benoist apparu, secrétaire d’état, chargé stratégiques d’adoma demandeur … · 2013. 11....

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Horizon www.adoma.fr LE MAGAZINE D’ADOMA 62 JANVIER FÉVRIER MARS 2010 L’entretien _P. 3 Perspectives _P. 6-7 Parcours _P. 8 SUR LE TERRAIN_P. 4 Accueillir dignement les sans-abri BENOIST APPARU, SECRÉTAIRE D’ÉTAT, CHARGÉ DU LOGEMENT ET DE L’URBANISME LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES D’ADOMA ABDIRASHID ABDULAHI AHMED, DEMANDEUR D’ASILE VENU DE MALTE

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Page 1: benoist apparu, SECréTAirE D’éTAT, CHArgé STrATégiQUES D’ADOMA DEMAnDEUr … · 2013. 11. 23. · MARS 2010 L’entretien _P. 3 Perspectives _P. 6-7 Parcours _P. 8 SUR LE

Horizonwww.adoma.frLE MAgAzinE D’ADOMA62

JANVIERFÉVRIERMARS 2010

L’entretien _P. 3 Perspectives _P. 6-7 Parcours _P. 8

SUR LE TERRAIN_P. 4

accueillir dignement les sans-abri

benoist apparu,SECréTAirE D’éTAT, CHArgé DU LOgEMEnT ET DE L’UrBAniSME

les orientations STrATégiQUES D’ADOMA

abdirashid abdulahi ahmed,DEMAnDEUr D’ASiLE vEnU DE MALTE

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>Édito

Un dispositif de lutte contre l’habitat indigne

les logements d’urgence « charles michels » À saint-denis (93)

En 2008, pour loger les habitants d’un squat dangereux et insalubre, Adoma réalisait une opération de logements d’urgence rue Charles-Michels, à Saint-Denis. Premier bilan, plus d’un an après la mise en service de ce dispositif.

L a question du logement et de l’hébergement en France reste problématique et l’année qui se termine montre à quel point la

tâche reste encore immense. C’est pour-quoi notre pays a besoin d’acteurs enga-gés et volontaires afin de proposer des solutions à toutes celles et ceux qui en ont le plus besoin. Adoma poursuit cette mission fondamentale de l’insertion par le logement depuis déjà de nombreuses années.Cependant, les publics évoluent, les pauvretés s’élargissent et les besoins se complexifient. En parcourant ce nouveau numéro d’Horizon, vous pourrez décou-vrir les enjeux auxquels Adoma devra savoir répondre grâce à une stratégie renouvelée : loger les jeunes, en inser-tion ou demandeurs d’emploi, continuer à mieux accueillir les personnes vieillis-santes, héberger toutes les personnes en situation de grande précarité, mais également recevoir des populations plus spécifiques comme les Gens du voyage ou les demandeurs d’asile.

Ces réponses, Adoma, puissant outil public, ne peut les mettre en œuvre que grâce aux efforts de ses nombreux partenaires. À l’occasion de cette nou-velle année, j’adresse mes vœux les plus chaleureux à ceux-ci, mais également à celles et ceux qui n’ont pas encore de toit pour s’abriter. En 2010, vous pouvez compter sur Adoma pour continuer à servir l’intérêt général.

>Retour sur…

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>Tableau de bord

> pierre mirabaud,président-directeur général d’Adoma

“ En 2010, vous pouvez compter sur Adoma pour continuer de servir l’intérêt général. ”

De la cour où se dresse la nouvelle rési-dence de logements d’urgence, on

aperçoit l’immeuble, noirci par l’incendie, du squat de la rue Charles-Michels. Saisissant contraste entre la construction neuve, mise en service en août 2008, et le bâtiment insalubre et dangereux où deux cents personnes, hommes, femmes et enfants, vivaient entassées, sans eau cou-rante ni chauffage. Organisés en collectif, les habitants ont signé un protocole avec l’État : d’ici à 2013, le squat sera résorbé. C’est dans ce cadre qu’Adoma, à la demande de l’État et de la ville de Saint-Denis, a construit une résidence de 29 logements d’urgence, pour accueillir une partie des habitants du squat, en par-ticulier les familles, et les accompagner vers un logement pérenne. Car les loge-ments de cette résidence sont transitoires. Aux côtés de la responsable de résidence et de l’ouvrier de maintenance, une équipe composée d’une coordinatrice sociale et de deux intervenantes sociales se mobilise pour aider les résidants à accéder à un logement locatif. Elles proposent des dos-siers de demande de logement à la ville, à la préfecture et au 1 % Logement. L’accom-pagnement des familles est global, les problématiques liées à la situation admi-

