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Pour en ïŹnir avec nos peurs

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Pour en finir avec nos peurs

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Ce pictogramme mĂ©rite une explication. Son objet est d’alerter le lecteur sur la menace que reprĂ©sente pour l’avenir de l’écrit, particuliĂšrement dans le domaine de l’édition technique et universitaire, le dĂ©veloppement massif du PHOTOCOPILLAGE.

Nous rappelons Ă  nos lecteurs français que le Code de la propriĂ©tĂ© intel-lectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressĂ©ment la photocopie Ă  usage collectif sans autorisation des ayants droits. Or, cette pratique s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans les Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur, provoquant

une baisse brutale des achats de livres et de revues, au point que la possibilitĂ© mĂȘme pour les auteurs de crĂ©er des Ɠuvres nouvelles et de les faire Ă©diter correctement est aujourd’hui menacĂ©e.

Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la prĂ©sente publica-tion est interdite sans autorisation, en France, du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC, 20 rue des Grands-Augustins, 75006 Paris) et en Belgique, de Reprobel (rue du Prince Royal 87 B-1050 Bruxelles).

Toute reproduction, adaptation, reprĂ©sentation ou traduction, mĂȘme partielle, du prĂ©sent ouvrage, sous la forme de textes imprimĂ©s, de microfilms, de photographies, de photocopies ou de tout autre moyen chimique,

informatique, Ă©lectronique ou mĂ©canique ne peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e sans l'autorisation Ă©crite de l'Ă©diteur.

Tous droits réservés pour tous pays y compris les états de l'ex-URSS et la Chine.

© marco pietteur, éditeur

ISBN 978-2-87211-171-8 DépÎt légal 2020/5053/i2

22, route des Fagnes — B-4190 FerriĂšres (Belgique) TĂ©l. : + 32 (0) 4 365 27 29 – Fax : + 32 (0) 4 341 29 21

Courriel : [email protected]

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Chronique d’une saison en conïżœ nement

Dr Ă©ric ANCElEt

Pour en fi nir avec nos peurs

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En guise de préambule

D’effondrement en rĂ©silience, vers un nouveau paradigme ?

Depuis mes montagnes, j’imagine un endroit serein, Ă  l’orĂ©e d’une forĂȘt, au bord d’un ruisseau ou d’un lac, en hiver ou en Ă©tĂ©, sous un pommier en fleur ou auprĂšs d’un feucrĂ©pitant, et je vois un ancien qui raconte une histoire Ă  de petits-enfants : « Écoutez petits, voici l’histoire du virus qui a mis fin Ă  toutes les dictatures ... »

En 1943, dans un camp de transit avant les camps d’extermination, une femme Ă©crit : « on joue avec nous un drĂŽle de jeu, mais nous nous prĂȘtons aussi Ă  ce jeu et ce sera notre honte ineffaçable aux yeux des gĂ©nĂ©rations Ă  venir » - Etty Hillesum « Lettres de Westerbork ».

En 2019, j’ai Ă©tudiĂ© en profondeur les thĂšses et thĂšmes de la collapsologie, la possibilitĂ© d’un dĂ©litement, et mĂȘme d’un effondrement global de la sociĂ©tĂ© thermo-industrielle. Les plus pessimistes le pressentaient pour la dĂ©cennie 2020.

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

❱ Apocalypse now. Qui ou quoi s’effondre ?

En 2020 nous vivons ou pensons vivre un effondrement. Il ne s’agit donc plus de prĂ©venir, de mettre en place une « dĂ©croissance » ou une « transition » progressive, mais de s’adapter et d’agir au plus vite pour limiter les dĂ©gĂąts, amortir le choc, saisir l’opportunitĂ© d’une mĂ©tamorphose radicale de nos modĂšles sociĂ©taux.

Si toutefois nous nous donnons les moyens de réagir.

« Face Ă  une catastrophe Ă©cologique mondiale (
) on voit trĂšs bien des rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă  une population affolĂ©e et apathique » (Castoriadis).

Ces mots ont Ă©tĂ© Ă©crits il y a plus de 20 ans ! L’écriture est un exercice difficile ! Quand il s’agit d’enseigner, de prĂ©venir, de rĂ©vĂ©ler, il est souvent trop tĂŽt ou trop tard, plus souvent encore celui qui dit est « too much » ! Laissez-nous dormir !

Le mot apocalypse signifie « rĂ©vĂ©lation ». Ce qui Ă©tait cachĂ© est exposĂ© au grand jour, soumis Ă  notre rĂ©flexion, aux possibilitĂ©s de discernement de consciences soudain Ă©clairĂ©es. Notamment dĂ©voiler les mythologies sociales qui sous-tendent nos sociĂ©tĂ©s. Et commencer Ă  « dĂ©coloniser nos imaginaires » (Castoriadis). Dans un monde gouvernĂ© par les maĂźtres du mensonge et de la dissimulation, une apocalypse est un Ă©vĂ©nement pour le moins signifiant. Mais avant d’ĂȘtre Ă©clairĂ©s, d’avoir vĂ©cu trop longtemps dans l’ombre nous pourrions bien ĂȘtre aveuglĂ©s. Il va falloir accommoder, s’habituer Ă  la lumiĂšre du rĂ©el, comme NĂ©o dans le film Matrix.

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D’EFFONDREmENt EN RĂ©SIlIENCE, VERS UN NOUVEAU PARADIgmE ?

DĂ©but 2020, quelques milliers de morts suspectes, attribuĂ©es Ă  un virus (et seulement Ă  ce virus), occupent tout l’espace mĂ©diatique, encouragent un « altruisme pathologique » plus que suspect (voir Servigne, « L’entraide » page 185), si l’on considĂšre les millions d’ĂȘtres humains et non humains rongĂ©s de misĂšre, ignorĂ©s, spoliĂ©s, sinistrĂ©s, exilĂ©s, traquĂ©s, parquĂ©s, leur avenir peu Ă  peu oblitĂ©rĂ© dans le silence et l’indiffĂ©rence des Ă©lites, mourant du seul fait de la « croissance », du dĂ©rĂšglement climatique, de la dĂ©forestation, des pollutions, de l’effondrement de la biodiversitĂ© et aujourd’hui
 du confinement.

Que signifie cette épidémie ?

Sommes-nous réellement en danger ?

Et ce virus est-il le danger ?

Ou cette « pandĂ©mie » n’est-elle qu’une diversion pour masquer, au propre comme au figurĂ©, le dĂ©sastre de la mondialisation ?

Quoi qu’il en soit, pour nous tous humains, c’est un vĂ©cu de choc. Un arrĂȘt brutal sur une trajectoire dĂ©sastreuse et parcourue Ă  trĂšs grande vitesse, celle du « progrĂšs », du pillage des ressources, du tout numĂ©rique et des rĂ©seaux sociaux hyperconnectĂ©s, de l’intelligence artificielle au service des traders. Un stop brutal, avec une menace qui peut ĂȘtre aussi une opportunitĂ© de fracture, de rupture irrĂ©versible entre un avant et un aprĂšs.

Nous voici subtilement fissurĂ©s, Ă©brĂ©chĂ©s, sans percevoir oĂč passent prĂ©cisĂ©ment les lignes de faille, les invisibles clivages, entre proches et lointains, dans les familles et entre amis, au cƓur des « mĂ©tropoles barbares » (Faburel), entre nature et culture, citadins et ruraux, jeunes et vieux, riches et pauvres, humains et non-humains, tout ce qui constituait peu ou prou des repĂšres.

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

Ces dĂ©chirures existentielles, nous tentons pathĂ©tiquement de les colmater en consentant Ă  l’incarcĂ©ration, Ă  la privation de libertĂ©s, en dressant dociles des murs sur des frontiĂšres fantasmĂ©es, en nous et entre nous, entre espĂšces, entre nations, entre ethnies, entre classes sociales et entre individus, au cƓur mĂȘme des voisinages et des familles.

Distanciation sociale. Gestes barriÚres. Méfiance et suspicion, dissimulation, délation, répression. Pour vivre heureux vivons masqués ! Mais qui ou quoi nous menace en réalité ?

Cela crée beaucoup de confusion. Cela génÚre en chacun des situations aporétiques, des ambiguïtés et des incohérences, des tensions et des paradoxes. Chacun de nous vit le confinement différemment, selon des modes existentiels parfois diamétralement opposés du fait des inégalités.

Confus et confinĂ©s, les plus dĂ©munis sont confrontĂ©s Ă  la brutale immĂ©diatetĂ© du chaos, tandis que les privilĂ©giĂ©s sont confrontĂ©s aux multiples imaginaires du chaos, aux dĂ©faillances logistiques dans l’approvisionnement pour l’assouvissement de nos besoins.

Pour les plus vulnérables, le confinement est une condamnation à la misÚre, à la dépression, au manque de tout et de tous, à la mort solitaire et silencieuse.

Ceux qui ne vivent pas cette immĂ©diatetĂ© de la solitude et du deuil, l’urgence de la faim, ceux-lĂ  dĂ©couvrent des sensations nouvelles, des lenteurs, des silences, des liens nouĂ©s ou dĂ©nouĂ©s, des profondeurs, des apaisements, des ouvertures vers l’obscur et le mystĂšre des intĂ©rioritĂ©s.

Des Ă©tats de grĂące parfois, des Ă©clairs de conscience, des Ă©veils, des dĂ©couvertes, des rĂ©vĂ©lations peut-ĂȘtre, qui peuvent transformer de fond en comble notre vision du monde.

A chacun ses apocalypses.

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D’EFFONDREmENt EN RĂ©SIlIENCE, VERS UN NOUVEAU PARADIgmE ?

Mais toujours inévitablement des fractures, de longues fissures invisibles étoilées dans la trame du réel.

Par ces dĂ©chirures la lumiĂšre peut s’infiltrer, nous inviter Ă  un autre regard, une perspective inĂ©dite, un umwelt, une autre vision du monde.

Ce que nous vivons est certainement un drame pour beaucoup, mais Ă  n’en pas douter une opportunitĂ© pour tous.

Mais pour que cette transformation soit effective, ou seulement possible, vers un meilleur entrevu pour tous les vivants, il faut d’abord affronter nos peurs les plus intimes. La dĂ©colonisation de l’imaginaire sera un processus long, et souvent douloureux.

Quels que soient les oripeaux dont nous revĂȘtons nos personnages, quels que soient les masques apposĂ©s sur nos peurs, pauvres ou riches nous partageons au plus profond une mĂȘme humanitĂ©, et les mĂȘmes peurs. Tous confus et confinĂ©s, sonnĂ©s, stoppĂ©s nets dans cette course folle, cette ivresse insensĂ©e que nous nomm(i)ons « progrĂšs ». Tous dessaoulĂ©s et ramenĂ©s dans l’instant, invitĂ©s Ă  rĂ©flĂ©chir, et Ă  inflĂ©chir. Tous mis en prĂ©sence et sans Ă©chappĂ©e possible avec nos peurs les plus archaĂŻques. Non par une guerre nuclĂ©aire ou un cataclysme, non par une gigantesque Ă©ruption volcanique ou la collision avec une mĂ©tĂ©orite, mais par un simple virus.

Ce qu’aucune spiritualitĂ©, aucune philosophie, aucune politique, aucune rĂ©volution, aucune grĂšve, n’a pu faire au fil des siĂšcles, stopper le dĂ©lire productiviste et consumĂ©riste de quelques milliards d’Homo sapiens, un virus l’a rĂ©alisĂ© en quelques jours !

Un organique se mouvant dans l’invisible des dimensions nanomĂ©triques (nm = un milliardiĂšme de mĂštre), venu stopper net les dĂ©rives inorganiques et abiotiques des nanotechnologies !

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

Une seule espĂšce concernĂ©e, Homo sapiens, mais des milliards d’exemplaires soudainement mis en lien, reliĂ©s et entremĂȘlĂ©s par un dĂ©fi commun sans distinction de genre, de race, de croyance, de richesse. Face aux murs des confinements, nous voici tous ensemble Ă  la croisĂ©e des chemins, Ă  nous demander ce que pourrait bien ĂȘtre « le jour d’aprĂšs ».

AprĂšs quoi ?

Car le vrai dĂ©fi n’est pas de vaincre un virus !

Il n’existe en rĂ©alitĂ© que deux maniĂšres d’envisager l’avenir : reproduire les mĂȘmes erreurs, ou changer radicalement nos façons d’ĂȘtre au monde.

Soit la reprise de notre trajectoire morbide, l’aggravation des inĂ©galitĂ©s, la poursuite obsessionnelle d’une « croissance » indĂ©finie dans un monde fini (et effondrĂ©), le consentement Ă  l’émergence de rĂ©gimes politiques (de plus en plus) corrompus, autoritaires et rĂ©pressifs, dans l’ombre d’un gouvernement mondial invisible et tout-puissant (ValĂ©rie Bugault).

Soit un changement radical de paradigme, d’autres choix amplement exposĂ©s par les divers « alternatifs », lanceurs d’alerte de toutes disciplines, permaculteurs, Ă©cologistes, philosophes, collapsonautes
 dont les voix rĂ©sonnent et raisonnent fort et juste sur les rĂ©seaux sociaux, ou plus discrĂštement dans les pages des revues et livres connectĂ©s de longue date Ă  l’urgence (r)Ă©volutionnaire.

C’est ici que le choc se transforme en une extraordinaire opportunitĂ© de mutation sociĂ©tale, si nous consentons Ă  changer de regard, affiner nos perceptions, rĂ©viser nos interprĂ©tations, tout particuliĂšrement dans nos relations aux autres vivants avec lesquels nous partageons ce monde, et plus prĂ©cisĂ©ment encore nos relations conflictuelles au monde microbien.

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D’EFFONDREmENt EN RĂ©SIlIENCE, VERS UN NOUVEAU PARADIgmE ?

Changer de regard sur les virus, sur ce virus. Étonnamment, notre plus grande chance, notre plus grand dĂ©fi est lĂ .

Si nous parvenons à décoloniser notre imaginaire de toutes les fausses vérités qui fondent le mythe moderne du progrÚs, et dans le contexte qui est actuellement le nÎtre : en finir définitivement avec les dogmes erronés de Louis Pasteur.

❱ L’ùre post-vĂ©ritĂ©, ou la stratĂ©gie du mensonge

Nous recevons chaque jour Ă©normĂ©ment d’informations, et il est difficile de se faire une opinion.

Nous ignorons oĂč se trouve LA vĂ©ritĂ©, s’il existe mĂȘme UNE vĂ©ritĂ©.

Le vrai et le faux sont tellement intriquĂ©s que cela gĂ©nĂšre une dissonance cognitive, qui est l’impossibilitĂ© d’accueillir et d’intĂ©grer ce qui simplement survient. Une forme de sidĂ©ration, proche de l’inhibition de l’action dĂ©crite par Henri Laborit.

