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Faculté de Médecine Paris 7 - Denis Diderot Département de FMC

LES TUMEURS DE LA PROSTATE

Module 3 : Diagnostic du cancer de la prostate

Professeurs Vincent DELMAS

et Alain EDDI

1

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I - Epidémiologie

3

Source : http://www.e-cancer.fr

4Source : http://www.e-cancer.fr

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Incidence du cancer latent/clinique

8

Incidence du cancer latent/clinique

9

Environnement

Prévalence dans le monde du K de la prostate

Comparaison de la mortalité et de l'incidence estimées (taux standardisés monde) du cancer de la prostate en 2008

10

11

Incidence du cancer de la prostate pour 100.000 (en 2008)

• Groenland : 1,7• Chine : 1,7• Inuit : 7,8• Japon : 12,6• France : 118,3 • USA : 124,8• Caraïbes :

– Cuba : 28– Porto Rico: 100– Guadeloupe : 152,3 [50% de tous les cancers de l’île, origine

golfe de Guinée et Zaïre… sauf à Saint François et au Moule]

Taux standardisés (pour 100 000) d'incidence et de mortalité du cancer de la prostate estimés en 2008 dans les 27 pays de l’U.E.

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Environnement : quels facteurs ?

• Toxiques– Pesticides organochlorés, notamment la chlordécone utilisée jusqu’en 1993 en

Guadeloupe et en Martinique), les PCB.

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Prévention du cancer de la prostate

Chimio-prévention ??? Avant ???

• Licopène, carotène , huile d’olive, poisson (oméga 3), Vitamine D...

• Sélénium (noix, peau des poissons) diminue le risque de cancer de 50% ?

• Isoflavones du soja

•Polyphénols du thé vert

Qui va développer un cancer de la prostate ?

Origine génétique : les formes familiales

Médicaments : androgènes, entacapone, imatinib, dutastéride et finastéride (des KP de haut

grade)

Endocriniennes : obésité risque × 1,3

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II - Quels sont les signes d’appel d ’un cancer de la prostate ?

Les MÊMES que ceux d ’un adénome :

les troubles mictionnels

C’est « l ’adénome » qui fait découvrir le cancer !

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III - Sur quels arguments poser le diagnostic de cancer de la prostate ?

T.R.

PSA

Biopsies échoguidées de la prostate

Imagerie ?

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1 - Le T.R.

( Classification TNM)

• T1 = non palpables -> diagnostic anatomo-pathologique : – T1a et b, si cell. malignes présentes respect. sur moins ou plus de 5% de copeaux,

– T1c, si cell. malignes présentes sur biopsie (pour PSA anormal)

• T2 = palpables au TR : – T2a : 1 nodule enchassé,

– T2b : lobe induré ,

– T2c : 2 lobes indurés

Les T1 et T2 sont toujours N0 et M0

• T3 = Extension locale extraprostatique : K étendus aux tissus péri prostatiques – ayant juste franchis la capsule)

• T4 = Extension aux organes adjacents : « blindage pelvien »

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2 - Le P.S.A.

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Dépister pourquoi ?

traiter pour « guérir » avant 75 ans

traiter pour empêcher les complications

évolution naturelle du cancer de la prostate

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Taux de survie pour les K localisés

90 % à 5 ans, 80 % à 10 ans, 55 % à 20 ans.

Mais… les K peu différenciées histologiquement progressent au stade métastatique plus fréquemment et rapidement que les K bien différenciées. Ainsi :

à 15 ans :– 90 % pour K le plus différenciées (Gleason 2 à 4) – < 50 % pour K le moins différenciées (Gleason 8 à 10)

à 20 ans :– un K Gleason 8 à 10, a un risque d’évolution fatale 40 à 50 fois plus élevé

qu’un K Gleason 6.

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Délai moyen entre le diagnostic et l’apparition de métastases

• 5 ans pour les Gleason 8 à 10• > 15 ans pour les Gleason de 2 à 6.

• Le décès survient en moyenne 2 à 3 ans après l’apparition des métastases.

