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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTSpour la profession de l’assurance et de la réassurance
24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCETél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87Web : www.carrenoir.com
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCEFFA_16_9727_Logo_Quad12/07/2016
ÉQUIVALENCE QUADRI
CYAN 100 % MAGENTA 100 %
CYAN 100 % MAGENTA 100 %
CYAN 100 % MAGENTA 30 %
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Synthèse des travaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
LISTE DES RISQUES ÉMERGENTS ÉTUDIÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Risques émergents de la cartographie 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Cartographie des risques émergents 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE MENÉE FIN 2018 - DÉBUT 2019 . . . . . . 14
Risques et menaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Risques et opportunités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
Annexe : Méthodologie du baromètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
SYNTHÈSE DES TRAVAUX
La profession de l’assurance et de la réassurance a réalisé sa deuxième cartographie des risques
La profession a élaboré une cartographie des risques en interrogeant les directeurs en charge des risques des principales sociétés d’assurance et de réassurance en France. Fin 2018-début 2019, ils ont classé les principaux risques auxquels ils faisaient face, selon leur probabilité d’occurrence et leur impact potentiel à court et à moyen terme ainsi que les risques considérés comme des opportunités pour le secteur. Les réponses représentent 92 % du marché de l’assurance et de la réassurance en France.
Les risques retenus et proposés sont des risques émergents, répartis en six catégories : économiques, environnementaux, sociétaux, technologiques,
politiques et réglementaires.
À horizon fin 2019, le risque cyber et le risque de croissance des inégalités et tensions sociales sont les risques principaux.
Le risque cyber (3,7 ; 3,3)1 apparaît comme le risque principal pour les sociétés d’assurance et de réassurance. Ce risque est particulièrement présent pour la profession.
Le risque de croissance des inégalités et tensions sociales (3,7 ; 2,2) occupe la deuxième place en termes de probabilité. Les événements économiques et sociaux significatifs qui touchent la France depuis novembre 2018 ont incité les directeurs de risques à évaluer ce risque à la hausse ; cependant, l’impact direct d’un tel risque est plutôt faible ; les effets indirects (crise politique, évolution de la politique fiscale et réglementaire), non pris en compte ici, pourraient cependant être très importants.
Par rapport à l’édition 2018 de la cartographie, le risque cyber demeure en première position. En revanche, le risque de croissance des inégalités et tensions sociales progresse de neuf places à court-terme, essentiellement tiré par sa probabilité d’occurrence.
1 Le score (probabilité ; impact) a un maximum de (5 ; 5) et une moyenne de (2,5 ; 2,5).
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Risque économique Risque environnemental Risque politique Risque sociétal Risque technologique Risque réglementaire
Catégories de risques à horizon 1 an
Risques à horizon 1 an
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
Trois autres risques sont également mis en avant par les assureurs et réassureurs, avec des changements parfois marqués par rapport à l’an passé :
G la crise du système financier (2,5 ; 3,3), qui signale la grande volatilité des marchés financiers, le risque de bulles financières et immobilières et les forts niveaux d’endettement public et privé. Ce risque arrive à la troisième place ;
G le changement climatique (2,8 ; 2,9), qui fait notamment écho en France à des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus dommageables, à l’image des récentes inondations dans l’Aude, tempêtes de grêle en Charente ou plus encore aux ouragans Irma et Maria sur les Antilles françaises ;
G le risque politique européen (2,8 ; 2,7), qui fait écho à la montée du populisme à l’approche des élections européennes, au Brexit, et à l’incertitude autour de l’avenir de l’Union européenne. Ce risque progresse de neuf places par rapport à l’édition 2018.
De façon générale, les risques technologiques sont les plus cités par les assureurs et réassureurs, de façon comparable à 2018, avec cependant une baisse d’impact. A contrario, les risques réglementaires apparaissent nettement moins probables à horizon fin 2019 qu’ils ne l’étaient à horizon fin 2018. Les risques sociétaux ont progressé en probabilité d’occurrence, alors que les risques politiques ont progressé à la fois en probabilité d’occurrence et en impact.
À horizon fin 2022, impacts du réchauffement climatique, du cyber-risque et d’une crise du système financier seront plus importants pour le secteur.
