contribution à l'élaboration d'un outil, desti né aux m édeci ns
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UNIVERSITÉ DE RENNES 1 FACULTÉ DE MÉDECINE
----------------------
Année 2010/2011 N°
THÈSE EN VUE DU DIPLÔ TAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE
Charlotte LE DALL
Née le 2 mai 1980 à Pontivy
Présentée et soutenue publiquement le 27 mai 2011
DESTINÉ AUX MÉDECINS GÉNÉRALISTES
CONFRONTÉS AUX PRATIQUANTS DE LOISIRS EN MILIEU ISOLÉ
PRÉSIDENT Monsieur le Professeur Jacques BOUGET
Membres du jury Monsieur le Professeur Pierre TATTEVIN Madame le Docteur Françoise TATTEVIN
Directeur de Thèse Monsieur le Docteur Jean-Marc LE GAC
UNIVERSITÉ DE RENNES 1 FACULTÉ DE MÉDECINE
----------------------
Année 2010/2011 N°
THÈSE EN VUE DU DIPLÔ TAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE
Charlotte LE DALL
Née le 2 mai 1980 à Pontivy
Présentée et soutenue publiquement le 27 mai 2011
DESTINÉ AUX MÉDECINS GÉNÉRALISTES
CONFRONTÉS AUX PRATIQUANTS DE LOISIRS EN MILIEU ISOLÉ
PRÉSIDENT Monsieur le Professeur Jacques BOUGET
Membres du jury Monsieur le Professeur Pierre TATTEVIN Madame le Docteur Françoise TATTEVIN
Directeur de Thèse Monsieur le Docteur Jean-Marc LE GAC
P.U.-‐P.H (section CNU) 2010-‐2011
DARNAULT Pierre Anatomie MORANDI Xavier Anatomie -‐ Service de Neurochirurgie ECOFFEY Claude Anesthésiologie et Réanimation Chirurgicale;
Médecine d'Urgence MALLEDANT Yannick Anesthésiologie et Réanimation Chirurgical ;
Médecine d'Urgence SEGUIN Philippe Anesthésiologie et Réanimation Chirurgicale;
Médecine d'Urgence WODEY Eric Anesthésiologie et Réanimation Chirurgical ;
Médecine d'Urgence LECLERCQ Nathalie née RIOUX Anatomie et Cytologie Pathologiques COLIMON Ronald Bactériologie-‐Virologie ; Hygiène Hospitalière KAYAL Samer Bactériologie-‐Virologie ; Hygiène Hospitalière ANNE-‐GALIBERT Marie Dominique Biochimie et Biologie Moléculaire BENDAVID Claude Biochimie et Biologie Moléculaire DAVID Véronique Biochimie et Biologie Moléculaire MOSSER Jean Biochimie et Biologie Moléculaire CATROS Véronique Biologie Cellulaire MOULINOUX Jacques Biologie Cellulaire LE LANNOU Dominique Biologie et Médecine du Développement
et de la Reproduction ; Gynécologie Médicale BOURGUET Patrick Biophysique et Médecine Nucléaire GARIN Etienne Biophysique et Médecine Nucléaire SAINT-‐JALMES Hervé Biophysique et Médecine Nucléaire BURGUN Anita née PARENTHOINE Biostatistiques, Informatique Médicale et
Technologies de Communication DE CREVOISIER Renaud Cancérologie ; Radiothérapie KERBRAT Pierre Cancérologie ; Radiothérapie MEUNIER Bernard Cancérologie ; Radiothérapie RAOUL Jean-‐Luc Cancérologie ; Radiothérapie DAUBERT Jean-‐Claude Cardiologie LE BRETON Hervé Cardiologie LECLERCQ Christophe Cardiologie MABO Philippe Cardiologie BOUDJEMA Karim Chirurgie Générale FREMOND Benjamin Chirurgie Infantile VIOLAS Philippe Chirurgie Infantile HUSSON Jean-‐Louis Chirurgie Orthopédique et Traumatologique HUTEN Denis Chirurgie Orthopédique et Traumatologique THOMAZEAU Hervé Chirurgie Orthopédique et Traumatologique WATIER Eric Chirurgie Plastique, Reconstructrice
et Esthétique ; Brulologie CORBINEAU Hervé Chirurgie Thoracique et Cardio-‐Vasculaire LEGUERRIER Alain Chirurgie Thoracique et Cardio-‐Vasculaire VERHOYE Jean-‐Philippe Chirurgie Thoracique et Cardio-‐Vasculaire
BELAUD-‐ROTUREAU Marc-‐Antoine Cytologie Et Histologie CHEVRANT-‐BRETON Jacqueline née DANIEL Dermato-‐Vénéréologie DUPUY Alain Dermato-‐Vénéréologie BONNET Fabrice Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques ;
Gynécologie Médicale BRETAGNE Jean-‐François Gastro-‐entérologie ; Hépatologie BRISSOT Pierre Gastro-‐entérologie ; Hépatologie DEUGNIER Yves Gastro-‐entérologie ; Hépatologie GUYADER Dominique Gastro-‐entérologie ; Hépatologie MOIRAND Romain Gastro-‐entérologie ; Hépatologie SIPROUDHIS Laurent Gastro-‐entérologie ; Hépatologie ODENT Sylvie Génétique LEVEQUE Jean Gynécologie-‐Obstétrique ; Gynécologie Médicale POULAIN Patrice Gynécologie-‐Obstétrique ; Gynécologie Médicale FEST Thierry Hématologie ; Transfusion LAMY Thierry Hématologie ; Transfusion SEMANA Gilbert Immunologie TARTE Karin Immunologie MICHELET Christian Maladies Infectieuses ; Maladies Tropicales TATTEVIN Pierre Maladies Infectieuses ; Maladies Tropicales VERGER Christian Médecine et Sante au Travail GROSBOIS Bernard Médecine Interne ; Gériatrie et Biologie
du Vieillissement JEGO Patrick Médecine Interne ; Gériatrie et Biologie
du Vieillissement LE GUEUT Maryannick Médecine Légale et Droit de la Sante BONAN Isabelle Médecine Physique et de Réadaptation BRISSOT Régine née MAILLARD Médecine Physique et de Réadaptation LE POGAMP Patrick Néphrologie VIGNEAU Cécile Néphrologie BRASSIER Gilles Neurochirurgie GUEGAN Yvon Neurochirurgie EDAN Gilles Neurologie VERIN Marc Neurologie CHARLIN Jean François Ophtalmologie GODEY Benoit Oto-‐rhino-‐laryngologie LE CLECH Guy Oto-‐rhino-‐laryngologie GANGNEUX Jean-‐Pierre Parasitologie et Mycologie GUIGUEN Claude Parasitologie et Mycologie LE GALL Edouard Pédiatrie PLADYS Patrick Pédiatrie ROUSSEY Michel Pédiatrie TORDJEMANN Sylvie née LUBART Pédopsychiatrie BELLISSANT Eric Pharmacologie Fondamentale ;
Pharmacologie Clinique OGER Emmanuel Pharmacologie Fondamentale ;
Pharmacologie Clinique
CARRE François Physiologie ROCHCONGAR Pierre Physiologie DELAVAL Philippe Pneumologie DESRUES Benoît Pneumologie DRAPIER Dominique Psychiatrie d'adultes MILLET Bruno Psychiatrie d'adultes DUVAUFERRIER Régis Radiologie et Imagerie Médicale GANDON Yves Radiologie et Imagerie Médicale GAUVRIT Jean-‐Yves Radiologie et Imagerie Médicale LE TULZO Yves Réanimation Médicale ; Médecine d'urgence CHALES Gérard Rhumatologie GUGGENBUHL Pascal Rhumatologie PERDRIGER Aleth Rhumatologie BELLOU Abdel Thérapeutique ; Médecine d'urgence BOUGET Jacques Thérapeutique ; Médecine d'urgence GUILLÉ François Urologie
M.C.U-‐P.H et M.C.F 2010-‐2011
AMIOT née BARUCH Laurence Hématologie et Immunologie BEGUE Jean-‐Marc Physiologie Médicale BEGUE-‐SIMON Anne-‐Marie (Maître de Conférence)
Département de Santé Publique
BENTUE-‐FERRER née ROUSSET Danielle Pharmacologie BERNARD née LEVIOL Anne-‐Marie Centre Eugène Marquis CABILLIC Florian Biologie Cellulaire -‐ Pôle Cellules et Tissus CATHELINE Michel Biochimie Générale et Enzymologie CAUBETAlain Médecine et Santé au Travail CUGGIA Marc Département d'information Médicale DAMERON Olivier (Maître de Conférence)
Laboratoire d'informatique Médicale
DEGEILH Brigitte Parasitologie et Mycologie DONAL Erwan Cardiologie et Maladies Vasculaires DUBOURG Christèle Biochimie et Biologie Moléculaire GALLAND Françoise Endocrinologie, Diabète,
Maladies Métaboliques GANGNEUX née ROBERT Florence Parasitologie et Mycologie GOASGUEN Jean Hématologie GUENET Lucienne Biochimie Générale et Enzymologie GUILLET Benoit Laboratoire d'hémostase
Centre de Traitement des Hémophiles
HUGÉ Sandrine née LAFAYE (Maître de conférence Associé de Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
LAVENU Audrey (Maître de Conférence)
Biostatistique Laboratoire de Pharmacologie
LAVIOLLE Bruno Pharmacologie LE CALVE née LE FRANC Michèle Histologie-‐Embryologie et Cytogénétique LE GALL François Anatomie et Cytologie Pathologiques LE JEUNE-‐PRIGENT Florence Biophysique et Médecine Nucléaire LE MEUT Paul (Maître de conférence Associé de Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
LE NEEL Hervé (Maître de conférence Associé de Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
LE RUMEUR née FERRET Elisabeth Physiologie Médiale LESSARD Yvon Physiologie Médicale LIMEUL Jean-‐Yves (Maître de conférence Associé de Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
MASSART née LE HERISSE Catherine Biochimie Générale et Enzymologie MAUGENDRE née CAULET Sylvie Anatomie et Cytologie Pathologiques MILON née LE GUEN Joëlle Anatomie Organogénèse MOUSSOUNI Fouzia (Maître de Conférence)
Inserm U 49
PAPE Danielle Pharmacologie REYMANN Jean-‐Michel Pharmacologie RIOU Françoise Département de Santé Publique RUFFAULT née MENGUY Annick Bactériologie-‐Virologie SAIKALI Stéphan Anatomie et Cytologie Pathologiques SAULEAU Paul Physiologie SEGALEN née NICOLAS Jacqueline Histologie-‐Embryologie et Cytogénétique TATTEVIN-‐FABLET Françoise (Maître de conférence Associé de Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
THOMAS Patricia née AMÉ Micro Environnement et Cancer Immunologie
TURLIN Bruno Département d'anatomie et Cytologie Pathologiques
VINCENT Pascal Bactériologie-‐Virologie
REMERCIEMENTS
A Mr le Professeur BOUGET.
Un très grand merci pour avoir accepté de prendre la présidence de ce jury.
Soyez assuré de ma reconnaissance.
A Mr le Professeur TATTEVIN. A Mme le Docteur TATTEVIN.
Au Docteur Jean-‐Marc LE GAC.
Jean-‐ ir proposé ce sujet passionnant. Je te remercie de tes conseils éclairés sur le sujet.
Ça a été un plaisir de travailler avec toi.
A Thomas G., Dr L., Mickaël DC. et Mme G.
Je
votre amour et votre expérience des milieux isolés.
1
PLAN
1 INTRODUCTION
2 PROBLÉMATIQUE
3 MATÉRIEL ET MÉTHODE 40
4 RÉSULTATS 50
5 DI 1
6 CONCLUSION 225
7 BIBLIOGRAPHIE 227
8 237
9 ABRÉVIATIONS
10 ANNEXES
2
1 INTRODUCTION
nt entre autre
pour les loisirs sportifs. Le territoire français est un terrain de jeu propice. Sans compter les
territoires hors métropole qui vont de la forêt tropicale, à la banquise en passant par des
mers chaudes, la France métropolitaine offre montagne, mer, rivières et chemins de grande
randonnée.
connaît pas toujours. Ces aspects sont pourtant abordés de façon structurée dans certains
pays.
métropolitaine. Nous avons essayé de proposer des éléments de connaissance pertinents,
présentés de façon structurée sous forme de fiches, pour que les médecins sollicités puissent
imaginer un outil efficace, qui
milieux de France métropolitaine, sera à compléter ensuite.
3
2 PROBLÉMATIQUE
4
2.1 ÉVOLUTION DES PRATIQUES DE LOISIRS EN FRANCE
2.1.1 Le loisir-‐ Les loisirs, définitions
On peut supposer que les loisirs ont toujours existé dans les sociétés humaines.
Le latin « otium » recouvre plusieurs significations
isir studieux, la paix, le calme, la tranquillité.
« licere
« mère de tous les vices ». (91)
dans leur Encyclopédie (1751) définissent le loisir comme
« temps vide que nos devoirs nous laissent,
agréable et honnête ». (29)
ante rurale, la vie obéit à des rythmes
célébrations diverses.
autres activités et le loisir devient le temps libre.
Le droit à
la paresse », un plaidoyer pour la conquête des loisirs, plutôt provocateur à une époque où
la journée de travail est de 12 heures.
que les loisirs deviennent véritablement un objet
On ne parle plus seulement du loisir comme du temps libre laissé après le
travail, mais le temps disponible après avoir décompté le temps investi dans les activités
fonctionnelles (manger, boire, dormir, les soins corporels), et les obligations de toutes sortes
(familiales, civiques, sociales et éventuellement religieuses).
5
JH Plumb (1911-‐2001) introduit une nouvelle notion : avoir du temps
». Il introduit ainsi une dimension économique. On note un glissement de sens
du loisir vers les loisirs, de « disponibilité temporelle » vers « gammes de distraction ».
Nous arrivons à la définition actuelle du Larousse :
-‐ Le loisir : te
ordinaires.
-‐ Les loisirs : distractions pendant le temps libre.
Sur le mot « loisir(s) » se greffent des préoccupations morales, idéologiques comme
si la nature du loisir était indéfectiblement ; avec
une volonté de séparer le bon loisir du mauvais ou de hiérarchiser. (91)
Progressivement
de toute considération utilitaire.
(surmenage, danger, subversion, résistance des parents face au risque corporel encouru,
méfiance également des médecins), le sport est :
2.1.2 En France : plus de temps, plus de demande
2.1.2.1 Plus de temps
La réduction du temps de travail est une tendance générale en Europe à partir de la
moitié du XIXè siècle.
- 1848 : Limitation de la journée de travail des adultes à 12 heures maximum.
6
- 1900, « loi Millerand » : Limitation de la journée de travail des adultes à 10 heures
par jour.
- 1906 : Instauration de la semaine de six jours, avec jour de repos hebdomadaire
obligatoire.
- 1919 : Instauration de la semaine de 48 heures et de la journée de 8 heures.
- 1936 : Instauration par le Front populaire de la semaine de 40 heures et de 2
semaines de congés payés par an.
Léo Lagrange sous le gouvernement de Léon Blum, met en place les billets populaires
de congés annuels (40% de remise sur les billets SNCF), encourage et impulse le
mouvement des auberges de jeunesse, il organise des Olympiades Populaires
alternative aux Jeux Olympiques de Berlin.
- 1956 : Instauration de 3 semaines de congés payés par an. (9)
- 1969 : Instauration de 4 semaines de congés payés par an. (9)
- 1981
- 1982 : Instauration de la semaine de 39 heures et instauration de 5 semaines de
congés payés par an, sous François Mitterrand. (9)
- 1998 et 2000 : Lois Aubry avec institution de la semaine des 35 heures.
À coté de ces acquis sociaux, les progrès techniques ont permis eux aussi de gagner
du temps libre. La généralisation du lave-‐linge, du lave-‐vaisselle, du réfrigérateur, des
produits alimentaires préparés a conduit à une baisse du travail domestique total assuré au
sein des ménages, ceci profitant principalement aux femmes.
vie a lui aussi permis de gagner du
7
et de 84,5 ans pour les femmes (INSEE
vieillissement notamment grâce aux progrès de la médecine.
À noter la différence entre cadres et ouvriers. Entre le début des années 1980 et le
menté pour toutes les catégories
sociales. Ce sont toujours les ouvriers qui vivent moins longtemps et les cadres et
de vie à 35 ans des femmes cadres est de 50 ans, elle dépasse de 3 ans celle des ouvrières
qui est de 47 ans ; contre un écart de 7 ans entre les hommes cadres (espérance de vie à 35
ans de 46 ans) et les ouvriers (espérance de vie à 35 ans de 39 ans). (73)
Une enquête INSEE de 2002 (33) la
-‐67, la
seconde sur 1974-‐75, la troisième sur 1985-‐86 et la dernière sur 1998-‐99.
Elle distingue « quatre temps qui viennent scander la journée des français » : le
temps « physiologique ; le temps de travail
; et
le temps des loisirs promenades, sport, lecture, t
: les personnes interrogées ont décrit dans un
périodes de 10 minutes. Ces activités ont ensuite été codées dans une nomenclature
détaillée en 199 postes. Ainsi, cette méthode permet de comparer toutes les activités sans
privilégier celles qui plus intenses ou plus valorisées seraient plus aisément déclarées. En
ée, les activités rares ou
simplement non quotidiennes par exemples culturelles ou sportives, ne sont pas souvent
portant sur le temps consacré, au cours du mois, aux pratiques non quotidiennes mais
jugées importantes telles que les activités sportives, culturelles ou associatives. La collecte
8
Alain Chenu et Nicolas Herpin relèvent un renversement de la tendance installée
depuis longtemps à la baisse du temps de travail.
Entre les deux dernières enquêtes 1986 et 1999, le travail et sa distribution dans la
population ont fortement évolué
forte hausse d
Ceci a contribué à la baisse globale du temps de travail de la population, mais entre
1986 et 1999, la durée hebdomadaire du travail des actifs occupés à temps plein a augmenté
: ce sont maintenant les plus diplômés
qui travaillent le plus longtemps. Ainsi, ce sont maintenant les milieux populaires qui
pparaissaient comme
un privilège des classes aisées.
Mais le contenu des loisirs des chômeurs et des plus défavorisés serait bien différent
de celui des actifs. Dans leur analyse, Chenu et Herpin mettent en avant que les activités de
loisirs sont plus nombreuses et plus denses chez les actifs, de manière croissante avec le
diplôme, la catégorie sociale et le temps de travail : les personnes socialement et
culturellement les mieux dotées cumulent activités professionnelles, sportives et culturelles
en réduisant le temps consacré aux activités dites passives (sommeil, télévision). On revient
ici à une analyse qualitative des loisirs.
Philippe Coulangeon, Pierre-‐Michel Menger et Ionela Roharik, une autre équipe ayant
analysé les résultats de cette enquête constatent que la pratique de loisirs culturels ou
9
Les français ont donc du temps libre, la situation socio-‐économique déterminant
Force est de constater que ce ne sont pas les français qui disposent du
plus de temps libre qui pratiquent le plus de loisirs, sportifs entre autres.
2.1.2.2 Plus de demande
Olivier Hoibian est sociologue, historien et guide de haute-‐montagne.
et de
(53)
années 1960 à 2005. Il distingue deux phases :
- Le développement des pratiques encadrées entre 1960 et 1980.
- La diffusion des activités informelles à partir des années 1970.
Dans les années 1960, le sport se pratique en club ou en fédération. La population
Le « cycle de vie sportive » est relativement bref, dépasse rarement les 25-‐30 ans, étant
interr
une massification de la pratique des sports concrétisée par la multiplication des effectifs des
fédérations au détriment des organisations de jeunesse traditionnelles comme les
1960 à 12 millions en 1985.
Hoibian avance plusieurs facteurs pour expliquer cette soudaine augmentation de la
demande sportive : (53)
- Facteurs démographiques
premières vagues du « baby-‐boom ».
10
- Facteurs politiques Vième république en 1958, se traduit par la
sports.
Maurice Herzog, alpiniste et Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports de 1958 à
1965
lois conduisent à un véritable maillage du territoire français en équipements
sportifs.
- Facteurs scolaires
ans
en retiendront les leçons dans le choix de leurs loisirs pour le reste de leur existence.
- Facteurs socio-‐économiques 30 glorieuses » (1950-‐1980),
importante de leur budget aux activités de loisir notamment sportif et aux vacances.
La réduction du temps de travail grâce à de nouveaux acquis sociaux libère du temps
notamment pour les activités physiques.
Comme dit précédemment, les français ont progressivement plus de temps libre :
trois semaines de congés payés en 1956, quatre semaines en 1969, cinq semaines en 1982.
On note une diminution régulière du temps de travail mais aussi une diminution régulière du
temps « contraint
absolue grâce aux progrès techniques qui allègent les tâches domestiques, ceci profitant
principalement aux femmes.
mmes constituent environ 20%
pratiques sportives confondues.
La demande augmente et change.
11
Les mentalités évoluent à partir des années soixante-‐dix, à la suite des évènements
A partir du milieu des années 1970, une culture contestataire émerge, héritée des
sensibilités anti-‐institutionnelles de « mai 68 ». Elle remet en question la pratique fédérale
modèle capitaliste et sa recherche du rendement maximum.
Apparaît alors une culture alternative avec un nouveau rapport au corps et aux
activités physiques : gymnastique douce, relaxation, yoga et développement des activités de
pleine nature. Escalade libre, course libre, vol libre, planche à voile, surf deviennent des
pratiques emblématiques de la
2.1.3 Quelques chiffres et caractéristiques sur la pratique des
loisirs sportifs
Plusieurs organismes ont essayé de quantifier cette pratique.
de 14 ans se livraient à un sport, et en 1983
ducation Physique) publie plus tard deux
enquêtes dans lesquelles il compte 73% de sportifs en 1985 et 83% en 2000 (72).
Entre les deux, le CRÉD
Conditions de vie) compte 68% de sportifs en 1994.
12
Les pourcentages varient de façon importante entre les différentes enquêtes. Ces
différents chiffres viennent des différentes définitions possibles du sport. Est-‐ce que les
sportifs sont les seuls licenciés ? Ou encore seulement ceux qui pratiquent régulièrement ?
Comment classer la pêche, les ballades ?... Par exemple si on ne considère comme sportifs
de 2000 et alors on ne prend pas en compte les individus qui se regroupent régulièrement
pour jouer au football, les adeptes des salles de fitness, les personnes qui pratiquent les
Enquête INSEP 2000 (67)
âgées de 15 à 75 ans. La première question a été une question ouverte : « Dans les douze
derniers mois, avez-‐vous pratiqué une activité physique ou sportive (APS) ? », 83% des
personnes interrogées ont répondu oui. Cette question incite à déclarer des activités qui
ue très occasionnelles et amène donc sûrement à surestimer le nombre de
pratiquants. Et ce sont plus de 400 dénominations différentes qui sont ressorties allant des
différents jeux de boule, aux sports collectifs en passant par les différentes manières de
marcher ou encore les sports de glisse.
Dans les 36 millions de français âgés de 15 à 75 ans qui ont pratiqué au moins une
pratique occasionnelle, 26 millions sont des pratiquants réguliers ( au moins une fois par
semaine).
Les activités les plus populaires sont
Viennent ensuite les différentes formes de courses à pied (17%), les jeux de boule (16%), la
Dans ce classement, le premier sport organisé
est le football (13%) et le deuxième le tennis 10%. Une personne étant bien sûr susceptible
de pratiquer plusieurs activités.
13
eau, glisse sur neige avec près de 3 millions de pratiquants. Mais les sports qui ont percé
dans les années 1980 comme les sports de gliss
cause les sports plus traditionnels. Les sports de glisse représentaient 5% des sports
pratiqués en 1985, les sports collectifs 12% ; en 2000 les chiffres sont respectivement de 3%
et 23% (72). On note une limitation du développement attendu de ces « sports funs » qui
et de renouveler son matériel.
En plus de la massification et de la diversification des activités physiques et sportives,
sports « riches populaires »
comme la chasse, la pêche, la marche.
Les hommes pratiquent plus que les femmes, les jeunes entre 15 et 24 ans plus que
les plus de 50 ans, les diplômés plus que les sans diplômes, les hauts revenus plus que les
bas revenus.
les français pratiquent jusque plus tard dans leur vie. La quasi-‐totalité, 91%, des 15-‐18 ans
maintenant 73% des plus de 55 ans qui déclarent pratiquer une APS contre 59% en 1985.
À traditionnelles » comme la marche hygiénique, la chasse, la
caractéristiques de générations habituées à la pratique sportive, soucieuses de leur santé et
de leur condition physique et disposant de moyens économiques suffisant pour introduire
ces activités dans leurs loisirs.
grands moteurs pour entrer dans la pratique sportive avant la recherche de performance ou
nature.
14
Enquête sur la participation à la vie culturelle et sportive des français, menée par le dispositif
2003 (76). uête en France qui a approfondi les deux thèmes
simultanément.
5626 ménages de France métropolitaine ont répondu à cette enquête ; dans chaque
ménage, une personne âgée de 15 ans ou plus, tirée au sort, a été interrogée. Dans cette
enquête ont été considérées comme « sportives » les personnes qui ont répondu avoir
pratiqué au moins une des activités physiques ou sportives (APS), présente dans une liste de
D
Les
sportives contre 79% de sportifs, la pratique est plus importante chez les hommes que chez
les femmes, les différences se manifestant surtout parmi les plus âgés. Les jeunes pratiquent
plus que les plus âgés : 90% des 15-‐24 ans contre 25% des plus de 65 ans. La pratique
augmente avec le niveau de diplôme
eur au bac ou
sans diplôme. Le niveau de vie est également discriminant puisque 82% des personnes
appartenant au quart des ménages les plus aisés ont eu une pratique sportive contre 59%
dans le quart le plus défavorisé.
Avoir des enfants en bas âge constitue un frein aux activités physiques et sportives.
Les personnes vivant en couple sont plus souvent sportives, quels que soient leur âge et leur
Il a été relevé aussi que sport et culture vont de pair (77), le nombre de sorties, de
Et s
2003, 29% des personnes de 15 ans et plus interrogées ont déclaré e
acti
15
La notion de sports de nature
Un français sur trois de 15 à 75 ans déclare pratiquer des sports de nature. Les sports
de nature sont définis par une instruction du ministère en charge des sports en 2004 comme
«
forestier terrestre, aquatique ou aérien aménagé ou non. » (95).
Liste des fédérations unisport dites de « sports de nature », réparties selon leur
approche du milieu aérien, nautique, terrestre (47):
AIR
EAU
TERRE
Aéromodélisme Aéronautique Aérostation Giraviration Parachutisme ULM Vol à voile Vol libre
Aviron Canoë-‐kayak Char à voile Motonautisme Plongée Pêche au coup Pêche en mer Sauvetage et secourisme Ski nautique Surf Voile
Activités équestres
Cyclisme Cyclotourisme Escalade et alpinisme Golf Motocyclisme Randonnée pédestre Roller Ski Snowboard Spéléologie
Triathlon et raids
Le tourisme de cet engouement pour les sports de
nature. Bouchet (9) le définit comme une offre dont
point cardinal, qui peut être itinérante ou sédentaire. Il identifie quatre grands types de
motivation :
- la découverte comme source de plaisir, qui
;
16
-
;
-
et la connaissance de soi (affirmation identitaire) ;
-
Dans cette thèse, nous ciblons une population particulière : les personnes qui
exercent leur activité en pleine nature.
Nous excluons les activités pour lesquelles une formation est obligatoire comme la
plongée avec bouteilles par exemple, et aussi celles qui nécessitent un matériel très
La liste des activités concernées se réduit donc. Restent la grande randonnée, les
randonnée, ski, snowboard ou tout autre sport de glisse sur neige hors-‐piste, raquettes hors-‐
piste, les sports de glisse en mer mais non motorisés, la voile, les sports de rivières, canoë,
ivités apparaissent sans cesse, mais
montagne, mer ou rivière qui peut être hostile, qui a ses dangers propres. Et par ailleurs ce
sont des activités accessibles au tout-‐venant. à un trek dans
chaussure (premier niveau de difficulté) sans jamais avoir fait de
randonnée auparavant, louer un canoë sans rien connaître aux dangers
des rivières, i peut louer un ba
Donc oui, nous nous intéressons à une proportion très limitée de la pratique sportive
17
2.1.4 La France : un terrain de jeu propice
Nous sommes concerné
de pleine nature.
2.1.4.1 Caractéristiques géographiques
La France métropolitaine est un hexagone avec 6 côtés « réguliers » :
- 3 côtés maritimes : Manche, océan Atlantique et mer Méditerranée
- 3 côtés terrestres dont deux montagneux
Sa longueur est de 973 km du Nord au Sud et sa largeur maximale 950 km d'Est en Ouest.
Sa superficie est de 632 834 kilomètres carrés dont 543 965 en métropole.
Au niveau relief : (30)
- Les plaines représentent les 2/3 de la superficie totale.
- Les montagnes : deux massifs anciens : le Massif central et les Vosges ; et trois
chaînes alpines (de haute montagne) : les Alpes (dont le point culminant, le Mont-‐
-‐ 4807 mètres), les Pyrénées et le
Jura.
- Les fleuves : cinq grands fleuves coulent totalement ou partiellement sur le territoire
français : la Loire 1012 Km, le Rhône 812 Km, la Seine 776 Km, la Garonne 575 Km, le
Rhin, français sur 150 Km et 1320 Km au total.
Le pays est drainé par des dizaines et des dizaines de rivières : 525 000 Km de cours
18
- Les rivages côtiers, en fonction des calculs, varient entre 3500 et 7000 Km
La France est ouverte sur l'océan Atlantique, ses mers bordières (mer du Nord,
Manche, mer d'Iroise) et sur la mer Méditerranée.
On peut découper la côte de la France métropolitaine en deux : la façade
océanique et ses mers bordières représentent 70% du linéaire côtier, la façade
méditerranéenne 30%.
linéaire côtier (1772 Km), offre une remarquable diversité de types morphologiques
euses, de marais et de
vasières.
2.1.4.2 Les parcs nationaux
La France compte neuf parcs nationaux, six en métropole et trois en Outre-‐mer.
richesse biologique, la qualité p
préservé justifient une protection et une gestion qui garantissent la pérennité de ce
patrimoine considéré comme exceptionnel. (34)
Les réserves naturelles, plusieurs dizaines en France, sont de plus petite taille
Les parcs nationaux français :
En métropole :
- Parc national des Cévennes, 93 500 hectares, moyenne montagne, 800 000
visiteurs par an en moyenne.
19
- Parc national des Écrins, 91 800 hectares, haute montagne, 800 000 visiteurs par
an en moyenne.
- Parc national de Port-‐Cros, 2 000 hectares dont 1 300 maritimes, parc insulaire et
sous-‐ de visiteurs par an en moyenne.
- Parc national du Mercantour, 68 500 hectares, haute montagne, 500 000 visiteurs
par an en moyenne.
- Parc national de la Vanoise, 53 500 hectares, haute montagne, 820 000 visiteurs
par an en moyenne.
- Parc national des Pyrénées, 45 700 hectares, haute montagne, 1 200 000 visiteurs
par an en moyenne.
En Outre-‐mer :
- Parc national de la Guadeloupe, 21 850 hectares.
- .
- Parc national de la Réunion, 105 447 hectares.
Un projet de parc national : les Calanques.
(96), (80)
20
2.1.4.3 Les territoires hors métropoles
Maintenant si on pend en compte :
- les cinq -‐Mer : Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane,
Mayotte (depuis mars 2011),
- la collectivité territoriale de Saint-‐Pierre-‐et-‐Miquelon
- -‐Mer : Polynésie française, Nouvelle-‐Calédonie, Iles Wallis-‐et-‐
Futuna, Terres australes et antarctiques (la Terre Adélie, les archipels de Kerguelen et
de Crozet, les îles Saint-‐Paul et Amsterdam, et les îles Eparses depuis 2007) ;
on ajoute au paysage français des centaines de kilomètres de côtes dans des mers chaudes,
des forêts tropicales, un volcan encore actif : le piton de la Fournaise (2631 mètres) à la
Réunion, des terres au Pôle sud.