• Survie des patients 5 ans après le diagnostic : 72 % en France (après standardisation sur l’âge), tous stades et degrés de différenciation confondus et avec ou sans traitement.

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Traitement curatif du cancer de la prostate ?

Is treatment usefull when possible

and possible when necessary?

W. Whitemore

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Interpréter le PSA

a b

a = pas de Kb = K 4

PSA

Le test de dépistage « idéal »

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d aPSA

bc

K Non-malades

Test positif aVrais positifs

bFaux positifs

Test négatif cFaux négatifs

dVrais négatifs

Seuil = 4

Sensibilité = a/a+cSpécificité = d/b+d

VPP = a/a+bVPN = d/c+d

Et la réalité...

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27

28

PSA : interprétation / seuil

• Au seuil de 4 ng/ml, la sensibilité est de l’ordre de 75 % et la spécificité de l’ordre de 90 %.

• En situation de dépistage individuel : – la valeur prédictive positive (VPP) est de l’ordre de 30 %– la valeur prédictive négative (VPN) est de l’ordre de 90 %

• Lorsque PSA total est < 4 ng/ml, l’absence de cancer de la prostate est réelle dans 9 cas sur 10.

• 10% des hommes de 50 à 75 ans ont un PSA > 4 ng/ml

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PSA : à quelle fréquence ?

• entre 4 et 3 ng/ml : pas de nouveau dosage avant 1 an (dans le cas le plus défavorable, le risque à 1 an d’avoir un cancer = 5 %)

• entre 3 et 2 ng/ml : risque à 1 an = 1 à 2 %)

• entre 2 et 1 ng/ml : pas de nouveau dosage avant 3 ans (risque

d’avoir un cancer dans les 3 ans = 1 %)

• ≤ 1 ng/ml : risque 0,5 % après 5 à 8 ans de recul

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En résumé :

• PSA au dessous de la normale,  n’élimine pas un cancer

• PSA élevé (x 5) ne signifie pas un cancer

• PSA intermédiaire (x 2, x 3) Rapport PSA Libre/ PSA Total

< 10 % = Cancer> 20 % = Adénomeentre 10 et 20 % = ?

(nb : le PSA baisse l’été , augmente l’hiver)

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Faut-il faire un dépistage systématique par le PSA ?

Avril 2013 – tome 63 – N° 4 (445-592

4 essais randomisés aux résultats discordants

• Suédois (Norrköping) : 9 000 hommes de 50 à 69 ans; suivi 20 ans : pas de différence statistiquement significative de mortalité par de KP entre groupes dépistés et non dépistés. 

• PLCO (USA) : 77 000 hommes de 55 à 74 ans; suivi 13 ans* : pas de différence statistiquement significative de mortalité par de KP entre groupes dépistés et non dépistés *(fin essai 2015) 

• ERSPC (Europe) : 180 000 hommes de 50 à 74 ans; suivi 9 ans* : 1 DC évité par KP pour 1400 hommes invités au dépistage.

*(fin essai déc. 2010)

• Suédois (Göteborg) : 20 000 hommes de 50 à 64 ans; suivi 14 ans : 1 DC évité par KP pour 3000 hommes invités au dépistage.

PLCO : Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian cancer screeningERSCP : European Randomized study of Screening for Prostat Cancer

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2 méta-analyses

• Réseau Cochrane (2009) :340 000 participants; mortalité par KP 0,5% sans différence

statistiquement significative entre groupes dépistage et groupestémoins.

• BMJ (2010) : 390 000 participants; mortalité par KP 0,8% sansdifférence statistiquement significative entre groupesdépistage et groupes témoins.

33

En conclusion (provisoire) ?en 2013 :

Dans le cas d'un dépistage collectif l'intérêt clinique d'un dépistage du KP par dosage des PSA n'est toujours pas démontré …

… mais la proposition inverse non plus !

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3 - Les biopsies échoguidées

Quand ? :

T.R. et/ou P.S.A. anormaux

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3 - Les biopsies échoguidées (2)

Comment ? :

En consultation (hôpital de jour non remboursé par SSS)

Avec ECBU (-)

TP - TCK normaux , plaquettes

Après Normacol® et fluoroquinolone « flash » 

Par voie endorectale (anesthésie gel de xylocaïne)

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3 - Les biopsies échoguidées (3)

Où ?

