a venturesd'um bouquin

Post on 21-Jun-2022

4 Views

Category:

Documents

0 Downloads

Preview:

Click to see full reader

TRANSCRIPT

Dix-Huitième Année. I»ar*ait tous les JVlerer'ecLis. - N" 6. II Février 1891

D'ANNONCES JUDICIAIRES,

ABONNEMENTS :UÛ an, pour Issoire, . '•..;"•.: 5 fr.

id. pour le Département, . 6 fr.id. Hors du Département, . [f fr.

Un Numéro 1 O c.

OJÛ. s ' a b o n n e à I s s o i r e , à, l ' I m p r i m e r i e

JBOTJISTOUIRJE «& O L L I B R

RUE DE CHATE4UDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE.

ANNONCES :Annonces Judiciaires, 2 O c. la ligneRéclames et Avis divers, S 5 c. la ligneLes Articles d'Agriculture et de Littérature

sont insérés gratuitement.

CAISSE D'ÉPARGNE

La Caisse d'Epargne d'Issoire, a reçu samedidernier de 195 déposants dont 55 nouveaux, lasomme de 69.401 fr. 00.' Le lendemain dimanche elle a remboursé

'88.449 fr. 10.

ISSOIRE, LE 11 FÉVRIER 1891.

V I L L E D ' I S S O I R E

EXTRAIT OU REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONSSéance du 4 Février.

R a p p o r t d e M. D a u r e i l l e .Messieurs sur la convocation de Monsieur le Maire

notre commission dés finances s'est réunie le 19 jan-vier à 10 heures du matin, pour examiner les de-mandes produites par un certain-nombre de commer-çants qui réclament les bénéfices de l'entrepôt sur diffé-rentes marchandises telles que plâtre, ciment, fer et bois,soumises à un droit d'octroi, à leur entrée en ville.

La commission après avoir examiné attentivement cesdemandés :

Considérant que, si l'entrepôt est un moyen utile pourfaciliter les transactions commerciales entre commerçantsil n'en résulte pas cependant que ces dispositions soientapplicables au commerce du détail, car s'il en étaiiainsi, l'impôt serait nul, les ressources budgétaires enseraient considérablement amoindries et la municipalitén'atteindrait pas le but qu'elle s'est proposé, c'est àdire de construire une maison d'école avec ses res-

' sources ordinaires.Toutefois la commission voulant faire droit jusqu'aux

limites du possible à certaines réclamations, est d'avisd'accorder l'entrepôt pour les plâtres et ciments dontle contrôle est facile à exercer par les employés et fixele minimum d'une sortie à cent sacs pour le plâtre etcinquante sacs pour les ciments.

Rejette les demandes pour le fer dont le recensementserait'très_ difficile à établir par le préposé, pour nepas dire impossible et que tout moyen de contrôleéchapperait à la surveillance;

Rejette également, pour le même motif les demandespour les bois qui rentrent généralement en grume etne sont ensuite livrés au détail, à l'acheteur, qu'aprèsavoir subi une transformation en passant par la scierieet sont, dans ce cas, considérés comme bois ouvrés.

Telles sont Messieurs les conclusions de la commis-sion qui vous prie de vouloir bien vous prononcer.

Observations sur le rapport de M. Daureille.M. Vaure se plaint que plusieurs commerçants d'Is-

soire, entre autres certains épiciers auraient dû renou-veler leur demande d'entrepôts le 1er janvier, jour oùle nouveau tarif a été appliqué; il exige le paiementdes droits d'octroi de toutes, les marchandises dont lasortie a été constatée aux barrières depuis cette époque

FEUILLETONE>U MONITEUR D'ISSOIRE

J L v E j S / v — •••„;;;; ' . ' .§-..-•

A VENTURESD'UM BOUQUINPar F. FERTIAULT. ' v

; • ! , • . l..' i ' . ' - . • * I " . T " ' :

Toujours plus profondément, je me plongeais dansces tristesses. ••'-•••

Un soir, en se couchant, mon possesseur, par distrac-tion, m'avait laissé s u r le coin de sa commode. Momen-tanément délivré, j 'avais passé une meilleure nuit quedans ma poche perpétuelle.

Le matin, moins mélancolique et, l'instar de tousles désespérés, reprenant encore espoir, je % e deman-dais si je n'allais pas èn.trevoir quelque, p o i n s sombrehorizon? -'" • -:

Je tâchais ainsi de remmailler bien doucement le tissuavarié de hiôn existence; lorsque,tout1 à'coup, patatras!.,mon bonhomme se jette à bas du lit comme un -ouragan,•s'approche en courant de la commode, et saute sur moiII me saisit et, m'élreignant dans un paroxisme de rage,me rapporte près1 dé 'sa femme»1 qui se levait en mêmetemps que lui.

Il devait avoir eu une belle petite scène pour en venirlà... Cependant je n'avais rien entendu.

— Tu vois bien? s'écrie-t-il exaspéré.Le voilà... Ehbien ! tiens ! je le fiche par tertfé... Je tripouille dessus...je vas le déchirer, le réduire à rien... Je n'en veuxplus, non ;... tu ihe le fais pas payer trop cher... commetous mes plaisirs, du reste...