(79)
Rq : les îles de Saint Martin et Saint Barthélémy dépendent de la Guadeloupe
21
métropole, tous propices aux loisirs de pleine nature. On va y trouver de très nombreuses
pathologies circonstancielles spécifiques notamment
pour tout ce qui concerne les animaux et les envenimations.
2.1.4.4 Tourisme internationalisé
On peut aussi se faire la remarque que de nombreux français par
pour pratiquer leurs loisirs de pleine nature : treks au Népal (le grand tour des Annapurnas),
treks dans la Cordillère des Andes ou dans le Sahara, randonnées pédestres ou kayak au
Groenland ou dans les Spitzberg, ski de randonnée au Canada ou en Norvège, kayak de mer
Les offres sont abondantes, il suffit de consulter les catalogues de tours opérators
les
principaux (ceux-‐ci ont été cités par toutes les personnes interviewées), les exemples donnés
ci-‐dessus sont tirés de leurs catalogues 2010-‐
voyage Nouvelles Frontières a créé mi-‐2008 une équipe spécialisée dans les
séjours « Aventure » qui propose des « randonnées, trekking et sports de nature à travers le
».
Les français ont donc accès à tous les environnements existants : montagne, mer et
rivières bien sûr, mais aussi très haute montagne, banquise, désert, forêts et mers tropicales.
Tous ces milieux sont source de pathologies très
nombreuses et variées, du fait du relief, du climat, des plantes, des insectes, des animaux,
des envenimations possibles par coquillages, poissons au niveau des tropiques surtout,
22
Paul Stuart Auerbach, médecin américain, est un référent dans le domaine de la
médecine en milieu isolé et hostile, la « wilderness medicine ». fondateurs de la
Wilderness Medical Society créée en 1983. Il a été rédacteur en chef du Journal of Medicine
Wilderness.
Il a détaillé toutes ces pathologies dans son livre Wilderness Medicine (3) dont la
le plus
complet possible
blessé loin en mer.
La liste des pathologies circonstancielles de tous ces milieux est extrêmement
intéressante mais extrêmement longue, voire sans fin. Nous amputons donc volontairement
cette thèse des encontrer en mer ou forêt
tropicales, en milieu polaire, dans le désert pour nous concentrer sur les pathologies que
seront susceptibles de rencontrer les adeptes de la pleine nature, en France métropolitaine.
Nous excluons dans le même temps les pathologies tropicales que les français sont
susceptibles de rapporter à leur retour de voyage.
23
2.2 LE RISQUE
2.2.1 Définition
« ence à risquer lorsque le péril est évident » (29).
Définition du Larousse 2008 : « danger, inconvénient plus ou moins probable auquel
on est exposé ». Le risque naturel : phénomène naturel (séisme,
; le
risque social : évènement dont les systèmes de sécurité sociale visent à réparer les
; le risque technologique :
évènement accidentel lié à une activité ou une installation industrielle, qui constitue un
»
des comportements très différents.
On parlera ici du risque dans le contexte des loisirs sportifs de pleine nature.
Dans sa thèse (doctorat en psychologie du sport), Profil de personnalités. États
émotionnels et prises de risques chez les femmes (17) soutenue en 2006, Nicolas Cazenave
détaille les trois origines étymologiques différentes du mot « risque » :
- Le mot latin « resecare » signifie « séparer, couper », le risque correspond à ce qui
partage, qui subdivise. On retrouve un caractère de confrontation au licite. Prendre
des risques revient à se mettre en décalage par rapport à certaines lois et à négliger
les règles de sécurité.
- Le mot grec « rhizikhon » qui vient de « rhiza » qui signifie « racine », fait un lien
vidu
24
- Trois mots germaniques pour le risque. « Risiko » correspond au sens du mot grec.
« Wagnis
Gefahrr » renvoie au sens de danger, de péril, de détresse et de
mort.
Le terme « risque
de limites ou de règles, à transgresser les lois ; deuxièmement au rapport à soi, à
la mobilisation de ses propres ressources, au questionnement de ses origines ; et
susceptible de se produire.
Sta
événement. Mais pour les individus, cette mesure du risque objectif est modifiée par une
appropriation subjective. Les mêmes pratiques ne génèrent pas les mêmes risques pour tous
comme autant de paramètres susceptibles de venir pondérer les risques que comportent
certaines pratiques. Le risque individuel ne peut pas être réduit à un risque moyen.
Les pratiques sportives à risque. Elles sont surprenantes et semblent cultiver les
paradoxes. (82)
dans les sociétés occidentales contemporaines. Le développement des pratiques corporelles
chasse » des risques,
principe de précaution ».
Alors que notre société tend de façon générale vers un risque « zéro », en cherchant à
prévoir et à minimiser tout accident, on assiste au niveau socio-‐
25
gner, car dans ces sports, la vie est en jeu.
Dans son travail de thèse, lors de ses entretiens avec des parachutistes,
parapentistes, base-‐ sports
à risque » rencontre un rejet unanime (82). Il relève une contradiction : la reconnaissance de
la présence de risque et le rejet de la catégorie « sports à risque ».
« Sports à risque », « sports extrêmes », sports à « sensations
engagement », en pointant que ces activités
sportives nécessitent un engagement fort pour maîtriser le risque. Cependant ils apprécient
avec les éléments.
La prise de risque ou le comportement de preneur de risques renvoie à
contenir un degré significatif de danger (menaces, pièges, obstacles périlleux), une
éventualité de préjudices matériels (panne, casse) et /ou corporels (blessure, mort), et une
Quatre principes sont fondamentaux et inhérents à la prise de risque (17) :
- Le choix personnel, intentionnel (volontaire)
- éventualité)
-
-
Nos sociétés développent un rapport paradoxal aux prises de risque, parfois celles-‐ci
sont valorisées, lors
26
David Le Breton, anthropologue et sociologue français, est spécialiste des
représentations et des mises en jeu du corps humain qu'il a notamment étudiées en
analysant les conduites à risque. Dans son livre Passions du risque (65), il constate que « le
quelconque. Multiplication des épreuves physiques et sportives intenses (raids, expéditions,
Occidentaux pour les vacances « aventureuses », « intenses », « physiques », « pleines
aller au bout de ses forces, jouer symboliquement son
existence pour gag « aventure » est
»
Pour Le Breton la prise de risque ordalie moderne ». (65)
contraindre à se prononcer sans équ
: ou bien
: dettes,
épreuves sont possibles : tenir
un fer rouge dans la main, prendre un objet
27
mystérieux des poisons (42). Les fèves de Calab
appelées « Harico ». Elles étaient administrées aux personnes accusées de
divers crimes :
quelques tremblements, les signes restent limités. Au bout de longues minutes, son
enu du bol est
: les esprits ont jugé.
Explication : les fèves de Calabar contiennent un inhibiteur de la cholinestérase. Le
possible par collapsus. Or, ce principe actif est dénaturé en milieu acide et perd alors, en
g
hésité. Le poison a eu le temps de traverser la muqueuse buccale et de pénétrer dans la
circulation provoquant ses ravages.
Pour Le Breton, le champ social et culturel a perdu sa faculté à donner une valeur
; e
et une valeur.
hommes jeunes, sont dans une culture du défi où ils veulent aller toujours plus vite, plus
28
-‐à-‐vis des autres et pratiquent ces sports à
risque pour acquérir une légitimité, dans une société de compétition, dans laquelle la
pression méritocratique est dominante. Celui qui réalise des performances est reconnu et
e est grande.
leurs situations familiales, professionnelles et personnelles, peut-‐être « coincés » dans leurs
habitudes et leur quotidien, un quotidien qui trouble leur image et leur estime de soi,
réduisant leur croyance en leurs propres performances. Le fait de pratiquer des sports à
risque leur permet de se déconnecter du quotidien, de vivre de nouvelles sensations, de
redevenir pleinement acteur de leur vie.
Lafollie et Le Scanff proposent trois profils de personnalité des chercheurs de
sensation (59) :
- Le « fuyeur » déprimé.
Déprimé, il chercherait à éprouver des sensations qui compenseraient le déficit
Il semblerait
que dans des activités intenses comme les sports à risque. Un lien a tout de
femmes. Les « fuyeurs » rechercheraient des sensations dans une
désinhibition « thérapeutique », leur but serait de réguler leurs affects négatifs.
- Le « compensateur ».
Il compenserait un échec ou une déception dans un domaine par une réussite
dans ces spor
son image de soi : vaincre sa peur, les difficultés, voire la mort. Les sensations ne
29
valoriser. Les « compensateurs » seraient des aventuriers, plutôt équilibrés qui
viseraient une valorisation ou une construction de soi.
- « hédoniste » extraverti.
sports à risque. Les individus fortement extravertis sont enclins à ressentir
essentiellement des émotions positives et à les rechercher. Leur prise de risque
permettrait de maintenir ce bien-‐être. Les « hédonistes » seraient les seuls
véritables chercheurs de sensations, à la quête de stimulations pour elles-‐mêmes,
les autres cherchant plutôt à fuir ou compenser.
Toutes ces formes de recherche de sensations, hédoniques ou thérapeutiques,
mettent en jeu le même système de récompense dopaminergique, et risquent de conduire à
des addictions.
La définition des pratiques sportives à risque a évolué. Dans les années 1970/1980,
elles regroupaient uniquement les activités pour lesquelle
réellement présent
Depuis les années 1970, émergent et se développent nombre de pratiques qui
activités, encouragées par un effet de mode, suscitent la rencontre entre une recherche de
distractions nouvelles, socialement acceptée ou valorisée, et un besoin de « sensations
fortes » et de jeu avec le danger.
traditionnel ut Terrain) qui « descend » du cyclisme, ou encore
30
déplacer sur une planche de surf grâce au vent, grâce à une voile de cerf-‐volant.
De nombreuses disciplines
les exemples sont nombreux et médiatisés
he à voile, descente du fleuve Amazone à la nage, free ride ou
« pratique libre
vues
abondent dans les kiosques. Les émissions de télévision sont multiples, valorisant
rôlé mais réel, au risque vital :
« Man versus Wild » est une de ces émissions, la traduction utilisée est « Seul
face à la nature ». Le principe : « Bear Grylls est un alpiniste, aventurier et écrivain
britannique. Ancien soldat des forces spéciales. Il est en général, parachuté dans
certains des endroits les plus inhospitaliers de la planète (désert, marais,
montagnes...), et montre aux téléspectateurs la meilleure façon de survivre ne
disposant que d'un couteau, une gourde et une pierre à feu. ème
saison.
« Le survivant » est une autre de ces émissions. Le principe : « un homme est
abandonné pendant 7 jours dans différents espaces sauvages sans nourriture et sans
eau. Volontairement, il se met en position de survie en solitaire et dans des
environnements variés : désert, jungle, montagnes et même en pleine mer avec deux
caméras avec lesquelles il s'auto filme. Ce docu-‐réalité nous montre comment un
homme peut survivre dans un environnement hostile, économiser son énergie,
transpirer le moins possible, chercher ou construire un abri, allumer un feu (sans
allumettes ni briquet bien sûr), trouver à manger (cueillette, chasse, pêche), trouver
de l'eau, chercher son chemin du retour... »
31
127 heures » sorti le 23 février
et ingénieur, qui part seul en week-‐
sortir il devra se c
sport à risque » est devenu de plus en plus courant, cela
ceux qui procurent une « sensation forte », une « naline » : les sports de
glisse, sur la neige (ski de vitesse, snowboard, ski de randonnée , kitesurf)
, parachutisme, deltaplane
BMX (bicycle motocross), le roller, le skateboard, le combat.
Nous allons travailler dans cette thèse, à partir des activités de loisir, plus ou moins «
à risque » qui se pratiquent en pleine nature, et plus précisément en milieu sauvage, isolé,
potentiellement hostile ou « wilderness » pour le terme anglophone.
32
2.2.2 Milieu isolé : un risque
Warren Bowman, dans son article Perspective on being a wilderness physician (10),
Être un médecin en milieu isolé, quelles implications ? définit le
wilderness comme un espace au niveau duquel :
- Les moyens de communication sont sommaires ou inexistants avec une
impossibilité de faire simplement le 15 ou le 112 sur son téléphone portable pour
joindre le centre 15 ou Centre de Réception et de Régulation des Appels (CRRA)
du Service .
-
vous avez apporté avec vous ou ce que vous pouvez improviser sur place.
- Les conditions environnementales sont difficiles.
-
prolongé au-‐
-
En partant de ces prérogatives, on distingue deux groupes de personnes concernées:
- Les voyageurs, randonneurs, amateurs de treks, skieurs hors domaine skiable,
r
seront plutôt des blessures ou des maladies exotiques.
- Les habitants de villages isolés, sans facilités médicales. Ils peuvent être de tout
âge, de tout niveau de santé. Leurs problèmes médicaux seront les mêmes
Nous ne nous intéresserons
isolé pour pratiquer leurs loisirs.
33
La question est : peut-‐on se retrouver en s
métropolitaine et loin des structures de soins ?
La France métropolitaine a une superficie de 544 000 Km2, rien à voir avec les États-‐
Unis dont la superficie est de 9 629 000 Km2, et les structures de soins sont réparties sur
tout le territoire français.
p
en attendant le déploiement des secours, il faudra faire avec les « moyens du bord » en cas
de problème.
-‐Blanc, plus on
faudra aussi gérer le problème avec les moyens du bord.
ple de
ravin, en juillet 2009. (11) « Nous étions un groupe de 14 randonneurs
ravin où il y avait un ruisseau et je me
tee-‐ » pas de moyens de communication
blessée, elle ava
34
cheville, sur un chemin situé sur le site des Roches du diable, dans le Finistère Sud, en août
2010. « les Roches du Diable composent un paysage grandiose
(une
rivière)
rapides peuvent redevenir diabolique » Ce
hôpital.
Toujours au niveau des Roches du diable, Mickaël DC. interviewé plus bas raconte
était 50 mètres au-‐
aucun blessé parmi eux.
Il est donc possible, en France, de se retrouver dans la situation décrite plus-‐haut par
Warren Bowman
de soins, dans des conditions environnementales difficiles, avec comme seul équipement
r nous es moyens de communication fonctionnent
plutôt bien mais toutes les zones ne sont pas couvertes par le réseau des téléphones
portables.
35
2.2.3 Démocratisation du risque : un risque bien calculé
immiscée dans pratiquement toutes les couches de la société, avec une prédilection pour les
classes moyennes (65), (92).
médecins, kinésith
Il apparaît une forme de tourisme du risque proposé par des agences spécialisées ou des
organisateurs de loisirs.
organisateurs de
loisirs sportifs. Selon Jean Bernardin, le responsable produit montagne UCPA, « on peut
formation de notre encadrement, le
matériel que nous utilisons mais aussi les directives et les protocoles. Toutefois, le risque zéro
» (92). En effet, les activités se pratiquent souvent dans des milieux vivants :
mer, montagne, rivières, et
Les stages de ski hors-‐ .
interviewé dans le cadre de cette thèse, encadre ces stages de ski hors-‐piste.
36
2.3 LA PRATIQUE EN MÉDECINE GÉNÉRALE
2.3.1 Le cursus de médecine générale
spécifiquement liées aux environnements.
de médecine générale, la faculté de Rennes propose un cours
« Voyage /Vacances/Prévention» au cours duquel sont abordées entre autres les pathologies
Cérébral de Haute Altitude). en nombre de places et auquel tous les
internes ne peuvent pas assister.
Il est ensuite possible de passer des capacités, dix capacités différentes sont
proposées à Rennes. La Capacité de médecine et biologie du sport dans ses cours
rde des thèmes de
« wilderness medicine ». Il en est de même pour la capacité de médecine tropicale dans ses
tropiques, les maladies et malaises climatiques, les risques liés au trajet (air, terre, mer).
Il est donc possible de se former mais on note une différence avec le système
américain dans lequel la « wilderness medicine » est une spécialité à part entière, au même
Voir annexe 1.
spécialisées notamment en ce qui concerne la montagne : des consultations de médecine de
montagne et des hôpitaux au niveau desque
et ainsi détecter ceux susceptibles de déclencher des pathologies en altitude pour pouvoir
mettre en place des mesures prévent En
-‐Jacques à
Nantes. Il y a en tout 11 centres de ce type en France, la plupart située près de ou en région
37
montagneuse : Chamonix, Lyon, Grenoble, Briançon, Clermont-‐Ferrand, Strasbourg,
Montpellier, Toulouse et Marseille, et aussi Nantes et Paris. Structures intéressantes à
connaître pour pouvoir adresser les patients concernés.
2.3.2 La consultation de médecine générale
Nous sommes concernés par ce sujet en tant que médecins généralistes. Même si
cela ne constitue absolument pas la majeure partie des consultations, il pas
exceptionnel de recevoir des patients qui partent faire de la grande randonnée, un trek en
altitude ou dans le désert, le tour du monde ou une grande traversée en bateau.
dans ce cadre, venaient chercher des conseils surtout pour
leur trous aux pathologies possibles ou un
éventuel bilan préalable.
Ce sont des cas dans lesquels nous sommes un peu démunis niveau connaissances à
serait à jouer.
2.3.3 Définition de la médecine du « wilderness »
Luanne Freer, présidente de la Wilderness Medical Society, médecin chef du Parc
National de Yellowstone et directeu verest (5350m) nous
donne sa définition de la médecine du « wilderness » dans le Lancet de décembre 2003 (43).
Pour elle
inopportuns et hasardeux, et qui nécessite une maît
38
médecine du « wilderness ».
Elle parle de sa première expérience de la pratique de la médecine en milieu isolé,
dans le Parc National de Yellowstone. Oui, elle était préparée et au point pour soigner les
fémorale à partir de branches, à soigner des patients alors que toutes les installations
médicales s
marchent plus ou moins bien, que la foudre frappe juste à coté de la scène de secours, à
s la
prochaine cible. Elle a du apprendre à fonctionner loin de son environnement hospitalier
familier, au milieu de nulle part.
Dans un autre article, dans le Lancet en 2006 (44), elle fait part de son expérience
structure méd verest
caments,
pour prendre en charge tous les problèmes médicaux susceptibles de se présenter : de quoi
traiter les entorses, les fractures, un caisson portable hyperbare (son fonctionnement est
détaillé p113 -‐t-‐il ?
La pédale de pompage du caisson hyperbare se casse, le chargeur de la batterie de
concentrate
: ils ont relié les électrodes à un
ière de
médicaments pour les empêcher de geler, ils ont réchauffé les injectables dans leurs
doudounes avant de les utiliser.
39
Structure médicale du camp de base, 5350m, Éverest, Népal. (44)
40
3 MATÉRIEL ET
MÉTHODE
41
Nous avons cherché à obtenir des éléments sur la médecine des loisirs en milieu
particulier de loisirs.
3.1 RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE
Les recherches ont été réalisées à partir des bases de données informatiques suivantes :
- Pubmed , www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed
- SUDOC : catalogue du Système Universitaire de DOCumentation, en accès libre.
Catalogue collectif français réalisé par les bibliothèques et centres de documentation
de l'enseignement supérieur et de la recherche. Plus de 9 millions de notices
bibliographiques (livres, thèses, revues, ressources électroniques, documents
audiovisuels, microformes, cartes, partitions, manuscrits et livres anciens...).
www.sudoc.abes.fr
- CISMeF (Catalogue et Index des Sites Médicaux de langue Française), CHU de Rouen
www.cismef.org
- INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques, qui offre en
www.insee.fr
- Fond documentaire Prescrire : moteur de rec
tous les textes Prescrire publiés. Service offert aux abonnés. www.prescrire.org
42
- Ministère de la Santé et des Sports, notre ministère de tutelle qui publie
régulièrement des « bulletins stat info » sur la santé et la pratique sportive des
français. www.sante-‐sports.gouv.fr
- ENT Université Rennes 1 (Environnement Numérique de Travail), site internet de la
faculté de Rennes 1, réservé aux étudiants de la faculté, permettant un accès à
distance à la bibliothèque numérique de Rennes 1.
- Google et google scholar, en recherche simple ou avancée.
Les recherches ont été réalisées à partir de mots-‐clés :
Pour Pubmed, en anglais à partir de mots-‐clés MeSH (Medical Subject Headings).
: « wilderness medicine AND (injuries OR
illness OR preventive health services) ».
- « wilderness médicine » e cette
thèse, la médecine en milieu hostile ;
- « injuries » et « illness » pour aborder à la fois le côté traumatologie, blessures,
accidents et le côté maladie.
- « preventive health services a prévention et
comment éviter les problèmes précédemment évoqués.
La recherche par CISMeF a été moins systématique. Le croisement des données
que rarement pertinent, une recherche simple par mots clés correspondant aux
différents thèmes du plan de cette thèse, a céder à certains articles intéressants.
Les mots-‐clés utilisés ont été entre autre « noyades », « mal de mer », « gelures ».
43
Les bibliographies de certains des documents retenus ont permis de rebondir sur
Les livres utilisés ont été trouvés soit sur des conseils, soit à partir des moteurs de
recherche précédemment cités.
Mon directeur de thèse a participé pour tout ce qui
Le guide
médical de bord (70), trouvé à la capitainerie du port de Larmor-‐Plage (56).
Pour ce qui est de Le petit manuel de médecine de
montagne . Cauchy (15) (Institut de Formation et
de REcherche en Médecine de MONTagne). Cauchy est urgentiste aux Hôpitaux du Mont-‐
Blanc, son nom est revenu plusieurs fois dans les articles utilisés.
Wilderness
Medicine (3), nom qui revient très fréquemment dans les bibliographies des articles utilisés.
Le Dr L. lors de notre entretien, a présenté le livre de J-‐P Richalet et J-‐P Herry
(88) comme la référence en ce qui
concerne la médecine de montagne.
Le :
aux voyageurs, la place du médecin généraliste, a été utilisé
quasi exclusivement basée sur des ouvrages de J-‐P Richalet.
En ce qui : Mike Horn qui fait le tour du monde en
restant sur la latitude zéro (54), Sonia et Alexandre Poussin qui remontent la totalité de
) ou Nicolas Vanier qui traverse le Grand Nord canadien en traîneau à
chiens (102), ils ont été choisis
reportages entendus ou vus auparavant.
44
3.2 ENTRETIENS
3.2.1 Présentation des entretiens
Ces entretiens te thèse et aussi de
pénétrer dans ce monde des loisirs en milieux isolés.
Ont été interviewés :
- Le Dr L. le 24/11/2009, cardiologue et amateur de treks en altitude.
Ça a été le premier entretien. Nous avons été mis en contact par mon directeur de
thèse, urgentiste dans le même hôpital que le Dr L.
Le Dr L. est cardiologue. Il a tenté de créer une consultation de médecine de
propres termes, je ne lui ai pas demandé son âge, .
- Thomas G. le 11/03/2010, moniteur et formateur de ski hors-‐piste, pris dans une
avalanche le 06/02/2010.
télévision, la radio ou dans les
45
-‐Chevalier, dans les Hautes-‐Alpes, où je me
rendais un mois plus tard en vacances. De plus la victime était indemne.
A
(Union nationale des Centres sp
joindre et nous nous sommes fixés rendez-‐
Serre-‐Chevalier dans le village de Vi -‐midi, après
ses cours de ski.
de 18 ans. Il a passé son diplôme de monitorat de ski en 3 ans (pour une moyenne de 5 ans).
Il encadre des stages hors-‐piste ait 9 ans. Et il est depuis 2005
formateur pour les jeunes moniteurs en hors-‐piste, et pour le slalom géant, troisième
examen du diplôme.
- Mickaël D.C les 21/04/10 et 12/05/10. Il encadre des expéditions et des stages sur
canoë-‐kayak.
: deux canoës particuliers sur le toit chez
des voisins arait à passer deux mois au
Spitzberg, île de l'archipel du Svalbard, dépendant de la Norvège
Arctique de canoë-‐kayak en
notre premier entretien. second entretien nous avons
abordé s mais en France cette
fois.
Mickaël a environ 35 ans. Au niveau expérience, il a toujours pratiqué des activités de
pleine nature, variées allant du canoë-‐ andonnée, donc
des activités dans les trois milieux mer/rivière /montagne. Il a fait des études dans un
domaine complètement différent, tout en gardant comme objectif de se rendre dans des
46
territoires isolés, en pleine nature. visuel qui ne lui permet pas
, il bifurque. Il passe un brevet professionnel et encadre des stages
de canoë-‐kayak depuis 2006.
-‐kayak, il est habilité à encadrer toute activité à
pagaie (rafting, pirogue, barque, stand-‐up padle), la randonnée aquatique et la nage en eaux
vives. Il encadre des stages de rafting dans les Alpes, des stages de canoë-‐kayak en mer en
Bretagne au niveau des îles des Glénans par exemple et aussi aux Spitzberg en région
polaire, des stages de canoë-‐kayak en rivière surtout dans les Cévennes mais aussi en
ou Terres
(103)
- Mme G. le 22/04/2010, amatrice de méharées dans le Sahara et de séjours dans les
.
Cet exactement dans le cadre de cette thèse. Mme G. est
amatrice de méharées, c'est-‐à-‐dire de voyage à dos de dromadaires et à pied dans le Sahara.
Canoë-‐kayak de Mickaël
région polaire, et sur lequel il embarque tout le
nécessaire pour trois semaines en autarcie
(matériel de réparation, de communication,
nourriture, tente, tout le nécessaire au
campement, trousse de secours, fusil
polaire).
47
généraliste que je remplace. Elle
border le milieu du désert. Nous pensions au départ aborder les
loisirs dans tous les types de milieux isolés : montagne, mer, rivières, désert, jungle, milieu
polaire et nous avons finalement dû nous restreindre aux milieux
rencontrés en France métropolitaine : montagne, mer, rivières, chemins de grande
randonnée. Cet entretien dans son intégralité notamment en ce
qui concerne les scorpions par exemple ou « » ; en revanche, pour ce
qui est du chaud/du froid, des motivations, et de la préparation, il reste dans le sujet.
qui sera abordé dans la discussion
-‐ .
cette agence car son nom est revenu lors de chaque
our ses sorties personnelles.
pour la section Grand Nord Grand Large car elle propose des séjours « rando kayak » au
présenté plus haut.
Le but de cet entretien était de questionner
ou récusaient certains clients et de voir quels conseils ils
apportaient.
48
3.2.2 Méthode choisie
En ce qui concerne la entretien, trois choix étaient possibles : entretien
directif, semi-‐directif ou libre.
des traits de personnalité de ces personnes
qui en milieu isolé « à risque », leurs expériences sportives, leurs
motivations, leurs rapports au risque, leurs préparations, des illustrations de situations
interviewés une grande liberté de réponse.
entretien directif auraient été tous deux trop fermés, incapables
de saisir t libre aurait pas été complètement
adapté puisque les questions étaient quand même centrées a
précis : leurs activités de loisirs en milieu isolé.
L -‐directif a semblé être le plus approprié avec un certain nombre de
thèmes à aborder, des questions guides ouvertes, sans ordre obligatoire et un cadre de
réponse souple, les personnes interviewées réponda qui leur
convient.
Une forte directivité aurait permis des discours
standardisés avec . À posé une très
grande souplesse aurait engendré des réponses difficiles à mettre en perspective.
Dans le cas présent, il de comparer des données mais de recueillir
« des histoires de vie » pouvant illustrer et donner vie aux résultats de la recherche
-‐directif a été tout indiqué.
n utilisée est jointe en annexe N°2.
49
egistrer, souvent étonnés voire un peu réticents au
début, ils ont tous accepté et le dictaphone a été oublié en trois minutes lors de tous les
entretiens. Je leur ai proposé un exemplaire de la thèse une fois le travail terminé, ils ont
tous accepté.
Ces personnes, je les ai trouvées au hasard des rencontres et de leur intérêt pour
mon travail. Elles ont donné facilement leur accord, offert de leur temps et partagé leur
histoire. Ce sont elles qui ont fixé les créneaux de rendez-‐vous : après ses consultations pour
le Dr L., après sa journée de travail pour Thomas G., des jours libres pour Mme G. et Mickaël
entretiens ont duré entre une heure trente et deux heures à chaque fois.
3.3 AUTRES SOURCES
À côté de la recherche bibliographique et des entretiens, mon exercice professionnel
50
4 RÉSULTATS
51
4.1 RÉSULTATS DE LA RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE
Le lien MeSH « wilderness medicine» a été introduit récemment : en 2009. Il est
défini comme
s traumatiques, environnementales et médicales dans des
environnements sauvages ou des zones reculées.
Le début de la recherche, à partir du lien MeSH « wilderness medicine », dans
Pubmed aboutit à 166 articles dont 23 ont été publiés en 2010 soit 14%, 61 sur les cinq
dernières années soit 37% et 109 sur les dix dernières années soit 66%.
en français.
Pour une autre spécialité de même niveau dans la hiérarchie de la classification MeSH
(voir annexe N°1) « tropical medicine », la recherche aboutit à 25 266 articles. Sur ceux-‐ci,
1637 ont été publiés en 2010 soit 6%, 6 888 sur les cinq dernières années soit 27% et 12 146
sur les dix dernières années soit 48%. 821 articles ont été publiés en français.
Pour faire une autre comparaison, le lien MeSH « cardiology »,
132 303 articles, dont 10 631 en 2010 soit 8%, 47 060 sur les cinq dernières années soit 36%
et 80 697 sur les dix dernières années soit 61%. 1 457 articles ont été publiés en français.
Ces chiffres ont été obtenus pour une recherche réalisée le 12 janvier 2011.
Le
Le lien MeSH « wilderness medicine dans la base de données
Pubmed que très récemment : en 2009. La Wilderness Medical Society a été créée en 1983.
52
À
çais.
Une recherche plus précise, sur les gelures, utilisant le terme « frosbite », permet
Pour les avalanches, 1296 articles sont obtenus dont 5 sont en français, le plus récent datant
de 1998. Avec « sea sickness » (mal de mer), 3350 articles sont obtenus dont 57 sont en
français et 4 datent de moins de 10 ans.
distingué lors des recherches : le Wilderness and Environmental
Medicine. Créé en 1990, le Journal of Wilderness Medicine Wilderness and
Environmental Medicine (WEM) en 1994.
accès libre sur internet, sauf ceux datant
Lors de la première recherche « wilderness medicine » dans pubmed, sur les 166
articles obtenus, 76 sont issus du journal WEM soit 46% de la totalité des articles ;
40 sur les 61 datant de moins de 5 ans, 66%
58 sur les 109 datant de moins de 10 ans, 53%.
La part du journal WEM augmente progressivement. Les autres articles obtenus sont issus de
En reprenant les exemples précédents, pour les gelures : sur les articles obtenus, 17
sont issus du WEM dont 12 de moins de 10 ans ; pour les avalanches : 20 articles sont issus
du WEM dont 17 de moins de 10 ans ; et pour le mal de mer : 15 articles sont issus du WEM
dont 14 de moins de 10 ans.
Le WEM est complètement dans le sujet loisirs de plein air et médecine. Il propose de
nombreux articles, récents et en accès libre.
53
La présidente de la Wilderness Medical Society, dans un de ses articles (43)
sur le WEM, en le présentant comme un journal de promotion de la recherche scientifique
dans le domaine de la médecine en milieu isolé, adressé à la fois aux médecins et au public.
Le livre de Paul Auerbach (3) est apparu lors des recherches. Un autre livre,
Expedition and Wilderness Medicine, de Bledsoe, Manyak et Townes a été publié en 2008
(57).
