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1 Cloud Computing : Révolution sociale ou évolution technique ? Laura Berthelot Manon Maza Charline Massignac Jules Monjarret Master 1 CPEAM Mars 2013

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travail académique sur le cloud computing

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Cloud Computing :Révolution sociale ou évolution technique ?

Laura BerthelotManon Maza

Charline MassignacJules Monjarret

Master 1 CPEAMMars 2013

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Sommaire

Introduction au Cloud Computing

Analyse de textesRapport de la commission spécialisée CSPLA “Informatique dans les nuages”

Rapport de la CNIL : Recommandations pour les entreprises qui envisagent de souscrire à des services de Cloud computing

Le Cloud : une architecture virtualiséeDe Danièle Bourcier et Primavera De Filippi

Synthèse

Bibliographie

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Introduction au Cloud Computing

Le cloud computing, ou Informatique des nuages en français, désigne un modèle de télécommunication né au début des années 2000. Ce modèle propose l’accès libre à des services depuis n’importe quel dispositif numérique connecté à Internet. De l’entreposage de fichiers à la gestion de contenu en passant par l’exécution d’applications en ligne, les possibilités paraissent infinies et les développeurs et éditeurs l’ont compris : depuis ces trois dernières années, on voit émerger de plus en plus d’offres de cloud computing.

Le terme de “cloud” ou “nuage” vient de la représentation métaphorique de ces services. Ces derniers sont présents sur les serveurs et non sur le disque du moyen technique de l’utilisateur. Celui-ci accède alors grâce à Internet au service en ligne, sans avoir besoin de stocker des données sur son appareil, qu’il s’agisse d’un ordinateur, d’une tablette ou même d’un smartphone.

Ce système de cloud computing est bien plus ancien que le terme lui-même. Les architectes de l’Internet avaient pensé dès les années 50 à une solution de travail à distance sur des terminaux où les outils numériques nécessaires seraient mis à disposition sur des serveurs centraux. Les terminaux sont disposés en cercle autour du serveur central. Cette vision retrace l’image du nuage comme son concept et ce donc, dès les années 1950. Ce n’est que bien plus tard, dans les années 2000, que la technologie, et essentiellement la miniaturisation de la technologie, permettra la prouesse. C’est en alliant la virtualisation des données et les progrès de l’informatique dans l’entreprise comme accélérateur de productivité

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dans les années 80 avec une maximisation des retours sur investissements que les Application Service Providers (ASP) s’imposent comme un modèle viable. Concrètement, l’ASP propose aux entreprises l’externalisation des solutions spécifiques à ces entreprises, permettant de se détacher des problématiques techniques liées à l’utilisation de l’informatique au quotidien. L’entreprise peut alors accéder à ses services via une interface de programmation (API) entre un navigateur et le serveur des ASP. L’un des premiers ASP est créé en 2002 par Amazon. Il permet à l’époque la gestion d’un calendrier, de mails entreprise et de documents via les solutions Amazon Web Services.

Il faudra peu de temps pour que les autres grands acteurs d’Internet, comme Google, Apple, IBM ou même le défenseur du libre Oracle ne se tournent vers le cloud computing. Les avantages mis en avant sont évidents, pour des soucis d’accessibilité et d’ergonomie tout d’abord car l’hyperconnectivité croissante de nos sociétés favorise ce genre de modèle. Le deuxième avantage est d’ordre organisationnel, et tout particulièrement pour les entreprises. La centralisation des données permet d’alléger la complexité du réseau informatique interne, et donc des soucis techniques. La multiplicité des services liés aux usages du cloud computing est telle que l’on distingue aujourd’hui trois principaux types de services :

• SaaS : « Software as a Service », c’est-à-dire la fourniture de logiciel en ligne ;• PaaS : « Platform as a Service », c’est-à-dire la fourniture d’une plateforme de développement d’applications en ligne ;• IaaS : « Infrastructure as a Service », c’est-à-dire la fourniture d’infrastructures de calcul et de stockage en ligne.

