observations sur la biologie de penaeus duorarum au...
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Obse.vations su. laBiolOgie de
PENAEUS DUORARUMau Sénégal
Par E. de BON DY
. - OFfiCE DE LA RECHERC"E SCIENTIRQUE ET TECHNIQUE OUTRE·MER _
---~CENTRE D'OClANOGRAPHIE DE DAKAR·THIAROYE
- Gouvernement de la Ré~ubllque du SénégalMinistère du Développement RuralService de l'Océanographie el des Pêches Maritimes.
- 0SP -n° 016 Juin 1968
République du Sénégal
Ministère du Développement Rural
Office de la Recherche
Soientifique et Technique d'Outre-Mer
OBSERVATIONS SUR LA BIOLOGIE
~- --'DE-PEIUJ~'US DUOBJ4mm-Atr SE-NEGAL
E. de BONDY
Océanographe Biologiste de 1IO.R.S.T.O.M
avec la oollaboration de J.L. CREMOUX
CENTRE D'OCEANOGRAPHIE
DE DAKAR-TRI AJ!liO'YE (SénégeJ. )
D.5.P. N° 016 - Juin 1968.
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- page. 16, troisième ligne
au lieu de nursery
'lire nurseries.
-'page 19, figure 7compléter :
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stade l
stade TI
stade III
- page 27
au lieu de Sex~-ra.tio
lire Sex-ra tio.·
- page )0 bis
supprimer fig. r
à laquelle ont été effectuées les
s'est accru de façon considérable.
est passé à 17 en 1966-67. Le début
l'évolution de la flottille cre-
l N T R 0 DUC T ION
La pêche à la crevette, au Sénégal, se trouve actuellement en
pleine extension. Penaeus duorarum est, pour l'instant, l'espèce qui offre
les meilleures possibilités.
Le début de l'exploitation industrielle de eette espèce
remonte à 1959, époque à laquelle une usine, bientôt suivie de deux autres,
s'est installée en Casamance. La pêche portait alors, uniquement sur les
jeunes individus d'estuaire. De 124 tonnes en 1960, la production est passée
en 1967 à plus de 600 tonnes.
1966 marque une nouvelle étape par le début de l'exploitation
du Sine-Saloum avec la fondation de deux nouvelles entreprises. Celles-ci
enregistrent, en 1967, une production de 200 tonnes. Ce chiffre possède de
fortes chances d'augmenter dans les années à venir, grâce à l'extension des
zones de pêche et à la modernisation des techniques de capture.
En mer, depuis 1963, époque
premières prospections, l'effort de pêche
De cinq, en 1965, le nombre de chalutiers
de l'année 1968 présente un tournant dans
vettière : bon nombre de bateaux, ayant déjà derrière eux une longue carrière,
ont accompli leur ultime campagne ,tandis ,que des entreprises nouvelles arment
des unités neuves et bien adaptées. On peut d'ores et déjà, s'attendre à ce que
la flotte atteigne une vingtaine d'unités dans un avenir procheo
En comptant 90 à 100 tonnes de crevettes crues, entières, par
an et par bateau, les prises devraient donc s'élever à environ 2 000 tonneSq
A ce chiffre, il faut encore ajouter les 1 000 tonnes d'origine estuarine et
les quantités inconnues, mais sans doute importantes, exploitées sporadique
ment par les navires étrangers.
.. ·1 . ..
- 2
Il est donc urgent de se demander si les "stocks" existants
supporteront un tel accroissement de mortalité et si le nouvel éouilibre
biologique s'établira à un niveau suffisamment élevé pour permettre une bonne
rentabilité de la pêche4
Une étude approfondie de la biologie de l'espèce jointe à la
connaissance des paramètres dynamiques qui régissent le stock, aiderait sans
doute à répondre à cette question.
Le rapport que nous présentons ici, ne revêt pas un caractère
définitif, Il doit être considéré comme le résultat d'une première série
d'observations fragmentaires sur la biologie de ~eus duorarum au Sénégal.
- 3
ETUDE BIOLOGIQUE
-=-=--=.~--=--='-
l - MOYENS EMPLOYES
1. En mer
L'impossibilité d'effectuer en mer des recherches systématiques
sur les crevettes a réduit les observations à un échantillonnage régulier sur
les apports des chalutiers.
2. En estuaire
La Casamance et le Sine-Saloum ont été l'objet d'une série de
prospections, visant à déterminer les potentialités de pêche et à établir le
cycle biologique des jeunes ~ duorarum : recrutement~ croissance et migration.
L'effort a surtout porté sur la région du Sine-Saloum où ont
été effectuées cinq missions, au cours de l'année 1967. Au programme était
inscrit la visite d'un certain nombre de stations comportant:
- des mesures hydrologiques
- des traicts de plancton
- des traicts de chalut
- une pêche des crevettes en migration vers la mer.
Description du matériel
~eJ~l~t_à _p~a::c!o::
Confectionné avec une toile de 0,7 mm de vide de maille,
il possède une forme conique, un mètre de diamètre à l'ouverture, et quatre
mètres de longueur.
• e • / •••
- 4
- le chalut
De type "Chalut à perche", il possède une ouverture de
2,50 mètres et une longueur de 6 mètres. Le dos, le vencce- e t lOS faces
latérales ont une maille de 8 mm, tandis que le cul a été taillé dans une
toile à plancton de 2 mm de vide de maille.
- filet fixe
Cet engin d'inspiration américaine et confectionné au
labora toire, possède la forme générale dl un chalut avec une po-che .tzrès
allongée. Il a une corde de dos de 30 mètres et une longueur totale de 40
Qètres. Les ailes sont en mailles de 15 mm, le dos et le ventre en mailles
de 13 mm et le cul en 8 mm.
Ce filet, solidement mouillé par deux ancres, travaille
en surface dans le courant de marée.
3. Au laboratoire
. Outre le dépouillement des résultats de chaque mission, le
travail au laboratoire a consisté en mensurations biométriques at détermina
tions de stades sexuels des crevettes adultes.
Ces stades sont ceux définis par de Vries et Lefevère (1967).
Les crevettes femelles, pr-t.ses à l' éta t frais subissent une cuisson de sept
minutes dans l'eau bouillante salée. A l'aide d'un scalpel, on opère ensuite
une coupe transversale au niveau du premier segment abdominal. Les deux lobes
abdominaux des ovaires apparaissent alors, en section, dans un "triangle"
ayant le tube digestif comme sommet et la membrane du tergite comme base.
l'état de maturité sexuelle se détermine d'après leur forme, leur 701ume et
leur couleur.
. ··1·0 ,.
- 5
Stade .I "Virgin": Les ovaires sont présents mais non développés, peu
visibles à l'oeil nu autour du tube digestif.
Stade .II "Maturing Virgin" : Les ovaires, développés, se présentent en
section transversale, sous la forme de deux petits cercles
translucides autour du tube digestif.
Stade .III "Developed l1: Les ovaires se présentent sous la forme de deux
trapèzes qUi, variant du blanc au jaune clair, occupent le quart
du triangle.
Stade .IV "Gravid" : Les ovaires d'un jaune orange clair, occupent la
moitié du triangle.
Stade .V "Ripe" : Les ovaires oranges rouges, occupent les trois quarls du
triangle.
Stade .VI "Spent resting" : Les ovaires sont vides, laissant une grande
cavité dans le triangle.
- 6
II - RESULTATS
1. LBS JEUUES
1.1. REGION DU SINE SALotn~
Le Sine-Saloum se présr"nte comme un bras de ner, long, étroit, peu
profond, aux nombreuses ramifications. Ses berges sont couvertes par une
mangrove à Rhizo~hora et Avicennia. Aucun fi~uve ne s'y déverse, et le
seul apport d'eau douce a lieu au cours de la saison des pluies de
Juillet à Septembre. Pendant les neuf autres mois de l'~nnée, l'évapora
tion intens~ est à l'origine d'une forte surs~lure qui ait~int son maximum
au mois d.e juin: 72 100 à Kaolack, 93 100 à Fatick.
~o~stlandt (1?66) avait déterminé au Dahomey ~ue les jeunes
P. duorarum exit;eaient une salinité minimum de 1) 100. L~ur très gr:;nde
abondanc~ dans le Sine-Saloum, au cours de la ~ériode sursalé o , illustre
donc i'i~port~nce de le1Jr euryhalinité.
Le gr~phique :~o l dorme Les variations de La salinité à Foundâ.ougne
~our l'année 1961.
50
40
30
20
:-0
;~ J TAS eND J F !~ A 1·7 ;':01 s1() 6'( 19 q:
Fie.1 - 73ria tions i~ ::.~: s: lir..i té è. Foundicucnf.> (H''l ;:2.i 19p1 à l.!ai I90Se
LE 5INE'5ALOlJf'llECHELLE au /4CO.a::o Q
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2Q..~-.-------------- - --------1----,
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-'7
1.1.2 Phase de recrutement
Lors de chaque mission, nous avons visité régulièrement six stations
Station N°1 sur le Saloum, à 18 Km ( 1)
Station N°2 Balandour sur le marigot de Diombas à 15 Km
Sta tion N°3 sur le marigot de Guilor, à 30 Km
Sta tion N°4 Fambine, sur le Saloum, à 35 Km
Station N°5 Foundiougne, à 50 Km
Sta tion N°6 Fayako, à 60 Km.
Les récoltes de post-larves effectuées à l'aide du filet à plancton
et du chalut, ont toujours eu lieu la nuit, en marée montante. Les filets
étaient traînés à raison de 2 ou 3 traicts de 10 minutes dans un rayon n'excé
dant pas 2 Km de la station.