Nous sommes happĂ©s par le virtuel, saturĂ©s d’informations rĂ©pĂ©titives, qui nous coupent du rĂ©el, nous maintiennent dans l’ignorance, nous Ă©loignent de nos ressentis, nous privent de notre souverainetĂ©, nous rĂ©duisent Ă  l’impuissance.

Nous vivons une Ăšre qui cherche son identitĂ©, son sens. Certains parlent de « CatastrophozoĂŻque » ! L’époque oĂč nous vivons, l’holocĂšne, a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e « anthropocĂšne » en 2002 par le chimiste Paul Crutzen, mais ce terme peut ĂȘtre subdivisĂ© en « thermocĂšne » (le temps du rĂ©chauffement), « thanatocĂšne » (le temps de l’écocide), « phagocĂšne » (le temps de l’épuisement des ressources),

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« agnotocĂšne» (la production culturelle de la stupiditĂ© et de l’ignorance !), et enfin « capitalocĂšne », terme qu’il est inutile d’expliciter (Bonneuil et Fressoz).

Une Ăšre dite aussi « post-vĂ©ritĂ© », l’ùre du mensonge et de la manipulation, l’ùre des censures et des falsifications, l’ùre des « bullshits » et des « fake news ».

Le mensonge et la dissimulation sont aujourd’hui Ă©rigĂ©s en valeurs suprĂȘmes par les oligarques de la finance internationale, les GAFA, les maĂźtres du monde et leurs Fondations vĂ©reuses qui peu Ă  peu sortent de l’ombre, rĂ©vĂšlent leur vĂ©ritable visage et leurs vĂ©ritables intentions.

Dans tous les domaines, y compris dans les disciplines les plus « objectives », la vĂ©ritĂ© Ă©chappe, l’incertitude rĂšgne, qu’il s’agisse de manipulations ou de falsifications volontaires, ou plus simplement de cette dĂ©couverte bouleversante que le rĂ©el est infiniment plus complexe que nous ne le croyions (Edgar Morin), les liens entre les vivants beaucoup plus riches et mystĂ©rieux que ce que la science la plus honnĂȘte est capable d’apprĂ©hender.

Tout et son contraire. Il existe une trĂšs grande ambiguĂŻtĂ©, beaucoup de paradoxes au cƓur mĂȘme de cet Ă©pisode d’émergence virale. Le blocage de l’économie mondiale et le confinement des masses ont pour consĂ©quences d’aggraver la paupĂ©risation de milliards de personnes, et dans le mĂȘme temps d’interrompre les multiples effets dĂ©lĂ©tĂšres de la mondialisation comme les pollutions et l’émission de gaz Ă  effet de serre. Quelques humains meurent, mais d’innombrables animaux revivent, respirent, reconquiĂšrent un espace dĂ©robĂ©, sortent de leurs confinements.

Des ambiguïtés et des paradoxes, des rumeurs et des croyances, des points de vue et des opinions, des partis pris et des préjugés,

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des idéologies et des dogmes, une infinité de perspectives, de Weltanschauung (« visions du monde » selon C.G. Jung).

Étonnamment, il y a UNE VÉRITÉ, une seule, que semblent partager aujourd’hui des milliards d’ĂȘtres humains, presque tous ! quelles que soient la couleur de leur peau, leur race ou leur religion, citadins et ruraux, jeunes et vieux, riches et pauvres, conservateurs ou (r)Ă©volutionnaires, de tous bords : le coronavirus est LA CAUSE de cette Ă©pidĂ©mie trĂšs contagieuse et trĂšs mortelle !

Pas vraiment d’accord sur comment remĂ©dier, mais tous d’accord sur le prĂ©tendu coupable !

Nous voici enfin UNIS ! L’humanitĂ© semble enfin avoir trouvĂ© un consensus !

Malheureusement ce n’est pas le cas. Le coronavirus n’est pas LA cause premiĂšre de cette Ă©pidĂ©mie, et ce n’est pas lui qui tue.

Ce qui tue ce sont les dérives de la mondialisation.

Et ce virus a stoppĂ© net l’hubris, la dĂ©mesure totalitaire de la mondialisation.

Ce qui nous permet de réfléchir.

Quelle que soit l’origine et les fonctions de ce coronavirus, c’est une aubaine pour ceux qui dĂ©couvrent ces silences, ces lenteurs, ces profondeurs Ă©voquĂ©s prĂ©cĂ©demment.

Ceux qui pressentent qu’ils ne pourront plus jamais vivre comme avant.

Que tout peut ĂȘtre rĂ©inventĂ©.

Quant aux gouvernants, ils profitent du chaos et de la peur pour enfermer tout le monde, déployer la 5G sans concertation, mettre en place toutes formes possibles de contrÎle social, un traçage systématique de tous nos faits et gestes, une vaccination supplémentaire.

Alors que souhaitons-nous ?

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Si nous souhaitons un autre aprĂšs que le cauchemar d’une dictature, il nous faudra remplacer la peur qui nous aliĂšne par l’autonomie, la luciditĂ©, le courage et l’engagement collectif dans une transition globale.

Il nous faudra retrouver l’effervescence, Ă©crire de nouveaux rĂ©cits, entrer de plain pied dans de nouveaux imaginaires.

Il nous faudra accueillir humblement l’inconnu, l’utopie, toutes les rĂ©vĂ©lations qui accompagnent les apocalypses.

Il nous faudra changer notre regard sur les flux du vivant qui nous traversent et nous transforment.

Peu importe ce que nous ignorons encore ! Quand les mensonges officiels nous aliĂšnent, l’acceptation de l’inconnu, du mystĂšre, peut crĂ©er beaucoup d’opportunitĂ©s.

❱ Vingt ans plus tĂŽt, vingt ans plus tard Ce qui est dit

Eric Arthur Blair, alias George Orwell, a publiĂ© son roman 1984 en 1949, peu avant son dĂ©cĂšs en 1950. Alors que dĂ©butent les Trente Glorieuses, l’apologie du progrĂšs indĂ©fini, ce visionnaire nous lĂšgue une mise en garde sous forme de dystopie et en la « personne » de Big Brother, l’archĂ©type du tyran invisible aux mille regards pointĂ©s sur chacun de nos gestes, prĂȘt Ă  la rĂ©pression de toute tendance sĂ©ditieuse, Ă  toute vellĂ©itĂ© de libertĂ©. « Big Brother is watching you ».

NĂ© en 1952, j’obtiens mon diplĂŽme de Docteur VĂ©tĂ©rinaire en 1977.

Je ne sais plus en quelle annĂ©e j’ai lu 1984.

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En 1984 j’ai 32 ans et je me rapproche de la terre, celle des jardins et celle des confins, je voyage, franchis des frontiĂšres, dĂ©couvre d’autres paysages, d’autres cultures, d’autres langues. J’étudie, je rencontre, je partage. Je dĂ©couvre et expĂ©rimente les mĂ©decines alternatives, d’autres Ă©clairages sur le vivant, d’autres façons de concevoir ce que sont la santĂ©, la maladie et la guĂ©rison. Je dĂ©couvre que toute maladie est un processus par lequel le vivant cherche Ă  retrouver un Ă©quilibre. Et que les microbes participent Ă  ce processus, qu’ils sont des alliĂ©s aux puissances insoupçonnĂ©es. Je dĂ©couvre aussi qu’il vaut mieux prĂ©venir que guĂ©rir, car souvent guĂ©rir fait souffrir et parfois mourir. Le vivant ne s’embarrasse pas de ceux qui vont Ă  l’encontre de ses flux, ceux qui mĂ©prisent ses formes multiples, qui polluent leur corps comme ils polluent la terre. Je dĂ©couvre que tout ce qui est contre la vie (donc antibiotique) nous Ă©gare, nous Ă©puise, nous mutile, nous dĂ©truit. Je dĂ©couvre que les vaccins sont une illusion dangereuse, si nous croyons qu’ils sont en capacitĂ© de nous « dĂ©livrer du mal », comme le prĂ©tendait le faire auparavant le baptĂȘme.

En 1998 j’ai 46 ans et je publie la premiĂšre version du livre « Pour en finir avec Pasteur » aux Éditions Marco Pietteur en Belgique. C’est Ă©galement Ă  46 ans, 130 ans plus tĂŽt, en 1868, que Pasteur est victime d’une attaque d’hĂ©miplĂ©gie qui paralyse son cĂŽtĂ© gauche.

Le point final de cet ouvrage a constituĂ© pour moi la fin d’un cycle, le terme d’un processus crĂ©atif, l’aboutissement d’un long travail de recherche et de rĂ©flexion autour d’un mythe moderne centrĂ© sur le personnage ambigu de Louis Pasteur. Une page est tournĂ©e. C’est ainsi que je le perçois Ă  l’époque.

En 1998, j’affirme donc que Pasteur s’est trompĂ©. Je n’étais pas le premier : du vivant de Pasteur, depuis les travaux d’Antoine BĂ©champ et jusqu’aujourd’hui, il y a eu des savants et des mĂ©decins incrĂ©dules, des tĂ©moins vigilants et lucides, des

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lanceurs d’alerte, pour dire en clair ce qui a Ă©tĂ© tu, censurĂ©, dissimulĂ©, manipulĂ©, et au profit de qui. Je n’étais ni le premier ni le seul, je ne serai pas le dernier, mais c’était alors mon tour de dĂ©noncer l’imposture du pasteurisme et de la vaccinologie, de redonner du sens Ă  la maladie, et de rĂ©habiliter ces Ă©ternels boucs Ă©missaires que les microbes.

En 1998, l’écriture de ce livre fut un rĂ©el dĂ©fi, celui consistant Ă  remettre en question un hĂ©ros national français, l’un des savants parmi les plus cĂ©lĂšbres et les plus adulĂ©s dans le monde. AdulĂ© tout particuliĂšrement pour ses bricolages empiriques avec les « microbes », sans rien rĂ©vĂ©ler toutefois de ses plagiats et de ses falsifications, de ses expĂ©rimentations dignes des pĂ©riodes les plus sombres de notre Histoire, de ses erreurs grossiĂšres d’interprĂ©tation, de son rĂŽle dans la mise en place de dogmes erronĂ©s concernant l’écologie microbienne. Dogmes qui ont permis l’apparition et le dĂ©veloppement de cette catastrophe biologique qu’est la vaccination Ă  outrance, systĂ©matique, obligatoire, et infligĂ©e Ă  des enfants dans l’incapacitĂ© de gĂ©rer une telle violation du milieu intĂ©rieur.

En toute justice, Pasteur aurait dĂ» ĂȘtre neutralisĂ©, condamnĂ© pour ses « emprunts » Ă  d’autres chercheurs, mais surtout mis en accusation pour homicide involontaire. Mais il y a prescription, et je citerai ici la derniĂšre phrase du livre : « quant Ă  Mr Pasteur, qu’il repose en paix » ... Ă  perpĂ©tuitĂ©.

En 1998, ce qui est dit est dit. Je persiste et je signe.

Ce qu’il reste Ă  dire Vingt ans plus tard la fiction orwellienne devient rĂ©alitĂ©. Une monstrueuse rĂ©alitĂ©. Mondialisation et ultralibĂ©ralisme sont soutenus par la dictature des banques, l’espionnage numĂ©rique, les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle 


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Vingt ans plus tard « Big Brother is watching you ».

Les collapsologues nous mettent en garde sur les risques d’un effondrement systĂ©mique de la civilisation thermo-industrielle.

En 2020 nous assistons en temps rĂ©el Ă  une apocalypse, au dĂ©litement de Big Brother, Ă  la faillite d’un modĂšle de sociĂ©tĂ© insoutenable dont Pasteur fut l’un des promoteurs et l’une des icĂŽnes.

C’est en cela que la crise du Covid 19 est Ă  la fois si surprenante et si dĂ©terminante.Émergence inattendue d’une situation pourtant pressentie, annoncĂ©e par les thĂ©ories de l’effondrement, incluant l’inquiĂ©tude grandissante liĂ©e aux dĂ©rĂšglements climatiques, les dĂ©sastres de l’extractivisme forcenĂ©, l’aggravation continue des inĂ©galitĂ©s, cette crise Ă©claire brutalement la fin d’une trĂšs longue maladie de civilisation, d’un trĂšs long pourrissement, et rend possible un changement radical de perspective.

Ce moment de l’histoire humaine peut ĂȘtre le plus grand renversement de valeurs depuis le dĂ©but du NĂ©olithique, un changement d’ùre (de l’anthropocĂšne vers le symbiocĂšne), un bouleversement irrĂ©sistible de notre perception individuelle et collective du « rĂ©el », l’accĂšs Ă  plus de conscience, un changement de paradigme.

J’ai Ă©voquĂ© un vĂ©cu de fractures existentielles, de fissures multiples dans l’édifice de la connaissance, de dĂ©faillances dans le systĂšme.

La plus importante de ces fractures, bĂ©ante aujourd’hui, est Ă  n’en pas douter d’ordre ontologique : nous subissons les consĂ©quences dĂ©lĂ©tĂšres d’une interprĂ©tation rĂ©ductionniste, Ă©triquĂ©e, partisane, de la rĂ©alitĂ© plurielle et hypercomplexe qui nous entoure, nous constitue et nous transforme Ă  chaque instant. Nous ignorons la ou les nature(s) de ce qui est, de ce que sont et peuvent ĂȘtre les dynamiques profondes du vivant,

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et tout particuliĂšrement notre ignorance est absolue concernant l’écologie microbienne.

Pour justifier une telle affirmation, il sera important d’exposer de nouveau avec clartĂ©, et de diffuser le plus largement possible, la nature des virus, leur identitĂ© biologique, leur origine, les conditions de leur Ă©mergence et de leur activation, leurs fonctions multiples et dĂ©terminantes sur le plan de l’homĂ©ostasie globale de la planĂšte.

Ce que je perçois, ce qui m’interpelle et me donne Ă  rĂ©flĂ©chir, c’est l’anciennetĂ© et la constance au fil des Ăąges de l’humanitĂ© du systĂšme commandement/obĂ©issance (le pouvoir), du contrĂŽle et de la manipulation par la coercition, la menace et la peur, cette « violence des bons sentiments, donnant une protection en Ă©change de la soumission », qui sont Ă  l’évidence le cƓur du problĂšme.

Car au final, de quoi exactement avons-nous si peur ?

Et qui est ce « nous » qui a peur?

La peur naĂźt de l’ignorance, d’un sentiment d’insĂ©curitĂ© et de vulnĂ©rabilitĂ©, d’une menace rĂ©elle ou imaginaire, Ă©ventuellement crĂ©Ă©e de toutes piĂšces par ceux qui prĂ©tendent dĂ©tenir le pouvoir.

Quant Ă  ce nous, il s’agit essentiellement aujourd’hui des occidentaux aisĂ©s, qui ont un rapport compliquĂ©, trĂšs conflictuel, avec le manque, la maladie, la vieillesse et la mort. Donc un rapport particulier avec la sĂ©curitĂ©, ce qui sĂ©curise et « dĂ©livre du mal ». Nous souffrons d’insĂ©curitĂ© chronique depuis des milliers de siĂšcles.