Le premier, SaaS, est le plus fréquent. Il est utilisé à la fois par des entreprises mais aussi par beaucoup de particuliers, au quotidien. Le SaaS est la mise à disposition à la demande de logiciels complets et prêts à l’emploi. On peut prendre pour exemple le traitement de texte en ligne (Drive ou Microsoft) mais aussi des logiciels de gestion de ressources, de messagerie, de traitement d’images par lot et bien d’autres. En fait, les possibilités sont quasi-infinies, il suffit à un usager de disposer d’un accès au cloud, plus besoin d’installation. Le deuxième, Platform as a Service propose des environnements d’exécution, principalement aux entreprises, qui peuvent alors installer sur ces environnements les logiciels nécessaires en interne et ainsi les proposer à tous leurs employés avec une centralisation des données et des droits d’accès différents selon les postes de chacun. On peut citer Windows Azure ou Google AppEngine. Le dernier enfin, Infrastructure as a Service, se propose aux entreprises également. C’est en fait un PaaS mais ou tous les serveurs et modules informatiques nécessaires au fonctionnement du PaaS sont proposés à l’hébergement chez le client lui-même. L’installation du système est généralement proposé par le fournisseur de service et on trouve même des offres comprenant une équipe dédiée aux problèmes informatiques éventuels pour l’entreprise.

Bien que ces services ne soient pas les seuls “as a Service” (DaaS, DeskaaS, BPaaS, NaaS, STaaS, WaaS, etc), ils sont les trois plus répandus. On retrouve également des sous-

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catégories, notamment dans les SaaS, une catégorie qui regroupe énormément de types d’applications.

De nos jours, la tendance aux Green IT, les technologies écologiques, amène les entreprises à envisager le cloud computing plus sérieusement comme une solution durable et de plus en plus d’entre elles s’engagent dans le nuage. Plusieurs types de modèles de cloud computing sont alors possibles. Le premier est le cloud privé interne, que le département technique de l’entreprise créé lui même et ce pour les besoins de l’entreprise. C’est un modèle essentiellement existant dans de grosses entreprises, disposant d’un service informatique et technique (IT) important et compétent. Le deuxième est le cloud privé externe. Le service est dédié à l’entreprise mais la gestion du cloud est externe et confiée à un prestataire. Le troisième et dernier modèle est un cloud public. Bien que peu utilisé par les privés pour des soucis de sécurité, il est cependant largement répandu chez les internautes de tous les jours. Une entreprise met à disposition ses services par le biais du cloud. L’exemple le plus frappant est le SaaS Microsoft Office en ligne. En matière de cloud computing, ce ne sont certainement pas les chiffres qui feront mentir les spécialistes : ce modèle de télécommunication est en plein essor. Les spécialistes prévoient pour 2014 , à partir des chiffres actuels et de leur croissance quasi exponentielle, que les entreprises dépenseront entre 15 et 20 milliards USD pour des services de cloud computing. Un chiffre d’autant plus impressionnant que ces services ne représentaient en 2010 que 5 milliards USD. (source UBS)

Nous sommes donc finalement en droit de se poser une question à laquelle toute innovation technique doit faire face : le cloud computing rentrera t-il dans les habitudes sociétales et intégrera-t-il définitivement nos pratiques du numérique ? Et surtout, quels sont les avantages d’utiliser de tels modèles ? A contrario, quels en sont les inconvénients et surtout quelles limites pour le nuage ? Enfin, le cloud computing est-il vraiment une révolution, ou une évolution logique de l’informatique ?

C’est à travers ces angles d’approche que nous allons parcourir trois textes traitant du cloud computing. Retrouvez les liens des documents analysés à la section bibliographie.

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Analyse de textesRapport de la commission spécialisée

CSPLA “Informatique dans les nuages”

Ce rapport concerne les enjeux et les conséquences de “l’informatique en nuage” (ou cloud computing). Sa rédaction a été décidée suite à une séance plénière du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique. Le rapport comprend les “aspects techniques, économiques et commerciaux” de l’informatique en nuage pour les particuliers, ainsi que l’incidence que cela peut avoir sur le secteur culturel.

Dans un premier temps, les auteurs ont procédé à une la mise en place d’une définition plus précise du sujet. Le cloud computing permet donc à tout un chacun de disposer d’un matériel ou d’un contenu par une simple connexion à Internet. Mais ce n’est pas la seule prestation proposée dans le domaine informatique : il permet aussi la mise à disposition de plateformes virtuelles préconfigurées pour le développement d’application, ou de logiciels en ligne évitant ainsi à l’utilisateur de le télécharger.

