cadre procédural de réinstallation · eis etude d’impact social fao food and agricultural...

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République Démocratique du Congo Justice –Paix – Travail C C a a d d r r e e P P r r o o c c é é d d u u r r a a l l d d e e R R é é i i n n s s t t a a l l l l a a t t i i o o n n - pour la restriction de l’accès à les ressources naturelles dans et autours les parcs nationaux de Virunga et de Garamba - Rapport Final Février 2007 Préparé par : Dr. Kai Schmidt-Soltau Email: [email protected] Webpage: www.Schmidt-Soltau.de

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Page 1: Cadre Procédural de Réinstallation · EIS Etude d’Impact Social FAO Food and Agricultural Organisation FPP Forest People Project FYDHO Fondation Yira pour la défense des Droit

République Démocratique du Congo

Justice –Paix – Travail

CCaaddrree PPrrooccéédduurraall ddee RRééiinnssttaallllaattiioonn -- ppoouurr llaa rreessttrriiccttiioonn ddee ll’’aaccccèèss àà lleess rreessssoouurrcceess nnaattuurreelllleess ddaannss

eett aauuttoouurrss lleess ppaarrccss nnaattiioonnaauuxx ddee VViirruunnggaa eett ddee GGaarraammbbaa --

Rapport Final

Février 2007

Préparé par : Dr. Kai Schmidt-Soltau Email: [email protected] Webpage: www.Schmidt-Soltau.de

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ICCN Cadre procédural de Réinstallation du Projet GEF-BM

Rapport Final Février 2007 2

Sommaire Résumé exécutif – Synthèse des Conclusions ...................................................................5

Executive Summary................................................................................................................8

1. Introduction..................................................................................................................11

2. Description du projet GEF-BM ...................................................................................13

3. Critères d’éligibilité des personnes déplacées.........................................................16

4. Etudes des cas..................................................................................................................17

4.1. Les populations autour le parc national de Virunga ...............................................17 4.2. Les populations autour le parc national de Garamba.............................................18

5. Principes, objectives et procédure des assistances.....................................................28

6. Mécanismes de traitement des plaintes et conflits ..................................................33

7. Les procédures légales et institutionnelles ..............................................................34

7.1. Procédures légales...............................................................................................34 7.2. Procédure administratives....................................................................................41

8. Groupes vulnérables ...................................................................................................42

9. Suivi et évaluation .......................................................................................................43

10. Consultation et diffusion de l'information.................................................................44

Annexe 1: Politique opérationnelle «réinstallation involontaire» de la Banque Mondiale .......45

Annexe 2: Bibliographie..........................................................................................................52

Annexe 3: Taux d’indemnisation des cultures ........................................................................56

Annexe 4 : Définition des termes clés ....................................................................................56

Annexe 5: Plan d'action de la mise en œuvre la procédure de réinstallation .........................58

Annexe 6: Liste des personnes rencontrées ..........................................................................60

Annexe 7: Les ateliers de validation (Nagero, Kinshasa et Beni) ..........................................62

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ICCN Cadre procédural de Réinstallation du Projet GEF-BM

Rapport Final Février 2007 3

Abréviations AAPDMAC Action d’Appui pour la Protection des Droits de Minorités en Afrique Centrale ACOPA Action Communautaire de lutte Contre la Pauvreté ACORDI Action Communautaire pour le Développement Rural Intégré ADELIPO Action de Développement pour la Promotion des Droits humains et Gestion des Intérêts des Pygmées

Originaires AFD Agence Française de Développement AGIR Agro-Industrie Rurale AIMPO African Indigenous Minorities People Organisation ANPANMNP/PFNB Association Nationale du Premier Peuple Autochtone Natif et Minorité Nationale Pygmées en RDC – Plate-

forme nationale des Batwa AP Aires protégées APF African Parks Foundation ARAP Action pour le Regroupement et l’auto promotion des Pygmées Ass PA Associations des peuples autochtones AWS African Wildlife Society BM Banque Mondiale CADAK Coordination des Activités de Développement Autour de Kyavirimu CADDE Centre d’Action pour le Développement Durable et l’Environnement CAF Collectif des femmes de Beni CAMV Centre d’Accompagnement des Autochtones Pygmées et Minoritaires Vulnérables CBD/ CDB Convention sur la Diversité Biologique CEFDHAC Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale CENDEPYC Centre d’Encadrement et de développement des Pygmées au Congo CI Conservation International CIDB Centre international de défense des Droit des Batwa CNCJA Conseil National de Concertation des Jeunes Autochtones. CoCoCongo Coalition pour la Conservation au Congo CoCoSi Comité de Coordination du Site com. Pers. Communication personnelle COPEVI Coopératives des Pêcheurs de Vitshumbi CPAKI Collectif pour le Peuple Autochtone du Kivu CpoR Cadre de Politique de Réinstallation CPrR Cadre procédural de Réinstallation CR Cellule de réinstallation Réseau CREF Réseau pour la Conservation et la Réhabilitation des Ecosystèmes Forestiers du Nord – Kivu CRU Central Resettlement Unit of the ICCN CT Cellule technique de recasement DAC Development Assistance Committee DCE Délégation de la Commission Européenne DFGF-E Dian Fossey Gorilla Fund Europe DFGF-I Dian Fossey Gorilla Fund International DRC Democratic Republic of Congo DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ECO ACTION Eco Action ECODEC Ecologie et développement au Congo ECOFAC Conservation et Utilisation Rationnelle des Ecosystèmes Forestiers en Afrique Centrale (Programme UE) EIE Etude d’Impact sur l’Environnement EIS Etude d’Impact Social FAO Food and Agricultural Organisation FPP Forest People Project FYDHO Fondation Yira pour la défense des Droit de l’Homme FZG Société Zoologique de Francfort GEF Global Environmental Facility (Fonds Mondial pour l’Environnement) GTZ Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit und Entwicklung ICCN Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ILO International Labour Organisation INICA Initiative for Central Africa INS Institut Nationale de Statistique IP Indigenous Peoples IPP Indigenous Peoples Plan KfW Kreditanstalt für Wiederaufbau LINAPYCO Ligue nationale des associations autochtones pygmées du Congo LRU Local Resettlement Units LZS Société Zoologique de Londres MAB Man and Biosphere (UNESCO) MECACAP Ministère Evangélique de Chaque Arbre pour Christ Auprès des Pygmées MECNEF Ministère de l’Environnement, de la Conservation de la Nature, Eaux et Foret (RDC) MEFEPCN Ministère de l’Économie Forestière, de la Pêche, et de l’Environnement, chargé de la Protection de la

Nature (Gabon) MENAPYC Médecine Naturelle des Pygmées au Congo MINEF Ministère de l’Environnement et des Forêts (Cameroun) MST/SIDA Maladie Sexuellement Transmissible/ NP National Park

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ICCN Cadre procédural de Réinstallation du Projet GEF-BM

Rapport Final Février 2007 4

OECD Organisation for Economic Co-operation and Development OIT Organisation internationale du Travail ONG Organisations Non Gouvernementale OP Operational Policy OSFAC Observatoire Satellitaire des Forêts d’Afrique Central PA Peuples Autochtones P.A. Protected Area PAD Project Appraisal Document PAM Programme Alimentaire Mondial PAP-RDC Programme d’Appui aux Pygmées en RDC PAP Persons Affecte par le Project PAR Plan d’Action de Réinstallation PED Personnes Economiquement Déplacées PEVi Programme Environnemental Autour des Virunga PFNL Produits Forestiers Non Ligneux PGS Plan de Gestion Sociale PIDP Programme d’Intégration et de Développement des Pygmées PIM Participatory Impact Monitoring PMEF Petites et Moyennes Exploitations Forestières PN Parc National PNG Parc National de Garamba PNKB Parc National de Kahuzi Biega PNM Parc National de Maiko PNVi Parc National des Virunga PNUD Programme des Nations unies pour le Développement PNVi Parc National des Virunga PO Politique operational de la Banque Mondial PPA Plan des Peuples Autochtones PPD Personnes Physiquement Déplacées PREPYG Le Programme de Réhabilitation et Protection des Pygmées ; PSFE Projet Sectoriel Forêts et Environnement PSR Plan Succinct de Réinstallation RAPY Réseau des Associations Autochtones Pygmées RDC République Démocratique du Congo REPALEAC Réseau des populations autochtones et locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers

d’Afrique central. RMIP/AT Relance de la Mission d’Installation de Paysanat pour l’Amenagement de la Terre RP Resettlement Plan RPrF Resettlement Process Framework RpoF Resettlement Policy Framework SEIPI Santé, Education et intégration des Populations Inaccessibles SIGEF Système d’Information et de Gestion des Eaux et Forêts SIPA Solidarité pour les Initiatives des Peuples Autochtones SOCIDEC Solidarité pour le Civisme et le développement au Congo SoDéRu SoDéRu SPAR Syndicat des Paysans UDME Union pour le Développement des Minorités Ekonda UE Union Européenne UEFA Union pour l’Emancipation de la Femme Autochtone UICN Union Mondiale pour la Nature UICN-TILCEPA Union Mondiale pour la Nature – Theme on Indigenous and Local Communities, Equity and Protected Areas UNEP United Nations Environment Programme UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization UN-OCHA United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs VONA La Voix de la Nature WB World Bank WCS Wildlife Conservation Society WFP World Food Programme WPC World Park Congress WWF Fonds Mondial pour la Nature WWF/CARPO Fonds Mondial pour la Nature / Central Africa Programme Office

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Rapport Final Février 2007 5

RRééssuumméé eexxééccuuttiiff –– SSyynntthhèèssee ddeess CCoonncclluussiioonnss Dans la perspective d'une restructuration, la République Démocratique du Congo (RDC) a entrepris un vaste chantier de réformes structurelles destinées à l'amélioration de la gestion de ses ressources naturelles. La Nouvelle Vision pour la Conservation des Aires Protégées dans la RDC vise une «gestion efficace et coordonnée d’un réseau d’aires protégées afin d'assurer que la conservation de la nature sera une composante intégrale du Programme National de Forêt et de Conservation de la Nature et du Programme National de Lutte contre la Pauvreté». Pour la mise en oeuvre de sa nouvelle vision, le Gouvernement de la RDC a demandé, à travers de la Banque Mondiale (BM), une aide financière auprès du Fond Mondial pour l’Environnement (GEF). Le Projet GEF-BM est composé de trois composantes:

Composante 1: Appui à la réhabilitation institutionnelle de l'ICCN (niveau national) Composante 2: Appui aux parcs nationaux Virunga et Garamba (niveau des sites) Composante 3: Expansion du réseau des aires protégées (niveau national)

Le Projet GEF-BM est susceptible d'avoir des conséquences sur les populations rurales à travers l’identification des nouvelles aires protégées avec une superficie de 10 millions ha, la mise en place des aires protégées avec une superficie de 2 millions ha et l'amélioration de l’aménagement des parcs nationaux Virunga et Garamba avec une superficie totale de 1,3 millions ha. Au total, le Projet GEF-BM est susceptible d'avoir un impact sur 15,8 millions de personnes. Un des impacts immédiats du Projet GEF-BM sera le déplacement involontaire physique et/ou économique des personnes à l'intérieur même et aux alentours des aires protégées existants et proposés, malgré le fait que le Projet GEF-BM lui-même ne financera aucune activité de réinstallation. Cet impacte est la conséquence du renforcement des lois et régulations à l'intérieur des parcs nationaux ainsi que dans leurs zones tampons, mais aussi de la transformation des forêts en aires protégées; toutes des mesures réduisant l'accès de la population rurale aux ressources naturelles dans ces zones et par conséquent causant aussi des pertes de bénéfices possibles par d'autres formes d'usage des ressources (exploitation forestière, plantations, mines, etc.). Pour suivre la meilleure pratique (la Politique Opérationnelle sur la Réinstallation Involontaire de la Banque Mondiale; PO 4.12), le Projet GEF-BM, devra nécessairement soulever ce problème et y trouver des solutions avant la mise en œuvre du Projet GEF-BM. La catégorie de personnes marquées en vert désigne les personnes cibles de la PO 4.12 dans le contexte de ce Cadre Procédural de Réinstallation (CPrR).

Parcs nationaux (PN) et autres aires protégées (AP) Zone Tampon (50 Km autour des AP)

Site Surface (Km²) Personnes Densité Surface (Km²) Personnes Densité PN Virunga (PNVi) 7.900 150.000 18,99 31.510 9.453.000 300PN Garamba (PNG) 4.920 0 0 7.527 170.054 22,59Total 12.820 150.000 39.037 9.623.054 Nouveau AP 20.000 460.000 23 52.922 1.217.206 23Identification AP 100.000 2.300.000 23 163.886 3.769.378 23Grand Total 112.820 2.450.000 202.923 13.392.432

Cette étude a été réalisée par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) avec l’appui d’un consultant international. S’inscrivant dans le cadre de la préparation du Projet GEF-BM. Elle est motivée par le double souci d’optimiser les impacts sociaux du Projet GEF-BM lors de son exécution, et d'assurer la conformité de ce projet avec les politiques opérationnelles sociales de la Banque Mondiale en vue d’une participation financière de cet organisme. Ce rapport a pour objet de présenter le résultat d’une étude à court terme menée dans le cadre d'une approche participative et en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes (ICCN, populations rurales, ONG, agences gouvernementales, bailleurs etc.). Le rapport lui-même ainsi que des recommandations ont été discutés et approuvés au cours des ateliers de validation (Nagero 18/12/2006, Kinshasa 10/1/2007 et Beni 13/1/2007) avec la participation de toutes les parties prenantes.

La PO 4.12 exige l’élaboration d’un Cadre Procédural de Réinstallation (CPrR) relatif au déplacement économique - c'est-à-dire la restriction involontaire pesant sur l’utilisation des ressources et des ressources naturelles - des populations vivant en dehors des parcs nationaux existants (la catégorie de personnes marquées en vert) ou à celles qui continuent de vivre dans ces parcs nationaux pendant ou après l’exécution du projet. Mais à ce moment, il est encore trop tôt pour savoir si ou combien des personnes continuent de vivre légalement dans les parcs nationaux parce que les plans d’aménagement relatifs aux habitations demeurant autorisées à l’intérieur des parcs nationaux ne sont pas encore disponibles.

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Rapport Final Février 2007 6

Le CPrR est préparé concomitamment avec le Cadre de Politique de Réinstallation (CPoR), qui met en avant les grandes lignes et principes proposant les procédures à suivre lors de la compensation des autres personnes indiquées dans ce tableau. Les deux rapports sont supposés assurer que toutes les personnes indiquées dans le tableau seront assistées dans leurs efforts d’améliorer ou au moins de rétablir leurs moyens d’existence à un niveau de vie d'avant le processus de réinstallation. Les impacts du Projet GEF-BM sur les moyens d'existence seront traités en conformité avec la Constitution Congolaise, les autres lois de la RDC et avec la PO 4.12. Etant donné que la loi de conservation ainsi que les autres règlements en RDC sont déjà désuets et actuellement sujet d'un processus de reformulation, c'est cette dernière qui sera appliquée en cas de conflit entre les documents.

L'un des principes fondamentaux consiste à éviter autant que possible la restriction d’accès aux ressources naturelles. C'est dans ce sens que l'ICCN n'effectuera plus aucune restriction d’accès aux ressources tant que toute autre alternative (déclassement partiel des régions utilisées par les populations rurales, intégration des utilisations dans les plans d’aménagement, lois, etc.) n'ait pas été évaluée et jugée impraticable, des fonds suffisants aux mesures de compensation ne peuvent pas être mises à la disposition et mises en place.

Conformément à la PO 4.12 et au regard du droit congolais, les trois catégories suivantes sont éligibles aux bénéfices du cadre de réinstallation du Projet GEF-BM: a) Les détenteurs d'un droit formel sur les ressources; b) Les personnes privées du droit formel sur les ressources, mais disposant des droits coutumiers sur les

zones d'usage (agriculture, exploitation forestière locale, chasse, cueillette, pêche); c) Celles qui n'ont ni droit formel ni titres susceptibles d'être reconnus sur les ressources qu'elles utilisent.

Les personnes relevant des alinéas a) et b) ci-dessus recevront une compensation pour les ressources perdues (exploitation forestière locale, chasse, cueillette, pêche, exploitation minière). Les personnes relevant de l'alinéa c) recevront une assistance à travers un emploi ou un auto-emploi. Le principe fondamental à suivre lors de la réinstallation involontaire consiste à faire en sorte que les personnes affectées par la perte de l'accès à leurs moyens de subsistance et de leurs revenus puissent retrouver, à la suite de leur déplacement, au moins le même, et si possible, un niveau économique supérieur à celui d'avant leur déplacement. Au cas où l'impact sur les zones d'usage affecte les personnes dans leurs moyens d'existence, c'est le remplacement des zones d'usage perdues par un autre terrain qui doit être envisagé plutôt qu'une compensation monétaire.

C'est sur cette base que l’ICCN sera responsable de la réinstallation des Personnes Affectées par le Projet (PAP). De manière générale, il faudra distinguer les catégories suivantes de PAP: a) Des personnes continuant à vivre pendant où après l’exécution du projet, soit de manière permanente

ou temporaire, à l’intérieur du PNVi et dépendant avant tout de ses ressources; b) Des personnes vivant à l'extérieur des PNVi et PNG, mais dont les revenus sont basées

principalement sur les ressources naturelles qu'ils leur procurent; c) Des personnes vivant à l'intérieur et autour des zones tampons des PNVi et PNG et dépendant

avant tout de leurs ressources; d) Des personnes qui, sans exploiter les ressources naturelles des parcs et ses zones tampons pour

leur vie quotidienne, en ont des droits d'utilisation traditionnels; e) Des peuples autochtones exploitant les ressources des parcs nationaux et ses zones tampons.

En ce qui concerne le groupe a, les lois n'autorisent à présent ni des habitations ni des activités humaines (agriculture, ramassage du bois, chasse, collecte, pêche ou l'exploitation minière) à l'intérieur du PNVi. Mais ces activités pourraient être autorisées afin de réduire les impacts négatifs et de diminuer les coûts de réinstallation. Au cas où une réinstallation physique s’avère inévitable, l’élaboration d’un plan d’action de réinstallation sera demandée par le CPoR. Au cas où ces personnes seront autorisées de vivre à l'intérieur du PNVi, le CPrR sera chargé de protéger et de garantir leurs droits, leurs besoins et leurs intérêts. De manière générale, l’ICCN sera chargé de garantir que les conditions de vie des personnes correspondent au moins à celles d'avant la mise en œuvre du Projet GEF-BM et qu'elles soient au-dessus du seuil de la pauvreté.

En ce qui concerne les personnes dont les revenus dépendent entièrement des parcs – catégorie a & b – elles seront très vraisemblablement confrontées à une situation qui les obligera à changer entièrement leur mode de vie à cause de l'intervention du Projet GEF-BM. C'est la raison pour laquelle l’ICCN devra leur procurer de nouvelles opportunités de revenus correspondant ou supérieurs à leur standard de vie antérieur à cette intervention. En accord avec ces principes de base d'une conservation en faveur des démunis et des objectifs de l'ICCN, les parcs nationaux pourraient s'engager à leur offrir, et ceci en fonction de leur propre désir, soit un nouvel terrain, soit un emploi permanent ou bien d'autres

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ICCN Cadre procédural de Réinstallation du Projet GEF-BM

Rapport Final Février 2007 7

opportunités. Cette option sera offerte à toutes les personnes affectées appartenant à la catégorie a & b, en supposant qu'elle puisse leur garantir des revenus correspondant au moins à ceux de leur situation avant l'installation du Projet GEF-BM. Au cas où un individu sera incapable ou non pas intéressé à un travail, son «salaire» devra correspondre à un niveau au-dessus de seuil de pauvreté.

En ce qui concerne la restauration des revenus des personnes appartenant à la catégorie c, elle semble moins difficile. L’amélioration des compétences et des infrastructures favorables à l'écoulement de leurs produits pourrait suffire à garantir que leur niveau de vie ne soit pas affecté par le Projet GEF-BM d'une manière négative. Ils pourraient, par exemple, recevoir des contrats à long terme à fournir des produits favorisant le tourisme et les structures d'administration du parc et/ou recevoir des soutiens facilitant le transport de leurs produits aux marchés les plus proches. Quoi qu'il en soit, l’ICCN est en charge de leur garantir, dans un délai raisonnable (5 – 10 ans), qu'ils ne subissent pas des impacts négatifs provenant des parcs nationaux. Cela inclue l'établissement et la maintenance des mesures de protection contre la destruction de leurs champs provoquée par une croissance de la population animalière. Une manière efficace, durable et effective par rapport à un investissement pourrait être l'établissement des zones communautaires de chasse sur leur terrain ainsi qu'un soutien favorisant l'écoulement des produits tirés de ces zones.

Les personnes appartenant à la catégorie d préféreront éventuellement une compensation en espèces accompagnée par des mesures leur permettant d'investir de manière responsable dans une sécurité sociale à long terme.

Lorsque des zones d'usage des peuples autochtones - catégorie e - sont affectées par les mesures de conservation, l’ICCN et les autres parties prenantes devront revoir les plans d’aménagement de manière à permettre aux peuples autochtones de continuer à habiter, à chasser, à cueillir et à pêcher à l'intérieur des parcs nationaux et ses zones tampons ainsi que de commercialiser les produits de ces activités sous la supervision de l’ICCN.

Tout en conservant un dispositif d'exécution compact concentré sur l’ICCN, il est proposé de répartir, dans une certaine mesure, les responsabilités entre: • Des responsabilités d'ensemble de conception, de préparation et de revue des documents de

planification, au moins en phase initiale, et de mise en oeuvre des actions de réinstallation, confiées à la Cellule technique de l’ICCN,

• Des responsabilités d'exécution au niveau local confiées aux chefs de site, • Des responsabilités de suivi, de cartographie participative, de participation à la médiation, de

l’assistance aux personnes vulnérables, etc.) peuvent être confiées à une ou plusieurs ONG.

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EExxeeccuuttiivvee SSuummmmaarryy In the context of state restructuring and rehabilitation, the Democratic Republic of Congo (DRC) has put in place a comprehensive reform agenda in the area of natural resource management. The New Vision for the conservation of protected areas in the DRC (2003) foresees “an effective and well coordinated management of a network of protected areas to make sure that biodiversity conservation is an integral part of the National Forest and Biodiversity Programme and the national Poverty Reduction Strategy”. For the implementation of this new vision the government of DRC has requested financial assistance from the Global Environmental Facility (GEF) through the World Bank (WB). The GEF-WB Project consists of three components: Component 1: Support to ICCN institutional rehabilitation (national level); Component 2: Support to selected key national parks (site level); Component 3: Evaluation and expansion of the protected areas network (national level).

The GEF-WB Project might impact on rural populations through the identification of new protected areas with a total surface area of 10 Million ha, through the establishment of new protected areas with a total surface area of 2 Million ha and the enhancement of management in two national parks (Virunga and Garamba), which have a total surface area of 1.3 Million ha. Overall, the GEF-WB Project might impact on 15.8 Million people. One direct impact of the GEF-WB project on the people living inside and outside the existing and proposed protected areas will be the physical and economic displacement despite the fact, that the GEF-WB Project will not finance any resettlement-related activity. This impact arises from the enhancement of the protection status, the enforcement of laws and regulation in protected areas and their buffer zones and the conversion of unprotected forests into protected areas. All this certainly reduces the access of the rural population to the natural resources in these areas and causes a loss of benefits, which arises from more economic forms of land use (forestry exploitations, plantations, mines etc.). In line with the best practice (the Operational Policy on Involuntary Resettlement of the World Bank; OP 4.12) the GEF-WB Project has to address these problems and find mutual and timely solutions before implementation. Those categories of project affected people (PAP) marked green in the table are those addressed in the context of this Resettlement Process Framework (RPrF).

National Park (NP) & other protected area (PA) Buffer zones (50 km outside PA) Site Surface (km²) PAP Density Surface (km²) PAP Density

Virunga NP (PNVi) 7.900 150.000 19 31.510 9.453.000 300Garamba NP (PNG) 4.920 0 0 7.527 170.054 22,6

Total 12.820 150.000 39.037 9.623.054 New PA 20.000 460.000 23 52.922 1.217.206 23

Identification of PA 100.000 2.300.000 23 163.886 3.769.378 23Total 112.820 2.450.000 202.923 13.392.432

This study has been carried out by the Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) with the assistance of an international consultant. Within the preparation cycle of the GEF-WB Project, it verifies whether the project fulfils the social safeguard standards of the World Bank in view of a possible financial engagement and prescribes mitigation measures to ensure compliance. The report presents the findings of a short term consultancy carried out in a participatory manner and in close cooperation with all stakeholders (ICCN, rural populations, NGOs, governmental services, donors etc.).The report has been discussed on three workshops (Nagero 18/12/2006, Kinshasa 10/1/2007 & Beni 13/1/2007) and consequently adopted by all stakeholders.

The OP 4.12 foresees the elaboration of a Resettlement Process Framework (RPrF) to mitigate the economic displacement – the involuntary restriction of access to land and resources – of those people who live in the buffer zones of the PNVi and PNG - marked green in the table - and those who continue to live inside the parks during and after project implementation. For now it is to early to specify how many people will be able to continue to live officially in the national parks as the management plans, which might allow this in view to avoid the physical displacement, are not yet available.

The RPrF is prepared in accordance with the Resettlement Policy Framework (RPoF) of the GEF-WB Project, which provides the guiding principles and outlines measures to compensate the other categories of people in the table. The two reports ensure that all people affected by the GEF-WB Project are assisted in their efforts to improve their livelihoods and standards of living or at least to restore them to pre-displacement levels. The impacts of the GEF-WB Project on lands and livelihoods are treated in line with the 2006 Constitution and relevant laws of the DRC and the OP 4.12. As the conservation laws of the DRC are outdated and presently in a revision process, the later should be applied in cases where there are differences between the national and international standards.

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The first and guiding principle is that restricted access to resources should be avoided as much as possible. In that vein does the ICCN not restrict any access to resources as long as not all other options (reducing the protection status of lands which are used by rural populations and/or legalizing human land use patterns within the management plans and laws etc.) have been evaluated and found not suitable, as long as sufficient funds for mutually agreed compensation and mitigation measures are not available and as long as the measures are not yet put in place.

In line with the OP 4.12 and the relevant Congolese laws, the following three categories of people are the beneficiaries of the resettlement process framework of ICCN and the GEF-WB Project: a) those who have formal legal rights to land (including customary and traditional rights recognized

under the laws of the country); b) those who do not have formal legal rights to land but have a claim to such land or assets

(agriculture, local forestry, hunting, gathering and fishing); c) those who have no recognizable legal right or claim to the land they are occupying.

Persons covered under a) and (b) are provided with a land-based compensation to offset the restricted access to their resources (local forestry, hunting, gathering fishing and local mining). This means that for instance the restricted utilization (for example no hunting) of 5 ha of land will be compensated by providing legal access to hunt on 5 ha of land of similar quality in a different location. Persons covered under c) are provided with assistance in lieu of a compensation for their reduced access to resources. The basic principal is that persons, who face a reduced access to resources, should be assisted in their efforts to improve their livelihoods and standards of living or at least to restore them, in real terms, to pre-displacement. Preference should be given to land-based resettlement strategies for people whose livelihoods are land-based and seriously affected by the GEF-WB Project.

The RPrF focus especially on “economically displaced people” – those people, who face a loss of income sources or means of livelihood but not necessarily their land – for example hunter/gatherer and fisherfolk, which use informally areas for their professional hunting, gathering and fishing. In this context, the ICCN is in charge of the resettlement of project affected people. In general one can identify the following categories of project affected people: a) those living during and after project implementation permanently or temporarily in the PNVi; b) those living outside the PNVi and PNG, but whose livelihood depend on the resources in the parks; c) those living in the buffer zones of the PNVi and PNG and whose livelihood depends on the

resources in the buffer zones; d) those living outside the areas, but who have traditional rights to these resources; and e) indigenous peoples, who depend partly or entirely on the resources in and outside the parks.

In view of group a, the conservation laws do neither allow settlement nor human activities (agriculture, logging, hunting, gathering, fishing and mining) in the PNVi, but this might be legalized in the management plans in view to minimize the impacts of the GEF-WB Project and to reduce costs. If some or all populations presently living inside the PNVi are allowed to stay there, their rights and interests are addressed through this CPrR. In any case, ICCN has to guarantee that the living conditions of these people are at least equal to the living conditions prior to the implementation of the GEF-WB Project and above the poverty line.

Those people, whose livelihood are based on the resources in the national parks - category a & b -, will most likely face a situation in which their entire livelihood will have to change due to the intervention of the GEF-WB Project. Due to that, the ICCN will need to provide them with new income opportunities equal or higher to their former standard of living. In line with the principles of pro-poor conservation and the objectives of ICCN, the national parks could offer them a permanent employment or provide them with other income opportunities. This option will be offered to all affected people of category a & b and has to guarantee them at least the incomes they had in the pre-park situation. In case that an individual is unable or unwilling to work, the salary should remain above the poverty line.

To restore the livelihoods of people of category c is a bit easier. The provision of capacities and infrastructure to increase the marketing of their products might be sufficient to guarantee that their standard of living is not adversely affected by the GEF-WB Project. They could for instance receive long term contract to supply products to tourism facilities and park management structures and or receive grants to facilitate the transport of their products to the next markets. In any case the ICCN is in charge to guarantee that in a reasonable time frame (5-10 years) they face no negative impact from the national parks. This includes the establishment and maintenance of protection measures against the growing animal population in the park, which might cross to their plantations and destroy crops. A

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very effective, sustainable and efficient way could be the establishment of community hunting zones on their land and support in the marketing of these products.

People of category d might prefer cash based compensations together with some capacity building to invest this wisely into long term social security.

