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    Rsum

    Les marchs ruraux jouent un rle fondamental dans lapprovisionnement des centres urbains. Cest le cas au Bnin pour les villes de Cotonou et dAbomey-Calavi. Les habitudes alimentaires dans les villes comme en campagnes sont pratiquement les mmes avec la consommation des crales et des tubercules (mas, manioc, patate douce, taro). Les rapports dchange entre les villes et les localits villageoises seffectuent travers les marchs ruraux. Les dpartements du Littoral et lAtlantique comptent plusieurs centres commerciaux repartis en trois zones : la zone dAllada, de Ouidah et dAbomey-Calavi. Les marchs ruraux de ces diffrentes zones tels que Ougbo, Tokpa-Dom, Glodjigb, etc participent largement lapprovisionnement de Cotonou et dAbomey-Calavi en produits vivriers et locaux. Le transport des marchandises est assur par des taxis-brousse.

    Mots cls : Dpartement, Bnin, approvisionnement, Cotonou, Abomey-Calavi,

    centres urbains, marchs ruraux, villes, campagnes, crales, tubercules.

    Abstract

    Rural markets play a pivotal role in supplying towns with foodstuffs. Such is the case in Benin as far as Cotonou and Abomey-Calavi are concerned. In fact, food habits are similar in towns and in the countryside. For example, maize, cassava, sweet potato, cocoyam are eaten in towns and villages. Rural markets, therefore, make exchange relations possible between towns and the country.

    The Littoral and Atlantic Department have several rural markets that are divided into three areas: Allada, Ouidah and Abomey-Calmavi. The rural markets of those areas such as ougbo, Tokpa Dom, Glodjigb etc largely supply Cotonou and Abomey-Calavi with local foodstuffs that are transported by bush taxis.

    Key words: Department, Benin Republic, supply, Cotonou, Abomey-Calavi,

    urban centre, rural markets, town, countryside, cereal, tubers.

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    Les marchs ruraux priphriques dans lapprovisionnement urbain : cas

    de Cotonou et dAbomey-Calavi

    Par Benot NBESSA

    Matre de Confrences en Gographie

    Universit dAbomey-Calavi (Bnin)

    Les marchs ruraux jouent un rle fondamental dans lapprovisionnement des centres urbains. Cest le cas au Bnin pour les villes de Cotonou et dAbomey-Calavi. Dune faon gnrale, la campagne est lie la ville par les rapports socioconomiques assez troits ; les habitudes alimentaires au sein des populations dans les deux communauts au Bnin ne sont gure diffrentes. Au sud par exemple, le mas et le manioc sous diverses formes (gari, tubercules frais ou schs) sont aussi bien recherchs en villes comme en campagnes. Les relations dchanges entre le centre urbain et le monde rural se dveloppent suivant deux directions : de la ville, les populations villageoises travers leurs marchs reoivent divers produits manufacturs dont elles ont besoin (tissus, produits de toilette, mdicaments, articles de quincaillerie, ). Mais le village nest pas un simple parasite de la ville, il sagit en ralit dune espce de rapports bilatraux dont le rsultat profite normment aux populations citadines ; cest l que lon peut bien apprcier limportance des marchs ruraux. Il convient dtudier ici le cas prcis de Cotonou et dAbomey-Calavi dans leurs relations avec les marchs ruraux des dpartements du Littoral et de lAtlantique. Cette tude a ncessit des dplacements pour enqute de terrain avec une mthodologie approprie. Il fallait connatre les marchs ruraux et dterminer les plus importants, ainsi que leur priodicit et les produits dominants commercialiss. Il fallait tudier la structure et lorganisation fonctionnelle de ces centres dchange : types de hangars, rpartition des vendeurs et vendeuses, recensement et provenance des vhicules automobiles sur le march, recensement des produits dominants, dtermination des prix de vente des produits de grande consommation. Tout cela impose le recrutement des enquteurs sur place, pour avoir des informations justes concernant surtout la variation des prix.

