caius valerius crispus, itinéraire d'un légionnaire à travers l'empire

7/24/2019 Caius Valerius Crispus, Itinéraire d'Un Légionnaire à Travers l'Empire

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Caius Valerius Crispus

Itinéraire d'un légionnaire à

travers l'Empire Romain

Alexandre Colot



Alexandre Colot

(Professeur certifié de l'Education Nationale)

(Membre de l'association Légion VIII Augusta)

Caius Valerius Crisus

Itinéraire d'un légionnaire ! tra"ers l'Emire



IN#$%&C#I%N

Les pierres tombales des légionnaires romains du Haut-Empire et leurs inscriptions permettent de nousrenseigner sur l'origine géographique des soldats, la troupe à laquelle ils appartenaient, leur âge ainsi que lenombre d'années de service. Eventuellement leurs grades successifs et évolutions de carrire.

! travers l'e"emple de la pierre tombale du légionnaire #aius $alerius #rispus, soldat de la Légion $%%%!ugusta, nous allons étudier l&e"trme mobilité du légionnaire romain à travers un Empire au" dimensionsconsidérables.

(ourtant l'inscription saisie par le marteau du sculpteur est asse) concise, * lignes seulement. Elle ne nousdonne comme information géographique que le lieu de naissance de ce soldat, Berta, lieu-dit de +acédoine.L'endroit de la découverte de la pierre tombale, quelque part sur la ran)-plat) de iesbaden !llemagne-Land de Hesse/, l'antique Aquae Mattiacorum, donne l'endroit appro"imatif du lieu de sépulture de ce soldat 0la pierre a1ant probablement été ré-emplo1ée aprs l'époque romaine.

Entre la +acédoine et l'!llemagne actuelles que de chemin parcouru 2 3ue de contrées traversées etd'e"périences vécues 2 L'inscription n'en dit pas un mot, encore moins les circonstances de la mort de cesoldat décédé à l'âge de 45 ans, aprs 67 années de service. 8outefois, la légion, elle, laisse des traces. Le récit

des campagnes militaires s'est inscrit sous la plume des auteurs antiques, le passage des légions s'est insinué, parfois durablement, dans la pierre, sous forme de constructions civiles et militaires que les archéologuesredécouvrent. #es bâtisseurs étaient des invétérés bavards puisqu'ils ne pouvaient s&empcher de laisserl'empreinte de leur nom dans la pâte fra9che des tuiles mises à sécher avant cuisson:

En récoltant, ;à et là, les indices de son passage, nous allons pouvoir suivre, comme un <eu de piste, lacarrire de #aius $alerius #rispus à travers l'Europe d'au<ourd'hui. (our rendre plus agréables, mais aussi plusconcrets les pa1sages croisés dans cette dure vie, nous illustrerons d'une grande quantité de clichés, plans,dessins, cet essai. %ssues d'ouvrages de vulgarisation scientifique, de rapports de fouilles, mais aussid'e"périmentations menées par l'association Légion $%%% !ugusta, ces illustrations permettront au curieu"comme au passionné de mieu" s'immerger, par des regards furtifs, dans le quotidien d'un légionnaire romain.

ig* +* En arrière-plan, pierre tombale de Caius Valerius Crispus.



=é dans la cité de Berta, en 4> ap. ?.-#. , #aius passa sa <eunesse dans la province de +acédoine,sur les dernires pentes du mont Bermius ig* ,.n@7/ Atrabon, Géographie, $%% , 6>/. Aon tria

nomina, preuve de sa cito1enneté romaine, lui ouvrait la porte d'une carrire militaire au sein de lalégion romaine.

8outefois, il devait également faire preuve de qualités morales, intellectuelles et ph1siques

indispensables à tout bon soldat. Le <eune homme, une fois l'âge de la ma<orité atteint, se présenta probablement au poste militaire le plus proche et fut e"aminé par une commission d'e"perts probatio/ qui le <ugea apte au métier en qualité de tiro aspirant-légionnaire/.

#ependant, intégrer la légion signifie aussi bouger à travers l'Empire, en légion entire ou par petits détachements appelés ve"illations. %l pouvait mme arriver qu'un soldat soit amené à parcourir les routes seul pour transporter des ob<ets de la plus haute importance e" B des coins de

frappe pour le monna1age local/, des informations confidentielles marquées du sceau d'un légat, outout simplement pour négocier des armes, du tissu ou des denrées alimentaires pour leravitaillement de sa troupe avec le statut de negociator /.

#ependant l'absence de troupeslégionnaires dans sa province natalel'obligea à partir à plus de 455 Cm versle =ord dans la province de +ésie%nférieure, afin d'incorporer le campde o!ae Dulgarie actuelle/.ig* ,. n@6/.

(our lui permettre de se rendre à sonquartier d'affectation, une petitesomme d'argent lui fut remise afin decouvrir les dépenses du tra<et. $oilà le

<eune homme parti sur les routes, lemanteau de marche paenula/ <eté surles épaules et les bagagesimpedimenta/ accrochées à la "urca,

ce long bâton de bois en forme decroi" permettant au" légionnaires desuspendre leurs effets personnels dansdes sacs et des filets à provisionsmantica/. ig* -).

En F ap. ?.-#. , à l'âge de 7> ans,#aius $alerius #rispus intégrait lesrangs de la #egio V$$$ Augusta commesimple soldat miles/, statutvisiblement conservé pendant toute sa

carrire. Gevenir militaire lui assuraitun emploi stable avec des revenusréguliers et occasionnellement des

primes pour l'arrivée d'un nouvelempereur au pouvoir.

ig* -* Caius en marche !ers o!ae.



ig* ,



Les premiers mois de son incorporation sont r1thmés par des e"ercices quotidiens, afin de faire du <eune homme un légionnaire apte à affronter toutes les situations. !u" longues marches suivent desheures harassantes passées à creuser des fossés et édifier des fortifications de terre et de bois. !ucamp, des instructeurs campidoctores/ forment à l'escrime et au maniement des armes face au pieude bois palus/. #aius apprend à tirer à l'arc, lancer des pro<ectiles avec des frondes et mme monterà cheval avec des fortunes diverses... ig* .).

#aius ne va pas pourtant stationner bien longtemps en +ésie. Les récits des historiens romains8acite et Auétone nous apprennent qu'à partir de l'année suivante > ap. ?.-#./ la légion quitta sesquartiers danubiens pour s'engager dans une guerre civile en %talie du =ord 0 la fameuse !nnéedes quatre EmpereursI. ig* ,.n@ */.

!prs la mort de =éron en F ap. ?.-#., une crise de succession s'ouvre à la tte de l'Empire.#haque prétendant est soutenu par une série de légions. #ependant la route est longue pour #aiusdepuis la +ésie %nférieure <usqu'en %talie. Lors de l'affrontement des troupes contre $itellius à

Bedriacum prs de #rémone/, la légion $%%% n'arrivera pas à temps pour gonfler les rangs des partisans d'Jthon.

ig* .* Caius % l&entra'nement.

8acite, (istoires, %%, LKKK$.

#es succès de Vespasien "urent accélérés par l)empressement des légions ill*riennes % se ranger

sous ses drapeau+. #a troisième donna l)e+emple au+ autres légions de Mésie. C)étaient la huitième

et la septième Claudienne, toutes deu+ passionnées pour la mémoire d)thon, quoiqu)elles ne se

"ussent pas trou!ées % la bataille de Bédriac. Elles s)étaient a!ancées /usqu)% Aquilée. #%, enchassant !iolemment ceu+ qui annon0aient la catastrophe d)thon, en déchirant les enseignes qui

portaient le nom de Vitellius, en pillant % la "in et se partageant le trésor militaire, elles s)étaient

montrées en ennemies. Elles con0urent des craintes, et la crainte porta conseil 1 elles crurent qu)on

pou!ait "aire !aloir auprès de Vespasien ce qui auprès de son ri!al aurait besoin d)e+cuse.

