al-kindi, de radiis, ed. d'alverny and hudry

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138 R.A. PACK et non aita i cogitantem sed humiliter cuncta disponentem et 2 fidelissimam amiciciam servantem. facies quadrata 3 significat sapientem, facundum, constantem et bona consilia dantem'. facies longa significat 5 superbum, mobilem 6 animo et plus de se quam de aliis iactantem et multos 7 adulantem. facies triangula significat facundum, subdolum, simulatum, irascibilem et indignantem. facies pallida significat avarum,detrahentem, iracundum s , non 9 mencientem IO , subdolum et versutum. facies rubea significat ll levem, mobilem, in iras facile proruxp.pentem, cito peniten- tem et facile malefacta corrigentem l2 25. Collum longum significat mentis elacionem, laudis cupidum et indignantem, minoribus et mai oribus non facile cedentem i . collum curtum significat lasciviam et cautelam et frequenter 2 irain 3 ex levi causa. 26. Guttur planum significat constantem amiciciam i et sepe multa 2 bona disponentem sed pauca 3 consummantem'. guttur nodosum signi- ficat mentisfreqùentem inconstanciam 5 et magnam amiciciam et frequenter factorum 6 penitenciam et levem iram 7 Hiis 8 fideliter instructus 9 cautus phisiognOînicus lO perfectam ll III omnibus 12 sibi comparatl 3 cognièionem 14 1 alia B, r,nala L. 2 et - scr\'antem am. B. 3 ' facies quadratà ' in G sequilur , facies longa '. 4 disponentem BCG, fort. reele. 5 significa t am. EL. 6 nobilem CEG. 7 multis BG. 8 irascibilem EL. 9 am.' B, forl. recte. 10 menda- cern L. 11 facies - significat : et G. 12 in G additur Rases, De re medicina II, 27, ' Signiflcationes colorum ' (Scr. Phys. II, pp. 163_.164). 1 minoribus - cedentem CE : in moribus ct anima B, in moribus et in mai oribus minoribus non f. c. G, minores et maioribus n. r. sedentem L. 2 frequenlem CEL. 3 lascivum el cautelosum et frequenter irascentem G. 1 fort. constantem <in> amicicia. 2 ingrata C. 3 sed pauca ; et L. 4 con- fcrentem B, observantem G. 5 frequenter mentis inconslanciam C, frequenler infanciam mentis G. 6 factorum G ; facturus B, facturum CL, faeientem E. 7 et iram am. L, ct am. B. 8 Hiis --. cognicionem am. C. 9 instructis L. 10 cf. cap. 1 et Praefationem noslram. Il B add. naturam, G add. naturaliter. 12 hominibus G. 13 comparet B, parat G. 14 B add. Explicit fideliter phisollOmia Aristotilis, E add. Explicit phisonomia que usque ad guttur nobis cognicionem dedit. AL- KIN DI DE RADIIS INTRODUCTION Le traité ,attribué au philosophe al-Kindi dans la traditionJatine sous les titres De radiis où. Theorica artium magicarum n'a jamais été publié intégralement ni étudié en détail de manière approfondie, sans doute en raison du discrédit qui s'attache à l'astrologie et aux sciences occultes. Son intérêt historique n'est cependant pas-négligeable, puisqu'il a été l'objet d'une réprobation motivée dans l'ouvrage de Gilles de Rome Errores philosophorum, écrit probablement vers 1270, d'après l'avis Joseph Koch, dernier éditeur et commentateur de ce factum i . La liste des erreurs d'Alkindi suit ceUes d'Aristote, Averroes, Avicenne, Algazel, et précède celle de Rabbi Moyses ». L'opuscule est donc en illustre compagnie, et si le théologien a estimé que les assertions contraires à la foi catholique qu'il contenait méritaient d'être relevées et réfutées, c'est parce qu'il était bien connu des milieux scolair.es dans la seconde moitié du xm è siècle. Nous he savons s'il a été implicitement visé par les condam- nations promulguées par l'évêque de Paris, Étienne Tempier, en 1270 et 1277. Dans la liste d'erreurs en décembre 1270 2 , la proposition 4 correspon,d à l'assertion fondamentale de l'astrologie, défep.due par l'auteur arabe: tout ce qui arrive dans nQtre monde inférieur est soumis à la nécessité des corps' célestes, c'est la thèse commune à tous les logues. Le prologue de la condamnation de 1277 3 réprouve la magie, (1) aILES OF Errores philosophorum. Critical text with notes and intro- duction by Jo.sef ... , English translation by John O .. RIEDL ... , Milwaukee, \944. - texte avait été édité auparavant par P. Mandonnet, Siger de Brabant el l'aver- roisme latin, l'e éd., 1899, app. p. 3-11 (éd. partielle) ; 'le éd., 1908, II, p. 3-25 (texte intégral). (2) H. DE,NIFLE, Aem. CHATELAIN, Chartularium Uniuersita(is parisiensis, l, no 432, p. 486-487. (3) Ibid" no p. 543-55".

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Al-Kindi, De radiis

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Page 1: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

138 R.A. PACK

et non aitai cogitantem sed humiliter cuncta disponentem et2 fidelissimam amiciciam servantem. facies quadrata3 significat sapientem, facundum, constantem et bona consilia dantem'. facies longa significat5 superbum, mobilem6 animo et plus de se quam de aliis iactantem et multos7 adulantem. facies triangula significat facundum, subdolum, simulatum, irascibilem et indignantem. facies pallida significat avarum,detrahentem, iracundums, non9 mencientemIO, subdolum et versutum. facies rubea significatll levem, mobilem, in iras facile proruxp.pentem, cito peniten-tem et facile malefacta corrigenteml2•

25. Collum longum significat mentis elacionem, laudis cupidum et indignantem, minoribus et mai oribus non facile cedentemi . collum curtum significat lasciviam et cautelam et frequenter2 irain3 ex levi causa.

26. Guttur planum significat constantem amiciciami et sepe multa2

bona disponentem sed pauca3 consummantem'. guttur nodosum signi-ficat mentisfreqùentem inconstanciam5 et magnam amiciciam et frequenter factorum 6 penitenciam et levem iram7•

Hiis8 fideliter instructus9 cautus phisiognOînicuslO perfectamll III

omnibus12 sibi comparatl3 cognièionem14•

1 alia B, r,nala L. 2 et - scr\'antem am. B. 3 ' facies quadratà ' in G sequilur , facies longa '. 4 disponentem BCG, fort. reele. 5 significa t am. EL. 6 nobilem CEG. 7 multis BG. 8 irascibilem EL. 9 am.' B, forl. recte. 10 menda-cern L. 11 facies - significat : et G. 12 in G additur Rases, De re medicina II, 27, ' Signiflcationes colorum ' (Scr. Phys. II, pp. 163_.164).

1 minoribus - cedentem CE : in moribus ct anima B, in moribus et in mai oribus minoribus non f. c. G, minores et maioribus n. r. sedentem L. 2 frequenlem CEL. 3 lascivum el cautelosum et frequenter irascentem G.

1 fort. constantem <in> amicicia. 2 ingrata C. 3 sed pauca ; et L. 4 con-fcrentem B, observantem G. 5 frequenter mentis inconslanciam C, frequenler infanciam mentis G. 6 factorum G ; facturus B, facturum CL, faeientem E. 7 et iram am. L, ct am. B. 8 Hiis --. cognicionem am. C. 9 instructis L. 10 cf. cap. 1 et Praefationem noslram. Il B add. naturam, G add. naturaliter. 12 hominibus G. 13 comparet B, parat G. 14 B add. Explicit fideliter phisollOmia Aristotilis, E add. Explicit phisonomia que usque ad guttur nobis cognicionem dedit.

AL- KIN DI DE RADIIS

INTRODUCTION

Le traité ,attribué au philosophe al-Kindi dans la traditionJatine sous les titres De radiis où. Theorica artium magicarum n'a jamais été publié intégralement ni étudié en détail de manière approfondie, sans doute en raison du discrédit qui s'attache à l'astrologie et aux sciences occultes. Son intérêt historique n'est cependant pas-négligeable, puisqu'il a été l'objet d'une réprobation motivée dans l'ouvrage de Gilles de Rome Errores philosophorum, écrit probablement vers 1270, d'après l'avis dë Joseph Koch, dernier éditeur et commentateur de ce factum i . La liste des erreurs d'Alkindi suit ceUes d'Aristote, Averroes, Avicenne, Algazel, et précède celle de ,« Rabbi Moyses ». L'opuscule est donc en illustre compagnie, et si le théologien a estimé que les assertions contraires à la foi catholique qu'il contenait méritaient d'être relevées et réfutées, c'est parce qu'il était bien connu des milieux scolair.es dans la seconde moitié du xmè siècle. Nous he savons s'il a été implicitement visé par les condam-nations promulguées par l'évêque de Paris, Étienne Tempier, en 1270 et 1277. Dans la liste d'erreurs en décembre 12702, la proposition 4 correspon,d à l'assertion fondamentale de l'astrologie, défep.due par l'auteur arabe: tout ce qui arrive dans nQtre monde inférieur est soumis à la nécessité des corps' célestes, c'est la thèse commune à tous les logues. Le prologue de la condamnation de 12773 réprouve la magie,

(1) aILES OF Errores philosophorum. Critical text with notes and intro-duction by Jo.sef ... , English translation by John O .. RIEDL ... , Milwaukee, \944. - texte avait été édité auparavant par P. Mandonnet, Siger de Brabant el l'aver-roisme latin, l'e éd., 1899, app. p. 3-11 (éd. partielle) ; 'le éd., 1908, II, p. 3-25 (texte intégral).

(2) H. DE,NIFLE, Aem. CHATELAIN, Chartularium Uniuersita(is parisiensis, l, no 432, p. 486-487.

(3) Ibid" no p. 543-55".

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mais il s'agit plutôt de la pratique que de la théorie; l'évêque interdit un traité de géomancie traduit de l'arabe : Estimaverunt Indi ... , puis, de manière plus générale les livres, rouleaux ou cahiers de nigromancie, expériences de sortilèges, invocations de démons ou conjurations. Or, comme nous le verrons, notre traité ne donne ni recettes, ni formules. Les propositions relatives fi l'astrologie ne paraissent pas extraites du De radiis.

Par contre, il semble probable que saint Thomas d'Aquin ait en vue l'opuscule de Kindi lorsqu'il attaque la théorie de l'influence astrale sur les opérations magiques et refuse de l'admettre en tant qu'explication valable de leur efficacité, dans les chapitres 104 et 105 du livre III de la Summa contra Gentiles4• Ces allusions ont été remarquées par J. Koch,

(4) THOMAS DE AQUINO, Conlra Gentiles, III, c. 104. Quod opera magorum non sunt solum ex impressione caelestium corporum. - Fuerunt autem quidam dicentes quod huiusmodi opera nobis mirabilia quae per artes magicae fiunt, non ab aliquibus spiritualibus -substantiis fiunt, sed ex virtute caelestium corporum. Cuius signum videtur quod ab exercentibus huiusmodi opera stellarum certus situs consideratur. Adhibentur etiam quaedam herbarurriet aliarum corporalium ail praepa-randllm inferiorem materiam ad suscipiendam influentiam virtutis caelestis. Hoc autem expresse apparentibus adversatur. Cum enim non sit possibilis ex aliquibus corporeis principiis intèuectum causari, ut supra (cap. 84) probatum est, impossibile est quod -effectus qui sùiït proprii intellectualis naturae ex virtute caelestis corporis causentur. In huiusmodi aut.e,m 9pera magorum apparent-quaedam quae su nt propria rationalis naturae opera: redduntur enim responsa de furtis sublatis,.et de a\ii huius-modi, qqod non posset fleri, nisi per intellectum. _.

La suite montre que s. Thomas vise des opérations magiques qui ne sont pas spéci-filles dans le De -radiiS : apparitions d'esprits et statues animées. Il a donc eu COIJ_IllÜS-sance de divers, trllÎtés de magie, mais la .thèse principale qu'il réprouve est· bien celle du traité de Kindi. Dans le chap\tre Sl)-ivaIJt (105), les allusions paraissent plus précises, car il est question des «voces signiflcativaè» : «in suis enim utuntl!r vocibus signiflcativisad determinatos effectus producendos»; il énumère, un peu plus loin, lès différentes sortes de «voce_s », ou formules, qùi correspondent avec des termes un peu mqdiflés aux catégories énumérées par Kindi : ii nam huiuSlllOdi signi-ficat.ivae voces quibus inagi utuntur invocationes sunt, suppl!ç\\tiones, adiuratiônes, aut etiam imperia ...• Il note ens'!-!te que les mages se servent aussi de caractères» et de «figures» : utuntur quibusdam· characteribusl et flguris determinatis: Si l'on prétend, dit-il, que èertaines figures sont appropriées à -certains corps célestes, et qu'ainsi lès corps inférieurs sont détermiIfés à recevoir les impressions de: certains-corps célestes par certaines figures, ceci n'est pas conforme à la raison: « si quis.autelll dicat qJlod figurae aliquae appropriantur aliquibus caelestium corporum,. et ita corpora inferiora determinantur per aliquas figuras ad aliquorum caelestium corporum impres-siones suscipiendas, videtur non rationabiliter di ci t. Saint Thomas estime que les corps célestes, bien qu'ils inflùent sur la « complexion» des corps; n'ont pas d'action directe sur l'irlteiiigence, ainsi qu'il l'a expliqué plus' haut, c. -84. Les «voces », les «charac-teres il, les « flgurae », et surtout les caractères écrits hè s'adresser qu'à des intelligences, de -même que les sacrifices. De l'avis de saint Thomas, il s'agit, non des astres, mais des démons. Il paraît donc que saint Thomas, tout en faisant allusion à d'autres pratiques magiques que celles qui sont mentionnées dansle De radiis vise directement notre texte ainsi que l'a signalé J. KOCH, op. cil., p. XXXVIII. Th. LITT, Les corps célestes dans l'univers de saint Thomas d'Aquin, Louvain, 1963, a laissé volontairement de côté la magie astrologique, et ne fait pas mention du traité de Kindi.

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qui a mené avec soin et compétence l'enquête préliminaire fi son édition, et a pris la peine de transcrire en notes de longs extraits du texte de Kindi pour illustrer et justifier "tes allégations de l'auteur des « Errores philosophorum »0. Cette confrontation permet de constater que le théo-logien du XIIIe sièèlé a lu de près le texte, et le cite très . exactement ; on peut même établir fi quelle appartenait le manuscr,it qu'il avait sous les yeux.

Avant J. Koch, L. Thorndike s'est intéressé ex professa au traité De radiis, qu'il a longuement ana1ysé dans le premier tome de son « History of magic and science »6, et -dont il a suivi la trace dans les tomes suivants. Selon sa louable habitude il a donné une liste des manuscrits contenant l'opuscule, et l'a peu fi peu complétée7• Selon sa coutume également,. il a décrit l'objet tel qu'il le voyait, sans,-se poser de questions; nous serons plus .imprudent que lui, même si nous ne pouvons apporter que des réponses hypothétiques. Thorndike a cependant bien vu que la Tpéoriè des arts magiques pas un vulgaire grimoire, et se distinguait -de la plupart des traités d'astrologie par 'sa haute tenue philosophique. '

ANALYSE DU TRAITÉ

L'auteur du De radiis veut en effet expliquer la constitution de ,l'univers par la sympathie universelle, ou plutôt, pour employer ses termes, par l'harmonie qui unit tous les êtres; cette harmonie se manifeste par le rayonnement réciproque des astres et des corps élémentaire;;; elle règle le cours naturel des choses, mais donne aussi la possibilité des opérations magiques. Avant d'aborder le sujet essentiel, il donne un exposé didactique sur Jes notions d'univ:ersel et de particulier, qui s'appui'e sur la ,distinction des cinq « universaux» dans l'Jsagoge de PorphyreS, et sur le processus :mental qui permet fi l'esprit de l'homme

de s'élever des percep.tions sensibles fi de,s'concepts,généraux, -et ainsi de pass'er de l'observation à la science. Après .ce l'auteur .. montie comment les anciens; se servant de: leurs ,sens et Qe le\lI:' raison, ont observé les astres et compris que leur ordre gouverne dans

, tous ses détails l'ordre du, moncIe ipférieur. Il n'y a pas l'ombre d'ésptér , risme dans ce système;' une fois les p-réJIljsses admises,c'esL-à-dire l'unité fondamentale ,au Cosmos et' son harmonie, tàiJt en découle selon des

(5) Cf. J. KOCH, op. cil., p. XLVI-XLVII et p. 46-57 (notes de l'édition). (6) l, p. 643-646.-(7) 'Cf. L. TlÎORNDIKE, "i'. KÎÏIRE, A Catalogue of incipils of Mediaeval scienliflc

writings in Latin. Revised and augmented 'edition, 1963,986, 973. L. Thorndike nous - avait 'généreusement comm\wiqué sa liste-lorsque nous avons fait_le projet de notre

édition. (8) Porphyre n'est pas nommé, mais l'auteur énumère les «quinque voces •.

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p.ormes rationnelles. Les, étoiles sont les maîtres de ch$ur de l'harmonie cosmique. La succession des formes dans la matière est réglée par leurs rayonnements et par leurs mouvements9• C'est leur influence qui produit dans le monde élémentaire des êtres variés, différents par le genre, l'espèce, le nombre, et leur diversité reflète les natures diverses des astres qui les gouvernent. Il ne peut exister au même moment, dans le monde, deux choses exactement semblables. S'il était dopné à un homme de connaître toute la « condition) de l'harmonie céleste, ,il connaîtrait pleinement le monde des éléments et tout ce qu;il contient en tous lieux et en tous temps, c'est-à-dire qu'il connaîtrait le cqusé grâce à la cOÏmais-sance de la cause; réciproquement, si l'on pouvait connaître une chose de ce monde dans toute sa « conditioA ), l'on découvrirait la constitution de céleste, c'est-à-dire la à partir du cau!;ié. Car la plus humble chose dans le monde élémentaire est un effet de toute l'harmonie céleste.

Les choses passées et futures sont inscrites qans pien qu'elles n'aient pqS d'existence actuelle. Celui qui connaîtrait toute la constitution de l'harmonie céleste connaîtrait donc le passé et l'avenir aussi bien que le présentl°. Vice-versa, si l'on connaissait parfaitement la constitution d'un être iI).dividuel en ce monde, il reflèterait, comme un miroir, la constitution de l'harmonie céleste. Car toute chose de ce monde est un « exemplum) de l'harmonie universelle. Il s'ensuit que tous les êtres d'ici-bas émettent des rayons à l'instar des astres, puisque le J;Ilonde élémentaire est un « exemplum ) et se conforme à son modèle. Néanmoins, un certain nombre de circonstances font varier les rayons des choses élémentaires. agissent soit par interaction avec leurs voisines, ce qui 'est l'objet de la physique, soit par des rayons émis vers les choses dist:;mtes, tel l'aimant qi!i attire le fer.

Le chapitre 4 de l'opuscule traite du possible, et l'auteur s'oppose à la notion de contingence. Ce n'est que par une insuffisance de connais-sance et de jugement que les hommes peuvent l'admettre, puisque tout ce qui àrrive dans le monde élémentaire est causé par l'harmonie céleste, et que cette cause est nécessairell. On remarque cependant que les senti-

(9) On trouve une théorie similaire cqez Abu Ma'shar, disciple de Kindf selon la tradition arabe, et qui a vécu à Bagdad à la même époque. Cf. R. LEMAY, Abu Ma'shar and Latin Aristotelianism in the twelflh cenlury, Beyrouth, 1962, p. 75 sqq .• Form and matter in coming to be >.

(10) L'auteur pose ainsi, en termes généraux, le principe même de l'astrologie judiciaire. "

(11) C'est ici faut noter la proposition 4 de la condamnatJon de 1270 : • quod otnnia que hic in inferioribus aguntur subsunt necessitati corporum celestium •. C. U.P., l, p. 487. Comme nous l'avons dit, il n'est pas certain que cette phrase vise directement 'le traité de Kindi. Sur le fatalisme astral, cf. art. Heimarmene (Gundel) dans la Real-Encycl. ; David AMAND, Fatalisme et liberté dans l'antiquité grecque, Louvain, 1945.

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ments ,de l'homme, aésir, espoir et crainte, qui font partie de son « unité régitive » - terme typique du traité, sur lequel nous aurons à revenir -peuvent agir, par leurs radiations, sul' d'autres choses dans le monde des élém"ents'; cette action réciproque, qui est de l'ordre de la physique, n'est en réalité qu'une concomitance, puisque tout est dirigé par l'harmonie, mais c'est là une considération qui dépasse la physique.

De fait, dans les' chapitres suivants, l'auteur envisage comment les hommes, agissant volontairement, peuvent essayer d'obtenir un effet désiré. Car l'homme occupe une plàce privilégiée dans le Cosmos; c'est un être dont le bon équilibre répond à l'équilibre ôe l'univers, aussi est-il appelé 'un petit monde (microcosme); ü reçoit le pouvoir de provoquer des mouvements dans la matière adéquate, comme le grand monde. Cette action s'exerce. par son imagination, son intention et sa « fides ». L'imagination et la raison humaines deviennent semblables au monde lorsque i les formes des choses de ce monde s'impriment en elles par l'exer-cice des sens. Pour ce motif, le « spiritus imàginai"Îus) émet des rayons conformes aux rayons du Cosmos, qui sont capables d'agir sUr des choses placées à distance. Le"s images ont une existence dans le « spiritus imagi'" narius ); pour obtenir un effet, il ne suffit pas néanmoins qu'une image mentale soit formée; il faut aussi que l'homme désire sa réalisation; la « figes) - confiance et conviction - est également nécessaire, car celui qui doute du résultat échoue. Knfin, il convient d'ajoùter des actes précis pour que l'effet imaginé et désiré se réalise: les paroles et les « opérations manuelles ). Ce chapitre 5 se termine par la mention des prières adresSées à Dieu ou aux esprits pour obtenir ce qui est bon et éviter ce qui est mauvais, en prononçant des paroles susceptibles de mettre les choses en mouvement12, sujet qui sera plus longuement exposé par la suite.

Ayant a.insi déterminé les dispositions qui conviennent à l'impétrant, l'auteur examine, toujours de manière théorique, les formules et les pratiques de l'art magiqlle13, auxquelles il a fait allusion. En premier

(12) L'allusion est assez claire pour que le théologien du XIlI.- siècle ait été scanda-lisé de voir Kindi assimiler les prières de demande adressées à Dieu ou aux esprits à des formules destinées à provoquer :un mouvement des rayons célestes; .cf. èd. cil., p. 50.

(13) Il convient de remarquer que l'auteur n'emploie pas le terme de $ magie> (en arabe : Ccs formules et pratiques semblent se référer à. la magie hellénistique, dont l'influence a survécù. tant en Orient qu'cn Occident. Sous la forme que parait connaître Kindi, elle 'est étroiteIpent associée à l'astrologie, le principe de la sympathie universelle étant le fondement. de la science astrologique c0m.me de l'art magique; cf. F. CUMONT, Les religions orienlales dans le paganisme romain, 4- éd., 1929, et surtout les notes p. 284-296. - L'exposé le plus complet de la magie antique gréco-romaine a été donné par Th. art. Mageia dans la Real-Encycl.; cf. aussi H. G. GUNDEL, Wellbild' und Astrologie in den griechischen Zauberpapyri, Munich, 1968 (Münchener Bei/rage i. PapYi"usforschung, 53), avec bibliographie. -'- Pour la Magie arabe, cf. M. ULLMANN', Die JVatur- und Geheimwissenschaflen im Islam, Leiden, 1972, chap. 6, p. 359 sqq.; G. ANAWATI, Introduction bibliographique à l'étude de la magie dans l'Islam, Étuifes de philosophie musulmane, Paris, 1974, p. 411-432.

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lieu, les formules, qui sont l'objet du chapitre 6, De vir(ule verborum, aussi long à lui seul que le .reste de l'opuscule. Dès le début, il est rappelé que l'usage des « verba) estlié à l'astrologie, en renforçant l'effet'des rayons des astres : et signes du zodiaque, !!!nsi que des images représentées dans la sphère des étoiles fixes, ce qui, peut désigner les paranalellonla14,

décrits avec grand détail dans l'introduction à l'astrologie d'un disciple de Kindi, Abu Ma'shar15, ou les figures des constellations stellaires transmises dans les œuvres d'Aratos1 6 et de Ptolémée17. Les f9rmules agissent sur différentes sortes d'êtres, et selon le temps et le lieu; elles sont et nombreuses, mais leur vertu'dépend toujours de l'harmonie céleste. Après un petit excursus 'philosophiqp.e au sujet des cris des animaux .et des inventés par les hommes, vient l'énumération des différents types de « voçes) avec une appréciation qui paraît se référer à un langage céleste18 : si l'harmonie céleste et l'usage d'un peuple sont d'accord spr la- sign.ifiçation ·d'un mot, ce mot possède une double vertu, naturelle, celle qui vieJlt du monde céleste, et acci-dentelle, cene qui vient des hommes; lorsque cette « vox ) est prononcée, son efficacité sur la matière est plus grande. La quâlification et la des-cription brève des différentes sortes de « v.oces), sjgnifi,catives ou non significatives, intelligibles ou iI).intelligibles;n' est accompagnée d'.allc.un exemple concret, Si nous ne connaissions P!lS d'autre part un certain nombre de textes magiques contenant des - parfois sous' forme d'une série, de voyelles ou d'onomatopées -, de,s nomina, des incanla-menla ou il serait difficile' d'interpréter le. de bien des

(14)· Sur les paranatellonla, cf. A. 'BOUCHÉ-LECLERCQ, L''Astrologie grecque, Paris, 1899, p. 225 ; W. GUNDEL, art .. Pafanalellonta, dans Real-Encycl. - F. BOLL, Sphaera, neue griechische Texte und Untersu,chu,ngen zur Geschichte der Sternbilder, mit ei,nem Beitrag von K. Leipzig, 1903, p. 413-419 et 482-539 (en particulier sur le système d'Abu Ma'shar).

(15) kilab al-madkhal al-kabIr, connu dans les traductions latines médiévales sous le nom d' Inlroduclorium maius in aslronomiam; la description des «images t des paranalellonla se trouve au chapitre 6 de cet ouvrage, dont R. Lemay a préparé une édition tant du' texte arabe que' des traductions latines médiévales.

(16) Sur les Phoenomena d'Aratos, probablement connus par un commentaire chez les Arabes, cf. M. ULi.MANN, op. cil , p. 277-278.

(17) Sur les traductions en arabe de l'Almageste et sur ,les 48 constellations, dans la tradition astronomique arabe, cf. P. KUNITscH,.Der Almagest Synlaxis malhematica des Claudius Plolemiius in arabisch-laleinischer Ueberlieferung, Wiesbaden, 1974, p. 15-82.

(18) Sur le langage sacré et les noms qui viennent des dieux, cf. JAMBLIQUE, De mysteriis, VII, 4-5; PIlOCLUS, In Cralyl. Plalonis, 16, 19; 32, 5.'Cf. aussi, pour l'Islam, 1. GOLDZIHEIl, Himmlische und irdische Name, Gesammelte Schriflen, V (1970), p. 463-468.

(19) Sur les formules magiques c verba. et c incantamenta t, cf. Th. HOPFNER, Griechisch-Aegyptischer Offenbarungszauber, Leipzig, I-H, 1921 et 1924 .(Sludien zur Palaeographie und Papyruskunde, her. C. WESSELY). II, cap. 4, p. 173-209; R. HEIM, Incantamenta magica graeco-Iatina. - J ahrbacher für class. Philologie, 9 (1893) ; J. BIDEZ, F. CUMONT, Les Mages hellénisés, Paris, 1938, l, p. 173 sqq. sur les c verba • ;

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passages de ce chaNtr!,. De fait, si l'on confronte cette « theorica ) laconique avec ce qui nou.s e$t parvenu de la « practica ), pour l'antiquité et le Moyen Age, l'on constate que l'auteur a mentionné l'essentiel, en procédant à un classement : formules consistant en une succes-sion de sons, de mots .ou de noms; .formules inintelligibles; formules exprimées, avec leI.H·'l variétés selon le butreçherché, indicatives, impé-ra,tives, ,optatives, ,déptéc:;ttives, obsécratives, exécratives; elles' sont récitée!,? ou psalmodiées, chantées; en vers ou ep prose; parfois proférées i! rebours. Une mention mérite. particulièrement relevée :, éelle du « miroir· ,consacré dans lequel apparaissent des images ); il est sous-entendu 'qU!'l «,consécration) doit comporter une formule appro-priée20. Le miroir est, en effet, l'un des instrumepts d'élection de la magie divinatoire; le (on- utilise souvent un enfant medium) hypnotisé par la coptempll!tion de la surfa,ce brillante voit apparaître des images ou des « caractères ), qui révèlent choses cachées'.

C'est lorsqu'il en. vient à, définir ,tes formules les plus développées et les plus' obsécration et a,djuration, qui s'adress,ent puissances supérieures, que auteur aborde des considératio,ps théolggiques. Les hommes, dit-il, ont déco,uvert, par l'observation et la raison, qu'il devait y avoir des'c:mses des êtres et des événements du monde, p,uis des·çauses de ces cause,s; enfin, ils ont soupçonné qu'il y avait une Cause au delà des sens e,t rnê.me de l'intellect, dont l'existence estadrhise par la raison. Ce Dieu est inconnu, par sa et l'pl}'!le saurait employer pour lui des termes hù,D1:;tins. Car les nomi? qui rappell,e:qt les choses ne lui aucunement : il est impossible de désigner la Cause suprême par son nom propre. Les hommes lui ont cependant donné des noms, indiquant sa grandeur et sa pré-éminence : Cause des Causes, Dieu ,des dieux, Seigneur des seigneurs, Premier Principe, Dieu, Créateur; mais il serait plus convenable de le désigner par d'es : infini, incréé, immortel", impassible. Nous essaierons de voir à quels principes correspond cette attitude et surtout cette préférepce pour la théologie apophatique.

F. CUMONT, L-' Égypte des astrologues, Paris, 1937, p. 136-137 et p. 171 (efficacité des paroles, incantations) ; H. LEWY, Chaldean oracles and theurgy. Mysiicism, magic and platonism in the later Empire, ,Le Caire, 1956, p. 195 sqq., sur les formules magiques; p. 489 sur le pouvoir cosmique des noms magiques des dieux (Recherches d'archéologie, philologie et histoire, 13). On trouve des exemples dans le recueÙ publié par K. PREI-SENDANZ, Papyri graeëae magicae, l-II, Leipzig, 1928 et 1931 ; pour la magie byzantine, qui suit la tradition hellénistique, cf. A. DELATTÉ, Anecdota Atheniensia, l, 1927.

{20} L'ouvrage de A. DELATTE, La catoptroinancie grecque et ses dérivés, Liège-Paris, 1932 contient plusieurs mentions du tèxte de Kindi, mais seulement d'après 'Thorndike ; néanmoins, l'abondante documentation qu'il apporte sur le sujet permet de comprendre le rôle du miroir dans la: divination; cf. aussi notre étude: Récréations monastiques. Les couteaux, à manche d'ivoire - Recueil de travaux offert à M. Clovis BruneI, Paris, 1955, p. 10-32. - Sur un miroir magique arabe gravé avec les sept planètes et les douze signes du zodiaque, cf. G. F. HARTLAUB, Zauber des Spiegels, Munich, 1951, p. 65-66 et fig. 24.

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146 M.·T. :0' ALVERNY - F. HUORY

La théorie de la prière qui suit est motivée, par les invo-cations usitées dans une partie des formules magiques, s'adressant à Dieu, aux anges, et aussi, dans les formules chrétiennes, aux saints. L'auteur rappelle que le Dieu suprême est immuable; il ne peut être question de l'influencer. Néanmoins, les prières, jointes à un intense désir peuvent avoir une action sur la matière, si toutefois la demandé est conforme à l'harmonie céleste; en mentionnant les prières adressées aux anges et aux esprits désincarnés, il est insinué que certains se refusent à croire à leur influence sûr la matière, et préfèrent tout 'rapporter à l'harmonie. D'une grande importance est l'emploi des nomina; et surtout des noms de Dieu21 ; bien que ces noms ne puissent le définir, ainsi qu'il a été dit, leur emploi est très efficace, mais toujours par l'intermédiaire de l'harmonie. Nous savons en effet, que les noms divins sont l'un des éléments les plus importants des formules, tant paYennes que juives, chrétiennes ou musulmanes. Quant aüx noms des esprits, des signes du

et des planètes, qui figurent souvênt aussi dans les formules, ils sont d'autant plus actifs qü'ils sont associés directement aux astres liés par la sympathie à la nature élémentaire.

Dans les deux chapitres suivants, il est traité des « figures», carac-tères ) et « images» magiques. D'après les allusions il s'agit des amulettes, talismans, sceaux, figurines, qui portent des inscriptions où dessins, des pierres gravées ou sculptées, etc.22• Ces objets, fabriqués suivant un rituel déterminé ont une action sur la matière, action toujours justifiée par la sympathie ehtre le monde céleste et le monde terrestre. Sur ce sujet, la littérature arabe est plus Tiche que l'occidentale', et l'usage des' « carac-

'(21) Sur le pouvoir des noms divins dans la magie grecque, cf. HOPFNER, Offen-barungszauber, l, p. 176-189 ;'il cite Jamblique, p. 185-186, p. 186-187 et 188 et ProClus, Ad Craty!. 71 ct 57. - Sur les vertus 4es noms de Dieu da,ns la magie musulmane, cf. E. DOUTTÉ, Magie et religion dans l'Afrique du Nord, Alger, 1909, p. 207-219; 1. GOLD-ZIIlER, iauberelemenle in islamischen Gebet, Gesammelle Schi"iften, V (1970), p. 45-49; G, ANAWATI, I,e nom suprême ae Dieu: .. dans la miigie. -' Études de philosophie musul-mane, p. 394-410,

(22) Sur les statuettes, dessins, car.actères, dans la magie antique, cf. HOPFNER, Offenbarungszauber, l, p. 220-223. - Sur la fabrication des images magiq!1es, l'év!)lu-tionde ces coutumes et de le!lF signification cf. P. -I):RAuS, Jiibir ibn Qayyiin, contribu-tion à l'hisloire des idées scientifiques dans II. Jiibir el la science grecque (Mé-moires de l'Institul d'Égyple 45 [1942]), p. 129-134. E. R. DODDS, The Greeks and Ihe irrational, Berkeley, 1951, p. 292-295, 306-308. -, SI!,r les talismans et les caractères dans la magie arabe. cf. H. A. WINKLER. Siegel und Charaklere in der Muhammedischen Zauberei, Berlin. 1930; E. DouTTÉ, Magie el religion, p. 151 sqq. - Sur les «carac-tères >, et en particulier les « caractères à lunettes '. cf. ceux que rep'roduit "f{. PREISEN-DA,NZ" Papyri graecae magicae, let II, dans le texte et dans les planches. - Parmi les textes publiés par A. DELATTE, Anecdola Atheniensia, 1 (1927) l'on trouve des recettes pour la fabrication de statuettes <j:es planètes, avec des invocations à réciter; conjura-tions des anges planétaires; des signes et des «sceaux> des planètes; figures de «caractères >, notamment p. 102-104.

AL-KINDI - .,DE RAims 147

tèreS) dessins abstraits qui symbolisent un alphabet ou des signes occultes 'paraît répandu dans le monde musulman qu'à Byzance.

Il faut une remarque au sujet de l'effet des rites exéèutés contre l'usage commun, çomme la prononciation à rebours d'une formule, ou le fait de tordre le fil à l'envers en filant. Ceci fait partie des croyances les plus persistantes de la magie antique, et l'on pourrait ajouter à ces deux exemples les formules écrites à l'envers, ou se lisant dans les deux sens23, la recommandation de marcher à reculons ou de cueillir une plante de la main gauche.

Un autre moyen de provoquer des phénomènes insignes est abordé dans le chapitre De sacr.ificiis. Les sacrifices sont un élément assez fréquent du rituel magique dans l'antiquité, et l'usage en a persisté, surtout dans la magie noire. Ce n'est pas le cas ici, apparemment, et dans une démonstration qui se veut rationnelle, il faut trouver ce qui peut justifier de tels actes. La doctrine de la sympathie fournit up.e excellente explication. Les sacrifices ont une efficacité particulière, surtout les sacrifices d'animaux, parce que l'animal est un microcosme du monde

ce monde dépendant du monde céleste, l'animal, luiaJ,lssi, participe à l'harmonie24• Vivant, il agit par son rayonnement propre sur

autres êtres élémentaires; sa mort violente provoque une mutation contre nature lorsqu'il est immolé rituellement par un homme; la matière du ]llonde, ainsi bOl-1Ieversée, est disposée à recevoir un mouvement et une forme inusités selo.n le cours normal de 'a nature25 ; ceci, non seule-ment en rajson de la place éminente de l'animal dans le monde élémen-taire, mais parce ·que l'homme lui-même est le microcosme par excellence, semblable à l'utlÎvers26• Le sacrifice d'un animal offert par un homme

(23) Sur les formules écrites à l'envers, cf. HEIM, Incanlamenta, p. 527, 530; F. DORNSEIFF, Das Alphabel in Mystik und Alagie, 2te Aull. Leipzig, 1925, p. 56, 63.

(24) Sur la sympath.ie symbolique qui unit divers animaux aux dieux et aux astres, cf. HOPFNER. op. cil., l, p. 107-114.

(25) C'est dans le De mysleriis de Jamblique, répondant aux objections de Porphyre dans la lettre'à Anebon que se trouve exposée une théorie du sacrifice d'animaux dans les opérations magiques d'après le principe de la sympathie, V, 1-9 (éd. E. DES PLACES, JAP1BFQUE, Les Mystères d'É,gyple, Paris, 1966. p. 157-164) : • mieux vaut chercher la cause (de l'efficacité de.s sacrifices) dans amitié, une une relation qui jie les ouvriers'à ouvrage et les à ceux qu'ils engendrent. donc, sous l'égicJe de ce principe com.mun, nous un animal ou !lne plante terrestre conserver intacte l'intention de son auteur, l),lors, par cet ,intermédiaire, nous mettol!s en mouvement de manière appropriée la cause démiurgique. qui, sans.rien per<\re de sa pureté, d()mine cette créature ..... Nombreuses ces causes ... dans IAne dépendance immédiate, comme lesdaJmones ... ; çelles des dieux" .. à leur tête, ... la Callse unique; le sacrWçe parfait les met toutel1 en branle ., p. sq.

(26) S,lir la théorie dU micro.cQsme dans la magÎ!lllympathique, cC" H,OPFNER, op. cil., p. 156-161. Le corps de l'homme et .ses différentes parties sO,nt liées avec le mOnAe céleste.

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148 M.·T. D'ALVERNY • F. HUDRY

double donc le pouvoir de celui-ci sur la matière; il est beaucoup plus efficace que les autres offrandes sacrificielles, telles l'encens27 • A qui s'adressent les sacrifices, et quelle peut être leur valeur? Ceux-qui croient à l'action des esprits, et à leur pouvoir sur la matière élémentaire pensent que les sacrifices attirent leur faveur28• Opinion invérifiable, dit l'auteur; cependant, mêmesi'cette croyance est fausse, il est possible qu'un sacrifice reçoive quelque vertu, grâce à l'harmonie céleste. On offre des sacrifices divers à Dieu, et les homm-es croient que cela le, rend biènVeillant. Opinion évidemment fausse; néanmoins, si le sacrifice est offert selon les rites, l'effet désiré peut être produit en recevant les rayons de la cause céleste.

La cause céleste, ce sont les astres qùi règlent l'harmonie; on'voit qu'ils ont ici i;ln rôle efficient; bien que nous assumions qu'ils sont soumis à la Cause première, c-e n'est pas spécifié ici, et le blâme de Gilles de Rome n'est pas sans fondement, lorsqu'il reproche à Kindi d'avoir dit que l'effet des sacrifices est purement d'ordre naturel29•

Pour terminer le traité, l'auteur revient à son point de départ, l'astro-logie, qu'il n'a du reste jamais perdue de vue; niais il tient à préciser les principes à tout l'exposé. Les plahètes et,les signes dominant.s au moment où commence une opération magique la goùvernent jusqu'à son terme; selon· que, la conjonction astrale sera favorable ou défavorable, l'opération réussira ou nQIÎ. Chaque planète, chaque. signe du zodiaque possède des noms et des « caraétères ) qui lui sont appropriés; il est donc héce'ssaire de prononcer ces noms ou de tracer ces caractères de manière adéq"ùate au commencement de l'opération. Il.convient en effet de savoir que l'efficacité des' formules exprimées : obsécrations, conjurations, imprécations e::;t en· fçmction de leur accord avec la conjonction céleste; de même, le sacrifice peut avoir une grande efficacité, à la condition d'être offert en temps et lieu voulu avec les cérémonies prescrites. Ce n'est qu'au dernier paragraphe que l'a).lteur mentionne l'un des rites les plus potoires de la médecine astrologique et magique.: la cueillette des plantes, assQ«iée POUX incantations.·et aux « caractères ). Il ne spécifie pas que cette cueillette est liée à l'influence des astres, mais nous avons conservé assez

(27) Sur les encensements et fumigations i élément important des opérations magiques, ct. HOPFNER. op"cit .• p. 138-140. - Picairix (ps. Majriti). écrit en Espagne musulmane au XIe siècle, mais qui dérive de la magie grecque de la fin de l'antiquité contient de nombreuses recettes; cf. Picali-ix, Das ZieI des Weisen von pseudo-Majriti, tr. into German ... by H. RiTTER, M'. PLESSNER, Londres, 1962 (Studies of the Warburg Institute, 27).

'(28) L'auteur fait peut-être ici allusion àüx jinns, dont l'existence est admise en Islam i remplaçant les dafmonès antiques, ils jouent un· rôle dans la magie; cf. art. djinn, Enc. Islam". Les anges sont aussi fréquemment invoqùés dans 'les formules magiques i on trouve des exemples dans -les PüjJyri graecae magicae, vol. II. et dans les Anecdola Atheniensia I.

(29) Errores philosophorum, éd. cil., p. 54 •.

AL-KINDI - DE RADIIS 149

de textes rèlâtifs aux -plantes planétaires et zodiac,ales pour combler sahs peine la lacuhé3o•

AUTHENTICITÉ Dt! TRAITÉ

Il s'agit bien, on- peut le constater, d'une ,Theorica, quoique le second titre soit dû probablement à une initiative occidentale31• Ceux qui espèrent trouver dans cet opuscule des détails de folklore seront déçus, car la praclica est traitée succinctement et le plus souvent par allusions; l'auteur se tient à un 'niveau élevé, et dédaigne .de donner des recettes et d'indiquer des formules. Il en va de même pour l'astrologie; les notions fondamentales sont supposées connues; pas d'exemples concernant les effets des conjonctions pranétaires. Le dessein est de démontrer les consé-quences que l'on doit tirer du principe de l'unité du Cosmos et de son harmonie réglée par les astres; la prédominance de l'astrologie dans un tel système marque l'intention de l'auteur; il entend donner une inter-prétation rationnelle de pratiques qui font généralement plutôt appel li des forces occultes et i;'entourènt de my-stère.

Le De radiis est expressément attribué à al-Kindi dans la traduction latine, et il-nous faut examiner si cette attribu"tion est admissible. En effet, nous' ne connaissons pas actuellement de texte arabe correspondant à notre texte latin. Il est vrai que la production littéraire et scientifique du « philosophe des Arabes ), très abondante d'après les anéilms bibliographes n'a éM que partiellement retrouvée danS les collections de manuscrits encore imparfaitement connues.

La- longue notice consacrée à Kindi dans le Fihrisl d"an-Nadim 32 , qui a rédigé son catalogue bio-bibliographique un siècle environ après la mort dl!' phlIàsophe33, é'numère des ouvrages nombreux et variés, classés plus ou moins méthodiquement. Dans la section d'astronomie, ou science des astres ('ilm al-nujüm ou nujümiyya), qui comprend aussi de l'astrologie est citée une Risala fi shu'ii'âI34 , ce qui correspond exactement De radiis, mieux placé à 'cet endroit que d'ans la section d'astrologie judiciaire qui suit un peu plus loin, puisque :Kindi ne s'occupe pas de la :technique

(30) Deux ouvrages fondamentaUx permettent d'éclairer et de commenter ce passage: A. DELATTE. Herbarius, recherche sur le cérémonial usité-chez les pour la cueilIelle des 'simples ei des plantes magiques, Liège, 1938 i A. J. FESTUGlÈRE, La révélation' Trismégiste, I, 194"4 i l'astrologie et les sciences occultes, p. 137 sqq.

(31) Lé titre correspondaiit à è Theqrica artium magicarum. he doit pas figurer dans l'arabe. Le mot de « magie. est absent du texte. ,

(32) Cf. pour lës Mitions du Eihrist, notre bibliographie p. ,168. . (33) B. Dodge, dans son introduction à la tradUction du Fihrist. estime que l:ouvra.ge

a dù être terminé avant 990. The Fihrisl of al-Nadim .... New York. Columbia Umv. Press, 1970, 1. p: XXI. La, date approximative de la mort de Kindi est 870.

(34) Op. cil., p. 618 iéd; Teheran. p. 317.

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150 :M.·T. D'ALVERNY • F. HUDRY

des horoscopes, ni de prédictions35 dans notre traité. La liste abondante d'ouvrages fournie par ces deux sections du Fihrisl ne laisse aucun doute en ce qui concerne l'intérêt du philosophe pour la noble science des étoiles. Peu d'entre eux subsistent, et moins enc,are ont été publiés36•

Une prédiction sur la durée du règne des arabes d'après les critères astrologiques a été éditée avec une étude savante il y a un siècle par O. Loth37 ; d'autres, en traduction latine, IW sont accessibles que dans des éditions du XVIe siècle.

Parmj les traités publiés par M. Abù Ridah d'après un recueil manuscrit d'lstanbul38 quelques-uns seulement mettent en cause les doctrines astrologiques de Kindi. Plusieurs ouvrages indiqués dans de,s catalogues de manuscrits arabes sont encore inédits, et pourtant la notoriété du philosophe des arabes en ce domaine, reconnue par les auteurs médiévaux qui le citent souvent, devrait exciter le zèle des chercheurs. Il en est de même pour la tradition occidep.tale, car partie seQlement des nom-breux textes d'astrologie qui ont circulé sous le nom de Kindi sont identifiés; la dernière édition des IncijJils de P. Kibre et L. Thorndike en fournit une longue liste 39• La confronta,tion de l'arabe et du latin, lors-qu'elle est possible, permet non seulement de résoudre les problèmes d'authenticité, mais de faire parfois des découvertes. C'est ce qui nous est arrivé à deux reprises avec les œuvres de Kindi.

Un manuscrit de Patna-Bankipore (nO 2048) av.ait été dans le Supplément de C. Brockelmann40 cOmme contenant un « attribué à Kindi. Soq examen a permis de constater que ce petit ouvrage ne correspondait pas au De radiis dont nous cherchions' avec anxiété l' origiIJ.al arabe; en effet, il traite, non des rayon!, célestes, mais des miroirs iI).cendiaires, sujet qu,ia intéressé les savants arabes après les savants grecs. Kindi cite AntheplÎos de Tralles et rappelle l'exemple

(35) Il Y a du reste des opuscules se rapportant à l'astrologifl q:;J.ns d'autrès'sections : cosmologie, les I?rémonitions ou prédictions; un ·traité sur la divination d'après les nombres est placé dans la section des mathématiques.

(36) Cf. la bibliographie, p. 167-169. . (37) O. LOTH, Al-Kindi ais Astrolog. - l'v[orgenliindische Forschungen. Festschrift

H. L. Fleischer, ,Leipzig, 1875, p. 261-309. (38) M. Anü Rïi>AH, Rasü'il al-IÇindi al-falsafiyyah, Le 1950 et 1953. Cette

édition comporte une grande,partie des textes contenlJ.s dans un manuscrit d'IstaI).bul, Aya Sofya 4832, découvert par H. Ritter, $chriften Ja'qub ibn Is11Üq al Kindi in Stambuler Bibliotheken (mit Beitrâgen uon Martin.Plessner) -Arçhiu Or.ientalni 4 (1932), p. 363-372. Parmi les traités publiés, quelques-uns selJlçment concernent iles doctrines astrologiques.

(39) F. CARMODY, Arabie astro,!pmieal and astrological sciençes. in latin translation, Berkeley, 1956, p. 78-85 dOI).ne une liste des textes jatiqs attribués à AI-Kindi, et indique les éditio./ls.

(40). C. BRocKELMANN, der arabischen Lifteratur, Supplement band, Leyde, 1937, p. 374.

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d'Archimède faisant brûler la flotte ennemie. Il essaie de démontrer comment on peut trouver le lieu géométrique où convergent les rayons solaires, et dresse le plan d'un miroir incendiaire comportant une surface réfléchissante à facettes constituée de 18 miroirs hexagonaux reliés par des charnières. L'efficacité d'une telle construction est douteuse, mais c'est un témoignage supplémentaire de la curiosité scientifique de Kindi'. Le traité du manuscrit· de Bankipore doit Gonc être rapporté, non à la section d'astronomie":..astrologie du Fihrist, mais à la dernière section: ouvrages variés41 , dans' laquelle est mentionnée une épître intitulée : fabrication des miroirs incendiaires, ce qui répond très exactement au contenu42,

Le Fihrisl ne cite pas d'ouvrage de magie dans la notice de Kindi, bien qu'an-Nadim ne méprise pas systématiquement cet art et qu'il ait consacré un chapitre aux incantations et aux talismans. Il ne nomme pas Kindien cet endroït, mais dit que les philosophes astrologues affirment qu'ils possèdent des talismans éta1;>lis d'après des observations, pour tout ce que l'on peut souhaiter; ils ont aussi des pierres gravées et des'sceaux43•

La magie liée à l'astrologie n'est pas la magie noire; c'est plutôt un recours ingénieux aux forces naturelles latentes Gans le monde élémen-taire et que l'influence des astres rend agissantes. Kindi pouvait sans susciter la réprobation de ses contemporains s'inté'resser aux vertus des pierres précieuses et aux talismans marqués' des signes du zodiaque et des planètes.

La magie que décrit Kindi, bien que se rapportant aux usages de la magie hellénistjque est interprétée de manière rationnelle, tout comme le système astrologique. Cette attitude caractérise aussi son disciple Abu Ma'shar; il déclare dans l'introduction du Madkhal que l'astrologie est une science et que l'on y fait usage du logiq'ue44• La diffusion de l'astrologie et la considération dont jouit cette science au temps des Abbassides est confirmée par un autre texte émanant du

(41) Trad. DODGE, p. 625; éd. Teheran, p. 320 : le titre araiJe de cette section est anwü'ïy(it. . ,

(42) Cf. 1\1. T. d'ALVERNY, Trois opuscules inédits d'Al-Hindi, Proceedings of the 24th International Congress of Orientalists, Munich 1957, p. 301-302 (résumé de la communication). Un fac-similé photographique du m!\l).uscrit a été publié récemment par M. Y. Haschmi; cf. bibliographie, p. 168. M. Hamidullah prépare une édition; il avait eu l'amabilité de faire exécuter une copie du manuscrit, pour M. Vajda et pour moi, le mic,rofllm reçu de Bankipore étant illisible. - E. Wiedemann, qui a édité le traité d'Ibn .Haytham sur les miroirs incendiaires a écrit une introduction historique sur le sujet; il mentionne les traités de Kindi : .sur les miroirs incendiaires et sur la cqaleur du miroir, <l'après le Fihrist. Sittungsberichte ... Erlangen 37 (1905), p. 402,404.

(43) Fihrist, trad. DODGE, II, p. 726. (44) Cf. J. C. VADET, Une défense de l'astrologie dans le Madkhal d'Abu Ma'shar

al-Balkhi - Annales islamologiques fi (1963), p. 139-143.

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152 M.-T. D'ALVERNY • F. HUDRY

même auteur, document récemment mis en lumière. par ·F. Abu Ma'shar donne une liste de vieux livres d'astrologie qui se trouvent dans la bibliothèque des rois et gens importants; il énumère vingt-trois titres, dont plusieurs ont des originaux grecs identifiables; on peut noter én ra'[lport avec notre traité le nO 12 : livres sur' les utilisations des.étoiles pour les talismans. Nous savons aussi que sous le patronage des grands Platon et Aristote46 qu'ont circulé plusieurs ouvrages de magie en arabe, et que le nom d'Hermès a couvert des traités de magie aussi bien que· d'astrologie et d'alchimie47.

C'est à· Hermes que se réfère Kindi dans un traité de scapulomancie (ou omoplatoscopie) conservé dans plusieurs manuscrits4B • Cet écrit n'est pas mentionné dans le Fihrist, mais les listes d'ap."-Nadim et des autres bibliographes ne sont pas exhaustives'; la manière scientifique dont l'auteur présente la méthode de divination par l'épaule, avec des considé-rations philosophiques préalables, le fait aussi qu'il dit adapter un .traité grec sont des indices plutôt favorables à son authenticité. Cet opuscule a été traduit par Hugues de Santalla au XIIe siècle; Ch. H. Haskins l'a signalé parini les nombreuses productions de ce pèrso'nnage, protégé de l'évêque de Tarazona, Michel, et indique deux manuscrits49. ment, ces manuscrits sont tardifs'et très corrompus; le' nom de l'auteur est méconnaissable : «( Alkindus» est devenu « Ablaudius babylonicus»; d'autre part la risii.la originale est adressée à Yahya ibn Mii.sawayh (Mesue en latin), et ceci manque dans la traduction. Haskins n'avait donc pu éclaircir ce que représentait « Ablaudius ». Grâce à M. Hamidullah, qui no,us a communiqué le début du texte du manuscrit p'Istanbul Niera Osmaniye 2840, M. Vajda. avons pu le confronter_ àvec le texte du manuscrit latin 4161 de la Bibliothèque nationale, ce qui a ,pèrmis ,J'identification 50.

