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Projet aurifère de Mako Etude d’Impact Environnemental et Social RAPPORT FINAL Chapitre 12 | Impacts et mesures de gestion pour le Parc National du Niokolo-Koba

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Projet aurifère de Mako

Etude d’Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL

Chapitre 12 | Impacts et mesures de gestion pour le Parc National du

Niokolo-Koba

Projet aurifère de Mako

Etude d’Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL

Chapitre 12 | Impacts et mesures de gestion pour le Parc National du Niokolo-Koba

12 IMPACTS ET MESURES DE GESTION POUR LE PARC NATIONAL DU NIOKOLO-KOBA ....................................................................................................... 12-1

12.1 PNNK et espèces et habitats prioritaires ........................................................................................................ 12-2

12.1.1 Menaces existantes à l'intérieur et autour du PNNK ................................................................... 12-4

12.1.2 Situation actuelle des populations de grands mammifères prioritaires dans le

PNNK ............................................................................................................................................................ 12-5

12.2 Impacts potentiels associés au projet aurifère de Mako .......................................................................... 12-6

12.3 Évitement, atténuation et gestion ................................................................................................................. 12-13

12.3.1 Évitement ................................................................................................................................................ 12-13

12.3.2 Minimisation ........................................................................................................................................... 12-14

12.3.3 Réhabilitation/Déclassement/Fermeture ..................................................................................... 12-16

12.4 Évaluation de l'impact résiduel et compensations .................................................................................. 12-16

12.4.1 Évaluation de l'impact résiduel ........................................................................................................ 12-16

12.4.2 Stratégie de compensation ............................................................................................................... 12-20

12.5 Contrôle et évaluation ....................................................................................................................................... 12-21

12.6 Mesures de suivi .................................................................................................................................................. 12-22

Projet aurifère de Mako

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RAPPORT FINAL 12-1

12 IMPACTS ET MESURES DE GESTION POUR LE PARC NATIONAL DU NIOKOLO-KOBA

L'objet de ce chapitre est d'évaluer les impacts liés au Projet sur les valeurs universelles exceptionnelles1 (VUE) du Parc National du Niokolo-Koba (PNNK) pour lesquelles le PNNK a été classé site du patrimoine mondial (UNESCO, 2012). Ce chapitre comprend également une évaluation de l'impact résiduel et un résumé de la stratégie de compensation de la Société qui a été conçue pour compenser les impacts résiduels afin d’assurer « aucune perte nette » de la biodiversité.

Le Projet se trouve totalement à l'extérieur du Parc National du Niokolo-Koba et de la zone tampon, et il est situé à proximité du PNNK, à 1 km à l'est de ce parc à son point le plus proche (Figure 12-1). Le PNNK représente l'une des plus importantes zones protégées de l'Afrique de l'Ouest, s'étendant sur une superficie de 9 130 km². Le PNNK jouit d'une reconnaissance internationale en tant que zone à biodiversité élevée et a été déclaré site du Patrimoine mondial naturel, réserve de biosphère UNESCO-MAB et Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO), en raison de sa remarquable biodiversité et de la présence d'écosystèmes variés. Le Projet ne devrait pas avoir d'impacts directs sur les VUE du PNNK découlant du défrichage de l'habitat pour le développement du Projet.

Des liens importants existent entre ce chapitre et les autres chapitres relatifs aux impacts dans ce rapport de l'EIES. Le Projet n'opérera pas dans le PNNK ou sa zone tampon. Une évaluation des impacts sur les espèces prioritaires et les habitats associés à la zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet est présentée dans le Chapitre 10 : Impacts sur la biodiversité. Une évaluation des impacts potentiels du Projet sur les aspects physiques, biologiques et sociaux est présentée dans les Chapitres 9, 10 et 11.

Des plans détaillés relatifs à la gestion des impacts biologiques potentiels et la mise en œuvre des mesures de compensation de la biodiversité sont présentés dans les éléments suivants de ce rapport de l'EIES :

• Plan d’action pour la biodiversité (PAB), qui comprend la stratégie de compensation de la biodiversité de la Société (Volume C) ;

• Les annexes techniques de cette EIES (Volume A) ;

• Plan de gestion et de suivi environnemental et social (PGSES, Volume C) ;

• Plan conceptuel de réhabilitation et de fermeture de la mine (PCRFM, Volume E) ; et

• Des chapitres sélectionnés de l'EIES (auxquels il sera fait spécifiquement référence).

1 VUE a été défini comme « … une importance naturelle qui est si exceptionnelle qu'elle transcende les frontières nationales et est

d'importance commune pour les générations actuelles et futures de l'humanité.” (UICN, 2013)

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RAPPORT FINAL 12-2

Figure 12-1 Emplacement du Projet par rapport au Parc National du Niokolo-Koba et aux frontières sénégalaises

12.1 PNNK et espèces et habitats prioritaires

Le Parc National du Niokolo-Koba (PNNK) doit son inscription en 1981 sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO à ses valeurs universelles exceptionnelles (VUE), conformément au critère (x)2. Le PNNK y est listé, car il « contient tous les écosystèmes uniques de la zone bioclimatique soudanaise, comme des cours d'eau majeurs (le Gambie, le Séréko, le Niokolo, le Koulountou), des forêts galeries, des plaines inondables recouvertes de savane herbacée, des mares, des forêts sèches (denses ou avec clairières), des collines et des versants rocheux et des bowé arides. Le site abrite une diversité remarquable de faune et de flore, unique dans la sous-région. Il abrite plus de 70 espèces de mammifères, 329 espèces d'oiseaux, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d'amphibiens et un grand nombre d'invertébrés. » (UNESCO, 2012). « Les lions, réputés pour être les plus grands d'Afrique, représentent une attraction particulière, tout comme l'éland de Derby, la plus grande antilope existante. D'autres espèces importantes sont également présentes, telles que l'éléphant, le léopard, le lycaon et le chimpanzé » (UNESCO, 2015).

Les zones les plus éloignées et inaccessibles du PNNK sont connues pour être habitées par de nombreuses espèces, notamment la dernière population sauvage d'éléphants d'Afrique (Loxodonta africana) au Sénégal. Les autres espèces menacées dont la présence est avérée dans le PNNK sont le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest (Pan troglodytes spp verus ; appelé ci-dessous le chimpanzé), le léopard (Panthera pardus), le lion d'Afrique de l'Ouest (Panthera leo), le lycaon (Lycaon pictus), l'hippopotame (Hippopotamus amphibius), le colobe rouge d'Afrique de l'Ouest (Procolobus badius spp temminckii), l'éland géant occidental (Taurotragus derbianus spp derbianus), le percnoptère brun (Necrosyrtes monachus) et le gyps africain (Gyps africanus).

Le PNNK est traversé par plusieurs cours d'eau majeurs et leurs affluents. La Gambie, le Niokolo et le Koulountou sont des caractéristiques distinctives du paysage et créent également des plaines inondables herbacées saisonnières. Ces fleuves présentent un habitat pour les trois espèces de crocodile d'Afrique (Crocodylus sp.), des tortues, ainsi que de nombreuses espèces de poissons, d'invertébrés ainsi que d'autres

2 Contient « les habitats naturels les plus importants et déterminants pour la conservation sur place de la diversité biologique, y compris ceux abritant des espèces menacées de valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation » (WHC 2013)

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espèces de faune (par ex. les loutres). Le PNNK contient également de nombreuses espèces d'oiseaux, notamment des espèces limitées au biome et des espèces migratrices, et de nombreuses espèces qui dépendent des écosystèmes d'eau douce comme points d'abreuvement le long de leurs itinéraires migratoires annuels.

Des études de base terrestres et aquatiques (voir le Chapitre 7) et une évaluation de l'habitat critique (TBC, 2015) utilisant les critères similaires à la NP6 de la SFI (SFI, 2012) ont servi à définir plus clairement les VUE du PNNK concernant le Projet. Les éléments de la biodiversité identifiés comme des espèces et des habitats prioritaires pour l'EIES sont présentés dans le Tableau 12-1. La totalité de ces espèces et de ces habitats n'a pas été identifiée à l'intérieur de la zone d'étude du Projet et de la zone d'étude du PNNK (voir le Chapitre 7 : Contextes de la biodiversité pour une définition des zones d'étude applicables au Projet).

Cette évaluation de l'impact considère les impacts pour la faune prioritaire qui habite le PNNK et la zone tampon et la faune prioritaire connue pour se déplacer à l'extérieur de ces zones dans la zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet (par ex. les espèces se déplaçant dans le PNNK telles que les chimpanzés et les hippopotames). Ce chapitre aborde également les impacts pour les habitats et la flore prioritaires situés dans le PNNK et la zone tampon. Les impacts pour l'habitat et la flore prioritaires à l'extérieur de cette zone (par ex. l'habitat de bowal dans la zone de développement du Projet) ne constituent pas un impact pour les VUE du PNNK.

Tableau 12-1 Espèces et habitats prioritaires

Type de

récepteur

de risque

Caractéristiques

prioritaires de la

biodiversité

Qualification

d'habitat

critique

Statut

UICN

Zone de

développement

du projet

Zone

d'étude

du

Projet

PNNK

Zone

d'étude

PNNK

au

sens

plus

large

Habitats naturels (et habitats pour la faune)

Forêt galerie + + +

Bowal/prairie + + + +

Fleuve Gambie + + + +

La flore

Lepidagathis capituliformis + EN ? ? +

Scleria chevalieri + CR ? ? +

Tephrosia berhautiana + EN ? ? +

Albizia ferruginea VU +

Afzelia africana VU +

Khaya senegalensis VU +

Vitellaria paradoxa VU +

Grands mammifères

Chimpanzé d'Afrique de l'Ouest (Pan troglodytes verus)

+ EN + + + +

Sous-espèces d'éland géant occidental (Taurotragus derbianus spp. derbianus) :

+ CR + +

Lycaon (Lycaon pictus) + EN +

Lion d'Afrique (Panthera + CR + +

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Type de

récepteur

de risque

Caractéristiques

prioritaires de la

biodiversité

Qualification

d'habitat

critique

Statut

UICN

Zone de

développement

du projet

Zone

d'étude

du

Projet

PNNK

Zone

d'étude

PNNK

au

sens

plus

large

leo), population d'Afrique de l'Ouest - sous-population

Éléphant d'Afrique (Loxodonta africana)

VU + +

Hippopotame (Hippopotamus amphibius)

VU + + +

Colobe rouge d'Afrique de l'Ouest (Procolobus badius spp temminckii)

+ EN +

Les oiseaux Percnoptère brun (Necrosyrtes monachus)

EN + +

Gyps africain (Gyps africanus)

EN + +

Vautour de Rüppell (Gyps rueppellii)

EN +

Vautour percnoptère (Neophron percnopterus)

EN +

Les reptiles Cynisca senegalensis + Données insuffisantes

+

Crocodile nain (Osteolaemus tetraspis)

VU +

Poisson Barbus dialonensis + VU ? ? ? ?