À cinq ans, les principaux risques signalés précédemment demeurent, mais avec des scores plus élevés. Le cyber risque reste le risque majeur (4,2 ; 4,1) ; le réchauffement climatique (3,7 ; 3,7) et la crise du système financier (3,3 ; 3,9) sont de nouveau cités par les professionnels de l’assurance et de la réassurance, comme en 2018.
Le changement de normes comptables (3,5 ; 3,5) est un risque émergent signalé : l’intégration des normes IFRS 17 et le recours à des modèles complexes dans les bilans implique un coût pour les assureurs, tant à l’actif qu’au passif, ce qui pourrait avoir des impacts sur l’offre d’assurance.
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Le baromètre permet également de faire apparaître les défis pour la profession
En 2019, les assureurs et réassureurs français ont été amenés à considérer les risques émergents comme des opportunités pour leur société2. Ces risques peuvent en effet déboucher sur un élargissement de l’offre d’assurance, avec le développement de nouveaux produits ou de nouvelles garanties (par exemple cyber ou dépendance).
Le risque de vieillissement de la population, alors que faible menace à court et moyen terme, représente la première opportunité pour le secteur ; le réchauffement climatique et le risque cyber sont également des opportunités intéressantes.
2 Le score maximum est de 5, le score moyen est de 0,65 (sur 15 points alloués sur la globalité des 23 risques).
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
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LISTE DES RISQUES ÉMERGENTS ÉTUDIÉS
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RISQUES ÉMERGENTS DE LA CARTOGRAPHIE 2019
Risques économiques
Vieillissement de la populationApporté par un recul du taux de fécondité et une augmentation de l’espérance de vie, il a des conséquences sur les équilibres publics-privés dans la prise en charge de risques accrus, sur l’offre de nouveaux services à la personne mais également sur les comportements de consommation (allocation de richesse, retraite, dépendance) et l’inflation des frais de santé ;
Environnement économique dégradéProlongement de taux d’intérêts faibles, risque de déflation, couplé à un fort chômage structurel et à un faible potentiel de croissance ;
Impérialisme économiqueDominance du secteur numérique par les GAFAs, révision des lois antitrusts, apparition de sociétés too big to fail, disparition ou émergence de nouveaux marchés ;
Crise du système financierLa surliquidité apportée par les politiques d’assouplissement quantitatif de la BCE fait baisser le coût du capital et augmente le risque de bulles financières et immobilières ; la non-résolution de prêts non-performants et de forts niveaux de dette souveraine font peser un risque d’une nouvelle crise financière, bancaire et souveraine dans la zone euro ; la volatilité extrême des marchés boursiers est également à redouter.
L’objectif principal du groupe de travail « évolution des risques » de la Commission analyse des risques de la FFA est l’élaboration d’une cartographie des risques émergents à l’aide d’un sondage mené auprès des directeurs en charge des risques au sein des sociétés d’assurance et de réassurance en France.
Le groupe de travail de la Commission Analyse des Risques a défini précisément chacun des risques identifiés.
D’après le groupe de travail, les risques émergents sont définis comme étant les risques qui se développent ou évoluent et qui se caractérisent généralement par une forte incertitude. Cette incertitude provient du manque d’observations historiques qui caractérise par définition les risques nouveaux, mais aussi les mutations scientifiques, technologiques, socio-politiques ou les régulations susceptibles de créer des discontinuités. La grande difficulté de l’exercice de cartographie est également, du fait de cette incertitude, de ne pas rester tributaire de l’actualité. Aussi, les résultats doivent être analysés sous ce prisme.
23 risques émergents ont été retenus comme pouvant avoir un impact sur le monde de l’assurance et de la réassurance en France, contre 20 pour l’édition 2018 de cette cartographie. Ils peuvent être classés en six classes principales : risque économique, environnemental, sociétal, technologique, politique et réglementaire. Les auteurs ont conscience de la grande interconnexion entre ces différents risques, de la mobilité de certains dans plusieurs catégories énoncées, ainsi que de la difficulté d’intégrer certains risques non-émergents dans la cartographie. Par exemple, le risque de réputation, qui apparaît dans le risque de judiciarisation et de pression sociale, est une conséquence de nombreux autres risques présents dans cette cartographie, notamment les contraintes de responsabilité sociale et environnementale (RSE).
