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LA CHINE AU BENIN [giulia marchi] La présence chinoise en Afrique est toujours plus massive, c’est connu. Mais non seulement dans les pays riches, pour le pétrole et les matières premières. Les chinois ont investi dans tous les secteurs fondamentaux comme infrastructures, télécommunication, textile, tourisme, industrie alimentaire. Le Bénin, un tout petit pays et pauvre en ressources, est parmi les premiers partenaires commerciaux en Afrique ; la Chine est le premier investisseur dans le pays et les rapports continuent à s’inténsifier. C’est l’histoire de deux cultures qui s’amalgament.

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Page 1: China in Benin

LA CHINE AU BENIN[giulia marchi]

La présence chinoise en Afrique est toujours plus massive, c’est connu. Mais non seulement dans les pays riches, pour le pétrole et les matières premières. Les chinois ont investi dans tous les secteurs fondamentaux comme infrastructures, télécommunication, textile, tourisme, industrie alimentaire. Le Bénin, un tout petit pays et pauvre en ressources, est parmi les premiers partenaires commerciaux en Afrique ; la Chine est le premier investisseur dans le pays et les rapports continuent à s’inténsifier.C’est l’histoire de deux cultures qui s’amalgament.

Page 2: China in Benin

Abdon Adjalla, 43 ans, béninois, et Shi Ya Juan, chinoise de 36 ans, et leurs enfants Syndia, 6 ans, et Owen, 2, au terrain de jeux de Cotonou. Abdon parle parfaitement chinois. Après ses études en France, il était parti pour la Chine avec une des bourses que le gou-vernement chinois finance, en laissant tomber son premier choix, le Cana-da. Après le premier hiver froid passé à Pékin, il découvre que la Chine peut être un beau pays. Enfin, il y passe une dizaine d’années. Diplômé en agronomie, il com-mence à travailler à Shanghai et ensuite à Hong Kong, pour rentrer enfin au Bénin et commencer son activité de commerçant. Shi Ya Juan, de son côté, a fait des étu-des à l’Université du textile de Shanghai. Une fois terminé, elle est partie pour le Bénin, à 26 ans, parce qu’on lui avait dit qu’on y pouvait faire des bonnes affaires. Ils se sont rencontrés à Cotonou, capitale économique du Bénin, en 1999.En 2001, ils se sont mariés, en Afrique, pour ensuite répéter la cérémonie tradi-tionnelle en Chine, à Shenyang, Liaoning, ville natale de Shi Ya Juan.Ils habitent maintenant dans le quartier résidentiel de la ville, et ils ont une bouti-que de produits import-export.Quand il seront à la retraite, ils pensent de partager leur vie entre le Bénin et la Chine. (zone de l’aéroport, Cotonou, Bénin. Juin 2009)

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Ouvriers au travail dans le chantier de l’échangeur de Godomey.Cet échangeur, à Cotonou, c’est un des projets que le gouvernement chinois est en train de financer et de construire dans le pays. En 2011, ce dragon de 1400 m de lon-gueur, devrait être prêt, même si le groupe de travail chinois se plaint des re-tards continus.Les travaux ont démarré en 2009. C’est la China Shisiju Group Corporation qui s’en occupe : on utilise pour la plupart de la main-d’oeuvre chinoise, mais pour des rôles marginaux, les béninois aussi l’intè-grent. (Chantier de l’échangeur à Godomey, Co-tonou, Bénin. Juin 2009)

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Cbt: “Compagnie béninoise des textiles”. Située à Lokossa, sud-ouest du pays, la Cbt est une joint venture avec 51% d’in-vestissements du gouvernement chinois, et 49% de celui béninois. Elle a commen-cé son activité à la fin du 2002.La Cbt produit du fil 100% coton.À l’intérieur, y travaillent une vingtaine de béninois et cinq chinois (techniciens et directeurs).

(Cbt, Lokossa, Bénin. Juin 2009)

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Long Meiyun a 34 ans. Elle est arrivée au Bénin pour la première fois en 2002, pour ensuite y revenir plusieurs fois afin d’aider ses compatriotes à entamer leurs activités. Depuis 2004, elle s’est installée définitivement au pays. Long Meiyun gère un restaurant qu’elle vient d’ouvrir, et qu’elle a décoré et organisé toute seule, en six mois, en achetant tout le matériel en Chine. Vivre en Afrique lui plaît beaucoup, dit-el-le, parce que c’est vraiment plus relaxant que chez eux. En plus, on peut trouver une solution à tout problème.