Invertébrés Elattoneura pluotae + CR + Légende : * = ébauches d'évaluations des listes rouges réalisées par les jardins botaniques de Kew (Royal Botanic Gardens, Kew) ; + =

présence ; et ? = occurrence inconnue, recherche supplémentaire requise ; CR = en danger critique d'extinction (UICN, 2015) ; VU =

vulnérable (UICN, 2015)

12.1.1 Menaces existantes à l'intérieur et autour du PNNK

Les perturbations anthropiques ont nui à la qualité de l'habitat et à la diversité des espèces dans la zone de développement du Projet, la zone d'étude du Projet et les environs, avec la transformation des habitats naturels en systèmes agropastoraux, les feux de brousse incontrôlés, la chasse illégale et non réglementée et la collecte non durable des ressources naturelles (produits ligneux et non ligneux). Celles-ci sont décrites en détail dans le Chapitre 7 : Contextes de la biodiversité. Ces menaces sont également connues pour survenir à l'intérieur du PNNK et dans la zone tampon.

Les pressions issues des activités humaines exercées sur le parc lui ont valu d'être inscrit en 2007 à la Liste de l'UNESCO du patrimoine mondial en péril. À l'origine, le PNNK était listé comme étant en danger, en raison des menaces immédiates portées à ses valeurs universelles exceptionnelles, y compris à ses populations de mammifères dangereusement faibles, à ses difficultés continues en matière de gestion et aux impacts

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potentiels associés à un projet de développement hydroélectrique sur le fleuve Gambie, en amont du parc. Le PNNK est resté sur la liste de l'UNESCO du patrimoine mondial en péril depuis 2007.

La menace la plus significative pour les valeurs universelles exceptionnelles de la propriété est le braconnage commercial pour le commerce de la viande de gibier (UNESCO, 2007b ; 2015). Le braconnage semble avoir diminué depuis 2007 en raison de la présence permanente de gardes forestiers dans le PNNK, et il semble que cela ait eu un effet positif sur la vie sauvage dans le parc. Cependant, d'après certaines informations, la perte de faune augmente avec la distance à partir des postes de garde fixes (UICN, 2015).

Les menaces dans le PNNK incluent également le pâturage du bétail, la sécheresse, l'exploitation illégale de bois et la prolifération des plantes envahissantes et non locales (UNESCO, 2007b). Les autres menaces sur les habitats et les espèces du PNNK identifiées pendant les études de base incluent l'orpaillage, la création de pistes et de routes (facilitant le braconnage) et la collecte de produits non ligneux (par exemple, les fruits) (voir le Chapitre 7 : Contextes de la Biodiversité).

L'UICN répertorie également le PNNK dans sa liste à la rubrique « perspective de conservation critique », en soulignant le fait qu'il nécessite de toute urgence des mesures de conservation (supplémentaires) de grande échelle, au risque sinon que le parc perde les valeurs qui lui ont valu de figurer sur la liste du Patrimoine mondial (Osipova et al., 2014).

12.1.2 Situation actuelle des populations de grands mammifères prioritaires dans le PNNK

Lors d'une réunion en juin 2014 (UNESCO, 2014), le Comité du Patrimoine mondial un décidé de conserver le PNNK sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des inquiétudes quant à la conservation (et aux populations peu élevées) d'espèces clés. Le Comité du Patrimoine mondial a réitéré « ses vives préoccupations concernant l'état de conservation d'espèces clés à l'intérieur du parc, notamment de l'éléphant et du chimpanzé » (UNESCO, 2014). En 2015, le PNNK a été conservé sur la liste du patrimoine mondial en péril. Les mesures correctives comprennent la mise à jour du programme de suivi écologique des espèces importantes pour les valeurs universelles exceptionnelles du bien (lion, éland de Derby, éléphant, chimpanzé et lycaon) et l'intégration de ces informations dans le plan de gestion (UNESCO, 2015).

Dupuy et Verschuren (1977) affirment que la population des éléphants dans le PNNK comprenait approximativement 350 individus, sur la base d'un recensement aérien effectué depuis 1968. Dupuy et Verschuren (1977) ont suggéré que sans braconnage, les effectifs d'éléphants auraient pu dépasser 1 500 bêtes et les populations des autres espèces auraient augmenté de façon similaire. Cependant, avant 1975 le nombre des éléphants avait déjà commencé à baisser. Au cours d'une étude aérienne en 2006 dans le sud du PNNK, six éléphants ont été localisés et Renaud et al., (2006) ont estimé que la population comprenait 10 éléphants au moment de l'enquête. Ce groupe de 10 représente seulement 3 % des 350 individus, et bien que la totalité du parc n'ait pas été étudiée en 2006, cela représente néanmoins un fort déclin. Selon le Rapport de la Mission UICN au Parc National du Niokolo-Koba (Tiomoko et Van Merm, 2015), le nombre exact d'éléphants actuellement présents dans le PNNK est incertain, un seul éléphant étant régulièrement observé.

Le nombre des lions semble également avoir baissé, bien que la population exacte ne soit pas certaine. De 1996 à 2001, les estimations de la population des lions comptaient entre 20 et 150 individus (Bauer, 2003 ; Bauer et Van Der Merwe, 2004). Les estimations sur la population actuelle des lions dans le PNNK sont de 16 avec un maximum de 54 individus, les diminutions spectaculaires et catastrophiques des populations des proies en étant la cause principale (Henschel et al., 2014). Le braconnage est l'une des causes principales de la diminution de la population des proies des lions.

Le lycaon d'Afrique de l'Ouest (sous-population) est en danger critique d'extinction (UICN 2014 ; TBC, 2015). La population présente dans le PNNK est considérée comme l'unique population potentiellement viable de la région, et a été l'un des éléments essentiels du classement du site comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO (TBC, 2015). La population dans le PNNK semble être en train de se reconstituer et de petits groupes comprenant environ vingt individus sont régulièrement observés par les gardes forestiers et les chercheurs (Tiomoko et Van Merm, 2015).

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Les populations de certaines espèces de proies (antilopes) de lions d'Afrique et de lycaons d'Afrique semblent également augmenter (Tiomoko et Van Merm, 2015).

L'éland géant occidental (la sous-espèce d'Afrique de l'Ouest de l'éland géant) est classé comme en danger critique d'extinction (East, 1999, UICN 2014). On estime qu'il reste moins de 200 individus au Sénégal, la majorité se trouvant au PNNK (Nezerková & Hájek 2000 ; Koláčková et al., 2011 ; UICN 2014). La population du PNNK a aussi été l'un des principaux motifs de son classement comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le nombre estimé de chimpanzés vivant à l'état sauvage au Sénégal est compris entre 200 et 400 individus (cette estimation n'inclut pas les individus identifiés lors de l'étude de base du Projet), la plupart d'entre eux vivant dans des zones non protégées (Kormos et al., 2003). Le PNNK est considéré comme « extrêmement important » pour la conservation des chimpanzés (Pruetz et al. 2002 ; Kormos et al., 2003), et abrite 46 % de l'aire nationale de l'espèce. Le nombre exact de chimpanzés dans le PNNK est incertain. Il est clair qu'il y a deux communautés connues (Pruetz et al. 2012), une au mont Assirik et une deuxième à Anten, et le groupe de Mako peut en être une troisième. Il est possible qu'il existe d'autres communautés, car de grandes zones du PNNK n'ont pas été étudiées.

On observe une indication de la stabilité de la population dans la communauté du mont Assirik dans le PNNK. Cette communauté a été étudiée dans les années 70 (voir McGrew et al., 1981) et étudiée de nouveau en 2000 par le Projet Miami Assirik Pan. Pruetz et al., (2012) ont revisité la communauté en 2012 et observé que la population avait augmenté depuis l'an 2000, mais les auteurs admettent qu'il faut faire attention en interprétant les résultats, car ils ne couvraient pas autant de surface de la zone que dans l'étude de l'an 2000.

Malgré la distance qui sépare la communauté du mont Assirik de la frontière nationale ou de la Route Nationale 7 (> 20 km), on observe des traces récentes de braconniers, notamment des douilles, des empreintes et des coups de fusil. On estime que ces braconniers ciblaient les grands mammifères, en particulier les antilopes, mais pas les chimpanzés. Cependant, le comportement des chimpanzés est susceptible d'avoir été modifié par la présence des braconniers, et cette activité pourrait leur causer du stress. Une forte hausse dans la détection des preuves de braconnage a été observée dans l'étude de 2012 en comparaison avec celle de l'année 2000. Les densités de la vie sauvage dans le PNNK restent faibles (Tiomoko et Van Merm, 2015). Dans l'ensemble, le braconnage est susceptible d'être un facteur déterminant majeur du déclin des grands mammifères dans le PNNK dans le futur sans intervention étendue et de plusieurs organisations (Henschel et al., 2014).

12.2 Impacts potentiels associés au projet aurifère de Mako

Les sections suivantes abordent les risques potentiels liés au Projet pour les VUE dans la zone d'étude du PNNK (pour une définition de cette zone, voir le Chapitre 7 : Cadre biologique), ainsi que la faune prioritaire connue pour se déplacer à l'extérieur de cette zone dans la zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet (les espèces se déplaçant dans le PNNK) en l'absence de mesures appropriées de gestion et d'atténuation. Les mesures de gestion et d'atténuation sont présentées dans la Section 12.3 et les impacts résiduels sont évalués dans la Section 12.4.

Le Projet repose totalement à l'extérieur du PNNK et de la zone tampon, et il n'y aura donc aucune perte directe d'habitat dans l'enceinte du PNNK ou dans la zone tampon, car aucune composante ou aucune route du Projet ne se trouve dans ces zones. En l'absence de mesure appropriée de gestion et d'atténuation, les risques potentiels les plus importants sur les VUE qui résulteraient du Projet seront probablement relatifs à :

• L'immigration induite par le Projet dans les villages proches de la zone de développement du Projet, entraînant un risque accru de perte indirecte d'habitat et une dégradation due à la collecte de produits ligneux et non ligneux, le défrichage de l'habitat pour les activités agropastorales et l'orpaillage dans la zone d'étude du PNNK ;

• Immigration induite par le Projet et braconnage accru dans la zone d'étude du PNNK ;

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• Déplacement des espèces (de la zone de développement du Projet dans le PNNK) et compétition/conflit accrus dus à la perte d'habitat ;

• Perte d'habitat, fragmentation et obstacles au déplacement pour certaines espèces se déplaçant dans le PNNK associées au développement du Projet ;

• Blessure et mortalité accidentelles des espèces se déplaçant dans le PNNK à la suite d'une collision avec un véhicule ou d'un empoisonnement (à cause de l'eau contaminée dans l'IGR pendant l'exploitation) ;

• Espèces introduites et envahissantes entrant dans le PNNK en conséquence de l'immigration induite par le Projet ;

• Éclairage artificiel ; et

• Bruit et vibrations (émanant par exemple du dynamitage).

Les autres risques potentiels moins probables/importants qui peuvent altérer le regroupement et la distribution des espèces sont les changements de la qualité de l'air et de la qualité/hydrologie de l'eau en aval.

Les risques potentiels pour les VUE du PNNK associés à chacun de ces aspects en l'absence d'atténuation sont présentés dans les sections suivantes.

