compte rendu des journÉes eaux thermales et minÉrales
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COMPTE RENDUDES JOURNÉES
EAUX THERMALESET MINÉRALES
Orléans-La Source, 28-29 Janvier 1986
BRGM
BRGM
compte rendu des journéeseaux thermales et minérales
Orléans-La Source, 28-29 janvier 1986
avril 1S8787 SGN 220 EAU
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIERESSERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
Département EauB.P. 6009 - 45060 ORLÉANS CEDEX 2 - Tél.: 38.64.34.34
JOURNEES "EAUX THERMALES ET MINERALES"
28 -29 janvier 1986
Auditorium du BRGM, Orléans la Source
Avec le concours de la Direction Générale de l'Energie et des Matières premières. Ministère du Redéploiement industrielet du Commerce extérieur et la participation de la Direction générale de la Santé, Ministère des Affaires Sociales et de laSolidarité Nationale.
Mardi 28 janvier 1986
Ouverture des journées
LA RESSOURCE DANS SON GITE
Eaux et Techniques, Exposé introductif
I - Les ressources hydrothermales
. Notion de système hydrominéral - Principales familles
. Fichier des eaux minérales
. Recherches en cours et programmées
Table ronde A - Liaison Recherche - Industrie
II - Contrôle et développement de la ressource
. Les outils de prospection
. Le dossier de foragePrésentation de quelques exemples :
. Sources sulfurées en milieu sédimentaire : Allevard
. Sources chlorurées sodiques en milieu de socle : Bourbon l'Archambault
. Sources sulfatées en milieu sédimentaire : Dax
. Sources sulfurées en milieu de socle : Luchon
. Sources carbogazeuses en milieu de socle : Royat
. Sources carbogazeuses en milieu de socle : Saint-Galmier
Table ronde B - La notion de gisements - La notion d'impacts - Les périmètres de protection
Mercredi 29 janvier 1986
UTILISATION DE L'EAU MINERALE HORS DE SON GITE
I - Exploitation en surface
. L'appellation "Eau minérale" : références et statuts
. Caractérisation des conditions optimales d'exploitation d'un site d'eau minérale
. Instabilité du fluide et choix technologique : exemple de Royat
. Réseaux de distribution : exemple de Dax
. Contraintes et perspectives de la distribution et du transfert de l'eau minérale
Table ronde C - Relations entre réglementation et objectifs de modernisation
II - Image de marque des eaux thermales et minérales - Perspectives d'exportation
. Cadre administratif des conditions d'exploitation
. Point de vue du Haut Comité au Thermalisme et au Climatisme
. Point de vue de la Direction générale de la Santé
. Contribution du BRGM à l'exportation du savoir-faire français
Table ronde D - Point de vue de l'exploitant
BUan - Clôture des journées
*
Organisation scientifique : F. Berthier, 3RGM, département EAU, Atelier Eaux thermales et minéralesAnimateur scientifique : G. Duermael, BRGM, département Relations publiques et CommunicationsSecrétariat général : Mme M. Ferry- Alix, BRGM, département Relations publiques et CommunicationsPublications : Mme P. Moussu, brgm, département EAU
JOURNEES "EAUX THERMALES ET MINERALES"
28 -29 janvier 1986
Auditorium du BRGM, Orléans la Source
Avec le concours de la Direction Générale de l'Energie et des Matières premières. Ministère du Redéploiement industrielet du Commerce extérieur et la participation de la Direction générale de la Santé, Ministère des Affaires Sociales et de laSolidarité Nationale.
Mardi 28 janvier 1986
Ouverture des journées
LA RESSOURCE DANS SON GITE
Eaux et Techniques, Exposé introductif
I - Les ressources hydrothermales
. Notion de système hydrominéral - Principales familles
. Fichier des eaux minérales
. Recherches en cours et programmées
Table ronde A - Liaison Recherche - Industrie
II - Contrôle et développement de la ressource
. Les outils de prospection
. Le dossier de foragePrésentation de quelques exemples :
. Sources sulfurées en milieu sédimentaire : Allevard
. Sources chlorurées sodiques en milieu de socle : Bourbon l'Archambault
. Sources sulfatées en milieu sédimentaire : Dax
. Sources sulfurées en milieu de socle : Luchon
. Sources carbogazeuses en milieu de socle : Royat
. Sources carbogazeuses en milieu de socle : Saint-Galmier
Table ronde B - La notion de gisements - La notion d'impacts - Les périmètres de protection
Mercredi 29 janvier 1986
UTILISATION DE L'EAU MINERALE HORS DE SON GITE
I - Exploitation en surface
. L'appellation "Eau minérale" : références et statuts
. Caractérisation des conditions optimales d'exploitation d'un site d'eau minérale
. Instabilité du fluide et choix technologique : exemple de Royat
. Réseaux de distribution : exemple de Dax
. Contraintes et perspectives de la distribution et du transfert de l'eau minérale
Table ronde C - Relations entre réglementation et objectifs de modernisation
II - Image de marque des eaux thermales et minérales - Perspectives d'exportation
. Cadre administratif des conditions d'exploitation
. Point de vue du Haut Comité au Thermalisme et au Climatisme
. Point de vue de la Direction générale de la Santé
. Contribution du BRGM à l'exportation du savoir-faire français
Table ronde D - Point de vue de l'exploitant
BUan - Clôture des journées
*
Organisation scientifique : F. Berthier, 3RGM, département EAU, Atelier Eaux thermales et minéralesAnimateur scientifique : G. Duermael, BRGM, département Relations publiques et CommunicationsSecrétariat général : Mme M. Ferry- Alix, BRGM, département Relations publiques et CommunicationsPublications : Mme P. Moussu, brgm, département EAU
AVERTISSEMENT
Ce document, compte rendu des journées "Eaux thermales et minérales"
qui se sont tenues les 28 et 29 janvier 1986 à Orléans, a été souhaité par de
nombreux participants. Nous voulions ainsi disposer d'une trace écrite des
présentations et plus spécialement des débats très libres qui se sont déroulés dans
une ambiance amicale.
Il est donc destiné exclusivement aux participants de ces journées et ne
revêt aucun caractère de publication scientifique et technique.
Notre désir initial était de présenter in-extenso les différentes
interventions ; c'est le cas pour la quasi-totalité de ces journées. Cependant un
incident, bien évidemment indépendant de notre volonté, a oblitéré les
enregistrements au magnétophone d'une partie du deuxième thème de la seconde
journée. Nous prions chacun de bien vouloir nous en excuser et avons jugé
préférable de laisser les "blancs" constatés plutôt que d'essayer de reconstituer, par
témoignages croisés, un aperçu non spontané des propos tenus.
G. RAMPON
Directeur de la Division
Eau-Environnement-Energie
BRGM
AVERTISSEMENT
Ce document, compte rendu des journées "Eaux thermales et minérales"
qui se sont tenues les 28 et 29 janvier 1986 à Orléans, a été souhaité par de
nombreux participants. Nous voulions ainsi disposer d'une trace écrite des
présentations et plus spécialement des débats très libres qui se sont déroulés dans
une ambiance amicale.
Il est donc destiné exclusivement aux participants de ces journées et ne
revêt aucun caractère de publication scientifique et technique.
Notre désir initial était de présenter in-extenso les différentes
interventions ; c'est le cas pour la quasi-totalité de ces journées. Cependant un
incident, bien évidemment indépendant de notre volonté, a oblitéré les
enregistrements au magnétophone d'une partie du deuxième thème de la seconde
journée. Nous prions chacun de bien vouloir nous en excuser et avons jugé
préférable de laisser les "blancs" constatés plutôt que d'essayer de reconstituer, par
témoignages croisés, un aperçu non spontané des propos tenus.
G. RAMPON
Directeur de la Division
Eau-Environnement-Energie
BRGM
LISTE DES SIGLES EMPLOYES
APTH Association Française des Techniques Hydrothermales
AJîDRA Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs (CEA)
ANRT Association Nationale de la Recherche Scientifique et Technique
BRGM DCG Direction Commerciale et de Coordination GéographiqueSGN Service Géologique NationalETM Atelier Eaux Thermales et MinéralesGMX Gîtes MinérauxSGR Service Géologique RégionalSPG Service Public Géothermie
CFFM Compagnie française de Forages MiniersCFG Compagnie française pour le Développement de la Géothermie et
des Energies Nouvelles
CEE Communauté Economique Européenne
CNAM Conservatoire National des Arts et Métiers
DDASS Direction Départementale de l'Action Sanitaire et Sociale
DGEMP Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières
DIP Déclaration d'Intérêt Public
DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
DRIR Direction Régionale de l'Industrie et de la Recherche
DUP Déclaration d'Utilité Publique
HCTC Haut Comité au Thermalisme et au Climatisme
IGAIGG Différentes classes d'immuno-globulinesIGN
INSERM Institut National Supérieur d'Etudes et de Recherche Médicale
POS Plan d'Occupation des Sols (au niveau de la commune)
SAEME Société Anonyme des Eaux Minérales d'Evian
SGEMV Société Générale des Eaux Minérales de Vittel
SNET Syndicat National des Etablissements Thermaux
UNET Union Nationale des Etablissements Thermaux
LISTE DES SIGLES EMPLOYES
APTH Association Française des Techniques Hydrothermales
AJîDRA Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs (CEA)
ANRT Association Nationale de la Recherche Scientifique et Technique
BRGM DCG Direction Commerciale et de Coordination GéographiqueSGN Service Géologique NationalETM Atelier Eaux Thermales et MinéralesGMX Gîtes MinérauxSGR Service Géologique RégionalSPG Service Public Géothermie
CFFM Compagnie française de Forages MiniersCFG Compagnie française pour le Développement de la Géothermie et
des Energies Nouvelles
CEE Communauté Economique Européenne
CNAM Conservatoire National des Arts et Métiers
DDASS Direction Départementale de l'Action Sanitaire et Sociale
DGEMP Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières
DIP Déclaration d'Intérêt Public
DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
DRIR Direction Régionale de l'Industrie et de la Recherche
DUP Déclaration d'Utilité Publique
HCTC Haut Comité au Thermalisme et au Climatisme
IGAIGG Différentes classes d'immuno-globulinesIGN
INSERM Institut National Supérieur d'Etudes et de Recherche Médicale
POS Plan d'Occupation des Sols (au niveau de la commune)
SAEME Société Anonyme des Eaux Minérales d'Evian
SGEMV Société Générale des Eaux Minérales de Vittel
SNET Syndicat National des Etablissements Thermaux
UNET Union Nationale des Etablissements Thermaux
PREAMBULE
Ces journées, auxquelles nous avons voulu enlever tout aspect solennel, ont étéorganisées par le BRGM, avec le concours de la Direction générale de l'Energie et desMatières premières au Ministère du Redéploiement industriel et du Commerce extérieur,et la participation de la Direction générale de la Santé au Ministère des Affaires socialeset de la Solidarité nationale (1).
Pour évoquer les différentes préoccupations des producteurs ou exploitants dela ressource et des prescripteurs et contrôleurs, il fallait une présentation en grandsthèmes, à savoir :
- La ressource dans son gîteressources hydrothermalescontrôle et développement de cette ressource
- L'utilisation de l'eau hors de son gîteexploitation en surfaceimage de marque des eaux thermalesperspectives d'exportation
On peut en retenir quatre points forts :
- Une meilleure connaissance de la ressource passe par une présentation différentede son objet : on évolue de la notion de griffon à celle de système hydrothermal.
- L'eau thermale et minérale est une substance instable et complexe nécessitant unarsenal de moyens techniques descriptifs qui maintenant existent.
- Les conditions d'exploitation entraînent des modifications chimiques de cette eauet la liaison entre producteurs et médecins doit tenir compte de ces phénomènes.
- La législation, et notamment la définition des critères de protection, se révèleaujourd'hui obsolète.
Des prescriptions ont été faites :
- M. Derain propose la mise en oeuvre d'un document sur les stations therm.ales,
- l'assemblée a évoqué la nécessité d'étudier et de mieux appréhender les nouveauxtypes de produits, et notamment les boues thermales (péloïdes).
Enfin et, comme dans beaucoup de domaines économiques, à partir d'uneprofession ayant une image de marque ancienne et sérieuse, a été évoquée la questiond'interventions de groupements français à l'étranger pour exporter notre savoir-faire.
(1) Actuellement Ministère de l'Industrie, des PTT et du Tourisme et Ministère desAffaires sociales et de l'Emploi - Santé et Famille
PREAMBULE
Ces journées, auxquelles nous avons voulu enlever tout aspect solennel, ont étéorganisées par le BRGM, avec le concours de la Direction générale de l'Energie et desMatières premières au Ministère du Redéploiement industriel et du Commerce extérieur,et la participation de la Direction générale de la Santé au Ministère des Affaires socialeset de la Solidarité nationale (1).
Pour évoquer les différentes préoccupations des producteurs ou exploitants dela ressource et des prescripteurs et contrôleurs, il fallait une présentation en grandsthèmes, à savoir :
- La ressource dans son gîteressources hydrothermalescontrôle et développement de cette ressource
- L'utilisation de l'eau hors de son gîteexploitation en surfaceimage de marque des eaux thermalesperspectives d'exportation
On peut en retenir quatre points forts :
- Une meilleure connaissance de la ressource passe par une présentation différentede son objet : on évolue de la notion de griffon à celle de système hydrothermal.
- L'eau thermale et minérale est une substance instable et complexe nécessitant unarsenal de moyens techniques descriptifs qui maintenant existent.
- Les conditions d'exploitation entraînent des modifications chimiques de cette eauet la liaison entre producteurs et médecins doit tenir compte de ces phénomènes.
- La législation, et notamment la définition des critères de protection, se révèleaujourd'hui obsolète.
Des prescriptions ont été faites :
- M. Derain propose la mise en oeuvre d'un document sur les stations therm.ales,
- l'assemblée a évoqué la nécessité d'étudier et de mieux appréhender les nouveauxtypes de produits, et notamment les boues thermales (péloïdes).
Enfin et, comme dans beaucoup de domaines économiques, à partir d'uneprofession ayant une image de marque ancienne et sérieuse, a été évoquée la questiond'interventions de groupements français à l'étranger pour exporter notre savoir-faire.
(1) Actuellement Ministère de l'Industrie, des PTT et du Tourisme et Ministère desAffaires sociales et de l'Emploi - Santé et Famille
LA RESSOURCE DANS SON GITELA RESSOURCE DANS SON GITE
EAUX ET TECHNIQUES
par
J.J. CoUin
L'HYDROGEOLOGIE, UN ART ET UN METIER
L'hydrogéologie n'est pas une science, ni même une science appliquée. Elle est
bien plus que cela ; elle rassemble plusieurs dizaines de disciplines scientifiques,
fondamentales et appliquées, chacune d'entre elles faisant par ailleurs l'objet de
développements méthodologiques et technologiques autonomes tout à fait considérables.
C'est donc la somme de disciplines aussi variées que la sédimentologie, la tectonique, la
minéralogie, la géophysique, l'hydraulique, la thermique, la chimie, la microbiologie... et
bien d'autres, ... qui contribuent à faire l'hydrogéologie.
Mais l'addition de notes de musique ou de coloris n'a jamais constitué un art.
L'art -au sens de l'ancien français- est dans l'assemblage harmonieux, intelligent -on dirait
maintenant "cohérent"- de différents signaux ou gestes.
Chef de projet, chef d'orchestre d'une formation sans murs, l'hydrogéologue
saura faire appel à tous les spécialistes sans être nécessairement lui-même virtuose en
tout. A ce titre, l'hydrogéologie est bien un art.
Les lointains antécédents divinatoires de la quête des sources ne sont pas non
plus sans rappeler le passé chamanique de la médecine. Puisque beaucoup de nos invités
font partie -ou sont alliés- à la profession médicale, qu'il me soit permis également de
comparer notre activité à la médecine. Lire une image de scanner ou un relevé
géophysique, interpréter un bulletin d'analyse biologique ou chimique, ausculter le patient
ou le terrain..., tout cela donne une bien grande parenté à nos arts respectifs. Tout cela
rappelle aussi que tel, qui passe pour spécialiste auprès du public, sera considéré comme
un généraliste dans sa profession.
Vous, ici présents : médecins, ingénieurs ou administrateurs, pouvez
légitimement vous considérer comme des spécialistes, avec ce nom barbare
d'hydrogéologues. Permettez-moi de vous demander de considérer la plupart d'entre nous
comme des généralistes. C'est dans la capacité d'assemblage cohérent des spécialistes que
réside l'essentiel de notre art.
EAUX ET TECHNIQUES
par
J.J. CoUin
L'HYDROGEOLOGIE, UN ART ET UN METIER
L'hydrogéologie n'est pas une science, ni même une science appliquée. Elle est
bien plus que cela ; elle rassemble plusieurs dizaines de disciplines scientifiques,
fondamentales et appliquées, chacune d'entre elles faisant par ailleurs l'objet de
développements méthodologiques et technologiques autonomes tout à fait considérables.
C'est donc la somme de disciplines aussi variées que la sédimentologie, la tectonique, la
minéralogie, la géophysique, l'hydraulique, la thermique, la chimie, la microbiologie... et
bien d'autres, ... qui contribuent à faire l'hydrogéologie.
Mais l'addition de notes de musique ou de coloris n'a jamais constitué un art.
L'art -au sens de l'ancien français- est dans l'assemblage harmonieux, intelligent -on dirait
maintenant "cohérent"- de différents signaux ou gestes.
Chef de projet, chef d'orchestre d'une formation sans murs, l'hydrogéologue
saura faire appel à tous les spécialistes sans être nécessairement lui-même virtuose en
tout. A ce titre, l'hydrogéologie est bien un art.
Les lointains antécédents divinatoires de la quête des sources ne sont pas non
plus sans rappeler le passé chamanique de la médecine. Puisque beaucoup de nos invités
font partie -ou sont alliés- à la profession médicale, qu'il me soit permis également de
comparer notre activité à la médecine. Lire une image de scanner ou un relevé
géophysique, interpréter un bulletin d'analyse biologique ou chimique, ausculter le patient
ou le terrain..., tout cela donne une bien grande parenté à nos arts respectifs. Tout cela
rappelle aussi que tel, qui passe pour spécialiste auprès du public, sera considéré comme
un généraliste dans sa profession.
Vous, ici présents : médecins, ingénieurs ou administrateurs, pouvez
légitimement vous considérer comme des spécialistes, avec ce nom barbare
d'hydrogéologues. Permettez-moi de vous demander de considérer la plupart d'entre nous
comme des généralistes. C'est dans la capacité d'assemblage cohérent des spécialistes que
réside l'essentiel de notre art.
Vus de l'intérieur de la profession, hydrodynamiciens ou hydrochimistes sont
nos spécialistes, pour les partenaires que vous êtes ; ces hyper-spécialistes garantissent la
rigueur d'un art fait de sciences.
Ceci étant, nous sommes aussi des professionnels. Le professionnalisme, c'est
le métier ; ce métier qui consiste à faire passer la connaissance dans les actions,
étroitement lié à l'art. Sans travaux de captage, sans forages, l'hydrogéologie serait
encore descriptive. Le caractère très appliqué des disciplines qui concourent à fonder
l'hydrogéologie, est lié au fait que la connaissance est issue des travaux... et que ces
travaux ne sont, cependant, presque jamais réalisés pour la science, à l'exception peut-
être actuellement du programme de géologie profonde de la France.
Je voudrais à cette occasion faire justice d'un reproche qui est parfois fait à
notre profession, à savoir une demande de travaux (au cours des projets) excessive. Ces
travaux, ce sont nos radios, nos explorations fonctionnelles -et croyez bien que dans un
domaine aussi délicat que le milieu souterrain, nous nous restreignons considérable ment-
valorisent toute information par les méthodes de traitement notamment. C'est qu'en
effet, notre professionalisme, au travers des maîtrises d'oeuvre, nous fait connaître le prix
des choses. C'est dire que montages financiers et attitude d'ingénieur responsable face au
maître d'ouvrage font partie intégrante du métier d'hydrogéologue. Enfin, la technologie,
qu'elle soit de forage ou de maîtrise, qualitative ou quantitative, des eaux, constitue bien
sûr l'essentiel du métier.
Tels sont rapidement décrits les arts et métiers des eaux souterraines. Au
BRGM, 180 hydrogéologues opérationnels, dans un environnement qui leur donne accès à
plusieurs centaines de spécialistes des Sciences de la Terre et des techniques analytiques,
mettent quotidiennement en oeuvre ces arts et ces métiers au service des tâches les plus
diverses. Je citerai brièvement le métro de Lyon, l'eau potable et l'irrigation en Afrique,
le stockage des déchets nucléaires, l'après-pétrole en Arabie, la lutte contre la pollution,
hélas ! presque partout.
Dans le Service géologique national du BRGM, 24 Services géologiques
régionaux, une équipe de Recherche et Développement, des missions d'ingénierie dans une
vingtaine de pays, pratiquent ces arts et métiers de l'hydrogéologue, dans le cadre de
trois missions de notre établissement : Recherche, Service public, Ingénierie.
Pendant deux journées, nous allons échanger des idées sur le thème particulier
des eaux thermales et minérales. Cette hydrogéologie spécifique aux sources, délicate au
Vus de l'intérieur de la profession, hydrodynamiciens ou hydrochimistes sont
nos spécialistes, pour les partenaires que vous êtes ; ces hyper-spécialistes garantissent la
rigueur d'un art fait de sciences.
Ceci étant, nous sommes aussi des professionnels. Le professionnalisme, c'est
le métier ; ce métier qui consiste à faire passer la connaissance dans les actions,
étroitement lié à l'art. Sans travaux de captage, sans forages, l'hydrogéologie serait
encore descriptive. Le caractère très appliqué des disciplines qui concourent à fonder
l'hydrogéologie, est lié au fait que la connaissance est issue des travaux... et que ces
travaux ne sont, cependant, presque jamais réalisés pour la science, à l'exception peut-
être actuellement du programme de géologie profonde de la France.
Je voudrais à cette occasion faire justice d'un reproche qui est parfois fait à
notre profession, à savoir une demande de travaux (au cours des projets) excessive. Ces
travaux, ce sont nos radios, nos explorations fonctionnelles -et croyez bien que dans un
domaine aussi délicat que le milieu souterrain, nous nous restreignons considérable ment-
valorisent toute information par les méthodes de traitement notamment. C'est qu'en
effet, notre professionalisme, au travers des maîtrises d'oeuvre, nous fait connaître le prix
des choses. C'est dire que montages financiers et attitude d'ingénieur responsable face au
maître d'ouvrage font partie intégrante du métier d'hydrogéologue. Enfin, la technologie,
qu'elle soit de forage ou de maîtrise, qualitative ou quantitative, des eaux, constitue bien
sûr l'essentiel du métier.
Tels sont rapidement décrits les arts et métiers des eaux souterraines. Au
BRGM, 180 hydrogéologues opérationnels, dans un environnement qui leur donne accès à
plusieurs centaines de spécialistes des Sciences de la Terre et des techniques analytiques,
mettent quotidiennement en oeuvre ces arts et ces métiers au service des tâches les plus
diverses. Je citerai brièvement le métro de Lyon, l'eau potable et l'irrigation en Afrique,
le stockage des déchets nucléaires, l'après-pétrole en Arabie, la lutte contre la pollution,
hélas ! presque partout.
Dans le Service géologique national du BRGM, 24 Services géologiques
régionaux, une équipe de Recherche et Développement, des missions d'ingénierie dans une
vingtaine de pays, pratiquent ces arts et métiers de l'hydrogéologue, dans le cadre de
trois missions de notre établissement : Recherche, Service public, Ingénierie.
Pendant deux journées, nous allons échanger des idées sur le thème particulier
des eaux thermales et minérales. Cette hydrogéologie spécifique aux sources, délicate au
plan technique, importante au plan socio-économique, est l'objet d'une attention
particulière des pouvoirs publics (le Haut Comité au Thermalisme a réservé une place à un
géologue : J. Ricour) ; elle fait aussi l'objet d'une attente de la Profession que vous
représentez. C'est pourquoi le BRGM a décidé d'identifier un Atelier des eaux thermales
et minérales dont l'animation est confiée à F. Berthier (1). Entouré des hydrogéologues-
thermalistes des Services géologiques régionaux, il sera, pour ces deux jours, mis à rude
contribution... ; aussi ne dois-je pas empiéter sur son temps de parole et encore moins sur
le temps que nous avons réservé aux échanges, puisque nous souhaitons surtout vous
écouter et prendre votre avis.
* *
*
(1) Actuellement remplacé par Michel Lopoukhine, résidant au Service géologique
régional Rhône-Alpes à Lyon
plan technique, importante au plan socio-économique, est l'objet d'une attention
particulière des pouvoirs publics (le Haut Comité au Thermalisme a réservé une place à un
géologue : J. Ricour) ; elle fait aussi l'objet d'une attente de la Profession que vous
représentez. C'est pourquoi le BRGM a décidé d'identifier un Atelier des eaux thermales
et minérales dont l'animation est confiée à F. Berthier (1). Entouré des hydrogéologues-
thermalistes des Services géologiques régionaux, il sera, pour ces deux jours, mis à rude
contribution... ; aussi ne dois-je pas empiéter sur son temps de parole et encore moins sur
le temps que nous avons réservé aux échanges, puisque nous souhaitons surtout vous
écouter et prendre votre avis.
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(1) Actuellement remplacé par Michel Lopoukhine, résidant au Service géologique
régional Rhône-Alpes à Lyon
I
LES RESSOURCES HYDROTHERMALES
Président : M. Derain, Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières
Quelques mots avant d'entrer dans les faits. Que ce soit l'Administration, qui a
la charge de s'occuper des eaux minérales, ou les professionnels, nous avons tous appris à
connaître ce qu'étaient les eaux minérales par des expériences ponctuelles et individuelles
sur le terrain. C'est au fil du temps que les problèmes posés, rencontrés au fur et à mesure
que chacun a développé son expérience, de façon pratiquement autodidacte, ont pu être
résolus.
C'était un certain "savoir-faire", tout à fait satisfaisant pendant toute la
période où l'on ne connaissait pas très bien l'origine des eaux minérales ; c'était un
héritage des Romains, renforcé par Napoléon III, et il n'était pas question de modifier quoi
que ce soit. Il fallait l'accepter tel quel.
Or depuis un certain temps, les connaissances se sont fortement développées,
tant sur le plan de la géologie que de l'hydrogéologie et de la chimie de l'eau et il semble
maintenant qu'on ait atteint un niveau scientifique tel qu'il est temps de rassembler et
mettre en commun, pour les développer encore, toutes ces connaissances diverses
accumulées.
Nous allons aborder ces journées avec de nombreux exposés et débats et ce
sera leur but que de rappeler et diversifier les connaissances que nous possédons sur
l'origine des eaux minérales.
Je donne de suite la parole à F. Berthier.
* *
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I
LES RESSOURCES HYDROTHERMALES
Président : M. Derain, Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières
Quelques mots avant d'entrer dans les faits. Que ce soit l'Administration, qui a
la charge de s'occuper des eaux minérales, ou les professionnels, nous avons tous appris à
connaître ce qu'étaient les eaux minérales par des expériences ponctuelles et individuelles
sur le terrain. C'est au fil du temps que les problèmes posés, rencontrés au fur et à mesure
que chacun a développé son expérience, de façon pratiquement autodidacte, ont pu être
résolus.
C'était un certain "savoir-faire", tout à fait satisfaisant pendant toute la
période où l'on ne connaissait pas très bien l'origine des eaux minérales ; c'était un
héritage des Romains, renforcé par Napoléon III, et il n'était pas question de modifier quoi
que ce soit. Il fallait l'accepter tel quel.
Or depuis un certain temps, les connaissances se sont fortement développées,
tant sur le plan de la géologie que de l'hydrogéologie et de la chimie de l'eau et il semble
maintenant qu'on ait atteint un niveau scientifique tel qu'il est temps de rassembler et
mettre en commun, pour les développer encore, toutes ces connaissances diverses
accumulées.
Nous allons aborder ces journées avec de nombreux exposés et débats et ce
sera leur but que de rappeler et diversifier les connaissances que nous possédons sur
l'origine des eaux minérales.
Je donne de suite la parole à F. Berthier.
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LES NOTIONS DE SYSTEME HYDROMINERAL
ET DE FAMILLES GEOCHIMIQUES
par
F. Berthier
L'appellation d'eau minérale a été délivrée par l'Académie de Médecine pour
qualifier, puis contrôler et réglementer un usage : celui de la consommation et/ou
l'utilisation de certaines ressources hydrogéologiques à des fins thérapeutiques.
Aujourd'hui, en France, une centaine de sites hydrogéologiques bénéficient de
cette appellation ; la ressource qu'ils exploitent constitue le point de départ, voire la
référence, de deux économies :
l'industrie du thermalisme et l'industrie de l'embouteillage.
D'un point de vue hydrogéologique, la ressource hydrominérale n'est pas un
produit banal du sous-sol : l'existence d'un écoulement d'eau perenne, aux qualités physico¬
chimiques (débit, température, composition chimique) constantes et distinctes de leur
environnement, suppose des processus souterrains fort différents de ceux que l'on invoque
habituellement pour caractériser les ressources hydrogéologiques classiques.
Longtemps, l'origine des sources minérales a fait l'objet de spéculations et
d'interprétations contradictoires qui faisaient d'autant plus appel au mystère ou au
surnaturel que leurs auteurs étaient plus démunis d'autres références souterraines.
Aujourd'hui,le faisceau de données (géologie, hydrodynamique, thermique,
thermodynamique) permet de proposer un schéma global des processus de la circulation
souterraine donnant naissance aux sources hydrothermales : celui-ci tend à réfuter la
notion d'eau juvénile pour privilégier l'infiltration d'eau météorique en profondeur et sa
remontée rapide en surface, à la faveur d'accidents géologiques préférentiels. Cette thèse
a été défendue depuis plusieurs décennies par certains ingénieurs des Mines (notamment
Louis Armand).
La nature et la température des séries géologiques traversées imposent un
équilibre chimique à l'eau infiltrée par simple échange ionique entre l'eau et la roche. Ces
mises en solutions peuvent être modifiées ou augmentées par l'abondance de certains gaz
issus de la base de la croûte terrestre (gaz carbonique notamment), ou par des processus
de réduction bactérienne (transformation des sulfates en sulfures par exemple).
LES NOTIONS DE SYSTEME HYDROMINERAL
ET DE FAMILLES GEOCHIMIQUES
par
F. Berthier
L'appellation d'eau minérale a été délivrée par l'Académie de Médecine pour
qualifier, puis contrôler et réglementer un usage : celui de la consommation et/ou
l'utilisation de certaines ressources hydrogéologiques à des fins thérapeutiques.
Aujourd'hui, en France, une centaine de sites hydrogéologiques bénéficient de
cette appellation ; la ressource qu'ils exploitent constitue le point de départ, voire la
référence, de deux économies :
l'industrie du thermalisme et l'industrie de l'embouteillage.
D'un point de vue hydrogéologique, la ressource hydrominérale n'est pas un
produit banal du sous-sol : l'existence d'un écoulement d'eau perenne, aux qualités physico¬
chimiques (débit, température, composition chimique) constantes et distinctes de leur
environnement, suppose des processus souterrains fort différents de ceux que l'on invoque
habituellement pour caractériser les ressources hydrogéologiques classiques.
Longtemps, l'origine des sources minérales a fait l'objet de spéculations et
d'interprétations contradictoires qui faisaient d'autant plus appel au mystère ou au
surnaturel que leurs auteurs étaient plus démunis d'autres références souterraines.
Aujourd'hui,le faisceau de données (géologie, hydrodynamique, thermique,
thermodynamique) permet de proposer un schéma global des processus de la circulation
souterraine donnant naissance aux sources hydrothermales : celui-ci tend à réfuter la
notion d'eau juvénile pour privilégier l'infiltration d'eau météorique en profondeur et sa
remontée rapide en surface, à la faveur d'accidents géologiques préférentiels. Cette thèse
a été défendue depuis plusieurs décennies par certains ingénieurs des Mines (notamment
Louis Armand).
La nature et la température des séries géologiques traversées imposent un
équilibre chimique à l'eau infiltrée par simple échange ionique entre l'eau et la roche. Ces
mises en solutions peuvent être modifiées ou augmentées par l'abondance de certains gaz
issus de la base de la croûte terrestre (gaz carbonique notamment), ou par des processus
de réduction bactérienne (transformation des sulfates en sulfures par exemple).
Ainsi la centaine de sources hydrominérales de France peuvent-elles être
groupées en quelques familles géochimiques principales :
- sources sulfurées
- sources carbo-gazeuses
- sources sulfatées
réparties dans quelques provinces géodynamiques qui ont subi les effets de l'orogenèse
alpine :
- socle hercynien des Pyrénées (sources sulfureuses)
- socle hercynien du Massif central (sources carbo-gazeuses)
- bassins sédimentaires plus ou moins évolués en chaînes tectonisées (sources
chlorurées-sodiques, sulfatées et sulfurées) (Alpes et avant-pays pyrénéen).
Profondeur de pénétration et temps de transit font que ces eaux ont, non
seulement une composition originale, mais sont naturellement protégées des agressions
oxydantes ou polluantes de surface. Près de la surface, le tronc hydrominéral traverse un
environnement fortement perméable comportant un (ou plusieurs) aquifère(s) à eau douce ;
il se diversifie en plusieurs branches, chacune subissant, avec une intensité qui lui est
propre, des baisses de température, baisses de pression (dégazage) et oxydation (dans le
cas de mélange) que lui impose cet environnement.
Ainsi l'hydrogéologue est-il conduit à considérer la population des sources qui
caractérise une anomalie hydrominérale comme l'expression en surface d'un même
système souterrain.
La protection bactériologique de la ressource hydro minérale exploitée suppose
que soit évité tout mélange avec des nappes libres, généralement contaminées par
l'urbanisation.
La protection quantitative de la ressource suppose que les travaux souterrains
réalisés dans le périmètre sensible de la venue hydrominérale ne modifient pas les régimes
de pression (aquifère d'eau douce - réseau hydrominéral) existants.
Une source, considérée comme inexploitable du fait de sa vulnérabilité
(chimique ou bactériologique), fournit en surface l'indice d'une branche hydrominérale
souterraine susceptible d'être exploitée.
* *
*
Ainsi la centaine de sources hydrominérales de France peuvent-elles être
groupées en quelques familles géochimiques principales :
- sources sulfurées
- sources carbo-gazeuses
- sources sulfatées
réparties dans quelques provinces géodynamiques qui ont subi les effets de l'orogenèse
alpine :
- socle hercynien des Pyrénées (sources sulfureuses)
- socle hercynien du Massif central (sources carbo-gazeuses)
- bassins sédimentaires plus ou moins évolués en chaînes tectonisées (sources
chlorurées-sodiques, sulfatées et sulfurées) (Alpes et avant-pays pyrénéen).
Profondeur de pénétration et temps de transit font que ces eaux ont, non
seulement une composition originale, mais sont naturellement protégées des agressions
oxydantes ou polluantes de surface. Près de la surface, le tronc hydrominéral traverse un
environnement fortement perméable comportant un (ou plusieurs) aquifère(s) à eau douce ;
il se diversifie en plusieurs branches, chacune subissant, avec une intensité qui lui est
propre, des baisses de température, baisses de pression (dégazage) et oxydation (dans le
cas de mélange) que lui impose cet environnement.
Ainsi l'hydrogéologue est-il conduit à considérer la population des sources qui
caractérise une anomalie hydrominérale comme l'expression en surface d'un même
système souterrain.
La protection bactériologique de la ressource hydro minérale exploitée suppose
que soit évité tout mélange avec des nappes libres, généralement contaminées par
l'urbanisation.
La protection quantitative de la ressource suppose que les travaux souterrains
réalisés dans le périmètre sensible de la venue hydrominérale ne modifient pas les régimes
de pression (aquifère d'eau douce - réseau hydrominéral) existants.
Une source, considérée comme inexploitable du fait de sa vulnérabilité
(chimique ou bactériologique), fournit en surface l'indice d'une branche hydrominérale
souterraine susceptible d'être exploitée.
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10
Intervention de A. Aubîgnat
F. Berthier vient de nous montrer, à l'aide de schémas, le mode de formation
et de circulation des eaux minérales dans le soL Je crois que vous avez été un peu
incomplet. Vous n'avez fait aucune allusion à des possibilités de formation
profonde d'eau minérale par les opérations de synthèse de ces éléments. Vous avez
exposé la théorie -actuellement admise, et exclusivement admise- alors qu'au
siècle dernier et même au début du XXème siècle, c'était l'inverse qui était
admis ; on rejetait l'origine artésienne de l'eau minérale et on pensait à des
origines profondes de synthèse : eau juvénile, eau plutonique, etc.. Je crois qu'il
ne faut pas se montrer aussi exclusif. D'ailleurs, vous n'avez pas abordé un point
très important : celui de l'origine des gaz et c'est là que votre théorie blesse ;
alors quand on objecte justement que cette théorie est gênée par la présence des
gaz, vous l'expliquez en disant que les gaz (le gaz carbonique principalement) gîte
partout dans le sol et qu'il provient de la décomposition des calcaires et de
quelques matériaux volcaniques épars. Mais quand on considère que certaines
sources minérales, dans le bassin de Vichy par exemple, contiennent à l'émergence
près de trois fois leur volume en gaz, c'est-à-dire 3 1 de gaz mesurés à la pression
atmosphérique par raport à 1 1 d'eau, il est bien difficile d'expliquer l'origine du
gaz carbonique comme vous l'expliquez. Ceci tout simplement pour vous dire qu'il
ne faut absolument pas exclure l'origine profonde de synthèse, l'origine juvénile
des eaux minérales et cette théorie est particulièrement applicable aux eaux du
Massif central. Cependant, je concède tout-à-fait, que dans les Pyrénées, par
exemple, où les eaux minérales ne sont pas accompagnées de gaz, l'origine
artésienne est à peu près ia seule hypothèse à avancer. Mais dans le cas présent,
pour le gaz carbonique, pour les sources minérales du Massif central, ou dans une
île : l'île de La Réunion où il existe une eau minérale à faible altitude, mais au
pied d'une haute montagne, alors comment expliquez-vous que cette source qui est
accompagnée d'un gros débit de gaz, ait une origine artésienne par infiltration et
en remontée. D'ailleurs -on fait parler les schémas-, vous mettez en jeu
nécessairement un ensemble de failles (il en faut pour la descente de l'eau et il en
faut d'autres pour la remontée) bien sûr, tout cela n'est pas aussi simple que
schématisé... c'est une synthèse ...