nistrative et à l’accès aux droits sont prises en compte. Les intervenantes sociales effectuent aussi un travail de médiation auprès des bailleurs qui, connaissant mal ce public, ont besoin d’être rassurés. Les résidants travaillent, sont déclarés, et les enfants sont scolarisés. Ils n’attendent qu’un logement pour tourner la page sur leur parcours de squat.Depuis la mise en service de la résidence, déjà dix ménages ont été relogés. Aussitôt, les logements d’urgence sont remis à dis-position de nouvelles familles issues du squat.La résidence a été construite sur un terrain mis à disposition par la CCI1 de l’Oise. Les missions de diagnostic partagé, d’ac-compagnement social et de relogement des ménages, sont financées à 50 % par l’État et à 50 % par la ville. Le programme de logements a été financé à hauteur de 3 480 000 euros HT sur fonds propres d’Adoma, qui participe ainsi à la lutte contre l’habitat indigne.1. Chambre de Commerce et d’Industrie.

> contact Olivier Pitel,Directeur de l’agence de Saint-DenisTél. : 01 49 17 86 [email protected]

20proJets cofinancés Depuis sa création, la Fondation Adoma a aidé au financement de 20 projets. Portés par les résidants ou par les salariés d’Adoma, ces projets ont jusqu’ici été développés au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, en Algérie ou encore au Maroc.

la fondation adoma : un projet fédérateur pour l’entreprise

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>L’entretien

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benoist apparu, secrétaire d’état, chargé du logement et de l’urbanisme

horizon LE MAgAzinE d’adoma _n°62 jAnviEr/FévriEr/MArS 2010

Horizon : Benoist Apparu, vous êtes le secrétaire d’État, chargé du Logement et de l’Urbanisme depuis le 23 juin. Comment décryptez-vous le budget 2010 consacré au logement. Quelles en sont les grandes priorités ?Benoist Apparu : Ce budget 2010, c’est l’engagement du gouvernement à poursuivre une politique ambitieuse en matière de logements, rehaussé, malgré le contexte, de 7 %. Nous avons maintenu le cap de soutien à un secteur moteur de l’économie en prolongeant des outils que les professionnels avaient plébiscités : alors qu’il devait s’arrêter à la fin de l’année, le prêt à taux zéro sera pleinement maintenu pendant trois ans, et le doublement est prorogé pendant le premier semestre 2010, ce qui devrait soutenir significativement la construction privée. Et puisque nous sommes entrés dans l’ère du Grenelle de l’environnement, les dispositifs fiscaux qui encouragent à la construction, comme le dispositif Scellier ou la déduction des intérêts d’emprunt, seront progressivement verdis. Le prêt à taux zéro a même été triplé pour les acquéreurs de logements aux normes BBC (bâtiment basse consommation). Nous souhaitons que la transition vers les logements verts se fasse en douceur. En 2012, la norme basse consommation deviendra obligatoire ; c’est pourquoi l’objectif du gouvernement est qu’il devienne normal pour chaque Français d’acquérir un bien qui réponde aux critères environnementaux et qui soit une source d’économies d’énergie et de gain pour le pouvoir d’achat. Enfin, ce budget est marqué par d’importants efforts pour les logements sociaux, avec cette année un objectif de 140 000 logements financés, une augmentation de plus de 300 % par rapport à 2000. Je crois que nous avons un budget qui nous permet d’agir efficacement pour répondre aux besoins des Français.

