association rivage groupe interdisciplinaire de recherche ... · « la dictée de versailles »...
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Novembre 2013 - N° 18
ASSOCIATION RIVAGE Groupe Interdisciplinaire de Recherche et d’Action en Bénévolat d’Accompagnement
ACCOMPAGNER
Citations – p. 6
Malades – p. 7-10
Bénévoles – p. 11-14
Témoignages – p. 15
RIVAGE
Editorial p. 2 – Sylvie Wolff – Nouvelle composition du
Bureau
Rivage Actualités p. 3 - 5 – Evénements - Rapport
d’activité 2012
Bibliothèque - Audio-livre p. 21
Soutenir et Aider Rivage p. 22
Contacts p. 23
Devenez bénévole p. 24
RIVAGE
Vie de l’Association
RIVAGE
Réflexion sur la Fin de Vie – p. 16
Documents et Résumé - p. 17-19
Résumé (suite) – Articles de deux Médecins – Texte
d’un Patient p. 20
« "Accompagner quelqu’un, c’est se placer
Ni devant,
Ni derrière,
Ni à la place,
C’est être à côté »
Joseph Templier
Depuis plus d’un An déjà!
* (Site = « be com’ » - savoir-faire)
*
- 2 -
Editorial… Editorial….
…Penser Solidairement la fin de vie…
C’est accompagner quelqu’un,
Qui n’est pas mort avant l’heure,
Mais qui est vivant jusqu’au bout
(Extraits – AGO du 8 Octobre 2013- Rapport Moral)
Je veux vous remercier de votre présence ici pour notre AGO annuelle qui est le temps où nous faisons le point sur la vie de notre Association, son devenir et ses engagements.
La vie de notre Association Qui se nourrit de nos lieux sur lesquels nous intervenons, noués de confiance avec chacun des soignants, des patients et leurs familles. Cette confiance aussi pour les services publics, nos mécènes et bien sûr nos bénévoles, nos vrais témoins. Qui se nourrit entre la connaissance, l’écoute et la transmission : en 2012, construction et inauguration de la maison ACA à Brazzaville, partage avec intervenants et congressistes au Congés de Montréal, relations permanentes avec Albatros, notre berceau.
Notre devenir Nous sommes tellement attachés à cette écoute distanciée et empathique, qui laisse la place à l’Etre, je suis sûre que nous sommes dans le vrai, je ne le crois pas, je suis convaincue! Nous sommes attachés à nos formations, initiale et continue, que reçoivent les bénévoles et leurs empreintes qu’ils vont transmettre à d’autres bénévoles ensuite, avec leurs idées et leur méthodes.
Nos engagements Grâce au CREAVie, avec son exigence intellectuelle, nous ouvrons un chemin de réflexion qui va positionner clairement Rivage sur les questions de société qui irriguent la vie civile et spirituelle, sur l’euthanasie, la vieillesse et les soins palliatifs. Je vous annonce quelques transformations, je remets mon mandat de Présidente, non pas parce que il y a des tensions ou des soucis, mais tout simplement parce que je travaille beaucoup et que le temps n’est pas extensible. D’autres personnes vont se relayer pour apporter d’autres idées.
Je vous remercie pour l’aide que vous m’avez apportée au long de ce mandat et la confiance que vous m’avez donnée. J’ai eu un grand plaisir à travailler, engagée avec vous, même si j’ai parfois râlé pour des choses et des tâches finalement pas très importantes, mais J’ai appris à faire confiance et il y a toujours quelqu’un qui s’est levé.
Nous ne nous séparons pas, je reste fidèle à Rivage mais différemment !
Marie Quinquis, Présidente Françoise Lobstein, Vice-Prédidente
Marc Burgess, Secrétaire
Bénédicte André, Secrétaire Adjointe Anne-Marie Chapuzet, Trésorière Sylvie Wolff, Trésorière adjointe
Sylvie Wolff
8 octobre 2013 - Nouvelle composition du Bureau
RIVAGE Actualités – Evénements
Historique des Evénements
Une œuvre de Mathieu Lehanneur pour l’Unité de Soins Palliatifs
du Groupe Hospitalier Diaconesse Croix Saint-Simon
L’œuvre créée par le désigner Mathieu Lehanneur a été inaugurée le 13 décembre 2012
« Ma démarche me pousse à aller vers les besoins du corps, pas seulement sous
l’angle de l’ergonomie, mais aussi sous celui du ressenti, de la croyance et des
besoins Essentiels (…). Le fil conducteur de ma démarche, c’est la mise en
relation du corps et de l’environnement immédiat par l’interconnexion des champs
de connaissance. »
Programme des séminaires : « des Concepts pour Penser le Soin »
Olivier Abel – 16 janvier 2013
La vulnérabilité : ces limites où tout s’inverse
Elsa Godart – 26 février 2013
L’empathie, ou l’amour de l’autre
Gérard Reach – 25 mars 2013
Relation de soins et autonomie
Agata Zielinski – 19 juin 2013
Autonomie, Vulnérabilité, Capacités
Colloque Fin de Vie et si on en parlait vraiment ! 1er février 2013 – Palais Bourbon
(www.genethique.org)
Un colloque sur le thème Fin de Vie. Parmi les intervenants, interview du
Professeur Emmanuel Sapin, professeur en chirurgie infantile
« Personne accompagnée, proche aidant et professionnel :
quelle place pour chacun ? » 14 février 2013 – Association Française des Aidants – 75007 Paris
Intervenants : Brigitte Hasler et Philippe Hédin
« La Dictée de Versailles »
pour financer le Centre de la Mémoire de l’Hôpital Richaud
pour les malades d’Alzheimer et la lutte contre la solitude
6 avril 2013 - Versailles
Conférence de Jean-Pierre Vannier : la fin de vie
10 novembre 2013 – St Germain en Laye
« Temps d’approfondissement de la vie chrétienne, portant sur les questions
bioéthiques touchant à fin de vie, Jean-Pierre Vannier, diacre permanent,
professeur de médecine et chef de service à l’hôpital de Rouen et confronté
régulièrement à ces questions qu’il aborde avec sa foi et son engagement de
chrétien »
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RIVAGE Vie de l’Association
Rappel : La bibliothèque « Marie Guinet »
Les responsables sont heureuses de rappeler les modalités de fonctionnement de la bibliothèque aux
bénévoles de Rivage et à ceux et celles qui seraient intéressés par les nombreux ouvrages
présentés.