1.1.2.2 Récoltes
Les différentes prises de post-larves sont résumés dans le tableau
ci-dessous s
(1) Le nombre de kilomètres indique la distance de la station à l'embouchure.
e • • 1...
-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-----=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-
Date Station Nombre:de traicts
Filet Nombrede postlarves
Noobre.rdeP .L. partraicts
r--------:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:
29·4
au
06.51967
1
2
3
32
33
32
: plancton: chalut
: plancton: chalut
: plancton: chalut
38112
46174
152
1256
1558
51.5
: -----------1-.----------: ----------: ------------g -----------:4 3
2: plancton: chalut
41
1.30.5
:-----------:-----------:-----------g------------:-----------g5 3
3: plancton: chalut
oo
:-----------:----------g-----------:------------:----------- :6 3
3: plancton: Chalut
oo
1 33
: plancton: chalut
208
62.6
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:
:-----------:----------:-----------~------------:----------- :
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:au
03.7
1967
2
3
4
32
13
33
: plancton: chalut
: plancton: chalut
: plancton: chalut
1521
o4
o5
510
1.3
1.6..
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:5 3: plancton 0
: : 3 : chalut: 0:========================================~======================~=====· . . . .· . . . .
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:au
12.8
1967
1
4
5
43
24
23
: plancton: chalut
: Plancton: chalut
: plancton: chalut
oo
r4
oo
0.51
:-----------:-----------:-----------:------------:-----------:
··6 1
1: plancton: chalut
oG
:=============================~=============~========================= i
23.11:u 27.11 :
4 2 plancton o
- 9
1.1.2.3 Resultats
1a récolte de ces trois missions sIest soldée par une prise de
470 post-larves, ainsi réparties: 392 pour la première, 73 pour la seconde,
et 5 pour la troisième.
467 d'entre-elles étaient des Penaeus duorarum, tandis que 3 seulement
appartenaient à l'espèce Penaeus kerathurus.
Toutes ces larves ont été mesuréesà~oculaiDemicrométrique. et
classées selon leur stade de développement~
Mensura tians
1e tableau ci-dessous donne la valeur moyenne des longueurs
1 et 13
pour les divers stades de croissance.
-=~~-=-=-=~-=-~-=-=-;-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
.e.:Stade :Stade :Stade: III IV V
Stade :Stade :Stade :StadeVI : - VII -: VIII/I: IX/I
:-------:------:------g------:-------:------:------:--- - - - g
: Nombre: II 106 113 75 79 45 32
:-------:------:------g------:-------:------:------:------ :
1 mm 9·5 10.1 II.2 12.4
:-------:------:------:------:-------:------:------:------:
13 mm 2.05 2.18 2.21 2.29 2·59
-= -:::: -= -= -::: -= -= -= -= -= -=-= -= -= -= -::::-= -= -::: -= -= -:::-= -= -=-= -= -= -=-
.0./ ...
St.V
1
1~~lliilt
sv.vrr
1 r\1 ( l ''t ' 1 • \ i i
St.I7/!
,"'! 10
Fig.2 - Di"'~::H;1~"'t. d'" r""~qul'!n~e- ,; .... s ,~iff'~!'..,r.te stad,,:!: de
d,§V'plOrp~r,:;er.t pour Les pozt-lerv85 de f ..duorar,um.
- 10
L représente au I/IO~ de millim~tre, la longueur tot,~e, ?riSB de
l'extrémit.é du rostre à l'extrémité du t01son.
L3 repr~sente au r/ros de m:i.llimètre, La Longueur d~ la carapace,
prise du creux de -~' orbi t~ 8 l' cx:trémi tû po s t.ér-i.cune du cephalo
thorax"
Les stades de cr-oâ s sance sani déterminés cl' après le nombr-e de dents
rostrales J
Stade III . 3 dents.Stade IV 4 dl2nts • f> ... ~ 4 etc
Stade VIII/r : g dents dorsa l.e s et un8 d errt ventre.le.
Nous n'avons pas trouvé les stades VIII/II, IX/II et x/rr sans carène
oéphalothoraciqu.e ..
Longuei.l.r totale. en mm
Longuéur de lacarôpace en mm
13
12
II
ro
,,,,,,.. '......... -- -"."
2 ..8
1 - 1
III IV V VI VII VII1lIXjr
Fj·e.3 Longueur- totale (--J. et Iongurol1r de 12 car-apsce (- --)en fonction du stade de dévelop~ement chez lespost-larves d e P .. duora,I'UI.!!
- 11
Répartition
Le tableau ci-dessous donne la répartition des post-larves par
stade de' croissance aux différentes stations.
'=_=_=_=-e-=_=_=_=-=_=-=_=_=_=_=_=-=_=_=~_=_=_=-=_=_=-=_=_=_~-=-=~
• 0 • •• • • 0
Stade de développement ,Date ~Stations:----------------------------------------------:
3 4 : 5. .. .
6 : 7 :8/1 :9/1 TOTAL:--------:--------:-----~----:----:----:----:----:-----:--- ------ :
29·4
au
06.5
l
2
3
4
5 et 6
4
4
39 : 38
57 : 71
19
29
7
26
19
4
3
II
24
2
9
12
3
2
146
216
16
5
383:=====~==========:=====~=====~===========================~======~:
au
03.7
r
2
4
5 et 6
3 7
3
3
r 14
r
8
15
2
3
r
r
2
l
2
3
28
36
4
5
73:==========~===~=~=======~============================~==========:
r
au
12.8
TOTAL
4
5 et 6
II
2
106: 1I3~ 75
2
79
r
45 32
5
461-=:-:::-:::::-:::::-=-:::-:=-=-=-::: -=-=-::: -:::::-= -= -=-=-=-= -= -=-=-=-= -= -=-=-=-=-= -=-::::
De l'étude de ce tableau, il ressort trois faits:
- Les plus jeunes post-larves recueillies sont au stade de trois
dents rostrales.
eo% ••
- 12
- La prise constamment faible à la station 4 (35 Km de la mer),
s'annule aux stations 5 et 6 (50 et 60 Km de la mer). Ce fait permettrait
peut-être de penser que les post-larves se cantonnent au voisinage de
l'embouchure, dans Id zone draînée par la première onde de marée.
- La concentration maximum de post-larves a été trouvée aux
stations 1 et 2 au cours de la première mission. Or, en juillet, cette
densité diminue sensiblement, jusqu'à devenir pratiquement nulle en Août.
Il semble donc que le recrutement marque une forte pointe aux
environs d'Avril-Mai, sans toutefois être négligeable le reste de l'année.
En effet, les très jeunes crevettes sont toujours présentes en quantité
appréciable dans les prises (cf. 1.1.3.3.)
Phase de croissance
1.1.3.1. Technigue employée
Nous avons essayé de suivre les variations de la population du
bas Saloum en prélevant, lors des missions, des échantillons à chacune des
six stations. Les pêches, effectuées à l'aide du petit chalut à perche, ont
toujours eu lieu la nuit, à raison de deux ou trois traicts de ro minutes,
sur les bancs de vase entre deux et cinq mètres de profondeur.
Les résultats obtenus avoc cet engin sont satisfaisants pour les
très jeunes E. duorarum. Par contre, ils s'avèrent moins fructueux pour les
specimens plus 5gés qui, beaucoup plus agiles, peuvent éviter la gueule du
chalut.
1.1.3.2. Récoltes
.../ ...
-13
-=-.::--=--=-=-=-=-=.-::-=~=-=-=-=----=-==-=-=-=-=-- --=-=-::::-=-=-=-=-=-=-=-=.-::-
Courbede
fréquence:
Longueurtotalemoyenne
(cm)
:Nombre de:crovettes
partraicts
Nombretotal
decrevettes:
Nombrede
traicts
StationDate
:---------g---------:----------:----------:----------:----------:---- --- ---:
:=~==================================~~====c===~========================== :
r 3 I59 53 5.2 r
27.6 2 2 39 19 4.7I 2
au 3 3 41 14 4·33 3
03·7 4 3 110 37 4.75 4
1967 5 3 149 50 6.45 5
K:lOlack 2 291 145 4.31 6
Lyndiane: r 137 137 4.28 7
Gamboul . 2 98 49 4.76 8.:========================~==========================================~=====:
07.8 r 3 55 18 6.73 9
au 3 4 88 22 6.52 10
12.8 4 3 54 18 6.64- II
1967 5 r 16 16:==========================================================================:
• 0 .1 .. .
- 14
-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~=-~-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=~-=
Courbede
fréquence:
Longueurtotalemoyenne
(cm)
:Nombre de: crevettes
partraits
Nombretotal
decrevettes:
Nombrede
traicts
: Sta tianDate
:---------:---------:----------:----------:----------:----------;----------:
..au 4 173 12
23·9
1967:======~======================================~============~===========~===:
:16.1.68 Kaolack 118 9·97
:26.1.68 132 10.23
:23.3.68
:26.3.68
219
443
9·05
7.82
13
14-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=~-=-=-=-~-=-=-=-=-=-= -=-= -=-= -= -=-
1.1.3.3. Résultats
Répartition
Au début du mois de Mai, la densité des crevettes est faible dans
tout l'aval du Saloum, tandis que de Juillet à Septembre, les jeunes sont
abondamment représentés et peuplent la totalité de la région. Les pêcheurs
autochtones obtiennent alors avec leurs Kilis(I), des rendements pouvant
atteindre 40 à 50 Kg à l'heure.
