ancelet-pour en finir avec nos peurs - medicatrix
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Pour en finir avec nos peurs
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Chronique dâune saison en conïżœ nement
Dr Ă©ric ANCElEt
Pour en fi nir avec nos peurs
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En guise de préambule
Dâeffondrement en rĂ©silience, vers un nouveau paradigme ?
Depuis mes montagnes, jâimagine un endroit serein, Ă lâorĂ©e dâune forĂȘt, au bord dâun ruisseau ou dâun lac, en hiver ou en Ă©tĂ©, sous un pommier en fleur ou auprĂšs dâun feucrĂ©pitant, et je vois un ancien qui raconte une histoire Ă de petits-enfants : « Ăcoutez petits, voici lâhistoire du virus qui a mis fin Ă toutes les dictatures ... »
En 1943, dans un camp de transit avant les camps dâextermination, une femme Ă©crit : « on joue avec nous un drĂŽle de jeu, mais nous nous prĂȘtons aussi Ă ce jeu et ce sera notre honte ineffaçable aux yeux des gĂ©nĂ©rations Ă venir » - Etty Hillesum « Lettres de Westerbork ».
En 2019, jâai Ă©tudiĂ© en profondeur les thĂšses et thĂšmes de la collapsologie, la possibilitĂ© dâun dĂ©litement, et mĂȘme dâun effondrement global de la sociĂ©tĂ© thermo-industrielle. Les plus pessimistes le pressentaient pour la dĂ©cennie 2020.
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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS
â± Apocalypse now. Qui ou quoi sâeffondre ?
En 2020 nous vivons ou pensons vivre un effondrement. Il ne sâagit donc plus de prĂ©venir, de mettre en place une « dĂ©croissance » ou une « transition » progressive, mais de sâadapter et dâagir au plus vite pour limiter les dĂ©gĂąts, amortir le choc, saisir lâopportunitĂ© dâune mĂ©tamorphose radicale de nos modĂšles sociĂ©taux.
Si toutefois nous nous donnons les moyens de réagir.
« Face Ă une catastrophe Ă©cologique mondiale (âŠ) on voit trĂšs bien des rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă une population affolĂ©e et apathique » (Castoriadis).
Ces mots ont Ă©tĂ© Ă©crits il y a plus de 20 ans ! LâĂ©criture est un exercice difficile ! Quand il sâagit dâenseigner, de prĂ©venir, de rĂ©vĂ©ler, il est souvent trop tĂŽt ou trop tard, plus souvent encore celui qui dit est « too much » ! Laissez-nous dormir !
Le mot apocalypse signifie « rĂ©vĂ©lation ». Ce qui Ă©tait cachĂ© est exposĂ© au grand jour, soumis Ă notre rĂ©flexion, aux possibilitĂ©s de discernement de consciences soudain Ă©clairĂ©es. Notamment dĂ©voiler les mythologies sociales qui sous-tendent nos sociĂ©tĂ©s. Et commencer à « dĂ©coloniser nos imaginaires » (Castoriadis). Dans un monde gouvernĂ© par les maĂźtres du mensonge et de la dissimulation, une apocalypse est un Ă©vĂ©nement pour le moins signifiant. Mais avant dâĂȘtre Ă©clairĂ©s, dâavoir vĂ©cu trop longtemps dans lâombre nous pourrions bien ĂȘtre aveuglĂ©s. Il va falloir accommoder, sâhabituer Ă la lumiĂšre du rĂ©el, comme NĂ©o dans le film Matrix.
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DâEFFONDREmENt EN RĂ©SIlIENCE, VERS UN NOUVEAU PARADIgmE ?
DĂ©but 2020, quelques milliers de morts suspectes, attribuĂ©es Ă un virus (et seulement Ă ce virus), occupent tout lâespace mĂ©diatique, encouragent un « altruisme pathologique » plus que suspect (voir Servigne, « Lâentraide » page 185), si lâon considĂšre les millions dâĂȘtres humains et non humains rongĂ©s de misĂšre, ignorĂ©s, spoliĂ©s, sinistrĂ©s, exilĂ©s, traquĂ©s, parquĂ©s, leur avenir peu Ă peu oblitĂ©rĂ© dans le silence et lâindiffĂ©rence des Ă©lites, mourant du seul fait de la « croissance », du dĂ©rĂšglement climatique, de la dĂ©forestation, des pollutions, de lâeffondrement de la biodiversitĂ© et aujourdâhui⊠du confinement.
Que signifie cette épidémie ?
Sommes-nous réellement en danger ?
Et ce virus est-il le danger ?
Ou cette « pandĂ©mie » nâest-elle quâune diversion pour masquer, au propre comme au figurĂ©, le dĂ©sastre de la mondialisation ?
Quoi quâil en soit, pour nous tous humains, câest un vĂ©cu de choc. Un arrĂȘt brutal sur une trajectoire dĂ©sastreuse et parcourue Ă trĂšs grande vitesse, celle du « progrĂšs », du pillage des ressources, du tout numĂ©rique et des rĂ©seaux sociaux hyperconnectĂ©s, de lâintelligence artificielle au service des traders. Un stop brutal, avec une menace qui peut ĂȘtre aussi une opportunitĂ© de fracture, de rupture irrĂ©versible entre un avant et un aprĂšs.
Nous voici subtilement fissurĂ©s, Ă©brĂ©chĂ©s, sans percevoir oĂč passent prĂ©cisĂ©ment les lignes de faille, les invisibles clivages, entre proches et lointains, dans les familles et entre amis, au cĆur des « mĂ©tropoles barbares » (Faburel), entre nature et culture, citadins et ruraux, jeunes et vieux, riches et pauvres, humains et non-humains, tout ce qui constituait peu ou prou des repĂšres.
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Ces dĂ©chirures existentielles, nous tentons pathĂ©tiquement de les colmater en consentant Ă lâincarcĂ©ration, Ă la privation de libertĂ©s, en dressant dociles des murs sur des frontiĂšres fantasmĂ©es, en nous et entre nous, entre espĂšces, entre nations, entre ethnies, entre classes sociales et entre individus, au cĆur mĂȘme des voisinages et des familles.
Distanciation sociale. Gestes barriÚres. Méfiance et suspicion, dissimulation, délation, répression. Pour vivre heureux vivons masqués ! Mais qui ou quoi nous menace en réalité ?
Cela crée beaucoup de confusion. Cela génÚre en chacun des situations aporétiques, des ambiguïtés et des incohérences, des tensions et des paradoxes. Chacun de nous vit le confinement différemment, selon des modes existentiels parfois diamétralement opposés du fait des inégalités.
Confus et confinĂ©s, les plus dĂ©munis sont confrontĂ©s Ă la brutale immĂ©diatetĂ© du chaos, tandis que les privilĂ©giĂ©s sont confrontĂ©s aux multiples imaginaires du chaos, aux dĂ©faillances logistiques dans lâapprovisionnement pour lâassouvissement de nos besoins.
Pour les plus vulnérables, le confinement est une condamnation à la misÚre, à la dépression, au manque de tout et de tous, à la mort solitaire et silencieuse.
Ceux qui ne vivent pas cette immĂ©diatetĂ© de la solitude et du deuil, lâurgence de la faim, ceux-lĂ dĂ©couvrent des sensations nouvelles, des lenteurs, des silences, des liens nouĂ©s ou dĂ©nouĂ©s, des profondeurs, des apaisements, des ouvertures vers lâobscur et le mystĂšre des intĂ©rioritĂ©s.
Des Ă©tats de grĂące parfois, des Ă©clairs de conscience, des Ă©veils, des dĂ©couvertes, des rĂ©vĂ©lations peut-ĂȘtre, qui peuvent transformer de fond en comble notre vision du monde.
A chacun ses apocalypses.
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Mais toujours inévitablement des fractures, de longues fissures invisibles étoilées dans la trame du réel.
Par ces dĂ©chirures la lumiĂšre peut sâinfiltrer, nous inviter Ă un autre regard, une perspective inĂ©dite, un umwelt, une autre vision du monde.
Ce que nous vivons est certainement un drame pour beaucoup, mais Ă nâen pas douter une opportunitĂ© pour tous.
Mais pour que cette transformation soit effective, ou seulement possible, vers un meilleur entrevu pour tous les vivants, il faut dâabord affronter nos peurs les plus intimes. La dĂ©colonisation de lâimaginaire sera un processus long, et souvent douloureux.
Quels que soient les oripeaux dont nous revĂȘtons nos personnages, quels que soient les masques apposĂ©s sur nos peurs, pauvres ou riches nous partageons au plus profond une mĂȘme humanitĂ©, et les mĂȘmes peurs. Tous confus et confinĂ©s, sonnĂ©s, stoppĂ©s nets dans cette course folle, cette ivresse insensĂ©e que nous nomm(i)ons « progrĂšs ». Tous dessaoulĂ©s et ramenĂ©s dans lâinstant, invitĂ©s Ă rĂ©flĂ©chir, et Ă inflĂ©chir. Tous mis en prĂ©sence et sans Ă©chappĂ©e possible avec nos peurs les plus archaĂŻques. Non par une guerre nuclĂ©aire ou un cataclysme, non par une gigantesque Ă©ruption volcanique ou la collision avec une mĂ©tĂ©orite, mais par un simple virus.
Ce quâaucune spiritualitĂ©, aucune philosophie, aucune politique, aucune rĂ©volution, aucune grĂšve, nâa pu faire au fil des siĂšcles, stopper le dĂ©lire productiviste et consumĂ©riste de quelques milliards dâHomo sapiens, un virus lâa rĂ©alisĂ© en quelques jours !
Un organique se mouvant dans lâinvisible des dimensions nanomĂ©triques (nm = un milliardiĂšme de mĂštre), venu stopper net les dĂ©rives inorganiques et abiotiques des nanotechnologies !
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Une seule espĂšce concernĂ©e, Homo sapiens, mais des milliards dâexemplaires soudainement mis en lien, reliĂ©s et entremĂȘlĂ©s par un dĂ©fi commun sans distinction de genre, de race, de croyance, de richesse. Face aux murs des confinements, nous voici tous ensemble Ă la croisĂ©e des chemins, Ă nous demander ce que pourrait bien ĂȘtre « le jour dâaprĂšs ».
AprĂšs quoi ?
Car le vrai dĂ©fi nâest pas de vaincre un virus !
Il nâexiste en rĂ©alitĂ© que deux maniĂšres dâenvisager lâavenir : reproduire les mĂȘmes erreurs, ou changer radicalement nos façons dâĂȘtre au monde.
Soit la reprise de notre trajectoire morbide, lâaggravation des inĂ©galitĂ©s, la poursuite obsessionnelle dâune « croissance » indĂ©finie dans un monde fini (et effondrĂ©), le consentement Ă lâĂ©mergence de rĂ©gimes politiques (de plus en plus) corrompus, autoritaires et rĂ©pressifs, dans lâombre dâun gouvernement mondial invisible et tout-puissant (ValĂ©rie Bugault).
Soit un changement radical de paradigme, dâautres choix amplement exposĂ©s par les divers « alternatifs », lanceurs dâalerte de toutes disciplines, permaculteurs, Ă©cologistes, philosophes, collapsonautes⊠dont les voix rĂ©sonnent et raisonnent fort et juste sur les rĂ©seaux sociaux, ou plus discrĂštement dans les pages des revues et livres connectĂ©s de longue date Ă lâurgence (r)Ă©volutionnaire.
Câest ici que le choc se transforme en une extraordinaire opportunitĂ© de mutation sociĂ©tale, si nous consentons Ă changer de regard, affiner nos perceptions, rĂ©viser nos interprĂ©tations, tout particuliĂšrement dans nos relations aux autres vivants avec lesquels nous partageons ce monde, et plus prĂ©cisĂ©ment encore nos relations conflictuelles au monde microbien.
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Changer de regard sur les virus, sur ce virus. Ătonnamment, notre plus grande chance, notre plus grand dĂ©fi est lĂ .
Si nous parvenons à décoloniser notre imaginaire de toutes les fausses vérités qui fondent le mythe moderne du progrÚs, et dans le contexte qui est actuellement le nÎtre : en finir définitivement avec les dogmes erronés de Louis Pasteur.
â± LâĂšre post-vĂ©ritĂ©, ou la stratĂ©gie du mensonge
Nous recevons chaque jour Ă©normĂ©ment dâinformations, et il est difficile de se faire une opinion.
Nous ignorons oĂč se trouve LA vĂ©ritĂ©, sâil existe mĂȘme UNE vĂ©ritĂ©.
Le vrai et le faux sont tellement intriquĂ©s que cela gĂ©nĂšre une dissonance cognitive, qui est lâimpossibilitĂ© dâaccueillir et dâintĂ©grer ce qui simplement survient. Une forme de sidĂ©ration, proche de lâinhibition de lâaction dĂ©crite par Henri Laborit.
Nous sommes happĂ©s par le virtuel, saturĂ©s dâinformations rĂ©pĂ©titives, qui nous coupent du rĂ©el, nous maintiennent dans lâignorance, nous Ă©loignent de nos ressentis, nous privent de notre souverainetĂ©, nous rĂ©duisent Ă lâimpuissance.
Nous vivons une Ăšre qui cherche son identitĂ©, son sens. Certains parlent de « CatastrophozoĂŻque » ! LâĂ©poque oĂč nous vivons, lâholocĂšne, a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e « anthropocĂšne » en 2002 par le chimiste Paul Crutzen, mais ce terme peut ĂȘtre subdivisĂ© en « thermocĂšne » (le temps du rĂ©chauffement), « thanatocĂšne » (le temps de lâĂ©cocide), « phagocĂšne » (le temps de lâĂ©puisement des ressources),
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« agnotocĂšne» (la production culturelle de la stupiditĂ© et de lâignorance !), et enfin « capitalocĂšne », terme quâil est inutile dâexpliciter (Bonneuil et Fressoz).
Une Ăšre dite aussi « post-vĂ©ritĂ© », lâĂšre du mensonge et de la manipulation, lâĂšre des censures et des falsifications, lâĂšre des « bullshits » et des « fake news ».
Le mensonge et la dissimulation sont aujourdâhui Ă©rigĂ©s en valeurs suprĂȘmes par les oligarques de la finance internationale, les GAFA, les maĂźtres du monde et leurs Fondations vĂ©reuses qui peu Ă peu sortent de lâombre, rĂ©vĂšlent leur vĂ©ritable visage et leurs vĂ©ritables intentions.
Dans tous les domaines, y compris dans les disciplines les plus « objectives », la vĂ©ritĂ© Ă©chappe, lâincertitude rĂšgne, quâil sâagisse de manipulations ou de falsifications volontaires, ou plus simplement de cette dĂ©couverte bouleversante que le rĂ©el est infiniment plus complexe que nous ne le croyions (Edgar Morin), les liens entre les vivants beaucoup plus riches et mystĂ©rieux que ce que la science la plus honnĂȘte est capable dâapprĂ©hender.