Les auteurs font référence à des technologies plus anciennes desquelles est inspiré le cloud computing. C’est pourquoi ce phénomène tiendrait plus d’une stratégie marketing que d’une réelle révolution technologique et doit plutôt son succès à l’évolution fulgurante des supports de communication connectés et à leur utilisation récurrente.

Cependant, il faut reconnaître l’utilité de ce service : le cloud computing permet à tous de stocker des fichiers sur la toile. Cela évite d’avoir recours à l’utilisation de matériel “physique” (comme un disque dur externe), qu’il est possible de perdre ou de détériorer. En stockant ses données sur Internet, elles peuvent être disponibles à tout moment sous réserve de connexion, et sont généralement protégées par un identifiant et un mot de passe afin d’avoir une part de sécurité. Par ailleurs, le partage de document à distance s’en voit grandement facilité.

C’est aussi le cloud qui a permis une synchronisation des données sur différents supports numériques de manière simultanée. Ainsi, une image chargé sur son ordinateur peut aisément être accessible depuis son smartphone ou sa tablette. De plus, ce procédé permet de pallier à la limite de place que peuvent offrir les systèmes de stockage habituels.

Cette présence d’éléments “en ligne” pose donc la question de la propriété intellectuelle et artistique. En vertu de la loi, il est interdit de reproduire ou d’exploiter une oeuvre existante. Ce qui pourrait poser problème dans le cadre du cloud computing est accepté grâce à différents articles du code de la propriété intellectuelle. En effet, la reproduction ou

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exploitation des oeuvres peuvent être effectuées dans le domaine privé, et le stockage de données en ligne est toléré s’il est utilisé dans un objectif transitoire ou accessoire et qu’il permet une “utilisation licite de l’oeuvre”.

Il faut cependant soulever le fait qu’il est tout à fait possible de stocker en ligne des contenus dits “illicites” , qu’il est malheureusement très difficile de trouver à cause du caractère très vaste de ce système de stockage. C’est pourquoi l’usage du cloud doit être réglementé afin qu’il ne devienne pas une incitation à la fraude et que cela ne soit pas un obstacle au bon développement du secteur culturel.

La CNIL, commission nationale de l’informatique et des libertés publie en 2011 ses recommandations pour les entreprises qui envisagent de souscrire à des services de cloud computing. Ce document est destiné aux entreprises françaises notamment les PME et soulève plusieurs questions d’ordre juridique.

Le développement du cloud computing engendre de nouveaux risques et la CNIL suggère une liste de recommandations afin de prévenir d’éventuelles complications souvent relatives à la protection des données.

Dans un premier temps ce document relate les raisons de la popularité du cloud computing pour des entreprises et aborde également ses dangers. Dans la deuxième partie la commission nationale propose des préconisations simples à mettre en place avant tout engagement auprès d’un prestataire de cloud.

La première étape évoque l’identification des données que l’entreprise souhaite placer, en définissant les différents types, et leur sensibilité en terme de sécurité. Les cinq étapes présentées dans ce document abordent l’engagement auprès de ce nouveau type de gestion de données comme un contrat où les risques législatifs ne sont pas anodins. Par la suite il est clairement stipulé que l’utilisation du cloud requiert une approche rigoureuse en terme de sécurité technique et juridique.

Après avoir identifié les besoins du client, la CNIL donne une définition des différents modèles de services cloud proposés sur le marché ainsi que leurs modèles de déploiement en fonction des types de données concernées.

Il traite également du choix du prestataire et propose une analyse de risques qui énumère les éléments essentiels devant figurer dans un contrat de prestation de services de

Rapport de la CNIL : Recommandations pour les entreprises qui envisagent de souscrire à

des services de Cloud computing

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cloud computing. Toutes les annexes du document reprennent les notions évoquées dans l’étape cinq et propose des modèles de clauses contractuelles.

Ce document aide à prévenir des risques juridiques impliqués dans l’utilisation du cloud et les différents moyens de s’y préparer et d’y faire face. Le document traité ici est un document officiel de la CNIL, il ne vise pas à convaincre ou argumenter mais c’est réellement un texte informatif. Il ne présente que très brièvement les avantages d’une entreprise à souscrire à un service de cloud, en revanche son but est de mettre en garde et prévenir de ses risques potentiels.

La fonction de la CNIL est de prévenir et de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.