PrĂ©cision : quand j’évoque un rapport conflictuel avec la maladie et la mort, je veux parler principalement de nos maladies et de notre mort, et de celles de nos proches. Les proches ce sont bien

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sĂ»r des ĂȘtres chers, mais aussi des Ă©trangers dont la proximitĂ© spatiale pourrait ĂȘtre source de contamination. Ce rapport conflictuel Ă  la mort proche nous rend vulnĂ©rables Ă  la manipulation mĂ©diatique, Ă  la publicitĂ©, Ă  la propagande, et consentants Ă  l’obĂ©issance aveugle aux diktats sociĂ©taux, Ă  l’autodomestication, Ă  la soumission servile qui est l’apprentissage progressif et insidieux de la tyrannie. Les nantis ont peur du nĂ©ant qui anĂ©antit.

Bien sĂ»r nous pouvons et nous aimons nous Ă©mouvoir d’un cataclysme lointain, d’un gĂ©nocide Ă  l’autre bout du monde, de l’élevage industriel ou de l’extinction d’une espĂšce sauvage, mais ce n’est pas tout Ă  fait pareil.

DĂšs lors, « tout ce qui conjure le rapport Ă  la mort est vĂ©cu comme dĂ©sirable » (Damasio), et si l’État providence apparaĂźt comme le garant de notre sĂ©curitĂ© existentielle, alors « les masses peuvent dĂ©sirer le fascisme ».

Nous pouvons concevoir que toute vie, microbienne, vĂ©gĂ©tale ou animale, apparaĂźt, accĂšde Ă  une maturitĂ©, puis connaĂźt un dĂ©clin pour enfin disparaĂźtre. Ce cycle est aussi celui des civilisations, toutes appelĂ©es Ă  l’effondrement.

Nous dĂ©plorons parfois, mais nous tolĂ©rons sans trop de difficultĂ© la maladie et la mort des autres, des invisibles, des diffĂ©rents et des lointains, qu’ils soient humains ou autres qu’humains.

Nous admettons que des millions d’espĂšces soient apparues et aient disparu au cours des temps gĂ©ologiques, et nous tolĂ©rons que des milliers disparaissent actuellement et trĂšs rapidement, chaque jour qui passe, du seul fait des exactions du capitalisme (sixiĂšme extinction de masse).

« Admettre » ou « tolĂ©rer » n’est pas vouloir, ni forcĂ©ment apprĂ©cier ou consentir, c’est plutĂŽt une forme d’indiffĂ©rence ou

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de dĂ©ni lĂ©ger, c’est pouvoir « vivre avec », ce qui ne serait pas le cas s’il s’agissait de nous et de nos proches.

Nous admettons donc la sixiĂšme extinction de masse d’origine anthropique, mais il nous est difficile voire impossible de concevoir et d’accueillir sereinement la disparition d’un proche en fin de vie, mĂȘme si cette personne chĂ©rie est trĂšs ĂągĂ©e, invalide et fortement mĂ©dicalisĂ©e. De fait, il nous est plus facile d’accueillir la disparition de beaucoup de lointains anonymes, que celle d’un seul proche. Certains diraient que c’est 
 humain ! (mais l’inhumanitĂ© n’est-elle pas l’apanage de l’humain).

Ainsi nous admettons aussi que des millions de ces lointains anonymes extraient et transforment avec un coĂ»t humain et environnemental colossal ce qui deviendra nos smartphones, nos ordinateurs, nos Ă©oliennes, nos voitures Ă©lectriques
 et nous admettons qu’ils soient rĂ©duits en esclavage et qu’ils en meurent, mais loin de chez nous.

Nous admettons que le confinement mondialisĂ© soit un dĂ©sastre de plus pour des milliards de pauvres dont beaucoup n’y survivront pas, mais il nous est impossible d’admettre que des personnes en fin de vie, ĂągĂ©es et malades, puissent mourir avec (et non de) ce virus banal.

Nous consentons silencieusement aux dĂ©gĂąts engendrĂ©s par la mondialisation, par l’extractivisme forcenĂ© dans les pays Ă©mergents (lointains, anonymes), par le productivisme et le consumĂ©risme, nous consentons au pouvoir et Ă  l’aviditĂ© des dictatures, des multinationales et des banques.

La peur de notre propre fin nous rend aveugle au dĂ©sastre induit par les financiers qui dĂ©vastent le monde, artificialisent l’espace partagĂ© avec d’autres vivants, exterminent les forĂȘts et les peuples premiers, rĂ©duisent Ă  la misĂšre des milliards d’humains dĂ©munis, anĂ©antis par les conflits d’intĂ©rĂȘts, inondĂ©s de graines

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transgéniques et de vaccins délivrés par de faux bienfaiteurs créateurs de Fondations mafieuses.

Qui est ce nous ? Un collectif, des myriades de collectifs interconnectĂ©s. Nous est ce que nous sommes et faisons ensemble, impliquĂ©s que nous sommes dans des interdĂ©pendances avec tous les vivants qui s’entretissent dans ce monde partagĂ©.

Le dĂ©ni individuel et collectif de la vieillesse, de la maladie et de la mort, crĂ©e la possibilitĂ© d’un pouvoir autoritaire mondialisĂ©, transhumaniste, hypertechnicisĂ© (NBIC, acronyme anglo-saxons pour nanotechnologies, biotechnologies, informatique et intelligence artificielle), qui entretient l’illusion de jeunesse Ă©ternelle et d’a-mortalitĂ© pour... les plus riches, dont nous espĂ©rons faire partie.

Dans cette vision dystopique du transhumanisme, ĂȘtre malade ne peut avoir aucun sens existentiel ou Ă©volutif.

Être malade ne semble pas dĂ©couler de nos choix ou non-choix de vie, de la famine ou de l’obĂ©sitĂ©, de la guerre Ă©conomique, des heures passĂ©es devant des Ă©crans, du stress liĂ© Ă  l’accĂ©lĂ©ration des cadences sociales, de l’endettement, du dĂ©rĂšglement climatique, des pollutions urbaines, industrielles et agricoles, de la malbouffe, des « bullshit jobs » (Graeber).

Être malade ne semble pas dĂ©couler des perturbations et de l’épuisement de nos systĂšmes de rĂ©gulation, de notre systĂšme nerveux (burn out), de notre immunitĂ© (allergies, auto-immunitĂ©, cancers), de nos glandes endocrines (diabĂšte, stĂ©rilitĂ©), de nos flores symbiotes (dysbiose profonde, « intestin irritable »).

Ce que j’ignore ConfrontĂ© comme tous aux fake news, j’ignore si le Covid 19 est un virus « naturel », Ă©mergĂ© du monde animal via une chauve-

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souris ou un pangolin, ou bien s’il s’agit d’un virus crĂ©Ă© dans un laboratoire.Dans la seconde hypothĂšse, j’ignore si ce laboratoire est en Chine, et si les chercheurs Ă©taient Chinois, ou s’il s’agissait d’un laboratoire de l’Institut Pasteur dĂ©localisĂ© en Chine (et j’ignore si le numĂ©ro du brevet est bien EP1694829B1, mais comment se faire une idĂ©e plus prĂ©cise puisque la vidĂ©o a Ă©tĂ© censurĂ©e ?).Dans l’hypothĂšse oĂč ce virus aurait Ă©tĂ© conçu dans un laboratoire, j’ignore si sa diffusion fut un accident ou un acte volontaire, s’il s’agissait de recherche fondamentale ou s’il Ă©tait destinĂ© Ă  fabriquer un nouveau vaccin (contre le VIH, le virus du sida), ou Ă  autre chose


J’ignore si le rĂ©chauffement climatique, la fonte du pergĂ©lisol subarctique (Alaska et SibĂ©rie), les mĂ©ga-feux (Australie, SibĂ©rie), la dĂ©forestation et les monocultures intensives (Amazonie), favorisent la libĂ©ration puis la diffusion de micro-organismes jusqu’alors inconnus, et inactifs.

J’ignore si le comptage morbide du nombre de morts, quotidiennement assĂ©nĂ© par les mĂ©dias, correspond Ă  des dĂ©cĂšs dus au coronavirus, et seulement au coronavirus, ou Ă  tout autre chose.

Depuis le dĂ©but de cette pseudo pandĂ©mie, toutes les personnes qui meurent Ă  l’hĂŽpital semblent mourir du coronavirus ! Depuis le dĂ©but de cette affaire, plus personne ne parait mourir de vieillesse, d’accident cardiovasculaire, d’AVC, de cancer ou
 de grippe ! J’ignore aussi si les formes neurologiques observĂ©es sont dues Ă  un virus ou aux traitements inadaptĂ©s administrĂ©s Ă  des personnes ĂągĂ©es, stressĂ©es, prĂ©alablement trĂšs fortement mĂ©dicalisĂ©es, et dans l’incapacitĂ© physiologique de survivre Ă  la plus banale des grippes saisonniĂšres. J’ignore aussi pourquoi des centaines de milliards de dollars ou d’euros ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s en urgence (comment des pays surendettĂ©s peuvent-ils mobiliser, ou crĂ©er de toutes piĂšces, de

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telles sommes ?) pour sauver quelques milliers de personnes en fin de vie, alors que l’urgence climatique, laquelle concerne l’avenir de milliards de jeunes en bonne santĂ©, est reportĂ©e Ă  2050 voire 2100, ou jamais ?

J’ignore aussi pourquoi ces centaines de milliards de dollars ou d’euros ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s pour sauver quelques milliers de personnes en fin de vie, alors que la mortalitĂ© imputĂ©e au seul coronavirus est trĂšs infĂ©rieure au nombre quotidien d’enfants (environ 10 000 par jour), d’adolescents et de jeunes adultes qui meurent simplement de faim, en nette augmentation depuis le confinement.

J’ignore si le futur vaccin contre le coronavirus, actuellement en prĂ©paration dans les clusters hightech des mĂ©galopoles, sera imposĂ© comme une obligation lĂ©gale (mais non lĂ©gitime), et j’ignore s’il contiendra une puce RFID (nanotechnologies) destinĂ©e au traçage et au contrĂŽle de la population mondiale. (ce que je sais, c’est que cette identification a Ă©tĂ© rendue obligatoire chez les animaux domestiques, et bien acceptĂ©e par l’immense majoritĂ© des « propriĂ©taires » car c’est pour leur sĂ©curitĂ©).

J’ignore pourquoi certaines vidĂ©os, proposant un regard diffĂ©rent, non conventionnel, et surtout confrontant pour les pouvoirs en place, pourquoi donc certaines vidĂ©os disparaissent de You Tube, autrement dit sont purement et simplement censurĂ©es


J’ignore quand et comment finira cette pĂ©riode, comme j’ignorais de quelle maniĂšre elle dĂ©buterait.

J’ignore donc beaucoup de choses !

Mais j’ai tout de mĂȘme quelques sĂ©rieuses prĂ©somptions !

Et le Covid 19 dans tout ça ?

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❱ Vingt ans plus tard, l’humanitĂ© Ă  la croisĂ©e des chemins

À mon sens, pour retrouver notre intĂ©gritĂ© et le fil de nos vies, le sens de notre prĂ©sence et de notre Ă©volution en tant qu’espĂšce parmi des millions d’autres, il faut remonter loin en amont du prĂ©sent, plonger profond dans l’invisible, dĂ©confiner le savoir figĂ© dans les disciplines, et percevoir que la grande fracture, la mĂšre de toutes les errances, de toutes les divisions et incomprĂ©hensions, est comme suggĂ©rĂ© prĂ©cĂ©demment une fracture ontologique. Quelque chose comme une erreur d’aiguillage, corrĂ©lĂ©e Ă  l’emballement incoercible de notre cupiditĂ©, de notre aviditĂ©, Ă  notre soif d’accumulation (Bohler).

Origines L’évolution est une succession ininterrompue de choix aveugles ou lucides, de tĂątonnements, d’essais et d’erreurs, d’adaptations, de transformations, de discernements, de deuils et de renoncements.

Depuis l’origine, depuis l’apparition du vivant, il y a « environ » 3,5 milliards d’annĂ©es, des milliards de possibles se sont dĂ©ployĂ©s, ont tentĂ© l’aventure d’ĂȘtre vivant, (foisonnement des ontogenĂšses dans l’épais buisson des phylums), se sont entremĂȘlĂ©s, transformĂ©s, ont disparu pour rĂ©-apparaĂźtre sous d’autres formes.

Comme toutes les espĂšces, les espĂšces humaines (Homo sapiens est la seule qui ait survĂ©cu) ont Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  des choix biologiques puis culturels, Ă  proprement parler ontologiques. Des maniĂšres d’ĂȘtre au monde, et d’ĂȘtre en relation avec les autres vivants. Ces maniĂšres d’ĂȘtre et devenir sont autant d’opportunitĂ©s, des croisĂ©es de chemin.

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Faut-il se sur-adapter, comme un oiseau ou un cheval, ou rester « juvĂ©nile » et polyvalent (nĂ©otĂ©nie). Faut-il quitter la forĂȘt pour la savane, passer de la quadrupĂ©die Ă  la bipĂ©die, changer de rĂ©gime alimentaire ? Homo est le seul primate devenu prĂ©dateur et chasseur en groupe. Pour cela ou grĂące Ă  cela, dĂ©velopper la socialitĂ©, l’empathie, l’expressivitĂ© du visage, le langage articulĂ©, l’arme et l’outil. Plus tard se sĂ©dentariser, domestiquer, dominer et asservir, crĂ©er l’écriture, l’impĂŽt et la monnaie, lĂ©gifĂ©rer, guerroyer, conquĂ©rir
 Que de possibles Ă  la croisĂ©e des chemins de l’évolution ! Et chacun de ces possibles est prĂ©cĂ©dĂ©, accompagnĂ©, soutenu, amplifiĂ©, perturbĂ©, dĂ©viĂ©, rĂ©duit Ă  nĂ©ant, signĂ© par des mutations et activations de populations microbiennes qui depuis l’origine rĂ©gulent les interactions du vivant et du systĂšme terre.

Homo, le singe terrifiĂ© Le genre Homo Ă©merge il y a « environ » 2,5 millions d’annĂ©es. Survivre durant ces trĂšs nombreux millĂ©naires prĂ©cĂ©dant le NĂ©olithique (-12 000) a Ă©tĂ© une aventure terrifiante. Homo est un mammifĂšre peu spĂ©cialisĂ©, un primate fragile et vulnĂ©rable, sans fourrure et sans odorat, sans cornes ni dĂ©fenses, sans griffes ni crocs.

Un singe nu, une proie plutĂŽt lente et malhabile dans un monde peuplĂ© de grands prĂ©dateurs puissants et armĂ©s, omniprĂ©sents, rusĂ©s et invisibles. Des centaines de milliers d’annĂ©es d’insĂ©curitĂ©, de vigilance, de peur, de carnage, jusqu’à l’invention de l’outil, et de l’arme qui prolonge le bras. Homo n’est pas totalement sans dĂ©fenses, il a deux mains libres, des pouces opposables, et un cerveau trĂšs performant !

