cours de relations banques-entreprises m2 bmm
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Cours de Relations banques-entreprises M2 BMM
Nadine Levratto Année universitaire 2012-2013
Séance 2 15 octobre 2012
Niveau du plan :
Une question pratique (1)
La communication bancaire est intense à ce sujet • 2006 : entrée en vigueur de la charte des relations entre les
établissements financiers et les entreprises. • Objectif : instaurer des relations plus sereines entre les acteurs
concernés, en renforçant la compréhension réciproque des rôles et des responsabilités de chacun
• Modalités d’action: – accueil optimal des candidats à la création et à la reprise d’entreprise – développement d’une relation solide, durable et équilibrée – dialogue ouvert entre la banque et son client leur permettant d’échanger
toutes les informations utiles au bon fonctionnement de l’entreprise
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Introduction
Niveau du plan :
Les banques doivent apprendre à communiquer autrement
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Introduction
Niveau du plan :
Une question pratique (2) Avec la crise, les banques insistent davantage sur les bonnes pratiques en
matière de relations avec les entreprises (Actualité bancaire, n°546, juillet 2010) è
• Rechercher des relations étroites et transparentes Le banquier et le dirigeant de PME doivent communiquer régulièrement et s’informer mutuellement.
• Expliquer les écarts économiques ou financiers Les échanges entre le banquier et l’entreprise permettent de faire valoir les points forts, mais aussi d’identifier les points plus faibles et les stratégies pour y remédier.
• Anticiper les besoins de financement Informée au plus tôt, la banque sera plus réactive.
• Élaborer des données prospectives L’établissement de données prévisionnelles fournit des éléments objectifs, actuels et prospectifs.
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Introduction
Niveau du plan :
Une question pratique (3) • Un besoin attesté par le succès du médiateur du crédit (vidéo).
– Origine : 2008, au début de la crise à 2 objectifs prioritaires. • ne laisser aucune entreprise seule face à ses problèmes de trésorerie ou de
financement. • veiller au respect des engagements pris par les établissements financiers dans le
cadre du plan de soutien à l'économie. – Modalités : institution organisée au niveau régional et outre le médiateur elle
réunit des représentants de la Banque de France, des préfectures, des organismes administratifs fiscaux et sociaux , etc.
– Dossiers traités :
• Examiner la situation de chaque entreprise de manière concrète et factuelle ;
• Rapprocher les positions divergentes à partir d’une expertise technique des dossiers ;
• Proposer des solutions concertées et adaptées ;
• Anticiper les risques par des approches sectorielles et en alerter le gouvernement.
• La Médiation est toujours accessible aux entreprises qui rencontrent des difficultés de financement bancaire, d’assurance crédit ou du fait leurs fonds propres.
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Introduction
Niveau du plan :
Écho théorique • Prise en compte des asymétries informationnelles dans la théorie
bancaire àlarge consensus autour du rôle de production d’information des banques car : – elles possèdent une expertise particulière dans l’évaluation des entreprises, – Elles sont plus aptes que les autres créanciers à sélectionner et à contrôler
les emprunteurs.
• Même idée dans les modèles s’interrogeant sur la place respective du financement bancaire et du financement marchéisé dans la structure d’endettement des entreprises à le crédit bancaire s’adresserait avant tout à des emprunteurs risqués ou posant d’intenses problèmes informationnels.
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Introduction
Niveau du plan :
Part de la sphère financière concernée
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Introduction
Niveau du plan :
Plan du cours Section 1. Quelles justifications à l’existence des intermédiaires financiers ?
1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière 1.2. Les nouvelles théories de l’intermédiation
1.2.1. Intermédiation financière et asymétries d’information 1.2.2. Intermédiation financière et liquidité 1.2.3. Intermédiation financière et théorie des coûts de transaction
Section 2. Les relations de clientèle de long terme banque-entreprise 2.1. Le cadre de base : le rationnement du crédit 2.2. Introduction de la relation de clientèle de long terme 2.3. Gains et coûts spécifiques relatifs à la relation de clientèle de long terme
Section 3. Les déterminants du nombre de banques 3.1. Choix du nombre de banques et caractéristiques de l’entreprise 3.2. Choix du nombre de banques et concurrence des marchés bancaires locaux 3.3. Choix du nombre de banques et risque d’illiquidité d’origine bancaire
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SECTION 1. QUELLES JUSTIFICATIONS À L’EXISTENCE DES INTERMÉDIAIRES FINANCIERS ?
1.1. LA THÉORIE CONVENTIONNELLE DE L’INTERMÉDIATION FINANCIÈRE 1.2. LES NOUVELLES THÉORIES DE L’INTERMÉDIATION FINANCIÈRE
1.2.1. INTERMÉDIATION FINANCIÈRE ET ASYMÉTRIES D’INFORMATION 1.2.2. INTERMÉDIATION FINANCIÈRE ET LIQUIDITÉ 1.2.3. INTERMÉDIATION FINANCIÈRE ET THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION
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Niveau du plan :
Les débuts de la notion d’intermédiation • Débuts difficiles
– Secteur financier, et notamment le rôle des banques dans les mécanismes économiques, peu considéré jusqu’aux années 1960.
