capacités cognitives, langage et conscience

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Christiane Bailey – Éthique Animale – Hiver 2012 Capacités cognitives, langage et conscience

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Christiane Bailey – Éthique Animale – Hiver 2012. Capacités cognitives, langage et conscience. Les animaux ont-ils un esprit ( mind ) ? Les animaux sont-ils conscients ?. Sensibilité ( sentience ) et conscience. - PowerPoint PPT Presentation

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Capacits cognitives, langage et conscience

Christiane Bailey thique Animale Hiver 2012Capacits cognitives, langage et conscience

Les animaux ont-ils un esprit (mind)? Les animaux sont-ils conscients?

Sensibilit (sentience) et conscienceRappel de Valry: On dira dun tre quil est sensible sil peut faire lexprience subjective de ses sensations, cest--dire percevoir consciemment les stimuli dtects par son corps (internes ou externes) ou encore ressentir des motions ou faire lexprience dautres tats mentaux provoqus par des stimuli externes ou par des penses.

Sensibilit et conscience vont de pair: tous les tres capables de percevoir leur environnement et subjectivement conscients sont sensibles.

Les militants animalistes pensent gnralement que le cartsianisme est dpass et que de nos jours la science tablit sans conteste que les animaux sont sensibles. Or, le statut scientifique de la sensibilit n'a rien d'un acquis. La subjectivit est non seulement absente mais exclue par construction de domaines fondamentaux de la connaissance. La physique qui se trouve en position de science-mre une fois rejet le dualisme cartsien est incapable d'intgrer la sensibilit dans sa vision du monde. Une part non ngligeable de la philosophie de l'esprit parle d'une conscience dont la conscience est absente, en ayant vacu l'exprience subjective les sentiments, les qualia pour ne laisser que des relations fonctionnelles.La science et la ngation de la conscience animale.De l'importance du problme matire-esprit pour la cause animale.Estiva Reus et David Olivier, Cahiers Antispcistes, 2006.Cette situation autorise des discours o la subjectivit semble chapper au domaine de la connaissance pour tre relgue dans celui des croyances personnelles, que les individus peuvent choisir aussi librement que leur religion. Cela constitue un obstacle, dont on a sous-estim l'importance, la prise au srieux de la sensibilit animale.Nous pensons qu'il est ncessaire que le mouvement pour les animaux prenne conscience qu'il ne peut pas ngliger le problme matire-esprit. Nous ne devons pas permettre qu'au nom de la science on dnie l'existence et la signification de la sensibilit animale.*La sensibilit : Lorsqu'ils disent que les sciences est incapable d'intgrer la Sensibilit dans leur vision du monde, ils n'ententent pas la perception sensible, mais la conscience.

La source du problme vient de l: parce qu'on a divorc sensibilit et perception et qu'on a intgr l'ide qu'il pouvait y avoir de la perception non sensible, on se ramasse avec des expressions comme sensibilit inconsciente (Descartes), vision aveugle, audition sourde.

On s'imagine tranquillement qu'il est tout fait possible qu'on voit sans voir, qu'on ait des sensations sans les ressentir et la porte est grande ouverte pour dire que les animaux sont des zombies.

Je vais vous exposer mon hythse ds le dbut: c'est l'ide mme d'un animal insensible qu'il faut rejeter. Il n'existe pas d'animal machine.

Uexkull: meut ses pattes / pattes le meuvent.

Mais le sens est l ds le dpart.

Pourquoi ? Puisque si elle n'est pas l ds le dbut, au moins dans une forme minimale, alors il est lgittime de penser qu'elle n'a pas de fonction. Epiphnomne. Si les insectes peuvent percevoir et faire tout ce qu'ils font sans conscience aucune (au sens minimal de sentience), alors il il y a du sens penser qu'un poisson, un oiseau et un chien n'est pas conscient.

On ne peut se laisser reposer sur la science: elle ne dcidera pas si la perception sensible chez le chien donne lieu du ressenti et ne le fait pas chez la mouche. Quel sera le critre? En l'absence de critre, le fait d'tre veill, de percevoir et de se mouvoir est suffisant.

Conception classique(Aristote et la tripartition de lme)NutritionCroissanceReproductionDprissement

Perception sensible (aisthesis)Sensation agrable/dsagrableDsir, apptit (orexis)Mobilit (action volontaire)Imagination/reprsentation (phantasia)Mmoire, apprentissage, anticipation, intelligence pratiqueCommunication/comprhension (vie sociale/politique)

Raison/langage (logos)Dlibration et dcisionAction morale (agir en fonction de ce qui est juste et bien)Perception du tempsVgtativeAnimaleRationnelleL o il y a perception sensible, il y a dsir.

L o il y a mouvement local, il y a phantasia.Se sentir et se mouvoirParler dun animal insensible ou inconscient na pas de sens dans le cadre de la pense aristotlicienne5DANS LE CADRE DE LA PENSE ARISTOTLICIENNE: est sensible, toute vie animale.

Il suffit d'avoir des organes des sesn

La tripartition aristotlicienne des mes (vgtative, animale, rationnelle) laisse place un dualisme entre entre la vie et l'existence, le biologique (la zo) et le biographique (le bios).

La vie de l'animal n'est jamais une vie : l'animal est en vie , certes, mais il ne vit pas rellement quelque chose, il n'prouve rien, il vgte, au mme titre que les seulement vivants .Ce que nous interprtons depuis Aristote comme constituant le propre des animaux, cest--dire le percevoir, le se sentir , le se mouvoir et mme cette forme de dsir irrationnel qu'est l'impulsion, se rvle, en dfinitive, tre proprement humain.La sensibilit et la mobilit des animaux ne sont pas essentiellement diffrents de ceux que nous retrouvons chez les vgtaux : il sagit dune forme dexcitabilit des sens et dune forme de mobilit force (l'animal ne peut plus fuir ou poursuivre les deux mouvements fondamentaux du dsir chez Aristote il ne peut que fuir les tropismes ngatifs). Les comportements des animaux ne sont pas essentiellement diffrents des mouvements d'orientation des plantes (les tropismes) : Le fonctionnement du cur chez lanimal nest pas un processus autre que le fait de prendre ou de voir. Chasser, comme digrer, n'est qu'un processus organique.

La perception sensible (aisthesis) et le dsir (orexis)sont des puissances cooriginairesCar l o il y a douleur et plaisir [poin te kai hedone], il y a ncessairement apptit [epithumia]Aristote, De Anima, 413b 23L o il y a perception de quelque chose, orientation au sein dun monde, il y a peine et plaisir, sensation de lagrable et du dsagrable.Sentir, cest se sentir dispos de telle ou telle manire, se trouver bien ou mal dispos vis--vis de ce quon peroit et l aussi il y a tre ouvert quelque chose de dsirable ou dindsirable.

Aristoteaffirme dans le trait De l'me, que l o il y a douleur et plaisir, il y a ncessairement apptit [epithumia] (DA, 413b 23).

Heidegger reformule ce principe fondamental dans son cours de lt 1926 :

l o il y a perception de quelque chose, orientation au sein dun monde, l il y a poin te kai hedone (peine et plaisir), se sentir dispos de telle ou telle manire, se trouver bien ou mal et l aussi il y a tre ouvert : orexis [dsir] (GA 22, 185-186[204-5]).

Ce qu'il faut comprendre ici c'est que l'animal en s'ouvrant au monde par la perception sensible est galement ouvert lui-mme puisqu'il se sent toujours agrablement ou dsagrablement dispos vis--vis de ce qu'il peroit.

le grec diathesis (disposition) et provient de lanalyse aristotlicienne du concept de passion (pathos).

La disposition ou l'affection selon les traductions) dsigne ce phnomne fondamental bien connu: avoir faim, avoir chaud ou froid, se sentir bien ou mal, triste ou enjou. Ces tats passagers qui se modifient constamment ne sont pas tant des tats d'espritque des manires de se sentir tre, des manires de savoir de quoi il en retourne avec soi-mme. Dans son cours de l't 1924 consacr au CFPA, Heidegger explique que:

SLIDE SERPENT : Les pathe, les motions ou les affects, ne sont pas des tats du psychique; il s'agit d'une disposition [Befindlichkeit] du vivant dans son monde, selon la manire quil a dtre dispos lgard dune chose, de se laisser affecter ou concerner [angehen] par elle. (GA 18, 122)..

Se sentir et se mouvoirAristote et l'essence dsirante de l'animalLe dsirable met: ce qui meut l'animal c'est le dsirable. Afin qu'un animal ait le dsir de poursuivre quelque chose, cela doit lui apparatre comme un bien, au moins comme un bien apparent (phainomenon agathon). Se mouvoir, ce n'est pas banal.

Phnomne essentiel qu'est le mouvement local.

Sens distance.

Se sentir bien ou mal dispos vis vis de cela pour avoir le dsir de le poursuivre ou le fuir.

Se mouvoir c'est avoir affaire avec un monde. Se mouvoir d'une manire proccupe et circonspecte dans un monde qui existe pour nous et dans lequel les choses ont un sens. Des choses fuir, poursuivre, etc.

La mobilit des animaux est trs particulire: Qu'ils rampent, volent ou nagent, les animaux se meuvent vers qqch, en direction de qqch qui doit leur tre donn d'une certaine manire comme dsirable ou indsirable, comme poursuivre ou fuir.

C'est pour cette raison que Aristote considre que la discrimination est condition de possibilit du mouvement local des animaux.

Les animaux agissent volontairement (Aristote)Mouvements nonvolontaires : Mouvements biologiques qui ne sont causs nie par le dsirs, ni par la phantasia. Sommeil, respiration, digestion, croissance et dprissement

Mouvements involontaires : Mouvements qui ne sont pas des actions, mais qui peuvent tre provoqu par l'imagination. Battements de cur, sursaut, rection, etc.

Mouvements volontaires : Comportements ou actions (praxis) qui sont le produit des dsirs et des reprsentations (chasser, fuir, etc.). Agent responsable (enfant, animal).

Mouvements dlibres : Actions qui sont le produit non plus seulement de la facult dsirante et cognitive, mais le fruit dune dlibration, dune dcision (actions rflchies, action morale, le sens restreint de praxis de lthique Nicomaque).

On manque certainement de mot aujourd'hui pour exprimer ce que Aristiote appelait volontaire puisqu'en son sens moderne volontaire signifie dlibr. Or, c'est prcisment l le sens du clbre syllogisme pratique d'Aristote : montrer que les animaux se meuvent d'eux-mmes sans qu'il n'y ait l dcision ou rflexion.Aristote distingue les mouvements NON-VOL, INVOL, et VOLONTAIRE

Les animaux agissent par eux-mmes, ils se comportent et peuvent mme agir d'une manire correcte ou incorrecte, adquate ou non. C'est pourquoi on tient les enfants et les animaux responsables de leurs actions.