Immigration

L'immigration induite par le Projet dans les villages proches de la zone de développement du Projet devrait entraîner une pression accrue sur les ressources naturelles en raison de l'exploitation accrue des ressources naturelles (c.-à-d. la collecte accrue de produits ligneux et non ligneux, le braconnage et la pêche). Ce risque est le plus susceptible de survenir pendant les phases de pré-construction/construction et d'exploitation du Projet avec une émigration pendant la phase de déclassement/fermeture. L'ampleur prévue de l'immigration induite par le Projet est présentée dans le Chapitre 11. Les villages tels que Mako et le groupe de villages de Niéméniké ont déjà connu des taux relativement élevés de migration récente et de croissance de la population (4 % par an de 2004 à 2014) qui imposent déjà des contraintes sur les infrastructures locales et les ressources naturelles. Sur la base de l'expérience d'autres projets dans la région, la population des villages de Mako et de Niéméniké pourrait facilement doubler au cours de la durée de vie du Projet. Cependant, les impacts attendus de l'immigration sur l'habitat et les espèces sont difficiles à quantifier.

L'immigration et l'exploitation des ressources naturelles des produits ligneux et non-ligneux surviendront d'abord autour des villes et des villages, mais pourront s'étendre aux zones riches en ressources, telles que la zone tampon et la limite est du PNNK. Si cela n'est pas réglementé, l'habitat et la flore pourraient être affectés dans la zone plus étendue, notamment l'étendue est de la zone d'étude du PNNK, entraînant une détérioration localisée de l'habitat. Si une pression accrue sur les ressources naturelles survient effectivement, les habitats forestiers (c.-à-d. la forêt-galerie et la forêt boisée) et les habitats de la savane (c.-à-d. savane boisée, savane arborée et savane arbustive) devraient être ciblés pour le bois et les fruits. La coupe illégale de bois est une menace permanente pour les habitats et les espèces dans le PNNK (UNESCO, 2007; 2014 ; 2015) et de nombreuses espèces sont ciblées pour leur valeur commerciale, notamment le Vitellaria paradoxa et le Khaya senegalensis (UICN, 2015). Les fruits du Saba senegalensis sont également connus pour être ciblés par les villageois locaux.

Les impacts du pâturage du bétail sur les VUE du PNNK sont une préoccupation actuelle du Comité du Patrimoine mondial (UNESCO, 2007 et 2015). Les impacts découlant des activités agropastorales accrues dans le PNNK sont susceptibles d'avoir un effet mineur, étant donné que les migrants et les villages affectés par le Projet en général devraient passer à une économie monétaire qui entraînerait un éloignement de l'agriculture de subsistance.

L'immigration pourrait entraîner une hausse de l'orpaillage à l'extérieur et à l'intérieur du PNNK si elle n'était pas réglementée. Si cela survient, l'orpaillage sera limité à la zone d'étude du PNNK où la minéralisation de l'or est connue. Les impacts potentiels émanant de l'orpaillage sont la perte d'habitats, les perturbations liées aux

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bruits causés par l'activité minière et la contamination potentielle des sources d'eau si des substances chimiques sont utilisées pour le traitement de l'or. La majorité des sites dans la zone d'étude du PNNK sont de taille relativement petite ; cependant, deux sites d'orpaillage d'importance modérée ont été notés pendant les études de base. Par conséquent, il est possible que certains des sites les plus petits s'étendent.

Il existe un risque que l'immigration induite par le Projet pendant la construction et l'exploitation entraîne une augmentation du braconnage et de la pêche dans le PNNK, susceptibles d'être plus prononcés dans la zone d'étude du PNNK. Au moment de la fermeture, une émigration nette de la zone est prévue, réduisant les risques potentiels. La nature et l'étendue du braconnage découlant de l'immigration liée au Projet sont difficiles à prévoir. Cependant, toute augmentation du braconnage exacerberait la menace actuelle pour la faune dans le PNNK. L'immigration augmente également le risque que les chimpanzés, traditionnellement exclus de la chasse et du commerce de viande de brousse par la majorité des Sénégalais en raison des tabous culturels empêchant de les manger, puissent être chassés par les migrants qui n'ont pas les mêmes tabous culturels (Carter et al., 2003 ; Pruetz, 2013). En réponse à une hausse de la pression sur les ressources naturelles, les chasseurs pourraient commencer à cibler des animaux qui ne figuraient pas auparavant parmi leurs espèces visées, comme les chimpanzés (Pruetz, 2013).

Pendant les études de base sur le fleuve Gambie, peu de poissons adultes ont été capturés et les prises étaient majoritairement constituées de poissons juvéniles et immatures. Selon les spécialistes de l'écologie aquatique, cela indique une surexploitation des stocks de poissons, car les poissons adultes sont plus recherchés par les pêcheurs. Les hausses des activités de pêche et l'utilisation continue d'équipement de pêche illégal dans le fleuve Gambie ajouteront à ces pressions existantes sur les stocks de poissons.

S'ils ne sont pas réglementés, la collecte des ressources naturelles, le braconnage et la pêche sont susceptibles d'entraîner l'amélioration des pistes existantes et la création de nouvelles routes d'accès dans le PNNK, en particulier dans la zone d'étude du PNNK, entraînant une perte et une fragmentation localisées de l'habitat et une présence accrue de l'activité humaine.

Déplacement et dispersion des espèces

Le défrichage de l'habitat dans la zone de développement du Projet pendant la construction poussera la faune (babouins de Guinée, léopards, chimpanzés et autres espèces protégées par la loi) à se disperser dans la zone environnante, très vraisemblablement dans le PNNK. Cela pourrait accroître la concurrence inter- et intra-spécifique pour les ressources, notamment l'espace, l'eau et les aliments dans le PNNK. Le niveau d'impact sur les VUE du PNNK dans la zone où les espèces se dispersent dépendra de la disponibilité des ressources pour soutenir ces individus supplémentaires et les territoires actuels de ces espèces dispersées. Les territoires des léopards et des babouins de Guinée qui utilisent les habitats dans et autour de la zone de développement du Projet pourraient se chevaucher avec le PNNK. Par conséquent, les conflits territoriaux ne sont pas susceptibles de survenir, car la concurrence pour les ressources sera faible.

Il est possible que le PNNK détienne des ressources suffisantes pour soutenir l'immigration de la faune depuis la zone de développement du Projet et cela n'aura donc pas d'effet sur la faune qui habite actuellement dans le PNNK. Autrement, les ressources pourraient être insuffisantes (c.-à-d. les sources d'eau à la fin de la saison sèche) et cette dispersion accrue mettra de la pression sur les VUE. Il est très difficile de prédire le résultat du déplacement et de la dispersion, et le suivi de la vie sauvage dans la zone d'étude du PNNK serait nécessaire pour comprendre les changements résultant du Projet.

La perte d'habitat dans la zone de développement du Projet devrait entraîner un déplacement permanent des chimpanzés de cette zone. Le conflit territorial résultant du déplacement des chimpanzés est peu probable, car il est considéré que l'habitat des chimpanzés dans la zone de développement du Projet/vallée de Wayako est lié au PNNK et à la zone tampon. Les chimpanzés sont susceptibles de se disperser dans des types d'habitat similaires dans le PNNK, sa zone tampon et au nord de la zone de développement du Projet, où les sources d'habitat, d'aliments et d'eau sont adaptées. Les chimpanzés devraient également continuer d'utiliser la source dans la vallée de Wayako, qui est une source d'eau importante pendant la saison sèche.

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Etude d’Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 12-9

Perte et fragmentation d'habitat/obstacles au déplacement à l'extérieur du PNNK

Des preuves de la présence d'éléphants d'Afrique, de lions d'Afrique et d'élands géants occidentaux (VUE du PNNK) ont été constatées à l'intérieur de la zone d'étude du PNNK, mais pas dans la zone de développement du projet et dans la zone d'étude du Projet. Il est probable que la présence de zones d'habitation, de la Route Nationale 7, de la circulation des véhicules, de l'activité humaine près du fleuve Gambie, de la topographie escarpée, de la qualité sous-optimale de l'habitat et des activités d'exploration minière à proximité du Projet proposé forme déjà un obstacle au mouvement de ces espèces. Il est prévu que le développement du Projet ne modifiera pas cela, et l'impact sur ces espèces sera donc négligeable.

La détérioration, la perte et la fragmentation de l'habitat découlant du développement du Projet devraient créer des obstacles au mouvement des chimpanzés (une espèce se déplaçant dans le PNNK) dans la zone de développement du Projet et alentour. Les chimpanzés sont sélectifs dans l'utilisation de leur habitat et utilisent souvent les canaux de drainage et la forêt galerie associée pour les déplacements à Mako et autres sites (Pruetz et Bertolani, 2009). La suppression des corridors fauniques (par ex. les canaux de drainage), le défrichage de 244 ha de terre (habitat naturel et modifié (SFI, 2012)/habitat critique (TBC, 2015)) pour les composantes et l'infrastructure du Projet avec des niveaux de perturbation importants, l'intensification et l'expansion des zones cultivées et la création de routes créeront des obstacles au déplacement pour les chimpanzés. Le Projet devrait limiter les déplacements des chimpanzés à l'extérieur du PNNK dans les zones autour de la zone de développement du projet, notamment le long de la vallée de Wayako (du nord au sud) et sur les collines situées à l'est de la vallée de Wayako. La construction de la route d'accès principale devrait empêcher les chimpanzés d'accéder aux habitats et aux ressources à l’extrémité est de la vallée de Wayako où les chimpanzés et leurs nids ont été observés pendant l'étude de base (voir le Chapitre 7). Les chimpanzés pourraient également avoir à trouver de nouveaux accès aux points d'eau à l'extrémité ouest de la vallée de Wayako pendant la saison sèche en raison de la fragmentation de l'habitat dans la zone de développement du Projet. On ne sait pas dans quelle mesure les chimpanzés utilisent et dépendent actuellement des habitats de ces zones.

La migration des femelles et l’échange génétique entre la communauté des chimpanzés de Mako et les chimpanzés au sud du fleuve Gambie pourraient être potentiellement impactés par la fragmentation de l'habitat/obstacles au déplacement. Dans ce cas, la migration des femelles risque de se produire uniquement pendant la saison sèche quand le fleuve Gambie est suffisamment bas pour être traversé par les chimpanzés et les endroits où il est possible de traverser sont susceptibles d'être limités à des zones éloignées des zones d'habitation. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer la nature et l'étendue de l’échange entre ces communautés et l'impact du Projet. La migration des femelles et l’échange génétique entre les chimpanzés de Mako et les communautés dans le PNNK ne devraient pas être affectés. Tout impact dû à la fragmentation de l'habitat et aux obstacles au déplacement devrait être important pour les chimpanzés avant l'atténuation.

Certains oiseaux, notamment certains oiseaux limités au biome, pourraient percevoir les activités autour de la zone de développement du Projet comme un obstacle au mouvement, mais les oiseaux à long rayon d'action ne sont pas susceptibles de considérer les activités au sol comme des obstacles au mouvement.

Une petite zone de l'habitat riverain des hippopotames sera retirée pour la construction d'une route et d'un pipeline pour le Projet ainsi que la détérioration de l'habitat aquatique par des sédiments en suspension au confluent du ruisseau Badalla et du fleuve Gambie (< 7 ha au total). Cela ne devrait pas limiter le mouvement des hippopotames (une espèce vivant dans le PNNK) dans leur habitat et l'impact prévu pour les hippopotames est négligeable.

