alert rouge jimmy guieu

8/13/2019 Alert Rouge Jimmy Guieu

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E.B.E.

Alerte Rouge

Jimmy GUIEU


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JE DEDIE CE LIVRE A:

John LEAR, pilote mrite qui effectua maintes missions de transport pour le compte de laCIA... et qui sen est sorti... pour formuler ses fracassantes dclarations que le s!st"me en#nral, les chefs dEtat et les mdias ne pourront plus touffer encore lon#temps.

$ilton %ILLIA$ C&&'ER et (ILL E)*LI+, e-mem/res des +R de l0+ )a1!, qui eurent 2conna3tre 4 lhorri/le 1rit 5, risquent encore leur 1ie pour la1oir eu- aussi r1le en dtail.

Jean6ran7ois 84 John 59 *ILLE, le meilleur informateur quaient amais eu les ufolo#ues fran7aisau 0+A. (ien peu ont eu le coura#e de rpercuter ses enqu;tes, traductions et informationsrecueillies au )ou1eau$e-ique, 2 Dulce et Al/uquerque notamment. Contre vents et mare, tuas fait un travail exemplaire, malgr les censeurs et les Jean-Fesse mritant cet adage: Margaritas ante porcos !

*eor#e CLI)


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CHAPITRE PREMIER

4 Credo uia asurdum5(Je le crois parce ue c)est asurde*"

%a#oneer soi#neusement entretenu ? acquis d@ailleurs un an plus ttseulement ?, Jos (uc>le!, la trentaine, les !eu- prot#s par ses +un/eam, chemise Lacoste/lanche et pantalon de #a/ardine /leu ptrole, fredonnait en conduisant. A ses cts, Rhonda,son pouse 2 la che1elure au/urn, en /ermuda /ariol et tunique courte canari, consultait surses #enou- la 5and Mc2all6B de l@Etat du )ou1eau$e-ique.A l@arri"re, t;te contre t;te, penches sur les paules de leurs parents, Linda, si- ans, et sasur Victoria, de deu- ans sont a3ne, sui1aient des !eu- l@inde- de leur m"re se promenantsur le trac 1ert de l@Interstate . 'oussetoi, tu me tiens chaud F

Laissemoi, Vic>!, e 1eu- 1oir la carte F protesta Linda. A quoi 7a sert G


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La piste de +anta 6e F 0n nom tout naturellement 1enu 2 la mmoire de Jos foisonnementde sou1enirs 2 la fois familiau- et historiques lis 2 son aMeul, $ortimer . (uc>le!, toutcomme lui et Rhonda de confession mormone, celle de l@E#lise de JsusChrist des +aintsdes Derniers JoursN.6u!ant les perscutions du $issouri, au si"cle dernier, $ortimer, sonpouse A/i#ail et leurs trois enfants en /as H#e partirent a1ec les lon#s con1ois depionniers, forms de centaines de chariots tirs par des /ufs et des che1au-. +ous la

conduite de l@aptre (ri#ham Ooun# 8+uccesseur de Joseph +mith 2 la t;te de l@E#lise9, ilss@e-il"rent 1ers l@ouest, 1ers l@0tah et le *rand Lac +al qui allaient de1enir la


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temprer leur ardeur lorsqu@elles dcrt"rent 1ouloir d/aller et monter aussi la #rande tentedes parents FRhonda a1ait dress le pare1ent autour du rchaud 2 #a et dans la po;le commen7aient 2#riller des saucisses.Du haut de ses huit ans, Victoria, attenti1e au- #estes de sa m"re, remarqua : Les Indiens, eu-, ils enfilaient les hot do#s sur un /out de /ois et les faisaient #riller dans

les flammes Je ne suis pas sTre que les Indiens aient fa/riqu des hot do#s, Vic>!, mais ce dont e suissTre, en re1anche, c@est qu@il est formellement interdit de faire du feu en for;t F Et le rchaud 2 #a, c@est pas du feu G s@tonna Linda. +i, mais &h F Ecoute, les enfants, nous parlerons des Indiens une atre fois, &U G /ou#onnaRhonda a1ec une certaine mau1aise foi pour 1iter de rpondre 2 la question em/arrassante. et se mirent en de1oir de #onfler les deu- matelas pneumatiques.Amusant, finalement, mais contrai#nant : si l@on introduisait pas con1ena/lement l@em/out deplastique du #onfleur dans l@orifice de rception, 2 l@un des an#les infrieurs du matelas, l@aird2 accumul e-pulsait l@em/out a1ec un /ruit comique qui les faisait rire. Elles de1aient

alors pincer 1i1ement l@orifice pour remettre en place le cne plastique et appu!er de nou1eaua1ec le pied sur le #onfleur en caoutchouc.Contentes de leur tra1ail, les fillettes s@allon#"rent enfin et par1inrent 2 s@endormir, /erces parles chants d@oiseau- et le froufrou du 1ol lourd de quelques scara/es 1enus 1oleter autourdu campement.0ne salamandre #ante ? le mnopome, 2 t;te aplatie, les mem/res courts, la queue #arnied@une cr;te ? tra1ersa en toute hHte pour aller plon#er dans la ri1i"re. 0n 4 monstre 5inoffensif, lon# de soi-antedi- centim"tres, qui eTt pourtant terroris les #amines si ellesl@a1aient 1u passer si pr"s d@elles FCe ne fut pas a1ant cinq heures 1in#t de l@apr"smidi que Rhonda ou1rit les !eu- et [email protected], 2 ses cts, en simple short, dormait encore. La eune femme chassa de son l#ercorsa#e lar#ement chancr une fourmi, se mit sur un coude et se pencha sur son pou-.Elle effleura ses l"1res d@un /aiser en portant ses re#ards 1ers le teepee, 2 moins de cinq

m"tres, et les matelas ? 1ides ? de leurs filles.Jos s@1eilla 2 son tour et 1oulut refermer ses /ras autour des paules de sa femme maiscelleci 1enait /rusquement de s@asseoir, puis de se mettre 2 #enou-, re#ardant alentour,inqui"te, en appelant : Linda F Vic>! F &Y ;tes1ous GJos (uc>le! consulta son /raceletmontre et s@tonna : )ous nous sommes allon#s 1ers deu- heures et il est maintenant cinq heures passes F


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appelaient leurs filles, sans rece1oir aucun cho. Les larmes au- !eu-, la eune femmemurmura d@une 1oi- rauques : Et si +i on les a1ait enle1es G Zui aurait pu les enle1er et pourquoi G ilom"tres 1ers le sud F

De roc>et, surnom 8phm"re9 donn dans les annes P au- techniciens des fuses.


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Ils s@! rendirent Le Dr $uscarella, la soi-antaine, le 1isa#e rid, cui1r, les che1eu-#risonnants, portant lunettes et fumant la pipe, e-amina la #amine, palpa doucement son molletenfl, s@tonna de l@a/sence de douleur puis la fit rire a1ec son accent espa#nol prononc : !, son a3ne, qu@en fait elle adorait et qui

le lui rendait /ien.Cette nuitl2, pourtant sous le teepee qu@elle parta#eait a1ec sa #rande sur, Linda eut unsommeil a#it 2 plusieurs reprises, elle #mit, se tortilla sur le matelas pneumatique. Ellepoussa un cri assourdi, portant ses petites mains 1ers son 1entre en #ei#nant, puis elles@apaisa, [email protected]>!, elle, passa une e-cellente nuitL@incident ? ine-pliqu ? s@effa7a tout aussi ine-plica/lement de la mmoire de l@enfant, de sasur, de leurs parents. A la fin des 1acances, a1ant de quitter ce site enchanteur, domin parle massif le1 de la $esa Alta, Rhonda eta purement et simplement cette sin#uli"re pinedont on n@a1ait que faire parmi les produits d@ur#ence et petits instruments de secourismeran#s dans la mallette pharmaceutique.Et la disparition de la ti#elle insolite ache1a de /rouiller, puis d@occulter les sou1enirs. Lesquelsne resur#iraient que plus tard. (eaucoup plus tard

0 .uin /0 1 4id.an, C=te-d)9voire, 4friue

La famille Dao possdait une spacieuse 1illa entoure de cocotiers, de man#uiers et defroma#ers, ces normes ar/res au tronc massif, ra1ins de creu- 1erticau-, en /ordure de lala#une E/ri, un lieu id!llique /aptis La Ri1iera id!llique parce que encore sau1a#e, par#npar l@ur/anisation ? en cet an de #rHce BS F ? /ien que 1oisin de Cocod!. Le cl"/reCocod!, quartier rsidentiel par e-cellence d@A/idan, qui au fil des annes rece1rait le surnomde $anhattan de la [email protected]@ethnie /aoul, les Dao taient un couple ais, culti1 lui, Uadia, in#nieur des Eau- et6or;ts, elle ?$icheline ?, e-terne de l@hpital de


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? mai /@ 1 $l ortal, Californie

A deu- cent trente >ilom"tres en1iron au sudsudest de +an 6rancisco et 2 un peu plus de

quatre cents >ilom"tres au nord de Los An#eles, la petite 1ille d@El 'ortal, sur la route BP,constituait un passa#e o/li# pour accder au fameu- Oosemite )ational 'ar>. +ur les flancsouest de la +ierra )e1ada, il comptait d@admira/les chutes 8les cascades 2 re/onds de+entinel $eadoK sont les plus /elles9, des pics, des dmes rocheu-, sans compter lessquoias, #ants du r"#ne 1#tal pou1ant atteindre pr"s des di- m"tres de diam"tre et centquarante m"tres de haut F La multitude de fleurs sau1a#es, les cureuils, renards, cerfs et oursnoirs, outre les 1arits de fossiles, en faisaient un paradis attirant par millions les touristes dumonde entier.Lesquels touristes, 2 l@aller comme au retour, pou1aient trou1er intressant de faire une 1isiteau Aosemite 4ntiuarian)s &hop, tenu par une eune femme /londe, s1elte et ra1issante : Linda(uc>le! Zue de fois, en se promenant dans l@immense for;t, n@a1aitelle pas son# 2 lasin#uli"re a1enture sur1enue dans une autre for;t ? celle de +anta 6e, au )ou1eau$e-ique ?oY elle a1ait camp a1ec sa sur Victoria et leurs parents, l@t de BS

$ais tout cela tait loin. En BQ, sa /outique#alerie d@art assurait un chiffre d@affaires plusque respecta/le et l@antiquaire s@en montrait enchant. Des rumeurs, nanmoins, circulaient au1illa#e : une om/re ternissait sa 1ie depuis BQB. Alors H#e de 1in#tdeu- ans, son mari auraittrou1 la mort dans un accident de la route sur1enu 2 'alm!ra, dans l@Etat de )eK Oor>, lalaissant 1eu1e, enceinte de si- mois F 0n mari que les 1oisins ne se sou1enaient pas d@a1oiramais 1u : reprsentant d@une firme de composants lectroniques, il arri1ait parfois le soir etrepartait le lendemain, touours press, menant une 1ie de fou, ce dont Linda s@tait sou1entplainte.'rnomm Jeffre!, le // qu@elle mit au monde 2 la fin de BQB, pour aouter au malheur dela eune 1eu1e, se r1la ;tre, disaiton, un handicap mental e-i#eant une sur1eillanceconstante F $l ortal 2eBs, le modeste quotidien local, a1ait consacr un article 2 cetteinfortune mais coura#euse antiquaire nou1ellement installe dans les fau/our#s de la 1ille.+on 1eu1a#e, cet enfant clo3tr dans l@appartement au premier ta#e ? uste audessus de la

/outique et, sur l@arri"re, dominant un ardin ? a1aient suscit un lan de s!mpathie chenom/re de personnes du 1oisina#e.'armi ceu- qui lui a1aient rendu 1isite fi#urait $rs Edna &@Ueefe, une charmante 1ieille dame,qui s@tait offerte spontanment de la seconder, de #arder le ma#asin pour lui permettred@aller faire des courses ou encore de sur1eiller l@enfant en cas de /esoin.A peu de choses pr"s, c@est ce que tous ces /ra1es #ens du fau/our# lui a1aient propos,chacun lui apportant une /ouffe de chaleur humaine, de charit de cur, sans se soucier desa1oir si elle appartenait au catholicisme, au protestantisme ou au udaMsme. )ul n@aurait son#qu@elle pou1ait ;tre de confession mormone, reli#ion qu@au si"cle dernier, les /i#ots fanatiquesa1aient perscute, tout comme l@E#lise Catholique Apostolique et Romaine, au cours dessi"cles passs, a1ait perscut les Juifs.

+urnom du serpent dispholidus t6pus, rpandu en Afrique tropicale et mridionale un m"tre 1in#t 2 unm"tre quatre1in#ts, de murs ar/oricoles, chassant les lards et les oiseau- sa morsure est tr"sdan#ereuse, m;me pour l@homme.