For the hunting and gathering areas of indigenous peoples - category e – around the PNVi, ICCN will ensure within the management plans and the conservation laws (presently under revision), that the indigenous peoples are allowed to live, hunt, gather and fish in the PNVi and market these products under the supervision of the ICCN.

While the responsibility of the implementation of these mitigation strategies remains with the ICCN, it is suggested to share responsibilities in the following manner: 1. The ICCN technical commission has the overall responsibility (strategy, steering, supervision etc.)

for the implementation of the RPoF and the RPrF; 2. The chief conservators of the national parks have the responsibility for the implementation at the

local level; 3. The responsibility for external elements (reviews, participation and mediation, support for

vulnerable populations, etc.) will be outsourced to one or more NGO.

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11.. IInnttrroodduuccttiioonn La République Démocratique du Congo (RDC) est, quant à sa diversité biologique, l‘un des plus importants pays du monde entier. La valeur de cette richesse biologique est d’une extrême importance pour le pays lui-même, la région et pour le monde entier, et elle est, de ce fait, capable de jouer un rôle-clé dans la lutte contre la pauvreté. Le management des aires protégées et des parcs nationaux constitue un des éléments essentiels à l'intérieur de la stratégie sectorielle forestière. 64 aires protégées (dont sept parcs nationaux) couvrent actuellement 18 millions d’hectares soit 7.7% du territoire national (carte 1). Mais tout le monde sait aussi que la majorité, si non toutes les aires protégées de la RDC n’existent plus que sur papier. En dehors de la nécessité de réhabiliter ces aires protégées menacées de disparition, il serait également nécessaire, au cours des prochaines dix années, de doubler la surface sous protection (15% selon le Code forestier), ce qui veut dire que le gouvernement de la RDC sera obligé de ré-identifier, de ré-négocier et de ré-démarquer ainsi que de mettre sous management un total de 36 millions ha. Ceci constitue un défi majeur.

Durant l’époque coloniale, les parcs nationaux étaient créés et destinés à la recherche et à la conservation, tandis que les réserves de chasse servaient de terrains de loisir à une élite de chasseurs. Et c'est depuis l’indépendance que le développement du tourisme a été beaucoup plus privilégié comme source de revenues. Mais les populations n'étaient à aucun moment impliquées dans l'identification, la création ou dans le management des aires protégées et les lois y relatives et elles n'étaient pas non plus invitées à participer au partage des bénéfices. En même temps, un grand nombre de personnes a été déplacé de l'espace des parcs nationaux et a vu se réduire, de manière considérable, son accès aux ressources traditionnelles de subsistance. En échange, l'attitude de la population rurale affectée par les aires protégées devenait de plus en plus hostile par rapport à elles, aux parcs nationaux et au programme de conservation de la biodiversité et commençait à témoigner d’une résistance, souvent de manière violente, contre chaque élargissement des aires protégées ou au renforcement de la loi y relative (Gapira 1979). A cause des manquements de la part de l'état, beaucoup d'entre elles sont rentrées dans leurs vieux campements à l'intérieur des aires protégées et des parcs nationaux.

La communauté internationale de conservation a déclaré, lors du dernier Congrès Mondial sur les Parcs Nationaux à Durban, une conviction commune et essentielle: «Les aires protégées génèrent d’importants avantages économiques, écologiques et sociaux aux niveaux local, national et mondial. Malheureusement, les communautés locales assument une part disproportionnée du coût des aires protégées. Comme c’est le cas pour d’autres formes d’utilisation des ressources à grande échelle, beaucoup de communautés locales ont été marginalisées et exclues des aires protégées. La richesse naturelle et culturelle étant souvent un atout important pour les communautés locales, la négation de leurs droits sur ces ressources peut exacerber la pauvreté. On ne peut accepter que la création et la gestion d’aires protégées exacerbent la pauvreté» (WPC Rec 5.29: 84). C'est la raison pour laquelle la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), ratifiée par la RDC, exige tout particulièrement pour les communautés autochtones et locales, une compensation des coûts socioculturels ainsi que des impacts provoqués par la mise en place et la maintenance des aires protégées de même qu'un réajustement politique en vue d'assurer que ces coûts et ces impacts dus à la perte des opportunités de revenus seraient compensées de manière équitable (CBD 2004).

Depuis 2002, la RDC a entamé un vaste chantier de réformes structurelles en faveur de l'amélioration de la gestion de ses ressources naturelles. Dans sa feuille de route relative aux réformes, le gouvernement propose l'adoption d'une approche de conservation en faveur des plus défavorisés. La Nouvelle Vision pour la Conservation des Aires Protégées dans la RDC (2003: 1-2) destinée à installer une «gestion efficace et coordonnée d’un réseau d’aires protégées en faveur d'une conservation durable de la diversité unique et des ressources naturelles ainsi que des écosystèmes en RDC afin d'assurer que la conservation de la nature sera une composante intégrale du Programme National de Forêt et de Conservation de la Nature et du Programme National de Lutte contre la Pauvreté». Pour la mise en oeuvre de sa nouvelle vision, le Gouvernement de la RDC a demandé, à travers de la Banque Mondiale (BM), une assistance financière auprès du Fond pour l’Environnement Mondial (GEF).

Le Projet GEF-BM, de part son soutien même à la faveur des aires protégées proposées ou existantes, est susceptible de provoquer un retrait involontaire1 des populations, c’est qui signifie a) une relocation ou bien une perte d’habitat, b) une perte de biens ou de l’accès à ces biens, c) une perte de sources de revenu ou de moyens d’existence, comme elles peuvent aussi bien être obligées à déguerpir et à changer leur emplacement actuel par un autre site et d) la restriction involontaire de

1 A la fin du PO 4.12, «involontaire signifie les actions pouvant être entreprises sans que les personnes déplacées donnent leur

consentement en toute connaissance de cause ni qu’elles aient la faculté d’exercer un choix» (PO 4.12, Note 7).

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l’accès aux aires protégées juridiquement définies en tant que telles entraînant des conséquences négatives sur les conditions de vie des personnes déplacées (PO 4.12 § 3).

Les expériences avec des différents projets de conservation ont bien prouvé qu’une restriction involontaire de l’accès aux ressources naturelles dans un parc national est souvent à l’origine de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux lorsqu’elle n'est pas bien organisée: les systèmes de production sont démantelés; les populations voient leurs moyens de production se réduire ou elles perdent leurs sources de revenu; elles sont réinstallées dans un environnement inapproprié à leurs manières et techniques de production et alors elles se montrent moins performantes de telle manière que la pression compétitive sur les ressources en devienne d’autant plus forte; les structures communautaires et les réseaux sociaux peuvent s’affaiblir; les groupes de parenté se disperser; l’identité culturelle, l’autorité traditionnelle et les possibilités d’entraide risquent de se réduire encore davantage et même d’être détruites.

En suivant la meilleure pratique (la politique opérationnelle sur la réinstallation involontaire de la Banque Mondiale; PO 4.12), le Projet GEF-BM devra nécessairement soulever ce problème et chercher à y trouver des solutions mutuelles avant la mise en œuvre du Projet GEF-BM.

Tant que des mesures appropriées ne soient pas bien planifiées et correctement mises en oeuvre, une restriction involontaire de l’accès aux ressources naturelles risque toujours, à long terme, d’avoir des conséquences négatives, d’entraîner l’appauvrissement et d’être réalisée au détriment de l’environnement. C’est compte tenu de ces risques que les objectifs globaux de la PO 4.12 et l’étude ont été déterminés de manière suivante: a) On exploitera toutes les possibilités d’éviter ou de réduire les restrictions involontaires de l’accès

aux ressources en cherchant toute autre alternative réalisable dans le cadre du projet même et réconciliable avec sa conception.

b) Lorsqu’une restriction involontaire de l’accès aux ressources s’avère inévitable, toutes les activités relatives doivent être conçues et exécutées en fonction des programmes de développement assurant à toutes les personnes affectées par le projet GEF-BM des moyens suffisants à un investissement leur permettant de bénéficier des avantages de ce projet. Les populations affectées devront être impliquées de manière productive dans le processus de la planification et des mesures mise en œuvre à la faveur du bien être des populations.

c) Les personnes affectées devront être soutenues dans leurs efforts de reconstituer ou même d’améliorer leurs moyens d’existence et leurs conditions de vie, qui doivent être évaluées, en termes réels, par rapport à celles d’avant la mise en oeuvre du projet.

Pour les projets impliquant une restriction involontaire de l’accès aux ressources à l’intérieur des parcs nationaux existants (définis comme tels juridiquement), la PO 4.12 exige pour condition à l’évaluation, un Cadre Procédural de Réinstallation (CPrR). Le présent CPrR, préparé en 2006 par le Dr Kai Schmidt-Soltau dans le cadre d’un contrat de consultation avec l’ICCN, est destiné à peaufiner la conception du Projet GEF-BM dans la perspective d’une évaluation du projet par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et par la Banque Mondiale. Il est motivé par le double souci d’optimiser les impacts sociaux du Projet GEF-BM lors de son exécution, et d'assurer sa conformité par rapport aux politiques opérationnelles sociales de la Banque Mondiale en vue d’une participation financière de cet organisme. Ce rapport a été établi dans le cadre d'une approche participative et en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes (ICCN, populations rurales, ONG, agences gouvernementales, bailleurs etc.). Le rapport lui-même ainsi que des recommandations ont été discutés et approuvés au cours des ateliers de validation (Nagero 18/12/2006, Kinshasa 10/1/2007 et Beni 13/1/2007) avec la participation de toutes les parties prenantes.

Ce rapport, en conformité avec la PO 4.12, et en sus de la présente introduction, comprend une évaluation de la nature des restrictions, décrivant le processus participatif régissant a) la préparation et la mise en oeuvre des composantes spécifiques du projet; b) la définition des critères d’éligibilité des personnes déplacées; c) l'assistance aux groupes vulnérables; c) l’identification des mesures à prendre pour assister les personnes déplacées dans leurs efforts

d’améliorer, ou du moins de rétablir leurs moyens d’existence, ceux-ci étant considérés à leur juste valeur avec, en accompagnement, le souci de maintenir la viabilité du parc;

e) la résolution des conflits potentiels impliquant des personnes déplacées, f) les procédures légales et administratives, ainsi que g) une description des dispositions prises relatives à la mise en oeuvre et au suivi du processus en

concordance avec éléments pertinents de CPoR et de CPrR.

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22.. DDeessccrriippttiioonn dduu pprroojjeett GGEEFF--BBMM L’objectif du Gouvernement est d’accroître les bénéfices sociaux et économiques que les forêts et les aires protégées apportent au pays tout en assurant que cette contribution sera durable et qu'elle respecte l’environnement. Jusqu'au jour d’aujourd'hui, la gestion des aires protégées en RDC était régie par l’ordonnance loi n°69-041 du 22 août 1969 et par ses mesures d’application, mais la loi 11/2002 du 29 août 2002 - le Code forestier - comporte une nouvelle politique d'utilisation des ressources naturelles élaborée pendant la décennie 1990 et discutée lors des forums politiques de même celle portant sur la législation environnementale en mai et juillet 2000. Ce code représente le premier effort de la RDC de développer sa propre vision sur la gestion des ressources naturelles tout en tenant compte des tendances en cours en Afrique centrale et au niveau international. Simultanément, le gouvernement s’atèle à réviser la Loi sur la Conservation de la Nature en vue d'assurer notamment l’harmonisation complète du cadre juridique national avec la Convention sur la Diversité Biologique (CBD). Le Code Forestier identifie des axes à travers lesquels le secteur devra contribuer à la réduction de la pauvreté, à la bonne gouvernance ainsi qu'à l'amélioration des capacités:

1) Le code forestier vise à «promouvoir une gestion rationnelle et durable des ressources forestières capables d'accroître leurs contributions au développement économique, social et culturel des générations présentes, tout en préservant les écosystèmes forestiers et la biodiversité forestière au profit des générations futures» (Code forestier § 2).

2) Le code forestier prévoit comme condition préalable et avant chaque classement d'une forêt (§ 15), la consultation de la population riveraine et la participation de tous les acteurs impliqués dans la gestion. Cette participation sera réalisée à travers des différents mécanismes tels que: l’établissement des conseils consultatifs provinciaux (§ 29, 30, 31), la consultation de tous les acteurs impliqués et notamment ceux du secteur privé et des ONG (Code forestier § 5, 6, 24, 74).

3) 40% des recettes des concessions forestières seront destinées aux entités administratives décentralisées (25% aux provinces et 15% aux territoires) et elles devront servir à la réalisation des infrastructures d’intérêt collectif (Code forestier § 122);

4) Les exploitants forestiers sont tenus de convenir avec les populations riveraines des «cahiers de charges», fixant les travaux et services d’intérêt collectif qu’ils s’engagent à réaliser (Code forestier § 89);

5) Les droits d'usage des populations locaux dans les concessions forestières sont reconnues et protégées en vue de satisfaire les besoins domestiques des individus et des communautés (§ 32); et

6) Les communautés rurales obtenant le droit de gérer directement les forêts dans le cadre des «concessions des communautés locales» (Code forestier § 22).

Toutes les aires protégées sont placées sous la responsabilité de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) (Ordonnance-loi n° 75-023 du 22 juillet 1975). Mais malgré le dévouement de ses agents, l’ICCN n’est pas épargné du délabrement général des institutions en RDC, caractérisé par des salaires insuffisants, un manque de formation et avec la perspective d’un départ en retraite de ses agents les plus expérimentés. L'ICCN anime un Comité de Coordination du Site (CoCoSi) au niveau de chaque parc national, de même qu'une plate-forme de coordination nationale appelée «Coalition pour la Conservation au Congo» (CoCoCongo). Pendant que le CoCoSi et le CoCoCongo réunissent l’ICCN et ses partenaires, c'est-à-dire les ONG internationales de conservation (WWF, WCS, CI, APF, AWS, DFGF-I, DFGF-E, FZG, LZS, etc.), il n'existe encore, à présent, aucune plate-forme appropriée, réunissant tous les désintéressés et offrant un espace aux populations affectées ainsi qu'aux autres acteurs nationaux impliqués pour exprimer leurs opinions.

Les principaux axes de la Nouvelle Vision pour la Conservation des Aires Protégées dans la RDC (octobre 2003) peuvent comporter deux éléments clefs:

Réhabilitation du réseau des aires protégées. Durant les conflits, tous les AP ont dû subir de graves déprédations. Les actions prioritaires comprennent entre autres: le recrutement du personnel et la réhabilitation des infrastructures élémentaires, le réexamen et le marquage des limites des parcs de façon participative, l’élaboration de plans de gestion participatifs, la mise en œuvre d’initiatives de gestion communautaire ainsi que le développement d’autres activités génératrices de revenus et d’emplois dans la périphérie des parcs. Il est prévu, dans ce contexte, a) «de faciliter la collaboration avec les partenaires de l’ICCN à travers le CoCoCongo, b) d'impliquer les communautés locales dans l’élaboration et dans la mise en œuvre des politiques et des programmes de conservation assurant l’utilisation durable des ressources naturelles, c) de gérer les aires protégées et collaborer avec les populations riveraines dans la gestion des zones tampons en collaboration et au bénéfice des populations riveraines» (p.3).

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Elargissement du réseau des aires protégées. Un deuxième axe de la stratégie consiste à réévaluer l’ensemble du système des aires protégées en vue d’en créer de nouvelles ou de déclasser celles ayant perdu leur valeur biologique ou subissant des empiètements irréversibles. Le code forestier prévoit que 15% de la surface entière du pays devra recevoir le statut de protection. Le réseau actuel couvre environ 8%, ce qui signifie qu’approximativement 7%, soit 15 millions ha, attendent encore d'y être rajoutés. Pour ce faire, il faudra conduire une analyse de représentativité du réseau des aires protégées, mener des enquêtes socio-économiques et cartographier l’occupation des sols afin de pouvoir déterminer les sites potentiels. Ceci implique des consultations locales débouchant sur des nouvelles aires protégées tout en renvoyant aux perceptions locales des terroirs et en respectant les droits des gens sur la base d’un consentement préalable informé.

Dans cette perspective, «les aires protégées peuvent représenter, pour le gouvernement et pour la population rurale en même temps, une source d'importants revenus à travers des mécanismes (permis d’exploitation forestière ou cynégétique, permis de visite des parcs nationaux, revenus directs et indirects du tourisme de vision)» (Le rôle de la conservation des ressources naturelles dans la stratégie pour la réduction de la pauvreté de la RDC: p.2). Les mécanismes disponibles et favorisant cet objectif sont, entre autres:

• «Assurer que les communautés locales participent à la gestion des aires protégées, et bénéficient de ces efforts;

• Encourager et renforcer la collaboration et le développement d’un partenariat avec le secteur privé et la société civile;

• Mettre en place (…) des mécanismes et des politiques permettant d’équilibrer l’éventuel coût d’opportunité pour les populations riveraines des aires protégées et pour la conservation du patrimoine naturel» (p.3).

La Stratégie Nationale de la Conservation de la Biodiversité dans les Aires Protégées de la RDC a élaboré un vaste chantier d’activités dont l’objectif global consiste à: «renforcer la capacité de l’ICCN à assurer la conservation et la gestion durable de la biodiversité dans le réseau des AP de la RDC, en coopération avec les communautés locales et d’autres partenaires pour contribuer au bien-être des populations congolaises et de l’humanité entière» (p.8). Le Gouvernement de la RDC a, pour ce qui concerne la mise en oeuvre de sa nouvelle vision et de sa nouvelle stratégie, demandé une aide financière auprès du Fond pour l’Environnement Mondial (GEF) à travers la Banque Mondiale (BM). Le projet GEF-BM comportera 3 composantes dont deux interviendront au niveau national tandis que deux autres au niveau des sites:

Composante 1 : Appui à la réhabilitation institutionnelle de l'ICCN (niveau national) Composante 2 : Appui aux parcs nationaux Virunga et Garamba (niveau des sites) Composante 3 : Expansion du réseau des aires protégées (niveau national)

L'objectif du projet de développement consiste à «gérer la biodiversité de manière durable de telle façon qu'elle puisse procurer des retombés socio-économiques aux populations locales ayant été sujet des conflits». En travaillant avec des institutions au niveau central et au niveau des sites, le Projet GEF-BM augmentera à la fois la capacité et le profil de l'ICCN, il contribuera à installer une forte coordination parmi des partenaires et il adoptera une approche intégrée de conservation de la biodiversité en faveur des plus démunis.

La composante 1 augmentera les capacités de l'ICCN et rétablira un directorat fonctionnel au niveau administratif et financier au sein de la direction de l'ICCN. Ce directorat sera entièrement équipé par des employés formés et des ordinateurs, et la qualité de son management financier sera évaluée à travers des audits externes. La composante 1 favorisera également le renforcement de la coordination au sein de l'ICCN (CoCoCongo), de la communication, et du M&E, de la gestion de l'impact social et des systèmes de reproduction. De même, l'ICCN développera une stratégie durable d'acquisition de fonds et de l'acceptance locale des aires protégées. En soutenant les rencontres de la CoCoCongo et les réflexions y relatives, cette composante devra également contribuer à renforcer les capacités de l'ICCN et du M&E et faciliter le partage des expériences et de la reproduction des approches réussies au niveau national. Le projet, en soutenant le processus la coordination de la CoCoCongo, donnera la priorité à assurer la participation des ONG locales et des représentants élus locaux des populations locales et des peuples autochtones.

La Composante 2 apportera un ensemble de soutiens stratégiques aux deux parcs nationaux les plus importants que sont le parc national de Virunga (PNVi) et celui de Garamba (PNG). Dans chacun de ces parcs, le projet travaillera à restaurer les capacités humaines et matérielles à un niveau de base, il renforcera le partenariat avec les populations locales, les peuples autochtones et les ONG ainsi que leur participation au processus de la prise des décisions; il stabilisera les populations des espèces les plus

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importantes, il soutiendra la création des réserves et forêts communautaires et il contribuera à augmenter la participation des populations locales et des peuples autochtones aux activités génératrices de revenus que sont la gestion des zones de chasse et l'écotourisme, la redistribution des revenus générés (taxes d'entrée, etc.), il assurera aussi que toutes les mesures de conservation soient réalisées d'une manière à privilégier les défavorisés, à éradiquer la pauvreté et à ce que l'état social et matériel d'aucune personne n'augmente à cause des mesures de conservation.

La composante 3 soutiendra l'identification et la création des nouvelles aires protégées nécessaires au soutien de l'objectif fixé par le gouvernement d'élargir la surface protégée du territorial national de 6 à 15%. La composante soutiendra par ailleurs l'ICCN à renforcer ses efforts et à mieux conscientiser sur le besoin d'avoir un soutien public dans la réalisation de ces objectifs. L'ICCN s'engagera, à travers cette composante, à collaborer avec les populations locales et les peuples autochtones, avec des ONG nationales et internationales, avec le monde académique et en consultation avec des autorités nationales et internationales. Compte tenu de l'accent mis sur les consultations et les contraintes logistiques rencontrées en RDC, l'objectif consiste à identifier des nouvelles aires protégées avec une superficie de 10 millions ha et en la mise en place des aires protégées avec une superficie de 2 millions ha basée sur des consultations libres, antérieures et informées. La composante contribuera à assurer que le futur système des aires protégées en RDC représente entièrement la diversité biogéographique du pays. Elle compensera en même temps et dans une certaine mesure le risque que certains des aires protégées, ayant été détruites lors de la guerre, doivent être déclassées et elle mettra, en outre, l'accent sur des consultations avec les populations locales et les peuples autochtones tout en respectant le principe d'un consentement libre, antérieur et informé. Elle sera soutenue et implantée par le directorat de l'ICCN en charge de la planification et des études.

La composante 2 du Projet GEF-BM (Appui aux parcs nationaux Virunga et Garamba) est supposée contribuer à améliorer l'aménagement et le surveillance à travers l’élaboration et l’exécution des plans d’aménagement et elle devra également contribuer à soutenir la mise en œuvre des lois (le Code forestier, la loi de la conservation, la loi proposée relative aux parcs nationaux, etc.) à l’intérieur de ces parcs nationaux avec une superficie totale de 1,3 millions ha de même qu’à l’intérieur des zones tampons (la région 50 Km autour des aires protégées; Projet de Loi § 55). Les impacts du Projet GEF-BM ainsi que de ceux provenant des parcs nationaux (PNVi & PNG) sur les populations à l’intérieur des zones tampons et/ou sur celles qui continuent à vivre légalement pendant ou après l’exécution du projet (2007-2012) dans ces parcs définis de manière juridique (PO 4. 12 § 3 b), sera analysée dans un Cadre Procédural de Réinstallation (CPrR). Toutes ces populations courent le risque de subir une restriction involontaire de leur accès à ces parcs et aux ressources à l’intérieur de ces parcs à cause de l’ordonnance loi n°69-041 du 22 août 1969 (§ 3, 4, 5) interdisant presque toute forme d’exploitation des ressources naturelles (agriculture, chasse, cueillette, pêche, etc.) de même que l’exploitation minière (Code minier §17& 279) à l’intérieur des parcs nationaux tout en les restreignant aux zones tampons (Projet de Loi § 38&43).

Quelques obstacles existent néanmoins: Il n’y a, ni pour le PNVi, ni pour le PNG aucune information de base exacte; ni d’études de l’état de lieu, ni d’études précises ou encore détaillées (recensement, étude de base relative aux populations affectées par le Projet, inventaire des biens, etc.). Aussi les plans d’aménagement déterminant les activités demeurant autorisées à l’intérieur des parcs nationaux et de ses zones tampons, ne sont-ils pas encore disponibles étant donné qu’ils doivent d'abord être élaborés dans le contexte du Projet GEF-BM. Par conséquent, il est encore trop tôt pour savoir si ou combien de personnes continuent à vivre légalement à l’intérieur des parcs nationaux. Et, enfin, le concept des zones tampons n’est pas encore légalisé (Projet de Loi § 55).

Le CPrR est préparé concomitamment avec le Cadre de Politique de Réinstallation (CPoR) mettant en avant les grandes lignes, principes et propositions des procédures à suivre pour la compensation des autres personnes affectées par le projet. Les deux rapports assurent que toutes les personnes affectées par le Projet GEF-BM devront être assistées dans leurs efforts d’améliorer, ou, au moins, de rétablir leurs moyens d’existence et leur niveau de vie lors du processus de réinstallation.

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33.. CCrriittèèrreess dd’’éélliiggiibbiilliittéé ddeess ppeerrssoonnnneess ddééppllaaccééeess Globalement, le Projet GEF-BM pourrait avoir un impact sur 17 millions de personnes. Le Cadre Procédural de Réinstallation (CPrR) se concentre sur le déplacement économique, c'est-à-dire la restriction involontaire pesant sur l’utilisation des ressources naturelles, des populations vivant en dehors des parcs nationaux existants (la catégorie de personnes marquées en vert) ou sur celles qui continuent à y vivre pendant ou après l’exécution du projet.

Tab.1: Estimation du nombre de Personnes Affectées par le Projet GEF-BM Parcs nationaux (PN) et autres aires protégées (AP) Zone Tampon (50 Km autour des AP)

Site Surface (Km²) Personnes Densité Surface (Km²)2 Personnes Densité PN Virunga 7.900 150.000 18,99 31.510 9.453.000 3003

PN Garamba 4.920 0 0 7.527 170.054 22,59Total 12.820 150.000 39.037 9.623.054 Nouveau AP 20.000 460.000 23 52.922 1.217.206 23Identification AP 100.000 2.300.000 23 163.886 3.769.378 23Grand Total 112.820 2.450.000 202.923 13.392.432 Carte 1 Parcs Nationaux et aires protégées

2 7.900 km² = phi x (50,15)² ergo (50,15+50)² x phi = 31.510 km²; 20.000 km² = phi x (79,79)² ergo

(79,79+50)² x phi = 52.921 km²; 100.000 km²= phi x (178,4)² ergo (178,4+50)² x phi = 163.886 km 3 La densité moyenne de la population à l’extérieur du parc national de Virunga est entre 300 et 600

(Plumptre & Williamson 2001: 2 ; Plumptre et al. 2004 : 17, Mbake 1995).

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44.. EEttuuddeess ddeess ccaass 4.1. Les populations autour le parc national de Virunga Les populations installées à l’extérieur du parc national Virunga déclarent que les problèmes majeurs de leur travail des champs constituent le vol des récoltes et les pestes accompagnées par des terres peu fertiles et le manque d’engrains (Plumptre et al 2004: 52). Un nombre entre 50% et 67% parmi elles déclarent avoir subi des pertes de récoltes à cause des animaux en provenance des forêts et du parc national (Plumptre et al 2004: 92) et il est clair que ce taux sera encore beaucoup plus important à mesure que les habitations des populations s’approchent toujours plus du parc national (Plumptre et al 2004: 93). 70% de ces populations affirment qu’elles ne sont pas capables de faire quoi que ce soit pour se defender contre les vols de récoltes (Plumptre et al 2004: 96). Les personnes consultées sur le terrain déclarent que la raison principale qui les empêche de mettre en place le seul moyen de protection efficace (de tuer les animaux envahissant leurs champs) se trouve dans les contrôles effectués par les gardiens du parc. Ceci peut paraître un peu exagéré, mais il est tout de même évident que le système traditionnel de protection des récoltes - c’est-à-dire des pièges à l’intérieur et autour des plantations - est confronté à des contraintes (confiscations effectuées par les gardiens du parc) alors que le système moderne prévu par la loi (compensations) n’existe à présent que sur papier. Personne, ni même parmi des officiels du service environnemental ou parmi les gardiens des parcs n’a jamais entendu de quelqu’un qui aurait obtenu n’importe quelle compensation pour des récoltes détruites (voir aussi IGCP 2005). La meilleure pratique d’un schéma de compensation est constituée par les éléments suivants (Nyhus et al 2003):

• Vérification rapide et exacte des dommages: Ceci exige un entraînement, des outils adéquats à l’identification correcte des pertes de même qu’un mécanisme permettant d’établir de la confiance parmi tous les participants pour assurer un processus juste et honnête.

• Payement ponctuel et juste: Le payement ponctuel est une mesure adéquate capable d’apaiser la frustration des victimes de destructions par des animaux et de réduire les actes de vengeance contre des animaux ou des représentants de l’ICCN. Le processus de compensation doit être transparent et protégé contre l’abus et il doit constituer une compensation des pertes invérifiables (lorsque, par exemple, il est difficile de déterminer de quelle manière et combien d’animaux sont morts) et approprié à l’évaluation des différences de valeur des animaux différents ou des récoltes.

• Des fonds suffisants et durables: Un schéma inadéquat peut être à l’origine d’encore plus de problèmes que son absence tout simplement. Les destructions de la nature peuvent varier chaque année de manière considérable et les gestionnaires doivent prévoir toute éventualité, une durabilité à long terme et/ou une stratégie de sortie. Des informations solides sont nécessaires pour prévoir correctement des revendications futures de compensation et pour décider si la compensation est raisonnable dans un tel contexte local.

• Spécificité de site: Malgré les existantes directives générales relatives au schéma de compensations à l’attention des gestionnaires des parcs, il est nécessaire de rester sensible par rapport au site, aux spécies et aux objectifs culturellement adaptés. Une certaine identification avec le programme que partage en même temps les populations locales et les institutions responsables des principes de compensation peut contribuer à réduire le potentiel de conflits et d’abus.

• Règles et directives évidentes: Des programmes réussis disposent le plus souvent d’un soutien sérieux et des directives claires et évidentes. La pratique de compensation devra être associée avec des pratiques d’une gestion saine. Des efforts ne peuvent pas être ad hoc.

• Mesures de succès: Est-ce qu’un schéma de compensation est suivi par l’impact escompté? Les parcs et la conservation, par exemple, trouvent-t-elles plus de soutien parmi les populations? Et finalement, est-ce que le nombre d’animaux d’un intérêt tout particulier pour la conservation tués depuis l’installation du programme dépasse celui de la période d’avant le programme?

