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II. Le centre et les provinces de l’Empire du IXe siècle à 1204 Renaissance macédonienne (867-1056) Le fondateur est Basil 1 er qui monte sur le trône en 867. Il est succédé par des empereurs très érudits comme Léon VI qui a publié deux recueils de droits capitaux, ainsi que Constantin VII, Porphyrogénète qui s’intéressait plus à l’écriture qu’à la politique. Il écrit sur les thèmes, les circonscriptions administratives régies par un stratège, responsable devant l’empereur. Il écrit donc sur l’administration de l’empire, mais aussi un recueil sur les cérémonies de Constantinople, notamment à Sainte-Sophie. Il y aura aussi des généraux qui vont devenir empereur, comme Nicéphore II de Phocas qui va récupérer la Crète, occupée par les Arabes, et la ville d’Antioche, ainsi que Jean Tzimiskès, qui reprend la Palestine, et Roman 1 er Lécapène. Basile II va reprendre le territoire de l’empire Bulgare en 1018, jusqu’au Danube, d’où lui vient son nom de « tueur de Bulgare ». A partir de 1071, les Byzantins perdent contre les Turcs à Mantzikert. On appelle cette période « Renaissance » car il y a eu une grande réflexion pendant la crise iconoclaste sur l’image. Ces interrogations et réflexions vont donner une systématisation de l’iconographie des églises et de l’architecture. L’époque des Comnènes et des Anges (1057-1207) Chapitre 1 : Architecture et peinture monumentale Premièrement, le plan en croix grecque inscrite va apparaitre. C’est la croix vue au niveau du toit par des voûtes en berceau autour d’une coupole. Grecque car les branches sont égales et inscrite car elle entre dans un carré, on appelle donc plus l’espace sous la coupole comme une « nef » mais comme un « naos », « le temple » en grec ancien. L’espace du sanctuaire est un peu plus développé, avec une abside centrale et des absidioles qui portent comme noms : à droite quand on regarde le sanctuaire, diakonikon , où l’on pose les objets et vêtements liturgiques, à gauche, la prothèse , qui sert à

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II. Le centre et les provinces de l’Empire du IXe siècle à 1204

Renaissance macédonienne (867-1056)

Le fondateur est Basil 1er qui monte sur le trône en 867. Il est succédé par des empereurs très érudits comme Léon VI qui a publié deux recueils de droits capitaux, ainsi que Constantin VII, Porphyrogénète qui s’intéressait plus à l’écriture qu’à la politique. Il écrit sur les thèmes, les circonscriptions administratives régies par un stratège, responsable devant l’empereur. Il écrit donc sur l’administration de l’empire, mais aussi un recueil sur les cérémonies de Constantinople, notamment à Sainte-Sophie. Il y aura aussi des généraux qui vont devenir empereur, comme Nicéphore II de Phocas qui va récupérer la Crète, occupée par les Arabes, et la ville d’Antioche, ainsi que Jean Tzimiskès, qui reprend la Palestine, et Roman 1er Lécapène.

Basile II va reprendre le territoire de l’empire Bulgare en 1018, jusqu’au Danube, d’où lui vient son nom de « tueur de Bulgare ». A partir de 1071, les Byzantins perdent contre les Turcs à Mantzikert.

On appelle cette période « Renaissance » car il y a eu une grande réflexion pendant la crise iconoclaste sur l’image. Ces interrogations et réflexions vont donner une systématisation de l’iconographie des églises et de l’architecture.

L’époque des Comnènes et des Anges (1057-1207)

Chapitre 1 : Architecture et peinture monumentale

Premièrement, le plan en croix grecque inscrite va apparaitre. C’est la croix vue au niveau du toit par des voûtes en berceau autour d’une coupole. Grecque car les branches sont égales et inscrite car elle entre dans un carré, on appelle donc plus l’espace sous la coupole comme une « nef » mais comme un « naos », « le temple » en grec ancien. L’espace du sanctuaire est un peu plus développé, avec une abside centrale et des absidioles qui portent comme noms : à droite quand on regarde le sanctuaire, diakonikon, où l’on pose les objets et vêtements liturgiques, à gauche, la prothèse, qui sert à la communion, on y place le pain et le vin consacrés à l’eucharistie. Ce sanctuaire va être de plus en plus caché aux fidèles.

A la période méso-byzantine, on retrouve une clôture haute avec des colonnes et un élément horizontal appelé l’épistyle. Le tout est souvent en marbre sculpté. Entre les plaques et l’épistyle, on va placer des icônes, et des rideaux qui masquent ce qu’ils y a dans le sanctuaire. On parle souvent de ces cérémonies comme « théâtrales ». Seuls les hommes peuvent y pénétrer. Autel est parfois surmonté d’un ciborium mais ce n’est plus systématique. Il n’y a plus de synthronon mais une banquette. Cela est expliqué car ces églises sont plus petites, construites par des privés qui veulent s’assurer leur salut. C’est bien de l’architecture privée, et non plus publique. Ils font parfois construire ces églises pour des monastères, ces communautés deviennent de plus en plus nombreuses. Là aussi, on voit que les moines sont responsables de l’entretien des bâtiments et peuvent cultiver sur des parties de la propriété du riche. Mais on conserve le narthex, espace couvert de transition. Il sert parfois pour le baptême ou des cérémonies funéraires. La barrière de chœur est appelée le templon (ancêtre de l’iconostase).