- les samedis matins, lorsqu’il y a formation initiale
- renseignements auprès de Christine Marcilhacy et de Marielle Nourry
Nous accueillons Mme Anne-Marie Chapuzet, nouvelle trésorière et Mr. Marc BURGESS,
nouveau Secrétaire
A.G.O. : 8 Octobre 2013
L’Association RIVAGE compte au 31/12/2012, 90 bénévoles en activité dont 10 qui nous ont
rejoint en 2012 à la fin de leur Formation Initiale.
4 bénévoles cumulent une participation à l’administration de Rivage. Une Salariée est
responsable du bénévolat et du Pôle Formation.
A partir de 2012, une seule formation de bénévole a été organisée. Bien que le nombre des
candidatures diminue, nous continuons à assurer une formation par an, confiée à des
formateurs bénévoles.
Notre bénévolat est présent sur 9 sites :
1. Versailles – Claire Demeure (78) avec 3 unités de soins (EVC, USP, USLD) et un
groupe de soutien de deuil
2. Courbevoie – La Cité des Fleurs (92)
3. Clamart – La Clinique du Plateau (92)
4. Meudon – La maison de retraite, Le Châtelet (92)
5. Rocquencourt – Les Lys (78)
6. Houdan – Hôpital Public. (78)
En interne, Mme Marie Quinquis a laissé son poste de responsable du bénévolat et de
la formation à Mme Véronique Lévêque, pour se consacrer à la formation continue, aux
relations extérieures, associatives et nationales (SFAP, CABA, cellule CNAMTS/SFAP,
CA-ACA 2).
Mme Véronique Lévêque a en charge le recrutement, la formation initiale, l’animation et la
Coordination des équipes ainsi que le pôle Formation Continue.
Le fonctionnement des Groupes de Paroles a évolué. Nous avons embauché un psychologue
supplémentaire. Les bénévoles participent à un groupe de parole mensuel sans tenir compte
du lieu d’exercice de leur bénévolat (pluridisciplinaires).
En 2012, la Formation Continue a porté sur la « communication non verbale et le
souffle dans l’accompagnement par la pratique du yoga » (formateurs extérieurs).
En 2012, nous avons publié notre revue en 600 exemplaires (disponible aussi sur notre site
Association-rivage.org).
Rivage participe chaque année aux activités associatives organisées par la Ville de Versailles,
telle la journée des associations, lieu qui permet aussi de recruter des bénévoles.
Le pôle Formation participe à différents congrès, colloques et conférences : SFAP à
Strasbourg etc…
En tant que membre des instances de la SFAP, Mme Marie Quinquis, Présidente depuis le
8 octobre 2013, a participé aux débats de l’Assemblée Nationale sur la « Fin de Vie ».
Actualités
Ouverture :
1. Rivage synthèse du Rapport d’Activité 2012 (extraits)
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RIVAGE Vie de l’Association
AFRIQUE – février 2013
Formation pour les nouveaux bénévoles
du Congo-Brazzaville
Inauguration du siège
Mission de 12 jours avec 2 bénévoles : Marie
Quinquis et Véronique Lêveque.
La dernière PROMOTION 2013, «Uni-Vers »
Actualités
Ressources 66 013€ 56 799€
Subventions SFAP 37% 34%
Autres subventions 30% 24%
Dons-Divers 14% 24%
Cotisations 15% 16%
Prestations Formation 4% 2%
Emplois 57 510€ 57 038€
Formation Initiale 40% 17%
Formation Continue 37% 56%
Communication 15% 17%
Partenariats 1% 1%
Administration 7% 9%
Intégration
Unité de soins Palliatifs = / Cité des Fleurs = 2
Soins Longue Durée = 1 Les Lys = /
Le Châtelet = 1 Clinique Meudon la Forêt
& Clamart = 1
Soutien au Deuil = /
Houdan : / EVC = /
Le CREAVie (Comité de Recherche en Ethique d’Accompagnement pour la Fin de Vie) a
participé de plusieurs manières au débat national sur les problèmes de Fin de Vie : lettres aux
candidats à la Présidence, participation à la Mission Sicard.
Dans ce but, le CREAvie a largement diffusé l’Avis n° 1 sur « la fin de la vie, euthanasie, suicide
assisté » publié le 30 septembre 2009 et l’Avis n°2 sur « l’accompagnement de la vieillesse, de
ses épreuves et de ses transformations » publié le 20 octobre 2011.
Il a d’autre part mis en route la rédaction d’un troisième Avis sur « spiritualité et
accompagnement ».
Marie Quinquis,
Présidente 2. Rivage en Chiffres 2012
8 personnes formées, 6 femmes, 2 hommes
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LILLE, 19ème congrès annuel de la SFAP - 13 au 15 juin 2013
Thème central, « Morts, limites et sociétés ». Une occasion de rassembler près de 3 000 participants
de toute la France et de la Belgique. Dont 4 bénévoles de RIVAGE.
« Il est urgent de s’arrêter et d’explorer les mutations profondes de notre société formée par l’éviction
de la condition mortelle, de la finitude et de la limite ».
CREAVie a présenté notre affiche « Pourquoi un comité d’Ethique à RIVAGE? »
2011 2012 2011 2012
Olivier Abel
La joie interview de Michel Ocelot
« Les gamins l’accompagnèrent de leurs rires et de leurs cris, jusqu’à ce qu’il eût
franchi la grille… »
Roger Martin du Gard - Les Thibault
RIVAGE Accompagner…
« Chacun de nous possède une musique d’accompagnement intérieure. Et si les
autres l’entendent aussi, cela s’appelle la personnalité »
Gilbert Cesbron
extrait de son Journal
« Et alors Jonathan se concentra en pensée sur l’image des grands rassemblements de
goélands survolant les rivages d’antan, et.. Il connut une fois encore qu’il n’était pas plume et os
mais liberté et espace que rien au monde ne pouvait plus limiter »
Richard Bach
Jonathan Livingston le Goéland
« Il l’a regarda avec une immense tendresse, car c’était elle qui avait fermé les yeux de sa
mère lorsque les blanches ailes de la mort l’avaient embrassée »
Khalil Gibran
Le Jardin du Prophète
«Toute révolution qui ne s’accompagnera pas d’une transfiguration, mourra de sa mort »
Emmanuel Mounier
Fondateur de la revue Esprit
Malades
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« Le Triangle invente l’écoute, le langage, la voix, le sens, le verbe »
Familles Proches
Quelques Citations
Soignants Bénévoles
«
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*
*
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner… Morceaux choisis – Réflexions
D’une même Voix Annick Auzou
Cet ouvrage est le témoignage d'Annick Auzou,
qui consacre une partie de son temps libre à l’accompagnement de malades en fin de vie
Au fil des années, elle a constaté la difficulté dans notre société à écouter
véritablement la souffrance, la peur et la solitude du mourant.