Telle est donc la faon dont les animaux sont pousss au mouvement et laction, la cause dernire du mouvement tant le dsir et celui-ci se formant sous linfluence de la sensation, de limagination ou de la rflexion. Quand on aspire laction, cest tantt sous linfluence de lapptit ou de limpulsion, tantt sous celle du dsir ou de la volont, que lon fait ou que lon agit Aristote, mvt des Animaux, 7, 710a

8Les animaux se meuvent par eux-mmes, ils agissent mme s'ils ne dlibrent pas leurs actionsEst dit volontaire un mouvement, une action ou un comportement qui est attribuable au dsir et la reprsentation de lanimal, mais qui nest pas le rsultat dune dlibration ou dune dcision.L'homme, parce qu'il est pourvu du logos peut se rendre compte qu'il a tendance dsirer X et peut dcider de se retenir de poursuivre ce qui lui apparat dsirable et agrable pour agir en fonction de ce qui est bien ou juste.Le syllogisme pratique:1. Disposition, impulsion ou dsir (orexis)(ex: avoir soif)2. Perception (aisthesis) / reprsentation (phantasia)(ex: voir qqch de buvable)------------------------------------------3. Action (praxis) ou mouvement volontaire(= l'animal va boire aussittsans quil y ait l dcision)

le but du syllogisme pratique d'Aristote : montrer que les animaux se meuvent d'eux-mmes sans qu'il n'y ait l dcision.

L'expression est malheureuse puisqu'elle laisse supposer une forme de rflexion, alors qu'il vise l'inverse : il sagit de dmontrer que le mouvement des animaux dcouleautomatiquement de la conjonction du dsir et de la phantasia sans que nous ayons supposer une dcision de la part de lanimal. L'action dcoule automatiquement de la conjonction des deux prmisses, comme la conclusion d'un syllogisme logique. C'est seulement la structure formelle du syllogisme logique que Aristote fait cho ici.

Ce que nous voyons ici cest que la mineure llment cognitif est galement imprative : voir comme ceci ou cela (comme nourriture ou menace, etc.) cest voir comme -poursuivre ou -fuir.L'important est de remarquer si les deux prmisses sont runies, lanimal va boire immdiatement sans qu'il n'y ait dcision. Mme s'il n'y a l aucune dcision, il s'agit d'un mvt volontaire.

Capacit de rflchir ses dsirs et ses tendances (se rendre compte quil voit la chose comme dsirable).Pour quun animal ait le dsir de poursuivre quelque chose cela doit lui apparatre comme un bien. Certains animaux intelligents (phronimos) peuvent se rappeler et apprendre que ce qui apparat l comme un bien nest quun bien apparent (phainomenon agathon)

9 An animal who acts from instinct is conscious of the objects of its fear or desire, and conscious of it as fearful or desirable, and so as to-be-avoided or to-be-sought. That is the ground of its action. But a rational animal is, in addition, conscious that she fears or desires the object, and that she is inclined to act in a certain way as a result.As rational beings we are conscious of the principles on which we are inclined to act. Because of this, we have the ability to ask ourselves whether we should act in the way we are instinctively inclined to. We can say to ourselves: I am inclined to do act-A for the sake of end-E. But should I?(Koorsgaard, 2004, 8-9)

Rationalit = pas au sens dsormais courant et lousse d'un systme rationnel. Au sens de cohrent et de logique.

De nos jours, on dit d'un systme qu'il est rationnel s'il fonctionne en accord avec des rgles et des normes qui sont cohrent et logique.

En ce sens, un ordinateur est minement rationnel.

Il y a des problmes avec la distinction intelligence et raison.

Un animal intelligent peut s'apercevoir que ce qui apparapt l comme un bien n'est pas rellement un bien ce n'est qu'un bien apparent. Il peut apprendre ne pas les dsirer.

Exemple: une allergie alimentaire. Ce sont nos reprsentations de la chose qui ont t modifies, de sorte que la chose finit par ne plus apparatre dsirable.

Cependant, il semble y avoir des cas o la chose apparapit encore dsirable, mais que je dcide de ne pas la manger. Comme dans mon cas, un steak. Les gens me demande: tu ne trouves pas a bon ? Honntement, m'en rappelle plus, mme si l'odeur est agrable.

Est-ce seulement mes reprsentations de la viande qui ont chang ? Comme si tu dis quelqu'un que c'est du steak de chien ou mme d'humain ? Peut-tre un peu des deux.De l vient encore que certaines btes sont qualifies de prudentes ou dintelligentes (phronimos) ce sont celles qui, en tout ce qui touche leur propre vie, possdent manifestement une capacit de prvoir.Aristote, thique Nicomaque, VI, 7, 1141a 25-28De la phronesis animaleMmoire, apprentissage et anticipation (intelligence pratique)Pour quun animal ait le dsir de poursuivre quelque chose cela doit lui apparatre comme un bien. Tout animal se meut fonction dune certaine reprsentation ou imagination. Cependant, certains animaux pourvus de mmoire sont capables de se rappeler et dapprendre que ce qui apparat l comme un bien nest quun bien apparent (phainomenon agathon).Cela explique l'nigmatique note sur laquelle se termine le De Anima selon laquelle les animaux pourvus des cinq sens ne recherchent pas seulement la conservation de soi, mais bel et bien le bonheur, la vie bonne : Quand aux autres sens, l'animal les possde non pas en vue de l'tre, mais du bien tre (eu zn). Aristote, De Anima, 436b 20Pour quun animal ait le dsir de poursuivre quelque chose cela doit lui apparatre comme un bien. Certains animaux intelligents (phronimos) peuvent se rappeler et apprendre que ce qui apparat l comme un bien nest quun bien apparent (phainomenon agathon).

Cette note importante: on rduit souvent la vie des animaux une lutte pour la reproduction et de la survie. Comme si la seule raison d'tre de la vie tait la conservation de soi.

Pourtant, pas seulement vivre, mais bien vivre.

Nussbaum reprend cette ide avec la notion de capacits et d'une vie pleine (A FLORISHING LIFE).

Conception classiqueAristote et la tripartition de lmeNutritionCroissanceReproductionDprissement

Perception sensible (aisthesis)Sensation agrable/dsagrableDsir, apptit (orexis)Mobilit (action volontaire)Imagination/reprsentation (phantasia)Mmoire, apprentissage, anticipation, intelligence pratiqueCommunication/comprhension (vie sociale/politique)

Raison/langage (logos)Dlibration et dcisionAction moraleConnaissance de l'universel (episteme)Perception du tempsVgtativeAnimaleRationnelleConception moderneDescartes et le dualisme me/corpsNutritionCroissanceReproductionDprissementSensation inconscienteExcitation des sensApptits irrationnelsMouvements mcaniquesPassivit

PenseVolontImaginationRessentir (sentiment)Activit

CausalitRationalitCorpsMatire (res extensa)meConscience (res cogitans)12EXPLIQUER DESCARTES

Les animaux et les vgtaux sont maintenant classs dans le mme casier ontologique: le biologique

Cet dualisme entre biologique et biographique est encore dominant de nos jours. On admet que les animaux vivent, qu'ils sont en vie, mais pas qu'ils vivent quelque chose. Vie biologique, mais pas vie psychique.

La vie du corps est rduite au fonctions de l'me vgtative et il n'existe plus de mvts volontaires non dlibre.

Naissance d'une trange catgorie: celle de la sensation insconsciente.

Aristote / DescartesDe la triplicit des mes au dualisme me/corpsAristote et la triplicit des me 1) me vgtative: Processus biologiques, croissance, nutrition, reproduction2) me sensitive, locomotrice et dsirante des animaux (percevoir/se sentir et se mouvoir) Perception, dsir/apptit (orexis), discrimination, imagination/reprsentation Mmoire, exprience, anticipation, intelligence pratique, communication3) me rationnelle Pense rationnelle/langage (logos), dlibration (proairesis), perception du temps

Descartes et la dualisme me/corps Corps (res extensa) : processus biologiques de nature mcanique, sensation inconsciente me (res cogitans) : La pense inclus le vouloir et le ressentirIl n'y a qu'une me qui pense, veut et ressent : Il n'y a en nous qu'une seule me, et cette me n'a en soi aucune diversit de parties : la mme qui est sensitive est raisonnable et tous ses apptits sont des volonts (Descartes, Les Passions de l'me, art. 47).

Introduction de la notion de sensation inconsciente

Il n'y a en nous qu'une seule me, et cette me n'a en soi aucune diversit de parties : la mme qui est sensitive est raisonnable et tous ses apptits sont des volonts (Descartes, Les Passions de l'me, art. 47).

A) L'approche classique (aristotlicienne): Les animaux sont dous de perception sensible: ils ressentent du plaisir et de la peine et ces sensations sont le moteur de leurs dsirs. Ils se meuvent par eux-mmes, ont de l'imagination, de la mmoire et sont capables d'apprendre et d'anticiper. Communication et vie sociale trs dveloppe. Il y a nanmoins une distinction de nature entre la raison humaine (logos) et l'intelligence pratique dont font aussi preuve les autres animaux (aussi, en un sens, la position deKant).

B) L'approche moderne (cartsienne): La conception de l'animal-machine abandonne la conception antique de l'animal comme tre qui se sent et se meut en fonction de ses dsirs et de ses reprsentations pour considrer les animaux comme des organismes simplement vivants. Ils ne sont plus seulement dpourvus de la pense abstraite et du logos, mais de tout ce qui se rapporte l'me per se (puisque l'essence de l'me est de penser, res cogitans). Ils sont vivants, mais en un sens purement biologique, un peu comme les plantes croissent vers le soleil, les animaux ragissent d'une manire mcanique des stimuli dclencheurs.