Ces impacts proviendront de la perte d'habitat due à la construction d'une route et d'un pipeline pour le Projet (entraînant la perte d'habitat riverain, de savane boisée et de terres en jachère) ainsi que la détérioration de l'habitat aquatique (par ex., due à des sédiments en suspension au confluent du ruisseau Badalla et du fleuve Gambie). Il a été supposé que tout l'habitat des hippopotames est un habitat de très haute qualité. Une analyse SIG a été utilisée pour calculer la superficie totale d'habitat de bowal impactée et le nombre d'hectares de qualité a été calculé.

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RAPPORT FINAL 12-10

Le Projet a également été spécifiquement conçu pour présenter une empreinte compacte, en réduisant la perte et la fragmentation des habitats (voir le Chapitre 5).

Collisions avec des véhicules

L'activité accrue des véhicules et de l'unité relative au Projet pendant toutes les phases du Projet augmentera le risque de mortalité et de blessure accidentelle pour les mammifères et oiseaux à cause des collisions avec les véhicules et les machines. La zone dans laquelle la faune du PNNK court le plus de risque de collision est la Route nationale 7 existante (qui traverse le PNNK). Certaines espèces connues pour se déplacer à l'extérieur du PNNK (c.-à-d. les chimpanzés) courront également des risques en raison de l'activité des véhicules dans la zone de développement du Projet et le long de la route d'accès principale dans la vallée de Wayako où la majorité des mouvements des véhicules surviendra (voir le Chapitre 10). Le trafic du Projet sera temporaire et cessera après la fermeture.

La faune connue pour traverser la Route nationale 7 dans le PNNK comprend les lycaons d'Afrique et les lions. Les collisions sont les plus susceptibles de se produire avec les espèces nocturnes (p. ex. les léopards), que les conducteurs risquent de moins voir et qui peuvent être éblouies par les phares des véhicules, ainsi que les prédateurs mangeant les charognes sur les routes ou sur les bas-côtés (p. ex. les vautours) (Forman et Alexander, 1998). De nombreuses espèces de faune qui habitent le PNNK sont nocturnes ou nécrophages.

La route nationale 7 (RN7) sera la voie de transport principale durant toutes les phases du Projet pour la livraison des matériaux et des fournitures. Pendant l'exploitation, il est prévu qu'environ trois camions par jour effectueront le transport de matériaux pour le Projet. Le nombre moyen de mouvements de circulation quotidiens enregistrés sur la RN7 lors de l'enquête sur le trafic (Volume A, Annexe D) était de 220 (tous types de véhicules), mais depuis l'ouverture d'un poste de contrôle douanier à la frontière est du Sénégal (Kidira), les mouvements quotidiens sont estimés à environ 300. Par conséquent, le transport lié au Projet n'ajoutera pas significativement à cette charge de trafic et le risque de collisions avec les véhicules lié au Projet sera faible.

La société applique déjà une série de mesures pour minimiser la possibilité de collisions avec la vie sauvage associées à l'utilisation des véhicules pour les activités d'exploration du Projet, par exemple la sensibilisation à la sécurité des conducteurs, les limites de vitesse et la limitation de la conduite de nuit ou dans des conditions de faible luminosité (par ex. au crépuscule). Les impacts attendus pour les VUE du PNNK dus aux collisions avec les véhicules devraient être d’une importance mineure avant l'atténuation.

Hydrologie et qualité de l'eau

Toute réduction de la disponibilité des points d'eau potable adéquats pendant la saison sèche pourrait probablement avoir un effet négatif important sur la communauté des chimpanzés de Mako, entraînant une concurrence accrue pour les ressources en eau et affectant potentiellement la santé des chimpanzés. Par conséquent, le Projet a été conçu pour éviter les impacts directs (c'est-à-dire le défrichage) sur les sources dans la vallée de Wayako qui sont connues pour être des points d'eau importants pendant la saison sèche pour les chimpanzés et les autres animaux. En outre, ces sources ne devraient pas être affectées par les impacts sur la qualité de l'eau et l'hydrologie en aval, générés par les sédiments en suspension et les débits réduits.

L'impact principal du Projet pour les eaux de surface devrait provenir des sédiments en suspension, notamment ceux générés par : activités des travaux de construction (par ex. défrichage, travaux de construction routière). Il est prévu que les sédiments en suspension impacteront principalement les ruisseaux éphémères dans la zone d'étude du Projet et à l'extérieur du PNNK. Cependant, une augmentation des sédiments en suspension dans le ruisseau Kélendourou pourrait également affecter les habitats aquatiques en aval dans la zone tampon du PNNK. Il est toutefois improbable que les sédiments en suspension atteignent le PNNK. Les impacts sur les habitats et la faune en aval dans la zone tampon du PNNK découlant des sédiments en suspension devraient être mineurs avant l'atténuation.

Trois petits affluents du ruisseau Kélendourou seront affectés par les pertes de la petite zone de captage de la fosse de la mine pendant l'exploitation (et après la fermeture). Un changement négligeable est prévu dans le

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RAPPORT FINAL 12-11

débit naturel qui n'affectera pas les habitats et les espèces en aval dans le PNNK et la zone tampon (voir le Chapitre 9 : Impacts physiques).

Le Projet ne devrait pas avoir des effets négatifs importants sur les débits, la qualité de l'eau ou la biodiversité aquatique du fleuve Gambie (voir le Chapitre 9 : Impacts physiques). Le projet aurifère de Mako extraira de l'eau chaque année du fleuve Gambie pendant les mois de la saison des pluies pour le stockage dans le barrage de stockage d'eau (et utilisation comme eau de traitement, élimination de la poussière, et approvisionnement du camp). Pendant une année relativement sèche, le débit total dans le fleuve Gambie est d'environ 1 760 000 Ml et environ 2 888 000 Ml pendant l'année médiane. Le volume total d'eau proposé pour l’alimentation de la mine pendant une année sèche représente 0,04 % du débit annuel du fleuve Gambie et moins de 0,03 % du débit annuel du fleuve Gambie pendant l'année médiane.

Le taux de prélèvement du fleuve Gambie sera plafonné à 3 % et aucun prélèvement ne sera effectué quand le débit instantané du fleuve est inférieur à 5 m3/s, afin de protéger le débit environnemental, les besoins en eau des usagers en aval, ainsi que la biodiversité aquatique. Cela signifie qu'il sera possible de procéder au pompage une fois que les débits fluviaux se seront stabilisés en début de saison des pluies. Les impacts sur les habitats et les espèces aquatiques en aval de la zone de développement du projet dans le PNNK devraient être négligeables.

Les sources d'eau artificielles liées au Projet (c'est-à-dire l'eau de surface de l'IGR, le barrage de stockage d'eau) peuvent être attirantes pour certains animaux, en particulier pendant la saison sèche quand l'eau est rare. L'un des principaux dangers pour les animaux sauvages pendant l'exploitation sera le risque d'impacts négatifs sur la santé (notamment l'empoisonnement) et la mortalité de la vie sauvage découlant de l'ingestion d'eau contaminée contenue dans les installations du Projet. En particulier, l'eau de surface de l'IGR pourrait contenir des concentrations élevées de cyanure, de salinité, de métaux, et de nutriments (produits de décomposition du cyanure) ; voir le rapport de l'EIES, Chapitre 9 : Impacts physiques. Pendant l'exploitation, l'eau sera totalement contenue dans l'IGR et aucune évacuation en surface n'aura lieu à partir du site. La destruction du cyanure, par le procédé INCO (SO2 + air), sera également mise en œuvre pour s'assurer que les concentrations de cyanure dissociable par acide faible sont inférieures à 50 mg/l dans l'IGR, conformément au Code international de gestion du cyanure.

La plupart des animaux sauvages éviteront l'IGR en raison des niveaux de perturbation dans la zone de développement du Projet (c'est-à-dire le bruit, l'éclairage artificiel, l'activité humaine) et le fait que le site sera difficile d'accès. Il est peu probable que les chimpanzés boivent de l'eau contaminée de l'IGR ou d'autres installations, car ils sont sélectifs quant à la qualité de l'eau qu'ils boivent (Galat et al., 2008). Des espèces du PNNK, les oiseaux (notamment les oiseaux et les vautours liés au biome du PNNK) courent le plus de risques d'entrer en contact avec des sources d'eau polluées. Les animaux se nourrissant de charognes, tels que les vautours, pourraient également encourir un risque dû à la consommation de carcasses d'oiseaux ou d'autres animaux empoisonnés par l'ingestion d'eau contaminée. La Société s'engage à minimiser et contrôler l'interaction entre la faune et l'IGR, ce qui devrait grandement atténuer ce risque.

Il existe un risque de contamination des eaux de surface et souterraines par des déversements ou des infiltrations accidentelles de carburant diesel, de composés dangereux (cyanure, solvants, écoulement métallifère) et de déchets non dangereux pendant l'exploitation qui serait préjudiciable à la santé des grands mammifères et des oiseaux en cas d'ingestion. Il sera contrôlé grâce à des stratégies de gestion des risques et de réponse aux situations d'urgence présentées dans l’étude de danger du Projet.

Empiètement d'espèces envahissantes

L'espèce envahissante Mimosa pigra est présente sur les berges du fleuve Gambie, ses affluents et les bassins dans les limites et à l'extérieur des limites du PNNK. Cette espèce est un concurrent agressif capable de dominer progressivement les zones de l'habitat naturel, et sa propagation est activement contrôlée et suivie dans le PNNK (UNESCO, 2015). Le risque que les véhicules et le personnel du Projet puissent transférer les graines de M. pigra des zones affectées le long du fleuve Gambie dans le PNNK est jugé faible, étant donné que les voies d’accès du Projet et de transport sont situées à l'extérieur du PNNK.

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RAPPORT FINAL 12-12

Bruit, vibrations et souffles d'air

Les principaux impacts du bruit du Projet devraient se produire au cours des travaux d'exploitation, où des dynamitages, des activités minières et de transformation affecteront l'environnement acoustique ambiant local. Sur la base d’une modélisation conservatrice du bruit pour le Projet, les critères des normes internationales (Directives ESS BM/SFI – Gestion du bruit 2007) et nationales (Article R84 des normes sénégalaises de pollution sonore du Décret 2001-282) pertinents pour le bruit seront dépassés à proximité immédiate de la mine et de l'unité de traitement.

Les principaux impacts du dynamitage seront le bruit excessif, les souffles d'air, et les vibrations du sol. Dans des conditions d'exploitation normales, le dynamitage ne se produira pas plus d'une fois par jour et aura lieu généralement en fin d'après-midi. Les niveaux de bruit ne devraient pas dépasser les critères de nuit de la SFI dans les villages et les zones réceptrices sensibles. Cependant, le bruit devrait affecter la vie sauvage à proximité de la mine, y compris la zone tampon du PNNK.

Les vibrations terrestres du dynamitage devraient dépasser le critère adopté de niveau de confort pour les humains (0,56 mm/s) jusqu'à 500 m du site de dynamitage (voir le Chapitre 9). Les vibrations générées par le matériel de traitement et le dynamitage périodique ne devraient pas affecter le PNNK.

En général, les grands mammifères et les oiseaux se méfient des bruits et des vibrations inhabituels et/ou forts, en particulier s'ils sont associés à des perturbations anthropiques, et sont susceptibles de réagir en s'enfuyant. Les mammifères et les oiseaux peuvent également faire l'objet de stress ainsi que d'une réduction de leur santé biologique et de leur taux de reproduction (Francis et Barber, 2013). Un stress chronique peut rendre les espèces plus vulnérables aux maladies, aux pathogènes et aux parasites (Dhabhar, 2002, Sapolsky et al., 2000). Certaines espèces pourraient s'habituer à des niveaux de bruit et de vibrations réguliers, mais il est peu probable que la faune s'habitue au dynamitage. Il est probable que la majeure partie de la faune se dispersera loin de la source et évitera donc les effets permanents.

