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UN GRAND MERCI À NOS SPONSORS POUR LEUR SOUTIEN À LA VERSION FRANCOPHONE ! Chers lectrices, chers lecteurs, La réintroduction des farines animales dans l’alimentation des animaux de rente est devenue un thème d’actua- lité dans le grand public. L’élément déclencheur: la «motion Knecht» qui demande une réintroduction a été reje- tée par le Conseil des Etats début mars. L’émission «Kassensturz» à la télévi- sion suisse alémanique a fourni une information large et objective sur ce thème. Dans cette émission du 25 fé- vrier, M. Peter Röthlisberger, président de l’Association suisse des producteurs de volaille, souhaite une utilisation ju- dicieuse de ces protéines à haute valeur nutritive. M. Ruedi Marti de l’Associa- tion suisse des fabricants d’aliments a présenté les aspects techniques et M. Lukas Perler de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires s’est chargé des aspects Sommaire Forum de la volaille à la Tier & Technik: stratégie marketing de l'œuf suisse 2 La page des producteurs de volailles (ASPV) 4 La page des producteurs d’œufs (GalloSuisse) 6 Essai avec différentes structures de l’aliment pour poulets de chair 8 Mécanismes de protection de l’œuf sous la loupe 10 La journée des producteurs d’œufs romands 12 Le marché des œufs / le marché de la volaille 13 Le 12 février, les membres de l’ADAPR (section de GalloSuisse des producteurs d’œufs romands) se sont retrouvés pour la journée annuelle de formation continue à Aviforum (voir article en page 12). Édito 3 14 Aviforum, 3052 Zollikofen 18 mars 2014 Suite à la page 2 Wüthrich Couvoir SA

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Page 1: Aviforum, 3052 Zollikofen 18 mars 2014 3 14

UN GRAND MERCI À NOS SPONSORS POUR LEUR SOUTIEN

À LA VERSION

FRANCOPHONE !

Chers lectrices, chers lecteurs,La réintroduction des farines animales dans l’alimentation des animaux de rente est devenue un thème d’actua-lité dans le grand public. L’élément déclencheur: la «motion Knecht» qui demande une réintroduction a été reje-tée par le Conseil des Etats début mars. L’émission «Kassensturz» à la télévi-sion suisse alémanique a fourni une information large et objective sur ce thème. Dans cette émission du 25 fé-vrier, M. Peter Röthlisberger, président de l’Association suisse des producteurs de volaille, souhaite une utilisation ju-dicieuse de ces protéines à haute valeur nutritive. M. Ruedi Marti de l’Associa-tion suisse des fabricants d’aliments a présenté les aspects techniques et M. Lukas Perler de l’Offi ce fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires s’est chargé des aspects

SommaireForum de la volaille à la Tier & Technik: stratégie marketing de l'œuf suisse 2

La page des producteurs de volailles (ASPV) 4

La page des producteurs d’œufs (GalloSuisse) 6

Essai avec différentes structures de l’aliment pour poulets de chair 8

Mécanismes de protection de l’œuf sous la loupe 10

La journée des producteurs d’œufs romands 12

Le marché des œufs / le marché de la volaille 13

Le 12 février, les membres de l’ADAPR (section de GalloSuisse des producteurs d’œufs romands) se sont retrouvés pour la journée annuelle de formation continue à Aviforum (voir article en page 12).

Édito

3 14Aviforum, 3052 Zollikofen 18 mars 2014

Suite à la page 2Wüthrich Couvoir SA

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AVICULTURE SUISSE

M. Hannes Messer, directeur de EiCO, constate que, en Suisse au cours de ces dernières années, la consommation d’œufs par habitant est en légère régres-sion. «Malgré cet état de fait, en Suisse, la production d’œufs a augmenté; cette augmentation est même de 14 % sur les cinq dernières années». Le conférencier pense que les raisons sont de trois ordres: l’œuf est considéré comme un nutriment de haute valeur auprès des médias, la population augmente et la demande en produits sains de la région s’accroit. Le Swissness joue un grand rôle dans le marché des œufs. Les programmes comme «de la région», qui favorisent les produits de proximité, stimulent la demande en œufs suisses.

Viser une production durable L’avenir nous apporte aussi de nou-

veaux défi s. La production doit deve-nir durable. Cela signifi e qu’il faut être attentif à ce que les fourrages ne pro-viennent pas de terres prises à la forêt vierge. Il ne serait d’ailleurs pas réaliste de vouloir remplacer le soja importé par des protéines indigènes. M. Messer propose une solution de compromis, à savoir de n’utiliser que du soja certifi é «Proforest» qui garantit une exploitation forestière durable ainsi que le respect des exigences sociales. Produit en Europe de l’Est, le soja du Danube est une nouvelle alternative au soja d’outre-At-lantique.

EiCO estime que l’élimina-tion directement après l’éclosion des poussins mâles des races

hybrides mérite une solution. Déterminer le sexe du futur poussin directement dans l’œuf mis en couvaison pourrait être une solution d’avenir. Transitoirement, l’éle-vage de poules à deux fi ns permettrait d’engraisser les poussins mâles et d’éle-ver les poussins femelles pour le renou-vellement des pondeuses.

Générer plus de demande En Suisse, entre 2005 et 2010, la

consommation d’œufs n’a augmenté que de 3 %, alors que la viande de volaille a progressé de 23 %. «Pourquoi une telle évolution ne serait-elle pas aussi possible dans le secteur des œufs ?» se demande M. Messer qui conclut en ces termes: «à l’avenir, nous devons apprendre aux consommateurs à manger plus d’œufs». D’autres produits indiquent qu’il est pos-sible d’apporter du nouveau sur ce mar-ché. Cela dépend aussi des emballages et de leur présentation aux consommateurs. Les œufs doivent être offerts là où il y a de la demande, par exemple au rayon des sandwichs. En collaboration avec Unile-ver, EiCO a lancé l’«oeuf pique-nique»; l’emballage à deux œufs comprend également l’aromate Knorr (voir photo). Selon l’intervenant, ce mode de vente des œufs pique-nique est un succès dans les «convenience shops» de Coop Pronto et les stations d’essence Agrola. Le suc-cès du commerce des œufs teints dont

juridiques.Même si aujourd’hui les farines ani-

males offrent une sécurité absolue face à l’ESB, l’émission de «Kassensturz» a clairement confi rmé que la réintroduc-tion pose deux problèmes de fond. Les exigences techniques élevées font que la mise en œuvre serait très onéreuse (pas de cannibalisme, tolérance zéro concernant la contamination), mais aussi l’acceptation des consommateurs devrait être acquise. Durant l’émission, «Kas-sensturz» a lancé une consultation par SMS. Environ 8000 téléspectateurs se sont exprimés sur la question d’une réin-troduction des protéines animales dans l’alimentation du porc et de la volaille; le résultat était très équilibré, 49.7 % sont favorables et 50.3 % sont opposés.