C) Diffrence de degrs et non pas de nature (darwinienne): Cette conception volutionniste n'en donne pas vraiment plus aux animaux que ne le faisait Aristote, mais en enlve surtout aux hommes. La pense abstraite n'est elle-mme que le jeu d'association de sensations complexes (Condillac, Hume). Bentham n'hsitait pas qualifier les animaux d'tres rationnels. Cette conception volutionniste considre, des protozoaires l'homme, il n'y a qu'une seule vie psychique qui varie en degrs et non pas en nature (Haeckel).Trois conceptions des animauxA) L'approche classique (aristotlicienne)ils poursuivent et fuient ce qui leur apparat dsirable ou indsirable, ils ont de l'imagination, de la mmoire et sont capables d'associer et de combiner des 'images' ou des 'reprsentations' d'une manire trs varie.Ils sont non seulement capables d'apprentissage, mais aussi d'anticipation et d'intelligence.Ils se comprennent par leurs gestes, leurs cris et leurs postures, certains ont un sytme de communication trs dvelopp et vivent en socits organises.Les animaux sont pourvus d'intelligence pratique, mais n'ont pas de raison.

B) L'approche moderne (cartsienne)La conception de l'animal-machine abandonne la conception antique de l'animal comme tre qui se sent et se meut. Les animaux ne sont plus seulement privs de la pense abstraite et du logos, mais de tout ce qui se rapporte l'me per se (puisque l'essence de l'homme est la res cogitans). Les animaux ragissent d'une manire mcanique des stimulis dclencheurs. La conception cartsienne a surtout t influente dans la motivation qu'elle a fourni au philosophe pour tudier les animaux pour critiquer Descartes. Les Locke, Leibniz, Kant et Schopenhauer qui suivront en reviendront tous la conception aristotlicienne. Mais le primat de la pense et du langage restera la marque du mental. C) Diffrence de degrs et non pas de nature (approche volutionniste)La thse selon laquelle les animaux diffrent de l'homme en degrs et non pas en nature est attribue Darwin (mme si Aristote, en un sens, devrait aussi tre inclus ici). Cette conception n'en donne pas plus aux animaux que ne le faisait Aristote, mais en enlve aux hommes. La pense abstraite n'est elle-mme que le jeu d'association de sensations complexes (Condillac, Mill, Hume). Bentham n'hsitait pas qualifier les animaux d'tres rationnels. Cette conception volutionniste considre, des protozoaires l'homme, il n'y a qu'une seule vie psychique qui varie en degrs et non pas en nature (Haeckel).

La difficult avec C) c'est qu'elle ne dtruit pas simplement la barrire entre la raison humaine et l'intelligence animale, mais entre les animaux que l'ont considrent conscients et ceux que l'ont considrent insconscients.Beaucoup soutiennent B) dans le cas des animaux primitifs et, parfois, dans le cas de certains invertbrs (comme les insectes et les araignes). La conception de l'animal machine n'est pas donc morte: il existe des animaux qui font des choses extmement complexes, qui non seulement fuient des lments nocifs, mais chassent et prennent au pige des animaux, ont des rituels de reproduction complexe, des systmes de commication dvelopps, mais qui ne sont pas sentients/conscients.

Charles Darwin considrait lui-mme les insectes, malgr la petite taille de leur cerveau, comme des animaux qui ont des pouvoirs affectifs et mentaux trs labors:"It is certain that there may be extraordinary activity with an extremely small absolute mass of nervous matter; thus the wonderfully diversified instincts, mental powers, and affections of ants are notorious, yet their cerebral ganglia are not so large as the quarter of a small pins head. Under this point of view, the brain of an ant is one of the most marvellous atoms of matter in the world, perhaps more so than the brain of man.Darwin sur la sophistication mentale et affective des fourmisLa conception commune en thique animale est une position hybride entre la position 2 et la position 3 puisque la plupart des auteurs adoptent l'hypothse de la diffrence de degrs (conception 3), mais considrent qu'il existe des animaux machines (comme les insectes et les araignes, parfois mme les poissons) qui ne sont pas sentient/conscient (conception 2).Lthique animale contemporaine : une position hybrideSi c'est la sensibilit (sentience) qui compte pourquoi se pencher sur la pense (sapience) ?Dans le cadre moderne, argumenter que les animaux sont sensibles (sentient) implique qu'ils aient un esprit (mind), une conscience. Plan de la prsentation:ESPRIT ANIMAL. Nos explications de certains comportements animaux en termes psychologiques (croyances, dsirs et motions) impliquent qu'ils aient un esprit (mind), une vie non seulement biologique, mais psychologique. Malgr les protestations des Davidson et cie, les explications psychologiques sont de nos jours largement acceptes (en majeure partie parce que l'esprit a t redfini de manire strictement reprsentationaliste).CONSCIENCE ANIMALE. Une fois l'esprit pens comme un centre de traitement d'informations et de reprsentations, il est devenu acceptable de reconnatre un esprit aux animaux non-humains, mais cela n'implique pas de penser qu'ils sont conscients. L'esprit, conu comme centre de traitement subpersonnel d'informations n'implique pas la conscience phnomnale (Voir les thories HOT et FOR de la conscience.)MOTIONS ANIMALES. Que les animaux aient des motions est largement admis, mais, trangement, on semble avoir trouv le moyen de dfinir les motions en termes purement corporels. Suivant la distinction entre motions et sentiments, seuls seraient vraiment ressenties les motions qui sont interprtes par le sujet conscient (voir les thories cognitives de Damasio et de LeDoux).Les thories contemporaines sur la conscience tendent de plus en plus vers les thories de second-ordre (higher-order) qui ont pour effet de nier que les animaux non-humains puissent tre conscients (Armstrong 1968, 1984; Rosenthal 1986, 1993, 2005; Dennett 1978a, 1991; Carruthers 1996, 2000, 2005; Lycan 1987, 1996). Pour un POV inverse, voir Searle, Drestke et Tye.Plusieurs recherchent contemporaines sur la conscience (les HOT thories) et sur les motions impliquent que les animaux ne soient pas conscients, leurs perceptions, leurs croyances et leurs motions seraient d'une varit insconsciente (comme beaucoup de nos propres activits habituelles).

L'argument cummulatif pour la conscience animale prouver, tre sensible, c'est dj tre conscient. Attribuer une sensibilit consciente ou des tats mentaux conscients (motions, dsirs et croyances) certains animauxest : En accord avec le sens commun (1) et le langage ordinaire (2) Cohrent avec le comportement observable des animaux (3) et a un excellent pouvoir prdictif (4) Explicable par sa valeur adaptative lors de l'volution (5) et en accord avec le principe de la continuit volutive (6) Expliqu par les similitudes physiologiques et neurologiques (7).Le fardeau de la preuve est du ct de ceux qui nient la sensibilit consciente des animaux non-humains.

Mme s'ils ne faut pas ngliger la multi-ralisabilit des fonctions biologiques*, les similitudes des structures physiologiques, neurologiques et comportementales peuvent pencher en faveur de la similitude des fonctions psychologiques de certains animaux (couteau double tranchant. Ex: Rose 2002, poisson pas conscients, DeGrazia, insectes pas conscients).

Le sens commun rend compte du comportement des animaux par des explications psychologiques, en termes de croyances, de dsirs et d'motions. Mme si on tente d'abandonner les croyances et de s'en tenir la thse que les animaux ont des motions et des dsirs.

(3): Si j'attribue une croyance particulire un animal en vertu de son comportement, mais qu'un peu plus tard le mme animal agit en contradiction avec mon attribution de croyance, je dois la rviser. Je suppose donc qu'ils sont des tres cohrents. Qu'ils ont un rseau de croyances qui est d'une certaine manire cohrent (il n'est peut-tre pas rationnels, mais il peut tre sens, il ne suit peut-tre pas notre logique, mais il a certainement la sienne propre). Penser que chaque animal a en quelque chose sa propre logique ou sa propre exprience du monde, explique que leur comportement soient plus comprhensibles et plus facilement prvisibles ceux qui les connaissent bien (non seulement en tant qu'espce, mais indiviuellement)Il y a certainement des manires canines de se comporter, mais il y aussi une manire d'tre sngulire qui est celle de Bibi, de Ti-cass ou de Tite-folle. Il y a une cohrence dans le comportement individuel de chacun de mes trois chats qui fait en sorte que je m'attends de Bibi qu'il fasse X, alors que je sais trs bien que Tite-folle ne le fera pas.Connaissance indivielle, comprhension

4* En mettant de ct l'atribution d'tatx mentaux aux animaux dans L'explication de leur comportement, nous sommes laisss des probabilits statiques de l'espce.L'argument cummulatif contre la conscience animaleAttribuer des tats mentaux (motions, dsirs et croyances) aux animaux est :Anthropomorphique. On leur attribue des penses, des dsirs et des concepts que seuls les humains ont (puisque les explications psychologiques implique l'attribution d'attitudes propositionnelles et de concepts).Naf. Les explications psychologiques ne sont pas scientifiques (reprend navement le sens commun qui attribue toutes choses qui se meut des dsirs et des croyances. Exemple: BD)Pouvoir prdictif = Ok. Mais ce sont des fictions utiles qu'une conception rductionniste sera un jour capable d'liminer (Stitch, Churchland, Dennett)La conscience n'a pas de valeur adaptative (pas de rle causal) puisque ce qui est slectionn, c'est le comportement et non pas l'tat conscient ressenti.La continuit volutive (6): le saut s'explique par le langageLa polyvalence humaine : Le dveloppement des sciences et des technologies humaines, le succs phnomnal de notre espce, est la preuve que nous sommes qualitativement diffrents de tous les autres animaux (2e argument de Descartes = spcialisation de lindustrie des animaux).La folk psychology est comme l'alchimie (pour les hommes et pour les animaux)

Descartes: le fait qu'un animal fasse mieux que nous qqch est la preuve qu'il agit mcaniquement comme une horloges montre mieux l'heure que notre jugement

La mutifonctionalit et la polyvalence de la raison et oppos l'uniformit de l'instinct

Canguillehem: l'homme ferait-il mieux sa toile que l'araigne?

Montaigne: leur industrie est la preuve de leur intelligence

Objections: Les comportements des animaux ne peuvent pas tre expliqu par le recours aux croyances et aux dsirs (belief-desire theory) parce que(1) les animaux, contrairement aux humains, n'ont pas et ne peuvent pas avoir de croyances (Frey et Davidson)(2) si les animaux non humains ont des croyances, il n'est pas pas possible de leur assigner un contenu dtermin (Stitch et Davidson)Explications psychologiques des comportements des animauxNous expliquons naturellement les comportements des animaux en leur reconnaissant des croyances, des dsirs et des motions. Or, l'attribution d'tats psychologiques aux animaux est controverse. Certains soutiennent que l'explication du comportement d'un animal en termes psychologiques est dplace et non scientifique. Attribuer des motions, des dsirs et des croyances un animal non-humain serait anthropomorphique.L'anthropomorphisme est la tendance donner une forme (morphe) humaine (anthropos) des cratures non-humaines. Cela se rflte dans notre tendance interprter pratiquement n'importe quoi qui se meut comme ayant des buts, des dsirs, des motions et des croyances. (BD: un grand cercle qui va vers un plus petit sera interprt comme de la chasse).L'pouvantail de l'anthropomorphisme a longtemps banni toute forme d'explication du comportement animal en terme psychologique. Mme si cette exclusion n'tait au dpart que mthodologique (il ne s'agissait pas de nier que les animaux ont un esprit, mais simplement d'affirmer que ce n'tait pas pertinent pour le sujet d'tude des behavioristes), cela a eu pour consquence de nier simplement l'existence de la vie psychologique des animaux. Or, l est la question. Les animaux ont-ils un esprit ? Agissent-ils en fonction de dsirs et de reprsentations ?