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Ce plan va renouveler la place des images, surtout en la systématisant. Il faut distinguer 3 niveaux dans ces églises. La coupole est le niveau le plus élevé, et elle est presque toujours ornée du Christ, Pandokrátor, maître du monde. Dans l’abside, le cul-de-four est orné de la vierge (à l’enfant, debout ou assise), humaine et divine. Ensuite, les voûtes qui épaulent la coupole, sont décorées d’un cycle iconographique des 12 grandes fêtes de l’année liturgique (annonciation, nativité, présentation du Christ au temple (avec la prophétesse Anne), baptême du Christ, Transfiguration, Résurrection de Lazare, L’entrée du Christ à Jérusalem, La Crucifixion, La Résurrection (descente du Christ dans les Enfers pour trouver Adam et Eve, ou l’Anastasie), L’Ascension, La Pentecôte, La mort de la Vierge (Dormition de la Vierge)). Dans le registre inférieur, à hauteur d’homme, il y a les représentant de l’Eglise : Martyrs, Patriarches de l’ancien testament, les saints évêques (absides à hauteur d’homme),… C’est un programme standard, une hiérarchisation du décor.

a. Constantinople

L’Eglise Nord du Monastère de Constantin Lips, 907

Elle a été construite puis elle a été intégrée à un monastère qui a été construite au 13ième siècle. Elle ne conserve plus toutes ses coupoles, la première photo est une reconstitution. Elle moins ornée maintenant. Mais elle présente ce plan en croix grecque inscrite. C’était une église à tribunes qui servaient de sorte de chapelles. La coupole repose sur 4 colonnes au moyen de pendentifs. Les bras de la croix sont les voûtes en berceaux. La partie du sanctuaire est composée du diakonikon et de la prothèse. Ils communiquent avec l’abside.

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L’ensemble faisait 21m sur 16m, ce qui est moins grand qu’avant. Ils construisent en Opus Mixtum dans les parties inférieures, et la brique pour les parties supérieures. C’est le plus ancien exemple bien conservé à Constantinople. A l’exception de ses fresques et mosaïques qui ont presque toutes disparues. On a plutôt des proportions hautes et étroites avec beaucoup de fenêtre pour la lumière (abside, tambour des coupoles,…). On voit les vestiges d’un décor sculpté à la base de la coupole.

Il y a aussi des remplois de vieux chapiteaux, on a un exemple de chapiteau du 5ième siècle, scié en deux pour s’adapter à ce pilastre. Le décor sculpté date de 907. L’influence orientale est visible, comme des palmettes sassanides.

La liturgie se développe à cette période, plus intimiste et moins processionnelle. Les petites chapelles dans les tribunes sont couronnées de petites coupoles, ce qui fait que l’église en avant 5. Constantinople et sa région en contenait beaucoup.

Constantin Lips était issu de la haute société de Constantinople. Il était amiral de la flotte byzantine. Personnage haut placé et assez riche, cette église est privée. Une inscription dit que cette église fut inaugurée en 907 en présence de Lips et de l’empereur Léon VI.

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Eglise du Myrélaion (Bodrum Camii), 920-944.

Construite par Roman 1er Lécapène, général qui est devenu empereur. Cette église était accolée au Palais. Elle est totalement en brique avec des joints en mortiers assez épais. Il y a des demi-colonnes adossées à la construction qui donne un aspect lourd mais plastique. Les briques en demi-cercles furent faites pour ces formes. Il y a de petites décorations en briques, disposée pour faire les dents d’une scie, d’où « frise de briques en dents de scie ». Au-dessus des fenêtres de la coupole, des voûtes en berceau, et du narthex. C’est une église reliée au Palais, en croix grecque inscrite sans tribunes. Il y a deux conques latérales dans le narthex. Il y a deux axes : vertical et longitudinal. Ce qui donne un grand équilibre à l’église.

Chapiteau du Ve réutilisé

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A la période tardo-byzantine (après 1204), cette église sera transformée en chapelle funéraire. Le Palais est construit au-dessus d’une rotonde, pour que l’église attenante soit au même niveau que le palais, il a fallu faire des substructions qui servirent ensuite à enterrer l’empereur et sa famille. Ensuite, le Palais fut transformé en couvent. Le Naos fait 10,5m sur 8,8m.

Sainte-Sophie de Constantinople

Décor en mosaïque après la querelle iconoclaste. C’est un programme un peu particulier. Elles sont connues grâce aux dessins réalisés par Cornelius Looz en 1710, un suédois qui a dessiné les mosaïques encore visibles. Grâce aux frères Fossati, des architectes suisses chargé par le sultan de restaurer Sainte Sophie au 19ième siècle, qui ont conservé des relevés des mosaïques avant de les couvrir de peintures. Certains panneaux ont aussi été découverts par le « Byzantine Institute of America ».

Celles encore visibles sont celles du cul-de-four de l’abside avec une Vierge à l’Enfant trônant. Elle se détache sur un fond doré de la lumière du paradis. Il y a de part et d’autres, deux archanges qui sont situés sur la voûte qui précède le cul-de-four de l’abside. Il y a une inscription au bas du cul-de-four : « les images que les imposteurs avait jetés à bas, de pieux empereurs les ont remises en places ». Ce décor remplace un décor iconoclaste, probablement une croix, qui couvrait un décor plus ancien. Il

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date de la 2ième moitié du 9ième siècle. La Vierge a un maphorion, assise sur un coussin, elle est nimbée et tient sur ses genoux le Christ avec un nimbe crucifère et une tunique dorée.

On a aussi conservé les archanges à côté de la Vierge. Ils la flanquent. Ils tiennent la baguette dorée du silenciaire et un globe, symbole de pouvoir cosmique. Leurs vêtements changent. Ils ne sont plus vêtus à l’antique, mais avec une tunique ornée de motifs recouverte d’une clamide. Ils portent donc le vêtement impérial. Ils sont aussi nimbés. L’épaisseur apparait enfin dans les corps. On sait grâce aux dessins des frères Fossati que la coupole comportait une image du Christ maître du monde, et les pendentifs de la coupole étaient occupés par des anges à 6 ailes, les Séraphins.

