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L’internationalisation de l’enseignement supérieur Des lieux pour apprendre et chercher : les bibliothèques L’imaginaire de l’homme augmenté LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ STENDHAL - GRENOBLE 3 - N°5 - MARS 2007

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Magazine de l'université Stendhal-Grenoble 3.

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L’internationalisation de l’enseignement supérieurDes lieux pour apprendre et chercher : les bibliothèquesL’imaginaire de l’homme augmenté

LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ STENDHAL - GRENOBLE 3 - N°5 - MARS 2007

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Le magazine de l'université Stendhal - Grenoble 3 - N°5, mars 2007 - Tirage : 7000 exemplaires - Dépôt légal à parution - ISSN : 1772-1873.Directeur de la publication : Patrick Chézaud. Directeur de la rédaction : Bernard Roukhomovsky. Responsable éditoriale : Nadia Samba.Ont collaboré à ce numéro : Christian Abry, Karin Busch, Claudine Carluer, Brigitte Combe, Jean-Philippe Devaluez, Alice Dumas, PhilippeHenri, Marie-Dominique Heusse, Monica Masperi, Rita Mazen, Elke Nissen, Patrick Pajon, Nathalie Piolé, Christophe Savariaux, CoriandreVilain et les entités suivantes : ADBU, Aémd, CRI, Ellug, GIPSA-Lab, Lansad, service culturel, service de la recherche, SICD2, SUAPS, UFRdes Lettres et arts, UFR des Sciences de la communication.Graphisme et réalisation : Service Communication / Julie Bonnot. Fabrication : Imprimerie des Deux Ponts.Crédits photographiques : © Université Stendhal / Bérangère Haëgy (pour l'ensemble des photographies à l'exception de celles qui sontmentionnées ci-après), Eric Chamberod (p.19) Amandine Fautrier (p.3 - ski), Nadia Samba (p.1 et 12). © Gipsa-Lab / Christophe Savariaux(p.10). © Second life / Aaron E. Walsh (p.9). © Le printemps des poètes (p.5).

Contact : Université Stendhal - Grenoble 3 - Service CommunicationBP 25 - 38040 Grenoble cedex 9 - France. Tél. : 04 76 82 43 49 - Mél : [email protected]

VeilleC'est une ardente obligation pour l'uni-

versité que d'être constamment attentive

aux évolutions qui façonnent et reconfi-

gurent le monde, celui d'aujourd'hui et,

déjà, celui de demain. Veille exigeante, de

tous les instants et sur tous les fronts, qui

est importante parce qu'elle engage :

il s'agit ni plus ni moins, pour l'université,

de donner aux étudiants qu'elle a mission

de former toutes les chances d'être

pleinement acteurs de ce monde-là, le

vrai. Un monde qui se globalise, on le sait :

il n'en est que plus urgent de repenser les

enjeux historiques de l'internationalisa-

tion de l'enseignement supérieur. Mais les

frontières géopolitiques ne sont pas

seules à s'estomper. Celles qui ont trop

longtemps coupé le monde universitaire

de l'univers professionnel ont plus que

d'autres vocation à s'ouvrir : c'est tout

l'enjeu du développement des filières

professionnelles, comme l'École de

journalisme, ou le Master professionnel

« Diffusion de la culture ». Sans oublier

ces frontières qui s'abolissent sous nos

yeux, dans nos bibliothèques universitai-

res, entre les supports d'hier et les outils

d'aujourd'hui, entre les humanités et les

technologies, entre la tradition et la moder-

nité.

Le mot de la rédaction

Alphabets

SommaireActualitésUn visa professionnel pour l’École de journalismeDes étudiantes de l’université Stendhal auxchampionnats du monde !

FormationLe Master professionnel « Diffusion de la culture »Aémd et le Printemps des poètesL’internationalisation de l’enseignement supérieur

RechercheDu réapprentissage de la parole après letraitement d'un cancer de la langueL’imaginaire de l’homme augmenté

Thèses

PerspectivesDes lieux pour apprendre et chercher :le réseau des bibliothèques3 questions à Marie Dominique Heusse,Présidente de l'ADBU

LivresPublications des EllugAutres éditeurs

FocalesL’université Stendhal met en place le 1er certificatde compétences en langue arabe

Agenda

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Un visa professionnel pour l’École de journalisme

Actualités

onstituée et développée au sein del’Institut de la communication etdes médias (UFR des sciences de la

communication), l’École de journalismevoit sa reconnaissance professionnellereconduite pour 5 ans.

Que de chemin parcouru depuis que LuizR. Busato, universitaire et ancien journa-liste, a initié et défendu avec succès lareconnaissance professionnelle du cursusde formation initiale au journalisme !La réussite de ce projet s’est construiteautour d’un Master, qui, en plus des habi-litations ministérielles courantes, requiertla reconnaissance de toute la professionà laquelle il forme.

Cette reconnaissance professionnelle avaitété acquise à la suite d'un avis favorableémis par la Commission paritaire natio-nale de l'emploi des journalistes (CPNEJ)le 2 juin 2003. En procédant, par un cour-rier du 14 décembre 2006, à la reconduc-tion de cette reconnaissance profession-nelle, la CPNEJ confirme le statut d’Écolede journalisme (terminologie courante

pour désigner les formations reconnuespar la profession), ce qui permet dès à pré-sent d’engager de nouveaux développe-ments. Onze autres écoles en France ontaujourd’hui ce label.

Le défi du développement d’une école dejournalisme a plusieurs dimensions :pédagogique (parce qu’il faut assurer uneformation au plus haut standard de qualitéprofessionnelle), scientifique (parce qu’ilfaut associer sans les amoindrir les aspectsthéoriques et professionnels du champ del’information), institutionnelle (parce quecette profession exige de l’université unegrande réactivité). Il est nécessaire dedisposer de moyens (studios, machines,logiciels…) et de mettre en oeuvre desmodes organisationnels mettant concrè-tement en contact direct et constant avecles réalités des professions auxquelles elleforme et cela bien au-delà de ce qu’exi-gent les figures des stages ou des travauxdirigés.Enseignants-chercheurs et journalistessont étroitement associés au sein del’équipe d’enseignement et de l’équipe de

direction du Master Journalisme. Uneéquipe que Claude Didier, journaliste etancien Président de la CPNEJ, a accepté derejoindre, à la demande du Président del’université, en qualité de conseillerprofessionnel. �

L ’université Stendhal compteaujourd’hui parmi ses étudiantsune dizaine d’athlètes de haut

niveau, toutes disciplines confondues :rugby, athlétisme, danse, ski…

Suivis par le Service universitaire des acti-vités physiques et sportives, ces étudiants,dont le statut particulier est reconnu, béné-ficient de conditions et d’emplois du tempsaménagés. La possibilité leur est ainsi

donnée de poursuivre des études parallè-lement à leur carrière, élément dont lesdifférentes fédérations, et notamment laFédération française de ski soulignentaujourd’hui l’importance.

Parmi ces athlètes, la jeune skieuse Anne-Sophie Barthet (1ère année de LEA) participaitle mois dernier à ses premiers cham-pionnats du monde à Åre en Suède. Grâceà Jean-Philippe Devaluez, responsable du

suivi des athlètes de haut niveau, ainsi qu’àl’engagement de ses enseignants, Anne-Sophie bénéficie d’une scolarité aména-gée. Cet encadrement spécifique exige deleur part un engagement et un investis-sement hors du commun, mais que lesperformances d’Anne-Sophie récompensentamplement : elle termine en effet 28ème àl’épreuve de slalom et 22ème à celle du supercombiné, sur 40 skieuses au départ, dont28 seulement sont arrivées en bas de lapiste.

Un petit mot aussi des championnats dumonde universitaires de Turin, qui se sonttenus du 17 au 27 janvier dernier et aux-quels a participé Alice Dumas, skieuse etétudiante en 1ère année de Lettres moder-nes à l’université Stendhal. Elle a terminé30ème du slalom dames, 29ème du géant et18ème du super géant.Quant à Lucie Gheno, étudiante en 1ère

année de LEA et snowboardeuse, elle n’apu participer à ces championnats car elles’est malheureusement blessée juste avantde partir. �

Alphabets / 3

Des étudiantes de l’université Stendhalaux championnats du monde !

Alice Dumas, Turin 2007.