Les recommandations de la CNIL sont justifiées et utiles pour des entreprises qui ne soupçonnent pas les risques juridiques que cet outil soulève. « Nul n’est censé ignorer la loi » et il est préférable d’être un utilisateur averti.

Dans le cas de l’utilisation du cloud par les entreprises, le risque principal, et traité largement dans le document, est la protection et la sécurité des données. Leur immatérialité peut engendrer des difficultés pour leur récupération selon leur lieu de stockage et le contrat mis en place entre le client et le prestataire de service.

La crainte des utilisateurs est de perdre la gouvernance de leurs informations, Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple, émet lui même des doutes sur la confidentialité et la gestion des données placées « dans les nuages ». Cependant, l’abonnement à des services de cloud pour les entreprises représente de vrais avantages économiques car il peut permettre à l’entreprise de ne plus avoir à acquérir des actifs informatiques qui représentent souvent une part de budget importante.

C’est un service avantageux et à utiliser avec précaution puisqu’il n’y a aucun moyen pour un utilisateur lambda de savoir où sont placées ses donnés. Certains surfent sur cette vague de « nuage », pour contourner la loi et relooker le streaming en partage de données. La CNIL met en garde contre les utilisations possibles et la législation en vigueur en appliquant ses missions principales qui sont de protéger, informer, réguler et anticiper face à un système novateur mais dont les retombés sont encore incertaines.

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Le Cloud : une architecture virtualiséeDe Danièle Bourcier et Primavera De Filippi

Ce document propose une analyse de l’architecture du cloud computing. Il en présente les différents enjeux et risques tout en expliquant les problèmes juridiques qu’il soulève. Résultat d’un atelier sur la thématique du cloud computing, ce texte pose une question évoquée durant les réflexions collectives. Le cloud représente-t-il une révolution technique ou s’agit-il simplement d’une innovation commerciale ?

En faisant une analogie avec le pair à pair, les auteurs font ressortir ici quelques caractéristiques du cloud computing comme la volonté de faire face aux problèmes de capacités limitées grâce à la mutualisation des données ou encore la modulabilité. Cependant cette comparaison permet également de mettre en avant un problème inhérent aux deux domaines : celle du sort des données personnelles.

Le document traite donc de la problématique de la sécurité concernant le cloud computing. On y apprend que le stockage des données se fait dans des datas centers dont les utilisateurs ne connaissent pas exactement la localisation. Leur sécurité est donc douteuse. Il est ressorti de l’atelier et des différents débats que la désignation de « cloud computing » n’a pas véritablement de sens, elle sert des fins marketing pour le service proposé en même temps qu’elle fait peur aux clients. Les auteurs précisent donc que si le cloud peut être considéré comme une révolution, celle ci n’est pas technique. Il est question de l’architecture du cloud computing qui est qualifiée, dans ce texte, de virtualisée. C’est cette particularité couplée à la mutualisation qui permet la flexibilité du système. C’est en ce sens que les auteurs mettent également en avant la perte de contrôle caractéristique du cloud et les risques que celle-ci entraîne. Il est précisé que les risques au niveau juridique sont principalement liés à la vie privée, à la sécurité des données et à l’encadrement contractuel.

Le problème que pose le cloud computing est celui de la responsabilité que les prestataires ne veulent pas prendre et qui est pourtant demandée par le client. Le document traite de la question de l’encadrement contractuel qui se pose aussi bien dans le cadre de clouds privés que publics et même hybrides. Cette problématique de la responsabilité est d’autant plus compliquée que la communication se fait de façon indirecte et par le biais d’un intermédiaire.

Il est expliqué dans ce texte que les données sont stockées dans des datas centers

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dont l’accès se fait uniquement via le cloud computing. Malgré les avantages qu’il offre, le cloud comporte donc des risques en matière d’accessibilité et de confidentialité. Les auteurs remarquent cependant que ces problématique existaient déjà bien avant l’apparition du cloud computing; cependant, avec celui-ci elles prennent désormais une nouvelle ampleur. Ils se demandent si ces risques sont réellement caractéristiques du cloud ou s’il ne sont pas simplement dus à la jeunesse du système.