Cette enquête spontanée n’est cer-tainement pas représentative, mais elle indique tout de même que la popula-tion est encore très partagée sur cette question. Un article titré «chemin dif-fi cile jusqu’à l’auge pour les protéines animales» paru dans la BauernZeitung décrit ce chemin avec pertinence.

Votre équipe de rédaction

Aviculture Suisse Périodique spécialisé pour l’aviculturesuisse (ISSN 1420-9217)Édition: 1’850 exemplaires imprimésÉdité par Aviforum, 3052 ZollikofenImpression: Stämpfl i Publikationen AG, Bern

Édition et rédaction: Burgerweg 22, 3052 Zollikofen tél. 031 915 35 35, fax 031 915 35 30 e-mail: [email protected]édaction: Andreas Gloor (responsable; gl), Ruedi Zweifel (zw).Traductions: www.sanovet.ch, Claude Hen-choz, Frédéric Baudraz (relecture).

Abonnements et annonces: Hanspeter Pfeiffer, tél. 031 915 35 35 fax 031 915 35 30 e-mail: [email protected]

Prix de l’abonnement: Suisse: Fr. 65.–; étranger: sur demande

Prochaines éditions:édition 4/14: délai rédactionnel: 20.03.2014date de parution: 15.04.2014

édition 5/14: délai rédactionnel: 24.04.2014date de parution: 20.05.2014

Exposition Tier & Technik à St-Gall – Forum de la volaille

Œuf suisse – stratégie marketing à l’avenir Comme chaque année, la section de Suisse orientale (EGA) de GalloSuisse a organisé une conférence dans le cadre de Tier & Technik 2014 à St-Gall. Cette fois, la question était: «comment booster la consommation des œufs?». La direction à suivre est parfaitement résumée par le slogan «l’œuf doit plus souvent faire partie du menu».

Suite de l’éditorial

Photo: M. Hannes Messer de EiCO au Forum à la Tier & Technik.Photo: M. Götz

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Photos: Exemples pour la promotion des ventes des œufs (de gauche): l’«oeuf pique-nique» avec l’aromate Knorr 1), les images sur les emballages qui montrent ce qu’on peut faire avec des œufs 1) et les œufs présents dans les rayons de sandwichs 2)

Photos: 1) EiCO, 2) M. Götz

la vente a fortement augmenté ces der-nières années est le signe qu’il se passe quelque chose dans ce marché.

Vision 2020«Nous ne montrons presque jamais ce

que nous pouvons faire avec des œufs. Aujourd’hui, nous mettons en avant des 'poules heureuses' sur les embal-lages. Pourquoi ne pas montrer aussi des images de plats aux œufs?». En regar-dant l’emballage, le consommateur doit avoir l’eau qui lui monte à la bouche: telles sont les pistes proposées par le commercialisateur. Le but doit être que l’œuf soit régulièrement présent dans la planifi cation des menus de la semaine.

En 2012, la Suisse a produit 765 mil-lions d’œufs. Avec une augmentation de 22 % d’ici 2020, la prévision du com-mercialisateur est ambitieuse. Cela serait toutefois possible si 10 % de la popula-tion mangeait dorénavant 4 œufs de plus par semaine. Pour M. Hannes Messer, c’est sa vision 2020.

Communiquer plus A l’avenir, trois éléments sont essen-

tiels. Premièrement, pour réduire les fl uc-tuations de prix, l’offre et la demande doivent être équilibrées tout au long de l’année. Deuxièmement, l’industrie des œufs a besoin de transparence; celui qui veut avoir du succès sur le long terme doit montrer ouvertement ce qu’il fait. Troisièmement, il faut insister sur les qua-lités nutritionnelles exceptionnelles de l’œuf et le communiquer régulièrement.

Michael Götz, Eggersriet SG

A la page 4 de la partie allemande, vous trouverez des photos de l’exposition Tier & Technik à St-Gall.

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Précision de l’OFAG concer-nant le calcul des jours d’en-graissement

gl. Dans le passé, il y a toujours eu un fl ou sur la manière de calculer les jours d’engraissement des différentes séries. Ce calcul est important pour détermi-ner les contributions SST et SRPA car l’ordonnance sur les paiements directs fi xe une durée minimale de 30 jours pour le programme SST et de 56 jours pour le programme SRPA. Dans les faits, lors des contrôles, on ne savait pas s’il fallait compter les jours de la mise en place et de l’abattage.

En janvier de cette année, l’ASPV a

adressé une lettre à l’Offi ce fédéral de l’agriculture (Ofag) pour clarifi er la situa-tion sur ce point. L’ASPV signale que, dans l’outil de calcul «Impex» pour la détermination du cheptel moyen et de la quantité d’engrais de ferme produite dans le poulet, les jours de mise en place et d’abattage sont effectivement inclus. Au début février, l’Ofag a confi rmé dans sa réponse à l’ASPV que l’argument de la concordance est important et pertinent. En ce moment, l’Ofag élabore des expli-cations et des instructions sur l’applica-tion de l’ordonnance sur les paiements directs. Dans l’annexe 6 qui précise les dispositions détaillées sur les contribu-tions au bien-être des animaux, l’Ofag va apporter la précision suivante: «le jour de

la mise en place compte comme jour d’en-graissement; le jour de la sortie compte également comme jour d’engraissement (par analogie à Impex)». L’ordonnance sur les paiements directs avec les explica-tions et instructions peut être téléchargée d’ici peu sur le site www.blw.admin.ch > Thèmes > Paiements directs.

Révision complète de la liste des aliments OGM et des additifs autorisés dans les aliments pour animauxzw. En sa qualité de membre de l’Union suisse des paysans, l’ASPV a été informée de la révision complète susmentionnée. En résumé, l’ASPV a pris position comme suit.