On peut aussi encore voir des mosaïques qui ornent les tympans des grands arcs au Nord et au Sud. Les représentations figurent des évêques ou des grands théologiens. Par exemple, Saint Jean Chrysostome, évêque à Constantinople et grand théologien qui a écrit des homélies. Il devient docteur (ou père) de l’Eglise, et figure dans les absides en général, mais ici dans le tympan. Chrysostome veut dire « bouche d’or » car il parlait très bien, il s’est même opposé à l’empereur, ce qui lui a valu un exil. Il est vêtu comme un évêque, avec une étole marquée de croix, l’omophorion. Il porte aussi l’évangile avec son vêtement.

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Dans le vestibule sud-ouest du Narthex, il y a une lunette d’arc ornée d’une mosaïque avec la Vierge au centre, avec l’enfant Jésus. Elle est qualifiée de « MP », Mère, et de « OY », de Dieu. La Vierge est très vénérée à Constantinople car elle est la protectrice de la ville. Deux empereurs sont représentés, Justinien, qui tient la maquette de l’Eglise, et Constantin, qui tient la maquette de la ville. Ils sont représentés comme des jumeaux. Nous sommes ici entre la fin du 9ième et le début du 10ième siècle, donc totalement anachronique. Ils sont donc qualifiés de « basileus », le titre que porte l’empereur à partir du 7ième siècle, ou empereur des romains. Ici, Constantin est « Le Grand Basileus parmi les saints » et Justinien « dont le nom mérite d’être chanté ».

Dans le Narthex, il y a d’autres représentations. La porte royale (la porte de l’empereur) contient toujours le Christ trônant, avec un livre ouvert avec des inscriptions en grec (« que la paix soit avec vous, je suis la lumière du monde », évangile selon Saint Jean), ainsi que dans les médaillons, la Vierge en geste d’intersession, et un archange. Un personnage se prosterne devant le Christ, c’est un empereur. Est-il Léon VI le Singe (qui s’est marié 4 fois en fâchant le patriarche) ? Peut-être demandait-il pardon. Les mosaïques datent plus ou moins de son règne.

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De même pour le panneau de la tribune sud qui représente Constantin IX Monomaque et son épouse, Zoé. Ils font vraisemblablement une donation d’or et de parchemin (acte officiel, ils auraient en effet apporté des revenus afin que la liturgie soit assurée chaque jour et pas seulement le samedi et le dimanche). Cette mosaïque pose pas mal de question car elle a été restaurée. Le nom de l’empereur a été restauré. On pense qu’il s’agissait d’abord du mari précédent de Zoé (marié 3 fois), Romain III Argyre. Constantin IX était le dernier mari de Zoé, il était très pieu et a offert beaucoup d’argent à des monastères,… Ils sont plus petits que le Christ, habillé en habits de cérémonie (>< Christ habillé simplement) et ils sont nimbés. Jésus tient l’évangile de la main droite, il fait le signe de bénédiction.

Les panneaux dans les tribunes de Sainte-Sophie date d’un peu plus tard. Comme l’empereur Alexandre, 913, dans la tribune nord. Il est vêtu du skaramangion, une tunique pourpre et dorée, ornée de pierres précieuses et de perles, ainsi que le loros, une écharpe ou une étole croisée sur la poitrine qui retombe sur son bras. Les empereurs et les archanges le portent. Il tient l’Akakia, un insigne impérial, cylindrique, depuis la fin du 7ième siècle. C’est de la soie pourpre et dorée qui contenait de la poussière, pour lui rappeler qu’il était mortel. Il est nimbé, Dieu sur terre mortel. Il est là en remerciement car cette église est desservie par le patriarche de Constantinople, qui fait exécuter cette mosaïque.

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Il y a un autre panneau dans la tribune sud qui représente un autre couple impérial de part et d’autre de la Vierge, vêtue du maphorion et nimbée. C’est Jean II et Irène, vêtue du Thorakion, un élément du vêtement en bouclier décoré. Irène est hongroise, elle est d’ailleurs rousse, elle a pris son nom après son mariage à Jean II Comnènes. Première moitié du 12ième siècle. On voit aussi un acte de donation. Jean a une sorte de bonnet, un peu différent, moins rectangulaire, on l’appelle le kamelaukion. Une inscription nomme les personnages, Jean « empereur des romains » et Irène « la pieuse augusta ». Les visages ont des traits plus fins et les couleurs font plus partie du modelé. Il a plus de détails au niveau de vêtements.

b. La Cappadoce

C’est une région qui n’est pas loin d’Istanbul mais l’iconographie est différente de la capitale. C’est plus provincial.

Haçli Kilise, « église à la croix ».

C’est une église rupestre, creusée dans le tuf. On la date de la première moitié du 10ième siècle. Elle comporte une grande croix latine sculptée sur le plafond. Le décor de l’abside est intéressant. On dit qu’elle est archaïque, car le décor ne correspond pas à la

Tout près, il y a aussi la représentation du fils de Jean II et Irène, Alexis. Il porte aussi le kamelaukion, associé au couple régnant et nimbé comme ses parents. Mais son visage est particulier, parcouru de fines lignes blanches. Ce graphisme peut trahir la réalité, il était en effet malade et est mort quelques temps après de tuberculose.

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mode de Constantinople. On ne trouve pas une Vierge dans l’abside. Elle n’a pas de coupole, l’image du Christ va donc dans l’abside. Le décor est bien conservé.

On voit le Seigneur entouré des êtres apparu au prophète Ezéchiel, ce sont les symboles des évangélistes. Il bénit de la main droite, tient l’évangile de la main gauche. En plus, ces symboles sont accompagnés d’inscriptions, un participe qui se retrouve dans les prières, le trisagion. Les inscriptions font référence à la liturgie. Une auréole sépare ce groupe du reste. Autour, il y a différents anges, les Séraphins à 6 ailes, un ange avec un costume impérial, des roues de feu (//textes bibliques),… Tout cela participe à ces visions des prophètes. C’est particulier à ces églises archaïques de Cappadoces.

