analyse d’articles – septembre 2012

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Analyse d’articles septembre 2012 New publications M. Juste Nutrition clinique et me ´tabolisme, centre hospitalier Auban-Moe ¨t, 137, rue de l’Ho ˆpital, 51200 Eperney, France Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Mise au point the ´rapeutique & Guyatt GH, Akl EA, Crowther M, Gutterman DD, Schu ¨nemann HJ, and for the American College of Chest. Physicians antithrombotic therapy and prevention of thrombosis panel. Antithrombotic therapy and prevention of thrombosis, 9th ed: American College of Chest Physicians Evidence-based Clinical Practice Guidelines. Chest 2012;141:7S–47S. Une somme de recommandations incontournables qui fait re ´fe ´rence pour de nombreuses e ´tudes touchant a ` la the ´rapeutique anticoagulante. Chaque recommandation (il y en a environ 600) est cote ´e avec le syste `me propre a ` l’ACCP (niveau 1A forte avec preuve e ´leve ´e, 1B forte avec preuve moyenne, 1C forte avec preuve faible, 2A faible avec preuve e ´leve ´e, 2B faible avec preuve moyenne, 2C faible avec preuve faible). Les recommandations sont classe ´es par the `me : management de la the ´rapeutique anticoagulante, pre ´vention de la thrombose chez les patients non chirurgicaux, pre ´vention de la thrombose chez les patients chi- rurgicaux non orthope ´diques. . . Les recommandations modifie ´es par rap- port a ` la pre ´ce ´dente version (8 e version parue en 2008) sont grise ´es. Chacun des chapitres est de ´taille ´ dans un document a ` part re ´fe ´rence ´ et acces- sible aux abonne ´s (15 chapitres). L’intro- duction, la me ´thodologie et les re ´sume ´s (pre ´sente ´s ici) sont tous d’acce `s libre. M. Juste & Monagle P, Newall F. Anticoagulation in children. Thromb Res 2012;In press, available 21 avril 2012. Ce petit article traite des proble ´mati- ques rencontre ´es par les praticiens pour mettre en place une the ´rapeutique anti- coagulante chez des enfants. Les auteurs ont fait une revue des publica- tions sur le sujet et ont repris les princi- paux accords ou de ´saccords sur chaque sujet : anticoagulation chez le nouveau- ne ´, chez les adolescents, chez les enfants atteints de cancer, chez les enfants en chirurgie. Pas de recettes toutes faites mais des remarques et des notions importantes a ` ne pas oublier. Seule une proce ´dure de relais entre antivita- mines K et he ´parine est propose ´e selon le niveau de risque chirurgical. 32 re ´fe ´rences. M. Juste Pharmacie clinique & Campagna JD, Bond MC, Schabelman E, Hayes BD. The use of cephalosporins in penicillin-allergic patients: a literature review. J Emerg Med 2012;42:612–20. Tous les e ´tudiants en me ´decine et phar- macie ont appris qu’il fallait e ´viter l’administration de ce ´phalosporine chez les patients allergiques a ` la pe ´nicilline. Le taux de re ´action croise ´e a e ´te ´e ´tabli comme e ´tant de 8 a ` 18 %, ce qui devrait, en the ´orie, contre-indiquer formelle- ment l’utilisation des ce ´phalosporines. La revue des e ´tudes de cohorte et des me ´ta-analyses re ´centes semble pour- tant aller dans un sens diffe ´rent. La re ´action croise ´e entre pe ´nicillines et ce ´phalosporines a apparemment e ´te ´ surestime ´e et apparaı ˆt beaucoup plus faible que pre ´vue. Les re ´actions me ´die ´es par les IgE sont lie ´es a ` la chaı ˆne R1 qui est lie ´e au cycle be ˆtalac- tame et non au cycle lui-me ˆme. Les mole ´cules posse ´dant cette chaı ˆne sont le ce ´faclor, le ce ´fadroxil, la cefatri- zine, le cefprozil, la cefalexine et la cefra- dine, avec un taux de re ´action croise ´e pouvant aller jusqu’a ` 27 % dans une e ´tude. Ce taux de re ´action croise ´e n’est que de 1 % pour les autres ce ´pha- losporines (notamment celles de e-mail : [email protected]. Rec ¸u le : 1 juillet 2012 Accepte ´ le : 1 juillet 2012 Revue de presse 216 2211-1042/$ - see front matter ß 2009 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.07.002 Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47:216-218

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Page 1: Analyse d’articles – septembre 2012

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Analyse d’articles – septembre 2012

New publications

M. Juste

Nutrition clinique et metabolisme, centre hospitalier Auban-Moet, 137, rue de l’Hopital,51200 Eperney, France

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

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Mise au point therapeutique

& Guyatt GH, Akl EA, Crowther M,Gutterman DD, Schunemann HJ, andfor the American College of Chest.Physicians antithrombotic therapyand prevention of thrombosis panel.Antithrombotic therapy andprevention of thrombosis, 9th ed:American College of ChestPhysicians Evidence-based ClinicalPractice Guidelines. Chest2012;141:7S–47S.