Ordonnance sur la liste des aliments OGM

En Suisse, contrairement à l’UE, les matières fourragères génétiquement modifi ées (aliments OGM) soumises à la déclaration obligatoire ne sont pas utili-sées dans l’alimentation des animaux de rente. Pour cette raison, la valeur de tolé-rance de 0.9 % est déterminante. Sans élargissement de l’annexe 1 de la liste des aliments OGM, les fabricants d’ali-ments devraient renoncer à des matières premières essentielles. En particulier au niveau des protéines, la raréfaction des matières premières libres d’OGM demande que les valeurs de tolérances soient réalistes. A cause des diffi cultés d’approvisionnement, il est possible qu’à moyen terme, des matières fourra-gères OGM devront être utilisées. Avec l’élargissement de la liste des matières premières OGM pour les aliments pour animaux, la base légale nécessaire est donnée. Selon nous, l’élargissement de la liste à des sous-produits de plantes qui ne germent pas est important. Les exigences de droit privé imposées par les labels et les marques interdisent leur utilisation; la tolérance de 0.9 % s’applique tout de

Assemblée des délégués – actualités

La 15ème assemblée des délégués aura lieu le 27 mars prochain chez Bell AG à Oen-singen. Au préalable, les organisations d’engraisseurs auront leurs propres assem-blées dans lesquelles des requêtes ou des suggestions seront formulées à l’attention de l’assemblée des délégués.

L’ASPV a eu la possibilité de prendre position sur la révision complète de l’ordon-nance concernant la liste des fourrages OGM et des additifs autorisés. Des informa-tions plus précises sont relatées ci-dessous.

Quelle est en ce moment la situation concernant les OGM? Ces derniers mois, l’Allemagne, le Danemark et l’Angleterre sont sortis du concept «libre d’OGM» car l’approvisionnement en matières premières sans OGM ne peut plus être assuré et leur prix d’achat devient toujours plus élevé. En Suisse, le moratoire qui interdit l’utilisation de plantes et d’animaux génétiquement modifi és est en vigueur jusqu’en novembre 2017. De plus, l’agriculture suisse renonce volontairement à l’importation de matières premières OGM.

Pour quelles raisons les consommateurs se méfi ent-ils de la technologie géné-tique? La manipulation génétique touche directement au patrimoine génétique, l’ADN, d’un organisme vivant. Certains gènes spécifi ques sont prélevés sur un orga-nisme (souvent étranger à l’espèce) pour être introduits dans le patrimoine génétique d’une plante pour constituer une combinaison qui ne s’est pas faite naturellement. Quelles sont les conséquences de la consommation d’organismes génétiquement modifi és pour l’homme et l’animal ? Quels sont les avantages et les inconvénients à long terme de cette technique ? Scientifi quement, la réponse à ces questions est loin d’être claire. Cette incertitude provoque de la retenue chez la plupart des consom-mateurs.

Pour conclure, voici encore une bonne nouvelle. L’année volaille 2014 qui a bien commencé se révèle par la statistique des poussins. Les mises en place durant les premières semaines augmentent de 9 % par rapport à la même période de l’année précédente. L’excellente image de nos produits auprès des consommateurs est ré-jouissante, image que nous entretenons grâce à une production réalisée avec soin.

Peter Röthlisberger, Président

La page des producteurs de volailles (ASPV)

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AVICULTURE SUISSE

même à ces produits. Nous demandons toutefois de compléter cette liste avec les huiles et les sous-produits des huileries concernant le colza, le soja, le coton, et le maïs. En effet, selon leur degré de pureté, ces huiles peuvent présenter des traces de protéines et contribuer à la conta-mination d’OGM-ADN dans les huiles fourragères. Cette demande est la consé-quence logique d’un élargissement de l’annexe aux tourteaux de soja, de colza, de coton et de maïs.

Nous saluons le regroupement des listes de matières premières OGM I et II dans une seule liste (annexe 1). L’OFAG propose une tolérance de 0.5 % pour les matières premières OGM qui ne sont plus admises. Dans l’UE, cette tolérance est de 0.9 % durant 5 ans, puis de 0.1 %. La solution suisse n’est pas limitée dans le temps; pour cette raison, l’ASPV admet la tolérance de 0.5 %. Ordonnance sur le livre des aliments, liste des additifs

L’OFAG propose une adaptation de l’annexe 2 de l’ordonnance sur le livre des aliments, car dans l’UE, une nouvelle évaluation des additifs alimentaires a été effectuée. Dans son commentaire, l’OFAG affi rme que les additifs alimentaires auto-risés devraient être les mêmes en Suisse que dans l’UE. Au vu de cette déclaration, on pourrait penser que la liste suisse de l’annexe 2 de l’OLALA correspond à la liste des additifs autorisés dans l’UE. Ce n’est pourtant pas le cas. La liste euro-

péenne est nettement plus complète que celle de la Suisse.

Les producteurs suisses de volaille ne comprennent pas pourquoi une procé-dure d’autorisation pour les additifs doit être effectuée en Suisse, alors que ces produits ont déjà été contrôlés sévère-ment par l’EFSA et d’autres instances habilitées de l’UE, avant d’être validées et autorisées. La procédure suisse contre-dit l’accord entre la Suisse et l’UE sur le commerce des produits agricoles. Les fabricants d’additifs sont de moins en moins enclins à homologuer des produits

spécialement pour la Suisse, car les frais inhérents sont trop importants pour un si petit marché. Finalement, cela diminue la compétitivité de la production animale in-digène. Des listes différentes provoquent aussi des distorsions de concurrence dans le sens où des aliments composés impor-tés peuvent contenir des additifs qui ne sont pas autorisés en Suisse.

Pour ces raisons, les producteurs suisses de volaille demandent la reprise telle quelle du registre des additifs four-ragers (ordonnance no 1831/2003 de l’UE). SGP/Zw

BELL33.0%MICARNA

41.9%

Autres2.4%

FRIFAG14.4%

KNEUSS8.4%

+ 6.3%

+ 4.2%

+ 2.6%

- 6.7% + 9.1%

Graphique: parts au marché à la production de viande de volaille suisse 2013 (production de poulets et de dindes; avec évolution 2012/2013; surce: USP)

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AVICULTURE SUISSE

La page des producteurs d’œufs

Tier & Technik: visions et réalités

On peut remercier la section EGA et son président Andreas Popp d’avoir permis à un grand cercle d’intéressés d’assister une fois de plus à un exposé technique très intéressant présenté à la Tier & Technik. Il n’est pas évident de trouver année après année un sujet intéressant et surtout un conférencier compétent. Tous ceux qui ont assisté à l’exposé s’accorderont avec moi pour dire que le choix du sujet et du confé-rencier convenaient parfaitement.

La vision de Hannes Messer, qui prédit une augmentation de 22 % de la consom-mation d’œufs d’ici l’année 2020, est assurément un objectif ambitieux qui n’est toutefois pas irréaliste. Si l’on compare notre consommation d’œufs par habitant avec celle de nos pays voisins, notre retard avoisine au moins ces 22 %. En Alle-magne, en France et en Italie, la consommation dépasse en général 200 œufs par habitant et par année, et atteint même 232 œufs par habitant en Autriche. Par rap-port au Japon ou au Mexique, qui ont une consommation de 328, respectivement 335 œufs par habitant et par année, nous faisons fi gure de véritable pays en voie de développement avec notre consommation annuelle de 175 œufs par habitant.

