actualité & finance n°27

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Jean-Claude Guimiot Directeur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE N ous sommes toujours surpris, à chaque début d’année, de voir à l’œuvre ce que l’on appelle les rebalancements de portefeuilles. C’est à priori le moment que choisissent de nombreux investisseurs pour faire des choix nouveaux, pour modifier leurs allocations d’actifs. Cela est surprenant car l’on sait qu’il y a peu de chance que cette date du 1 er janvier justifie ces opérations qui auraient dû être réalisées plus tôt ou auraient pu attendre. En effet, l’économie et ses cycles n’ont que faire de l’année civile ; les décisions importantes des autorités de tous ordres sont prises lorsqu’elles doivent l’être, c’est-à-dire au cours de l’année, et les informations qui concourent à la modification des réflexions des investisseurs sont distillées chaque jour. Alors pourquoi cette date du 1 er est-elle attendue pour aménager les portefeuilles ? Le coupable est connu : c’est le comptable et ses comptes annuels. Pas d’opérations en fin d’année pour ne pas perturber les prévisions et les comptes. Par contre, en début d’exercice, les décisions prises ont douze mois devant elles pour révéler leurs effets. Cela laisse un peu de marge… !! Rebalancement TENDANCES Un début d’année hésitant L’environnement économique est contrasté mais l’on peut considérer qu’au niveau mondial les bonnes et les mauvaises nouvelles se compensent. Du mieux aux États-Unis, malgré les questions budgétaires. Une période plus difficile que prévue pour l’Europe et une sérénité retrouvée pour les pays émergents. Tout ceci dresse un tableau qui n’est pas très enthousiasmant mais qui écarte, à priori, le risque d’une rechute de l’économie mondiale. Cette relative sérénité, ce sentiment que les autorités ont trouvé la recette pour éviter le pire et faire redémarrer la machine (au moins aux États-Unis) rassure les intervenants qui en oublient, pour le moment, tous les points en suspens. En Europe, l’annonce d’une croissance encore plus faible que prévue, les élections qui sanctionnent Mario Monti, la perte du AAA par le Royaume-Uni, toutes ces informations n’empêchent pas les marchés actions de poursuivre leur marche en avant. Sur les marchés obligataires, les évolutions les plus notables de ce début d’année concernent les pays périphériques. Après une amélioration généralisée, les élections italiennes ont joué le rôle du grain de sable. Alors que l’amélioration se poursuivait pour les emprunts espagnols, un brusque retournement de tendance affectait les emprunts italiens. Depuis, malgré la crise politique, le marché italien s’est vigoureusement redressé et, à ce jour, malgré une situation économique très dégradée, l’Espagne emprunte à des conditions proches de celles de l’Italie. Les Banques Centrales veillent sur les taux et vont également veiller sur les changes car les taux de change sont, par l’ampleur de leurs variations, un outil dont l’efficacité est incontestable. Les résultats des entreprises, et surtout un appétit nouveau pour le risque, paraissent donner aux marchés d’actions un élan nouveau. Il est vrai que la faiblesse des taux à long terme et le recul des régulateurs dans la mise en place de Solvabilité 2 ne sont pas étrangers à cette tendance. LES CHOIX D’AGRICA ÉPARGNE La première est que, malgré une situation économique peu dynamique, il est difficile d’imaginer que les taux d’intérêts à long terme resteront à un niveau aussi bas que celui auquel ils se trouvent dans les principaux pays (Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, France…). Détenir des emprunts à long terme dans ces pays risque fort de ne pas être une bonne idée. Si l’on peut se poser la question pour les emprunts des pays périphériques et les emprunts des entreprises pour lesquels les taux restent à des niveaux plus attractifs, il n’en reste pas moins que les obligations, dans leur ensemble, ne nous semblent pas une classe d’actifs à favoriser. Nos investissements sont concentrés sur des emprunts corporate à court et moyen terme. La deuxième idée que nous mettons en œuvre concerne les marchés actions. Ces marchés nous semblent à favoriser dans les portefeuilles car les entreprises (ou une partie d’entre elles) ont montré leur capacité à résister à la faiblesse de la conjoncture et à profiter des opportunités offertes par la mondialisation. Ce constat est complété par un climat plus favorable pour les investissements dits à risque. La faiblesse du niveau des taux et la modération des régulateurs (Solvabilité 2…) créent un climat incontestablement favorable aux actions. Afin de conserver les portefeuilles équilibrés, car nous n’oublions pas les risques créés par les excès des uns et des autres et par les nombreux déséquilibres mondiaux, nous avons conservé une part significative en obligations convertibles, cette classe d’actifs offrant la possibilité de participer à la hausse des marchés tout en minimisant les baisses. Garder les idées claires dans un contexte compliqué Actualité & finance La lettre d’information financière trimestrielle du Groupe AGRICA / Avril 2013 27 Le début de l’année 2013 est favorable aux marchés dans leur ensemble, même si l’on note une période de répit pour les obligations à long terme des pays les moins risqués (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France…). Nos choix sont guidés par deux idées principales.