H. : Lors du dernier congrès de l’USH, vous avez plaidé pour une réorientation de l’effort public en faveur des zones tendues et une meilleure territorialisation de la politique du logement. Pouvez-vous nous en dire plus ?B. A. : Mon objectif, c’est de construire davantage, là où sont les besoins. Construire davantage, c’est soutenir un secteur vital pour notre économie, aux nombreux emplois de proximité, et qui est très important dans le quotidien de nos concitoyens. Le gouvernement a mis en œuvre de nombreux dispositifs pour répondre à ces attentes de la part des professionnels et des particuliers. J’ai souhaité mobiliser l’ensemble des acteurs de la filière en rencontrant, dans chaque région, les principaux intéressés. Construire là où sont les besoins, parce que les territoires sont différents. C’est un fait, il est plus simple de construire là où le foncier est le moins cher. Or les difficultés pour se loger, on les retrouve là où le foncier est cher, là où le marché est élevé, là où les files d’attente s’allongent. Il faut donc faire preuve de solidarité entre les territoires et accentuer la construction où cela aura un impact sur ceux qui vont en bénéficier directement, et sur ceux qui indirectement profiteront d’un marché plus en rapport avec leurs moyens. Voilà pourquoi j’ai rencontré les organismes HLM pour territorialiser leur offre de logements. Leur engagement est fondamental pour réussir ce chantier.

H. : Vous êtes également très attendu sur les problématiques d’hébergement. Que comptez-vous apporter comme propositions et de quelle manière Adoma peut-elle être un acteur de cette politique ? B. A. : En matière de politique d’hébergement, nous n’avons pas attendu l’hiver pour nous mettre au

Budget 2010 : les priorités du gouvernement

travail. Dès mon arrivée, je me suis attelé à rencontrer et à écouter les associations. Notre objectif est de mettre en place un service public de l’hébergement tout au long de l’année, car un double constat s’impose : l’offre d’hébergement n’est pas assez coordonnée en France et l’État a un rôle plus important à jouer dans ce dispositif. Après concertation avec les différents acteurs, nous avons défini les axes d’une refondation de la politique de l’hébergement. C’est tout d’abord prévenir en amont les expulsions, afin d’éviter qu’un mécanisme s’enclenche.

C’est mettre en place un service intégré de l’accueil et de l’orientation, avec un numéro unique qui coordonnera l’ensemble des accueils de jour, des équipes mobiles et du 115. C’est l’assurance de pouvoir répondre à chaque demande, avec la mise en place d’un référent unique qui prendra en compte tous les éléments susceptibles d’aider le demandeur. C’est enfin privilégier les solutions de relogement, lorsque cela est possible. Trouver un abri pour une nuit, c’est évidemment essentiel dans l’urgence, mais accéder à un logement, c’est être sûr de ne plus jamais revoir quelqu’un dans la rue. C’est pourquoi je souhaite que des liens forts se développent entre les acteurs de l’hébergement et ceux du logement, afin de développer une offre complète sur l’ensemble du parcours résidentiel. Adoma a un rôle majeur à jouer en ce sens, en se rapprochant d’autres acteurs du logement social.

60proJets en coursLa Fondation Adoma accompagne les porteurs de projets tout au long du processus. Elle les guide pour parvenir à un bon montage et travaille aussi avec ses partenaires (fondations, collectivités territoriales, MiiinDS1) pour compléter les financements.

1. Ministère de l’immigration, de l’intégration,

de l’identité nationale et du Développement

solidaire

6proJets relatifs À l’accÈs À l’eau potable réalisés ou À venirLes investissements financiers réalisés doivent apporter une véritable valeur ajoutée aux villageois. C’est pourquoi la Fondation Adoma retient notamment des projets concernant l’accès à l’eau potable, l’éducation ainsi que la santé.

contact : marie-noëlle rosenweg, déléguée générale tél. : 01 40 61 43 10www.fondation-adoma.fr

> en 2006, adoma créait sa fondation d’entreprise. le but : favoriser la création de nouveaux liens avec les résidants via le parrainage de projets par les salariés. Les parrains s’engagent auprès de la Fondation pour l’évaluation des projets avant et après réalisation. Les projets d’intérêt général, permettant de développer des structures pérennes, obtiennent des financements de la Fondation Adoma et de ses partenaires.

> benoist apparu :

« nous avons un budget qui nous permet d’agir efficacement pour répondre aux besoins des Français. »

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24 heures

Accueillir dignement les sans-abri

le centre d’accueil d’urgence « lapuJade » À toulouse

Le centre d’accueil d’urgence « Lapujade », à Toulouse, propose aux hommes isolés sans-abri un accueil pour la nuit, un endroit où ils peuvent se poser, profiter d’un lit et d’un repas, mais aussi parler et être écoutés.