(Jasmin Resturant, Cotonou, Bénin. Juin 2009)

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Yu Kui est un des ingénieurs chinois qui travaillent dans le chantier. Monsieur Hounsa, c’est un des interprètes béninois (chinois-français-fon).Le rôle de l’interpète est fondamental pour des travaux comme celui-ci ; assez souvent la plupart des incompréhensions vient de la langue. C’est pour cela, que dans le chantier il y a et des traducteurs chinois, et des traducteurs béninois.Ceux derniers, normalement parlent très bien le chinois, en ayant passé quelques années en Chine : ils sont ceux qui ont pu profiter des bourses financées par le gou-vernement chinois chaque année.Monsieur Hounsa avoue qu’il pensait il aurait gagné beaucoup plus de ce qu’il perçoit maintenant ; mais selon lui, les chinois sont beaucoup plus pragmatiques que les européens, beaucoup plus rapi-des, et beaucoup moins généreux en ce qui concerne les salaires.

(Cotonou, juin 2009)

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Li Ling a 24 ans, et depuis deux ans elle habite au Bénin. Elle s’occupe du plan po-litique et sociale à l’ambassade chinoise.

(Ambassade chinoise à Cotonou, Bénin. Juin 2009)

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Un groupe de béninois attend le moment du test pour pouvoir devenir chauffeurs au chantier de Godomey.Pour les travaux, la compagnie a à sa di-sposition des ouvriers et des ingénieurs chinois. Mais elle donne du travail à que-lques béninois aussi, comme interprète, chauffeur ou ouvrier.

(Cotonou, juin 2009)

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Ouvriers béninois dans la zone des cham-bres-containers pour les chinois, dans le chantier à Godomey.

(Cotonou, juin 2009)

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Marius Denon au centre culturel chinois de Cotonou. Marius travaille au centre depuis 2007, après avoir eu une mauvai-se expérience comme interprète pour un commerçant chinois au marché Dantokpa, coeur commercial de la ville. Maintenant il a un projet : aller en Chine avec une des bourses que le gouvernement chinois of-fre chaque année aux béninois.Et il ne sait pas encore s’il rentrera, parce que, dit-il, en Afrique même si on travaille beaucoup, on n’a pas vraiment la possibi-lité de gagner. Il rêve d’ouvrir une agence immobilière à Pékin.

(Centre Culturel Chinois, Cotonou, Bénin. Mai 2009)

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Ouvriers béninois et chinois au travail dans le chantier de l’échangeur de Godo-mey.

(Cotonou, juin 2009)

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Wang Juan a 34 ans, elle vient d’un vil-lage à côté de Urumqi, dans le Xingjiang, la région la plus à l’ouest de la Chine. Elle est arrivée à Cotonou en mars 2009, pour rejoindre son mari qui était déjà là, depuis cinq ans. Ils travaillent au marché Danto-kpa, le plus grand marché de la sous ré-gion, où ils commercent sacs, chaussures et gadget pour femmes.

(Vente au détail dans le marché Danto-kpa à Cotonou, juin 2009)

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(Cbt, Lokossa, Bénin. Juin 2009)

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giulia marchi[1983, Conegliano (TV) - Italie]

Après un diplôme en langues orientales (chinois), elle vit pendant un an et demi au Bénin, où collabore avec des journaux locaux comme rédactrice et où elle réalise un reportage photo sur la présence chinoise dans le pays. Avec un article sur la situation du Bénin, en 2008 Giulia est une des lauréats du prix Claudio Accardi à Rome. Elle collabore ensuite avec les journalistes norvegiens Yngve Leonhardsen et Kjetil Gyberg pour Aften Posten Innsikt et Vinbladet.En 2010, elle s’intéresse à la photographie en suivant un cours auprès de l’agence photogra-phique Contrasto à Milan. La même année, elle est le Jeune Talent du prix photojournalistique Inail - Prospekt, et développe un projet autour de la sécurité dans le travail en ce qui concerne les immigrés, en recueillant photos, vidéo interviews et les histoires des protagonistes. Actuellement installée en France, elle suit comme assistante le photographe Charles Fréger sur un projet en collaboration avec le musée international du carneval et du masque de Binche, Belgique.