Le défi sera dÚs lors de parvenir à dépasser cette immense terreur existentielle intégrée à chacune de ses cellules, par le regroupement en clans et tribus, le développement des

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facultĂ©s cognitives (chasse en meute, pistage, piĂ©geage), la ruse, la nĂ©gociation (chamanisme), le contrĂŽle (domestication), la distanciation ou l’extermination de tout ce qui menace et fait peur. Qu’il s’agisse de distancier et d’anĂ©antir les grands prĂ©dateurs de la mĂ©gafaune, ou beaucoup plus tard les « miasmes » invisibles capables d’exterminer aveuglĂ©ment des populations entiĂšres, sans discernement entre esclaves et paysans, artisans et guerriers, prĂȘtres et rois. Pour survivre, Homo sapiens devient donc Ă  son tour prĂ©dateur, un prĂ©dateur surdouĂ©, le plus fĂ©roce que la terre ait jamais portĂ©.

Homo, le singe terrifiant L’un des moments fort de notre histoire Ă©volutive se situe Ă  la fin de la derniĂšre glaciation, Ă  l’orĂ©e de cette Ă©poque que nous nommons NĂ©olithique, il y a environ 12 000 ans. Avec le NĂ©olithique l’évolution naturelle devient culturelle, un choix entre nomadisme et sĂ©dentaritĂ©, chasse ou domestication, cueillette ou culture des plantes, coopĂ©ration ou asservissement d’autres hommes. Le chemin le plus empruntĂ© fut celui des domestications. Qu’il s’agisse de plantes, de bĂȘtes ou d’autres humains, domestiquer c’est affaiblir, rendre docile, dĂ©pendant (hĂ©tĂ©ronomie), pour mieux contrĂŽler, manipuler, exploiter.

« La sĂ©dentaritĂ© a fait d’Homo sapiens un vĂ©ritable animal de troupeau » (Scott).

Les espĂšces soumises, autrefois dispersĂ©es et trĂšs mobiles, vont ĂȘtre confrontĂ©es Ă  un stress adaptatif intense, dans des conditions existentielles souvent difficiles. Domestiquer et exploiter du bĂ©tail, c’est capturer, entasser, clĂŽturer, confiner, nourrir et reproduire hommes et bĂȘtes rendus dĂ©pendants pour leur « sĂ©curitĂ© », dans des conditions trĂšs favorables aux Ă©changes microbiens entre individus et entre espĂšces, aux mutations et Ă©changes de gĂšnes, Ă  ces rĂ©gulations Ă©cobiologiques que l’on

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nommera plus tard Ă©pidĂ©mies, zoonoses, pandĂ©mies, selon les modalitĂ©s et l’intensitĂ© du processus.

Les premiĂšres grandes Ă©pidĂ©mies apparaissent avec la sĂ©dentarisation, l’exercice du pouvoir, les domestications, la promiscuitĂ©, les inĂ©galitĂ©s, le manque de nutriments ou d’eau, tous facteurs qui gĂ©nĂšrent l’hĂ©tĂ©ronomie et l’immunodĂ©pression.

« En fixant l’on peut dominer » (
) « l’idĂ©al du pouvoir est l’immobilitĂ© absolue » (Maffesoli).

Avec la sĂ©dentaritĂ©, les cultures cĂ©rĂ©aliĂšres, l’élevage et l’esclavage, les premiĂšres citĂ©s-États vont pouvoir apparaĂźtre, il y a environ 7 000 ans, s’épanouir et se fortifier jusqu’àdevenir des États, puis des Empires


DĂšs lors, les conditions propices aux Ă©pidĂ©mies ne font qu’empirer.

Le processus protohistorique qui voit se succĂ©der sĂ©dentarisations, domestications, puiscrĂ©ation des premiers États autour d’un centre, donc des concentrations importantes de populations peu mobiles, beaucoup de promiscuitĂ© entre humains et animaux, voit se dĂ©velopper aussi les Ă©changes commerciaux et les conflits, un flux intense de biens ostentatoires (destinĂ©s aux Ă©lites), rendu possible par un intense trafic fluvial, maritime et terrestre sur des territoires de plus en plus Ă©tendus.Il faut beaucoup de main-d’Ɠuvre pour travailler la terre, fournir des excĂ©dents de cĂ©rĂ©ales aux Ă©lites afin de nourrir leurs fonctionnaires et leurs soldats, mais Ă©galement pour la construction de monuments somptuaires et pour la conscription.La circulation des biens (Ă©pices, Ă©toffes, fourrures, esclaves, animaux et plantes...) et les guerres incessantes sont aussi causes majeures d’activations et de rĂ©gulations microbiennes sous forme d’épidĂ©mies. Les microbes surgissent des entassements misĂ©rables, des bidonvilles et des charniers, circulent, voyagent, mutent, rĂ©gulent, anĂ©antissent.

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Ainsi, certaines maladies sont traditionnellement associées à la guerre et ses charniers, comme le choléra, le typhus, la dysenterie, la pneumonie, la fiÚvre typhoïde (Scott).

Selon les Ă©poques et les lieux, au fil des conquĂȘtes et exactions peu Ă  peu mondialisĂ©es de Homo sapiens, de nouveaux microbes auront l’occasion d’émerger et diffuser, d’autres pestes, fiĂšvres hĂ©morragiques, maladies sexuellement transmissibles telles que syphilis ou VIH, grippes de toutes sortes, jusqu’aux « petits derniers », Ebola, H1N1, Sras ou Covid 19.

Depuis l’origine, le vivant cherche l’homĂ©ostasie, rĂ©Ă©quilibre, transforme et compense, et depuis l’origine ce sont les microbes qui sont les grands artisans de ces ajustements, des adaptations Ă  la base de l’évolution biologique.

Les épidémies sont un phénomÚne anthropique

Au-delĂ  de la sĂ©dentarisation et de la domestication, ce qui a permis cette Ă©volution culturelle de Homo sapiens, c’est la systĂ©matisation des inĂ©galitĂ©s, c’est Ă  dire la « domestication des masses » (Maffesoli), plus prĂ©cisĂ©ment l’anĂ©antissement ou l’asservissement d’une partie de l’humanitĂ© par l’autre.

Le progrĂšs des cultures, la grandeur des civilisations, n’ont Ă©tĂ© possible que par la conquĂȘte, le pillage, la spoliation, l’extermination et l’esclavage.

Depuis les premiĂšres citĂ©s mĂ©sopotamiennes jusqu’à l’expansion coloniale du XVe au XIXe siĂšcle, toutes les civilisations se sont construites sur la spoliation, l’éradication des peuples autochtones (amĂ©rindiens, aborigĂšnes, amazoniens) ou leur rĂ©duction en esclavage dans le but d’avoir de la main-d’Ɠuvre masculine (agriculture, conscription, construction de monuments Ă  la gloire des puissants) ou fĂ©minine (trĂšs prisĂ©e, notamment pour la reproduction et le renouvellement du bĂ©tail humain).

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La population des citĂ©s grecques que l’on dit fondatrices de nos dĂ©mocraties Ă©taient peuplĂ©es pour un tiers... d’esclaves ! Ces esclaves Ă©taient pour beaucoup des prisonniers de guerre.

Il existait aussi dans les citĂ©s antiques un asservissement pour dettes, ce qui rĂ©sonne fort avec le fonctionnement de notre monde moderne, dont toute l’économie (ultralibĂ©rale) fonctionne sur (l’asservissement par) la dette publique ou privĂ©e (surendettement), et les restrictions de libertĂ© que cela implique (assignation Ă  rĂ©sidence, acceptation d’activitĂ©s inutiles, sans intĂ©rĂȘt, voire nuisibles, les bullshit jobs amplement dĂ©crits par David Graeber).

Pour maintenir de telles structures « civilisées », inégalitaires, il faut maintenir les populations sur place, interdire, limiter ou contrÎler tout mouvement.

Les confiner. Tout ceci est trùs
 moderne, n’est-ce pas ?

Donc sans esclavage, pas d’État (Scott).

Aujourd’hui, la sociĂ©tĂ© ultralibĂ©rale triomphante, mĂȘme au sein des « dĂ©mocraties » modernes, fonctionnent sur les mĂȘmes « valeurs » : extractivisme (autrefois rapt, rapine et rançon, aujourd’hui pillage des ressources naturelles), productivisme (qui exige un prolĂ©tariat, des ressources humaines corvĂ©ables sur place ou issues de pays plus pauvres ou moins dĂ©mocratiques), consumĂ©risme (crĂ©ation d’addictions, endettement), asser-vissement et extermination, qu’il s’agisse d’espĂšces autres qu’humaines (dĂ©forestation, artificialisation et fragmentation des milieux naturels, Ă©levages intensifs), de « classes sociales », de peuples premiers et de leur cultures, de tout ce qui entrave le « progrĂšs » et l’enrichissement des Ă©lites.

Aujourd’hui, ce n’est plus un tiers d’ĂȘtres asservis qu’abritent nos mĂ©galopoles, ou qui tentent de survivre dans de lointains « ailleurs » en produisant nos biens de consommation, ou qui tentent de rĂ©sister au pillage de leur sol. C’est beaucoup beaucoup plus. Environ 10 % de l’humanitĂ© dĂ©tient environ

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90 % des ressources, extraitent et transformĂ©es par une myriade d’esclaves qui n’en profiteront jamais.

Et pourtant il y eut, il y a, d’autres opportunitĂ©s Ă©volutives.

Des croisĂ©es de chemin. D’autres maniĂšres de gĂ©rer la terreur existentielle, ce besoin compulsif de possĂ©der qui rĂ©pond sans succĂšs Ă  l’angoisse du manque (Bohler). L’une de ces opportunitĂ©s, l’une de ces possibles croisĂ©es de chemin, s’est situĂ©e au XIXe siĂšcle. Tandis que l’urbanisation, l’industrialisation et le colonialisme se gĂ©nĂ©ralisent, pĂ©rennisent l’hĂ©gĂ©monie des grands Empires et l’enrichissement (d’une faible partie) de l’humanitĂ©, plusieurs savants dĂ©couvrent simultanĂ©ment un monde invisible.

Avec la dĂ©couverte du monde microbien, qui va devenir le nouvel ennemi Ă  soumettre, une opportunitĂ© nous Ă©tait pourtant offerte d’inflĂ©chir notre trajectoire. Nous aurions pu faire le lien entre inĂ©galitĂ©s et diffusion des Ă©pidĂ©mies. Mais nous avons ignorĂ© cela. Et nous continuons Ă  ignorer qui sont nos vĂ©ritables alliĂ©s au sein du vivant.

Aujourd’hui encore nous semblons ignorer que les microbes sont les premiĂšres formes de vie apparues sur Terre il y a 3,5 milliards d’annĂ©es, et qu’ils forment encore aujourd’hui la plus grosse partie de la biomasse planĂ©taire. Nous semblons ignorer que ces invisibles sont Ă  l’origine de toute les formes de vies, d’une atmosphĂšre respirable, de la fertilitĂ© des sols. Que notre corps animal est composĂ© de dix-mille milliards de cellules dont les composants jusqu’au gĂ©nome sont d’origine microbienne. Que notre corps animal hĂ©berge dans ses cavitĂ©s creuses cent-mille milliards de micro-organismes symbiotiques qui nous permettent de digĂ©rer, de communiquer avec le monde extĂ©rieur via l’immunitĂ©, de nous adapter, de survivre. Que ces myriades invisibles crĂ©ent, soutiennent, transforment,

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pérennisent depuis toujours toutes les formes de vie existantes, des plus simples aux plus complexes.

Nous ignorions tout cela, et beaucoup semblent l’ignorer encore. Mais dùs le XIXe siùcle certains l’avaient pressenti.

Ce XIXe siĂšcle est marquĂ© par l’amplification de l’emprise anthropique grĂące aux Ă©nergies fossiles (charbon puis pĂ©trole), Ă  l’urbanisation (expansion et extension des mĂ©tropoles centralisant le pouvoir politique et Ă©conomique) et Ă  l’industrialisation des nations riches aux dĂ©pens des territoires asservis (colonialisme et naissance des multinationales), c’est Ă  dire le « progrĂšs » (croissance indĂ©finie) rendu possible par la conquĂȘte et le pillage des espaces investis par la force (naissance de la mondialisation). La science participe de ce progrĂšs. Elle se veut plus que jamais « exacte », positive, rationnelle, et en capacitĂ© de chasser toute superstition au profit des LumiĂšres. La dĂ©couverte du monde microbien va mettre deux hommes face Ă  face.

Ces deux hommes reprĂ©sentent en fait deux façons de percevoir le monde, en particulier notre relation au monde microbien.Louis Pasteur va dĂ©clarer la guerre au vivant, et de ce fait pĂ©renniser l’attitude hĂ©gĂ©monique et combative des conquĂ©rants. Une attitude hiĂ©rarchique, verticale, inĂ©galitaire, qui place l’Humain au sommet de l’évolution, et oppose radicalement Nature et Culture. Pasteur oppose la perfection fantasmĂ©e de notre monde intĂ©rieur, qu’il dĂ©clare aseptique et donc pur, aux souillures du monde extĂ©rieur grouillant de microbes pathogĂšnes, et donc impur.Sans se soucier des conditions de vie Ă©pouvantables des esclaves modernes, sans tenir compte de l’illettrisme, de la promiscuitĂ©, de la pollution urbaine, de la malnutrition, de la pauvretĂ©, il associe dĂ©finitivement microbe et maladie, faisant du premier

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

la cause unique de la seconde, et initie la frénésie vaccinale considérée comme le seul moyen de vaincre les épidémies.

Antoine BĂ©champ de son cĂŽtĂ© va pressentir que le monde microbien est depuis toujours origine et constituant des structures cellulaires. Il dĂ©crit sans le nommer un monde symbiotique qui fait du microbe un acteur essentiel de l’écologie cellulaire. Avec ses « microzymas » il pressent la vraie nature des virus. Il entrouvre les portes d’un univers foisonnant et crĂ©atif, engagĂ© dans d’incessantes mĂ©tamorphoses, dont tous les acteurs sont au service de la Vie, de l’adaptation et de l’évolution de tous les vivants interconnectĂ©s, interdĂ©pendants, co-errants.

Il pressent cette « vulnĂ©rabilitĂ© mutuelle avec les pollinisateurs, les vers de terre, la vie des ocĂ©ans » (Morizot) 
 et aussi avec les microbes, vulnĂ©rabilitĂ© qui nous fait sentir cette « autre loi de la jungle » (Servigne), l’entraide, la symbiose, l’essentialitĂ© des interdĂ©pendances.DĂšs lors, avons-nous bien choisi nos alliances ? Et discernĂ© qui sont nos vĂ©ritables adversaires ?