Du behaviorisme au cognitivismeExpliquer et interprter les comportements des animaux en leur attribuant des penses, des dsirs et des motions est anthropomorphique seulement si les croyances, dsirs et motions sont des caractres proprement humains. Or, l est la question.Le passage du paradigme behavioriste au paradigme cognitiviste en thologie a eu pour effet d'ouvrir la bote noire et de s'intresser ce qui se passe dans la tte des animaux. Largement tributaire du dveloppement des ordinateurs, la rvolution cognitive a, dans les annes 70, a dvelopp un modle computationaliste de l'esprit. Ainsi, on ne parlait plus seulement en termes de Stimuli Rponse, mais en termes d'Input et d'Output. L'esprit, assimil un programme d'ordinateur, traite les donnes des sens: la pense est associe un traitement d'informations (information processing), une forme de calcul (computing).Les informations traites par le systme sont considres comme des reprsentations. Les tats mentaux sont des reprsentations qui ont une fonction dans un systme qui n'a pas tre conscient de ses processus subpersonnels (esprit modulaire).Dire que les animaux ont un esprit au sens cognitviste n'a donc absolument aucune rpercussion sur les discussions thiques (on a pas de devoirs moraux envers les ordinateurs aussi performants soient-ils). Ou alors, si cela en a, cela ne peut tre que ngatif, puisque la thorie computationaliste de l'esprit donne l'impression de montrer que tout ce processing se passe inconsciement (Maybe there is nobody home...).

Conception classique de la vie psychologique:

Sensibilit = volont = pense

Sentir = vouloir = penser

Remarque prliminaire sur la notion debeliefsEn philosophie anglo-amricaine, la question de savoir si les animaux ont un esprit revient le plus souvent demander s'ils ont des croyances. La croyance est considre comme l'lment de base du mental et est une condition de possibilit du dsir et autres facults psychiques.

DENNETT: "Belief" has come to have a special, non-ordinary, sense in the English of many (but not all) of these combatants: it is supposed by them to be the generic, least-marked term for a cognitive state. Thus if you look out the window and see that a cow is in the garden, you ipso facto have a belief that a cow is in the garden. [] For Anglophone philosophers of mind, whatever information guides an agent's actions is counted under the rubric of belief.This particularly causes confusion among non-native speakers of English; the French term "croyance" stands even further in the direction of "creed" or "tenet" so my title question is an almost comical surmise about the religious and theoretical convictions of animals not as a relatively bland question about the nature of the cognitive states that suffice to account for their perceptuo-locomotory powers.

Croyance(belief) quivaut donc tat cognitif et est considr comme l'lment de base de l'esprit (mind). En franais, on parlera plutt de penses et de la pense.

Do animals have minds = Les animaux pensent-ils ?On voit dj, dans cette remarque, que la pense ou la croyance est comprise comme l'lment de base de la vie psychologique.Do animals have beliefs? Yes. It suffices pointing to the undeniable fact that their behavior can often be predicted (and explained, and manipulated) using what I call the intentional stance the strategy of treating them as "rational agents" whose actions further their "desires" given their "beliefs". One can often predict or explain what an animal will do by simply noticing what it notices and figuring out what it wants. [] Others do not approve of this way with words. Donald Davidson (1975), for instance, has claimed that only creatures with the concepts of truth and falsehood can properly be said to have beliefs, and since these are meta-linguistic concepts (I am simplifying his argument somewhat), only language-using animals such as human beings can have beliefs.And then there are those who have some other criterion for belief, according to which some animals do have beliefs and others don't. This must be an empirical question for them, presumably, but which empirical question it is--which facts would settle it one way or the other--is something about which there is little agreement. David Premack (1988) has claimed that perhaps only chimpanzees demonstrate belief, while Jerry Fodor (1990) has suggested that frogs--but not paramecia--have beliefs. []I have defended a maximally permissive understanding of the term belief (...), having no specific implications about the format or structure of the information-structures in the animals' brains, but simply presupposing that whatever the structure is, it is sufficient to permit the sort of intelligent choice of behavior that is well-predicted from the intentional stance. So yes, animals have beliefs. Even amoebas--like thermostats--have beliefs. Dennett, Do Animals have beliefs?Roitblat, ed., Comparative Approaches to Cognitive Sciences, MIT Press, 1995.

fodor, on pourrait ajouter Proust. L'aplysie a des proto-reprsentations, donc pas vraiment d'esprit, mais l'araigne oui.1. Les animaux ont des croyances/penses puisque leurs comportements se dcrivent et s'expliquent au moyen d'une stratgie intentionelle (Dennett*).= tous les animaux ont des croyances (mais aussi les thermostats).

2. Les animaux sans langage n'ont pas de croyances/penses puisque ce sont des attitudes propositionnelles (Descartes, Frey, Davidson).= aucun animal non-humain n'a de croyance.

3. Certains animaux, d'autres non. [Une question empirique, mais quel critre ?] 3.1: Seuls une poigne d'lus (chimpanzs, dauphins) (Premack)3.2: Tous les animaux suprieurs (mammifres, oiseaux, reptiles, poissons*) (DeGrazia, Singer, Reagan, Wise)3.3: Tous lesanimaux (incluant les insectes et arthropodes, excluant seulement les animaux trs primitifs immobiles) (Aristote, Darwin, Griffin, Fodor, Proust*)

Les animaux ont-ils un esprit (mind) ?Trs bref aperu des positions*4. Tous les animaux ont un esprit (au sens cognitiviste), mais trs peu sont conscients. (Proust, Dennett, Carruthers) Rose (2002) controverse sur les poissons

La plupart des antispcistes soutiennent 3.2. (DeGrazia)

La plupart des vegan ne mangent pas de miel et ne portent pas de soie.

Griffin critique la tendance penser que les insectes ne sont pas sensibles (n'ont pas d'esprit (mind) ou de cs) parce qu'ils agissent par instinct.

Lorenz. L'motion est fort propablement essentiel tout activit instinctive.

R. G. Frey Interests and Rights. The case against animals (1978)Frey critique la thse (inspire de Nelson) selon laquelle les animaux ont des droits parce qu'ils ont des intrts : Either animals have interests in a sense which allows objects and things to have interests [] or they do not have interest at all and are not candidates for having moral rights. (Frey, 1978)Les animaux n'ont pas d'intrts parce qu'ils n'ont pas de dsirs.

1. Seuls les tres qui ont des croyances ont des dsirs.2. Les animaux n'ont pas de croyances.3. Donc, les animaux n'ont pas de dsirs.

Comme les tracteurs et les plantes, les animaux ont des besoins (needs), mais pas de dsirs. Les animaux souffrent (ils sont conscients), mais ne dsirent pas et de pensent pas (ne sont pas conscients d'eux-mmes). Utilitariste de l'acte et antispciste : prne la lgitimit de certaines expriences sur les animaux et les dficients mentaux. Selon notre tableau, donc, il ne questionne que (3) et (2) et n'aborde pas la question des motions. On suppose qu'il considre que les animaux ressentent puisqu'il dit que les animaux sont conscients.Donc, il n'attaque pas (1), la question de la sensibilit proprement dite. Mais sa logique doit divorcer la question de la sentience de la question de volition, et la sentience et la question de la cognition.

On suppose (Aristote) que si les animaux peroivent les choses comme tant agrables ou dsagrables, il les peroivent comme dsirables ou indsirables. On suppose donc qu'avec la sensibilit va de pair une forme minimale de dsir (serait le dsir irrationnel qu'est l'apptit).

Or, Frey doit contester cela puisqu'il soutient que les animaux ne peuvent pas dsirer. (Nous reviendrons bientt sur la question des simples dsirs) .

Pour une critique de la prmisse 1 (voir Reagan, Frey on why animals cannot have simple desire Mind 91 (1982): 277-280).

Comme les tracteurs et les plantes, les animaux ont des besoins (needs), mais pas de dsirs(desires) :

On peut critiquer (1) en soutenant que les animaux ont des dsirs simples qui n'impliquent pas de croyances.On peut attaquer (2) en soutenant que les animaux ont des croyances mme s'ils n'ont pas de langage.

Thse: Les animaux sont conscients, mais n'ont pas d'esprit (mind).

Antispciste & Utilitariste de lacte :There is no reason to deny that mice and chimps feel pain, and I can see no moral difference between burning a man and burning a mouse or a chimp. Pain is pain, and species is irrelevant. () If pain and suffering count morally, then so do animal lives () these things can impair and significantly diminish the quality of life, so they can impair all creatures who can experience them.R. G. Frey Co-diteur du Oxford Handbook of Animal Ethics (2011)Il dfend la lgitimit de l'exprimentation sur les animaux et les enfants lourdement handicapps. Considre que c'est la qualit de vie qui compte.(2) Les animaux n'ont pas de croyancesFrey soutient que (1) dsirer implique d'avoir des croyances et (2) que croire quivaut croire qu'une certaine phrase dclarative est vraie.Je dsire une Bible de Gutenberg. (1) Reformulation dsir en termes de croyances = Je crois qu'il manque une bible ma collection.(2) Reformulation suppose quivalente en termes dattitudes propositonnelles = Je crois que la phrase "Une bible de Gutenberg manque ma collection" est vraie.If what is believed is that a certain declarative sentence is true, then no creature which lacks language can have belief; and without beliefs, a creature cannot have desire.And this is the case with animals, or so I suggest, and if I am right, not even in the sense of wants as desires do animals have interests. (R. G. Frey, Why Animals lack Beliefs and Desire, 41)

Frey reprend l'argument de Descartes et de Quine selon lequel un langage articul est ncessaire toute pense. Les attitudes phrastiques (sentential attitudes) ou les attitudes propositionnelles incluent le fait de croire, de craindre, de douter, d'esprer, etc. Ce que l'on croit quand on croit quelque chose, c'est qu'une certaine phrase est vraie.