10
Intervention de A. Aubîgnat
F. Berthier vient de nous montrer, à l'aide de schémas, le mode de formation
et de circulation des eaux minérales dans le soL Je crois que vous avez été un peu
incomplet. Vous n'avez fait aucune allusion à des possibilités de formation
profonde d'eau minérale par les opérations de synthèse de ces éléments. Vous avez
exposé la théorie -actuellement admise, et exclusivement admise- alors qu'au
siècle dernier et même au début du XXème siècle, c'était l'inverse qui était
admis ; on rejetait l'origine artésienne de l'eau minérale et on pensait à des
origines profondes de synthèse : eau juvénile, eau plutonique, etc.. Je crois qu'il
ne faut pas se montrer aussi exclusif. D'ailleurs, vous n'avez pas abordé un point
très important : celui de l'origine des gaz et c'est là que votre théorie blesse ;
alors quand on objecte justement que cette théorie est gênée par la présence des
gaz, vous l'expliquez en disant que les gaz (le gaz carbonique principalement) gîte
partout dans le sol et qu'il provient de la décomposition des calcaires et de
quelques matériaux volcaniques épars. Mais quand on considère que certaines
sources minérales, dans le bassin de Vichy par exemple, contiennent à l'émergence
près de trois fois leur volume en gaz, c'est-à-dire 3 1 de gaz mesurés à la pression
atmosphérique par raport à 1 1 d'eau, il est bien difficile d'expliquer l'origine du
gaz carbonique comme vous l'expliquez. Ceci tout simplement pour vous dire qu'il
ne faut absolument pas exclure l'origine profonde de synthèse, l'origine juvénile
des eaux minérales et cette théorie est particulièrement applicable aux eaux du
Massif central. Cependant, je concède tout-à-fait, que dans les Pyrénées, par
exemple, où les eaux minérales ne sont pas accompagnées de gaz, l'origine
artésienne est à peu près ia seule hypothèse à avancer. Mais dans le cas présent,
pour le gaz carbonique, pour les sources minérales du Massif central, ou dans une
île : l'île de La Réunion où il existe une eau minérale à faible altitude, mais au
pied d'une haute montagne, alors comment expliquez-vous que cette source qui est
accompagnée d'un gros débit de gaz, ait une origine artésienne par infiltration et
en remontée. D'ailleurs -on fait parler les schémas-, vous mettez en jeu
nécessairement un ensemble de failles (il en faut pour la descente de l'eau et il en
faut d'autres pour la remontée) bien sûr, tout cela n'est pas aussi simple que
schématisé... c'est une synthèse ...
11
F. Berthier remercie A. Aubîgnat de ces précisions...
C'est un fait que pour respecter le temps qui m'était imparti, j'ai parlé de la
circulation profonde et des mécanismes, tels que les scientifiques les perçoivent
aujourd'hui et que de fait je n'ai pas mentionné la notion de gaz qui, d'après les
données actuelles, permet de distinguer les gaz d'origine profonde, mantellique, de
ceux qui sont d'origine bactérienne ou de dissolution de carbonates.
Pour ce qui est des deux théories, nous n'avons pas le temps d'en présenter
tous les éléments, mais effectivement apparaissent deux théories. Je passe sur les
théories par trop fantaisistes dans la mesure où nous n'avons pas d'autres
références, mais deux théories principales se sont opposées depuis longtemps,
depuis que les scientifiques se posent des questions : celle de l'eau juvénile et
celle du recyclage de l'eau, et lorsqu'on a essayé de faire le point sur ces deux
théories, il est apparu que pour l'une d'entre elles, nous avions des références (que
l'on ne peut présenter ici) à savoir isotopie, composition, équilibre eau-roche,
etc., et pour l'autre nous n'en avions aucune. Aujourd'hui, les forages profonds
réalisés soit dans le cadre du programme de la Géologie profonde de la France
dans le Cézallier, terminés en fin 1985, soit à finalité géothermique dans le Bassin
de Paris ou à La Réunion, montrent effectivement des compositions tout à fait
semblables alors que l'on ne peut pas invoquer la notion de formation d'eau ; je
n'exclue pas cependant qu'il puisse y avoir des pourcentages d'eau (de gisement ou
juvénile) véhiculée éventuellement par certains gaz profonds. Le processus
principal, qui représente 99,5 % de l'eau telle qu'on la connaît en surface, conduit
à considérer que cela répond à cette théorie mais que nous n'avons aucun élément
pour essayer de démontrer la validité de la théorie de l'eau juvénile.
* *
*
11
F. Berthier remercie A. Aubîgnat de ces précisions...
C'est un fait que pour respecter le temps qui m'était imparti, j'ai parlé de la
circulation profonde et des mécanismes, tels que les scientifiques les perçoivent
aujourd'hui et que de fait je n'ai pas mentionné la notion de gaz qui, d'après les
données actuelles, permet de distinguer les gaz d'origine profonde, mantellique, de
ceux qui sont d'origine bactérienne ou de dissolution de carbonates.
Pour ce qui est des deux théories, nous n'avons pas le temps d'en présenter
tous les éléments, mais effectivement apparaissent deux théories. Je passe sur les
théories par trop fantaisistes dans la mesure où nous n'avons pas d'autres
références, mais deux théories principales se sont opposées depuis longtemps,
depuis que les scientifiques se posent des questions : celle de l'eau juvénile et
celle du recyclage de l'eau, et lorsqu'on a essayé de faire le point sur ces deux
théories, il est apparu que pour l'une d'entre elles, nous avions des références (que
l'on ne peut présenter ici) à savoir isotopie, composition, équilibre eau-roche,
etc., et pour l'autre nous n'en avions aucune. Aujourd'hui, les forages profonds
réalisés soit dans le cadre du programme de la Géologie profonde de la France
dans le Cézallier, terminés en fin 1985, soit à finalité géothermique dans le Bassin
de Paris ou à La Réunion, montrent effectivement des compositions tout à fait
semblables alors que l'on ne peut pas invoquer la notion de formation d'eau ; je
n'exclue pas cependant qu'il puisse y avoir des pourcentages d'eau (de gisement ou
juvénile) véhiculée éventuellement par certains gaz profonds. Le processus
principal, qui représente 99,5 % de l'eau telle qu'on la connaît en surface, conduit
à considérer que cela répond à cette théorie mais que nous n'avons aucun élément
pour essayer de démontrer la validité de la théorie de l'eau juvénile.
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*
TRAITEMENT SAVOIE
VALEUR MIÎUVALEUR MAXIM n y F M f 1 C ft D T T urp u t. Il 11 k. 1 1 IV < ( I'I .
ECART-TVPEMOVENNE GEOM.D t V ¡ A T î û N G E G M . '
90.883.u AU
1 V 1 .
U.)j 11 t
£99.'2.2b
r0 . "i
« A At u w « q
500 ,]-T n r\ 1
w V V . (
f 00.500,'600 ,TOO .:n n rva V V .
900. ^
1000. J
MG/
\ 1 Ai u
l-KbUUtNLLbc A TAw u w V
1
L
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1
1
J1
1
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IH ECHANT.
h.w.-i
TRAITES
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13
FICHIER DES EAUX MINERALES
par
J.Y. Ausseur
Un fichier des eaux thermales et minérales se trouve actuellement géré sur les
ordinateurs du BRGM. Il est bien sûr exploitable à partir de nos services régionaux par
l'intermédiaire du réseau TRANSPAC. Nous verrons tout d'abord ce que contient ce
fichier, puis j'indiquerai les procédures de mise à jour et d'accès aux informations. Nous
aborderons ensuite les traitements statistiques et graphiques, disponibles sur les
ordinateurs. La clé principale d'accès au fichier est le numéro d'indice INSEE. Pour chaque
source référencée, on peut valoriser une vingtaine de thèmes qui se présentent sous forme
de fiches. Bien entendu, la mise à jour ne doit pas obligatoirement valoriser ces 20 fiches ;
ce n'est qu'une possibilité offerte. Le domaine balayé par ces 20 fiches est assez
important ; il serait assez fastidieux de les présenter ici en détail ; nous nous bornerons à
trois fiches parmi les plus souvent valorisées.
La première fiche concerne les renseignements généraux de la source de type
administratif : département, commune, commune d'utilisation, station thermale, etc..
Deux autres fiches s'appliquent aux analyses chimiques : l'une a trait aux éléments
majeurs, l'autre aux éléments mineurs. Pour les 20 fiches citées, se trouvent une quinzaine
de rubriques différentes à valoriser. Nous introduisons de plus la date de l'analyse, ou la
date de prélèvement ainsi que le nom du laboratoire qui a effectué cette analyse. Pour
chaque source, il est possible de rentrer plusieurs analyses à des dates différentes.
Pour se connecter à l'ordinateur et interroger le fichier, il est nécessaire de
connaître un username et un password ; de plus la mise à jour du fichier ne peut être
effectuée qu'en connaissant un mot de passe. De même, les différents traitements ne sont
possibles qu'en introduisant un autre mot de passe. En prenant l'exemple concret d'un
service géologique régional qui désire procéder à une interrogation et obtenir par exemple
la liste de toutes les sources d'un département dont la température de l'eau est égale ou
dépasse 50°C, il est nécessaire de posséder un terminal d'ordinateur ou un micro-
ordinateur et de se connecter au réseau TRANSPAC par l'intermédiaire d'un MODEM relié
au réseau téléphonique PTT, et éventuellement disposer de d'une petite imprimante afin
de conserver une trace écrite des interrogations.
Pour interroger le fichier, il introduit le username et le password qui lui ont
été attribués et permettent de connaître le menu qui lui donne accès aux différentes
possibilités de mise à jour des informations, de leur sélection et à un certain nombre de
13
FICHIER DES EAUX MINERALES
par
J.Y. Ausseur
Un fichier des eaux thermales et minérales se trouve actuellement géré sur les
ordinateurs du BRGM. Il est bien sûr exploitable à partir de nos services régionaux par
l'intermédiaire du réseau TRANSPAC. Nous verrons tout d'abord ce que contient ce
fichier, puis j'indiquerai les procédures de mise à jour et d'accès aux informations. Nous
aborderons ensuite les traitements statistiques et graphiques, disponibles sur les
ordinateurs. La clé principale d'accès au fichier est le numéro d'indice INSEE. Pour chaque
source référencée, on peut valoriser une vingtaine de thèmes qui se présentent sous forme
de fiches. Bien entendu, la mise à jour ne doit pas obligatoirement valoriser ces 20 fiches ;
ce n'est qu'une possibilité offerte. Le domaine balayé par ces 20 fiches est assez
important ; il serait assez fastidieux de les présenter ici en détail ; nous nous bornerons à
trois fiches parmi les plus souvent valorisées.
La première fiche concerne les renseignements généraux de la source de type
administratif : département, commune, commune d'utilisation, station thermale, etc..
Deux autres fiches s'appliquent aux analyses chimiques : l'une a trait aux éléments
majeurs, l'autre aux éléments mineurs. Pour les 20 fiches citées, se trouvent une quinzaine
de rubriques différentes à valoriser. Nous introduisons de plus la date de l'analyse, ou la
date de prélèvement ainsi que le nom du laboratoire qui a effectué cette analyse. Pour
chaque source, il est possible de rentrer plusieurs analyses à des dates différentes.
Pour se connecter à l'ordinateur et interroger le fichier, il est nécessaire de
connaître un username et un password ; de plus la mise à jour du fichier ne peut être
effectuée qu'en connaissant un mot de passe. De même, les différents traitements ne sont
possibles qu'en introduisant un autre mot de passe. En prenant l'exemple concret d'un
service géologique régional qui désire procéder à une interrogation et obtenir par exemple
la liste de toutes les sources d'un département dont la température de l'eau est égale ou
dépasse 50°C, il est nécessaire de posséder un terminal d'ordinateur ou un micro-
ordinateur et de se connecter au réseau TRANSPAC par l'intermédiaire d'un MODEM relié
au réseau téléphonique PTT, et éventuellement disposer de d'une petite imprimante afin
de conserver une trace écrite des interrogations.
Pour interroger le fichier, il introduit le username et le password qui lui ont
été attribués et permettent de connaître le menu qui lui donne accès aux différentes
possibilités de mise à jour des informations, de leur sélection et à un certain nombre de
14
programmes tels que FIESTA, GRECO, WATEQ permettant de faire des traitements
statistiques ou graphiques des informations sélectionnées. Pour sélectionner ensuite les
données qui ont été qualifiées de non confidentielles, il n'est pas nécessaire de posséder un
mot de passe particulier ; par contre, dès que l'utilisateur veut mettre à jour des
informations, il doit connaître le mot de passe permettant d'effectuer cette mise à jour ;
s'il désire faire la sélection sur des données que l'on a qualifiées de confidentielles, il est
nécessaire d'introduire un autre mot de passe, et ainsi de suite si l'on veut accéder à
différents programmes de traitement.
Les mots de passe sont gérés par le responsable de l'Atelier Eaux Thermales et
Minérales, seul à être habilité à les communiquer aux utilisateurs ; ils peuvent être
modifiés à tout instant sur sa demande. De plus, il est intéressant de noter l'existence d'un
mouchard qui permet de conserver une trace écrite de toutes les interrogations
effectuées. Une procédure permet à l'utilisateur d'introduire dans le fichier les remarques
concernant l'exploitation de ce fichier, éventuellement les modifications qu'il voudrait
apporter au logiciel ou à l'actualité des informations stockées. Pour en revenir à notre
exemple dans lequel l'utilisateur voulait connaître les sources d'un certain département,
présentant une température supérieure à 50°, il faut tout d'abord faire une première
sélection : l'énumération des sources du département choisi ; à partir du recueil de ces
sources, on effectue une seconde sélection s'adressant à celles dont la température est de
50°C. 11 visualise ensuite la totalité des informations attribuées à cette source ou
simplement une seule information : la température dans le cas présent. Ainsi, petit à
petit, il affine sa sélection et réduit le nombre des informations retenues.
Au niveau du troisième thème que je voulais aborder : celui des traitements
statistiques et graphiques, qui sont proposés sur les sélections de données, il est
indispensable de pouvoir éditer des documents de synthèse d'une sélection donnée. Si on
fait, par exemple, une sélection sur un département, on peut obtenir toute l'information et
cela peut faire plusieurs kilos de listings ! Il est intéressant de pouvoir synthétiser ces
informations sous la forme d'un graphique ou d'un résultat statistique. Pour ce faire, on
peut accéder à tous les programmes de traitement du BRGM, au logiciel FIESTA, composé
d'une cinquantaine de programmes statistiques et graphiques, qui permet de faire un
report de points sur une carte, de sortir un histogramme, des courbes d'évolution, etc.. Je
vous présente ici. Un exemple de traitement : la copie d'écran de la fréquence de HCO3
en mg/l concernant la Savoie, pour lequel nous avons 14 échantillons traités sur des
sources avec des mesures de HCO3.
14
programmes tels que FIESTA, GRECO, WATEQ permettant de faire des traitements
statistiques ou graphiques des informations sélectionnées. Pour sélectionner ensuite les
données qui ont été qualifiées de non confidentielles, il n'est pas nécessaire de posséder un
mot de passe particulier ; par contre, dès que l'utilisateur veut mettre à jour des
informations, il doit connaître le mot de passe permettant d'effectuer cette mise à jour ;
s'il désire faire la sélection sur des données que l'on a qualifiées de confidentielles, il est
nécessaire d'introduire un autre mot de passe, et ainsi de suite si l'on veut accéder à
différents programmes de traitement.
Les mots de passe sont gérés par le responsable de l'Atelier Eaux Thermales et
Minérales, seul à être habilité à les communiquer aux utilisateurs ; ils peuvent être
modifiés à tout instant sur sa demande. De plus, il est intéressant de noter l'existence d'un
mouchard qui permet de conserver une trace écrite de toutes les interrogations
effectuées. Une procédure permet à l'utilisateur d'introduire dans le fichier les remarques
concernant l'exploitation de ce fichier, éventuellement les modifications qu'il voudrait
apporter au logiciel ou à l'actualité des informations stockées. Pour en revenir à notre
exemple dans lequel l'utilisateur voulait connaître les sources d'un certain département,
présentant une température supérieure à 50°, il faut tout d'abord faire une première
sélection : l'énumération des sources du département choisi ; à partir du recueil de ces
sources, on effectue une seconde sélection s'adressant à celles dont la température est de
50°C. 11 visualise ensuite la totalité des informations attribuées à cette source ou
simplement une seule information : la température dans le cas présent. Ainsi, petit à
petit, il affine sa sélection et réduit le nombre des informations retenues.
Au niveau du troisième thème que je voulais aborder : celui des traitements
statistiques et graphiques, qui sont proposés sur les sélections de données, il est
indispensable de pouvoir éditer des documents de synthèse d'une sélection donnée. Si on
fait, par exemple, une sélection sur un département, on peut obtenir toute l'information et
cela peut faire plusieurs kilos de listings ! Il est intéressant de pouvoir synthétiser ces
informations sous la forme d'un graphique ou d'un résultat statistique. Pour ce faire, on
peut accéder à tous les programmes de traitement du BRGM, au logiciel FIESTA, composé
d'une cinquantaine de programmes statistiques et graphiques, qui permet de faire un
report de points sur une carte, de sortir un histogramme, des courbes d'évolution, etc.. Je
vous présente ici. Un exemple de traitement : la copie d'écran de la fréquence de HCO3
en mg/l concernant la Savoie, pour lequel nous avons 14 échantillons traités sur des
sources avec des mesures de HCO3.
15
En conclusion, je dirai que ce fichier est un simple outil qui sera modernisé
prochainement et qui, d'ores et déjà, est utilisé par les Services géologiques régionaux
pour l'introduction des informations. A ce jour, plus de 1 000 sources sont déjà référencées
dans ce fichier.
* *
Intervention de M. de la Roche
Pour ma part, j'ai cru comprendre que l'utilisateur accédant au fichier avait
la possibilité de mise à jour, de modification de certaines informations, ce n'est
donc plus un système serveur comme on l'entend habituellement, mais une sorte
de réseau, avec un certain nombre de correspondants dans un monde très
spécialisé, auxquels vous autorisez des interventions à l'intérieur de ce fichier.
Intervention de J.Y. Ausseur
Oui, dans la mesure où ces intervenants ont l'autorisation de mettre à jour
les informations. Justement ce système de mot de passe permet, à tout utilisateur
qui en possède le droit, d'effectuer cette mise à jour.
15
En conclusion, je dirai que ce fichier est un simple outil qui sera modernisé
prochainement et qui, d'ores et déjà, est utilisé par les Services géologiques régionaux
pour l'introduction des informations. A ce jour, plus de 1 000 sources sont déjà référencées
dans ce fichier.
* *
Intervention de M. de la Roche
Pour ma part, j'ai cru comprendre que l'utilisateur accédant au fichier avait
la possibilité de mise à jour, de modification de certaines informations, ce n'est
donc plus un système serveur comme on l'entend habituellement, mais une sorte
de réseau, avec un certain nombre de correspondants dans un monde très
spécialisé, auxquels vous autorisez des interventions à l'intérieur de ce fichier.
Intervention de J.Y. Ausseur
Oui, dans la mesure où ces intervenants ont l'autorisation de mettre à jour
les informations. Justement ce système de mot de passe permet, à tout utilisateur
qui en possède le droit, d'effectuer cette mise à jour.
17
RECHERCHES EN COURS ET RECHERCHES ENVISAGEES
par
F. Berthier
En liaison directe avec l'exposé de J.Y. Ausseur, qui a présenté le fichier mis
en place pour le compte du Ministère de l'Industrie, fichier qui constitue en fait un
inventaire et la possibilité de l'interroger, mais aussi une base de données et pour aller
plus loin dans le cadre des recherches, je me propose d'aborder à la fois les recherches en
cours et celles qui sont susceptibles d'être programmées et qui ont une relation avec les
processus de l'hydrothermalisme.
Après un bref rappel des pôles d'intérêt en matière de connaissance du système
hydrothermal, et bien qu'il n'y ait pas en fait de recherches spécifiques sur les eaux
thermales et minérales, nous passerons en revue les outils et les programmes s'y
rapportant.
L'étude des processus hydrothermaux qui caractérisent les sources dites
minérales peut intéresser plusieurs finalités scientifiques et technico-économiques. En
effet, l'eau minérale est :
- d'une part une mémoire et un outil dans la compréhension des événements
géologiques et hydrogéologiques anciens ; son décodage intéresse ceux qui ont à
charge la reconstitution des processus hydrothermaux ayant donné naissance, soit
à des accumulations minérales (recherche minière), soit à l'obstruction des
perméabilités du sous-sol (stockages) ;
- mais aussi une matière première consommée par l'homme et dont la protection
sanitaire et rapprochée (quantité, qualité) doit être sans cesse affinée ; cette
approche satisfait aux besoins exprimés par les administrations compétantes
comme par les exploitants ;
- enfin une substance à usage thérapeutique complexe et dont l'instabilité nécessite
une consommation in situ.
La connaissance de ce produit et les conditions optimales de sa conservation
sont aujourd'hui réclamées par les partenaires de cette industrie.
17
RECHERCHES EN COURS ET RECHERCHES ENVISAGEES
par
F. Berthier
En liaison directe avec l'exposé de J.Y. Ausseur, qui a présenté le fichier mis
en place pour le compte du Ministère de l'Industrie, fichier qui constitue en fait un
inventaire et la possibilité de l'interroger, mais aussi une base de données et pour aller
plus loin dans le cadre des recherches, je me propose d'aborder à la fois les recherches en
cours et celles qui sont susceptibles d'être programmées et qui ont une relation avec les
processus de l'hydrothermalisme.
Après un bref rappel des pôles d'intérêt en matière de connaissance du système
hydrothermal, et bien qu'il n'y ait pas en fait de recherches spécifiques sur les eaux
thermales et minérales, nous passerons en revue les outils et les programmes s'y
rapportant.
L'étude des processus hydrothermaux qui caractérisent les sources dites
minérales peut intéresser plusieurs finalités scientifiques et technico-économiques. En
effet, l'eau minérale est :
- d'une part une mémoire et un outil dans la compréhension des événements
géologiques et hydrogéologiques anciens ; son décodage intéresse ceux qui ont à
charge la reconstitution des processus hydrothermaux ayant donné naissance, soit
à des accumulations minérales (recherche minière), soit à l'obstruction des
perméabilités du sous-sol (stockages) ;
- mais aussi une matière première consommée par l'homme et dont la protection
sanitaire et rapprochée (quantité, qualité) doit être sans cesse affinée ; cette
approche satisfait aux besoins exprimés par les administrations compétantes
comme par les exploitants ;
- enfin une substance à usage thérapeutique complexe et dont l'instabilité nécessite
une consommation in situ.
La connaissance de ce produit et les conditions optimales de sa conservation
sont aujourd'hui réclamées par les partenaires de cette industrie.
18
Trois cibles de recherches peuvent donc être dégagées :
- mise en oeuvre d'un outil de simulation permettant de qualifier et quantifier les
processus souterrains régissant une évaluation hydrominérale : appliqué aux sites
hydrominéraux, il permettra d'appréhender de manière plus réaliste les notions de
protection de gisements potentiels à développer ;
- caractérisation des processus thermodynamiques que subit une eau minérale entre
son point de production et son point de consommation : elle contribuera à doter
les partenaires de cette industrie des clefs communes pour une technologie et une
maintenance des réseaux répondant mieux aux besoins, car plus spécifique ;
- adaptation des outils développés par la discipline géologique pour la
caractérisation des substances réputés ou considérées actives par le milieu
pharmaceutique et médical :
espèces chimiques instables
gaz thermaux
boues thermales.
La mise en oeuvre et la réalisation de ces programmes, de type
plurisdisciplinaire, dépendent de la qualité des informations sur lesquelles ils s'appuient et
de l'intérêt qu'ils suscitent de la part de la collectivité nationale et des professionnels de
cette industrie. Cette recherche est donc commandée également par l'amont et par l'aval.
Les eaux thermo-minérales comprennent des familles bien individualisées :
- Les eaux sulfurées font partie d'une granàe famille ; elles sont toutes très
instables bien que très diverses ; on en différencie deux types :
celles qui résultent des phénomènes de circulation dans le socle fracturé
(sources des Pyrénées),
celles issues d'un milieu sédimentaire (sources des Alpes) avec quelquefois
processus de réductions bactériennes au cours du transit souterrain (Enghien-
les-Bains),
- Les eaux carbo-gazeuses (surtout en périphérie de la chaîne alpine et en
Auvergne) avec en plus un paramètre chimique et dynamique : la remontée de gaz
profonds.
18
Trois cibles de recherches peuvent donc être dégagées :
- mise en oeuvre d'un outil de simulation permettant de qualifier et quantifier les
processus souterrains régissant une évaluation hydrominérale : appliqué aux sites
hydrominéraux, il permettra d'appréhender de manière plus réaliste les notions de
protection de gisements potentiels à développer ;
- caractérisation des processus thermodynamiques que subit une eau minérale entre
son point de production et son point de consommation : elle contribuera à doter
les partenaires de cette industrie des clefs communes pour une technologie et une
maintenance des réseaux répondant mieux aux besoins, car plus spécifique ;
- adaptation des outils développés par la discipline géologique pour la
caractérisation des substances réputés ou considérées actives par le milieu
pharmaceutique et médical :
espèces chimiques instables
gaz thermaux
boues thermales.
La mise en oeuvre et la réalisation de ces programmes, de type
plurisdisciplinaire, dépendent de la qualité des informations sur lesquelles ils s'appuient et
de l'intérêt qu'ils suscitent de la part de la collectivité nationale et des professionnels de
cette industrie. Cette recherche est donc commandée également par l'amont et par l'aval.
Les eaux thermo-minérales comprennent des familles bien individualisées :
- Les eaux sulfurées font partie d'une granàe famille ; elles sont toutes très
instables bien que très diverses ; on en différencie deux types :
celles qui résultent des phénomènes de circulation dans le socle fracturé
(sources des Pyrénées),
celles issues d'un milieu sédimentaire (sources des Alpes) avec quelquefois
processus de réductions bactériennes au cours du transit souterrain (Enghien-
les-Bains),
- Les eaux carbo-gazeuses (surtout en périphérie de la chaîne alpine et en
Auvergne) avec en plus un paramètre chimique et dynamique : la remontée de gaz
profonds.
19
- Il existe également :
des eaux sulfatées calciques (issues de séries sédimentaires) qui respectent la
tectonique ou les séries enfouies dans le sous-sol,
des eaux chlorurées sodiques provenant d'échanges eau-roche en milieu
sédimentaire ou en milieu cristallin.
Trouver le pôle de la recherche -ou plutôt une finalité commune-, à savoir des
paramètres communs aux différentes familles d'eaux minérales est actuellement l'objectif
le plus pressant.
Le phénomène hydrothermal résulte d'une mémoire d'événements
géodynamiques (infiltration) qui ont eu lieu quelque 20 000 ou 30 000 ans auparavant ;
l'eau a subi un enrichissement en gaz par un processus de phénomènes profonds.
En fait, le plus important est de posséder le mieux possible l'image la plus
réelle qu'il soit de ce processus, bien que de nombreux points concernant le sous-sol
restent encore sans réponse qu'il nous faut donc appréhender ; si nous maîtrisons assez
bien la protection de l'environnement immédiat, celle de l'environnement lointain, tout
aussi important, est moins bien connue.
Le BRGM, par l'intermédiaire de sa Direction scientifique et du CORES
(Comité d'orientation de la recherche scientifique) doit, selon les équipes dont il dispose,
soumettre des projets de recherche au Ministère de l'Industrie.
La ressource hydrothermale se singularise par son développement en sous-sol
et sa maîtrise en surface, l'originalité de ses modalités de captage, tout en évitant les
conséquences fâcheuses, tels la corrosion ou l'entartrage.
C'est enfin un médicament et, dans cette optique, elle sort de notre spécialité
et de notre compétence.
*
19
- Il existe également :
des eaux sulfatées calciques (issues de séries sédimentaires) qui respectent la
tectonique ou les séries enfouies dans le sous-sol,
des eaux chlorurées sodiques provenant d'échanges eau-roche en milieu
sédimentaire ou en milieu cristallin.
Trouver le pôle de la recherche -ou plutôt une finalité commune-, à savoir des
paramètres communs aux différentes familles d'eaux minérales est actuellement l'objectif
le plus pressant.
Le phénomène hydrothermal résulte d'une mémoire d'événements
géodynamiques (infiltration) qui ont eu lieu quelque 20 000 ou 30 000 ans auparavant ;
l'eau a subi un enrichissement en gaz par un processus de phénomènes profonds.
En fait, le plus important est de posséder le mieux possible l'image la plus
réelle qu'il soit de ce processus, bien que de nombreux points concernant le sous-sol
restent encore sans réponse qu'il nous faut donc appréhender ; si nous maîtrisons assez
bien la protection de l'environnement immédiat, celle de l'environnement lointain, tout
aussi important, est moins bien connue.
Le BRGM, par l'intermédiaire de sa Direction scientifique et du CORES
(Comité d'orientation de la recherche scientifique) doit, selon les équipes dont il dispose,
soumettre des projets de recherche au Ministère de l'Industrie.
La ressource hydrothermale se singularise par son développement en sous-sol
et sa maîtrise en surface, l'originalité de ses modalités de captage, tout en évitant les
conséquences fâcheuses, tels la corrosion ou l'entartrage.
C'est enfin un médicament et, dans cette optique, elle sort de notre spécialité
et de notre compétence.
*
21
Table ronde A
LIAISON RECHERCHE - INDUSTRIE
avec MM. J.L. Crovtlle Société des Eaux Minérales de VittelM. Derain Direction Générale de l'Energie et des Matières PremièresR. Jeminet Régie municipale des Eaux minérales de RoyatPr A. Rambaud Faculté de Pharmacie, Université de MontpellierJ. Ricour Animateur du Groupe Ressource au Haut Comité au
Thermalisme et au ClimatismeG. Scolari Direction scientifique du BRGM
L'objectif de la table ronde est d'établir le plus grand nombre possible
d'échanges entre les personalités y siégeant et la salle.
Intervention de M. Derain
La mission de l'Administration -dans le cas présent : le Service des Mines-
est d'assurer la conservation et, lorsque c'est possible, le développement de la
ressource. Dans les régions où les sources sont importantes, en fait la grande
moitié sud-est de la France, les problèmes posés sont fréquents et importants. Il
s'agit souvent, non pas de pollution mais de crainte de pollution des captages des
sources, ainsi que des ouvrages d'amenée ; le souci d'envisager les moyens les plus
appropriés pour les éviter est donc très légitime. C'est également quelquefois le
souci, soit de maintenir ou rétablir une production d'eau qui aurait tendance
naturelle à baisser ou à disparaître, soit de la développer.
Si F. Berthier ramenait le flux d'une eau minérale à un temps assez court
comparativement à l'échelle géologique, en ce qui concerne les ouvrages de
captage proprement dits, leur vie active est la plupart du temps à l'échelle
humaine ; qu'il s'agisse de forages ou de puits, la plupart du temps des problèmes
surgissent au bout de quelques décennies. Devant une telle situation,
l'établissement d'une réglementation semble nécessaire. Ce sera le sujet d'une
prochaine table ronde.
La première question qui se pose quand il y a un problème, c'est de
reconnaître le site, déceler l'origine de l'eau, puis le moyen de remplacer le
captage ou de le développer. Les archives du Service des Mines, très
volumineuses, contiennent beaucoup d'hypothèses quant à la géologie (dont la
plupart d'ailleurs datent de la fin du siècle dernier), de nombreuses observations
concrètes, force détails sur les captages exécutés, mais souvent bien peu
d'informations précises sur la structure géologique, la tectonique, l'origine des
eaux profondes et éventuellement sur le mélange des eaux qui se produit dans la
zone superficielle.
21
Table ronde A
LIAISON RECHERCHE - INDUSTRIE
avec MM. J.L. Crovtlle Société des Eaux Minérales de VittelM. Derain Direction Générale de l'Energie et des Matières PremièresR. Jeminet Régie municipale des Eaux minérales de RoyatPr A. Rambaud Faculté de Pharmacie, Université de MontpellierJ. Ricour Animateur du Groupe Ressource au Haut Comité au
Thermalisme et au ClimatismeG. Scolari Direction scientifique du BRGM
L'objectif de la table ronde est d'établir le plus grand nombre possible
d'échanges entre les personalités y siégeant et la salle.
Intervention de M. Derain
La mission de l'Administration -dans le cas présent : le Service des Mines-
est d'assurer la conservation et, lorsque c'est possible, le développement de la
ressource. Dans les régions où les sources sont importantes, en fait la grande
moitié sud-est de la France, les problèmes posés sont fréquents et importants. Il
s'agit souvent, non pas de pollution mais de crainte de pollution des captages des
sources, ainsi que des ouvrages d'amenée ; le souci d'envisager les moyens les plus
appropriés pour les éviter est donc très légitime. C'est également quelquefois le
souci, soit de maintenir ou rétablir une production d'eau qui aurait tendance
naturelle à baisser ou à disparaître, soit de la développer.
Si F. Berthier ramenait le flux d'une eau minérale à un temps assez court
comparativement à l'échelle géologique, en ce qui concerne les ouvrages de
captage proprement dits, leur vie active est la plupart du temps à l'échelle
humaine ; qu'il s'agisse de forages ou de puits, la plupart du temps des problèmes
surgissent au bout de quelques décennies. Devant une telle situation,
l'établissement d'une réglementation semble nécessaire. Ce sera le sujet d'une
prochaine table ronde.
La première question qui se pose quand il y a un problème, c'est de
reconnaître le site, déceler l'origine de l'eau, puis le moyen de remplacer le
captage ou de le développer. Les archives du Service des Mines, très
volumineuses, contiennent beaucoup d'hypothèses quant à la géologie (dont la
plupart d'ailleurs datent de la fin du siècle dernier), de nombreuses observations
concrètes, force détails sur les captages exécutés, mais souvent bien peu
d'informations précises sur la structure géologique, la tectonique, l'origine des
eaux profondes et éventuellement sur le mélange des eaux qui se produit dans la
zone superficielle.
22
Nos Anciens s'en sortaient en faisant "jouer leur bon sens", le "flair
scientifique" et donc le hasard. Le processus était le suivant : un puits doit être
fait dans une certaine zone : une fois sur deux, ou même une fois sur trois, le
résultat était positif. Compte-tenu des données scientifiques accumulées depuis
une vingtaine d'années, on arrive à obtenir localement une interprétation
hydrogéologique au sens large permettant de mieux connaître le circuit des eaux
souterraines et en conséquence de mieux orienter l'Exploitant et l'Administration
vers la solution à adopter la plus fiable.
Nous souhaitons vivement que ces connaissances techniques, éparses à
travers l'ensemble du territoire, qui ont, à la faveur des problèmes posés, plus ou
moins évolué selon les établissements, puissent être regroupées et se généralisent
d'une façon homogène afin de disposer en matière d'eau minérale d'une politique
nouvelle. La politique du passé était statique : on connait une source ; elle est ce
qu'elle est, n'y touchons surtout pas, car on ne sait quelles seront les conséquences
de notre acte !
Actuellement, on peut espérer mettre en place une politique dynamique
prenant en compte la gestion de ces sources, c'est-à-dire ne se contentant pas de
gérer l'eau à l'émergence (trouvée par les Romains), mais s'efforcent de
rechercher en amont, dans de meilleures conditions, c'est-à-dire plus profond s'il
s'agit de forages, et avec des ouvrages assurant une meilleure pérennité de la
ressource, une meilleure qualité des caractéristiques de l'eau, en somme une
sécurité d'ensemble de l'ouvrage pour satisfaire la demande des exploitants. C'est
actuellement le souci majeur de l'Administration.
Intervention du Professeur A. Rambaud
C'est en tant que chercheur que je parlerai ici. L'eau minérale est une
matière première. On se contentait jusque là de la "cueillir", de la "récolter" et
quand elle présentait certaines propriétés médicales, il ne fallait surtout pas y
toucher, les conserver en l'état. Cela amenait un certain statisme, ce sacro-saint
immobilisme n'a plus cours aujourd'hui. Aucune industrie, en cette fin de XXème
siècle, n'accepte de travailler sans connaître et gérer la matière première, donc la
développer et l'améliorer.
Mais pour apporter une amélioration, il faut explorer et cette exploration
est le propre d'une recherche pluridisciplinaire, recherche qui, trop longtemps, a
été cantonnée dans des secteurs d'activités précis et limités : recherche
géologique, recherche médicale, contrôle sanitaire qui débouchait sur quelques
réflexions de recherche.
22
Nos Anciens s'en sortaient en faisant "jouer leur bon sens", le "flair
scientifique" et donc le hasard. Le processus était le suivant : un puits doit être
fait dans une certaine zone : une fois sur deux, ou même une fois sur trois, le
résultat était positif. Compte-tenu des données scientifiques accumulées depuis
une vingtaine d'années, on arrive à obtenir localement une interprétation
hydrogéologique au sens large permettant de mieux connaître le circuit des eaux
souterraines et en conséquence de mieux orienter l'Exploitant et l'Administration
vers la solution à adopter la plus fiable.
Nous souhaitons vivement que ces connaissances techniques, éparses à
travers l'ensemble du territoire, qui ont, à la faveur des problèmes posés, plus ou
moins évolué selon les établissements, puissent être regroupées et se généralisent
d'une façon homogène afin de disposer en matière d'eau minérale d'une politique
nouvelle. La politique du passé était statique : on connait une source ; elle est ce
qu'elle est, n'y touchons surtout pas, car on ne sait quelles seront les conséquences
de notre acte !
Actuellement, on peut espérer mettre en place une politique dynamique
prenant en compte la gestion de ces sources, c'est-à-dire ne se contentant pas de
gérer l'eau à l'émergence (trouvée par les Romains), mais s'efforcent de
rechercher en amont, dans de meilleures conditions, c'est-à-dire plus profond s'il
s'agit de forages, et avec des ouvrages assurant une meilleure pérennité de la
ressource, une meilleure qualité des caractéristiques de l'eau, en somme une
sécurité d'ensemble de l'ouvrage pour satisfaire la demande des exploitants. C'est
actuellement le souci majeur de l'Administration.