C

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Les objectifs ne sont pas de ceux dont on pourrait déclarersans hésiter qu’on les a atteints : permettre aux étudiantsd’affiner leur analyse de l’information culturelle et de ses

enjeux, dans des domaines aussi variés que la littérature, lethéâtre, la musique, la danse, le cinéma ou les arts plastiques ;plus encore, les aider à mettre en oeuvre une écriturepersonnelle au service de la culture, de la promotion àl’écriture critique en passant par toutes les formes dediffusion… Les deux années de master ne peuventcertainement pas y suffire. Elles n’en sont pas moinsdéterminantes pour amener les étudiants à préciser leur projetprofessionnel, à prendre conscience de leurs aptitudes, deleurs motivations, et pour préparer leur insertion dans lesmétiers de la culture. D’emblée, le choix a été fait de mettrel’accent sur l’engagement personnel dans l’action culturelle,sans prétendre au « management » ni au « marketing »culturels.

Si les moyens pour atteindre ces objectifs ont évolué au coursde ces trois premières années, et continueront de le faire, lesprincipes initiaux ont été respectés.Les enseignements sont assurés à parité par des enseignantset des professionnels de la culture et des médias. La majeurepartie des évaluations se fait par des travaux d’application surle terrain. Des rencontres régulières sont organisées avec desacteurs de la vie culturelle et artistique (administrateurs desalles de spectacle, directeurs de festivals, directeurs desaffaires culturelles dans les collectivités locales, etc.), quipermettent aux étudiants de se familiariser avec lesproblématiques de la profession et d’établir des contactspersonnels.Une place importante est réservée aux stages dans desentreprises culturelles, dont un stage technique en régie, lecursus s’achevant par un stage de six mois qui donne lieu à larédaction d’un mémoire professionnel. Un suivi individualisé etrégulier des étudiants est assuré, depuis la définition du projetprofessionnel et la recherche de stage jusqu’à l’encadrementdans la réalisation du mémoire.

Une double innovation a vu le jour cette année. Un « atelier deproductions culturelles » a été mis en place : sous la directionde professionnels, les étudiants sont placés en situation deproduire une manifestation culturelle – liée à l’opérationnationale le Printemps des poètes. Ils conçoivent diversesactions, les réalisent et en assurent la promotion. Ces travauxd’application sont ponctués de cours théoriques et techniquessur les aspects juridiques, administratifs et financiers. Enfin,une association a été créée (Aémd : Association des étudiantsdu Master Diffusion de la Culture), structure juridique au seinde laquelle ces futurs acteurs culturels peuvent déployerlibrement leurs talents. �

Brigitte CombeResponsable du Master professionnel « Diffusion de la culture »

En septembre 2006, le Master professionnel « Diffusion de la culture », créépar l’UFR des Lettres et Arts de l’université Stendhal à la rentrée 2004,accueillait sa troisième promotion et délivrait ses premiers diplômes : unmoment fort, qui incite à la réflexion sur le chemin parcouru et sur celuiqui s’ouvre.

Formation

LeMasterprofessionnel«Diffusionde la culture»

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P our inaugurer la première année d'existence de leur asso-ciation, les étudiantes du master ont choisi de monter surle campus plusieurs projets, en lien avec le Printemps

des poètes, qui se déroulera du 5 au 18 mars.

Des événements seront organisés autour de la Lettera amorosa(lettre amoureuse), thème retenu pour cette édition 2007 en hom-mage au poète René Char. Mais l’ambition première d’Aémd estde dynamiser l'image du texte poétique et au besoin, de dyna-miter les clichés qui pourraient entraver l'accès à la poésie.

Musique, exposition, rencontres, invitation à l’expression artis-tique seront autant d’occasions de distiller la poésie sur le cam-pus. Et de se convaincre, avec Eluard, que le poète est « celui quiinspire plutôt que celui qui est inspiré ».

Nos coups de coeurParmi les différents événements organisés par Aémd, nous vousconseillons tout particulièrement :

� « Stendhal et le sentiment amoureux »Ce concert-lecture réunira des musiciens du Louvre et des étu-diants du Conservatoire national de région de Grenoble. Il aura lieule mercredi 14 mars 2007 à 19h30 à l’Amphidice, hall Sud - uni-versité Stendhal.� « Voyages amoureux en terres poétiques »Poésies étrangères, lues, traduites et commentées par des ensei-gnants et des étudiants de l’université Stendhal. Du 6 au 8 marset du 13 au 15 mars, de 12h00 à 13h00 à la Maison des langueset des cultures.� « Boîte à mots »Déposez mots et merveilles dans des boîtes aux lettres dissé-minées à cet effet sur le campus entre le 5 et le 18 mars : certainsbillets poétiques, pris au hasard, seront affichés en fin de mani-festation ou lues sur les ondes de Radio Campus. �

Pour découvrir l’ensemble du programme :http://printempsaemd.canalblog.com

Aémdet lePrintempsdespoètes

Rencontre avec Nathalie Piolé,22 ans, étudiante en 1ère année du master

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?Après un bac ES, un Deug de lettres modernes-arts du spec-tacle et une licence de lettres modernes à l’université de Mont-pellier, je suis partie un an à Madrid préparer une licence decommunication audiovisuelle. Là-bas, je me suis découvertune passion pour la radio et ai envisagé alors sérieusementde devenir journaliste dans le domaine de la culture.

Pourquoi avoir choisi le master « Diffusion de la culture »proposé par l’université Stendhal ?Cette formation est vraiment enrichissante car elle allie théo-rie et pratique, avec un stage d’un mois minimum la premièreannée et de six mois la deuxième année.Par ailleurs, ce master propose une spécialité qui m’intéresseparticulièrement dans le cadre de mon projet professionnel.Il s’agit du module « Écrire pour la culture », qui allie les tech-niques de production dynamique de documents pour diffé-rents médias (en particulier radio, audiovisuel et multimédia)à un atelier d’écriture critique, en fonction des publics et despratiques culturelles.Enfin, j’ai également choisi de venir à Grenoble, car je connais-sais Radio Campus !

Que vous a apporté votre action au sein d’Aémd ?Cette expérience permet de prendre conscience de toutes lescontraintes liées à la mise en place d’un événement. Au seinde l’équipe, j’ai participé à la réalisation de tâches concrètescomme la rédaction d’un dossier de demande de subventions,la communication, la recherche de partenaires, etc. Cela m’aégalement permis de mieux connaître les acteurs de la cul-ture grenobloise et de me créer un réseau. Tout n’est pas par-fait, mais c’est déjà un beau défi d’avoir monté un événementde cette envergure en si peu de temps, tout en étant en for-mation. Et puis, nous apprendrons forcément de nos erreurs.

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L’université Stendhal est par nature particulièrement tour-née vers l’international, le nombre de ses étudiants étran-gers et de ses collaborations avec des universités du monde

entier en font foi. De cette riche expérience découlent les quelquesréflexions qui suivent.Nos partenariats avec des pays comme l’Algérie, la Tunisie, l’Inde,le Liban ou encore la Syrie ayant subi des systèmes de coloni-sation de toute nature, conduisent à envisager l’internationali-sation de l’enseignement supérieur comme un moyen majeurde tourner définitivement la page d’un passé colonial ou colo-nialiste dont on mesure de part et d’autre les traumatismes.C’est également l’occasion de dépasser un post-colonialismeréactif qui n’est qu’une séquelle, nécessaire mais limitée, de lapériode qui le précède.

Une logique de co-constructionDes échanges universitaires avec nos partenaires ex-colonisés,il ressort clairement que le passé commun doit être transcendépour en faire un ciment culturel, une fois apurés les comptes etassumées les responsabilités, en se détournant à la fois de laméfiance et de la repentance.Dans ce nouveau climat partenarial où se rencontrent des égauxet des cultures d’égale légitimité que l’héritage linguistique com-mun aide à mettre en phase, il est possible de construire la sociétéglobale de la connaissance et de revitaliser la mission culturellepremière de l’université.

Notre université s’est engagée avec confiance dans cette voied’un développement durable des collaborations internationalesavec un succès évident. Cette expérience nous permet d’occu-per une place importante et de bénéficier d’une forte visibilitéen conciliant les contraintes antagonistes de la concurrence, dela collaboration et de la solidarité.Face à ce qui est devenu un marché de l’enseignement supérieurmondialisé, nous sommes capables, malgré une taille modeste,de faire valoir notre modèle et de promouvoir les valeurs huma-nistes qui l’animent.

Grâce à notre spécificité linguistique et culturelle, nous abor-dons la société de la connaissance avec une logique de co-cons-truction du monde à venir qui permet de projeter notre huma-nisme culturel sur une mondialisation dont le tropisme ultralibéral est rejeté comme la forme ultime du colonialisme parnombre de pays émergents. Il nous est de la sorte permis deconvertir nombre de nos faiblesses en forces en anticipant lesinévitables rééquilibrages planétaires à venir.