Auétone, Vie des 2ou3e Césars, $espasien, $%.

Cependant, malgré le 3èle et les instances des siens, il "allut pour le déterminer la déclaration

inattendue de quelques troupes lointaines qu)il ne connaissait pas. 2eu+ mille hommes appartenant

au+ trois légions de l)armée de Mésie, a!aient été en!o*és au secours d)thon. $ls étaient dé/% en

route quand ils apprirent sa dé"aite et sa mort. $ls ne laissèrent pas de s)a!ancer /usqu)% Aquilée,

comme s)ils doutaient de cette nou!elle.



L'arrivée à !quilée représente pour #aius le premier pas en sol italien, dans cette terre lointaine pour un provincial macédonien comme lui. 8outefois l'en<eu est tout autre qu'une simple e"cursiondans la plaine du (... La tension monte, voilà l'instant tant attendu, la premire grandeconfrontation d'envergure, <uste muni d'une courte e"périence militaire, et qui plus est, contre desromains, des frres, des troupes e"périmentées au" mmes techniques de combat. !prs un premierchoc entre les deu" armées, les Mlaviens bousculent les $itelliens dans la plaine et n'ont pas

d'autre choi" que de se réfugier dans la ville de #rémone préalablement fortifiée par leurs soins.#aius va alors découvrir le sige d'une ville. ig* /).

ig* /* #a #égion V$$$ Augusta attaque la !ille de Crémone et "ait "ace au+ légions !itelliennes.

8acite, (istoires, %%%, KK$%%.

Antonius se rendit % ces !oeu+ et "it in!estir les retranchements. 2)abord on combattit de loin

a!ec des "lèches et des pierres, au grand désa!antage des 4la!iens, qui rece!aient d)en haut des

coups mieu+ a/ustés. Bient5t le che" assigne % chaque légion sa porte ou sa portion du rempart,

a"in que la t6che ainsi partagée "'t distinguer le bra!e du l6che, et que l)émulation seule

en"lamm6t dé/% les courages. #a troisième et la septième prirent pour elles le c5té qui a!oisine le

chemin de Bédriac 7 la huitième et la septième Claudienne se placèrent plus % droite 7 un élan

spontané entra'na la trei3ième % la porte de Bri+ia. $l "allut attendre un peu qu)on e8t apporté des!illages !oisins des houes, des dolabres, des "au+ et des échelles. Alors les boucliers s)élè!ent au-

dessus des t9tes, la tortue se "orme, et l)on s)a!ance au pied des retranchements. C)était des deu+

c5tés l)art puissant des :omains. #es Vitelliens roulent de pesantes masses de pierre, sondent a!ec

des lances et de longues piques la tortue entr)ou!erte et "lottante, /usqu)% ce qu)a*ant en"in brisé

ce tissu de boucliers, ils ren!ersent les hommes sanglants et mutilés et /onchent la terre d)un

horrible débris.



!prs ces affrontements dont elle sortit victorieuse, la #egio V$$$ Augusta ne peut se reposer surses lauriers. Gans le =ord et l'Est de la Naule, la situation est alors désespérée B #ivilis, <usqu'icifidle allié batave de l'Empire, soulve les troupes au"iliaires sous son commandement et se révoltecontre les maigres troupes légionnaires restées sur place. %l entra9ne avec lui des peuplesapparemment soumis comme les 8révires ou les Lingons qui 1 voient là une bonne occasion derécupérer une indépendance perdue au temps des premiers #ésars.

Aur le départ, #aius recouvre alors le bouclier de sa housse en peau de chvre afin de le protéger

des intempéries. Aon paquetage remis sur les épaules il pointe son regard vers la cime des !lpesvisible au loin. %l faut se dépcher pour passer les cols et éviter la mauvaise saison de l'hiver.ig* 0)

ig* 0* #a légion V$$$ en marche % tra!ers les Alpes.

8acite, (istoires, %$, LK$%%%.

2es légions !ictorieuses la si+ième et la huitième, des !itelliennes la !ingt et unième, et parmi les

nou!eau+ corps la seconde, "urent conduites les unes par les Alpes Cottiennes ; et <ennines =,

les autres par les Alpes Gra>ennes ?. n "it !enir de Bretagne la quator3ième légion, et d)Espagne

la si+ième et la di+ième. En apprenant la marche de cette armée, les cités gauloises, qui dé/%

inclinaient % la pai+, s)assemblèrent che3 les :émois.

;. #e Grand @aint-Bernard.

=. #e mont Genè!re et le mont Cenis.

?. #e <etit @aint-Bernard.



(endant que O à légions sont envo1ées sous le commandement de (etilius #erialis pour mater ettraquer #ivilis, la légion $%%% se voit attribuer une autre mission B pacifier l'arrire pa1s rhénan,sécuriser les communications et le ravitaillement des armées avan;ant le long du Phin.

!prs de longues semaines de

marche elle arrive durant le printempsde l'année Q5 en territoire lingon. Elleva, à terme, poser ses bagages pourdeu" décennies au sud-est de l'actuelle+irebeau-sur-D)e, à 6O Cm de Gi<on#te-d'Jr/. ig* ,.n@4/.

Ge là elle va installer un camp dontl'emplacement régional eststratégique B au" confins du territoiredes Lingons, mais à pro"imité du

territoire des Aéquanes plus à l'est,sans oublier les Eduens, alliéstraditionnels de Pome à l'ouest maisqui ont dé<à pu décevoir par le passé.En période d'instabilité et d'apparentefaiblesse mieu" vaut surveiller trois

peuples plutt qu'un seul...ig* 1).

(ourtant la légion n'arrive pas enterrain inconnu. Gé<à à l'époqueaugustéenne une troupe avait installé

un campement autour d'un sanctuairetrs important sanctuaire de laMenotte/. Les intérts géopolitiquescomptent tout autant que les aspectsreligieu" dans le choi" de cetteinstallation.

L'emplacement du camp de +irebeau a probablement été choisi par le légat Ae"tus ?ulius

Mrontinus, plus connu sous le nom de Mrontin, célbre auteur des @tratagèmes, traité d'art militairequi nous est parvenu. Jn le voit d'ailleurs narrer dans son traité l'épisode de la répression de larévolte che) les Lingons. +me si le chiffre de Q5 555 guerriers lingons en armes à son arrivée

peut para9tre e"cessif, il donne l'ampleur de la révolte et de l'urgence qu'il 1 avait à installer unetroupe légionnaire dans cette partie-clé de Naule, indispensable à la sécurité des frontires situées

plus à l'est.

ig*1* Mirebeau dans son en!ironnement.

Mrontin , @tratagèmes, %$, *, 74.

<endant la guerre de Germanie, conduite sous les auspices de César 2omitien contre Ci!ilis, les #ingons qui s&étaient déclarés pour l&ennemi, craignant d&9tre saccagés % l&arri!ée des :omains, se

rassurèrent quand ils !irent quon ne commettait aucun désordre. $ls rentrèrent dans leur de!oir et

me "ournirent soi+ante di+ mille hommes I.