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
Risques environnementaux
Dégradation de l’environnementDiminution voire disparition de la biodiversité et de certains écosystèmes, dégradation des sols (surutilisation, usage de pesticides, agriculture intensive), pollution amplifiée par exemple par l’émission de particules fines ou par l’exploitation du gaz de schiste, impact sur la santé (perturbateurs endocriniens), sur le réchauffement climatique ;
Réchauffement climatiqueApparition de catastrophes naturelles plus fréquentes et plus dommageables, augmentation de désordres climatiques (évènements météorologiques rares) ainsi que leur impact sur les populations et l’économie ;
Dégradation de l’habitatUrbanisation défaillante, métropoles, impact de la surpopulation sur la qualité de l’air, sur la gestion des déchets, mais également risque d’échec de planification urbaine (banlieues) qui crée des inégalités sociales, environnementales et sanitaires (déserts médicaux).
Risques sociétaux
Croissance des inégalités et tensions socialesAugmentation de l’écart de revenus du capital et du travail entre les différentes catégories socio-économiques, concentration des produits d’assurance sur les populations les plus riches, augmentation de la non-assurance, augmentation du nombre d’émeutes, de violences urbaines ;
Flux migratoiresAugmentation de migrations involontaires de grande ampleur (guerres, conséquences climatiques ou économiques), création de jungles et leurs
conséquences sanitaires et sociales, désertification de certains territoires et croissance urbaine importante dans d’autres ;
Augmentation du risque épidémiqueAugmentation du nombre de maladies non-identifiées, augmentation du coût des traitements et de leur durée, expansion massive et rapide de maladies infectieuses, résistance accrue aux antibiotiques, crises majeures d’accès à l’eau et à la nourriture en cas de pandémie, expansion rapide des maladies à cause du commerce international et du tourisme ;
Ubérisation de l’économieMobilité accrue des travailleurs, individualisation des emplois (free-lance, tâcheronnage, auto-entreprenariat), fin du salariat, essor de l’économie de plateforme (Uber, Airbnb, etc.), développement d’une économie d’échange plutôt qu’une économie d’achat, nouvelle organisation du travail (télétravail, nomadisme, précarisation) ;
Judiciarisation et pression socialeEssor des class-actions, recherche de responsabilité (dirigeants notamment), risque de réputation (médiatique notamment), pressions judiciaires, attentes client (consumérisme).
Risques technologiques
Pertinence de l’information et qualité des données
Transformation du rappor t à l’information, désinformation véhiculée par internet, en particulier par les réseaux sociaux, risque de réputation, traitement médiatique de l’information, hyper-transparence à l’égard des consommateurs ;
Cyber-attaquesAugmentation des cyber-attaques de grande ampleur, en nombre et en exposition, avec des
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conséquences économiques et géopolitiques, protection des données personnelles, fraude aux données (en assurance dommages notamment, lors de la déclaration de sinistres), augmentation de la vulnérabilité (voitures autonomes, pacemakers, internet des objets) ;
Inadaptation aux nouvelles technologiesNouveaux business models et évolution des modes de consommation suite aux progrès de l’intelligence artificielle, à la blockchain, aux imprimantes 3D, aux neurosciences, obsolescence des systèmes informatiques des assureurs ;
Disruption du secteurApportée par l’arrivée de nouveaux acteurs (insurtechs, etc.).
Risques politiques
Risque politique françaisRésurgence de conflits nationaux, d’indépendan-tismes, perte de confiance dans les gouvernements, montée des nationalismes et populismes, polarisation de la société et incapacité à trouver des accords sur des sujets de société due aux divergences politiques ou religieuses extrêmes ;
Risque politique européenCrise souveraine grecque, crise politique italienne et menace de sortie de la zone euro, Brexit, éclatement de l’Union Européenne, remise en question de la légitimité des instances européennes, mésentente européenne qui mène à des conflits économiques, militaires ou sociétaux ;
Risque politique globalIncapacité des instances internationales à résoudre des questions économiques ou géopolitiques, montée du protectionnisme, guerre commerciale, reconfiguration des puissances mondiales et sphères d’influence ;
3 Voir la définition d’« Evolving terrorism » par le CRO forum: “The risk of terrorism has been constantly evolving over the last two decades. Due to its changing nature, the assessment of this risk is made difficult and above all subjective: it is impossible to learn and infer from the past in order to model the future in the same way as we do with Nat Cat perils for instance. This makes any probabilistic modelling on this risk difficult and this is why assessing the plausibility of a specific type of terrorist attack in the future largely relies on expert judgment. Potential threats are NBCR terrorist attacks (Nuclear, Biological, Chemical, Radiological) and other non-conventional terrorist attacks on computer systems and industrial installations (Cyber terrorism, Electro-Magnetic Pulse (EMP))”.
