................................ 54

Graphique 0.3.4 : Procédure de gestion curative des crédits incidentés et défaut ................................................. 55

Graphique 0.3.6 : Dynamique de passage en perte suivant l’octroi ........................................................................ 56

Graphique 0.3.7 : Taux de passage en perte au bout de 30 mois .......................................................................... 57

Graphique 2.1.1 : Processus de collecte des données en vision cohorte ............................................................... 61

Graphique 2.1.1 : Historiques en vision temporelle ................................................................................................. 62

Graphique 2.1.2 : KS rangés par ordre décroissant ................................................................................................ 67

Graphique 2.1.3 : CVM rangés par ordre décroissant ............................................................................................. 67

Graphique 2.1.4 : V de Cramer par ordre décroissant ............................................................................................ 67

Graphique 2.1.5 : Taux de défaut et WOE en fonction des classes ........................................................................ 70

Graphique 2.1.6 : Courbe ROC ............................................................................................................................... 82

Graphique 2.2.1 : Taux de défaut et WOE .............................................................................................................. 85

Graphique 2.2.2.a : Stabilité en volume des CHR ................................................................................................... 86

Graphique 2.2.2.b Stabilité en risque des CHR 1 à 3 ............................................................................................ 86

Graphique 2.2.2.c Stabilité en risque des CHR 4 à 5 ............................................................................................. 86

Graphique 2.2.3 : Evolution du Gini (score 0-1000) sur tout l’historique ................................................................. 87

Graphique 2.2.4 : PD TTC par CHR ........................................................................................................................ 89

Graphique 4.3.1 : Représentation des structures par termes de chaque cohorte – CHR 5 ................................. 103

Graphique 4.3.2 : Courbe de PD TTC IFRS 9 de la CHR5 ................................................................................... 104

Graphique 4.3.3 : Evolution du facteur d’ajustement X(t) de la classe de risque CHR 5 ...................................... 108

Graphique 4.3.4 : Courbes PD TTC IFRS 9 par classes de risques (CHR 1-5) ................................................... 109

Graphique 5.3.1 : Courbe théorique des taux de récupération cumulés ............................................................... 114

Graphique 5.3.2 : Courbes des taux de récupérations cumulés par génération ................................................... 115

Graphique 5.3.3 : Courbe moyenne des taux de récupérations cumulées ........................................................... 116

Graphique 5.3.4 : Taux de récupérations ajustés projetés .................................................................................... 120

Graphique 6.3.1 : Processus d’amortissement d’un prêt ...................................................................................... 126

Graphique 7.3.1 : Autocorrélogramme partiel des résidus du modèle 6 ............................................................... 138

Graphique 7.3.2 : Q-Q plot des résidus du modèle 6 illustratif .............................................................................. 139

Page 21: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

21

Graphique 7.3.3 : Visualisation graphique de la qualité de l’ajustement ............................................................... 141

Graphique 7.3.4 : Estimation des facteurs d’ajustement historiques .................................................................... 143

Graphique 7.3.5 : Projection du facteur d’ajustement au-delà de la date d’arrêté ................................................ 144

Graphique 7.3.6 : Impact de la prise en compte de la conjoncture sur la PD – CHR1 ......................................... 148

Graphique 8.1.1 : Articulations inputs/moteurs/outputs ......................................................................................... 156

Graphique 8.2.1 : Analyse graphique du passage d’IAS 39 à IFRS 9. ................................................................. 158

Page 22: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

22

1. L’activité de crédit bancaire.

1.1. Le crédit : définition, cycle de vie et gestion du risque de crédit

1.1.1.De la notion de crédit bancaire

Etymologiquement, le crédit peut être défini comme étant l’opération par laquelle un créancier (celui qui

fait confiance) consent à un débiteur une dette qu’il sera en mesure de payer à l’échéance.

En finance, Le crédit correspond à toutes formes de mise à disposition d'argent, que ce soit sous la forme

de contrats de prêts bancaires ou de délais de paiement d'un fournisseur à un client. Il est généralement

assorti d'un intérêt que doit payer le débiteur (le bénéficiaire du crédit, appelé aussi emprunteur) au

créditeur (celui qui accorde le crédit, appelé aussi prêteur).

Dans le secteur bancaire, l’opération a pour finalité le financement affecté à un projet ou non affecté

(libre utilisation) et elle peut être à destination des personnes morales ou physiques. Il existe sur le

marché bancaire, plusieurs classifications des crédits bancaires selon le type d’emprunteur, selon la

durée de l’opération, selon la forme, etc... Le tableau 0.1.1 ci-après donne un aperçu de ces

classifications :

Tableau 0.1.1 : Différentes classifications du crédit bancaire

Type de classification Exemple

Type d’emprunteur

Particuliers : Crédit-bail, Crédit à la consommation, Crédit immobilier,Regroupement de crédits, Renégociation de crédit, Etc…

Entreprises : Crédit d'exploitation (ou crédit de trésorerie), Créditd'investissement, Engagement par signature (garantie bancaire), Crédits àl'exportation, Crédit-bail, Etc..

Durée de l’opération

A très court terme (jusqu'à 3 mois), A court terme (jusqu'à 2 ans),

A moyen terme (jusqu'à 7 ans),

A long terme (jusqu'à 30 ans), A très long terme (au-delà de 30 ans), voire perpétuel

Forme de l’opération

En monnaie nationale (cas le plus courant, par exemple l'euro dans la zone euro)ou en devises étrangères

A amortissement constant, à annuité constante, ou bien remboursable in fine, A taux fixe, à taux variable ou indexé, à taux variable capé ou avec cap (de cap :

plafond) roll-over, permanent ou revolving, sur ligne de crédit, en compte (compte débiteur, ouverture de crédit, facilité de caisse), sur contrat

de prêt, sur billet à ordre, (emprunt) obligataire Etc…

Page 23: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

23

1.1.2. Cycle de vie d’un crédit bancaire.

La mise en place d’un crédit bancaire (suite à la demande du futur débiteur) commence par un processus

de sélection à partir d’une analyse de risque du demandeur du crédit qu’il soit particulier ou non. Cette

analyse de risque, vise du point de vue du futur créancier, à s’assurer que le débiteur pourra honorer

son engagement. Ce processus est généralement connu sous l’appellation de processus d’octroi.

Globalement, le cycle de vie d’un crédit peut être synthétiser par le graphique 0.1.1 ci-après :

Graphique 0.1.1 : Cycle de vie d’un crédit bancaire

1.1.2.1. La demande de crédit auprès de la banque

Cette étape est la première dans le cycle de vie d’un crédit en ce sens que c’est à partir de ce moment

que le crédit a des possibilités d’être accepté. Dans cette étape, le demandeur constitue un dossier de

crédit conformément aux attentes et exigences de la banque qui l’analysera au regard de son appétence

au risque qui est généralement consignée sous forme d’une politique dit politique d’octroi. Deux cas de

figures peuvent être distingués :

Le demandeur est un prospect, c’est-à-dire inconnu de la banque : La banque devra

analyser en détail l’objet de sa demande car elle n’a aucune connaissance dudit demandeur. Le

demandeur devra justifier, en quelque sorte, le choix de cette banque plutôt qu’une autre, tout en

apportant des arguments cohérents par rapport à son projet pour rassurer le banquier et que sa

demande donne une suite favorable.

Le demandeur est déjà un client : La banque aura déjà une connaissance du demandeur

compte tenu de sa relation bancaire. Cela permet d’avoir un premier point de vue sur le client et

de présager s’il s’agit d’un bon client. Le demandeur devra si nécessaire actualiser les

informations que possède la banque et fournir toutes données complémentaires sur son projet à

l’établissement de crédit.

Une fois le dossier de crédit constitué, la banque va procéder à une analyse de la demande.

La demande de crédit auprès de la banque

L’étude du dossier de prêt et l’accord

Le suivi du crédit

L’échéance normale et la gestion curative

Page 24: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

24

1.1.2.2. L’étude du dossier de crédit

Cette étape consiste plus globalement et simplement à analyser la capacité de remboursement du

demandeur. Pour ce faire, plusieurs éléments fournis dans le dossier de demande sont analysés. De

plus, cette analyse diffère selon le type de demandeur :

Le demandeur est une personne morale : la banque va se pencher sur la viabilité, la rentabilité,

l’endettement et la capacité financière de la personne morale afin de se faire une opinion sur la

capacité du demandeur à rembourser le crédit et à continuer son activité. Deux catégories

d’analyses sont généralement réalisées ; l’analyse commerciale et l’analyse financière.

Le demandeur est une personne physique : la banque va se pencher sur les revenus et

l’endettement du demandeur. Généralement, la banque va analyser la situation du demandeur

de sorte que le remboursement du crédit après l’opération n’excède pas un tiers du revenu du

client. Toutefois, dans certaines situations, cette règle peut être contournées : lorsque le reste à

vivre du demandeur est satisfaisant à long terme.

L’analyse et la sélection des dossiers à financer dans ce dispositif d’étude peut être réalisée au moyen

d’un score1 d’octroi (une formule mathématique liant les caractéristiques de l’emprunteur à son risque,

le plus souvent exprimé comme une probabilité de défaut), d’un ensemble de règles métiers (déterminé

le plus souvent par des experts communément appelés analyste crédit), ou d’une combinaison des deux

présentes.

Une fois le crédit est octroyé, celui-ci va faire l’objet d’un suivi par la banque afin d’anticiper d’éventuelles

difficultés du débiteur à respecter ses engagements et prendre les mesures adéquates.

1.1.2.3. Le suivi du risque

NAKAMURA2, définit le monitoring ou la surveillance bancaire comme suit : « Une activité complexe, qui

inclut suivre l’évolution des emprunteurs et de leurs flux de trésorerie, décider de renouveler ou de mettre

fin aux crédits, surveiller les garanties liées aux prêts, déclarer le défaut de paiement, gérer la résolution

du crédit, prévoir les procédures de faillite, saisir et vendre les sûretés. ».

De façon générale, les banques réalisent cette surveillance du risque de leurs débiteurs en analysant

leurs comptes bancaires. En effet, à travers les flux relevés sur le compte de l’emprunteur, il est possible

de vérifier sa situation et d’avoir une vue d’ensemble sur l’état financier de l’individu. L’ensemble des

1 Cf. Section 1.1.3.1 sur le scoring. 2 NAKAMURA L.I (1993), “Recent research in commercial banking : information and lending”, Financial markets, institutions and

instruments, vol 2, n°5, 1993, p 73-88

Page 25: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

25

mouvements réalisés sur le compte donne un indicateur de l’évolution des ressources et des charges de

l’emprunteur. Le banquier peut plus facilement apprécier les différents entrées et sorties sur le compte.

Par ailleurs, en France, par exemple sur le segment des particuliers, les banques disposent également

d’un outil centralisé de suivi géré par la banque de France : il s’agit du « FICP » (fichier national des

incidents de remboursement des crédits aux particuliers).

En outre, dans leur suivi du risque, les banques ont recours par moment lors de l’octroi à la prise de

garanties. Cette prise de garanties permet aux banques de contrôler en partie l’asymétrie d’information

lors de l’octroi du crédit.

1.1.2.4. L’échéance normale ou la gestion curative

La fin de vie d’un crédit peut s’orienter vers plusieurs options. Le prêt peut se terminer sans problème

avec un remboursement à la banque des intérêts et du capital par l’emprunteur. Cependant cette sortie

du crédit tant espérée par les établissements de crédit ne se déroule pas toujours comme prévu. En effet

la situation financière de l’emprunteur peut se dégrader avec des problèmes liés au remboursement du

crédit. Dans des cas plus critiques le crédit peut même être effacé avec une perte partielle ou totale si la

justice juge par exemple que le client est en réel incapacité de rembourser. Le graphique 0.1.2 ci-après

montre l’évolution d’un crédit vers le non remboursement, c’est-à-dire vers la gestion curative.

Graphique 0.1.2 : Evolution du risque vers le non remboursement

Dans le précédent graphique, l’étape deux et trois font référence à la recherche de solutions amiables.

Il s’agit d’une phase qui précède le traitement judiciaire aux contentieux. La banque va essayer de

résoudre le plus de dossiers à l’amiable pour gagner du temps et éviter des dépenses importantes. Si le

client a un comportement défavorable envers la banque, celle-ci va directement se tourner vers des

solutions drastiques plus couteuses mais parfois plus efficaces avec le contentieux qui est la phase finale

de la gestion d’un crédit schématisé par l’étape quatre.

Prévenir les risques Corriger les incidents Assurer la solvabilité Récupérer les fonds

Anticipation Régularisation Rétablissement Recouvrement

Page 26: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

26

1.1.3. Généralité sur la gestion de risque de crédit par les banques

Suite aux évolutions rapides de leurs environnements, les établissements de crédit se sont adaptés en

développant des techniques leur permettant d’anticiper, quantifier et traiter, très rapidement, les risques

auxquels ils font face dans leurs activités. Cette section vise à mettre en avant quelques méthodes et

stratégies développées par les banques pour y arriver. En particulier, cette section se focalisera sur la

gestion du risque de crédit d’un point de vue quantitatif.

1.1.3.1. Le scoring et le rating

Même si, le scoring et le rating peuvent être considérées comme étant des techniques équivalentes de

quantification de risque, il subsiste quelques différences :

Le scoring est un véritable système expert, souvent utilisé pour l’évaluation du risque des

contreparties considérées comme de petites tailles (Particuliers, entreprises de taille

intermédiaire –ETI, petites et moyennes entreprises - PME). Cette technique de quantification

peut par exemple être réalisée par des organismes extérieurs comme la COFACE dans le secteur

du financement du commerce extérieur, par des « credit Bureau » comme c’est le cas dans

certains pays Anglo-Saxon pour le financement à destination de la clientèle particulière ou parfois

par les banques elle mêmes qui disposent déjà d’informations précieuses sur leurs clientèles.

Le rating quant à lui se base sur un audit financier. Il s’agit d’une notation financière pour les

organisations de taille plus importantes dont les informations peuvent être à la fois de diverses

formes, complexes, quantitatives et qualitatives.

a. Le scoring

Les premiers modèles de scoring ont été développés par BEAVER3 et ALTMAN4. Avec le développement

des sciences de l’information en général et des sciences statistiques en particulier, les établissements

de crédit ont popularisé l’usage du scoring.

Le scoring peut être défini simplement comme étant la technique consistant à construire une formule

mathématique qui lie les caractéristiques des demandeurs de crédit à leurs solvabilités. Cette formule

est généralement développée à partir des données caractéristiques historiques sur les emprunteurs

3 BEAVER W.H (1966), « Financial ratios as predictors of failure » Empirical research in accounting vol 4, p.71-111 4 ALTMAN E.I (1968) « Financial ratios, discriminant analysis and the prediction of corporate bankruptcy » The journal of finance

vol 23, n°4, p 589-609

Page 27: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

27

et leurs comportements historiques en ce qui concerne leur capacité à honorer leurs

engagements de crédit.

A titre d’illustration, le tableau 0.1.2 ci-après présente un exemple de grille de score à partir de deux

caractéristiques des clients.

Tableau 0.1.2 : Exemple de grille de score

Dans la précédente grille de score, un demandeur cadre ayant un revenu de plus de 5000 Euros se

voit attribuer un score de 350 = 150 + 200.

Une fois la grille de score développée, les établissements de crédit mettent en place des règles de

décisions d’octroi basées sur cette grille. Le tableau 0.1.3 ci-après donne des exemples de décisions

d’octroi.

Tableau 0.1.3 : Exemple de décisions d’octroi

Dans le tableau précédent, le cadre noté grâce à la grille du tableau 0.1.2 sera évalué comme un risque

faible et se verra accordé automatiquement sa demande de crédit.

Caractéristique Modalité Score par modalité

CatégorieSocio-Professionnelle

Cadres 150

Employés 70

Ouvriers 30

Revenu

< 1000 Euros 50

Entre 1001 Euros et 5000 Euros 100

> 5000 Euros 200

Borne inférieure du score

Borne supérieuredu score

Niveau de Risque / Décisions

0 150Risque insupportable, refus automatique

151 200Risque très fort, accord après visite

client et audit complet

201 250Risque fort, accord après seconde analyse

251 300Risque moyen accord après seconde analyse

301 350Risque faible, accord quant à l’opération envisagée

351 400Risque très faible, accord quant à

l’opération envisagée

Page 28: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

28

b. Le Rating

Couramment utilisée par des organismes reconnus et agrées tels que les agences de notations, les

sociétés d’assurance-crédit ou la Banque de France avec le fichier FIBEN, le rating peut être défini

comme un indicateur synthétique reflétant la qualité de crédit d’une contrepartie (le plus souvent des

grandes entreprises). Il est mis en place grâce à une analyse de données à la fois qualitatives et

quantitatives. A titre d’exemple, peuvent être analysées les informations suivantes :

L’activité de l’entreprise

Le positionnement de l’entreprise sur son marché

Le bilan financier et le compte de résultat dans son ensemble

La composition du capital

Les trésoreries et les revenus futurs

Il existe un grand nombre d’agences de notation dont les plus connues et réputées sont : KMV, Moody’s,

Standard and Poors, Fitch Ratings et DBRS.

Le tableau 0.1.4 ci-dessous donne les différentes échelles de notations des agences les plus connues :

Tableau 0.1.4 : Echelle de notation des principales agences

Page 29: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

29

1.1.3.2. La Value at Risk (VaR)

Initialement utilisé par le monde de l’assurance, la VaR a fait son apparition dans le secteur financier

dans les années 1980. Son utilisation fut vulgarisée par JP Morgan en 1993 avec le Riskmetrics : La

VaR est un indicateur simple et synthétique qui mesure le montant des pertes qui ne devrait être

dépassé qu'avec une probabilité donnée sur un horizon temporel donné.

Cette mesure peut être utilisée de plusieurs manières pour la quantification du risque :

Pour le calcul du capital économique : Cette mesure est utilisée pour le calcul des exigences

de fonds propres au titre des accords de Bâle II/III5 (secteur bancaire) et de Solvency II (secteur

de l’assurance) ;

Pour la mesure du risque de marché à la fois comme reporting et outil d’aide à la décision dans

les desks de trading ;

Pour la gestion du risque de crédit. Dans cas, on parle de « Crédit VaR » qui représente la

perte maximale avec une probabilité donnée sur un horizon temporel donné dû au défaut

d’une contrepartie.

Il existe plusieurs techniques de gestion de risque en général et en particulier de gestion de risque de

crédit. Les deux techniques précédemment présentées, montrent l’ingéniosité des banques à anticiper

et à quantifier les risques qui sont les leurs et cela dans une optique d’amélioration de la stabilité des

banques.

C’est dans ce contexte qu’en 1974, à l’échelle internationale, les gouverneurs des banques centrales du

G 10 crée le comité de Bâle. Ainsi, dans l'introduction du texte, le Comité écrit : « Deux objectifs

fondamentaux ont présidé aux travaux du Comité sur la convergence en matière de contrôle bancaire.

Tout d’abord, le nouveau dispositif devrait servir à renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire

international; deuxièmement, ce dispositif devrait être équitable et présenter un degré de cohérence

élevé dans son application aux banques des différents pays, afin d’atténuer les inégalités

concurrentielles existant entre les banques internationales. ».

Depuis lors, ce dispositif a beaucoup évolué.

5 Cf. section 1.2 sur le dispositif réglementaire applicables aux établissements de crédit

Page 30: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

30

1.2. Dispositif prudentiel applicable aux établissements de crédit :

Les accords de Bâle.

En 1988, les instances réglementaires internationales des onze grands pays industrialisés (Allemagne,

Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Suède, Suisse) ont

édicté des règles prudentielles pour limiter les risques de faillite des banques commerciales à travers les

premiers accords de Bâle (dit Bale I) et la mise en place du ratio COOKE.

Depuis 2006, les accords de Bâle ont été modifiés. Bale II a été mis en place non seulement pour

améliorer la stabilité, la transparence du système bancaire international et promouvoir les conditions

d’égalité de concurrence entre les établissements à vocation internationale mais aussi pour pallier aux

lacunes du ratio COOKE.

Les accords de Bâle II constituent un dispositif prudentiel destiné à mesurer de façon plus fine les risques

de crédit et de contrepartie, les risques de marché et les risques opérationnels. La quantification de ces

risques intervient désormais dans le calcul du besoin en fonds propres des établissements financiers

(pondération positive ou négative en fonction de la qualité des emprunteurs ou des contreparties). Le

ratio MC DONOUGH a remplacé le ratio COOKE. L’objectif de Bâle II est : « d’aligner les exigences

réglementaires en matière de niveau des fonds propres avec les risques sous-jacents, et de fournir aux

banques et leurs autorités de supervision plusieurs alternatives pour l'évaluation de l'adéquation des

fonds propres » (W. J. McDonough).

Dans cette mission de renforcement de la stabilité du système bancaire, en 2010, le comité complète le

dispositif par de nouveaux ratios : ratio de levier, ratio de « solvabilité bis », un ratio de liquidité CT (LCR)

et un ratio de liquidité MLT (NSFR).

Le graphique 0.1.3 ci-après donne les différentes évolutions des accords de Bâle ainsi que sa

transposition dans l’union européenne.

Graphique 0.1.3 : Historique du ratio de solvabilité

1974Création du

Comité de Bâle

2004Publication du

2ème ratio de solvabilité (ratio « Bâle II ») par le comité de Bâle

19891ère directive

européenne sur l’exigence de fonds propres pour couvrir les risques de crédit

1992Les pays du G10

adoptent le ratio Cooke

1993Directive

européenne sur l’exigence de fonds propres pour couvrir les risques de marché

« CAD »*

1999Lancement par le

comité de Bâle du processus de réforme du ratio de solvabilité

1988Publication du 1er

ratio de solvabilité(ratio « Cooke ») par le comité de Bâle

2006Directive

européenne 2006-48 « CRD »**

2007Entrée en vigueur

de la CRD / méthodes Standard & IRB fondation

2007 CRD transposée

en droit français

2008 Entrée en vigueur

de la CRD / méthode IRB avancée

2010Publication du

3ème ratio de solvabilité (ratio « Bâle III ») par le comité de Bâle

•* Capital adequacy directive **Capital requirements directive

Page 31: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

31

1.2.1. Bâle I : le ratio de COOKE

Ratio (international) de solvabilité que doivent respecter les établissements de crédit et les entreprises

d’investissement, le Ratio de COOKE représente le rapport être les fonds propres et les encours

pondérés (ou simplement le niveau de risque).

Il a été introduit lors de la publication du texte de Bâle I en 1988 et répondait à deux objectifs :

Renfoncer la solidité et la stabilité du système bancaire ;

Atténuer les inégalités concurrentielles entre les banques où la pondération suit une logique de

forfait en fonction de la nature du débiteur, de la localisation du risque, des sûretés reçues et de

la durée des engagements ;

Lors de sa publication, la règle était que les établissements de crédit et les entreprises d’investissement

respecte un ratio de COOKE au moins de 8%, c’est-à-dire que les fonds propres de ces derniers

doivent représenter en permanence un minimum de 8% du volume des risques encourus

(pondérés).

Le ratio de COOKE a eu le mérite d’être simple en terme de calcul. Cependant, cette simplicité de calcul

lui a valu des critiques. En effet, il a été reproché que le ratio de COOKE est une approche forfaitaire ne

tenant pas compte du profil de risque de chaque banque. De plus le ratio montre une sensibilité

insuffisante aux risques ce qui n’a pas permis de diminuer les inégalités de concurrence entre les

banques ayant une importante activité internationale. Enfin, il n’intègre pas dans le calcul le risque

opérationnel.

Suite à ces limites, les accords de Bâle I ont subi une réforme : Bâle II.

1.2.2. Bâle II : le ratio McDonough

La reforme Bâle II dont les objectifs sont les mêmes que Bâle I (c’est-à-dire ; d’assurer la stabilité du

système financier international et la protection de l’épargnant) est tout simplement une amélioration de

cette dernière. Cette nouvelle réforme introduit une organisation du dispositif autour de trois piliers. Le

graphique 0.1.4 ci-après synthétise la réforme :

Page 32: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

32

Graphique 0.1.4 : Synthèse de la reforme Bâle II

Les principaux grands changements introduits par la reforme Bâle II peuvent être synthétisés comme

suit :

Le ratio Cooke devient le ratio McDonough (toujours le seuil de 8%), la mesure des fonds

propres est alors plus fine notamment avec l’intégration du risque opérationnel et la notion

de fonds propres durs (Tier 1 Equity).

Les établissements devront assurer une surveillance interne des risques et être transparent

dans la publication des informations.

Les établissements pourront calculer leurs fonds propres en fonction de leurs propres profils de

risque. Des informations comme la maturité, la qualité de crédit de la contrepartie et les suretés

sont prise en compte dans l’appréciation du risque. Ainsi, le comité permet donc aux

établissements de calculer leurs fonds propres selon les 3 approches suivantes :

Approche standard : les pondérations forfaitaires basées sur le système de notation

externe (S&P’s, Moody’s, etc…) ;

IRBF6 : Les banques pourront estimer l’un des paramètres (i.e. la probabilité de défaut –

PD) clés de la formule de calcul des fonds propres donnée par le comité et utiliser des

valeurs forfaitaires pour les autres (facteur de conversion en équivalent de crédit - CCF

et la perte en cas de défaut - LGD).

IRBA7 : Les banques pourront réaliser une estimation en interne de tous les paramètres

(PD, LGD, CCF) de la formule de calcul des fonds propres.

Face à la crise des subprimes, que la régulation de l’époque n’a pas pu circonscrire, le Comité de Bâle

a encore durcit ses exigences : D’où la reforme Bâle III.

6 Internal Rating Based - Fundation 7 Internal Rating Based - Advanced

PILIER I

Exigences

minimales de

fonds propres:

Risque de crédit

Risque opérationnel

Risque de marché

PILIER II

Processus de

surveillance

prudentielle:

Le régulateur pourra

exiger à un établissement

un ratio de solvabilité

supérieur au minimum

réglementaire en fonction

de son appréciation sur la

qualité :

Des risques de taux et

liquidité

Du risk management du

contrôle interne et du

reporting

De l’allocation des

fonds propres

PILIER III

Discipline de

marché:

« Transparence vers

l’extérieur »,

Renforcement du niveau

de « Disclosure » :

Composition des fonds

propres

Système de notation

interne

Composition

(géographique,

sectorielle,…) des

portefeuilles

Page 33: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

33

1.2.3. Bâle III : Le ratio de levier et les ratios de liquidité

Dans un objectif de réduire le risque d’illiquidité, la reforme Bâle III contraint les banques à sélectionner

des actifs facilement cessibles sans perte de valeur pour nourrir sa trésorerie en cas de besoin : il s’agit

des ratios de liquidité introduits par la réforme.

Deux types de ratio sont définis selon cette réforme :

Ratio LCR (liquidity coverage ratio) - ratio à 1 mois :

Il se calcule comme le rapport entre le stock d’actifs hautement liquides sur les sorties de flux de

trésorerie nets à 1 mois. Il a pour objectif de permettre aux établissement de résister à des crises

de liquidité aigues sur une durée de 1 mois.

Ratio NSFR (net stable funding ratio) - ratio à 1 an :

Il correspond au rapport entre les montants de financement stable et le montant des exigences

de financement stable. Il a pour de permettre aux établissements de résister un an à une situation

de crise spécifique en exigeant que leurs emplois à long terme soient financés par des ressources

à long terme (éviter la transformation).

De plus, la reforme Bâle III exigent des établissements, la mesure du niveau d’endettement en

introduisant un ratio de levier. Il correspond au rapport entre les fonds propres de base (Tier 1) et les

actifs non pondérés.

Ensuite, au titre des fonds propres, la reforme introduit des exigences additionnelles en renforçant la

qualité de ceux –ci (Composition du capital prudentiel plus stricte pour privilégier capital et

réserves) et en procédant à une hausse du niveau minimum (il passe de 8% à 10,5%).

Parallèlement à cette dynamique de régulation prudentielle des établissements de crédit et des

entreprises d’investissement, en 2002, l’Union européenne a adopté une règlementation qui exige des

sociétés européennes cotées qu’elles appliquent les normes internationales d’information financière

(les IFRS, et par conséquent la norme IAS 39) à compter de 2005 pour l’établissement de leurs états

financiers consolidés.

Page 34: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

34

1.3. Norme comptable internationale au titre des instruments

financiers applicable aux établissements de crédit : IAS 39.

L'objectif de la norme IAS 39 est d'établir les principes de comptabilisation et d'évaluation des actifs

financiers, des passifs financiers et de certains contrats d'achat ou de vente d'éléments non financiers.

La norme modifie la façon dont ils comptabilisent leurs instruments financiers et impliquera des

changements importants dans les systèmes, les procédures et la documentation. Certaines

modifications de la norme IAS 39 affectent les préparateurs de comptes en IFRS, dans des domaines

tels que la classification des actifs, les règles de décomptabilisation et d’autres domaines clés.

Les grands principes de la norme IAS 39 peut être synthétisés comme suit :

La dépréciation des actifs se fait sur base d’un évènement déclencheur ;

Des pertes avérées doivent être calculées sur la durée de vie du prêt ;

Les écarts d’évaluation sur les titres de placement, instruments financiers et dérivés de crédit

impactent les fonds propres ;

L’encours peut s’écarter du montant légalement dû soit lors de l’évaluation initiale (prix

d’acquisition), soit par réévaluation ultérieure (juste valeur).

Suite à la crise financière de 2008, l’IASB a proposé un nouveau dispositif de comptabilisation,

d’évaluation, de dépréciation des instruments financiers qui vient remplacer l’IAS 39 : il s’agit de la norme

IFRS 9 qui est organisée en trois phases :

Phase 1 – Classification et évaluation : IFRS 9 introduit une approche logique et unique de

classification pour tous les actifs financiers, soit au coût amorti, soit à la juste valeur, y compris

pour les actifs financiers qui comportent un dérivé. Deux critères doivent être utilisés pour

déterminer comment les actifs financiers doivent être classifiés et mesurés :

Le business model de l'entité pour la gestion des actifs financiers, et

Les caractéristiques des flux de trésorerie contractuels de l'actif financier.

Phase 2 – Dépréciation : IFRS 9 instaure un nouveau modèle de dépréciation, qui nécessitera

une reconnaissance plus rapide des pertes de crédit prévues. Plus précisément, la nouvelle

norme exige que les entités comptabilisent les pertes de crédits prévues dès le moment où les

instruments financiers sont comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour

toute la durée de vie du prêt sur une base plus régulière.

Phase 3 - Comptabilité de couverture : IFRS 9 introduit un modèle sensiblement réformé pour

la comptabilité de couverture, avec des informations accrues sur l'activité de gestion des risques.

La suite de ce document est dédiée à l’analyse de la nouvelle norme IFRS 9. En particulier, les travaux

réalisés concernent la phase 2 : il est proposé une méthodologie de calcul des dépréciations.

Page 35: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

35

2. De IAS 39 à IFRS 9

2.1. Rappel et contexte de la nouvelle norme IFRS 9

La crise financière de 2008 ayant mis en évidence les limites du modèle actuel de provisionnement au

titre du risque (connu sous la dénomination IAS 39) basé sur les pertes avérées, le G20 a qualifié de

« too little, too late » le niveau des provisions jusqu’alors comptabilisé par les banques. De ce fait,

souhaitant que les banques renforcent leurs fonds propres à travers la comptabilisation de provisions

additionnelles, le G20 a demandé à l’IASB de proposer un nouveau modèle. Ainsi, l’IASB a proposé le

12 décembre 2009 une première version de la norme « IFRS 9 - Instruments financiers », qui se traduit

par une refonte complète des modes de comptabilisation et d’évaluation, de dépréciation et de

comptabilité de couverture des instruments financiers. Elle vient replacer la norme IAS 39. Le 24 juillet

2014, la version finale de la norme IFRS 9 sur la comptabilisation/l’évaluation et la dépréciation des

instruments financiers est publiée.

D’application obligatoire le 1 janvier 2018, la norme IFRS 9 instaure donc un nouveau modèle de

dépréciation : elle exige que les entités comptabilisent les pertes de crédits attendues dès le moment où

les instruments financiers sont comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour

toute la durée de vie du prêt sur une base plus régulière. Le graphique 1.1.1 suivant rappelle le calendrier

de mise en application :

Graphique 1.1.1 : Calendrier de mise en application

Page 36: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

36

Les pertes à calculer devront être différenciées selon une catégorisation des instruments financiers à

partir de la notion d’augmentation significative du risque de crédit : les pertes attendues à 12 mois

et pertes attendues sur la durée de vie (ou pertes attendues à maturité). Par ailleurs, la norme

prévoit également la prise en compte de données macro-économiques prospectives appelée

« Forward-looking - FwL » lors de l’estimation de ces pertes.

Toutefois, il convient de préciser que tous les instruments financiers ne sont pas éligibles à un calcul de

pertes attendues, bien que faisant partie du scope de la norme. Le graphique 1.1.2 ci-après synthétise

les catégories d’actifs financiers faisant partie du scope de la norme et pour lesquelles des pertes

attendues devront être estimées :

Graphique 1.1.2 : Champ d’application du nouveau modèle de provisionnement

On en déduit donc que la liste des actifs financiers éligibles à un calcul de pertes attendues est comme

suit :

Tous les actifs financiers couverts par IFRS9 évalués en coût amorti et en juste valeur par les

autres éléments du résultat global (FVTOCI).

Les engagements de prêts et garanties financières non évalués en juste valeur par résultat

(FVTPL).

Les créances de location et créances commerciales.

Coûtamorti

JV OCI

JV PL/ Option JV OCI pour

certains instruments de

capitaux propres

Périmètre d’application du modèle de provisionnement

Modèle de

provisionnement non applicable

Actifs financiers couverts par IFRS 9

Engagements de prêter

(sauf si @

JV PL)

Garanties financières (sauf si @ JV

PL)

Créances de location

CréanceCommerci

ale

Evaluation subséquente…

Page 37: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

37

2.2. Les notions de pertes attendues à 12 mois et à maturité

La norme IFRS 9 prévoit de segmenter les actifs financiers en trois segments appelés « Bucket » :

Le premier Bucket (Bucket 1) comprend les actifs financiers qui n’ont pas vu leur risque de crédit

significativement augmenté depuis l’origine. Pour ces actifs, il sera nécessaire de calculer une

perte attendue à 12 mois et de la comptabiliser en provision.

Le second Bucket (Bucket 2) est composé des actifs qui se sont « dégradés significativement »

depuis l’origine. Pour ces actifs, une perte attendue à maturité sera calculée et comptabilisée.

Enfin, le troisième Bucket (Bucket 3) est composé des actifs pour lesquels il existe un indicateur

avéré de pertes, c’est-à-dire que la recouvrabilité du principal est menacée. Pour cette catégorie,

une provision basée sur les pertes avérées à maturité sera calculée et comptabilisée.

Ce dispositif de segmentation des actifs financiers dans une optique de calcul des pertes attendues peut

être schématisé comme suit :

Graphique 1.2.1 : Segmentation des actifs financiers selon la notion d’augmentation significative du

risque de crédit

La notion clé dans ce schéma est donc l’augmentation significative du risque de crédit (ou SICR –

Significant Increase in Credit Risk), ou dégradation significative du risque de crédit.

Bucket 1

Absence d’augmentation significative du risque de crédit

Pertes attendues à 12 mois

Bucket 2

Pertes attendues à maturité

Augmentation significativedu risque de crédit, mais

absence d’indication objective de perte

Bucket 3

Indication objective de

perte

Pertes attendues à maturité

Page 38: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

38

2.3. La notion d’augmentation significative du risque de crédit : SICR

Le paragraphe B5.5.4 de la norme IFRS 9 précise que :

« l’objectif des dispositions en matière de dépréciation est de comptabiliser les pertes de crédit

attendues pour la durée de vie de tous les instruments financiers qui comportent un risque de crédit

ayant augmenté de manière importante depuis la comptabilisation initiale — que cette

appréciation ait lieu sur une base individuelle ou collective — en tenant compte de toutes les

informations raisonnables et justifiables, y compris les informations de nature prospective »

Telle qu’introduite par la norme, cette notion d’augmentation de risque de crédit constitue une option

structurante pour le calcul des provisions. Il apparaît clairement que le but de ce nouveau modèle de

provisionnement est d’anticiper les pertes liées au risque de crédit bien en amont de la survenance de

la défaillance. A des fins d’appréciation de l’augmentation ou de la dégradation significative du risque de

crédit, le paragraphe B5.5.17 préconise une liste non exhaustive d’indicateurs susceptibles d’être pris

en compte. La norme ne définit pas clairement des indicateurs à utiliser mais énonce un cadre général

tout en fournissant des exemples :

Les critères de dégradation retenus doivent refléter le niveau de risque à l’origine notamment en

lien avec la politique de tarification des opérations.

La dégradation depuis l’origine s’apprécie de manière relative sur la durée de vie attendue de

l’actif financier.

La dégradation doit être constatée avant que l’actif ne soit déprécié (Bucket 3). Ainsi le passage

direct d’un actif sain (Bucket 1) à un actif financier déprécié (Bucket 3) devrait rester l’exception.

Les entités doivent utiliser des informations raisonnables et justifiables sur le risque de crédit dont

elles ont connaissance.

L’appréciation de la dégradation peut être faite sur base individuelle et sur base collective.

La probabilité de défaut à maturité peut être utilisée comme critère d’appréciation de la

dégradation du risque de crédit depuis l’origine. La probabilité de défaut à maturité n’est

cependant pas le seul critère utilisable. En effet, il est également possible d’utiliser des indicateurs

comportementaux et d’appliquer des méthodes spécifiques en fonction des instruments

financiers. La norme précise que l’utilisation d’une probabilité de défaut à un an peut être utilisée

comme approximation de la probabilité de défaut à maturité, à condition de pouvoir démontrer

qu’il s’agit d’une approximation raisonnable.

Page 39: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

39

2.4. La notion d’informations macroéconomiques prospectives ou

« Forward-looking - FwL »

Le paragraphe B5.5.52 prévoit que :

« Les informations historiques sont un point d’ancrage ou une base importante pour l’évaluation des

pertes de crédit attendues. Toutefois, l’entité doit ajuster les données historiques en fonction des

données observables actuelles, afin de refléter les effets des circonstances actuelles et ses

prévisions quant aux circonstances futures »

Ce paragraphe préconise donc sans ambigüité l’utilisation de données macro-économiques prospectives

(« Forward-looking ») lors de l’estimation de la perte attendue. Les paragraphes B5.5.17 et B5.5.18

suggèrent la prise en compte du Forward-looking à deux niveaux :

La prise en compte des prévisions économiques dans la détermination des paramètres IFRS

9 (exemple : probabilité de défaut Forward-looking).

La prise en compte, au niveau de chaque portefeuille, de facteurs qualitatifs dans l’appréciation

de la dégradation significative du risque de crédit. En effet, la norme prévoit l’utilisation de

facteurs qualitatifs pour passer un portefeuille en pertes attendues à maturité.