Tant que le Projet GEF-BM ne prévoie aucune activité pour soutenir les populations dans leur vie quotidienne, leur perception du programme ne va certainement pas s’améliorer et elles vont préférer de rester à l’écart neutres. Le Projet GEF-BM doit tenir compte de l’impact négatif de la conservation sur les revenus ruraux: • Destruction de la récolte par des animaux. Une meilleure pratique générale dans ce domaine

devrait aboutir à la population rurale l’autorisation de chasser au moins sur le terrain à l’intérieur de leurs plantations. Il s’avère nécessaire d’établir un mécanisme de compensation des pertes

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provoquées par des animaux au profit d’une plus grande sécurisation particulière des espèces protégées (éléphants, gorilles, etc.).

• Perte d'accès aux ressources dans les aires protégées existants ou proposés entraînant une perte de revenu, un risque de malnutrition et des conflits au sujet des ressources disponibles.

4.2. Les populations autour le parc national de Garamba L’historique des aires protégées en RDC remonte à la création du Parc National de Virunga en 1925. C'était le tout premier parc national en Afrique. Selon la législation encore en vigueur, il faut distinguer entre les aires protégées, les parcs nationaux, les réserves de faune et les domaines de chasse. En effet, la loi No 69-041 du 22 août 1969 définit un parc national comme une réserve naturelle intégrale dont les terres domanialisées ne peuvent recevoir d’affectation incompatible avec la protection de l’environnement. La réserve totale de faune, par contre, comme la définie la loi fixant la chasse en RDC, constitue une aire réservée à la conservation, à l’aménagement et à la propagation de la vie animale sauvage ainsi qu'à la protection et à l’aménagement de son habitat et où la chasse, la capture ou l’abattage sont, sauf aux autorités de la réserve ou sous leur contrôle, interdits tout comme les habitations ou toute autre activité humaine. Enfin, selon la même loi, un domaine de chasse constitue par une aire érigée réservée à des fines cynégétiques et dont la gestion et l’aménagement relèvent de l’Etat (Loi No 082-002 du 28 mai 1982). En 1978, la gestion des parcs nationaux et domaines de chasse fut confiée à l’ICCN.

La région de l'actuel Parc National de Garamba (PNG) avec ses zones de chasse environnantes a une longue et intéressante histoire. L'histoire et la vie des Azande, surtout dans la partie à l'ouest et au nord du parc, ont été bien traitées dans la littérature: C'est de Schlippé (1956) qui, en dehors des classiques de Evans Pritchard (1937, 1967, 1971 & 1974), donne un regard intérieure de leur vie. C'était au début du 20ème siècle qu'il avait, pendant plusieurs années, vécu à Yambio (à 40 km au nord du PNG) en travaillant de manière profonde sur la méthode de la culture sur brûlis (essartage) des Azande. D'après Hillman-Smith (1989) qui a publié une histoire générale de l'environnement de cette région, la région était à l'origine une savane avec à peine quelques arbres et la forêt implantée sur son sol a dû faire place à des plantations. Ceci explique pourquoi la forêt dans cette partie de l'actuel parc, constituant la frontière entre les Azande (à l'ouest et au nord), les Mondo (à l'est) et les Logo (au sud), est moins grande que celle dans les autres parties. De Schlippé (1956) observe «qu’en beaucoup d’endroits non habités soumis au feux intempestifs, tels le parc national de la Garamba au nord du Congo, la végétation semble plus dégradée que dans les régions voisines peuplées où l’homme protège ses cultures en plaçant des barrières contre l’extension du feu». Alors que les actuelles réserves de chasse étaient beaucoup plus utilisées pour la culture sur brûlis, le territoire de l'actuel parc était une zone frontalière servant au pâturage du petit bétail et il n'était donc exposé ni à la coupe, ni à la culture du brûlis et ni non plus au boisement qui en résulte (Leach et Mearns 1996). Par contre, des vastes feux de brousse incontrôlés s'y sont régulièrement déclarés en détruisant pratiquement toute la grande végétation.

Les formes de colonisation étaient traditionnellement basées sur des familles élargies disposant des petites zones d'agriculture et de chasse locale. En début de la saison sèche, les populations brûlaient les herbes pour en tirer des engrais naturels destinés à l'agriculture de subsistance (Sauter 1975) et, comme le démontre de Schlippé (1956), «le feu est l’outil le plus important dans l’agriculture zande. Il faut distinguer les feux de brousse qui s’attaquent de façon non contrôlée à la végétation en saison sèche et qui constituent l'un des facteurs les plus graves de dégradation des sols et le brûlis de défrichements qui est considéré comme un outil». Ces feux de brousse sont également utilisés pour chasser des animaux des zones d'agriculture vers des filets de chasse installés généralement par les communautés autour des plantations avant d'y mettre le feux. La technique de chasse avec des filets n'est pas seulement très importante pour cette société travaillant en grands groupes de manière solidaire, mais elle représente en même temps une chasse bien durable dans la mesure où elle reste très sélective. A cause de leurs croyances traditionnelles d'après lesquelles, manger la viande des girafes provoquerait la lèpre (Verschure 1958), les Azande ne pratique pas la chasse à la girafe alors que tous les autres animaux sont chassés. Mais à cause du manque des outils plus sophistiqués et efficaces, son impact sur des espèces plus grandes comme le rhinocéros ou l'éléphant était encore très limité avant le début de la période coloniale. Pendant que certains spécialistes pensent que la présence humaine met toujours la vie sauvage en danger (Redford 1992), d'autres ont montré que le nombre de certains mammifères accroît dans des zones plus rapprochées des espaces colonisés (Wilkie et Finn 1990). Au jour d'aujourd'hui, les spécialistes supposent qu'une sévère perturbation de

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l'habitat peut avoir un impact direct sur la vie sauvage mais lorsqu'elle est plus modérée et causée par la pratique de la culture sur brûlis, le pâturage, la chasse de subsistance et la collecte étant plus fréquents en RDC que l'utilisation industrielle des ressources, elle n'est pas à associer à l'épuisement des populations mammifères (deMerode 1998).

La littérature anthropologique s'est beaucoup penchée sur le problème de la gouvernance décentralisée que les Azande pratiquaient à l'administration de leur vaste empire construit entre 1600 et 1780 (Reining 1966). Le pouvoir colonial n'est apparu que relativement tard dans cette zone pour réussir à la contrôler après une succession de batailles entre 1892 et 1905 (Salmon 1988). «(L)original impact of the European on the way of life of the Azande was a political one, although more an impact of chaos than one of uniform change» (Singer 1972), parce que les royaumes fédéraux d'origine se sont effondrés après avoir été impliqués dans les confrontations entre les Mahdists, les troupes anglo-égyptiens et les intérêts franco-belges à la fin du 19è siècle. Ils s'étaient trouvés de tous les côtés pour se retrouver très souvent en situation de confrontation entre eux-mêmes (deMerode 1998). Ceci a finalement conduit à la destruction du système traditionnel caractérisé par une gouvernance décentralisée dans cette partie du monde et les confrontations qui continuent encore aujourd'hui entre les différents groupes ethniques dans cette zone sont à considérer comme un impact à long terme de ce changement politique.

La conception coloniale de cette zone était de transformer des Azande, Mondo et Logo en producteurs de coton. Pour y arriver, les populations locales étaient forcées d'abandonner leur structure décentralisées d'occuper des terres étroitement liées à leur principale stratégie de vie (la culture sur brûlis) qu'il faut associer beaucoup plus à des impacts positifs que négatifs sur la biodiversité (Leach et Mearns 1996). On les avait alors réinstallées parce que cela s'était avéré nécessaire pour pouvoir entamer la production de coton à plus grande échelle (Reining 1966, Likaka 1995, deMerode 1998). Le territoire à l'extérieur des zones de la culture de coton a été, en 1915, mis à part comme réserve d'Aka-Dungu pour faire place à un espace destiné à la chasse sportive pratiquée par des officiers coloniaux et des dignitaires (Harroy & Verschuren 1990, Verschuren 1991). L'établissement du seul centre de domestication d'éléphants en Afrique a eu lieu en 1920 à Gangala na Bodio dans la partie sud de cette zone (Troupin 1956). Afin de créer une zone pour leur régénération et pour imiter le Albert Nation Park (PNVi) nouvellement établi dans un environnement de savane, la partie centrale de la réserve de chasse d'Aka-Dungu était devenue, dans une zone strictement protégée et sous l'appellation de Parc National de Garamba (PNG), le troisième Parc National de l'Afrique après celui de Albert et le Kruger National Park. Par conséquent, ce parc a été libéré tout comme le Albert National Parc de toute habitation humaine et les populations locales étaient obligées de se réinstaller dans les trois zones de chasse autour du PNG.

Les populations de la majorité des villages en proximité des frontières de l'actuel parc se souviennent encore de cette expulsion. Elles reconnaissent d'en avoir reçu une compensation symbolique et que,

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pendant les premières années de sa création, elles avaient encore le droit de rendre visite à leurs sites culturels à l'intérieur de parc national. Elles se souviennent aussi de ce qu'à l'intérieur des réserves de chasse, les habitations humaines, l'agriculture, la chasse traditionnelle et l'exploitation des ressources naturelles, n'étaient pas encore limitées et qu'au moins dans une certaine mesure, elles avaient encore le droit à l'utilisation des ressources provenant de PNG. Ces faits retenus par la mémoire collective des populations se trouvent aussi confirmés par des publications de cette époque. Ainsi, dans un rapport de 1941, l'on peut lire que «la majorité des braconniers ayant leurs bases d’opérations en territoire soudanais. (…) Outre le maintien des droits indigènes de pêche, dans plusieurs biefs de l’Aka, de la Garamba et de la Dungu, deux servitudes grèvent encore cette réserve intégrale: d’une part, la Société des Mines d’Or de Kilo-Moto a conservé ses droits miniers dans toute l’étendue du Parc; ses prospecteurs peuvent circuler dans la réserve sous certaines conditions fixées par décret» (Les Parcs Nationaux du Congo Belge; 1941).

Toutes les populations contactées de même que les spécialistes travaillant dans cette région s'accordent que, dans les anciens jours, la chasse des petits animaux ainsi que des buffles était encore tolérée même à l'intérieur du parc puisqu'elle n'était pas encore considérée comme activité entraînant un impact majeur sur des espèces en danger. Cette pratique était même poursuivie jusqu'après 1975 lorsque la loi relative à la conservation demandait une stratégie de «shoot-to-kill» à l'intérieur des parcs nationaux (Buls et al. 1994) et c'est Lefebre (1955) qui rapporte que l'abattage contrôlé était une pratique bien commune pour réduire l'impact négatif des éléphants sur la production agricole. Pour défendre les plantations et les vies des populations locales, 28 éléphants ont été tués en 1948, 68 en 1949 et 35 en 1954. Hillman-Smith (1989) affirme clairement que cette pratique était en accord avec les stratégies de conservation de cette époque puisque les réserves de chasse devaient fournir de l'espace à une utilisation régulière et légale des ressources naturelles aux populations résidentes. Cette approche était encore renforcée lorsqu'un projet IZCN-FAO essayait, entre 1970 et 1976, de générer des revenus sur la base des ressources naturelles à travers la chasse commerciale et sportive des éléphants. Procurant des bénéfices en même temps pour la conservation (les taxes collectées étaient utilisées à l'emploi des gardes) et pour les populations locales ayant droit à la viande des éléphants chassés, cette pratique était considérée comme une stratégie utile (Savidge et al 1976, Hillman-Smith 1989). Compte tenu de toutes ces interventions équilibrées, la perception initiale des PNG par les populations locales était encore bien positive.

Cette situation avait changé en 1984 lorsque la loi de 1982 portant sur la conservation et impliquant l'interdiction de la chasse même à l'intérieur des réserves était encore renforcée par le projet du Parc National de Garamba de l'IZCN, du WWF, le FZS et l'IUCN. L'objectif immédiat de ce projet est très bien percevable dans l'esquisse du plan d’aménagement pour le PNG de l'année 1995: «Réduire le niveau de braconnage à un niveau défini acceptable». Comme «niveau acceptable», le projet définit «l'absence complète du braconnage des rhinocéros et aucun braconnage dans la partie au sud du parc» (deMerode 1998). Le même auteur a documenté de manière bien détaillée que le projet lui-même se limite plus ou moins à des patrouilles comme l'un des moyens pour atteindre ses objectifs de conservation. Ceci était justifié par le fait que les «problèmes rencontrés dans le parc proviennent des populations locales vivant à l'intérieur ou autour des Domaines de Chasse» (PNG Draft Management Plan 1995 in deMerode 1998). Alors que deMerode (1998) fournit, à travers une approche en faveur d'un management participatif des ressources du PNG et des réserves, démontre, dans son doctorat de 3è cycle, l'évidence de ce que cette hypothèse citée ne peut pas, dans une perspective plus scientifique, être maintenue et que le management de ce parc et le projet lui-même avaient entièrement visé sur des activités anti-braconnage (deMerode 1998). Tout comme dans le cas de beaucoup d'autres projets, l'esquisse d'un plan d'aménagement de même que les documents stratégiques relatifs au projet du Parc National de Garamba prévoient de l'espace pour une certaine conservation communautaire à l'intérieur des zones plus densément peuplée afin de pouvoir proposer aux populations locales des alternatives à la chasse. Mais, comme dans le cas de bien d'autres projets de conservation, cette deuxième phase n'avait jamais été réalisée et le centre d'intérêt restait d'assurer cette zone en renforçant les mesures pour bannir la chasse là où il était possible de maintenir un poste de contrôle contre la pression des forces armées en provenance de l'intérieur ou de l'extérieur du pays. DeMerode (1998) prouve de manière très détaillée que la concentration sur un renforcement sévère de la loi n'avait pas pu réduire ni la chasse ni la commercialisation des grandes quantités de ressources naturelles. Compte tenu du fait que la chasse n'était pas réglementée mais interdite sans que ce règlement soit, de manière stricte, appliqué, il n'y avait aucune opportunité de motiver les populations de s'engager dans une chasse sélective. De cette manière, seulement les contrôles, par ailleurs corruptibles, avaient augmenté de même que le prix de la viande de brousse de telle sorte que la motivation pour la chasse était encore augmenté, de telle manière qu'arrivait le

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contraire de ce que la loi déjà citée avait visé (DeMerode 1998). C'est pareil, dans une certaine mesure, pour la pratique de la confiscation des armes automatiques par le projet. Il est bien certainement vrais que cette confiscation a pu contribuer à limiter la chasse aux animaux protégés. Mais elle a en même temps aussi contribué à ce que les chasseurs s'étaient mis à utiliser des noeuds coulants pour pratiquer un genre de chasse non sélective et inefficace, puisque les chasseurs ne sont pas toujours capables de contrôler leurs pièges à noeuds coulants de façon que les animaux captés pourrissent ce qui les excluent donc de la consommation. Pendant que la chasse reste toujours illégale en RDC, le renforcement des lois que l'on ne peut plus renforcer et la décision de ne pas vouloir gérer la chasse ont finalement abouti à un affaiblissement du système et des règlements traditionnels de chasse qui avaient pourtant, pendant de milliers d'années, permis de maintenir en vie de nombreuses populations de la majorité des espèces (deMerode 1998). Il paraît donc évident que toutes ces mesures citées ont plus ou moins mené au contraire de ce qui était intentionné.

Un autre effet secondaire de cette décision de renforcer les lois et de garantir une entière protection des plus grandes espèces de la vie sauvage a été l'accroissement des destructions de récoltes par ces animaux protégés (Hillman-Smith 1989). Menacées par des mesures draconiennes et dépourvues des armes pour éloigner ou tuer les éléphants ainsi que d'autres espèces s'étant introduits sur le terrain de leurs plantations, les populations locales n'étaient donc pas capables de se défendre contre cette destruction de leurs récoltes (deMerode 1998). Tout en admettant que toutes ces mesures de conservation mises en place ont pu contribuer à ce que les populations des plus grands animaux augmentent, il faudrait également tenir compte des coûts sociaux significatifs qu'elles ont causés du côté des populations locales. 85.4% des personnes contactées par Buls et al (1994) ont fait des expériences avec ce genre de destruction, la plupart du temps causée par des éléphants et des hippopotames dans les proches alentours des fleuves. La principale méthode de prévention consiste à rester chaque nuit dans les plantations et d'essayer d'en éloigner les éléphants par le moyen du feu. Mais les expériences montrent que cette méthode n'est pas bien efficace. A cause de l'augmentation de ces destructions, de nombreuses personnes ont même remplacé leur alimentation principale, le manioc, par le riz ou plus spécialement encore par le mil actuellement planté par 83% d'entre eux (planteurs/paysans). Mais le problème en est que ce changement n'est pas une solution durable. La densité d'éléphants hors du PNG a augmenté et elle était pendant les années 1980 encore plus grande que celle d'à l'intérieur du parc (Hillman-Smith 1989). Les lois de conservation prévoient, pour alléger ces impacts négatifs, une compensation. Mais tous les bailleurs de fonds s'accordent qu'elle n'a jamais été donnée et l'on peut alors en conclure que les populations rurales doivent actuellement assumer la part de lion de tous les coûts sociaux causés par la présence du PNG alors qu'elles n'en tirent guère quelques bénéfices.

Ces coûts sociaux ont été encore accrûs par le renforcement des lois de conservation non adaptées. DeMerode (1998) démontre bien que l'utilisation des ressources naturelles n'a pas un impact négatif significatif sur les populations des petits animaux et que, quant à la chasse aux plus grands animaux, elle ne tient pas une grande place dans la consommation locale puisque ces ressources sont directement commercialisées dans les grandes villes. Il aurait donc été beaucoup plus logique de permettre la chasse locale aux espèces non protégées, mais, les partenaires de conservation n'avaient fait, tout au contraire, aucune différence entre ce qui est chassé ou encore entre les différents genre de chasse que les populations locales pratiquent. C'est dans ce contexte que DeMerode suggère une possibilité de sortir de cette situation ambiguë entre, de jure, la propriété de l'état des ressources d'un côté et l'accès ouvert à celles-ci, de l'autre, tout en suggérant de faire des populations locales qui les utilisent les propriétaires de ces ressources naturelles locales. Cette démarche paraît bien logique puisqu'elle peut contribuer à créer, du côté des populations locales, une bonne motivation à protéger leurs ressources contre des exploiteurs étrangers. Claude Gambale et Emmanuel deMerode ont élaboré sur cette base un plan de l'utilisation des mécanismes décentralisés et locaux pour aboutir à la fois aux objectifs de conservation et à un développement local en même temps. Ils ont donc proposé l'ensemble d'actions suivant destinées à augmenter les capacités des chefs traditionnels à maintenir le système traditionnel de règlements relatifs à la chasse et des actions qui se sont avérées plus efficaces que toute forme de conservation imposée par la force.

Tout ce débat a été interrompu lorsque le PNG commençait à être impliqué dans des conflits régionaux et après l'effondrement du contrôle de l'état en RDC. Etant une zone non démarquée avec une frontière non protégée vers le Soudan, les ressources à l'intérieur et autour du PNG ont toujours été utilisées par les populations vivant du côté soudanais de la frontière et cette utilisation s'était encore accrue lorsque la Sudanese People's Liberation Army (SPLA) avait pris le contrôle sur les principaux villages (Maridi et Yambio) et la zone au nord du PNG. Officiellement, cette zone représente également un parc national, mais toutes les sources contactées s'accordent qu'il n'existe que sur du papier. C'est en 1991 que 90.000 réfugiés avaient commencé à occuper les espaces au nord du PNG ainsi que les domaines de

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%

%

DOMAINE DES AZANDE

DOMAINE DE GANGALA NA BODIO

DOMAINE DE MONDO MISSA

Domaines de chasseParc National de la GarambaPistes carossablesGrandes rivieresPetite riviere

% Station

50000 0 50000 100000 Meters

NParc National de la Garamba

chasse. Pendant que les réfugiés Azande du côté du Soudan avaient bien intégré les royaumes des Azande à l'intérieur des domaines de chasse Azande, les réfugiés dans les parties orientales avaient forcé les populations congolaises du domaine de chasse de Mondo Misa à se réinstaller près de Djabir et Faradje. Les réfugiés soudanais étaient devenus très actifs dans toutes les formes de chasse: le buffle et d'autres espèces moins grandes étaient chassées pour leur viande tandis que les éléphants et rhinocéros pour l'ivoire. En conséquence, toute la population des animaux dans la partie au nord du PNG et du domaine de chasse était exterminée ou a dû prendre refuge dans les parties situées au sud. En 1997, la SPLA a essayé de prendre le contrôle sur cette région entière pour le recrutement des soldats, les gardes ont été désarmés et les stations livrées au pillage. Suite à l'accord de paix de 2005 au Soudan, les réfugiés sont retournés vers le sud du Soudan et, à partir de mars 2006, les populations de Mondo sont rentrées dans leurs villages pour y trouver toute infrastructure sociale détruite. Mais elles ont commencé à s'engager dans l'agriculture de subsistance et dans l'exploitation des mines d'or le long de l'Udzi, Doro et Garamba. Actuellement, elles ont une perception très positive des gardes parce que c'est le seul groupe armé dans cette zone qui, sous un nouveau management, ne tue pas à volonté. Lors d'une visite des villages Tikadzi et Badri dans cette zone, les villageois demandaient à l'ICCN et à l'APF de rouvrir les postes de garde à Tekaje, Bis Damais et Source Garamba, puisqu'ils les considèrent comme une protection efficace contre une éventuelle infiltration par la SPLA. Cette perception favorable constitue très certainement une bonne opportunité pour une coopération mutuelle et féconde entre le parc et les populations locales que l'ICCN ne doit manquer. L'APF a financé quelques projets participatifs identifiés dans cette zone: l'établissement d'un dispensaire à Tikadzi et Badri et le réaménagement des sources d'eau à Djabir et Faradje. Seulement, le problème est que la construction des dispensaires dans cette zone peut paraître un peu trop ambitieuse dans une zone dépourvue de tout. Le danger est que les populations rurales construisent bel et bien et comme conclut le bâtiment, mais que le stock initial en médecine soit utilisé de manière non organisée et vite épuisée et il reste bien incertain que le dispensaire voit un jour le personnel médical nécessaire vraiment y arriver. Un accord verbal avec un employé de santé de cette région a été établi, mais il est invraisemblable qu'une personne formée parte pour s'installer dans l'un de ces villages tant qu'aucune autre infrastructure (l'eau potable, écoles, etc.) n'y soit installée. A l'avenir, le processus du planning devra prendre en considération la durabilité à long terme et ne pourra pas être implanté avant l'élaboration d'une stratégie de maintenance à long terme négociée avec des individus compétents et des agents gouvernementaux.

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C'est à partir de 2004 que la Lord's Resistance Army (LRA) a déplacé sa base au nord de l'Uganda vers les zones au nord-est du PNG. Leur base se trouve près de Zunakumba et leur présence est à l'origine de la fuite des populations de cette zone. Ces populations, et plus spécialement les Azande dans la localité de Nzere, une zone sandwich entre le PNG et le Soudan, se sont réfugiées au sud-ouest du domaine de chasse des Azande, alors que la LRA a entamé le travail dans plusieurs mines d'or ainsi qu'une chasse intensive aux animaux qui ont survécu dans le secteur nord du PNG.

En Décembre 2006, le Parc National de la Garamba compte un effectif de 190 agents dont 44 sont des agents administratifs, un agent scientifique et 145 gardes actifs. La moyenne d’âge des agents techniques est de 55 ans. Garamba détient aussi un nombre élevé de retraités évalué à 93 personnes du cadre technique et 10 agents administratifs. Ce personnel est reparti entre la Station de Nagero et la sous-station de Gangala na Bodio. Des 19 postes de patrouilles qui existaient avant la guerre, il n’en reste plus un seul. La Garamba fonctionne avec les subventions provenant du Gouvernement de la RDC (salaires du personnel) et des aides de partenaires extérieurs. L’apport du Gouvernement se chiffre à ce jour à quelques 21.240 dollars US auxquels se sont ajoutés à titre exceptionnel pour l’année 2005 seulement, 6.000 dollars US en provenance de la Direction Générale de l’ICCN. L’appui des partenaires (UNESCO/UNF) se chiffrait à 116.400 dollars US au cours de l’année fiscale passée. L’apport du tourisme, des amendes transactionnelles et autres taxes a été d’à peine 650 dollars US. Au total, la Garamba a fonctionné avec un budget de 144.300 dollars US. Au cours du deuxième semestre de 2005, l'ONG African Parks Foundation (APF) basée en Afrique du Sud a, à travers d'un contrat avec l'ICCN, obtenu la pleine autorité du management du PNG avec une superficie de 4.920 km² et il est entouré par des réserves de chasse: le domaine de chasse des Azande (2,892 km²) à l'ouest, celui de Gangala na Bodio (2,652 km²) et celui de Mondo Misa (1,983 km²) à l'est. Etant appelée à réhabiliter les structures du PNG et de renforcer les lois de conservation dans ce parc ainsi que dans les réserves de chasse, l'APF a pu obtenir le plein contrôle sur les gardes et elle est autorisée de profiter de tous les bénéfices générés.

L'African Parks Foundation (African Parks Management and Finance Company (Pty) Ltd) a été incorporée en Afrique du Sud en 2000. Trois de ses membres fondateurs, Mavuso Msimang, Peter Fearnhead et Anthony Hall-Martin étaient, à cette époque, employés dans des hautes positions de l'administration du Parc National de l'Afrique du Sud, respectivement son CEO, Directeur de la Commercialisation et de la Conservation. Leur mission est étroitement liée à l'approche d'une privatisation des parcs nationaux et ils travaillent entre temps dans plusieurs pays africains. Certains d'entre eux se retrouvent face à des problèmes qui sont souvent la conséquence de leur approche de vouloir s'approprier de l’aménagement des parcs. En Afrique du Sud, des planteurs ayant été expulsés du Parc National de Marakele, le parc le plus important de l'APF, sont constamment en train de porter plainte contre l'APF (Wardl 2006, Groenewald et Macleod 2004). Il y a eu, au Kenya, plusieurs tentatives de s'approprier du management dans les parcs nationaux de ce pays, mais devenant publiques, elles ont toutes échoués (Opala 2003). En Zambie, l'APF avait initialement pris le management dans deux parcs, mais le tribunal avait jugé qu'à cause des consultations publiques insuffisantes, ses contrats de gérer le Parc National de Sioma-Ngwezi devait être résilié avec effet immédiat pendant que la décision de résilier le contrat de management dans le Parc National de Liuwa Plain est constamment contesté au niveau de la justice (Baldwin 2004 & Sikota 2004). Et en Ethiopie, la mission de l'APF est étroitement liée à l'expulsion de plus de 10.000 personnes du Parc National de Nech Sar juste avant que l'APF prenne la responsabilité du management et à l'expulsion prévue de 50.000 personnes du Parc National d'Omo géré déjà par l'APF (Refugees international 2004; IUCN 2005; pers. Comm. Turton 2005 & 2006; pers. Comm. Hurd 2006). Comme l'APF n'était pas préparé à remplir sa mission en conformité avec les standards internationaux en Ethiopie, une demande d'assistance financière auprès de la Banque Mondiale a été refusée (pers. Comm. Aronson 2006).

Dans le cas du PNG, l'APF a adopté une approche plus équilibrée qui prévoit aussi quelques fonds à la conservation communautaire et aux projets de développement, mais la somme de 5.000 USD par mois et pour une population de 170.000 personnes dans les domaines de chasse paraît bien insuffisante. En outre, cette approche a été implantée un peu tard: alors qu'il était convenu de démarrer ces microprojets en juin 2005, la première activité n'a été réalisée qu'en avril 2006. L'unité pour la conservation communautaire ne dispose pratiquement pas de personnel (un expert seulement et un assistant depuis décembre 2006), elle est en même temps sous-équipée et il n'y a pas de moyens de transport, pas de communication et aucun ordinateur pour la rédaction des rapports. Le management de l'APF pour le PNG reconnaît ces faits et a invité l'ONG britannique Fauna and Flora International (FFI) de prendre la direction du programme pendant que l'APF s'occupe des mesures de conservation. C'est dans cette perspective que la FFI a réalisé un workshop de planning avec la participation de quelques fonctionnaires hauts placés de la région (administrateurs de territoire, les chefs de collectivité et quelques représentants des ONG) pour définir l'interaction entre le PNG et les populations locales:

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Rapport Final Février 2007 24

Chefferies Groupements Hommes Femmes Garçons Filles Total

Missa 249 265 234 222 970Buru 558 617 158 736 2.069Mondo Missa Tekadje 268 181 110 94 653Budu 6.130 6.697 5.433 4.963 23.223Djabir 7.730 9.243 6.093 6.364 29.430Logo Tadu 10.947 11.775 7.841 7.930 38.493Dungu 18.173 21.139 6.191 5.010 50.513Ungwa(kiliwa) 4.038 2.490 702 814 8.044Nambia 438 575 164 186 1.363Bagbele 30 38 9 10 87Ngwawele Contrôlé par le LRA Li-ika 1.551 1.569 935 991 5.046Gbazi 246 256 140 152 794Nangodi 603 680 462 442 2.187

Azande

Nasala 1.902 2.173 1.478 1.629 7.182Total 52.863 57.698 29.950 29.543 170.054

La démographie dans les 3 chefferies avec les 3 domaines de chasse est plus ou moins identique. Source: Recensement PNG Conservation Communautaire 2006.