Les millionnaires ou milliardaires de Facebook et de Microsoft semblent égale-ment s’être rendu compte que les œufs sont les aliments les plus complets qui soient, comme on le voit dans l’article du World Poultry à ce sujet dans ce présent numéro. Même si l’on fabrique des copies, on sait que l’original a quelque chose de spécial. J’espère toutefois que l’original restera encore longtemps dans nos assiettes.

Retour à des considérations un peu plus terre à terre avec les discussions sou-levées à la Tier & Technik à propos du sondage concernant l’aire d’exercice non couverte. Mon avis est déjà connu. Les opinions écrites des producteurs commencent à présent à arriver. Je désire encore une fois demander ici à tous les producteurs de remplir le questionnaire de la FiBL. Le plus simple est de le faire directement par courriel. En utilisant le lien www.gallosuisse.ch > Communication, il ne vous faut que quelques minutes pour nous faire part de votre avis qui nous est précieux. Chaque questionnaire rempli est très important.

Ces derniers temps, nous avons été attaqués par différents milieux qui nous re-prochent de ne pas nous occuper suffi samment du bien-être des animaux, que ce soit par rapport aux exigences SRPA, à la capture et au transport de nos animaux ou par rapport à la mise à mort inévitable des poussins mâles à l’issue du sexage. Un bon ar-gument dans ces discussions est assurément que chaque mauvais traitement de nos animaux nous retombe dessus, nous les détenteurs d’animaux de rente, sous forme de moins bonnes performances des animaux. Ne serait-ce que pour cette raison, il n’y a aucun détenteur d’animaux de rente tant soit peu raisonnable qui ne ferait pas tout ce qui est possible pour traiter les animaux de la meilleure manière qui soit.

Jean Ulmann, Präsident

Mesures d’allégement du marché 2013Des délégués de l’Offi ce fédéral de l’agri-culture (OFAG) et de la Commission pari-taire des œufs (ComPa) se sont rencontrés en début d‘année 2013 pour organiser et annoncer les mesures d’allégement du marché (MAM) sous forme de deux cam-pagnes de cassage et deux campagnes de vente à prix réduit pour les œufs de

consommation indigènes. Ces mesures visent à maintenir la production indigène au niveau élevé souhaité et, d’autre part, à amortir quelque peu la forte baisse de consommation après Pâques. Ont droit à la contribution les œufs de consom-mation indigènes qui ont été cassés ou vendus à prix réduit, sous présentation du justifi catif.

Le résultat des campagnes de cas-sage est publié sous www.blw.admin.ch

> Thèmes > Production et ventes > Ani-maux et produits animaux > Œufs et pro-duits à base d‘œufs:• action de casse (9 centimes par œuf):

– 8.4.-14.6.2013: 4'259'320 œufs – 26.8.-25.10.2013: 9'081'333 œufs – total 2013: 13.34 mio d’œufs

• vente à prix réduit (5 centimes par œuf):

– 21.6.-26.7. et 14.8.-6.9.2013:total 7'377'472 œufs

EiBAG à la BEA 2014Les producteurs d’œufs bernois s’en-gagent activement depuis huit ans pour l’œuf suisse à la BEA. Avec de nom-breuses attractions pour grands et petits dans le Centre Vert, nous avons fait la joie de nombreux visiteurs de la foire. Nos délicieuses crêpes et la liqueur d’œufs sont tout simplement incontournables.

Nous sommes fi ers de rapprocher les visiteurs de la foire, les consommatrices et consommateurs et les producteurs d’œufs de notre région. Nous serions également très heureux d’accueillir de nombreux visi-teurs venant de toute la Suisse.

Vous nous trouverez au stand B012 dans la halle 673 («Grünes Zentrum»).

Des œufs végétaux dans les rayons des supermarchés américains

Source: WorldPoultry, édition 29, n° 8, 2013Des ovoproduits à base de plantes ont fait leur apparition récemment dans les rayons des supermarchés américains. Et ce ne sont pas des nouveautés. John Tetrick, créateur de l’entreprise agro-ali-mentaire Hampton Creek Foods a pour objectif de remplacer les œufs et d’autres produits agricoles par des substituts vé-gétaux. Il a le soutien fi nancier du mil-lionnaire Peter Thiel de Facebook et de

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AVICULTURE SUISSE

votreadresse

pour

poussins et

poulettes

Lohmann LSL - Classic

Lohmann Brown

Silver, Sperber, Black

Bill Gates de Microsoft. «Nous voulons mettre sur pied un modèle entièrement nouveau». Dans un exposé présenté à la TEDx (TED = Technology, Entertainment, Design, une série de conférences sans but lucratif sur «des idées qui valent la peine d’être diffusées»), John Tetrick a annoncé qu’au vu de l’augmentation démogra-phique et des réserves alimentaires qui s’épuisent, le mode de production des œufs utilisé jusqu’ici devrait passer pour obsolète. Avec la fabrication d’un produit végétal émulsifi ant (mélange fi nement di-visé de deux liquides qui ne se mélangent habituellement pas, par ex. les goutte-lettes de graisse dans le lait écrémé), il n’est plus nécessaire de transporter les céréales ou de nourrir des volailles pour qu’elles pondent des œufs, ce qui dimi-nue ainsi le carbone et les déchets. Il est d’avis que 92 % des espèces végétales de notre planète n’ont pas fait l’objet de re-cherches et que bon nombre d’entre elles pourraient remplacer de façon équiva-lente le goût, la texture superfi cielle et la valeur nutritive de la viande et des œufs et de tous les produits mélangés qui en sont issus. L’œuf végétal est un mélange de différents végétaux, y compris le colza, les pois, la lécithine de tournesol et leurs coûts de production sont 18 % inférieurs à ceux d’un vrai œuf. Le produit a d’abord été distribué aux USA par les magasins Wholefoods.

Commentaire de GalloSuisse: ce qui fait hocher de la tête un producteur d’œufs CH (et peut susciter un commentaire ou l’autre sur les autorités américaines), montre en même temps que les «folies» des non-conformistes peuvent servir d’ai-guillon pour nous encourager à ne pas capituler et à oser penser à l’impossible. En effet, il y a 40 ans, qui aurait pensé que dans une bonne partie de l’Europe, il ne serait un jour plus possible de fumer dans les lieux publics.