– Les banques de second rang = maillon passif destiné à transmettre les impulsions de la politique monétaire menée par la banque de premier rang qu’est la Banque Centrale.
• Question : comment l’intermédiation financière a-t-elle été introduite?
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Pour une exploraQon de la pensée monétaire dans un contexte historique, voir: De Boyer des Roches J. (2003) La pensée monétaire : histoire et analyse, Paris, les Solos.
Niveau du plan :
L’apport de Gurley & Shaw • Gurley et Shaw (1960) à distinction de 2 modalités de
financement – la finance directe et la finance indirecte – établies entre les deux catégories d’agents non financiers : – agents à besoin de financement qui cherchent à s’endetter sur le long terme
de façon à financer des projets d’investissement rentables (entreprises) – agents à capacité de financement dont l’objectif est de se prémunir contre le
risque en détenant des avoirs sous la forme la plus liquide possible (ménages)
• Le processus de finance directe décrit l’ensemble des opérations par lesquelles, après entente sur les prix, les agents à capacité de financement acquièrent directement des titres primaires émis par les agents à besoin de financement
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Gurley J., et E. Shaw, 1973 (Brooking, 1960), La monnaie dans une théorie des ac6fs financiers, EdiQon Cujas
Niveau du plan :
Intermédiation de marche vs. de bilan • Intermédiation de marché : forme passive
l'intermédiaire financier aide les agents à besoin de financement à trouver les agents à capacité de financement pour écouler les titres que les premiers désirent offrir à long ou court terme aux seconds.
• Intermédiation de bilan : forme active L’intermédiaire assure aussi une fonction de transformation de titres, ce qui affecte son bilan. Cas de l'octroi de crédit à dépôts (passifs) transformés en dettes (actif).
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Panorama des formes d’intermédiaQon
Niveau du plan :
Intermédiation financière vs. intermédiation bancaire (1) • L'intermédiation financière (stricto sensu) consiste en une
transformation d'échéance de titres. – rôle des intermédiaires : financer pour les entreprises des crédits à moyen et
long termes au moyen de la capacité de financement des agents non financiers excédentaires
– Comment ? En offrant: • des titres longs en intervenant sur le marché financier à transformation titres/
titres qui porte sur la durée des titres émis et acquis, • des titres courts à transformation dépôts/titres : les dépôts d’épargne des
ménages financent les crédits demandés par les agents à besoin de financement à "les dépôts font les crédits".
• Pas de création de ressources de financement nouvelles. Le financement est assuré sur ressources d'épargne a priori.
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
• Intermédiation bancaire : transformation plus radicale qui porte sur la nature des titres. – "monétisation" de créances non monétaires. – création de ressources nouvelles de financement – équivaut à une promesse de production future et correspond à une
anticipation d'épargne (étymologie) – "les crédits font les dépôts"
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Intermédiation financière vs. intermédiation bancaire (2)
1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
• Problème: coûts d’agence :
surveillance + dédouanement
• Remède: intervention d’un intermédiaire financier
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Agents à capacité de financement
Agents à besoin de financement
ACF1
ACF2
ACF3
ACFi
ABF1
ABF2
ABF3
ABFi
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Système de financement direct
1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
• Problème: coûts d’agence :
surveillance + dédouanement
• Remède: intervention d’un intermédiaire financier
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Agents à capacité de financement
Agents à besoin de financement
ACF1
ACF2
ACF3
ACFi
ABF1
ABF2
ABF3
ABFi
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Système de financement direct
1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
Système de financement indirect • Raison d’être des IF : fonction productive de transformation et d’adaptation des
capacités de financement des ménages aux besoins de financement exprimés par les entreprises
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BANQUE
Agents à capacité de financement
Agents à besoin de financement
ACF1
ACF2
ACF3
ACFi
ABF1
ABF2
ABF3
ABFi
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Sécurité +++ Liquidité +++
1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
IntermédiaQon de bilan émission de
Qtres secondaires
acquisiQonde Qtres primaires
Niveau du plan :
Sécurité et liquidité • Sécurité par la mutualisation des risques.
– Il est moins risqué pour un épargnant d’être créancier d’un intermédiaire financier possédant une multitude de débiteurs que d’être directement créancier d’un nombre forcément restreint de débiteurs.
– Regroupement des actifs financiers à risques indépendants à réduction du risque par unité d’actif financier grâce à l’intermédiaire.
