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L'interrogation

?I. Portée de l'interrogation

II. Syntaxes de l'interrogationIII. Pragmatique de l'interrogation

I. Portée de l'interrogation● Observation : Classez ces questions en deux groupes

(indice : essayez de trouver une réponse pour chacune)

a) Êtes-vous déjà allé au Mali ?

b) Comment avez-vous voyagé ?

c) La compagnie aérienne vous a-t-elle proposé un repas ?

d) Qui vous a accueilli sur place ?

e) Qu'avez-vous préféré lors de votre voyage ?

f) Souhaitez-vous y retourner ?

g) Pourquoi souhaitez-vous y retourner ?

I. Portée de l'interrogation● Observation :

Réponses par oui / non + pas de mot interrogatif.

a) Êtes-vous déjà allé au Mali ?

b) Comment avez-vous voyagé ?

c) La compagnie aérienne vous a-t-elle proposé un repas ?

d) Qui vous a accueilli sur place ?

e) Qu'avez-vous préféré lors de votre voyage ?

f) Souhaitez-vous y retourner ?

g) Pourquoi souhaitez-vous y retourner ?

I. Portée de l'interrogation● Observation :

Réponse précise + mot interrogatif

a) Êtes-vous déjà allé au Mali ?

b) Comment avez-vous voyagé ?

c) La compagnie aérienne vous a-t-elle proposé un repas ?

d) Qui vous a accueilli sur place ?

e) Qu'avez-vous préféré lors de votre voyage ?

f) Souhaitez-vous y retourner ?

g) Pourquoi souhaitez-vous y retourner ?

I. Portée de l'interrogation

A) L'interrogation totale

Elle porte sur toute la phrase : on attend une réponse par oui/non.

Ex : As-tu un chien ? → Oui, j'ai un chien. / Non je n'en ai pas.

Il n'y a pas de mot interrogatif spécifique : on la reconnaît uniquement grâce à l'inversion du sujet.

Ex : Tu as un chien. → As-tu un chien ?

Son intonnation est ascendante.

I.A) L'interrogation totale

Remarque :

Dans une langue plus relâchée, ou à l'oral, on peut choisir la forme « est-ce que » suivie de la phrase déclarative :

Est-ce que le paquet est arrivé ?

On peut même, dans une langue familière, enlever complètement le marqueur de négation : c'est le ton à l'oral et le point d'interrogation à l'écrit qui marquent l'interrogation.

Le paquet est arrivé ?

I. Portée de l'interrogation

B) L'interrogation partielle

La question porte sur une partie de la phrase : un des constituants est présenté comme une variable non identifiée. La réponse doit fixer cette variable.

Ex : Qui veut une glace ? - Aristide et Cunégonde veulent une glace.

Elle est introduite par un mot interrogatif qui peut être :

– Un pronom interrogatif : qui, que, quoi, lequel...

Ex : Qui veut une glace ?

Lequel préfères-tu ?

I.B) L'interrogation partielle

– Un déterminant interrogatif : quel, quelle, quels...

Ex : Quel genre d'homme es-tu ? → « quel » n'est pas seul et accompagne un nom (« genre »)

Quelle glace préfères-tu ? → idem.

– Un adverbe interrogatif : où, quand, pourquoi, combien...

Ex : Où vont-ils ?

Quand partirons-nous ?

I.B) L'interrogation partielle

Remarque : dans un langage plus courant, on peut employer une forme renforcée en « est-ce que », qui remplace l'inversion.

Ex : Quand est-ce que vous partez ?

Qui est-ce qui a parlé ?

Sans l'inversion, le niveau de langue est familier : Ex : « Qui c'est qui a parlé ? »

« C'est qui qui a parlé ? » est très familier.

I.B) L'interrogation partielle

Remarque 2 : l'intonation de l'interrogation partielle est plus complexe : on met en valeur le mot interrogatif sur une note élevée puis on descend.

Remarque 3 : « que » peut s'employer en langue littéraire avec le sens de « pourquoi » :

Ex : Que n'êtes-vous ici ? = pourquoi n'êtes-vous pas ici ?

Que ne le disiez-vous pas ? = pourquoi ne le disiez-vous pas ?

II. Syntaxe de l'interrogation

Observation : 1) Repérez la subordonnée.

a) Je me demande qui c'est.

b) Vous ignorez comment il s'appelle !

c) Tu ne sais pas ce que cela fait.

d) Je te demande ce qui te tracasse.

f) Vous me direz à quelle heure vous devez partir.

g) Il me demande souvent ce que je préfère.

h) J'ai enfin compris pourquoi tu as dit cela !

i) Vas-tu me dire quelle option tu as choisie ?

j) Demandez-vous toujours si vous avez raison.

II. Syntaxe : observation2) Rédigez la question qui lui correspond.

a) Je me demande qui c'est.

b) Vous ignorez comment il s'appelle !

c) Tu ne sais pas ce que cela fait.

d) Je te demande ce qui te tracasse.

e) Vous me direz à quelle heure vous devez partir.

f) Il me demande souvent ce que je préfère.

g) J'ai enfin compris pourquoi tu as dit cela !

h) Vas-tu me dire quelle option tu as choisie ?

i) Demandez-vous toujours si vous avez raison.

II. Syntaxe : observation 3) Comparez les paires.

a) Je me demande qui c'est.

→ Qui est-ce ?

b) Vous ignorez comment il s'appelle !

→ Comment s'appelle-t-il ?

On observe une inversion du sujet. Cette inversion ne pourrait être présente en subordonnée (du moins en langage correct)

* Je me demande qui est-ce.