Il y a aussi les apôtres de part et d’autre d’une croix qui a été enlevée, et une Vierge orante. Les couleurs sont très jolies. Le décor est précieux.

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Göreme, Tokali

Essor important au 10ième et jusqu’au 12ième siècle, il y a un cirque naturel dans cet endroit. Il y a beaucoup d’églises et de réfectoires de monastères. Nous allons parler uniquement du n°18, une église avec deux phases de constructions, Tokali 1, Tokali 2. C’est une église de la première moitié du 10ième siècle, avec à la base une seule nef. Ensuite, ils ont percé l’abside pour agrandir l’église derrière, avec une nef transversale, 3 absides et une chapelle annexe.

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Il y a un décor de fresque bien conservée. Tokali 1 est décoré d’une multitude de scènes sur la voûte en berceau, organisé en registres. (Annonciation, visitation, épreuve de l’eau (apocryphes), voyage à Bethléem, adoration de mages, massacre des innocents, fuite en Egypte,…). Beaucoup de scène avec Saint Jean Baptiste et des scènes de la passion.

Ici on voit l’annonciation et la visitation, ensuite l’épreuve de l’eau… tout ce suit très vite, sans séparation. Au centre de la voûte, il y a les prophètes en buste. Episodes de la vie de Saint Jean Baptiste (baptêmes du Christ, massacre des innocents,…). Il y a aussi des scènes « inédites » comme la crucifixion, la descente de croix,… les épisodes de la passion sont développés pour la première fois.

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Le style est particulier, une schématisation linéaire, les drapés et les corps sont très expressifs. C’est un art inspiré de Constantinople mais teinté d’un accent provincial. Ces églises archaïques caractérisent une époque de transition, entre la fin de l’iconoclaste et l’uniformisation du 11ième siècle. L’iconographie n’est pas standardisée partout. On a peu d’églises décorée du 10ième siècle à Constantinople, mais on en a beaucoup en Cappadoce.

Pour Tokali II, les choses sont très différentes. Cette nouvelle église est l’objet d’une commande dont nous avons des renseignements, une dédicace dans la nef qui nomme un certain Constantin comme fondateur. Une autre inscription peinte dans l’abside nord dit que ce béma a été décoré par la piété de Nicéphore avec les efforts du serviteur de Dieu Léon, fils de Constantin. Ces prénoms sont à mettre en relation avec la famille Phocas, de puissants magnats qui habitaient Césarée en Cappadoce. Elle était favorisée par l’empereur Constantin VII, et l’aîné de la famille Phocas, Nicéphore était le stratège du thème des Anatoliques, c’est-à-dire, le chef d’une région d’Asie Mineure. Le Second fils, Léon, était stratège de Cappadoce. Le troisième fils, Constantin, était stratège de Séleucie. Constantin VII fut prisonnier et mourut à Alep avant la fin de son achèvement, mais c’est sans doute son fils Léon, resté inconnu, qui a fait finir le décor de l’Eglise. Il fut aidé par Nicéphore Phocas, qui deviendra empereur en 963. Elle a été achevée avant 963, sinon, l’inscription aurait dit « empereur ».

Dans le plan, il y a une volonté d’organiser le cycle iconographique. Il y a une crucifixion dans l’abside centrale. Le tout est lié au salut, et à la résurrection. Il y a les myhrophores, les saintes femmes qui apportent la myhr. L’Anastasis, représentation de la … du Christ. Et autres scènes de la passion. Il y a aussi des scènes des douze fêtes des années liturgiques. Certaines scènes sont mises en valeur, comme les miracles du Christ. Il y a aussi des scènes comme le miracle posthume de Basile de

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Césarée. Il devient évêque, et est appelé « Basile le Grand », né en 329, il meurt en 379. Il est évêque en 370, et écrit une règle monastique importante, il fixe la forme de la liturgie, surtout celle des dimanches de carême et autres fêtes. C’est un théologien.

Crucifixion : Le fond bleu est marquant. Ils utilisent le lapis-lazuli, une matière précieuse, qui marque une commande « princière », on l’utilise plutôt dans les régions orientales de l’empire. La crucifixion est représentée avec un christ nimbé, portant un simple pagne, le périsonium. On voit aussi Marie, St Jean, nimbés, les saintes femmes et un nouveau personnage, le centurion romain nimbé, témoin de la divinité du Christ. Il y a aussi deux prophètes au-dessus (sur l’arche), Jérémie et Ezéchiel qui annonce la résurrection. Au centre, l’archange Michel qui apporte les âmes à dieu, c’est l’ange psychopompe. Il y a aussi Hélène et Constantin, habillés en empereur. Hélène a trouvé un fragment de la croix à Jérusalem, et Constantin en a fait la religion officielle.

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Christ Trônant : Dans l’abside nord. Il est entouré de sa milice angélique, deux archanges vêtus en empereur (avec des tuniques et clamide), un séraphin (qui a plusieurs ailes) et un chérubin (tête humaine et tête de bœuf, tetramorphe).

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Vierge de Tendresse : Entre l’abside nord et centrale, dans une petite niche. C’est la Vierge Eleousa ou Vierge de Tendresse. Elle appuie sa joue contre celle de Jésus, qui tient son Maphorion. Son regard est plein de tristesse, elle connait le destin de son fils. Elle est tendre mais triste. Ce type de vierge sera très populaire, sur les icônes. C’est le plus ancien exemple connu qui nous soit parvenu.