2.5. La tentative de convergence entre normes prudentielle (Bâle

II/III) et comptable (IFRS 9)

Dans ce contexte de refonte du dispositif de provisionnement des instruments financiers, suite à la

publication de la version finale de la norme IFRS 9 par l’IASB, le comité de Bâle a émis en décembre

2015, une « guidance8 » relative au calcul des provisions en norme IFRS 9 pour les établissements de

crédit.

Le point 9 de la section « introduction » du BCBS 350 stipule que :

8 BCBS 350 – Guidance on credit risk and accounting for expected credit losses – December 2015

Page 40: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

40

« Les modèles bien établis de calcul des fonds propres réglementaires que les banques utilisent

éventuellement pour calculer les pertes attendues peuvent servir de point de départ pour

l’estimation des ECL9 à des fins comptables; il se peut cependant que, en raison des différences

d’objectifs et de données entre ces deux buts, ces modèles ne soient pas directement utilisables aux

fins de la mesure comptable des ECL. Ainsi, tel qu’il est actuellement formulé, le calcul des pertes

attendues au titre des fonds propres réglementaires prévu par le dispositif de Bâle diffère de

l’estimation comptable des ECL en cela que la probabilité de défaut, au sens dudit dispositif,

peut être estimée sur un cycle de crédit complet, mais se fonde sur un horizon temporel de 12

mois. En outre, la perte en cas de défaut telle qu’elle est définie dans le dispositif de Bâle traduit une

dégradation de l’environnement économique. Les présentes recommandations ne prévoient aucune

exigence supplémentaire en matière de détermination des pertes attendues aux fins du calcul des

fonds propres réglementaires ».

Cet extrait de la publication du comité témoigne de la volonté du régulateur prudentiel de faire converger

les dispositions normatives prudentielles vers les normes comptables. A ce jour, relativement à la

nouvelle version de la norme comptable (IFRS 9) et tel que précisé par le comité de Bâle dans sa

« guidance » (BCBS 350), des différences subsistent toujours entre les deux normes. Le tableau 1.5.1

ci-après synthétise les différences entre les deux normes :

Tableau 1.5.1 : Quelques différences entre BALE II/III et IFRS 9

9 Expected Credit Losses

DIFFERENCES IFRS 9 BASEL II/III (APPROCHE MODELES INTERNES)

Horizon d’estimationLes estimations sont faites sur 12 mois ou ladurée de vie résiduelle selon le bucketd’appartenance des instruments financiers.

Le paramètre probabilité de défaut (PD) est estimésur 12 mois.

Type d’estimation(PIT vs TTC)

Les estimations sont dites “PIT – Point intime” basées sur l’évaluation des conditionsactuelles et futures par l’entité.

Les estimations peuvent être à la fois PIT ou “TTC –Through The Cycle”.

Historiques à utiliser pour les estimations

Aucune mention et restrictions sur leshistoriques à utiliser.

Un minimum de 5 ans de données historiques pourl’exposition à la clientèle de détail, 7 ans pour lesexpositions aux Souverains, Banques et Corporates.

Considération d’informations prospectives

L’information future doit être prise encompte dans l’évaluation des pertesattendues sur la durée de vie del’instrument.

Les paramètres IRB doivent être calibrés et validéspar des stress-tests et des analyses de scénarios.

Définition du défaut

La notion de « défaut » doit être en ligneavec la politique de gestion du risque, avecune présomption que le défaut intervienneau plus tard après 90 jours d’impayés.

La notion de défaut est telle que définie par lerégulateur.

Considération de marge d’estimation et

de valeur plancher

Les estimations doivent être sans biais et précises sans considération de valeur plancher.

Les estimation doivent inclure des marges deconservatismes avec un minimum de 0,03% pour leparamètre PD par exemple.

Page 41: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

41

En synthèse des sections 1.1 à 1.5, le passage de la norme IAS 39 à la nouvelle norme IFRS 9

peut être synthétisé comme suit par le graphique 1.5.1 :

Graphique 1.5.1 : Synthèse du passage de IAS 39 à IFRS 9

2.6. Choix méthodologiques

En référence aux sections prétendantes qui ont mis en évidence les notions clés de la nouvelle norme

IFRS 9, la mise en place du nouveau modèle de provisionnement requiert donc la spécification de ces

notions d’un point de vue pratique.

Pour ce faire, des choix méthodologiques et structurants ont été opérés sur la base des articles

fondateurs desdites notions et des préconisations de la norme sur ces notions. Ont également été pris

en compte dans la définition de ces choix, le type et les caractéristiques du portefeuille analysé (crédit

à la consommation de la clientèle des particuliers) dans ce mémoire et surtout la nature des

informations disponibles sur ce portefeuille.

Ainsi, les choix méthodologiques ont pour objet de répondre aux interrogations suivantes :

Quelle est la règle pour analyser l’augmentation significative du risque de crédit ?

Comment calcule-t-on effectivement les pertes attendues à 12 mois et à maturité ?

Comment intègre-t-on les informations macroéconomiques prospectives dans le calcul des

pertes attendues ?

Bucket 1Performants

=Pertes attendues à 12 mois

Bucket 2Sous-performants

=Pertes attendues à maturité

Bucket 3Défauts

=Pertes attendues à maturité

=

Pertes de crédit à maturité

Analyse du risque de crédit

Pas de dépréciationProvisions collectives

=Pertes attendues à maturité

Provisions spécifiques

=Pertes de crédit à maturité

Preuve de dépréciation

IAS 39Modèle de perte

avérée

IFRS 9Modèle de perte

attendue

DétériorationAmélioration

DéfautSensible

Page 42: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

42

2.6.1.Règle d’analyse de l’augmentation significative du risque de crédit

Le paragraphe B5.5.5 de la norme stipule que :

« Pour déterminer les augmentations importantes du risque de crédit et comptabiliser une correction

de valeur pour pertes sur une base collective, l’entité peut regrouper les instruments financiers

en fonction de caractéristiques de risque de crédit communes de manière à faciliter l’analyse

devant permettre de repérer les augmentations importantes du risque de crédit en temps voulu.

L’entité ne devrait pas obscurcir les informations en regroupant des instruments financiers dont les

caractéristiques de risque de crédit sont différentes. Parmi les caractéristiques de risque de crédit

communes, on trouve notamment :

(a) le type d’instrument;

(b) la note de risque de crédit;

(c) le type de garantie;

(d) la date de comptabilisation initiale;

(e) la durée à courir jusqu’à l’échéance;

(f) le secteur d’activité;

(g) l’emplacement géographique de l’emprunteur;

(h) la valeur du bien affecté en garantie par rapport à l’actif financier, si cela a une incidence

sur la probabilité de défaillance (par exemple, dans le cas des prêts garantis uniquement

par sûreté réelle dans certains pays, ou sur la quotité de financement). »

Par ailleurs le paragraphe B5.5.17 préconise, mais ne prescrit pas, un certain nombre d’informations à

prendre en compte dans l’évaluation de l’augmentation importante du risque de crédit :

« Voici une liste non exhaustive d’informations pouvant présenter un intérêt pour l’appréciation des

variations du risque de crédit :

(a)…(d),

(e) une baisse avérée ou attendue de la note financière interne de l’emprunteur ou une

baisse du score de comportement utilisé pour évaluer le risque de crédit en interne… ».

En vertu des deux précédents paragraphes de la norme, le choix a été fait d’attribuer une note de risque

(cf. point b du paragraphe B5.5.5 supra) à chaque contrat. Puis à chaque note de risque sera associé

un niveau de risque mesuré par une probabilité de défaut. Enfin, cette note de risque ou cette probabilité

de défaut est utilisée comme base de la règle d’analyse de l’augmentation du risque de crédit

conformément au point (e) du paragraphe B5.5.17.

Pour ce faire, nous avons décidé de développer un système interne de notation à partir d’un score de

comportement avec pour variable cible dudit score le défaut bâlois10. Ainsi, à chaque note de risque

10 On considère une contrepartie en défaut, quand la banque dispose d’informations indiquant qu’il est improbable que la

contrepartie rembourse en totalité son crédit. Ces informations, relatives à un événement de défaut, sont les suivantes (cf. Article 178 du règlement UE n°575/2013 du 26 juin 2013 (CRR)) :

Page 43: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

43

du système interne de notation correspond une probabilité de défaut à 12 mois (cf. définition du défaut

bâlois).

Aussi, le paragraphe 5.5.9 précise que :

« L’entité doit apprécier à chaque date de clôture si le risque de crédit que comporte un instrument

financier a augmenté de façon importante depuis la comptabilisation initiale. L’entité doit fonder son

appréciation sur la variation du risque de défaillance au cours de la durée de vie attendue de

l’instrument financier…Pour porter son appréciation, l’entité doit comparer le risque de défaillance sur

l’instrument financier à la date de clôture avec le risque de défaillance sur l’instrument financier à la

date de la comptabilisation initiale »

De ce fait, le paragraphe 5.5.9 conduit à spécifier la règle d’analyse de l’augmentation du risque de crédit

comme suit :

Un contrat est classé en Bucket 2 si à la date de reporting (ou de calcul) :

Sa note interne matérialisant le risque de crédit s’est dégradée par rapport à sa note à l’octroi,

ou bien

La probabilité de défaut à 12 mois associée à cette note interne de risque a augmenté depuis

l’octroi.

La règle ainsi spécifiée n’est valide que pour les instruments financiers à maturité résiduelle maximale

de 12 mois puisque que le paragraphe 5.5.9 mentionne que l’analyse doit se faire sur la durée de vie

résiduelle de l’instrument financier.

Toutefois, la norme précise au travers du paragraphe B.5.5.13 que :

« Malgré les exigences du paragraphe 5.5.9, dans le cas des instruments financiers dont les

tendances en matière de défaillance ne convergent pas vers un moment précis au cours de la durée

de vie attendue de l’instrument financier, les variations du risque de défaillance pour les 12 mois à

venir peuvent constituer une approximation raisonnable des variations du risque de défaillance pour

la durée de vie. »

Ce paragraphe B.5.5.13 qui constitue donc une exception, a conduit à analyser les caractéristiques du

portefeuille (crédit à la consommation de la clientèle des particuliers) faisant l’objet d’étude de ce

mémoire.

Impayés avérés de plus de 90 jours et dus à la situation financière du débiteur (cf. art. 178 paragraphe 1 du règlement

575/2013 du 26 juin 2013 (CRR) et Décision n°2013-C-110 du Collège de Supervision de l’ACPR du 12 novembre 2013) ;

Dépassement de limites et d’autorisation de découverts (cf. art. 178 paragraphe 2 du règlement 575/2013 du 26 juin 2013 (CRR)) ;

Etc…

Page 44: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

44

L’étude a consisté à analyser, en fonction du type de remboursement des contrats du portefeuille, la

distribution des maturités. Le tableau 1.6.1 ci-après synthétise les statistiques descriptives de la maturité

résiduelle des contrats au 31/12/2017 :

Tableau 1.6.1 : Distribution de la maturité résiduelle au 31/12/2017

Le portefeuille est constitué pour 100% de contrats amortissables (amortissement linéaire). Ces contrats

ne présentent pas un risque substantiel à maturité du fait d’un remboursement du nominal au fil de l’eau

et peuvent rentrer par conséquent dans l’exception prévue par la norme, dans son paragraphe B5.5.13.

En conclusion de cette section, la règle d’analyse de l’augmentation significative du risque de

crédit est donc basée sur la dégradation de la note interne de risque depuis l’octroi ou

l’augmentation de la probabilité de défaut à 12 mois associée à cette note de risque. Une section

est dédiée à la calibration en bonne et due forme de cette règle.

2.6.2.Formule de calcul des pertes attendues

Dans la suite de ce mémoire, nous désignerons par ECL (Expected Credit Losses) les pertes

attendues.

Le paragraphe B5.5.28 définit les ECL comme suit:

« Expected credit losses are a probability-weighted estimate of credit losses (i.e. the present value of

all cash shortfalls) over the expected life of the financial instrument. A cash shortfall is the difference

between the cash flows that are due to an entity in accordance with the contract and the cash flows

that the entity expects to receive. »

A partir de cette définition nous en déduisons les deux notions suivantes :

Credit losses (CL): « The difference between all contractual cash flows that are due to an entity

in accordance with the contract and all the cash flows that the entity expects to receive (i.e. all

cash shortfalls). ».

Q1 Mediane Moyenne Q3

Linéaire 6 481 297 751 0,328767 0,665753 1,406829 3,027397

Totaux 6 481 297 751

Distribution maturité résiduelle en annéesType

Remboursement

Exposition

(31/12/2017)

Page 45: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

45

Expected Credit Losses (ECL): « The weighted average of credit losses with the respective

risks of a default occurring as the weights. ».

2.6.2.1. Formule pour le calcul des Credit Losses (CL)

De la définition des CL ci-avant, il peut être écrit en date de calcul 𝒕𝒄 pour un contrat faisant défaut en

date 𝒕𝒅 :

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = ∑(𝐹𝑡𝐶 − 𝐹𝑡

𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡>𝑡𝑐

Avec :

𝐹𝑡𝐶 : Cash-flow contractuels à l’instant t.

𝐹𝑡𝑅 : Cash-flow actuellement observés à l’instant t.

𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐) : Facteur d’actualisation entre t et 𝑡𝑐.

En introduisant l’instant de défaut 𝑡𝑑, il vient :

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = ∑ (𝐹𝑡𝐶 − 𝐹𝑡

𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ ∑(𝐹𝑡𝐶 − 𝐹𝑡

𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = ∑ (𝐹𝑡𝐶 − 𝐹𝑡

𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ ∑(𝐹𝑡𝐶). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

− ∑(𝐹𝑡𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

[1]

La partie [A] de l’équation [1] ci-dessus peut se réécrire comme suit :

∑(𝐹𝑡𝐶). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

= ∑(𝐹𝑡𝐶). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑑)

𝑡𝑑<𝑡

. 𝐷𝐹(𝑡𝑑 − 𝑡𝑐)

Sachant que pour toute date T, la somme des cash-flow après la date T et actualisées à T correspond

au principal en date T, [A] peut devient donc :

∑(𝐹𝑡𝐶). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

= 𝑃𝑡𝑑𝐶 . 𝐷𝐹(𝑡𝑑 − 𝑡𝑐)[2]

Avec :

𝑃𝑡𝑑𝐶 : le montant du principal contractuel observé en date 𝑡𝑑.

𝐷𝐹(𝑡𝑑 − 𝑡𝑐) : le facteur d’actualisation du principal contractuel observé de la date 𝑡𝑑 à la date 𝑡𝑐.

[A] [B]

Page 46: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

46

Partant du principe que tous les cash-flow observés à tout instant t après le moment du défaut td

correspondent à la différence entre les éventuels recouvrements et tirages, et en désignant

respectivement par 𝑅𝐶𝑉𝑡 et 𝑇𝐼𝑅𝑡 les recouvrements et tirages à l’instant t, on peut écrire :

∀ 𝑡 > td , 𝐹𝑡𝑅 = 𝑅𝐶𝑉𝑡 − 𝑇𝐼𝑅𝑡

Ainsi, la partie [B] de l’équation [1] devient :

∑(𝐹𝑡𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

= ∑(𝑅𝐶𝑉𝑡 − 𝑇𝐼𝑅𝑡). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

[3]

En associant [2] et [3] à [1], on obtient :

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = ∑ (𝐹𝑡𝐶 − 𝐹𝑡

𝑅). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ 𝑃𝑡𝑑𝐶 . 𝐷𝐹(𝑡𝑑 − 𝑡𝑐) + ∑(𝑇𝐼𝑅𝑡 − 𝑅𝐶𝑉𝑡). 𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑡𝑑<𝑡

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = 𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄). [𝑃𝑡𝑑𝐶 + ∑ (𝐹𝑡

𝐶 − 𝐹𝑡𝑅).𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄)𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ ∑(𝑇𝐼𝑅𝑡 − 𝑅𝐶𝑉𝑡).𝐷𝐹(𝑡 − 𝑡𝑐)

𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄)𝑡𝑑<𝑡

]

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = 𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄). [𝑃𝑡𝑑𝐶 + ∑ (𝐹𝑡

𝐶 − 𝐹𝑡𝑅).

1

𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕)𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ ∑(𝑇𝐼𝑅𝑡 − 𝑅𝐶𝑉𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)

𝑡𝑑<𝑡

] [4]

Désignons par 𝑃𝑡𝑑𝑅 le montant du principal observé au moment du défaut. En rajoutant et retranchant ce

montant dans l’équation [4] puis en la réorganisant, nous pouvons la réécrire comme suit :

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = 𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄). [𝑷𝒕𝒅𝑹 + 𝑃𝑡𝑑

𝐶 − 𝑷𝒕𝒅𝑹 + ∑ (𝐹𝑡

𝐶 − 𝐹𝑡𝑅).

1

𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕)𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ ∑(𝑇𝐼𝑅𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)

𝑡𝑑<𝑡

− ∑(𝑅𝐶𝑉𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)

𝑡𝑑<𝑡

] [5]

En réécrivant l’équation [5] par factorisation de la partie [C], on obtient :

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = 𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄). [𝑃𝑡𝑑𝑅 + 𝑃𝑡𝑑

𝐶 − 𝑃𝑡𝑑𝑅 + ∑ (𝐹𝑡

𝐶 − 𝐹𝑡𝑅).

1

𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕)𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑

+ ∑(𝑇𝐼𝑅𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)

𝑡𝑑<𝑡

] . [1

−∑ (𝑅𝐶𝑉𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)𝑡𝑑<𝑡

𝑃𝑡𝑑𝑅 + 𝑃𝑡𝑑

𝐶 − 𝑃𝑡𝑑𝑅 + ∑ (𝐹𝑡

𝐶 − 𝐹𝑡𝑅).

1𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕)

𝑡𝑐<𝑡<𝑡𝑑+ ∑ (𝑇𝐼𝑅𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)𝑡𝑑<𝑡

] [6]

Intéressons-nous à présent à la partie [C] de l’équation [5] que nous décomposons en plusieurs parties

comme suit :

[𝐶] = 𝑷𝒕𝒅𝑹 + 𝑷𝒕𝒅

𝑪 − 𝑷𝒕𝒅𝑹 + ∑ (𝑭𝒕

𝑪 − 𝑭𝒕𝑹).

𝟏

𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕)𝒕𝒄<𝒕<𝒕𝒅

+ ∑(𝑻𝑰𝑹𝒕). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)

𝒕𝒅<𝒕

𝑷𝒕𝒅𝑪 − 𝑷𝒕𝒅

𝑹 + ∑ (𝑭𝒕𝑪 − 𝑭𝒕

𝑹).𝟏

𝑫𝑭(𝒕𝒅− 𝒕)𝒕𝒄<𝒕<𝒕𝒅 − Cette quantité correspond économiquement aux intérêt

échus non payés capitalisés en date de défaut.

[C]

Page 47: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

47

𝑷𝒕𝒅𝑹 + ∑ (𝑻𝑰𝑹𝒕). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)𝒕𝒅<𝒕 − Cette quantité correspond économiquement à la somme du

principal observé actuellement en date de défaut et les tirages éventuels actualisés en date de

défaut : il s’agit du principal total observé en date de défaut.

Ainsi [C] est tout simplement la somme des intérêts échus non payés et du principal observé en date de

défaut, ce qui correspond économiquement au montant total de l’exposition en date de défaut que

nous désignons pour des raisons de simplification par EAD.

L’équation [6] devient donc :

𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = 𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄). [𝐸𝐴𝐷]. [1 −∑ (𝑅𝐶𝑉𝑡). 𝑫𝑭(𝒕 − 𝒕𝒅)𝑡𝑑<𝑡

𝑬𝑨𝑫] [7]

Par définition, la quantité 1 −∑ (𝑅𝐶𝑉𝑡).𝑫𝑭(𝒕−𝒕𝒅)𝑡𝑑<𝑡

𝑬𝑨𝑫 de l’équation [7] est le taux de perte au moment du défaut

que nous notons LGD. L’équation [7] devient donc :

𝑪𝑳(𝒕𝒄 − 𝒕𝒅) = 𝑫𝑭(𝒕𝒅 − 𝒕𝒄). 𝑬𝑨𝑫. 𝑳𝑮𝑫

Ainsi nous retrouvons bien les notions prudentielles habituellement utilisées par les établissements de

crédit dans le calcul des exigences de fonds propres au titre de la réglementation Bâloise.

2.6.2.2. Formule pour le calcul des Expected Credit Losses (ECL)

De la définition des ECL en introduction de section 1.6.1, il peut être écrit en date de calcul 𝒕𝒄 pour un

contrat faisant éventuellement défaut en date 𝒕𝒅 entre la date de calcul 𝒕𝒄 et la maturité restante 𝒕𝒄 +

𝒉 :

𝑬𝑪𝑳(𝒕𝒄 − 𝒕𝒅) = 𝑬[𝑪𝑳(𝒕𝒄 − 𝒕𝒅). 𝟏𝒕𝒄<𝒕𝒅≤𝒕𝒄+𝒉]

Avec :

h : la maturité résiduelle du contrat.

𝟏𝒕𝒄<𝒕𝒅<𝒕𝒄+𝒉 : l’indicatrice qui vaut 1 en cas de défaut et 0 sinon.

En subdivisant l’horizon de calcul [𝑡𝑐 , 𝑡𝑐 + ℎ] en plusieurs petites périodes d’amplitudes égales et en

utilisant de la formule des crédit losses (CL), nous avons :

𝐸𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) = ∑ 𝐸[

𝑁−1

𝑖=0

1𝑡𝑐+𝑖𝑝<𝑡𝑑≤𝑡𝑐+(𝑖+1)𝑝. 𝐸𝐴𝐷𝑡𝑑 . 𝐿𝐺𝐷𝑡𝑑 . 𝐷𝐹(𝑡𝑑 − 𝑡𝑐)]

Avec :

p : le pas de temps retenu pour subdiviser l’horizon.

N est défini tel que 𝑁. 𝑝 ≥ ℎ 𝑒𝑡 (𝑁 − 1) ∗ 𝑝 < ℎ.

Page 48: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

48

Par approximation, nous avons :

𝐸𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) ≈ ∑ 𝐸[

𝑁−1

𝑖=0

1𝑡𝑐+𝑖𝑝<𝑡𝑑≤𝑡𝑐+(𝑖+1)𝑝. 𝐸𝐴𝐷𝑡𝑐+𝑖𝑝. 𝐿𝐺𝐷𝑡𝑐+𝑖𝑝. 𝐷𝐹(𝑡𝑐 + 𝑖𝑝 − 𝑡𝑐)]

𝐸𝐶𝐿(𝑡𝑐 − 𝑡𝑑) ≈ ∑ 𝑃𝐷]𝑡𝑐+𝑖𝑝,𝑡𝑐+(𝑖+1)𝑝]. 𝐸𝐴𝐷𝑡𝑐+𝑖𝑝. 𝐿𝐺𝐷𝑡𝑐+𝑖𝑝. 𝐷𝐹(𝑖𝑝)

𝑁−1

𝑖=0

[8]

Avec 𝑃𝐷]𝑖,𝑗] la probabilité de faire défaut entre i et j. Elle correspond à l’estimation de 𝐸[1]𝑖,𝑗]].

Rappelons que l’équation [8] n’est valide qu’en supposant l’indépendance de l’exposition et du taux de

perte à l’évènement de défaut.

En conclusion, en considérant un pas de temps annuel et 𝑡𝑐 = 0, l’équation [8] peut être simplifié comme

suit :

𝑬𝑪𝑳 = ∑ 𝑷𝑫]𝒊,𝒊+𝟏]. 𝑬𝑨𝑫𝒊. 𝑳𝑮𝑫𝒊. 𝑫𝑭(𝒊)

𝑵−𝟏

𝒊=𝟎

[𝟗]

L’équation [9] est donc la formule que nous retenons pour la suite de ce mémoire et qui permettra

de calculer les pertes attendues ou les provisions. De ce fait, l’utilisation de cette formule requiert la

calibration des paramètres PD, LGD et EAD jusqu’à la maturité résiduelle maximale des contrats afin de

prendre en compte tous les cas possibles. La calibration de chaque paramètre a fait l’objet d’une section

dédiée.

Page 49: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

49

2.6.3.Intégration d’informations macroéconomiques prospectives (FwL) dans le

calcul des ECL

Rappelons que les paragraphes B5.5.17 et B5.5.18 suggèrent la prise en compte du Forward-looking à

deux niveaux, à savoir au niveau des paramètres de calcul et au niveau de l’analyse de la dégradation

significative du risque de crédit. Dans ce mémoire, la prise en compte du Forward-looking a donc été

étudié tant au niveau des paramètres qu’au niveau de l’analyse de la dégradation significative du risque

de crédit. Une section est principalement dédiée à cette étude.

2.7. Objectif et cadre du mémoire

Dans cette dynamique de refonte du dispositif normatif comptable au titre du provisionnement pour risque

de crédit des instruments financiers, nous nous proposons de construire un modèle de calcul des

provisions selon la nouvelle norme IFRS 9 pour un portefeuille de crédit à la consommation de la

clientèle des particuliers.

Rappelons que, dans le cadre de la norme IAS 39, les établissements de crédit disposent déjà de

modèles de provisionnement spécifiques, appliqués à la catégorie d’actifs en défaut et pour laquelle sont

calculées des pertes de crédit à maturité (cf. graphique 1.5.1 du passage de IAS 39 à IFRS 9 de la

section 1.5 supra).

Au titre de la norme IFRS 9, la catégorie d’actif en Bucket 3 correspond aux actifs en défaut et donc à la

catégorie d’actifs relevant du provisionnement spécifique en IAS 39. De ce fait, il a été décidé de

capitaliser sur ces modèles de provisionnement spécifique pour les actifs en Bucket 3 et de développer

un modèle uniquement pour les catégories d’actifs en Bucket 1 et 2. En conséquence, les travaux

réalisés dans ce mémoire, sont focalisés sur les actifs sains et donc classés en Bucket 1 et 2.

Ainsi, ce mémoire s’organise autour des chapitres suivants :

Description détaillée du portefeuille d’étude (Chapitre 3): Ce chapitre traite du dispositif de

sélection des contrats du portefeuille (ou dispositif d’octroi), du profilage des clients sélectionnés

et de leurs comportements post-octroi.

Score comportemental et système de notation interne (Chapitre 4) : Ce chapitre traite de la

segmentation en amont des contrats.

Calibration de la règle de dégradation de crédit (Chapitre 5) : A partir de la segmentation issue

du chapitre 2, ce chapitre se consacre à la calibration en bonne et due forme de la règle d’analyse

de l’augmentation significative du risque de crédit.

Calibration du paramètre PD (chapitre 6), du paramètre LGD (chapitre 7) et du paramètre EAD

(chapitre 8) : Tel que mentionné en conclusion de la section ayant établie la formule de calcul

Page 50: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

50

des ECL, ces chapitres s’attèlent à modéliser et calculer les différents paramètres utiles au calcul

des provisions.

Etude de l’intégration du Forward-looking (chapitre 9) : Ce chapitre étudie les deux options de

prise en compte des informations macroéconomiques prospectives dans le calcul des ECL.

Application au portefeuille étudié (chapitre 10) : Ce chapitre se focalise sur la mise en place d’un

outil de calcul avant de conclure sur les résultats du portefeuille étudié.

Page 51: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

51

3. Description détaillée du portefeuille d’étude

Les données analysées sont celles d’une banque du marché Français de crédit à la consommation. Elles

concernent particulièrement la clientèle particulière de cette banque.

3.1. Dispositif d’octroi et profilage du portefeuille étudié

3.1.1.Dispositif d’octroi

Le processus d’octroi du portefeuille d’étude peut être synthétisé par le graphique 0.3.1 ci-après :

Graphique 0.3.1 : Système d’octroi de crédit du portefeuille étudié

Dans ce système d’octroi, les règles d’exclusion, de refus, d’études et d’accord ainsi que les actions

mises en place en face de chaque décision ont été définies en accord avec plusieurs métiers : Marketing,

commercial, risque.

Dans ce dispositif, est intégré un système délégataire au niveau du système expert. Ce système

délégataire conduit à une étude du dossier soit en agence, soit au siège. En synthèse, les décisions

peuvent être les suivantes :

Accepté : tous les dossiers acceptés sont automatiquement financés, sauf si le demandeur n’y

donne pas de suite (Cf. statut « sans suite » dans le décision finale) ;

En étude et refusé : ces dossiers font l’objet d’étude en fonction du système de délégataire et la

décision finale peut ne pas être identique à la décision système.

Demandes ExclusionsScore

d’octroi

Règles et DécisionsSystème

Accepté

En étude

Refusé

Décisionsfinales

Règles Expertes

Système Expert

Financé

Sans suite

Refusé

En étude

Refusé

Page 52: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

52

Le tableau 0.3.1 ci-après donne une liste non-exhaustive des critères sur lesquels le portefeuille étudié

est sélectionné dans le précédent dispositif d’octroi :

Tableau 0.3.1 : Liste non exhaustive de quelques règles

3.1.2. Profilage du portefeuille

Le tableau 0.3.2 ci-après donne les caractéristiques des crédits octroyés au titre de l’année 2017 :

Tableau 0.3.2 : Crédits octroyés au titre de l’année 2017.

La production 2017 est constitué majoritairement de prêts personnels (soit 75%). Au total plus de 52 000

crédits ont été accordés pour un montant total de plus de 3,3 Milliards d’euros.

Critères Exclusions Refus / Etudes Score

Hors périmètre : âge (mineurs,..), incapacité, personne morale, membre du personnel

X

Fichage externe : FICP, Neiertz, Fichage BDF, saisie sur salaire, X

Données incohérentes, facteurs de fraude: téléphone, adresse, revenus, indicateur Externe

X

Caractéristiques prêt ou bien atypiques : Durée, Montant, périodicité, …

X X X

Risque sur la personne : Habitat instable, Situation à l’emploi instable (Ménage inactif :Chômeurs, Étudiants, …), Revenu/Reste à vivre insuffisant, endettement avant prêt élevé, …

X X

Ancienneté bancaire récente X X

Endettement / reste à vivre intermédiaire X X

Multi simulations de la demande X X

PRODUITNOMBRE

CONTRATS

MONTANT

ACCORDE

CREDI AFFEC 6 545 409 060 067

LOC OPT ACH 5 320 382 824 816

PRETS ETUDI 6 721 453 622 795

PRETS PERSO 52 939 2 128 930 052

TOTAUX 71 525 3 374 437 730

Page 53: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

53

Le graphique 0.3.2 ci-après montre la production sur les 3 dernières années. Il faut noter que la stratégie

commerciale de cette banque est restée similaire depuis ces 3 dernières années. Par ailleurs, il faut

préciser que l’année 2015 correspond à la dernière refonte du score d’octroi de sélection du portefeuille

étudié.

Graphique 0.3.2 : Caractéristique des contrats octroyés sur 3 ans

Le tableau 0.3.3 ci-après donne la situation du portefeuille au 31/12/2017 (date d’arrêté de l’étude). Au

total, au 31/12/2017, plus de 6,4 Milliards sont sous gestion.

Tableau 0.3.3 : Encours sous gestion au 31/12/2017

Nous analysons dans le tableau 0.3.4 le profil de clients du portefeuille au 31/12/2017 :

Tableau 0.3.4 : Encours sous gestion au 31/12/21017 selon CSP et relation bancaire

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2015 2016 2017

CREDI AFFEC LOC OPT ACH PRETS ETUDI PRETS PERSO

PRODUITNOMBRE

CONTRATS

ENCOURS SOUS

GESTION

CREDI AFFEC 12 713 794 658 036

LOC OPT ACH 10 159 731 104 091

PRETS ETUDI 12 874 868 765 644

PRETS PERSO 101 730 4 086 769 980

TOTAUX 137 476 6 481 297 751

NOMBRE % MOTANT %

Artisants 24 687 17,96% 543 995 978 8,39% 11

Autres_SP 25 035 18,21% 933 292 378 14,40% 7

Cadres_pi 18 420 13,40% 1 936 487 135 29,88% 20

Employés 43 114 31,36% 2 282 639 966 35,22% 6

Ouvriers 26 220 19,07% 784 882 294 12,11% 11

TOTAUX 137 476 100,00% 6 481 297 751 100,00% 10

CLIENTENCOURS

SOUS GESTION

RELATION

BANCAIRE

MOYENNE

CSP

Page 54: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

54

Le précédent tableau montre que la banque prête majoritairement aux employés qui représentent plus

de 30% du portefeuille respectivement en nombre et en encours sous gestion au 31/12/2017. En outre,

la banque totalise un montant d’encours sous gestion de presque 30% (le second montant en exposition

de la banque) sur les cadres du secteur privé qui correspond à la population moins représentée du

portefeuille. Enfin, au regard de la relation moyenne bancaire des clients du portefeuille, il faut noter que

la banque privilégie la relation de long terme. Ce constat est la conséquence de la politique d’octroi (Cf.

tableau 0.3.1) de la banque dans laquelle l’un des critères est l’ancienneté de la relation bancaire.

Nous analysons dans le graphique 0.3.3 ci-après la production sur les trois dernières années selon la

catégorie socio-professionnelle :

Graphique 0.3.3 : Profil de client sur 3 années de production

Le graphique 0.3.3 ci-dessus montre un changement dans la politique de risque de la banque depuis

2015. En effet, on note une augmentation des prêts à destination des employés et une baisse sur les

crédits octroyés aux artisans.

Les chiffres précédemment présentés montre que, sur le marché de crédit à la consommation de la

clientèle particulière, la banque a une politique de sélection du risque qui pourrait être qualifiée prudente.

Au regard de cette politique de prudence quant à la sélection du risque, il est important de s’intéresser à

la politique de gestion curative des crédits en cas d’incidents de paiement ou de défaut.

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

2015 2016 2017

Artisants Autres_SP Cadres_pi Employés Ouvriers

Page 55: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

55

3.2. Gestion curative et comportement des crédits incidentés du

portefeuille étudié

3.2.1.Dispositif de gestion curative

Le graphique 0.3.4 ci-après schématise la procédure de gestion curative des crédits incidentés et en

défaut du portefeuille d’étude :

Graphique 0.3.4 : Procédure de gestion curative des crédits incidentés et défaut

Le précédent dispositif est subdivisé en 3 grandes procédures :

Procédure amiable : dans cette procédure, tous les crédits incidentés (par exemple plus de 30

jours d’impayés et pas encore en défauts) font l’objet d’un règlement amiable. En effet, lorsque

survient un incident, la banque contacte le débiteur afin qu’il puisse procéder au règlement des

échéances dues non honorées.

Procédure de restructuration : cette procédure fait également partir de la phase de

dénouement amiable. Un crédit est dit restructuré lorsqu’il y a modification des conditions

d’origine ou novation d’un contrat de prêt non déchu du terme affectant la durée, le taux ou les

modalités d’amortissement. La restructuration intervient lorsque le débiteur rencontre des

difficultés financières :

Impayés sur prêts de moins de 90 jours non techniques.

Rejet de chèque

Dépassement de découvert

Etc…

Procédure de recouvrement : cette phase commence lorsque le défaut du débiteur est constaté

(plus de 90 jours d’impayés). Dans cette phase, la banque tente de recouvrer les échéances dues

non payées. Lorsque ces tentatives s’avèrent veines au bout de 90 jours, la banque proclame la

déchéance du terme et l’intégralité des engagements du débiteur sont dues jusqu’à la fin du

processus de recouvrement où la banque peut passer des pertes.

Octroi Incident (DPD*>30j)

Défaut(DPD*>90j)

Procédure amiable

90j en défaut

30j en défaut

60j en défaut

Déchéance du terme

Fin de l’horizon de recouvrement

Procédure de recouvrement

Procédure de restructuration

Page 56: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

56

Ainsi décrit la procédure de gestion curative des crédits incidentés ou en défaut, il y a lieu de s’intéresser

aux comportements effectifs d’un point de vue historique de ces crédits. Pour ce faire, il a été analysé

l’ensemble de la production entre 2012 et 2015 ainsi que l’ensemble des passages à pertes à 2015.

3.2.2. Comportement des crédits incidentés du portefeuille étudié

Le graphique 0.3.5 ci-après représente l’évolution cumulées des crédits en défaut en fonction du

nombre de mois suivant l’octroi. Le graphique montre que sur les générations considérées (2012 à 2015),

les défauts interviennent à partir de 22 mois après l’octroi. Au regard de la maturité moyenne du

portefeuille étudié avec seulement 25% des crédits ayant plus de 3 ans de durée (Cf. tableau 1.6.1), on

peut en déduire que le portefeuille étudié est relativement de bonne qualité (en terme de risque) : en

effet, lorsque 90% des défauts sont constatés sur ce portefeuille, il ne reste qu’en moyenne moins de 2

ans de maturité résiduelle ; autrement dit les crédits sont presqu’entièrement remboursés.

Graphique 0.3.5 : Nombre cumulés de défaut suivant l’octroi

Le graphique 0.3.6 analyse la dynamique de passage en pertes des dossiers en défaut sur les mêmes

générations.

Graphique 0.3.6 : Dynamique de passage en perte suivant l’octroi

2%7%

13%20%

28%36%

42%48%

54%59%

64%68%73%77%80%82%85%88%91%92%93%95%96%97%98%100%100%101%101%

10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 66

Délai de passage en pertes

Page 57: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

57

Le précédent graphique montre que 90% des pertes sont constatées 46 mois (soit 3,8 ans) après l’octroi

et la totalité des pertes sont constatées 66 mois (5,5 ans) après l’octroi sur l’ensemble des crédits en

défaut.

Afin de cerner le profil des crédits passés en pertes au bout de 5 ans suivant l’octroi, il a été réalisé un

profilage de ces derniers en fonction du statut de gestion. Le graphique 0.3.7 ci-après synthétise cette

analyse.

Graphique 0.3.7 : Taux de passage en perte au bout de 30 mois

Le précédent graphique montre que suivant le mise en gestion ou l’octroi, au moins 80% des contrats

en défaut (plus de 90 jours d’impayés) a été passé en perte.

De cette étude comportementale des crédits incidentés et en défaut, nous en déduisons que le

portefeuille étudié de bonne qualité en terme de risque car d’une part les défauts interviennent presqu’au

termes des crédits et d’autres part, sur le scope des dossiers en défauts, au moins 80% sont passées

en pertes au bout de 30 mois.

Cette bonne qualité de risque fait que lorsqu’un crédit est en défaut, cela témoigne de la difficulté

financière effective du débiteur. De ce fait, nous pouvons considérer que la plupart des dossiers en

défaut ne retourneront pas en sains : Ainsi, lors de la modélisation du paramètre LGD

(conformément à la section 2.7 supra et tel que réalisée dans le chapitre 7), il sera considéré un

horizon de recouvrement de plus de 2 ans à partir du défaut.