(1) Le Kili est un petit filet en forme de poche, possédant une ouverture
de 4 m x l m. 11 est tiré par deux pêcheurs le long des berges à unG
profondeur n'excédant pas un mètre.
..0/00.
- (2)
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Fig. 4 - Diagrammes r1@ fréquancf.r delS jeUD'!lf.l: .~. ~rltr.!:!!
réoolt~a dans l~ Sin~-S~lQum.
L@e ccurb~a port~nt le num~ro de r~férenc@ indiquê
dan!'> le tmbleau 1.1.3,,2.
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le SiM-S~loum (Sui if!).
lp.s CIouroes pt'lr'tl"int le rw<>'1H~ro d.e réféx'(HI.Ce ir..rl.iq,ué dens les
tableaux 1 i§ir,3",2" ~t r~i~4~1",
- 15
De novembre à février, le peuplement diminue dans le bas Saloum
(plusieurs essais à Foundiougne en décembre-janvier ont donné des résultats
très pauvres) tandis que la pêche continue à être intéressante en amont
(Kaolack et Fatick), où les pêcheurs obtiennent encore 4 à 7 Kg/h.
Nous assistons ici à un phénomène complexe, à propos duquel, peu
de données ont été rassemblées. 11 semble néanmoins que les crevettes peu
plant le fond de ce diverticule marin, se soient trouvées "isolées" de celles
vivant en aval. La forte àursalure de Juin-Juillet perturberait-elle leur
physiologie ou ralentirait-elle leur croissance? Nous ne pouvons le dire. De
toutes façons,ces ~ duorarum ne semblent pas avoir suivi la migration
massive d'Août à Octobre (cf. 1.1.4.2) et séjournent en ces lieux jusqu'à
Janvier-Février. Elles atteignent à cette date une longueur totale moyenne
de ro cm environ, nettement supérieure à celle des crevettes du moyen et bas
Saloum (8,5 à 9 cm, cf 1.1.4.1).
De plus, la faible densité des prédateurs dans toutes ces régions
à fort gradient salin, n'est sans doute pas étrangère à la conservation de ce
"stock" naturellement limité.
En Mars-Avril, la descente vers la mer des grandes crevettes,
entraîne une baisse des rendements et de la taille moyenne (9,03 et 7 ,82 cm).
L'espèce persiste cependant grâce à l'arrivée continuelle des jeunes individus.
Habitat préférentiel
Les plus importantes captures de jeunes crevettes ont lieu dans les
zones de vase molle à une profondeur moyenne de r à 3 mètres.
De même, la densité de présence est élevée sur les bancs vaso
sableux et sur les herbiers, le long des berges. Par contre, les substrats
de vase compacte ou de sable dur, sont peu riches.
..0/00.
- 16
11 semble donc que ces penaeides se regroupent dans les endroits
où le sédiment est suffisamment meuble pour permettre un enfouissement aisé.
Rythme d'activité
Dans ces nursery où le fond est facilement atteint par les rayons
lumineux, l'activité des crevettes ne se manifeste que la nuit. Elle ne
semble pas alors influencée par l'état de la marée. Les indigènes pêchent
en effet au cours des trois ou quatre premières heures qui suivent la tombée
du jour, sans porter une attention spéciale au niveau de l'eau.
Pendant le jour, elles sont profondément enfouies dans le
sédiment, car le chalut n'en capture pas, malgré le raclement qu'il opère
sur la couche superficielle du fond.
1.1.4. Migration vers la mer
Les crevettes en migration ont été pêchées aux six stations avec
le filet fixe.
1.1.4.1. Récoltes
-= -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= -=-:= -=-=-:::=: -= -= --= -= -== -=--=: -:::-= -= -= -::= -= -= -= -=-= -= -=-=o Il Il Il • • • •Il Il • 0 • • 0 •
Date Sta tion Nombrede
crevettes:
Tempsde
Pêche
: Nombre de: crevettes:à l'heure
Taillemoyenne
Courbede
fréquence::---------:---------:----------:----------:----------~---------- : ---------- :
29.4 1 106 2 x 4
au 2 8 5
06.5 3 4 5
4 37 4
5 26 4
6 23 5
13
9
7
4
8.10
7.89
8.52
8.20
15
16
:====================================~================== =================== :
•00/ •••
- 17
_=_=-=_=_=_~-=-=_=_=_=_=_=-=_=_=_=_=_=_=_=_=-=_=_=-e_=-=-=_=_=-=-=-= -=-=-= -= -
Date Station . Nombre Temps : Nombre de Taille Courbe.de de :crevettes moyenne de
:crevettes Pêche :à l'heure fréquence::---------:----------: ----------:----------:----------:----------:----------:
27.6 1 471 5 94 7.25 17
<lU 2 69 4 15 6.86 18
03.7 4 165 4 41 8.24 19
5 149 5 30 8.87 20
6 281 5 56 8.07 21:==================~===============~==~=====~=;===·==z==================== :
07.8
au
12.8
1
4
5
6
455
2 614
1 784
3 278
5
4
3
3
91
653
595
1 093
7.33
8.31
8.08
22
23
24
25:===========================================================================:
18.9au
23·9
Kamataneen amontde Fdg.
50 kg: 3 h 30..
14,2 kg/h: 8.8 26
:=====~==================================================== =========== ====== :
23.11au
27.11
4
5
100
400
4
4
25
100 9·01 27-= -=-= -= -= -= -== -= -= -= -= -== -= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -=-= -= -:::: -= -= -= -= -== -=-= -= -= -:::. -=-
1.1.4.2. Résultats
Très faible d'Avril à Juillet, la migration des crevettes commence au
début du mois d'Août pour se terminer au mois de Novembre.
Nous ne possédons pas d'indications précises sur la densité de cette
descente vers la mer, car la pêche industrielle ne s'intéresse pas encore à
cette possibilité d'exploitation.
.../ ...
i
j (26)
J~J / '~~II""-!r'l"ll -5 6 7 fi 9 10 II L cm
l '"!
8
J'1.gg 6 - Dj,llçt;mm",s d.(;: fr~;qlJ~T1?e dee je'lJrJ~~ r.~~E r.oolt6s
dJ!l::1f!! If!; 5~.n~,",,~:!21.('ju.m (nuit"'),
Let" aQur'!;;~~ p13rteJ1lt 1~ nuraéro d.e: l''~fl.rE3nt;c indiqué fhJU!
le ùbl~nu 1~1 <-4 .. 1
- 18
Avec notre filet, nous avons obtenus, en quatre jours, un rende
ment moyen de 14,2 Kg/h. Bien que dû en grande partie à la taille respecta
ble de l'engin, ce chiffre nous paraît intéressant car le point de pêche
(Kamatane) ainsi que la date, ont été choisis arbitrairement. Il n'est donc
pas exclu que des rendements bien supérieurs puissent être atteints en des
endroi ts plus proprce.s.
Rythme d'activité
La rigueur du rythme d'activité de ces crevettes semble assez
remarquable.
Si la tombée de la nuit survient lorsque la marée descend, le
début des captures coïncide exactement avec le moment de la disparition du
jour. Les prises se réalisent alors très près de la surface (1) jusqu'à
l'étale de marée basse. Avec la renverse du courant, les crevettes doivent
regagner le fond ou les berges, car le filet n!en capture plus (2).
Inversement, si la marée monte au crépuscule, la prise, nulle jus
qu'à l'étale haute, débutera avec le courant descendant.
Ce fait est intéressant si l'on pense qu'apparemment, miseà part
l'orientation géographique, rien ne différencie la fin de la marée montante
du début de la marée descendante.
(I) Les premières pêches industrielles effectuées en Casamance avaient
d'ailleurs montré qu'il était inutile d'augmenter la "chute" du
filet pour en accroître le rendement. Il resterait cependant à
déterminer exactement l'épaisseur de la couche d'8au dans laquelle
évoluent les crevettes pendant la marée descendante.
(2) Le "bourrelet" de notre filet expérimental s'équilibre à trois mètres
de profondeur. Il serait intéressant de savoir si, lors de la marée
montante, les crevettes n'évoluer8ient pas à un niveau inférieur, et
s'il serait possible d'en capturer avec un filet placé sur le fond.
- 19
Evolution sexuelle
Toutes les femelles observées appartiennent au stade I. Les mâles
par contre, sont à un stade plus avancé, le pétasma est souvent joint,
(stade II) et on trouve de nombreux exemplaires aux vésicules séminales
développées et blanches (stade III).
Le tableau ci-dessous donne la répartition dos trois stades de
développement sexuel pour 405 mâles pris au cours d'une pêche. On trouvera
les distributions de fréquence correspondantes sur la fig. 1
-=-=-=-=-=-=-=:-=-::-=-=-==--==-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-::-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
: Mâles l : Mâles II : Mâles III TOT AL:: -----------: -----------: -------------~-------------:
Ifambr e • CI 0 el 0 •• DOC ••
Longueur moyenne ••
Pourcentage •••••••
201
1.46
49.4
I01
8.43
26.3
91
9.39
23.8
405
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~ -= -= -=-=-=
40
20
1II
Longueur t.o t aLeen cm
Fig. 1 Diagrammes de fréquence des mâles
au~ stades d'évolution sexuelle: l, I: et III
20
1.1.5. Vitesse de croissance
11 semble raisonnable de penser que la ~)orulation de E2.ns.E'U~
duorarum étud.iée dans le Sine Sa l oum, recrutée pour la ~)lus granle part
en Avril-Mai, a poursuivi sa cr-o â s sance jusqu'à 1& ml?;rr:.tion mass l v e de
Se;t"lmbre-Octobre.
