carnets - oncfs · et de leur volume. • lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la...

16
2 l Carnets Les garennes artificielles L’aménagement des territoires pour le lapin

Upload: dangngoc

Post on 15-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

2 l

Carne

ts

Les garennes artificiellesL’aménagement des territoires pour le lapin

Page 2: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

Carne

ts

3 l

Auteurs Stéphane Marchandeau1, Jérôme Letty1, Francis Berger1, Vincent Lagarrigue2, Yves Léonard1, Bernard Mauvy1, Nicolas Mathevet1

1 Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).2 Technicien rivière et petit patrimoine.

© S

téph

ane

Mar

chan

deau

– O

NC

FS

Page 3: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

3 l

La construction de garennes artificielles constitue l’outil de base de l’aménagement des territoires pour le lapin. Il n’existe pas de modèle standard de garenne artificielle et de multiples déclinaisons ont vu le jour. Mais force est de constater que parmi les aménagements appelés garennes, certains ne remplissent pas le rôle d’une garenne alors que d’autres présentent des erreurs de conception qui peuvent en réduire l’attractivité.

L’objectif de cette brochure est donc dans un premier temps de rappeler les principes de base à respecter pour construire des garennes attractives et remplissant pleinement leur rôle.

Dans un second temps, nous illustrerons ces principes en décrivant la construction de deux modèles de garennes : la garenne terre-pierres et la garenne terre-souches.

Les garennes artificielles

SOMMAIRE

La garenne : un lieu de vie et de reproduction ..................................................................................................4Pourquoi aménager des garennes artificielles ? ...............................................................................................5Principes généraux de construction des garennes ...........................................................................................5Où implanter une garenne ? ..................................................................................................................................6Aménager un réseau de garennes ........................................................................................................................7La garenne terre-pierres ..........................................................................................................................................8

Construire une garenne terre-pierres ...............................................................................................................8L’entretien des garennes terre-pierres .............................................................................................................11

La garenne terre-souches .....................................................................................................................................12Construire une garenne terre-souches ...........................................................................................................12L’entretien des garennes terre-souches ..........................................................................................................14

Comment faciliter l’installation de garennes naturelles ............................................................................15

Page 4: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

4 l

Carne

ts

La garenne : un lieu de vie et de reproduction

Une garenne est constituée d’un réseau de terriers creusés par des générations successives de lapins qui s’étend de quelques m² à quelques dizaines de m². C’est le lieu de vie central d’un groupe social composé généralement de deux ou trois à une dizaine d’individus. Elle sert d’abri, mais ce qui la distingue d’un simple refuge c’est que les femelles les utilisent comme sites de mise-bas. Elles y creusent des rabouillères qui sont des petites cavités de 50 à 80 cm de profondeur dans lesquelles elles aménagent un nid.

Les femelles dominantes s’approprient les meilleurs sites de mise-bas qui sont situés dans les garennes, les femelles dominées pouvant être contraintes de mettre bas dans des rabouillères creusées à l’extérieur. Ces rabouillères extérieures étant beaucoup plus exposées aux risques liés à la prédation, aux travaux agricoles et aux intempéries, leur taux de réussite est généralement très faible. L’essentiel du renouvellement de la population se fait donc à partir des jeunes nés dans les garennes.

© Ja

cky

Aub

inea

u/O

NC

FS

▲ La majorité des jeunes naissent dans les garennes.

© P

hilip

pe G

ours

aud/

ON

CFS

Page 5: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

5 l

Pourquoi aménager des garennes artificielles ?

L’aménagement de garennes artificielles est un outil de gestion efficace dans deux situations.

• Lorsque le milieu n’offre pas la possibilité de creuser des terriers permanents (sols superficiels, difficiles à creuser, régulièrement inondés), les garennes artificielles permettront l’installation durable d’une population. Ces garennes sont utilisées en permanence et la taille de la population dépend de leur nombre et de leur volume.

• Lors d’un lâcher, même si les conditions de milieu permettent l’installation de garennes naturelles, les lapins ont besoin d’abris temporaires à partir desquels ils pourront ensuite aller coloniser les alentours et creuser de nouvelles garennes ou réaménager d’anciennes garennes abandonnées. Les lâchers réalisés sans construction de garennes artificielles sont généralement voués à l’échec. Lorsqu’il existe d’anciennes garennes sur les sites de lâcher, il est tentant d’y lâcher directement des lapins avec l’idée qu’ils vont s’y réinstaller. L’expérience montre que cette technique donne de mauvais résultats, car généralement les lapins ne s’approprient pas spontanément ces anciennes garennes.