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D"s l@alloBeen +a6 81eille de la


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La petite 1oi-, entrecoupe de pleurs, dtachait les s!lla/es de fa7on inha/ituelle. (oule1erse,Linda courut 1ers l@escalier, #a#na le ardin, la niche du chien oY l@enfant s@tait rfu#i, pourchapper 2 au- auteurs de l@hcatom/e san#lante FLe drame ne fut amais e-pliqu, les policiers a!ant facilement identifi les deu- cam/rioleursmais ne pou1ant rsoudre deu- lments de l@ni#me :B9 ? Zui a1ait pu 8et a1ec quel instrument9 trancher en deu- le corps de la 1ictime et celui du

chien G9 ? Dans les !eu- de celleci et dans ceu- de l@un des malandrins, l@on a1ait not unee-pression de terreur indici/le.Et la cause de cette pou1ante a1ait fait /asculer pardessus le /alcon les cam/rioleurs1enus s@craser sur le carrela#e(ien qu@affichant elle aussi une compl"te incomprhension du drame, Linda, en re1anche,sa1ait.Elle sa1ait qu@il lui fallait fuir, dans les plus /refs dlais et elle appela sa sur Vic>!, mdecin2 (ethpa#e, 2 Lon# Island, 2 l@autre 4 /out 5 des Etats0nis, sur la cte Est

D aoEt /@? 1 %ac 7irrida, 4ustralie

0n coin ou/li de Dieu, ce lac d@eau saumHtre en forme de 1ir#ule au sud de la /our#adede %irrida, dernier /astion de la ci1ilisation 2 l@ouest duquel s@tendait le *rand Dsert deVictoria. Il eTt fallu parcourir plus de cinq cents >ilom"tres 1ers l@ouest pour a/outir 2 uner#ion de 1erdure, rser1e naturelle de la flore et de la faune.Le 1illa#e de %irrida n@tait qu@2 une quarantaine de >ilom"tres 2 l@ouest de la +tuarti#hKa!, l@autoroute reliant 'ort Au#usta 8encla1 au sud, dans le #olfe de +pencer9 2 DarKin,port des territoires du )ord australien, soit 2 pr"s de trois mille >ilom"tres de distance FIl faisait assurment moins chaud sur les /ords de la mer de son 8Jac>son le +olitaire9, en mastiquant la/orieusementsa /ouche de corned/eef, plus tendre que le /iscuit sal sur lequel il risquait 2 toutmoment de se casser une dent F Du moins l@une de celles qui lui restaient F Jac>son n@taitplus tr"s eune ? cinquantedeu- ans r1olus ? mais il en paraissait di- de plus a1ec son cuirtann par le soleil, sa /ar/e de 1a#a/ond, plus noire que sa ti#nasse hirsute, sous son 1ieu-

feutre lim qui cachait un d/ut de cal1itie. 0n personna#e haut en couleur, d#in#and,/aroudeur 8aussi s!mpathique et non conformiste qu@un 'aul Lo#an dans Crocodile +undee9,sem/lant tout droit chapp d@un Kestern de l@entredeu-#uerres. A la diffrence pr"s qu@il nepossdait pas de che1al mais une Ran#e Ro1er datant de BWB un [ rafistol, ca/oss,de1ant assurment 2 un miracle de pou1oir encore rouler sur les pistes ? et aussi l2 oY nullepiste n@e-istait ? dans cet enfer de sa/le et de caillasse cuit et recuit par le soleil.$oins de trois cents dollars australiens S $ai#re recette pour un mois d@un la/eur inhumaindans ce dsert de Victoria, 2 #ratter la rocaille, les falaises, les anfractuosits. 0n rsultatmisra/le F Les champs d@opales sont e-tr;mement nom/reu-, en Australie mridionale et leplus cl"/re, Coo/er 'ed!, 2 quatre1in#ts >ilom"tres au nord de %irrida, re7ut m;me le nomde Capitale 'lantaire de l@&pale, a1ec seulement quelques /Htiments en surface. D@oY lesurnom de 4


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)a#u"re, quand l@on n@a1ait plus d@alcool 2 /oire, on se rendait 2 la pompe. 0ne antiquepompe 2 /ras, comme on en trou1ait, adis, dans les fermes et che les #ara#istes, a1antl@e-istence des stationsser1ice 2 la diffrence pr"s qu@2 Coo/er 'ed!, cette pompe ne d/itaitpas de l@essence mais de l@eau, que tout un chacun pou1ait o/tenir mo!ennant des esp"cessonnantes et tr/uchantes F Car l@eau a touours t rare, dans cette r#ion aride. Et les opalesrenfermant entre trois et 1in#t pour cent d@eau, l@on peut a1ancer, en e-a#rant 2 peine, que

l@eau du dsert s@est concentre dans ces pierres fines FC@est du moins ce que se disait Lonesome Jac>son qui, trop pris de li/ert, n@aurait pourrien au monde quitt sa solitude pour aller #ratter dans les mines 4 officielles 5 2 Coo/er'ed!, Andamoo>a ou ailleurs. Il prfrait sa 1ie sau1a#e, fruste, sa pioche et sa pelle, ses#rattoirs, ses /rosses et sa 1ieille pipe, chan#eant de cou1erture quand elle ressem/lait 2 unfilet de p;che, n@allant au 1illa#e le plus proche que pour acheter une /outeille de #a pourson rchaud, de l@eau, quelques 1i1res et renou1eler sa pro1ision de /i"re pour la soif etpour les nuits de cafard oY l@on re#rette un peu 8rarement 4 /eaucoup 59 sa solitude.De fait, quelle femme aurait pu consentir 2 parta#er cette e-istence prcaire, faite d@inconfortpermanent et de pri1ations G Acceptant de sourner seulement quelques semaines par andans le modeste studio qu@il possdait 2 Alice +prin#s, /eaucoup plus au nord G 0n pied 2terre, au demeurant, fort peu reluisant F Lonesome Jac>son sourit, 2 ce moment de sa r;1erie. Il/ut une #or#e de /i"re, alluma sa pipe et reprit le cours de ses penses

&ui, quelle femme saine de corps et d@esprit auraitelle pu se satisfaire d@une 1ie de nomade,ruisselant de chaleur ou touffant dans le 1ent char# de sa/le, de poussi"re, ne pou1ant nepou1ant se /ai#ner qu@une ou deu- fois par mois, 2 %irrida, ou 2 Lon# Cree>, 2 conditiond@emprunter la piste cahoteuse et faire tout e-pr"s plus de trente >ilom"tres 1ers le nord GAriellah, peut;tre GAriellah *reenstein, une solitaire comme lui, mais devilish prett6 8dia/lement olie9 etsuffisamment fofolle pour s@;tre mis en t;te de prospecter le no man)s land dsertique, le plusdsol qui soit, 1ers le sud, sur les /ords du lac ? saumHtre ? E1erard, l2 oY luim;me s@taitun our a1entur, la dcou1rant sans connaissance, 2 demi morte de soif, la che1ille foule FLonesome Jac>son l@a1ait ranime, soi#ne, sau1eC@tait il ! a1ait lon#temps : en BS sans doute. Il comptait alors luim;me 2 peine unetrentaine d@annes et elle, un peu moins. 0ne Isra]lienne 8naturalise Amricaine9 d@une tran#e/eaut. Elle parlait un an#lais correct mais a1ec un accent rauque qui n@tait pas le moindre

de ses charmes. 0ne fille solide, coura#euse, mie-ploratrice, miprospectrice, micri1ain, miournaliste, mi il ne sa1ait quoi encore. Elle a1ait pass plusieurs mois a1ec lui ils s@taienttous deu- passionnment aims, sans entretenir l@un l@autre d@illusion quant 2 l@ternit de leuramour, rendant #rHces au Ciel, simplement, de leur donner ce /onheur d@;tre ensem/le unour, une semaine, un mois Da1anta#e, si Dieu 1oulaitAriellah de1ait rester pr"s de trois mois 2 ses cts, 2 parcourir le dsert, 2 fouiller, creuserles collines striles, les rochers, rcoltant ici et l2 quelques opales Je te laisserai celles que @aurais trou1es, lorsque e partiraiA quoi /on, dans ce cas, affronter tant de difficults, de souffrances m;me, dans ce dsertinhumain si, en dfiniti1e, sa rcolte pni/lement acquise ne l@intressait pas G Aimaitelle lerisque pour le risque, l@a1enture pour l@a1enture G $ais que sa1aitil d@elle G Rien, ou presque.'eut;tre taitelle riche, l2/as, tr"s loin, en Amrique ou sur le 1ieu- continent, a! pa!s dupeuple h/reu, celui de ses p"res G

'ar un accord tacite, Lonesome Jac>son acceptait la perspecti1e du dpart de cette femmequ@il chrissait, la laissant li/re de ses dcisions, l@aimant pour ellem;me et non passeulement pour la oie, le /onheur qu@il retirait de sa prsence, de leurs treintes Elle a1ait/ien le droit de sillonner le dsert, ou les territoires un peu moins inhospitaliers, 2 l@instar desdin#os, ces chiens sau1a#es qui courent 2 tra1ers les #rands espaces Elle aimait errer d@uncoin du monde 2 l@autre. En cela elle a1ait une Hme de 1raie ournaliste.Ils r;1aient sou1ent, le soir, dans les /ras l@un de l@autre, adosss 2 un rocher, localisant lesconstellations, ou faisant un 1u lorsque scintillait une toile filante, un /olide tincelant. Leour, parfois, a1ec un #rondement assourdissant, filait 1ers l@ouest l@un des missiles tirs depuis%oomera, plus de deu- cents >ilom"tres 2 l@est de leur campement, la /ase e-primentalean#loaustralienne ta/lie en BW dans une rser1e d@a/ori#"nes.0ne nuit, alors qu@Ariellah dormait profondment, Lonesome Jac>son a1ait sorti de sa cachetteune opale qui, une fois taille, rpandrait un flam/oiement de couleurs la plus /elle opale

noire qu@il eTt amais trou1e et qu@il a1ait #lisse au fond d@une des multiples poches duro/uste sac en cuir de la eune femme. De la sorte, lorsqu@elle partirait, lui laissant ses propres


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opales, l@Amricaine ne se douterait pas qu@2 son tour, Jac>, ainsi qu@elle l@appelait, lui auraitoffert cette ma#nifique pierre la #emme prcieuse l@aiderait 2 se sou1enir de lui, quand elleserait loin, peut;tre en Isra]l, au- Etats0nis, ou ailleurs.Cette nuitl2, a1ant de s@endormir, il a1ait lon#uement admir le /eau 1isa#e de cette fille1enue des sa/les de la Jude c@tait en effet une sara, nati1e d@un 1illa#e du )#ue1 dontil a1ait ou/li le nom, difficile 2 prononcer. 0ne heure plus tt, elle s@tait donne 2 lui a1ec

une fou#ue, une passion in#ales.Zuand Jac> s@tait r1eill, au- premiers ra!on du soleil, il tait rede1enu Lonesome Jac>son,Jac>son le +olitaire. Ariellah tait partie, laissant sur le sa/le, pr"s de son 1isa#e, une petitep!ramide d@opales oulder8c@est2dire enchHsses dans leur #an#ue ferru#ineuse9 comme ellele lui a1ait promis, marchant 1ers son destin sans se douter qu@elle emportait le plus /eauspcimen que l@homme de son cur ait dcou1ert, adis, et conser1. Il eTt t /ien incapa/le,alors, de dire pourquoi ce o!au n@a1ait amais quitt le dou/le fond de sa sacoche. 'eut;trea1aitil attendu l@impro/a/le rencontre de la femme idale 2 laquelle il l@offrirait G +i on quittait ce 4 coin a/andonn de Dieu 5 G a1aitil un our propos 2 Ariellah, crant cettee-pression applique plus tard 2 presque tous les endroits la/orieusement prospects. &npourrait trou1er un o/, tous les deu-, che un le1eur de moutons et on se marierait, onfonderait une famille. +i tu en as marre du dsert, on pourrait tout aussi /ien descendre 1ersle sud, 1ers 'ort Au#usta, 1ers AdlaMde ou aller plus loin, 1ers l@est, usqu@2 +!dne!, ou