Tout et son contraire. Il existe une trĂšs grande ambiguĂŻtĂ©, beaucoup de paradoxes au cĆur mĂȘme de cet Ă©pisode dâĂ©mergence virale. Le blocage de lâĂ©conomie mondiale et le confinement des masses ont pour consĂ©quences dâaggraver la paupĂ©risation de milliards de personnes, et dans le mĂȘme temps dâinterrompre les multiples effets dĂ©lĂ©tĂšres de la mondialisation comme les pollutions et lâĂ©mission de gaz Ă effet de serre. Quelques humains meurent, mais dâinnombrables animaux revivent, respirent, reconquiĂšrent un espace dĂ©robĂ©, sortent de leurs confinements.
Des ambiguïtés et des paradoxes, des rumeurs et des croyances, des points de vue et des opinions, des partis pris et des préjugés,
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des idéologies et des dogmes, une infinité de perspectives, de Weltanschauung (« visions du monde » selon C.G. Jung).
Ătonnamment, il y a UNE VĂRITĂ, une seule, que semblent partager aujourdâhui des milliards dâĂȘtres humains, presque tous ! quelles que soient la couleur de leur peau, leur race ou leur religion, citadins et ruraux, jeunes et vieux, riches et pauvres, conservateurs ou (r)Ă©volutionnaires, de tous bords : le coronavirus est LA CAUSE de cette Ă©pidĂ©mie trĂšs contagieuse et trĂšs mortelle !
Pas vraiment dâaccord sur comment remĂ©dier, mais tous dâaccord sur le prĂ©tendu coupable !
Nous voici enfin UNIS ! LâhumanitĂ© semble enfin avoir trouvĂ© un consensus !
Malheureusement ce nâest pas le cas. Le coronavirus nâest pas LA cause premiĂšre de cette Ă©pidĂ©mie, et ce nâest pas lui qui tue.
Ce qui tue ce sont les dérives de la mondialisation.
Et ce virus a stoppĂ© net lâhubris, la dĂ©mesure totalitaire de la mondialisation.
Ce qui nous permet de réfléchir.
Quelle que soit lâorigine et les fonctions de ce coronavirus, câest une aubaine pour ceux qui dĂ©couvrent ces silences, ces lenteurs, ces profondeurs Ă©voquĂ©s prĂ©cĂ©demment.
Ceux qui pressentent quâils ne pourront plus jamais vivre comme avant.
Que tout peut ĂȘtre rĂ©inventĂ©.
Quant aux gouvernants, ils profitent du chaos et de la peur pour enfermer tout le monde, déployer la 5G sans concertation, mettre en place toutes formes possibles de contrÎle social, un traçage systématique de tous nos faits et gestes, une vaccination supplémentaire.
Alors que souhaitons-nous ?
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Si nous souhaitons un autre aprĂšs que le cauchemar dâune dictature, il nous faudra remplacer la peur qui nous aliĂšne par lâautonomie, la luciditĂ©, le courage et lâengagement collectif dans une transition globale.
Il nous faudra retrouver lâeffervescence, Ă©crire de nouveaux rĂ©cits, entrer de plain pied dans de nouveaux imaginaires.
Il nous faudra accueillir humblement lâinconnu, lâutopie, toutes les rĂ©vĂ©lations qui accompagnent les apocalypses.
Il nous faudra changer notre regard sur les flux du vivant qui nous traversent et nous transforment.
Peu importe ce que nous ignorons encore ! Quand les mensonges officiels nous aliĂšnent, lâacceptation de lâinconnu, du mystĂšre, peut crĂ©er beaucoup dâopportunitĂ©s.
â± Vingt ans plus tĂŽt, vingt ans plus tard Ce qui est dit
Eric Arthur Blair, alias George Orwell, a publiĂ© son roman 1984 en 1949, peu avant son dĂ©cĂšs en 1950. Alors que dĂ©butent les Trente Glorieuses, lâapologie du progrĂšs indĂ©fini, ce visionnaire nous lĂšgue une mise en garde sous forme de dystopie et en la « personne » de Big Brother, lâarchĂ©type du tyran invisible aux mille regards pointĂ©s sur chacun de nos gestes, prĂȘt Ă la rĂ©pression de toute tendance sĂ©ditieuse, Ă toute vellĂ©itĂ© de libertĂ©. « Big Brother is watching you ».
NĂ© en 1952, jâobtiens mon diplĂŽme de Docteur VĂ©tĂ©rinaire en 1977.
Je ne sais plus en quelle annĂ©e jâai lu 1984.
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En 1984 jâai 32 ans et je me rapproche de la terre, celle des jardins et celle des confins, je voyage, franchis des frontiĂšres, dĂ©couvre dâautres paysages, dâautres cultures, dâautres langues. JâĂ©tudie, je rencontre, je partage. Je dĂ©couvre et expĂ©rimente les mĂ©decines alternatives, dâautres Ă©clairages sur le vivant, dâautres façons de concevoir ce que sont la santĂ©, la maladie et la guĂ©rison. Je dĂ©couvre que toute maladie est un processus par lequel le vivant cherche Ă retrouver un Ă©quilibre. Et que les microbes participent Ă ce processus, quâils sont des alliĂ©s aux puissances insoupçonnĂ©es. Je dĂ©couvre aussi quâil vaut mieux prĂ©venir que guĂ©rir, car souvent guĂ©rir fait souffrir et parfois mourir. Le vivant ne sâembarrasse pas de ceux qui vont Ă lâencontre de ses flux, ceux qui mĂ©prisent ses formes multiples, qui polluent leur corps comme ils polluent la terre. Je dĂ©couvre que tout ce qui est contre la vie (donc antibiotique) nous Ă©gare, nous Ă©puise, nous mutile, nous dĂ©truit. Je dĂ©couvre que les vaccins sont une illusion dangereuse, si nous croyons quâils sont en capacitĂ© de nous « dĂ©livrer du mal », comme le prĂ©tendait le faire auparavant le baptĂȘme.
En 1998 jâai 46 ans et je publie la premiĂšre version du livre « Pour en finir avec Pasteur » aux Ăditions Marco Pietteur en Belgique. Câest Ă©galement Ă 46 ans, 130 ans plus tĂŽt, en 1868, que Pasteur est victime dâune attaque dâhĂ©miplĂ©gie qui paralyse son cĂŽtĂ© gauche.
Le point final de cet ouvrage a constituĂ© pour moi la fin dâun cycle, le terme dâun processus crĂ©atif, lâaboutissement dâun long travail de recherche et de rĂ©flexion autour dâun mythe moderne centrĂ© sur le personnage ambigu de Louis Pasteur. Une page est tournĂ©e. Câest ainsi que je le perçois Ă lâĂ©poque.
En 1998, jâaffirme donc que Pasteur sâest trompĂ©. Je nâĂ©tais pas le premier : du vivant de Pasteur, depuis les travaux dâAntoine BĂ©champ et jusquâaujourdâhui, il y a eu des savants et des mĂ©decins incrĂ©dules, des tĂ©moins vigilants et lucides, des
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lanceurs dâalerte, pour dire en clair ce qui a Ă©tĂ© tu, censurĂ©, dissimulĂ©, manipulĂ©, et au profit de qui. Je nâĂ©tais ni le premier ni le seul, je ne serai pas le dernier, mais câĂ©tait alors mon tour de dĂ©noncer lâimposture du pasteurisme et de la vaccinologie, de redonner du sens Ă la maladie, et de rĂ©habiliter ces Ă©ternels boucs Ă©missaires que les microbes.
En 1998, lâĂ©criture de ce livre fut un rĂ©el dĂ©fi, celui consistant Ă remettre en question un hĂ©ros national français, lâun des savants parmi les plus cĂ©lĂšbres et les plus adulĂ©s dans le monde. AdulĂ© tout particuliĂšrement pour ses bricolages empiriques avec les « microbes », sans rien rĂ©vĂ©ler toutefois de ses plagiats et de ses falsifications, de ses expĂ©rimentations dignes des pĂ©riodes les plus sombres de notre Histoire, de ses erreurs grossiĂšres dâinterprĂ©tation, de son rĂŽle dans la mise en place de dogmes erronĂ©s concernant lâĂ©cologie microbienne. Dogmes qui ont permis lâapparition et le dĂ©veloppement de cette catastrophe biologique quâest la vaccination Ă outrance, systĂ©matique, obligatoire, et infligĂ©e Ă des enfants dans lâincapacitĂ© de gĂ©rer une telle violation du milieu intĂ©rieur.
En toute justice, Pasteur aurait dĂ» ĂȘtre neutralisĂ©, condamnĂ© pour ses « emprunts » Ă dâautres chercheurs, mais surtout mis en accusation pour homicide involontaire. Mais il y a prescription, et je citerai ici la derniĂšre phrase du livre : « quant Ă Mr Pasteur, quâil repose en paix » ... Ă perpĂ©tuitĂ©.
En 1998, ce qui est dit est dit. Je persiste et je signe.
Ce quâil reste Ă dire Vingt ans plus tard la fiction orwellienne devient rĂ©alitĂ©. Une monstrueuse rĂ©alitĂ©. Mondialisation et ultralibĂ©ralisme sont soutenus par la dictature des banques, lâespionnage numĂ©rique, les nanotechnologies, les biotechnologies, lâintelligence artificielle âŠ
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Vingt ans plus tard « Big Brother is watching you ».
Les collapsologues nous mettent en garde sur les risques dâun effondrement systĂ©mique de la civilisation thermo-industrielle.
En 2020 nous assistons en temps rĂ©el Ă une apocalypse, au dĂ©litement de Big Brother, Ă la faillite dâun modĂšle de sociĂ©tĂ© insoutenable dont Pasteur fut lâun des promoteurs et lâune des icĂŽnes.
Câest en cela que la crise du Covid 19 est Ă la fois si surprenante et si dĂ©terminante.Ămergence inattendue dâune situation pourtant pressentie, annoncĂ©e par les thĂ©ories de lâeffondrement, incluant lâinquiĂ©tude grandissante liĂ©e aux dĂ©rĂšglements climatiques, les dĂ©sastres de lâextractivisme forcenĂ©, lâaggravation continue des inĂ©galitĂ©s, cette crise Ă©claire brutalement la fin dâune trĂšs longue maladie de civilisation, dâun trĂšs long pourrissement, et rend possible un changement radical de perspective.
Ce moment de lâhistoire humaine peut ĂȘtre le plus grand renversement de valeurs depuis le dĂ©but du NĂ©olithique, un changement dâĂšre (de lâanthropocĂšne vers le symbiocĂšne), un bouleversement irrĂ©sistible de notre perception individuelle et collective du « rĂ©el », lâaccĂšs Ă plus de conscience, un changement de paradigme.
Jâai Ă©voquĂ© un vĂ©cu de fractures existentielles, de fissures multiples dans lâĂ©difice de la connaissance, de dĂ©faillances dans le systĂšme.
La plus importante de ces fractures, bĂ©ante aujourdâhui, est Ă nâen pas douter dâordre ontologique : nous subissons les consĂ©quences dĂ©lĂ©tĂšres dâune interprĂ©tation rĂ©ductionniste, Ă©triquĂ©e, partisane, de la rĂ©alitĂ© plurielle et hypercomplexe qui nous entoure, nous constitue et nous transforme Ă chaque instant. Nous ignorons la ou les nature(s) de ce qui est, de ce que sont et peuvent ĂȘtre les dynamiques profondes du vivant,
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et tout particuliĂšrement notre ignorance est absolue concernant lâĂ©cologie microbienne.
Pour justifier une telle affirmation, il sera important dâexposer de nouveau avec clartĂ©, et de diffuser le plus largement possible, la nature des virus, leur identitĂ© biologique, leur origine, les conditions de leur Ă©mergence et de leur activation, leurs fonctions multiples et dĂ©terminantes sur le plan de lâhomĂ©ostasie globale de la planĂšte.
Ce que je perçois, ce qui mâinterpelle et me donne Ă rĂ©flĂ©chir, câest lâanciennetĂ© et la constance au fil des Ăąges de lâhumanitĂ© du systĂšme commandement/obĂ©issance (le pouvoir), du contrĂŽle et de la manipulation par la coercition, la menace et la peur, cette « violence des bons sentiments, donnant une protection en Ă©change de la soumission », qui sont Ă lâĂ©vidence le cĆur du problĂšme.
Car au final, de quoi exactement avons-nous si peur ?
Et qui est ce « nous » qui a peur?
La peur naĂźt de lâignorance, dâun sentiment dâinsĂ©curitĂ© et de vulnĂ©rabilitĂ©, dâune menace rĂ©elle ou imaginaire, Ă©ventuellement crĂ©Ă©e de toutes piĂšces par ceux qui prĂ©tendent dĂ©tenir le pouvoir.
Quant Ă ce nous, il sâagit essentiellement aujourdâhui des occidentaux aisĂ©s, qui ont un rapport compliquĂ©, trĂšs conflictuel, avec le manque, la maladie, la vieillesse et la mort. Donc un rapport particulier avec la sĂ©curitĂ©, ce qui sĂ©curise et « dĂ©livre du mal ». Nous souffrons dâinsĂ©curitĂ© chronique depuis des milliers de siĂšcles.
PrĂ©cision : quand jâĂ©voque un rapport conflictuel avec la maladie et la mort, je veux parler principalement de nos maladies et de notre mort, et de celles de nos proches. Les proches ce sont bien
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sĂ»r des ĂȘtres chers, mais aussi des Ă©trangers dont la proximitĂ© spatiale pourrait ĂȘtre source de contamination. Ce rapport conflictuel Ă la mort proche nous rend vulnĂ©rables Ă la manipulation mĂ©diatique, Ă la publicitĂ©, Ă la propagande, et consentants Ă lâobĂ©issance aveugle aux diktats sociĂ©taux, Ă lâautodomestication, Ă la soumission servile qui est lâapprentissage progressif et insidieux de la tyrannie. Les nantis ont peur du nĂ©ant qui anĂ©antit.
Bien sĂ»r nous pouvons et nous aimons nous Ă©mouvoir dâun cataclysme lointain, dâun gĂ©nocide Ă lâautre bout du monde, de lâĂ©levage industriel ou de lâextinction dâune espĂšce sauvage, mais ce nâest pas tout Ă fait pareil.
DĂšs lors, « tout ce qui conjure le rapport Ă la mort est vĂ©cu comme dĂ©sirable » (Damasio), et si lâĂtat providence apparaĂźt comme le garant de notre sĂ©curitĂ© existentielle, alors « les masses peuvent dĂ©sirer le fascisme ».
