perinatalite et parents deficients intellectuels: regards croisés sur ces parentalités...
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PERINATALITE ET PARENTS DEFICIENTS INTELLECTUELS:
Regards croisés sur ces parentalités singulières
Journée de travail organisée par l’équipe du S.A.V.S de l’A.R.A.I à
ST Laurent les Eglises en lien avec celle de la Filière de Psychiatrie Périnatale du CH Esquirol.
Limoges, le 12 Octobre 2012.
MR PACIDY ET MLLE FERRAND…VONT EN CHEMIN VERS LA PARENTALITÉ
Je voudrais être enceinte et avoir
un bébé à nous…
T’es sûre…comment on va faire…oh la la, qu’est ce qu’y
vont dire !
S.A.V.S.Service d’Accompagnement à la Vie Sociale
Missions- Apporter un accompagnement adapté à la personne handicapée en favorisant le maintien ou la restauration de ses liens sociaux, familiaux, professionnels et faciliter son accès aux services offerts par la collectivité
Population accompagnée- Personne travaillant en ESAT et/sur liste d’attente orientée par la CDAPH
Cadre juridique- Décret du 11 mars 2005- Tarificateur : Conseil général
SAVS présents sur le département 87 : 249 places (Bellac / Eymoutiers / Limoges / Panazol / Saint-Junien / Saint Just le Martel / Saint
Laurent les Eglises)
Présentation des SAVS en Haute-Vienne
Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale de la Haute Vienne
A/ Association Laïque pour l’Education, la Formation, la Prévention et l’Autonomie (A.L.E.F.P.A) /Bellac
B/ Association Rurale pour Adultes Inadaptés (A.R.A.I) /St Laurent les églises
C/ Les Amis de l’Atelier /St Just le Martel
D/Association des Parents d’Enfants Handicapés et Inadaptés de St Junien (A.P.E.H.I.S.J) /St Junien
E/ Association Trisomie 21 / Limoges
F/Association pour la Promotion Sociale des Adultes Handicapés (A.P.S.A.H)/Limoges
G/ Centre Départemental de Travail Protégé d’Isle (C.D.T.P.I) /Isle
H/ Delta plus /Beaubreuil
I/ Association pour la Réinsertion Sociale du Secteur d’Eymoutiers (A.R.S.S.E) / Eymoutiers
J/Prévention Réinsertion Information en Santé Mentale (P.R.I.S.M) /Limoges
aA
A
B
C D
G E F J
H
I
Domaines d’intervention
- Logement (aide à la recherche et aux démarches administratives afférentes, etc.)
- Gestion financière (évaluation des capacités de gestion, aide éducative budgétaire, mise en relation avec les services de tutelles, etc.)
- Gestion administrative (explications des documents, classement de ces derniers, information sur les droits de la personne, démarches auprès des organismes, etc.)
- Santé (mise en relation avec des organismes de soins, aide à la compréhension des informations médicales, conseil autour de l’équipement et de l’adaptation du logement au regard du handicap, etc.)
- Vie quotidienne (entretien du logement, du linge, gestion des repas, aide aux achats, etc.)
- Vie professionnelle (travail en partenariat avec l’ESAT, etc.)
- Temps libre (mise en relation avec les structures socio-culturelles de proximité, organisation des vacances, aide à l’élaboration et au financement, sensibilisation et recherche d’activités occupationnelles, etc.)
S.A.V.S.Service d’Accompagnement à la Vie Sociale
S.A.V.S.Service d’Accompagnement à la Vie Sociale
- Accompagnement et soutien psychologique (écoute et soutien de l’usager relativement à son projet personnalisé, orientation vers les services de soins, etc.)
- Relation avec la famille (travail autour de l’autonomisation, médiation, etc.)
- Soutien à la parentalité (écoute, soutien, conseils et guidance, travail en partenariat avec les éducateurs, etc.)
Moyens d’intervention
- Projet personnalisé- Equipe pluridisciplinaire- Un référent- VAD/apprentissages/accompagnement individuel ou collectif
et des SAPHAD du Limousin
Mr Pacidy et Mlle Ferrand attendent un enfant… et en parlent.
