artefact no 5

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L’artefact SPéCIAL MUSIQUE ALEX BENJAMIN L’enchanteur d’un juillet musical STEPHANE LAFOREST Le prince de la symphonie A NUMéRO 5 | éTé 2011 MAGAZINE INTERACTIF DE CULTURE LANAUDIèRE

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Webzine culturel de Culture Lanaudière

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Page 1: Artefact no 5

L’artefactSpécial muSique

ALEX BEnjAminL’enchanteur d’un juillet musical

STEPHAnE LAFORESTLe prince de la symphonie

A

n u m é r o 5 | é t é 2 0 1 1 m a g a z i n e i n t e r a c t i f d e c u lt u r e l a n a u d i è r e

Page 2: Artefact no 5

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SommAire

1 | mot de l’éditeur• En avant la musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

2 | Événement• La magie du Festival de Lanaudière . . . 2

3 | musique• La belle aventure de

La Sinfonia de Lanaudière . . . . . . . . . . . 4

• Des tableaux en musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

4 | Arts visuels• Naître de ses rêves devient

une réalité au MAJ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

• Parcelle d'intimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

• Arrêt sur l'Art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

6 | Littérature• Champs Vallons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

• La quinzaine du livre 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . 15

7 | métiers d'art• Les étains de Patrick Ropars . . . . . . . . . . . . . 17

8 | Livres d'artiste• Territoires kébékois et imaginaire . . . . 19

9 | Coup de coeur Desjardins• Robert Marien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

10 | Actualités• Sortir, le magasine culturel . . . . . . . . . . . . . . 22

• Pour un développement durable des arts et de la culture . . . . . . . . . . . . . 23

• Sondage de satisfaction chez Culture Lanaudière . . . . . . . . . . . . 24

• Comité exécutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

11 | À l'agenda de Culture Lanaudière 26

12 | nos collaborateurs 27

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Avec sa cinquième édition, l’Artefact devient de plus en plus un condensé du talent lanaudois. En ouver-ture, cette fois-ci, la musique dans toute sa splendeur. Comment ne pas souligner l’apport considérable du Festival de Lanaudière, un grand parmi les grands, de ces événements qui se démarquent et qui position-nent notre région avec autant d’aplomb.

E t au rythme de ce Festival entrera en jeu la Sinfonia de Lanaudière. Si la musique, classique s’il en est une, franchit les frontières, les siècles, les peuples, Lanaudière se positionne comme

étant un lieu accueillant les plus nobles virtuoses de ce monde qui joueront aux côtés des nôtres. Quel privi-lège avons-nous! Et chez nous la musique voisine les arts visuels. Leur lieu de rendez vous par excellence, le musée d’art de Joliette. Ce même musée accueille le talent de nos collégiens en arts plastiques pour lesquels, entrer dans l’enceinte d’un lieu de ce calibre, est un cadeau. Et les arts visuels prennent la rue d’assaut, transigent vers la Maison Antoine Lacombe et reviendront le temps d’un Arrêt sur l’art au centre-ville de Joliette.

2011 célèbrera les 10 ans de Champs Vallons, organisme voué à la mise en valeur du livre d’artiste. D’ailleurs lors de la dernière édition de la Quinzaine du livre, plusieurs acti-vités initiées par Champs Vallons ont été proposées aux quatre coins de la région. Parlant de la Quinzaine du livre, sa 7e édition, sous la présidence d’honneur de madame Louise Tremblay-D’Essiambre a connu un succès hors du commun.

Vous pourrez, par la suite découvrir un artiste singulier qui fait «chanter» l’étain, non seulement à Berthierville mais un peu partout au Québec et en France. Faites le détour par l’Arsenal où a eu lieu l’exposition d’un collectif international, «Territoire et imaginaire». Finalement, cette

cinquième édition de l’Artefact vous offre la primeur de notre président de la 20e édition des Grands prix Desjardins de la culture, monsieur Robert Marien. Aussi, nous soulignons 20 ans de partenariat avec Desjardins, c’est un bail, un beau bail et nous en sommes très fiers. Notre plus récent partenariat se fait avec la Revue SORTIR. Mensuel qui vous propose un agenda et de multiples articles tou-ristiques et culturels. Ce complément culturel est extraor-dinaire par sa forte pénétration de marché dans toute la région. C’est pourquoi nous sommes si fiers d’y collaborer.

Parlant de fierté, lors de la dernière assemblée générale de Culture Lanaudière, un débat a été tenu, débat touchant le développement durable et la culture. Avec Jici Lauzon comme artiste invité, les échanges ont été intéressants, percutants et surtout très stimulants. Par la suite se tenait l’assemblée générale et nous avons déposé les résultats d’un sondage de satisfaction. Nous sommes si heureux et fiers des résultats. Finalement, cet Artefact vous présente les membres du comité exécutif de Culture Lanaudière. Jetez un petit coup d’œil aux prochaines activités et n’ou-bliez pas d’être présents, le 7 octobre prochain, lors du Gala des Grands prix Desjardins de la culture.

Je vous souhaite une bonne lecture. Ces articles sont là pour illustrer le travail de personnes talentueuses ou encore d’organisations culturelles lanaudoises de très haut niveau. C’est un incommensurable privilège pour nous de vous les faire connaître. Bon été.

> Ghislaine Bourcierprésidente de Culture Lanaudière

En avant la musique

mot de L’éditeur

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Pour sa 34e saison, le festival nous offre plus de vingt grands compositeurs de musique classique dont les pièces sont dirigées par neuf chefs d’or-chestre prestigieux, en plus d’un Vampire, de Gitans et des chansons de Frank Sinatra…

Comment le directeur artistique et son équipe arrivent-ils à tirer un tel programme de leur baguette magique ? Alex Benjamin explique : « Il n’y a pas de recette toute faite. Il y a l’expérience, des attentes, des collaborations, des suggestions. Par exemple, pour le concert d’ou-verture, une conversation avec le chef de l’Orchestre Métropolitain, Yannick Nézet-Séguin, a permis de se mettre d’accord pour le programme Beethoven autour de la 9e Symphonie.

D’autre part, la venue de l’Orchestre de Philadelphie, sous la direction de Charles Dutoît, est le résultat d’une démarche qui avait débuté il y a trois ans. Il faut tenir compte de la disponibilité des chefs, des solistes, des musiciens, puisqu’on recherche la « crème de la crème » en intégrant aussi la nouveauté. »

D onc, du 9 juillet au 7 août, cet été, on entendra des œuvres de Beethoven, Mozart, Liszt, Mathieu, Berlioz, Wagner, Massenet, Saint-Saens, Strauss, Ligeti, Sibelius, Dvorak, Prokofiev, Rachmaninov,

Ravel, Tchaikovski, Cherubini, Takemitsu, Stravinski, Mahler, Marschner, Shubert, Lasso, Paganini.

C’est Alex Benjamin qui a proposé au chef Stéphane Laforest de la Sinfonia de Lanaudière un dimanche après-midi magique avec une réponse à la question : « Pourquoi c’est beau : Mozart ? » Il a aussi suggéré à Alain Lefebvre de jouer Mathieu et Liszt en compagnie de l’Orchestre de la Francophonie sous la direction de Jean-Philippe Tremblay.

L’Orchestre du Festival, dirigé par Jean-Marie Zeitouni, accompagnera la magnifique contralto Marie-Nicole

Lemieux le 16 juillet et présentera Le Vampire le samedi suivant.

L’Orchestre Symphonique de Québec, avec le chef Jean-Michel Lavoie, nous fera vibrer le 17 juillet pour des Plaisirs renouvelés. Les Violons du Roy, diri-gés par Bernard Labadie, offriront au public de la musique sacrée le 5 août.

L’OSM, pour Splendeurs et Grandeur de la Russie, sera dirigé le 29 juillet par Gennady Rozhdestvensky, alors que le 6 août, c’est le fougueux Kent Nagano qui présentera Stravinski, Mahler ainsi que Takemitsu.

De grands orchestres, de la grande musique, de grands chefs, voilà une combinaison géante !

Le Festival soulignera le 200e anniversaire de la nais-sance de Franz Liszt, né en Hongrie en 1811. Il sera pré-sent par l’interprétation de pianistes virtuoses dans les églises de l’Assomption, St-Jean-de-Matha, St-Paul-de-Joliette et Lavaltrie.

La magie du Festival de

Lanaudière

entre vue | ÉvÉnement

Alain Lefebvre au piano.

Louise Plante

collaboratrice

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On retrouvera, pour la quatrième année consécutive, la splendide Valentina Lisista, le 12 juillet, à Lavaltrie.

Pour choisir tous ces artistes, Alex Benjamin écoute beaucoup d’enregistrements, assiste à des concerts, s’informe. Il reçoit également des demandes du monde entier de la part de concertistes qui connaissent la répu-tation du « plus grand festival de musique classique au Canada », reconnu pour son site merveilleux, son acous-tique magnifique et son public extraordinaire.