(ris/ane, ou encore che moi, 2 Alice +prin#s, @! ai un petit pied2terre &u n@importe oY, l2oY tu 1oudrasJe n@ai pas touours t un sau1a#e, tu sais G J@ai m;me en1isa#, un temps, de de1enirournaliste, comme toi ou d@crire des /ouquins, des a1entures 1alorisant le coura#e, latnacit de l@homme face 2 l@ad1ersit, 2 la nature hostile ou face 2 d@autres hommes. Jecrois que e pourrai crire des romans du #enre de ceu- de Jac> London ou de $a!neReid, d@Ed#ar %allace, ou de 6enimore Cooper, que e lisais dans ma eunesse. , e n@ai pas lu ces romanciers )e r;1ons pas : tt ou tard, il me faudra partirseule. )on, ne me demande rien 'rofitons du temps qui nous reste encore 2 passer

ensem/le, ensuite Zue Dieu te #arde et puissetIl te faire ou/lier mon /ref passa#e dans ta1ie. $ais cette 1ie d@a1enturier, tu ne pourras pas la mener touours. Le dsert, en Australie oupartout ailleurs dans le monde, n@est pas fait pour l@homme du moins, pas pour qu@il ! 1i1een permanence. +i tu as en1ie d@crire, et tu en as les capacits intellectuelles, quitte cescontres dshrites. *a#ne la ci1ilisation, mets noir sur /lanc les capti1antes histoires que tum@as contes, sous les toiles Et merci, oG o) m6 heartW d@a1oir eu le coura#e de meproposer de de1enir ta femme.Elle a1ait eu une impercepti/le hsitation a1ant de confesser : En d@autres circonstances, @aurais dit oui, sans rser1e, si @a1ais pu disposer de moim;meLonesome Jac>son ressassait tous ces 1ieu- sou1enirs, renon7ant 2 s@e-pliquer lecomportement plutt droutant de la /elle Amricaine. Il sem/la chasser une mouche d@unemain molle, ache1a sa /o3te de /i"re et s@allon#ea sur son matelas de mousse plastique /on

march 0n truc qui n@e-istait pas ou du moins qui n@a1ait pas encore atteint les /our#adesrecules de ce secteur australien, du temps oY il a1ait rencontr Ariellah, en uin BS.C@tait loin +i loinIl #rima7a, tHta l@intrieur de sa #enci1e #auche a1ec le /out de sa lan#ue : touours ce chicotqui le tracassait de temps 2 autre. La racine, encore 1i1ante, le faisait parfois souffrir. Il luifaudrait /ien se rsoudre un our 2 #a#ner Coo/er 'ed! mais ! a1aitil seulement undentiste, dans ce foutu /led de ma/ouls comme lui passant leur 1ie 2 #ratter, #ratter, #ratterici et l2 G 'eut;tre lui faudraitil descendre 1ers le sudsudest, usqu@2 %oomera G ilom"tres, di- heures de route allerretour, a1ec son [ qui risquait aussi derendre l@Hme FLonesome Jac>son se racla la #or#e, se massa un instant la mHchoire douloureuse ets@allon#ea sur le ct droit, la %inchester 2 porte de main. En Australie, les a/ori#"nes sontpaisi/les, mais 2 l@instar des autres continents, on ! rencontre une esp"ce dtesta/le, tout

WoG de mon cHur. E-pression for#e 2 partir du titre de la chanson eg o) m6 heart, cl"/re au- 0+A,dans les annes P et en Europe apr"s la Li/ration. oG, en h/reu, dsi#ne un nonuif 8pluriel : *oMm9.


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comme en Amrique, au temps de la conqu;te de l@&uest : des /ri#ands F Des horslaloi quel@on retrou1e sous toutes les latitudes, et qui, errant peut;tre dans ces r#ions dsoles,n@hsiteraient pas 2 l@assassiner pour lui 1oler son trsor d@opales s@le1ant, ce moisci, 2trois cents malheureu- dollars australiens F $ais n@a1aiton pas tu un couple de campeurs,dans la for;t de $ataran>a, dans les territoires du )ord, pourtant infiniment moins sau1a#esque ne l@tait ce dsert G L@on a1ait parl de meurtres crapuleu- perptrs par deu- eunes

dro#us. Zui couraient encore FLonesome Jac>son poussa un lon# soupir ? sa dro#ue 2 lui, c@tait une ou deu- /o3tes de/i"re +outh Australia par our, rarement plus F ? et il ferma les !eu-, en fron7ant un peu lessourcils, taquin par un lancement douloureu-.+aloperie de racine F Aller consulter le dentiste )on, d@a/ord aller au 1illa#e de %irrida


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Attende F )e /ou#e pas F conseilla le policier en retirant de sa poche pectorale un tui 2pei#ne en cuir au dos duquel adhrait une petite #lace. Re#arde1ous l2dedansLonesome Jac>son resoupira et o/it, a/aissa ses !eu- sur le petit miroir rectan#ulaire, notantmachinalement que ce pei#ne 2 l@tui a1ec miroir tait un cadeau pu/licitaire portant lamarque de la poudre 2 la1er (ushland, puis il sentit sa #or#e se desscher : le miroir luiren1o!ait l@ima#e d@un 'hilip Jac>son tel qu@il tait en BS, 1ers la trentaine et non pas 2

celui qui tait le sien 8cinquantedeu- ans9 en BQW F )on F )on F murmuratil d@une 1oi- altre par l@incomprhension la plus totale.Il sursauta quand EdKard Lunan appu!a sur sa tempe le canon de son re1ol1er : son le +olitaire et moi on s@est connu ! a plus de quatore ans, quand@ai t nomm 2 la /ri#ade d@inter1ention routi"re, sur l@autoroute +tuart. &n se 1o!ait passou1ent, mais on s@aimait /ien. Et 7a me ferait 1raiment quelque chose d@apprendre que tu l@as/ut, eunot F &h F Rassuretoi, e te flin#uerai pas, c@est dfendu par la loi, mais comme tuaurais tent de t@enfuir, e te flanquerais une drouille dont tu te sou1iendras usqu@2 tondernier our FLonesome Jac>son d#lutit, pou1ant par cette mprise, pou1ant par la transformation, leraeunissement ine-plica/le de ses traits et sa 1oi- se cassa : Ecoute Ecoute, e Je ne comprends rien 2 tout 7a F Je suis 'hilip Jac>son, ditLonesome Jac>son F J@ai cinquantedeu- ans et e Ce 1isa#el2, dans le miroir, c@est le mien,

quand @a1ais dans les trente ans F Je Je ne comprends pas FIl se re#arda mieu- encore dans le petit miroir et 1it que ses che1eu- taient rede1enus/runs et et qu@il possdait toutes ses dents F Alors que la 1eille, l@un de ses chicots lui faisaitmal F De/out F ordonna 'eter $ac*innis. Les mains dans le dos...Il s@e-cuta, comme dans un r;1e ou plutt un cauchemar, et les /racelets d@acier sereferm"rent sur ses poi#nets. 0ne ide sau#renue lui tra1ersa l@esprit : 'ourquoi ;tes1ous ici, /eaucoup trop loin de l@autoroute pour que 1ous Voil2 huit ours que nous patrouillons dans un ra!on de trente >ilom"tres autour du lac%irrida. Deu- tmoins diffrents, en deu- endroits #alement diffrents, ont 1u, disentils, una1ion en flammes piquer du ne dans ce secteur. son haussa les paules : Ca fait un mois que e n@ai pas /ou# ? ou pas trop /ou# ? de ce coinl2. +i un inc en

flammes s@tait crash pas loin, e l@aurais entendu ou 1u passer. uit ours, 7a fait en1iron1ers le Ber ou le aoTt et eLes deu- hommes s@entrere#ard"rent et $ac*innis l@interrompit : Vous a1e l@air de croire que nous sommes le BP ou le BB aoTt G 'ourquoi cettecomdie GJac>son, le eune 'hilip Jac>son, re#arda alternati1ement les policiers : $ais ier, c@tait le BP aoTt. Il est lo#ique que le lendemain du BP soit le BB FEdKard Lunan rumina en secouant la t;te : ier, c@tait le BW aoTt BQW et pas le BP FDe nou1eau, Jac>son eut des difficults 2 d#lutir et il rpta, /;tement : 'as le BP 'as le BP Alors, @ai dormi huit ours et raeuni de d@au moins 1in#tcinqans G C@est din#ue F

son, lui non plus, ne s@e-pliquait pas tr"s /ien pourquoi, un matin ? le BW aoTtBQW e-actement ? il a1ait eu une sorte d@/louissement, au moment oY ses amis policiers 8nele reconnaissant plus apr"s son e-traordinaire raeunissement9 lui passaient les menottes.Reprenant ses sens, le eune prospecteur s@tait retrou1 seul, d/arrass des menottes, li/re F

Aussitt, il a1ait fui comme un malfaiteur, em/arquant son mai#re matriel dans le 1ieu-Ran#e Ro1er, dcou1rant sur le si"#e un #ros sac de cuir rempli d@opales tailles F 0n


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1rita/le feu d@artifice pol!chrome reprsentant, au pifom"tre, des centaines de milliers dedollars et peut;tre da1anta#e FA qui de1aitil ce fastueu- cadeau, lequel lui rappelait celui que lui a1ait laiss Ariellah, la nuitde son dpart, 1in#tcinq annes aupara1ant G Auourd@hui, toutefois, ce #ros sac d@opales, /ienplus 1olumineu-, renfermait uniquement des #emmes de toute /eaut : noires, 4 arlequin 5 au-irisations en damier, 4 pointe de feu 5 au- couleurs scintillantes 2 dominante rou#e, et m;me

des 4 dou/lets 5 naturels de Li#htnin# Rid#e, site rput, 2 si- cents >ilom"tres au sudouestde (ris/ane F Ce lot impressionnant attei#nait pro/a/lement cent fois ? ou /ien da1anta#e ? la1aleur des pierres dont il a1ait hrit en BS. 0ne fortune F0n don ro!al, mais anon!me (oule1ers, il dmarra, fon7ant 1ers l@autoroute et Alice +prin#s FRas le /ol du dsert, des pri1ations, de cette 1ie d@a1enturier 2 l@a1enir pro/lmatique. Raeunide 1in#tcinq ans 8mais 2 quel sortil"#e de1aitil ce prodi#e G9, une tout autre e-istence seprsentait 2 lui F Il allait crire, se lancer dans le ournalisme free-lance, pondre des romansd@a1entures ou de sciencefiction. $ais amasser d@a/ord une norme documentation surquantit de domainesCe 1olumineu- sac d@opales ? merci, mon Dieu, ou qui que soit l@auteur de ce don F ? luipermettrait de 1oir 1enir, de donner 2 sa 1ie une orientation nou1elle. 'eut;tre inima#ina/leauourd@hui


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CHAPITRE II

4 Cet pineux fardeau u)on nomme vrit"5A#rippa d@Au/i#n

K mars /@/, dix-huit heures, 2eBton (Loston* Massachusetts, 3&4

$ar! ol/roo>, une plantureuse fille rousse de seie printemps, en sur1;tement molletonn,ser1iette pon#e au cou et /onnet de laine, faisait son o##in#. $;me 2 une semaine duprintemps, la temprature, en fin de ourne, descendait au 1oisina#e de ro. $ar!, a1ec sescinq ou si- >ilos 2 perdre, eTt /ien aim pou1oir courir ainsi chaque soir, par les chemins etles sentiers de ammond 'ond 'ar> et le lon# de l@tan#.0n souhait difficilement ralisa/le : ses cours, ses le7ons 8dont les professeurs du (ostonColle#e n@taient pas a1ares F9 ne le lui auraient pas permis. Elle ha/itait )eKton, l@une desnom/reuses 1illes satellites 2 l@ouest de (oston, spare de (roo>l!n 8autre 1ille satellite9 parla #rande (o!lston +treet en fait, une 1rita/le autoroute conduisant, plus 2 l@ouest, 2 la

circumferential hi#hKa!. Cette rocade effectue le tour complet de la m#apole /ostonienne,capitale tentaculaire du CommonKealth du $assachusetts mais, en plus, capitale des si- Etatsdu nord et que les Amricains appellent la )ou1elleAn#leterre.En /ordure du ammond 'ond 'ar>, pr"s de l@tan#, $ar! ol/roo> fit une petite halte pourrcuprer, reetant 2 chaque e-piration un peu de 1apeur. De1ant elle, audel2 de la (o!lston+treet, elle aperce1ait 8sur le territoire de (roo>l!n9 le cimeti"re ol!hood et, plus 2 l@est, les/Htiments de 'ine $anor Junior Colle#e 2 l@architecture un peu s1"re mais cossue. Lesprofesseurs de cet ta/lissement, eu-, ne distri/uaient pas les le7ons a1ec la m;me lar#esseque leurs coll"#ues du (oston Colle#e F Elle a1ait pu en u#er en discutant de ce #ra1epro/l"me a1ec des l"1es.+es co#itations tourn"rent court : 2 une quinaine de m"tres, au d/ouch d@un sentier duparc, arri1ait +and! RoKland, une fille de son H#e qu@elle connaissait fort /ien. Zuelsoula#ement de la retrou1er ainsi, en /onne sant, apr"s une disparition m!strieuse de

quarantehuit heures F Dans son ournal intime, $ar!, la 1eille, a1ait crit ces mots an#oisss :&and6, mon amie de tou.ours, n)a pas assist aux cours, au.ourd)hui" Ce soir, elle n)est pasche elle (ses parents asents .usu)< la mi-.uin*" Mon +ieu, faites u)il ne lui soit rien arriv ! +and! F Eh F +and! FL@interpelle tourna la t;te, a1ec une lenteur e-cessi1e. +es !eu-, d@ordinaires rieurs, ptillantd@intelli#ence, taient ternes, ine-pressifs et son /eau 1isa#e prsentait une pHleur anormale.L@adolescente, en collants de laine /lancs, portait une ro/e de 1elours chHtai#ne et unel#ante 1este ouatine mastic. Autour de son cou, un collier d@or, a1ec un pendentifrectan#ulaire #alement en or oY de petits ru/is dessinaient un cur. +es lon#s che1eu-/londs pendaient sur ses oues, emm;ls. Cet air a/sent, cet aspect n#li#, surprirentfortement $ar! qui courut 1ers son amie :


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e dans le rfri#rateur. +and! en /ut une

d@un trait et en dcapsula une seconde tandis que sa camarade se dsaltrait 2 petites#or#es, de plus en plus tonne du comportement de son amie. Je 1ais me la1erElle a1ait rpt cette phrase 8pour la troisi"me ou quatri"me fois9 a1ec une e-pression ded#oTt.