Principes généraux de construction des garennes

Une garenne artificielle est essentiellement composée de terre. Tout aménagement construit sans terre ne peut pas être assimilé à une garenne car il ne permet pas aux femelles de s’y reproduire, c’est au mieux un refuge.

Un simple tas de terre peut faire office de garenne artificielle mais ce type d’aménagement n’est pas durable : l’action des lapins qui sortent de la terre en creusant des terriers ainsi que l’érosion due à la pluie contribuent à étaler et donc dégrader le tas de terre. Une structure solide, généralement en pierres ou en souches, permet de solidifier l’édifice et d’en assurer la pérennité. L’ensemble est recouvert d’un amoncellement de branchages qui protège la garenne des intempéries, limitant ainsi l’érosion due à la pluie. Cette couverture offre aussi un abri protecteur qui permet aux lapins d’être hors de la vue des prédateurs lorsqu’ils creusent leurs terriers. Enfin, ces branchages offrent également des sites de gîte à proximité immédiate des terriers.

La qualité de la terre utilisée est primordiale. Elle doit être ni trop compacte ni trop légère pour permettre aux lapins de creuser des terriers qui ne s’effondrent pas.

Une garenne artificielle de taille standard (20-30 m3) héberge un groupe social de cinq à sept lapins et la plupart des naissances s’y dérouleront. Le nombre de lapins hébergés et le nombre de sites de mise-bas potentiels dépendent de la taille des garennes. Ainsi, en augmentant la taille des garennes, on augmente non seulement le nombre de lapins pouvant y vivre, mais aussi la disponibilité en sites de mise-bas à l’intérieur des garennes et donc le succès de reproduction.

Pour obtenir un volume de 20 à 30 m3, les dimensions d’une garenne sont approximativement de 4 mètres de côté sur 1,5 à 2 mètres de haut. À volume égal, leur mode de construction fait que les garennes de type souches comportent moins de terre que les garennes en pierres. Pour offrir une capacité d’accueil équivalente, les garennes terre-souches auront un volume un peu supérieur aux garennes terre-pierres.

Il faut impérativement prévoir au moins deux à trois mois entre la construction des garennes et l’installation de lapins, temps nécessaire pour que la terre se tasse et rende ainsi plus stables les terriers qui seront creusés.

À éviter !

Deux erreurs sont fréquemment commises lors de la construction de garennes. La première est de la recouvrir d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans la garenne et crée des conditions sanitaires défavorables pour les lapins. Cette atmosphère humide accélère aussi la dégradation des souches dans les garennes qui en sont constituées.

Enfin, l’aménagement d’entrées à l’aide de tuyaux de PVC est déconseillé, les lapins ne s’y engageant que difficilement.

Page 6: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

6 l

Carne

ts

Où implanter une garenne ?

Pour être efficace, une garenne doit être implantée dans un milieu favorable au lapin. Elle sera donc de préférence située en lisière, entre une zone de couvert permanent (haie, bosquet, garrigue, lande) et une zone dégagée (prairie, chemin, culture) qui servira de zone de gagnage. La présence de pelouses rases à proximité des garennes est indispensable pour fournir une alimentation de qualité et aussi pour offrir aux lapins des zones dégagées (permettant notamment de surveiller les prédateurs) sur lesquelles l’ensemble des interactions sociales entre les individus pourront s’exprimer. L’entretien de ces pelouses rases aux abords de la garenne est primordial.

Garenne artificielle installée sur une haie©

Sté

phan

e M

arch

ande

au /

ON

CFS

© S

téph

ane

Mar

chan

deau

/ON

CFS

© F

ranc

is B

erge

r/O

NC

FS

▲ Garenne artificielle installée à proximité d’une haie et sur un talus assurant un drainage efficace

On privilégiera une exposition favorisant l’ensoleillement matinal. Dans la moitié sud de la France, un ombrage partiel (arbre surplombant) sera recherché pour protéger de la chaleur estivale.