Rne fois la révolte matée et le calme revenu, #aius croit qu'il va enfin pouvoir souffler un peuaprs tant de route parcourue... Nrosse erreur 2 8out est à faire en pa1s lingon 2 La légion vadésormais installer ses quartiers en dur sur le plateau surplombant la D)e, ce qui impliquel'édification d'un camp capable d'abriter plus de O 555 hommes sur une surface équivalente à 66hectares. ! terme, fini les camps provisoires en terre édifiés le soir aprs une dure <ournée demarche, la vie sous la tente et ses odeurs enttantes de graisse et d'huile d'olive qui se dégagent du

cuir et des lampes à huile. La promiscuité et la camaraderie ne vont pas dispara9tre mais ellesauront comme cadre un confort que la stabilité offre au" légions victorieuses.

L'édification de ce camp va prendre des mois, voire des années entires. La légion ne dresse pasuniquement une fortification et des baraquements à l'intérieur de son camp. Elle construit aussi toutune série d'infrastructures e"térieures nécessaires à son confort et à son divertissement B thermes etaqueducs, amphithéâtre, greniers horrea, marchés, relais-routier mansio/, installation portuaireet débarcadre, etc. ig* 2).

ig* 2* $nstallations militaires du camp de la légion V$$$ % Mirebeau.



(our assurer la surveillance des alentours et parer à des éventuelles attaques, une muraille puissante est mise en place. Rn chemin de rondecrénelé court le long de la forteresse, des tourscarrées positionnées à intervalles réguliersscandent les fa;ades entre chaque porte.

(our contribuer à faire de cet édifice unélément civilisateur, les peintres vont gommer lecaractre irrégulier de la ma;onnerie enrecouvrir d'un enduit de chau" lissé les murs.

(uis ils vont décorer les fa;ades avec un liserérouge rappelant le <oint de mortier à base detuileau que l'on peut trouver entre chaque pierrede taille. ig*33).

#aius combattant va devenir bâtisseur. L'installation du camp et de ses dépendances demandentdes travau" de terrassement et de déboisement gigantesques. La dolabra hache/ va se substituer auglaive, la panire de terre au bouclier. +ais le légat Lappius a vu grand. %l faut non seulement fairemontre de présence sur le territoire d'un peuple qui s'est récemment révolté, mais aussil'impressionner et le sub<uguer par la puissance de l'architecture mise en place dans le décorum ducamp. ! cet égard les légionnaires vont construire 4 portes d&accs au camp considérables,

massives avec des tours en forme de fer à cheval mais aussi gracieuses par la présence d'élémentsarchitecturau" sculptés. ig* 34).

ig*34* :econstitution de la porta principalis de Mirebeau.

ig* 33* :econstitution d)une des tours du mur.



#aius découvre alors les rudiments de la préparation de l'argile B patauger pendant des

heures dans une mare creusée dans le sol à mala"erl'argile avec les pieds afin de lui donner une plasticité indispensable à la fabrication des tuiles.E"ercice fastidieu" mais qui procure aussi desinstants de <oie entre camarades d'une mmechambrée contubernium/. Le légion ne dépend

pas d'une entreprise privée, elle réalise tout cequ'elle utilise ou presque 2 !prs tout il faut bienque les centurions occupent la soldatesque avecdes travau" qui fortifient les muscles tout autantque l'esprit de corps... ig* 3-).

!prs le mala"age vient l'étape de la fabricationdes tuiles en elle-mme. %ci non plus rien de trscompliqué 0 chaque légionnaire peut participer àl'élaboration des produits grâce à des moules dedifférentes tailles et formes pouvant convenir à laréalisation de tuiles plates tegula/, conve"esimbre+/, briques, mais aussi de décoration de toitsacrotres et antéfi"es/ héritage des pratiques

grecques. ig* 3,) Les produits sont irrégulirement estampillés dunom de la légion avant séchage afin d'identifier etde comptabiliser les productions. ig* 3.)

8ous ces baraquements et les bâtimentscivils qui vont entourer le camp ont besoin detuiles. Slément méditerranéen par e"cellence,il est un marqueur idéal pour suivre le degréde romanisation des territoires sur lequel vit lalégion. Les besoins sont là aussi considérables

et nécessitent l'e"traction d'une quantitéimpressionnante d'argile. La mobilisationd'une énergie humaine et animale, mulesnotamment, entra9ne un va-et-vient permanententre les lieu" d'e"traction et detransformation. ig* 3+).

ig* 3+* E+traction de l)argile.

ig*3-* <réparation de l)argile. ig* 3,* :éalisation des tuiles

ig*3.* Empreinte de sceau tuilier au nom du légat #appius et son dessin de restitution.



Rn soldat-artisan e"périmenté dégagé des corvées immunes/ veille à la manTuvre afin d'aider#aius et ses camarades à optimiser leurs gestes et leur production. Les tuiles étaient enfin mises auséchage pendant plusieurs semaines avant de cuire dans un four pendant plusieurs <ournées.

8outefois les découvertes de tuiles ne concernent pas uniquement le camp et ses abordsimmédiats. Les anal1ses chimiques réalisées sur les tuiles indiquent une production sur un lieuunique encore non localisé/ mais elles ont circulé sur des distances considérables afin de couvrird'autres édifices construits par la Légion $%%%. L'activité édilitaire de la légion ra1onne donc dans demultiples directions plus de 5 Cm autour de +irebeau/ mme si l'on ne peut e"clure une vente dela part des militaires eu"-mmes voire une réutilisation par les civils une fois la )one évacuée parles militaires. Gans tous les cas la présence de l'armée influence considérablement les modes deconstruction alentours. ig* 3/).

ig*3/* 2ispersion des tuiles estampillées de la V$$$ e #égion en regard du réseau !iaire, des limites administrati!es et des conte+tes de décou!erte.



#es tuiles ont énormément vo1agé dans la )oned'influence de la Légion $%%%. +ais cela ne s'est fait que

par la présence et l'amélioration constante du réseauroutier dé<à en place à l'arrivée.

#aius va également accompagner les arpenteurs de lalégion metatores/ afin de rectifier les tracés, élargir les

tron;ons e"istants et aussi créer de nouveau" a"essecondaires favorisant le maillage des territoires surveillés.ig* 30).

=otre légionnaire va donc se familiariser à l'emploi desdecempedae, ces grandes perches de bois permettant àl'arpenteur en chef d'utiliser son instrument de visée la

groma/ pour créer des lignes et des angles droits.

#aius commence à comprendre que le métier delégionnaire n'est pas seulement défendre l'Empire à ses

frontires et assurer l'ordre dans les provinces. Entravaillant pendant de longs mois avec les arpenteurs, en

parcourant l'espace autour du camp, il voit le rleadministratif <oué par la légion.

L'arpentage <oue aussi un rleconsidérable dans la mise en

place d'un carro1age agricolecenturiations/ et financierdans les campagnes. ig* 31)*

En délimitant des parcelles àangles droits, l'armée facilitel&apaisement des conflits entreusagers de la terre. Elle borneles terrains des anciens usagersde la terre comme desnouveau" gros propriétaires.

Elle facilite donc le rle desservices fiscau" qui vont seservir de ce cadastre commed'un outil pour le prélvementdes impts.

8enir en respect un peuplec'est avant tout lui fairecomprendre que son territoireest parcouru, administré etencadré par la présence des

légions. Gécidément la pointe dust1let sert tout autant que celledu gladius...

ig* 30* tilisation de la groma par le metator.

ig* 31* Mirebeau et les traces des centuriations identi"iées par G. Chouquer.



ig* 32* $n"ormations notées sur la tablette en bois.