Les souffles d'air du dynamitage devraient être inférieurs aux niveaux de gêne pour la population à la périphérie est du PNNK. Les souffles d'air à ce niveau peuvent surprendre la vie sauvage (Bowles, 1995), et il est vraisemblable que les animaux sauvages soient plus sensibles aux souffles d'air que les êtres humains, et qu'ils soient susceptibles de partir. Les souffles d'air pourraient être perceptibles dans l'habitat de nidification des chimpanzés dans le PNNK (4,3 km au nord-ouest de la fosse de la mine ; voir le rapport de l'EIES, Chapitre 7 : Figure 7-5) et en tant que tels, ils pourraient causer des perturbations et des déplacements des chimpanzés et d'autres espèces dans cette zone.

La plupart des impacts sonores, des vibrations et des souffles d'air sont susceptibles d'être atténués pendant la durée de vie de la mine, en particulier au fur et à mesure que la profondeur de la fosse augmente. Ainsi, tout effet sur la faune sauvage dû au bruit et aux vibrations découlant du Projet diminuera au cours de la durée de vie de la mine. Les impacts des émissions sonores et des vibrations du Projet cesseront également totalement après la fermeture.

Éclairage artificiel

Il est prévu que le Projet fonctionne 24 heures sur 24, avec les principales composantes éclairées pour la sécurité. Un halo lumineux produit au-dessus des composantes du Projet en raison d'un éclairage mal protégé, dispersé par les nuages bas ou la poussière ambiante, peut potentiellement accroître l'impact de l'éclairage apparent jusqu'à 40 %. L'éclairage de nuit associé au Projet serait directement visible depuis les villages à proximité et potentiellement des véhicules se déplaçant sur la route nationale 7 (prévu par les analyses SIG du champ de vision) entraînant une perturbation pour la vie sauvage à proximité de la zone de développement du projet. S'il n'est pas atténué, l'éclairage artificiel dans la zone de développement du Projet sera visible depuis l'intérieur du PNNK et pourrait potentiellement perturber la vie sauvage à la périphérie est du PNNK et la zone tampon (voir le Chapitre 9).

La diffusion de la lumière est connue pour perturber les espèces crépusculaires (faune active principalement à l'aube et au crépuscule) et les espèces nocturnes (c.-à-d. certains grands mammifères, les chiroptères et les oiseaux) et peut causer une série de changements comportementaux et affecter les rythmes circadiens et les cycles d'activité des espèces nocturnes, crépusculaires et diurnes, perturber l'acclimatation saisonnière ainsi

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RAPPORT FINAL 12-13

que les relations entre prédateurs et proies, augmenter la consommation de proies et modifier le comportement de reproduction (Gaston et al., 2013 ; Longcore et Rich, 2004). De nombreuses espèces utilisent des environnements éclairés (par ex. par la lumière de la lune) comme signaux de mouvement autour de leur environnement et la modification de ces environnements par la pollution lumineuse peut gêner ces mouvements en désorientant l'animal (Gaston et al., 2013). Cela peut potentiellement entraîner un stress physiologique et réduire ainsi la santé biologique. Il est peu probable que les espèces crépusculaires et nocturnes (c.-à-d. les lions, les lycaons d'Afrique, les éléphants d'Afrique, les hippopotames) dans la périphérie est du PNNK restent à proximité d'une source de lumière. Les impacts dus à l'éclairage artificiel sur les mammifères et les oiseaux dans la périphérie est du PNNK devraient être d'importance modérée avant l'atténuation.

Qualité de l'air

Des émissions fugitives de poussière (par ex. PM10 et PM2.5) et des polluants atmosphériques des émissions de combustion (c'est-à-dire CO, SO2, NOx, particules et COV) seront générés pendant la phase de pré-construction/construction (voir le Chapitre 9) et seront à court terme, localisés et échelonnés sur une durée relativement courte (environ 20 mois). Des impacts localisés sur la qualité de l'air devraient se produire jusqu'à environ 1 km des zones de construction et 200 m des routes non goudronnées (en fonction des conditions météorologiques) et ne devraient pas produire d'effet sur la faune prioritaire et ses habitats dans le PNNK. Les concentrations en particules, dans un rayon de 1 km à partir des sources du Projet, dépasseront les critères sanitaires internationaux si elles ne sont pas atténuées. Les retombées de poussière peuvent également avoir un impact sur les habitats des chimpanzés dans la zone de développement du projet, les zones à proximité du site de source et adjacents à la route d'accès principale en saison sèche.

La principale émission atmosphérique du Projet qui peut affecter la faune pendant la phase d'exploitation est la poussière. Sur la base d'une modélisation conservatrice pour les émissions de poussière générées par les activités du Projet, il est possible que les critères internationaux pour la qualité de l'air (Lignes directrices de l'OMS relatives à la qualité de l'air, 2005) soient dépassés dans la zone de développement du Projet à proximité des sources. En l'absence d'atténuation, les impacts des émissions sur la faune devraient être d'une importance modérée. Il y a également un impact mineur potentiel de la poussière sur les récepteurs dans un périmètre d'environ 5 km autour de la zone de développement du projet pendant la saison sèche. Ces impacts seront principalement liés aux émissions fugitives de poussière causées par le forage et le dynamitage dans la fosse de la mine, ainsi que l'excavation, le terrassement et le traitement (concasseurs), etc. Les émissions de combustion provenant de l'échappement des véhicules diesel, des machines et des générateurs ainsi que du fonctionnement de la centrale électrique diesel peuvent également contribuer à des effets mineurs. Il est peu probable que des niveaux écologiquement importants de poussière ou d'émissions du Projet atteignent le PNNK.

12.3 Évitement, atténuation et gestion

Pour s'assurer que les effets du Projet ne contribuent pas au déclin des valeurs universelles exceptionnelles dans le PNNK, la Société utilise la hiérarchie d'atténuation afin d'éviter, d'atténuer, de gérer, de restaurer et de compenser les impacts sur la biodiversité pour ses activités en dehors du PNNK. Un Plan de gestion et de suivi environnemental et social (PGSES, Volume C) et un Plan d’action pour la biodiversité (PAB, Volume C) ont été préparés et fournissent des plans et des procédures détaillés pour la protection et la gestion de la biodiversité dans le cadre du Projet. Un résumé des mesures spécifiques pour éviter, minimiser et gérer tout risque potentiel pour les VUE du PNNK est présenté ci-dessous pour chaque phase du Projet.

12.3.1 Évitement

Le Projet s'inscrit entièrement à l'extérieur du PNNK et de sa zone tampon. La zone d'étude du Projet se trouve près du PNNK, à 1 km à l'est du PNNK en son point le plus proche. Aucun défrichage de l'habitat lié au Projet ne sera entrepris dans le PNNK ou la zone tampon.

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La taille de l'empreinte du Projet a été réduite depuis le début, et a donc évité d'impacter une zone beaucoup plus importante d’habitat des chimpanzés et d'autres espèces. Cela a permis d’éviter d'impacter certains canaux de drainage utilisés par les chimpanzés pour se déplacer et s'alimenter. En outre, la voie d'accès principale a été redirigée vers le sud pour éviter d'impacter une source d'eau importante en saison sèche pour les chimpanzés, les léopards, les babouins de Guinée et d'autres animaux, située à l'ouest de la vallée de Wayako en dehors du PNNK. Ces sources ne devraient pas être affectées par les impacts sur la qualité de l'eau et l'hydrologie en aval, générés par les sédiments en suspension et les débits réduits. Les chimpanzés et d'autres animaux devraient continuer d'utiliser ces sources et ces habitats tout au long de la durée de vie du Projet.

Si possible, des contrôles avant le défrichage seront entrepris pour éviter d'impacter les baobabs, qui sont une ressource importante d'alimentation et de nidification pour les chimpanzés.

Les principales sources d'eau potentiellement contaminée par la mine (par ex., installations de gestion des déchets, unité de traitement, IGR, zones de stockage de produits chimiques et de carburant) ont été placées dans une seule zone de captage éloignée des principales lignes de drainage. Des installations primaires et secondaires de confinement ont été mises en place pour éviter un rejet potentiel dans l'environnement récepteur. L'IGR a été conçue pour éviter les évacuations dans les eaux réceptrices pendant l'exploitation du Projet et utilise la destruction du cyanure, par l'intermédiaire du procédé INCO (SO2 + air) (voir le Chapitre 9).

Les équipements et les infrastructures à forte émission de bruit sont situés aussi loin que possible des récepteurs sensibles potentiels ;

12.3.2 Minimisation

Un PGSES et un PAB (Volume C) ont été préparés et fournissent des plans et des procédures détaillés pour la protection et la gestion de la biodiversité dans le cadre du Projet. Un résumé des mesures pour éviter, atténuer et gérer les impacts potentiels à haut risque sur les habitats et les espèces prioritaires dans le PNNK et la zone tampon est présenté ci-dessous :

Pré-construction/construction

Des mesures de contrôle seront appliquées pour minimiser les effets négatifs dans le PNNK et la zone tampon. La Société consultera les autorités locales pour minimiser les impacts de l'immigration induite par le projet sur l'exploitation des ressources naturelles (notamment le ramassage de produits ligneux, de produits non ligneux et la chasse). La Société collaborera également avec les responsables de secteur du PNNK pour veiller à ce que les impacts indirects sur le PNNK soient adéquatement atténués. Des mesures d’atténuation et de restauration des moyens de subsistance seront également mises en œuvre pour encourager les changements d'utilisation des terres dans le PNNK quand celle-ci est susceptible d'éviter la perte et la détérioration des habitats des VUE du PNNK. En cas de succès, ces incitations devraient réduire la pression sur le PNNK et minimiser la destruction et la dégradation des habitats.

Le personnel du Projet et les sous-traitants auront un accès restreint, assujetti à l'approbation préalable de la DPN (Direction des parcs nationaux), au PNNK et à la zone tampon. Il sera interdit au personnel du Projet et aux sous-traitants de pénétrer dans le PNNK et la zone tampon pour ramasser du bois et des produits forestiers non ligneux, chasser et pêcher. Il sera interdit au personnel du Projet et aux sous-traitants de chasser, d'acheter ou de vendre des animaux sauvages pour minimiser les impacts sur la population animalière. Le personnel du Projet et les sous-traitants suivront des programmes de formation et de sensibilisation environnementale (par ex., accueil du personnel). Cela soulignera l'importance du PNNK et des interdictions/pénalités liés à l'utilisation des ressources naturelles dans le PNNK.

Le déplacement des espèces vivant dans le PNNK depuis la zone de développement du Projet sera minimisé en assurant une « empreinte minimale de l'impact » pour le Projet dans laquelle le défrichage de l'habitat sera limité aux seules terres nécessaires pour la construction des composantes du Projet et de l'infrastructure associée.