Cette année, ce sera encore plus étonnant puisque l’on pourra voir ce qui se passe sur la scène diffusé sur quatre écrans géants. Comme le souligne le directeur artistique : « Le but est de rapprocher le public de ce qui se passe sur la scène, des émotions transmises par les regards, les gestes, les expressions. Nous avons choisi le système qui capte les images sans déranger ni les artistes ni le public. » De plus, ces écrans plats à diodes électrolumines-centes (DEL) peuvent être utilisés même en plein jour. Eh oui, C’EST MAGIQUE !

> Louise Plante nantel

entre vue | ÉvÉnement

L'église de Lavaltrie >

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Fondée en 1994, La Sinfonia de Lanaudière est deve-nue au fil des ans ce que nos voisins américains qua-lifieraient de « Success Story ». Son directeur et chef d’orchestre Stéphane Laforest avait commencé sa car-rière classique avec l’Orchestre des Jeunes de Joliette, en compagnie du père Roland Brunelle qui, voulant préparer sa relève, lui a demandé de le remplacer. Dès l’âge de 16 ans, Stéphane avait dirigé un ensemble de jazz. Ensuite, il a été engagé à Thunder Bay comme directeur artistique et chef d’orchestre, poste qu’il a occupé pendant quatre ans. De septembre à mai, une trentaine de concerts de musique classique, populaire, d’opéras avec des chœurs, ainsi que des tournées dans les écoles étaient au programme. L’été, il revenait à Joliette pour d’autres activités musicales.

À cette époque, il n’existait pas d’orchestre de musiciens professionnels à Joliette. C’est ce qui a motivé la naissance de La Sinfonia de Lanaudière. Avec l’aide du père Lindsay, il a réuni

une vingtaine des meilleurs interprètes de l’Orchestre des Jeunes auxquels se sont joints, d’une année à l’autre, des artistes professionnels. Après des débuts modestes, le nouveau venu a pris son essor.

Depuis une douzaine d’années, l’orchestre est présent à L’Assomption avec une programmation dynamique, incluant plusieurs genres musicaux, qui attirent environ 500 personnes par concert au théâtre Hector-Charland. La saison 2011-2012 met à l’affiche huit concerts, soit quatre dans la série classique et quatre dans la série Sinfonia Pop.

Le 18 septembre, le comédien Albert Millaire racontera la vie de la famille Strauss pour présenter les pièces de ces compositeurs exécutées par l’orchestre.

Le 23 octobre, la violoniste Élaine Marcil et le pianiste Sergei Salov seront les solistes pour l’interprétation d’oeuvres de Joseph Mendelson.

Le 27 novembre, pour le volet popu-laire, l’orchestre accompagnera le ténor Marc Hervieux dans un hom-mage à la chanson francophone.

Le 18 décembre, les chanteurs invités pour le concert de Noël sont Gianna Corbisiero et Gino Quilico.

Le 12 février, le tango sera à l’honneur en prévision de la fête des amoureux.

Le 25 mars, le pianiste André Laplante et une quarantaine de musiciens célébreront Beethoven.

Le 22 avril, des chansons populaires dans le style Big Band Ballroom, chantées par Marc Hervieux, mettront en lumière la polyvalence de l’orchestre.

Le 6 mai, une version concert de l’opéra Carmen de Bizet sera jouée avec décors et costumes et la collaboration des Jeunesses musicales du Canada.

La Sinfonia de Lanaudière participe aussi au Festival International à l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay. Cette année, dimanche le 10 juillet, à 14 heures, on répondra à la question : Pourquoi c’est beau : MOZART? Avec la Symphonie No 40 en sol mineur et la Sinfonia concer-tante pour violon, alto et orchestre en mi bémol majeur, deux des grands chefs-d’œuvre de Wolfgang Amadeus. Le concert sera commenté par le directeur artistique du festival, M. Alex Benjamin, afin de démystifier la musique éternelle de Mozart.

Ce n’est pas tout ! Le 30 juin, Stéphane Laforest dirigera son orchestre et le chanteur Marc Hervieux à la première

La BeLLe aventure de

LA SinFOniAde Lanaudière

ChroniQue | musique

Louise Plante nantel

collaboratrice

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des Concerts populaires de Montréal au centre Pierre-Charbonneau. Le 13 juillet, ils seront au parc de l’Île Lebel, à Repentigny, pour présenter des airs d’opéra et des chan-sons populaires interprétées par Marc Hervieux et Marie-Josée Lord. Le 4 septembre, on les retrouvera à St-Donat, à l’autre extrémité de la région.

Déjà, le 10 juin, La Sinfonia de Lanaudière avait célébré la collation des grades avec les finissants du Collège de l’Assomption, au Théâtre Hector-Charland. En résumé, ce sont environ quarante concerts dans une vingtaine de villes du Québec qui mettent en scène l’orchestre de 15 à 40 musiciens. Cela en fait la formation musicale qué-bécoise qui offre le plus grand nombre de représenta-

tions par année et dont les membres sont en majorité des Lanaudois.

Le chef Stéphane Laforest, qui dirige également l’or-chestre de Sherbrooke et a été l’assistant chef au cours des deux dernières années à l’OSM, salue l’excellent travail de son équipe ainsi que celui du conseil d’administration présidé par M. Nelson Gagné. C’est grâce à la compétence et à l’implication de tous que La Sinfonia de Lanaudière attire un public enthousiaste partout où elle se présente. Cette efficacité se traduit par une bonne santé financière ce qui constitue également une réussite exceptionnelle. Bravo pour cette belle grande aventure!

> Louise Plante nantel

ChroniQue | musique

Page 8: Artefact no 5

Dimanche, le 15 mai dernier, une centaine de per-sonnes ont assisté à une présentation spéciale, dans une salle du Musée d’Art de Joliette, mettant en vedette l’œuvre du célèbre peintre du XVIIe siècle, Jan Vermeer. C’est sur l’invitation du Cercle du père Corbeil que les tableaux de l’artiste hollandais ont été montrés au son d’instruments rares de son époque. L’animateur, François Filiatrault, psychologue de pro-fession, est un spécialiste de ce genre de recherches depuis une trentaine d’années. Il a participé à la pré-paration d’émissions de musique classique à Radio-Canada ainsi qu’à des activités d’Arte Musica au Musée des Beaux-Arts de Montréal.

D’entrée de jeu, il a qualifié Vermeer de mys-térieux, profond et poétique. Par exemple, cette Jeune fille à la perle, dont on a fait récemment un film, qui est-elle? Pourquoi

porte-elle ce turban? Et cette perle à son oreille, bijou dans lequel le monde se reflète… Cet univers de 1665, aux Pays-Bas, était une société bourgeoise, avec une aisance matérielle où les femmes avaient la liberté de posséder des biens malgré la morale calviniste. Les jeunes filles apprenaient la musique et l’on trouvait dans les intérieurs, même modestes, divers instruments à cordes ou à vent qui étaient présents dans plusieurs tableaux de l’illustre peintre et de ses contemporains.

Ce visage à l’ovale parfait avec les boucles d’oreille et le collier de perles se retrouve ailleurs. Par exemple dans le tableau intitulé Le concert, la jeune fille au clavecin a été le même modèle et la musique choisie l'a fait revivre pour nous. Il s’agit de la Fantaisie pour clavier no 2 composée par Anthoni van Noordt vers 1659 et interprétée au clave-cin Ruckers par le musicien Bob van Asperen.

Avec la projection des images sur grand écran, l’animateur a fait entendre la musique suggérée par l’instrument représenté. L’œuvre de Vermeer qu’on a longtemps appelée La leçon de musique, exécutée entre 1662 et 1665, s’intitule désormais Gentilhomme et femme jouant du vir-ginal. Il s’agit d’une variété de clavecin parfois nommé épi-nette. La jeune femme, qu’on voit de dos, les mains sur le clavier, est observée par celui qui se tient à droite. Une viole de gambe appuyée sur une chaise, en avant-plan, laisse supposer qu’il s’agit d’un moment de détente après un concert puisqu’on voit, sur la table un pichet conte-nant probablement du vin. Pour accompagner la scène, un enregistrement d’une pavane composée par Thomas Tomkins, et interprétée au virginal par Carol Cerasi.

Pour le tableau Jeune femme accordant son luth, en date de 1664, on écoute une pièce de Nicolas Vallet, Les pan-talons, jouée par Fritz Mühlhölzer, sur un luth à 13 chœurs.