À18 heures, Francis est le premier à arriver au centre. Les équipes d’Adoma sont prêtes pour l’ac-cueillir : le responsable de la struc-ture et les cinq agents d’accueil se

relaient pour assurer tous les soirs l’ouverture du centre. Une à une, les arrivées vont se succéder et, comme chaque nuit, le centre d’une capacité de dix-sept lits sera complet. Comme la plupart des hébergés, Francis a été orienté sur la struc-ture pour une durée de trente nuits par l’EMS, l’Équipe mobile sociale de la mairie de Toulouse, mais cinq places sont aussi réservées par le 115 pour un hébergement de un à trois jours. Les per-sonnes sans-abri sont accueillies par une collation puis des kits hygiène sont distribués. Ceux qui en ont besoin reçoivent des soins, dispensés par des infirmiers qui passent matin et soir. Après

le dîner, la vie collective s’organise : quelques-uns regardent la télévision, lisent dans la salle commune, d’autres discutent dans le jardin avant de regagner les lits. Un nouvel agent d’accueil arrive à 23 h 30, il prend la relève de ses collègues pour assurer, toute la nuit, une permanence avec l’agent incendie. Une nouvelle journée commence le lendemain à 7 heures. Au matin, l’ambiance est tranquille : douche, petit-déjeuner, tous se prépa-rent à sortir car le centre ferme durant la journée. Ils pourront cependant y laisser des affaires dans un casier fermé à clé. Certains iront rencontrer les intervenants sociaux de l’EMS pour amorcer un parcours d’insertion, mais toutes les personnes accueillies ne sont pas encore prêtes pour une telle démarche.Le centre d’hébergement procure un accueil incon-ditionnel. Les personnes sans-abri ont des profils

très différents. Certains travaillent, d’autres sont gravement malades, souffrent de problèmes psy-chiatriques, voire d’addictions. Les équipes s’adap-tent à chacun, favorisent le « vivre ensemble », privilégiant le dialogue pour désamorcer les conflits. Elles travaillent en partenariat avec le CCAS*, la mairie et la Ddass, qui finance le fonction-nement de la structure. Le regroupement du centre avec une seconde structure d’accueil d’urgence d’Adoma sur Toulouse est programmé. Le nou-veau centre de 34 places proposera aussi, durant la journée, un accueil et un accompagnement social.

* Centre communal d’action sociale.

> contact Michel Kessouari, Directeur de l’agence de Haute-GaronneTél. : 05 34 41 35 [email protected]

>Sur le terrain

4

|1| Le centre dispose de cinq chambres de un, deux ou quatre lits.

|2| Tous les soirs, le centre d’accueil informe le 115 des éventuelles places disponibles.

|3| Le centre ouvre ses portes à partir de 18 heures.

|4| L’écoute et le dialogue font partie intégrante de l’accueil.

|5| Au moins deux agents d’accueil et un agent sécurité incendie sont présents chaque soir.

|6| Le repas est aussi un moment de convivialité.

haute-garonne

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>Sur le terrain

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gestion des aires d’accueil des gens du voyage exposition

« Générations » : un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France

Un engagement de qualité

496places gérées par adoma dans 11 centres de stabilisation, 9 en Île-de-France et 2 en Alsace. 3 nouveaux centres ouvriront en 2010, à Chennevières-sur-Marne (77), Caen (14) et Strasbourg (67). Adoma proposera alors 616 places dans ce dispositif.

500 places d’hébergement d’urgence sont proposées toute l’année par Adoma pour les personnes sans domicile fixe. En période hivernale, 120 places supplémentaires sont disponibles.

Poursuivant sa progression dans l’activité d’accueil

des Gens du voyage, Adoma gère aujourd’hui 49 aires d’ac-cueil, soit 1372 places de cara-vane. L’entreprise mise plus que jamais sur la qualité du service rendu aux clients, en choisissant de créer le référen-tiel de la future certification « Qualivoyage », sous l’égide de l’organisme Afnor Certification. Dès le lancement de l’activité de gestion des aires d’accueil, Adoma a eu pour ambition de proposer aux collectivités un service fondé sur des exigences de qualité, proposant ainsi une présence importante de person-nel sur chaque aire, assurant une proximité avec d’autres structures de l’entreprise pour

faciliter le management et per-mettre une intervention réac-tive pour la gestion et l’entretien technique, offrant son exper-tise de gestionnaire pour l’as-sistance à la maîtrise d’ouvrage au moment de la conception.L’entreprise entend ainsi conti-nuer à développer cette activité, en proposant de surcroît des offres répondant aux autres problématiques auxquelles sont confrontées les communes concernant les Gens du voyage ou les personnes sédentarisées, comme l’habitat adapté ou les terrains familiaux.

