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    Enseignant A. DirerLicence 2, 1er semestre 2008-9

    Universit Pierre Mends FranceCours de macroconomie suite

    Partie 2 : La comptabilit nationale

    2.1 Introduction

    La macroconomie utilise dans ses raisonnements des variables telles que la consommation, laproduction ou l'investissement. Ces agrgats font lobjet de statistiques rgulires qui renseignentsur ltat de lconomie. Ils permettent de rpondre aux questions suivantes :

    *combien les mnages ont-ils consomm cette anne ?*quel est leffort dinvestissement des entreprises*quelle est la croissance du PIB ?

    La rponse ces questions ncessite de comptabiliser toutes les productions, les consommationsou les investissements dun pays pendant une priode donne. Cela pose des problmes dedfinitions statistiques. La comptabilit nationale soccupe de construire de tels indicateurs. Nousutiliserons les comptes de la France produits par lINSEE1.

    Dfinition. La comptabilit nationale est le recensement et la mesure des flux montairesreprsentatifs de l'conomie d'un pays. Elle est une reprsentation globale, dtaille et chiffre del'conomie nationale au sein dun cadre comptable complet et quilibr.

    Objectifs.La comptabilit nationale est la fois un outil descriptif permettant dexposer lasituation conomique d'ensemble d'un pays et un outil de prvision des volutions futures.

    Elle a t mise en place aprs la Seconde Guerre mondiale. Les systmes de comptes nationauxsont aujourd'hui harmoniss et les tats europens par exemple utilisent le mme cadrecomptable : le SEC (systme europen de comptabilit). Ce systme assure une assez bonnecomparabilit entre les pays, notamment ceux de lOCDE.

    Llaboration des comptes nationaux ncessite de rassembler les comptes de millions d'unitsconomique en utilisant toutes les sources disponibles: fiscales, issues de la comptabilit privedes entreprises, douanires, etc... Construire les comptes d'un pays est une opration longue. Enmoyenne, les comptes sont connus un an plus tard: les comptes de l'anne 2007 seront connus le31 dcembre 2008. Les chiffres peuvent tre ensuite rviss plusieurs annes par la suite. Il existegalement des comptes trimestriels plus imprcis, mais disponibles beaucoup plus tt. Lescomptes du premier trimestre 2008 (de janvier mars) sont connus deux mois plus tard soit enjuin de la mme anne.

    1Vous pouvez directement les obtenir en allant sur leur site (http://www.insee.fr) puis en cliquant sur longlet Thmes puis Comptes Nationaux .

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    Lobjectif de la CN est de compter et de mettre en ordre toutes les oprations effectues par lesagents conomiques appartenant l'conomie nationale. Comment dlimiter ce qui ressort delconomie nationale et ce qui en est exclu ? A ce stade deux options sont possibles :

    Utiliser un critre de nationalit. Sont comptabilises les oprations effectues par les agents dela nationalit du pays au sens juridique. Ce critre a toutefois le dfaut dinclure les expatris etles entreprises franaises produisant l'tranger. Faut-il par exemple compter dans la productionnationale le travail dun salari expatri franais travaillant Hong Kong pour une banquejaponaise ?

    Le second critre est dordre gographique. Il est fond sur la rsidence: l'conomie nationaleest l'ensemble des units rsidentes, c'est dire des units qui ont un centre d'intrt sur leterritoire conomique pendant un an ou plus. La CN retient le critre gographique. Par

    exemple, un travailleur immigr appartient l'conomie nationale, contrairement un salariexpatri. Mais un touriste nest pas une unit rsidente au sens o sa rsidence sur le territoirenationale est infrieure un an.

    La CN rend compte des activits conomiques des agents rsidents. Ces activits peuvent tre deplusieurs types. Premirement, les agents produisent des biens et des services et les utilisent pourdiffrents usages comme la consommation ou l'investissement. Deuximement, ils peroivent desrevenus de toutes sortes : salaires, intrts, dividendes etc. Ces deux types doprations renvoient deux faons dapprocher l'conomie nationale: l'approche par les produits et l'approche par lesrevenus. La premire correspond aux oprations sur les produits, la seconde aux oprations derpartition.

    Plan de la partie :

    2.1 Introduction2.2 L'approche par les produits2.3 L'approche par les revenus2.4 Lquilibre sur le march financier2.5 Rsum

    2.2 L'approche par les produits

    Elle rpond aux questions suivantes: De quelles quantits de biens et services l'conomienationale dispose-t-elle au cours d'une anne? A quelle utilisation les produits sont-ils affects?La CN s'efforce de rpondre ces questions pour les 472 catgories de produits figurant dans lanomenclature principale (une nomenclature est un systme cohrent de classement d'unitslmentaires).

    A chaque produit est associ une branche. Une brancheest le regroupement des units de

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    production homognes qui produisent le mme bien ou le mme produit2. Le niveau le plusagrg de la nomenclature des branches est le niveau D qui classe la production en cinq branches:l'agriculture, l'industrie, la construction, les services principalement marchands et les servicesadministrs. Il existe des niveaux plus fins qui dtaillent des sous-postes dans chacun des postesde la nomenclature principale. Le niveau E contient 16 postes, le niveau F 41 postes, le niveau G118 et le niveau H 472 postes.

    2.2.1 Les diffrents types de production

    La CN considre essentiellement deux types de production: la production marchande et laproduction non marchande.

    La production marchande constitue l'essentiel de la production de l'conomie nationale (83%).C'est la production destine tre coule sur un march et qui est vendue un prix couvrant plusde 50% de ses cots. La production est value au prix de march.

    La production non-marchande est dfinie comme la production qui est fournie d'autres unitssoit gratuitement soit un prix qui couvre moins de la moiti des cots. La production nonmarchande est essentiellement fournie par les administrations publiques: dfense, police,clairage public o le prix est nul, le financement se faisant par l'impt. Elle reprsente 17% de laproduction totale.

    Faute de prix de march, cette production est value par la somme de leurs cots de production,c'est--dire la rmunration des fonctionnaires, les CI ncessaires pour fournir ces services, ouencore le montant de l'amortissement pour l'usure du matriel et des btiments (consommation decapital fixe).

    Une fois produit, un bien ou un service peut servir diffrents emplois que nous dtaillonsmaintenant.