: vaccinations, alimentation, considérations légales, moyens de
communication. La seconde partie aborde la pratique de la médecine dans tous les
environnements possibles : médecine polaire, médecine tropicale, médecine sous-‐marine,
ine dans des endroits géopolitiquement
instables et la médecine aérospatiale. La troisième partie est consacrée aux blessures et
maladies qui peuvent survenir. Les auteurs font part de leurs expériences en illustrant les
sujets par leurs propres mésaventures. Ce livre fait 749 pages.
54
4.2 RÉSULTATS DES ENTRETIENS
Thomas G. pratique la montagne ski hors-‐
mais aussi son travail. Le Dr L. prati mais à travers des treks.
Mickaël DC pratique la mer et la rivière -‐kayak, en loisir mais
Ces entretiens apportent des témoignages directs et concrets, des illustrations bien
réelles des risques qui existent dans ces environnements potentiellement dangereux que
sont la montagne, la mer et la rivière. Ils apportent également des informations sur la
préparation nécessaire la pharmacie ainsi que des notions sur
les motivations et la psychologie de ces personnes qui sillonnent les milieux isolés.
4.2.1 Entretien N°1 : Thomas G. pris dans une avalanche.
Voici quasiment tel quel le récit impressionnant de Thomas G. sur son avalanche.
Tout y est abordé :
sorte. Les anglicismes sont laissés tels quels, entre guillemets. Le thème avalanche est traité
p95.
4.2.1.1
Pour des raisons de lisibilité, le récit sera segmenté :
-‐ À propos des c des .
-‐ À propos de l .
-‐ À propos des réflexes de survie.
55
-‐ À propos des secours.
-‐ À propos de la prévention.
-‐ À propos du débriefing.
À
« On part à 5 moniteurs pour aller sur le Monétier, ça avait beaucoup venté la veille,
on
va faire un exercice d'abord. C'est à 2800m, c'est à côté des pistes, on y arrive sans grimper.
On part dans les arrivés au bout on sent que c'est quand même un peu tendu, il y a
eu du vent etc... Il y a en a un qui part en premier avec la vidéo, se mettre en bas, il fait déjà
je suis encore plus tendu, plus stressé, ma première idée est que
tout le monde va « rider » la purge, c'est à dire la neige qui a déjà coulé avant.
l'idée la plus « sécure » était de « rider » dans la trace de purge et de ne pas
prendre le risque d'aller à droite à gauche, après as envie de faire un bon « run » pour la
vidéo, c'est plein de petites erreurs, du coup je me suis lancé dans la grande pente. J'ai coupé
et puis dans la traversée j'ai vraiment allait avoir quelque chose. Quand je fais la
traversée, je veux faire mon premier virage dans la pente et là le corps ne suit pas, je
je finis par faire un virage et là je sens que c'est vraiment pas
ressenti quand tu skies que tu peux sentir si c'est vraiment dangereux ou pas et là vraiment
dans la traversée j'ai vraiment senti que c'était pas bon.
À -‐même
je refais un virage pour aller me remettre en sécurité sur la crête et dans ce
deuxième virage ça part. Il y a une grosse plaque qui part, ça me fait tomber, je me remets
debout tout de suite je mets les skis dans la pente et là je suis resté debout, j'ai « ridé » toute
c'est en bas dans le creux, à peu près à une dizaine de mètres de la piste que la
56
neige a du bouger un peu différemment, ça m'a pris les pieds, ça m'a couché et tout ce qui
es
la plaque elle a craqué à un
à vent. C'est une plaque généralement derrière un col, ça souffle sur le col, derrière tu as de
la neige qui s'accumule, c'est le vent qui l'a posée, elle n'a pas de cohésion, donc quand tu la
coupes, ça part.
À propos des réflexes de survie
J'étais sous 80 cm je pense, à peu près 80 cm. Au moment où je tombe, je veux
protéger ma bouche et première inspiration du coup panique,
j'enlève un peu ce que j'ai de neige devant la bouche avec la main, de toute façon après tu ne
peux plus vraiment bouger, tu arrives à bouger les doigts, les mains mais pas plus. ... j'ai mis
toutes les forces que j'avais pour essayer de me débattre mais tu ne peux pas bouger, c'est
impossible, tu es comme dans un étau
Après très, très dur de respirer puisque dès que j'essayais de faire une petite poche
d'air, la neige était tellement légère qu'elle se remettait un peu partout; j'essayais de respirer
avec le nez et pareil ça rentre dans le nez, très, très, très dur, tu te dis je vais mourir étouffé.
Je respire comme je peux, je dois faire 3 ou 4 inspirations je pense, en 2 min 30 jusqu'à ce
qu'ils me libèrent les voies respiratoires.
À propos des secours
Je sais qu'ils sont là, qu'ils arrivent, j'ai l'ARVA (Appareil de Recherche de Victimes
, je sais qu'ils ne vont pas mettre longtemps, je suis tout en bas, j'ai skié toute
l'avalanche, je suis sûr qu'ils m'ont vu skier toute l'avalanche, ils savent à peu près dans un
rayon de 20 m où je suis donc avec l'ARVA ils vont me trouver vite mais j'ai vraiment du mal à
respirer...
57
énormément de
donc j'ai protégé mes voies respiratoires et j'ai tendu la main vers le haut, en fait
j'avais 2 doigts qui dépassaient. En arrivant sur moi avec les ARVA, ils ont vu ma main, ils
m'ont touché la main, j'ai senti qu'ils étaient là , je leur criais « vite je m'étouffe, vite je
m'étouffe » et à 80 cm au-‐dessus de moi ils n'entendaient même pas ça; puisque dans une
avalanche tu entends tout ce qui se passe à la surface mais à la surface tu n'entends pas du
tout la personne crier en dessous
Pour me libérer les voies respiratoires ils ont mis 2 min 30, 3 minutes maxi.
pas de , rien du tout, dès que je respirais j'avais de la neige, de l'eau dans la gorge,
très, très dur de respirer
Ils me libèrent les voies respiratoires puis après ils ont mis pas mal de temps à me
libérer, pour faire le trou, pelleter, me sortir, pas loin de 10 minutes avant que je sois en
dehors de la neige. Les secours arrivent, les pisteurs, mais en fait je suis déjà dehors.
Thomas fait partie des personnes dégagées en moins de 20 minutes, qui selon les
statistiques ont 90% de chances de survie.
un des moniteurs était resté en haut pour bloquer les gens qui arrivaient et éviter
une . Dans un secours, il y a toujours une personne qui reste en haut, qui
appelle les secours et qui regarde ce qui se passe des gens qui étaient sur le
télésiège moi je savais que j'avais une fêlure, rien du
tout.
Voilà, derrière, je sors du trou, on est allé prendre un petit café, se réchauffer au bar
et puis je ne me voyais pas redescendre par la piste donc on a quand même refait un hors-‐
piste pour redescendre pour tout de suite remettre le c'est plus facile de
recommencer tout de suite, la semaine après j'avais le stage hors-‐piste ici
58
À propos de la prévention et de la sécurité
hors-‐piste. « Bien sur, ARVA, pelle, sonde obligatoires en hors-‐piste, et jamais tout seul
,
acheté le sac ABS (Avalanche airBag Système), ça déclenche deux gros ballons pour rester en
e hors-‐piste dans le
-‐
ces grosses plaques à vent qui étaient là.
À propos du débriefing
: conditions météo propices à une avalanche, grosse envie
erte (la première coulée), prise de risque et à côté de ça
un télésiège ouvert et un catex non déclenché.
j'ai déjà fait partir des petites plaques, des petites coulées La petite coulée c'était
un signe ... Bien sur, après c'est le problème quand on sort entre potes ou entre
moniteurs, qu'il y a la vidéo, fait plein d'images, moi je suis un peu mordu de ça avec
u Mais, c'est tous des moniteurs, ils ont tous une formation,
ils ont tous un bon niveau etc... Et puis surtout cette vidéo, en bas il filmait donc en fait je
voulais aller sauter la barre rocheuse que je saute tout le temps et je ne suis pas arrivé
jusqu'à la barre rocheuse. Ma première idée a été et aurait du rester de « rider » la purge
que le premier moniteur avait fait couler, ne pas prendre de risque. Tu skies sur ce qui a coulé
donc ça ne peut pas recouler
c'est plein de circonstances, le télésiège ouvre devant nous,
« tiens montez » ; c'est arrivé sous un catex , les câbles par
lesquels ils font apporter de la dynamite, la dynamite tombe, ça explose et ça fait partir les
59
avalanches. Et là où est partie l'avalanche, c'est pile sous un catex, et sur toute la pente, ils
n'ont pas déclenché un seul catex le matin avant. Je pense balancé un catex,
ce serait parti et ils n'auraient jamais ouvert le télésiège. Mais bon, c'est du hors-‐piste, ils ne
sont pas obligés...
mon avalanche elle s'est arrêtée à un mètre de la piste, si elle avait eu 20 cm de
»
? « Grâce à l'équipement, à mon niveau de ski, les
copains qui étaient là et puis peut être grâce à l'expérience que j'ai. Mais bon, avec
l'expérience que j'a la montagne c'est compliqué, on est tout
petit par rapport à elle, il faut rester humble, il faut faire attention.
Cette année il y a eu énormément d'avalanches, le manteau est différent. Grosses
chutes de neige, changements de température, du vent; pour mon histoire c'est le vent mais
les autres pas vraiment que le vent qui a joué, il y a eu aussi les changements de
température. Début janvier toutes les pentes partaient parce qu'il a beaucoup neigé, derrière
il a plu donc ça a alourdi toute la neige et tout coulait. »
4.2.1.2 Un risque bien présent
« Cette année il y a eu énormémen grosses
e la neige et
tout coulait. » ? « Non, il y a
personnes prises ; il y a trois ans, une personne est morte sous une énorme avalanche, tous
les ans en fait. »
60
4.2.1.3 La préparation
Thomas G. possède ici deux facettes. Sa préparation personnelle avant de sortir en
hors-‐ -‐dessus. Il évoque aussi la préparation
-‐piste.
Tous les stages de ski hors-‐
par un stage de formation. « -‐
ormation,
on leur explique tous les risques, on leur montre comment marche un ARVA, on les fait
pratiquer et après on part en hors-‐piste. »
4.2.1.4 Motivations évoquées
La nature et le sport.
« Ce sont les sensations et la nature bien sûr, la sensation que procure le ski en neige
»
« x ans
-‐ »
61
4.2.2 Entretien N°2 : Dr L., amateur de treks en altitude
4.2.2.1 Illustrations de pathologies rencontrées
cérébral de haute altitude, plaie, constipation
(OCHA), ctée, « voyage épique » au
opérateur, avec guide et porteurs.
OPHA. « (la
médecine de montagne et ses pathologies spécifiques)
it une
»
Un OPHA est habituellement précédé de symptômes de Mal Aigu des Montagnes
(MAM)
avant une éventuelle évolution vers un OPHA. Ces pathologies sont traitées p107. Au
OCHA.
altitude. « Il avait une
62
le départ avec 48 heures de retard, donc on avait à faire des étapes plus dures pour rattraper
le retard, on faisait des étapes de 11-‐
orait grâce au traitement
médicamenteux et il a récupéré en 2 jours et demi
» Le principe du
caisson hyperbare et ses indications sont expliqués p113.
Comme Thomas G. plus haut, le Dr L. analyse ses erreurs : « Au
haute-‐
».
et conseille le livre de J-‐P Richalet et J-‐P Herry, nisme et des sports de
montagne (88) «
montagne ».
Plaie. Un muleti « Il avait pris un coup de sabot de mule contre un
rocher
comme ça (gonflé) , il avait 40°C
J
»
Constipation.
trek au Mustang, région située au Nord-‐
2500m. «
deux médecins dans le groupe. Pour arriver au Mustang, il faut aller à Katmandou et après
on prend de petits avions qui ne passent que quand le temps le permet et puis on arrive dans
63
un endroit et là on commence le trek. On devait marcher 6-‐
trainais, il y avait une jeune fille q is
étudiante à Londres, elle était rentrée juste pour le trek. Elle avait fait Londres-‐Paris, Paris
Népal, elle est constipée, le
réussi à »
4.2.2.2 Un risque bien présent
Des morts lors de treks organisés, ça arrive. «
(ce trek) du
jours en autarcie dans notre
culture actuelle ça ne se fait plus. »
4.2.2.3
plusieurs reprises, un peu sollicité en tant que médecin. Les guides sont habituellement
« normalement
».
« Ils avaient prévu
64
chose q
» Il semble donc raisonnable
Au travers des anecdotes partagées ci-‐dessus, on voit que le Dr L. avait emporté avec
4.2.2.4 La préparation
Le Dr L.
consulter avant un trek par exemple.
« ), les tours opérateurs sérieux
vous disent : vous devez all
pas une obligation »
Le Dr L. pratiquant et sensibilisé à la montagne est sollicité en tant que cardiologue
par des personnes qui partent en altitude. « , qui fait du trek
religieux tibétain, on passe des cols à 5600-‐
».
-‐même un cardiologue avant de partir.
4.2.2.5 É
Le Dr L. raconte comment ça se passe pour le ski de randonnée. Avant de partir en
randonnée, il y a une formation. «
65
petit truc, il sait et là il va dire « Madame, Monsieur je ne peux pas vous prendre
vu. »
Même chose pour « monter le sommet du Mont-‐Blanc. Vous allez avec Allibert, ça
quoi et à la fin du séjour vous montez le Mont-‐
guide peut voir si vous êtes capable, et puis éventuellement il vous dit « ça ne va pas être
» ».
4.2.2.6 Motivations évoquées
« Le ski de randonnée, on monte en hors-‐piste, vous êtes indépendants de tout, dans
quand on arrive en haut, on déchausse et on descend dans une neige merveilleuse pendant
parfois des heures, ce sont des paysages fantastiques. » Et à propos des treks : « la
paysages incomparablement plus beaux.»
physique.
«
-‐piste, pour le faire, on vous demande
-‐à-‐dire
que le premier jour en neige profonde vous allez vous prendre 85 gadins, le deuxième jour
» Il faut donc à priori être
en bonne forme et bien motivé.
66
4.2.3 Entretien N°3 : Mickaël DC. encadre des stages de canoë-‐
kayak
4.2.3.1 Illustration de pathologies rencontrées : gelures et tendinites
Gelures. Ce , ni le Dr L. qui
expéditions canoë au Spitzberg. « -‐
un client. »
Tendinites. Mickaël DC. évoque la pathologie la plus classique en kayak : « la grosse
pathologie du kayak : la tendinite des poignets et des coudes st magique, tu
selon la pratique et la morphologie, il faut une pagaie a
-‐
encore eu le cas le week-‐end dernier, donc obligé de
remorquer la personne pendant toute la journée. »
-‐end, mais la même chose peut
ie, c
Spitzberg.
67
4.2.3.2
-‐même guide.
« (Attestation de Formation
aux Premiers Secours)
médicaments aux clients. On a donc une pharmacie minimum, à disposition des clients pour
t
»
4.2.3.3 La préparation
Pour les randonnées kayak au Spitzberg encadrées par Mickaël DC., à la question Un
certificat médical est-‐il obligatoire ? Il répond :
voir si les personnes sont aptes ou non. » (50) qui
propose exactement le type de séjour que Mickaël encadre : « pas de certificat médical
obligatoire pour les séjours sportifs car les gens sont en bonne condition physique. En
revanche pour les croisières, on fait remplir un dossier médical car les participants sont plus
souvent âgés. »
4.2.3.4
Malgré les fiches techniques, souvent très bien faites des catalogues qui proposent
Mickaël DC. nous donne deux exemples, à propos des expéditions canoë-‐
encadre au Spitzberg:
« Je me suis retrouvé avec une fille de la Guadeloupe, elle voulait voir la neige une fois
était dégourdie, ça allait. »
68
« une retraitée qui venait du Portugal, et elle ne
hôtel 4 étoiles, elle avait du faire deux-‐
»
4.2.3.5 Motivations évoquées
«
habité surtout dans
: randonnée, escalade, spéléologie, du raft,
» Avec sa formation
initiale Mickaël a travaillé dans le documentaire audiovisuel en tant que directeur artistique,
« aller sur des territoires isolés ». Et quand il parle du
Spitzberg : « -‐
peut devenir très violent, quand il y a des vents catabatiques (propre à un vent descendant)
qui descendent des glaciers, là ce sont des vents tout de suite à 100 Km/h. »
sport ? Et la réponse est : « Non je sui
». Il y a quand même ce « en premier » qui laisse supposer que le sport reste un
nnent.
69
4.2.4 Entretien N°4 : Mme G. amatrice de méharées
4.2.4.1 Illustration de pathologies rencontrées : scorpions, vipères, chute,
dépression
« Bien sûr il y
Il
mordent pas comme ça, seulement si on marche dessus. »
«
plus chauds, entre midi et quinze heures on fait la sieste et on repart quand la chaleur tombe.
»
Chute. « On peut tomber du chameau, recevoir un coup de patte de chameau, on fait
»
Dépression. « Il y a eu un problème avec un homme qui a fait ou plutôt qui a continué
mais grave, grave, grave, même au niveau physique il était presque incapable de tenir sur
ais lui a proposé de se rapprocher
»
4.2.4.2
Lors de ses méharées, Mme G. prend avec elle sa propre trousse à pharmacie, à côté
de
70
4.2.4.3 La préparation
P
médical : « À »
4.2.4.4 Motivations évoquées
« Je suis très en phase
découvert le désert et pour moi, ça a été la révélation, descendre dans cette immensité, ce
» Et quand elle parle des Tassili, plateaux gréseux du Sahara : «
gréseuses érodées par le vent, ça donne des massifs aux formes arrondies qui sont entourées
»
Lorsque je demande à Mme G. si elle fait ses méharées dans le désert pour le coté sport,
elle répond : «
quand même « ».
71
5 DISCUSSION
72
5.1 DISCUSSION SUR LA MÉTHODE
5.1.1 La recherche bibliographique
La recherche bibliographique a initialement été menée à partir du MeSH « wilderness
medicine : en
2009. La wilderness medicine est une spécialité récente, la recherche à partir de ce MeSH ne
pneumologie, la réanimation médicale ou autre ont déjà traité de sujets de wilderness.
En revanche, une recherche ciblée en précisant la pathologie étudiée, a permis
ançais à chaque fois donc des équipes françaises travaillent sur
le sujet.
5.1.2 Les entretiens, difficultés rencontrées
La première difficulté a été un au
résultats que sont apparus des oublis : es
, le reste des items a été abordé.
Ensuite, les entretiens ont été réalisés avant que nous nous rendions compte que le
le champ, c'est-‐à-‐dire se
concentrer sur les milieux rencontrés en France métropolitaine. Un entretien avec Mickaël
DC. a porté quasiment exclusivement sur sa pratique du canoë en région polaire, et
de Mme G. a porté sur sa pratique du désert et son accident
chargée par un éléphant. Des éléments très intéressants
être exploités.
73
Une autre difficulté a été un manque de connaissances dans ce domaine des loisirs en
milieux isolés, des sports de montagne, de mer, de rivière. Malgré les lectures préalables, il
a régulièrement fallu demander des précisions, des explications. Ceci notamment en ce qui
concerne le matériel : « les peaux de phoque » pour monter en ski de randonnée, le sac ABS
pour rester en surface dans une avalanche. Mais aussi pourquoi est ce que skier dans une
coulée est moins dangereux que de skier à côté ? À quoi correspondent les chiffres quand on
-‐2-‐3-‐4-‐5-‐6 ? Il y a aussi tout le vocabulaire spécifique avec, pour la
rivière par exemple : les infranchissables, les débarquements, avoir le stop, les seuils, les
Une liste des expressions et termes techniques découverts lors
des différents entretiens est présentée en annexe N°3.
Obstacle surmontable, les personnes interviewées ont toutes pris le temps de
74
5.2 DISCUSSION À PARTIR DES ENTRETIENS
Les différents entretiens apportent des illustrations de pathologies totalement liées à
ainsi que des illustrations de
pathologies communes rencontrées partout en France en milieu rural comme en pleine ville.
Ils montrent s ces milieux isolés, parfois
lourds de conséquences. ne préparation adaptée est censée limiter ces
risques et que les motivations retrouvées chez ces
pratiquants de loisirs en plein air sont les mêmes quel que soit le milieu pratiqué.
5.2.1 Illustrations de pathologies
Les entretiens apportent des illustrations concrètes de pathologies. Dans ces
pathologies, certaines sont : une avalanche survient en
piqûres de scorpions ou morsures de vipères ne surviennent que là où ces animaux vivent.
milieu, en pleine nature comme en plein centre ville. C
constipatio
Ces témoignages mettent en avant un élément important : une notion de durée.
comme en mer, les structures de soins médicaux peuvent être à des heures ou des jours du
fait de conditions environnementales hostiles, de manque de moyen de transport, de
75
milieu urbanisé, deviennent beaucoup plus ennuyeuses en milieu isolé. Les équipements
disponibles sur place ét nécessaire (10).
ne plaie qui dégénère avec un syndrome infectieux va
constipation qui aboutit à un syndrome douloureux abdominal aigu, va aussi poser
place de quoi la traiter. Une tendin -‐kayak de trois
semaines rend impossible la progression du malade, obligeant les autres à le tracter,
prévues au départ dans le c « Contrecarrer les projets,
maîtrise plus » (Mickaël DC). Une fracture
dans un milieu éloigné des structures de soins
sif, qui devient
complètement inerte en plein milieu du désert, va de la même façon poser plus de problème
en milieu urbanisé.
5.2.2 Un risque bien présent
Thomas G. a été pris dans une avalanche. Des
y en a tous les ans. Lui fait partie des 134 personnes prises dans une avalanche en France sur
41 sont décédées. Les chiffres sont détaillés p95.
ce de
Thomas G. :
76
À propos des consignes de prévention (86) :
- Se renseigner sur la qualité de la neige et les conditions météorologiques : là en
« ça avait beaucoup venté la veille »
- Apprendre à reconnaître les plaques à vents et éviter de les couper : «
vraiment dangereux ou pas ». débutant.
- : Thomas avait la panoplie complète « ARVA, pelle, sonde
obligatoires »
un sac ABS.
- Avant de franchir une zone douteuse dégager une bretelle du sac à dos : ce p
À propos des
avalanche (86) :
- Tenter de fuir latéralement : dans le cas présent, impossible.
- Se débarrasser de ses bâtons et de son sac : pas été abordé lors de
- Protéger ses voies respiratoires : « ».
- : sur la vidéo
réalisée par le premier skieur parti qui avait déclenché la coulée
- Essayer de se maintenir à la surface par de grands mouvements de natation :
« ».
Le Dr L. patient
cardiaque connu et suivi, mort Le Dr L. a fait le même trek
77
a été retiré du catalogue. Le tour opérateur a fait le choix de le retirer, on aurait pu imaginer
: maintenir ce trek mais en organisant une sélection préalable des
participants.
5.2.3
:
Le Dr L. et Mme G. sont dans la même situation, ils partent pour des séjours encadrés.
sensibilisé à la pratique de la montagne.
Thomas G. et Mickaël DC. sont dans une autre situation. Ils pratiquent leur loisir qui
Dans le cadre de leur travail, ils encadrent des stagiaires.
Thomas G. fait une formation au début de ses stages de ski hors-‐piste. Pour Mickaël DC.,
ttre en place.
affichent les niveaux de difficulté des séjours : endurance, difficulté physique, difficulté
technique
ça arrive, et il y a apparemment, dans ces
Pas de certificat médical ou de bilan médical préalable obligatoire avant de faire un
trek en altitude, une randonnée kayak entre des icebergs ou un trek en plein désert. Ça peut
paraître étonnant quand on ré
pétanque.
78
Les agences indiquent le niveau de difficulté de leurs séjours.
chaussures (98) :
- : Niveau facile. Voyages avec 1 à 3 heures de
marche par jour, avec un faible dénivelé. Aucun entraînement spécifique.
- : Niveau intermédiaire. Voyages avec 4 à 6
heures de marche par jour, certains peuvent présenter un dénivelé de 300 à 500m.
- : Niveau avancé. Voyages avec 5 à 6 heures
de marche par jour, certains peuvent présenter un dénivelé de 500 à 800m. Bonne
condition physique requise. Prévoyez un entraînement avant votre départ.
- : Niveau sportif. Voyages avec 6 heures de
marche par jour, certains peuvent présente un dénivelé de 1000m en positif et par
- : Trekking ou ascension de 7 heures par jour,
dénivelé de plus de 1000m. Pour sportifs confirmés pratiquant un entraînement
régulier plusieurs fois par semaine.
Plus explicite, la traduction du Dr L. : «
par jour. »
Le Tour du Mont-‐Blanc (pas son ascension) est côté 3 chaussures, il est possible de
randonner dans le parc du Queyras (Hautes-‐Alpes) avec des séjours allant de 1 à 3
chaussures.
Pour Allibert trekking, le niveau de difficulté des séjours est côté de 1 à 8 (1). Dans les
premières pages des catalogues un tableau donne pour chaque niveau des éléments de
79
repère. Pour chaque niveau, il y a trois items illustrés : « vos compétences », « test : vous
êtes capable de marcher » et « pour vous préparer ».
Par exemple pour le niveau 1 : étapes de moins de 4 heures en moyenne ; vos
compétences ; test :
vous êtes capable de marcher : pendant 10 kilomètres sur chemin, avec un sac à dos léger ;
pour vous préparer : deux mois avant, faites tous les week-‐ends des marches de 10
kilomètres, surveillez votre mode de vie et votre poids.
Il est possible de faire le tour du mont Mont-‐Blanc dans une randonnée niveau 3, le
grand tour du Mont-‐blanc avec un niveau 4 ou le raid du Mont-‐Blanc avec un niveau 6, en
atteignant les mêmes hauteurs.
-‐hiver 2010 propose ce circuit « Du
Népal au Kailash :
:
une « fiche pays » et une « fiche technique » (mises à jour en janvier 2011).
La « fiche pays » de 13 pages donne plein de renseignements pratiques : obligation
de passeport/visa, adresses et numéros de téléphone utiles
France à Pé
France et inversement, couverture GSM, accès internet. Elle donne aussi des informations
sur le pays : géographie, moyens de transports, population, religion, politique, histoire,
cuisine, us et coutumes.
80
La « fiche technique » est très intéressante. Elle fait 14 pages. Après avoir détaillé en
détail le circuit jour par jour, reprécisé les obligations niveau passeport/visa/permis
santé » qui est abordé.
Ça débute par un rappel sur les vaccins obligatoires, les vaccins conseillés, la
point sur les risques
le
problème principal auquel sera confronté le voyageur ».
: « Plus que les examens classiques (électrocardiogramme,
radiographie pulmonaire), qui ne révèleront que des contre-‐indications relatives, il faut faire
xie). »
45 ans.
Elle fournit des liens et oriente vers :
- 890 710 811 ou www.pasteur.com.
-
Bobigny, tél 01 48 95 56 31.
- Le site www.arpealtitude.org pour des informations sur les problèmes liés à
comme
limitant de la performance en altitude, gènes et altitude, altitude/hypoxie dans la
81
Elle donne :
- Des renseignements très justes sur le mal aigu des montagnes (MAM) qui sera
détaillé plus loin. «
»
- Les conseils de prévention de base : « cclimatation ; entre
; au-‐delà faire des paliers
de 150m maximum par jour
dans la journée : « monter haut, dormir bas ». »
- Les premiers signes de MAM et la conduite à tenir «
persistance, ne pas hésiter à redescendre. »
- acétazolamide et inhibiteurs calciques
qui pourront être conseillés par le spécialiste avant le départ ».
-
Les informations sont claires, simples, justes et correspondent bien aux éléments
retrouvés sur le MAM à travers la recherche bibliographique. En ce qui concerne ce
circuit, ça confirme ce que dit le Dr L. « Les catalogues sont très, très bien faits ».
: le sac à dos, le grand sac de voyage, les vêtements, le petit
matériel, le couchage et aussi la pharmacie personnelle.
Petit arrêt sur cette trousse à pharmacie personnelle :
« Vos médicaments habituels Vitamine C
Traitement antibiotique à large spectre : prévoir 8 jours de traitement (sur prescription médicale) Anti-‐diarrhéique (type Lopéramide ou Tiorfan®) Pansement intestinal (type Smecta®) Pommade anti-‐inflammatoire Médicaments contre la douleur : paracétamol de préférence Collyre (poussière, ophtalmie) Pastilles purifiantes pour Bande adhésive (type Elastoplast® en 6 cm de largeur)
82
Jeu de pansements adhésifs + compresses désinfectantes Pansements hydrocolloïdes anti-‐ampoules (disponibles en magasin de sport,
Traitement pour rhume et maux de gorge Protection solaire (peau + lèvres) Biafine® : pour les coups de soleil et les brûlures Diamox®, diurétique léger (sur prescription médicale) »
La liste est moins longue pour les circuits en France, les
éléments communs sont soulignés.
À côté de cette pharmacie personnelle « une pharmacie collective complémentaire
». « Ils font
faire leurs trousses de secours par des médecins évidemment mais qui sont à Paris, ça peut
» (Dr
L.)
de réaliser son bilan médical
Mme G. par exemple, qui ne part pas en altitude mais dans le désert, ne fait pas de
des fédérations sportives en sont une autre.
Le site de la Fédération Française de Randonnée Pédestre (38) propose sur sa page
Dossiers thématiques » au sein desquels se trouvent les « Dossiers
santé ». Ci-‐dessous la liste des neuf sujets traités, avec un résumé de leur contenu.
- Activité physique : Définition et description de ses bienfaits.
- Certificat médical : obligatoire pour être membre de la fédération.
- Arthrose : Présentation de la pathologie, arrêt sur les articulations touchées pied,
genou, hanche, colonne vertébrale et proposition de petits moyens pour améliorer le
confort lors de la randonnée : semelle orthopédique pour le pied ; genouillère,
83
renforcement musculaire du quadriceps et bâtons de marche pour le genou ; bâtons
de marche pour la hanche ; semelles adaptées, sac à dos bien équilibré et allégé,
perdre un excès pondéral pour la colonne vertébrale.
- hydratation en randonnée : Un p : les
en utilisant une tablette désinfectante. Un point sur quand boire : toutes les demi-‐
Présentation des accidents liés à la déshydratation : crampes de chaleur, insolation,
coup de chaleur hyperthermique ; avec une description des symptômes et la
conduite à tenir.
- : Présentation de la randonnée pédestre comme une activité
randonnée. Présentation du risque coronarien, listing des facteurs de risque cardio-‐
Un point sur
« le cardiaque et la randonnée » -‐
-‐indication à la pratique de la randonnée pédestre, à
pouvant survenir au cours de la randonnée (essoufflement, malaise, douleur dans la
.
- Maladie de Lyme ? Quels sont les
? Quelles sont les maladies transmises ? Quels signes doivent
alerter et faire consulter ? Quelle est la prévention ? Que faire en cas de piqûre ? Un
mot sur le traitement des pathologies transmises.
- Myrtille tueuse :
ire.
Présentation de la maladie, incidence, localisation en France, prévention : cuire les
baies sauvages, le parasite est détruit à 60°C.
- Morsures de vipères : Incidence des morsures en France, brève présentation des
faire et
84
- Randonneurs sous ordonnance : Le site
pathologie chronique, de prévenir au moins un autre marcheur de leur pathologie et
de porter sur eux une fiche précisant : les signes liés à la pathologie qui peuvent
survenir, les gestes à pratiquer, les médicaments que la personne à sur elle, où ils
sont, combien faut-‐
son médecin traitant.
de Lyme et les morsures de vipères sont signés par des médecins de la commission médicale
de la Fédération française de Randonnée.
ns sont brèves mais justes, en
accord avec celles trouvées au travers de la recherche bibliographique.