Jui le st1let, ce petit ob<et en os ou en laitonà bout pointu qui sert à écrire sur des tablettesde bois enduites de cire. #'est l'arme principaledu légionnaire en temps de pai". ig* 32).

#aius sait écrire, lire et compter comme tout

bon cito1en qui fait partie des légionsromaines. #es savoirs sont utilisés au quotidien

par notre légionnaire dans son rle desurveillance du réseau routier. Encadré par soncenturion, visible de loin par la crtetransversale logée sur le casque, il réalise desmissions de ravitaillement sur les troisterritoires de cité dont la légion à lasurveillance.

#aius dénombre, classe, enregistre, transmet...

8out ce travail c'est aussi ;a l'armée romaine.

Le train de ravitaillement n'est pas là pourrester oisif au camp. Les bâts de mules de latroupe sont utilisés pour transporter toutes lesdenrées nécessaires au bon ravitaillement deshommes. Et ?upiter sait que les hommes ontfaim 2

Rn soldat romain consomme entre huit cent

cinquante grammes et un Cilogramme de blé par <our ce qui nécessite pour les seulslégionnaires un approvisionnement d&environ Otonnes par <our et, pour une légion complte,en tenant compte des calones des contubernia

soit tout de mme plus de mille valetsd&armes/, des bouviers et des muletiers dutrain, de l&état ma<or: Entre neuf à di" tonnesde blé par <our 2 +ais il 1 a aussi la viande, lesfruits et légumes, le vin, l'huile: #'est unenoria de mulets et de chariots à contrler sur le

réseau routier menant à +irebeau. ig* +4+3/.ig* +4* Véri"ication du contenu des b6ts muletiers.

ig* +3* #égionnaire

indiquant une direction %

des !o*ageurs.



La <ournée finie #aius a bien mérité un peu de réconfort à la romaine I B les thermes. Lesinstallations militaires ne sont pas tout autour du camp, loin s'en faut. L'armée véhicule avec elledes loisirs t1piquement méditerranéens comme la <oie des eau" chaudes ou les combats degladiateurs et les chasses dans les amphithéâtres. ig* ++).

=on seulement #aius peut profiter d'un moment de camaraderie loin de toutes les vicissitudes dela vie de camp, mais il peut aussi reposer ses muscles endoloris par les activités ph1siques et lesmarches régulires de routine. L'impératif d'un mode de vie à la romaine e"plique une constructiondans le courant de la premire année d&installation à +irebeau. La réalisation de l'aqueduc, vers Q5,

permet à l'eau courante d'arriver <usqu'au camp et au" installations des canabae dont les thermesfont partie, faute de place à l'intérieur des fortifications. ig* +-+,).

ig* ++* :econstruction des bains de Vindolanda en Angleterre.

ig* +-* #ocalisation des aqueducs % Mirebeau.

ig*+,* (*pothèse de reconstitution de l)élé!ation du

pont-aqueduc de la Combotte.



F7 ap. ?.-#., Gomitien, fils de $espasien, arrive au pouvoirsuite à la mort de son frre a9né 8itus. Le nouvel empereurarrive sur ses *5 ans et a tou<ours vécu dans l'ombre de son

pre et de son frre. %l va trs vite rechercher la gloire militaireafin d&asseoir son pouvoir sur le trne impérial,et qui, mieu"que l'armée, peut lui conférer un soutien aussi inconditionnel U

6 ans plus tard, en F*, Gomitien se lance dans une guerrecontre le peuple des #hattes ig* ,, n@/ situé au delà dumassif du 8aunus, prs de l'actuelle Mrancfort. %l réunit à lui légions afin de disposer d'une force suffisamment puissante

pour tre sVr de triompher. La $%%%e Légion est choisie parl'empereur pour contribuer à cette e"pédition. $oici enfinl'occasion donnée à #aius de montrer sa valeur mais aussi degonfler ses revenus par le butin praeda/ fait sur l'ennemi.

!vant le départ pour le #imes de Nermanie Aupérieure, #aius participe à une cérémonie religieuseque toute légion sur le départ doit réaliser B le suovétaurile. !lors que Gomitien réalise cet acte sacréà Pome, la $%%%e Légion la réalise à pro"imité du camp. #hoisi pour assommer le taureau, #aius suitlentement la procession qui amne toute la légion sur l'aire sacrificielle. Le légat, revtu de la togeet nimbant sa tte d'un pan de tissu dirige la cérémonie. !prs avoir procédé au" incantations

rituelles honorant +ars, dieu de la guerre, il procde à des libations sur l'autel oW brVle un fo1er.ig* +.+/).

$ient alors le sacrifice des trois animau" B un porc, un bélier, un taureau réalisé par les * assesseurs du légat dont#aius fait partie. 8oute la Légion, enseignes en tte, assisteimpassible et silencieuse à ce moment de communion et decélébration. $ient alors le tour de #aius, deu" assistantsl'aident à courber le cou du taureau pour lui offrir le meilleurangle de frappe. =e pas trembler, ne pas hésiter... Mrapper viteet sec 2 ig* +0).

La bte s'écroule alors de tout son poids, terrassée parl'estoc du coup porté. #aius peut tre fier de lui, il a honoréson dieu avec adresse et célérité, la musculature tendue dulégionnaire s'est libérée avec force et détermination.

ig* +.* @cène de sacri"ice de!ant un

temple, "rappée sous 2omitien, ;-D.

ig* +/* Cérémonie du suo!étaurile, en arrière-plan le camp de la V$$$ e Augusta.

ig* +0* @cène de @acri"ice, sF*phos, coupe de Boscoréale, argent, (. 1 ,DH m.



! ce moment précis de l'itinéraire de #aius nos sources s'obscurcissent, deu" directions s'ouvrentà lui, nous allons e"plorer ces deu" pistes.

Gans cette premire h1pothse #aius a pu resterdans le détachement chargé de veiller sur le camp etla pai" civile en arrire du #imes. !ucune mentionde la participation à cette guerre, mais aussi aucunedécoration militaire sous forme de représentationsculptée, n'apparaissent sur la pierre tombale denotre légionnaire.

Etant donné qu'un nombre restreint d'estampilles portant le nom de plusieurs ve"illations a étéretrouvé *6/, on peut donc s'imaginer que la

fabrication de tuiles et de ses dérivés a continué àalimenter des constructions au sein du camp commeen dehors. L'occasion aprs 7* ans de présence sur

place de réhabiliter des bâtiments peut s'e"pliquer. %lfallait bien occuper ces troupes privées de gloire:

=otre #aius, a donc dV s'investir à nouveaudans ce travail répétitif. +ais grandenouveauté, commen;ant à faire partie des vieu" I, il a pu accéder à des tâchesd'encadrement et de comptabilisation des

productions. (rofitant du printemps pour fairelentement sécher les tuiles, #aius doit tou<ourscourir aprs les chiens et autres animau" des

bois voisins qui viennent fourrer leurs pattessur les modles en cours de séchage, laissantainsi définitivement leurs empreintes Idans l'histoire 2 ig* +2).

Le contrle de la cuisson nécessitant de

longues heures, #aius a pu approvisionner lesfourneau" en gérant des opérations d'abattagedurant les mois précédant ces gigantesquesfournées dévoreuses de combustibles.(ig* -4).

Ges estampilles retrouvées à +irebeauindiquent que des ve"illations de plusieurs

légions, dont la $%%% ont stationné dans lecamp. #eci implique qu'une grosse partie dela légion a suivi Gomitien dans sa campagnecontre les #hattes entre F* et FOXF. Rndétachement restant au camp.