    2.2.2 Les diffrents types demplois

    Il existe cinq types demplois : les consommations intermdiaires, les consommations finales, lesinvestissements (ou FBCF), les variations de stocks et les exportations.

    Les CIreprsentent la valeur du produit qui est consomme dans le processus de production. Lesproduits servant de CI sont soit incorpors dans des produits plus labors (ex des pneus) soitdtruits au cours du cycle de production (ex de l'lectricit).

    Pour qu'il y'ait CI, l'incorporation ou la destruction doivent tre totales. Btiments et biensd'quipement ne rpondent pas ce critre et sont classs dans les biens d'investissement.

    Les dpenses de consommation finale (DCF ou CF) permettent l'acquisition de produits utiliss

    2Une unit de production homogne peut correspondre l'activit d'une entreprise ou seulement d'une partie de sonactivit. C'est ainsi qu'une partie de la production de Renault est comptabilise dans la production de l'industrieautomobile et une autre classe dans l'industrie des biens d'quipement (machine-outils).

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    pour la satisfaction directe des besoins individuels des mnages ou des besoins collectifs. Laconsommation finale inclut au titre des besoins collectifs les dpenses publiques desadministrations publiques. Certains biens de consommation peuvent tre durables comme lesvoitures ou les tlviseurs. En revanche, les logements acquis par les mnages sont classs dansles investissements.

    La FBCF: La formation brute de capital fixe (FBCF) est constitue par les acquisitions moins lescessions d'actifs fixes ralises par les producteurs rsidents.

    Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus du processus de production et utilissde faon rpte ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an.

    Lutilisation pendant plus d'un an exclut les matires premires qui sont classes en CI. Lesachats de logiciels sont un exemple dinvestissement incorporel.

    La FBCF est brute. Le terme "brut" dans les expressions comme Produit intrieur brut ouFormation brute de capital fixe signifie que la dprciation du capital fixe n'a pas t soustraite delinvestissement.

    La dprciation du capital provient de lusure normale ou de lobsolescence du capital. On parledamortissement en comptabilit prive et de consommation de capital fixeou CCF en CN.

    Quand la dprciation est soustraite, nous parlons de Formation nette de capital fixe (FNCF) pourlinvestissement ou de produit intrieur net (PIN) pour dsigner la production nationale. On a :

    FBCF = FNCF + CCF

    Prenons un exemple. Une entreprise achte une machine de 10 000 euros le 1 erjanvier 2008, quiest amortie sur 10 ans. Lusure du capital est de 1000 euros chaque anne pendant 10 ans. Cestle montant de la consommation de capital fixe (CCF). Le capital existant a perdu 1000 euros desa valeur quil faut retrancher de la valeur brute.

    Si nous ne tenons pas compte de la dprciation, nous parlerons de FBCF, laquelle est gale au31 dcembre 2008 10000 euros. Si nous en tenons compte, nous parlerons de FNCF qui estgale la FBCF moins la CCF soit 10000 1000 = 9000 euros.

    Notez que les entreprises ne sont pas les seules investir. Linvestissement en logement desmnages reprsente 27% de linvestissement total en 2008 et celui des administrations publiques17%.

    Les exportationssont les biens et les services fournis par des rsidents des non-rsidents.

    Selon cette dfinition, il n'est pas ncessaire que les biens franchissent la frontire pour treexports. Par exemple, lachat dun repas par un touriste en France reprsente une exportationselon cette logique.

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    Les variations de stockssont mesures par la diffrence entre les entres du produit en stock etles sorties. Elles sont parfois assimiles un investissement (une immobilisation) par l'INSEE.

    En rsum,l'approche par les produits retrace le trajet suivi par les biens au cours d'une priodede temps (gnralement un an). Par exemple, une voiture peut tre soit produite sur le solnational, soit importe. Elle peut tre ensuite soit achete par un mnage et passe dans le posteCF, soit acquise par une entreprise et passe en FBCF, soit stocke, soit encore exporte (EX).

    2.2.3 L'quilibre ressources-emplois d'un produit

    La valeur des biens produits doit ncessairement tre gale la valeur des biens employs danslconomie pour chaque catgorie de produit. Cette galit est retrace dans lquilibre ressourcesemplois pour chaque branche. Pour un produit donn, les ressourcessont constitues de laproduction et des importations de ce produit. Les emploisreprsentent les diffrents usages desressources. Ce sont les consommations intermdiaires (CI), les consommations finales (CF),l'investissement (FBCF), les variations de stocks (VS) et les exportations (EX).

    L'galit ressources emplois (ERE) scrit pour un produit i:

    iiiiiiiExVSFBCFCFCIP ++++=+ Im

    Nous avons dj rencontr cette galit pour la production de lconomie toute entire. Nous laconsidrons ici pour un produit particulier. Comme au niveau le plus agrg, cette galit estncessairement vrifie. Les produits disponibles pendant une anne donne doivent tre utiliss

    un emploi quelconque.2.2.4 La valeur ajoute

    La production d'une branche ne renseigne pas sur la valeur effectivement produite par la branche.Si la branche automobile produit 100 mais achte 40 en pneus, acier et nergie, la vritable valeurajoute par la branche est 100 40 = 60. La VAest donc ce qua vendu lentreprise moins cequelle a achet :

    iiiCIPVA =

    Le concept de VA permet de ne pas compter plusieurs fois le mme bien. Dans le cas inverse, lespneus de lexemple prcdent seraient compts comme production chez le fournisseur de labranche automobile et nouveau comme production incorpore dans les ventes de voiture duconstructeur.

    La VA peut se dfinir au niveau de toutes les branches que lon agrge (en supposant nbranches):

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    CIPVACIPVA

    CIPVA

    nnn

    =

    =

    =

    ...111

    O VA est la VA de toutes les branches (n

    VAVAVA ++= ...1 ), de mme pour la production P et

    les consommations intermdiaires CI.

    Remarque :la valeur ajoute ne reprsente pas exactement la valeur nouvelle cre au cours duprocessus de production par la branche. L'usure et lobsolescence du capital ne sont en effet pasretranches. La vraie valeur ajoute qui est un indicateur de cration de valeur devrait tre nettede l'usure du capital qui s'interprte comme une destruction de valeur, au mme titre que lesconsommations intermdiaires:

    CCFCIPVAN =

    En pratique, la CN renonce intgrer la CCF et prfre conserver la valeur ajoute sous sa formebrute, cest dire sans retrancher les CCF. Elle prfre retenir une dfinition trop large de lavaleur mais correctement estime une dfinition complte mais entache dune grande margederreur. Depuis 1978, la VA nette a t en moyenne infrieure de 15% la VA brute.