Au niveau supérieur, un Comité de Dialogue devrait servir de pont entre le parc et les communautés locales. Ce Comité de Dialogue qui sert en même temps comme CoCoSi pour le PNG comprend les trois chefs de collectivité de Wando, Logo Ogambi et de Mondo Missa. Mais il n'était, en décembre 2006, toujours pas opérationnel. C'est lors des discussions avec les populations qu'il était devenu évident que les gens au niveau des villages n'avaient pas confiance en les chefs de collectivité dont l'on dit qu'on ne les trouve jamais dans la région puisqu'ils préfèrent séjourner à Kisangani et Kinshasa. Les populations affirment que les chefs ont, pendant des décennies, détourné des fonds alloués par le gouvernement et des donateurs pour améliorer leurs propres conditions de vie mais aussi à leurs campagnes politiques dans cette région extrêmement pauvre. Personne de tous ceux qui ont été contactés se prêt à respecter une décision quelconque prise entre ces chefs et le PNG. Face à cette situation, l'on est tenté de dire que le Comité de Dialogue a déjà échoué avant d'avoir démarré ces activités. Il a été recommandé d'établir, à travers les différents groupements basés au niveau des villages, un corps central jouissant de la confiance des populations et ceci même au risque que les chefs puissent saboter cette décision n'y voyant qu'un affaiblissement de leur position. L'objectif du Comité de Dialogue et de CoSoSi étant de mettre en liaison les populations autour du PNG avec les représentants du management de ce parc afin qu'ils trouvent ensemble des mesures de développement assurant une protection efficace et une amélioration de leurs conditions de vie, le comité devrait collaborer avec ces populations affectées par le PNG et vivant dans cette région au lieu d'avec des soi-disant autorités traditionnelles qui ont, au cours des cinq dernières décennies, pratiquement perdu toute leur légitimité. Le workshop recommande la création, au niveau des groupements, des comités locaux de conservation et de développement (CLCD) pour • rassembler, analyser et rechercher et/ou soumettre les projets aux bailleurs de fonds via le comité

de dialogue pour un financement des projets permettant la promotion du développement et de la conservation;

• informer et sensibiliser en matière de conservation et de développement; • jouer le rôle de médiateur entre le Parc et les populations en gérant les conflits pouvant

éventuellement surgir entre les membres de CLCD; • identifier et formuler des propositions positives en faveur de la conservation et du développement; • identifier d'abord au niveau des villages et présenter ensuite aux administrateurs du Parc et aux

populations des actions défavorables à la conservation et développement; • suivre les activités des animateurs impliqués dans la conservation communautaire; • participer aux réunions et rencontres pour décider du partage des revenues; • présélectionner et orienter les demandes d’appui; • faire le suivi de la mise en place des actions financées grâce à son appui, y compris l'évaluation; • décider sur les organisations morales et physiques à appuyer; • rendre compte au chef des chefferies, et • canaliser l'information sur la conservation de la base au parc.

A présent, 10 CLCD fonctionnent et sont en train d'implanter les 10 micro-projets financés par l'APF pour les 170.000 personnes vivant dans les zones tampons du PNG (Nyenyeze 2006):

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No CHEFFERIE TITRE DU PROJET MONTANT 01 LOGO OGAMBI 1. Aménagement des sources d’eau potable. 1.865,00$ 02 2. Projet de Développement Rural de l’Habitat 1.330,00$ 03 3. Projet de Réhabilitation du Stade de Football MALOKA à Faradje 750,00$ 04 4. Projet d’Elevage de Volailles (Races locales améliorées des poules) 1.187,00$ TTOOTTAALL 5.132,00$ 05 MONDO MISSA 1. Réhabilitation du Dispensaire à RAMADARA (Groupement BURU) 1.300,00$ 06 2. Production du Miel dans le Groupement MISSA 800,00$ 07 3. Formation de l’ILD en Apiculture a MONDO MISSA 2.113,00$ TTOOTTAALL 4.213,00$ 08 WANDO 1. Captage des Sources Alluvionnaires a KILIWA comme Contribution à la

Lutte Anti braconnage 1.279,25$

09 2. Equipement des Centres et Postes de Santé de LI-MAY KILIWA et KPAIKA en literie comme Contribution à la Lutte Anti braconnage

1.140,00$

10 3. Lutte Anti Braconnage à travers des Crédits en Nature destinés aux Femmes Revendeuses des Produits de Chasse

2.612,00$

TTOOTTAALL 5.031,25$ GGRRAANNDD TTOOTTAALL 14.376,25

Le workshop a également élaboré un plan logistique relative à la collaboration avec les populations locales:

L'Objectif du Projet: Effectifs de la faune au PNG ainsi que dans ses domaines de chasse augmentent en collaboration avec les communautés voisines L'Objectif global du programme est de promouvoir la participation effective des communautés riveraines à la gestion du PNG et ses domaines de chasse en vue de favoriser un développement durable et intégré à travers d'une stratégie adéquate. Résultats Indicateurs objectivement vérifiables La participation effective des communautés riveraines à la gestion du PNG et ses domaines de chasse en vue d’un développement durable et intégré promu.

-x CLCD appuyés fonctionnent autour du PNG et de ses DC dans le cadre de la conservation et du développement - Les cas de braconnage et d'autres destructions des ressources naturelles ont diminué de 80% à partir de l’installation des CLCD autour du PNG et de ses DC

RRééssuullttaatt 11 La protection des écosystèmes du Parc et des Domaines de Chasse est assurée en collaboration avec la population environnante

- En 2008, des études sur le zonage des domaines de chasse seront disponibles. - En 2007, une augmentation de 25% de dénonciations relatives au braconnage par rapport à l’année 2006 grâce au réseau d’information. - En 2008, 50% des pistes reliant le Parc aux domaines de chasse seront réhabilitées - En 2007, 50% des postes de patrouilles seront opérationnels, x nouveaux postes de patrouilles fonctionnels dont Y réhabilités et Z construits autour des DC et du Parc à partir de juin 2006 -x kms des limites du Parc et DC délimités consensuellement avec les populations riveraines.

RRééssuullttaatt 22 La réglementation relative a l’accès aux R.N est scrupuleusement suivie par les parties prenantes

-En 2008, des inventaires de la faune dans les domaines de chasse seront disponibles et des mesures prises visant à faire bénéficier la population des RN. -En 2008, des études sur d’autres activités alternatives pour faciliter l'accès aux RN seront réalisées et la population aura adopté ses résultats pour s'en servir. - 90% des rentrées de la population dans les DC seront destinées à la recherche de certaines ressources naturelles et réalisées sur la base des autorisations octroyées par les gestionnaires des domaines de chasse

RRééssuullttaatt 33 Le renforcement des capacités au niveau des membres des comités de dialogue et des comités locaux de conservation et de développement ainsi qu'à celui des ILD sera assuré grâce à la formation et l'accès à l’information

- Les cas de braconnage dans les entités où sont installés les CLCD/ILD auront diminué de 50% à l’an 2008 par rapport à l’année 2006. - En 2008, tous les groupements se trouvant dans les domaines de chasse auront des CLD fonctionnels - En 2009, 60% des ménages se trouvant dans les DC seront sensibilisés sur l’importance de la conservation des ressources naturelles - Au moins 5 animateurs par Comité local de Conservation et Développement dotés des compétences selon les besoins à l’issu d’une session de formation de 4 jours animée par une personne-ressource extérieure à partir de 2007

RRééssuullttaatt 44 Le développement des actions en faveur des populations se réalise en harmonie avec la conservation de la nature

-En 2009, 60% des métiers alternatifs initiés et appuyés seront adoptés par les groupes concernés -En 2008, une politique relative au partage des revenus sera établie à l’ICCN/PNG et les communautés profiteront de ses retombées - X CLDs seront opérationnels dans les villages (localités) -En 2009, 60% des métiers alternatifs initiés et appuyés seront adoptés par les groupes concernés -En 2008, une politique relative au partage des revenus sera établie à l’ICCN/PNG et les communautés profiteront de ses retombées - X CLDs seront opérationnels dans les villages (localités)

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Le workshop permet également un regard sur la manière dont les populations locales et le PNG vont collaborer dans le contexte de la conservation communautaire: «Question: Concrètement, qu’est-ce que le parc avait fait pour impliquer la population locale dans la conservation communautaire? Réponse par Paulin Tshikaya (Chef de site adjoint): Par la sensibilisation et par des rencontres périodiques. Point fort: la disponibilité de l’autorité administrative et coutumière à répondre spontanément aux invitations du parc. Faiblesse: tous les programmes précédents n’aboutissaient pas toujours à cause de l’interruption due parfois au manque de budget. (…) Question: Quelles sont les méthodes de chasse traditionnelles qui sont autorisées dans les domaines de chasse? Réponse: La loi no 082 définit les méthodes et périodes de chasse dans les domaines de chasse. Si aujourd’hui la chasse a été suspendue dans les domaines de chasse, c’est à cause des abus enregistrés dans le passé. Il faudrait donc que nous tracions des lignes de conduite pour lutter contre l’exploitation abusive des ressources naturelles tout en préservant les intérêts de la population locale car ceux-ci sont souvent au profit des étrangers et d’autres groupes influents du milieu.»

Pour résumer: l'APF admet de ne pas disposer ni des compétences, ni des moyens financiers et ni non plus de l'intérêt de travailler avec les populations. La FFI, par contre, souhaite de collaborer avec elles, mais ses compétences semblent trop limitées puisqu'elle ne vise que les élites locales et l'administration qui, elles, ne sont guère présentes dans cette région et qui, en outre, ne peuvent prétendre de jouir de la confiance des populations locales. Son plan logistique développé démontre qu'elle voudrait transformer les domaines de chasse en une entière aire protégée interdisant aux populations locales pratiquement tout accès aux ressources et aux opportunités de revenus. Pas un seul de ses indicateurs vise les conditions de vie des populations locales et l'on est en droit de considérer que, si jamais ce programme est réalisé, il contribuera à coup sûr encore à l'appauvrissement d'une population rurale étant, aujourd'hui déjà, l'une des plus pauvres de la RDC. Compte tenu de ces considérations, on est tenté de mettre en question la décision de vouloir se servir de la FFI pour implanter le programme dans cette zone tampon. Elle ne donne pas l'impression d'être assez qualifiée et ne laisse pas voir une volonté d'équilibrer les besoins de la conservation de la biodiversité, d'une part, et, de l'autre, de vouloir contribuer à la réduction de la pauvreté. Par contre, l'on peut souligner avec respect l'auto-évaluation de l'APF qui se considère elle-même non pas en mesure de collaborer avec les populations dans une manière participative. Ce cadre de procédure de réinstallation développe des mesures de collaboration du PNG avec les populations locales. Face à cette situation, l'ICCN devra sélectionner un service (NGO ou bureau d'étude) capable d'implanter les mesures proposées avec le budget disponible.

En vue d'une mise en oeuvre de ces mesures par l'APF pour augmenter la lutte anti-braconnage dans le PNG, l'on pourrait mentionner que le système de bonus basé sur la performance est certainement une bonne stratégie pour assurer une meilleure protection. Mais on se demande quand même si un bonus de 200 UDS pour chaque arrestation d'un braconnier (note de service 25/2006) n'est pas trop, quand on sait que ce montant représente 20 fois le salaire officiel d'un garde de parc; un fait qui pourrait éventuellement inspirer l'un des gardes d'arrêter quiconque qu'il rencontre dans le parc juste pour pouvoir encaisser ce bonus. L'un des éléments positifs de cette note de service par rapport à d'autres parcs nationaux est qu'elle formule clairement que l'argent n'est payé que si le braconnier arrêté est présenté, vivant, aux autorités du parc. Dans le passé, le nombre de braconniers morts dépassait de loin celui des arrêtés. Selon les rapports de progrès de l'ancien projet Garamba du WWF, les gardes ont, en 1990, tué 36 par rapport à seulement 11 arrestations de braconniers vivants; la relation, en 1991, était de 27 morts / 10 arrestations et, en 1992, 28 morts contre 16 arrestations de braconniers vivants.

Les enjeux des rapports entre les populations rurales et le PNG sont: Agriculture • Destruction de récoltes par les animaux Chasse • La perte d’accès aux zones d’usage traditionnelles dans les zones tampons entraîne une perte en

revenu de chasse • Perte d'opportunités d’obtention de revenus entraînée par l'interdiction de la vente de gibier Pêche • La perte d'accès aux zones d’usage traditionnelles à l’intérieur de PNG Exploitation forestière • La perte d'accès aux zones d’usage traditionnelles dans le PNG entraînant une perte de revenu dans

le domaine de bois de chauffe Exploitation minière

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Rapport Final Février 2007 27

• La perte d’accès aux zones d’usage traditionnelles dans les zones tampons entraîne une perte en revenu provenant de l’exploitation artisanale ainsi que de toutes les autres activités associées à l’exploitation (transport, commerce etc.)

Commerce et l’emploi • Pertes en revenu entraînées par la limitation de la commercialisation du gibier, bois etc. • Exclusion de la population locale des opportunités d'emploi à cause de la non-transparence du

processus d'embauche • Salaires très faibles favorisant la corruption et l'abus du pouvoir Gouvernance • Le faible niveau de la participation des populations rurales a) au processus d’élaboration, b) dans la

mise en oeuvre et c) dans la suivi des plans d'aménagement • Seulement 1% parmi le personnel de l’ICCN dispose d'une formation sociale. Genre • La faible et vulnérable position de la femme dans le secteur de la conservation. Partage des bénéfices • Le faible niveau de la participation des populations rurales dans le processus de la prise de

décision relatif à l’utilisation de bénéfices • Le faible niveau des revenues/bénéfices prévus pour les populations rurales

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Rapport Final Février 2007 28

55.. PPrriinncciippeess,, oobbjjeeccttiivveess eett pprrooccéédduurree ddeess aassssiissttaanncceess Les impacts des parcs nationaux sur les biens et les personnes seront traités en conformité avec la Constitution congolaise, ainsi qu'avec les autres lois de la RDC et la PO 4.12. Compte tenu du fait que la loi de la conservation ainsi que les autres règlements y relatifs en RDC ne sont plus actuels et actuellement sujet d'un processus de reformulation, c'est cette dernière qui sera appliquée en cas des différents. Dans ce contexte, l’ICCN et les personnes affectées par le projet (PAP) essaieront dans un processus participatif de réduire les déplacements en appliquant les principes suivants: • Lorsque l'impact sur les zones d'usage (agriculture, exploitations forestières locales, chasse,

cueillette, pêche, exploitation minière) est tel que les moyens d'existence d’un ménage s'en trouvent mis en cause, et même s'il ne s'avère pas nécessaire de déplacer physiquement ce ménage, l’ICCN et les autres parties prenantes devront revoir les plans d’aménagement pour éviter un tel impact autant que possible;

• Lorsque des zones d'usage des peuples autochtones sont affectées ou susceptibles d'être affectées par le PNVi et ses zones tampons, l’ICCN et les autres parties prenantes devront revoir le plan d’aménagement afin d'éviter les déplacements des peuples autochtones et de réduire les impacts sur eux parce que «la réinstallation des populations autochtones posant des problèmes particulièrement complexes et pouvant être lourde de conséquences pour leur identité, leur culture et leurs modes de vie traditionnels, l’emprunteur envisage différents scénarios possibles pour éviter de déplacer les populations autochtones» (PO 4.10). Basé sur les bonnes expériences faites dans la Réserve de Faune à Okapi mais aussi dans d'autres pays (Gabon & Cameroun), l’ICCN devra modifier le plan d’aménagement de PNVi de manière à permettre aux peuples autochtones de continuer à chasser et à cueillir à l’intérieur et l’alentour de PNVi ainsi que de commercialiser les produits de ces activités sous la supervision de l’ICCN.

• Toute action en faveur d'une réduction des impacts sur les terrains et les zones d’usage sera prioritaire lors de la conception des critères relatifs aux plans d’aménagement conçu par l’ICCN;

• Les coûts de la réinstallation des gagne-pain feront partie de l'estimation des coûts des projets et ils permettent ainsi l'évaluation complète.

Par conséquent, l’ICCN ne procédera à aucune restriction d’accès aux ressource naturelles dans les PNVi et PNG tant que toute autre alternative (déclassement partiel des régions utilisées par les populations rurales, intégration des utilisations dans les plans d’aménagement, lois, etc.) n'ait pas été évaluée et jugée impossible et tant que des fonds suffisants aux mesures de compensation ne soient pas disponibles et mises en place. Toutefois, il ne sera certainement pas toujours possible d'éviter totalement les restrictions de l’accès aux ressources. C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de tenir compte des mesures supplémentaires en faveur de la réduction et de l'atténuation des impacts susmentionnés: Toutes les collectivités et personnes susceptibles d’être affectées par une restriction d’accès aux ressources naturelles doivent être informées par l’ICCN et invitées à participer au processus participatif d’élaborer des mesures nécessaires à en atténuer les impacts négatifs et d’améliorer, ou au moins de rétablir leurs moyens d’existence pendant et après la mise en oeuvre des plans d’aménagement et des mesures de surveillance. De plus, lors de la mise en oeuvre du projet et avant que la restriction n’entre en vigueur, l’ICCN est supposé préparer lors d’un processus participatif à travers des ateliers de concertation un plan d’aménagement relatif au PNVi et au PNG décrivant des mesures particulières à prendre de même que les dispositions prises pour leur application et pour assister aux personnes affectées. Conformément à la PO 4.12 ainsi qu'à chacun des parcs nationaux, une date limite devra être déterminée sur la base du calendrier d'exécution du plan d’aménagement. La date limite est la date a) de démarrage des opérations de recensement destinées à déterminer les ménages et les biens éligibles à une compensation, b) à laquelle les ménages et les biens susceptibles d'un déplacement économique sont éligibles à une compensation et c) après laquelle les ménages qui arriveraient sur ces emprises ne seront pas éligibles. La date limite pour les parcs nationaux des Virunga et de Garamba est le 1er Juillet 2005. Conformément à la PO 4.12 et au regard du droit congolais, les trois catégories suivantes sont éligibles aux bénéfices du cadre de réinstallation du Projet GEF-BM: a) Les détenteurs d'un droit formel sur les ressources; b) Les personnes privées du droit formel sur les ressources, mais disposant des droits coutumiers sur

les zones d'usage (agriculture, exploitation forestière locale, chasse, cueillette, pêche); c) Celles qui n'ont ni droit formel ni titres susceptibles d'être reconnus sur les ressources qu'elles utilisent.

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Rapport Final Février 2007 29

Les personnes relevant des alinéas a) et b) ci-dessus reçoivent une compensation pour les ressources qu'elles perdent (exploitation forestière locale, chasse, cueillette, pêche, exploitation minière). Les personnes relevant de l'alinéa c) reçoivent une aide autour d'un emploi ou d'un auto-emploi. Le principe fondamental à suivre lors de la réinstallation involontaire consiste à faire en sorte que les personnes affectées par la perte de l'accès à leurs moyens de subsistance et de leurs revenus puissent retrouver, à la suite de leur déplacement, au moins le même, et si possible, un niveau économique supérieur à celui d'avant leur déplacement. Au cas où l'impact sur les zones d'usage affecte les personnes dans leurs moyens d'existence, c'est le remplacement des zones d'usage perdues par un autre terrain qui doit être envisagé plutôt qu'une compensation monétaire.

L'un des principes fondamentaux de la politique de la Banque Mondiale consiste à faire en sorte que les personnes affectées puissent se retrouver après le projet «au moins aussi bien économiquement, et si possible mieux» qu'avant le projet. Si l'impact sur les zones d'usage atteint les personnes affectées dans leurs moyens d'existence, c'est la solution qui laisse la possibilité de remplacer les zones d'usage perdues par un autre terrain. La politique de la Banque élargie cette exigence aux personnes «économiquement déplacées», c'est-à-dire à tous ceux qui ne perdent pas forcément un terrain dont ils sont propriétaires, mais leurs moyens de subsistance: ceci peut être le cas, par exemple, des chasseurs, exploiteurs forestier ou minier occupant de façon informelle des espaces.

Sur cette base, l’ICCN est responsable de la réinstallation des Personnes Affectées par le Projet (PAP). En général, on peut distinguer les catégories suivantes parmi des PAP:

Des peuples autochtones exploitant les ressources des parcs nationaux et ses zones tampons. a) Des personnes continuant à vivre pendant où après l’exécution du projet, soit de manière

permanente ou temporaire, à l’intérieur du PNVi et dépendant avant tout de ses ressources; b) Des personnes vivant à l'extérieur du PNVi et du PNG, mais dont les revenus sont basées

principalement sur les ressources naturelles qu'ils leur procurent; c) Des personnes vivant à l'intérieur et autour des zones tampons des PNVi et PNG et dépendant

avant tout de leurs ressources; d) Des personnes qui, sans exploiter les ressources naturelles des parcs et de ses zones tampons

pour leur vie quotidienne, en ont des droits d'utilisation traditionnels; e) Des peuples autochtones exploitant les ressources des parcs nationaux et ses zones tampons.

En ce qui concerne le groupe a, les lois n'autorisent à présent ni des habitations ni des activités humaines (agriculture, ramassage du bois, chasse, collecte, pêche ou l'exploitation minière) à l'intérieur du PNVi. Mais ces activités pourraient être autorisées afin de réduire les impacts négatifs et de diminuer les coûts de réinstallation. Au cas où une réinstallation physique s’avère inévitable, l’élaboration d’un plan d’action de réinstallation sera demandée par le CPoR. Au cas où ces personnes seront autorisées de vivre à l'intérieur du parc, le CPrR sera chargé de protéger et de garantir leurs droits, leurs besoins et leurs intérêts. De manière générale, l’ICCN sera chargé de garantir que les conditions de vie des personnes correspondent au moins à celles d'avant la mise en œuvre du Projet GEF-BM et qu'elles soient au-dessus du seuil de la pauvreté.

En ce qui concerne les personnes dont les revenus dépendent entièrement des parcs – catégorie a & b – elles seront très vraisemblablement confrontées à une situation qui les obligera à changer entièrement leur mode de vie à cause de l'intervention du Projet GEF-BM. C'est la raison pour laquelle l’ICCN devra leur procurer de nouvelles opportunités de revenus correspondant ou supérieurs à leur standard de vie antérieur à cette intervention. En accord avec ces principes de base d'une conservation en faveur des démunis et des objectifs de l'ICCN, les parcs nationaux pourraient s'engager à leur offrir, et ceci en fonction de leur propre désir, soit un nouvel terrain, soit un emploi permanent ou bien d'autres opportunités. Cette option sera offerte à toutes les personnes affectées appartenant à la catégorie a & b, en supposant qu'elle puisse leur garantir des revenus correspondant au moins à ceux de leur situation avant l'installation du Projet GEF-BM. Au cas où un individu sera incapable ou non pas intéressé à un travail, son «salaire» devra correspondre à un niveau au-dessus de seuil de pauvreté.

En ce qui concerne la restauration des revenus des personnes appartenant à la catégorie c, elle semble moins difficile. L’amélioration des compétences et des infrastructures favorables à l'écoulement de leurs produits pourrait suffire à garantir que leur niveau de vie ne soit pas affecté par le Projet GEF-BM d'une manière négative. Ils pourraient, par exemple, recevoir des contrats à long terme à fournir des produits favorisant le tourisme et les structures d'administration du parc et/ou recevoir des soutiens facilitant le transport de leurs produits aux marchés les plus proches. Quoi qu'il en soit, l’ICCN est en charge de leur garantir, dans un délai raisonnable (5 – 10 ans), qu'ils ne subissent pas des impacts négatifs provenant des parcs nationaux. Cela inclue l'établissement et la

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maintenance des mesures de protection contre la destruction de leurs champs provoquée par une croissance de la population animalière. Une manière efficace, durable et effective par rapport à un investissement pourrait être l'établissement des zones communautaires de chasse sur leur terrain ainsi qu'un soutien favorisant l'écoulement des produits tirés de ces zones.

Les personnes appartenant à la catégorie d préfèrent éventuellement une compensation en espèces accompagnée par des mesures permettant d'investir de manière responsable dans une sécurité sociale à long terme.

Lorsque des zones d'usage des peuples autochtones - catégorie e - sont affectées par les mesure de conservation, l’ICCN et les autres parties prenantes devront revoir les plans d’aménagement de manière à permettre aux peuples autochtones de continuer à habiter, à chasser, à cueillir et à pêcher à l'intérieur des parcs nationaux et ses zones tampons ainsi que de commercialiser les produits de ces activités sous la supervision de l’ICCN.

Selon la réglementation congolaise, les ressources expropriées doivent en principe être évaluées conformément en fonction des tarifs des cessions et concessions domaniales, un prix en général faible et en dessous de celui du marché. Dans le cadre du Projet GEF-BM, la PO 4.12 réglemente que les zones d’usage soient indemnisées à leur valeur intégrale de remplacement. En ce qui concerne les zones d’usage, la valeur intégrale de remplacement correspond au prix du marché pour des zones d’usage similaires, y compris tous les coûts de transaction (enregistrement, intermédiaires, impôts et droits divers). Mais il n'existe pas de marché des zones d’usage auquel on puisse se référer et la valeur de remplacement n'est de ce fait pas facile à déterminer. Pour le calcul des compensations, on peut alors se référer au coût de la production d'une parcelle similaire, c'est-à-dire au coût de l'aménagement jusqu'à un niveau semblable à celui de la parcelle perdue ou bien au coût d'enregistrement (extrait topographique, enregistrement, production du titre). Compte tenu des conditions propres à l'endroit dont il s'agit (endroits concernés), toutes les parties prenantes devront examiner la valeur des zones d’usage dans le contexte des ateliers participatifs et proposer des taux de compensation correspondant à la valeur intégrale de remplacement.

Compensation à niveau des ménages: L'évaluation des cultures pérennes sera réalisée par comptage lors du recensement et l'évaluation des cultures annuelles par comptage peu avant la destruction. Les méthodes d'évaluation des biens affectés dépendraient du type de biens. D'après la loi foncière, cinq types de biens fonciers existent: • Terres appartenant à l'Etat - publiques et privées; • Terres concédées couvertes par le certificat d'enregistrement; • Terres occupées en vertu d'un contrat de location ou d'occupation provisoire; • Terres occupées en vertu d'un livret de logeur ou d'un titre équivalent; • Terres occupées par les communautés locales.

Les terres appartenant à l'Etat peuvent être octroyées gratuitement. Le programme de réinstallation de l'ICCN devrait payer pour l'acquisition de ces titres dans le cas où ces terres seraient exploitées par les individus. Les biens incorporés au sol, de même que les terres appartenant à l'Etat devraient être acquis au prix du marché. Le principe de base est que quiconque exploite les terres avant qu'elles ne soient acquises dans le cadre du projet, doit recevoir d'autres terres de taille et de qualité égales ou recevoir une compensation monétaire lui permettant de les acquérir. Toutefois, les biens fonciers appartenant à l'Etat, mais exploitées par des individus et/ou ménages avec ou sans autorisation devraient être évaluées selon la méthode présentée ci-après, de même que le règlement de la compensation. L’ICCN compenserait les biens et investissements, incluant le travail de la terre et les cultures en accord avec les propositions faites par les ateliers de concertation. Les taux de compensation correspondront à ceux du marché. En ce qui concerne le taux de la compensation du terrain, la législation de la République Démocratique du Congo ne le précise pas, car il dépend de la zone administrative considérée; le travail investi et la privation d'accès ne sont pas pris en considération.

La PO 4.12 de la Banque Mondiale ne distinguant pas le droit coutumier du droit légal, outre les biens et investissements, la zone d’usage sera également compensée. Un titulaire d'un droit foncier coutumier individuel ou un utilisateur appartenant à l'Etat, sera compensé pour les biens et les investissements aux taux établis par les ateliers de concertation. La compensation des individus et des ménages sera effectuée en nature, par une assistance et/ou en argent liquide. Au cas où l'individu ou le groupe local tire leur revenu du travail des champs, tous les efforts devraient être faits pour faire comprendre l'importance et la préférence d'accepter des compensations en nature, si les pertes totalisent plus de 20% du total de biens de subsistance. Il faut noter qu'en milieu rural, la compensation en nature (exemple zone d’usage contre zone d’usage) est la forme de paiement préférée.

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Compensation en nature: La compensation en nature est destinée à fournir à un utilisateur dont les ressources sont acquises pour un aire protégée, une compensation pour les pertes du travail des cultures. La terre est définie comme une zone en culture, en préparation pour la culture, ou cultivée lors de la dernière saison culturale. Cette définition reconnaît que le plus gros investissement effectué par un agriculteur dans la production agricole est représenté par son travail. Un agriculteur travaille sur sa terre la plus grande partie de l'année. L'apport principal pour la production d'une culture n'est pas la semence ou le fertilisant, mais un effort significatif fourni au travail des terres chaque année par l'agriculteur. Le résultat est que la compensation liée à la terre couvrira le prix du marché pour le travail investi ainsi que le prix du marché de la culture perdue. Pour des raisons d'équité, il est important d'utiliser la même formule pour tous les cas. La détermination de la compensation en utilisant un taux unique crée la transparence, car chacun peut mesurer une superficie de terre pour laquelle doit être versée une compensation suivant la formule proposée ci-dessous:

Production annuelle estimée (par m²) x prix unitaire du marché x nombre de mois (ou d'années) nécessaires pour obtenir une production identique à celle de la date de recensement. Cette formule constitue une base de négociation selon la période et les conditions du marché. La compensation foncière d'un agriculteur doit couvrir tous les investissements qu'il est amené à faire. Dans certains cas, une assistance peut être fournie aux utilisateurs de la terre, en plus des paiements de compensation, par exemple lorsque l'agriculteur est informé que ses terres sont réquisitionnées après la saison culturale et qu'il ne dispose pas de temps nécessaire pour préparer d'autres terres sans un appui extérieur. L'agriculteur pourra recevoir des compensations en argent pour financer le semis, le sarclage et la récolte.