Mission des apôtres : Les apôtres vont évangéliser les ethnies et les peuples, représentés par des empereurs, couronnés et nimbés, vêtus du Loros. Les visages rappellent l’antiquité classique. On comprend bien la renaissance macédonienne, transparait par cette utilisation de modèles antiques.

Saint Ménas : très populaire en Egypte, ex-centurion martyrisé. Modèle antique.

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c. La Grèce

En Grèce, il y a beaucoup d’exemples bien conservés d’Eglises et de monastères.

Le Mont Athos

C’est une presqu’île où il n’y a que des monastères, une vingtaine, de 50km de long et 10km de large, ainsi que des ermitages, hameaux de moines,… A l’extrémité sud-est, il y a le mont Athos. C’est interdit aux femmes. C’est un monde à part de religion, d’art et de tradition. D’après une tradition, Jésus accorda la péninsule à la Vierge.

Il y a deux périodes :

Du 8ième au 9Ième siècle : les moines persécutés d’Egypte, de Syrie, ou percutés par les iconoclastes y prennent refuge.

De la fondation de la Grande Lavra (Laure) entre 962 et 963 par le moine Athanase aidé par Nicéphore Phocas.

A la fin de la 10ième siècle, beaucoup de monastères sont construit dans la Grèce. Grand Sanctuaire orthodoxe pour toutes les nationalités. Les monastères ont toujours une muraille et une grande tour. Ex : Xénophon

A partir de la fin du 14ième, l’idéal xénobitique se dégrade. Les monastères adoptent leurs règles propres. En 1431, les Turcs conquièrent le territoire, mais le Mont reste libre s’il paye ses textes. Vers 1923, grâce aux traités de Lausanne, cette république autonome de moines et soumise à l’autorité de l’Eglise.

Chiada

Catholicon, quartier des moines, salle à mange,… en N° ? le tour.

Le Grande Laure

Vue du Catholicon, architecture balkanique (encorbellement des maisons). D’abord Eglise en croix grecque inscrite avec… Puis deux conques sont ajoutées pour en faire une église avec un triconque athonite. Ce plan sera reproduit dans toute la péninsule. C’est pour une raison d’organisation, les chantres savent aller dedans pour y changer. Il va se répandre jusqu’en Thessalonique.

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Monastère d’Hosios Loukas en Phocide

C’est un monastère composé de deux églises accolées. Celle à droite est dédiée à la Vierge et date de la fin du Xème siècle, le Catholicon date du début du 11ième siècle. L’histoire de ce monastère comporte beaucoup d’incertitude. Il se développe autour de la tombe de Saint Luc. On conserve « La vie de Saint Luc », mort en 953, écrite par un disciple. On a aussi des acolouthies, du verbe acoloutheo, ou « suivre ». Ils ont un rapport avec l’organisation de l’office liturgique, et elles parlent de la translation des reliques de Saint Luc. Elles mentionnent aussi le fondateur du Catholicon, l’abbé ou higoumène Philoté. Saint Luc se serait installé là, en y fondant une communauté monastique, dans laquelle il meurt à 56 ans. Il avait prédit l’avenir, des byzantins sur les arabes 20 avant qu’elle n’ait lieu et il avait un don pour soigner. Il était en contact avec les dirigeants du thème de l’Hellade, en Grèce centrale. La capitale de ce thème était Thèbes. Il est possible que le stratège ait aidé St Luc à construire la plus ancienne des églises.

La première église peut être mise en relation avec l’Eglise Sainte Barbara mentionnée dans la vie du Saint. Mais les textes qui mentionnent la translation des reliques son très importants. La translation aurait eu lieu en 1011 ou 1022, ce qui veut dire que le catholicon était terminé. Cela a eu lieu quand Philoté était Higoumène du monastère. Ce site est situé près du Golfe de Corinthe, sur une route qui reliait Corinthe à Pathras d’où on pouvait rejoindre l’Italie et dans l’autre sens, on peut rejoindre Athènes. Cette route est donc importante. Le nord de la Grèce étant menacée par les Bulgares, la Grèce centrale prend de l’importance, surtout avec tous les voyageurs qui font des dons.

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En plus, il y a un décor sculpté sur la façade, que l’on appelle « pseudo coufique », en effet, cela rappelle l’écriture coufique. C’est une écriture utilisé comme décor en art islamique. Ils sont apotropaïques (ils chassent le mal), on en retrouve dans d’autres parties de l’église. On voit aussi des mélanges avec les lettres grecques.

Le templon a été conservé. Ce n’est plus une barrière mais bien une sorte de portique avec des piliers colonnettes, un épistyle sculpté (d’époque) et des plaques de marbres. Les Icônes cachent l’intérieur du sanctuaire. Le templon se développe, selon la reconstitution, il y avait des arcs de cercle décoré de faon pseudo-coufique et des icônes peintes sur les piliers adjacents au templon.

L’Eglise de la Vierge est en croix grecque inscrite, avec une coupole soutenue par 4 colonnes, avec des pendentifs. Le Narthex est plus large que d’habitude car c’est le point de jonction avec l’autre église. On l’a aussi mis en relation avec le liti, un Narthex plus grand. Elle est la plus petite des deux, et n’a pas conservé son décor, sauf de la sculpture architecturale. L’extérieur est fait en parement cloisonné, des briques forment des cloisons entre les pierres blanches. Il y a aussi des frises de briques en dents de scies au sommet des fenêtres et au milieu de la façade (//Constantinople). La façade est décorée et colorée. La coupole est aussi couverte de plaques de marbre blanc sculptées et dont le fond était probablement incrusté de pâtes colorées. On trouvait ça dans l’art islamique, de même que ces arcs légèrement outrepassés. Les motifs restent bien chrétiens. Il y a aussi des gargouilles en têtes de lions, stylisé, l’influence est plutôt antique. Cette décoration couvrante avec la croix fleurie donnait un effet bidimensionnel.

