culture de l'information, didactique et héritages documentaires

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Intervention du 1er novembre 2012 au congrès des milieux documentaires.

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1

La culture de l’information : héritages, fondements et pistes

didactiquesOlivier Le Deuff. Maître de conférences en SIC.

Université de Bordeaux 3, Laboratoire Mica.Membre de l’Adbs.

Congrès des milieux documentaires. Montréal. Jeudi 1er novembre 2012

2

Une nécessaire sortie des évidences

Société de l’information

Digital natives

Discours d’adaptation

Fin des savoirs et learning

centers comme substituts de

formation

3

Les sept leçons de la culture de l’information

Elle s’inscrit dans la durée (pas

d’effet de mode)

Elle repose sur des spécificités

Une voie plus citoyenne que l’information

literacy

Envisage une formation mieux

conçue

Repense les aspects de

formation dans l’information

Elle nécessite et constitue une

culture technique

Elle consiste en une culture de soi en tant que prise de soin ( de soi et

des autres)

4

1. La culture de l’information s’inscrit dans la durée

La culture de l’information ne

peut (et ne doit) être considérée comme

une mode

lignée plus longue qui repose sur divers

héritages notamment

documentaires.

Une tentative généalogique

permet de retrouver des liens à l’époque

des Lumières.

5

2. La CI repose sur des spécificités

Utile à la culture générale mais…

des particularités et des spécificités qui

méritent d’être révélées et enseignées.

6

Le partage de valeurs communes.

Non pas un héritage qui pèserait tel un fardeau ou qu’il faudrait se partager.

Il s’agit plutôt d’une lignée à laquelle il s’agit de prendre part.

7

Le paradoxe de l’importance

• Faire de la culture de l’information un élément clef de la culture générale démontre certes son importance mais tend surtout à accroître le risque qu’il n’y ait pas de réelle formation.

8

3. Culture de l’information (et/ou/sauf?) information

literacy

Expression et concept de « culture de l’information » ou « culture informationnelle »

Le problème de la traduction

Les rapports avec l’information literacy.

9

Retour sur l’information literacy

La culture de l’information

comme une voie nouvelle davantage

francophone / europeéenne

Un paradigme états-unien selon la

chercheuse italienne Carla

Basili.

Des présupposés à réexaminer.

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Rappel : définition de la littératie

Premier sens : capacité à lire et

écrire (a simple ability to read and write)

Deuxième sens : Possession de compétence et

d’habileté. (Having some skill and competence)

Troisième sens : Elément

d’apprentissage (Element of

learning)

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L’influence des Etats-Unis: Pays d’Origine de « l’information literacy »

Les 3 principales conceptions en sont issues :

L’économique (Zurkowski, 1974)

La bibliothéconomique

(ALA, 1989)

La citoyenne( Major Owens, 1976)

12

La culture de l’information comme nouvelle piste ?

Voie francophone et européenne.

Travaux des chercheurs et professionnels français. (grcdi, erté, limin-r, etc.)

Travaux de Carla Basili dans cette perspective :ENIL ( Europe Network for information literacy)

Une progression dans l’ambition Brigitte Juanals (2003)

13

La maîtrise de l’accès à l’information qui suppose une formation à l’information documentaire numérisée (mais on peut élargir cet ensemble au non numérique ) sur les plans techniques et méthodologique, accès technique, évaluation, tri, utilisation efficace et critique de l’information,

la culture de l’accès à l’information, qui, au delà des compétences techniques et documentaires, suppose une utilisation autonome critique et créative de l’information, allant jusqu’à la production de savoirs,

la culture de l’information (ou culture informationnelle), ce troisième degré de compétence paraissant supposer un niveau de culture générale (prise dans le sens d’instruction, de savoir ), une connaissance des médias, une prise en compte des dimensions éthiques et une intégration sociale dépassant largement une compétence documentaire et informatique.

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Vers une voie plus citoyenne et plus durable

Une démarche constructive à long

terme

Une transmission de savoirs et de savoir-

faire qui ne recherche pas une rentabilité

immédiate.

15

La culture de l’information nécessite du temps

• et se construit sur la durée. • elle implique un travail d’ampleur qui repose sur une

progression et un réinvestissement régulier. • Quelques heures marginales dans la scolarité dédiées à

la formation à l’information ne suffiront pas à l’acquisition d’une culture de l’information pour tous.