Si le milieu s’y prête, on veillera à implanter la garenne sur un sol bien drainant, plutôt en hauteur ou adossée à un talus ou à un muret. Les lapins auront ainsi la possibilité d’étendre leurs terriers au-delà de la garenne artificielle, voire de creuser de nouvelles garennes à proximité.

▲ En zone sèche, une garenne en pierres située sur un talus à l’extrémité d’une haie. Les arbres apportent une ombre bienvenue en période estivale

Page 7: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

7 l

Aménager un réseau de garennes

Aménager une ou deux garennes n’est pas suffisant pour améliorer la qualité d’un territoire. Nombreuses sont les opérations qui ont été perçues comme des échecs alors que les garennes artificielles étaient fonctionnelles mais en trop faible nombre au regard du résultat attendu. Il faut raisonner l’aménagement d’un territoire en termes de réseau de garennes.

Pour installer une population viable, environ 100-150 reproducteurs, quinze à vingt garennes interconnectées sont nécessaires. La distance entre les garennes doit être idéalement entre 50 et 100 mètres pour faciliter les échanges et permettre ainsi un bon fonctionnement démographique du noyau de population. Au delà de 150 mètres, les échanges sont plus difficiles et moins réguliers.

© A

lain

Ger

baud

/ON

CFS

▲ Réseau de garennes artificielles

©St

épha

ne B

eilla

rd/O

NC

FS

Pourquoi construire des garennes proches ?

Même s’il est capable d’effectuer ponctuellement de longs déplacements, des études ont montré qu’un lapin se déplace généralement sur de petites distances. Dans 98% des cas, la distance entre deux gîtes diurnes successifs est inférieure à 100m. Ainsi, les adultes vivent généralement sur des surfaces de 1 à 2 hectares.

Page 8: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

8 l

Carne

ts

La garenne terre-pierres

La structure d’une garenne terre-pierres se compose d’un mur extérieur en pierres sèches dans lequel sont aménagées des entrées et une galerie de circulation périphérique elle aussi construite en pierres. Ces passages aménagés permettent aux lapins d’accéder au cœur de la garenne. Le tout est ensuite rempli de terre et recouvert d’un toit de pierres et/ou de branchages.

Lorsque la garenne est adossée à un talus ou un dénivelé en bas d’une pente, il est important de renforcer ce talus ou ce pied de pente avec des pierres. Cela limite les infiltrations venant du talus qui peuvent exercer une pression sur la garenne et compromettre sa solidité.

Garenne terre-pierres ▲

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

Construire une garenne terre-pierres

Le mur extérieur délimite les contours de la garenne et sert de protection contre les intempéries et contre les animaux sauvages ou domestiques. Il doit avoir une largeur et une hauteur minimum de 50 cm. Les pierres sont disposées à même le sol ou légèrement enterrées pour améliorer leur ancrage. Les plus grosses pierres servent à la construction de la base du mur et on commence par les placer avec leur plus grande longueur dans le sens de l’épaisseur du mur. Une attention particulière doit être portée à la pose et au calage des pierres pour assurer une bonne tenue de la base de l’édifice. Les poser le plus à plat possible et les caler au besoin avec les fourrures (petites pierres qui servent à combler l’espace entre les grosses pierres).

Pour monter le mur, on veille à poser les pierres en quinconce d’une rangée sur l’autre pour éviter un cisaillement dû à des effets « coup de sabre » ou « pile d’assiettes ». Les vides sont comblés avec la fourrure bien calée et on incorpore régulièrement des pierres traversières (pierres longues) qui éviteront au mur de s’ouvrir. Pour les angles, les pierres sont posées en quinconce. On rajoute des pierres à l’intérieur pour augmenter l’épaisseur du mur et garantir la solidité horizontale et verticale de la construction.

▲ Calage du mur avec de petites pierres (fourrures)

© F

ranc

is B

erge

r/O

NC

FS

© V

ince

nt L

agar

rigue

▲ Montage et consolidation du mur avec des pierres disposées à l’intérieur

Page 9: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

9 l

Dans le mur périphérique on aménage au minimum deux à trois entrées, avec différentes expositions (soleil levant, etc.). Elles sont reliées entre elles par une galerie de circulation intérieure permettant au lapin d’accéder au cœur de la garenne. Cette galerie de circulation est couverte et construite en pierres. Elle comporte quelques coudes en chicane qui évitent de voir le jour au travers de la garenne et limitent les courants d’air.