Le site de quelque
chose du même type.
Pour en revenir à la préparation, la situation est différente pour Thomas G. et
Mickaël DC.
Thomas G. fait du ski pendant toute la saison. La préparation avant une sortie porte
vent du jour même et surtout des jours précédents.
-‐
avant de partir prépare son équipement et se renseigne lui aussi sur les conditions météo,
obstacles, les dangers
85
5.2.4 comment les éviter
Mickaël DC. a donné de belles illustratio : la jeune
guadeloupéenne qui veut voir la neige pour une première fois et se retrouve dans une
randonnée kayak entre des icebergs au Spitzberg, ou la dame retraitée pas forcément
oblème majeur,
mais avec une personne qui se fait des
tendinites dès le deuxième jour de randonnée kayak
retard et bouscule les étapes prévues, ça va poser problème, tout d
y a danger pour tout le monde.
Ce qui est prévu pour éviter cela, dans la structure de voyage avec laquelle Mickaël
DC. travaille pour des circuits au
partir au Spitzberg, les participants feraient des stages de canoë-‐kayak en France. Ça
les participants, de les entraîner et de récuser ceux qui ne
seraient pas capables de suivre le circuit.
qui existe déjà pour le ski de randonnée, décrit par le Dr L. : formation
niveau, qui pourrait se mettre en danger lui mais aussi tout le groupe.
-‐Blanc par des non-‐experts: entraînement préalable,
toujours la même notion en arrière fond : repérer les gens qui pourraient se mettre en
danger, non seulement eux mais aussi tout le groupe.
Thomas G. en début de stage fait toujours une formation avec vérification du
matériel pelle/sonde/ARVA obligatoires et entraînem
86
Il existe donc des « barrages » censés repérer les personnes inaptes pour éviter de les
mettre elles et le groupe dans des situations périlleuses.
5.2.5 Motivations retrouvées chez ces pratiquants de la pleine
nature
Chez toutes les personnes interviewées ressort un même amour des grands espaces,
une attirance pour la pleine nature et les espaces vierges.
Il y a aussi, à un degré plus ou moins prononcé
Mme G. ne se
grands espaces qui prédomine.
Cette partie du travail a révélé que la passion est un des moteurs des expériences de
loisirs en milieu isolé et que celle-‐
87
En ce qui concerne les pathologies, les différents entretiens ramènent tous les
mêmes thématiques
présenter sous forme de fiches synthétiques, simples à utiliser pour les pratiquants comme
pour les médecins.
5.3
Les articles de bibliographie ainsi que les livres (3), (15), (57), (70) sont tous orientés
de la même façon. Les mêmes thèmes reviennent. Ils dissocient les pathologies communes
Nous proposons donc une première classification qui sépare les pathologies
communes des pathologies circonstancielles, et une deuxième classification des pathologies
en fonction du milieu dans lequel elles peuvent survenir : les pathologies de la montagne,
celles de la mer, celles des rivières, sachant que certaines pathologies liées à
Il nous a semblé intéressant de faire un point sur la flore et la faune terrestre que
territoire de la France métropolitaine dans lequel il est possible de randonner. Il nous a aussi
88
5.4 PATHOLOGIES COMMUNES
5.4.1 Traumatismes
Stephens publie en 2005 (97) une étude rétrospective de cas qui a pour objectif
loisirs dans les parcs nationaux. Pour cela il a étudié les comptes
parcs nation
Washington (États-‐Unis) : Mount Rainer National Park et Olympic National Park, entre 1997
et 2001.
Le Mount Rainier National Park fait 235 625 hectares, il accueille deux millions de
visiteurs par an (78). montagnes, forêt, rivières avec une particularité : un
fait 876 000 hectares, il accueille trois millions de visiteurs par an (78).
montagnes avec des glaciers, des forêts, particularité : on peut y croiser des ours.
Il
neuf parcs nationaux.
Dans ces parcs nationaux français, on retrouve les mêmes milieux naturels que dans
les parcs nationaux américains : montagnes, forêts, rivières, mais à plus petite échelle. On y
trouve aussi des glaciers notamment dans les Parcs nationaux des Écrins et de la Vanoise, et
aussi un volcan dans le Parc national des Pyrénées : le pic , volcan éteint. À
noter que les ours bruns sont aussi présents dans les Pyrénées, on en comptait six au milieu
des années 90, cinq ours (4 femelles, 1 mâle) ont été réintroduits en 2006, et en 2007 sont
nés deux oursons.
Compte tenu de la présence des ces mêmes éléments naturels dans les parcs
imaginer que les résultats de cette étude donnent une idée sur le type de blessures
rencontrées en France.
89
Sont exclues les blessures survenues lors d'une activité liée au travail, lors d'une
activité motorisée, lors d'une activité le long des chemins tracés du parc ou sur le domaine
skiable.
Stephens recense 535 cas de blessures dont 19 morts au total. Un taux de 22,4
blessures par million de visiteurs.
Il ressort que les hommes sont plus sujets aux blessures que les femmes (59% vs 41%)
lus grandes
prises de risque et le temps passé à ces activités extrêmes plus important chez les hommes
que chez les femmes.
car cette étude présente de nombreux biais :
- Le premier biais est le mode de comptabilisation, en effet ne sont répertoriés que
les déclarations de blessures auprès de rangers. Or il est évident que bon nombre
de blessures ne sont jamais déclarées.
Twombly et Schussman ont montré dans une étude publiée en 1995 que hommes
comme femmes ne déclarent pas spontanément à leurs guides toutes leurs
blessures ou problèmes médicaux (101) :
Hommes Femmes
% Déclarées
*
Non déclarées
**
Déclarées Non déclarées
Blessures 34 66 36 64
Maladies 48 52 51 49
*
-
façon dont ils ont été comptabilisés. Le chiffre de 22,4 blessures par million de
90
visiteurs est donc à relativiser. Il est à mettre en rapport avec les
visiteurs «
visiteurs « sortis des sentiers battus ».
e la plupart des blessures sont survenues lors des mois d'été, 67%
entre midi et 18 heures, 90% pendant les heures de jour (8h-‐20h). Stevens montre ici que
blessures.
sports d'hiver hors-‐piste (ski, luge et snowboard) (15%), alpinisme (12%), camping (6%),
natation (3%) et escalade (1,5%). Afin de comparer les risques des activités ayant précédé la
blessure, il aurait fallu connaître la participation globale par activité.
Les blessures les plus courantes sont: entorses et blessures des tissus mous (28%),
fractures et luxations (26%), coupures (15%), traumatismes crâniens fermés (5%),
polytraumatismes (5%), hypothermie et gelures (4%), piqûres d'insectes (3%).
121 soit 23% des blessures sont survenues chez des enfants (âgés de moins de 18
ans).
Les 19 morts sont des adultes, 18 hommes et une femme.
Les causes de la mort ont été : chutes (37%), problème médical (21%, les quatre fois
un problème cardiaque), noyade (5%), suicide (5%).
retrouvées.
Une autre étude américaine, de McIntosch et al (68) a recensé les incidents médicaux
survenus sur une période de 3 ans (01/09/2002-‐ 31/08/2005) utilisant comme population
les élèves et le personnel encadrant de la National Outdoor Leadership School
wilderness », basée dans le Wyoming, qui existe depuis
1965. Elle enseigne les aptitudes nécessaires pour pratiquer les milieux isolés. Elle accepte
91
-‐kayak, la
canyoning, la voile, la spéléologie.
:
- Une blessure ou maladie qui nécessite plus que les soins de base (une ampoule
qui passe avec un pansement ne sera pas comptabilisée, une ampoule qui
- une blessure ou une maladie qui nécessite des examens complémentaire ou une
prescription médicale,
- une blessure ou une maladie qui empêche la participation aux activités pendant
plus de 12 heures,
- une blessure ou une maladie qui nécessite une évacuation.
Sur la durée 855 personnes-‐jour à risque.
996 incidents médicaux (518 blessures, 478 maladies)
eu de morts.
Les incidents ont concerné plus les étudiants (870), que le personnel encadrant (126).
56% des incidents sont survenus chez des hommes, 44% chez des femmes, avec une
Les incidents sont survenus : lors de randonnées (47,7%), autour du camp (13,5%),
Le taux de blessures a été de 1,18 pour 1000 personnes-‐jour à risque.
Le taux de maladies a été de 1,08 pour 1000 personnes-‐jour à risque.
Cette étude est intéressante car elle donne le profil des incidents recensés. Le taux de
chiffres et met en évidence les biais liés au recensement des informations.
92
Profil des blessures recensées (68):
Type de blessure
Nombre
Pourcentage
- Entorses et déchirures musculaires - Lésions des tissus mous - Problème dentaire - Surinfection cutanée - Brûlure - Fracture - Luxation - Ampoules - Traumatisme crânien sans perte de
connaissance - Syndrome des tranchées (lésions des
pieds par macérations) - Gelures - Traumatisme crânien avec perte de
connaissance - Ophtalmie des neiges
Total
286 88 27 21 19 18 18 14 9 7 6 3 2 518
55,2 17 5,2 4 3,7 3,5 3,5 2,7 1,7
1,3
1,2 0,6
0,4 100
5.4.2 Maladies
La même étude de McIntosch (68), qui trouve un taux de maladie de 1,08 pour 1000
personnes-‐jour à risque, nous donne le profil des pathologies médicales recensées :
Type de pathologie médicale
Nombre
Pourcentage
- Nausées, vomissements, diarrhées - Infection - Symptômes de grippe - Allergie - Douleur abdominale - Problème gynécologique - Infection du tractus urinaire - Symptômes respiratoires - Mal aigu des montagnes
113 75 44 39 33 32 28 26 16
23,6 15,7 9,2 8,2 6,9 6,7 5,9 5,4 3,3
93
- Asthme - Céphalées - Déshydratation - Hémorroïdes - Fièvre - Insolation - 12 pathologies représentant chacune
moins de 1% Total
10 10 7 6 6 5 28
478
2,1 2,1 1,5 1,3 1,3 1,0 5,8
100
ologies courantes, mis à part
mal aigu des montagnes, dont les prises en charge recommandées sont les mêmes
t à destination du grand public à la fois pour la
ne trousse à pharmacie statistiquement pertinente.
Ce qui va faire la différence et la difficulté dans ce contexte de milieu isolé (à plus
aux structures de soins classiques, les conditions environnementales qui peuvent être
difficiles, les ressources limitées pour la prise en charge et le fait de devoir prendre une
décision sans être médecin : évacuation ou non.
94
5.5 A PROPOS DE QUELQUES FICHES PRATIQUES DE SYNTHÈSE
SUR DES PATHOLOGIES CIRCONSTANCIELLES
Nous proposons plusieurs fiches selon ce plan :
Pour les pathologies :
- CARACTÉRISTIQUES
- SYMPTÔMES
- PRÉVENTION
- SIGNES DE GRAVITÉ
- CONDUITE À TENIR/TRAITEMENT
Pour les animaux :
- CARACTÉRISTIQUES
- TOXICITÉ
- SYMPTÔMES
- PRÉVENTION
- SIGNES DE GRAVITÉ
- CONDUITE À TENIR/TRAITEMENT
Il manque certaines fiches,
concerne la flore, les champignons. Et nous avons amputé le travail des pathologies
tropicales alors que nous pouvons y être confrontés en France métropolitaine avec les gens
95
5.5.1 MONTAGNE
Les avalanches
La foudre
: mal aigu des montagnes
cérébral de haute altitude (OCHA)
Les pathologies liées au froid : hypothermie, gelures, onglée, engelures
Les pathologies liées à la chaleur
5.5.1.1 Les avalanches
Les avalanches ne sont pas des pathologies mais des phénomènes naturels, la
structure de cette fiche sera différente de celle des autres : caractéristiques, lésions
engendrées, prévention, conduite à tenir.
CARACTÉRISTIQUES
Chiffres. Les avalanches sont parmi les catastrophes naturelles les moins meurtrières.
Les accidents majeurs restent exceptionnels, les accidents sont généralement liés à la
pratique des sports d'hiver (86).
Chiffres de la Commission Internationale de Sauvetage Alpin (CISA) à propos des
personnes sauvées dans des avalanches, vivantes ou mortes, pour l'année 2009/2010 en
France (24):
- 96 accidents d'avalanche dans lesquels des équipes de sauvetage ont été
engagées
- 11 interventions sans action sur l'avalanche
- 85 sauvetages d'avalanche
96
- 134 personnes prises par l'avalanche
- 93 personnes sauvées (vivantes)
- 41 personnes retrouvées mortes
Dans les personnes décédées, 19 faisaient de la randonnée, 13 du ski hors piste, 1 du
ski sur piste, 7 faisaient de l'alpinisme (sans ski ni surf des neiges), 1 faisait du moto-‐luge.
Définition. Une avalanche correspond à un déplacement rapide d'une masse de neige
sur une pente, à une vitesse comprise entre 10 et 400 Km/h. Elle est provoquée par une
rupture du manteau neigeux. Cette masse de neige varie de quelques dizaines de mètres
cubes à plusieurs centaines de milliers.
Les pentes favorables au départ des avalanches sont comprises entre 30 et 55°. La
pente avalancheuse typique est raide, à l'ombre, proche d'une crête et couverte de neige
soufflée.
Facteurs déclenchant. Une avalanche peut se produire spontanément ou être
provoquée par un agent extérieur. Les trois facteurs principalement en cause sont :
- L'augmentation du poids: elle est soit d'origine naturelle par d'importantes chutes
de neige, pluie, accumulation de neige par le vent, soit d'origine accidentelle par
le passage d'un skieur ou d'un animal.
- La température : une période de froid après des chutes de neige empêche le
manteau neigeux de se stabiliser ; au printemps, la chaleur de la mi-‐journée rend
la neige lourde et mouillée ; les deux favorisent les avalanches.
- Le vent: il transporte la neige, entraîne de fortes accumulations de neige par
endroit et favorise ainsi l'instabilité du manteau neigeux.
Classification :
- L'avalanche de plaque: elle est générée par la rupture et le glissement d'une
plaque.
- L'avalanche en aérosol: une forte accumulation de neige récente, légère et sèche
(poudreuse) peut donner des avalanches de très grandes dimensions, avec un
97
épais nuage de neige (aérosol), qui progresse à grande vitesse (100-‐400 Km/h), et
dont la puissance destructrice est très grande.
- L'avalanche de neige humide: lorsque la neige se densifie et s'humidifie sous
l'action de la fonte, au printemps ou après la pluie, elle peut former des
avalanches qui entraînent l'ensemble du manteau neigeux, elles sont lentes
(jusqu'à 20 Km/h).
LÉSIONS ENGENDRÉES
La majorité des morts par avalanche succombe à l'asphyxie. Une partie moins
importante décède d'un traumatisme (écrasement, choc contre un arbre ou un rocher, chute
dans une crevasse). Peu de victimes meurent d'hypothermie. (15)
PRÉVENTION
(86)
- Se renseigner sur la qualité de la neige et les conditions météorologiques (réseau
géré par Météo-‐France, observations effectuées à plus de 95% par les pisteurs-‐
secouristes des stations de ski et mis en place dans tout le massif alpin, le massif
pyrénéen et la Corse, 08 92 68 10 20 et 08 92 68 08 08, www.meteo.fr).
- Tenir compte des drapeaux d'alerte avalanche sur les domaines skiables:
Drapeau jaune: risque faible
Drapeau à damier jaune et noir: risque marqué
Drapeau noir: risque généralisé.
- Attendre un jour ou deux avant de skier hors piste après de grosses chutes de
neige.
- Appendre à reconnaître les plaques à vent (accumulation de neige due au vent
formant une plaque instable) et à les éviter.
- Ne pas couper les pentes instables, surtout quand on est en groupe.
98
- Avant de franchir une zone douteuse: dégager une bretelle du sac à dos, mettre
un foulard sur la bouche.
- Bien s'équiper pour évoluer en zone à risque:
ARVA : Appareil émetteur-‐récepteur d'aide à la Recherche des Victimes
d'Avalanche. Il permet soit de repérer plus facilement une personne ensevelie soit
d'être repéré plus rapidement en cas d'ensevelissement. Pendant une sortie il est
en position émetteur en permanence. En cas d'avalanche, les témoins peuvent
immédiatement commencer les recherches des victimes en commutant l'appareil
en position réception. Tous les ARVA aujourd'hui commercialisés en Europe
émettent et réceptionnent à une même fréquence radio: 457 KHz, c'est une
norme internationale. Lors d'un voyage hors Europe, il peut être judicieux de se
renseigner sur le type d'appareils utilisés sur place. Il faut éviter de porter son
ARVA juste sous sa veste: dès qu'il fait chaud, en enlevant sa veste l'ARVA apparaît
à l'air libre: en cas d'avalanche il risque d'être arraché, éviter de le laisser au fond
de son sac. Il faut penser à vérifier l'état des piles et s'entraîner à le manipuler. Un
ARVA pèse en moyenne 300 grammes avec les piles et coûte entre 180 et 300
euros.
Sonde à neige de bonne qualité, de plus de 2,40m de long et 10 mm de diamètre.
Pelle solide.
Appareil de communication : téléphone cellulaire, radio.
Éventuellement :
Sac à dos équipé d'un Airbag Avalanche : il permet de « flotter » à la surface de
réduit de 50% l'ensevelissement et de 35% la mortalité.
Système Avalung :
expulsent le
-‐
99
dessus les vêtements et être facilement accessible. Ce système doit encore faire
ses preuves, il demande une certaine dextérité pour garder l'embout à portée de
la bouche et l'utiliser au moment opportun.
CONDUITE À TENIR
(86) :
avalanche :
- Tenter de fuir latéralement.
- Se débarrasser de ses bâtons et de son sac à dos.
- Fermer la bouche et protéger ses voies respiratoires pour éviter à tout prix de
remplir ses poumons de neige.
- Essayer de se cramponner à tout obstacle pour éviter d'être emporté.
- Essayer de se maintenir à la surface par de grands mouvements de natation.
:
- Ne pas s'essouffler en criant, émettre des sons brefs et aigus.
- Si l'ensevelissement est total, s'efforcer de créer une poche, puis ne plus bouger
pour économiser l'air.
Pour les personnes qui vont tenter de secourir la pe (15) :
Les chances de survie sont fonction du temps passé sous la neige :
- Une victime extraite de l'avalanche en moins de 20 minutes a 90% de chances de
rester en vie. Ceci est dû à la présence d'oxygène dans la neige qui permet à la
personne ensevelie de résister à l'asphyxie un peu plus longtemps que si elle se
trouvait dans l'eau.
- Si la victime est extraite dans un délai de 35 minutes, ses chances de survie
100
tombent à 35%. Seules résistent celles qui bénéficient d'une poche d'air pour
respirer. Si cette poche d'air ne communique pas avec l'extérieur, la mort survient
dans un délai de 90 à 120 minutes par auto-‐intoxication.
- Après 120 minutes, les chances de survie ne sont plus que de 10%, elles ne
concernent que les personnes ayant bénéficié d'air renouvelé parce que la poche
En cas d'avalanche, l'urgence absolue est de dégager la personne ensevelie.
On dispose de 20 minutes pour accorder à la personne ensevelie de réelles chances
de survie. Au cas où un téléphone ou une radio serait disponible, et si plusieurs personnes
sont valides, une d'elles appelle les secours pendant que les autres essayent de dégager la
victime au plus vite. Si on est seul, garder les précieuses premières minutes pour dégager la
victime.
Si la personne ensevelie n'a pas été retrouvée au bout de 20 minutes, alors
équipe de secours nécessite 90 minutes en moyenne) puis continuer à chercher.
5.5.1.2 La foudre
Comme
qui peut provoq a structure de cette fiche sera la même que
: caractéristiques, lésions engendrées, prévention, conduite à tenir.
CARACTÉRISTIQUES
101
Chiffres. Météorage gère le réseau français de surveillance de la foudre. Il recense
1 000 000 de coups de foudre par an, 20 à 40 morts par an, 20 000 animaux foudroyés (71).
Lors des accidents de fulguration, la mortalité semble fixée autour de 30%, les cas avec
séquelles de toute nature à 70% (6).
Toutes les régions sont concernées, les régions montagneuses sont les plus touchées.
Mécanisme (15). La foudre met en jeu une différence de potentiel entre un nuage et
cent millions de volt, transférée en quelques centièmes de
seconde, ce que dure habituellement un éclair.
Le courant choisi de passer par le chemin de moindre résistance (pointe des rochers
er le randonneur pour se
décharger, il peut passer soit en surface, soit en profondeur. On dit que la présence sur le
LÉSIONS ENGENDRÉES PAR LA FOUDRE
Le courant passe soit en surface, soit en profondeur.
Nombre
Km2/an, en France.
Période 1996-‐2005.
Plus de 2
De 1 à 2
De 0,5 à 1
0,5 et moins
(71)
102
Lorsque le courant passe en surface, les brûlures sont bien visibles au niveau des
objets métalliques. Elles peuvent être sérieuses mais l'essentiel des fonctions vitales est
conservé.
On peut observer, dans environ 9% des cas, les figures
de Lichtenberg ou marques de foudre. Ce ne sont pas
des brûlures, il s'agit d'un érythème sous-‐cutané, fait
de petites macules, ne disparaissant pas à la vitro
pression et dessinant des arborescences en feuilles de
fougères à partir d'un point central sur la peau, au
niveau du site de foudroiement. Le sens des
arborescences donne le sens du passage du courant.
Ces figures apparaissent en général une heure après
l'accident et sont très fugaces, disparaissant sans laisser
de traces au bout de quelques heures.
Lorsque le courant passe en profondeur, les lésions sont peu marquées mais souvent
plus redoutables. Les points d'entrée et de sortie sont marqués par des brûlures
ponctiformes de quelques centimètres. Généralement le point d'entrée se trouve sur la tête
ou sur une main et le point de sortie au niveau d'un pied. Le courant utilise
préférentiellement les axes vasculaires et nerveux, de moindre résistance électrique.
Les lésions sont diverses et variées (56). Le patient foudroyé est électrisé, brûlé,
blasté et (poly)traumatisé. L'effet blast est l'effet produit par l'onde de choc liée au
foudroiement.
- Atteintes neurologiques: elles sont centrales ou périphériques, d'apparition
immédiate ou retardée, transitoires ou définitives, d'un grand polymorphisme
clinique. Coma, de tout niveau avec amnésie de l'accident, par passage du courant
au niveau céphalique. Paralysie transitoire (Kéraunoparalysie de Charcot) qui
régresse en moins de 24 heures. Séquelles fréquentes, de tout type: hémiplégie,
Figure de Lichtenberg (104)
103
atrophie corticale, comitialité séquellaire, syndrome extrapyramidal, lésions
médullaires liées au passage du courant au niveau de la moelle épinière, lésions
de nerfs périphériques avec troubles sensitivo-‐moteurs.
- Atteintes cardio-‐vasculaires: arrêt circulatoire par asystolie ou fibrillation
ventriculaire, contusion myocardique par l'onde de choc, thrombose des artères
coronaires et/ou périphériques, hypovolémie par crush-‐syndrome (oedèmes
extensifs) et éventuellement lésion traumatique associée.
- Atteintes respiratoires: tétanisation de courte durée des muscles respiratoires,
atteinte directe des centres nerveux, rupture bronchique ou pleurale par effet
direct de la foudre, lésion de la membrane alvéolo-‐capillaire lors de l'explosion de
l'air surchauffé (phénomène de blast).
- Atteintes neuro-‐sensorielles: atteinte oculaire par décollement de rétine et
cataracte à dépister systématiquement dans les suites, atteinte auditive par
rupture tympanique, troubles de l'équilibre par atteinte labyrinthique.
- Atteintes musculaires: lyse musculaire extensive sur le trajet du courant avec
nécroses profondes et rhabdomyolyse, ruptures musculaires possibles.
- Atteintes rénales: trois étiologies principales: tubulopathie conséquence de la lyse
musculaire, atteinte parenchymateuse par thrombose artérielle, lésion
traumatique.
- Atteinte cutanée: brûlures de tout niveau.
- Lésions traumatiques dans les suites d'une chute: particulièrement les lésions
crâniennes, rachidiennes et les lésions des ceintures. Toute victime de la foudre
est suspecte de polytraumatisme.
104
PRÉVENTION
Éviter les situations dangereuses telles que: une personne isolée sur un espace
découvert ou se promenant sur un véhicule non protégé (vélo, voiture décapotable...), une
personne s'abritant sous une structure susceptible d'être foudroyée (pylône, arbre dégagé,
sous une tente, un abri métallique non relié au sol...), se déplacer, courir, être pieds écartés,
toucher un objet conducteur pouvant être foudroyé.
Rechercher un abri sûr : un bâtiment protégé par un paratonnerre qui situé sur le
terre, un bâtiment construit en béton armé dont les armatures métalliques sont reliées entre
elles et au sol, une voiture avec une carrosserie en métal sont des endroits sûrs.
relier le mât métallique du bateau, soit à la coque si elle est métallique, soit à une chaîne
métallique
Si aucun abri n'est accessible, adopter la position de sécurité: position accroupie, les
pieds joints, les mains ne touchant pas le sol, la tête rentrée dans les épaules, les bras
entourant les genoux sur lesquels s'appuie le menton. Le corps doit occuper le minimum de
place au sol et ne décrire aucun point saillant.
La position de sécurité (6)
S'il s'agit d'un groupe, les promeneurs doivent se tenir à plus de trois mètres les uns
des autres, afin d'éviter les « ricochets » de la décharge.
105
CONDUITE À TENIR
Dans tous les cas il faut hospitaliser la personne suspecte de foudroiement pour bilan
et surveillance 24-‐48 heures même en l'absence de signe clinique et objectif de
foudroiement.
Les pathologies seront à partir de maintenant présentées suivant la structure de fiche
définie plus haut : caractéristiques/ symptômes/ prévention/ signes de gravité/ traitement.
5.5.1.3
Elles comportent trois syndromes :
Le MAM : Mal Aigu des Montagnes
.
(5), (15), (88), (93), (94)
8 mètres,
verest.
Environ 140 millions de personnes vivent en permanence à des altitudes supérieures
mètres pour leur
travail. Par ailleurs, un grand nombre de personnes gagne la haute altitude dans le cadre de
leurs loisirs (5).
gène sera de
106
Cela provoque une hypoxémie c'est-‐à-‐
musculaire est la première à souffrir de cette hypoxie.
Pression atmosphérique, oxygène disponible et pression artérielle en oxygène en fonction
:
Altitude (mètres) Pression atmosphérique
(mmHg)
Oxygène disponible (%)
Pression artérielle en oxygène (PaO2)
(mmHg) 9000 230 30 8000 265 35 7000 310 40 65 6000 355 45 70 5000 405 50 85 4000 460 60 95 3000 525 70 110 2000 600 80 125 1000 675 90 140 0 760 100 160
ercice.
En moyenne altitude (de 1000 à 2000 mètres) : le sportif ressent un effet sur la
performance maximale, lors des efforts intenses.
En haute altitude (entre 2000 et 5500 mètres)
(hyperventilation et tachycardie) sont ressentis pour des exercices de plus en plus faible
intensité puis au repos (en général vers 3000 mètres, avec une grande variabilité
individuelle).
En très haute altitude (au-‐delà de 5500 mètres), la vie humaine permanente est à
priori impossible. (88)
: augmentation de la ventilation et du rythme cardiaque dans un
premier temps, puis augmentation du nombre de globules rouges pour le transport de
107
-‐6è jour).
Si la baisse de la pression partielle en oxygène est trop importante et trop rapide,
de façon efficace. Il risque alors de faire les frais du mal aigu
des montagnes.
5.5.1.3.1 Le mal aigu des montagnes (MAM)
CARACTÉRISTIQUES
du MAM est très variable selon la sensibilité individuelle, il est
rare en-‐dessous de 2000 mètres
3500m. Son incidence est de 15% à 2000m et de 60% à 4000m.
int de vue ne sont pas
brutalement à 3800m pour 2-‐3 heures).
Les facteurs favorisant sont les m (5), (88), (93)
- La survenue du MAM a été reliée à la réponse ventilatoire ou cardiaque à
-‐à-‐dire à la sensibilité des chémorécepteurs carotidiens au stimulus
hypoxique. Une faible chémosensibilité a été corrélée à une susceptibilité plus
plus bas.
108
- La vitesse de montée est déterminante. Progresser de plus de 500m de dénivelé
par jour, dans les premiers jours passés au-‐delà de 2500m augmente fortement le
risque de MAM.
- Un antécédent de maladie de haute altitude est un facteur de risque.
- : plus on monte haut, plus le risque de
MAM est important.
- Une résidence habituelle à une altitude inférieure à 900 mètres est aussi un
facteur de risque.
- Hommes et femmes sont atteints de la même façon.
- La prévalence du MAM diminue après 50 ans.
- Les sujets obèses et migraineux, surtout avec aura, sont plus sensibles au MAM.
- La
2max) faible, ni à un entraînement physique insuffisant (aucun type
intoxication tabagique.
La physiopathologie du MAM comme celles
Savary et al. (94) présentent ces maladies comme des « »
dont toutes les manifestations sont liées à une rétention hydrique et à des troubles de la
perméabilité que ce soit celle de la barrière hémato-‐encéphalique ou celle de la membrane
alvéolo-‐capillaire.
mie induit une augmentation du débit
sanguin cérébral et donc du volume sanguin cérébral, ce qui élève la pression dans les
vaisseaux cérébraux.
également une augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-‐encéphalique.
109
A.
production et la résorption du liquide cérébrospinal est altéré sont incapables de maintenir
une pression intracrânienne normale et souffrent de MAM, les autres pas.
Des arguments vont dans ce sens : les autopsies et tomodensitométries cérébrales de
répondent bien à la corticothérapie,
SYMPTÔMES
Ils
leur association est caractéristique (88) :
- Céphalées
dans la journée.
- Insomnie (70%).
- Anorexie, nausées (30%).
- Asthénie.
-
-
- Diminution de la diurèse.
110
fréquents, ils traduisent
femmes.
Les symptômes augmentent progressivement, atteignent un maximum entre la 24è
et la 36è heure puis disparaissent en 3 à 4 jours. Leur intensité est supérieure la nuit et le
matin au réveil.
PRÉVENTION
Elle repose sur des règles de progression en altitude, sur le dépistage des sujets à
risque et la prémédication (5), (88), (93).
:
- Ne pas monter trop vite, trop haut.
-
- Ne pas rester trop haut trop longtemps.
Plus précisément : ne pas progresser de plus de 500m de dénivelé par jour au-‐delà
passe les 3000 m. Et il ne faut pas rester trop haut trop
-‐delà de 5500m.
Prévention médicamenteuse :
ex
111
Elle est aussi prescrite chez les sujets ayant un antécédent de MAM sévère.
: un demi-‐comprimé de 250 mg matin et
midi (pas le soir pour éviter une diurèse nocturne), ou un comprimé de 500 mg par jour, les
deux posologies auraient la même efficacité (93).
Le traitement est à
ui agit par quatre
mécanismes (94) :
- Il produit une acidose métabolique par e
-
-
- Il diminue la rétention de fluides par son action diurétique.
À cette dose, les effets désagréables sont des dysesthésies péribuccales et des
extrémités. Ses contre-‐indications sont : premier trimestre de grossesse, antécédents de
coliques néphrétiques. -‐indication, cette
recommandation a récemment été mise en question (94).
-‐indiqué,
on peut utiliser des corticoïdes : la bétaméthasone (célestène®) 4 mg toutes les 12 heures.
SIGNES DE GRAVITÉ
Différents scores
dépend du stade de gravité. Deux scores principaux sont utilisés : le score de Hackett et le
score de Lake Louise (88).