La long~eur mod~le atteint alors 8,4 cm, ce Qui impli~uer&it
une croissance moye nne d~ 1,6 cm par mois, co r'r-e sponderrt aeris.i,blement
aux résul tats d''Eldred (I96I). Ce chiffre <56it, cepenc.snt être surestimé
à c~use du mélange de la po;ulation mierante avec les individus ~lus t-gés.
Si on considère mainten.?nt l'évolution de la ::opula tion dons z e s
nur-ser-I es , la t<dlle modale atteinte en 4 mois et demi, est alors d.e 7,3 cm
irnj)liquant une croissance ie 1,4 cm par mois. A l'inverse du précédent, ce
chiffre doit être sous-estimé à cause de l'étalement du recrut~ment. En
conclusion, il somblerait donc qu'une croissance moyenne de 1,5 cm par mois
serait proche de la vérit~. Le t3bleau ci-dessous donne les valeurs modales
moyennes de l'ens"!!l1ble de la population du ba s Sô,loum de i·;ai à Septembre.
-=-=-=-=-=-=-:-=-=~-:-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-~-~-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-
: :; 1er Kai :ler Juil.: 15 Août : 23 s~pt.: 23 sept. :
:----------:----------:-----------:-----------:---~-------:· : berges · . ....· · m~sra ..:Lon: . . :. .
Lo ngueur- : 1.0 ; 4.4 6.5 7.3 · e-4·· modale·La courbe de croissance estimée des P. d~oraru::n du Sine Saloum,
e t celle dét~rrninée pa r Eldred (I96I) pour la même espèce q;n FIoI'i.de, sont
inscri tes sur la figure 8. 11 ~st intéressGnt de ccnst2 ter que les crevettes
- 21
Longueur totaleen cm
.. ,.a.".. '... , .....•,.,lI· .....'
1 2 4 5 6 7 8 9 10 Age. en mois
Fig. 8 Croiss~nc~ eetimée de p_. duorarJm :
(---; dans le Sine-Saloum
(- --) en Floride (ELDERED)
américaines a~teignent au même âge une taille nettement supérieure. I~
faible vi tess4:i de croi.ssance de nos indivi.dus est sans doute liée aux
conditions hydrologiques particulières de la réeion étudiée. En effet,
si la lon~~eur moyenne des ~ ~uorarum du Saloum atteint, lors de la
migration, 8 à. 9 cm, celle des individus vivant en Casamance varie
entre lO et II cm comme nous Ql10ns le voir.
.. ·1 ....
- 22
1.2.1 Conditions hydrologiques---------------."..-
C'est sur ce fleuve, en 1959, que l'exploitation industrielle
de ~ duora~)m a débuté au Sénégal. Son large estuaire aux ramifications
cQmplexes et ~1~ immenses étendues de mangrove , offre un biotope
favorable à la croissance des jeunes penaeidae qui s'y trouvent en grand
nombre.
Contrairement au Saloum, la Casamance reçoit un apport constant
d'eau douce. A ziguinchor, le régime h~~rologique se caractéris~ par une
légère sursalure en Juin-Juillet (38 à 39 %0) tandis que le reste de
l'année les eaux demeurent saumâtres. La tempéruture est constamment
élevée avec un minimum de 23° en Janvier-Février et un ma.ximum de JI·
d'Ao~t à Novembre.
La figure 9 donne les variations de la salinité à Ziguinchor du
mois de r~i 1966 au mois d'Octobre 1967.
A 1~ J J
Fig. 9 -
mois
.../ ...
- 23
1.2.2. Migration.' des crevettes vers la mer
En Casamance, les pêcheurs de crevettes, emploient des filets
fixes dont la taille est voisine de celle des "Kilis". Ces filets,
mouilles perpendiculairement au courant, travaillent en surface lors de la
marée descendante si bien que la production porte uniquement sur les indi
vidus en route vers la mer.
Technigue d'étude
D'Avril 1966 à Octobre 1967, un échantillonnage bi-mensuel
régulier a été effectué sur les crevettes pêchées pour l'une des usines de
Ziguinchor. Les spécimens des lots, provenant des différentes zones de
capture, ont été mesurés au demi-centimètre inférieur, sexes séparés.
Rendements et saison de descente
La figure 10 regroupe les productions mensuelles de crevettes
crues des années 1960 à 1966. Ces courbes illustrent la constance de la
saison de descente qui débute en Mai et se termine à la fin Octobre, avec
un mdximum en Juillet.
Le rendement moyen obtenu par filet sur une année, varie autour
de 3 kg p3r jour. En morte saison, ce chiffre descend à 0,5 kg pour attein
dre en pleine période de descente, jusqu'à 30 à 40 kg.
Influence de la lune
La lune influe sur la pêche par l'intermédic.ire des courants de
marées. En effet, ceux-ci atteignent leur maximum en période de vives eaux
quelques jours après la pleine lune et la nouvelle lune - et leur minimum
en mortes eaux, lors des quartiers lunaires. Les rendements varient évidem
ment avec la puissance du courant.
60 60An-'é~ 1962
50 ,,:nnée 1? 61 50/' 1950
./ \40 1 \ 40
f\
)0 i \ )0\1 /'-'-
20 '/-, 20l,
10 10............,.-
Poiè.o en tormoeAnn"(l 196) Année 1964'
~ ~
)0 30
20 20
to IO
50 50
40 40
J F M A M J J}.. SON D mois J , X A).! J JAS c J D
-r 1 i i i Iii i
I20 Année 1965 60 Année 1966
100 50
80 40
6C jO
40 20
20 10
Fig. 10 - Ton.n:o.g"!' r,~ncuel :le2 c:''''<v~ttl!S p~cbées jOIn CUlle.manoe au
c~ur~ d~r. Q~~éea 1960 à 1966.
19 '5C-61 ct 62 d. t ,;rrès T'r.. }IONOD.
- ~'4
En outre, il semble qu'e:le ait une influence d'ordre biologique.
En affectant aux rendements horaires journaliers U.lJ coefficient conV§nable-1
ment choisi - en fonction du niveau de la marée - il est possible d'attenuer
les variations dues au courant. En suivant ce principe et en se basant sur
la production journalière de 200 à 250 filets, nous avons calculé~ les ren
dements horaires sur trois cycles lunaires consécutif~ : de novembre 1966 à
janvier 1967. Les résultats moyens sont groupés dans 13 tableau ci-dessous
et schématisés sur la figure 11.
-=-==-=-=-=-=_==_=_=_=_=_::-e::-=-=-=_e-=-=-=-=_:_=_=_=-=_:;.:_=_=-=_=-=-=-:::-=-=-o. ••.. ..
Cyclelunaire(jours)
Poids de crevettespar heure et parfilet en grammes
Cyclelunaire(jours)
?oids de crevettespar heure et par
: filet en grammes: -----------:' ----------------------: ------------: .--------------------:
n.L 12345678
P.Q 9101112131415
210220230280350400460490330340340300330330300
P.L 1617181920212223
D.Q 242526272829
240270350390480590720550500640500440320270
-e-=-=-~-=-=_=_=-=-=_=_=_=-=_=_=-=-=_=-=_=_=_=-e_=_=_=_=_=_=-=-=_=_=-=_=_
D'après ces résultats, la pêche serait moins favorable 10.1'8 de la- n ..>u
vélIe luno ct de la pleine lune. Un premier maximum se situerait deux jours
avant le premier quartier/tandis que la meilleure période s'étendrait aux
sept jours entourant le dernier quartier.
.. ·1· ..
Poids de crevettesen gr~mm$s
- 25
800
700
600
500
400
300
200 Jours du cycle lunaire
1
NL
3 5 7 9
PQ
11 13 1 5 17 19 21
PL
23 25 27
DQ
29
Nt
Fie_ 11 Variations du r~!1d!"rr."mt hor::!ire en fonction du cycle..lun~ir~ de Xov~mbre I9~6 à Janvier I967.
La lune influence-t-elle la migration pro~rement dite ou
modifie-t-olle simplement le comportement des crevettes grGce à un
facteur physique - lumière ou autre? Il est difficile de le dir~_
Les filets drainant umquemerrt la couche superficielle d.e l'eau, il
est, par exemple, impossibl~ de savoir si les orevettes ne naviguent
pas plus profondément lors de ces périodes de faible rendement. De
plus, l'expérience se 6itu~ en pleine morte sâison, il est donc
possible qu'en Juin-Juillet, le phénomèn~ soit différent.
T~ille des orevettes
On trouvera sur le tabl~au oi-dessous, les résultats mensuels
moyens des mesures effectuées à Ziguinohor. Chaque échantillon représente
environ un kilo de crevettes.
...1.. ·
- 26
_=_=_=_=_=_=_=_=_=-=_=_=-=-=-e_=_=_=_=_=-=_=_=__~-=-e-=-=-=-= -:-= -= -= -= -=-= -=-= -= -=
: :: : :Date Nombre
:d'échantillonsNombre d'individus
mesurésLongueur totale
moyenne:---------~ ---------------:-------------------------:
:Mâl~s Peme l l e s Mâles.. Femelles
:-------------:---------------:-------------:------------:------------:------------:
Janvier
Février
Avril
:Mai
: Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre ..