> contact Bruno Guillaumot, Chef du département Gens du voyage – Tél. : 01 40 61 43 40 [email protected]

F ondée en 1956 pour loger les travailleurs algériens venus participer à la reconstruction de la France, c’est tout natu-

rellement qu’Adoma s’est engagée aux côtés de l’association Génériques, dans son exposition dédiée à un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France. Après les Archives muni-cipales de Lyon, cette exposition se tient jusqu’au 18 avril à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, à Paris, dont Adoma est également partenaire. Elle évoque pour la première fois les grands moments de l’installation des populations en provenance du Maghreb, du XIXe siècle à nos jours, par le biais de l’histoire culturelle. Elle revisite les grandes séquences historiques du siècle, les grandes guerres, le Front populaire ou la période des

Trente Glorieuses, du point de vue des Maghrébins, à travers les pratiques cultu-relles, la vie intellectuelle et la créativité artistique. L’exposition montre cette aventure à partir des itiné-raires de personnalités en utilisant plus de deux cents documents d’archives ico-nographiques, sonores et audiovisuelles quasiment toutes inédites. Raconter l’histoire de la sédentari-sation des Maghrébins en France à travers la vie cultu-relle et artistique, tel est l’objectif de cette exposition.

www.generations-lexpo.fr

horizon LE MAgAzinE d’adoma _n°62 jAnviEr/FévriEr/MArS 2010

En janvier 2010, Adoma déploie deux nouvelles certifications. La première, Qualivoyage, concerne l’activité d’accueil des gens du voyage, et la seconde, Qualiasile, définit le périmètre de service de l’activité de la demande d’asile.

Cada de Cebazat, (Puy-de-Dôme)

intermed

Relier pour soignerRéseau de santé labellisé par l’Urcam1

et l’ARH2, Intermed, intervient sur le département du Rhône auprès des résidants d’Adoma en situation de grande vulnérabilité, souffrant d’isolement et éloignés du soin. La mission de cette association est de les accompagner dans leur accès aux dispositifs de santé de droit commun. Pour cela, une équipe de cinq infirmiers diplômés d’État a été mise à disposition par les Hospices civils de Lyon afin d’assurer une mission de médiation et de coordination, en adéquation avec les besoins des résidants et en synergie avec tous les professionnels des champs sanitaires et sociaux.

1. Urcam : Union régionale des caisses d’assurance maladie.2. ARH : Agence régionale d’hospitalisation.

> contact Catherine Delcroix, Tél. : 04 72 92 22 92 [email protected]

nouvelles certifications pour adoma

> Aire d’accueil de Louviers, Eure

> CADA de Cébazat, Clermont-Ferrand

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Adoma est en mouvement pour répondre aux besoinsde 2020

Aujourd’hui, Adoma propose des solutions multiples et variées de logement aux personnes qui rencontrent des difficultés. La stratégie d’Adoma à l’horizon 2020 doit permettre à l’entreprise d’anticiper encore mieux les problématiques sociales liées au logement et de continuer à y apporter les meilleures réponses.

A doma évolue dans un envi-ronnement changeant. L’augmentation continue du coût du logement, la précarisation du marché

du travail pour une part des actifs et les évolutions de la société rendent plus dif-ficiles l’insertion et l’accès au logement locatif social. La clientèle traditionnelle d’Adoma – les travailleurs migrants d’Afrique du Nord –, vieillissante et fra-gile, est progressivement remplacée par des jeunes en insertion, des femmes, des familles monoparentales dont les besoins diffèrent. Ces tendances lentes mais structurelles exigent une adaptation de l’offre et une réflexion sur l’évolu-tion du patrimoine. Les évolutions ins-titutionnelles et politiques, au premier rang desquelles la décentralisation, ont accru le nombre des intervenants dans le