Intervention du Professeur A. Rambaud
C'est en tant que chercheur que je parlerai ici. L'eau minérale est une
matière première. On se contentait jusque là de la "cueillir", de la "récolter" et
quand elle présentait certaines propriétés médicales, il ne fallait surtout pas y
toucher, les conserver en l'état. Cela amenait un certain statisme, ce sacro-saint
immobilisme n'a plus cours aujourd'hui. Aucune industrie, en cette fin de XXème
siècle, n'accepte de travailler sans connaître et gérer la matière première, donc la
développer et l'améliorer.
Mais pour apporter une amélioration, il faut explorer et cette exploration
est le propre d'une recherche pluridisciplinaire, recherche qui, trop longtemps, a
été cantonnée dans des secteurs d'activités précis et limités : recherche
géologique, recherche médicale, contrôle sanitaire qui débouchait sur quelques
réflexions de recherche.
23
Le cloisonnement n'est plus de mise et le travail en équipe s'impose : la
thérapeutique découle des propriétés physico-chimiques dans le gîte, et donc de
l'hydrodynamique, comme l'a exposé F. Berthier.
La recherche doit, de surcroît, être coordonnée et déboucher sur des
applications pratiques qui en fait sont des mises au point technologiques face à
des eaux particulières de par leurs propriétés physico-chimiques, les contraintes
thérapeutiques et face à la contamination bactériologique.
Ces technologies, qui bien souvent existent, devront seulement être
adaptées au thermalisme et c'est cette liaison étroite, pour ne pas dire
collaboration, entre chercheurs et concepteurs qui est indispensable. Autrement
dit, il s'agit d'une recherche appliquée qui intègre des spécialistes de toute
formation, qui ne s'isolent pas et travaillent en liaison étroite avec les Industriels
et les responsables des Etablissements thermaux.
L'exemple montre que chaque fois que nous avons pu travailler avec des
équipes intégrées, les progrès ont été considérables et très rapides et c'est ce vers
quoi il faut tendre. Il faut éviter surtout les cloisonnement et j'oserais dire les
"chapelles".
Intervention de G. Scolari
La Direction scientifique du BRGM -que je représente ici- a pour mission de
coordonner, de faciliter le travail des équipes orpérationnelles à l'intérieur de
l'établissement. Ce travail de coordination est indispensable du fait de la
pluridisciplinarité que nous connaissons et également du fait que nous avons une
mission essentielle de recherche appliquée. Qui dit recherche appliquée dit une
balance, souvent délicate à assurer, entre la recherche que l'on appellera
fondamentale par souci de simplification et les besoins des utilisateurs. Nous nous
situons exactement dans cette problématique. Nous devons également, dans ces
conditions, tenir compte du court terme exprimé par les utilisateurs et également
tenir compte des problèmes posés à moyen ou à plus long terme. Nous avons
également le souci d'assurer la coopération nationale et internationale. Le temps
est depuis longtemps passé où des équipes pouvaient s'enfermer dans un splendide
isolement. Donc dans ce cadre, nous essayons de faciliter (je crois que c'est le
mot-clé) le travail des équipes opérationnelles en leur donnant des moyens et en
assurant une coordination efficace. En ce qui concerne les eaux thermominérales,
il est certain que c'est tout d'abord l'un des nombreux aspects que nous avons à
couvrir. Pour vous en donner une illustration, la Direction scientifique coordonne
environ une centaine de projets différents dans différentes filières et les projets
concernant les eaux thermominérales n'en représentent évidemment qu'une partie.
23
Le cloisonnement n'est plus de mise et le travail en équipe s'impose : la
thérapeutique découle des propriétés physico-chimiques dans le gîte, et donc de
l'hydrodynamique, comme l'a exposé F. Berthier.
La recherche doit, de surcroît, être coordonnée et déboucher sur des
applications pratiques qui en fait sont des mises au point technologiques face à
des eaux particulières de par leurs propriétés physico-chimiques, les contraintes
thérapeutiques et face à la contamination bactériologique.
Ces technologies, qui bien souvent existent, devront seulement être
adaptées au thermalisme et c'est cette liaison étroite, pour ne pas dire
collaboration, entre chercheurs et concepteurs qui est indispensable. Autrement
dit, il s'agit d'une recherche appliquée qui intègre des spécialistes de toute
formation, qui ne s'isolent pas et travaillent en liaison étroite avec les Industriels
et les responsables des Etablissements thermaux.
L'exemple montre que chaque fois que nous avons pu travailler avec des
équipes intégrées, les progrès ont été considérables et très rapides et c'est ce vers
quoi il faut tendre. Il faut éviter surtout les cloisonnement et j'oserais dire les
"chapelles".
Intervention de G. Scolari
La Direction scientifique du BRGM -que je représente ici- a pour mission de
coordonner, de faciliter le travail des équipes orpérationnelles à l'intérieur de
l'établissement. Ce travail de coordination est indispensable du fait de la
pluridisciplinarité que nous connaissons et également du fait que nous avons une
mission essentielle de recherche appliquée. Qui dit recherche appliquée dit une
balance, souvent délicate à assurer, entre la recherche que l'on appellera
fondamentale par souci de simplification et les besoins des utilisateurs. Nous nous
situons exactement dans cette problématique. Nous devons également, dans ces
conditions, tenir compte du court terme exprimé par les utilisateurs et également
tenir compte des problèmes posés à moyen ou à plus long terme. Nous avons
également le souci d'assurer la coopération nationale et internationale. Le temps
est depuis longtemps passé où des équipes pouvaient s'enfermer dans un splendide
isolement. Donc dans ce cadre, nous essayons de faciliter (je crois que c'est le
mot-clé) le travail des équipes opérationnelles en leur donnant des moyens et en
assurant une coordination efficace. En ce qui concerne les eaux thermominérales,
il est certain que c'est tout d'abord l'un des nombreux aspects que nous avons à
couvrir. Pour vous en donner une illustration, la Direction scientifique coordonne
environ une centaine de projets différents dans différentes filières et les projets
concernant les eaux thermominérales n'en représentent évidemment qu'une partie.
24
Mais on ne peut raisonner que sur un plan de filière stricte ; nous avons évoqué la
notion de pluridisciplinarité et d'interdépendance. F. Berthier a bien cité que
certains programmes de géothermie, par exemple, ont des applications dans le
domaine des eaux thermominérales, et nous nous efforçons d'assurer cette
synergie entre les programmes. Voilà essentiellement le souci de la Direction
scientifique : faciliter le travail, être à l'écoute des besoins, faciliter la
coopération.
Intervention de R. Jeminet
Je représente ici le point de vue de l'Exploitant. Pour nous, tout comme pour
moi, l'aspect le plus intéressant et le plus important de la recherche, c'est bien
celui de la recherche / développement, c'est-à-dire la recherche appliquée qui
débouche rapidement sur une évolution dans les techniques. A ce propos, je me
pose la question de savoir comment sont définis les objectifs ? Par qui ? Et
comment on peut concilier les objectifs du chercheur et ceux du praticien ? Ce
qui n'est pas toujours évident. Je me pose également la question des moyens qui
sont affectés à la recherche moyens qui, chacun le sait, sont souvent limités,
voire même insuffisants ; comment peuvent coexister les moyens publics et les
moyens privés ? A ce sujet, je dirai que le groupe que je représente ici..., qui est
celui des régies, avait formulé il y a quelques années une proposition pratique (qui
a été reprise je crois récemment) qui était de créer un centre d'industrie thermale
qui aurait peut-être permis, d'une part de mettre en place une structure, d'autre
part de trouver, à travers des solutions financières particulières, des moyens de
soutenir cette recherche. Enfin, un dernier point me paraît important : on vient de
parler de la recherche, de l'importance de sa pluridisciplinarité, mais sur le
terrain, la jonction entre les disciplines n'apparaît pas toujours évidente pour le
praticien. Comment faire cohabiter des chercheurs qui abordent des disciplines et
des démarches très différentes ?
Intervention de J. Ricour
Pour enchaîner sur les paroles des différents orateurs, je vous rappelle que
je suis chargé d'animer, au sein du Haut Comité au Thermalisme et au
Climatisme, un groupe de travail dont la mission est d'étudier les problèmes de la
ressource. Ce groupe a été créé dès la première séance du Haut Comité, ce qui
prouve bien la prise de conscience générale de l'importance et de la nécessité de
la connaissance du gisement. Il est effectivement inadmissible au XXème siècle
d'oeuvrer sur une matière première dont on ignore bien souvent l'origine. Il y a des
gisements bien connus, mais il y en a beaucoup trop qui gardent encore leur
secret.
24
Mais on ne peut raisonner que sur un plan de filière stricte ; nous avons évoqué la
notion de pluridisciplinarité et d'interdépendance. F. Berthier a bien cité que
certains programmes de géothermie, par exemple, ont des applications dans le
domaine des eaux thermominérales, et nous nous efforçons d'assurer cette
synergie entre les programmes. Voilà essentiellement le souci de la Direction
scientifique : faciliter le travail, être à l'écoute des besoins, faciliter la
coopération.
Intervention de R. Jeminet
Je représente ici le point de vue de l'Exploitant. Pour nous, tout comme pour
moi, l'aspect le plus intéressant et le plus important de la recherche, c'est bien
celui de la recherche / développement, c'est-à-dire la recherche appliquée qui
débouche rapidement sur une évolution dans les techniques. A ce propos, je me
pose la question de savoir comment sont définis les objectifs ? Par qui ? Et
comment on peut concilier les objectifs du chercheur et ceux du praticien ? Ce
qui n'est pas toujours évident. Je me pose également la question des moyens qui
sont affectés à la recherche moyens qui, chacun le sait, sont souvent limités,
voire même insuffisants ; comment peuvent coexister les moyens publics et les
moyens privés ? A ce sujet, je dirai que le groupe que je représente ici..., qui est
celui des régies, avait formulé il y a quelques années une proposition pratique (qui
a été reprise je crois récemment) qui était de créer un centre d'industrie thermale
qui aurait peut-être permis, d'une part de mettre en place une structure, d'autre
part de trouver, à travers des solutions financières particulières, des moyens de
soutenir cette recherche. Enfin, un dernier point me paraît important : on vient de
parler de la recherche, de l'importance de sa pluridisciplinarité, mais sur le
terrain, la jonction entre les disciplines n'apparaît pas toujours évidente pour le
praticien. Comment faire cohabiter des chercheurs qui abordent des disciplines et
des démarches très différentes ?
Intervention de J. Ricour
Pour enchaîner sur les paroles des différents orateurs, je vous rappelle que
je suis chargé d'animer, au sein du Haut Comité au Thermalisme et au
Climatisme, un groupe de travail dont la mission est d'étudier les problèmes de la
ressource. Ce groupe a été créé dès la première séance du Haut Comité, ce qui
prouve bien la prise de conscience générale de l'importance et de la nécessité de
la connaissance du gisement. Il est effectivement inadmissible au XXème siècle
d'oeuvrer sur une matière première dont on ignore bien souvent l'origine. Il y a des
gisements bien connus, mais il y en a beaucoup trop qui gardent encore leur
secret.
25
Or, il y a un phénomène nouveau qui affecte tout spécialement ces gîtes
thermaux, c'est celui de l'habitat dévorant. Anciennement, dans la plupart des cas,
les sources exploitées se trouvaient si non en pleine campagne, tout au moins dans
des zones verdoyantes, souvent à proximité de villes, dans des périmètres non
pollués. Or, par suite de l'accroissement de l'habitat, provoqué notamment par
l'existence même de la station thermale, les sources maintenant sont la plupart du
temps situées en pleine ville. C'était tout à fait symptomatique sur les schémas
présentés par F. Berthier. On remarquait toujours des habitations au-dessus des
sources. Qui dit habitation dit pollution ; il faut donc très souvent, quand les
sources sont polluées, envisager de les déplacer ou les remplacer ; là est le
problème qui souligne la nécessité d'une liaison entre Recherche et Industrie. Si
l'habitat est gênant pour l'exploitant thermal, c'est aussi pour lui tout de même,
un élément favorable, car les curistes, outre leur traitement, trouvent sur place
des lieux de promenade et des commerces de toutes sortes. Par contre, les
hydrogéolog^es recherchent le gisement en pleine nature, pour y être plus à l'aise
disent-ils. Il y a là contradiction entre les besoins de l'Exploitation et ceux de la
Recherche. Ceci étant dit, il faut faire de nouvelles recherches et, comme cela a
été souligné, le manque de crédits pour entreprendre de telles recherches est
évident. C'est à cette conclusion qu'en est arrivé le Groupe de travail. L'accord
est total sur le fait qu'il faut reprendre systématiquement à la base l'étude de la
plupart des ressources des établissements thermaux, mais se pose le problème du
financement. Evidemment, on peut se contenter d'implanter un forage, au hasard,
en mettant tout de même la chance de son côté, mais sans connaître parfaitement
le gisement. Il est plus logique de faire une étude sérieuse et de n'implanter le
forage d'exploitation qu'après la parfaite connaissance du gisement, processus
également appliqué dans la recherche des gisements de pétrole ou encore des
gisements miniers. Il faut absolument calquer les techniques de recherches d'eau
thermale sur les techniques minières ou pétrolières, mais on en revient toujours au
problème financier. Certaines stations sont à même de mener de telles recherches
sur leurs propres crédits ; d'autres ne peuvent envisager une telle dépense, ayant
des budgets très serrés. Or l'Administration, notamment celle de la Santé, n'a pas
une si grande aisance, et donc n'est pas a priori disposée à attribuer des crédits à
de semblables recherches. Comment sortir de cette impasse ? Nous avons, en
liaison avec M. Derain et M. le Professeur Boulangé, Président du Haut Comité au
Thermalisme, aussi et surtout d'ailleurs avec l'aide et les suggestions de
l'ensemble de la profession, retenu deux idées :
La première : étendre aux gisements thermaux une pratique fiscale qui
s'applique aux gisements miniers : la provision pour reconstitution de
gisements (PRG). Cette pratique consiste à avoir la possibilité de déduire des
sommes engagées pour reconstituer le gisement. C'est le voeu de certains
exploitants.
25
Or, il y a un phénomène nouveau qui affecte tout spécialement ces gîtes
thermaux, c'est celui de l'habitat dévorant. Anciennement, dans la plupart des cas,
les sources exploitées se trouvaient si non en pleine campagne, tout au moins dans
des zones verdoyantes, souvent à proximité de villes, dans des périmètres non
pollués. Or, par suite de l'accroissement de l'habitat, provoqué notamment par
l'existence même de la station thermale, les sources maintenant sont la plupart du
temps situées en pleine ville. C'était tout à fait symptomatique sur les schémas
présentés par F. Berthier. On remarquait toujours des habitations au-dessus des
sources. Qui dit habitation dit pollution ; il faut donc très souvent, quand les
sources sont polluées, envisager de les déplacer ou les remplacer ; là est le
problème qui souligne la nécessité d'une liaison entre Recherche et Industrie. Si
l'habitat est gênant pour l'exploitant thermal, c'est aussi pour lui tout de même,
un élément favorable, car les curistes, outre leur traitement, trouvent sur place
des lieux de promenade et des commerces de toutes sortes. Par contre, les
hydrogéolog^es recherchent le gisement en pleine nature, pour y être plus à l'aise
disent-ils. Il y a là contradiction entre les besoins de l'Exploitation et ceux de la
Recherche. Ceci étant dit, il faut faire de nouvelles recherches et, comme cela a
été souligné, le manque de crédits pour entreprendre de telles recherches est
évident. C'est à cette conclusion qu'en est arrivé le Groupe de travail. L'accord
est total sur le fait qu'il faut reprendre systématiquement à la base l'étude de la
plupart des ressources des établissements thermaux, mais se pose le problème du
financement. Evidemment, on peut se contenter d'implanter un forage, au hasard,
en mettant tout de même la chance de son côté, mais sans connaître parfaitement
le gisement. Il est plus logique de faire une étude sérieuse et de n'implanter le
forage d'exploitation qu'après la parfaite connaissance du gisement, processus
également appliqué dans la recherche des gisements de pétrole ou encore des
gisements miniers. Il faut absolument calquer les techniques de recherches d'eau
thermale sur les techniques minières ou pétrolières, mais on en revient toujours au
problème financier. Certaines stations sont à même de mener de telles recherches
sur leurs propres crédits ; d'autres ne peuvent envisager une telle dépense, ayant
des budgets très serrés. Or l'Administration, notamment celle de la Santé, n'a pas
une si grande aisance, et donc n'est pas a priori disposée à attribuer des crédits à
de semblables recherches. Comment sortir de cette impasse ? Nous avons, en
liaison avec M. Derain et M. le Professeur Boulangé, Président du Haut Comité au
Thermalisme, aussi et surtout d'ailleurs avec l'aide et les suggestions de
l'ensemble de la profession, retenu deux idées :
La première : étendre aux gisements thermaux une pratique fiscale qui
s'applique aux gisements miniers : la provision pour reconstitution de
gisements (PRG). Cette pratique consiste à avoir la possibilité de déduire des
sommes engagées pour reconstituer le gisement. C'est le voeu de certains
exploitants.
26
La deuxième idée serait d'instaurer une taxe ptirafiscale sur le thermalisme de
façon à disposer d'un crédit destiné à ces recherches. Cette idée est venue
d'une comparaison avec la taxe parafiscale sur les granulats, taxe en vigueur
depuis 1975 et qui a permis de faire dans ce domaine, à la fois des recherches
pour découvrir de nouveaux gisements, et également des remises en état de
gisements anciens abandonnés qui étaient de véritables plaies dans la nature.
Nous étudions à l'heure actuelle ces deux possibilités : soit extension de la
PRG aux établissements thermaux et/ou établissement d'une taxe parafiscale. Je
suis conscient qu'il faudra de nombreuses discussions avec la Profession, car ce
n'est pas à l'Administration à proposer de telles pratiques, c'est à la Profession à
le faire.
Intervention de J.L. CroviUe
Dans le domaine de l'embouteulage et du thermalisme, que je représente au
cours de ces Journées, notre développement actuel est axé sur les transferts de
technologie et notamment vers l'étranger et après la mise en place de l'unité
"embouteillage" des eaux dites "minérales", mais surtout des eaux de source, nous
nous dirigeons maintenant de plus en plus sur les possibilités de ressources en eau
dite "minérale" dans des pays de développement avancé. Il est bien évident que
nous recherchons une aide au niveau de l'identification de la ressource, de sa
protection à terme et de la mise en place d'une législation qui, dans beaucoup de
ces pays, n'existe pas, posant par là-même de nombreux problèmes.
Intervention du Professeur B. Blavoux
Pour m'intéresser depuis longtemps aux problèmes des ressources
hydrominérales et thermominérales, je voudrais apporter quelques commentaires
supplémentaires, puis conclure par une question.
- Il faut considérer l'eau thermominérale comme un système à l'équilibre,
c'est-à-dire comme un cycle et non pas comme une ressource non renouvelable.
Donc, il y a un équilibre à préserver, très important, et souvent le problème du
développement va avec la nécessité d'une ressource accrue. Or cet équilibre est
délicat à respecter si l'on veut augmenter le débit ; il est difficile de préserver la
qualité. C'est le gros problème du système thermominéral : ne pîis rompre cet
équUibre et le protéger. Interviennent alors deux notions supplémentaires :
la notion de protection au niveau d'un périmètre rapproché, c'est-à-dire sur le
site thermal lui-même ; il s'agit plutôt d'un problème de protection contre la
dilution avec les eaux superficielles et contre la pollution ;
26
La deuxième idée serait d'instaurer une taxe ptirafiscale sur le thermalisme de
façon à disposer d'un crédit destiné à ces recherches. Cette idée est venue
d'une comparaison avec la taxe parafiscale sur les granulats, taxe en vigueur
depuis 1975 et qui a permis de faire dans ce domaine, à la fois des recherches
pour découvrir de nouveaux gisements, et également des remises en état de
gisements anciens abandonnés qui étaient de véritables plaies dans la nature.
Nous étudions à l'heure actuelle ces deux possibilités : soit extension de la
PRG aux établissements thermaux et/ou établissement d'une taxe parafiscale. Je
suis conscient qu'il faudra de nombreuses discussions avec la Profession, car ce
n'est pas à l'Administration à proposer de telles pratiques, c'est à la Profession à
le faire.
Intervention de J.L. CroviUe
Dans le domaine de l'embouteulage et du thermalisme, que je représente au
cours de ces Journées, notre développement actuel est axé sur les transferts de
technologie et notamment vers l'étranger et après la mise en place de l'unité
"embouteillage" des eaux dites "minérales", mais surtout des eaux de source, nous
nous dirigeons maintenant de plus en plus sur les possibilités de ressources en eau
dite "minérale" dans des pays de développement avancé. Il est bien évident que
nous recherchons une aide au niveau de l'identification de la ressource, de sa
protection à terme et de la mise en place d'une législation qui, dans beaucoup de
ces pays, n'existe pas, posant par là-même de nombreux problèmes.
Intervention du Professeur B. Blavoux
Pour m'intéresser depuis longtemps aux problèmes des ressources
hydrominérales et thermominérales, je voudrais apporter quelques commentaires
supplémentaires, puis conclure par une question.
- Il faut considérer l'eau thermominérale comme un système à l'équilibre,
c'est-à-dire comme un cycle et non pas comme une ressource non renouvelable.
Donc, il y a un équilibre à préserver, très important, et souvent le problème du
développement va avec la nécessité d'une ressource accrue. Or cet équilibre est
délicat à respecter si l'on veut augmenter le débit ; il est difficile de préserver la
qualité. C'est le gros problème du système thermominéral : ne pîis rompre cet
équUibre et le protéger. Interviennent alors deux notions supplémentaires :
la notion de protection au niveau d'un périmètre rapproché, c'est-à-dire sur le
site thermal lui-même ; il s'agit plutôt d'un problème de protection contre la
dilution avec les eaux superficielles et contre la pollution ;
27
il y a une protection éloignée que l'on envisage que rarement, c'est-à-dire liée
à l'origine de l'eau et au démarrage de ce cycle, qui risque par l'aménagement
d'une région ou la création d'un ouvrage d'art, de supprimer petit à petit la
ressource. Tout dépend bien entendu du temps que l'eau met à se renouveler.
- L'autre problème, que l'on perçoit mal, c'est que bien entendu c'est une
affaire qui fait appel à de nombreuses disciplines, donc à des spécialistes. Je
pense cependant qu'il ne faut pas négliger le rôle du généraliste, c'est-à-dire de
l'homme de terrain capable de faire appel à ces spécialistes. Le problème
commence avant tout par l'appréhension du fonctionnement de ce système
hydrominéral. Il ne faut pas attendre qu'il y ait dérèglement, maladie ou pollution,
pour intervenir. Le fonctionnement est une affaire de surveillance de tous les
jours, tout du moins au fur et à mesure de l'exploitation. On doit prendre
connaissance du site et en faire le diagnostic. C'est une affaire de généraliste qui,
à son tour, mobilisera les spécialistes (géochimiste, pétrogn^aphe,
thermodynamicien...).
- La question que je poserai est la suivante. Nous, les Universitaires, sommes
intéressés par la documentation, les données existantes qui, je le comprends, ne
sont pas toujours accessibles et nous avons énormément de peine à les obtenir.
Nous possédons certains modèles de fonctionnement, mais nous aimerions avoir
davantage de données disponibles, pour conforter ou réfuter certaines de ces
hypothèses sur l'origine de l'eau, sur son mode de circulation, sur son taux de
renouvellement, etc.. Comment donc accéder à ces données ? C'est le problème
du fichier des eaux minérales. Ces données sont-elles officielles ? Et leur collecte
sur les sites hydrothermaux est-elle disponible ?
Intervention de J.J. Collin
B. Blavoux, dans son intervention et dans sa grande modestie, n'a pas
mentionné qu'il était membre du Comité d'Orientation de la Recherche
Scientifique (CORES) du BRGM et s'occupait plus particulièrement des
propositions concernant la recherche sur les eaux thermales et minérales.
Par ailleurs, pour répondre en partie à la question de R. Jeminet sur la
programmation de la recherche, sous contrôle de la Direction scientifique du
BRGM que représente G. Scolari, je pense que nul mieux que les hydrogéologues
des Services géologiques régionaux, qui sont au contact des exploitants thermaux,
sont capables de détecter les types de problèmes qui se présentent sur ce sujet.
27
il y a une protection éloignée que l'on envisage que rarement, c'est-à-dire liée
à l'origine de l'eau et au démarrage de ce cycle, qui risque par l'aménagement
d'une région ou la création d'un ouvrage d'art, de supprimer petit à petit la
ressource. Tout dépend bien entendu du temps que l'eau met à se renouveler.
- L'autre problème, que l'on perçoit mal, c'est que bien entendu c'est une
affaire qui fait appel à de nombreuses disciplines, donc à des spécialistes. Je
pense cependant qu'il ne faut pas négliger le rôle du généraliste, c'est-à-dire de
l'homme de terrain capable de faire appel à ces spécialistes. Le problème
commence avant tout par l'appréhension du fonctionnement de ce système
hydrominéral. Il ne faut pas attendre qu'il y ait dérèglement, maladie ou pollution,
pour intervenir. Le fonctionnement est une affaire de surveillance de tous les
jours, tout du moins au fur et à mesure de l'exploitation. On doit prendre
connaissance du site et en faire le diagnostic. C'est une affaire de généraliste qui,
à son tour, mobilisera les spécialistes (géochimiste, pétrogn^aphe,
thermodynamicien...).
- La question que je poserai est la suivante. Nous, les Universitaires, sommes
intéressés par la documentation, les données existantes qui, je le comprends, ne
sont pas toujours accessibles et nous avons énormément de peine à les obtenir.
Nous possédons certains modèles de fonctionnement, mais nous aimerions avoir
davantage de données disponibles, pour conforter ou réfuter certaines de ces
hypothèses sur l'origine de l'eau, sur son mode de circulation, sur son taux de
renouvellement, etc.. Comment donc accéder à ces données ? C'est le problème
du fichier des eaux minérales. Ces données sont-elles officielles ? Et leur collecte
sur les sites hydrothermaux est-elle disponible ?
Intervention de J.J. Collin
B. Blavoux, dans son intervention et dans sa grande modestie, n'a pas
mentionné qu'il était membre du Comité d'Orientation de la Recherche
Scientifique (CORES) du BRGM et s'occupait plus particulièrement des
propositions concernant la recherche sur les eaux thermales et minérales.
Par ailleurs, pour répondre en partie à la question de R. Jeminet sur la
programmation de la recherche, sous contrôle de la Direction scientifique du
BRGM que représente G. Scolari, je pense que nul mieux que les hydrogéologues
des Services géologiques régionaux, qui sont au contact des exploitants thermaux,
sont capables de détecter les types de problèmes qui se présentent sur ce sujet.
28
Ces hydrogéologues (au nombre d'une dizaine), travaillant avec les
spécialistes de l'Atelier des Eaux thermales et minérales, sont aptes à déceler la
nature des problèmes, à définir leur typologie et donc à participer à la
programmation scientifique dans ce domaine.
Intervention de A. Aubîgnat
Pour reprendre la question évoquée tout à l'heure, de la liaison entre
Recherche et Industrie, il faut différencier deux aspects :
D'une part, le financement des recherches envisagées ; c'est en effet capital
pour les exploitants qui ne peuvent engager les fonds nécessaires pour des
investigations poussées (d'où le projet d'adaptation de la loi minière aux eaux
thermales dont parlait J. Ricour pour la conservation des gisements).
Souhaitons que la loi aboutisse !
Par ailleurs, disons-le franchement, lorsqu'on entreprend des travaux
importants dans un bassin thermal, que ce soit pour améliorer la situation ou
dans le but de rechercher de nouvelles ressources, on se heurte immédiatement
à la réglementation sur les eaux minérales (*). Cette situation est évoquée
depuis 50 ans et n'a jamais pu aboutir correctement. L'exemple du bassin de
Vichy, il y a 30 ans, est explicite, l'Administration s'opposant à toute
modification.
(*) Décret du 8-9-1856 portant règlement d'administration publique sur la conservationet l'aménagement des sources d'eaux minéralesDécret du 28-1-1860 portant règlement d'administration sur les établissementsd'eaux minérales naturelles (surveillance)Circulaire du Ministre de l'Agriculture aux Préfets du 16-7-1910, sur laréglementation sur les eaux minérales et la vente des eaux de tableDécret du 12-1-1922 (modifié par décret du 24-5-1957) portant règlementd'administration publique pour l'application de la loi du 1er août 1905 en ce quiconcerne le commerce des eaux minérales naturelles et artificielles et des eaux deboissonDécret du 5-10-1953 sur le thermo-climatismeDécret du 28-3-1957 portant règlement d'administration publique sur la police et lasurveillance des eaux minéralesDécret du 24-5-1957 modifiant le décret du 12-1-1922 portant règlementd'administration publique pour l'application de la loi du 1-8-1905 en ce qui concernele commerce des eaux minérales naturelles et artificielles et des eaux de boissonCirculaire du 23-7-1957 sur la police et la surveillance des eaux minérales(application du décret du 28-3-1957) (I. Autorisations - II. Sources déclarées etpérimètres de protection - IIL Surveillance)Loi du 14-7-1856Décret du 8-9-1856 modifié par décret du 30-4-1930Décret du 11-12-1964 concernant les industries d'embouteillage d'eau minéraleArrêté du 21-12-1964, concernant les industries d'embouteillage d'eau minérale,contrôle de la qualité de l'eauCirculaire du 15-7-1971 relative au conditionnenment des eaux minérales (J.O. du25-8-1971)
28
Ces hydrogéologues (au nombre d'une dizaine), travaillant avec les
spécialistes de l'Atelier des Eaux thermales et minérales, sont aptes à déceler la
nature des problèmes, à définir leur typologie et donc à participer à la
programmation scientifique dans ce domaine.
Intervention de A. Aubîgnat
Pour reprendre la question évoquée tout à l'heure, de la liaison entre
Recherche et Industrie, il faut différencier deux aspects :
D'une part, le financement des recherches envisagées ; c'est en effet capital
pour les exploitants qui ne peuvent engager les fonds nécessaires pour des
investigations poussées (d'où le projet d'adaptation de la loi minière aux eaux
thermales dont parlait J. Ricour pour la conservation des gisements).
Souhaitons que la loi aboutisse !
Par ailleurs, disons-le franchement, lorsqu'on entreprend des travaux
importants dans un bassin thermal, que ce soit pour améliorer la situation ou
dans le but de rechercher de nouvelles ressources, on se heurte immédiatement
à la réglementation sur les eaux minérales (*). Cette situation est évoquée
depuis 50 ans et n'a jamais pu aboutir correctement. L'exemple du bassin de
Vichy, il y a 30 ans, est explicite, l'Administration s'opposant à toute
modification.
(*) Décret du 8-9-1856 portant règlement d'administration publique sur la conservationet l'aménagement des sources d'eaux minéralesDécret du 28-1-1860 portant règlement d'administration sur les établissementsd'eaux minérales naturelles (surveillance)Circulaire du Ministre de l'Agriculture aux Préfets du 16-7-1910, sur laréglementation sur les eaux minérales et la vente des eaux de tableDécret du 12-1-1922 (modifié par décret du 24-5-1957) portant règlementd'administration publique pour l'application de la loi du 1er août 1905 en ce quiconcerne le commerce des eaux minérales naturelles et artificielles et des eaux deboissonDécret du 5-10-1953 sur le thermo-climatismeDécret du 28-3-1957 portant règlement d'administration publique sur la police et lasurveillance des eaux minéralesDécret du 24-5-1957 modifiant le décret du 12-1-1922 portant règlementd'administration publique pour l'application de la loi du 1-8-1905 en ce qui concernele commerce des eaux minérales naturelles et artificielles et des eaux de boissonCirculaire du 23-7-1957 sur la police et la surveillance des eaux minérales(application du décret du 28-3-1957) (I. Autorisations - II. Sources déclarées etpérimètres de protection - IIL Surveillance)Loi du 14-7-1856Décret du 8-9-1856 modifié par décret du 30-4-1930Décret du 11-12-1964 concernant les industries d'embouteillage d'eau minéraleArrêté du 21-12-1964, concernant les industries d'embouteillage d'eau minérale,contrôle de la qualité de l'eauCirculaire du 15-7-1971 relative au conditionnenment des eaux minérales (J.O. du25-8-1971)
29
Cet état d'esprit conservateur est nuisible ; il ne faut plus considérer une
source minérale comme un capital statique, mais comme une ressource dont on
planifie la gestion dans l'espace et dans le temps.
Intervention de Melle D. Pépin
Je suis à la fois enseignante et chercheur et dirige un laboratoire de santé
publique à Clermont-Ferrand ; je suis donc souvent confrontée aux problèmes
thermaux. Je voudrais poser une question aux exploitants, sachant toutefois qu'ils
me considèrent un brin provocatrice.
La recherche à long terme (différente de la recherche en catastrophe pour
dénouer une situation en péril) est-elle prévue dans le budget des exploitants ? Je
veux parler des exploitants thermaux proprement dits (soigneurs) que je
différencie des minéraliers en général (embouteilleurs, ...).
Les uns et les autres ont des comportements totalement différents, tout
simplement parce qu'ils s'affrontent à des problèmes différents. Les
embouteilleurs sont confrontés à des problèmes internationaux beaucoup plus
immédiats que les thermaux.
Du point de vue de la taxe, je pense qu'il en est de même : il faut faire la
différence entre les thermaux et les minéraliers. Et là je poserai une autre
question : Où passe la redevance que les exploitants versent aux communes ?
Revient-elle quelquefois à la recherche ? Pour ma part, je n'ai jamais vu revenir
ces sommes aux eaux minérales.
Pour reprendre les propos de B. Blavoux quant à l'obtention des données, il
est vrai que la situation est difficile à débrouiller. Ainsi, en tant que chercheur,
j'utilise des données ; lorsque je dirige un laboratoire, je vends les analyses, le plus
souvent à un exploitant qui est très choqué car, en tant que chercheur, il y a des
crédits pour ce faire. Il y a dans ce cas un problème.
Pour conclure, je mettrai l'accent sur la nécessité de projeter des
utilisations nouvelles sans oublier les dérivés des eaux minérales.
Intervention de M. Derain
Je répondrai, si vous le permettez, à M. Aubîgnat sur la réglementation,
bien que la question soit demain à l'ordre du jour. Cette réglementation pose
problèmes aux Exploitants et à l'Administration chargée de la mettre en place.
29
Cet état d'esprit conservateur est nuisible ; il ne faut plus considérer une
source minérale comme un capital statique, mais comme une ressource dont on
planifie la gestion dans l'espace et dans le temps.
Intervention de Melle D. Pépin
Je suis à la fois enseignante et chercheur et dirige un laboratoire de santé
publique à Clermont-Ferrand ; je suis donc souvent confrontée aux problèmes
thermaux. Je voudrais poser une question aux exploitants, sachant toutefois qu'ils
me considèrent un brin provocatrice.
La recherche à long terme (différente de la recherche en catastrophe pour
dénouer une situation en péril) est-elle prévue dans le budget des exploitants ? Je
veux parler des exploitants thermaux proprement dits (soigneurs) que je
différencie des minéraliers en général (embouteilleurs, ...).
Les uns et les autres ont des comportements totalement différents, tout
simplement parce qu'ils s'affrontent à des problèmes différents. Les
embouteilleurs sont confrontés à des problèmes internationaux beaucoup plus
immédiats que les thermaux.
Du point de vue de la taxe, je pense qu'il en est de même : il faut faire la
différence entre les thermaux et les minéraliers. Et là je poserai une autre
question : Où passe la redevance que les exploitants versent aux communes ?
Revient-elle quelquefois à la recherche ? Pour ma part, je n'ai jamais vu revenir
ces sommes aux eaux minérales.
Pour reprendre les propos de B. Blavoux quant à l'obtention des données, il
est vrai que la situation est difficile à débrouiller. Ainsi, en tant que chercheur,
j'utilise des données ; lorsque je dirige un laboratoire, je vends les analyses, le plus
souvent à un exploitant qui est très choqué car, en tant que chercheur, il y a des
crédits pour ce faire. Il y a dans ce cas un problème.
Pour conclure, je mettrai l'accent sur la nécessité de projeter des
utilisations nouvelles sans oublier les dérivés des eaux minérales.
Intervention de M. Derain
Je répondrai, si vous le permettez, à M. Aubîgnat sur la réglementation,
bien que la question soit demain à l'ordre du jour. Cette réglementation pose
problèmes aux Exploitants et à l'Administration chargée de la mettre en place.
30
Dans la pratique, il est vrai, on réussit malgré tout à "débrouiller les
affaires". Cependant, cette réglementation n'est plus adaptée aux faits, et plutôt
que de s'efforcer de la respecter, il serait bon de la mettre en conformité avec les
pratiques actuelles. J'en ferai tout d'abord une critique et donnerai les moyens qui
permettraient de l'améliorer.
En ce qui concerne le financement de la recherche -processus souhaitable-,
le problème n'est pas d'étendre aux eaux thermales les mesures adoptées pour les
gisements miniers, mais plutôt de bâtir selon un cadre parallèle, un système
équivalent permettant de constituer une provision (dans le régime minier 50 % du
résultat brut de l'exploitation, avec un maximum de 15 % du chiffre d'affaires)
étalée sur 5 ans, destinée, soit à des travaux de recherche de nouveaux gisements,
soit à l'amélioration des moyens d'exploitation. Qui dit provision suppose bien sûr
des résxiltats positifs dans les sociétés.
La loi devra être soumise au Parlement. Dans la loi de finances du
31 décembre de chaque année, se trouvent des articles divers et ce genre de
dossier peut être plaidé auprès de l'Administration des Impôts. Car en fait si
l'exploitation est bien faite, la réserve ne s'épuise pas comme c'est le cas dans un
gisement minier (bien que la pérennité de la ressource ne soit pas totalement
acquise).
Des taxes, comme la taxe parafiscale sur les granulats, existent dans
d'autres domaines (huîtres, moules, petits pois, champagne...), donc pourquoi pas
sur les eaux minérales. Il faudra bien sûr un large consensus des exploitants avec
un objectif bien défini, correctement présenté et bien défendu, avec l'accord du
Ministère de tutelle -Ministère de la Santé- et la conviction du Ministère de
l'Economie et des Finances.