Nous pouvons concevoir que toute vie, microbienne, vĂ©gĂ©tale ou animale, apparaĂźt, accĂšde Ă une maturitĂ©, puis connaĂźt un dĂ©clin pour enfin disparaĂźtre. Ce cycle est aussi celui des civilisations, toutes appelĂ©es Ă lâeffondrement.
Nous dĂ©plorons parfois, mais nous tolĂ©rons sans trop de difficultĂ© la maladie et la mort des autres, des invisibles, des diffĂ©rents et des lointains, quâils soient humains ou autres quâhumains.
Nous admettons que des millions dâespĂšces soient apparues et aient disparu au cours des temps gĂ©ologiques, et nous tolĂ©rons que des milliers disparaissent actuellement et trĂšs rapidement, chaque jour qui passe, du seul fait des exactions du capitalisme (sixiĂšme extinction de masse).
« Admettre » ou « tolĂ©rer » nâest pas vouloir, ni forcĂ©ment apprĂ©cier ou consentir, câest plutĂŽt une forme dâindiffĂ©rence ou
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de dĂ©ni lĂ©ger, câest pouvoir « vivre avec », ce qui ne serait pas le cas sâil sâagissait de nous et de nos proches.
Nous admettons donc la sixiĂšme extinction de masse dâorigine anthropique, mais il nous est difficile voire impossible de concevoir et dâaccueillir sereinement la disparition dâun proche en fin de vie, mĂȘme si cette personne chĂ©rie est trĂšs ĂągĂ©e, invalide et fortement mĂ©dicalisĂ©e. De fait, il nous est plus facile dâaccueillir la disparition de beaucoup de lointains anonymes, que celle dâun seul proche. Certains diraient que câest ⊠humain ! (mais lâinhumanitĂ© nâest-elle pas lâapanage de lâhumain).
Ainsi nous admettons aussi que des millions de ces lointains anonymes extraient et transforment avec un coĂ»t humain et environnemental colossal ce qui deviendra nos smartphones, nos ordinateurs, nos Ă©oliennes, nos voitures Ă©lectriques⊠et nous admettons quâils soient rĂ©duits en esclavage et quâils en meurent, mais loin de chez nous.
Nous admettons que le confinement mondialisĂ© soit un dĂ©sastre de plus pour des milliards de pauvres dont beaucoup nây survivront pas, mais il nous est impossible dâadmettre que des personnes en fin de vie, ĂągĂ©es et malades, puissent mourir avec (et non de) ce virus banal.
Nous consentons silencieusement aux dĂ©gĂąts engendrĂ©s par la mondialisation, par lâextractivisme forcenĂ© dans les pays Ă©mergents (lointains, anonymes), par le productivisme et le consumĂ©risme, nous consentons au pouvoir et Ă lâaviditĂ© des dictatures, des multinationales et des banques.
La peur de notre propre fin nous rend aveugle au dĂ©sastre induit par les financiers qui dĂ©vastent le monde, artificialisent lâespace partagĂ© avec dâautres vivants, exterminent les forĂȘts et les peuples premiers, rĂ©duisent Ă la misĂšre des milliards dâhumains dĂ©munis, anĂ©antis par les conflits dâintĂ©rĂȘts, inondĂ©s de graines
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transgéniques et de vaccins délivrés par de faux bienfaiteurs créateurs de Fondations mafieuses.
Qui est ce nous ? Un collectif, des myriades de collectifs interconnectĂ©s. Nous est ce que nous sommes et faisons ensemble, impliquĂ©s que nous sommes dans des interdĂ©pendances avec tous les vivants qui sâentretissent dans ce monde partagĂ©.
Le dĂ©ni individuel et collectif de la vieillesse, de la maladie et de la mort, crĂ©e la possibilitĂ© dâun pouvoir autoritaire mondialisĂ©, transhumaniste, hypertechnicisĂ© (NBIC, acronyme anglo-saxons pour nanotechnologies, biotechnologies, informatique et intelligence artificielle), qui entretient lâillusion de jeunesse Ă©ternelle et dâa-mortalitĂ© pour... les plus riches, dont nous espĂ©rons faire partie.
Dans cette vision dystopique du transhumanisme, ĂȘtre malade ne peut avoir aucun sens existentiel ou Ă©volutif.
Ătre malade ne semble pas dĂ©couler de nos choix ou non-choix de vie, de la famine ou de lâobĂ©sitĂ©, de la guerre Ă©conomique, des heures passĂ©es devant des Ă©crans, du stress liĂ© Ă lâaccĂ©lĂ©ration des cadences sociales, de lâendettement, du dĂ©rĂšglement climatique, des pollutions urbaines, industrielles et agricoles, de la malbouffe, des « bullshit jobs » (Graeber).
Ătre malade ne semble pas dĂ©couler des perturbations et de lâĂ©puisement de nos systĂšmes de rĂ©gulation, de notre systĂšme nerveux (burn out), de notre immunitĂ© (allergies, auto-immunitĂ©, cancers), de nos glandes endocrines (diabĂšte, stĂ©rilitĂ©), de nos flores symbiotes (dysbiose profonde, « intestin irritable »).
Ce que jâignore ConfrontĂ© comme tous aux fake news, jâignore si le Covid 19 est un virus « naturel », Ă©mergĂ© du monde animal via une chauve-
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souris ou un pangolin, ou bien sâil sâagit dâun virus crĂ©Ă© dans un laboratoire.Dans la seconde hypothĂšse, jâignore si ce laboratoire est en Chine, et si les chercheurs Ă©taient Chinois, ou sâil sâagissait dâun laboratoire de lâInstitut Pasteur dĂ©localisĂ© en Chine (et jâignore si le numĂ©ro du brevet est bien EP1694829B1, mais comment se faire une idĂ©e plus prĂ©cise puisque la vidĂ©o a Ă©tĂ© censurĂ©e ?).Dans lâhypothĂšse oĂč ce virus aurait Ă©tĂ© conçu dans un laboratoire, jâignore si sa diffusion fut un accident ou un acte volontaire, sâil sâagissait de recherche fondamentale ou sâil Ă©tait destinĂ© Ă fabriquer un nouveau vaccin (contre le VIH, le virus du sida), ou Ă autre choseâŠ
Jâignore si le rĂ©chauffement climatique, la fonte du pergĂ©lisol subarctique (Alaska et SibĂ©rie), les mĂ©ga-feux (Australie, SibĂ©rie), la dĂ©forestation et les monocultures intensives (Amazonie), favorisent la libĂ©ration puis la diffusion de micro-organismes jusquâalors inconnus, et inactifs.
Jâignore si le comptage morbide du nombre de morts, quotidiennement assĂ©nĂ© par les mĂ©dias, correspond Ă des dĂ©cĂšs dus au coronavirus, et seulement au coronavirus, ou Ă tout autre chose.
Depuis le dĂ©but de cette pseudo pandĂ©mie, toutes les personnes qui meurent Ă lâhĂŽpital semblent mourir du coronavirus ! Depuis le dĂ©but de cette affaire, plus personne ne parait mourir de vieillesse, dâaccident cardiovasculaire, dâAVC, de cancer ou⊠de grippe ! Jâignore aussi si les formes neurologiques observĂ©es sont dues Ă un virus ou aux traitements inadaptĂ©s administrĂ©s Ă des personnes ĂągĂ©es, stressĂ©es, prĂ©alablement trĂšs fortement mĂ©dicalisĂ©es, et dans lâincapacitĂ© physiologique de survivre Ă la plus banale des grippes saisonniĂšres. Jâignore aussi pourquoi des centaines de milliards de dollars ou dâeuros ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s en urgence (comment des pays surendettĂ©s peuvent-ils mobiliser, ou crĂ©er de toutes piĂšces, de
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telles sommes ?) pour sauver quelques milliers de personnes en fin de vie, alors que lâurgence climatique, laquelle concerne lâavenir de milliards de jeunes en bonne santĂ©, est reportĂ©e Ă 2050 voire 2100, ou jamais ?
Jâignore aussi pourquoi ces centaines de milliards de dollars ou dâeuros ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s pour sauver quelques milliers de personnes en fin de vie, alors que la mortalitĂ© imputĂ©e au seul coronavirus est trĂšs infĂ©rieure au nombre quotidien dâenfants (environ 10 000 par jour), dâadolescents et de jeunes adultes qui meurent simplement de faim, en nette augmentation depuis le confinement.
Jâignore si le futur vaccin contre le coronavirus, actuellement en prĂ©paration dans les clusters hightech des mĂ©galopoles, sera imposĂ© comme une obligation lĂ©gale (mais non lĂ©gitime), et jâignore sâil contiendra une puce RFID (nanotechnologies) destinĂ©e au traçage et au contrĂŽle de la population mondiale. (ce que je sais, câest que cette identification a Ă©tĂ© rendue obligatoire chez les animaux domestiques, et bien acceptĂ©e par lâimmense majoritĂ© des « propriĂ©taires » car câest pour leur sĂ©curitĂ©).
Jâignore pourquoi certaines vidĂ©os, proposant un regard diffĂ©rent, non conventionnel, et surtout confrontant pour les pouvoirs en place, pourquoi donc certaines vidĂ©os disparaissent de You Tube, autrement dit sont purement et simplement censurĂ©esâŠ
Jâignore quand et comment finira cette pĂ©riode, comme jâignorais de quelle maniĂšre elle dĂ©buterait.
Jâignore donc beaucoup de choses !
Mais jâai tout de mĂȘme quelques sĂ©rieuses prĂ©somptions !
Et le Covid 19 dans tout ça ?
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â± Vingt ans plus tard, lâhumanitĂ© Ă la croisĂ©e des chemins
Ă mon sens, pour retrouver notre intĂ©gritĂ© et le fil de nos vies, le sens de notre prĂ©sence et de notre Ă©volution en tant quâespĂšce parmi des millions dâautres, il faut remonter loin en amont du prĂ©sent, plonger profond dans lâinvisible, dĂ©confiner le savoir figĂ© dans les disciplines, et percevoir que la grande fracture, la mĂšre de toutes les errances, de toutes les divisions et incomprĂ©hensions, est comme suggĂ©rĂ© prĂ©cĂ©demment une fracture ontologique. Quelque chose comme une erreur dâaiguillage, corrĂ©lĂ©e Ă lâemballement incoercible de notre cupiditĂ©, de notre aviditĂ©, Ă notre soif dâaccumulation (Bohler).
Origines LâĂ©volution est une succession ininterrompue de choix aveugles ou lucides, de tĂątonnements, dâessais et dâerreurs, dâadaptations, de transformations, de discernements, de deuils et de renoncements.
Depuis lâorigine, depuis lâapparition du vivant, il y a « environ » 3,5 milliards dâannĂ©es, des milliards de possibles se sont dĂ©ployĂ©s, ont tentĂ© lâaventure dâĂȘtre vivant, (foisonnement des ontogenĂšses dans lâĂ©pais buisson des phylums), se sont entremĂȘlĂ©s, transformĂ©s, ont disparu pour rĂ©-apparaĂźtre sous dâautres formes.
Comme toutes les espĂšces, les espĂšces humaines (Homo sapiens est la seule qui ait survĂ©cu) ont Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă des choix biologiques puis culturels, Ă proprement parler ontologiques. Des maniĂšres dâĂȘtre au monde, et dâĂȘtre en relation avec les autres vivants. Ces maniĂšres dâĂȘtre et devenir sont autant dâopportunitĂ©s, des croisĂ©es de chemin.
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Faut-il se sur-adapter, comme un oiseau ou un cheval, ou rester « juvĂ©nile » et polyvalent (nĂ©otĂ©nie). Faut-il quitter la forĂȘt pour la savane, passer de la quadrupĂ©die Ă la bipĂ©die, changer de rĂ©gime alimentaire ? Homo est le seul primate devenu prĂ©dateur et chasseur en groupe. Pour cela ou grĂące Ă cela, dĂ©velopper la socialitĂ©, lâempathie, lâexpressivitĂ© du visage, le langage articulĂ©, lâarme et lâoutil. Plus tard se sĂ©dentariser, domestiquer, dominer et asservir, crĂ©er lâĂ©criture, lâimpĂŽt et la monnaie, lĂ©gifĂ©rer, guerroyer, conquĂ©rir⊠Que de possibles Ă la croisĂ©e des chemins de lâĂ©volution ! Et chacun de ces possibles est prĂ©cĂ©dĂ©, accompagnĂ©, soutenu, amplifiĂ©, perturbĂ©, dĂ©viĂ©, rĂ©duit Ă nĂ©ant, signĂ© par des mutations et activations de populations microbiennes qui depuis lâorigine rĂ©gulent les interactions du vivant et du systĂšme terre.
Homo, le singe terrifiĂ© Le genre Homo Ă©merge il y a « environ » 2,5 millions dâannĂ©es. Survivre durant ces trĂšs nombreux millĂ©naires prĂ©cĂ©dant le NĂ©olithique (-12 000) a Ă©tĂ© une aventure terrifiante. Homo est un mammifĂšre peu spĂ©cialisĂ©, un primate fragile et vulnĂ©rable, sans fourrure et sans odorat, sans cornes ni dĂ©fenses, sans griffes ni crocs.
Un singe nu, une proie plutĂŽt lente et malhabile dans un monde peuplĂ© de grands prĂ©dateurs puissants et armĂ©s, omniprĂ©sents, rusĂ©s et invisibles. Des centaines de milliers dâannĂ©es dâinsĂ©curitĂ©, de vigilance, de peur, de carnage, jusquâĂ lâinvention de lâoutil, et de lâarme qui prolonge le bras. Homo nâest pas totalement sans dĂ©fenses, il a deux mains libres, des pouces opposables, et un cerveau trĂšs performant !
Le défi sera dÚs lors de parvenir à dépasser cette immense terreur existentielle intégrée à chacune de ses cellules, par le regroupement en clans et tribus, le développement des
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facultĂ©s cognitives (chasse en meute, pistage, piĂ©geage), la ruse, la nĂ©gociation (chamanisme), le contrĂŽle (domestication), la distanciation ou lâextermination de tout ce qui menace et fait peur. Quâil sâagisse de distancier et dâanĂ©antir les grands prĂ©dateurs de la mĂ©gafaune, ou beaucoup plus tard les « miasmes » invisibles capables dâexterminer aveuglĂ©ment des populations entiĂšres, sans discernement entre esclaves et paysans, artisans et guerriers, prĂȘtres et rois. Pour survivre, Homo sapiens devient donc Ă son tour prĂ©dateur, un prĂ©dateur surdouĂ©, le plus fĂ©roce que la terre ait jamais portĂ©.