0

20

40

60

80

100

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 1 1 1 2 1 3 1 4 1 5 1 6 1 7 1 8 1 9 2 0 2 1 2 2 2 3 2 4 2 5 2 6 2 7 2 8 2 9

Plus de 90 jrs impayés 61 - 90 jrs impayés 31 - 60 jrs impayés

0 - 30 jrs impayés Sans impayés

Page 58: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

58

4.Score comportemental et système de notation

interne

Cette section a pour objet de développer le score comportemental et le système de notation interne pour

la segmentation des encours. Il existe, dans la littérature statistique, plusieurs approches permettant de

développer un score : entre autres, nous avons l’analyse discriminante, la régression logistique, etc….

Dans le cadre de ce mémoire, nous avons fait le choix d’utiliser la régression logistique. Ce choix se

justifie par la raison suivante :

L’objectif est, in fine, de développer un système de notation interne. Rappelons que le système de

notation interne permet d’attribuer à chaque contrat, une note de risque à laquelle correspond un niveau

de probabilité de défaut (probabilité de défaut à 12 mois dans ce mémoire). De ce fait, la régression

logistique dont les résultats peuvent être interprétés comme des probabilités se prête aisément à notre

objectif. Ainsi, Appliquée à une variable dichotomique du type « défaut=1 en cas de défaut dans les 12

mois et 0 dans le cas contraire », la régression logistique permettrait d’estimer ces probabilités de défaut

à 12 mois.

4.1. Développement d’un score comportemental

La démarche méthodologique suivante a été adoptée :

Etape 1 : Construction des historiques de données.

À cette étape, la variable cible à modéliser (le défaut Bâlois) est construite ainsi que les facteurs de

risque (ou potentielles variables explicatives) susceptibles d’expliquer la variable cible. Dans la suite,

nous utiliserons de façon interchangeable « variable » et « facteur de risque ».

Etape 2 : Construction des bases de travail.

Nous procédons à une séparation des historiques de données en trois sous-échantillons (apprentissage,

validation et out-of-time) :

Base apprentissage : elle permettra de développer le score.

Base validation : elle permettra d’analyser les performances du score. L’objectif de cette

approche est de tester si le modèle reste performant sur une population qui n’a pas servi à

son développement.

Base « out-of-time » : comme la base de validation, elle permettra également d’analyser les

performances du score mais cette fois ces performances seront mesurées sur une fenêtre

temporelle différente de celle de la base de validation.

Page 59: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

59

Etape 3 : Traitement des bases de travail.

Les éventuelles données en doublons, données manquantes, données aberrantes et valeurs extrêmes

seront identifiées et traitées dans la base d’apprentissage. Ces mêmes analyses seront réalisées dans

les deux autres bases de travail : validation et out-of-time.

Etape 4 : Réduction du nombre de facteur de risque ou présélection des variables.

Compte tenu de l’éventuel nombre important de variables explicatives à étudier, en fonction de la variable

cible (le défaut bâlois), cette étape consistera à étudier le lien entre ces variables et la cible. A l’issue de

cette étude, seront éliminées les variables les moins pertinentes.

Etape 5 : Transformation des variables explicatives présélectionnées à l’étape 4.

La transformation des variables consistera à discrétiser les variables quantitatives en les découpant et à

regrouper les modalités des variables qualitatives. Cette transformation est d’autant plus nécessaire que

le choix a été fait de développer un score à partir de la régression logistique et que l’interprétation d’une

régression logistique est aisée lorsque les variables qui la composent sont découpées en classes. Il sera

donc testé des découpages/regroupements de 5 à 2 modalités dans la mesure du possible pour toutes

les variables.

Etape 6 : Sélection des meilleures transformations des variables explicatives.

Suite à la transformation à l’étape 5, certaines variables explicatives disposeront éventuellement de plus

d’un découpage/regroupement. Ainsi cette étape permettra de choisir les meilleurs

découpages/regroupements associés à une variable. Pour ce faire une stratégie de choix a été mise en

place. Ainsi, seront retenu les découpages/regroupements qui respectent les critères suivants :

Stable en risque et en volume : ce critère permettra d’éviter les éventuelles futures inversions

en risque et modifications de structure de la population.

Granulaire : ce critère permettra d’éviter une trop grande concentration d’individus statistique

dans les mêmes modalités.

Performant au sens du T de Tschuprow11 : ce critère permettra de sélectionner les découpages

les plus prédictifs du défaut.

Pour les variables qui disposeront que d’un unique découpage/regroupement, l’analyse en stabilité en

risque et volume sera réalisée afin de s’assurer de la stabilité temporelle des découpages/regroupements

et/ou d’identifier les éventuelles instabilités à résorber.

Etape 7 : Etude des corrélations des découpages/regroupements des variables explicatives.

Après avoir retenu les meilleurs découpages à l’étape précédente, il est nécessaire d’analyser les

corrélations éventuelles entre ces découpages. L’intérêt de cette analyse est de se prémunir du problème

11 Cf. annexe 2.1.1 : T de Tschuprow

Page 60: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

60

de multi-colinéarité qui peut affecter les estimateurs. Ainsi, cette analyse permettra d’identifier ce

phénomène afin de retenir les transformations de variables explicatives les plus performantes au sens

du T de Tschuprow.

Pour ce faire, le choix a été porté sur le V de Cramer12 qui permet d’analyser les corrélations entre deux

variables qualitatives. Ainsi, le V de Cramer sera calculé entre les différents découpages/regroupement

retenus.

Etape 8 : Estimation de la régression logistique et analyse des performances.

Les découpages/regroupements des variables retenues et candidates au modèle sont pris en compte

dans une régression logistique avec une option « STEPWISE ». Cette option fera une deuxième

sélection des variables. Enfin, les performances de la régression sont analysées selon les critères

suivants :

Significativité des coefficients.

Intervalles de confiance des estimations des Odds Ratio.

Significativité globale de la régression.

Pouvoir de discrimination global (Indice de Gini et courbe ROC).

12 Cf. annexe 2.1.2 : V de Cramer

Page 61: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

61

4.1.1.Construction des historiques de données

Pour la construction des historiques de données, nous avons fait le choix d’observer les clients de la

banque en lieu et place des contrats qui constituent la cible finale du score développé dans cette section.

Ce choix peut être justifié par le fait que la base de données clientèle est plus stable que celle des

contrats en termes de présence dans le portefeuille. De ce fait, les historiques qui ont été construits sont

dits de niveau client et le score sera donc développé au niveau client.

Ensuite, tenant compte des relations entre clients et contrats, à savoir qu’un client peut détenir plusieurs

contrats et qu’un contrat peut être détenu par plusieurs clients, le score de niveau client sera affecté aux

contrats à partir d’une règle de gestion définie ultérieurement.

Pour observer les clients, une vision dite cohorte a été adoptée. Une cohorte correspond à une photo

mensuelle de la population à une date t donnée à laquelle on ajoute les défauts survenus entre t et t +

horizon d’observation (12 mois dans le cadre de l’analyse du défaut selon Bâle II/III).

Ci-dessous une description graphique du processus de constitution des historiques de données :

Graphique 2.1.1 : Processus de collecte des données en vision cohorte

A titre d’illustration, au mois M1, les données pouvant potentiellement être des facteurs de risque (ou

variables explicatives) sont collectées avec une vision rétrospective (du mois M1 jusqu’au Mois M1-12

dans ce graphique) et le défaut est observé avec une vision prospective (du mois M1 jusqu’au mois

M1+12 dans ce graphique).

A partir de ce processus, nous avons pu obtenir une photo mensuelle de notre portefeuille sur sept ans,

de 200901 à 201512. En annexe 2.1.3, un dictionnaire des potentiels facteurs de risque et du défaut

constitués pour le développement du score. Nos historiques sont constitués par 22 variables dont 16

comportementales, 4 signalétiques, 1 identifiant et 1 pour désigner l’historique de collecte.

Le tableau 2.1.1 et le graphique 2.1.1 ci-après donnent quelques statistiques descriptives des historiques

de données :

Page 62: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

62

Tableau 2.1.1 : Historiques en vision

longitudinale

Graphique 2.1.1 : Historiques en vision temporelle

Le tableau et le graphique montrent une cohérence et une stabilité des historiques en vision longitudinale

et en vision temporelle (4% de défaut sur tout l’historique et sur chaque cohorte).

Nous avons également réalisé l’analyse descriptive des historiques selon quelques variables

explicatives. Les résultats sont consignés en annexe 2.1.4. Ces analyses montrent une cohérence et

une stabilité des historiques en vision longitudinale et en vision temporelle selon ces variables

explicatives.

4.1.2.Construction des bases de travail

Conformément à l’étape 2 de la méthodologie, les historiques de données sont subdivisés en trois bases

qualifiées de bases de travail. Cette étape est nécessaire afin de se prémunir du phénomène de sur-

apprentissage. En effet, en construisant un modèle et en le testant sur les mêmes individus, le modèle

prend en compte les spécificités de ces individus, et capture du "bruit" en plus de l’information vraiment

utile. Cela signifie que le modèle se généralisera mal pour de nouveaux individus et verra sa performance

fortement baisser. Les bases de travail sont donc constituées comme suit :

Base d’apprentissage :

Elle est constituée à partir de l’historique de 5 ans allant de 200901 à 201312 par sélection

aléatoire de 2/3 de la population totale formée par tous les clients observés sur les 5ans.

Le tirage se fait en contrôlant le taux de défaut après tirage. Ainsi, le taux de défaut de la base

d’apprentissage doit correspondre au taux de défaut de la population totale.

Base de validation :

Elle est constituée du 1/3 restant de la population totale définie précédemment. Le taux de défaut

de la base de validation doit correspondre au taux de défaut global de la population totale.

Base out-of-time :

Cette base est constituée par notre historique de 6 mois allant de 201401 à 201406. Elle

correspond à un relevé des variables (défaut et facteurs de risque) sur une période différente des

bases apprentissage et validation.

0%

20%

40%

60%

80%

100%

20

09

01

20

09

05

20

09

09

20

10

01

20

10

05

20

10

09

20

11

01

20

11

05

20

11

09

20

12

01

20

12

05

20

12

09

20

13

01

20

13

05

20

13

09

20

14

01

20

14

05

20

14

09

20

15

01

20

15

05

20

15

09

DEFAUTS SAINS

Page 63: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

63

Les tirages réalisés permettent d’avoir les statistiques ci-après en termes de défaut par échantillons.

Tableau 2.1.2 : Caractéristique des bases de travail

Les indicateurs de stabilité13 (IS) de quelques variables signalétiques ont été analysés. Le calcul des

indicateurs de stabilité s’est fait en prenant comme référence les distributions de la population totale

(définie supra) selon ces variables signalétiques.

La constitution des échantillons n’a pas altéré le taux de défaut global de la population qui reste

à 4,18% dans toutes les bases d’apprentissage et de validation. Aussi, les variables signalétiques

analysées sont stables (IS < 0.1).

13 Cf. annexe 2.1.5 : l’indicateur de stabilité

Page 64: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

64

4.1.3. Traitement de l’échantillon d’apprentissage

Cette section fait référence à l’étape 3 de la démarche méthodologique décrite supra. Pour rappel, le

traitement de l’échantillon d’apprentissage consiste à identifier les éventuels doublons, les données

manquantes, les données aberrantes et les valeurs extrêmes.

4.1.3.1. Identification et traitement des valeurs extrêmes

Compte tenu du choix méthodologique effectué, à savoir développer un score à partir de la régression

logistique, une analyse des valeurs extrêmes ne semble pas indispensable. En effet, pour une estimation

d’un modèle logistique robuste et facilement interprétable, il est conseillé de découper les variables en

un nombre de classes homogènes par rapport au critère à modéliser. Ainsi, ce découpage permettra

de ventiler les valeurs extrêmes dans des modalités.

4.1.3.2. Identification et traitement des données aberrantes

Par valeurs aberrantes, il faut entendre des valeurs qui ne résultent pas d’un processus de collecte

normale : mauvaise saisie, erreur lors du stockage, etc. Il n’y a pas de recettes préétablies pour

l’identification de ce genre d’anomalie sauf une bonne connaissance des données et du métier de la

banque.

Ainsi, l’identification de ces incohérences est basée sur le sens des facteurs de risque.

Exemple :

Variables dichotomiques :

Une variable comme INTERD_CHEQU est dichotomique (de valeurs 0 ou 1 par codification de

la banque) et selon le dictionnaire en annexe 2.1.3, elle spécifie si le client est interdit d’utilisation

ou non d’un chéquier. L’existence d’une valeur comme 10 ou 4 (etc.) serait une valeur aberrante.

Variables quantitatives :

Une variable comme ANC_REL_BANK indique l’ancienneté de la relation du client avec la

banque. S’il existe une valeur négative, alors elle sera considérée comme aberrante.

Nous avons donc réalisé ces types d’analyses afin d’identifier ces incohérences. Les résultats sont

consignés en annexe 2.1.6.

Page 65: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

65

En conclusion, aucune des variables analysées ne présente des incohérences. Les autres

variables non analysées pouvant prendre n’importe quelle valeur (du fait qu’elles soient

quantitatives), une identification a priori des incohérences n’est pas aisée.

4.1.3.3. Identification et traitement des données en doublon

Les historiques de données (et donc l’échantillon d’apprentissage) ont été construit en observant les

clients à des dates différentes. Ainsi, un doublon correspondrait à un même client avec les mêmes

variables à des dates différentes. L’analyse des données a montré qu’il n’existe pas de doublons dans

les historiques et donc dans l’échantillon d’apprentissage.

4.1.3.4. Identification et traitement des données manquantes

L’identification et le traitement de ces types d’anomalies ont été approfondis dans les sections

sur la transformation des facteurs de risque ou variables explicatives. Le traitement à appliquer

dépend en réalité de l’ampleur des données manquantes. En outre, dans un tel projet de scoring,

l’objectif étant d’attribuer un score à un maximum d’individus (même ceux qui ont des valeurs

manquantes pour certains facteurs de risque), le traitement de ces valeurs manquantes ne pourrait pas

se résumer à la simple et pure suppression de celles-ci ou à des méthodes classiques telles que des

imputations à la moyenne.

4.1.4.Réduction du nombre de facteurs de risque ou présélection des variables

Cette étape est réalisée en étudiant le pouvoir discriminant et prédictif des facteurs de risque relativement

au défaut. Pour ce faire, trois (3) tests statistiques peuvent s’avérer utiles selon que la variable est

quantitative ou qualitative.

Ainsi, ont été utilisés les tests de Kolmogorov-Smirnov (KS) et du Cramer Von Mises (CVM) pour les

variables quantitatives et le test du V de Cramer pour les variables qualitatives et dichotomiques. Le

principe général des tests KS et CVM est décrit en annexe 2.1.7.

Page 66: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

66

4.1.4.1. Présélection des facteurs de risque quantitatifs

Le tableau 2.1.3 ci-après synthétise les statistiques de test (KS et CVM) réalisées entre les variables

quantitatives et le défaut :

Tableau 2.1.3 : Statistiques de test – KS et CVM

Compte tenu du fait qu’il n’existe pas de seuil defini pour les statistiques de KS et CVM, nous avons mis

en place une règle de présélection :

Classement des variables par ordre décroissant des valeurs des statistiques KS et CVM.

Présélection des variables pour lesquelles les valeurs des statistiques sont plus grandes que la

valeur entrainant la première baisse importante des valeurs des statistiques. Lorsque cette valeur

de la statistique ne conduit pas à retenir un nombre relativement important de variables pour la

suite, la deuxième baisse importante est considérée et ainsi de suite jusqu’à obtenir un nombre

relativement suffisant de variables.

Cette approche de présélection se justifie par la signification intrinsèque des statistiques de KS et CVM.

En effet, ces statistiques (KS et CVM) représentent en valeur absolue la distance entre la courbe de

distribution des défauts et celle des sains. Ainsi, plus la statistique est élevée pour une variable, plus

cette variable sépare au mieux les deux courbes de distribution et est donc discriminante.

Les graphiques 2.1.2 et 2.1.3 représentent respectivement les courbes des statistiques de KS et de CVM

en fonction des variables par ordre décroissant des statistiques.

Page 67: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

67

Graphique 2.1.2 : KS rangés par ordre décroissant

Graphique 2.1.3 : CVM rangés par ordre décroissant

Au regard des précédents graphiques, sont retenues les variables quantitatives suivantes :

NBR_JR_DB_3M.

NBR_ECR_ECAR.

SLD_FMOI_CAV.

CRD_TOT_CRE.

FLX_CRE_03M.

FLX_DEB_03M.

ANC_REL_BANK.

DUR_MX_CRED.

4.1.4.2. Présélection des facteurs de risque qualitatifs et dichotomiques

Le tableau 2.1.4 et le graphique 2.1.4 synthétisent les résultats du test de V de Cramer pour les variables

qualitatives et dichotomiques :

Tableau 2.1.4 : Résultat du test de V de Cramer

Graphique 2.1.4 : V de Cramer par ordre décroissant

Plus la valeur du V de Cramer est proche de 1, plus la variable est discriminante. Ainsi, comme dans le

cas des variables quantitatives une baisse importante traduirait une baisse du pouvoir discriminant.

Toutefois, en appliquant cette règle, il ne sera retenu qu’une seule variable (INTERD_CHEQU) alors que

0,000

0,050

0,100

0,150

0,200

0,250

0,300

0,350

Page 68: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

68

les autres variables du fait de leur signification métier, pourraient être des facteurs de risque intéressants.

Aucune présélection n’a donc été faite parmi les variables qualitatives et dichotomiques.

4.1.4.3. Conclusion sur la présélection des variables

A l’issue de cette section, ont été retenues au total 13 variables dont 8 quantitatives (toutes

comportementales) et 5 qualitatives / dichotomiques (3 comportementales et 2 signalétiques). Le tableau

2.1.5 synthétise ces variables :

Tableau 2.1.5 : Variables présélectionnées

Page 69: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

69

4.1.5.Transformation des facteurs de risque présélectionnés

Pour rappel, cette section fait référence à l’étape 5 de la démarche méthodologique. La transformation

consiste à discrétiser les variables quantitatives par découpage et à regrouper les modalités des

variables qualitatives.

4.1.5.1. Variables quantitatives

La méthode de discrétisation des variables quantitatives se résume en trois points comme suit :

Isolement des valeurs manquantes dans une classe (modalité) spécifique. Il s’agit du traitement

des données manquantes dont il a été question dans la sous-section 2.1.3.4. Ainsi, les

valeurs manquantes isolées feront l’objet d’une étude en risque. Le taux de défaut de la classe

formée par les valeurs manquantes est d’abord comparé au taux de défaut des autres classes.

Enfin, cette classe de données manquantes est ventilée à la classe la plus proche en termes de

taux de défaut.

Découpage des autres valeurs de la variable avec pour objectif un minimum de 5% de clients

dans une classe : ce découpage est donc réalisé par quantile à 5%.

Regroupement des classes en suivant la monotonie attendue en termes de taux de défaut et cela

à l’aide de l’indicateur Weight Of Evidence14 (WOE).

Il faut préciser que plusieurs regroupements (en 5, 4, 3 et 2 modalités) ont été testés à l’issue du

découpage par les quantiles à 5%.

Afin d’illustrer la précédente approche en trois points, nous présentons donc le découpage de la variable

ANC_REL_BANK (ancienneté de la relation bancaire) :

Isolement des valeurs manquantes : la variable ANC_REL_BANK ne contient aucune donnée

manquante.

Découpage par quantiles à 5% : Le tableau 2.1.6 ci-après synthétise les effectifs obtenus ainsi

que les taux de défaut et WOE par modalités.

14 Cf. annexe 2.1.8 : WOE

Page 70: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

70

Tableau 2.1.6 : Statistiques du découpage en quantile à 5%

Regroupement des classes : Afin de faciliter l’identification des découpages à tester, nous

représentons graphiquement les taux de défaut et WOE :

Graphique 2.1.5 : Taux de défaut et WOE en fonction des classes

L’analyse du graphique 2.1.5 précédent nous conduit à tester les regroupements suivants :

5 modalités : [B – H] ; [I –J] ; [K –L] ; [M – P] et [Q – T].

4 modalités : [B – H] ; [I –J] ; [K –L] et [M – T].

3 modalités : [B – H] ; [I –J] et [K – T].

2 modalités : [B – J] et [K – T].

-1,00

-0,50

0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

6,00

7,00

8,00

9,00

WO

E

Ta

ux d

e d

éfa

ut

WOE TAUX DE DEFAUT

Page 71: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

71

Les tableaux 2.1.6.a à 2.1.6.d ci-après synthétisent les statistiques (taux de défaut et WOE) après les

regroupements précédents :

Tableaux 2.1.6.a : découpage de la variable

ANC_REL_BANK en 5 modalités

Tableaux 2.1.6.b : découpage de la variable

ANC_REL_BANK en 4 modalités

Tableaux 2.1.6.c : découpage de la variable

ANC_REL_BANK en 3 modalités

Tableaux 2.1.6.d : découpage de la variable

ANC_REL_BANK en 5 modalités

On note qu’indépendamment du nombre de modalités, les taux de défaut sont bien distincts. De plus,

chaque modalité contient plus de 5% de la population. Enfin, il faut noter que le sens attendu en termes

de risque est vérifié, c’est-à-dire, font défaut les clients les moins fidèles.

La mise en œuvre de la méthodologie de discrétisation des variables quantitatives sur les autres

variables présélectionnées permet d’avoir les résultats de l’annexe 2.1.9. Il faut noter que le critère de

minimum 5% d’individus est respecté sur tous les découpages sauf celui à 5 modalités de la variable

NBR_JR_DB_3M (une modalité compte 4.87% d’individus). En ce qui concerne la variable

NBR_ECR_ECAR, le découpage en quantile à 5% ne conduit qu’à deux classes.

En référence à l’étape 6 de la démarche méthodologique, le choix final du meilleur découpage pour

toutes ces variables dépendra des critères suivants :

La stabilité en risque et en volume.

La granularité du découpage.

La performance au sens du T de Tschuprow.

Page 72: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

72

4.1.5.2. Variables qualitatives et dichotomiques

Compte tenu du fait que les variables dichotomiques ne comportent que deux modalités (oui / non) aucun

traitement n’est appliqué sur celles-ci. En revanche, les variables qualitatives de plus de trois modalités

sont transformées si cela est nécessaire, c’est-à-dire si certaines modalités ont des taux de défaut

proches. La méthode se décline ainsi comme suit :

Isolement des valeurs manquantes dans une classe (modalité) spécifique.

Tabulation et comparaison des taux de défaut par modalité de la variable : pour la comparaison,

il est utilisé un test de comparaison de proportion15.

Regroupement des modalités ayant des taux de défaut proches.

Itération des étapes précédentes jusqu’à obtenir des taux de défaut statistiquement différents et

au moins 5% de la population (dans la mesure du possible sans dénaturer le sens du

regroupement) dans chaque modalité afin de s’assurer une significativité des taux de défaut par

modalité.

Comme illustration, nous avons présenté la mise en œuvre de la précédente procédure sur la variable

CATE_SO_PROF (Catégorie socio-professionnelle).

Le tableau 2.1.7 ci-après synthétise les statistiques de la variable telle qu’elle apparait dans les données

(sans regroupement de modalités).

Tableau 2.1.7 : Statistiques de la variable CSP brute

Sans regroupement

Le tableau montre que la variable, telle que codifiée dans le système d’information, contient 5 modalités

avec plus de 5% d’individus par modalité. De plus, on note que les taux de défaut des cadres et des

artisans (comparativement aux effectifs de chaque classe) peuvent être statistiquement proches et

justifier une fusion de ces deux classes (modalités).

15 Cf. Annexe 2.1.10 : Test de comparaison de proportion

Page 73: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

73

Partant de ce constat, nous avons donc réalisé le test de comparaison de proportion dont les résultats

sont stockés dans le tableau 2.1.8 ci-après :

Tableau 2.1.8 : Résultat du test de comparaison de proportion

Le tableau 2.1.8 montre globalement que tous les taux de défaut des modalités (y compris ceux

des cadres et des artisans) sont statistiquement différents. En conclusion aucun regroupement

n’est envisagé pour cette variable.

La synthèse de la transformation des autres variables qualitatives (c’est-à-dire SITU_FAMI_CLI) est

consignée en annexe 2.1.11 : Le tableau en annexe 2.1.11 permet également de conclure à aucun

regroupement des modalités de cette variable.

Page 74: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

74

4.1.6.Sélection des meilleurs découpages/regroupements des facteurs de risque

Pour rappel, cette section fait référence à l’étape 6 de la démarche méthodologique décrite supra. Toutes

les transformations des variables réalisées doivent faire l’objet d’une évaluation par les trois critères

définis afin d’en sélectionner la meilleure. A ce stade de l’étude, il ne reste que l’évaluation au titre du

critère de stabilité en risque et en volume.

4.1.6.1. Etude de stabilité en risque et volume

Cette étude consiste à analyser le comportement temporel en taux de défaut et en distribution d’une

modalité relativement aux autres pour chacun des découpages/regroupements. Cette étude est réalisée

sur l’échantillon d’apprentissage transformé en cohortes.

Ainsi, un découpage/regroupement est considéré stable en risque si la hiérarchisation (ou la monotonie)

des taux de défaut constatée sur l’historique d’apprentissage (en coupe longitudinale) est respectée sur

le même historique en vision temporelle (cohorte). Aussi, est considéré stable en volume un découpage

si la distribution constatée par modalité sur tout l’historique en coupe longitudinale est conservée en

vision temporelle.

La variable ANC_REL_BANK (ancienneté de la relation bancaire) nous a servi d’illustration. Ci-dessous

les graphiques de stabilité en risque et en volume des 4 découpages (5, 4, 3 et 2 modalités) de ladite

variable :

Page 75: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

75

Stabiité en risque Stabilité en volume

5 m

od

alité

s

Stabilité en risque du découpage à 5 modalités

Stabilité en volume du découpage à 5 modalités

4 m

od

alité

s

Stabilité en risque du découpage à 4 modalités

Stabilité en volume du découpage à 5 modalités

3 m

od

alité

s

Stabilité en risque du découpage à 3 modalités

Stabilité en volume du découpage à 3 modalités

2 m

od

alité

s

Stabilité en risque du découpage à 2 modalités

Stabilité en volume du découpage à 2 modalités

Les découpages à 5, 4 et 3 modalités sont uniquement stables en volume. Le découpage à 2 modalités

est stable en risque et en volume.

Les graphiques de stabilité en risque et en volume des découpages/regroupements des autres variables

sont consignés en annexe 2.1.12. Ces graphiques montrent que tous les découpages envisagés

sont pour la plupart stables en volume mais pas nécessairement stables en risque.

0

2

4

6

8

10

1. < 4 2.[4;6[ 3.[6;9[

4.[9;17 5. >=17

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 4 2.[4;6[ 3.[6;9[ 4.[9;17 5. >=17

0

2

4

6

8

10

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 4 2.[4;6[ 3.[6;9[ 4.>=9

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 4 2.[4;6[ 3.[6;9[ 4.>=9

0123456789

10

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 4 2.[4;6[ 3.>=6

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 4 2.[4;6[ 3.>=6

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1.< 4 2.>=4

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1.< 4 2.>=4

Page 76: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

76

Concernant particulièrement la variable CATE_SO_PROF (Catégorie socio-professionnelle) pour

laquelle il avait été décidé de retenir la variable en l’état brute (cf. section 2.1.5.2), l’étude de stabilité en

risque met en évidence un rapprochement des taux de défaut des modalités « Artisans » et « cadres »

en vision temporelle. Ainsi, pour la suite, il a été décidé de fusionner ces deux modalités afin de stabiliser

cette variable. Les nouveaux graphiques de stabilité en risque et en volume issus de cette transformation

sont stockés en annexe 2.1.13 : ces graphiques montrent que la transformation opérée conduit à

stabiliser la variable.

4.1.6.2. Choix des meilleurs découpages/regroupements finaux

Le tableau 2.1.9 ci-après synthétise tous les critères pour le choix final des meilleurs découpages :

Tableau 2.1.9 : Synthèse de la stratégie de choix des découpages

Ont été retenus, à l’issue de cette stratégie de choix, les découpages mis en couleur dans le tableau

2.1.9 ci-avant.

Afin d’illustrer le déroulement de la stratégie de choix, nous explicitons le choix effectué au titre de la

variable SLD_FMOI_CAV (solde de fin de mois du compte à vue) :

Au titre de la stabilité en risque et volume, sont éliminés les découpages en 5 et 4 modalités car

stables en volume mais pas en risque.

Au titre de la granularité et du T de Tschuprow est éliminé le découpage en 2 modalités car moins

granulaire et moins performant au sens du T de Tschuprow.

Page 77: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

77

En conclusion, nous avons retenu le découpage en 3 modalités (stable en risque et volume

relativement aux découpages 5 et 4 modalités et plus granulaire et plus performant par rapport

au découpage en 2 modalités).

4.1.7.Etude des corrélations des découpages/regroupements des facteurs de

risque

Le tableau 2.1.10 ci-après récapitule l’ensemble des découpages candidats à l’analyse des corrélations

à l’issue des sections précédentes.

Tableau 2.1.10 : Synthèse des découpages finaux

pour l’analyse des corrélations

Le tableau 2.1.11 ci-après est le résultat du calcul du V de Cramer réalisé deux à deux sur toutes les

variables du tableau précèdent.

Page 78: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

78

Tableau 2.1.11 : Matrice des corrélations avec V de Cramer

Dans le tableau 2.1.11 ci-avant, les V de Cramer de plus de 40% ont été marqués en rouge : selon

Stéphane TUFFERY dans son livre « Modélisation prédictive et apprentissage statistique », on peut

généralement considérer comme gênants les V de Cramer de plus de 40%. De ce fait, nous avons

systématiquement retenu les variables dont les V de Cramer deux à deux sont inférieurs à 40% :

CATE_SO_PROF : Catégorie socio-professionnelle.

SITU_FAMI_CLI : Situation familiale du client.

NBR_ECR_ECAR : Nombre d'écritures écartées sur 3 mois.

Pour celles dont le V de Cramer est supérieur à 40%, le choix a été fait en fonction du nombre de

corrélations et du pouvoir de discrimination. Pour ce faire, nous avons donc réalisé le tableau 2.1.12 ci-

après :

Tableau 2.1.12 : Facteurs de risque par nombre de

Corrélations et T de Tschuprow

Page 79: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

79

Ce tableau correspond à un tri (décroissant) des découpages des variables en fonction non seulement

du nombre de corrélations de plus de 40% en V de Cramer mais aussi en fonction du pouvoir de

discrimination mesuré par le T de Tschuprow.

A partir du tableau précèdent, un premier niveau de choix est opéré comme suit :

Variables avec une (1) seule corrélation : Nous avons retenu les plus performantes de ces

variables : ANC_REL_BANK, DUR_MX_CRED, SLD_FMOI_CAV et FLX_CRE_03M.

Variables avec deux (2) corrélations : Nous avons retenu la plus discriminante, à savoir

NBR_JR_DB_3M.

Variables avec trois (3) corrélations : Nous avons retenu la plus discriminante, à savoir

FLX_DEB_03M.

Par la suite, les corrélations entre les variables retenues au premier niveau de choix sont analysées et

les plus discriminantes sont retenues :

La variable FLX_DEB_03M possède 3 corrélations dont 2 ont été supprimées et la dernière avec

une variable (NBR_JR_DB_3M) faisant partir des sélectionnées au premier niveau de choix. À

ce stade, il est décidé de retenir la variable NBR_JR_DB_3M car elle apparait plus discriminante

(un écart plus faible de son T de Tschuprow par rapport au T maximum – 2,26 contre 3,99 pour

FLX_DEB_03M).

La variable ANC_REL_BANK possède une seule corrélation avec la variable DUR_MX_CRED

qui a été également sélectionnée au premier niveau de choix. Par le même raisonnement que

précédemment, nous retenons donc la variable ANC_REL_BANK.

La variable SLD_FMOI_CAV possède une seule corrélation avec la variable FLX_CRE_03M qui

a été également sélectionnée au premier niveau de choix. Par le même raisonnement, nous

retenons donc la variable FLX_CRE_03M.

Au final, parmi les variables à corrélation gênante (V de Cramer de plus de 40%), sont retenues les

variables NBR_JR_DB_3M, ANC_REL_BANK et FLX_CRE_03M qui ne présentent aucune corrélation

entre elles.

A l’issue de l’étude des corrélations, la liste des variables retenues et candidates au modèle est :

ANC_REL_BANK : Ancienneté de la relation bancaire.

FLX_CRE_03M : Flux créditeurs au cours des 3 derniers mois.

NBR_JR_DB_3M : Nombre de jours débiteurs au cours des trois derniers mois.

CATE_SO_PROF : Catégorie socio-professionnelle.

Page 80: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

80

SITU_FAMI_CLI : Situation familiale du client.

NBR_ECR_ECAR : Nombre d'écritures écartées sur 3 mois.

Page 81: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

81

4.1.8.Estimation de la régression logistique et analyse des performances

Le tableau 2.1.13 est le résultat de la régression logistique. Précisons que pour l’estimation, le choix a

été fait de mettre en référence les modalités les plus risquées des variables, ce qui entraine un signe

négatif pour tous les coefficients. De plus, il faut noter que tous les coefficients des modalités sont

décroissants de la plus risquée vers la moins risquée, ce qui est cohérent avec la monotonie attendue

par rapport aux modalités de référence.

Tableau 2.1.13 : Coefficients estimés des modalités de chaque variable

Le tableau ci-avant montre globalement que tous les coefficients sont significatifs.

Le tableau 2.1.14 ci-après représente l’estimation des odds ratios en fonction des modalités de référence

et les différents intervalles de confiance correspondants.

Tableau 2.1.14 : Odds ratios et intervalles de confiance

Toutes les estimations de odds ratios sont bien comprises dans les intervalles de confiance.

Page 82: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

82

Le tableau 2.1.15 ci-après synthétise le test de significativité globale du modèle et le pouvoir de

discrimination (indice de Gini).

Tableau 2.1.15 : Significativité globale et Gini

Le modèle est globalement significatif et a un indice de Gini (pouvoir de discrimination globale)

relativement haut (74.5%). Nous réalisons le graphique de la courbe ROC afin d’avoir une confirmation

visuelle de la discrimination globale. L’allure de la courbe confirme que le modèle estimé est bien

discriminant.

Graphique 2.1.6 : Courbe ROC

TESTSCHI-

SQUAREDF P-VALUE

Likelihood Ratio 37607.2728 12 <.0001

Score 61247.2962 12 <.0001

Wald 30930.3109 12 <.0001

Indice de Gini

DISCRIMINATION

74.5

SIGNIFICATIVITE GLOBALE

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

SEN

SIT

IVIT

E

1 - SPECIFICITE

MODELE ESTIME MODELE ALEATOIRE

Page 83: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

83

4.2. Mise en place du système de notation

La démarche méthodologique se résume comme suit :

Etape 1 : Transformation du score de la régression logistique en un score entre 0 et 1000.

Cette transformation permettra d’avoir un score entre 0 et 1000 facilement interprétable avec pour but

d’attribuer aux individus moins risqués des scores tendant vers 1000 et aux plus risqués des scores

tendant vers 0. Elle permettra également de limiter les effets des arrondis dus au score logistique qui est

en réalité une probabilité comprise entre 0 et 1.

Etape 2 : Découpage du score entre 0 et 1000 en CHR et validation des CHR.

Après avoir transformé le score logistique en un score entre 0 et 1000, il y a lieu de le découper afin de

construire le système interne de notation qui permettra une segmentation des individus. Ce découpage

permettra d’identifier les tranches de scores qui permettront aux individus d’être ventilés dans des

segments homogènes en termes de risque de défaut. Dans la suite, ces segments seront appelés

Classes Homogènes de Risque (ou CHR).

Suite au découpage du score compris entre 0 et 1000, il est nécessaire de valider la pertinence dudit

découpage. La validation du score découpé permet de s’assurer que le regroupement dans une même

CHR (supposé contenir des individus de risque équivalent) d’un ensemble d’individus dont les scores

sont différents ne dénature pas la discrimination qui est faite selon le score logistique.

Ainsi, cette validation consistera à réaliser les deux analyses suivantes :

Calculer le pouvoir de discrimination (Gini) sur l’échantillon d’apprentissage et de

validation mais cette fois de niveau CHR. Ensuite, ces Gini sont comparés au Gini du

modèle logistique afin de s’assurer que la transformation n’a pas profondément altérée

les propriétés initiales du modèle.

Calculer le Gini de niveau CHR en vision temporelle sur tout l’historique de travail (période

d’apprentissage et validation jusqu’ à la période out-of-time) et comparer les valeurs aux

Gini du modèle logistique.

Etape 3 : Calibrage des Probabilités de Défaut 12 mois dites « PD TTC 12 mois » associées aux

CHR.

Pour ce faire, nous calculerons pour chaque CHR, sur un historique minimum de 5 ans (de 200901 à

201312) les taux de défaut moyens observés. La PD TTC 12 mois par CHR correspond donc aux

taux de défaut moyens précédemment calculés.

Etape 4 : Analyse d’homogénéité / Hétérogénéité des CHR.

Après avoir calculé les PD TTC 12 mois associés aux CHR, il est nécessaire de valider l’homogénéité

intra-CHR et l’hétérogénéité inter-CHR de ces niveaux de PD TTC 12 mois.

Page 84: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

84

4.2.1.Transformation du score logistique en un score entre 0 et 1000.

Pour la transformation du score logistique, nous avons utilisé la méthode proposée par Stéphane

TUFFERY dans son livre « Modélisation prédictive et apprentissage statistique ». Elle se décline ainsi :

Désignons par :

𝐶𝑗𝑘 : le coefficient du modèle associé à la modalité k

𝑎𝑗 et 𝑏𝑗 respectivement les coefficients minimum et maximum :

𝑎𝑗 = 𝑀𝑖𝑛𝑘(𝐶𝑗𝑘) Et 𝑏𝑗 = 𝑀𝑎𝑥𝑘(𝐶𝑗𝑘)

A partir de ces notations, on en déduit un poids total sur l’ensemble de variables :

𝑃𝑡 = ∑(𝑏𝑗 − 𝑎𝑗)

𝑗

A chaque modalité k de la variable, est associé un nombre de points égal à :

1000 × 𝑐𝑗𝑘 − 𝑎𝑗

𝑃𝑡

La mise en œuvre de cette méthode permet d’obtenir la grille de score du tableau 2.2.1 ci-après :

Tableau 2.2.1 : Grille de score

Il faut noter que cette grille attribue des points nuls aux modalités les plus risquées et des points élevés

aux modalités les moins risquées.