>Perspectives

6

des solutions de logement adaptées aux enjeux territoriaux

domaine du logement et rendent néces-saire la mise en œuvre de politiques par-tenariales. Déjà, grâce à l’organisation déconcentrée de son réseau d’exploita-tion au plus proche des autres acteurs locaux, Adoma démontre ses capacités d’adaptation aux enjeux territoriaux, en apportant des solutions de logement partout sur le terrain. La qualité de ses prestations est attestée par les certifica-tions ISO 9001 et Qualigeres. L’entreprise sait également s’adapter aux nouvelles normes en matière de construction avec l’introduction de la démarche HQE (haute qualité environnementale) dans ses opérations. Forte de ce constat d’un environnement en mutation, et pour assurer la pour-suite de ses missions avec une exigence de qualité permanente, Adoma a adopté une stratégie pour y répondre.

Imaginer les besoins de demainLe problème du logement social n’est malheureusement pas près d’être résolu. Le cœur de métier d’Adoma continuera naturellement d’être l’accueil de ceux qui en ont le plus besoin : travailleurs migrants, personnes en insertion, demandeurs d’asile, sans-abri, gens du voyage... Dans ses résidences, Adoma s’efforcera de promouvoir la diversité des publics. Elle devra également anti-ciper les changements de besoins et de demandes. Ainsi, l’objectif de l’en-treprise est d’offrir à chaque client un logement équipé pour un loyer le plus modeste possible. Il est donc nécessaire de restructurer le patrimoine existant en l’adaptant et en poursuivant une politique soutenue d’entretien du bâti. Au-delà de ces travaux et rénovations, Adoma réfléchit à une meilleure straté-gie immobilière, notamment en matière de répartition géographique et d’équi-libre financier des opérations.

chantiers d’avenir

Vers une entreprIse pArtenArIAleL’ambition d’Adoma : devenir l’acteur incontournable de l’insertion par le logement. Pour ce faire, une vingtaine de chantiers pour préparer l’avenir sont mis œuvre. Aux côtés de ses partenaires et de ses clients, Adoma entend ainsi réaliser pleinement la mission que lui a confiée l’État et l’ensemble de ses actionnaires.

235 résidences sociales qui proposent des logements meublés tout autonomes destinés à celles et ceux qui connaissent des difficultés pour se loger.

> résidence les lilas, Corbeil-essonnes

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>Perspectives

7

Horizon : nous sommes dans une crise économique et financière d’une rare brutalité. Quelles en sont les conséquences sur la construction de logements en France ?Michel Mouillart : Cette crise a eu une conséquence notable dès la fin de l’année 2008 : l’abandon des projets immobiliers des ménages, autant dans le secteur de l’accession à la propriété que dans celui de l’investissement locatif privé. En 2007, nous avions eu 435 000 mises en chantier ; le chiffre est redescendu à 368 000 en 2008. La baisse s’est amplifiée en 2009 puisque la crise a eu pour effet de fermer en partie le robinet de la production de crédits, portant le nombre de mises en chantier à moins de 290 000. En l’espace de deux ans, on va avoir perdu 140 000 à 150 000 logements construits chaque année. C’est autant de logements qui ne pourront pas être offerts à des ménages qui cherchent à se loger. C’est donc autant de situations supplémentaires d’exclusion qui vont s’observer dans les mois à venir.

H. : Avec la mise en place du prêt locatif social (pls), la construction locative sociale s’est affirmée depuis 2002. Qu’en est-il pour les années à venir ?M. M. : Le paradoxe, c’est que, dans le même temps, le niveau de la construction locative sociale a continué à se relever. On devrait, en 2009, mettre en chantier à peu près

80 000 logements locatifs sociaux, c’est-à-dire deux fois plus qu’il y a huit ans. Les causes sont connues : le plan de cohésion sociale, le plan national de rénovation urbaine et, plus proche de nous, le plan de relance. Si on y regarde de plus près, l’accroissement de la construction locative sociale s’explique presque uniquement par l’augmentation du nombre de PLS. Dans le même temps, le nombre de PLUS (prêt locatif à usage social) et de PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) mis en chantier chaque année est à peu près stable depuis la fin des années 1990. C’est un paradoxe qui nous interpelle car si la construction locative sociale augmente, ce n’est peut-être pas avec les types de logements qu’il faut pour satisfaire la demande. On le voit depuis un certain nombre de trimestres, il y a de grandes difficultés à trouver des locataires pour des PLS qui sont à des niveaux de loyer très supérieurs à ce que la demande est aujourd’hui capable de payer. Et en outre, on sait que le PNRU et le plan de relance vont finir de produire leurs effets à partir de 2011- 2012 : mais, au-delà, on s’attend à une rechute du niveau de la construction locative sociale, à 65 000 logements locatifs sociaux mis en chantier chaque année.