10 (20) biopsies

Base

Milieu

Apex

2 (4)

2 (4)

1 (2)

2 (4)

2 (4)

1 (2)

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3 - Les biopsies échoguidées (4)

Lecture Anatomo-pathologique

Le nombre de biopsies positives

Le score de Gleason des biopsies

Le pourcentage de tissu envahi

Le dépassement capsulaire

L’envahissement nerveux

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Rappel anatomo-pathologique : la division zonale de la prostate

4 zones :

1 - stroma fibro-musculaire antérieur 10 % de la glande

2 - zone centrale 20 % [8 % des K]

3 - zone de transition 5 % [25 % des K]

4 - zone périphérique 65 % [67 % des K]

Mc Neal. 1968.

K

40

Anatomo-pathologie : la classification de Gleason

1- Très bien différencié = tubes glandulaires

5 - Indifférencié = nappes cellulaires en travées

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Anatomo-pathologie : le score de Gleason

Addition de 2 aspects histologiques : A et B,

A étant l’aspect le plus retrouvé

et A + B compris entre 2 et 10

Ex : A = 3 (80% de la tumeur) et B = 4 (20%) ---> A+B = 7

« Gleason 7 = 3+4 »

La tumeur n’est pas homogène

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La classification de d’Amico

• Classement des formes localisées de cancer de la prostate en fonction de leur risque évolutif :

• Établi 3 sous-groupes selon le risque de rechute biologique 10 ans après un traitement local :

Le Nomogramme de Kattan

Kattan, un biostatisticien du MSKCC (Memorial Sloan-Kettering Cancer Centre - États-Unis), a mis au point un nomogramme avant traitement afin de prédire le stade pathologique avant intervention chirurgicale et, ce, d’après :

– le score de Gleason de la biopsie– le stade clinique– l’âge– le pourcentage de prélèvements biopsiques positifs

43

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Competing risk of mortality by age at diagnosis, cancer stage, grade, and comorbidity: cancer stage T1c.

Albertsen P C et al. JCO 2011;29:1335-1341©2011 by American Society of Clinical Oncology

Espérance de vie sans incapacitéen 2010

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4 - L’imagerie

• Echographie transrectale – VPP 52,7%, VPN 72% Intérêt limité sauf pour guider les biopsies

• IRM– Bonne sensibilité mais mauvaise spécificité

– Permet de cibler les biopsies

– Recherche récidives locales après tt

• Tomodensitométrie– Intérêt limité

• Scinti osseuse– Indiquée chez patients groupe intermédiaire  (T2b et PSA< 10 et Gleason < 7)

– ou à haut risque (T2c ou PSA ou Gleason ≥ 8)

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L’imagerie : Stratégies d’exploration

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Cas clinique n°1

Homme, 67 ans, opéré d’un adénome de la prostate avec un

foyer d’adénocarcinome gleason 6 (3 + 3). A un mois il urine

bien et a un PSA=0,8 (nle 4).

A - il est guéri d’un microcancer

B - prostatectomie radicale

C - surveiller le PSA trimestriel

D - faire dosage PSA libre/total

E - faire des biopsies prostatiques échoguidéesou

?

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Cas clinique n°2

Homme, 48 ans, Antillais, aucun SFU, père DCDd’un KP à 75 ans, PSA « systématique » (à lademande de sa Mère) = 3,9 (nle 4), TR souple et de taille normale

• A- refaire PSA dans 1 an• B- faire PSA libre et total• C- faire biopsies prostatiques• D- contrôler le PSA• E- demander que ses frères aient un PSA

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Cas clinique n°3

Homme, 70 ans; il y a 1 an PSA =3; mis sous finastéride.

Ce jour, PSA =3,8 (nle 4).

• 1- faire PSA libre et total• 2- arrêter le finastéride• 3- faire des biopsies prostatiques échoguidées• 4- refaire PSA dans 3 mois• 5- faire PSA après traitement antibiotique

ou

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