Homo, le singe terrifiant Lâun des moments fort de notre histoire Ă©volutive se situe Ă la fin de la derniĂšre glaciation, Ă lâorĂ©e de cette Ă©poque que nous nommons NĂ©olithique, il y a environ 12 000 ans. Avec le NĂ©olithique lâĂ©volution naturelle devient culturelle, un choix entre nomadisme et sĂ©dentaritĂ©, chasse ou domestication, cueillette ou culture des plantes, coopĂ©ration ou asservissement dâautres hommes. Le chemin le plus empruntĂ© fut celui des domestications. Quâil sâagisse de plantes, de bĂȘtes ou dâautres humains, domestiquer câest affaiblir, rendre docile, dĂ©pendant (hĂ©tĂ©ronomie), pour mieux contrĂŽler, manipuler, exploiter.
« La sĂ©dentaritĂ© a fait dâHomo sapiens un vĂ©ritable animal de troupeau » (Scott).
Les espĂšces soumises, autrefois dispersĂ©es et trĂšs mobiles, vont ĂȘtre confrontĂ©es Ă un stress adaptatif intense, dans des conditions existentielles souvent difficiles. Domestiquer et exploiter du bĂ©tail, câest capturer, entasser, clĂŽturer, confiner, nourrir et reproduire hommes et bĂȘtes rendus dĂ©pendants pour leur « sĂ©curitĂ© », dans des conditions trĂšs favorables aux Ă©changes microbiens entre individus et entre espĂšces, aux mutations et Ă©changes de gĂšnes, Ă ces rĂ©gulations Ă©cobiologiques que lâon
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nommera plus tard Ă©pidĂ©mies, zoonoses, pandĂ©mies, selon les modalitĂ©s et lâintensitĂ© du processus.
Les premiĂšres grandes Ă©pidĂ©mies apparaissent avec la sĂ©dentarisation, lâexercice du pouvoir, les domestications, la promiscuitĂ©, les inĂ©galitĂ©s, le manque de nutriments ou dâeau, tous facteurs qui gĂ©nĂšrent lâhĂ©tĂ©ronomie et lâimmunodĂ©pression.
« En fixant lâon peut dominer » (âŠ) « lâidĂ©al du pouvoir est lâimmobilitĂ© absolue » (Maffesoli).
Avec la sĂ©dentaritĂ©, les cultures cĂ©rĂ©aliĂšres, lâĂ©levage et lâesclavage, les premiĂšres citĂ©s-Ătats vont pouvoir apparaĂźtre, il y a environ 7 000 ans, sâĂ©panouir et se fortifier jusquâĂ devenir des Ătats, puis des EmpiresâŠ
DĂšs lors, les conditions propices aux Ă©pidĂ©mies ne font quâempirer.
Le processus protohistorique qui voit se succĂ©der sĂ©dentarisations, domestications, puiscrĂ©ation des premiers Ătats autour dâun centre, donc des concentrations importantes de populations peu mobiles, beaucoup de promiscuitĂ© entre humains et animaux, voit se dĂ©velopper aussi les Ă©changes commerciaux et les conflits, un flux intense de biens ostentatoires (destinĂ©s aux Ă©lites), rendu possible par un intense trafic fluvial, maritime et terrestre sur des territoires de plus en plus Ă©tendus.Il faut beaucoup de main-dâĆuvre pour travailler la terre, fournir des excĂ©dents de cĂ©rĂ©ales aux Ă©lites afin de nourrir leurs fonctionnaires et leurs soldats, mais Ă©galement pour la construction de monuments somptuaires et pour la conscription.La circulation des biens (Ă©pices, Ă©toffes, fourrures, esclaves, animaux et plantes...) et les guerres incessantes sont aussi causes majeures dâactivations et de rĂ©gulations microbiennes sous forme dâĂ©pidĂ©mies. Les microbes surgissent des entassements misĂ©rables, des bidonvilles et des charniers, circulent, voyagent, mutent, rĂ©gulent, anĂ©antissent.
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Ainsi, certaines maladies sont traditionnellement associées à la guerre et ses charniers, comme le choléra, le typhus, la dysenterie, la pneumonie, la fiÚvre typhoïde (Scott).
Selon les Ă©poques et les lieux, au fil des conquĂȘtes et exactions peu Ă peu mondialisĂ©es de Homo sapiens, de nouveaux microbes auront lâoccasion dâĂ©merger et diffuser, dâautres pestes, fiĂšvres hĂ©morragiques, maladies sexuellement transmissibles telles que syphilis ou VIH, grippes de toutes sortes, jusquâaux « petits derniers », Ebola, H1N1, Sras ou Covid 19.
Depuis lâorigine, le vivant cherche lâhomĂ©ostasie, rĂ©Ă©quilibre, transforme et compense, et depuis lâorigine ce sont les microbes qui sont les grands artisans de ces ajustements, des adaptations Ă la base de lâĂ©volution biologique.
Les épidémies sont un phénomÚne anthropique
Au-delĂ de la sĂ©dentarisation et de la domestication, ce qui a permis cette Ă©volution culturelle de Homo sapiens, câest la systĂ©matisation des inĂ©galitĂ©s, câest Ă dire la « domestication des masses » (Maffesoli), plus prĂ©cisĂ©ment lâanĂ©antissement ou lâasservissement dâune partie de lâhumanitĂ© par lâautre.
Le progrĂšs des cultures, la grandeur des civilisations, nâont Ă©tĂ© possible que par la conquĂȘte, le pillage, la spoliation, lâextermination et lâesclavage.
Depuis les premiĂšres citĂ©s mĂ©sopotamiennes jusquâĂ lâexpansion coloniale du XVe au XIXe siĂšcle, toutes les civilisations se sont construites sur la spoliation, lâĂ©radication des peuples autochtones (amĂ©rindiens, aborigĂšnes, amazoniens) ou leur rĂ©duction en esclavage dans le but dâavoir de la main-dâĆuvre masculine (agriculture, conscription, construction de monuments Ă la gloire des puissants) ou fĂ©minine (trĂšs prisĂ©e, notamment pour la reproduction et le renouvellement du bĂ©tail humain).
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La population des citĂ©s grecques que lâon dit fondatrices de nos dĂ©mocraties Ă©taient peuplĂ©es pour un tiers... dâesclaves ! Ces esclaves Ă©taient pour beaucoup des prisonniers de guerre.
Il existait aussi dans les citĂ©s antiques un asservissement pour dettes, ce qui rĂ©sonne fort avec le fonctionnement de notre monde moderne, dont toute lâĂ©conomie (ultralibĂ©rale) fonctionne sur (lâasservissement par) la dette publique ou privĂ©e (surendettement), et les restrictions de libertĂ© que cela implique (assignation Ă rĂ©sidence, acceptation dâactivitĂ©s inutiles, sans intĂ©rĂȘt, voire nuisibles, les bullshit jobs amplement dĂ©crits par David Graeber).
Pour maintenir de telles structures « civilisées », inégalitaires, il faut maintenir les populations sur place, interdire, limiter ou contrÎler tout mouvement.
Les confiner. Tout ceci est trĂšs⊠moderne, nâest-ce pas ?
Donc sans esclavage, pas dâĂtat (Scott).
Aujourdâhui, la sociĂ©tĂ© ultralibĂ©rale triomphante, mĂȘme au sein des « dĂ©mocraties » modernes, fonctionnent sur les mĂȘmes « valeurs » : extractivisme (autrefois rapt, rapine et rançon, aujourdâhui pillage des ressources naturelles), productivisme (qui exige un prolĂ©tariat, des ressources humaines corvĂ©ables sur place ou issues de pays plus pauvres ou moins dĂ©mocratiques), consumĂ©risme (crĂ©ation dâaddictions, endettement), asser-vissement et extermination, quâil sâagisse dâespĂšces autres quâhumaines (dĂ©forestation, artificialisation et fragmentation des milieux naturels, Ă©levages intensifs), de « classes sociales », de peuples premiers et de leur cultures, de tout ce qui entrave le « progrĂšs » et lâenrichissement des Ă©lites.
Aujourdâhui, ce nâest plus un tiers dâĂȘtres asservis quâabritent nos mĂ©galopoles, ou qui tentent de survivre dans de lointains « ailleurs » en produisant nos biens de consommation, ou qui tentent de rĂ©sister au pillage de leur sol. Câest beaucoup beaucoup plus. Environ 10 % de lâhumanitĂ© dĂ©tient environ
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90 % des ressources, extraitent et transformĂ©es par une myriade dâesclaves qui nâen profiteront jamais.
Et pourtant il y eut, il y a, dâautres opportunitĂ©s Ă©volutives.
Des croisĂ©es de chemin. Dâautres maniĂšres de gĂ©rer la terreur existentielle, ce besoin compulsif de possĂ©der qui rĂ©pond sans succĂšs Ă lâangoisse du manque (Bohler). Lâune de ces opportunitĂ©s, lâune de ces possibles croisĂ©es de chemin, sâest situĂ©e au XIXe siĂšcle. Tandis que lâurbanisation, lâindustrialisation et le colonialisme se gĂ©nĂ©ralisent, pĂ©rennisent lâhĂ©gĂ©monie des grands Empires et lâenrichissement (dâune faible partie) de lâhumanitĂ©, plusieurs savants dĂ©couvrent simultanĂ©ment un monde invisible.
Avec la dĂ©couverte du monde microbien, qui va devenir le nouvel ennemi Ă soumettre, une opportunitĂ© nous Ă©tait pourtant offerte dâinflĂ©chir notre trajectoire. Nous aurions pu faire le lien entre inĂ©galitĂ©s et diffusion des Ă©pidĂ©mies. Mais nous avons ignorĂ© cela. Et nous continuons Ă ignorer qui sont nos vĂ©ritables alliĂ©s au sein du vivant.
Aujourdâhui encore nous semblons ignorer que les microbes sont les premiĂšres formes de vie apparues sur Terre il y a 3,5 milliards dâannĂ©es, et quâils forment encore aujourdâhui la plus grosse partie de la biomasse planĂ©taire. Nous semblons ignorer que ces invisibles sont Ă lâorigine de toute les formes de vies, dâune atmosphĂšre respirable, de la fertilitĂ© des sols. Que notre corps animal est composĂ© de dix-mille milliards de cellules dont les composants jusquâau gĂ©nome sont dâorigine microbienne. Que notre corps animal hĂ©berge dans ses cavitĂ©s creuses cent-mille milliards de micro-organismes symbiotiques qui nous permettent de digĂ©rer, de communiquer avec le monde extĂ©rieur via lâimmunitĂ©, de nous adapter, de survivre. Que ces myriades invisibles crĂ©ent, soutiennent, transforment,
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pérennisent depuis toujours toutes les formes de vie existantes, des plus simples aux plus complexes.
Nous ignorions tout cela, et beaucoup semblent lâignorer encore. Mais dĂšs le XIXe siĂšcle certains lâavaient pressenti.
Ce XIXe siĂšcle est marquĂ© par lâamplification de lâemprise anthropique grĂące aux Ă©nergies fossiles (charbon puis pĂ©trole), Ă lâurbanisation (expansion et extension des mĂ©tropoles centralisant le pouvoir politique et Ă©conomique) et Ă lâindustrialisation des nations riches aux dĂ©pens des territoires asservis (colonialisme et naissance des multinationales), câest Ă dire le « progrĂšs » (croissance indĂ©finie) rendu possible par la conquĂȘte et le pillage des espaces investis par la force (naissance de la mondialisation). La science participe de ce progrĂšs. Elle se veut plus que jamais « exacte », positive, rationnelle, et en capacitĂ© de chasser toute superstition au profit des LumiĂšres. La dĂ©couverte du monde microbien va mettre deux hommes face Ă face.
Ces deux hommes reprĂ©sentent en fait deux façons de percevoir le monde, en particulier notre relation au monde microbien.Louis Pasteur va dĂ©clarer la guerre au vivant, et de ce fait pĂ©renniser lâattitude hĂ©gĂ©monique et combative des conquĂ©rants. Une attitude hiĂ©rarchique, verticale, inĂ©galitaire, qui place lâHumain au sommet de lâĂ©volution, et oppose radicalement Nature et Culture. Pasteur oppose la perfection fantasmĂ©e de notre monde intĂ©rieur, quâil dĂ©clare aseptique et donc pur, aux souillures du monde extĂ©rieur grouillant de microbes pathogĂšnes, et donc impur.Sans se soucier des conditions de vie Ă©pouvantables des esclaves modernes, sans tenir compte de lâillettrisme, de la promiscuitĂ©, de la pollution urbaine, de la malnutrition, de la pauvretĂ©, il associe dĂ©finitivement microbe et maladie, faisant du premier
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la cause unique de la seconde, et initie la frénésie vaccinale considérée comme le seul moyen de vaincre les épidémies.
Antoine BĂ©champ de son cĂŽtĂ© va pressentir que le monde microbien est depuis toujours origine et constituant des structures cellulaires. Il dĂ©crit sans le nommer un monde symbiotique qui fait du microbe un acteur essentiel de lâĂ©cologie cellulaire. Avec ses « microzymas » il pressent la vraie nature des virus. Il entrouvre les portes dâun univers foisonnant et crĂ©atif, engagĂ© dans dâincessantes mĂ©tamorphoses, dont tous les acteurs sont au service de la Vie, de lâadaptation et de lâĂ©volution de tous les vivants interconnectĂ©s, interdĂ©pendants, co-errants.
Il pressent cette « vulnĂ©rabilitĂ© mutuelle avec les pollinisateurs, les vers de terre, la vie des ocĂ©ans » (Morizot) ⊠et aussi avec les microbes, vulnĂ©rabilitĂ© qui nous fait sentir cette « autre loi de la jungle » (Servigne), lâentraide, la symbiose, lâessentialitĂ© des interdĂ©pendances.DĂšs lors, avons-nous bien choisi nos alliances ? Et discernĂ© qui sont nos vĂ©ritables adversaires ?
Ubuntu, mot bantou qui signifie « je suis ce que je suis grĂące Ă ce que nous sommes » (in Morizot - « ManiĂšres dâĂȘtre vivant »)
Il sâagit ici de deux visions du monde Ă lâopposĂ© lâune de lâautre. Nous dirions aujourdâhui deux paradigmes.
Pasteur va connaĂźtre une incroyable cĂ©lĂ©britĂ©. Ses interprĂ©tations erronĂ©es, calquĂ©es sur le modĂšle de la culture dominante de son Ă©poque, vont conforter et « naturaliser » ce paradigme malsain de lâaffrontement de tous contre tous, de lâinĂ©luctabilitĂ© des inĂ©galitĂ©s, de la lĂ©gitimitĂ© de lâexploitation des « faibles » par les « forts ». Pasteur va ĂȘtre encouragĂ© et soutenu dans ses errances et ses obsessions paranoĂŻaques, son acharnement Ă stigmatiser sans
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discernement le monde microbien, Ă le rendre responsable de tous nos maux.