Risque de terrorismeBien que n’étant pas un risque émergent, le risque d’attaques terroristes reste toujours très préoccupant d’autant que l’on voit émerger des évolutions dans les formes d’action et les cibles des organisations terroristes3 : cyber-risque notamment, attaques chimiques, etc.
Risques réglementaires
Augmentation des sanctions réglementaires et du risque de non-compliance : augmentation de la complexité, en lien avec le risque politique et géopolitique ;
Changement de normes comptables et du référentiel prudentiel : intégration des normes IFRS 17, recours à des modèles complexes dans les bilans, risque de clause de revoyure de Solvabilité 2 2018/2020 ; risque d’illisibilité du bilan (risque pour les investisseurs), risque financier qui en découle ; complexité et coût de la mise en place ; risque de pilotage, impacts sur l’offre d’assurance ;
Changement réglementaire radical : avalanche réglementaire avec par exemple PRIIPS, DDA, GDPR mais également avec un risque de surtransposition des directives européennes ; changement réglementaire potentiellement rétroactif, cas spécifique de l’intégration de l’article 173, augmentation des contraintes RSE (contrainte de reporting, impact à la fois sur les actifs des assureurs mais également sur leur cible assurantielle).
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
ÉCONOMIQUE ENVIRONNEMENTAL SOCIÉTAL TECHNOLOGIQUE POLITIQUE RÉGLEMENTAIRE
Vieillissement de la population• nouveaux services à la personne
• conséquences sur les équilibres publics-privés dans la prise en charge du risque
Dégradation de l’environnement• disparition de la biodiversité
et de certains écosystèmes
• évolution de la pollution
• dégradation des sols
• changement de réglementation pour lutter contre cette évolution
Croissance des inégalités et tensions sociales• augmentation du nombre
d’émeutes et de violences urbaines
• croissance des inégalités
• concentration des produits d’assurance sur les populations les plus riches
Pertinence de l’information et qualité des données• transformation du rapport
à l’information
• désinformation véhiculée par internet et réseaux sociaux
• risque de réputation
• traitement médiatique de l’information
• hypertransparence
Risque politique français• résurgence de conflits nationaux
• montée des nationalismes
Augmentation des sanctions réglementaires et du risque de non-compliance• augmentation de la complexité
• en lien avec le risque politique
Environnement économique dégradé• environnement de taux bas
• déflation
• chômage de masse
Réchauffement climatique• catastrophes naturelles
plus fréquentes et plus dommageables
• désordres climatiques
• impacts sur la population et l’économie
Flux migratoires• conséquence sanitaire et sociale
• désertification de certains territoires, croissance urbaine importante dans d’autres
Cyber-attaques• augmentation des cyber-attaques
(en nombre et en exposition) avec la digitalisation
• protection des données personnelles
• augmentation de la vulnérabilité
Risque politique européen• Brexit dur, sortie de l’Italie
• éclatement de l’Union Européenne
• remise en question de la légitimité des instances de gouvernance
Changement de normes comptables et du référentiel prudentiel• normes IFRS 17 et modèles
complexes dans les bilans
• illisibilité
• risque de pilotage
Impérialisme économique• puissance croissante des GAFAs
• émergence de sociétés too big to fail
• révision antitrusts
Dégradation de l’habitat• urbanisation défaillante
• échec de la planification urbaine
• impact sur la qualité de l’air
• impact sur la gestion des déchets
Augmentation du risque épidémique• augmentation du nombre
de maladies non-identifiées, du coût des traitements
• expansion massive et rapide de maladies infectieuses
• résistance accrue aux antibiotiques
Inadaptation aux nouvelles technologies• intelligence artificielle,
blockchain, imprimantes 3D, neurosciences
Risque politique global• reconfiguration des puissances
mondiales et sphères d’influence
• montée du protectionnisme
• guerre commerciale
Changement réglementaire radical• DDA, PRIIPS, GDPR, etc.