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RAPPORT FINAL 12-15

Il sera interdit au personnel et aux sous-traitants du Projet d'entrer en contact immédiat avec les chimpanzés et autres animaux sauvages, car les humains peuvent être vecteurs de transmission de maladies aux chimpanzés. Le respect des principes d'hygiène et la gestion appropriée des déchets réduiront également le risque de transmission de maladies aux chimpanzés.

Le protocole de prévention des espèces envahissantes minimisera le risque de transfert des espèces invasives (c'est-à-dire le Mimosa pigra) à partir des zones infectées le long du fleuve Gambie. Ceci inclura des procédures de lavage des véhicules du Projet provenant du fleuve Gambie et d'autres zones dont on sait qu'elles sont affectées. Il sera interdit au personnel du Projet et aux sous-traitants, ainsi qu'aux véhicules du Projet, de pénétrer dans le PNNK et la zone tampon sans permission.

La perturbation de la faune due à l’augmentation du bruit et des vibrations sera minimisée en limitant l'utilisation de machines et de véhicules à l'aube, au crépuscule et pendant la nuit. Les barrières artificielles du son (c.-à-d. les arbres et les buttes de terre) seront conservées, si possible, pour atténuer le bruit et les vibrations. Le personnel et les sous-traitants adhéreront à la POS05 : Gestion du bruit et des vibrations, pendant toute la durée de vie du Projet

Les perturbations pour la faune relatives au bruit, aux vibrations et aux souffles d'air du dynamitage dans les carrières proches de la route nationale 7 seront minimisées par l'amélioration continue des mesures de gestion du bruit et des souffles d'air associés au dynamitage dans la mine pendant la phase d'exploitation et le respect de la POS08 : Gestion du dynamitage.

Les impacts sur la faune causés par la perturbation provenant de l'éclairage artificiel seront minimisés par l'utilisation d'éclairage atténué et directionnel. L'éclairage artificiel sera éloigné des zones sensibles, notamment la zone tampon du PNNK.

Des barrages de contrôle des sédiments seront utilisés pour minimiser les impacts des sédiments en suspension sur les habitats aquatiques en aval dans le PNNK. La végétation sur les pentes raides et les couloirs riverains sera conservée quand cela est possible pour minimiser l'érosion. L'infrastructure de gestion des eaux de surface (par exemple canaux de coupure/déviation, dispositifs de ralentissement, caniveaux) sera installée dans des emplacements appropriés pour minimiser et contrôler le débit des eaux de surface dans les zones perturbées.

L'impact négatif pour les habitats et la flore découlant de la poussière fugitive et de la combustion du diesel sera minimisé par le respect de la POS04 : Contrôle des émissions et de la poussière. Cela comprend l'utilisation d'eau pour réduire les niveaux de poussière dans les zones de biodiversité sensible (c.-à-d. près de la zone tampon du PNNK), en particulier pendant la saison sèche, la stabilisation de la topographie et l'application de mesures de prévention de l'érosion.

Exploitation

En plus des mesures proposées de gestion et d'atténuation pour la phase de pré-construction/construction ci-dessus, les mesures suivantes seront appliquées :

Le dynamitage dans la fosse de la mine de Pétowal seront conformes à la POS08 : Gestion du dynamitage et ne seront réalisés que pendant l'après-midi (quand le niveau ne dépassera pas les critères nocturnes de la SFI) pour minimiser les perturbations pour la faune. L'excavation continue de la fosse devrait offrir une protection supplémentaire contre le bruit des tirs de mine tout au long de l'exploitation du Projet, étant donné que l'élévation de la paroi ouest de la fosse sera maintenue au-dessus de l'étendue est de la fosse. L'amélioration continue des mesures de gestion des souffles d'air et du bruit associé au dynamitage pendant la phase d'exploitation minimisera également les impacts sur la faune.

Une clôture sera posée sur le périmètre du site de l'IGR afin d'empêcher la faune, notamment certaines espèces habitant dans le PNNK, d'accéder à ces zones et d'ingérer les eaux de surface de l'IGR. Si nécessaire, diverses techniques d'effarouchement des oiseaux seront testées pour évaluer leur efficacité à dissuader les oiseaux d'ingérer l'eau superficielle à l'IGR. Tout incident impliquant la vie sauvage, notamment les espèces habitant dans le PNNK, sera rapporté et suivi, et les mesures d'atténuation seront révisées et adaptées le cas échéant.

Projet aurifère de Mako

Etude d’Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 12-16

L'IGR est conçue pour confiner une séquence d'un orage centenaire de 72 heures et des précipitations centenaires de 12 mois, avec une marge de sécurité supplémentaire de 1 m (Knight Piésold, 2015d). Le contrôle rigoureux de la marge de sécurité dans l'IGR évitera et minimisera les besoins de rejet en aval. Le cyanure sera détruit par le procédé INCO (SO2 + air). Des piézomètres de surveillance des eaux souterraines peu profondes et profondes seront installés dans la pente de l'IGR pour détecter la qualité et la quantité de l'eau d'infiltration (voir le Chapitre 9).

12.3.3 Réhabilitation/Déclassement/Fermeture

Pendant le déclassement/fermeture, des mesures d'atténuation seront appliquées conformément au Plan conceptuel de réhabilitation et de fermeture de la mine (Volume E). La réhabilitation et la fermeture viseront à rétablir un écosystème fonctionnant de manière similaire (ou mieux) à celui qui existait avant les perturbations liées à l'exploitation minière. Les efforts de revégétalisation utiliseront des espèces natives d'origine locale pour établir des communautés végétales de savane arbustive, de savane arborée ou de savane boisée viables là où cela sera possible. Cela sera favorable aux chimpanzés et aux autres animaux. La sélection des espèces comprendra la végétation connue pour offrir des lieux de nidification ou d'alimentation aux chimpanzés et les couloirs des rives du cours d’eau seront plantés pour offrir une couverture à la migration dans la mesure du possible. Les espèces rares, menacées et autochtones, notamment les espèces à distribution limitée, ainsi que la végétation et les espèces protégées ayant une importance culturelle, seront incorporées dans des programmes de plantation. Des sources de semences de qualité seront fournies dans la mesure du possible. Cela minimisera l’étendu de la fragmentation de l'habitat et permettra aux espèces habitant dans le PNNK de réutiliser les habitats dans la zone de développement du Projet après sa fermeture.

12.4 Évaluation de l'impact résiduel et compensations

12.4.1 Évaluation de l'impact résiduel

Il n'y aura notamment aucun impact direct lié au Projet sur les habitats situés dans l'enceinte du PNNK et dans la zone tampon découlant du défrichage des habitats, car aucune composante du Projet ne se trouve dans ces zones. Sous réserve de la mise en œuvre efficace des mesures d'atténuation et de gestion proposées, les principaux impacts résiduels sur les Valeurs universelles exceptionnelles du PNNK (VUE) sont résumés dans le Tableau 12-2 et présentés ci-dessous de façon plus détaillée :

• Immigration et utilisation des ressources naturelles, et activités agropastorales – Il est difficile de quantifier les impacts résiduels de l'immigration provoquée par le Projet. Cependant, les impacts sur les habitats et les espèces dus à l'utilisation accrue des ressources naturelles et aux activités agropastorales dans le PNNK devraient être d'ordre mineur. La Société collaborera avec les responsables de secteur du PNNK pour veiller à ce que les impacts résiduels indirects sur le PNNK soient adéquatement atténués par une compensation. Les activités proposées dans le cadre de la stratégie de compensation (voir ci-dessous) inciteront à modifier l'utilisation des terres pour réduire la pression sur les ressources naturelles dans la zone d'étude du PNNK.

• Immigration, braconnage et pêche – La nature et l'étendue du braconnage découlant de l'immigration liée au Projet sont difficiles à prévoir. Il existe un risque d'impact pour les espèces en raison du braconnage et de la pêche, mais il devrait être mineur. La Société collaborera avec les responsables de secteur du PNNK pour veiller à ce que les impacts résiduels indirects sur le PNNK soient adéquatement atténués par une compensation. Les impacts résiduels pour les espèces prioritaires et leurs habitats dus à l'immigration seront traités dans la stratégie de compensation qui doit inclure une combinaison de restauration et de compensation des pertes évitées, avec l'application des mesures de protection dans le PNNK, la sensibilisation et l'éducation de la communauté. La Stratégie de compensation adoptera également une approche collaborative pour améliorer la valeur de la biodiversité des habitats détériorés grâce à la restauration et l'amélioration des habitats.

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RAPPORT FINAL 12-17

• Déplacement et dispersion des espèces – La plupart des espèces menacées présentes dans le PNNK semblent rester majoritairement dans les limites du PNNK. Par conséquent, leur utilisation de l'habitat ne sera pas affectée par le Projet. Cependant, la perte, la fragmentation et la dégradation de l'habitat, ainsi que les perturbations cumulées causées par le Projet (c.-à-d. bruit, vibrations, etc.), dans la zone de développement du projet devraient entraîner un déplacement des chimpanzés (espèce connue pour habiter dans et en dehors du PNNK). En raison de la durée d'exploitation de la mine et du niveau de perturbation causé par son exploitation, il se peut que les chimpanzés ne reviennent pas utiliser l'habitat situé dans la zone de développement du Projet, comme ils le faisaient auparavant. Des impacts résiduels modérés pour les chimpanzés relatifs à la perte des habitats, leur fragmentation et leur détérioration sont attendus.

Pertes d'habitat, fragmentation et obstacles au déplacement des espèces vivant dans le PNNK – La plupart des espèces menacées dans le PNNK semblent être présentes dans les limites du PNNK. Par conséquent, les mouvements de ces espèces ne seront pas affectés par le Projet. La perte d'habitat et la fragmentation devraient servir d'obstacle au mouvement des chimpanzés. La dégradation et la fragmentation des habitats de la faune seront en partie contrebalancées par les activités de restauration et de réhabilitation selon le document PCRFM (volume E). Cependant, l'habitat ne sera pas complètement restauré à la fermeture. La réhabilitation de l'IGR au moment du déclassement, y compris le traitement du bassin surnageant de l'IGR, devrait minimiser le potentiel d'impacts résiduels. Certaines zones ne seront pas réhabilitées à la même valeur qu'avant le développement du Projet (par ex. la fosse de la mine et l'IGR). Une surveillance des eaux de surface et des eaux souterraines après la fermeture sera mise en place pour déterminer si des mesures supplémentaires sont nécessaires pour éviter des impacts sur la qualité de l'eau après la fermeture. De nombreuses espèces devraient revenir et réutiliser les zones revégétalisées dans l'enceinte de l'empreinte au sol du Projet, y compris des léopards, des babouins de Guinée et d'autres espèces protégées par la loi. Cependant, les chimpanzés sont considérés comme ayant peu de chances de revenir utiliser l'habitat dans la zone de développement du Projet comme avant. Les impacts résiduels pour les chimpanzés devraient être d'importance modérée.

• Collisions avec les véhicules - Grâce à la mise en œuvre des mesures de gestion et d'atténuation proposées, l'impact des collisions de véhicules avec les animaux sur les VUE et autres valeurs de la biodiversité du PNNK devrait être mineur.

• Prolifération d'espèces envahissantes – Le projet ne devrait pas avoir d'impact négatif résiduel sur le PNNK dû à la prolifération de M. pigra. Le risque d'introduction d'autres espèces introduites sera négligeable.