• Liquidité grâce à la crédibilité de l’IF > celle de l’agent à facilité à trouver des fonds – La banque peut suppléer le manque de notoriété par un travail spécifique
d’analyse de solvabilité. – Elle peut même aller au devant de l’emprunteur et découvrir des
opportunités de prêts impossibles à trouver seul.
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
4 risques assumés par les IF • risque de défaut :
lorsque plus de créanciers que prévu ne peuvent honorer leur dette, et lorsque les garanties éventuelles, contre lesquelles ces crédits ont été octroyés, ont perdu de leur valeur à la suite par exemple d’un effondrement de leur marché ;
• risque d’illiquidité : les épargnants qui ont procédé à des placements à court terme peuvent souhaiter récupérer leurs fonds alors que ceux-ci, ayant permis de financer des crédits à long terme, sont immobilisés pour une longue période. Les IF procèdent à une mutualisation
• risque de gestion : le rendement des investissements (des prêts) est aléatoire, puisque fonction des résultats effectifs des emprunteurs, tandis que la rémunération de l’épargne est certaine, puisque fixée par l’IF
• risque de taux d’intérêt : en finançant des emprunts longs sur placements courts, les IF peuvent gagner la différence entre les intérêts perçus sur les premiers et les intérêts versés sur les seconds
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
A retenir • L’intermédiation financière = activité produisant sécurité et
liquidité. • les IF contribuent à accroître le volume d’épargne dans l’économie
en limitant les coûts d’agence
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
Les limites de la théorie traditionnelle 1. Cadre purement néo-classique:
– hypothèses sous-jacentes de G&S : les marchés financiers supposés parfaits (Modigliani et Miller, 1958).
– Ce postulat minimise la portée des développements relatifs à la nécessité des intermédiaires financiers dans le sens où « […] il serait d’une grande témérité d’en déduire des conclusions de politique économique valables dans un univers réel » (Gurley et Shaw, 1973).
2. Caractère fonctionnel de la théorie. – Ne pose pas la question de l’existence des intermédiaires financiers. – Suppose d’emblée la présence de ces institutions au sein de la sphère
financière de l’économie, parallèlement aux marchés financiers, par la distinction établie entre les processus de finance directe et de finance indirecte
Leur remise en cause est à l’origine de l’approche moderne de l’intermédiation
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1.1. La théorie conventionnelle de l’intermédiation financière
Modigliani et Miller, 1958 The Cost of Capital, CorporaQon Finance and the Theory of Investment". American Economic Review, 48 (3): 261–297
Niveau du plan :
Origine • Remplacement de l’hypothèse de marchés parfaits par l’hypothèse de
marchés imparfaits à • L’apparition d’IF se produit dans un contexte caractérisé par :
– asymétries informationnelles – incomplétude des contrats – comportements opportunistes des agents économiques
• Ce contexte appelle un besoin de contractualisation à – théorie de l’agence – théorie du signal – théorie des contrats implicites
• La modélisation de l’activité d’intermédiation financière va intégrer des nouveaux éléments : – les coûts d’accès, – de traitement et – de transmission de l’information à la disposition des agents économiques.
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1.2. Les nouvelles théories de l’intermédiation financière
Niveau du plan :
Rappels sur les asymétries d’information Définition → B. Guerrien • 2 types:
– Information cachée = asymétrie ex ante – Action cachée = asymétrie ex post
• 2 implications: – Information cachée ⇒ anti-sélection – Action cachée ⇒ aléa moral
• Nombreuses relations concernées – Assurances – Contrats de travail – Crédit
• Ex ante: info privée spécifique / info moyenne • Ex post: respect contrat?
1.2.1. Intermédiation financière et asymétries d’information
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Niveau du plan :
Asymétries d’information ex ante, signal et information (1) • Base de l’analyse : le Market of Lemons d’Akerlof (1970):
– Les vendeurs de voitures d'occasion connaissent mieux les caractéristiques de leurs voitures que les acheteurs éventuels à sont incités à les tromper en leur vendant une mauvaise voiture au prix d'une bonne voiture
– Les acheteurs savent que le marché comporte des voitures de mauvaise qualité. La courbe de demande du bien a une forme atypique : elle n’est pas décroissante du prix, mais présente une forme en C « inversé ». Au-delà d’un certain prix de vente, les acheteurs sont tentés de se retirer du marché à baisse du prix pour toutes les voitures.
– Les propriétaires de voitures de qualité refusent de les vendre au prix proposé par les acheteurs à ils se retirent du marché à la proportion de mauvaises voitures augmente à les acheteurs sortent encore plus du marché.
– À la limite, le marché des véhicules d’occasion peut disparaître. – En pratique le marché devient « étroit » et les « tacots » y sont surreprésentés.
• L'asymétrie d'information provoque un problème de sélection adverse et empêche certains marchés de fonctionner de façon efficace.
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1.2.1. Intermédiation financière et asymétries d’information
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