(45) F. ROSENTHAL, From Arabie books and manuscrip/s - Journal of the American Orien/al society 83 (1963), p. 452-457. Ce texte a été traduit en latin au Moyen Age; cf. L. THORNDIKE, Albumasar in Sadan - Isis 45 (1954), p. 29.

(46) Cf. M. ULLMANN, Die Na/ur-und Geheimwissenschaf/, p. 154-156 et 364-365 sur les ouvrages d'alchimie et de magie attribués à Platon; p. 157-158, 287-288, 365-366 sur les ouvrages d'alchimie, d'astrologie et de magie attribués à Aristote; p. sqq., 289 sqq., 368 sqq., 418 sq. sur Hermes.

(47) Sur arabe, cf. aussi L. MASSIGNON, inventaire de la littérature hermétique arabe, Appendice III de A. J. FESTUGIÈRE, La Révélation d'Hermes Tris-mégis/e l, p. 384-400.

(48) La Risiila fi 'ilm al-kalif a été signalée par H. RITTER, M. PLESSNER,. dans Archiv Orienlalni 4 (1932), p. 371 ; M. PLESSNER, Bei/rage zur Islamische J.ilera/ur-geschichte - Islamïca 4 (1932), p. 557. Sezgin donne une liste des manuscrits, dans Geschichle des arabischen Sehrifllums III (1970); p. 246. - Cf. aussi T. FAHD, La divination arabe, Strasbourg, 1966, p. 216-217 sur des traités de divination ilttribués à Kindi, p. 395-396 sur le traité de scapulomancie.

(49) cr. Ch. H. HASKINS, S/udies in the his/ory of Mediaeval science, 2" éd., 1927; p.79.

(50) ct. Trois opuscules inédits d'Al-Hindi, p. 302.

AL-KINDI - DE RADIIS 153

Beaucoup plus significative des dispositions Kindi est la description des croyances et du culte astral des Sabéens reproduite dans le d.'après un disciple de Kindi, al-Sarakhsi62• Il les présente comme une secte philosoppique, ce qui laisse supposer qu'il a tiré son information de Harraniens savants vivant à .Bagdad. L'exposé est très objectif. Kindi note qu'ils enseignent que le Ciel.se meut d',un mouvement rationnel et volontaire et qu'ils offrent aux Planètes des sàcrifices d'animaux. Loin de les traiter de païens, il déclare qu'ils croient en une Première ·Cause et affirment que Dieu est Unité, qu'aucun attribut ne lui convient, ni aucune affirmation, ni, aucun raisonnement syllogistique - ce qui, conclut KindI, est conforme à ce qu'enseigne Aristote dans -sa Métaphysique. Il ajoute qu'il a vu un livre faisant autorité chez les Sflbéens : les discours d'Hermès sur l'Unité, adressés à son fils ce qui désigne assez clairement des traités du Corpus hermeticum 53 - ce livre était d'une grande excellence sur le sujet de l'Unité, et aucun philosophe désireux de s'instruire ne. peut se dispenser de lire ces discours avec approbation.

De l'avis deL. 'Massignon, les Sabéens sont responsables des infiltra-tions hermétiques et qui ont influencé ·certains philo-sophes arabes dans leur vénération à l'égard des 'astres 54. Kindi ne cite qu'Hermès, et il connaissait par d'autres voies Aristote et pseudo-Aristote. Malgré sa' croyance à l'astrologie et au pouvoir des il a affirmé clairement dans l'une de ses épîtres', commentaire du verset du Coran55 : « les astres et les arbres se prosternent », que le- Ciel n'est que le ·serviteur et l'agent du Dieu unique 56• Les théologiens mu'tazilites de son époque ne sont du reste pas tous hostiles' à l'astrologie. L'un des plus illustres, an-NaHii.m, y voit une marque de la Providence: « l'astro-logie prouve que Dieu connàît les choses cachées,»57.

Vers le milieu du xe siècle, le groupe de savants connu sous le nom générique de Ikhwii.n a exprimé sur la magie des vues qui ne sont pas très différentes de celles de Kindï, bien que des tendances gnostiques

(51) Fihrist; trad. DODGE, II, p. 746-750. (52) Sur ce disciple de Kindi, mort en 899; cf. F; ROSENT HAL, Al,Imad b. at-,!,ayyib

a8-Sara{]si, New Haven, 1943 (American Orien/al series 26). (53) Ceci peut correspondre aux Discours d'Hermes à son fils Tat. IV. Le Cratère

ou la Monade; X. Sur la nature de Dieu; XIII, Hymne à l'Un. (54) L. MAS'SIGNON, Les infiltrations astrologiques dans la pensée,religieuse islamique -

Eranos Jahrbuch, 1943-.1944,. p: 302. (55) Éd. ABU RIDAH, I; p. 244-259. (56) Cf. R. WALZER, New s/udies on Al-Hindi, 4 : Al-Hindi on Sûra 55, 5 j Greek

into Arabie, Cambridge (Mass:), 1962, p. '196-199. R. Walzer explique qu'il faut inter-préter ici 'la c .prosternation , des 'astres (sujüd);'c do obeisance •.. Il taut aussi noter l'épUre de Kindi sur la cause efficiente prochaine de la· génération et de la corruption: les corps célestes sont les causes des choses assujetties à la génération et à la corruption; Us se meuvent conformément à la volonté du créateur, qui estia caùse de toutes choses; éd. ABY RIDAH, l, p. 227 ; et l'épUre. sur l'agent premier et parfait, éd. ci/., p. 182 sqq.

(57) Cf. J. van Ess, Frahe Mu'/azilitische Haresiographie, )3eyrouth, 1971, p. 110.

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154 M.-T. D'ALVERNY - F_ HUDRY

leur donnent une allure plus ésotérique 58. Pour eux aussi, la magie - du moins.la «( vraie 1) magie est liée à l'astrologie, et accessible seulement aux sages et aux savant!' qui reconnaissent l'influence des astres «( anges de Dieu et ,ses· vicaires sur la, terre ». Ils définissent la magie comme : la découverte et l'exposition de la réalité de la chose, et y incluent la pré-vision et la déduction d'après les astres, en reconnaissant la ilécessité des lois de la Sphère céleste, et la divination, y ajoutant les paroles et actes merveilleux, les prédictions, la connaissance des choses cachées. Il y a une magie théorique et une magie pratique, une magie véritable'et une magie fausse. La véritable magie. s'accompagne de prière à Dieu et de sincérité. D'après leur description, les connaissances nécessaires à celui qui veut ·s'instruire dans l'art magique relèvent de l'astrologie. Ils spécifient notamment qu'il faut savoir reconnaître les moments auxquels il convient de commencer les opérations, et décrivent, selon leur mode, les lois de l'harmonie cosmique: Sache que tout ce qui se passe sous la sphère de la lune est sous un ordre céleste conforme à l'ordre fixé par le Créateur pour les opérations des sphères spirituelles; l'influx passe dans le monde comme les vertus. pneumatiques circulent dans. les corps. Tout astre .dans la Sphère <céleste> a des aspects et des limites, des degrés et des images spirituelles contiguës à leur identique, liées à ce qui a même forme et figure. Les formes spirituelles sont des anges ... L'évocation de l'Ame du monde, .qui n'est pas expressément mentionnée dans le traité de Kindi, ne laisse pas de doute sur les origines néo-'platoniciennes des théories des Ikhw3.n : Sache que si, à un moment du temps, les astres mobiles soiel!t .selon Je meilleur. rapport qui est appelé le rapport musical (c'est bien là l'harmonie céleste) les forces' de l'âme universelle parviennent à ce monde par l'intermédiaire de ces astres; l'état des êtres est selon le plus juste des mélanges et le meilleur ordre; cet état's'appelle le bonheur ... Nous sommes encore insuffisamment informés au sujet des rapports de l'encyclopédie des Ikhwan et de l'œuvre de Kindi, qu'ils ont sans doute utilisée, mais c'est un sujet qui mérite d'être approfondi. Rappelons que l'une des épîtres attribuée à «( Mahometh discipulus AlchindL», traduite en latin, a circulé en Occident avec d'autres opuscules de Xindi59•

(58) Sur les Ikhwiin, et les dates proposées, Y. MARQUET, art. Ikhwiin al-$a{ii' dans Enc. Islam, 'le éd'. ; S. STERN, Theauthorship o{ the Epistles of the Ikhwiin al-$afii'-Islamic Culture, 1946, p. 367-372; 1947, p. 402-403. Il Y a plusieurs éditions des épUres des Ikhwiin en arabe; ct. sur la magie, Risiila 52, ed. Beyrouth, 1957, vol. 4, p. 312 sqq. La traduction de F. Dieterici est plutôt une adaptation. Une analyse détaillée de fEncyclopédie des, Ik!zwiin a été donnée pàr S. H. NASR, An introduction to Islamic cosm%gical doctrines. Conceptions o{ nature and methods used {orBs study by the Ikhwân al-Sa{ii', al-BirÜni and Ibn Sinii, Cambridge (Mass.), 1964.

(59) Elle a été publiée par A. NAGY, Die philosophische.Abhandlungen des Ja'qub ben Isl)aq al-Kindi (Beitr. Gesch. Phil. MA. 4, 2-3), 1903, p. 41-64; l'identification a été faite par H. G. Farmer, Who was the author o{ the f Liber introductprius .? - Journal of the Royal Asialie society, 1934, p. 553-556,

AL-KINDI - DE RADUS 155

La tradition grecque a longtemps persisté dans la magie arabe. Le Ghayal al-bakïm, rédigé en Espagne musulmane vers le milieu du XIe

siècle,connu en Ocèident sous le titre de Picalrix a été qualifié par son éditeur, H. Ritter, de «Manuel de magie hellénistique »60. Cette compi-lation assez hétéroclite de sources anciennes contient plus de «( practica » que de «( lheorica »,mais les doctrines philosophiques ne sont pas absentes; H. Ritter montre l'influence néo-platonicienne et en particulier celle de Proclus sur le pseudo-Majriti et ses prédécesseurs.

Plus encore que les Ikhw3.n et que Picalrix, Kindi est proche des sources grecques; il ne s'en pache pas, et les utilise librement. Il a vécu à

au IXe siècle auprès des traducteurs de Bayl al-bikma 61, se faisant traduire des textes, comme la Métaphysique d'Aristote 62 , et collaborant avec eux pour corriger et améliorer les versions arabes, par exemple la Théo1ogie pseudo-aristotélicienne63• Il a reconnu sa dépendance et manifesté son intention à plusieurs reprises, notamment au début de sa « Philosophie première » : Il convient de rendre hommage avec gratitude à ceux qui ont contribué, peu ou beaucoup, à la connaissance de la vérité ... et nou.!, ne devons pas avoir honte de reconnaître la vérité et de l'assimiler, de quelque source qu'elle nous viemie, même s'il s'agit d'auteurs anciens et d'étrangers64• Dans l'introduction de son compendium de l'Almageste, il dit avoir fait de grands efforts pour étudier les sciences

et pour les interpréter dé son mieux à l'usage de ceux qui parlent sa langue65•

Il est vraisemblable que le De radiis ne constitue pas une exception, et que Kindi a de proches inspirateurs helléniques; il est même possible qUe notre texte soit, du moins en partie, adapté d'un traité grec sur la sympa-thie universelIe 66 , fondement de l'astrologie et: de la magie naturelle -

(60) H. RITTER, Picatrix, ein arabisches Handbuch hellenistischer Vortrage der Bibliothek Wàrbu-rg, I, 1921_1922, p. 94-124; H. RITTER, éd. du texte arabe, 1933 (Studien der Bibliothek Warburg 12). H. RITTER, M. PLESSNER, Picatrix. Das Ziel des Weisen von pseudo-Ma]riti translated into German, London, 1962 (Studies of the Warburg Institule 27); cf. Ein{ahrung, p. XXVII-XXVIII, en particulier au sujet des « séries. de Proclus.

(61) Sur le Bayt al-l)ikma, cf: art. Enc. Islam, 2e éd. (D. SOURD EL) ; Y. ECHE, Les bibliolhèques arabes publiques et semi-pu'blïques en Mésopotamie, Syrie et Égypte au Moyen Age, Damas, 1967, p.9-57. Le Fihrist contient une liste de traducteurs, trad. DODGE, Il, p. 586-588.

(62) Fihrist, trad. DODGE, p. 606. (63) Au sujet de Kindi et des trad'ucteurs, cf. A. BADAWI, La iransmission de là

philosophie grecque au monde arabe, 1968, p. 26-32. (64) Éd: ABU RIDAH, Rasii'il, l, p. 97. (65) F. ROSENTHAL, AI-Kindi and Ptolemy. - Sludi orïenlalislici in ônoredi Giorgio

Levi della1 Vida, Rome, 1956, II, p. 444-445. (66) L'ouvrage classique de K. REINHARDT, Kosmos und Sympathie; Neue Unter-

suchungen aber Posidonius, München, 1926, a mis en relief l'importance de' la notion de sympathie comme force d'unification du Cosmos, mais ne fait que brièvement

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156 M.-T. D';\LVERNY - F. HUDRY

l'évent.ualité d'intermédiaires $yriaques n'étant pas exclue, car nous verrons qu7eIl certain passage on décèle une trace c_hrétienne. Ceci n'est qu'une car Kindi a peut-être librement utilisé et combiné des textes divers relatifs au sujet qu'il voulait exposer dans soil' traité, rédigé sous la, forme didactique qlli caractérise la plupart der ses écrits. Néanmoins, les allus_ions aux pratiques de l'Art que nous trouvons· en particulier dans le chapitre « pe virtute verboruII). » correspondent si bien à ce que décrit Th. Ropfner dans son monument:,J.1 ouvrage « Griechi$ch-Aegyptischer Offenbarungszauber », véritable somme des arts magiques de l'antiquité et dans son article Mageia de la Real-Encyclopaedia, que l'on ej:lt tenté de supposer à l'arrière-plan un compendium grec énumérant les types de formules et de nomina sacra. -

Pour la magie théorique, il faut se tourner du côté des néo-platoniciens, Plotin, Porphyre, Jamblique et surtout Proclus. L'œuvre de Plotin a pénétré chez les Arabes dans la traduction, ou plutôt la paraphrase de fragments des quatrième, cinquième et six;i.ème Ennéades, la partie la plus considérable étant la « Théologie d'Aristote »67.

Porphyre est connu surtout comme auteur de -l'Isagoge et commen-tateur d! Aristote; la « Lettre à Anébon » est mentionnée deux fois dans le Fihrisl 68• Le cal:! de Jamblique est plus douteux', bien qu'il soit possible que le De mysleriis ait été joint à la « Lettre à Anebon ». Quant à Proclus, une partie de ses ouvrages sont énumérés dans' le Fihrisl 69 ; quelq1).es traductions seulement ont été retrouvées jusqu'ici70 , mais l'on peut supposer qu'à l'époque de Kindi d'autres étaient acééssibles. Selon l'avis

mention de l'astrologie, p. 121 sqq . ....".. Les remàrques du P. A. J. FESTUGIÈRE, La révélation d'Hermes Trismégiste, l, ch. V, l'hermétisme et l'astrologie, p. 89-94 (et notes bibliographiques) sont beaucoup plus appropriées pour éclairer le texte de Kindi.

(67) Nous renvoyons à la préface d\l t. II de l'édition des au sujet des map.uscrits et des éditions de Théologie d'Aristote et des fragments découverts et publiés par P. Kraus et F. Rosenthal, ainsi qu'a\! sujet des manuscrits et çl.e la tra-duction latine de la Renaissance de la «recension longue,. de la Théologie; Plotini Opera, t. II, Enneades IV-V, éd. P. HENRY; H. R. SCHWYZER. Plotiniana arab.ic.a. ad codicum {idem anglice vertit G. LEWIS, Paris, 1959. La traduction anglaise est mise en regard du grec, ;,Ia préface, vi : De Plotinianis arabicis, p. XXVI-,X.l'XVI, contient en note l'indication des principale!! relatives à cette, paraphrase des Ennéll;de s Au suj'et de l'origine porphyrienne de la Théologie, il ajouter deux études récentes:. P. THILLET, porphyriens dans la Théologie d'Aristote; S. PINES, Les textes arabes dits «plotiniens • et le courant porphyrien dans le grec-- -Le Néo-platonisme (Colloque Rflyaumont 1969), Paris CNRS, !971, p. 293-302; 3Q3-317.

(68) Trad. l)ODGE, II, p. 610 et 70,5; s_ur la connaissance de PorphY.I:tl dans le monde arabe, cf. art. Furfüriyüs dans f:nc. Islam' (R. WALZER).

(69) Trad. DODGE, H, p. 607"608. (70) Le dernier état de la question exposé par G. ENDRESS, I!rqclus arabus.

ZJl!qnz;ig Abschilitte aus der Institutio theologica in lfebersetzung, Beirut, -1973, p. 13-30 (Be,iruter Texte und Studien, 10); cf. art. Buruklus dans Enc. Islam' (R.

AL-KINDI - DE RADIIS 157

de R.e Walzer, ce sont Proclus et son école qui_ qn,t marqu,é le plus fortement la philosophie de Kindi71•

Ce que K5Ild,i ll. pris en ,premier lieu à Plotin et à ses disciples c'est la conception ,d'un univers dominé par l'Unité divine, et uni dans une parfaite harmonie'; il se sépare d,'eux; au sujet de la création du monde72 ,

mais admet sans difficulté la théorie de l'émapÇl.tion' des formes à partir de la Sphère céleste. Lorsque Plotin, dans la quatrième Ennéaqe, 4, dit que la magie est la magie de l'univers, et n'agit qu'en vertu de la sympathie et ,de la « symphonie », ou de la Lutte; et que en raison d'une harmonie unique que. l,es agissent les uns sur les autres73 , le philosophe des Arabes peut le compreIid,r,!l, d'autant plus que le commen-taire la Théologie fait aux astres une plus grande que Plotin.

Je çg:,J.pitre d'introduction du De radiis, Kindi fait alh.l,sio:Q., ;;::ms le nommer, à l' Isagoge de Porphyre, texte traduit et commenté en syriaque avant de pénétrer Arabes74• Kindi lui-même l'a commenté plusieurs fois, d'après le Fihrist7 5• S()p.t citées en effet -parmi les œuvres de Logique : une épître sur l'Introduc,tion !a Logique (c'est-à-dire l' Isagoge) , avec une discussion détaillée; un Abrégé et sommaire de l'Introduction à la Logique; enfin un traité sur les « quinque voces », les cinq universaux qui sohtle sujet même de l'ouvrage, et que Kindi énumère dans le chapitre que nous veilo'ns è,le mentionner76• Ces·trois commentaires n'ont pas été encore retrouvés, aussi ne pouvons-nous les confronter avec le De radiis. Il faut ajouter que dans un traité è,le controverse contre les chrétiens au sujet de la Trinité, dont des fragments sont cités dans la réfutation qu'eh a fait YaJ.tya ibn 'A di, le philosophe déclare qu'il examine les allégations de ses adversaires selon les règles de la logique en suivant ce qui est dit dans l' Isagoge77•

Faudrait-il ,se tourner vers Porphyre pour interpréter le De radiis? Un érudit allemand, lisant le traité dans un manuscrit de Bâle pourvu

(71) R. WALZER, New on AI-Kindi, Greek into Arabie, Cambridge (Mass,.), 1962, p. 202. ..

(72) Au sujet de ia doctrine de Kindi sur la création, cf. R. WALZER, op. cit., p. 187-190; sur l'influence probable de Je aIl Philopon, p. 190-196.

(73) Éd. HENRY-SCHWYZER, p. 136-138; ce passage a été adapté et commenté dans la Théologie d'Aristote, trad. LEWIS, p. 137-139.

. (74) Cf. A. BAUMSTARK,Syrische Gommentare zur ' Eisagoge ' des Porphyrios (à la . suite de : Syrisch-arqbische Biographieen des Aristoteles), Leipzig, 1900.

(75) Trad. DODGE, p. 616-617; éd. Teheran, .p. 316. (76) DODGE, p. 617, traduit« five sounçl.s t et suppose qu'il peut s'agir des cinq

voyelles, ce qui pas beaucoup de sens en arabe; notre opinion est confirmée par cel!e d'Altmannet Stern, Isaac Israeli, 1956, p. 31.

(77 A. PÉRIER" Petits traités apologétiques de Yahya ben 'Adi, ,p. 118-128. C,e traité de Yatlyii ibn 'Adi est édité et traduit par Périer; l'auteur est un chrétien jacobite, qui appartient la génération a suivi celle de Kindi ; \1 a été un des traducteurs actifs de Bagdad au xe siècle; An-Nadim l'a connu personnellement, le cite fréquemment 11-\1

, sujet des traductions et lui consacre une notice, trad. cil., p. 631.

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158 M.·T. n'ALVERNY - F. HUDRY

d'une inscription invraisemblable : Seneca de otficiis, avait supposé que c'était une œuvre de ce philosophe78. Il est vrai que Porphyre s'est intéressé aux oracles et à la théurgie, mais comme à un moyen d'entrer en contact avec la divinité79• EIi ce qui concerne la magie, il manifeste un certain scepticisme et présente des objections dans la « Lettre à Anebo )}80 qui a provoqué là riposte de Jamblique; il est nettement opposé aux sacrifices d'animaux, et il serait tout li fait invraisemblable que l'auteur du De abslinenlia81 ait inspiré directement un ouvrage présèntant un chapitre sur les sacrifices. C'est au contraire la particularité qui rapptoéhe le plus cette section du De radiis des Myslères des Égypliens, car Jamblique déclare que le bien-fondé et la cause de l'efficacité des sacrifices d'animaux dans les opérations magiques est là 'sympathie universelle82. Mais la démonologie et surtout la théurgie déVeloppées par Jamblique sont étrangères au système rationnel de Kindi.

P.roclus est, lui aussi, un adepte de la théurgie83 et de l'astrologie dont il paraît connaître la technique84. Cependant, le petit traité dont Marsile Ficin a traduit un fragment sous le titre: De sacrificio èt de magia85, et

(78) Cf. notre description du ms. Bl\le Univ. F. III.34. (79) Cf. E. R. DODDS, The Greeks ,and the irrational, Berkeley, 1951, «on theurgy _,

p. 286-291, 294, 296-299 et notcs p. 302 sqq. «deeply religious by temperamcnt, he had an incurable weakness for oracles.; H. LEWY, Chaldean Oracle,1f and theurgy. Mysticism, magic and Platonism in the later Empire, Le Caire, 1956; excursus ÎLsur: Porphyre et ra Philosophie des Oracles.

(80) Cf. A. R. ?ODANO, Leltera ad Anebo, Naples, 1958; (texte reconstitué'd'après les citations de Jamblique et d'autres auteurs); J. BIDEZ, Vie de Porphyre, 1913, p.80-87.

(81) De abstinenlia, II, 38-40. (82) JAMBLIQUE, Les mystères d'Égypte, texte établi et lradùit ·par E. des PLACES,

Paris, ,cr. v, 24 : il particùlièrement tl1diqué d'offrir en sacrifice aux dieùx qui règnent sur certaines régions le produit de ces terres ... que ce soit des animaux, des plantes ou d'autres êtres terrestres qui soient gouvernés par les êtres supérieurs, ils ont à peine bénéficié de leur autorité qu'ils nous procurent indivisible la communion avec eux; et cf. surtout, V, 9, cité plus haut: le sacrifice met en branle toutes les causes démiurgiques.

(83) Cr. PROCLUS, Théologie platonicienne, éd. et trad. H. b. SAFFREY, L. G. '\VESTE-RINK, Paris, 1968. Introductiori sur ia vie et les œuv"res de Proclus; p. LIX sqq. sur les ouvrages de théurgie, dont on ne possède que des fragments; cf. aussi l'édition récente des Oracula éhaldiiica: Les Oracles chaldaiques, avec un ,c1!.oix de commentaires anciens ,(Proclus et Pscllus), texte établl et traduit par Ed. des PLACES, Paris, 1971.

(84) Cette science de Proclus se remarque eh particulier dans le com'mentaire de la République; l'interprétation de certains passages a incité Ile P. Festugière à demander l'assistanèe d'un grand spécialiste de l'histoire de l"astronomie, bOll connaisseur par conséquent de l'astrologie antique, O. Neugeba'uer; cf. A. J. 'FESTÏJGII\:RE, Proclus, Commentaire sur la République, II, p. 162-178 (calculs astrologiques); III, p. 169-192 (astronomie) .

(85) Opus Procli' De sacrificio et magia, interprete Marsilio FICINO, éd. W. KROLL, Greifswald, 1901. Analecta graeca, p. 5-Ir et notes p. 12-14 (W. Kroll a fait aussi une rétroversion en grec du texte).

1 ,

AL-KINDl - ,DE JMI!IIS 159

dont J. Bidez a retrouvé et commenté un fragment en grec de l'art montre une association si étroite de l'astrologie et (le la magie

naturelle qpela pf.!.renté de, ses doctrines avec celles de Kindi est assez frappante. Le premier 'ragment traite de la sympathie universelle dans l'échelle des êtres. Le modèle ou ges êtres terrestres se trouve dans les êtres célestes; la « similitude)} est une cause suffisante pour unir toutes choses, non seulement les plantes, qui ont un vestige de vie, mais même dans les pierres on peut contempler une certaine imitation et participation des Les maitres de l'art hiératique essaient donc d'appeler la divinité et &l,l. puissance en se servant de la parenté et de la sympathie des choses, en offrant exemple les animaux qui

à chaque divinité ... Le. fraglI!ep,t conservé en grec développe les mêmes thèmes: pe même

que les dialecticien,s de l'amour s'élèvent à partir des beautés sensibles jusqu'à ce qu'ils rencontrent le pripcipe même unique de toute beauté, ainsi, les ieralikoi, partant de la sYIDpl,l.thie qui unit toutes les choses

(86) Catalogue des manuscrits alchimiques grecs. VI, par J. BIDEZ, 1928. Michel Psel/us. En appendice: Proclus sur l'art hiératique; cf. introduction, p. 139-147; éd. p. 148-151. Ce texte a été traduit par A. J. FESTUGlÈRE, La révélation d'Hermes Trisme-giste, l, 1944; p'. 134-136. Sur le rôle de Proclus dans le développement du « dogme. de la sympathie universelle liée à l'astrologie, cf. FESTUGIÈRE, ibid., p. 90-91.

(87) La sympathie universelle et la dépendance de tous les êtres mortels des révolu-tions astrales est développée plus longuement dans un passage du commentaire de la République: Que les révolutions cosmiques se transmettent jusqu'à nous et à tous les autres vivants mortels, c'est un point à expliquer d'après la sympathie universelle, et celle-ci, 'à son tour, nous devons la démontrer d'après ce principe que l'univers est un Vivant Un., S'il existe, en effet, une âme unique qui maintient le monde entier, il y a nécessairement ... sympathie mutuelle entre les parties du monde ... Si le vivant partiel (d'ici-bas), qui a Vre vie plus émoussée (réduite) que le Tout, n'en comporte pas moins, du fait de cette vie, sympathie entre ses membres, bien plus encore avec le monde. Car la vie du Tout... plus puissante que celle des vivants partiels ... étant une vie superposée à d'autres vies, lie toutes choses davantage en vue de la communion mutuelle et de l'influence exercée par. telle partie, sur telle autre. Si donc le monde est un vivant Un, il y a en lui une vie qui collecte toutes les vies qui sont en lui. S'il en est ainsi, le monde est en sympathie avec lui-même ... c'est chose de toute façon possible que les mouvements de telles parties se transmettent à d'autres parties et influent sur elles ... Ainsi, les productions et non-productions de vivants mortels dépendent des révolutions célestes, qui sont immortelles, et de même, les destructions, générations, vies plus longues ou plus courtes des vivants d'ici-bas, et les dispositions pires ou meilleures dans le corps et l'âme. Cf. trad. FESTUGlÈRE, op cit., IiI, p. 216-217. - Cf. aussi III, p. 185-188, sur la correspondance des mouvements des astres et des corps sublunaires. Cf. a\.lssi Proclus, In Alcib. 205 (éd. L. G. Westerink, 1954) : Par l'harmonie qui règne dans ,le ciel, les êtres supérieurs' répandent l'harmonie chez tous les autres êtres. Les cieux Bont remplis de «sYIJ?phonies. et de rythme dans leurs mouvements, puis viennent les séries supérieures (vz. anges, daimones, héros) qui jouissent aussi de l'har-monie qui descend d'en-haut, puis vient la vie humaine; .. leur don descend jusqu'aux animaux dépourvus de raison et aux plantes, qui reçoivent une part de l'harmonie selon leur nature.

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visibles entre elles et avec les puissancés invisibles, et comprenant que tout est en tout ont fondé cette science hiératique, nOn sanss'émerv'eiller de voir dans les -premiers termes des chaînes les termes les plus infimes; dans ces derniers, les tout premiers; au ciel, les choses terrestres dans leur cause et sous un mode céleste; ici-bas, les choses célestes soüs un mode propre à la terre ...

On peut donc, ici-bas, sous' un mode terrestre, voir des soleilS et des lunes; on peut au ciel,sous un mode céleste, voir toutes les plantes, les pierres et les animaux, vivant d'une vie spirituelle. Les ieratikoi ont décoûvert, d'après ce qu'ils avaient sous les yeux, ie moyen d'honorer les puissances d'en haut, mélangeant certains éléments, en rétranchant d'autres, de manière adéquate ... Souvent Ils fabriquent par ées mélanges des images et des aromates, pétrissant en un mêmeéorps des symboles auparavant divisés ... unissant la multiplicité des puissances,qui, séparées, perdent chacune la pointe de sa forcé, et qui, au contraire, mélangées, se combinent pour reproduire la forme du modèle ... Ainsi donc, au moyen de la sympathie, ils attirent à eux certaines puissances divines, et ils en repoussent d'autres au moyen de l'antipathie ... En outre, dans les initia-tions et autres cérémonies du culte divin, ils choisissent les animaux et autres substances convenables ...

Jamblique et Proclus sont lei> grands théoriciens de la magie ,selon le « 1) de la sympathie universelle, Proclus étant beaucoup plus enclin vers l'astrologie. Ropfner les cite très fréquemment pour commenter les formules contenues dans les papyrus et dans les textes88 •

L'influence de Proclus est plus manifeste encore sur un autre point, et nous devons IlOUS .référer ici à sa théologie, telle qu'elle est exprimée dans 1'1 nslitulio theologica, le de causis qui en dérive, et ses com-mentaires platoniciens.

Nous trouvons, à plusieurs reprises dans le De radiis l'expression : « unitas regitiva 1), qui doit correspondre. en arabe à wabda al-mudabbira (ou wabdàniyya)S9 et c'est formule au premier .p.bord mystérieuse qui nous' a incitée à rechercher du côté de Proclus ou'de ses disciples la doctrine sous-jacente.

Nous n'avons pas trouvé l'expressi,on grecque correspondante dans les œuvres de Produs : mais nous savons que dans son

(88) Cf. Th. HOPFNER, Offenbarungszauber, l, p,94-101 sur Jamblique et Proclus comme théoriciens de la magie.

(89) Wahdâniyya se trouve dans la Théologie d'Arislole, et dans le Liber dé causis ; cf. G. ENDRESS, Proclus arabus, .p. 152-153; wâhidiya se trouve dans la traduction arabe des fragments des Élémenls de lhéologie ; cf. ibid., p. 152.

(90) Nous avions eu quelque espoir en trouvant une note sur la f monai:le hégé-monique • dans la traduction du commentaire de la République; cf. A. J. FESTUGlÈRE, op. cil., l, p. 173; mais le texte grec (KROLL 155) porte simplement hègemonikon ; ce· qui désigne ici, dit le P. Festugière la raison ou le '.loGe;.

AL·KINDI - DE RADIIS 161

système la monade suprême engendre les monades ou hénades qui gou-vernent chacune des « séries 1), et leur a,ctions'étend à tous les êtres. Ilue

.pas dans les passages du traité que nous allons analyser 1 umte regltIve pUl.8Se correspondre simplement à de tradition stoïcienne, même modifié selon des notions néo-platoniciennes91.L'hègemo-nikon d'origine stoïcienne se retrouve dans la tradition arabe, notamment dans les ouvrages de médecine; il est rendu par l'expression «quwwa

1), traduite latin par « virtus ordinativa 1) dans }' Isagoge. zn medlcznam de I:Iunayn Ibn Isbaq,. selon III version remontant à la fin du XIe siècle92 ; un autre traducteur pourrait employer « regitiva 1), et J'on rencontre parfois ces termes au XIIIe, siècle, ,sans doute d'après des traités médicaux. Nous les avons également trouvés parmi les émendations faites dans des témoins tardifs de notre' texte, les copistes ayant sans doute estimé que « virtus regitiva 1) était plus' intelligible93 , mais il n'y a P1:iS lieu de corriger arbitrairement la leçon totls les manuscrits médié-vauf{.

Dans le .De radiis, l'uni/as surtout -appliquée à l'homme, et -le premJer exemple, au chap1tre l, pourrait, à première vue, corres-pondre à l' hègemonikon : « cum isto... sensus exercitio per unitatem unuiuscuiusque hominis regitivam concurrit officium rationis res in cO!llmuniforma unice comprehendentis 1); il faut prendre garde,. cepen-dant, que l'auteur pas simplement cette unité hégémonique à la raison. Cette réserve est confirmée par un autre passage, au chapitre 4 « desiderium autem, et spes, et timor, cum sint.individui proprietates sunt pars unitatis regitjve eiusdem, propter quod, secundum quod adsunt vel absunt, faciunt 'difTerentiam in radiis qui a quocumque individuo, pro ce-duIlt 1)'. Il paraît qu'ici, puisqu'il s'agit de sentiments et de passions, l'unité régitive est l'ensemble de l'âme; bien que l'auteur ne le

(91) L'hègemoniKon stoïcien est la partie dirigeante du composé humain. Dans le commentaire de la RépubVque, Proclus, d'après Porphyre, décrit la théorie stoïcienne d,es parties de l'âme, comportant huit fa,cuItés ; l'hègemonikon, les cinq sens, la généra-tive et la faculté de parole. Proclus compare cette division de l'âme. avec la division tripartite de Platon, et explique, que bien que tripartite, l'âme est une, car le Démiurge, cause directe du principe rationnel et cause premiér'e des principes irrationnels donne à l'âme l'unité; il ajoute qu'il est plus difficile aux stoïciens d'établir l'unité de l'âme' cf. FESTUGIÈRE, op. cil. Il, p. 38-39 (KROLL, p. 234). La notion d'hègemonikon est appliquée par-Proclus. à l'âme du monde, cf. In Tim. Plalonis ; trad. FESTUGIÈRE, III, p. 141 (Diehl 104) ; le terme a plutôt pour lui un sens.syml;lOlique.

(92) L'édition du texte arabe et des traductions latines médiévales de l' lsagoge de l;lunayiJ: est préparée par G. Troùpeau et D. nous avons utilisé leur travail. Nous devons néanmoins indiquer que dans la traduction arabe des Placila du pseudo-Plutarque, due probablement à Qustà ibn Luqa, hègemoT}ikon est rendu par juz' al-ra'is; cf. P. KRAUS, Jabir ibn Qayyan. Il. Jabir et la science grecque, Le Caire, 1942 (Mémoires de l'Institut d'Égypte, 45), p. 334.

(93) Nous avons aussi rema_rqué que parmi les auteurs médiévaux qui cjtent le texte de Kindi ou y font allusion, la même f correction. est parfois adoptée.

6

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162 M.·T. D'ALVERNY , F. HUDRY

spécifie pàs, si les passions, qui dépéndent de l'unité régitive, agissent Sur l'intensité qes rayons qui dépendent de l'harmonie céleste, c'est parce que l'âme des individus est liée à cette puissance d'union qu'est l'âme du monde, Dans un 'al).tre passage, l'expression est relative à l'animal dont on grave l'image sur un talis'maJi consacré: « ymago a'utem animalis quia est simulacrum animalis, quod habet centrum et unitatehl regitivam ad equalitatem propius accedentem, ,sicut mundus', habilior est àd' recipien-dùm virtutem ... quam sint rerum species qUe habent centrum et unitàtem regitivam. distantem plurimum ab equalitate }). L'animal, comme la plante et la pierre, a, lui aussi, une «unité'régitive}) qui le fait participer à l'équiJibre du monde, et donc à son harmonie. Ce exemple nous retient de réduire l'unilas 'regiliva à l' hègemonikon.

Quelques passages dU: commentaire de Proclus sur ,le Timée perri].ettent d'éclairer l'origine d'une telle notion:

Le Vivant en soi produit, comme premier ternie originel le Monde en son· entier, mais, en analogie avec ce Tout, il engendre aussi, dans chaque classe, ce qui peut conserver la ressemblance avec le Tout de cette série-là. De même, le modèle du soleil engendre le 'soleil visible lui-même, mais il crée aussi la somme des vivants solaires qui possèdent le même type (vz. les animaux et plantes héliaques) en tant qu'issus d'une forme unique et tendant vers cette forme unique, sous cette réserve que les êtres inférieurs ressemblent toujours plus faiblement à leur forme propre ... Puis donc que la Forme intelligible est une, elle ne doit pas produire aussitôt l'infinité, mais d'abord une moïj:ade ... Entre l'intelligible unique et ,le sensible pluralisé, vient, comme intermédiaire, 'l'être, qui, d'une paf t, est sensible; mais, dlautre part, est unique, créésênsible dès là qu'il a fait procession, existant comme unique dès là qu'il conserve là ressemblance avec le modèle'.1.94

Plus loi,n, le commentaire précise la dignité et la fonction de l'âme du monde pour assurer l'unité de l'univers et être un lien entre tous les êtres: L'Ame est composée de -trois médiétés, et elle est un Tout fait de parties semblables ... Les trois médiétés sont descendues des dieux rassembleurs d'en haut; l'une, du preJllier dieu qui contient les d'eux autres et qui, selon un principe unique, r:amène toutes choses à un ordre Un" et à une seule et même unité; la seconde, du second dieu qui met une telle liaison entre tels êtres, telle autre ,eIl.' tels autres ;ùne liaison plus forte dans les êtres supérieurs, uhe moins foite dans les êtres 'inférieurs; la troisième l du troisième dieu, qui, à partir de lui-même, fait rayonper un principe d'union qans les êtres du troisième rang, parmi lesquels ceux qui ont le moins de masse corporelle sont plus unifiés, ceux qui ont plus de masse moins unifiés ... En tant que -l'âme est intermédiaire entre les sensibles et les

(94)PROCLUS, In Tim. Plaionis, trad. FESTUGIÈRE, op. cil., II, p. 324-325 (DIEHL 444-445).

AL-KINDI -, DK RADIIS. 163

intelligibles, 'nous.la rapporterons à la série des ,dieux hégémoniques, car cette ,série 'est celle qui coriforr;ne les êtres inférieurs aux réalités unitll-ires les plus hautes ... 95 Et Proclus déclà!'e dans un autre passage: De même, en effet, qUe l'être qui est partout sort de l':Btre, de même, l'un qui est en toutes chose!> sort de l'UnIl6•

Il est possible que le commentaire de Proclus sur le Timée ait été traduit entièrement en arabe, bien que l'on n'en ait retrouvé que de,s fragments97. Il serait imprudent de supposer que Kindi ait utilisé directement cet ouvrage, sinon à travers une 'adaptatioJ1.tntermédiaire, dépouillée de son paganisme98, car les traducteurs ont coutume de remplacer les dieux par, les anges ou les « nobles }}.

Grâce à l'étude de M. G. Endress99, nous savons qu'il s'est inspiré des « Éléments de théologie}}' traduits ,en arabe, dans la première partie de sa « Phjlosophiepremière }}\ tout en h'hésitant pas à s'écarter de son modèle pour formuler sa propre doctrine au sujet de l'existence d'une première Cause unique au-dessus de l'être, et de la rela,tion de l'Un absolu et de la multiplicité. Après avoiJ' exposé une série d'hypothèses, et montré leur contradiction, il conclut que le multiple participe de l'Un, et réciproque-ment, pour lui, l'association de l'un et du multiple ,s'étencl jusqu'a'!l monde sensible. Il reste donc que soit associée à la phU'alité, associée à elle dans toutes les choses sensil;>les, et dans tout ce qui attaché au sensible, c'esb:.à-dire les choses qui sont dans la pluralité; ce en quoi. se' trouve la pluralité des choses sensibles, il y a, en elles, l'unité. Cette association se trouve-t-elle 'par suite du' hasard ou chance, sans cause ou avec cause? .. Ce ne peut par hasard, ni sans cause, et Kindi conclut: La seule possibilité qui reste est qu'il y ait une cause de partici-pation plus éminente et antérieure, étant donné que la cause précède l'effet par essence ... Cette ëause est la première Cause unique ... c'est-à-dire

(95) Op. cil., III, p.316-317. (96) Op. cil., ,II, p. 340 (DII!HL 457). (97) Cf. G. ENDRESS, op. èil., p. 24-26. On a retrouvé un fragIllent de la v:ersion

arabe, et il y a des citations chez plusieurs a·uteurs. (98) Un, fragment de la version· arabe du commentaire de Proclus sur le rimée a été

traduit en français par M. 'G. VAJDA, et publié en appendice de la traduction de A. J. FESTUGIÈRE, op. cif., V p. Le texte gT\lC subsistant de, Proclus' est incomplet 'et l'araJle apporte un' précieux supplément. On reinarque que le traducteur a ajouté des eulogies, et substitué« une chose du genre des anges. aU daimon de Platon.

(99) Proc/us ara bus, p. 242-245. .. (1) Il s'agit, dans ce cas, de la proposition 21 de !:E/emeniatio theo/agica (ed. DODDS,

p. 24-25) <ians laquelle Proclusmontre que tQut ordrè a'son origine dans une monade et procède vers une pluralité conforme à cette monade. La traduction arabe du' texte apporte des modifications et additions au texte de Proclus; cf. ENDRESS, texte arabe p: 19-21 et .traduction allemandep. 267"270. Les affirmations de l'adaptation arabe Bont beaucoup plus nettes que ce!les de l'original gTec : «il est clair que l'Un, ql.\j précède toutes'choses, corps, âmes, intelligences, précède les choses .unes ,(hénades) et que les choses unes reviennent au premier Un, au-dessus duquel il a rien •.

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Dieu. G. Endress pense que Kindi a dû aussi s'inspirer de la dernière proposition ,du Liber de causis2 dans laquelle il est dit que l'Un véritable est la cause ·de :l'unité 'acquise et créée de tous les êtres. Nous pouvons, sans trop d'audace, admettre que, la notion d'unité hégémonique infuse dans tous les êtres et les reliant il l'Unité primordiale a été acceptée, ou formulée par Kindi.

Un autre ,remarquable du traité est le passage ,du chapitre 6 consacré à la Cause suprême, dont les hommes ont pu inférer l'existence par la raison, mais qu'ils ne peuvent q'ualifier d:aucun nom adéquat, même si ces noms indiquent sa prééminenée,et .qu'il est préférable de désigner par des négations. La notion de l'existence de Dieu il, partir de la contemplation de 1\lhivers et de Vehchaînement des causes est un thème commuJ;l à plusieurs philosophes de l'antiquité, "et on le trouve chez Philon d'Alexandrie3 • Après Philon, la connaissance natu.relle ,de Dieu par l'observation du monde, et l'usage de la raison a été admise par la plupart des Pèrés. Jean de Damas expose les démonstrations philoso-phiques de l'existence de Dieu dans son grand traité, la Source de la connaissance4• Il exprime également l'Cipinionque Dieu,est mieux qualifié par des pégations5• Or, la série des «noms négatifs » qu'il énumère corres-pond en partie avec celle de Kindi : &1t'ELpOC; &v<xPX,OC; &.O'OCv<X't'oC; &.yéve-toc; &x't'Lo"roc;. La « Source de connaissance ».n'était sans doute pas traduite en arabe 6 il répoque de Kindi, ,mais les enseignements de Jean Damascène ne devaient pas être ignorés des chrétiens orieiltaux"non plus que ceux du pseudo-Denys, défenseur insigne de la théologie négative7•

Le.« Dieu inconnu »est un.thème des écoles' néo-platonicienn'es, et l'on

(2) Pi'oposition31; BARDEI'lHEWER, Die pseudo-arislolelische Schrifl ueber das reine Gule ... Liber de causis, Freiburg, 1882, p. 116-118. L'étude de M. G. Endress confirme l'opinion généralement admise par les orientalistes au sujet de la date et de l'origine du Liber de causis, dont le vocabulaire est proche de celui de la • Théologie d'Aristote t et dont la doctrine c créationniste t est voisine de célie de Kindi; cf. op. cil., p. 18-23, 186-188,211-212, et -p. 231 sur la notion' d'ibdâ (création ex nihilo).oCt. aussi, G. ANAWATI, Prolégomènes à une nouvelle édition du De causis arabe (Mélanges L. Massignon, 1956) reproduit dans'Éludes de philosophie musulmane, 1974, p. 117-154; ID., Le néo-platonisme dans la pensée musulmane. Étal' actuel des recherches, Éludes de philosophie musulmane, p. 155-177; J. van Ess, JUngere orientalisfische Lileratur zur Neuplàtonischen Ueberlieferung des Islam. Parusia, Festgabe J. Hirschberger, Frank-furt, 1965, p. 333-350.

(3) Cf. H. A. WOLFSON, Philo .. , 2d. ed., Cambridge, Mass., 1948, p. 73 sqq. Proofs of the exislence of God, ,spécialement p. 74-77.

(4) De flde orlhodoxa P.G. 94, 795-797; c'est la troisième partie de la Source de la connaissance.

(5), Ibid., 800. (6) Sur' les versions arabes connues du De. {ide {lrthodoxa, ct. :J. NAsRALr,AH, Saint

Jean de Damâs, Harissa, 1950; p. 182-183. (7) Sur la traduction syriaque du pseudo-Denys et son influence en Orient, cf.

G. ENDRESS, op. cil.,. p. 207.

AL-KINDI - DE RADIIS -165

trouve des éléments de théologie négative chez Proclus8 ; cependant, .le tex,te philosophique qui se ,rapproche le plus des remarques de Kindi est présenté dans le remaniement monothéiste, probablement chrétien. des Éléments de théologie, le Liber de caus(s. La cause première est au-dessùs de tout attribut la langue est impuissànte il la décrire, s'il s'agit de qualifier son être, car elle est au-dessus de toute cause. La première cause est au-dessus de toutes choses,. car elie est leur Cause; elle n'est accessible ni aux, sens, ni il l'imagination, ni à la réflexion, ni à l'intellect, ni à la parole; elle est donc inefIable9 ••. La première Cause n'est ni ni âme, ni nature; elle, est au-dessus de l'intelligence, de l'âme, de là nature, parce qu'elle est la créatrice de l'univers l \>.

L'un des aspects typiques de l'école mu'tazilite est la négation des attributs divins, du moins des attributs anthropomorphiquesl,l. A cet égard, Kindi n'était pas' en désaccord avec les théologiens musulIhans de son siècIel2; Lui-même a exprimé fermement ses convictions dans sa Philosophie première' : L'Un véritable n'a absolument aucun il est éternel; il n'est pas dit Un, par rapport à. un autre que lui, il n'a pas de matière par laquelle il soit divisible;.il n'a pas de fo'rrpe composée de genre et d'espèces; "il n'est pas quantité, et il n'a pas de quantité; il n'est pas, mouvement, il' n'est ni .âme ni intellect ... Il apparaît clairement que l'Un véritable n'est aucun des 'intelligés (maèqulat), il n'est ni élément, ni. genre, ni espèce, individu, ni différence, ni propre ... on ne peut le qualifier ... Il est Unité purel3.

Les termes de Kindi sont philosophiques, et ne sont pas empruntés au Kalâm mu'tazilite. Ceux que nous trouvons dans le traité De radiis sont étrangers au vocabulaire islamique, en particulier immortel, alhanalos. Nous venons d'indiquer leur 'présence chez Jean de Damas; ils appar-tiennent plutôt aux, épithètes de la théologie 'orientale chrétienne, et même de la liturgie, du moins les trois premiers; infini, incréé, immortel.

(8) Cf. E. R. PODDS, PROCLUS, The Elements o( The%gy, Appendix l, The Unknown God in Neo-platonism, p. Procli Commenfarium in Parmeniden pars ultima adhuc inedita, interprete Gqillelmo de Moerbeka edd. R. et C. LABOWSKY, Londinii, 1953, p. 50-55.

(9) Liber de Causis, ed. BARDENHEWER, propos. 5, p. 69-71 ; cf. aussi propos. 21 : La première Cause est au-dessus de tout nom, ibid;, p. 99. '

(10) 'Liber 'de Causis, ed. cil., propos. 8, p. 78. (11,) le caractère négatif de la de certains cf. M. ALLARD,

Le problème des attributs divins dans la doetr,ine'd'AI Ash'arï et de ses premiers disciples, Beyrouth, 1965, p. 120 sqq., p. 165 sq. sur Kindi, et passim; A. N. NADER, Le système philosophique des Mù'tazila, premiers penseurs de /'Islam, Beyrouth, 1956, p. 49 sqq.; J. van Ess, Die Erkenntnislehre des 'Adudaddln'l-Icl, 1966, p. 13-23, et p. 34, tableau' chronologique des P:lu',tazila',

(12) Sur les rapports. de Kindi et des mu'tazilites, cf. R. WALZER, New studies on AI-Kindi - Greek 'into Arabie, p. 177-187;' J. JOLIVET, L'intellect selon Kindi, Leyde, 1971, p. 109-127.

(13) Rasa'il, éd. ABU RIDAH, 1, p. 153-t6L

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,166 M.-T. D'ALVERNY -·F •. HUDRY

Ajoutons que parmi les appellations positives se rapportant à Dieu qu'il énumère en les déclarant tout à fait hors de .propos, se trouvent les Jormu-

: Pieu des dieux et Seigneur des seigneurs, qui sont bibliques et chrétiennes. Ce,tte particularité porte à croire que parmi les sources .proches de Kindi se trouve un texte grec ou syriaque, ,s'inspirant de l'école de Proclus, mais rédigé par un chrétien. Comme l'a dit R. Walzer, qui a étudié avec tant de perspicacité la manière dont Kindi modifie les données des philosophes grecs pour établir la notion de création, ibdâ'l,4, il est apparemment proche de .. quelque variante chrétienne de l'ecole néo-platonicienne de Proclus16• Le fait même. que Kindi a écrit un traité de controverse contre les chrétiens montre qu'il avait quelque ,connais-sance de leur théologie, par suite de ses relations constantes avec le milieu des traducteurs de Bagdad.

Les considérations .de, Kindi au sujet de la prière et de son efficacité au même chapitre 6 peuvent surprèndre, et son critique du XIIIe siècle n'a pas manqué de les censurer. Il faut rappeler qu'il s'agit des prières de demande dans les opérations magiques; l'on peut penser que la doctrine de Kindi au sujet de la transcendance de Dieu le met en -gar,de de mêler directeweqt la- Cause suprême, aux requêtes provoquées par les désirs et les craintes des êtres humains. Désirs et craintes, existant dans les âmes des hommes, font partie de l'harmonie du monde; c'est dans cet liiiivers gouverné par les êtres supérieurs, astres et esprits, que doit s'exprimer la prière, avec l'espoir de la voir exaucée si elle est conforme aux règles de l'harmonie céleste.

A l'origine de l'argument de Kindi, se trouve peut-être un passage de la Théologie d'Aristote, ouvrage qu'il cop.naissait bien"puisqu'il a collaboré à sa"rédaction en arabe. Il correspond à une partie du chapitre 4 de la quatrième Ennéade, dont nous, avons cité un fragment un peu plus haut, à propos de la « vraie magie,». Voici ce que disent Plotin et son commen-tateur : L'enchanteur enchante et invoque le Soleil ou l'un des astres, et

demande de f{lire ce souhaite, non pas que Je soleil et les astres entendent sa prière; et .ses. paroles, mais l'invocation de l'invocateur et l'enchantement de l'enchanteur coïncident en ,quelque lnânière avec la motion de ces parties <de l'univers>, de même qu'une partie ,de l'hom,me sent les mofions d'une autre de ses parties, .étant dans ·la situation d'une corde <musicale> tendue; lorsque l'on touche sa p'artie inférieure, la partie sùpérieure vibre. Il arrive souvent qu'une corde vibre et qu'une autre corde vibre aussi, comqie si elle éproUvait: la vibration de !a _corde

(14) R. WALZER, New studies on AI-Kindi, op. cit., p. 187 sqq" p. 202-203 Kindi· et, Proclus.

(15) R. WALZER, Arabiclransmission of Grëek thought - Bulletin of the John 'Rylands Library (Manchester), 29 (1945-1946), p. 174; sur la probabilité de l'influence, d'une école théologique chrétienne orientale sur 'Kindi, p. 177.

AVKINDI - DE RADIIS 167

voisine. Il en va de même des parties du monde; il arrive souvênt que quelqu'un 'meuve une de ses parties, et qu'une autre partie se meuve, comme si elle sentait la motion de la première, parce que les parties du monde sont toutes ordonnées dans un seul ordre, comme si elles étaient un seul être vivant ... Exactement comme un membre d'un vivant ressent l'effet qui affecte un autre membre, en raison de la force de leur union , ainsi une partie du monde ressent l'effet qui en affecte une autre, en raison de l'intensité de leur accord et de leur union réciproque. - Nous disons quJil ex.i,ste dans les. choses terrestres des puissances qui' accomplissent des actions merveilleuses; ces puissances, elles les acquièrent ges corps célestes, parce qu'e, lorsqu'elles exercent leurs actions, c'est avec l'aide des corps célestes. En conséquence, les hommes pratiquent l'enchante-ment, la prière et les opérations magigues, souhaitant que l'on croie que ce sont eu'x qui agïssent par ces mais il n'en va pas ainsi; ce sont les choses dont ils se servent qui agissent grâce à l'aide des corps célestes, de leurs mouvements et des' pouvoirs qui émanent d'eux ... Souvent aussi, il résulte de la 'prière et des requêtes d'un homme une chose merveilleuse, de la manière que nous venons de dire,. c'est-à-dire que sa p'rière s'accorde avec ces puissances <célestes> et qu'elles s'inclinent vers ce monde en

des effets merveilleux16.