    Les dpartements du Littoral et de lAtlantique dont il sagit correspondent une rgion privilgie qui bnficie des conditions naturelles et humaines favorables. Il importe de tenir compte de ces lments pour mieux saisir la place des activits de production et dchange qui occupent une bonne partie de la population active.

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    Dans une premire dmarche, il conviendrait de prsenter les conditions naturelles et humaines qui caractrisent ces deux dpartements, cela permet de connatre les atouts dont ils disposent, ainsi que les limites de leurs potentialits.

    En dernire analyse, ltude de quelques marchs ruraux dans leur fonctionnement permettra dapprcier leur rle dans lapprovisionnement des grands centres urbains Cotonou, Abomey-Calavi.

    Les dpartements du Littoral et de lAtlantique bnficient des conditions naturelles et humaines favorables la production agricole et aux activits commerciales. Ils connaissent un climat relativement humide comprenant quatre saisons irrgulirement rparties : - une grande saison pluvieuse allant du mois davril au mois de juillet, avec un maximum de prcipitations en mai-juin, suivie dune petite saison sche au mois daot ; - une petite saison pluvieuse en septembre-octobre, suivie dune grande saison sche, allant de novembre mars. Les deux saisons pluvieuses permettent deux rcoltes dans lanne. La principale saison pluvieuse correspond aux grands travaux champtres chez les paysans. Ils se donnent aux travaux de labour et aux semailles. Les prcipitations annuelles dont la hauteur moyenne est de lordre de 1200 mm permettent toutes sortes de cultures : crales, tubercules, lgumes et fruits dont les populations urbaines ont constamment besoin. On y trouve de nombreux cours deau : fleuves, rivires, lacs et lagunes dont lexploitation fournit les produits halieutiques.

    Ainsi, la prsence des lacs et des lagunes dtermine une activit de pche artisanale trs vivace avec des populations spcialises comme les Pdah et Toffin. Dans le domaine agricole, les sols ferrallitiques sur les plateaux de terre de barre sont trs favorables aux cultures (mas, manioc, patate douce, taro, lgumes, etc). Les principaux outils utiliss sont la houe et le coupe-coupe. Sur le plan dmographique, les dpartements du Littoral et lAtlantique sont les plus peupls et les plus urbaniss du pays. Selon les rsultats du recensement de 2002 donns par lInstitut National de la Statistique et de lAnalyse Economique (INSAE), la ville de Cotonou comptait cette poque 665.100 habitants et Abomey-Calavi comptait plus de 300.000 habitants. Aujourdhui suivant la projection de lINSAE, les effectifs seraient de lordre de 756.532 habitants pour Cotonou et environ 400.000 pour Abomey-Calavi. Ces populations urbaines dont les activits sont majoritairement autres que les activits rurales ont besoin des produits agricoles provenant des campagnes. A

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    cet gard, les marchs ruraux jouent un rle fondamental. En effet, ces deux dpartements bnficient des infrastructures routires relativement importantes facilitant les relations dchange entre les localits rurales environnantes et les centres urbains. Il existe aussi de nombreux taxis-brousse de marque Peugeot 404, 504 et Toyota bchs assurant la liaison rgulire entre les centres urbains et les marchs ruraux. Ces vhicules assez solides sont bien adapts aux pistes pour le transport en commun des marchandises et des passagers dans ces deux dpartements qui comptent de nombreux marchs ruraux.

    Les dpartements du Littoral et de lAtlantique disposent de nombreux centres dchange en milieu rural. Ces centres dimportance ingale, sont rpartis en trois zones comme indiques sur le tableau suivant :

    Zone Nom du march Priodicit Allada

    Ougbo 5 jours

    Skou

    Avakpa Tori-Gare S Shou Toffo Dessa Sdjdena

    Ouidah

    Tokpa Dom 5 jours

    Pahou Savi Tori Bossito Sgbohou Agbanto

    Abomey-Calavi

    Glodjigb 5 jours

    Akassato Zinvi Cococodji Z

    Source : Enqutes de terrain

    Lexemple de quelques marchs, considrs comme les plus importants dans chacune de ces trois zones, permet de mieux apprcier le rle de ces centres dchange en milieu rural dans lapprovisionnement des centres urbains

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    comme Cotonou et Abomey-Calavi. Dans cette perspective, les marchs de Ougbo et de Tokpa Dom, paraissent comme les plus reprsentatifs.