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D. haussa les paules : D@a/ord, mon p"re est un#ien et non pas freudien F 'our autant qu@une fille de notre H#epuisse l@;tre, e suis normale et e ne fais pas de fi-ation sur les choses du se-e.Elle consulta sa montre/racelet : Je t@in1ite 2 d3ner. $a m"re a fait une tarte 2 la rhu/ar/e fa/uleuse, pour le dessert FAlle, 1iens..+and! ter#i1ersa, contrarie :

+i tes parents me demandent oY @tais passe G


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! Je l)ai reconduite

che elle, semlant cHure, voulant se laver (mOme dans l)tang, < pr#s de ro degr !*" $nse dshaillant, .)ai vu ue &and6 avait enfil son slip < l)envers, devant derri#re ! 9mpossile,che une femme normale ! ourvu u)en l)asence de ses parents, elle n)ait pas commenc ilom"tres_heure. +on toit a1ait t /iarrement surle1d@une /onne trentaine de centim"tres. +ur le plateau arri"re, un plan mo/ile, inclina/le par des1rins, dot de rails articuls, pou1ait s@tirer usqu@au sol et ser1ir de rampe d@acc"s au tr"sro/uste fauteuil roulant, un d@$verest $ngining, la firme californienne de Camarillo,spcialise dans ce #enre de matriel. Ce mod"le ne pesait pas moins de cent huit >ilos, unepart nota/le de ce poids tant imputa/le au- /atteries de quatre1in#ts amp"res alimentant unmoteur de cent cinquante Katts.'ourquoi le toit du 1hicule a1aitil t rehauss sur toute sa lon#ueur, usques et ! comprisaudessus de la ca/ine G 'ourquoi ce Ramchar#er pesaitil nettement plus que sa 1ersioncourante G 'ourquoi, aussi, son ha!on taitil si pais G (ien d@autres questions auraient pu ;tre

BPAuteur du remarqua/le ou1ra#e traduit che 6lammarion, 'aris : 3ne r#ve histoire du Iemps, du Lig

Lang aux trous noirs"BB+e dit, au- 0+A, d@une personne de san# indien et hispanoamricain. Ce terme, un peu surprenantpour des Europens, n@est en rien insultant.


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poses par les curieu-. Il est 1rai que ceu-ci, dans ce secteur aride ? pri1 et sur1eill ?,n@encom/raient assurment pas la circulation F'rsentement, le ha!on soule1, la rampe d@acc"s touchant le sol, les trois hommes encostume som/re attendaient patiemment de part et d@autre du plan inclin. Du #ara#e leurpar1enait le /ruit sourd, familier, du moteur lectrique du fauteuil roulant.Les che1eu- #risonnants, une forte moustache, un 1isa#e ferm, 1oire s1"re, le professeur

Dennsmore parut, pilotant son si"#e mo/ile en actionnant le /loc de commandes dispos surl@accoudoir, uste audessus du phare droit. Anna, 2 la chaude carnation d@Espa#nole mHtined@Indienne, a1ec sa lon#ue che1elure aile de cor/eau 2 reflets /leuts, ar/orait une ro/e d@t/lanc cass au dcollet discret. Elle marchait la main simplement pose sur l@une despoi#nes du dossier. +on pou- portait un costume #ris perle, une chemise saumon et unecra1ate #rise 2 ra!ures /ordeau- une harmonie de coloris due au /on #oTt de madameDennsmore.Celleci 1oulut s@assurer que la lar#e ceinture, partie int#rante du fauteuil, tait correctementfi-e pour maintenir con1ena/lement la taille de l@infirme mais ce dernier, a1ec un mou1ementd@humeur, repoussa sa main : Laisse, Anna F J@ai 1rifi moim;me E-cusemoi, chri, rponditelle d@une 1oi- /asse, a1ec douceur. Je ne pensais pas que celat@importunerait

Roone! : passant derri"re le handicap pour s@emparer de l@autre poi#ne afinde #uider les roues sur les rails du plan inclin, il nuan7a la froideur de son re#ard d@unediscr"te lueur d@intr;t en effleurant des !eu- la /elle Anna, qui demeura indiffrente.Le docteur Roone! remercia la eune femme d@un si#ne de t;te lorsqu@elle s@carta pour luilaisser pousser le lourd fauteuil, /ien que ce dernier eTt pu effectuer tout seul la manu1re la puissance de son moteur le lui aurait permis. Le mdecin l@accompa#na le lon# de larampe usque sur le plateau arri"re, l@arrimant #rHce 2 des courroies contre la paroi latrale etpr"s du dossier de la /anquette. Des crochets #ains de caoutchouc, fi-s au- rails, furentra/aisss, emprisonnant la ante des #randes roues a1ant, afin d@en assurer une meilleuresta/ilit.A l@oppos, 2 #auche, un curieu- c!lindre de mtal d@en1iron quatre1in#t centim"tres dediam"tre, 1ertical, touchait le dossier de la seconde /anquette un c!lindre d@acier qui s@le1ait

usqu@au plafond et s@encastrait sem/laitil dans le toit surle1. (onne promenade, Lionel $erci, Anna(analits en phrases courtes, prononces par ha/itude, l@esprit ailleurs, pour dire quelque choseen fonction du moment.arris Di$attia se mit au 1olant a1ec, 2 sa droite, le secrtaire Ralph unt. Le docteurRoone!, lui, s@installa sur la seconde /anquette, au ni1eau de l@infirme plac uste derri"re lui.Le chauffeur tourna la cl de contact le moteur 1rom/it 2 la premi"re sollicitation. +ur leta/leau de /ord, plus comple-e que ne l@tait celui du mod"le standard, des cli#notantss@allum"rent, ainsi que l@cran d@un petit tl1iseur. arris pressa un /outon : a1ec unronronnement feutr, le ha!on, fort pais, se ra/aissa, s@encastra a1ec un dou/le dclic. Ralphunt enfon7a un contacteur et l@cran d@un miniordinateur s@claira, fai/le lueur d@un 1ertmeraude, sur lequel des chiffres et des s!m/oles dfil"rent, attenti1ement sui1is par le

secrtaire. Le petit tl1iseur, lui, se /ornait 2 scintiller fai/lement. Zuelle direction doise prendre, professeur G


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Celle du 'ue/lo, arris.Car le cl"/re /iolo#iste a1ait pour 1iolon d@In#res l@archolo#ie 8thorique, son tat ne luiautorisant plus la moindre fouille, naturellement9 et l@ethno#raphie, l@anthropolo#ie culturelle desnations indiennes. Il s@interessait en particulier au- ethnies Apaches Jicarilla, Chiricahua,$escalero notamment ? touours 1i1aces ? issues des en1ahisseurs Athapascan 1enus du nordouest : Alas>a, Ou>on, &uest canadien principalement.

Dans un pass /eaucoup plus recul 8moins P PPP NP PPP ans9, l@homme occupait d2 ceterritoire. A1ant les atteintes de son infirmit, Dennsmore a1ait recueilli des pointes de fl"cheslancoles, lon#ues de cinq ou si- centim"tres, a1ec un dcrochement latral pr"s de la /ase,caractristique t!pique de l@industrie lithique du )ou1eau$e-ique. Il a1ait #alement procd 2des fouilles dans la +andia Ca1e, une ca1erne 2 une quinaine de >ilom"tres au nordestd@Al/uquerque, recelant aussi des ossements de mammouth, de mastodonte, de che1al, de/ison et m;me de chameau. 0n autre site intressant e-istait non loin du mont Archuleta, 1ersles limites septentrionales du ranch d@importants 1esti#es 'ue/lo su/sistaient pr"s de +e#uroCan!on.

Le Ramchar#er prit cette direction, roulant sur la piste de terre qui #rimpait rapidement. Ils@en#a#ea sur la route militaire, n#li#eant l@inonction du #rand panneau /lanc : 2otrespassing ! $xtension of Militar6 Ierritor6 controled 6 Virtland 4FLW4luuerue" Mines field"

+anger ! Aou are ma8ing 6ourself liale to prosecution 6 Militar6 4uthorities... 8Dfense depasser. E-tension du territoire militaire contrl par la (ase des 6orces ariennes deUirtland_Al/uquerque. Champ de mines. Dan#er. Vous 1ous e-pose au- poursuites desautorits militaires.9Le [ a/orda une corniche quasi horiontale qui pousait une cour/e de la monta#ne,dessinant un arc de cercle, a1ant de s@le1er 2 nou1eau. C@est 2 ce momentl2 qu@un tird@enfer se dcha3na, 1enant de la falaise oppose F Le tir d@une mitrailleuse lourde dont lechapelet de /alles laissa de petits impacts sur le pare/rise et les #laces latrales teintescouleur /rone, sans par1enir 2 tra1erser leur 1erre /lind F +ur les porti"res, les proectilesn@eurent pas plus de succ"s que sur le /linda#e de la carrosserie F Roone!, a1ec une rapiditsurprenante, a1ait plon# la main sous la /anquette et ramen un #ros pistolet 4 rafaleur 5In#ram $ BB, de cali/re NQP arme redouta/le, au char#eur de trentedeu- cartouches, 2 la foissta/le et prcis dans le tir par rafales.

La raction de arris Di$attia, le chauffeur, a1ait t tout aussi immdiate. Le 1hicule a1ait/ondi en a1ant, #rimp le lon# de la route militaire tandis que, 2 ses cts, le secrtaireRalph unt pianotait f/rilement sur le cla1ier de l@ordinateur de /ord. )on moins rapidement,un ronronnement se fit entendre. En s!nchronisme, des 1olets s@ou1rirent de chaque ct dutoit surle1 cependant que le m!strieu- c!lindre de mtal mer#eait audessus du 1hicule,sa partie suprieure s@cartant en quatre lments, telle une fleur dplo!ant sa corolle.De l@intrieur du c!lindre s@le1a 2 son tour une sorte de mod"le rduit de Vatiouch8a ou4 &r#ues de +taline 5, surmontes d@une antenne radar. En moins d@une seconde, lesdtecteurs infrarou#es et les dtecteurs radar repr"rent l@assaillant. Aussitt, les sriesu-taposes de tu/es lanceroquettes entr"rent en action : tchiou tchiou tchiou.L@automitrailleuse, sans marque ni insi#ne militaire, tapie dans un dcrochement sur l@autre flancde la #or#e escarpe, re7ut de plein fouet la 1ole de missiles F Elle e-plosa, sa tourelle )(C8nuclaire, /actriolo#ique, chimique9 souffle latralement et sa carcasse dmantele /asculant

dans le prcipice F .Et de fait, le /iochimiste infirme ne sem/lait pas a1oir t srieusement impressionn par cetattentat, confiant qu@il tait sans doute en l@efficacit des multiples #ad#ets quipant leRamchar#er Et en celle de ses tonnants assistants, lesquels, mdecin, secrtaire etchauffeur, s@apparentaient da1anta#e 2 des #ardes du corps F Il n@a1ait m;me pas tncessaire de commander l@ou1erture du ha!on dans l@paisseur 8anormale9 duquel sedissimulaient des mitrailleuses capa/les de /ala!er cent quatre1in#ts de#rs 2 l@horiontale etquatre1in#tdi- de#rs 2 la 1erticale FLe chauffeur le1a les !eu- sur le rtro1iseur, pour interro#er le paral!tique : )ous continuons 1ers le 'ue/lo, professeur G )on. )ous


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Il s@interrompit, /aucha /iarrement un #este de la main rclamant le silence. Le /iolo#isteparut en effet couter puis, les massters contracts par la col"re, il opina, comme 2 uninterlocuteur ima#inaire et #rin7a entre ses dents : C@est 7a : des reprsailles F Des reprsailles FLe professeur Dennsmore demeura silencieu- un court moment et, cette fois, ce fut /ien auchauffeur qu@il s@adressa :