Ubuntu, mot bantou qui signifie « je suis ce que je suis grĂące Ă  ce que nous sommes » (in Morizot - « ManiĂšres d’ĂȘtre vivant »)

Il s’agit ici de deux visions du monde Ă  l’opposĂ© l’une de l’autre. Nous dirions aujourd’hui deux paradigmes.

Pasteur va connaĂźtre une incroyable cĂ©lĂ©britĂ©. Ses interprĂ©tations erronĂ©es, calquĂ©es sur le modĂšle de la culture dominante de son Ă©poque, vont conforter et « naturaliser » ce paradigme malsain de l’affrontement de tous contre tous, de l’inĂ©luctabilitĂ© des inĂ©galitĂ©s, de la lĂ©gitimitĂ© de l’exploitation des « faibles » par les « forts ». Pasteur va ĂȘtre encouragĂ© et soutenu dans ses errances et ses obsessions paranoĂŻaques, son acharnement Ă  stigmatiser sans

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D’EFFONDREmENt EN RĂ©SIlIENCE, VERS UN NOUVEAU PARADIgmE ?

discernement le monde microbien, Ă  le rendre responsable de tous nos maux.

Avec BĂ©champ et Pasteur, nous Ă©tions Ă  la croisĂ©e des chemins, et il semblerait aujourd’hui que nous nous soyons Ă©garĂ©s.

Mais nous voici revenus à cette croisée des chemins.

Nous avons une nouvelle opportunitĂ©, celle d’écrire un rĂ©cit inĂ©dit, de convoquer de nouveaux imaginaires, de sortir de cette gigantesque dystopie technocentrique pour crĂ©er ensemble une utopie, biocentrĂ©e sur deux mots qui « par delĂ  nature et culture » (Descola) Ă©voquent une seule et mĂȘme rĂ©alitĂ© : convivialitĂ© et symbiose.

Notre choix aujourd’hui dĂ©pend essentiellement de ce que nous allons « faire » de ce virus, le Covid 19.

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Portrait d’un maĂźtre des mĂ©tamorphosesEn introduction ce texte j’écrivais « face Ă  une catastrophe Ă©cologique mondiale (
) on voit trĂšs bien des rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă  une population affolĂ©e et apathique ».

Ces remarques rĂ©ellement prophĂ©tiques ont Ă©tĂ© Ă©crites par le philosophe Cornelius Castoriadis, dĂ©cĂ©dĂ© en 1997, un an avant l’écriture de « Pour en finir avec Pasteur ».Lui et d’autres objecteurs de croissance, dĂ©crivant « une sociĂ©tĂ© Ă  la dĂ©rive », nous invitaient, nous invitent plus que jamais Ă  une abondance frugale, Ă  plus d’égalitĂ© et de justice.

❱ DĂ©coloniser nos imaginaires Ici et maintenant, ma proposition est de percevoir autrement la nature et les fonctions des microbes, et tout particuliĂšrement des virus.

En Ă©voquant l’émergence de Homo, puis la pĂ©riode NĂ©olithique, nous avons entrevu les multiples interactions entre le systĂšme terre et les peuplades humaines, animales et microbiennes.

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Toutes les Ă©tapes Ă©volutives majeures ont Ă©tĂ© marquĂ©es par des Ă©pisodes d’activation microbienne, ce que nous nommons « Ă©pidĂ©mies ». Ce fut le cas lors des domestications, puis au cours des conquĂȘtes territoriales et des grands Ă©changes commerciaux qui les ont accompagnĂ© ou suivi.

Étymologiquement, Ă©pidĂ©mie dĂ©signe « quelque chose qui circule (une information) parmi le peuple, les gens », et si de trĂšs nombreuses personnes sont atteintes dans de trĂšs nombreux pays, on parlera de pandĂ©mie.

La prĂ©sente « pandĂ©mie » n’est donc pas un phĂ©nomĂšne inĂ©dit dans l’histoire humaine. Et ce n’est ni une « malĂ©diction » style « plaies d’Egypte », ni une fatalitĂ© biologique Ă  combattre grĂące au « progrĂšs » scientifique et technique, mais un mĂ©canisme de rĂ©gulation propre au vivant et pourvu d’un sens (signification et direction), un sens qu’il nous est demandĂ© d’apprĂ©hender afin de prĂ©venir ou accompagner sans vaccinations ni mĂ©dicaments toxiques ces Ă©pisodes existentiels Ă©prouvants que l’on nomme « maladies ».

Le mot Ă©pidĂ©mie, ainsi que celui de contagion, peut convenir aussi pour une Ă©motion comme la peur, suite Ă  la diffusion mondiale par les rĂ©seaux d’une rumeur plus ou moins fondĂ©e, voire d’un pur mensonge destinĂ© Ă  manipuler les foules. Ce type d’épidĂ©mie mĂ©diatique est extrĂȘmement contagieuse, et infiniment plus nocive qu’une Ă©pidĂ©mie virale.

Ainsi nous assisterions aujourd’hui Ă  une pandĂ©mie virale, accompagnĂ©e d’une pandĂ©mie de peur beaucoup plus prĂ©occupante par aggravation de l’immunodĂ©pression mondialisĂ©e, avec le risque de favoriser l’émergence de « rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă  une population affolĂ©e et apathiques».

Et le Covid 19 dans tout ça ?

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Covid 19 est un virus Ă  ARN de la famille des coronavirus. C’est un virus banal, vecteur d’une information destinĂ©e Ă  une seule espĂšce, la nĂŽtre. Un message du style « et si vous arrĂȘtiez vos conneries ? » (interprĂ©tation personnelle !). Car ce qui est moins banal, c’est que l’émergence de ce virus ait stoppĂ© net la catastrophe que reprĂ©sente le mythe du « progrĂšs », l’inflation extractiviste, productiviste et consumĂ©riste qui dĂ©vaste notre planĂšte, et que rien ne semblait pouvoir interrompre. Covid 19 ne savait pas que c’était impossible, donc il l’a fait. Et ce faisant, Covid 19 fait le buzz.

Contrairement aux « twitteurs » psychopathes et autres colporteurs de rumeurs, un virus n’a aucune intention de nuire ! Covid 19 est innocent votre honneur ! Un virus est une information biologique, Ă©crite en langage gĂ©nĂ©tique, et destinĂ©e Ă  une ou plusieurs espĂšces. Un message codĂ©, sensĂ©, essentiel.

Son apparition, sa diffusion, ses effets, participent d’une intelligence Ă©cologique planĂ©taire, un processus de rĂ©gulation d’une trĂšs grande complexitĂ©, dont les tenants et les aboutissements nous Ă©chappent complĂštement. Pour saisir et intĂ©grer ce qu’est vraiment un virus, et ce que veut nous signifier celui-ci, il faut en premier lieu « dĂ©coloniser nos imaginaires », dĂ©polluer nos esprits des divagations pasteuriennes.

Un virus n’est pas vivant, car dĂ©nuĂ© de mĂ©tabolisme (pas de nutrition donc ni assimilations, ni synthĂšses, ni Ă©liminations), de respiration (mitochondriale), et incapable de se dupliquer (se reproduire) sans utiliser l’ingĂ©nierie complĂšte d’une cellule animale ou vĂ©gĂ©tale.

Toutefois un virus est constitué de molécules organiques, un acide nucléique, ADN ou ARN, et une enveloppe protéique

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complexe, Ă  la fois protectrice comme l’enveloppe du grain, et rĂ©ceptrice, en capacitĂ© d’interfĂ©rer, d’entrer en contact avec d’autres molĂ©cules ou informations vibratoires, dans le but notamment d’atteindre une cellule cible par radioguidage Ă©lectromagnĂ©tique (un GPS biologique), de s’y amarrer et d’y introduire son acide nuclĂ©ique.

Un scoop : les cellules accueillent les virus.

Welcome on board ! Des rĂ©cepteurs protĂ©iques sont Ă©mis Ă  la surface des membranes cellulaires, qui permettent au virus de s’orienter, de s’amarrer solidement puis d’injecter son acide nuclĂ©ique dans le cytoplasme.

Les cellules facilitent l’intĂ©gration microbienne, notamment virale.

Ainsi le lymphocyte T4 accueille et véhicule le VIH, comme les macrophages intÚgrent et véhiculent les borrélias (« maladie » de Lyme). Ces cellules accueillantes appartiennent au systÚme immunitaire, lequel semblent dÚs lors faciliter la diffusion des microbes.

Dans quel but ?

En effet, pourquoi accueillir des microbes, des virus, et les vĂ©hiculer vers des sites prĂ©cis, ce que l’on nomme des « cellules cibles » ?

Cela n’a Ă©videmment aucun sens si l’on considĂšre que le microbe est essentiellement nĂ©faste (« pathogĂšne »), et que le systĂšme immunitaire est un systĂšme de dĂ©fense.

Par contre, si le microbe est une information utile, et l’immunitĂ© un systĂšme de communication...

Le virus qui nous prĂ©occupe ici, comme tous les microbes, et comme vous et moi, est un ĂȘtre de relation.

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Au niveau cellulaire, ils sont la relation, les acteurs essentiels de toute la dynamique du rĂ©seau vivant interconnectĂ© et interdĂ©pendant. Les acides nuclĂ©iques des microbes circulent dans des rĂ©seaux biotiques, de cellule Ă  cellule, de tissu Ă  organe, d’individu Ă  individu, d’espĂšce Ă  espĂšce, d’un bout Ă  l’autre de la planĂšte, des abysses sous-marins aux couches les plus Ă©levĂ©es de l’atmosphĂšre. Pour saisir la nature et les fonctions de ces rĂ©seaux, il est bien sĂ»r possible de les comparer Ă  nos rĂ©seaux sociaux et Ă  Internet qui n’en sont qu’une version technologique Ă©mergĂ©e des rĂ©seaux neuronaux de Homo sapiens. Ne dit-on pas d’une information largement diffusĂ©e qu’elle est « virale » ? Les microbes sont le lien organique, vivenciel et convivial entre tous les vivants impliquĂ©s dans des relations d’interdĂ©pendance symbiotique. Les garants de l’homĂ©ostasie planĂ©taire. Il s’agit ici d’un langage biorganique, le murmure primal et fondateur du vivant Et le systĂšme immunitaire est chargĂ© de les accueillir, de les guider et de superviser leurs actions.

L’intĂ©gration d’un virus est donc une forme de fĂ©condation. Lors de la fĂ©condation premiĂšre, de l’ADN paternel est injectĂ© dans une cellule maternelle afin de crĂ©er un ĂȘtre nouveau. La circulation virale est une fĂ©condation « en flux tendu », qui permet aux ĂȘtres complexes d’exister et coexister dans un environnement par nature entropique. Ils sont la clĂ© de la nĂ©guentropie, donc de la pĂ©rennitĂ© des structures biologiques complexes dans un laps de temps donnĂ© (entre la naissance et la mort). Ce sont des informations prĂ©cises et prĂ©cieuses destinĂ©es Ă  des rĂ©gulations, des outils de transformation et d’évolution. GrĂące aux virus, nous pouvons nous dĂ©polluer, nous adapter, apprendre et devenir un « ĂȘtre nouveau » Ă  chaque instant de notre vie.

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Ce processus est la base mĂȘme de la vie. Des milliards d’organismes constituĂ©s de milliards de cellules produisent des milliards de virus afin de pĂ©renniser cet incroyable foisonnement qui anime notre planĂšte depuis des milliards d’annĂ©es.

Les virus ne sont donc pas des « parasites », et ils ne sont pas « pathogÚnes » !

Il faut d’urgence « dĂ©coloniser nos imaginaires » !

Le mythe du « mauvais microbe », comme les mythes du « progrĂšs », de l’économie de marchĂ© et de la croissance infinie, sont des storytellings dont il faut se dĂ©barrasser au plus vite !

Les virus ne sont pas pathogĂšnes par essence. Ils sont bien entendu dĂ©nuĂ©s de conscience, d’intention, d’affectivitĂ©. Ils sont « par-delĂ  le Bien et le Mal ».

DĂšs lors, ils ne sont pas lĂ  juste pour nous « faire du mal », pour nous dĂ©truire, mais plus vraisemblablement pour nous instruire en ponctuant nos Ă©garements de « maladies » et d’épidĂ©mies.

« PathogĂšne » signifie « qui gĂ©nĂšre une maladie ». Les virus ne sont pas systĂ©matiquement pathogĂšnes, Ă  chaque instant, pour chacun d’entre nous. En fait, aucun microbe n’est pathogĂšne par essence. Certains peuvent le devenir dans certains contextes, et ce sont ces contextes qui doivent nous prĂ©occuper.

« Être malade » (ĂȘtre affaibli, ralenti, ressentir un mal-ĂȘtre, avoir-mal...) n’est donc pas une situation dĂ©coulant automatiquement du contact avec un microbe. La plupart des microbes sont intĂ©grĂ©s sans signes cliniques, donc asymptomatiques. Nous sommes tous « porteurs sains » de milliards de microbes.

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Mais alors quel peut ĂȘtre le sens de ces bouleversements biologiques que nous regroupons sous l’expression « ĂȘtre malade » ?

Des muqueuses aux cellules, l’odyssĂ©e virale Voyons d’abord ce qui se passe au moment oĂč un microbe entre en contact avec un ĂȘtre plus complexe, un vertĂ©brĂ©, un mammifĂšre, un humain.

Accueilli au niveau des muqueuses, le virus va ĂȘtre guidĂ© vers une cellule cible, qui l’accueillera Ă  son tour.LĂ  il va se fixer, et injecter son acide nuclĂ©ique dans la cellule.Une fois injectĂ© dans la cellule, l’acide nuclĂ©ique viral peut ĂȘtre immĂ©diatement dupliquĂ© (« photocopiĂ© ») dans le cytoplasme, Ă  des millions d’exemplaires, puis ĂȘtre remis en circulation aprĂšs reconstitution de son « scaphandre » protĂ©ique.

Certains virus plus « frileux » vont se couvrir mieux pour sortir, revĂȘtir au moment de leur Ă©mission par la cellule un morceau de membrane cellulaire, une signature qui authentifie leur origine, un pass qui facilite leur circulation Ă  l’intĂ©rieur de l’organisme hĂŽte.Le virus peut ĂȘtre « Ă  usage interne », c’est Ă  dire circuler et transmettre l’information de cellule Ă  cellule dans le mĂȘme organisme.

Ou « Ă  usage externe », ĂȘtre Ă©mis Ă  l’extĂ©rieur de cet organisme par la voie muqueuse, et transfĂ©rĂ© Ă  d’autres organismes qui Ă  leur tour vont pouvoir bĂ©nĂ©ficier de l’information, la stocker, l’utiliser, la dupliquer, la transmettre.C’est ce qu’on appelle « contagion », en fait une forme de fĂ©condation comme Ă©voquĂ© ci-dessus, ou encore une pollinisation favorisĂ©e par les contacts et Ă©changes intimes propres au monde vivant dans son ensemble (socialitĂ©, convivialitĂ©, nutrition, soins, sexualité ).