VARIABLES MODALITESCOEFFICIENTS

ESTIMES

TAUX DE

DEFAUT (%)POINTS

Ref : " < 4" 0 7,10 0

>=4 -0,4991 2,61 60

Ref : " < 640.935 " 0 6,98 0

[640.935;6316.7606[ -0,4859 2,36 59

>=6316.7606 -1,5315 0,66 185

< 3 -1,8736 1,59 226

[3;19[ -0,7794 8,19 94

[19;37[ -0,378 15,02 46

Ref : ">=37" 0 25,08 0

Cadres Arti -1,3116 1,73 158

Employés -0,5932 4,13 72

Ouvriers -0,2674 6,38 32

Ref : "Autres_SP" 0 9,61 0

MA_VE -1,6446 1,66 199

CE_UL -0,7755 4,43 94

Ref : "DI_SE" 0 30,43 0

< 7 -1,4244 2,81 172

Ref : ">=7" 0 29,75 0

ANC_REL_BANK

FLX_CRE_03M

NBR_JR_DB_3M

CSP

SITU_FAMI_CLI

NBR_ECR_ECAR

Page 85: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

85

4.2.2.Découpage du score (0-1000) en CHR et validation des CHR.

4.2.2.1. Découpage du score

Le score étant une donnée quantitative, nous avons mis en œuvre la même méthode de discrétisation

d’une variable quantitative exposée en section 2.1.5.1 pour le découpage. Précisons que ce découpage

est réalisé sur l’échantillon d’apprentissage.

La mise en œuvre de la méthode permet de réaliser le tableau 2.2.2 et le graphique 2.2.1 ci-après :

Tableau 2.2.2 : Statistique du découpage

en quantile à 5%

Graphique 2.2.1 : Taux de défaut et WOE

A partir de ce premier découpage en quantile à 5%, nous avons donc obtenu 18 classes.

L’analyse du tableau et du graphique ci-avant nous a conduit à tester un deuxième niveau de

regroupement sur la base des 18 classes en commençant par tester le regroupement en 7 classes

suivant :

7 classes : [A à B], [C à E], [F à H], [I à K], [L à N], [O à R] et [S à T].

Pour ce deuxième niveau de regroupement en 7 classes, nous avons réalisé l’étude de stabilité en risque

et volume comme dans le cas de la discrétisation des variables quantitatives. Les résultats ont été

consignés en annexe 2.2.2. L’analyse des graphiques en annexe 2.2.2 ayant mis en évidence des

instabilités en risque de certaines tranches de scores, nous avons donc décidé de procéder à un

troisième niveau de regroupement (à partir du regroupement en 7 classes) visant à stabiliser lesdites

tranches. Pour ce faire, les regroupements ci-après ont été réalisés :

Regrouper les CHR 1 et 2 puis les CHR 3 et 4.

Conserver en l’état les CHR 5, 6 et 7.

SCOREDISTRIBUTION

(%)

TAUX DE

DEFAUT (%)WOE

A.(<344) 4,81 33,85 -2,46

B.([344;430[) 5,16 15,38 -1,43

C.([430;492[) 4,02 9,56 -0,88

D.([492;530[) 5,60 6,10 -0,40

E.([530;564[) 3,84 5,24 -0,24

F.([564;584[) 5,34 4,01 0,05

G.([584;624[) 6,07 2,32 0,61

H.([624;643[) 3,03 2,08 0,72

I.([643;650[) 2,98 1,65 0,96

J.([650;683[) 6,44 1,42 1,11

K.([683;709[) 4,20 1,07 1,40

L.([709;710[) 3,76 0,83 1,65

N.([710;748[) 13,68 0,77 1,73

O.([748;769[) 2,88 0,61 1,96

Q.([769;788[) 12,35 0,38 2,45

R.([788;835[) 5,23 0,41 2,37

S.([835;874[) 0,96 0,18 3,21

T.(>874 ) 9,65 0,11 3,68

-3,00

-2,00

-1,00

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

WO

E

Taux d

e d

éfa

ut

Tranches de score

WOE TAUX_DEFAUT

Page 86: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

86

Aussi, après ce troisième niveau de regroupement, nous avons étudié la stabilité en risque et volume.

Les résultats du troisième regroupement sont consignés dans le tableau 2.2.3 ci-après. Les graphiques

2.2.2.a à 2.2.2.c correspondent à l’analyse de stabilité.

Tableau 2.2.3 : Statistiques du découpage en 5 classes

Graphique 2.2.2.a : Stabilité en volume des CHR

Graphique 2.2.2.b Stabilité en risque des CHR 1 à 3

Graphique 2.2.2.c Stabilité en risque des CHR 4 à 5

Ce regroupement en 5 CHR est stable en risque et volume. Afin de décider de le garder pour la suite de

l’étude, nous avons analysé sa validité.

CHRTRANCHES

SCOREFREQUENCES

DISTRIBUTION

(%)

TAUX DE

DEFAUT

(%)

T

TSCHUPROW

1 >=748 128 817 31,08 0,31

2 [643 - 748[ 128 738 31,06 1,04

3 [564 - 643[ 59 826 14,43 2,89

4 [430 - 564[ 55 790 13,46 6,88

5 < 430 41 298 9,96 24,29

414 469 100,00 4,18TOTAUX

0,25

0%

20%

40%

60%

80%

100%

20

09

01

20

09

03

20

09

05

20

09

07

20

09

09

20

09

11

20

10

01

20

10

03

20

10

05

20

10

07

20

10

09

20

10

11

20

11

01

20

11

03

20

11

05

20

11

07

20

11

09

20

11

11

20

12

01

20

12

03

20

12

05

20

12

07

20

12

09

20

12

11

20

13

01

20

13

03

20

13

05

20

13

07

20

13

09

20

13

11

1 2 3 4 5

00,5

11,5

22,5

33,5

44,5

5

20

09

01

20

09

03

20

09

05

20

09

07

20

09

09

20

09

11

20

10

01

20

10

03

20

10

05

20

10

07

20

10

09

20

10

11

20

11

01

20

11

03

20

11

05

20

11

07

20

11

09

20

11

11

20

12

01

20

12

03

20

12

05

20

12

07

20

12

09

20

12

11

20

13

01

20

13

03

20

13

05

20

13

07

20

13

09

20

13

11

1 2 3

0

5

10

15

20

25

30

35

20

09

01

20

09

03

20

09

05

20

09

07

20

09

09

20

09

11

20

10

01

20

10

03

20

10

05

20

10

07

20

10

09

20

10

11

20

11

01

20

11

03

20

11

05

20

11

07

20

11

09

20

11

11

20

12

01

20

12

03

20

12

05

20

12

07

20

12

09

20

12

11

20

13

01

20

13

03

20

13

05

20

13

07

20

13

09

20

13

11

4 5

Page 87: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

87

4.2.2.2. Validation du score découpé (ou des CHR)

Conformément à l’étape 2 de la méthodologique exposée en section 2.2, deux analyses sont à réaliser

afin d’étudier la validité du découpage.

Comparaison du Gini de niveau CHR au Gini logistique :

Le tableau 2.2.4 ci-après synthétise les Gini du modèle logistique et les Gini de niveau CHR sur les

échantillons d’apprentissage et de validation.

Tableau 2.2.4 : différentes valeurs du Gini

On note que sur la base des CHR à partir du score entre 0 et 1000, les Gini sont quasi-identiques tant

sur l’échantillon d’apprentissage que sur celui de la validation. Toutefois une baisse de 4% est constatée

entre le Gini du score logistique et le Gini des CHR.

Comparaison du Gini de niveau CHR en vision temporelle (cohorte) :

Le graphique 2.2.3 ci-après représente l’évolution du Gini calculé sur tout l’historique (apprentissage et

out-of-time) en vision cohorte.

Graphique 2.2.3 : Evolution du Gini (score 0-1000) sur tout l’historique

SCORE

Logistique

SCORE (0-1000)

Apprentissage

SCORE (0-1000)

Validation

GINI 74,5 71,6 71,3

0,50

0,55

0,60

0,65

0,70

0,75

0,80

0,85

0,90

Gini (Historique developpement) Gini (Historique out-of-time)

Gini (Apprentissage) Gini (Validation)

Page 88: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

88

Le graphique met en évidence les constats suivants :

Le Gini est stable sur tout l’historique et fluctue autour des valeurs des Gini sur les échantillons

d’apprentissage et de validation.

Le Gini sur l’échantillon out-of-time est du même ordre de grandeur que sur l’historique de

développement ou apprentissage.

En vertu des deux analyses précédentes, nous conservons le découpage en 5 CHR dont les

performances ne sont pas significativement différentes de celles du modèle logistique.

4.2.3.Calibrage des PD TTC 12 mois et test de Tukey

Tel que précisé en étape 3 et 4 de la démarche méthodologique en section 2.2, cette section a pour

objectif d’estimer le niveau de risque, probabilité de défaut 12 mois, associé à chaque CHR et d’en

analyser l’homogénéité/l’hétérogénéité.

4.2.3.1. Calibration des PD TTC 12 mois

Afin d’expliciter la méthode de calibration des PD TTC 12 mois, adoptons les notations suivantes :

i désigne la cohorte. Ainsi dans le cadre de cette étude, nous avons :

𝑖 ∈ {200901, 200902,…201312}

N le nombre total de cohorte. Dans cette étude N=60 (5 ans d’historique mensuel).

j désigne la classe homogène de risque. Suite aux sections précédentes, nous avons :

𝑗 ∈ {1, 2, 3, 4, 5} ; Le découpage en 5 CHR.

𝑇𝐷𝑖𝑗 : le taux de défaut de la classe j observé dans la cohorte i. formellement :

𝑇𝐷𝑖𝑗= 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑑é𝑓𝑎𝑢𝑡 𝑜𝑏𝑒𝑟𝑣é 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑗 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑐𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑖

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑′𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑑𝑢𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑗 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑐𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑖

𝑃𝐷 𝑇𝑇𝐶𝑗 : la PD TTC 12 mois de la classe homogène de risque j :

𝑃𝐷 𝑇𝑇𝐶𝑗 =1

𝑁∑𝑇𝐷𝑖

𝑗

𝑁

𝑖=1

Page 89: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

89

Le tableau 2.2.5 et le graphique 2.2.4 ci-après synthétisent la calibration des PD TTC 12 mois à partir

de cette méthodologie :

Tableau 2.2.5 : statistiques des CHR

Graphique 2.2.4 : PD TTC par CHR

Les constats sont les suivants :

Les PD TTC sont bien croissantes en fonction du niveau de risque attendu dans chaque CHR.

Les intervalles de confiance ne s’entremêlent pas.

BORNE INF BORNE SUP

1 3203 0,31 0,29 0,34

2 3207 1,06 1,01 1,11

3 1485 2,87 2,72 3,02

4 1391 6,85 6,61 7,09

5 1025 24,26 23,61 24,91

TOTAUX 10310 4,18

EFFECTIFS MOYENS

PAR COHORTEPD TTCCHR

INTERVALLE DE CONFIANCE

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

1 2 3 4 5

PD

TT

C

CHR

PD TTC BORNE INF BORNE SUP

Page 90: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

90

4.2.3.2. Analyse d’homogénéité/hétérogénéité : test de Tukey

Le tableau 2.2.6 ci-après récapitule les résultats du test de Tukey :

Tableau 2.2.6 : Résultats du test de Tukey

Le test montre que les CHR tels que définis par le tableau 2.2.5 sont homogènes/hétérogènes.

En conclusion, pour la suite, nous avons décidé de retenir les niveaux de risque (PD TTC 12 mois) du

tableau 2.2.5 comme étant ceux associés aux 5 CHR.

Le système de notation ainsi défini (tableau 2.2.5) servira à la segmentation des encours (via la

segmentation des clients) et à la mise en place de la règle d’analyse de l’augmentation du risque

de crédit.

D_SCORE

Comparison

Difference

Between

Means

D_SCORE

Comparison

Difference

Between

Means

05 vs 04 17.4109 16.7950 18.0269 *** 03 vs 02 1.8114 1.1954 2.4273 ***

05 vs 03 21.3920 20.7760 22.0079 *** 03 vs 01 2.5551 1.9392 3.1711 ***

05 vs 02 23.2034 22.5874 23.8193 *** 02 vs 05 -23.2034 -23.8193 -22.5874 ***

05 vs 01 23.9471 23.3311 24.5630 *** 02 vs 04 -5.7924 -6.4084 -5.1765 ***

04 vs 05 -17.4109 -18.0269 -16.7950 *** 02 vs 03 -1.8114 -2.4273 -1.1954 ***

04 vs 03 3.9810 3.3651 4.5970 *** 02 vs 01 0.7437 0.1278 1.3597 ***

04 vs 02 5.7924 5.1765 6.4084 *** 01 vs 05 -23.9471 -24.5630 -23.3311 ***

04 vs 01 6.5362 5.9202 7.1521 *** 01 vs 04 -6.5362 -7.1521 -5.9202 ***

03 vs 05 -21.3920 -22.0079 -20.7760 *** 01 vs 03 -2.5551 -3.1711 -1.9392 ***

03 vs 04 -3.9810 -4.5970 -3.3651 *** 01 vs 02 -0.7437 -1.3597 -0.1278 ***

Simultaneous

95% Confidence

Limits

Simultaneous

95% Confidence

Limits

Comparisons significant at the 0.05 level are indicated by ***.

Page 91: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

91

5.Calibration de la dégradation de risque de crédit

Conformément à la conclusion de la section 1.6.1, la règle d’analyse de l’augmentation significative du

risque de crédit est basée sur l’augmentation de la probabilité de défaut à 12 mois ou la note interne de

risque depuis l’octroi. Dans les sections précédentes, nous nous sommes attelé à développer un score

de comportement et une échelle de notation de niveau client de notre portefeuille. Rappelons que l’objet

de la norme est de segmenter les encours (ou engagements), et non les clients, en trois Buckets (1/2/3)

en fonction de la notion de dégradation significative et de calculer des ECL à 12 mois ou à maturité.

Ainsi, avant la calibration en bonne et due forme de la dégradation de risque de crédit au titre des

encours, il s’avère nécessaire de décliner le modèle de notation de niveau client à un niveau encours.

5.1. Déclinaison du modèle de notation du niveau client vers les

encours

La déclinaison du modèle de notation du niveau client vers les encours a nécessité l’analyse des

différentes règles de gestion métiers de notre portefeuille. Cette analyse a mis en évidence trois types

de détention d’encours (ou contrats) que nous avons qualifiés comme suit :

Détention bijective : elle correspond aux cas où un client détient un seul et unique encours.

Détention surjective : elle correspond aux cas où un client détient plusieurs encours.

Multi-détention : elle correspond aux cas où un ou plusieurs encours sont détenus par au moins

deux clients (cas des comptes joints).

Le tableau 3.1.1 ci-dessous synthétise les choix de déclinaison de la note de niveau client en fonction

du type de détention :

Tableau 3.1.1 : Déclinaison de la notation client vers les encours

De Typedétention

Schématisation de la détentionDéclination du modèle de

notation

BijectiveLa notation du client est affecté à

son contrat

SurjectiveLa notation du client est affecté à

tous ses contrats

MultiLa plus mauvaise note des clients est affectée à tous leurs contrats:

principes de prudence

C1

C3C2C1

C3C2C1

Page 92: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

92

5.2. Mise en place de la règle de dégradation du risque de crédit

Pour rappel, le choix au titre de la règle spécifiée à la section 1.6.1 est comme suit :

Un contrat est classé en Bucket 2 si, à la date de calcul :

Sa note interne matérialisant le risque de crédit s’est dégradée par rapport à sa note à l’octroi,

ou bien

La probabilité de défaut à 12 mois associée à sa note interne de risque a augmenté depuis

l’octroi.

Dans la suite, nous avons fait le choix de calibrer une règle combinant la note interne et la probabilité de

défaut.

5.2.1.Règle basée sur la probabilité de défaut 12 mois (Critère relatif)

5.2.1.1. Méthodologie

Pour ce faire, nous avons adopté la méthodologie suivante :

Etape 1 : Spécification de la règle de dégradation significative.

La règle se base sur la comparaison des PD TTC 12 mois entre la date d’arrêté et la date d’octroi.

Désignons respectivement par 𝑃𝐷𝑎 et 𝑃𝐷𝑜 les PD TTC 12 mois attribuées aux contrats en date d’arrêté

et en date d’octroi. La règle de dégradation du risque de crédit devient donc :

Un contrat passe du Bucket 1 au Bucket 2 si 𝑷𝑫𝒂 > 𝑷𝑫𝒐 + ∆ (%), le passage du Bucket 2 au

Bucket 1 se faisant avec la condition inverse.

La règle ainsi définie est qualifiée de critère relatif.

A partir de cette formulation mathématique, le problème revient à déterminer le paramètre ∆ relativement

au risque historique du portefeuille. Pour ce faire, plusieurs niveaux de ∆ seront testés afin d’en choisir

le meilleur.

Etape 2 : Choix du meilleur ∆.

Le paragraphe B5.5.7 de la norme précise que la dégradation significative devrait intervenir avant

l’apparition de l’évènement de risque avéré ou du défaut. Ceci conduit à dire que le Bucket 2 peut

être interprété comme une antichambre du Bucket 3 qui regroupe les instruments en défaut.

Partant de cette interprétation, le choix de ∆ doit se faire de façon à anticiper l’évènement de défaut.

Page 93: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

93

Pour ce faire, nous définissons un ensemble d’indicateurs permettant de le faire. Ces indicateurs

permettront de comparer les différentes valeurs de ∆ identifiées à l’étape 1.

Les indicateurs se présentent comme suit :

Taille du Bucket 2 noté T(B2).

Définition :

𝑇(𝐵2) =

𝑁(𝐵2)𝑁(𝐵1&2)𝐷(𝐵1&2)𝑁(𝐵1&2)

=𝑁(𝐵2)

𝐷(𝐵1&2)

Avec :

- 𝑁(𝐵2) : Nombre de contrats en Bucket 2 ;

- 𝑁(𝐵1&2) : Nombre total de contrats en Bucket 1 et 2 ;

- 𝐷(𝐵1&2) : Nombre total de contrats en Bucket 1 et 2 en défaut à horizon de 12 mois

(défaut Bâlois) ;

Interprétation :

- T(B2) <1 : le nombre de contrats en bucket 2 est trop petit pour contenir tous les

défauts, ce qui rend difficile l’appréciation du risque pour le calcul des ECL ;

- Si l’indicateur est trop grand, le nombre de contrats en Bucket 2 est trop grand et par

conséquent le bucket 2 pourrait capter trop de contrats sains.

Taux de captation du Bucket 2 noté C(B2).

Définition :

𝐶(𝐵2) =𝐷(𝐵2)

𝐷(𝐵1&2)

Avec :

- 𝐷(𝐵2) : Nombre de contrats en défaut à 12 mois captés par le Bucket 2 ;

- 𝐷(𝐵1&2) : Nombre total de contrats en défaut à 12 mois des Bucket 1 et 2.

Interprétation :

Page 94: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

94

- Cas parfait : si l’indicateur est égal à 1, alors tous les contrats qui font défaut à 12 mois

sont captés par le Bucket 2 ;

- Plus l’indicateur est proche de 1, plus le Bucket 2 capte correctement ;

- Plus l’indicateur est petit, moins le Bucket 2 est discriminant.

Stabilité du Bucket 2.

Définition :

La stabilité correspond à la capacité de la règle de dégradation significative à rester stable

dans le temps. Elle est appréciée au moyen de la calibration de la matrice de transition

entre Bucket 1 et 2 sur deux périodes différentes. Pour synthétiser l’information, un

indicateur caractéristique de la distance entre les deux matrices est calculé.

Désignons par 𝑃𝑖𝑗𝑡→𝑡+1le taux de passage de t à t+1 d’un Bucket i à un Bucket j.

L’indicateur est donc comme suit :

𝐼𝑆 = ∑(𝑃𝑖𝑗𝑡→𝑡+1 − 𝑃𝑖𝑗

𝑘→𝑘+1)22

𝑖,𝑗=1

Interprétation :

Plus la matrice est stable dans le temps alors la règle est stable. Ainsi plus les taux de

passage de la formule de l’IS sont quasi identiques alors la matrice est stable entre deux

périodes. Plus l’indicateur tend vers 0, plus la matrice est stable entre deux périodes. Plus

l’indicateur est grand, plus la matrice est instable entre deux périodes. Par conséquent,

seront préférés les ∆ avec un IS petit.

Gini de la segmentation en Bucket.

Définition :

Le Gini de la variable caractéristique de la segmentation en Bucket (1 ou 2) sera calculé

avec pour cible le défaut à horizon de 12 mois modélisé dans la section 2.

Interprétation :

Plus le Gini calculé est élevé (tendant donc vers 100%), plus la variable caractéristique

de la segmentation en Bucket est discriminante.

Page 95: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

95

5.2.1.2. Application sur les données de l’étude.

Choix de l’historique

Nous avons fait le choix d’utiliser les historiques d’encours de 2013 à 2015 pour les raisons suivantes :

Le dernier historique de 2015 permet d’avoir le recul suffisant de 12 mois afin d’être en mesure

de générer le défaut à 12 mois, utile dans le calcul des indicateurs précédemment définis (le

dernier historique des bases de données générées avec l’indicateur défaut étant en 201512).

Le premier historique de 2013 permet d’étudier les contrats dont les dates d’octroi sont

relativement récentes afin de disposer d’assez de recul pour calculer leurs notations à l’octroi

via celles des clients détenteurs (certaines variables du score étant mesurées jusqu’à trois

mois avant la notation).

Le choix de trois historiques 2013, 2014 et 2015 permet de mesurer le troisième indicateur qui

est la stabilité du Bucket 2 et est basé sur la calibration de matrices de migrations entre deux

périodes. Ainsi, ces trois historiques permettront de calibrer une matrice de migration entre

2013 et 2014 et une autre entre 2014 et 2015.

Par ailleurs, l’analyse des données de l’historique choisi a mis en évidence des encours dont les dates

effectives d’octroi sont très anciennes et pour lesquelles aucun historique n’est disponible afin de calculer

un score et donc une véritable notation à l’octroi. Pour ces contrats, nous avons fait le choix de considérer

comme note à l’octroi, la plus ancienne note saine (note obtenue après un épisode de défaut) entre 2009

(date de début de notre historique) et 2012 (dernière date exclue de la calibration).

Détermination des différents niveaux de ∆

Pour rappel, le ∆ correspond à une différence entre les probabilités de défaut à l’arrêté et à l’origine.

Notre échelle de notation contient 5 classes homogènes de risque (CHR) possibles auxquelles

correspond un niveau de probabilité de défaut (PD TTC). De ce fait, les valeurs possibles de ∆ sont

définies par tous les écarts possibles (en valeur absolue) deux à deux des niveaux de probabilité de

défaut de notre échelle de notation. L’échelle de notation calibrée en section 2 se présente comme suit :

BORNE INF BORNE SUP

1 3203 0,31 0,29 0,34

2 3207 1,06 1,01 1,11

3 1485 2,87 2,72 3,02

4 1391 6,85 6,61 7,09

5 1025 24,26 23,61 24,91

TOTAUX 10310 4,18

EFFECTIFS MOYENS

PAR COHORTEPD TTCCHR

INTERVALLE DE CONFIANCE

Page 96: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

96

Ainsi, les ∆ à tester sont comme suit :

∆ ∈ {𝟎, 𝟕𝟒 ; 𝟏, 𝟖𝟏 ; 𝟐, 𝟓𝟔 ; 𝟑, 𝟗𝟖 ; 𝟓, 𝟕𝟗 ; 𝟔, 𝟓𝟒 ; 𝟏𝟕, 𝟒𝟏 ; 𝟐𝟑, 𝟐𝟎 ; 𝟐𝟑, 𝟗𝟓}

Calcul des indicateurs et choix du meilleur ∆

Le tableau 3.1.2 ci-après synthétise l’ensemble des indicateurs mesurés sur chaque ∆. L’annexe 3.3.1

représente l’ensemble des matrices de migration de chaque critère entre 2013 et 2014 et entre 2014 et

2015.

Tableau 3.3.1 : Indicateurs de choix de la meilleure règle

L’analyse des différents indicateurs (relativement à leurs propriétés établies dans la section 3.3.1)

conduit à retenir le critère ∆= 𝟐, 𝟓𝟔 qui demeure le plus optimal.

En conclusion, sur notre portefeuille, un contrat est transféré en Bucket 2 si la condition suivante est

vérifiée :

𝑃𝐷𝑎 > 𝑃𝐷𝑜 + 2,56%

La condition inverse entraine donc un retour en Bucket 1.

CRITERES

TAILLE

BUCKET 2

TAUX DE

CAPTATION

BUCKET 2

(%)

GINI

(%)

TAUX DE

DEFAUT

BUCKET 2

(%)

IS

0,74 8,81 48,92% 18,13% 5,56% 0,0000635

1,81 4,92 44,92% 28,36% 9,13% 0,0000123

2,56 3,56 42,02% 30,38% 11,79% 0,0002006

3,98 3,29 40,53% 29,83% 12,30% 0,0002398

5,79 2,71 37,57% 28,92% 13,85% 0,0006333

6,54 1,57 30,69% 26,01% 19,54% 0,0008150

17,41 1,57 30,69% 26,01% 19,54% 0,0008150

23,2 1,15 23,83% 20,45% 20,67% 0,0009224

23,95 0,79 15,90% 13,57% 20,19% 0,0004764

Page 97: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

97

5.2.2.Règle basée sur la note interne de risque (critère absolu)

En vertu du paragraphe B5.5.7 de la norme qui stipule que « … la dégradation significative devrait

intervenir avant l’apparition de l’évènement de risque avéré ou du défaut… », et tenant compte du

fait que la PD TTC 12 mois de la classe de risque CHR5 (24,26%) n’est pas négligeable (non seulement

largement plus élevée que celles des autres CHR mais aussi la plus proche du défaut dont la probabilité

est 100%), nous avons analysé la pertinence de coupler le critère relatif calibré dans la section 3.3.2

avec une règle absolue basée sur la note interne CHR5.

Ainsi la règle basée sur la note interne est la suivante :

Un contrat est transféré au Bucket 2 si en date d’arrêté il est affecté à la CHR5.

Afin de valider cette règle, nous avons recalculé les indicateurs matérialisant l’anticipation effective du

défaut. Le tableau 3.3.2 ci-après synthétise les indicateurs suite au couplage du critère absolu avec le

critère relatif retenu :

Tableau 3.3.2 : Indicateurs de choix des règles – Relatif et Absolu

Il apparait clairement que, selon la comparaison du tableau 3.3.2 au tableau 3.3.1, le couplage du critère

relatif avec le critère absolu améliore significativement les indicateurs.

En conclusion un contrat est transféré en Bucket 2 si, en date d’arrêté :

𝑷𝑫𝒂 > 𝑷𝑫𝒐 + 𝟐, 𝟓𝟔% Ou bien

Le contrat est noté CHR5

CRITERES

TAILLE

BUCKET

2

TAUX DE

CAPTATION

BUCKET 2

(%)

GINI

(%)

TAUX DE

DEFAUT

BUCKET

2

(%)

Relatif (2,56%) et

Absolu (Backstop

CHR5)

4,70 69,07 54,23 14,71

Page 98: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

98

6.Modélisation du paramètre PD IFRS 9

L’objet de cette section est de modéliser un paramètre PD qui servira à calculer les provisions selon la

norme IFRS 9. Dans la suite, nous dénommons ce paramètre PD IFRS 9. Pour modéliser la PD IFRS 9,

nous capitalisons sur la segmentation développée au travers de la construction de l’échelle de notation

de niveau client en section 2 et de ses règles de déclinaison vers le niveau contrat (Cf. section 3.1).

Rappelons qu’à des fins de calcul des ECL (ou provisions), le paramètre PD IFRS 9 doit respecter les

exigences énoncées dans le tableau 1.5.1 en section 1.5. Particulièrement, en référence à la formule de

calcul développée en section 1.6.2, ce paramètre doit être estimé sur la durée de vie des instruments

financiers et représenter le risque que l’instrument financier fasse défaut à chaque instant de calcul. En

outre, il doit tenir compte des informations macroéconomiques prospectives. Afin d’être conforme à ces

exigences, notre choix s’est porté sur le modèle de survie de COX pour estimer le paramètre PD.

6.1. Bref aperçu du modèle de survie de COX

Le modèle de COX a pour objet l’étude de la survenance d’un évènement en fonction de différentes

variables (facteurs de risques ou facteurs de confusions) : il permet d’estimer le risque instantané d’un

individu sous une forme multiplicative à l’aide de deux paramètres, à savoir ses prédicteurs et un risque

dit de base. Mathématiquement, ce modèle peut s’écrire comme suit :

Désignons par :

𝜆(𝑡 𝑋1… . . 𝑋𝑃)⁄ : Le risque instantané sachant les prédicteurs 𝑋1… . . 𝑋𝑃.

𝜆0(𝑡) : le risque de base ; c’est-à-dire, le risque instantané des sujets pour lesquels toutes les

variables Xi =0.

Le modèle est donc spécifié comme suit :

𝜆(𝑡 𝑋1… . . 𝑋𝑃)⁄ = 𝜆0(𝑡) ∗ exp (∑𝛽𝑖𝑋𝑖)

La résolution du modèle revient à estimer les paramètres suivants :

Paramètres 𝛽𝑖.

Risque de base 𝜆0(𝑡).

Page 99: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

99

6.2. Adaptation du modèle de COX à l’estimation des PD IFRS 9

Tel que spécifié dans la section précédente, l’utilisation du modèle de COX pour l’estimation d’une PD

IFRS 9 respectant les exigences du tableau 1.5.1, nous a conduit à écrire notre modèle comme suit :

𝑃𝐷 (𝑡, ℎ) = 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) ∗ exp (𝑋(𝑡))

Avec :

𝑃𝐷 (𝑡, ℎ) : La probabilité de faire défaut sur un horizon h à l’instant t.

𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) : la probabilité de défaut à travers le cycle (TTC - Through The Cycle) qui ne

dépend que de l’horizon et représente le risque de base du modèle de COX.

𝑋(𝑡) : le facteur d’ajustement ou de déviation dépendant du temps (ou du cycle) et permettant

de prendre en compte l’aspect instantané du modèle de COX et d’intégrer les informations

macroéconomiques prospectives.

Afin de disposer de paramètres PD IFRS 9 plus homogènes/hétérogènes en fonction des risques du

portefeuille, l’estimation est faite au niveau de chaque classe de risque (CHR1 à CHR5). Le modèle

devient donc :

𝑷𝑫𝑪𝑯𝑹 𝒊 (𝒕, 𝒉) = 𝑷𝑫𝑻𝑻𝑪𝑪𝑯𝑹 𝒊(𝒉) ∗ 𝐞𝐱𝐩 (𝑿𝑪𝑯𝑹 𝒊(𝒕))[𝟏]

Avec : 𝐶𝐻𝑅 𝑖 la classe de risque calibrée à la section 2.2.

La résolution du modèle revient, en définitive, à estimer pour chaque CHR le paramètre 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) noté

𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶𝐶𝐻𝑅 𝑖(ℎ) et le paramètre 𝑋(𝑡) noté 𝑋𝐶𝐻𝑅 𝑖(𝑡).

Pour estimer la 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) au niveau de chaque CHR, il a été fait le choix d’utiliser un estimateur de

Kaplan-Meier. Ensuite, le facteur d’ajustement 𝑋(𝑡) est déduit en calculant un écart moyen historique

entre 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) (estimé par Kaplan-Meier) et 𝑃𝐷 (𝑡, ℎ) (observé historiquement).

Afin d’illustrer de manière pratique notre approche méthodologique, les sections suivantes sont

consacrées à l’estimation du paramètre PD IFRS 9 sur les données de l’étude.

Page 100: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

100

6.3. Application aux données de l’étude

Cette section est articulée en deux sous-parties. La première est consacrée à la calibration du paramètre

𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶𝐶𝐻𝑅 𝑖(ℎ) et la deuxième à exp (𝑋𝐶𝐻𝑅 𝑖(𝑡)). L’illustration est faite sur le segment CHR 5.

6.3.1.Calibration du paramètre 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶𝐶𝐻𝑅 5(ℎ)

Pour rappel, il a été décidé d’utiliser un estimateur de Kaplan-Meier. Ainsi en désignant par h l’horizon,

par 𝑀ℎ et 𝑁ℎ respectivement le nombre d’évènements (le défaut dans l’étude) observé sur l’horizon h et

le nombre de sujets soumis à l’observation en début de chaque période, la proportion d’évènements

observée sur cet horizon h est donc :

Pr(ℎ) =𝑀ℎ𝑁ℎ⁄

Disposant de plusieurs dates d’observations des individus (les cohortes construites à la section 2.1.1),

l’estimateur de Kaplan-Meier sera estimé pour chaque cohorte. Précisons que nous considérons des

horizons d’observation trimestrielle ; en d’autres termes, les défauts sont comptabilisés trimestriellement

sur chaque cohorte sur les périodes suivant la date d’observation.

Une réorganisation des données telle que précédemment décrite permet d’avoir les deux tableaux 4.3.1

et 4.3.2 ci-après pour la classe de risque CHR 5.

Page 101: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

101

Tableau 4.3.1 : Nombre de sujets observés en début de période par cohorte – CHR 5

Tableau 4.3.2 : Nombre de sujets en défaut sur l’horizon d’observation (trimestre) par cohorte – CHR 5

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

2009T1 4177 3236 2608 2134 1775 1461 1226 1041 855 730 632 544 471 411 358 309 275 246 216 190 156 132 114 104 89 80 71

2009T2 4209 3271 2612 2154 1798 1495 1273 1082 894 770 648 540 460 407 358 319 269 219 189 167 146 127 118 107 95 86

2009T3 4272 3397 2708 2192 1822 1537 1281 1076 905 766 654 555 478 406 358 298 257 225 189 160 132 120 104 93 80

2009T4 4182 3269 2644 2173 1768 1477 1234 1050 893 757 636 536 471 403 355 306 264 220 192 169 147 133 113 100

2010T1 4086 3200 2555 2065 1707 1409 1175 993 841 734 645 547 472 417 356 326 281 245 215 195 168 146 127

2010T2 4148 3236 2556 2077 1679 1412 1189 1041 885 738 644 546 477 409 357 313 279 230 199 167 141 120

2010T3 4184 3287 2653 2162 1757 1451 1216 1028 874 749 640 547 481 425 364 322 283 262 232 205 182

2010T4 4116 3198 2583 2070 1719 1425 1198 1025 859 715 624 537 464 397 344 301 256 236 202 171

2011T1 4222 3263 2589 2123 1714 1453 1212 1004 838 701 607 515 436 383 330 283 249 217 187

2011T2 4292 3307 2665 2177 1791 1509 1287 1073 917 770 670 566 493 422 370 317 274 245

2011T3 4214 3286 2633 2186 1811 1505 1241 1044 884 739 638 560 489 426 366 319 279

2011T4 4306 3393 2742 2225 1826 1517 1296 1091 913 777 679 595 512 451 393 342

2012T1 4166 3265 2651 2166 1792 1521 1267 1081 911 760 653 559 493 425 378

2012T2 4162 3296 2662 2197 1791 1461 1233 1050 905 774 667 572 483 406

2012T3 4086 3192 2536 2073 1723 1437 1202 1021 859 736 643 546 475

2012T4 4094 3206 2561 2057 1704 1409 1166 993 850 731 632 546

2013T1 4174 3266 2601 2127 1735 1432 1192 1004 851 747 641

2013T2 4193 3299 2651 2164 1802 1503 1245 1046 874 738

2013T3 4157 3195 2569 2102 1754 1462 1227 1036 879

2013T4 4199 3234 2567 2092 1693 1425 1212 1016

2014T1 4193 3291 2654 2164 1772 1460 1251

2014T2 4157 3311 2668 2139 1750 1473

2014T3 4189 3284 2599 2145 1764

2014T4 4114 3247 2586 2097

2015T1 4147 3223 2576

2015T2 4206 3287

2015T3 4146

TRIMESTRES

COHORTES

TRIMESTRIELLES

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

2009T1 150 96 64 48 36 31 24 19 18 13 10 9 7 6 5 5 4 3 3 3 3 2 2 1 2 1 1

2009T2 144 96 67 46 36 31 22 19 19 13 12 11 8 5 5 4 5 5 3 2 2 2 1 1 1 1

2009T3 143 89 70 52 38 28 26 21 17 14 11 10 8 7 5 6 4 3 3 3 3 1 2 1 1

2009T4 148 93 64 48 41 29 25 18 16 13 12 10 7 7 5 5 4 4 3 2 2 2 2 1

2010T1 146 90 66 49 35 30 24 19 15 11 9 10 8 6 6 3 4 4 3 2 2 3 2

2010T2 157 94 68 49 40 27 23 15 15 15 10 10 7 7 6 4 3 5 3 3 3 2

2010T3 151 92 64 49 41 32 23 19 16 13 11 9 6 6 6 4 4 2 3 3 2

2010T4 154 94 62 52 36 29 23 17 17 14 9 9 7 7 5 4 5 2 4 3

2011T1 162 98 69 47 41 27 24 21 16 14 9 9 8 5 5 5 4 3 3

2011T2 146 100 65 49 38 29 22 21 16 15 10 10 7 7 5 5 5 3

2011T3 154 95 65 46 38 31 26 20 16 14 10 8 7 6 6 5 4

2011T4 152 93 67 52 40 31 22 20 18 14 10 8 8 6 6 5

2012T1 156 91 63 48 38 27 25 19 17 15 11 9 7 7 5

2012T2 153 89 64 48 41 33 23 18 14 13 11 9 9 8

2012T3 148 92 66 47 35 29 24 18 16 13 9 10 7

2012T4 152 90 66 51 35 30 25 17 14 12 10 9

2013T1 153 94 68 48 39 31 24 19 15 11 11

2013T2 150 91 66 49 37 29 26 20 17 14

2013T3 153 98 63 47 35 29 24 19 15

2013T4 153 99 67 48 40 27 22 19

2014T1 147 93 64 49 40 32 21

2014T2 161 86 64 54 39 28

2014T3 152 93 69 46 38

2014T4 153 88 67 49

2015T1 151 94 66

2015T2 146 94

2015T3 156

TRIMESTRES

COHORTES

TRIMESTRIELLE

S

Page 102: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

102

Lecture et interprétation des tableaux 4.3.1 et 4.3.2

A partir des chiffres grisés dans les deux tableaux ci-avant, la lecture est la suivante :

Pour 4306 sujets observés au début du trimestre 2011T4, 152 ont fait défaut sur

un horizon de trois mois.

Au bout des trois mois d’observation, en déduisant les sujets en défaut et les

sujets sortis du portefeuille, et en ajoutant les sujets redevenus sains, on

dénombre 3393 sujets qui ont fait l’objet de suivi sur le trimestre suivant. Ainsi parmi

ces 3393 sujets, 93 ont fait défaut sur ledit trimestre d’observation.

On en déduit donc les taux de défaut suivants :

Taux de défaut à trois mois en date d’observation (2011T4) par

152/4306=3,52% ;

Taux de défaut à trois mois dans trois mois par 93/3393=2,74%.