112
Le score de Hackett peut être réalisé par un non médecin (88), (93) :
MAM léger < 4
MAM modéré 4-‐6
MAM sévère > 6
- Maux de tête - - Sensation vertigineuse ou « tête légère »
1 point
- Maux de tête résistant aux antalgiques - Vomissements
2 points
- Essoufflement de repos, fatigue intense - Diminution de la diurèse
3 points
-‐évaluation qui peut être fait
fonctionnel. Voir annexe N°4.
TRAITEMENT
Il dépend du stade du MAM. (88)
- MAM léger : antalgiques simples (paracétamol, ibuprofène), antiémétique en cas
de nausées (dompéridone). amélioration, le sujet peut repartir, mais en
modérant son allure de progression. Si les céphalées sont rebelles aux antalgiques
simples et au repos, le sujet a un MAM modéré.
- MAM modéré : traitement symptomatique
liore.
113
- MAM sévère :
L en
en état de descendre, séance préalable de recompression dans un caisson
hyperbare portable pour améliorer les symptômes et permettre soit la descente
immédiate soit de « patienter » une nuit par exemple, si la descente est
impossible de nuit.
La dexaméthasone 8 mg puis 4mg/6 heures en intraveineux ou
intramusculaire améliore les symptômes pendant 12 heures mais il existe un effet
e 250 et 500 mg 2
fois par jour (soit 2 fois la dose préventive).
La remontée en alt
symptômes, en sachant que la récidive, fréquente, impose un abandon définitif
de la progression.
Un mot sur le caisson hyperbare portable
le malade, il est léger, portable 4,5 Kg. Il fait monter la pression : on peut se sentir à 3200m
disparaître les signes du MAM. Huit coups de pompe par minute permettent de renouveler
ne
du caisson, le bénéfice est de courte durée (quelques heures), délai utilisé pour perdre
Une proposition de fiche pour le MAM est proposée en annexe N°5.
114
5.5.1.3.2
CARACTÉRISTIQUES
Avec
certainement la cause principale des décès dans les expéditions et les treks (88).
- Il peut être fatal, avec un décès dans 44% des cas non traités.
- Il touche des gens jeunes en bonne santé.
- Il existe une grande susceptibilité individuelle.
- Il régresse toujours sous traitement.
ence est estimée
entre 0,5 et 4% lors de séjours de plusieurs jours au-‐delà de 3500m.
63% des cas surviennent dans les trois premiers jours. Un quart des cas survient entre
4 et 10 jours et 10% au-‐delà.
st de 11%, 44% sans traitement (94).
Les facteurs favorisant sont les mêmes que pour le MAM. Par ailleurs, une infection
La physiopathologie lètement élucidée (94).
associé à une vasoconstriction de la circulation pulmonaire (vasoconstriction pulmonaire
Cette vasoconstriction pulmonaire hypox
système nerveux sympathique et : libération exagérée
vasodilatateurs
azote.
115
La rétent
SYMPTÔMES
Au début :
-
- Toux sèche.
- Signes de MAM fréquemment associés (voir plus haut).
:
- Expectoration typique : mousse rosée ou franchement hémoptoïque, plutôt
nocturne.
- Râles pulmonaires.
- Cyanose.
-
douleur thoracique.
Par la dyspnée, la toux, la fièvre, la douleur thoraciqu
contraire.
PRÉVENTION
- Toujours les mêmes règles de progression.
- Pour ce qui est de la prévention médicamenteuse :
L
Les corticoïdes et la nifédipine peuvent être utilisés en préventif (88).
116
SIGNES DE GRAVITÉ
TRAITEMENT
- Le traitement est la redescente la plus précoce possible. 500 à 1000m sont
suffisants pour voir une amélioration franche des symptômes.
- elle ne dispense pas de la
redescente. Du fait de son poids, de son encombrement et de son coût,
À la place :
- Le caisson de recompression portable, dont le fonctionnement est détaillé plus
mptômes de façon
transitoire, le temps de redescendre.
- Au niveau des médicaments utilisables :
Corticoïdes : bétaméthasone (célestène®) : 8mg puis 4mg/6h.
Inhibiteurs calciques : la nifédipine (adalate®) : 10 mg/6 heures, en
surveillant une possible hypotension artérielle.
Inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, vasodilatateurs utilisés
très efficaces de la circulation pulmonaire :
sildénafil (viagra®) : 50 mg × 3/j.
- scension avant plusieurs semaines.
117
5.5.1.3.3
CARACTÉRISTIQUES
écédé par des symptômes
de MAM (5).
Il est rare en dessous de 3000m. Il peut survenir en très haute altitude 6000-‐7000m
rapide. Son incidence est de 1-‐2% au dessus de 4500m.
Les facteurs favorisant sont toujours les mêmes. Souvent les victimes ont dans leurs
antécédents, des signes de maladaptation à la haute altitude : un MAM sévère pour des
La physiopathologie proposée est la même que celle du MAM, voir plus haut p108.
: un vasogénique : augmentation du débit sanguin
cérébral, augmentation de la pression au niveau des capillaires cérébraux et extravasation
de liquide : gonflement des cellules secondaire à une altération
de la pompe Na+/k+.
SYMPTÔMES
Ce
MAM.
Les troubles neurologiques sont au premier plan :
- Hypertension intracrânienne (HTIC) avec céphalées qui ne sont calmées par
aucun antalgique, aggravées par la toux, vomissements en jet.
118
- M
diurne, insomnie nocturne.
- Ataxie cérébelleuse, démarche ébrieuse.
- Troubles de la conscience ; en cas de perte de connaissance, la mort survient dans
60% des cas.
PRÉVENTION
- Toujours les mêmes règles de progression.
- Pour ce qui est de la prévention médicamenteuse la même que pour le
MAM : acétazolamide ou bétaméthasone en cas de contre-‐indication à
SIGNES DE GRAVITÉ
TRAITEMENT
-
- Caisson de recompression portable pour réduire transitoirement les symptômes
et permettre la redescente, ou bien si la descente doit être différée pour diverses
raisons.
- Corticoïdes et acétazolamide le plus rapidement possible.
- Intubation/ventilation si la victime est dans le coma.
-
119
5.5.1.3.4 Le test à
(88) diens à
une faible chémosensibilité a été corrélée à une susceptibilité plus
sque pour adapter la
progression et prescrire un traitement préventif.
Il est recommandé chez les individus se rendant pour la première fois au-‐delà de
3000 mètres, chez les individus ayant un antécédent de MAM.
Le test est réalisé sur bicyclette ergométrique, en quatre phases, chacune de 5
minutes (temps nécessaire pour la stabilisation des paramètres cardiaques et ventilatoires) :
repos normoxie, repos hypoxie, exercice hypoxie et exercice normoxie.
zeux composé de 12%
e est choisi à environ 30% de 2max
(volume maxima
exercice dynamique aérobie maximal).
soutenir un effort intense et prolongé mais
2max, la
de la phase exercice pour atteindre une fréquence cardiaque stable : Fc wh = Fc repos + (Fc
max Fc repos) × 0,3 + 20. La fréquence cardiaque maximale est égale à 220 âge.
Trois paramètres sont mesurés : fréquence cardiaque, ventilation pulmonaire totale
et saturation artérielle en oxygène. Deux paramètres sont calculés : la réponse cardiaque et
la réponse ventilatoire.
: la réponse
cardiaq
Lorsque 2 des 4 premiers paramètres sont en dehors des normes, le sujet est
considéré comme mauvais répondeur et donc à
Une fréquence respiratoire élevée
superficielle peu propice à une bonne ventilation alvéolaire.
120
5.5.1.4 Les pathologies liées au froid
La tempéra diminue de 1°C par 150 mètres de dénivellation.
5.5.1.4.1
(8), (15), (31), (61)
CARACTÉRISTIQUES
thermomètre (à 10 cm de la marge anale) ou
tympan.
-‐à-‐
co :
- Conduction : transfert calorique par contact direct entre deux objets dont la
température est différente, contact de la peau a ;
- Convection rrachant les calories au contact de la peau, elle est
fonction de la vitesse du vent ;
- Radiation : tout corps vivant rayonne et transfert de la chaleur vers
;
- Évaporation
perç
121
provoque, un équipement inadapté, la déshydrata té sont des
facteurs favorisant
Le vent a un pouvoir refroidissant important (61)
es du
Canada et des États-‐
habituellement exprimé sans unité, pour ne pas être confondu avec la température réelle.
idissement
éolien équivaut à la température en °C qui provoquerait, sans vent, le même refroidissement
du corps. On parle de « température ressentie ».
(61) :
Vitesse du vent
(Km/h)
estimation de la vitesse du vent
Température ambiante (°C)
0 -‐5 -‐10
-‐15
-‐20
-‐25
-‐30
-‐35
-‐40
-‐45
10 On sent le vent sur son visage ; les girouettes commencent à tourner.
-‐3 -‐9 -‐15
-‐21
-‐27
-‐33
-‐39
-‐45
-‐51
-‐57
20 Les petits drapeaux flottent. -‐5 -‐12
-‐18
-‐24
-‐30
-‐37
-‐43
-‐49
-‐56
-‐62
30 Les débris de papier sont soulevés ; les grands drapeaux claquent au vent et les petites branches des arbres bougent.
-‐6 -‐13
-‐20
-‐26
-‐33
-‐39
-‐45
-‐52
-‐59
-‐65
40 Les petits arbres commencent à osciller et les grands drapeaux sont déployés et claquent fortement au vent.
-‐7 -‐14
-‐21
-‐27
-‐34
-‐41
-‐48
-‐54
-‐61
-‐68
50 Les grosses branches des arbres bougent ; on entend siffler les lignes électriques et on peut difficilement tenir un parapluie.
-‐8 -‐15
-‐22
-‐29
-‐35
-‐42
-‐49
-‐56
-‐63
-‐69
60 Les arbres penchent et il est difficile de marcher contre le vent.
-‐9 -‐16
-‐23
-‐30
-‐36
-‐43
-‐50
-‐57
-‐64
-‐71
Pour lutter contre le froid, plusieurs réactions naturelles de défense
interviennent (15):
122
- Les frissons fournissent de la chaleur de façon éphémère et peu rentable, ils
peuvent multiplier par six la production de chaleur mais nécessitent beaucoup
rapidement.
- La vasoconstriction périphérique réduit le calibre des vaisseaux et le débit
sanguin au niveau des extrémités.
- Une ouverture de shunts au niveau des poignets et des chevilles permet au sang
risque de gelure augmente mais dans la perspective de sauvegarder les organes
nobles.
SYMPTÔMES
Symptômes en fonction de la température centrale (15) :
- 35-‐37°C : frissons intermittents, conscience conservée.
- 35-‐32°C : frissons permanents, conscience conservée.
- 32-‐28°C : arrêt des frissons, hallucinations, délire et perte de conscience
progressive, rigidité musculaire modérée.
- 28-‐25°C
importante.
- < 25°C : coma, état de mort apparente, arrêt cardiaque par fibrillation
ventriculaire, rigidité musculaire majeure.
:
- L
sont permis.
123
-
ne crevasse, puis se refroidit.
Elles sont de moins bon pronostic. En dessous de 32°C, des troubles de la
coagulation surviennent et rendent le réchauffement très problématique.
ubles de la coagulation ont été définit comme la «
triade létale » du patient traumatisé. Un réchauffement trop rapide peut potentiellement
cardiorespiratoire en cas de température centrale très basse, représente un état stable et
sûr et que le réchauffement mal maît
conduire à une fibrillation ventriculaire. Par ailleurs, le réchauffement de surface pourrait
causer une vasodilatation massive et des chutes de tension importantes rendant la prise en
charge plus difficile (8).
PRÉVENTION Avant toute expédition dans le froid, il faut se préparer au froid de manière
progressive et régulière (31):
- Douche froide le matin, nuit sur le balcon, exercice physique en extérieur et en
tenue légère, vélo sans gants en hiver
-
:
- Chaque couche de vêtement doit fournir chaleur et ventilation sans gêner les
entre les différentes couches est un excellent isolant.
-
moufles aux gants.
- Pri
- Pour les pieds, mettre une paire de chaussette fine, puis placer son pied dans un
grand sac de congélation en faisant attention à ne pas faire de plis (à cause des
124
ampoules), mettre par-‐dessus une grosse paire de chaussettes et enfin les
chaussures. De cette façon, la transpiration ne mouille que la chaussette fine et
ne mouille ni la chaussette extérieure, ni la chaussure et ne transmet pas le froid.
A ceci, ctions volontaires de défense contre le froid (15) :
- Activité musculaire : elle apporte beaucoup de chaleur mais consomme beaucoup
- Augmentation des réserves énergétiques
maintenir la production de chaleur ; il faut des rations d
jour.
- Bonne hydratation
,
muqueuses. De plus la transpiration est en général grande sous plusieurs couches
fréquente, 3 à 4
.
- Augmentation directe de la température centrale par des boissons et des
aliments chauds.
- Protection contre les facteurs de refroidissement : la conduction (éviter le
a convection (coupe-‐vent, abri).
SIGNES DE GRAVITÉ La gravité dépend de la baisse de la température centrale.
Classification en trois stades (8):
- Hypothermie moyenne : entre 35 et 32°C.
- Hypothermie modérée : entre 32 et 28°C.
- Hypothermie sévère : < 28°C.
125
La classification a été révisée pour les patients traumatisés :
- Hypothermie moyenne : entre 36 et 34°C.
- Hypothermie modérée : entre 34 et 32°C.
- Hypothermie sévère : <32°C.
Des troubles de la conscience constituent un signe de gravité.
TRAITEMENT
- Quantifier la température.
- ter les déperditions
- sonne, la
mettre dans son duvet ou sous une couverture de survie.
- Si la personne est consciente, lui faire boire des
- Réchauffement externe directement sur la surface corporelle (remis en cause par
certaines écoles) : par couverture chauffante,
ou encore se mettre nu dans un sac de couchage contre la personne en
hypothermie.
- Pour les victimes plus graves : appeler les secours et prévoir une évacuation
hospitalière.
5.5.1.4.2 Les gelures
(16), (52), (88), (105), (106)
CARACTÉRISTIQUES
126
exposition plus ou moins longue à une température inférieure à 0°C.
: la température extérieure, le
ipement ; mais aussi le tabagisme et surtout
les gelures antérieures.
SYMPTÔMES
La sémiologie associe le plus souvent cyanose et phlyctènes plus ou moins
Les gelures évoluent en trois phases (16) :
- Phase primaire : refroidissement et action du gel (j0)
phase indolore.
En réaction au froid, une vasoconstriction artérielle et veineuse, avec
détournement sanguin par les anastomoses artério-‐veineuses et fermeture des
sphincters pré-‐capillaires, entraîne une diminution du gradient de perfusion capillaire
La mort cellulaire se fait par agression mécanique des cristaux extracellulaires.
Des cristaux se forment dans le milieu extracellulaire augmentant ainsi la pression
cellules se déshydratent et de
dans le secteur extracellulaire cristallise à son tour (52). Ce phénomène de
déshydratation et de recristallisation peut être limité par un réchauffement rapide.
- Phase secondaire : réchauffement et nécrose progressive (j1-‐j2)
127
débute dès le réchauffement et se caractérise par la démarcation de la lésion initiale,
grise, cyanosée, peu sensible au toucher.
Au niveau physio
-‐reperfusion : libération de substances
vasoactives aboutissant en quelques heures à un arrêt complet de la
microcirculation.
- Phase tardive : lésions définitives (j7-‐j45)
Phase lente et progressive qui peut prendre plusieurs semaines : les tissus
revascularisés se réorganisent et se cicatrisent alors que les tissus dévitalisés
évoluent lentement vers la gangrène sèche. Les lésions sont alors irréversibles.
Illustrations de gelures :
ndue des lésions, après le bain (105)
128
Figure 7 : stade 1, pas de lésion initiale.
Figure 8 : stade 2, lésions sur la phalange distale.
Figure 9 : stade 3, lésions sur la phalange intermédiaire.
Figure 10 : stade 4, lésion remontant sur le carpe.
3 stades de la même gelure (52) : au camp de base (A), à 6 semaines (B), à 10 semaines (C)
PRÉVENTION
La prévention passe par un équipement bien adapté :
- Système multicouche de vêtements synthé
amples.
- Utilisation permanente de gants en polaire fine qui permet de préserver des
SIGNES DE GRAVITÉ
Une nouvelle classification des gelures est actuellement utilisée, réalisée après
luation précoces permettant
: la topographie initiale des
129
La topographie initiale des lésions peut être évaluée sur le terrain, la scintigraphie
Nouvelle classification des gelures sévères des extrémités (88) :
Stade I Stade II Stade III Stade IV Extension de la lésion initiale après réchauffement rapide
Absence de lésion initiale
Lésion initiale sur la phalange distale
Lésion initiale sur la phalange intermédiaire et proximale
Lésion initiale sur le carpe/tarse et au-‐dessus
Scintigraphie osseuse à J2
Inutile Hypofixation Zones de non-‐fixation sur les doigts/orteils
Zones de non-‐fixation sur le carpe/tarse
Phlyctènes à J2 Absence de phlyctènes
Phlyctènes translucides
Phlyctènes hémorragiques
Phlyctènes hémorragiques
Pronostic à J2 Pas
Pas de séquelle
Amputation tissulaire Atteinte des phanères
Amputation osseuse digitale Séquelles fonctionnelles
Amputation des membres Séquelles importantes +/-‐ sepsis, voire amputation en urgence
La scintigraphie osseuse au technétium 99 présente une excellente corrélation entre
Risque
de réchauffement rapide (88) :
Extension de la lésion initiale
ion (%)
Main carpe/tarse métacarpe/métatarse phalange proximale phalange intermédiaire phalange distale
100 100 83 39 1
Pied carpe/tarse métacarpe/métatarse phalange proximale phalange intermédiaire phalange distale
100 98 60 23 0
130
TRAITEMENT (16)
Le fondement de la prise en charge initiale un réchauffement rapide et un
traitement vasodilatateur.
Sur le terrain :
À FAIRE :
-
survient : massage, réchauffement actif musculaire.
- Rechausser les pieds gelés rapidement après les avoir réchauffés, avant que
propres moyens.
À NE PAS FAIRE :
- Proscrire les frictions trop agressives (avec de la neige).
- Éviter le garrottage des vêtements et le serrage exagéré des chaussures.
Il doit pouvoir être
effectué en ref
Ensuite, le traitement associe aspirine et buflomédil (Fonzylane®), par voie orale ou
parentérale en fonction du stade de la gelure.
limination
entre tissus nécrosés et tissus sains (j30-‐j45).
131
Évolution gelure (106) :
Scintigraphie osseuse.
Évolution à 6 mois.
À sence de protection des
yeux par des lunettes avec protection latérale, les cornées sont susceptibles de geler.
132
5.5.1.4.3 Onglée et engelure
ONGLÉE (15)
CARACTÉRISTIQUES
revascularisation brutale des doigts
spasme réactionnel se produit à la base de ses doigts et les prive de sang. La levée du
spasme est très douloureuse.
SYMPTÔME : Douleur.
PRÉVENTION : Éviter les changements de température trop brutaux, éviter le contact
avec des objets métalliques.
SIGNES DE GRAVITÉ
TRAITEMENT : Il faut attendre que le spasme se lève, parfois de longues minutes.
(64)
CARACTÉRISTIQUES : engelure
manifestation clinique qui survient en
milieu froid et humide. Le terrain classique est une femme jeune, mince, ayant une
hypersensibilité au froid associée (phénomène de Raynaud et/ou acrocyanose).
SYMPTÔMES : A de macules ou de papules
rouges/violacées prurigineuses, douloureuses,
plus souvent au niveau des orteils,
beaucoup plus rarement au niveau des doigts, du nez, des oreilles, des talons.
PRÉVENTION : Garder les pieds au sec, éviter les chaussures en plastique ou en
caoutchouc, éviter les chaussures trop serrées. Sécher les extrémités, talquer régulièrement
les pieds. Éviter les médicaments vasoconstricteurs (vasoconstricteurs ORL, dérivés de
133
SIGNES DE GRAVITÉ : une pathologie bénigne.
TRAITEMENT : Il peut être mis en place pour certaines personnes chez qui les
engelures récidivent et deviennent très invalidantes : les moniteurs de ski, les pisteurs, les
maraîchers. Seuls les inhibiteurs calciques ont démontré leur efficacité : nifédipine
(adalate®) 20 LP × 3/j. atif comme en préventif du début de
5.5.1.5 Les pathologies liées à la chaleur
Il se défend beaucoup mieux contre le
exceptions aux âges extrêmes de la vie : le nourrisson et le vieillard ont des difficultés à
Deux types de moyen de défense sont distingués :
Les moyens comportementaux :
- tivité physique afin de diminuer la thermogénèse.
- R
-
Les moyens physiologiques :
- Vasodilatation périphérique pour faciliter les échanges de chaleur entre le noyau
- Augmentation de la sudation.
température ambiante. est un mécanisme
134
est le meilleur moyen pour l
la chaleur. La perte hydrique entraînée par la sudation est en partie compensée
par la mise en jeu de mécanisme de régulation du volume sanguin : augmentation
capital
Le phénomène de radiation permet un transfert de chaleur par ondes
électromagnétiques. Le phénomène de conduction permet un échange de chaleur entre
deux surfaces en contact direct. Le phénomène de convection permet un transfert de
trois mécanismes diminuent lorsque la température ambiante
5.5.1.5.1
CARACTÉRISTIQUES
SYMPTÔMES
Ils sont rapidement progressifs (88) :
- Transpiration abondante,
- Anorexie, fatigue, prostration,
- Nausées,
- Céphalées, v
,
- Vomissements, coliques qui précèdent la
- Perte de connaissance, par
- La peau est froide et humide.
135
PRÉVENTION (88)
- Éviter les efforts aux heures les plus chaudes.
- Maintenir une bonne hydratation, qui permet une sudation abondante, dont
boisson fraîche
(10°C), légèrement sucrée (5 à 10 morceaux de sucres par litre), et très
légèrement salée (une pincée de sel par litre). Les urines doivent rester claires, la
peau moite.
- Porter des vêtements amples, légers, bien aérés et de couleur claire.
- Se protéger la tête avec un chapeau ou une casquette de couleur claire.
- Se dévêtir dès que la transpiration apparaît sur la peau.
SIGNES DE GRAVITÉ
Une température corporelle supérieure à 40°C, des troubles de la conscience et une
impossibilité de boire sont des facteurs de gravité.
TRAITEMENT :
- Soustraire la per , la mettre au repos, au frais, à
- Mettre la personne en décubitus, jambes surélevées, cela entraîne une
récupération de conscience. Mettre la personne en position latérale de sécurité
en cas de vomissements.
- Favoriser
- Dimin
- Surtout réhydrater.
136
5.5.1.5.2 Le coup de chaleur hyperthermique
(14), (51), (88)
CARACTÉRISTIQUES
en charge de façon précoce. Il correspond à une faillite des mécanismes de
thermorégulation et se traduit par un symptôme essentiel ation.
Deux types de coup de chaleur sont à distinguer (51) :
- : aux âges extrêmes de la vie, chez des
chronique qui altère la thermorégulation.
- : chez des individus jeunes, en bonne santé, lors
fréquemment retrouvés une surmotivation, une compétition, un enjeu de
sélection fai
Physiopathologie (14). Tout effort physique intense et prolongé accroît la
mécanismes de thermolyse s
La thermolyse se fait par vasodilatation périphérique, augmentation du débit sanguin
cutané et sudation. La chaleur est transférée du noyau vers la peau. Elle est éliminée surtout
permet (ambiance fraîche, air faiblement humide, vent).
Le coup de chaleur hyp l y a rupture de cet équilibre.
137
réflexe splanchnique et cutanée destinée à conserver une volémie efficace et à protéger les
organes nobles. Cette vasoconstriction périphérique entrave le transfert de chaleur du
noyau vers la périphérie, et augmente la température corporelle.
Cet équilibre peut aussi être rompu par des médicaments, des pathologies
chroniques (voir plus bas), une infection même banale qui augmente le niveau basal de la
température centrale.
À partir de 42°C, des anomalies de fonctionnement apparaissent au niveau cellulaire,
à produire les protéines spécifiques sensées les protéger de la
chaleur. Conséquences : altérations des tissus nerveux, myocardiques, musculaires,
hépatiques, rénaux, troubles de la coagulation soit dysfonction multiorganique.
Facteurs favorisant la s hyperthermique (51) :
- Environnement : température supérieure à 20°C, une hygrométrie supérieure à
transpiration et donc la capacité de refroidissement.
- Tenue vestimentaire inadaptée : imperméable qui entrave les échanges
thermiques ou trop chaude.
-
- Utilisation de produits stimulants : caféine, amphétamines, cannabis, alcool.
- Médicaments interférant avec la thermorégulation, via une augmentation de
production de chaleur (tricycliques), une diminution de soif (neuroleptiques), une
diminution de transpiration (anti-‐histaminiques et anti-‐cholinergiques).
- Pathologies chroniques interférant avec la thermorégulation (diabète, cirrhose,
obésité).
SYMPTÔMES
Le coup de chaleur hyperthermique associe une température supérieure à 40°C, un
138
Le début est généralement brutal avec perte de connaissance, parfois des
mouvements convulsifs.
Dans 20% des cas, il existe une phase de prodromes, souvent négligée, les
symptôm : asthénie, crampes musculaires, céphalées, vertiges,
vomissements, diarrhées. La température monte au-‐dessus de 40°C, pouvant dépasser 43°C.
La peau est chaude et sèche.
Les principales atteintes sont (14) :
- Neurologiques (toujours) : troubles de la conscience, désorientation, agitation,
parfois crises convulsives généralisées.
- Cardiovasculaires (toujours) : hypotension et tachycardie, avec risque de
décompensation cardio-‐vasculaire.
- Musculaires
variable.
- Troubles de la coagulation : ils sont très fréquents et constituent un critère de
gravité, une coagulation intravasculaire disséminée CIVD (les protéines coagulent
au-‐dessus de 41-‐42°C) va se manifester sous forme de purpura, hématomes ou
saignements divers.
- Hépatiques : dysfonction hépatique grave dans 10% des cas.
- Rénales : atteinte rénale fonctionnelle liée à la déshydratation, possible nécrose
tubulaire par état de choc, rhabdomyolyse, acidose métabolique (acide lactique),
CIVD.
PRÉVENTION
éviter les efforts aux moments de la journée les plus chauds, assurer une bonne hydratation,
porter des vêtements adaptés et se protéger la tête (88).
139
SIGNES DE GRAVITÉ
Le coup de chaleur est une urgence médicale et sa prise en charge doit être
entreprise dans les plus brefs délais.
TRAITEMENT
À FAIRE :
-
vêtements.
-
corporelle avec des linges humides tièdes.
-
aisselles, aines), tout en massant vigoureusement la peau pour contrer la
vasoconstriction.
- ation
de la chaleur efficace.
- La placer en position latérale de sécurité si elle est inconsciente.
- Appeler les secours.
Le coup de chaleur nécessite une hospitalisation en unité de soins intensifs pour
assurer refroidissement, bilan et soutien des défailla
À NE PAS FAIRE :
-
- thermostat » qui est déréglé
mais la thermolyse qui est défaillante.
140
5.5.1.6
au sol en montagne vient du rayonnement solaire direct, du
rayonnement diffusé par le ciel et de la réflexion des rayons ultra-‐violets (UV) sur le sol (88).
solaire direct varie de façon importante en fonction :
- : le rayonnement est maximal entre 10 et 14 heures.
- De la saison
- De la latitude en région tropicale où le
rayonnement est perpendiculaire à la surface de la Terre.
- : une grande partie des UVB est absorbée lors de leur passage dans
300 mètres.
uageuse la situation
varie : certains nuages (altocumulus), aissent passer
(cirrus).
UV sont réfléchis par la neige ou la glace.
5.5.1.6.1 Erythème actinique ou « coup de soleil »
(88), (100)
CARACTÉRISTIQUES
La peau est la première barrière protectrice contr
me :
141
kératinocytes, mélanocytes et cellules de Langherans, sont toutes sensibles aux UV.
aux
kératinocytes voisins. Ces deux mécanismes permettent de protéger la peau des
par les UV.
Le coup de soleil est une réaction pathologique aiguë consécutive à une exposition
froid et le vent, dessèche la superficie de la peau : le rôle de barrière aux UV de la couche
Des médicaments peuvent être phototoxiques : le coup de soleil est plus rapide et
plus grave. Il faut se méfier des anti-‐inflammatoires non stéroïdiens per os et en gel, des
cyclines et des quinolones.
SYMPTÔMES
On distingue quatre degrés de coups de soleil (100) :
- 1er degré : érythème rose pale, disparaissant en un à trois jours, sans
desquamation, ni pigmentation.
- 2è degré : érythème rouge vif, légèrement douloureux, disparaissant en trois
jours, avec une légère desquamation laissant une pigmentation transitoire.
- 3e degré
une pigmentation durable.
- 4e degré : érythème bulleux correspondant à une brûlure du deuxième degré,
évoluant vers une intense desquamation sans pigmentation secondaire, pouvant
142
PRÉVENTION (88)
- Éviter toute exposition solaire non indispensable, en particulier aux heures
chaudes.
- Adapter sa tenue vestimentaire : vêtements couvrants, gants pour protéger le
dos des mains, col haut, foulard ou saharienne pour la nuque, casquettes à larges
bords, protège-‐nez en très haute altitude, sur la neige et la glace.
- Utiliser des photoprotecteurs externes : écrans solaires.
Les écrans solaires à coefficient de protection inférieur à 30 protègent contre
Il
ndice supérieur à 30 et
plutôt 50.
et renouveler toutes les deux-‐trois
heures. Appliquer des quantités suffisantes. Ne pas oublier les parties
proéminentes : les oreilles, le nez, le haut du crâne.
SIGNES DE GRAVITÉ
tat général
avec fièvre à 40°C, vertiges, nausées, céphalées.
TRAITEMENT (100)
- Suspendre toute nouvelle exposition.
- Refroidir la peau avec des compresses humides froides.
- Appliquer un corps gras.
- Antalgiques si besoin.
- Pour les coups de soleil de degré 2 ou 3, un corticoïde local est st
- En , d (1 à 2 gr/j) peut être pris pendant quelques
jours pour limi .
- En cas de coup de soleil de degré 4, brûlure du 2è degré, il faut utiliser des
pansements gras stériles.
143
5.5.1.6.2 Ophtalmie des neiges
(88)
CARACTÉRISTIQUES
par
les UV, des couches superficielles de la e
SYMPTÔMES
Ils : douleur intense à type de
brûlures, de sensation de corps étrangers, de verre pilé, non soulagée par la fermeture des
paupières, larmoiement, photophobie, spasmes des paupières.
SIGNES DE GRAVITÉ
loureuse mais habituellement non grave sauf si la
brûlure est profonde avec cicatrice résiduelle ou en cas de surinfection.
PRÉVENTION
En prévention, il faut porter des lunettes capables de filtrer les UV, labellisées
protection 4 (100% des UV), avec des verres épais incassables, des verres foncés (verres
bruns pour la protection contre les UV et la restitution des contrastes, verres verts pour la
protection contre les UV et la restitution des couleurs, verres jaunes pour le brouillard), des
verres réfléchissants, des protections latérales, en emporter plusieurs paires de rechange.
TRAITEMENT
- A pendant au moins 24-‐48 heures.
- Pommade cicatrisante à base de vitamine A, 3 fois/j.
- Un collyre anesthésique (ex : oxybuprocaïne) peut être utilisé de façon ponctuelle
pour écarter les paupières et appliquer la pommade. Son utilisation ne doit pas
être répétée même si le soulagement est très net, ça risquerait de retarder la
cicatrisation voire de provoquer des ulcérations de la cornée.
- Apaiser la douleur en posant des sachets de thé tiédis sur les paupières.