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Ces Ă©changes continus entre nous et nos animaux accompagnants gĂ©nĂšrent du bien-ĂȘtre et du plaisir par le biais des endorphines. Cela nous dĂ©tend, nous rend joyeux, stimule et renforce notre immunitĂ© et notre motivation Ă  vivre. Le baiser est une extraordinaire invention de la vie, au service des interdĂ©pendances, de la libre circulation des informations rĂ©gulatrices et Ă©volutives ! DĂšs lors, l’espace de l’intimitĂ© est aussi l’espace du partage, de la « contagion ». GĂ©nĂ©rer la peur de l’autre pour nous confiner, nous tenir Ă  distance, empĂȘcher le contact, c’est crĂ©er une confusion entre le plaisir et la mort, nous condamner tous Ă  la stagnation, Ă  la dĂ©pression et aux multiples pathologies mentales et somatisations induites. C’est aussi pĂ©renniser la soumission et l’asservissement au service des oligarchies.

Mais revenons Ă  nos virus.

Une fois injectĂ© dans la cellule, l’acide nuclĂ©ique peut aussi ĂȘtre intĂ©grĂ© au gĂ©nome (chromosomes) de l’hĂŽte, devenir ainsi un nouveau gĂšne, c’est Ă  dire un nouveau « possible » en terme de crĂ©ation protĂ©ique, d’ajustement et d’adaptation dans la trame du vivant. Une « mĂ©moire du futur », pour rĂ©pondre au foisonnement quantique des possibles.

Un ARN viral doit devenir ADN avant d’intĂ©grer les chromosomes. C’est la transcription inverse, et les virus concernĂ©s sont dits « rĂ©trovirus ». L’intĂ©gration d’un virus dans le gĂ©nome fut longtemps considĂ©rĂ©e comme exceptionnelle, on parlait de « cycle lysogĂ©nique ». Or il semble bien que cette modalitĂ© soit la rĂšgle. Des virus intĂšgrent ou quittent constamment le noyau cellulaire. Virus et gĂšne sont bien une seule et mĂȘme entitĂ©.

Les segments fonctionnels des chromosomes végétaux et animaux, nommés gÚnes, sont de fait du matériel génétique

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microbien intĂ©grĂ© Ă  des formes de vie plus complexes, une forme d’endosymbiose Ă  l’Ɠuvre depuis les tout dĂ©buts de la vie. IntĂ©grĂ© dans le gĂ©nome, l’acide nuclĂ©ique microbien est en « dormance », comme une graine dans le sol qui attend son moment pour germer et produire une nouvelle plante, un nouvel arbre. A l’occasion d’un Ă©vĂ©nement gĂ©nĂ©rant un « stress » adaptatif, un virus/gĂšne dormant va « s’éveiller », s’activer, quitter son chromosome, se dupliquer, diffuser comme un pollen pour parcourir le monde.

Les virus existent donc depuis l’origine de la vie. D’oĂč proviennent-ils ? De nos cellules, Ă©videmment. Le monde vivant interconnectĂ© et interdĂ©pendant crĂ©e les virus Ă  l’intĂ©rieur des cellules. Ce sont des gĂšnes mobilisĂ©s, des diplomates et des messagers missionnĂ©s, tandis que les gĂšnes sont les mĂ©moires stockĂ©es Ă  l’abri dans ces mĂ©diathĂšques que sont les noyaux cellulaires.

Au XIXe siĂšcle, Antoine BĂ©champ avait pressenti cette crĂ©ation endogĂšne des microbes par les cellules, Ă  partir de ce qu’il nomma « microzymas ». Personne, ou presque, ne l’a Ă©coutĂ©.

Les fonctions des microbes sont fort nombreuses. Ce sont nos symbiotes depuis l’aube des temps biologiques. Ils ont crĂ©Ă© les conditions qui ont rendu possible l’émergence, la prolifĂ©ration, la complexification de la vie sous des milliards de formes. Ils assurent toujours la fertilitĂ© des sols, la croissance des plantes, la digestion des herbivores. Ils se mĂ©tamorphosent, transmettent des informations inĂ©dites Ă  travers tous les rĂšgnes, dĂ©polluent terres et ocĂ©ans, dĂ©composent les plastiques, dĂ©barrassent nos corps des mĂ©taux lourds, des microparticules, des multitudes de polluants industriels et agricoles, reprogramment en continu notre gĂ©nome pour nous permettre de survivre Ă  nos propres Ă©garements !

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Et pour assurer tout cela, parfois ils nous déconnectent, ils nous rendent « malades ».

Que signifie « ĂȘtre malade » ?

Vaste sujet ! Que je ne ferai qu’effleurer ici, tant la matiùre est abondante et sujette à controverse.

Ici encore deux visions s’affrontent radicalement. L’une fait de la maladie une malĂ©diction, et du corps un bastion civilisĂ© bien armĂ© pour se dĂ©fendre contre les invasions barbares, aidĂ© en cela par les antibiotiques et les vaccins (les bienfaits des antibiotiques utilisĂ©s Ă  bon escient ne sont pas remis ici en question). L’autre fait de la maladie une Ă©tape incontournable du retour Ă  l’homĂ©ostasie, de la guĂ©rison, de la croissance, de l’évolution, individuelles et collectives.

Depuis Hippocrate, et en passant par Pasteur et BĂ©champ, des milliers de mots ont Ă©tĂ© prononcĂ©s au sujet des maux, beaucoup de textes rĂ©digĂ©s, afin de saisir l’origine et le sens des maladies. A chacun de se renseigner, de lire les bons livres, d’écouter les bonnes vidĂ©os.

Je me souviens d’une lecture Ă©difiante, « La maladie
 une bĂ©nĂ©diction » par le Docteur Mees, aux Editions Triades. Des termes forts. Et tant d’autres Ă©crits au sujet du « sens de la maladie », ou moins poĂ©tiquement « dĂ©codage biologique des maladies ». Il existe Ă  l’évidence de multiples façons de dysfonctionner, d’ĂȘtre malade ou d’avoir une maladie.

Et ce qui est Ă©tonnant avec ce coronavirus, c’est que les grandes diffĂ©rences d’expression, les diffĂ©rentes façons « d’ĂȘtre malade », sont Ă  peine Ă©voquĂ©es. Ou si elles sont Ă©voquĂ©es, aucune rĂ©flexion approfondie n’est associĂ©e Ă  cette Ă©vocation.

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Ainsi, il nous est dit que les personnes dĂ©cĂ©dĂ©es sont ĂągĂ©es, dĂ©jĂ  trĂšs malades, et dĂšs lors forcĂ©ment trĂšs mĂ©dicalisĂ©es (ce qui signifie ici subir une trĂšs lourde intoxication quotidienne). Ces personnes sont en quelque sorte prĂ©disposĂ©es Ă  
 mourir. Leur terrain est dĂ©vitalisĂ©, leur Ă©nergie vitale Ă©puisĂ©e. « Terrain biologique » et prĂ©disposition sont des concepts qui permettent d’évoquer et de dĂ©crire nos capacitĂ©s adaptatives, ce qui renforce ou affaiblit nos possibilitĂ©s de maintenir notre pleine prĂ©sence au monde.

Les conflits individuels gĂ©nĂšrent les maladies individuelles, les conflits collectifs gĂ©nĂšrent les maladies collectives, voire la maladie de toute une civilisation non respectueuse du vivant. Le virus circulant n’est dĂšs lors que le mot de la fin, et la fin des maux. Ainsi que le dĂ©but d’autre chose, car celui qui traverse la maladie a l’opportunitĂ© de franchir un cap Ă©volutif, comme c’est le cas lors des maladies dites « infantiles ». Mais toutes les maladies ne sont-elles pas dues Ă  notre infantilisme ?

S’il faut le rappeler, l’origine vraie des maladies Ă©mergĂ©es durant les cinq derniers millĂ©naires, leur diffusion et leur gravitĂ©, se situent avant tout dans les inĂ©galitĂ©s. L’inĂ©galitĂ© dans l’accĂšs aux ressources intĂ©rieures et extĂ©rieures, les nutriments, l’eau, l’air, la terre, le respect et la dignitĂ©, la convivialitĂ©, la transmission des savoir-faire, savoir-vivre et savoir-ĂȘtre. L’inĂ©galitĂ© face Ă  ces besoins, et donc face aux maladies est flagrante, et ce n’est pas d’aujourd’hui. Refuser d’envisager d’autres voies de prĂ©vention, ignorer ou mĂ©priser la cause premiĂšre des maladies Ă©mergĂ©es depuis la crĂ©ation des premiers États esclavagistes, est pour le moins un dĂ©lit, voire un crime contre l’humanitĂ©.

Soyons vigilants, l’esclavage, la servitude, l’exploitation, ne sont pas abolis. Ils peuvent prendre de trùs nombreuses formes, et

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demeurer invisibles quand ils sont marginalisĂ©s, « dĂ©localisĂ©s , « externalisĂ©s ». Le choix est simple : allons-nous poursuivre sur la mĂȘme trajectoire aberrante du consumĂ©risme, du gaspillage, des pollutions, du dĂ©rĂšglement climatique, de l’extermination du vivant, de l’épuisement des ressources ?Ou envisager enfin une toute autre façon d’ĂȘtre au monde ensemble ?

Nous pouvons adhĂ©rer Ă  toutes sortes de spiritualitĂ©s , pratiquer des centaines de rituels, lire des milliers de livres, visionner des milliers de vidĂ©os, poser des milliers de questions «essentielles », sans aucune certitude d’avoir un jour une rĂ©ponse dĂ©finitive ou la moindre prise sur notre rĂ©alitĂ©.

Par contre il nous est possible d’ouvrir les yeux sur un simple constat : depuis l’origine des premiĂšres civilisations, depuis que l’humanitĂ© s’est progressivement sĂ©dentarisĂ©e au cours du NĂ©olithique, depuis les domestications et la gĂ©nĂ©ralisation des servitudes, depuis Sumer et les premiĂšres citĂ©s-Ă©tats en MĂ©sopotamie, en Chine ou en AmĂ©rique du Sud, depuis la crĂ©ation de l’écriture et de la monnaie, depuis les conquĂȘtes et les colonisations, le « progrĂšs » humain a toujours Ă©tĂ© conçu comme et dirigĂ© vers l’enrichissement d’une Ă©lite grĂące Ă  la soumission du plus grand nombre, « un grand nombre d’hommes obĂ©issant Ă  un petit nombre de chefs » (Clastres).

L’occasion de cette prise de conscience nous est donnĂ©e aujourd’hui par un virus qui a stoppĂ© net la folie expansionniste et technophile des Ă©lites. Quelques semaines de rĂ©pit pour rĂ©flĂ©chir. DĂ©coloniser nos imaginaires. Changer de vision du monde.

C’est maintenant.

A nous de saisir l’opportunitĂ©.

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❱ Pour en finir avec les vaccins Ce dont je suis convaincu

De l’innocuitĂ© du coronavirus, de n’importe quel micro-organisme, chez les personnes dotĂ©es d’une bonne immunitĂ©, ce qui signifie non polluĂ©es, connectĂ©es Ă  tout le vivant dans leurs façons d’ĂȘtre, d’agir, de respirer, de se nourrir.

De l’effet immunodĂ©presseur du servage et de la peur. Le servage et la peur sont des moyens de coercition qui crĂ©ent et entretiennent les conditions de la maladie, donc de la dĂ©pendance, de l’impuissance, de la rĂ©signation, de la soumission Ă  ceux qui Ă©tant l’origine du problĂšme prĂ©tendent en ĂȘtre Ă©galement la solution (le pompier pyromane).

CrĂ©er l’insĂ©curitĂ©, gĂ©nĂ©rer l’anxiĂ©tĂ© et la peur, sont les moyens les plus sĂ»rs pour mettre en place et pĂ©renniser une sociĂ©tĂ© liberticide.

Je suis convaincu de l’effet destructeur de la mondialisation, de l’ultralibĂ©ralisme, du « capitalisme de surveillance » alias « capitalisme du dĂ©sastre » (Naomi Klein). De la mise en place en ce moment mĂȘme, dans de trĂšs nombreux pays, de sociĂ©tĂ©s autoritaires qui n’auront plus rien de dĂ©mocratique.

Je suis convaincu de la nĂ©cessitĂ© de retrouver notre souverainetĂ©, du bien-fondĂ© de l’objection de conscience et de la dĂ©sobĂ©issance civile.

Et les vaccins dans tout ça ?

Dans cette grande confusion que nous vivons actuellement, mes convictions concernant les vaccins et la vaccinologie sont toujours les mĂȘmes. Convictions renforcĂ©es par la certitude que les nouveaux vaccins sont et seront de plus en plus des outils destinĂ©s Ă  affaiblir, soumettre et contrĂŽler les populations.

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

Comme fondement de l’éthique, ce qui devrait dicter nos conduites en prioritĂ©, dans tous les domaines oĂč il est question de relations, donc dans tous les domaines oĂč il est question du vivant, c’est ce principe premier du pĂšre de la mĂ©decine, Hippocrate, principe inclus dans le serment prĂȘtĂ© par tout mĂ©decin : « primum non nocere » , d’abord ne pas nuire.

Pour ne plus nuire, il faut en finir avec les vaccins et tous les imaginaires qui leur sont associés.

La banalisation des antibiotiques est une forme de suicide, par Ă©radication de nos prĂ©cieux alliĂ©s, nos symbiotes. L’obligation vaccinale est une forme de gĂ©nocide, par sidĂ©ration de nos systĂšmes rĂ©gulateurs.

La vaccinologie n’est pas une science, mais une technique empirique fondĂ©e initialement sur des expĂ©riences dangereuses et non reproductibles, des erreurs d’interprĂ©tation en relation avec le contexte culturel de l’époque.

La vaccinologie est une technique qui ne respecte aucun principe de prĂ©caution, qui ne tient aucun compte des effets secondaires induits sur l’individu et les populations au fil des gĂ©nĂ©rations.

Ne penser la prĂ©vention qu’en terme de vaccination est une erreur grossiĂšre, mais c’est une erreur lucrative et qui Ă©vite de se poser les vraies questions.

Vacciner ne peut rien contre les grandes maladies de civilisation induites par la misĂšre, le stress et la pollution. On ne vaccine pas contre le burn-out, la dĂ©pression, l’obĂ©sitĂ©, le cancer.

Vacciner n’est pas un acte mĂ©dical anodin et sans consĂ©quences. Les effets secondaires ne sont pas toujours immĂ©diats mais ils peuvent ĂȘtre trĂšs graves.

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PORtRAIt D’UN mAĂźtREDES mĂ©tAmORPhOSES

La vaccination à outrance est probablement un cofacteur non négligeable de dévitalisation, de dépression psychique et immunitaire, de la plupart des pathologies chroniques modernes.