7
7
25
I5
24
45
34
30
II
5
I4
2I7
430
4I5
l 2I9
l 004
l 399
2 I62
l 549
l 862
928
362
826
I2 I56
483
493
l 299
947
l 380
2 I20
l 712
2 2I5
860
380
94I
I2 830
9,5I
9,42
9,87
IO,43
IO,27
9,44
8,57
9,3I
9,40
9,37
IO,48
9,86
9,49
IO,I7
IO,9I
IO,83
9,52
8,64
9,43
9,40
9,82~-=-=-=-=-=-=_=-=-=~_=_=-=_=~~-=_=_=_=_=_=_~-=_=_=-=-=_=_=~-=_=-= -= -=-= -= -e-=-=
L'étude de ce tableau permet de voir que:
- La longueur totale moyenne de la population migrante, pendant
un cycle annuel complet, est de 9,70 cm. Celle des mâles (9,58 cm) est
toujours inférieu~à celle des femelles (9,82;cm).
- Au cours de l'année cette taille subit des fluctuations. Elle
est maximum en Juillet-Août, et minimum en Octobre.
.../ ...
FEVRIER1967
KARSI961
"l ,, ,, \
1,,
MAI1967
(J
1,,11,,
J,:LJ
JOIE'1967
,i'
", \,, \, \,1J,
1,1f,
}1
11
"",\
/ \1 11 •l ,, \
l ,1 111
11,,
1
SEPTEMBRE
1966
AOUT1966
,",\
t1,,
11
1,1
11,
11
11
JUILI,BT
I96640
30
20
10
Ir9
/,"'\, ,, ,
r \t ,l ,: \,,,
t,111,
1
DECEi:œRE
1?66
13
1
\.~
II5 7
J NOVE'MBRE·1966
13II975
%~OCTOBRE
40' I966
30
20
ro
Fi,g. 12 - Diagrammes de fréquence des P. duorarurr: pêchés en Casamance:
( ) ~~1 1 )--- )·.0 es 1 .,- Femelles.
- 27
Longueur totaleen cm
I3 200
eO
120
160
o
., ..7
9
AMJJ ASONDJF MA
1966 1967
II
Fie. I3 - Nombre moyen de crevettes au kg (- - +et taille moyenne (-----) suivant lemois au cours des années I966 et 1967.
L'augmentation de 1~ production (fig.IO) et 1~ diminution de
la tC\il1e moyenne au cours de ce mois d'Octobre,~oincident avec la
dessalure maximum (2 à 4 if~). Cette eau sembler2it donc provoquer un
déplacement massif de la papule. tian vers l'aval, région où la salinité
reste supérieure au minimum nécessaire à 1.' espèce.
Sexe ratio
Les 2I7 échantillons d'un kiloerarnme, prélevés d'Avril 1966à Octobre I967, ont permis de mesurer 24.9E6 crevet~es. Les mâles, au
nombre de !2.156, représentent un pourcentage de 48,6 tendis qU~ les I2.e.)O
femelles comptent pour 51,4 1~. Lors de la détermin~tion nes sexes, il n'a
pas été pr;té une attention ~2rticulière à la présence des "crevettes
···1··.
- 28
blanches" (1). Tous ces "intersexués" ont été classés parmi les mâles lors
qu'ils possédaient un pétasma, même juvénile. Les autres, ont été inclus
parmi les femelles. Cette distinction, arbitraire sans doute, mais indispen
sable,a pu induire une certaine erreur dans le calcul du sex· -ratio puisque
le nombre de ces individus atteindrait 5 à 6 %de la population. Quoiqu'il
en soit, ces spécimens étant à dominance femelle, l'erreur commise ne peut
être préjudiciable qu'à ces dernières, puisqu'un certain nombre d'entr'elles
ont été comptées parmi les mâles. L'écart numérique existant entre les deux
sexes aurait donc tendance à être légèrement sous-estimé.
Au cours de l'année, le sex -ratio subit des fluctuations. La
figure 14 montre que les mâles dominent en mai, juin, juillet, ainsi qu'en
octobre. Il est intéressant de constater qUé ce paramètre-biol-ogiqlle
semble lié à ces deux périodes particulières. La première~ ép0ç~e de légère
sursalure, correspond à la grande migration, au cours de la~lelle la taille
moyenne des crevettes est la plus élevée. La seconde coincide avec la dessa
lure maximale, la taille moyenne la plus basse, et une reprise de la migratio~
Le pourcentage de mâles atteint alors 51 à 52 %tandis que la valeur moyenne
calculée sur l'année est de 48,6 %.
Le nombre de nos observations est encore trop faible pour déterminer
quel lien existe entre ces divers phénomènes.
(1) Il existe en effet des crevettes possédant des formations blanches
au-dessus du tube 4igestif. D'après MONOD (1966), ces corps blancs
seraient des ovaires en voie de matur8tion. Il y aurait parmi ces cre
vettes : des femelles normales, des femelles avec thelycum et pétasma
juvénile, et enfin des femelles avec un pétasma juvénile mais sans
thelycum. Il s'agirait donc d' "intersexués"à dominance femelle.
. . ·1 ·.·
- 29
La lune, disent les usiniers, aurait une influence sur le sex
ratio. Afin de vérifier cette hypothèse, tous les échantillons étudiés ont
été placés dans leur cycle lunaire respectif et regroupés par classes de
deux jours.
_=_=_=_=_=_=_=_=_=-=-=_=-=_=~_=_=-=-c_=_=_=_=_=_=_=_=_=_=_=-e -= -= -= -=-= -= -=
:Cycle lunaire : Nombre(jours) :d'échantillons:
Nombrede mâles
Nombre :Pourcentagede femelles: de mâles
:-------------_.:---------------:--------------:--------------:-------------:
: N.L 2ge- 1er 11 1 020 001 50.42 - 3 9 567 719 44.04 - 5 12 600 693 46.46 - 7 11 609 585 51.0
:P.Q 8 - 9 20 275 1 133 52.910 - 11 7 381 427 47.112 - 13 17 961 995 49.114 - 15 11 649 638 50.4
:P.L 16 - 17 16 909 1 041 46.618 - 19 20 902 1 044 46.320 - 21 23 1 260 1 489 45.8
: D. Q 22 - 23 20 1 111 1 271 46.624 - 25 23 1 244 1 365 47.626 - 28 12 506 585 46.3
TOTAL ...... 212 11 994 12 986 48.0-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-=_=-=_=-=-=-=_=_~-=_=_=_=_=-=_=-=-=_=-= -= -= -= -= -= -= -= -e
Ces résultats, représentés sur la figure 15, indiQuent Que le
pourcentage des mâles augmente, lorSQue la lune "monte" - de la nouvelle
lune à la pleine lune - , et décroit dans la deuxième partie du cycle.
Ce phénomène, sensible sur une moyenne annuelle, est particu
lièrement net de mai à juillet (figure 16).
. . ·1· ..
Pourcentage des rnE.les
54
52
50
48
46
D Mois
Fig. 14 - Varhtions du j:'ourc~nt2ge des mFles :'(1). cours ;le l"mnée
(moyenne 1966-1967)
56
54
52
50
46
44
Jours du cyole lumiN
1 Jft
5 7 15 17o
19 21 23 2)D
?O"",•
ng. 15 - Varintions dt: ~Oilrcentf;g'3 :ic~.,~jle~ en f'onctior- ducyc l e lun;;üre (moY:'!1ne 19 66-1967)
Fourcentaeedas lllt'1~s
jours ducycl~
lunaire
t 125
121
t 1 1
150 17f ,
n1 i t i • i
5 7 (J9
- Vt:ri1.ticn!3 du pouroenhge des f'1:!les en fonction ducyc10 lunaire au cours des mois de M~i, juin, j~ill~t1966 et 1951
.1 3
Fig. 16Pourcentage
des mâles
• , 1 •
Fig. 17 - Variations du pourcentage d~s ~ales ~n fonction ducycle lunaire au cours ... ~~ 71~is (l'Août 1966 àAvril 1967 et Aovt 1?~? .;;. Octobre 1967.
- 30
2. ADULTES
Après leur croissance en eau peu profonde, les jeunes P. duorarum
migrent en mer et se groupent sur les fonds de vase entre 30 et 80 mètres
de profondeur. Ils y atteignent leur taille adulte et s'y reproduisent.
2.1. Localisation
Il semble bien établi actuellement que les crevettes descendant
du fleuve Sénégal se concentrent en mer dans une zone de 350 milles carrés,
s'étendant de la Fosse de Cayar à Saint-Louis.
Quant à celles du Saloum, de la Gambie et de la Casamance, elles
semblent se grouper sur une étroite langue de vase d'environ 450 milles carrés,
entre l'embouchure de la Casarn2nce et les Iles Bissagos.
2.2. Conditions hydrologiques
Les variations de la température sur le fond aux stations 20 et 50 ID
des radiales de M'Boro et de Roxo, indiquent la succession de deux saisons
hydrologiques dans le cycle annuel (fig. l8).
La saison froide (To~2Ioc), règne de Novembre à Juin pour Roxo,
et pour M'Boro de Septembre à Juin, tQndis que la saison chaude occupe le
reste de l'année. La salinité oscille entre 35 et 36 %0. La thermocline varie
entre 20 et 30 mètres en saison froide, et peut atteindre 60 à 70 ID en saison
chaude.
2.3. Densité de présence et saison de pêche
Pour la campagne 1966 - 1967 et le début de celle de 1967-1968,
les rendements horaires moyens de la flottille chalutière sont calculés sur
le nombre de jours de pêche effective, à raison de 17 heures de travail
quotidien.