Je laisse & penser si je me faisais petit eu entendant

et demande que cette somme soit recouvrée par le re-ceveur municipal ; il demande en outre que l'entrepôtsoit accordé aux détaillants.

Le Maire fait remarquer à M. Vaure: 1° Qu'il faiterreur sur les formalités à remplir en matière d'entrepôtqui ne sont nullement les mêmes que celles à observerpour la prorogation du tarif d'octroi ; il n'avait qu'àconsulter le règlement et il aurait appris que les auto-risations entrepositaires n'avaient pas besoin, commepour les tarifs d'octroi, d'être prorogées tous les cinqans. La dnrée de l'entrepôt est illimitée (art. 51 du rè-glement de l'octroi) ;

2D Qu'il n'y a donc point d'époque fixée pour la du-rée de ces demandes, il suffit qu'un commerçant aitdemandé et obtenu l'entrepôt, dont l'autorisation est ac-cordée par le Maire (art. 35 du règlement) pour le con-server autant qu'il lui plaira pour les besoins de soncommerce, le maire seul a toujours et à toute époquele droit de retirer cette autorisation ; les demandes d'en-trepôt étant accordées par lui seul et non par l'autoritésupérieure, il n'est donc nullement besoin, comme leprétend M. Vaure, d'en demander le renouvellementquinquennal comme pour les tarifs des droits d'octroi,pour lesqnels on est obligé de remplir ces formalitésauprèsl de l'Etat;

3° En ce qui concerne l'entrepôt aux détaillants, M.Vaure anrait dû consulter l'art. 47 du règlement, oùil est dit que l'entrepôt ne peut être accordé aux dé-taillants. Si M. Vaure avait bien voulu s'entourer detous ces renseignements, il se serait évité de m'inter-peller. '

Je ferai également remarquer à M. Vaura que lesépiciers n'ont1 pas, comme il l'affirme aussi légèrement,l'entrepôt pour toutes les marchandises'soumises à undroit d'octroi, M. Vaure avant d'avancer de pareils faitsaurait dû puiser ses renseignements à une meilleuresource.

Ainsi les objets, compris dfcns les droits d'octroi, quevendent ces négociants sont: les savons, bougies, huiles,conserves, vinaigres et raisins secs; or, de tous ces ar-ticles, trois seulement bénéficient de l'entrepôt, ce sontles savons, bougies et huiles, les autres lie sont pasentreposés, attendu qu'étant vendus en dehors du rayonde l'octroi en quantité insuffisante ils ne peuvent jouirdes avantages de l'entrepôt; il n'y a donc de privilègepour personne, comme l'assure M. Vaùre.

Malgré toutes ces preuves qui devraient convaincreM. Vaure, il insiste et espère que M. le Receveur desfinances et le Receveur municipal feront leur devoir enréclamant aux entrepositaires le montant des droits desmarchandises dont la sortie a été justifiée depuis le 1"janvier 1891. Dans le cas où cet employé s'y refuseraitil s'adressera à M. le Préfet.

Le Maire répond à M. Vaure qu'il peut faire toutesles démarches qu'il voudra auprès de. l'autorité préfec-torale et de la trésorerie, M. le Préfet ni le Receveurgénéral ne peuvent intervenir, attendu que le règlementest formel et qu'il n'appartient à personne d'en chan-ger les dispositions. '

M. Ronneton, en présence de toutes ces explications,dit qu'il votera l'entrepôt, attendu que c'est un moyen

cela. Je sentais déjà le talon à clous me peser sur lecorps... Ouf...

— Pas besoin de tant de manière, réplique la femmeémue mais ferme. Tu n'en ^veux plus... Bon! c'est fa-cile.

Ce disant, elle m'arrache subitement de la main qui met e n a i t : : : i ; . , i . . , J > . ' . M . •. • ;•:.'.

— Tes camarades ne se moqueront plus de toi...En même temps elle avait ouvert la fenêtre,; et, d'un

jet vigoureux,1 me faisait tournoyer dans l'espace...>

'•••••, f v • • < : - . • - , / . . _ x x i i % • . . ; . • • • • , _ / • , . - .

Pauvre de moi !... Je n'eus guère le temps de geindre.Je décrivis une courbe et m'affaissai, du cinquième, surl'arrête vive du trottoir, à la lisière d'un tas d'ordures at-tendant le char du boueux, ou la hotte du ramasseur-denuit. ;

Quelle cabriole ! Si j'avais eu l'esprit de tomber à platj'eusse peut-être été moins maltraité ; mais loin de là :je tombai sur un de mes angles, qui se ploya ; je re-bondis, en me décousant, et m'étalai, feuilles ouvertes,sur le pavé...

Maudits soient nos bourreaux ! J'avais les reinsc a s s é s . . . • . • ; .'• . ; . . . { . . . . :. ,'•'!