• Hydrologie et qualité de l'eau – Il ne devrait pas y avoir d'impact résiduel sur la biodiversité aquatique et terrestre à la suite de la mise en œuvre des mesures d'atténuation et de gestion.

• Bruit et vibrations – Le programme proposé d'atténuation et de gestion du bruit et des vibrations va considérablement réduire l'impact potentiel du bruit, des vibrations et des explosions sur la flore et la faune sauvages du PNNK. Néanmoins, il sera impossible d'atténuer tous les impacts. Le bruit et les vibrations provoqués par les opérations de dynamitage affecteront notamment la périphérie est du PNNK. Cela risque de perturber les espèces prioritaires, y compris l'éléphant d'Afrique, l'éland géant occidental, le lion d'Afrique, le chimpanzé et, éventuellement, le lycaon. Les impacts résiduels sur les VUE devraient être mineurs.

• Éclairage artificiel - Un impact résiduel mineur sur la faune présente dans le PNNK est prévu en raison des fuites de lumière émanant des zones du Projet pendant l'exploitation.

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RAPPORT FINAL 12-18

Tableau 12-2 Résumé des principaux impacts attendus avant l'atténuation, des mesures d’atténuation et des

impacts résiduels sur les VUE du PNNK pour chaque phase du Projet

Récepteur/valeur VUE Importance attendue

de l'impact avant

l'atténuation

Principales mesures

d’atténuation et de gestion

Principaux impacts résiduels

attendus et importance

générale des impacts

Pré-construction/construction

Habitat terrestre prioritaire MINEURE

• Mesures d’atténuation et restauration des moyens de subsistance

• Interdiction au personnel du Projet et aux sous-traitants d'entrer dans le PNNK

• Interdiction au personnel du Projet de ramasser du bois et des produits forestiers non ligneux.

• Respect du protocole de prévention des espèces invasives

NÉGLIGEABLE

• Aucun défrichage terrestre de l'habitat dans le PNNK ou la zone tampon

• Risque éventuel de collecte accrue des ressources naturelles à la périphérie est du PNNK

Habitat aquatique prioritaire

MINEURE

• Contrôle des sédiments en suspension et de l'érosion

• Respect de la POS07 : Gestion des matières dangereuses et de la POS02 : Gestion de la qualité de l'eau et de la pollution

NÉGLIGEABLE

• Aucun défrichage aquatique de l'habitat dans le PNNK

• Risque éventuel d'impacts dus à l'orpaillage accru

Faune terrestre prioritaire menacée

MODÉRÉE

• Interdiction au personnel du Projet et aux sous-traitants de chasser, d'acheter ou de vendre des animaux sauvages et d'entrer dans le PNNK et la zone tampon

• La conduite de nuit à l'extérieur de la zone de développement du Projet sera interdite, sauf autorisation préalable ou en cas d'urgence.

• Respect de la POS07 : Gestion des matières dangereuses et de la POS02 : Gestion de la qualité de l'eau et de la pollution

• Formation des conducteurs et respect du Code de la route

• Utilisation d’éclairage artificiel évitée

• Éclairage directionnel et atténué • Adhésion à la POS05 : Gestion

du bruit et des vibrations • L'utilisation de machines et de

véhicules bruyants sera évitée au crépuscule, à l'aube et la nuit

• Conservation des barrières acoustiques naturelles (arbres/buttes)

MODÉRÉE

• Risque éventuel de braconnage accru à la périphérie est du PNNK

• Perte d'habitat des chimpanzés à l'extérieur du PNNK (remarque : ces chimpanzés vivent à l'intérieur et à l'extérieur du PNNK)

• Risque accru de braconnage

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RAPPORT FINAL 12-19

Récepteur/valeur VUE Importance attendue

de l'impact avant

l'atténuation

Principales mesures

d’atténuation et de gestion

Principaux impacts résiduels

attendus et importance

générale des impacts

Faune aquatique prioritaire menacée

MINEURE

• Contrôle des sédiments en suspension et de l'érosion

• Respect de la POS07 : Gestion des matières dangereuses et de la POS02 : Gestion de la qualité de l'eau et de la pollution

NÉGLIGEABLE

• Risque éventuel de pêche accrue dans le fleuve Gambie

Exploitation

Habitat terrestre prioritaire MINEURE

Selon la phase de construction, plus : • Restauration de l'habitat

NÉGLIGEABLE

• Risque éventuel de collecte accrue des ressources naturelles à la périphérie est du PNNK

Habitat aquatique prioritaire

MINEURE

Selon la phase de construction, plus : • Prélèvement dans le fleuve

Gambie pendant la saison des pluies

• Restauration de l'habitat

NÉGLIGEABLE

Faune terrestre prioritaire menacée

MINEURE

Selon la phase de construction, plus : • Respect de la POS08 : Gestion

des tirs de mine • Dynamitage l'après-midi

uniquement. • Clôture et surveillance de l'IGR

MODÉRÉE

• La plupart des impacts de la perte, de la dégradation et de la fragmentation des habitats des chimpanzés à l'extérieur du PNNK subsisteront pendant l'exploitation

• Risque de perturbation pour la faune (c.-à-d. les chimpanzés) en raison du dynamitage

• Risque de perturbation générée par le dynamitage

Faune aquatique prioritaire menacée MINEURE

Selon la phase de construction, plus : • Le prélèvement dans le fleuve

Gambie surviendra pendant les mois de fort débit

NÉGLIGEABLE

Déclassement/fermeture

Habitat terrestre prioritaire MINEURE

Selon la phase de construction AUCUN IMPACT

Habitat aquatique prioritaire

MINEURE

Selon la phase de construction AUCUN IMPACT

Faune terrestre prioritaire menacée MINEURE

Selon la phase de construction, plus : • Activités de restauration

menées dans la zone de développement du projet conformément au Plan

NÉGLIGEABLE

• La restauration de l'habitat dans la zone de développement du projet réduira les impacts résiduels globaux pour l'habitat des

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RAPPORT FINAL 12-20

Récepteur/valeur VUE Importance attendue

de l'impact avant

l'atténuation

Principales mesures

d’atténuation et de gestion

Principaux impacts résiduels

attendus et importance

générale des impacts

conceptuel de réhabilitation et de fermeture de la mine

• Contrôles de routine de la conformité

chimpanzés après la fermeture

• Certaines zones de perte permanente d'habitat subsisteront (par exemple la fosse et l'IGR)

Faune aquatique prioritaire menacée

MINEURE

Selon la phase de construction, plus : • Activités de restauration

menées dans la zone de développement du projet conformément au Plan conceptuel de réhabilitation et de fermeture de la mine

• Contrôles de routine de la conformité

NÉGLIGEABLE

12.4.2 Stratégie de compensation

La Société élabore actuellement une stratégie de compensation afin d'atteindre l'objectif « aucune perte nette » de la biodiversité, et de préférence un bénéfice net. Cette stratégie est résumée dans le Plan d'action pour la biodiversité (Volume C). Le Projet s'est aligné avec les meilleures pratiques et a employé la hiérarchie d'atténuation pour éviter, minimiser et restaurer les impacts négatifs sur la biodiversité. La Société s'est également engagée à élaborer et à mettre en œuvre un programme complet de compensation de la biodiversité qui compense adéquatement les impacts résiduels (par ex. de la dégradation indirecte de l'habitat due à l'immigration).

La Société est actuellement en train d'élaborer une stratégie de compensation des impacts résiduels sur l'habitat des chimpanzés. La stratégie de compensation apportera une contribution importante à la conservation de l'habitat restant pour la communauté des chimpanzés de Mako, y compris les zones de cet habitat à l'intérieur et à l'extérieur du PNNK. Les chimpanzés utilisent plusieurs types d'habitats et leur domaine empiète les domaines d'autres espèces prioritaires. Cette approche bénéficiera par conséquent à d'autres espèces prioritaires de faune qui partagent leur habitat avec la communauté des chimpanzés de Mako au sein du PNNK. Cela peut inclure le lion d'Afrique, l'éland géant occidental, l'éléphant d'Afrique, le lycaon d'Afrique (s'il est présent) et d'autres animaux.

Un certain nombre de sites de compensation candidats ont été identifiés et dont la faisabilité technique a été évaluée à titre provisoire, c'est-à-dire comme étant potentiellement en mesure de réaliser les gains nécessaires pour compenser les impacts résiduels (pertes). Les cinq sites de compensation candidats comprennent des zones à l'intérieur et à l'extérieur du PNNK, et les actions de compensation suggérées incluront une gamme d'activités telles que la restauration des habitats dégradés, l'amélioration des couloirs de migration des espèces, l'application de la loi contre le braconnage et l'exploitation minière illégale dans le PNNK, et des programmes communautaires pour inciter l'utilisation des terres. Des indicateurs seront identifiés pour démontrer et suivre les gains quantifiables de la biodiversité obtenus grâce à la compensation. Si possible, la compensation s'alignera avec les stratégies régionales, nationales et internationales, ainsi qu'avec les plans de gestion de la biodiversité, notamment les approches de conservation adoptées par le gouvernement.

À cet instant, les pertes dues aux impacts directs ont été quantifiées. Cependant, les impacts indirects sont plus complexes et plus difficiles à quantifier. Par conséquent, les impacts indirects pour le PNNK n'ont pas encore été quantifiés. L'apport des parties prenantes, ainsi que des informations de base supplémentaires,

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Etude d’Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 12-21

sont nécessaires pour ces calculs. La Société s'engage à calculer les impacts indirects au cours des prochaines étapes de la stratégie de compensation, afin que des compensations appropriées soient développées, et qu'il soit possible de parvenir à « aucune perte nette » (voir le PAB).

Le soutien aux mesures de conservation qui doivent être assurées, avec le programme de compensation de la biodiversité, comprendra :

• Soutien aux mesures de conservation dans le PNNK en partenariat avec la DPN ;

• Soutien à la recherche écologique à l'échelle du paysage ;

• Partage de données et d'informations concernant les espèces et l'écologie de l'habitat à l'intérieur du PNNK, dans la zone tampon et dans les territoires environnants ;

• Contribution au développement de programmes de gestion de la biodiversité en partageant des données, des connaissances techniques, des compétences et des partenariats ;

• Investissement dans plusieurs programmes communautaires qui offriront également des gains pour la biodiversité ; et

• Un programme de collecte et de propagation de semences sera mis en œuvre dans le but de contribuer à la conservation globale des espèces végétales rares et menacées.

La Société développe la structure de gouvernance pour le programme de compensation et collaborera avec des partenaires techniques (probablement un organisme à parties prenantes multiples) pour surveiller la conformité, évaluer les résultats par rapport au plan de gestion et évaluer les gains obtenus dans le domaine de la biodiversité grâce aux mesures de compensation.

La Société s'est engagée à conduire une consultation transparente des parties prenantes et un processus d'engagement concernant la gestion de la biodiversité et le développement de la stratégie de compensation. En particulier, les experts de la biodiversité connaissant les zones du patrimoine mondial et protégées du Groupe d'Experts Indépendants de la Biodiversité ont été consultés tout au long de ce processus. Les opinions et les suggestions des parties prenantes obtenues grâce au processus d'engagement des parties prenantes ont été et seront prises en compte dans la conception du Projet, la gestion de la biodiversité et la compensation. Les activités continues de consultation sont présentées dans le PAB et le Plan d’engagement des parties prenantes (voir le Volume C).