Oswald Burch, GalloSuisse

La maxime de marsLes canes pondent leurs œufs en silence. Les poules gloussent comme des folles après avoir pondu. Quelle leçon en tirons-nous? a) Partout dans le monde, on mange des œufs de poule sous forme d’œufs de Pâques, car b) il ne suffi t pas toujours de bien faire les choses.

Quelques photos de la MUBA 2014 à Bâle (Photos: O. Burch)

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AVICULTURE SUISSE

D. Albiker. Dans deux essais menés à Avi-forum, l’impact de la taille des composants bruts (CB) maïs, blé et tourteau d’extrac-tion de soja d’un aliment sous forme de granulés (3.5 mm) sur les performances de poulets à croissance rapide a été étudié.

Matériel et méthodesAu cours de deux essais menés chaque

fois avec 5’600 poussins Ross PM3 et Ross 308 de sexes mélangés (as hatched), les animaux ont été répartis au hasard dans 20 compartiments (Illustration 1). La litière était composée de granulés de farine de paille, à raison de 1.2 kg par m2. La garde s’est faite dans les conditions habituelles pratiquées en Suisse. La durée d’engraissement était de 36 jours. Les CB maïs, blé et tourteau d’extraction de soja utilisés dans l’aliment de démarrage et l’aliment d’engraissement de l‘entreprise UFA SA (Sursee) ont été moulus soit avec un broyeur à marteaux (fi n) ou un moulin à cylindres (grossier). La moitié des ani-maux a reçu à chaque fois l’aliment avec des CB fi ns ou grossiers. Les deux groupes ont été transformés sans répétition dans le processus normal d’abattage et de découpe de Bell SA à Zell. Le 28ème et le 36ème jour d’essai, la qualité de la litière a été évaluée visuellement sur la base de la part de croûtage en pourcent et du degré d’humidité. Le 28ème et le 35ème jour, la

santé de la plante des pieds et des talons de 10 animaux par compartiment a été évaluée d’après la méthode d‘Ekstrand et al. (1997). Le jour précédent l’abattage, le gésier et l’intestin de 20 animaux par procédé d’alimentation ont été pesés par section à Aviforum (Tableau 3).

Analyse par tamisageUne tamiseuse électromagnétique à

mouvement tridimensionnel et mailles de 2 mm, 1 mm et 0.5 mm de Haver & Boec-ker a été utilisée pour analyser la taille des particules dans l’aliment (Illustra-tion 2). Le réglage du temps de tamisage optimal (une minute) et de l’amplitude d’oscillation (0.7) a été calculé d’après Retsch (2004). Le diamètre géométrique moyen (DGM) des particules des deux ali-ments a été calculé sur la base de la part d’aliment par taille de maille du tamis (racine énième du produit des valeurs n)

pour pouvoir comparer les résultats des essais avec la littérature (Illustration 3).

Poids vif, indice de consommation et poids mort

Après 36 jours d’engraissement, les animaux ont atteint un poids vif moyen de 2‘118 g qui correspond aux exigences de l‘organisation d’élevage (Aviagen 2012). Par rapport aux structures gros-sières, les CB moulus fi ns de l’aliment ont conduit à une consommation d’aliment et un accroissement journalier signifi cati-vement plus élevés durant toute la durée d’engraissement, ainsi qu’à un poids mort plus élevé. Jusqu’au 21ème jour, il y avait des différences d’indice de consom-mation entre les procédés d’alimentation, indice qui était signifi cativement plus bas avec l’alimentation avec des CB fi ns qu’avec des CB grossiers. Puis jusqu’à la fi n de l’engraissement, l’indice de consommation était équivalent dans les deux procédés (Tableau 1).

Zang et al. (2009) ont mis ces résul-tats sur le compte de l’augmentation de la surface des céréales consécutive à la réduction de la taille des particules, d’où

La taille des particules dans les granulés de l’aliment a une infl uence sur les performances d’engraissement et doit donc être choisie de manière à avoir une bonne qualité de granulés sans prétériter les performances. Un essai a été mené à Aviforum pour étudier l’impact de la taille des composants bruts d’un aliment sous forme de granulés sur les performances de poulets de chair.

Essai avec différentes structures de l’aliment pour poulets de chair

La taille des particules infl uence l’accroissement

Illustr. 1 Poulailler d’essai à Aviforum avec 20 compar-timents de 280 animaux chacun.

Illustr. 2 Tamiseuse de Haver & Boecke.

Tabl. 1: Poids vif, consommation d’aliment cumulée et indice de consommation (kg aliment par kg d‘accroissement)

Poids vif. g consomm. d’aliment indice de consomm.

Structure fi n grossier fi n grossier fi n grossier

10ème jour 259* 249* 257 252 1.227+ 1.284+

21ème jour 892* 853* 1’205* 1’175* 1.402* 1.445*

28ème jour 1’446* 1’380* 2’158* 2’072* 1.542 1.541

36ème jour 2’157* 2’078* 3’454* 3’302* 1.613 1.612

signifi catif: * = p < 0.05, + = p < 0.1

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AVICULTURE SUISSE

une digestibilité plus élevée grâce à la plus grande interaction enzymatique. D’après Amerah et al. (2007), il y a de meilleures performances avec l’aliment grossièrement moulu car il reste plus longtemps dans le tube digestif, le pH baisse, ce qui permet aux enzymes de mieux travailler. Il semble qu’avec les CB grossiers, la consommation d’aliment soit freinée, ainsi que l’accroissement aussi par conséquent. Ce n’est que durant la dernière semaine que la consommation d’aliment du groupe avec CB fi ns a aug-menté plus fortement qu’avec des CB grossiers. C’est la raison pour laquelle au 36ème jour, l’IC avec l’aliment grossier était identique à celui avec l’aliment fi n.

Qualité de la litière et des piedsAvec des CB fi ns dans l’aliment, la

litière était signifi cativement plus humide et tendanciellement plus croûtée au 28ème jour. C’est la raison pour laquelle les animaux de ce groupe ont présenté une proportion plus élevée de lésions de la plante des pieds et des talons que ceux du groupe de contrôle (Tableau 2 et 3). Les lésions de la plante des pieds qu’ils présentaient au 28ème jour étaient aussi si-gnifi cativement plus marquées. A la fi n de l’engraissement, les animaux nourris avec les CB fi ns avaient surtout plus de lésions aux talons d’un degré de gravité signifi ca-tivement plus élevé que ceux nourris avec des CB grossiers. La part d’animaux pré-sentant des lésions de la plante des pieds était presque la même.