Un humanisme bien comprisC’est ainsi qu’à des journalistes indiens qui s’étonnaient de nousvoir nous intéresser aux étudiants de leurs pays non pour leurapport financier, mais pour leur apport culturel, j’ai eu l’occa-sion d’expliquer que la mise en confiance et en culture réciproqueétait sans doute une façon plus efficace à long terme de pren-dre pied sur un marché en fort développement en aplanissantles difficultés culturelles et en utilisant les rapprochementscomme autant de leviers, non pas dans une attitude colonialisteunidirectionnelle, mais dans des développements conjoints inter-actifs. À en juger par la réception de ce point de vue par nos par-tenaires on peut penser qu’une telle approche mérite d’être pour-suivie et que cet humanisme bien compris et sincère peut égalementêtre rentable, pourvu qu’il le soit pour tous. C’est la voie quel’université Stendhal entend mettre en oeuvre dans la politiquedes relations internationales de Grenoble Universités. �

Patrick ChézaudPrésident de l’université Stendhal

Formation

L’internationalisation de l’enseignementsupérieur : un outil majeur pour tourner lapage de tous les colonialismes

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Dans le cadre du projet « De l'homme empêché à l'homme réparé »,une équipe du département de GIPSA-Lab*, travaille depuisplusieurs années en collaboration avec le service de chirurgiemaxillo-faciale du CHU de Grenoble et le Laboratoire de psycho-logie et de neurocognition de l'université Pierre Mendès France,pour évaluer les perturbations liées à une opération de l'appareilvocal affectant les lèvres, la mâchoire, la langue, le palais, etc.À l'heure actuelle, on ne connaît toujours pas de façon détailléeles processus de production de la parole, du cerveau au conduitvocal. Au moment où de nombreux patients, ayant souffert d'ac-cidents vasculaires cérébraux ou encore ayant subi des ablationsde la langue (glossectomie) à cause de tumeurs cancéreuses,sont contraints de réapprendre à parler, il apparaît vital decomprendre ces mécanismes.

La première partie de l'étude menée par notre équipe a été effec-tuée sur des sujets sains auxquels on a demandé de prononcer,entre autres, des voyelles avec un tube inséré entre les lèvres.Cette perturbation artificielle visait à recréer le type de gêneoccasionnée par une opération sur la sortie de l'appareil vocal,en l'occurrence une modification importante de la forme et dela mobilité des lèvres. En enregistrant aussi bien les signauxacoustiques que l'activité cérébrale des sujets, cette étude visaità comprendre les mécanismes de compensation cognitifs etarticulatoires mis en jeu par les locuteurs. Un modèle prédictif a

pu être établi : les sujets sains perdaient leur dominance del'hémisphère gauche typique du langage, lorsqu'ils tentaient decompenser la perturbation aux lèvres par des mouvements dela langue, pour produire un son aussi proche que possible du sonnaturel. Notre prédiction était que la récupération après opéra-tion réactiverait l'hémisphère gauche.Appliquée ensuite à trois groupes de patients ayant subi diffé-rents types d'interventions, ce type d'étude a également permisde mesurer et de comparer l'impact sur la parole de différentestechniques chirurgicales et de reconstruction, élémentsimportants pour éclairer les chirurgiens sur le succès d'uneopération. Cela étant, pour confirmer la validité de notre modèleprédictif, il fallait être en mesure de le vérifier avec des patientsconfrontés à ce type d'opérations. Ce qui est loin d'être évident,certains ne souhaitant pas se soumettre au protocoleexpérimental ; d'autres décédant malheureusement de métas-tases cancéreuses.

Un patient âgé de 53 ans et atteint d'une tumeur cancéreuse dela langue a accepté de se prêter à cette étude en conditionpré- et post-opératoires. Ayant subi une glossectomie quasi-totale avec une reconstruction immédiate utilisant un lambeau degracilis, un muscle fin de la cuisse, ce patient devait doncréapprendre à parler avec la gêne inhérente à ce « nouveau »muscle greffé, réinnervé, mais moins mobile, moins volumineuxque la langue, et surtout que le cerveau au départ ne reconnaîtpas.

Du réapprentissage de la paroleaprès le traitement d'un cancer de la langue

Recherche

L’homme réparé

L'homme peut-il réparer l'homme ? Question à la fois très ancienne ettrès actuelle, elle est le fil rouge qui relie l'un à l'autre les chantiers menéspar plusieurs structures scientifiques de l'université Stendhal.Elle intéresse aussi bien la réflexion sur les imaginaires du corps que lesrecherches sur les mécanismes de production de la parole.

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La question de la réparation de l'homme est déjà presquedépassée. Pendant longtemps, la définition de la médecine et lechamp des soins se sont majoritairement cantonnés à essayer deretrouver, et conserver, la santé. Celle-ci était définie commel'absence de troubles organiques. Selon que dominait tel ou telimaginaire du corps, les guérisseurs et autres chamans, puis« la Faculté » préconisaient fumigations, prières, saignées, bains,ou plus récemment traitements chimiques ou rayonnants. Maisl'avenir est, nous dit-on, à « l'homme augmenté ».

Les grands programmes nanotechnologiques, qu'ils soient nord-américains, européens ou asiatiques insistent tous sur leurvolonté d'aller au delà du donné biologique pour déboucher surune véritable anthropotechnie (1), une production de l'hommepar l'homme visant à augmenter ses performances dans diversdomaines physiques et intellectuels.Parés de l'habituel discours de compassion envers les parentsinquiets pour leur future progéniture ou les handicapés à vie, lesindustries anthropotechniques n'en préparent pas moins systé-matiquement les services, les interventions, et les produits quidemain constitueront le très inégalitaire marché de l'augmen-tation. L'émergence de ces futurs marchés n'est pas une vue del'esprit mais correspond en réalité à l'imaginaire des sociétésmarchandes contemporaines ou chacun est censé s'auto-produire. L'explosion de la chirurgie esthétique, des pratiquesde body-building ou fitness, ou des cours particuliers de toutessortes souligne à quel point la volonté d'augmentation de soi estdéjà dans les esprits. On n'ose d'ailleurs pas penser ce quepourrait être sa version totalitaire…Le sémiologue qui écrit peut, quant à lui, observer bien des signesde ce mouvement. Bornons nous à en évoquer deux. L'imagemême des « savants » se transforme. Hans Moravec, sommitémondiale de la robotique travaillant sur les couplages

ordinateur-robot nous montre que désormais la technique nouscolle à la peau…Les millions d'internautes qui « vivent » dans la communautévirtuelle Second Life y projettent un corps numérique retravaillédans le sens d'une augmentation systématique (force, beauté,jeunesse, vol magique,…). Ici, se créé peu à peu « l'horizond'attente » qui fournira le terreau culturel nécessaire à l'avène-ment de l'homme augmenté. Une fois de plus, les images travaillenttrès directement la réalité. �

Patrick Pajon, sémiologue au Centre de recherche sur l'imaginaireet maître de conférences à l'université Stendhal

L'imaginaire de l'homme augmenté

(1) Jérôme Goffette, « Naissance de l'anthropotechnie. De la médecine au modelage de l'humain. »

Vrin, 2006

* Anciennement Institut de la communication parlée, le laboratoire Grenoble image parole signal

automatique (GIPSA-Lab) est une unité mixte de recherche, du Centre national de la recherche

scientifique, en rattachement principal à l'Institut national polytechnique de

Grenoble, et secondaire à l'université Stendhal et à l'université Joseph Fourier.

Renseignements communiqués par Christophe Savariaux, Coriandre Vilain, et Christian Abry.

Une version complète de cette étude va paraître dans l'ouvrage dirigé par Jean-Marie Danion et

Roland Jouvent, « Perturbations et récupérations des fonctions cognitives » , aux Éditions de

la Maison des Sciences de l'Homme, Paris.