Tu crois qu’ils
pensent qu’on est
pas capable !
On a bien le droit d’avoir
un bébé comme tout le monde !
LE TEMPS DE LA GROSSESSE
LA MATERNITE
Que comprend le couple des explications qu’on lui donne ?
Mlle viendra t-elle aux prochains RV?
Est-ce que le couple est connu des services spécialisés? Doit-on se mettre en contact avec eux, et comment ?
Sauront-ils s’occuper du bébé à venir ?
L’EQUIPE SOCIO-EDUCATIVE
Comment accompagner ces parents sans faire intrusion dans leur intimité ?
Comment faire savoir aux professionnels de santé que nous sommes là en soutien sans stigmatiser les parents ?
On reste dans la salle d’attente? On propose de les accompagner ?
Faut-il participer à la préparation à la naissance, et comment ?
L’ENTRETIEN PRÉNATAL PRÉCOCE
1. Origine de l’EPP
2. Quelques chiffres
3. L’entretien en pratique
Mme Laurence LEBREAUD- PICHON – SAGE FEMME – le 12 Octobre 2012
Origine de l’EPP
Le rapport Dr Molenat de janvier 2004 :
« PERINATALITE ET PREVENTION EN SANTE COLLABORATION MEDICALE
ET PSYCHOLOGIQUE EN PERINALITE » ( mission de la DHOS) La Haute Autorité de Santé publie en décembre 2005 des
recommandations concernant la préparation à la naissance et à la parentalité. L’EPP est inclus dans cette préparation, il permet l’abord précoce de la situation médicale, sociale, affective de la femme et plus largement du couple.
L’entretien doit permettre « d’accompagner la globalité de la grossesse afin d’en améliorer le déroulement, de favoriser le lien parents – enfants et d’augmenter la sécurité des futurs parents »
L’un des objectifs le plus important selon le rapport est « d’accrocher la confiance des parents et/ou de la maintenir dans le système afin qu’ils puissent mettre au monde leur enfant dans les meilleures conditions de sécurité émotionnelle, et qu'ils puissent faire appel ultérieurement si besoin ».
Le repérage doit se faire par une écoute bienveillante et prolongée. Mais ce repérage ne servirait à rien si par ailleurs les acteurs de la santé autour de la patiente refusaient une bonne collaboration.
Cet entretien nécessite une formation du personnel et une bonne organisation d’un réseau pluridisciplinaire.
Objectifs de l’EPP
Les objectifs généraux • Accéder au ressenti des femmes/du couple• Consolider leur confiance en eux par l’expression
de leurs besoins.• Favoriser une meilleure coordination des
professionnels.• Consolider leur confiance dans le système de santé
Les objectifs spécifiques• Rencontrer les parents précocement• Anticiper avec la mère et le père les situations de
vulnérabilité• Informer sur les facteurs de risque, les
comportements à risque et les conseils d’hygiène de vie
• Adapter le suivi en fonction des besoins et des difficultés de la femme et du couple.
3. Quelques chiffres
Les chiffres sont obtenus grâce aux fiches de statistiques remplies à la fin de l’entretien.
Fiches exploitées par ORS puis par PérinatLim permettent :
le suivi du dispositif tant au niveau quantitatif que qualitatif
de connaitre le nombre EPP réalisé, mais aussi de savoir par exemple l’origine (qui adresse les patientes), la population (l’âge des patientes, leur mode de vie, leur activité professionnelle…)
de mesurer l’impact de l’EPP dans la prise en charge
de détecter, dans les cas vulnérables, quelles sont les orientations proposées et quelle est l’adhésion des patientes à ces orientations
Ces résultats sont à prendre avec une certaine relativité, car il existe une sous-estimation des EPP à cause du non remplissage des fiches. Le remplissage étant parfois un peu fastidieux
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
2009 2010 2011
Nombre d'EPP par an
En 2011
âge moyen des patientes : 28 ans et 8 mois 88 % étaient en couple 49 % n’avaient pas d’activité professionnelle.