Il faut donc montrer (1) que dsirer implique d'avoir des croyances et (2) que croire, c'est croire qu'une certaine phrase dclarative est vraie.

(1) Reformulation suppose quivalente du dsir en termes de croyances = Je crois qu'il manque une bible ma collection.(2) Reformulation suppose quivalente en termes dattitudes propositonnelles = Je crois que la phrase "Une bible de Gutenberg manque ma collection" est vraie.Frey va ramener le dsir une croyance. Reformulation: Si je dsire une bible de Gutenberg, c'est que je crois qu'il m'en manque une. Croyant qu'il manque une bible de Gutenberg ma collection de bibles, je crois que la phrase Une bible de Gutenberg manque ma collection est vraie.Une fois qu'on a ramen le dsir une croyance (reformulation) et qu'on a exprim la croyance comme une attitude phrastiques, alors il suffit de dmontrer que les animaux ne pensent pas en termes de phrases pour dmontrer qu'ils ne pensent pas du tout et donc qu'ils ne dsirent pas. L'ide est de ramener tout contenu mental des penses ou des croyances (premire rduction) et de montrer que les croyances ou les penses ont ncessairement une structure propositionelle (deuxime rduction).Les attitudes propositionnellesFrey reprend ici la conception de Quine et de Davidson des tats mentaux (croyances, dsirs et motions*) en termes d'tats propositonnelsAvoir une croyance, c'est croire qu'une certaine phrase dclarative est vraie.Pour avoir des croyances, un tre doit avoir le concept de croyance.Pour avoir le concept de croyance, un tre doit pouvoir distinguer entre des croyances vraies et fausses.Si je pense qu'il me manque une bible, c'est que je pense est que la phrase XYZ est vraie. Pour croire cela, je dois avoir quelque ide de la manire dont le langage se rapporte au monde (connects with, links up with the world).

Une attitude propositonnelle dsigne la manire dont une personne se rapporte une proposition. Ils sont souvent considrer comme tant llment de base de toute pense, de tout contenu mental.

Argument en faveur de FREY (2) : Avoir une croyances, c'est croire qu'une certaine phrase dclarative est vraie. Pour avoir des croyances, un tre doit avoir le concept de croyances et pour avoir le concept de croyances, un tre doit pouvoir distinguer entre des croyances vraies et fausses. Si je pense qu'il me manque une bible, c'est que je pense est que la phrase XYZ est vraie. Pour croire cela, je dois avoir quelque ide de la manire dont le langage se rapporte au monde (connects with, links up with the world).

Pour Davidson et plusieurs autres, dire d'une crature qu'elle a des croyances et des dsirs revient utiliser un vocabulaire intentionnel et propositionnel. Or, ce vocabulaire, soutient Davidson, diffre du vocabulaire psysico-chimique par sa proprit d'tre gouvern par la norme de la rationalit (Davidson 1980; 2004). Ce qui revient dire que les animaux non-rationnels ne peuvent avoir des tats mentaux exprims en termes d'attitudes propositionnelles. (argument de la triangulation)

Davidson :

Exemple clbre de Malcolm :In real life we commonly employ the verb "think" in respect to animals. We say, "Towser thinks he is going to be fed," just as naturally as we say, "Towser wants to be fed." Suppose our dog is chasing the neighbor's cat. The latter runs full tilt toward an oak tree, but suddenly swerves at the last moment and disappears up a nearby maple. The dog doesn't see this manoeuver and on arriving at the oak tree he rears up on his hind legs, paws the trunk as if trying to scale it, and barks excitedly into the branches above. We who observe the whole episode from a window say, "He thinks that the cat went up that oak tree. We say "thinks" because he is barking up the wrong tree. If the cat had gone up the oak tree and if the dog's performance had been the same, we could have said, "He knows that the cat went up the oak." But let us stay with "thinks." A million examples could be produced in which it would be a correct way of speaking to say of an animal, something of the form, "He thinks that p." Clearly there is an error in Descartes' contention that animals do not think.(Malcolm, Thoughtless Brutes, 1972)Le chien pense-t-il que le chat est dans larbre ?Malcolm distingue entre penser et avoir des penses, entre thinking ethaving thoughts. Le chien peut penser que le chat est dans larbre sans avoir la pense le chat est dans larbre.Il considre que l'habitude de prendre les penses comme des attitudes propositionnelles remonte Descartes.Exemple clbre de Malcolm et le chien dans larbre.Malcolm fait la distinction entre penser que le chat est dans larbre et avoir la pense le chat est dans larbre.

On peut dire du chien quil pense que le chat est dans larbre, mais ce nest pas la mme chose que de dire quil a la pense le chat est dans larbre. Avoir une pense, au sens de contempler une proposition indpendant de laction, ncessite le langage. On voit que lexprience vcue est rduite la pense et la pense linguistique est prise comme paradigme de tout tat mental.

CIT DAVIDSON.Le langage est ncessaire dans les deux cas.

Descartes adopted the position that there is a propositional kernel in every feeling, desire, voluntary act, emotion, and sensation. This is why he could hold that his essential nature consists solely in being a thinking thing. It was not because he employed cogitare and penser in an eccentrically broad way that he listed imagining, sensation and emotion under "thinking." It was because he believed that every "mental operation" consists in taking an attitude towards a proposition. In my opinion this is an absurdly overintellectualized view of the life of man. It helps us to understand, however, why Descartes thought that animals are automatons. They are devoid of mind, of all consciousness and awareness, of real feeling and sensation, because they do not "apprehend," "entertain," "contemplate," or, in plain language, think of, propositions. (Malcolm, 1972)Des attitudes propositionnelles ? Cest la faute DescartesApparently Descartes did not catch this distinction between "to think" and "to have thoughts." Malcolm

Malcolm considre que l'habitude de considrer les penses comme des attitudes propositionnelles remonte Descartes.

Selon Malcolm, Descartes pas fait la distinction entre penser et avoir des des penses.

"He thought that p," but not, "He had the thought that p. Apparently Descartes did not catch this distinction between "to think" and "to have thoughts."En attribuant des pense aux animaux et aux autres humaines, nous n'impliquons pas qu'ils contemplent une proposition en pense. On dit qu'un homme pense que p - par exemple, il pense que les cls sont dans ses poches mais on ne suppose pas que sa pense prend une forme grammaticale : Grammatical form is no index of psychological reality. (Malcolm, 14)

Dire que le chien pense que p n'quivaut pas dire que le chien a eu la pense que p. Il suffit, dit-il de se tourner vers les motions et les sensations pour voir qu'il n'y a pas beaucoup de sens affirmer que, lorsqu'un homme est en colre, il pense que la proposition je suis en colre est vraie.Descartes was wrong in holding that "our mode of sensation includes thought." Human sensation does not always, or even characteristically, include thought.*Moi : mais Descartes l'accepte avec l'ide de sensation insconsciente. La diffrence est que Malcolm pense qu'un tat mental peut tre conscient sans avoir une structure propositonnelle, tandis que Descartes (et Davidson) pensent que toute conscience implique la pense ?

L'erreur vient de la tendance considrer le fait d'avoir des penses comme le paradigme du penser (a tendency to regard having thoughts as the prototype or the paradigm of thinking).

Les 3 arguments de Davidson1) Largument principal: pour avoir une croyance, il est ncessaire davoir le concept de croyance, ce qui requiert la triangulation (le langage). First, I argue that in order to have a belief, it is necessary to have the concept of belief. Second, I argue that in order to have the concept of belief one must have language.2) Test de lintensionalit: on ne peut attribuer des croyances de dicto un animal.3) Largument du holisme: on ne peut attribuer des croyances de re un animal

A creature cannot have thougts unless it is an interpreter of the speech of another. The attribution of desires and beliefs (and other thoughts) must go hand in hand with the interpretation of speech

Davidson, Thought and Talk (1984), 157 et 163

Much of the point of the concept of belief is that it is the concept of a state of an organism which can be true or false, correct or incorrect. To have the concept of belief is therefore to have the concept of objective truth. If I believe there is a coin in my pocket, I may be right or wrong; Im right only if there is a coin in my pocket. If I am surprised find there is no coin in my pocket, I come to believe that my former belief did not correspond with the state of my finances. I have the idea of an objective reality which is independent of my belief.A creature may react with the world in complex ways without entertaining any propositions. It may discriminate among colors, tastes, sounds and shapes. It may learn, that is, change its behavior in ways that preserve its life or increase its food intake. It may generalize, in the sense of reacting to new stimuli as it has come to react to similar stimuli. Yet none of this, no matter how successful by my standards, shows that the creature commands the subjective-objective contrast, as required by belief.(D. Davidson, Rational Animals)1. Largument principal de Davidson :Pour avoir une croyance, il faut avoir le concept de croyances What I think is clear is that if he is surprised, he does have reflective thoughts, and, of course, beliefs. (Davidson, 325)

Ce qu'Il faut c'est simplement qu'on ait une ide du monde et qu'elle se modifie avec ce qui se produit.

Les attributions de contenus mentaux aux animaux sont (1) possibles en principe, malgr les rserves de Davidson.

Il est raisonnable de penser que les croyances doivent tre rvisables en fonction de ce qui survient dans le monde, mais rien de montre que ce processus de rvision de croyances exige davoir le concept de croyances. Carruthers, Tye et Searle considrent quil nest pas ncessaire davoir le concepts de croyances pour avoir des croyances.

Afin quun animal soit surpris, il na pas besoin davoir le concept de croyances, il suffit quil sattende quelque chose. Sattendre quelque chose, cest avoir des croyances et des penses.

On pourrait certainement donner d'autres exemples qui montrent que les animaux sont aussi surpris que Davidson il considre qu'tre surpris de ne pas trouver de la monnaie dans ses poches montrent qu'on avait la croyance qu'il y en avait.

Il suffit quun animal sattende qqch.

Davidson ici ne considre pas la distinction de Malcolm entre penser et avoir des penses.

Quest-ce qui tmoigne du contrle de la distinction subjectif/objectif ? Davidson rpond que (1) la communication en langage suffit (mais (2) que la surprise aussi). SATTENDRE .

(2) Il soutient cependant que la SURPRISE serait une condition suffisante pour attribuer le concept de croyances une crature. Davidson donne lexemple de la surprise: Davdison: What I think is clear is that if he is surprised, he does have reflective thoughts, and, of course, beliefs. (325) Suppose I believe there is a coin in my pocket. 1 empty my pocket and find no coin. I am surprised. Clearly enough I could not be surprised (though I could be startled) if I did not have beliefs in the first place.