."./.c.
Zone d~ pêche de PENAEUS DUORARUM.
17'1
1,
116' "
//
/( 1.
1
/11
111
hs"/1 (
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1/ otA1 ' \i(1 ' ('\ .,
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. 4" "'. 1
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, 1 -:', " M/l.,l)RI TANI E
1
.....-
Températureen degré
(a)25
20
11
11
f
11
11
11
11
11
" 1~', 1
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Températureen degré
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1 .........1 .......
11
_J........... _ .... • _ _ ~ __ r"-
20
25
15
J F J J A s o D
Fig. 12... Variations dê la température sur le fond, (a 20 m
et b 1 50 Ill) è. la latitude de 1.!tBoro (-- ... ) et duCap Roxo (-).,
- 31
Afin d'avoir un élément de comparaison, on trouvera, à côté de
ces résultats, ceux du meilleur crevettier actuel, navire de 25 mètres,
gréé avec chaluts de 20 mètres selon le système américain.(chiffres notés +)
2.3.1. Région de Saint-Louis
-=-=-=-=-==-= -= -=-=-= -=-= -= -= -= -=-= -= -= -= -= -= -=-= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -=-=-
Mois Rendement journaliermoyen en Kg( 1)
Rendement horairemoyen on Kg(1) ..
:----------------------g-------------------------:--------------------------:
Novembre 1966
Décembre 1966
Janvier 1967
Février 1967
350
170
290
21
10
18
19
:---------------------------------------------------------------------------:
Octobre 1967 198 12
Novembre 1967 158 9
Décembre 1967 317 572+ 19 35.1....
Janvier 1968 251 494+ 15 29·4+
Février 1968 232 426+ 14 25.4+
Mars 1968 247 364+ 14 24.2+
Avril 1968 298 17-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= -= -=-=-= -= -= -=-= -=-
Les chalutiers sillonnent la région de Novembre à Avril, en
saison froide. A partir du mois de mai, alors ~ue la température de l'eau
sur le fond dépasse 15-16°C, les crevettes n'offrent plus aux pêcheurs que
des prises faibles et irrégulières. Il est cependant encore aléatoire de
conclure à l'existence d'une corrélation entre la présence des crevettes
(1) Tous ces poids sont comptés en crevettes c~ues,entières.o 0 • / •••
- 32
et la température de l'eau. L'~es.pàcemigra-t-o:hle-vetrs une p l.us
grande profondeur (80 à 100 m) pour rester dans les eaux infrathermoclina
les de I4-I5°C ; on se disperse-t-elle pour une cause autre que l'arrivée
des masses d'eaux chaudes?
Néanmoins, l'hypothèse selon laquelle ces Penaeidae migreraient
vers le nord jusqu'au Cap Timiris, paraîtrait de moins en moins vraisem
blable. La distance à parcourir est très importante, et surtout, comme une
étude postérieure a permis de le vérifier, le substrat vaseux nécessaire à
l'espèce est rare, entre 20 et 70 m, sur le plateau séparant Saint-Louis de
Timiris.
Les Penaeus duorarum signalés en quantité appréciable dans la
partie Sud Ouest du banc d'ARGUIN (20°00 N) feraient partie d'une population
mauritani~nne autonome. Les jeunes se développeraient dans les petites baies
d'ARGUIN ou dans les zones de mangrove résiduelle des Iles Tidra. Ces cre
vettes, pêchées à l'état adulte sur un sédiment au pourcentage de vase faible,
sont pourvues d'un corps blanc translucide fort peu pigmenté. Cet aspect les
différencie totalement de celles de Saint-Louis.
2.3.2. Région de Roxo
-=-=-=-=-=-=-=~~-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-: -=-: -= -= -= -: : : :Mois Rendement moyen
par jour en KgRendement moyenpar :!Jeure an lÇg
:-------------------------:----------------------:----------------------:Février 1967 730 42
Mars 1967 527 35Avril 1967 386 25
Mai 1967 483 32
Juin 1967 ·.. 266 18
Juillet 1967 ·.. 202 14
Août 1967 très irrégulier
Septembre 1967 ·.. 265 15 :
.. ·1 ...
- 33
-=-=-=-=-=-=~-=-=~-~~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=--=-=-= --=-= -== -=-= -
Mois Rendement moyenpar jour en Kg
Rendement moyenpar heur o en Kg
:-------------------------:----------------------:----------------------:
Octobre 1967 ·..Novembre 1967 ·..Décembre 1967 ·..Janvier 1968 ·..Février 1968
Mars 1968
Avril 1968
120
157
286
331
402
7
9
17
19.4
23.6
25.1+
31.2+
32.0+
-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-= -= -=-= -= -
En ce lieu aussi, la pêche, optimale en saison froide, devient
irrégulière en saison chaude.
2.4. Cycle d'activité journalière
L'analyse du cahier de bord d'un crevettier dakarois, portant
sur 1.298 traicts en 3.133 heures de pêche, n'a pas permis de mettre en
évidence une différence significative entre les rendements diurnes et
nocturnes.
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= -=~-=-=~ -= -= -=-• 0 CI • •• 0• • CI • 0 0' t 0
Période Région Nombre :Rdt/jour:Rdt/~uit: Testde : en Kg : en Kg
traicts:-----------:------------:---------~--------:-------~:---------------------- :
14.01.67 Saint-Louis: 245 28.4 23.9 t = 1.13 n s s 5 %10.03.67
16.03.67 Roxo 473 24.0 16.1 l 2.85 s 5 %28.07.67 n , s r 10
07.12.67 Saint-Louis: 427 24·9 23.6 t 0.77 n s s 5 %02.04.68
22.02.68 Roxo 153 33.2 26.0 t = 2.37 n s s 5 %13.04.68
-=::; -= -= -= -= -= -= -= -= -= -= -=: -= -= -= -= -=-=-= -= -= -= -:::::: -= -= -=-=-= -= -= -= -= -= -= -= -== -= -=-
Rdt/h en kg
30
20
tO vBdt/h en kg
40~)0
20
10
(b)
J' 1) J , • A Jr J J J. SOir li J 1! ~ A Jl!o1s
1967 1968Fig. 19 .. Variations d~~e: rend.ement~ hOl"fil.1res au cours de l t "nn'e'.
C.) Régi.on de Sa1nt~~u1s(b) Rig1.on d~ Rezo
-----~~._--
"'/
~
140
120
1007~
80
~
140
120
100
80
60
2 4. 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 IH!IU!'ft~
F1g. 20 - Var1.t1on~ de8 rendements en fonotion de l'heu~"
(a) S~lnt-touis, de janvier A ~ra 1967(b) Roxo, d~ ~8re l juillet 1967
- 34
Les rendements, cependant, ne sont pas uniformes sur le cycle de
24 heures.
- De Janvier à Mars, sur le plateau de Saint-Louis, le bateau
obtenait des prises maximum peu après le lever du jour, et juste avant
la tombée de la nuit. (fig. 20)
- Tandis Que sur le plateau de Roxo, de Mars à Juillet, les ren
dements maximum étaient obtenus entre 14 et 18 h. (fig. 20)
2.5. Répartition des tailles
L'échantillonnage des crevettes à l'arrivée des chalutiers est
une affaire délicate,car~n premier triage a presQue toujours lieu à bord.
En effet, suivant la demande du marché, les bateaux rapportent leur prise
cuite, crue et en Queues, en proportions variables, si bien Que, dans la
majorité des cas, les diagrammes de fréQuence présentGnt un biais.
Aussi, seuls ont retenu notre attention, les échantillons des
bateaux ne possédant pas de cuiseurs, et pour leSQuels le tout venant des
marées était mis en glace.
2.5.1. Région de Saint-Louis
-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-= -• • 0 0 •• •• 0 •
Nombre total Longueur totale
---~~~~~~~~~~~---_:_-----~~~~~~~------
Mois Nombred'échantillons
: M51es ~ Femelles~ Mâles : Femelles:. .. .:----------:-----------:--------:---------~---------:--------- :
:Décembre 2 449 702 12.581967
: Janvier 2 427 643 12.801968
: Février r 270 548 13.051968
16.74
15.60
-=-=-=-=-=-~-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-
.0./0.0
- 35
La période étudiée est trop courte (3 mois) pour que la variation
des modes présente quelque intérêt. La taille moyenne des femelles varie
entre 15.6 et 17 et celle des mâles entre 12.6 et 13 (Fig. 21).
2.5.2. Région de Roxo
L'échantillonnage a été suivi régulièrement de Mars à Novembre
1967.
_=-=-:: -= -=_=_~ -== -= -= _=:: -= -= _= -= -=-=....:: -.c;:: -= _=_= _:::::_= -=:: -= -::: -= _=_=-= -= -= _=:: ~
• D CI • CI• •• 0 "
Mois • Nombre • Nombre total • Longueur totale •. d'échan- • d'individus . moyenne •: tillons :--M-~l--------F----l-l---:--:~----~--F--------:: : 1a es .: eme es: l'lales : emelles:
:--------------:----------:----------:---------~--------- : --------- :
Mars 1967 r 61 284 13.38 16.45
Avril 2 467 822 12.84 15.67
Mai 4 837 1.498 13.23 16.14
Juin 2 522 910 13.28 15.68
Juillet- 3 606 1.256 12.79 15.67
Août 2 483 880 13.04 16.10
Nov. r 421 788 12.84 15.21-= -=-==-=-= -=-=-= -= -=-= -= -:=-==-=-= -= -=::-=-=-=-= -= -= -= -;:::::-= -= -=-=-=-= -=-=.