Taille des organesComme chez Zang et al. (2009), la dif-

férence de poids des sections de l’intestin

entre les procédés d‘alimen-tation n’était pas signifi ca-tive. L’essai a montré des différences signifi catives entre les sexes pour l’intes-tin grêle ainsi que pour l’intestin entier, les poules ayant un poids de l’intestin plus élevé par rapport au poids vif (Tableau 3).

Avec des particules plus grossières dans l’aliment, le poids relatif de l’esto-mac a augmenté de manière signifi cative (+ 23.6 %) jusqu’à la fi n de l’engraisse-ment, ce qui est confi rmé dans la litté-rature. Jacobs et al. (2010) ont constaté

un grossissement de l’estomac de 19 % le 21ème jour. Dahlke et al. (2003) ont pu observer que le poids du gésier augmente de manière linéaire avec la taille des parti-cules. Chez les poules, l’estomac était signi-fi cativement plus grand que chez les coqs par rapport au poids vif (Illustration 4).

Tabl. 3: Poids de l’intestin en % du poids vif d’après le procédé d’alimentation et le sexe

1) signifi catif: * = p < 0.05, n.s. = non signifi catif

Illustr. 4: Boxplots de la taille de l’estomac en % du poids vif avec des CB fi ns et grossiers dans l‘aliment (à gauche), chez les poules (w) et les coqs (m) (à droite)

Illustr. 3: Tailles moyennes des particules de maïs, de blé et de tourteau d’extraction de soja

0100200300400500600700800900

100011001200130014001500

Maïs Blé Tourteau de soja

μm Fin

Grossier

1) signifi catif: * = p < 0.05, + = p < 0.1, n.s. = non signifi catif2) Echelle: 0 = pas humide à 3 = très humide et pâteux3) Echelle: 0 = aucune lésion à 3 = lésion marquée

Structure fi n grossier Sig.1)

Croûtage de la litière (%)

28ème jour 32.5 27.5 +

36ème jour 62.3 58.8 n.s.

Humidité de la litière 2)

28ème jour 0.48 0.08 *

36ème jour 0.20 0.25 n.s.

Lésions de la plante des pieds

28ème jour, part, % 15.50 7.00

28ème jour, score 3) 0.161 0.069 *

36ème jour, part, % 8.0 9.0

36ème jour, score 3) 0.174 0.165 n.s.

Lésions aux talons

28ème jour, part 6.25 5.00

28ème jour, score 3) 0.063 0.050 n.s.

36ème jour, part, % 39.0 26.3

36ème jour, score 3) 0.403 0.263 *

Tabl. 2: Evaluation de la litière, des pieds et des talons

fin grossier0.50

1.40

1.25

1.10

0.95

0.80

0.65

mâle femelle

Aliment Sexe

Organe Fin Grossier Sig.1 Poules Coqs Sig.1)

Duodénum 0.60 0.63 n.s. 0.63 0.61 n.s.

Intestin grêle 1.35 1.40 n.s. 1.47 1.29 *

Gros intestin, caecum, rectum 1.20 1.23 n.s. 1.22 1.20 n.s.

Intestin entier 3.14 3.27 n.s. 3.33 3.10 *

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AVICULTURE SUISSE

L’apparition de systèmes de garde alter-natifs avec litière dans toute l’UE a sus-cité des craintes par rapport aux risques en matière d’hygiène pour l’œuf. Cela a conduit à intensifi er les recherches sur les défenses naturelles de l’œuf contre les germes.

Protéines de l’œuf avec fonction protectrice

Comme un manteau protecteur, le blanc d’œuf entoure le jaune riche en substances nutritives. Les recherches se sont concentrées sur les propriétés antibactériennes de certaines protéines présentes dans le blanc d’œuf. Toute une série de protéines présentes dans le blanc d’œuf agissent soit en tuant les germes (effet bactéricide), soit en inhibant leur multiplication (effet bactériostatique). Voici quelques exemples de protéines dans le blanc d’œuf:• Le lysozyme attaque les parois cellu-laires des bactéries. • L’ovotransferrine lie le fer et le rend indisponible pour les bactéries.• Différentes protéines du blanc d’œuf (par ex. l’ovomucine) inhibent les en-zymes bactériennes qui dégradent les protéines. • L’avidine lie la biotine et la rend indis-ponible pour les bactéries.

A ce jour, on connaît déjà plusieurs centaines de gènes qui «commandent» la production de protéines du blanc d’œuf dans l’oviducte. Les chercheurs ont éga-lement découvert que les poules dont le système immunitaire a été stimulé par une forte charge en germes dans l’envi-ronnement ont des œufs qui présentent des défenses tendanciellement plus éle-vées contre les germes.

Les mécanismes de défense se modifi ent

Dans l’œuf fraîchement pondu, le blanc est en majeure partie épais à cause du complexe ovomucine-lysozyme. Cela

rend la pénétration des bactéries dans le jaune plus diffi cile, en particulier pour celles qui peuvent se déplacer activement avec des fl agelles (comme par ex. les sal-monelles).

Lors du stockage des œufs, à tem-pérature élevée surtout, ce blanc d’œuf gélatineux se liquéfi e. En même temps, la membrane vitelline, qui constitue la der-nière barrière mécanique, devient égale-ment plus poreuse lors du stockage, tant pour les nutriments qui passent du jaune au blanc d’œuf que pour les germes qui peuvent pénétrer dans le jaune depuis l’extérieur. On présume toutefois que d’autres activités antibactériennes se déclenchent lors de la liquéfaction du blanc d’œuf.

Les œufs fraîchement pondus ont une teneur relativement élevée en dioxyde de carbone qui soutient au début le système de défenses du blanc d’œuf. Pendant le stockage des œufs, ce CO2 s’échappe en quantité croissante par les pores de la coquille. Mais cela a à son tour pour effet que le pH du blanc d’œuf, initialement de 7.6, augmente à 9.5 – une valeur de pH élevée (plage alcaline) est en général défavorable au développement de la plu-part des bactéries.

Les germes peuvent pénétrer la coquille

Il est rare qu’une infection bacté-rienne du contenu de l’œuf se produise déjà durant la formation de l’œuf dans la poule. Un grand nombre de germes se trouvent en revanche sur la coquille. La coquille peut être pénétrée, même si l’œuf est intact: La cuticule cireuse (mem-brane supérieure de la coquille) se cra-quèle et la coquille calcaire contient une multitude de pores. La condensation à la surface de la coquille permet aux germes de pénétrer plus facilement dans l’œuf. Le risque de pénétration de germes est également élevé avec les œufs fêlés et les œufs sales.

Les analyses effectuées sur des œufs lavés ont montré que certains types de salmonelles ont tendance à pénétrer plus souvent la coquille qu’avec des œufs qui n’ont pas été lavés; cependant, dans cette expérience, les œufs (après avoir été lavés) ont été plongés dans une solu-tion contenant des salmonelles.