12.5 Contrôle et évaluation

Programme de contrôle et d'évaluation

Le projet aurifère de Mako mettra en œuvre un programme de suivi et d'évaluation afin d'évaluer l'efficacité des mesures d'atténuation et de communiquer toute exigence de gestion adaptative. Le succès du programme de compensation sera également validé par un programme de suivi des gains de conservation. Une description détaillée est présentée dans le PAB et le PGSES. Quelques-unes des approches importantes qui seront entreprises dans le PNNK et la zone tampon sont listées ci-dessous :

Télédétection : Un programme de suivi structuré par capture d'images sera développé. Il comprendra la mise en place de sites clés de suivi et un calendrier de rotation des pièges photographiques au sein du PNNK, de la zone tampon et autour de la zone de développement du projet. La capture d'images servira essentiellement à surveiller tout changement dans l'habitat d'espèces prioritaires et dans l'utilisation des ressources, et en particulier pour les chimpanzés. Cependant, le programme de capture d'images permettra d’avoir également des informations sur d'autres espèces animales, notamment le lion d'Afrique, l'éléphant, l'éland géant occidental et les proies importantes pour les carnivores et les omnivores. La capture d'images permettra d'approfondir les connaissances actuelles sur l'écologie des espèces, les dynamiques des populations et le nombre d'individus. Le suivi pourra également fournir des informations sur l'activité humaine au sein du PNNK et de la zone tampon.

Projet aurifère de Mako

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RAPPORT FINAL 12-22

Etudes ciblées de chimpanzés : Des études des chimpanzés à pieds auront lieu tous les deux ans à la saison sèche et à la saison des pluies. Le recensement répété ciblera les zones sensibles et les sites d'utilisation principale de l'habitat dans le PNNK et la zone tampon. Les enquêteurs rechercheront des preuves directes de présence de chimpanzés (observations et cris) et des preuves indirectes d'activité des chimpanzés (nids arboricoles, excréments, empreintes, restes de repas) de part et d'autre des itinéraires de transects prédéfinis.

Etudes ciblées d'hippopotames : Les études auront lieu deux fois par an à la saison sèche et à la saison des pluies. Les points d'échantillon comprendront le PNNK et la zone tampon.

Qualité de l'eau : Un programme de suivi aquatique sera établi pour mesurer tout changement des paramètres de base et de l'état général du fleuve Gambie, y compris la poursuite du suivi de la qualité de l'eau sur les sites d'échantillonnage ; le suivi d'indicateurs biologiques appropriés spécifiques au site (c.-à-d. la diversité et l'abondance des macro-invertébrés d'eau douce) ; et une évaluation de la diversité et de l'abondance halieutique, y compris la recherche permanente du Barbus dialonensis.

Les mesures liées à la lutte contre les menaces seront également utilisées pour effectuer le suivi de la compensation (par ex., changements d'utilisation des terres, mise en œuvre, amélioration et revégétalisation, etc.). La consultation des parties prenantes et une vérification au sol seront nécessaires pour confirmer l'adéquation de ces indicateurs.

La Société commandera une révision indépendante du programme de compensation pour évaluer la compensation. Un panel d'experts indépendants créé par la Société, et comprenant des spécialistes sénégalais de l'écologie aquatique et terrestre, révisera et suivra les performances du Plan d’action pour la biodiversité de la Société.

12.6 Mesures de suivi

Le Tableau 16-1 récapitule les mesures de suivi préliminaires qui s'appliqueront à la gestion de la biodiversité dans le cadre du Projet aurifère de Mako. Le programme préliminaire détaillé de suivi de la biodiversité sera affiné plus encore au fur et à mesure que d'autres informations concernant la gestion de la biodiversité et la compensation seront disponibles. Il sera intégré dans les documents pertinents que la Société et les sous-traitants doivent respecter au cours des phases de pré-construction, de construction, d'exploitation, de déclassement et de fermeture du Projet.

Voir le Plan d’Action pour la Biodiversité (Volume C) pour de plus amples détails sur le programme de suivi de la biodiversité, y compris sur les sites de suivi spécifiques au Projet. Les directives/normes pertinentes sont indiquées dans les Registres des engagements de gestion et de suivi environnemental et social, figurant dans le Chapitre 18 de ce Plan.

Tableau 16-3 Registre des mesures de suivi environnemental – Gestion de la biodiversité Aspect /

Impact

Mesure de

suivi

Phase Méthode / Paramètres de suivi Fréquence Lieu

Habitat et biodiversité terrestres

Pièges photographiques

Toutes les phases du Projet

Changements de lieu d'utilisation d'habitats

Changements de la fréquence d'utilisation des habitats.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Déclin d'utilisation des habitats.

Pièges vérifiés tous les deux mois

Voir le Plan d’Action pour la Biodiversité (Volume C).

Etude ciblée sur les chimpanzés

Toutes les phases du Projet

Variations du nombre de nids frais, récents, vieux et anciens

Changements du domaine de

Recensement tous les deux ans à la saison sèche et à la

Projet aurifère de Mako

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RAPPORT FINAL 12-23

Aspect /

Impact

Mesure de

suivi

Phase Méthode / Paramètres de suivi Fréquence Lieu

Habitat et biodiversité terrestres

Habitat et biodiversité

nidification

Changements d'utilisation des habitats

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Déclin important du nombre de nids frais/récents

Déclin important du nombre maximum de nids par site de nidification

Réduction du domaine de nidification

saison des pluies

Etude ciblée sur les d'hippopotames ciblés

Toutes les phases du Projet

Variations du nombre total d'hippopotames

Variations du nombre maximum d'hippopotames par troupe

Changements d'utilisation des habitats saisonniers.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Importante baisse du nombre d'hippopotames

Diminution de l'utilisation des habitats entre les saisons.

Recensement une fois par an sur une période de 3 jours à la saison sèche et à la saison des pluies

Relevés des nids de vautours

Toutes les phases du Projet

Variations du nombre de nids actifs de vautours

Variations du nombre de sites de nidification de vautours.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Déclin important du nombre de nids actifs

Déclin des sites.

Deux fois par an au plus fort de la saison de reproduction, complété par une capture d'images

Relevé de flore prioritaire

Toutes les phases du Projet Déterminer la présence/l'absence

probable

Début de la saison des pluies quand les herbacées et les graminées sont en fleur

Suivi de la flore prioritaire

Toutes les phases du Projet

Niveaux de poussière

Niveau élevé de poussière sur les individus et signes de stress subi par les plantes

Changements de l'abondance des espèces

Élément déclencheur de la gestion

Vérifications mensuelles au cours de la construction

Vérifications trimestrielles pendant

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RAPPORT FINAL 12-24

Aspect /

Impact

Mesure de

suivi

Phase Méthode / Paramètres de suivi Fréquence Lieu

terrestres adaptive:

Niveaux élevés de poussière Épaisse couche de poussière sur la flore prioritaire et sur l'habitat de bowal.

l'exploitation

En continu pour le suivi de la poussière

Élaboration de rapports sur les espèces invasives et contrôles

Pré-construction, construction, fermeture

Détection de nouvelles espèces invasives, p. ex. Mimosa pigra.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Augmentation du nombre de sites infestés.

Deux fois par mois pendant la pré-construction, la construction et la fermeture

Tous les trimestres pendant l'exploitation

Signalement d'incidents mettant en jeu la faune (et le bétail), y compris rencontres avec des animaux sauvages (comme des animaux blessés et espèces prioritaires) et observation de braconnage, de commerce illégal d'animaux sauvages ou d'exploitation illégale de bois.

Toutes les phases du Projet

Système de signalement obligatoire d'incidents mettant en jeu la faune pour le personnel du Projet et les sous-traitants, qui enregistre les informations suivantes:

Détails relatifs à l'espèce, toute caractéristique distinctive (par ex. carcasse trouvée près de l'IGR ou sur le bord de la route);

Lieu / données GPS;

Date et heure;

Conditions météorologiques;

Photographie, si possible; et

Mesures ou actions entreprises, le cas échéant;

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Variations du nombre de décès.

Confirmation d'épidémie

Nombre de cas confirmés d'empoisonnement

Les pouvoirs publics concernés seront informés, si nécessaire

En cours

Suivi du défrichage

Pré-construction, construction

Des contrôles réguliers auront lieu pour s'assurer que le défrichage est limité aux zones de perturbation définies, que les véhicules utilisent les routes d'accès désignées et que tous les spécimens végétaux des zones écologiquement sensibles (c.-à-d. les « zones interdites ») à conserver sont clairement

Pendant les activités de défrichage

Sur l'ensemble du Projet

Projet aurifère de Mako

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RAPPORT FINAL 12-25

Aspect /

Impact

Mesure de

suivi

Phase Méthode / Paramètres de suivi Fréquence Lieu

marqués (par ex. drapeau/ruban).

Registre de perturbation des terres

Habitat et biodiversité aquatiques

Relevé de macroinverté-brés et évaluation des bio-indicateurs de qualité de l'eau

Toutes les phases du Projet

Variations de la qualité de l'eau détectées par l'évaluation des bio-indicateurs de macroinvertébrés.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Déclin important de l'abondance et de la diversité des macroinvertébrés

Importants changements des espèces données par les bio-indicateurs

Baisse de l'état biologique du fleuve Gambie.

Suivi de la faune et des habitats aquatiques selon la POS02.18.

Deux fois par an à la saison sèche pendant une durée de 5 jours

Voir le Plan d’Action pour la Biodiversité (Volume C).

Relevé de filets dérivants

Toutes les phases du Projet

Changements dans la diversité, l'abondance, les captures par unité d'effort (CPUE) de poissons

Changements de la proportion des poissons juvéniles et adultes capturés.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

Déclin important de la diversité, de l'abondance, des CPUE de poisson

Déclin important de la population de poissons adultes.

Sur une base biannuelle pendant la saison sèche et de la saison des pluies. Chaque relevé effectué sur une durée de 5 jours

Vérifications des captages par impact

Toutes les phases du Projet

Grandes quantités de matière biotique captée par impact.

Toutes les semaines pendant un mois après l'installation des conduits, vérifications trimestrielles par la suite

Réhabilitation

Suivi régulier des zones réhabilitées afin d'évaluer le succès des mesures de restauration

Toutes les phases du Projet

Les registres de suivi incluront les informations suivantes:

Zone végétalisée/réhabilitée;

Taux de survie des semis plantés par type d'espèce et exigences de replantation;

Comparaison de l'établissement des plantes indigènes et non indigènes; et

En cours

Sur l'ensemble du Projet (voir le PRFM, Volume D).

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RAPPORT FINAL 12-26

Aspect /

Impact

Mesure de

suivi

Phase Méthode / Paramètres de suivi Fréquence Lieu

Photographies.

Qualité de l'eau (ambiante)

Suivi régulier de la qualité de l'eau ambiante

Pré-construction, construction

Inspections visuelles pour vérifier la présence de sédimentation, d'huiles et de graisses

Toutes les semaines

Points de rejet

Toutes les phases du Projet

Paramètres de terrain et essais en laboratoire, conformément à POS02.12.

Élément déclencheur de la gestion adaptive:

La qualité de l'eau dépasse la limite de conformité applicable.

Tous les mois

En amont et en aval du ruisseau de Badalla et du fleuve Gambie