Pourquoi faut-il avoir le concept de croyances?

Davidson a certainement raison de penser qu'utiliser des concepts et des croyances, cest avoir des penses smantiquement valuables, mais cela n'empche pas que les animaux puissent avoir des reprsentations et des concepts.Selon la dfinition des reprsentations mentales de Dretske, un tat est une reprsentation mentale (1) s'il existe indique ou porte une information sur une proprit externe (2) s'il a la fonction dindiquer ou de reprsenter la situation et (3) si elle peut tre vraie ou fausse, i.e smantiquement valuables. Une reprsentation mentale doit donc pouvoir tre applique de manire correcte ou incorrecte.La 3me condition est ncessaire parce que le dysfonctionnement doit tre possible:La reprsentation peut en principe tre active en labsence de ce quelle reprsente. Un animal qui a un esprit doit pouvoir de temps en temps croire ( tort) que telle circonstance est prsente et agir conformment ce quil croit. On stonnera peut-tre que la possibilit de se tromper constitue un pas aussi significatif dans lvolution, mais la cette possibilit (et la capacit de modifier ltat interne une fois que lerreur est repre) est pourtant conceptuellement lie la capacit de former des reprsentations mentales. (Proust)Pouvoir tre surpris ou pouvoir se tromper, cest une condition suffisante pour avoir un espriExemple : Avoir le concept de facteur, c'est utiliser un certains nombres de caractristiques qui permettent juste titre de dire que telle chose est ou non un facteur. En des circonstances donnes, le concept peut tre utilis tort ou correctement.

Que devient, dans cette version modeste, lide de norme (dont dpend la correction de lutilisation dun concept) ?La norme provient de la sanction du comportement guid par un certain concept.Exemple : Le chien mord le facteur en layant identifi un intrus/prdateur (seul concept disponible dans son lexique mental pour un animal tranger revenant la mme heure tous les jours sur le territoire de la meute), il aura confondu le concept de facteur et celui de prdateur. Il sera puni par son matre (qui lui attribue gnralement une intention dtermine de mordre par haine du facteur), ou soumis un dressage tentant de corriger son application de concept. La norme est bien inhrente au rsultat de lusage du concept, aux effets (attendus ou non) qui suivront son application

In some cases animals distinguish true from false beliefs, satisfied from unsatisfied desires, without having the concepts of truth, falsity, satisfaction, or even belief and desire.It is no more mysterious that an animal, at least sometimes, can tell whether its belief is true or false, than that it can tell whether its desire is satisfied or frustrated. For neither beliefs nor desires does the animal require a language: rather what it requires is some device from recognizing whether the world is the way it seemed to be (belief) and whether the world is the way the animal wants it to be (desire).

Searle, Animal Minds

Un animal sait trs bien reconnatre si le monde satisfait ses dsirs et sait corriger ses attentes. Il peut s'attendre quelque chose est tre du, surpris, visiblement satisfait, etc.Distinguer le vrai du faux ?Why is my dog barking up that tree? Because he believes that the cat is up the tree, and he wants to catch up to the cat. Why does he believe the cat is up thetree? Because he saw the cat run up the tree.Why does he now stop barking up the tree and start running toward the neighbors yard? Because he no longer believes that the cat is up the tree, but in the neighbors yard. And why did he correct his belief? Because he just saw (and no doubt smelled) the cat run into the neighbors yard; and Seeing and Smelling is Believing.The general point is that animals correct their beliefs all the time on the basis of their perceptions. In order to make these corrections they have to be able to distinguish the state of affairs in which their belief is satisfied from the state of affairs in which it is not satisfied.(Searle, Animal Minds)Voir, c'est croire ? (Searle)

Le 2me argument de Davidson :Le test de lintensionalit(ou les attributions des croyances de dicto un animal)Davidson considre que le langage est ncessaire dans les deux cas : pour penser et pour avoir des penses. Dire que le chien pense que le chat est dans larbre est une attribution de dicto. Selon Davidson, les clauses en que sont intensionnelles ou smantiquement opaques. Elles visent dcrirent la manire dont le sujet se rapporte une proposition. Attribuer des croyances de dicto aux animaux nest pas justifi selon Davidson puisquil est impossible de dcider quelle phrase est la bonne pour dcrire ce que lanimal pense.Le chien pense que le chat est dans larbre. On aurait pu aussi bien dire que Fido pense quune boule de poil a couru dans larbre (ou quelle a grimp en haut de la chose sur laquelle il fait bon duriner)

Avec les trucs de Re et de Dicto, on est profond dans le Frege et le Quine qui ne dsignaient mme pas la mme affaire.

Se rapporter d'une certaine manire un tat de chose.

Say Lois Lane believes Clark Kent is weaker than Superman. Since Clark Kent is Superman, taken de re, Loiss belief is untenable; the names Clark Kent and Superman pick out an individual in the world, and a person (or super-person) cannot be stronger than himself. Understood de dicto, however, this may be a perfectly reasonable belief, since Lois is not aware that Clark and Superman are one and the same.

36Davidson: le langage est ncessaire dans les deux casI have been using the word thought to cover all the propositional attitudes. Malcolm, however, restricts the application of thought to a higher level of thinking. In his view, the dog can believe the cat went up that oak tree, but it cannot have the thought that the cat has gone up that oak tree. The latter, but not the former, Malcolm holds, requires language. Malcolm makes the distinction by saying one merely thinks (believes) that p if one is aware that p, but one has the thought that p if one is aware that one is aware that p. (...) I hold that in order to think one must have the concept of a thought, and so language is required in both cases.(D. Davidson, Rational Animals, 324)Davidson se dfend daffirmer que toute pense est consciente ou que lorsquon pense que p on est conscient quon pense que p, il affirme que afin davoir une quelconque attitude propositionnelle, il est ncessaire davoir le concept de croyance, davoir une croyance propos de la croyance:In order to have any propositional attitude at all, it is necessary to have the concept of a belief, to have a belief about some belief.

Une crature ne peut avoir de croyance si elle na pas le concept de croyance puisque quelquun ne peut croire que si elle comprend la possibilit davoir tort et cette possibilit ncessite la capacit de distinguer entre des croyances vraies et des croyances fausses.(1) Pourquoi interprter les croyances commes des attitudes propositionnelles ?(2) Pourquoi supposer que les chiens ne peuvent tre surpris ? Il suffit de sattendre qqch

Critique de la conception linguistique des croyances(de Reagan)

(2) S'il ne peut y avoir de croyance sans une matrise du langage pralable, comment apprend-t-on une langue ? Apprendre une langue implique des croyances prlinguistiques sur le monde.

(3) Si je dois avoir des croyances sur la manire dont mes croyances langagires se rapportent au monde, alors un cercle infini: je dois avoir des croyances sur mes croyances.

In order 'to grasp the link between language and the world', given Frey's view, I must also have beliefs about the 'link' between the two. And there is no stopping here.(Regan, The Case for Animal Rights, 47)

Je dois avoir des croyances sur mes croyances-touchant-au-lien-entre-le-langage-et-le-monde et des croyances sur ces croyances, ad infinitum. (Estivas Reus)

(1) Implique quun humain dpourvu de langage n'aurait pas de croyances.

La position thorique qui lie si troitement les croyances aux comptences linguistiques qu'elle en vient penser les croyances sur le modle des attitudes propositionnelles (croire qqch, c'est avoir une phrase dans la tte) ne permet pas d'expliquer l'attribution de croyances des locuteurs trangers (2), ne permet pas de comprendre l'apprentissage du langage (3) et, en vertu de la clause selon laquelle il nous faut une pr-comprhension de la manire dont notre langage se rapporte au monde, il s'ensuit une rgression l'infini puisqu'il me faut tj une croyance propos de mes croyances:

La conscience est-elle faite de propositions ?Isn't there a great deal of human consciousness that doesn't involve thoughts or propositional content? I stop my car at an intersection because the light is red. I was aware of the red light and was also aware that the light was red. Did I think to myself, "That light is red"? Probably not. [] There are many forms of human response that manifest consciousness of objects, situations and events; and animals share in some of these forms of consciousness. Descartes says that this belief is due to a pervasive prejudice. I think the shoe is on the other foot. It is the prejudice of philosophers that only propositional thoughts belong to consciousness, that stands in the way of our perceiving the continuity of consciousness between human and animal life.Norman Malcom, Thoughtless BrutesPresidential Adress to the American Philosophical Association, 1972

Caractre subjectif et contenu rflexif:

On y revient tantt

Rponse au 2me argument de Davidson :Armstrong et les attributions de croyances de re aux animauxArmstrong suggre dinterprter nos attributions de croyances comme tant rfrentiellement transparentes :

In saying that the dog believes that his master is at the door we are, or should be, attributing to the dog a belief whose exact content we do not know but which can be obtained by substituting salva veritate in the proposition 'that his master is at the door.'D. M. Armstrong, Belief, Truth and Knowledge (Cambridge, 1973), p. 26.

Armstrong soutient que sa position a l'avantage de montrer que we need not give up our natural inclination to attribute beliefs to animals just because the descriptions we give of the beliefs almost certainly do not fit the beliefs' actual content.Selon Armstrong : Our intention is only to pick out the state of affair that Fidos belief is aboutwhile remaining neutral to how Fido thinks about it.

Vraiment ? Regardez simplement cette photo

Armonstrong, dans Belief, Truth and Knowledge, propose une manire d'interprter les clauses en que dans le cas des animauxcomme tant rfrentiellement transparentes.

Il soutient que les phrases du style le chien pense que... sont intelligibles malgr le fait que nous ne puissions caractriser le contenu exact de la pense de l'animal. En attribuant au chien la croyance que son matre est la porte, nous attribuons une croyance dont nous ne connaissons pas le contenu exact, mais qui peut tre exprim dans notre language par la proposition 'le matre est la porte'.

Il a videmment des difficults utiliser des concepts humains pour dcrire les contenus mentaux du chien. Il a aussi des difficults dterminer les catgories de choses que reconnat le chien.

FREY: My problem with Armstrong's position is this : on the strength of the dog's behavior, we say The dog believes that his master is at the door ; but our attributing this belief to the dog is not the same thing as showing that it actually has this belief. What we require, if we are to move from our saying The dog believes that p to holding that the dog actually has the belief that p, is some account of the connection, not between behavior and our attribution of belief, but between behavior and belief.