Avec BĂ©champ et Pasteur, nous Ă©tions Ă la croisĂ©e des chemins, et il semblerait aujourdâhui que nous nous soyons Ă©garĂ©s.
Mais nous voici revenus à cette croisée des chemins.
Nous avons une nouvelle opportunitĂ©, celle dâĂ©crire un rĂ©cit inĂ©dit, de convoquer de nouveaux imaginaires, de sortir de cette gigantesque dystopie technocentrique pour crĂ©er ensemble une utopie, biocentrĂ©e sur deux mots qui « par delĂ nature et culture » (Descola) Ă©voquent une seule et mĂȘme rĂ©alitĂ© : convivialitĂ© et symbiose.
Notre choix aujourdâhui dĂ©pend essentiellement de ce que nous allons « faire » de ce virus, le Covid 19.
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Portrait dâun maĂźtre des mĂ©tamorphosesEn introduction ce texte jâĂ©crivais « face Ă une catastrophe Ă©cologique mondiale (âŠ) on voit trĂšs bien des rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă une population affolĂ©e et apathique ».
Ces remarques rĂ©ellement prophĂ©tiques ont Ă©tĂ© Ă©crites par le philosophe Cornelius Castoriadis, dĂ©cĂ©dĂ© en 1997, un an avant lâĂ©criture de « Pour en finir avec Pasteur ».Lui et dâautres objecteurs de croissance, dĂ©crivant « une sociĂ©tĂ© Ă la dĂ©rive », nous invitaient, nous invitent plus que jamais Ă une abondance frugale, Ă plus dâĂ©galitĂ© et de justice.
â± DĂ©coloniser nos imaginaires Ici et maintenant, ma proposition est de percevoir autrement la nature et les fonctions des microbes, et tout particuliĂšrement des virus.
En Ă©voquant lâĂ©mergence de Homo, puis la pĂ©riode NĂ©olithique, nous avons entrevu les multiples interactions entre le systĂšme terre et les peuplades humaines, animales et microbiennes.
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Toutes les Ă©tapes Ă©volutives majeures ont Ă©tĂ© marquĂ©es par des Ă©pisodes dâactivation microbienne, ce que nous nommons « Ă©pidĂ©mies ». Ce fut le cas lors des domestications, puis au cours des conquĂȘtes territoriales et des grands Ă©changes commerciaux qui les ont accompagnĂ© ou suivi.
Ătymologiquement, Ă©pidĂ©mie dĂ©signe « quelque chose qui circule (une information) parmi le peuple, les gens », et si de trĂšs nombreuses personnes sont atteintes dans de trĂšs nombreux pays, on parlera de pandĂ©mie.
La prĂ©sente « pandĂ©mie » nâest donc pas un phĂ©nomĂšne inĂ©dit dans lâhistoire humaine. Et ce nâest ni une « malĂ©diction » style « plaies dâEgypte », ni une fatalitĂ© biologique Ă combattre grĂące au « progrĂšs » scientifique et technique, mais un mĂ©canisme de rĂ©gulation propre au vivant et pourvu dâun sens (signification et direction), un sens quâil nous est demandĂ© dâapprĂ©hender afin de prĂ©venir ou accompagner sans vaccinations ni mĂ©dicaments toxiques ces Ă©pisodes existentiels Ă©prouvants que lâon nomme « maladies ».
Le mot Ă©pidĂ©mie, ainsi que celui de contagion, peut convenir aussi pour une Ă©motion comme la peur, suite Ă la diffusion mondiale par les rĂ©seaux dâune rumeur plus ou moins fondĂ©e, voire dâun pur mensonge destinĂ© Ă manipuler les foules. Ce type dâĂ©pidĂ©mie mĂ©diatique est extrĂȘmement contagieuse, et infiniment plus nocive quâune Ă©pidĂ©mie virale.
Ainsi nous assisterions aujourdâhui Ă une pandĂ©mie virale, accompagnĂ©e dâune pandĂ©mie de peur beaucoup plus prĂ©occupante par aggravation de lâimmunodĂ©pression mondialisĂ©e, avec le risque de favoriser lâĂ©mergence de « rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă une population affolĂ©e et apathiques».
Et le Covid 19 dans tout ça ?
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Covid 19 est un virus Ă ARN de la famille des coronavirus. Câest un virus banal, vecteur dâune information destinĂ©e Ă une seule espĂšce, la nĂŽtre. Un message du style « et si vous arrĂȘtiez vos conneries ? » (interprĂ©tation personnelle !). Car ce qui est moins banal, câest que lâĂ©mergence de ce virus ait stoppĂ© net la catastrophe que reprĂ©sente le mythe du « progrĂšs », lâinflation extractiviste, productiviste et consumĂ©riste qui dĂ©vaste notre planĂšte, et que rien ne semblait pouvoir interrompre. Covid 19 ne savait pas que câĂ©tait impossible, donc il lâa fait. Et ce faisant, Covid 19 fait le buzz.
Contrairement aux « twitteurs » psychopathes et autres colporteurs de rumeurs, un virus nâa aucune intention de nuire ! Covid 19 est innocent votre honneur ! Un virus est une information biologique, Ă©crite en langage gĂ©nĂ©tique, et destinĂ©e Ă une ou plusieurs espĂšces. Un message codĂ©, sensĂ©, essentiel.
Son apparition, sa diffusion, ses effets, participent dâune intelligence Ă©cologique planĂ©taire, un processus de rĂ©gulation dâune trĂšs grande complexitĂ©, dont les tenants et les aboutissements nous Ă©chappent complĂštement. Pour saisir et intĂ©grer ce quâest vraiment un virus, et ce que veut nous signifier celui-ci, il faut en premier lieu « dĂ©coloniser nos imaginaires », dĂ©polluer nos esprits des divagations pasteuriennes.
Un virus nâest pas vivant, car dĂ©nuĂ© de mĂ©tabolisme (pas de nutrition donc ni assimilations, ni synthĂšses, ni Ă©liminations), de respiration (mitochondriale), et incapable de se dupliquer (se reproduire) sans utiliser lâingĂ©nierie complĂšte dâune cellule animale ou vĂ©gĂ©tale.
Toutefois un virus est constitué de molécules organiques, un acide nucléique, ADN ou ARN, et une enveloppe protéique
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complexe, Ă la fois protectrice comme lâenveloppe du grain, et rĂ©ceptrice, en capacitĂ© dâinterfĂ©rer, dâentrer en contact avec dâautres molĂ©cules ou informations vibratoires, dans le but notamment dâatteindre une cellule cible par radioguidage Ă©lectromagnĂ©tique (un GPS biologique), de sây amarrer et dây introduire son acide nuclĂ©ique.
Un scoop : les cellules accueillent les virus.
Welcome on board ! Des rĂ©cepteurs protĂ©iques sont Ă©mis Ă la surface des membranes cellulaires, qui permettent au virus de sâorienter, de sâamarrer solidement puis dâinjecter son acide nuclĂ©ique dans le cytoplasme.
Les cellules facilitent lâintĂ©gration microbienne, notamment virale.
Ainsi le lymphocyte T4 accueille et véhicule le VIH, comme les macrophages intÚgrent et véhiculent les borrélias (« maladie » de Lyme). Ces cellules accueillantes appartiennent au systÚme immunitaire, lequel semblent dÚs lors faciliter la diffusion des microbes.
Dans quel but ?
En effet, pourquoi accueillir des microbes, des virus, et les vĂ©hiculer vers des sites prĂ©cis, ce que lâon nomme des « cellules cibles » ?
Cela nâa Ă©videmment aucun sens si lâon considĂšre que le microbe est essentiellement nĂ©faste (« pathogĂšne »), et que le systĂšme immunitaire est un systĂšme de dĂ©fense.
Par contre, si le microbe est une information utile, et lâimmunitĂ© un systĂšme de communication...
Le virus qui nous prĂ©occupe ici, comme tous les microbes, et comme vous et moi, est un ĂȘtre de relation.
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Au niveau cellulaire, ils sont la relation, les acteurs essentiels de toute la dynamique du rĂ©seau vivant interconnectĂ© et interdĂ©pendant. Les acides nuclĂ©iques des microbes circulent dans des rĂ©seaux biotiques, de cellule Ă cellule, de tissu Ă organe, dâindividu Ă individu, dâespĂšce Ă espĂšce, dâun bout Ă lâautre de la planĂšte, des abysses sous-marins aux couches les plus Ă©levĂ©es de lâatmosphĂšre. Pour saisir la nature et les fonctions de ces rĂ©seaux, il est bien sĂ»r possible de les comparer Ă nos rĂ©seaux sociaux et Ă Internet qui nâen sont quâune version technologique Ă©mergĂ©e des rĂ©seaux neuronaux de Homo sapiens. Ne dit-on pas dâune information largement diffusĂ©e quâelle est « virale » ? Les microbes sont le lien organique, vivenciel et convivial entre tous les vivants impliquĂ©s dans des relations dâinterdĂ©pendance symbiotique. Les garants de lâhomĂ©ostasie planĂ©taire. Il sâagit ici dâun langage biorganique, le murmure primal et fondateur du vivant Et le systĂšme immunitaire est chargĂ© de les accueillir, de les guider et de superviser leurs actions.
LâintĂ©gration dâun virus est donc une forme de fĂ©condation. Lors de la fĂ©condation premiĂšre, de lâADN paternel est injectĂ© dans une cellule maternelle afin de crĂ©er un ĂȘtre nouveau. La circulation virale est une fĂ©condation « en flux tendu », qui permet aux ĂȘtres complexes dâexister et coexister dans un environnement par nature entropique. Ils sont la clĂ© de la nĂ©guentropie, donc de la pĂ©rennitĂ© des structures biologiques complexes dans un laps de temps donnĂ© (entre la naissance et la mort). Ce sont des informations prĂ©cises et prĂ©cieuses destinĂ©es Ă des rĂ©gulations, des outils de transformation et dâĂ©volution. GrĂące aux virus, nous pouvons nous dĂ©polluer, nous adapter, apprendre et devenir un « ĂȘtre nouveau » Ă chaque instant de notre vie.
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Ce processus est la base mĂȘme de la vie. Des milliards dâorganismes constituĂ©s de milliards de cellules produisent des milliards de virus afin de pĂ©renniser cet incroyable foisonnement qui anime notre planĂšte depuis des milliards dâannĂ©es.
Les virus ne sont donc pas des « parasites », et ils ne sont pas « pathogÚnes » !
Il faut dâurgence « dĂ©coloniser nos imaginaires » !
Le mythe du « mauvais microbe », comme les mythes du « progrĂšs », de lâĂ©conomie de marchĂ© et de la croissance infinie, sont des storytellings dont il faut se dĂ©barrasser au plus vite !
Les virus ne sont pas pathogĂšnes par essence. Ils sont bien entendu dĂ©nuĂ©s de conscience, dâintention, dâaffectivitĂ©. Ils sont « par-delĂ le Bien et le Mal ».
DĂšs lors, ils ne sont pas lĂ juste pour nous « faire du mal », pour nous dĂ©truire, mais plus vraisemblablement pour nous instruire en ponctuant nos Ă©garements de « maladies » et dâĂ©pidĂ©mies.
« PathogĂšne » signifie « qui gĂ©nĂšre une maladie ». Les virus ne sont pas systĂ©matiquement pathogĂšnes, Ă chaque instant, pour chacun dâentre nous. En fait, aucun microbe nâest pathogĂšne par essence. Certains peuvent le devenir dans certains contextes, et ce sont ces contextes qui doivent nous prĂ©occuper.
« Ătre malade » (ĂȘtre affaibli, ralenti, ressentir un mal-ĂȘtre, avoir-mal...) nâest donc pas une situation dĂ©coulant automatiquement du contact avec un microbe. La plupart des microbes sont intĂ©grĂ©s sans signes cliniques, donc asymptomatiques. Nous sommes tous « porteurs sains » de milliards de microbes.
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Mais alors quel peut ĂȘtre le sens de ces bouleversements biologiques que nous regroupons sous lâexpression « ĂȘtre malade » ?
Des muqueuses aux cellules, lâodyssĂ©e virale Voyons dâabord ce qui se passe au moment oĂč un microbe entre en contact avec un ĂȘtre plus complexe, un vertĂ©brĂ©, un mammifĂšre, un humain.
Accueilli au niveau des muqueuses, le virus va ĂȘtre guidĂ© vers une cellule cible, qui lâaccueillera Ă son tour.LĂ il va se fixer, et injecter son acide nuclĂ©ique dans la cellule.Une fois injectĂ© dans la cellule, lâacide nuclĂ©ique viral peut ĂȘtre immĂ©diatement dupliquĂ© (« photocopiĂ© ») dans le cytoplasme, Ă des millions dâexemplaires, puis ĂȘtre remis en circulation aprĂšs reconstitution de son « scaphandre » protĂ©ique.
Certains virus plus « frileux » vont se couvrir mieux pour sortir, revĂȘtir au moment de leur Ă©mission par la cellule un morceau de membrane cellulaire, une signature qui authentifie leur origine, un pass qui facilite leur circulation Ă lâintĂ©rieur de lâorganisme hĂŽte.Le virus peut ĂȘtre « Ă usage interne », câest Ă dire circuler et transmettre lâinformation de cellule Ă cellule dans le mĂȘme organisme.
Ou « Ă usage externe », ĂȘtre Ă©mis Ă lâextĂ©rieur de cet organisme par la voie muqueuse, et transfĂ©rĂ© Ă dâautres organismes qui Ă leur tour vont pouvoir bĂ©nĂ©ficier de lâinformation, la stocker, lâutiliser, la dupliquer, la transmettre.Câest ce quâon appelle « contagion », en fait une forme de fĂ©condation comme Ă©voquĂ© ci-dessus, ou encore une pollinisation favorisĂ©e par les contacts et Ă©changes intimes propres au monde vivant dans son ensemble (socialitĂ©, convivialitĂ©, nutrition, soins, sexualitĂ©âŠ).
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Ces Ă©changes continus entre nous et nos animaux accompagnants gĂ©nĂšrent du bien-ĂȘtre et du plaisir par le biais des endorphines. Cela nous dĂ©tend, nous rend joyeux, stimule et renforce notre immunitĂ© et notre motivation Ă vivre. Le baiser est une extraordinaire invention de la vie, au service des interdĂ©pendances, de la libre circulation des informations rĂ©gulatrices et Ă©volutives ! DĂšs lors, lâespace de lâintimitĂ© est aussi lâespace du partage, de la « contagion ». GĂ©nĂ©rer la peur de lâautre pour nous confiner, nous tenir Ă distance, empĂȘcher le contact, câest crĂ©er une confusion entre le plaisir et la mort, nous condamner tous Ă la stagnation, Ă la dĂ©pression et aux multiples pathologies mentales et somatisations induites. Câest aussi pĂ©renniser la soumission et lâasservissement au service des oligarchies.