Au plan acoustique, on constate un mois après l'opération que lahiérarchie des voyelles dépendant du degré d'ouverture du conduitvocal, de la plus fermée [i] à la plus ouverte [a], est bienpréservée. En revanche, le patient est incapable de produire unedistinction entre les voyelles nécessitant de réaliser un gestelingual « avant-arrière », de [i] vers [u] (ou). Trois mois aprèsl'opération, une amélioration est sensible, même si le patientn'a pas retrouvé exactement sa capacité d'articulation pré-opératoire. À neuf mois, le patient est parvenu à produire toutesles voyelles du français de manière acoustiquement distincte.Au plan de l'activité cérébrale, on constate qu'en situationpréopératoire, le patient utilise normalement l'hémisphèregauche du cerveau - dont le cervelet et le cortex prémoteur -,pour prononcer les voyelles, tâche cognitive qui est, à ce momentlà, simple et automatisée. La désorganisation liée à l'opérationdésautomatise la parole, transformant l'articulation d'une voyelle

en tâche complexe et nécessitant le recours à des stratégiescognitives différentes de celles qui étaient préalablementutilisées. On s'aperçoit alors que le patient, dans la phase deréapprentissage de la parole, sollicite une zone particulière del'hémisphère gauche du cerveau, l'insula. Puis, au fur et à mesurede la réautomatisation du geste articulatoire, le cervelet seraprogressivement à nouveau sollicité.

Les résultats de l'étude menée sur ce patient ont révélé enparticulier que les signes d'une récupération au niveau du contrôlecérébral gauche pouvaient se manifester avant même que sesvoyelles redeviennent toutes acoustiquement bien françaises.Voilà qui confirme qu'un modèle prédictif élaboré sur des sujetssains, artificiellement handicapés, peut permettre de suivre leréapprentissage d'un sujet glossectomisé dont la langue a étéreconstruite avec un muscle de sa cuisse. �

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Thèses

Sabrina Granger« L’expression du sacré dans les contes de Marcel Schwob »Sous la direction de Michel Viegnes. Lettres, 29/09/2006

Maria Perez Fragoso« La contribution de l’approche communicationnelle àl’analyse des cours en ligne »

Sous la direction de Bernard Miège. Sciences del’information et de la communication, 30/09/2006

Hélène Spengler« Imaginaire et écriture dans l’oeuvre de Stendhal :la révolution entre dans la littérature »Sous la direction de Marie-Rose Corrédor. Lettres, 02/10/2006

Gérald Chishiba« Didactique comparée de l’écrit en langues nationales, enanglais et en français en Zambie »Sous la direction de Jean-Emmanuel Le BraySciences du langage, 13/10/2006

Anne Pellois« Utopies symbolistes : fictions théâtrales de l’hommeet de la cité »

Sous la direction de Bernadette Bost-RobertLettres, 16/10/2006

Ben Ali Zeineb Touati« Communication et relations symboliques en Tunisie :les représentations sociales de la femme entre le politique,les médias, la culture et l’islam »Sous la direction de Bernard Floris. Sciences del’information et de la communication, 20/10/2006

Muriel Claisse« Le rapport de la rhétorique et de la poétique dans lesdiscours politiques de Cicéron : le cas de la Brevitas et de

la Vis Verborum »Sous la direction de Nicolas Christian. Lettres, 09/11/2006

Erika Jaillier Castrillon« Représentations collectives des jeunes par rapport àl’Internet comme alternative de socialisation en Colombie »Sous la direction de Françoise Paquien Seguy. Sciences del’information et de la communication, 09/11/2006

Fanny Rinck« L’article de recherche en sciences du langage et en lett-res. Figures de l’auteur et identité disciplinaire du genre »Sous la direction de Francis GrossmannSciences du langage, 17/11/2006

Emira Gherib« Groupes et espaces d’appartenance chez Rigoni Stern »Sous la direction de Christophe Mileschi. Langues, 18/11/2006

Rose-Marie Gerbe« Le présent prototypant : contribution à l’étude desappareils formels du français écrit »

Sous la direction de Gilles Philippe. Lettres, 20/11/2006

Lisa El Ghaoui« Figures de désir et métamorphoses du corps dansl’oeuvre de Pier Paolo Pasolini »

Sous la direction de Christophe Mileschi. Langues, 25/11/2006

Kazuko Ushiyama« Étude contrastive de modes d’organisation textuelle etdiscursive chez des étudiants français et japonais : le cas du

texte argumentatif (analyse pluridimensionnelle de corpus) »Sous la direction de Jean-Emmanuel Le BraySciences du langage, 24/11/2006

Julie Migraine-Georges« Le roman d’Alexandre Dumas père, une poétique dumerveilleux »

Sous la direction de Lise Dumasy. Lettres, 28/11/2006

Yannick Estienne« Le journalisme à l’épreuve d’Internet – fabrique del’information en ligne et recomposition d’un espace

de professions »Sous la direction d’Érik Neveu. Sciences del’information et de la communication, 30/11/2006

Céline Dugua« Liaison, segmentation lexicale et schémas syntaxiquesentre 2 et 6 ans – un modèle développemental basé surl’usage »Sous la direction de Jean-Pierre Chevrot et de Michel FayolSciences du langage, 01/12/2006

Bourdon Nicole« Didactique du lexique : pour un enseignement programmédu français langue étrangère »Sous la direction de Francis Grossmann.Sciences du langage, 05/12/2006

Piyasuda Mawai« Regards croisés sur les représentations et les stéréotypesdes thaïlandais et des français – étude sur les manuels dufrançais et du thaï »Sous la direction de Jacqueline BilliezSciences du langage, 05/12/2006

Florent Matthieu« La désillusion romanesque – romantisme et métalittérature »Sous la direction de Chantal Massol. Lettres, 06/12/2006

Christian Estrade« L’expérience des formes dans l’oeuvre de Ricardo Piglia »Sous la direction de Michel Lafon. Langues, 07/12/2006

Daniel Attala« Anti-mimesis : critique et pratique de la représentationdans l’oeuvre de Macedonio Fernandez »Sous la direction de Michel Lafon. Langues, 08/12/2006

Marie-Olga Razaiarisoa« Culture traditionnelle et développement socio-économiqueà Madagascar : la place de l’enfant et le rôle de l’imaginaire »Sous la direction de Philippe Walter. Lettres, 15/12/2006

Habilitations à diriger des recherchesChristine Develotte, Sciences du langage, 29/11/2006Christian Degache, Sciences du langage, 30/11/2006Dominique Colomb, Sciences de l’information et dela communication, 30/11/2006Tristan Mattelart, Sciences de l’information et dela communication, 12/12/2006

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Institué par le décret de 1985, le Service interétablisse-ments de coopération documentaire (SICD) est chargéde coordonner la politique documentaire au sein d’unpôle universitaire. À Grenoble, c’est le SICD2 qui assurecette mission pour les universités PierreMendès France et Stendhal.

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Perspectives

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Une vitalité bien visibleÀ la différence de la BU, qui a vocation àdesservir l’ensemble des publics des deuxuniversités, les bibliothèques ou centresde documentation des UFR, que nousappellerons par commodité BUFR, acquiè-rent de la documentation pour les publicsde leur propre composante. Différentsdispositifs (concertation avec la BU,commissions consultatives associantbibliothécaires et enseignants-chercheurs)visent à proposer une offre documentairecohérente, complète et rationnelle.Le reflet le plus tangible de cette extrêmerichesse documentaire est le catalogueOdyssée, qui recense les collections del’ensemble de ces bibliothèques. Interro-geable de n’importe quel point de laplanète, il constitue le véritable pilier dece réseau et sa meilleure expression auprèsdes usagers, grenoblois ou extérieurs, enrendant visible, et par conséquent dispo-nible auprès des lecteurs, une formidablemasse de ressources documentaires. Cecatalogue s’enrichit chaque année grâceà l’intégration de nouvelles bibliothèques,signe de la vitalité du réseau.

Un accès facilité aux ressourcesélectroniquesÀ côté des supports traditionnels, la docu-mentation électronique est également unaxe fort du développement du réseau.Aujourd’hui, le coût des abonnements auxbases de données et journaux électroniquesles met hors de portée des particuliers et desressources propres de bon nombre de BUFR.Le SICD est donc l’opérateur le mieux placépour négocier ces coûts auprès des édi-teurs pour l’ensemble de la communautéscientifique. Les bases de données et lespériodiques en ligne sont accessibles detout point du campus et du domicile desétudiants et des chercheurs (grâce à unaccès sécurisé avec identifiant et mot depasse), élargissant considérablementl’horizon de la recherche bibliographiquepour nos usagers. Quant aux livres électro-niques, un service d'emprunt à distancepermettant leur téléchargement sur unordinateur ou sur un agenda électroniquevient d’être mis en place.