Dans le détail, interviennent plusieurs facteurs : l'assiette, le taux, les
différents problèmes du thermalisme, ceux des embouteilleurs, l'ensemble
correspondant aux objectifs qui devront être définis en commun.
L'expérience montre que le Ministère de l'Economie et des Finances, qui
n'est pas très favorable à la parafiscalité du fait qu'elle lui échappe, n'accepte
d'instituer ce genre de taxe que si la profession est fortement demanderesse.
La première étape à franchir est la question de principe de l'institution d'une
telle taxe. En ce qui concerne la confidentialité, il faut savoir que le contrôle de
l'Administration sur les sources est public, mais les exploitants peuvent avoir des
données privées provenant d'études ou d'analyses effectuées par eux-mêmes. Dans
la mesure où ces données ne sont pas confidentielles, il est vivement souhaitable
qu'elles soient mises à la disposition des chercheurs.
30
Dans la pratique, il est vrai, on réussit malgré tout à "débrouiller les
affaires". Cependant, cette réglementation n'est plus adaptée aux faits, et plutôt
que de s'efforcer de la respecter, il serait bon de la mettre en conformité avec les
pratiques actuelles. J'en ferai tout d'abord une critique et donnerai les moyens qui
permettraient de l'améliorer.
En ce qui concerne le financement de la recherche -processus souhaitable-,
le problème n'est pas d'étendre aux eaux thermales les mesures adoptées pour les
gisements miniers, mais plutôt de bâtir selon un cadre parallèle, un système
équivalent permettant de constituer une provision (dans le régime minier 50 % du
résultat brut de l'exploitation, avec un maximum de 15 % du chiffre d'affaires)
étalée sur 5 ans, destinée, soit à des travaux de recherche de nouveaux gisements,
soit à l'amélioration des moyens d'exploitation. Qui dit provision suppose bien sûr
des résxiltats positifs dans les sociétés.
La loi devra être soumise au Parlement. Dans la loi de finances du
31 décembre de chaque année, se trouvent des articles divers et ce genre de
dossier peut être plaidé auprès de l'Administration des Impôts. Car en fait si
l'exploitation est bien faite, la réserve ne s'épuise pas comme c'est le cas dans un
gisement minier (bien que la pérennité de la ressource ne soit pas totalement
acquise).
Des taxes, comme la taxe parafiscale sur les granulats, existent dans
d'autres domaines (huîtres, moules, petits pois, champagne...), donc pourquoi pas
sur les eaux minérales. Il faudra bien sûr un large consensus des exploitants avec
un objectif bien défini, correctement présenté et bien défendu, avec l'accord du
Ministère de tutelle -Ministère de la Santé- et la conviction du Ministère de
l'Economie et des Finances.
Dans le détail, interviennent plusieurs facteurs : l'assiette, le taux, les
différents problèmes du thermalisme, ceux des embouteilleurs, l'ensemble
correspondant aux objectifs qui devront être définis en commun.
L'expérience montre que le Ministère de l'Economie et des Finances, qui
n'est pas très favorable à la parafiscalité du fait qu'elle lui échappe, n'accepte
d'instituer ce genre de taxe que si la profession est fortement demanderesse.
La première étape à franchir est la question de principe de l'institution d'une
telle taxe. En ce qui concerne la confidentialité, il faut savoir que le contrôle de
l'Administration sur les sources est public, mais les exploitants peuvent avoir des
données privées provenant d'études ou d'analyses effectuées par eux-mêmes. Dans
la mesure où ces données ne sont pas confidentielles, il est vivement souhaitable
qu'elles soient mises à la disposition des chercheurs.
31
Intervention de G. Scolari
Pour compléter l'information de J.J. CoUin sur les recherches faites au
BRGM et sur leur sélection, je dirai qu'il y a une forte contrainte, au niveau de la
Direction Scientifique, à faire l'arbitrage entre les différentes demandes dont le
nombre dépasse largement nos possibilités (financières). Les crédits alloués sont
souvent confortés par ce qu'on appelle des fonds de concours (ou contribution). Ce
sont souvent les régions qui acceptent cette aide sur les études menées par le
BRGM. Il y a, dans ces cas, concertation entre les deux parties pour déterminer au
plus près le sujet qui porte bien entendu sur un objectif régional.
U existe également une troisième ressource. Ce sont les retombées d'autres
projets, tels ceux étudiés en géothermie ou bien les forages exécutés dans le cadre
"Géologie Profonde de la France", dans le Cézallier par exemple où
l'hydrothermalisme est un facteur capital.
Je n'aborderai pas naturellement les contrats de type strictement
commercial que le BRGM honore à la suite de demandes précises de tiers
(exploitant ou autre). Ce n'est pas la vocation de la Direction Scientifique du
BRGM.
Pour nour résumer, il est difficile de donner un chiffre précis des crédits
alloués par la Direction Scientifique à de telles recherches, compte-tenu des
multiples sources de financement. Admettons cependant que nous dépassons 2,5
millions de francs dans la recherche sur les eaux thermo-minérales.
Intervention de H. de la Roche
Je crois, à juste titre, à la nécessité de la recherche inter-disciplinaire,
notamment dans le domaine des eaux thermales et minérales, et on se trouve là
devant une difficulté particulière de financement parce que le BRGM n'a pas
vocation et ne reçoit pas de subvention pour animer des actions incitatives de
caractère national, c'est-à-dire en quelque sorte pour gérer des actions incitatives
qui lui permettrait effectivement d'accueillir largement des propositions venant
de différentes disciplines et de différents organismes. Donc, nous nous trouvons
devant cette contrainte supplémentaire par rapport à ce qu'à dit M. Scolari, la
part de nos propres crédits de recherches, que nous pouvons introduire dans ces
coopérations avec l'extérieur. Il faut savoir que nous ne gérons pas d'actions
incitatives, donc nous avons en quelque sorte une contrainte principale qui est
d'assurer notre activité de recherches propre de l'organisme et, si possible et par
le biais d'appel à des fonds de concours divers, de participer et non pas seulement
31
Intervention de G. Scolari
Pour compléter l'information de J.J. CoUin sur les recherches faites au
BRGM et sur leur sélection, je dirai qu'il y a une forte contrainte, au niveau de la
Direction Scientifique, à faire l'arbitrage entre les différentes demandes dont le
nombre dépasse largement nos possibilités (financières). Les crédits alloués sont
souvent confortés par ce qu'on appelle des fonds de concours (ou contribution). Ce
sont souvent les régions qui acceptent cette aide sur les études menées par le
BRGM. Il y a, dans ces cas, concertation entre les deux parties pour déterminer au
plus près le sujet qui porte bien entendu sur un objectif régional.
U existe également une troisième ressource. Ce sont les retombées d'autres
projets, tels ceux étudiés en géothermie ou bien les forages exécutés dans le cadre
"Géologie Profonde de la France", dans le Cézallier par exemple où
l'hydrothermalisme est un facteur capital.
Je n'aborderai pas naturellement les contrats de type strictement
commercial que le BRGM honore à la suite de demandes précises de tiers
(exploitant ou autre). Ce n'est pas la vocation de la Direction Scientifique du
BRGM.
Pour nour résumer, il est difficile de donner un chiffre précis des crédits
alloués par la Direction Scientifique à de telles recherches, compte-tenu des
multiples sources de financement. Admettons cependant que nous dépassons 2,5
millions de francs dans la recherche sur les eaux thermo-minérales.
Intervention de H. de la Roche
Je crois, à juste titre, à la nécessité de la recherche inter-disciplinaire,
notamment dans le domaine des eaux thermales et minérales, et on se trouve là
devant une difficulté particulière de financement parce que le BRGM n'a pas
vocation et ne reçoit pas de subvention pour animer des actions incitatives de
caractère national, c'est-à-dire en quelque sorte pour gérer des actions incitatives
qui lui permettrait effectivement d'accueillir largement des propositions venant
de différentes disciplines et de différents organismes. Donc, nous nous trouvons
devant cette contrainte supplémentaire par rapport à ce qu'à dit M. Scolari, la
part de nos propres crédits de recherches, que nous pouvons introduire dans ces
coopérations avec l'extérieur. Il faut savoir que nous ne gérons pas d'actions
incitatives, donc nous avons en quelque sorte une contrainte principale qui est
d'assurer notre activité de recherches propre de l'organisme et, si possible et par
le biais d'appel à des fonds de concours divers, de participer et non pas seulement
32
de gérer, et de subventionner des actions pluridisciplinaires et pluriorganismes ;
voilà une difficulté. Maintenant au niveau du détail bien entendu, ... la vie est
faite de détails que l'on règle à part.
Intervention de G. Duermael
Entre la défense de la pluralité des disciplines et celle du généraliste, quelle
est l'attitude positive ?
Intervention du Professeur A. Rambaud
C'est un point très important. R. Jeminet parlait tout à l'heure des objectifs
comme départ de toute action. En fait chaque station a ses propres
caractéristiques (nature de l'eau, importance de son développement, situation
géographique...), et il est difficile de trouver un dénominateur commun aux
problèmes des différentes stations.
Nous avons essayé, avec les responsables d'une douzaine de stations de la
région Languedoc-Roussillon, de présenter au Conseil régional un thème de
recherche commun et intéressant pour ces différentes stations. Ce fut en fait très
difficile.
Il faut plutôt partir de la base ; que chaque station fasse le point de ses
propres problèmes, les échange au niveau des différentes disciplines. Il faut
ensuite une coordination serrée, car les problèmes sont vastes (de l'hydrogéologie
s.s. à l'hygiène des piscines par exemple) et touchent des spécialistes très
éloignés, chacun faisant le point de son propre sujet.
A partir de ce moment, le plus important pour que le projet aboutisse, c'est
la liaison entre ces différents chercheurs !
La capacité d'une piscine thermale ne peut être évaluée sans connaître les
possibilités de la ressource hydraulique et la capacité du réservoir
hydrogéologique. Viennent ensuite les problèmes d'hygiène, etc.. A l'aval la
coordination est imperative, c'est la tâche du généraliste confirmé d'échafauder
l'enchaînement des études.
Reste le problème souligné par A. Aubîgnat qui est celui de la
réglementation, mal adaptée ou parfois inexistsuite. C'est le cas de produits
dérivés des eaux thermales, telles les boues par exemple. Aucune réglementation,
aucune définition, aucun moyen de contrôle de fabrication, ni d'application
n'existent à leur sujet !
32
de gérer, et de subventionner des actions pluridisciplinaires et pluriorganismes ;
voilà une difficulté. Maintenant au niveau du détail bien entendu, ... la vie est
faite de détails que l'on règle à part.
Intervention de G. Duermael
Entre la défense de la pluralité des disciplines et celle du généraliste, quelle
est l'attitude positive ?
Intervention du Professeur A. Rambaud
C'est un point très important. R. Jeminet parlait tout à l'heure des objectifs
comme départ de toute action. En fait chaque station a ses propres
caractéristiques (nature de l'eau, importance de son développement, situation
géographique...), et il est difficile de trouver un dénominateur commun aux
problèmes des différentes stations.
Nous avons essayé, avec les responsables d'une douzaine de stations de la
région Languedoc-Roussillon, de présenter au Conseil régional un thème de
recherche commun et intéressant pour ces différentes stations. Ce fut en fait très
difficile.
Il faut plutôt partir de la base ; que chaque station fasse le point de ses
propres problèmes, les échange au niveau des différentes disciplines. Il faut
ensuite une coordination serrée, car les problèmes sont vastes (de l'hydrogéologie
s.s. à l'hygiène des piscines par exemple) et touchent des spécialistes très
éloignés, chacun faisant le point de son propre sujet.
A partir de ce moment, le plus important pour que le projet aboutisse, c'est
la liaison entre ces différents chercheurs !
La capacité d'une piscine thermale ne peut être évaluée sans connaître les
possibilités de la ressource hydraulique et la capacité du réservoir
hydrogéologique. Viennent ensuite les problèmes d'hygiène, etc.. A l'aval la
coordination est imperative, c'est la tâche du généraliste confirmé d'échafauder
l'enchaînement des études.
Reste le problème souligné par A. Aubîgnat qui est celui de la
réglementation, mal adaptée ou parfois inexistsuite. C'est le cas de produits
dérivés des eaux thermales, telles les boues par exemple. Aucune réglementation,
aucune définition, aucun moyen de contrôle de fabrication, ni d'application
n'existent à leur sujet !
33
Intervention de R. Jeminet
A la question de savoir si, dans le budget des exploitants, il y a une rubrique
recherche, je dirai tout d'abord que dans les budgets des exploitants manquent de
nombreux postes et donc quand "on n'a pas les moyens de sa politique, il faut avoir
la politique de ses moyens".
La plupart du temps, il faut trancher et les choix sont très difficiles à faire.
Dans l'état actuel des choses, les moyens financiers dont disposent les
établissements thermaux sont très réduits et ces moyens sont affectés au court et
même très court terme et ne permettent de traiter des options à long terme.
De plus, entre les Exploitants d'établissements thermaux et les Exploitants
d'embouteUlage, la comparaison est difficile, car il s'agit de deux types d'activités
très différentes sur le plan économique, bien qu'employant la même matière
première : l'eau ; il y a une activité industrielle (de production) et une activité de
seirvice, la différence d'échelle étant très importante.
Ceci étant dit, il est bien -évidemment- que tous les exploitants thermaux
souhaitent pouvoir intégrer à leur préoccupation des réflexions à long terme. Mais
sont-ils amené à le faire étant donné que leur activité est souvent remise en cause
au jour le jour à la suite de mesures (simple décision administrative dont on a eu
encore très récemment un exemple) qui peuvent réduire la fréquentation des
stations d'une manière extrêmement sensible. Je pense qu'il ne faut jamais perdre
de vue ce point très important qui conditionne en grande partie le comportement
des exploitants.
Intervention de J.L. CrovuJe
Dans notre cas, effectivement, le fait d'être à la fois Exploitant
d'embouteillage et Exploitant thermal, nous permet avec plus de facilité de
prévoir au delà du court terme vers le moyen terme, grâce au volume d'affaires
développées par l'embouteillage.
Intervention de Mme C. Allaîn
En tant que représentant de la Direction générale de la Santé, je dirai que,
dans le Journal Officiel du 25 janvier, est paru un arrêté dans ce sens. Le
problème est donc provisoirement résolu.
33
Intervention de R. Jeminet
A la question de savoir si, dans le budget des exploitants, il y a une rubrique
recherche, je dirai tout d'abord que dans les budgets des exploitants manquent de
nombreux postes et donc quand "on n'a pas les moyens de sa politique, il faut avoir
la politique de ses moyens".
La plupart du temps, il faut trancher et les choix sont très difficiles à faire.
Dans l'état actuel des choses, les moyens financiers dont disposent les
établissements thermaux sont très réduits et ces moyens sont affectés au court et
même très court terme et ne permettent de traiter des options à long terme.
De plus, entre les Exploitants d'établissements thermaux et les Exploitants
d'embouteUlage, la comparaison est difficile, car il s'agit de deux types d'activités
très différentes sur le plan économique, bien qu'employant la même matière
première : l'eau ; il y a une activité industrielle (de production) et une activité de
seirvice, la différence d'échelle étant très importante.
Ceci étant dit, il est bien -évidemment- que tous les exploitants thermaux
souhaitent pouvoir intégrer à leur préoccupation des réflexions à long terme. Mais
sont-ils amené à le faire étant donné que leur activité est souvent remise en cause
au jour le jour à la suite de mesures (simple décision administrative dont on a eu
encore très récemment un exemple) qui peuvent réduire la fréquentation des
stations d'une manière extrêmement sensible. Je pense qu'il ne faut jamais perdre
de vue ce point très important qui conditionne en grande partie le comportement
des exploitants.
Intervention de J.L. CrovuJe
Dans notre cas, effectivement, le fait d'être à la fois Exploitant
d'embouteillage et Exploitant thermal, nous permet avec plus de facilité de
prévoir au delà du court terme vers le moyen terme, grâce au volume d'affaires
développées par l'embouteillage.
Intervention de Mme C. Allaîn
En tant que représentant de la Direction générale de la Santé, je dirai que,
dans le Journal Officiel du 25 janvier, est paru un arrêté dans ce sens. Le
problème est donc provisoirement résolu.
34
Intervention de R. Jeminet
A la question posée sous forme d'énigme par Melle Pépin : où passe la
redevance que les exploitants versent aux communes ? je répondrai qu'elle va dans
le budget communal, sans aucune obligation de retour.
Intervention de G. Duermael
Le problème de l'utilisation des données et de la dissociation entre le rôle de
chercheur et celui de directeur de laboratoire, l'un consistant à utiliser les crédits
publics pour la recherche, et l'autre à vendre de telles données, suscite-t-il des
remarques ?
Intervention de Melle D. Pépin
J'ai moi-même demandé directement aux exploitants s'ils souhaitaient que je
diffuse leurs résultats. Les réponses ont été diverses. Souvent l'Administration
commande des analyses et dispose des résultats que payent les exploitants. Le rôle
de prestataire de service pose quelquefois des problèmes.
Intervention de M. Bourgeois
Je connais très bien ce cas, car nous avons les mêmes contraintes au BRGM
dans le cas d'études faites pour et payées par des établissements particuliers dans
le domaine du Service Public et que nous n'avons jamais diffusées. Mais dans
beaucoup des cas, quand, à la demande de l'Administration, des analyses sont
faites, le thermaliste n'est pas forcément opposé à ce que les résultats (qu'il a
payés) puissent être utilisés pour la connaissance scientifique du gisement ou de la
région.
Lorsque Melle Pépin, Directeur de laboratoire, vend des analyses sur
demandes privées, si elle avait un formulaire demandant à ses clients
l'autorisation ou non d'en diffuser les résultats, il y aurait peut-être de
nombreuses réponses positives. C'est un moyen d'enrichir les thésaurus des
analyses chimiques.
34
Intervention de R. Jeminet
A la question posée sous forme d'énigme par Melle Pépin : où passe la
redevance que les exploitants versent aux communes ? je répondrai qu'elle va dans
le budget communal, sans aucune obligation de retour.
Intervention de G. Duermael
Le problème de l'utilisation des données et de la dissociation entre le rôle de
chercheur et celui de directeur de laboratoire, l'un consistant à utiliser les crédits
publics pour la recherche, et l'autre à vendre de telles données, suscite-t-il des
remarques ?
Intervention de Melle D. Pépin
J'ai moi-même demandé directement aux exploitants s'ils souhaitaient que je
diffuse leurs résultats. Les réponses ont été diverses. Souvent l'Administration
commande des analyses et dispose des résultats que payent les exploitants. Le rôle
de prestataire de service pose quelquefois des problèmes.
Intervention de M. Bourgeois
Je connais très bien ce cas, car nous avons les mêmes contraintes au BRGM
dans le cas d'études faites pour et payées par des établissements particuliers dans
le domaine du Service Public et que nous n'avons jamais diffusées. Mais dans
beaucoup des cas, quand, à la demande de l'Administration, des analyses sont
faites, le thermaliste n'est pas forcément opposé à ce que les résultats (qu'il a
payés) puissent être utilisés pour la connaissance scientifique du gisement ou de la
région.
Lorsque Melle Pépin, Directeur de laboratoire, vend des analyses sur
demandes privées, si elle avait un formulaire demandant à ses clients
l'autorisation ou non d'en diffuser les résultats, il y aurait peut-être de
nombreuses réponses positives. C'est un moyen d'enrichir les thésaurus des
analyses chimiques.
35
Intervention de Melle D. Pépin
Je vous confirme que je leur ai posé la question par écrit. Les réponses ont
été diverses.
Intervention du Professeur A. Rambaud
Il y a un moyen d'arriver à rassembler tous ces problèmes. Vous parliez tout
à l'heure de pluri-disciplinarité et de généraliste. Personne ne peut être Le
généraliste, il faut être le "pic de la Mirándole" pour arriver à intégrer tout celà.U
faut donc trouver une structure qui permette de le faire. Pour dégager la
recherche à long terme dont on parlait tout à l'heure, il faut une cellule de
réflexion ; pour analyser les données rassemblées, les données acquises par les
laboratoires, etc., et essayer de les diffuser, de les faire connaître, il faut aussi
une cellule et je pense que la solution que beaucoup de stations thermales ont
adoptée est celle d'avoir un conseU scientifique (ou collège) où s'élaborent les
synthèses sur les problèmes scientifiques de l'établissement, à partir de
spécialistes de plusieurs disciplines.
Par contre, chose surprenante, de nombreuses stations n'ont aucune
connaissance de la bibliographie, ni des travaux antérieurs concernant leurs
propres régions et leurs problèmes. Une société qui n'a pas de mémoire est une
société qui n'a pas d'avenir, et sans rassembler, traiter et diffuser les données, il
n'y a aucune avancée possible.
Beaucoup de questions peuvent se résoudre dans chaque station par un
comité scientifique, un comité de réflexion qui joue le rôle de synthèse, de
généraliste, de diffuseur des données, de programmation à long terme. Voilà peut-
être une éventualité qui pourrait résoudre les problèmes.
Intervention de G. Duermael
C'est une suggestion formulée à l'attention des responsables des stations
thermales. A-t-on répondu aux questions concernant l'équilibre, c'est-à-dire le fait
que les systèmes thermaux-minéraux sont des équilibres qu'il importe de
respecter, et d'envisager, au-delà d'une protection rapprochée, une protection
éloignée.
35
Intervention de Melle D. Pépin
Je vous confirme que je leur ai posé la question par écrit. Les réponses ont
été diverses.
Intervention du Professeur A. Rambaud
Il y a un moyen d'arriver à rassembler tous ces problèmes. Vous parliez tout
à l'heure de pluri-disciplinarité et de généraliste. Personne ne peut être Le
généraliste, il faut être le "pic de la Mirándole" pour arriver à intégrer tout celà.U
faut donc trouver une structure qui permette de le faire. Pour dégager la
recherche à long terme dont on parlait tout à l'heure, il faut une cellule de
réflexion ; pour analyser les données rassemblées, les données acquises par les
laboratoires, etc., et essayer de les diffuser, de les faire connaître, il faut aussi
une cellule et je pense que la solution que beaucoup de stations thermales ont
adoptée est celle d'avoir un conseU scientifique (ou collège) où s'élaborent les
synthèses sur les problèmes scientifiques de l'établissement, à partir de
spécialistes de plusieurs disciplines.
Par contre, chose surprenante, de nombreuses stations n'ont aucune
connaissance de la bibliographie, ni des travaux antérieurs concernant leurs
propres régions et leurs problèmes. Une société qui n'a pas de mémoire est une
société qui n'a pas d'avenir, et sans rassembler, traiter et diffuser les données, il
n'y a aucune avancée possible.
Beaucoup de questions peuvent se résoudre dans chaque station par un
comité scientifique, un comité de réflexion qui joue le rôle de synthèse, de
généraliste, de diffuseur des données, de programmation à long terme. Voilà peut-
être une éventualité qui pourrait résoudre les problèmes.
Intervention de G. Duermael
C'est une suggestion formulée à l'attention des responsables des stations
thermales. A-t-on répondu aux questions concernant l'équilibre, c'est-à-dire le fait
que les systèmes thermaux-minéraux sont des équilibres qu'il importe de
respecter, et d'envisager, au-delà d'une protection rapprochée, une protection
éloignée.
36
Intervention de J.J. CoUin
Cet équilibre n'est pas constaté au premier degré, entre les émergences qui
représentent l'ensemble de la production et la fonction d'entrée, en général très
mal connue, puisque diffuse. Il apparaît le plus souvent qu'une partie non
négligeable des eaux thermales s'évade et retourne au milieu naturel, et ceci dans
des proportions énormes qui peuvent représenter le double ou plus du volume non
altéré récupéré à la source. Il faut donc rester optimiste et accorder un bel avenir
dans le complément de ressources récupérables au détriment de ces sorties
occultes.
L'exemple de Dig^ne est explicite : dans les alluvions, dans le fond du lit du
torrent, s'observent une série de petits griffons diffus qui se mélangent à l'eau
superficielle et c'est autant d'eau thermale perdue.
Tout bilan doit tenir compte de ce genre de pertes. C'est un bilan difficile à
faire, mais disons d'une manière assez générale, on s'aperçoit presque toujours
qu'il y a des eaux de type thermal qui s'évadent dans le milieu naturel et par
conséquent, le tableau n'est pas toujours aussi pessimiste qu'il n'en a l'air.
Intervention de du Professeur B. Blavoux
Dans le cas de l'eau en bouteille, il ne faut pas négliger le fait que c'est
souvent le mélange qui donne è l'eau sa qualité : mélange d'eau profonde et d'eau
plus superficielle.
Dans le cas de ressource par sondage profond, il y a risque de changer la
qualité de celle exploitée de longue date à l'exutoire. Là aussi, il y a une difficulté
supplémentaire.
Intervention de G. Rampon
Pour compléter la remarque de J.J. CoUin, sur cette notion de système
hydrothermal et de perte de ressource par retour au milieu naturel, il ne faut pas
négliger le problème que posent notamment les autorisations multiples sur un
même système hydrothermal. C'est le problème des "guerres", qui ont eu lieu ou
qui ont encore lieu, entre différents exploitants qui "se prennent" l'eau
réciproquement. Il est bien certain qu'il doit y avoir une connaissance commune de
ces sites, faute de quoi chacun se prendra, s'échangera l'eau ou même arrivera à
en prendre d'autres qui ne sont pas thermales. C'est la question de la
réglementation des sites.
36
Intervention de J.J. CoUin
Cet équilibre n'est pas constaté au premier degré, entre les émergences qui
représentent l'ensemble de la production et la fonction d'entrée, en général très
mal connue, puisque diffuse. Il apparaît le plus souvent qu'une partie non
négligeable des eaux thermales s'évade et retourne au milieu naturel, et ceci dans
des proportions énormes qui peuvent représenter le double ou plus du volume non
altéré récupéré à la source. Il faut donc rester optimiste et accorder un bel avenir
dans le complément de ressources récupérables au détriment de ces sorties
occultes.
L'exemple de Dig^ne est explicite : dans les alluvions, dans le fond du lit du
torrent, s'observent une série de petits griffons diffus qui se mélangent à l'eau
superficielle et c'est autant d'eau thermale perdue.
Tout bilan doit tenir compte de ce genre de pertes. C'est un bilan difficile à
faire, mais disons d'une manière assez générale, on s'aperçoit presque toujours
qu'il y a des eaux de type thermal qui s'évadent dans le milieu naturel et par
conséquent, le tableau n'est pas toujours aussi pessimiste qu'il n'en a l'air.
Intervention de du Professeur B. Blavoux
Dans le cas de l'eau en bouteille, il ne faut pas négliger le fait que c'est
souvent le mélange qui donne è l'eau sa qualité : mélange d'eau profonde et d'eau
plus superficielle.
Dans le cas de ressource par sondage profond, il y a risque de changer la
qualité de celle exploitée de longue date à l'exutoire. Là aussi, il y a une difficulté
supplémentaire.
Intervention de G. Rampon
Pour compléter la remarque de J.J. CoUin, sur cette notion de système
hydrothermal et de perte de ressource par retour au milieu naturel, il ne faut pas
négliger le problème que posent notamment les autorisations multiples sur un
même système hydrothermal. C'est le problème des "guerres", qui ont eu lieu ou
qui ont encore lieu, entre différents exploitants qui "se prennent" l'eau
réciproquement. Il est bien certain qu'il doit y avoir une connaissance commune de
ces sites, faute de quoi chacun se prendra, s'échangera l'eau ou même arrivera à
en prendre d'autres qui ne sont pas thermales. C'est la question de la
réglementation des sites.
37
Intervention de M. Jeminet
Je voudrais simplement faire une petite remarque. Pour l'Exploitant, le
problème est toujours de se trouver confronté à des difficultés qu'il ne sait pas
résoudre : il a l'impression qu'on fixe des objectifs difficiles à atteindre. Plutôt
que de parler d'une protection quasiment absolue, je pense que, vis-à-vis de
l'Exploitant, il vaudrait mieux formuler l'appréciation d'une manière différente, à
savoir : jusqu'à quel état de dégradation acceptable peut-on aller dans l'utilisation
du fluide thermal ? Jusqu'où peut-on aller sans compromettre la qualité de l'eau ?
Quels sont les paramètres qui définiraient une marge d'erreur, une marge
d'appréciation ? Quels éléments faut-il protéger en priorité ?
Intervention de J.J. Risler
Je ferai une remarque un peu tendancieuse, sans vouloir bien sûr me
substituer aux médecins qui pourraient intervenir.
L'attidude passée, figée, du thermalisme voulait que seuls les griffons (on
employait ce mot dans les stations) soient reconnus, même souvent avec un nom
évocateur et des propriétés particulières pour chacun. Mais, il faut savoir que tous
ces griffons proviennent cependant d'une même origine, d'un même fluide minéral
très typé en profondeur et qui, justement, se dégrade plus ou moins en surface par
des mélanges naturels d'accord, mais plus ou moins tout aussi perturbés. Je pense
qu'il faut savoir clairement que tout nouveau captage pour améliorer et/ou
conserver l'ancien, va se diriger vers le produit d'origine, vers la vraie eau
thermale qui, elle, n'est pas dénaturée, justement et probablement beaucoup plus
stable, mais qui effectivement sera un peu différente de celle du griffon. Il
faudrait avoir l'opinion "honnête", non pas de l'exploitant, mais du médecin et
référencée par des études, justement pour montrer quelle est la part, quels sont
les éléments du fluide thermo-minéral qui ont évidemment un rôle thérapeutique.
Là je ferai une réflexion personnelle : je pense que c'est le fluide profond, l'eau,
qui a vraiment acquis des propriétés particulières, qui a un rôle et que les
mélanges avec les eaux superficielles atténuent plutôt ces propriétés. Cela reste à
voir.
37
Intervention de M. Jeminet
Je voudrais simplement faire une petite remarque. Pour l'Exploitant, le
problème est toujours de se trouver confronté à des difficultés qu'il ne sait pas
résoudre : il a l'impression qu'on fixe des objectifs difficiles à atteindre. Plutôt
que de parler d'une protection quasiment absolue, je pense que, vis-à-vis de
l'Exploitant, il vaudrait mieux formuler l'appréciation d'une manière différente, à
savoir : jusqu'à quel état de dégradation acceptable peut-on aller dans l'utilisation
du fluide thermal ? Jusqu'où peut-on aller sans compromettre la qualité de l'eau ?
Quels sont les paramètres qui définiraient une marge d'erreur, une marge
d'appréciation ? Quels éléments faut-il protéger en priorité ?
Intervention de J.J. Risler
Je ferai une remarque un peu tendancieuse, sans vouloir bien sûr me
substituer aux médecins qui pourraient intervenir.
L'attidude passée, figée, du thermalisme voulait que seuls les griffons (on
employait ce mot dans les stations) soient reconnus, même souvent avec un nom
évocateur et des propriétés particulières pour chacun. Mais, il faut savoir que tous
ces griffons proviennent cependant d'une même origine, d'un même fluide minéral
très typé en profondeur et qui, justement, se dégrade plus ou moins en surface par
des mélanges naturels d'accord, mais plus ou moins tout aussi perturbés. Je pense
qu'il faut savoir clairement que tout nouveau captage pour améliorer et/ou
conserver l'ancien, va se diriger vers le produit d'origine, vers la vraie eau
thermale qui, elle, n'est pas dénaturée, justement et probablement beaucoup plus
stable, mais qui effectivement sera un peu différente de celle du griffon. Il
faudrait avoir l'opinion "honnête", non pas de l'exploitant, mais du médecin et
référencée par des études, justement pour montrer quelle est la part, quels sont
les éléments du fluide thermo-minéral qui ont évidemment un rôle thérapeutique.
Là je ferai une réflexion personnelle : je pense que c'est le fluide profond, l'eau,
qui a vraiment acquis des propriétés particulières, qui a un rôle et que les
mélanges avec les eaux superficielles atténuent plutôt ces propriétés. Cela reste à
voir.
38
Intervention de F. lundt
La dilution peut apporter de nouvelles espèces ; c'est un point que justement
les médecins thermaux devraient préciser. A vrai dire, on s'aperçoit que dans les
eaux sulfureuses par exemple, des phénomènes de dilution "sub-superficielles"
(mais pas superficielles qui sont en général source de pollution) amènent des
mélanges et provoquent l'évolution progressive d'une eau minérale très profonde,
apportant par là-même aux médecins des espèces nouvelles. C'est le cas par
exemple des bio-sulfates, des sulfites, que l'on ne trouverait pas dans l'eau
profonde. Qui dit dUution ne dit pas obligatoirement altération (source de
pollution) du produit thermal, mais nouveau fluide, nouvelle caractérisation.
Intervention de Melle D. Pépin
Il est vrai qu'apparaissent de nouvelles espèces, mais on en voit également
disparaître. Et on pourrait vouloir en faire disparaître (cas des sulfates au profit
des sulfures).
Intervention de H. de la Roche
La remarque c'est que les nouvelles dispositions, mises en place au niveau
gouvernemental pour l'aide à la recherche dans les entreprises, permettent en
quelque sorte de faire réaliser des recherches avec des déductions d'impôts qui,
tout bien combiné, rendent la recherche presque gratuite sinon au terme de frais
financiers, mais nous avons à ce sujet une documentation que nous pouvons tenir à
disposition, puisque c'est un problème que nous traitons avec nos filiales minières :
nous commençons par conséquent à le connaître. La proposition, c'est-à-dire que
pour provoquer ces contacts interdisciplinaires, qui sont tout de même l'une des
clés du développement des recherches dans le domaine des eaux thermo¬
minérales ; il y aurait peut-être une "ombreUe" intéressante : ce serait celle de
l'Association Nationale de la Recherche Technique (ANRT). Est-ce qu'il n'y aurait
pas l'opportunité, dans la situation qui semble se dégager du débat, d'intéresser
38
Intervention de F. lundt
La dilution peut apporter de nouvelles espèces ; c'est un point que justement
les médecins thermaux devraient préciser. A vrai dire, on s'aperçoit que dans les
eaux sulfureuses par exemple, des phénomènes de dilution "sub-superficielles"
(mais pas superficielles qui sont en général source de pollution) amènent des
mélanges et provoquent l'évolution progressive d'une eau minérale très profonde,
apportant par là-même aux médecins des espèces nouvelles. C'est le cas par
exemple des bio-sulfates, des sulfites, que l'on ne trouverait pas dans l'eau
profonde. Qui dit dUution ne dit pas obligatoirement altération (source de
pollution) du produit thermal, mais nouveau fluide, nouvelle caractérisation.
Intervention de Melle D. Pépin
Il est vrai qu'apparaissent de nouvelles espèces, mais on en voit également
disparaître. Et on pourrait vouloir en faire disparaître (cas des sulfates au profit
des sulfures).
Intervention de H. de la Roche
La remarque c'est que les nouvelles dispositions, mises en place au niveau
gouvernemental pour l'aide à la recherche dans les entreprises, permettent en
quelque sorte de faire réaliser des recherches avec des déductions d'impôts qui,
tout bien combiné, rendent la recherche presque gratuite sinon au terme de frais
financiers, mais nous avons à ce sujet une documentation que nous pouvons tenir à
disposition, puisque c'est un problème que nous traitons avec nos filiales minières :
nous commençons par conséquent à le connaître. La proposition, c'est-à-dire que
pour provoquer ces contacts interdisciplinaires, qui sont tout de même l'une des
clés du développement des recherches dans le domaine des eaux thermo¬
minérales ; il y aurait peut-être une "ombreUe" intéressante : ce serait celle de
l'Association Nationale de la Recherche Technique (ANRT). Est-ce qu'il n'y aurait
pas l'opportunité, dans la situation qui semble se dégager du débat, d'intéresser
39
I'ANRT à la mise en place d'un groupe sur les eaux thermo-minérales, ce groupe
étant tenu de fonctionner comme groupe de contact, mais qui pourrait à l'occasion
se constituer (je ne parle pas de groupe de pression comme groupe de propositions)
pour faire émerger des problèmes interdisciplinaires qui sont très difficiles à
régler dans le cadre de chaque structure prise séparément. Je pense que c'est là
un des rôles de l'ANRT. C'est peut-être un moyen auquel vous pourriez penser.
* *
*
39
I'ANRT à la mise en place d'un groupe sur les eaux thermo-minérales, ce groupe
étant tenu de fonctionner comme groupe de contact, mais qui pourrait à l'occasion
se constituer (je ne parle pas de groupe de pression comme groupe de propositions)
pour faire émerger des problèmes interdisciplinaires qui sont très difficiles à
régler dans le cadre de chaque structure prise séparément. Je pense que c'est là
un des rôles de l'ANRT. C'est peut-être un moyen auquel vous pourriez penser.
* *
*
41
*
n
CONTROLE ET DEVELOPPEMENT DE LA RESSOURCE
Président : G. Popoff, Laboratoire National de la Santé
******
LES OUTILS DE LA PROSPECTION
par
F. Berthier
Les émergences d'eau minérale accessibles en surface sont des composantes
et, dans certains cas des indices, d'une remontée hydrominérale profonde.
Deux stades de la prospection peuvent être distingués.
Le diagnostic consiste à évaluer le degré des modifications subies par chacune des
sources d'un même système, dans le proche sous-sol et, partant, à évaluer la
vulnérabilité de certains points et le potentiel qui pourrait être recherché.
L'investigation est faite par mesures précises des débits, des températures et de la
composition chimique des différentes émergences et l'interprétation en termes de
flux d'eau, de flux de chaleur, taux de mélange, perte thermique par conduction, ...
Dans certains cas, des pompages d'essai permettent d'évaluer les relations
hydrodynamiques entre une venue hydrominérale captée et son environnement
hydrogéologique.
La définition de cibles souterraines de circulation :
Le choix des méthodes dépend du contexte propre à chaque site étudié. On notera
parmi ces méthodes celles issues de :
- la géologie :
lever cartographique et photodétection (identification des discontinuités
structurales)
lever microstructural (population de fissures ouvertes et non colmatées)
- l'hydrogéologie :
nature des aquifères libres et indices d'anomalies d'eau minérale
relations hydrodynamiques entre aquifères libres et système hydrominéral
41
*
n
CONTROLE ET DEVELOPPEMENT DE LA RESSOURCE
Président : G. Popoff, Laboratoire National de la Santé
******
LES OUTILS DE LA PROSPECTION
par
F. Berthier
Les émergences d'eau minérale accessibles en surface sont des composantes
et, dans certains cas des indices, d'une remontée hydrominérale profonde.