On ne dmontrera jamais qu'un chien croit que p. On ne peut pas dire que le fait que le chien remue la queue est le signe qu'il pense que son matre est la porte puisqu'il remue aussi la queue quand je me fais dner ou quand il y a eu une clipse solaire. Son comportement non-linguistique tait le mme en ces trois occasions.

Mme sil argumente lide que nos attributions ne sont quune approximation qui vise identifier ce sur quoi portent les tats mentaux des animaux et non pas ce que pensent exactement le chien, Armstrong considre nanmoins (contrairement Dennett) que les attributions dattitudes propositionnelles (opaques ou de dicto) sont correctes (ce ne sont pas simplement des fictions utiles). Il affirmer simplement que nous ne savons pas vraiment ce quelles sont exactement: Generations of work by animal psychologists may be necessary before the exact content of the dog's belief is known.La question pour Armstrong est donc empirique.Mais finalement, il pense quoi le chien ?Critique de FREY (et de Dennett ?) : Our attributing this belief to the dog is not the same thing as showing that it actually has this belief.Mme sil argumente que nos attributions ne sont quune approximation qui vise identifier ce sur quoi portent les tats mentaux des animaux et non pas ce que pense le chien, Armstrong considre nanmoins (contrairement Dennett) que les attributions dattitudes propositionnelles (opaques ou de dicto) sont correctes (ce ne sont pas simplement des fictions utiles). Il affirme simplement que nous ne savons pas vraiment ce quelles sont exactement: Generations of work by animal psychologists may be necessary before the exact content of the dog's belief is known.La question, pour Armstrong, est donc empirique.Une question de recherches empiriques ?Plusieurs philosophes considrent quil est possible dattribuer des croyances aux animaux et de spcifier quelle attribution de dicto est la bonne en tudiant scientifiquement les comportements de discrimination des animaux et en stipulant le sens des concepts utiliss. (Armstrong 1973; Allen & Bekoff 1997; Bermdez 2003).

RPONSE DE FREY ARMSTRONG : Our attributing this belief to the dog is not the same thing as showing that it actually has this belief.

Dennett aussi ?

Ce quil faut pour passer de notre attribution lide que ce que le chien pense rellement, ce nest pas le lien entre le comportement et notre attribution de croyances, mais un lien entre le comportement et la croyance elle-mme. Selon Frey, on ne montrera jamais qu'un chien croit que p. On ne peut pas dire que le fait que le chien remue la queue est le signe qu'il pense que son matre est la porte puisqu'il remue aussi la queue quand je me fais dner ou quand il y a eu une clipse solaire. Son comportement non-linguistique tait le mme en ces trois occasions.

REAGAN rpond FREY quil omet de considrer que le comportement est un phnomne contextuel et holistique. Pris hors de son contexte, aucun mouvement corporel na de signification.

J'attribue des croyances au chien sur la base du comportement, mais le mme comportement est compatible avec plusieurs croyances. Exemple: le chien remue la queue lorsque Frey arrive la maison, lorsqu'il se fait un lunch ou encore lorsqu'il y a eu une clipse solaire.D'abord, aucun thologue n'identifiera branler la queue comme un comportement branler la queue, bouger frntiquement et regarder vers la porte au moment o le matre rentre est sans doute un comportement , il faut assurment plus dterminer

Lindtermination des penses (Stitch)Armstrong's proposal presupposes that there are de dicto (or opaque) belief sentences which correctly and accurately attribute beliefs to animals, although, of course, Armstrong suggests that we do not now know what they are. As Armstrong sees it, the difficulty we find in saying just exactly what it is an animal believes is rooted in our own empirical ignorance.[]On my view, Armstrong's resolution of the dilemma is fundamentally mistaken. Our difficulty in specifying the contents of animals' beliefs derives not from an ignorance of animal psychology but rather from a basic feature of the way we go about assigning content to a subject's beliefs: We are comfortable in attributing to a subject a belief with a specific content only if we can assume the subject to have a broad network of related beliefs that is largely isomorphic with our own. When a subject does not share a very substantial part of our own network of beliefs in a given area we are no longer capable of attributing content to his beliefs in this area. The greater the disparity between a subject's beliefs and our own, the clearer it becomes that, as Armstrong puts it, 'he lacks our concepts'.

Stitch, Do Animal have Beliefs ?How can you say that he believes it is a squirrel if he doesn't know that squirrels are animals ?

Sil na pas notre concept. Nimplique pas quil nait pas son propre concept dos.

Stitch rejoins ici le 3me argument de Davidson.

Rsum de l'argument de Stitch ( partir de Rowlands 1994, 88)On peut attribuer un contenu aux croyances seulement si on prsuppose un large rseau de croyances partages qui est similaire au ntre.Si un sujet ne partage pas une part substantielle de notre rseau de croyances, nous ne sommes pas capable d'attribuer un contenu ses croyances.Les animaux non humains ne partagent pas une part substantielle de notre rseau de croyances.Nous ne pouvons donc pas attribuer un contenu aux croyances des animaux non humainsLe contenu est un lment essentiel de la croyance: nous ne pouvons attribuer des croyances un sujet seulement dans la mesure o nous pourvons attribuer un contenu ces croyances.Donc, nous ne pouvons pas attribuer de croyances aux animaux.*Le mme raisonnement s'applique pour tous les tats mentaux contenus (content-based)*Dans un autre ouvrage, Stitch dira plus tard que la question est hopelessly context-relative.

Le 3me argument de Davidson.Le holisme des croyances (ou les attributions de re)Le 3me argument de Davidson vise prcisment soutenir que ce type dattributions (de re) aux animaux sont galement impossible puisque pour attribuer un concept aux animaux, il faut leur attribuer un rseaux (network) complexe de concepts et de croyances et que cela nest possible que si on observe a very complex pattern of behavior[] and I think there is such a pattern only if the agent has language. (Davidson).

Before some object in, or aspect of, the world can become part of the subject matter of a belief (true or false) there must be endless true beliefs about the subject matter. (Davidson, 168)Selon Armstrong, on attribue pas des croyances de dicto, mais de re aux animaux, cest--dire que nous identifions simplement lobjet de la croyance de lanimal: our intention is only to pick out the state of affair that Fidos belief is aboutwhile remaining neutral to how Fido think about it.

Le dsir de Fido concerne los, sa croyance concerne le chat mont dans larbre, etc.

Mais il affirme aussi quultimement ce sont des croyances de dicto.Il pense que Generations of work by animal psychologists may be necessary before the exact content [of the dog's belief] is known (D. M. Armstrong, Belief, Truth and Knowledge (Cambridge, 1973), p. 27).

Rsum de largument sur lindtermination du contenu des croyances1. Si qqun ne partage pas une part substantielle de notre rseau de croyances, nous ne sommes pas capables d'attribuer un contenu ses croyances.2. Les animaux non humains ne partagent pas une part substantielle de notre rseau de croyances.3. Nous ne pouvons donc pas attribuer un contenu aux croyances des animaux non humains.4. Le contenu est un lment essentiel de la croyance: nous ne pouvons attribuer des croyances un sujet seulement dans la mesure o nous pourvons attribuer un contenu ces croyances.5. Donc, nous ne pouvons pas attribuer de croyances aux animaux* Le mme raisonnement, souligne Rowlands, s'applique pour tous les tats mentaux qui ont un contenu (content-based mental states) comme les dsirs, mais il ne mentionne pas les motions.Rsum par Rowlands

Largument du holisme des croyances de Stich/Davidson soutient quil peut tre correct de penser que les animaux ont des tats mentaux, mais quil est impossible de spcifier leur contenu. Voici largument (rsum par Rowlands 1994, 88):

Consider again the concept of a bone. It seems to be Stich's view that every description which a normal person of our society associates with the term 'bone' enters into the determination of the concept of a bone.But this cannot be right. But this cannot be right. It would render communication impossible. For it seems overwhelmingly likely that each distinct person will associate a slightly different set of information with the term. () then each distinct person will have a distinct concept of a bone. (Rowlands)

1. Les tats mentaux des animaux nont pas de contenu prcis 2. Les tats mentaux des animaux nont pas de contenu3. Les tats mentaux (dsirer, penser) ont un contenu4. Donc, les animaux nont pas dtats mentauxRsum de largument sur lindtermination du contenu des croyancesRsum par DeGrazia

It seems to be Stich's view that every description which a normal person of our society associates with the term 'bone' enters into the determination of the concept of a bone.But this cannot be right. It would render communication impossible. For it seems overwhelmingly likely that each distinct person will associate a slightly different set of information with the term. () Then each distinct person will have a distinct concept of a bone. (Mark Rowlands)Un holisme trop radical

Le problme est que la forme de holisme de Davidson est trop radicale: implique de nier que deux humains aient la mme croyance sans partager exactement le mme arrire plan de croyance.

Selon Davidson, il nest pas possible dattribuer le concept terre aux anciens Grecs puisque leur concept diffre trop du ntre. Mais les penses et les dsirs des autres hommes sont aussi souvent trs indtermines.Searle (1994) pense que Davidson applique un principe vrificationnisteselon lequel si nous ne pouvons pas dterminer exactement ce quun animal pense, alors il ne pense pas. Mais Davidson le nie explicitement.

no two human beings ever share all (or very nearly all) the same general background beliefs on some subject. This has been taken by some philosophers as a reductio of the theory (Fodor et Lepore, 1992). (Lurz, 2009)

On ne peut attribuer de croyances et de concepts aux humains non plus. La comprhension est impossible puisque chaque personne a un concept lgrement diffrent dos ou de chien :

Il est simplement impossible de dterminer si le concept utilis par un individu correspond au concept de la langue: un concept a une infinit d'applications, alors qu'une utilisation est ncessairement finie..

Il semble que la critique du holisme souligne simplement certaines difficults dans lattribution de croyances, mais ne montre pas que cela est impossible. Il faut faire attention ne pas prter aux autres nos propres penses, nos dsirs et nos intentions, mais cela nquivait pas ne pas leur en prter du tout. Requiert de repenser comment sacquiert notre connaissance dautrui, peut-tre sagit-il moins de connaissance que de comprhension. Notre comprhension dautrui nest pas dabord un problme pistmologique.

Il sagit moins daccumuler des connaissances factuelles propos des chats que de faire connaissance avec ceux.Ce qui importe dans ces descritions encombrantes (mme si elles ne le sont pas encore assez), cest que nous sommes capables didentifier et de comprendre dune manire grossire et approximative les choses que les chats discriminent.

Nous sommes capables didentifier ce qui existent pour eux et la manire dont cela existe pour eux.