Très tôt confrontée à la mort et attirée par la relation à l'autre, Annick Auzou s'engage
dans des formations sur la relation d'aide et l'accompagnement de fin de vie dont le
diplôme universitaire de soins palliatifs à la faculté de médecine de Rouen.
Annick Auzou profite également de son expérience pour formuler des
recommandations précises et concrètes sur la place que doit occuper l’accompagnant non
seulement auprès du malade, mais également de ses proches et de l’équipe médicale
avec laquelle il est indispensable de collaborer.
« Le malade en fin de vie est dit «condamné» comme un forçat qui aurait commis une faute
irréparable. Il porte en lui le poids d’un boulet : sa mort prochaine. Alors il passe de l’espoir au
désespoir, chaque instant est fluctuant selon les nouvelles du médecin, les résultats d’analyses, les
sensations de son corps douloureux, les angoisses de mort. Son avenir est désormais dépendant de
l’évolution de la maladie.
Doucement mais sûrement, disparaissent les uns après les autres les besoins psychologiques
fondamentaux qui reposent d’abord sur des facteurs d’hygiène :
– les besoins physiologiques
– les besoins de sécurité
puis sur des facteurs psychologiques et/ou spirituels
– les besoins de contacts sociaux
– le besoin de considération
Malades Vie du Malade
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Nous transcrivons quelques morceaux …
Une Démarche Intérieure
La seule maîtrise sur sa vie d’un malade « condamné » est de cultiver intérieurement une
certaine sagesse, une certaine paix.
S’il a la foi, cette intériorité peut le soutenir au travers de ses prières, de ses rituels personnels.
Cette démarche peut l’aider, peut-être, à mieux supporter l’insupportable, l’irréparable. Il peut
vivre au travers de sa croyance, dans le recueillement, une tranquillité plus ou moins ponctuelle
ou durable. Il se connecte régulièrement au ressenti de son coeur pour garder ce lien de paix,
avec ce quelque chose qui sans doute peut l’aider : cette vie spirituelle profonde qu’il a eu
l’occasion de développer au cours des moments difficiles de son existence. Cette démarche
intérieure peut procurer une relative douceur pour lui-même ou pour les autres et lui permettre de
vivre cette situation douloureuse avec davantage de tolérance. Il vit son destin avec un certain
fatalisme. Cette attitude lui apporte une certaine forme d’échappatoire, l’essentiel étant qu’il vive
au mieux cette crise où il se sent meurtri de la vie jusqu’à son dernier soupir.
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Morceaux choisis – Réflexions
(Suite) D’une même Voix Annick Azou
Malades Vie du Malade
Une Démarche Intérieure
S’il ne croit pas, il recherche une manière de s’insensibiliser au mieux pour que la
situation lui soit la plus supportable possible. Il met en place instinctivement un
processus de protection intérieure qui lui permet de cultiver une adaptabilité
évidemment toute relative. Être entouré de personnes sincèrement bienveillantes
peut le soutenir et l’aider. Cette chaleur humaine remplit quelque peu son quotidien,
elle le ressource. Dans l’instant, de bonnes pensées se substituent à ses cogitations
habituelles. Le malade essaie autant que faire se peut d’apprivoiser cette nouvelle
vie. Selon ses possibilités, sa culture, sa personnalité, il trouve le moyen le plus
adapté pour faire face à ce qu’il subit dans ses entrailles. La seule issue pour vivre
au mieux cet épisode repose sur l’acceptation. Mais avant de parvenir à
l’acceptation, le malade doit vivre tout un cheminement, des phases répertoriées par
Élisabeth Kübbler-Ross * : le choc, le déni, la révolte, le marchandage, la dépression
et l’acceptation.
Élisabeth Kübler-Ross : La mort dernière étape de la croissance.
Éditions du Rocher, Monaco 1985.
Emmanuel Riva
« Amour » film de Michael Haneke – Palme d’or –
Festival de Cannes 2012
Accompagner l’autre quand vient la fin….
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*
* *
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Malades
… l’Accompagnement des Familles …
Familles
Amis
Liens avec la Famille
Il est primordial de ne pas dissocier le patient et
la famille car la relation avec la famille est
importante.
Pourquoi est-ce important de garder le lien
famille/patient ?
Il permet au malade et à sa famille de mieux
vivre le temps qui reste.
Pour le malade : il permet de le restituer dans
son histoire, dans sa culture et de rompre son
isolement social.
Pour la famille : mieux informée, guidée et
soutenue, elle retrouve sa place auprès du
patient en fin de vie. Elle se prépare à une
séparation inéluctable et à affronter la période du
deuil.
Mieux comprendre la souffrances des familles
et leur ambivalence
- Désir de mort et demande de soins
- Déni de la réalité (surestimation thérapeutique)
- Culpabilité (présence, absence)
- Charge émotionnelle importante (dépression,
anxiété)
- Tendance à surprotéger le malade : tout décider
et priver le patient de liberté
- Réactivation de conflits anciens
La relation avec le proche mourant peut aussi se
compliquer si la famille est seule à connaître le
diagnostic et le pronostic (modifications des
échanges avec leur proche) ou encore, par
exemple, si la famille n’est pas dans la même
étape du processus de deuil.
Dans tous les cas, la famille souffre avec le
patient et on peut retrouver différentes modalités
défensives que mettent en place les membres du
système familial.
• Plaintes et revendications ⇒ conséquences
d’idéalisation excessive et de culpabilité
• Peur d’être jugés par l’équipe : « abandon du
patient »
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• Colère et agressivité : signes d’une profonde
révolte contre l’injustice du sort, les signes d’une
frustration insupportable par rapport à ce que l’on
attendait de la vie, et à ce que la maladie nous
oblige à vivre. C’est une manifestation active
d’angoisse.