Plus loin, avec La jeune fille à la flûte, on entend un morceau de Jacob van Eyck, Laura, exécuté par Francis Colpron sur flûte à bec. Accompagnant La joueuse de guitare, le Caprice de chaconne pour guitare de Francesco Corbetta, est interprété par Michele Pasotti à la guitare baroque. À chaque fois on a l’impression que la musique vient du tableau pour le plaisir des yeux et des oreilles…

L’expérience sensorielle nous fait voyager dans le temps et l’espace dont les symboles sont présents dans les toiles de Vermeer : le luth qui représente le temps et une carte géographique sur le mur derrière un personnage qui sug-gère l’espace de la terre entière.

Et pour des amateurs d’art du XXIe siècle, les instruments rares tels le virginal, le clavecin, le luth, la viole de gambe

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Des tableaux en musique

Le concert

ChroniQue | arts visueLs

Louise Plante nantel

collaboratrice

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Jeune fille à la perle

ChroniQue | arts visueLs

et le cistre nous fascinent comme des objets exotiques avec des sons originaux. La viole de gambe exprime une voix grave, tranquille, apaisante, rassurante tandis que le cistre aux cordes de métal donne un ton plus léger à ces variations sur Greene-Sleeves jouées par Paul O’Dette, pendant qu’on observe le tableau La lettre où une dame délaisse son instrument pour lire une missive apportée par une servante souriante alors que la dame semble soucieuse. Comme dans chaque tableau on pourrait reconstituer une histoire que l’artiste y a placée…

Vermeer lui-même aurait apprécié ce dimanche après-midi de mai au Musée d’Art de Joliette, en compagnie des membres du Cercle du père Corbeil pour ce spec-tacle images et sons commenté par un chercheur et ani-mateur compétent qui sera sans doute invité de nou-veau pour le plus grand plaisir du public lanaudois.

CoïncidenceQuelques jours plus tard, le 18 mai, le musée devenait cinquantenaire. En 1961, on l’inaugurait dans les locaux du séminaire avec une collection remarquable donnée par le chanoine Wilfrid Tisdell. Ce prêtre séculier du Massachusetts, sur l’initiative du père Wilfrid Corbeil, avait conclu une entente avec les Clercs Saint-Viateur de Joliette pour léguer ses œuvres d’art européennes en échange de l’hébergement et des soins que la com-munauté lui accordait vers la fin de sa vie. Le père Corbeil,

lui-même architecte et peintre de talent a été l’âme du musée qui a été aménagé en 1976 dans l’édifice actuel de la rue qui porte son nom. Après une vie vouée à la création artistique et à son développement chez nous, il s’est éteint à l’âge de 86 ans le 20 octobre 1979.

> Louise Plante nantel

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Le Musée d’art de Joliette a été l’hôte du 1er au 8 mai dernier de la 42e édition de l’exposition des travaux des finissants et des finissantes inscrits au programme Arts plastiques du Cégep régional de Lanaudière à Joliette. L’exposition présente le travail de Gabrielle Banville, Marie-Claude Beaudry, Fannie Coulombe, Roxanne Davignon Hamelin, Claudy Gallant, Frédéric Gingras, Vanessa Hince, Valérie Kabis, Marja Lachapelle, Annie Lafrenière, Élise Lessard, Marie-Ève Melanson, Sophie Payette, Marc-Antoine Perreault, Mathieu Robillard, Cédryc Vadnais.

L’événement est un succès total, et ce, à tous les niveaux. Ces étudiants ont pu vivre l’expérience muséale dès la fin de leur formation collégiale. Connaître l’excitation de présenter ses oeuvres à un jury de sélection, participer au montage de l’exposition avec l’aide et le soutien de techniciens professionnels, avoir à sa disposition une vraie salle d’exposition dans un grand musée reconnu et pouvoir vivre ce moment de grâce avec ses parents et amis lors d’un vernissage, telle est l’aventure exception-nelle qu’ont pu vivre ces 16 jeunes artistes fraîchement émoulus.

Il faut reconnaître et souligner le travail et le dévoue-ment des professeurs ainsi que leur capacité à insuffler aux étudiants non seulement la technique des différents médiums utilisés en arts visuels mais également la capa-cité de traduire par l’art leur sensibilité, leur personnalité, leur perception: « Bien qu’elle conserve une part de mystère, l’oeuvre d’art nous touche et nous transporte dans un uni-vers nouveau qui bouleverse notre perception en tradui-sant ce qui est inexprimable et intemporel. Cette exposition vous dévoile les oeuvres qui représentent le coeur de notre imaginaire ».

Saluons l’implication du Musée d’art de Joliette qui ouvre la porte à la jeune relève. Ce genre d’évènement vient tout à fait s’inscrire dans son mandat de diffusion et d’éducation en arts visuels permettant de mieux faire connaître à tous sa grande ouver-ture sur l’art contemporain et également de partager avec toute la population lanaudoise sa riche et imposante col-lection malheureusement si méconnue.

Une vingtaine de partenaires et commanditaires ont contribué financièrement au succès de cette exposition, il est rafraîchissant et encourageant de constater qu’il existe encore des mécènes dans le monde de la culture à une époque, disons-le, plutôt conservatrice et souvent plus encline à encourager des sportifs déjà millionnaires.

Lors du vernissage du premier mai dernier, différentes bourses ont été remises à des étudiants méritants:

La Bourse Kiwigraphik 2011 – 2D a été remise à Mathieu Robillard, la Bourse 3D, financée par la Fondation du Cégep et par Mme Marie-Carole McKenzie, a été remise à Claudy Gallant. Gabrielle Banville, Marja Lachapelle, Marie-Claude Beaudry et Élyse Lessard ont remporté les Bourses des enseignants.

Qu’ils aient ou non remporté une bourse, tous sont gagnants et ce fut un réel plaisir que de partager avec eux ces instants de joie. Bravo.

«nAîTRE DE SES RêvES»

devient une réalité

au mAj

CritiQue | arts visueLs

denise Bouchard

collaboratrice

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9n u m é r o 5 | é t é 2 0 1 1 ı

L’idée de sortir l’art des musées épouse diverses formes : land art, installation, art in situ, et plusieurs autres. L’appellation « land art » peut s’appliquer

aussi bien à des structures solides et permanentes qu’à des œuvres éphémères, car exposées aux éléments. L’artiste travaille d’abord en pleine nature et n’utilise que des matériaux naturels comme la pierre, le bois, la terre, les végétaux, la neige, etc. « La notion de Land Art […] s’associe à une conscience écologique du territoire et à une redécouverte des cultures archaïques1. »

Les premières œuvres de cette tendance prennent nais-sance dans des paysages désertiques de l’Ouest améri-cain, vers la fin des années 60. L’immensité de l’espace et l’absence de règlements contraignants permettent alors de modeler des œuvres gigantesques telles Spiral Jetty (Robert Smithson, 1970) ou Labyrinthe (Alice Aycot, 1972). Ce mouvement plaît alors suffisamment pour se répandre en Europe.

Les « installations » s’avèrent une forme d’art in situ qui consiste à mettre en scène des médias comme la pein-ture, la sculpture, la photographie ou les projections de films avec son et éclairage. Le moulin à images de Robert Lepage, présenté sur des immenses silos de la ville de Québec, montre bien les possibilités pouvant émaner de l’imagination des créateurs. Spencer Tunick, pour sa part, connaît un succès phénoménal avec ses compositions photographiques où figurent des centaines de volon-taires posant nus dans des décors urbains.

L’art in situ suppose une utilisation beaucoup plus large de matériaux que ceux uniquement offerts par Dame Nature. Cette tendance s’insère aussi dans une multitude 1 Sous la direction de Mathilde Ferrer et de Marie-Hélène Colas-Adler, Groupes, mouvements, tendances de l’art contemporain depuis 1945, Paris, École nationale des beaux-arts, 2e éd., 1990, p. 99-100.

d’endroits, puisque l’artiste s’inspire des lieux pour élaborer sa création. Dans les Laurentides, l'artiste réputé, René Derouin, fait figure de proue dans le domaine des arts visuels. L’homme de 74 ans a créé Les Jardins du précambrien, un sentier d’art in situ parsemé d’œuvres d’artistes des trois Amériques.

Dans une entrevue de l’émission Les repères de Languirand, trouvée dans Internet2, ce passionné d’art nous livre ses réflexions concernant, par exemple, son exposition Fleuve-mémoire, un moment important de sa vie qui consistait à larguer dans le fleuve pas moins de 16 000 figurines. Ce geste posé en solitaire, à 5 h du matin, avec pour seule compagnie sa femme qui prenait des photos, lui valut alors ces mots de Gaston Miron : « Tu as ensemencé le fleuve. »

Plus récemment, l’artiste Derouin réalise une murale : Autour de mon jardin3, transformant ainsi l’épicerie de son village en véritable œuvre d’art. L’emballage-cadeau que revêt le Métro Dufresne de Val-David devient concret après une année entière de recherches et d’esquisses, et plus de sept mois de travail, avec l’aide de trois assistants.