    Le march de Ougbo

    Situ 74 km au nord de Cotonou, lentre ouest du village en allant Bohicon, ce march se tenait initialement Koli-Akpo 5 km de son emplacement actuel. Avec le passage du rail, et pour faciliter le mouvement des marchandises, il a t transfr ct de la gare OCBN (Organisation Commune Bnin Niger). On y distingue deux parties :

    Venant de Cotonou, la premire zone correspond au parc automobile 100 m environ de la gare, entre la route internationale et le rail. Cest l que sont installes les vendeuses de produits agricoles, particulirement le mas qui se vend en gros et demi-gros aux clients venus de Cotonou.

    Du ct du parc automobile, le march proprement dit sanime sur un espace restreint de 3000 m environ, occupant un polygone irrgulier dont la grande surface correspond peu prs un carr de 50 m de ct. L on trouve essentiellement des hangars en paille sous lesquels sont exposs des produits trs diversifis. Les rares hangars en tle sont occups par les vendeuses des produits manufacturs venus de la ville : tissus, mailles, produits de toilette, etc. Mais le march est domin par les produits vivriers et il est difficile de dterminer dans ce mlange des particularits aux diverses catgories de marchandises mises en vente. Nanmoins, en dehors de la zone rserve la commercialisation du mas, on distingue le long des alles priphriques, les vendeuses de condiments (piment, tomate, lgumes) installes lair libre.

    A lest du ct du rail, on trouve du poisson fum ou frit lhuile rouge, des lgumes frais etc.

    Plus au sud, les hangars sont occups par divers produits manufacturs. La partie centrale est occupe par de petits hangars en paille sous lesquels se vendent divers produits agricoles plus ou moins transforms : cossette digname, farine de manioc, mas cuit en pis, huile rouge, plats cuisins On y trouve aussi divers objets de poterie : marmites, jarres, gargoulettes, etc. Les vendeuses de fruit (oranges bananes) sont installes lentre du march autour du parc automobile.

    Par sa position gographique et les produits agricoles quon y trouve, le march de Ougbo se prsente comme un march trs important pour lapprovisionnement des centres urbains en produits vivriers. Il est important par le nombre de clientles qui le frquentent, les marchandises commercialises et les recettes quil procure aux paysans et la commune (environ 5 millions de francs Cfa) par an, selon les autorits communales. Au total, Ougbo se prsente comme un des greniers mas pour les dpartements du Littoral et de lAtlantique. Mais ce march a besoin dtre amnag avec la construction des

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    hangars modernes et le trac des alles. Les vieux hangars sont insuffisants et de nombreux commerants sont installs en plein air, ce qui nest pas commode en priode de pluie. La clientle vient surtout des centres urbains (Cotonou, Abomey-Calavi) et lon compte chaque tenue de march une vingtaine de vhicules automobiles, types Peugeot et Toyota bchs. La plupart de ces vhicules viennent de Cotonou pour le transport des vivres qui sont bon march Ougbo, notamment le mas aprs la grande rcolte.

    Pendant longtemps, son prix variait entre 90f 125f la mesure Tohoungolo (1 kg), celui du haricot variait entre 200f 350f la mme mesure suivant la qualit et cela en priode de soudure. Actuellement, avec la chert de la vie gnralise, ces prix varient du simple au double dans les grands centres et Cotonou, le prix de la mesure Tohoungolo de mas varie entre 225f et 300f.