Pour les mâles, les courbes sont unimodnles, pratiquement Byoé
triques et marquent des fluctuations peu nettes. La moyenne oscille entre
12.8 et 13.2 cm.
Par contre, la vnriation des modes de la population femelle sem
ble susceptible d'intérêt •
• En mars 1967, le mode et la moyenne, groupés à 16.4 montrent une
population homogène dont le recrutement remonterait vraisemblablomnnt à la
saison chaude 1966.
DECE?,tBRE1967
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20
10
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11
11
JANVl'EP.1965
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DiagramNes de fréquenc~ des P.duorsrum récoltéssur le plateau de Saint-Louis - males (---) et femelles(---)c
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FEVRIER196'3
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MARS1967
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Fig. 22 - Diagrammes de fréquence des l'..t$Îuo..t.§,f1....lJ.Lrécol téssur le plateau de Rozo - m61~B (--) et femelles (_).
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8 ro 12 14 16 20
D1agrammee d~ fréouence dee p~ dUQr~rurn récolt'~0$0 __ Il!'" 4 .'5_.,~~:~
fnU:' ·le pb,t~&\u de lk'izo • l'~lefl (_ ... -) (lt
Yemell.e (---), suit~.
- 36
• En Avril 1967, la valeur mcd~le att~int 11 cm, 210rs 1U€ la
moy~nn~ n'est plus que 15.6 cm. Cette diminution ~st due à un c~rtain
pourcentage d'individus jeun~s, dont l~ no~bre impo=tr.nt indi~ue le
déout du recr~tement~
• En Y.ai I967, l~ r~cr:J,t~ment s' <:;ccentue a,V9C des individ.us de
la - IO.5 cm, et de I2 et I3 cm, t~ndis que le mode passe à I8 cm. Le
phénomène se poursuit au cours des mo i s de Juin-Tuillet-Aol1t durant
lequels la. valeur med.ale 2tt~int I8 - 19 cm.
• Au mois d~ Novembre, le seul échantillon 1ue nous ayo~$ mesuré,
s~mblerait peut-être indi1uer un cb~ngement d~ns l~ 90pul~tion. Le mode de
I9 cro, fi5~rant l~ présence des crevettes âgées a disparu, remplacé par une
pointe à I6 et à I3.
2.5.3. Estimation de la vitesse de Croiss~nce des femelles
La fi~~re 23 reeroupe les divers modes déterminés sur les
diagrammes de fréquences. Les points, renforcés, soulignent ceux susceptibles
de représenter des groupes d'âge différent.
Longueur totale (cm)
20
I8
I2
J F
<:1
iii
e G
0 G
• •1>1 A M J J A S 0 ~~ D Mois
Fie· 23 Evolution des modes sur l~ ?lateau de Hoxo,
de Mars à Nov~mbre I961~
- 37
Jeunes adultes
L'arrivée des jeunes débute en Avril, et devient massive de Mai
à Â~ût si bien que l'évolution est difficile à suivre. Le mode de 15 16 cm,
trouvé à la fin du mois de Novembre pourrait résulter de la croissance des
crevettes recrutées au cours de l'été. Cependant, l'absence des échantillons
de Septembre et Octobre, rend aléatoire toute conclusion. Pour déterminer la
croissance de ces jeunes individus, il faudrait un échantillonnage précis que
seule peut donner une radiale de chalutage régulier.
Adultes âgés
Pour ces crevettes, l'évolution des modes est beaucoup plus
régulière. De Mai à Août, ils semblent en effet s'inscrire correctement sur
une droite dont la pente indique une croissance mensuelle de 0,5 cm (fig. 23).
2.6. Période de reproduction
En vue de préciser la période de reproduction, nous avons calculé,
lors de chaque échantillonnage, le pourcentage de femelles V parmi les femelles
possédant la taille de première maturité sexuelle. Celle-ci a été estimée à
I2,5 cm car quelques spécimens de cette taille ont été observés au stade V.
Les résultats obtenus sont malheureusement très fragmentaires.En est
cause le manque de continuité dans les échantillonnages d'une région donnée.
Les bateaux allant tous pêcher dans la zone où ils espèrent obtenir les
meilleurs rendements, abandonnent alors le premier lieu pour une période plus
ou moins longue au cours de laquelle nous n'avons aucun renseignement.
Toujours pour la même raison, ils travaillent sur les fonds de 30 à 50 mètre~
où la densité de crevettes est maximum/laissant inexplorée toute une partie
de la population.
.../ ...
- 38
La. périod.e d'obs~rva.tion s'ét~nd de Yœrs à Août 1967, avec une
marée en Novembre, puis de Février à Avril I968. Les variations du pourc~n
tage de femelles V sont indiquées sur la figure 24.
%j)0
20
IO
Saint-Louis
Roxo
tiF')! fA '}1'J'J',A'SIOIN ID I.r'JldM'Ji
'PI'm~is
1967 I968Fig. 24 V~riations du pourcentage de femelles V dans la
popul~tion femelle ayant atteint la taille de
première maturité sexuelle.
,/1 "--~\,~"\\,,,\ %~~~
- 39
2.6.2. Région de Saint-Louis
La période d'observation est encore plus limitée : deJ~~viEr à
Mars 1967 et de Décembre à Mars 1968. Los réeultats sont inscrits sur la
figure 24.
2.6.3. Résultats
Il est impossible de conclure sur le nombre et la durée des
périodesde reproduction. Nous pouvons toutefois affirmer que, dans les
conditions limitées de cette ex~érience, le plus fort pourcentage de
femelles V se situe en pleine snison froide (1). Ce mnximum correspond
d'ailleurs à la remontée des post-larves dans le Saloum.
(1) Au Nigéria, LEFEVERE a observé le stade V pendant toute l'année,et sur
les DryTortugos (USA), Cill@11NG (1961) a trouvé une corrélation positive
entre la saison chaude et la période de reproduction.
• •• / • 0 •
- 40
ETUDE BlOMETRlQUE
~-=-=-=-=-=-=-=-
En entreprenant cette courte étude biométrique, nous nous sommes
assignés deux buts :
l. Etablir les trois relations Poids - longueur totale
Poids - longueur de la carapace
Longueur totale - longueur de
la carapace
2. Déterminer l'existence éventuelle d'une différence morpholo
gique qui séparerait les populations de Roxo et de Saint-Louis.
l. METHODE
Las échantillons provennnt des deux "stocks" ont été analysés de
la manière suivante:
Détermina tion du sexe.
Mesure au millimètre inférieur de la longueur totale (L)
de l'extrémité du rostre à l'extrémité du telson.
Mosurc,au l/lOè de millimètre, de la longueur de la carapace
(L3) creux de l'orbite gauche à l' extrémité dorsale du céphalothorax.
Mesure, au l/lOè de millimètre, de la longueur du 5è article du
3è pereiopode gauohe( P 3/5).
Poids au l/lOè de gramme (p).
Les longueurs sont prises au pied à coulisse, et le poids mesuré
sur les individus séchés au papier joseph.
.~./o ..
- 41
Pour le calcul des relations entre 1, 13 et P 3/5, les échan
tillons sont groupés par classe de 5 mm pour 1 et 0,5 mm pour 13 et P 3/5.
1es relations entre le poids et la longueur ont été calculées
par une machine I.B.M.
Pour toutes les corrélations, l'axe majeur réduit a été choisi
comme droite d'ajustement.
2. Résul ta ts
2.1 Relations 10ngueur totale - 10ngueur de la car~ace
-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-::=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-:-=-• • • • • 0 •. . . " .. .:Population: Nombre
: d ' individus:Moyenne:Variance:Coefficient:
en mm de:corrélation:
Equations1 = cm1)"= mm
o " • • •. . . . .---------- ----------- -------- -------- ----------- ----------------------: : : : :: i[ùllJ1a ture S
: Casamance
:1 =90.3 :3T =1.55:...J 1 = 0,49 13 - 0,62
:----------:-----------:--------,--------t·-----------:----------------------:
:Adultes
:Roxo425
:1 =172.2:31 =2.08:
:13=40~0 ~313=5.72~
0.999 1
:----------:-----------:--------g--------:-----------:----------------------:
:Adultes
:3"i Louis541
:1 =166.3:31 =1.87:
:13=39. 6 : 313=5.56:1
-=-=-=-=:-=-=-=-=-:::-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-==-=-= -= -= -= -= -= -= -~.= -=-=-
ft •• / •••
- 42
2.2. Relations Poids-Longueur de la carapace=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-==-=-=-=-=-=-=-=-=-= -= -=-=-= -= -= -= -= -~ -=-e 0 e 0 •• ••• 0
Populations Nombre :Coefficient::d'individus: de
corrélation:
RelationsP grammeL3 = en mm
2.67P 2,28 xIO-3 13
-3 3.02P = 0,757xIO L3
-3 2.51P = 4,07 xIO L3
-3 2.64-P = 2,57 xIO L3
Mâles imma tures 202 0.970(Casamance)
Femelles immatures 207 0.985(Casamance)
FGm~lles adultes 696 0.985(Roxo)
Femelles adultes 480 0.983(Saint-Louis)
Mâles adultes 344 0.955(Saint-Louis)
: : :------------------------- ----------- ----------- ------------------------: : :
-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= -= -=-= -=-=-= -=-=
203. Relations RJids - Longueur totale
==-= -= -= -=-z -:= -= -= -= _== _:::::: _::: -= -:::::::: -= -= -= -= -= -= -= _= _=-= -= -= _=_=_= _=_=_= _= _= _= _=_=: ::: ~
Populc.tions Nombre :Coefficient::d'individus: de
:corrélation:
RelationsP grammeL3 = mm. . .. . .------------------------- ----------- ----------- ------------------------: -6 3·10
Mâles immo.tures 202 0·991 P 4,76 xIO L(Casamance)
8,1-6 2.99Femelles immatures 207 0·992 P xIO L
(Casamance)
Femelles 696 0.986-6 3.24
adultes P 2,39 xIO L(Roxo)
Femelles adultes 480 0.92'J P 3,19 xIO-6 L 3.19(St Louis)
Mc'1les adultes 344 0·972 P 6,65 xIO-6 L 3.03=
.. (St Louis)-=-=-=-= -:::: -:=-::: -== -:::-= -=:-= -::::::-= -=-=-= -=-=-=-=-=-=::-=:-= -= -=-= -=-= -==-= -= -=-:::-= -=-=-
... / ...