Structures par termes des taux de défaut de chaque cohorte

A partir de la méthode décrite dans la sous-section précédente « lecture et interprétation »,

on obtient le tableau 4.3.3 et le graphique 4.3.1 ci-après qui caractérisent les structures

par termes de taux de défaut de chaque cohorte.

Tableau 4.3.3 : Structure par termes de chaque cohorte – CHR 5

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

2009T1 3,58 2,97 2,44 2,24 2,04 2,15 1,92 1,83 2,14 1,77 1,50 1,65 1,57 1,39 1,51 1,59 1,27 1,22 1,25 1,53 2,05 1,82 1,49 1,15 1,69 1,13 1,13

2009T2 3,42 2,92 2,56 2,15 2,00 2,05 1,74 1,76 2,15 1,64 1,91 1,94 1,76 1,30 1,40 1,13 1,90 2,33 1,59 1,32 1,51 1,26 0,85 1,03 1,37 0,93

2009T3 3,36 2,63 2,59 2,37 2,07 1,84 2,00 1,94 1,88 1,85 1,70 1,75 1,67 1,75 1,34 1,98 1,67 1,42 1,80 1,81 2,05 1,17 1,54 1,08 1,50

2009T4 3,54 2,85 2,41 2,21 2,30 1,94 2,00 1,75 1,81 1,77 1,90 1,85 1,44 1,64 1,38 1,54 1,63 2,00 1,56 1,30 1,36 1,20 1,77 1,30

2010T1 3,58 2,82 2,58 2,37 2,07 2,16 2,00 1,87 1,76 1,47 1,41 1,74 1,65 1,32 1,66 1,04 1,57 1,43 1,40 1,13 1,37 1,71 1,42

2010T2 3,78 2,92 2,64 2,35 2,37 1,88 1,90 1,44 1,74 1,98 1,52 1,74 1,45 1,66 1,57 1,41 1,22 2,00 1,56 2,04 1,91 1,67

2010T3 3,62 2,80 2,42 2,26 2,32 2,21 1,88 1,86 1,78 1,70 1,66 1,70 1,33 1,39 1,73 1,27 1,38 0,76 1,29 1,37 1,21

2010T4 3,74 2,95 2,40 2,50 2,08 2,04 1,89 1,70 1,96 2,01 1,44 1,62 1,57 1,69 1,54 1,46 1,76 0,85 1,78 1,81

2011T1 3,84 2,99 2,65 2,23 2,37 1,82 1,99 2,09 1,92 2,01 1,53 1,83 1,83 1,38 1,58 1,59 1,45 1,52 1,50

2011T2 3,40 3,01 2,44 2,26 2,14 1,90 1,74 1,97 1,72 1,90 1,49 1,84 1,50 1,64 1,43 1,58 1,68 1,27

2011T3 3,66 2,88 2,48 2,08 2,08 2,04 2,12 1,91 1,83 1,95 1,58 1,46 1,41 1,50 1,58 1,57 1,40

2011T4 3,52 2,74 2,43 2,33 2,20 2,06 1,72 1,87 1,95 1,75 1,46 1,41 1,62 1,40 1,45 1,40

2012T1 3,74 2,79 2,38 2,23 2,09 1,79 2,00 1,73 1,87 1,97 1,67 1,65 1,40 1,58 1,22

2012T2 3,67 2,69 2,39 2,16 2,27 2,26 1,89 1,74 1,59 1,68 1,59 1,63 1,95 1,90

2012T3 3,61 2,87 2,60 2,26 2,05 1,99 1,96 1,79 1,87 1,70 1,42 1,83 1,49

2012T4 3,70 2,82 2,57 2,47 2,07 2,09 2,11 1,70 1,69 1,67 1,52 1,61

2013T1 3,66 2,87 2,60 2,24 2,26 2,13 2,02 1,86 1,76 1,45 1,68

2013T2 3,58 2,74 2,49 2,26 2,04 1,94 2,11 1,88 1,99 1,86

2013T3 3,67 3,08 2,46 2,24 1,98 2,00 1,95 1,85 1,73

2013T4 3,64 3,05 2,59 2,31 2,34 1,90 1,79 1,90

2014T1 3,51 2,83 2,42 2,26 2,24 2,17 1,68

2014T2 3,88 2,61 2,41 2,52 2,25 1,88

2014T3 3,62 2,82 2,65 2,12 2,16

2014T4 3,71 2,70 2,60 2,35

2015T1 3,63 2,91 2,54

2015T2 3,47 2,85

2015T3 3,76

TRIMESTRES

COHORTES

TRIMESTRIELLE

S

Page 103: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

103

Graphique 4.3.1 : Représentation des structures par termes de chaque cohorte – CHR 5

L’analyse du graphique montre que toutes les cohortes ont la même structure par termes de

taux de défaut. De ce fait, l’estimation d’une structure moyenne par termes des taux de défaut

est justifiée : il s’agit du paramètre 𝑷𝑫𝑻𝑻𝑪𝑪𝑯𝑹 𝟓(𝒉) qui, estimé sur l’ensemble des horizons h,

sera appelé courbe de PD TTC IFRS 9 de la CHR5.

Calibration de la courbe de PD TTC IFRS 9 de la CHR5 notée 𝑷𝑫𝑻𝑻𝑪𝑪𝑯𝑹 𝟓(𝒉)

La calibration de cette courbe se fait à partir de l’estimateur de Kaplan-Meir comme suit :

Calcul du nombre total de sujets en début de période d’observation (noté 𝑁ℎ) sans

distinction de la cohorte par horizon à partir du tableau 4.3.1.

Calcul du nombre total de sujets en défaut (noté 𝑀ℎ) sans distinction de la cohorte

par horizon à partir du tableau 4.3.2.

Calcul du rapport 𝑀ℎ𝑁ℎ⁄ par horizon.

Cette procédure de calcul permet d’avoir le tableau 4.3.4 et le graphique 4.3.2 ci-après

caractérisant la structure moyenne par termes des taux de défaut pour la classe de risque

CHR 5 ; soit la courbe de PD TTC IFRS 9 de la CHR5.

0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

4,50

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

2009T1 2009T2 2009T3 2009T4 2010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T1

2011T2 2011T3 2011T4 2012T1 2012T2 2012T3 2012T4 2013T1 2013T2

2013T3 2013T4 2014T1 2014T2 2014T3 2014T4 2015T1 2015T2 2015T3

Page 104: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

104

Tableau 4.3.4 : Valeurs de PD TTC IFRS 9 de la CHR5

Graphique 4.3.2 : Courbe de PD TTC IFRS 9 de la CHR5

Considérations d’ordre robustesse

Le tableau 4.3.4 met en évidence des effectifs de défaut moins significatifs sur les horizons

de plus en plus longs, entrainant ainsi une instabilité de la courbe sur ces horizons. De ce

fait, il a été décidé de limiter la courbe à l’horizon 60 mois qui correspond au dernier point

de stabilité.

Horizons

(Trimestres)3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

Nombre total de sujets

en début de période

d'observation

112 791 84 939 65 429 51 261 40 447 32 234 25 823 20 795 16 687 13 432 10 953 8 811 7 155 5 788 4 687 3 755 2 966 2 345 1 821 1 424 1 072 778 576 404 264 166 71

Nombre total de sujets

en béfaut sur la

période d'observation

4 089 2 420 1 642 1 169 875 648 496 379 309 240 174 150 113 89 70 55 46 34 28 22 17 12 8 5 4 2 1

Pobalilité de défaut par

horizons

(%)

3,63 2,85 2,51 2,28 2,16 2,01 1,92 1,82 1,85 1,78 1,59 1,70 1,58 1,54 1,49 1,46 1,53 1,46 1,52 1,52 1,61 1,48 1,41 1,14 1,52 1,02 1,13

0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

Pro

ba

bili

tés d

e d

éfa

ut

Horizons

Page 105: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

105

6.3.2.Calibration du facteur d’ajustement 𝑋𝐶𝐻𝑅 5(𝑡)

6.3.2.1. Etapes de calcul du facteur d’ajustement

La calibration du facteur d’ajustement 𝑋𝐶𝐻𝑅 5(𝑡) suit les étapes suivantes :

Etape 1 : Facteurs d’ajustements historiques par cohortes et horizons.

A partir de la formule 𝑃𝐷 (𝑡, ℎ) = 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) ∗ exp (𝑋(𝑡)), en exprimant le facteur d’ajustement

en fonction de 𝑃𝐷 (𝑡, ℎ) et 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ) on obtient :

𝑋(𝑡) = ln (𝑃𝐷 (𝑡, ℎ)

𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ))

Dans la formule précédente, le paramètre 𝑃𝐷 (𝑡, ℎ) est inconnu. Toutefois, elle peut être

déclinée en fonction des paramètres historiquement connus ; à savoir la structure par termes

des probabilités de défaut par cohorte (Cf. Tableau 4.3.3 et graphique 4.3.1).

Ainsi, en écrivant :

t = cohorte où cohorte=2009T1, 2009T2,…, 2013T4.

𝑃𝐷 (𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒, ℎ) ; la structure par termes des probabilités de défaut d’une cohorte.

𝑋ℎ(𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒) ; les facteurs d’ajustements historiques par cohortes et horizons.

On obtient :

𝑋ℎ(𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒) = ln 𝑃𝐷 (𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒, ℎ)

𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ)

Les tableaux 4.3.5 et 4.3.6 ci-après illustrent la mise en œuvre sur la classe de risque CHR 5.

Les chiffres grisés dans les deux tableaux s’articulent comme suit :

−0,01 = ln 2,26

2,28

Page 106: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

106

Tableau 4.3.5 : Structure par termes par cohorte (𝑃𝐷 (𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒, ℎ)) et structure moyenne

(𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶(ℎ))

Tableau 4.3.6 : Facteurs d’ajustements historiques par cohorte et horizons 𝑋ℎ(𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒)

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

2009T1 3,58 2,97 2,44 2,24 2,04 2,15 1,92 1,83 2,14 1,77 1,50 1,65 1,57 1,39 1,51 1,59 1,27 1,22 1,25 1,53 2,05 1,82 1,49 1,15 1,69 1,13 1,13

2009T2 3,42 2,92 2,56 2,15 2,00 2,05 1,74 1,76 2,15 1,64 1,91 1,94 1,76 1,30 1,40 1,13 1,90 2,33 1,59 1,32 1,51 1,26 0,85 1,03 1,37 0,93

2009T3 3,36 2,63 2,59 2,37 2,07 1,84 2,00 1,94 1,88 1,85 1,70 1,75 1,67 1,75 1,34 1,98 1,67 1,42 1,80 1,81 2,05 1,17 1,54 1,08 1,50

2009T4 3,54 2,85 2,41 2,21 2,30 1,94 2,00 1,75 1,81 1,77 1,90 1,85 1,44 1,64 1,38 1,54 1,63 2,00 1,56 1,30 1,36 1,20 1,77 1,30

2010T1 3,58 2,82 2,58 2,37 2,07 2,16 2,00 1,87 1,76 1,47 1,41 1,74 1,65 1,32 1,66 1,04 1,57 1,43 1,40 1,13 1,37 1,71 1,42

2010T2 3,78 2,92 2,64 2,35 2,37 1,88 1,90 1,44 1,74 1,98 1,52 1,74 1,45 1,66 1,57 1,41 1,22 2,00 1,56 2,04 1,91 1,67

2010T3 3,62 2,80 2,42 2,26 2,32 2,21 1,88 1,86 1,78 1,70 1,66 1,70 1,33 1,39 1,73 1,27 1,38 0,76 1,29 1,37 1,21

2010T4 3,74 2,95 2,40 2,50 2,08 2,04 1,89 1,70 1,96 2,01 1,44 1,62 1,57 1,69 1,54 1,46 1,76 0,85 1,78 1,81

2011T1 3,84 2,99 2,65 2,23 2,37 1,82 1,99 2,09 1,92 2,01 1,53 1,83 1,83 1,38 1,58 1,59 1,45 1,52 1,50

2011T2 3,40 3,01 2,44 2,26 2,14 1,90 1,74 1,97 1,72 1,90 1,49 1,84 1,50 1,64 1,43 1,58 1,68 1,27

2011T3 3,66 2,88 2,48 2,08 2,08 2,04 2,12 1,91 1,83 1,95 1,58 1,46 1,41 1,50 1,58 1,57 1,40

2011T4 3,52 2,74 2,43 2,33 2,20 2,06 1,72 1,87 1,95 1,75 1,46 1,41 1,62 1,40 1,45 1,40

2012T1 3,74 2,79 2,38 2,23 2,09 1,79 2,00 1,73 1,87 1,97 1,67 1,65 1,40 1,58 1,22

2012T2 3,67 2,69 2,39 2,16 2,27 2,26 1,89 1,74 1,59 1,68 1,59 1,63 1,95 1,90

2012T3 3,61 2,87 2,60 2,26 2,05 1,99 1,96 1,79 1,87 1,70 1,42 1,83 1,49

2012T4 3,70 2,82 2,57 2,47 2,07 2,09 2,11 1,70 1,69 1,67 1,52 1,61

2013T1 3,66 2,87 2,60 2,24 2,26 2,13 2,02 1,86 1,76 1,45 1,68

2013T2 3,58 2,74 2,49 2,26 2,04 1,94 2,11 1,88 1,99 1,86

2013T3 3,67 3,08 2,46 2,24 1,98 2,00 1,95 1,85 1,73

2013T4 3,64 3,05 2,59 2,31 2,34 1,90 1,79 1,90

2014T1 3,51 2,83 2,42 2,26 2,24 2,17 1,68

2014T2 3,88 2,61 2,41 2,52 2,25 1,88

2014T3 3,62 2,82 2,65 2,12 2,16

2014T4 3,71 2,70 2,60 2,35

2015T1 3,63 2,91 2,54

2015T2 3,47 2,85

2015T3 3,76

3,63 2,85 2,51 2,28 2,16 2,01 1,92 1,82 1,85 1,78 1,59 1,70 1,58 1,54 1,49 1,46 1,53 1,46 1,52 1,52 1,61 1,48 1,41 1,14 1,52 1,02 1,13

NON PRIS EN COMPTE POUR DES CONSIDERATIONS

DE ROBITESSE

TRIMESTRES

COHORTES

TRIMESTRIELLES

(〖PD〗_Cohorte (h))

STRUCTURE PAR TERMES

MOYENNE

(〖PD〗_TTC (h))

NON PRIS EN COMPTE POUR DES

CONSIDERATIONS DE ROBITESSE

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60

2009T1 -0,01 0,04 -0,03 -0,02 -0,06 0,07 0,00 0,00 0,15 -0,01 -0,05 -0,03 0,00 -0,10 0,01 0,08 -0,19 -0,18 -0,19 0,00

2009T2 -0,06 0,03 0,02 -0,06 -0,08 0,02 -0,10 -0,04 0,15 -0,09 0,19 0,13 0,11 -0,17 -0,06 -0,26 0,21 0,47 0,05 -0,15

2009T3 -0,08 -0,08 0,03 0,04 -0,04 -0,09 0,04 0,06 0,02 0,04 0,07 0,03 0,06 0,13 -0,11 0,31 0,09 -0,03 0,17 0,17

2009T4 -0,02 0,00 -0,04 -0,03 0,06 -0,03 0,04 -0,04 -0,02 -0,01 0,18 0,08 -0,09 0,06 -0,08 0,05 0,06 0,32 0,03 -0,16

2010T1 -0,01 -0,01 0,03 0,04 -0,04 0,07 0,04 0,03 -0,05 -0,19 -0,12 0,02 0,05 -0,15 0,11 -0,33 0,02 -0,02 -0,08 -0,30

2010T2 0,04 0,02 0,05 0,03 0,09 -0,06 -0,01 -0,23 -0,06 0,10 -0,04 0,02 -0,09 0,08 0,05 -0,04 -0,23 0,32 0,03 0,29

2010T3 0,00 -0,02 -0,03 -0,01 0,07 0,09 -0,02 0,02 -0,04 -0,05 0,04 0,00 -0,17 -0,10 0,15 -0,13 -0,11 -0,65 -0,16 -0,11

2010T4 0,03 0,03 -0,04 0,09 -0,04 0,02 -0,02 -0,07 0,06 0,12 -0,10 -0,05 0,00 0,09 0,03 0,00 0,14 -0,54 0,16 0,17

2011T1 0,06 0,05 0,06 -0,02 0,09 -0,10 0,03 0,14 0,04 0,12 -0,04 0,07 0,15 -0,10 0,06 0,09 -0,06 0,04 -0,01

2011T2 -0,06 0,06 -0,03 -0,01 -0,01 -0,06 -0,10 0,08 -0,07 0,06 -0,06 0,08 -0,05 0,06 -0,04 0,08 0,09 -0,14

2011T3 0,01 0,01 -0,01 -0,09 -0,04 0,01 0,10 0,05 -0,01 0,09 0,00 -0,15 -0,11 -0,02 0,06 0,07 -0,09

2011T4 -0,03 -0,04 -0,03 0,02 0,02 0,02 -0,11 0,03 0,05 -0,02 -0,09 -0,19 0,03 -0,09 -0,03 -0,04

2012T1 0,03 -0,02 -0,05 -0,02 -0,03 -0,12 0,04 -0,05 0,01 0,10 0,05 -0,03 -0,12 0,03 -0,20

2012T2 0,01 -0,06 -0,05 -0,05 0,05 0,12 -0,02 -0,04 -0,15 -0,06 0,00 -0,04 0,21 0,21

2012T3 0,00 0,01 0,04 -0,01 -0,05 -0,01 0,02 -0,02 0,01 -0,05 -0,11 0,07 -0,05

2012T4 0,02 -0,01 0,02 0,08 -0,05 0,04 0,09 -0,07 -0,09 -0,07 -0,04 -0,05

2013T1 0,01 0,01 0,04 -0,02 0,04 0,06 0,05 0,02 -0,05 -0,21 0,06

2013T2 -0,01 -0,04 -0,01 -0,01 -0,06 -0,03 0,09 0,03 0,07 0,04

2013T3 0,01 0,08 -0,02 -0,02 -0,09 -0,01 0,01 0,02 -0,07

2013T4 0,00 0,07 0,03 0,01 0,08 -0,06 -0,07 0,04

2014T1 -0,03 -0,01 -0,04 -0,01 0,04 0,08 -0,14

2014T2 0,07 -0,09 -0,04 0,10 0,04 -0,07

2014T3 0,00 -0,01 0,05 -0,07 0,00

2014T4 0,02 -0,05 0,04 0,03

2015T1 0,00 0,02 0,01

2015T2 -0,04 0,00

2015T3 0,04

TRIMESTRES

FACTEURS

D'AJUSTEMENTS PAR

COHORTE ET PAR

HORIZONS

X_Cohorte (h)

Page 107: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

107

Etape 2 : Facteurs d’ajustements historiques par cohortes en fonction du cycle t.

A l’issue de l’étape 1, nous disposons de facteurs d’ajustements par cohortes dépendant de

l’horizon h (𝑋ℎ(𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒)) et non du cycle t. Pour rappel, le but de cette section est d’estimer

le facteur 𝑋𝐶𝐻𝑅 𝑖(𝑡) dépendant du cycle t. Pour ce faire, nous avons donc réorganisé les

facteurs historiques par cohortes et horizons (𝑋ℎ(𝐶𝑜ℎ𝑜𝑟𝑡𝑒)) de façon à capter l’effet du cycle

t.

Le tableau 4.3.7 ci-après illustre la réorganisation qui a été faite desdits facteurs en fonction

du cycle.

Tableau 4.3.7 : facteurs d’ajustements historiques par cohortes en fonction du cycle

Lecture du tableau 4.3.7 et lien avec le tableau 4.3.6 :

Le facteur en gris (-0,01) dans le tableau 4.3.7 est l’ajustement à réaliser en 2011T2. Ce

facteur est le même que celui en gris dans le tableau 4.3.6. En effet, dans le tableau 4.3.6, le

facteur correspond à celui du douzième mois à partir de la date de début d’observation de la

cohorte ayant servi à son calibrage ; soit 2010T3. Ainsi, en partant de cette date, ce facteur

correspondrait à un ajustement réalisé à 2010T3 + 12 mois soit, 2011T2 qui représente la date

de positionnement dans le cycle du facteur.

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60

2009T1 2009T2 2009T3 2009T4 2010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T1 2011T2 2011T3 2011T4 2012T1 2012T2 2012T3 2012T4 2013T1 2013T2 2013T3 2013T4

2009T1 -0,01 0,04 -0,03 -0,02 -0,06 0,07 0,00 0,00 0,15 -0,01 -0,05 -0,03 0,00 -0,10 0,01 0,08 -0,19 -0,18 -0,19 0,00

2009T2 -0,06 0,03 0,02 -0,06 -0,08 0,02 -0,10 -0,04 0,15 -0,09 0,19 0,13 0,11 -0,17 -0,06 -0,26 0,21 0,47 0,05

2009T3 -0,08 -0,08 0,03 0,04 -0,04 -0,09 0,04 0,06 0,02 0,04 0,07 0,03 0,06 0,13 -0,11 0,31 0,09 -0,03

2009T4 -0,02 0,00 -0,04 -0,03 0,06 -0,03 0,04 -0,04 -0,02 -0,01 0,18 0,08 -0,09 0,06 -0,08 0,05 0,06

2010T1 -0,01 -0,01 0,03 0,04 -0,04 0,07 0,04 0,03 -0,05 -0,19 -0,12 0,02 0,05 -0,15 0,11 -0,33

2010T2 0,04 0,02 0,05 0,03 0,09 -0,06 -0,01 -0,23 -0,06 0,10 -0,04 0,02 -0,09 0,08 0,05

2010T3 0,00 -0,02 -0,03 -0,01 0,07 0,09 -0,02 0,02 -0,04 -0,05 0,04 0,00 -0,17 -0,10

2010T4 0,03 0,03 -0,04 0,09 -0,04 0,02 -0,02 -0,07 0,06 0,12 -0,10 -0,05 0,00

2011T1 0,06 0,05 0,06 -0,02 0,09 -0,10 0,03 0,14 0,04 0,12 -0,04 0,07

2011T2 -0,06 0,06 -0,03 -0,01 -0,01 -0,06 -0,10 0,08 -0,07 0,06 -0,06

2011T3 0,01 0,01 -0,01 -0,09 -0,04 0,01 0,10 0,05 -0,01 0,09

2011T4 -0,03 -0,04 -0,03 0,02 0,02 0,02 -0,11 0,03 0,05

2012T1 0,03 -0,02 -0,05 -0,02 -0,03 -0,12 0,04 -0,05

2012T2 0,01 -0,06 -0,05 -0,05 0,05 0,12 -0,02

2012T3 0,00 0,01 0,04 -0,01 -0,05 -0,01

2012T4 0,02 -0,01 0,02 0,08 -0,05

2013T1 0,01 0,01 0,04 -0,02

2013T2 -0,01 -0,04 -0,01

2013T3 0,01 0,08

2013T4 0,00

TRIMESTRES

FACTEURS

D'AJUSTEMENTS PAR

COHORTE EN

FONCTION DU CYCLE

X_Cohorte (h)

Page 108: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

108

Etape 3 : Facteur d’ajustement historique moyen en fonction du cycle.

A partir du tableau 4.3.7, peut être déduit le facteur d’ajustement historique moyen en fonction

du cycle en faisant la moyenne en colonne des facteurs dudit tableau. Cette manipulation

permet d’obtenir le tableau 4.3.8 et le graphique 4.3.3 ci-après caractérisant l’évolution

temporelle (et donc en fonction du cycle) du facteur d’ajustement moyen pour la classe de

risque CHR 5. Ce facteur moyen ainsi calibré sera utilisé comme estimateur du facteur

𝑿𝑪𝑯𝑹 𝟓(𝒕)

Tableau 4.3.8 : Valeurs du facteur d’ajustement 𝑋𝐶𝐻𝑅 5(𝑡)

Graphique 4.3.3 : Evolution du facteur d’ajustement X(t) de la classe de risque CHR 5

6.3.2.2. Lien entre le facteur d’ajustement et le Forward-looking (FwL)

A partir du facteur calculé dans la section précédente, un modèle économétrique sera

développé entre celui-ci et les variables macroéconomiques les plus pertinentes. Ce modèle

permettra de faire des projections d’évolution du facteur qui seront ensuite intégrées dans

l’estimation des probabilités de défaut conformément à la formule [1] (en vert) de la section

2009T1 2009T2 2009T3 2009T4 2010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T1 2011T2

-0,0114 -0,0086 -0,0261 -0,0253 -0,0190 0,0030 -0,0007 -0,0032 0,0176 0,0339

2011T3 2011T4 2012T1 2012T2 2012T3 2012T4 2013T1 2013T2 2013T3 2013T4

0,0086 0,0150 -0,0028 -0,0197 -0,0194 0,0047 -0,0038 -0,0082 0,0326 -0,0111

FACTEURS MOYENS EN

FONCTION DU CYCLE

X(t)

- 0,0300

- 0,0200

- 0,0100

0,0000

0,0100

0,0200

0,0300

0,0400

2009T1

2009T2

2009T3

2009T4

2010T1

2010T2

2010T3

2010T4

2011T1

2011T2

2011T3

2011T4

2012T1

2012T2

2012T3

2012T4

2013T1

2013T2

2013T3

2013T4

Page 109: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

109

4.2 supra. L’étude relative à l’estimation d’une probabilité de défaut tenant compte du FwL est

détaillée dans la section 7 ; plus précisément la section 7.3.

6.3.3. Résultats de la calibration des paramètres sur tous les segments

La mise en œuvre de la démarche méthodologique (illustrée sur le segment CHR5 en sections

4.3.1 et 4.3.2) sur les autres segments (CHR1 - 4) a permis d’obtenir les courbes PD TTC

IFRS9 de chacun des segments ainsi que les facteurs d’ajustements correspondants. Les

résultats sont consignés dans des graphiques en annexe 4.3.1.

Suite à l’estimation de tous les paramètres, il apparait nécessaire de valider la segmentation

utilisée pour la calibration des PD IFRS 9. Pour ce faire, il faudrait s’assurer que les courbes

de PD TTC IFRS9 sont autant hiérarchisées que les PD TTC 12 mois du système de notation

(C’est-à-dire que la CHR5 est plus risquée que la CHR4, elle-même plus risquée que la CHR3

ainsi de suite). Nous réalisons donc une analyse comparative des valeurs de PD TTC IFRS9

de chacun des segments. Le graphique 4.3.4 ci-après synthétise cette analyse comparative.

Graphique 4.3.4 : Courbes PD TTC IFRS 9 par classes de risques (CHR 1-5)

Le graphique montre que, globalement les valeurs de PD TTC IFRS 9 sont bien hiérarchisées

conformément au système de notation interne.

0,0000

0,5000

1,0000

1,5000

2,0000

2,5000

3,0000

3,5000

4,0000

4,5000

3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81

CHR 1 CHR 2 CHR 3 CHR 4 CHR 5

Page 110: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

110

7. Paramètre LGD IFRS 9 (Loss Given Default)

L’objet de cette section est de modéliser un paramètre LGD qui servira à calculer les provisions

selon la norme IFRS 9. Dans la suite, ce paramètre est dénommé LGD IFRS 9.

Relativement à la formule de calcul développée en section 1.6.2, et à l’instar du paramètre PD

IFRS 9, ce paramètre doit représenter la perte en cas de défaut à chaque instant (pas) de

calcul et être estimé sur la durée de vie résiduelle de l’instrument financier. Toutefois, pour ce

paramètre nous faisons le choix de calibrer un paramètre constant à chaque instant de calcul

sur la durée de vie résiduelle des instruments financiers n’intégrant pas le concept de FwL. Ce

choix est justifié comme suit :

L’intérêt de calibrer un paramètre LGD à chaque instant de calcul est de pouvoir l’ajuster afin

qu’il représente la situation instantanée ou future prévalant ou anticipée dans l’économie.

Cependant, le paramètre LGD représentant la perte en cas de défaut, est principalement

influencé par deux facteurs ; la présence de garantie (financière ou autre) et l’efficacité du

recouvrement en cas de défaut d’un détenteur de crédit. De ce fait, l’ajustement tenant compte

des conditions économiques devrait se faire via ces deux déterminants. Au titre du premier

déterminant, la prise en compte des conditions macroéconomiques dans la LGD est sans

intérêt en ce sens qu’aucune garantie n’est exigée pour le type de portefeuille analysé dans

ce mémoire. Concernant le second déterminant, l’impact macroéconomique est quasi-

inexistant car l’efficacité du recouvrement est plus une question de ressources que de

conditions économiques.

7.1. Notion de ELBE (Expected Loss Best Estimate)

L’ELBE(t) est la meilleure estimation de la perte finale pour un encours défaillant à tout instant

t dans l’épisode de défaut. En date d’arrêté il s’applique donc aux contrats en défauts et sert

à déterminer le niveau de pertes anticipées (EL) pour des contrats en défaut. La formule de

calcul des pertes anticipées pour cette catégorie de contrats est donnée par :

𝐸𝐿𝑑é𝑓𝑎𝑢𝑡(𝑡) = 𝐸𝐿𝐵𝐸(𝑡) ∗ 𝐸𝐴𝐷(𝑡)

Avec :

𝐸𝐴𝐷(𝑡) : l’exposition du contrat à l’instant t.

𝐸𝐿𝐵𝐸(𝑡) : la perte finale par rapport à l’exposition du contrat à l’instant t.

En désignant par :

Page 111: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

111

𝑇𝑅(𝑡) : le taux de récupération cumulé observé d’un contrat en défaut de la

date de défaut jusqu’à l’instant t.

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙) : le taux de récupération cumulé final d’un contrat en défaut ; c’est-

à-dire lorsqu’il n’y a plus d’espoir de récupérations ou lorsque la

déchéance du terme est prononcée.

Il vient :

𝐸𝐿𝐵𝐸(𝑡) =1 − 𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)

1 − 𝑇𝑅(𝑡)

7.2. Lien entre le paramètre LGD IFRS 9 et ELBE

Par définition, la LGD est la perte finale en cas de défaut par rapport à l’exposition au moment

du défaut. L’ELBE(t) étant la perte finale à tout instant t dans l’épisode du défaut, en se

positionnant au moment du défaut, c’est-à-dire à l’instant t->0 (0 étant le point de départ de

décompte de l’épisode de défaut) on a :

𝐿𝐺𝐷 = lim𝑡→0[𝐸𝐿𝐵𝐸(𝑡)]

𝐿𝐺𝐷 = lim𝑡→0

1 − 𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)

1 − 𝑇𝑅(𝑡)

En tenant compte du fait qu’on se situe au moment du défaut, aucune récupération n’est

encore réalisée et donc :

𝑇𝑅(𝑡 → 0) = 0

Au final, on obtient :

𝐿𝐺𝐷 = 1 − 𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)

En conclusion, l’estimation du paramètre LGD IFRS 9 dépend uniquement du taux de

récupération cumulé final.

Page 112: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

112

7.3. Calcul du paramètre LGD IFRS 9

En vertu de la section 5.2, le calcul de la LGD IFRS 9 se résume donc à la détermination d’un

taux de récupération final. Ainsi, pour déterminer ce taux final, nous avons utilisé une méthode

inspirée de l’approche mise en œuvre par Olivier GRANDI dans son mémoire – du CEA –

promotion 2012 – « Provisionnement du risque de crédit : justification des principes et réflexion

sur de nouvelles méthodes ».

7.3.1. Bref aperçu de l’approche d’Olivier Grandi

Disposant de plusieurs générations d’entrée en défaut, Olivier GRANDI a réorganisé ces

générations en triangle de liquidation du type CHAIN-LADDER avec, en ligne, les générations

d’entrée dans le défaut, en colonne, les anciennetés trimestrielles dans le défaut et

l’intersection des lignes et des colonnes correspondant aux taux de récupération cumulés

observés à chaque ancienneté dans le défaut. Le tableau 5.3.1 ci-après donne un aperçu du

triangle :

Tableau 5.3.1 : triangle de développement type CHAIN-LADDER

Par la suite, il a ajusté les taux de récupérations cumulés des générations les plus anciennes

(plus de 10 trimestres d’observation) selon une loi de Weibull afin de compléter le triangle pour

ces générations par prolongation selon ladite loi de Weibull. Il précise que cette technique

permet d’estimer un taux cumulé final stable.

Puis, pour les générations moins anciennes, il a complété le triangle par les facteurs de

développement de la méthode de CHAIN-LADDER.

Enfin Il a analysé la pertinence des deux méthodes et a conclu que même si les deux méthodes

de complétion donnent des résultats cohérents, il est pertinent d’utiliser la méthode de Weibull

et cela pour la raison suivante : limiter une trop forte dépendance des estimations aux calculs

déterministes de la méthode Chain-Ladder.

Année

d'entrée en défaut0 1 . . . n-1 n

0 TR(0,0) TR(0,1) . . . TR(0,n-1) TR(0,n)

1 TR(1,0) TR(1,1) . . . TR(1,n-1)

. . . . . .

. . . . .

. . . .

n-1 TR(n-1,0) TR(n-1,1)

n TR(n,0)

Durée dans le défaut

Page 113: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

113

En vertu des résultats des travaux d’Olivier Grandi, nous réaliserons uniquement l’ajustement

selon une loi de Weibull. Toutefois, contrairement à son approche où il a réalisé l’ajustement

de Weibull sur les générations de défaut les plus anciennes (c’est-à-dire les générations de

plus de 10 trimestres d’observations), nous avons proposé une méthode de détermination des

générations de défaut les plus pertinentes à considérer pour l’estimation du taux de

récupération cumulé final.

7.3.2. Application de l’approche modifiée d’Olivier Grandi sur les données

de l’étude

7.3.2.1. Construction du triangle des taux de récupération cumulés

En désignant par :

𝐸𝑁𝐶 : les encaissements réalisés à différentes dates entre la date de défaut et t pour

une génération.

𝐸𝐴𝐷0 : le montant de l’exposition totale de la génération à l’instant du défaut.

Le taux de récupération cumulé pour une génération s’écrirait mathématiquement :

𝑇𝑅(𝑡) =∑ 𝐸𝑁𝐶𝑡0

𝐸𝐴𝐷0

En organisant les données (historique allant de 201403 au 201703 ; soit 13 trimestres

d’observations) à notre disposition comme suit :

En ligne, les générations d’entrée en défaut en cohortes trimestrielles.

En colonne, les durées dans le défaut en trimestre.

On obtient le triangle des taux de récupérations cumulés du tableau 5.3.2 ci-après :

Tableau 5.3.2 : Triangle des taux de récupérations cumulés

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

201403 5 838 531 36,7 57,6 74,8 79,7 82,8 85,0 86,1 87,2 88,2 89,1 89,4 90,0 90,4

201406 7 853 643 33,7 57,0 71,9 77,7 80,7 84,0 86,4 88,0 89,1 89,7 90,3 90,5

201409 7 287 620 35,4 53,2 69,2 77,1 81,9 83,9 85,2 86,4 86,7 87,2 87,8

201412 7 920 643 30,7 54,6 72,2 82,5 85,8 87,5 88,9 89,5 90,2 90,7

201503 8 868 790 32,6 59,6 76,7 83,2 86,6 88,5 89,3 90,2 90,7

201506 9 415 562 34,1 62,0 79,3 85,2 88,1 88,9 89,8 90,5

201509 8 737 575 41,4 64,3 77,5 81,8 84,0 85,2 86,3

201512 9 200 658 34,8 64,1 77,9 82,7 84,9 85,7

201603 9 751 412 32,3 61,1 76,0 82,8 85,2

201606 10 294 802 40,2 68,5 80,1 84,4

201609 12 955 730 34,2 66,9 76,2

201612 16 166 928 38,7 60,9

201703 15 900 068 34,0

TRIMESTRE

D'ENTREE EN

DEFAUT

EXPOSITION TOTALE

A L'ENTREE EN

DEFAUT

DUREE DANS LE DEFAUT

Page 114: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

114

7.3.2.2. Justification de l’ajustement des données de l’étude selon une loi de Weibull

Justification théorique

A partir de la formule de calcul des taux de récupérations cumulés (cf. section 5.3.2.1

précédente), on en déduit que la fonction 𝑇𝑅(𝑡) est croissante en fonction du temps par

définition.

Par ailleurs, compte tenu du fait que pendant les premiers instants suivant le défaut, les

récupérations sont plus régulières que celles réalisées vers les instants proches de la

déchéance du terme, on peut en déduire que la fonction 𝑇𝑅(𝑡) croît assez rapidement.

Enfin, la fonction 𝑇𝑅(𝑡) admet une limite finie à l’infinie qui correspond en réalité au taux

de récupération cumulé final (𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)). En effet, l’estimation du taux de récupération

cumulé final reviendrait à calculer :

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙) = lim𝑡→∞𝑇𝑅(𝑡) = lim

𝑡→∞

∑ 𝐸𝑁𝐶𝑖𝑡𝑖=1

𝐸𝐴𝐷0

Sachant que, par définition, le taux de récupération final correspond au taux lorsqu’il n’y a plus

d’espoir de récupération ou lorsque la déchéance du terme est prononcée, alors :

∃ 𝑡𝑠𝑒 / ∀ 𝑡 > 𝑡𝑠𝑒 , 𝐸𝑁𝐶𝑡 = 0,

On en déduit que :

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙) = lim𝑡→∞𝑇𝑅(𝑡) = lim

𝑡→∞

∑ 𝐸𝑁𝐶𝑖𝑡𝑖=1

𝐸𝐴𝐷0=∑ 𝐸𝑁𝐶𝑖𝑡𝑠𝑒𝑖=1

𝐸𝐴𝐷0

A partir des propriétés précédemment établies (croissance rapide autour de l’instant du défaut

et limite finie à l’infinie) sur la fonction 𝑇𝑅(𝑡), son tracé donnerait graphiquement la courbe du

graphique 5.3.1 ci-après :

Graphique 5.3.1 : Courbe théorique des taux de récupération cumulés

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Taux d

e

récupéra

tion

observ

és

Durée dans le défaut

Page 115: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

115

Il apparait clairement que cette courbe est caractéristique d’une distribution cumulée de la

famille des lois de probabilité du type exponentiel dont la loi Weibull est un cas particulier. En

référence au mémoire d’Olivier GRANDI, on note que cette courbe est bien similaire à celles

de ses travaux.

Validation empirique de l’ajustement Weibull sur les données de l’étude

La graphique 5.3.2 représente les différentes courbes des taux de récupérations cumulés des

générations d’entrée en défaut des données d’étude.

Graphique 5.3.2 : Courbes des taux de récupérations cumulés par génération

L’analyse des courbes du précédent graphique montre que ces courbes sont similaires à la

courbe théorique, justifiant ainsi un ajustement selon la fonction de Weibull spécifiée par Olivier

GRANDI.