    Le march de Tokpa Dom

    Le march de Tokpa Dom situ dans le secteur de Ouidah se prsente comme un march mixte au service des pcheurs Pdah et des agriculteurs Fon, Adja et Kotafon. Cest un centre commercial important o convergent les grands produits de la rgion. Il est construit au bord du lac Ahm, 22 km de Ouidah, soit 62 km de Cotonou et se tient tous les 5 jours, la veille du grand march Dantokpa de Cotonou. Cest un march rue sans plan rigoureux dont la plus grande largeur ne dpasse quune trentaine de mtres du ct du lac. Partant de la mission catholique et du parc automobile louest, la maternit au sud-est, il stend vers le nord sur environ 100 m le long de la route Ouidah-Allada, bloqu entre les maisons dhabitation et le lac Ahm qui le limite dans son extension vers le nord ouest. On y compte quelques hangars en tle ondule sous lesquels sont installes les vendeuses de produits manufacturs : tissus, produits de toilette, sucre, botes de conserve Dune faon gnrale, les produits exposs sont trs mlangs, cependant, on peut distinguer plusieurs zones correspondant aux produits agricoles de grande consommation. Venant de Ouidah, les crales sont vendues entre la maternit et le carrefour dAllada-Sgbohou ; puis viennent les vendeuses des produits divers trs mlangs : botes de conserve, farine, lgumes, huile darachide, poteries. Plus au nord, vers le lac, cest la zone des produits vivriers tels que le mas, le haricot. Les vendeuses du sel gemme sont installes au nord ouest et celles du poisson sont au centre. Par limportance et la varit des produits quil commercialise, Tokpa Dom se prsente comme le march rural le plus important de la zone de Ouidah. Les nombreux clients qui le frquentent viennent des centres urbains tels que Ouidah, Cotonou et Abomey-Calavi pour y acheter du mas et du poisson. En effet, dans la journe, entre 8h et 14h, lactivit dominante est la vente des crales. Dans laprs-midi partir de 14h,

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    cest la commercialisation des produits de pche : poissons, crabes, crevettes. Les crales cultives par les Fon, Kotafon et Adja arrivent des localits villageoises de Kpomass, de Tori-Bossito et de Bopa. Les produits de pche sont fournis par les populations lacustres : Pdah de Gbtozoun, Lobogo, Tokpa Dom, surtout le poisson frais. Le poisson fum ou sch (yaya) est fourni par Sehom, Oudm, Kptou et Akodha. Ces produits sont exports gnralement pour satisfaire aux besoins des populations urbaines. Mais en priode des hautes eaux, le lac fournit trs peu de poissons, cette poque, le poisson de mer ou kpokoun quon trouve sur le march arrive de Cotonou. Cest seulement en priode des basses eaux (de janvier au mois de mai) que le lac Ahm fournit assez de poissons sur le march pour servir la clientle extrieure. En dehors des crales et des produits halieutiques, Tokpa Dom est un grand fournisseur de produits marachers surtout la tomate quil livre aux populations urbaines partir du mois de juillet. Les commerantes grossistes arrivent surtout de Cotonou, dAbomey-Calavi et de Porto-Novo. On accde ce march par des voies terrestres et par des voies deau. Les voies terrestres en terre de barre sont : Ouidah-Tokpa Dom (22 km), Kpomass-Tokpa Dom (7 km), Allada-Tokpa Dom (30 km). Les voies lacustres sont : Kpomass-Tokpa Dom (4 km), Shoumi-Tokpa Dom (5 km), Oudm-Tokpa Dom (7 km), Akodha-Tokpa Dom (9 km), Ahouango-Tokpa Dom (9 km). Cest par ces voies que sorganise la commercialisation des produits sur le march. Toutes les voies terrestres sont en terre de barre et elles sont difficilement praticables en priode des pluies. Ainsi, Tokpa Dom est beaucoup plus anim en saison sche. De nombreux commerants y arrivent avec des vhicules bchs de Ouidah et de Cotonou.