Deux stades de la prospection peuvent être distingués.
Le diagnostic consiste à évaluer le degré des modifications subies par chacune des
sources d'un même système, dans le proche sous-sol et, partant, à évaluer la
vulnérabilité de certains points et le potentiel qui pourrait être recherché.
L'investigation est faite par mesures précises des débits, des températures et de la
composition chimique des différentes émergences et l'interprétation en termes de
flux d'eau, de flux de chaleur, taux de mélange, perte thermique par conduction, ...
Dans certains cas, des pompages d'essai permettent d'évaluer les relations
hydrodynamiques entre une venue hydrominérale captée et son environnement
hydrogéologique.
La définition de cibles souterraines de circulation :
Le choix des méthodes dépend du contexte propre à chaque site étudié. On notera
parmi ces méthodes celles issues de :
- la géologie :
lever cartographique et photodétection (identification des discontinuités
structurales)
lever microstructural (population de fissures ouvertes et non colmatées)
- l'hydrogéologie :
nature des aquifères libres et indices d'anomalies d'eau minérale
relations hydrodynamiques entre aquifères libres et système hydrominéral
42
- la géophysique :
recherche en profondeur des accidents identifiés en surface (microgravimétrie)
utilisation de la conductivité de l'eau minérale comme marqueur des
circulations souterraines (prospection électrique, électro-magnéto-
tellurique...)
détection en surface des anomalies dues à des circulations hydrominérales
souterraines :
- prospection thermique dans les sols
- prospection des gaz dans les sols
- télédétection (traitement d'images sateUites).
Le choix des outils est fonction de l'objectif technico-économique visé
(développement de la ressource, périmètre de protection, ...) et des particularités propres
au site (zone urbaine, parasites électriques tels que conduites d'eau, ...).
Les résultats de ces prospections de surface fournissent des critères pour
qualifier et quantifier une exploitation, mais aussi pour aider aux choix technico-
économiques à envisager par l'exploitant.
* *
*
Intervention de R. Blanc
M. Berthier, j'ai été étonné de vous entendre dire qu'un forage pouvait être
dangereux. Quand on nous a expliqué qu'on allait faire un forage géothermique
dans la région de La Bourboule - Le Mont-Dore, vous nous expliquiez qu'il n'y avait
aucun danger ; alors y-a-t-il des vocabulaires différents ou des expressions
différentes ou des sites différents, ou des problèmes différents ?
Intervention de F. Berthier
Quand on conduit une voiture simplement, selon qu'on respecte les panneaux
de signalisation ou qu'on ne les respecte pas, y-a-t-il même risque ?
42
- la géophysique :
recherche en profondeur des accidents identifiés en surface (microgravimétrie)
utilisation de la conductivité de l'eau minérale comme marqueur des
circulations souterraines (prospection électrique, électro-magnéto-
tellurique...)
détection en surface des anomalies dues à des circulations hydrominérales
souterraines :
- prospection thermique dans les sols
- prospection des gaz dans les sols
- télédétection (traitement d'images sateUites).
Le choix des outils est fonction de l'objectif technico-économique visé
(développement de la ressource, périmètre de protection, ...) et des particularités propres
au site (zone urbaine, parasites électriques tels que conduites d'eau, ...).
Les résultats de ces prospections de surface fournissent des critères pour
qualifier et quantifier une exploitation, mais aussi pour aider aux choix technico-
économiques à envisager par l'exploitant.
* *
*
Intervention de R. Blanc
M. Berthier, j'ai été étonné de vous entendre dire qu'un forage pouvait être
dangereux. Quand on nous a expliqué qu'on allait faire un forage géothermique
dans la région de La Bourboule - Le Mont-Dore, vous nous expliquiez qu'il n'y avait
aucun danger ; alors y-a-t-il des vocabulaires différents ou des expressions
différentes ou des sites différents, ou des problèmes différents ?
Intervention de F. Berthier
Quand on conduit une voiture simplement, selon qu'on respecte les panneaux
de signalisation ou qu'on ne les respecte pas, y-a-t-il même risque ?
43
Intervention de R. Blanc
Avec du verglas, il y a toujours du risque.
Intervention de F. Berthier
Je suis tout à fait d'accord. Pour préciser votre remarque, il s'agit de
mesurer l'incidence d'un ouvrage de reconnaissance profonde à des fins
géothermiques dans un mUieu volcanique en regard d'une ressource hydrothermale
utUisée à des fins de thermalisme. Et, là est de savoir si le but de ce projet était à
la mesure ou avait pris en considération le fait qu'il puisse y avoir une incidence
ou non. En fait, le projet était-U de développer, quoi qu'il arrive, une ressource ou
était-il de reconnaître cette ressource ?
La seule question est de savoir si le gisement trouvé en profondeur était en
relation ou non avec la circulation hydrothermale.
Intervention de R. Blanc
Il faut bien savoir que, dans ce cas-là, le forage en question était d'une part
à environ 2 km à vol d'oiseau des établissements thermaux et qu'il n'était pas en
somme dans la partie fragmentée ou alluviale dans laquelle se trouvent les
sources... De même, lorsqu'il y a des travaux souterrains dans un périmètre de
protection (dans ce cas, c'est dans le voisinage des sources), tout forage quel qu'il
soit, pose des problèmes : ici c'est le site qui avait été choisi, compte-tenu de son
eloignement et compte-tenu de son implantation dans la roche, parce que la
question de M. Berthier était la pénétration dans le milieu, en somme
subsuperficiel, dans lequel les venues profondes viennent s'épancher et dans lequel
les établissements thermaux vont chercher l'eau. Il y a un risque dans ce milieu
superficiel, c'est de porter atteinte, de modifier les caractéristiques du fluide.
Dans le cas envisagé, on était normalement dans des conditions favorables, en ce
qui concerne l'incidence superficielle, on était loin de pouvoir créer une incidence.
Reste bien sûr l'éventualité de trouver à plus grande profondeiu*, c'est-à-dire à
500 ou 600 m, un système aquifère qui aurait pu être en relation avec les sources,
si cela était comme on l'avait expliqué à l'époque, il suffisait de renoncer à la
géothermie, de boucher le trou, mais un sondage de 2 dcm à, mettons, 2 km d'une
source, sondage que l'on peut cimenter, (donc on peut supprimer l'incidence
ensuite), ne pouvait porter atteinte à une ressource thermale éloignée. Le
problème aurait été très différent s'il avait fallu faire ce forage au milieu de
l'établissement thermal.
43
Intervention de R. Blanc
Avec du verglas, il y a toujours du risque.
Intervention de F. Berthier
Je suis tout à fait d'accord. Pour préciser votre remarque, il s'agit de
mesurer l'incidence d'un ouvrage de reconnaissance profonde à des fins
géothermiques dans un mUieu volcanique en regard d'une ressource hydrothermale
utUisée à des fins de thermalisme. Et, là est de savoir si le but de ce projet était à
la mesure ou avait pris en considération le fait qu'il puisse y avoir une incidence
ou non. En fait, le projet était-U de développer, quoi qu'il arrive, une ressource ou
était-il de reconnaître cette ressource ?
La seule question est de savoir si le gisement trouvé en profondeur était en
relation ou non avec la circulation hydrothermale.
Intervention de R. Blanc
Il faut bien savoir que, dans ce cas-là, le forage en question était d'une part
à environ 2 km à vol d'oiseau des établissements thermaux et qu'il n'était pas en
somme dans la partie fragmentée ou alluviale dans laquelle se trouvent les
sources... De même, lorsqu'il y a des travaux souterrains dans un périmètre de
protection (dans ce cas, c'est dans le voisinage des sources), tout forage quel qu'il
soit, pose des problèmes : ici c'est le site qui avait été choisi, compte-tenu de son
eloignement et compte-tenu de son implantation dans la roche, parce que la
question de M. Berthier était la pénétration dans le milieu, en somme
subsuperficiel, dans lequel les venues profondes viennent s'épancher et dans lequel
les établissements thermaux vont chercher l'eau. Il y a un risque dans ce milieu
superficiel, c'est de porter atteinte, de modifier les caractéristiques du fluide.
Dans le cas envisagé, on était normalement dans des conditions favorables, en ce
qui concerne l'incidence superficielle, on était loin de pouvoir créer une incidence.
Reste bien sûr l'éventualité de trouver à plus grande profondeiu*, c'est-à-dire à
500 ou 600 m, un système aquifère qui aurait pu être en relation avec les sources,
si cela était comme on l'avait expliqué à l'époque, il suffisait de renoncer à la
géothermie, de boucher le trou, mais un sondage de 2 dcm à, mettons, 2 km d'une
source, sondage que l'on peut cimenter, (donc on peut supprimer l'incidence
ensuite), ne pouvait porter atteinte à une ressource thermale éloignée. Le
problème aurait été très différent s'il avait fallu faire ce forage au milieu de
l'établissement thermal.
44
LES FORAGES D'EAU THERMOMINERALE
par
X. Poul
OBJECTIFS
L'un ou plusieurs des objectifs suivants peuvent être recherchés lorsqu'on
examine l'opportunité de réaliser un forage d'eau thermominérale.
- Augmenter la ressource en eau :pour assurer le développement d'une stationpour augmenter le taux de renouvellement de l'eau des piscinespour réduire le stockage en surface et utiliser le sous-sol comme réservoir(augmentation du débit instantané)
- Améliorer la qualité de l'eau :réduire la vulnérabilité à la pollution bactériologiqueobtenir une plus grande stabilité des caractéristiques physico-chimiques dufluide capté
- Augmenter la température de l'eau- Améliorer les conditions d'exploitation par la réduction du nombre de captages- Permettre la création de nouveaux sites d'exploitation (nouveau concept du
thermalisme).
IMPLANTATION
Toutes les techniques permettant d'améliorer la connaissance du sous-sol à
partir d'observations de surface doivent être mises en oeuvre pour optimiser l'implantation
et éventuellement la conception des forages, eu égard en particulier au coût relativement
élevé des travaux de forage par rapport à celui des méthodes de prospection conduites en
surface.
Exemples . A Balaruc, la prospection par sondages électriques a permis d'identifier le
tracé des failles favorisant la remontée de l'eau thermale.
. A Aix-les-Bains, les premiers essais de prospection géochimique (mesure de
la teneur en radon des gaz des sols) montrent l'opportunité de sa mise en
oeuvre.
Les forages peuvent être situés à distance rapprochée (de l'ordre de quelques
mètres) ou relativement éloigfnée (de l'ordre de quelques centaines de mètres) des
ouvrages de captage existants.
44
LES FORAGES D'EAU THERMOMINERALE
par
X. Poul
OBJECTIFS
L'un ou plusieurs des objectifs suivants peuvent être recherchés lorsqu'on
examine l'opportunité de réaliser un forage d'eau thermominérale.
- Augmenter la ressource en eau :pour assurer le développement d'une stationpour augmenter le taux de renouvellement de l'eau des piscinespour réduire le stockage en surface et utiliser le sous-sol comme réservoir(augmentation du débit instantané)
- Améliorer la qualité de l'eau :réduire la vulnérabilité à la pollution bactériologiqueobtenir une plus grande stabilité des caractéristiques physico-chimiques dufluide capté
- Augmenter la température de l'eau- Améliorer les conditions d'exploitation par la réduction du nombre de captages- Permettre la création de nouveaux sites d'exploitation (nouveau concept du
thermalisme).
IMPLANTATION
Toutes les techniques permettant d'améliorer la connaissance du sous-sol à
partir d'observations de surface doivent être mises en oeuvre pour optimiser l'implantation
et éventuellement la conception des forages, eu égard en particulier au coût relativement
élevé des travaux de forage par rapport à celui des méthodes de prospection conduites en
surface.
Exemples . A Balaruc, la prospection par sondages électriques a permis d'identifier le
tracé des failles favorisant la remontée de l'eau thermale.
. A Aix-les-Bains, les premiers essais de prospection géochimique (mesure de
la teneur en radon des gaz des sols) montrent l'opportunité de sa mise en
oeuvre.
Les forages peuvent être situés à distance rapprochée (de l'ordre de quelques
mètres) ou relativement éloigfnée (de l'ordre de quelques centaines de mètres) des
ouvrages de captage existants.
45
A Balaruc, les premiers forages ont été entrepris vers 1960, à quelques mètres
des captages existants. Entre 1980 et 1984, les nouveaux forages ont été réalisés à
quelques centaines de mètres de ceux-ci, permettant ainsi de réduire les interférences
entre anciens et nouveaux captages et d'augmenter la ressource globale d'une manière
importante.
Il pourrait être opportun de suivre cette seconde démarche lorsqu'on souhaitera
augmenter les ressources en eau thermale d'Aix-les-Bains, en particulier, pour ne pas
perturber la production d'eau thermale de la station qui est ouverte toute l'année.
SPECIFICITE ET CONCEPTION PREVISIONNELLE
1. Spécificité
La spécificité du forage d'eau thermale procède en particulier, des
caractéristiques et des circonstances suivantes.
- Nature du fluide capté : La minéralisation et la température du fluide peuvent
être anormalement élevées et imposer des contraintes quant aux choix des
matériaux équipant les ouvrages.
- Caractéristiques du "gisement" d'eau thermominérale
Le fluide capté peut procéder d'un équilibre fragile entre l'eau géothermale
d'un réservoir profond et les apports d'eau froide d'un aquifère superficiel.
Le mode de circulation et le "gisement" d'eau thermominérale sont en général
complexes. C'est ainsi qu'à Balaruc, l'eau chlorurée sodique présente une
minéralisation globale de l'ordre de 10 g/1 et une température d'environ 45°C.
Elle constitue un mélange entre l'eau géothermale d'un réservoir situé à une
profondeur probable de l'ordre de 1 500 m et les apport d'eau froide, douce ou
salée, d'un aquifère superficiel (karst du Jurassique supérieur). Il s'agit donc
d'un mélange à 2 ou 3 composantes. Une faille principale et des discontinuités
structurales secondaires autorisent la remontée de l'eau géothermale sans
interdire son mélange, dans des proportions variables, avec l'eau du karst
supérieur.
- Interférences hydrodynamiques et hydrochimiques complexes entre les différents
ouvrages d'un même site de captage, qu'il convient de contrôler, en particulier
lors de l'exécution d'un nouveau forage.
45
A Balaruc, les premiers forages ont été entrepris vers 1960, à quelques mètres
des captages existants. Entre 1980 et 1984, les nouveaux forages ont été réalisés à
quelques centaines de mètres de ceux-ci, permettant ainsi de réduire les interférences
entre anciens et nouveaux captages et d'augmenter la ressource globale d'une manière
importante.
Il pourrait être opportun de suivre cette seconde démarche lorsqu'on souhaitera
augmenter les ressources en eau thermale d'Aix-les-Bains, en particulier, pour ne pas
perturber la production d'eau thermale de la station qui est ouverte toute l'année.
SPECIFICITE ET CONCEPTION PREVISIONNELLE
1. Spécificité
La spécificité du forage d'eau thermale procède en particulier, des
caractéristiques et des circonstances suivantes.
- Nature du fluide capté : La minéralisation et la température du fluide peuvent
être anormalement élevées et imposer des contraintes quant aux choix des
matériaux équipant les ouvrages.
- Caractéristiques du "gisement" d'eau thermominérale
Le fluide capté peut procéder d'un équilibre fragile entre l'eau géothermale
d'un réservoir profond et les apports d'eau froide d'un aquifère superficiel.
Le mode de circulation et le "gisement" d'eau thermominérale sont en général
complexes. C'est ainsi qu'à Balaruc, l'eau chlorurée sodique présente une
minéralisation globale de l'ordre de 10 g/1 et une température d'environ 45°C.
Elle constitue un mélange entre l'eau géothermale d'un réservoir situé à une
profondeur probable de l'ordre de 1 500 m et les apport d'eau froide, douce ou
salée, d'un aquifère superficiel (karst du Jurassique supérieur). Il s'agit donc
d'un mélange à 2 ou 3 composantes. Une faille principale et des discontinuités
structurales secondaires autorisent la remontée de l'eau géothermale sans
interdire son mélange, dans des proportions variables, avec l'eau du karst
supérieur.
- Interférences hydrodynamiques et hydrochimiques complexes entre les différents
ouvrages d'un même site de captage, qu'il convient de contrôler, en particulier
lors de l'exécution d'un nouveau forage.
46
- L'eau thermominérale constitue la matière première qui conditionne l'activité de
la station. Il est donc important de prendre toutes dispositions utiles pour éliminer
les risques inhérents à l'exécution d'un nouveau forage, quant à la productivité du
dispositif de captage existant.
- La conception, l'exécution et la mise en production des forages d'eau
thermominérale constituent en général des opérations spécifiques à chaque
gisement, par suite de la diversité des fluides captés et du contexte
hydrogéologique. Autrement dit, ces opérations ne sont pas répétitives et
constituent autant de cas particuliers (exemples : Balaruc, la Léchère, Royat).
2. Conception
L'optimisation de la conception des travaux impose les déterminations
suivantes :
- Forage de reconnaissance ou d'exploitation
Suivant l'état des connaissances sur le sous-sol, on procède à la réalisation :
de forage(s) de reconnaissance pour compléter les informations apportées par
les méthodes de prospection indirectes ou par les ouvrages antérieurs et
optimiser ainsi la conception de l'ouvrage d'exploitation,
d'un forage d'exploitation, si l'état des connaissances le permet,
éventuellement d'un forage de reconnaissance que l'on transforme
immédiatement en ouvrage d'exploitation, en fonction des résultats obtenus
dans la phase de reconnaissance.
L'examen des bordereaux de prix unitaires des entreprises de forage constitue, par
ailleurs, un élément important dans le choix précédent entre forage de
reconnaissance et ouvrage d'exploitation. Enfin, dans certains cas, le forage de
reconnaissance peut constituer un ouvrage d'exploitation provisoire, permettant
de suivre l'évolution, dans le temps, des caractéristiques physico-chimiques du
fluide capté ou de la productivité ou encore de différer un investissement plus
important, nécessaire à l'exécution d'un ouvrage d'exploitation.
- Choix de la méthode de forage
Il nécessite un examen attentif des avantages et inconvénients relatifs à chacune
des méthodes susceptibles d'être envisagées, compte-tenu en particulier :
de la géométrie du forage : profondeur et diamètres de la chambre de pompage
et de la colonne de captage.
46
- L'eau thermominérale constitue la matière première qui conditionne l'activité de
la station. Il est donc important de prendre toutes dispositions utiles pour éliminer
les risques inhérents à l'exécution d'un nouveau forage, quant à la productivité du
dispositif de captage existant.
- La conception, l'exécution et la mise en production des forages d'eau
thermominérale constituent en général des opérations spécifiques à chaque
gisement, par suite de la diversité des fluides captés et du contexte
hydrogéologique. Autrement dit, ces opérations ne sont pas répétitives et
constituent autant de cas particuliers (exemples : Balaruc, la Léchère, Royat).
2. Conception
L'optimisation de la conception des travaux impose les déterminations
suivantes :
- Forage de reconnaissance ou d'exploitation
Suivant l'état des connaissances sur le sous-sol, on procède à la réalisation :
de forage(s) de reconnaissance pour compléter les informations apportées par
les méthodes de prospection indirectes ou par les ouvrages antérieurs et
optimiser ainsi la conception de l'ouvrage d'exploitation,
d'un forage d'exploitation, si l'état des connaissances le permet,
éventuellement d'un forage de reconnaissance que l'on transforme
immédiatement en ouvrage d'exploitation, en fonction des résultats obtenus
dans la phase de reconnaissance.
L'examen des bordereaux de prix unitaires des entreprises de forage constitue, par
ailleurs, un élément important dans le choix précédent entre forage de
reconnaissance et ouvrage d'exploitation. Enfin, dans certains cas, le forage de
reconnaissance peut constituer un ouvrage d'exploitation provisoire, permettant
de suivre l'évolution, dans le temps, des caractéristiques physico-chimiques du
fluide capté ou de la productivité ou encore de différer un investissement plus
important, nécessaire à l'exécution d'un ouvrage d'exploitation.
- Choix de la méthode de forage
Il nécessite un examen attentif des avantages et inconvénients relatifs à chacune
des méthodes susceptibles d'être envisagées, compte-tenu en particulier :
de la géométrie du forage : profondeur et diamètres de la chambre de pompage
et de la colonne de captage.
47
de la nature des terrains à traverser (cohésion et dureté),
des conditions hydrogéologiques (par exemple, la nécessité de contrôler
l'artésianisme impose l'emploi de boue du forage),
de la nécessité de contrôler les perturbations susceptibles d'être apportées aux
ouvrages d'exploitation situés à proximité du forage à réaliser,
du coût relatif des différentes techniques.
On utilise le plus souvent les méthodes de foration suivantes :
rotary avec utilisation de boue ou d'eau froide ou d'eau thermale d'un ouvrage
voisin,
marteau fond de trou, avec ou sans tubage à l'avancement, selon la cohésion
des terrains à traverser et la nécessité de limiter le débit du fluide extrait du
forage.
On évite en général les méthodes de foration au battage et en carottage continu.
Géométrie du forage ; profondeur et diamètre(s)
La profondeur des forages est de quelques mètres à plusieurs centaines de
mètres. On observe une évolution vers des profondeurs croissantes. Cette
tendance correspond en particulier au souci d'éviter les risques de pollution de
l'eau géothermale profonde par les eaux froides superficielles ; elle suppose
une bonne identification des caractéristiques physico-chimiques des différents
types d'eau entrant dans la composition du mélange initialement capté. Notons
à cet égard que, dans le cas de certaines stations situées sur un karst, c'est-à-
dire sur un réservoir calcaire, il est illusoire de chercher à éliminer les risques
de pollution en agissant sur les causes susceptibles de provoquer cette
pollution. Toutes les tentatives en ce sens ont échoué. Il apparaît
indispensable, pour atteindre cet objectif, de réaliser des ouvrages profonds
parfaitement cimentés à l'extrados des tubages, en particulier au droit des
aquifères superficiels et captant l'eau géothermale dans son réservoir
primaire.
Le choix des diamètres de la chambre de pompage et de la colonne de captage
procède des facteurs suivants :
- encombrement des pompes, s'il s'agit de groupes électropompes immergés,
- calcul des pertes de charge, en particulier dans le cas de forages artésiens.
47
de la nature des terrains à traverser (cohésion et dureté),
des conditions hydrogéologiques (par exemple, la nécessité de contrôler
l'artésianisme impose l'emploi de boue du forage),
de la nécessité de contrôler les perturbations susceptibles d'être apportées aux
ouvrages d'exploitation situés à proximité du forage à réaliser,
du coût relatif des différentes techniques.
On utilise le plus souvent les méthodes de foration suivantes :
rotary avec utilisation de boue ou d'eau froide ou d'eau thermale d'un ouvrage
voisin,
marteau fond de trou, avec ou sans tubage à l'avancement, selon la cohésion
des terrains à traverser et la nécessité de limiter le débit du fluide extrait du
forage.
On évite en général les méthodes de foration au battage et en carottage continu.
Géométrie du forage ; profondeur et diamètre(s)
La profondeur des forages est de quelques mètres à plusieurs centaines de
mètres. On observe une évolution vers des profondeurs croissantes. Cette
tendance correspond en particulier au souci d'éviter les risques de pollution de
l'eau géothermale profonde par les eaux froides superficielles ; elle suppose
une bonne identification des caractéristiques physico-chimiques des différents
types d'eau entrant dans la composition du mélange initialement capté. Notons
à cet égard que, dans le cas de certaines stations situées sur un karst, c'est-à-
dire sur un réservoir calcaire, il est illusoire de chercher à éliminer les risques
de pollution en agissant sur les causes susceptibles de provoquer cette
pollution. Toutes les tentatives en ce sens ont échoué. Il apparaît
indispensable, pour atteindre cet objectif, de réaliser des ouvrages profonds
parfaitement cimentés à l'extrados des tubages, en particulier au droit des
aquifères superficiels et captant l'eau géothermale dans son réservoir
primaire.
Le choix des diamètres de la chambre de pompage et de la colonne de captage
procède des facteurs suivants :
- encombrement des pompes, s'il s'agit de groupes électropompes immergés,
- calcul des pertes de charge, en particulier dans le cas de forages artésiens.
48
- choix de la méthode de forage, important quant à l'augmentation du coût du
forage en fonction de son diamètre.
- Choix des matériaux équipant le forage
Il doit tenir comtpe des caractéristiques physico-chimiques du fluide capté. Les
équipements en PVC et fibre de verre sont en concurrence avec les aciers
inoxydables, dont il convient de préciser la composition.
EXECUTION
- Choix et rôle de l'entreprise
Il est souhaitable de choisir une entreprise disposant de références sur des
opérations de même type. Cependant, le rôle essentiel de l'entreprise est
d'apporter des moyens en personnel d'exécution qualifié et en matériel. Le marché
de forage d'eau thermale est étroit et les entreprises expérimentées dans ce
domaine sont peu nombreuses.
- Rôle du maître d'oeuvre
Contrôler l'exécution des travaux, en particulier des opération spéciales, telles
que cimentation sous pression de l'extrados des tubages.
Adapter la conception prévisionneUe du forage, en tenant compte des
événements imprévus intervenant au cours de l'avancement des travaux.
Etablir la coupe géologique des terrains traversés et identifier toutes les
indications hydrogéologiques telles que pertes partielles ou totales du fluide de
circulation.
Assurer un suivi quasi-permanent des travaux pour éliminer ou réduire les
risques de perturbation sur les ouvrages existants, en particulier lorsqu'ils sont
situés à proximité du forage en cours d'exécution. En général, ces
perturbations sont réversibles et les préjudices éventuels sont ponctuels et
temporaires ; il convient cependant de les identifier et d'être attentif, en
particulier lors des opérations ou circonstantes suivantes :
- cimentation à proximité d'un ouvrage d'exploitation
- risque de colmatage, par la boue de forage, d'un ouvrage proche
- mise en production intempestive dans un forage réalisé au marteau fond-de-
trou
- pertes totales de circulation du fluide utilisé pour la foration.
48
- choix de la méthode de forage, important quant à l'augmentation du coût du
forage en fonction de son diamètre.
- Choix des matériaux équipant le forage
Il doit tenir comtpe des caractéristiques physico-chimiques du fluide capté. Les
équipements en PVC et fibre de verre sont en concurrence avec les aciers
inoxydables, dont il convient de préciser la composition.
EXECUTION
- Choix et rôle de l'entreprise
Il est souhaitable de choisir une entreprise disposant de références sur des
opérations de même type. Cependant, le rôle essentiel de l'entreprise est
d'apporter des moyens en personnel d'exécution qualifié et en matériel. Le marché
de forage d'eau thermale est étroit et les entreprises expérimentées dans ce
domaine sont peu nombreuses.
- Rôle du maître d'oeuvre
Contrôler l'exécution des travaux, en particulier des opération spéciales, telles
que cimentation sous pression de l'extrados des tubages.
Adapter la conception prévisionneUe du forage, en tenant compte des
événements imprévus intervenant au cours de l'avancement des travaux.
Etablir la coupe géologique des terrains traversés et identifier toutes les
indications hydrogéologiques telles que pertes partielles ou totales du fluide de
circulation.
Assurer un suivi quasi-permanent des travaux pour éliminer ou réduire les
risques de perturbation sur les ouvrages existants, en particulier lorsqu'ils sont
situés à proximité du forage en cours d'exécution. En général, ces
perturbations sont réversibles et les préjudices éventuels sont ponctuels et
temporaires ; il convient cependant de les identifier et d'être attentif, en
particulier lors des opérations ou circonstantes suivantes :
- cimentation à proximité d'un ouvrage d'exploitation
- risque de colmatage, par la boue de forage, d'un ouvrage proche
- mise en production intempestive dans un forage réalisé au marteau fond-de-
trou
- pertes totales de circulation du fluide utilisé pour la foration.
49
Définir et interpréter les diagraphies à réaliser dans le forage (thermographie,
résistivité, etc.).
- Qualité du maître d'oeuvre
Le maître d'oeuvre doit être un hydrogéologue expérimenté dans les techniques de
forage et de mise en production, appliquées aux ouvrages d'eau thermale, dont on
a énoncé précédemment les spécificités.
MISE EN PRODUCTION
Dans une première phase, les opérations de mise en production doivent
permettre :
- de réduire les pertes de charge à la périphérie de l'ouvrage de captage par tous
moyens de stimulation physique ou chimique, telle par exemple l'acidification en
milieu calcaire fissuré,
- d'établir la courbe caractéristique du forage (relation débit-rabattement), après
réduction maximale des pertes de charge par les opérations de stimulation,
- d'identifier 1' évolution de la qualité de l'eau thermominérale en fonction du débit
prélevé et du temps de pompage, en tenant compte de l'influence d'éventuels
facteurs externes, tels que précipitations ou variations de potentiel d'un plan d'eau
proche.
Dans un second temps, il convient d'évaluer les performances globales du
dispositif d'exploitation incluant le nouveau forage, afin de tenir compte des interférences
entre les différents ouvrages de captage.
Pour mettre en évidence d'éventuelles variations saisonnières, il est enfin
recommandé d'enregfistrer, au minimum sur une saison d'exploitation, les paramètres
suivants :
- température et conductivité de l'eau captée
- débit et niveau d'eau du forage.
COUT DES FORAGES
Le coût d'un forage est extrêmement variable en fonction des facteurs
suivants :
- eloignement de la station thermale par rapport au domicile de l'entreprise de
forage qui conditionne les charges d'amenée et de repli
49
Définir et interpréter les diagraphies à réaliser dans le forage (thermographie,
résistivité, etc.).
- Qualité du maître d'oeuvre
Le maître d'oeuvre doit être un hydrogéologue expérimenté dans les techniques de
forage et de mise en production, appliquées aux ouvrages d'eau thermale, dont on
a énoncé précédemment les spécificités.
MISE EN PRODUCTION
Dans une première phase, les opérations de mise en production doivent
permettre :
- de réduire les pertes de charge à la périphérie de l'ouvrage de captage par tous
moyens de stimulation physique ou chimique, telle par exemple l'acidification en
milieu calcaire fissuré,
- d'établir la courbe caractéristique du forage (relation débit-rabattement), après
réduction maximale des pertes de charge par les opérations de stimulation,
- d'identifier 1' évolution de la qualité de l'eau thermominérale en fonction du débit
prélevé et du temps de pompage, en tenant compte de l'influence d'éventuels
facteurs externes, tels que précipitations ou variations de potentiel d'un plan d'eau
proche.
Dans un second temps, il convient d'évaluer les performances globales du
dispositif d'exploitation incluant le nouveau forage, afin de tenir compte des interférences
entre les différents ouvrages de captage.
Pour mettre en évidence d'éventuelles variations saisonnières, il est enfin
recommandé d'enregfistrer, au minimum sur une saison d'exploitation, les paramètres
suivants :
- température et conductivité de l'eau captée
- débit et niveau d'eau du forage.
COUT DES FORAGES
Le coût d'un forage est extrêmement variable en fonction des facteurs
suivants :
- eloignement de la station thermale par rapport au domicile de l'entreprise de
forage qui conditionne les charges d'amenée et de repli
50
- nature du forage (reconnaissance ou exploitation)
- choix de la technique de forage
- géométrie de l'ouvrage
- nature des terrains traversés (cohésion et dureté)
- caractéristiques de l'équipement
- durée des opérations de mise en production.
Pour fixer des ordres de grandeur, le prix(l) du mètre linéaire, toutes dépenses
incluses, peut être de :
- 500àl500F HT pour un forage de reconnaissance
- 1 500 à 5 000 F HT pour un ouvrage d'exploitation.
Le coût global des travaux de forages nécessaires à l'amélioration des conditions de
captage d'un gisement d'eau thermominérale est en général compris entre 200 000 F et
1 000 000 F HT. Dans le cas de stations moyennes de 5 000 curistes par exemple, il est
important d'en optimiser l'implantation, la conception et l'exécution.
Dans certains cas, cet investissement peut être amorti, en partie :
- par l'élimination des dispositifs de filtration de l'eau thermominérale, autorisés à
titre temporaire,
- par le gain d'énergie relatif à la climatisation et au chauffage de l'établissement
thermal, lorsque l'augmentation de température du fluide capté est sensible et
autorise l'installation de pompes à chaleur.
C'est en particulier le cas de l'établissement thermal de Balaruc-les-Bains
(2 MF ont été investis sur 5 ans, c'est-à-dire en gros 2 % du chiffre d'affaire annuel) ; cela
donne un ordre de grandeur de l'investissement en sous-sol. Je ne parle pas du transport.
Pour conclure, je dirai que le forage d'eau thermale est vraiment une activité
très spécifique ; il correspond à un marché très étroit aussi bien au niveau de l'entreprise
qu'au niveau de la maîtrise d'oeuvre et qu'un soin particulier doit être apporté à toutes les
techniques d'implantation. Une maîtrise d'oeuvre qualifiée s'impose. Ce n'est pas toujours
le cas, car peu de gens sont formés dans cette discipline ; je parle uniquement en ce qui
concerne le forage évidemment, mais l'ingénieur qui est au "pied du mur" n'a pas le temps
(cela coûte de 500 à 600 F de l'heure) souvent de solliciter des aides pluridisciplinaires ; il
est obligé de prendre seul des décisions. Il faut qu'il ait bien conscience de toutes les
(1) prix début 1986
50
- nature du forage (reconnaissance ou exploitation)
- choix de la technique de forage
- géométrie de l'ouvrage
- nature des terrains traversés (cohésion et dureté)
- caractéristiques de l'équipement
- durée des opérations de mise en production.
Pour fixer des ordres de grandeur, le prix(l) du mètre linéaire, toutes dépenses
incluses, peut être de :
- 500àl500F HT pour un forage de reconnaissance
- 1 500 à 5 000 F HT pour un ouvrage d'exploitation.
Le coût global des travaux de forages nécessaires à l'amélioration des conditions de
captage d'un gisement d'eau thermominérale est en général compris entre 200 000 F et
1 000 000 F HT. Dans le cas de stations moyennes de 5 000 curistes par exemple, il est
important d'en optimiser l'implantation, la conception et l'exécution.
Dans certains cas, cet investissement peut être amorti, en partie :
- par l'élimination des dispositifs de filtration de l'eau thermominérale, autorisés à
titre temporaire,
- par le gain d'énergie relatif à la climatisation et au chauffage de l'établissement
thermal, lorsque l'augmentation de température du fluide capté est sensible et
autorise l'installation de pompes à chaleur.
C'est en particulier le cas de l'établissement thermal de Balaruc-les-Bains
(2 MF ont été investis sur 5 ans, c'est-à-dire en gros 2 % du chiffre d'affaire annuel) ; cela
donne un ordre de grandeur de l'investissement en sous-sol. Je ne parle pas du transport.
Pour conclure, je dirai que le forage d'eau thermale est vraiment une activité
très spécifique ; il correspond à un marché très étroit aussi bien au niveau de l'entreprise
qu'au niveau de la maîtrise d'oeuvre et qu'un soin particulier doit être apporté à toutes les
techniques d'implantation. Une maîtrise d'oeuvre qualifiée s'impose. Ce n'est pas toujours
le cas, car peu de gens sont formés dans cette discipline ; je parle uniquement en ce qui
concerne le forage évidemment, mais l'ingénieur qui est au "pied du mur" n'a pas le temps
(cela coûte de 500 à 600 F de l'heure) souvent de solliciter des aides pluridisciplinaires ; il
est obligé de prendre seul des décisions. Il faut qu'il ait bien conscience de toutes les
(1) prix début 1986
51
difficultés, au niveau géochimique, des interférences qu'il peut créer au niveau des
ouvrages existants, je dirais que de temps en temps il est angoissé ; il ne faut pas qu'il
transmette son angoisse à l'exploitant, il faut qu'il est bien conscience des risques qu'il
prend ; parce qu'effectivement on travaille sur une matière première qui conditionne
l'activité de la station et souvent on constate qu'il y a des opérations qui sont a posteriori
regrettables quand elles ne sont pas initiées par des gens compétents.
* *
*
Intervention de M. ?
Pour reprendre une terminologie de juriste, je voulais vous poser la question
suivante : Est-ce que vous considérez que vous êtes tenus à une obligation de
résultat ou seulement à une obligation de moyen ?
Intervention de X. Poul
C'est évidemment l'obligation de moyen. A l'examen d'un dossier, il faut
reconnaître que ce n'est pas évident, car il y a de nombreux imprévus en cours
d'exécution ; on a sûrement une obligation de moyen. L'obligation de résultat,
c'est là où passe la nécessité d'un dialogue très éclairé entre le maître d'ouvrage
et le maître d'oeuvre : une bonne explication. Je dirais que ce n'est pas du "loto",
c'est une démarche parfaitement scientifique et rigoureuse.
Intervention de M. Barrier
Effectivement cette obligation de moyen peut aller très loin, c'est-à-dire
qu'il est tout à fait possible que le BRGM fasse des propositions d'ouvrages "clés
en main" ; certes bien que l'on fasse des prévisions, on ne donnera jamais de
garanties concernant les débits et la température d'une source. Par contre, ce que
l'on peut prendre intégralement à notre charge, c'est le risque "minier", risque sur
la réalisation des forages ; cela peut être plus qu'une simple maîtrise d'oeuvre,
mais la réalisation d'ouvrages clés en main. Le risque minier, le BRGM peut en
faire son affaire.
51
difficultés, au niveau géochimique, des interférences qu'il peut créer au niveau des
ouvrages existants, je dirais que de temps en temps il est angoissé ; il ne faut pas qu'il
transmette son angoisse à l'exploitant, il faut qu'il est bien conscience des risques qu'il
prend ; parce qu'effectivement on travaille sur une matière première qui conditionne
l'activité de la station et souvent on constate qu'il y a des opérations qui sont a posteriori
regrettables quand elles ne sont pas initiées par des gens compétents.
* *
*
Intervention de M. ?