- Aspirine.
144
5.5.2 MER
Le mal de mer
La noyade
Les maladies liées la chaleur
Les envenimations et morsures par animaux marins
5.5.2.1 Le mal de mer
(26), (70), (45)
CARACTÉRISTIQUES (26)
Le mal de mer s'intègre dans le cadre plus large du mal des transports dans lequel on
retrouve aussi le mal de l'air, le mal de voiture, le mal de train, le mal de l'espace.
Il s'agit d'une réaction normale de l'organisme à la perception du mouvement,
lorsque les divers récepteurs (visuels, vestibulaires et propriocepteurs pour les muscles,
tendons et couches profondes de la peau) sont en conflit quant à l'interprétation des
mouvements du corps. Le mal de mer est la difficulté du cerveau à intégrer les informations
contradictoires provenant des différents organes assurant en temps normal l'équilibre. Il est
induit lorsque le type de mouvement diffère de ce que le corps a déjà connu, en l'absence du
mouvement attendu.
L'incidence du mal de mer varie selon l'importance du stimulus et la susceptibilité du
sujet. Le mal de mer touche rarement les enfants de moins de 2 ans, il semble plus répandu
chez les 3-‐12 ans et diminue graduellement avec l'âge. Il atteint davantage la femme que
l'homme (sex ratio 1,7:1).
La susceptibilité d'une personne tend à être stable et persistante, et n'est pas
diminuée suite à des expositions répétées.
Parmi les caractéristiques physiques importantes du stimulus il faut noter la
145
SYMPTÔMES
Au début s'installe un malaise général, un désintérêt de l'entourage, une somnolence
et des bâillements.
Surviennent ensuite nausées, sensations de vertiges, anxiété, vomissements.
PRÉVENTION (70)
- Éviter de rester confiné à l'intérieur.
- Ne pas prendre de repas copieux si les conditions de mer provoquent des
embardées, mais ne pas avoir non plus l'estomac vide.
- Diminuer les stimulations contradictoires en s'allongeant près du centre de gravité
du navire et en fermant les yeux.
- Choisir de regarder l'horizon.
- Prendre la barre pour mieux anticiper et intégrer le mouvement du bateau.
- Éviter les odeurs nauséabondes (gasoil).
- .
Prévention médicamenteuse :
Les médicaments doivent être pris avant l'exposition, en règle générale ils sont
beaucoup moins efficaces lorsqu'ils sont pris après l'apparition des symptômes.
- Des antihistaminiques : dimenhydrinate (mercalm®, nausicalm®), leur principal
effet secondaire est une possible somnolence.
- Le timbre de scopolamine (scopoderm TTS®) : il est à appliquer sur la peau,
derrière l'oreille, au moins 8 heures avant d'embarquer, à remplacer toutes les 72
heures si besoin. Ses principaux effets secondaires sont: troubles visuels,
sécheresse buccale, somnolence, risque de diminution de la vigilance. Il faut
toujours se laver les mains après s'être appliqué le timbre pour éviter tout contact
du médicament avec la conjonctive qui, le cas échéant dilate la pupille et brouille
la vision. Il est contre-‐indiqué en cas de glaucome, d'obstruction urinaire ou
146
d'hypersensibilité. Ce serait le traitement le plus efficace (45) mais nécessite une
prescription médicale.
Sont aussi utilisées:
- L'homéopathie avec la cocculine®.
- L'acupuncture avec le bracelet « sea-‐band », bracelet anti-‐nauséeux: acupression
par massage du point d'acupuncture P6 du poignet.
SIGNES DE GRAVITÉ
Les vomissements font la gravité du mal de mer par la déshydratation qu'ils peuvent
induire.
CONDUITE À TENIR (26), (70)
- Il faut positionner l'équipier en sécurité près du centre de gravité du navire.
- L'allonger avec un seau à proximité.
- Lui proposer un traitement contre les nausées et les vomissements sous forme de
comprimés sublinguaux (ex : dompéridone orodispersible) ou de suppositoire de
préférence.
- Veiller à ce qu'il ne se déshydrate pas en lui faisant boire de petites quantités
d'eau sucrée régulièrement.
- Éviter le refroidissement en le couvrant éventuellement avec une couverture de
survie.
Avec le temps, le sujet tend à montrer des signes d'adaptation (« pied marin »). Dans
la plupart des cas cette adaptation survient dans les deux ou trois jours, 5% des personnes ne
peuvent toutefois pas s'adapter. Le retour dans un milieu plus stable, par exemple sur la terre
ferme, peut déclencher une exacerbation des symptômes, généralement brève.
147
5.5.2.2 La noyade
(2), (70), (89), (90), (99)
Enquête NOYADES 2009, InVS (99)
Les noyades accidentelles entraînent plus de 500 décès chaque année en France.
particulier neurologiques.
e (InVS) a recensé
-‐
de secours organisés, sur la période du 1er juin au 30 septembre 2009.
de Samu-‐Smur, aux Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage (les
CROSS) et à la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM).
Le q
et transmis à SEPIA-‐Santé au plus tard dans les trois jours
suivant la noyade. SEPIA-‐
épidémiologie, biostatistiques et santé-‐environnement.
De nombreux intervenants
de Secours (SDIS), Samu-‐Smur, maîtres nageurs sauveteurs, gendarmerie, brigade fluviale,
police nationale, CROSS, SNSM, m
différents qui ont été cadrés dans leurs réponses par le questionnaire à questions fermées
(voir annexe N°6).
-‐
austivité a été recherchée par la consultation quotidienne de la presse régionale,
par des relances auprès des services de secours, par la comparaison systématique avec les
données des années précédentes.
148
isation ont été dénombrées. Elles
se répartissent en :
- 1366 noyades accidentelles dont 462 décès soit 34% de décès
- 243 noyades intentionnelles (suicide, tentative de suicide, agression) dont 169
décès
-
Répartition des 1366 noyades accidentelles selon le lieu :
- 782 (57,2%) ont lieu en mer, dont
715 (52,3%) dans la bande des 300 mètres
67 (4,9%) au-‐delà de la bande des 300 mètres
-
- 143 (10,5%) ont lieu en
- 239 (17,5%) ont lieu en piscine (privée familiale, privée à usage collectif,
publique)
-
149
Répartition des décès selon le lieu :
- 41% des décès (188/462) ont lieu en mer ; proportion de décès de 24% (188/782),
c'est-‐à-‐ cas de noyade en mer, on a 24% de risque de décéder.
169 décès dans la bande des 300 mètres; proportion de décès de 24%
(169/715).
19 décès au-‐delà de la bande des 300 mètres ; proportion de décès de 28%
(19/67).
- ; proportion de décès de 64%
(97/151).
- ; proportion de décès de 66%
(95/143).
- 12% des décès (54/462) ont lieu en piscine avec des proportions de décès
différents en fonction du type de piscine, de la présence ou non de surveillants.
lus importante.
150
des cas. Les autres activités indiquées ont été : le bateau 5%, la pêche 3%, la plongée avec
bouteille 2% ou en apnée 2%, ou encore le surf, le canoë-‐kayak, le plongeon etc.
Tous les âges ont été concernés, de 2 mois et demi à 97 ans, avec une médiane de 36
ans, de 14% chez les 6-‐12 ans, de 25% chez les 13-‐19 ans, et croît ensuite pour atteindre 47%
chez les 65 ans et plus.
À noter une prédominance masculine chez les victimes ; avec un
pourcentage de décès plus important chez les hommes.
Dans les victimes de noyades, 52% étaient des résidents habituels du département de
la noyade, 40% étaient des touristes français, 8% étaient des touristes étrangers.
Dans les circonstances de survenue des noyades accidentelles, on retrouve la notion
265 cas, de pathologies diverses : 282 malaises, 77 malaises cardiaques, 12 malaises vagaux,
30 épilepsies, 33 hydrocutions, 20 problème de digestion. A côté de ça, un manque de
surveillance est rapporté dans 158 cas, et le fait de ne pas savoir nager dans 217 cas.
Plusieurs circonstances étant possibles pour une même noyade.
Fiche noyade
CARACTÉRISTIQUES
151
La plupart du temps, la noyade à une incapacité à
Survie en eau froide (89) :
u (°C) Période avant épuisement ou perte de connaissance
Période de survie
0,25 Moins de 15 minutes Moins de 15 à 45 minutes
0,25 à 5 15 à 30 minutes 30 à 90 minutes
5 à 10 30 à 60 minutes 1 à 3 heures
10 à 15 1 à 2 heures 1 à 6 heures
15 à 20 2 à 7 heures 2 à 40 heures
20 à 25 2 à 12 heures 3 heures à indéfinie
+ de 25 indéfinie indéfinie
SYMPTÔMES
Quatre stades de noyade sont définis :
- Stade 1
paniqué mais conscient et la respiration est efficace.
- Stade 2 : hypoxie ou petite noyade
inhalation. Le sujet est toujours conscient, il a des troubles respiratoires avec
encombrement des voies aériennes, il tousse, il crache, il est plus ou moins
cyanosé.
152
- Stade 3 : grande hypoxie ou grande noyade
avec un encombrement broncho-‐pulmonaire important.
- Stade 4 : anoxie : présence
coma, des troubles respiratoires avec apnée et cyanose, des troubles cardio-‐
état est instable, danger
PRÉVENTION
Sur les plages (90) :
-
interdites ou dangereuses, choisir les zones de baignade surveillées.
- Se renseigner sur la nature des vagues, des courants et des marées.
- Toujours respecter les consignes de sécurité signalées par les drapeaux de
baignade :
Drapeau rouge : baignade interdite. Cette interdiction provient souvent des
conditions météorologiques : vents violents, orages, grosses vagues.
Drapeau orange : mise en garde. La baignade est dangereuse mais elle reste
surveillée et autorisée.
Drapeau vert : baignade autorisée, absence de danger particulier.
-
- Ne pas surestimer sa condition physique.
-
- Rester vigilant dans les vagues.
- En cas de danger imprévu pendant la baignade, ne pas lutter contre le courant
r.
- Pour les enfants : leur apprendre à nager le plus rapidement possible, les équiper
de brassards adaptés au poids, à la taille et
153
Sur un bateau (70) :
-
- Faire attention lors des passages du navire
- ».
-
inadaptées.
- Porter un gilet de sauvetage, un harnais de sécurité accroché à la ligne de vie.
- Protéger le pourtour du bateau pour les enfants.
-
non de courant, toujours mettre une échelle pour remonter à bord.
Pour les loisirs nautiques (90) :
- Pratiquer son activité dans les zones autorisées.
- Ne jamais partir seul.
-
-
-
- Ne pas consom
Pour la pêche à pied (2)
- -‐
heure près.
- Impérativement quitter son lieu de pêche une heure au plus tard après la
à remonter.
-
les courants sont les plus forts.
- Ne surtout pas porter de bottes qui plombent si elles se remplissent.
154
SIGNES DE GRAVITÉ
ui fait la gravité.
CONDUITE À TENIR (70)
:
- Rassurer, sécher la personne, lui proposer une boisson chaude.
En cas de gêne respiratoire :
- Prévenir les secours rapidement.
- la protéger avec une couverture isotherme.
- La positionner en position demi-‐assise, ne rien lui donner à boire.
- la positionner en PLS.
- Surveiller sa température corporelle.
-‐respiratoire :
- Prévenir immédiatement les secours.
- Pratiquer massage cardiaque et ventilation par bouche-‐à-‐
Illustration (2)
Le lendemain de la rédaction de cette partie, le 9 septembre 2010, trois femmes
âgées de 56, 78 et 79 ans se sont noyées dans la baie de Locquirec, dans le Finistère Nord.
Parties à la pêche aux coques au milieu de la baie, connaissant le lieu, elles ont été piégées
par la montée des eaux et emportées par le courant à l'embouchure de la rivière Le Douron.
Jour de grande marée avec un coefficient de 115, à marée montante la rivière devient de
155
Le lendemain, 10 septembre 2010, à Plougonvelin à la pointe du Finistère, un homme
Donc quatre décès par noyade en deux jours, dans le Finistère, en période de grandes
marées. Trois femmes âgées de plus de 55 ans, un homme jeune de 30 ans, tous les quatre
résidents du Finistère, tous les quatre pratiquant la pêche à pied, activité pratiquée au
À côté de ces issues tragiques, plusieurs sauvetages ont été efficaces avec de
nombreux témoignages dans la presse locale, qui en a profité pour rappeler les conseils
élémentaires en cas de pêche à pied (voir plus haut).
5.5.2.3 L en mer
CARACTÉRISTIQUES
En mer, la perte de ch :
conduction, convection, radiation et évaporation.
déperditions thermiques par conduction, à température
égale, s 25 fois plus conducteur
Les facteurs favorisant : le vent
équipement inadapté, la déshydratation, la
: frissons,
vasoconstriction périphérique, shunts au niveau des poignets et des chevilles, diminution de
la température centrale.
156
SYMPTÔMES
PRÉVENTION
Les principes restent les mêmes :
-
une veste adaptée pour protéger du vent et des embruns. Privilégier les
vêtements synthétiques qui évacuent mieux la sueur. Ne pas porter de vêtements
trop serrés qui gêneraient la circulation du sang.
- Bien protéger la tête et le cou au niveau desquels la déperdition thermique est
importante.
- Bien protéger les extrémités : mains, oreilles, nez.
- Avoir une alimentation suffisante pour maintenir la production de chaleur.
-
- Éviter les boissons alcoolisées.
- En cas de baignade, ne pas attendre de frissonner pour rentrer à bord et utiliser
SIGNES DE GRAVITÉ
Des troubles de la conscience constituent un signe de gravité.
TRAITEMENT
- Quantifier la température.
-
157
- Retirer ses
dans une cabine, dans son duvet avec une couverture de survie.
- Lui faire boire des boissons chaudes si son état de conscience le permet.
- n avis médical.
5.5.2.4 Prendre un avis médical en mer
(70) Le Centre de Consultation Médical Maritime (CCMM) est actif 24 heures/24. En
appelant, le navigateur entre en contact avec le SAMU de Toulouse dont une partie est
Sur tous les océans il est possible de joindre le
CCMM.
Si une évacuation est jugée nécessaire, le CCMM travaille avec les CROSS qui
nécessitant.
Plusieurs moyens de communications sont possibles :
Pour les communications proches de la côte :
- La VHF, radio qui utilise de très hautes fréquences, est utile à moins de 40 miles
de la côte (1 mile équivaut à 1,609 Km, donc 40 miles sont équivalents à 64 Km)
ou encore pour joindre un bateau à proximité.
- Le GSM téléphone portable, permet de joindre le CROSS de la zone de navigation.
Pour les communications longues distances :
- La téléphonie iridium et le système Inmarsat passent par des satellites
géostationnaires. Ces moyens offrent une couverture mondiale.
- La BLU (Bande Latérale Unique) est un système radio longue distance.
158
5.5.2.5
C n montagne : insolation, coup de chaleur
hyperthermique et coups de soleil.
Les caractéristiques, les symptômes, les moyens de prévention, les signes de gravité
et les traitements seront les mêmes.
5.5.2.6 Les envenimations et morsures par animaux marins
La faune marine, qui est pourtant riche en espèces particulièrement toxiques, est
beaucoup plus rarement incriminée en raison d'une exposition négligeable des humains par
rapport à la faune terrestre.
Parmi les animaux venimeux aquatiques, on distingue :
- Les invertébrés :
Spongiaires ou éponges
Cnidaires : méduses, anémones, coraux
Mollusques : cônes, pieuvres
Échinodermes : oursins, étoiles de mer, concombres de mer
- Les poissons, dont les plus importants sont les raies, les vives et les poissons-‐
scorpions.
- Les serpents de mer.
À côté de ces animaux venimeux, il existe les gros animaux aquatiques dangereux tels
que les requins.
Ne seront détaillés : la méduse, et un poisson venimeux : la vive,
fréquemment rencontrés
159
5.5.2.6.1 es méduses
(7), (46), (81), (107), (108)
CARACTÉRISTIQUES
Les méduses sont des cnidaires, présents sur terre depuis mille millions d'années. Les
cnidaires regroupent plus de 10 000 espèces dont une centaine est dangereuse pour
l'homme. Ils sont représentés par les méduses (forme libre), les anémones et les coraux
(formes fixées). Carnivores, ils ont un corps en forme de « sac » qui délimite la cavité
gastrique dont la bouche, unique orifice, est tournée vers le haut chez les formes fixées
(formes polypes: anémones, coraux) et vers le bas chez les formes libres (méduses). La
bouche est entourée de nombreux tentacules qui interviennent dans la capture des proies
(46).
L'appareil venimeux des méduses est constitué par le cnidocyte, cellule sensorielle et
sécrétrice qui renferme l'appareil vulnérant: le cnidocyste
filament urticant (46).
:
(a) (b)
160
(a) : La capsule est une vésicule remplie d'un liquide toxique, fermée par un opercule,
elle contient le filament urticant. Le filament urticant est un tube creux, enroulé en spirale à
l'intérieur de la capsule, sa base est large armée de crochets et se prolonge par une partie
filiforme enroulée autour d'elle.
(b) : En cas d'effleurement, la cellule sensorielle déclenche une ouverture brutale, le
filament jaillit comme un ressort en injectant le venin, les crochets déchirent les tissus de la
victime et maintiennent le filament dans la plaie.
Il peut exister plus de 100 000 cnidocystes/cm sur un tentacule de méduse. Tous les
donc inoffensifs.
Le type de méduses rencontrées varie selon les côtes. Les méduses
muscles suffisamment puissants pour être totalement libres de leurs mouvements, elles
dérivent en fonctions des courants et des vents.
Pelagia noctiluca (107)
La Pelagia noctiluca est la principale
méduse du littoral français susceptible
immédiatement hyperalgiques à type de
décharges électriques. Elle prolifère
presque exclusivement en Méditerranée. En
50 ans, elle ne serait venue que deux fois
sur les côtes bretonnes.
161
Physalia physalis (7)
Rhizostome (108)
Chironex fleckeri (109)
Une autre méduse plus redoutable arrive parfois sur
les côtes atlantiques : la physalie. Ses tentacules
peuvent atteindre 30 mètres, elle inflige de sévères
lésions cutanées. Elle flotte au-‐dessus de la mer
grâce à un flotteur rempli de gaz, elle a une forme
la Galère
». Quand elle arrive sur
les côtes, ce qui est rare, il faut fermer les plages. Le
nageur, en raison de la douleur, fait des
Début été 2010, les côtes du Finistère Sud et du
rhizostomes. Elles mesurent en général de 30 à
60 cm de diamètre mais peuvent atteindre un
buccaux, eux-‐mêmes divisés en deux, soit huit
lobes.
162
régulièrement
Elle laisse une brûlure à type de
contre elle
un sérum antivenimeux.
TOXICITÉ
SYMPTÔMES
La clinique est uniforme mais de gravité variable.
- Douleur violente et irradiante au point de contact.
- Inflammation, démangeaisons et urticaire.
- Empreintes tentaculaires des méduses typiques: éruptions rouges et linéaires,
avec possible nécrose et cicatrice ultérieure.
- Signes généraux possibles : digestifs (nausées, vomissements, douleurs
abdominales, diarrhées), fièvre, insuffisance cardio-‐circulatoire et respiratoire,
possible réaction anaphylactique et décès.
PRÉVENTION
- Re
- Les cnidocystes restent stables même sur une méduse morte ou desséchée, ainsi
décharger leur venin. Il ne faut donc toucher ni les méduses mortes ni les
tentacules détachés (81).
163
SIGNES DE GRAVITÉ
- Des piqûres multiples sont plus graves.
- Risque de noyade en cas de panique ou de malaise lié à la douleur, lorsque la
piqûre survient en mer.
- Signes généraux.
- Réaction anaphylactique.
TRAITEMENT (7), (46)
À FAIRE :
- Retirer les tentacules (à la pince).
- au de mer pour éliminer les cnidocystes
non déchargés.
- Du sable sec peut être appliqué mais sans frotter, pour piéger les tentacules,
- t 30-‐90 minutes pour inactiver le
venin et développer un effet anesthésique.
-
technique de pression immobilisation.
- Antiseptique, antalgiques si besoin.
- Pour Chironex fleckeri, il existe un anti-‐venin.
À NE PAS FAIRE :
- motique (eau douce/
stes.
- Ne pas frotter pour éviter de décharger les cnidocystes.
164
5.5.2.6.2 s vives
(7), (46), (110)
CARACTÉRISTIQUES
Les vives sont fréquentes en Méditerranée, dans l'Atlantique Est et la Mer du Nord.
Elles sont enfouies dans le sable et ne laissent apparaître que le sommet de leur tête et leur
première nageoire dorsale comprenant 5 à 7 épines venimeuses. Elles se tiennent près des
côtes au printemps et l'été, plus au large l'hiver. Ce sont des poissons agressifs qui se
tiennent toujours aux aguets et s'élancent vers la menace présumée. Leur corps s'arc-‐boute
au moindre contact mettant en extension leurs épines dorsales (7).
L'appareil venimeux des vives est constitué de deux épines operculaires et des épines
de la première nageoire dorsale, toutes creusées de sillons dans lesquels sont logées les
glandes à venin. L'érection des épines de la nageoire dorsale est produite par une paire de
muscles bilatéraux, les vives possèdent une deuxième nageoire dorsale, postérieure, molle et
très longue (46).
(110)
TOXICITÉ
La composition du venin des vives n'est pas complètement élucidée: enzymes,
histamine, nombreux peptides et une grosse protéine : la dracotoxine qui est toxique pour
les hématies et perturbe l'activité électrique des nerfs.
165
SYMPTÔMES
- Douleur instantanée, très intense, elle augmente pendant 30 minutes à une heure
et diffuse rapidement dans tout le membre piqué.
-
ultérieurement possibilité d'évolution en escarre.
- Des signes généraux sont possibles.
- Sans traitement, la douleur peut durer plusieurs jours. Des séquelles à type
d'hyperesthésie peuvent se voir jusqu'à six mois après l'accident.
PRÉVENTION
pas de mesures de prévention spécifiques.
Même mort ce poisson reste dangereux, donc éviter de manipuler des vives mêmes
mortes.
SIGNES DE GRAVITÉ
Le danger imminent est lié non pas au venin injecté mais à l'impotence fonctionnelle
qu'il entraîne lors du bain, la douleur violente peut être syncopale et entraîner le décès par
noyade.
TRAITEMENT
- Le venin de la vive est thermolabile
approcher une source chaude.
-
- Antalgiques, prophylaxie anti-‐tétanique, antibiotiques si besoin, excision des
zones nécrosées si besoin.
Illustration
En remplacement à Guidel, commune de bord de mer dans le Morbihan, je suis
166
Olivia Q. piqué
utes de la piqûre
;
ses constantes sont bonnes, elle est vagale, pâle, en sueurs. Le point de piqûre situé au
®.
(111)
par rapport aux paresthésies, les piqûres
localisées. Ils ont confirmé comme dit ci-‐dessus que les paresthésies pouvaient diffuser à
constituaient pas un critère de gravité. Ils ont confirmé la conduite à tenir : eau chaude et
antiseptique, choc thermique en alternant eau chaude et glace, antalgiques, surveillance de
traiter par céphalosporines de 3è génération ou bactrim® (cotrimoxazole).
À une heure de la piqûre, avec eau chaude, antiseptique et paracétamol, la douleur a
167
5.5.3
La noyade
Les
La leptospirose
5.5.3.1 La noyade
La noyade a été détaillée plus haut dans la partie consacrée aux pathologies en mer.
Les symptômes, la prévention, les signes de gravité et la conduite à tenir restent les
mêmes.
proportion de décès est très importante : elle est de 64%, 95 décès sur 143 noyades dans
).
Est-‐ ce que
? Est-‐ce que les gens sont moins méfiants en
? Est-‐
? Est-‐ce la présence des postes de secours sur les plages qui permet de réduire cette
proportion de décès ? Est-‐
loca ?
Rappel des règles de prévention de base (90) :
- Pratiquer son activité dans les zones autorisées.
- Ne jamais partir seul.
-
- rmer sur les conditions météorologiques avant de partir.
-
-
168
-‐kayak pour remonter ou descendre une rivière. Le
loueur donnera ses conse
Pour la pratique des rivières (28) :
Une rivière est cotée de 1 à 6 suivant le niveau de difficulté à naviguer. La navigation
en classe 3 et 4 est difficile sans être extrême
difficultés.
Des référentiels
des rivières en précisant les dangers, les obstacles. Ils donnent des indications, il faut garder
les
Mickaël DC. décrit les (28) :
- Les coincements
et les plus dangereux. Si on est à la nage , il ne faut pas
chercher à se redresser, on risque de se coincer le pied dans une branche ou sous
un rocher et de rester bloqué.
- Les rappels : on les trouve au pied de seu
rapide), de digues, de barrages. «
-‐
-‐dessous, tu tombes sur un caillou ; soit
» Les rappels
barrage, si bien que les corps entraînés dans un rappel tournent inlassablement à
169
encordée peut intervenir pour le sauver. Les rappels dépendent du débit de la
risques de rappel. À partir de 20 cm
en largeur de rappel, on considère que le rappel est dangereux.
- Les siphons
dans des blocs de roche ou encore des digues crevées, ils présentent un risque
gouttières dans lesquelles on peut être aspiré et se retrouver coincé. «
; soit le tunnel est plus large que toi, soit tu es plus large,
avec la force du courant, tu vas faire bouchon quelque part. »
- Les branches, les arbres : ils peuvent créer des bouchons en travers du cours
« En Bretagne, les
»
- Obstacles divers : « ns son kayak,
plein de tiges de
... ça peut être une portière de voiture
»
5.5.3.2 L
othermie
170
5.5.3.3 L
Comme dans les deux milieux précédents : montagne et mer, on retrouve
le coup de chaleur et les coups de soleil traités ci-‐dessus.
Les caractéristiques, symptômes, mesures de prévention, signes de gravité et
conduite à tenir restent les mêmes.
5.5.3.4 La leptospirose
(55)
CARACTÉRISTIQUES
La leptospirose est une infection bactérienne due aux leptospires, des bactéries
ex
douce et les sols boueux.
La leptospirose sévit sur tous les continents. En France, son incidence varie selon les
régions, la moyenne nationale est de 0,5 cas pour 100 000 habitants.
La leptospirose peut toucher deux populations différentes :
- Certains professionnels
-‐pêche, les pisciculteurs, les égoutiers, les
éboueurs ainsi que les éleveurs, les vétérinaires et les employés des abattoirs.
Et ce qui nous intéresse plus ici :
- Les personnes pratiquant des loisirs nautiques en eau douce : baignade, canoë,
171
Le succès croissant de ces sports nautiques et la généralisation de la vaccination aux
largement supérieure à celle associée à des expositions professionnelles.
Le réservoir des lept
souris, ragondins), des hérissons, des chauves-‐
comme les bovins surtout, les chevaux ou les porcs et aussi les animaux domestiques comme
les chiens.
Les animaux infectés éliminent les leptospires par leurs urines, souillant ainsi le
milieu extérieur (eaux, sols).
La contamination peut être directe par morsure par exemple, mais elle est le plus
souvent indirecte. Les leptospires présents dans le mil
par les muqueuses intactes comme la conjonctive, la muqueuse nasopharyngée ou les
de plaies cutanées.
SYMPTÔMES
La leptospirose a une présentation clinique extrêmement polymorphe et son degré
-‐grippal à une
défaillance hépatique ou multiviscérale avec une mortalité de 4 à 10%.
t silencieuse, elle dure de 5 à 14 jours.
Les formes bénignes représentent 85 à 90% des cas. Elles évoluent en deux temps :
30 jours.
n syndrome infectieux et algique : fièvre, frissons,
céphalées, myalgies intenses plus particulièrement au niveau des mollets et qui sont
réveillées par la palpation des masses musculaires.
172
Les atteintes viscérales sont inconstantes, elles apparaissent à partir du troisième
:
- Atteinte hépatique: ictère.
- Atteinte rénale : complication la plus sérieuse et principale cause de mortalité.
- Atteinte neurologique : syndrome méningé.
- Atteinte oculaire : suffusion conjonctivale, hémorragie conjonctivale, possible
uvéite.
- Atteinte cardiaque : myocardite aigue avec troubles de la conduction et/ou du
rythme.
- Atteinte pulmonaire : pneumopathie.
- Manifestations hémorragiques : très fréquentes, le plus souvent au niveau du
tractus respiratoire, digestif, rénal ou génital.
Le diagnostic se fait par la mise en évidence de leptospires dans le sang, le liquide
céphalo-‐ rachidien, les urines et par la sérologie.
PRÉVENTION
Mesures collectives :
- Vaccination du bétail et des animaux domestiques (chiens) pour diminuer le
réservoir de la leptospirose.
-
- Déshumidification par aération des lieux clos.
- Dératisation.
Mesures individuelles pour les professionnels :
- Chimioprophylaxie par doxycycline (200mg per os par semaine), en cas
- Vaccination
us les
deux ans, non remboursé par la sécurité sociale.
173
SIGNES DE GRAVITÉ
Ce sont les atteintes viscérales.
TRAITEMENT
Le traitement est médicamenteux : un traitement antibiotique ; pénicilline G
(Extencilline®) en première intention pendant au moins huit jours, les pénicillines A sont
aussi efficaces, et e llergie doxycycline ou macrolides sont des alternatives.
Traitement symptomatique des défaillances viscérales en milieu spécialisé.
174
5.5.4 LA FAUNE ET LA FLORE
5.5.4.1 La faune, envenimations et morsures par animaux terrestres
L'envenimation correspond à l'ensemble des manifestations locales et générales
induites par la pénétration dans l'organisme d'une substance toxique produite par un animal
venimeux. C'est à différencier de l'intoxication: manifestations secondaires à l'ingestion de
toxines présentes dans la chair ou les viscères de certains animaux.
L'animal venimeux actif dispose d'une glande spécialisée et d'un appareil vulnérant
capable d'injecter son contenu. L'animal venimeux passif possède également une glande
élaborant un venin, mais sans dispositif susceptible de l'inoculer, c'est donc par contact ou
éventuellement par ingestion et contact muqueux que l'envenimation peut survenir (19).
Les animaux venimeux appartiennent à tous les groupes zoologiques. Ils se
rencontrent dans tous les milieux et sous toutes les latitudes sur terre comme dans les mers.
Ils sont toutefois plus fréquents et dangereux dans les régions tropicales.
Les animaux terrestres venimeux (27) :
- Les reptiles: deux familles sont principalement concernées, les Vipéridés et les
Elapidés.
- Les arachnides : araignées, scorpions et tiques.
- Les insectes : hyménoptères (abeilles, bourdons ; guêpes, frelons ; fourmis) et
lépidoptères (papillons et chenilles).
- Les amphibiens (grenouilles, crapauds, salamandres, tritons).
175
5.5.4.1.1 Les reptiles
2900 espèces de serpents terrestres sont décrites (63). Voici les chiffres de
e de la Santé (OMS) de mai 2010 (69). Ces chiffres sont très
certainement sous-‐ où les morsures de
serpents sont fréquentes, les systèmes de santé ne disposent pas des infrastructures pour
de décès surviennent hors du système de santé et ne sont pas notifiés.
- 5 millions de morsures de serpents chaque année dans le monde
-
- au moins 100 000 décès
- environ 300 000 amputations et incapacités définitives.
La plupart des cas surviennent en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.
Les morsures de serpents constituent des évènements rares dans les pays tempérés,
30 morts par an en Europe (74).
En France métropolitaine, deux cas de figure se présentent : les envenimations par
animaux autochtones et les envenimations par les nouveaux animaux de compagnie (NAC).