Les légions présentes sous formes de ve"illations sur les estampilles indiquent donc que lecamp de +irebeau n'est pas déserté et chaque légion laisse une unité afin de garantir une forcestationnée suffisante sans affaiblir de manire trop significative chaque légion qui part avecGomitien en Nermanie. ig* +1).

ig* +1* Estampille de plusieurs !e+illations.

ig* +2* @échage des tuiles % l)air libre.

ig* -4* Cuisson des tuiles au "our.



Aelon une deu"ime h1pothse, #aius aurait pufaire partie du gros de la troupe envo1é avecGomitien pour aller en e"pédition militaireau-delà du Phin. #ette région constitue unélément important du futur s1stme desurveillance romain du %%e s. (ig* -3).

En envahissant le massif du 8aunus situédevant la cité de +a1ence Mongotiacum/ et sonterritoire situé autour la etterau/, l'arméeromaine va s'assurer un belvédre commode poursurveiller les populations situées plus à l'est.

Elle profite également de cette avancée pourcontrler et sécuriser davantage l'actuelle régionde Mrancfort à la <onction entre le Phin :henus/ et le +ain Moenus/.

(our la premire fois de sa carrire, #aius va aller combattre de l'autre cté du Phin. (our quel'effet de surprise contre les #hattes soit garanti, notre légionnaire va franchir le fleuve sur un pontde bateau" construit spécialement pour l'occasion (ig* -+). #hargé de ses armes et de provisions

pour * semaines, la colonne s'ébranle ine"orablement à travers le territoire barbare des #hattes. Lacampagne de F*-FO semble avoir été victorieuse bien que la tombe de #aius n'en livre pas un mot,Gomitien semble avoir autant impressionné ses contemporains que renforcé ses détracteurs.

ig* -3* Carte du limes rhénan, $$ e

s. ap. I.-C.

ig* -+. Jra!ersée du :hin par les troupes de la V$$$ e #égion.

Mrontin, ancien légat de la $%%% considérait cette guerre comme nécessaire et <ugea quel'Empereur comprima la "érocité de ces peuples sau!ages, et !eilla en m9me temps au+ intér9ts

des pro!inces de l)Empire K. @tratagèmes, $, ;,

8acite se moqua plutt de sa victoire à la hâte et railla les artifices développés par l'Empereur pour rendre son triomphe à Pome crédible I. $l le sa!ait bien 1 son "au+ triomphe au sortir de

sa récente campagne de Germanie !enait de le ridiculiser, lui qui a!ait "ait acheter des escla!es,

que leur accoutrement et des perruques tra!estissaient en prisonniers K Agricola, LLL$L, =.

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/TacAgr/AgrNotes.html#sarecentecampagnedeGermanie






#e triomphe, Gomitien en fit pourtant uneTuvre de propagande rarement égalée,surtout à travers sa politique monétaire. Genombreuses frappes d'aureii, de deniers et desesterces vinrent commémorer cette victoire(ig* ---,)* Les titres germanicusI

vainqueur des Nermains/ et germaniacaptaI Nermanie soumise/ au revers desmonnaies diffusent le nouveau titre de gloiredont se pare l'Empereur ainsi que sa conquteterritoriale. Les illustrations d'une femmeéplorée représentant la Nermanie et d'unsoldat menotté de dos au pied d'un trophéed'armes ont une forte résonance sur les espritsqui oseraient contester la véracité d'une tellecampagne. (ig* -.).

ig* --* Aureus de 2omitien.

ig* -,* @esterce de 2omitien.

ig* -.. Jriomphe de 2omitien au pied du Capitole sur le 4orum accompagné de ses troupes.

(ar cet acte, Gomitien s'attire les faveurs de l'armée, créant un effet de popularité rarement égalé pour un empereur du %er s. #aius est également ravi de cette hausse de salaire, car mise à part le butin possible lors des campagnes, le salaire du militaire n'avait gure évolué depuis 8ibre 2 +me si une partie de cette augmentation est automatiquement reversée à la caisse du camp dans l'optiqued'anticiper les départs à la retraite de camarades, #aius se sent fier de disposer d'un plus grand

pouvoir d'achat. Rne bonne occasion de pouvoir aller s'acheter une nouvelle paenula à son retour aucamp, surtout avec la laine provenant des marchands trévires, elle est tellement plus agréable etchaude à porter 2 Le reste, il l'investira dans des plaques en argent sur son ceinturon, manired'affirmer son statut social face au" provinciau" mais aussi de placer ses économies en sécurité, caren l'absence de banques, l'argent n'est <amais aussi à l'abri que sous la garde du glaive 2

Les militaires aussi vont profiter de cette politique monétaire et Gion #assius mentionne qu' il aaugmenté le salaire des soldats, peut-9tre % cause de cette !ictoire, commandant que N sesterces

de!raient 9tre donnés % chaque homme, au lieu de ? qu&il a!ait re0us K (istoires , H, ?, O.



8outefois les quelques années de répitméritées aprs cette campagne contre les#hattes vont s'interrompre avec une révoltetouchant les régions rhénanes. #et événementmarquant les années FF-F> coYncideégalement avec le départ de la Légion $%%% de

+irebeau. En FF, Lucius !ntoniusAaturninus, légat de Nermanie supérieure,soulve les deu" légions du camp de

Mogontiacum. Les choses vont trs vite,Lappius +a"imus, le légat de Nermanie%nférieure, écrase l&usurpateur et Aaturninusmeurt dans ce combat. Rne répression féroce,menée par Gomitien, s'engage alors sanssavoir si la légion a eu un rle actif ou passifdans les événements. %l n'empche qu'autourde ce moment, la $%%% migre vers soncampement définitif B Argentorate Atrasbourg/. ig* ,. n@O/ et (ig* -/).

ig* -/* Carte des déplacements ma/eurs de la V$$$.

ig* -0. @ituation du camp dans son en!ironnement. ig* -1* Milliaire d)""enburg.

L'installation de la légion à cet endroit n'est pas due au hasard. !ncienne position militaireabandonnée par la %%e !ugusta, la $%%%e réinvestit une terrasse alluviale stabilisée s'appu1ant à l'estsur l'%ll dont le tracé est parallle au Phin (ig* -0). Le site d' Argentorate s'adapte à l'évolution desfrontires militaires sans cesse repoussées plus à l'est par les dernires conqutes 0 +irebeau, tropéloigné, situé dans une )one bien pacifiée, n'avait plus sa raison d'tre.

! l'inverse ce nouveau camp devient un cha9non stratégique entre les camps légionnaires de Mogontiacum et Vindonissa. Aitué sur une intersection routire, il contrle les échanges entre le

nord et le sud, mais aussi les communications grandissantes entre la trouée de Aaverne à l'ouest etla nouvelle route militaire tracée vers l'est, longeant la vallée de la in)ig, comme l'atteste la

présence d'un fragment de milliaire, sorte de borne routire, trouvé à Jffenburg (ig* -1). Le percement de cette voie à travers les #hamps Gécumates et l'installation progressive des fortins surle nouveau #imes sous Gomitien nécessitait la présence d'un camp capable de surveiller lesintersections mais aussi d'envo1er des troupes rapidement en cas d'incursions germaniques.

Le choi" de Atrasbourg permet également une liaison rapide par voies terrestre et fluviale avec lacapitale administrative et militaire de la province, Mogontiacum. La présence des militaires va trsvite relancer les d1namiques démographiques et commerciales de l'agglomération.