Amenemoi sur la mesa, arris, sans perte de temps.Di$attia o/tempra, #ra1issant la route militaire apr"s un furtif coup d@il 2 l@cran dutl1iseur qui, maintenant, montrait une 1ue panoramique de la #or#e profonde au flanc delaquelle s@tirait la route. Les dtecteurs, dissmins dans la monta#ne et coupls 2 descamras 2 o/ectif 2 focale 1aria/le, ne dcelaient aucune autre menace.Le [ par1int enfin sur la mesa, le lon# plateau o/lon#, dsertique, caillouteu-, qui s@tendaitdu nord au sud, dominant la r#ion 1erdo!ante des collines. Le Dod#e stoppa 2 l@amorced@une dpression artificielle 2 laquelle l@on accdait par une route plus lar#e que celle qui lesa1ait conduits en ce lieu dsol. A l@e-trmit de cette imposante tranche, en culdesac, decent m"tres sur cinquante en1iron, aucune ou1erture : une paroi de roc nue.Le ha!on du 1hicule fut soule1, et le fauteuil roulant, li/r de son arrima#e,prcautionneusement #uid par 6ran> Roone!, arri1a sur le sol, s@en#a#ea sur la dcli1it enpente douce, en sa partie centrale aplanie artificiellement, /itume, comme une autoroute. Le

professeur Dennsmore s@arr;ta une seconde, fit accomplir un quart de tour 2 son si"#e mo/ilepour ordonner 2 ses hommes : Vous pou1e retourner au ranch. Je serai a/sent, pro/a/lement pendant quarantehuit heures.$erci.Il remit le fauteuil roulant dans la /onne direction et relan7a le moteur, d1alant doucement la1oie trace au milieu de la route. +ur celleci, lar#e, encaisse entre les parois a/ruptes,hautes d@une centaine de m"tres, l@infirme sur sa machine ressem/lait 2 un insecte drisoire,minuscule, 1ulnra/le dans ce site droutant chauff par un implaca/le soleil.Et tel un insecte stupide stopp par un o/stacle dont il ne peut comprendre la nature,Dennsmore, sur le /as de la dcli1it, s@arr;ta de1ant le haut mur de rocher oY nulle faillen@tait 1isi/le. Aucune trace de porte, de panneau, de /r"che ou ca1it quelconque Etpourtant, une ou1erture trian#ulaire de trois m"tres de ct apparut lentement, dessinant untran#e miroitement, comme la /ouche d@acc"s 2 un tunnel qui se serait enfonc dans une

masse de mercure F

Le Dod#e a!ant rint#r le spacieu- #ara#e, sur l@arri"re du ranch, la porte 2 /ascule sereferma sur les trois hommes re1enus seuls du lieu m!strieu- oY ils a1aient laiss leprofesseur Dennsmore. Ils enfil"rent une salopette de mcanicien et procd"rent 2 l@inspectionmticuleuse du 1hicule, dmontant l@une apr"s l@autre les #laces teintes et le pare/rise,rafls par les /alles, les rempla7ant a1ec autant d@aisance qu@auraient pu le faire desprofessionnels d@un #ara#e spcialis. Les porti"res, accusant 2 peine les impacts desproectiles, su/irent un e-amen des plus attentifs. 0ne seule fut remplace les impacts sur lesautres, moins 1isi/les dans le /linda#e, furent simplement repeints. Du tra1ail de pro, apprcia Di$attia, le chauffeur. Comme celui des t!pes qui nous ont attaqus, sur la corniche, fit Ralph unt, le secrtaire8aussi ha/ile que le 4 mdecin 5 pour procder 2 ce #enre de rparations tr"s particuli"res F9.

Le /oss n@a pas eu tort de faire aouter tous ces #ad#ets dfensifsoffensifs 2 ce Dod#e,/lind comme un char d@assaut FIls se d/arrass"rent de leurs /leus de tra1ail, ran#"rent les #ants dans les casiers, audessusdu lon# ta/li surmont d@un rHtelier d@outils les plus di1ers et quitt"rent le #ara#e. Dehors,alors qu@ils se diri#eaient 1ers l@aile ouest du ranch qui leur tait rser1e, ils 1irents@approcher l@pouse de leur ma3tre. Celleci marchait d@un pas press et affichait une minesoucieuse. Elle s@adressa 2 Roone! : Docteur, mon mari 1ient de m@appeler, pour m@informer qu@il ne rentrerait pas a1ant deu-ours.Elle re#arda tour 2 tour les trois hommes et questionna, touours 2 l@adresse du mdecin : J@tais 2 la piscine, une diaine de minutes apr"s 1otre dpart et @ai entendu des rafalesd@armes automatiques. Vous ;tes sTrement au courant G &ui, madame Dennsmore. )ous les a1ons entendues, nous aussi. 0n e-ercice, sans doute. Ce

n@est pas e-ceptionnel, sur un terrain militaire.


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U$OUB n@en a rien dit et pas da1anta#e Canal BBN.Les #ens du la/oratoire n@taient pasinquiets GRoone! mentit a1ec aplom/ : 'as le moins du monde, madame. )ous a1ons /a1ard une minute a1ec eu-, pendant que leprofesseur s@loi#nait, accompa#n des officiers 1enus l@accueillir.


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ne me dis pas que c@est par inad1ertance que les sentinelles, 1ous prenant pour desassaillants, ont tir sur 1ous FIl taquina un instant l@arole som/re de son sein #auche et se rsolut 2 passer au- a1eu-De la mani"re la plus 1raisem/la/le possi/le F &U, hone6, &U, e t@ai menti. Et c@est sur l@ordre formel de ton mari que @ai arran# la 1rit.Le Ramchar#er a t quip d@un nou1eau t!pe de /linda#e mis au point par le dpartement

mtallo#raphie de l@usinela/oratoire. Lorsque nous sommes arri1s au sommet de la mesa, leprofesseur a t accueilli par des officiers. Il s@est loi#n a1ec eu- tandis que Ralph, arriset moi, 2 /ord du Dod#e, nous nous remettions 2 rouler, nous e-posant a1ec confiance au tird@une mitrailleuse lourde. Rsultat concluant : le /linda#e a remarqua/lement tenu FLa eune femme /rune coula 1ers lui un re#ard du/itatif, nullement con1aincue par sone-plication mais fei#nant de l@;tre, pour a1ouer : C@est inhumain mais, pendant quelques minutes, en entendant ces tirs loi#ns, e me suismise 2 a#iter des penses peu charita/les et si, 1ictime d@un attentat, Lionel perdait la 1ie GCertes, e le trompe a1ec toi, 6ran>, mais e le respecte profondment : il n@est pas responsa/lede son infirmit. C@est un homme /on, #nreu- et si, #raduellement, il s@est ai#ri et me rudoieun peu, la faute en incom/e 2 ce mal incura/le qui le mine Je comprends ce que tu prou1es, ma pau1re chrie. $oi aussi, @ai le plus #rand respectpour ton mari c@est un illustre sa1ant e donnerai ma 1ie pour lui, puisque e suis 2 la fois

son mdecin et l@un de ses #ardes du corps. Et tr"s sinc"rement, m;me si nous prou1ons/eaucoup de difficults 2 nous aimer, dans de telles conditions, e souhaite qu@il 1i1e le pluslon#temps possi/le. 'our tout ce qu@il a apport et apportera encore 2 la science du 1i1ant.Emue par ces paroles, la 4 Co!ote 5 se serra da1anta#e contre lui puis ses l"1res sepromen"rent sur son torse puissant, dessinant une li#ne de petits /aisers 1ers sa toisonpu/ienne som/re. Elle pro#ressa da1anta#e et arracha /ientt 2 son partenaire des#missements de plaisir

A moins de di- >ilom"tres de l2, dans les installations souterraines de la m!strieuse usinela/oratoire, le professeur Dennsmore, la #or#e noue par l@motion, la 1ue /rouille, tei#nit letl1isionneur indiscret qui 1enait de lui permettre de percer le secret de son infortune.A/andonner sa petite cham/re, pr"s du la/oratoire de #ntique G Appeler Di$attia, sonchauffeur et se faire conduire che lui sans retard, pour surprendre et confondre les

coupa/les G Les tuer, comme il en a1ait eu la folle en1ie en 1o!ant ? et entendant ? les outesse-uelles de sa femme haletant et 1i/rant entre les /ras de son amant G)on F )e rien prcipiterAttendre Attendre l@1olution de la situation&h F Il n@1oquait pas un seul instant sa propre situation, non. Il son#eait plutt 2 lacononcture internationale, 2 tout ce qui allait se produire, peut;tre plus tt qu@on ne pou1aitl@ima#iner Et dont il tait l@un des rares personna#es 2 conna3tre les prmices, lesquels,in1aria/lement, d/oucheraient sur un 4 futuri/le 5, un scnario potentiel du futur. Et celuici nepou1ait qu@;tre pou1anta/le


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CHAPITRE III

4 Xui croit savoir est un sot" Mais ui nie sans savoir est un fou" Cherche la vrit, tutrouveras la %umi#re"5

Vercors

> .uin, sept heures, 2evada, 3&4

'arti d@EdKards Air 6orce (ase, en Californie, pour effectuer un 1ol destin 2 tester denou1eau- quipements lectroniques, le /om/ardier (B( de la )orth American appartenant 2la flotte d@inter1ention du +AC 8+trate#ic Air Command9, cin#lait 1ers le nordest en directionde )ellis Air 6orce Ran#e 8e-tension des sites de tests de la )ellis Air 6orce (ase9, )e1ada.D@une taille infrieure d@un tiers au fameu- ( mais d@une capacit d@emport presque deu-fois suprieure, ce /om/ardier lourd capa/le d@emporter trentehuit /om/es nuclaires (QN ou(SB, ou encore cent quarantedeu- /om/es de W >ilos ou trentehuit de PW >ilos, tait#alement con7u pour transporter 1in#tquatre missiles +RA$ 8+hort Ran#e Attac> $issile9 ensoute et quatore autres sous le fusela#e. D@autres t!pes de cruise missile pou1aient trou1erplace dans sa soute interne.0n redouta/le quadriracteur pour1u d@un radar offensif multimode, %estin#house A'*BS8assurant le sui1i du terrain, la carto#raphie, l@identification des o/ectifs9 outre une a1ioniquedfensi1e A)_ALZ BSB celleci comprenait un dispositif int#r de dtection de radars et de

/rouilleurs 2 rponse pratiquement instantane, cela d"s le repra#e des ondeslectroma#ntiques du faisceau ad1erse s@effor7ant de le localiser FEn su/stance, un /om/ardier strat#ique parmi les meilleurs du monde, dot d@un quipa#e desi- hommes comprenant, pour ce 1ol spcial, deu- in#nieurs lectroniciens char#s de testerles perfectionnements tout rcemment apports au s!st"me de contremesures lectroniques.Les radars de )ellis Air 6orce Ran#e le dtect"rent alors qu@il approchait de *room La>e, onedsertique du Comt de Lincoln, proche de la pointe mridionale du )e1ada. +a si#natureradar s@1anouit et lui a1ec FLe (B( du +trate#ic Air Command, a1ec si- hommes 2 /ord, ne fut pas retrou1 mal#r lesrecherches entreprises tr"s rapidement par des a1ions de chasse et une armadad@hlicopt"res

> .uin, huit heures, Colorado, 3&4

Le (oein# WNW +an 6rancisco)eK Oor> enre#istra les premi"res trpidations anormales audessus de *rand Junction. Le commandant de /ord procda au- 1rifications d@usa#e, nedcou1rit rien qui pTt ustifier ces 1i/rations et appela la tour de contrle de Den1er poursi#naler l@anomalie a1ant [email protected] l@approche des Rocheuses, l@amplitude des trpidations prit des proportions tellementinquitantes que les passa#ers se mirent 2 crier, 2 harceler les htesses qui eurent /ien dumal 2 les apaiser. 'as pour lon#temps : a1ec un fracas terri/le, l@aile droite se dtacha,entra3nant la dpressurisation de la carlin#ue et, par la dchirure, l@e-pulsion dans le 1ided@une quinaine de passa#ers FLe (oein# s@inclina 2 /H/ord. Les trpidations au#ment"rent l@aile #auche se dtacha 2 sontour et l@appareil ainsi dmantel pirouetta sur luim;me en e-pulsant d@autres passa#ers, la

plupart d2 tus par la dcompression /rusque. La carlin#ue folle et les deu- ailes arrachespercut"rent les contreforts des 5oc8ies, pr"s de +omerset. Il n@! eut aucun sur1i1ant


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A seie heures, au 'ortu#al, le (oein# WW Rio de JaneiroCopenha#ue e-plosait en 1ol audessus de Vila 6ranca de [ira, peu apr"s son escale 2 Lis/onne.Aucun sur1i1ant parmi les quatre cent neuf passa#ers et mem/res d@quipa#e.

A 1in#t et une heures trente, en Inde, un DC BP s@crasait dans les monts Aanta, entre

(om/a! et )a#pur. )om/re de 1ictimes : trois cent quarante et une.