Mais revenons Ă nos virus.
Une fois injectĂ© dans la cellule, lâacide nuclĂ©ique peut aussi ĂȘtre intĂ©grĂ© au gĂ©nome (chromosomes) de lâhĂŽte, devenir ainsi un nouveau gĂšne, câest Ă dire un nouveau « possible » en terme de crĂ©ation protĂ©ique, dâajustement et dâadaptation dans la trame du vivant. Une « mĂ©moire du futur », pour rĂ©pondre au foisonnement quantique des possibles.
Un ARN viral doit devenir ADN avant dâintĂ©grer les chromosomes. Câest la transcription inverse, et les virus concernĂ©s sont dits « rĂ©trovirus ». LâintĂ©gration dâun virus dans le gĂ©nome fut longtemps considĂ©rĂ©e comme exceptionnelle, on parlait de « cycle lysogĂ©nique ». Or il semble bien que cette modalitĂ© soit la rĂšgle. Des virus intĂšgrent ou quittent constamment le noyau cellulaire. Virus et gĂšne sont bien une seule et mĂȘme entitĂ©.
Les segments fonctionnels des chromosomes végétaux et animaux, nommés gÚnes, sont de fait du matériel génétique
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microbien intĂ©grĂ© Ă des formes de vie plus complexes, une forme dâendosymbiose Ă lâĆuvre depuis les tout dĂ©buts de la vie. IntĂ©grĂ© dans le gĂ©nome, lâacide nuclĂ©ique microbien est en « dormance », comme une graine dans le sol qui attend son moment pour germer et produire une nouvelle plante, un nouvel arbre. A lâoccasion dâun Ă©vĂ©nement gĂ©nĂ©rant un « stress » adaptatif, un virus/gĂšne dormant va « sâĂ©veiller », sâactiver, quitter son chromosome, se dupliquer, diffuser comme un pollen pour parcourir le monde.
Les virus existent donc depuis lâorigine de la vie. DâoĂč proviennent-ils ? De nos cellules, Ă©videmment. Le monde vivant interconnectĂ© et interdĂ©pendant crĂ©e les virus Ă lâintĂ©rieur des cellules. Ce sont des gĂšnes mobilisĂ©s, des diplomates et des messagers missionnĂ©s, tandis que les gĂšnes sont les mĂ©moires stockĂ©es Ă lâabri dans ces mĂ©diathĂšques que sont les noyaux cellulaires.
Au XIXe siĂšcle, Antoine BĂ©champ avait pressenti cette crĂ©ation endogĂšne des microbes par les cellules, Ă partir de ce quâil nomma « microzymas ». Personne, ou presque, ne lâa Ă©coutĂ©.
Les fonctions des microbes sont fort nombreuses. Ce sont nos symbiotes depuis lâaube des temps biologiques. Ils ont crĂ©Ă© les conditions qui ont rendu possible lâĂ©mergence, la prolifĂ©ration, la complexification de la vie sous des milliards de formes. Ils assurent toujours la fertilitĂ© des sols, la croissance des plantes, la digestion des herbivores. Ils se mĂ©tamorphosent, transmettent des informations inĂ©dites Ă travers tous les rĂšgnes, dĂ©polluent terres et ocĂ©ans, dĂ©composent les plastiques, dĂ©barrassent nos corps des mĂ©taux lourds, des microparticules, des multitudes de polluants industriels et agricoles, reprogramment en continu notre gĂ©nome pour nous permettre de survivre Ă nos propres Ă©garements !
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Et pour assurer tout cela, parfois ils nous déconnectent, ils nous rendent « malades ».
Que signifie « ĂȘtre malade » ?
Vaste sujet ! Que je ne ferai quâeffleurer ici, tant la matiĂšre est abondante et sujette Ă controverse.
Ici encore deux visions sâaffrontent radicalement. Lâune fait de la maladie une malĂ©diction, et du corps un bastion civilisĂ© bien armĂ© pour se dĂ©fendre contre les invasions barbares, aidĂ© en cela par les antibiotiques et les vaccins (les bienfaits des antibiotiques utilisĂ©s Ă bon escient ne sont pas remis ici en question). Lâautre fait de la maladie une Ă©tape incontournable du retour Ă lâhomĂ©ostasie, de la guĂ©rison, de la croissance, de lâĂ©volution, individuelles et collectives.
Depuis Hippocrate, et en passant par Pasteur et BĂ©champ, des milliers de mots ont Ă©tĂ© prononcĂ©s au sujet des maux, beaucoup de textes rĂ©digĂ©s, afin de saisir lâorigine et le sens des maladies. A chacun de se renseigner, de lire les bons livres, dâĂ©couter les bonnes vidĂ©os.
Je me souviens dâune lecture Ă©difiante, « La maladie⊠une bĂ©nĂ©diction » par le Docteur Mees, aux Editions Triades. Des termes forts. Et tant dâautres Ă©crits au sujet du « sens de la maladie », ou moins poĂ©tiquement « dĂ©codage biologique des maladies ». Il existe Ă lâĂ©vidence de multiples façons de dysfonctionner, dâĂȘtre malade ou dâavoir une maladie.
Et ce qui est Ă©tonnant avec ce coronavirus, câest que les grandes diffĂ©rences dâexpression, les diffĂ©rentes façons « dâĂȘtre malade », sont Ă peine Ă©voquĂ©es. Ou si elles sont Ă©voquĂ©es, aucune rĂ©flexion approfondie nâest associĂ©e Ă cette Ă©vocation.
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Ainsi, il nous est dit que les personnes dĂ©cĂ©dĂ©es sont ĂągĂ©es, dĂ©jĂ trĂšs malades, et dĂšs lors forcĂ©ment trĂšs mĂ©dicalisĂ©es (ce qui signifie ici subir une trĂšs lourde intoxication quotidienne). Ces personnes sont en quelque sorte prĂ©disposĂ©es à ⊠mourir. Leur terrain est dĂ©vitalisĂ©, leur Ă©nergie vitale Ă©puisĂ©e. « Terrain biologique » et prĂ©disposition sont des concepts qui permettent dâĂ©voquer et de dĂ©crire nos capacitĂ©s adaptatives, ce qui renforce ou affaiblit nos possibilitĂ©s de maintenir notre pleine prĂ©sence au monde.
Les conflits individuels gĂ©nĂšrent les maladies individuelles, les conflits collectifs gĂ©nĂšrent les maladies collectives, voire la maladie de toute une civilisation non respectueuse du vivant. Le virus circulant nâest dĂšs lors que le mot de la fin, et la fin des maux. Ainsi que le dĂ©but dâautre chose, car celui qui traverse la maladie a lâopportunitĂ© de franchir un cap Ă©volutif, comme câest le cas lors des maladies dites « infantiles ». Mais toutes les maladies ne sont-elles pas dues Ă notre infantilisme ?
Sâil faut le rappeler, lâorigine vraie des maladies Ă©mergĂ©es durant les cinq derniers millĂ©naires, leur diffusion et leur gravitĂ©, se situent avant tout dans les inĂ©galitĂ©s. LâinĂ©galitĂ© dans lâaccĂšs aux ressources intĂ©rieures et extĂ©rieures, les nutriments, lâeau, lâair, la terre, le respect et la dignitĂ©, la convivialitĂ©, la transmission des savoir-faire, savoir-vivre et savoir-ĂȘtre. LâinĂ©galitĂ© face Ă ces besoins, et donc face aux maladies est flagrante, et ce nâest pas dâaujourdâhui. Refuser dâenvisager dâautres voies de prĂ©vention, ignorer ou mĂ©priser la cause premiĂšre des maladies Ă©mergĂ©es depuis la crĂ©ation des premiers Ătats esclavagistes, est pour le moins un dĂ©lit, voire un crime contre lâhumanitĂ©.
Soyons vigilants, lâesclavage, la servitude, lâexploitation, ne sont pas abolis. Ils peuvent prendre de trĂšs nombreuses formes, et
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demeurer invisibles quand ils sont marginalisĂ©s, « dĂ©localisĂ©s , « externalisĂ©s ». Le choix est simple : allons-nous poursuivre sur la mĂȘme trajectoire aberrante du consumĂ©risme, du gaspillage, des pollutions, du dĂ©rĂšglement climatique, de lâextermination du vivant, de lâĂ©puisement des ressources ?Ou envisager enfin une toute autre façon dâĂȘtre au monde ensemble ?
Nous pouvons adhĂ©rer Ă toutes sortes de spiritualitĂ©s , pratiquer des centaines de rituels, lire des milliers de livres, visionner des milliers de vidĂ©os, poser des milliers de questions «essentielles », sans aucune certitude dâavoir un jour une rĂ©ponse dĂ©finitive ou la moindre prise sur notre rĂ©alitĂ©.
Par contre il nous est possible dâouvrir les yeux sur un simple constat : depuis lâorigine des premiĂšres civilisations, depuis que lâhumanitĂ© sâest progressivement sĂ©dentarisĂ©e au cours du NĂ©olithique, depuis les domestications et la gĂ©nĂ©ralisation des servitudes, depuis Sumer et les premiĂšres citĂ©s-Ă©tats en MĂ©sopotamie, en Chine ou en AmĂ©rique du Sud, depuis la crĂ©ation de lâĂ©criture et de la monnaie, depuis les conquĂȘtes et les colonisations, le « progrĂšs » humain a toujours Ă©tĂ© conçu comme et dirigĂ© vers lâenrichissement dâune Ă©lite grĂące Ă la soumission du plus grand nombre, « un grand nombre dâhommes obĂ©issant Ă un petit nombre de chefs » (Clastres).
Lâoccasion de cette prise de conscience nous est donnĂ©e aujourdâhui par un virus qui a stoppĂ© net la folie expansionniste et technophile des Ă©lites. Quelques semaines de rĂ©pit pour rĂ©flĂ©chir. DĂ©coloniser nos imaginaires. Changer de vision du monde.
Câest maintenant.
A nous de saisir lâopportunitĂ©.
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â± Pour en finir avec les vaccins Ce dont je suis convaincu
De lâinnocuitĂ© du coronavirus, de nâimporte quel micro-organisme, chez les personnes dotĂ©es dâune bonne immunitĂ©, ce qui signifie non polluĂ©es, connectĂ©es Ă tout le vivant dans leurs façons dâĂȘtre, dâagir, de respirer, de se nourrir.
De lâeffet immunodĂ©presseur du servage et de la peur. Le servage et la peur sont des moyens de coercition qui crĂ©ent et entretiennent les conditions de la maladie, donc de la dĂ©pendance, de lâimpuissance, de la rĂ©signation, de la soumission Ă ceux qui Ă©tant lâorigine du problĂšme prĂ©tendent en ĂȘtre Ă©galement la solution (le pompier pyromane).
CrĂ©er lâinsĂ©curitĂ©, gĂ©nĂ©rer lâanxiĂ©tĂ© et la peur, sont les moyens les plus sĂ»rs pour mettre en place et pĂ©renniser une sociĂ©tĂ© liberticide.
Je suis convaincu de lâeffet destructeur de la mondialisation, de lâultralibĂ©ralisme, du « capitalisme de surveillance » alias « capitalisme du dĂ©sastre » (Naomi Klein). De la mise en place en ce moment mĂȘme, dans de trĂšs nombreux pays, de sociĂ©tĂ©s autoritaires qui nâauront plus rien de dĂ©mocratique.
Je suis convaincu de la nĂ©cessitĂ© de retrouver notre souverainetĂ©, du bien-fondĂ© de lâobjection de conscience et de la dĂ©sobĂ©issance civile.
Et les vaccins dans tout ça ?
Dans cette grande confusion que nous vivons actuellement, mes convictions concernant les vaccins et la vaccinologie sont toujours les mĂȘmes. Convictions renforcĂ©es par la certitude que les nouveaux vaccins sont et seront de plus en plus des outils destinĂ©s Ă affaiblir, soumettre et contrĂŽler les populations.
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Comme fondement de lâĂ©thique, ce qui devrait dicter nos conduites en prioritĂ©, dans tous les domaines oĂč il est question de relations, donc dans tous les domaines oĂč il est question du vivant, câest ce principe premier du pĂšre de la mĂ©decine, Hippocrate, principe inclus dans le serment prĂȘtĂ© par tout mĂ©decin : « primum non nocere » , dâabord ne pas nuire.
Pour ne plus nuire, il faut en finir avec les vaccins et tous les imaginaires qui leur sont associés.
La banalisation des antibiotiques est une forme de suicide, par Ă©radication de nos prĂ©cieux alliĂ©s, nos symbiotes. Lâobligation vaccinale est une forme de gĂ©nocide, par sidĂ©ration de nos systĂšmes rĂ©gulateurs.
La vaccinologie nâest pas une science, mais une technique empirique fondĂ©e initialement sur des expĂ©riences dangereuses et non reproductibles, des erreurs dâinterprĂ©tation en relation avec le contexte culturel de lâĂ©poque.
La vaccinologie est une technique qui ne respecte aucun principe de prĂ©caution, qui ne tient aucun compte des effets secondaires induits sur lâindividu et les populations au fil des gĂ©nĂ©rations.
Ne penser la prĂ©vention quâen terme de vaccination est une erreur grossiĂšre, mais câest une erreur lucrative et qui Ă©vite de se poser les vraies questions.
Vacciner ne peut rien contre les grandes maladies de civilisation induites par la misĂšre, le stress et la pollution. On ne vaccine pas contre le burn-out, la dĂ©pression, lâobĂ©sitĂ©, le cancer.
Vacciner nâest pas un acte mĂ©dical anodin et sans consĂ©quences. Les effets secondaires ne sont pas toujours immĂ©diats mais ils peuvent ĂȘtre trĂšs graves.
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La vaccination à outrance est probablement un cofacteur non négligeable de dévitalisation, de dépression psychique et immunitaire, de la plupart des pathologies chroniques modernes.
Vacciner ne peut rien non plus contre le réchauffement climatique, la pollution ou
lâeffondrement de la biodiversitĂ© vĂ©gĂ©tale et animale, lesquels sont autrement plus graves pour lâavenir de nos enfants quâune virose passagĂšre dont ils ne souffrent pas.
Vacciner nâest donc pas la solution miracle aux multiples maux dâune humanitĂ© victime dâinjustice sociale et de trĂšs profondes inĂ©galitĂ©s, malmenĂ©e par la mondialisation et le consumĂ©risme, gavĂ©e de gadgets numĂ©riques, de junk food et de fake news, soumises aux pollutions urbaines, industrielles et agricoles, systĂ©matiquement dĂ©sinformĂ©e, manipulĂ©e et maintenue dans la peur.