Les envenimations par les serpents autochtones
(20), (23), (27), (63), (74), (112), (113)
CARACTÉRISTIQUES
Les serpents venimeux en France métropolitaine ne sont représentés que par quatre
espèces toutes rattachées à la famille des Vipéridés (27) : vipères aspic, péliade, basque et
176
Les vipères ont une tête bien dégagée, triangulaire, nettement distincte du corps. Le
la vipère a une pupille verticale.
Seules les vipères aspic et pé îner des envenimations
pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
La vipère aspic (112)
(113)
La vipère péliade (112)
(113)
La vipère péliade est un serpent des régions froides, on la trouve dans le Nord de la France
et dans le Massif Central en altitude.
la vipère la plus représentée en France. Elle a
besoin de soleil et de températures clémentes, on la
trouve au sud de la Loire.
177
en France métropolitaine, est évaluée à 3,5 cas pour 100 000 habitants, soit environ 2 000
morsures par an, dont la moitié concerne des enfants (74). Un décès par an pour certains
(23), de 0 à 3 p ) ou encore moins de 10 décès par an selon les sources (74).
Plus du tiers des morsures ne co
inférieurs, parfois aux extrémités supérieures ou au visage chez les enfants.
TOXICITÉ
Le venin est une sécrétion glandulaire injectée par un appareil spécialisé formé de
crochets, de nombre, formes, positions variées selon les espèces ; il peut aussi être craché à
distance (serpents cracheurs), mais pas en ce qui concerne les serpents autochtones de
France métropolitaine.
précédente.
propriétés elles aussi nombreuses et variées, qui diffèrent en fonction des espèces. Elles
provoquent lyse et dysfonctionnement cellulaire :
- Neurotoxicité qui par différents mécanismes aboutit à des paralysies
musculaires ;
- Troubles de la coagulation, les venins peuvent être pro ou anticoagulants ;
- Lyse des membranes cellulaires avec hémolyse, myolyse, lyse du tissu conjonctif.
Les toxines sont immunogènes, ce sont elles que vise le sérum anti-‐venin.
La morsure ne dure que quelques dixièmes de seconde.
178
-‐à-‐dire sans
injection de venin, on ne constate alors que les traces de crochets
cm ou un seul point pour les spécimens qui ont perdu un crochet, sans autre signe local.
Dans les autres cas, il y a injection de venin.
bactérienne (surtout anaérobie) de la salive du serpent mais aussi des pratiques
Les manifestations générales sont surtout déclenchées par les toxines à tropisme
neurologique, musculaire et/ou cardiaque.
Dès la morsure, le venin commence à détruire les tissus environnant et déclenche
une thrombose extensive le long des axes vasculaires.
SYMPTÔMES :
- La douleur est immédiate, intense, elle irradie vers la racine du membre.
-
- La nécrose est progressive, elle débu
- : troubles digestifs, fièvre, dyspnée,
des paires crâniennes. Les signes neurologiques apparaissent 4 à 12 heures après la morsure.
sont rapportés
d
179
PRÉVENTION
-
sensible aux vibrations.
- Il est recommandé de porter des chaussures fermées ou des bottes, des
pantalons longs
de feuilles, paille, pierres).
- Face à un serpent, reculer lentement, ne pas faire de gestes brusques.
- Se ivité du venin persiste après leur
mort.
SIGNES DE GRAVITÉ
Gradation clinique des morsures et envenimations vipérines en France métropolitaine (23) :
Grades
Appellation
Signes et symptômes
0
Pas
imation
Marque des crochets
; pas de réaction locale
I
Mineure
Signes locaux Absence de signes généraux
II
Modérée
III
Sévère
le tronc et/ou signes généraux
sévères
- Grade 0 : consultation médicale, antibiotiques si besoin.
- Grade I : hospitalisation au moins 24 heures, traitement de confort.
- Grade II : antivenin.
- Grade III : antivenin.
180
En France métropolitaine, 15 à 20% des grades I vont se transformer en grades II, soit
rapidement après la morsure, soit 6 à 16 heures après la morsure.
aggravation : une diarrhée et une hypotension artérielle résistant au remplissage.
Les grades III sont des grades II qui ont évolué durant plusieurs heures sans
traitement spécifique, des complications multiples apparaissent avec possible détresse
polyviscérale (insuffisance rénale organique soit atteinte glomérulaire par toxicité directe du
venin, soit atteinte tubulaire secondaire à une rhabdomyolyse ou une CIVD
Facteurs aggravant :
- Âge que
- Terrain : tares viscérales préexistantes, femmes enceintes.
- Type de morsure : morsures multiples (plus de deux), localisation intravasculaire
ou intéressant des zones très vascularisées comme la face.
- Quantité de venin injectée : variab
dernière morsure, ce sont des données inconnues en pratique.
CONDUITE À TENIR-‐ TRAITEMENT (20), (27)
Sur place :
À FAIRE :
- Allonger la victime, toute activité motrice est susceptible de favoriser la diffusion
du venin.
- Appeler les secours.
181
- Lui ôter ses bijoux ou autres trop serrés, tenter de la calmer.
- Contention du membre mordu. Le venin diffuse par voie lymphatique et
Le bandage doit être ajusté mais non serré, les pouls artériels distaux doivent être
perçus.
-
- Évacuation vers un centre médicalisé systématique car la gradation de
urgences.
À NE PAS FAIRE :
-
envenimé.
-
venin et les tissus, et les risques de surinfection et de nécrose.
Traitement médical :
- Lavage et désinfection de la plaie.
- Prophylaxie antitétanique.
- Antibiothérapie en cas de plaie souillée.
- Traitement antalgique.
- Traitement symptomatique des complications générales.
- Immunothérapie antivenimeuse pour les envenimations de grade II et III.
Si le patient est en grade 0, une surveillance de 4 heures aux urgences est proposée
ion vers un grade I, une transformation tardive
é avec nos vipères européennes (27).
Le moindre signe local implique une cotation en grade I, une hospitalisation de 24
182
:
bien toléré, il est à base de protéines hétérologues avec risque de réaction allergique et
nécessité de surveillance.
de la vipère aspic, la vipère péliade et la vipère ammodyte des Balkans.
Il est utilisé en intraveineux
la victime mais de la qualité et de la quantité de venin injecté. La posologie est donc la
même pour les enfants et pour les adultes. Une seule perfusion est en général suffisante, en
cas de persistance des signes cliniques une 2è voire une 3è dose peuvent être administrées 4
heures après la précédente.
te qui a développé ce concept en 1894 : la neutralisation des
inoculations répétées de faibles doses de venin détoxifié (63).
É :
- Détention des serpents.
- Récolte du venin
-
- Extraction du sérum
- Purification.
183
Les envenimations par des serpents exotiques en France
(21), (23), (25), (63)
Les « Nouveaux Animaux de Compagnie », hénomène qui prend de
on peut se procurer
même cadre, pas de rencontre fortuite dans la nature mais plutôt morsure dans le cadre
en France métropolitaine entre 1 ou 2 cas p Le siège de la
morsure est la main dans 90% des cas, lors du nettoyage de la cage, de soins vétérinaires ou
de prélèvement de venin.
ent sévères car
les serpents détenus en captivité appartiennent généralement à des espèces dangereuses.
Les serpents importés appartiennent à toutes les familles : les vipéridés donneront un
syndrome vipérin comme décrit ci-‐dessus en cas de morsure, les élapidés donneront un
symptômes neurologiques précurseurs (paresthésies, parésies locales puis atteignant les
nerfs crâniens) et une paralysie des muscles striés notamment thoraciques avec un arrêt
respiratoire qui peut survenir en quelques heures (21).
cause.
Il existe une insuffisance du circuit de soins concernant la prise en charge de ces
patients. Les limites retrouvées sont une méconnaissance de ce type de pathologie, un
périmés ou
lité et
184
e des Sérums Antivenimeux (BSA) (25).
Il
Vétérinaires nécessaire pour la détention de certains animaux). Ils mettent en commun des
sérums antivenimeux.
spèce) ou
polyvalents (dirigés contre les venins de plusieurs espèces) dont le rapport bénéfice/risque a
La BSA a aussi pour objectif de recenser les espèces venimeuses en France et les cas
Les sérums antivenimeux sont gérés par une pharmacie hospitalière en partenariat
représentant du ministère de
nergie, du Développement durable et de la Mer. Un décret de 2004 impose
que les sérums antivenimeux ayant une AMM ou u
prescrits, dispensés et administrés en milieu hospitalier. Une convention entre les CHU
Ces deux pharmacies hospitalières ne dispensent les sérums antivenimeux au service
on est
Au niveau du financement, quinze muséums, vivariums, éleveurs capacitaires et deux
laboratoires de recherche (un public, un privé) cotisent à la BSA. Leurs cotisations et une
185
Actuellement, la BSA dispose de trois sérums antivenimeux répondant aux critères de
Une difficulté
tivenins
186
5.5.4.1.2 Les arachnides : araignées, scorpions et tiques
La classe des arachnides est définie par la présence de 4 paires de pattes
Elle regroupe les araignées, les scorpions et les acariens.
Les araignées
Près de 40
véritablement dan
À
venimeux : deux glandes à venin produisant les sécrétions toxiques, reliées à un organe
leurs chélicères sont suffisamment puissantes pour transpercer la peau humaine, ce qui
Leur appareil venimeux a un rôle essentiellement alimentaire : il sert à immobiliser la
proie puis à la prédigérer, rarement il sert de défense (85).
La plupart des araignées et la totalité
ant ou en
posant la main dessus (85).
France et qui nécessitent une prise en charge médicale : le latrodectisme du à la veuve noire
et le loxoscélisme du aux araignées du genre Loxosceles.
Les envenimations secondaires aux autres araignées autochtones ne nécessitent
187
Veuve noire et latrodectisme
(74), (75), (85), (114)
CARACTÉRISTIQUES
ares en France : seulement une trentaine de cas (dont
25 en Corse) ont été rapportés par le centre anti-‐poisons de Marseille en 20 ans (74).
Latrodectus tredecimguttatus, Malmignatte de Corse (114)
TOXICITÉ
Le venin de la veuve noire est neurotoxique.
SYMPTÔMES (85), (75)
La morsure est quasiment indolore et passe la plupart du temps inaperçue.
Des signes locaux modérés apparaissent
des deux points de pénétration des chélicères, une nécrose modérée est possible.
En quelques dizaines de minutes des signes généraux spectaculaires apparaissent :
2cm, avec un abdomen volumineux de
couleur sombre marqué par 13 points
rouges. La femelle est 5 fois plus grande que
le mâle avec des chélicères plus puissantes
capables de traverser la peau humaine, elle
seule est véritablement dangereuse (85).
188
- Symptôme dominant : des contractures musculaires hyperalgiques au niveau de
- Signes neurovégétatifs : troubles de la pression artérielle, de la fréquence
cardiaque, de la température corporelle.
- Signes neuropsychiatriques
- Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhées.
- Signes cutanés ect variable.
Les complications sont possibles surtout chez les patients très jeunes, âgés ou
débilités. Les cas mortels sont exceptionnels avec une seule observation médicalement
décrite en Europe depuis un demi-‐siècle (85). Les symptômes régressent et disparaissent en
1 à 3 semaines, laissant la personne très affaiblie pendant plusieurs semaines.
PRÉVENTION
Dans les régions concernées
bois.
TRAITEMENT
Le traitement est symptomatique :
- Soins locaux, antalgiques, benzodiazépine myorelaxante et anxiolytique, si besoin
un rappel antitétanique et une antibiothérapie.
- Le gluconate de calcium en intraveineux supprime les contractures musculaires.
:
actures
musculaires douloureuses associées à des variations de pression artérielle et de
température, penser à une envenimation par veuve noire.
189
Araignées du genre Loxosceles et loxocélisme
(83), (85), (115)
CARACTÉRISTIQUES
est présente dans le Sud de la France :
Loxosceles rufescens (115)
TOXICITÉ
Le venin de Loxosceles rufescens possède une activité nécrosante.
SYMPTÔMES (83)
Là encore, la morsure est peu douloureuse, survenant classiquement pendant le
sommeil ou
- Réaction inflammatoire la plupart du temps spontanément résolutive en 2 à 3
jours.
- Parfois, une douleur locale apparaît et la lésion cutanée prend un aspect
caractéristique de « triade rouge, blanc, bleu » avec un halo érythémateux
entourant une zone ischémique claire centrée par une nécrose bleutée (voir
araignées, de 5 à 20 mm,
ubiquistes, sédentaires et anthropophiles.
Elles sont attirées par la chaleur et sont
fréquemment retrouvées dans les maisons,
cachées dans les endroits sombres et secs
(chaussures, armoires, literie) (85).
190
photos). Des signes généraux peuvent être présents à type de syndrome pseudo-‐
grippal.
- Et parfois, préférentiellement lorsque la morsure est située dans des zones riches
- Une atteinte systémique grave et imprévisible est possible (loxoscélisme cutanéo-‐
rapportée que sur le continent américain, elle peut dans de
rares cas aboutir au décès.
a: deuxième jour après la morsure : placard inflammatoire de la face interne de la cuisse
aspect typique
« rouge, blanc, bleu ».
b m de diamètre. (83)
C. Pernet dans son article (83)
en France métropolitaine, très évocateur de loxoscélisme
à priori une première dans la littérature médicale.
rarement fait en pratique.
Ils ont retenu le diagnostic de loxoscélisme cutané sur un faisceau d :
191
différentiels écartés.
PRÉVENTION
Pas de mesure de prévention
zones à risque.
SIGNES DE GRAVITÉ
TRAITEMENT
:
- Immobilisation et élévation du membre atteint pour
nécrose.
- G mation et la diffusion du venin.
- Soins locaux, antalgiques, prophylaxie antitétanique, antibiothérapie par cyclines
-‐inflammatoire qui réduirait la
nécrose.
- Un sérum antivenin est disponible en Amérique du Sud mais pas en France, il est
- Parfois une nécrosectomie chirurgicale est nécessaire après stabilisation des
lésions, c'est-‐à-‐dire 3 à 4 semaines minimum.
Le loxoscélisme est donc une cause rare de nécrose cutanée profonde à évoquer
dans le Sud de la France.
192
Les scorpions
(18), (22), (27), (35), (36), (49), (74), (116)
CARACTÉRISTIQUES
-‐Orient, en
Inde, en Amérique du sud et en Amérique centrale.
Il existe environ 1 500 espèces de scorpions dont une trentaine véritablement
En France, cinq espèces de scorpions sont présentes: un représentant de la famille
des buthidés : le scorpion jaune (Buthus occitanus) ; et quatre représentants de la famille des
Chactidae : trois petits scorpions noirs (Euscopius flavicaudis, Euscorpius italicus, Euscorpius
carpathicus) et le très rare scorpion aveugle des Pyrénées (Belisarius xambeui).
Buthus occitanus (116)
homme, en tout cas ne pouvant entraîner
la mort en France. Le seul dont la piqûre est à considérer avec prudence est le Buthus
occitanus
est considéré comme un scorpion dangereux au Maroc avec plusieurs envenimations graves
s de toxines, pas assez de soleil et de
chaleur (27).
193
Les piqûres de scorpions se voient en Provence et en Languedoc (27).
De 1973 à 1994 inclus, 601 envenimations par Euscorpus, 36 par Buthus et 339 par un
scorpion non identifié ont été notifiées au centre antipoison de Marseille, soit 976
envenimations en 22 ans
Il y a dix centres antipoison en France, celui de Marseille couvre le sud de la France, la
zone où on trouve des scorpions.
En 2001, le centre antipoison de Lilles rapporte 8 cas de piqûres de scorpion à partir
de
Bénin, Grèce et Maroc). Les piqûres survenues dans le Nord ont eu lieu chez un employé
originaire du Gabon. Il y a eu 5 envenimations se limitant à des signes locaux (18).
Pour mettre ces chiffres en perspective : aux États-‐Unis, le nom
chaque année par les centres antipoison pour piqûre de scorpion est compris entre 15 000
et 16 000. Au Mexique, plus de 200 000 piqûres par an sont suspectées au début des années
1990 (22). Au Maroc, entre 2001 et 2008, 190 296 piqûres de scorpion ont été recensées
(36).
r scorpions sont en général accidentelles, lorsque
s
TOXICITÉ
venin incluse dans le
telson, denier anneau de la queue du scorpion. Elle contient deux glandes accolées pourvues
194
un orifice de sortie. La vésicule contenant l
en contrôlant cette
expulsion (49).
Le venin des scorpions possède des neurotoxines actives sur les cellules nerveuses et
musculaires. Le venin des scorpions présents en France est pratiquement dépourvu
SYMPTÔMES
La piqûre de scorpion peut être sèche, c'est-‐à-‐dire sans injection de venin.
- envenimation, dans 90% des cas, la clinique se résume à
une douleur : douleur intense à type de brûlure ou de broiement.
-
profuses, tremblements, nausées, agitation, poussée tensionnelle, tachycardie,
nausées, signes qui ne sont parfois que la conséq
(74).
-
généralisée grave avec troubles respiratoires, perturbations cardiovasculaires et
troubles neuromusculaires avec une évolution fatale dans 30% des cas.
localisées ou systémiques modérées évoluent spontanément vers une guérison rapide. On
consid
plus en jeu.
195
PRÉVENTION
- Éviter de surprendre ou d'agresser un scorpion.
- Éviter de marcher pieds nus et de coucher à même le sol.
- Porter des chaussures fermées, à retourner systématiquement le matin au réveil
avant de les enfiler.
- Faire une inspection visuelle avant de s'installer quelque part.
- Secouer sacs de couchage, vêtements, chaussures, draps de bain avant de les
utiliser.
- Ne jamais introduire les mains nues dans les crevasses de rocher, les vieilles
souches ou autres orifices borgnes.
SIGNES DE GRAVITÉ
-‐jacente.
TRAITEMENT
Le traitement est symptomatique : antiseptique, antalgique, prophylaxie
antitétanique. Prise en charge en soins intensifs pour les formes graves.
Une fois fixées, les toxines de scorpions ne peuvent plus être délogées de leur site de
sur lesquels le sérum anti-‐ ffet (27), (35).
196
Les tiques
(27), (37), (62), (81), (117)
CARACTÉRISTIQUES
Les
ns montagneuses dépassant 1200m (81).
Les trois quarts des maladies liées aux morsures de tiques surviennent entre mai et
octobre.
s mortes au
antérieures, elle grimpe ensuite le long du corps pour se trouver une zone protégée type
creux poplité, aine, nombril, aisselle, oreille ou nuque. Une fois installée, elle mord pour se
nourrir du sang de son hôte (37).
Ixodes ricinus (117)
TOXICITÉ
Certaines espèces possèdent dans leur salive des neurotoxines pouvant entraîner une
paralysie ascendante à tique.
Cette pathologie toxique est une envenimation, elle est à différencier des pathologies
197
infectieuses dont les tiques sont vectrices, la principale étant la maladie de Lyme.
La maladie de Lyme peut survenir lorsque la tique qui mord est infectée par une
bactérie du genre Borrelia. Cette bactéri
de fixation de la tique est long. Il est admis que la tique infestée contamine après une
eint 100% passé 72h de fixation (37).
SYMPTÔMES
La paralysie ascendante à tique (27).
2 à 7 jours après la fixation de la tique, en général au niveau de la nuque ou derrière les
oreilles, apparaissent des prodromes à type malaise, irritabilité, paresthésies des extrémités.
24 heures plus tard, apparaît un engourdissement des extrémités et de la face. Surviennent
ensuite des difficultés à la marche, puis une paralysie ascendante des membres inférieurs,
qui peut atteindre les muscles respiratoires en 2 à 3 jours.
La maladie de Lyme évolue en trois phases :
- Phase primaire après la morsure de tique. Un
érythème chronique migrant apparaît dans 30 à 50% des cas, il disparaît
spontanément en quelques semaines.
- Phase secondaire : quelques jours à quelques semaines après la phase primaire, la
bactérie dissémine par voie sanguine, elle peut provoquer des complications
cutanées, oculaires, articulaires, nerveuses ou cardiaques.
- Phase tertiaire
traitement.
PRÉVENTION
- Marcher au milieu des chemins, éviter le contact avec les branches basses.
- Porter des vêtements couvrants, des chaussures fermées et un chapeau, porter
198
des vêtements clairs sur lesquels les tiques sont plus facilement repérées.
- Des répulsifs existent contre les tiques, ce sont les mêmes que pour les
moustiques, utilisés sur la peau ou sur les vêtements.
Le DEET (diéthylméthylbezamide) est utilisé à la concentration de 50% chez les
adultes, 30% chez les enfants, il est utilisable chez la femme enceinte pendant les
2è et 3è trimestres de grossesse à 20% (62). Pour être efficace contre les tiques, il
faut en appliquer toutes les deux heures.
: dix heures, et contrairement au
DEET, elle est sans odeur, sans consistance huileuse et elle ne détériore pas les
objets en plastique (montres, montures de lunettes) (62).
Ces répulsifs sont à appliquer par-‐dessus la crème solaire.
- Effectuer une inspection complète et minutieuse du corps à la recherche de
SIGNES DE GRAVITÉ
TRAITEMENT
À FAIRE :
- Si une tique est repérée, il faut la retirer au plus vite.
- Le Tire-‐tic® est à privilégier, il faut attraper le corps de la tique le plus près
possible de la peau, exercer 2-‐3 rotations de droite à gauche, extraire la tique en
est fixée.
199
Emploi du Tire-‐tic® (37)
- eau, en
tirant droit sans mouvement de torsion et sans appuyer trop fort pour ne pas
comprimer le corps de la tique et provoquer un reflux de salive vers la peau de
- Désinfection.
- Vérification de la vaccination antitétanique.
À NE PAS FAIRE :
- Ne p
À
on des tiques et la
symptomatologie régresse en quelques heures.
La maladie de Lyme se traite par antibiotique : une bétalactamine ou une cycline.
200
5.5.4.1.3 Les insectes : hyménoptères et lépidoptères
Chez les insectes, deux ordres peuvent être nuisibles pour l : les
hyménoptères et les lépidoptères.
Les hyménoptères
(27), (32), (48), (58), (74), (118)
CARACTÉRISTIQUES
considérées comme la forme b 48).
Chez les hyménoptères, on distingue cinq familles, dont deux seulement vont nous
en France
métropolitaine :
- La famille des apidés : abeilles et bourdons.
- La famille des vespidés : guêpes et frelons.
Avant de les détailler, un mot sur la famille des formicidés, les fourmis. Ce sont aussi
des hyménoptères, elles injectent leurs venins soit par un aiguillon soit après morsure de
leurs mandibules. Leurs venins contiennent des enzymes proches de celles des abeilles ou
des guêpes, mais ils peuvent avoir en plus des propriétés hémolytiques et cytotoxiques. Il
existe des espèces très agressives et dangereuses en Australie, en Afrique tropicale et en
Amérique de Sud, pas en Europe. En Europe
éruption papuleuse, vésiculeuse ou pustuleuse, parfois nécrotique, hypoesthésiante puis
hyperalgique (74).
trois parties : tête, t
201
Les abeilles et les bourdons ont
Abeille (118) Bourdon (118)
Les guêpes et les frelons ont un abdomen jaune rayé ou taché de noir, fusiforme et
séparé du thorax par un rétrécissement marqué. Ils peuvent piquer plusieurs fois.
Guêpe (118) Frelon (118)
TOXICITÉ
Le venin est
souvent une activité histaminolibératrice. Ces molécules ont une activité toxique directe
disti
202
SYMPTÔMES
En cas de piqûre, trois réactions sont possibles (58), (27) :
- Une réaction locale.
- Une réaction toxique.
- Une réaction allergique.
La réaction locale. En cas de piqûre unique, les quantités de venin injectées sont
minimes et les symptômes sont généralement bénins : douleur immédiate, érythème et
traitement les symptômes régressent spontanément en moins de 24 heures.
Attention, même en dehors de tout contexte allergique, une piqûre unique peut
tuer r
asphyxie.
La réaction toxique. Elle survient en cas de piqûres multiples. La gravité est liée au
nombre de piqûres. Plus il y a de piqûres, plus il y a de venin et il y a alors diffusion
systémique. La morbidité et la mortalité lors des piqûres massives (> 30 piqûres de guêpes
it
(58).
diffus), vomissements, hypotension voire choc vasoplégique. Les toxines ont une toxicité
organique propre (foie, reins, muscles, nerfs périphériques). Les organes sont confrontés à
rénale, rhabdomyolys
La réaction allergique. Elle va de la réaction allergique locale au choc anaphylactique.
Elle ne dépend absolument pas de la dose de venin injectée. Les premières manifestations
203
surviennent habit
retardées de plusieurs heures sont possibles.
Rappel sur le mécanisme de la réaction allergique. À la première piqûre, le venin
ues fixées sur les mastocytes. À la
deuxième piqûre, les antigènes se couplent aux IgE fixées et déclenchent une dégranulation
de la vasodilatation cutanée, bronchocons
PRÉVENTION (32)
- É
- É :
- Éviter de porter des vêtements de couleurs vives qui pourraient ressembler à
celles des fleurs. Porter des chaussures fermées et des vêtements à manches
longues.
-
- Éviter le voisinage des ruches, des nids.
- Éviter de rester à proximités de poubelles.
- Si un insecte tourne autour de vous, essayer de rester calme et éviter les gestes
brusques.
-
- En cas de réaction anaphylactique antérieure, toujours avoir à portée de main de
-‐injectables, par exemple Anapen® qui a
Anahelp® à conserver dans une glacière). Ils sont remboursés par la sécurité
sociale. I
-
continuer au moment où
204
SIGNES DE GRAVITÉ
-
pour surveillance, quels que soient les symptômes.
- Toute piqûre buccale ou pharyngée impose immédiatement le recours à un
médecin.
- Une réaction allergique généralisée doit faire consulter.
CONDUITE À TENIR/TRAITEMENT
En cas de simple réaction locale :
À FAIRE
-
- (en
glissant parallèlement à la surface de la peau).
- Retirer les bagues en cas de piqûre à la main.
- Appliquer une source de chaud (cigarette incandescente par exemple) puis une
source de froid (glace, eau froide).
- Désinfecter.
- Vérifier la vaccination antitétanique.
- Traitement local par pansements alcoolisés, antalgiques, antihistaminiques,
À NE PAS FAIRE
- Ne pas utiliser de pincette qui pourrait faire éclater les glandes à venin et libérer
encore plus de venin.
En cas de réaction toxique :
La prise en charge se fait en milieu spécialisé.
205
Les lépidoptères : papillons et chenilles
Les papillons
Un mot rapide sur les papillons qui en France métropolitaine et en Europe ne
es sont limitées à quelques régions tropicales
période de pullulation. Il possède sur son abdomen des fléchettes creuses et barbelées
(50 000 fléchettes par millimètre carré de revêtement abdominal). Son venin est irritant,
vasodilatateur et allergisant. Il provoque un prurit intense, associé à une éruption cutanée
papuleuse et vésiculeuse qui peut durer dix jours. La prise en charge consiste en un rinçage à
e et un traitement symptomatique (27).
Les chenilles
CARACTÉRISTIQUES
Les chenilles
tuer en Amérique du Sud (au Brésil la létalité due aux chenilles a été estimée de trois à six
fois à celle qui est due aux morsures de serpents (48)) ; en France elles sont principalement à
processionnaires, trois principalement sont
responsables des érucismes : la processionnaire du pin très présente dans les pinèdes du
sud-‐ouest et sur le pourtour méditerranéen, la processionnaire du chêne et le bombyx cul-‐
brun.
Les chenilles processionnaires vivent en groupe, elles créent de grands nids, sortes de
-‐
206
poils
septembre.
(1) (2)
(1) Nids de chenilles processionnaires de pin (119)
(2) Chenilles processionnaires au s encore leurs poils urticants
(120)
TOXICITÉ
Ces chenilles sont couvertes de poils urticants. Chaque poil est relié à une cellule qui
en pointe et portent à leur extrémité de petits cr
vent. Les chenilles tapissent leurs nids de poils urticants.
Le venin contient des toxines cytotoxiques, il est aussi riche en histamine et en
molécules histaminolibératrices.
SYMPTÔMES
- P
limité aux zones de contact. Les poils urticants se dispersent facilement avec la
sueur, le grattage, le frottement des vêtements, les lésions peuvent alors
207
-
- Possible atteinte ORL à type de rhinorrhée, rhinite.
- Possible atteinte respiratoire à type de toux, bronchospasme.
-
vomissements.
- Possible réaction allergique.
PRÉVENTION
- Éviter les territoires envahis par les chenilles urticantes.
- Porter des vêtements couvrants.
- Ne pas toucher les chenilles poilues.
-
SIGNES DE GRAVITÉ
Une atteinte oculaire nécessite une consultation chez un ophtalmologue.
CONDUITE À TENIR
À FAIRE :
- Retirer ses vêtements, les manipuler avec des gants si possible, et plus tard les
laver à la température la plus élevée possible et les sécher au sèche-‐linge.
-
-
possible de le faire aussi au niveau de la bouche.
- Traitement médicamenteux par antihistaminiques et corticoïdes si besoin.
-
À NE PAS FAIRE :
- Ne pas frotter, ce qui ferait pénétrer les crochets des poils urticants dans la peau.
208
5.5.4.1.4 Les amphibiens
(27), (48), (74)
CARACTÉRISTIQUES
La classe des amphibiens compte trois ordres :
- Anoures, amphibiens dépourvus de queue : grenouilles et crapauds.
- Urodèles, amphibiens ayant une queue : tritons et salamandres.
- Gymnophiones, amphibiens dépourvus de membres qui ressemblent à des vers.
Le
Le crapaud le plus commun retrouvé en France métropolitaine est le Bufo bufo :
(121)
TOXICITÉ
De nombreuses glandes épidermiques produisent un microfilm qui recouvre
entièrement la surface du corps. Ce microfilm lutte contre le dessèchement, il possède une
activité antibiotique pour lutter contre les infections. Ces glandes sécrètent aussi des toxines
209
nimation est exceptionnelle bien que leur venin figure parmi les neurotoxiques
-‐
like.
SYMPTÔMES
Des irritations cutanées peuvent être observées en Europe après contact avec des
salamandres ou certains crapauds.
SIGNES DE GRAVITÉ
Une ingestion de Bufo bufo peut mimer une intoxication aux digitaliques avec
vomissements, bradycardie, hyperkaliémie, elle est potentiellement mortelle.
PRÉVENTION
-
- Se laver les mains après avoir touché un amphibien.
Les grenouilles destinées à la consommation sont élevées en captivité, elles perdent
leur capacité à produire des toxines dès la deuxième génération et deviennent totalement
atoxiques.
TRAITEMENT
-
-
comme une intoxication aux digitaliques avec immunothérapie par anticorps
210
5.5.4.2 La flore, les champignons
La flore
La botanique est un domaine complexe, réservée aux spécialistes. La flore
européenne, plantes et baies, compte environ 12 000 espèces parmi lesquelles 200 sont
réputées toxiques (40).
reconnaissance des plantes ou des baies dans le but de les utiliser.
En revanche, des botanistes, des pharmacognosistes, certains cueilleurs avertis
peuvent se servir des plantes comme nutriments, pansements, médicaments.
nsommer.
La flore
contamination et un risque allergique.
Les plantes représentent 5% des intoxications répertoriées par les centres antipoison
français en 2007 (39). Soit au total 6572 intoxications par des plantes. 79%
survenues à domicile. Seulement 18 intoxications ont été considérées comme graves ; parmi
elles, 6 étaient dues à une confusion avaient elles
pensaient.
Les intoxications par plantes concernent principalement les enfants. Elles sont
importante du végétal consommé.
211
lantes sont rares. Elles sont le plus souvent en
rapport avec un geste suicidaire ou une confusion avec une plante comestible au moment de
la cueillette. Elles sont souvent graves avec parfois le pronostic vital engagé (40).