• surtransposition
• article 173 et contraintes RSE
Crise du système financier• bulles financières, immobilières,
faible coût du capital, surliquidité (QE), volatilité
• nouvelle crise financière, souveraine, bancaire
Ubérisation de l’économie• économie d’échange
plutôt que d’achat
• fin du salariat
• précarisation
Disruption du secteur• entrée de nouveaux acteurs
(insurtechs…)
Risque de terrorisme• multiplication des attaques
terroristes
• nouvelles formes d’action : cyber, chimique, etc.
CARTOGRAPHIE DES RISQUES ÉMERGENTS 2019
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ÉCONOMIQUE ENVIRONNEMENTAL SOCIÉTAL TECHNOLOGIQUE POLITIQUE RÉGLEMENTAIRE
Vieillissement de la population• nouveaux services à la personne
• conséquences sur les équilibres publics-privés dans la prise en charge du risque
Dégradation de l’environnement• disparition de la biodiversité
et de certains écosystèmes
• évolution de la pollution
• dégradation des sols
• changement de réglementation pour lutter contre cette évolution
Croissance des inégalités et tensions sociales• augmentation du nombre
d’émeutes et de violences urbaines
• croissance des inégalités
• concentration des produits d’assurance sur les populations les plus riches
Pertinence de l’information et qualité des données• transformation du rapport
à l’information
• désinformation véhiculée par internet et réseaux sociaux
• risque de réputation
• traitement médiatique de l’information
• hypertransparence
Risque politique français• résurgence de conflits nationaux
• montée des nationalismes
Augmentation des sanctions réglementaires et du risque de non-compliance• augmentation de la complexité
• en lien avec le risque politique
Environnement économique dégradé• environnement de taux bas
• déflation
• chômage de masse
Réchauffement climatique• catastrophes naturelles
plus fréquentes et plus dommageables
• désordres climatiques
• impacts sur la population et l’économie
Flux migratoires• conséquence sanitaire et sociale
• désertification de certains territoires, croissance urbaine importante dans d’autres
Cyber-attaques• augmentation des cyber-attaques
(en nombre et en exposition) avec la digitalisation
• protection des données personnelles
• augmentation de la vulnérabilité
Risque politique européen• Brexit dur, sortie de l’Italie
• éclatement de l’Union Européenne
• remise en question de la légitimité des instances de gouvernance
Changement de normes comptables et du référentiel prudentiel• normes IFRS 17 et modèles
complexes dans les bilans
• illisibilité
• risque de pilotage
Impérialisme économique• puissance croissante des GAFAs
• émergence de sociétés too big to fail
• révision antitrusts
Dégradation de l’habitat• urbanisation défaillante
• échec de la planification urbaine
• impact sur la qualité de l’air
• impact sur la gestion des déchets
Augmentation du risque épidémique• augmentation du nombre
de maladies non-identifiées, du coût des traitements
• expansion massive et rapide de maladies infectieuses
• résistance accrue aux antibiotiques
Inadaptation aux nouvelles technologies• intelligence artificielle,
blockchain, imprimantes 3D, neurosciences
Risque politique global• reconfiguration des puissances
mondiales et sphères d’influence
• montée du protectionnisme
• guerre commerciale
Changement réglementaire radical• DDA, PRIIPS, GDPR, etc.
• surtransposition
• article 173 et contraintes RSE
Crise du système financier• bulles financières, immobilières,
faible coût du capital, surliquidité (QE), volatilité
• nouvelle crise financière, souveraine, bancaire
Ubérisation de l’économie• économie d’échange
plutôt que d’achat
• fin du salariat
• précarisation
Disruption du secteur• entrée de nouveaux acteurs
(insurtechs…)
Risque de terrorisme• multiplication des attaques
terroristes
• nouvelles formes d’action : cyber, chimique, etc.
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
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RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE MENÉE FIN 2018 - DÉBUT 2019
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RISQUES ET MENACES
D’un point de vue général, la perception à horizon cinq ans est plus risquée qu’à horizon un an, tant du point de vue de la probabilité d’occurrence des évènements que de l’impact de ces derniers (voir Figure 1).