En quelques semaines à peine #aius a participé à l'élaboration d'un camp de OO5msur **Om, soit 7> hectares de superficie avecun plan ressemblant à celle d'une carte à <ouer.

Rne hauteur du rempart estimée à *,O5 m à partir du chemin de ronde ainsi qu'un fossé de7,65 à 7,O5 m de profondeur pour une largeurde O à m de large. (ig* ,4).

Rn vrai travail de romain 2 Aachant parailleurs que l'%ll entoure le camp du =ord-Estau Aud-Juest, en voilà une position fortifiéeassurément difficile à conquérir.

(our autant le camp est loin d'tre achevécar les structures internes en dur sont encore à

réaliser. (our plusieurs mois #aius vaconna9tre à nouveau les <oies de la vie decaserne sous les tentes en cuir.

ig* -2* #égionnaires au tra!ail sur les "ondations de la "orti"ication du camp d)Argentorate.

ig* ,4* :estitution graphique du rempart en

terre et bois du premier état de la "orteresse.

! la toute fin des années F5, la légion commence donc à installer ses bagages sur le Phin,cependant il faut procéder à de lourds travau" avant de pouvoir rendre la forteresse présentable.#aius, accompagné des autres camarades de sa centurie, va tre emplo1é dans un premier temps àd'importants travau" de terrassement. (our mettre définitivement la terrasse à l'abri des crues del'%ll, les légionnaires vont procéder à un rehaussement de 45 à 5 cm de l'ensemble du site. #etravail va tre en partie réalisé grâce à la terre mélangée de gravier e"traite des fossés périphériques

en cours de creusement. !rmés de dolabres, houes, panires et tranche-ga)on, les légionnaires vont peu à peu élever le mur de fortification qui servira à abriter les troupes (ig* -2).

(our donner à l'édifice de la stabilité, le rempart va dépasser les 4,45 m de large par endroits avecà sa base une assise de rondins de bois établie à l'hori)ontale afin de favoriser un tassement régulierdes terres mais aussi pour favoriser le drainage des eau" de pluie. (our tenir cet amas de terre,#aius va découper des briques de ga)on dans les alentours et édifier un parement des deu" cotés dumur <usqu'à la base du crénelage en bois. #ette méthode de construction assure rapidité et économiede matériau", l'essentiel étant de réaliser une muraille fonctionnelle et durable.



8ous les <ours #aius est placé sous les ordres d'un de ces immunes aprs que le centurion ait faitl'appel, comptabilisé les éventuels malades, blessés ou déserteurs. Pépartis en fonction des tâchesde construction, les légionnaires mettent à profit leur force de travail et leur nombre pour destravau" de terrassement, de construction relativement simples. L)immunes responsable <oue le rlede contrema9tre chargé d'orienter les travau" du <our, définit les processus de fabrication, les normesde qualité et le rendement attendu.

8ravaillant sur les principia, #aius a d'abord participé au creusement de sablires, sortes defondations permettant la dépose de poutres hori)ontales destinées à recevoir l'armature supérieureverticale en bois. Rne fois l'armature fi"ée et les ouvertures créées, #aius va aménager les espacesvides avec un cla1onnage à base de tiges de bois fle"ibles entrecroisées. Aur ce cla1onnage untorchis va tre appliqué généreusement puis lissé afin de constituer les murs et parois du bâtiment.Rne fois le torchis bien sec, des plâtriers viendront enduire les murs d'une couche de chau" qu'ilslisseront à leur tour et recouvriront, une fois sec, de liserés rouges décoratifs. (ig* ,3- ,+) .

ig* ,3* Construction des principia d)Argentorate.

La priorité de la construction du campn'est pas donnée au" baraquements deslégionnaires, qui peuvent bien patienterquelques mois sous les tentes, surtout

pendant la bonne saison. #aius participede manire urgente à la réalisation des

principia, quartiers générau" de l'armée

situés au centre, à la croisée des a"es decirculation du camp (ig* ,3). %l estimpératif que le légat et les tribuns maisaussi tous les services administratifsdisposent rapidement de bureau" pourfaire fonctionner au mieu" lescommunications avec la )one du #imes sous contrle de la légion.

(lacés sous les ordres du préfet de camp,les légionnaires spécialisés menuisiers,forgerons, architectes/ sont dispensés descorvées du soldat lambda et sont appelésimmunes.

ig* ,+* Mise en place des poutres de "ondation et du cla*onnage d)isolation.



Gi" chambrées de forme rectangulaire se répartissent le long d'une ruelle, seul le centurion,supérieur direct de #aius à droit à une chambrée plus spacieuse avec des sanitaires intégrés. !u

devant de ces chambrées, une plus petite pice appelée arma correspond <ustement à l'endroit oWles légionnaires disposent tout leur matériel militaire. #e plan permet la relégation des armes hors-chambrée mais aussi des habitudes de rangement établies pour les cas d'urgence. !u-delà, par unenouvelle porte, on accde directement sur un portique couvert permettant de circuler à l'abri desintempéries.

(our #aius le contubernium est l'équivalent du fo1er. La pro"imité avec les camarades est forte,on 1 dort sur l'équivalent de lits superposés. Jn fait la cuisine à tour de rle grâce au petit fo1ersitué à l'entrée. La meule n'est <amais trs loin quand il s'agit d'écraser le grain pour faire lesgalettes de pain que l'on déguste avec un vin de Naule du sud, de l'huile de Détique et une purée defves. #hacun grave son nom sur sa vaisselle afin d'éviter les confusions ou les bagarres inutiles.

(ig* ,,)

Le contubernium est vraiment l'unitéde base de la vie du légionnaire.Lorsque #aius est amené chaque <our àtre affecté dans les travau" du camp, iln'est pas seul, ses camarades dechambrée l'accompagnent tou<ours.#'est cette vie en collectivité qui rendl'armée romaine si forte au combat. Les

occupations de la vie quotidienne, lestravau", les marches d&entra9nement,forment un esprit de corps soudé par lesmoments d'intimité mais aussi lesefforts collectifs.

Les mois passent et les légionnairess'attaquent désormais à la réalisationde ce qui leur tient le plus à cTur B lecontubernium casernement/.

Dâties sur des pieu" calés par des pierres, lessuperstructures sont réalisées pour supporter le poids d'unecharpente massive avec un toit recouvert de tuiles. Le

baraquement de la centurie de #aius est adossé à un autre baraquement <umeau afin d&économiser l'espace au sein ducamp. Les baraquements sont divisés en * parties.(ig* ,-).

ig* ,-* :econstitution en coupe

d)un baraquement double.

ig* ,,* Maquette d)une chambrée légionnaire.



ig* ,.* :econstitution des baraquements en bordure de la !ia sagularis.

!u fil des mois de l'année F> le camp prend forme, les habitudes créées au camp de +irebeaucommencent à se réinstaller B appel, partage des équipes selon les travau", tour de garde,entra9nements et marche d'endurance une fois par mois... Le camp trouve son organisation etl'alignement des baraquements est régulier, les ruelles se coupent à angles droits, tout est fait pourfaciliter le déplacement des hommes et des chariots chargés de ravitaillement. (ig* ,./.