La famille a besoin d’être guidée pour pouvoir
s’impliquer
Quelques points clés
1) Concernant l’accueil :
• Salle d’accueil paisible, regard positif pour
accompagner ensemble
• Connaître l’histoire du patient et de la maladie
• Diagnostic/pronostic (violence de l’annonce
/choc)
• Personne de confiance, directives anticipées,
personne à prévenir
2) Rassurer : savoir être et faire, prise en charge
des symptômes
3) Ecouter : chronophage mais indispensable
(questionnement, plainte)
4) Analyser
5) Expliquer : évolution, traitement, prise en
charge
6) Prévoir, anticiper : base des soins palliatifs,
situations à risques
Groupe de travail réalisé dans le cadre des soins palliatifs
Hôpital Intercommunal de Soultz-Issemheim
Mars 2011
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Malades
… l’Accompagnement des Familles …
Familles
Amis
Les soins palliatifs accordent à la
famille une place privilégiée dans
l’organisation des soins. Le climat de confiance
entourant la personne malade doit être optimum
et passe par une reconnaissance active de son
entourage.
La famille devient co-soignante
Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’un retour à
domicile est organisé. Dans ce cas, à chaque
moment du jour et de la nuit, un retour vers un
service d’hospitalisation doit être possible si un
épuisement physique ou moral intervient chez les
personnes qui accompagnent le malade.
Sur le plan professionnel, il existe un congé de
présence parentale (15 jours de préavis sont
nécessaires). Une allocation de présence
parentale en cas de suspension a été mise en
place pour compenser les revenus perdus. *
Chaque membre de l’entourage proche a la
possibilité d’être suivi par un psychologue, un
agent du culte, une assistante sociale, une
association de bénévoles... Il trouvera la
personne adéquate à qui confier sa fatigue après
tant de nuits blanches, sa souffrance d’une
séparation toujours trop prématurée et peut-être
commencer son travail de deuil.
•Voir art. 11 et 12 de la Loi du 9 juin 1999
Renseignements auprès de la CNAM
Quelques pistes pour aider la famille à trouver
sa place
* La famille doit se sentir chez elle
* Tenir compte de leur avis
* Possibilité de dormir, manger avec le patient
* Visite 24h/24h (éviter d’être nombreux dans la
chambre)
* Former les familles qui le souhaitent : nursing,
effleurage, soins de bouche
* Respect des rites et croyances
* Si besoin, soutien psychologique
* Répondre aux angoisses des familles surtout lors
de la phase d’agonie :
Comment ça va se passer ?
Peut-il nous entendre?
« Il va mourir de faim, de soif ! » (travaux de
la SFAP)
*Toujours considérer le malade comme un vivant. Si
le deuil est réalisé trop tôt par la famille, le malade
sera considéré comme un mourant complètement
isolé. Ne pas anticiper la mort !
*Présence discrète des soignants et des bénévoles
tout en étant disponible.
… Voilà quelques pistes …
Accompagner les familles est un impératif pour
une confiance réciproque. Il s’agit en quelque sorte
de préparer les familles à la séparation inéluctable
pour être capable d’affronter le deuil. Il faut
respecter les familles telles qu’elles sont, sans
rentrer dans les conflits familiaux.
Il faut se rappeler que la famille est une personne
fragile…
Famille et soins palliatifs Dr. Jean-Louis Crouan
Médecine d’Urgence (Rennes)
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Groupe de travail réalisé dans le cadre des soins palliatifs – Hôpital
Intercommunal de Soultz-Issemheim
Mars 2011
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Accompagnant - Bénévole
Extrait de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP)*
« Etre accompagnant bénévole est un engagement dans la durée au sein d’une
Association dont c’est le projet.
Au-delà des motivations personnelles profondes, c’est vivre une solidarité au nom de
la société civile.
Etre accompagnant, c’est d’abord être prêt à consacrer gratuitement de son temps
à des personnes gravement malades et/ou en fin de vie, de tous âges et de toutes
conditions sociales ainsi qu’à leurs proches.
L’Accompagnant bénévole est là, témoin de leurs désirs et de leurs souffrances. Il
respecte leur évolution et leur rythme, en s’ajustant constamment à leurs besoins,
laissant les personnes libres dans leur choix.
L’Accompagnement bénévole intervient à domicile ou en Institution, en collaboration
avec les professionnels et les autres partenaires, dans un esprit d’équipe et dans
la reconnaissance du rôle de chacun.
C’est un accompagnement relationnel basé spécifiquement sur la présence et
l’écoute.
L’Accompagnant bénévole est partenaire des membres d’une équipe soignante
pluridisciplinaire.
Il propose sa présence, ne l’impose jamais. Son rôle est l’écoute du patient et de
sa famille, dans une approche globale. Il est tenu au respect des convictions des
personnes qu’il accompagne et à la confidentialité (art. 226-3 du Code Pénal).
Sa présence signifie le respect dû par la société à la dignité de chaque personne
jusqu’à la fin de sa vie ».
- 11 -
Qu’est-ce qu’un
Accompagnant Bénévole ?
* L’Association Rivage adhère aux principes de la Société Française
d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP)
Bénévoles
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Accompagnant - Bénévole
C’est une décision qui mérite réflexion pour connaître le projet associatif et la
démarche d’accompagnement.
L’Association Rivage propose deux entretiens pour se connaître réciproquement,
analyser et approfondir les motivations, présenter les modalités de fonctionnement
ainsi que le parcours de formation dans sa durée et son contenu.
Ces entretiens permettent la maturation des motivations et l’approfondissement des
repères nécessaires.
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Devenir Accompagnant Bénévole
Vivre l’Engagement
Le Bénévolat d’Accompagnement est une expérience personnelle et collective
enrichissante qui implique :
* Une régularité de présence (une fois par semaine) : les personnes malades, les
proches, les soignants comptent sur le bénévole
* La nécessité d’assister à un à groupe de parole, généralement mensuel, animé
par un psychologue
* La présence aux formations permanentes organisées par Rivage
* Sans oublier les satisfactions de la convivialité !