▲ Construction des entrées et de la galerie de circulation

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

▲ Intégration d’une entrée dans le mur extérieur

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

Le gabarit des entrées est de 10-15 cm de côté (taille d’un poing), avec une profondeur n’excédant pas 20 cm de long. Au-delà, la galerie doit s’élargir pour permettre au lapin de tourner. Le lapin, dont le corps mesure 40 cm de long, ne peut pas tourner à angle droit dans une galerie trop étroite.

Une pierre plate constituera le seuil de l’entrée, ce qui empêchera un lapin ou un prédateur de creuser et d’affaisser ainsi la structure.

Page 10: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

10 l

Carne

ts

▲ Le mur est achevé et la galerie de circulation recouverte

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

▲ La galerie de circulation permet aux lapins d’accéder rapidement au cœur de la garenne pour y creuser leurs terriers ©

Jérô

me

Lett

y/O

NC

FS

Page 11: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

11 l

Une fois le mur en pierres et la galerie de circulation édifiés, on recouvre l’ensemble avec un dôme de terre d’1,50 mètre de haut qui constituera le cœur de la garenne et dans lequel les lapins aménageront leurs propres galeries.

On recouvre enfin la garenne avec un toit de pierres sèches et/ou de branchages. L’ajout de branchages sur le pourtour fournira un abri supplémentaire indispensable lors d’un lâcher.

Remplissage du cœur de la garenne avec de la terre. L’utilisation de la pelleteuse ne compacte pas la terre

▲ La construction de la garenne est achevée, il reste juste à la recouvrir de pierres et/ou de branchages

L’entretien des garennes terre-pierres

Dans ces garennes, la terre est contenue entre les murs. L’érosion provoquée par la pluie sera limitée voire nulle. Ce type de garenne n’a donc généralement pas besoin d’être rechargé en terre. L’entretien concerne essentiellement le mur extérieur : tout éboulement doit être réparé rapidement au risque de dégrader l’ensemble de l’édifice. On évitera aussi que la végétation (ronces, buisson…) recouvre la garenne.

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

Elle y maintient une atmosphère humide néfaste au lapin et les racines risquent d’en altérer la structure. Il faut enfin entretenir et renouveler régulièrement la couverture de la garenne qui offre une protection contre les intempéries et contre les prédateurs pouvant venir creuser sur l’édifice.

Il est ainsi nécessaire de replacer les pierres qui ont été bougées et recharger régulièrement avec des branchages.

Page 12: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

12 l

Carne

ts

La garenne terre-souches

L’ossature de la garenne est réalisée avec des souches, auxquelles on peut adjoindre de grosses pierres, qui sont entassées.

L’amas de souches est recouvert de terre qui viendra remplir les vides et recouvrir l’ensemble. Une couverture de branchages vient enfin recouvrir l’édifice.

© S

téph

ane

Mar

chan

deau

/ON

CFS

Construire une garenne terre-souches

On réalise dans un premier temps un amas de souches terreuses sur plusieurs niveaux. Des blocs de pierre peuvent être intégrés aux souches. On recouvre abondamment les souches de terre. Il faut prévoir suffisamment de terre car elle doit combler les vides entre les souches et recouvrir l’ensemble. Il est important de travailler à la pelleteuse de la terre légère et sèche. La terre argileuse, humide ou poussée au bulldozer aura tendance à se compacter en séchant. Elle pourra difficilement combler les vides entre les souches et sera difficile à creuser pour les lapins.

L’ensemble de l’édifice est ensuite recouvert d’une épaisse couverture de branchages. Des palettes disposées sur le pourtour de la garenne avant d’y déposer les dernières couches de terre et les branchages fourniront des accès à partir desquels les lapins creuseront des terriers.

Une clôture protégeant la garenne des chiens errants et/ou du piétinement par le bétail peut se révéler utile.