Des objectifs qualitatifsReste que ce potentiel documentaire netrouverait pas sa pleine utilité sansl’effort développé pour qu’il soit utilisé de

façon efficiente par les lecteurs. Un plan deformation à la recherche documentaireest en effet déployé auprès des étudiants.BU et BUFR collaborent ainsi étroitementpour faire en sorte que le maximumd’étudiants disposent, au bout de quelquesséances de formation, de la base métho-dologique et des points de repère néces-saires pour maîtriser un environnementdocumentaire et bibliographique relative-ment complexe et devenir des usagersactifs de nos bibliothèques. Ce colossalengagement sur la formation est à lamesure de l’objectif : il s’agit de touchertous les étudiants de 1ère année de licenceet de master. C’est en effet par un usageélargi et raisonné de nos ressources et denos outils que les budgets investis et lesefforts déployés par les bibliothécairestrouvent leur raison d’être. Un autre objec-tif, qui a guidé la récente rénovation de laBU et de la BUFR de Lettres et Arts, estde concevoir des espaces agréables etfonctionnels, en facilitant la circulationd’une bibliothèque à l’autre et le contactavec les bibliothécaires.

Évoluer au rythme des besoinsParallèlement à cet usage classique del’espace physique, la problématique de labibliothèque « hors les murs » n’a pas éténégligée. Si les 2 580 places assises duréseau sont une nécessité vitale, ellesdoivent toutefois être complétées pard’autres formes de fréquentation, plus vir-tuelles sans doute. En plus des ressourcesélectroniques, le service « bibliothécaire enligne », en place depuis plus d’un an à laBU, permet de poser une question à unbibliothécaire à partir du site Internet etd’obtenir une réponse sous 3 jours ouvrés.Ces usages ne s’excluent pas : ils sont aucontraire la marque d’un réseau qui évolueau rythme des besoins de ses lecteurs. �

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Perspectives

Le SICD2 regroupe aujourd’hui la Bibliothèque universitaire droit-lettres(BU), la bibliothèque intégrée de l’Institut de la communication et desmédias et les bibliothèques des différentes Unités de formation et derecherche (UFR). C’est un vaste réseau documentaire qui ne compte pas moinsde 30 bibliothèques et centres de documentation, totalisant 2 580 placesassises et 790 000 ouvrages.

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Quelques chiffres

Le SICD2, c’est :Un réseau de 30 bibliothèques et centres de documentation790 000 ouvrages2 580 places assisesMais aussi des ressources électroniques parmi lesquelles :34 000 revues en texte intégral450 000 textes littéraires50 bases de données

L’université Stendhal compte 5 BUFR membres duréseau du SICD2 :Bibliothèque de l’UFR des Lettres et artsBibliothèque Paul Deschamps de l’UFR d’Études anglophonesBibliothèque de l’UFR de Langues, littératures etcivilisations étrangèresBibliothèque de l’UFR de Sciences du langageBibliothèque Yves de la Haye, de l’UFR des Sciences dela communication

Fréquentation de la BU Droit-Lettres sur l'annéeuniversitaire 2005/06581 653 entrées, soit environ 3 000 entrées par jour en dehorsdes vacances scolaires13 800 inscrits parmi lesquels :83,5 % d'étudiants des universités Stendhal et PierreMendès France4 % d'enseignants de ces 2 universités2,5 % de personnels administratifs de ces 2 universités10 % de personnes extérieures (étudiants, enseignantsd'autres universités, particuliers)

Un volet original de l’activité duSICD2 : l’action culturelleÉgalement acteur de la vie culturelle du campus, le SICD2 orga-nise des expositions afin de mettre en valeur des collectionsremarquables et propose régulièrement conférences ou ren-contres avec des personnalités, ceci en lien avec les associationsétudiantes et les services culturels des universités.Au printemps 2007 par exemple, seront exposés des documentsremarquables ayant trait à la littérature, au théâtre et à lapoésie de l'Afrique du Sud. Professeur honoraire et écrivain,Jacques Alvarez Peyrère donnera à cette occasion une conférenceintitulée « Créer en de sombres temps : l'exemple sud-africain,de 1960 à 1990 ». Pour en savoir plus, consulter l’agenda page 19.

3 questions à Marie Dominique Heusse,Présidente de l'ADBUL’Association des directeurs des bibliothèques universi-taires (ADBU) existe depuis plus de 30 ans et rassemblela quasi-totalité des responsables concernés.Quels sont les objectifs de l’ADBU ?L’ADBU est un lieu :• d’échange d’informations sur la gestion des bibliothèques• de confrontation des expériences documentaires conduites dans lesuniversitésElle favorise :• la mise en oeuvre des politiques documentaires les plus adaptéesà la diversité des sites documentaires,• la cohérence du développement documentaire des universités aveccelui des réseaux régionaux, nationaux et internationaux,• la recherche de solutions professionnelles liées aux évolutions del’information scientifique et technique.L’ADBU est, à cet effet, partenaire de la Conférence des présidents

d’université avec laquelle elle travaille à une meilleure intégration dela gestion des bibliothèques dans l’université.Elle se veut également interlocuteur des instances nationales quicoordonnent le développement documentaire des universités.

Enseptembredernier, s’est tenuàGrenoble le36ème congrèsde l’ADBU sur le thème de l’organisation fonctionnelle desservices de coopération documentaire.Quels sont les enjeux de cette problématique?L’enquête puis le rapport de l’Inspection générale des bibliothèquessur l’organisation fonctionnelle des services de coopération docu-mentaire (SCD) représentent un jalon majeur dans l’analyse d’une évo-lution qui a débuté il y a de nombreuses années. Les décrets de 1985et 1991 constituent l’origine institutionnelle de cette évolution :désormais, les SCD sont chargés de mettre en oeuvre la politiquedocumentaire de leur établissement, l’université. Dans un premier

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Perspectives

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temps, c’est l’informatisation via les systèmes intégrés de gestiondes bibliothèques (SIGB) qui a représenté le levier le plus efficacepour atteindre une partie de cet objectif, c'est-à-dire le signalementde l’ensemble des documents possédés par l’université que ce soitdans les BU, les bibliothèques intégrées et associées, voire danscertains cas les centres de recherche. Ensuite le développement trèsrapide de la documentation électronique a accentué un moded’organisation où le SCD est l’opérateur unique chargé de l’acquisi-tion de l’ensemble des ressources documentaires numériques et del’organisation des accès pour toute l’université et pour les différentstypes d’utilisateurs. Ces dernières années l’implication des SCD dansla formation des étudiants (et des enseignants-chercheurs) à laméthodologie documentaire ou dans des projets d’archives institu-tionnelles ouvertes a contribué à accroître encore le besoin deservices transversaux chargés de mettre en oeuvre ces différentesactions. Ces services sont rattachés à la direction du SCD et se déve-loppent à côté des structures classiques de l’activité des BU que sontles sections.

Dans les SCD où la réflexion sur l’impact de ces différentes trans-formations est la plus aboutie, on constate que des activités aussitraditionnelles que l’acquisition ou le traitement des documents sursupport papier sortent à leur tour de l’organisation « verticale » dessections au profit d’une coordination et d’une gestion transversales,ce qui finalement est logique : si l’objectif du SCD est d’introduirecohérence et efficience dans la politique documentaire de l’univer-sité, le développement des collections est à envisager non pas auniveau de la section, mais de l’ensemble des bibliothèques de

l’établissement. L’impact sur les personnels de l’élargissement desfonctions des SCD et des évolutions de leur organisation est évi-demment très important et comporte plusieurs aspects : développementde l’éventail des « métiers » et des compétences nécessaires,spécialisation accrue (avec un double objectif : augmentation descompétences des personnes et amélioration de l’efficience desservices), collaboration renforcée avec d’autres services del’université (Centre de ressources informatiques, cellule « Technologiesde l’information et de la communication pour l’enseignement »,scolarités…). Le travail sur les référentiels, la formation continue, laréflexion sur les concours de recrutement sont autant d’outils à notredisposition pour tenter d’apporter à ces questions les meilleuresréponses.L’avenir des universités, à court ou moyen terme, semble aujourd’huiprendre la forme de regroupements dont on ne distingue pas encorebien toute l’étendue et les différentes formes possibles :Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), Universiténumérique en région (UNR), Université numérique thématique (UNT),etc. L’organisation documentaire que nous connaissons a atteint àpeu près partout, vingt ans après le décret de 1985 et même si on peutencore l’améliorer ici ou là, un niveau d’épanouissementsatisfaisant dans le cadre universitaire. Quelle sera-t-elle dans lesnouvelles formes d’organisation universitaire ? Telle est la questionque l’on se pose à présent, en gardant à l’esprit que ce qui fait laforce et la qualité des SCD c’est leur capacité à répondre aux besoinsdocumentaires de l’ensemble de la communauté universitaire, dela 1ère année de licence jusqu’à la recherche à travers une offredocumentaire à la fois multiple et cohérente, et un ensemble deservices adaptés aux différents publics.