Il semble donc' que dans ce, cas aussi, l'on doive se tourner dU' côté des néo-platoniciens pour interpréter' la pensée de Kindi1•7•

ÉDITIONS ET OUVRAGES RÉCENTS CONCERNANT AL-KINDI

R. J. MAC CARTHY, al-mansüba ilâ faylqsüf al-'arab; Baghdad, 1962. Bibliographie, en arabe, comportant 10 une liste de 361 titres compilée d'après les sources connues; io une liste des œuvres subsistantes: manuscrits, éditions, traductions; elle-comporte 83 titres; 30 reproduction des bibliographies arabes anciennes : Ibn al-Nadïm, $1i'id al-Andalüsï, Qiftï, Ibn Abï U .

(16): Théologie d'Aristote, traduction (anglaise) G. LEWIS, dans Plotini Opera, n. Enn. IY-Y ed. p. Henry, H. R. Schwyzer, p. 139-143. Nous citons aussi la conclusion de ce passage,car elle contient l'essentiel de la théorie qui a inspiré le traité De rqdiis : Now it is explained and verified from what we have sàid that each of the parts of this worId ié afTected by the, heavenly bodies, according to its nature and form, and acts on the others, according to its.power, as the parts of thllliving thing are acted on. 0ile by anot):1er, one of them acting on another according to the form and nature of the member, and every part of it acting on its neighbour, and being acted on by another. -But sorne of the parts of the living thing function by ul!dergojng tqe actio,n of speech, and sorne of them function by undergoing the action. of art. Cette dernière phrase est une addition de la T1).éologie, sans correspondance dans le texte de Plotin,; op. cil., p. 149.

(17) Nous tenons à remercier les orientalistes qui ont bien voulu nous apporter leurs conseils et leur aide: J. van Ess, S. Pines, P. Thillet, G. Troupeau, G. Yajda, R. Walzer.

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N. REscHER, AI-Kindi. An annolaled bibliography. Pittsburgh, 1964. Ne tient compte que des opuscules publiés, ou de ceux qui ont été traduits ou étudiés dans la liste des œuvres d'al-Kindi, p. 43-48. La étant très abol!dante, nous nous abstenons de mentionner les livres ou art.icles antérieurs à 1965. Nous devons seulement signaler, car N. Rescher ne spécifie pas complètement, que l'ouvrage de A. ALTMANN et S. M. STE!tN, Isaac Israeli, Oxford, 1958, contient la traduction', intégrale ou partielle, dé plusieurs opuscuJes de Kindi, avec commentaire.

IBN AL'·NADÏM, Kiliib al-Fihrisl, ed. G. FLÜGEL, Leipzig, 1871-1872, p. 255-262.

IBN AL-NADÏM, Kiliib al-Fihrist, ed. REZA al-HA'Ilu al-MAzANDARANI , , '

Teheran, 1971, p. 315-320. (utilise des manuscrits non connus de Flügel). The Fihrisl of Al-Nadïm. A lenlh cenlury survey of Muslim culture.

Bayard Dodge, ed. and transI. New York, 1970, vol. II, p. 615-626. F. SEZGIN, Geschichle des arabischen Schrifllums. J (1967); Qur'iin-

wissenschafl, p. 371, 383-384, 387; - III (1970), Medizin, p. 244-247, 375-376; - IV (1971), Alchemie. Chemie. Bolanik. Agrlkultur, p. 6, 47, 100, 181, 184, 227, 228 ; - V (1974), Malhemalik, p. 255-259.

M. ULLMANN, Die Medizin im Islam, Leiden (1970), p. 123, 194; - Die Nalur-und Geheimwissenschafl im Islam (1972), p. '114-115,216,250,313-314. (Handbuch der Orienialislik, Abt. I·; Erg: Bd. VI, Abschn. 1-2).

AL-KINIH. Propagaiionof rays; the oldesl aràbic manuscripi aboul oplics (burning mirrors) from Paina (Bankipore), published as photocopy wilh commenlary by M. Y. HASCHMI. Aleppo, 1967. (Il s'agit du traité sur les miroirs incendiaires dont le titre dans le manuscrit de Patna-Bankipore 2048, signalé par C. Suppl., 1967, p. 374 a induit en erreur les bibliographes qui l'ont identifié avec le De radiis latin).

J. JOLIVET, L' selon Kindi. Leiden, 1971. Traduction, taire et nouvelle du texte arapEfde la Risiila fï-l-'aql.

N. RESCHER, Studies in arabic philosophy, Pittsburgh, 1968. Traduction de deux traités d'al-Kindi, correspondant aux nO 17 et 18 de l'édition du texte arabe par M. Abü Ridah, 2e partie, 1953 : Al-Kindi's epistle on the concenlric structure of the universe, p. 1-14; Al-Kindi's treatise on the Plalonic solids, p. lq-37.

L. VECCIA VOGLIERI, Gjqseppe CELENTANO, Trois épîtres d'Al-Kindi; (textes et traductions). Napoli, 1974. (Isliluto orientale di Napoli. Annali, vol. 34 (Nuova serie 24), fasc. 4). Reproduction photographique du texte arabe des trois épîtres, contenues dans le manuscrit s'bath 48 de la Bibliothèque vaticane.

Une nouvelle édition de la traduction latine médiévale d'un traité de médecine pharmaceutique de Kindi : De composilarum medicinarum gradibus est sous presse, en appenciice del'ouvrage suivant: M. MAÇVAUGH,

AL,KlNDI - DE RADIIS 169

XIIIlh mathemalical pharmacy. «Aplwrismi de gradibus» of ,Arnald of Villanova. - Arnaldi de Villanova Opera medica, edd. GARCIA BALLESTER, J. PANIAGUA.

F. ROSENTHAL, Das Fortleben der Antike im Islam. Zürich, 1965, p. 293-303. Traduction anglaise : The classical heritage in Islam, tr. by E. and ,J. MARMORSTEIN, Leyde, 1974.

S. HAMARNEH, AI-Kindi, a ninth century physician, philosopher and scholar - Medical hïslory 9'(1965), p. 328-342.

G .. N. ATIYEH, AI-Kindi, lhe philosopher of lhe Arabs, Rawalpindi, 1966. T. FAHD, La divination arabe, Strasbourg, 1966; p. 216-217 sur les

de divination; p. 331, sur le traité d'hémérologie; p. 395-396 surie traIté de spatulomancie : risiila !ï 'ilm al-kali!.

F. JADAANE, L'influence du stoïcisme sur la pensée musulmane, Beyrouth 1968, p. 198-214.

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A. CORTABARIA BEITIA, El metodo de al-Kindi visto a lraves de sus risàlas - Orientalia hispanica ... F. M. Pareja ... dicata, ed. J. M. BARRAL. l, 1. Leiden, 1974, p. 209-225.

arabus. Zwanzig Abschnille aus der « -lnslitulio theologica» in arablsche Ueberselzung ... von G. ENDRESS. Beirut, 1973. Excurs : Spuren der Proklosueberselzung in der « Prima philosophia» des J\indi, p. 242-246.

LA TRADUCTION LATINE

. La .latine que nous éditons18 est anonyme et d'époque IncertaIne, du mOInS ne peut-on la dater qu'approximativement. Elle est dans une langue relativement correcte compréhensible, ce qui ne laisse pas d'être un peu inquiétant. pour la fidélité de la version. L'absence du texte original arabe nous empêche d'en juger, mais nous savons que les traducteurs qui suivent servilement leur modèle conservent le rythme dé

phrase arabe, au détriment de l'élégance et, de temps à autre, trans-httèrent un terme dont ils ne connaissent pas d'équivalent. Ce n'est pas le de notre anonyme, chez lequel on ne remarque que peu d'arabisllles typIques. Le ,plus notoire est celui de. « inventa» pour désigner

(18) Le texte a été établi par Mme F. Hudry, qui a cqIIationné les manuscrits et choisi,le manuscri,t de b!!se. • ..

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170 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

une matière existante; la plupart des traducteurs ,commettent cette maladresse en donnant à la racine W JD son sens premier et littéral. Son style n'est cependant pas exempt de gaucherie, et même d'incorrections

elles ne sont pas d'un type anormal, mais certaines sont gênantes pour le lecteur, à commencer par le lecteur médiév:al, si nous en jugeons d'après les variantes des manuscrits, par exemple,lorsqu'il emploie à quelques lignes de distance le même mot en tant que féminin singulier et en tant que pluriel neutre, comme difterenlia et opera_ Il paraît ne pas distinguer ab invicem et ad invicem. Ses néologismes appartiennent à la langue scolaire du XIIe 'et du XIIIe siècle: centricus, centricitas, complexio-hatus, contiguatio, individuatus, individuatio, materiatus. L'emploi d'elemenlalum est à noter, mais ce terme est largement utilisé parmi les traducteurs et les naturalÎstes aù moins depuis le second qùart du XIIe IldésigI\e les êtres concrets composés à partir des quatre éléments appelés parfois « natures ), et telle est la définition que donne Abii Ma'shar dans son lnlroduclorium maius in aslronomiam :« elementata aùtem sunt que conficiuntur ex hiis quatuor naturis, de universis individuis et speciebus que principatum accipiunt in naturis )20. Chez Abii Ma'shar l'élément correspond ici à tabi'a, nature, et elemenlalum à matbu'; il en est peut-être de même pour notre texte21•

Un autre terme est plus remarquable, et donne peut-être un indice chronologiqu,e : melaphysica, employé à Q-eux reprises, et qui, dans le contexte a le sens de « ce qui dépasse la; physique ), sans référence parti-culière à l'œuvre d'Aristote. Le fait que le trad4cteur a rendu l'expression de Kindi, vraisemblablement: ma- fawq at-tabï'a22\ par un mot savant est

(19) Cf. Th. SILVERSTEIN, Elemenlalum: ils appearance among lhe lwelflh cenlury cosmogonisls - Mediaevql Sludies, 16 (1954), p. 156-162. 11 note son emploi par Guillaume de Conches, dans la Philosophia mundi .-:: et, ajoutons-le -, dans ses gloses sur le Timée (éd. E. JEAUNEAU, Paris, 1965, p. 130, 264, 272), chez Jean de Séville et d'autres traducteurs et auteurs du Xli" siècle. R. LEMAY, Abu Ma'shar and Latin Arislolelianism in lhe lwelflh century, p. 74, 176-179, estime que le terme a dù être forgé par Jean de Séville, dont la- traduction de l' Inlroduclorium est datée de 1133; plus récemment, P. DRONKE, ,New approaches to lhe School of Charlres - Anuario de esludios medievales 6, Barcelona, 1969, p. 128-13î reprend la question et décide en faveur de la priorité de Guillaume de Conchés. Il n'est pas exclu qu'un traducteur antérieur à l'un et à l'autre ait employé ce terme.

(20) Traduction de Jean de ,Séville, ms. Paris, Nat. lat. 16204, ,f. 13. Nous avons aussi utilisé l'édition du texte arabe et des traductions latines d'Abu Ma'shar préparées par R. Lemay, qu'il a généreusement mises à la disposition des chercheurs.

(21) Sur l'emploi de tabi'a correspondant à sloicheon ; cf. P. KRAUS, Jabir, p. 165. Le terme est plus souvent employé au pluriel, tabâ'i'; cf. ibid., p. 165, n. 7; il désigne les qualités élémentaires,les. quatre natures. ; ibid., p. 137, sur tabi'a, matbu'. Au plu-riel, taba'i', matbü'ât.

(22) Sur l'emploi de cette expression par Kindi, cf. F. ROSENT HAL, AI-Kindi and Plolemy - S/udi orien/a lis/ici in o;lOre di Giorgio Levi della Vida, Rome, 1956, Il, p. 440. - Dans l'énumération des œuvres d'Aristote, on trouve ma fawq a!-!abi'al et ma

• AL-KINDI - DE RADIIS 171 une indication de sa culture'. Or, ce mot est d'emploi rare avant 'la fin du XIIe siècle. Ceci nous retient de rechercher le traducteur du De radiis parmi les personnages connus dont l'activité s'est exercée dans le second quart du XIIe, quoique deux d'entre eux, Hugues de Santalla et Robert de Ketene23, aient produit des versions de 'traités d'astrologie ou de divina-tion de Kindi.

Bien que Gérard de Crémone, qui a· travaillé et enseigné à Tolède dans la seconde moitié du XIIe siècle - il y est mort en 1187 ait traduit plusieurs opuscules philosophiques et un traité d'optique de Kindi24 il nous difficile d'envisager sa candidature, d'une part, parce qu: le n,e ne ,figure pas dans la longue liste de traductions dressée par ses dISCIples apres sa mort25 ; d'autre part, sa méthode habituelle est caracté-risée par un littéralisme excessif; il suit, mot à mot, la séquence de la phrase arabe, et le résultat de ses efforts est pénible pour les lecteurs. Ce n'est ?as càs du De radiis. Son contemporain Dominique

residant à. Tolède, ne paraît pas s'être océupé d astrologIe m. de SCIences occultes; mdiquons cependant que dans son cas notre objection ne vaut pas, car il! emploie, à bon escient, le terme « metaphyslCa) dans le De divisione philosophiae26• Elle ne vaut pas non plus pour Gérard qui 'a correctement rendu fi ma ba'd at-tabi'at par :,« in metaphysicis ), dans la version du De scienliis de

ba'd at-tabi'a/; cf. M. GUIDI, R. WALZER, Un scritto in/roduttivo allo studio di Arislo" tele. Studi su AI-Kindi 1 (MelJlqrie c{ell'Academia dei Lincei), Roma, 1940, p. 25 (399) et p. 29 (403). ,Sur les noms de la Métaphysique d'Aristote en arabe cf. la note de M. ma al-Tabi'al ... Beyrouth, i952, 'p. CXXIV-CXXVll. (BlbllOtheca arabica scholastlcorum. Série arabe, t. V, 1).

Cf. H. HA,sKINs, Mediaeval science, p. 121-122 (Robert de Ketene) ; p. 79, sur le 4e traduit par Hugues de Santalla, et p. 73 au sujet de l'intention

mamfestée par Hugues de traduire les traités de Kindi sur le Quadripartitum et l'Alma-geste.

Cf. F. CARMODY, Arabic aslronomical and astrological sciences in latin trans-lation ... , Berkeley, 1956, p. 79, 83-84. - Nous devons indiquer que l'attribution de l'une des traductiol!s'?U De inlellectiz de Kindi à Jean de Séville est purement conjec-turale, et, à" notre aVIS, peu vraisemblable.

(25) Le texte a été publié et commenté plusieurs fois; la dernière édition est celle de K .. SudhofT, Die kurze. Vila. und das Verzeichnis der Arbeiten Gerhards von Cremona-Archw f. Geschichle der Medizin 8 (1914), p. 73-82.

Éd. L. BAUR, .Qo.minicus c;undissa/inus , De divisione philosophiae t (Beitr. z: Geschlchte d. PlJilosophie d. M. A.), IV, 2-3 (1903), p. 38. Gundisallinus énumère les

401:més à .la ,.Science divine t : • philosopl)ia prima, causa dicitur etIam Id est post quia ipsa est de eo quod est post naturam t,

appendICe, L. reprodUit des extraits d'un écrit de Michel Scot, cité dans BeauvaIS, Speculum doctrinale, XVll, '56, qui semble dépendre de Gundissa-

Imus : dlcItur eciam metaphysica quia physicam est, id est scientiam naturalem t, p.400.

(27) Cf. AL-FARABÏ; Catalogo de las ciencia$, éd. A. Gonzalez Palencia, 2a éd. .1953, p. du texte l,atiA et p. 87 du texte arabe. Il est probable que le mot

étaIt écrit au plUl;Iel- dans l'original utilisé par Gérard.

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172 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

Il pas exclu qu'il,y ait eu, en Espagne et en Sicile, lieux privilégiés des entreprise!' de traductions, bien d'autres savants capables ,d'exécuter ,des versions d'ouvrages d'astrologie, à la fin du XIIe 'et au début dil XIIIe siècle. En d'indications de nom, date et lie1,l, et, ce qui est plus grave, de l.'original arabe, qui permettrait une étude de vocabulaire et de méthode, nous ne pouvons faire que des suppositions. N'ous nous garderons de défendre la plus tentante; Michel Scot, qui; après un séjour peut-être assez long à Tolède se rendit en Italie et termina ses jours comme astrologue de Frédéric II ; Michel Scot, qui, dans le' Liber inlro-ducloriu,s se montre fort: bien informé au sujet des arts magiques, et qui a été accusé de les pratiquer; « delle, magiche frode seppe il giuoco », comme le dit Dante, en rencontrant dans sa- vision le pauvre homme en enfer. L'accusation e;;t mal fondée, ainsi que l'écrit L. Thorndike; Michel est un astrologue convaiD-cu mais il condamne nettement la mauvaise magie

Ceci l:;tisse place à la magie astrologique et rationnelle; malheureusement, Kindi ne paraît pas nomore des auteurs et ouvrages nommés ou cités par Michel Scot, du moins d/après' les indi-cations données par L. Thorndike, qui a consacré son dernier livre28 à ce notable représentant de la scienée ,des astres et a examiné de ,près le L,ber inlroduclorius et le Liber parlicularis, encore inédits. Jusqu:à plQs ample informé, nous préférons donc rester dans un doute prudent, et ne pas proposer d'attribution en ce qui concerne le traducteur. Il s'agit, en tous cas, d'un homme cultivé, tant en philosophie qu'en science astrolo-gique, et capable d'écrire un latin intelligible, malgré quelques défaillances, Le fait qu'il a omis' les eulogies rituelles au début et à la fin, ainsi que la kunya de Kindi, qui devait norma\einent figurer dans l'original ne doit

être considéré ,comme un signe çie négligence, car la plupart des traducteurs en font autant.

lnfluence de la lraduction

Lynn ThQrndike, après avoir décrit dans son grand ouvrage le contenu du De ,-adiis, a esquissé une histoire de l'influence ou plus exactement de la présence de ce texte au XIIIe siècle et dans les suivants. Nous n'avons pas l'intention actuellemen.t de reprendre et de compléter ses notes, dispersées dans les tomes. I-VII de. l'History of magic and experi-mental science; il indique des auteurs, qui', avec des attitudes diverses, ont utilisé ou critiqué: 1e traité de Kindi. La fortune, ou l'inJortune du De radiis auprès des naturalistes, des théologiens, des curieux de sciences

(28) J:,. THORNDlKE, Michel Scot, 1965. Tho,rndike n'avait pas eu connaissance d'un article donnant une indication importante au sujet de la biographie de Michel Scot, c Magister Michael Sc6tils. est nOlllmé pâi'mi les c testes de Yspania. qui assistent l'archevêque de Tolède, Rodrigo Jifuenezau quatrième concile de Latran; cf. J. F. RIVERA RECIO, Personajes hispallOs asistentes en 1215 al concilio de LaU'an - Hispa" nia sacra 4 (195)), p. 335-355.

, i

AL-KINDI - DE RADIIS 173

occultes, depuis Robert Grosseteste (peut-être)29 et Roger Baconso jusqu'à Gabriel Naudé pourrait êtreCobjet d'une longue étude. Nous espérons que notre édition servira aux :historiens, en particulier aux historiens de la Renaiss:;lnce31, les deux Pic de la Mirandole se sont vivement intéressés à ce texte, Giovanni pour le louer, en tant que représentant l'a ponne magie natl,lrelle 32 ; Giovanni Francesco pour le blâmer; il repr:oche notgmment à l'auteur d'avoir dit que la, considération de la cause céleste était ID-étaphysique, et ainsi non seulement s'être opposé à Aristote, mais avoir cQntredit Averroès, Avicenne et presque tous les autres lettrés arabes 33•

Nous nous bornerons à essayer de tirer de l'examen de la tradition manuscrite quelques indications su'r la- personnalité et les intérêts intellec-tuel;; de ceux qui ont fait transcrire ou acquis l'opuscule de Kindi.

LA TRADITION MANUSCRITE

Le traité est conservé. dans un assez nombre de p1anuscrits. L. Thorndike, qui a étudié et apalysé le. traité qans le t. 1 de son H islory of magic and experimenlal science (p. 642-646), ip<;J.ique dix- manuscrits. J. Koch, dans son édition des « ErroresphilosophoruIl1 ) ajoute le ms. I.Q. 37 de Breslau et le ms. 486 de Bruges34• F. Carmody (iopne une liste de 14 manuscrits dans son répertoire des traductions d'astronomie et d'astrologie 35• Enfin, L. Thorndike a noté quelques autres témoins dans la seconde édition de son répertoire. d'incipits 36• D,. Lindberg nous a

(29) Cf. L. THORNDIKE, History of magic, II, p. 443-444. Il Y a peut-être une allusion dans le traité De lineis angulis et figuris.

'(30) Cf. ibid., p. 665-667, 719. Voir dans l'Opus 'maïus, éd. BRIDGES, l, p. 392-398, sur l'astrologie et la magié; Opus tertium, ,éd. BREwER, cap. 26.

(31) Cf. p. P. WALKER, Spiritual and demonic magic 'rom Ficino t9 -Campanella. London, 1958 (Studies oflhe Warburg-Institute 22), qui a noté chez un certain nombre d'auteurs des citations d'Alkindi et des discussions de ses théories.

(32) G. PICO LA MIRANDOLA. Opera. 1. De hominis dignitate. Heptaplus. De ente et uno ... a cura di Eugenio GARIN, 1942. Dans l'Oralio de hominis dignitate; p. 102 sqq., l'auteur distingue la magie exécrable, fondée sur l'activité .et l'autorité des démons, et l'autre, qui est total' de la philQsqphie naturelle; il çite parmi les modernes qui ont suivi la bonne magie l'arabe Alkindi, Roger Bacon et Guillaume de Paris (Guillaume d'Auvergne), p. 152-153.

(33) J. Fr. Prcl MIRANDOLAE De rerum praenotione Opera, II Basileae, 1601 « ••• ex Arabum' turba Alchjndium. delegi. .. t,' p. 425; cap. VI, p. 428-433 : «Alchindus mirabilia opera ... non spiritibus sed corporalibus radiis accepta retulit, eo in liJ:>roquem de effectu proiectuque radiorum composuit, qui magicarum arlium theorica praeti-tulatur ... tertio errat Alchindus nec modo contra Aristotelem sed Averroi, Avicenne et toti fere Arabum literariae turbae contradicit, pùtans causae caelesiis considerationem metaphysicam esse ...•

(34) J. KocH; ed. Errores philosophorum, p. XLVI. (35) F. CARMODY, Arabic astronomical and àstrological sciences in latin translation,

Bèrkeley, 1956, p. 82. (36) L. THORNDIKE, P. KIBRË, Incipits of Mediaeval 8cientiflc writings, Cambridge,

Mass., 1963, 973, 986.

Page 19: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

174 M.-T. D'ALYERNY -0 F. HUDRY

aimablemenh indiq1,lé un manuscrit tardif conservé en Angleterre. La liste que nous présentons comporte 20 manuscrits; l'un d'entre eux, apparte-nant à la bibliothèque capitulaire de Prague contient deux fois le texte, avec des variantes difIérentes. Nous pensons que cette liste n'est pas close; le traité' est court, et ne porte pas toujours le nom de l'auteur; il est probable que la rédaction détaillée de nouveaux catalogues fera apparaître d'autres témoins. Nous avons estimé qu'il était utile de décrire la série des manuscrits, en suivant les normes de l'Aristoteles latinus, car l'examen du contexte éclaire assez bien l'histoire de la difIusion du texte. Nous avons adopté l'ordre alphabétique des villes et des bibliothèques pour cette 'présentation.

BÂLE, Bibl. Uniu. F.III.34, f. 2 v:.-ll. Fin XIIIe s. BÂLE, Bibl. Uniu. F.IV.64, f. 1 v-7. xve s. (1470), copié surie précédent. BRUGES, Bibl. de la ville 486, f. 174-179. XIVe s. CAMJ:lRJDGE, Trinit y Coll. 936 (R.15.17), p. 1-50. XVlle S. ERFURT, Amploniana 40 349, f. 47 v, 65 v, 33-33 v, 29. XIVe s. (extraits). LONDRES, Brilish Museum Harley 13, f. 165-173. Fin XIIIe s. LONDRES, British MuseUm HU/'ley 5199, p. 1-50. XVlle s. OXFORD, Bibl. Bodl. Canon. Misc. 370, f. 240-254. xve s. (1484). OXFORD, Bibl. Bodl. Digby 91, f. 66-80. XVIe s. OXFoIm, Bibl. Bad!. Digby 183, f. 38-45. XIve-XVe s. OXFORD, Bibl. Bodl. Rawlinson C. 117, f. 206-213. xù,e s. OXFORD. Bib1. Bodl. Selden supra 76, f. V. XIIIe S.

OXFORD, Bibl. Bodl. Selden supra 79, p. 1-26. XVIIe s. OXFORD, Hertford Coll. 4 (Olim Aulae B. Mariae Magdalenae 2)" f. 5-18.

xve s. PARIS, Bibl. nat. lai. 16097, 200-203. Fin XIIIe S. PARIS, Bibl. nal. no acq. lai. 616, f. v. xve s. (1440), PARIS, Bibl. Sainte-Geneuiève 2240,p. 82-111. XVIIe s. PETWORTH HO'USE 109, p. 1-44. xvIie:"XvqIe S. PRAGUE, Bibl. Capit. 1323 (L. LXXVII), f. 134 v-138 v. (incomplet).

Fin Xille 's. PRAGUE, Bibl. Capit. 1323 {L. LXXVII), f. 139-147 V. XIVe s;

WROCLAW (Breslau); Bibl. Uniu. I.Q.37, f. 145-156. x'Ve s. Nous avons ajouté la description d'un ne contenant qU'lfn

extrait: CAMBRIpGE, Gonville and Caius Coll. 342/538, f. 200. add. XIye-XVe s. Un manuscrit de provenance et d'écritures anglaises (jevait contenir

originairement le texte. C'est le manuscrit 95 de la Collection Garrett37, actuellement à la Bibliothèl{ue de l'Université de Princeton. Ce volume provient de la collection de Lord Leconfield, Petworth Rouse

(37) Seymour de RICCI and W. J. WILSON, Census of Medieval and Renaissance manuscripts in the United States and Canada, l, 883.

AL-KINDI - llADIIS 175

nO 10638 ; il apparteriaitauparavant au comte de Northumberland. Il a-été écrit au début du s. et contient une série de textes variés coinpor-tant surtout les opuscules de Robert Grosseteste « Lincolniensis ). La

sommaire et incorpplète du Census a été suppléée par une étude directe du manuscrit faite par S. R. Thomson lorsque ce volume était encore à Baltimore; il a inséré le résultat de son enquête dans les listes des œuvres de Grosseteste qui figurent dans son ouvrage : The Ulritings of Robert Grosseleste, bishop of Lincoln 1235-1253, Cambridge, 1940. notes concernant ce manuscrit étant dispersées, nous indiquons la suite de;; opuscules de « Lincolniensis) :' De generatione sonorum vocalium, ,f. 1-2.; - De .modis significandi, ff. 3-8; - De cometis, fi. 17-18; - Degenere impressionum humidarum, ff. 18 v-20. Quod homo sit minor mundus, f. 20; - De difIerenciis loci in celo, fi. 20 v-21; - De fractiùnibus radiorum (De iride),ff. 61-63 v; - De lineis, fi. 63 v-66; -De luce, fi. 66-68 v; - De spera, fi. 111-120 v; - De impressionibus aeris, fi. 131-134 v. - Le manuscrit a perdu son dernier cahier, et le texte qui termine est mutilé; c'est un traité d'astrolabe, anonyme, fi. 168 v-l72 v. Une table des matières, f. 1 v, permet de combler la lacu,ne. Après : « tracta tus .. · ... astrolabii » figure le titre : « Alkyndus de causis reddendis ), Or, ce titre correspond à cel\îi qui a été ajouté en marge du texte de Kindi par une IDaip anglaise dans le manuscrit Rawlinson C.117 de la Biblio-'-thèque Bodleienne : «.incipit Theorica Alkindi et est de causis reddendis

':, circa operationes... que pertinent ad artem magicam ). Un manuscrit conservé dans la bibliothèque du Couvent des

cains de Vienne a été indiqué par Thorndikeo ' mais sans cote précise; nous espérons le retrouver, et en publierons alors la description, avec les suppléme[lts de l'Avicenna latinus.

La traditiop manuscrite ne fOurnit pas d:indices au sujet de l'origine de la, traduction. Le De radiis a une circulation indépendante; nous voulons dire qu'on le rencontre dans des recueils de textes scientifiques et philosophiques, mais non de manière consistante, associé avec tels ou tels autres traités, ainsi qu'il. arriv.e non seulement dans le cas de l'Arisloleles Latinus et dç l'Articella médicale, collections constituées en vue de l'ensei-gnement, mais pour l'Avicenna laIÎnus et des groupes de textes de mathé-matiques, de physique, d'astrologie, d'alchimie. On le trouve rarement avec d'autres textes d'Alkindi. L'exception la plus notable est le manus-crit Digby 91, de la fin du XVIe siècle, dans lequel le De radiis est suivi des « Iudicia » de Kindi traduits par Robert de Ketene, et précédés de la Perspective de Roger Bacon.

Si l'examen des manuscrits ne .[lOUS permet pas de supposer en ql\el pays

(3e) Histodcal manuscript commission (ser. in-Fol.). oSixth Report with appendix. Part 1. The ma,!u8cripts o{ Ihe Righi hon, Lord Leconfield, {lI Petworth House, Sussex, p. 287-319 (signé: A. J. HORwoon). Description des manuscrits 106 et 109, p. 310.

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176 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

ni par qui a: été exécutée la traduction, il est beaucoup plus révélateur en ce qui concerne l'utilisation du texte. La majorité des manuscrits subsis-tants soht conservés en Angleterre, et la plupart de éeux-ci y orit été copiés, depuis le miliêu du XIIIe siècle (ms. Selden sa 76) jusqu'au siècle (ms. 109 de Petworth House). En France, la publication du traité «Errores philosophorum) et les condamnations de 1270 et 1277 visant l'astrologie et la magie auraient dû entraîner, sinon la destruction de l'ouvrage, du moins la dissimulation et la raréfaction du traité incriminé. Nous constatons, au contraire, qu'il a été copié à la fin du XIIIe siècle dans un grand recueil de textes traduits soit .de l'arabe: Avicenne, Alfarabi, Averroès, Themistius, soit du grec: l'Elementatio theologica de Proclus, en compagnie de commentaires de Thomas .d'Aquin et de Pierre d'Au-vergne sur les Météores et d'un fragment du commentaire de Gilles de Rome sur la Rhétorique. Le tôut paraît avoir été ex.écuté à Paris, d'aprèS le type du manuscrit; le livre a été légué àla Sorbonne par Jacques de

maître ès arts, médecine et théologie, et il a été conservé soigneu-sement dans la librairie (Paris, Nat. lat. 16097).

Dans la seconde moitié du XIVe siècle, Nicole Oresme discute la théorie des arts magiques exposée dans le De radiis, et son traité précède celui de Kindi dans le manuscrit 486 de BrugeS'. Un flamand, Jean de Wasia (Waas), qui a étudié et enseigné à Paris a transcrit·de sa main de longs extraits du texte dans un recueil qui forme la première section du manus-crit 40 349 de la Bibliothèque Amplonienne à Erfurt. Ampl6hius Ratinck a en effet acheté de ses héritiers en 1402 la belle collection dé Jean de Wasia 39• Celui-ci' s'était fait inscrire en 1392 à la Facuité de théologie de Cologne; il devint doyen de cette Faculté, 'fut élu recteur et mourut en 13954°. La collection de livres de Jean de Wasîa, décrite dans l'excellent catalogue de Schum, qui a relevé tout ce qui était écrit de la main du professeur mériterait une étude; il semble avoir cultivé de front la philo-sophie, la théologie, les, sciences, surtout l'astronomie, mais aussi l'astro-logie.

Au XVIIe siècle, un amateur d'occultisme français a fait transcrire le De radiis au milieu de textes de 'Paracelse et autres alchimistes, y compris un pseudo-Raymond Lulle, ainsi <t'lie de textes des (Sainte-Geneviève 224Q). - Les manuscrits d'origine méridionale, Italie ou

(39) D'après une note contenue dans le manuscrit F.351 de l'Amploniana" (40) Cr. H. DE COCK, A. PATTIN, Joannes de Wasia (tI395), wijsgeer, lheolog, en

eersle dekan van de lheologische faculleit van de Universileit van Keulen - Tijdschrifl voor Philosophie 35 {1973}, p. 344-351'. Compte rendu {en français} par R. MACKEN - Scrip-lorium 28, 1 (1974) ; Bull. codicologique, no 130, p. 135-136. L'examen du catalogue de Schum permet de constater qu'une grande partie des manuscrits de Jean de Wasia doivent avoir été écrits ou acquis lorsqu'il enseignait à Paris. Cf. aussi sur, Jean de Wasia, L. THORNDiKË, The sphere of Sacrobosco and itscommenlalors, Chicago, 1949, p.38.

1

!

1.

AL-KINDI - DE RADIIS 177

France du Sud sont plus r'ares; nous pensons que c'est en Italie qu'il y.a quelque chance de retrouver d,'autres exemplaires, puisque nous avons des témoignages de l'intérêt porté à notre traité par les savants ,de la Renaissance.

Les exemplaires copiés en Allemagne se trouvent aujourd'hui à Prague, à Paris et à Wroclaw. Le manuscrit L. LXXVII de la bibliothèque du Chapitre, de Prague présente deux fois le texte, à la fin du codex. Une première copie, de la fin du XIIIe siècle étant incomplète, un possesseur du XIVe siècle: a voulu combler la lacune et a fait transcrire une seconde fois le De radiis, d'après un exemplaire intégral appartenant à la même famille textuelle que le précédent; il l'a corrigé, en utilisant çà et là un manuscrit d'une autre famille, bel exemple de manuscrit contaminé. Le manuscrit n. acq. lat. 616, daté de 1442, paraît l'œuvre d'un personnage savant,car non content de transcrire ou de faire tnmscrire le texte d'Alkindi d'une main germanique, il en a tiré des « Conclus,iones ); nous soupçonnons qu'il s'est servi de la seconde copie du manuscrit de Prague, car il en reproduit certaines émendations, mais a traité son avec une grande liberté, n'hésitant pas à transformer les phrases qui lui sem.:. blaient peu claires ou incorrectes. Nous ne saVons par quelles voies ce volume est parvenu à la Bibliothèque nationale. Dans le manuscrit conservé à la Bibliothèque de l'université de Wroclaw (I.Q.37), le traité de Kindi est isolé au milieu d'une grande collection de textes comportant du ps. Joachim de Flore,·des opuscules de Nicolas de Cues, et des ouvrages ou extraits de théologie, de morale et de piété. Il a très probablement été exécuté dans la seconde moitié du xve siècle pour un recteur de l'université de Leipzig, Jean Gode de Baudissin et a été donné par lui au couvent des Domil).icains de Breslau.

Le con'texte, on le voit, est varié. Il est le plus souvent scientifique; soit astronomique comme dans le manuscrit de Jean de Wasia, soit astrologique; on trouve aussi des mathématiques et de la physique. Deux manuscrits seulement ont un contenu plutôt philosophique, Paris lat. 16097 et Prague Cap. L. LXXVII; ils ont été décrits dans l'Arisloleles lalinus et l'Avicenna Latinus. Nous venons de signaler qu'un manuscrit de Breslau a 'un contenu surtout théologique et ascétique, mais c'est uné curieuse exception. Mettant à part l'occultiste du XVIIe siècle, il faut remarquer que le De radiis est rarement associé à des textes d'alchimie, de magie ou de géomancie. C'est cependant le cas du plus ancien témoin connu de notre traité, le manuscrit Selden supra 76, transcrit en Angle-terre peut-être vers 1240. Il contient en efiet, avec deux opuscules d'astrologie judiciaire de Roger de Hereford, un petit traité d'astronomie, anonyme ici, parfois attribué à Robert' Grosseteste, des recettes et un traité d'alchimie; enfin un traité sur la fabrication des « sceaux) ou pierres gravées on l'ait que l'alchimie au siècle est conSIdérée comme « art occulte ), beaucoup plus que l'astrologie. Or, ce

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178 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

manuscrit a appartenu au monastère de Saint-Swithun de Winchester. Il ne faut donc pas s'étonner que deux manuscrits, empruntés d'après les mentions qu'ils portent par Jean de Londres41 , aient fait partie de la bibliothèque de Saint-Augustin de Cantorbéry. L'un d'entre eux, Rawlin-son C.117 est une collection de traités d'astronomie, mais l'autre, Harley 13 renferme aussi une belle série de « classiques,» de l'astrologie: Centiloquium,. Messahf!lla, Alcabitius, après des textes d'astronomie et de physique. Les Frères Prêcheurs auraient-ils, eux âussi, été tentés par une « vana curiositas »? Le' jeune religieux qui a terminé le 19 juillet 1470 la copie de la première partie du manus.crit F.IIi.34 de Bâle avait deux excuses. En premjer lieu, le traité de Kindi était mis sous le patronage de Sénèque; d'autre part, le manuscrit appartenâit à la bibliothèque des ChartreJ)x. Ceux-ci avaient reçu ce don d'un personnage respectable, notaire de la Chambre apostolique, Dietrich de Nieheim, auteur du Viridarium imperalorum et regum, et non dépourvu de curiosité d'esprit.

Quant aux Dominicains de Breslau qui ont reçu dans le4r bibliothèque le gros recueil rassemblé par Jean Gode, ils n'ont ,peut-être même pas remarqué le traité noyé dans les œuvres de théologie et de piété.

On le voit, les possesseurs, comme le contexte, montrent que le De radiis a été considéré comme un ouvrage sérieùx, digne de figurer dans une bibliothèque. d'études. Les copies tardives en. donnent un témoignage supplémentaire; deux d'entre elles au moins ont été faites pour et par des hommes érudits, Thomas Allen (Digby 91) et B. Twyne (Selden supra 79).

Sans dOllte l'estime dont paraît jouir le traité de Kindi en Angleterre doit-elle quelque chose à son asso.ciatioh avec deux illustres personnage's du XIIIe siècle, Robert Grosseteste et Roger Bacon. Les traces du. traité :[le sont guère perceptibles chez le premier, bien que L. Thorhdike ait cru en déceler, mais l,e De radiis est inclus dans deu:J:( collections de ses œuvres, Petworth 106 (== Garrett 95) et Petworth 109, ce dernier tardif, mais qui doit reproduire un apographe il accompagne une. <le ses traductioll;; dans le manuscrit F. II I. 34 de Bâle et son traité, De coloribus dans le manuscrit de Jean de Wasia. Quant à Roger il a utilisé Kindi dans l'Opus maius et l'Opus lerlium; deux man4sçrits contiennent des œuvres du franciscain avec le De radiis. Le manuscrit Digpy 91, transcrit en partie par Thomas Allen, a été copié un manuscrit du XIIIe siècle dont subsiste un feuillet qui a été inséré loco idoneo au milieu de la ,Perspective de Roger Bacon; on peut supposer que

(41) Sur. Johannes de Londoniis., cf. M. R. JAMES, The ancien! libraries o( Can!er-bury and Douer, Cambridge, 1903, p. Ce nom figure à la fin de nombreux manuscrits d'astronomie et de médecine. M. R. James émet l'hypothèse que ce pourrait être un jeune homme dont Roger Bacon fait l'éloge. - Ceci nous parait peu probable; les inscriptions que nous avons vues paraissent du :iùv· siècle.

AVKINDI - DE RADIIS 179

tant le De iudicîis q1,le le De radiis de Kindi existaient aussi dans le modèle. Le manuscdt Digby J83 contient deux extraits de Bacon et, dè plus, une longue note dans la marge inférieure au début du traité de Kindi citant un long passage « extractum de libro .Rogeri Bakun de Celo et mundo ».

CODICES BASILEENSES

Bibliotheca Universitatis F.III.34

1. <Ps. > Seneca, De remediis fortuitorum, ff. 1-2v. F

2. Kindi, De Radiis stellicis >. Inscriptio saec.XV. in margine « InCIplt Seneca De officiis » - « Omp.es homines ... - ... nota habent »,

ff. 2v-11.

3. «Lucii Annei Senece De naturalibus questionibus liber », ff. 11-61.

4. « Incipit Cur Deus homo, Liber Anselmi archiepiscopi Cantuariensis. Prologus» (rubr.) - « Opus subditum ... - ... Explicit liber Anselmi· Cur Deus homo », ff. 61 v-82v.

5: « N ex libro qui grece vocatur Suqa quem composuerunt viri sap1entes 1sb. Eudemus ... » <Roberto Lincolniensi interprete >.

« Temporibus piissimi imperatoris Iustiniani fuit homo quidam princeps Iudeorum ... - ... secretum propalavit », ff. 83-84v • - Cf. V. ROSE, Suidas

(Liber Suda) , Hermes V (1871), p. 155-158; G. MERCATI, Ultimi contnbuti alla sloria degli umanisli J. Traversiarana, Roma-Vaticano, 1939, p. 71; S. H. THOMSON, The wrilings of Robert Grosseleste, p. 64":65.

6. « De et moribus Bragmanorum que dam excerpta », titulus in pa.gma. - « Res sui novitate mirabilis ... - ... quam sibi quisque

lam deder1t », ff. 85-85v. '- Cf. ed. B. KUEBLÊR, Juli Valeri ... Res gestae Alexandri ... Accedunt Collalio Alexandri cum Dindimo ... , p. 170-186, passim.

Sequuntur excerpta varia: Seiltentia s. Bernardo tributa, f. 85v. -Excerpta <Introductorii maioris in astronomiam Albumazaris>' accedunt tabulae quaedam astronomicae, ff. 85v-89v. - Excerpta ad astrologialp. spectantia : «Planete dicuntur coniuncti cum fuerint sub eodem signo ... », f. 90.; cf. THORNDIKE-KIBRE, J ncipits2 , 1050; ZINNER, 8300. ;c- «Impedimentum Lune fit IX modis, una cum eclipsatur ... », f. 90. - « Saturnus frigidus, siccu,s! melancolicus, tenebrosus ... », f. 90; cf. THORNDIKE-KIBRE, Jncipits2 , 1382; ZINNER, 8346. - « Pars Lune est fortune ... - ... signum Saturni vinctiones et carceres », f. 90-90v •

Saec. XIII ex., membran., mm. 256 X 174, ff. 90, ·binis columnis. -

Page 22: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

180 M.-T. D'ALVERNY - F. 'HUDRY

Ab uno librario exaratus, exceptis' ff. manu posteriori saec. XIV. exscriptis'; Litterae initiales seu rubrae seu caeruleae. Rubricae. Notae marg'ip.alespermultae'saec. XV. et :XVI. In VO integumenti agglutina-tum est fragmentum instrumenti invulgari germ,anico A.D.1396 ordinati a Ludouico de Tierstain (= Thierstein), abbatis Einsiedelnensis (1387-1402); initio saec. XV. tabula contentorum codicis huius super instru-mentum inscripta est. - In VO integumenti et iterum f. 1, ex-libris saec. XV. : « Iste liber est Carthusiensium datus eis a domino Theoderico Nyem abreuiatore - A.XXVJ2) - In fine codicis insertum est excerptum periodici « Berliner Philologische Wochenschrift ), nO 4, lan. 25, 1913, p. 124. Auctor huius notulae, H. Geist, de textu intitulato : « Sene ca de officiis) in nostro codice disserens, opina tus est hoc opus-culum e graeco translatum et a Porphyrio philosophoscriptum fuisse.

Bibliotheca Universitatis F.IV.62

1. <PS. > Seneca, De remediis fortuitorum, f; 1-1 av.

2. « Incipit Seneca Deoffièiis <Al Rindi, De radiis stellicis >. -Omnes homines ... - ... nota habent. - Nichil plus habeoatur de ista materia in exemplari), ff. l av-7.

3. Seneca, De naturalibus quaestionibus, ff. 7v.:.47. --:- FI. 47v-48 vacant: « Explicit feliciter liber Senece d.e naturaljbus questionibus anno

Domini 1470, etatis 33, ordinis Predicatorum 14, mensis Iulii qie 19a.) Saec. XV (1470), Chartac., mm. 210 X 147, ff. 48 (+f' . .p. et 2a), l. 1. --;-

Ab uno librario exaratus. Codex iste, ut apparet, secundum codicem F.III.34 exemplatu,s est.

CODEX BRUGENSli.l

Bibliotheca Civitatis 486

1... <Albertus Magnus> Super libros Metheoror';Im, ff. l-93v.

2. « Liber Alpharabii de scientiis' translatus a magistro Gerardo Cre-monensi de arabicoin latinum li (rubr.). -« Nostra in hoc libro intentio est... - ... et pueris sive infantulis. Explicit 1), ff. 94-100v. (Ed. A. GONZA-LEZ PALENCIA, Madrid, 1932 et 1953, p. 119-i76). 'Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipits2" 925.

3. <Albertus Magnus >. « Incipit libe" de natura loci ... Tractatus

AI:-KINDI - DE RADUS 181

primus de longitudine et latitudine loci per distantiam ab orbe)). -« De natura locorum ... - ... proprietates locorum sufficienter dicte sunt. Explicit de natura locorum 1), ff. 100v-1l3.

4. Albertus Magnus, Dé rnotibus animalium. « 'rempus et ordo expostulant ... - ... determinatum sit a nobis. Explicit

liber de motibus animalium fratris Alberti de Colonia 1), ff. 113-121 v.

5. <Albertus Magnus> Liber de principiis motus processivi. Generaliter intelligendum quod animalia ... - ... secundurri intentionem pre sentis operis. Explicit commentum super librum,de motibus' animalium Aristotelis ), ff. 122-130;

6, <Albertus Magnus>. « Incipit liber de etate siue de iuvèntute et senectute) - « lam explevimus' omnia ... ' - ... in Quarto Phisicorum. Explicit'liber de etate ), ff. 130-'133. F. 133 vacat.

7. Urso <Salernitanus >, Aphorismi. Praecedit ff. 134-135v. « Quoniam phisicalis scientia inventores ... Titulus ta lis est : Incipit

liber afforismorum Ursonis. Consuetum. et ordinatum rerum îiàturalium proces'sum... - ... la us et potestas in ,s.s. Aînen. Finito libro reddetUI; gratia Cbristo 1), 135v-l58v. (Ed. H.. CRElitz, Ql,lellen und Geschichte der Naturwissenschaft und der Medizin, 5 (1936), p. 18-130). Cf.

Incipils2" 1293 et 258.

8. « Tractatus 'Alberti in Mathematica) <Nico'laus Oresme, De uni-formitate et difformitate intentionum >. - « Cum imaginationem ... - ... dicttim sit intentum. Explicit ), ff. 159-173, cum tabula in fine operis. F. 173v vacat. Cf. THORNDIKÉ-KIBRE, Incipils 2, 304.

9. <Alkindi, De radiis> : «Omnes homines... - ... nota habent. E,xplicit theorica artis magice », ff. 174-179v.

XIV2. membraI\., mm. 288x.215, ff. 179, binis columnis. A pluri-bus librariis exaratus : 1. f. 1-133; 2, ff. 134-158v; 3, ff. 159-173;,4, fI .. 174-179v; iste ultimus quaternus (temio), manu forsan anglica exscriptus est. Litterae initiales seu rubrae seu caeruleae lineis i,mplicaLis oppositi coloris ornatae. Rubricae. 'fabula contentorum eiusdem aetatis defixa est super integumentum.

Cf. A. de POORTER, Catalogue des manuscrits de la 'bi6liolhèque publique de la ville de Bruges (Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de Belgique, II), p. 554-556.

Page 23: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

182' M.-T.D'ALVERNY - F. HUDRY

CODIÇES CANTABRIGIENSES

Collegii Gonvillae and Caii 342/538

1. GuillelIIlus IIedonensis, Tractatus de anima, in ties distinctiones divisus.

« Sit coram 'summo Guillelmus iudice liber Conditus est cuius iste labore liber 1).

« De scientia que est de anima presens tractatus est institut'.ls ... Omnis philosophie principium et origo est admira cio. Scire enim, ut ait Aristo-teles, incipit ab eo quod est admirari omnes ... - veritatis lumen apparet. Ipsi soU laus et gloria in secula. Amen. 1), fi. 1-197.. Cf. Ch. LOHR, Medieval Latin Aristotle commentaries, in Traditio 24 (196$), p. 199. Notat codicem alterum eiusdem Oxon. Collegii Corporis ChristilO'Z, saec. XIV. Sequuntur notae, eadem manu, quae secundum cl. M. R. James, ipsius auctoris est, fi. 197.v-199v. Explicit: « ••• ergo omne quod unum est, bonum est ».

2. De radiis, excerptumcapituli pfimi >. « In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Amen. - <0 >mnes

homines qui sensibilia percipiunt sensu ... - ... ex quibusdam sensu per., ceptis colligere 1), f. 200, manu saec. XIV-XV.

Saec. XIIJ2, membr,an. mm. 254 X 177, fi. 207, 'binis columnis. F. 1, ex-libris : « Iste liber constat mag. Waltero Crome sacre theologie

professori, cuius usum concessit magistro Roberto Steynton pro termino vite sue, et si contingit dictum Robertum ante obitum dicti Waltefi ce<dere> dictus Robertus restituat eundem per executores .suos dicto Waltero expensis suis propriis 1). - In fine codicis, fi. scriptura carent; f. 206v et f. 207 notas quasdam exhil:>ent Walteri Crome.

M. R. JAMES, A descriptive catalogue of the manuscripts in the library of Gonville andCaius College, l, p. 385-386. - Gratias agimus amico P. Dronkè, qui codicem istum benigne perscrutavit, et de contentis nos certiores fecit.

Collegii S. Trinita.tis R.15.17 (936)

« Alkyndus de radiis. - Qmnes homines ... - ... nota habent, etc. » -

Explicit liber Alkindi de radiis 1), pp. 1-50. Saec. XVII., chartac., p. 50. - Ex dono magistri Iohannis· North,

A.D. 1682, die 19a lunii. Codex iste ligatus est cùm duobus aliis codicibus; secundus est in collectione.

AL-KINDÎ - DE RAÎHis. 183

Cf. M. R. JAMES, The Western manuscripts ln the library of 'Trinit y College, Cambridge, II, p.346-347.

éODEX ERFORDIENSIS 1

Bibliotl1ec,a Amploniana 4°. 349 (Olim Amplon. « 46 mathematice 1»)

1. « Declarationes canonum magistri Iohannis de Lineriis super tabulis eiusdeni 11, manu Iohannis de Wasia.

« Circa canonem de inventione locorum planetarum ... - ... d1e aliis sex climatibus 11, manu currenti saec. XIV2, fi. 1-7. - « Èxplicit tractatus declarationum canonum M. lohannis de Lineriis super tabulis eiùsdem 11,

manu lohannis de Wasia. - Cf, THORNDIKE-KIBRE, Incipi(s2, 204.

2. <Petrus de Sancto Audomaro> « Theorica <m > motuum latitu-dinis planetarum ... - ... Explicit tractatus de latitudinibus ,planetarum 11,

manu lohannis de Wasia, fi., 7v-8. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1571.

3. Fragmentum tractatus de octilva sphaera. « Quando octava spera incipit fnoveri ... - ... provenit ex parte 11, manu lohannis de Wasia, f. ,8v.

4. Carmen amatorium, Fhmdrensi idiomate conscriptum, cum nota:-tione musicali, manu Îohannis de Wasia, f. 9.

5. Formula. instrumèl,lti çqiqsçam : Viro venerabili ... Officiali Torna-cel}sj 10Qannes cur,atus de Coulx salutem ... 11, manu currenti saec. XIV, f. 9v. - Sequitur nota de mensuris : « unum bonarium continet tot pedes 158760000 ?quia continet 3 mensuras et quelibet mensura 3 lineas et quelibet linea 100 virgas et que lib et virga 14 pedes 11.

6. Nota de difIerentiis astronomicis, manu currenti saec. XIV, f. 10.

7. Johann,es de Lineriis, Canones super tabulis. « Multiplicis philosophie variis radiis illustrato domino Roberto de Bardis de Florentia ... 10. de Lineriis Ambianensis diocesis... Modum additionis integrorum ... - ... motus cuiuslibet diei primus. Explicit 11, manu currenti saec. XIV. Infra, manu Iohannis de Wasia : « Expliciunt canones magistri lohannis de Lineriis super tabulis eiusdem 11, fi. }1-17v. - Cf. TiIoRNDIKË-J(IBRE, Incipits2 , 889.

8. « Sapieritissimus Ypocras ... - ... et difficultate. Explicit astronomia Ypocratis 1), manu saec. XIV2, fi. 18-22. Similis textus legitur in cod. Amplon. F.386, fi. 52v-53v. - Cf. Incipits2, 1379.

li

Page 24: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

184 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

9. <Nicolaus Ores me >, « Aigorismus proportionum ». « Una medietas scribitur sic: 1/2 ... - ... et oppositus. Explicit », manu lohannis de Wasia, fi. 22v-28v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1596. - Sequitur, f. 29, finis tractatus Alkindi de radiis, de quo infra.

10. « Planisperium lordani <de Nemore> », manu loh. de Wasia. -« Spera in quolibet polorum ... Sit polus planum contingens ... - ... quod proponebatur. Explicit planisperium », manu saec. XIV, fi. 30-32v. -Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1524. - Sequitur, f. 33-33v, pars altera tracta tus Alkindi.

11. <Henricus de Hassia >, « Tractatu;; quomodo vel quomodo non, videlicet pronosticaciones futurorum per ». « Anno pomini 1360 a vigilia Palmarum usque ad tres septimanas ... Parisius visus fuit cometes ... - ... ad astrolog. E'xplicit tractatus pronosticacionum per cometas », manu lohannis de Wasia, fi. 34-47. --0- Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 103.