Par bonheur, le pavé était sec ; je ne fus point con-taminé par la boue. ;

C'eût été l'heure, pour moi, des réflextions philoso-phiques, car on philosophe quand on est malheureuxou qu'on souffre ; mais je gisais si profondément ané-anti, qu'il ne remuait en moi aucun vestige d'idée.

Immobile, j'attendais la pelle qui duvait me souleveret me verser dans la voiture malodorante,1 lorsque j'é-chappai à ce dernier déboire.

À côté de moi s'agitait, allant et farfouillant, le cro-

pour faciliter les transactions commerciales.M. Daureille réclame le scrutin public pour l'adoption

de son rapport.M. Vaure réclame \i scrutin secret.Par 14 voix contre une le scrutin public est accepté.Le rapport de la Commission est ensuite adopté à

l'unanimité, moins une voix, cjlle de M. Vaure.

N o m i n a t i o nM. Mercadier, commissaire de police à Issoire, est

nommé à Mayenne (Mayenne) en remplacement de M.Gouaille qui vient à Issoire.

Nous adressons nos plus sincères félicitations àM. Morcadier pour l'avancement bien mérité qu'il obtient;il laisse d'unanimes regrets à Issoire où pendant sixans il a rempli avec beaucoup d'intelligence, de zèleet de tact ses délicates fonctions.

L e C a r n a v a lLe carnaval qui signifie chair adieu a toujours été

une époque de réjouissances et de festins. Un auteurdu temps où il était de bon ton de ne pas appelerchat un chat, le définissait : une oasis à l'entrée dudésert du jeûne ! L'auteur en question so croyait sansnul doute orné de la bosse... de l'esprit, car oasis,désert, jeûne, tout cela sent trop un animal à bosses.

Quoiqu'il en soit qu'on l'appelle carnaval ou oasis,le mardi gras a été gaiement fêté à Issoire. Non pasque nos rues aient été sillonnées par des arlequinssveltes, par des mousquetaires enrubannés, par despompiers grotesques; non peu de déguisements,peu de travestis, peu de masques . Par ci parlà, quelques gamins perdus dans des jupes defemme, la' figure cachée par un masque grimaçant,quelque pierrot à la face enfarinée, quelque bergergenre Florian, et voilà tout. En revanche les bals quiont eu lieu au café Robert, au café Gûimbal et au cafédu Globe, avaient attiré les danseuses et les danseursqui en Auvergne sont légion. Ce n'est qu'à l'aube, queles violons, les pistons, les altos, les basses se sonttu, après avoir dans une dernière bourrée fait tour-ner les filles accortes et les cavaliers infatigables. Etmaintenant en voilà jusqu'à la prochaine occasion.

Les bals qui ont eu lieu dimanche et mardi, au caféGuimbal, ont été particulièrement brillants; ils se sontterminés chaque fois par un superbe cotillon que con-duisait M. B... avec Mlle B... Ce cotillon qui était unenouveauté pour beaucoup de danseuses et de danseursa eu un plein succès. Nos félicitations à M. Guimbal,qui sait toujours donner un cachet original aux balsqu'il organise dans son établissement.

Concert pour les Pauvres .C'est dimanche 22 février qu'a lieu le concert pour

les pauvres : ainsi qu'on peut en juger par le pro-gramme que nous publions ci-après, il sera des plusbrillants. Nous sommes certain que la salle du théâtresera comble et qu'il en résultera une excellente soiréepour les amateurs de bonne musique et une forte sommepour les pauvres.

chet d'un chiffonnier, cette arme investigatrice par excel-lence.

J'eus peur :— Si je suis piqué, me dis-je, gare à mon texte !..Et je sentais déjà la languette de fer me percer d'ou-

tre en outre. . ,.,. ...

_ : / , , "' •; '••<• X X I I I '.-r^rr /• 'y'-^v ; ••.•.•'•••,

Le chercheur matinal, m'apercevant, ne fit ni Uneni deux ; il laissa tranquille son t numéro 7 », se baissa,me ramassa, et me glissa non dans sa hotte, ou destessons de bouteille auraient pu m'écorcher, mais soussa blouse, dans une espèce de sacoche qui me sau-vait d'un dégoûtant et dangereux voisinage.

Dans tous les malheurs, il y a toujours au moins unbonheur. C'était une chance que de ne pas être enfouiau milieu de mille saletés putrides ; de ne pas frôlerles peignes sans dents, les pots de pommade vidés, leschiffons crasseux. Je me félicitai, et je remerciai le sort.

Mon nouveau maître promena assez longtemps ses in-vestigations de monticules en monticuies enrichissant son« cachemire d'osier » de rebuts de toutes sortes rappe-lant de près, par l'odeur, certains documents humains.

Rentré dans son inlogeable cahute, il se débarrassade son fardeau, cassa une croûlo de vieux pain, trouvaune goutte de < dur » pour aider à la digestion et ral-luma son brûle-gueule.

Assis sur une ruine de marchepied, qui lui servait dechaise, et se reposant de sa tournée, il releva sa blouseet me sortit de ma demeure privilégiée. Il m'examiname feuilleta... et me parcourut.

(À tuivrt.)

X

top related