A l’ère du numérique, des premiers livres édités en ligne,comment concevez-vous l’avenir de votre profession ?Quelles évolutions majeures vont affecter, selon vous, lesbibliothèques universitaires ?La bibliothèque universitaire est en train de devenir une « biblio-thèque hybride », formée à la fois de collections « traditionnelles »(le support papier a encore un avenir, en particulier dans les disciplinesde sciences humaines et sociales, où la production et laconsommation de documents sont infiniment plus importantes quedans les disciplines scientifiques, et où il n’est pas envisageable detout numériser, au moins à court terme) et de collections électro-niques. Les bibliothèques continuent à faire le même « métier » entermes d’acquisition et de constitution des collections nécessaires àleur public.Ce qui change principalement, ce sont les outils et lestechniques utilisés, les savoir-faire nécessaires. Ce qui se développe,également, ce sont les fonctions de médiation : parce que les étudiantsd’aujourd’hui n’ont pas les mêmes repères ni les mêmes pratiquesd’information que les générations précédentes (et que l’illusion« tout est sur Internet » est périlleuse !), les BU multiplient lesservices d’aide à la recherche et les formations à la méthodologiedocumentaire. D’autre part, mieux intégrées dans leur université,elles sont associées à des projets liés à la production de documents(par exemple les Archives institutionnelles, portail des publicationsde la recherche) qui ne faisaient pas jusqu’ici partie de leursmissions. �

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OuvragesStanislaw Ignacy Witkiewicz et leromantisme européenAnna Fialkiewicz - Saignes2006. 279 p. ISBN 2 84310 073 9. Prix 24 €

Stanislaw Ignacy Witkiewicz(1885-1939) a montré auxlettres polonaises le cheminde la modernité. Son oeuvreromanesque participe enmême temps au débateuropéen sur le romancaractéristique des années

1910 -1920. Mais à des questions européen-nes, Witkiewicz donne des réponses qui luisont propres, plus violentes dans leur dis-cours comme dans leur forme. Elles minentla forme romanesque de l’intérieur etl’amènent à éprouver ses propres limites.Elles nous invitent dans un même mouve-ment à réinterroger la notion de moder-nisme.

De Trieste à DubrovnikUne ligne de fracture de l’EuropeGilbert Bosetti2006. 422 p. ISBN 2 84310 080 1. Prix 26 €

Séculaire ligne de frac-ture de l’Europe, le litto-ral adriatique oriental aconnu le choc de gran-des civilisations latines,slaves, germaniques,grecque, hongroise. Aumiracle d’une intégration

réussie d’immigrés pluriethniques dansle cadre de l’empire habsbourgeois asuccédé une dégradation des relationsentre nationalités d’abord solidairesdans l’émancipation et devenues enne-mies, aboutissant à des conflits et desethnocides tragiques. Une Histoirequ’une letteratura di frontiera nous faitrevivre concrètement et qui pose desquestions d’une étonnante actualité :fracture ethnique, sociale ou idéologique ?

Les Plaisirs de La TroncheTexte établi et présenté par Pierre Monnieret Jean Sgard2006. 118 p. ISBN 2 84310 079 8. Prix 12 €

Édition d’une comédiejouée à Grenoble par lescomédiens italiens en1711.Préface consacrée à latroupe italienne et authéâtre à Grenoble auXVIIIe siècle.

Kenneth White. Nomade intellectuel,poète du mondeMichèle Duclos2006. 302 p. ISBN 2 84310 071 2. Prix 26 €

Que Kenneth White soit undes auteurs marquants del’époque n’est plus àdémontrer. L’oeuvre de cetauteur d’origine écossaisequi a choisi de vivre et detravailler en France frappecomme peu d’autres par sa

vivacité, sa densité, sa cohérence et sesperspectives. Ce livre sonde les origines del’auteur, le suit dans ses explorations à tra-vers le monde, tente d’éclaircir l’espacequ’il a ouvert dans la pensée, la culture,l’existence.

Émile Zola au pays de l’AnarchieTextes réunis et présentés par VittorioFrigerio. Collection Archives critiques2006. 158 p. ISBN 2 84310 085 2. Prix 15 €

Cet ouvrage propose unrecueil d’articles surÉmile Zola tirés de lapresse anarchiste, parusà cheval entre le dix-neuvième et le vingtièmesiècle, précédés d’uneétude historique. Il met

en lumière les rapports complexes del’écrivain avec les milieux libertaires àl’époque de la « terreur noire » et del’affaire Dreyfus.

La Quête du Saint Graal et la mortd’ArthurJuan VivasVersion castillane traduite par VincentServerat et Philippe WalterCollection Moyen-âge européen2006. 410 p. ISBN 2 84310 084 4. Prix 32 €

Roman d’aventures cheva-leresques, La Quête duSaint-Graal (dans sa ver-sion castillane) réserve uneplace de choix au mer-veilleux avec la bêteaboyeuse, les apparitionsdu Saint-Graal et bien d’au-

tres miracles sacrés ou profanes. Elle culti-ve avec délectation l’art des romans dequête, laissant le lecteur moderne menersa propre enquête dans les mystères d’unmonde empli de signes.

Miroir de l’altérité : la traductionMarie Vrinat-Nikolov2006. 194 p. ISBN 2 84310 087 9. Prix 22 €

Cet ouvrage instaure undialogue entre deux cultu-res européennes, françaiseet bulgare, aux grandsmoments fondateurs oùelles se forment, et suit lemode de traduire qui y a eulieu du IXe au XXe siècles.

Déni des valeurs, valeur du dénidans Le Bel Antonio de Vitaliano BrancatiAlain Sarrabayrouse2006. 187 p. ISBN 2 84310 088 7. Prix 18 €

Le Bel Antonio (1949) estconsidéré comme le plusgrand roman de VitalianoBrancati (1907-1954), maisaussi le plus énigmatique.La critique a généralementvoulu y voir les déboiresd’un personnage « pur »

dans une société corrompue. C’est de cetteapparente « pureté » qu’il est question dansl’étude, et des valeurs qu’elle met subrepti-cement en relief.

Livres

Publications des Ellug

RevuesTigre, numéro 15, La Trace (3) Juan Carlos Mondragón, «Trace et Littérature », 2006, 215 p.Chroniques slaves, numéro 2, « Le texte dans la Russie contemporaine », 2006, 227 p.Lidil, numéro 33, « La réception des textes littéraires. Une didactique en construction »,juillet 2006, 203 p.Lidil, numéro 34, « Rapport de stage et mémoire professionnel. Normes, usageset représentations », décembre 2006, 213 p.Recherches & Travaux, numéro 68, « Fictions biographiques et arts visuels.XIXe-XXIesiècles », 2006, 155 p.Féeries, numéro 3, « Politique du conte », 2006, 417 p.Les Cahiers de l’ILCEA, numéro 8, « De Hazek à Brecht. Fortune de la figure de Chvéïken Europe », 2006, 296 p.Cahiers d’études italiennes, Novecento… e dintorni, numéro 5,« Images littéraires de la société contemporaine (2) », 2006, 294 p. Alphabets / 15

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Livres

Autres éditeursÉcrire son temps. Les Mémoires enFrance de 1815 à 1848Damien ZanonePresses universitaires de Lyon, 2006, 416 p.ISBN 2 7297 0788 3 - Prix 30 €

Comment se diredans son tempsquand l’histoireinvente l’individu enmême temps qu’ellele malmène ?L’énorme corpus dela mémoire histo-rique publiée entre1815 et 1848 existecomme un continent

englouti. Le mettre au jour, c’est observercomment ont été amenés à se rencontreret donc à se réinventer les modèles del’expression de soi et de l’histoire.

Sites de résistance - StratégiestextuellesMadhu Benoît, Susanne Berthier-Foglaret Linda CarterLe Manuscrit, 2006, 368 p.ISBN 2 7481 7474 7 - Prix 25,90 €

Cet ouvrage ras-semble les articlesfaisant suite auxcolloques organisés,sous le même titre,à l’université Sten-dhal (Grenoble, juin2005). Dans le fil destravaux de Foucault,la problématique serépartit entre qua-

tre « sites de résistance » : l’ethnicité,principalement celle des Amérindiens, lepost-colonialisme, le corps féminin et lamarge.