▲ Garenne terre-souches

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

Protection d’une garenne contre le bétail

Page 13: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

13 l

▲ Le tas de souches terreuses est terminé

▲ Le tas de souches est recouvert de terre

© C

hris

toph

e So

rin/F

DC

44

© C

hris

toph

e So

rin/F

DC

44

© C

hris

toph

e So

rin/F

DC

44

▲ La garenne terre-souches est terminée. Elle a été recouverte de branchages

© C

hris

toph

e So

rin/F

DC

44

▲ Première étape de la construction : on constitue un tas de souches terreuses

L’entretien des garennes terre-souches

En creusant des terriers, les lapins sortent de la terre et la couverture végétale se dégrade avec le temps. Tous les trois à cinq ans, il est donc nécessaire de recharger ce type de garenne avec de la terre.

On peut soit apporter de la terre, soit remonter sur l’édifice la terre sortie par les lapins. On renouvelle ensuite la couverture de branchages. On ne laisse pas la végétation (ronces, orties...) se développer sur la garenne : elle entretient une atmosphère humide néfaste au lapin et favorise l’infiltration d’eau dans la garenne.

Page 14: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

Les garennes artificielles

14 l

Carne

ts

Faut-il utiliser des palettes?

Les palettes sont couramment utilisées dans la construction de garennes artificielles, notamment parce que leur approvisionnement est aisé. Pourtant, elles ne conviennent pas à tous les usages et ne sont pas toujours utilisées à bon escient.

Lors de la construction d’une garenne terre-souches, il est avantageux de disposer des palettes sur l’édifice lorsqu’on ajoute les dernières couches de terre qui recouvrent l’ensemble. Ces palettes sont alors partiellement recouvertes de terre et il se forme des cavités qui seront utilisées par les lapins comme des amorces de terriers.

Les garennes terre-palettes constituent un modèle de garennes fréquemment construites, les palettes constituant l’ossature de la garenne. Ces garennes à bas coût ont une courte durée de vie car l’ossature en palette se dégrade en quatre à cinq ans. Elles ne peuvent donc pas constituer la base d’un aménagement durable, sauf à en réaménager régulièrement de nouvelles, ce qui nécessite une bonne dose de motivation. On les réserve aux repeuplements réalisés dans des secteurs où le creusement de garennes naturelles est aisé. Dans cet unique cas, les garennes n’étant généralement utilisées que pendant quelques semaines après le lâcher, leur faible durée de vie ne constitue pas un handicap. Il est indispensable d’enchevêtrer les palettes afin que la terre puisse venir remplir les interstices, ce qui est difficile lorsque les palettes sont empilées.

Quel que soit le type de garennes construit, on bannit la réalisation d’un plancher en palettes sur lequel on vient ensuite poser la structure de la garenne, par exemple des souches. Il offre un passage aux courants d’air néfastes pour les lapins. Avec des palettes dont le dessus est plein, le plancher empêche les lapins d’accéder au sol pour y creuser des galeries depuis le cœur de la garenne.

▲ Les palettes disposées sous les branchages offrent des accès immédiats à la garenne

© Jé

rôm

e Le

tty/

ON

CFS

Page 15: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

15 l

Comment faciliter l’installation de garennes naturelles ?Lorsque le sol se prête à l’installation de garennes naturelles,

on peut faciliter leur installation à l’aide d’aménagements légers. Quelques palettes recouvertes de branchages ou un tas de

branchages épais mais pas trop dense, posé au sol, serviront de refuge pour les lapins. Sous ce refuge où ils sont en sécurité, ils pourront alors creuser une garenne dans laquelle ils s’installeront.

© S

téph

ane

Mar

chan

deau

/ON

CFS

Directeur de la publication : Jean-Pierre PolyCoordination : Direction de la recherche et de l’expertise, Stéphane Marchandeau – Mission Communication Conception graphique et réalisation : Impression : JOUVE© Couverture C1 : Francis Berger/ONCFSC4 : Francis Berger/ONCFS, Louis-Gérard Martin-d’EscrienneISBN : 978-2-85692-048-0Dépôt légal : septembre 2016Imprimé sur papier issu de forêts durablement gérées et par un imprimeur certifié Imprim’Vert

▲ Garenne naturelle creusée à partir de quelques palettes posées contre un talus dans le Finistère

Page 16: Carnets - Oncfs · et de leur volume. • Lors d’un ... d’une bâche pour la protéger de la pluie. Or la bâche empêche l’évaporation, entretient une atmosphère humide dans

1 l

Carne

ts

www.oncfs.gouv.fr

85 bis, avenue de Wagram75017 Paris

Les garennes artificiellesL’aménagement des territoires pour le lapin