On distingue deux catégories de ligneux forestiers: Cette catégorie comprend les arbres artificiels et non autochtones et les essences et bois d’œuvre et de service. Les tarifs de compensation des essences de cette catégorie sont fixés en fonction du cubage sur pied, c'est-à-dire de la circonférence à 1,50 m du sol et d'une longueur de 8 m ou plus. Le taux de compensation s'aligne sur ceux de l'équivalent constaté sur le marché local. En s'inspirant des autres Plans de réinstallation en vigueur en RDC (RP 334: Plan de réinstallation: Quartier de Drève Selembao 2005; RP 410: Plan de réinstallation: Projet d'urgence et de soutien au processus de réunification économique et sociale 2006 & RP 411: Plan de réinstallation: Projet d'urgence d'appui à l'amélioration des conditions de vie, 2006) on peut regrouper les compensations pour les végétaux en 8 catégories (voir annexe 3).

Paiements en liquide: L'article 37 de la Constitution ainsi que la loi n° 77-001 du 22 février 1977 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique, la loi 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier en son article 275 et la loi 011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier en son article 110 semblent privilégiées les indemnités pécuniaires. Néanmoins, des compensations en terrain sont prévues. Les personnes sont donc compensées dans la plupart des cas pour leurs pertes (biens fonciers ou immobiliers) soit en nature, soit en argent liquide. La rémunération monétaire est probablement le mode préféré par les autorités, mais rien n'indique que les personnes affectées préfèrent aussi l'argent par rapport à l'échange en nature. Le taux de ces indemnités pécuniaires n'est pas déterminé avec précision par la loi mais fixé, au coup par coup, par des commissions dont la composition fait l'objet d'une réglementation stricte. La compensation sera calculée selon les taux en vigueur dans la localité concernée. Néanmoins, si après l'enquête socio-économique, ces taux paraissent trop bas, ils seront réévalués selon les prix constatés sur le marché. La commission proposera une formule de calcul. La compensation inclue les terres, les matériaux de construction, les semences, les actifs non bâtis (arbres fruitiers, jardin,...) les intrants et le crédit pour des équipements. L'assistance doit inclure l'allocation pour le déménagement, le transport, et l'emploi, dans le cas d'éligibilité (voir au-dessus). Le paiement de compensations soulève quelques questions sur la sécurité et le déroulement des opérations. La question de la sécurité, particulièrement dans le cas des personnes recevant le paiement de compensations en argent liquide, doit être étudiée par le Gouvernement. Le moment et l'endroit pour les compensations en nature seront déterminés par chaque bénéficiaire en consultation avec la commission en charge de la réinstallation involontaire. En définitive, la compensation monétaire devrait inclure la compensation du terrain, des constructions, des arbres fruitiers, de l'aide au déménagement et éventuellement le loyer. Réhabilitation des revenus: Actuellement, les habitants des régions autour des parcs nationaux ont l’accès aux ressources naturelles à l’intérieur des parcs, mais ils sont tenus de garantir une gestion durable des ces ressources et en même temps la survie de ces populations. L'ICCN doit pouvoir garantir à toutes les populations affectées après la mise en œuvre de la restriction de l’accès aux ressources des parcs nationaux les mêmes ou même des meilleures conditions de vie. Et en même temps, il est attendu de l'ICCN de s'engager dans le processus de la réduction de la pauvreté puisqu'il ne peut accepter que les populations ayant sacrifié la base de leur vie quotidienne au profit de l'achèvement des objectifs de l'ICCN relatif à la protection de l'environnement, soient obligés de vivre

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en pauvreté. L'ICCN est donc censé assurer que toutes ces populations affectées disposent d'un revenu minimum d'1 $US par jour et par personne et réalisable à travers des activités génératrices de revenus ou bien par des payements mensuels. Compensation communale: La règle de base de la compensation des zones d’usage est de compenser les deux éléments suivants: a) le coût de la réinstallation (forêt communautaire, zone de chasse et de cueillette communautaire,

zone de pêche, plantation, etc.), b) le revenu perdu du fait des parcs nationaux. L’évaluation de la valeur, qui ne peut être réalisée dû à la restriction d’accès à un parc national (les coûts d’opportunité), peut être vue comme méthode d'estimation des «coûts entiers de remplacement», considérée comme un élément indispensable à une réinstallation réussie. Les deux valeurs constituant les coûts d’opportunité sont les valeurs perdues du bois sur pied et d’utilisation perdue. L’utilisation perdue de la forêt et les minérales à l’intérieur de ces forêts sera évaluée sous le risque de perte d’emploi, étant donné que la forêt constitue la seule source de revenus en argent pour les habitants des parcs nationaux. La valeur de la forêt dans le bassin du Congo est estimée à environ USD 15,000 par Km2 et an (Cernea & Schmidt-Soltau 2006; voir aussi: Tutin 2002: 81). Etant donnée que toutes les forêts sont occupées et qu'il paraît alors invraisemblable que l'ICCN sera capable de fournir aux PAP des forêts de la même qualité, les communautés affectées ensemble avec l'ICCN procéderont à une évaluation du taux de la compensation sur la base de la surface de forêt utilisée par la communauté (établie à travers une cartographie participatives) et élaborent de manière participative des mécanismes d'investissements durables de cette somme dans des activités génératrices de revenus et dans la modernisation des infrastructures. On se servira du même processus dans les zones sélectionnées pour la réinstallation: l'ICCN procédera à la compensation des villages, ou bien des hôtes, exploitant traditionnellement cette région de la même manière. Les sites particuliers (les tombes, les cimetières, les forêts sacrées, les espaces présentant une importance historique pour une communauté) sont considérés comme des propriétés culturelles et ils ne sont donc pas éligibles dans le cadre du projet financé par la Banque. ll paraît très important de ne pas inclure ces espaces, parce que leur compensation est pratiquement impossible. Le PAP prévoit pour ces populations le droit d'accès libre et gratuit aux parcs à chaque moment. L'ICCN et la communauté élaboreront dans le contexte des ateliers de concertation une feuille de route provisoire indiquant la période à laquelle les PAP doivent rentrer vers leurs sites anciens et comment l'ICCN compte soutenir les PAP dans la conservation de leurs cultures (transport gratuit, matériaux, etc.). Dans le cadre de la préparation des plans d’aménagement, les étapes de consultation et d'information seront les suivantes: • Diffusion de la date limite au public, lors du démarrage du recensement et/ou de la prise de l'arrêté

de requête en expropriation conformément à la législation congolaise. • Information initiale au démarrage de la préparation du plan d’aménagement:

- Information de base sur le projet et l'impact éventuel en terme de réduction d’accès aux ressources et sur les principes de compensation tels que présentés dans le CPoR et cet CPrR;

- Cette étape devrait prendre la forme d'une réunion publique avec l’objectif de la préparation d'un plan d’aménagement pour le PNVi et PNG;

• Enquête socio-économique participative: les études socio-économiques prévues dans le cadre du recensement des personnes et biens (plantations etc.) affectés et les cartographies participatives des zones d’usage devront permettre de poursuivre la démarche d'information des personnes affectées et des autorités locales ainsi que des autres intervenants locaux (ONG etc.). Par ailleurs, ces enquêtes devront également permettre de recueillir les avis, les doléances et la volonté des populations concernant la restriction des accès aux ressources;

• Consultation sur le plan d’aménagement provisoire: une fois que le document sera disponible sous forme provisoire, il sera discuté avec les autorités locales et les représentants de la population selon des formes à examiner au cas par cas (réunion publique, mise en place d'un comité local, etc.).

• Il sera nécessaire que toutes ces réunions publiques et autres réunions de consultation soient correctement documentées.

La PO 4.12 comprend des dispositions relatives à la diffusion publique de l'information, et tout particulièrement concernant la mise à la disposition du public des plans d’aménagement: • localement, c'est-à-dire à l'intérieur de la RDC, une distribution de copie à tous les villages

concernés ainsi qu'à toutes les autres parties prenantes (administration, ONG, etc.) • niveau international, à travers de l'Infoshop de la Banque Mondiale les diffusant sur le site web et

dans les centres de documentation de la Banque.

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66.. MMééccaanniissmmeess ddee ttrraaiitteemmeenntt ddeess ppllaaiinntteess eett ccoonnfflliittss Dans la pratique, les plaintes et conflits qui apparaissent au cours de la mise en oeuvre d'un processus de réinstallation et de compensation peuvent être les suivants: • Erreurs dans l'identification et l'évaluation des zones d’usage etc. • Désaccord sur les limites des zones d’usage, soit entre la personne affectée et l'agence

d'expropriation, ou soit encore entre deux voisins, • Conflit sur la propriété d'une zone d’usage (deux ou plus personnes/villages affectés déclarent être

le propriétaire d'une même zone), • Désaccord sur l'évaluation d'une zone d’usage, • Successions, divorces, et autres problèmes familiaux, provoquant des conflits entre héritiers ou

membres d'une même famille concernant une propriété, • Désaccord sur les mesures de réinstallation concernant, par exemple, l'emplacement d'un site de

réinstallation ou le type de compensation proposé ou encore les caractéristiques de la parcelle et même la qualité des nouvelles zones d’usage.

Nombreuses sont ces situations qui relèvent en principe de la sphère privée et qui ne concernent pas vraiment l’ICCN. Mais il ne faut cependant pas ignorer que l’ICCN et le Projet GEF-BM sont à l'origine de ces situations qui n'existeraient pas s'il n'y avait pas le problème des compensations et ils doivent donc s'engager à les résoudre ou du moins contribuer à la mise en place d'un mécanisme permettant aux personnes affectées de soumettre leurs plaintes, doléances et conflits.

Lors des processus de restriction d’accès aux ressources et de compensation, nombreuses sont les plaintes et les litiges résultant de l'incompréhension de la conception ou des conflits entre voisins souvent sans rapport avec l’ICCN, mais qui peuvent néanmoins souvent être résolus en passant par le système d'un arbitrage traditionnel: • fournir des explications supplémentaires (par exemple, expliquer en détail comment l’ICCN a calculé

l'indemnité du plaignant et montrer que les mêmes règles s'appliquent à tous de la même manière), • l'arbitrage, en faisant appel aux anciens ou aux personnes très respectées dans la communauté

dont elles ne font pas partie.

D'ailleurs, le recours aux tribunaux nécessite souvent des délais longs avant le traitement d'une affaire et un mécanisme complexe impliquant des experts et juristes. Très souvent, il échappe entièrement au plaignant et peut même se retourner contre lui-même. Enfin, les tribunaux ne sont pas censés connaître des litiges relatifs aux propriétés détenues de façon informelle qui, dans le cas de l'ICCN, vont très vraisemblablement constituer la majorité des cas.

C'est pourquoi, l’ICCN mettra en place un mécanisme extra judiciaire de traitement des litiges faisant appel à l'explication et à la médiation par des tiers. Chaque personne affectée, tout en conservant bien sûr la possibilité de recourir à la Justice Congolaise, pourra faire appel à ce mécanisme, selon des procédures précisées plus loin. Il comprendra deux étapes principales: • L'enregistrement de la plainte ou du litige, • Le traitement à l'amiable, faisant appel à des médiateurs indépendants de l'ICCN.

L’ICCN mettra en place un registre de plaintes (voir CPoR). L'existence de ce registre et les possibilités d'y accéder, c'est-à-dire aux renseignements concernant le lieu de son installation et la manière d'approcher les agents responsables de l'enregistrement des plaintes, etc., sera largement diffusée aux populations affectées à travers le cadre des activités de consultation et d'information. Ce registre sera ouvert aux plaignants dès le lancement des activités de recensement dans une zone donnée.

L’ICCN mettra en place un comité de médiation dans les PNVi et PNG (voir CPoR). Il sera composé, par exemple, des personnes suivantes: • Un représentant de l'Administration territoriale, • Trois représentants des populations, choisis parmi les organisations communautaires de base,

comme, en fonction des cas, les anciens, les autorités traditionnelles, etc., • Un représentant d'une ONG présent sur le terrain dans la zone concernée et jouissant d'une bonne

réputation parmi les populations.

Le comité de médiation de secteur devrait se réunir environ 4 fois par an, en fonction des besoins et en présence d'un représentant du conservateur.

Pour le comité de médiation et après l'enregistrement d'une plainte ou d'un litige, l’ICCN préparera les éléments techniques en ce qui concerne, par exemple, une compensation proposée, une liste

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d'entretiens ou de réunions tenues avec un plaignant, le motif exact d'un litige, etc. Le ou les plaignants seront par la suite convoqués devant le comité de médiation qui cherchera à proposer des solutions acceptables à toutes les deux parties concernées, c'est-à-dire l’ICCN et le plaignant. Le cas échéant, d'autres réunions seront organisées, et le comité pourra alors désigner l'un de ses membres pour poursuivre l'arbitrage dans un cadre moins formel que les réunions mensuelles. L'accord éventuel sera sanctionné d'un protocole signé par des différentes parties et dont le président du comité de médiation devra se porter garant en signant également.

La réglementation congolaise de l'expropriation prévoit qu'en cas de désaccord d'un exproprié sur l'indemnisation proposée, l'autorité expropriante ou l'exproprié lui-même a la possibilité de saisir le Tribunal de grande Instance du lieu de situation des biens. Le dispositif d'une médiation à l'amiable décrit plus haut n'est pas contradictoire à cette disposition légale. En effet, rien n'empêche qu'une première médiation à l'amiable soit tentée, ceci avant ou après que le Tribunal ait été saisi. Dans le cas où un accord à l'amiable serait atteint, la procédure devant le Tribunal pourra s'arrêter.

77.. LLeess pprrooccéédduurreess llééggaalleess eett iinnssttiittuuttiioonnnneelllleess 7.1. Procédures légales La conservation de la nature est actuellement régie par l’ordonnance loi n°69-041 du 22 août 1969. «Faute d’avoir prévu des mesures d’exécution, la mise en œuvre de cette ordonnance-loi s’est avérée difficile du fait de son inadaptation aux conventions internationales relatives à la diversité biologique et aux principes et normes modernes de gestion de la diversité biologique, des aires protégées et des zones humides parce que cette ordonnance-loi ne prend en compte les nouveaux impératifs qu’imposent les exigences de développement national et la lutte contre la pauvreté des populations riveraines qui ne peuvent participer activement à la gestion des aires protégées pour pouvoir en tirer un bénéfice légitime. Consciente de l’importance de ses ressources biologiques et après avoir adopté la Stratégie de la conservation des aires protégées, la République Démocratique du Congo entend harmoniser sa législation avec les principes internationaux» (Projet de loi relative à la conservation de la nature [Projet de Loi] 2006:1). Mais, l’ordonnance-loi n 69-041, malgré toute la critique exprimée par cette affirmation, reste toujours en vigueur. Elle n’autorise pas l’exploitation des parcs nationaux de quelque manière que ce soit de ses ressources naturelles (agriculture, chasse, cueillette, pêche, etc.) (l’ordonnance-loi n°69-041 du 22 août 1969 § 3, 4, 5) ou minières (Code minier § 17 & 279). Le projet de loi souhaite maintenir ce règlement et propose même de l’élargir à toutes les zones tampons.

La gestion d’un parc national et de ses zones tampons est soumise à l’élaboration préalable d’un plan d’aménagement conforme aux normes fixées par arrêté du ministre (l’ordonnance-loi n°69-041 du 22 août 1969 § 2-5; voir aussi: Projet de Loi § 43), mais jusqu’au jour d’aujourd’hui, il n'existe encore aucun plan d’aménagement en RDC. Lors de l’élaboration de son plan d’aménagement, l’administration ou l’organisme en charge est tenu de consulter les autorités locales, les populations riveraines et les particuliers concernés se confirmant aux modalités fixées par arrêté (l’ordonnance-loi n°69-041 du 22 août 1969 § 2-5; voir aussi: Projet de Loi § 43), mais jusqu’à présent, tous les processus d’élaboration des plans d’aménagement ont été réalisés par le CoCoSi sans que les populations affectées par les parcs nationaux ne soient représentées.

7.1.1. La propriété privée et sa protection Ce chapitre présente les textes applicables au foncier, ainsi que le statut des terres, les mécanismes d'acquisition de terrain, de restructuration économique et de la participation du public en RDC, avec une évaluation du cadre national par rapport aux normes internationales, tout particulièrement celles de la PO.4.12.

Textes de base: • La Constitution (2006) (spécialement § 9). • La loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et

régime des sûretés telle modifiée et complétée par la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980. • Loi n°77/01 du 22 février 1977 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique.

Textes complémentaires: • Décret du 6 mai 1952 portant concession et administration des eaux, des lacs et des cours d'eaux; • Décret du 20 juin 1960 portant mesurage et bornage des terres;

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• Ordonnance n°98 du 13 mai 1963 relative au mesurage et bornage des terres ; • Ordonnance n°74/148 du 2 juillet 1974 portant mesures d'exécution de la loi n°73/021 du 20 juillet

1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés • Ordonnance n°74/149 du 2 juillet 1974 fixant le nombre et les limites des circonscriptions foncières

de la République du Zaïre; • Ordonnance n°74/150 du 2 juillet 1974 fixant les modèles des livres et certificats d'enregistrement • Arrêté départemental 00122 du 8 décembre 1975 érigeant en circonscriptions urbaines certaines

zones ou parties des zones de la ville de Kinshasa; • Ordonnance n°77/040 du 22 février 1977 fixant les conditions d'octroi des concessions gratuites en

faveur des Zaïrois qui ont rendu des services éminents à la Nation; • Arrêté départemental CAB/CE/URB-HAB/012/88 du 22 octobre 1988 portant réglementation sur la

délivrance de l'autorisation de bâtir; • Arrêté départemental CAB/CE/URB-HAB/013/88 du 14 novembre 1988 portant création de la

commission urbaine et de la commission régionale de l'autorisation de bâtir; • Arrêté n°99-0012 du 31 mars 1990 fixant les modalités de conversion des titres de concession

perpétuelle ou ordinaire.

Les différentes catégories de terrains: En droit congolais, le sol représente la propriété exclusive inaliénable et imprescriptible de l'Etat. Le patrimoine foncier de l'Etat comprend ainsi un domaine public et un domaine privé. Seules les terres faisant partie du domaine privé de l'Etat sont concessibles et donnent lieu aux titres fonciers selon leur destination. Il y a lieu de préciser d'abord que le droit de jouissance d'un fonds n'est peut être légalement établi que par un certificat d'enregistrement du titre concédé par l'Etat. Toute concession foncière ou toute propriété privée des immeubles par incorporation envisagée séparément du fonds, n'est légalement établie que par certificat d'enregistrement du titre qui lui sert de base, et conformément aux dispositions relatives à l'établissement et à la transmission des concessions et des droits immobiliers (Loi foncière § 59). Les concessions sont de deux catégories, concession perpétuelle et concessions foncières ou ordinaires qui sont l'emphytéose, la superficie, l'usufruit et l'usage. Tout droit de jouissance d'un fonds n'est légalement établi que par un certificat d'enregistrement du titre concédé par l'Etat. Il s'agit de concession perpétuelle - § 80, de l'emphytéose - § 110, de la superficie - § 123, de l'usufruit, § 132, de l'usage - § 141 et des concessions ordinaires régies par les § 374 & 375. La loi foncière distingue: • Les terres appartenant au domaine public de l'Etat. Il s'agit des terres affectées à un usage ou à

un service public, en conséquence elles sont incessibles tant qu'elles ne sont pas régulièrement désaffectées (§ 55 & 16).

• Les terres appartenant au domaine privé de l'Etat. Ce sont toutes les autres terres en dehors de celles réservées au domaine public. Ces terres peuvent faire l'objet d'une concession perpétuelle, d'une concession ordinaire ou d'une servitude foncière. Les terres du domaine privé de l'Etat sont soit urbaines, c'est-à-dire celles comprises dans les limites des entités administratives déclarées urbaines par les lois ou les règlements en vigueur soient ruraux, c'est-à-dire les restes des terres. Quelles soient urbaines ou rurales, les terres sont destinées à un usage résidentiel industriel, agricole ou pastorale.

• Les terres appartenant aux particuliers. Dans cette sous-catégorie, sont répertoriées les terres occupées en vertu soit d'un certificat d'enregistrement (§ 219), d'un contrat de location (§ 144), ou d'un contrat d'occupation provisoire (§ 156), ou encore d'un livret de logeur ou d’un titre équivalent.

• Les terres occupées par les communautés locales. Il s'agit des terres occupées par les communautés locales en vertu de leurs droits fonciers coutumiers. Bien que les populations rurales constituent une partie des communautés locales, il n’existe aucun texte leur reconnaissant ou accordant un statut particulier ou des droits spéciaux. Il y a lieu de retenir que l'article 207 de la loi foncière dispose: «Tout acte d'usage ou de jouissance d'une terre quelconque qui ne trouve pas son titre dans la loi ou dans un contrat, constitue une infraction punissable d'une peine de deux à six mois de servitude pénale et d'une amende de cinq à cinq cent zaïres ou d'une de ces peines seulement. Les coauteurs et complices de cette infraction seront punis conformément au prescrit des articles 21et 22 du code pénal». Depuis la réforme foncière de 1973, toutes les terres sont devenues domaniales ce qui a entraîné la suppression des «terres indigènes» et l’uniformisation du droit foncier.

Procédures d’expropriation et de compensation: L'article 34 de la Constitution dispose: «La propriété privée est sacrée. L’Etat garantit le droit à la propriété individuelle ou collective, acquis conformément à la loi ou à la coutume. (...) Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité octroyée dans les conditions fixées par la loi. Nul ne peut être saisi en ses biens qu’en vertu d’une décision prise par une autorité judiciaire compétente. L'expropriation pour cause d'utilité générale ou d'utilité publique ne peut

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intervenir qu'en vertu d'une loi prévoyant le versement préalable d'une indemnité équitable». C'est la loi n° 77-001 du 22 février 2002 qui organise l'expropriation pour cause d'utilité publique.

La législation congolaise connaît deux sortes d'expropriations: expropriation ordinaire ou par périmètre et expropriation par zones. La première consiste à décider par voie d'arrêté du ministre chargé des affaires foncières et la seconde par voie d'ordonnance présidentielle (§ 6). Le domaine d'expropriation pour cause d'utilité publique est du seul ressort de l'administration et les cours et tribunaux n'interviennent que s'ils sont saisis pour le calcul des indemnités lorsqu’il n’y aura pas accord entre l'expropriant et l'exproprié, concernant la régularité de la procédure ou la durée du délai de déguerpissement.

Sont susceptibles d'expropriation pour cause d'utilité publique: la propriété immobilière, la concession perpétuelle, la concession emphytéotique, la concession de la superficie et les droits de jouissance des communautés locales sur les terres domaniales (Loi foncière § 1, 101, 120, 131 et 146). Concernant les concessions emphytéotiques et les superficies, l'article 146 précité dispose: «Si le terrain concédé devient nécessaire à une destination d'intérêt publique au cours des cinq premières années de la concession, l'Etat peut le reprendre aux conditions prévues par les articles 120 et 131 de la présente loi, au-delà de ces cinq années, l'Etat doit procéder conformément aux dispositions légales en matière d'expropriation pour cause d'utilité publique».

L'utilité publique est de nature à s'appliquer aux nécessités les plus diverses de la collectivité sociale, notamment dans les domaines de l'économie, de la sécurité, de la défense militaire, des services publics, de l'hygiène, de l'esthétique, de la conservation de la nature, du tourisme, des plantations et élevages, des voiries et les constructions y compris ses ouvrages d'art.

La procédure de l'expropriation comprend deux phases: la phase administrative et la phase judiciaire. Cette dernière phase est liée à l'absence d'entente entre l'expropriant et l'exproprié sur le montant de l'indemnité, la durée du délai de déguerpissement ou sur la régularité de la procédure d'expropriation.

La phase administrative comprend plusieurs étapes. La décision d'expropriation pour utilité publique doit mentionner l'identité complète des intéressés et s'appuyer sur un plan des biens à exproprier avec en plus, en cas d'expropriation par zone, un plan indiquant les travaux à exécuter et les biens à mettre en vente ou à concéder. Elle fixe, en outre, le délai de déguerpissement à dater de la mutation. La décision est publiée au Journal Officiel et portée à la connaissance des personnes intéressées par lettre recommandée à la poste avec accusé de réception ou remise en main propre par un messager contre récépissé daté et signé. Pour les droits collectifs de jouissance, la population est prévenue par une communication faite aux représentants qualifiés des communautés locales intéressées par le Commissaire de zone ou son délégué. Celui-ci dresse un procès-verbal et transmis ensuite à l'autorité ayant pris la décision d'exproprier. Si une personne intéressée ne peut être jointe, l'administration avertit le Procureur de la République qui prend les mesures nécessaires pour défendre les droits en cause. Il peut continuer les recherches administratives. Si celles-ci échouent, il nomme un administrateur des biens à exproprier. Si des propriétés ont des droits de locations, le propriétaire doit aviser sans délai les locataires à défaut de quoi il reste seul tenu à leur verser des indemnités qu'ils auraient pu réclamer. Les réclamations et observations de tout ordre doivent être portées à la connaissance de l'autorité en charge de l'expropriation, au plus tard, un mois après la réception de la lettre signifiant l'expropriation. Ce délai peut être prorogé par l'autorité en charge de l'expropriation. A l'expiration du délai imparti, des propositions d'indemnisation sont faite aux intéressés. Ces propositions s'appuient sur un procès-verbal d'expertise dressé et signé par deux géomètres Experts Immobiliers du Cadastre auxquels on adjoint un agronome ou un autre spécialiste suivant la nature du bien à exproprier.

La phase judiciaire commence quand un accord à l'amiable n'a pu être trouvé. Dans ce cas, l'expropriant adresse une requête aux tribunaux pour vérifier la régularité de la procédure administrative et procède au règlement des indemnités. Dans les 15 jours de l'assignation, le tribunal entend les parties. Dans les huit jours suivants de cette date, il statue sur la régularité de la procédure. Il nomme d'office trois experts sur le choix desquels les parties se sont mises d'accord. Le tribunal fixe le délai dans lequel les experts devront avoir remis leur rapport. Ce délai ne peut dépasser 60 jours; dans des cas exceptionnels, il peut être prorogé à 90 jours. Les experts peuvent se faire communiquer au bureau du Conservateur des titres immobiliers tous les renseignements utiles à leur mission. Ils déposent au greffe du tribunal un rapport commun en autant d'exemplaires que de parties en cause. Dans les huit jours suivant le dépôt du rapport, le tribunal convoque les protagonistes. A l'audience, le tribunal écoute les parties prenantes et éventuellement les experts. Au plus tard un mois après cette audience, il statue sur le montant des indemnisations et les frais; si l'exproprié l'en saisit, il fixe la durée du délai de déguerpissement. Le jugement est exécutoire par provision, nonobstant tout recours et caution. L'indemnité due à l'exproprié est fondée sur la valeur du

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bien à la date du jugement statuant sur la régularité de la procédure. Elle doit être payée avant l'enregistrement de la mutation et, au plus tard, 4 mois à dater du jugement fixant les indemnités. Passé ce délai, l'exproprié peut poursuivre l'expropriant en annulation de l'expropriation.

Les terres occupées soit en vertu du contrat de location, soit en vertu du contrat d'occupation provisoire ou soit encore en vertu du livret de logeur ou d’un titre équivalent peuvent être reprises par l'Etat quand elles sont nécessaires à une destination d'intérêt public en résiliant le contrat. Dans ce cas, l'Etat est tenu de rembourser au contractant la valeur des matériaux et les prix de la main d’œuvre. Le code foncier prévoit qu'en cas d'un lotissement, les personnes frappées de la mesure de reprise ont priorité pour obtenir un terrain dans un lotissement.

Il faut noter qu'il y a de fortes convergences entre les textes juridiques congolais et la PO 4.12 de la Banque Mondiale. En attendant que ces textes soient appliqués dans leur intégralité, une réflexion pourrait s'amorcer pour préciser les procédures de compensation (taux, nature des biens à indemniser, prise en compte du travail et du rétablissement du niveau de vie antérieur à l'expropriation,...), protection accrue des groupes vulnérables et surtout suivi/évaluation des expropriés. En effet, le problème qui se pose souvent est celui du fossé entre ce qui est prévu par les textes et leur application.

7.1.2. Politique de sauvegarde PO 4.12 de la Banque mondiale La politique opérationnelle 4.12 «Réinstallation Involontaire» (PO 4.12) doit être suivie lorsqu'un projet est susceptible d'entraîner une réinstallation involontaire, des impacts sur les moyens d'existence, l'acquisition de terres ou des restrictions d'accès aux ressources naturelles. Les principales exigences que cette politique introduit sont les suivantes: a) La restriction d'accès aux ressources naturelles doit autant que possible être évitée ou réduite, en

envisageant d'autres variantes prévues par le projet, b) Lorsqu'il est impossible d'éviter la restriction d'accès aux ressources naturelles, les actions de

réhabilitation des moyens d'existence doivent être conçues et mises en oeuvre en tant que programmes de développement durable, en mettant en place des ressources suffisantes pour assurer que les personnes affectées par le projet pourraient profiter de ses avantages. Les personnes affectées doivent être consultées et être invitées à participer à la planification et à l'exécution des programmes de compensation et de réhabilitation des moyens d'existence.

c) Les personnes affectées doivent être assistées dans leurs efforts d'amélioration de leur niveau de vie, ou au moins pour le restaurer à son niveau d'avant le lancement du Projet GEF-BM.

En terme d'éligibilité aux bénéfices de la réinstallation, la politique 4.12 distingue trois catégories parmi les Personnes Affectées par le Projet (PAP): a) Les détenteurs d'un droit formel sur les terres et les zones d’usage (y compris les droits coutumiers

et traditionnels reconnus par la législation du pays); b) Celles qui n'ont pas de droit formel sur les terres ou les zones d’usage au moment où le

recensement commence, mais qui disposent des titres fonciers ou autres - sous réserve que de tels titres soient reconnus par les lois du pays ou puissent l'être dans le cadre d'un processus identifié dans le plan d’aménagement;

c) Celles qui n'ont ni droit formel ni titres susceptibles d'être reconnus sur les terres qu'elles occupent.

