cartographie des risques 2015

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Cartographie 2015 des risques et tendances sur les marchés financiers et pour l’épargne Benoît de Juvigny, secrétaire général Christian de Boissieu, vice-président du conseil scientifique et membre du collège de l’AMF Stéphane Gallon, chef économiste Conférence de presse – 9 juillet 2015

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Economy & Finance


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Page 1: Cartographie des risques 2015

Cartographie 2015 des risques et tendances sur lesmarchés financiers et pour l’épargne

Benoît de Juvigny, secrétaire généralChristian de Boissieu, vice-président du conseil sc ientifique et membre

du collège de l’AMF Stéphane Gallon, chef économiste

Conférence de presse – 9 juillet 2015

Page 2: Cartographie des risques 2015

2AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

La démarche de l’AMF

� Un rendez-vous annuel initié en 2007 : 9e édition de cette publication� Une analyse des tendances dans la sphère macro-financière pour

identifier les risques :– Risques systémiques– Risques entrant dans le champ du mandat légal de l’AMF

� Le croisement de plusieurs perspectives et de nombreuses sourcesd’information

� Des sujets identifiés à l’agenda des régulateurs ou au cœur desréflexions de la place

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Les risques et tendances sur les marchés financiers en 2015 (hors crise liée à la Grèce)

Informations nouvelles depuis la cartographie 2014� Politique de la BCE : baisse des taux et Quantitative Easing� Dépréciation de l’euro� Des marchés résilients malgré des chocs importants (chute du cours du pétrole de

50 %, appréciation du franc suisse de 15 %…)

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Conséquences pour les risques 2015� Moindre risque de déflation en zone euro mais la reprise reste fragile et précaire

(l’investissement ne repart pas)� La faiblesse accentuée des taux d’intérêt renforce le risque déjà classé en tête dans la

cartographie 2014 :- Fragilisation du modèle économique des banques et des assurances- Perturbation de l’allocation de l’épargne, le risque n’étant pas correctement rémunéré- Possible correction désordonnée des prix d’actifs, avec des sur-réactions en cas

d’insuffisante liquidité� Les autres risques apparaissent quant à eux stables ou en diminution

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 4: Cartographie des risques 2015

Synthèse des risques 2015

4AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 5: Cartographie des risques 2015

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Marchés obligataires : des conditions toujours exceptionnelles

� La faiblesse des taux d’intérêt profite notamment aux sociétés non financières européennes

La dégradation constatée aux Etats-Unis à partir de la mi 2014 est due au secteur pétrolier avec la chute du cours du baril.

� La liquidité des marchés obligataires fait l’objet d’interrogations croissantes

� Les coûts de financement réduits ne suffisent pas à relancer l’investissement en zone euro

Taux de croissance en % de la masse monétaire M3, du PIB en volume et de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) en volume - France

Spreads corporate selon les catégories de notation (en points de base)

Source : Bloomberg. Dernière observation 31/05/2015

Source : INSEE, Banque de FranceAMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 6: Cartographie des risques 2015

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Marchés obligataires : des émissions dynamiques, une titrisation atone en Europe

� Une hausse de 9 % de 2013 à 2014 avec des records mondiaux

- Emissions d’obligations risquées (catégorie spéculative) : 560 milliards de dollars

- Emission de dette corporate dans les pays émergents : 1 290 milliards de dollars

- Obligations contingentes (CoCos, secteur bancaire) : 75 milliards d’euros dont 30 % par des banques asiatiques (40 % même sur le début 2015)

� Des fusions et acquisitions au plus haut depuis 2007

� Pas de relance de la titrisation en Europe

- L’Union des Marchés de Capitaux entend promouvoir une titrisation simple, transparente, et standardisée

- Des facteurs structurels plaident pour le transfert des risques depuis les banques vers d’autres acteurs

Emissions mondiales de CoCos(Contingent convertible capital instruments, en mil liards d’euros)

Emissions de véhicules de titrisation en Europe et aux Etats-Unis (données annualisées, en milliards d’euros)

Source : AFME.