    Les marchs du secteur dAbomey-Calavi

    La commune dAbomey-Calavi compte six marchs ruraux dont trois : Akassato, Glodjigb et Oudo se tiennent en mme temps, tous les cinq jours, au lendemain du grand march Dantokpa de Cotonou. Par leur position (ils sont situs quelques kilomtres de Cotonou), ils jouent un rle important dans lapprovisionnement des populations urbaines en denres vivrires. Akassato se trouve 25 km de Cotonou, soit 6 km au nord de Calavi. Glodjigb est 34 km de Cotonou et 15 km de Calavi, il est spcialis dans la vente des poulets quil livre surtout aux revendeurs du march Saint Michel de Cotonou.

    Ainsi, de nombreux acheteurs viennent Glodjigb vlo le jour du march pour lachat des volailles quils transportent dans des paniers cages jusquen ville. Le prix de vente unitaire varie entre 800f et 1000f cfa, alors qu Cotonou elles sont revendues 1200f et parfois 1500f cfa aux consommateurs, ce qui donne un bnfice de 200 500fcfa.

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    En dehors des volailles, Akassato et Glodjigb vendent suffisamment de crales et de tubercules (manioc frais et patate douce). Oudo qui se trouve 13 km louest dAbomey- Calavi vend essentiellement les produits vivriers.

    Les autres marchs de la commune : Cococodji, Zinvi et Z vendent divers produits agricoles consomms par les populations rurales et citadines. A Zinvi, march situ 19 km au nord-est de Calavi, on trouve en dehors des crales assez de volailles.

    Dune faon gnrale, le mas cote moins cher dans ces localits o la mesure Tohoungolo descend 90fcfa aprs les grandes rcoltes, le prix maximal nexcde jamais 250fcfa. La commercialisation est oriente essentiellement vers Cotonou et Abomey-Calavi par les nombreux clients qui y viennent.

    En ce qui concerne les infrastructures, les efforts restent faire dans la mesure o la plupart des abris quon y trouve sont encore en paille.

    Au total, les marchs ruraux des dpartements du Littoral et de lAtlantique se ressemblent plusieurs points de vue : situation et morphologie, organisation et variation des prix, circuit de commercialisation. Cependant, ils prsentent des spcificits dans leur fonctionnement, ce qui confre chacun deux une certaine personnalit. Aussi distingue t-on des marchs spcialiss dans la vente des volailles comme Glodjigb et Zinvi, des marchs spcialiss dans la vente des produits de pche comme Tokpa Dom et Akodha. Cependant, les crales et les tubercules sont commercialiss dans tous les marchs ruraux pour lapprovisionnement des centres urbains.

    Dune faon gnrale, ces centres dchanges sont intgrs lagglomration villageoise, aucun deux nest en dehors du village auquel il appartient et dont il occupe parfois le centre. Ils sont situs soit au carrefour des voies de communication ou tout au moins au bord dune route conduisant vers un centre urbain ou vers dautres localits rurales. Les marchs de Ougbo et de Glodjigb par exemple sont au bord de la route internationale Bnin-Niger.

    Au point de vue morphologique, ils jouissent dune infrastructure moderne lie aux efforts entrepris par les autorits administratives ou par les populations villageoises (construction de hangars, entretien des routes). Il existe surtout de hangars en tle ondule, cependant, ces marchs prsentent un caractre rural, parfois trop prononc avec hangars en paille et des apatams, cest le cas des marchs de Ougbo et Tokpa Dom.

    La clientle est reprsente par les deux sexes, sur tous ces marchs la clientle fminine est fortement reprsente. En effet, la commercialisation des

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    denres vivrires est laffaire des femmes. Dans les villages, lhomme laboure et la femme soccupe de la rcolte et de la commercialisation des produits agricoles.