50 % étant femme au foyer 26 % au chômage 22 % en arrêt de travail 2 % en invalidité.
Vulnérabilités vulnérabilité médicale et psychologique : stables, vulnérabilité sociale et relationnelle : légère
augmentation, certainement à mettre en relation avec l’augmentation du chômage,
si une ou plusieurs vulnérabilités sont détectées il y a dans 40 % des cas un travail de liaison envisagé ou enclenché avec un autre professionnel de santé.
4. La pratique de l’Entretien Prénatal Précoce
Je pratique l’EPP depuis près de 3 ans (mai 2009), et reçois environ 1/3 des patientes suivies à la clinique.
Débuts fastidieux : les acteurs de la santé ne voyant pas bien l’importance d’une telle consultation. À ce jour, la preuve est faite : cet entretien apparait comme indispensable dans de nombreux cas.
- L ’entretien est un moment d’écoute et de partage où les patientes évoquent leur vécu, leurs émotions et leurs attentes.
Il permet aussi de fournir de nombreuses informations aux couples.
Sur RV à la clinique, les patientes viennent seules ou en couple.
L’entretien se déroule toujours en aveugle : dossier médical absent.
L’entretien est un moment privilégié pour le recueil des antécédents médicaux, chirurgicaux, obstétricaux, psychiatriques, traumatiques…
>>Il laisse une large place pour connaitre le mode de vie présent.
• Les questions doivent être posées simplement, sans jugement, qu'’il s’agisse de consommation de tabac, d’alcool, de drogue ou d’ATCD de traumatismes.
• L’accueil est donc primordial, le couple doit se sentir en confiance et en sécurité.
• Le couple doit pouvoir se confier, exprimer ses attentes, ses craintes éventuelles.
• Lorsqu'’une vulnérabilité est détectée il indispensable avant de présenter au couple une prise en charge psychologique par exemple de faire le point sur les ressources de l’entourage du couple : les parents, les amis…
• La proposition d’une aide médicale n’est pas la solution miracle, nous devons travailler avec tous les acteurs de la santé :
gynécologue + médecin traitant + psychiatre ou psychologue
+ services sociaux + PMI + personnes ressources de la CAF
La patiente doit avoir conscience qu'elle n’est plus seule et que la personne en face d’elle ne l’est pas non plus.
Le soutien qui lui sera apporté, si elle l’accepte bien sûr, sera discuté avec les différentes personnes intervenant auprès d’elle lors d’un staff pluridisciplinaire.
L’adhésion de la patiente (du couple) est indispensable, pour être certain que la prise en charge est bien comprise > établissement d’une fiche de synthèse signée par la patiente à la fin de l’entretien.
Dans le cas de parents présentant une déficience , il est indispensable de faire le point sur l’encadrement existant et de retranscrire scrupuleusement sur la fiche de synthèse les personnes référentes pour ce couple.
En suites de couches, ces personnes rencontreront une prise en charge des plus adaptée.
L’équipe connaît les personnes ressources sans avoir besoin de solliciter à chaque fois le couple.
Pour ces personnes, des progrès restent à faire : les institutions agissant auprès de ces personnes ou couples sont souvent mal connues des services de maternité.
LE STAFF PSYCHO-SOCIALPrésentation de Mme Bourgin, cadre Sage-
femme à la Maternité de st Junien
Il réunit régulièrement au sein de la maternité les acteurs professionnels œuvrant autour de la naissance(mensuel ou bimensuel selon les maternités)
La sage-femme responsable des EPP présente les dossiers des futures mères qui nécessitent un accompagnement spécifique (médical, social, médico-social, psychiatrique ou psychologique),à domicile ou en consultation.
Participent à ce Staff, selon les maternités :
- sages –femmes EPP, cadre S-F et pédiatre de la maternité
- Equipe de PMI : sages-femmes et puéricultrices
- Assistante sociale de l’hôpital - Equipe de psychiatrie périnatale
Et de l’attente…
On est capable de
se débrouiller
tout seul… Qu’est ce
qu’ils vont me faire?