    2.2.6 L'quilibre ressources-emplois de l'conomie

    L'quilibre ressources emplois a t jusqu' maintenant dfini pour un produit donn. Cetquilibre peut tre crit pour tous les produits de la nomenclature. Si nous additionnons lesquilibres ressources emplois de tous les produits, nous obtenons l'ERE de l'conomie nationale:

    ExVSFBCFCFCIP

    ExVSFBCFCFCIP

    ExVSFBCFCFCIP

    nnnnnnn

    ++++=+

    ++++=+

    ++++=+

    Im

    Im

    ...

    Im 1111111

    P est la production de toutes les branches, Im les importations agrges etc. Comme on l'a vu aumoment de la discussion de la VA, la production totale ne renseigne pas sur la quantit derichesse rellement produite. Il faut pour cela retirer les CI. L'quilibre ressources emplois d'unproduit peut tre dfini en fonction de la valeur ajoute. En retranchant les CI de chaque ct delERE :

    P CI + Im = CF + FBCF + VS + Ex

    il suit :

    VA + Im = CF + FBCF + VS + Ex

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    Le PIB peut se dfinir comme la somme des VA produite dans lconomie3. Il est donc identiquedcrire :

    PIB = CF + FBCF + VS + Ex - Im

    Le PIB est gal la somme de la demande intrieure et du solde extrieur.

    2.2.7 Les contributions la croissance du PIB

    Le PIB peut augmenter en raison de la croissance de la consommation ou de linvestissement.Comment quantifier leffet de la croissance de la consommation sur le PIB ?

    Commenons avec un ERE simplifi (sans importations ni exportations, Q = PIB, C = CF, I =FBCF + VS):

    Q = C + I

    En variations: Q = C + I. En taux de croissance du PIB:

    Q

    I

    Q

    C

    Q

    Q +

    =

    ou encore:

    Q

    I

    I

    I

    Q

    C

    C

    C

    Q

    Q

    +

    =

    Le taux de croissance du PIBse dcompose en deux parties ct demande: le taux de croissancede la consommation pondr par la part de la consommation dans la demande totale et le taux decroissance de l'investissement pondr par la part de l'investissement dans la demande totale (C +I).

    Cette formule est logique: une variation d'une des composantes de la demande aura d'autant plusd'impact sur le PIB que sa part dans la demande totale est importante. Les composantes de lademande contribuent la croissance en proportion de leur poids relatif dans la dpense totale.

    Nous pouvons galement calculer les contributions la croissance dans le cas dun ERE complet.Reprenons l'ERE complet : PIB + IM = CF + FBCF + VS + EX et crivons le en variations:

    PIB + IM = CF + FBCF + VS + EX

    Si le PIB varie d'une anne sur l'autre, cela peut tre due une variation des importations ou del'un des postes de la demande. En taux de croissance en appliquant la mme mthode :

    PIB/PIB + (IM/IM)*(IM/PIB) =(CF/CF)*(CF/PIB) + (FBCF/FBCF)* (FBCF/PIB)

    3Nous faisons ici abstraction des impts sur la production, essentiellement constitus de la TVA, pour des raisons desimplicit.

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    + (VS/VS)*(VS/PIB) + (EX/EX)*(EX/PIB)

    Application :les contributions la croissance 2005 de la France :

    Dpenses de consommation finale des mnages et des APU :(CF/CF)*(CF/PIB) 1,4Formation brute de capital fixe : (FBCF/FBCF)* (FBCF/PIB) 0,7Exportations : (EX/EX)*(EX/PIB) 0,7Importations : (IM/IM)*(IM/PIB) -1,5Variation de stocks : (VS/VS)*(VS/PIB) -0,1somme des contributions : (IM/IM)*(IM/PIB) 1,2Produit intrieur brut : PIB/PIB 1,2

    2.2.7 Le tableau entres-sorties (TES)

    Le TESpropose en trois tableaux (A, B et C) une synthse des oprations sur biens et services etfournit une image du systme productif de l'conomie nationale. Les chiffres indiqus sont pourl'anne 2006 et sont arrondis en milliard d'euros (Doc 8):

    Tableau A Tableau B Tableau C

    Prod ImpTotress branches Agr. Ind. S.m S.nm

    TotCI CFm CFadm FBCF VarSt Exp.

    Totemp

    id-CI-Imp

    89 9 98 Agric. 14 36 2 1 53 30 0 1 3 11 98 37

    1570 420 1989 Ind. 24 582 156 54 815 479 28 287 2 378 1 989 7541355 66 1421 Serv.m 6 182 528 57 773 455 39 90 0 59 1 421 582

    444 0 444 Serv.nm 0 5 9 6 21 48 355 0 0 1 444 423

    Tot CI 44 805 695 118 1796

    Prod 89 1570 1355 444 PIB

    VA 45 765 660 3261

    796

    Source : Comptes nationaux - Base 2000, Insee(*) 98 - 53 - 9 = 36

    En ligne, le TES prsente quatre branches, ce qui correspond au niveau le plus agrg de lanomenclature des produits. Ces branches sont :

    1. lagriculture2. lindustrie (industries agro-alimentaires, biens de consommation, automobile, biens

    quipement, biens intermdiaires, nergie et construction)3. les services principalement marchands (commerce, transports, activits financires,

    activits immobilires, services aux entreprises et services aux particuliers)4. les services non-marchands (ducation, sant, action sociale et administration).

    Le tableau A indique le total des ressources dont dispose lconomie pour chaque produit.

    Le tableau B dtaille les consommations intermdiaires vendues par la branche aux autresbranches. Cest un des intrts du TES de dcomposer les consommations intermdiaires duproduit entre les diffrentes branches acqureuses. Par exemple lindustrie a vendu pour un

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    montant de 156 milliards deuros de consommations intermdiaires la branche servicesmarchands.En lignese lisent donc les dbouchs en produits intermdiaires pour chaque branche(par exemple lagriculture a vendu pour 53 milliards deuros de CI).