Bénévoles
D. Lehmann, Formateur et Bénévole
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Accompagnant - Bénévole
- Maison de Santé Claire Demeure – Versailles
- La Cité des Fleurs - Courbevoie
(soins de suite et de réadaptation)
- Clinique du Plateau - Clamart
(soins de suite et de cancérologue)
- Maison de Retraite du Chatelet (Meudon)
- Maison de Retraite ORPEA les Lys – Rocquencourt
(Unité spécifique Alzheimer)
- Hôpital de Houdan – Houdan
- Réseau Epilson – Viroflay
(Soins palliatifs à domicile)
- Hôpital Raymond Poincaré - Garches
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Rivage : lieux de Présence
Rivage : 100 Bénévoles s’investissent dans
l’Accompagnement des Patients :
- Unités de Soins Palliatifs
- Service de Soins de Longue Durée (gériatrie)
- Service de Soins des patients en Etat Végétatif Chronique (EVC) ou pauci-
relationnel
- Service de Soins de suite et réadaptation gériatrique
- Service de Réanimation adultes
- Etablissements d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes (EPHAD)
- Soutien au Deuil
- Accompagnement à domicile en partenariat avec le réseau Epsilon
Bénévoles
Bénévoles
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Accompagnant - Bénévole
L’Association Rivage a créé le Comité
de Recherche en Ethique
d’Accompagnement pour de la fin de
Vie.
Ce Comité a pour objet d’émettre des
Recommandations et des Avis sur des
sujets concernant l’accompagnement
bénévole et, par extension, sur des
thèmes de société touchant à la
maladie, la vieillesse, le deuil, le
handicap et la fin de vie.
Avis N°1 – position du CREAVie sur la
fin de vie, l’euthanasie et le suicide
assisté (publiée le 30 septembre 2009),
Avis N°2 - position du CREAVie sur
l’accompagnement de la vieillesse, de
ses épreuves et de ses transformations
(publiée le 20 octobre 2011).
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CREAVie
Rivage : Charte
« L’Association regroupe des membres qui, bien que différents dans
leurs fonctions, leurs pratiques et leurs traditions, se reconnaissent une
sensibilité commune aux dimensions humaine, psychologique, sociale
et spirituelle des personnes dans des situations de souffrance et/ou
d’exclusion par la maladie, la mort, le deuil, le handicap, le grand âge ».
« Il est important de créer autour de la personne un climat de confiance
et sérénité qui sera le support dont il aura besoin et l’assurance que les
siens seront entourés et resteront aidés après sa mort… Cet
accompagnement est exigeant et il nécessite détente et parfois
interruption ».
(Extraits)
Faites de votre vie une Œuvre d’art
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGE Accompagner…
Il y a d'un côté l'accompagnement des
patients en fin de vie à domicile, de l'autre un
accompagnement aux urgences.
Deux milieux totalement différents et
pourtant...
En comparant le témoignage d'un médecin
généraliste, le Dr Robert Lestrat, qui
accompagne les patients en fin de vie à
domicile, et celui du Dr Galichon, médecin
aux urgences de l'hôpital Necker, tous deux
précisent que les soins palliatifs sont essentiels
en matière de fin de vie.
En effet, le Dr Robert Lestrat explique qu'
auparavant, pour accompagner les personnes
en fin de vie à domicile, les médecins étaient
seuls, "c'était très lourd". "Désormais,
[poursuit-il], nous sommes encore forcément
seuls face au patient et sa famille, mais la
présence du réseau de soins palliatifs, qui
connaît le patient, est une aide précieuse au
quotidien mais aussi largement au travers de
séminaires de réflexion sur la problématique de
la fin de vie".
De son côté, le Dr Galichon explique que dans
son service, il a été observé "une augmentation
de 100% du nombre de patients arrivant dans
un état tel qu'ils relèvent des soins palliatifs",
ajoutant que "ce sont des gens âgés dont
l'admission à l'hôpital a toujours été repoussée,
parfois du fait de l'environnement familial". Par
conséquent, "face à cet afflux de patients d'un
genre nouveau auquel, il n'était pas préparé, le
personnel des urgences, a bientôt exprimé un
mal-être".
Accompagnant - Médecins - Infirmiers
Le Dr Galichon explique que la personne âgée est
"un patient différent". Ainsi, l'article précise qu' "il a
fallut s'adapter, innover, mettre sur pieds des
formations aux modalités de la loi Léonetti
notamment. En somme, assurer un accueil décent
du patient - qui jusqu'alors, était dit 'non
réanimatoire' - ainsi que de meilleurs conditions de
travail au personnel médical.
- 15 -
Témoignages
Médecins
Dr. Robert Lestrat
Dr. Galichon
Les soins palliatifs,
essentiels pour ACCOMPAGNER la fin de vie
Le Quotidien du Médecin (Dr Isabelle Hoppenot) 24/01/13
© Copyright Gènéthique - Chaque article présenté dans Gènéthique
est une synthèse d'articles parus dans la presse et dont les sources
sont indiquées dans l'encadré
C’est dans ce cadre et afin d’établir un continuum
entre l’accompagnement du soigné, que nous
connaissons tous et le nécessaire
accompagnement du soignant, que nous
connaissons moins, que je me suis penché sur le
terme : accompagnement. Voilà où j’en suis de ma
réflexion.
Je n’ai pas ressenti l’impact du mot
«accompagnement» pendant mes années de
contact direct avec le malade. J’étais infirmier et
c’était mon travail, tout simplement.
C’est en travaillant cette notion que l’importance
fondamentale du mot « accompagnement » s’est
faite jour. Il en fut de même quand j’ai quitté le
monde de la formation pour retourner à l’hôpital, en
assumant alors, non plus une fonction
d’encadrement pédagogique, mais d’encadrement
d’équipes de soins.
Tout est lié et tout se situe dans
le soin au sens le plus large du terme.
Et une partie du travail réside dans la
relation à l’autre que l’on soit soignant,
soigné, apprenant soignant, cadre
pédagogique soignant ou cadre
manageur soignant.
Philippe Gaurrier, infirmier
« De l’accompagnement… du Soigné
au Soignant »
Soignants
RIVAGE
« Quand peut-on dire que la nuit est tombée, que le jour s’est éteint ?
Il ne s’agit pas d’un instant.