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Les chapiteaux présentent aussi un mélangé d’influences islamiques, mais avec des choses chrétiennes comme les anges (pas de christ et vierge sculptés).

Le Katholikon est un édifice avec une coupole. Elle est en croix grecque inscrite, il y a un narthex. Il est construit avec des gros blocs de marbre d’un sanctuaire antique, nombreux aux angles, et un parement pré-cloisonné dans les parties basses et cloisonné dans les parties hautes. Il y a des tribunes avec leurs fenêtres trilobées. La coupole repose sur des piliers d’angles et il y a des niches appelée les trompes d’angles, donc « coupoles sur trompes d’angles » La coupole couvre un plus grand espace et gêne moins la vue des fidèles. Le moine Philothée est représenté dans la chapelle Nord-Est. Il y a des fresques et des mosaïques. Il offre la maquette de l’église à Saint Luc.

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Il y a une grand crypte, elle avait surement un rôle funéraire, il y a des tombes, donc celle de Saint-Luc qui a été déplacée. Philothée est représenté dans la crypte, sur l’une des voûtes, « Higoumène bienheureux, Philothée ». Il est aussi représenté avec 2 autres moines, Athanase et Théodose. Entre 1035 et 1055, Théodose est le nom de l’higoumène après Philothée. Il y a un cycle de la passion du Chist.

L’édifice a gardé tous ses décors : marbre, fresque et mosaïques. Cela donne une église colorée, avec l’importance du marbre de couleur. La préciosité conduit à une perception du sacré. Il est un peu hors du monde. Etage des tribunes avec des plaques sculptées et des fenêtres bilobées. Les saints en mosaïque. Epistyle du templon de la prothèse avec croix fleuries, palmettes, en dessous, croix à six branches qui évoque le chrisme, Chi Ro pour « christos ». Il y a des bas-reliefs, de l’ajouré, apparition d’animaux au sein des motifs végétaux. Le templon était sans-doute peints.

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Le décor de la grande coupole n’a pas été conservé mais dans les trompes d’angles, elles sont bien conservées, comme celle de la Nativité. Marie assise, Jésus, bœufs et âne, Joseph, Roi Mage, Anges, bergers. On constate que Jésus est représenté deux fois, dans sa mangeoire mais aussi le motif du bain de jésus, hérite de l’antiquité, « le bain du héros ».

Représentation du Christ au Temple. Le temple est l’autel et le ciborium avec des lettres pseudo-coufiques. Les yeux sont foncés et grands. Les parties du corps apparaissent.

Les mosaïques, cul de four de l’abside, Vierge trônant, «Mère de Dieu », vêtue du Maphorion, nimbée, fond doré, nimbe crucifère pour le Christ. La petite coupole du sanctuaire comporte la pentecôte. L’esprit saint est au centre, sous-forme de colombe nimbée. Il touche les apôtres.

Mosaïque avec des persos pleins de couleurs vives.

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Le Baptême du Christ. Iconographie classique à part les deux anges « diacres », mis en relation avec des hymnes liturgiques.

Dans le Narthex, le lavement des pieds. C’est une scène de la passion. Le Christ lave les pieds de Saint Pierre. Les autres apôtres sont gênés de l’attitude de Jésus. On voit bien l’attitude des apôtres. On doit la mettre en relation avec la cérémonie du jeudi saint qui se passait dans certains monastère où l’higoumène lavait les pieds des moines, on le sait grâces à des textes dont les Typika, des règles de monastère.

L’Anastasis (Résurrection) ou la descente du Christ aux Limbes, dans le Narthex. Il casse les portes de l’enfer, il tient le signe de la victoire, il y a les deux prophètes rois (David et Salomon). Cette scène apparait dans les manuscrits ou dans certaines œuvres, dès le 8ième siècle, mais ceci est l’un des plus beaux exemples de décor monumental.

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L’île de Chios, monastère de la Néa Moni

Tous les bois autour du monastère ont brûlé. Il est entouré d’une muraille, avec un catholicon et des nombreux bâtiments : cellules, réfectoire, citerne,… Il comprend aussi une coupole sur trompe d’angles et un exonarthex. Le monastère a été construit par l’empereur Constantin 9 Monomaque. Deux moines, Jean et Nicétas, avaient prédit qu’il serait empereur, il les a donc aidés à construire ce monastère. Des décrets impériaux, des chrysobulles le prouvent et relatent donations et exemptions d’impôts.

Certaines mosaïques ont été conservées. Dans le cul-de-four de l’abside, on retrouve la Vierge, influence de Constantinople. Elle est représentée debout, en prière, elle est orante. Elle sert d’intermédiaire. Elle se détache sur un fond doré de mosaïque, elle porte un maphorion bleu foncé. L’ampleur du corps contraste avec ses pieds minuscules.

La coupole est vraiment gigantesque, son tambour est très haut, ses fenêtres hautes et étroites. Elle repose sur les murs du naos par l’intermédiaire de niche, coupole sur trompe d’angles.

Le sanctuaire comporte trois absides et la prothèse au nord. Le diakonikon est au sud.

Des paires de colonnettes marquent les angles de l’octogone. Les arcs sont surbaissés (un peu allongés). Des niches animent la zone intermédiaire et tout cela est couvert de plaques de marbres dont les contours sont en reliefs. Cela amène un raffinement.

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Dans la prothèse et le diakonikon, il y a les archanges. Michel porte la clamide. Il tient une croix à double traverse.

L’archange Gabriel quant à lui porte un loros, comme l’empereur. Il porte les mêmes attributs et se trouve dans le diakonikon.

Dans les espaces triangulaires qui marquent la transition entre le haut du Naos et la coupole, il y a des représentations des évangélistes. Ici, on voit Saint Marc, assis en train d’écrire son évangile. Il est vêtu à l’antique. Il est nimbé. Les proportions sont harmonieuses et équilibrées.