!fin de sécuriser les abords des rangées de baraquements une voie de circulation, appelée !ia

sagularis, est mise en place. Jn 1 trouve généralement des structures asse) légres et pouvant tre potentiellement dangereuses B boulangeries, ateliers artisanau" utilisants des fo1ers. #'est quel'architecture militaire consomme à loisir le bois et les risques d'incendie sont les plus gros soucisdes responsables du camp aprs d'éventuelles attaques ennemies bien sVr 2

8outefois ces mois de construction vont conna9tre leur fin avec un pro<et de campagne militaireimminent. La révolte de Aaturninus durant le mois de <anvier F> a laissé des traces dans les espritset donné des idées de conqutes au" populations germaniques toutes proches. Les #hattes en

particulier, matés par Gomitien il 1 a peu, n'ont pas réussi à faire leur <onction avec la sédition deAaturninus à cause d'un dégel précoce du Phin. L'empereur ne peut laisser à sa porte une menaceaussi sérieuse.

La $%%%e !ugusta, accompagnée des autres légions victorieuses contre Aaturninus, va mener dansles mois qui suivent une e"pédition pour mater les #hattes imprudents. Rne nouvelle fois #aius vaabandonner son contubernium et reprendre le chemin de la guerre. %l n'oublie pas de sacrifier au"deu" divinités qui comptent pour lui B +ars, dieu de la guerre qui appuie de sa lance le courage de

tous les légionnaires au combat 0 mais aussi la déesse 4ortuna :edu+, qui protge les vo1ageurs surleur chemin de retour.

Pempli de confiance, #aius espre traverser cette épreuve une nouvelle fois et revenir au camp.



ig* ,/* Embuscade des Chattes contre les troupes romaines.

Gs les premires semaines de l'e"pédition tout se passe pour le mieu", la rapidité des légions etla connaissance du terrain du fait des précédentes campagnes permet à l'armée de s'imposer faceau" troupes #hattes rencontrées. 8outefois l'ennemi a compris qu'il ne fallait plus affronter leslégions en rase campagne, là oW les Pomains peuvent déplo1er leur supériorité au corps à corps etleurs troupes montées au"iliaires.

8rs rapidement l'ennemi adopte une stratégie basée sur celle de la guerilla. L'important est dedisperser les centuries à travers l'épaisseur des bois, d'attaquer les petits groupes lorsqu'ils partentau ravitaillement en bois, en eau et en fourrage, bref faire sentir à Pome qu'elle n'est pas en sécuritéen dehors de ses frontires.

(arti au ravitaillement accompagné d'archers et de troupes au"iliaires, #aius monte la garde à lalisire d'un bois tout proche pendant que ses camarades légionnaires surveillent les muletiers venusfaire pâturer les btes de somme au" abords du camp de terre et bois établi la veille. Jbservant la

beauté des pa1sages si sauvages, #aius en oublie l'importance de sa mission. %l est alorsviolemment pris à parti par un groupe de germains qui s'étaient approché de lui sans faire de bruit.Géfendant chrement sa peau, #aius blesse à mort plusieurs de ses adversaires 0 les bruits de luttefaisant alors rappliquer les unités au"iliaires toutes proches. (ig* ,/).

Hélas, débordé de tous cotés, #aius peine à éviter les lames et les gourdins qui s'abattent alorssur lui, lorsque trébuchant sur le chablis d'un arbre en reculant, il s'écroule à terre laissant alors lehaut de son corps e"posé. Rn fer de hache s'abat alors lourdement sur son épée qui se brise sous ses1eu", un deu"ime lui fracasse le crâne et fait voler son casque à terre. Les secours arrivent alorstrop tard, abattant les fu1ards, mais découvrant le corps inanimé de notre légionnaire.



ig* ,0. 2ispositi" militaire du Jaunus $$ e s. après I.-C.

+algré la violence du coup#aius n'est pas mort sur le coupmais plongé dans un étatd'inconscience sévre débouchantsur un coma. #onstatant qu'unsouffle émane encore de sa

bouche les troupes au"iliaires letransportent au plus vite en arriredes opérations militaires vers lalocalité d' Aquae Mattiacorum (ig* ,0). !u pied du massif du8aunus, Gomitien avait fait

procéder à l'installation d'un campen pierre durant ses premirescampagnes contre les #hattes. Lecamp avait vite attiré les locau"qui 1 avaient installé des

habitations canabae/ .

Aquae Mattiacorum était une bourgade connue depuis l'époque d'!uguste, faisant face à la villede Mongotiacum, elle avait trs vite attiré les malades et les convalescents grâce à la puissancerégénératrice de ses eau" chaudes. Ge nombreu" thermes s'étaient développés dans l'habitat civil

<ou"tant l'ancien camp en terre et bois détruit pendant la révolte de #ivilis. (ig* ,1).

%nstallé dans l&hpital du camp en pierre !aletudinarium/, les médecins émettent un diagnostic peu favorable à la survie de #aius. Le coup de hache a entra9né une commotion cérébrale sévre etune perte de sang importante a1ant considérablement affaibli notre légionnaire. !prs plusieurs

<ours d'agonie #aius décde loin de sa patrie d'origine mais entouré par ses camarades de la $%%%

blessés eu" aussi pendant les opérations militaires. Ae pose alors la question de son inhumation. !u vu de l'éloignement de sa famille d'origine, il estconvenu d'offrir à notre légionnaire des funérailles dans l'environnement immédiat du camp.

!fin de permettre le repos etl'accession de ses mânes dans l'autremonde, la légion va organiser elle-mme les pratiques rituelles liées àl'inhumation mais pas de n'importequelle manire. +onde des morts etmonde des vivants sont strictementséparés dans le monde romain, ce quiimplique que la crémationtraditionnelle du corps etl'inhumation des restes se déroulent àl'e"térieur du périmtre urbain de lacité et du camp.

(our que les vo1ageurs sesouviennent de son passage parmiles vivants, l&érection d'une stle

militaire, demandée dans letestament, sera financée par sonfrre.

ig* ,1* E+tension de l)antique Aquae Mattiacorum en gris 7

position du camp et des !oies romaines.



Geu" pices de monnaie sont placées surses 1eu" afin de pa1er #haron, le squelettequi fait passer les âmes vers l'enfer. Rne

petite lampe à huile est disposée à cté dulinceul, elle permettra à #aius d'éclairer l'au-delà lors de sa descente dans les ténbres.

Le bVcher est ensuite allumé et va brVler pendant de nombreuses heures afin deréduire en cendres le corps de notrelégionnaire (ig* .4). +ais tout ne va pasdispara9tre une fois la combustion terminée.Rne fosse avait été préalablement creuséesous le bVcher pour faciliter la récupérationdes cendres et la ventilation du fo1er lors dela combustion. (ig* .3) .

ig* ,2* $nstallation des o""randes au pied du b8cher.

ig*.4. B8cher en cours de crémation.

ig* .3* Crémation du b8cher terminée.

Le <our des funérailles, des camaradesde contubernium, des gradés présents dansle camp, sa concubine, viennent assister àla crémation du corps, comme la traditionl'e"ige. Le corps est placé sur un bVchersuffisamment haut et fourni en bois afin

que la combustion soit la meilleure possible (ig* ,2). L'entourage vient,avant l'allumage, procéder à des offrandessous forme de <arres de vin, de céramiquesremplies d'aliments divers B du pain, unmorceau de viande, des lentilles, desfruits secs voire des produits importéscomme des pignons de pin ou des dattes.#aius ne doit pas franchir pas le At1" leventre vide.



ig* .+* 2ép5t de l)urne "unéraire et des restes.

ig* .-* Jransaction entre le "rère de Caius et le tailleur de pierre local.