RISQUES ECONOMIQUES
RISQUES ENVIRONNEMENTAUX
RISQUES SOCIETAUX
RISQUES TECHNOLOGIQUES
RISQUES POLITIQUES
RISQUES REGLEMENTAIRES
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
4,50
1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50
Imp
act
po
tent
iel
Probabilité d'occurence
Catégoriesderisquesàcourtetlongtermes
5ans1an
FIGURE 1 Catégories de risques à horizons 1 an et 5 ans
Nous présentons les résultats sous forme de nuage de points, qui sont divisés en quatre cadrans (voir Figure 2). Le quart bas-gauche représente les risques faibles (faible probabilité d’occurrence, faible impact potentiel) ; le quart bas droit les risques à forte probabilité mais faible impact sur la stratégie des assureurs. Le quart haut-droit représente les risques majeurs, tant en impact potentiel qu’en probabilité d’occurrence ; le quart haut-gauche fait apparaître les tail risks, avec une faible probabilité d’occurrence mais un impact potentiel conséquent.
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
Risque économique Risque environnemental Risque politique Risque sociétal Risque technologique Risque réglementaire
FIGURE 2a Risques émergents à horizon 1 an
FIGURE 2b Risques émergents à horizon 5 ans
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FIGURE 3 Risques principaux à horizon 1 an
1. Cyber-attaques (3,7 ; 3,3) 2. Inégalités et tensions sociales (3,7 ; 2,2) +103. Crise du système financier (2,5 ; 3,3) -14. Changement de normes comptables (2,9 ; 2,8) NEW
5. Réchauffement climatique (2,8 ; 2,9) -26. Risque politique européen (2,8 ; 2,7) +67. Environnement économique dégradé (2,9 ; 2,6) +38. Pertinence de l’information (2,7 ; 2,5) +19. Risque politique global (2,8 ; 2,8) -310. Risque de terrorisme (2,9 ; 2,3) NEW
Le cyber-risque reste le risque majeur dans les 1 à 5 années à venir, tant en probabilité d’occurrence qu’en impact, suivi de près par le réchauffement climatique et la crise du système financier. Les risques technologiques restent globalement les risques les plus menaçants pour les sociétés d’assurance et de réassurance en France, suivis par les risques politiques. À horizon 5 ans, le risque épidémique est considéré comme un tail risk, de même que les risques d’augmentation des sanctions réglementaires et de changement réglementaire radical à horizon 1 an.
Si les risques sociétaux restent en queue de distribution (notamment le risque épidémique), la croissance des inégalités et des tensions sociales est l’un des risques les plus probables, tant à l’horizon 1 an que 5 ans.
À horizon un an, le risque majeur reste inchangé par rapport à l’édition 2018 (voir Figure 3). En revanche, le risque de croissance des inégalités et tension sociales progresse de dix places, le risque politique européen progresse de six places et l’environnement économique dégradé augmente de trois. Le risque de terrorisme se place en dixième position des menaces pour 2019.
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
FIGURE 4 Risques principaux à horizon 5 ans
1. Cyber-attaques (4,2 ; 4,1) 2. Réchauffement climatique (3,7 ; 3,7) 3. Crise du système financier (3,3 ; 3,9) 4. Changement de normes comptables (3,5 ; 3,5) NEW
5. Risque politique européen (3,4 ; 3,4) +86. Disruption du secteur (3,2 ; 3,5) -17. Changement réglementaire radical (3,3 ; 3,3) 8. Environnement économique dégradé (3,5 ; 3,2) 9. Inégalités et tensions sociales (3,8 ; 2,7) 10. Pertinence de l’information (3,2 ; 3,2) +4
À horizon cinq ans, le trio de tête reste également inchangé par rapport à l’édition 2018 (voir Figure
4). Le risque politique européen fait également son entrée dans le top dix, avec une hausse de huit
places. Il devient alors le risque qui a le plus progressé sur l’année, alors que le risque d’augmentation
des sanctions réglementaires est celui qui recule le plus fortement, avec une perte de dix places
à court et moyen termes par rapport à l’édition 2018. À noter que le risque de croissance des
inégalités et tensions sociales est stable à horizon cinq ans par rapport à l’édition précédente.