    On peut galement s'intresser l'industrie non plus en tant que fournisseur des autres branchesen produits industriels, mais en tant qu'acheteuse de produits intermdiaires pour sa propreproduction. Il faut pour cela sintresser aux colonnesdu tableau. Par exemple l'industrie a achetpour 182 milliards deuros de CI la branche services marchands.

    Le tableau C indique les emplois de la production de la branche (autres que les CI).

    Si nous agrgeons les CI, chaque ligne indique lquilibres ressources emplois pour chacune desbranches (ERE par branche):

    P (Prod) + Imp = CI (Tot CI) + CF (CFm + CFadm) + FBCF + VS (VarSt) + Exp

    Le tableau distingue la consommation finale des mnages (CFm) de celle des administrationspubliques (CFadm).

    Lavant dernire colonne (Tot emp) indique le total des emplois (partie droite de lERE parbranche) qui doit tre gale la troisime colonne (Tot ress) branche par branche (partie gauchede lERE par branche).

    Dans la dernire colonne se trouve le total des emplois (avant-dernire colonne) moins les CI parligne moins les importations soit : CF (CFm + CFadm) + FBCF + VS (VarSt) + Exp Imp. Nous

    obtenons une premire manire de calculer le PIB (gal 1796 milliards deuros ) comme lasomme des emplois de lconomie (somme de la dernire colonne).

    Si nous additionnons les CI colonne par colonne (sixime ligne), nous obtenons le total des CIquune branche a achet pour sa production. Par exemple la branche agriculture a achet pour untotal de 44 milliards deuros pour sa production. Si nous retirons ces achats de la production de labranche (septime ligne identique la premire colonne), nous obtenons la valeur ajoute de labranche.

    Nous retrouvons alors la deuxime manire de calculer le PIB en additionnant le total des VA.

    2.3 L'approche par les revenus

    Jusqu' maintenant, lunit de base de l'analyse tait constitue des branches. Nous allonsmaintenant changer de perspectives sur l'conomie nationale en nous intressant au circuitconomique. Le circuit conomique retient comme unit d'analyse les secteurs institutionnels (SI)et retrace l'ensemble des oprations conomiques et financires entre ces derniers.

    Nous commenons par prsenter les SI, puis nous prsenterons les comptes par SI avant des'intresser aux relations entre les SI.

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    2.3.1 Les secteurs institutionnels

    On distingue cinq secteurs institutionnels rsidents : les mnages, les socits non financires, lessocits financires, les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au servicedes mnages. L'ensemble des units non-rsidentes sont regroupes dans une catgorie partappele reste du monde.

    Les SI sont d'abord dfinis par leur fonction principale, par exemple la consommation pour lesmnages ou la production de services non marchands pour les administrations publiques.

    Revenons rapidement sur chacun de ces secteurs.

    Les mnages

    On distingue deux types de mnages: les mnages "ordinaires" qui regroupent les personnesvivant dans un mme logement, et les mnages "collectifs" qui sont les populations des maisonsde retraite, des foyers de travailleurs, etc.

    On retrouve galement dans ce secteur les entreprises individuelles. L'EI est une unitconomique qui ne possde pas de personnalit juridique distincte de celle se son exploitant. Parexemple : les agriculteurs, les artisans, les professions librales, les petits commerants, etc.Notons que les entreprises individuelles peuvent employer quelques salaris.

    Lintgration des entreprises individuelles dans le secteur des mnages se justifie par le fait qu'iln'est pas possible de distinguer le patrimoine des mnages de celui des entrepreneurs qui les fontfonctionner et donc dtablir des comptes spars. C'est par exemple le boulanger qui prlvedans sa caisse pour aller faire ses courses personnelles ou l'agriculteur qui utilise sa voiturepersonnelle pour aller se fournir en engrais.

    Les socits non financires

    Ce sont lensemble des socits dont la fonction principale est de produire des biens et servicesmarchands.

    Les socits financires

    Ce sont lensemble des socits dont la principale fonction est d'offrir des servicesdintermdiation. Sont inclus les banques et la banque centrale, les socits dassurance et lesfonds de pension.

    Les administrations publiques

    Leur fonction principale est de produire des services non marchands et/ou deffectuer desoprations de redistribution des revenus ou du patrimoine. Elles tirent la majeure partie de leursressources de contributions obligatoires (impts et cotisations sociales).

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    En France, les administrations publiques (APU) sont composes de trois sous-ensembles : desadministrations centrales (tat, universits, ANPE ...), des administrations locales (rgions,dpartements, communes) et des administrations de scurit sociale telles que les rgimesdassurance sociales qui distribuent des prestations sociales partir de cotisations sociales.

    Les institutions sans but lucratif au service des mnages

    Les institutions sans but lucratif au service des mnages (ISBLSM) regroupent essentiellementdes associations telles que des associations de consommateurs, des partis politiques, dessyndicats, des glises, des organismes de charit, etc.

    Les diffrentes tudes menes situent l'importance de l'ensemble du secteur non lucratif environ10% des emplois en France.

    Le reste du monde

    Il regroupe les units non rsidentes qui effectuent des oprations avec l'conomie nationale.

    2.3.2 Les comptes des secteurs institutionnels

    La CN retrace toutes les oprations qui impliquent chaque SI dans des comptes qui prennent uneforme en T, dune manire proche de ce qui se pratique en comptabilit prive. Nouscommenons par illustrer le fonctionnement des comptes en Ten prenant un exemple simplifi.

    Considrons un circuit conomique de base compos de deux SI : les entreprises et les mnages.Supposons que le secteur des socits verse 700 euros de salaires aux mnages et que cesmnages achtent 400 euros de produits aux socits. Ces oprations sont retraces dans descomptes de la manire suivante :

    Socitsemplois ressources

    salaires 700 vente de produits 400besoin de financement 300

    total emplois 700 total ressources 700

    Lorsqu'une opration se traduit par une sortie de monnaie, elle est inscrite en emploi gauche. Sielle correspond une entre de monnaie, on l'crit en ressource droite.

    La CN enregistre ces oprations de telle manire ce que les ressources soient gales auxemplois, exactement comme en comptabilit prive.

    Nous introduisons pour cela la notion de besoin ou de capacit de financement. En l'tat actuel denos informations, les entreprises versent 700 en salaires alors que leurs ressources provenant de lavente de leur production ne sont que de 400. Il faut donc qu'elles trouvent un moyen pourfinancer les 300 manquants. C'est un besoin de financement.