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Dans les niches ou trompes d’angles, il y a avait les 8 grandes fêtes de l’année liturgique. Ici, il s’agit du baptême du Christ. Jésus est dans le fleuve avec une petite personnification, Saint Jean Baptiste, une Colombe du Saint-Esprit, Nimbe crucifère, … On retrouve aussi deux anges, qui ne sont pas dans les évangiles. Ils sont a mettre en relation avec des hymnes en l’honneur du baptême et les textes liturgiques. Ce sont des diacres, des cérémonies. Leurs mains sont couvertes d’un voile pour le respect. A Gauche, de petits personnages sont représentés. On les retrouve dans les enluminures du 11ième siècle, c’est Jean baptisant les Juifs. Ces scènes passent dans l’iconographie monumentale, dans les églises du 12ième siècle, ainsi que le 13ième et 14ième siècles.

Crucifixion du Naos. Il y a une inscription : « Voici ton fils, Voici ta mère ». On y voit la Vierge dans son maphorion avec ses sœurs, les saintes femmes. Jean, le disciple du Christ exprime la tristesse, on ne voyait pas ça avant l’iconoclasme. Il est mal rasé.

Il y a aussi le centurion qui reconnait la nature divine du Christ. (Il est derrière Jean). Il porte un costume militaire coloré, avec ses armes. Il lève la main, son attitude mouvementée révèle son trouble.

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Dans le Narthex intérieur, ou exonarthex, il y a la scène du lavement de pied. Les apôtres ont des attitudes variées, certains sont ennuyés. Les proportions sont bien abouties comparées à cette scène vue plus tôt à Housios Loukas. On retrouve aussi des saints stylites.

Descente du Christ au Limbes. Il vient tirer Adam de son sarcophage, sauvant l’humanité entière, il va ressusciter les morts. Les limbes sont le trou noir. Il y a un groupe d’élu, dont Saint Jean Baptiste. De l’autre côté, ce sont les prophètes rois, David et Salomon. Cette scène apparait au 8ième siècle, dans les peintures, conservées à Rome, et parfois dans les reliquaires. Mais elle s’impose au 11ième siècle dans le décor monumental. C’est une scène qui ne doit pas être mise en relation avec l’évangile apocryphe de Nicodème. Mais plutôt avec des écrits patristiques antérieurs.

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Le style est plus souple qu’à Housios Loukas, les couleurs plus vives. Le style évolue et reflète le style de la capitale, Constantinople.

Le Katholikon du monastère de Daphni.

Il se trouve dans l’un des faubourgs d’Athènes, sur la route vers Corinthe. Il est dédié à la dormition de la Vierge, c’est-à-dire, sa mort. Il se trouve sur l’ancienne voie sacrée qui menait à un temple. A cet endroit, il y avait un temple lié au Dieu Apollon Dapni, c’est-à-dire, au laurier. L’appellation est restée mais a été changée par la nouvelle religion. Beaucoup d’église sont souvent sur des vestiges de temples.

Il y a une muraille tout autour. On en sait peu sur l’église actuelle. On connait mal l’évolution, sauf qu’il y eut une église au 5ième siècle. On pense que celle-ci a été construite pour commémorer une victoire sur les bulgares en 1018. Basile II se prosterne dans l’Eglise de la Vierge de l’ancien Parthénon. Sa visite est à mettre en relation avec la construction de nombreuses petites églises byzantine dans la ville d’Athènes au 11ième siècle. On ne connait ni le commanditaire, ni la date exacte de construction, mais on la date de vers 1180. On date les mosaïques de vers 1100.

De l’extérieur, on constate qu’elle est en croix grecque inscrite avec une coupole sur trompe d’angle.

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Sur l’une des façades, on trouve des arcs brisés, importation de bourgogne d’où venaient les moines ( ?).

L’intérieur comporte des vestiges de décorations de vers 1200. Comme des vestiges du templon, fait de petits arcs qui devaient couronner de grandes icônes peintes de la Vierge et du Christ. A mi-hauteur des colonnettes, on trouve le un nœud, d’Hercule ou d’Héraclès. C’est un motif apotropaïque, il chasse le mal. On le trouve donc à la limite avec l’espace sacré, qu’il protège.

D’un point de vue des mosaïques, on retrouve le Christ Pandokrátor. Il bénit de la main droite, tien l’évangile, nimbé, qualifié par ses lettres, on ne voit que son buste. Tout autour de lui, dans le tambour de la coupole, il y a les prophètes, debout en train de dérouler des phylactères avec des passages de leurs écritures. Les trompes d’angles sont aussi décorées. On garde les 4 scènes : annonciation, nativité, baptême, transfiguration.

On parle plutôt d’exonarthex mais il est ouvert. Il y a un sanctuaire avec l’abside principale, prothèse et diakonikon. Il n’y a pas de tribunes. Elle est plutôt verticalisante.

Le parement est cloisonnées (//Housios Lukas), le calcaire bien taillé est entouré de briques. Il y a des frises de briques en dents de scie. Les briques forment aussi des motifs comme les grecques.

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Annonciation, l’ange marche vers la Vierge qui ne le regarde même pas. Elle est immobile.

La nativité est quant à elle très décorée, le Christ est dans le mangeoire. Il y a les bergers, les anges, des couleurs. Joseph est sur le côté.

La transfiguration comporte le Christ dans sa mandorle avec Moïse et Elie. Les trois disciples sont effrayés par cette lumière qui se dégage du Christ transfiguré : Pierre, Jean et Jacques.

Détails de la coupole : Salomon et Elie, qui ont annoncé la venue du Christ.

