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Invitation Club régional pour la ville durable 12 ème rencontre, le 14 septembre La Nature en Ville Synthèse des présentations

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InvitationClub régional pour la

ville durable

12ème rencontre, le 14 septembre

La Nature en Ville

Synthèse des présentations

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La 12ème rencontre du Club régional pour la Ville Durable s’est déroulée le 14 septembre 2015 à Orléans. Une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour assister aux exposés et aux dé-bats sur la nature en ville.

Introduction par le Directeur Régional de l’Environne-ment de l’Aménagement et du Logement

Le plan « Ville Durable », initié et mis en œuvre depuis 2008, encourage l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir la ville, respectueuse des principes du développement durable et adaptée aux spécificités des territoires. Ses différents champs d’action ont favorisé la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés, et conduit à ce que la préoccupation de la ville durable soit maintenant largement partagée. L’année 2015, marquée par les enjeux de transition écologique et énergétique, contribue à souligner l’actualité de ces enjeux.

Parmi les enjeux de l’urbanisme durable, celui de la « Nature en Ville » revêt une place de plus en plus importante, comme en a témoigné le colloque international organisé en juin 2014 à Paris. La 12ème session du Club régional lui est donc consacrée.

Dans le cadre du Plan national « Restaurer et valoriser la Nature en Ville », les ministères en charge de l’Ecologie et du Logement ont mis en place un portail de la nature en ville (http://www.nature-en-ville.com), qui constitue une plate-forme de partage d’expériences, d’échanges et de ressource documentaire autour des différentes thématiques liées à la nature en ville.

Contrairement à une idée communément répandue, la Nature en Ville (à l’image de la Nature en général) ne se résume pas à la seule présence des espèces animales et végétales. Elle procure en effet de multiples autres fonctionnalités au bénéfice de l’urbain : rôle d’« insecticide » na-turel joué par les chauves-souris, fertilisation des sols par les insectes et invertébrés, absorption des eaux de pluies limitant le dimension-nement des réseaux d’assainissement, réduction des îlots de chaleurs par la végétation, aménités offertes au profit de la santé humaine...

Beaucoup de démarches actuelles de construction développent ce-pendant une approche ponctuelle, ou déclinent des réponses « stan-dard » aboutissant parfois à des résultats inadaptés aux contextes, ou présentant des bilans globaux discutables : toitures végétalisées mono-espèce d’épaisseur insuffisante, façades végétalisées arrosées artificiellement, architec-ture verre-acier offrant peu d’anfractuosités de gîte aux espèces... La problématique gagnerait donc à être appré-hendée via une approche plus large, mêlant les diverses échelles spatiales et les différentes étapes du cycle de vie des projets (« Faut-il construire? », « Où construire? », « Comment construire? », « Avec quels matériaux? »).

Certaines thématiques restent néanmoins peu abordées, et comptent donc sans doute parmi les enjeux à inves-tir dans les années à venir : ainsi des sols, qui apparaissent comme de grands oubliés (réflexion sur la réversibilité des bâtiments), ou de la biodiversité « grise » liée aux imports de matériaux utilisés dans la réalisation des projets.

Nature en Ville : enjeux et pratiques (Gilles LECUIR – Natureparif)

État des lieux de la Nature en Ville en région Centre-Val de Loire(Régis MENDOLA – Direction Territoriale Normandie-Centre du CEREMA)

Une étude a été confiée par la DREAL Centre-Val de Loire au CEREMA afin de réaliser un premier panorama des initiatives mises en œuvre par les acteurs locaux. Ce recensement, non-exhaustif, s’est concentré en première approche sur les principales agglomérations.

La restitution des informations collectées s’appuie sur la structure en trois axes du plan national « Promouvoir et res-taurer la nature en Ville » : ancrer la ville dans sa géographie et son milieu naturel, développer les espaces de nature en quantité et en qualité, et promouvoir une culture et une gouvernance partagées de la nature en ville.

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Parmi l’ensemble des actions recensées, certaines se sont aujourd’hui démocratisées, à l’image de la réalisation d’inven-taires du patrimoine naturel par des organismes spécialisés (association de protection de l’environnement ou museum d’histoire naturelle). La mise en valeur d’espaces de nature de proximité à travers de grands parcs urbain ou d’agrément ainsi que les approches « zéro pesticide » sont également assez répandues au sein des collectivités enquêtées. L’inté-gration de la nature en ville dans des documents stratégiques dédiés (plans verts ou plan biodiversité) ou dans les docu-ments d’urbanisme semble également se diffuser, tout comme les pratiques de gestion différenciée permettant d’adapter l’entretien au rôle dévolu à chaque espace (depuis les espaces les plus structurés jusqu’aux espaces de nature sauvage).

Le Schéma régional de Cohérence Ecologique : une déclinaison régionale de la trame verte et bleue

(François MICHEAU - DREAL Centre-Val de Loire)

À la suite du Grenelle de l’environnement, les no-tions de « Trame Verte et Bleue » (TVB) et de « continuités écologiques » ont été intégrées dans le code de l’urbanisme et le code de l’environnement.

La lutte contre la perte de biodiversité géné-rée principalement par la fragmentation des milieux, préjudiciable aux espèces (perturba-tion des fonctions d’alimentation, de repro-duction, de gîte, etc.), passe par la protection ou la restauration des continuités écologiques.

À l’échelle des régions, la trame verte et bleue se décline sous la forme d’un schéma co-élaboré par l’État et les Conseils régionaux : le Schéma Régio-nal de Cohérence Écologique (SRCE). Le SRCE pour la région Centre-Val de Loire a été approuvé le 16/01/2015. Il identifie et cartographie les réservoirs de biodiversité, les corridors potentiels de déplace-ments et les éventuelles zones de conflit pour 9 sous-trames, réparties en 3 grands types (5 sous-trames terrestres, 3 sous-trames particulières et 1 sous-trame aquatique). Pour chacune, le SRCE décline des ob-jectifs et des recommandations, autour de la séquence « préserver, restaurer, connaître et sensibiliser ».