Ce dernier exemple montre bien le rayonnement possible de l’art in situ à des endroits parfois bien surprenants. Réjouissons-nous. Et la prochaine fois que fiston insistera pour fabriquer un énième château de sable sur la plage, encouragez-le. Vous contribuerez possiblement à la for-mation d’un petit Derouin en devenir !

2 www.repere.tv (Les repères de Languirand) Puits de Lumières/ L’esprit des lieux. Accès le 10-11-15.

3 www2.lactualite.com/multimedia/audio/autour-du-jardin-rene-derouin/2010-05-05. Accès le 10-11-15.

Sortez des

musées !Inspiré des lieux, comme son nom

l’indique, les œuvres d’art in situ se trouvent tout aussi bien à la ville

que dans un environnement entièrement naturel.

ChroniQue | arts visueLs

Christine Bertand

collaboratrice

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CritiQue | arts visueLs

Parcelle d'intimité

expoSition magnificat de marie-anne verstraeLen à La maison antoine-LaComBe

Une « parcelle d'intimité » , voilà com-ment Marie-Anne Verstraelen décrit son aventure avec les religieuses du Couvent des Soeurs Missionnaires de l'Immaculée Conception à Joliette. Touchée et troublée par le départ imminent de ces femmes discrètes, dévouées et silencieuses, Marie-Anne Verstraelen s'est immiscée doucement dans leur quotidien et a capté avec sa caméra l'essence de leur âme, de leur force tranquille, de leur dignité.

Influencée par le travail de Clara Gutsche dans La série des couvents par le choix et le traitement du sujet (gros plans, quotidienneté, lieux sacrés) , Marie-Anne Verstraelen se distingue par sa démarche axée sur le devoir de mémoire, le besoin de garder la trace de ce pan de notre histoire qui s'achève. Elle a réalisé un portrait de femmes lanau-doises à la fois si proches et

si loin d'elle, de la même région géographique mais d'un tout autre univers. Une jeune femme artiste inspirée par des lieux sacrés et par celles qui les occupent et qui attendent sereinement de savoir ce qu'il adviendra d'elles une fois leur couvent vendu. Elles lui ont simplement ouvert les portes avant qu'elles ne se referment définitivement.

Une rencontre à la fois improbable et touchante entre deux mondes et qui donne une exposition de photos toute en tendresse, en recueillement. Des photos modernes, de grands formats, de couleurs claires et vives qui contrastent

denise Bouchard

collaboratrice

Dévotion, Marie-Anne Verstraelen, 2011

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CritiQue | arts visueLs

avec un sujet d'une autre époque déjà, aux arrières-plans souvent flous pour bien mettre en évidence ces femmes de bonté et de dévouement dans leurs gestes simples d'une vie consacrée à leur dévotion et aux autres. Magnificat...

> denise Bouchard

La bibliothèque, Marie-Anne Verstraelen, 2011

Magnificat, Marie-Anne Verstraelen, 2011

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reportAge | arts visueLs

ARRêT SuR L'ARTPLaCe BourGet du 7 au 9 juiLLet 2011 L’événement ARRÊT SUR L'ART est né, lors des Journées de la Culture 2010, dans la municipalité de Saint-Alphonse-Rodriguez. Un groupe d’artistes contemporains nommé les 4 K’Art proposait aux citoyens un événement performatif hors du commun. Fort de cette effervescence, la commission des arts visuels de Culture Lanaudière relance à sa manière l'événement.

« Arrêt sur l’art, c’est l’occasion de célébrer l’art nouveau parfois dit contemporain avec l’ensemble des citoyens afin qu’ils renouent avec ce côté créateur que chacun porte en soi.

La plupart des gens se refusent à la création, faute de temps, d’inspiration ou autres raisons. Non pas parce qu’ils en sont incapables, mais bien parce qu’ils n’esti-ment pas à quel point cette activité est aussi essentielle,

voire plus, que de bien se nourrir et se vêtir.

Le petit de l’homme est, dans le début de son parcours, un formidable créateur. Qui n’a pas sou-venir d’un carré de sable,

d’une maisonnette dans le coin de la cour ou d’un dessous de drap qui se transforme au gré des fantaisies du moment. Bref, la plupart d’entre nous soupçonnons l’importance du geste créateur. Nous savons aussi que cette démarche n’est pas anodine et qu’elle nous révèle, peut-être, plus que nous le voudrions bien, car elle met en scène un monde sub-jectif qui fréquente peu ou pas du tout la scène publique. Cela dépend de la position de chacun lorsqu’il a accès à

cette dimension-là. À savoir le mystère de la création.

En somme, le projet Arrêt sur l’art, se veut une démarche en perpétuel devenir à la dimension de votre désir de faire un arrêt sur l’art à la Place Bourget. Le comité orga-

nisateur vous invite, du 7 au 9 juillet 2011, à renouer avec l’intime d’une démarche artis-tique qui peut devenir aussi la vôtre. C’est aussi l’occasion de partager ce moment avec les artistes qui vous la proposent.

Christiane Beaudoin

collaboratrice

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la maiSon du livre d’artiSte

célèbre Son 10e anniverSaire

CHAmPS vALLOnS

C’est en 2000, à l’aube d’un nouveau millénaire, que Ginette Trépanier, artiste multidisciplinaire, et son conjoint, le sculpteur Lucien Chabot, ont fondé le Centre culturel Champs Vallons à Sainte-Mélanie, un site enchanteur propice aux échanges. Des exposi-tions, des événements culturels, des rencontres d’au-teurs, des lectures de poésie, des présentations d’art hybride, toutes ces activités dynamisantes ont animé Champs Vallons durant la dernière décennie.

Parmi les nombreuses réalisations de Champs Vallons mises de l’avant par Ginette Trépanier, il convient de men-tionner les moments les plus marquants, comme les deux biennales internationales du livre d’artiste en Lanaudière, qui ont permis à plusieurs de découvrir ce qu’est le livre d’artiste et les diverses formes qu’il peut prendre.

En plus des livres d’artiste appar-tenant à la collection de Champs Vallons, des éditions originales ont été créées spécialement pour la circonstance et deux anthologies composées de poèmes et d’œuvres d’artistes sont parues aux Éditions Création Bell’Arte, Champs Vallons, soit : Marcher avec Saint-Denys Garneau, publié en 2005, et De la rivière au fleuve, publié en 2007.

La Corporation Champs Vallons a de plus institué le Prix International Saint-Denys-Garneau, qui en est cette année à sa 8e édition et qui, dans le cadre du Salon du livre de Montréal, a remis à chaque année ce prix pour un livre d’artiste choisi par un jury pour une œuvre alliant la poé-sie et les arts visuels.

reportAge | Lit tÉrature

dorothy Leigh

collaboratrice

Mai 2001. Lancement de la programmation de Champs Vallons à L’Interlude, à Joliette. De gauche à droite : Ginette Trépanier, pré-sidente-fondatrice ; Dorothy Leigh, poète et conseillère artistique ; Claudine Bertrand, poète et première lauréate du Prix International Saint-Denys-Garneau et Emilio Francescucci, poète, membre de Champs Vallons et fondateur du Carrefour de poésie de Lanaudière.

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S Août 2001 à Sainte-Mélanie. Première remise du Prix International Saint-Denys-Garneau, avec les trois fondateurs : Ginette Trépanier, poète et artiste en arts visuels ; Lucien Chabot, sculpteur et Jean-Paul Daoust, poète, entourés de Francine Beaulieu, enseignante, Monique LaSalle partenaire financier, représentante de Ratelle et Ratelle ; John Cosgrove, verrier et Brigitte Purkhardt, écrivaine

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Une autre heureuse inspiration a fait en sorte que depuis 7 ans, Champs Vallons remet à chaque année un prix à un jeune artiste de la relève, de même qu’un Prix Hommage à une personnalité qui s’est distinguée dans le domaine culturel.

Champs Vallons porte maintenant fièrement le nom de Maison du livre d’artiste et continue à promouvoir l’art hybride, la création et l’expérimentation, ce qui en fait un lieu hors du commun, grâce en bonne partie à ses cofon-dateurs, Ginette Trépanier et Lucien Chabot.

Pour célébrer comme il se doit le 10e anniversaire de Champs Vallons, une invitation à un brunch poétique est lancée à tous pour le dimanche 21 août, à la Maison Antoine-Lacombe, à 11 h 30. Venez fêter avec nous, l’en-trée est libre, vous n’avez qu’à apporter votre lunch. Au programme, des échanges, de la musique, des lectures de poésie, et à 15 heures, les membres du conseil d’admi-nistration de Champs Vallons ont opté pour ajouter une touche encore plus festive à cette célébration en profitant de l’occasion pour remettre le Prix International Saint-Denys-Garneau, édition 2011.

C’est donc un rendez-vous à inscrire à votre agenda pour une journée exceptionnelle dans une atmosphère convi-viale, pour non seulement fêter les 10 ans de Champs Vallons, mais aussi pour saisir un instant privilégié où la poésie et les arts visuels vous seront servis sur un plateau !