Je ne comprends pas tout et
je n’ose pas
demander…
LA NAISSANCE de Désiré
Qu’il est beau! … Je
suis pressée
car ils sont tout le temps
derrière moi!
T’inquiète pas, on va vite rentrer chez nous, on aura la
paix!
LE RETOUR A DOMICILE ?
La Maternité
La maman confie souvent son bébé à la pouponnière: veillera t-elle à la continuité des soins aux bébé ?
Elle se montre maladroite dans ses gestes, pourra t-elle assurer la sécurité du bébé ?
Elle ne pose pas de question: saura t-elle faire appel en cas de besoin ?
Nos échanges sont parfois discordants,: comprendra t-elle les conseils de puériculture ?
Est-ce que le père est aidant ? Et la famille ?
L’Equipe médico-socio-éducative
Comment se déroule le séjour, à qui demander ?
Qui fait quoi, de la PMI et du SAVS, pour garantir la sécurité du bébé au retour à la maison ?
Comment soutenir ces parents sans les dévaloriser ou les persécuter ?
Quels sont les signes de souffrance du bébé auxquels nous devons être attentifs ?
A la Maison …Mais
qu’est ce qu’il a à pleurer
comme ça ?
Il doit avoir faim, ou mal…
Ouin.!.!...
Le Temps de l’exercice de la parentalité
et le Travail à Domicile
Présentation du travail à Domicile
De la puéricultrice de PMI : accompagnement et guidance à domicile en matière de puériculture et de soutien à la parentalité: Mmes Jacquement et Gaudy
De la TISF (technicienne de l’intervention sociale familiale) : aide concrète et guidance dans la gestion du quotidien familial et de la prise en charge précoce du bébé: Mme Sourdioux
Et si besoin…l’UHMB
« Du Faire au Dire », où comment soutenir l’installation du lien parents-
bébé en UHMBM-H Orliaguet. Psychologue
La déficience a engendré une expérience répétée de l’échec avec son cortège de blessures narcissiques, de sentiments d’impuissance et d’infériorité, de culpabilité.
De ce point de vue, la maternité semble figurer aussi bien l’accès à la normalité sociale que l’espoir narcissique d’une identité valorisée et investie affectivement.
Les 2 formes de déficiences de R.Misés
La déficience harmonique: - Inhibition de fond et fixité de la déficience- perception concrète du monde, absence de
curiosité- difficultés d’adaptation au changement et
d’ajustement relationnel- capacité à s’appuyer sur le cadre proposé,
sur un mode identificatoire-relations affectives marquées par la
dépendance
La déficience dysharmonique:- présence de troubles associés: tr.
instrumentaux, tr. de la personnalité…- troubles du comportement et du contrôle
pulsionnel- instabilité émotionnelle et déficit de l’attention- difficultés identificatoires et relationnelles- relations affectives marquées par la
conflictualité
Proposition de soins à l’UHMB
Observation contenante et guidance Assurer de la continuité et de la sécurité
dans les interactions mère-bébé Soutenir l’identification maternelle et la
reconnaissance de la singularité du bébé. Fournir des repères concrets et pertinents
tant pour l’organisation temporelle que pour l’appréhension des mesures et quantités.
Deux paradoxes
Observer pour évaluer la compétence maternelle
et /ou observer pour offrir une enveloppe psychique contenante et rassurante….
Guider, conseiller, expliquer…autant de positions qui peuvent renforcer le sentiment d’incompétence de celle que l’on voudrait soutenir.
Pistes de travail
Privilégier la compétence maternelle ou bien travailler à la construction d’un lien solide et durable entre elle et son nouveau-né, au delà des aléas et des séparations nécessaires éventuelles ?
Veiller à rester sensible à la souffrance narcissique de ces mamans plus qu’à leurs défaillances
Prendre soin du bébé dans la mère, de ce bébé qui a si souvent souffert de carences ou de discontinuités.
Faire ensemble avant de Dire le comment faire….