L’être mourant passe le clair-obscur du processus de mort, le temps
que celle-ci fasse son travail d’anéantissement d’un corps, mais
offrons-nous le temps de l’engendrement du nouvel-être »
Marie Jotil, Médecin
Directeur du Centre d’Ethique de Strasbourg
Penser solidairement la fin de vie
Commission de Réflexion sur la fin de vie
Sur l’Importance de l’Accompagnement
Commission de Réflexion sur la fin de vie
« Plus la personne est entourée, plus il y a un accompagnement,
plus il y a un soulagement de la douleur, moins la personne sera à
même de demander à mourir…»
La mort dans la Société
Commission de Réflexion sur la fin de vie
« Il faut que la mort ne soit pas un tabou … »
« La mort il faut la préparer comme on prépare une naissance, on
doit préparer sa mort »
« Il faut former l’ensemble des citoyens très tôt, initier les
enfants à la notion de la vie et de la mort, une partie qu’on
occulte vite, au lieu de chercher à protéger les enfants, on les
amène vers des situations complexes qui ne sauront pas gérer »…
« La mort dans notre société est ce qui est de fondamental »
Réflexion sur la Fin de Vie en France…
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RIVAGE Fin de vie…
Le 17 juillet 2012, le Chef de l’Etat a confié au Professeur Sicard, une mission sur ce
douloureux de la fin de vie (site www.association-rivage.org), avec l’appui de l’Inspection
Générale des Affaires Sociales (IGAS). Cette mission a débuté en septembre 2012 et s’est terminée le 14 décembre 2012
Dès le 18 décembre 2012, le rapport de réflexion sur la fin de vie a été publié (site
www.association-rivage.org), ainsi que les fiches contributives à la mission de réflexion,
établi par Catherine Hansen, membre de l’Inspection générale des affaires sociales et par
Amélie Puccinelli, stagiaire à l’inspection générale des affaires sociales (voir notre site).
A la fin du mois de décembre 2012, la loi n’a toujours pas été publiée au Journal Officiel et
en novembre 2013 la situation n’a pas évolué.
Malgré tout, voici quelques réflexions et quelques éclaircies,
Les propositions de l’Ordre Nationale des Médecins ont été adoptées le 8 février 2013
(les éléments de l’enquête réalisée par IPSOS auprès des médecins en exercice).
Plus d’un An déjà!
- 17 -
Le 30 juin 2013, le Comité Consultatif d’Ethique (CCNE) a présenté l’avis N°121 « Fin de vie,
autonomie de la personne, volonté de mourir » avec quelques recommandations qui font l’objet
d’un accord unanime de la part des membres du Comité (voir notre site).
Le 1er juillet 2013, le Chef de l’Etat « a promis un projet de loi à la fin de l’année 2013, mais n’a
pas précisé les termes du texte… ». Article dans 20’ avec AFP :
« Rétropédalage ?
Le chef de l'Etat a souligné que le comité national d‘Ethique, qui lui a remis ses travaux lundi, avait ouvert
« des pistes de réflexion particulièrement intéressantes, notamment sur les soins palliatifs,
l'accompagnement de la fin de vie». Des termes qui reprennent les arguments des opposants à une loi
sur l'euthanasie... »
Aujourd’hui en novembre 2013, juste avant le publication de notre bulletin, nous n’avons
encore ni vu, ni lu, un projet de loi …
Des questions et pas encore de réponses !
Nous publions quelques synthèses de ces textes, un article, commentaire d’un médecin pour
nous dire ce qu’il en pense et un texte de patient.
1
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La joie interview de Michel Ocelot
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RIVAGERIVAGE
RIVAGE Fin de Vie…
1- Mission Sicard : Conclusion du Rapport
Penser Solidairement la fin de Vie
« Tous les échanges avec les personnes
rencontrées, les nombreux témoignages, les
déplacements dans la France entière et à l’étranger,
les rencontres, les auditions, mettent au jour une
réelle inquiétude sur les conditions préoccupantes,
trop souvent occultées, de la fin de vie en France et
l’impasse des réponses posturales.
La commission rappelle deux observations
centrales :
- l’application insuffisante depuis 13 ans de la loi
visant à garantir l’accès aux soins palliatifs, depuis
10 ans de la loi relative aux droits des malades (loi
Kouchner) et enfin depuis 7 ans, de la loi Léonetti.
- le caractère particulièrement dramatique des
inégalités au moment de la fin de vie.
Après ses recommandations largement
développées, la commission souligne avec force :
- avant tout, l’impératif du respect de la parole du
malade et de son autonomie.
- le développement absolument nécessaire d’une
culture palliative et l’abolition de la frontière entre
soin curatif et soin palliatif.
- l’impératif de décisions collégiales.
- l’exigence d’appliquer résolument les lois actuelles
plutôt que d’en imaginer sans cesse de nouvelles.
- l’utopie de résoudre par une loi la grande
complexité des situations de fin de vie.
- le danger de franchir la barrière d’un interdit.
Si le législateur prenait la responsabilité d’une
dépénalisation d’une assistance au suicide, deux
points majeurs doivent être ici affirmés avec netteté :
- la garantie stricte de la liberté de choix en
témoignant de l’autonomie de la personne.
- l’impératif d’impliquer au premier chef la
responsabilité de l’Etat et la responsabilité de la
médecine.
De même, si le législateur prenait la
responsabilité d’une dépénalisation de
l’euthanasie, la commission entend mettre en
garde sur l’importance symbolique du
changement de cet interdit car :
- l’euthanasie engage profondément l’idée qu’une
société se fait du rôle et des valeurs de la médecine.
- tout déplacement d’un interdit crée
nécessairement de nouvelles situations limites,
suscitant une demande indéfinie de nouvelles lois.
- toute médecine comporte sa part d’action aux
confins de la vie sans qu’il soit nécessaire de
légiférer à tout coup.
La commission entend à l’issue de son travail
souligner qu’il serait illusoire de penser que
l’avenir de l’humanité se résume à l’affirmation
sans limite d’une liberté individuelle, en oubliant
que la personne humaine ne vit et ne s’invente
que reliée à autrui et dépendante d’autrui. Un
véritable accompagnement de fin de vie ne prend
son sens que dans le cadre d’une société solidaire
qui ne se substitue pas à la personne mais lui
témoigne écoute et respect au terme de son
existence ».
2 – Ordre National des Médecins
FIN DE VIE, « ASSISTANCE A MOURIR »
En préambule « l’Ordre tient à rappeler les principes
éthiques qui ont toujours été ceux des médecins
depuis l’origine : ne pas donner délibérément la mort
mais s’interdire toute obstination déraisonnable.