Une somme de recommandationsincontournables qui fait reference pourde nombreuses etudes touchant a latherapeutique anticoagulante.Chaque recommandation (il y en aenviron 600) est cotee avec le systemepropre a l’ACCP (niveau 1A forte avecpreuve elevee, 1B forte avec preuvemoyenne, 1C forte avec preuve faible,2A faible avec preuve elevee, 2B faibleavec preuve moyenne, 2C faible avecpreuve faible). Les recommandationssont classees par theme : managementde la therapeutique anticoagulante,prevention de la thrombose chez lespatients non chirurgicaux, preventionde la thrombose chez les patients chi-rurgicaux non orthopediques. . . Les

recommandations modifiees par rap-port a la precedente version (8e versionparue en 2008) sont grisees.Chacun des chapitres est detaille dansun document a part reference et acces-sible aux abonnes (15 chapitres). L’intro-duction, la methodologie et lesresumes (presentes ici) sont tousd’acces libre.

M. Juste

& Monagle P, Newall F. Anticoagulationin children. Thromb Res 2012;In press,available 21 avril 2012.

Ce petit article traite des problemati-ques rencontrees par les praticiens pourmettre en place une therapeutique anti-coagulante chez des enfants. Lesauteurs ont fait une revue des publica-tions sur le sujet et ont repris les princi-paux accords ou desaccords sur chaquesujet : anticoagulation chez le nouveau-ne, chez les adolescents, chez les enfantsatteints de cancer, chez les enfants enchirurgie. Pas de recettes toutes faitesmais des remarques et des notionsimportantes a ne pas oublier. Seuleune procedure de relais entre antivita-mines K et heparine est proposee selonle niveau de risque chirurgical.32 references.

M. Juste

Pharmacie clinique

& Campagna JD, Bond MC,Schabelman E, Hayes BD. The use ofcephalosporins in penicillin-allergicpatients: a literature review. J EmergMed 2012;42:612–20.

Tous les etudiants en medecine et phar-macie ont appris qu’il fallait eviterl’administration de cephalosporine chezles patients allergiques a la penicilline.Le taux de reaction croisee a ete etablicomme etant de 8 a 18 %, ce qui devrait,en theorie, contre-indiquer formelle-ment l’utilisation des cephalosporines.La revue des etudes de cohorte et desmeta-analyses recentes semble pour-tant aller dans un sens different. Lareaction croisee entre penicillines etcephalosporines a apparemment etesurestimee et apparaıt beaucoup plusfaible que prevue. Les reactionsmediees par les IgE sont liees a lachaıne R1 qui est liee au cycle betalac-tame et non au cycle lui-meme.Les molecules possedant cette chaınesont le cefaclor, le cefadroxil, la cefatri-zine, le cefprozil, la cefalexine et la cefra-dine, avec un taux de reaction croiseepouvant aller jusqu’a 27 % dans uneetude. Ce taux de reaction croiseen’est que de 1 % pour les autres cepha-losporines (notamment celles dee-mail : [email protected].

Recu le :1 juillet 2012Accepte le :1 juillet 2012

Revue de presse

2211-1042/$ - see front matter � 2009 Publie par Elsevier Masson SAS.http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.07.002 Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47:216-218

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troisieme et quatrieme generation).Cela pourrait remettre en question lesrecommandations d’usage en antibio-prophylaxie preoperatoire, lorsque lespatients allergiques aux penicillinesrecoivent de la vancomycine et de laclindamycine, mais aussi les recomman-dations de pratique clinique comme enORL aux Etats-Unis.49 references.

M. Juste

& Roberts JA, Norris R, Paterson DL,Martin JH. Therapeutic drugmonitoring of antimicrobials. Br JClin Pharmacol 2012;73:27–36.

& Martin JH, Saleem M, Looke D.Therapeutic drug monitoring toadjust in morbid obesity: a new usefor an old methodology. Br J ClinPharmacol 2012;73:685–90.