> dorothy Leighpour le conseil d’administration Champs vallons

– La maison du livre d’artiste !

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Octobre 2001, à Champs Vallons, lecture de poésie et échanges avec des poètes internationaux et de la région de Lanaudière, en colla-boration avec le Festival international de la Poésie de Trois-Rivières. De gauche à droite : Gérald Leblanc (Manitoba). Marie Sunahara (France), Suzanne Joly (Lanaudière – Québec), Marie Côté (Lanaudière – Québec), Michèle de La Plante, décédée (Lanaudière – Québec).

2e rangée ; Valériu Stancu (Roumanie), Yvan Bellemare (participant) et un poète de la République Tchèque.

Tableaux en arrière-plan, exposition des oeuvres de Saint-Denys Garneau (collection du Musée d’art de Joliette et de Bombardier).

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Créée en janvier 2005, la Quinzaine du livre est un événement qui vise plusieurs objectifs soit :

• Promouvoirlesintérêtsdulivre,delalecture et de la création littéraire dans Lanaudière ;

• Donnerunevitrineauxartistesécrivainsde la région afin de les faire connaître ;

• Éveilleretmaintenirlegoûtdelalecturechez le public de tous les âges ;

• Favoriserlarencontred’auteursaveclepublic au moyen de multiples activités et animations ;

• Rejoindrelesgroupessous-développésde la région ;

• Encouragerledéveloppementculturelde la région autour de la lecture ;

• RendreaccessibleslesactivitésdelaQuinzainedulivre à l’ensemble de la population lanaudoise.

La septième édition tenue du 15 au 30 avril 2011 a rem-pli ces mandats haut la main. En effet, autant le livre, la lecture que la création litté-raire ont été mis de l’avant. Sous le thème « Les stations livre-service » 59 activités ont été proposées dans 32 lieux localisés un peu partout dans Lanaudière, couvrant ainsi les six territoires de MRC. Sous la présidence d’honneur de Louise Tremblay-D’Essiambre, la Quinzaine a connu un succès retentissant.

Le concours des citationsComme à chaque année, Culture Lanaudière a mis en ligne les 15 cita-tions retenues par la présidente d’hon-neur de l’événement. Ces citations sont soumises au vote du grand public et une compilation finale, après l’événe-ment, a permis de couronner quatre citations dont l’une sera la grande gagnante. Ainsi, en quatrième place se trouvait la citation suivante : Aimer savoir, certes, mais d’abord savoir aimer de Claude R. Blouin, Ce qui n’est pas moi, Éditions Trois. À la troisième place se classait la citation suivante : Il y a toujours un moment dans la vie de chaque individu où il doit choisir entre le passé et le présent de Claude Daigneault, Une fille ça ne pleure pas, Les Éditions de la Noraye, 2010. En deuxième place, se retrouva la citation de Louise Warren, Attachements. Observation d’une bibliothèque, L’Hexagone, 2010 : Ma grand-mère avait du temps et moi aussi. Avec elle, le temps semblait si large, si puissant, qu’il me faisait oublier la fragilité de ses pas.

Et la citation grande gagnante est : Où vont les souvenirs des gens quand ils les ont ou-bliés ? écrite par Linda Amyot, La fille d’en face, Leméac Jeunesse, 2010.

Nous tenons à féli-citer les auteurs et à remercier toutes les personnes qui ont par-ticipé au vote de la cita-tion du jour.

LA quinzAinE

Du LivRE 2011

un franC suCCès

ChroniQue | Lit tÉrature

andrée saint-Georges

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fière du talent des artistes lanaudois,eLaine syLvestre votre courtier de confiance depuis 10 ans dans lanaudière(450) [email protected]

Deux prix au publicLe public fut invité à compléter le coupon de participa-tion et à le déposer dans les boîtes prévues à cet effet. Un tirage au sort d’un panier-cadeau enfant (5 à 14 ans) et un panier-cadeau adulte a été effectué le 4 mai 2011 parmi tous les coupons reçus. Madame Diane Lacoste s’est méritée le panier cadeaux pour les grands et madame Mégane Ménard a remporté le panier cadeaux des plus petits. Félicitations à ces deux amateurs de lecture.

Merci aux commanditairesLa 7e édition de la Quin-zaine livre est rendue possible grâce à l’appui financier des député(e)s de l’Assemblée nationale de la région Lanaudière, principaux partenaires de l’événement composé

d’André Villeneuve, président du caucus et député de Berthier ; de Véronique Hivon, députée de Joliette ; de Nicolas Marceau, député de Rousseau ; de Scott McKay, député de L’Assomption ; de Mathieu Traversy, député de Terrebonne, et de Guillaume Tremblay, député de Masson.

L’équipe de la Quinzaine du livre tient également à sou-ligner l’appui financier de la Librairie Martin et de la SNQ Lanaudière, également partenaire de l'événement. De plus, il serait impensable de passer sous silence la géné-rosité de nos auteurs lanaudois et nos bibliothécaires qui investissent temps, encre et énergie pour la cause.

La Quinzaine du livre, sous la présidence de ma dame Johanne Gaudreau, reprendra place en 2012 pour sa huitième édition. C’est une invitation à célébrer le printemps à travers les mots, les jeux, les animations, les contes, les his-toires. C’est le rendez-vous du 13 au 29 avril 2012.

ChroniQue | Lit tÉrature

Arrière : SCott mCKAy, mAthieu trAverSy, guiLLAume trembLAy. AvAnt : André viLLeneuve, véroniQue hivon, niCoLAS mArCeAu

mégAne ménArd

diAne LACoSte

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Des sculptures lumi-neuses, travaillées avec l’étain dans un style très épuré, contempo-rain, voilà ce que j’ai vu à Berthierville, dans la galerie et l’atelier de la rue Frontenac. Le créa-teur, Patrick Ropars, né dans le sud de la France, a étudié les techniques de travail de la forge,

de la chaudronnerie et de la soudure. Le premier objet qu’il a fabriqué était un marteau miniature en métal trempé qu’il a d’abord détrempé puis sculpté avant de le retremper. Il s’agissait d’un exercice imposé pour l’obtention de son brevet technique. Il l’a conservé depuis plus de 45 ans et il s’en sert à l’occasion. Toujours en France, après son service mili-taire, il a été engagé pour réparer les sous-marins de la marine nationale. L’attrait du métal et des engins maritimes le guidait.

Il avait aussi le goût de créer des pièces sculptées. Il a commencé par utiliser des blocs d’argile grise ou rouge pour réaliser des objets travaillés à la main et polychro-més. Il était venu au Québec en voyage et, séduit par les espaces, les couleurs des saisons, les sports d’hiver, il a choisi d’y vivre. C’était il y a 40 ans et il y vit tou-jours, marié et père de trois garçons. Il continuait sa démarche et sa réflexion pour suivre son rêve de produ-ire des formes originales. Il admirait les sculptures de Giacometti, de Germaine Richer et surtout le style artis-tique et l’implication sociale d’Armand Vaillancourt.

C’est en 2004 qu’il a opté pour l’étain comme métal pour s’exprimer. Il hab-itait à Montréal et avait aménagé son atelier dans le sous-sol de sa maison.

En explorant les sites consacrés à la métallurgie sur Internet, il a trouvé un fournisseur de feuilles d’étain à Val David. Pourquoi l’étain ? Il appréciait ce métal sur lequel la lumière semble glisser tout en reflétant les couleurs.

Être différent, avoir un style particulier, sans imiter ou perfectionner ce que existe déjà, comme il explique : « Ma recherche et mon approche artistique de ce métal se fondent en partie sur le jeu et la rêverie. À partir d’une feuille d’étain laminée, par pliage, avec mes mains, martel-age et repoussage, j’en arrive à créer des formes qui peuvent même raconter une histoire. »

Par exemple, cette œuvre qu’il a nommée « Dorsalités marines ». Il avait sculpté une pièce qui ne lui plaisait pas et l’avait mise de côté. Plus tard, il l’a reprise pour la couper en deux. Il n’était pas encore satisfait du résultat, donc il l’a couverte d’un chiffon et l’a laissée en dormance. Tout le processus s’est échelonné sur un an et demie. Un jour, il l’a examinée en jouant sur plusieurs positions ou elle pouvait se tenir en équilibre. À la fin, une ouverture vers le haut lui a fait penser à la bouche d’un poisson qui attrape un «méné». Ensuite, en la tournant de l’autre coté, il y a vu une raie qui fait la moue parce que l’autre poisson l’a dérangée en sautant. La sculpture issue de cette fable ren-contre sa vision de la création artistique : «…matérialiser ma pensée en une œuvre tridimensionnelle, unique en son genre et je sais à cet instant que ma folie me survivra, ce qui m’encourage à poursuivre…»

reportAge | mÉtiers d'art

leS étainS de patrick roparS

l'art de manier

le métal

Louise Plante nantel

collaboratrice

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C’est ce que son idole Armand Vaillancourt avait con-staté lors de son passage à l’atelier ayant pignon sur rue à Berthierville, au bord du fleuve où il habite depuis 2008. Patrick Ropars expose ses sculptures d’étain et quelques-unes en cuivre à la Galerie Galera, dirigée par Louise Lefebvre, située dans la magnifique maison patrimoniale.