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FIGURE 5a Perception du risque à 1 et 5 ans en termes de probabilité
FIGURE 5b Perception du risque à 1 et 5 ans en termes d’impact
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
De plus, cette cartographie fait ressortir une perception du risque différente en termes d’occurrence et d’impact (voir Figure 5).
Par exemple pour le risque de croissance des inégalités et tensions sociales, il est le 2e risque cité en termes d’occurrence ; en revanche son impact est plutôt faible. Cette différence entre l’impact et l’occurrence peut s’expliquer assez facilement dans ce cas-ci : tout d’abord, le risque de violences urbaines est déjà pris en compte par les assureurs, par leur couverture des collectivités locales ou par la réassurance sur les dégradations et incendies. Plus globalement concernant ce risque, la difficulté pour les sociétés d’assurance est de se fixer un seuil de matérialité, et de considérer ce risque comme conséquent qu’à partir d’un certain seuil. Ainsi, tel que défini par la cartographie, le nombre d’émeutes et de violence urbaines devraient augmenter mais pas nécessairement continuer de progresser fortement à moyen terme. Concernant l’impact sur les sociétés d’assurance, celui-ci est assez faible sur la solvabilité et sur les marges des sociétés. Il semblerait que l’impact assurantiel direct soit assez faible (très loin de l’impact d’une catastrophe naturelle par exemple) et que les gros effets pourraient venir d’une évolution très forte de la politique fiscale et réglementaire dû à ces mouvements. Indirectement donc, ce risque pourrait toucher la stratégie des sociétés d’assurance via la modération des primes, contrainte par la pression politique ; les questions de son assurabilité et des dérives de la sinistralité seraient également à prendre en compte.
La perception du risque est également différente selon l’horizon : le risque de disruption du secteur par exemple aurait un impact beaucoup plus élevé à horizon cinq ans qu’à horizon un an ; un changement réglementaire radical est très probable à horizon cinq ans mais très peu probable en 2019 (voir Figure 5, graphique de gauche). Notons que cette perception du risque est toujours
plus élevée à horizon 2023 qu’à horizon 2019.
FIGURE 6a Comparaison des résultats avec l’édition 2018 Risques à horizon 1 an : 2019 vs.2018
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FIGURE 6b Comparaison des résultats avec l’édition 2018 Risques à horizon 5 ans : 2019 vs.2018
Les résultats de la cartographie 2019 par catégories de risques sont à comparer aux résultats 2018 (voir Figure 6). À cette fin, les scores sont centrés et réduits afin de comparer l’évolution des grandes catégories de risque.
À horizon un an :• les risques réglementaires apparaissent nettement moins probables que lors de l’édition
précédente ;
• les risques sociétaux ont progressé en probabilité d’occurrence ;
• les risques technologiques ont légèrement baissé en impact ;
• les risques politiques ont progressé à la fois en probabilité d’occurrence et en impact.
À horizon cinq ans :• l es risques environnementaux, technologiques et sociétaux sont stables par rapport à la
cartographie 2018 ;
• les risques économiques chutent en impact, les sociétés d’assurance devenant encore plus résilientes aux risques financiers ; à l'inverse, les risques réglementaires augmentent ;
• les autres risques, environnementaux, technologiques et sociétaux sont stables par rapport à
la cartographie 2018.
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
FIGURE 7 Opportunités pour le secteur de l’assurance et de la réassurance
RISQUES ET OPPORTUNITÉS
En 2019, les assureurs et réassureurs français ont également été amenés à considérer les risques
émergents comme des opportunités pour leur stratégie. Ces risques peuvent en effet déboucher
sur le développement de nouveaux produits et/ou de nouvelles garanties (par exemple cyber ou
dépendance). Plus globalement, le classement des opportunités reflète entre autres la capacité
pour les assureurs et réassureurs de tarifer le risque en question. La tarification des catastrophes
naturelles par exemple est complexe mais possible. Elle a cependant des conséquences sur le
marché : les écarts de tarifications amènent les plus compétitifs à gagner des parts de marchés,
mais les expose à de lourdes pertes lors de la survenance du risque.