Une poétique de l’énigmeLe récit herméneutique balzacienChantal MassolDroz, 2006, 399 p. ISBN 2 600 01025 4

Le récit à énigmeest l’une des formesde prédilection duroman balzacien.L’auteur aborde lephénomène sousl’angle d’une poé-tique historique, etrévèle ce qui fait del’énigme narrativeun dispositif ouvert

qui, par l’ensemble de ses traits, révèleson appartenance à l’époque moderne.

L’année de fête, l’année de LouDanièle RothL’Harmattan, 2006, 164 p.ISBN 2 296 01057 1 - Prix 14,50 €

Bayreuth, 1882 : aupremier plan, ledrame chrétien,Parsifal, apothéosede Wagner.À l’arrière-plan, undrame que l’on qua-lifierait de sentimen-tal si le protagonistemasculin n’était pasNietzsche. Malgré

l’éloignement dans le temps, tous– acteurs et spectateurs – nous semblentproches, parce qu’ils sont saisis del’intérieur dans le jeu conflictuel dessentiments.

Tristan et YseutLe porcher et la truiePhilippe WalterImago, 2006, 290 p.ISBN 2 84952 029 2 - Prix 22 €

Un ancien textegallois médiéval faitde Tristan le gardiendes porcs du roiMarc.Simple fantaisiecomique ou souve-nir mythique ? L'au-teur opte pour ladeuxième solutionet propose une

relecture du mythe tristanien à partir dela mythologie celtique du porc et dusanglier.

A la découverte de cent et une piècesMarie BernanoceEditions théâtrales, 2006, 534 p.ISBN 2 84260 224 2 - Prix 23 €

Dans ce premierouvrage du genre,Marie Bernanocemontre la diversitédu théâtre contem-porain pour la jeu-nesse, vivier d’écri-tures pour tous lespublics, à traversune sélection deplus de cent pièces.

Une matière à rêver les mots, une matièreà faire vivre les voix et les corps.

The Politics and Poetics of Passagein Canadian and AustralianCulture and FictionCharlotte Sturgess. Avec la participationde Sheila Collingwood-WhittickCEC - CRINI, 2006, 223 p.ISBN 2 916424 02 4 - Prix 20 €

Ce recueil d’essaisinterdisciplinairesautour de la fictionet la culture del'Australie et duCanada se proposed’examiner les dis-cours de passage quireflètent le statutpostcolonial de cespays. Il soulève avec

pertinence de nombreuses questions surla façon dont ces deux anciens territoiresde l'Empire Britannique choisissent de sereprésenter.

Cultures de la confession. Formesde l’aveu dans le monde anglophoneÉtudes rassemblées par Sylvie Mathé etGilles TeuliéPUP, 2006, 326 p.ISBN 2 85399 647 6 - Prix 29 €

Ce recueil proposeune réflexion pluri-disciplinaire sur laconfession et l’aveudans le mondeanglophone, desreprésentations dela confession authéâtre aux varia-tions sur l’aveumises en scènes

dans le roman ou l’écriture confession-nelle.

Êtres fantastiques : de l’imaginairealpin à l’imaginaire humainAvec la participation de Christian AbryMusée dauphinois, 2006, 108 p.Prix 13 €

Ce catalogue del'exposition des 100ans du Muséedauphinois contientun entretien de JeanDecety avec Chris-tian Abry, où leneuroscientiste et lelinguiste-folkloriste,tous deux pratiquantl'imagerie cérébrale,

envisagent les récits de croyances detradition, comme un patrimoine narratifde l'humanité reposant sur les expérien-ces du cerveau imaginant.

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Interaction Studies. Social Beha-viour and Communication inBiological and Artificial SystemsVocalise to localiseVolume 5, Issue 3John Benjamins Publishing Company, 2004,433 p. ISSN 1572 0373

Vocaliser pour loca-liser ? Les surica-tes le font pour desprédateurs spéci-fiques, les bébésdès 9 mois en poin-tant du doigt, toutcomme les démons-tratifs de nos lan-gues… Et comme cen'est pas juste une

nouvelle histoire de l'évolution vers lelangage, elle réunit plus de 20 spécialistesdu comportement et du cerveau del'homme, de l'enfant et de l'animal.

Interaction Studies. Social Beha-viour and Communication inBiological and Artificial SystemsVocalise to localise IIVolume 6, Issue 2John Benjamins Publishing Company, 2005,335 p. ISSN 1572 0373

Le conte en ses parolesLa figuration de l’oralité dans leconte merveilleux du Classicismeaux LumièresSous la direction d’Anne Defrance et deJean-François PerrinDesjonquères, 2007, 504 p.ISBN 978 2 84321 091 4 - Prix 32 €

« Il faut donner àson discours le tourlibre des conversa-tions », dit une célè-bre Rhétorique duXVIIe siècle. Lesinventeurs du contede fées fondèrent àcette époque l’artd’énoncer l’étran-geté du monde et

des êtres en simulant littérairement desvoix de jadis ou d’ailleurs. Cet ouvragerassemblant 35 spécialistes, travaille lalangue des contes comme inventionesthétique concertée et non commedénaturation « lettrée » d'une matière« populaire ».

Stendhal, Balzac, DumasUn récit romantique ?Sous la direction de Lise Dumasy, ChantalMassol et Marie-Rose CorredorPresses universitaires du Mirail, 2006, 321 p.ISBN 2 85816 859 8 - Prix 29 €

Quoique ces troisnoms soient souventévoqués lorsqu’ils’agit de romantismeet de récit, il n’estpas si courant de lestrouver associés.C’est ce paradoxequ’on a vouluexplorer dans cetouvrage, qui esquis-

se les linéaments d’une théorie du récitromantique.

Christianity. The origins of a paganreligion(Mythologies chrétiennes. Fêtes, rites etmythes du Moyen-âge)Philippe WalterVersion anglo-américaine. Rochester (USA),Inner Traditions, 2006, 218 p.ISBN 1 59477 096 4 - Prix 16,95 $

Sous ce titre sur-prenant se cache unvoyage dans lemonde des croyan-ces et des anciennestraditions pré-chré-tiennes de l’Europeque le christianismenaissant essayait demodifier et d'utiliserà son profit. Cette

étude redonne une cohérence à descroyances et à des rites toujours présentsdans notre culture.

Mitologia chrzescijanskaVersion polonaise du même ouvrageEditions PAX, 2006, 232 p.ISBN 83 211 1746 5

KrQscanska mitologija. Svetkovine,obredi i mitovi srednjega vijekaVersion croate du même ouvrageScarabeus - naklada, 2006, 268 p.ISBN 953 99185 9 6

Les rapports franco-allemands àl’épreuve de la question algérienne(1955-1963)

Nassima BougheraraPeter Lang, Éditions scientifiques inter-nationales, 2006, 305 p.ISBN 3 03911 164 7

Cette étude traite del’évolution de lapolitique étrangèreallemande, et desincidences qu’elleprovoque sur lecours des relationsfranco-allemandesdans le contexte dela guerre froide, dela décolonisation et

de la construction de l’Europe.

Fictions biographiquesXIXe - XXIe sièclesTextes réunis et présentés par Anne-MarieMonluçon et Agathe SalhaPresses universitaires du Mirail, 2007, 365 p.ISBN 978 2 85816 861 3 - Prix 28 €

L’étude des « fictionsbiographiques » estun champ délibéré-ment ouvert.Ces textes au genreindécis apparaissentcomme l’espaceprivilégié d’un ques-tionnement sur lesliens qu’entretientla fiction avec la

vérité, et sur la capacité du récit de vie à seconstituer en oeuvre littéraire

Le déploiement des TIC dans lesterritoires. Le rôle des collectivitésPhilippe Bouquillion et Isabelle PaillartPresses universitaires de Grenoble, 2006,119 p. ISBN 2 7061 0994 7 - Prix 14 €

Quel est le rôle destechniques d’infor-mation et de com-munication dans ledéveloppement desterritoires ?L’objectif de cetouvrage est d’analy-ser les interventionsdes collectivitésterritoriales dans le

secteur des réseaux de télécommunications,des services en ligne et des contenus.

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Focales

réé par un arrêté ministériel en 2000, le Certificat decompétences en langues de l’enseignement supérieur(CLES) atteste la capacité des étudiants, en particulier ceux

qui sont spécialistes d’autres disciplines que les langues,à utiliser des langues vivantes étrangères.