A 1in#ttrois heures trente, en heed LBPBB en pro1enance duJapon, ine-plica/lement d1i de sa route, s@crasait dans la un#le de (u>it 'anan#, 2 quine>ilom"tres au nordouest de l@aroport international de Chan#i, 2 +in#apour. +ur les trois centquine passa#ers, il ! eut cette fois 1in#tneuf rescaps

Les mdias se firent, 1idemment, l@cho de ces catastrophes en cha3ne et l@on reparla desrie noire, de malchance, d@erreur humaine en mati"re de pilota#e, de dfaillance du matriel8(oein# a1ait eu d2 /on nom/re d@accidents spectaculaires durant le premier semestre [email protected]@on 1oqua aussi les attentats imputa/les au- terroristes ara/es, au- fanatiques int#ristesfinancs, tl#uids, principalement par la L!/ie et l@Iran, lesquels en la mati"re dtiennent un

palmar"s im/atta/le F $ais en l@occurrence, les 1rita/les coupa/les n@taientils pas 2rechercher ailleurs G 'eut;tre en s@aidant de certaines h!poth"ses trop hardies pour ;treadmises par les mdias trop folles pour les #ens 4 senss 5, 2 cinq /loc>s de l@American $useum of )atural istor!.$ais de l2 2 insinuer qu@il n@tait qu@un sdentaire, un cri1ain 4 en cham/re 5, le #ros +ealese trompait. a 5, fi#urant dans le titre de son dernier roman, n@tait pas lemoins du monde 4 infantile 5 : il s@a#issait d@un fameu- 4 champ d@opales 5, pr"s du lacson, dit Lonesome Jac>son F Il a1ait alors plus de cinquante ans et enparaissait auourd@hui moins de trente F


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$aintenant )eKOor>ais d@adoption, cri1ain 2 succ"s d"s ses premiers li1res, il a1ait optpour le pseudon!me de le!, puisqu@une

accalmie nous permet de /a1arder un peu.Elle prit place sur la chaise 2 #auche de la ta/le oY l@cri1ain tait install et encha3na : Je 1ais tout de m;me me hHter de 1ous dire certaines choses, a1ant la reprise du dfilde 1os admirateurs.Il lui offrit une ci#arette qu@elle refusa #entiment : )on, merci, monsieur CoKen. $es parents, de confession mormone, m@ont ser1i d@e-emple : ene fume pas et ne /ois pas d@alcool. Dans 1otre li1re, %)$ntit noire d)4ndamoo8a, 1ousima#ine que des e-traterrestres nous o/ser1ent et que certains doi1ent m;me se cacherparmi nous. Vous l@a1e m;me dclar la semaine derni"re sur C(+. &ui, @ai /ien crit cela et c@est ce que @ai dit 2 la tl1ision.La eune et /elle antiquaire /londe s@enhardit : Estce seulement le fruit de 1otre ima#ination ou /ien !atil un fond de 1rit GLa question parut amuser l@cri1ain, auquel l@on a1ait dT la poser plus d@une fois. Il rpondit

de /onne #rHce : Vous sa1e, pour crire des romans de sciencefiction, il faut a1oir acquis un nom/reimpressionnant de connaissances scientifiques, fTtce simplement au plan de la 1ul#arisation.'our ! inclure des lments capti1ants, attachants et crdi/les lis au- &V)I et au-e-traterrestres, il faut a1oir aussi accumul une masse d@informations, fait soim;me desrecherches ufolo#iques, interro# des tmoins d@o/ser1ations rapproches ou a!ant 1cu uneRencontre du IIIe t!pe.$ais 1ous, Linda, entre1ous dans l@une ou l@autre de ces cat#ories G'lon#eant ses !eu- dans les siens, sans ciller, elle inclina doucement la t;te : &ui, @entre /ien dans l@une de ces cat#ories. Et e suis pr;te 2 1ous apporter montmoi#na#e pour autant que 1ous m@accordie 1otre confiance,


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Joseph +mith, le proph"te de l@E#lise de JsusChrist des +aints des Derniers Jours dont1ous m@a1e dit que 1os parents taient +ont des adeptes, corri#eatelle en souriant. $es parents, #rHce 2 Dieu, sont en parfaitesant et 1i1ent dans la petite 1ille de 'alm!ra, au sud du lac &ntario et au nordouest del@Etat de )eK Oor>, pr"s de la colline de Cumorah aut lieu par e-cellence des $ormons puisque c@est l2 que 4 l@An#e 5 $oroni apporta 2

Joseph +mith les plaques d@or #ra1esB

,fondement de cette reli#ion r1le au si"cle dernier.Je n@appartiens pas 2 cette confession mais e connais asse /ien l@historique des4 contacts 5 que le eune Joseph eut 2 di1erses reprises a1ec ce fantastique personna#equ@auourd@hui nous appellerions sTrement un 4 e-traterrestre 5 De m;me pourrionsnousappeler Joseph +mith un contact. )aturellement, cette interprtation nosotrique desr1lations apportes par 4 l@An#e 5 $oroni 2 Joseph +mith ne sont a/solument pasparta#es par son E#lise, au demeurant fort respecta/le dans son essence et sonensei#nement. Et @esp"re, ainsi, ne pas a1oir choqu 1os con1ictions reli#ieuses, Linda cen@tait pas l2 mon intentionElle lui sourit a1ec chaleur : Cela ne me choque pas du tout,


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L@inconnue se pencha da1anta#e, confidentielle : C@est moi qui 1ous appellerai peut;tre un our, si mes an#oisses mtaph!siques d#n"renten insomnie. $on prnom est $aura ? Uim/all pour le patron!me ? et e ne fi#ure pas dansl@annuaire FDe1inant la fascination qu@e-er7aient sur lui ses seins li/res sous le l#er tissu de sa ro/e,elle confia, dans un murmure :

En modifiant de quelques de#rs an#ulaires 1otre a-e 1isuel 1ers le point nithal de mapersonne, 1ous constatere que lui non plus ne manque pas d@intr;t+ans se dmonter, conquis par l@humour et la culture de la eune femme de couleur, il o/it,admira son 1isa#e et lui ren1o!a son sourire : ?"6isherG &ui, il se sou1enait d@a1oir ddicac un li1re 2 ce lecteur, lequel a1ait chan#quelques mots a1ec la olie /londe : Linda &ui, Linda (uc>le!, de Lon# Island. Ils a1aient

d@ailleurs l@air de se conna3tre.


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Lonesome Jac>son, alias le! et n@! pensa plus, sollicit par son estomac qui criait famine F

K .uin 1 2ouveau-Mexiue

A une 1in#taine de >ilom"tres au sudest de Dulce, entre la route NW et le Cordo1a Can!on,(radford 8(rad9 Corliss, un ro/uste le1eur de /tail, possdait un ranch en rien compara/le 2celui du professeur Dennsmore qui, lui, demeurait au nord de l@a##lomration. 'oint d@l#ante/Htisse 2 colonnades et piscine, ici. )on. (ien que 1i1ant conforta/lement du commerce de ses/o1ins, Corliss, sa femme et leurs deu- filles se contentaient d@une #rande ferme 8domine parune antenne mettrice9, a1ec une mare asse tendue oY /ar/otaient des canards. Des corrals,des ta/les et des pHtures se rpartissaient autour de la cha3ne monta#neuse 1oisine.Ce matinl2, au 1olant de sa Jeep, (radford Corliss inspectait ses troupeau- pars 1ers l@est,a!ant laiss 2 $i#uel $ancaniello, l@un de ses 1aqueros hispanoamricains, le soin desillonner le )ord et l@&uest usqu@2 la route S et au John $ills La>e.Le tal>ieKal>ie accroch 2 la ceinture du conducteur crachota et l@le1eur s@en saisit, appu!asur le contacteur latral en portant le com/in contre sa oue : Corliss, over

$i#uel,patrZn. Vene 1ite F conseillatil d@un d/it rapide. Je suis 2 l@arro6o de Cone.os, pr"sde la 1ieille ca/ane. Xu passa, homre T 3na desgracia, patrZn, una desgracia !8un malheur, patron, un malheur F9.Connaissant la propension du vauero 2 sa1ourer plus qu@il n@eut fallu la di1e tequila, l@le1eurle questionna sans dtour : $i#uel, tu es sTr de ne pas a1oir trop clus, ce matin G 'as si tt,patrZn, pas si tt F Vene 1iteEn moins d@un quart d@heure, la Jeep stoppait en drapant, soule1ant un nua#e de terre pr"sde la 1ieille ca/ane en planches, au /ord de l@arro!o de Coneos oY se trou1ait d2 la LandRo1er du ranch pilote par $ancaniello. La quarantaine, trapu, chemise cossaise et eanlim, un +tetson durci par la sueur, /runHtre, reet 1ers la nuque, le vauero 8il a1ait horreurqu@on l@appelHt coK/o!, ce qui pourtant si#nifiait strictement la m;me chose F9 crasa sous sa

/otte un m#ot et in1ita du #este son patrZn 2 le sui1re.Ils n@eurent pas 2 marcher lon#temps et Corliss poussa une /orde de urons en aperce1antdans la pHture trois 1aches et une #nisse couches sur le flanc, la panse #onfle, lesam/es raides, anormalement cartes, une norme plaie /ante 2 la place des or#anes#nitau- et de l@anus F Les sales fumiers d@enfoirs maudits F Ils ont recommenc F +i,patrZn. A1anthier, c@taient les /;tes du se;or Ramire, pr"s de Lum/erton, auourd@hui,c@est les 1tres F Ca faisait des annes que les salopards n@a1aient plus touch au-troupeau- F(radford Corliss, un #enou 2 terre, e-aminait l@une des 1aches tues, tr"s proprement : lesmamelles, la 1ul1e et le rectum a1aient t dcoups a1ec une prcision chirur#icale et pasune seule #outte de san# n@tait 1isi/le, ni sur et autour du 4 champ opratoire 5, ni au sol. Re#arde aussi leur t;te, 2 ces pau1res /;tes

L@une d@elles a1ait su/i l@nuclation de l@il #auche, l@a/lation des l"1res suprieure etinfrieure, de la lan#ue et, l2 non p lus, pas la moindre #outte de san#. La #nisse prsentaitune t;te 4 nue 5, parfaitement d/arrasse de sa peau, de sa chair, m;me de ses #enci1es,les os et les cer1icales 4 netto!s 5 a1ec minutie, le tout a!ant pris une coloration rose sans trace de san#, comme touoursBW

4 Ils 5 lui ont fait la m;me chose qu@2 +nipp!, ce petit che1al Appaloosa palomino, dcou1erta1ec ce m;me t!pe de mutilation, en BSW, dans la 1alle de +an Luis, 2 deu- cents /ornesdans le Colorado. C@est aussi ce que e me suis dit,patrZn, ra#ea le vauero, attrist. Zu@estce qu@on 1a faire,si l@pidmie de massacres reprend, comme pendant la #rande 1a#ue de BWN 2 BQBQGLes dents serres, fulminant de col"re, l@le1eur se redressa :

BWAuthentique.BQ$assacre 4 m!strieu- 5 qui coTta plus de BP millions de dollars au- fermiers amricains et foisplus au- contri/ua/les des Etats0nis F Et cet holocauste demeura ? officiellement du moins ? uneni#me


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&n 1a s@or#aniser, $i#uel. Je 1ais tlphoner 2 tous les ranchers de la rser1e indienne puis2 quelques #ros le1eurs du comt du Rio Arri/a. A leur tour, ils pr1iendront les autres. &ns@est amais /alad a1ec des om/relles, mais e te fous mon /illet qu@on 1a dsormais sortirl@artillerie et on s@en ser1ira, s@il le faut F Zuels que soient les coupa/les, sectes sataniques ?comme l@ont prtendu certains ? ou militaires de che nous procdant 2 des e-priences, ils1ont d#uster F

.uin, dix-huit heures, 2eB Aor8

'hil Jac>son, alias F oG o) m6 heart !C@est toi qui de1ais m@appeler 2 si- heures et e m@tais promis dene pas tenter de te oindre a1ant l@heure mais @ai craqu 2 moins une F J@allais composer ton numro quand Je 1ais te chercher et nous allons d3ner dans unrestaurant de (roadKa! G )on. in# souterrain, ni1eau N, tra1e , numros BW et BW. Le BW sera ou1ert.