La politique de la Banque Mondiale souligne que la préférence doit toujours être donnée, pour les personnes dont la subsistance est basée sur la terre, au remplacement de la terre perdue par des terrains équivalents. Mais au cas où la compensation d'un terrain perdu par un autre ne serait pas souhaitée ou lorsque cette compensation risque de mettre en danger la survie durable du parc national ou d'une zone protégée, c'est-à-dire qu'il ne puisse pas s'intégrer dans le plan d'aménagement, d'autres options en dehors d'une compensation financière des terres ainsi que celle des pertes y associées doivent être envisagées autour d'un emploi ou d'un auto-emploi. Un manque des terres adéquates doit être justifié et documenté auprès de la Banque Mondiale.

Les personnes relevant des alinéas a) et b) ci-dessus reçoivent une compensation en nature pour les terres des zones d’usage qu'elles perdent. Les personnes relevant du c) reçoivent une aide en lieu et place de la compensation pour leurs zones d’usage et toute autre aide permettant d'atteindre les objectifs énoncés dans la présente politique, à condition qu'elles aient occupé les terres dans la zone du projet avant une date limite fixée par l'Emprunteur et acceptable par la Banque. Les personnes occupant ces zones après la date limite n'ont droit à aucune compensation ni à aucune autre forme d'aide à la réinstallation. En d'autres termes, les occupants informels (catégorie c- ci-dessus) sont

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reconnus par la politique 4.12 comme éligibles, non à une compensation pour les terres qu'ils occupent, mais à une assistance à la réinstallation.

La PO soulèvent tout particulièrement la restriction involontaire à l'accès aux aires protégées ainsi que des impacts sur les revenus. La PO spécifie pour la création de nouvelles aires protégées, entraînant la perte d'une habitation, des terres ou d'autres propriétés, les personnes concernées doivent avoir entièrement droit aux mesures de protection dans le contexte d’un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) et dans un Cadre de Politique de Réinstallation (CPoR). La même mesure est prévue pour les populations prêtant leurs habitations à l’intérieur des parcs nationaux existants.

Pour le déplacement économique, c'est-à-dire la restriction involontaire pesant sur l’utilisation des terres et des ressources naturelles, les populations vivant en dehors des parcs nationaux existants ou à celles qui continuent à y vivre pendant ou après l’exécution du projet, la PO 4.12 propose d’élaboration d’un Cadre Procédural de Réinstallation (CPrR).

Selon la PO 4.12, tous les outils de réinstallation (PAR, CPoR & CPrR) doivent comprendre des mesures permettant d’assurer que les personnes déplacées: a) soient informées sur leurs options et leurs droits relatifs à la réinstallation et/ou restriction d’accès, b) soient consultées sur des options de réinstallation techniquement et économiquement réalisables,

et assurer qu'ils pourraient choisir entre ces options, c) bénéficient d'une compensation rapide et effective au coût d'un remplacement intégral, pour les

biens perdus du fait du projet. d) bénéficient d'un soutien après le déplacement, durant une période de transition, sur la base d'une

estimation du temps nécessaire à la restauration de leur niveau de vie, e) bénéficient d'assistance en matière de développement, en plus de la compensation, telle que la

préparation des terrains, le crédit, la formation ou des opportunités d'emploi.

7.1.3. Comparaison entre la législation congolaise et la Banque Mondiale Il faut noter qu'il y a de fortes convergences entre les textes juridiques de la RDC et la PO 4.12 de la Banque Mondiale. En attendant que ces textes soient appliqués dans toute leur étendue, une réflexion pourrait s’avérer nécessaire pour préciser les procédures de compensation (taux, nature des biens à indemniser, prise en compte du travail et du rétablissement du niveau de vie antérieur à l'expropriation,...), la protection accrue des groupes vulnérables et surtout le suivi/évaluation des expropriés. Les éléments suivants de la PO 4.12 doivent compléter de manière efficace la réglementation de la RDC: • Avant qu'une activité dans le cadre du projet ne soit mise en pratique, les personnes affectées par

ces activités devront être compensées en fonction de la réglementation et du cadre défini ici. • Pour les restrictions d'accès aux ressources naturelles, il est indispensable que ces mesures

prévoient des compensations et d'autres formes d'assistances nécessaires avant la mise en place des restrictions. Il est tout particulièrement important que la prise de biens ne puisse avoir lieu qu'après d’une compensation.

Le processus de compensation comporte les étapes suivantes: • La participation publique des communautés locales. Celle-ci est considérée comme constituant

une partie intégrante de la phase de conception et d’élaboration des plan d’aménagement. La participation publique permet de s'assurer que tout individu/ménage affecté sera informé de ce qui se passe afin que chacun d’eux ait la possibilité d’expliquer son point de vue. Les propriétaires fonciers et les utilisateurs seront informés de manière formelle, par écrit et, pour ceux qui ne savent lire, le document de notification sera suivi verbalement par un responsable de l'administration locale en présence d'un représentant de la communauté agrée par tous;

• La documentation sur les possessions et les biens. Les fonctionnaires de l'administration sont censés organiser des rencontres avec les individus et/ou ménages affectés pour discuter le processus de compensation. Pour chaque individu ou ménage affecté, le dossier de compensation contient les informations personnelles nécessaires relatives à la partie affectée de même qu’au total des possessions foncières, l'inventaire des biens affectés avec des informations appropriées d’assurer l’avenir de tous ceux qui y sont nommés en tant qu’une partie d’un ménage. Toutes ces informations sont susceptibles d’être confirmées et attestées par des représentants locaux.

• Les dossiers seront maintenus à jour et accompagnés par une partie de documentation relative aux terres cédées. Toutes les revendications et tous les biens doivent être communiqués par écrit;

• L'accord sur la compensation et la préparation des contrats. Tous les types de compensation sont clairement expliqués et aux individus et aux ménages. L'administration devra dresser une liste

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indiquant toutes les propriétés et terres livrées ainsi que les types de compensation (argent liquide et/ou en nature) choisis. Une personne préférant une compensation en nature recevra un bon de commande signée et attestée par un témoin. Le contrat de compensation sera lu à haute voix mais à huis clos en présence de la partie affectée, du représentant de l'administration et d'un représentant de la communauté agrée par tous.

• Le paiement des compensations. Toute remise de propriété, qu’il s’agisse des terres ou des bâtiments ou bien d’un paiement de compensation doit avoir lieu en présence de la partie affectée, d’un représentant de l'administration et d'un représentant de la communauté agrée par tous.

• Les paiements de compensations communautaires. La compensation communautaire se fera seulement en nature pour chaque communauté dans sa totalité. Les exemples de compensation communautaires pour les zones d’usage communautaires contiennent la mise en place des infrastructures de type • École, • Centre de santé, • Toilettes publiques, • Système d'alimentation en eau, • Place de marché, • Route, etc.

• Un apport essentiel de la PO 4.12 consiste en ce que les occupants de fait (occupants illégaux) soient compensés, ce qui ne représente pas une exigence provenant de la législation nationale.

• Cette exigence, ainsi que toutes les autres établies par la PO 4.12 susmentionnées, prime sur la législation nationale en ce qui concerne chaque déplacement des populations causé par une opération financée par la Banque Mondiale.

En bref, les points de convergence sont les suivants: • Les personnes éligibles à une compensation; • La date limite d'éligibilité (CUT-OFF DATE); • Le type de paiement; et les points de divergence: • Les occupants irréguliers ne sont pas pris en charge par le droit national; • La procédure de suivi et l'évaluation n'existent pas dans le droit congolais; • La réhabilitation économique n'est pas prévue au Congo; • Le coût de réinstallation n'est pas pris en charge au Congo; • Le déménagement des PAP n'existe pas dans le droit congolais; • Le règlement des litiges est plus souple dans la législation de la BM. • Les groupes vulnérables sont inconnus par le droit positif congolais; • La participation est plus large dans les textes de la PO 4.12; • Les alternatives de compensation ne sont pas prévues par le droit congolais.

Les points de divergence entre la législation congolaise et la PO 4.12 semblent être assez importants, mais il y a aussi des possibilités de rapprochements. En effet, il ne faut pas voir en tous ces points des divergences par rapport à la législation nationale des contradictions, mais beaucoup plus des insuffisances à l’intérieur de la législation nationale. Car la prise en charge même des irréguliers par rapport au droit congolais est bel et bien possible; l’organisation du suivi et l’évaluation permettraient de rendre opérationnelles certaines dispositions. Quant au règlement des litiges, l'essentiel consiste à ce qu’en cas d’échec, les différents modes d’alternatives n'empêchent pas de poursuivre les voies contentieuses officielles.

Quant aux groupes vulnérables, ils ne sont pas pris en compte par la législation. Pourtant, des critiques positives relatives peuvent être apportées. Le droit positif congolais doit s’intéresser à ces questions nouvelles et plus particulièrement à celles relatives au genre et aux peuples autochtones (Constitution 2006 § 51). De manière générale, les femmes, les jeunes et aussi les peuples autochtones constituent, dans le contexte de toute opération de réinstallation, les groupes cibles qui ne doivent pas être ignorés. La participation lors du processus de réinstallation de la BM est plus importante, certes, mais le droit positif ne l'interdit pas. Il dit seulement qu'à certaines étapes, la participation sera obligatoire. Même s'il est vrai que sur certains points, la législation de la BM paraît plus complète (suivi et évaluation; réhabilitation économique; coûts de réinstallation; alternatives de compensation), mais rien n'empêche les pouvoirs publics de s'en inspirer et ceci sur la base légale de la compatibilité signifiant qu'une norme compatible avec la législation nationale peut être appliquée en raison de sa non contrariété avec la PO.

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Les différences entre la législation congolaise et la politique 4.12 de la Banque Mondiale, les éventuelles lacunes et les propositions par rapport à celles-ci sont résumées dans le tableau ci-après:

Tableau 1 Comparaison de la législation congolaise et de la PO 4.12 Sujet Législation congolaise Politique de la Banque Mondiale Propositions par rapport

aux différences Indemnisation / Compensation

Principe général Normalement une compensation en espèce mais, autant que possible, en nature

Compensation en nature ou en espèces au coût d'un remplacement intégral sans compter la dépréciation de l'actif affecté

Compensation en nature

Principes d’évaluation Juste et préalable Juste et préalable En accord Calcul de la compensation des actifs affectés

• Remplacer sur la base des barèmes selon la localité

• Pour les cultures: basé sur l'âge, l'espèce, le prix en haute saison

• Pour les terres: valeur du marché, frais divers/ enregistrements, capacité de production, emplacement, investissements, et autres avantages similaires au terrain acquis au projet

• Actualiser le barème applicable aux cultures

• Pour les terres, baser la compensation sur la valeur du marché réel, et non pas sur la valeur des cessions du service des domaines.

Réhabilitation économique

Non mentionné dans la législation

Nécessaire dans le cas où les revenus seraient concernés, les mesures introduites dépendent de la sévérité de l’impact négatif

Prévoir l’assistance par le projet

Assistance à la réinstallation des personnes déplacées

Non mentionné dans la législation

Les personnes affectées par le projet doivent bénéficier en plus de l’indemnité de déménagement d’une assistance lors de leur réinstallation et d’un suivi après celle-ci.

Prévoir l’assistance par le projet

Eligibilité Propriétaires coutumiers de terres et de terrains titrés

Compenser par une parcelle équivalente

De préférence remplacer les terres prises et en régulariser l’occupation; si non, payement au prix du marché

En accord sur le principe, mais différent sur le prix du marché

Occupants informels Le droit de l’expropriation ne prévoit pas d’indemnisation ou d’assistance quelconque en cas de retrait des terres du domaine public de l’Etat.

Compensation des cultures et des revenus (exploitation forestière et minière rurale, chasse, cueillette, pêche) des populations affectées Assistance à leur réinstallation en lieu et place de la compensation des terres qu’elles occupent, et de toute autre assistance par rapport à leurs besoins afin de pouvoir atteindre les objectifs énoncés dans la présente politique, à condition d'avoir occupé les terres à l'intérieur de la zone du projet avant une date limite fixée.

Tenir compte des cas concrets positifs constatés sur le terrain.

Locataires Non mentionné par la législation

Assistance réinstallation/transport Inclure les locataires

Procédures Date limite d’éligibilité (Cut-off date)

Date de l’ouverture de l’enquête publique

Le recensement permet d’identifier les personnes éligibles à l’assistance et de décourager l’arrivée massive de personnes non-éligibles. Mise au point d’une procédure acceptable à la détermination des critères d’éligibilité des personnes déplacées en tenant compte des différents acteurs. Distinguer les populations n'ayant droit à la compensation et à l’assistance lorsque leur installation dans cette zone concernée date d'après la décision de la réalisation du projet et de l’élaboration du recensement des populations éligibles à la réinstallation et aux autres compensations.

La politique de la Banque mondiale et la législation congolaise semblent s'accorder sur les personnes pouvant être déplacées. Toutefois, il est nécessaire de préciser ce fait que le droit congolais paraît plus restrictif en ceci qu'il se prononce plus particulièrement sur les détenteurs de droits formels, alors que l’OP.4.12 n’en fait pas état.

Paiement des indemnisations/ Compensations

Avant le déplacement Avant le déplacement

Forme/nature de la compensation/ Indemnisation

Normalement une compensation en espèce mais si possible en nature

La priorité doit être donnée à une compensation en nature plutôt que monétaire

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Sujet Législation congolaise Politique de la Banque Mondiale Propositions par rapport aux différences

Alternatives de compensation

La législation congolaise ne prévoit pas, en dehors des indemnisations et/ou de l’attribution de nouvelles terres, l’octroi d’emploi ou de travail à titre d’alternatives de compensation.

Si les personnes déplacées choisissent une autre option que l’attribution de terres …, ou s’il n’y a pas suffisamment de terres disponibles à un coût raisonnable, il faudra proposer des options non foncières fondées sur des perspectives d’emploi ou de travail indépendant qui s’ajouteront à une indemnisation en espèces pour la terre et en d'autres moyens de production perdus.

La politique de la Banque mondiale, quant à l'alternative de compenser et plus particulièrement encore à celle fondée sur des perspectives d’emploi ou de travail indépendant, n’a pas été prise en compte par la législation congolaise. Globalement, ce sont seulement les indemnisations en espèces ou les compensations en nature qui ont été prévues.

Groupes vulnérables Non mentionnée dans la législation

Procédures spécifiques avec une attention particulière pour ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, les personnes sans terre, les vieillards, les femmes et les enfants, les minorités ethniques et les populations autochtones

Prévoir l’assistance par le projet

Plaintes Saisine des cours et tribunaux Privilégier en général les règlements à l’amiable, un système de gestion des conflits proche des personnes concernées, simple et abordable. Les personnes affectées doivent avoir un accès facile à un système de traitement des plaintes

Deux modalités différentes quant aux principes, mais, en réalité, les mécanismes de résolution de conflit peuvent s'accorder avec ceux de la Banque mondiale

Consultation Le décret d’expropriation détermine que l’ouverture sera précédée par une enquête publique et par l’audition des expropriés

Les personnes affectées doivent être informées à l’avance de toutes les options leur étant offertes, et être associés à leur mise en oeuvre par la suite.

L’ICCN se charge de l’information et organisent des commissions

Suivi et évaluation Non mentionné dans la législation

Nécessaire Prévoir un system de suivi et d'évaluation

7.2. Procédure administratives La réinstallation fait prioritairement intervenir, surtout à travers l'ICCN et les ministères publics: L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) constitue, sous l’autorité du

Président de la République, l’organe d'orientation de la politique gouvernementale en matière des parcs nationaux et aires protégées. A ce titre, l’ICCN a pour objectif d’assurer la protection de la faune et de la flore dans les réserves naturelles, intégrales ou quasi intégrales, d’y favoriser la recherche scientifique et le tourisme (Ordonnance loi No 69-041 § 14-23 & Loi 75-023 du 22 juillet 1975 § 2 & Ordonnance No 78-190 du 5 mai 1978 § 3)

• Le ministère de l’environnement, de la conservation de la nature, des eaux et forets a pour mission de promouvoir, de superviser et de coordonner toutes les activités relatives à l'environnement.

• Le ministère des affaires foncières dispose dans ses attributions du lotissement et de l'octroi des parcelles en vue de leur mise en valeur à travers les conservateurs des titres immobiliers;

• Le ministère de l'administration du territoire en charge, entre autre, de l'identification, de l'encadrement et du recensement des populations, du suivi et de la surveillance des mouvements des populations;

• Le ministère du développement rural avec des attributions comme: l'aménagement et l'équipement de l'espace rural, l'organisation et l'encadrement de la population rurale pour l'accroissement de la production;

• Le ministère des travaux publics et de l'aménagement du territoire dispose des attributions de l'aménagement du territoire et, sous sa tutelle, entre autre de l’office des routes ainsi que de l’office des Voiries et Drainage;

• Le ministère de l'urbanisme et de l'habitat chargé notamment de l'aménagement de l'espace urbain en matière d'urbanisme et d'habitat, de l'élaboration des études en vue de la création des nouvelles villes ou de la modernisation des villes existantes;

• Le ministère de l'agriculture en charge notamment de la production agricole et de l'autosuffisance alimentaire;

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Rapport Final Février 2007 42

• Le ministère du plan chargé de l'attribution de la planification et de la programmation de la politique de développement économique et social, de la coordination des projets interministériels.

Sur cette base, l'ICCN est responsable en tant que maître de la réinstallation dans le cadre des parcs nationaux, mais la mise en œuvre de réinstallation constitue un processus commun à toutes les institutions susmentionnées. Il est proposé de répartir, dans une certaine mesure, les responsabilités entre: • Des responsabilités d'ensemble de conception, de préparation et de revue des documents de

planification, au moins en phase initiale, et de mise en oeuvre des actions de réinstallation, confiées à l’administration technique de l’ICCN,

• Des responsabilités dans l'exécution au niveau local confiées aux chefs de site, • Des responsabilités pour le suivi, la participation à la médiation, l’assistance aux personnes

vulnérables, etc. seraient confiées à une ou plusieurs ONG.

Actuellement, les capacités en personnel de l’ICCN semblent trop limitées pour être en mesure de prendre entièrement en charge la responsabilité de la conception et de l'exécution des programmes de recasement. Le CPoR prévoie des activités au profit du renforcement des capacités et de la mise en place des structures clefs à la réinstallation physique et à la restriction d’accès aux ressources: • Au niveau central: Affectation de la responsabilité des réinstallations à l'un des cadres de la cellule

de coordination de réinstallation (CR); • Au niveau local: création d'une cellule technique de recasement (CT) dans chacun des parcs

nationaux et des aires protégées concernés.

Le CPrR se sert de la CR au de sein de l’ICCN et des CT des parcs nationaux Virunga et Garamba.

88.. GGrroouuppeess vvuullnnéérraabblleess Les groupes vulnérables sont ceux qui risquent de devenir plus vulnérables ou plus pauvres encore du fait du déplacement, ou du processus de compensation et de réinstallation. Ils seront identifiés lors des opérations de recensement menées dans le cadre des ateliers de concertation. Chaque plan d’aménagement devra inclure des dispositions précises relatives à l'assistance aux groupes vulnérables, par exemple de quelle manière choisir parmi les possibilités mentionnées ci-dessous. Les groupes vulnérables peuvent se constituer des différentes catégories qu'indique la liste suivante mais non-exhaustive: • les handicapés physiques ou mentaux, • les personnes atteintes du VIH/SIDA ou d'autres maladies graves ou incurables, • les vieillards, particulièrement lorsqu'ils vivent seuls, • les ménages dont les chefs sont des femmes, • les ménages dont les chefs de famille sont sans ressources ou quasiment sans ressources, • les veuves et orphelins, et • les peuples autochtones.

L'assistance aux groupes vulnérables lors du processus de compensation doit englober les points suivants: 1 Identification des groupes et personnes vulnérables, et identification des causes et conséquences

de leur vulnérabilité, ou par le biais des entretiens directs avec eux menés par le personnel du projet, ou encore à travers les représentants de leurs communautés. Cette étape d'identification est primordiale, car souvent, les personnes vulnérables ne participent pas aux réunions d'information organisées par les représentants des projets et le fait même de l'existence d'un projet peut rester ignoré lorsque celui-ci n'arrive pas à adopter une démarche pro-active d'identification;

2 Identification des mesures d'assistance nécessaires aux différentes étapes du processus: négociation, compensation, mise en place des restriction;

3 Mise en oeuvre des mesures d'assistance; 4 Suivi et poursuite, lorsque cela s'avère nécessaire, de l'assistance après les restrictions d’accès

aux ressources naturelles, identification d'ONG susceptibles de prendre le relais au moment où les interventions de l’ICCN s'achèveront.

En pratique, l'assistance apportée en fonction des besoins et des demandes exprimées par les personnes vulnérables concernées peut être présentée de manière suivante: 1 Assistance pendant la procédure de compensation (en fournissant, par exemple, des explications

supplémentaires sur le processus; ou en veillant à ce que les documents soient bien compris par tous les participants ou concernés; ou encore en accompagnant une personne concernée à la banque pour l'assister lors de l’encaissement d’un chèque de compensation, etc.);

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Rapport Final Février 2007 43

2 Assistance pendant la période suivant le paiement afin de sécuriser une indemnité, de réduire les risques d'un mauvais usage ou encore de protéger contre le vol:

3 Assistance durant la période suivant la mise en place des restrictions, surtout lorsque le réseau de solidarité s'est perdu et ne pourra pas être remplacé de manière immédiate: assistance alimentaire, suivi sanitaire, etc.

4 Soins surtout pendant des périodes critiques, notamment durant la transition.

Compte tenu des expériences de la Banque Mondiale selon lesquelles la réinstallation des peuples autochtones s’avère tout particulièrement complexe et qu'elle peut même être à l'origine des impacts sur leur identité et leur survie culturelle, l’ICCN devra revoir les plans d’aménagement de manière à permettre aux peuples autochtones de continuer à habiter, à chasser, à cueillir et à pêcher à l'intérieur des parcs nationaux et ces zones tampons ainsi que de commercialiser les produits de ces activités sous la supervision de l’ICCN.

Des expériences prouvent également qu'une assistance aux groupes vulnérables peut aussi être apportée à travers des ONG spécialisées et disposant et des agents compétents et de l'expérience nécessaire à une prise en charge efficace des personnes vulnérables. Les ateliers de concertation sont supposés identifier les meilleurs parmi ces organismes afin de réaliser en collaboration avec eux les mesures prévues et ses objectifs tout en s'appuyant sur l'analyse des interventions actuelles ou déjà réalisées par ce type d'organisme dans les quartiers cibles. Les expériences prouvent par ailleurs que les mesures particulières destinées aux personnes vulnérables coûtent très peu par rapport aux budgets d'ensemble disponibles à la réalisation des plans de aménagement. Mais même ce «très peu d'argent» peut souvent faire une grande différence quand il s'agit d'apporter de l'assistance à tous ceux qui, autrement, seraient abandonnés à eux-mêmes et souvent en situation de grande détresse.

99.. SSuuiivvii eett éévvaalluuaattiioonn Le suivi et l'évaluation constituent une composante clef de la réinstallation. Leurs objectifs principaux sont les suivants: • Suivi des situations spécifiques et des difficultés apparaissant durant l'exécution ainsi que l'examen

de la conformité de la mise en oeuvre avec les objectifs et méthodes définis par la PO 4.12, par la réglementation congolaise et par le CPoR, le CPrR et les PAR;

• Evaluation des impacts à moyen et long terme sur des ménages affectés, sur leur subsistance et leurs revenus, leurs conditions économiques, mais aussi sur l'environnement, les capacités locales et l'habitat, etc.

Au sens du présent document, le suivi vise à corriger «en temps réel» les méthodes de mise en oeuvre durant la préparation et la mise en œuvre du plan d’aménagement, alors que l'évaluation sert à vérifier si les objectifs généraux de la conception stratégique ont été respectés et à tirer les enseignements de l'opération pour mieux pouvoir en modifier éventuellement les stratégies et, enfin, leur mise en oeuvre dans une perspective à plus long terme. Le suivi sera interne, et l'évaluation externe.

Le suivi traitera essentiellement des aspects suivants: • Suivi social et économique: suivi de la situation des personnes affectées, apparition des phénomènes

de spéculation foncière, état de l'environnement, restauration des moyens d'existence, notamment dans le domaine de l'agriculture, de l'exploitation forestière locale de la chasse, de la cueillette et de la pêche, du commerce et de l'artisanat, de l'emploi salarié ainsi que de toutes les autres activités;

• Suivi des personnes vulnérables; • Suivi des aspects techniques: supervision et contrôle des travaux d'aménagement de terrains,

réception des composantes techniques des plan d’aménagement; • Suivi du système de traitement des plaintes et conflits; • Assistance à la restauration des moyens d'existence: agriculture, activités commerciales ou

artisanales, et suivi des mesures d'assistance éventuellement mises en oeuvre dans ce domaine.

De manière globale, les indicateurs suivants seront utilisés: • Nombre de ménages et de personnes affectées par les activités du projet; • Nombre de ménages et de personnes réinstallées par le projet; • Montant total des compensations payées.

En outre, des indicateurs socio-économiques seront établis et suivis pour un échantillon de PAP, par exemple ceux qui suivent: • Revenu monétaire moyen, et revenu total moyen (avec valorisation de l'autoconsommation),

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Rapport Final Février 2007 44

• Ventilation moyenne des dépenses d'un ménage, • Nombre de chômeurs complets, • Nombre d'enfants scolarisés.

La valeur initiale de ces indicateurs peut être établie à partir des enquêtes socio-économiques inclues dans le recensement et dans la cartographie participative pour les zones d’usage. Par la suite, il sera bon de réitérer ces enquêtes à raison d'une fois par an par exemple, et sur un échantillon de l'ordre de 15 à 20% des PAP.

Enfin, comme déjà indiqué, les personnes vulnérables feront l'objet d'un suivi social spécifique.

Un rapport annuel de suivi sera préparé par l’ICCN. Les actions de suivi relatives aux activités de réinstallation ne seront pas nécessairement spécifiques, et elles pourraient être susceptibles à une intégration dans un suivi plus large de l'ensemble des activités du Programme.

Les documents de référence servant à l'évaluation seront les suivants: • Le présent cadre procédural de réinstallation, • Les lois Congolaises telles que décrites au chapitre 4 • La politique de la Banque (PO 4.12), • Le CPoR relatif au Projet GEF-BM,

Les objectifs de l'évaluation sont les suivants: • Evaluation générale de la conformité de l'exécution avec les objectifs et méthodes précisées dans

le CPrR, • Evaluation de la conformité de l'exécution en conformité avec les lois et règlements en vigueur en

RDC de même qu'avec la PO 4.12, • Evaluation des procédures de mises en oeuvre pour les compensations et les restrictions, • Evaluation de l'adéquation des compensations par rapport aux pertes subies, • Evaluation de l'impact des restrictions d’accès aux ressources naturelles sur les revenus, les niveaux

de vie, et les moyens d'existence relative au maintien des niveaux de vie à leur niveau précédent, • Evaluation des actions correctives à prévoir éventuellement dans le cadre du suivi ainsi que

l'évaluation des modifications à apporter aux stratégies et méthodes utilisées.

L'évaluation s'appuiera sur les documents et matériaux issus du suivi interne, et de manière supplémentaire, les évaluateurs procéderont à leurs propres analyses de terrain à travers des enquêtes auprès des intervenants et des personnes affectées par le projet. L'évaluation de plan d’aménagement des PNVi et PNG sera menée par des évaluateurs extérieurs disposant d'une bonne expérience en la matière et, en fonction de leur disponibilité, des spécificités Congolaises. L'association des évaluateurs internationaux et Congolais est très fortement à recommander. L'évaluation devrait être entreprise en deux temps: a) une médiation après l'achèvement, et b) une autre deux ans après l'achèvement.

1100.. CCoonnssuullttaattiioonn eett ddiiffffuussiioonn ddee ll''iinnffoorrmmaattiioonn Le rapport suivant présente le résultat d’une étude à court terme réalisée en 2006 par Dr Kai Schmidt-Soltau, élaborée dans une approche participative et en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes (ICCN, populations autours des Parcs Nationaux de Virunga et de Garamba, ONG, agences gouvernementales, bailleurs, etc.). Ces recherches consistent en 4 phases: • Pendant une première phase les entités gouvernementales en charge des aires protégées (ICCN),

les ONG (ACODRI, ACOPA, CREF, SoDéRu, AGIR, RMIPAT, WWF, WCS, APF etc.) ainsi que des organismes bailleurs (Banque Mondiale, UE, France, UN-OCHA, KFW, GTZ) ont été consultés avec cet objectif de collecter des informations de référence et d'évaluer les approches déjà existantes visant l’intégration des PAP dans le processus de prise de décision.

• Pendant une deuxième phase, 10 ateliers de consultation sur les impacts du Projet GEF-BM sur les populations autours de PNVi et de PNG ont été organisés à Kitshanga, Mamundioma, Makoyoba, Museya et Kyondo (autour de PNVi) et à Nagero, Tekadji, Bhadri, Djabir et Faradjei (autour de PNM).

• La troisième phase consiste à consulter toutes les parties prenantes directement sur la base du rapport préliminaire.

• Pour finir, le rapport lui-même ainsi que des recommandations ont été discutés au cours des ateliers de validation à Nagero (12/2006), Beni (1/2007) et Kinshasa (1/2007) et avec la participation de toutes les parties prenantes. .

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Rapport Final Février 2007 45

AAnnnneexxee 11:: PPoolliittiiqquuee ooppéérraattiioonnnneellllee rreellaattiivvee àà llaa ««rrééiinnssttaallllaattiioonn iinnvvoolloonnttaaiirree»» ((PPOO 44..1122)) ddee llaa BBaannqquuee MMoonnddiiaallee Ces politiques ont été préparées à l’intention du personnel de la Banque mondiale et ne traitent pas nécessairement le sujet en question de manière exhaustive.