Certaines pièces ont été présentées à Montréal dont celle intitulée « Lune de Mer » qu’on peut voir jusqu’au 18 décembre 2011 à la Maison Saint-Gabriel dans le cadre de l’exposition « L’Étain, de l’art au quotidien ». Cette œuvre représente la place de l’étain dans l’art contemporain.

Une autre exposition est en cours, jusqu’au 31 octobre 2011, en France, à la Galerie d’art Marie-Laure Demaria, à Biot, ville de la Côte d’Azur reconnue pour ses verri-ers. On peut aussi visionner ses oeuvres sur la galerie en ligne Saatchi Online. Du 23 septembre au 2 octobre 2011, il participera au Symposium d’art postal du Musée du Bas-Saint-Laurent, à Rivière-du-Loup, puisqu’il a également produit des cartes en étain qui ont été expédiées par la poste, en France.

Dans ses implications citoyennes, entre autres, il a donné des sculptures pour des encans bénéfice de l’Organisation

multiressources pour les personnes atteintes de cancer, ainsi que pour la campagne de financement du Salon des métiers d’arts de Lanaudière. Le 21 janvier 2010, il a fait don d’une œuvre créée pour la Soirée olympique, tenue en l’honneur de Joanie Rochette et organisée par la Chambre de commerce Berthier-d’Autray. Voilà donc comment un jeune Français, devenu Québécois, habité par un désir de création s’est installé chez nous pour y vivre son rêve et le partager dans la lumière dégagée par ce métal qu’il rend précieux, L’ÉTAIN.

> Louise Plante nantel

reportAge | mÉtiers d'art

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Ce collectif résulte d’un échange outre-mer entre le Théâtre d’Aujourd’hui (Ardèche, France) et la Corporation Champs Vallons (Sainte-Mélanie Qc).

En 2009, deux écrivaines québécoises, membres de Champs Vallons — Brigitte Purkhardt, et Ginette Trépanier, aussi artistes hybrides — ont participé en Ardèche au pro-jet Territoire et Imaginaire conçu et organisé par Roger Lombardot, écrivain, dramaturge, metteur en scène et directeur du Théâtre d’Aujourd’hui. Ce projet avait pour

but de mener une réflexion sur l’imaginaire à partir des plus anciennes peintures pariétales de l’humanité de la grotte Chauvet en Ardèche, vieilles d’environ 33,000 ans. Symboliquement, 33 auteurs invités ont exprimé leur reconnaissance aux premiers artistes de notre civilisation

en écrivant chacun un texte de mille mots. Cette manifes-tation s’est déroulée avec la collaboration de Dominique Baffier, conservatrice de la grotte Chauvet.

La continuité de ce projet s’est effectuée, cette année dans le cadre de la Quinzaine du livre dans Lanaudière. La création collective réalisée a débuté par l’initiative de Ginette Trépanier et Christian Rouleau qui dans leur démarche artistique ont décidé de mettre l’accent sur l’imaginaire…. nos territoires en mouvement, une réflex-ion poétique. L’un et l’autre pouvaient intervenir dans les oeuvres de l’autre en utilisant son médium respectif. Christian Rouleau réalisa des photographies de territoires et Ginette Trépanier des encres de couleurs. Ainsi chacun récréait son territoire imaginaire en fusionnant dans son œuvre des portions d’œuvre de l’autre… une fusion et un jumelage qui donna vie à 24 œuvres. Les deux œuvres étaient envoyées à des collègues poètes qui s’inspiraient de ces deux œuvres pour parler de territoires « kébékois ». Une œuvre de composite de nous, les deux compères, s’est inspirée de la poésie de France Boucher pour illustrer la thématique de ce projet.

Lèvres suspendues aux métaphoresLes yeux collés sur le silenceMilles oiseaux du paradis revenus…

> Texte France Boucher Oeuvre Christian Rouleau et Ginette Trépanier

ChroniQue | Livres d'artiste

Territoires kébékois et imaginaire

JOLIETTE à l’Arsenal, lecture de poésie et performance, clôture le 30 avril 2011. De gauche à droite, 1ère rangée Nathalie Gérard, Dorothey Leigh, Véronique Yvon, députée de Joliette, Suzanne Joly, Alice Lachance, France Boucher, 2e rangée Émilio Francescuci, Nicolas Vigneau, Ginette Trépanier, Christian Rouleau et nos trois invités (Ardèche, France) Dominique Baffier, Cécile Lombardot et Roger Lombardot.

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On a glissé pas à pas sur ses territoires imaginairesMétissé sa Blancheur et brodé ses couléesOn a défié mes chamans et sillonné ma folie….

> Texte Nathalie Gérard Oeuvre Christian Rouleau

On a creusé sa terre, déchiffré mes racinesArpenté son histoire et morcelé nos espoirs

On a scruté ses désirs, Jai dansé mes promesses

> Texte Nathalie Gérard Oeuvre Ginette Trépanier

Les poètes et les écrivains participants sont France Boucher, Claudine Bertrand, Josée Bilodeau, Dorothy Leigh, Nathalie Girard, Suzanne Joly, Alice Lachance, Ginette Trépanier Donald Alarie, Emilio Francescuci, Jean-Paul Daoust, Bernard Pozier, Nicola Vigneau, Valeur Stancu. Ces œuvres grand for-mat et ces textes exceptionnels seront regoupés dans un livre d’artiste, accompagné d’un disque compact, et ce livre sera disponible au cours de l’année 2012. Nous vous don-nons en avant goût en vous présentant quelques œuvres et des extrait de poésie.

Nous remercions la ville de Joliette qui a offert la magni-fique salle de l’Arsenal pour cette exposition et les diverses performances.

> Ginette trépagnier

CHRONIQUE | Livres d'artiste

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20 AnSde Grands prix de la culture grâce à la participation de DesjardinsLa première entente fut signée au début des années 90. Vingt and plus tard, Desjardins et Culture Lanaudière persistent et signent en offrant d’une part un gala qui dirige les feux de la rampe sur les talentueux artistes de la région et d’autre part, une contribution boni-fiée qui vient supporter de manière substantielle ce moment de gloire pour 20 lauréats.

De plus, pour la 20e édition des Grands prix Desjardins de la culture, Culture Lanaudière a invité, encore une fois, un artiste extraordinaire : monsieur Robert Marien. Ce grand homme a collaboré avec les organisations cultu-relles lanaudoise depuis plus de vingt ans. Il a une feuille de route impressionnante en musique, comédie musicale, théâtre et télévision.

C’est le coup de cœur indéniable 2011 tant pour Desjardins que pour Culture Lanaudière, les deux institutions étant avides de souligner l’apport incommensurable de cet artiste intègre et engagé. Vingt ans de collaboration et

une propension à poursuivre ce partenariat par le biais d’une reconnaissance inoubliable du talent lanaudois.

Culture Lanaudière remercie Desjardins Lanaudière de son engagement, sa préoccupation à la culture, son amour du professionnalisme et son soutien rigoureux et constant. Culture Lanaudière est fier des Grands prix Desjardins de la culture de Lanaudière et salue bien bas la participation financière de Desjardins. Merci

ChroniQue | CouP de Coeur desjardins

ROBERT mARiEn

PrÉsident d’honneur des Grands Prix desjardins

de Lanaudière 2011

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Mesdames Tina Saint-Jacques, conseillère en communication à la vice-présidence régionale du Mouvement Desjardins et Ghislaine Bourcier, présidente de Culture Lanaudière

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SortirLe maGasine CuLtureL LanaudoisC’est avec grand empressement que Culture Lanaudière a accepté un partenariat d’affaire avec la direction régionale de Transcontinental. En effet, quand Sébastien Nadeau et Benoît Bazinet nous ont présenté ce magnifique projet de création d’une revue culturelle et touristique, distribuée dans tous les foyers lanaudois, l’enthousiasme a été à son comble.

En complémentarité avec L’ARTEFACT, la revue artis-tique virtuelle de Culture Lanaudière, SORTIR permet de connaître des artistes, des lieux touristiques, des lieux de gastronomie ainsi qu’un agenda culturel des plus invi-tants. SORTIR, c’est donc une façon de voir Lanaudière avec des yeux tout neufs, une âme artistique, un désir d’escapade touristique ou encore un festin pour les papilles.