Vacciner ne peut rien non plus contre le réchauffement climatique, la pollution ou

l’effondrement de la biodiversitĂ© vĂ©gĂ©tale et animale, lesquels sont autrement plus graves pour l’avenir de nos enfants qu’une virose passagĂšre dont ils ne souffrent pas.

Vacciner n’est donc pas la solution miracle aux multiples maux d’une humanitĂ© victime d’injustice sociale et de trĂšs profondes inĂ©galitĂ©s, malmenĂ©e par la mondialisation et le consumĂ©risme, gavĂ©e de gadgets numĂ©riques, de junk food et de fake news, soumises aux pollutions urbaines, industrielles et agricoles, systĂ©matiquement dĂ©sinformĂ©e, manipulĂ©e et maintenue dans la peur.

Vacciner, c’est inoculer Ă  toute une population des substances dont la nature et les effets Ă  court, moyen et long terme sont inconnus. Notamment les effets des adjuvants toxiques tels que l’aluminium, ou des composants issus du gĂ©nie gĂ©nĂ©tique (tous les vaccins sont des OGM) et des nanotechnologies, lesquels composants ne sont pas indiquĂ©s sur les notices, lesquelles notices ne sont pas accessibles aux personnes vaccinĂ©es.

Vacciner dĂšs la toute petite enfance est un acte de maltraitance, un crime contre l’immunitĂ© , un crime contre l’humanitĂ© prĂ©sente et Ă  venir. La biologie d’un tout jeune sujet dont l’immunitĂ© est immature, ne peut gĂ©rer le choc vaccinal, et les consĂ©quences peuvent ĂȘtre dramatiques.

Vacciner Ă  outrance en nĂ©gligeant les causes vraies des dĂ©ficiences immunitaires, c’est peut-ĂȘtre minimiser l’incidence d’une maladie aiguĂ« chez quelques-uns, ou la reporter sous

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

une autre forme émergente, mais en générant une déficience chronique et irréversible chez tous les vaccinés.

Vacciner gĂ©nĂšre, quel que soit l’ñge, des maladies chroniques du « systĂšme d’adaptation primal » (Michel Odent), systĂšme rĂ©gulateur neuro-endocrino-immunitaire. Ces maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives sont inĂ©luctables sur de trĂšs nombreux sujets vaccinĂ©s, alors que les maladies contre lesquelles on vaccine ont trĂšs peu de chance de se prĂ©senter sous une forme invalidante ou mortelle. Les remĂšdes simples, non toxiques et efficaces, qui permettent d’accompagner ces maladies sont nĂ©gligĂ©s, voire interdits.

Vacciner peut affaiblir considérablement les personnes les plus vulnérables, les nouveau-nés et les tout jeunes enfants, mais aussi les personnes dénutries ou porteuses de maladies chroniques, les personnes stressées et les personnes ùgées.

Les personnes qui « tombent malades », les personnes qui dĂ©cĂšdent , sont des personnes prĂ©alablement affaiblies. Ce peut ĂȘtre la misĂšre et l’insalubritĂ© des lieux de vie, l’absence d’eau potable (phĂ©nomĂšne aggravĂ© par le rĂ©chauffement climatique), la malnutrition chronique (phĂ©nomĂšne aggravĂ© par le rĂ©chauffement climatique), l’insĂ©curitĂ© sociale (dictatures, guerre civile...), la prĂ©sence d’autres affections chroniques comme le paludisme. Ce peut ĂȘtre aussi la sĂ©dentaritĂ©, l’obĂ©sitĂ©, les carences vitaminiques (les Ă©crans ne sont visibles que lorsqu’il n’y a pas de lumiĂšre!), la pollution urbaine, la survaccination.

Vacciner les plus pauvres, en négligeant les causes premiÚres de la pauvreté , est un acte au mieux irresponsable, au pire criminel.

Chez les occidentaux nantis, voire gavés et obÚses, les victimes du coronavirus sont en grande majorité des personnes ùgées, gravement malades et surmédicalisées.

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PORtRAIt D’UN mAĂźtREDES mĂ©tAmORPhOSES

Le coronavirus est la goutte d’eau qui fait dĂ©border un vase dĂ©jĂ  bien plein. Aucun soin intensif ou palliatif, aucun vaccin ne peut sauver des personnes en fin de vie.

Vacciner n’est pas seulement, et de moins en moins, un geste de santĂ© publique, c’est aussi et surtout un acte qui a des implications Ă©conomiques, sociales et politiques complexes, implications qui ne sont pas philanthropiques.

Imposer une vaccination par la contrainte, en suscitant l’anxiĂ©tĂ© et la peur, favorise la contagion et la gravitĂ© de l’expression symptomatique. L’anxiĂ©tĂ© et la peur sont beaucoup plus contagieuses que les virus, et leur effet immunodĂ©presseur facilite l’expression de formes cliniques graves chez les personnes les plus vulnĂ©rables.

Vacciner contre un virus, contre LE coronavirus, est une aberration, et ce pour plusieurs raisons : outre le fait que le coronavirus a pu ĂȘtre crĂ©Ă© en laboratoire et volontairement dissĂ©minĂ© (ce que nous ignorerons toujours) ; outre le fait que les moyens les plus simples, les plus efficaces et les moins onĂ©reux d’accompagnement des Ă©pisodes Ă©pidĂ©miques ont toujours Ă©tĂ© ignorĂ©s, reportĂ©s ou interdits ; outre le fait que les mutations permanentes des virus rendent les vaccins inefficaces et inutiles ; il est aujourd’hui avĂ©rĂ© qu’un vaccin peut contenir techniquement des acides nuclĂ©iques de synthĂšse (ARN) destinĂ©s Ă  modifier le gĂ©nome (faire de chacun d’entre nous un OGM), et des puces RFID issues des nanotechnologies.

Vacciner a toujours Ă©tĂ© un moyen de contrĂŽle. Vacciner est une arme des partisans de l’immobilisme social, en ce sens qu’ils fixent le « mal » (l’information Ă©volutive) pour l’empĂȘcher de circuler. Il faut relire la « NĂ©mĂ©sis mĂ©dicale » de Ivan Illich !

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

C’est aussi ce qui est exprimĂ© par le sociologue Michel Maffesoli quand il affirme « c’est la violence des bons sentiments, donnant une protection en Ă©change de la soumission ».

Plus exactement c’est la promesse d’une protection, car celle-ci est illusoire ! Il s’agit avant tout de soumettre, et d’enrichir toujours plus les multinationales et les banques mondiales. C’est la « stratĂ©gie du choc » (Naomi Klein) : durant les crises, les milliardaires s’enrichissent. D’une pierre deux coups.

Ne pas accepter la « servitude volontaire » de la vaccination de masse peut devenir l’acte fondateur d’une insurrection des consciences, un acte dĂ©cisif de dĂ©sobĂ©issance civile non-violente, et favoriser l’émergence d’un nouveau paradigme.

DĂšs lors, je souhaite vous faire une invitation.

❱ Une invitation Ă  l’insurrection des consciences

« 
l’on a domestiquĂ© les masses, on les a mises au travail et assignĂ©es Ă  rĂ©sidence » - Michel Maffesoli, sociologue

Habitudes « L’habitude nous joue des tours ... »

Nous humains, oĂč que nous soyons, sommes aujourd’hui bousculĂ©s dans nos habitudes. Habitude de consommer sans limites, ou de manquer de tout. Habitude de souffrir ou de profiter sans remise en question de ceux qui souffrent Ă  combler nos « besoins ». Habitude de tolĂ©rer ceux qui s’engraissent de notre labeur et profitent de nos « maladies » pour s’enrichir plus encore. Habitude de servir, par peur de manquer.

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Habitude d’obĂ©ir, par peur d’ĂȘtre exclus, ou puni.

Habitude de la soumission, par peur de la liberté.

Habitude d’ĂȘtre identique par peur d’ĂȘtre autonome, crĂ©atif, diffĂ©rent, authentique.

Peur d’ĂȘtre vivant, et vivant tissĂ© dans l’intimitĂ© de la trame des autres vivants, visibles et invisibles.

Seule une crise peut générer un véritable changement, en provoquant une effervescence du vivant, un éveil des consciences endormies dans la Matrix.

Ce sursaut des « victimes », cette illumination des consciences, c’est ce que nous enseigne ce virus, c’est la « pĂ©dagogie des catastrophes » (Castoriadis, op. citĂ©)

Ce sursaut vital dans une CitĂ© sclĂ©rosĂ©e, c’est ce que les Grecs anciens nommaient le retour de Dionysos !

Un changement de paradigme

Ici et maintenant est (forcĂ©ment) LE lieu et LE moment, peut-ĂȘtre la premiĂšre grande opportunitĂ© depuis le dĂ©but du NĂ©olithique de changer TOUT cela, de franchir un palier Ă©volutif, ce qui constitue et dĂ©finit ce qu’on nomme « changement de paradigme ».

Pour cela il faut un Ă©veil des consciences, et au-delĂ  une insurrection pacifique des consciences Ă©veillĂ©es. Or tout est en place pour empĂȘcher cette insurrection. Les moyens de maintenir la servitude ont changĂ©, mais ils sont de plus en plus puissants et pernicieux : hĂ©tĂ©ronomie, formatage et apprentissage de la soumission Ă  l’autoritĂ© (Milgram), dĂ©pendances aux Ă©nergies fossiles et aux objets connectĂ©s, contrĂŽle social renforcĂ©, surmĂ©dicalisation banalisĂ©e, survaccination obligatoire.

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Pour cela il faut éviter de reproduire certaines erreurs, car certes « errare humanum est », mais il est temps de nous souvenir de la suite : « perseverare diabolicum »!

Voici donc quelques idĂ©es pour faire de cet effondrement une opportunitĂ©, et rester suffisamment prĂšs du sol vivant et nourricier pour n’avoir plus Ă  s’effondrer dorĂ©navant.

RedĂ©finir l’effondrement, et le traverser

Le thĂšme de l’effondrement, son approche scientifique (collapsologie), ont fortement impactĂ© la pĂ©riode qui a immĂ©diatement prĂ©cĂ©dĂ© l’émergence du Covid 19. Pour ne citer que le plus cĂ©lĂšbre, Ă  mon avis l’un des meilleurs penseurs modernes de l’effondrement, Pablo Servigne, sa « trilogie » Ă©crite avec deux autres collapsonautes, Gauthier Chapelle et RaphaĂ«l Stevens, a eu l’audace d’exposer clairement des faits, d’en imaginer immĂ©diatement les consĂ©quences nĂ©gatives mais aussi d’en percevoir les opportunitĂ©s.

L’intĂ©rĂȘt de cette approche, factuelle, trĂšs bien documentĂ©e, mais qui expose aussi clairement toutes les implications spirituelles, philosophiques, psychologiques et Ă©motionnelles d’un effondrement, est d’avoir dĂšs le dĂ©part pensĂ© l’aprĂšs, conceptualisĂ© les leçons Ă  tirer, les opportunitĂ©s Ă  saisir, les bons aspects de l’effondrement. Un rebondissement que l’on nomme rĂ©silience (concept rĂ©cupĂ©rĂ© et dĂ©tournĂ© par le pouvoir politique) et qui peut amener Ă  inventer ou revitaliser d’autres valeurs comme l’entraide, favoriser l’émergence d’un nouveau paradigme.

Savoir si un effondrement, dans ses aspects dĂ©sastreux, est inĂ©luctable ou indispensable Ă  un changement de paradigme, n’est pas ici la question.

Savoir qui ou quoi s’effondre, peut par contre ĂȘtre Ă©clairant pour envisager une suite.

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« Plaidoyer pour l’effondrement » (Scott)

Depuis l’apparition de la vie sur Terre, il y a eu de trùs nombreux effondrements. Avant que l’humain n’apparaisse, il y eut cinq extinctions massives de la vie. La sixiùme extinction de masse est en cours, c’est la plus rapide, et elle est essentiellement d’origine anthropique (Kolbert).

Des millions d’espĂšces sont apparues, ont parcouru le temps et l’espace, puis ont disparu. En fait elles se sont transformĂ©es, fondues en d’autres formes plus adaptĂ©es. Plusieurs espĂšces d’hominidĂ©s ont Ă©galement disparu, anĂ©anties ou absorbĂ©es.

Un effondrement n’est pas forcĂ©ment un Ă©vĂšnement brutal et imprĂ©visible.

Ce peut ĂȘtre un processus lent de dĂ©litement, de fragilisation d’une sociĂ©tĂ©, dont un ultime facteur (comme une Ă©pidĂ©mie) accĂ©lĂšre la fin.

Avec l’apparition des premiĂšres citĂ©s-États, quelque 5 000 ans av. J.-C., puis des empires et des civilisations, les effondrements vont se succĂ©der (Diamond, Testot, Scott, entre autres). Quelles en sont les causes ?

Elles peuvent ĂȘtre multiples, entremĂȘlĂ©es, cumulatives, sans qu’il soit toujours possible d’évaluer l’incidence de telle ou telle. Mais il est souvent possible de situer « la goutte d’eau qui a fait dĂ©border le vase », par exemple l’émergence d’un simple virus dans un contexte politique, Ă©conomique et social trĂšs prĂ©disposĂ© Ă  un effondrement (conçu comme maladie d’une civilisation).

Parmi les causes historiques, citons les dĂ©rĂšglements et catastrophes climatiques, l’épuisement des ressources et les famines subsĂ©quentes, les inĂ©galitĂ©s et injustices sociales (esclavage, dĂ©portation, gĂ©nocide, asservissement,

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domestication, exploitation, coercition, rĂ©pression), les Ă©pidĂ©mies, les conflits territoriaux (guerres civiles ou interĂ©tatiques, avec leurs enjeux politiques et commerciaux), les flux humains (autrefois invasions « barbares », puis conquĂ©rants colonisateurs, aujourd’hui migrants climatiques), les flux de marchandises en flux tendus d’un bout Ă  l’autre du monde (comme les routes de la Soie)
 Causes auxquelles il convient d’ajouter : la façon dont les peuples ont rĂ©agi Ă  ces problĂ©matiques. On ne peut rĂ©soudre un problĂšme avec les moyens qui ont permis son apparition (Einstein). Il faut changer radicalement notre façon d’ĂȘtre (ontologie), notre vision du monde, changer de rĂ©cit, d’imaginaire, de paradigme.

Aujourd’hui, la mondialisation, l’étroite interconnexion de tous les secteurs de l’activitĂ© humaine, la coexistence au mĂȘme moment et sur toute la planĂšte de quasiment toutes les causes citĂ©es ci-dessus, crĂ©ent la possibilitĂ© d’un effondrement systĂ©mique.