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Taux d

e r

écupéra

tion c

um

ulé

s

Durée dans le défaut201403 201406 201409 201412 201503 201506 201509

201512 201603 201606 201609 201612 201703

Page 116: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

116

7.3.2.3. Détermination du nombre de générations pertinentes.

Dans cette section, nous proposons une méthode d’identification des générations les plus

pertinentes pour le calcul du taux de récupération cumulé final. Cette méthode constitue

l’élément nouveau introduit à l’approche utilisée par Olivier GRANDI.

Cette étape est d’autant plus nécessaire que toutes les générations de défaut ne sont pas

totalement développées. Ainsi une sélection des générations les plus pertinentes permet

d’estimer des modèles robustes.

Pour ce faire, nous nous basons sur l’une des propriétés de la courbe de récupérations

cumulées établie précédemment, à savoir la limite finie à l’infinie. Ainsi, la génération est

considérée lorsque l’on observe pour celle-ci une tendance presque horizontale de sa courbe

à partir d’une certaine durée dans le défaut, justifiant donc le début de convergence vers la

limite finie.

Afin de faciliter cette identification, nous avons calculé une courbe moyenne (car toutes les

courbes du graphique 5.3.2 ont la même allure), et nous avons identifié la durée minimum à

partir de laquelle cette courbe moyenne vérifie la précédente condition de convergence. Le

graphique 5.3.3 ci-après est la courbe moyenne des taux de récupération cumulés.

Graphique 5.3.3 : Courbe moyenne des taux de récupérations cumulées

Le graphique met en évidence un début de convergence à partir du 8ième trimestre de durée

dans le défaut. Ainsi, sont retenues pour le calcul du taux de récupération cumulé final, les

générations ayant au moins 8 trimestres d’historique : il s’agit des générations de 201403 à

201506, soit au total 6 générations.

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Page 117: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

117

7.3.2.4. Ajustement et prolongation par Weibull

Faisant référence aux travaux d’Olivier GRANDI, la fonction d’ajustement est comme suit :

𝑇𝑅(𝑡) = 𝐶 + 𝐴 ∗ [1 − 𝑒− 𝑡𝐵][1]

Où :

- C correspond au taux de récupération qui s’observe en général très peu de

temps après l’entrée en défaut.

- B correspond au rythme de progression moyen observé des récupérations par

trimestre.

- A correspondant aux récupérations possibles à long terme.

Notons que la fonction ainsi spécifiée est non linéaire et pour l’estimer, nous avons utilisé la

procédure de l’outil SAS PROC NLIN.

Précisons que cette procédure utilise les algorithmes itératifs de Newton, Gauss-Newton et

bien d’autres pour estimer les paramètres. L’utilisation de tels algorithmes et donc de la

procédure requiert la spécification des valeurs initiales des paramètres A, B et C qui seront

ensuite affinées par les algorithmes. Ainsi, avant l’estimation de la fonction [1], nous

déterminons les valeurs initiales desdits paramètres.

Rappelons qu’à l’issue de la section précédente, 6 générations ont été identifiées comme étant

pertinentes pour le calcul du taux de récupération final. De ce fait, 6 modèles sont à estimer

selon la fonction spécifiée par [1] : il est donc nécessaire de déterminer les 6 valeurs initiales

les plus pertinentes de chacun des paramètres (A, B et C).

Détermination des valeurs initiales des paramètres A, B et C

Nous avons illustré cette section à l’aide de la génération 201403 en se basant sur la

signification métier de chacun des paramètres

Etape 1 : Détermination de la valeur initiale du B noté 𝐵0.

Par définition, ce paramètre est le rythme de progression moyen observé des récupérations

par trimestre. Pour ce faire :

Page 118: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

118

- On calcule d’abord le taux croissance des récupérations en montant entre deux

trimestres consécutifs. Le tableau 5.3.3 ci-après synthétise le calcul :

-

Tableau 5.3.3 : Calcul des taux de croissance trimestriel

- On calcule enfin le taux de croissance moyen sur toute la période.

Désignons par 𝑟𝑖 le taux de croissance entre les trimestres i et i+1. On a par exemple 𝑟1 = 56,9

et par 𝑟 le taux de croissance moyen sur toute la période. On aura donc :

∏ (1+ 𝑟𝑖)12

𝑖=1= (1 + 𝑟)12

On en déduit :

𝑟 = [∏(1 + 𝑟𝑖)]

12

𝑖=1

112

− 1

D’où :

𝐵0 = 0,078

Etape 2 : détermination des valeurs initiales de A et C notées respectivement

𝐴0et 𝐶0.

C étant le taux juste après le défaut, pour cette génération nous retenons le taux au premier

trimestre, soit :

𝐶0 = 36,7

A étant les récupérations possibles à long terme, nous retenons A de sorte que le taux limite

donné par lim𝑡→∞𝑇𝑅(𝑡) = 𝐶 + 𝐴 soit égale à la dernière valeur observée (90,4) pour cette

génération. D’où :

𝐴0 = 53,7

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

TAUX DE

RECUPERATION

CUMULES

36,7 57,6 74,8 79,7 82,8 85,0 86,1 87,2 88,2 89,1 89,4 90,0 90,4

RECUPERATIONS

CUMULEES EN

MONTANT

2 142 741 3 362 994 4 367 221 4 653 309 4 834 304 4 962 752 5 026 975 5 091 199 5 149 585 5 202 131 5 219 647 5 254 678 5 278 032

TAUX DE

CROISSANCE

TRIMESTRIEL

- 56,9 29,9 6,6 3,9 2,7 1,3 1,3 1,1 1,0 0,3 0,7 0,4

TRIMESTRE

D'ENTREE

EN DEFAUT

EXPOSITION

TOTALE

A L'ENTREE

EN DEFAUT

DUREE DANS LE DEFAUT

5 838 531201403

Page 119: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

119

La mise en œuvre de cette approche de détermination des valeurs initiales des paramètres

sur les autres générations permet de construire le tableau 5.3.4 ci-après :

Tableau 5.3.4 : Valeurs initiales retenues des paramètres

Les valeurs initiales étant déterminées pour chaque génération, nous estimons donc les

différentes fonctions.

Estimation des fonctions [1] pour chaque génération

Nous avons illustré cette partie à l’aide de la génération 201403. Les sorties essentielles

(issues de l’outil SAS) de l’estimation sont consignées comme suit :

Tableau 5.3.5 : Les itérations de l’algorithme de

Gauss-Newton

On note que l’algorithme a réalisé 10 itérations avec une convergence à partir de la 8ième.

PARAMETRES 201403 201406 201409 201412 201503 201506

A 53,7 56,8 52,4 60 58,1 56,4

B 0,0780 0,0940 0,0951 0,1279 0,1364 0,1496

C 36,7 33,7 35,4 30,7 32,6 34,1

GENERATIONS

Iter A B C Sum of Squares

0 53.7000 0.0780 36.7000 4440.7

1 53.6725 7.7125 36.7000 3100.7

2 52.8747 7.1597 36.3218 2930.3

3 50.3035 4.9443 34.4559 2067.1

4 56.0619 1.1243 25.0480 1095.1

5 71.9086 2.2029 15.9224 110.3

6 89.7508 1.6961 -0.7131 34.3922

7 92.4402 1.7763 -3.2863 17.1221

8 92.4106 1.7777 -3.2334 17.1180

9 92.4080 1.7778 -3.2304 17.1180

10 92.4078 1.7778 -3.2303 17.1180

Iterative Phase

Page 120: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

120

Tableau 5.3.6 : Statistiques de significativité globale et erreurs

Au sens de la statistique de significativité globale de Fischer, le modèle est globalement

significatif. Toutefois, afin de valider le modèle, nous calculons le R carré modifié pour des

modèles non linéaires comme suit :

𝑃𝑠𝑒𝑢𝑑𝑜 𝑅2 = 1 −𝑆𝑆𝐸𝑅𝑅𝑂𝑅

𝑆𝑆𝑇𝑂𝑇𝐴𝐿(𝐶𝑂𝑅𝑅𝐸𝐶𝑇𝐸𝐷)= 1 −

17,1180

2971,5

𝑃𝑠𝑒𝑢𝑑𝑜 𝑅2 = 99,45%

On en déduit que le modèle ajuste bien les données. Les valeurs estimées des paramètres du

modèle de la génération 201403 sont consignées dans le tableau 5.3.7 ci-après :

Tableau 5.3.7 : Valeurs estimées des paramètres du modèle

Le modèle final pour la génération 201403 s’écrit comme suit :

𝑇𝑅(𝑡)201403 = −3,2303 + 92,4078 ∗ [1 − 𝑒−

𝑡1,7778]

La représentation graphique des données historiques ainsi que des données ajustées et les

projections à 30 trimestres donne le graphique 5.3.4 ci-après :

Graphique 5.3.4 : Taux de récupérations ajustés projetés

Source DF Sum of Squares Mean Square F Value Approx Pr > F

Model 2 2954.4 1477.2

Error 10 17.1180 1.7118

Corrected Total 12 2971.5

862.96 <.0001

Parameter EstimateApprox

Std Error

A 92.4078 3.9684 83.5658 101.2

B 1.7778 0.0973 1.5611 1.9946

C -3.2303 4.1527 -12.4830 6.0225

Approximate 95%

Confidence

30,0

80,0

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29TR HISTORIQUES TR AJUSTES TR AJUSTES PROJETES

Page 121: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

121

Graphiquement le modèle s’ajuste bien aux données. L’ajustement des fonctions (c’est-à-dire

les paramètres estimés) ainsi que les taux de récupérations finaux pour toutes les générations

retenues dans l’estimation de la LGD sont consignés dans le tableau 5.3.8 ci-après.

Tableau 5.3.8 : Paramètres estimés et statistiques de validité

En annexe 5.3.1 sont consignés les graphiques des taux de récupérations ajustés et projetés

pour les 5 autres générations.

7.3.2.5. Taux de récupération finaux et LGD IFRS 9.

A l’issue de la section précédente, nous disposons donc des fonctions de taux de

récupérations cumulés par génération. A partir de ces fonctions, on en a déduit donc le taux

de récupération final cumulé par génération.

A titre d’illustration, pour la génération 201403, en désignant par 𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)201403 son taux de

récupération cumulé final, on a :

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)201403 = lim𝑡→∞𝑇𝑅(𝑡)201403 = 92,4078 − 3,2303

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)201403 = 89,18%

Disposant désormais du taux de récupération cumulé final pour chaque génération, on peut

en déduire le taux de récupération final du portefeuille et donc la LGD IFRS 9.

Désignons par :

- 𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)𝑖 : le taux final de la génération i.

- 𝐸𝐴𝐷𝑖 : le montant total de l’exposition de la génération i à l’entrée en défaut.

201403 201406 201409 201412 201503 201506

A 92,408 92,629 88,613 109,5 114,3 119,9

B 1,7778 1,9489 1,9918 1,7189 1,4913 1,349

C -3,2303 -2,8898 -0,491 -18,416 -23,55 -29,07

Pr>F <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001

Pseudo R^2 99,45 99,58 99,66 99,67 99,88 99,79

Pr>F 89,18 89,74 88,12 91,08 90,75 90,83

GENERATIONS

PARAMETRES

STATISTIQUES

TAUX DE RECUPERATION

Page 122: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

122

- 𝑖 ∈ {201403, 201406,… , 201506}.

Le taux de récupération final du portefeuille (𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)𝑃) redressé des montants d’exposition

de chaque génération s’écrit :

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)𝑃 = ∑𝐸𝐴𝐷𝑖 ∗ 𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)𝑖

𝐸𝐴𝐷𝑖

201506

𝑖=201403

𝑇𝑅(𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙)𝑃 = 90,05%

Et donc :

𝑳𝑮𝑫 𝑰𝑭𝑹𝑺 𝟗 = 𝟏 − 𝑻𝑹(𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍)𝑷 = 𝟗,𝟗𝟓%

Compte tenu du type de portefeuille étudié (c’est-à-dire crédit à la consommation de la

clientèle particulière), il peut être conclut que le niveau de LGD IFRS 9 est faible.

Cependant, l’analyse du comportement des crédits incidentés en section 3.2.2 montre

que le portefeuille étudié est particulièrement de bonne qualité.

Page 123: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

123

8.Paramètre EAD

Faisant référence à la formule de calcul adoptée en section 1.6.2, il s’avère nécessaire de

projeter l’exposition (EAD) des contrats en date de calcul sur leur durée de vie résiduelle. Il

faut donc déterminer le montant de l’exposition à risque à chaque instant (ou pas) de calcul.

Cette section a pour objet de préciser les hypothèses de projection de l’exposition.

L’EAD en date de calcul (k=0) représentant donc le montant total de l’exposition non

défaillante, c’est-à-dire l’exposition au bilan et en hors-bilan, est le point de départ pour la

détermination des expositions pour les périodes suivantes jusqu’à la maturité résiduelle.

L’hypothèse sous-jacente de détermination de l’exposition pour chaque pas de calcul est que

l’exposition totale décroît avec le temps dû aux nouveaux contrats en défaut et à

l’amortissement contractuel. De ce fait, l’EAD est projeté sur les périodes suivantes de calculs

par la formule suivante :

𝐸𝐴𝐷𝑘 = 𝐸𝐴𝐷𝑘−1 ∗ (1 − 𝑃𝐷𝑘) ∗ (1 − 𝐴𝑀𝑘)[1]

Avec :

k : Indice désignant les périodes successives entre la date d’arrêté et la maturité

résiduelle (N) ; c’est-à-dire k = 1, …, N.

𝐸𝐴𝐷𝑘−1 : L’exposition au début de la période k, avec 𝐸𝐴𝐷0 correspondant à l’exposition

en date d’arrêté ou de calcul.

𝑃𝐷𝑘 : La probabilité de défaut de la période k représentant la fraction d’encours qui fera

défaut sur la période k. elle correspond à la structure par terme calibrée en section 5.

𝐴𝑀𝑘 : Le ratio d’amortissement.

L’exposition en date de calcul (𝐸𝐴𝐷0) peut s’écrire selon la présence de bilan ou hors-bilan

comme suit :

𝐸𝐴𝐷0 = 𝐵0 + 𝐶𝐶𝐹 ∗ 𝐻𝐵0

Avec :

𝐵0 : l’exposition au bilan du contrat ou l’encours en date de calcul.

𝐻𝐵0 : l’exposition hors bilan.

𝐶𝐶𝐹 : Facteur de conversion en équivalent de crédit représentant la fraction de hors-

bilan qui sera convertie en exposition directe entre la date de calcul et la maturité

résiduelle.

De ce qui précède, la détermination de l’exposition à chaque pas de calcul revient à spécifier

les paramètres suivants : CCF et 𝐴𝑀𝑘.

Page 124: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

124

8.1. Modélisation du paramètre CCF

Le facteur de conversion en équivalent de crédit (CCF) représente la fraction de hors-bilan qui

sera convertie en exposition directe entre la date de calcul et la maturité résiduelle. Ainsi, pour

l’estimer, on se positionne à l’entrée en défaut, comme dans la modélisation du paramètre

LGD.

En se positionnant donc à l’entrée en défaut, on mesure la part que représente l’écart entre

l’exposition totale au moment du défaut et l’exposition au bilan en date d’observation dans le

montant total de l’hors bilan (exposition non directe en date d’observation).

On obtient donc pour un contrat i :

𝐶𝐶𝐹𝑖 =𝐸𝐴𝐷𝑖 − 𝐵𝑖𝐻𝐵𝑖

[2]

Avec :

- 𝐸𝐴𝐷𝑖 : le montant de l’exposition totale du contrat i au moment du défaut.

- 𝐵𝑖 : le montant de l’exposition bilan du contrat i en date d’observation.

- 𝐻𝐵𝑖 : le montant de l’exposition hors bilan du contrat i en date d’observation.

En pratique, l’estimation de ce facteur se synthétise comme suit :

Regroupement des expositions saines par lots en date d’observation : on construit ainsi

plusieurs générations.

Marquage des défauts dans les 12 mois (défaut bâlois à 12 mois) suivant la date

d’observation pour chaque génération.

Calcul du CCF pour chaque génération selon la formule [2].

Calcul du CCF moyen pondéré (par le montant total hors bilan de la génération) des

taux de chaque génération. La pondération est faite pour redresser le taux moyen de

l’effet générationnel.

Page 125: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

125

8.2. Modélisation du paramètre 𝐴𝑀𝑘

Selon la formule [1], le ratio d’amortissement représente par définition la fraction d’exposition

attendue en début de période k. Ce ratio dépend de deux paramètres qui peuvent l’influencer ;

à savoir, le taux d’amortissement contractuel du fait du type d’amortissement du contrat et le

taux de paiement anticipé. Mathématiquement, le ratio d’amortissement peut s’exprimer

comme suit :

𝐴𝑀𝑘 = 𝐴𝑚𝐶𝑘 + 𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘

Avec :

𝐴𝑚𝐶𝑘 : Taux d’amortissement contractuel pour la période k.

𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘 : Taux de paiement anticipé pour la période k.

En règle générale, le paramètre 𝐴𝑚𝐶𝑘 dépend fondamentalement du type d’amortissement

alors que le paramètre 𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘 doit être déterminé en tenant compte des comportements

historiques des paiements anticipés des clients. Dans une optique de modélisation de ces

deux paramètres, la prise en compte du type de produit est nécessaire.

Deux grandes familles de produits peuvent être distinguées :

Prêts à échéances prédéfinies (crédit à la consommation amortissable, crédit

immobilier, etc…) :

Dans ce cas, le ratio d’amortissement reflète la décroissance de l’exposition bilan (𝐵0)

du fait du type d’amortissement (𝐴𝑚𝐶𝑘) du contrat (linéaire, dégressif, etc…) et des

paiements ponctuels volontaires (𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘) du fait du débiteur.

Produits de garanties (carte de crédit, découvert, lignes de crédit renouvelable, etc…) :

Dans ce cas, le ratio reflète la décroissance ou la croissance du total exposition (c’est-

à-dire 𝐵0 et 𝐻𝐵0) dû aux :

Tirages, remboursements et expiration des limites disponibles en fonction des

conditions contractuelles (𝐴𝑚𝐶𝑘).

Résiliations des limites par le client (𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘).

Page 126: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

126

8.3. Application au portefeuille étudié

Pour rappel, le portefeuille analysé est constitué de crédit à la consommation de la clientèle

des particuliers majoritairement amorti selon un type linéaire (cf. Tableau 1.6.1 en section

1.6.1). L’analyse du comportement des clients au titre des remboursements anticipés a mis en

évidence un taux de remboursement relativement faible (0,0032%). Aussi, l’exposition de la

banque vis-à-vis du client est du type bilan (pas d’option hors-bilan pour ce type de produit).

En vertu de ce qui précède, la modélisation de l’EAD pour le portefeuille étudié revient

donc à modéliser le paramètre taux d’amortissement contractuel (𝑨𝒎𝑪𝒌).

8.3.1. Expression générale du taux d’amortissement contractuel d’un

crédit amortissable.

Soit le graphique 6.3.1 ci-après :

Graphique 6.3.1 : Processus d’amortissement d’un prêt

Le précédent graphique représente le processus d’amortissement d’un prêt d’encours 𝐸𝑁𝐶0

en date d’arrêté. L’hypothèse est que le remboursement est fait sans défaut du client ;

autrement dit il s’agit du remboursement contractuel du prêt. Dans ledit graphique, les

notations sont comme suit :

𝐸𝑁𝐶𝑘 : le montant de l’encours restant en fin de période k.

𝑀𝐴𝑚𝑘 : le montant amorti à chaque période k.

𝑁 : la maturité résiduelle du prêt. Sous l’hypothèse d’un remboursement conformément

à l’amortissement contractuel, on a 𝐸𝑁𝐶𝑁 = 0.

0 1 2 3 k-1 k N

Date d’arrêté Maturité résiduelle

𝑬𝑵𝑪𝟎 𝑬𝑵𝑪𝟏 𝑬𝑵𝑪𝟐 𝑬𝑵𝑪𝟑 𝑬𝑵𝑪𝒌−𝟏 𝑬𝑵𝑪 𝑬𝑵𝑪𝑵 = 𝟎

𝑨𝒎𝟏 𝑨𝒎𝟐 𝑨𝒎𝟑 𝑨𝒎𝒌

Page 127: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

127

A partir de ces notations, nous déterminons l’expression de l’encours en fin de période k

(𝐸𝑁𝐶𝑘) en fonction des autres notations :

En fin de période k=1, on a : 𝐸𝑁𝐶1 = 𝐸𝑁𝐶0 −𝑀𝐴𝑚1[1].

En fin de période k=2, on a : 𝐸𝑁𝐶2 = 𝐸𝑁𝐶1 −𝑀𝐴𝑚2.

En prenant en compte l’équation [1] en fin de période k=1, on a :

𝐸𝑁𝐶2 = 𝐸𝑁𝐶0 −𝑀𝐴𝑚1 −𝑀𝐴𝑚2.

Ainsi, on peut écrire qu’en fin de période k, on a :

𝐸𝑁𝐶𝑘 = 𝐸𝑁𝐶0 −∑𝑀𝐴𝑚𝑖

𝑘

𝑖=1

On en déduit le paramètre taux d’amortissement contractuel (𝐴𝑚𝐶𝑘) selon la formule :

𝐴𝑚𝐶𝑘 =𝑀𝐴𝑚𝑘

𝐸𝑁𝐶0 − ∑ 𝑀𝐴𝑚𝑖𝑘𝑖=1

[2]

8.3.2. Expression du taux d’amortissement et de l’EAD pour le

portefeuille étudié

Le portefeuille étudié est en amortissement linéaire. En reprenant les notations du graphique

6.3.1, on a :

∀ 𝑖 ∈ {1, 2, … , 𝑘, …𝑁 − 1}, 𝑀𝐴𝑚𝑖 =𝐸𝑁𝐶0𝑁 [3]

En combinant [2] et [3], on a :

𝐴𝑚𝐶𝑘 =

𝐸𝑁𝐶0𝑁

𝐸𝑁𝐶0 − ∑𝐸𝑁𝐶0𝑁 𝑘

𝑖=1

𝐴𝑚𝐶𝑘 =

1𝑁

1 − ∑1𝑁

𝑘𝑖=1

=1

𝑁 − 𝑘

On en déduit que

𝐴𝑀𝑘 =1

𝑁 − 𝑘

Page 128: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

128

Selon l’expression générale de l’EAD au pas de calcul en introduction de la section 6, on a :

𝐸𝐴𝐷𝑘 = 𝐸𝐴𝐷𝑘−1 ∗ (1 − 𝑃𝐷𝑘) ∗ (1 − 𝐴𝑀𝑘)

Par ailleurs, avec l’hypothèse selon laquelle les encours du portefeuille sont du type bilan (et

donc CCF=0 car il n’y a pas de hors-bilan), on a : 𝐸𝐴𝐷0 = 𝐵0

En k=1, on a :𝐸𝐴𝐷1 = 𝐸𝐴𝐷0 ∗ (1 − 𝑃𝐷1) ∗ (1 − 𝐴𝑀1) = 𝐵0 ∗ (1 − 𝑃𝐷1) ∗ (1 −1

𝑁−1).

En k=2, on a : 𝐸𝐴𝐷2 = 𝐸𝐴𝐷1 ∗ (1 − 𝑃𝐷2) ∗ (1 − 𝐴𝑀2).

Soit : 𝐸𝐴𝐷2 = 𝐵0 ∗ (1 − 𝑃𝐷1) ∗ (1 −1

𝑁−1) ∗ (1 − 𝑃𝐷2) ∗ (1 −

1

𝑁−2).

Par généralisation, on a : 𝐸𝐴𝐷𝑘 = 𝐵0 ∗ ∏ (1 − 𝑃𝐷𝑖)𝑘𝑖=1 ∗ ∏ (1 −

1

𝑁−𝑖)𝑘

𝑖=1 .

En conclusion l’EAD au pas pour le portefeuille étudié est calculé par la formule ci-après :

𝑬𝑨𝑫𝒌 =

{

𝑩𝟎, 𝒌 = 𝟎

𝑩𝟎 ∗∏(𝟏 − 𝑷𝑫𝒊)

𝒌

𝒊=𝟏

∗∏(𝟏 −𝟏

𝑵 − 𝒊)

𝒌

𝒊=𝟏

, 𝟎 < 𝒌 ≤ 𝑵− 𝟏

𝒂𝒗𝒆𝒄 ∶ 𝑩𝟎 𝒍′𝒆𝒏𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒂𝒖 𝒃𝒊𝒍𝒂𝒏 𝒆𝒏 𝒅𝒂𝒕𝒆 𝒅′𝒂𝒓𝒓ê𝒕é 𝒆𝒕

𝑷𝑫𝒊 𝒍𝒂 𝒔𝒕𝒓𝒖𝒄𝒕𝒖𝒓𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒕𝒆𝒓𝒎𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝑷𝑫 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒆𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝟒

Page 129: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

129

9. Etude de l’intégration du Forward-looking (FwL)

Cette section a pour objet d’étudier la possibilité de prise en compte des informations

macroéconomiques prospectives (dites Forward-looking ou FwL) dans l’estimation des

provisions comme le stipule les paragraphes B5.5.17 et B5.5.18 de la norme. Pour rappel, ces

paragraphes suggèrent la prise en compte du Forward-looking à deux niveaux dans :

L’analyse de la dégradation significative du risque de crédit conformément à la section

3.

Les paramètres de calculs (PD, LGD, EAD) tels que modélisés respectivement dans

les sections 4,5 et 6.

Rappelons que les options de prise en compte du Forward-looking ont été précisées pour

certains des paramètres lors de leur modélisation :

Paramètre PD : la prise en compte du Forward-looking est faite via le facteur

d’ajustement calculé dans la section dédiée à la modélisation dudit paramètre. La

méthodologie est explicitée en détail dans une section dédiée (voir section 7.3 infra).

Paramètre LGD : le choix a été fait de ne pas prendre en compte le Forward-looking

dans ce paramètre. Ce choix a été justifié dans la section dédiée à la modélisation

dudit paramètre.

9.1. Option de prise en compte du FwL dans la dégradation

significative du risque de crédit.

Dans la règle de dégradation significative du risque de crédit calibrée, il faut noter que le FwL

est implicitement déjà intégré. Les raisons justifiant ce fait sont les suivantes :

Les mêmes raisons (article B.5.5.13 de la norme) ayant conduit au choix de la PD TTC

12 mois comme indicateur d’évaluation de la dégradation significative du risque de

crédit (cf. section 1.6.1).

Le système de notation mis en place en section 2 et qui sous-tend la règle d’analyse

de la dégradation du risque de crédit est performant, prédictif du défaut et discriminant

(cf. tableau 2.2.4 et graphique 2.2.3) : Ces caractéristiques confèrent à la règle

d’analyse de la dégradation du risque de crédit la capacité à pouvoir anticiper

correctement les contrats susceptibles d’être déclassés en Bucket 2 sans

considération d’informations macroéconomiques supplémentaires.

Page 130: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

130

9.2. Option de prise en compte du FwL dans le paramètre

EAD.

En utilisant les notations introduites dans la section dédiée à la modélisation de l’EAD, dans

un cadre général, nous avons montré que l’EAD au pas de calcul peut être estimé selon la

formule suivante :

𝐸𝐴𝐷𝑘 = 𝐸𝐴𝐷𝑘−1 ∗ (1 − 𝑃𝐷𝑘) ∗ (1 − 𝐴𝑀𝑘)

En remplaçant le paramètre 𝐴𝑀𝑘 par ses deux sous-composantes identifiées en section 6.2,

on a :

𝐸𝐴𝐷𝑘 = 𝐸𝐴𝐷𝑘−1 ∗ (1 − 𝑃𝐷𝑘) ∗ [1 − (𝐴𝑚𝐶𝑘 + 𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘)]

De la formule générale précédente, on en déduit que l’intégration du FwL dans l’estimation de

l’EAD pourrait se faire via les paramètres clés suivants : 𝑃𝐷𝑘, 𝐴𝑚𝐶𝑘 et 𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘. Les options

d’intégration du FwL dans ce cas général sont les suivantes :

𝑃𝐷𝑘 : Par définition, il s’agit du paramètre calibré pour le calcul de la provision ; à savoir

la structure par terme de probabilité de défaut estimée en section 4. En intégrant donc

le FwL dans ce paramètre selon la méthodologie explicitée en section 7.3 infra,

le paramètre EAD est implicitement impacté.

𝐴𝑚𝐶𝑘 : Pour rappel, il s’agit de ratio d’amortissement contractuel. Ce ratio est par

définition insensible à l’environnement macroéconomique car l’amortissement

contractuel d’un prêt résulte des options disponibles dans le type de produit et d’un

accord entre la banque et son client. Ainsi, il n’est pas envisagé de prendre en

compte le FwL dans ce paramètre.

𝑃𝑎𝑛𝑡𝑘 : il s’agit du paramètre caractérisant le comportement de paiement anticipé du

client. Il est entendu que plus la conjoncture économique se dégrade, plus le pouvoir

d’achat des ménages est impacté ; ces derniers n’ont donc aucun intérêt à anticiper le

dénouement d’un quelconque engagement. D’un autre côté, plus la conjoncture

économique s’améliore, plus le surplus de revenu disponible des ménages leur

permettra de saisir d’autres opportunités d’investissement plutôt que d’anticiper le

règlement d’un quelconque engagement. Par ces deux mécanismes de transmission

entre conjoncture économique et le comportement des ménages, on montre que ce

paramètre est insensible à l’environnement économique : somme toute, il n’est pas

envisagé d’intégrer le FwL.

En conclusion, le FwL est intégré dans l’EAD via uniquement la PD. Cette conclusion est en

particulier vraie pour le portefeuille analysé dans cette étude. En effet, La formule de calcul de

l’EAD pour le portefeuille analysé ne dépend que du paramètre PD.

Page 131: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

131

9.3. Méthodologie de prise en compte du FwL dans le

paramètre PD

Cette section a pour objet de préciser en détail la méthodologie de prise en compte de

l’information macroéconomique (dite Forward-looking ou FwL) dans le paramètre PD.

Rappelons que cette démarche est une préconisation normative (paragraphes B5.5.17 et

B5.5.18) dont le but est d’estimer in fine des provisions intégrant la conjoncture économique

actuelle et future.

Pour ce faire, nous avons décidé de modéliser le facteur d’ajustement estimé en section

4.3.2.2 selon les variables macroéconomiques les plus pertinentes. Ces modèles permettront

de projeter le facteur d’ajustement en fonction des prévisions des variables

macroéconomiques. Ensuite, ces facteurs projetés seront appliqués aux PD TTC IFRS 9 (cf.

section 4.3.1) conformément à la formule de calcul déduite du modèle de COX modifié ci-

après :

𝑷𝑫𝑪𝑯𝑹 𝒊 (𝒕, 𝒉) = 𝑷𝑫𝑻𝑻𝑪𝑪𝑯𝑹 𝒊(𝒉) ∗ 𝐞𝐱𝐩 (𝑿𝑪𝑯𝑹 𝒊(𝒕))

Dans la suite, nous dénommerons par PD IFRS 9 FwL les probabilités de défaut calculées à

partir de la formule précédente et qui intègrent la conjoncture économique.

La méthodologie appliquée se résume comme suit :

Etape 1 : Revue de littérature sur les déterminants du risque de défaut des

emprunteurs dans le marché des crédits à la consommation.

Afin d’identifier les variables macroéconomiques candidates à une modélisation

économétrique et d’en sélectionner au final les plus pertinentes, nous avons réalisé

une revue de littérature sur les déterminants du risque de défaut des emprunteurs du

marché de crédit à la consommation.

Etape 2 : Modélisation et projection du facteur X(t) en fonction des variables

macroéconomiques identifiées à l’étape 1.

Etape 3 : Déduction des PD IFRS 9 FwL.

Page 132: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

132

9.3.1.Revue de littérature sur les déterminants du risque de défaut du

marché de crédit à la consommation

Sous le dispositif prudentiel de surveillance bancaire (généralement connu sous BALE II/III),

les autorités en charge de cette surveillance mettent en œuvre périodiquement des tests de

résistance dont le but est d’évaluer la résilience des institutions financières face aux évolutions

défavorables du marché. Dans ce contexte, les autorités publient lors de ces exercices, les

scénarios de chocs à tester sur la base d’un certain nombre de variables macroéconomiques

pour lesquelles les institutions financières devront à minima vérifier la significativité vis-à-vis

de leurs portefeuilles.

La liste non exhaustive des variables préconisées par les autorités est la suivante :

Taux de croissance du PIB.

Taux de chômage.

Indice des prix à la consommation.

Taux d’intérêt à long terme.

Taux de change.

Cours des actions.

Indice des prix de l’immobilier résidentiel / commercial.

Cours du pétrole.

Par ailleurs, de nombreuses études ont tenté d’investiguer, par des modélisations

économétriques, le lien entre le risque de défaut des emprunteurs (matérialisé par la

probabilité de défaut) et l’environnement macroéconomique. Nous avons synthétisé ci-après

les deux études les plus pertinentes :

Jiong Liu et Xiaoqing Eleanor Xu (2003), à partir des données macroéconomiques et

des données sur les cartes de crédit à la consommation du marché américain, ont

analysé le pouvoir prédictif des premières sur les dernières. Ils ont montré que les

variations des indicateurs économiques tels que le service de la dette des ménages,

le taux de chômage, l’indice de confiance des consommateurs, le taux d’inflation, et la

rentabilité du marché action ont un impact significatif sur le crédit à la consommation.

Ils ont conclu en recommandant l’intégration de ces variables dans la modélisation du

risque de crédit pour améliorer la gestion des risques liés aux cartes de crédit à la

consommation.

Mejra Festić et Jani Bekő (2008), à l’aide d’un modèle VAR, ont étudié le lien entre la

macroéconomie et le ratio des prêts non performants dans le système bancaire

Page 133: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

133

Hongrois et Polonais. En particulier, ils ont analysé 5 variables économiques et ont

montré que la croissance économique (mesurée par le taux de croissance du PIB),

influence positivement la performance du secteur bancaire des deux pays étudiés. Ils

ont également conclu qu’une dépréciation croissante du taux de change (HUF/EUR

pour la Hongrie et PLN/EUR pour la Pologne) entraîne une hausse du ratio des prêts

non performants.

En vertu de ces études, des recommandations des autorités de contrôle prudentiel bancaire

et en tenant compte de la disponibilité des données, nous avons décidé de tester les variables

suivantes dans la modélisation du facteur d’ajustement 𝑋(𝑡) :

Taux de croissance du PIB zone EURO.

Taux de chômage zone EURO.

Taux directeurs BCE.

Indice des prix à la consommation zone EURO.

Indice des prix de l’immobilier résidentiel / commercial.

Cours du pétrole.

9.3.2. Modélisation et projection du facteur 𝑋(𝑡).

9.3.2.1. Sources et description des variables macroéconomiques

Les données économiques sont principalement issues des guidelines méthodologiques de

stress test lancé par la banque d’Angleterre en 2017. Le tableau 7.3.1 ci-après récapitule les

sources de collecte précisées par les autorités de régulation anglaises dans lesdits guidelines.

Tableau 7.3.1 : Sources des données économiques

VARIABLES ALIAS SOURCES

Taux de croissance du PIB zone EURO GthGDP Thomson Reuters Datastream et Eurostat

Taux de chômage zone EURO TxCHOM Thomson Reuters Datastream et Eurostat

Taux directeurs BCE TxBCE Thomson Reuters Datastream

Indice des prix à la consommation zone

EUROIPC Thomson Reuters Datastream et Eurostat

Indice des prix de l’immobilier résidentiel IPIR OECD Housing Prices Database

Indice des prix de l’immobilier commercial IPIC ECB

Cours du pétrole CPLE Bloomberg

Page 134: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

134

Les données économiques historiques, organisées en trimestre, vont du premier trimestre

2000 au quatrième trimestre 2016.

Dans la suite, ont été considérées les variables IPC, IPIR, IPIC, et CPLE en taux de croissance

entre deux trimestres consécutifs (les alias étant respectivement TxIPC, TxIPIR, TxIPIC,

TxCPLE).

Les historiques calibrés des facteurs d’ajustements (Cf. section 4.3.2 et annexe 4.3.1), qui font

l’objet d’une modélisation économétrique dans cette section, sont également organisés en

trimestre et sont comme suit :

Tableau 7.3.2 : Historiques des facteurs d’ajustement

9.3.2.2. Estimation des modèles

Les différentes étapes suivantes ont été mises en œuvre afin de sélectionner le modèle le plus

valide et pertinent possible d’un point de vue économique et statistique :

Etape1 : analyse des corrélations entre les variables économiques.

Le but est d’éliminer les variables ayant une corrélation forte pour se prémunir du

problème de multi colinéarité qui pourrait impacter la performance des modèles.

Etape 2 : Analyse économique

Cette étape permet de comprendre les relations économiques entre les facteurs

d’ajustement et les variables économiques. A titre d’exemple, une augmentation du

taux de chômage devrait entraîner une hausse des taux de défaut. Le coefficient estimé

de la variable chômage devrait donc être positif. Cette analyse économique permet de

sélectionner les modèles ayant un véritable sens économique.

Etape 3 : Etude de la stationnarité des séries.

Cette analyse est un préalable à l’analyse des séries temporelles dans l’estimation d’un

modèle.

FACTEURS D'AJUSTEMENT ALIAS HISTORIQUES CALIBRES

Facteurs de la CHR 1 X_CHR1 2009T1 - 2015T3

Facteurs de la CHR 2 X_CHR2 2009T1 - 2013T4

Facteurs de la CHR 3 X_CHR3 2009T1 - 2013T2

Facteurs de la CHR 4 X_CHR4 2009T1 - 2013T4

Facteurs de la CHR 5 X_CHR5 2009T1 - 2013T4

Page 135: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

135

Etape 4 : Estimation et choix des modèles.

A cette étape, les modèles sont estimés, testés et validés statistiquement. Pour ce

faire, les analyses suivantes sont réalisées :

- Test d’autocorrélation des résidus.

- Test d’hétéroscédasticité des résidus.

- Test de normalité de résidus.

- Test de multi colinéarité.

- Significativité des coefficients.

- Significativité globale et performance des modèles.

Etape 1 : Analyse des corrélations entre les variables économiques.

Le tableau 7.3.3 récapitulent les corrélations de Pearson entre les variables économiques.

Seuls les chiffres en vert dans ledit tableau sont interprétables car ils sont significatifs au seuil

de 5%.

Tableau 7.3.3 : Matrice de corrélation de Pearson

En se servant des seuils définis par Stéphane TUFFERY pour l’identification des corrélations

gênantes (plus de 40%), nous pouvons conclure que toutes les corrélations en vert sont

gênantes.

Ainsi, compte tenu du fait que le portefeuille analysé porte sur le crédit à la consommation de

la clientèle particulière, les variables retenues correspondent à celles qui pourraient avoir, in

fine, un impact sur la capacité de remboursement (via le pouvoir d’achat) de cette catégorie

de clientèle :

GthGDP (taux de croissance du PIB).