Culture Lanaudière est heureux de collaborer avec l’équipe de SORTIR. Tout d’abord parce que cette équipe traite les arts et la culture avec un grand sérieux mais aussi

avec une attention particulière. SORTIR est distribué, gra-tuitement, à raison de 190 000 exemplaires. Cette revue, qui entre chez nous, propose des aventures extraordi-naires et rares sont les régions qui ont ce grand privilège.

Félicitations à l’équipe de SORTIR, principalement à madame Thérèse Parisien, la rédactrice en chef, madame Véronique Vadnais, l’éditrice et monsieur Sébastien Nadeau directeur général régional. Bravo à toute l’équipe de rédacteurs et rédactrices pour cette magnifique mise en valeur des artistes de chez nous.

Vous pourrez aussi consulter la revue prochainement sur Internet au www.sortirlanaudiere.ca

rubriQue | aC tuaLitÉs

Véronique Vadnais, Sébastien Nadeau, Thérèse Parisien

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andrée saint-Georges

reportAge | aC tuaLitÉs

En effet, réunissant quatre intervenants, le débat sur le développement durable et la culture a permis à une qua-rantaine d’artistes et travailleurs culturels un échange réel et très perspicace. En effet, le débat s’est déroulé en deux temps, soit une brève présentation de la perception des invités quant au développement durable et par la suite, un échange interactif avec les participants.

Le débat a été lancé par madame Louise Landreville, agente à la Conférence régionale des élus de Lanaudière, qui a fait un lien direct avec le plan stratégique de la CRÉ Lanaudière où le développement durable a été mis en premier plan. Elle a remis copie du plan à tous les par-ticipants de même qu’un DVD qui présente la région. A suivi madame Diane Nicoletti, conseillère municipale de la Ville de Joliette. Celle-ci a une vaste expérience en politique municipale et siège à plusieurs conseils d’admi-nistration d’organismes culturels ou connexes au secteur culturel. Elle a mis l’emphase sur la nécessité d’utiliser les canaux de l’éducation pour permettre, dès le jeune âge, un accès à la culture, et ce, quelle que soit la discipline. Mesdames Nicoletti et Landreville s’entendaient bien pour miser sur la relève et le legs de la culture à nos jeunes.

Madame Ghislaine Bourcier, présidente de Culture Lanaudière a fait un bref rappel de l’initiation de l’agenda 21, faisant le lien avec la Politique culturelle du Québec. Son propos a supporté le fait que la culture est un véri-table pilier dans l’univers économique, social et environ-nemental favorisant ainsi le développement durable.

Pour Jici Lauzon, comédien et humo-riste, sa compréhension entre le développement durable et la culture passe obligatoirement par l’effort que chaque individu doit faire pour accé-der à la culture. Il condamne un peu la facilité apportée par la télévision, qui, en soi, n’est pas un mauvais médium, si consommé raison-nablement. Il a aussi insisté sur l’éducation des adultes et des jeunes adultes. Cette éducation même de base, pour-rait ouvrir des portes incroyables. La culture est accessible mais encore faut-il avoir le réflexe de la consommer.

Après une courte présentation, les participants ont emboîté le pas et ont échangé avec les panelistes. Une tendance forte a prédominée tout au long de ces deux heures soit l’importance de «faire sortir» les personnes de leur maison ou de leur univers Internet pour accéder à de véritables trésors artistiques qui sont à proximité. Les efforts des artistes, des travailleurs culturels et des artisans sont tangibles. Il semble qu’un consensus se dégage dans le rapprochement entre les artistes et les citoyens afin de partager ces moments qualifiés de bonheur.

Ce débat a permis la poursuite des échanges tout au long du souper. L’ambiance était à la «jasette». Le site de la Distinction, localisée à Joliette, s’y prêtait à merveille puisque le souper a été servi sur la terrasse, lors de ces rares moment de chaleur que nous avons eu en juin 2011.

Pour un développement

durable des arts et de la culture

Le 2 juin 2011, Culture Lanaudière tenait son assemblée générale annuelle.

En préambule à ce passage obligé du monde de la gouvernance, se déroulait un débat public

sur le développement durable et la culture.

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Sondage de satisfaction chez Culture LanaudièrePour Connaître La notoriÉtÉ et La satisfaCtion des memBres envers nos serviCesEntre le 1er et le 31 mars 2011, Culture Lanaudière a tenu un sondage auprès de ses membres et parte-naires. Trois objectifs ont été visés soit : évaluer le degré de connaissance des services offerts, le degré de satisfaction de la clientèle qui les utilise et connaître le profil général des clients.

Durant ce mois printanier, 154 personnes ont répondu au sondage. La répartition, par territoire est assez équivalente sur cinq d’entre eux et le territoire de la

MRC de Joliette obtient un pourcentage un peu plus élevé. Ce sont majoritairement des artistes professionnels qui ont répondu au sondage, principalement une clientèle fémi-nine et, de l’ensemble, 80 % des répondants sont âgés de plus de 40 ans. Un fait intéressant, 68% des répondants ont déclaré travailler dans leur profession au cours de la der-nière année. Finalement 81% des répondants sont membre de Culture Lanaudière.

Les résultats de l’enquête 97% des répondants connaissent les outils de communi-

cation de Culture Lanaudière ;

• 92%desrépondantsconnaissentlaBulleculturelle;

• 86%desrépondantsconnaissentl’Artefact;

• 85%desrépondantsconnaissentlesiteInternet;

• Letauxdesatisfactionestde100%pourl’ensembledes communications ;

90% des répondants connaissent le service de formation continue ;

• 61%desrépondantsontutilisélesservicesdeformationcontinue ;

• 33%delaclientèleontsuivileurformationen2010;

• 20%delaclientèleontsuivileurformationen2009;

• 77%des répondants reconnaissent le coachinget le « mentoring » comme importants ;

• Lesformationslespluspriséessontcellesdemiseenmarché des produits, mise en valeur des œuvres, les classes de maîtres et la gestion ;

56% des répondants connaissent les commissions et les projets ;

• 36% des répondants ont assisté aux Grands prixDesjardins de la culture ;

• 32%desrépondantsontdéjàassistéàdestravauxdel’une ou l’autre commissions ;

• 21%des répondants ont assisté à l'une ou l'autreassemblées générales de Culture Lanaudière ;

55% des répondants connaissent les services d’accompagnement

• 99% des répondants affirment être satisfaits,plutôt satisfaits ou très satisfaits du service d’accompagnement ;

99% des répondants se déclarent satisfaits du nombre de services offerts ;

99% des répondants se déclarent satisfaits, plutôt satis-faits ou encore très satisfaits de leur expérience chez Culture Lanaudière ;

36% des répondants préfèrent être rejoints par courriel, 26% par téléphone et 21% par le site Internet ;

97% des répondants estiment que Culture Lanaudière joue pleinement sa mission.

Culture Lanaudière remercie tous les participants de leur précieuse collaboration. Cette expérience sera reprise l’an prochain, à pareille date, soit en mars 2012. Aussi, tel que mentionné, nous avions dit qu’un tirage au sort sera fait parmi les répondants. Aussi, la Maison Côte-à-Côte de Mascouche a gagné ce tirage et se mérite un article dans L’Artefact d'octobre 2011. Félicitations à Évelyne Robert et son équipe de la Maison Côte-à-Côte.

Andrée Saint-Georges

Mélody G. Thibeault

Julie Beauséjour

Sarah Laliberté

Josiane Martel

Manon Gingras

Maxime Milette Coulombe

Émilie Delisle

Les Permanents

Les temPoraires

reportAge | CuLture Lanaudière

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reportAge | CuLture Lanaudière

Suite à l’aSSemblée

généraleLes

instances de Culture

LanaudièreLes membres de Culture Lanaudière

se sont réunis, le 2 juin dernier, et ont réélu leurs représentants respectifs au poste

d’administrateurs de Culture Lanaudière.

Les postes suivants étaient en élection soit arts visuels, arts de la scène, littérature, éducation, communication et production. Ont alors été renommés, par collège électo-ral respectif, madame Madeleine St-Georges présidente de la commission arts visuels, madame Annie-Claude Gagnon présidente de la commission arts de la scène, madame Ghislaine Bourcier, présidente de la commis-sion littérature, monsieur Jean-Luc Arène président de la commission éducation, monsieur Jean-Pierre Corneault président de la commission communication et finalement madame Françoise Boudrias présidente de la commis-sion production. En complément, les MRC de Joliette, D’Autray et de l’Assomption ont reconduit les mandats de madame Nathalie Gauthier, madame Marie-Julie Asselin et madame Josée Fafard, toutes trois agentes culturelles dans leur MRC respective.