Les épreuves du CLES évaluent le niveau des candidats enexpression et en compréhension, à l’écrit et à l’oral. Le certificatdélivré indique le niveau de compétences du candidat :B1 (opérationnel), B2 (avancé) ou C1 (expérimenté).Ces trois niveaux correspondent à des niveaux définis par le cadreeuropéen de référence pour les langues mis en place par leConseil de l’Europe. Proposé en plusieurs langues, le CLES adonc un double objectif : valoriser la maîtrise des langues etfavoriser le plurilinguisme. Un site officiel informe sur cettecertification : www.certification-cles.fr

Afin de faciliter la mise en place du CLES, neuf pôles régionauxont été formés, un établissement étant chargé d’assurer lacoordination au sein de chaque pôle ainsi que le lien au niveaunational avec les autres coordinateurs.Dès l’instauration du CLES en 2000, l’université Stendhal aparticipé à son élaboration. Depuis 2004, la mise en place d’uneresponsabilité CLES, assurée par Elke Nissen au sein dudépartement de Langues pour spécialistes d’autres disciplines(Lansad), a permis à l’université Stendhal de coordonner pour lepôle Grenoble-Savoie la constitution du cahier des charges(types d’épreuves, modalités de déroulement, grilles d’évalua-tion, etc), la conception et la distribution des sujets, ainsi quel’organisation des épreuves, ceci pour trois, puis quatre etmaintenant cinq langues : l’allemand, l’anglais, l’espagnol,l’italien et aujourd’hui l’arabe.

En effet, en 2007, l’université Stendhal institue pour la premièrefois un CLES pour l’arabe.« Ce n’est pas parce que l’on est arabophone que l’on connaîtl’arabe ! », nous dit la responsable de ce projet, Rita Mazen.« Tel est souvent d’ailleurs le cas des enfants de famillesarabes qui sont nés en France. Ils parlent le dialecte que leuront appris leurs parents, mais ne parlent ni n’écrivent l’arabelittéral. En ce qui concerne leur compréhension de celui-ci, elledépend de plusieurs facteurs parmi lesquels le niveau et larichesse lexicale de leur dialecte, l’écoute fréquente de médiasaudiovisuels en langue arabe, l’apprentissage du Coran. Néan-moins, lorsqu'ils décident d'apprendre l’arabe littéral, ils ne ren-contrent aucun problème de prononciation ni de phonétique.»

Il existe en fait deux groupes de dialectes : l’un maghrébin,l’autre oriental - à l’intérieur desquels les dialectes se ressem-blent. L’arabe littéral, quant à lui, a toujours coexisté avec cesdialectes et, dans les pays du monde arabe, il est entre autresenseigné à l’école et utilisé par les médias (ce qui n'est pas lecas des dialectes).Par ailleurs, il est important de savoir qu’il n’existait jusqu’àprésent aucune certification attestant un niveau de compétencedans cette langue.

Aussi était-il d’autant plus important de faire légitimer cettenouvelle certification dans les pays de langue arabe. Rita Mazen,enseignante à l’université Stendhal et chercheur au CNRS, a doncsoumis ce projet à la reconnaissance du Ministère de l’Éduca-tion nationale du Liban et de l’Institut supérieur de traduction dela Ligue arabe.

La mise en place de ce CLES pour l’arabe représente donc unvéritable pas en avant pour permettre à de nombreux étudiantsde voir reconnues leurs compétences dans cette langue, maiségalement pour faciliter l’ouverture au monde arabe. �

L’université Stendhal met en placele 1er certificat de compétences en langue arabe

Si vous êtes étudiant, quel que soit votre établissement, vous pouvez venir passer les épreuves du CLES àl’université Stendhal. Pour cela, inscrivez-vous entre le 16 et le 27 avril 2007 auprès du

secrétariat Lansad : Maison des langues et des cultures - Bureau 2251141, avenue centrale à Saint Martin d’Hères. Tél. : 04 76 82 77 82

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Agenda

MusiqueJeudi 29 mars à 19h30 - AmphidiceCCoonncceerrtt1ère partie : extraits de choeurs d’opérasfrançais et italiens du XIXe siècle2ème partie : pièces religieuses de Franck,de Gounod, Dixit et Magnificat de MozartPar le Choeur des universités deGrenoble et l’orchestre de chambre del’orchestre des campus

ThéâtreVendredi 16 mars à 20h00 - AmphidiceSpectacle d’improvisation théâtrale :ImprolicèrePar l’association ImpropubTarifs : réduits 3,5 €, plein 5 €

Jeudi 12 avril à 19h30 - AmphidiceGilgameshPar l’association Arts Mêlés

Vendredi 13 et mercredi 18 mars à 19h30AmphidiceReprésentation de l’atelier Théâtrerussepar l’association La Cerisaie

Jeudi 19 avril - Amphidice9h00 : rencontre avec un critique et unjournaliste de théâtre autour de la pièceLes dix commandements de RaffaeleViviani présenté à la MC2 du 17 au 19 avril 12h00 : Rencontre avec la troupe de la pièceEn partenariat avec MC2

Jeudi 3 mai à 19h30 - Amphidice« Electrik capharnaum » par la Compagnie Primesautier

Mercredi 16 mai à 19h30 - AmphidiceSpectacle théâtral et musical « Autour de l’Odyssée »Par l’Atelier théâtre de la licence arts duspectacle 2ème année avec des musiciensdu Conservatoire national de région

Mercredi 23 mai à 19h30« La Mandragola » de Nicolo Machiavellipar l’atelier de théâtre italien

CinémaMardi 10 avril à 18h00 - AmphidiceProjection du film « 23 » (23 – Nichts istso wie es scheint) de Hans-Christian Schmid, 1999Cycle de cinéma allemand« Les années 90 – la perte de repères »

ColloquesVendredi 27 avril et samedi 28 avril Maison des langues et des culturesHistoires de l’IndeOrganisé par le Centre d’études sur lesmodes de la représentation anglophone(CEMRA)Contact : 04 76 82 68 17

Du jeudi 3 au samedi 5 mai Maison des langues et des culturesOvide - Figures de l’hybrideOrganisé par l’Association des groupes derecherche en études anciennes ethumanistiques (AGREAH) Contact : 04 76 82 68 80

Du lundi 14 au mercredi 16 mai Maison des langues et des culturesVocalisation, Communication, Imitation and Deixis in infant and adult human and non human primatesOrganisé par GIPSA-LAB Contact : 04 76 82 41 27

Du jeudi 24 au samedi 16 mai Maison des langues et des culturesCongrès des germanistes del’enseignement supérieur Organisé par l’Institut des langues etcultures d’Europe et d’Amérique (ILCEA)Contact : 04 76 82 68 56

ConférencesJeudi 22 mars de 16h00 à 20h00Forum des mastersUniversité Stendhal Bat Z Hall nordContact : SIO - 04 76 82 43 11

Jeudi 26 avril à 10h30 à la BU Droit-LettresCréer en de sombres temps : l'exemple sud-africain, de 1960 à 1990Par Jacques Alvarez PeyrèreContact : 04 56 52 85 59

FestivalsFestival international de danse universitaire Organisé par l’École de danse desuniversités de Grenobledu lundi 23 au samedi 28 avril

� Lundi 23 avril à 20h00 - AmphidiceInauguration puis démonstrations parles différentes compagnies invitées

� Mercredi 25 avril à 20h00 - Amphidice« Bambous » par la Compagnie lesAttrapes-Corps puis « Ballade verticale » : danseursdéfiant les lois de la gravité sur desperches lors d’une promenade dansdifférents lieux du campus.

Renseignements : 06 77 03 43 74

Festival Arts mêlés du 19 au 31 marsOrganisé par l’association Arts mêlés

� Mardi 20 mars à 19h30 - AmphidicePièce de théâtre : « Codes inconnus » par la compagnie La troup’ment

� Jeudi 22 mars - Amphidice19h30 : Projection de courts métrages21h00 : Spectacle de danse « Encordés »par la Compagnie d’Odile

� Mardi 27 mars à 19h30 - AmphidiceThéâtre - comédie : « Joyeux Noël » de Sébastien Borghi

Renseignements : www.artsmeles.fr

Pour plus d’informations sur la programmation de l’Amphidice contactez le service culturel : 04 76 82 41 05

Spectacle « Bambous » à l’Amphidice

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La lettre et l’image

Studio de création visuelle

Anne-Claire LecomteGraphiste04 76 70 23 9906 22 34 11 [email protected]

Denis MorelPhotographe04 76 21 24 1406 76 47 60 [email protected]

8, rue Pierre Dupont38000 Grenoble France