Le présent document représente la traduction du texte anglais de la OP 4.12, «Involuntary Resettlement», en date de décembre 2001 contenant la formulation de cette directive qui a été approuvée par la Banque mondiale. En cas de divergence entre le présent document et la version anglaise de la OP 4.12, en date de décembre 2001, c’est le texte anglais qui prévaudra.

Réinstallation involontaire de personnes

1. L’expérience de la Banque (1) prouve que, si elle n’est pas bien organisée, la réinstallation involontaire, intervenant dans le cadre des projets de développement, engendre souvent de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux: les systèmes de production sont démantelés; les populations voient leurs moyens de production s’amenuiser ou perdent leurs sources de revenu; elles sont relocalisées dans des environnements où leurs techniques de production risquent d’être moins performantes et la compétition sur les ressources plus forte; les structures communautaires et les réseaux sociaux s’affaiblissent; les groupes de parenté se dispersent; l’identité culturelle, l’autorité traditionnelle et les opportunités d’entraide se réduisent ou peuvent même être détruites. Cette politique propose des possibilités de sauvegardes, d’affronter ou de réduire ces risques d’appauvrissement.

Objectifs de la politique

2. Si des mesures appropriées ne sont pas bien planifiées et mises en oeuvre, la réinstallation involontaire peut provoquer des conséquences néfastes à long terme, un appauvrissement et des dommages environnementaux. C’est en tenant compte de ces risques qu’ont été élaborés les objectifs globaux suivants de la politique de la Banque relatifs à la réinstallation involontaire: a) On cherchera, autant que possible, à éviter ou à réduire les réinstallations involontaires en

étudiant toutes les autres options envisageables et non pas en contradiction avec la conception du projet (2).

b) Lorsqu’un déplacement de populations s’avère inévitable, les activités de réinstallation devront être conçues et exécutées sous la forme d’un programme de développement prévoyant aux personnes déplacées par le projet suffisamment de moyens d’investissement leur permettant de bénéficier des avantages du projet. Les populations déplacées (3) devront être consultées de manière constructive et avoir la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation.

c) Les personnes déplacées devront être assistées dans leurs efforts d’améliorer, ou, au moins, de rétablir leurs moyens d’existence et leur niveau de vie, ceux-ci étant évalués, en terme réels, par rapport aux niveaux qui prévalaient au moment de la phase antérieure au déplacement ou à celle de la mise en oeuvre du projet, selon la formule la plus avantageuse (4).

Impacts couverts par la politique

3. Cette politique couvre les conséquences économiques et sociales directes (5) qui, tout à la fois, résultent des projets d’investissement financés par la Banque (6) et qui sont provoquées par: a) le retrait involontaire (7) de terres (8) provoquant:

i) une relocalisation ou une perte de l’habitat; ii) une perte de biens ou d’accès à ces biens; ou iii) une perte de sources de revenu ou de moyens d’existence, indépendamment du fait que

les personnes affectées doivent ou non se déplacer sur un autre site; ou b) la restriction involontaire de l’accès (9) à des parcs définis comme tels juridiquement, et à des

aires protégées entraînant des conséquences négatives sur les moyens d’existence des personnes déplacées.

4. Cette politique s’applique à toutes les composantes du projet entraînant une réinstallation involontaire, quelle que soit la source du financement de celui-ci. Elle s’applique également aux autres activités donnant lieu à une réinstallation involontaire, qui, aux yeux de la Banque, sont a) directement et de manière significative liées au projet financé par la Banque; b) nécessaires pour atteindre les objectifs tels que fixés dans le document du projet; et c) réalisées, ou planifiées pour être réalisées en parallèle avec le projet.

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5. Les demandes de conseil sur les modalités et le champ d’application de la présente politique devront être adressées au Comité de réinstallation (Resettlement Committee) (voir PB 4.12, par. 7)(10).

Mesures requises

6. Pour traiter les impacts relevant du par. 3 a) de cette politique, l’Emprunteur prépare un plan de réinstallation ou un cadre de politique de réinstallation (voir par. 25-30) qui couvre les éléments suivants: a) Le plan de réinstallation ou le cadre de politique de réinstallation inclut les mesures garantissant que les personnes déplacées sont

i) informées des options qui leur sont ouvertes et des droits se rattachant à la réinstallation; iI) consultées, soumises à plusieurs choix et informées des alternatives réalisables aux

plans technique et économique; et iii) prévoir une compensation rapide et efficace au coût intégral du remplacement (11) pour

les pertes de biens (12) directement attribuables au projet. b) Au cas où une relocalisation physique fera partie des impacts, le plan de réinstallation ou le cadre de politique de réinstallation intègre des mesures garantissant que les personnes déplacées:

i) prévoie une assistance (telle que des indemnités de déplacement) pendant la réinstallation;et

ii) prévoie de logements ou de terrains à bâtir, ou, selon les exigences posées, de terrains agricoles présentant une combinaison de potentiel productif, d’avantages géographiques et autres facteurs au moins équivalents aux avantages du site antérieur (13).

c) Lorsque cela s’avère nécessaire pour atteindre les objectifs de la politique, le plan de réinstallation ou le cadre de politique de réinstallation inclut également des mesures garantissant que les personnes déplacées

i) sont récipiendaires d’une assistance par la suite à un déplacement et pour une période transitoire d’une durée en fonction d’une estimation raisonnable du temps probablement nécessaire au rétablissement de leurs moyens d’existence et de leurs revenus (14) ; et

ii) reçoivent une assistance au développement supplémentaires aux mesures de compensation décrites au paragraphe 6 a) iii), telles que la viabilisation des terrains, des mécanismes de crédit, la formation ou la création des emplois.

7. Dans les projets impliquant une restriction involontaire de l’accès aux parcs définis comme tels juridiquement ou à des aires protégées (voir par. 3b), la nature des restrictions, aussi bien que le type des mesures nécessaires à en atténuer les impacts négatifs, est déterminée lors de la conception et de l’exécution du projet et en collaboration avec la participation des personnes déplacées. Dans ces cas-là, l’Emprunteur élabore un cadre fonctionnel acceptable pour la Banque, décrivant le processus participatif régissant a) la préparation et la mise en oeuvre des composantes spécifiques du projet; b) la définition des critères d’éligibilité des personnes déplacées; c) l’identification des mesures à prendre pour assister les personnes déplacées dans leurs efforts

d’améliorer, ou, au moins, de rétablir leurs moyens d’existence, ceux-ci étant considérés à leur juste valeur avec, en accompagnement, le souci de maintenir la viabilité du parc ou de l’aire protégée; et

d) la résolution des conflits potentiels impliquant des personnes déplacées.

Le cadre fonctionnel inclut également une description des dispositions prises pour la mise en oeuvre et le suivi du processus.

8. Pour atteindre les objectifs de cette politique, on prêtera une attention particulière aux besoins des groupes vulnérables au sein des populations déplacées, notamment aux personnes vivant au-delà du seuil de pauvreté, les travailleurs sans terre, les femmes et les enfants, les populations autochtones (15), les minorités ethniques et toutes les autres personnes déplacées courant le risque de ne pas être prises en compte par la législation nationale relative à la compensation foncière.

9. L’expérience de la Banque prouve que la réinstallation des populations autochtones disposant de modes de production traditionnels fondés sur la terre s’est avérée particulièrement complexe et elle peut avoir des importants impacts négatifs sur leur identité et leur survie culturelle. C’est pour cette raison que la Banque doit s’assurer que l’Emprunteur aura bien étudié toutes les alternatives réalisables et en accord avec la conception du projet permettant d’éviter autant que possible le déplacement physique de ces groupes. Lorsqu’il n’y a pas d’autre alternative au déplacement, les stratégies de réinstallation de ces groupes, en compatibilité avec leurs priorités culturelles et préparées en concertation avec eux (voir annexe A, par. 11) sur des terres à vocation agricole seront privilégiées (voir par. 11).

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10. La mise en oeuvre des activités de réinstallation est liée à l’exécution de la composante investissement du projet pour assurer que le déplacement ou la restriction d’accès n’interviendra pas avant que les mesures nécessaires à la réinstallation soient mises en place. En ce qui concerne les impacts relevant du par. 3 a) de cette politique, ces mesures prévoient, avant même d’un déplacement, une compensation et d’autres formes d’assistance requises pour la relocalisation, ainsi que la préparation et l’attribution de terrains de réinstallation assortis des équipements appropriés au cas échéant. La prise des biens qui lui sont attachés ne peut se faire qu’après le versement de l’indemnisation et, au cas échéant, la fourniture de terrains de réinstallation et d’indemnités de déplacement aux personnes déplacées. Pour ce qui est des impacts relevant du par. 3 b) de cette politique, les mesures d’assistance aux personnes déplacées seront mises en oeuvre en concordance avec le plan d’action en tant que partie intégrante du projet (voir par. 30).

11. Les stratégies de réinstallation sur des terres devront être privilégiées en ce qui concerne des populations déplacées dont les moyens d’existence proviennent de la terre. Ces stratégies peuvent inclure la réinstallation sur des terres domaniales (voir note de bas de page 1, ci-dessus), ou sur des terrains privés acquis ou achetés en vue de la réinstallation. À chaque fois que des terres de substitution sont proposées, les terrains fournis aux personnes réinstallées doivent afficher une combinaison de potentiel productif, d’avantages géographiques et autres facteurs au moins équivalents aux avantages des terres soustraites. Si les personnes déplacées choisissent une autre option que l’attribution de terres à vocation agricole, si la fourniture de terres porte préjudice à la viabilité d’un parc ou d’une aire protégée (16), ou s’il n’y a pas suffisamment de terres à un coût acceptable, il faudra proposer des options non foncières fondées sur des perspectives d’emploi ou de travail indépendant et supplémentaires à une indemnisation en espèces pour la terre ainsi que d’autres moyens de production perdus. L’absence de terrains à vocation agricole appropriés doit être prouvée et documentée de manière satisfaisante à la Banque.

12. Le paiement en espèces d’une compensation pour la perte de biens est acceptable au cas où a) les moyens d’existence provenant des ressources foncières, les terres prises par le projet ne représentent qu’une faible fraction (17) de l’actif affecté et le reste de l’actif est économiquement viable; b) des marchés actifs existent pour les terres, les logements et le travail, les personnes déplacées utilisent de tels marchés et il y a une offre disponible suffisante de terres et d’habitations; où enfin c) les moyens d’existence ne sont pas fondés sur les ressources foncières. Les niveaux de compensation en espèces devront être suffisants pour financer le remplacement des terrains perdus et autres actifs au coût intégral du remplacement sur les marchés locaux.

13. Pour les impacts mentionnés au par. 3a) de la présente politique, la Banque requiert également ce qui suit: a) Les personnes déplacées et leurs communautés, ainsi que les communautés hôtes les

accueillant, reçoivent, à temps, une information pertinente, sont consultées sur les diverses options de réinstallation, et se voient offrir des possibilités de participation à la planification, la mise en oeuvre, et le suivi de la réinstallation. Des mécanismes appropriés et accessibles d’expression des doléances sont mis en place pour ces groupes.

b) Sur les sites de réinstallation, ou dans les communautés hôtes, l’infrastructure et les services publics sont fournis en tant que besoin, afin d’améliorer, de reconstituer, ou de maintenir l’accessibilité des personnes déplacées et des communautés hôtes aux services et les niveaux de ceux-ci. Des ressources alternatives ou comparables sont fournies pour compenser la perte d’accès aux ressources communautaires (telles que les zones piscicoles, les zones de pâturage, les ressources énergétiques ou les fourrages).

c) Les formes d’organisation communautaires adaptées aux nouvelles circonstances sont fonction des choix exercés par les personnes déplacées. Dans la mesure du possible, les structures sociales et culturelles existantes des personnes réinstallées, ainsi que des communautés hôtes, sont préservées, et les préférences des personnes réinstallées, pour ce qui est de la relocalisation au sein des communautés et groupes préexistants, sont respectées.

Eligibilité pour recevoir une assistance (18)

14. Une fois, pour un projet donné, la nécessité d’une réinstallation involontaire reconnue, l’Emprunteur conduit un recensement pour l’identification des personnes susceptibles d’être affectées par le projet (voir annexe A, par. 6 a), et déterminera ainsi les personnes éligibles à une assistance et décourage en même temps l’arrivée massive de personnes non éligibles. L’Emprunteur met également au point une procédure, acceptable par la Banque, visant à établir les critères d’éligibilité des personnes déplacées aux fins de compensation et autre aide à la réinstallation. La procédure comprend des provisions destinés aux consultations importantes avec les personnes affectées et les

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Rapport Final Février 2007 48

communautés, les autorités locales, et, au cas échéant, les Organisations non gouvernementales (ONG); elle spécifie également les mécanismes de recours pour le traitement des doléances.

15. Critères d’éligibilité. Les personnes déplacées peuvent appartenir à l’une des trois catégories suivantes: a) les détenteurs d’un droit formel sur les terres (y compris les droits coutumiers et traditionnels

reconnus par la législation du pays); b) celles sans droit formel sur les terres au moment où le recensement commence, mais qui

disposent des titres fonciers ou autres, sous réserve, bien sûr, que les titres en question soient reconnus par les lois du pays ou puissent l’être dans le cadre d’un processus identifié dans le cadre du plan de réinstallation (voir annexe A, par. 7 f) ; et (19)

c) celles sans droit formel, ni titres susceptibles d’être reconnus sur les terres qu’elles occupent.

16. Les personnes relevant des par. 15 a) et b) reçoivent une compensation pour les terres qu’elles perdent, ainsi que toute autre assistance prévue au par.6. Les personnes relevant du par.15 c) reçoivent une aide à la réinstallation (20) en lieu et place de la compensation pour les terres qu’elles occupent, et toute autre assistance, au cas échéant, afin de pouvoir atteindre les objectifs énoncés dans la présente politique, à condition qu’elles aient occupé les terres à l’intérieur de la zone du projet avant une date limite fixée par l’Emprunteur et acceptée par la Banque (21). Les personnes occupant ces zones après la date limite n’ont droit à aucune compensation ni à une autre forme d’aide à la réinstallation. Toutes les personnes relevant des par.15 a), b), ou c) reçoivent une compensation pour la perte des éléments actifs en dehors du foncier.

Planification, mise en oeuvre et suivi de la réinstallation

17. Pour atteindre les objectifs de cette politique, plusieurs outils de planification peuvent être utilisés selon le type de projet: a) un plan de réinstallation, ou un plan succinct de réinstallation, est requis, sauf exception (voir

par.25 et annexe A), relatif à toutes les opérations nécessitant une réinstallation involontaire; b) un cadre de politique de réinstallation est requis, sauf exception, relatif aux opérations

mentionnées aux par. 26-30, susceptibles d’entraîner une réinstallation involontaire (voir annexe A) ; et

c) un cadre procédural est préparé relatif aux projets nécessitant une restriction d’accès telle que décrite en par.3 b) (voir par.31).

18. L’Emprunteur est responsable de la préparation, de la mise en oeuvre et du suivi, selon les cas, d’un plan de réinstallation, d’un cadre de politique de réinstallation, ou d’un cadre procédural (les «instruments de réinstallation»), conformément à la présente politique. L’instrument de réinstallation présente une stratégie permettant de réaliser les objectifs de la politique et recouvre tous les aspects de la réinstallation proposée. L’engagement de l’Emprunteur, tout comme sa capacité, de mener à terme, dans de bonnes conditions, la réinstallation, constitue une condition importante pour l’implication de la Banque dans un projet.

19. La planification de la réinstallation comprend un examen préalable, un balayage des problèmes clés, le choix de l’outil de réinstallation et l’information requise pour préparer la (sous-) composante de réinstallation. Le contenu et le niveau de détail des instruments de réinstallation dépendent de l’ampleur et de la complexité de la réinstallation. Pour préparer la composante de réinstallation, l’Emprunteur s’appuie sur les expertises sociales, techniques et juridiques appropriées, ainsi que sur les organisations communautaires et les ONG pertinentes (22). L’Emprunteur informe, le plus tôt possible, les personnes susceptibles d’être déplacées des aspects du projet liés à la réinstallation et tient compte de leurs avis lors de la conception du projet.

20. Les coûts intégraux des activités de réinstallation nécessaires à la réalisation des objectifs du projet sont inclus dans les coûts totaux du projet. Les coûts de réinstallation, à l’instar des coûts des autres activités du projet, sont considérés comme une charge à déduire des bénéfices économiques procurés par le projet; et tout bénéfice net retiré par les personnes réinstallées (par rapport au scénario «sans-projet») est ajouté aux flux de bénéfices apportés par le projet. Il n’est pas nécessaire que les composantes de réinstallation ou les opérations autonomes de réinstallation, soient économiquement rentables en elles-mêmes; elles doivent toutefois être réalisées dans le souci de la meilleure exploitation des ressources disponibles et du coût/bénéfice.

21. L’Emprunteur s’assure que le Plan d’exécution du projet est en parfaite cohérence avec l’instrument de réinstallation.

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Rapport Final Février 2007 49

22. La fourniture à la Banque par l’Emprunteur d’un avant-projet relatif à l’outil de réinstallation conforme à la présente politique, ainsi que sa mise à la disposition des personnes déplacées et des ONG locales, dans un lieu accessible et dans une forme et une langue compréhensible à tous, constitue une condition importante lors de l’évaluation de projets nécessitant une réinstallation. Dès que la Banque accepte cet outil comme une base adéquate à l’évaluation du projet, elle le met à la disposition du public par le biais de son InfoShop. Dès que la Banque approuve l’outil final de réinstallation, elle-même et l’Emprunteur le diffusent à nouveau de la même manière (23).

23. Les obligations de l’Emprunteur de mettre en oeuvre l’instrument de installation et d’informer la Banque sur les progrès de sa mise en oeuvre sont définies dans les accords juridiques relatifs au projet.

24. L’Emprunteur est responsable d’un suivi-évaluation adéquat des activités spécifiées de l’outil de réinstallation. La Banque supervise régulièrement l’exécution de la réinstallation afin de déterminer la conformité avec l’instrument de réinstallation. Une fois le projet achevé, l’Emprunteur entreprend une évaluation ex-post pour déterminer si les objectifs de l’outil de réinstallation ont été atteints. Cette évaluation prend en compte les résultats de l’enquête initiale et ceux du suivi de la réinstallation. Si l’évaluation conclut que les objectifs n’ont pas été pleinement atteints, l’Emprunteur doit proposer des mesures subséquentes servant de base à la poursuite de la supervision par la Banque, si cette dernière le juge nécessaire. (voir également PB 4.12, par. 16).

Instruments de réinstallation

Plan de réinstallation

25. Un projet de plan de réinstallation conforme à la présente politique constitue une condition préalable à l’évaluation (voir annexe A, par. 2-21) des projets cités au par. 17 a) ci-dessus24. Toutefois, là où les impacts sur l’ensemble des populations déplacées sont mineurs (25), ou bien lorsque moins de 200 personnes sont déplacées, un plan succinct de réinstallation peut faire l’objet d’un accord avec l’Emprunteur (voir annexe A, para 22). Les procédures de diffusion de l’information décrites au par. 22 s’appliquent.

Cadre de politique de réinstallation

26. Pour les opérations d’investissement sectorielles susceptibles d’impliquer une réinstallation involontaire, la Banque requiert que l’agence d’exécution du projet effectue un examen initial des sous projets présentés au financement de la Banque, ceci afin d’assurer leur cohérence avec la présente PO.

Pour ces opérations, l’Emprunteur soumet, avant l’évaluation, un cadre de politique de réinstallation conforme à la présente politique (voir annexe A, par. 23-25). Ce cadre comporte, autant que faire se peut, une estimation de la population totale à déplacer, ainsi que les coûts d’ensemble de la réinstallation.

27. Pour les opérations conduites par des intermédiaires financiers et impliquant une réinstallation involontaire, la Banque requiert que l’intermédiaire financier (FI) procède à un examen initial des sous projets présentés au financement de la Banque, dans le but d’assurer leur cohérence avec la présente PO.

Pour ces opérations, la Banque exige de l’Emprunteur ou du FI qu’il soumette à la Banque, avant l’évaluation, un cadre de politique de réinstallation se conformant à la présente politique (voir annexe A, par. 23-25). De plus, ce cadre doit inclure une évaluation de la capacité institutionnelle et des procédures de chacun des FI responsables du financement des sous projets. Lorsque, selon l’appréciation de la Banque, aucune réinstallation n’est envisagée dans les sous projets susceptibles d’être financés par le FI, un cadre de politique de réinstallation n’est pas requis; ce sont alors les accords juridiques qui, dans le cas d’un sous projet donnant lieu à une réinstallation, spécifient l’obligation faite aux FI d’obtenir des sous-Emprunteurs potentiels un plan de réinstallation cohérent avec la présente politique. Pour tout sous projet impliquant une réinstallation, le plan de réinstallation est fourni pour approbation à la Banque avant que le sous projet ne soit éligible au financement par la Banque.

28. Pour les autres projets appuyés par la Banque et comprenant de multiples sous-projets (26) susceptibles d’impliquer une réinstallation involontaire, la Banque requiert qu’un projet de plan de réinstallation conforme à la présente politique lui soit soumis avant l’évaluation dudit projet à moins que, en raison de la nature et de la conception du projet ou des sous-projets spécifiques, a) il ne soit impossible de déterminer la zone d’impact des sous-projets, ou b) la zone d’impact ne soit connue, mais sans précision de ses délimitations. Dans un tel cas, l’Emprunteur soumet un cadre de politique de réinstallation cohérent avec la présente politique avant l’évaluation (voir annexe A, par. 23-25). Pour les autres sous-projets ne correspondant pas aux critères ci-dessus, un plan de réinstallation conforme à la présente politique est requis avant évaluation.

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29. Pour chaque sous-projet inclus dans un projet susceptible d’impliquer une réinstallation, selon les modalités décrites au par. 26, 27, ou 28, la Banque requiert qu’un plan de réinstallation acceptable, ou un plan résumé de réinstallation, cohérent avec les éléments du cadre de politique, lui soit soumis pour approbation avant que le sous-projet ne soit éligible à financement par la Banque.

30. Pour les projets décrits aux par. 26-28 ci-dessus, la Banque peut accepter, par écrit, que les plans de réinstallation du sous-projet soient approuvés par l’organisme chargé de l’exécution du projet ou un organisme d’État compétent, ou encore un intermédiaire financier sans examen préalable par la Banque, si cet organisme fait la preuve de ses capacités institutionnelles à examiner les plans de réinstallation et à garantir leur conformité avec cette politique. Toute délégation de pouvoir de cette nature ainsi que les recours appropriés contre l’entité chargée de l’approbation des plans de réinstallation qui seraient jugés non conformes à la politique de la Banque politique sont stipulés dans les accords juridiques du projet. Dans tous les cas, la mise en oeuvre des plans de réinstallation fait l’objet d’un examen ex post par la Banque.

Cadre procédural

31. Pour les projets impliquant une restriction d’accès aux termes du par. 3 b) ci-dessus, l’Emprunteur fournit à la Banque, comme condition à l’évaluation, un projet de cadre procédural se conformant aux éléments pertinents de cette politique. De plus, lors de la mise en oeuvre du projet et avant que la restriction n’entre en vigueur, l’Emprunteur prépare un plan d’action, acceptable par la Banque, décrivant les mesures particulières à prendre, et les dispositions de leur application, pour aider les personnes déplacées. Le plan d’action pourra prendre la forme d’un plan de gestion des ressources naturelles préparé pour le projet.

Assistance apportée à l’Emprunteur

32. Pour servir les objectifs de cette politique, la Banque peut, à la demande de l’Emprunteur, appuyer celui-ci et les autres entités concernées en: a) fournissant une assistance à l’évaluation et au renforcement des politiques, stratégies, cadres

juridiques et plans particuliers de réinstallation aux niveau national, régional ou sectoriel; b) finançant une assistance technique visant à renforcer les capacités des organismes chargés de

la réinstallation ou des populations affectées pour qu’elles participent plus efficacement aux opérations de réinstallation;

c) finançant une assistance technique visant à l’élaboration des politiques, stratégies et plans particuliers de réinstallation et à la mise en oeuvre, au suivi et à l’évaluation des activités de réinstallation; et

d) finançant les coûts d’investissement de la réinstallation.

33. La Banque peut financer soit une composante de l’investissement principal entraînant un déplacement et imposant une réinstallation, soit un projet autonome de réinstallation avec les conditionnalités croisées adéquates, développé et mis en oeuvre en parallèle avec l’investissement provoquant le déplacement. La Banque peut financer la réinstallation même si elle ne finance pas l’investissement principal qui rend la réinstallation nécessaire.

34. La Banque ne fera aucun décaissement pour le paiement des compensations en espèces et de toute autre forme d’assistance payée en espèces ou encore pour couvrir le coût d’acquisition des terres pour les besoins de la réinstallation (y compris la compensation pour l’acquisition des terres pour les besoins du projet). La Banque peut toutefois financer le coût d’amélioration des terres associées aux activités de réinstallation.

Notes 1. «Banque» inclut l’IDA; «prêts» englobe les crédits, les garanties, les avances et dons accordés au titre du Fonds de

préparation de projet (PPF) ; et «projets» inclut toutes les opérations financées dans le cadre a) des Prêts programmes évolutifs; b) des Prêts au développement des connaissances et à l’innovation; c) du PPF et du Fonds de développement institutionnel (IDF), s’ils incluent des activités d’investissement; d) des dons au titre du Fonds pour l’environnement mondial et du Protocole de Montréal, pour lesquels la Banque est agent d’exécution; et e) des dons ou prêts fournis par d’autres bailleurs et administrés par la Banque. Le terme «projet» n’englobe pas les programmes d’ajustement financés par des prêts à l’ajustement. «Emprunteur» englobe également, quand la situation l’impose, le garant ou l’agence chargée de l’exécution du projet.

2. Lors de l’élaboration d’approches pour la réinstallation dans le cadre des projets appuyés par l’Institution, il faudra prendre en compte d’autres politiques pertinentes de la Banque, comprenant la PO 4.01, Évaluation environnementale; la PO 4.04, Habitats naturels; la PO 4.11, Sauvegarder la propriété culturelle dans les projets appuyés par la Banque; la DO 4.10, Populations autochtones.

3. Le terme «personnes déplacées» fait référence aux personnes affectées d’une des manières décrites au par. 3 de cette PO. 4. Les populations déplacées relevant du par. 3 b) devront être assistées dans leur effort d’améliorer ou de reconstituer leurs

moyens d’existence d’une manière permettant de préserver la viabilité des parcs et aires protégées.

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5. S’il existe des impacts sociaux ou économiques négatifs indirects, l’Emprunteur établira une bonne pratique en entreprenant une évaluation sociale et en mettant en oeuvre des mesures appropriées à atténuer ces impacts, en visant notamment les pauvres et les groupes vulnérables. D’autres impacts environnementaux, sociaux et économiques ne résultant pas du retrait des terres, peuvent être identifiés et traités par le biais d’évaluations environnementales et d’autres rapports et instruments du projet.

6. La présente politique ne s’applique pas aux restrictions d’accès aux ressources naturelles nées de projets communautaires, par ex., dans le cas où une communauté utilisant les ressources décide d’en restreindre l’accès, à condition qu’une évaluation satisfaisante pour la Banque établisse que le processus communautaire de prise de décision soit approprié et qu’il permette l’identification des mesures propres à atténuer les impacts négatifs, s’il en est, sur les membres vulnérables de la communauté. Cette politique ne couvre pas non plus les réfugiés à la suite de catastrophes naturelles, de conflits armés ou de guerres civiles (voir PO/PB 8.50, Emergency Recovery Assistance).

7. Aux fins de cette politique, «involontaire» désigne les actions pouvant être entreprises sans que les personnes déplacées donnent leur consentement en toute connaissance de cause ni qu’elles aient la faculté d’exercer un choix.

8. «Terres» inclut tout ce qui pousse ou est édifié de manière permanente, tel que des bâtiments ou des cultures. Cette politique ne s’applique pas aux réglementations relatives aux ressources naturelles en vigueur à un niveau national ou régional pour encourager leur viabilité, telles que la gestion des bassins versants, la gestion des eaux souterraines, la gestion de la pêche, etc. La politique ne s’applique pas non plus aux conflits, dans le cadre de projets de réforme foncière, entre personnes privées, bien que la réalisation d’une évaluation sociale et la mise en oeuvre des mesures appropriées à atténuer les impacts sociaux négatifs, particulièrement ceux affectant les pauvres et les groupes vulnérables, constitue une bonne pratique de la part de l’Emprunteur.

9. Aux fins de la présente politique, la restriction involontaire de l’accès couvre les restrictions pesant sur l’utilisation des ressources imposées aux populations vivant à l’extérieur du parc ou de l’aire protégée, ou à celles qui continuent à vivre à l’intérieur du parc ou de l’aire protégée pendant ou après l’exécution du projet. Au cas où la création de nouveaux parcs ou aires protégées est inhérente au projet, les personnes perdant leurs habitat, terres ou autres éléments actifs relèvent également du par. 3 a).

10. Le Manuel de réinstallation (Resettlement Sourcebook) (à paraître) donne, au personnel, des conseils de bonne pratique relatifs à cette politique.

11. «Le coût de remplacement» est la méthode d’évaluation des éléments actifs permettant de déterminer le montant suffisant pour remplacer les pertes subies et pour couvrir les coûts de transaction. L’amortissement des équipements et moyens de production ne devra pas être pris en compte lors de l’application de cette méthode d’évaluation (pour une définition plus précise du coût de remplacement, voir annexe A, note de bas de page 1). S’agissant des pertes qu’il est difficile d’évaluer ou de compenser en termes monétaires (l’accès aux services publics, aux clients ou aux fournisseurs; ou à la pêche, au pâturage ou zones forestières, par ex.), on tente d’établir un accès aux ressources et sources de revenu équivalentes et culturellement acceptables. Lorsque la législation nationale ne prévoit pas une compensation d’un niveau correspondant au coût intégral de remplacement, la compensation au titre de la législation nationale est complétée par les mesures supplémentaires permettant de combler l’écart avec le coût de remplacement en vigueur. Cette aide supplémentaire n’entre pas dans le cadre de l’aide à la réinstallation à fournir au titre des autres clauses du par. 6.