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La lettre d'information financière d'Agrica Epargne

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Page 1: Actualité & Finance n°27

Jean-Claude GuimiotDirecteur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE

Nous sommes toujours surpris, à chaque début d’année, de voir à l’œuvre ce

que l’on appelle les rebalancements de portefeuilles. C’est à priori le moment que choisissent de nombreux investisseurs pour faire des choix nouveaux, pour modi� er leurs allocations d’actifs.Cela est surprenant car l’on sait qu’il y a peu de chance que cette date du 1er janvier justi� e ces opérations qui auraient dû être réalisées plus tôt ou auraient pu attendre.En e� et, l’économie et ses cycles n’ont que faire de l’année civile ; les décisions importantes des autorités de tous ordres sont prises lorsqu’elles doivent l’être, c’est-à-dire au cours de l’année, et les informations qui concourent à la modi� cation des ré� exions des investisseurs sont distillées chaque jour.Alors pourquoi cette date du 1er est-elle attendue pour aménager les portefeuilles ?Le coupable est connu : c’est le comptable et ses comptes annuels. Pas d’opérations en � n d’année pour ne pas perturber les prévisions et les comptes. Par contre, en début d’exercice, les décisions prises ont douze mois devant elles pour révéler leurs e� ets.Cela laisse un peu de marge… !!

Rebalancement TENDANCES

Un début d’année hésitant

L’environnement économique est contrasté mais l’on peut considérer qu’au niveau mondial les bonnes et les mauvaises nouvelles se compensent. Du mieux aux États-Unis, malgré les questions budgétaires. Une période plus di� cile que prévue pour l’Europe et une sérénité retrouvée pour les pays émergents.Tout ceci dresse un tableau qui n’est pas très enthousiasmant mais qui écarte, à priori, le risque d’une rechute de l’économie mondiale. Cette relative sérénité, ce sentiment que les autorités ont trouvé la recette pour éviter le pire et faire redémarrer la machine (au moins aux États-Unis) rassure les intervenants qui en oublient, pour le moment, tous les points en suspens.

En Europe, l’annonce d’une croissance encore plus faible que prévue, les élections qui sanctionnent Mario Monti, la perte du AAA par le Royaume-Uni, toutes ces informations n’empêchent pas les marchés actions de poursuivre leur marche en avant.Sur les marchés obligataires, les évolutions les plus notables de ce début d’année concernent les pays périphériques. Après une amélioration généralisée, les élections italiennes ont joué le rôle du grain de sable. Alors que l’amélioration se poursuivait pour les emprunts espagnols,

un brusque retournement de tendance a� ectait les emprunts italiens.Depuis, malgré la crise politique, le marché italien s’est vigoureusement redressé et, à ce jour, malgré une situation économique très dégradée, l’Espagne emprunte à des conditions proches de celles de l’Italie. Les Banques Centrales veillent sur les taux et vont également veiller sur les changes car les taux de change sont, par l’ampleur de leurs variations, un outil dont l’e� cacité est incontestable.

Les résultats des entreprises, et surtout un appétit nouveau pour le risque, paraissent donner aux marchés d’actions un élan nouveau. Il est vrai que la faiblesse des taux à long terme et le recul des régulateurs dans la mise en place de Solvabilité 2 ne sont pas étrangers à cette tendance.