H. : Quel rôle Adoma peut jouer en tant qu’acteur de l’insertion par le logement ?M. M. : Dans ce contexte, on voit bien que les acteurs de l’insertion par le logement vont être fortement mobilisés et mis à contribution. Il manque en effet des logements en France : cette idée est maintenant admise par tous, d’autant que la crise est venue accroître le nombre de logements qui font défaut. Aujourd’hui, il doit manquer au moins 900 000 logements, pour la plupart accessibles et abordables. La pression de la demande sociale est donc très forte et cette pression s’est transformée. Les épisodes récents nous rappellent que ce sont des travailleurs, des jeunes ou des personnes âgées mais aussi des femmes seules avec enfants qui composent cette demande. Donc le rôle d’un bailleur comme Adoma va encore devoir évoluer. Ce n’est plus simplement l’insertion par le logement mais c’est aussi l’accompagnement social et humain d’une grande partie de la population en difficulté. Ce sont très certainement ces enjeux qui, pour les prochaines années, vont renforcer les difficultés de mises en œuvre de solutions utilisées jusqu’alors.

De la crise économique à la crise sociale

“Aujourd’hui, il manque au moins 900 000 logements accessibles et abordables.”

> michel mouillart, professeur d’économie à Paris X-Nanterre

3 questions à

territorialiser les actions Pour faire d’Adoma un partenaire incon-tournable de l’insertion par le logement, l’ancrage territorial est essentiel et les col-lectivités doivent être mieux mobilisées et associées. Adoma mène donc une réflexion sur la territorialisation de ses actions. Le développement des réseaux locaux, natio-naux et internationaux, doit permettre à terme de mieux insérer les résidants sur le territoire mais également de rééquilibrer les modes de financement des opérations. En plus de cinquante ans d’existence, Adoma a profondément changé. L’évolution de l’entreprise témoigne de sa capacité d’adaptation et de la confiance que lui ont témoignée l’État et les collectivités territo-riales. Adoma doit désormais apparaître aux yeux de tous comme porteuse de solu-tions de logement adaptées à des publics en voie d’insertion. Pour y parvenir, l’en-treprise dispose de plusieurs leviers : la maîtrise de ses équilibres financiers, gage d’une gestion rigoureuse des deniers publics ; le souci constant de la qualité de ses produits et prestations, leur adaptation aux besoins des publics et aux attentes des partenaires ; la densité des partenariats tis-sés dans les territoires ; enfin la mobilisa-tion et la compétence de ses collaborateurs.

horizon Le mAgAziNe d’adoma _N°62 jANvier/février/mArs 2010

60 pensions de famille seront proposées par Adoma fin 2011. Une offre alternative de logement, sans limitation de durée, avec un accompagnement social renforcé.

le village d’urgence et d’insertion « Fort de l’est » à saint-denis (93)Adoma a été missionnée par l’état pour concevoir et gérer 25 appartements maisons, destinés au relogement et à l’insertion des familles roms de saint-Denis.

> résidence Astoria, nice

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vit dans une résidence Adoma de Nanterre. somalien, il est arrivé en france dans le cadre de l’opération d’accueil des ressortissants bénéficiant d’une protection subsidiaire internationale en provenance de malte, menée par l’état français.