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    La situation est symtrique pour les mnages :

    Mnagesemplois ressources

    achats de produits 400 salaires 700capacit definancement 300total emplois 700 total ressources 700

    Aprs dpenses, il leur reste un montant de 300. On dit qu'ils ont une capacit de financement.De cette manire, les comptes sont quilibrs par construction. Nous appliquons maintenant ceprincipe denregistrement aux socits non financires.Nous pouvons remarquer une proprit qui rapparatra dans la suite : la somme des besoins etcapacits de financement des SI (ici des mnages et des entreprises) est gale 0. En d'autrestermes, le march financier est quilibr.

    2.3.3 Le compte des socits non financires (SNF)

    Rappelons que la fonction des SNF est de produire des biens et services non financiersmarchands titre principal. Si le prix de vente ne couvre pas au moins 50% des cots, laproduction correspondante est comptabilise dans le secteur des APU.

    Comme dans lexemple prcdent, les ressources correspondent des encaissements et sontplacs droite du compte en T. Les emplois sont des dcaissements et placs gauche.

    Le compte du secteur des SNF en 2007 (Doc 9) :

    Emplois Ressources

    Compte de production

    Production 2418,7

    Consommation intermdiaire 1462

    Valeur ajoute brute 957

    Compte d'exploitation

    Valeur ajoute brute 957

    Rmunration des salaris (cotisations soc. incluses) 623

    Impts moins subventions sur la production 35

    Excdent brut d'exploitation (EBE) 299Compte d'affectation des revenus

    Excdent brut d'exploitation (EBE) 299

    Intrts 88 59

    Revenus distribus des socits 246 169

    Cotisations sociales 13

    Prestations sociales d'employeurs 13

    Impts sur le revenu 43

    Autres 37 9

    Revenu disponible brut 121

    Compte d'utilisation du revenu

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    Revenu disponible brut 121

    Epargne brute 121

    Compte de capital

    Epargne brute 121FBCF 200

    Variation des stocks 11

    Autres -1 10

    Capacit (+) ou besoin (-) de financement -78

    En milliards deuros

    Sources : Comptes nationaux - Base 2000, Insee

    Le compte non financier intgre un grand nombre d'oprations htrognes. Les lister dans uncompte unique ne permettrait pas de faire apparatre les informations pertinentes. C'est pourquoile compte non financier est lui-mme divis en plusieurs comptes dont chaque solde, appel soldeintermdiaire

    , informe sur la situation conomique des SI.Le premier compte des SNF est le compte de productionqui dcrit la formation de la valeurajoute (production moins consommations intermdiaires). La VA est le solde intermdiaire ducompte et correspond la contribution des SNF au PIB. Le solde intermdiaire est toujours plac la dernire du compte comme lcart entre la somme des ressources et celle des emploisappartenant ce compte. La production est une ressource pour les entreprises (ct droit), les CIun emploi (ct gauche).

    La VA est place une seconde fois droite du compte d'exploitation car elle est alors vue commeune ressource pour les SNF qui va permettre de financer les salaires et l'EBE. Pour obtenir l'EBE partir de la VA, il faut retirer les charges lies directement l'exploitation : les salaires et lesimpts sur la production. LEBE est le solde intermdiaire du compte dexploitation. On faitapparatre ce solde en bas du compte de production en emploi car elle constitue un emploi de laproduction.

    Notez que le fait d'ajouter une fois droite la VA et une fois gauche revient l'annuler au final:a n'est en net ni une ressource (la production en est l'origine), ni un emploi puisque les salaireset l'EBE sont les vritables emplois derrire la VA.

    L'EBE est un indicateur de profit puisque les salaires ont dj t distribus. Il est brut au sens oil nest pas calcul net des CCF. Il est replac en ressources dans le compte d'affectation desrevenus. Ce compte dcrit comment, partir de lexcdent brut dexploitation, se forme lerevenu disponible brut (RDB). Ce revenu est disponible car c'est ce qui reste aux SNF lorsqu'ellesont rempli leurs engagements et obligations l'gard des salaris, de l'Etat, des banques et desactionnaires.

    Les revenus distribus des socits sont principalement les dividendes. Ils peuvent avoir deuxsignifications selon quils se trouvent gauche ou droite du compte. Ce sont des emplois quandles socits versent des dividendes leurs propres actionnaires. Ce sont des ressources quandelles peroivent les dividendes des actions qu'elles dtiennent sur d'autres entreprises. Notez queles SNF versent plus de dividendes qu'elles n'en reoivent car elles sont dtenus en net par les

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    autres secteurs: les mnages, le reste du monde et l'Etat.4

    Pour le secteur des SNF, le RDB se transforme intgralement en pargne brute. Cela ne sera pasle cas pour le compte des mnages comme nous le verrons ensuite.

    Les SNF dgagent une pargne positive en 2004, ce qui signifie qu'elles ont bnfici deressources pour un montant suprieur leurs dpenses courantes qui sont les salaires, les imptset cotisations sociales, les intrts et dividendes etc.

    Le compte de capitaldcrit ensuite comment les SNF utilisent l'pargne dgage.

    LEB permet de financer ct gauche du compte l'investissement (FBCF) et la variation desstocks.5Le solde du capital est le besoin ou la capacit de financement, notion centrale en CN.Comptablement, il est toujours crit gauche. Il est positif si l'pargne des SNF est suprieure

    ses propres besoins de financement suscits par ses acquisitions de machines, terrains etc. Onparle alors de capacit de financement disponible pour le financement des autres SI.

    Il est ngatif si les entreprises n'ont pas dgag assez d'pargne pour financer leursinvestissements. On parle alors de besoin de financement car le secteur des SNF aura dans saglobalit besoin de faire appel l'pargne des autres SI. On voit que les SNF ont globalement unbesoin financier de 78 milliards deuros pour l'anne 2007.

    2.3.4 L'analyse des ratios

    Nous pouvons affiner l'analyse du compte des SNF en calculant des ratios partir desinformations dlivres par les soldes intermdiaires.

    Nous allons prsenter quatre ratios : le taux de marge, le taux dpargne, le taux dinvestissementet le taux dauto-financement.