Vacciner, câest inoculer Ă toute une population des substances dont la nature et les effets Ă court, moyen et long terme sont inconnus. Notamment les effets des adjuvants toxiques tels que lâaluminium, ou des composants issus du gĂ©nie gĂ©nĂ©tique (tous les vaccins sont des OGM) et des nanotechnologies, lesquels composants ne sont pas indiquĂ©s sur les notices, lesquelles notices ne sont pas accessibles aux personnes vaccinĂ©es.
Vacciner dĂšs la toute petite enfance est un acte de maltraitance, un crime contre lâimmunitĂ© , un crime contre lâhumanitĂ© prĂ©sente et Ă venir. La biologie dâun tout jeune sujet dont lâimmunitĂ© est immature, ne peut gĂ©rer le choc vaccinal, et les consĂ©quences peuvent ĂȘtre dramatiques.
Vacciner Ă outrance en nĂ©gligeant les causes vraies des dĂ©ficiences immunitaires, câest peut-ĂȘtre minimiser lâincidence dâune maladie aiguĂ« chez quelques-uns, ou la reporter sous
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une autre forme émergente, mais en générant une déficience chronique et irréversible chez tous les vaccinés.
Vacciner gĂ©nĂšre, quel que soit lâĂąge, des maladies chroniques du « systĂšme dâadaptation primal » (Michel Odent), systĂšme rĂ©gulateur neuro-endocrino-immunitaire. Ces maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives sont inĂ©luctables sur de trĂšs nombreux sujets vaccinĂ©s, alors que les maladies contre lesquelles on vaccine ont trĂšs peu de chance de se prĂ©senter sous une forme invalidante ou mortelle. Les remĂšdes simples, non toxiques et efficaces, qui permettent dâaccompagner ces maladies sont nĂ©gligĂ©s, voire interdits.
Vacciner peut affaiblir considérablement les personnes les plus vulnérables, les nouveau-nés et les tout jeunes enfants, mais aussi les personnes dénutries ou porteuses de maladies chroniques, les personnes stressées et les personnes ùgées.
Les personnes qui « tombent malades », les personnes qui dĂ©cĂšdent , sont des personnes prĂ©alablement affaiblies. Ce peut ĂȘtre la misĂšre et lâinsalubritĂ© des lieux de vie, lâabsence dâeau potable (phĂ©nomĂšne aggravĂ© par le rĂ©chauffement climatique), la malnutrition chronique (phĂ©nomĂšne aggravĂ© par le rĂ©chauffement climatique), lâinsĂ©curitĂ© sociale (dictatures, guerre civile...), la prĂ©sence dâautres affections chroniques comme le paludisme. Ce peut ĂȘtre aussi la sĂ©dentaritĂ©, lâobĂ©sitĂ©, les carences vitaminiques (les Ă©crans ne sont visibles que lorsquâil nây a pas de lumiĂšre!), la pollution urbaine, la survaccination.
Vacciner les plus pauvres, en négligeant les causes premiÚres de la pauvreté , est un acte au mieux irresponsable, au pire criminel.
Chez les occidentaux nantis, voire gavés et obÚses, les victimes du coronavirus sont en grande majorité des personnes ùgées, gravement malades et surmédicalisées.
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PORtRAIt DâUN mAĂźtREDES mĂ©tAmORPhOSES
Le coronavirus est la goutte dâeau qui fait dĂ©border un vase dĂ©jĂ bien plein. Aucun soin intensif ou palliatif, aucun vaccin ne peut sauver des personnes en fin de vie.
Vacciner nâest pas seulement, et de moins en moins, un geste de santĂ© publique, câest aussi et surtout un acte qui a des implications Ă©conomiques, sociales et politiques complexes, implications qui ne sont pas philanthropiques.
Imposer une vaccination par la contrainte, en suscitant lâanxiĂ©tĂ© et la peur, favorise la contagion et la gravitĂ© de lâexpression symptomatique. LâanxiĂ©tĂ© et la peur sont beaucoup plus contagieuses que les virus, et leur effet immunodĂ©presseur facilite lâexpression de formes cliniques graves chez les personnes les plus vulnĂ©rables.
Vacciner contre un virus, contre LE coronavirus, est une aberration, et ce pour plusieurs raisons : outre le fait que le coronavirus a pu ĂȘtre crĂ©Ă© en laboratoire et volontairement dissĂ©minĂ© (ce que nous ignorerons toujours) ; outre le fait que les moyens les plus simples, les plus efficaces et les moins onĂ©reux dâaccompagnement des Ă©pisodes Ă©pidĂ©miques ont toujours Ă©tĂ© ignorĂ©s, reportĂ©s ou interdits ; outre le fait que les mutations permanentes des virus rendent les vaccins inefficaces et inutiles ; il est aujourdâhui avĂ©rĂ© quâun vaccin peut contenir techniquement des acides nuclĂ©iques de synthĂšse (ARN) destinĂ©s Ă modifier le gĂ©nome (faire de chacun dâentre nous un OGM), et des puces RFID issues des nanotechnologies.
Vacciner a toujours Ă©tĂ© un moyen de contrĂŽle. Vacciner est une arme des partisans de lâimmobilisme social, en ce sens quâils fixent le « mal » (lâinformation Ă©volutive) pour lâempĂȘcher de circuler. Il faut relire la « NĂ©mĂ©sis mĂ©dicale » de Ivan Illich !
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Câest aussi ce qui est exprimĂ© par le sociologue Michel Maffesoli quand il affirme « câest la violence des bons sentiments, donnant une protection en Ă©change de la soumission ».
Plus exactement câest la promesse dâune protection, car celle-ci est illusoire ! Il sâagit avant tout de soumettre, et dâenrichir toujours plus les multinationales et les banques mondiales. Câest la « stratĂ©gie du choc » (Naomi Klein) : durant les crises, les milliardaires sâenrichissent. Dâune pierre deux coups.
Ne pas accepter la « servitude volontaire » de la vaccination de masse peut devenir lâacte fondateur dâune insurrection des consciences, un acte dĂ©cisif de dĂ©sobĂ©issance civile non-violente, et favoriser lâĂ©mergence dâun nouveau paradigme.
DĂšs lors, je souhaite vous faire une invitation.
â± Une invitation Ă lâinsurrection des consciences
« âŠlâon a domestiquĂ© les masses, on les a mises au travail et assignĂ©es Ă rĂ©sidence » - Michel Maffesoli, sociologue
Habitudes « Lâhabitude nous joue des tours ... »
Nous humains, oĂč que nous soyons, sommes aujourdâhui bousculĂ©s dans nos habitudes. Habitude de consommer sans limites, ou de manquer de tout. Habitude de souffrir ou de profiter sans remise en question de ceux qui souffrent Ă combler nos « besoins ». Habitude de tolĂ©rer ceux qui sâengraissent de notre labeur et profitent de nos « maladies » pour sâenrichir plus encore. Habitude de servir, par peur de manquer.
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Habitude dâobĂ©ir, par peur dâĂȘtre exclus, ou puni.
Habitude de la soumission, par peur de la liberté.
Habitude dâĂȘtre identique par peur dâĂȘtre autonome, crĂ©atif, diffĂ©rent, authentique.
Peur dâĂȘtre vivant, et vivant tissĂ© dans lâintimitĂ© de la trame des autres vivants, visibles et invisibles.
Seule une crise peut générer un véritable changement, en provoquant une effervescence du vivant, un éveil des consciences endormies dans la Matrix.
Ce sursaut des « victimes », cette illumination des consciences, câest ce que nous enseigne ce virus, câest la « pĂ©dagogie des catastrophes » (Castoriadis, op. citĂ©)
Ce sursaut vital dans une CitĂ© sclĂ©rosĂ©e, câest ce que les Grecs anciens nommaient le retour de Dionysos !
Un changement de paradigme
Ici et maintenant est (forcĂ©ment) LE lieu et LE moment, peut-ĂȘtre la premiĂšre grande opportunitĂ© depuis le dĂ©but du NĂ©olithique de changer TOUT cela, de franchir un palier Ă©volutif, ce qui constitue et dĂ©finit ce quâon nomme « changement de paradigme ».
Pour cela il faut un Ă©veil des consciences, et au-delĂ une insurrection pacifique des consciences Ă©veillĂ©es. Or tout est en place pour empĂȘcher cette insurrection. Les moyens de maintenir la servitude ont changĂ©, mais ils sont de plus en plus puissants et pernicieux : hĂ©tĂ©ronomie, formatage et apprentissage de la soumission Ă lâautoritĂ© (Milgram), dĂ©pendances aux Ă©nergies fossiles et aux objets connectĂ©s, contrĂŽle social renforcĂ©, surmĂ©dicalisation banalisĂ©e, survaccination obligatoire.
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Pour cela il faut éviter de reproduire certaines erreurs, car certes « errare humanum est », mais il est temps de nous souvenir de la suite : « perseverare diabolicum »!
Voici donc quelques idĂ©es pour faire de cet effondrement une opportunitĂ©, et rester suffisamment prĂšs du sol vivant et nourricier pour nâavoir plus Ă sâeffondrer dorĂ©navant.
RedĂ©finir lâeffondrement, et le traverser
Le thĂšme de lâeffondrement, son approche scientifique (collapsologie), ont fortement impactĂ© la pĂ©riode qui a immĂ©diatement prĂ©cĂ©dĂ© lâĂ©mergence du Covid 19. Pour ne citer que le plus cĂ©lĂšbre, Ă mon avis lâun des meilleurs penseurs modernes de lâeffondrement, Pablo Servigne, sa « trilogie » Ă©crite avec deux autres collapsonautes, Gauthier Chapelle et RaphaĂ«l Stevens, a eu lâaudace dâexposer clairement des faits, dâen imaginer immĂ©diatement les consĂ©quences nĂ©gatives mais aussi dâen percevoir les opportunitĂ©s.
LâintĂ©rĂȘt de cette approche, factuelle, trĂšs bien documentĂ©e, mais qui expose aussi clairement toutes les implications spirituelles, philosophiques, psychologiques et Ă©motionnelles dâun effondrement, est dâavoir dĂšs le dĂ©part pensĂ© lâaprĂšs, conceptualisĂ© les leçons Ă tirer, les opportunitĂ©s Ă saisir, les bons aspects de lâeffondrement. Un rebondissement que lâon nomme rĂ©silience (concept rĂ©cupĂ©rĂ© et dĂ©tournĂ© par le pouvoir politique) et qui peut amener Ă inventer ou revitaliser dâautres valeurs comme lâentraide, favoriser lâĂ©mergence dâun nouveau paradigme.
Savoir si un effondrement, dans ses aspects dĂ©sastreux, est inĂ©luctable ou indispensable Ă un changement de paradigme, nâest pas ici la question.
Savoir qui ou quoi sâeffondre, peut par contre ĂȘtre Ă©clairant pour envisager une suite.
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« Plaidoyer pour lâeffondrement » (Scott)
Depuis lâapparition de la vie sur Terre, il y a eu de trĂšs nombreux effondrements. Avant que lâhumain nâapparaisse, il y eut cinq extinctions massives de la vie. La sixiĂšme extinction de masse est en cours, câest la plus rapide, et elle est essentiellement dâorigine anthropique (Kolbert).
Des millions dâespĂšces sont apparues, ont parcouru le temps et lâespace, puis ont disparu. En fait elles se sont transformĂ©es, fondues en dâautres formes plus adaptĂ©es. Plusieurs espĂšces dâhominidĂ©s ont Ă©galement disparu, anĂ©anties ou absorbĂ©es.
Un effondrement nâest pas forcĂ©ment un Ă©vĂšnement brutal et imprĂ©visible.
Ce peut ĂȘtre un processus lent de dĂ©litement, de fragilisation dâune sociĂ©tĂ©, dont un ultime facteur (comme une Ă©pidĂ©mie) accĂ©lĂšre la fin.
Avec lâapparition des premiĂšres citĂ©s-Ătats, quelque 5 000 ans av. J.-C., puis des empires et des civilisations, les effondrements vont se succĂ©der (Diamond, Testot, Scott, entre autres). Quelles en sont les causes ?
Elles peuvent ĂȘtre multiples, entremĂȘlĂ©es, cumulatives, sans quâil soit toujours possible dâĂ©valuer lâincidence de telle ou telle. Mais il est souvent possible de situer « la goutte dâeau qui a fait dĂ©border le vase », par exemple lâĂ©mergence dâun simple virus dans un contexte politique, Ă©conomique et social trĂšs prĂ©disposĂ© Ă un effondrement (conçu comme maladie dâune civilisation).
Parmi les causes historiques, citons les dĂ©rĂšglements et catastrophes climatiques, lâĂ©puisement des ressources et les famines subsĂ©quentes, les inĂ©galitĂ©s et injustices sociales (esclavage, dĂ©portation, gĂ©nocide, asservissement,
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domestication, exploitation, coercition, rĂ©pression), les Ă©pidĂ©mies, les conflits territoriaux (guerres civiles ou interĂ©tatiques, avec leurs enjeux politiques et commerciaux), les flux humains (autrefois invasions « barbares », puis conquĂ©rants colonisateurs, aujourdâhui migrants climatiques), les flux de marchandises en flux tendus dâun bout Ă lâautre du monde (comme les routes de la Soie)⊠Causes auxquelles il convient dâajouter : la façon dont les peuples ont rĂ©agi Ă ces problĂ©matiques. On ne peut rĂ©soudre un problĂšme avec les moyens qui ont permis son apparition (Einstein). Il faut changer radicalement notre façon dâĂȘtre (ontologie), notre vision du monde, changer de rĂ©cit, dâimaginaire, de paradigme.
Aujourdâhui, la mondialisation, lâĂ©troite interconnexion de tous les secteurs de lâactivitĂ© humaine, la coexistence au mĂȘme moment et sur toute la planĂšte de quasiment toutes les causes citĂ©es ci-dessus, crĂ©ent la possibilitĂ© dâun effondrement systĂ©mique.
Mais qui ou quoi sâeffondre ? Qui Ă©crit lâhistoire, et de qui Ă©crit-on lâhistoire ? Les civilisations sâeffondrent. Les « maĂźtres du dĂ©sastre », monarques, oligarques, tyrans, dictateurs⊠ne sont plus obĂ©is, ils sont Ă©vincĂ©s, disparaissent. Leurs constructions monumentales, leurs richesses ostentatoires, leurs archives, permettent ou permettront aux archĂ©ologues de reconstituer lâhistoire, une histoire, la leur. Le faste disparu, on parle dĂšs lors de pĂ©riodes intermĂ©diaires ou Ăąges « sombres ». Mais « sombres » pourquoi, pour qui ?