L’élection des officiersLors de l’assemblée générale annuelle se tient aussi un conseil d’administration en vue de nommer les officiers de Culture Lanaudière. Les cinq membres du comité exécutif ont été réélus soit :

Madame Ghislaine Bourcier à la présidence

Madame Marie-Josée Beaupré, à la 1ère vice-présidence

Madame Françoise Boudrias, à la 2e vice-présidence

Monsieur Jean-Pierre Corneault, à la trésorerie

Monsieur Alain Singher, secrétaire de la Corporation

Suite à cette élection, le siège de la littérature a été remis à une personne substitut. Madame Linda Amyot a été nommée pour siéger au poste littérature, substituant ainsi à madame Bourcier à la présidence de la commis-sion littérature.

Les personnes réélues rejoignent donc les administra-teurs suivants : madame Marie-Josée Beaupré repré-sentante du territoire de la MRC Les Moulins, madame Emmanuelle Waters du territoire de la MRC Montcalm, madame Guylaine Desrochers présidente de la commis-sion métiers d’art, madame Valérie Laforest présidente de la commission diffusion, monsieur Robert Picard président de la commission du patrimoine historique, madame Michèle Goyette présidente de la commission patrimoine vivant, madame Johanne Gaudreau, prési-dente de la commission bibliothèque et la Quinzaine du livre ainsi que monsieur Alain Singher, président de la commission arts médiatiques. Il ne reste qu’un seul poste à combler soit la personne représentant le territoire de la MRC Matawinie.

Félicitations aux administrateurs qui se sont vus recon-duits pour les deux prochaines années.

Les membres du conseil exécutif : Jean-Pierre Corneau, Françoise Boudrias, Ghislaine Bourcier, Marie-Josée Beaupré, Andrée Saint-Georges, Alain Singher

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à L’AgendA de CuLture Lanaudière

Service de formation continueLe cahier contenant la programmation complète de la forma-tion continue sera disponible en ligne à compterde septembre 2011. Communiquez avec nous pour en obtenir un exemplaire. [email protected] ou 450 753-7444.

Retrouvez nous sur FacebookCulture Lanaudière a, depuis peu, activé sa page d'organisme sur le réseau social Facebook. Tenez-vous au courant des dernières nouvelles et activités de nos agents, des projets à venir et des formations.

Soyez culturellement informé avec la BULLE CULTURELLEAbonnez-vous gratuitement à la Bulle culturelle, notre bulletin virtuel hebdomadaire contenant toutes les informations culturel-les lanaudoises. Plus de détails à [email protected] ou au www.culturelanaudiere.qc.ca.

7 au 9 juilletArrêt sur l’artDe concert avec la Société de développement du centre-ville de Joliette, Culture Lanaudière a invité des artistes professionnels à présenter des performances en art visuel pendant la vente trottoir sur la Place Bourget au centre-ville de Joliette.

1eseptembre

Vernissage de la 3e exposition « Entre nos murs »Inscrivez dès maintenant à votre agenda le prochain vernissage « Entre nos murs ».

Dès septembreCommissions culturelles

Les activités des commissions repartent. Surveillez dans la Bulle culturelle.

7octobreGrands prix Desjardins de la cultureC’est au Centre culturel de Joliette, sous la présidence d'honneur de Robert Marien, que se tiendra la 20e édition des Grands Prix Desjardins de la culture 2011. Un total de 20 000 $ en bourse sera remis aux artistes, artisans et travailleurs culturels, incluant les bénévoles.

NotePour plus de détails ou pour vous impliquer dans les projets de Culture Lanaudière, vous pouvez communiquer avec notre équipe : 450 753-7444 ou 1 866 344-7444. [email protected] www.culturelanaudiere.qc.ca

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noS CoLLAborAteurS

Équipe de rédaction Ghislaine Bourcier Andrée Saint-Georges

Collaborateurs Louise Plante-Nantel Denise Bouchard Christine Bertrand Dorothy Leigh Ginette Trépanier Christiane Beaudoin

Conception graphique Gabrielle Pelletier Culture Lanaudière sous la supervision de Manon Bédard

Coordination : Andrée Saint-Georges

Photographies

Christian Rouleau autres sources citées et gracieusetés

Ghislaine Bourcier

Présidente de Culture Lanaudière

Liée au monde de l’éducation de la région, Ghislaine Bourcier a contribué à de nombreuses recherches du Ministère de l’Éducation sur l’apport de la lit-térature à l’apprentissage. Coauteure du matériel «Littérature accompagnée, littérature apprivoi-sée» et du Guide sur l’intégration de la dimension culturelle à l’apprentissage, elle est cofondatrice de CFNJ-FM (99,1 et 88,9). Récipiendaire du prix de Poésie Louis-Joseph Doucet 2008, elle est en attente de la publication de son premier roman. Présidente de Culture Lanaudière depuis 2007, elle y représente le collège littérature.

Louise Plante nantel

Louise Plante a été directrice du Centre de docu-mentation de l’information à Radio-Canada dans les années 70. Elle a été responsable de la rédaction des Cahiers de la Nouvelle Compagnie Théâtrale. Elle a réalisé un documentaire sur le théâtre à l’Office National du Film, a écrit deux pièces pour les jeunes ainsi que deux pour adultes. Elle a été journaliste à la radio régionale CFNJ de 1989 à 1996.

Elle est présente sur scène dans certaines activités de Slam Lanaudière qu’elle a représenté l’hiver dernier au Moulin à Paroles sur la Place Bourget à Joliette. Elle est également présidente de la Commission de la langue française de la Société Nationale des Québécoises et Québécois de Lanaudière.

Andrée Saint-GeorgesDirectrice générale de Culture Lanaudière

Intéressée par la problématique propre au développement culturel et préoccupée par la recherche de nouveaux modes de fonctionnement dans les secteurs public, parapublic et privé, Andrée Saint-Georges se propose de travailler en concertation avec les différents intervenants de Lanaudière, en vue de soutenir le développement et le perfectionnement de nos artistes.

Christine Bertrand

Originaire de Lanaudière, Christine Bertrand a planté sa boîte aux lettres dans plu-sieurs villages du Québec, ainsi qu’en Colombie-Britannique. En 2002, de retour dans sa région natale, elle publie son premier roman: Mine et moi aux Éditions Leméac. Depuis, elle a fait paraître trois romans jeunesse : Recherche grand-père avec ou sans expé-rience, La soupe aux orteils et Le faux chameau à pompons, aux Éditions Porte-Bonheur. Elle termine présentement un baccalauréat qui se compose d’une Majeure en études hispaniques et d’un Certificat en rédaction, à l’Université de Montréal, et elle vous réserve encore bien des surprises.

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Prochaine parution :Les personnes intéressées à soumettre, gracieusement, des articles ou des critiques doivent acheminer leur texte au Comité de lecture de L’Artefact virtuel aux coordonnées suivantes :

Octobre 2011Culture Lanaudière Comité de lecture Artefact 165, rue Lajoie Sud Joliette J6E 5K9 450 753-7444 ou 1 866 334-7444 [email protected]

noS CoLLAborAteurS

Christiane Beaudoin

Son medium privilégié est la technique mixte et le multi-media. Elle vit et travaille en Lanaudière depuis 1980. Elle actualise une collaboration engagée avec la psychanalyse et l’Art actuel. Elle a fréquenté l’école Vincent d’Indy, l’Université Laval, l’Université de Moncton pour la poterie et le raku, l’École Freudienne du Québec et a participé aux activités des Ateliers Convertibles à Joliette de même que chez Bonsaï Gros Bec à Saint-Alphonse-Rodriguez.

Dorothy Leigh

Au Québec et en France, ses récits, nouvelles et poèmes sont parus dans des revues, des collectifs et des anthologies. Elle est l’auteure d’un recueil de poèmes intitulé Entre l’âme et l’écorce et récipiendaire du prix Grand Fleuve, pour la 6e édition de la Fête des Chants de Marins. Elle a aussi publié des livres d’artiste, dont Le Souffle d’Éole, un recueil de ses haïkus illustrés avec des aquarelles de Ginette Trépanier, et Les Chemins d’eau. À paraître prochainement : un recueil de poèmes et un recueil de haïkus.

Ginette Trépanier

Artiste hybride, pédagogue, éditrice, poète et sculpteure, Ginette Trépanier est une femme accomplie qui a touché multiples horizons artistiques la menant de Sainte-Mélanie à Nunavik et en France. Elle a un lourd penchant pour les livres d’artistes dans la mesure où elle peut conjuguer poésie, sculpture et toiles grand format. Elle a édité une trentaine de livres avec des jeunes avant de poursuivre sa trajec-toire vers le théâtre.

Denise Bouchard

Passionnée de toutes les formes d’art depuis toujours et en continuel apprentissage, Denise Bouchard s’implique activement dans la vie artistique lan-audoise. Commissaire d’une dizaine d’expositions depuis 2005, elle est guide-bénévole au Musée d’art de Joliette depuis plus d’une décennie et fait partie de l’équipe de coordination du Festival-Concours de Lanaudière. Elle travaille également en étroite col-laboration avec quelques artistes en arts visuels.