Le document se conclut par un bilan de cette nouvelle architecture à risques que représente le cloud computing. Il se présente finalement en opposition avec le pair à pair du fait de son architecture centralisée. Il est également précisé qu’il sera nécessaire aux utilisateurs de faire des efforts et d’agir avec la conscience des risques existants (en sauvegardant les données importantes par exemple). Les auteurs font également la proposition de la standardisation qui permettrait aux utilisateur de choisir le cloud le plus sûr.

Ce texte nous fait seulement une brève présentation du cloud computing et n’énonce que succinctement ses nombreux avantages. Il se concentre plutôt sur les risques que présente le cloud et la difficulté à y trouver des solutions, en prenant en compte ses deux acteurs principaux : les utilisateurs et les prestataires.

Les problèmes liés au destin des données sont expliqués de façon claire mais peu de propositions sont faites pour y répondre. L’article reste centré sur les dangers du cloud et de son architechture particulière. Le document pourrait s’enrichir d’une réflexion sur les solutions à amener et développer au sein de ce service.

Les questions soulevées par les auteurs concernant les problématiques d’accessibilité et de confidentialité sont cependant très intéressantes. Il est important de noter que si elles se posent dans le cas du cloud computing, elles ne sont pas apparues avec celui-ci. L’amalgame semble trop vite fait et on oublie que ce service est encore jeune et émergent.

Les conditions techniques de stockage des données ainsi que les problème de responsabilité paraissent être à l’origine des risques engendrés par cloud computing. De nombreux débats et questionnement semble encore nécessaires avant qu’une réglementation juridique protégeant les cliens et assurant les fournisseurs, puisse être mise en place. Des textes comme celui ci sont primordiaux afin de s’interroger sur des innovations telles que le cloud. Il est indispensable d’en connaître les tenants et aboutissants pour penser la place qu’occupera un service comme celui-ci.

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Synthèse

Au regard de ces trois textes, L’informatique dans les nuages, Recommandations pour les entreprises qui envisagent de souscrire à des services de Cloud computing et Le Cloud : Une architecture virtualisée, nous pouvons d’ores et déjà dégager une tendance : le cloud computing, du fait de sa relative jeunesse (du moins de la jeunesse de sa popularisation, nous avons vu que le modèle existe depuis les années 50), pose des problématiques d’usage, de sécurité et d’éthique pour l’instant très ancrés dans les débats.

Pourtant, tous reconnaissent des avantages certains sur les bienfaits non seulement ergonomiques du cloud computing, tant pour l’entreprise que le particulier, mais aussi financiers (Brookling Insitutions indiquait que 20 à 25% d’économie pourrait être générés par les gouvernements par le biais du nuage); l’entreprise se dégage de la partie technique et de l’entretien du service. Le principe d’élasticité est également un grand avantage. Si la structure de l’entreprise évolue rapidement, le service de cloud peut évoluer dans le même temps, en fonction des besoins.

Cependant, les textes étudiés mettent en avant plusieurs problématiques. Les questions qui reviennent le plus souvent concernent la sécurité. L’architecture particulière du cloud computing impose une perte du contrôle du stockage des données. Les données sont inscrites “en dur” dans de gigantesques centres de stockage (datacenters) appartenant aux sociétés prestataires et non aux entreprises qui louent ces services. La CNIL recommande donc de lire très attentivement les closes du contrat. Les auteurs du troisième texte proposent, eux, une standardisation du modèle car aujourd’hui aucun contrat de souscription à un service de cloud n’est identique. Un encadrement contractuel et des consignes pour les entreprises sur quoi mettre sur le cloud et surtout ne pas mettre sur le cloud. En effet, certains prestataires se gardent le droit de confier certaines données à des sociétés tiers. De plus, rien n’est aujourd’hui fait du côté des prestataires pour aider particuliers et entreprises à mieux comprendre l’architecture et les contrats sont souvent rebarbatifs. Il faut donc être très vigilant d’autant plus qu’on ne sait pas précisément où se trouvent les datacenters et donc où sont stockées nos données. Il revient en fait aux utilisateurs de s’informer.

Le deuxième point qui revient dans l’intégralité des textes analysés concerne l’éthique du système. Beaucoup de détracteurs accusent le cloud computing d’être un système de pair à pair (ou p2p comme le très connu Emule ou LimeWire) déguisé et d’être le nouveau visage du piratage. Il est vrai que les droits d’auteur sont difficiles à vérifier et l’infraction au code de la propriété intellectuelle a déjà été démontrée sur des clouds particuliers. Cependant, là ou le p2p a une architecture éclatée (le fichier est démantelé aux milliers de parties pour des questions de sécurité vis à vis de l’émetteur du fichier illégal), le cloud est centralisé et une simple réglementation du modèle et un système contre le téléchargement illégal suffirait à endiguer la propagation des oeuvres via le cloud.