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CHAPITRE IV

4 Xuelle dose de vrit supporte-vous T 5 )ietsche

Dcontenanc.$dus.Estomaqu.+idr.L@air d@un con FC@tait assurment moins potique, mais cette e-pression tri1iale domina che 'hilJac>son_


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, eu-, /ien qu@estomaqus par cette mtamorphose, #ard"rent le secret. $esparents ? e te l@ai e-pliqu en Australie ? ont pri dans un attentat palestinien, il ! a /ienlon#temps quant 2 mes relations secondaires, un petit mot leur faisant sa1oir que e m@isolaispour crire un #ros /ouquin, dans un chalet des Rocheuses, de1ait suffire 2 les tenir loi#ns

de cet appartement.$ais pensons un peu 2 nous, fitelle en mettant le /ouquet d@orchides dans un piquefleuren cristal a1ant de d/oucher une /outeille de champa#ne


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A1ec des #estes f/riles, Ariellah se mit en de1oir de l@aider 2 se dpouiller de ses1;tements, de son slip &pration moins facile en raison de son moi. 4 Emoi 5 qu@elle dut,en pouffant, d#a#er de l@lastique du slip auquel il faisait o/stacle FLe lit les accueillit, tous deu- se cou1rant de /aisers, se ptrissant le corps puis se soudantl@un 2 l@autre. Ariellah noua ses am/es ner1euses autour des hanches de son amant retrou1,#mit, hoqueta, rHla sous ses ruades. Ces assauts l@emportaient lentement mais sTrement 1ers

le point d@or#ue oY l@homme et la femme ne font plus qu@un, oY l@indici/le /onheur de l@un sefond dans celui de l@autre oY l@alchimie de l@or#asme pleinement parta# fait na3trel@illumination intrieure, la transmutation, le /ouillonnement de l@or n de l@accord maeur la/orpar l@harmonieIls rest"rent souds tr"s lon#temps, sa1ourant les /attements de leurs curs en contact, lesfrmissements de leurs se-es, la communion de leurs souffles qui s@apaisaient #raduellementen s!nchronisme. Ariellah, les !eu- no!s dans les siens, murmura, alan#uie : C@tait mer1eilleu-, 'hil chriIls se dsunirent, s@allon#"rent, mais la eune femme ne tarda pas 2 se /lottir de nou1eaudans les /ras de son partenaire qui, en riant, la for7a 2 se coucher sur le dos tandis qu@ilse mettait sur un coude, 1oulant se repa3tre de sa /eaut, admirer son corps sculptural, sepencher pour, du /out des l"1res, donner 2 ses seins de chastes petits /aisers : Je t@aime comme au premier our, &ara o) m6 heart !Et e ne me lasse pas de contempler

ta /eaut, ta eunesse, la douceur de ton piderme, la fermet de tes seins $ais, toi, Amour,comment se faitil que tu n@aies pas parue tellement surprise de me retrou1er tel que @tais il! a 1in#tcinq ans, en Australie GElle tendit le /ras, ou1rit le tiroir de la petite ta/le de che1et, en retira le dernier li1re duromancier : %)$ntit noire d)4ndamoo8a, dont elle lui montra la derni"re pa#e de cou1erture :


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'arfaitement, oG o) m6 heart: tu m@as demand de de1enir ta femme, mais c@tait alorsimpossi/le et c@est le cur /ris que @ai dT refuser, te laissant une nuit dans le dsert oYnous a1ions 1cu trois mois ensem/le, trois mois de /onheur.Elle caressa le lourd pendentif 2 la splendide opale noire au- reflets iriss suspendue 2 soncou : Ainsi que e te l@a1ais promis, e t@ai laiss ma rcolte d@opales pour trou1er plus tard, au

fond de mon sac, cette norme opale prcieuse que tu ! a1ais cache F Et le second sac GElle fron7a les sourcils, surprise : Comment le saistu G C@est 1rai, apr"s mon sommeil d@une semaine, @ai trou1 2 mon che1etun 1olumineu- sac d@opales tailles, presque aussi /elles que celle que tu m@as offerte.Ce fut 2 son tour de ciller dans une mimique d@incomprhension : Je parlais du #ros sac d@opales que @ai trou1, moi, 2 mon r1eil, apr"s huit ours passsDieu sait oY F uit ours Il est impensa/le que @aie dormi aussi lon#temps dans le dsert,2 l@om/re de mon [, sans prir de soif F Ainsi donc, toi aussi tu as 1cu ce m;mepisode et re7u en cadeau anon!me un lot important d@opales G &ui et @i#nore touours 2 qui e dois ce prsent qui m@a permis d@acheter cet appartementau cur de $anhattan, face 2 Central 'ar> F 0n prsent ro!al puisque la 1ente de ce lotd@opales attei#nit en1iron un million cinq cent mille dollars F

C@est ce que 1alait aussi le sac de #emmes dcou1ert sous mon ne, 2 mon r1eil, 2 peupr"s au m;me moment oY tu trou1ais le tien F J@ai fait quelques /ons placements et a1ec, desurcro3t, mes droits d@auteurs, e 1ois l@a1enir plutt en rose F Alors, amour, qu@attendonsnouspour nous marier GElle se serra da1anta#e contre lui, l@em/rassa lon#uement : D"s cet instant, e me consid"re comme ta femme, son,

quinqua#naire, au- che1eu- poi1re et sel, au front d#arni, est ine-plica/lement rede1enul@homme eune et 1i#oureu- qu@il tait 1ers trente ans F Et il dcou1re qu@entre le moment oY ils@est endormi et celui de son r1eil, une semaine s@est coule F L2, un trou supplmentairedans ses sou1enirs : une /r"1e perte de conscience pendant laquelle les policiers sontrepartis F Il rcup"re son matriel, em/arque le tout dans le [ et dcou1re sur le si"#ea1ant un #ros sac d@opales ma#nifiquement tailles, qu@il 1endra pr"s d@un million cinq centmille dollars FIl est riche Et dsormais en mesure d@accomplir ce r;1e auquel sou1ent il a pens puisreet comme inaccessi/le : de1enir romancier&u1rant un atlas australien et fermant les !eu-, il a1ait piqu l@inde- n@importe oY et constatque son on#le dsi#nait le petit port mridional de CoKell, dans le #olfe de +pencer.CoKell G La phontique de ce nom ne lui con1enait pas enti"rement. Il a1ait remplac les4 l 5 par un 4 n 5 et o/tenu CoKen, qu@il allait rpter 2 plusieurs reprises. &ui, 2 son #oTt,

cela sonnait mieu-.


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$ais pourquoi 4 n 5 plutt qu@une autre consonne G 'arce qu@un soir, r;1ant a1ec Ariellah dansle dsert, 2 contempler les toiles, la eune Amricaine, parlant de la Ua//ale, un domainecomple-e qui la passionnait, lui appris que le 4 n 5 ? le noun? plac 2 la fin d@un mot, enmodifiait l@ner#ie plus e-actement la structuration ner#tique, selon le &epher Aetsira, li1refondamental de la pense anal!tique h/raMque. De 1aleur cinquante, le noun appartient auplan >a//alistique des ralisations, a1ec pour sens ontolo#ique : le souffle, la 1ie. +ous quels

meilleurs auspices auraitil pu se for#er un pseudon!me GC@tait dcid : il serait son_


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6isher m@a paru tellement s!mpathique et Cela 1ous amusera sans doute mais, lui et moia1ons eu la m;me impression, tr"s forte, de nous ;tre d2 rencontrs. Je 1ous donne tout de suite ses coordonnes.Dans l@couteur lui par1int, un peu loi#ne, une 1oi- enfantine, curieusement haut percheappelant 4 $a man 5 4 $a man 5, en dtachant les s!lla/es.$asquant 2 peine le com/in, la eune femme rpliqua a1ec une pointe d@a#acement :

&ui, Jeffre! F Laisse parler maman, 1eu-tu GElle encha3na 2 l@intention de son correspondant : E-cusemoi, end, 1ers la findu mois, a1ec 1otre pouse, /ien entendu. La place ne manque pas dans mon cotta#e, derri"rele ma#asin. Voule1ous que nous prenions date G Juste une petite minute, pour 1rifier si ma femme est li/re dans une quinaine 8Illan7a9 : Chrie, tu as un crneau, en fin de ce mois GLinda (uc>le! nous in1ite 2 Lon# Island.Depuis la cuisine, sa compa#ne rpondit :

Attends, @arri1e tout de suite, chri. Re#arde mon calepin, pr"s du tlphone.Ariellah alla dposer au milieu de la ta/le dresse un rchaud 2 alcool et 1int ensuites@asseoir sur les #enou- de


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Intri#ue, Ariellah actionna le /loc de tlcommande pour au#menter le son. .eune fille faisait du .ogging dans le ammond ond ar8, rsumait le commentateur de latl1ision, lorsue, vers six heures du soir, trois inconnus en costume somre et feutre raattusur les 6eux se .et#rent sur elle, s)efforPant de l)entra[ner" %)arrive inopine d)un grouped)tudiants du 'ine $anor Junior Colle#e, se livrant eux aussi au .ogging, sauva Mar6 olroo8,ses agresseurs aandonnant leur pro.et criminel pour s)gailler dans le ois" %es recherches

entreprises pour les retrouver sont demeures vaines"2otre page sportive dute avec les


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Le 'rsident Alan )edKic>, de di- ans son cadet, 2 la che1elure rousse comme des tachesde son qui ta1elaient son 1isa#e, s@tait le1 pour accueillir le 1isiteur ami a1ec une chaudepoi#ne de main : $erci, arold, d@;tre 1enu si 1iteIl a/andonna son /ureau et, a1ec son hte, alla s@asseoir sur l@un des canaps, s@installanttous deu- face 2 face :

0n th G 0n caf G C@est #entil 2 1ous, Alan, mais @en suis d2 2 mon troisi"me caf, ce matin FLe 'rsident poussa 1ers lui un coffret 2 ci#ares en c"dre massif a1ec, sur ses cts,l@inscription Ald/aran : Dans ce cas, ser1e1ous, mon cher. Vous a1e une mine splendide FVer/ia#esLe 'rsident tournait autour du pot pour retarder une information qu@il serait /ien forc,pourtant, de lui communiquer. L@e-patron de la CIA fei#nit l@i#norance, puisa dans le coffret l@undes normes ci#ares qu@en amateur a1is il fit l#"rement craquer entre ses doi#ts, un peuaudessus de la /ande dore marque : 'leMades.'ardessus la petite ta/le /asse, ronde, laque et som/re, (lac>Kood se pencha, donna du feuau 'rsident, alluma rituellement son propre ci#are et nota, incidemment : Vous faites des infidlits au (ar/udo, Alan G Il est 1rai que ces ci#ares fran7ais 1alent les

siens En outre, les Frenchies sont tout de m;me nos amis(ref silence puis : La politesse 1oudrait que e 1ous retourne 1otre compliment a1ec quelque chose du #enre :4 Vous ;tes en pleine forme, 'rsident F 5 Je ne le ferai pas. )ous nous connaissons trop etdepuis trop lon#temps pour chan#er des propos de salon.Et de tter consciencieusement son ci#are, sans inhaler la fume. +on hte illustre opina, le1isa#e #ra1e, le front soudain creus de rides : Vous ;tes un 1ieu- renard, arold, et mon intention n@tait pas de 1ous leurrer sur la #ra1itde la situation que 1ous su/odore certainement, 2 la fa7on dont 1ous connaisse ledessous des cartes F D@autant, ironisa incidemment l@homme de la CIA, qu@il m@arri1e de sui1re les /ulletinsd@information 2 la tl et d@apprendre ainsi, par e-emple, que les mutilations animales ontrepris au )ou1eau$e-ique et que les (oein#s surtout et quelques autres mod"les d@a1ions

ci1ils ? mais tous amricains ? ont une fHcheuse tendance 2 /i#orner les pHquerettes, depuisun certain temps F Au- !eu- des usa#ers et des nations qui ne sont pas dans le secret desdieu-, cela fait mau1ais effet F0ne ironie mordante, des paroles caustiques imposes par le caract"re dramatique de lasituation actuelle. Et tous deu- faisaient partie de la poi#ne d@hommes qui en connaissaientl@ori#ine et tous les roua#esLe prsident )edKic> se massa le front et lHcha un soupir, acca/l : Je re#arde aussi la tl1ision, arold, et e 1ous ai demand de 1enir pour 1ous annoncerque l@heure de ma retraite dfiniti1e a sonn.(lac>Kood, d@ordinaire ma3tre de ses ractions, eut un /ref mou1ement de t;te, haussant lessourcils dans une mimique de stupfaction. $ais son illustre interlocuteur encha3na : Kood inter1int a1ec un sourire mlancolique : +ans a1oir mon H#e canonique, le professeur Lionel Dennsmore appartient 2 la seconde4 1ieille #arde 5 puisqu@il est entr sous mes ordres dans cette Cellule de Crise 1oici une1in#taine d@annes. $;me infirme maintenant, srieusement handicap, sur son fauteuil roulant,mais il est /ien 1i1ant, lui aussi.Le 'rsident l@o/ser1a a1ec une mimique entendue : &ui, /ien 1i1ant et dsireu- de le rester F +on [ aurait chapp 2 un attentat, pr"s deDulce. Vous de1e ;tre au courant GLe 1ieillard toussota a1ec /eaucoup de distinction et reconnut, 1asif : Euh, oui, Alan, e suis au courant.

B+i"#e de la CIA, en Vir#inie, dans le Comt de 6airfa-, 2 une douaine de >ilom"tres seulement de la$aison(lanche.


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(on. )ous re1iendrons tout 2 l@heure sur le cas Dennsmore Vers la fin des annes P, lefantastique 1nement que 1ous sa1e dclencha d@a/ord la peur au 'enta#one ce sentiment1iscral surmont, cdant 2 l@enthousiasme, nous a1ons commis la plus tra#ique des erreurs,en #ommant de l@istoire toute allusion audit 1nement top secret qu@auourd@hui nous sa1onspou1oir qualifier de funeste F Dieu seul sait si nous pourrons un our rparer cette fautenorme dont @assume une part non n#li#ea/le de responsa/ilit.