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On peut aussi reconnaitre l’archange Michel, selon l’inscription. Il porte une clamide, des chaussons pourpres. Il tient une baguette dorée. Il semble surveiller. D’autres prophètes sont dans les espaces hauts et étroits comme Zacharie, prophète âgé, mais représenté de façon fine.

C’est une représentation très dépouillée de la crucifixion. Il n’y a que la Vierge et Saint Jean, qui ont l’air triste. Le sang du Christ coule sur un crâne, celui d’Adam. Le Christ a été crucifié sur la mont Golgota.

De l’autre côté, on retrouve l’Anastasie, comme si les scènes se répondaient. Le Christ marche sur Hadès. Le Christ lui enfonce la croix à double travers. Il vient chercher Adam, Eve, les prophètes rois et Saint Jean Baptiste.

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Des scènes en mosaïques s’inspirent d’un évangile apocryphe, le protévangile de Jacques qui suit la vie de la Vierge de sa naissance à la fuite en Egypte. Sur la première mosaïque, on voit Sainte Anne qui prie car elle ne sait pas avoir d’enfant. Sa servante l’entend. Et il y a des allusions à la fertilité. Le père de la Vierge, Joaquim est aussi occupé à prier pour avoir un enfant. Sa prière va être exaucée.

La naissance de la Vierge est représentée. Sainte Anne est dans un lit, on l’évente. La vierge est dans le bain. On voit aussi les sages-femmes.

Dans le Narthex, présentation de la vierge au temple. Elle se présente devant Zacharie, elle est toute petite et porte déjà son maphorion. Elle est accompagnée de ses parents et d’un groupe de jeunes filles qui se trouvaient déjà dans le temple.

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d. Les Balkans

La technique de la fresque va s’épanouir, avec le style tardo-comnènes, du 12ième siècle. La ligne va avoir plus d’importance que la tache colorée. Le graphisme dans les visages, dans les vêtements, l’allongement de la figure humaine, agitation des drapés, le sentiment est de plus en plus représenté. Les personnages sont figurés en mouvement, de façon nombreuse et agitée. Une transformation de la piété est probablement à l’origine de ces changements. Les images vont de plus en plus représenter des rites et des prières liturgiques.

Saint-Pantéleimon à Nérézi

C’est au sud de la ville de Scopie, ancienne république de Macédoine. C’est une église bien datée, 1164. Elle a été construite par le cousin de l’empereur byzantin, du nom d’Alexis Comnènes, cousin de Manuel Comnènes qui régnait. De l’extérieur, on comprend toute suite qu’il s’agit d’une église en croix grecque inscrite, avec 5 coupoles. C’est un schéma architectural de Constantinople. Les trucs sont de plus en plus menaçants à l’époque, beaucoup de membres de la famille impériale vont dans les balkans. Il y a un narthex, la technique est de la brique et de la pierre, sans être clairement ordonné. Peut-être y avait-il un crépi ? Saint- Pantéleimon est un saint médecin.

La coupole est épaulée par quatre voutes en berceau. Les petites coupoles sont dans les compartiments d’angles, ceux de l’ouest sont uniquement accessible depuis le narthex.

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Il y a la représentation de la communion des apôtres, version liturgique de la dernière cène.

Sentiments exacerbés dans l’anastasie, on voit des images qui s’inscrivent dans la passion du Christ, ainsi que le Thrème, c’est la Vierge qui se lamente sur le corps du Christ. Sa position est bizarre, elle est sous le corps du Christ.

BLAHBAH

Dans l’abside, on devine une Vierge à l’enfant qui a le médaillon de l’enfant jésus sur sa poitrine. La vierge a deux bras levés en signe de prière, à l’orante mais avec le médaillon. C’est la vierge blachernitissa, connu dans le sanctuaire des blachernes de Constantinople, c’est un quartier de la ville.

Sur le pilier sud du sanctuaire, il y a le Saint-Pantéleimon, le saint médecin. Les paons sont de part et d’autres d’une fontaine de vie (les deux = éternité). Le saint est assez jeune, il a une boite avec ses ustensiles de médecin. Le graphisme du visage est important.

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Saint-George à Kurbinovo, même région

Blahblah

Cette scène va évoluer, on ira jusqu’à représenter le Christ tout petit dans une patène, là où le pain bénit était disposé. Le style est exceptionnel, tardo-comnènes, poussé jusqu’à un point, surtout dans l’agitation des drapés de l’archange Gabriel. On parlera même de « drapé bouillonnant ». Sa tête est petite et son corps est aussi très long.

Fenêtre de l’abside transformée en ciborium. L’autel est représenté avec le Christ adolescent sur l’autel. C’est le christ sacrifié en quelque sorte, il est allongé sur l’autel. Cela montre que dans le rituel de l’eucharistie, le pain que mange le fidèle est le corps du christ, le mélismos. Les saints sont tournés vers l’autel et découlent leurs phylactères. Ils sont représentés en train d’officier. C’est images sont dominée par la Vierge trônant, la mère de Dieu, première personne humain qui a eu union avec divinité, donnant chair au Christ. Aboutissement de l’histoire du salut. Le sanctuaire est considéré comme l’aboutissement par son décor particulier.

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Il y a aussi la mort de la vierge, ou la dormition de la vierge. Beaucoup de textes apocryphes racontent comment les apôtres, dispersés sur terre, on reçut le message de la mort prochaine de Marie. Ils sont donc venus à Jérusalem sur des nuées, conduit par des anges. Ils se sont mis autour de la vierge avec les prophètes et les anges. L’incrédule Jéphronias toucha le corps de la vierge sans respect eut les mains desséchées et tranchées par un ange. Le Christ vient chercher l’âme de la Vierge, un bébé emmailloté. Un ange tout en haut, tend des mains couvertes pour accueillir l’âme. Ce type de scène permettait de représenté le sentiment, les visages sont déformés par la tristesse. Contraste clair/foncé.