Une étude a répertorié les cas e CAP
Ils publient le tableau suivant illustrant quelques confusions rapportées :
Espèce ingérée Symptômes présentés (délai)
Syndrome Espèce recherchée
Stramoine -‐ 1 dossier, 4 patients
Tachycardie (104 bpm), hallucinations, mydriase,
sécheresse des muqueuses,
hypersudation, vomissements (2 h)
Atropinique « épinards » Feuilles cuites
Ciguë tachetée -‐1d,2p
Malaise, nausées, vertiges, mydriase (2 h)
Nicotinique « plante turque comestible » Feuilles cuites
Digitale pourpre -‐ 1d,1p
Bradychardie (45 bpm), cupule digitalique,
hypotension artérielle (90 mmHg), vomissements (2h)
Cardiotoxique « consoude » Feuilles crues (en
salade)
Oenanthe safranée -‐ 2d,5p
Vomissements, hype
Convulsions, confusion mentale (3h)
Hypothermie <35°C, bradychardie (45 bpm) (4h)
Proconvulsivant « carottes sauvages »
« céléri sauvage » Racine cuite en
soupe
Gouet tacheté -‐ 1d,5p
Nausées (2h)
Irritatif « blettes sauvages » Feuilles cuites
Bryone dioïque 1d,1p
Diarrhées, douleurs
digestives (1h)
Purgatif « racine comestible » Racine crue
:
- Certaines familles constituent des groupes homogènes au sein desquels
- Dans certains cas ce sont les fleurs qui permettent de distinguer deux espèces, les
appareils végétatifs seuls peuvent induire le public en erreur.
212
-
facteur de risque, ainsi que
- La faible connaissance des plantes alimentaires par la population.
2/ Le risque de contamination
xemple de la Fédération Française de Randonnée avec la myrtille tueuse et
est pas la flore mais la faune. Des renards contaminés mais aussi des
chiens domestiques, souillent les fruits sauvages de leurs déjections qui contiennent les
: Echinococcus multilocularis.
Cycle (122) :
213
(12) mais ça peut aussi être le chien. Les hôtes
intermédiaires sont représentés par les rongeurs sauvages. Les rongeurs se contaminent en
ingérant des baies et graines souillées par les excréments des renards parasités véhiculant
Un cycle
domestique est assuré par le chien qui dévore ces mêmes rongeurs.
(12) :
- soit, ce qui nous intéresse ici,
comestibles : myrtilles, fraises des bois, champignons, pissenlits souillés par des
déjections de renards parasités,
- soit par manipulation des fourrures ou dépeçage de renards contaminés,
- soit par contact avec un chien contaminé.
10 à 20 nouveaux cas sont répertoriés en France, chaque année (38). Les régions
L
-‐15 ans après la contamination.
structures vasculaires ou biliaires de voisinage, soit par une complication type rupture du
kyste ou abcès.
Sans traitement 90% des patients décèdent en 10 ans après le début des symptômes,
100% à 15 ans. Le traitement repose sur la chirurgie et un traitement antiparasitaire.
La prévention repose sur la cuisson des aliments potentiellement contaminés qui
214
3/ Le risque allergique
Les personnes hautement allergiques peuvent consulter les cartes de pollinisation
disponibles sur www.pollens.fr (84), la personne choisit la ville la plus proche de la
destination et sélectionne ensuite le type de pollen concerné pour savoir si elle sera exposée
ou non.
Les champignons
Les champignons sont classés dans un règne distinct du règne végétal. Un mot pour
) (41).
Pour les n
manger. Un champignon toxique contamine tout le panier.
Un exemple : une amanite tue-‐mouche ou pire encore une amanite phalloïde sous
une pluie abondante pourra être confondue avec une amanite rougissante comestible. La
petits points blancs caractéristiques.
(41) syndrome phalloïdien : une phase de latence
de 6 à 24h ; une phase gastro-‐intestinale avec vomissements importants, diarrhées profuses
pouvant entraîner rapidement déshydratation et insuffisance rénale fonctionnelle ; une
-‐cellulaire plus ou moins sévère pouvant
nécessiter une transplantation hépatique, mortalité 10%.
-‐mouche engendre un syndrome panthérien : 30 minutes à 3 heures
mydriase, des troub
-‐mouche est parfois ingérée à des fins
comestible.
215
Amanite phalloïde, potentiellement mortelle (123)
Amanite tue-‐mouche : à gauche par temps sec, à droite après une pluie, toxique (123)
Amanite rougissante, comestible (123)
216
5.5.5
boisson était un sujet important et nous avons décidé
de faire une fiche. Que ce soit en montagne, en milieu enneigé, en pleine mer ou en rivière,
potable.
5.5.5.1 Obt
(60), (4)
En cas de séjour
dangereuse, ni microorganisme nocif pour la santé, ni substance chimique.
odeur ou son goût.
: bactéries, virus,
parasites.
La première précaution à prendre
faut donc :
- soit la laisser décanter quelques heures,
-
tissus propres.
stances organiques et minérales en
substances et sont donc éliminés avec, ces substances sont susceptibles de fixer une partie
des agents chimiques employés pour la désinfection et sont donc susceptibles de diminuer
leur efficacité, elles sont aussi susceptibles de colmater les pores des filtres utilisés pour la
désinfection.
217
?
ition
Tous
sont détruits par une ébullition à 100°C, plus ou moins prolongée en fonction des
microorganismes.
empérature
inférieure, il est donc recommandé de la laisser bouillir 3 minutes à partir de 2000m. Seule
exception
2/ la désinfection chimique
Plusieurs produits existent :
- Les dérivés chlorés :
Ils sont actifs sur les bactéries, la plupart des virus mais sans effet sur les
parasites.
Le DCCNa Dichloro-‐isocyanurate de sodium (Aquatabs® et Micropur
DCCNa®) serait le plus efficace.
après 30 minutes de contact et avant 24 heures.
um (eau de Javel ou Drinkwell chlore®).
avant 24 heures.
La chloramine (hydrochlonazone®),
tact et avant
24 heures. Elle est à conserver à moins de 15°C.
218
- est efficace
sur des périodes courtes, quelques jours au maximum, en raison du risque
-‐
indiquée en cas de dysthyroïdie et chez la femme enceinte.
3/ la microfiltration
Les appareils de microfiltration sont éq
de retenir les virus (0,01µm).
Pour éliminer les virus, une résine polyiodée peut être associée au filtre, elle libère de
système est contre-‐indiqué en cas de dysthyroïdie et de grossesse.
iltres de charbon activé permet la neutralisation de polluants
désinfectante.
au sein même du filtre, entre deux utilisations.
instantanément une eau potable, en plus son odeur et sa saveur ne sont pas altérées.
-‐
219
Les filtres portables sont en général à pompe manuelle, certains fonctionnent par
cartouche filtrante.
individuels de pu
développe des filtres à eau, des désinfectants (Micropur®) et des appareils mobiles de
dessalement pour une utilisation en randonnée et en bateau. www.katadyn.com
Exemple de filtre à eau (124) :
Katadyn vario (124). Cet appareil permet un filtrage à trois niveaux : un filtre en fibre
de verre haute performance (0,3
Sa capacité ou durée de vie est de 2 000 litres pour le filtre en fibre verre, de 400
litres pour le charbon actif (recharge
19×10 cm, pèse 425 grammes. Il coûte 105 euros.
220
c verseur ou robinet pour éviter
Gourde Katadyn (124)
Elle cumule un filtre de porosité grossière qui élimine les macro-‐
éléments, un « étage
un « étage » charbon, qui absorbe notamment les particules
Elle a une faible autonomie : 150 litres et un débit limité : 0,2
litre par minute, ce qui la cantonne à un usage occasionnel.
221
5.5.5.2 table en situation extrême
La situation peut se compliquer : perdu en forêt ou en montagne et pas de source
autrement.
rs moyens peuvent être utilisés (13) :
-
-
- La trajectoire de vol d
-
vous ne disposez pas des moyens précédemment cités.
Il faut une première étape de filtration qui peut se faire avec plusieurs couches de
gaze ou de tissus, vous aurez toujours des vêtements sur vous. Voici une autre technique :
Attacher un sac plastique à une branche
différentes couches de filtration.
Commencer par une couche de charbon
atténuera les mauvaises odeurs puis
alterner sable, cailloux, sable, cailloux.
elle va passer les différentes couches et
ressortira plus claire. Il faudra ensuite la
faire bouillir avant de la boire.
222
rée, nous sommes en condition de
(13) :
Cela su
de plastique sous la main,
git de creuser un trou dans le sol, dans
une zone la plus ensoleillée possible et
déposer un contenant au fond de ce trou.
Déposer au-‐dessus de ce trou un plastique,
maintenu au sol par des cailloux, et placer
au centre du plastique un caillou en regard
la chaleur du soleil et aboutit à de la
condensation sur le plastique. Grâce au
caillou au milieu du plastique, les gouttes
pour se déposer dans le contenant. Cette
eau peut être bue directement.
223
5.5.5.3 Le
Des dessalinisateurs existent. Ce sont des systèmes de filtrage avec des membranes
se ces membranes en
abandonnant une bonne partie du sel est extrêmement élevée. Cette technique nécessite un
teau par
-‐well argent®) en assurent la conservation
pendant 3 à 6 mois, sans en altérer la saveur. Leur effet bactéricide est faible, ils ne sont pas
ion. Le contact entre les sels
Certains dessalinisateurs fonctionnent manuellement, mais leur débit est très faible.
Ils sont utilisés en condition de survie.
eux est le « Survivor
06 » (124) :
Le « survivor 06 » permet un dessalement de
98,4% en moyenne (en fonction de la pression,
le débit ou
Il fournit 0,89 L/h.
Il pèse 1,130 Kg et mesure 12,7×20,3×6,4 cm.
Il coûte 850 euros.
224
fréquence de pompage optimale est de 30 coups par minute. De part son mécanisme
filtrante semi-‐
restants glissent sur la surface de la membrane et la rincent en même temps (effet auto-‐
nettoyant). La taille minuscule
facilite le coup de pompe suivant. Cette énergie recyclée permet de réduire les efforts pour
Quand on en est à ce stade de « survie », des petites astuces peuvent être utiles.
Pour
225
6 CONCLUSION
226
Comme le montre ce travail, l
nombreuses. La personne intéressée trouvera des réponses à ses questions au travers de la
bibliographie internationale et française, au travers des livres qui existent déjà pour le grand
public (70), plutôt tournés vers les médecins (3), (57), (88) ou mixtes (15), au travers des
organisateurs de circuits ainsi que certaines fédérations sportives proposent aussi des
informations cohérentes. dispersée.
Il nous a semblé intéressant de regrouper ces informations, de les organiser, de les
sont basés sur des articles récents, des livres régulièrement mis à jour et peuvent servir de
: un livre ou un site internet. Un livre aurait
plus interactif avec des liens directs vers des bases de données déjà existantes, et une
possibilité de mise à jour plus facile.
Nous avons bien conscience que le trava Nous nous
sommes concentré s sujets de la
flore, des champignons, des envenimations marines. Enormément de sujets restent à traiter,
notamment tout ce qui concerne les pathologies tropicales que nous serons amenés à
rencontrer chez d
phénomène que sont les nouveaux animaux de compagnie.
milieux isolés sont là, les risques aussi, et nous avons notre rôle à jouer peut-‐être plus au
niveau prévention mais aussi au niveau thérapeutique pour certains. À
adéquat.
227
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Vilaine), mars 2011.
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(122) Cycle Echinococcus multilocularis. Pelloux H, Brenier-‐Pinchart MP, Maubon D.
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(123) Amanites phalloïde, tue-‐mouche et rougissante.
(124) Filtre à eau Katadyn vario. Gourde Katadyn. Katadyn « survivor 06 ».
www.katadyn.com
237
8 TABLE DES
MATIÈRES
1 INTRODUCTION .................................................................................................................. 2
2 PROBLÉMATIQUE ............................................................................................................... 3
2.1 ÉVOLUTION DES PRATIQUES DE LOISIRS EN FRANCE ................................................ 4
2.1.1 Le loisir-‐ Les loisirs, définitions ............................................................................. 4
2.1.2 En France : plus de temps, plus de demande ...................................................... 5
2.1.2.1 Plus de temps ................................................................................................ 5
2.1.2.2 Plus de demande ........................................................................................... 9
2.1.3 Quelques chiffres et caractéristiques sur la pratique des loisirs sportifs .......... 11
2.1.4 La France : un terrain de jeu propice ................................................................. 17
2.1.4.1 Caractéristiques géographiques ................................................................. 17
2.1.4.2 Les parcs nationaux ..................................................................................... 18
2.1.4.3 Les territoires hors métropoles .................................................................. 20
2.1.4.4 Tourisme internationalisé ........................................................................... 21
2.2 LE RISQUE ................................................................................................................. 23
2.2.1 Définition ............................................................................................................ 23
2.2.2 Milieu isolé : un risque ....................................................................................... 32
2.2.3 Démocratisation du risque : un risque bien calculé ........................................... 35
2.3 LA PRATIQUE EN MÉDECINE GÉNÉRALE .................................................................. 36
238
2.3.1 Le cursus de médecine générale ........................................................................ 36
2.3.2 La consultation de médecine générale .............................................................. 37
2.3.3 Définition de la médecine du « wilderness » ..................................................... 37
3 MATÉRIEL ET MÉTHODE ................................................................................................... 40
3.1 RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................... 41
3.2 ENTRETIENS .............................................................................................................. 44
3.2.1 Présentation des entretiens ............................................................................... 44
3.2.2 Méthode choisie ................................................................................................. 48
3.3 AUTRES SOURCES ..................................................................................................... 49
4 RÉSULTATS ........................................................................................................................ 50
4.1 RÉSULTATS DE LA RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................. 51
4.2 RÉSULTATS DES ENTRETIENS .................................................................................... 54
4.2.1 Entretien N°1 : Thomas G. pris dans une avalanche. ......................................... 54
4.2.1.1 ..... 54
4.2.1.2 Un risque bien présent ................................................................................ 59
4.2.1.3 La préparation ............................................................................................. 60
4.2.1.4 Motivations évoquées ................................................................................ 60
4.2.2 Entretien N°2 : Dr L., amateur de treks en altitude ........................................... 61
4.2.2.1 Illustrations de pathologies rencontrées
de haute altitude, plaie, constipation .......................................................................... 61
4.2.2.2 Un risque bien présent ................................................................................ 63
4.2.2.3 .............................................................................. 63
4.2.2.4 La préparation ............................................................................................. 64
4.2.2.5 ................................................................... 64
4.2.2.6 Motivations évoquées ................................................................................ 65
4.2.3 Entretien N°3 : Mickaël DC. encadre des stages de canoë-‐kayak ...................... 66
4.2.3.1 Illustration de pathologies rencontrées : gelures et tendinites ................. 66
4.2.3.2 .............................................................................. 67
4.2.3.3 La préparation ............................................................................................. 67
239
4.2.3.4 ............................................................................ 67
4.2.3.5 Motivations évoquées ................................................................................ 68
4.2.4 Entretien N°4 : Mme G. amatrice de méharées ................................................. 69
4.2.4.1 Illustration de pathologies rencontrées : scorpions, vipères, chute,
dépression .................................................................................................................... 69
4.2.4.2 .............................................................................. 69
4.2.4.3 La préparation ............................................................................................. 70
4.2.4.4 Motivations évoquées ................................................................................ 70
5 DISCUSSION ...................................................................................................................... 71
5.1 DISCUSSION SUR LA MÉTHODE ................................................................................ 72
5.1.1 La recherche bibliographique ............................................................................. 72
5.1.2 Les entretiens, difficultés rencontrées ............................................................... 72
5.2 DISCUSSION À PARTIR DES ENTRETIENS .................................................................. 74
5.2.1 Illustrations de pathologies ................................................................................ 74
5.2.2 Un risque bien présent ....................................................................................... 75
5.2.3 ................................................................ 77
5.2.4 ......................................................... 85
5.2.5 Motivations retrouvées chez ces pratiquants de la pleine nature .................... 86
5.3 ..................................... 87
5.4 PATHOLOGIES COMMUNES ..................................................................................... 88
5.4.1 Traumatismes ..................................................................................................... 88
5.4.2 Maladies ............................................................................................................. 92
5.5 A PROPOS DE QUELQUES FICHES PRATIQUES DE SYNTHÈSE SUR DES PATHOLOGIES
CIRCONSTANCIELLES ............................................................................................................ 94
5.5.1 MONTAGNE ........................................................................................................ 95
5.5.1.1 Les avalanches............................................................................................. 95
5.5.1.2 La foudre ................................................................................................... 100
5.5.1.3 .............................................. 105
5.5.1.3.1 Le mal aigu des montagnes (MAM) ...................................................... 107
240
5.5.1.3.2 ................................. 114
5.5.1.3.3 ....................................... 117
5.5.1.3.4 ................................................................................. 119
5.5.1.4 Les pathologies liées au froid .................................................................... 120
5.5.1.4.1 ...................................................................................... 120
5.5.1.4.2 Les gelures ............................................................................................ 125
5.5.1.4.3 Onglée et engelure ............................................................................... 132
5.5.1.5 Les pathologies liées à la chaleur .............................................................. 133
5.5.1.5.1 ........................................................................................... 134
5.5.1.5.2 ............................ 136
5.5.1.6 .................................................... 140
5.5.1.6.1 Erythème actinique ou « coup de soleil » ............................................ 140
5.5.1.6.2 Ophtalmie des neiges ........................................................................... 143
5.5.2 MER .................................................................................................................. 144
5.5.2.1 Le mal de mer............................................................................................ 144
5.5.2.2 La noyade .................................................................................................. 147
5.5.2.3 .............................................................................. 155
5.5.2.4 Prendre un avis médical en mer ............................................................... 157
5.5.2.5 ............................ 158
5.5.2.6 Les envenimations et morsures par animaux marins ............................... 158
5.5.2.6.1 .......................................................... 159
5.5.2.6.2 ation par les vives ................................................................ 164
5.5.3 ................................................................................................... 167
5.5.3.1 La noyade .................................................................................................. 167
5.5.3.2 ........................................................................................... 169
5.5.3.3 ............................ 170
5.5.3.4 La leptospirose .......................................................................................... 170
5.5.4 LA FAUNE ET LA FLORE ..................................................................................... 174
5.5.4.1 La faune, envenimations et morsures par animaux terrestres ................ 174
241
5.5.4.1.1 Les reptiles ............................................................................................ 175
5.5.4.1.2 Les arachnides : araignées, scorpions et tiques ................................... 186
5.5.4.1.3 Les insectes : hyménoptères et lépidoptères ....................................... 200
5.5.4.1.4 Les amphibiens ..................................................................................... 208
5.5.4.2 La flore, les champignons.......................................................................... 210
5.5.5 ..................................................................... 216
5.5.5.1 ........................................................................... 216
5.5.5.2 situation extrême .................................. 221
5.5.5.3 .................................................... 223
6 CONCLUSION .................................................................................................................. 225
7 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 227
8 TABLE DES MATIÈRES ..................................................................................................... 237
9 ABRÉVIATIONS ......................................................................................................................
10 ANNEXES ...............................................................................................................................
F rom: Io:0299282432
NOM et Prénom : Charlotte Le Dall
TITRE D.E LA THESE
Contribution à l'élaboration d'un outil,
2110412011 08:38 #028 P.003/003
lmprimé n" 4
Vu et permis d'imprimer
Le Président de l'Université
destiné aux médecins généralistesconfrontés aux pratiquants de loisirs en milieu isolé
Rennes, r"Qrk/!.t l. k U
§€Eru!æ fu*tl$ê$ssÈt defâ§ellet de Tsei'ter,t+'nt e!.'tg LËryen'eet
CHu REEWS§§' FontcT teffiou
Le Président de Thèse
9 ABRÉVIATIONS
AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
APS : Activité Physique ou Sportive
AFPS : Attestation de Formation aux Premiers Secours
AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
ARVA :
ATU
BMJ : British Medical Journal
BSA : Banque de Sérums Antivenimeux
BU : Bibliothèque Universitaire
CAP : Centre Antipoison
CATEX
CCMM : Centre de Consultation Médical Maritime
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CISA : Commission Internationale de Sauvetage Alpin
CISMeF : Catalogue et Index des Sites Médicaux de langue Française
CIVD : Coagulation IntraVasculaire Disséminée
CDD : Contrat à Durée Déterminée
CIO : Comité International Olympique
CRÉDOC
CROSS : Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage
CRRA : Centre de Réception et de Régulation des Appels, centre 15
ECG : Électro Cardio Graphe
EPCV : Enquêtes Permanentes sur les Conditions de Vie des ménages
EPO : Érythropoïétine
FFCAM : Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne
FFRandonnée : Fédération Française de Randonnée
GNGL : Grand Nord Grand Large
GSM : Global System for Mobile communications
HTIC: Hyper Tension Intra Crânienne
Ifremmont : Institut de Formation et de REcherche en Médecine de MONTagne
Inmarsat : International maritime satellite organization
INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques
INSEP : Inst ducation Physique
InVS : Institut de Veille Sanitaire
IUFM : Institut Universitaire de Formation des Maîtres
JAMA: Journal of the American Medical informatics Association
LP: Libération Prolongée
MAM : Mal Aigu des Montagnes
MESH : Medical Subject Heading
NAC : Nouveaux Animaux de Compagnie
OCHA
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OPHA
OPMA
ORL : Oto-‐Rhino-‐Laryngologie
PLS : Position Latérale de Sécurité
Sac ABS : Avalanche airBag System
SAMU
SDIS
SNSM : Société Nationale de Sauvetage en Mer
SUDOC : catalogue du Système Universitaire de DOCumentation
UCPA : Union Nationale des Centres sportifs de Plein Air
ULM : Ultra-‐Léger Motorisé
USFSA : Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques
UV: Ultra-‐Violets
VHF: Very High Frequency
WEM: Wilderness and Environmental Medicine
10 ANNEXES
Annexe N°1 : Classification des spécialités médicales aux Etats-‐Unis
Adolescent Medicine Neonatology Aerospace Medicine Perinatology Allergy and Immunology Physical Medicine Andrology Rehabilitation Anesthesiology Psychiatry Bariatric Medicine Adolescent Psychiatry Behavioral Medicine Biological Psychiatry Clinical Medicine Child Psychiatry
Evidence-‐Based Medicine + Community Psychiatry Individualized Medicine Forensic Psychiatry
Community Medicine Geriatric Psychiatry Dermatology Military Psychiatry Disaster Medicine Neuropsychiatry Emergency Medicine Public Health Forensic Medicine Epidemiology
Forensic Genetics Preventive Medicine Forensic Pathology Radiology
General Practice Nuclear Medicine Family Practice Radiation Oncology
Genetics, Medical Radiology, Interventional Geriatrics Regenerative Medicine Integrative Medicine Reproductive Medicine Internal Medicine Social Medicine
Cardiology + Specialities, Surgical Endocrinology Colorectal Surgery Gastroenterology General Surgery Hematology Gynecology Infectious Disease Medicine Neurosurgery Medical Oncology + Obstetrics Nephrology Ophthalmology Pulmonary Medicine Orthopedics Rheumatology Orthognathic Surgery
Sleep Medicine Specialty Otolaryngology Military Medicine Surgery, Plastic Naval Medicine Thoracic Surgery
Submarine Medicine Traumatology Neurology Urology Osteopathic Medicine Sports Medicine Pathology Telemedicine
Forensic Pathology Telepathology Pathology, Clinical Teleradiology Pathology, Molecular Travel Medicine Pathology, Surgical Tropical Medicine Telepathology Venereology
Pediatrics Wilderness Medicine
Annexe N°2 : Grille utilisée lors des entretiens
- Présentation : âge, sexe, profession, situation familiale ; sans jamais commencer
par ça, ce qui aurait eu tendance à bloquer la conversation. Je leur ai
simplement demandé de me raconter, ils étaient tous au courant au préalable du
- Expérience sportive : quelle activité ? depuis quand ? dans quel milieu ? un exploit
sportif ?
- : par qui eux ou un organisme
-‐même, quelles sources
?
- Quelle préparation ? : Quel temps de préparation ? Quelle préparation physique ?
Quel équipement ? Quel kit médical et pour ça ? Quel
bilan médical préalable (consultation médecin traitant ou cardiologue, épreuve
?
- ? Quels avantages ?
Comment le choisissez-‐vous ? Quels sont vos critères de choix
? Existe-‐t-‐il une information ou une formation
préalable sur le milieu ?
- Histoires de chasse ? Situations périlleuses ? Est-‐ce que vos connaissances médicales
vous ont servi ? A postériori aviez-‐vous oublié quelque chose
dans la préparation ou fait une erreur quelque part ?
- Pourquoi faites-‐vous ça ? Est-‐ce récent ? Y a-‐t-‐il eu un facteur déclenchant ?
- Est-‐ce le sport, la nature ou les deux qui vous intéressent ?
- Quelle est la prochaine aventure ?
Grille adaptée en fonction de la personne rencontrée.
Annexe N°3 : Liste des expressions et termes techniques découverts lors des différents
entretiens
« rider la purge » : skier dans la coulée.
ARVA : Appareil émetteur-‐récepteur d'aide à la Recherche des Victimes d'Avalanche
sac ABS : Avalanche Airbag System, sac à dos équipé de deux gros ballons qui se
Avalung : système qui permet à une personne ensevelie sous la neige, sans poche
Son
fonctionnement est détaillé p98.
méharée : voyage à dos de dromadaires.
chameaux de selle : chameaux qui portent les voyageurs.
chameaux de bas : chameaux qui portent le matériel.
infranchissable : passage impossible en canoë, portage obligatoire.
débarquement : gagner la berge et descendre du canoë.
avoir le stop .
seuil .
drossage fur et à mesure des
siècles, creuser la berge et créer une cavité dans laquelle on peut se coincer.
pleureur : -‐dessus un rocher.
peaux de phoque ou autres : ce sont des peaux de bêtes que les alpinistes plaçaient
sous leurs semelle
et dur. Ces peaux
nos jours, mais en matière synthétique.
Annexe N°4 : Score de Lake Louise
Annexe N°5 : exemple de fiche pour le Mal Aigu des Montagnes (MAM)
Caractéristiques Rare en-‐dessous de 2000 mètres, beaucoup plus fréquent à partir de 3500m disparaît à la descente.
Facteurs favorisants : - - Une vitesse de montée trop rapide (plus de 500m de dénivelé par jour
au-‐delà de 2500m) - Un antécédent de maladie de haute altitude -
important. - Une résidence habituelle à une altitude inférieure à 900 mètres. - Prévalence identique chez les hommes et les femmes, moins élevée à
partir de 50 ans, plus importante chez les sujets obèses et migraineux.
Symptômes Ils altitude, sont peu spécifiques mais leur association est caractéristique :
- Céphalées
sition allongée, la nuit et
- Insomnie (70%). - Anorexie, nausées (30%). - Asthénie. - - - Diminution de la diurèse.
des chevilles sont fréquents. Les symptômes augmentent progressivement, maximum entre la 24è et la 36è heure puis disparaissent en 3 à 4 jours. Leur intensité est supérieure la nuit et le matin au réveil.
Prévention altitude : - Ne pas monter trop vite, trop haut : pas plus de 500m de dénivelé au-‐
dessus de 3500m. - - Ne pas rester trop haut trop longtemps : dormir à une altitude
inférieure à celle atteinte dans la journée, à partir de 3000m.
Prémédication : -
directement à plus de 4000m). - Acétazolamide(diamox®) : ½ cp de 250 mg matin et soir, à débuter 1
élevée. - Effets indésirables : paresthésies péribuccales et des extrémités. - Contre-‐indications : allergie aux sulfamides, 1er trimestre de grossesse,
antécédent de colique néphrétique. - En cas de contre-‐indication : bétaméthasone (célestène®)
4 mg/12h.
Signes de gravité Score de Hackett, réalisable par un non médecin :
- Maux de tête : 1 point - : 1 point - Sensation vertigineuse : 1 point - Maux de tête résistants aux antalgiques : 2 points - Vomissements : 2 points - Essoufflement de repos, fatigue intense : 3 points - Diminution de la diurèse : 3 points
Traitement Score de Hackett < 4 = MAM léger : - Repos. - Antalgiques simples (paracétamol 1gr×4/j, ibuprofène 400mg 1cp×3/j). - Antiémétiques si nausées (dompéridone 2cp×3/j). - : possibilité de repartir mais en modérant son
allure de progression. - En cas de résistance des maux de tête au traitement et au repos, il
Score de Hackett entre 4 et 6 = MAM modéré :
- Repos et traitement symptomatique. -
pendant au moins 24 heures. -
Score de Hackett > 6 = MAM sévère : - Descente en urgence, avec un accompagnateur en raison des troubles
-
interdisent la descente immédiate : séance préalable de recompression dans un caisson hyperbare pour améliorer les symptômes et permettre soit la descente, soit de patienter le temps que la descente soit possible.
- Dexaméthasone 8 mg puis 4mg/6h en intraveineux ou intramusculaire. Amélioration des symptômes pendant 12 heures. Attention : effet
ne lui sont pas associés. - Acétazolamide entre 250 et 500 mg×2/j. - Remontée seulement en cas de sédation complète des symptômes. En
Caisson hyperbare portable
- Sac étanche dans lequel est placé le malade, léger, portable, 4,5kg. - Une pompe permet une surpression qui correspond à une perte
MAM. - -
cas de persistance des symptômes. - Le bénéfice est de courte durée (quelques heures), délai utilisé pour
descendre. - Objectif
place un traitement préventif si besoin. - Indications : antécédent de MAM, toute personne se rendant pour la
première fois en altitude à plus de 3000m. - Test réalisé sur vélo en normoxie et hypoxie simulée par un mélange
gazeux. - Plusieurs paramètres sont mesurés, en fonction des résultats :
AM. - Test réalisable dans 11 hôpitaux en France.
Annexe N°6 : questionnaire Enquête NOYADES 2009, InVS
Résumé :
Les loisirs milieux isolés existent en France métropolitaine : montagne, mer, rivières, chemins de grande
Y-‐a-‐t-‐il ? A travers une
Certes nous nous intéressons à une proportion infime de la pratique des loisirs mais génératrice
Nous avons notre rôle à jouer au niveau prévention et parfois thérapeutique. Ce travail de thèse propose plusieurs fiches sur des pathologies circonstancielles liées à des environnements particuliers, toutes structurées de la même façon : caractéristiques/ symptômes/ prévention/ signes de gravité/ conduite à tenir,
idée est de créer un outil à destination des médecins généralistes mais aussi, pourquoi pas, des pratiquants. Cet outil aborderait circonstancielles de tous les environnements du globe auxquels les patients peuvent être exposés.
Contribution to the elaboration of a tool destined for general practitioners confronted with people practising leisure activities in the wilderness.
Summary :
Open air leisure activities are changing and the craze for the wilderness is strong. These isolated environments exist in metropolitan France: mountains, sea, rivers, hiking tracks. They are not without risks and consequences for the people practising them. Is there any point for a general practitioner to take an interest in these risks? A bibliographic study and a number of interviews have led to the conclusion that the answer is yes. It is certain that we are only treating an infinitely small proportion of leisure activities but which generate potentially severe accidents. We have a role to play in prevention and sometimes therapy. The work of this thesis suggests several check-‐lists on circumstantial pathologies connected with particular environments, all structured in the same way: characteristics/ symptoms/ prevention/ signs of severity/ conduct to adopt, treatment. They are not at all exhaustive but should provide the outline for a larger scale work which remains to be done. The idea is to create a tool destined for general practitioners but also, why not, for people practising these leisure activities. This tool would approach all the circumstantial pathologies in all the environments of the world to which patients can be exposed.
Mots clés : montagne, mer, rivières, loisirs, risques, pathologies, prévention, traitement,
médecine générale.
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