LES CHOIX D’AGRICA ÉPARGNE

La première est que, malgré une situation économique peu dynamique, il est di� cile d’imaginer que les taux d’intérêts à long terme resteront à un niveau aussi bas que celui auquel ils se trouvent dans les principaux pays (Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, France…). Détenir des emprunts à long terme dans ces pays risque fort de ne pas être une bonne idée. Si l’on peut se poser la question pour les emprunts des pays périphériques et les emprunts des entreprises pour lesquels les taux restent à des niveaux plus attractifs, il n’en reste pas moins que les obligations,

dans leur ensemble, ne nous semblent pas une classe d’actifs à favoriser. Nos investissements sont concentrés sur des emprunts corporate à court et moyen terme.La deuxième idée que nous mettons en œuvre concerne les marchés actions. Ces marchés nous semblent à favoriser dans les portefeuilles car les entreprises (ou une partie d’entre elles) ont montré leur capacité à résister à la faiblesse de la conjoncture et à pro� ter des opportunités o� ertes par la mondialisation. Ce constat est complété par un climat plus favorable pour les investissements dits à risque.

La faiblesse du niveau des taux et la modération des régulateurs (Solvabilité 2…) créent un climat incontestablement favorable aux actions.A� n de conserver les portefeuilles équilibrés, car nous n’oublions pas les risques créés par les excès des uns et des autres et par les nombreux déséquilibres mondiaux, nous avons conservé une part signi� cative en obligations convertibles, cette classe d’actifs o� rant la possibilité de participer à la hausse des marchés tout en minimisant les baisses.

Garder les idées claires dans un contexte compliqué

Actualité & � nanceLa lettre d’information � nancière trimestrielle du Groupe AGRICA / Avril 2013

n°27

Le début de l’année 2013 est favorable aux marchés dans leur ensemble, même si l’on note une période de répit pour les obligations à long terme des pays les moins risqués (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France…).

Nos choix sont guidés par deux idées principales.

Page 2: Actualité & Finance n°27

REPÈRES

ZOOM

+ 2,38 %AGRICA ÉPARGNE DynamiquePerf. 2012 : + 12,28 %

+ 1,10 %AGRICA ÉPARGNE PrudentPerf. 2012 : + 8,77 %

+ 1,85 %AGRICA ÉPARGNE ÉquilibréPerf. 2012 : + 11,26 %

+ 0,99 %AGRICA ÉPARGNE Défensif Perf. 2012 : + 8,40 %

POINT DE VUE

Gaz et pétrole de schiste : feu de paille ou révolution ?

AGRICA, un groupe responsable

Grands consommateurs d’eau et de produits chimiques, les forages pour extraire la précieuse matière première étaient, et sont encore, montrés du doigt.Le débat fait toujours rage à ce sujet mais, pendant ce temps, aux États-Unis , on ne discute pas : les forages sont nombreux et la production du gaz et du pétrole de schiste sont en forte hausse.

Si dans un premier temps, les spécialistes de l’énergie étaient sceptiques sur la longévité de cette production et sur sa capacité à tenir ses promesses, force est maintenant de constater que cette production non conventionnelle est en train de modi� er le cours du monde.D’abord, le prix du gaz aux États-Unis est d’environ 30% du prix mondial. Ensuite, les États-Unis deviendront, à brève échéance, exportateurs de gaz et de pétrole.En règle générale, l’énergie paraît devoir devenir une matière première abondante avec, sans doute, des prix en baisse. Cela a deux conséquences principales.Qu’en est-il alors des forages en eaux profondes ? Rentables ou pas ? Qu’en pense

le Brésil ? Que vont devenir les rentiers du pétrole ?Par ailleurs, le prélèvement sur l’économie et les consommateurs pourrait diminuer et permettre un retour de la croissance. La consommation des ménages, ainsi “dopée”, et les coûts de la production orientés à la baisse pourraient être à la base du retour à une période plus favorable.Nous n’évoquerons pas les conséquences géopolitiques de cette indépendance retrouvée des États-Unis mais l’on voit bien qu’elles pourraient être signi� catives.Alors, le gaz de schiste, feu de paille ou révolution ?