TxCHOM (taux de chômage).

TxCPLE (taux de croissance du prix du pétrole).

Variables GthGDP TxCHOM TxBCE TxIPC TxIPIR TxIPIC TxCPLE

GthGDP 1

TxCHOM 0,271 1

TxBCE -0,309 -0,704 1

TxIPC 0,179 -0,039 0,167 1

TxIPIR 0,721 0,102 -0,244 0,094 1

TxIPIC 0,523 0,223 -0,276 0,281 0,684 1

TxCPLE 0,197 -0,285 0,335 0,476 -0,066 -0,049 1

Les corrélations en vert sont significatives au seuil de 5%

Page 136: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

136

Etape 2 : Analyse économique.

Le tableau 7.3.4 synthétise les signes attendus de la relation entre les facteurs d’ajustement

et les variables économiques précédemment sélectionnées.

Tableau 7.3.4 : Signes attendus

Les signes du tableau précédent s’interprètent comme suit :

GthGDP (taux de croissance du PIB) : plus il y a de la croissance, plus le pouvoir

d’achat des ménages augmente et donc il y a moins de défaut.

TxCHOM (taux de chômage) : Plus il y a du chômage, plus le pouvoir d’achat des

ménages diminue et donc il y a plus de défaut.

TxCPLE (taux de croissance du prix du pétrole) : plus le prix du pétrole augmente,

plus les coûts de production augmentent pour les entreprises, ce qui a pour effet de

réduire le pouvoir d’achat des ménages. In fine, on observera de plus en plus de

défaillance des ménages.

Etape 3 : Etude de la stationnarité des séries.

Pour l’analyse de la stationnarité des séries, nous avons utilisé le test ADF (Augmented

Dickey-Fuller). Le tableau 7.3.5 ci-après synthétise l’ordre d’intégration des séries étudiées.

Tableau 7.3.5 : Ordre d’intégration des séries

VARIABLES ALIAS SIGNES

Taux de croissance du PIB zone EURO GthGDP -

Taux de chômage zone EURO TxCHOM +

Taux de croissance du cours du pétrole TxCPLE +

ORIGINE

DE LA VARIABLE

VARIABLE

(ALIAS)

ORDRE

D'INTEGRATION

X_CHR1 I(0)

X_CHR2 I(0)

X_CHR3 I(1)

X_CHR4 I(0)

X_CHR5 I(1)

GthGDP I(0)

TxCHOM I(2)

TxCPLE I(0)

FACTEURS AJUSTEMENT

ECONOMIQUES

Page 137: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

137

Toutes les séries stationnaires ont été prises en compte à niveau dans la recherche d’un

modèle économétrique. Les séries intégrées d’ordre 1 et 2 ont été respectivement

différenciées une fois et deux fois afin de les rendre stationnaires : pour ces séries, la

recherche d’un modèle économétrique s’est faite sur les séries différenciées.

Dans la suite, toute série transformée (par exemple différenciée d’ordre n) voit son alias

précédé de Dn :

D1_X_CHR3 : la série différenciée d’ordre 1 de X_CHR3.

D2_TxCHOM : la série différenciée d’ordre 2 de TxCHOM.

Etape 4 : Estimation et choix des modèles

Nous avons illustré cette étape avec le facteur X_CHR1 correspondant à l’ajustement appliqué

pour la classe de risque CHR1.

Inventaire des modèles testés

En vertu des sections précédentes, les modèles testés du facteur X_CHR1 sont synthétisés

dans le tableau 7.3.6 ci-après :

Tableau 7.3.6 : Inventaire des modèles testés de X_CHR1

Dans le précédent tableau, les modèles 1 à 7 correspondent aux modèles avec constante et

les modèles 8 à 14 aux modèles sans constante.

A titre d’interprétation, le modèle 6 (grisé) signifie que le facteur d’ajustement X_CHR1 est

régressé sur une constante, la différence d’ordre 2 de la variable TxCHOM et la variable

TxCPLE.

Dans la suite, le modèle 6 nous a permis d’illustrer les tests de validité du modèle.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Constante X X X X X X X

GthGDP X X X X X X X X

D2_TxCHOM X X X X X X X X

TxCPLE X X X X X X X X

MODELESVARIABLES

Page 138: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

138

Test d’autocorrélation des résidus

Pour l’analyse de l’autocorrélation des résidus, nous avons construit la fonction

d’autocorrélation partielle des résidus de l’estimation du modèle 6 :

Graphique 7.3.1 : Autocorrélogramme partiel des résidus du modèle 6

A partir du précédent graphique, nous avons réalisé le test DW (Durbin-Watson) en supposant

que les résidus décrivent un processus Autorégressif d’ordre 8 [AR (8)].

Le résultat du test est comme suit :

INDICATEURS VALEURS

U 1,745

p-value 0,084

alpha 0,05

Tableau 7.3.7 : Résultat du test DW

Hypothèses du test DW

H0 : Les résidus ne sont pas auto corrélés

Ha : Les résidus décrivent un processus AR (8)

Etant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification seuil alpha=0,05, on ne

peut pas rejeter l'hypothèse nulle H0.

Test d’hétéroscédasticité des résidus

Pour l’analyse de l’hétéroscédasticité des résidus, nous avons réalisé le test de Breusch-

Pagan. Le résultat du test est comme suit :

Tableau 7.3.8 : Résultat du test Breusch-Pagan

Hypothèses du test Breusch-Pagan

H0 : Les résidus sont homoscédastiques

Ha : Les résidus sont hétéroscédastiques

Etant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification seuil alpha=0,05, on ne

peut pas rejeter l'hypothèse nulle H0.

-1

-0,5

0

0,5

1

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Au

toc

orr

éla

tio

n p

art

iell

e

Décalage

Autocorrélogramme partiel (Residual)

INDICATEURS VALEURS

LM (Valeur observée) 0,336

LM (Valeur critique) 5,991

DDL 2

p-value (bilatérale) 0,845

alpha 0,05

Page 139: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

139

Test de normalité des résidus

Pour l’analyse de la normalité des résidus, nous avons réalisé le test de Shapiro-Wilks. Le

résultat du test est comme suit :

Tableau 7.3.9 : Résultat du test de

Shapiro-Wilks

Hypothèses du test de Shapiro-Wilks

H0 : La variable dont provient l'échantillon suit une loi

Normale.

Ha : La variable dont provient l'échantillon ne suit pas

une loi Normale.

Etant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification seuil alpha=0,05, on ne

peut pas rejeter l'hypothèse nulle H0.

Afin de s’assurer du résultat, il convient de visualiser ces résultats par la représentation

graphique du Q-Q Plot. Pour une distribution parfaitement normale, on doit observer un

alignement presque parfait avec la première bissectrice du plan. Le graphique 7.3.2 ci-après

donne le Q-Q plot pour le modèle 6 illustratif.

Graphique 7.3.2 : Q-Q plot des résidus du modèle 6 illustratif

La plupart des points correspondant aux observations sont alignés sur la première bissectrice

du plan.

INDICATEURS VALEURS

W 0,988

p-value (bilatérale) 0,987

alpha 0,05

-0,15

-0,1

-0,05

0

0,05

0,1

0,15

-0,15 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1 0,15

Qu

an

tile

-N

orm

ale

(0;

0,0

5)

Residual

Q-Q plot (Residual)

Page 140: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

140

Test de multicolinéarité

La multicolinéarité intervient lorsque les variables explicatives sont corrélées. Elles gonflent la

variance estimée des coefficients rendant les estimations ponctuelles instables et les

intervalles de confiance plus grands.

Afin d’identifier les problèmes potentiels de multicolinéarité, le facteur d’inflation de variance

(VIF) est utilisé pour détecter la corrélation entre plusieurs variables. Ce facteur (VIF) quantifie

combien la variance d’un coefficient de régression estimé est « surestimée » par la présence

d’une corrélation entre les variables macroéconomiques du modèle. On ne retient que les

modèles ayant un facteur VIF relativement petit.

Le VIF estimé pour le modèle 6 illustratif est de 1,015.

Significativité des coefficients estimés du modèle et signes

attendus

Dans le cas de résidus ayant une distribution normale et non auto-corrélés, la significativité

individuelle des variables est vérifiée par la statistique de Student.

La p-value pour chaque variable explicative teste l’hypothèse selon laquelle le coefficient

estimé associé à ladite variable est égal à zéro (i.e. La variable n’a pas d’effet sur le facteur

modélisé). Une p-value faible (<0.05) indique que nous pouvons rejeter l’hypothèse de nullité

des coefficients au seuil de 5 %. Autrement dit, les variables ayant une p-value faible auront

une influence significative sur la variable explicative.

Le tableau 7.3.10 ci-après donne le résultat de l’estimation des coefficients ainsi que les tests

de student :

Tableau 7.3.10 : Estimation des coefficients et test de significativité individuelle

Le tableau montre qu’aucun des coefficients estimés n’est significatif au seuil de 5%.

Les signes attendus des paramètres ne sont pas cohérents avec l’analyse économique.

Variables Value Standard error t Pr > |t| Lower bound (95%) Upper bound (95%)

Intercept -0,018 0,011 -1,674 0,108 -0,040 0,004

D2_TxCHOM -2,019 7,443 -0,271 0,789 -17,456 13,418

TxCPLE -0,037 0,088 -0,422 0,677 -0,220 0,146

Page 141: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

141

Significativité globale et performance des modèles

Dans le cas de résidus ayant une distribution normale et non auto-corrélés, la significativité

globale du modèle est vérifiée par la statistique de Fisher. Le tableau 7.3.11 ci-après donne

les résultats dudit test.

Tableau 7.3.11 : Test de significativité globale

On en déduit que le modèle n’est pas globalement significatif.

En ce qui concerne l’analyse de performance du modèle, nous avons tabulé les indicateurs de

R carré et RMSE. Plus le R carré est proche de 100% et le RMSE est petit, plus le modèle est

bien ajusté : ainsi, le modèle ayant un R carré plus grand et un RMSE plus petit sera retenu.

Modèles finaux retenus

La mise en œuvre des tests décrits par les sections précédentes sur les 14 modèles permet

d’avoir le modèle ci-après pour le facteur d’ajustement X_CHR1.

Equation du modèle :

𝑋𝐶𝐻𝑅1(𝑡) = −0,0372 + 5,1591 ∗ 𝐺𝑡ℎ𝐺𝐷𝑃(𝑡 − 1) − 18,1865 ∗ 𝐷2𝑇𝑥𝐶𝐻𝑂𝑀(𝑡−2) 𝑒𝑡 𝑅2 = 54,075%

Représentation graphique de l’ajustement :

Graphique 7.3.3 : Visualisation graphique de la qualité de l’ajustement

Sources DF Sum of squares Mean squares F Pr > F

Model 2 0,001 0,000 0,114 0,893

Error 22 0,060 0,003

Corrected Total 24 0,060

-0,15

-0,1

-0,05

0

0,05

0,1

0,15

X_CHR1 Préd(X_CHR1)

Page 142: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

142

Les équations ci-après correspondent aux modèles ajustés pour les autres facteurs

d’ajustement (X_CHR2 à X_CHR5) :

Facteurs d’ajustement X_CHR2 :

𝑋𝐶𝐻𝑅2(𝑡) = 0,0026 − 1,6972 ∗ GthGDP(t) − 0,0566 ∗ TxCPLE(t − 2) et 𝑅2 = 21,369%

Facteurs d’ajustement X_CHR3:

𝐷1_𝑋𝐶𝐻𝑅3(𝑡) = −0,0005 + 1,4479 ∗ GthGDP(t − 1) + 0,1368 ∗ TxCPLE(t) − 0,1482

∗ TxCPLE(t − 1) 𝑒𝑡 𝑅2 = 21,137%

Facteurs d’ajustement X_CHR4:

𝑋𝐶𝐻𝑅4(𝑡) = −0,0040 − 0,0359 ∗ TxCPLE(t) − 0,0562 ∗ TxCPLE(t − 2) 𝑒𝑡 𝑅2 = 17,474%

Facteurs d’ajustement X_CHR5:

𝐷1_𝑋𝐶𝐻𝑅5(𝑡) = −0,0012 + 1,4360 ∗ GthGDP(t − 1) + 0,0942 ∗ TxCPLE(t) − 0,0861

∗ TxCPLE(t − 1) 𝑒𝑡 𝑅2 = 31,441%

D’un point de vue statistique (compte tenu des performances des modèles estimés), nous

constatons que les meilleurs modèles retenus ne s’ajustent pas bien aux données. D’un point

de vue économique (en référence à la littérature économique), les modèles sont difficilement

interprétables. Ces deux constats peuvent être expliqués comme suit :

Le portefeuille analysé (crédits à la consommation de la clientèle particulière) est

insensible à la conjoncture économique.

Il existe d’autres facteurs économiques non pris en compte dans cette étude qui

pourraient expliquer le comportement de défaut dudit portefeuille.

Toutefois, dans la suite, afin d’illustrer la déduction du paramètre PD IFRS 9 FwL à partir du

paramètre PD TTC IFRS 9 et du facteur d’ajustement modélisés, nous utiliserons les

équations économétriques du facteur d’ajustement pour faire les projections utiles à

cette fin : il s’agit donc d’une démarche purement pédagogique et méthodologique.

Page 143: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

143

9.3.3. Déduction des PD IFRS9 incluant la conjoncture (PD IFRS 9 FwL)

Nous avons illustré cette section à partir de la classe de risque CHR1. A l’issue du

développement des modèles économétriques, les étapes de déduction des PD IFRS9 incluant

la conjoncture (PD IFRS 9 FwL) sont comme suit :

Etape 1 : Calcul du facteur d’ajustement entre la dernière valeur disponible

historiquement du facteur et la date d’arrêté (2017T4) du calcul des ECL.

A partir des modèles économétriques estimés dans la section précédente et des données

historiques disponibles des variables économiques explicatives, nous avons estimé le facteur

d’ajustement jusqu’à la date d’arrêté.

Le facteur d’ajustement de la classe de risque CHR1 (X_CHR1) qui sert d’illustration avait été

calibré jusqu’au 2015T3 (cf. annexe 4.3.1). La dernière date d’arrêté du portefeuille analysé

étant le 2017T4, nous avons donc calculé les facteurs d’ajustement entre 2015T4 et 2017T4

inclus. Le graphique 7.3.4 ci-après synthétise les résultats de ce calcul.

Graphique 7.3.4 : Estimation des facteurs d’ajustement historiques

Il faut préciser que compte tenu de l’incertitude identifiée sur la performance statistique et la

signification économique des modèles, les estimations historiques du facteur d’ajustement,

même réalisées sur la base des données réelles des variables explicatives, sont à relativiser :

Rappelons-le, cette section est purement pédagogique avec un objectif méthodologique.

-0,15

-0,1

-0,05

0

0,05

0,1

0,15

2010T

1

2010T

2

2010T

3

2010T

4

2011T

1

2011T

2

2011T

3

2011T

4

2012T

1

2012T

2

2012T

3

2012T

4

2013T

1

2013T

2

2013T

3

2013T

4

2014T

1

2014T

2

2014T

3

2014T

4

2015T

1

2015T

2

2015T

3

2015T

4

2016T

1

2016T

2

2016T

3

2016T

4

2017T

1

2017T

2

2017T

3

2017T

4

X_CHR1 Préd(X_CHR1) Estimations historiques(X_CHR1)

Page 144: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

144

Etape 2 : Calcul des facteurs d’ajustement entre la date d’arrêté (2017T4) et l’horizon

de projection retenu pour la prise en compte du Forward-looking.

Compte tenu des incertitudes sur les modèles économétriques, l’horizon de projection retenu

dans le cadre de ce mémoire est de 2 ans, soit 8 trimestres. Ce choix permet de ne pas

introduire dans le calcul des ECL, les incertitudes liées aux modèles économétriques.

Une fois que l’horizon de projection a été fixé, nous calculons le facteur d’ajustement entre la

date d’arrêté et date d’arrêté + 2 ans à partir des modèles économétriques et des projections

des variables explicatives desdits modèles. Précisons que les projections des variables

explicatives utilisées sont celles de la banque d’Angleterre. Elles sont disponibles dans les

guidelines méthodologiques de stress test 2017.

Le graphique 7.3.5 ci-après synthétise les projections obtenues du facteur d’ajustement

X_CHR1.

Graphique 7.3.5 : Projection du facteur d’ajustement au-delà de la date d’arrêté

-0,15

-0,1

-0,05

0

0,05

0,1

0,15

2010T1

2010T2

2010T3

2010T4

2011T1

2011T2

2011T3

2011T4

2012T1

2012T2

2012T3

2012T4

2013T1

2013T2

2013T3

2013T4

2014T1

2014T2

2014T3

2014T4

2015T1

2015T2

2015T3

2015T4

2016T1

2016T2

2016T3

2016T4

2017T1

2017T2

2017T3

2017T4

2018T1

2018T2

2018T3

2018T4

2019T1

2019T2

2019T3

2019T4

X_CHR1 Préd(X_CHR1)

Estimations historiques(X_CHR1) Projections(X_CHR1)

Page 145: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

145

Etape 3 : Déduction des PD IFRS9 FwL sur l’horizon de projection de 2 ans.

La formule de calcul des PD IFRS9 FwL selon la partie introductive de la section 7.3 est comme

suit :

𝑃𝐷𝐶𝐻𝑅 𝑖 (𝑡, ℎ) = 𝑃𝐷𝑇𝑇𝐶𝐶𝐻𝑅 𝑖(ℎ) ∗ exp (𝑋𝐶𝐻𝑅 𝑖(𝑡))

En date d’arrêté (2017T4), il prévaut la courbe 𝑷𝑫𝑻𝑻𝑪𝑪𝑯𝑹 𝒊(𝒉) qui représente le risque de

base selon la spécification du modèle de COX. Ainsi, la prise en compte du FwL dans le

paramètre PD consiste à modifier cette structure avec les anticipations (ou projections) des

facteurs d’ajustement à partir de la date d’arrêté.

Le tableau 7.3.11 ci-après récapitule le calcul des PD IFRS9 FwL de la date d’arrêté (2017T4)

jusqu’à la date d’arrêté + 2 ans (2019T4) pour la classe de risque CHR1 :

Tableau 7.3.11 : Illustration du calcul de la PD IFRS9 FwL – CHR1

Explication du calcul avec la ligne grisée du tableau 7.3.11 :

- La première partie du tableau (colonnes bleues) correspond aux valeurs de PD

TTC IFRS 9 calibrées à la section 4.3.3 (Cf. Graphique 4.3.3). Ainsi, la probabilité

de faire défaut sur un horizon de 3 mois dans 9 mois est de 2,1160%.

- La deuxième partie du tableau (colonnes orange) correspond aux facteurs projetés

sur l’horizon de deux ans (8 trimestres) à partir de la date d’arrêté (2017T4). Ainsi,

9 mois à partir de la date d’arrêté correspondraient à 2018T3. Le facteur calibré

en 2018T3 est -0,035. On en déduit donc l’exponentiel de ce facteur, soit 0,965.

- La troisième partie du tableau (colonnes orange) est tout simplement la PD IFRS9

FwL pour chaque horizon de calcul. Ainsi, PD IFRS9 FwL sur 3 mois dans 9 mois

est de 2,042% = (2,1160%)*0,965.

HORIZONS

(Trimestres)PD TTC

DATE ARRETE

+

HORIZONS

FACTEURS

D'AJUSTEMENT

X(t)

EXP[X(t)] PD IFRS 9 FwL

3 3,599990786 2018T1 -0,016879396 0,983262263 3,539735087

6 2,609833725 2018T2 -0,016959838 0,983183171 2,565944596

9 2,116010654 2018T3 -0,035226236 0,965386986 2,042769148

12 1,758291276 2018T4 0,001067754 1,001068324 1,760169701

15 1,484095162 2019T1 -0,017197404 0,982949628 1,458790787

18 1,322428437 2019T2 -0,017275363 0,982873000 1,299779205

21 1,179816246 2019T3 -0,017352720 0,982796971 1,159519833

24 1,041771515 2019T4 -0,017429482 0,982721533 1,023771300

Page 146: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

146

Etape 4 : Déduction des PD IFRS9 FwL au-delà de l’horizon de projection.

Conformément à l’étape 2, le choix a été fait de ne pas utiliser les modèles de projections au-

delà de l’horizon de projection de 2 ans. Cependant, comme le recommande la norme,

l’estimation des ECL devra se faire sur la durée de vie résiduelle des contrats. De ce fait, Il va

s’avérer nécessaire d’estimer le paramètre PD IFRS9 FwL à appliquer aux contrats dont la

maturité résiduelle est de plus de 2 ans.

Pour ce faire, nous avons distingué deux types de périodes au-delà des deux ans d’horizon

choisis :

- Période 1 : la période allant de la date d’arrêté + 2 (c’est-à-dire de l’horizon de 24

trimestres) jusqu’à la fin de la courbe TTC (c’est-à-dire le dernier horizon assurant

une courbe TTC robuste).

- Période 2 : la période au-delà de la courbe TTC.

En reprenant l’exemple de la classe de risque CHR1, la problématique peut être formalisée au

travers du tableau 7.3.12 ci-après :

Tableau 7.3.12 : Illustration de la problématique d’estimation au-delà de l’horizon de deux

ans

PERIODESHORIZONS

(Trimestres)PD TTC

DATE ARRETE

+

HORIZONS

FACTEURS

D'AJUSTEMENT

X(t)

EXP[X(t)] PD IFRS 9 FwL

3 3,599990786 2018T1 -0,016879396 0,983262263 3,539735087

6 2,609833725 2018T2 -0,016959838 0,983183171 2,565944596

9 2,116010654 2018T3 -0,035226236 0,965386986 2,042769148

12 1,758291276 2018T4 0,001067754 1,001068324 1,760169701

15 1,484095162 2019T1 -0,017197404 0,982949628 1,458790787

18 1,322428437 2019T2 -0,017275363 0,982873000 1,299779205

21 1,179816246 2019T3 -0,017352720 0,982796971 1,159519833

24 1,041771515 2019T4 -0,017429482 0,982721533 1,023771300

27 0,938600666

30 0,833061801

33 0,712806141

36 0,741202549

39 0,578628091

42 0,562641971

45 0,450204638

48 0,412725709

51 0,338941722

54 0,321708570

57 0,347051597

60 0,269503546

63 0,233990148

66 0,179437439

69 0,127462341

72 0,102414045

75 0,143003064

78 0,125588697

81 0,100000000

84

87

90

93

96

99

Fin de la

courbe

TTC pour

des

raisons de

robustesse

?

?

HO

RIZ

ON

DE

PR

OJE

CTI

ON

DE

S

FAC

TEU

RS

PE

RIO

DE

1P

ER

IOD

E 2

Facteurs non projetés

Page 147: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

147

Estimation des PD IFRS9 FwL sur la période 1 :

Sur cette période, le choix a été fait de tenir compte non seulement de la dernière valeur de

PD IFRS9 FwL estimée, mais aussi d’intégrer la PD TTC IFRS 9 qui constitue le risque de

base. Ainsi, nous avons opté pour une interpolation linéaire par morceaux.

En pratique, pour estimer la PD IFRS9 FwL de la période 27, nous nous servons d’une

interpolation linéaire entre l’horizon 24 (dernière valeur de PD IFRS9 FwL) et l’horizon 30

(valeur de PD TTC IFRS 9 dudit horizon). Ensuite, une fois que nous avons calculé la PD

IFRS9 FwL de la période 27, nous nous en servons comme point de départ pour le calcul de

la PD IFRS9 FwL de la période 30 en interpolant comme précédemment avec la période 33.

Nous procédons ainsi jusqu’à la fin de la période 1 où la dernière PD IFRS9 FwL est tout

simplement la PD TTC de fin de période 1.

Estimation des PD IFRS9 FwL sur la période 2 :

Sur cette période, la PD TTC IFRS 9 de fin de période 1 est considérée comme une bonne

estimation de la PD IFRS9 FwL.

Le tableau 7.3.13 ci-après explicite la démarche et les résultats pour la classe de risque CHR1.

Tableau 7.3.13 : PD IFRS9 FwL au-delà de l’horizon de 2 ans – CHR1

PERIODESHORIZONS

(Trimestres)PD TTC PD IFRS 9 FwL PENTE

ORDONNEE A

L'ORIGINE

PD IFRS 9 FwL

(PERIODES 1 & 2)

3 3,59999079 3,53973509

6 2,60983372 2,56594460

9 2,11601065 2,04276915

12 1,75829128 1,76016970

15 1,48409516 1,45879079

18 1,32242844 1,29977921

21 1,17981625 1,15951983

24 1,04177151 1,02377130

27 0,93860067 -0,03178492 1,78660930 0,92841655

30 0,83306180 -0,03593507 1,89866339 0,82061135

33 0,71280614 -0,01323480 1,21765533 0,78090695

36 0,74120255 -0,03371314 1,89344066 0,67976752

39 0,57862809 -0,01952092 1,38252081 0,62120475

42 0,56264197 -0,02850002 1,73270544 0,53570469

45 0,45020464 -0,02049650 1,39655757 0,47421520

48 0,41272571 -0,02254558 1,48876629 0,40657846

51 0,33894172 -0,01414498 1,08553759 0,36414352

54 0,32170857 -0,00284865 0,50942482 0,35559756

57 0,34705160 -0,01434900 1,13044365 0,31255055

60 0,26950355 -0,01309340 1,05887438 0,27327035

63 0,23399015 -0,01563882 1,21159945 0,22635389

66 0,17943744 -0,01648193 1,26471521 0,17690812

69 0,12746234 -0,01241568 0,99634291 0,13966108

72 0,10241405 0,00055700 0,10122828 0,14133207

75 0,14300306 -0,00262390 0,33025258 0,13346038

78 0,12558870 -0,00557673 0,55171520 0,11673019

81 0,10000000 0,10000000

84 0,10000000

87 0,10000000

90 0,10000000

93 0,10000000

96 0,10000000

99 0,10000000

HO

RIZ

ON

DE

PR

OJE

CTI

ON

DE

S

FAC

TEU

RS

PE

RIO

DE

1P

ER

IOD

E 2

Page 148: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

148

Explication du calcul avec les lignes encadrées en rouge dans le tableau 7.3.13 :

- Les deux avant-dernières colonnes du tableau (en orange) correspondent aux

paramètres (pente et ordonnée à l’origine) de la fonction d’interpolation linéaire

calculés par morceaux. Comme décrit précédemment, pour estimer la PD IFRS9 FwL

de l’horizon 27, on utilise l’interpolation entre les périodes 24 et 30.

D’où la pente et l’ordonnée à l’origine sont respectivement calculées comme suit:

- 0,031784= (0,833061 - 1,023771) / (30 - 27) et 1,786609 = 1,023771 + 0,031784*24.

- La dernière colonne du tableau (en violet) est le résultat du calcul des PD IFRS9 FwL

selon la méthode décrite pour la période 1. A partir de la pente et de l’ordonnée à

l’origine de la fonction d’interpolation, on calcule la PD IFRS9 FwL de la période 27

comme suit : 0,928416 = - 0,031784*0,938600 + 1,786609.

Le graphique 7.3.6 ci-après met en évidence l’impact de la prise en compte de la conjoncture

(ou Forward-looking) dans le paramètre PD.

Graphique 7.3.6 : Impact de la prise en compte de la conjoncture sur la PD – CHR1

En annexe 7.3.1 sont consignées les courbes de PD IFRS9 FwL calibrées pour les autres

classes de risque (CHR 2 à 5).

Globalement nous notons que la prise en compte de la conjoncture entraine une légère baisse

des probabilités de défaut.

0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

3 6 9 121518212427303336394245485154576063666972757881848790939699

Pro

babilités

HorizonsPD TTC PD IFRS 9 FwL

Page 149: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

149

9.4. Synthèse de l’analyse de la prise en compte du FwL dans

le calcul des ECL

A l’issue de l’étude des options de prise en compte du FwL dans le calcul des ECL comme le

recommande les paragraphes B5.5.17 et B5.5.18, les conclusions sont synthétisées dans le

tableau 7.4.1 ci-après :

Tableau 7.4.1 : Options de prise en compte du FwL

Dans la suite, c’est-à-dire dans la section « calculateur et application », même si les modèles

économétriques ne sont pas pertinents, nous avons décidé de calculer en plus des ECL sans

FwL (avec le paramètre PD TTC IFRS9), les ECL intégrant le FwL (avec le paramètre PD IFRS

9 FwL). Précisons que cette démarche vise à estimer l’effet de la prise en compte du FwL sur

le calcul des ECL.

MODELES OPTIONS DE PRISE EN COMPTE DU FWL

Dégradation

significative

du risque de crédit.

Le FwL ne sera pas pris en compte dans ce modèle pour le calcul d'ECL à

comptabiliser.

Paramètre PD

Le FwL ne sera pas pris en compte dans ce modèle pour le calcul d'ECL à

comptabiliser. Toutefois, la démarche a été explicitée à l'aide du facteur

d'ajustement.

Paramètre LGDLe FwL ne sera pas pris en compte dans ce modèle pour le calcul d'ECL à

comptabiliser.

Paramètre EAD

Le FwL ne sera pas pris en compte dans ce modèle pour le calcul d'ECL à

comptabiliser. Toutefois, l'option de prise en compte a été spécifiée: via le

paramètre PD.

Page 150: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

150

10. Mise en place d’un calculateur des ECL et

application au portefeuille étudié

10.1. Modèle de données et architecture du calculateur

Cette section a pour objet de présenter la solution informatique nécessaire à la mise en place

de la nouvelle norme IFRS9. Cette solution nécessiterait :

Une collecte, un formatage et un stockage de données dans des tables.

Un développement de plusieurs algorithmes ou moteurs.

Cette solution informatique constitue aussi une piste d’audit pour la vérification des calculs

effectués.

10.1.1. Liste des tables inputs

Table « CONTREPARTIES » :

Cette table permet de collecter et stocker mensuellement toutes les données brutes

(caractéristiques signalétiques et comportementales) relatives aux différents clients de

la banque. Le tableau 8.1.1 ci-après synthétise la structure globale de ladite table.

Tableau 8.1.1 : Table « CONTREPARTIES »

CHAMPS DESCRIPTIONS

DATE_HISTORIQUEDate de l'historique. Cette date constitue la date de photo

mensuelle des caractéristiques des clients

ID_CLIENT Numéro d'identifiant unique du client

ANC_REL_BANK Ancienneté de la relation bancaire

FLX_CRE_03M Flux créditeurs au cours des 3 derniers mois

NBR_JR_DB_3M Nombre de jours débiteurs au cours des trois derniers mois

CATE_SO_PROF Catégorie socio-professionnelle

SITU_FAMI_CLI Situation familiale du client

NBR_ECR_ECAR Nombre d'écriture écartée sur 3 mois

Page 151: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

151

Table « CONTRATS » :

Cette table permet de collecter, formater et stocker mensuellement tous les contrats

des contreparties. Le tableau 8.1.2 ci-après synthétise la structure globale de ladite

table.

Tableau 8.1.2 : Table « CONTRATS »

Remarques sur certains champs de la table « CONTRATS » :

- ID_CLIENT et ID_CONTRAT : Un client peut détenir plusieurs contrats et un contrat

peut être détenu par plusieurs clients.

- CHR_OCTROI : Tous les contrats ont fait l’objet d’une notation à l’octroi à la mise en

place initiale du calculateur. En cas d’indisponibilité d’historique, ce champ a été

renseigné avec la plus ancienne classe de risque saine après un épisode de défaut.

- LGD_CONTRAT : Il s’agit du paramètre LGD IFRS 9 calibré dans ce mémoire à la

section 5. Compte tenu du fait que nous avons analysé un seul type de produit (les

prêts personnels du marché de crédit à la consommation), nous avons décidé

d’affecter directement ce paramètre dans la table « CONTRATS ». Toutefois, en cas

d’élargissement de ce moteur à d’autres produits avec des LGD différentes, ce

paramètre pourra faire l’objet d’une table à part entière.

CHAMPS DESCRIPTIONS

DATE_HISTORIQUEDate de l'historique. Cette date constitue la date de

photo mensuelle des contrats des contreparties

ID_CLIENT Numéro d'identifiant unique du client

ID_CONTRAT Numéro d'identifiant unique du contrat du client

ID_PRODUITNuméro/Code d'identifiant du produit

DATE_OCTROI Date d'octroie du crédit

CHR_OCTROI Classe de risque du contrat à l'octroi (CHR1 à CHR5)

PD_TTC_12M_OCProbabilité de défaut TTC 12 mois affecté au contrat à

l'octroi associée à la classe de risque

DATE_FIN_CTRT Date de fin du contrat

TYPE_AMORTIS Type d'amortissement du contrat (P=Linéaire; I=In fine)

TAUX_INT_EFF Taux d'intérêt effectif du contrat

EXPOSITIONEncours du crédit en date de l'historique (Capital

restant dû + intérêts à percevoir)

LGD_CONTRAT Taux de perte en cas de défaut affecté au contrat

Page 152: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

152

Table « PARAMETRES_PD » :

Cette table permet de collecter et stocker les probabilités de défaut calibrées et qui

serviront aux calculs des ECL. Le tableau 8.1.3 ci-après synthétise la structure globale

de ladite table.

Tableau 8.1.3 : Table « PARAMETRES_PD »

En annexe 8.1.1 sont consignés des extraits des trois précédentes tables sur la base des

données de l’étude au trimestre 2017T4 (date d’arrêté de calcul dans cette étude).

10.1.2. Liste des moteurs : fonctionnalités et outputs générés

L’identification des moteurs développés s’est faite à partir d’un inventaire des calculs et

transformations à réaliser pour le calcul des ECL. Les différents moteurs nécessaires au calcul

sont comme suit :

Moteur de scoring et notation des contreparties et contrats (MSNC) :

A chaque arrêté, ce moteur calcule le score des clients de la table

« CONTREPARTIES » et les affecte aux 5 classes de risque (CHR1 – 5). Puis les CHR

obtenus permettent de ventiler les contrats détenus par ces clients. En sortie du moteur

sont créées deux tables « CONTREPARTIES_N » et « CONTRATS_N » qui sont

stockées pour la piste d’audit.

Les tableaux 8.1.4 et 8.1.5 ci-après donnent la structure globale desdites tables.

CHAMPS DESCRIPTIONS

DATE_MAJ Date de mise à des probabilités de défaut

SEGM_CHRSegment de calibration des probabilités de défaut (correspond

aux classes de risque dans ce calculateur : CHR1 - CHR5)

PAS_CALC Numéro de pas de calcul des probabilités de défaut (1, 2, 3, ….)

HORIZ_CALCHorizon de calibration des probabilités de défaut (3 mois dans ce

calculateur)

PD_TTCProbabilités de défaut TTC calibrées (risque de base selon le

modèle de COX - cf. section 4.3.1 )

PD_IFRS9_FwL Probabilités de défaut intégrant la conjoncture (Cf. section 7.3)

Page 153: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

153

Tableau 8.1.4 : Table « CONTREPARTIES_N »

Tableau 8.1.5 : Table « CONTRATS_N »

Ces deux tables sont tout simplement des modifications des tables contreparties et contrats

par ajout des champs SCORE_CL, CHR_CL et PD_TTC_12M_AR. Rappelons que les règles

d’affectation des scores (SCORE_CL), des classes de risque (CHR_CL) ainsi que de la

probabilité de défaut TTC 12 mois associée (PD_TTC_12M_AR) aux contrats sont celles

explicitées à la section 3.1.

Moteur de dégradation significative (MSICR) :

A chaque arrêté, ce moteur affecte les contrats faisant l’objet de calcul d’ECL aux

différents buckets définis par la norme (B1 ou B2) à partir des règles de dégradation

significative définies en section 3.2 et cela afin de déterminer le type d’ECL à calculer

(ECL à 12 mois ou à maturité). Pour la piste d’audit, la table « CONTRATS_N_B » est

créée et stockée.

Le tableau 8.1.6 ci-après donne la structure globale de ladite table :

Tableau 8.1.6 : Table « CONTRATS_N_B »

CHAMPS DESCRIPTIONS

SCORE_CL Score du client calculé par le moteur MSNC

CHR_CLClasse de risque du client calculé par le moteur

MSNC

PD_TTC_12M_AR

Probabilité de défaut TTC 12 mois affecté à la

contrepartie en date d'arrêté et associée à la classe

de risque

CHAMPS DE LA TABLE "CONTREPARTIES"

CHAMPS DESCRIPTIONS

SCORE_CL Score du client calculé par le moteur MSNC

CHR_CLClasse de risque du client calculé par le moteur

MSNC

PD_TTC_12M_AR

Probabilité de défaut TTC 12 mois affecté à la

contrepartie en date d'arrêté et associée à la classe

de risque

CHAMPS DE LA TABLE "CONTRATS"

CHAMPS DESCRIPTIONS

BUCKETBucket d'affectation du contrat déterminé par le

moteur MSICR (B1 ou B2)

CHAMPS DE LA TABLE "CONTRATS_N"

Page 154: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

154

Moteur de calcul des ECL (MECL) :

Il s’agit du moteur central de calcul. Ce moteur est découpé en plusieurs modules

synthétisant l’implémentation de la formule de calcul en section 1.6.2.2.

- Module de projection des expositions (MLPEXP) :

A partir de la table « CONTRATS_N_B », ce module calcule la maturité résiduelle

ligne à ligne des contrats. Sachant que le pas de calcul retenu est trimestriel, la

maturité calculée est exprimée en nombre de trimestres.

Ensuite, à l’aide du modèle EAD développé à la section 6.3.2, les EAD par pas de

calcul sont estimés jusqu’à la maturité résiduelle calculée.

Enfin, sont calculés les facteurs d’actualisation de chaque pas de calcul. Faisons

remarquer que le pas de calcul étant trimestriel et le taux d’actualisation (champ

TAUX_INT_EFF) étant annuel, le facteur d’actualisation correspond à un facteur

trimestriel tenant compte d’un taux trimestriel équivalent du taux annuel. La formule

implémentée est la suivante :

𝐷𝑆𝐹𝑡 =1

(1 +𝑇𝐴𝑈𝑋_𝐼𝑁𝑇_𝐸𝐹𝐹

4)𝑡

A l’issue de cette étape, une table temporaire non stockée est créée.

- Module d’affectation des structures de PD TTC et PD IFRS9 FwL (MLAPD) :

A partir de la table temporaire en sortie du module MLPEXP et de la table des

paramètres de PD (« PARAMETRES_PD »), ce module affecte à chaque contrat et

à chaque pas de calcul (jusqu’à la maturité résiduelle) le niveau des probabilités

TTC et IFRS 9 FwL en fonction de la classe de risque du contrat. Pour les contrats

dont la maturité résiduelle est supérieure au nombre de pas de la table

« PARAMETRES_PD », les dernières valeurs des probabilités sont affectées par

construction des structures desdites PD.

A l’issue de cette étape, une table temporaire non stockée est créée.