Qualité des coquillesLa solidité de la coquille d’œuf est un

élément extrêmement important dans la production d’œufs. Les chercheurs ont mis en évidence une corrélation étroite entre la taille et l’orientation des cristaux calcaires (microstructure de la coquille) et sa solidité. Les résultats indiquent également une composante génétique de la microstructure de la coquille, ce qui permettra d’intégrer cette caractéristique dans le travail de sélection. Des ana-lyses de biologie moléculaire montrent également que les protéines jouent un rôle important dans la formation de la coquille – en tant que composants de la «matrice» organique, importante pour la microstructure de la coquille.

L’aspect visuel est également intéres-sant pour les œufs bruns. La couleur de la coquille est déterminée en premier lieu par la génétique. L’oviducte des poules qui pondent des œufs foncés contient de plus grandes quantités de protopor-phyrine, un colorant qui sera incorporé dans la couche extérieure de la coquille. Le brillant de la coquille rend la couleur brune de la coquille plus intense. Les analyses effectuées par une entreprise de sélection ont révélé que la caractéristique brillant de la coquille avait une héritabili-té suffi samment élevée pour la sélection.

Contamination avec des polluants toxiques

Un exposé était consacré aux risques de contamination des produits à base de volaille par des polluants toxiques (par ex. des métaux lourds ou de la dioxine, qui se forme lors de la combustion). De manière générale, la situation sur ce point est satisfaisante en Europe, des teneurs élevées de ces substances dans les œufs par ex. ayant toutefois été déce-lées dans des cas isolés. Cela est le plus

Le Symposium WPSA sur la qualité des œufs a eu lieu en septembre 2013 en Italie, une occasion d’assister à la présentation des connaissances scien-tifi ques du monde entier. La sécurité du produit constitue à ce titre un sujet important. Dans ce cadre, la recherche examine de près les mécanismes de défense étonnants de l’œuf.

Mécanismes de protection de l’œuf sous la loupe

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AVICULTURE SUISSE

Taille de particule idéale L’effet du degré de mouture dépend

du type de céréales. Pour le maïs, la meil-leure taille de particules se situe entre 600 et 900 µm DGM (diamètre géomé-trique moyen). Avec l’alimentation au blé, l’effet de la taille des particules n’a toute-fois pas pu être constaté de manière répé-titive (Amerah et al. 2007 et 2008). Dans le présent essai, la différence de taille des particules était relativement petite et se situait dans la fourchette supérieure pour le maïs, dans la fourchette moyenne pour le blé. Il n’y a aucune indication dans la littérature sur le tourteau de soja. Nir et al. (1994) ont mené un essai avec une mouture grossière (2050 µm DGM), moyenne (1180 µm DGM) et fi ne (620 µm DGM) du maïs, du blé et du sorgho. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec la mouture moyenne, les plus mauvais avec la mouture fi ne. Dans le présent essai, les particules fi nes du mélange d’aliment correspondaient à une mou-ture moyenne d’après Nir et al. (1994), les particules grossières se situant dans

une plage légèrement plus élevée. Les ré-sultats avec les meilleurs accroissements pour les particules fi nes dans les granulés sont en corrélation avec ceux de Nir et al. (1994).

Conclusions Des moutures simples et proches de la

pratique ont été utilisées dans deux es-sais menés à Aviforum, sans occasionner de coûts supplémentaires. L’aliment a été distribué aux animaux sous forme de gra-nulés de taille identique et de bonne qua-lité. Dans les conditions de l’essai, une mouture fi ne des CB dans l’aliment en granulés a conduit, par rapport à la mou-ture grossière, à des gains de poids vif signifi cativement meilleurs et à la litière

la plus mauvaise ainsi qu’aux lésions les plus marquées à la plante des pieds et au talon. Avec une durée d’engraissement de 36 jours, l’effet de la digestibilité des particules fi nes semble encore plus grand que celui des particules grossières. L’in-fl uence du degré de mouture du blé est controversée dans la littérature, l’effet de la taille des particules de tourteau de soja n’est pas décrit. La taille des particules de maïs étaient à la limite supérieure pour un effet optimal. La question de savoir s’il serait possible d’atteindre de meilleures performances avec des particules gros-sières durant un engraissement plus long reste ouverte.

Danielle Albiker et Ruedi Zweifel, Aviforum

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souvent dû à une forte pollution locale du sol, provoquée soit par l’air, soit par épandage direct.

De manière générale, le danger de résidus est plus élevé dans la garde en plein air que dans la garde en poulailler, parce que les animaux peuvent absorber des particules de terre dans le parcours extérieur. Une partie des polluants diffi ci-lement dégradables de la terre se dépose dans les tissus graisseux et dans le jaune d’œuf. Cet amas dépend de nombreux facteurs tels que par ex. l’utilisation du parcours extérieur, la quantité de terre absorbée par animal, le poids corporel et les performances de ponte des animaux. Des modèles permettent d’évaluer le risque de contamination selon la pollu-tion du sol. Des méthodes utilisant des tests rapides sont également en cours d’élaboration: ces méthodes utilisent certains métabolites comme indicateurs des polluants toxiques, ce qui devrait per-mettre de réduire les coûts d’analyse.

Résumé d’un article deDaniel Meierhans, EiCO

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AVICULTURE SUISSE

Au cours du premier exposé, Ruedi Zwei-fel a parlé des exigences des poules pon-deuses en matière d‘alimentation. Les hybrides de ponte d’aujourd’hui ont des performances extraordinaires: à l’âge de 147 jours, déjà 50 % des poules pondent un œuf par jour, en 13 périodes de ponte, il y a 320 œufs par poule de l’effectif moyen avec une consommation d’aliment d’un peu plus de 130 g par œuf. Au début de la ponte, les besoins en énergie et en protéines de la poule augmentent plus rapidement que la quantité de nourri-ture que la poule peut absorber. La poule poursuit en outre encore sa croissance

jusqu’à l’âge d’environ 30 semaines. Dans un troupeau en début de pro-

duction, le poids individuel des animaux et une bonne homogénéité jouent un rôle important: il faut en effet que l’ali-mentation et le programme d’éclairage conviennent si possible à tous les ani-maux et puissent être réglés de manière optimale. A ce titre, la communication entre les producteurs d’œufs, l’organisa-tion qui fournit les poulettes et les éle-veurs joue également un rôle important. Il est ainsi possible de planifi er les bonnes mesures, comme par exemple l’utilisation correcte d’un aliment pré-ponte.