La politique d’investissement socialement responsable d’AGRICA EPARGNE.

Depuis 2008, AGRICA ÉPARGNE a mis en place une politique d’investissement socialement responsable qui concerne 80 % de ses actifs et s’appuie sur ses valeurs paritaires. « Nous avons volontairement choisi de ne pas faire labelliser “ISR” notre gamme car notre approche en matière de placement socialement responsable dépasse la seule gestion d’actifs, explique Patrick Leroy, Directeur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE. Il s’agit d’une philosophie globale qui procède d’une politique d’entreprise socialement responsable à laquelle adhèrent tous les collaborateurs du groupe. » Pour sélectionner les valeurs dans lesquelles investir, AGRICA ÉPARGNE s’appuie sur la base de données de l’agence de notation extra � nancière Vigéo. AGRICA ÉPARGNE a classé par ordre d’importance les six grands domaines* analysés par Vigéo pour noter l’engagement RSE des entreprises. Au regard de cette classi� cation et de critères répondant aux préoccupations du Groupe AGRICA, Vigéo analyse 1 500 entreprises européennes, nord-américaines et asiatiques, qu’elle évalue. « La politique d’investissement appliquée aux FCPE d’AGRICA ÉPARGNE s’inscrit dans cette démarche responsable », conclut-il.

* Droits humains, comportement sur les marchés, ressources humaines, environnement, engagement sociétal, gouvernance d’entreprise.

Patrick LeroyDirecteur général délégué d’AGRICA ÉPARGNE

Le gaz de schiste a surtout fait parler de lui en France et à travers le monde à cause de ses conséquences pour l’environnement.

Pour consulter la synthèse globale hebdomadaire des performances des 4 FCPE d’AGRICA ÉPARGNE ou rendez-vous sur www.groupagrica.com/� leadmin/mediatheque/documents/FCPE/FCPE-Agrica-Epargne-Global.pdf

Performances 2013 au 16/04/2013

LE SAVIEZ-VOUS ? BMW a signé en 2012 les meilleurs résultats de son histoire. Le secret de la réussite ? La Chine. Les ventes y sont en hausse de 40 % et elle sera très bientôt le 1er marché de la marque allemande, devant les États-Unis.

Chez les avionneurs, la sous-traitance bat de l’aile. Que ce soit chez Boeing ou Airbus, la tendance est à la reprise des activités externalisées a� n d’éviter les faux pas dans la mise en œuvre de programmes au niveau des délais et de la qualité. Airbus pourrait reprendre l’usine de son sous-traitant SPIRIT à Saint-Nazaire (après la reprise d’un sous-traitant en Allemagne et en Espagne). Même chose pour Boeing avec une usine détenue par ALENIA.

Le mouvement “antipub” prend de l’ampleur sur le net. Même si les majors du secteur ont pu exclure tous les programmes bloqueurs de publicité, la demande est bien réelle et ceci remet en cause l’économie du net. D’où la résistance. À suivre…

Des délits d’initiés commis par les hedge funds sont détectés régulièrement. Une amende record vient d’être in� igée à une star du secteur par le gendarme américain : plus de 600 millions de dollars. Depuis 2009, 180 procédures ont été mises en œuvre.

AGRICA ÉPARGNE Filiale des institutions de prévoyance membres du groupe AGRICA – 21 rue de la Bienfaisance – 75382 Paris Cedex 08 – Tél. : 01 71 21 00 00 – Fax : 01 71 21 00 01 • RCS Paris 449 912 369 - S.A.S au

capital social de 3 000 000 euros – N° d’agrément AMF GP 04 005Actualité & fi nance • Directeur de la publication : Patrick Leroy • Rédacteur en chef : Jean-Claude Guimiot • Coordination : Sandra Alves et Claire Vidal • Conception/Réalisation : Editoria • Crédits photographiques : Valérie Couteron, Thinkstock, DR

Les performances du passé ne préjugent pas des performances futures.