Mais qui ou quoi s’effondre ? Qui Ă©crit l’histoire, et de qui Ă©crit-on l’histoire ? Les civilisations s’effondrent. Les « maĂźtres du dĂ©sastre », monarques, oligarques, tyrans, dictateurs
 ne sont plus obĂ©is, ils sont Ă©vincĂ©s, disparaissent. Leurs constructions monumentales, leurs richesses ostentatoires, leurs archives, permettent ou permettront aux archĂ©ologues de reconstituer l’histoire, une histoire, la leur. Le faste disparu, on parle dĂšs lors de pĂ©riodes intermĂ©diaires ou Ăąges « sombres ». Mais « sombres » pourquoi, pour qui ?

Un effondrement Ă©conomique, l’abandon d’un centre urbain, n’entraĂźnent pas, ipso facto, une plongĂ©e dans la brutalitĂ©, la violence et l’obscurantisme !

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L’idĂ©e d’effondrement peut signifier l’amorce d’une reformulation pĂ©riodique et salutaire de l’ordre politique. L’idĂ©e d’effondrement n’implique absolument pas des pertes humaines importantes ! Les « gens » ne sont pas « perdus », mais peut-ĂȘtre seulement dispersĂ©s, rĂ©partis diffĂ©remment, moins entassĂ©s dans les centres urbains oĂč se situent et oĂč sĂ©vissent le pouvoir, les banques, les technocrates, les traders, les publicitaires, les polices et
 les virus !

En effet, qu’en est-il des peuples, des gens du commun qui constituent la multitude laborieuse, les personnes dotĂ©s de savoir-faire essentiels?

De ceux qui n’ont rien qui pourrait perdurer et tĂ©moigner de ce que fut leur vie ?Le plus souvent le terme « effondrement » dĂ©crit la dĂ©composition d’un État complexe, fragile et gĂ©nĂ©ralement oppressif, en de plus petits fragments dĂ©centralisĂ©s de taille infĂ©rieure (Scott).

Historiquement, cette dĂ©composition peut ĂȘtre induite par la rĂ©sistance, l’insurrection, ou la « fuite » de sujets de la rĂ©gion centrale (mĂ©tropole) vers les pĂ©riphĂ©ries (zones rurales), pour Ă©chapper, non seulement aux Ă©pidĂ©mies, mais aussi Ă  la conscription, Ă  la dette, aux impĂŽts abusifs et Ă  l’oppression.

Il est donc important d’insister sur ce que ces Ă©vĂšnements catastrophiques n’entraĂźnent pas nĂ©cessairement. Pour cela il faudrait observer, non plus les centres de pouvoir mais les pĂ©riphĂ©ries, les marges oĂč se pĂ©rennisent les savoir-ĂȘtre, savoir-vivre et savoir-faire dont le monde de demain aura grand besoin. Les effondrements n’entraĂźnent pas nĂ©cessairement un dĂ©clin des petits noyaux de populations locales (ZAD, Ă©colieux, villages, communes), autonomes, polyvalents, dĂ©centralisĂ©s, moins visibles, plus difficiles Ă  espionner et Ă  rançonner.

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DĂšs lors, peut-ĂȘtre faudrait-il Ă©voquer, non pas un effondrement global, planĂ©taire, mais un dĂ©litement, un dĂ©labrement des structures centralisĂ©es autoritaires, et une dispersion des peuples, une redistribution de la population, « la rĂ©duction d’unitĂ©s politiques de grande taille mais fragiles Ă  leurs composantes plus modestes et souvent plus stables » (Scott), donc une reformulation, une recomposition des mondes sur des bases plus simples, plus conviviales (Illich), sur l’entraide (Kropotkine, Servigne), des retours Ă  l’essentiel (beaucoup de rĂ©fĂ©rences ! dont Damasio pour la SF, toute la permaculture...), aux besoins premiers et fondamentaux.

Une dĂ©surbanisation suivie d’une (nĂ©o)ruralisation.

Un retour Ă  la terre.

Mais tout d’abord ce qu’il nous faut, c’est la luciditĂ© sur ce prĂ©sent opportun, la volontĂ© et le courage de passer outre, d’accĂ©der Ă  l’autonomie, aux interdĂ©pendances nourriciĂšres avec tout ce qui vit, de traverser enfin grĂące Ă ...

Une insurrection pacifique des consciences Les sociĂ©tĂ©s humaines, tout particuliĂšrement les sociĂ©tĂ©s trĂšs hiĂ©rarchisĂ©es, sont dominĂ©es par une culture de l’obĂ©issance, de la soumission, ce qui semble justifier ou du moins permet par contrainte, par rĂ©signation ou lĂąchetĂ© tous les abus de pouvoir, toutes les exactions, la concentration des richesses, la pĂ©rennitĂ© et l’accentuation permanente des inĂ©galitĂ©s.

Une vraie démocratie est composée de citoyens conscients, autonomes et responsables. Autonome ? « Qui se donne sa propre loi », ou mieux, sa propre éthique.

Qui rĂ©flĂ©chit et dĂ©libĂšre. Qui crĂ©e du lien.Être autonome ce n’est pas se suffire Ă  soi-mĂȘme, se dĂ©connecter des autres, pratiquer une forme de « survivalisme ».

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C’est mĂȘme l’inverse : l’autonomie c’est se savoir co-errant, interdĂ©pendant, bien reliĂ© Ă  toute la communautĂ© biotique, microbes compris. Une connexion horizontale, sans hiĂ©rarchie La seule indĂ©pendance rĂ©elle est une interdĂ©pendance Ă©quilibrĂ©e (Morizot), ce qui suggĂšre une forme d’équitĂ© dans les relations entre-tissĂ©es avec tous les vivants.À l’inverse, choisir l’obĂ©issance inconditionnelle Ă  des lois injustes, consentir aux forfaitures, c’est choisir la solitude, l’ignorance, l’hĂ©tĂ©ronomie, l’irresponsabilitĂ© et la servitude.

Alors ?

Once again : « face Ă  une catastrophe Ă©cologique mondiale (
) on voit trĂšs bien des rĂ©gimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes Ă  une population affolĂ©e et apathique ».

Nous sommes à la croisée des chemins.

La transformation de la sociĂ©tĂ© exige aujourd’hui la participation de toute la population.

Certains peuples, dits premiers, essentiellement des chasseurs-cueilleurs, et qui seront sans doute demain de prĂ©cieux guides, « se sont organisĂ©s de maniĂšre que l’émergence de « chefs » soit systĂ©matiquement contrĂ©e par le reste de la sociĂ©tĂ© grĂące Ă  toute une sĂ©rie de mĂ©canismes (la dĂ©rision, l’obligation de la redistribution des biens accumulĂ©s, l’obligation de remettre sans cesse en jeu son titre de « grand guerrier », etc. » (Scott).

Alors « just do it ».

Pour chacun, l’objection de conscience L’objection de conscience relĂšve d’une Ă©thique de la conviction, elle est individuelle, par exemple face Ă  une obligation vaccinale considĂ©rĂ©e Ă  juste titre comme une forfaiture. Si l’action de rĂ©sistance devient collective, avec un objectif clair, alors l’objection devient dĂ©sobĂ©issance civile.

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

Pour tous, la désobéissance civile non-violente

La dĂ©sobĂ©issance civile est la maniĂšre civilisĂ©e de dĂ©sobĂ©ir. Le dĂ©sobĂ©isseur est un dissident et non un dĂ©linquant. La dĂ©sobĂ©issance civile relĂšve d’une Ă©thique de la responsabilitĂ©. Elle est par essence collective et non-violente.

Son but premier est de faire cesser une injustice, soit face Ă  une loi injuste qui oblige, soit face Ă  une loi injuste qui interdit, soit face Ă  un abus de pouvoir qui consiste Ă  imposer et pĂ©renniser la « domestication des masses », par l’intimidation et l’humiliation (« crĂ©dit social) » et en incitant Ă  la dĂ©lation (« voisins vigilants »), par l’amplification du contrĂŽle et de l’espionnage social, qu’il s’agisse d’obligations et d’interdictions arbitraires, de contrĂŽles policiers, de compteurs « intelligents », de camĂ©ras de reconnaissance faciale, de drones ou de satellites, d’imposition d’applications suspectes sur les tĂ©lĂ©phones portables (ne plus tĂ©lĂ©charger, et supprimer un maximum d’applications collectrices d’informations), du dĂ©ploiement sans concertation de la 5G, de vaccinations imposĂ©es, vaccins dont les composants sont maintenus secrets du fait de leur nocivitĂ© et de leur illĂ©galitĂ© (informations gĂ©nĂ©tiques manipulĂ©es, adjuvants toxiques, nanotechnologies telles que puces RFID), etc.

« La sĂ©curisation croissante a pour envers un sentiment d’insĂ©curitĂ© diffus » (Maffesoli).

L’une des façons de dĂ©sobĂ©ir Ă  tout cela est la non-coopĂ©ration (et la non-collaboration), le refus des complicitĂ©s et des compromissions ;

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PORtRAIt D’UN mAĂźtREDES mĂ©tAmORPhOSES

L’une des façons de ne plus coopĂ©rer est de se dĂ©barrasser des moyens de contrĂŽles « embarquĂ©s » : smartphones, GPS, objets connectĂ©s, etc.

Acheter d’occasion, rĂ©parer, et surtout limiter au maximum l’utilisation des nouvelles technologies.

Et boycotter les interfaces connectĂ©es Ă  Big Brother. les GAFA et autres collecteurs d’informations qui nourrissent les algorithmes du Big Data.

Ne plus utiliser Google, Apple, Facebook, Amazon
 mais aussi
 Microsoft ! et dénoncer tous les profiteurs et faux philanthropes.

DĂ©brancher, se remettre Ă  la Terre.

Le retour Ă  la terre

Atterrir, redevenir des terrestres (Bruno Latour), respectueux de la Terre et de tous ses habitants, de la vie sous toutes ses formes, visibles et invisibles.

Choisir les bonnes alliances. Non plus des humains contre les microbes, non plus des humains contre nature, mais des vivants multiples entrelacés dans la trame chatoyante du vivant, et opposés à toutes les dictatures.

Recréer du lien horizontal.

Décentraliser, déhiérarchiser, décommander et désobéir, quitter les « métropoles barbares » et autres smart cities (Faburel) adeptes du greenwashing.

RĂ©investir les lieux sains.

Stopper l’artificialisation des sols.

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

Relocaliser la production alimentaire.

Remettre Ă  disposition les communs.

Se relier à la symbiodiversité.

GĂ©nĂ©raliser l’enseignement et la pratique de la permaculture.

Etc.

Il y a tant à ne plus faire
 et tant à imaginer, redécouvrir, relier, réenchanter


C’est maintenant que tout commence.

Et c’est à nous de le faire.

« Cela s’est passĂ©. Je sais aujourd’hui saluer la beautĂ© »

Arthur Rimbaud - Une saison en enfer

Eric Ancelet Quelque part dans les marges

Le 29 avril 2020

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Bibliographie il s’agit ici de « livres du moment », de livres complices, ceux dont la lecture ou la relecture ont prĂ©cĂ©dĂ©, accompagnĂ© et soutiennent ces temps de mĂ©tamorphose.

Cette liste est bien sĂ»r trĂšs loin d’ĂȘtre exhaustive !

Lionel Astruc - « L’art de la fausse gĂ©nĂ©rositĂ© », Ă  propos des malversations et des compromissions sordides de Bill Gates.

SĂ©bastien Bohler - « Le bug humain – pourquoi notre cerveau nous pousse Ă  dĂ©truire la planĂšte et comment l’en empĂȘcher » - Robert Laffont.

Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz - « L’évĂšnement AnthropocĂšne » - Points Histoire.

Valérie Bugault, juriste, pour des éclaircissements sourcés sur la « gouvernance mondiale » pilotée par les banques mondiales.

Cornelius Castoriadis, in « Cornelius Castoriadis et l’autonomie radicale » par Serge Latouche – Éditions Le Passager Clandestin.

Pierre Clastres - « La SociĂ©tĂ© contre l’État » - Les Éditions de Minuit.

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POUR EN FINIR AVEC NOS PEURS

Alain Damasio - « La zone du dehors », l’utopie dans la dystopie, ou comment fuir la tyrannie de Big Brother. RĂ©dacteur en chef du numĂ©ro spĂ©cial de Socialter « Le rĂ©veil des imaginaires ».

Jared Diamond - « Effondrement » - Folio Essais.

Guillaume Faburel - « Les mĂ©tropoles barbares » - Éditions Le Passager Clandestin.

David Graeber - « Bullshit jobs » - Éditions Les Liens qui LibĂšrent Cet auteur appartient avec James C. Scott Ă  la mouvance de l’anthropologie anarchiste, qui redonne ses lettres de noblesse aux peuples « barbares », donc non civilisĂ©s et non sĂ©dentarisĂ©s, et dont la structure sociale est moins hiĂ©rarchisĂ©e, plus libertaire et plus Ă©quitable.

Ivan Illich - « La convivialité » - Seuil.

Naomi Klein, plusieurs ouvrages et/ou films comme « La stratégie du choc », « Dire non ne suffit plus » - Babel Essai.

Elizabeth Kolbert - « La sixiĂšme extinction - Comment l’homme dĂ©truit la vie» - Le Livre de Poche.

Pierre Kropotkine - « L’entraide – Un facteur de l’évolution » - Éditions EcosociĂ©tĂ© (QuĂ©bec), oĂč il est question d’éthique libertaire.

Lynn Margulis et Dorion Sagan - « L’univers bactĂ©riel » -Albin Michel (existe aussi en Poche).

Stanley Milgram - « Soumission Ă  l’autoritĂ© » - Calmann-LĂ©vy.

Baptiste Morizot - « Les diplomates, cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant » - Éditions Wildproject.« Sur la piste animale » - Éditions Actes Sud.« ManiĂšres d’ĂȘtre vivant » - Éditions Actes Sud.

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BIBlIOgRAPhIE

Jean-Marie Muller - « L’impĂ©ratif de dĂ©sobĂ©issance » - Éditions Le Passager Clandestin.

James C. Scott – « Homo domesticus » - Éditions La dĂ©couverte Cet auteur appartient avec David Graeber Ă  la mouvance de l’anthropologie anarchiste.

Pablo Servigne/Gauthier Chapelle/RaphaĂ«l Stevens - « Comment tout peuts’effondrer », « Une autre fin du monde est possible » - ÉditionsAnthropocĂšne Seuil, et « L’entraide, l’autre loi de la jungle » - Éditions Les Liens qui LibĂšrent.

Laurent Testot - « Cataclysmes – Une histoire environnementale de l’humanitĂ© » - Petite Biblio Payot Histoire.

La pandémie de Covid 19 est une supercherie relayée et amplifiée par des médias sous contrÎle.

C’est la stratĂ©gie du choc.

Le confinement est une manƓuvre d’asservissement destinĂ©e Ă  imposer des lois scĂ©lĂ©rates sans concertation.

C’est le capitalisme du dĂ©sastre.

Quant à la vaccination de masse qui pourrait en découler, ce serait une gigantesque escroquerie liberticide.

C’est le triomphe du capitalisme de surveillance et de contrîle.

A qui profite tout cela ?

Et quand allons-nous dire NON ?

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