Ces deux articles publies a quelquesmois d’intervalle developpent lesprincipaux concepts qui justifient l’uti-lisation des methodes de suivi thera-peutique medicamenteux adapteesaux antibiotiques. La bonne utilisationdes anti-infectieux est devenueessentielle : pour le patient qui a besoind’un traitement efficace et sans toxiciteparticuliere, pour l’institution qui ensupporte le cout et pour la societequi voit se developper des resistancesen cas de mauvaise utilisation.Depuis de longues annees, le suivi the-rapeutique medicamenteux a permisd’ameliorer la precision des posologiesproposees, et l’accumulation desconnaissances en bacteriologie et enpharmacocinetique a aussi permisd’affiner ces methodes. L’articlereprend les concepts classiques (rela-tion temps-effet ou concentration-effet), les facteurs lies au produit ouau patient. L’importance de la concen-tration minimale inhibitrice (CMI) estbien sur soulignee ainsi que la necessitede bien connaıtre les eventuelles toxi-cites a eviter. Les classes d’antibioti-ques concernees par la methode sont

revues les unes apres les autres encommencant par les aminosides, puisles glycopeptides, les betalactamines,le linezolide et les quinolones.Ce premier article fait un point actuelsur les avantages et inconvenients sansaller dans le detail, mais une bibliogra-phie fournie est proposee au lecteur.100 references.Le second article a ete redige par uneequipe de la meme universite austra-lienne. Il pointe une problematiqueactuelle qui gene beaucoup de therapeu-tes, et ce d’autant plus que des posolo-gies precises doivent etre mises en place.L’obesite, avec ses differents niveaux,nous oblige a reconsiderer la pharmaco-cinetique des medicaments et leur phar-macodynamie. Plusieurs articles plus oumoins specialises sont publies sur ceprobleme depuis quelques annees, cequi montre la necessite de mieux maı-triser l’adaptation posologique chez cespatients obeses. L’apport du suivi thera-peutique medicamenteux dans cedomaine concerne particulierement lesanticancereux et les antibiotiques. Lebon sens devrait aider les professionnelsa faire la part entre calcul simple a partirdes caracteristiques du patient, suivi the-rapeutique medicamenteux et surtoutune bonne connaissance des moleculesconcernees et de leurs risques.51 references.

M. Juste

& Vidal F, Feldman D, Rocquefelte S,Rouiller-Furic I, Maupetit JC, SechetE, Lepelletier A. Evaluer l’analysepharmaceutique des prescriptionsinformatisees. GestionsHospitalieres 2012;515:239–47.

La publication d’un article en francaissur l’analyse de la prescription montrebien que les pharmaciens hospitalierss’interessent de plus en plus a cetteactivite et commencent a echangerdes donnees sur cette occupation cen-trale des pharmacies. Cet article a unevisee surtout gestionnaire : quels sont

les impacts economiques, organisa-tionnels et aussi pour le patient de lamise en place d’une telle activite et desa gestion au niveau d’un CHU.L’article reprend les concepts classiqueset cite les principales references dusujet en decrivant l’organisation miseen place. L’analyse plus detaillee decertains points cles devrait fournir denouvelles donnees interessantes avecun peu plus de recul.On pourrait reprendre quelques defini-tions (analyse en trois ou quatreniveaux ?) et discuter sur les indica-teurs. L’essentiel est de montrer cequ’une equipe peut realiser et proposeren plus-value aupres des instanceslocales et regionales.Bonne bibliographie sur le sujet.43 references.

M. Juste

& Thibault R, Quilliot D, la Societefrancophone de nutrition clinique etmetabolisme (SFNEP). Referentiel depratiques professionnelles : lanutrition parenterale chez l’adultehospitalise en court sejour, fevrier2012. Nutr Clin Metab 2012;26:73–81.

& Ploye J, Raffy F, Malgras A, et al.Ameliorer la qualite desprescriptions et les indications de lanutrition parenterale a l’hopital enimpliquant les pharmaciens : unedemarche d’evaluation despratiques professionnelles a impacteconomique. Nutr Clin Metab2012;26:59–64.

Deux articles sur un sujet connu maistoujours en constante evolution.Le premier est un programme d’eva-luation des pratiques sur le sujet de lanutrition parenterale chez l’adulte.Une liste de criteres (20) est proposeeet detaillee ainsi que des indicateurset une grille d’audit clinique. Il y aegalement un modele d’ordonnancehospitaliere pour nutrition parente-rale.

Analyse d’articles – septembre 2012

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Le second article propose les resultatsd’une evaluation des pratiques profes-sionnelles sur le sujet de la nutritionparenterale de l’adulte en chirurgiedigestive. L’etude est realisee sous la

forme d’une EPP avec bilan prealable,mesures d’amelioration puis nouvelleevaluation trois mois plus tard. Il s’ensuitune diminution des prescriptions et descouts avec des indications plus ciblees. Le

modele d’ordonnance est celui presentedans le referentiel precedent.14 references.

M. Juste

M. Juste Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47:216-218

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