    Le taux de margeest le rapport de l'EBE la VA. L'EBE est ce qui reste l'entreprise aprspaiement des cots directement lis la production de la VA. Le taux de marge peut tre alorsconsidr comme un indicateur de profit puisqu'il indique combien iront aux apporteurs decapitaux pour chaque euro de VA produite. Le taux de marge tait de 31,2% en 2007 (vrifiez lecalcul laide du tableau).

    Le taux d'pargnedes SNF est le rapport de l'EB la VA. Par rapport l'EBE, sont maintenantverss les intrts de la dette, les dividendes des actions et les cotisations sociales. Il permet demesurer combien les entreprises pargnent pour l'investissement par euro de VA produite. Letaux dpargne tait de 12,7% en 2007.

    4La catgorie autres regroupe des critures lies des oprations d'assurance, des paiements d'amendes ouencore des dons.5Le poste autres regroupe les acquisitions moins les cessions d'actifs non financiers non produits (ANFNP)comme les terrains ou les brevets. Il inclut galement les aides l'investissement (subventions publiques de la FBCF)et d'autres transferts en capital, par exemple des remises de dettes, qui peuvent tre reus ou verss par les socits.

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    Le taux d'investissementest le rapport de la FBCF la VA. Il indique quelle proportion de laVA les entreprises consacrent l'effort d'investissement, que ce soit pour installer de nouveauxquipements ou pour compenser l'usure des quipements en place puisque la FBCF est brute. Letaux dinvestissement tait de 20,9% en 2007.

    Le dernier ratio important est le taux d'autofinancement. Cest le rapport de la EB sur la FBCF.Il indique quelle proportion de l'pargne (les ressources propres des entreprises) financel'investissement. Le taux dauto-financement tait de 121/200 = 60,5 % en 2007.

    Depuis 1960, on constate une baisse tendancielle du taux dinvestissement et une augmentationdu taux de marge et du taux dautofinancement depuis les annes 80.

    Doc 12

    Nous pouvons identifier leffet sur le profit des entreprises des deux chocs ptroliers. Limpactsur le taux de marge a t amplifi par lindexation des salaires sur linflation, ce qui alimentait laboucle inflation croissance des salaires et maintenait le pouvoir dachat des salaris. Lemcanisme dindexation a pris fin lors de la rigueur de 1983. Le taux de marge a logiquementraugment pour se stabiliser 30%. Les entreprises ont pu ds lors financer une part croissantede leur investissement sur fonds propres, do la hausse simultane du taux dautofinancement.

    2.3.5 Le compte des mnages

    Le compte des mnages contient l'ensemble des entreprises individuelles (agriculteurs, petitscommerants, artisans, professions librales etc.). Le compte du secteur des mnages va doncmler une logique de consommation et une logique de production au sein d'une squence descomptes qui est la mme que pour les SNF.

    Le compte du secteur des mnages en 2007 (Doc 10)

    Emplois Ressources

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    Compte de production

    Production 425,3

    Consommation intermdiaire 80

    Valeur ajoute brute 345

    Compte d'exploitation

    Valeur ajoute brute 345

    Rmunration des salaris (cotisations soc. incluses) 43

    Impts moins subventions sur la production 11

    Excdent brut d'exploitation et revenus mixtes 291

    Compte d'affectation des revenus

    Excdent brut d'exploitation et revenu mixte 291

    Salaires et traitements bruts 723,6

    Intrts 36 46

    Revenus distribus des socits 1 116

    Cotisations sociales 384 261Prestations sociales 366

    Impts sur le revenu 160

    Autres 57 78

    Revenu disponible brut 1244

    Compte d'utilisation du revenu

    Revenu disponible brut 1244

    Consommation finale 1047,4

    Epargne brute 197

    Compte de capital

    Epargne brute 197

    FBCF 127Variation des stocks 0

    Autres -1 -6

    Capacit (+) ou besoin (-) de financement 65

    En milliards deuros

    Sources : Comptes nationaux - Base 2000, Insee

    Le compte de production retrace la formation de la VA des entreprises individuelles (EI). Lesolde est la valeur ajoute. Le compte dexploitation concerne galement essentiellement lesoprations de production des EI. Il a comme ressources la valeur ajoute et comme emploi larmunration des salaris et les impts sur la production. Le solde est lEBE et les revenusmixtes.

    Les revenus mixtes mlent des revenus du travail et du capital sans qu'ils puissent tre dissocis.Cest le cas par exemple des revenus dun dentiste qui rmunrent la fois son travail auprs desa clientle et ses investissements dans son cabinet qui sont des revenus du capital. Il est doncimpossible de distinguer la part qui va dans les salaires et celles dans les revenus du capital. A cestade, ils sont classs avec les revenus purs du capital (lEBE).

    Le compte d'affectation des revenus additionne en ressources les revenus dactivit (salaires,revenus mixtes), les revenus de la proprit (les intrts et dividendes), les impts sur le revenu

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    et le patrimoine et les cotisations sociales nettes des prestations sociales. Le solde fournit lerevenu disponible brut (RDB).

    Les cotisations socialessont traditionnellement distingues selon qu'elles sont la charge desemployeurs ou des salaris. Par exemple, le salaire brut comporte les cotisations salaries maispas les cotisations employeurs. C'est une distinction qui est en ralit artificielle la fois pourl'employeur et pour l'employ. Pour l'employeur, les deux types de cotisation font partie du cotdu travail, qu'elles soient payes au nom des entreprises ou des salaris, elles restent payes parl'entreprise. Pour les employs, seul compte le salaire net qui est vers sur le compte bancaire.

    La CN a donc dcid de traiter de la mme faon les deux types de cotisation. Dans le compted'affectation des revenus, la rmunration des salaris est "super-brut" au sens o elles intgrentles cotisations salaries et les cotisations patronales. Les cotisations qui sont retranches sont lasomme des deux types de cotisation.

    Les prestations socialescomprennent les retraites, les allocations chmage, les remboursementsdes dpenses maladie etc. On y trouve galement les prestations d'assistance sociale en espceverses sans cotisations pralables : RMI, minimum vieillesse, etc. Les prestations sociales sontapproximativement gales aux cotisations ct gauche, ce qui est normal, puisque les caissesd'assurance sociale visent l'quilibre financier.