* Vous ignorez comment s'appelle-t-il.

II. Syntaxe : observation

c) Tu ne sais pas ce que cela fait.

→ Qu'est-ce que cela fait ?

d) Je te demande ce qui te tracasse.

→ Qu'est-ce qui te tracasse ?

On observe l'apparition d'une forme renforcée en « qu'est-ce que » avec inversion du sujet.

Cette forme ne pourrait être présente en subordonnée (du moins en langage correct)

* Tu ne sais pas qu'est-ce que cela fait.

* Je te demande qu'est-ce qui te tracasse.

II. Syntaxe : observation

f) Vous me direz à quelle heure vous devez partir.

→ A quelle heure devez-vous partir ?

g) Il me demande souvent ce que je préfère.

→ Qu'est-ce que je préfère ?

h) J'ai enfin compris pourquoi tu as dit cela !

→ Pourquoi dis-tu cela ?

i) Vas-tu me dire quelle option tu as choisie ?

→ Quelle option as-tu choisie ?

j) Demandez-vous toujours si vous avez raison.

→ Est-ce que vous avez raison ?

II. Syntaxe de l'interrogation

A) L'interrogation directe

Elle est marquée par l'inversion du sujet :

– Inversion simple avec les pronoms personnels sujets et les mots interrogatifs.

Es-tu certain de cela ?Comment l'as-tu su ?

– Inversion complexe dans les autres cas : Le paquet est-il arrivé ?

Quelqu'un veut-il donner son avis ?

II. A) L'interrogation directe

Remarque :

On évite l'inversion du « je » au présent, qui pourrait donner des effets comiques : « Cours-je ? »

En principe, dans un verbe du premier groupe (type « chanter »), on transforme le -e final en -è : « Me trompè-je ? » (plutôt que « Me trompe-je ? »), mais cette possibilité est peu exploitée.

D'une manière générale, on préfère pour le « je » les formes en « Est-ce que » : « Est-ce que je cours ? » / « Est-ce que je me trompe ? »

II. A) L'interrogation directe

Remarque 2 :

A la troisième personne, un t de liaison « euphonique » a été intercalé, à partir du XVIe siècle, par analogie avec les formes finissant par un « t ».

Ex : On ne dit pas : « * Parle-elle ? » mais « Parle-t-elle ? » qui sonne comme « Peut-elle … ? ».

Attention : on n'écrit jamais « -t'  ». « * Parle-t'elle ? » n'existe pas.

Avant le XVIe siècle, l'usage était plus libre et on pouvait utiliser un l euphonique : « Change l'on de banquête » (Rabelais)

II. Syntaxe de l'interrogation

B) L'interrogation indirecte

C'est une transposition de l'interrogation directe (totale ou partielle), en proposition subordonnée complétive (c'est-à-dire rendue nécessaire pour compléter le verbe).

Ex : Comment est-il venu ?

→ J'ignore comment il est venu.

Remarque : on parle alors de « proposition subordonnée complétive interrogative indirecte » ou « proposition interrogative indirecte » ou « interrogative indirecte » 

II. Syntaxe de l'interrogation

B) L'interrogation indirecte

C'est une transposition de l'interrogation directe (totale ou partielle), en proposition subordonnée complétive (c'est-à-dire rendue nécessaire pour compléter le verbe).

Ex : Comment est-il venu ?

→ J'ignore comment il est venu.

Remarque : on parle alors de « proposition subordonnée complétive interrogative indirecte » ou « proposition interrogative indirecte » ou « interrogative indirecte » 

III. Pragmatique de l'interrogation

A) Interrogation et ordrePoser une question, c'est affirmer son droit de la poser, et mettre l'autre en demeure de répondre. Cette définition rapproche l'acte d'interroger de l'acte d'ordonner.

Cela amène des locuteurs à atténuer leur demande :

Ex : « Voudrais-tu sortir ce soir ? » plutôt que « Veux-tu sortir ce soir ? » « Sais-tu qui est parti en premier ? » plutôt que « Qui est parti en premier ? »

« Je ne trouve pas ce livre. » plutôt que « Où est ce livre ? »

Remarque : dans ce dernier exemple, on voit comment une phrase déclarative peut être une interrogation. On parle d'interrogation pragmatiquement indirecte.

III. A) Interrogation et ordre

Dans certaines situations, l'interrogation prend une valeur de demande ou d'ordre :

Ex : « As-tu une cigarette ? »

« Avez-vous l'heure ? »

« Pouvez-vous ouvrir la fenêtre ? »

« Voudriez-vous baisser le son ? » 

III. Pragmatique de l'interrogation

B) Interrogation et argumentation

Dans un but argumentatif, le locuteur peut suggérer une réponse dans sa question. On parle de question orientée.

Il fait beau aujourd'hui, mais fera-t-il beau demain ?

Ne penses-tu pas que l'on devrait tout recommencer à zéro ?

Dans une discussion, cette orientation peut être polémique :

« - Il faudrait tout changer.

- Mais le peut-on vraiment ? »

III. B) Interrogation et argumentation

Dans le cas particulier où la question est tellement orientée qu'elle amène une seule réponse possible, on parle de question rhétorique (ou « interrogation oratoire »).

Ex : « N'êtes-vous pas mon père ? » (Corneille)

« A quoi vos vers sont-ils bons ? » (Corneille)

Remarque : une question rhétorique négative suggère une réponse affirmative, et inversement.

Attention : ne pas confondre avec les questions sans réponse. Ex : « Qui nous a ? Qui nous mène ? » (Hugo)

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