Ges fragments d'os n'a1ant pas été détruitslors de la combustion vont tre soigneusementrécupérés, lavés puis placés dans une urne encéramique (ig* .+). Les proches vont ensuitecreuser un nouveau trou à un endroit différent

de la crémation, à pro"imité de la route,encadré par des monuments dé<à e"istants et parfois bien plus ma<estueu" point rouge sur laig*,1/ afin de placer les derniers restes de#aius.

#ette inhumation est de t1pe mi"te. Rne urnecontenant les ossements va tre elle-mme

placée dans une caisse de bois 0 des résidus dela crémation charbon, céramique clous, verre/vont tre épandus sur le sol. %l est importantqu'une partie des restes soient au contact de la

terre pendant que ceu" de l'urne, raccordés à untu1au vers la surface, puissent recevoir deslibations de la part des vivants.

Ge son cté le frre de #aius venait d'arriver dans la province de Nermanie Aupérieure afin de serecueillir sur la tombe. 8outefois, étant reconnu comme l&e"écuteur testamentaire, à lui la charge definancer l'érection de la stle qui marquera au" 1eu" de tous le passage de son frre dans l'armée.$ient alors le moment de la rencontre avec le plus proche tailleur de pierre situé dans la villevoisine de Mogontiacum, sige de gouvernement de la province mais aussi sige du camplégionnaire de la KK%%e légion. 8rs vite le tailleur de pierre le rassure, il a l'habitude descommandes émanant des militaires et il peut mme proposer des standards prts à l'emploi 2(ig* .-).

Ges stles toutes faites sont e"posées au bord de son atelier afin de guider les choi" des clients.

+ais #aius ne peut pas se faire représenter en vétéran, il n'a pas achevé son service <usqu'à sonterme, une représentation en toge est donc e"clue. (ar contre pour un soldat mort au combat quelle plus belle représentation que celle de l'homme prt à l'affrontement U

Le sculpteur conna9t bien les soldats qu'il voit régulirement dans la ville, il n'aura aucun mal à lereprésenter le plus fidlement possible en se fiant au" indications de ses amis.



Le parent de #aius a donc choisi de le représentertel qu'il apparaissait au combat, de plain pied, avectous ses équipements offensifs et défensifs portés.

En apparence il est représenté droit et statique,

mais si l'on regarde bien la position des pieds on serend que l'un est plus avancé que l'autre, en légreimpulsion. #'est une manire pour le sculpteur defeindre un mouvement vers l'avant afin derapprocher notre légionnaire de son spectateur.#aius n'est pas mort, il peut d'un instant à l'autresortir de sa prison de pierre pour repartir au combattout équipé. L'ad<onction d'une couche de peinturesur les différentes parties du corps et de l'arrire-

plan devait encore accentuer cet effet de pro<ectionvers l'avant et surtout le caractre éminent immortel

de notre légionnaire. (ig* .,). Le sculpteur a voulu saisir avec grand réalisme ladiversité des équipements portés. =ous avonsvraiment là à faire ici à une tombe d'un grand intért

pour l'étude des militaria.

Gétaillons ensemble, par divers clichés, la précision mise dans la gravure de cette stle. 8outd'abord la gravure du ceinturon, le cingulum

militare est l'élément central de cette dépiction, ellefait de #aius ce qu'il est B un légionnaire.

Le ceinturon appara9t orné de plaques portant chacune des représentationsgéométriques en forme de feuilles croisées.Aur le devant, bordant la boucle dépasse le

pendant de la ceinture. Rne série de quatrelanires surpasse la ceinture et comprend unalignement de cabochons rectangulaires seterminant par des e"trémités métalliques de

forme triangulaire.(ig* ..). Aur ce ceinturon sont placées les richessesque notre légionnaire avait pu acquérir grâceau butin ou à des primes e"ceptionnellesversées lors d&événements touchants lafamille impériale. 8ous ces élémentsmétalliques font forte impression sur le civil,ils le surprennent encore plus lorsque notrehomme se met en marche B le bruit dégagé parl'entrechoquement mécanique des éléments

produisait un bruit conséquent, manifestant la présence et le nombre de soldats en marche.

! la droite du ceinturon est placé le gladius,arme emblématique du statut de #aius.

ig* ..* Poom sur le ceinturon.

ig* .,* @tèle de Caius de plain pied.



Le glaive est suspendu à la hanche grâce à un baudrier s'appu1ant sur l'épaule gauche . +ais afinde garantir la position de l'arme pendant la course ou l'abaissement lors des positions de combat,notre militaire devait veiller à ce que le ceinturon enserre un sinon les deu" passants du baudrier(ig* ./). #to1ant les militaires de prs, le sculpteur a fait attention à respecter la taille du glaive,qui est relativement courte à cette époque de l'Empire. La lame n&e"cde par les O5 centimtresafin de faciliter une escrime de groupe dont l'estoc est le geste le plus naturel qui prévale. !insi#aius porte un t1pe de glaive que l'on peut aisément classer dans la catégorie des (ompéiI, dufait d'une découverte épon1me de la baie de =aples.

Aes cotés sont occupés par le port deu" de armes elles aussi indispensables. Le pilum à maindroite, arme de <et par e"cellence. Le scutum, à main gauche, bouclier rectangulaire galbé que l'onretrouve également en grand nombre sur les représentations de la #olonne 8ra<ane (ig* .0). Le

bouclier sert à la fois à notre soldat à se défendre mais aussi à attaquer grâce à la présence d'unumbo métallique, pice métallique protégeant la main du porteur. (ar la présence d'une orlemétallique ou organique le scutum peut tre utilisé en frappant avec la tranche.

ig* .0* Poom sur la partie haute de la stèle au ni!eau des épaules.

ig* ./* Poom élargi sur la partie médiane de la stèle.



ig* .1* Poom sur la partie supérieure de la stèle.

Aur sa tte, un casque vient protéger l'unedes parties les plus e"posées au combat . !son sommet un panache, probablement une

crte en crins de cheval, surmontait le galea grâce à un logement métallique spécialementdestiné à cet effet (ig* .1). Jn ne sait pas si#aius portait sa crte au combat ou seulementlors des parades 0 dans tous les cas il a vouluse montrer le plus impressionnant possibledans la mort.

+ais notre homme n'en imposerait pasautant sans la présence d'une armure sculptées'arrtant à mi-cuisses et au niveau desépaules. #'est trs certainement une lorica

hamata ou cotte de mailles qui est figurée iciet qu'une couche de peinture devait rehausser.#ette armure n'est pas portée seule car elle

portée au-dessus d'une protection corporelleen matériau organique dont ne voit que leslanguettes ptéruges/ dépasser au niveau des

bras et des cuisses. Littéralement appelée subarmalis car portée sous les armes I,cette couche de protection forme un surcro9tde protection, destiné à absorber les coups

mais aussi à mieu" endurer le port del'armure ainsi que les aléas climatiques.

!u final #aius devait avoir fire allure avecavec un tel équipement 2(ig* .2).

ig* .2* :econstruction moderne a!ec légères

!ariantes par rapport % la stèle.



#A5LE &E6 ILL6#$A#I%N6

Mig. 7 B (hoto de la marche Dibracte-!lésia. Zann ervran.

Mig. 6 B 8ombe de #aius $alerius #rispus. Atadtmuseum iesbaden.

Mig. * B (hoto de la marche Dibracte-!lesia.Zann ervran.

Mig.4 B #arte d'aprs httpBXXbbouillon.free.frXunivXhlXMichiersX#artesXemprom.htm, elle-mmereconstituée d'aprs Enc*clopaedia ni!ersalis, Nrand Larousse Rniversel.

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caius valerius crispus, itinéraire d'un légionnaire à travers l'empire

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