- Module de calcul des ECL par pas et des ECL finaux (MLECLPAS) :

A partir de la table temporaire en sortie du module MLAPD, un ECL par pas est

calculé. Enfin, l’ECL final (à 12 mois ou à maturité) en est déduit en tenant compte

Page 155: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

155

du bucket du contrat. Faisons remarquer que les ECL par pas et les ECL finaux sont

déclinés selon deux scenarios : un scenario de calcul avec la structure de PD TTC

IFRS 9 et l’autre avec la structure PD IFRS9 FwL.

Pour la piste d’audit, l’exécution du moteur MECL est sanctionnée par la création de deux

tables suivantes : « CONTRATS_ECL_PAS » et « CONTRATS_ECL_F ».

Les tableaux 8.1.7 et 8.1.8 donnent la structure globale desdites tables :

Tableau 8.1.7 : table « CONTRATS_ECL_PAS »

Tableau 8.1.8 : table « CONTRATS_ECL_F »

En annexe 8.1.2 sont consignés les codes des différents moteurs développés en langage SAS

ainsi que des extraits des tables « CONTRATS_ECL_PAS » et « CONTRATS_ECL_F ».

CHAMPS DESCRIPTIONS SOURCES

DATE_HISTORIQUEDate de l'historique. Cette date constitue la date de photo

mensuelle des contrats des contreparties

ID_CLIENT Numéro d'identifiant unique du client

ID_CONTRAT Numéro d'identifiant unique du contrat du client

TAUX_INT_EFF Taux d'intérêt effectif du contrat

LGD_CONTRAT Taux de perte en cas de défaut affecté au contrat

PAS_CALCNuméro de pas de calcul des probabilités de défaut (1, 2,

3, ….)

HORIZ_CALCHorizon de calibration des probabilités de défaut (3 mois

dans ce calculateur)

EAD_PAS Exposition au pas de calcul

DSF_PAS Facteurs d'actualisation au pas de calcul

PD_TTCProbabilités de défaut TTC calibrées (risque de base

selon le modèle de COX - cf. section 4.3.1 )

PD_IFRS9_FwLProbabilités de défaut intégrant la conjoncture (Cf. section

7.3)

ECL_PAS_TTC ECL au pas de temps calculé avec les PD TTC

ECL_PAS_IFRS9_FwL ECL au pas de temps calculé avec les PD IFRS9 FwL

Module

"MLAPD"

Module

"MLECLPAS"

Module

"MLPEXP"

Table

"CONTRATS_N_B"

CHAMPS DESCRIPTIONS SOURCES

MAT_RES Maturité résiduelle calculée Module

"MLPEXP"

ECL_FI_TTCECL final calculé avec les PD TTC prenant en

compte le bucket

ECL_FI_IFRS9_FwLECL final calculé avec les PD IFRS9 FwL prenant

en compte le bucket

CHAMPS DE LA TABLE "CONTRATS_N_B"

Module

"MLECLPAS"

Page 156: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

156

10.1.3. Architecture globale : interactions « tables inputs », « moteurs » et « tables

outputs »

Le graphique 8.1.1 ci-après synthétise les articulations entre les inputs, les moteurs et les

outputs dans la solution informatique.

Graphique 8.1.1 : Articulations inputs/moteurs/outputs

A travers les outputs générés, cette architecture permet d’assurer une piste d’audit du calcul

des ECL.

INPUTS MOTEURS OUTPUTS

CONTREPARTIES

CONTRATS

MSNC

CONTREPARTIES_N

CONTRATS_N

MSICR

CONTRATS_N_B

MECL PARAMETRES_PD

CONTRATS_ECL_PAS

CONTRATS_ECL_F

Page 157: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

157

10.2. Application au portefeuille analysé

10.2.1. Résultats sur le portefeuille étudié

Le tableau 8.2.2 ci-après est le résultat de l’application de la méthodologie de provisionnement

en IFRS 9 développée dans ce mémoire.

Tableau 8.2.1 : Résultats de l’application de la méthodologie de Provisionnement IFRS 9

Le total provision calculé sur le portefeuille s’élève à 48.8 Millions d’Euros selon le scénario

« sans prise en compte du FwL ». La prise en compte du FwL dans les paramètres de calcul

entraine une légère baisse du total provisions, soit 2.92% par rapport au scénario sans FwL.

Le taux de provisionnement global s’établit à 0,75% par rapport au total exposition pour le

scénario « sans FwL ». Par ailleurs, on note une stabilité du taux de provisionnement sur le

Bucket 1et 2 quel que soit le type de produit et le scenario de calcul.

ECLTAUX DE

PROVISIONECL

TAUX DE

PROVISION

B1 603 480 647 4 430 996 0,73 4 341 734 0,72

B2 191 177 389 1 563 319 0,82 1 474 384 0,77

B1 558 249 052 4 088 082 0,73 4 008 658 0,72

B2 172 855 039 1 415 793 0,82 1 334 713 0,77

B1 660 696 760 4 859 202 0,74 4 767 115 0,72

B2 208 068 884 1 668 649 0,80 1 572 261 0,76

B1 3 143 918 203 23 018 108 0,73 22 567 329 0,72

B2 942 851 777 7 715 100 0,82 7 271 572 0,77

6 481 297 751 48 759 250 0,75 47 337 764 0,73

SCENARIO

"PD IFRS 9 TTC"

SCENARIO

"PD IFRS 9 FwL"EXPOSITIONBUCKETPRODUIT

CREDITS

AFFECTES

LOCATION AVEC

OPTION D'ACHAT

PRETS

ETUDIANTS

PRETS

PERSONNELS

TOTAUX

Page 158: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

158

10.2.2. Analyse d’impact du passage de IAS 39 à IFRS 9 sur le

portefeuille étudié

Le tableau 8.2.2 et le graphique 8.2.1 représentent l’analyse de l’impact du passage d’IAS 39

à IFRS 9.

Tableau 8.2.2 : Impact du passage d’IAS 39 à

IFRS 9

Graphique 8.2.1 : Analyse graphique du passage d’IAS 39

à IFRS 9.

Sur la base du montant des provisions calculées en IAS 39 pour le portefeuille étudié (39.75

millions d’Euros), on note une hausse de 9.03 millions d’Euros (soit 22.68%) de provisions

additionnelles (en scenarios sans FwL) suite au passage en IFRS 9.

La décomposition de cet impact, conformément au graphique 1.5.1 de la section 1.5, montre

qu’il est principalement imputable aux contrats sains pour lesquelles aucune provision n’était

initialement calculée en IAS 39 (parce qu’il n’y avait aucune preuve de dépréciation) et qui ont

subi une dégradation significative du risque de crédit sous IFRS 9. Cet impact est également

dû aux mêmes contrats sains pour lesquels une perte de crédit anticipée doit être calculée et

comptabilisée même si ces derniers n’ont subi aucune dégradation significative du risque de

crédit :

Il apparaît dès lors que le concept de dégradation significative du risque de crédit

introduit par IFRS 9 conduirait mathématiquement à une hausse du niveau de

provisionnement des banques.

IAS 39 - Provisions 31/12/2017 39 745 893

IFRS 9 - ECL 12 MOIS sur Bucket 1 & 2 5 320 888

Augmentation de l'ECL à maturité du stage 2 3 692 468

IFRS 9 - ECL 31/12/2017 sans FwL 48 759 250

IMPACT DU FwL 1 421 486 -

IFRS 9 - ECL 31/12/2017 avec FwL 47 337 764

Page 159: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

159

11. Conclusions et limites de l’étude

11.1. Conclusions de l’étude

Suite à la crise financière de 2008 qui a mis en évidence les limites du modèle actuel de

provisionnement au titre du risque de crédit des instruments financiers (IAS 39), l’IASB a

proposé en décembre 2009 un nouveau modèle de provisionnement dénommé IFRS 9 dont

l’entrée en vigueur était prévue pour le 1 janvier 2018. Ce nouveau modèle prévoit une

comptabilisation anticipée des pertes attendues de crédit (afin de renforcer les fonds propres

détenus par les banques), c’est-à-dire dès l’acquisition des instruments financiers par les

banques.

Pour atteindre cet objectif de comptabilisation initiale et anticipée des pertes de crédit, l’IASB

a introduit de nouveaux concepts à prendre en compte dans la mise en place de IFRS 9, à

savoir : l’augmentation significative du risque de crédit, le Forward-looking et les pertes de

crédit attendues (Cf. paragraphe B.5.5.4 de la norme IFRS 9) :

L’augmentation significative de risque de crédit :

L’IASB recommande de comptabiliser des pertes de crédit attendues sur la durée de

vie résiduelle de tous les instruments financiers qui comportent un risque de crédit

ayant augmenté de manière importante depuis la comptabilisation initiale et des pertes

de crédit à 12 mois pour ceux n’ayant subi aucune augmentation importante du risque

de crédit depuis la comptabilisation initiale. En ce qui concerne l’analyse de

l’augmentation significative de risque de crédit, l’IASB préconise au travers du

paragraphe B.5.5.17 de la norme une liste d’indicateurs, dont la note interne de crédit

ou le score de comportement, pouvant être utilisés dans ce cadre.

Le Forward-looking (ou informations macroéconomiques prospectives) :

La comptabilisation des pertes de crédit tels que spécifiés précédemment devra tenir

compte de toutes les informations raisonnables et justifiables, y compris les

informations de nature prospective.

Pertes de crédit attendues :

L’IASB définit les pertes de crédit attendues comme étant une estimation pondérée en

fonction des probabilités des pertes sur créances (c'est-à-dire la valeur actuelle de

toutes les pertes de trésorerie).

Dans ce mémoire, en adoptant une approche à la fois méthodologique et pragmatique, nous

avons analysé le nouveau dispositif comptable IFRS 9 et proposé un modèle de

Page 160: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

160

provisionnement en IFRS 9 pour un portefeuille de crédit à la consommation de la clientèle

particulière d’une banque de la place. La démarche adoptée dans ce mémoire peut être

globalement synthétisée comme suit.

Dans un premier temps, les différentes définitions des concepts clés supra ont fait l’objet d’une

formulation mathématique. Ensuite, ces formulations mathématiques ont été analysées afin

de définir les méthodologies d’estimation adéquates et enfin, les données du portefeuille à

notre disposition ont permis de mettre en œuvre ces méthodologies.

Ce mémoire a également été un cadre d’analyse des éventuelles synergies pouvant exister

entre la nouvelle norme comptable IFRS 9 et le dispositif prudentiel bancaire connu sous la

dénomination de Bâle II/III.

En effet, en analysant les grands principes et exigences du dispositif prudentiel Bâlois

(particulièrement l’approche basée sur les modèles internes) au regard des principes de IFRS

9, nous avons mis en évidence la tentative de convergence entre norme comptable et

prudentielle :

Les paramètres de risque (PD/LGD/CCF ou EAD) utilisés par les banques dans le

cadre de l’estimation des exigences de fonds propres au titre du pilier I de Bâle II/III

peuvent être utilisés pour le calcul des provisions sous le nouveau dispositif IFRS 9

(Moyennant des retraitements).

La formule de calcul des pertes de crédit attendues ainsi que le concept de

l’augmentation significative du risque de crédit ont été définis en lien avec les

paramètres de risque Bâlois (PD/LGD/CCF ou EAD).

En synthèse, ce mémoire a l’avantage de servir de méthodologie non seulement pour la mise

en place d’un dispositif normatif prudentiel (Bâle II/III) à partir duquel peut être développé un

modèle de provisionnement en IFRS 9 mais aussi pour la mise en place d’un modèle de

provisionnement d’une banque ne disposant pas préalablement de modèles internes Bâlois.

Enfin, ce mémoire a permis de confirmer les anticipations des acteurs du marché bancaire

quant aux impacts du passage de la norme IAS 39 à la norme IFRS 9 : le concept de

dégradation significative du risque de crédit conduirait à une hausse non négligeable du niveau

de provisionnement au titre du risque de crédit des instruments financiers au sein des

banques.

Page 161: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

161

11.2. Limites de l’étude

A l’issue de l’étude, un certain nombre de conclusion et constats ont été fait suite à la mise en

œuvre de la nouvelle norme IFRS 9 sur le portefeuille d’étude. Ces conclusions et constats

sont à nuancer car certaines hypothèses faites dans l’étude conduisent à relever les limites de

l’étude. Par ailleurs, en plus de ces hypothèses, certaines conclusions vont à l’encontre de

quelques enseignements connus à ce jour.

La première limite de cette étude réside dans la prise en compte de l’information

macroéconomique prospective (ou Forward-looking - FwL). En effet, la norme (au travers des

paragraphes B5.5.17 et B5.5.18) suggère la prise en compte du Forward-looking à deux

niveaux :

Dans la détermination des paramètres de calcul (PD IFRS 9, LGD IFRS9, EAD IFRS

9) ;

Dans l’appréciation de l’augmentation significative du risque de crédit.

Il faut noter que dans cette étude, la prise en compte du Forward-looking n’a été possible

qu’uniquement dans le paramètre PD IFRS 9 (cf. chapitre 6).

La deuxième limite de cette étude concerne la prise en compte du FwL dans le seul paramètre

où cela a été possible (i.e. PD IFRS 9). En effet, la modélisation du facteur d’ajustement (cf.

section 9.3) permettant d’intégrer cette information macroéconomique prospective n’a pas

conduit à des résultats concluants. Il a été particulièrement observé que le portefeuille étudié

est insensible à la conjoncture économique car les relations économétriques obtenues ont des

coefficients de détermination au plus de 54% signifiant que les modèles ne s’ajustent pas bien

aux données. En outre, il a été observé que le portefeuille étudié ne réagit pas à la variable

Chômage utilisée dans la régression économétrique. Cette conclusion va à l’encontre des

constats faits dans la revue de littérature réalisée (cf. section 9.3.1) dans cette étude sur la

modélisation du marché du crédit à la consommation.

C’est en vertu de ces limites que les relations économétriques ont uniquement été utilisées

dans une optique pédagogique (cf. conclusion de la section 9.3.2).

La troisième limite de cette étude concerne la calibration de la règle d’augmentation

signification au titre du risque de crédit (SICR – Significant Increase in Credit Risk). Selon la

norme en son paragraphe 5.5.9, l’analyse du SICR visant à segmenter les encours au travers

Page 162: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

162

de bucket devrait se faire sur toute la durée de vie résiduelle des instruments financiers.

Cependant, dans cette étude, il a été utilisé la probabilité de défaut à 12 mois (PD TTC 12

mois) qui n’est valide que pour les contrats ayant 12 mois de maturité résiduelle. Pour les

contrats de plus de 12 mois de maturité résiduelle, le paragraphe B.5.5.13 a permis de faire

une hypothèse et d’appliquer la PD TTC 12 mois.

Page 163: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

163

12. Annexes

12.1. Annexe 2.1.1 : T de Tschuprow

Principe :

Le T de Tschuprow est une mesure d’association entre deux variables qualitatives distinctes

à K ≥ 2 modalités. Il représente une alternative au test du Khi2 en permettant de s’affranchir

de l’influence des grands échantillons.

En désignant par K1 le nombre de modalités d’une des variables, K2 celui de l’autre variable

et N la taille de l’échantillon, le T de Tschuprow peut s‘écrire :

Seuil d’alerte :

Le T de Tschuprow varie dans l’intervalle [0, Tmax] avec :

𝑇𝑚𝑎𝑥 = √𝑀𝑖𝑛(𝐾1−1;𝐾2−1)

𝑀𝑎𝑥(𝐾1−1;𝐾2−1)

4.

Dans l’analyse du choix du meilleur découpage, on retiendra que les variables dont le T de

Tschuprow (calculé avec la variable défaut) sont plus grands.

12.2. Annexe 2.1.2 : V de Cramer

Principe :

Le test du Khi2 couramment utilisé permet de déterminer si une dépendance est significative

ou pas. Lorsqu’elle l’est, l’étude des contributions permet d’identifier pourquoi. En revanche,

rien jusqu’à présent ne nous permet de quantifier l’intensité de la dépendance. Il nous faudrait

une mesure normalisée dont on connaît la valeur maximale lorsque la liaison est parfaite. Ainsi,

le V de Cramer qui par sa formule permet d’éliminer l’effet taille en normalisant Khi2 par la

taille de l’échantillon est très utile dans l’étude de l’intensité d’une dépendance.

Il est défini par :

Page 164: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

164

Seuil d’alerte :

Le V de Cramer varie entre 0 et 1, quelle que soit la taille du tableau et quelle que soit la taille

de l’échantillon. Un V de Cramer proche de 0 traduit une faible intensité de liaison entre les

deux distributions. Inversement un V de Cramer proche de 1 démontre une forte intensité de

liaison entre les deux distributions.

12.3. Annexe 2.1.3 : Dictionnaires des variables de la base

de données

Page 165: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

165

12.4. Annexe 2.1.4 : Quelques statistiques descriptives des

historiques de données

Historique en vision longitudinale par Age

Historique en vision temporelle par Age

Historique en vision longitudinale par CSP

Historique en vision temporelle par CSP

Historique en vision longitudinale par situation familiale

Historique en vision temporelle par situation familiale

0%

20%

40%

60%

80%

100%

20

09

01

20

09

05

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09

09

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10

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12

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20

13

01

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13

05

20

13

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20

14

01

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20

14

09

20

15

01

20

15

05

20

15

09

=< 20 ]20;30] ]30;40] ]40;50] >= 50

0%20%40%60%80%

100%

20

09

01

20

09

05

20

09

09

20

10

01

20

10

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20

10

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20

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01

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12

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13

01

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13

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20

13

09

20

14

01

20

14

05

20

14

09

20

15

01

20

15

05

20

15

09

Artisants Autres_SP Cadres_pi Employés Ouvriers

0%

20%

40%

60%

80%

100%

20

09

01

20

09

05

20

09

09

20

10

01

20

10

05

20

10

09

20

11

01

20

11

05

20

11

09

20

12

01

20

12

05

20

12

09

20

13

01

20

13

05

20

13

09

20

14

01

20

14

05

20

14

09

20

15

01

20

15

05

20

15

09

Célibataire/Union libre Divorcé/Séparé Marié / Veuf

Page 166: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

166

12.5. Annexe 2.1.5 : Indicateur de stabilité

Principe :

L’indicateur de stabilité (IS) est une mesure permettant de savoir dans quelle mesure une

variable a changé de distribution entre deux échantillons ou au fil du temps.

En désignant par (%D1) la distribution de la population en t1 et (%D2) la distribution de cette

même population en t2 selon les différentes modalités (M1, M2, M3) d’une variable, l’IS se

calcule à partir du tableau ci-après :

MODALITES %D1 %D2

M1 D11 D21

M2 D12 D22

M3 D13 D23

TOTAUX 100% 100%

La formule de calcul est la suivante :

𝐼𝑆 =∑(𝐷1𝑖 − 𝐷2𝑖)

3

𝑖=1

∗ ln (𝐷1𝑖

𝐷2𝑖)

Seuil d’alerte :

Les seuils d’alerte couramment utilisé par l’industrie bancaire avec les interprétations sont

comme suit :

12.6. Annexe 2.1.6 : Statistiques sur l’identification des

valeurs aberrantes

Nombre de valeurs incohérentes par variable

dichotomique

Page 167: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

167

Nombre de valeurs incohérentes par variable

quantitative

12.7. Annexe 2.1.7 : Principe général des tests Kolmogorov-

Smirnov (KS) et Cramer Von Mises (CVM)

Kolmogorov-Smirnov (KS) :

Principe :

Considérons une variable quantitative observée sur deux populations. Soit deux échantillons

que l’on note (X1, ………, Xn) et (Y1, ………, Yp), de fonctions de répartition respectives Fn

et Gp.

La statistique de Kolmogorov-Smirnov : D = SUPx|Fn(x)-Gp(x)| permet de tester H0 : F = G,

contre H1 : F ≠ G, dans la mesure où sous H0, la loi de D, ne dépend pas de F.

Ce test vise à construire une distance entre les deux distributions empiriques de X et Y afin de

déterminer si l’on peut considérer que ces deux populations admettent la même distribution.

Seuil d’alerte :

Si D > Dn, α, où Dn, α est le quantile d’ordre (1- α) de la loi D, l’hypothèse nulle sera rejetée

au risque de α.

Cramer Von Mises (CVM) :

Le test de Cramer Von Mises (CVM) repose sur la somme des carrés des écarts en valeurs

absolue entre les deux fonctions de répartition. L’hypothèse H0 est la même que celle du test

KS.

En notant, cette somme S, la statistique de test est :

𝑇 =𝑛 ∗ 𝑚 ∗ 𝑆

𝑛 +𝑚

Avec m et n les nombres d'observation des deux groupes.

Pour un test bilatéral, on rejette H0 au niveau de significativité 5% si T est supérieur à 0.461.

Page 168: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

168

12.8. Annexe 2.1.8 : Weight Of Evidence (WoE)

Le WoE est une mesure largement utilisée en crédit scoring permet de juger la pertinence d'un

regroupement de modalité d’une variable en fonction du poids des bons et de mauvais risque

par modalité.

Pour le calcul des WoE, il faudrait construire un tableau comme suit :

Dans l’analyse des regroupements des modalités, on regroupera des modalités dont les WoE

sont proches.

12.9. Annexe 2.1.9 : Synthèse des découpages des autres

variables quantitatives

Nombre de jours débiteurs au cours des trois

derniers mois

Solde de fin de mois du compte courant

Page 169: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

169

Capital restant dû tout crédit

Flux débiteurs au cours des 3 derniers mois

Nombre d'écriture écartée sur 3 mois

Flux créditeurs au cours des 3 derniers

mois

Durée restant à courir du plus long crédit (tout

type de crédit)

Page 170: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

170

12.10. Annexe 2.1.10 : Test de comparaison de proportion

Soit le tableau ci-après pour illustrer le test de comparaison de proportion :

Hypothèses du test :

H0 : P1 = P2 vs H1 : P1≠ P2

Décisions :

Sous H0, la statistique de test suit un KHI-DEUX. Ainsi si P-Value > α alors non rejet de H0 et

donc il y a égalité des proportions. Les modalités concernées peuvent former une seule classe.

12.11. Annexe 2.1.11 : Synthèse de la transformation des

autres variables qualitatives

Page 171: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

171

Situation familiale du client

Les taux de défaut étant différents, aucun regroupement n’est

envisagé pour ce facteur de risque.

12.12. Annexe 2.1.12 : Etude de stabilité en risque et en

volume des découpages/regroupements des autres

variables

Stabilité en risque Stabilité en volume

NB

R_

JR

_D

B_

3M

4 m

od

alité

s

0

5

10

15

20

25

30

35

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 3 2.[3;19[ 3.[19;37[ 4.>=37

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 3 2.[3;19[ 3.[19;37[ 4.>=37

Page 172: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

172

Stabilité en risque Stabilité en volume

3 m

od

alité

s

2 m

od

alité

s

NB

R_

EC

R_

EC

AR

2 m

od

alité

s

CA

TE

_S

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od

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s

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od

alité

s

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10

15

20

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30

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 3 2.[3;19[ 3.>=19

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

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20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 3 2.[3;19[ 3.>=19

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1.< 3 2.>=3

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1.< 3 2.>=3

0

5

10

15

20

25

30

35

40

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 7 2. >=7

91%

92%

93%

94%

95%

96%

97%

98%

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100%2

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01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

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20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

1. < 7 2. >=7

0

2

4

6

8

10

12

14

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

10

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20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

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20

11

10

20

12

01

20

12

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20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

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13

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20

13

10

Artisants Autres_SP Cadres_pi

Employés Ouvriers

0%

10%

20%

30%

40%

50%

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70%

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90%

100%

20

09

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09

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20

09

10

20

10

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20

10

04

20

10

07

20

10

10

20

11

01

20

11

04

20

11

07

20

11

10

20

12

01

20

12

04

20

12

07

20

12

10

20

13

01

20

13

04

20

13

07

20

13

10

Artisants Autres_SP Cadres_pi Employés Ouvriers

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

09

01

20

09

04

20

09

07

20

09

10

20

10

01

20

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20

10

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20

10

10

20

11

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20

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20

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11

10

20

12

01

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12

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20

12

10

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13

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07

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1. < 1 2.[1;60.3 3.[60.3;2

4.[294.7; 5. >=1484

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20

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09

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20

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10

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11

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07

20

13

10

1. < 1 2.[1;60.3 3.[60.3;2 4.[294.7; 5. >=1484

Page 173: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

173

Stabilité en risque Stabilité en volume

4 m

od

alité

s

3 m

od

alité

s

2 m

od

alité

s

SIT

U_

FA

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3 m

od

alité

s

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20

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10

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11

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11

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20

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10

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20

12

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20

12

07

20

12

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20

13

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20

13

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1. < 60 2.[60.3;2

3.[294.7; 4. >=1484

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1. < 60 2.[60.3;2 3.[294.7; 4. >=1484

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1. < 60 2.[60.3;1 3. >=1484

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1. < 60 2.[607.15 3. >=1182

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1. < 60 2.[607.15 3. >=1182

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1.<607.15 2.>=607.1

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10

1. < 27 2.[27;38[ 3.[38;44[

4.[44;46[ 5. >=46

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1. < 27 2.[27;38[ 3.[38;44[ 4.[44;46[ 5. >=46

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1. < 27 2.[27;44[ 3.[44;46[ 4. >=46

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13

10

1. < 27 2.[27;44[ 3.[44;46[ 4. >=46

Page 177: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

177

Stabilité en risque Stabilité en volume

3 m

od

alité

s

2 m

od

alité

s

12.13. Annexe 2.1.13 : Stabilité en risque et en volume de la

variable CATE_SO_PROF suite à la fusion des modalités

« artisans » et « cadres »

CA

TE

_S

O_

PR

OF

4 m

od

alité

s

12.14. Annexe 2.2.1 : Test de Tukey

0

1

2

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1. < 27 2.[27;44[ 3. >=44

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13

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1. < 27 2.[27;44[ 3. >=44

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1.<44 2.>=44

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Autres_SP Cadres Arti Employés Ouvriers

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20

13

10

Autres_SP Cadres Arti Employés Ouvriers

Page 178: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

178

On considère le cadre d'une population découpée en classes 𝐶𝑖, de taille 𝑛𝑖 𝑖 = 1,… , 𝐼. On

s’intéresse à un caractère X, vu sur chaque classe comme une variable aléatoire 𝑋𝑖 de

distribution marginale 𝐹𝑖 d’espérance 𝐸(𝑋𝑖) = 𝜇𝑖.

Soit (𝑋1𝑖 , … , 𝑋𝑛𝑖

𝑖 ) i.i.d de loi 𝐹𝑖 𝑖 = 1,… 𝐼 I échantillons eux même indépendants entre eux.

On s'intéresse dans le cadre de comparaisons multiples à comparer I moyennes deux à deux.

Les hypothèses nulles locales sont alors définies, pour (𝑖, 𝑗) ∈ {1,… , 𝐼} par :

𝐻0(𝑖,𝑗): 𝜇𝑖 = 𝜇𝑗, 𝑖 ≠ 𝑗

Les hypothèses alternatives par :

𝐻𝑎(𝑖,𝑗): 𝜇𝑖 ≠ 𝜇𝑗

Il convient de rappeler que l'on souhaite rejeter un maximum de tests afin d'assurer que les

populations sont bien séparées. Le test global qui compare toutes les moyennes

simultanément est :

𝐻0: 𝜇1 = 𝜇2 = ⋯ = 𝜇𝐼

Contre :

𝐻𝑎: ∃𝑖 ≠ 𝑗 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝜇𝑖 ≠ 𝜇𝑗

12.15. Annexe 2.2.2 : Découpage du score en 7 Classes

Homogènes de Risque (CHR)

Statistiques du découpage en 7 classes

Stabilité en volume des CHR

CHRTRANCHES

SCORE

DISTRIBUTION

(%)

TAUX DE DEFAUT

(%)

T

TSCHUPROW

1 >=835 10,61 0,12

2 [748 - 835[ 20,47 0,42

3 [709 - 748[ 17,43 0,78

4 [643 - 709[ 13,63 1,36

5 [564 - 643[ 14,43 2,89

6 [430 - 564[ 13,46 6,88

7 < 430 9,96 24,29

0,220%

20%

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13

11

1 2 3 4 5 6 7

Page 179: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

179

Stabilité en risque des CHR 1 à 4

Stabilité en risque des CHR 5 à 7

12.16. Annexe 3.3.1 : Matrices de migration par critères

CRITERES ∆ MATRICES DE MIGRATION

0,74

1,81

2,56

3,98

5,79

6,54

17,41

23,20

23,95

0

0,5

1

1,5

2

2,5

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11

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0

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25

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20

13

11

5 6 7

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 76,38% 23,62% S1 76,45% 23,55%

S2 37,83% 62,17% S2 37,27% 62,73%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 84,54% 15,46% S1 84,59% 15,41%

S2 55,77% 44,23% S2 55,53% 44,47%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 88,96% 11,04% S1 88,76% 11,24%

S2 60,49% 39,51% S2 59,50% 40,50%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 89,55% 10,45% S1 89,36% 10,64%

S2 62,24% 37,76% S2 61,16% 38,84%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 91,07% 8,93% S1 90,88% 9,12%

S2 66,82% 33,18% S2 65,05% 34,95%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 95,02% 4,98% S1 94,89% 5,11%

S2 69,63% 30,37% S2 67,62% 32,38%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 95,02% 4,98% S1 94,89% 5,11%

S2 69,63% 30,37% S2 67,62% 32,38%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 95,90% 4,10% S1 95,84% 4,16%

S2 75,29% 24,71% S2 73,14% 26,86%

2013/2014 S1 S2 2014/2015 S1 S2

S1 97,03% 2,97% S1 96,94% 3,06%

S2 80,44% 19,56% S2 78,90% 21,10%

Page 180: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

180

12.17. Annexe 4.3.1 : Structures par termes des cohortes, courbes TTC et facteurs d’ajustement des

classes de risque CHR 1 à 4.

Classes

de risque Structures par termes des cohortes et courbes TTC Facteurs d’ajustement

CHR 4

CHR 3

-

1,00

2,00

3,00

4,00

-

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Pro

babilités d

e d

éfa

ut

Pro

babilités d

e d

éfa

ut

HorizonsPD TTC (%) 2009T1 2009T2 2009T3 2009T42010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T12011T2 2011T3 2011T4 2012T1 2012T22012T3 2012T4 2013T1 2013T2 2013T3

-0,0500

-0,0400

-0,0300

-0,0200

-0,0100

0,0000

0,0100

0,0200

0,0300

0,0400

0,0500

20

09

T1

20

09

T2

20

09

T3

20

09

T4

20

10

T1

20

10

T2

20

10

T3

20

10

T4

20

11

T1

20

11

T2

20

11

T3

20

11

T4

20

12

T1

20

12

T2

20

12

T3

20

12

T4

20

13

T1

20

13

T2

20

13

T3

20

13

T4

-

1,00

2,00

3,00

4,00

-

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Pro

babilités d

e d

éfa

ut

Pro

babilités d

e d

éfa

ut

HorizonsPD TTC (%) 2009T1 2009T2 2009T3 2009T4

2010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T1

2011T2 2011T3 2011T4 2012T1 2012T2

2012T3 2012T4 2013T1 2013T2 2013T3

-0,1200

-0,1000

-0,0800

-0,0600

-0,0400

-0,0200

0,0000

0,0200

0,0400

0,0600

20

09

T1

20

09

T2

20

09

T3

20

09

T4

20

10

T1

20

10

T2

20

10

T3

20

10

T4

20

11

T1

20

11

T2

20

11

T3

20

11

T4

20

12

T1

20

12

T2

20

12

T3

20

12

T4

20

13

T1

20

13

T2

Page 181: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

181

CHR 2

CHR 1

-

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

4,50

-

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

4,50

0 20 40 60 80 100

Pro

babilité d

e d

éfa

ut

Pro

babilité d

e d

éfa

ut

HorizonsPD TTC (%) 2009T1 2009T2 2009T3 2009T4 2010T1

2010T2 2010T3 2010T4 2011T1 2011T2 2011T3

2011T4 2012T1 2012T2 2012T3 2012T4 2013T1

2013T2 2013T3 2013T4 2014T1 2014T2 2014T3

2014T4 2015T1 2015T2 2015T3

- 0,1000

- 0,0800

- 0,0600

- 0,0400

- 0,0200

-

0,0200

0,0400

0,0600

20

09

T1

20

09

T2

20

09

T3

20

09

T4

20

10

T1

20

10

T2

20

10

T3

20

10

T4

20

11

T1

20

11

T2

20

11

T3

20

11

T4

20

12

T1

20

12

T2

20

12

T3

20

12

T4

20

13

T1

20

13

T2

20

13

T3

20

13

T4

20

14

T1

20

14

T2

20

14

T3

20

14

T4

20

15

T1

-

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

0

1

2

3

4

5

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Pro

babili

tés d

e d

éfa

ut

Pro

babilités d

e d

éfa

ut

Horizons

PD TTC (%) 2009T1 2009T2 2009T3 2009T42010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T12011T2 2011T3 2011T4 2012T1 2012T22012T3 2012T4 2013T1 2013T2 2013T32013T4 2014T1 2014T2 2014T3 2014T42015T1 2015T2 2015T3

-0,1500

-0,1000

-0,0500

0,0000

0,0500

0,1000

0,1500

20

09

T1

20

09

T2

20

09

T3

20

09

T4

20

10

T1

20

10

T2

20

10

T3

20

10

T4

20

11

T1

20

11

T2

20

11

T3

20

11

T4

20

12

T1

20

12

T2

20

12

T3

20

12

T4

20

13

T1

20

13

T2

20

13

T3

20

13

T4

20

14

T1

20

14

T2

20

14

T3

20

14

T4

20

15

T1

20

15

T2

20

15

T3

Page 182: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

182

12.18. Annexe 5.3.1 : Taux de récupérations ajustés et

projetés – générations de 201406 à 201505

Taux de récupérations ajustés projetés – génération 201406

Taux de récupérations ajustés projetés – génération 201409

Taux de récupérations ajustés projetés – génération 201412

Taux de récupérations ajustés projetés – génération 201503

Taux de récupérations ajustés projetés – génération 201506

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

100,0

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29

TR HISTORIQUES TR AJUSTES

TR AJUSTES PROJETES

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29

TR HISTORIQUES TR AJUSTES

TR AJUSTES PROJETES

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29

TR HISTORIQUES TR AJUSTES

TR AJUSTES PROJETES

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29

TR HISTORIQUES TR AJUSTES

TR AJUSTES PROJETES

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29

TR HISTORIQUES TR AJUSTES

TR AJUSTES PROJETES

Page 183: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

183

12.19. Annexe 7.3.1 : Impact de la prise en compte de la

conjoncture sur la PD – CHR2 à CHR5

PD TTC versus PD IFRS9 FwL CHR2

PD TTC versus PD IFRS9 FwL CHR3

PD TTC versus PD IFRS9 FwL CHR4

PD TTC versus PD IFRS9 FwL CHR5

0,3

0,8

1,3

1,8

2,3

2,8

3,3

3,8

3 9 15 21 27 33 39 45 51 57 63 69 75 81 87 93 99

PD TTC PD IFRS 9 FwL

0,75

1,25

1,75

2,25

2,75

3,25

3,75

3 9 152127333945515763697581879399

PD TTC PD IFRS 9 FwL

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

3 9 15 21 27 33 39 45 51 57 63 69 75 81 87 93 99

PD TTC PD IFRS 9 FwL

1,30

1,80

2,30

2,80

3,30

3,80

3 9 152127333945515763697581879399

PD TTC PD IFRS 9 FwL

Page 184: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

184

12.20. Annexe 8.1.1 : Extraits des tables inputs des données de l’étude au trimestre 2017T4

Table « CONTREPARTIES »

Table « CONTRATS »

Page 185: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

185

Table « PARAMETRES_PD »

12.21. Annexe 8.1.2 : Codes des moteurs et extraits des

outputs

Codes

MOTEURS MODULES CODES

MSNC

MSNC.sas

MSICR MSICR.sas

MECL

MLPEXP

MECL.sas

MLAPD

MLECLPAS

Page 186: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

186

Outputs générés

Table « CONTRATS_ECL_PAS »

Page 187: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

187

Table « CONTRATS_ECL_F » - Début des colonnes

Table « CONTRATS_ECL_F » - Début des colonnes

Page 188: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

188

Glossaire

ADF Augmented Dickey Fuller

AR Auto-Regressive

BCBS Basel Committee on Banking Supervision

BCE Banque Centrale Européenne

CCF Credit Conversion Factor

CHR Classe Homogène de Risque

CL Credit Losses

CVM Cramer Von Mises

EAD Exposure At Default

ECL Expected Credit Losses

ELBE Expected Losses Best Estimate

FVTOCI Fair Value Through the statement of Other Comprehensive Income

FVTPL Fair Value Through Profit or Loss

FwL Forward-Looking

IAS International accounting Standard

IASB International accounting Standard Board

IFRS International Financial Reporting Standard

IS Indicateur de Stabilité

KS Kolmogorov-Smirnov

LGD Loss Given Default

PD Probability of Default

PIB Produit Intérieur Brut

PIT Point In Time

ROC Receiver Operating Characteristics

SICR Significant Increase in Credit Risk

TTC Through The Cycle

VAR Vector Auto-Regressive

WOE Weight Of Evidence

Page 189: Actuaires financiers au titre du risque de crédit

189

Bibliographie

Documents

[1] IFRS Foundation. (2014). International Financial Reporting Standard 9 - Financial Instruments.

[2] ITG discusses implementation of impairment requirements in IFRS 9, April - September - December 2015

[3] BCBS. (December 2015). Guidance on credit risk and accounting for expected credit losses.

[4] Stéphane TUFFERY. (2017). Modélisation prédictive et apprentissage statistique avec R.

[5] Raymond Anderson. (2007). The Credit Scoring Toolkit: Theory and Practice for Retail Credit Risk Management and Decision Automation.

[6] G. D. Laurentis, R. Maino, L. Molteni. (2010). Developing, validating and using internal ratings. Methodologies and cas studies

[7] William H Greene. (2008). Econometric Analysis

[8] BANK OF ENGLAND. (March 2017). Stress testing the UK banking system: 2017 guidance for participating banks and building societies

Articles

[9] Jiong Liu, Xiaoqing Eleanor Xu. (September 2003). The Predictive Power of Economic Indicators in Consumer Credit Risk Management

[10] Mejra Festić et Jani Bekő. (2008). The Banking Sector and Macroeconomic Performance in Central European Economies

Mémoires

[11] Olivier GRANDI. (2012). Provisionnement du risque de crédit : justification des principes et réflexions sur de nouvelles méthodes

web

[12] https://www.ifrs.org/

[13] https://www.bis.org/bcbs/

[14] https://www.rmahq.org/thermajournal/

[15] https://www.bankofengland.co.uk/news/2017/march/2017-stress-test-scenarios-explained