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Mais le cloud computing est-il vraiment une révolution majeure ? Beaucoup de spécialistes remarquent à juste titre que ce n’est certainement pas une révolution technique car le système est viable depuis les années 50 et il n’avait, à l’époque, pas fait de bruit. C’est en revanche une révolution marketing et le terme même de Cloud Computing serait né d’une étude marketing. Le nuage renvoit à une idée de légèreté et à un océan de possibilité qui séduit les consommateurs. Il suffit pour en juger de voir l’explosion de l’offre de cloud marketing ces dernières années. Nous avons par ailleurs trop peu de recul pour juger les retombées sociales et d’usage vis à vis de l’utilisation du cloud. Il faut en effet une trentaine d’années pour qu’une évolution technique s’empreigne dans les moeurs des usagers et rentre dans le quotidien. On peut parler de révolution quand l’usage et les impacts sur le quotidien sont très rapides (5 à 10 années). Or, la croissance permanente des chiffres liés au cloud computing et son usage de plus en plus répandu, chez les jeunes notamment, est une donnée à prendre en compte. C’est peut être un concept marketing très bien ficelé, il n’en est pas moins que le cloud s’inscrit de plus en plus durablement au sein des entreprises et ce même si pour Richard Stallman et Lary Ellison, il s’agit d’un effet de mode.

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Bibliographie

• http://www.editionmultimedia.fr/wp-content/uploads/2012/10/Rapport-CSPLA-sur-lin-formatique-en-nuage-23-10-12.pdf

• http://www.cnil.fr/fileadmin/images/la_cnil/actualite/Recommandations_pour_les_entre-prises_qui_envisagent_de_souscrire_a_des_services_de_Cloud.pdf

• http://adam.hypotheses.org/1115

Textes analysés

Travail de recherches

• http://www.zdnet.fr/actualites/cloud-computing-4000086220q.htm• http://www.cil.cnrs.fr/CIL/spip.php?article1694• http://www.zdnet.fr/actualites/le-cloud-computing-explique-en-3-schemas-39787070.

htm• http://www.zdnet.fr/actualites/ressources-it-notre-selection-de-livres-blancs-a-consult-

er-39785846.htm• http://cloudcomputing.fr/• http://www.finyear.com/Le-cloud-computing-tiendra-t-il-ses-promesses_a25248.html• http://www.journaldunet.com/solutions/expert/53482/cloud-computing-et-vulnerabi-

lite-des-donnees.shtml• http://www.cegid.fr/le-cloud-computing1-definitions-et-approches/r1-3464.aspx• http://www.cegid.fr/le-cloud-computingbr2-enjeux-et-points-de-vigilance/r1-3503.aspx• http://www.cegid.fr/le-cloud-computing-3-le-marche-et-les-acteurs/r1-3583.aspx• http://www.cegid.fr/le-cloud-computing-4-le-cloud-metier-ou-la-vision-de-cegid/r1-

3645.aspx• http://blog.octo.com/cloud-computing-risques-juridiques/• http://www.salesforce.com/fr/cloudcomputing/• www.journaldunet.com/solutions/systemes-reseaux/analyse/le-cloud-computing-l-in-

formatique-de-demain.shtml• http://www.journaldunet.com/solutions/expert/52675/cloud-computing---risques-

-menaces---verites.shtml• http://www.wygwam.com/documents/cloud-computing.pdf• http://www.contactnord.ca/tendances-et-orientations/informatique-en-nuage• http://nauges.typepad.com/my_weblog/2011/04/cloud-communautaire-la-

troisi%C3%A8me-voie-.html• http://nauges.typepad.com/my_weblog/2011/04/cloud-communautaire-la-

troisi%C3%A8me-voie-2e-partie-rappel-httpnaugestypepadcommy_weblog-201104cloud-communau.html

• http://www.creg.ac-versailles.fr/spip.php?article472• http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/technologies-de-l-information-

th9/management-des-systemes-d-information-42302210/cloud-computing-h6020/