12. « Alkindi de radiis », « Omnes homines qui sensibilia ... ---=- •.• notitiam habent. Explicit theorica artis magice. Explicit Alkindi de radiis stellicis », excerpta manu lohannis de Wasia conscripta, fi. 47v (olim 30V

), 65v

(olim 48v), 33-33v (olim 16-16v), 29 (olim 12). 13. <Thomas Br{ldwardine> « Tractatus de proportionibus », manu

loh. de Wasia. « Omilis proporcio vel est communitèr dicta ... ... patet conclusio tota. Explicit tracta tus proporcionum motuum ». « 10. de Wasia », add. manu paulo posteriori, fi. 48-55. - Cf. THORNDIKE.:KIBRE, Incipils2 , 1001.

14. <Robertus Grosseteste> «De coloribus» (<loh. de Wasia» (erasus) « Color est lux incorporata .perspicuo ... - ... visibiliter ostendunt.: Et hec de generacionibus colorum ad prèsens sufficiant )}, m'anu lohannis de Wasia, f. 55v. (Ed. L. BAUR, Robertus Grosseteste, Opera, p. 78-79); cf. S. H. THOMSON, The works of Roberl Grosselesle, p. 93-94; THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 234 et, perpere, 235.

15. « De flagellatoribus » « Anno 1349<> non completo mensis Marcii die 12a ... -'- ... figura celi », manu lohannis de Wasia, f. 56-56v.

16. <Thabit ibn Qurra> « Tractatus unus Campani (add. interl.) de figura sectore sive alcata ... »« Intellexi quod dixisti de <figura> nominata alcata ... - ... in hiis que precesserunt. Explicit tractatus Campani (add. interl.) de figura sectore », manu saec. XIV, fi. 57-65. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 754, 755; F. CARMODY, Arabie aslronomical and aslro-logical sciences in lalin lranslalion, 122-123; IDEM, The aslronomical wQrks of Thabil b. Qurra., p. 159-162 (ed.). - F. 65v', sequitur pars ttactatus Alkindj.

17. Notae de astronomia; fi. 66-66v, manu lohannis de Wasia, maxima

- DE RADJIS 185

ex parte, fi. 67-68v, manu saec. XIV2, fi. 69-74v, manu Iohannis de Wasia fi. 75v-77v, map.u lohannis de Wasia. '

Excerpta ex libro Ptolomaei, cum figuris, fi. 66-66v. - «Canon ». « Cordaill arcus unius gradus per duas cordas ... - ... licet nullam men-tionem .de modo », fi. 67-68. - « Regule utiles ad cognitionem proporbonahum quanbtatum ... - ... et motus quies et su nt bene ratio etc. », fi. 68-68v. -:- « Quotiescumque aliuq addendum alteri ... - ... est medietas armonice inter 10 et 40 », fi. 69-70. - Figura eclipsis solaris, cu.m f. 70v. -« Elevationem solis in qualibet hora ... - ... quod

propoFilttnn », f. 71. - « 1. Omnis circonferencia ymaginabiliter Ill. 360 partes !l ptholomeo divisa... Propositio prima. In omni tnangulo ... - ... quinta propositio. In omni orthogonio ...

est », fi. 71v-72v; sequuntur figu,rae, notae super hbr"-m Almagesb, fi. 73-74v. - Excerpta ex libro Almagesti, sive notae super eundem : « Super tOm. Ad notandum quia semi dyameter ... - ... et cetera 'potest faèiliter », fi. 75v-76v; -'- « Circa dictionem Almagesti ». «Nota. angulus dividitur item ... - ... cum ecliptica invenlre ... », f.77-77v. - F. 77v, in ima pagina, nota manu lohannis de Wasia : « Alkindi de' radiis stellicis principium f. 31 deinde folio 49, deinde folio 16 deinde folio 12 t)t ibi finis)h '

18. « <H >olcoth », titulus in sùmma pagina. « Circa distinctionem prim am in qua'agitur de'frui et uti queriturutrluD creata voluntas fruendo et utendo sit libera ... - ... item actualis cogitatio et ni si sit: voluntas copulans », f. 75.

9. de Villa Dei> Massa compoti, cum commento. « LlCet modo Ill. fine temporum .... Aureus in lano numerus clavesque novantur ... Omms ttactatus condltor ... - ... hic est error variaciônis» manu saec. XIV, fi. 78-90. F. 89, in ima pagina: Explicit liber masse compoti. Deo gracias.» - Cf. THORNDIKE'-KIBRE, Incipils2 , 167 et 1004.

20. Calendarium, manu saec. XIV conscriptum, fi. 90v-95.

21. Notae de astronomia, manu c\frrenti saec. XIV ex., .fI. 95v-97v.

22. « Liber de nominibus librorum astronomie, sive Speculum do mini Alberti », inscriptio in summa pagina, manu posteriori. -. « Occasione

librorum ... - ... ab eodem causata. Explicit liber de nomi-mbus hbrorum astronomie. Deo graciàs », duo bus manibus saec. XIV cOllscriptus, fi. 98-108. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 975.

. et rubricae Almll-gesti Ptolomaei. « Incipit prohemium hbn Almagesti. Quidam vir nomine Abbulgafle in libro suo ... - ... cum figuris, manusaec. XIV, fi. - Cf. THORNDIKE-KIBRE Incipils2

1245. ' ,

Page 25: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

186 M.-T. "D'ALVERNY - F. HUDRY

24. « Tractatus de spera solidà» « Tocius astrologice speculationis radix ... - .,. hunc tractatum sub laude Dei finiemus. Explicit tractatus de spera solida. sive astrolabium spericum A.D.1303 », pluribus manibus'currentibus saec. XIV, fT. 112-120v. --: Cf. THORNDIKE-

Incipils2 ," 1576. 25 a. <Hermannus Saxo> « Tractatus iudiciorum in revolucionibus et

eclypsibus » « In laude Dei pii misericordissimi ... incipit tuum planetarum presagium de secretis secretorum .... CUlUS est eclipsis lune que erat A. Christi 1356 incompleto: 16 .. .. :-... et hec de dispositione A. Christi 1360 complet! de sufficwnt manu saec. XIV, fT. - F. 131', « figura ceh dIe 10 septembns 1360 Parisius ». -' Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2

, 688.

25 b. Gaufredus de Meldis, « Super coniunctione Saturni et. lovis A. Christi 1345 », titulus in summa pagina. « Cunctis quorum interest astro-nomie' scire nova Gaufridus de Meldis ... - ... infra biennium apparebit », manu saec. XIV, fT. ---, F. l32v « figura celi tempore introitus !;lolis ... tempore Christi 1361 ». - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2

, 359, 134.

26. « Tractatus practicans de nativitatibus », titulus ih summa pagina. « In nomine Dei pii ... incipit preciosum nativitatum

dum astronomie principia declaranda sub hac forma ... - .. , et hberaJ:ntur . .Explicit », pluribus manibus saec. XIV2., fT . .133-143. - Ff. vacant.

27. Notae de numeris fractis : « De tercio libro numeri primaris ... -... vicesima nona 130 II », f. 146-146v.

28. <Iohannes de Lineriis? > « Tractatus Directorii significatoris» « Recipe (= Accipe) tabulam planam super cuius extremitatem ... -

.. , debet dirigi ante et retro. Explicit directorium significatoris », saec. XIV2, fT. 147-150. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2

, 1337, 25.

25. « Tractatus chilindri », titulus in summa pagina. « silindri dispositionem, qui dicitur Horologium viatorum ... - ... sic natur tractatus chylindri » manu saec. XIV, fT. 150v-153. Infra: « expllclt tractatus chylindri ». -'- Cf. TIioRNDIKE-KIBkE, Incipils2

, 776.

30. « Exemplum proiectionis radiorum» « Planetarum sint gradus sextiles ... '- ... hec de radiacionibus dicta sufficiant », manu. saec. XIV2, fT. 153v-156v.

31. « Nota. Quomodo fit directiosignificatoris per tabulas », in sumllla. pagina. « Cum volueris significatorem. dirigere . ad quemhbet locum circuli... - ... direcciones per exempla, et Ideo SUffiClt ad pre sens », manu saec. XIV2, fT. 156v-159v. -; Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2

, 357.

l, '

AL,KINDI -, DE RADIIS 187

32. <Franco de Polonia >, « Tractatus de turketo », titulus in summa pagina.

« De nominibus parcium lPstrumenti turketi» (rubr.). « De nominibus parcium instrumenti quod turketus dicitll;r ... - ... factum A.D.1284 secunda die Iulii in die dominica... ante meridiem inceptum... facile inveniet ex predictis. Deo gracias », manu anglica saec. XIV in., fT. 160-161v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 383.

33. Sequuntut" directidnes ad usum astrolabii, alia manu saec. XIV, f. 161 v.

« Pone gradtirri solis allida <da> zodiaci ... ante vel post meridiem ut in quadrantis. Explicit ». - Notae de medicina, fere evanidae, f. 162. -Notae de astronomia, manu currenti anglica s. XIV, f. 162v.

34. Messahala, Practica astrolabii. « Incipit epilogus./. et operaciones astrolabii Mesalle et aliorum quorundam », titulus in ll\lmma pagina. « Nqmipa instrumentorum astrolabii. sunt hec : primum est. armilla sus-pensoria ... -... comparacio stature tue. ad planiciem. Explicit. Deo gracias », manu currenti anglica saec. XIV in., fT. 162v-172. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2,916; CARMODY, 24-25. -".!.. F. 172v, Notulae duobus manibus currentibus saec. XIV.

Saec. XIV, chartac. et membran. (fT. 78-97, 160-161), mm. circa 220 X 140, fT. 172, 1. 1. et binis columnis (fT. 147-159v). Codex e duabus partibus compactus, quarum prima, fT. 1-77v fuit magistri Iohannis de Wasia, qui manu pro pria plures tracta tus scripsit, notas, titulos sive explicil pas-sim addidit. mm. 219x145, exceptis fT. 9-17, mm. 215x147. Secunda pars ex septem p:,\rtibus constat, a pluribus librariis exaratis, sive gallicis, sive anglicis: 1. (fT. 78-97V ) mm. 212 X 145; 2. (fT. 98-120v) mm. 217 X 145; 3 . (121-132V ) mm. 213 X 137; 4. (fT. 133-145V ) mm. 213 X t"33; 5. (fT. 146-159v) mm. 213x 146; 6. (fT. 160-161v) mm. 215x 136; 7. (fT. 162-171V ) mm. 211 X 112; f. 172 fragmentum folii mm. 150 X 116.

W. SClÎÙM, Beschreibendes Verzeichniss der Amplonianischen Hand-schriflen-Sammlung, p. 5$:;3-587. Gratias agimus doctae Daniellae Jac-quart, quae in Bibliotheca Erfordiensi codicem examina vit el partes eius accu rate distinxit.

Page 26: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

188 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

CODleES LONDINENSES

Museum Britannicum. Codex Harleianus 13

1. « Incipit Theorica planetarumet primo de theorica motus solis) (rubr.) « Circulus ec<c >entricus ... - ... non corporaliter. - Explicit Theorica planetarum ), fi. 3-Sv • - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils

2, 223.

2. « Incipiunt Canones Azarchelis, sive Regule super tablJ.las astrono-mie)) (rubr.). - .« Quoniam, cuiusque actionis .... - ... 90. Expliciunt canones Azarchelis super taQulas Tholetanas », fi. Sv-25. Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1268.

3. «Incipiunt Canones Luce de utraque eclipsi solis et lune »·(rubr.). -Cum in aliquo mense anni ... - ... in eclipsi lune. E*plicit quod sufficit de utraque eclipsi ), fi. 25v-29v • - Sequuntur notae, mànu currenti saec. XIV., in calce f. 29v . - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 304. '

4. « De annorlJ.m Arabum secundum magistruIJ1 num ) (rubr.) . ...,- « Quia vero perutile est scire annos et menses Arabum ... _ ... de lunatione in gua sumus ). Cum tabulis, f. 30. - Cf. THORNDlKE-J{IBRE, fncipils2, 1234.

',5. « Inventio annorum Arabum per annos ad eclipsim ).(rubr.). _ « Ut annos Arabum et menses et per consequens etatem lune per .3. primas tabulas invenies ... -;-;- ... et patebit quesitum. Cum tabulis f. 30

v•

Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1613.

6. Tabulae astronomiae quae Toletanae dicuntUl;, fi. 31-116. « Expliciuilt Tabule astronomie vel Toletane ). 7. « Incipit Thebit de motu 8e spere) (rubr.). -" « Imaginabor speram

equatoris ... - ... in linea numeri ), fi. 117-119v . Cf. THQRNDIKE-KIBRE, Incipits2, 661; Arabic aslronomical, qnd aslrological sciences in lalin lranslalion, 117.(ed. CARMODY, 1960, .p. 102-107).

S. « Incipit liber Thebith ben Chorath de his que indigent expositione antequam legatur Almagesti) - <E >quatuor diei estcirculus maior ... _ ... erunt retrogradi. Expletus est liber Thebith filii Core de his que indigent expositione antequam legatur Almagesti ), fI. 119v-122. Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 502; CARMODY, ibid., Ils (ed. p. 131).

9. « Liber Thebit de imaginationespere et circulorum eius diversorum ) {rubr.). _ «Nos iüxta imaginationem inchoantes ... - ... ymaginanda

AL,KINDI -DE RADIIS lS9

oécurunt, Thebit de ymaginatione s'pere) (rubr.),. fI. 122-123 . ....,..,., .CLTHORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 924; CARMODY, 118 (ed. p., 140).

10 .. « Incipit liber .Thebith de quantitatibus stellarum et planetarum et prImo ( .proportlOne) terre ) (rubr.). - Ptholomeus et alii sapientes ... _ ... modlcum remansit ). - {( Explicit liber Thebith de quantitatibus stellarUII)') (rubr.), fI; i23v-124v • - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Inèipils2, 1147; CARMODY, 119 (ed. p. 145-148).

Il. « Incipit Planisperium 'Ptholomei) (rul;lr.). <Commentarium Ior-dani de Nerhore >. -« SperaIll. in pIano describere ... - ... quod propone-batur ), fI. 124v-12Sv. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1525.

12 .. «. Euclides de speculis ) (rubr.). - Visum rectum esse ... - .. , stupa apposlta accen.-detur. Explicit de speculis ), fI. 129-133v . - Cf. THORN-DlKE-KIBRE" Incipils2; 1704.

13 .. « Incipit Iohannis <= Iordani> de ponderibus)i (rubr.). -Omms ponderosl motum ... - ... habebit trahere. Explicit ·liber Iohannis de ), fi. l33v-140. - Cf. THORND,iKE-KJBRE, Incipils2 , 1000.

14. Praedictiones eclipsium ab A.D.1293 usque ad A.D.13ll; lunae ab A.D.1293 usque ad A.D.1300 : « Annis Arabum691 perfectis ... - ... hoc est anno Domini 12930 ), f. 140-140v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE Incipils2 , 101 (Annis A.rabum 685 perfec'tis ... praed. '

Liber centum verborum Ptholomei id est Centilogium ) -SClentIa stellarum ex te ex illis est. Astronomus non debet dicere rem specialiter ... - ... ann. Arabum 530. E;xplicit Centilogium'), fI. 164v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1403.

16. « Incipit Alkindus de radiis stellicis (rubr.). - « Omnes homines ... nota habent. Explicit Theorica artis magice Alkindi ), fI. 165-173.

17: Incipit Messehalath de (rubr.). -PreClplt Messehalath : Constituas ascend'ens ... -... sigilificationibus signorum,. Explicit liber Messehalath de interpretatione cogit.ati<mum ), f. 173-173v . - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 10S1; CARMODY, 28.

lS. « In nomine .Qomini incipit ,interpretationum liber qÎlèm puto esse Mess. inveni enim eum extractum de libro suo de interrogationibus) (rubr.). - « Scito quod aspiciens, id est astrologus ... - ... ibi erunt res intellecte», f. 173v-174v • - Cf. THORNDIKE-KIBRE Incipils2 140S' CARMODY,33. ' "

19. «Tractatus Dor<o >thei in occultis) (rubr.). - Dixit Dor<o >-theus. Cum interrogatus fueris de thesauro ... - ... in 4. domo ), f. 174v -

175. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 451, 312; CARMODY, 34.

1

Page 27: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

190 M.-T. D' - F. HUDRY

20. « De eodem secundum Ptholomeum ». - «Dixit Ptholomeus : Si aspexerit significator ... -=-... do cH eranh, f. 175. - Cf. THORNDIKÉ-KIBRE, Incipits2 , 456, 1442; CARMODY, 34.

21. « Theodosius de speris», titulus add. saec. XV. « Spera est figura solida ... - ... reliquo angulo. equalis »j fi. 175v-198.

F. 198v vacat; duo folia sequentia vacant (ohm f. 200-201) . ...,-- Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipits2 , 1523; CARMODY,

22. « Incipit liber intrpductorius qui Abdilaziz dicitur: .. » (rubr.). - Postulata a Domino prolixitate .. : -:- ... et bona cum mahs », fi. 199-218v. Cf. Inclptls2, 1078; CARMODY, 143-144.

23. « In nomine pii et misericordis incipit liber coniunctionis et receptioilis Messahalaèh astrologi ... » (rubr.). - .« Inuenit quidam vir ... _ ... nutu vero Dei ». - « Explicit liber astrologl Messehala ... » fi. 218v-228v ; infra, tabula astrologica. - Cf. THORNpIKE-KIBRE;, Incl-pits2 , 774; CARMODY, 27.

24. « Incipit Glosa Hispalensis super 60 propos: Ptholomei ... ». _ « Si baharmi <Alba4armi >, etc. In ,opposltIone lsta ... _ ... de magna causa et brevi », fi. 229-230. F. 230v vacat. - Cf. THORN-DIKE-KIBRE, Incipits2 , 701, 714.

25. « Incipit liber in quo sunt c'ause orbis et motus eius editi?ne Messe.-hala ... » (rubr.). - « Incipiam et dicam quod orbis est... - .. :Slcut Deus omni rei semen ... non est Deus nisi ipse Gloriosus sajHens. Fmls ». isl. ultimo verb. add. saec. XVII, fi. 231-241 v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Inclpits 2, 722; CARMODY, 32-33.

F. 242, fragmentum tabulae astronomicae, manu currenti saec. XIV. Saec. XIII. ex., membran., mm. 295 x190, fi. 246, binis col. A

librariis septemtrionalibus, sive anglicis, exceptIs fi. 3-16, manu meridionali exaratis. Litterae mltIales.deplctae, figuris ornatae. Rubricae quaterni 12 fi. cum voclbus Numeratio antiqua : 1-243; numeratlo autem moderna includit. - F. IV. « Liber Iohannis de London <iis > de hbrarla SanctI AuO'ustini Cant<uariensis> A.D.1364. Tabule astronom.»

b

Cf. A Catalogue of the Harleian manuscripts in the British Museum, l, p. 2-3.

Museum Britannicum. Codex Harleianus 5199

1. Alkyndus, De radiis. Textus diuiditur in 9 capitula. « Omnes homines ... - ... nota habent. - Explicit liber Alkyndi de

radiis », fi. 1-25v (olim pp. 1-50). F. 26-26v vacat. 2. « Praelectio Mathematica. 1690», titulus sequentis operis, f. 27.

AL-KINDI - DE RADIIS 191

«Solem, terram et plantas omnes in se graves esse ... - ... retrogradum "), fi. 28-38.

Saec. XVII. c'hartac. fi. 38. A duo bus librariis anglicis exaratus, quorum secundus aetatis paulo posterioris apparet.

cf. Â catalogue of lhe Harle{an manuscripls in lhe Brilish Museum, III, p. 251. Gratias agimus amicae doctae P. Kibre, quae benevolenter des-criptioJ.lem co'mplevit.

CODIeES OXONIENSES

Bibliotheca· Bodleiana Canon. Misc. 370

1. Arp.aldus de Villanova,! Opuscula theplogica, fi. 1-239.

2. « Alkindus de radiis stellatis ». 1484 die sancti Mathei apostoli» (rubr. in sùmina pagina). « Omnes homines ... - ... nota habent. - Explicit theorica magice artis siue libellus de radiis' stellatis anno per me Theod. scriptus Domini 1484 die sancti Mathei apostoli' ad honorem sui Domini et nostri Ihesu Christi filii Dei vivr per omnia secula seculorum. Amen », fi. 240-254v (perpere 259 numer.).

Saec. XV ex., chartac., mm. 290 x 190, fi. 254. Codex iste du as partes continet' distinctas sed eiusdem aetatis. Prima pars ab uno librario meridionali exarata saec. XV ex.; secunda, ullp.o D.1484 exarata, ut patet, manu forsan gallica.

èf. Calalogi codicum manuscriplorum Bibliolhecae Bodleianae pars lerlia codices ... Canonicianos compleclens. Confecit H. O. COXE, 712-713.

{3ibliotheca Bodleiana. Digbeianus 91

1. Rogerus Bacon, Perspectiva <sive pars quinta Operis malOns >, sine praefatione «Cupiehs te ». « Praepositis radicibus sapientiâe ... -... veritatem non possel sustinere. Finis ».

P<.ùye:pLOU 't'oü Bcx.:x.<.ùvou" ista graeca verba manu Thomae Allen, cuius fuit olim codex iste, fi. 1-65.

2. « Alkyndus ,de radiis. Omnes \lomines qui sensibilia ... - ... nota habent », fi. 66-85v •

3. « Alkyndus de iucÎ.iciis ex arabico latinus factus per Robertum Anglicum A.D.1272 (sic) », titulus manu propria Thomae Allen. «Quam-quam post Euclidem Theodosii ... - ... sequitur in proximo. Finit liber Alkindi. Translatio Roberti Angligene de chebit », fi. 86-127. Sequitur

Page 28: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

192 M.·T. D'ALVERNY • F. HlJDRY

brevis textus : « Constat apud sapientes ... - ... super gradum cOlliunctio-nis vel oppoll <sitionis > » Desinit mutilus. IdenI textus etiam invenitur post -textum Alkindi in codd. mss. Digbeian. 51, f. 78v-79; Ashmol. 369, f. 101-102; in istis desinit : « super orientis horam firmetur » • ...,.". Cf. THORNDIKE-KIBRÈ, Incipils2, 1162; CARMODY, '78;. HASKINS, Mediaeval science, p. 121 (Robertus Cestrensis sive Ketenensis; flor. enim XiL)

Saec. XVI ex., chartaceus et membran. (f. 58-9), mm. X 150, n. 127. Tres partes pl uri bus manibus anglicis exaratae; Pars secunda et pars tertia paginatae olim erant : 1-40 et 1,.83. Thomas Allen manu propria fi. 42-44, 58v-59 primae partis necnon fi. 86-105v tertiae partis scripllit; nomen inscripsit initio primae et tertiaepar,tis.

Cf. Calalogi codicum manuscriplorum Bibliolhecae Bodleianae pars nona codices a viro cl. Kenelm Digby, eq. aur. anno 1634 donalos compleclens. Confecil G. D. MACRAY, 101. Notavit cl. Macray : «inest ad f. 9 folium unum extractum e codice saec. XIII. in membranis exarato unde trans-c,riptum fuit hoc exerp.plar ». Revera folium istum (mm. 245 X 205) inser-tum est loco idoneo in prima parte codicis ln serie .textus Rogeri. Gratias agimus amico doctissimo et devotissimo Ricardo Hunt, qui descriptionem G. D. Macray ad usum nostrum benigne complevit.

Bibliotheca Bodleiana 183

1. <Albertus Magnus >, De mineralibus lihri V. Desinit in cap. 2, 1. V; deficiunt cap. 3-8; fi. 1-37v . F. 1, in summa pagina, ins-criptio saec. XVII : « Albertus de mineralibus ».

2. « Alkyhdus de radiis », titulus in summa pagina, atramento nigro. « Omnes ... - ... nota habent, etc. Explicit liber Alkyndi de radiis », fi. 38-45. F. 38 et f. 38v, invenies notam satis prolixam, manu anglica eiusdem aetatis, in imis paginis : « Nota hoc quod est extractum de libro Rogeri Bakun de Celo et mundo, CO de numero celorum, ubi movet dubium utrum stelle difierant specie vel numero tantum; ubi sic dicit : nec opstat quod pulcre posset di ci quod ex eadem virtute apprehen-siva vel vèniunt diverse operationes in carpore. Nam natura obedit virtuti cogitative et desideratjve, un de provenit sanitas vel infirmi-tas et calor aut frigus, et multis modis, secundum quod Avic<enna'> dicit in 20 de Anima et 80 de AnimaiiDus 1 et secundum euII,l, non solum il! corpore proprio, sed alieno; et si volumus ei credere operatur extra suum corpus in yle mundi, et per multiplicem operationem; ergo multo magis potest fa cere eadem intelligeI).tia numero et specie, quia maioris est virtutis. Et dicendum est quod quàmvis verum esset quod Avic< enna> dicit, tamen diversitas secundum speciem et numerum est causa istorum efiec'tuum diversorum, scilicet diversitas cogitationum et apparencium, quibus éogitatïonibus vel desideriis natura obedit.. . .,...,... ... Ergo', quelibet

--_ .... .... -

AL·KINDI • DE RADIIS 193

stella ex ha? posset virtutes diversas quas aliahaberet dr:er.sItatem cogitatlOnum et desideriorum sui motoris. Sed

diCIt m fine Istms quod non est simile, quia intelligentie et_C?gItatlOnes stabiles et fixas ;.sed cogitatio substantie

rabonahs est vanabIlIS ad placitum sui arbitrii ».

3. « Incipit liber Bacon. de sermone rei admirabilis. - Intendo compo-nere sermonem r.ei domino meo fratri E ... ». Desinit imper-fectus : « ... caiari naturah sahe ... », fi. 45-48v . - Cf. A. G. LITTLE E

Fra:ris Rogeri Bacon, De relardalione accidenlium cum alzzs de rebus medicinalibus ... Oxonii 1928, p. 120-142; de hoc codIce, cf. p. xi.

4':. <Rog.erus Bacon, Excerpta ex parte Iva Operis Maioris> De radus etc., imperfecta' initio et fine: « et virtutis a loco sue generaclOllls ... SI esset pIano vel-vox reclamans : concavo nonll », fi. 49-54v.

Saec. XIV ex., chartac., foliis membranaceis intermixtis, mm. 280 X 200, fi. 1. 1; Ab uno librario anglico exaratus. Litterae initiales mini a-

Rubncae. - Ex-libris Kenelme Digby, f. t. l,liter codices Tho. Ailen

C.f. codicum manuscriplorum Bibliolhecae Bodleianae pars nona codzces a vzrocl. Kenelme Digby ... an no 1634 donalos Confecit GO' D. MACRAY, 194.

Bibliothecà Bodleiana Rawlinson C.117

1. .:( Incipit Compotus Campa ni <Novariensis> » - « Rogavit me unus hus ... ... Ma:ci. Explicit, etc. ». Cum tabulis et figuris, fi. 1-

57. F. 57v vacat. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1365:

2 .. « Liber operationis tabule que nominatur Saphea patris Y saac Asar-?hehs ... » - « Descriptionum que sunt in facie tabule ... - ... ad scientiam

duarum horarum, si Deus voluerit. Explicit liber tabule que nommatur Saphça », {f. 58-71 v. - Additio, manu eiusd-em librarii . « Hiis igitur dispositis hunc modum deinceps ad' opus (sic) utilitates mur ... - ... horam presentem etpartem hore », fi: 71 v-72. F. 72v vacat -Cf. THORNDIKE-KiBRE, Incipzls2, 403;èARMODY, 161-162. .

3. « Incipit Almanach perpetuum Profacii hebrei, et primo de Satur-no ». Tabulae, fi. 73-133.

4. <gallicum, ut apparet 'ex no minibus sanctorum, praeci-pue s. LudoVICI regis >, fi. I33v , 134-I39v •

4 bis. Tà,bula signorum, curn COmmelJtariolo : « Cull' ista tabula uti volueris scias gradum solis ... - ... a media nocte incipi'tu; », f. i40.

7

Page 29: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

194 M.·T. D'ALVERNY , F. HUDRY

5. « Canon super Kalendarium magistri Petri de Dacia dicti Philo-mena » --" « Quere inter numeros in superiori parte ... - .. .in media nocte precedenti », f. 140v. Cf. THORNDlKE-KIBRE, Ineipits2, U91. - F. '140v, in rp.argine, invenies tabulam alteram, cum monitione : « In ista parva tabula sunt quatuor tich, siue Jinee ad sciendumque littera est privationum lune et hoc per annos Domini ».

6" Tabula aequationis motus octavae spherae ab anJlO 1300 usque ad annum 1390, f. 140v. - In margine, nota eiusdem scribae : « Ista tabula est corrupta ».

7. « Canon in Almanach planetarum perpetuum» (rubr.) - « Quia omnes homines naturaliter scire desiderant, ét maxime res occultas ... -... a principio eclipsis usque ad finem. eius. - Explicit doctrina canonum super Almanach perpetuum », fI. 141-144v. - Cf. TiIoRNDlKE-KIBRE, Ineipits2, 1226.

8. « In altissimo Dei nomine, Amen; sequitur tabula stellarum fixarum secundum quod sunt in ymagi <I1i > bus signorum ... - ... dicuntur comate» Cum figuris eleganter delineatis in marginibus, fI. 145-157.

9. « Incipit Theorica Alkindi et est de causis reddendis circa opera-tiones karacterum et coniurationes et sufIumigationes et ceteris huius-modi que pertinent ad artem magicam », titulus in margine inscriptus manu currenti anglica saec. XIV. « Omnes homines ... nota habent. Explicit Theorica Al Kindi », fI. 157-166 (olim fI. 206-215).

10. « Incipit Theorica Aristotelis », titulus in margine insçriptus, manu currenti. - « Si quis sciret oppositionem veram solis et lune ... - ... ut ,dictum est prjus », fI. 166-168v. In textu notatur A..D.1305.

Il. « Tabula, ad inveniendum a,rgumentum lune equatum pro omni hora ... », f. 169. - Sequitur commentum, manu currenti anglica saec. XIV; « quia almanac argumenti equati lune ponit... - ... secundum quod docètur in canone,et ,sic leviter habebitur quesitum ».

12. Regulae ad eclipsim solis sciendam. « Si eclipsim sol1s scire deside-ras ... - ... et sic habèbis precise quod queris », f. 170. Additio manu currenti anglica saec. XIV. - Cf. THORNDlKE-KIBRE, Ineipits2, 1447.

Saec. XlVI. et S. XIV2 (fI. 145-170), membran." mm. 295x210, fI. 170,1. 1. et binis columnis (fi. 141-144v) E veteri foliatione constat 50 folia initio libri nûnc deesse.Continebant aûtem : « Perspect:iva fIratris Iohannis de Peckham Cantuar. archiepiscopi. Conclusiones eiusdem perspective. Tractatus de spera solida Ptholomeî compilatus a ma,gistro Iohanne Harlebek. Thebit de ymaginacione ,spere et circulorum eius. Thebit de quantitatibus stellarum. Tractatus de spera fratris Iohannis de Pecham. 'Tractâtus brevis algorismi »; cf. M. R. JAMES, The aneient libraries of Canterbury and Douer, Cambridge, 1903, p. 323,520. Codexiste

AL-KINDI • DE RADIIS 195

e pluribus partibus constat: la, fT. 1-57v (olim 51-107v); 2a, fT. 58-144v (olim 108-194v); 3a , fT. 145-170 (olim 195-230). Notae marginales necnon additiones manibus anglicis saec. XIV. Vo integumenti, ex-libris; « Liber Iohannis de London. », duobus vicibus et una vice: « Liber Johan-nis de London. de librario» <delibraria Sancb Augustini Cantuariensis >. In antefolio : « Tho. Rawlinson 1713 », In catalogo eius venali nO 400 codex iste insignitus est.

Catalogieodieum manuseriptorum Bibliotheeae Bodleianae partis quintae fase. seeundus ... Rieardi Rawlinson. Confecit G. D. MACRAY, p. 48-49. -

of aslrologieal and mythologieal illuminaled indhuseripls ot the Lalzn M. A. Ill. Manuseripts in English libraries ... F. SAXL, H. MEIER, H. BOBER, 1953, p. 398-401.

Bibliotheca Bodleiana Selden supra 76

1. « Liber magistri Rogeri Hereford de iudiciis astronomicis. -Quo-niam regulas artis ... - ... res adiudicabitur », fI. 3-7. - Cf. THORNDIKE-KÜŒE, .Ifzeipils2, 1299. - Folia nonnullâ evulsa sunt inter f. 5 et f. 6; f. 7, alia, manu, Nota de faciendo almanach; « Qui vult facere almanach ... » et notulae - F. 7v-1O, tabulae astrologicae.

2. « Liber de tribus generalibus iudiciis astronomie ex quibus cetera omnia defluunt editus a magistro Rogero Hereford» (rubr.) « Quoniam circa tria fit omnis astronomica consideracio ... - ... VII. horarum et XX. minutorum », fT. lOv-19v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Ineinil$2, 1266.

3. <Robertus Grosseteste? >. « Liber de motibus planetarum» (rubr.) - « Inv'estigantibus astronomie raciones ... - .. .invenies subnotatam adiunctam »,. fI. 20-29y. In fine : « Tabula umbrarumsolis », f. 29v. F. 30-30v vacat. - Cf. THORNDlKE-KIBRE, Ineipits2, 775; S. H. THOMSON, The works of Roberl Grosse/este, 235.

4. « Doctrina equacionis omnium plai).etarum» (rubr.) - Primo suman-tur anni collecti ... - ... a docto artifice perpenditur », fT. 31-40v. - Cf. THORNDIKE-KiBRE, 1 neipits2, 1113.

5. « Liber de institutioneuniversitatis» (rubr.) - « Omnis homo naturaliter desiderat ... - ... de universitate humiliter pareatur », fT. 45v. - ff. duo evulsa su nt post f. 42. F. 46 vacat; f. 46v, notae inanu currenti posterioris aetatis (saec. XVI).

6. <Al Kindi> « Incipit Theoreica arcium magicarum. Capitulum i. de origine sciencie »(rubr.) - « Omnes homines ... - ... nota habent », fT. 47-60v.

Page 30: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

196 M.-T. fi' ALVERNY - F. HUDRY

7. « Liber gradutim» (rubr.) - « Q'uoniaril: omnis ... extractio vero, fiat secundum internorum regulam », fT. 61-69 .

8. « Liber de vulga,ri iudicio sermonis'» (rubr ... ) - « Quoniam hominum rerum intellectu sunt contenti .... - ... debeat adhlbere », fT. 69-72v. - Ff. 72v-73v vaçant; f: i73v, Ilotae saec. XVI.

9. Receptae alchimicae, fT. 74-109. « Scorpium recentem confra,çtum in alpara scilicet, in, fornace ... ... et

postea subtrahas et custodias ».

10. « In no mine Domini hic est liber preciosus sacratus siggillorum Coelez quem fecerunt filii Israel in deserto motus et cursus ·siderum... Iaspis primus ... - ... atque ommum Persarum », fT. 109v-112v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2,

Sequuntur versus, f. 112v-113; notae fere erasae, fT. 113v-115.

Il. Tractatqs alchimicus, sine titulo

M· hi videtur dicere qu.od annussadir. Qum aceto semper « lC , F" fT 116 ... _ .. .l;lres prollrios inhabitare re.(1).sat. 'lmt,»,. - 0.-

Cf. Incipils2, 874. Saec. XIII, membran., 215 X 160 mm., fT., 126, 1. 1. A pluribus

imglicis exaratus. Litterae initiales seu. rubrae in marglnibus inscriptae. Notae marginales saec. F. 46 ,

saec. XVI in. invenies 38, ,monachorum monasterl! Swithun Wïncestrensis, secundtiin notIficatIçmem cl. R. L. Poole. F. 126, tabu'Ia manu, saec. XVII.

Cf. F. MADAN, H. H. E. CRASTER, A summary calalogue of Weslern manuscripls in lhe Bodleian Library', II, l, p. 644-645 sub nO 3464.

Bibliotheca Bodleiana Selderi supra 79

Codex iste, chartac., mm. 198x151, ,pp. LII-390, .maxi,ma ex parte scriptus manu B. Twyne, circ a Continet notas excerpta varia. Praebet, p. 1-26 : «Alkyndus de prOlectIone radlOrum. Omnes homines ... ».

Cf. F. MADAN, H. H. E. CRASTER, A summary calalogue ... II, l, p. 646-647, sub nO 3467.

AL-KINIH - DE RApllS

Bibliotheca Collegii Hertfordiensis4 (Olim Aulae B. Mariae Magdalenae 2)

r. Al Kindi, De radiis stellicis.

197

« Omnes homines; .. - ... nota habent. Explicit. Deo gracias. Ihesus Maria. \) Infra, manu currenti' anglica saec.' XV. : « Alkyn de radiis », fT. 5-18. Ff. lsv-19 vacant. F. 19v, nota manu currenti anglica saec. XV.

2. Commentarius in librum de sphaera <Iohannis de .sacro Bosco> fT. 20-31. « Celi enarrant gloriam Dei ... Omnes orbes celestes sub celorum ternario ... - .. .intrinsecas diffinitur » (fT. 20-22); « de spera, etc. Solet queri quomodo cOIlsideratio de pertinet ad astronomiam ... - ... non habent latitudinem, », fT 22-31.

Sequuntur notae seu excerpta de astronomill, fT, 31-32. « De ortu et occasu signorum secundum poetas. :. Cosmicus in. mane, s.ero .fit cronicus o"rtus ... Cronice quod surgit, cosmice rui'sus abit ». « Notandum ,quod de equinoctiali .... Ars inveniendi altitudinem poli in

qua lib et regione ... Item, nota quod est preter intencionem nature quod ibi sit habitaciohumana- ubi terril non producit pal).em et vi,num ».

3. Notae, manu currenti scriptoris in fine nuncupati, saec. XV. a. De ponderibus et mensuris « Nota 32 grana frumenti rubei rotundi

de. medio spice sumpta ponderant dEmarium sterlingium ... », fT. 32v-33. b. « Notandum pro ràdiclim extractione ... - ... si bene Deo

gracias. J. Delamont l), fT. 33-34. - Ff. 34v-35 vacant. Sequuntur addi-tiones nonnullae, manibus anglicis currentibus saec. XVI. exscriptae: Tabulae astr.onomicae, fT. 35v-37; fT. 37v-38 vacant; notae in vulgari anglico, fT. 38v-40; fT.,40v-41 vacant; notae latinae"f. 41 v; fT. 42-43v vacant.

4. « Willelmus Anglicus de urina non visa », titul. in summa pagina inscriptus. - « Ne vel ignorancie vel pocius invidie ... - ... et ptisicus. Éxplicit Deo gracias », fT. 44-46v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 906-907.

5. De mansionibus lunae. ne pluviis. « Si vis scire in qua mansione sit luna ... - .. .in 5. hore. Deo gracias»

cum figuris tabulatis, fT. 47-48'. - « De pluviis » tittilus in margine: « Si Luna dat unum Marti exeunti ... - ... non fundit. Deo gracias », fT. 48-49-« Anno Christi 1330 incepit ... - .. .in prohemio », f. 49'. -« Si quis voluerit scire quid in quolibet mense ex pluviis et ventis ... », f. 49-49v. - Cf.

Incipils2 , 1463 (notant autem cod. ms. Digb. 97, f. 118v-122 Ff. 50-51 v. palimps.

Page 31: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

198 M.·T. D'ALVERNY • F. HUDRY

6. Tractaculi et tabulae astronomiae « Ad inveniendum declinacionem solis ... » ft. 52-54; « Tabula introitus

solis in qu;dlibet signum », f. 54; « Tabula longitudinum et civitatum » - Latitudo, id est distancia ... », f. 54v; - «Ad donpfican-dum ». - « TabUla ad sciendum introitum solis in 12 signa ad Oxon. », f. 55v ; - « Regula ad inveniendum altitudin,em cuiuslibet rei erecte ... » f. 56· - « Introitus solis in Ariete» - A.D. 1424-1425, f. 56v; - Tabula, , . . . cum titulo : « hec tabula de revolutionibus est yepor preclslOr quam illa que ponitur inter tabulas Alfonc. et tabula m.lo.de Lineriis », f. 57. -Tabula augium ab anno 1320 usque ad annum 1420; tabula altera, cum hac monitione : « tabula superior est facta ad tneridiem parisien. ad annum Domini 1330 », f. 57v. - Ff. 58-59v palimps.

7. « Canones tabularum <W,Ilelmi> Reed »j titulus inscriptus in summa pagina, manu altera. « ln no mine Domini nostri Ihesu Volentibus futuros efTectus pÎanetarum in istis inferioribus pronostt-care ... - ... erit longitudo quam queris », fT. 60-65v. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1709. - De mag. Willelmo Reed, cf. EMDEN, A biôgra-phical regisler of lhe U niv. of Oq:ford, III, 1556-1560.

8. « Canon tabularumlatitudinum Arzachulis - Et si per tabulas ... - ... habebis intentum. Deo gracias », ft. 66-67. -,Cf. THORNDIKE-KiBRE, 1 ncipils2 , 525; Sequitur nota, manu eiusdem scribae :. « Nota. 'Mercurius est semper australis et Venus semper borealis ... contrario modo. operan-dum est », f. 67.

9. « Tractatus de modo componendi Almanach In compositione Almanach sic procede ... », ft. 67V,.68v. - Cf. 667. Sequuntur notae ad astronomiam, sive geographiam, necnon chfonolo-giam spectantes, ft. 68v-71 v.

10. « Breviloquium magistri Bartholomei nacione Parmensis compi-latum ... de fructu totius astronomie. 1286 » (tubr.) - « Scribit Philosophus in primo Methaphisice ... - .. .in fine, scilicet eius. Explicit Breuiloquium ... Bo·nonie compilatum ... ad preces domini Theodosii de Fusco quod lohannes Dallamont festinans festinavit et ideo male scnpslt », fT. 72-101. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1413.

11. « De natura stellarum fixarum septemptrionalium secundum senten-tiam - SteIle lucide Urse minoris su nt 7 ... » fT. 101 v-104v.

12. « Messahalla de mercibus - Attende eŒo adea que dicam tibi ... _ ... venditorum. - Explicit Messaha <la> de mercibus », ff. 105-107V •

_ Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 160; CARMODY, Arabie aslronomical and aSlrological sciences in Lalin lranslalion, 36.

Nota de astrolabio f. l07v; fT. 108-109 vacânt; notae de eclipsibus, f. 109v.

AL·KINDI • DE RADIIS

13. « Canon es tabularum Alphonsii» et canop.es eclipsium ordinati per Iohannem de Saxonia. « Tempus est mensura motûs ... - ... a quo habeo scienciam meam. Deo gracias. Expliciunt canones tabularum Alfonsi et canones eclipsium ordinfiti per m. loh. de Saxonia », fT. 110-124v. - F. 125-125v vacat. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils 2, 1561.

14. De nativitatibus <Iohannis dé Saxonia? >, cum figuris, fT. 126-133. « Investigationis gradus ascendentis ... Anno D.1333o incompleto, lOa die Marcii. .. » - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils 2, 776.

15. « ln libro Abraham de iudiciis ita dicit Abraham. Dicit Enoch quod in nativitate hominis ... - ... ad inveniendum horam revolucionis. Deo gracias. », fT. 133v-135.

16. Tabulae sinus. <;1. « CUro volueris componere tabulam ad civitatem tuam

quere primQ sipum rectum ... - ... de quolibet sinu cuiuslibet porcionis », f.. 135-135v.

b. « Tabula sinus m. loh. de Lynerys », f. 137-137v. Ff. 138-139v vacant.

17. « Canones tabularum Alfonci compositi Parisius in Sorbon a -Prima tabula docet difTerenciam ... '-- ... non est in minutis facienda. Deo gracias. - Hos canones composuit m.lo. de M uris Parisius in Sorbona. 1339 », ft. 140-141 a, 141b-147. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1097.

Sequitur nota de motu solis et lunae. « Verum motum solis et lune in una ho ra et semi-diametros ... », f. 147-147v; « tabula semidyametri solis et lune », f. 148. - Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 1690.

18. <Iohannes de Lineriis> « Canones tabularum Alfonci ... Quia ad inveniendum loca ... »; in fine : « tabula radicum notarum anni ... explicit Deo gracias », ft. 148v-154.

19. De ortu vel occasu planetarum cum tabulis', ft. 154v-156. Sequuntur notae siue tract<;lçuli de astronomia : « Que sequuntur in

greco exemplari reperit m. 10. de Harlebeca, quo mense moritur quis scita nativitate ... », f. 156. - « De directionibus cum exemplis. Sciendum quod directio ... », f. 156v. - stellarum fixarum extractarum secundum m.1. Mandith in Oxon. pro anno Christi 1316 ... », f. 157. « Sicut dicit Aomar in fin,e libri sui de nativitatibus ... f. 157v-158v. -Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1481.

20. De nativitate <Ricardi de Furnivalle> cum expositione Petri de Lemovicis, fT. 159-.160v, 160v-166.

« ln nomihe Ihesu Christi. Presuppono quod nativitas fuerit sub astro Virginis ... - .. .in secunda parte Quadripartiti c. 190 », f. 159-160v -« Opus m. Petri de Lemovicis super nativitatem predictam - Si scio quem

Page 32: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

200 M •• T. D'ALVERNY - F. HUDRY

astrum in hora nativitatis ... - .. .in revolutione nativitatis ), fT. 160v-166. _ Cf. A. BiRKENMAJER, Pierre de Limoges, commenlaleurde Richard de Fournival, Isis 40 (1949), p. 18-31; Éludes d'hisloire des Sciences el de la philosophie du Moyen' Age, 1970, p. 222-235.

Sequitur' nota : « Abraham in libro ludiciorum reprobat modum pre-dictum ... ), f. 166. - De nativitatibus, cum figuris; praeest exemplum natïvitatis cuiusdam, A.D.1389, fT. 166v-171 v.

21. « M.loh. de ), inscriptio in summa pagina, manu ipsius scribae. ludicium pro anno 1420, fT. 172-183v; pro anno 1421, fT. 184-191.

« Cum sciencia astronomie sit altissima ... .- .. .in revolutione mensis vel anni ). « Idem m.loh. de Rubeis. - Sciencia astrologie multum utilis est... _ de revolucionibus annorum. - Actum Brugis in Flandrla an no Christi 1420 die ultima decembris ... que omI1ia subiciuntur dispositioni Regnantis in se cula seculorum. Amen. Deo gracias ), fT. 184-191. -Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 337, 1400; L. THORNDIKE, A hislory 01 magic and experimenlal science, IV, .p. 94-96.

Sequuntur notae et tabulae astronomiae, fT. 191v-193.

22. « Sententia libri Albumasar de coniunctionibus magnjs liber docet ... .,,- .. ,per annos frigidarum planetarum ), fT. 193v-194

v.

Ff. 195-196v vacant.,

23. Ars geomantiae, fT. 197-245. « ln nomine D.N. Ihesu Cnristi et beÇl.tissime Vi.rginis Marie ... Incipit

nobilis ars qui geomantia nuncupatur extracta ex lib ris diversorum sapientum... t>ico primo quod in questione sunt duo ... _ .... anguli nuncupantur ), fT. 197-231. - Tabulae, f. 231 v-232. - « ln hac scientia sunt 9 consideranda ... - ... adversariorum... adoptorum ), fT. 232v-244v. - Tabulae, f. 245. -;- Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils

2, 733.

ln ultimis, foliis, tabulae et notae variae. - Additiones posterioris aetatis, manibus currentibus, anglice et latine, fT. 250v-252; latine, f. 252v, anno 1554.

Saec. XV2 et XV ex., chartac. 209 X 132, fT. 252 ;advertendum est numerationem, recentiorem a, numeratione antiqua discrepare.

A pluribus librariis siue potius scholaribus anglicis exaratus. F. 4Y tabula contentorum codicis, manu anglica saec. XV-XVI.

Cf. Calalogus codicum manuscriplorum qui in aulis, collegiisq1,le oxonien-sibus ... adservanlur ... Conlecil H. O. COXE., Il, p. 5-6.

AL-KINDI - DE RADIIS 201

Codex PetworthHouse ms. 109

1. « Alkindus, De radiis stellicis - Omnes homines ... - ... nota habent ) fT. 4-2qV = pp. '

2. « lohannes Linconiensis <Robertus Lincolniensis> De fractionibus radiorum) « Utilitas considerationis linearum ... ), fi. 29-33. - Cf. THOltNDlKE-KIBRE, Incipils2, 1627; S. H. THOMSON, The Works of Roberl Grosselesle, p. 107-108.

3. « lohannes Linconiensis <Robertus Lincolniensis> De lu ce ). -Formam ptimam quam corporeitatem vocant ... ), fT. 33-38v. -' Cf. THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 568; S. H. THOMSON, p. 108-109.

Saec. XVIII.,chartac., fT. 55 (paginae numeratae sunt, sed perpere duae cum nO 16).

Office. - Cf. A. J. HORWOOD, 6lh Report of the on hlstorlcal manuscripls, 1877, append. p. 310, nO 109.

GratIas aglmus cl. D. Lindberg, qui notitiam huius codicis nobiscum benigne communicavit.

CODleES PARISIENS'ES

Bibliotheca nationalis Lat. 16097

. 1. .Metaphysica. « Liber Avicenne de philosophia prima Slve sClentIa dlvma ), fT. 1-70v. - F. 71-71 v scriptura caret.

2. Alexander Aphrodisias, ln Meteora. Translatio Guillelmi de Moer-beka. « ... A.D.MoCCoLXo in vigilia Marchi evangeliste ), fT. 72-107v. (Ed. A. J'. SMET, Louvain, 1968, p. 3-360). .

et anime sequuntur corpora... Explicit Phisionomia Anstotehs ), fT .. 107v-109v. - Cf. 'THORNDIKE-KIBRE, Incipils2, 1274. -Ff. 110-111 scnptura carent; f. 111v, notae fere evanidae. .

4. « Proclj Dyadochi Lycii ... Elementatio theologica ... Completa fuit huius operis Viterbii a fratre G. de Morbecca, ordinis fratrum

predlcatorum 150 Kal. iunii A.D.MoCCo sexagesimo et octavo ), ·fT. 112-125.v. (Ed. C. VAN STEENKISTE, Procli Elemenlalio lheologica translala a GUlllelmo de Moerbeke. - Tijdschrift voor Philosophie 13 (1951), p. 263-302, - Ff. 126-127v scriptura carent.

5. <Thomas de Aquino, ln Meteora, I-Il, 5 >, fT. 185.

Page 33: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

202 M.-T. D'ALVEHNY-· F. HUDRY

6. Petrus de Alvernia, In Meteora, II, 5-IV. « Explicit Sententia magistri Petri de Alvernia super libris Metheororum Aristotelis », fi. 149-182. - FI. 182v-184v scriptura carent.

7. De Halone. « Cum sit intentio nostra de q'uadam impressione que nobis apparet secundum circulum completum cuiusmodi halb appeila-tur ... - .. .in omni parte circumferentie », f. 185.

8. « Incipit tractatus Averrois de substantia orbis », fi. 185v-187v.

9. « Incipiunt Didascalia in Rethoricam Aristotelis ex glosa Alphara-'bii, cum prologo Hermanni Alemanni translatoris, fi. 188-196v. (Ed. M. GRIGNASCHI, Al-Farabi, Deux ouvrages inédits sur la Réthorique ... , Beyrouth, 1971, p. 149-252).

10. <Aegidius Romanus> Excerptum Commentarii in Rhetoricam Aristotelis. De passionibus, imperf. « Ad intelligentiam autem dicendorum quatuor sunt declaranda ... Sunt autem passiones, etc. In parte ista Philo-sophus vult determinare de hiis secundum que fit persuasio ex parle auditoris ... quia primo describit quiq est passio », fi.l96v-198v. - F. 199-199v vacat.

Il. <Al Kindi, De radiis> « Omnes homines ... - ... nola habent. Explicit Theorica », fi. 200-203.

12. « Sententia super librum de et plantis composita a magistro Petro de Alvernia », fi. 204-225v.

13. « Commentum Themistii super librum Posteriorum Aristotelis» <Gerardo Cremonensi interprete>, fi. 226-237v. (Ed, J. O'DoNNELL, Themistius Paraphrase of the Posterior Analytics il! 'Gerard 01 Cremona's translation. Mediaeval Studies 20 (1958), p. 242-315).

Saec. XIlI ex;. et saec. XIV in" membran., mm. 305x205, fi. 1+237, binis columnis. Codex iste e tribus partibus constat. la, fi. 1-125, ab uno librario gallico exarata est; 2 a, fi. 128-225v a pluribus librariis gallicis, nisi fallor exarata exceptis fi. 200-203, Theoricam Al Kindi complec-tentibus, al? uno librario anglico ex parte exscriptis;. 3 a

, fi. 226-237v

, saec. XIV in, exarata videtur.'- F. 237v. « Iste liber est collegii pauperum magistrorum de Sorbona eX legato magistri Iacobi de Padua, in artium, medicine et theologie facultatibus professoris ... ». F. 1 : « Incatenetur in magna libraria Sorbone ». Olim Sorb. 954.

Aristoteles latinus. Codices l, nO 668; Avicenna latinus II -Arch. hist. doctr. litt. M. A. 29 (1962), p. 222-224; A., J. SMET, Alexandre d'Aphrodi-sias, Commentaire sur les lHétéores d'Aristote. Traduction de Guillaume de Moerbeke. Louvain, 1968, p. XXXVIII-XLIV (Corpus latinum commentario-rum in Aristotelem graecorum IV).