Pour reprendre une terminologie de juriste, je voulais vous poser la question
suivante : Est-ce que vous considérez que vous êtes tenus à une obligation de
résultat ou seulement à une obligation de moyen ?
Intervention de X. Poul
C'est évidemment l'obligation de moyen. A l'examen d'un dossier, il faut
reconnaître que ce n'est pas évident, car il y a de nombreux imprévus en cours
d'exécution ; on a sûrement une obligation de moyen. L'obligation de résultat,
c'est là où passe la nécessité d'un dialogue très éclairé entre le maître d'ouvrage
et le maître d'oeuvre : une bonne explication. Je dirais que ce n'est pas du "loto",
c'est une démarche parfaitement scientifique et rigoureuse.
Intervention de M. Barrier
Effectivement cette obligation de moyen peut aller très loin, c'est-à-dire
qu'il est tout à fait possible que le BRGM fasse des propositions d'ouvrages "clés
en main" ; certes bien que l'on fasse des prévisions, on ne donnera jamais de
garanties concernant les débits et la température d'une source. Par contre, ce que
l'on peut prendre intégralement à notre charge, c'est le risque "minier", risque sur
la réalisation des forages ; cela peut être plus qu'une simple maîtrise d'oeuvre,
mais la réalisation d'ouvrages clés en main. Le risque minier, le BRGM peut en
faire son affaire.
52
Intervention de X. Poul
Oui, on prend en quelque sorte une péréquation entre les risques ; c'est une
mutualisation du risque ; c'est une démarche commerciale.
Intervention de M. Maiaux
Qu'est-ce qui est à l'origine d'une telle différence de prix ? La fourchette
varie de 1 à 3, aussi bien pour les forages de reconnaissance que pour les forages
d'exploitation, car la maîtrise d'oeuvre, elle, ne change pas. Est-ce la nature des
matériaux utilisés ? La méthode de forage, quant à elle, n'intervient que pour une
part infime. Est-ce que ce sont les différences de prix pratiquées par les
entreprises ?
Intervention de X. Poul
Effectivement, le coût des matériaux est très lourd, la technique de forage
peut être différente. A Balaruc, par exemple, en reconnaissance, on a foré au
marteau fond-de-trou, donc avec des coûts très faibles. En exploitation, on a foré
au rotary pour des problèmes de diamètre, ce qui change fondamentalement le
coût du forage puisque celui-ci augmente sig^iificativement en fonction du
diamètre. Il y a donc un certain nombre de critères. J'ai précisé que j'avais hésité
à donner des fourchettes. Effectivement, même des fourchettes étaient
compromettantes, mais je ne prendrai pas le cas extrême de Royat où l'ouvrage
d'exploitation est un puits de 2 m. L'ouvrage de reconnaissance est souvent un
ouvrage de petit diamètre, fait éventuellement avec la même technique et avec
des équipements en acier ordinaire. On peut bien sûr contester ces chiffres, il n'y
a aucun problème. Il faudrait que l'on fasse des études de cas pour apporter une
réponse plus pertinente.
Intervention de G. Popoff
Je tiens à remercier MM. Berthier et Poul pour leurs remarquables exposés
sur les outils de prospection et les notions très intéressantes sur les dossiers de
forage. Je regrette malheureusement que l'exemple de Balaruc n'ait pu être traité
plus avant. Après ces exposés d'ordre général, il est intéressant d'avoir des
52
Intervention de X. Poul
Oui, on prend en quelque sorte une péréquation entre les risques ; c'est une
mutualisation du risque ; c'est une démarche commerciale.
Intervention de M. Maiaux
Qu'est-ce qui est à l'origine d'une telle différence de prix ? La fourchette
varie de 1 à 3, aussi bien pour les forages de reconnaissance que pour les forages
d'exploitation, car la maîtrise d'oeuvre, elle, ne change pas. Est-ce la nature des
matériaux utilisés ? La méthode de forage, quant à elle, n'intervient que pour une
part infime. Est-ce que ce sont les différences de prix pratiquées par les
entreprises ?
Intervention de X. Poul
Effectivement, le coût des matériaux est très lourd, la technique de forage
peut être différente. A Balaruc, par exemple, en reconnaissance, on a foré au
marteau fond-de-trou, donc avec des coûts très faibles. En exploitation, on a foré
au rotary pour des problèmes de diamètre, ce qui change fondamentalement le
coût du forage puisque celui-ci augmente sig^iificativement en fonction du
diamètre. Il y a donc un certain nombre de critères. J'ai précisé que j'avais hésité
à donner des fourchettes. Effectivement, même des fourchettes étaient
compromettantes, mais je ne prendrai pas le cas extrême de Royat où l'ouvrage
d'exploitation est un puits de 2 m. L'ouvrage de reconnaissance est souvent un
ouvrage de petit diamètre, fait éventuellement avec la même technique et avec
des équipements en acier ordinaire. On peut bien sûr contester ces chiffres, il n'y
a aucun problème. Il faudrait que l'on fasse des études de cas pour apporter une
réponse plus pertinente.
Intervention de G. Popoff
Je tiens à remercier MM. Berthier et Poul pour leurs remarquables exposés
sur les outils de prospection et les notions très intéressantes sur les dossiers de
forage. Je regrette malheureusement que l'exemple de Balaruc n'ait pu être traité
plus avant. Après ces exposés d'ordre général, il est intéressant d'avoir des
53
exemples très pratiques, très concrets, pour mesurer quels sont exactement les
problèmes qui se posent quotidiennement aux foreurs, notamment au BRGM ou à
d'autres organismes, qui peuvent se placer dans la recherche de nouvelles
ressources hydrothermales. C'est ainsi que nous avons examiné six exemples bien
particuliers et caractéristiques. Malheureusement, je le souligne, nous avons été
obligé de faire un choix. Et nous allons commencer par un milieu très spécial que
représentent les eaux sulfurées en milieu sédimentaire. Je donne donc la parole à
Mme Mercier qui a suivi le forage d'Austerlitz à Allevard.
53
exemples très pratiques, très concrets, pour mesurer quels sont exactement les
problèmes qui se posent quotidiennement aux foreurs, notamment au BRGM ou à
d'autres organismes, qui peuvent se placer dans la recherche de nouvelles
ressources hydrothermales. C'est ainsi que nous avons examiné six exemples bien
particuliers et caractéristiques. Malheureusement, je le souligne, nous avons été
obligé de faire un choix. Et nous allons commencer par un milieu très spécial que
représentent les eaux sulfurées en milieu sédimentaire. Je donne donc la parole à
Mme Mercier qui a suivi le forage d'Austerlitz à Allevard.
54
FORAGE AlA' 302 OU "AUSTERLITZ"
COUPE TECHNIQUE
y/
Foration 0) 800 mm ,/
///
Foration 0 339 mm
et tubage à1 'avancement
Foration 0) 304 mm-
Foration0 2 16 mm
Gravillons 0 2 mm
y///
/
/i'^
I I
;iI II !I I
Tuhe 450 X 455
Tube 319 X 339
79 m
86,50 m
î;^-128 m
Tube 230 x 2 38
Tube inox 180 x 190
Tube Inox 172 x 180
Tube inox pleinloo X 110
COIFE sOLOGIQUE
Tube inox 100 x 110crépine 1 mm d' ouverture
)¿¿rp, rube inox plein:J;'Pl45m
.150m
OU
o .
ic5ZZZI
Tzn
^m^
Sables, galetset gros blocs
25m
33 m fissurecal ci te
calcaire noir(Lias)
e9m Calcite
103J06m Calcite
n2mJlUm
CalciteCalcite
Filonnets dequartz124 m à 145 m
Calcite
150m
450 X 455 = diamètre interne et externe (en mm) ///Ci wen ta ti on
54
FORAGE AlA' 302 OU "AUSTERLITZ"
COUPE TECHNIQUE
y/
Foration 0) 800 mm ,/
///
Foration 0 339 mm
et tubage à1 'avancement
Foration 0) 304 mm-
Foration0 2 16 mm
Gravillons 0 2 mm
y///
/
/i'^
I I
;iI II !I I
Tuhe 450 X 455
Tube 319 X 339
79 m
86,50 m
î;^-128 m
Tube 230 x 2 38
Tube inox 180 x 190
Tube Inox 172 x 180
Tube inox pleinloo X 110
COIFE sOLOGIQUE
Tube inox 100 x 110crépine 1 mm d' ouverture
)¿¿rp, rube inox plein:J;'Pl45m
.150m
OU
o .
ic5ZZZI
Tzn
^m^
Sables, galetset gros blocs
25m
33 m fissurecal ci te
calcaire noir(Lias)
e9m Calcite
103J06m Calcite
n2mJlUm
CalciteCalcite
Filonnets dequartz124 m à 145 m
Calcite
150m
450 X 455 = diamètre interne et externe (en mm) ///Ci wen ta ti on
55
LE FORAGE D'AUSTERLITZ A ALLEVARD (Isère)
par
F. Mercier-Bâtard
La station thermale d'Allevard ne possédait qu'une seule source : la source du
Bout du Monde. C'est une eau sulfurée, froide, de type sulfaté-sodique. Elle émerge des
calcaires liasiques. Cette source a vu ses caractéristiques physico-chimiques et son débit
très altérés et perturbées. C'est pourquoi des études hydrogéologiques ont été entreprises
pour implanter des forages de reconnaissance-exploitation, susceptibles de fournir une
"eau minérale" telle que celle référencée pour le gisement d'AUevard en 1956. Ces études
ont été effectuées en plusieurs étapes, aboutissant à la réalisation du forage d'AUevard.
Le programme de reconnaissance a comporté plusieurs étapes :
- implantation des forages d'après la géologie structurale et la photo-fracturationen tenant compte des contraintes urbaines et foncières ;
- établissement du programme de foration, choix des techniques de forage (avant-trou à la BENOTO), forage avec tubage à l'avancement dans les matériauxmorainiques, foration au marteau fond-de-trou dans les calcaires liasiques ;
- choix des équipements de forage : tubes pleins et crépines en inox 36 L, compte-tenu de la chimie du fluide (H2S, eau légèrement chlorurée) ;
- suivi et orientation de la foration : à l'avancement, la nature géologique descuttings a été déterminée et un suivi géochimique : débit instantané, température,conductivité, teneur en H2S du fluide exhauré par air-lift, ont permis d'identifierl'aquifère recherché ;
- équipement du forage, cimentation des zones non productrices assurant uneprotection bactériologique de l'eau minérale exploitée ;
- pompage de réception de l'ouvrage : ce court pompage a permis de confirmer quele forage d'Austerlitz pouvait fournir par pompage une eau minérale de typeAUevard. Des pompages d'essai ont ensuite fixé le débit maximal d'exploitation del'ouvrage à 14 m^/h, débit nettement supérieur à celui obtenu à la source du Boutdu Monde. Des enregistrements physico-chimiques réalisés, lors de ces pompages,ont conduit à préciser le schéma du système hydrominéral d'Allevard.
- Le choix des techniques de forage était important, compte-tenu de la géologie
que l'on s'attendait à rencontrer dans le parc de l'établissement thermal où était implanté
le forage. Les premiers mètres forés, constitués de Quaternaire, comprenaient des sables,
galets et surtout gros blocs ; la technique du marteau fond-de-trou ne pouvait donc s'y
appliquer.
55
LE FORAGE D'AUSTERLITZ A ALLEVARD (Isère)
par
F. Mercier-Bâtard
La station thermale d'Allevard ne possédait qu'une seule source : la source du
Bout du Monde. C'est une eau sulfurée, froide, de type sulfaté-sodique. Elle émerge des
calcaires liasiques. Cette source a vu ses caractéristiques physico-chimiques et son débit
très altérés et perturbées. C'est pourquoi des études hydrogéologiques ont été entreprises
pour implanter des forages de reconnaissance-exploitation, susceptibles de fournir une
"eau minérale" telle que celle référencée pour le gisement d'AUevard en 1956. Ces études
ont été effectuées en plusieurs étapes, aboutissant à la réalisation du forage d'AUevard.
Le programme de reconnaissance a comporté plusieurs étapes :
- implantation des forages d'après la géologie structurale et la photo-fracturationen tenant compte des contraintes urbaines et foncières ;
- établissement du programme de foration, choix des techniques de forage (avant-trou à la BENOTO), forage avec tubage à l'avancement dans les matériauxmorainiques, foration au marteau fond-de-trou dans les calcaires liasiques ;
- choix des équipements de forage : tubes pleins et crépines en inox 36 L, compte-tenu de la chimie du fluide (H2S, eau légèrement chlorurée) ;
- suivi et orientation de la foration : à l'avancement, la nature géologique descuttings a été déterminée et un suivi géochimique : débit instantané, température,conductivité, teneur en H2S du fluide exhauré par air-lift, ont permis d'identifierl'aquifère recherché ;
- équipement du forage, cimentation des zones non productrices assurant uneprotection bactériologique de l'eau minérale exploitée ;
- pompage de réception de l'ouvrage : ce court pompage a permis de confirmer quele forage d'Austerlitz pouvait fournir par pompage une eau minérale de typeAUevard. Des pompages d'essai ont ensuite fixé le débit maximal d'exploitation del'ouvrage à 14 m^/h, débit nettement supérieur à celui obtenu à la source du Boutdu Monde. Des enregistrements physico-chimiques réalisés, lors de ces pompages,ont conduit à préciser le schéma du système hydrominéral d'Allevard.
- Le choix des techniques de forage était important, compte-tenu de la géologie
que l'on s'attendait à rencontrer dans le parc de l'établissement thermal où était implanté
le forage. Les premiers mètres forés, constitués de Quaternaire, comprenaient des sables,
galets et surtout gros blocs ; la technique du marteau fond-de-trou ne pouvait donc s'y
appliquer.
56
C'est pourquoi on a dû faire appel à plusieurs techniques. Les 12-15 premiers
mètres ont été forés à la BENOTO en très gros diamètre (800 mm), puis ensuite tubes,
rebouchés, cimentés, pour permettre à la foreuse de se mettre en place. Le Quaternaire
(les gros blocs en particulier) ont été traversés ensuite avec la technique du marteau fond-
de-trou avec tubage à l'avancement. C'est-à-dire que 50 cm environ sont forés puis tubes.
Ce tube laissé en place est perdu. La suite du forage, réalisé dans les calcaires liasiques, a
été effectuée classiquement par la méthode du marteau fond-de-trou, méthode rapide et
peu coûteuse.
Le choix des matériaux et de l'équipement. Il est en effet nécessaire de bien
choisir les matériaux afin d'assurer l'approvisionnement, car c'était un forage de
reconnaissance à objectif de forage d'exploitation, immédiatement après sa réalisation,
dans le cas où l'aquifère recherché était rencontré. L'équipement de forage a été choisi en
inoxydable, compte-tenu de la qualité du fluide : eau sulfatée légèrement chlorurée avec
présence de H2S.
La réalisation du forage. L'ouvrage a été constamment suivi sur le terrain
autant pour reconnaître la nature géologique des terrains traversés que pour déterminer
les fluides apparaissant au fur et à mesure de la foration. Ils ont été notés :
- l'aquifère superficiel est froid (12°C), peu minéralisé ;
- le forage a été sec jusqu'à 62 m de profondeur ; il a traversé ensuite un aquifère,
profond certes, mais peu minéralisé (700 à 1 000 microSiemens)..., alors que l'eau
minéralisée type Allevard était référencée à 3 000 S. Cette eau était aussi
froide (12° à 14°), et son débit instantané était insignifiant (de 1 à 3 ou 4 m^/h) ;
- à partir de 124 m de profondeur, est apparu un aquifère profond, identifié,
beaucoup plus productif (10 à 15 m^/h), d'une température de 17°C et d'une
minéralisation équivalente à celle de la source exploitée antérieurement (source
du Bout du Monde) et la présence de H2S mise en évidence.
Ce suivi géologique et géochimique au jour le jour a permis de prendre très
rapidement des décisions, puisque l'équipement a été effectué dès le lendemain de la
foration. Equipé en inox, la coupe technique montre l'aquifère superficiel et l'aquifère
sub-superficiel jusqu'à 128 m de profondeur tubes et cimentés ; bien sûr, l'aquifère
recherché a été équipé de crépines et gravillonné à l'extrados. Cette technique de suivi au
jour le jour et de décisions rapides (marteau fond-de-trou) et le suivi géochimique du
forage ont permis de réaliser cet ouvrage et de l'équiper très rapidement. En effet,
commencé début novembre, équipé et mis en production le 2 décembre, jour anniversaire
d'Austerlitz, d'où le nom choisi pour le forage par M. Chardon.
56
C'est pourquoi on a dû faire appel à plusieurs techniques. Les 12-15 premiers
mètres ont été forés à la BENOTO en très gros diamètre (800 mm), puis ensuite tubes,
rebouchés, cimentés, pour permettre à la foreuse de se mettre en place. Le Quaternaire
(les gros blocs en particulier) ont été traversés ensuite avec la technique du marteau fond-
de-trou avec tubage à l'avancement. C'est-à-dire que 50 cm environ sont forés puis tubes.
Ce tube laissé en place est perdu. La suite du forage, réalisé dans les calcaires liasiques, a
été effectuée classiquement par la méthode du marteau fond-de-trou, méthode rapide et
peu coûteuse.
Le choix des matériaux et de l'équipement. Il est en effet nécessaire de bien
choisir les matériaux afin d'assurer l'approvisionnement, car c'était un forage de
reconnaissance à objectif de forage d'exploitation, immédiatement après sa réalisation,
dans le cas où l'aquifère recherché était rencontré. L'équipement de forage a été choisi en
inoxydable, compte-tenu de la qualité du fluide : eau sulfatée légèrement chlorurée avec
présence de H2S.
La réalisation du forage. L'ouvrage a été constamment suivi sur le terrain
autant pour reconnaître la nature géologique des terrains traversés que pour déterminer
les fluides apparaissant au fur et à mesure de la foration. Ils ont été notés :
- l'aquifère superficiel est froid (12°C), peu minéralisé ;
- le forage a été sec jusqu'à 62 m de profondeur ; il a traversé ensuite un aquifère,
profond certes, mais peu minéralisé (700 à 1 000 microSiemens)..., alors que l'eau
minéralisée type Allevard était référencée à 3 000 S. Cette eau était aussi
froide (12° à 14°), et son débit instantané était insignifiant (de 1 à 3 ou 4 m^/h) ;
- à partir de 124 m de profondeur, est apparu un aquifère profond, identifié,
beaucoup plus productif (10 à 15 m^/h), d'une température de 17°C et d'une
minéralisation équivalente à celle de la source exploitée antérieurement (source
du Bout du Monde) et la présence de H2S mise en évidence.
Ce suivi géologique et géochimique au jour le jour a permis de prendre très
rapidement des décisions, puisque l'équipement a été effectué dès le lendemain de la
foration. Equipé en inox, la coupe technique montre l'aquifère superficiel et l'aquifère
sub-superficiel jusqu'à 128 m de profondeur tubes et cimentés ; bien sûr, l'aquifère
recherché a été équipé de crépines et gravillonné à l'extrados. Cette technique de suivi au
jour le jour et de décisions rapides (marteau fond-de-trou) et le suivi géochimique du
forage ont permis de réaliser cet ouvrage et de l'équiper très rapidement. En effet,
commencé début novembre, équipé et mis en production le 2 décembre, jour anniversaire
d'Austerlitz, d'où le nom choisi pour le forage par M. Chardon.
57
Intervention de J.J. CoUin
C'est moins une question qu'une remarque particulière qui s'applique aussi
bien à l'exposé de Xavier PoiU qu'à celui de Mme Mercier.
Je voudrais bien faire remarquer que la notion de maîtrise d'oeuvre ne suffit
pas à définir nos activités sur un chantier. Je le dis parce que cela a une incidence
malheureusement lourde : une incidence financière. Il faut bien savoir que le
géologue n'est pas seulement comme un architecte, un métreur vérificateur qui
contrôle si le forage est bien fait dans les règles de l'art. Il participe en tant que
technicien à toute une série d'investigations et si on ne parle que de maîtrise
d'oeuvre, si l'on se base sur certaines procédures de tarification des activités, si
l'on s'aligne sur les barèmes de l'ingénierie, le géologue n'est pas correctement
rémunéré car il est rémunéré comme un métreur vérificateur. J'insisterai donc sur
le fait que toute une série d'investigations qui se font au fur et à mesure que le
forage avance, c'est-à-dire contrôles de qualité des eaux, contrôles géologiques,
etc., ne sont pas de la maîtrise d'oeuvre ; par conséquent, il me semble normal
(là je défends purement et simplement le "bifsteck" professionnel, pas celui du
BRGM, mais celui de la profession tout entière) de faire remarquer que le pUotage
d'un forage est plus que de la maîtrise d'oeuvre et il faut bien admettre que cela
doit se rémunérer en conséquence.
Intervention de M. ?
X. Poul nous expliquait qu'il utilisait du matériau nouveau pour les tubages,
notamment les tubes en PVC et fibre de verre. A votre avis, y-a-t-il une raison
pour laquelle ce matériel n'a pas été adopté dans le cas d'Austerlitz, sachant que
l'eau est sulfurée, donc très agressive ?
Intervention de Mme Mercier
Le forage a été réalisé en 1983 avec des matériaux achetés en 1982. A
l'heure actuelle, il aurait été réalisé en PVC.
57
Intervention de J.J. CoUin
C'est moins une question qu'une remarque particulière qui s'applique aussi
bien à l'exposé de Xavier PoiU qu'à celui de Mme Mercier.
Je voudrais bien faire remarquer que la notion de maîtrise d'oeuvre ne suffit
pas à définir nos activités sur un chantier. Je le dis parce que cela a une incidence
malheureusement lourde : une incidence financière. Il faut bien savoir que le
géologue n'est pas seulement comme un architecte, un métreur vérificateur qui
contrôle si le forage est bien fait dans les règles de l'art. Il participe en tant que
technicien à toute une série d'investigations et si on ne parle que de maîtrise
d'oeuvre, si l'on se base sur certaines procédures de tarification des activités, si
l'on s'aligne sur les barèmes de l'ingénierie, le géologue n'est pas correctement
rémunéré car il est rémunéré comme un métreur vérificateur. J'insisterai donc sur
le fait que toute une série d'investigations qui se font au fur et à mesure que le
forage avance, c'est-à-dire contrôles de qualité des eaux, contrôles géologiques,
etc., ne sont pas de la maîtrise d'oeuvre ; par conséquent, il me semble normal
(là je défends purement et simplement le "bifsteck" professionnel, pas celui du
BRGM, mais celui de la profession tout entière) de faire remarquer que le pUotage
d'un forage est plus que de la maîtrise d'oeuvre et il faut bien admettre que cela
doit se rémunérer en conséquence.
Intervention de M. ?
X. Poul nous expliquait qu'il utilisait du matériau nouveau pour les tubages,
notamment les tubes en PVC et fibre de verre. A votre avis, y-a-t-il une raison
pour laquelle ce matériel n'a pas été adopté dans le cas d'Austerlitz, sachant que
l'eau est sulfurée, donc très agressive ?
Intervention de Mme Mercier
Le forage a été réalisé en 1983 avec des matériaux achetés en 1982. A
l'heure actuelle, il aurait été réalisé en PVC.
58
Intervention de M. Bourgeois
Je voudrais faire une petite intervention, puisque j'ai participé moi-même à
la première phase des travaux. Au début, ce forage n'a pas été un succès, parce
que les matériaux de surface (comme Mme Mercier vous l'a expliqué) sont des
blocs de quartzite extrêmement gros et durs ; que l'entreprise de forage -qui était
en France la mieux armée pour vaincre à ce moment-là- n'a pas réussi, malgré 6
ou 7 essais, dans le périmètre de l'établissement thermal, à traverser ces blocs
avec succès. Ceci pour répondre directement à votre question sur le choix des
matériaux. Le travail qui a été fait à Allevard, comme dans beaucoup de stations,
implique que dans l'établissement du programme des travaux, qui comprend d'une
part la reconnaissance en terrain inconnu (puisque à Allevard n'existait aucun
forage ; il n'y avait qu'une source captée en surface à 2 m de profondeur), on
partait à l'aveuglette, y compris pour l'épaisseur des blocs qui nous ont gênés pour
travailler. Il fallait précisément, pour ne pas retarder l'équipement du forage en
cas de succès immédiat, prévoir la commande : l'achat des tubes et des crépines
en acier inox, ce qui a été fait de manière à éviter un nouveau déplacement de
l'entreprise qui travaillait en Charentes-Maritimes, à 800 km de là ; il eut été
inconcevable en effet d'arrêter un chantier, d'expédier l'entreprise à sa base et de
la faire revenir quelques semaines ou quelques mois plus tard pour faire
l'équipement : cela aurait été très coûteux. Mais, ce n'est pas la seule raison : on
est obligé, lorsqu'on prévoit, avec des éléments malheureusement très incomplets,
l'équipement possible du forage, de faire le choix en quantité et en qualité, a
priori, ce que ne font jamais les pétroliers qui, eux, font des forages
d'exploration... Ils ont des stocks importants et obtiennent de la part des
entreprises, du matériel qui est tout de suite adapté. Dans de petites interventions
telles qu'Allevard, on ne peut pas obtenir facilement des tubes et des crépines en
acier inox, qui demandent plusieurs semaines de fabrication et
d'approvisionnement avant la remise en oeuvre.
Intervention de Mme Mercier
Actuellement une commande de PVC demande un délai de 3 semaines, et
pour de l'inox, à l'époque où a été effectué le forage, le délai était très grand.
Maintenant, il existe un marché du PVC et les foreurs s'approvisionnent plus
facilement, ce qui n'était pas possible auparavant.
58
Intervention de M. Bourgeois
Je voudrais faire une petite intervention, puisque j'ai participé moi-même à
la première phase des travaux. Au début, ce forage n'a pas été un succès, parce
que les matériaux de surface (comme Mme Mercier vous l'a expliqué) sont des
blocs de quartzite extrêmement gros et durs ; que l'entreprise de forage -qui était
en France la mieux armée pour vaincre à ce moment-là- n'a pas réussi, malgré 6
ou 7 essais, dans le périmètre de l'établissement thermal, à traverser ces blocs
avec succès. Ceci pour répondre directement à votre question sur le choix des
matériaux. Le travail qui a été fait à Allevard, comme dans beaucoup de stations,
implique que dans l'établissement du programme des travaux, qui comprend d'une
part la reconnaissance en terrain inconnu (puisque à Allevard n'existait aucun
forage ; il n'y avait qu'une source captée en surface à 2 m de profondeur), on
partait à l'aveuglette, y compris pour l'épaisseur des blocs qui nous ont gênés pour
travailler. Il fallait précisément, pour ne pas retarder l'équipement du forage en
cas de succès immédiat, prévoir la commande : l'achat des tubes et des crépines
en acier inox, ce qui a été fait de manière à éviter un nouveau déplacement de
l'entreprise qui travaillait en Charentes-Maritimes, à 800 km de là ; il eut été
inconcevable en effet d'arrêter un chantier, d'expédier l'entreprise à sa base et de
la faire revenir quelques semaines ou quelques mois plus tard pour faire
l'équipement : cela aurait été très coûteux. Mais, ce n'est pas la seule raison : on
est obligé, lorsqu'on prévoit, avec des éléments malheureusement très incomplets,
l'équipement possible du forage, de faire le choix en quantité et en qualité, a
priori, ce que ne font jamais les pétroliers qui, eux, font des forages
d'exploration... Ils ont des stocks importants et obtiennent de la part des
entreprises, du matériel qui est tout de suite adapté. Dans de petites interventions
telles qu'Allevard, on ne peut pas obtenir facilement des tubes et des crépines en
acier inox, qui demandent plusieurs semaines de fabrication et
d'approvisionnement avant la remise en oeuvre.
Intervention de Mme Mercier
Actuellement une commande de PVC demande un délai de 3 semaines, et
pour de l'inox, à l'époque où a été effectué le forage, le délai était très grand.
Maintenant, il existe un marché du PVC et les foreurs s'approvisionnent plus
facilement, ce qui n'était pas possible auparavant.
59
Intervention de G. Popoff
Il y a une évolution très rapide ces dernières années dans l'utilisation des
PVC. J'anticipe un peu sur l'exposé de demain, je crois que je n'insisterai jamais
assez en répétant que l'on peut utiliser avec certitude maintenant les PVC qui
sont d'excellentes qualités alimentaires et qui offrent de très grandes garanties
concernant non seulement la protection bien sûr sanitaire, mais aussi les
résistances mécaniques. Je crois que maintenant les foreurs ne devraient pas
hésiter à utiliser ce matériau, là où cela s'avère nécessaire.
Intervention de ?
Les PVC dont vous parlez, sont-ils utilisables même à l'eau chaude ?
Intervention de Mme Mercier
Certains, selon les marques, sont garantis jusqu'à 40°C (pour la première
qualité) et peuvent offrir des garanties supérieures (jusqu'à 80°C). Il y a à
l'Etranger, en pays chaud, des exemples de pose de casing et de canalisations
extérieures.
Intervention de M. Bourgeois
En 1977, alors que je suivais un forage au Gabon, j'ai vu mettre en place des
tubes en PVC de 11 mm d'épaisseur et de 200 mm de diamètre. Ces tubes de 5 à
6 m de long restaient stockés à la surface du sol, dans une tiédeur de 32 °C ; ils
étaient souples comme des nouilles cuites. Pratiquement (vous savez qu'il y a une
maxime : "le foreur est comme le docteur, il enterre ses erreurs"), on ne sait pas
très bien comment cela se présente en définitive dans le terrain. C'est très
valable dans des forages à faible profondeur, mais à 180 m de profondeur, on
n'était pas certain de pouvoir garantir à tout prix les résultats.
59
Intervention de G. Popoff
Il y a une évolution très rapide ces dernières années dans l'utilisation des
PVC. J'anticipe un peu sur l'exposé de demain, je crois que je n'insisterai jamais
assez en répétant que l'on peut utiliser avec certitude maintenant les PVC qui
sont d'excellentes qualités alimentaires et qui offrent de très grandes garanties
concernant non seulement la protection bien sûr sanitaire, mais aussi les
résistances mécaniques. Je crois que maintenant les foreurs ne devraient pas
hésiter à utiliser ce matériau, là où cela s'avère nécessaire.
Intervention de ?
Les PVC dont vous parlez, sont-ils utilisables même à l'eau chaude ?
Intervention de Mme Mercier
Certains, selon les marques, sont garantis jusqu'à 40°C (pour la première
qualité) et peuvent offrir des garanties supérieures (jusqu'à 80°C). Il y a à
l'Etranger, en pays chaud, des exemples de pose de casing et de canalisations
extérieures.
Intervention de M. Bourgeois
En 1977, alors que je suivais un forage au Gabon, j'ai vu mettre en place des
tubes en PVC de 11 mm d'épaisseur et de 200 mm de diamètre. Ces tubes de 5 à
6 m de long restaient stockés à la surface du sol, dans une tiédeur de 32 °C ; ils
étaient souples comme des nouilles cuites. Pratiquement (vous savez qu'il y a une
maxime : "le foreur est comme le docteur, il enterre ses erreurs"), on ne sait pas
très bien comment cela se présente en définitive dans le terrain. C'est très
valable dans des forages à faible profondeur, mais à 180 m de profondeur, on
n'était pas certain de pouvoir garantir à tout prix les résultats.
60
Intervention de G. Popoff
En tout cas, ce que je peux dire, c'est que jusqu'à 50-55°C on peut l'utilisersans aucun problème, au-delà cela dépend aussi de sa qualité.
Intervention de Mme Mercier
Actuellement, les constructeurs donnent des tables, en fonction de la
profondeur, pour le choix de l'épaisseur ainsi que des caractéristiques mécaniques.
Intervention de M. Barrier
Pour compléter ce problème par quelques détails sur les nouveaux matériaux
employés, nous avons actuellement au BRGM l'expérience de tubages en
matériaux composites, descendus jusqu'à 2 000 m de profondeur. Il existe
aujourd'hui un grand choix de matériaux performants (on vient de citer les PVC),
mais dans les résines composites, il y a aussi tout une gamme qui résiste jusqu'à
une centaine de degrés et à des profondeurs dépassant plusieurs centaines de
mètres.
Actuellement nous avons des réponses sur des matériaux qui présentent de
bonnes caractéristiques.
*
*
60
Intervention de G. Popoff
En tout cas, ce que je peux dire, c'est que jusqu'à 50-55°C on peut l'utilisersans aucun problème, au-delà cela dépend aussi de sa qualité.
Intervention de Mme Mercier
Actuellement, les constructeurs donnent des tables, en fonction de la
profondeur, pour le choix de l'épaisseur ainsi que des caractéristiques mécaniques.
Intervention de M. Barrier
Pour compléter ce problème par quelques détails sur les nouveaux matériaux
employés, nous avons actuellement au BRGM l'expérience de tubages en
matériaux composites, descendus jusqu'à 2 000 m de profondeur. Il existe
aujourd'hui un grand choix de matériaux performants (on vient de citer les PVC),
mais dans les résines composites, il y a aussi tout une gamme qui résiste jusqu'à
une centaine de degrés et à des profondeurs dépassant plusieurs centaines de
mètres.
Actuellement nous avons des réponses sur des matériaux qui présentent de
bonnes caractéristiques.
*
*
61
EQUIPEMENT DU RECAPTAGE DE
LA SOURCE DES TROIS PUITS A BOURBON-L'ARCHAMBAULT
par
F. lundt
L'aspect forage relève de R. Blanc, la partie instrumentation de surface me
revenant plus spécialement, à l'aval de l'équipement du forage ; je n'aborderai donc pas en
détail l'opération forage proprement dit.
A la demande de la Société d'exploitation des thermes de Bourbon-
l'Archambault, l'Atelier Eaux thermales et minérales du BRGM a étudié et dirigé des
travaux en vue de l'amélioration de l'alimentation en eau thermominérale.
Cet établissement est une station permanente qui reçoit environ 5 500 curistes
au cours de l'année. Il prélève son eau à partir d'une seule source dite des Trois Puits, ainsi
nommée à cause de son mode de captage datant du Moyen-Age et dont les trois margelles
-monument classé- subsistent toujours.
Propriété de l'Etat, la source des Trois-Puits, autorisée par décret portant
déclaration d'intérêt public, fournissait par pompage 800 à 900 m^/j d'une eau minérale
gazeuse, à une température de 52 à 53°C.
Si les qualités physico-chimiques de l'eau sont bonnes, l'histoire montre que sa
protection bactériologique a nécessité à plusieurs reprises des travaux d'aménagement
autour des captages, au cours des cinquante dernières années, la dernière intervention
datant du début de l'année 1982.
C'est la raison pour laquelle, en accord avec les ingénieurs de la Direction
inter-départementale de l'Industrie Auvergne-Limousin, il a été estimé qu'un nouveau site
de captage mieux protégé s'imposait.
Les travaux entrepris à l'automne 1984 et poursuivis jusqu'à l'automne 1985, à
cause d'interruptions dues à l'activité de l'Etablissement thermal, ont conduit au
recaptage des Trois-Puits dans un site voisin et peu facile d'accès : une rue étroite en
plein coeur de la ville, sur le territoire d'un bâtiment classé à l'inventaire général des
bâtiments de France : le "Logis du Roi", datant du XVIIème siècle et la piscine datant du
Moyen-Age. Il a fallu convevoir la construction d'une plateforme en bois pour permettre
l'amenée de la machine de forage. Enfin surtout, il fallait restituer les lieux en l'état ce
qui a nécessité le creusement, à plus de 2 m sous le niveau de la chaussée voisine, d'une
61
EQUIPEMENT DU RECAPTAGE DE
LA SOURCE DES TROIS PUITS A BOURBON-L'ARCHAMBAULT
par
F. lundt
L'aspect forage relève de R. Blanc, la partie instrumentation de surface me
revenant plus spécialement, à l'aval de l'équipement du forage ; je n'aborderai donc pas en
détail l'opération forage proprement dit.
A la demande de la Société d'exploitation des thermes de Bourbon-
l'Archambault, l'Atelier Eaux thermales et minérales du BRGM a étudié et dirigé des
travaux en vue de l'amélioration de l'alimentation en eau thermominérale.
Cet établissement est une station permanente qui reçoit environ 5 500 curistes
au cours de l'année. Il prélève son eau à partir d'une seule source dite des Trois Puits, ainsi
nommée à cause de son mode de captage datant du Moyen-Age et dont les trois margelles
-monument classé- subsistent toujours.
Propriété de l'Etat, la source des Trois-Puits, autorisée par décret portant
déclaration d'intérêt public, fournissait par pompage 800 à 900 m^/j d'une eau minérale
gazeuse, à une température de 52 à 53°C.
Si les qualités physico-chimiques de l'eau sont bonnes, l'histoire montre que sa
protection bactériologique a nécessité à plusieurs reprises des travaux d'aménagement
autour des captages, au cours des cinquante dernières années, la dernière intervention
datant du début de l'année 1982.
C'est la raison pour laquelle, en accord avec les ingénieurs de la Direction
inter-départementale de l'Industrie Auvergne-Limousin, il a été estimé qu'un nouveau site
de captage mieux protégé s'imposait.
Les travaux entrepris à l'automne 1984 et poursuivis jusqu'à l'automne 1985, à
cause d'interruptions dues à l'activité de l'Etablissement thermal, ont conduit au
recaptage des Trois-Puits dans un site voisin et peu facile d'accès : une rue étroite en
plein coeur de la ville, sur le territoire d'un bâtiment classé à l'inventaire général des
bâtiments de France : le "Logis du Roi", datant du XVIIème siècle et la piscine datant du
Moyen-Age. Il a fallu convevoir la construction d'une plateforme en bois pour permettre
l'amenée de la machine de forage. Enfin surtout, il fallait restituer les lieux en l'état ce
qui a nécessité le creusement, à plus de 2 m sous le niveau de la chaussée voisine, d'une
62
Figure 1 - Equipement du réseau de surface
EAU Thermale jf CONDUCTIVITE \
EAU IHEHMALE )
.\--
l ENREOfSTRFMENT PAPiffI
Figure 2 - Principe de mesure et d'enregistrement
62
Figure 1 - Equipement du réseau de surface
EAU Thermale jf CONDUCTIVITE \
EAU IHEHMALE )
.\--
l ENREOfSTRFMENT PAPiffI
Figure 2 - Principe de mesure et d'enregistrement
63
chambre de pompage et de mesures avec des caniveaux pour la mise en place des
canalisations, des évacuations, le tout croisant des réseaux d'évacuation d'eaux usées et de
distribution d'eau minérale en provenance des Trois-Puits et du Logis du Roi, qui est un
petit établissement thermal fonctionnant toute l'année, le grand établissement étant
fermé de novembre à avril.