Ces principes contenus dans les serments médicaux
et le code de déontologie médicale ont largement
précédé la promulgation des lois actuelles. Avec
l’indépendance et le refus de toute
instrumentalisation, ils sont indispensables pour
garantir ce qui est une condition nécessaire à
l’exercice de la médecine : la confiance des patients
et le respect de leur dignité. La société devra
réfléchir avant de favoriser toute altération de cette
relation (voir notre site) … »
«Il est indispensable de promouvoir la
connaissance, l’accompagnement et l’application de
la loi Léonetti en développant une offre de soins
palliatifs (moyens humains et techniques anticipées
et la personne de confiance »…
« Pour des situations exceptionnelles, non prises en
compte dans l’état actuel de la loi, du droit et de la
déontologie médicale … »
Une sédation, adaptée, profonde et terminale
délivrée dans le respect de la dignité pourrait être
envisagée, par devoir d’humanité, par un collège
dont il conviendrait de fixer la composition et les
modalités de saisine. Ce collège fonderait son avis
sur l’évaluation de la situation médicale du patient,
sur le caractère réitéré et autonome de sa demande,
sur l’absence de toute entrave à sa liberté dans
l’expression de cette demande ».
Dr. Bouet
Président du CNOM
La joie interview de Michel Ocelot
- 19 -
RIVAGERIVAGE
RIVAGE Fin de Vie…
L’avis N°121 (extraits-Avant-propos) « Fin de vie,
autonomie de la personne, volonté de mourir »
présente l’état actuel des réflexions du CCNE qui
prend en compte les évolutions de la loi et des
pratiques au cours des dix dernières années au
sujet des droits des personnes malades et des
personnes en fin de vie, et le rapport de la
Commission Sicard.
Plusieurs recommandations, et notamment les
huit qui suivent, font l’objet d’un accord
unanime de la part des membres du Comité :
- la nécessité de faire cesser toutes les situations
d'indignité qui entourent encore trop souvent la fin
de vie ;
- la nécessité de rendre accessible à tous le droit
aux soins palliatifs – un droit reconnu par le
législateur depuis quatorze ans ;
- la nécessité de développer l’accès aux soins
palliatifs à domicile ;
- la nécessité d’associer pleinement la personne et
ses proches à tous les processus de décision
concernant sa fin de vie ;
- le respect des directives anticipées émises par la
personne. A l’heure actuelle, et malgré leur nom
de « directives », elles ne sont considérées par la
loi que comme l’expression de souhaits, les
décisions étant prises par les médecins. Le Comité
demande que lorsqu’elles ont été rédigées en
présence d’un médecin traitant, et dans des
circonstances où une maladie grave a été
annoncée, les directives anticipées soient
contraignantes pour les médecins, sauf exception
dûment justifiée par écrit ;
- le respect du droit de la personne en fin de vie à
une sédation profonde jusqu’au décès si elle en
fait la demande lorsque les traitements, voire
l’alimentation et l’hydratation ont été interrompus à
sa demande ;
- la nécessité de développer la formation des
soignants, leur capacité d’écoute et de dialogue, et
les recherches en sciences humaines et sociales
sur les situations des personnes en fin de vie ;
- la nécessité de faire cesser toutes les situations
d’isolement social et de dénuement des personnes
malades, des personnes handicapées et des
personnes âgées qui précèdent trop souvent la fin
de leur vie, et de leur donner accès à
l’accompagnement qui leur est indispensable.
Le CCNE continuera sa réflexion sur les questions
concernant la fin de vie et en rendra compte après
le débat public dont il propose la tenue».
3 – AVIS N° 121 – CCNE
« Autonomie de la personne, volonté de mourir»
Comité Consultatif National d’Ethique
Jean Claude Ameisen
président du CCNE Le 30 juin 2013
Toutes les conclusions du rapport de la mission
Sicard et la synthèse du CNOM *
accentuent aujourd’hui ma perplexité…
Dr. Bernadette Oberkampf
La « sédation terminale » : mythe ou réalité ?
*(CNOM = Conseil National de l’Ordre des Médecins)
S’il y a bien un lieu privilégié où la loi Léonetti
résonne concrètement au quotidien, c’est à Claire
Demeure, que ce soit en Unité de Soins Palliatifs,
en Unité de Soins de Longue Durée pour
personnes âgées ou dans le service accueillant
des patients en état végétatif ou pauci-relationnel.
Proposer à un patient de désigner sa personne de
confiance, recevoir devant un témoin ses
directives anticipées font partie de ma vie
quotidienne de médecin dans l’établissement.
Organiser une réunion d’équipe multidisciplinaire,
une réflexion collégiale, un staff éthique avant
toute décision d’arrêt d’un traitement qui pourrait
être considéré comme de l’obstination
déraisonnable est devenu une habitude, presqu’un
réflexe. Pratiquer un acte de sédation, induisant un
sommeil transitoire ou prolongé, lorsque tous les
moyens mis en œuvre pour soulager se révèlent
inefficaces et que la souffrance insupportable
demeure, est une responsabilité pleinement
assumée.
Alors faut-il aller plus loin que d’appliquer les lois
existantes, trop mal connues du grand public et
même de nos collègues médecins qui nous
adressent leurs patients en fin de vie ?
La « sédation terminale » est une expression
aujourd’hui au cœur des réflexions politique,
juridique, philosophique, éthique, théologique et
citoyenne. Comment comprendre ces deux termes
lorsqu’ils sont accolés, comment imaginer leur
application dans ma pratique médicale ?
Les conclusions du rapport de la mission
Sicard, tout comme la synthèse du Conseil
National de l’Ordre des Médecins sur
«l’assistance à mourir», plutôt que de
m’apporter un éclairage, accentuent au
contraire aujourd’hui ma perplexité.
En effet, si par « sédation terminale » il faut
entendre « sédation en phase terminale », les
choses sont claires : il m’est possible, sans
nouvelle loi, de la pratiquer dans des conditions
déjà bien encadrées par la loi Léonetti.
La joie interview de Michel Ocelot
RIVAGERIVAGE
RIVAGE Fin de Vie …
L’intention de la sédation en phase terminale est
de soulager la souffrance insupportable, tout en
assumant les conséquences éventuelles
d’accélérer la survenue de la mort (c’est le principe
du « double effet »).
Si en revanche, la « sédation terminale »
correspond à une intention de « terminer » la vie,
de raccourcir la période d’agonie, l’intention de
provoquer la mort est bien là et la limite entre cette
«sédation terminale» ainsi comprise et un geste
d’euthanasie devient vraiment poreuse. Comment
pourrais-je alors la réaliser alors que l’intention de
tous mes gestes au quotidien n’est que de
soulager et d’accompagner l’autre dans le respect
de sa liberté et de sa dignité jusqu’au bout de sa
vie ?
Dr. Bernadette Oberkampf
Maison de santé Claire Demeure
Fondation Diaconesses de Reuilly
Alors faut-il aller plus loin ?