Les trois mères du groupe des déficiences harmoniques: -avaient adhéré au projet d’hospitalisation -surent s’appuyer sur le soutien de l’équipe -échanges chaleureux avec leur bébé -les trois sortirent avec leur bébé à domicile -l’un des bébés fut placé dés que l’étayage
socio-éducatif, important, fit défaut aux vacances.
Les deux mères du groupe déficience dysharmonique:
-caractère discontinu et imprévisible des engagements relationnels mère-bébé
-bébés très investis dans l’interaction directe , mais mal perçus dans leurs besoins fondamentaux
-alliance thérapeutique difficile, sur le mode de la rivalité plutôt que de l’identification
-placement des deux bébés, dont l’un fut préparé en alliance avec la mère
CONCLUSION
Le Faire ensemble, dans le plaisir, aide à la reconnaissance des besoins propres du bébé et au renforcement narcissique des parents, ouvrant la voie du
Dire ( conseils et recommandations…) ce qu’il convient de faire pour assurer la sécurité physique et psychique du bébé…
Afin de nouer, au delà des séparations éventuelles, un lien d’attachement fondateur de l’identité de chacun.
Importance de la conjugalité dans le tissage de la parentalité…
Présentation de Christiane Sozeau, psychologue PMI
Le fonctionnement des personnalités déficitaires se caractérise par:
-la recherche de relations exclusives. -une impulsivité qui entrave les
capacités à différer ses besoins. -une fragilité des capacités de
secondarisation et de symbolisation. -des troubles du langage qui gênent
l’expression et la compréhension lors des échanges.
Le fonctionnement conjugal
-s’organise préférentiellement autour d’enjeux de rivalité, ponctués par des ruptures explosives suivies de réconciliations rapides, avec de fortes tensions émotionnelles.
-Les relations s’inscrivent souvent dans des rapports de domination/soumission
A l’arrivée d’un bébé
-les débordements pulsionnels et émotionnels sont réactivés
-les liens d’attachement apparaissent plus craintifs, insécures et difficilement intégrables à l’intériorité familiale.
-La rivalité entre les parents peut-être réactivée et devenir douloureuse, conflictuelle, de même que la rivalité avec le bébé.
>La triangulation pose souvent problème dans l’investissement parental de ces parents.
Les parents déficients ont du mal à utiliser les éléments d’information provenant de l’extérieur.
L’identification des besoins propres du bébé, de ses signaux comportementaux, est donc difficile
Pour ces parents, tenir compte des informations reçues est une épreuve qui doit être accompagnée.
Perspectives d’accompagnement de ces
parentalités Proposition d’un espace d’échanges et
d’expression des possibles conflits familiaux avec un Tiers professionnel non disqualifiant.
Travailler, dans un climat thérapeutique, la triangulation des échanges et les représentations de la place de chacun.
Repérer les zones de fragilité des parents et proposer des relais nécessaires au bon développement de l’enfant.
Introduire avec tact et empathie l’idée et la construction d’une parentalité partagée.
Comment va Désiré Pacidy-Ferrand ?
Dr F. Souchaud
Pour développer sa vie psychique, le bébé a besoin que l’autre, la mère, le parent…lui prête des pensées, l’imagine pensant, et donc interprète ses actes, ses gestes, ses mimiques, ses cris ; le parent donne un sens à l’expression du bébé et le bébé à son tour gratifie le parent de sa reconnaissance : il reconnaît le parent comme parent.
Les besoins du bébé
Dans les situations familiales ordinaires, les bébés font très tôt et inévitablement des expériences de discontinuité; alternent en effet pour eux des expériences de séparation et de retrouvaille, de présence et d’absence.
L’absence est alors maturative, elle permet le développement de la pensée si elle ponctue la présence avec une rythmicité et une régularité qui assure un sentiment de continuité: « après ça, il y aura ça »
Le temps est d’abord éprouvé au niveau du corps en tant que tension, gêne ou déplaisir somatique ; dans le cadre de rythmes suffisamment prévisibles, pendant ces temps d’attente, les premières pensées du bébé s’attachent à la prévisibilité de ce qui va arriver.