Un effondrement Ă©conomique, lâabandon dâun centre urbain, nâentraĂźnent pas, ipso facto, une plongĂ©e dans la brutalitĂ©, la violence et lâobscurantisme !
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LâidĂ©e dâeffondrement peut signifier lâamorce dâune reformulation pĂ©riodique et salutaire de lâordre politique. LâidĂ©e dâeffondrement nâimplique absolument pas des pertes humaines importantes ! Les « gens » ne sont pas « perdus », mais peut-ĂȘtre seulement dispersĂ©s, rĂ©partis diffĂ©remment, moins entassĂ©s dans les centres urbains oĂč se situent et oĂč sĂ©vissent le pouvoir, les banques, les technocrates, les traders, les publicitaires, les polices et⊠les virus !
En effet, quâen est-il des peuples, des gens du commun qui constituent la multitude laborieuse, les personnes dotĂ©s de savoir-faire essentiels?
De ceux qui nâont rien qui pourrait perdurer et tĂ©moigner de ce que fut leur vie ?Le plus souvent le terme « effondrement » dĂ©crit la dĂ©composition dâun Ătat complexe, fragile et gĂ©nĂ©ralement oppressif, en de plus petits fragments dĂ©centralisĂ©s de taille infĂ©rieure (Scott).
Historiquement, cette dĂ©composition peut ĂȘtre induite par la rĂ©sistance, lâinsurrection, ou la « fuite » de sujets de la rĂ©gion centrale (mĂ©tropole) vers les pĂ©riphĂ©ries (zones rurales), pour Ă©chapper, non seulement aux Ă©pidĂ©mies, mais aussi Ă la conscription, Ă la dette, aux impĂŽts abusifs et Ă lâoppression.
Il est donc important dâinsister sur ce que ces Ă©vĂšnements catastrophiques nâentraĂźnent pas nĂ©cessairement. Pour cela il faudrait observer, non plus les centres de pouvoir mais les pĂ©riphĂ©ries, les marges oĂč se pĂ©rennisent les savoir-ĂȘtre, savoir-vivre et savoir-faire dont le monde de demain aura grand besoin. Les effondrements nâentraĂźnent pas nĂ©cessairement un dĂ©clin des petits noyaux de populations locales (ZAD, Ă©colieux, villages, communes), autonomes, polyvalents, dĂ©centralisĂ©s, moins visibles, plus difficiles Ă espionner et Ă rançonner.
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DĂšs lors, peut-ĂȘtre faudrait-il Ă©voquer, non pas un effondrement global, planĂ©taire, mais un dĂ©litement, un dĂ©labrement des structures centralisĂ©es autoritaires, et une dispersion des peuples, une redistribution de la population, « la rĂ©duction dâunitĂ©s politiques de grande taille mais fragiles Ă leurs composantes plus modestes et souvent plus stables » (Scott), donc une reformulation, une recomposition des mondes sur des bases plus simples, plus conviviales (Illich), sur lâentraide (Kropotkine, Servigne), des retours Ă lâessentiel (beaucoup de rĂ©fĂ©rences ! dont Damasio pour la SF, toute la permaculture...), aux besoins premiers et fondamentaux.
Une dĂ©surbanisation suivie dâune (nĂ©o)ruralisation.
Un retour Ă la terre.
Mais tout dâabord ce quâil nous faut, câest la luciditĂ© sur ce prĂ©sent opportun, la volontĂ© et le courage de passer outre, dâaccĂ©der Ă lâautonomie, aux interdĂ©pendances nourriciĂšres avec tout ce qui vit, de traverser enfin grĂące Ă ...
Une insurrection pacifique des consciences Les sociĂ©tĂ©s humaines, tout particuliĂšrement les sociĂ©tĂ©s trĂšs hiĂ©rarchisĂ©es, sont dominĂ©es par une culture de lâobĂ©issance, de la soumission, ce qui semble justifier ou du moins permet par contrainte, par rĂ©signation ou lĂąchetĂ© tous les abus de pouvoir, toutes les exactions, la concentration des richesses, la pĂ©rennitĂ© et lâaccentuation permanente des inĂ©galitĂ©s.
Une vraie démocratie est composée de citoyens conscients, autonomes et responsables. Autonome ? « Qui se donne sa propre loi », ou mieux, sa propre éthique.
Qui rĂ©flĂ©chit et dĂ©libĂšre. Qui crĂ©e du lien.Ătre autonome ce nâest pas se suffire Ă soi-mĂȘme, se dĂ©connecter des autres, pratiquer une forme de « survivalisme ».
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Câest mĂȘme lâinverse : lâautonomie câest se savoir co-errant, interdĂ©pendant, bien reliĂ© Ă toute la communautĂ© biotique, microbes compris. Une connexion horizontale, sans hiĂ©rarchie La seule indĂ©pendance rĂ©elle est une interdĂ©pendance Ă©quilibrĂ©e (Morizot), ce qui suggĂšre une forme dâĂ©quitĂ© dans les relations entre-tissĂ©es avec tous les vivants.Ă lâinverse, choisir lâobĂ©issance inconditionnelle Ă des lois injustes, consentir aux forfaitures, câest choisir la solitude, lâignorance, lâhĂ©tĂ©ronomie, lâirresponsabilitĂ© et la servitude.
Alors ?
Once again : « face Ă une catastrophe Ă©cologique mondiale (âŠ) on voit trĂšs bien des rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă une population affolĂ©e et apathique ».
Nous sommes à la croisée des chemins.
La transformation de la sociĂ©tĂ© exige aujourdâhui la participation de toute la population.
Certains peuples, dits premiers, essentiellement des chasseurs-cueilleurs, et qui seront sans doute demain de prĂ©cieux guides, « se sont organisĂ©s de maniĂšre que lâĂ©mergence de « chefs » soit systĂ©matiquement contrĂ©e par le reste de la sociĂ©tĂ© grĂące Ă toute une sĂ©rie de mĂ©canismes (la dĂ©rision, lâobligation de la redistribution des biens accumulĂ©s, lâobligation de remettre sans cesse en jeu son titre de « grand guerrier », etc. » (Scott).
Alors « just do it ».
Pour chacun, lâobjection de conscience Lâobjection de conscience relĂšve dâune Ă©thique de la conviction, elle est individuelle, par exemple face Ă une obligation vaccinale considĂ©rĂ©e Ă juste titre comme une forfaiture. Si lâaction de rĂ©sistance devient collective, avec un objectif clair, alors lâobjection devient dĂ©sobĂ©issance civile.
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Pour tous, la désobéissance civile non-violente
La dĂ©sobĂ©issance civile est la maniĂšre civilisĂ©e de dĂ©sobĂ©ir. Le dĂ©sobĂ©isseur est un dissident et non un dĂ©linquant. La dĂ©sobĂ©issance civile relĂšve dâune Ă©thique de la responsabilitĂ©. Elle est par essence collective et non-violente.
Son but premier est de faire cesser une injustice, soit face Ă une loi injuste qui oblige, soit face Ă une loi injuste qui interdit, soit face Ă un abus de pouvoir qui consiste Ă imposer et pĂ©renniser la « domestication des masses », par lâintimidation et lâhumiliation (« crĂ©dit social) » et en incitant Ă la dĂ©lation (« voisins vigilants »), par lâamplification du contrĂŽle et de lâespionnage social, quâil sâagisse dâobligations et dâinterdictions arbitraires, de contrĂŽles policiers, de compteurs « intelligents », de camĂ©ras de reconnaissance faciale, de drones ou de satellites, dâimposition dâapplications suspectes sur les tĂ©lĂ©phones portables (ne plus tĂ©lĂ©charger, et supprimer un maximum dâapplications collectrices dâinformations), du dĂ©ploiement sans concertation de la 5G, de vaccinations imposĂ©es, vaccins dont les composants sont maintenus secrets du fait de leur nocivitĂ© et de leur illĂ©galitĂ© (informations gĂ©nĂ©tiques manipulĂ©es, adjuvants toxiques, nanotechnologies telles que puces RFID), etc.
« La sĂ©curisation croissante a pour envers un sentiment dâinsĂ©curitĂ© diffus » (Maffesoli).
Lâune des façons de dĂ©sobĂ©ir Ă tout cela est la non-coopĂ©ration (et la non-collaboration), le refus des complicitĂ©s et des compromissions ;
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Lâune des façons de ne plus coopĂ©rer est de se dĂ©barrasser des moyens de contrĂŽles « embarquĂ©s » : smartphones, GPS, objets connectĂ©s, etc.
Acheter dâoccasion, rĂ©parer, et surtout limiter au maximum lâutilisation des nouvelles technologies.
Et boycotter les interfaces connectĂ©es Ă Big Brother. les GAFA et autres collecteurs dâinformations qui nourrissent les algorithmes du Big Data.
Ne plus utiliser Google, Apple, Facebook, Amazon⊠mais aussi⊠Microsoft ! et dénoncer tous les profiteurs et faux philanthropes.
DĂ©brancher, se remettre Ă la Terre.
Le retour Ă la terre
Atterrir, redevenir des terrestres (Bruno Latour), respectueux de la Terre et de tous ses habitants, de la vie sous toutes ses formes, visibles et invisibles.
Choisir les bonnes alliances. Non plus des humains contre les microbes, non plus des humains contre nature, mais des vivants multiples entrelacés dans la trame chatoyante du vivant, et opposés à toutes les dictatures.
Recréer du lien horizontal.
Décentraliser, déhiérarchiser, décommander et désobéir, quitter les « métropoles barbares » et autres smart cities (Faburel) adeptes du greenwashing.
RĂ©investir les lieux sains.
Stopper lâartificialisation des sols.
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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS
Relocaliser la production alimentaire.
Remettre Ă disposition les communs.
Se relier à la symbiodiversité.
GĂ©nĂ©raliser lâenseignement et la pratique de la permaculture.
Etc.
Il y a tant Ă ne plus faire⊠et tant Ă imaginer, redĂ©couvrir, relier, rĂ©enchanterâŠ
Câest maintenant que tout commence.
Et câest Ă nous de le faire.
« Cela sâest passĂ©. Je sais aujourdâhui saluer la beautĂ© »
Arthur Rimbaud - Une saison en enfer
Eric Ancelet Quelque part dans les marges
Le 29 avril 2020
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Bibliographie il sâagit ici de « livres du moment », de livres complices, ceux dont la lecture ou la relecture ont prĂ©cĂ©dĂ©, accompagnĂ© et soutiennent ces temps de mĂ©tamorphose.
Cette liste est bien sĂ»r trĂšs loin dâĂȘtre exhaustive !
Lionel Astruc - « Lâart de la fausse gĂ©nĂ©rositĂ© », Ă propos des malversations et des compromissions sordides de Bill Gates.
SĂ©bastien Bohler - « Le bug humain â pourquoi notre cerveau nous pousse Ă dĂ©truire la planĂšte et comment lâen empĂȘcher » - Robert Laffont.
Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz - « LâĂ©vĂšnement AnthropocĂšne » - Points Histoire.
Valérie Bugault, juriste, pour des éclaircissements sourcés sur la « gouvernance mondiale » pilotée par les banques mondiales.
Cornelius Castoriadis, in « Cornelius Castoriadis et lâautonomie radicale » par Serge Latouche â Ăditions Le Passager Clandestin.
Pierre Clastres - « La SociĂ©tĂ© contre lâĂtat » - Les Ăditions de Minuit.
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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS
Alain Damasio - « La zone du dehors », lâutopie dans la dystopie, ou comment fuir la tyrannie de Big Brother. RĂ©dacteur en chef du numĂ©ro spĂ©cial de Socialter « Le rĂ©veil des imaginaires ».
Jared Diamond - « Effondrement » - Folio Essais.
Guillaume Faburel - « Les mĂ©tropoles barbares » - Ăditions Le Passager Clandestin.
David Graeber - « Bullshit jobs » - Ăditions Les Liens qui LibĂšrent Cet auteur appartient avec James C. Scott Ă la mouvance de lâanthropologie anarchiste, qui redonne ses lettres de noblesse aux peuples « barbares », donc non civilisĂ©s et non sĂ©dentarisĂ©s, et dont la structure sociale est moins hiĂ©rarchisĂ©e, plus libertaire et plus Ă©quitable.
Ivan Illich - « La convivialité » - Seuil.
Naomi Klein, plusieurs ouvrages et/ou films comme « La stratégie du choc », « Dire non ne suffit plus » - Babel Essai.
Elizabeth Kolbert - « La sixiĂšme extinction - Comment lâhomme dĂ©truit la vie» - Le Livre de Poche.
Pierre Kropotkine - « Lâentraide â Un facteur de lâĂ©volution » - Ăditions EcosociĂ©tĂ© (QuĂ©bec), oĂč il est question dâĂ©thique libertaire.
Lynn Margulis et Dorion Sagan - « Lâunivers bactĂ©riel » -Albin Michel (existe aussi en Poche).
Stanley Milgram - « Soumission Ă lâautoritĂ© » - Calmann-LĂ©vy.
Baptiste Morizot - « Les diplomates, cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant » - Ăditions Wildproject.« Sur la piste animale » - Ăditions Actes Sud.« ManiĂšres dâĂȘtre vivant » - Ăditions Actes Sud.
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BIBlIOgRAPhIE
Jean-Marie Muller - « LâimpĂ©ratif de dĂ©sobĂ©issance » - Ăditions Le Passager Clandestin.
James C. Scott â « Homo domesticus » - Ăditions La dĂ©couverte Cet auteur appartient avec David Graeber Ă la mouvance de lâanthropologie anarchiste.
Pablo Servigne/Gauthier Chapelle/RaphaĂ«l Stevens - « Comment tout peutsâeffondrer », « Une autre fin du monde est possible » - ĂditionsAnthropocĂšne Seuil, et « Lâentraide, lâautre loi de la jungle » - Ăditions Les Liens qui LibĂšrent.
Laurent Testot - « Cataclysmes â Une histoire environnementale de lâhumanitĂ© » - Petite Biblio Payot Histoire.
La pandémie de Covid 19 est une supercherie relayée et amplifiée par des médias sous contrÎle.
Câest la stratĂ©gie du choc.
Le confinement est une manĆuvre dâasservissement destinĂ©e Ă imposer des lois scĂ©lĂ©rates sans concertation.
Câest le capitalisme du dĂ©sastre.
Quant à la vaccination de masse qui pourrait en découler, ce serait une gigantesque escroquerie liberticide.
Câest le triomphe du capitalisme de surveillance et de contrĂŽle.
A qui profite tout cela ?
Et quand allons-nous dire NON ?
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