Source : Bloomberg. Note * : Données au 22/05/2015

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 7: Cartographie des risques 2015

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Marchés actions : des valorisations en hausse et le retour des introductions en bourse

� La progression des cours de bourse est portée par la recherche de rendement hors obligataire

Facteurs d’attention :- décalage avec la sphère réelle de

l’économie- évolution des primes de risque

� Les introductions en bourse ont crû fortement de 2013 à 2014

- Monde : + 50 % (atteignant 250 milliards de dollars)

- Europe : + 100 % (50 milliards d’euros)- France : + 300 % (4 milliards d’euros)

Source : Bloomberg. Note : Données au 03/06/2015

Source : INSEE, Banque de France

Evolutions des principaux indices actions selon les zones géographiques (indices MSCI au 03/06/2015, en %)

Levées de capitaux sur les marchés d’actions dans l e monde (milliards de dollars)

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 8: Cartographie des risques 2015

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Marchés actions : des volumes en hausse sur les marchés régulés

� La hausse du nombre de titres échangés en bourse atteint 9 % en Europe et 15 % aux Etats-Unis en 2014 par rapport à 2013

� Avec la hausse des cours, l’augmentation des volumes échangés (produit du nombre de titres et de leur valeur) est plus forte

- 20 % sur Euronext Paris- 17 % au niveau mondial- un pic en septembre-octobre 2014

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 9: Cartographie des risques 2015

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Marchés actions : fragmentation et opacité semblent se stabiliser

� La part du gré à gré ( OTC) s’inscrit en légère baisse

� Hors OTC, la part d’Euronext connaît une légère érosion au profit des plateformes alternatives

� En forte croissance entre 2008 et 2012, les volumes négociés sur les dark pools européens connaissent en 2014-2015 une croissance plus modeste

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 10: Cartographie des risques 2015

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Marchés dérivés : des changements structurels à l’œuvre, avec la compression de portefeuille…

� La baisse globale des montants notionnels est due au repli des montants sur dérivés de taux qui représentent 80 % des montants totaux

� La baisse des montants notionnels reflète le recours croissant aux techniques de compression de portefeuille

� Les mesures de risque (valeurs de marché brutes et expositions brutes de crédit) augmentent quant à elles

� Mais elles ne reflètent pas la réduction du risque de contrepartie lié à l’augmentation de la collatéralisation des positions

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 11: Cartographie des risques 2015

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Marchés dérivés : … et le recours à la compensation centrale

� L’exemple des dérivés de taux montre que

- la compensation centrale croît- la migration des échanges vers les

plateformes est moins manifeste

� La résilience des chambres de compensation est cruciale dans cet environnement

– en amont : 4 lignes de défense– en aval : travaux en cours sur

les plans de redressement, les procédures de résolution et les opérations transfrontalières

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 12: Cartographie des risques 2015

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Système financier parallèle : un poids relatif stable avec 25 % du système bancaire mondial

� D’après le FSB, la finance parallèle dans sa définition la plus large reste stable

- 50 % du système bancaire traditionnel : 75 000 milliards de dollars fin 2013

- Avec une définition plus restreinte (intermédiation de crédit présentant des risques de type bancaire) son poids est moitié moindre

� En France, la finance parallèle regroupe 1 144 milliards d’euros soit 15% des actifs bancaires :

– Sociétés d’investissement et titrisations sont majoritairement consolidés prudentiellement

– Les principales entités sont les fonds monétaires et les fonds d’investissement hors actions

– La grande majorité des entités est donc régulée

62,3

1,1

8,2

12,4

1,44,1

35,1

0

10

20

30

40

50

60

70

0

10

20

30

40

50

60

70

MUNFI Titrisations auto-souscrites

Filiale Fonds actions Fondsimmobiliers

equity

Activités intra-groupe

Définition étroite

De la mesure large à la mesure restreinte de la fin ance parallèle au niveau mondial (en milliers de milliards de dollars)

Source : FSB

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 13: Cartographie des risques 2015

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Epargne des ménages : une allocation peu risquée malgré un nouvel intérêt pour de l'assurance vie

� Comportement des ménages en terme de taux d’épargne

- Grande stabilité autour de 15 % pour l’épargne totale depuis 1990

- Redressement du taux d’épargne financière depuis la crise passant de 5 à 7 %

� Reprise de l’assurance vie en unités de compte

Une évolution qui semble parallèle à la hausse de la bourse

� Un patrimoine financier qui reste peu risqué

La détention d’actions ne progresse pas (10 % environ du patrimoine financier)

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 14: Cartographie des risques 2015

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Gestion collective : une collecte toujours dynamique � La progression reste vive dans

le monde, en léger ralentissement aux Etats-Unis

� Une industrie concentrée : au niveau mondial, les 20 plus grosses sociétés de gestion comptent pour 41 % des actifs sous gestion

� En France, le poids des Exchange Traded Funds croît plus vite que la gestion active

Risques associés :- Altération du mécanisme de

formation des prix ?- Illusion de liquidité (gestion actif –

passif)- Pro-cyclicité ?