    Les prestations sociales ne comprennent pas les transferts sociaux en nature (279 Mds d'euros en2007). Ce sont des dpenses de consommation qui bnficient aux mnages mais qui sont lacharge des collectivits. A ce titre, elles ne sont pas retenues dans les comptes des mnages. Ellescomprennent notamment les allocations logement ou l'ducation fournie gratuitement.

    Le RDB des mnages est donc compos des revenus d'activit et des revenus du capital aprstransferts socio-fiscaux. Il est disponible soit pour la consommation (les dpenses deconsommation finale individuelle), soit pour l'pargne (l'pargne brute).

    Le compte dutilisation du revenu dcrit le partage de ce revenu disponible entre la dpense deconsommation finale et lpargne qui est le solde.

    Dans le compte de capital, l'EB report du compte d'utilisation sert au financement de la FBCFet la variation des stocks (FBC fixe et circulant). La FBCF est compose de l'investissement desEI et des achats de logement des mnages. Il reste en 2007 un solde positif qui constitue une

    capacit de financement c'est dire un excdent de ressources financires libres pour tre prtes d'autres secteurs institutionnels.

    Les deux ratios importants pour les mnages sont:

    Le taux d'pargneest lEB sur le RDB. Il indique quelle part du RDB est pargne par lesmnages. Le RDB est la part du revenu net des transferts rellement disponible pour laconsommation ou lpargne. Il est de 15,8% en 2007. Ce rapport est trs stable au cours du tempspuisqu'il fluctue autour de 15% depuis les 25 dernires annes (cf. graphique, doc 13).

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    Le taux d'pargne financireest le rapport de la capacit de financement au RDB. Il indique lapart de l'pargne place dans des produits financiers plutt que dans le logement. Il est gal 5,2% en 2007. Consquence du dveloppement des marchs financiers, le taux d'pargnefinancire a globalement doubl entre les annes 80 et 90.

    Doc 13

    Depuis 1960, on observe une baisse du taux dpargne, puis une grande stabilit partir desannes 90 autour de 15%. Ce niveau reste toutefois lev par rapport aux autres pays dvelopps.On note depuis les annes 80 un ralentissement de la croissance de la consommation et du RDBqui peut sexpliquer par un ralentissement de la croissance du PIB.

    2.3.6 Le compte du Reste du Monde

    le Reste du monde regroupe toutes les units conomiques non rsidentes qui, dune manire oudune autre, sont impliques dans des changes avec lconomie nationale, et uniquement cesdernires. Le compte du Reste du Monde retrace les oprations mettant en relation l'conomienationale et l'extrieur : importations et exportations de biens et de services, oprations derpartition entre rsidents et non-rsidents. Il permet de fermer le circuit conomique : touteopration intervenant entre un secteur institutionnel rsident et l'tranger est enregistre dans lecompte de ce secteur, tout en ayant une contrepartie dans le compte du Reste du monde. Bien quele Reste du monde ne soit pas un secteur institutionnel au sens strict de ce terme, les comptes dumme nom sont organiss comme les comptes des secteurs institutionnels de lconomienationale.

    Le compte du Reste du monde se dcline en trois comptes intermdiaires :

    1. Le compte extrieur des biens et des services. Dans ce compte, sont enregistrs les fluxd'importations et d'exportations. Le solde de ce compte (point de vue du Reste du monde),diffrence entre les importations et les exportations franaises, est le solde extrieur desbiens et des services .

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    2. Le compte extrieur des revenus primaires et des transferts courants. Dans ce compte,sont rpertories les oprations courantes de rpartition intervenant entre l'conomienationale et le Reste du monde. Les principales oprations de rpartition sont lesversements de rmunrations et de revenus de la proprit (intrts, dividendes etbnfices rinvestis) de la France vers le Reste du monde, inscrits en ressources de cecompte, et vice versa. On y trouve galement les primes et les indemnits d'assuranceainsi que les transferts verss par les administrations publiques franaises aux Institutionseuropennes ou des administrations trangres. Le solde de ce compte est le soldeextrieur courant .

    3. Le compte de capital. Y sont enregistrs des transferts en capital, tels que des aides l'investissement, les remises de dettes et les autres transferts lis l'acquisition d'actifs parl'une des parties. Le solde de ce compte est la capacit ou le besoin de financement duReste du Monde. Il est frquent de prendre l'oppos du solde et de parler de besoin ou de

    capacit de financement de la Nation.Ces oprations sont galement dtailles dans la balance des paiements que nous tudierons dansla partie sur l'conomie ouverte. En 2008, le solde extrieur des biens et services de la Nation (oule solde de la balance commerciale) tait pour la France de -48,2 Mds d'euros (exportations(515,6) importations (563,8)). Aprs prise en compte des autres transferts (courants et encapital), le besoin de financement de la Nation tait de 64,2 Mds d'euros pour la mme anne.

    2.4 Les trois dfinitions du PIB

    Le PIB se dfinit de trois faons quivalentes. Cest dabord la somme des VA produite danslconomie (dfinition 1). Dans l'approche par les produits, elle est produite par l'ensemble desbranches. Dans l'approche par les revenus, elle est produite par lensemble des SI : les SNF, lessocits financires (SF), les mnages travers les EI et les administrations publiques. Cest laversion production du PIB.

    Deuximement, si nous reprenons lERE de lconomie toute entire en passant les importations droite :

    PIB = CF + FBCF + VS + Ex - Im

    Le PIB est gal la somme de la demande intrieure (CF + FBCF + VS) et du solde extrieur (Ex- Im ). Cest lapproche du PIB par les emplois.

    Il existe une troisime dfinition du PIB comme la somme des revenus perus dans lconomie :PIB = somme des revenus. Nous pouvons affiner la dfinition en reprenant le comptedexploitation des SNF :

    Compte d'exploitation

    Valeur ajoute brute 957

    Rmunration des salaris 623

    Impts moins subventions sur la production 35

    Excdent brut d'exploitation (EBE) 299

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    Nous avons lgalit entre la VA produite par les SNF et la somme des emplois : rmunrationdes salaris (au sens large c'est--dire incluant les cotisations sociales), impts moins subventionsur la production et EBE. Cette galit se retrouvant pour les comptes dexploitation des autresSI6, nous avons la mme galit pour lensemble des SI :

    Somme des valeur ajoute = somme des rmunration des salaris+ somme des EBE (incluant les impts et les revenus mixtes)

    Puisque la somme des VA de tous les SI est gale au PIB (approche par la production), nousavons une troisime dfinition du PIB :

    PIB = somme des rmunration des salaris+ somme des EBE (incluant les impts et les revenus mixtes)

    LEBE incluant les revenus du capital, nous pouvons galement crire :PIB = somme des revenus du travail

    + somme des revenus du capital

    Cest lapproche du PIB par les revenus.