Le 1ieu- conseiller et e-patron de la CIA eut un mou1ement d@paules et un #este de lamain : Ce n@est pas sous 1otre mandat, Alan, que tout ce micmac a commenc. En B, 1ous tieencore 2 l@uni1ersit et a/ordie 2 peine le domaine politique en militant che les 4 eunes 5du rand Uld art6.P

C@est 1rai. )anmoins, quand @ai accd au poste supr;me et lorsque 1ous, en personne, ence m;me /ureau, ;tes 1enu me confier le secret que seuls doue hommes, au- &tates,parta#eaient 2 l@ori#ine au plus haut ni1eau, e n@ai rien fait. A l@instar de mes prdcesseurs 2la t;te du pa!s depuis la fin des annes P, e me suis tu, contri/uant par mon silence 2nous enfoncer touours un peu plus dans l@ine-trica/le #u;pier oY, dsormais, nous nousd/attons F Et e dis #u;pier en son#eant 2 un mot nettement plus fort F4 $;me en ces minutes d@une e-tr;me #ra1it, raisonna (lac>Kood, le /oss ne perd pas sonl#endaire sans de l@humour. 5

$a disparition de la sc"ne politique, arold, fera de moi un /ouc missaire tout indiqu. Ceci1ous permettra peut;tre de retarder quelque temps encore la di1ul#ation de l@horri/le 1rit.Ce dlai, mettele 2 profit pour e-ploiter les informations que 1ous puisere dans lesdocuments mis 2 1otre disposition. Eta/lisse un rapport dulcor destin 2 prparer le pu/lic,tape par tape, 2 ce qui l@attend 0se de strata#"mes mais reste dans l@om/re, ainsi que$aura.Le 'rsident ralluma son Ald/aran qu@il a1ait laiss s@teindre dans le cendrier rond enmtal, a1ant d@encha3ner : Re1enons 2 Lionel Dennsmore, notre cher et illustre /iolo#iste et #nticien. Il est l@un despremiers mem/res de la seconde #nration des pionniers d@oY mer#ea le #roupe 'I P.$ais de ceu- qui auourd@hui le composent, il est assurment le plus fanatique, parce que leplus d1ou 2 la cause de ses 4 emplo!eurs 5 F De plus en plus handicap il ne peut plusse dplacer que dans son fauteuil lectrique, mais cela ne l@emp;che pas d@;tre un homme

terri/lement dan#ereu-. $al#r ce que nous sa1ions de lui, nous n@a1ons pas pu nous opposer2 sa pro#ression usqu@2 la t;te du #roupe 'I P. Dennsmore est d"s lors de1enu l@homme leplus puissant du monde et c@est lui, assurment, qui a donn le feu 1ert pour dclencher cescatastrophes ariennes en srie, qui frappent di1erses compa#nies amricaines et 1isent lacompa#nie (oein# en particulier. J@a1ais remarqu, depuis un certain temps, que les 4 emplo!eurs 5 de Dennsmore s@a#itaientde nou1eau d@inquitante fa7on. Ils doi1ent fatalement mani#ancer un coup de Jarnac.Le 'rsident se le1a, plus lourdement que le 1ieillard qui, en face de lui, l@imitait. Les deu-hommes, tr"s mus, se serr"rent lon#uement la main. +o!e 1i#ilant, mon cher arold. Dsormais, 1os anciens coll"#ues, 1os amis du *roupe 'I P,ne tarderont pas 2 se muer en ennemis implaca/les d"s l@instant oY ils soup7onneront ouapprendront l@e-istence d@une opposition occulte. Ils mettront tout en u1re ? et le professeurLionel Dennsmore le premier ? pour faire chec 2 cette opposition. +i leurs soup7ons p"sent

sur 1ous, il est hors de doute que 1ous sere alors le tra3tre 2 a/attre.Apr"s une courte pause et un lon# re#ard char# d@affection, le 'rsident des Etats0nissoupira : (onne chance, mon 1ieu- arold. Kood, a1ec tristesse, tenta de raisonner, de con1aincre cet homme illustre a1ec lequel,depuis si lon#temps, il entretenait des rapports fraternels :


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CHAPITRE V

4 %e secret c)est mauvais, c)est antidmocratiue, et Pa finit tou.ours par coEter cher" 5

u/ert Ree1es

? .uin, sept heures uarante et une" 7ashington, la Maison-Llanche"

Veste immacule, #ants /lancs, pantalon noir, le 1ieu- 1alet de cham/re dposa sur la ta/le/asse, pr"s du /ureau oY le 'rsident, matinal, tra1aillait d2 depuis une demiheure, leplateau a1ec une #rande tasse de th, sucr d@une cuillere de miel, additionne d@un nua#ede lait. $erci, $a-, fit Alan )edKic>, la main pose sur le com/in du tlphone.


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&h F $on Dieu F $on Dieu F ne cessait de rpter le 1ieu- 1alet de cham/re, /ris d@motionde1ant le cada1re 2 la face ensan#lante.Le 1iceprsident Edmund $arsh, sur ces entrefaites, arri1ait 2 la $aison(lanche. Alarm parle remuemna#e et le dploiement des ser1ices de scurit autour de l@difice et usqu@en/ordure de l@Elipse au #aon soi#neusement tondu, il se hHta 1ers le /ureau. De1ant lespectacle, il eut un hautlecur et porta son mouchoir 2 la /ouche, l@estomac soule1 par

l@en1ie de 1omir F Il par1int 2 se ma3triser, interro#ea l@officier de scurit, le 1alet de cham/requi /#a!ait, les !eu- humides, ni l@un ni l@autre ne pou1ant e-pliquer ni comment ni pourquoic@tait arri1. $onsieur le 1iceprsident, pr1int le capitaine, sur le /ureau se trou1e une lettre qui 1ousest destine.L@intress prit l@en1eloppe au li/ell ainsi rdi# : 4 l)attention d)$dmund C" Marsh, vice-prsident des $tats-3nis d)4mriue" 4 n)ouvrir u)apr#s ma mort"(oule1ers, $arsh dcacheta l@en1eloppe, et dplia lentement la lettre 2 l@ent;te tr"s officiel dela $aison(lanche. Il parcourut les premi"res li#nes manuscrites et les relut, cette fois d@une1oi- sourde, enroue par l@motion : 4 Cher Ed. Zue Dieu pardonne mon #este, dict par la situation sans issue dans laquellemes prdcesseurs et moim;me ? sans l@a1oir 1oulu ? a1ons et notre pa!s une situationpou1anta/le qui 5

Le 1iceprsident marmonna la suite de fa7on indistincte et ache1a sa lecture, en cachant deson mieu- une motion nou1elle qui imprimait un l#er trem/lement 2 ses mains. Zuel terri/lesecret r1laient donc ces li#nes pour que le destinataire ait u# /on de le #arder pour lui G+es traits, d2 altrs par les pni/les minutes que tous ici 1enaient de 1i1re, se creusaientda1anta#e et une lueur alarmante, un instant, ternit le #ris acier de ses !eu-. Il replia la lettre,la #lissa dans sa poche et secoua som/rement la t;te : Le malheureu- a su tr"s /ien dissimuler son tat : une profonde dpression ner1euse quide1ait a/outir 2 cet acte de dsespoirA1ec une poi#nante affliction, il re#arda l@affreuse /ouillie san#lante qui tenait lieu de 1isa#eau chef de l@Etat et se comprima l@estomac une insoutena/le nause lui soule1ait denou1eau le cur. Il /redouilla une e-cuse et #a#na hHti1ement le ca/inet des toilettesattenant au /ureau o1ale.A leur tour, +te1en $adoK, le porteparole de la $aison(lanche et AndreK R!an, assistant

particulier du 1iceprsident, aussi incrdules et remus que ceu- qui les a1aient prcds, seprsent"rent /ientt au cordon de #ardes dplo!s de1ant le prist!le.Alerts d"s la dcou1erte du drame par l@officier des ser1ices de scurit, Leonard ilom"tres 2 1ol d@oiseau ?, les hommes de la CIA n@arri1"rent que quelques minutes apr"sles " Men>, en hlicopt"re il est 1rai, qui se posa sur le #aon, face 2 l@aile droite [email protected] de ses plus proches colla/orateurs de la Central Intelli#ence A#enc!, $orris )eK/ur!,#rand, mince et /lond 8pas un che1eu /lanc mal#r ses soi-antetrois ans9, se hHta 1ers leportique au- colonnes ioniques. Il #a#na prestement le /ureau o1ale, encom/r de techniciensdu 6(I qui photo#raphiaient, sous tous les an#les, le cada1re mconnaissa/le, e-aminaient la

pi"ce pouce par pouce, nantis de /ocau-, rcipients et de pinces /rucelles. L@un d@eu-rcuprait dlicatement des fra#ments d@os de la /o3te crHnienne et de la mati"re cer1icalerosHtre proete contre le mur. D@autres rassem/laient dans des sachets plastiques desmorceau- de mHchoire, de dents, e-pulss plus loin sur la moquette. Le proectile e-plosif a1aitlittralement /ris en maints endroits la face et la 1oTte crHnienne de la 1ictime.$orris )eK/ur! chan#ea une poi#ne de main a1ec le 1iceprsident $arsh puis a1ec sonhomolo#ue du 6(I, Leonard


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Il pntra dans le /ureau o1ale passa/lement en1ahi, salua l@assistance d@un simplemou1ement de t;te, attrist, les traits dcomposs par l@motion et la douleur. Le 1ieillards@approcha du corps, mit un #enou 2 terre, sur la moquette #rise et se pencha sur le ma#mad@os et de chair san#uinolent, qui a1ait t un 1isa#e ami. arold (lac>Kood sem/la serecueillir un moment, t;te /aisse, et lorsqu@il se rele1a, ses !eu- taient no!s de larmes. Ild#lutit a1ec difficult, s@claircit la 1oi- a1ant de s@adresser au 1iceprsident :

L@on m@a dit que le 'rsident a1ait laiss une lettre, sur son /ureau, a1ant de se suicider.Elle 1ous tait destine. Donnaitil les raisons de son #este GEdmund C. $arsh arrondit les paules, du/itatif : Il parlait de l@e-tr;me #ra1it de la situation internationale et s@accusait ? en accusant aussiles 'rsidents qui l@a1aient prcd ? d@en ;tre responsa/le, du moins en partie. Le resten@tait que di1a#ations le pau1re Alan, surmen, 1ersait dans la schiophrnie, 1ictime d@un tr"s#ra1e tat dpressif que nous ne soup7onnions pas.Leonard Kood, que l@intense motion prou1e par monsieur leVice'rsident lui ait fait dtruire la lettre en question, sitt lue. Apr"s une /r"1e contraction de ses massters ? douleur ou contrarit G ?, Edmund $arshconfirma :

J@ai a#i inconsidrment, e le reconnais maintenant, mais @ai eu un malaise en 1o!ant lel@affreuse chose san#lante qu@tait de1enu le 1isa#e d@Alan. Je me suis rendu au- toilettes,l@estomac soule1. $achinalement, @ai froiss la lettre et tir la chasse [email protected] 1ieillard effleura 2 peine du re#ard )eK/ur!, son successeur 2 la t;te de la CIA et


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Les " Men et leurs coll"#ues de la CIA 8coll"#ues d@une con1i1ialit pas touours 1idente9concentraient opportunment leur attention sur le /out de leurs chaussures ou encore, 2tra1ers les /aies 1itres, sur le 1ol des pi#eons. Chacun s@effor7ait de prendre un air d#a#,mditant les !eu- ailleurs sur l@e-cellence de la nonimplication des adeptes du Xen F+ous les dehors de la courtoisie et de l@affliction, soliloquait Leonard , les paules unpeu plus 1oTtes, secoua douloureusement la t;te en murmurant : +aluons en Edmund C. $arsh le nou1eau 'rsident des Etats0nis d@Amrique et puisse lafin tra#ique de notre ami )edKic> sceller l@union du peuple amricain. Dmocrates etRpu/licains, @en suis persuad, un our, ne feront plus qu@une famille soude [email protected]"s cette formule passepartout di#ne d@un candidat des ones rurales du %!omin# ou du$ontana au poste de dl#u au- comices a#ricoles du Comt, (lac>Kood fit un pas 1ers laporte puis se ra1isa, se tourna 1ers le chef du 6(I pour indiquer, tr"s incidemment : Vous m@o/li#erie, Kood n@eut #u"re le temps d@admirer le pa!sa#e ni d@adresser la parole 2 son

chauffeur. Il donna trois coups de fil, s@e-primant pour l@un d@eu- en une lan#ue m!strieuse ?en fait, l@un des dialectes 4 primitifs 5 des Indiens Athapascan de l@&uest canadien, enrichi denolo#ismes cods pour l@adapter au lan#a#e moderne. 0ne lan#ue composite enfante 2partir de /ases smantiques anciennes par les lin#uistes et smantistes de la CIA.La CIA qu@il pou1ait ustement aperce1oir par les 1itres des porti"res #auches. La limousinedominait en effet prsentement le fleu1e et audel2 un prolon#ement de la for;t de peuplierset de s!comores. La one de Lan#le!, 2 l@ouest, talait ses installations et constructionsa/ritant les ser1ices de la Centra

alert rouge jimmy guieu

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