Ce qui importe dans ces descritions encombrantes (mme si elles ne le sont pas encore assez), cest que nous sommes capables didentifier et de comprendre dune manire grossire et approximative les choses que les chats discriminent. Nous sommes capables didentifier ce qui existe pour eux et la manire dont cela existe pour eux (ex: une souris, mais pas une brosse dent). Nous avons une certaine ide des choses-de-chats et de ce que ces choses signifient pour eux.

Une forme de holisme Ok, mais celle de Davidson est trop radicale: implique de nier que deux humains aient la mme croyance sans partager pratiquement toutes le mme arrire plan de croyance. Les penses et les dsirs des autres hommes sont aussi souvent indtermines

Nous sommes capables didentifier et de comprendre dune manire grossire et approximative les choses ce que les aniamux aiment, dsirent et ce dont ils ont peur (Dawkins 1993). Nous sommes capables didentifier ce qui existe pour eux et la manire dont cela existe (ex: une souris, mais pas une brosse dent). Nous avons une certaine ide des choses-de-chats et de ce que ces choses signifient pour eux.

Pour un holisme modr: question d'intersubjectivitDavidsons and Stitchs arguments remind us that what the cat distinguishes is certainly not precisely the same content as what we (sic) distinguisguish in using the terms mouse or shrew. A first approximation might be for us to say of the cat that something such as that living-object-of-the-kind-we-treat-as-shrews are not-to-be-eaten or to-be-avoided. McIntyre, Dependant Rational Animals, 38Si on sappuie sur une version modre du holisme, la question de la dtermination des contenus mentaux devient non seulement relative au contexte, mais relative l'individu. C'est une question de connaissance intersubjective, de familiarit. Si les animaux sont bien des personnes, les connatre implique de devoir faire connaissance : pour connatre quelqu'un, il faut d'abord faire connaissance.

Desesperately context-relative ? (Stitch)Il semble que la critique du holisme souligne simplement certaines difficults dans lattribution de croyances, mais ne montre pas que cela est impossible. Il faut faire attention ne pas prter aux autres nos propres penses, nos dsirs et nos intentions, mais cela nquivait pas ne pas leur en prter du tout. Requiert de repenser comment sacquiert notre connaissance dautrui, peut-tre sagit-il moins de connaissance que de comprhension. Notre comprhension dautrui nest pas dabord un problme pistmologique.

Il sagit moins daccumuler des connaissances factuelles propos des chats que de faire connaissance avec ceux.

Ce qui importe dans ces descritions encombrantes (mme si elles ne le sont sans doute pas encore assez et ne le seront jamais suffisamment), cest que nous sommes capables didentifier et de comprendre dune manire grossire et approximative les choses que les chats discriminent, ce quils dsirent et ce dont ils ont peur (Dawkins).

Mais comment le savons-nous ? Searle a peut-tre raison de penser que la question pistmologique (How do we know that we know ?) nest pas pertinente en ce qui concerne notre comprhension des comportements dautrui.

Si les animaux sont des personnes, non seulement les interprtations sont-elles desesperately context-relative comme le dplore Stitch, mais elles sont dsesprment relatives aux individus : attribuer des penses, des dsirs et des motions implique de bien connatre la forme de vie qui est celle de lanimal.Non seulement son genre et son espce, mais son histoire personnelle.

Attribuer des tats mentaux animaux et leur attribuer un contenu est non seulement (1) possible (contra Davidson et Stitch), mais cest aussi (2) tout fait naturel (les attributions sont spontanes) et (3) cest la meilleure option disponible.1) Il est raisonnable de penser que les croyances doivent tre rvisables en fonction de ce qui survient dans le monde, mais rien ne montre que ce processus de rvision de croyances exige davoir le concept de croyances.2) Afin de pouvoir tre surpris ou se tromper, il suffit de s'attendre (to expect) quelque chose.3) Le comportement des animaux (du moins, de certains) peut tre dcrit dune manire intelligible et expliqu de manire parcimonieuse en faisant rfrence ce quils pensent, ce quoi ils sattendent et ce quils dsirent(Reagan, 75).

Nos attributions de croyances et de dsirs aux animaux se vrifient par lexprience: en spcifiant quoi ils sattendent et ce quils dsirent, nous pouvons parfois vrifier exprimentalement nos attributions de croyances (Dawkins 1993). Si nous avons raison de penser que le chien qui creuse dans le jardin sattend trouver un os, il manifestera une dception, un dsarroi ou peut tre simplement une indiffrence en dcouvrant la canette de coke que nous avons subsitu los.

Linfrence la meilleure explication devrait donc nous mener admettre que les animaux agissent non pas mcaniquement selon la disposition de leurs organes (Descartes), mais quils agissent daprs des reprsentations (comme laffirmaient Aristote et Kant).Conclusion: un dfi plus qu'une impossibilitKant est ici un cas part puisquil admet que les animaux agissent selon des reprsentations (Vorstellugen), mais les classe tout de mme parmi les tres qui agissent pour des causes et non pas pour des raisons (des tres de nature et non pas des tres de libert).

Disparition de la catgorie aristotlienne intermdiaire : une action volontaire, mais non dlibre. Husserl : La bte possde aussi quelque chose comme une structure du moi. () Les btes, les tres animaux sont comme nous sujets dune vie de conscience en laquelle le monde environnant en tant que leur, leur est aussi dune certaine manire donn dans une certitude dtre. () Les animaux ne sont pas des machines, mais des tres qui existent la manire des personnes. () Ils sont ms par des motifs et non par des forces. Le dveloppement de lthologie cognitiveDavidson et Stitch semblent avoir perdu la bataille puisquil est dsormais acceptable dattribuer des tats mentaux aux animaux.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Lesprit a t redfini de telle sorte quil nest plus quune facult de traitement dinformations subpersonnelles.

Cette conception cognitiviste de lesprit ne nous aide pas toujours en thique animaleLa statgie intentionnelle (Dennett) : Attribuer des tats intentionels un systme est une manire naturelle et efficace de dcrire et de comprendre ce quils font. Mais cela ne nous dit rien sur ce qui se passe dans la tte des animaux, les tats mentaux sont des fictions utiles. Cela a pour effet dadmettre les thermostats dans la classe des tres qui ont un esprit : The intentional stance is the strategy of prediction and explanation that attributes beliefs, desires, and other 'intentional' states to systems living and non-living. (Dennett 1988, 495)

Lesprit reprsentationnel (Proust, Fodor): Le fonctionnalisme raliste (common-sense fonctionalism) considre galement quil est justifi dexpliquer les comportement des animaux en termes psychologiques, mais, contrairement Dennett, il considre que les tats mentaux sont rels et jouent un rle causal dans le systme. La pense que le chat est dans larbre cause le comportement du chien. Ltat mental le chat est dans larbre est un un langage de la pense (language of tought, mentalese). La rvolution cognitive ou ltude objective de lespritDepuis les dernires dcennies, ltude scientifique de lesprit des animaux non-humain laide dattributions psychologiques a t rendue possible par une redfinition de lesprit en termes cognitivistes-fonctionnalistes: lesprit est la capacit former des reprsentations. Dbut des annes 90, il est largement acceptable dattribuer un esprit aux animaux et les recherches en psychologique compare et en thologie cognitive vont bon train et sont trs populaires dans les mdias. Il sagit de sappuyer sur notre psychologie spontane (folk psychology) qui nous amne interprter dune manire intentionnelle les comportements des animaux et de tester les hypothses.

(Existe-t-il une sorte de mentalais ou plusieurs sortes ?)

Critics of Dennett's approach, such as David Chalmers and Thomas Nagel, argue that Dennett's argument misses the point of the inquiry by merely re-defining consciousness as an external property and ignoring the subjective aspect completely. This has led detractors to refer to Dennett's book Consciousness Explained as Consciousness Ignored or Consciousness Explained Away.[21][22] Dennett discussed this at the end of his book with a section entitled Consciousness Explained or Explained Away?[23]

As John Searle points out: "where consciousness is concerned, the existence of the appearance is the reality.

Stitch (1983) et Churchland (1986) considrent que l'attribution de croyances (aux animaux humains comme non humains) est quivalent l'alchimie. leurs yeux, il ne fait aucun doute que le dveloppement des sciences du cerveau va rendre obsolte les termes comme les motions, les dsirs, les intentions et les croyances. (Les tudiants du futur qui veulent lire les livres crits de nos jours devront tre forms en folk psychology pour les comprendre, pour apprendre ce que c'est une croyance, une intention, etc.).

Quels animaux ont un esprit ?La question distributiveSi avoir un esprit, c'est former des reprsentations du monde, alors un grand nombre d'animaux (et peut-tre aussi des choses inanimes) ont un esprit.Les mammifres et les oiseaux sont assurment capables de former des reprsentations et de les utiliser pour contrler leur comportement. En revanche, une moule na pas d'esprit : La proprit qui distingue ces deux types dorganismes et institue la coupure entre les vivants cognitifs et les autres est l'intentionnalit, laptitude de certains tats internes porter sur des proprits du monde extrieur. En dautres termes, lintentionnalit est la capacit dutiliser linformation sur le monde extrieur et de la stocker dans des reprsentations pour lappliquer des situations nouvelles et ajuster le comportement au cours des choses. (J. Proust)

Le thermostat est le degr zro de l'intentionalit l'aplysie a des proto-reprsentations, mais elle na pas vraiment despeir puisquelle ne remplit pas le 3me critre (vrai/faux). La clbre Aplysie ou le premier degr de la reprsentation* problme des systmes non vivantsCette possibilit, ainsi que la capacit de modifier ltat interne une fois que lerreur est repre, est pourtant conceptuellement lie la capacit de former des reprsentations mentales.

Laplysie, qui vaut sans doute dun grand nombre danimaux, remplit les deux premires conditions:- elle a des indicateurs internes qui covarient avec des situations extrieures; ces indicateurs acquirent la fonction dindiquer ces situations (il y a apprentissage).

Mais on ne peut pas dire que les tats internes forment des croyances, parce quil ny a pas de sens dire que laplysie se trompe: Lquipement neuronal de laplysie ne lui permet pas de faire la diffrence entre ses tats internes et ce que ces tats reprsentent.

Mais quelles sont les conditions qui permettent un animal, serait-ce de manire primitive, de distinguer ses propres tats de ceux du monde qui lentoure?

Conditions auxquelles il est lgitime dattribuer des croyances un animal sans langage (Proust 1997). Pour pouvoir avoir des croyances vraies ou fausses sur le monde, il faut que lorganisme dispose pralablement d