12. Au cas où la partie restante du bien pris n’est pas économiquement viable, une compensation et autre forme d‘assistance à la réinstallation doivent être fournies comme si la totalité de l’actif avait été perdue.

13. La fourniture de biens alternatifs sera assortie des dispositions foncières idoines. Le coût des logements, des terrains à bâtir, des locaux commerciaux, des terrains agricoles de remplacement à fournir peut être déduit de la compensation totale ou partielle payable en indemnisation de l’élément d’actif perdu correspondant.

14. Un tel appui peut prendre la forme d’emplois temporaires, d’aide alimentaire, de dispositifs de maintien du salaire ou autres mesures similaires.

15. Voir PO 4.10, Populations autochtones. 16. Voir PO 4.04, Habitats naturels. 17. D’une manière générale, ce principe s’applique aux cas où les terres retirées constituent moins de 20% de la zone

productive totale. 18. Les par. 13-15 ne s’appliquent pas aux impacts couverts par le par. 3 b) de la présente politique. Les critères d’éligibilité des

personnes déplacées sous 3 b) sont énoncés dans le cadre fonctionnel (voir par. 7 et 30). 19. De tels titres peuvent provenir d’un détournement de bien, d’une possession permanente de terrains publics sans tentative

d’expulsion de la part du gouvernement (autrement dit, avec assentiment tacite du gouvernement), ou de lois et us coutumiers ou traditionnels,

20. L’assistance à la réinstallation peut se faire sous forme de foncier, autres éléments d’actif, versement d’espèces, emplois, ainsi de suite, en tant que de besoin.

21. Normalement, cette date limite est la date de début du recensement. Toutefois, cette date limite peut aussi être celle à laquelle la zone de projet a été finalisée, en préalable au recensement, pour autant que l’information sur la délimitation de la zone auprès du public ait été effective et que, par la suite, la diffusion systématique et permanente d’information évite un afflux supplémentaire de personnes.

22. Pour les projets à haut risque ou très controversés, ou qui impliquent des activités de réinstallation complexes et d’envergure, l’Emprunteur devra normalement engager un panel consultatif indépendant, comprenant des spécialistes de la réinstallation de stature internationale, afin de le conseiller sur tous les aspects du projet relevant des activités de réinstallation. La taille, le rôle, ainsi que la fréquence des réunions dépendront de la complexité de la réinstallation. Si des panels consultatifs techniques indépendants sont créés en application de la PO 4.01, Évaluation environnementale, le panel de réinstallation peut faire partie du panel d’experts environnemental.

23 Voir PB 17.50, Diffusion de l’information opérationnelle (à paraître) pour les procédures détaillées de diffusion de l’information.

24. Il est possible de faire une exception à cette exigence dans des circonstances fortement inhabituelles (comme des opérations d’interventions d’urgence) sous réserve de l’approbation par la Direction de la Banque (voir PB 4.12, par. 8). Dans de tels cas, l’approbation par la Direction doit stipuler un calendrier et un budget de mise en oeuvre du plan de réinstallation.

25. Les impacts sont jugés «mineurs» si les personnes affectées ne sont pas déplacées physiquement et/ou si moins de 10% de leurs éléments d’actif sont perdus.

26. Dans l’objectif de ce paragraphe, le terme «sous-projets» inclut les composantes et sous composantes.

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Rapport Final Février 2007 54

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Rapport Final Février 2007 55

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Rapport Final Février 2007 56

AAnnnneexxee 33:: TTaauuxx dd’’iinnddeemmnniissaattiioonn ddeess ccuullttuurreess Compensation des essences forestières (RDC & BM : RP 334, 410 & 411) Groupe Essence Montant de la

compensation en US$

1 Avocat 295 / pied 2 Manguier, palmier à huile 251 / pied 3 Citronnier, oranger, pamplemoussier, mandarinier, bananier, papayer 200 / pied 4 Arbre à pain, goyavier, pommier, prunier, safoutier, cœur de bœuf,

maracouja 170 / pied

5 Ananas 10 / pied 6 Oseille, patate douce, haricot 2,5 / pied 7 Canne à sucre 1 / pied 8 Manioc 0,2 / pied .

AAnnnneexxee 44 :: DDééffiinniittiioonn ddeess tteerrmmeess ccllééss Personne Affectée par le Projet (PAP): Toute personne qui, du fait du projet, perd des droits de propriété, d'usage, ou d'autres droits sur un bâtiment, des terres, des cultures annuelles ou pérennes, ou tout autre bien meuble ou immeuble, en totalité ou en partie et de manière permanente ou temporaire. Les PAP ne sont pas forcément toutes déplacées du fait du Projet. Parmi les PAP: • Déplacement Physique: Perte de l'hébergement et des biens du fait des acquisitions de terres

par le projet, nécessitant que la personne affectée se déplace sur un nouveau site. Les Personnes Physiquement Déplacées (PPD) doivent déménager du fait du projet.

• Déplacement Economique: Pertes de sources de revenu ou de moyens d'existence du fait de l'acquisition de terrain ou de restrictions d'accès à certaines ressources (terre, eau, forêt), du fait de la construction ou de l'exploitation du projet ou de ses installations annexes. Les Personnes Economiquement Déplacées (PED) n'ont pas forcément toutes besoin de déménager du fait du projet.

Involontaire: Involontaire renvoie aux actions se réalisant sans que les personnes déplacées ne donnent, en toute connaissance de cause, leur consentement et sans qu’elles aient la possibilité de choisir. Indemnisation: Paiement en espèces d'une indemnité pour un bien ou une ressource acquis ou affectés par le projet. Compensation: Remplacement intégral, par paiement en espèces ou par remplacement en nature, d'un bien ou d'une ressource acquis ou affectés par le Projet. Groupes vulnérables: Des personnes qui, du fait de leur sexe, de leur ethnie, de leur âge, d’un handicap physique ou mental, ou d’un autre facteur économique ou social, peuvent se trouver affectées de manière plus grave par le processus d’un déplacement et d’une réinstallation, ou dont la capacité à réclamer ou à bénéficier de l'assistance lors de la réinstallation et d’autres avantages peut se trouver réduite. Un groupe particulièrement vulnérable constitue celui des peuples autochtones, les «pygmées», qui doit alors profiter, selon la politique de la Banque Mondiale relative aux peuples autochtones (PO 4.10), d’une protection toute particulière contre un déplacement involontaire. Intégrale de remplacement : Le taux de compensation des biens perdus doit être calculé par rapport à la valeur intégrale d’un remplacement, c'est-à-dire par rapport à la valeur du marché des biens plus les coûts de transaction. En ce qui concerne la terre et les bâtiments, la valeur d’un remplacement est définie comme suit: • Terrains agricoles: Le prix du marché pour un terrain d'usage et de potentiel équivalent situé au

voisinage du terrain affecté, plus le coût de mise en valeur permettant d'atteindre un niveau semblable ou meilleur que celui du terrain affecté, plus le coût de toutes taxes d'enregistrement et de mutation;

• Zone de chasse, de cueillette, et de pêche: La valeur du droit traditionnel à la chasse, la cueillette dans la zone forestière d’un village constitue la valeur du marché de tous les produits forestiers. Ceci étant la source principale de revenu, elle peut être évaluée par rapport au prix d'achat d'avant la création du parc et à celui du prix actuel des produits. Le projet devra s'engager à offrir des opportunités de revenu d'une valeur équivalente ou supérieure à ce prix.

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Rapport Final Février 2007 57

• Zone forestière: La valeur de la forêt villageoise (finage), démarquée par des frontières traditionnelles4, correspond à celle que le village reçoit pour l'exploitation forestière dans une situation antérieure au projet.

• La concession perpétuelle (Loi foncière: § 57, 80-108) constitue le droit que l'Etat reconnaît à une personne physique de nationalité congolaise de jouir indéfiniment de son fond aussi longtemps que sont remplies les conditions de fond et de forme prévues par la loi. (Loi foncière: § 80) ;

• La concession foncière ordinaire (Loi foncière § 57, 61 & 109) constitue le contrat par lequel l'Etat reconnaît à une collectivité, à une personne physique ou morale de droit privé ou public, un droit de jouissance d’un fond aux conditions et modalités prévues par la Loi foncière ainsi que par ses mesures d'exécution. Elle suppose un fond mis en valeur conformément aux normes en vigueur relatives à l'urbanisme, à l'environnement et à l'hygiène (Loi foncière § 94 & 147). Quand il s'agit des concessions agricoles ou pastorales, les critères de mise en valeur dépendent de l’espèce, caféier, quinquina, théiers, etc. C'est l'expertise qui peut fixer la somme devant compenser la perte d'une concession avec tout ce qui en fait partie.

• Une servitude foncière constitue une charge imposée sur un fond pour l'usage et l'utilité d'un autre fond. La servitude peut être naturelle - par exemple l'écoulement de l'eau pluviale tombant d'une toiture, ou bien légale - par exemple le droit de passage en faveur d'un fond enclavé - ou encore conventionnelle.

• L'emphytéose (Loi foncière § 110-122 & 146-147) constitue le droit d'avoir la pleine jouissance d'un terrain encore incultivé, appartenant à l'Etat, et avec telle charge de l’entretenir et de le mettre en valeur et de payer à l'Etat une redevance en nature ou en argent. La durée en est 25 ans, renouvelable.

• La superficie (Loi foncière § 123-131 & 146-147) constitue le droit de jouir d'un fond appartenant à l'Etat et de disposer des constructions, du bois, des arbres et d’autres plantes qui en font partie. - art .123 - La durée en est de 25 ans, renouvelable.

• L'usufruit (Loi foncière § 132-140) concédé par l'Etat à une personne sur un fond constitue son droit d'exploiter et de jouir de ce fond, tout comme l'Etat lui-même, mais avec la charge de le conserver dans son état. La durée en est de 25 ans, renouvelable.

• L'usage (Loi foncière § 141-143) d'un fond constitue le droit que l'Etat reconnaît à une personne d'en jouir elle-même et sa famille, soit en y habitant, soit en y créant des entrepôts pour elle-même. art 141 - La durée en est de 15 ans, renouvelable.

• Par location (Loi foncière § 144 & 148 - 152) l'État s'oblige à faire jouir une personne d'un terrain moyennant un certain prix que celle-ci s'oblige à lui payer. En principe, elle est préparatoire à toute autre concession. Elle ne peut être accordée pour un terme dépassant trois ans.

• Le titre de propriété foncière (Loi foncière § 374-375) acquis régulièrement par les étrangers, personnes physiques ou personnes morales de droit public ou de droit privé congolais avant la publication de la Loi foncière pour autant qu'il ait fait l'objet d'une mise en valeur suffisante.

• Le titre d'occupation provisoire (Loi foncière § 154) ou titre préparatoire à la concession des terres rurales d'une superficie de plus de 10 ha destinés à l’agriculture ou à l’élevage.

• Basé sur 12 études de cas en provenance du Basin du Congo, le taux de compensation des biens perdus a été estimé à $20.000 environ par personne (Schmidt-Soltau 2005).

4 «Finage (dérivé étymologiquement de l’arcfinus romain): réserves foncières, qui peuvent porter des bois ou des pâtures, et

sur lesquelles peuvent s’exercer des droits d’usage: terres en friches (ou vierges), limites sans bornage qui renvoient à l’idée de confins, portions d’espace éloignées d’un centre, où les usages d’une communauté s’affaiblissant au profit d’une autre, suivant une représentation topocentrique où proximité et éloignement des lieux d’habitation sont les références dominantes» (Vermeulen et Karsenty 2001: 219)

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Rapport Final Février 2007 58

AAnnnneexxee 55:: PPllaann dd''aaccttiioonn ddee llaa mmiissee eenn œœuuvvrree llaa pprrooccéédduurree ddee rrééiinnssttaallllaattiioonn Activité Réalisé par Délai Coût USD Indicateurs

1. Organiser une formation initiale. (PGS 1.1) Mission de contrôle

7/2007 20,000 Les bénéficiaires de cette formation sont capables de mettre en oeuvre les CPrR.

2. Reconnaître des droits et zones d’usage des populations locales à l’intérieur des parcs nationaux et reconnaître, légaliser et protéger leurs droits et zones d’usage dans les zones tampons. a) Organiser un atelier de formation dans le domaine de la cartographie participative à

l’attention des ONG pour identifier les zones d’usage. (PGS 1.3) b) Organiser des ateliers de sensibilisation autour des parcs nationaux de Virunga et de

Garmaba. (PGS 1.6) c) Mettre à la disposition des fonds et un accompagnement technique permettant aux

populations dans les zones tampons des PNVi et PNG et de celles qui continuent à vivre dans le PNVi pendant ou après l’exécution du projet pour identifier et documenter leur zones d’usage à travers une cartographie participative et l’inventaire, la démarcation et l'établissement des plans de gestion pour leurs forets communautaires et leur zones de pêche/chasse rurale (PGS 2.2.1.)

d) Eviter et minimiser autant que possible les restrictions de l’accès aux ressources dans les PNVi et PBG. (PGS 2.2.2.)

e) Procéder à une évaluation aux restrictions d'accès aux ressources dans et alentours de PNVi et PNG (PGS 2.2.3)

f) Etablir les concessions des communautés locales, la zone de pêche et la chasse rurale dans les zones tampons des PNVi et PNG. (PGS 2.2.3)

g) Pour le cas où aucune alternative à une restriction de l’accès aux ressources ne sera possible, organiser des ateliers de concertation avec la participation de toutes les parties prenantes pour développer d'une manière participative des stratégies et mesures de compensation et de réhabilitation en cohérence avec la PO 4.12 pour les PNVi et PNG.

Mission de contrôle

CT

ONG

CoCoSi

Mission de contrôle

CoCoSi

ONG

9/2007

10/2007

12/2007

12/2007

12/2007

12/2007

12/2007

20,000

Comp.2

30,000

Comp.2

20,000

Comp.2

20,000

Toutes les PAP potentielles et les autres parties prenantes sont informées sur les processus et leurs droits.

• Les cartes sont disponibles et acceptées en tant qu'information précise par toutes les parties prenantes.

• 90% des villages disposent d'une forêt communautaire à la fin de 2008.

• 80% des villages concernés disposent d'une zone de pêche et/ou d'une zone de chasee rurale à la fin de 2008.

Les mesures de compensation sont approuvées par l’ICCN, les PAP et la Banque Mondiale et disponibles au niveau de tous les villages concernés ainsi que dans les info-shops de la Banque Mondiale.

3. Faciliter la participation de toutes les parties prenantes dans a) l’ateliers CoCoSi b) l’élaboration des plans d’aménagement des PNVi et PNG c) dans tous les processus de prise de décision dans le domaine de la conservation de

la nature (CoCoCongo etc ce lise à l’agenda) (PGS. 3)

PNVi et PNG PNVi & PNG

ICCN

9/2007 9/2007

12/2007

Comp 2 Comp.2 Comp.1

Toutes les parties prenantes sont représentées au sein du CoCoCongo et les CoCoSi des PNVi et PNG

4. Assurer la participation des populations rurales aux filières de valorisation et de commercialisation des parcs nationaux (exploitation touristique, payement pour le service environnemental, crédit de carbone etc) et assurer le partage équitable des bénéfices.

a) Élaborer une proposition b) Discuter la proposition avec toutes les parties prenantes c) Mettre en œuvre le nouveau règlement (PGS 4.1)

PNVi & PNG PNVi & PNG

ICCN

1/2008 3/2008 6/2008

Comp.2 Comp.2 Comp 1

• A partir de 2008, la population rurale recevra 40% des redevances des aires protégées

5. Assurer que les personnes affectées par les parcs nationaux bénéficient d'une compensation diligente et effective correspondant à un remplacement intégral des biens perdus : Payer la compensation négociée lors des ateliers de concertation à travers le CT

(PGS 4.2.2)

ICCN

Débute 6/2007

ICCN

• A la fin de 2008, plus de 90% des PAP ont reçu une compensation rapide et effective au coût du remplacement intégral des biens perdus.

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ICCN Cadre procédural de Réinstallation du Projet GEF-BM

Rapport Final Février 2007 59

6. Assurer que les personnes affectées par la destruction des récoltes à cause des animaux protégés bénéficient d'une compensation rapide et correspondant au remplacement intégral des biens perdus et légaliser la chasse des animaux non protégés dans les champs et les plantations. (PGS 4.1) • Construction des barries • Libéraliser la chasse à l'intérieur des plantations privées et légaliser la commercialisation

de ce gibier. • Développer l'arrangement des compensations pour la destruction des biens causés par

des animaux protégés. • Discuter la proposition avec toutes les parties prenantes. • Mise en œuvre du nouveau règlement. • Sélection d'un cadre de compensation au niveau des territoires. • Mettre en place des infrastructures pour le CCT. • Payer la compensation à travers le CCT.

ICCN ICCN

Consultant

CoCoSi ICCN

CoCoSi ICCN ICCN

12/2007 12/2007

12/2007

12/2007 12/2007 12/2007 12/2007

Débute 1/2008

Comp.2 0

Comp 2

Comp.2

0 Comp 2 Comp 2 Comp.2

• Le fait de la conservation est plus facilement accepté.

• Les revenus des populations rurales augmentent.

• Les Rapports de confiscations illégales des biens deviennent moins fréquents.

• La destruction des récoltes par des animaux protégés (éléphants, buffles, gorilles, etc.) est indemnisée rapidement et de manière efficace à l'équivalent du coût d'un remplacement intégral des biens perdus.

7. Mise en place d'une assistance aux groupes vulnérables. (PGS 3) ONG spécialisées 3/2007 CPoR 8. Suivi & Evaluation. Voir CPoR Voir CPoR CPoR

Total 110,000

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ICCN Cadre procédural de Réinstallation du Projet GEF-BM

Rapport Final Février 2007 60

AAnnnneexxee 66 LLiissttee ddeess ppeerrssoonnnneess rreennccoonnttrrééeess Jour Date Lieux Activité 1 1/2/2006 Yaoundé Lecture des documents clefs 2 2/2/2006 Yaoundé Lecture des documents clefs 3 3/2/2006 Yaoundé Lecture des documents clefs 4 4/2/2006 Yaoundé-

Kinshasa Voyage à Kinshasa

5 5/2/2006 Kinshasa Elaboration d'une stratégie de recherche 6 6/2/2006 Kinshasa Familiarisation avec l’ICCN 7 7/2/2006 Kinshasa Discussion avec Pasteur Wilungula (ICCN – Administrateur Délégué Général), Dr.

Mwamba (ICCN - Dir. Coopération) et Kapupu Mutimanwa (LINAPYCO & REPALEAC)

8 8/2/2006 Kinshasa Participation à l’atelier de planification de REPALEAC pour la période 2006-2010 et à l’atelier de restitution de mission ICCN & KFW. Discussion avec Dr. Mwanba (ICCN - Directeur Coopération), Benoît Kisuki (ICCN – Administrateur Directeur Technique) et Jean Claude Le Corre (ICCN - Programme d’appui institutionnel).

9 9/2/2006 Kinshasa Discussion avec Dr. Mwanba (ICCN - Directeur Coopération), Rémy Bakandowa (WWF – Directeur Administratif), Didier Devers (University of Maryland), Jean Paul Kibambe (OSFAC Inc.) et Henri Ikoleki Elomba (ICCN - Projet Réhabilitation des Aires Protégées en République Démocratique du Congo).

10 10/2/2006 Kinshasa Participation à l’atelier de planification de REPALEAC pour la période 2006-2010. Discussion avec le Prof. Kankonde (Banque Mondiale), Robbert Bekker (ICCN – Projet Réhabilitation des Aires Protégées en République Démocratique du Congo), John Hart (WCS), Jaap Schoorl (GTZ) et Joseph Itongwa Mukumo (PIDP Nord Kivu & CNCJA).

11 11/2/2006 Kinshasa Discussion avec Caicha W’Otshambi Otambi (ANPANMNP-PFNB) et Espérance Binyuki (UEFA & RAPY).

12 12/2/2006 Kinshasa Planification pour le sondage sur le terrain. 13 13/2/2006 Kinshasa Discussion avec Filippo Saracco (UE) et Cath Long (Rainforest Foundation). 14 18/2/2006 Kinshasa-

Goma Discussion avec Alphonse Muhimdo (CREF), Lionel Diss (Rainforest Foundation Norway) et Claude Sikubwabo (ICCN Nord Kivu & UICN Projet Parc pour la paix).

15 19/2/2006 Goma Discussion avec Teresa Hart (WCS), Mpirikanyi Forongo (ACODRI), Valentin Sendegeya & Francis Mujinya (ACOPA) et Achille Biffumbu (Pygmeeen Kleinood).

16 20/2/2006 Goma Discussion avec M. Mashagiro (ICCN Dir. Nord Kivu), Didier Bolamba (ICCN – Maiko), Wojciech Walter Dziedzic (WWF – Programme Environnemental autour des Virunga) et Patrick Lavand’homme (UN-OCHA).

17 21/2/2006 Goma Discussion avec la population des villages dans le PN Virunga: Kirolirwe (personne ressource: Buhungu) Burungu (personne ressource: Migabo) et Kihonga (personne ressource: Bimenyimana) et atour du PN Virunga: Kitshanga (personne ressource: Pascal Ntahompageze). Discussion avec M Migabo (Chef de groupe des familles dans le parc), Edewand Maitongaiko (Chef de groupement des Bashali-Mukoto), Abbé Faustin Kakule (Paroisse Catholique de Kitshanga), Leandre Munyarusisiro (Administrateur de territoire – Assistant résident de Bishusha à Kitohanga et le territoire de Rutshuru) et Ndongo Tali Katabana (Animateur de paix d’ACODRI).

18 22/2/2006 Goma Discussion avec les peuples autochtones autour du PN Virunga: Bigamiro Mutaho & Nirengenga Mukendo. Discussion avec Claude Sikubwabo (ICCN Nord Kivu & Projet Parc pour la paix), Achille Biffumbu (Pygmeeen Kleinood), et Joseph Itongwa Mukumo (PIDP Nord Kivu & CNCJA).

19 23/2/2006 Goma - Beni Discussion avec Delphin Nganzi Nganzi Kangala (WWF Virunga Nord), Lazar Isalama (ICCN-Maiko), Fidèle Amsini (WCS-Maiko).

20 24/2/2006 Beni Discussion avec Dr. Jackson Basikania, Moro Unen, Soheranda Kazele, José Mokbondo, Elisi Tsandi (touts de PAP-RDC) Jean-Robert Kasereca (SoDéRu).

21 25/2/2006 Beni-Manguredjipa

Discussion avec Kasayote Mononga (Secrétaire Administratif du Secteur des Bapere), Nepo Kemonyo (ICCN Maiko) et Augustin Kambale Talima (AGIR).

22 26/2/2006 Manguredjipa Discussion avec la population des villages autour du PN Maiko: Fatwa (personnes ressources: Sinafasi Malimawe Kennedy, Alikanza Athneze), Mangasie (personnes ressources: Shina Alexandre et Masumboko Jenga) et Manguredjipa (personnes ressources: Kasayote Mononga et Abbés Jean Marie Mangungu) Manguredjipa est en même temps une zone de réinstallation pour la population dans le PNVi. Discussion avec Bwana Puwa Mambele (Déplacée du village Engandabino à l'intérieur du PN Maiko), M. Mafaranga (Déplacée du village Longomani à l'intérieur du PN Maiko), et M. Adabu (Déplacée du village Bambolo à l'intérieur du PN Maiko).

23 27/2/2006 Manguredjipa-Beni

Discussion avec la population des villages autour du PN Maiko, qui constituent en même temps la zone de réinstallation des populations dans le PNVi: Kambau & Kantine (personnes ressources: Chef Ngalu Kibela, et Kakule Ngoe – «Encadreur des pygmées») et les peuples autochtones du Maguha-Mabola (personnes ressources: Kasonge Romani, Kani Tambani). Discussion avec Henock Pascal Baguma Cihusi (ICCN Maiko).

24 28/2/2006 Beni Discussion avec les peuples autochtones autour du PN Virunga: Mopaka, Upende et Mavievie-Endoyi. Discussion avec Mwami Kapupa (Chef du Secteur Beni), Norbert Mushensi (ICCN Chef du Secteur Nord de Virunga), Banamuhere Sukira (ICCN Virunga) et Pawku V. Pavasa (CADAK et CREF).

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Rapport Final Février 2007 61

Jour Date Lieux Activité 25 1/3/2006 Beni Discussion avec les peuples autochtones et la population en général autour du PN

Virunga: Mamundioma (personne ressource: Chef Aurosi Mapiyamukono II), Makoyoba et les populations déplacées de la région Mayangose (personnes ressources: Chef coutumier Olenga Kitobi Gregoire, Bonguma Kitobi Andre). Discussion avec Christophe Leonard (SoDéRu).

26 2/3/2006 Beni-Kyondo Discussion avec la population des villages à l'intérieur du PN Virunga: Kasindi (personne ressource: Chef Kambaze Mundeya), les Hima au nord de Karuruma (personnes ressources: Président John Kitaka Artaizipwa) et la population (personne ressource Kideman Makome), le COPEVI (personnes ressources: Kikwaya Alois et Frédéric Kasonia) et l’ICCN à Kyavigonge (M. Musemakweli et Kamate Malikewa). Discussion avec la population des villages autour du PN Virunga: Museya (personnes ressources: Chef Kasereka Muhangi Felix). Discussion avec Jean Jacques Rousseau Tshingungu Kapele (Administrateur de Territoire de Beni) et Mughemi Syausua Ephrem (ICCN Virunga).

27 3/3/2006 Kyondo-Goma Discussion avec la population des villages autour du PN Virunga: Kyondo (personne ressource: Jean Masika Museghe). Discussion avec Jean Claude Kyungu (DFGF-E) Jean Dedieu Ndivito (RMIPAT) et Delphin Nganzi Nganzi Kangala (WWF Virunga Nord).

28 4/3/2006 Goma Discussion avec M. Mashagiro (ICCN Dir. Nord Kivu) et Didier Bolamba (ICCN – Maiko).

29 5/3/2006 Goma Préparation de la présentation pour l'atelier de restitution préliminaire. 30 6/3/2006 Goma-

Kinshasa Discussion avec Patrick (Diane Fossy Gorilla Fund – International), Robert Muir (FZG), Wojciech Walter Dziedzic (WWF), Alejandra Colom (WWF) et Didier Devers (University of Maryland).

31 7/3/2006 Kinshasa Discussion avec le Prof Kakonde (Banque Mondiale), Laurent Debroux (Banque Mondiale), le Dr. Mwamba (ICCN) et John Hart (WCS).

32 8/3/2006 Kinshasa Atelier de restitution préliminaire avec l'ICCN. Discussion avec Filippo Saracco (UE) et Pierre Laye (Attaché de la Cooperation de l'Ambassade de France).

33 9/3/2006 Kinshasa-Y’dé Voyage. 34-50

Yaoundé Elaboration des rapports préliminaires.

51 8/11/2006 Yaoundé Harmonisation du PAD avec les rapports. 52 9/11/2006 Yaoundé Harmonisation du PAD avec les rapports. 53 10/11/2006 Yaoundé Harmonisation du PAD avec les rapports. 54 13/11/2006 Yaoundé Harmonisation du PAD avec les rapports. 55 14/11/2006 Yaoundé Harmonisation du PAD avec les rapports. 56 12/12/2006 Nairobi-Bunia Voyage. 57 13/12/2006 Bunia-Nagero Discussion avec l’equipe de PN Garamba et d’APF 58 14/12/2006 Nagero Discussion avec la population des villages autour du PN Garamba: Nagero

(personne ressource: Chef Odra André). 59 15/12/2006 Nagero-

Tekadje Discussion avec la population des villages autour du PN Garamba: Tekadji (personne ressource: Chef Imbidi).

60 16/12/2006 Tekadje-Faradje

Discussion avec la population des villages autour du PN Garamba: Bhadri (personne ressource: Chef Bomekate Londoma Jean), Djabir (personne ressource: Chef Gulemandango).

61 17/12/2006 Faradje-Nagero

Discussion avec la population des villages autour du PN Garamba:Faradjei (personne ressource: Chef Lado Pagopi Odon).

62 18/12/2006 Nagero Atelier de restitution avec les parties presenantes à Nagero. 63 19/12/2006 Nagero-Bunia Voyage. 64 20/12/2006 Bunia-Nairobi Voyage. Elaboration du chapitre PNG. 65 25/12/2006 Elaboration du chapitre PNG. 66 26/12/2006 Elaboration du chapitre PNG. 67 27/12/2006 Elaboration du chapitre PNG. 68 08.01.2007 Y’dé Kinshasa Voyage. Préparation de la présentation pour l'atelier de restitution. 69 09.01.2007 Kinshasa Révision des rapports. 70 10.01.2007 Kinshasa Atelier de restitution. 71 11.01.2007 Kinshasa-Beni Voyage. Préparation d’atelier de restitution pour le PNVi 72 12.01.2007 Beni Préparation d’atelier de restitution pour le PNVi 73 13.01.2007 Beni Atelier de restitution. 74 14.01.2007 Beni-Kinshasa Voyage. Révision et finalisation des rapports. 75 15.01.2007 Kinshasa-Y’dé Révision et finalisation des rapports. 76 18.01.2007 Révision et finalisation des rapports. 77 19.01.2007 Révision et finalisation des rapports. 78 20.01.2007 Révision et finalisation des rapports. 79 21.01.2007 Révision et finalisation des rapports. 80 22.01.2007 Révision et finalisation des rapports.

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