AL-KINDI - DE 'RADJIS 203

Bibliotheca nationalis N.acq.lat. 616

« Ïncipit liber lacobi Alchindi de radiis » (rubr ) - « 0 h' _ nomina (- nota) h b t t . mnes ommes ... 1442

0 - a. , e C. Explicit Iacobus Alchindi de radiis

d" fi. 1-11 v. - « Inclpmnt conclusiones ex libro lacobi Alkindi d' rai lIS. meola » - « Sicut ex sensibilibus colligitur sa e, SIC ex senslblhbus scitur quod res in istis . f . 'b condiciones habent for . . m enon us et rerum

per mam ... »' .. 12. - « Conclusiones de rebus elementaribus f 13 « de radiis mentalibus vel ymaginatoriis» f. 13v' 1 C .» 1-SlOnes de radlIs vocum» fi. 13v-16 _ < CI' ,.. < onc u-torum b h' ..' .. 1 . onc USlOnes radlOrum manufac-anulor:m sClhccet ym

l caracterum, sigillorum et

,. . - « onc USlOnes epylogl et rec 't l ' , « Stelle et '.. h b' . . api u aClOms summarie » signa a enCIa dommmm in 1 t' ,.. cuiusJ'b t'" ce es 1 armoma m mceptione .1 e opens voluntaru ... - ... de quo non est dubium hiis' '

celeshs et elementaris nature habent, etc. Et sic est finis Saec. XV (1442), chartac., mm. 203 X 133 fi 17 1 ·1 Ab I·b'··· G . , ' . ,.. ·uno 1 ra no e

ermama ormndo, suspicor, exaratus. Littera initialis maior f . caeruleo color,e depICta; ceteràe initiales miniatae. Rubricae. (. 1)

Bibliotheca Sanctae Genovefae 2240

Il.. « Cfioe

21um

3 'philosophorum seu Liber vexationum Theophrasti Para-

ce -15v (pp 1-26) 1 "b'" . d' , .. , .. - n margml us mscnph sunt numeri 1-106 qUi IVISlOnem textus designant.

2. « Ex paracelso quae sint de vitriolo nota tu digna », fi. 18, 20-30"i.

3. « seu explanatio in tincturam physicorum phrash Paracelsl per Benedictum» f 34' « Ex L 'b . B dicto notanda de materia philosophorum» fi' 35' F t't 1 . ,. . -. mvemtur

1 u us opens secundum editionem impressam : « Francofurti ad M apud Lucam Jennia. M.DC.XXIII ». oenum

1 4. «dAenigma de secreto physicorum » - « Recipe caeru-

eum e coelo slve aerem cl' .. . ,. . . aeru eum ... - ... sIve VÜICunt ver bis alium operlbus. Soh Sit glona Chnsto, unurp. tria, tria qnum », fi. 54-67:

5. « De conditionibus vini a Raymundo Lullio f 68 . R' . . L Il Ed d . ,. . - « ay mundus u us, 0 reg!. De con(litiop.ibùs ,vini unde aqua ardens . ro uinta

essentIa fabrlCanda et extrahenda est. Rex illustrissl'me V· p q t l' ' mum ex quo aqua nos .ra estIs. ardens ... - ... unita esse debet », fi. 69-80. - Cf d Pans. Bibl. natIon. lat 17829 fi 53 64v, fT' co . ms. 1360. ., . - , C. HORNDIKE-KIBRE, Incipits2

,

Page 34: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

204 M.-T. b' ALVERNY· -. F. HUDRY

6. « Alkindus de radiis ), f. 82; - « Alkyndus de radiis - Omnes hami-nes ... - ... nOta habent. Explicit liber Alkindi de radiis ), fi. 83-110v. In marginibus inscripti sunt numeri ab 1 usque ad 287, qui quamdam divi-sianem textus indicant : tituli autem capitularum laca idanea sunt, sed nannulli discrepant a versiane cammuni; tituli in summis paginis ,: « Alkindus de radiis ).

7. « Ad Appium rabientem satyricein adeptam phÜasaphiam a:muletum apalageticum. Item, la traductian française), f. 112; « Est sub futilibus ...

... exscriptum numeris dico. ), fi. 113-1l4v; traductian fi. 115-116v .

8. « Ex lib ra manuscripta Trithemii experimenta) Ex libra Experi-mentarum Trithemii manu scripta. - Experimentum mirabile ... .. .in puteum prafundum », fi. 1l7-120v.

9. « Natanda ex ananyma cammentarii in ). - « Est terra ... - ... et re,navans haminem ), fi. 121-123.

10. « Opinia et experimentumananymi de igne Cum filius ignis sit medium ... - ... esse maxime utiles ), fi. 123-127'.

Il. « De materia universali ex la. Vualfganga Materiam et lapidis ... ... diximus cantineri. Ex la.Vualfganga in tracta tu medicinae univer-

salis ), fi. 127v-129.

12. « Diagraphe ananymi philasaphici fraternitatis Raseae Crucis. Discursus bresiôr ... Jehava trinus ... - ... Sali Dea gl,aria ), fi. 130-132.

13. « Quid erga ... - ... sed metallarulJ1 amnium radix. Ex tractatu manuscripta cuius hec est inscriptia : Crux absque cruce, ab ananyma -Raseae Crucis ), .f. 132.

14. « Ex ananyma Raseae Crucis. Arbar Pansaphiae Raseae Crucis », ft. 132v-133.

15. « Schema Raseae Crucis ), f. 133v. Saec. XVII., chartac., mm. 243 x 190, fi. 133+1, l. 1. - Tituli in sum-

mis ·.paginis manu eiusdem librarii; vaces reclamantes in Imis, paginis. Falia permulta vàcant. F. IV, tabula cantentarum, manu ipsius scribae; f. 112, tituli sex sequentium aperum inscripti 'sunt. - F. 2 : « 41. Ex libris Sapctae Genavefae 1753 ).

Catalogue des manuscrits de la bibliothèque- Sainte-Geneviève, par Ch. K<;>HLER, II, p. 297-298.

205

CaDÈx PRAGENSIS

Capituli Metrapalitani LLXXVII(1323)

1. <Albertus Magnus> « Liber de intellectu et intelligibili ), fi. 1-16. 2. <De patentiis aniirlae>, fi. 16-17v. « vestre ... Reverende Pater ... Prima divisia patentia-

rum, est III vegetatlvlil-m ... - ... excusa me super tarditate ) .. 3. Thamas de Aquino., De ente et essentia, fi. 18-25. 4. <Thamas de Aquino., De mixtiane elementatum >, f. 26-26v. 5. <Thamas de Aquino., De matu cardis >., fi. 26-28v.

.6: «:Substancia (?) indiuisibilis simplex et increata, .. - ... qui sine fine VIUlt e,t regnat. Ainen ), fi.

de D.acia, 'De surrnno bana, fi. 33v-35v. (Ed. M. GRABMANN, Mzllelallerhche Gezslesleben l, 1936; p. 200 sqq.) ,

8. « Apulei Madaurensis ... De Bea Sactatis' liber », fi. 36-43.

9. <Apulei 'De Platane et eius rlagmate> Liber l, fi. 43-48.

10. «'Simachus Ausania sua salutem) (l, epist. 14), f. 48; explicit, ex abrjJpta. .

11. Sequitur sine intermissiane manu eiusdem scribae ultimum capitulum tractatus" De radiis Al Kindi, primis lineis amissis : « infartu-nata. apus ip.ualvuntimpedimenta.. Et unaqueque stella ... - ... nata habent ), f. 48-48v.

« Li.ber AJkindi de V. essentiis ), fi. 48v-50v. (Ed. A. NAGY, Die phzlosophzsche. Abhandlungen des Ja'qub ben Ishaq al-Kindi, Beilr. Gescli. Phil. M. A.II, 5, p. 28-40):

13. « Incipit Maralis philosaphia) (rubr.) (rMaralium dacma philasa-pharum ... ) (ed .. J. HOLMBÈRG, Das Moralium Dogma philosophorum des Guillaume de Conches, 1929.),.fI. 51-66.

14. « Omne peccatum actio. est... - ... tue beatitudinis. Explicit ) fT, 1?6v-68. ' ,

15. De bana fartuna, fi. 68-70. a. « Capitulum Aristatelis de ban a fartu-na de secundo. Magnarum MaraliumAristatelis ).(rubr.), f. 68-68v. - b. « Incipit aliud capitulum Aristatelis de bana translatum de actava Ethj.carun). Eudimium» (rubr,), fi. 68v-70. Cf. Arisloleles latinus, Codices 1, p. 72, 160-161.

Page 35: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

206 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

16. Martinus Bracarensis, Formula honestae vitae, cum prohemio. In fine adduntur sententia, et excerpta Augustini et Alcuini, fT. 70-72v. (Ed. C. W. BARLOW, Martini ... Eracarensis Opera omnia" 1950, p.236-250).

17. Vit a Secundi philosophi, fT. 73-74v. (Ed. L. DALY, W. SUCHIER, Allercatio Hadriani Augusti et Epicleti philosophi, 1939, p. 152-159).

18. Secretum Secretorum, fT. 75-106v. 19. « Incipit liber de sortibus editus a fratre Thoma de Aquino» (rubr.),

fT. 107-113. 20. « Incipit liber dé presagiis tempestatum» (rubr.) (Excerptum ex

Naturali historia Plinii Secundi, XVUI, 341-342), ,fT. 21. « Incipit capitulum Agazel de felicitate et -cruciatu anime» (rubr.)

Excerpta ex ultima parte Summae theoricae philosophiae Aigazelis, fT. 115-117; excerpta tractatus Dominici Gundissalini De Anima, passim interpolata, fT. 117-122. =- In fine: « explicit capitulum Agazel de felicitate et cruciatu anime» (Ed. J. T. MUCKLE, Aigazel's Metaphysics, 1933, p. 185-188; 193-196; 196-197; The treatise 'De ,anima' of Dominicus Gundissalinus, Mediaeval studies 2 (1940), p. 58-60;,97-103; 103).

22. <Tideus, De speculis, in fine mutilus> « Incipit liber de imaginatione spec,l1li» (rubr.), f. 122-122v. Cf. THORNDIKE-KlBRE, Incipits2

, 1388.

23. « Liber de porno sive de morte Aristotelis» (rubr.), fT .. 123-127. (Ed. M. PLEZIA, Aristotelis qui ferebatur Liber de pomo, versio latina Manfredi, 1960, 1960, p. 37-64).

24. « Liber de ortuscientiar\.!.m» (rubr.), fT. 127-129. (Ed. Cl. BAEUMKER, Alfarabi... (De ortu scientiarum), Beitr. Gesch .. Phil. M.A.XIX, 3 (1916), p. 17-24).

25. Philo <Byzantinus >, « Liber vasorum» (rubr.) <ex arabico translatus >, fT. 129v-132v. (Ed. V. ROSE, Anecdota graeca et graeco-latina, II p. 299-213). - Cf. THORNDIKE-KlBRE, Incipits2

, 694, 696, 1233.

26 . .<Dominicus Gundissalinus, De unitate >, fT. 133-134v. (Ed. P. CORRENS, Beitr. Gesch. Phil. M. A., l, 1 (1897), p. 12-14.)

27a. <Al Kindi, De radiis >, fT. 134-138v . « <0 >mnes homines ... - ... qui de efTectu desperat voto <frustratur >. Desinit imperfectus, circa finem cap. 5., Notatur infra, alia manu

« Liber hic deficit ». 27b. Al Kindi, De textus integ,er, màhu saec. XIV. in. « <0 >mnes homines ... -; ... notitiam ha'bent, Explicit liher de

radiis », fT. 139-146v , et f. 147-147v , manu currenti S. XIV exscriptum.

AL-KINDI - .DE RADIIS 207

Saec .. XIII2 et saec. XIV in., mempran., mm. 274 x 192, fT. 1+ 147, binis coluVlms. - A pluribus librariis germanicis exaratus. Hic codex ex

pârtibus : .1-50v ; 51-74v; 75-138; 139-147v • - F. l, l.nscnptlO XIV: « Iste hber magistri Dytheri ... »; infra, inscriptio hngua bohemIca, saec. XIV-XV; mfra, inscriptlo saec. XV-XVI: « liber m.Henr.Retor.in Goslaria ».

Cf. PODLAHA, Soupis. Rukopisù. Knihovny Melropolilni Kapiloly II, p. 244-245; .Arlstoleles lallnus, Codices, 1, nO 192; Avicenna

lalmus XI, Arch. hisl. doclr. litt. M. A. 39 (1972), p. 324-328.

CODEX VRATISLAVIENSIS

Bibliotheca U niversitatis 1. Q .37

1. <Ps. > .Ioachim de Flore, Semen scripturarum. « Assumet:benignus Dommus Emanuel feret graciam... lam ad narrandi ordinem ... - .... nequaquam ambigere nos convenit », fT. 1-38. - De

AntIchnsto. « huius mundi ... - ... te clementem senciant. Quod tu prestare dignens... Explicit libellus loachimi abbatis monasterii Florensis diocesis de novissimis temporibus intitula tus Semen scriptura-

et de », fT. 38-48. - Cf. Fr. STEGMÜLLER, Reperlorium nO et 4054; B. HIRSCH-REICH, Eine Bibliographie über

Joachim von FlOre, Ffech. Theol. anc. med. 24(1957), p. 32. 2.-6. Nicolaus de Cusa, Opuscula, fT. 49-108. « Dyalogus de Genesi » « Sepe delectabilius ... - ... gallus vocavit. Vale »

fT. 49-56v .. (Ed. Opera Nicolai Cusani, Basileae, 1565, 1, p. 127 sqq; Opera omnza, IV. Opuscula, ed. P. WILPERT, l, 1959, p. 103-129).

« De staticis experimentis ». « Frequentabat idiote ... _ ... dlhgens est? et yale. Deo gracias », fT. 57-63. (Ed. Opera, 1, p. 172-180; Opera omnza, V, ed. L. BAUR, 1937, p. 119-139).

« Deo . amabili ... luliano ... cardinali ... N.C. Data nunc qualicumque oportumtate ... - ... suscepturum. Explicit tractatus de coniecturis» fT .. 64-95v . (Ed. Opera, l, p. 75-q8). Cf. J. KOCH. Die Ars coniecluralis de; Nikolaus von Kôln, 1956. (Arbeilsgemeinschafl für Forschung des Landes Nordheim-Westfalen, H. 16). '

« N. de C\lsa ad ... dominum Gerardum episcopum Solon. De dato Patris luminum'.,'Et si iam ante ... - ... per ipsùm qui est ... benedictus. Amen », fT. 96-101 v. (Ed. Opera, 1, 284 sqq.; Opuscula ed. P. WILPERT 1 P 67-87). " , .

« Confratri Conrado de Wartberg... N. de Cusa... De hliatione Dei. Tandem me compulit... - ... semper benedictus. Amen. Explicit », fT.

Page 36: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

208 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

rOlv-108. (Ed. Opera, l, p. 119 sqq.; Opuscula, ed. P. WILPERT, l,p.'39-64).

7. « Incipit liber de essenciis essenciarum beati Thome. Milgnifico principi N. primogenito regis Ierusalem et Sicilie Dei gratia duci Calabrie ac in regno Sicilie vicario generali frater Thomas de ordine Predicatorum eius cappellanus... Cum prima causa ... - ... Domino dirigente. Amen. Benedictus. Amen 1), fT. 109-144v. - Cf. M. GRABMANN, Die Werke des hl. Thomas von Aquin. 3te Aufl., 1949, p. 417 (Beitr. Gesch. Phil. M. A. 22); THORNDIKE-KIBRE, Incipils2 , 844.

8. « Omnes homines qui sensibilia percipiunt ... - ... elementaris nature nota habent, etc. Explicit theorica Alkindi de radiis stellicis seu artium magicarum vel de physicis ligaturis 1), fT: 145-155v.

9. « Religio munda(na) et immaculata ... Volens intrare religionem ... _ ... hi sunt puncti religionis christiane collecti per magistrum Thomam Yber'uicum anno Domini MCCCXVlo... DatumPrage anno Domini MCCCXLIX die XI. mensis Novembris, archiepiscopatus xeverendi Arnesti anno sexto, etc. 1), fT. 156-159. - Cf. M. W.BLOOM'FIELD, A preliminary list of incipils of Lalin warks an the virlues and lhe vices. Tradilio 11 (1955), nO 859, p. 354.

10. Canones penitentiales. « Miserator et misericors Dominus, cuius miserationis non est numerus ... ponit du as tàbulas sive naves ... - ... abso-lutio iI1 articulo mortis si quis habeat litteras apostolicas ... in oculis divine maiestatis. Que quidem remissio peccatorum ... In nomine Patris ... Amen. Matheus deCracovia 1), fT. 169v-177. - Cf.codd. mss. Vratisla-vienses I.Q.58, f. 62; I.F.553, f. 1'68.

Il. Tractatus de septem vitiis et eorum remediis. « Quia qui peccavit morietur; Ezech. 18°. Nota: tria sunt excecant ratioIlis ... - ... poterimus expellere, etc. Tantum de Illo. Deo gracias 1),

fT. 177v-l89. 12. Auctoritates ex Patribus, fT. 189v-191 v.

13. Tractatus de arte moriendi magistri Mathei de Cracovia s. th. doc. (?).

« Cum de presentis exilii miseria mortis transitus ... - ... discal, Augus-tinus. Explicit tractatus de arte moriendi 1), fT. 192-212v. - Cf. cod. ms. Vratislav. I.F.91, f. 186.

14. « Volens purgari a peccatis ... - ... perEjeverare hiis tribus de caupis. Gracia sit Spiritui sancto. Amen Explicit exercitorium rnonachale sive Cartusiehse 1), fT. 203-209v. - Cf. M. W. BLOOMFIELD. op. cil., nO 636, p. 328; nO p. 379.

15. « Sequitur tractatus <Iohannis Gerson> de scientia mortis seu de

Ai.-KiNDI - D,E RADHS 209

modo bene moriendi. Si veraces fidelesque a·I!lÎci... - ... Parisius lauda-biliter observa te. Et sic est finis huius operis 1), fT. 209v-21l v. (Opera, ed. Ellies DU 'PIN, l, p. 447-450; pars est enim 3a Qperis tripartiti).

16. Orationis Dominicae. « Pater noster, etc. Huic dominice orat.ioni beatus Gregorius premittit prologum ... - ... autor Jesus Cristus Marie filius, <I,ui ... Amen. Et sic est finis huius in vigilia lohannis Bap-tiste », fT. 212-235. - Cf. cod. ms. Vratisl. I.F.729, f. 303v.

17. <Iohannes o-ualensis, Liber quatuor virtutum >. « Quoniam, ut dicit Salomon, Proverb. XXo, misericordia et veritas custodiunt regem ... Sunt autem quatuor virtutes cardinales ... - ... qui est principium virtutis et finis. Amen. Et sic est finis huilis. Deo gracias », fT. 236-264v. - Cf. M. W. BLOOMFIELD, op. cil., nO 821, p. 348; nO 848, p. 353.

18. Tractatus de sacramento ,Eucharistiae. « Quamquam nulla lingua, eciam si sit angelica ... - ... stolam glorie... obtinet, prestante Christo ... Amen. Laus Deo. Deo gracias », fT. 265-270v.

19. Sermo synodalis. « Recepisti bona in vita tua .. Sic scribitur Luc. 16° c. originaliter et assumitur in canone ... », f. 271-278v.

20. Sermo de B. M. V. « ergo, fratres karissimi. graciam ... », f. 279-279v.

21. Auctoritates et notae : brevis index possessionum ecclesiasticarum, fT. 279v-280.

22. Initium tabulae cuiusdam : « Ladislaus Dei gratia tJungarie, Bohemie,etc. », f. 280v.

23. Collatio in lectione statutorum. « Quoniam in omni officio cuius-cumqueprelacionis ... », fT 281-285v.

24. De horis canonicis quaestio. « Utrum ex precepto Ecclesie qui lib et beneficiatus teneatur horas dicere. Et videtur quod non ... », fT. 286-288v.

25. Excerpta e revelationibus sanctae Brigittae. « Cristus dicit libro 2° Revelationum b. Brigitte, CO 190, cruciferi quod posui ... », fT. 288v-289.

26. Repetitio ex libro VI. Decretalium. « Ad honorem igitur et laudem Dei omnipotentis sueque gloriose ac beate Matris ac huius congregacio-nis ... Cum quis absque. Glosa prima dicit quid declarat ... - ... Dominus celi sit benedictus: .. Finitum in Lipczk in die· Valentini 5a feria anno Domini 1460, tempore mei rectoratus <Iohannis Gedau,de Baudissin? > », fT. 290-298.

27. Inhibitlones de non communicandis tempore paschali. « Primo pro-hibefitul' omnes heretici et male de sacramentis sencientes ... », fT. 299-3lOv.

• 1

Page 37: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

210 M •• T. l)'.M,vERNY • F. HJ]DRY

28. Casus papales et episcopales. « Primo falsificatores litterarum papalium, tam principales quam fautores ... », ft. 311 c313v.

29. Sermo de passione Christi. « Miserere mei ... lob 19°. Gregorius 3° Mor.c.290 dicit quod beatus lob typum gerit. .. », ft. 314-318.

30. De imperatore Graecorum et Romanorum. « Quero rodie sunt duo imperatores, Constantinopolitanus et Romanorum, qms eorum est verus imperator; dicenduID" quod Romanorum ... », ft. 319-320.

31. « Commemoratio omnium fidelium defunctorum hac· die ab ecclesia fieri instituta est ... », ft. 320v-322.

32. Sermo synodalis. « ln no mine . Patris et Filii et S,piritus sancti. Teste beatissimo Augustino in libro de parvuloruffi; ... », ft. 323-326.

33. Sermo ad clerum. « ln nationes gracia Spiritus Scribitur Act. 100 primitive et originaliter et in presenbs solemmtabs historia ... - ... anno Domini MCCCC49 in 8a Ascensionis completus per fratrem Christianum Borgleyben sacre theologie licenciatum.' ordinis minorum, pronunciatus ab eodem pro aime umversltabs Lipczensis anno quo supra, feria Pentthecostes qumta », ft. 327-331.

34. Sermo ad populum. « Vocatum est nomen eius lesus. Luc. 2°. Ad introduccionem est intelligendum ... », ft. 331 v-333v.

35. Sermo ad populum de dedicatione. « Domus mea domu.s.orationis vocabatur, Luc. 190. In verbis propositis tria tanguntur. Pnmum est dilectio ... », ft. 333v-336.

36. Sermo de conceptione beatae Virginis. « Absit. facere ... 10 Mach. 90. Quia vero beatissima Dei genitrix est glona chnsbanorum ... , » ft. 336-339v.

37. Sermo de eodem. « Audite sompnium meum, quod vidi·, Gen. 37°. Quia vero dudum sanctissime virginis innocencia ... », ft. 339v-344v.

38. Sermo de nova sacerdote. « Accedo ad altare ... Levit. 2°. Sollemp-nitas hodierna non per hominem, nec per angelum ... », ft. 344v-346.

39. Sermo magistri Mathei de Cracovia (?) in exequiis iUi ultra non dominabitur, Ad Rom. VI. Quamquam vas elecclOms .... -: .. quam nobis eciam concedat Christus: etc. « Domino archiepiscopo Pragensi et nunc ulbmo patnarche fehcIs memorie» alludit == lohannes de Jenstein, arch. Pragensls 1371-1396, <1400), ,ft.

40. Sermones synodales, manu lohannis Gedau de Budissin « ln nomine... Si rerum omniu_m inceptores ... », ft. F .. 358 m margine: (i anno 1461 pro synodo eE}tivali 6a feri!J, post MIsencordIam Do-

AL·KINDI • DE' RADIIS 211

mini Misne cele bran do hanc collaccionem ad Dei laudem feria tercia post Palmarum compleverim et eam sic in totum pronunciaverim ... inter-cessione pro vivis et mortuis ». - « ln nomine ... Quamplurimum animad-verto ... - ... finitum 2a feria in die bus Penthecostes in Bud <issin > anno Domini 1460, Ja,us Deo pro synodo fl!turo 2a feria post octavas Corporis Christi celebrando, que cadat in viam lohannis Baptiste, et feci hanc collacionem de verbo ad verbum, et relegi statuta synodalia in propria persona », ft. 359-367v.

41. Dubitationes et conclusiones de tempore paschali ad concilium ft. 368-377.

« ••• anno presenti 1444 », f. 374. - « loannes Kretberg. Orationes in Christo semper devotas pro nobis et pro unione sancte matris Ecclesie ... venerabilissimi patres et do mini doctores et magistri preclari studii ErfordieI,lsi,s... scripsi et misi aliqua dubia ad sacrosanctum concilium Basiliense ... - .. jam isto annü presenti citra festum, Triu}ll Regum unus mon a chus cisterciensis no mine Hermanus... ad unum diem integrum retrocedit », ft. 375-377.

42. « Sicut audivimus, sic et vidimus in civita te Domini ... .. .feliciter stabilire. Quod nobis prestare dignetur.. Explicit liber de quibusdam ultraI11arinis partibus et precipue de terra sancta compilatus per nobilem virum dominum Wilchelmqm de Boldensele ad instanciam reverendi ... domini Theylara <n > di Pectagoricensis tunc S. Petri ad vincula te ri <cardinalis> », ft. 378-401 v. (Ed. H. CANISIUS, Anliquae lecliones, V, 1604, p. 96-142); cf. ed. C. L. GROTEFEND, Zeilschrifl des hislorisch. Vereins für Niedersachsen 1852 (1855), p. 236-286; ROHRICHT, Bibl. geogr. Palesl., 1890, p. 73-74.

Saec. XV2, chartac. et membran., mm. 210 X 150, fT.AOl + III + ft. 43 non numerata, quae litteris carent. A tribus librariis scriptus. Primo fors aIl codex fuit lohannis Gedau (Gode) de Baudissin; deinde conventus Sancti Adalberti Vratislaviensis Fratrum Praedicatorum. In VO integumenti

tabula contentorum, manu Pauli Snosheyn de Gorlitz exscrip-ta, saec. XV2. In altera parte jI].tegumenti notantur nomina auctorum primae partis codicis : Nicolaus de Cusa, loachim, AlkiIldi.

Descriptionem locupletam huius codicis curaverunt do ct. W. Gober in catalogo adhuc manuscripto codicum Bibliothecae Universitatis Vratis-laviensis; postmodum W. SENKO, Z. WLODEK, Les manuscrils des oeuvres de Nicolas de Gues conservés en Pologne, Mediaevalia philosophica Polo-norum XIII (1968), p.92-95. Hanc descriptioriem benigne compleverunt cl. J. Korolec, Varsoviensis, et Z. Wlodek, Cràcoviensis, quibus maximas gratias agimus. De hoc codice cf. ,etiam J. KOCH, Giles of Rome, Errores philosophorum, 1944, p. XLVI-XLVII', et p. 47-55, passim; L. BAU'R, N icolai de Gusa Opera omnia, V, p. XIV; P. WILPERT, Nicotai de Gusa Opera omnia, IV, Opuscula l, 1959, p. XXXII-XXXIII.

Page 38: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

212 M.·T. D' - F.'c HUDRY

Texte de l'édition

Le texte du' De radiis est d'une consistance assez remarquable; d'après notre expérience, les copistes respectent peu ce type d'ouvrages, surtout lorsqu'il s'agit de copistes savants. Ceci ne paraît pas avoir affecté les copies anciennes; les variantes et corrections rédactionnelles importantes ne commencent à apparaître qu'à la fin du XIVe siècle; elles sont nom-breuses dans les manuscrits du xve siècle, que nous n'avons pas ut\lisés, à l'exception du manuscrit de Magdalen Hall-Hertford College 4, impor-tant recueil d'astronomie et d'astrologie dont ia transèription a été exécutée 'sans souci d'innovation. Nous avons laissé de côté les manuscrits du XVIel et du XVlle siècle.

Les manuscrits que 'nous avons retenus pour l'édition se partagent en deux familles :

1. Oxford Bodl. Selden supra 76, f. 47-60v Bâle Univ. F. III.34, f. 2v-ll Oxford Bodl. Digby 183, f. 38-45 Oxford, Hertford Coll. 4, f. 5-18

Os B Od Oh

II. Paris, Nat. lat. 16097, f. 200-203 Pa Londrès British 'Mus. Harley 13, f. 165-173 L, Bruges, Bibl. de la ville 486, f. 174-179 Br Oxford, J3odl, Rawlinson C. 117, f. 206-213 Or Prague, Bil;ll. Capit. L. LXXVII, f. (incompl.) Pl Prague, Bibl. Capit. L. LXXVII, f. f39-147v ' 'p 2 A la première famille se rattachent les recentiores Sainte-Genevière 2240 èt Petworth House 1IJ9. A la seconde famille se rattache le' manuscrit' d'Erfurt Amplon. 40 349 contenant les extraits transcrits par Jean de Wasia, :r. 47v

, 65v,

33-33v, 29, désigné par le sigle E'. Parmi les recentiores, le ms. Paris, Bibl. 'riat. n. acq. lat. 616, qui dérive du ms. P 2.

Le )llanuscrit Os a été choisi comme manuscrit de base ; il a été transcrit avec beaucoup de: soir:t et contient pe'u de fautes et d!omissions. Le manuscrit B présente un texte presque identique, mais avec des fatites ou omissionil plus fréquentes. ·Le manuscrit Od présente des variantes individuelles du : corrections intelligentes et améliorations du style du modèle; nous n'en avons pas tenu compte pour ne pas surcharger

Le man,l\l\crit Oh est fautif, mais nous l'avons reteriu pour étayer tradition text\lelle de, la pre!Ilière famille.

La sec<H\de famille se distingue de la première par des, variantes elles ne sont pas assez significatives pour qu'ü y ,ait lieu

AL,KINDI - DE RADIIS 213

de supposer l'existence d'une traduction révisée, bien que ce soit un cas fréquent. Il est possible que, dès l'origine, deux copies de la traduction

été faites sur, un modèle contenant des surcharges, corrections ou meme leçons doubles remontant au traducteur.

La secon<;l.e f<1.mille paraît avoir eu une plus grande diffusion; c'est le texte qui a été uti,lisé .par'l'avteur «( Errores philosophorum ). La plupart des manuscnts que 'nous avons retenus dans cette série ont été écrits par .des scribes celui du Lest ailsez négligent; celUI du manuscnt Pa et celui du manuscrit Or commettent parfois d'es fautes nous avons estimé inutile d'en charger l'apparat. Un homolOteleuton dû à une variante de cette famille présentée claire-I?ent dans Pa a affecté les autres témoins; cf. p. 229; J. Koch avait remarqué cette omission dans le manuscrit L car il l'avait confronté avec le manuscrit de Breslau qui avait, le du Pa (op. cil. p. 49, n. 147). 'Pour faire ressortir nettement le texte de famille, nous avons désigné le consensus co'dicum par le sigle Y. Nous avons déjà in,diqué que le texte dé la seconde copie du manuscrit de

avait été corrigé au XIVe siècle, soit pour introduire des émenda-tions, yersonnelles, en inscrivant «( virtus) en margt) de «( \mitas) dans r()xpression «( unitas regitiva), sOIt en· collationnant sporadiquemeJ}t des leçons, de la ,première famille. : de l'orÏgi?al arabe est d'autant plus regrettable qu'il y a

heu d lieslter en plUSieurs cas. Faut-il lire causata ou creata, p. 227? L'abréviation de ces deux mots peut prêtE1r à ,cop.fusion, aussi notre chOIX a-t-il, été dicté par le contexte. Un. autre cas est plus difficile. Lorsqu'au chapitre 6 il est question des noms divins, le texte porte, une prè'mière fbis, q'iI'ils sont impropres, mais sous une forme étrange: eidem monstro

Je réviseur de P 2 a corrigé: ut monstra, ce qui n'est pas très sabsfalsant; les re,centiores ont corrigé : omnino, émendation justifiée

qui suit quelques lignes plu,s bail (p. 244) : «( omnino in'conve-menba ). Nous hésitons 'I).éanmoins à modifier le consensus des manus'-crits anciens des deux familles, et nous nous demandons si, dans ce passage du traité qui paraît trahir la présence dlune source chrétienne il ne faut pas évoquer la teràtologia du ps. Denys dans la 'lettre 'IX Corpus dip,nysiacum ?

.M.-Th. D'AtVERNY - F. HUJ:lRY.

!

Page 39: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

214 M.-T. D'ALVERNY - F. HUDRY

Addenda

Une publication toute récente nous a été communiquée au moment où notre étude était déjà sous presse. Mme ,Laura Veccia Vaglieri et M. G. Celentano ont trouvé dans la: collection Sbath à la Bibliothèque vaticane un manuscrit contenant des textes d'astronomie et d'astrologie (Sbath 48). 1es trois premiers sont des épîtres «:lxpressémel1t attribuées à Abu YusuJ Ya'qub ibn al-Kindi. Ils les ont traduites et commentées, donnant une reproduction photographique du manuscrit arabe: Trois épîtres d'al-Kindï (Textes et traductions), dans Istituto orientale di Napoli. vol. 34 (N.S. 24), 4 (1974), p. 523-562, et 19 pl. Les trois épitres sont consa'-crées à la. pratique des ench,antements. L'auteur donne des recettes très élaborées pou,r invoquer .,et évoquer les « esprits & des planètes (les traduc-teurs ,ont préféré employer le terme de «pneumas »), en fabriquant des (c sceaux .) ou des figurines appropriées, et en faisant des fumigations avec des ingrédients variés. Les opérations sont accompagnées de formules d'invocation ou d'exécration, comportant des séries de «noms sacrés », assez souvent du type des asèma onomata des papYI:us ou ,des formules byzantines; il Y a l'indication de quelques formules à écrire.

Les traducteurs examinent avec prudence la question de l'authenticité .. L'élément le plus favorable nous parait être la prédominance de l'astrologie, ce qui correspond à la culture et aux intérêts de Kindi, ainsi que les références à des auteurs grecs. Même si les attributions de traités sur les enchantements à Hipparque et à Héraclide sont fantaisistes, le fait de se reporter à la science hellénique est constant chez le «philosophe des AraQes ». Le type de magie pratique présenté dans les épîtres se rapproche des recettes de Picatrix. Il n'est pas invraisemblable a priori que Kindï ait joint le souci de la «pratique» à des considérations intellectuelles sur la théorie, dans le cas de l'astrologie comme dans celui des autres sciences. Contre l'authenticité, les traductevrs signalent des anachronismes, notam-ment l'emploi du terme (c sultan» pour désigner un souverain; et l'on pourrait en ajouter d'autres, comme les références à Thiibit ibn Qurra, qui, s'il était déjà à Bagdad à la fin de la vie de Kindï, ne devait pas être encore un ,personnage illustre. Il conviendra de faire une étude comparée de ces épitres pO,ur arriver à les par rapport avec d'autres témoins de cette littérature encore mal connue; il parait probable que. si Kindï apu fournir le point de départ des textes, leur forme actuelle est remaniée.

Deux nouvelles publications sont aussi à : AI-Kindi'sMetaphysics. A translation of Ya'qu{J al-Kindi's treatise on

First Philosophy ... , translated from the Arabic with commentary by Alfred L. IVRY. Albany, State University of New York press, 1974.

Un ancien traité sur le 'üd d'A{Jü Yüsuf al-Kindï, traduction et commen-taire d'Amnon SHILOAH, Israel Oriental studies, IV, 1974, p. 179-205, pl. La traduction de la Risiila fi l-luhün wa I-nagham est faite sur le· texte établi d'après le ms. Berlin arabe 5530 (incompl.) et le ms. Manisa 1705 ; 4 pages de ce dernier ms. sont reproduites. Un chapitre de la Risiila est intitulé : Les causes astrologiques avancées par les philosophes comme étant la base de la conception du 'üd. - Le 'üd est un instrument de musitlue à quatre cordes avec une caisse de résonance.

AL-KINDI DE HADIIS

INCIPIT THEORICA ARTIUM M;AGICARUMla

Capitulum 1. De origine sententie2•

Omnes homines qui sensibilia 'sensu percipiunt ea in aliqua forma con:prehendunt" inveniunt motu tationis

slngulanaahqmbus formis convenire et aliquibus ad m:lcem cum quo que sensus3 exercicio per unitatemb unius-cmusque regillvamb concurrit officium rationis res in communi forma umce comprehendenlis 6 cum subtractione non communium7

Et est hec comprehensio menlalis inlelleclus qui pro rebus taliter

Consensuseodieum Pa L Br Or Pl PZ = ,Y. (1) Hune litulum praebet' Os (incipit Theoreica ... ) : De theorica artium '

«Errores philosophorum •. Incipit Seneca de officÜs B in marg e radns Od' in m . 1 ··t A . .. . yn us et t d . . arg.. Ikmdus de radiis' stellicis L.: Incipit Theorica Alkindi

e causis clrca operationes karacterum et coniurationes et suffumi-gaclOnes et ceterIs hUlusmodi que pertinent ad artem mag' O' - . '

PH' Z i,n m.arg. : Alkindus de radiis E in marg. :. de . une lliulum praebel Os. : omo eodd. eell. .

(3) IStO.:. iste S. Pa L Br Or : isto.;. mentis Od. (4) hommls] hominibus Pa L Br. (5) unice]:.unitas Pa L Br: iuncte Or Pl PZ. (6) comprehendens Pa L Br PZ : comprehendentes 0 Pl (7) .commumum] contrarium Or Pl PZ : comm. a materia add p. rt .-materla L Br., . ' a. con rarmm a

(a)' Nous .avons suivi le texte du' manuscrit de base Oxford Bodl S Id . B, sauf en c;s d'erreur

(b) unitas regitiva v. introduction. Le correcteur de· PZ a ajouté virlulem en inter!.

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216 AL-KINDI

hensis « universale »C appellatur, quod secundum naturam forme com-prehense et comprehendendi modums dividitur in quinque species9

:

genus, species, difTerentia, proprium10, accidens. Cum igitur universale dicto modo in mente hominis ortum fuerit

propter innatum sciendi desideriumlld, ipsius con.dicione.m .opere investigat, cuius cognitio12 semper surgit a sensu SiCut et IpSlUS umversahs conceptio. Verum quia in similibus semper simile datur iudicium, contin-.gitl3 alicui14 subiecto tam singulari quam universali aliquam. cogitatione1se tribuere16 que ei cognita non est sensu convemre, sed simili sensu perceptum est convenire, et pel' hOC17 eadem convementIa tribuitur simili iudicato.

Si autem aliquod singulare vel universale vel condicio in cogitatione18

conceptum fuerit cujus simile non fuerit sensu perceptum, taJis animi

(8) et compr. mod.) non modo compr. Pa L Br. (9) species] que sunt add. Oh. (10) sp. proprium ditTerentia Y. (11) desid.) universalis add. Pa L Br. E: (12) cognitio] agnitio Y E. (13) contingit] conve!1it y E: (14) ahcUl omo y E. (15) cogitatione] cognitione B Oh: o.m. Or. (16) trlbllere om Pa L Br. (17) hoc omo Pa L Br. (18) cogitatione) cognitione Os.

(c) intellectus qui. .. c universale. appellatur. L'incorrection grammaticale rente est due vraisemblablement à la culture philosophique du traducteur; en raison de l'énumération des cinq c universalia ., il a mis le singulier au neutre, au lieu de le considérer comme un adjectiC - Kindi a défini l'intellect universel ail).si, dans la rédaction de son épttre des définitions trouvée par S. Stern .: Notes on al-Kindi's treatise on definitions - Journal of the Royal Asiatic society (1959), p. 32-43 (p'. 34) : « universal intellect: it is. the specificity of things ; there is a universal and a parbcular one.; sur les difficultés présentées par cette définition, cf. J .. JOLIVET, L'intellect selon Kindi, Leyde, 1971, p. 24-2,5. - Il faut aussi rapprocher ce passage de sur l'intellect: Il y a deux sortes de formes, l'une est dans la matière, elle est objet du sens, l'autre est sans matière, elle est objet de l'intellect; c'est la c spécificité.> des choses; cf. trad. J. JOLIVET, op. cit., p. 2, que nous nous sommes permjs de modifier un peu, pour faire ressortir la c spécificité >, naw'iyya en rapport avec les de notre texte pour désigner les universaux dans leur ensemble. Rappelons aUSSI, un passage de la Falsafa al-ülii (ed. ABU RIDAH, l, p.107) : Les genres et les espèces ne tombent pas sous les sens· ... ils existent dans l'une des facultés parfaites de l'âme humaine que l'on appelle l'intellect humain ... ce qui tombe sous les sens, ce sont les individus de matière (hayülii) ... l'universel, qui existe dans l'âme est un ensemble de tout ce qUI est composé à partir de la matière.. .

(d) propter innatum sciendi desiderium. On serait tenté de trouver dans cette for-mule un écho du début de la Métaphysique d'Aristote; néanmoins, il semble que le 'livre A n'ait pas été compris dans la traduction de la Métaphysique exécutée par Astat pour Kindi; cf. M. BOUYGES, Averroes, Tafsir mii ba'd àl'Iabi'at. Notièe; 1952, p. CXVIII-CXXI, CXXVIII-CXXIX. - (e) cogitatio représente très probablement fikr, pensée.

DE RADIIS 217

conceptus cassus est secundum humaililm intêllectiIm q'ueW a sensu oriri necesse estl9•

Verum Tatione formantur quedam universalia et eorum alique condi-ciones que20 sensus non docuit, ut virtutum species ex quibus operaciones21 procedunt in corporibus. Vis enim calefaciendi in igne ratione comprehen-ditur, sed' eius simi,le sepsu pon percipitur, propter quod illa vis secupdum se nec etiam ratione cognoscitur22, sed secundum eius efTectum tantum ymaginatur qui sensu perceptus est, et pel' hoc ratione vis illa comprehendi dicitur23. Et hoc idem sciendum est de singularibus.

Si enim eorum similia sensui subiecta non sint24, cassus est intellectus taliter singulare cOrnprehendeps, alicui25 videatur rem sic esse comprehensam.

Formatio autem forme universalis ex singularibus singillatim sensu perceptis quadam necessitate data est humano generi, quoniam omnia singularia sentire est impossibile. Sed quia aliqua sentiri possunt, fuit necesse ex quibusda:(ll seI).su petêeptis ùniversale colligere quod quo dam modo omnia26 singularia comprehendit, ut scito unlversali sciatùr quod-libet singulare quod occurrit ad sensum sub illo universali contentum. Universalis enim scientia est ho mini necessaria propter scientiam singu-larium que s'ola continent27 utilitatem humanam, propter motum quem f;J.ciùnt, quod upiversalia Il,lfnquam faciuIit28. Sic ergo omnium29 rerum condiciones primo pel' sensum sciuntur : que, quales, <tUantes, qualiter agentes aut paclentes, qualiter etiam 30 se nabentes ad sua vel alia !fubiecta' sive universalia sive singularia. - ,

Verum res tam singulares quam universales necnon et rerum con di-ciones quedam sunt manifeste, que dam manifestiores, que dam mani-fes'tissime, alie occulte, alie occùlticires, alie occultissime31 tum sensui tum rationi. Quam diversitatem operatur ipsarum rétum hatura in tali vel tali condicione eas producens.

Hominum quoque quidam su nt magis 32, quidam minus perceptibiles tum sensu tum ratione, et hoc quoque procedit ex propria uniuscuiusque qualitate ad perceptionem magis vel minus disponente ipsum.

(19) quem ... necesse est)i qm a· sensu oi necesse est, Or : quoniam a sensu omni necesse est P2 prima manu; quoniaJIl a sensu omni recessit corr. P2 : quoniam sensu omni necessaria est Pl.

(20). que) quasL Br E. (21) operationes). oppositiones Pl P2. (22) cognoscitur] comprehenditur Pa L Br P2 : sed eius ... comprehenditur omo

Or Pl (homoiotel). (23) comprehendi dicitur) comprehenditur Od P2; (24) sint) su nt Pa Or.

(25) alicui) aliter Y (alicui corr. P2). (26) omnia omo Y.. (27) continent) continet Y. (28) quid un. n. faciunt omo Or PL P2. (29) omnium] omnes Y E.

(30) qualiter etiam). aut Pa L Br. (31) alie occulte ... al. occultissime omo Os : al. occultissime omo Pa. (32) magis) maxime Pa L Br.

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218 AL·KINDI

Und'e fit quod quidam33 fiunt34 magis sapientes quam alii. Magis autem sapiens est et35 dicitur qui minus perceptibilia percipit de rebus et earum conditionibus. Unde est quod qui sancto36 sapientie desiderio sunt informati ad comprehensionem occulte conditionis rerum laborant plutimum.

Isto autem prediti 37 desiderio antiqui patres38 , videntes oculis cor-poreis39 rerum mundialium multifariam diversitatem, earum origines et alias conditiones sollicita40 et sollerti indagine41 sunt scrutati et circa eas plurima42 sensu perceperunt; plura43 etiam ductu rationis invenerunt que ultra lmmanam comprehensionem etiam a sapientîbus nostri temporis reputantur.

Hec autem c.Çedimus eos44 assecutos ex nature humane temperancia perfectius ceteris eiusdem nature participibus45 in eis vigente et morum rectitudine acquisita, per eandem et eX:ercicium regulare quibus sunt docti meliores ad StÜ perfectionem curiosius affectare, qtl0 affectu non cessante a sciendi47 studio tota vita non cessarunt. Hoc igitur modo factum est quod plurima circa res visas perpenderunt48 que potius divino spiramine quam humana ratione eis suggesta videantur49.

Nam sursum stellarum plurium50 condiciones quasdam percepertlnt inter quas septem planetarum proprietates51 propensius 52

ceteris investigare conati sunt et, scire, utpote quos rerum mundialium precipuos dispensatores experiencia, longa probaver,unt. Indubitatam ergo fidem per sensum sunt adepti quod stellarum dispositio mundum éJementorum disponit et omnia que ex ipsis composita in ipso, quocumque locQ, quocumque tempore continentur, adeo quod nulla ,f;lUbstantia, nullum a,çcidens hic subsistit quod in celo suo plo do non sit figuratum, et hoc quiélem ex earumdem radiis in mundum inissis non dupitatur provenire.

(33) quidam] homines add. L Br E. (34) fiunt] sint Pa L : sunt Br E. (35) et] omo Y. (36) sancto] facto Pa 'Or Pl : omo L Br. (37) prediti] predicti Os : predicto Y. (38) ant. patres] plures antiqui L Br.

(39) corporeis] carnalibus Pa L Br : corporalibus'Or Pl P2 : corporis Od. (40) sollicita] sollicite Y. '(H) indagine] indagatione Y. (42) plu rima]

plurimas Pa Or. (43) piura] plurima Pa L Or P2 Oh. (44) eos] esse add. L Pl E. (45)' participibus] participahtibus Or Pl. (46) docti res] doctores Br Or Pl P2 : doctiores Od. (47) sciendi] :sciehdo Pa. L Br: scientie E.

(48) perpenderunt] perpendunt Od L Or E. (49) videantur] viderentur Pa' L : videiitur Br Or E : inducuntur Pl, : inducentur

corr. in videantur P2. (50) steU. plurium cond.] st. plurimum planetarùm- c. add. Pa, L Br. (51) int. q. septem pl. propr.] int. q. virtutem plan. VII et propr. Pa: virtutes pl. 7

et propr. L Br. (52) propensius] perpensius Pa L Br P2.

DE: RADIIS 219

<Cap. 2 >. De radiis stellarum1

. Omnis stella2. habet3 propriam naturam et condicionem III qua radlOrum prOlect10 3 cum aliis continetur Et sicut suam hab t . . unaqueque

. .e naturam quam totaliter4 in nulla alia contingit III radlOrum emissio continetur, sic ipsi radii in diversis

stelhs s.unt dIverse nature, sicut et ipse stelle sunt5 in natura diverse. stella suum habet situm in mundana machina alium ab

ommbus aills. provenit necessario quod omnis stella sortitur respectum quam aha ad omnes alias et res omnes et loca in mundo conten-ta.

varius variat effectum 6 radiorum sicut et alie proprie-tates s.tellarum varies. Vnde fit quod omnis stella aliud et aliter

,Ill IOCI.S et rebus diversis, quantumcumque modicis et quam dlfferenhbus,. operatio pér radios procedat qui9

III omm aspectu varlO III 'se IpSIS variantur9. ' Nam radius a .stelle ad centrum terreb descend{t fortissimus

esse probatur III operatlOms sue specie. Qui autem a centro terre obli-quantur secundum proportionem obliquationisC in efÎectu debilitantùr mSI III quantum aliarum stellarum radiis concurrentibus in éisdèm confortantur.

locum stella radios effundit, propter quod radlOrum .quasi i,n unum conf1.ata variat omnium contenta locorum, cum III omm loco dlverso diversus sit tenor radiorum qui a totali

(1) Hune litulum praebent codd. Os Op. Oh necnon tractatus «Errores philosopho-rum • : omo codd. cett.

(2) stella] stellarum pa, L Br. (3) s. habet] proprietatem et r n add (4) totaliter] ta liter Pa Br Or Pl P2 . trahit L (5) d. p... . y E. P LB·'· s. Iverse nature vel add Ba, r.(6) oillcium Pa L Br Or Pl. (7) ipsarum omo Pa L

r Or Pl. (8) varie] nature L Br. (9) qui... variantur] que ... variatur L Br.

(a) =, a?tinobolie, terme technique d'astrologie, en arabe : ;,Sh.ShU a ,le Flhrlst mdlque dans la liste des ouvrages d'astronomie-astrologie

e. m 1 une épître portant ce titre cf. trad. DODGE, p. 618 ; éd. Teheran p 317· au sUjet de ce terme pris par les Arabes dans le Tetrabiblos de Ptolémée cf p' K· , Der Almagest, 1974, p. 25. ,..... UNITSCH,

L (b) ad centrum Le centre de la terre est le de l'univers;' cf. A. Astrologie p. 80 sur les rapports ·de·position,des.astres et de la terre·

B· UNDEL, Neue astrologlsche 'Texte des Hermes Trismegistos 1936 p 332 (Abh' ayer. Akad. Wiss. Phil. hist., Abt. W.F. 12). " . .

(c), Sur l'obliquatio, angle d'incidence du rayonnement cf op. Clt., p. 173, 272. ' . BOUCHÉ-LECLERCQ,

Page 42: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

220'

stellarum armoniad derivatur. Hec insuper, quia continue mutatur per et aliarum stellarurrr continuum motum, secundum locum

mundum elementorum et eorum contenta omnia continue movet in diversas exeuntes in actum secundum exigeJ;lCiam eiusdem temporis armonie, ,licet humanis sensibus res alie mundi permanere10. Hoc aufem sic non ,essell est ratio ne phisica12e, etiam a sensu, trahente originem13, evidentius comprobatum14. Liquet igitm; quod omnia loca divers a et omnia tempora diversa diversa15 constituunt individu a in hoc mundo, quod facit celestis armonia per raç.,ios in mundum proiectos, sese continue diversificans, sensu quoque declaratur in quibus-dam et in aliis. , , Hoc idem ratione colligitur quod stellates radii in re eadem ex elementis

composita, secundum diversam naturam componenlium diversimode rem afficiunt. Solis enim, radii rem obscuram, putal6 ,cor,pus hominis, illustrantes, in superficie subsistunt fI).la et' reflectuntur, quoad calorem suum in ipsu)ll corpus intrant et eum ca:Iefaciunt et guopd vivificationis17 naturam quam sirniliter habent, spiritum hominis confor-tant, et ita, in aliis que non sunt adeo manifesta esse verisimile est.

Quocirca convincitur ratione quod omnium 'stellarum radii diversas habent in rebus mUi;ldi operationes secundum earunde)ll rerum pro prie-tates diversas, cum omp.es res per radios oriantur e.t extent.

Sed et hoc sollerti studio ad'vertendum18 est quod cum omnis res Ip.'\ius mundi continue moveatur aliqua specie motus, forma. quam per motum

habet pro materia preiacenti forI]1a)ll19 qy.a eadem nis privatur.

(10) permanere] esse Pa L Br. (11) esse om Pa L Br Or Pl Od Oh. (12) philosophica Os Pa : phisica B L Br Or Pl P2. _ (13) et.a sensu tr. or.] etiam· sensu a natura tr. or. Pa L Br. (14) comprobatum] approbatur Pa L Br : approbatus Or P2. (15) d.' diversa : omo B. Br : et·oihri. tempo div. div. omo Oh. (16) puta] ut ptitâ· Y. '. . .. . (17) vi'vificationis] mixtionis Od : iustificatioiiis Or Pl P2 : V. et 11iustratIOms add.

Pa L Br. (18): advertendum] ailimadvertendum Y. (19) h. pro materia preiacenti formam] h. materiam preiacentem vel ille forme

forma Pa L Br.

(d) armonia' correspond vraisemblablement à ta'lif ou i'tiliif; cf; P. KRAUS, ;]abir et la science grecqué, p. 255. L'harmonk cosmique dont parle Kindi est aussi le fonde-ment de la musique, réglée par le mouvement des astres, Kindi a consacré plusieurs épîtres tant à la musique théorique qu'à la pratique; il Y a une listë dims le Fihrist (trad. DODGE, p. 618 ; éd. Téhéran, p'. 316) ; plusieurs 'ont été publiées; cf. N. Al Kindi, an annotated bibliography, 1964, p. 38, 47-48. - Nous avons mamtenu pour armonia l'orthographe médiévale, constante dans les manuscrits; nous, devons indiquer que le ms. Os emploie la forme' arlIloniaca » _pour l'adjectif. ,

'(e) ratione phisica ; on peut lire phisica ou l'abréviation' souvent ambiguë; en l'ai>sence de l'original arabe, on ne peut que proposer' un chOIX.

DE RÂDIIS 221 Omnis .forma nunc20 existens est materia cOntigue21 subsequentis22 que transrt m .eam per motum stellarium radiorum in re cum tota sua cOllditione dominantiuru/.

Unde fit quod materia preiaclmS diyersam per motum recipit formam novam, scrhcet secundum qIJod. magis apta est per propriam naturam açl recipiendum forman} istam, Et ex hoc: fit quod ex semine

messis frumentarj1J. pr6creatur magis quam ordeacea in loc9: in quo, si semen orçlei proiectum esse t, or.deacea gener::!fetur23 per rllam raqjorum in loco isto cOllcurrentium' potestl).tem, que .,-- eadem m· q1}oçgmque loco existens diversa operatursecundum materie inveQte g divtlrsitatem.