    2.5 Lquilibre sur le march financier

    Nous pouvons exploiter les galits comptables que nous avons rencontres pour aboutir lquilibre sur le march financier. Pour plus de clart, nous utilisons les notations conomiquesplutt que celles de la comptabilit nationale (Q est le PIB, M les importations, etc )

    galit 1: revenu national gal production totale : Y = Q

    galit 2: lquilibre ressources-emplois :

    Q + M = C + Ie + Im + Ip + G + X

    Linvestissement est divis selon quil est mis en uvre par les entreprises (Ie), les mnages(Im) ou les administrations publiques (Ip). Linvestissement inclut ici la variation des stocks.

    Egalit 3 : lutilisation du revenu des mnages : Y - A = C + S + T

    La combinaison de ces trois galits aboutit la dernire galit suivante :

    (S - Im) + (A - Ie) + (T G - Ip) + (M - X) = 0

    On obtient lquilibre sur le march financier en terme de besoins de financement (+) ou decapacits de financement (-), solde du compte de capital de chaque SI.

    6LEBE du secteur des mnages comprend galement les revenus mixtes.

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    Cest lquation fondamentale qui dcrit lquilibre sur le march financier (un endettement dunagent signifie ncessairement un prt par un autre agent). Par exemple, une balance commercialedficitaire (M > X) signifie ncessairement que la nation a un besoin de financement en net :

    (S - Im) + (A - Ie) + (T - G - Ip) < 0

    Inversement, si le pays dgage une capacit de financement en net (somme des trois premierssoldes ngatif), cela implique une balance commerciale excdentaire (M < X).

    Il peut paratre tonnant dinclure le solde commercial dans lquilibre financier de la nation. Enfait, chaque fois quun pays importe plus quil nexporte, il doit financer le dficit enempruntant auprs de lextrieur. En dautre termes, le pays dispose de deux moyens pour acheterdes biens imports : soit il exporte suffisamment et paie les importations avec les devisesgagnes, soit il emprunte le complment sur les marchs financiers mondiaux. Lexcdent M - X

    correspond donc bien un financement dun ou plusieurs SI par le reste du monde.

    L'quilibre sur le march financier (France, milliards deuros):

    S - Im A - Ie T - G - Ip M - X Solde2007 + 65 - 67 - 51 + 53 0

    Nous pouvons simplifier les flux en agrgeant les comptes des mnages et des entreprises dans unsecteur priv : I = Ie + Im et Sp = S + A. Lquilibre devient :

    (Sp - I) + (T G - Ip) + (M - X) = 0

    Le premier solde reprsente la capacit de financement du secteur priv, le deuxime du secteurpublic et le troisime du reste du monde. Si lpargne nette de la Nation (laddition des deuxpremiers soldes) est positive, le solde commercial est positif (X > M) et cette pargne setransforme en crances sur ltranger.

    Les identits comptables en % du PIB (2002):

    Sp - I T G - Ip M - XUnion europenne 2,9 -2,0 - 0,9Etats-Unis -1,4 -3,4 4,8Japon 9,9 -7,1 - 2,8France 5,3 -3,2 - 2,1Allemagne 6,1 -3,6 - 2,5Sude 3,0 1,1 - 4,1

    Si on met de ct les EU et la Sude, le dficit public est financ pour partie par l'pargne desmnages et pour partie par l'emprunt l'extrieur. Aux EU le secteur priv dspargne dans sonensemble. Le secteur public faisant de mme, le solde de la BC est ncessairement dficitaire. Lasituation est exactement l'oppos pour le Japon. L'norme excdent d'pargne du secteur privcompense intgralement le besoin d'pargne du secteur public laissant un excdent commercial.

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    2.6 Rsum

    Le PIB peut se dfinir de trois manires :

    Il est gal la somme des valeurs ajoutes brutes (cest--dire avant dduction de la dprciationdu capital) des diffrents secteurs institutionnels ou des diffrentes branches dactivit,augmente des impts moins les subventions sur les produits.

    Il est aussi gal la somme des emplois finaux intrieurs de biens et de services, cest--dire laconsommation finale, la formation brute de capital fixe, les variations de stocks et les dpensespubliques, plus les exportations, moins les importations.

    Il est enfin gal la somme des revenus bruts des secteurs institutionnels qui sont composs de la

    rmunration des salaris et des revenus du capital (excdent brut dexploitation et revenusmixtes).

    La comptabilit nationale retient deux types doprations. Les oprations sur produits dcriventl'origine des B et S (la production et les importations) et leurs diffrentes utilisations(consommation, investissement...). Ces oprations sont synthtises dans le tableau des entres etdes sorties, le TES. Le TES reprsente le systme productif comme un ensemble de branches.Une branche est l'ensemble des units qui produisent le mme produit.

    La comptabilit nationale retient galement les oprations de rpartition qui dcrivent laformation du revenu des agents et son utilisation. Les sujets ne sont plus les branches mais les

    secteurs institutionnels. Les SI regroupent les units qui ont un comportement conomiqueanalogue (les mnages, les socits...). Ces oprations sont compiles dans des comptes en T dontles soldes intermdiaires comme lexcdent brut dexploitation, le revenu disponible brut oulpargne brute renseignent sur la situation conomique des secteurs.

    Un solde intermdiaire central est le solde du compte de capital, le besoin ou la capacit definancement. La somme de ces soldes pour les secteurs des mnages, des entreprises et desadministrations publiques constitue lpargne nette du pays, qui est gale au solde de la balancecommerciale.

    2.7 Lexique

    terme en comptabilitnationale

    notation enmacroconomie

    production (au sens de VA) PIB Qimportations Imp Mconsommation CF (dpenses de

    consommationfinale) des mnages

    C

    investissement FBCF I

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    variation des stocks VS VSdpenses publiques CF des

    administrationspubliques (APU)

    G

    exportations EX X