>Parcours

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Zoom sur un résidant d’adoma

À la résidence « Sorbiers » de Nanterre, i ls sont quarante comme Abdirashid, ceux qu’on appelle « les isolés », car ils sont venus sans famille. Ils ont quitté

leur pays, ont marché, puis sont montés dans une embarcation à la destination plus ou moins connue, parfois rêvée mais pas toujours atteinte. Volonté ou hasard (Abdirashid pensait gagner la côte italienne), ils ont accosté à Malte, avant de s’envoler en juillet 2009 pour la France, qui a accueilli près d’une cen-taine de ceux ayant obtenu une protec-tion subsidiaire sur l’île.Sur ce qui l’a poussé à quitter Mogadiscio, sa ville natale, Abdirashid reste discret. « La guerre civile, les clans… », mau-vais souvenirs pour un jeune homme que la guerre a empêché de faire des études et a poussé à l’exil. Exil proche de l’épopée, lorsque, pour atteindre les côtes méditerranéennes, les pays et les kilomètres s’égrainent. La Somalie, Djibouti, l’Érythrée, le Soudan et enfin la Libye. Entre le début de la guerre civile en 1991 et son départ pour l’Europe en 2008, Abdirashid a dû régulièrement s’éloigner de la capitale somalienne et se réfugier dans des petites villes de la région, en raison de l’intensité des combats. Après des études d’anglais commencées au Kenya et abandonnées pour ne pas rester éloigné de sa famille, il arrive à travailler pour l’ONG Green Gate Community Participation Initiative, partenaire de l’Unicef, pour laquelle il organise des rencontres visant à sensi-biliser les adultes sur la gravité de l’en-rôlement des enfants soldats. À Malte, Abdirashid se dirige donc naturellement vers les ONG, dont JRS (Jesuit Refugee Service), qu’il sollicite pour un emploi. Pour le travail, c’est difficile, mais on

lui parle du dispositif d’accueil mis en place par la France. « J’ai eu beaucoup de chance d’être là au bon moment car j’ai pu envisager de m’installer vraiment en France », assure Abdirashid. La pers-pective tente de suite le jeune homme qui s’investit aujourd’hui avec enthou-

siasme dans le parcours d’insertion qui lui est proposé et qui comprend quatre cents heures de formation en français. « Je suis content, je vais tous les jours aux cours, j’essaie de réussir la forma-tion pour pouvoir travailler ». Maîtriser le français reste l’objectif prioritaire « pour pouvoir être autonome, trouver un premier emploi le plus rapidement possible, peu importe lequel, afin de pou-voir m’installer et payer mes études ». Car le jeune Somalien, qui parle cou-ramment anglais, n’entend pas rester dépendant de la structure qui l’accueille. Il attend avec impatience de payer son premier loyer et de reprendre des études d’économie. L’équipe Adoma du dispositif « Malte » est là pour l’accompagner dans toutes ses démarches administratives durant la procédure de demande d’asile et dans son parcours d’insertion, en l’aiguillant vers les structures d’aide à la recherche d’emploi, puis en assu-rant son relogement dans le parc social traditionnel.

>1988Naissance à mogadiscio en somalie

>2005Arrive en juin sur l’île de malte

>bio

Abdirashid Abdulahi Ahmed

HorizonLe mAgAziNe D’ADOmA

horizon - le magazine d’adoma – directeur de la publication : Pierre mirabaud, Président-directeur général – rédacteur en chef : mathieu rouault – rédacteurs : Nelly moreau, sophie masson, Patricia monnot, Olivia Weiland – contact : safia sedkaoui, tél. : 01 40 61 44 49 – conception : – responsable d’édition : Aurélien Coustillac – directeur artistique : David Corvaisier – mise en pages : fabienne Laurent – secrétariat de rédaction : Alexandra roy – photogravure : PPDL – impression : imprimerie vincent – crédits architectes : C. Bapt, Pierre granveaud, mAAsT, Atelier urbain Anne Durand et marco stathopoulos, Philippe muller, Cabinet Barthe et robin – crédits photos : Adoma Dr, fabien de Chavanes, sylvie Dupic, Unicef, Caroline Blumberg, fabrice mangeot, francis mainard, Thierry mamberti, jérémie Pitot – tirage : 6 500 ex. – issn : 1242 - 1863 – adoma : 42 rue Cambronne, 75740 Paris cedex 15.

“J’ai eu beaucoup de chance d’être là au bon moment, car j’ai pu envisager de m’installer vraiment en France.”

>2008 >2009Part au Kenya pour des études d’anglais. Les dangers encourus par sa famille l’incitent à rentrer en somalie.

Le 9 juillet, départ pour Paris et arrivée à la résidence « sorbiers » de Nanterre