Sed et hoc scias quod hominum et besti!lfum consuetudines materjam preiacentem24 modificant et tanquam pars eius25 esse multotiens reperitur effectu. Ex vac enim causa est qlJod filius regis rex est post

successionis26 habitus in sEtwjne27 per morum qualitatem exrstens fihum generatum afficit eodem, habitu quo pater erat, ,propter le.vem transitum qui est a tali materia in tale materiatumh • Et filius fabri28 ÎJt frequentius habilior na,scitur ad paternum officium stellaribus radiis huiusmodi motum circa materlam dispensantibus. ' . Diversitas ergo rerull}. in mundo elementorum apparens in quocumque tem:pore ex du abus precipue causis procedit, scilicet ex

et varia stellarium radioru!ll operatione. Inter que, in ahquibus est maior, in aliquibus differentia29 , producuntur res tum magis tum 30 minus differentes Ïn diyersis locis et temporibus. Ùnde

(20) nunc] vere L Br. (21) contigue] continue corr. in c0l!tigue Os : continue B Oh Pl. (22) subsequentis] forme sequentis Pa L Br. (23) ordo gêneraretur] ordo procrearetur sive generaretur Br : procrearetur E. (24) preiacentem] patientem Or Pl. ,(25) p. eius esse] eius omo Os : eius

quod est esse B. (26) successionis] succedens Y. (27) in semin,e] messe O.r : (28) fil. fabr. interdum vel ut fr. add. Br. (29) differentia] differentle specles Y : diverse species E. (30) tum ... tum] cum ... tum Oh : secundum ... vel Y.

(f)La théorie néo-platoniéienne de Il!- p,rocession des formes est assumée par l'astro-logie savante. C'est Je mouvement des astres qui provoque la Succession des formes dans la matière: R. Lemay a apalysé la partie deJ'Introductorium maius tl/Abu Ma;shar relative à l'influence des astres comme cause de la transmutation des éléments et de la génération et de la corruption; il met la doctrine d'Abu Ma'shar en rapport av'ec

d'Aristote sur le rôle du soleil dans la génération et la corrùption, mais dOit reconnaître que l'astrologie arabe fait un usage' tendimcieux de l'aristotélisme; cf. Abu Ma'shar and Latin Aristotelianism, p. 59-U3.

(g) materia ,inventa J. La plupart des traducteurs traduisent la racine WJD par invenire, inventio, alors qu'en bien des cas il s'agit d'existence ou présence; on remarque notamment cette maladresse chez Jean de Séville et chez Gérard de Crémone.

(h) materiatus est employé par Alfano de Salerne dans sa traduction de Neinesius . cf. Nemesii episcopi Premnon phisicon ... , ed. K. BURKHARD, 1917, p. 26. '

Page 43: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

AL-KINDI l

quedam res inveniuntur 'differentes genere, quedam specie, quedam vero solo numero.

Materie preiacentes differentium genere plus differentie habuerunt ad se quam materie ex quibus differentia i specie32 processerunt. Similiter rriaterie ex quibus 32 facte sunt naturaliter res differentes specie inter se plus differebant33 quarh materie ex quibtis per motum nature fâcta sunt individua solo numero ,differentia. Eodem modo radiorum stellarium collectio in diversis locis operatur res genere differentes plus differentie et diversitatis 34 in se continet in locis diversis 35 quam illa que operatur speciedifferentia36. Similiter ilIa-que operatur res differentes specie plus differentie et diversitatis in se han et 'in diversis locis quam illa que operatur res differentes solo numero.

Hec enim est condiciocelestis armonie quod cum omnes stelle sint diversarum Iiaturarum, et per hoc earum radii orIines diversorum effec-tuum in mundo elementorum accidit radiales effectus a se invicem

circa eandem materiam et iIi alia a se invicem impedirl et in omni re ab armonia facta scilicet, est aliquastella predominans37 et aliquod similiter quod in opere et regimine eiusdem re'i pre ce te ris gerit principatum.

Ex hac radiorum inter se condicione38 tanta rerum diversitas surgit in hoc mundo ut nusquam 39 due vel plures res actu existentes in omnibus consimiles inveniantur" licet sensus humanus non sufficiat diffe,rentiam comprehendere. eum autem ex aliqua specie rilaterie aliqua rerum species per motus in eadem materia factos generatur ut frequenter, naturalis generatio ab hominibus dicitur; cum vero preter solitum ex tali materie specie talis rerum species generatur, pre ter naturam talis gene-ratio fieri reputatur. Verum in utraque eadeffi celestis operatur, que in diversislocis et teIl1Poribus' tam di.versimode operatur ut nunc simili a ex similibus producat, nunc vero dissimilia, et hoc in aliquibus frequenter, in aliquibus raro, in aliquibus .rarissime, in aliquibus vero

(31) ad se inv.] a se invic. recte 'Pa·L. (32) difTereiltia specie] difTerentie species Or Pl P2 : difT. sp. proc .... ex quibus

omo Pa (homoiotel.). (33) plus difTerebant] difTerentie plus habuerunt Pa L Br. (34) et diversitatis omo Pa. (35) in locis diversis omo Or.

(36) op. specie difTerentia] op. res difTerentes specie Pa L Br Od. (37) est al. st. predominans] est ab al. st.· preradians' Or P2 : est ab al. st:. pre-

radiante Pl. (38) condicione] collisione Y E. (39) nusquam] nunquam y E Od Oh.

(i) La gaucherie avec laquelle le traducteur emploie differentia tantôt au féminin singulier, tantôt ,au neutre pluriel a légitiIl),ement troublé les cop,istes ; nous suivons les leçons du manuscrit de base.

DÉ RADIIS 223

in quantu:n compertum40; ab horninibus. Producit quo que sImlha nunc motu sImlh, nunc dissimili, nunc motu <lento > 41k

1 . t 1" . , nunc ve OCI e a Ils modIs innumerabilibus. Rh' d' 42 es . mun 1 et earum motus secundum-loca et tempora inveniun-

tur - .a celesti causa procedunt - aut omnia aut eorum n?nnulla In ad.nuratlOnem deducent44 sapientem qui huius cause45

enim alicui datum esset totam condicionem celestIs armome comprehendere mundum elementorum c ' 'b . . . ' ,um omm us SUIS contentIs In' quocumque loco et quocumque tempore plene cognosceret47 tanquam per causam. Si etiam aliquam rem huius mundi in tota sua condIClOne cognosceret, celestis armoniè condicio ipsum non lat.eret, quoniam48 causam per suum effectum comprehenderet. Omnis enlln quam Ip.odica in mundo elementorum agens, totius celestis

est Res, quecumque fuerunt et quecumqüe future sunt In eadem armoma denotantur, licet aliter quam res que in hoc actualem habent existentiam.

qui totam celestis armonie notam haberet tam 50 quam futura cognoscereU. Vice 'quoque versa

umus IndIVldUI. hUlUS plene· cognita, tanquam per armome condiciohem totam presentaret, cum omnis

res hUlUS mundl SIt exemplum universalis armon'ie. .

(40) compertum] comparatum B Or : operatum L Br. (41) lento Od : cito codd. cett. : cito corr. in tardo P2. (42) huius mundi] huiusmodi Pa L Br Or Pl. (43) nonnulla] nùlla Os Od Oh P2 : ulla Or : multa Pl. (44) de!1ucent] deducunt L Br Or P2 : reducunt Pa Pl. (45) huius cause v.] modi rem Pa : huiusce v. L : hui us esse V. Br : huius V.

Or Pl. (46) cognoscIt] non agnoscit Pa L Br E. (47) cognosceret] cognoscerefur Pa : agnosceret L. (48) quoniam.c.] quam C. OS : quam tanquam C. Oh. (4,9) Omnis enim res q. modica ... agens ... est efT.] Omnes en. res q. modice ... agentes ...

su nt efT. Pa L Br. (50) quam pre senti a omo Pa L Br.

(k) Le fait que tous les manuscrits contiennent la leçon apparemment e:ronée le sens: clio nous porte à croire que cette leçon remonte, sinon à une dlstract:on du traducteur, au moins à une erreur de la première copie.

(1) L auteur du traité Errores philosophorum relève en .deux endroits les « erreurs» dans ce.tte conclusion du chapitre 2 : Erravit enim quia simpliciter et absque

C?ndlCl.one futura ex condicione supercelestiùm corporum. Unde in dlCto 1.lbro; capltulo De radns stellarum, ait quod «qui totam condicionem celestis armome notam haberet, tam preterita quam futura plene cognosceret» (cf. ed. J.

p. cap. x, 1). : « in alium errorem incidit volens quod qualibet re plene totms mundi plene haberetur notitia. Et hoc est quod ait

III De radns stellarum : quod unius individui huius mundi condicio plene tanquam per speculum celestis armonie condicionem totam representat»

(IbId., p. 48; cap. x, 3).

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224 AL-KU'IDI

Cap. 3. De radiis elementoruml

Age erg02 , cum mundus elementaris sit exemplum mundi ita quod quelibet res in ipso contenta eiusdem speciem. est quod omnis res huius mundi, sive sit substantla SlYe accldens, radiOs facit suo modo ad instar siderum; alioquin figuram mundi siderei ad plenus non haberet.

Sed et hoc in aliquibus sensu mani(estatur. Ignis enim radios' calqris ad loca proxima transmittit,et terra radios algoris. Medicine etiam sanative intus sumpte vel extra apposite virtutis sue radios per corpus susçipientis qiffundere videntur. Collisioquoque corporl).m sonum undique se diffundentem per radios sui modi 3 , et omne coloratum radiOs suos4 emittit quipus videtur. Hoc quo que in pluribus aliis est subtiliter

sa

cognitum. Unde et in omnibus idem yerum esse constare videtur ratione. Hoc ergo pro vero assumentes dicimus quodomne quod actualem

habet existentiam in mundo elementorum radios in omnem partem, qui totum mundum elementarem replent suo modo .. Unde est quod omnis locus huius mundi radios continet re:um eo a.ctu existentiumb , et sicut unaqueque res differt ab aha, SIC radll umus-cuiusque differunt in eITeclu et natura a radiis omnium rerum aliarum, quo fit quod radiorum operatio in omnibus rebus diversis est di:ersa.

Preterea distantia unius rei ab alia facit differentiam in effectu radiOrum in rebus huius mundi.

Item locus magis vel minus distans a centro terrec facit diITerentiàm radiorum in corporibus contentis. . Item obliquitas aspectusC maior vel minor parit differentiam in effeclu radiorum.

(1) Hune titulum praebent codd. Os Oh necnon lracfatus •. Errores philosophorum. : retorica de radiis e1ementorum Pa in marg. : capitu1um tertium E : om. codd. cef!.

(2) Age ergo] A. ergo quod Pa : A. ergo quia L Br-E : Igitur Oh. (3) sui modi] suo modo Pa L Br. (4) suos om. Oh Pa L Br. (5) subUliter]

similiter Y.

(a) Subtiliter correspond, probablement à la racine l;lDS et signifie: avec (b) Cf. Errores ,philosophoruril : • Ulterius erravit q:uia credidit ommum

causarum mundialium pertinere ad quodlibet individuum. Ex quo seqUitur omnem causam eUam. causatam infinitam hab,ere virtutem, ex quo virtus cuiuslibet cause ad omnem etTectum attingit. Unde in dicto libro, capitulo De radiis elementorum, ait: quod pro vero debemus asserere omne actualem habens existentiam in hoc mundo elementorum radios emittit in omnem partem, qui totum mundum replent. Unde est 'quod. omnis locus mundi radios continet omnium reruin lin eQ actu existenUum. (cf. ed. cit., p. 46, 48; c. C, 2).

(c) a centro terre ... obliquitas aspectus ... l'auteur assimile les rayons émanant du monde élémentaire à ceux des astres; cf. notes du ch. précédent.

DE RADIIS 225

-Sunt etiam et "alia forsitan accidentia que inducunt diversitatem in effectu radiorum rerum elementarium.

. Sed hoc sciendum6 est quod, quia? radii a quacumque re procedentes8

dlversam naturam et9 diversum effectutn consequuntur ex predictis ?au.sis, diversi radii divers arum rerum super eandem rem cadentes se IllVlCem temperant, augendo speciem effectus ubi concordant diminuendo

ubi . discordant, vel aliis modis se invicem \uvando vel lmpedlendo III celestis armonie fieri con,tingit.

ma,te:le al!arulll elelllentari,um suscipientis facit III effe.ctu radiorum eorumdem, sicut est in igne qui eisdem

molhficat plumbum indurat laterem, quod contingit ex dlfferentla IllarumlO materierum. '

h.oc quodll quidam radii sunt fortes in aliquo effectu, aln debiles. Item qUIdam multum iuvantur in suo effectu ab aliis radiis

spe.ciei, alii vero parum iuvantur ab aliisl2. Item quidam in diversis 10ClS et materiis fere eundem habent effectum, alii diversum

Iteml3 quidam radii·sunt multuml4 operantes in uno tempore qUI III aho tempore parum operantur. Item quidam cum pluribus adiunctis volunt operari et non aliter, alii vero pauciorihus sunt contenti, et in hiis tanta est inodorum diversitas quod eam verbis nullus sufficit diffinire.

pro parte homines sunt assecuti, aliqua quidem experi-mentls, ahqua vero ratione primum.

Aliqua vero que. in thesauris nature clausa sunt, scilicet que nuIhus. notltlam pervenerunt, de quibus quedam humane capaCltas non sufficit comprehendere; quedam vero sciri

possunt, ad que tanien scienda nuIlius animus adhuc ascendit. Quedam sunt magis perceptibilia, sed eorum scientia valde paucis innotescit,

aha autem communem hominum comprehensionem nonlS excedunt. Sunt et alia que omnibus, 'aut solo sensu, aut sensu et ratione innotescunt.

Actio autem cuiusque rei elementaris radiis suis facta aut exercetur in coniù,nctum aut in separatum.

In coniunctuml6 quidem agiJ quelibet rllS cum .per continuationem veP? contiguationemd altera alteri applicatut. Tüilc enim res coniuncte

(6) s. h. sc.] s. ad h. ac. add. Y : s. et h. sc. add. Oh. (7) quia omo Y. (8) proc. secundum d. n., aqd. Y. (9) et omo Y. (10) .illarum om.Pa L Br.

(11) sed h. quod q.] sed et h. adv. est quoniamq. Pa : S. h. adv. est q. Oh L. (12) ab al. radus add. Pa L Br. (13) alii vero ... apparenter. item omo Oh

(14) multumom.PaLl}r. (15) nonom.Y. (16) lnlUnctum Qs. (17) vel] et Pa L. (18) sic] sibi Os.

(d) contiguatio est un terme normalement employé au' XIIIe S. cf. Du Cange, Glo8sarium sub. v. contiguari, contiguatus, contiguitas.

8

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226 AL-KINDI

in se invicem agùnt eta se inviceml9 patiuntur per radiorum 'irifusionem et motum faciunt in se invicem secundum exigenciam nature: agentis et patientis, sicut ,in pluribus est manifestum. Talesopera'tiones rerum considerat et determinat dodrina qUe vulgaritèr phisica nominatur.

In separatum lôéaliter agit tes elementaris per radiorum infusionem sicut et ih coniunctuÎÎl, li cet heé operatio' non manifestètur sensui adeo Clare' sicut et premissa, cum tamen in aliquibus et20 hec sit sensui mani-festa sicut et premissa. Est enim sensibiliternotum quod 'adamas attrahit ferrum a se, ,separatum21' et speculum ostendit oculis22 rerum ymagines a speculo separatàs.

Hoc etiam et in aliis pluribus sensibiliter est. Quocirca de actionibus reruII]. elementarium in res alias remotas tradiderunt sapientes

<Cap. 4 >. De possibilil

Ad huius rei evidentiam scire oportet quod homines2 _per su am naturam et rationis usum scientiam vel fideIp. a super re,rum coniunctiofle, concipiuntque voluntatem et desid,erium super res sibi bonas et liberum gerunt arbitrium super eas nanciscepdas3 ,in q).ljbusdam4, quod dicimus accidere hominibus ex eorum defectu circ a rerum cognitionem. Cum enim omnis cogniti,<;> ex sensu oriatur, quia rerum proprietates sunt quam plurime quas sensus non. comprehendit, de eis et earum condicionibus non fit scientia in ratione. Unde de rerum universitate5 quedam' sunt que alia vero penitus ignorantur.

Si autem omnia6 scita esseptab aliquo, ipse reru,I;Il causalitatem ad, invicem :çlotam haberet. Sciret ergo quod oII].nia que fiuItV et contingunt

S

(19)agunt et a-se invicem omo Pa L Br (homoiotel.). (20) et] etiam Pa L Br. (21) a se separatum], et separat 'Pa L Br, (22)' oculis omo Pa 'L .Br. .

(l) Hune titulum praebel Os : Retorica dEj possibili Pa in marg. : De theorica POSSI-

bilium traetatus c Errores philosophorum t. (2) homines] omnes Os. (3) S. eas nanciscendas] S. eas nascendas Or Pl, P2 : S. eas nascendas nanciscendas

Pa LBr. (4) i. q. autem non est eos attingere add. Pa L Br. .._, (5) universitate] diversitate Or Pl : diversitate corr. in universitate P2. (6) omn. penitus sc. add. pa: L Br. (7) omn. q. flunt] omn. q. sunt et flunt Pa L Br : omn. q. sunt flunt P2 : omn. q.

sunt Oh. (8) et continguilt] omo Oh.

(a) scientia doit correspondre à 'ilm, et fldes à i'tiqiid (conviction)- ou à tasdiq

(assentiment).

DE· 227

il ?rlllOniasunt-causata9b, et-inde cognosce., ret res ad .dlam relate ex necessitate proveniuntl° Hoc emm a saplenbbus ln plunbus est compertum evidenter etH idcirco et in aliis omnibus idem esse iudicatur humana ratione.

Nun? igitur in'mentibus hominum non est impressa, efCcepbs pauCls qUI et]am paucis singularibus hoc su nt assecuti·

contingentie rerum in cogitationel2 plurimorum qui: vldentes ahquem rerum eventum in ,uno tempOre et in similibus cir-cumstanti!s in alio tempore aliter evenire, talem eventum iudicant contingentem, ita quod antequam fiat pu tant esse possibile ut fiat et pos-

ut non fiatll.l. ' pJene causa,s in, parte14 fixam

tenerentl 6 , in illal6 scilicet quam cause demonstrarentl7, quOi ebam umversale sunt assecuti, de omnibus per sensum habitum in occur-rentibus per.causam, scitis, utrumlibet possibile iudi-cabunt cOgItatlOne S absoluta, hcet sapiensl9, relatione facta ad causas alte-rutr1HP esse-sciat20• Sic igitm: omnes homines21

(9) creata Os B Or : causata Od Oh L Br Pl : causata creata Pa : creata corr. in causata P2.

(lO) proveniunt] perveniunt BOr P2: eveniunt L Br E. (11) et] omo Pa L P2: (12). cogitatione Os B : _cognitione Y E Oh : opinione Od. (13) ut flat,et possibile omo Y E (homoiotel.) : putant esse ... non flat dm. B (homoio-

tel.). (14) in altera parte] in aIteram partem Pa L Br P2. (15) ten. subtiles add. Pa L Br Or E. (16) illa] il!arr- Pa L Br Oh. (17) demonstrarent] demonstrant Pa L Br. (18) cogitatione] cognitione L Br Or Pl P2 Oh (19) s?piens] sapientes Y E. (20) sciat] dicant Pa Pl E : dicant corr. in sciani P2 : dlCunt Br Or : ducunt L. homines am. Os.

. (.b) que (sunt et) flunt et contingunt - caùsata ou creata. Les variantes des copistes double à l'origine; dans le second cas, il peut s'agir

dune abrévlalion dans, un sens ou dans "l'autre. Nous avons opté , pour causata, en raison de «causalltas t au paragraphe suivant. '-'- La citation du

traité «Errores philosophorum. montre que Gilles de Rome avait sous les yeux un manuscrit du type Pa, présentant sunl el fiunt - causata et creafa : « UIterius erravit credens de necessitate contingere. Nam si omnia plene sunt subdita motui supercelestlUm corporum, cum ta lis motus sit necessarius, omnia de necessitate contin-gunt. Et hoC. est ait in capjtulo De posl!ibi.1ium : quod omnia que sunt et

et-contmgunt m mundo elementorum a cèlesti armonia su nt causata et creata et mde est quod res huius mundi ad ilIam relate ex necessitate proveniunt- Et inde est

reputabat homines ignorantes, eo quoq sperabant et desiderabant et timebant allqUld, cum talia solum habeant esse de contingentibus aliter se habere. (ed. cil. p. ?', 4}. 1.1 convient de noter aussi que le ms. Pa (lat. l6297) présente avant traité d Alkmdl des extraits d'un comIllentajrfil de Gilles de Rome.

possibile- necessarium. L'opposition possible-nécessaire est exprimée par AVICenne par les termes mumkin et wiijib; cf. A. M. GOICHON Lexique de la langue philosophique d'Ibn ,Sinii (Avicenne), 1938, 11° 672 et nO 744. ' .

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228 tanquam contingenter futuras cogitant, propter quod illud quod possibile putant desiderant, cu'm, si omnes circumstanti'as perpendissent, impossi-bilia esse propter, causas ex necessitate existentes cognoscerent, nec fidem cohciperent22 quod illa siilt futura, nec super ea desiderium vel spem vel timorem conciperent, Impossibilia enim scita tales animi ,'afIectiones super se non admittunt. 'Sola etenim contingentia,etpossibilia desideramus et speramus et timëfilUs. Est ergo ignorantia hominis causa opiriionis eventuumfùturorum et per hoc medium est ignorantia causa desiderii et spei et timoris. Quorum etiam causa est imperfectio existentie alio modo.

Desiderium autem et spes et timor, cum sint individui proprietates,sunt pars unit!J.tis23 regitive24d eiusdem, propter quod, secundùin quod adsunt vel absuht, faciunt difIerentiam in radiis qui a quocumque individuo procedunt super res àlias propinquas vel remotas, et ïdeo voluntatis adiectio in opere hominis ildicit aliquid ad efIectum.

Nullum autein movea:t id quod dixiniûs quod individu a elementat'a25e

agunt suis radiis in res26 alias elementares. Hoc enim27 secundum huma-nam cdnsiderationëïh dictum est que sic se habet ut, cuni una cum alia invenitur aliqua con di cio ne colligata, una alterius causa activa reputatur, sive illa colligata sint coniuncta loco sive separata. Propter quod ignis dicitur causa activa calefactionis individui ei coniuncti et adamas çlicitur causa activa accessus28 ferri quod ad se per naturam suam attrahit29. . Secundum ergo talem vulgi dicimus quod una res elementaris radiis suis agit in aliam,cum tamen secundum exquisitam veritatem non agat30, sed sola celestis armonia omnia3l operattirf. Propter

(22) conciperent] perciperent Y. (23)- unitatis] aL virt.4tis nol. P2 in marg. 2& manu. (24) regitive] in regimine Pa L Br E.

(25) elementata B Oh : elementa Os el codd. celt. (26) s. r. in res] s. r. tribuendo vires Pa L Br. (27) h. e. vel in res,. add. Pa L Br (Iectio varia loco non idoneo scripla). (28) acc. ipsius f. add. Or Pl pi (29) attrahit] trahit LOr. (30) n. a.ln aliam add. Pa P2: cum tamen ... n. a. in aUam omo L Br Or Pl E (IJomo-

iolel.). (31) omnia omo Pa L.

(d) pars unitaUs regitive, v. introduction. (e) Nous adoptons la leçon elemenlat'a eh raison du sens, puisqu'il s'agit des êtres

individuels du monde des éléments. Comme nous l'avons indiqué dans l'introduction, ce terme doit correspondre à malbû', au pluriel malbû'at, c'est-à-dire le • naturé ., en relation avec l'appellation de é nature t qualifIant les qualités élémentaires et employé aussi parfois pour déSigner les éléments eux-mêmes; cf. P. KRAus, Jïibir et la science grecque, p. 137, 165,282. Le terme habituel pour élément, correspondaIlt à sloicheion, est ustuqus.

(f) Cf. Errores philosophorum, X, 5-: « Ulterius erravit, quia elementa hui us mundi et individu a existentia in sphera activorum et passivorum privavit actionibus propriis. Credidit enim non proprie talia agere per virtutem propriam, sed solum per virtutem celestem. Unde ait in dicto capitulo'-: De lheorica possibilium quod': secundum vulgi

DE RADIIS 229

quod tantum concomitantia, quam actionem et passionem nomina-In rebus elementaribus sustinentibus passionemillatam il tali

Et rerum elementarium ad invicem cOhdiciones et calli-non. habito. rèspectu ad caus am celestem, phisica

ent conslderatlO, slve res SInt comuncte sive separate.loco. Cum . a.utem per causas celestes eventus elementares investigamus,

metaphlSlcam g considerationem assumimus.

<Cap,. 5 >. De promoventibus efIectum motusl

De efTec.tu igi.tur radiorum ab individuis elementaribus actu existentibus ad res tractantes, adicimus quod omnia que ahqua2 eXIstentIa actu2 aliquem motum operantur, aut semper aut In ahquo tempore et non in alio.

Que autem semper movent alia et eodem modo sub regulis' doctrine non cOIl1prehepdere, iudicamus laborem. assigilare quod. omnem aham actu existentem relatione similitudinis vel d.lsslmlhtudlms4a colligatur : hoc enim semper5 sic se habere est publice mamfestum. '

9ue autem aliquo tempore6 et non in7 alio aliquam speciem motus faclUnt, aut ministrata8 et non alio, utile est scire propter bonum .et. Sed In tant a reriIm diversitate non est scieil.tia homini

quam in paucis, et de illis paucis que humana provi-perpendl -possunt; ea sola que ab humana voluntate procedunt

su nt ad presens, relictis motibus quos res alie elementares In res ahas remotas suis radiis producunt9 absque opera hominis.

(1) tilulu'}" praebenf' Os et tractalus Errores philosophorum t. (2) alIqua eXlst. a.) in-aliqua exist. in actu Y: in alia exist. a. Os B. (3) III omo Y. . (4) vel dissimilit'udinis omo Oi- Pl. (5) .semper omo Pa L Br. (6) que t.) quod autem in aliquo t. Y. (7) i.- aliquo aL add.

Pa L Br. (8) mllllstrata) ministrant Pa ·L 'Br E. (9) producunt) procedunt Or Pl P2.

considerationem una reselementaris suis radiis et sua virtute agit in l' t d .' . ' a lam, cum amen secun um exqu.lSltam veritatem non agat, sed 801a celestis armonia cuncta

operatur t. Le manuscrit utilisé par Gillès dè Rome ne porte pas l'addition' , v . t'- '1' . sec. exq. er. non aga zn a lU'}", présentée par le ms. Pa et par le ms. I.Q.37 de Breslau utilisé

par J. Koch; cf. ed. cil., p. 48, 49: Cette addition a provoqué une omission par homoiote-leuton chez une partie des témoins de la seconde famille;

(g) . Kindi établit nettement ici une distinction entre le do ma me de la qui est celui du monde élémentaire-et la considération des

célestes qUi dépasse la physique; il a très probablement employé l'expression '}"a fawq .at labi'a, que le traducteur a rendue savamment par «metaphisica t· cf. mtroductlOn, p. 170. '

5a) relatione similitudinis vel dissimilitudinis - référence à la théorie de la sympa-thie et de l'antipathie.

Page 47: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

230 AL-KINDI

Homo igitur per su am existentiam proportionatamb surgit ipsi mundo similis. Unde minor mundusc est et diciturlO quarell recipit potentiam inducendi motus in competenti materia per sua opera sicut habet mundus, ymagipatione tamen et intentione et fide in:anima hominis preconceptis. Homo enim aliquid volens "operari primum ymaginatur .rei formamd

quam per opus suum in aliquam materiam vult yma-ginem13 rei conceptam, secundum quod eandem rem sIbI utIlem vel inutilem iudicaverit14, eam desiderat vel spernit in animoiS. Consequenter vero, si res desiderio digna fuerit iudicata, desiderat accidentia16 per que eadem res in actum proveniat secundum su am opinionem assumptam.

Accidentia autem ad motum inducendutn adiuvantia su nt anime passiones, de quibus disserentes dicimus quod ymaginatio et ratio humana adquirunt similitudinem tnundi, dum species rerum mundialiuIp. in ipsis actualiter itnprimuntur per exercicium sensuuffi', propter ,quod spiritus" ymaginariuse habet radios conformes radiis mundi, et inde17

consequitur vim movendi res extrapositas18 sUis radiis sicut ipse mundus tam superior quam inferior suis radiis movet res19 diversis motibus.

(10) unde m. m. est et d.] unde dicitur m. m. et d. Y. (11) quare] quia :pa L Br E P2 B : quod Or Pl. (12) impr. et add. Pa L Br. (13) ymagmem] ymaginationem. Pa L Br Pl. (14)' iudicaverit] indicaverit Os Br : indicat Pl.

an. suo add. Or Pl P2. (16) digna ... accidentia) digna accid.entia fuerit iudicata Pa L Br. (17) inde] ideo Pa L Br Or Pl. (18) exposltas OsOd : extrapositas codd. cett. (19) res am. Pa LI;lr.

(b) existentia proportionata. Il s'agit probablement ici de proportion dans le sens de conformité (mushiikala) au modèle idéal i à moins que l'auteur n'ait en vue la c complexion. bien équilibrée. . .

(c) minor mundus. La théorie de inicrocosme passé d? la. grecque à la philosophie arabe i en particulier chez' les, Ikhwan . Kmdl emploie l'expression: 'tildm.as-saghir, dans son épitre des Définitions i cf. ed. Rast'i'il, l, p. 173. Mais dans cette épitre Kindi déclare que. c'est en vertu du «connais-toi toi-même. que l'homme ,est un microcosme, car comme il est constitué de corps, d'âme et d'acci-dents _ l'âme est une substance, non un corps (matériel) -, si l'll,omme se connait lui-même, il connait le corps avec ses accidents, le premier accident et la substance incorporelle. Lorsqu'il conn ait cela, il connait tout i c'est pour ce motif que les philo-sophes ont appelé l'homme un petit monde. Cf. le commentaire de ce passage dans ALTMANN-STERN, Isaac Israeli,' p. 28-31 . . . (d)' Au sujet de la théorie de l'jmagination el des formes imaginatives, c.r. KINDI,

traité sur le songe et la vision, Rast'i'il, l, p. 293 sqq. i trad.'latine médiévale de Gérard de éd. A. NAGY, 1897, p. 13-23 sur ·la «virtus formativa 1 i cf. aussi- le commentaire de ALTMANN-STERN, Isaac Israeli, p. 140-145. - cr. aussi Nemesius, Sur la nature de l'homme, c. 6, au sujet des théories stoiciennes de la phanlasia et du

Nemesil!S est connu des autelIrs syriaques et utilisé dans le traité arabe du ps. Apollonius (Balinas), cf. P. -KRAUS, Jabir el la science grecque, p. 278, 340.

(e) lte c spiritus ymaginarius 1 doit correspondre à la notion d'origine stoicienne !le pneuma phanlaslikon i au sujet du pneuma phanlaslikon chez Porphyre, cf. J. Vie de Porphyre, p. 89 sqq. et id. dans C. C. Alch. G. VI (1928, p. 225-227) i cf. aussI G. VE!)'J;lEKE, L'évolulion de Jq doclrine du pneu[l).a q.u stoïcisme à s. Ayguslin, 1945, p. 364-375 sur Porphyre, Jamblique et Proclus.

DE RADIIS 231

Preterea cum ·homo con ci pit rem aliquam corporea,JIl' ymagioatione, illa res recipit actualem existentiam secundQm speciem in spiritu nario. Unde idem eth.ittit radios moventes exteriora, sicut res

est ymago. Ymago igitur20 in mente concepta concordat in specie re actuali ad exemplum ymaginis, per opus voluntarium vel naturale

vel utrumque facta f . Quare non est mirandum si cOl!stellatio g que ymaginem in mente hominis producit ,in !ltiquo alio sQbiecto e,andem producat., cum hec ab illa21 non d.iQ'er;l.t !l.isi tant.um in materia22h.

Videm1)i? unQ tempore quasi. innumer,abilia animalia alicuius speciei in mundum produci per unam constellationem24 illius speciei

guod est ideo quia multa materia est aptata26 ad suscep-tionem eiusdem speciei per eandem constellationem et, ut phisicei loqu:,l-mur, per actiones et passiones I?artium constellationem imitantium.

Eodem modo ymago27 mentalis et realis, quia28 sunt eiusdem speciei sese consequuntur dummodo utriusque materia ad illius forme suscep-tionem sit declivis, et alia concurrant accidentia que secundum locum et tempus exiguntur ad rei generationem. '

Primum quidem et principale accidens ad rèi genera.tionemper exemplum ymaginis mentalis necessarium est desiderium eiusdem

(20) ymago igitur omo Pa L Br. (21) illa] alia Y. (22) n. t. in materia] nisi materia tantum L Br. (23) V. e. in u. t. add. Pa L Br. (24) u. C. vel supra materiam speciei add. Pa : vel supra materiam add. L Br. (25) operativam] cooperativam Pa L Br. (26) aptata] aperta Pa: apparata L. (27) YWa,go] ymaginatio Br Pl. .(28) quia] vcl quecumque Pa L.

(f) Sur ce passage, éf. le traité Errores philosophorum, X, 6 : «UIterius erravit credens spiritualem substantiam ex sola imaginatione posse indùcere veras formas. c:uius contrarjuIl]. vuIt Augustinjls, III" de Trinitate, c" VI." et VIJo, ubi vuIt quidquid angeli efficiunt facere per adhibitionem seminum. Contrarium tamen dicitur ab eodem Alkindo capitulo De promovenlibus effectum motus, quod imago alicuius rei in mente concepta emittit simtIe radios illi rei, habens similem actionem ipsi (ed. cil., p. 50, et n. 149, p. 49-51).

(g) conslellalio, correspond en arabe à tt'ili' i c'est un terme techruque d'astrologie i cr. Dozy, Supplément aux diclionnaires arabes, sub V. il désigne l'ascendant i BOUCHÉ-LECLERCQ, Astrologie grecque, p. 257 sqq. sur le degré ou i il donne aussi constellatio comme ayant le sens de c thème de géniture l, p. 256, 390, 586. -!>ans le « Vocabulisla in arabica l, éd. SCHIAPARELLI, p. 314, constellatio traduit tt'ili'. Le terme latin est ainsi défini, dans le « Liber Hermetis de rerul!l principiis l, traité' du XIIe siècle qui dépend en partie de traductions astrologiques de l'arabe: • constellatio est vis qualiflcata stellarum in ortu suo nascencium qualitatibus convenienter inhe-rens t (éd. Th. SILVERSTEIN, Arch. hist. doctr. litt. M. A. 22 (1955), p. 284.

(h) La conjonction des astres à un moment donné produit une image dans l'esprit de l'homme, en même temps qu'elle infuse une forme dans la matière. C'est un même c thème de géniture 1 pour employer l'expression de Bouché-Leclel.'cq qui préside à la génération d'une espèce d'êtres 'vivants.

(i) phisice. Malgré la difficulté d'une abréviation ambigüe, le terme doit être préféré à «philosophice t, puisqu'il s'agit du monde des éléments ou «natures 1.

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232 AL-KINDI

hominis qui ymagiIiatur ut res fiat. Desiderium enim adiune-tum29 ymaginationi est tanquam seamonea admixta30 medieine, que virtute sua totammedieinam eonstituit31 laxativam. Sic ·desiderium ho minis assumptum super motu aliquo ut adveniat alieui vel aliquibus individuis, adiunetum eum ymaginatione eiusdem motus, redditeandein ymaginationem motivam individuorum extra positorum per radios qui ad ea transmittuntur32 eum·effeetu motiisk • Oportet quoqùeS3 desiderium esse intensum ut effeetum motus habeab ètJm aÎiis que exigtJntur. Que enim negligenter exhibentur ad effectum motus qui intenditur non suffieiunt.

Fides quoque de effeetu futuro est aeeidens quod eum premissis est neeessarium. Qui enim de effeetu desperat voto S4 frustratur, lieet et alia fuerit sapienter exeeutusS5. Est 'enim fides sive spes firma super eventti desiderato robur et fuleimen desiderii, iuvans ipsum desiderium ad effeetum sieut aptatio36 seamonee iuvat eam ut laxet eum est danda ad medieinam.

Hoc autem est diligenter notandum quod premissa etiam co ni une ta non faeiunt rem suffieientem ad motum indueendum per suos radios in res distantes.

y maginatio enim eum desiderio et fide intus in spiritu hominis for-mantur37. Unde nonhabent aetualem existentiam sieut res exp anse in locis, et ideireo per se non eonsequuntur éffeetum sine aliqujbus aliis adiunetis in aetuali existentia, forsan 36 raro.

Opus autem exterius vel ipsius ymaginantis vel alterius est aeeidens quod eum premissis eoneurrens faeit motum39 in materia extra posita sieut a multis eompertum est, iIt igitur res in animo eoneeptà in aetum exteriorem in mundo exeat, aeeidentium aetualem existentiam opere

seeundum quoq ea per operatos40 pJJ,t!lt posse provenire. Sunt autem operum duo genera per que, exhiliita sieut oportet, res in

(29) adiunctum] adiectum Os. (30) admixta] adiuncta y E. (31) que ... constituit] ut .... constituat Pa L Br Or P2 E : que om.Pl. (32) transmittuntur] mitt untur Y transmittu_ntur corr. P2. (33) quoque] ergo Pa L Or pl P2 E. (34) voto hic mutilus desinil textus

(36) aptatio] (38) f. et r.

cod. Pl. (35) executùs] prose cu tus t. 'Br : asse cu tus Oh. adaptatio y : appositio Od Oh. (37) formantur] formatur Y. add. Os. (39) motum om. Pa L Br. (40) operatos om. L Br.

(k) Cf. Errores philosophorum, X, 7. Ulterius erravit quia non solum formam imaginatam voluit habere causalitatem rem extra, sed credidit quo ipsi desiderio spiri,tualis substantie obediret materia quantum ad susceptionem forme. Quod totum patet ex capitulo De promoventibus effectum motus (ed. cil.; p. 50 et 150, p. 51).

DE RADIIS 233

proeeqit in aetum, seilieet oris loeutio, manus operatiol. A.hqulS emm s.erm.o est42 qui ho minis prolatus eum ymaginatione et fide desldeno proferentls IDterdum faeit motus individuorum

ID mundo. Hoc quidem erebris experimentis est ,probatum adeo quod. fere nationes verba proferunt

qmbuseredunt motus IDduCl ln res al,lquas elementares. Upde preees Deo et spiritibusm et diversis ereaturis fiunt propter

et malum excludendum per motus rerum verboruIn ID lpsas IDtroduetosn• Verum eum verbis alia eoniungi in

plerlsque neeesse est ad effeetum43.

<Cap. 6 >. De virtute verborum1

Quia8 igitur verba ereduntur ab hominibus effeetum motus eontinere d.e hoc dieimus quod voees in aetum produete radios faeiunt

et et suis radiis operantur in mundo elementorum SlCUt et aha mdlvldua. Et eum innumerabiles sint differentie VGeum

aetualiter prolata suum habet effeetum in rebus âliis rlbus, effeetu aliorUqi2, etsoI'tite sunt voees suum effeetum a eelestl armoma, SlCUt et herbe et res aliea, et3 similiter effeetus3 quali-tatem valde divers am in diversis.

(41) a. e, operatio add. Os. (42) est omo Os. (43) efT. motus optinendum add. Pa L B'r.

(I) Hunc fitùlum p:debent codd. Os bd : De virtute verborum et de efTectu orationis tradatus «Errores phllosophorum •. 1

(2) aliarum L Br : aliorum codd. celt. et efT. Pa L Br. .

(3) et sim. efT. : et om. Or P2 : sim.

(1) L'auteu: ici le sujet des chapitres suivants, dans lesquels il traite des formules magIques, pUIS de la fabrication des talismans.

(m). preces ... spiritibus; ce terme peut désigner les 'anges ou les Jïnn . cf. note d ch. sUivant. ' s u

Cf.: philosophorum, X, 8. « Ulterius erravit, ut patet ex eodem capitulo qUia credldlt quod pre ces fuse Deo et spiritualibus creaturis prodessent ad

bon,um exc1udendum malum naturaliter non quod propter tales preces Deus bona ab ipsis verbis et ab ipso desiderio, cum precamur Deum,

derlvantur alIqUi radu qUi naturaliter efficiunt quod optamus • (ed ci! p 50 51 n 151 153). . .,. , ,. ,

(a) Il des planétaires et zodiacales ainsi que des pierres liées aux astres par la Su: la botanique et les lapidaires astrologiques, cf. A. J. FESTUGIÈRE, La RévelatlOn d Hermes Trismégiste, I, L'astrologie et les sciences occultes 19,44, p. 137-180; les ,lapidaires dans le monde.arabe, cf. M. ULLMANN: Die Natur-und Gehelmwlssenschaflen lm Islam, p. 112 sqq" 418-426; pour l'antiquité, cf. Offenbarungszauber, l, 117 sqq., 143 sqq.

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234

Vocum enim quedam confortant opérationem Saturî1ib, alie lovis, alie Martis alie Solis, alie Veneris, alie Mercurii4, alie Lune. Item que dam concordant cum quibusdam ymaginibus celi in efTectu'5, alie éum quoniam voces prolale pfbmovent virttitem et .opera6

in mùndoelementorum, alie Tauri, a:lie Geminoruni, ahe Cancfl, ahe Leonis, alie Virginis, alie Libre, alie Scorpionis, aIle Sagitta.rii, alie Capricorni, alie Aquarii, alie Piscium7, alie ymaginum III spera stellarum fixarum depictarumc, propter quod evemt quod quedam voces

in una constellatione et d,6minio8d habent suum efTectum, et alie in alia.

Item quedam voces habent efTectum super ignem, alie super aerem, alie super aquam9, alie super terram10. Item quedam voces prolate habentll efTectum super animalia, alie12 super arbores: habent efTectum super unam speciem animalis vel arbofls, ahe super aham. Item quedam voces13 hqbent super unum genus accidentis, alie super aliud.

Item que dam voces :habent potestatem in uno tempore" alie15 in alio. . l' 18' l' 19 lt Item16 quedam habent potestatem III uno17 loco, a le III em

quedam habent efTectum per se, alie vero tantum cum Jtem20 quedam habent unum21 efTectum22 uno modo prolate, ahe allo

(4) al. Ven. al. Merc.] al. Merc. al. Ven. Y. (5) inefTectu],in'efTectumPaLBr: (6) et opera omo ad Oh. . .... (7) P!scium] Piscis Pa Or P2-al. Gem ... al. Pisc.] aL et SIC de alus Slgms L Br. (8) dominio] domo B. (9) s. aer. alie s. aq.] quedam s. aer. quedam s.

aq. Y. (10) alie super terram omo y (corr. in marg. P2). (11) h. suum add. L Br. (12) alie] quedam Oh Or. n3) voces omo Y. (14) potestatem] efTectum Pa L Br Or : omo ad P2. (15) alie] quedam P2.

(16) voces h. p. super ... Item omo ad Oh (17) tempore ... in uno omo Or (homoiolel.). (18) ahe] quedam ad Oh. (19) alie in alio omo P2. .. (20) quedam h. potestatem in uno loco... cum prolate. Item omo Pa L Br

(homoiolel.). (21) unum omo Y ad. (22) efT. III U. m. add. Y. (23) a. in a. acjd. Pa L Br.

(b) De nombreuses formules magiques des .invocations aux pl?nètes et aux signes du zodiaque j ou des recommandatIOns d àssoc!er les formules • lllcan-tamenta 1 à tel ou tel astre. Dans le monde arabe, de beaux exemples de prières aux planètes se. trouvent dans Picalrix, éd. RITTER, p. 202-225 j trad. RITTER-PLi;:SSNER, p. 213-237. .. ..

(c). Il s'agit des paranàlellonla, figures des décans et des constellations qUi viennent à l'horoscope, c'est-à-dire qui font leur ascension en même temps que 1 ascen-dant j ils sont décrits en grand détail dans le sixième chapitre du Ma'shar j et c'est sans doute aussi une allusion aux figures des constellatIOns stellaires, connues des Arabes par Aratos et Ptolémée.

(d) in una constellatione et dominio j sur le thème Aslrologie grecque, p. 256, 390, 586 j sur le • domimum • ou clironocratone, cf. Ibid., p. 491-506.

DE, RADIIS 235

modo24. Item quedam hapent efTecttIm tantumsemel prolate25, alie non nisi pluries; item quedam per se, alie26 vero non nisi cum opere aliquo27.

Sed et aliis multis modis28 difTerunt voces in suis efTectibus, omnibus autem sunt sue potestates29 aUribute a30 cêlesti armoilia que 31 res mundi elementaris dispensat secundum su am diversitatem.

Ad efTectum autem habendum exigitur semper intentio proferentis cum ymaginatione forme quam per vocis prolationem32 desiderat ven ire in materiam àctualiter33.

Post hoc sciendum est34 quod cum35 omnes voces in actu existentes significent36 totam rerum universitatem37, quedam tamen expressius significant quasdam res quam alias, et hoc in aliquibus est compertum evidenter.

Significantium autem quedam significant3S naturaliter, scilicet secun-dum exigenciam cOIVplexionis proferentis, ut voces avium et brutorum animaliume. Tales siquidem voces, licet habeant efTectum sicut et alie per suos radios, earum tamen efTectus non est ab hplIJinibus COqlpertus ni si in quantum ipse actualiter prolate39 excitant animum. alterius avis vel animalis audientis ad aliquid40 comprehendendum41. Compertum est enim quod lIllUIIJ brutum animal vocat aliud et quod dolorem exprimit et gaudium per quasdam voces quas emittunt42. Habent etiam43 tales voces semper et ubique efTectus similes, nisi per ip.obedientiam fuerint impedite. Unde de taribus vocibus hic non disserimus.

Sunt autem alie voces signi(icative rerum per impositionem hominum, licet et hee ab armonica44 dispositio,ne significationemf • Quia

(24) modo omo Oh Or. (25) (Item) quedam per se j alie tantum cum aliis prolate, quedam mio prolate,

quedam alio j quediull sèmel taIitüm prolate sic compendiose scripsil Oh. (26) quedam ... alie] alique ... alique ad : vero om. Oh ad. (27) aliquo] quodam Y. (28) Il}odis omo Pa LBr. Or. (29) potestates] potestatis Y. (30) a omo Os. (31) que] quo Os. (32) per V. prolationem] pro v. prolatione

Pa L Br. (33) actualiter] actualem Pa L Br. (34) est omo Pa L Br. (35) cum omo Y. (36) significent] significant L Br Or. (37) tiniversitatem]

universalitatem Pa. (38) significaht omo Pa L Br P2. (39) ipse act. prolate ad Oh : ipsa act. prolata codd. celt. (40) aliquid omo Pa : ad aljquid omo L Br.

(41) aIt. animalis vel aIt. audientis comprehendentis L Br. (42) eInittit Pa : emInittunt codd. celt. (43) etiam] enim B Pa L Br. (44) armoniaca Os P2 : armonica codd. celt.

(e) La comparaison des cris des animaux avec le langage humain est un lopos d'origine stoicienne, que l'on remarque notamme'nt chez Nemesius, De na luta hominis, C. l, ainsi que le note W. JAEGER, Nemesios von Emesa, 1914, p. 105. P. KRAUS, Jabir et la science grecque, p. 244 et n. indique que Jii.bir et les lkhwiin développent cette comparaison.

(f) Sur les noms • célestes " cf. introd., p. 000.

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236

enim homo suam habet supstantiam et omnia sua. accidentia ab ipsa in hoc et hoc tempore, habet quoque ab eadem dispositionem vocandi hominem hoc no mine et asinum illo, et sic de aliis in hoc loco et in hoc tempore. Et quia diversorum locorum et temporum homines su nt informati qualitatibus in suis unitatibu$ regitivis" secundum sue complexionis exigentiam diversas voces ressignificandas. Descendit ergo ab armonia primo, et per eam ab homm:Um comp eXlOne , . 1 . 46 talis vocis impositio ad talem rem significandam. Vox aute!ll facta47 significativa per impositionem et consuetudinem hominum deducla ad significandum proprietatem ex hoc reeipit q\,Iaw48 antequam significativa heret non habebat. , Ex quo fit quod radios ;llterius modi emittit cum actualiter quam faceret cum49 sine significatione permaneret quantum ad hommes. Unde contip.git quod alium motum ingerit in materiam 50 quam prius faceret.

Hoc tamen advertendum est quod quelibet vox in actum 51 prolata habet suam propriarp. signiflcationem ab armonia commissam, quam non mutat dum eadem vox 'permanet; quod est in eterhum1 sicut species her-barum, suas habent pro prias virtutes ab eadem concessas quas non perdunt dum durant species; verum voces sic habentes suas .pr?prias significationes52 ab armonia eas variànt in effectu vanahonem nature sue et m,aterie quam significant. Unde fit quod radll earum quos emittunt cum proferuntur quandoque faciunt motus in mate-

". M d riam53, quandoque non, et quandoque malOrem_ n:otum , oque minorem secundum diversitatem nature sue et materle que pahtur a voce cum profertur. Sic igitur omnis vox que significat per impositionem hominum significat quoque per impositionem55 armonie, licet frequentius aliud vel aliter per hoc quam per illud.

Cum autem in. vOCe impositio significationis ab armonia facta et ab ll.9minibus, geminatur 'V:irtJl.s significationis illius vocis. Si enim hoc nomefi, homo, ab' armonica 66 dispositione haberet signifièationem hominis, sicut habet57 ab impositione homjp.um latino-rum g, operaretur suis radiis in materiam cum fuerit prolatum virtute

(45) diversis] univers-;:al>ibus que sunl scilicet volunlas desiderium spes et sic de aliis add. Br.

(46) ab homo complexione] ad homo Y,. (47) facLa Pa L.Br. (48) quam] qilod Pa : omo L : qm Br. (49) cum], SI Y. . (50) III maler1am

Os Oh : in materia codd. cetl. (51) in actum] in actu Od L P2. (52) V. sic h. suas pro sign.] V. pro sic h. sign. Pa L Or P2 : V. sic pro suas h. sign. Br. (53) in materiam Os : in lJlateria codd. cett. (54) m. et q. add. Oh Pa L. (55) hominum ... jmpositionem omo L Br ·(homo,iotej.). (56) a"'Illoniaca Os : armonica codd. cett; (57) habet om; Pa L Br.

(g) ab impositionehominorum latinorum. Ceci est apparemment une transposition intelligente du traducteur. '

DE RADJIS 237

duplici, sciI,icet patur;ïli et et sic fort.ius in effectum 58, et idem est de omnibus aliis.

Fit autem ta lis significationum concursus tum casu 59, quantum ad vulgi qpinionem, tum certa60 humana ratione.

liomines enim aliqui61h secreta nature tam superioris quam inferioris perscrutantes, per ceJestem dispositionem comprehensl,lm .mllJta in mundo elementorum unqe norp.ina et adulte-rorum1 et aliorum, que seire voluerunt ,per celestem motum sepe investi-garunt per artem quam in huius ,mirabili inventione exquisierunt62k, et per eamdem vocum et nominum formas ad motum in rebus faciendum efficaces invenerunt.

Fuerunt autem et alii horoi,nes adeo felici complexione prediti ut aliquorum nominum63 naturalis efficacia eis i.n notitiam per rationem vel per64 intellectu.m deveniret, bona complexione eorum cognitionem rectificante, et hoc in sompnis frequentius1, quandoque etiam in vigiliis. Opi.nio etjal1l65 multorum est substantias incorporeas hominibus multa revelare que nec sensu nec ratione fundata in sensu nota fiunt. Casu autem aliquorum verborum vir,tutes veniunt in notitiam aliquorumm, qui eum multa experiuntur, aliquid de,66 expertis sic ut67 iIl pluribus

(58) in elTectum] in elTectu Os. (59) casu] usu Pa L Br. (60) certa om. Pa L Br. (61) aliqui Os B Od : aqui Oh : antiqui Y. (62) exquisierunt]

y. (63) nominum) hominum y Oh. (64) per om Oh Pa L. (65) etiaml quoque Pa L Br. (66) d. ipsis e. add. Pa L Br. (67) ut omo Pa Oh,

(h) Faut-il lire aliqui ou antiqui 'l C'est l'un des cas où l'absence de l'original arabe est regrettable. Nous conservons la leçon du manuscrit Os et de la première famille, en raison de , alii • au paragraphe suivant. .

(i) Il s'agit vraisemblablement des 'Interrogations., qui sont l'une des branches de la pratique astrologique; l'astrologue expérimenté appelé en consultation examine li! configuration céleste et fournit une réponse appropriée. les 'questions t posées la recherche des voleurs et .le!! soupçons des maris trompés sont des lieux communs. L'astrologie n'est du reste pas la seule méthode d'enquête judiciaire: la géomancie, la scapulomancie, la lécanomancie, la catoptromancie lui font concurrence; pour la catoptromancie, cf. A. DELATTE, La catoptromancie grecque et ses dérivés, en particulier p, 25, monastiques; les couteaux à manche d'ivoire. Recrei{ .... Cl. Brunel;p. 19"32. . .

(k) Sur la divination astrologique dans Il).oJ}<!.e arabe, cf. T.FAHD, La divination arabe, p. 225 sqq.

(1) Vaqteur· énumère ici plusieurs manières de trouver des «n9ffi,iJ!-1! •. et formules adéquates. La première est le b9n usage d.e vraisemblablement par la méthode des ,interrogati,ol}§.; la seconde est, réservée aux hommes doués d'une heureuse complexion, qui accroit leurs facultés intellectuelles; ],insp,iration.leur vient souvent en songe.; sur l'oniromancie arabe, c(. T. op. cil., c. 2, p. 247 sqq.