L'exploration du site de Bourbon-l'Archambault a nécessité la réalisation de
quatre forages : deux sont improductifs, l'un fournit une eau tiède, abondante, de la même
famille que celle des Trois-Puits mais moins minéralisée, et le dernier débite une eau
identique en tous points à la dite source.
Ce quatrième forage (4), qui atteint - 156 m, est actuellement équipé et
fonctionne normalement. Mais à la suite d'un très gros débourrage, on en a conclu que la
venue d'eau ne provenait pas du fond du forage, mais de - 25 m environ. Il s'agit d'une eau
absolument identique à celle des Trois-Puits, avec les mêmes caractéristiques physico¬
chimiques, d'une température légèrement supérieure : 54°5C, et permettant un pompage
de plus 1 000 m3/j.
Pour équiper ce forage en fonction des observations et des mesures qui avaient
été faites, il fut décidé que l'on tuberait avec un tuyau plein jusqu'à 23 m, à la suite de
quoi il serait descendu 10 m de crépines. On utilisa pour cela du tube "Bood épais" de
fabrication hollandaise de 226/250. Un alésage du forage en 330 jusqu'à -22 m fut effectué
pour permettre la cimentation, avec un cône de rétrécissement de 210 pour la pose de la
crépine.
Dans cet équipement, a été descendue une pompe KSB à l'extrémité d'une
canalisation en inox. Un robinet est fixé sur la sortie pour les prélèvements ; la conduite
se divise ensuite en deux branches pour permettre, par système de bipassage, d'utiliser ou
non les appareils de mesure et de contrôle mis en place, en accord avec les ingénieurs du
Ministère de l'Industrie et du BRGM (fig. 1).
Ces appareils ont été mis en place afin de mieux caractériser la ressource en
eau thermale et assurer une meilleure gestion. Pendant les périodes d'exploitation,
différents paramètres physico-chimiques sont mesurés en continu, sur le forage
interceptant la venue de la source des Trois-Puits (débit, niveau d'eau dans le forage,
température et conductivité de l'eau thermale). Un affichage permanent et un
enregistrement graphique en continu indiquent à tout moment, les conditions
d'exploitation (fig. 2).
63
chambre de pompage et de mesures avec des caniveaux pour la mise en place des
canalisations, des évacuations, le tout croisant des réseaux d'évacuation d'eaux usées et de
distribution d'eau minérale en provenance des Trois-Puits et du Logis du Roi, qui est un
petit établissement thermal fonctionnant toute l'année, le grand établissement étant
fermé de novembre à avril.
L'exploration du site de Bourbon-l'Archambault a nécessité la réalisation de
quatre forages : deux sont improductifs, l'un fournit une eau tiède, abondante, de la même
famille que celle des Trois-Puits mais moins minéralisée, et le dernier débite une eau
identique en tous points à la dite source.
Ce quatrième forage (4), qui atteint - 156 m, est actuellement équipé et
fonctionne normalement. Mais à la suite d'un très gros débourrage, on en a conclu que la
venue d'eau ne provenait pas du fond du forage, mais de - 25 m environ. Il s'agit d'une eau
absolument identique à celle des Trois-Puits, avec les mêmes caractéristiques physico¬
chimiques, d'une température légèrement supérieure : 54°5C, et permettant un pompage
de plus 1 000 m3/j.
Pour équiper ce forage en fonction des observations et des mesures qui avaient
été faites, il fut décidé que l'on tuberait avec un tuyau plein jusqu'à 23 m, à la suite de
quoi il serait descendu 10 m de crépines. On utilisa pour cela du tube "Bood épais" de
fabrication hollandaise de 226/250. Un alésage du forage en 330 jusqu'à -22 m fut effectué
pour permettre la cimentation, avec un cône de rétrécissement de 210 pour la pose de la
crépine.
Dans cet équipement, a été descendue une pompe KSB à l'extrémité d'une
canalisation en inox. Un robinet est fixé sur la sortie pour les prélèvements ; la conduite
se divise ensuite en deux branches pour permettre, par système de bipassage, d'utiliser ou
non les appareils de mesure et de contrôle mis en place, en accord avec les ingénieurs du
Ministère de l'Industrie et du BRGM (fig. 1).
Ces appareils ont été mis en place afin de mieux caractériser la ressource en
eau thermale et assurer une meilleure gestion. Pendant les périodes d'exploitation,
différents paramètres physico-chimiques sont mesurés en continu, sur le forage
interceptant la venue de la source des Trois-Puits (débit, niveau d'eau dans le forage,
température et conductivité de l'eau thermale). Un affichage permanent et un
enregistrement graphique en continu indiquent à tout moment, les conditions
d'exploitation (fig. 2).
64
L'eau de Bourbon l'Archambault a des caractéristiques géochimiques tout à
fait particulières : une température de 55°C environ. Elle est à la fois chlorurée,
bicarbonatée et sodique ce qui fait que cette eau est à la fois incrustante dans certaines
conditions bien entendu (dépôts de fer et de carbonate par exemple) et en même temps
corrosive (agressivité classique des eaux chlorurées sodiques que l'on rencontre
habituellement, agressivité vis-à-vis de certains matériaux -comme l'inox bas de gamme
par exemple-). Cette contrainte a donc nécessité d'une part la sélection de matériaux bien
précis rentrant dans la composition des différents équipements et appareillages, d'autre
part le choix d'appareils assurant précision et fiabilité au cours du temps pour permettre
un enregistrement graphique des différents paramètres physico-chimiques.
Pour conclure, je voudrais signaler la démarche positive qu'a adoptée
l'établissement thermal de Bourbon-l'Archambault en équipant ce nouveau forage
d'appareUs d'enregistrement en continu des données géochimiques ; cette acquisition
aboutira, de toute façon, à court terme, à une meilleure connaissance du gisement et
permettra de plus d'optimiser à court terme les conditions d'exploitation. C'est un premier
pas dans ce style de démarche, mais nous verrons tout à l'heure des actions de plus grande
ampleur dans des stations de plus grande importance.
* *
*
* Intervention de J. Verrier
Je voudrais simplement ajouter quelques éléments d'information
complémentaires, et d'abord remercier bien sûr les Services des Mines
-départemental et régional Auvergne- ainsi que le BRGM, qui nous ont entourés
de leur sollicitude pendant tous les travaux effectués à Bourbon-l'Archambault.
Nous avons abordé tout à l'heure le problème des prix. Je vous donnerai un
exemple précis : il a fallu faire 4 forages de reconnaisance. Nous avons été
jusqu'aux photos aériennes pour essayer d'en reconnaître les meilleures
implantations. En définitif, ce n'est qu'au quatrième forage que nous som.mes
arrivés au but. Je passe sur toutes les manoeuvres que nous avons dû faire dans
une telle recherche. Le résultat global, au niveau prix, est tout de même de
l'ordre du million et demi de francs actuels. Pour la petite histoire, je signalerai
que le forage F4 a dû être effectué dans un site classé monument historique, ce
qui a obligé à demander l'autorisation de l'architecte départemental des sites et
démonter pierre à pierre le monument classé, numéroter les pierres et les
remettre exactement en l'état après les travaux. Je dois dire que l'ensemble
aujourd'hui est bien réussi après que nous ayons eu un certain nombre de frayeurs.
64
L'eau de Bourbon l'Archambault a des caractéristiques géochimiques tout à
fait particulières : une température de 55°C environ. Elle est à la fois chlorurée,
bicarbonatée et sodique ce qui fait que cette eau est à la fois incrustante dans certaines
conditions bien entendu (dépôts de fer et de carbonate par exemple) et en même temps
corrosive (agressivité classique des eaux chlorurées sodiques que l'on rencontre
habituellement, agressivité vis-à-vis de certains matériaux -comme l'inox bas de gamme
par exemple-). Cette contrainte a donc nécessité d'une part la sélection de matériaux bien
précis rentrant dans la composition des différents équipements et appareillages, d'autre
part le choix d'appareils assurant précision et fiabilité au cours du temps pour permettre
un enregistrement graphique des différents paramètres physico-chimiques.
Pour conclure, je voudrais signaler la démarche positive qu'a adoptée
l'établissement thermal de Bourbon-l'Archambault en équipant ce nouveau forage
d'appareUs d'enregistrement en continu des données géochimiques ; cette acquisition
aboutira, de toute façon, à court terme, à une meilleure connaissance du gisement et
permettra de plus d'optimiser à court terme les conditions d'exploitation. C'est un premier
pas dans ce style de démarche, mais nous verrons tout à l'heure des actions de plus grande
ampleur dans des stations de plus grande importance.
* *
*
* Intervention de J. Verrier
Je voudrais simplement ajouter quelques éléments d'information
complémentaires, et d'abord remercier bien sûr les Services des Mines
-départemental et régional Auvergne- ainsi que le BRGM, qui nous ont entourés
de leur sollicitude pendant tous les travaux effectués à Bourbon-l'Archambault.
Nous avons abordé tout à l'heure le problème des prix. Je vous donnerai un
exemple précis : il a fallu faire 4 forages de reconnaisance. Nous avons été
jusqu'aux photos aériennes pour essayer d'en reconnaître les meilleures
implantations. En définitif, ce n'est qu'au quatrième forage que nous som.mes
arrivés au but. Je passe sur toutes les manoeuvres que nous avons dû faire dans
une telle recherche. Le résultat global, au niveau prix, est tout de même de
l'ordre du million et demi de francs actuels. Pour la petite histoire, je signalerai
que le forage F4 a dû être effectué dans un site classé monument historique, ce
qui a obligé à demander l'autorisation de l'architecte départemental des sites et
démonter pierre à pierre le monument classé, numéroter les pierres et les
remettre exactement en l'état après les travaux. Je dois dire que l'ensemble
aujourd'hui est bien réussi après que nous ayons eu un certain nombre de frayeurs.
65
Intervention de R. Blanc
Le forage de Bourbon l'Archambault est tout à fait démonstratif de ce que
peut être un forage, des risques qu'il provoque et des avantages qu'on peut en
tirer. Il est certain que, dans le cas de Bourbon l'Archambault, au début de
l'opération, le travail se faisait un peu à l'aveuglette, car les premiers présondages
pouvaient (d'après les suppositions faites) laisser croire qu'on se trouvait sur le
trajet de la source. En réalité, on est tombé sur une eau tout à fait différente :
température différente, composition différente et, ce, à 20 ou 30 m du point
d'émergence de la source. Ensuite, secondairement, en forant à une trentaine de
mètres de la source, on est tombé sur un véritable "filon", ce qui a permis d'avoir
un débit beaucoup plus important et d'éliminer certaines nuisances. Il y a
certainement au niveau de l'émergence un mélange d'eau et lorsqu'on fore à
proximité on ne sait pas, de façon précise ce que l'on va trouver et si l'on ne va
pas modifer définitivement la composition de l'eau de l'émergence, celle tout au
moins que l'on connaît bien pour ces possibilités thérapeutiques.
65
Intervention de R. Blanc
Le forage de Bourbon l'Archambault est tout à fait démonstratif de ce que
peut être un forage, des risques qu'il provoque et des avantages qu'on peut en
tirer. Il est certain que, dans le cas de Bourbon l'Archambault, au début de
l'opération, le travail se faisait un peu à l'aveuglette, car les premiers présondages
pouvaient (d'après les suppositions faites) laisser croire qu'on se trouvait sur le
trajet de la source. En réalité, on est tombé sur une eau tout à fait différente :
température différente, composition différente et, ce, à 20 ou 30 m du point
d'émergence de la source. Ensuite, secondairement, en forant à une trentaine de
mètres de la source, on est tombé sur un véritable "filon", ce qui a permis d'avoir
un débit beaucoup plus important et d'éliminer certaines nuisances. Il y a
certainement au niveau de l'émergence un mélange d'eau et lorsqu'on fore à
proximité on ne sait pas, de façon précise ce que l'on va trouver et si l'on ne va
pas modifer définitivement la composition de l'eau de l'émergence, celle tout au
moins que l'on connaît bien pour ces possibilités thérapeutiques.
67
CONTROLE ET DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES
EN EAUX THERMOMINERALES DE DAX
par
J.L. Gibert et C. MondeUh
Le Service géologique régional Aquitaine du BRGM est récemment intervenu,
dans le cadre du contrôle et du développement des ressources en eaux thermales pour la
Régie municipale des eaux de Dax, sur le diagnostic et la rénovation de deux forages
anciens.
CONTEXTE GEOLOGIQUE
La région du Bas Adour est caractérisée par une structure géologique
complexe liée à la poussée du front nord-pyrénéen qui a favorisé des montées diapiriques
comme celles de Dax-Beuesse. Ces structures ont plissé et redressé les calcaires et
dolomies du Crétacé supérieur entourés de formations tertiaires. La rivière Adour
traverse ces formations tertiaires butant contre le diapir triasique et s'écoulant vers
l'Océan Atlantique. A la faveur de ces structures, il s'établit des circulations ascendantes
qui se manifestent par des sources thermales dont certaines sont captées depuis l'époque
gallo-romaine. L'aquifère thermal exploité à la fin du XIXème siècle, l'est actuellement
par pompage dans des forages.
CONTROLE, SURVEILLANCE, DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES ETM SUR
LES BAIGNOT
Cet exemple illustre le concept de surveillance des ouvrages évoqués ci-
dessus.
. Le forage Baignot 3, exploité par la Régie municipale des eaux de Dax,
depuis 1969, faisait l'objet d'une surveillance des températures, des résistivités, avec
analyses chimiques et bactériologiques. Après une augmentation du débit d'exploitation de
110 à 145 m^/h, l'exploitant constata une chute brutale de la température passant de 54 à
48,5°C, avec une augmentation de la résisitivité de 910 à 1 010 ohms.cm, à 20°C.
Un diagnostic complet avec thermographie, micromoulinet, caméra vidéo, a
montré de graves détériorations au droit des tubages du forage avec déchirures, chute de
tube, etc.. Il y avait communication entre l'aquifère superficiel froid et l'aquifère
thermal.
67
CONTROLE ET DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES
EN EAUX THERMOMINERALES DE DAX
par
J.L. Gibert et C. MondeUh
Le Service géologique régional Aquitaine du BRGM est récemment intervenu,
dans le cadre du contrôle et du développement des ressources en eaux thermales pour la
Régie municipale des eaux de Dax, sur le diagnostic et la rénovation de deux forages
anciens.
CONTEXTE GEOLOGIQUE
La région du Bas Adour est caractérisée par une structure géologique
complexe liée à la poussée du front nord-pyrénéen qui a favorisé des montées diapiriques
comme celles de Dax-Beuesse. Ces structures ont plissé et redressé les calcaires et
dolomies du Crétacé supérieur entourés de formations tertiaires. La rivière Adour
traverse ces formations tertiaires butant contre le diapir triasique et s'écoulant vers
l'Océan Atlantique. A la faveur de ces structures, il s'établit des circulations ascendantes
qui se manifestent par des sources thermales dont certaines sont captées depuis l'époque
gallo-romaine. L'aquifère thermal exploité à la fin du XIXème siècle, l'est actuellement
par pompage dans des forages.
CONTROLE, SURVEILLANCE, DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES ETM SUR
LES BAIGNOT
Cet exemple illustre le concept de surveillance des ouvrages évoqués ci-
dessus.
. Le forage Baignot 3, exploité par la Régie municipale des eaux de Dax,
depuis 1969, faisait l'objet d'une surveillance des températures, des résistivités, avec
analyses chimiques et bactériologiques. Après une augmentation du débit d'exploitation de
110 à 145 m^/h, l'exploitant constata une chute brutale de la température passant de 54 à
48,5°C, avec une augmentation de la résisitivité de 910 à 1 010 ohms.cm, à 20°C.
Un diagnostic complet avec thermographie, micromoulinet, caméra vidéo, a
montré de graves détériorations au droit des tubages du forage avec déchirures, chute de
tube, etc.. Il y avait communication entre l'aquifère superficiel froid et l'aquifère
thermal.
68
. Après obturation des ouvrages détériorés, un nouveau forage Baignot 4 a été
réalisé, avec utilisation de matériaux inertes en acier inoxydable AISI 304. Le forage fut
exploité au débit de 110 m^/h avec une eau à 52°C.
Le suivi permanent des températures et des débits et quelques essais
permirent à l'exploitant de diminuer le débit d'exploitation afin de retrouver la
température et la minéralisation originelles des eaux thermales captées sur ce site à la fin
du siècle dernier.
CONTROLE, SURVEILLANCE, DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES ETM SUR
BOULOGNE
Suite au contrôle des débits et des potentiels sur le forage de Boulogne 1, on a
constaté une baisse de la productivité. Un diagnostic, avec inspection par caméra vidéo, a
montré une rupture du tubage à 156,6 m avec une obturation partielle du forage à 161 m.
Après obturation du premier ouvrage, un nouveau forage a été réalisé à
proximité avec l'emploi de matériaux inertes, acier inoxydable AISI 304 pour la chambre
de pompage et tube en résine et fibre de verre jusqu'au toit de l'aquifère. Les dolomies
aquifères sont restées en trou nu.
L'eau du forage présente, quel que soit le débit d'exploitation, une température
et une résistivité constantes.
CONCLUSIONS
Cette étude nous a amené à prendre en considération l'importance de la
surveillance des paramètres physico-chimiques (température, résistivité, débits exploités,
analyses chimiques et bactériologiques), surveillance constante qui nous amène parfois à
constater des anomalies sur les ouvrages.
Devant ces constats, le système de surveillance va être amélioré, avec
l'installation d'un réseau de télésurveillance mesurant les débits, potentiels, températures
et résistivités, sur chaque ouvrage exploité par la Régie municipale des eaux de Dax.
De plus, après contrôles sur les anciens forages avec inspection par caméra
vidéo et diagraphies, on recherchera l'emploi de matériaux inertes (inox, résine, fibre de
verre, PVC.) pour les colonnes d'exhaure des pompes et l'équipement des forages
détériorés.
68
. Après obturation des ouvrages détériorés, un nouveau forage Baignot 4 a été
réalisé, avec utilisation de matériaux inertes en acier inoxydable AISI 304. Le forage fut
exploité au débit de 110 m^/h avec une eau à 52°C.
Le suivi permanent des températures et des débits et quelques essais
permirent à l'exploitant de diminuer le débit d'exploitation afin de retrouver la
température et la minéralisation originelles des eaux thermales captées sur ce site à la fin
du siècle dernier.
CONTROLE, SURVEILLANCE, DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES ETM SUR
BOULOGNE
Suite au contrôle des débits et des potentiels sur le forage de Boulogne 1, on a
constaté une baisse de la productivité. Un diagnostic, avec inspection par caméra vidéo, a
montré une rupture du tubage à 156,6 m avec une obturation partielle du forage à 161 m.
Après obturation du premier ouvrage, un nouveau forage a été réalisé à
proximité avec l'emploi de matériaux inertes, acier inoxydable AISI 304 pour la chambre
de pompage et tube en résine et fibre de verre jusqu'au toit de l'aquifère. Les dolomies
aquifères sont restées en trou nu.
L'eau du forage présente, quel que soit le débit d'exploitation, une température
et une résistivité constantes.
CONCLUSIONS
Cette étude nous a amené à prendre en considération l'importance de la
surveillance des paramètres physico-chimiques (température, résistivité, débits exploités,
analyses chimiques et bactériologiques), surveillance constante qui nous amène parfois à
constater des anomalies sur les ouvrages.
Devant ces constats, le système de surveillance va être amélioré, avec
l'installation d'un réseau de télésurveillance mesurant les débits, potentiels, températures
et résistivités, sur chaque ouvrage exploité par la Régie municipale des eaux de Dax.
De plus, après contrôles sur les anciens forages avec inspection par caméra
vidéo et diagraphies, on recherchera l'emploi de matériaux inertes (inox, résine, fibre de
verre, PVC.) pour les colonnes d'exhaure des pompes et l'équipement des forages
détériorés.
69
RECAPTAGE DES EAUX DE LUCHON ET PROTECTION DE LA RESSOURCE
par
R. RigaiU et J.C. Soulé
En 1979, les Thermes de Luchon, limités dans l'accroissement du nombre de
curistes par la quantité d'eau captée, ont demandé au BRGM de prendre en charge les
projets suivants :
- accroître la quantité d'eau captée sans en altérer la qualité,
- proposer des mesures de protection de cette ressource contre toute action, même
extérieure aux Thermes, qui pourrait avoir pour effet de perturber les eaux
quantitativement ou qualitativement,
- optimiser les usages du produit (distribution de l'eau à usage médical, récupération
des calories).
Nous devons citer deux précautions qui ont dû être prises à Luchon, mais qui
ne peuvent intervenir partout :
- La première étant que pour ne pas perturber le fonctionnement de la cure, tous
les travaux de recherches ont été effectués dans l'inter-saison, Luchon étant
heureusement une station saisonnière en la matière, mais ce qui complique les
choses dans une ville de moyenne altitude : effectuer des travaux à l'extérieur
pendant la période enneigée ne facilite pas les choses.
- Enfin, lorsque les hydrogéologues ont défini les zones dans lesquelles allaient être
effectués les forages, nous avons en accord avec eux implanté les forages de telle
façon que le raccordement ultérieur avec le réseau de distribution dans
l'établissement puisse se faire avec le moins de problèmes possible (points de
forage à la verticale de certaines galeries). Nous avons donc eu des forages à
l'intérieur de l'établissement, ce qui permit un raccordement très simple, sinon
facile au réseau de distribution.
- Les résultats : 3 forages, 3 coups au but, donc 100 % de réussite. C'est
particulièrement important lorsqu'on intervient dans une structure fissurée
comme à Luchon. L'augmentation des débits a été d'environ 50 % en moyenne
annuelle (débits entre 500 et 650 m^/j actuellement). L'augmentation de
température a été de 5°C en moyenne avec des pointes atteignant 69°C.
- Enfin, la qualité de l'eau et donc sa composition étaient exactement identiques à
celles d'un certain nombre de nos sources agréées, ce qui a bien simplifié les
choses.
69
RECAPTAGE DES EAUX DE LUCHON ET PROTECTION DE LA RESSOURCE
par
R. RigaiU et J.C. Soulé
En 1979, les Thermes de Luchon, limités dans l'accroissement du nombre de
curistes par la quantité d'eau captée, ont demandé au BRGM de prendre en charge les
projets suivants :
- accroître la quantité d'eau captée sans en altérer la qualité,
- proposer des mesures de protection de cette ressource contre toute action, même
extérieure aux Thermes, qui pourrait avoir pour effet de perturber les eaux
quantitativement ou qualitativement,
- optimiser les usages du produit (distribution de l'eau à usage médical, récupération
des calories).
Nous devons citer deux précautions qui ont dû être prises à Luchon, mais qui
ne peuvent intervenir partout :
- La première étant que pour ne pas perturber le fonctionnement de la cure, tous
les travaux de recherches ont été effectués dans l'inter-saison, Luchon étant
heureusement une station saisonnière en la matière, mais ce qui complique les
choses dans une ville de moyenne altitude : effectuer des travaux à l'extérieur
pendant la période enneigée ne facilite pas les choses.
- Enfin, lorsque les hydrogéologues ont défini les zones dans lesquelles allaient être
effectués les forages, nous avons en accord avec eux implanté les forages de telle
façon que le raccordement ultérieur avec le réseau de distribution dans
l'établissement puisse se faire avec le moins de problèmes possible (points de
forage à la verticale de certaines galeries). Nous avons donc eu des forages à
l'intérieur de l'établissement, ce qui permit un raccordement très simple, sinon
facile au réseau de distribution.
- Les résultats : 3 forages, 3 coups au but, donc 100 % de réussite. C'est
particulièrement important lorsqu'on intervient dans une structure fissurée
comme à Luchon. L'augmentation des débits a été d'environ 50 % en moyenne
annuelle (débits entre 500 et 650 m^/j actuellement). L'augmentation de
température a été de 5°C en moyenne avec des pointes atteignant 69°C.
- Enfin, la qualité de l'eau et donc sa composition étaient exactement identiques à
celles d'un certain nombre de nos sources agréées, ce qui a bien simplifié les
choses.
7C
Pour en terminer, je vous dirais simplement que nous prévoyons un nouveau
captage dès que cela sera possible, dans les prochaines années.
PRESENTATION DU CONTEXTE GEOLOGIQUE
Luchon se trouve dans la haute chaîne axiale des Pyrénées, en milieu de socle
granitique. En coupe géologique schématique S-N, cette chaîne axiale est formée d'un
socle bordé vers l'aval d'une partie sédimentaire.
Les eaux sulfurées sortent d'une manière générale en bordure, soit dans les
points bas des massifs granitiques, soit en limite de formations granitiques et de
formations sédimentaires.
L'eau circule dans la masse des granites situés sous les schistes au droit de
Luchon et remonte en certains points à travers les schistes par des filons de pegmatites
verticaux qui mettent le massif granitique profond en communication avec la surface
(failles nord-pyrénéennes).
L'eau descend dans les granites à grande profondeur (6, voire 7 km) et atteint
des températures élevées (130°C calculés).
Nous distinguerons à Luchon deux grands groupes de sources : le groupe nord
qui est sur la partie principale et ancienne de l'Etablissement et le groupe sud qui a été
développé de façon plus récente et qui se trouve dans un filon pegmatitique beaucoup plus
large dans lequel a été développé le vaporarium de Luchon.
Il n'y avait aucune observation géologique possible sur le terrain (urbanisation,
couvert forestier). Nous avons heureusement profité du fait qu'au siècle dernier les
Thermes de Luchon ayant subi un grand développement, les captages ont été faits dans des
galeries dont le développement représente 900 m environ. Voilà l'état des captages dans
tels que nous les avons trouvés en 1979 : une partie développée en 1850, une partie plus
récente, et il y a là à peu près 118 griffons regroupés administrativement en 18 sources
(très diffuses) ; c'est un problème pour l'exploitant, mais, pour nous, ces galeries ont été
des moyens d'observations géologiques in situ, même plus qu'in situ, enfin in vitro.
L'étude a été basée principalement sur une reconnaissance de l'état de la
fracturation dans les pegmatites et d'un rapprochement entre les sources les plus chaudes
et les directions des fractures principales.
7C
Pour en terminer, je vous dirais simplement que nous prévoyons un nouveau
captage dès que cela sera possible, dans les prochaines années.
PRESENTATION DU CONTEXTE GEOLOGIQUE
Luchon se trouve dans la haute chaîne axiale des Pyrénées, en milieu de socle
granitique. En coupe géologique schématique S-N, cette chaîne axiale est formée d'un
socle bordé vers l'aval d'une partie sédimentaire.
Les eaux sulfurées sortent d'une manière générale en bordure, soit dans les
points bas des massifs granitiques, soit en limite de formations granitiques et de
formations sédimentaires.
L'eau circule dans la masse des granites situés sous les schistes au droit de
Luchon et remonte en certains points à travers les schistes par des filons de pegmatites
verticaux qui mettent le massif granitique profond en communication avec la surface
(failles nord-pyrénéennes).
L'eau descend dans les granites à grande profondeur (6, voire 7 km) et atteint
des températures élevées (130°C calculés).
Nous distinguerons à Luchon deux grands groupes de sources : le groupe nord
qui est sur la partie principale et ancienne de l'Etablissement et le groupe sud qui a été
développé de façon plus récente et qui se trouve dans un filon pegmatitique beaucoup plus
large dans lequel a été développé le vaporarium de Luchon.
Il n'y avait aucune observation géologique possible sur le terrain (urbanisation,
couvert forestier). Nous avons heureusement profité du fait qu'au siècle dernier les
Thermes de Luchon ayant subi un grand développement, les captages ont été faits dans des
galeries dont le développement représente 900 m environ. Voilà l'état des captages dans
tels que nous les avons trouvés en 1979 : une partie développée en 1850, une partie plus
récente, et il y a là à peu près 118 griffons regroupés administrativement en 18 sources
(très diffuses) ; c'est un problème pour l'exploitant, mais, pour nous, ces galeries ont été
des moyens d'observations géologiques in situ, même plus qu'in situ, enfin in vitro.
L'étude a été basée principalement sur une reconnaissance de l'état de la
fracturation dans les pegmatites et d'un rapprochement entre les sources les plus chaudes
et les directions des fractures principales.
71
LES TRAVAUX DE RECAPTAGE PAR FORAGE DE 1981 A 1984
Ces travaux, n'ont pu être entrepris en 1981 après une étude hydrogéologique
préalable qui a débutée en 1979. Cette étude qui a fait appel aux sciences et aux
techniques les plus avancées dans les domaines de la géologie structurale, de la géochimie
et de l'hydrogéologie, a permis d'établir des projets de recaptage par forages, à la fois
audacieux et prudents.
L'interprétation des résultats des analyses physico-chimiques, des mesures de
tritium, des dosages isotopiques du soufre et de l'oxygène, des relevés de géologie
structurale et des données hydrogéologiques ont conduit aux propositions suivantes.
- Les eaux thermo-minérales de Luchon sont des eaux météoriques infiltrées qui
sont descendues lentement à de grandes profondeurs.
- C'est en profondeur au contact de roches granitiques qu'elles ont acquis leur
minéralisation, en particulier leur sulfuration.
- Leur séjour en profondeur peut être très long (les dosages de tritium ont montré
que ces eaux avaient plus de 30 ans ; d'autres datations devront être faites pour
déterminer plus précisément l'âge de ces eaux).
- Leur remontée vers la surface est très rapide ; il y a conservation de la
température et de la minéralisation :
température de fond calculée d'après la minéralisation : 130°C environ
température des eaux captées : 63° pour les sources les plus chaudes,
70° pour le forage exécuté en 1982.
- Cette remontée emprunte les cassures en extension, dans lesquelles se sont
injectés des filons de pegmatites, roches dures et cassantes, qui constituent, par
leurs réseaux de fissures, un conduit pour le flux ascendant d'eaux thermo¬
minérales.
- Le débit des sources thermo-minérales est influencé par la pression exercée par la
nappe alluviale de La Pique à Luchon.
Ce schéma de circulation étant établi, on est passé en 1981 à l'exécution des
forages en prenant toutes les précautions nécessaires pour la sauvegarde des sources
existantes et pour la conservation de la qualité des eaux. Les forages ont été implantés
grâce à l'étude de la répartition spatiale des fissures actives (fig. 1).
. Le programme des travaux a débuté en 1981 par un forage carotté, implanté
dans la partie nord des Thermes (fig. 2). Ce forage de 114 m de profondeur, terminé en
février 1982, a permis de vérifier les hypothèses émises sur le schéma de circulation, et
surtout il a fourni :
71
LES TRAVAUX DE RECAPTAGE PAR FORAGE DE 1981 A 1984
Ces travaux, n'ont pu être entrepris en 1981 après une étude hydrogéologique
préalable qui a débutée en 1979. Cette étude qui a fait appel aux sciences et aux
techniques les plus avancées dans les domaines de la géologie structurale, de la géochimie
et de l'hydrogéologie, a permis d'établir des projets de recaptage par forages, à la fois
audacieux et prudents.
L'interprétation des résultats des analyses physico-chimiques, des mesures de
tritium, des dosages isotopiques du soufre et de l'oxygène, des relevés de géologie
structurale et des données hydrogéologiques ont conduit aux propositions suivantes.
- Les eaux thermo-minérales de Luchon sont des eaux météoriques infiltrées qui
sont descendues lentement à de grandes profondeurs.
- C'est en profondeur au contact de roches granitiques qu'elles ont acquis leur
minéralisation, en particulier leur sulfuration.
- Leur séjour en profondeur peut être très long (les dosages de tritium ont montré
que ces eaux avaient plus de 30 ans ; d'autres datations devront être faites pour
déterminer plus précisément l'âge de ces eaux).
- Leur remontée vers la surface est très rapide ; il y a conservation de la
température et de la minéralisation :
température de fond calculée d'après la minéralisation : 130°C environ
température des eaux captées : 63° pour les sources les plus chaudes,
70° pour le forage exécuté en 1982.
- Cette remontée emprunte les cassures en extension, dans lesquelles se sont
injectés des filons de pegmatites, roches dures et cassantes, qui constituent, par
leurs réseaux de fissures, un conduit pour le flux ascendant d'eaux thermo¬
minérales.
- Le débit des sources thermo-minérales est influencé par la pression exercée par la
nappe alluviale de La Pique à Luchon.
Ce schéma de circulation étant établi, on est passé en 1981 à l'exécution des
forages en prenant toutes les précautions nécessaires pour la sauvegarde des sources
existantes et pour la conservation de la qualité des eaux. Les forages ont été implantés
grâce à l'étude de la répartition spatiale des fissures actives (fig. 1).
. Le programme des travaux a débuté en 1981 par un forage carotté, implanté
dans la partie nord des Thermes (fig. 2). Ce forage de 114 m de profondeur, terminé en
février 1982, a permis de vérifier les hypothèses émises sur le schéma de circulation, et
surtout il a fourni :
72
Tnemnes de Luchon
STEREOGRAMME
Conevos ae 5chriitjt (projcziion ¿auivaientz)Hztni^phare ixipzrizurReprésentation polairz
lagncEiour
p2 plan woven oes on'fFons
o'g boraure
w-
Pi : plan mover, des '^Tî ':
an r runs au voDoranum
E
-^ aíríEs
o diaciczcsjoints a tc-ursnalinc
O fracture, c griffon ácns le vcnoranurr,
B Fracture c qriffon de h bordure N
/\ coniûci pcarr.ahitz corncznne
P-l : oricibz K' 75' E , pe-r,óaqc 75' N
Pi : onentc N i£Z'£ . ncrccai. 70' ME
I : oric-Àz N ¿Z- E , .v/V;.':.;': .r^n: St'tdl
a R.ej^
Figfure 1 - Thermes de Luchon
72
Tnemnes de Luchon
STEREOGRAMME
Conevos ae 5chriitjt (projcziion ¿auivaientz)Hztni^phare ixipzrizurReprésentation polairz
lagncEiour
p2 plan woven oes on'fFons
o'g boraure
w-
Pi : plan mover, des '^Tî ':
an r runs au voDoranum
E
-^ aíríEs
o diaciczcsjoints a tc-ursnalinc
O fracture, c griffon ácns le vcnoranurr,
B Fracture c qriffon de h bordure N
/\ coniûci pcarr.ahitz corncznne
P-l : oricibz K' 75' E , pe-r,óaqc 75' N
Pi : onentc N i£Z'£ . ncrccai. 70' ME
I : oric-Àz N ¿Z- E , .v/V;.':.;': .r^n: St'tdl
a R.ej^
Figfure 1 - Thermes de Luchon
I IN " ', .1 «ííjií ^I <^^^^TT^^»^^ . .'it '^''"!L*''7_ (l) '
I yI
I
iOKTIlOWP
Figure 2 - Sources de Luchon
B.R.G.M.
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I yI
I
iOKTIlOWP
Figure 2 - Sources de Luchon
B.R.G.M.
74
Dc.r;mcrpc san:fDitc c/ cm croc
>"* X galcrifc ¿e copfooA, ou Au; ^ aied*
Uioe en ocier tnoxveoble
K- oaomaliii
/-V ^ |ZOm aovt la ooieric_ \-; I 0 . (i£ mm "
production
^ fi'aaurca pcrmc¿tonc lo rrmonici
\/-i/^^i^ à (rovers ic roehc
^ |i , !iii,32m ssui Iq ooIbtk
eou sulfuréetemperoture -. 55'dcbih. 55 m^/j
i 8.R. G M . i
Figure 3 - Forage exécuté en 1984 dans les pegmatites
74
Dc.r;mcrpc san:fDitc c/ cm croc
>"* X galcrifc ¿e copfooA, ou Au; ^ aied*
Uioe en ocier tnoxveoble
K- oaomaliii
/-V ^ |ZOm aovt la ooieric_ \-; I 0 . (i£ mm "
production
^ fi'aaurca pcrmc¿tonc lo rrmonici
\/-i/^^i^ à (rovers ic roehc
^ |i , !iii,32m ssui Iq ooIbtk
eou sulfuréetemperoture -. 55'dcbih. 55 m^/j
i 8.R. G M . i
Figure 3 - Forage exécuté en 1984 dans les pegmatites
75
50 m^/j d'une eau artésienne jaUlissante à la température de 70''C, d'unecomposition chimique identique à ceUe de Reine-Bayen mais n'étant ni altérée, nioxydée, offrant un degré de sulfuration plus élevé. Cette eau provientprincipalement des cornéennes fissurées, rencontrées vers 80 - 100 m de profondeur.
. Pendant l'inter-saison 1982-1983, un second forage a été exécuté à proximité
du premier par la technique dite du marteau fond-de-trou (battage à l'air comprimé). Ce
forage F2 a été implanté à 4 m du premier, mais du côté du filon de pegmatite. Arrêté à
la profondeur de 160 m, il a fourni :
50 m^/j d'une eau à 67**C, de composition identique à ceUe du premier forage Fl.L'arrivée d'eau principale est située vers 70 m de profondeur dans les cornéennes dela bordure du fUon pegmatitique.
. Enfin, lors de l'inter-saison 1983-1984, un troisième forage a été implanté
dans le secteur sud des Thermes (fig. 3). Ce forage a été entièrement carotté et a été
exécuté à l'intérieur du filon de pegmatites. Il a fourni :
55 m^/j d'une eau à 65''C, de composition chimique semblable à ceUe des Prés. Lesvenues d'eau principales sont situées entre 30 et 80 m de profondeur
RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE RECAPTAGE DE 1981-1984
Les trois forages exécutés ont été couronnés de succès. Les résultats ont été
conformes aux prévisions. Ces trois forages apportent :
- un accroissement de débit de l'ordre de 50 % : les débits qui étaient compris avant
forage entre 350 et 450 m^/j sont passés avec les forages de 500 à 650 m^/j (les
fluctuations sont dues aux variations saisonnières de débit, dues à la pression de la
nappe alluviale) ;
- un accroissement global de la température de 5°C, dû essentiellement aux
forages ;
- une conservation de la qualité spécifique des eaux de Luchon : les eaux captées
par les forages sont des sulfurées typiques à indice de sulfuration élevé. Ces eaux
sont considérées sur le plan administratif comme des eaux de Reine-Bayen (pour
Fl et F2 : recaptage autorisé en 1984) et comme des eaux de Pré pour F3
(recaptage en cours de régularisation administrative) ;
- une protection accrue contre les risques de poUution :
les forages qui captent l'eau profondément sont tubes en acier inoxydable plein
jusqu'à environ-20 m sous les galeries, évitant ainsi les risques de mélange
avec les eaux de faible profondeur,
75
50 m^/j d'une eau artésienne jaUlissante à la température de 70''C, d'unecomposition chimique identique à ceUe de Reine-Bayen mais n'étant ni altérée, nioxydée, offrant un degré de sulfuration plus élevé. Cette eau provientprincipalement des cornéennes fissurées, rencontrées vers 80 - 100 m de profondeur.