Karin Kreyenbühl, vétérinaire spécia-liste des volailles, a souligné l’importance des mesures d’hygiène à prendre dans l’exploitation. Il n’y a pas que les sou-ris et les oiseaux sauvages qui peuvent transmettre des virus et des bactéries. Dans plus de 90 % des cas, c’est l’homme qui propage ces agents pathogènes par l’intermédiaire de chaussures sales ou de cheveux pleins de poussière. Il faut donc mettre en place une barrière d’hygiène dans le hall d’entrée de chaque poulailler: avant d’entrer dans le poulailler, il faut au moins changer de chaussures, mettre une blouse de protection et un couvre-chef. Il faut toutefois également s’occuper en permanence de la lutte contre les ron-geurs. L’exposé de Madame Kreyenbühl a incité l’un ou l’autre participant à réfl é-chir concrètement aux possibilités d’amé-lioration dans son exploitation.

Après le repas de midi à l’Inforama Rütti, les participants ont visité le nou-veau poulailler de ponte à Aviforum. Un essai est actuellement en cours dans ce poulailler pour observer le comportement des poules lorsqu’elles mangent depuis les perchoirs ou les caillebottis. Le pou-lailler d’élevage et le poulailler d’engrais-sement d’Aviforum abritent en outre des poussins de la race à deux fi ns «Lohmann Dual», dont on teste les performances de ponte, resp. d’engraissement.

Nadine Ringgenberg, doctorante ca-nadienne à l’Uni de Berne, a présenté les résultats et les conclusions de son travail de recherche au ZTHZ sur l’utilisation du nid chez les poules pondeuses. Les poules pondeuses préfèrent les nids de petite taille et les nids dont le fond est incliné vers l’avant (voir également l’article dans l’édition 1/14 d’Aviculture suisse).

A la fi n de la journée, Oswald Burch et Daniel Würgler ont présenté briè-vement les actualités de GalloSuisse. Albert Brand a annoncé que GalloCircle remboursera 20 cts par poule abattue et 10 cts par poule valorisée au travers de GalloFox avec effet rétroactif pour 2013. Il est réjouissant de constater la bonne demande en viande de poule de réforme.

Un grand merci à Aviforum pour l’organisation du cours et aux différents conférenciers.

Maël Matile, membre de l’ADAPR

Le 12 février, près de 30 membres de l’ADAPR (section de GalloSuisse des producteurs d’œufs romands) se sont retrouvés pour la journée annuelle de formation continue. Cette journée a été organisée par Ruedi Zweifel, en col-laboration avec le comité de l’ADAPR. Les participants se sont rencontrés à Aviforum à Zollikofen pour assister à des exposés intéressants, à une visite d’exploitation et aux informations données par les associations. Cette ren-contre annuelle est très appréciée pour les échanges entre les membres.

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La journée des producteurs d’œufs romands

Photo: Les participants de la journée de l’ADAPR devant le poulailler d’essai d’Aviforum

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Le marché des œufs(Fin février 2014)

SuisseLe marché des œufs indigène continue

à bien se porter et la production des œufs de Pâques va déjà bon train. Les œufs bios sont particulièrement recherchés et la production a de la peine à suivre. Pour les œufs d’élevage en plein air et les œufs de garde au sol, le niveau de production est élevé mais les ventes sont bonnes, ce qui correspond au standard du marché saisonnier. Il est encore diffi cile d’évaluer s’il sera possible de satisfaire toutes les demandes pour les œufs de Pâques. Avec Pâques qui tombe tard cette année, nous avons un peu plus de temps pour nous préparer, ce qui est un avantage.

Les températures ont été plutôt prin-tanières jusqu’ici, ce qui est une bonne

chose pour la production. On verra s’il faut s’attendre à une nouvelle période de températures hivernales ces prochaines semaines. Mais nous n’aurons certaine-ment plus des températures hivernales extrêmement basses, ce qui serait mal-venu pour la production.

Le fait que le marché des œufs se porte bien est certainement aussi lié au fait que, de nos jours, il n’y a plus aucun médecin ni conseiller en nutrition qui déconseillent de consommer des œufs. Après la désinformation qui a duré long-temps, très longtemps à ce sujet, l’œuf est à présent également reconnu dans ces milieux pour ce qu’il est: le fournis-seur de protéines le plus complet qui nous est donné par la nature.

➝ Tendance: marchandise plutôt rare jusqu’à Pâques, mais la situation n’est

pas alarmante

EtrangerL’offre couvre la demande, mais n’est de loin pas excédentaire. Avec la situation actuellement équilibrée de l’offre et de la demande, les prix sont aussi restés stables. Il y a 2 - 3 semaines, de légères augmentations de prix ont parfois pu être constatées. Mais de manière générale, il y a un peu moins de poules en place dans toute l’UE, l’offre va donc se réduire quelque peu à l’avenir. Tous espèrent que cela contribuera à obtenir enfi n de meil-leurs prix, ce qui est important pour la survie de nombreux producteurs. ➝ Tendance: la situation ne peut que devenir meilleure, et il faut aussi qu’il en soit ainsi

Jean Ulmann, GalloSuisse

Le marché de la volaille: voir page suivante >>

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AVICULTURE SUISSE

Marché de la volaille(début mars 2014)

Evolution des ventes jusqu’à fi n février

Les éclosions de poussins jusqu’en semaine 5 (fi n janvier) révèlent une aug-mentation de 6.6 % des mises en place.

Les annonces des quantités vendues indiquent majoritairement une augmen-tation par rapport à l’année précédente. Les données sur une hausse vont de «lé-gèrement positives» jusqu’à + 21 % (qua-lifi ée de «démarrage de rêve» en 2014). Une annonce fait état d’une baisse des ventes de 3 %.

Pronostic de la production indigène, stocks (congélation)

La planifi cation du remplissage des poulaillers au deuxième trimestre refl ète l’évolution des ventes. Pour la période d’avril à juin, les planifi cations de pous-sins vont de «identique à l’année der-nière» à + 15 % par rapport à l’année précédente.

Les volumes congelés suivent d’une manière générale la bonne santé du mar-ché. Les stocks d’ailes de poulets un peu plus importants sont constitués en pré-vision de la saison des grillades. Sinon les stocks sont normaux à faibles. Dans certains cas, il y a un peu plus de cuisses et de coquelets en stock.

Importation pour le 2e trimestre 2014Les avis exprimés par les transforma-

teurs indigènes concernant les quantités importées varient entre 11’500 tonnes et 13’500 tonnes, avec une domi-nance entre 12’500 et 13’000 tonnes.

A titre indicatif 11’500 tonnes ont été libérées et misées au deuxième trimestre 2013. SGP/Zw