A partir d’un certain niveau d’expérience, de répétitions, la tension corporelle suscitée par l’attente va pouvoir être vécue en termes de durée.
Le vécu du bébé malmené
Le bébé arrive à fabriquer lui-même de la continuité pour « réparer », comme le dit Ciccone, les expériences de discontinuité… en utilisant par exemple l’accrochage au regard ou à sa musculature, à une sensation.
Si cela ne tient pas, si la rythmicité est incohérente, le bébé se retrouve dans un état de chaos, de désorganisation qui entrave tout travail de la pensée.
Le défi de la parentalité
Pour les parents déficitaires, les repères temporels sont difficiles à appréhender et l’ajustement aux besoins du bébé reste aléatoire.
Trouver la bonne distance (ni trop, ni trop peu) et garder une cohérence et une continuité qui permettent de prêter un ressenti, une pensée au bébé, voilà un défi pour ces parents déficients qui doit mobiliser les professionnels au contact de l’enfant.
L’appui environnemental
Un bébé soumis à l’imprévu et à la discontinuité avec ses parents a besoin de trouver un environnement compréhensif, qui lui permette de construire un rythme basal de sécurité, de s’appuyer sur ce rythme interne fiable sans avoir besoin de recourir à des néorythmes tels que les stéréotypies autistiques pour certains, les rythmies corporelles pour d’autres (balancements incessants par exemple), les rituels variés et excessifs, les addictions diverses.
Le soin au quotidien…
Le processus du soin psychique repose sur l’ implication du professionnel auprès du bébé, ça n’a rien à voir avec l’explication…
s’impliquer , c’est être dans le pli, dans le rythme de l’autre ;
seule l’implication permet la rencontre, le partage, elle permet de comprendre; un sujet qui ne se sent pas compris d’un autre ne peut en apprendre quelque chose.
La continuité du lien comme principal facteur de changement.
Le personnel qui prend en charge l’enfant quotidiennement sur de longues périodes doit être considéré comme l’élément thérapeutique central, au titre de figure d’attachement qui permet au psychisme du bébé de s’organiser dans la continuité.
Toute rupture d’une relation privilégiée durant les deux ou trois premières années peut-être traumatique, toute répétition de cette rupture conduit au retrait défensif de l’enfant et à une profonde réticence à reprendre le processus d’attachement.
SITUATION DE PARENTALITE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP MENTAL
Etude présentée par Mme Garreau Du SAVS de l’ARAI
Nombre de parents
Service accompagnant
Nombre de personnes accompagnées par le
service
Nombre de parents parmi les personnes
accompagnées Rapport en pourcentage
S.S.D.V.S A.R.A.I
44 11 25.0%
S.A.V.S A.P.S.A.H
21 3 14.2%
S.A.V.S St Just le Martel
43 6 13.9%
S.A.V.S « André Chevalier » BELLAC
41 5 12.1%
S.A.P.H.A.D Delta +
45 4 8.8%
S.A.V.S S.A.G.E.I.S.T.H
35 3 8.5%
S.A.I.S St Junien
27 2 7.4%
E.S.A.T Envol
84 5 5.9%
S.A.P.H.A.D Eymoutiers
40 2 5.0%
Service de Suite A.P.A.J.H
23 1 4.3%
E.S.A.T A.P.S.A.H
130 4 3.0%
Service Socio Educatif C.D.T.P.I
120 1 0.8%
NOMBRE D'ENFANTS
1 2 3 4 5 pas de réponse grossesse
28 7 5 3 1 1 3
78
AGE DES ENFANTS
0/3 4/6 7/9 10/12 13/18 + de 18 pas de réponse grossesse
21 8 9 5 19 10 3 3
78
PARENTS ACCOMPAGNES PAR LE SERVICE D'ACCOMPAGNEMENT
DURANT LA GROSSESSE
oui nonpas de
réponsene sait
pas
21 21 5 047
PARENTS ACCOMPAGNES PAR LES PROFESSIONNELS DE LA PETITE ENFANCE DURANT LA GROSSESSE
oui non pas de réponse ne sait pas
17 18 8 4
47
PARENTS ACCOMPAGNES PAR LE SERVICE D'ACCOMPAGNEMENT DURANT LA GROSSESSE
oui non pas de réponse ne sait pas
21 21 5 0
47
LES PARENTS EXPRIMENT DES DIFFICULTES
oui non pas de réponse ne sait pas
32 7 8 0
47
LES PRINCIPALES DIFFICULTES
EVOQUEES PAR LES PARENTS
La fatigue liée au rythme de l’enfant, la gestion du quotidien, La gestion du comportement de l’enfant, Les difficultés à communiquer avec le conjoint séparé, L’accompagnement à la scolarité, peur du handicap et du devenir de l’enfant en lien avec la scolarité, La gestion des suivis médicaux de l’enfant, la gestion de l’alimentation de l’enfant, la gestion de l’autorité parentale, la difficulté à communiquer avec l’enfant, à lui transmettre des informations.