(m) Selon une opinion cQlJlmune, la révélation peut venir des ,c substances incor-poreHes ., o,u jinn, mais Kindi ne parait pas très enclin à. cette source irrationnelle de connaissance, non plus que la dernière éventualité: le hasard.

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quod cum experimento deprehenditur, sic universaliter68 contingere credit qui instantiam in singularibus non vidit.

Quocumque dictorum modorum verborum forme in notitiam dev'eI!e-rint cum virtute eis attributa, si 69 debitis locis et tém,poribus, cum intentione exacta et sollempnitate prolàta fuerint, faciunt motus et impedimenta wotuüin in materia convenienti, per radios ab ipsis prolatis exeuntes ad materiam per ipsa passibilem natura sua, et sic fiunt prestigia in elementis et motus tum locales tum alterius modi in individuis et impedimenta -motuum. Sic itaque generantur aliqua70 animalia et éor-rumpuntur et interdum arcentur71 ; interdllrU attràhuntur, et alia huius., pIodi que vulgo videntur mirabilia.

Talium autem verborum quedam sunt si'gnificativa rerum apud homines illius loci in quo proferuntur, alia autem nichil 'significant secundum homïnum impositionemD • Que autem carent significatiolle apud proferentem, si efIectum sortiuntur quem72 intendit proferens, hoc liabent ex sua natura sibi data ab armonia, sicut virtus est insita plantisoab eadem.

VerJ;>a auteqi significativà quandoque iunguntur73 grammatice, quan-doque sine ratione artis grammaticeP• Et que sine ratione coniunguntur74; si efIectumsortiuntur quem75 intendit proferens, hoc habent ab76 armonia sicut et non significative voces.

Que autem per artem grammaticam coniunglJntl,lr, ;=lut faciunt or a-tionem perfectam aut imperfectam. Si iinperfectam, ab armonia descendit eorum virtus, s.i quàhJ, l),abent, sic ut et vocum non significantium77 per horî;tiimm impositionem78. Si autem verba coniuncta fuerint in modum79 orationis perfecte, erit illa oratio vel indicativa vel imperativa, vel

(68) univers aliter) utiliter Or : naturaliter Od. (69) si) sic Os: (70) aliqua) multa L Br. (11) arctantur Y : arct. et add. L Br. (72) quem] quantum Y. (73) iunguntur] coniunguntur L Br. (74) PaLBr. (75) quem]quantumPaOrP2. (76) ab] ex Y. (77) significantium] significativarum L Br. (78) positionem Os B. (79) modum] vim Y. '

(n) Les c verba non significativa. peuvéht être des onomatopées, des séries de voyelles, comme dans certains papyrus magiques, ou des séries dè phoiièmes; de nombreuses recettes antiques et méqiévales ·présenteritdes asèma onoma!a ou ephesia grammata. Cf. PREISENDANZ, Papyri graecae magicae, 1-11; HOPFNER, Griechisch-Aegyptischer Offenbarungszauber, l, p. 185 sqq. DELATTE, A'necdotd' Atheniensia, l, passim; F. DORNSEIFF, Der Alphabet in Mystik und Magie, 2te Auflage, 1925; Die Vokalreihe im Zauber; p. 35 sqq., et p. 38 sqq. sur les asèma onomata; cf. aussi JAM-

De mysteriis, VII, 4 (éd. et trad. Éd. des PLACES, p. 191-192). (0) Sur la botanique astrologique; cf. A. DELATTE; Herbarius, 1938 et A. J.

FESTUGIÈRE, La Révélation d'Hermès Trismégiste, l, p. 139-160. (p) Les formules composées de séquences de noms ou de mots qui ne donnent aucun

sens apparent ne sont pas rares dans les recettes magiques.

DE RADIIS 239

optativa vel deprecativa, vel obsecrativa vel execrativa, vel alium loquentis afIectum80 ostendens.

ltem profertur quandoque psallendo, quandoque cantandoq. Item ta:Iis81

oratio quandoque componitur metrice, quandoque prosayce. Iten:,l. quandoque profertur recte, quandoque retrograde r. In Olimi dictorum modorum inveniuntur orationes alique efficaces ad ip,otum vel impedi-mentum82 inducendum in aliquibus individuis, si euIrr exaeta solempnitate proferuntur, et su nt inventidieti modi pronunciandi illis modis quibus ipsas Ol:ationes diximus inventas esse.

quo que iexperimentÇ> compertum est quod interdum indieativa oratio falsa efIectum habet sicut et vera. Invocatio quoque rerurn ymagi..: natarum, non hàbentium aetualem existentiam, quandoque operatur. Obs.e<;ra,tioquoque facta rebus non existentibus m6tum indueit in rebus multotiens.

Omnia enim83 verba, sieut pred,iétum est, prolata aliquam faciunt immutationem in omni mate,ria elementari, sed tunc maiorem cum inten-tio proferentis accedit, et adliuc maiorem si opus fiat quod ad efIectum exigitur pex .:naturam. Ista igitur semper motum vel ünpedimentum faciünt in individuis, sed tune demum àb: hominibus84 euratur, cum aliquo sensu motus vel impedimentum pereipitur. Tune, enim bonum vel malum ex illo,motu vel impedimento proeedit ei qui verbis hae.intentione utitur. Motus autem quos verborum prolatio facit suis radiis in individuis, si sensu non fiunt85 pereeptibiles, bonum vel malum non faeiunt. talis prolatio87 non habere effeetum iudieatur, propter efIeetu,? P'trvitatem que ab hominibus non ,curatur.

Omne autem verbum, immo88 omnis vox, taIp. significativa quam non

(80) affectum Pa : effectum B Od Oh L Br P2 : oillcium, Os; (81) talis omo y Oh. (82) vel i!llpedimentum ind.] vel impediendum vel ind. Pa L ; v. impediendo vel

inducendo Br. (83) enim] etenim Pa L Oh. (84) hominibus] omnibùs Pa P2. (85) fiunt} fuerint B Od Br Or P2 : fuerunt Pa : fuerant L. (86) unde omo Os. (87) prolatio] oratio y. (88) immo] et L Br.

(q) psallend6 . .-. cantando. La formule m!!gique fait partie d'une liturgie et elle est généralement psalmodiée ou chantée, à moins de recommandation eq sens inverse pour certains cas, où le «murmure t est de rigueur. Cf. Th. HOPFNER, op, cil., l,p. 199 sqq. Sur les incantations, cf. R. HEIM, Incanta,menta graeca-latina - Jahrbüchei- für class. Philologie, Suppl. 19 (1893), p. 522-585; A. DELATTE, Herbarius, p. 90' sqq. Sur les incantations chez les cf. E. DOUTTÉ, Magie et religion dans l'Afrique du Nord, p. 107"108.

(rl L'inversion, surtout pour les formules écrites sur des amulettes et phylactères, est un procédé fréquent; cf. F. DORNSElFF, op. cit., p. 56, 63, 177; R. HEIM, op. cit., p. 527, 530; A. DIETERICH, Rheinisches Museum 56 (1901),'p. 98; L. BLAu, Altjüdische Zauberei, Strasbourg, 1898, p. 85, 147; E. DOUTTÉ, op. cil., p. 151 sqq. - Au sujet des gestes, par e:lçemple marcher à reculons, cf. A. DELATTE, Herbariu8, p. 63-64, 141.

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significativa, su am habet materiam ab armonia datam in quam operatur cum profertur cum debita sollempnitate, sicut predictum est, adeo quidem quod si intentio proferentis respiciat aliam materiam quam verba querunt naturaliter, cass\!. !panet verborum prolatio, ut in pluribus_

Materia autem in qua verba· operantur rp.agis propria est89 aer et sub-stantie hab entes plurimum aeree nature_ Voèes enim su nt forme aeree B

propter quod ipse sunt magis operative in aeria- materia quam in alia90_

Preterea aer est facilioris impressionis quam alia elementa, propter quod voces plus habent in aereis corporibus et qualitatibus quam in corporibus et qualitatibus aliorum licet et in hiis quedam verba effectum sortiuntur_

Ex hac causa est quod verba que dam rite prolata inmutant sensus91

animalium, et precipue hominum_ Spiritus enim ho minis est aeree naturet ; unde de facili recipit inmutationem per verba sicut et aliunde, et ex 'hoc est quod per prolationem quorumdam verborum apparent ymagines in speculo consecratov , et hoc est quod voces quandoque audiuntur non prolate ab 'homine_ Ex hoc quo que est quod ad9Z àliquoruin verborum prolationem in homine, adiuratoXformantur extranee ymagines in yma-ginatione et ratione et memoria.

Ex hoc etiam est quod per verborum prolationem inmutantur diverse passiones in animam93 hominis, scilicet timor, spes, gaudium, dolor, et fiunt hec in' aliis animalibus similiter_

(89) e. ut. a. add, Pa L Br. (90) in aeria materia q. in alia] in aeream materiam q. in aliam Pa L Br. (9l)sensus] sensum y Od. !:ld] per B Pa L Br E. (93) in animam] in anima Pa L BrP2.·

(s) Le sens de l'ouie est lié à l'élément air; cf. NEMEsIOs, De nalura hominis, c. 6. (t) Le «spiritus. est le pnel,lma stoïcien, dOJ.lt la doctrine est conservée dans la

médicale galénique; le médecin et philosophe Qusta ibn Luqa, un peu postérieur il. Kindi décrit le pneuma dans son traité: De la dilTérence de l'esprit (rüi), = pneuma) et de l'âme, comme un corps subtil qui !l. sa source dans "Je cœur; l'esprit vital émane du cœur et se nourrit d'air; l'esprit animal, qui vient du cerveau et produit le mouvement et la sensation se nourrit de l'esprit qui se forme dans le cœur, cet esprit vital qui se nourrit d',air. (Nous utilisol!s la nouvelle édition arabo-Iatine préparée. par A. d'Alverny, et que G. Troupeau et nous-même avons complétée après sa mort.) Sur là théorie, du pneuma dans les écoles médicales cf. G. VERBEKE, L'évolution de la doc!rine dU'pneuma flu slolcisme à s. Augustin, 1945, ch. 2, p. 175 sqq. Une définition du pneu ma analogue à celle de Qusta ibn Luqa se trouve dans Picalrii,;op. cil., p. 186.

(V) Cf. intr'oduction, p. 145, sur la catoptromancie ; il faut ajouter pour la méthode usitée en Afrique du Nord le« miroir d'encre. décrit par E. DouTTÉ, op. cil.,'p .. 388-389. - La c consécration d'un 'objet destïné à.la divination. doit s'opérer àvec des prières et formules àccompagnées souvent de fumigations appropriées.

(x) JAMBLIQUE, De mysleriis, III, 14, fait allusion aux phénomènes de fascination .ou d'h!l.UUÇilll\tioll qui- p'euvent être provoqués par des incantations, associées à la .èOIi.templàtion d'une surface lumineuse (éd. Ed. des PLACES, p. U8).

DE RADIIS 241

VQhJ,!J,tas qlJoque hQmiIiis ex prolatione verborum inmutatur94y ut appetat aliquid quod per cursum voluntatis naturalis non appeteret. Sic itaque principum dilectio95 per prolationem verborUIJ). adquiritur, et mulieres ad amorem aliquorum incenduntur96z , et generaliter omnis ani-malis virtutis species in omni specie animalis per verba prolata cum

in extraneum motum potest transformari97 et diri-gitur motus ille in aliquem modorum per armoniam, sicut et fit per armoniam prestantem vim verbis illis ad effectum thematis&.

Spiritus igitur ho minis vel alterius animalis, taliter inmutatus98 , facit in suo subiecto voluntatem movendi meIIlbra aEquo locali vel alio quam99 pril,ls non nec haberet, si verba illa prolata non essent. Ipsam etiam vo1untatem alterant verba, sicut predictum est.

Hinc est quod scorpiones expelluntur a locis suis per verba, et lupi et leones, et mures et musce, et hoc modo quandoque advocantur1 aniIIlalia et aves ad aliquem locum et expectant captionerpb. In omnibus enim

, (94) inmutatur] mutatur L J3!'. (95) p'rinclpum dilectio] dilectio omo Od : principium dilectionis Pa L Br E. (96) incenduntur] accenduntur Y 'E. (97) transformari] transmuta'ri Y E. (98) inmutatus] mutatus Y. (99) quam] quem Od Or P2. (1) advocantur]

vocantur L Br.

(yj Cf. Errores Philosophorum, X, 9 : c Ulterius erravit quia credidit motus voluntatis subesse corporalibus creaturis, ut puta supercelestibus corporibus, ut patet ex capitulo De virtute verborum et de effectu orationis (éd. cil., p. 50, 51).

(z) Les formules à but érotique sont fréquentes dans les recueils de recettes, plus nombreuses que celles destinées à satisfaire l'ambition; pour la magie byzantine on trouve de nombreux exemples dal1s les Anecï!ola Alhen'ie,nsia, l, éq .. par A. pour,la magie arabe, nous avons le traité des talismans attribué à Thabit ibn Qurra; il n'est connu en arabe que par une citation du Picalrix ; cf. M. ULLMANN, op. cil., p. 424, mais il subsiste dans des traductions latines médiévales éditées par F. CARMOpy, The aslronomical works o{ Thiibil b. Qurrah, 1960; néanmoins, en ce cas, il s'agit de recettes d'images astrologiques et non de formules, du moins le texte ne les indique pas; v. ch.,6, recette de talisman (statuette)p,our gagner la faveur du souverain; ch. 7, recette de fabrication de statuettes astrologiques pour l'amour (éd. CARMODY, p. 18S-lin); cf. Picalrix, trad. RITTER-PLESSNER, p. 37, p. 260 sqq, en part. 267-269, exemples de formules et. recettes érotiques, p. 227-229 recette pour gagntlr la faveur royale'; }<;. 'DouTTÉ, Magi'ê el religion en A{rique du Nord, p. UO sq., 253 sqq. sur les formules et talismans amoureux; p. ,257-258 : entrée chez les grands et les rois.

(a) ad elTectum thematis. est un terrp.e technique d,'astrqlogie (qu.e les I,.atins ont pu apprendre éhez Firmicus Maternus) ; il s'agit du thème de géniture, ou image du ciel à un moment inâivisible ; cf. BoucHÉ-LEcLERcQ, op. cil., ch.·9, p. 256 sqq.

(b) L'expulsion des animaux nuisibles est un des buts pratiques des opérations magiques. Dâns le traité des talismans de Thiibit ibn Qurra, on trouve une recette de magie astrologique pour chasser les scorpions; cf. ed. cil., p. 181 ; cf. aussi E. DouTTÉ, op. cil., recettes .pour écarter ou détruire les animaux. nuisibles, P.I 236.238 ;, il y a en sens contràire des recettes .. pour favoriser la chasse et la pêche; cf. DouTTÉ, op. cil., p. 262-264. Cf. aussi J. BIDEZ, F. CUMONT, Les mages hellénisés, 1938, l, p. 148-149, au sujet de la magie opérant contre les .animaux nuisibles

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talibus, aut voluntas naturalis sequitur motum spirituum incantati animalis qui per verba factus est, aut ipsa voluntasin se ipsa alterationetn recepit2 , pet verbà trailsformàta in 3 formam ilovam qilam pér clirsum naturalem non haberet.

Licet autem verborum effectus sit maior et facillor in spirituali materia4, verumtamen verba cûm debita sollempil.itate prolata effectum et proprietatem inmutandi omnia elementa in aliquas' formas novas, et hebetandi naturales suas formas ne faciant quod per solitum cursum5

factura essent6C •

Terra enim, cum sit naturaliter frigid'a, per vim verbo!,um 7 calefit et calo rem retinet. Aqua quoque, que ponderosa corpora per naturam su am intra se recipi permitÜt,per vim verborum quorumdam ista natura privatur, et fit quod ferrum super aquas8 natat. Aer quo que ,p'er verba a flatu cessat et a pluvie generatione. Ignis etiam a combustione cessat per verba, combustibilibus ei applicatis9 •

Ex hoc est quod ponderosa corpora per aerem multotiens deferuntur pre ter solitlim nature cursum. Levia quo que vi verbdrum inferius descen-dunt, et fiunt fulgura et coruscationes et et tenebre et alia ,elewen-torum accidentia. In omnibus autem radii a voce procedentes ad rem ipsam dant vel privant eam per su am armonicam proprietatem aliqua forma quam alias haberentl°, sicut predictum est, et sicut in adamante apparet evidenter qui ferrum privat naturall descendendi, ad centrumll ,

,dum ei applicatur.

, Cum igitur voces significative per impositionem hominum in modum perfecte orationis coniuncte profer,untur, ex coniunctionel2 multo6ens -effectum sortiuntur per radios suos quem disiuncte13 prolate non habent,

(2) recepit] recipil Oh Pa L. ,(3) in] per Y. (4) in sp. m.J in spirilu vel in sp. m. Pa L : in spirilu el sp. m. Br: in spirilu Or

P2 : -quam alia maleria add. Y.. (5) curs. suum add. Oh Pa L Br. (6) essent] erant: Pa L Br. (7) verborum] elemenlorum L Br. (8) aquas)" aquam Pa L Br.

(9) comb. ei applicatis] combustionibus applicala Y. (10) haberenl sic codd.,omnes: Dm. L. (11) naluraj motu Pa L Br : motum Or : super ras. ferro prestat motum ascendendi

a centro corr. P2. (12) ex coniunctione omo Pa L Br. (13) disiuncte)' distincte Pa L Br.

(c) Au sujet de l'effet des «carmina. sur les éléments, en particulier sur la météoro-logie, on trouve de, nombreux exemples dans. la tradition latine médiévale; pour la magie. arabe, on voit par exemple une' recette de charme contre les intempéries dans Picatrix, trad. Rn'TERcPLESSNER, p. 254-256.

DE RADIIS 243

sicut herbe confecte ex confectione consequuntur effectum aliquem quem non habent separate, presertim cum desidetiuîn proferentis suffragatur.

Inter omnes autem orationis speèies optativa plus habet efficacie, ut-pote que desideri4til.· indicat sua significatione et a desiderio procedit sua naturalis14 existentia, et ideo eius radii efficacius operantur înotum in competenti materia quam aliarum specierum radii.

Desiderium enimhominis in corde est quod est centrum a quo sunt omnes operationes voluntaried et habet hoc centrum suam centricame naturam, in aliquo copformem centro mundi. Ipse enim homo individua-tus pet su am complexionem f surgit conformis mundo, dum omnis mundi pars ad eius individuationeml5 operatur. Unde est quod centrum mundi modo suo facit centricitatem in omni ho mine individuo, imfuo etiatn iîi omni animali. Quare centrum homiIils régit ipsum16 in motibus suis sic ut centrum mundi suo modo regit mmidum in motibus suis, et ex hoc est quod radii a proptietate centri ho minis procedentes, scilicet a desiderio eius, slint potentiores in motu faciendo inl7 competenti materia quam radii procedentes ab aliis partibus hominis individui sive ab ipsarum proprietatibus.

Etsciendum quod unius ho minis desiderium est hatlitaliter potentius in motibus. faciendis' extra quaniàlteriüs, complexione uniuscuiusque limitante qûà:ïJ,titatém et qualitatem potestatis, etiam ubi eque intense voluntates et desideria su nt in diversis. Quia etiamlS ubi sunt equalia desideria per naturam complexionis, si unius desiderium surgatl9 in actum intensius quam alterius, quod est intensius continet efficacia'm in motibus extra faciendis.

Cum etiam adeo intensuIl), alicujus desiderium ut opera alia20 in ducat que ad effect'um sunt necessaria, cum vocum prolatione eiusdem desiderii tadii consumativam assumunt virtutem ut in rebus extra positis, et

(14) naturalis] naturali 'Pa L P2. (15) individuationem] individuitatem Y. (16) ipsum] eum Pa L Br. (17) in Dm. Pa L Br. (18) quia etiam] quare

et L Br. (19) surgat] surgit Pa L Br. (20) alia] sua Y.

(d) Pour Aristote, le cœur est l'organe central de la sensation et du mouvement provenant du désir; De part. animal. 659 b, 17-19; 665 a, 10-15; 666 a, 14 sqq. Les stoïciens donnent au cœur la place centrale comme origine du pneu ma et siege des facultés. Chrysippe parait avoir situé mênie la faculté supérieure, l'hègemonikon, dans le cœur, alors qu'il est généralement situé dans le cerveau; cf. E. BRÉHIER, Chrysippe et l'ancien stoicÎsme, 1951, p. 45-46, citant les extraits du traité de l'âme insérés dans le De dogmate Hippocratis de Galien.

(e) centrica natura : centricus est noté dans le MittellateinischesWiirt!lrbuch, avec référence aux Aphorismes d'Urso de Salerne.

(f) La complexion de l'homme est constitüée par le mélange- des quatre humeurs fondamentales, liées aux quatre éléments, l'ensemble étant dominé par l'action des corps' célestes.

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maxime in aerei;; corporibus, fial}t motus nunc maiQres nunc minores, seçundum quod tempus et alie circumstantie prOIDovent efTectum

desiderii, armonia QJnnia faciente in21 elementari materia, hinc agente, illinc vero patiente, per armonie potesta-tem formativam23•

De obsecratione igitur etadiuratione perfectil].s disserentes, dicimus quoniam homineEl, sensu usi et rationis usum per hoc consecuti, cogno-verunt' res huius mundi quasdam aliarum ca:usas existere, et etiam caus arum causas esse24 in rebus phuibus sensibilitex perceperunt. Vnde ductu25

rationisg ex sensibili condicione rerum cogqita conferentis26 causam rerum27 supreIDam esse coniecerunt, cuius condicionem scrutati ratiope, quia sensu non potuerunt28, conantes29, eam supra30 omnem condiciônem sensu sibi notificatam exaltatam, deficiente31 inteIIectu, constituerunt32

ratiQne. Quocirca nomip.a rebus sensibilibus convenientia, eidem omni-no33h jnconvenientia reputarunt, nullo nO,mine proprio ipsani nominari ,possibile esse putantes.

Verum, ut de ea sermo aliquis apud homines haberetur, quedam nO(I)jna accomodaverunt rebus sensu notis proprie convenientia, ipsi autem ;lUpreme cause omnino inconvenientia, eam voeantes, eausam eausarumi, deum deorum et dominurn dominorumk , et primum principiurp. et deum et34 ereatorem et aliis pluribus35 nominibus m,aiestatem et preemjnentiam

(21) in] intra Os. (22) eiusdem] huius Pa : huiusmodi L. ,(23),lormativm,nJ form. formarum add. Pa L Br. (24) esse] existere Y. (25) ductu] docti L Br.

(26) conferentis] inlerentis Od Oh: proferentis Pa L Br. (27) rerum omo Pli L Br. (28) potuerunt B Od : pote'runt Os Or Br : poterantPa L P2. (29) conantes]

omo L Br : cognoscerttes' Or. (30) supra] super Od Qh Plh (31) ,d,eflciente1 diffiniente Or P2. constituerunt B Od,'Pa L P2: constiterunt Os Or Br.

(33) omnino corr. codiées recentiores : monstro Os B Od Oh Pa L Or : monstrato Br : ut monstra corr. P2- an monstruose ?

(34) et omo p,a L Br. (35) pluribus] pluriwis Pa ,L Br.

(g) unde ductu rationis ... Sur la connaissance naturelle de l'existence de Dieu, cf. introduction, p. 164.

(h),omnino? inconvenientia. J,.'ensemble de la tradition manuscrite rp.édiévale porte: monstro, qui parat,t peu compréhensible ; texte a été corrigé eQ f omnina • par les manuscrits tardifs, ce qui correspo,nd 4li' reste au terme ,présenté quelques lig!).es plus bas. En l'absence de l'origiIwl arabe, nous ne pouvons faire que des cqnjectures. Si ce passage du traité ,dépend, comme il est po.ssjble, d'un texte, grec ou remanié par un chrétien, il y a peut-être lieu de rappr9cher monstro expressions simil:üres employées par le ps. Denys, epist. IX, 1 : teratolog(Çl' et leraleiaà propos f)es noms dJvins (ed. Dionysiaca, 625 et 628). La ,cot:rection f monstrato • d,u ms. Br n'est guère satisfaisante; • ut monstra • de P2 est une conjecture.

(i) Causq causarum, cf. Liber causis, propos. 1'7, é,4. p. 92. (k) Deus deorum,; cf. Pel,lt. X, 17 ; l)ominus t!PTTlinorum ; cf. PS. cxxxy, 3 ·et 26:;

Apoc. XVII, 14 (et Dominus dominantium, Apoc. XIX, 16).

DE RAD.IIS 245

signifieantibus36" euro tamen magis aceomode negationibus habeat designari ut dicatur infinitus, inereatus, immortaIisl, impassibilis et aliis no minibus in hune modum infiIlitliltiS, licet et sic equivoce cum omnibus I:ebus ali,i;; nuncupeturll!-.

Nomina ergo I).d ipsum significandum assumpta l10minum impositione, Iicet improprie, h,aJ)çnt tamen effectum aliquem ,cUro ;l.ctualiter profe-runtur; sicut et alia nomÏIw rebus impositan• Mutant enim suis

tanto ad movendum e.flîcacioribus quanto mens profcrel}tis rem credit et intendit

Fiunt igitur ab hominibus obsecrationes et preces ad Deum, dicto modq intellectum.a sapÎl;ntibus et a vulgo speculatum per sapientum doctrinam37

aut ymaginationem., it!l quod omnes fere homines, sensu et ratione usi, credunt preces verbis usitatis Deo factas sibi et aliis proficere, et inde inolevit soIlempnis consuetudo apud homines Deum adoraI).di3S et obsecrandi pro bonis et malis, hiis l).abendis, illis vero depellendis, et fiunt tales preces multotiens in efTectu, multotiep.s vero sine effectuO•

Succedit autep1 effectus cum locus, et tempus et .aIie cireumstantie suffragantur; destituul}tur effectu 39 eum deest aliquid quod necessario exigitur ut preces sortiantur. Vnde preces hominum Deo porrecte, quando intenso desiderio earent et intentione studiosa, frustra reperiuntur, eum id quod intenditur4° minime optip.etur, in

(36) maiest. et preem. significanlibus} manifestatam et preeminentem iam signifl-cationibus Pa L Br : manifestap.tem et preeminentem iam signiflcationibus Or : mani-festantem et presumentem causain sign. corr. in P,laiestatem et preeminentiam signiflcantibus P2.

,- (37) a v. sp.per sapientiam et per doctrinainel p. s. d. add. Pa L Br. (38) adorandi]orandi Pa.L Br Or. (39) elTectu] destruunt elTectum R: distruuntur elTectu Or : destit. vel

detrahuntur efT. add: Pa L Br. (40) intenditur] intendimus Y.

(1) inflnitus, increalus, immorlalis; ces termes négatifs n'appartiennent pas au vocabulaire théologique musulman, mais bien plutôt au vocabulaire chrétien, en particulier a/huna/os, chanté dans le Trisugion des églises orientales.

(m) Gilles de Rome ne parait pas avoir apprécié favorablement la théologie négative telle que la présente Kindi ; cf. ,Errores philosophorum, X, 10 : f plterius erravit circa divin a aUributa, credens talia Deo competere abusive, volens Deum inconvenienter dici creatorem et primum principium et dominum dominorum. Voluit enim quod perfectiones de Deo dicte nichil positive de Deo dicunt. (ed. cil., p. 50, 53 n.).

(n) L'emploi des noms divins dans les formules magiques existe tant dans le monde arabe que ,!:hez les Byzantins et les chrétiens occidentaux .. Sur .l'emploi des· Noms! de D(eudans les formules arabes, cf, I.GOLDZIHER, Zauber elemente im islamischen Gebet-Gesammelte Schriflen, IV (1970), p. 45-49 ; E. DOUTTÉ, op. cil., p. 199-2H ; G. ANAWATI, Le nom de Dieu:.: dan8 la magie - Éludes de philosophie musulmane, 1974, p. 394-410.

(0) Sur le sens et l'efficacité de la prière, cf. introduction, p. 166.

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246 AL-KINDI

quantum sensu cognosci potest, licet et hee aliquid opèreIitur dummodo dicentis intentio aliquatenus sufTragatur.

Verbà enim talia, sicut et omnia alia, cum actu proferuntur41 cum intentione aliqua, faciunt immutationem 'in materia suis radiis eandem materiam illustrantibus, li cet optatam non perficiant42• Cum etiam obsecrationes ad Deum ab hoininibus qui nullam Dei cognitionem sunt assecuti, dummodo optinendi desiderium afTuerit ,et spes vel fides optinendi, verba sicdictasuum habent efTectum, licet de Deo fidem non habeat qui verba dicit cum optinendi voluntate. Deum enim nullus homo -cognoscere potestP, sed talis ignorantia in dicente efIectum motus non impedit circa materiam, dummodo dicentis votum afTùerit cum alia sollempnitate que per armonicam dispensationem exigitur.

Orationes igitur et obsecrationes sunt ab hominibus circa casus contin-gentes faciende devotis 'mentibùs et intenso desiderio quia non carebunt efIectu, licet quo ad casum etiam44 quo fiunt quandoque non p'roficiant. Prosunt45 enim ad aliquid quoad nos, quibus ;ignorantia causarum facit opinionem contingeQtie de hiis que quo adcausarum ordinem ex necessi-tate proveniunt, in quo ordine constituitur quod hoc vel iÏlud precibus debeat'cum aliis cau sis evenire.

Sunt ergo precesad Deum46 hominibus necessarie ad bonum con se-quendum et malum devitandum47 propter su am ignorantiam circa ordinem armonie, in quo multotiens disponitur sic ut resnon fiat48- nisi pre ces cum aliis efTectum rei in mundo elementorum operentur.

Non est autem hoc de Deo sentiendum49 ut ipse qui est omp,ino immo-bilis precibus hominum aliquatenus moveatur, quantocumque50

proferantur. Sed, ipso deprecato, materia elementaris movetur precibus, ut phisice loquamur, que per cele stem dispositionem primo loco et prin-cipaliter talem motum 51 recipit, ut metaphisice caùseq efTectum simpli-

(41) prof. et add. Pa L Br. (42) perficiant] proficiant B Od Or. (43) proferuntur] proferimus Pa L Br. (44) etiam] et B : in Y'Od. (45) prosunt] proficiunt Pa L Br. (46) ad d. ab homo Pa L Br Or. (47) et mal. devit.] et ad malum evitandum Pa L Br. (48) fiat]] fiant Pa L Br.

(49) sentiendum] sciendum Pa L Br Or Od : de eo sciendum Oh. (50)' mov. quaniocumque] mov. «error. add. quantumcumque Br. (51) talem motum] tale moveri L Br.

(p) Sur l'àgnostos Theos dans la philosophie "platonicienne et néo-platonicienne, cf. A. J. FESTUGIÈRE, La Révélation d'Hermes Trismegiste, IV, Le Dieu iTiéonnuet la gnose. Paris, 1954, première partie, p. 1-140.

(q) La gradation «phisice-metaphisice ., montre bien que pour Kindi le domaine de la « physique ., tabi'a, est le monde des « quatre natures. les éléments, et que l'harmo-nie céleste est une cause supranaturelle ma fawq at tabi'a.

1

l'

DE RADIIS 247

citer52 'proferamus. Cum igitur obsecrationes Hunt ad Deum ab hominibus devote mentis et proclivis desiderii cum debita sollempnitate, pro aliquo motu in subiecta materia inducendo, sequitur optatus efTeètus, armonia omma 53 in omnibus primo- loco procurante:

Non àiltem solummodo ad Deum :diriguntur54 obsecrationes, sed etiam ad spiritus qui ab aliquibus hominibus esse creduntur, licet eorum existentia sensibui? hominum 55 non' sit perceptibilis. Credunt enim plurimiangelosr esse substantias incorpore as habentes potestatem faciendi nwtus in rebus elementatis. Credunt etiam hominescorpore

existentiam retinere et quandoque motus facere in hoc mundo, et ad hoc faciendum afTectllosis precibus'hominum56 induci.

Sunt autem al,ij quorum scientia et fides a sensu tantum derivatur, et ideo spirituum naturam esse non ·credunt, in aliql\Q !llodo existendi 57 qui

humanam cognitionem possit pervenire. Quod enim motus et ymagines

(52) simplicit,er] similiter Pa J:. Br. (53) omnia omo Y. (54) diriguntur] distiriguntur Pa L Br. (55) sensibus hominum] hominibus Y. (56) mundo ... precibus hominumom. Pa. (57) existendi] exeundî B : exigendi Pa L Br.

'Ir) Le rôle des anges dans le gouvernement du monde et en particulier dans le contrôle des éléments et des ph'énomènes météorologiqués est admis par les chrétiens orientaux; cf. notamment C,oSMAS INDICOPLEUSTES, Topographie chrétienne, éd. W. WOLSKA-CONUS, H, 83, 84, 97, 103; iii, 5, 32; ix, 3, 5, 7, 13-14, 16, 19, 24 (t. l, 1965, et III, 1973). D'après Cosma s, ce sont les anges qui font mouvoir les astres. -pans l'Islam, les mu'tazilites admettent que le's anges sont des esprits incorporels, capables de faire des choses merveilleuses; cf. Enc. Islam, art. malcï'ika. Les invocations aux anges sont fréquentes dans la magie byzantine ainsi que dans la magie juive. On trouve du reste parfois des invocations aux anges dans les papyrl,ls magiques païens; cf. PREISENDANZ, Papyri graecae magicae, l, p. 36" inyoc!!-tion à.un • ang,e des Pleiades ., et t. II, da,n,s des formules chrétiennes.

(s) Sur le rôle des worts, esprits désincarnés, et leur évocation dans la magie antique, cf F. CUMONT, Lux perpetua, 1949, p 78 sqq. ; Fantômes et nécromants, et ,ch. 7, p. 303 sqq. L'astrologie et les morts prématurées. - Un passage de Ja Théologie d'Aristote, correspondant à Enn. IV, 7, 15 développe ainsi ce que dit Plotin du culte des morts: "Were not men certainlhat the soul survives and does not die, this would not be their custom (vz. asking God's mercy on their dead)... They say that many of the souls that have been in these bodies ànd have emerged, from them ànd passed oh to their own world do not cease to àid those who ask their aid. The pro of of this is in the temples built for thétn and called by their names. When one in need comes to them, they help him and do not send -him bacI( disappointed " • cf. Plotini Opera, "éd. P. HENRY-R. H. SCHWYZER ; Plotiniana arabica, trad. G. LEWIS, II, p. 223. - Il Y a un culte des saints,damï lê christianisme et dans l'Islam, mais les mu'tazilites com-battent la croyàncê aux charismes et aux-dons merveilleux du wali ; cf. 1. GOLDZIHER, Muhammadische Studien, 1961, II, Die Heiligenverehrung im Islam, p. 275-378, en part. p. 372 sqq. sur les dons merveilleux du wali, et p. 373-374' sur l'opposition des Mu'tazila (version française de cette étude dans Gesammelte Schriften, VI (1970), p.140 sqq. Les chrétiens n'ont pas les mêmes objeètions de la part de leurs théologiens, et les récits de miracles des saints orientaux ne devaient pas être inconnus de Kindi.

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248 :AL-KINDI

fiunt in aere vel alib elemento vel elementato, que per naturam vulgo notam fieri non.solent,non est ex operatione spirituum, sed tantum ex con-dicione celestis armonie materiam aptante ad talis58 motus et talium ymaginum receptionem per actiones aliarum rerum corporearum eandem materiam moventium ad similitudinem armonie, ut sont orationes et nomina etetiam aliqua alia, ut herbe et gemme t .

Quecumque'autem super hiis fuerit fides obsecrantis, sequitùr effectus59,

dummodo cum summo desiderio pronunciet et cum debita sollempflitate operis vel alterius motionis60. Et hec de obsecratione dicta sunt que est oratio deprecativa ad virtutem operativam directa ad' motumeliciendum in aliqua materia assumpta in cogitatione6l proferentis.

62Adiuratio autem est oratio deprecativa63 ad: materiam motusdirecta, condicionem tum virtutis operantis tum eiusdem inaterie exponens64•

Fiunt etenim adiutationes65 per Dei opera et spirituum, aût 'veta, aut putativa, que aut facta sunt aut putantur, et similiter ·fit adiuratio per passion es quas habet vel habuit vel putatur habere vel habuisse subiecta

ut aqua coniuratur per suam liquiditatem et per passionem consistentié qU1;lm habuit aliquando in aliquo loco secundum relationem hystorie.

Parum autem refert ad habendum effectum motus, an sint vel non sint66, an fuerint vel :pon fuerint operation es et passip.n.es pel' quas fit adiuratio, dummodo intens]Jm desiderium si t, in adiurante curn debita

(58) ta lis]' tales Od Pa Br. (59) B. hiis fueritfides obs. s. èfr.] S. hiis fiunt fides obs. s. eff. B Or : :5. biis fiunt

fidem obs. s. eff. Pa L Br. (60) motionis] mutationis Pa Br Or P2: tenlationis L. (61) cogitatione B Pa L Br : cognitione Os Od Or P2. (62) Et ita de adiùratione tit. add. Od. (63) deprecativa] predicativa Od Ob. (64) exponens] expositiones B : disponens Pa : dispositiones L Br : disposite Or P2. (65) Fiunt etenim adiurationes omo L Br. (66) vel non sint omo Os.

(t) Les vertus sympathiques des plantes' et qes pierres précieuses' ont inspiré une abondante littérature en gree et en' arabe; pour le grec, cf. surtout M. WELLMANN, Die Physica Bolos Demokrilos und der Magier Anaxi/aos von harissa-Abhandl. d. preuss. Akad. d. Wissenschaflen Phil. Hist. K{, }928, 7; pour l'arabe, cf. M. ULLMANN, ,op. cil., p. 393 sqq. et part. p. 4.02, sqq, - A. J; FESTUGIÈRE, La révélation d'Hermes TrismégisJe, l, p. 133-136 sur la sympathie des animaux, plantes et pierres avec les ,astres (avec la traduction du fragment .de de Proclus. sur l'art hiératique); p. 137-160 sur la botanique astrQlogique; p. 160-166, analyse d'un traité d'origine arabe altrib"\lé Masba'allah, qui ,se réfère à Hermes; il contient correspondances de quinze étoiles avec une pierre, une plante et talisman. P. KRAUS, Jabïr et la science grecque, P" 71-76 donne de !19mbreuses références sur les lapidaires, et not(im-ment ,sur 'les pier,res aptes à Caire descendre la pluie. Il est P9ssjple également que

ait aussi en vue les Cumigations avec les plantes, enes pierres gravées de .. signes astraux.

DE ItADIIS 249

sollempnitate. False67 enim orationes intérdum habent effectum motus in materiaper celestem largitionem, sicut et vere.

Execrativa.oratio est malorum appositio per dictionem68 ad materiam motus, sub modo loquendiaut optativo aut imperativo aut obsecrativo69 , et habent quedam tales orationes70 effectum motus, cum exacta sollemp-nitate exhibite ..

7lInterrogative orationes et enunciative laudis vel vituperii effectum habere quandoqu'e reperiuntur per desiderium intendentis, sed non su nt ita efficaces ut in pluribus sicut obsecrative et coniurative.

Preterea72 modus,dicendi quandoque operatur73 ad effectum. Multotiens enim ca.ntando74 vel psallendo pronunciatum operatur effectum quo carebit si uniformiter 'proferatur; et harlc diversitatem, sicut et alias, operatur dispensatio celestis que omnia· in omnibus' operatur per suam virtutem formativàm.

De verbis ergo' per hominum impositionem sighificativis75 sicsit ad presens determinatum a nobis adicientibus76 quod sunt nomina que dam que :pullam receperunt significationemv ex impositione humana, prolata tamen cum intentione magnum invenientur habere77 effectum. Et ex hiis quedam Dei nomina reputantur, alia vero spirituum sive stellarum sive signorum.

Dei autem nomina jdeo ipsi attribuuntur ah hominibus quia habent sua naturali existentia respectum ad Deum, non quidemquod Deum diffiniant - hoc enim est impossibile omni rei particularFs -, sed quia de ipsius maiestate79 .signum. expressius et plus aliis inso sua naturali signifi-ëàtione contineant modoSl vocibus convenienti. Et ideo talia nomina sunt in effectu efficaciorax, celesti armonia producente ea in suis proprietatibus activis cum respectu, ad supremamS2 maiestatem.

(67) Calse] facile Or P2. (68) ex. or. est mal, appos. per dict.] ex. 01". est maiorum (sic) predictionem B : ex.

est malorum oratio app. per d. Pa L : exsecratio est or. malorum app. p.er d., Qr p2. (69) aut opt. aut imp. aut obs.] ut optatio aut imperatio aut obsecratio L Br. (70) orationes] operationes Pa L. (71) De lit. add. Od. (72) preterea] propterea Pa L Br. (73) dicendi q. operatur] discendi q.

operantur Os. (74) cantando] canendo Pa L Or P2. (75) significativis] significantis Os. (76) adicientibus] adiscentibus Or P2. (77) habere omo 'Os.

(78) impossibile ... particufari] imp. tam voci universali quam 'rei particulari P2'. (79) maiestate] màniCeste y : manifestatione Od. (80) in omo Y. (81) coni. modo] contineantur ex in. Pa L. (82) supremam] summam Pa L Br Or.

(v) Sur lés asèma onomata et barbara onomata ; cf. Th. H,oPFNER, op. cil., l, p. 181-188, 194-195"; on en trouve fréquemment dans 'les formules byzantines; cl. DELATTE Anecdota Atheniensia, 1 ; sur les noms magiques dans le monde arabe, cf. DouTTÉ, op. cil., p. 103 sqq.

(x) Sur la vertu des noms de Dieu, cf. introd. p. 146.

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250 AL-KINDI

Simili modô nàmina.formantur in mundo elemento'rum ab armonica operatione, spiritibus et stellis et signis singulis sigillatim in potestate conformibusY.Unde cum proferuntur cum intentione et debita sollempni-tate, operantur in materia quo d, spiritus' et signa et stelle compares83 sui natura84 habent operarL

Alterum per alterum in huiusmodi operatur, cuin superioris operatio sit nominis comparis causa operativa cum t'emperamento aliorum omnium celestium corporum. Et ,si cul spiritus et stelle et signa85 difIerunt multiphariam in natura et opere86, sjc ,Romina diyersam naturam87 ab eis receperunt in essentia et opere88 motus in materia elementari per radios89 quos emittllht s,llper res elementares, cuni proferuntur cum90 Ïntentione !3t ii)ll debita sollempnitate. Et quorum dam talium92 notitiam consecuti sunt quidam antiqui sapientes qui 'per eoruin prolationem et virtutem cum debita sollempnitate. mirabilia mul,ta fecerunt, immo celesti et elementari nature opere suo

Et hec de verborum dicta sufficiant.

<Cap. 7 >. De figiIris l

Manualis autem operatio res elementares 'rectificat ad efIectum motus. Crebris enim ex;perimentis probaverunt sa})ientes figuras et

(83) compares] operis Pa, L Br. Or : operis corr. in compares (84) natura] p.aturam Pa' L Br PZ'Od : necessariam Or! (85) et signa omo L Br. (86,) opere] operatione Y: tempore Od. (87) nom. diversam naturam] n. divers a naturam Os : n. diversa natura PZ. (88) operatione Or : sic nomina ... et opere omo Ôd. (89) r. 'suos add. Y. (90) cum omo Os B Od. (91) in omo Pa L Br PZ. (9Z) quorund. tal.] quorimd. nominum Pa : quorum nominum L Br. (93) procur.] procreaverunt B Od. (1) 'Hune titulum praebent eodd. Os Od : De caracteris Oh : De theorica figurarum

tractatus «ENores philosophorum •.

(y) Cf. A. DELATTE, Catalogus Cod. astrol. graee. X 09Z4), Codiees Athenienses. Appendix, p. 80-8Z, rites d'adjuration des anges et démons des planètes.

(a) 'Les 'c figurae» sont des dessins QU e,mblèmes, comme ,le pentalpha 'en forme d'étoile; les «caracteres» sont des dessins qlli symbolisent un alphabet magique; les plus typiques sont les c caractères» dits à lunettes, que l'on trouve dans les documents grecs et arabes. On trouve des reproductions de dessins magiques et de caractères dans les Papyri graecae magicae, éd. et trad. PREISENDANZ, t. 1-11; A. DELATTE, Anecdota Atheniensia, l, en part. p. 10Z"104 (caractères à lunettes), et p. 405-406,641-648 caractères .appropriés aux planètes; reproduction de «sigilla t, p. 19; A. DELATTE, Catalogus.cod. dstrol. graec. X, p. 87-96, a)phabets des sept planètes, avec caractères à lunettes. Pour l'Islam, cf. H. A. WINKLER, Siegel und Charaktere in der muhdmmedischen Zauberei, 1930 (Studien Z. Geschichte und Kultur des'islamischen Orienf7); Campbell BONNER, Studies in magical amulets, chiefly graeco-egyptian, 1950,

DE RADIIS 251

in diversis ,materiis opere .,hominum exaratos2 cum intentione et debita sollempnitate loci et temporis et aliarum,circumstantiarum efIectum motus in rebus exterioribus habuisseb . Quod ideo est quia OIIlQis figura actualis, immo OIQnjs foqna in materi,a imprèssa, radios parit qui in rebus aliis3 aliquo,s motus operantur, sic,ut supra dictum4 est. Et habet unaqueque figura 5 su am naturam et virtutem diversam6 ab alia, sicut ear,um forme7 ,sunt diverse.

Quocirca sunt quidam karacteres potentiam et virtutem habentes super q\Ji!iam s\Jper aerem, quidam super aqu?m, quidam super terrqm;

quidam etiam in orjentè, alii in ocçiqènteS, alii9 in in!3hdie, alii in septeI\-trione; quidam in alto, aliilO in profundo; quidam in specie :hominis, alii in aliis speciebus animaliumll , quidam in herbis et arbustis :huius speciei, aiii' in herbis et arbustis alterius speciei. Quidam etiam karacteres cum debita sollempnitate exarati confortant operationem Saturni, alii aliorum planetarum, alii stellariIm fixarum. Item quidam cOIlcordant cum Ariete in efIectu, alii cum aliis signis, et t.otam hancI2 diversitatem circa figuras in virtute et efIectu operatur celestis armonia, tribuens unicuique virtutem suam faciendi 'motus in corporibus extra positis per radios quosI 3 emittit diversi efIectus secundum quod figure in SUiS14 formis sunt diverse, sicut supra de vocibus dictum est.

Omnis ergo figura êotporis suis radiis operatllr in alia corpora motum alicuius speciei, ,sed illa precipue talem hàbët efIêctuifi vèlluhtate hominis et opere' procedit in actum, per intentionem alicuius' motus faciendi sua loco-et tempore et aliis circumstantiis adhibitis15, secundum exigentiam demonstrationisI6 armonie.

(Z) exaratos] exoratas Y. (3) aliis omo Y. (4) supra dictum] predictum Y. (5) figura omo Os. (6) n. et V. div. ab al] nat. individu am ab al. L Br. (7) sicut ear. f.] si e. f. Pa L Br : sic enim forma Or : sicut et f. PZ. (8) quidam et. in ,Or. alii in Occ.] Et quidam habitant in Occidente Pa L Or ,PZ

(prima manu) : et quidam hab. in O.r:iept.1l a.lU ip Occ. porr. p2: q]Jid.alJ} habita,l!t in Q(:cid,eQte quigam in Oriente Br : quidam in Or. quidam in.Occ. Oh.

(9) alii] q'uidam Br. (10) alii in p.] quidam in p. Y. (11) alii in al. sp. an.] quidam in sp.ecie alioruII). aniIIlaliUI!I Pa '1;. !3r pZ: quidam in

specie ho minis al. anim. Or. (IZ) hanc] istam Pa L Br. (13) quos omo L Br. (14) suis] diversis Os. (15) adhibitis] exhibitis Y. (16) demonstrationis]

dispositionis Pa L Br.

p" 194 sqq, - Sur les dçssins magiques en Islam, V. aussiR. KRISS, H. KRISS-HEINRICH, Volksglaube und Bereich des Islàm, II, Amulette, Zauberformeln und Besch-wiirungen, 196Z, p. 74-79, et p. 81 (caractères à lunettes). Dessins et caractèrjls sont surtout employés dans.les amglett!)s ol,! phyla<;tères, soit 'écrits sur papyrus, parchemin, soit gravés sur pierres et métaux.

(b) Cf. Errores jJhi/osophorum, X, Il. • Ulterius erra:vit :volens charactere"s natura-liter habere actionem circa ea ad que ordinantur, ut patet ex capitul0 : De theorica

• (ed. cil., p. 52, 53).

l' .1

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252 AL-KINDî

Unde a sapi'entibus qUI secreta .utriusque nature percepettmt quidam caracteressunt inventi, qui cmh debita' sollempnitàte exarati effecWhi ,portant_ super morbis depellendis17 sive inducendis in homines vel alia animaliac. Similiter quidam karacteres sunt qUi', facti in debita materia et cum-debita solletnpnitate, suis radiis,depellunt lupos al,lt serpentes aut muscas a locis tam propiIiqujs quam remotis18d• Et est coinpertum quis caracter, quem habeat effectum19, que etiam solempnitas ih laciendo karactere alicuius20 figure sit adhibenda21, in aliquibus per celestem dispositionem22 demonstrantem, in aliquibus, per studentis in"dustriam invenientem, in aliquibus per spirituum Tevelatiofléin tum in sompnis; tum in vigiliis, in aliquibus Vero casuali experientia, sicut supra de verbo-' rum effectu dictum :est.

<Cap. 8 >. De imaginibus1

'Fiunt2 quoque ymagines hominum et animaliumsa divers arum specie-rum cum observatione loci et tempo ris et aliarum que in actualem existentiam sollempniter producte per4 ho minis opus theIpH aUquod intendentis effectum motus in5 rebus sortiuntur, scilicet promo-tionis yel prohibitionis, celesti armonia ymaginem taliter factam infor-r mante in virt,ute sua per suorum proiectionem radiorum6•

Et ymago, ad eius 'similitudinem, radios suos proiêit in res elementarés et eas7 movet aliquo modorum virtute radiorum suorum quam ab armonia recepit. Et speèies ymaginum divers as exigunt materias secundum quod

(17) depellendis] expellendis Pa L'Br. (18) a -locis t.r.q.r.]lam a locis p.q.a remotis 'Pa L Br. (19) etT. et add. Pa L Br. (20) alicuimi] aut cuiusmodi Y.

(21) sit adhibenda}sunt exhibende Pa L Br. (22) dispositionem] operationem 'Or P2. (1) Hunc litulum praebent côdd. Os Od. (2) fiunt] sunt Pa E.

(3) animalium] aliarum L Br E. (4) pero am. Os. (5) in am. Pa L. (6) per S. prôiectionem r.] pro 5. r. proiectione Y. (7) eas] re5 Pa L.

(c) La médecine magique fait usage d'amulettes avec des caractères; l'usage de suspendre des amulettes au cou des bêtes pour les préserver dès maladies remonte aux anciens Arabes; cf. J. WELLHAUSEN, Reste arabischifn Heidentums, 2. Ausg., 1897, p. 165-166.

(d) Au sujet des amulettes écrites ou gravées,pour chasser-les animaux nuisibles, cf. Picatria:, t'rad. RITTER-PLESSNER, p. 111-113, reprodùction de caractères à graver ou ,dessiner sur des talismans; certains destinés à chasser les souris et les mouches.

(a) II s'agit dans-ce chapitre de statuettes ou de talismans gravés ou sculptés de figures d'hommes ou d'animaux, en rapport avec l'hà'rmonie céleste, c'est-à-dire avec l'astrologie.

253

fiunt8 in diversis cOflstellationibus, divers as quoque operis sollempnitatesb• Quarum omnium notitia ptocedit ex notitia nature stellarum et nature9

materie concordantis vel discordantis cum proprietate' constellationis, et notitia virtutis verborum et operum què 'in formatione ymaginis cum operantis iIitentione exiguntur.

Taliter ergo consecrate ymagines ab hominibus -hec -secreta Ïtature scientibus durant, retinentes effectum motus, sicut inpluribus apparuiVo manifeste. Ymago autem animalisc, quiall est simulacrum animalis quod habet centrum et unitatem regitivam ad equalitatempropius acceden-tem12,sicut mundus, habilior est ad recipiendam13 virtutem per verba et opera in sui formatione exhibita ab homine alicuius the matis effectum intendente, cum voluntate et sufficienti desiderio, quam sint rerum species que habent centrum et unitatemU regitivam distantem plurimum ab equalitate. Hec enim maiorem portant15 in se et radiis suis similitudinem cum muhdo - qui est perfecte equalitatis -16dquam illa.

Opera hominum consueta consuetas in rebus corporeis inducunf, passiones, et opera dissueta dissuetas rebus inferùIit passiones17• Per consuetudlnem enim operatùr mundana materia ad. consuetas formas

per consuetas action es, Actfones verol8 preter solitum facte sibi consuetam materiam non

inveniunt. ne'cesse est ut insolite forme per tales actiones

(8) fiunt] fuerint Pa Or. (11) quia]que YOd.

(9) n. et add. Os. (10) apparuit] \lpparet Y.

(12) propius acced:]' proprtùs accedentem P2.

ascendentem Pa L Br Or : ascendentem corr. in

(13) 'ad recipiendam] ad recipiendum Pa Or P2: recipiendi L Br : ad reperiendam B. (14) unitatem] veritatem B : veritatem et un,itatem Od : veritatem vel unitatem

Oh : voluntatem L. (15) portant] habent L Br. (16) equalitatis]' q!lalitatis YOd. (17) et opera ... passiones am. B (homoiotel.).

(18) act. vero] act. enim Pa : electiones enim L Br.