Flux nets de collecte globaux par les fonds de gest ion collective (en milliards d’euros)

Sources : EFAMA, AMF

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

2012 2013 2014 T1 2015

ETF Gestion active Gestion indicielle

89,6 %

88,8 %

9,5 %

8,7 %

7,9 %

7,4 %

2,5 %2,5 %2,5 %2,2 %

88 %

90,3 %

Encours sous gestion des fonds commercialisés en Fr ance (en milliards d’euros)

Sources : Lipper, Calculs AMFAMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 15: Cartographie des risques 2015

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Gestion collective : le débat sur le risque systémiq ue

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

� Des travaux internationaux menés sous l’égide du Conseil de StabilitéFinancière ( FSB)

� Identification des entités susceptibles d’être globalement systémiques� Evaluation des risques pouvant émaner de l’industrie de la gestion dans son

ensemble17 juin 2015

On asset management, the Board concluded that a full review of asset management activities and products in thebroader global financial context should be the immediate focus of international efforts to identify potential systemicrisks and vulnerabilities. Therefore, the Board believes that this review should take precedence over further work onmethodologies for the identification of systemically-important asset management entities. After the review iscompleted, work on methodologies for the identification of such entities should be reassessed.

� Des points de vigilance� Risque de rachats significatifs, à l’occasion d’ajustements de prix d’actifs sur les

marchés (évolutions de la prime de risque ou des taux d’intérêt)� Eventuelle réallocation d’actifs, la recherche de rendement pouvant par exemple

conduire à des investissements dans des classes d’actifs ou zones géographiquesplus risquées

� Potentielle fragilité de certains fonds monétaires, la valeur liquidative constantepouvant être difficile à assurer dans un contexte de taux d’intérêt très bas (débatCNAV-VNAV)

� Attention portée à la gestion actif – passif (ALM) et aux stress-tests

Page 16: Cartographie des risques 2015

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Gestion collective : une connaissance accrue du secteur grâce au reporting AIFM

� Des informations riches- 7900 FIA- 450 lignes / FIA

� Allocation - à plus de 80 % sur l’Europe ou

l’euro- très classique (actions, obligations,

monétaires)

� Moins de 2 % de fonds se disant spéculatifs ( hedge funds)

� Plus de 50 % des fonds ciblant le grand public

Asie Pacifique1%

Europe hors EEE7%

Europe (EEE)74%

Amérique du Nord4%

Amérique du Sud0%

Supra national14%

Euro85%

Dollar des États-Unis11%

Livre Sterling2%

Yen1%

Franc Suisse0%

Autres1%

Exposition par principales devises des fonds soumis au reporting AIFM (en %)

Exposition par pays des fonds soumis au reporting AI FM (en %)

Source : AMF

Source : AMF

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 17: Cartographie des risques 2015

17AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Des risques qui diffèrent en fonction de l’horizon temporel

� A court terme : croissance économique et prix d’act ifs

� Inversion des facteurs de soutien externe à la croissance (change de l’euro ; prix du pétrole ; pays émergents…)

� Réapparition des primes de risque et de terme

� Changement brutal de prix d’actifs

� Phénomène pouvant être aggravé par une faible liquidité, ou par des réallocations massives des portefeuilles des gestionnaires de fonds

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Page 18: Cartographie des risques 2015

18AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

Des risques qui diffèrent en fonction de l’horizon temporel

� A moyen terme : normalisation de la politique monét aire

� Hausse des taux longs trop rapide (sous l’influence de la Fed ?) : reprise avortée en zone euro et correction des prix d’actifs

� Hausse des taux trop lente : épuisement du modèle économique des banques et assurances ; mauvaise allocation des actifs

� A long terme : financement de la croissance

� Côté offre : passage à un système désintermédié

� Côté demande : préférence des ménages pour les actifs liquides et non risqués alors que les investissements porteurs de croissance sont risqués ou à long terme

AMF – Cartographie des risques et tendances 2015

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L’impact de la crise grecque

� Risque direct : des effets a priori limités sur le s marchés- Défaut souverain : un événement déjà vécu par les marchés- Montants en jeu à relativiser

Dette grecque (320 milliards d’euros) ~ 3 % PIB zone euroDette grecque portée par la France ~ 3 % dette publique France

- Pertes concentrées dans des institutions publiques pouvant les porter sans affecter directement les marchésExposition des fonds d’investissement français < 1 milliard d’euros (contre 8 milliards d’euros en 2009)

- Choc survenant dans un secteur financier désormais plus résilient en Europe

� Risque indirect : la question clef des changements d’anticipations- Sortie non ordonnée d’une zone monétaire : jamais expérimentée- Doutes sur la pérennité même de la zone euro : re-tarification du risque de sortie (= dévaluation) pour

certains pays (Espagne, Portugal…)- Une protection : le programme Outright Monetary Transactions de la BCE

� Constat actuellement : une certaine résilience à ce stade- Taux de change de l’euro- Taux d’intérêt souverains - CDS bancaires

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