Ainsi, le risque de vieillissement de la population, alors que faible menace tant à court qu’à moyen
terme, représente la première opportunité pour le secteur (voir Figure 7). De même, le réchauffement
climatique et le risque cyber sont des opportunités intéressantes : elles impliquent un développement
de produits, face à une demande forte, autour de la cyber-résilience notamment.
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L’échantillon comporte :
• les directeurs en charge des risques des sociétés d’assurance représentées au sein de la Commission Analyse des Risques de la FFA ;
• les réassureurs en France membres de la Commission de Réassurance de la FFA ou de l'APREF ;
• les directeurs des risques ou la fonction clé risque de Solvabilité 2 des sociétés adhérentes à la FFA, non représentées au sein de la Commission Analyse des Risques, mais avec un total placements 2017 supérieur à 0,25 % du total des sociétés françaises (2 400 Md€ à fin 2017). Le total des sociétés d’assurance interrogées représente ainsi 97 % des placements des sociétés d’assurance en France.
41 sociétés ont répondu au questionnaire : 28 sociétés d’assurance, représentant ainsi 92 % des placements en 2018, et 13 réassureurs.
Le questionnaire se décompose en deux parties. La première partie identifie les menaces émergentes. Le questionnaire est alors composé de quatre sous-parties qui croisent deux critères d’appréciation des risques (probabilité
d’occurrence et impact potentiel) avec deux horizons de temps (à court/moyen terme i.e. à 1/5 an(s)) :
• Probabilité d’occurrence à 1 an ;
• Probabilité d’occurrence à 5 ans ;
• Impact à 1 an ;
• Impact à 5 ans.
Pour chacune des quatre dimensions, les sondés sont amenés à noter chaque risque de 0 à 5, 0 ne représentant pas une menace et 5 une menace très importante.
La deuxième partie identifie cinq opportunités de transition pour le secteur. Les sondés sont amenés à choisir et classer les cinq risques qu’ils considèrent comme des opportunités, sans horizon temporel. Dans le traitement des réponses, nous attribuons une note de 5 au défi le plus important (classé 1), 4 au deuxième, …, 1 au cinquième, et 0 aux risques n’ayant pas été sélectionnés. L’agrégation des réponses permet d’établir le classement des opportunités pour 2019.
Le questionnaire a été clôturé le 15 janvier 2019.
ANNEXE : MÉTHODOLOGIE DU BAROMÈTRE
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
NOTES
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NOTES
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BAROMÈTRE 2019 DES RISQUES ÉMERGENTS POUR LA PROFESSION DE L’ASSURANCE
ET DE LA RÉASSURANCE
NOTES
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LA COMMISSION ANALYSE DES RISQUES
DE LA FFA
La Commission La Commission a pour mission de réfléchir
à la gestion prospective des risques . Elle détecte les signaux faibles et recense
l’ensemble des problématiques du secteur : veille réglementaire, conformité, bonnes pratiques
professionnelles, assurabilité des risques…
Cette posture d’anticipation remplit un rôle préventif pour la profession, en lui permettant
d’intervenir en amont des problèmes et de mieux maîtriser les défis futurs .
Elle doit permettre de nourrir la contribution de la profession au débat public .
Remerciements La qualité de ces travaux repose
sur l’implication des membres du groupe de travail « Evolution des risques » .
Que soient remerciés les membres qui ont contribué à ces travaux :
Responsable
Wayne Ratcliffe (Scor)
Référent FFA
Mathilde Viennot
Membres du groupe de travail
Fabienne Bernard de Jandin (Allianz)
Jacques Toledano (Covéa)
Sylvie Hulin (Scor)
Géraldine Krauth (Macif)
Sébastien Kuntz (Axa)
Marie-Elise Lorin (SMACL)
Patricia Quiniou (Groupama)
Maxime Richard (Maif)
26, boulevard Haussmann 75311 Paris Cedex 09
Rue Montoyer 51 1000 Bruxelles
ffa-assurance.fr @FFA_assurance
24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCETél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87Web : www.carrenoir.com
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCEFFA_16_9727_Logo_Quad12/07/2016
ÉQUIVALENCE QUADRI
CYAN 100 % MAGENTA 100 %
CYAN 100 % MAGENTA 100 %
CYAN 100 % MAGENTA 30 %
Ce fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS6.
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