Tous les nouveaux SCoT et PLU doivent avoir pour objectif la préservation ou la re-mise en bon état des continuités écologiques. Par ailleurs, les éléments du SRCE doivent y être transposés et précisés au regard des enjeux locaux. Le SRCE sera actualisé tous les 6 ans.

Aménités et bénéfices du végétal en ville (Pauline LAILLE - Plante&Cité)

En complément de son intérêt pour la biodiversité, la nature en ville présente de nombreux avantages pour l’être humain. Ces avantages peuvent relever de champs aussi divers qu’améliorer la santé et le bien-être des populations urbaines, améliorer la qualité des espaces publics ou contribuer à l’attrac-tivité économique (agriculture urbaine, valorisation du bâti, tourisme...).

Les effets bénéfiques du végétal sur la santé physique humaine et sur la bio-diversité sont aujourd’hui bien démontrés. Les effets d’autres composantes,

également avérés, conservent néammoins des questions en suspens, en raison des méthodes employées ou de l’interpré-tation à donner aux résultats (effets sur la santé psychologique de l’homme, la qualité de l’air, la valorisation du bâti). D’autres, enfin, restent encore peu étudiés (impact sur le lien social ou l’attractivité économique, touristique ou agricole).

Des recherches en cours visent à fournir des outils de diagnostic et de concertation, et à tenter d’objecti-ver les bénéfices non marchands du végétal (valeur d’usage, valeur d’option, valeur de legs, valeur d’exis-tence), afin d’inciter les porteurs de projets à mieux apprécier la contribution de la nature au sein des projets.

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Pour en savoir plus :

www : http://www.centre.developpement-durable.gouv.fr/la-ville-durable-r600.html

Exemple de stratégie globale à l’échelle d’une agglomération : Plan biodiversité de la Ville d’Orléans (Anne TROUILLON – Ville d’Orléans)

Située à l’interface de grands ensembles naturels remarquables (So-logne, forêt d’Orléans) et traversée par le corridor écologique que constitue la Loire, Orléans se caractérise par un tissu urbain va-rié favorable à l’accueil de la biodiversité. Depuis plus de 10 ans, la Ville conduit une politique environnementale innovante. Elle a ain-si été en 2009 la première commune de France à se doter d’un pro-gramme opérationnel « nature en ville » : le Plan « Biodiversité ».

Ce plan repose sur les 3 objectifs que sont « la connaissance de la biodiversité urbaine », « la conservation et la gestion du patrimoine naturel » et « la sensibilisation, la valorisation et la communication ». Il se décline en six programmes d’actions, parmi lesquels la biodiversité locale, la charte « objectif zéro pesticide » ou l’éducation à l’environnement.

La connaissance de la biodiversité repose sur un important programme d’inventaires mené depuis 2008 par le Muséum d’Orléans. Les résultats ont, entre autres, permis de mettre en évidence les noyaux de biodiversité, d’adapter les règles de constructibilité du PLU et d’améliorer les pratiques de gestion écologique et la végétalisation de l’espace public, sans recours aux pesticides. Plusieurs initiatives peuvent aussi être signalées, telle la démarche « embellissons nos rues », par laquelle la Ville d’Orléans offre à des habitants volontaires la possibilité de fleurir ou de planter des végétaux sur l’es-pace public au droit de leur propriété, après retrait d’une partie de l’enrobé. La Ville mène également des réflexions com-plémentaires sur la gestion des cimetières et des terrains de sports, ainsi que sur la faisabilité d’éco-pâturages urbains.

Chécy Poumon vert (Hubert Tinseau – Adjoint au maire de la Ville de Chécy)

Commune de 8 500 habitants située en 2nde couronne de l’agglomération or-léanaise, Chécy conserve de notables espaces naturels malgré la pression exer-cée par l’urbanisation. Au travers d’un groupe de travail thématique « Poumon Vert », la ville a identifié, dès 2008, de premiers enjeux environnementaux à protéger, qu’elle intègre depuis au travers d’une politique d’action transversale.

Le spectre d’intervention fait preuve d’une grande diversité et développe une forte synergie, mobilisant le cas échéant l’implication directe de la commune:

• du point de vue de l’urbanisme, dans le cadre du PLU, recours à une ap-proche environnementale et à un relevé des arbres et essences à préserver ;

• du point de vue de la gestion des espaces publics, gestion différenciée sans recours aux pesticides et politique de fleurissement ou de développement de jachères fleuries ;

• du point de vue de l’agriculture, création d’une zone agricole protégée de 284 ha (soit 60 % des zones agricoles du PLU), aide à l’installation d’un jeune agriculteur en maraîchage biologique (mise à disposition de foncier, prise en charge d’un forage...) et création d’une charte «bon voisinage» ;

• du point de vue de la sensibilisation des populations, création d’un verger communal de variétés anciennes de 1 ha, valorisation et entretien de 3 ha de vignes avec création d’une association d’habitants, mise en place de jardins partagés et de jardins des écoles ;

• du point de vue de la biodiversité, acquisition foncières régulières pour préserver les zones humides ou les prairies alluviales, accompagnées d’un plan de gestion en lien avec l’association Loire Nature Environnement ;

• mise en place de parcours pédagogiques (parcours des oiseaux et parcours des poissons migrateurs) ;• du point de vue des aménagements opérationnels, projet de création d’un éco-quartier sur le site en « dent creuse »

de Grainloup, avec valorisation d’un bassin d’orage en prairie humide.