(b) Les. images t doivent être gravées ou sculptées sur des matières appropriées, et consacrées avec des cérémonies adéquates, comportant le plus souvent des incanta-tions et encensements. Le traité De imaginibus de Thabit ibn Qurra et Picalria: lour-nissent des exemples de ces recettes. Thabit insiste sur l'importance de la science des astres pour la fabrication des images; cf. ed. ci!., p. 180, et p. 181-194 pour les recettes. - On trouve dans Picatria:, op. cit, notamment p. 24-34 des récettes de talismans astrologiques, gravés sur des matières' appropriées, avec, dans certains cas, Iles figures d'hommes et d'animaux; l'auteur explique que ces talismans n'opèrent que grâce à l'influence ; il indique les formules à prononcer selon les cas, et rappelle, cC\mme le fait Kindi, que l'opérateur doit concentrer toute son énergie et sa volonté vers le but recherché; cf. p. 34-39,

(c) Les êtres vivants ont une place privilégiée dans les séries qui dépendent de la sphère céleste et des astres.

(d) La notion d'équilibre de l'univers mentionnée par Kindi nous parait se rappro-cher de celle des écrits jabiriens; cf. P. KRAUS, op. cit., p. 311-315, sur les notions associées de mizan, la • balance t, qui représente l'équilibre, et de 'adl, équité.

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254 AL-KINDI

producantur. Binc est quod verborum retrograda proiatioIge in-materiam, formam et motuminsolitum producat; et fJJaptis20l

retrotorsio, motll!ll fqcit s.Qlila flop faGit, et idem est; in oIl!nibus, operibus ho.minum contra consuetudinem ingestis cum inten-tione inducendi aliquam speciem motus in materiRymaginativa21• Verum non quicquid intenditur statim per talia opera in actum pro ce dit, sed tunc demum, cum tali operi talis virtus inseritur celesti Q1).od, quando, qllalit.!)f ptoveni!lt jn 1;l.1iqQipll§, e!>t corppertum a sapientibus aliquo mQdorum pr,edictorum.

<Cap. 9 >. De sacrificiisl ,

Inter opera hominum manualia plus efficacie et potestatls inducendi motus in elementa et res elementares ,inveniuntur habere sacrificia, quibus aliqua individua ,ab actuali existentia in non esse corrumpuntur. Et quanto ea que opere2 hominis corrumpuntur3 in non esse l?u:q.t m.agis accedentia ad eqqalem complexio:q.em4, taJ).tQ opus ill,ud maiorem habere, etIectum, ut frequentius. Unde mortificatio 5 anîmalisa cum mortificantis 6 intentione et aliis' sollempnitatibusb pre ceteris sacrificiis

(19) prolatio] probatio br : proiectio P2. (20) filantis] Ilaminis Os Od : fila nimis B : f. deinde album Oh : f. deinde litterae

inintelligibiles .Br. (21) in omn. oper. hominum ... ymaginativlJ.] in operipus h0'.Il\ntbus ,tngestis cum

int. ind. al. sp. cont. cons. motus in materiam ymaginativam Pa L Br : in omn ... materiaI,Il YPlilginatam Od Oh Or P2.

(1) Hune tilulum praebent codd. Os Od Oh et Iraclatus Errore,s p'hilosophorum t. (2) opere] opera L P2 : per opera Pa Or : om. Br. (3) et quanto ... corrumpuntur om. Br (homoiolel.). (4) equal. compl.] equalitatem complexionum Od Oh. (5) mortificatio om. L Br. (6) cum om. Pa L Br Or: mortificati cum P2.

(e) retrograda prolatio, cf. p. 147. (f) filamen, avec le sens de filum n'est pas attesté dans les dictionnaires. C'est

pourtant la leçon que suggèrent les variantes ou hésitations des manuscrits. (a) Sur les sacrifices d'an.imaq.x les opérations magigues,cf. HOPFNER" art.

Mageia, Real Enc. ad v., col. 329; et cf. JAMBLIQUE, De mysteriis, V, 1-13, et Sll,rtOUt V,9.

(b) Picalrix, op. cit., p. contient des recettes comportant des sacrifices d'animaux offerts aux esprits des planètes avec des fumigations, un cérémol).Jal élabqré, et des invocations avec des noms sacrés inintelligibles. L'auteur déclare que les invoca-tions aux plan,ètes SO!)J. ti,rées d'Aristote: al-istamamiitis-apocryphe hermétique arabe soi-disant adressé par Aristote à Alex!lndre ; cf. sur cet M. op, cit., p. ,375.

DE RADIIS 255

operatur quod intenditur, quod rationem natu,ral,em habere videtur7C•

'Ümne enim àninial centrum habet etunitatem8 regitivam etcomplexio-nem ,in pàrtibus suis proportionatam, per quod simile constituitur ipsi9

mundo universo elementarid , quod hab et centrum et unitatem regitivam et complexionemlo • proportionatamlO in.suis partibus quam sortitur a celest:i armoniae ipsum mundum taliter producente, et similiter ipsa eadèm armonia omne aniinalproducit in omni sua condicione. Rinc est quod, dum vivit animal, idem animal informat partes mundi elementaris suis. radiis et in eas tanquam in materiamll agit modo suo .. Cûni autem morie-turI2f naturaliter, morte sua mundum non inutat ni si secundum quod naturaI3 universa in cursu suo d!lmonstrat. Cum vero morietur14 actione hominis15, contra nature cursum, mundi materià contra naturam muta-tioneni\6 incurrit propter quod ipsa, taliter ,alterata, habilis redditi.Ir in aliquasuiI7 parte ad receptionem18 motus et forme quam perI9 nature cursum proprium recipere non deberet. Unde ymaginatio hominis et intentio et desiderium, concurrens cûm opere mortificationis animalis, etIectum thematis sortitur, Clun exacta sollempnitas adhibetur20•

Ymaginatioetenim hominis et intentio super mateÎ'Ïam movendam et informandam cum opere ext'eriori potèstatem habet, 'quia surgunt in

(7) quod r,n.h.v.] perr.n,quam h.v. Pa Br : per r.n. quod h.v. L : per r.n.h. Or : et effectum.per r.n.h.v. P2. (8) Unitatem] vlrtutem PZ (manu recentiori). (9) ipsi om. L Br. (10) in partibus suis ... complexionem om. B P2 (homoiolel.) : per quod simile... proportionatam omo Or (homoiolel.).

(11) materiamj materia Pa L Br Or. (12) niorietur] moritur Y. (13) n. sua add. Y. (14) morietur] moritur Pa L Br P2. (15) in alio C. add. L Br.

(16) mutatiohem] immutationem Pa L Br. (17) sui] sua Os. (18) receptionem] redempcionem Os. (19) quam perl quoniam per Pa Or: quem per L Br : quosper P2 : quem secundum

Oh. (20) adhibetur] exhibetur Pa L Br P2.

(c) Cf. Errores philosophorum, ,X, 12 : • Ulterius erravit circa sacrificia credens sacrificia,facta in,artibus,magicis naturaiiter efficere ad quod ordinantur t (ed. cit; p. 53).

(d)' Sur la place de J'animal dans le Çosillos, cf. PLOTIN, Enn. IV, 3, 10 :' Les raisons séminales façonnent et informent les animaux qui sont comme de petits mondes.

(e) Cf., Enn., 3, 12 sur l'accord des âmes av:ec l'âme de l'univers: Elles sont d'accord avec le mouvement circulairE)'du Plonde; leurs conditions,4eurs vies;et leurs v.olontés ont leurs signes dans les figures formées par,'les' planètes 'et s'unissent pour émettre en ,quelque, 'sorte un seul thème mélodique.

(f) Nous conservons: morielur, qui figure dans le IJlanuscrit de base, et qui a été, ,corrigé en : moritur par les manuscrits de la.. seconde famille, car il est probable que cette incorrection apparente remonte au traducteur.

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256 AL-KINDI

ho mine qui minor mundus est <et > ratione centri et unitatis et universitatis rerum in loco ymaginationis content arum

per 'que mundo uni verso similis est in: virtute22 et effectu. Et cum adhibe-tur23 sacrificium ab homine, potestas illa duplicatur propter causam dictam.

Fiunt ergo subiti motus tam in elementis quam in corporibus elemen-tatis, tum animati.s, tum inal!im!ltis, per sacrificia ailirhalium cum debita solle-!l1pnitatê exhibita, cum intentione et desiderio. thematis in actum producendi, celesti armonia effectum operis dispensante, sicut sepius dictum est. Est24 autem25 ·una speciesanimalis in quodam themate effica" ciorh ad inducendum motum quam alia, si sacrificetur, et hoc a celesti causa procegit, quod norunt illi qlli longo studio vel alio modo scientiam secretoru!Ù nature sunt adepti.

Fiuiit quoque alia sacrificia a predicto. ab hominibus intendentibus motus et formas in aliqua materia preiacente' inducere. Nam carnes animalium in, igne comburuntur1, thus et aiie species adolenturk no mine sacrificii, quod quia valere ad effectum alicuius thematis26 est compertum a fiup.t talill' sacrificia28 ab ho minibus. effectum desiderati tl).ematis intendentibus, sed huiusmodi sacrificia in sui natura non habent efficaciam quam habet mortificatio anima lis quia huiusmodi res in sacrificio oblate non habent tantam similitudinem cum mundo ut habent animalia, quia longius distant ab equali complexione. Vnde eorum

(21) esse djcitur Oh : est dicitur Os B : dicitur esse Y dicitur Od (est-dicituÎ" forsan varia lectio archelypi). (22) virtute] unitate L Br. (2,3) adhibetur] exhibetur L Br. (24) est] cum Os. (25) autem] enim Pa L Br. ,

(26) quia valere ... thematis] quia ad eff. al. thematis valere valde Pa : quia ad eff. al. thematis valde L Br Or : quoq slJ,c,rific\Î ge,nus etiam ad eff. al. thematis valde esse proficuum P2. .

(27) vel ab hominibus effectum desiderati thematis intendentibus add. Pa L Br P2 (repe!itio 1). (28) ,s. a vel add. Or,

(g) qui minor mundus est dicitur. Les variantes des manuscrits indiquent peut-être une f leçon double» : es! remplacé par dicitur; peut-être convient-il de lire : est et dicitur, comme au éh. 5.

(h) Les recettes présentées dans Picalrix, 'que nous avons mentionnées plus haut, spécifient bien que tel ou tel animal convient 'pour telle planète donnee. Kindi a lui-même décrit les coutumes rituelles du culte astral des Sabéens, qui offraient des sacri-fices d'animaux aux planètes .. Kindi indique aussi que les Sabéens estiment qu'il est inconvenant d'offrir de tels sàcrifices au Créateur,celui-ci ayant laissé l'administration du monde inférieur aux f médiateurs., c'est-à-dire aux astres; cf. Fihris!, trad. DODGE, p. 746-750; F,. ROSENTHAL, A/.lmah 6. al-,!,ayyib al-Saral!si, 1943, p.41-51.

(i) Kindi, dans le texte que nous venons de mentionner, dit que les Sabéens brûlent leurs offrandes; dans des recettes transmises par le ps. Majriti (Piéatrix), on trouve ·des offrandes de via'nde cuite à Jupiter' (op. cit., :p. 248).

(k) L'usage de l'encens est fréq'uent ; on trouve dans Pica!rix une grande variété de recettes pour des fumigations avec des plantes et autres espèces.

nE .. RADIIS ,257

corruptio ab ho mine facta per ignem vel alio modo non tantum movet mundanam materiam29 quantum facit corruptio animalis per hominem facta, nisi forsitan aliquorum verborum et30 ' alterius rei adiectio 31 aug-mentet effectum, quod .pluribus contingiV2.

Homifies imtem quibus fides facta est quod spiritus habent esse33 suo modo et operantur motus et formas in materia elementari. credunt eos sacrificiis induci ad faciendum 34 quod intentio sacrificantis desiderat. Unde ad honorem et placationem spirituum tanquam potestatem hahen-tium sacrificia offerunVS, sperantes et credentes eorum suffragiis malum exchldi etbolllim procurari secundum speciem thematis quod intenditur. Hec autem opinio, sicut predictum36 est,ex radice sensus 'naturalin non surgit in anima hominis, et ideo an sit errone'a: ab homine ignora-turi. Sed opinionis falsitas in huiusmodi effectum noii impedit in opere sacrificantis, dummodo illud sacrificiüm àb armonia celesti receperit

faqienc:j.i i<;l ,ql,loq intenditur, sicut est in ,herba que ad vulnus apP9.sitaa suo natJlrali non impeditur, licet eam39 apponens non çredat quod 'valeat.

Ipsi quoq'ue' Deo,·offermitur40diversorum modorum sacrificia ab homi-nibus qui bus fides facta est41 ipsum sacrificiisp'lacari et benivolum ut bona tribuat, mala depellat·. Sed etsihec opinio non contineat verita-temUl, valet tamen sacrificium ad effectum thematis qùod intenditur propter su am naturamn et radiorum proprietaté-!l1 quam recepit a celesti causa si cum debita sollempnitate offeratur42, sicut plurimi sapientes experimentis43 probav,erunt.

(29) mund. mat.] humanam naturam P2. (30) et vj ait. rei Pa L Br. (31) adiectio] addicio L Od Oh. , (32) contingit] convenit L Br -nisi forsitan ... contingit omo Or P2 --'- quoa plur.

contingit omo Od Oh. (33) in s.m. add. Y. (34) faciendum]sacrificandum L Br. (35) offerunt] offeruntur Pa L Br. (36) predictum] dictum L Oh, (37) naturali] naturalis Y. (38) omni omo Y. (39) eam omo Y. (40) per d.m. add. Pa L Br. (41) et ipso add. Pa L Br Or.

0(42) a cel. càusa ... offeratur.] si cuIÏl cel. è. deb. soli. offeratur Pa L· :·si a cel. c. deb. soli. offeratur Br. (43) experimentis omo Y.

(1) Une fois de plus, Kindi parait manifester ull'certain scepticisme en ce qui concerne l'action des' esprits, anges ou jinn.

(m) Les restrictions .de Kindi doivent être rapprochées de ce.qu'il dit de la. prière au ch. 6; nous pouvons penser aù'ssi que sanotioh de la transcendance,de Dieu l'éloigne des croyances populaires sur l'effet des sacrifices.

(n) Cf. Errores pliilosophorum, X, 13 : Ulterius erravit volens sacrificia oblata spiritibus veLetiam Deo nihil facere ad hoc quod per lpsum aliquid consequamGr, sed naturaliter habere effectum ad quem ordinantur. - X, 14. Ulterius erravit quianoluit Deum etspirituales substantias placlJ,ri per preces et saçrificia .nostra. Quod totum' patet ex capitulo De sacrificiis (ed. cit., p. 52, 53, 54, 55).

9

Page 61: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

258

<Cap. 10 >. De initiis operum1

Scire autem bonum est quod stella et signum2 habentia dominatum3a

in celesti armonia in incèptione cuiuslibet operis voluntarii reguntb

illud opus us que ad4 finem suumC• Vnde si sint fOJ;,tu,ne, defundunt.illud opus llb Si fuerint infortunia, illud opus involvunt impedimento. .

Et cum unaqueque stella et quodlibet signum sua. prQpria5

nomina et suos çaJ'acteres6 .sibi, il! virtute tlt, conformes, sicut predictu.m il.l:. CtÜW1CUJ;IHIU.e7 operJs inceptione prolatio nominum8 est ne,cessaria. Que si fuerint'c.um·stella vel signo concordantia, naturaliter opus dirigunt9 j si veI:o' discordantia, opus pervertunt.

Èt similiter figurarum formatio in inceptione cuitislibet operis volun-tarii 'est ütilis ad expediendûm vélimpediehduni, secundum quod eedem figure concordant cum steUis tunc dominantibus et signis, vel Que autem nomina et qui caracteres, cum quibus operibus conveniant vel 'non conveniant, scitur aliquo. modorum supradictorumlQ de huiùsinodill•

Hinc autem manifestuin est quod orationes et· obsecrationes et adiu-

(1) HU,ne tilulum praebenl codd. Os Od: Theorica dejnitiis operum Iractalus «.Errores philosophorum t. (2) stella et signum] stelle et signa Y. (3) dominatum] do minium Y : dominationem Od. . (4) ad] in L Br. (5) propria Dm. Os.

(6) caracteres omo L Br. (7) cuiuscumque] cuiuslibet Y. (8) prolo nominum est n.] prol. no mini non est Il: Os .• , (9) nat. opus dirigunt] opus promovent ,et, expediullt :P2. (10) al. modo supr.] aliquorum supr: modo Pa'L Br. (11) de huiusmodiom. P2.

_ t / (a) dominatum a, été remplacé par .dominium par les témoins de la seconde famille;

c'est en effet un terme plus usit.é dans les textes astrologiques ;·sur Ja .. chronocratorie, cf. BoucHÉ-LEcLERcQ, Astrologie grecque, p. 491-506.

(b) Sur l'importance du choix du temps .propice' pour les opérations magiques, cf. Th. HOPFNER, op. cil., l, cap. 6, p. 223 sqq.

(c) Cf. Errores philosophorum X, 15 : Ulterius erravitcredens corpora supercelestia et dispositionem eorum in qua incipimus aliquid operàri dirigere operationem nostram a principio usque in fine m, ita quod constellatio Hia in qua opus incipitur, quantum-cumque tale opus sit voluntarium, dominatur in opere a principio usque ad finem (ed. cil., p. 54, 55).

(d) Cf. Errores philosophorum, X, 18': Ulterius erravit credimscharâcteres tale habere dominium super affectioniqus npstris, quod si secundum eos aliquod' opus voluntarium inchoetur"dirigeretiIr opus illud,per illos characteres a principio usque in finem. Haec' autem omnia patent ex theorica quam edidit dictiIs Alkindus De iniliis operum (cd. cil., p. 54-55).

DE RADIIS 259

rationes vocibus significativis12 ad placitum humanume facte cum voluntate et desiderio in initio cuiuslibet operis voluntarii valent ad eiusdem operis directionem, vel, si fiat imprecatio, ad operis impedimen-tum. Talia etenim verba mutant materiam operis13 aut semper aut frequentius, scilicet cum14 concordantl 5 cum constellatione illius temporis in quo proferuntur, vel discordant.

Similiter sacrificium in inceptione cuiuslibet operis voluntarii, rite exhibitum, multum hab et effiqacie in eodem opere rectificando vel distor-quendo, dummodo in16 loco et tempore et aliis circumstantiis necessariis exhibeaturt •

Antiqui autem medici, dictam virtutem verborum et figurarum scientes, omnes herbas quas carpebantl7 ad medicamenta facienda, cum18 premissis incantationibus vel formatione figurarum vel utrisque19 coniunctis assume-bant,.putantes earum vim et virtutem20 depellendi morbos taliter augmen'-tarig.

Quod quidem verum esse non est dubium21 hiis qui secreta celestis et elemep.taris nature nota habent22.

Explicit theorica artis magice23•

Explicit Alkindus de radiis stellicis23.

(12) voc. significativis] voc. significativas L Br : in voc. significantibus P2. (13) operis omo Pa L Br. (14) scilicet cum omo 1, Br. (15) aut semper ... concordant] aut separant frequentius secundum quod concor-

dant P2. (16) in 1. omo L Br. (17)carpebant] capiebant Y. (18) cum] in Pa L Br. (19) utrisque] utriusque Pa L Br. ('l0) virtutem]'virtutes L Br.

(20 esse non est d.] est et non est d. Br E : esse et non d. L. (22) qui secreta ... nota habent] q. secr ... notitiam habe'rit P2 : qui celestis relationis

nature nota habent L : qui cel. et el. nature notitialJl J;1abent Br E. (23) sic E : omo Os B : explicit liber Alkyndi de radiis Od P2 : explicit... Alkyn.

de radiis Oh : explicit theorica Pa : explicit theorica artis magice Br : explicit theorica artis magice Alkindi L : explicit theorica Alkinqi Or.

(e) Cf. Errores phÙosophorum, 17 : Ulterius erravit, credens obiurationes et obsecratïones naturaliter posse dominari affectionibus nostris (ed. cil., p. 54, 55).

,(f) Cf. Errores philosophorum, X, 16 : Ulterius erravit credens aliqua sacrificia naturaliter talem potestatem habere, quod si secundum illa aliquod opus voluntarium incipiatur tale sacrificium dominabitur illi operi a principio usque ad finem (ed. cil., p. 54, 55).

(g) Sur la cueillette des plantes médicinales avec des rites magiques, cf. A. DELATTE, Èlerbarius, 2e éd., 1938. - L'opuscule grec. Sur la pivoine., qui dérive d'un ouvrage hermétique de l'antiquité donne un excellent exeII)ple des rites combinés auxquels Kindi fait allusi.on : caractères inscrits sur ûne peau de phoque préalablement consacrée que l'on attache autour de la racine de la plante, prières, invocation des noms divins, en partie du,type des asèma onomafa; séries de nomina /Jarbara, fumigations en cercle avant la cueillette; la pivoine est une plante planétaire et la recette comporte des prescriptions astrologiques; cf. C. C. Astrol. graec. VIII, l, p. 187-193; VIII, 2, p. 167-. 171 ; trad. et commentaire de A. J. FESTUGIÈRE, La révélation d'Hermes Trismégiste, l, 1944, p. 155-157.

9--1

Page 62: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

Table des chapitres l

CapitulûIÏl De origine sententie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. p. 215

Capitulum 2. De radiis stellarum .......................... .

Capitulum 3. De radiis elementorum ....................... .

Capitulum 4. De possibili ................................ .

Ca,Pitulum 5. De promoventibus effeclum motus ........... .

Capitulum 6. De virtute verborum ........................ .

Capitulum 7. De figuris .................................. .

Capitulum 8. De imaginibus ............. '.' .... " ......... .

Capitulum 9. De ............................... . Capitulum 10. De initiis operum ...... " ................... .

p. 219

p.224 p.226 p.229 p.233 p.250 p.252 p.254 p. 258

(1) Cette table, établie d'après les manuscrits, permet de corriger légèrement celle dressée à partir du traité de Gilles de Rome, Errores philosophorum, X (éd. J. Koch et J. 0; Riedl! of Rome. Errores philosophorum. Critical text with notes and introduction, Milwaukee, Wlséonsin, 1944, p •. XLVII), où l'on ne trouve, que neuf chapitres.

Addendum à la bibliographie

G. FEDERICI VESCOVINI, ,Studi sulla prospettiva medievale. Torino, 1965, p'. 38-52.

A. BADAWI, Histoire de la philosophie en Islam. Paris, 1972, II, p. 385-477.

"

INDEX DES NOMS DE PERSONNES ET DES OUVRAGES ANONYMES

Le romain renvoie au corps des articles, l'italique aux notes

ABRAHAM, astrologue, 199, 200. ABù BAKR AL-RAZi, v. RAzi. ABù MA'SHAR, 142, 144, 151, 152, 170,

179, 200, 221, 234. ABù RIDAH (M.), 150,153,155,.165,168,

216. ADAM, 48, 49, 77, 79, 85. ADAMANTIUS, 118. AEGIDIUS, V. GILLES. ALAIN DE LILLE, 31, 40, 42, 43, 45, 47,

49, 50, 51, 53, 55, 61, 83, 65, 66, 68-72, 75, 76, 83, 88, 106.

ALBERT le GRAND, 8, 180, 181,; 185, 192, 205.

ALBUMASAR, v. ABÙ J\lA'SHAR. ALCABITIUS 178. ALEiXANDRE d'Ap!lRODISE, 201. ALEXANDRE de VILLEDIEU, 185. ALFANO, archevêque de !Salerne, 221. ALGAZEL (al-Ghazzali), 139, 206 .. ALFARABI, v. al-FARABi. ALLARD (M.), ALLEN (Th.), 178, 192, 193.

X, le Sage, N. Tabulae Alphonsii.

ALTMANN (A.), 157, 168, 230; ALVERNY (A. d')', 240. ALVERNY (M. T. d'), 45, 65, 145, 151,

152, 237. AMAND (D.), 142. AMBROISE· (saint), 109 .. AMPLONIUS RATINCK, 176. ANAWATI (G.), 117, 143, 146, 164, 245. ANDRÉ (saint), 54. ANNA, grand-.prêtre, 61, 96. ANSELME (saint), 179.

ANTHEMIOS de TRALLES, 150 .. ANTOLIN (G.), !l3, 120. ApOLI,ONIUS (ps.), v. BALINAS. Apostolus; v. PAUL (saint). ApULÉE de Madaure, 205. ApULÉE (ps.), v. De physiognomonia. ARATOS, 144, 234. ARCHIMÈDE, 151. ARISTOTE, 8, 9, 11, 13-15, 17, 18,23,

56, 60, 87, 113, 117-120, 139, 15i, 170,173,194,201,205,216, 221, 254, 254. '

ARISTOTE (ps.), v. Physiognomonia. ARIUS, 66, 100. ARNAll!? de VILLÉNEUVE, 191. ASTAT,216. ATHANASE (saint), 62, 92. ATIYEH (G. N.), 169.

empereur; -61, 96.. , AUGUSTIN (saint), 42, 49, '50, 62, ()5, 72,

77, 85, 86, 95, 108, 115. AVERROES (Ibn Rushd), 7, 113, 115,

120, 173,176,202. AVICENNE (Ibn Sina), 113, 115-117, 120,

139,173, 176,201. AZARCHEL (al-Zarqali), 188, 193, 198.

BADAWI (A.), 1155, 169,260. BAEUMKÉR (Cl.), 31, 206. BALDWIN (J. W.), 30. BALINAS (ps. Apollonius), 230. BARDENHEWER (O.), 29, 164, 165, 244. BARLOW (C., W.); ,206. BARRAL (J. M.), 169. BARTHÉLEMY (saint), 66. BARTHÉLEMY de PARME, 198.

Page 63: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

262 INDEX DES NOMS DE PERSONNES

BAUMSTARK (A.), 11)7. BAUR (L.), 171, 184,207,211. BÈDE le Vénérable, 115. BÉRENGER de TOURS, 109. BIDEZ (J.), 144, 11)8, 159, 230, 241. BINDO de SIENNE, 36. BIRKENMAJER (A.), 200.

(L.), 239. BLOOMFIELD (M. W.), 208, 209. BOBER (H.), 195. BOECE, 14, 45, 47, 81, 83. BOÈCE de DACIE, 205. BOLL (F.), 144. BONNES (J. P.), 30. BOUCHÉ-LECLERCQ (A.), 144, 219, 231,

234, 241, 258. BOUYGES (M.), 171, 216. BRÉHlER (E.), 243., BREWEIt (J. S.), 173. BRIDGES (J. H.), 173. BRIGITTE (sainte), 209. BROCKELMANN (C.), BURKHARD (K), 221.

CAÏPHE, 61, 96. CALLUS (D. A.), 27. CAMPANUS de NOVARE, 188, 193. CANISIUS (H.), 211. CARMODY (F.), 150, 171, 173, 184, 188,

189, 190, 193, 198; 241. CAS PARI (C. P.), 40. CELENTANO. (G.), 168,,214. Centiloqium (ps.-Ptolémée), v:

mée. CHATELAIN (E.), 139." ." , • CHRISTIANUS1BoRGLEYBENi"'OFM.j 210 .. ' CHRYSIPPE, 243. ' ClcllRON, lio, 69, 103. , CORTABARIA 'BEITIA (A.), 169. COSMAS INDICOPLEUSTES, 247. " CoxE.(H. O.), 191,200. CRASTER (H. H. E.), 196. CREUTZ (R.), 181. CUMONT (f.), 143, 144, 115, 24.1, 247. CYPRIANUS, 73, 108.

DALLAMONT (Johannes), v. DELAMONT (J.).

DALY (L.), 206. DAMASCENUS (Al-Dimaskhi), 114. DANTE, 172. De !la/one, 202. De orlu scientiarum, 206.

. De physiognomonia (ps. Apulée), 118, 119, 133.

DE COCK (H.), 176. DE POORTER (A.), 39, 181. DELAMONT (J.), 197, 198. DELATTE (A.), 145, 146, 149, 327, 238,

241, 249, 250, 259. DENIFLE (H.), 139. DENYS L'ARÉOPAGITE (ps.), 164, 244. DES PLACES (Ed.), 147, 158, 238, 240. DIEHL (E.), 161, 162, 163. DIELS (H.), 119. DIEM (G.), V. VUILLEMIN-DIEM. DIETERICH (A.), 239. DIETERICI (F.), 154. DIETRICH de NIEHEIM, 178, 180. DIGBY (Kenelm), 192,193. Distinctiones monasticae, 31. DODD (B.), 14. DODDS (E. R), 146, 158, 163, 165. DODGE (B.), 149,151, 153, 155, 156, 157,

168, 219, 220, 257. DOMINICUS GUNDISALVI (Gundissalinus),

171, 206. DONATUS, 65. DORNSEIFF (F.), 147, 238. DOROTHEUS, 189. DOUTTÉ (E.), 146, 239, 240, 241, 245, 249. DOVE (Richard), 137. Dozy (R.), 231. DRONKE (P.), 170, 182. Du CANGE (Ch.), 123, 124, 225 .• , Du PIN (Ellies); 209. DYROFF (K), 144.

ECHE (y,), 155 .. ' • ' EGIDIUS, V. GILLES. ÉLIE (leprophète),,'64, 99. EMDEN (A. B.), 198. ENDRESS (G.), 156, 160, 163, 164,.169. ENGLHARDT (G.), 46, 47. ENGUERANNUS (magister), 41. ÉPICURE, 92. Epicurei, 54. ÉTIENNE TEMPIER, évêque de Paris, 139. Estimaverunl Indi, 140. EUCHER de LYON, 28, 29, 30. ÈVE, 77. EVERARD D'YPRES, 87.

FAHD (T.), 152, 169, 237. FAKHR al-DÏN al-RAzÏ, 114, 118. al-FARABÏ, 171, 176, 180,202. FARMER (H. G.), 154.,

t

INDEX DES NOMS DE PERSONNES 263 FEDERICI-VESCOVINI (G.), 260. FÉSTUGIÈRE (A. J.), 149, 156, 158, 163,

233, 238, 246, 248, 259. FICIN (Marsile), 158. FIRMICUS MATERNUS, 115, 127-129, 241. FLÜGEL (G.), 168. FOERSTER (R.), 113, 114, 117, 120, 125. FRANCO de POLONIA, 187. FRÉDÉRIC II, empereur, 172. FRIEDBERG (E.), 73.

GALIEN, 115, 243. GARCIA BALLESTER (L.), 169. GARIN (E.), 173. GARNIER de ROCHEFORT, 31. GAUFRIDUS, V. GEOFFROY. GAUTIER de MORTAGNE, 41. GEIGER (L.), 119. GEIST (H.), 180. GEOFFROY de MEAUX, 186. GERARD de 8, 9, 14, l71, 180,

202, 221. GEYER (B.), 8. GILBERT de HOYLAND, 40. GILBERT de POITIERS, 40, 41, .43,< 46, 52,

55, 56, 59, 65, 66, 69. GILLES de CORBEIL, 113. GILLES de ROME, 139, 148, 176, 202, 227,

229, 245, 260. GLADSTONE (W. E.), 119. GLORIEUX (P.), 32, 43, .45, 49, 50, 51, 53,

55, 61, 66, 71, 76,. 88, 106. GOBER (W.), 211. GOFF (F. R,), 113. r GOICHON (A. M.), 116, 227. GOLDZIHER (1.), 144, 146,,245, 247. GONZALEZ PALENCIA (A.), i71, 180. GRABMANN (M.), 208. GRATIEN, 73. GRÉGOIRE le GRAND (saint), 28, 30, 67,

72, 81. GRiGNASCHI (M.), 202. GROTEFEND (C. L.), 211. GUIDI (M.), 171. GUILLAUME d'AUVERGNE, 173. GUILLAUME de CONCHES, GUILLAUME de. MOERBE1Œ, 9, 17,

21, 165, 201. GUILLELMUS HEDONENSIS, 182. GUNDEL (H. G.), 143. GUNDEL (W.), 142, 144, 219.

HAHN (A.), 40, 63. HAMARNEH (S.), 169. HAMIDULLAH (M.), 151, 152.

HARING (N. M.), 40, 41, 43, 46, 52, 55, 56, 59, 65, 66, 69, 73, 87, 112.

HARTLAUB (G. F.), 145. HASCHMI (M. Y.), 151, 168. HASKINS (Ch. H.), 9, 152, 171. HECTOR, 53, 55, 92, 93. HEIM (R), 144, 147, 239. HENRI ARn;T1PPÈ, 18, 24. HENRI de HESSE, 184. HENRY (P.), 156, 157, 167, 247 .. HERACLIDE, 214. HERMANN l'ALLEMAND, 202. HERMANNUS SAXO, 186. HERMÈS, 116, 152, 153. HILAIRE (saint), 40, 56, 93. HIPPARQUE, 214. HIPPOCRATE, 115, 183. HIRSCH-REICH (B.), 207. HOLMBERG (J")' 205. HOPFNER (Th.), 143, 144, 146-,148, 156,

160, 233, 23Q, 239, 254, 258. HORACE, 116. HORWOOD (A. J'.), 175, 201. HUDRY (F.), 169. Hu'GuÈs DE SAÎNT-VICTO'R, 41, 46. HUGUES DE SANTALLA, 152, 171. I;IUNAYN IBN IS:JiIAQ, 161. HUNT (R. W.), 30, 192.

IBN ABÏ 167. IBN HAYTHAM; 151. IBN AL-NADÏM (Fihrisl), 149, 151-153,

155, 156, 157, 167, 168. IKHWAN !?AFA', 153-155, 230, 235. ISAÏE (le prophète), 55, 67, 92. ISIDORE DE SÉVILLE, 53, 65, 66, 115. IVRY (A. L.), 214.

JACQUART (D.), 161, 187. JACQUES (saint), 56. JACQUES DE PADOUE, 176, 202. JACQUES DE VENISE, 7-25.

(F.), 169. JAEGER (W.), 235. JAMBLIQUE, 144, 146, 147, 156, 158, 160,

238, 240, 254. JAMES (M. R.), 119, 178, 182, 183, 194. JEAN, V. aussi JOHANNES. JEAN BELE1'H, 40. JEAN DAMASCÈNE: (saint), 57, 58, 164,

165. JEAN GERSON, 208. JEAN DE LINIÈRES, 183, 186, 199. JEAN DE MURS, 199.

Page 64: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

264 DE PERSONNES

,JEAN PECKHAM, 194. JEAN PHILOPON, 157. JEAN SCOT ERIGÈNE, 4L JEAN DE SÉVILLE, 1'10, J71, 221. JEAN DE WASIA, 176-178, 183-18q, 187. ! JEAUNEAU (Ed.), 170. JÉRÔME (saint), '43, 51, 97. JOACHIM DE FLORE, 177, ,207. JOHANNES, V. aussi JEAN. JOHANNES, curatus' de Coulx, 183. JOHANNES GODE DE BAUDISSIN, 177, 178',

209,210. JOHANNES GUALENSIS (de Galles), 209. JOHANNES HARLEBECK, 194, 199. JOHANNES KRETBERG, 211. JOHANNES DI> LONDONIlS, 178, 190, 195. JOHANNES MANDITH, 199. JOHANNES DE RUBEIS, 200.

DE SACRO Bosco, 197. JOHANNES DE SAXONIA, 199. JOLIVET (J.), 165, 168, 216. JOSEPH D'ARIMATHIE, 63, 98. JORDAN US DE NEMORE, 184, 189.

KIBRE (P.), 113, 119, 141, 150,173,179, 180, 181, 183-201, 203, 206.

AL-KIN Di, 139-260: KLIBANSKY (R.), 115, l'17, 165. KOCH (J.), 139-141, 173, 207, 211, 223,

224, 227, 229, 231-233, 241,.245; 251, 255, 256, 258, 259, 260.

,KOHLER (Ch.), 204. KOROLEC (J.), 211. KRAUS (P.), 146, 156, 161, 170,,220, 228,

230, 235, 248, 253. KRISS (R.), 251. KRISS-HEINRICH (H.), 251. KROLL (W.), 158, 160, 161. KUEBLER (B.), 179. KUNITSCH (P.), 144, 219.

LABOWSKI (C.), 165. LACOMBE (G.), 9, 10, 29. LANDGRAF (A.), 68. LAZARE, 64,,78. LECONFIELD (Lord), 174, 175. LEMAY (R.)" 142, 144, 221. LEWIS (G.), 156, 157, 167, 24,'1. LEWY (H.), 145, 158. Liber de Causis, 164, 165. Liber de pomo, 206. Liber Hermetis de VI reram principiis,

231. / LIBERlUS BIj:NEDiCTUiI, 203.

LINDBERG (D.), 173, ,201. LITT (Th.), 140. LITTLE (A. G.), 193. LOHR ,(Ch.), 182. L9NGÈRE(J.), 61, 75. LOTH \0.), 150.

(O.), .43; 47. LOWE (E. A.), 9. LOWLWORTH (R.), 120. Loxus, 119. LUCA (Canones Luce), 188. LUDOVICUS DE THIERSTlhN, 180.

MABII,klj: (M.), 35. MAC CARTHY' (R. J.), 167. MACKEN (R.), 176'. MACRAY (G. D.), 193, ,MAC VAUGH (M.), 168. 'MADAN (F.), 196. 'M,AHOMETH, discipùl\ls Alchindi, 154. ,MANDONNET (P.), 139. Manicheus, 92. Manichei, 53,54. MANSION (A.), 8, 9Q4, i5, 17-19,24,25. MARIA VIRGO (la Vierge Marie), 59, 60, 95. MARQUET (Y.), 154. MARTIN DE BRAèARA, 206. MASHALLAH (Messahalla), 178, 187, 189,

190, 198. MASSIGNON (L.), 152, 153. MATHIAS (saint), 79. MATTHIEU (saint), 48, 67, 84. MATTHIEU DE CRACOVIE, 208, 'zio. MAURICE DE PROVINS, 31, 33, 34, 36. MEIER (H.), 195. MELITO (ps.), 29, 30. MESUE, V. YAHYA IBN MASAWAYH. MICHAUD-QUANTIN (P.), 61. MICHEL, évêque de Tarazona, 152. MICHEL SCOT, 17.1, 172. MINIO"PALUELLO (L.), 8,9,10,12,14,17,

18, 21,24. MoiSE, 94, 59, 64, 99. MoiSE MAIMONIDE, 139. MOORE (P. S.), 28, 29. Mora/ium dogma philosophorum, 205. MoùRAD (Y.), 114, 117, 118. MOYSES, V. MoiSE. MUCKLE (J. T.), 206.,

NADER (A. N.), 165. an-NADÏM, v. IBN AL-NADiM. NAGY (A.), 154, 205, 230. NASR (S. H.),J54.

INDEX DES NOMS DE pERSONNES 265 NASRALLAH (J.), 164. NAUDÉ (G.), 173. al-NAzzAM, 153.

d'Éf4ÈSE, 221, 230, 2:}5. NEUGEBAUER (O.), 158. NICOLAS BYARD, 31,34,35, 36. NICOLAS DE CUES, 177, 207, 211. NICOLAS GORRAN, 31, 34, 36. NICOLE ORESME, 176, 181, 184. NORTH (J.), 182.

O'DONNELL (J.), 202. OGDEN (M.), 123.

PANIAGUA (J. A.), 169. PANOFSKY (E.)', 115. PARACELSE (Theophraste de Hohenheim),

176, 203. PASCHASE RAD BERT, 73, 75. PARÉ (A.), 123. PATTIN (A.), 176. PAUL (saint), 46, 49,50, 82. PAUL SNO,S,HEY\,/, 211. PELSTER (P.), 7, 9; 10, 11, 12,24. PÉRIER (A.), 157. PETRUS, V. aussi PIERRE. PETRUS de ALDGATE, 30. PETRUS DE DACIA, 194. PHILIPPE (saint), ,apôtre, 65. PHILO Byzantinus, 206. PHILON D'ALEXANDRIE, 164. Physiognomonia (ps; Aristote), 113, 118,

138. Picafrix, 148, 155, 214, 2,40-242, 253,

257. PICKFORD (R. W.), 119. PICO DE LA MIRANDOLA (Giovanni), 173. PICO DE LA MIRANDOLA (Giovanni Fran-

cesco), 173. . . PIERRE (saint), 45, 49, 54, 57, 64, 99. PIERRE D'AUVERGNE, 176, 202. PIERRE DE CAPOUE, 31"33; PIERRE LE CHANTRE, 28-32. PIERRE COMEST9R, 30, 40. PIERRE DE LIMOGES, 35, 36, 199. PIERRE LOMBARD, 43, 83. PIERRE) DE POITIERS, 28, 29, :,l0. ,PIERRE DE SAINT-OMER, 183. PIN ES (S.), 156, 167. PITRA (J. B.), 29. PLATO (exemple),'58, 63. PLATON, 53, 54, 91, 92, 152. PLESSNER (M.), 148, 152, 155, 234, 241,

242, 252.

PLINE L'ANCIEN, 206. PLOTIN, 156, 157, 166, 167, 255. PODLAHA (A.), 207. POLEMON (ps.), 114, H8, 133, 136. PONCE PILATE, 61. PONTANUS (J.), 204. POOLE (R. L.), 196. PORPHYRE, 141, 14'1, 156-158, 161, 180,

230. PREISENDANZ (K.), 145, 146, 238, 247,

250. PREVOSTIN DE CRÉMONE, 29, 30. PRIAM, 91, 93. PROCLUS, 144,146, 156-160,161, 162, 163,

165, 166, 176, 201. PROPHATlUS, 193. PTOLÉMÉE, 115, 116, 144, 178, 185, 189,

190-194, 234.

QIF'fÏ, 167. QUSTA IBN LUQA, 161, 240.

RABAN MAUR, 31, 96. RAND (E. K.), 45, 81. RAWLINSON (R.), 195. RAWLINSON (Th.), 195. RAYMOND LULLE, 176,203. RAZI (Rases, Rhazes), 114, 118, 119; 121,

122, lq3, 13t!, J38. REINHARDT (K.), 155. RESCHER (N.), 168, 220. REZA AL-MAZANDARANI" 168. RICCI (S. de), 174. RICHARD DE FOURNIVAL, 199. RIEDL (J. O.), 139, 260. RITTER (H.), 148, 150, 152, 155, 234, 241,

242, 252. RIVERA RECIO (J. F.), 172. ROBERT GROSSETESTE, 173, 175, 177-179,

184, 195, 201. ROBERT HOLCOTH, 185. ROBERT DE KETENE, 171, 175, 191, 192. ROBERT STEYNTON, 182. ROBERTUS DE BARDIS, 183. RODRIGO JIMENEZ, archevêque de Tolède,

172. ROGER BACON, 173, 175, 178, 179, .191-

193. ROGER DE HEREFORD, 177, 195. ROSE (V.), 113, 120, 179. Rose-Croix, 176. ROSENTHAL (F.), 152, 153, 155, 156, 169,

170, 25'1. ROUSE (M. A.), 2'1.

Page 65: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

266 INDEX DES NOMS DE PERSONNES

ROUSE (R. H.), 27. RUFINUS,43.

SAFFREY (H. D.), 158. AL-ANDALüsi, 167.

al-SARAKHSÏ, 153. SARTON (G.), 114, 118. SAXL (F.), 115, 195. SCHIAPARELLI (C.), 231. SCHUM (W.), 113, 120, 176, 187. SCHWYZER (H. R.), 156, 157, 167, 247. SCOTT (E. J. L.), 120. Secretum Secretorum, 206. SÉNÈQUE, 179, 180, 178. SENKO (W.), 211. SEZGIN (F.), 152, 168. SHILOAH (A.), 214. SILVERSTEIN (Th.), 170, 231. SIMON DE TOURNAI, 39-112. SMALLEY (B.), 28. SMET (A. J.), 202. SMITH (J. J.), 120. SODANO (A. R.), 158. SORANUS (ps.), 114, 115, 126 .• SOURDEL -(D.), 155. t'TEGMÜLLER (F.), 36, 207" STE:RN(S. M.), 154, 1'67, 168, 216, 230. STEWARD (H. F.), 45, 81. SUCHIER (W.), 206. SUDHOFF (K), 171. Summa de abstinentia, 36. SYMMAQUE, 205.

Tabulae Alphonsinae, 199. Tab.ulae Toletanae, 188. THABÏT IBN QURRA, 184, ,188, 189, 194,

214, 241, 253. THADDÉE (saint), apôtre, 77. THEMISTIUS, 176, 202. THEODERICUS NYEM, v. DIETRICH DE

NIEHEIM. THEODOSIUS, 190. THEODOSIUS DE Fusco, 198. Théologie d'Aristote, 166, 167. Theorica plane/arum, 188. THILLET (P.), 156, 167. THOMAS (saint), apôtre, 63, 64, 99. THOMAS D'AQUIN (saint), 8, 140, 176,201,

205, 206, 208. THOMAS BRAI;>WARDINE, 184.

THOMSON'(S. H.), 175, 179, 184, 195,201. THORNDIKE (L.), 113, 115, 119, 141, 145,

192-201. TIBÈRE CÉSAR, 61, 96. TiDEus, 206. TRITHEMIUS, 204. TROUPEAu {G.), 161, 167, 240. TULLIUS, V. CICÉRON. TWYNE (B.), 178, 196.

ÜLKER (M.), 117. ULLMANN (M.), 143, 144, 152, 168, 233,

241, 248, 254. URSO DE SALERNE, 181, 243.

VADET (J. Cl.), 151. VAJDA (G.), 151, 152, 163. VAN Ess (J.), 153, 164, 165, 167. VAN DEN EYNDE (D.), 43. VAN STEENKISTE (C.), 201. VECCIA VOGLIERI (L:), 168, 214. VERBEKE (G.), 230, 240. VETTIUS VALENS, 115, 116. ViNCENT DE BEAUV4IS, 17l. VINDICIANUS, 115. VISCH (C. de), 40. VUILLEMIN-DIEM (G.), 7, 8.

WALKER (O. P.), 173. WALTER, V. aussi GAUTIER. WALTER ,CROME, 182. WALZER (R.), 153, 156, 157, 165, 166, 167,

171. WARlc'liÉz '(J.), 39, 40,44,45,46,51; 72. WELLHAUSEN (J.), 252. WELLMANN (M.), 248. WESSELY (C.), 144. _ WES,TERINK (L. G.), 158, 159. WdmEMANN (E.), 151. WILLELMUS, v. aussi GUILLAUME, GUlL"

LELMUS. WILLELMUS ANGLICUS, 197. WILLELMUS DE BOLDENSELE, 211. WILLELMUS 1'98. WILLIS (J.), 123. WIf.MART (A.), 28, 31, 32, 31, WILPERT (P.), 207, 211. WILSON.(W. J.),.174. WINKLER (H. A.), 146, 250.

INDEX DES NOMS DE PERSONNES 267

WITHINGTON (E.), 193. WLODEK (S.), 211. WOLFGANG (J.), 204. WOLFSON (H. A.), 164. WOLSKA-CONUS (W.), 247. WOTKE (K.), 28.

YAHYA IBN 'ADI, 157. YAHYA IBN MASAWAYH (Mesue), 152. YPOCRAS, v. HIPPOCRATE. YSAIAS, V. ISAÏE.

ZIELINSKI(T.), 116. ZINNER (E.), 179.

Page 66: Al-Kindi, De radiis, ed. d'Alverny and Hudry

INDEX DES MANUSCRITS CITÉS

ARRAS, Bibl. mun. 952 (721), 40, 41, 44. A!lRAS, Bibl. mun. 881 (399), 40, 41, 44. AVRANCHES, Bibl. mun. 221, 15, 18, 19. AVRANCHES, Bibl. mun. 232, 15, 19.

BALE, Univ. F. m. 34', 174, 178, 179, 180, 212, 215.

BÂLE, Univ. F. IV. 62, 174, 180. BANKIPORE, V. PATNA. BERLIN, Arabe 5530, 214. BONN, Vniv. 66, 15. BRESLAU, V. WROCI.AW. BRUGES, Bibl. Com. 74, 39, 40, 44. BRUGES, Bibl. Com. 147, 39, 40, 44. BRUGES, Bibl. Com. 486, 173, 174, 180,

181, 212.

ÇAMBRIDGIj:, Corpus Christi Coll. 481, 119, 120, 125.

CAMBRIDGE, Gonville and Caius Coll. 342/ 538, 182.

CAMBRIDGE, Gonville and Caius Coll. 487/ 483,120.

CAMBRIDGE, Peterhouse 22" 15. CAMBRIDGE, Trinit y Coll. R. 15. 17 (934),

174, 182, 183.

ERFURT, Amplon. F. 32, 120, 125. ERFURT, Amplon. F. 351, 176. ERFURT, Amplon. F. 386, 183. ERFURT, Amplon. 4° 349, 174, 176, 183-

187, 212. ESCORIAL, Bibl. mon. P. m. 8, 120, 125.

GAND, Rijksuniu. 5, 120, 125.

ISTANBUL, Aya Sofya 4832, 150. ISTANBUL, Esat 3774, 117. ISTAMBUL, Nieru Osmaniye 2840, 152.

LONDRES, Brit. Mus. Cotton Julius D. vm., 119, 125.

LONDRES, Brit. Mus. Harley 13, 174, 178, 188-190, 212.

LONDRES, Bri!. Mus. Harley 5199, 174, 190, 191.

LONDRES, Brit. Mus. Royal 9 E xii, 40, 65.

LONDRES, Brit. Mus. Sloane 513, 120. LONDRES, Bri!. Mus. Sloane 3124, 120,

125. LONDRES, BRIT. Mus. Sloàne 3469, 120.

MANISA, Bibl. 1705, 214.

OXFORD, Ashmol. 369, 192. OXFORD, Ashmol. 1471, 120. OXFORD. Bodl. Canon. Mise. 370, 174,

191. OXFORD, Bodl. Digby 51, 192. OXFORD, Bodl. Digby 91, 174, 175, 178,

191-192. OXFORD, Bodl. Digby 183,174, 179, 192-

193, 212. OXFORD, Bodl. Rawlinson 0.117, 174, 175,

178, 193-195, OXFORD, Bodl. Selden supra 76, 174, 176,

177, 195-196,212,215. OXFORD, Bodl. Selden .mpra 79, 174, 178,

196. OXFORD, Corpus Christi Coll. 107, 182. OXFORD, Hertford Coll. 4, 174, 197-200,

212.

PATNA-BANKIPORE 2048, 150, 151, 168. PARIS, Nat. lat. 613, 28. PARIS, Nat. lat. 3270, 33.

; PARIS, Nat. lat. 4161, 152. PARIS, Nal. lat. 14423-14424,29. PARIS, Nat. lat. 16097, p4, 176, 177,201-

202,212. PARIS, Nal. lat. 16482, 35. PARIS, Nat. lat. 16487, 34.

INpEX DES r.tANUSCIlITS CITÉS, 269

PARIS, Nal. lai. 16584, 15. PARIS, Nat. lat. 16894, 32. PARIS, Nat. n. acq.lat. 616,174,177,203,

212. PARIS, Sainte7 Geneviève 2240, 174, 176,

203-204, 212. PETWORTH HOUSE 106, V. PRINCETON,

Univ. Garrett 95. PETWORTH HOUSE 109; 174, 1'1'5, 176, 178,

201, 212. PRAGUE, Bibl. Cap. L. LXXVU (1323),

174,177,205-207,212.

'PRINCETON, Univ. Garrett 95, 174, 175, 178.

ROME-V",TICAN, Borgh. 304, 11. ROME-VATICAN, Regin. lat. 1855, 8. ROME-VATICAN, Sbath (Arabe) 48, 1(}8,

174. ROME-VATICAN, Vat. lat. 2083, 15.

WROC:ÜW, Univ. I.F. 91, 208. WROCI.AW, Uhiv. I.F. 729, 209. WROCI.AW, Univ. I.Q. 37, 173, 174, 177,

207-211.

Les Archives ne comportent- pas de compte rendus. Des ouvrages sont parfois envoyés à l'éditeur avec demande de recension. Nous ne pouvons chaIJ-ger les normes établies par les fondateurs, mais nous tenons 'à indiquer "les travaux relatifs au Moyen Age qui nous sont parvenus.

Sludi Tomislici. Roma, POl).tificia Accademia Romana di san Tommaso d'Aquino, Città, editrice, 1974.

1. San Tommaso. fonli e l'iflessi dei suo pensiero. Avant-propos, par Étienne Gilson. - 438 p.

II. San Tommaso e l'odiernà probleinalica leologica. - 346 p. III. San Tommaso e il pensiero moderno (Étienne Gilson, Propos sur

l'être et sa notion, p. 7-17). - 334 p.

SaiTit Thomas Aquinas Commemorai ive Colloquium (1274-1974). -Église el Théologie 5, 2, 1974. Saint Paul University, 223, Main Street, Ottawa, Canada. - p. 131-322.

Ç:i!lSIfPpe ANGELINI. L'orlO,dossia e la grammalica., Analisi di slrullura e deduzione slorica della teologia lrinitaria di Prepositino. Roma, Università Gregoriana, 1972. - Analecta Gregoriana 183. Series Facultatis

Sectio B, n. 58. - xxm-306 p.

Boelhii Dacii Opera. Quaesliones de generalione ,el corruplione. - Quaes-liones super libros physicorum, nunc primum edidit Géza SAJO. Voluminis V pars II. Qllaesliones super libros Physicorum conlinens. Havniae,

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Texlus et Sludia hisloriam lheologiae in Polonia excultae speclanlia. Warszawa, Akademia Teologii Katolickiej.

II. Materialy do historii Teologii sredniowiecznej w Poisce. 1. Maleusza z Krakowa. Opuscula lheologica dotyczace spowiedzi i komunii ... (ed.) Wladislaw SENKO y Adam Ludwik SZAFRANSKI, 1974. - 440 p. 2. Jana z Kwidzyna. Prolog do « Expositio symboli Apostolorum» ... (ed.) Marian BORZYSZKOWSKI, p. 1-61. - Jakuba z Paradyza. Traclalus de conlraclibus ... (ed.) Damian Augustyn Kus, p. 63-122.-Jana ze 'Trzciany (Arundinensis) De nalura ac dignilale hominis ... (ed.) Jan CZERKAWSKI, p. 123-317. 1974.

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