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4. Une formation mieux conçue.

Sortir de l’impression de bricolage

Remplacer les kits et les référentiels par

l’acquisition d’une culture.

17

La didactique de l’information

Rationaliser les contenus à enseigner autour notamment d’un curriculum pour sortir de l’impression de bricolage

Apporter des solutions pratiques et concrètes aux acteurs du terrain.. La démarche didactique s’appuie sur un triangle qui mêle savoirs, acquisition par les élèves et démarche et stratégie pédagogique.

Démontrer une autonomie des savoirs info-documentaires dans une démarche progressive nécessitant une évaluation. Cela ne signifie pas que ces savoirs ne puissent pas être utilisés dans une démarche interdisciplinaire. Les deux ne sont donc pas en opposition.

18

Un évolution du paradigme ?

19

Le paradoxe des environnements mouvants

Un travail définitoire nécessaire mais

difficile à réaliser

Instabilité des notions du fait d’un

environnement numérique

fluctuant. Ex : notion de document

ou d’auteur

Une instabilité qui accroît toutefois la

nécessité d’une transmission et

d’une formation.

20

La volonté conceptuelle

Sortir de la logique

procédurale et de la seule vision du référentiel de compétences.

Privilégier une approche qui

ose la théorie et les notions.

Construire une didactique qui permette la

transmission de notions.

Une didactique en action

21

6. La CI est une culture technique.

la lignée des outils constitutifs

de la pensée

L’héritage des précurseurs de la documentation.

22

Culture de l’information et culture technique

La culture technique repose sur une relation entre les outils et l’individu qui ne peut être seulement une relation d’usage.

Elle implique donc une meilleure compréhension des objets techniques. Simondon entrevoit notre relation à la technique au sein de deux états opposés. Nous sommes donc selon lui, soit dans un état de minorité, soit dans un état de majorité face à l’objet technique :

« L’objet technique peut être rattaché à l’homme de deux manières opposées : selon un statut de majorité ou selon un statut de minorité. » (Simondon, 1989, p.85)

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Culture de l’information et majorité

Majorité de l’entendement

(Kant)

Majorité technique

(Simondon)

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L’état de minorité.

• Dans l’état minoritaire, la technique n’est justement pas pensée, elle est oubliée voire évacuée tant elle est devenue constitutive de notre environnement :

• « Le statut de minorité est celui selon lequel l’objet technique est avant tout un objet d’usage, nécessaire à la vie quotidienne, faisant partie de l’entourage au milieu duquel l’individu humain grandit et se forme.(…) Le savoir technique est implicite, non réfléchi, coutumier. »(Simondon, 1989, p.85)

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Minorité suite• Il n’y a donc pas de réflexion sur les usages ni prise de

distance par rapport à l’objet. Seule la logique purement utilitaire prédomine et il n’y a pas de rationalisation des savoirs.

• « Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! (Ose penser) Aie le courage de te servir de ton propre entendement. » (Kant, 1784)

26

Deux écueils

La technophobie

La technophilie

27

Une Maîtrise de techniques essentielles

Lecture + écriture

afin de devenir « savants :

au sens de celui qui peut

accéder au savoir.

28

7. La culture de l’information repose sur le contrôle de soi et la prise de soin (de

l’autre)

Présente une dimension de veille

une capacité de contrôle qui n’est pas

celle de savoir qui de la machine ou de l’homme

domine l’autre.

le contrôle de soi qui s’opère par la skholé,

cette capacité à s’arrêter, à prendre le

temps de l’analyse et de la réflexion.

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Et si la question était celle

De l’attention

Des capacités de concentration moindres sur

des temps plus restreints

Travaux de Katherine Hayles : Deep attention versus Hyper attention

30

Pistes et proximités avec la translittératie

• Def : La transliteracy se définit comme « l’habileté à lire, écrire et interagir par le biais d’une variété de plateformes, d’outils et de moyens de communication, de l’iconographie à l’oralité en passant par l’écriture manuscrite, l’édition, la télé, la radio et le cinéma, jusqu’aux réseaux sociaux »

• La traduction en français a été trouvée sur le blog de François GUITE. In Guitef. Disp. Sur : <http://www.opossum.ca/guitef/archives/003901.html> Citation originale : « Transliteracy is the ability to read, write and interact across a range of platforms, tools and media from signing and orality through handwriting, print, TV, radio and film, to digital social networks.”

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