- 20 -
J’avais un secret … depuis quelques années, « il y a
longtemps »,
seul, dans une planète, sans nom, peut être « rien »,
mon secret c’était le silence, muet ! Un accident, un
choc, une fracture.
De jour en jour, j’ai essayé de quitter mon île
déserte, j’ai regardé le paysage terrestre, la lumière,
les hommes, les médecins, tenus au secret …
Pour l’instant, je suis vivant.
Mais après, ce sera à nouveau le silence, le
deuxième et dernier choc ! Inconscient…
Je voudrais et décidais de partir tout près du Ciel.
Quelqu’un pourrait-il m’aider même s’il y a des
chemins rugueux, merci pour ce voyage infini, sans
retour,
Plongé dans la mort …
Patient
*
* *
Un voyageur venu de Loin…
Nous vous proposons 4 livres et 1 livre audio
L’Homme-Joie
Christian Bobin – L’Iconoclase – Août 2012
Christian Bobin, renouant avec sa fibre narrative,
construit son livre en quinze récits : des portraits
d’êtres chers, des rencontres, des figures emblématiques, des visions, puis une
longue lettre à la femme aimée et perdue. Entre ces récits viennent des paragra-
graphes courts, parfois écrits à la main, condensés sur une pensée, fulgurants de
profondeur et d’humanité.
C’est la voie de Bobin ….
…et son regard de poète qui transfigure le quotidien.
La Fabrique des Mots Erik Orsenna de l’Académie française – Editions Stock- mai 2013
« Comment fabrique-t-on les mots ?
Jeanne, l’héroïne de la grammaire est une chanson douce, à sa méthode pour
expliquer, elle raconte »
« Nous avons créé les mots.
Et si les mots, à leur tour, nous inventaient ? »
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran Eric-Emmanuel Schmitt, normalien et docteur en philosophie - Editions Albin Michel - avril
2001
« Paris, années 1960.
Momo, un garçon juif de douze ans, devient l’ami du vieil épicier arable de la rue Bleue,
pour échapper à une famille sans amour.
Mais les apparences sont trompeuses : Mr. Ibrahim n’est pas arabe, la rue bleue n’est pas
bleue, et la vie ordinaire peut-être pas si ordinaire… »
(Ce livre s’est vendu à près de trois millions d’exemplaires dans le monde)
Le Scaphandre et le Papillon Autobiographie
Jean-Dominique Bauby – Robert Laffont « Jean-Dominique Bauby est né en 1952. Journaliste, père de deux enfants, rédacteur en
chef de Elle, il mène depuis le 8 décembre 1995 une existence inédite de grand handicapé
selon les uns, de mutant selon lui-même »
Mort le 9 mars 1997 à Berck.
A lire sous sa bulle de verre…
Audio Livre
Le Petit Prince, avec Gérard Philipe Antoine de Saint-Exupéry – Gallimard « Universal jeunesse - label universal Music »
« Saint-Ex, c’était toujours un ambassadeur de la création du monde qui nous
offrait une chance de plus. Pour ceux qui le lisent dans les familles, dans une
chambre d’étudiant, sur un champ de batailles, en solitude.
Il est resté de lui un grand passage d’anges sur la page blanche, sur la première
page blanche de nos vies fragiles, possibles encore qui tremblent cependant de
connaître une mort pire que la sienne ».
Léon-Paul Fargue (confluences -1947)
RIVAGE Bibliothèque – Audio Livre
- 21 -
2014 - Membre Adhérent - Membre Bienfaiteur - Donateur
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RIVAGE Accompagner la vie …
- 22 -
Le Respect de la Vie Humaine
Jusqu’au bout … car nous croyons inconditionnellement
à la dignité de l’Homme
Accompagnant Bénévole
Formation et Engagements
L’Ethique
Pour Soutenir… et Aider L’Association RIVAGE
Merci !
A retourner avec votre règlement à l’ordre de Association Rivage
Contacts
12 rue Porte de Buc – 78000 Versailles
Présence assurée : le mardi de 9h30 à 16h30 *
Courriel : [email protected]
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Présidente Marie Quinquis (06 09 11 18 35)
Vice-Présidente Françoise Lobstein (06 86 08 13 79)
Responsable du Bénévolat - Formation Initiale Véronique Levêque (06 10 04 13 30)
Communication Marie Coquilleau-le Maréchal ([email protected])
Trésoriere Anne-Marie chapuzet (06 81 64 64 01)
Secrétaire Marc Burgess (01 30 24 21 57)
Secrétaire Adjointe Bénédicte André (06 86 71 77 27)
Lieux de Présence de Rivage
*Maison de Santé Claire Demeure
12 rue Porte de Buc - 78000 Versailles *La Cité des Fleurs Soins de Suite et de Réadaptation Hôpital Privé de Gériatrie 1 rue de Dieppe - 92400 Courbevoie *Clinique du Plateau Soins de Suite et de Cancérologie 5 rue Carnets - 92140 Clamart *Maison de Retraite du Chatelet 3bis rue du Bel Air - 92190 Meudon *Maison de Retraite ORPEA les Lys Unité Spécifique Alzheimer 5 rue Auguste Brunot - 78150 Rocquencourt *Hôpital de Houdan 42 rue de Paris - 78550 Houdan *Réseau Epsilon soins palliatifs à domicile 195 avenue du Général Leclerc - 78220 Viroflay *Hôpital Raymond Poincaré Garches Service de réanimation adultes 104 boulevard Raymond Poincaré - 92380 Garches
Soutien au Deuil
en Région Parisienne
Coordinatrice : Noëlle Coutansais Ecoute téléphonique et accueil à notre siège :
* lundi de 14h à 17h 01 39 07 30 10 – 06 01 33 72 35
Entretiens individuels : sur rendez-vous Groupe de Partage et d’Ecoute :
* chaque premier mardi du mois De 19h à 20h30
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13 avenue Darcy Brun - 17750 Etaules 05 46 36 42 63
Président : Alexandre Reguillet
Secrétaire : Bernadette Dussauld [email protected]
Rivage n°18 – Novembre 2013 – Tiré à 600 Exemplaires Journal d’information réalisé et publié par des bénévoles de l’Association Rivage
Comité de Rédaction : Marie Coquilleau-le Maréchal Illustrations : bénévoles – gratuits - Copyright
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« Donner du sens à la fin de vie »
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et des personnes âgées
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domicile avec le réseau Epsilon.
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