- 43
2~4. Co~p2r~ison des relations
2.4.1 R~lations ~ntrc l~ lonJ~eur totale ~t
1& l ont.'"U~ur de la caré/,pa ce
a) Immatures et adultes
Pour la !,opuh. tien imm8 ture, le ~ent~ de la droite d'a justement
est de 0,49 ; elle n'est plus que 0,33 à 0,36 pour J~s adultes. Le rap~ort
L/L3 ét:;lnt pLus élevé otez Les j8un~s, il ~r r'uréi t une modification de
cr-oi.s sance lors~up- :es crevettes Quittent les e"ux ee.tuprin':'Js ")our leur
vie ITl':lrine.
b) Adultes
Les dif~ér~~ces de ,ente ~t de position entre les droites
1 - L3 pour les ro')ulations adultes de Raxo et de Saint-Louis ne sont pas
significatives au ris':],ue 5 7b (t "" I,225 et I,OIS). Ceci permet de déd.uire
la relation noy~nne : L e 0,345 L3 + 3,IO, ~our les P. i~orarum du Sénégal.
Cette droite est représentée sur la fieur~ 25.
Lo ngueur- totale(cm)
150
Longueur de la carapace m/m
140
130
f20
51:....,rr--.......--..,...---.----,----...--.-,---.,..---r---.......--.....-ID
20
15
10
Fig. 25 ReléOtion entr~ la loneueur tot'le et la1cncu':!ur de la carapace pour l:.!. duorarum
- 44
2.4.2. Relations entre le Poids et la lon~eur
a) Population immature (Casamance)
Les corrélations entre le poids et la longueur totale, ainsi
qu'entre le poids et la longueur de la carapace, ne diffèrent pas de façon
significative entre mâles et femelles (t = l,58 et t = 0,537).
et P
Pour les sexes groupes, les relations P = 6,4 x 10-6 L 3,04
-:3 3,030,73 x 10 L3 sont tracées sur la figure 26.
b) Population adulte
Différence due au sexe
La pente des droites d'ajustement entre le poids et la longueur
totale, ainsi qu'entre le poids et la longueur de la carapace diffère
significativoment au risque 5 10 pour les mâles et les femelles de Saint
Louis (t = 3,18 et t = 2,71).
Pour une même longueur de la carapace, les mâles sont plus lourds
que les femelles, mais à longueur totale égale, ils sont moins lourds (fig.26).
Ceci signifie que la longueur de la carapace est plus importante chez les
femelles que chez les m51es. Cette observation rejoint les conclusions de
KUTKUHN (1965) sur le ~ duorarum des Dry Tortugas.
Différence entre les~opulations de Saint-Louis et de,Roxo
Les femelles des populations de Roxo et de Suint-Louis possèdent
des corrélations poids-longUeur totale très voisines. Les tests sur la pente
(t = 1,052) et sur la différence de position (t, = 0,947) ne sont p3S signifi
catifs au risque 5 %.
.."/.0.
90
70
50
Poids en Gram~es
~ Saint-Louiset Roxo
30
10
5 ro
,,,,,,,,"""",
>'>'
ci" Saint-Louis
Lor~~eur totale (cm)
1
20
90
70
50
30
IO
Poids en grammes
Saint-Louis cl'1
11
1,,"1
1
,,~,-if/.,
"-,#
,ff""
Casamance
ReIo
Saint-Louis
Longueur de la carapac€(mm)
Fig.
. i ' lOf' 1 . f . i) , t 1 III 1 \ , , Iii f j f ' , . 1 1 1 j 1 1 l if· t 1 T ~
20 30 40 50 60
Relations 0ntr'ë! le ':)oids, la Lo ngueur- tot;;ll'! o:-t
la loneu\?lur de la car-apace pour .r~ d~orF~
- 4-5
Ps r contre, les corr é Iu tions entre I.e ::,oids et la longueur de
la car~pacc, diffèrp,nt ; (t ~ 5,026). A loneueur de c~rapace ég21e, les
f eme lLe s de !{cxo sont plus lourdes que ce l Les de S"int-Louis.
Pour tenter de distinguer ces deux popul~ticns, nous avons
comparé la croissance du cin1uième article de la troisième paire de pereio
pades chez les adultes.
_~_~_=_~_=_~_~_e_=-=_=~=_~_=_~_=_~_=_=_~_=_~_:_=_=_=-=_=-=-~-~-=-=-~-=_=_=_=~~_=_
: : : l :: :
:Populations t Nombre: d.' individ.us::
l/toyenneen mm
: Yariance : Coefficient; AIe ma jeur réduit: : de : :
: corrélation: :
728
: ; : : :: :---..--------- --------- -------- ---------- _._-------- -_.------------: : : : ::L
3= 38.7 :8L =5.81: :
: : 3 :: :::F )/5"" 24.8 : Sp =3.84;
• 1/5 ...J, III
:-------------;-----._-----;-----------:--.--------:------------:-------------------%: : :L3 '" 36.7 :s =5.77': St-Louis : : : I,) . .. .. : 646 . · : 0.963 P3/5 ",,°,59 L.,-O,18:. . ·.p "" 2I.9 ;5 "'3.42: J
: : ; 3/5 : P3/5 : ;. : t.
Le: test portant sur les pentes donne une différence significativ0
au seuil 0,1 %Ct '" 7,27) ..
50
40
30
120
125
130
p 3/5 mmr 1
35
Fig .. 27 Relations ~ntr~ la lonCùeur de la carapaceet la longueur du cinquième article du 3è pereiopode
pour P. duor-arum de Saint-Louis (- -.) et de Roxo (_)._ rti:r.o;ltl"'-..
- 46
L'allongement du P3/S des ~ duorarum de Roxo est significative
ment supérieur à celui de la population de Saint-Louis.
Ces deux derniers résultats permettent de penser que nous sommes
en présence de deux "stocks" entre lesquels 1 il n'existe pas de mélange.
Ce fait n'est guère surprenant puisque celui de St Louis est géographique
ment isolé par la fosse de Cayar et la presqu'île du Cap Vert. Ces deux
accidents topographiques forment des barrières naturelles qui s'opposent au
déplacement de ces crustacés benthiques.
- 47
CONCLUSION ET RESUME
Ces quelques observations fragmentaires y semblent permettre de
tracer les grandes lignes du cycle biologique de P. duorarum du Sénégal.
Les femelles pondent toute l'année avec peut-être un m2ximum au
cours de la saison froide. Les post-larves pénètrent en estuaire au stade
3 - 4 dents rostrales, y séjournent 5 à 7 mois en subissant une croissance
estimée à 1,5 cm par mois (Saloum). Les femelles immatures et les mâles nu
Stade l, II et Illy migrent alors vers la mer grâce aux courants de marée
descendante nocturne. Ils gagnent les fonds de vase infrathermoclinaux où
ils subissent leur maturation sexuelle. La croiss~,nce mensuelle des femelles
en mer a été estimée à 0,5 cm pour les individus dont la taille dépasse 15 cm
Celle des mâles et des jeunes femelles n'a pu être suivie dans des conditions
satisfaisantes.
La population de Roxo se distingue de celle de Saint-Louis par un
allongement significativement supérieur du cinquième article du troisième
péreiopode.
- 48
li 0 T E
Ce rnpport présente les résult2ts des diverses missions effectuées
sur la Casam2nce et le Sine Saloum en 1966-67 9 ainsi que les observations
réalisées sur les captures de la flottille crevettière. L'insuffisance de
l'échantillonnage "in situ"9 tant en fleuve qu'en mGr 9 ne nous a pas per
mis de dépasser le stade de l'hypothèse ~our un cert~in nombre de questions.
Les crevettes ét~nt9 à l'heure actuelle, la princiD~le ressource
de la pêche chalutière sénégalaise 9 il est souhaitable, pour approfondir
cette étude, de mettre en oeuvre des moyens plus importants.
En 1963, le Centre Océanographique de Thiaroye se propose de tenir
un programme compren8nt des radiales de chalutage mensuelles au niveau de
M'Boro et de Royo, ainsi que des prospections systématiques à un rythme sou
tenu, en Casamance et dans le Sine Saloum.
La réalisation de ce programme permettra l'évaluation de certains
paramètres biologiques (recrutement 9 croissance, migrations, reproduction)
nécessaires à l'étude de la dynamique du stock de Penaeus duorarum accessi
ble à la pêcherie sénégalaise.
- 49B 1 B t lOG R A PHI E
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