    La variation des prix est une donne caractristique des marchs ruraux. Elle se situe deux niveaux : - dabord le jour du march ; le prix de vente des denres vivrires change dans laprs-midi partir de 17h, quand le march tire sa fin, ainsi la mesure du mas Tohoungolo vendue 150fcfa le matin avant midi tombe 125fcfa sur le march de Ougbo. Cette variation journalire des prix concerne surtout les produits prissables comme le poisson frais, les lgumes et tomates ; - la grande variation des prix est en rapport avec les changements saisonniers au cours de lanne. Le prix de vente des produits de grande consommation comme les crales, les tubercules et les lgumes varie dun march lautre et dune priode lautre de lanne. Vers la fin juillet et surtout partir du mois daot, les prix des denres vivrires flchissent de faon uniforme sur tous les marchs ruraux aprs les rcoltes de grande saison pluvieuse. A cette priode, les produits agricoles trs abondants subissent fortement la loi de loffre et de la demande. Le sac de mas (100kg) vendus au prix de 16000fcfa 20000fcfa en priode de soudure (avril- mai) tombe 10000f ou 8000fcfa dans les grandes rgions de production. Les produits marachers dont les tomates en particulier sont menaces de pourrissement, les marchs urbains en sont saturs et aux mois de juillet- aot, le panier de tomate vendu entre 1500 et 2000fcfa en mai-juin tombe 600fcfa, voire 500fcfa dans les marchs comme Tokpa Dom et Ougbo.

    La commercialisation des diverses marchandises sorganise suivant deux circuits : - le circuit le plus simple est celui des produits manufacturs dimportation (tissus, produits de toilette, sucre botes de conserves, etc) allant des villes vers les campagnes ; - le deuxime circuit est celui des produits vivriers. Il est plus complexe avec lintervention de plusieurs intermdiaires. Les paysans livrent rarement les produits de leur champ aux consommateurs. Il existe toujours des intermdiaires qui se livrent souvent des spculations en tenant compte des dures priodes de soudure prcdant les futures rcoltes. Les villes reoivent ainsi diverses denres vivrires par lintermdiaire des commerants revendeurs intervenant largement dans les marchs ruraux. La grande difficult est celle du transport des marchandises. En effet, les pistes et routes en terre de barre conduisant dans les marchs (Tokpa Dom, Zinvi, Avakpa) partir des voies bitumes ou des villages environnants, sont gnralement mal entretenues ; lusager perd plus de temps parcourir une piste de 15 20 km (Ouidah-Tokpa Dom, Allada-Avakpa) un jour de pluie que lorsquil circule sur une route bitume de 40 km. Ainsi, les routes et pistes en terre de barre, reliant les marchs ruraux sont

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    difficilement praticables en priode des pluies quand la chausse glissante rend la circulation trs pnible avec des risques daccident.

    Il importe que les autorits locales accordent une attention particulire aux problmes des marchs ruraux dont le rle est dune grande importance dans lapprovisionnement des centres urbains comme Cotonou et Abomey-Calavi.

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    Bibliographie 1- AHOHOUNKPANZOU M. (1986) : Aspect foncier du

    dveloppement agricole dans la province de lAtlantique. Abidjan,

    CIRES, 97 p.

    2- CROUSSET B., LEBRIS E. et LEROY E. (1988) : Espaces disputs

    en Afrique noire. Pratiques foncires locales, 392 p.

    3- LEBRIS E. et LEROY P. M. (1981) : Lapprovisionnement de la

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    4- KOGBLEVI A. (1998) : Le bon fermier. Cotonou, Ed du Flamboyant,

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    5- VERENA P. (1988) : Lagriculture au sud du Bnin : pass et

    perspectives. Paris, lHarmattan, 172 p.

    6- VENNETIER P. (1988) : Urbanisation, production agricole et

    autosuffisance alimentaire : rflexion sur le cas africain. Cahier

    dOutre Mer, Vol XVI, n163, pp 209-226.

    7- VENNETIER P . (1988) : Urbanisation et production agricole : les

    paysans pionniers du plateau de Mb (Congo). Cahier dOutre Mer,

    Vol XVI, n163, pp 303-308.