LES ENFANTS ONT ÉTÉS PLACES
oui non pas de réponse ne sait pas
10 33 4 0
47
Y-A-T-IL DES INTERVENANTS EXTERIEURS AUPRES DES ENFANTS
oui non pas de réponse ne sait pas
28 11 8 0
47
LES INTERVENANTS EXTERIEURS AUPRES DES
ENFANTS
les Centres d’Action Médico-Social Précoceles Centres Médico Psycho Pédagogiquesles professionnels intervenants dans le cadre d’une Aide Educative en Milieu Ordinaireles suivis d’orthophonieles Techniciennes d’Intervention Sociale Familialeles professionnels intervenants dans le cadre des Maisons des Solidarités Départementalesles puéricultrices des services de la Protection Maternelle Infantileles Psychologues des services de la Protection Maternelle Infantileles Assistants Sociaux des services de la Protection Maternelle Infantile
Difficultés au niveau du soutien aux parents
Attentes
Nombreux sont les professionnels qui
évoquent le manque de coordination entre
les professionnels médicaux, ceux de la
petite enfance et le secteur social. Cela est
en partie dû à la méconnaissance des
structures respectives et à leurs missions
propres.
Connaitre le réseau partenarial, l’utiliser et
le développer
Le manque de connaissances techniques sur
différents thèmes et le manque de formation
sont cités comme un handicap pour les
professionnels. En effet les professionnels du
champ social ne sont pas tous formés au
développement de l’enfant, à ses besoins,
aux définitions de négligence ou de
maltraitance, aux réponses qui peuvent être
apportées, au développement des capacités
parentales…
Etre formé à l’accompagnement à la parentalité
LES LIMITES DES SAVS
LES LIMITES DES SAVS
Le contexte qui pèse sur les parents déficients
intellectuels est abordé comme un profond
désavantage pour soutenir les parents. Il est
vrai que ces personnes sont souvent
réfractaires aux interventions par angoisse du
jugement, du placement, du contrôle. Souvent
longtemps institutionnalisés et parfois
infantilisé la relation de confiance peut en
être dégradée.
L’évolution des mentalités qui pèsent
sur ce « statut de parents déficients
moins capable voir incapable »
REFLEXION SUR LA CREATION D’UN SERVICE
L’objectif principal est de permettre aux parents en situation de handicap mental de pouvoir bénéficier d’un soutien et d’un accompagnement adapté à leurs besoins
Le service se veut fil conducteur en valorisant les capacités et potentialités parentales afin de contribuer à l’évolution positive des enfants dans une logique de complémentarité avec les dispositifs existants.
Nous vous remercions de votre intérêt... Et maintenant, au travail : La liste bibliographique est jointe Deux groupes de travail vont démarrer - Un groupe d’analyse clinique, études de cas
concernant cette parentalité singulière, animé par F Souchaud et M-H Orliaguet ( dates à suivre).
- Un groupe d’élaboration d’une journée de formation avec intervenants extérieurs (en 2013), avec préparation d’une plaquette informative.
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