. Pendant l'inter-saison 1982-1983, un second forage a été exécuté à proximité
du premier par la technique dite du marteau fond-de-trou (battage à l'air comprimé). Ce
forage F2 a été implanté à 4 m du premier, mais du côté du filon de pegmatite. Arrêté à
la profondeur de 160 m, il a fourni :
50 m^/j d'une eau à 67**C, de composition identique à ceUe du premier forage Fl.L'arrivée d'eau principale est située vers 70 m de profondeur dans les cornéennes dela bordure du fUon pegmatitique.
. Enfin, lors de l'inter-saison 1983-1984, un troisième forage a été implanté
dans le secteur sud des Thermes (fig. 3). Ce forage a été entièrement carotté et a été
exécuté à l'intérieur du filon de pegmatites. Il a fourni :
55 m^/j d'une eau à 65''C, de composition chimique semblable à ceUe des Prés. Lesvenues d'eau principales sont situées entre 30 et 80 m de profondeur
RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE RECAPTAGE DE 1981-1984
Les trois forages exécutés ont été couronnés de succès. Les résultats ont été
conformes aux prévisions. Ces trois forages apportent :
- un accroissement de débit de l'ordre de 50 % : les débits qui étaient compris avant
forage entre 350 et 450 m^/j sont passés avec les forages de 500 à 650 m^/j (les
fluctuations sont dues aux variations saisonnières de débit, dues à la pression de la
nappe alluviale) ;
- un accroissement global de la température de 5°C, dû essentiellement aux
forages ;
- une conservation de la qualité spécifique des eaux de Luchon : les eaux captées
par les forages sont des sulfurées typiques à indice de sulfuration élevé. Ces eaux
sont considérées sur le plan administratif comme des eaux de Reine-Bayen (pour
Fl et F2 : recaptage autorisé en 1984) et comme des eaux de Pré pour F3
(recaptage en cours de régularisation administrative) ;
- une protection accrue contre les risques de poUution :
les forages qui captent l'eau profondément sont tubes en acier inoxydable plein
jusqu'à environ-20 m sous les galeries, évitant ainsi les risques de mélange
avec les eaux de faible profondeur,
76
par ailleurs, des périmètres sanitaires d'émergence ont été mis en place de
façon à réduire les risques de contamination des eaux thermales par des eaux
d'infiltration polluées ;
- une protection contre les actions perturbantes de l'urbanisation : au niveau de la
ressource, grâce à une réglementation de tous les travaux souterrains ;
- la possibUité de satisfaire les débits de pointe, par pompage dans les forages.
Les résultats obtenus à Luchon sont très satisfaisants : les objectifs
(accroissement de débit et de température et conservation de la qualité de l'eau et
protection du gisement) ont été atteints. Ces succès sont dus essentiellement aux
méthodes de travail et aux techniques utilisées. Ils reposent d'une part sur l'intervention
d'équipes pluridisciplinaires maîtrisant les techniques de pointe dans tous les domaines
concernés de la géologie à la médecine en passant par l'hydrogéologie, la géochimie et la
pharmacie, et d'autre part sur la désignation effective d'un maître d'oeuvre
(hydrogéologue du BRGM) qui, en collaboration étroite avec le maître d'ouvrage (directeur
des Thermes), a coordonné les équipes.
Les travaux et études ont permis, outre la maîtrise des forages, d'améliorer
notre connaissance des circulations des eaux sulfurées en milieu fissuré de socle. Mais, la
connaissance du circuit hydrothermal profond mérite d'être encore approfondie : les outils
mis à notre disposition aujourd'hui nous le permettent.
* *
*
Intervention de R. Blanc
Je lis dans votre compte-rendu, que vous avez constaté l'influence de la
nappe alluviale de La Pique sur ces captages. Comment l'avez-vous démontrée ?
Et comment l'avez-vous constatée ?
Intervention de J.C. Soulé
Vous connaissez très bien, M. Blanc, les Thermes de Luchon. Vous savez que
sur la partie nord, on se trouve en contact avec la nappe alluviale ; nous avons
surveillé et contrôlé depuis 5 ans de façon permanente, par un réseau de
76
par ailleurs, des périmètres sanitaires d'émergence ont été mis en place de
façon à réduire les risques de contamination des eaux thermales par des eaux
d'infiltration polluées ;
- une protection contre les actions perturbantes de l'urbanisation : au niveau de la
ressource, grâce à une réglementation de tous les travaux souterrains ;
- la possibUité de satisfaire les débits de pointe, par pompage dans les forages.
Les résultats obtenus à Luchon sont très satisfaisants : les objectifs
(accroissement de débit et de température et conservation de la qualité de l'eau et
protection du gisement) ont été atteints. Ces succès sont dus essentiellement aux
méthodes de travail et aux techniques utilisées. Ils reposent d'une part sur l'intervention
d'équipes pluridisciplinaires maîtrisant les techniques de pointe dans tous les domaines
concernés de la géologie à la médecine en passant par l'hydrogéologie, la géochimie et la
pharmacie, et d'autre part sur la désignation effective d'un maître d'oeuvre
(hydrogéologue du BRGM) qui, en collaboration étroite avec le maître d'ouvrage (directeur
des Thermes), a coordonné les équipes.
Les travaux et études ont permis, outre la maîtrise des forages, d'améliorer
notre connaissance des circulations des eaux sulfurées en milieu fissuré de socle. Mais, la
connaissance du circuit hydrothermal profond mérite d'être encore approfondie : les outils
mis à notre disposition aujourd'hui nous le permettent.
* *
*
Intervention de R. Blanc
Je lis dans votre compte-rendu, que vous avez constaté l'influence de la
nappe alluviale de La Pique sur ces captages. Comment l'avez-vous démontrée ?
Et comment l'avez-vous constatée ?
Intervention de J.C. Soulé
Vous connaissez très bien, M. Blanc, les Thermes de Luchon. Vous savez que
sur la partie nord, on se trouve en contact avec la nappe alluviale ; nous avons
surveillé et contrôlé depuis 5 ans de façon permanente, par un réseau de
77
8 piézomètres qui a été mis en place autour de l'établissement, soit à proximité,
soit dans les rues avoisinantes, toutes les fluctuations de débit, toutes les
fluctuations de niveau de la nappe alluviale de La Pique, de même que nous
contrôlons les fluctuations de la rivière Pique (qui se trouve être suspendue par
rapport à la nappe, ce n'est donc pas La Pique qui provoque ces interférences), ce
sont des interférences de pression, des transmissions de pression, qui peuvent agir
sur le débit des sources, et non pas des communications. Cà c'est un point très
important. Et nous avons également effectué la vérification par le groupe sud qui,
lui, se trouve dans la montagne et qui ne fluctue pas selon les variations de cette
nappe alluviale.
Intervention de R. Blanc
C'est curieux parce que, à l'époque, le Service des Ponts et Chaussées, ainsi
que EDF, avaient posé toute une série de piézomètres justement pour voir s'il y
avait une influence, non pas de La Pique, mais de l'Aure sur le groupe des
captages de Luchon et il y avait eu aussi quelques piézomètres qui avaient été
posés sur La Pique et à ce moment-là on n'avait pas constaté grand chose par
rapport à La Pique. On l'avait constaté surtout par rapport à l'Aure.
Intervention de J.C. Soulé
Je crois qu'il y a là concomittance d'un certain nombre de phénomènes ; on
peut faire une corrélation avec la pluie, aves les rivières, ou avec la nappe,
sachant que tout cela varie à partir d'un facteur qui est l'impulsion donnée par la
pluie ou par la fonte de la neige ; toutes les rivières se mettent à monter en même
temps, les nappes se mettent à monter en même temps, on peut alors établir une
relation d'une rivière à une autre ; mais La Pique est à côté, l'Aure est beaucoup
plus loin ; on peut aussi faire une corrélation avec la Garonne ! mais il y a une
difficulté de tri puisque tous ces phénomènes varient dans le même sens. Donc si
on voulait vraiment être très rigoureux, on n'aurait pas le droit, n'ayant pas les
éléments de choix qui eux viennent à partir d'autres indications : proximité,
géologie.
77
8 piézomètres qui a été mis en place autour de l'établissement, soit à proximité,
soit dans les rues avoisinantes, toutes les fluctuations de débit, toutes les
fluctuations de niveau de la nappe alluviale de La Pique, de même que nous
contrôlons les fluctuations de la rivière Pique (qui se trouve être suspendue par
rapport à la nappe, ce n'est donc pas La Pique qui provoque ces interférences), ce
sont des interférences de pression, des transmissions de pression, qui peuvent agir
sur le débit des sources, et non pas des communications. Cà c'est un point très
important. Et nous avons également effectué la vérification par le groupe sud qui,
lui, se trouve dans la montagne et qui ne fluctue pas selon les variations de cette
nappe alluviale.
Intervention de R. Blanc
C'est curieux parce que, à l'époque, le Service des Ponts et Chaussées, ainsi
que EDF, avaient posé toute une série de piézomètres justement pour voir s'il y
avait une influence, non pas de La Pique, mais de l'Aure sur le groupe des
captages de Luchon et il y avait eu aussi quelques piézomètres qui avaient été
posés sur La Pique et à ce moment-là on n'avait pas constaté grand chose par
rapport à La Pique. On l'avait constaté surtout par rapport à l'Aure.
Intervention de J.C. Soulé
Je crois qu'il y a là concomittance d'un certain nombre de phénomènes ; on
peut faire une corrélation avec la pluie, aves les rivières, ou avec la nappe,
sachant que tout cela varie à partir d'un facteur qui est l'impulsion donnée par la
pluie ou par la fonte de la neige ; toutes les rivières se mettent à monter en même
temps, les nappes se mettent à monter en même temps, on peut alors établir une
relation d'une rivière à une autre ; mais La Pique est à côté, l'Aure est beaucoup
plus loin ; on peut aussi faire une corrélation avec la Garonne ! mais il y a une
difficulté de tri puisque tous ces phénomènes varient dans le même sens. Donc si
on voulait vraiment être très rigoureux, on n'aurait pas le droit, n'ayant pas les
éléments de choix qui eux viennent à partir d'autres indications : proximité,
géologie.
78
Intervention de ?
Est-ce que vous avez constaté, depuis la mise en exploitation de ces forages,
des répercussions significatives sur le débit des eaux de source qui sont captées
dans les galeries ?
Intervention de J.C. Soulé
Le débit global de l'ensemble est de + 50 % ; mais en fait tout ne provient
pas uniquement des forages. Tous les cas de figures existent : certaines sources
ont un peu diminué, d'autre ont augmenté ; il y a une venue d'eau générale encore
que là aussi le groupe nord et le groupe sud ne se comportent pas de la même
façon ; c'est l'état de la fracturation de surface qui joue. Globalement, nous avons
50 96 de débit en plus, dont 80 % proviennent des forages. Je crois que c'est ce qui
est important. Il y a une proximité ; c'est au mètre près donc, que çà se passe dans
le forage ou que çà sorte à la source d'à côté ; sur le plan hydrogéologique nous ne
ferons pas la différence. Je crois que ce qui est important, c'est de dire qu'on a
50 % de débit en plus.
Intervention de ?
Vous êtes placés bien sûr au niveau global, et là est toute son importance,
mais moi je me situais dans le contexte administratif. Parce que vous savez quel
est le problème du débit et quand on a parfois des problèmes de périmètres de
protection...
Intervention de J.C. Soulé
Le problème a été résolu sur le plan administraif, puisque nous avons eu, je
dois préciser, certaines sources qui avaient baissé, il y a eu même disparition
d'une source (celle qui était devenue le forage). Je crois que la réponse
administrative est là.
78
Intervention de ?
Est-ce que vous avez constaté, depuis la mise en exploitation de ces forages,
des répercussions significatives sur le débit des eaux de source qui sont captées
dans les galeries ?
Intervention de J.C. Soulé
Le débit global de l'ensemble est de + 50 % ; mais en fait tout ne provient
pas uniquement des forages. Tous les cas de figures existent : certaines sources
ont un peu diminué, d'autre ont augmenté ; il y a une venue d'eau générale encore
que là aussi le groupe nord et le groupe sud ne se comportent pas de la même
façon ; c'est l'état de la fracturation de surface qui joue. Globalement, nous avons
50 96 de débit en plus, dont 80 % proviennent des forages. Je crois que c'est ce qui
est important. Il y a une proximité ; c'est au mètre près donc, que çà se passe dans
le forage ou que çà sorte à la source d'à côté ; sur le plan hydrogéologique nous ne
ferons pas la différence. Je crois que ce qui est important, c'est de dire qu'on a
50 % de débit en plus.
Intervention de ?
Vous êtes placés bien sûr au niveau global, et là est toute son importance,
mais moi je me situais dans le contexte administratif. Parce que vous savez quel
est le problème du débit et quand on a parfois des problèmes de périmètres de
protection...
Intervention de J.C. Soulé
Le problème a été résolu sur le plan administraif, puisque nous avons eu, je
dois préciser, certaines sources qui avaient baissé, il y a eu même disparition
d'une source (celle qui était devenue le forage). Je crois que la réponse
administrative est là.
79
Intervention de F. lundt
Les outils de prospection utilisés dans le cas de Luchon étaient limités,
parce que Luchon est situé dans un contexte urbain relativement bien développé.
Je voudrais souligner qu'il existe actuellement de nouveaux outils
géochimiques qui permettent, même en contexte urbain extrêmement développé,
d'obtenir des informations importantes sur les systèmes de fracture permettant la
remontée de l'eau thermale en surface par la mesure de gaz dans les sols.
Dans le cas de Luchon par exemple, le radon serait un outil particulièrement
bien adapté à cette prospection. On dispose donc maintenant de nouveaux outils,
qui viennent de la prospection minière bien sûr, outils très performants qui
peuvent très bien être adaptés dans les contextes urbains.
Intervention de J.C. Soulé
M. RigaiU est tout à fait d'accord pour que l'on emploie le radon dans le
prochain forage.
* Intervention de R. RigaiU
J'aimerais connaître le coût de l'opération ?
* Intervention de ?
L'ensemble des travaux, étalé de 1979 au début de 1984, a dépassé 2 millions
et demi.
* *
79
Intervention de F. lundt
Les outils de prospection utilisés dans le cas de Luchon étaient limités,
parce que Luchon est situé dans un contexte urbain relativement bien développé.
Je voudrais souligner qu'il existe actuellement de nouveaux outils
géochimiques qui permettent, même en contexte urbain extrêmement développé,
d'obtenir des informations importantes sur les systèmes de fracture permettant la
remontée de l'eau thermale en surface par la mesure de gaz dans les sols.
Dans le cas de Luchon par exemple, le radon serait un outil particulièrement
bien adapté à cette prospection. On dispose donc maintenant de nouveaux outils,
qui viennent de la prospection minière bien sûr, outils très performants qui
peuvent très bien être adaptés dans les contextes urbains.
Intervention de J.C. Soulé
M. RigaiU est tout à fait d'accord pour que l'on emploie le radon dans le
prochain forage.
* Intervention de R. RigaiU
J'aimerais connaître le coût de l'opération ?
* Intervention de ?
L'ensemble des travaux, étalé de 1979 au début de 1984, a dépassé 2 millions
et demi.
* *
Coupe géologique ç\ technique
80
du forage ROY 101 (1ère et 2èrTie phase)
Log thermique Demi -coupe technique Description géologique des terrains
Ternperature 'C "S
25 27 29 ^\\\^kk'^d^i-;|:-:;;;:;:jn-:HHi
jr;;-;;;;
( - - 4
i-.ij^üii:;::}:;;:i :: .:!::.:;h-.1 :
:f ^-:\^r::^::\ :
-1 ---^M;-]-
-: .:rr-
......i.^
:-::::::[--J:;l^-
".
o,z;5
m
K-
I::.SO
! 1
:.,.|
iiiii:
':':]'.
-,80
BUan
100
A^ tube acierOO 3Ux322mm
forage
B 3nmm
3Í.90 -,
39,70
r-7u;^"
tube acier inoxI80x 190mm
A5,50
60,50
forageB 15e,7mm
alésé175mm
75,50
80,50
85,50
50,50 -
95,50
I
ubeïcier inox102x ItOmm
ûm
15
Elements rrteubtes diverspouzzolane , basalte , argile , béton
Arkose argileuse grise
Arkose grossière à très grossièrerouge de IS à 17,S0m et grise de 17/50 à 20m
22.50
7C>ir_
+ -*-. -tY- j+
H t 1H -T
-V- ^
1-+ -v
f +« Hr * +t +
+ + + >T 1- t
25,50
Cavité remplie d'argile, grès siliceux etarkose rubéfiée
Arkose argileuse grise
36
Arkose argileuse jaunâtre
52
Pas d'échantillons (arkose?;
61
Arkose argileuse grisece
gSArkose argileuse rouge
Arene granitique argileuse , rose .tendre
76
Granite rose, tendre
86
* ZXt Granite gris , dur
95.50
Coupe géologique ç\ technique
80
du forage ROY 101 (1ère et 2èrTie phase)
Log thermique Demi -coupe technique Description géologique des terrains
Ternperature 'C "S
25 27 29 ^\\\^kk'^d^i-;|:-:;;;:;:jn-:HHi
jr;;-;;;;
( - - 4
i-.ij^üii:;::}:;;:i :: .:!::.:;h-.1 :
:f ^-:\^r::^::\ :
-1 ---^M;-]-
-: .:rr-
......i.^
:-::::::[--J:;l^-
".
o,z;5
m
K-
I::.SO
! 1
:.,.|
iiiii:
':':]'.
-,80
BUan
100
A^ tube acierOO 3Ux322mm
forage
B 3nmm
3Í.90 -,
39,70
r-7u;^"
tube acier inoxI80x 190mm
A5,50
60,50
forageB 15e,7mm
alésé175mm
75,50
80,50
85,50
50,50 -
95,50
I
ubeïcier inox102x ItOmm
ûm
15
Elements rrteubtes diverspouzzolane , basalte , argile , béton
Arkose argileuse grise
Arkose grossière à très grossièrerouge de IS à 17,S0m et grise de 17/50 à 20m
22.50
7C>ir_
+ -*-. -tY- j+
H t 1H -T
-V- ^
1-+ -v
f +« Hr * +t +
+ + + >T 1- t
25,50
Cavité remplie d'argile, grès siliceux etarkose rubéfiée
Arkose argileuse grise
36
Arkose argileuse jaunâtre
52
Pas d'échantillons (arkose?;
61
Arkose argileuse grisece
gSArkose argileuse rouge
Arene granitique argileuse , rose .tendre
76
Granite rose, tendre
86
* ZXt Granite gris , dur
95.50
81
CAPTAGE D'EAU MINERALE CARBOGAZEUSE ERUPTIVE PAR FORAGE
A L'ETABLISSEMENT THERMAL DE ROYAT-CHAMALIERES (Puy-de-Dôme)
par
M. Bourgeois
Royat est localisé par rapport à une ligne imaginaire Orléans-MontpeUier à
gauche, la zone montagneuse d'Auvergne, et sur la droite, la plaine de Limagne (350 m)
avec l'Allier. Royat se trouve dans un thalweg en bordure de la Limagne au pied des
montagnes d'Auvergne dans les sédiments tertiaires de remplissage du bassin de Limagne.
Une petite venue d'eau minérale carbo-gazeuse de 1 m^/h à 25°C avait été
mise en évidence début 1980, au cours des travaux de fondations d'un nouveau bâtiment
thermal. Au début de 1983, il avait été décidé d'explorer les terrains aquifères et de
capter cette eau par un forage d'une centaine de mètres de profondeur.
Le démarrage tardif des travaux en mars, alors que la sondeuse devait être
retirée début avril, à l'ouverture de la saison thermale, a imposé une opération en
deux phases.
PREMIERE PHASE DU 7 AU 31 MARS 1983 - Forage à la percussion
- Reconnaissance de 0 à 10 m : l'eau apparaît à 4 m et le débit injecté atteint
environ 3 m^/h à 22°C à 10 m ; alésage en 444 m, pose et cimentation d'un tube-
guide 314 X 322 mm, et descente d'un tube de travail 200 x 208 mm à 10 m.
- Reconnaissance de 10 à 26 m : le débit passe à environ 20 m^/h à 28°C en
particulier après la recoupe d'une cavité entre 22 et 25 m ; descente du tube de
travail à 26,30 m
- Reconnaissance de 26 à 52 m : le débit éruptif atteint environ 90 m^/h à 30°C.
A ce stade, le 16 mars, on constatait une diminution très nette du débit de
trop-plein d'Eugénie, la principale source de l'établissement thermal ; il fallait donc
maîtriser l'éruption d'eau et de produits meubles par tubage et fermeture du forage.
Malgré les éruptions périodiques d'eau et de cailloux, l'alésage et la pose d'une
colonne d'acier inox 180 x 190 m de 0 à 39,80 m étaient menés à bien ; la cimentation de
la colonne sur toute sa hauteur exigeait de multiples interventions, soit :
81
CAPTAGE D'EAU MINERALE CARBOGAZEUSE ERUPTIVE PAR FORAGE
A L'ETABLISSEMENT THERMAL DE ROYAT-CHAMALIERES (Puy-de-Dôme)
par
M. Bourgeois
Royat est localisé par rapport à une ligne imaginaire Orléans-MontpeUier à
gauche, la zone montagneuse d'Auvergne, et sur la droite, la plaine de Limagne (350 m)
avec l'Allier. Royat se trouve dans un thalweg en bordure de la Limagne au pied des
montagnes d'Auvergne dans les sédiments tertiaires de remplissage du bassin de Limagne.
Une petite venue d'eau minérale carbo-gazeuse de 1 m^/h à 25°C avait été
mise en évidence début 1980, au cours des travaux de fondations d'un nouveau bâtiment
thermal. Au début de 1983, il avait été décidé d'explorer les terrains aquifères et de
capter cette eau par un forage d'une centaine de mètres de profondeur.
Le démarrage tardif des travaux en mars, alors que la sondeuse devait être
retirée début avril, à l'ouverture de la saison thermale, a imposé une opération en
deux phases.
PREMIERE PHASE DU 7 AU 31 MARS 1983 - Forage à la percussion
- Reconnaissance de 0 à 10 m : l'eau apparaît à 4 m et le débit injecté atteint
environ 3 m^/h à 22°C à 10 m ; alésage en 444 m, pose et cimentation d'un tube-
guide 314 X 322 mm, et descente d'un tube de travail 200 x 208 mm à 10 m.
- Reconnaissance de 10 à 26 m : le débit passe à environ 20 m^/h à 28°C en
particulier après la recoupe d'une cavité entre 22 et 25 m ; descente du tube de
travail à 26,30 m
- Reconnaissance de 26 à 52 m : le débit éruptif atteint environ 90 m^/h à 30°C.
A ce stade, le 16 mars, on constatait une diminution très nette du débit de
trop-plein d'Eugénie, la principale source de l'établissement thermal ; il fallait donc
maîtriser l'éruption d'eau et de produits meubles par tubage et fermeture du forage.
Malgré les éruptions périodiques d'eau et de cailloux, l'alésage et la pose d'une
colonne d'acier inox 180 x 190 m de 0 à 39,80 m étaient menés à bien ; la cimentation de
la colonne sur toute sa hauteur exigeait de multiples interventions, soit :
82
- 4 injections plus ou moins efficaces de Na Cl : 1 000, 650, 1 000 et 350 kg de sel,
- 4 injections de coulis avec 1 350, 1 500, 1 450, 650 kg de ciment CLK,
- 2 injections de sable de 4 et 2 m^ alternant avec 750 et 650 kg de ciment.
Le forage est cimenté et fermé. La saison thermale se déroule et l'installation
sera reprise en 1984.
DEUXIEME PHASE EN JANVIER 1984 - Forage à la rotation avec boue
La vanne installée début avril 1983, ouverte le 10 janvier 1984, libérait
80 m^/h d'eau à 30°C, et une cinquantaine de m^/h après 5 h de décompression.
Après une diagraphie thermique (le tricône rencontrait le fond à 51,14 m) en
travaillant à la boue, la reconnaissance se poursuivait sans interruption jusqu'à 95,50 m
dans le granite cohérent depuis 67 m.
Après alésage et pose d'une colonne crépinée en inox, le forage produisait
naturellement en continu de 50 à 80 m^/h d'eau minérale de bonne qualité jaillissant à
31°C.
* *
*
Intervention de R. Jeminet
En complément de ce que vient de dire M. Boiu*geois, je voudrais préciser
que l'opération de Royat, à la différence des autres, est une opération
d'opportunité, c'est-à-dire qu'en fait, le forage que nous avons été amené à faire
ne répondait pas à un besoin immédiat de l'établissement, et le choix du site est
dû à l'émergence qui s'est manifestée è l'occasion des autres travaux.
Je dois préciser que les fondations qui ont été mises en place pour la
construction des nouveaux bâtiments comprenaient 160 pieux de longueur variable
et d'un diamètre de 0,80 m, dans une zone d'environ 2 000 m^ autour des
émergences, c'est-à-dire dans une zone sensible. Nous avons donc suivi avec
beaucoup d'attention ces travaux de fondation et c'est à la suite de leur exécution
82
- 4 injections plus ou moins efficaces de Na Cl : 1 000, 650, 1 000 et 350 kg de sel,
- 4 injections de coulis avec 1 350, 1 500, 1 450, 650 kg de ciment CLK,
- 2 injections de sable de 4 et 2 m^ alternant avec 750 et 650 kg de ciment.
Le forage est cimenté et fermé. La saison thermale se déroule et l'installation
sera reprise en 1984.
DEUXIEME PHASE EN JANVIER 1984 - Forage à la rotation avec boue
La vanne installée début avril 1983, ouverte le 10 janvier 1984, libérait
80 m^/h d'eau à 30°C, et une cinquantaine de m^/h après 5 h de décompression.
Après une diagraphie thermique (le tricône rencontrait le fond à 51,14 m) en
travaillant à la boue, la reconnaissance se poursuivait sans interruption jusqu'à 95,50 m
dans le granite cohérent depuis 67 m.
Après alésage et pose d'une colonne crépinée en inox, le forage produisait
naturellement en continu de 50 à 80 m^/h d'eau minérale de bonne qualité jaillissant à
31°C.
* *
*
Intervention de R. Jeminet
En complément de ce que vient de dire M. Boiu*geois, je voudrais préciser
que l'opération de Royat, à la différence des autres, est une opération
d'opportunité, c'est-à-dire qu'en fait, le forage que nous avons été amené à faire
ne répondait pas à un besoin immédiat de l'établissement, et le choix du site est
dû à l'émergence qui s'est manifestée è l'occasion des autres travaux.
Je dois préciser que les fondations qui ont été mises en place pour la
construction des nouveaux bâtiments comprenaient 160 pieux de longueur variable
et d'un diamètre de 0,80 m, dans une zone d'environ 2 000 m^ autour des
émergences, c'est-à-dire dans une zone sensible. Nous avons donc suivi avec
beaucoup d'attention ces travaux de fondation et c'est à la suite de leur exécution
83
que nous avons constaté cette petite émergence que nous avons voulu capter. Les
résultats ont été bien supérieurs à nos espérances, encore que l'objectif que nous
avions fixé au BRGM : trouver si possible une eau à une température supérieure à
celle de la Source Eugénie (qui est à un peu plus de 32 °C) n'a pas été atteint,puisqu'on a bien trouvé de l'eau, mais dont la température est sensiblement la
même que celle de la Source Eugénie.
Par contre, les objectifs de débit (que nous n'avions pas fixées) ont été
atteints et même dépassés.
Lors des travaux effectués dans une tranchée de 4 à 5 m de profondeur, au
moment de la construction du nouvel établissement apparaissent au fond des
émergences d'eau minérale.
A la nouvelle source, le phénomène de jaillissement est intermittent ; on
assiste à des cycles liés à la présence des gaz.
Intervention de M. Derain
Quelle est la différence ou le parallélisme entre la composition chimique des
sources ?
Intervention de M. Bourgeois
Au point de vue composition chimique, c'est extrêmement semblable. Quand
on regarde les diagrammes logarithmiques que j'ai représentés ici, l'eau du forage
de Royat est légèrement plus minéralisée que celle d'Eugénie, avec des
concordances des ions chimiques et des concentrations très proches. Par rapport
aux deux autres sources, la source Saint-Marc est légèrement additionnée d'eau
douce, et la source César beaucoup plus encore puisqu'elle ne fait en gros que le
quart de la minéralisation de celle d'Eugénie.
* Intervention de M. Derain
Qu'en est-il de la proportion de gaz carbonique, avec peut-être un peu moins
de dilution ?
83
que nous avons constaté cette petite émergence que nous avons voulu capter. Les
résultats ont été bien supérieurs à nos espérances, encore que l'objectif que nous
avions fixé au BRGM : trouver si possible une eau à une température supérieure à
celle de la Source Eugénie (qui est à un peu plus de 32 °C) n'a pas été atteint,puisqu'on a bien trouvé de l'eau, mais dont la température est sensiblement la
même que celle de la Source Eugénie.
Par contre, les objectifs de débit (que nous n'avions pas fixées) ont été
atteints et même dépassés.
Lors des travaux effectués dans une tranchée de 4 à 5 m de profondeur, au
moment de la construction du nouvel établissement apparaissent au fond des
émergences d'eau minérale.
A la nouvelle source, le phénomène de jaillissement est intermittent ; on
assiste à des cycles liés à la présence des gaz.
Intervention de M. Derain
Quelle est la différence ou le parallélisme entre la composition chimique des
sources ?
Intervention de M. Bourgeois
Au point de vue composition chimique, c'est extrêmement semblable. Quand
on regarde les diagrammes logarithmiques que j'ai représentés ici, l'eau du forage
de Royat est légèrement plus minéralisée que celle d'Eugénie, avec des
concordances des ions chimiques et des concentrations très proches. Par rapport
aux deux autres sources, la source Saint-Marc est légèrement additionnée d'eau
douce, et la source César beaucoup plus encore puisqu'elle ne fait en gros que le
quart de la minéralisation de celle d'Eugénie.
* Intervention de M. Derain
Qu'en est-il de la proportion de gaz carbonique, avec peut-être un peu moins
de dilution ?
84
* Intervention de M. Bourgeois
Elle a un tout petit peu plus de gaz carbonique dissous : environ 15 à 20 % de
plus.
Intervention de X. Poul
J'ai retenu que le forage n'avait pas atteint la température souhaitée. Que
pensez-vous de l'opportunité d'approfondir l'ouvrage ou de concevoir un ouvrage à
côté pour aller chercher un réservoir à 200 ou 300 m, tout en pensant à la même
référence évidemment, pour avoir de l'eau plus chaude ?
Intervention de M. Bourgeois
Pourquoi pas ? Disons que là on sert un peu des limites du problème ; comme
le savent ceux qui sont intervenus dans la recherche d'eau minérale, il y a même
des cas (je pense à Bourbon l'Archambault) où les contraintes sont encore plus
dures ; il faut bien en règle générale rester dans les limites du parc de
l'établissement thermal. A partir du moment où on voudrait atteindre des
profondeurs plus grandes, on pourrait peut-être, ici on a environ 67 m de
remplissage sédimentaire oligocène au-dessus des granites au nouveau forage, en
restant dans les limites du parc thermal arriver à 100, 150 m... Il n'est pas certain
d'ailleurs qu'on aurait forcément de l'eau plus chaude pour autant puisque sur la
Source Eugénie qui capte donc actuellement son eau vers une quinzaine de mètres
de profondeur vraisemblablement à un niveau stratigraphique un peu plus élevé, on
a pourtant de l'eau à 3 ou 4° de plus.
Intervention de Mme Mercier
Je voudrais apporter une précision, car vous n'avez pas suivi la fin du forage
et la minéralisation de l'eau de la 2ème phase (donc de 25 à 50 m) est moins
élevée que celle de l'eau qui se trouvait dans les arkoses. Le forage z. atteint
95,5 m de profondeur, et a traversé à partir de 60 m les granites ; l'objectif que
vous vous étiez fixé était d'atteindre ces granites et une des hypothèses était de
capter l'eau des granites en pensant qu'elle était plus minéralisée et plus chaude ;
or la 2ème phase de foration n'a pas confirmé cette hypothèse et a montré que le
84
* Intervention de M. Bourgeois
Elle a un tout petit peu plus de gaz carbonique dissous : environ 15 à 20 % de
plus.
Intervention de X. Poul
J'ai retenu que le forage n'avait pas atteint la température souhaitée. Que
pensez-vous de l'opportunité d'approfondir l'ouvrage ou de concevoir un ouvrage à
côté pour aller chercher un réservoir à 200 ou 300 m, tout en pensant à la même
référence évidemment, pour avoir de l'eau plus chaude ?
Intervention de M. Bourgeois
Pourquoi pas ? Disons que là on sert un peu des limites du problème ; comme
le savent ceux qui sont intervenus dans la recherche d'eau minérale, il y a même
des cas (je pense à Bourbon l'Archambault) où les contraintes sont encore plus
dures ; il faut bien en règle générale rester dans les limites du parc de
l'établissement thermal. A partir du moment où on voudrait atteindre des
profondeurs plus grandes, on pourrait peut-être, ici on a environ 67 m de
remplissage sédimentaire oligocène au-dessus des granites au nouveau forage, en
restant dans les limites du parc thermal arriver à 100, 150 m... Il n'est pas certain
d'ailleurs qu'on aurait forcément de l'eau plus chaude pour autant puisque sur la
Source Eugénie qui capte donc actuellement son eau vers une quinzaine de mètres
de profondeur vraisemblablement à un niveau stratigraphique un peu plus élevé, on
a pourtant de l'eau à 3 ou 4° de plus.
Intervention de Mme Mercier
Je voudrais apporter une précision, car vous n'avez pas suivi la fin du forage
et la minéralisation de l'eau de la 2ème phase (donc de 25 à 50 m) est moins
élevée que celle de l'eau qui se trouvait dans les arkoses. Le forage z. atteint
95,5 m de profondeur, et a traversé à partir de 60 m les granites ; l'objectif que
vous vous étiez fixé était d'atteindre ces granites et une des hypothèses était de
capter l'eau des granites en pensant qu'elle était plus minéralisée et plus chaude ;
or la 2ème phase de foration n'a pas confirmé cette hypothèse et a montré que le
85
système de Royat était plus complexe encore que ce que l'on pensait, qu'il n'est
pas encore décodé et que l'arkose constitue peut-être un réservoir-relais où l'eau
acquiert une autre minéralisation. Ce problème n'est pas si simple. Pour préciser
et aussi décrire ce qui se passe actuellement à Royat, l'influence de ce forage et
des autres ouvrages, en particulier de la source Eugénie la plus abondante, existe ;
elle n'a pas été précisée pour des problèmes techniques : il est difficile
d'enregistrer les niveaux d'eau en saison thermale, sans apporter de perturbation à
l'exploitation, puisque c'est le gaz carbonique qui est exploité ; il ne faut donc pas
introduire d'oxygène dans le réseau, puisque on fait des piqûres intra-dermiques de
CO2 aux clients. Il y a donc une contrainte, et actuellement la régie de Royat a
acquis du matériel à un niveau sonique pour mesurer et enregistrer en continu le
niveau d'Eugénie, ce qui permettra d'amorcer une gestion. Des modèles très
complexes ont été entrepris, très complexes puisque il y a un milieu fracturé
granitique qui joue et un aquifère poreux composés d'arkoses de remplissage
sédimentaire provenant de la Limagne. C'est à terme l'objectif actuel de Royat
d'optimiser la gestion de ces deux ouvrages.
Intervention de M. Bourgeois
Une toute petite chose pour Xavier Poul qui a beaucoup travaillé à Balaruc
et qui n'a pas eu le temps d'en parler, mais enfin, il a également constaté les
mêmes phénomènes mais en terrain sédimentaire karstique ; il a eu des venues
d'eau chaude, je dirais plus chaude à faible profondeur et carrément plus froide à
plus grande profondeur, donc en milieu de socle à plus forte raison.
Intervention de R. Jeminet
Je voudrais apporter une précision concernant le coût des ouvrages pour
cette opération : ils est légèrement inférieur à 1 000 000 F, de l'ordre de
900 000 F je crois.
En ce qui concerne les objectifs (que l'on n'avait pas à l'origine), on les a
définis en cours d'opération. Le premier est bien entendu 1' augmentation de la
ressource, et on a vu que cette augmentation est importante bien qu'elle ne soit
pas encore appréciée d'une façon précise étant donné qu'il faut évaluer
globalement et non pas seulement sur le seul nouveau forage et deuxièmement
l'&mélioration de la protection, puisque effectivement comme le disait tout à
l'heure Mme Mercier, tous les autres captages de Royat sont des captages en
85
système de Royat était plus complexe encore que ce que l'on pensait, qu'il n'est
pas encore décodé et que l'arkose constitue peut-être un réservoir-relais où l'eau
acquiert une autre minéralisation. Ce problème n'est pas si simple. Pour préciser
et aussi décrire ce qui se passe actuellement à Royat, l'influence de ce forage et
des autres ouvrages, en particulier de la source Eugénie la plus abondante, existe ;
elle n'a pas été précisée pour des problèmes techniques : il est difficile
d'enregistrer les niveaux d'eau en saison thermale, sans apporter de perturbation à
l'exploitation, puisque c'est le gaz carbonique qui est exploité ; il ne faut donc pas
introduire d'oxygène dans le réseau, puisque on fait des piqûres intra-dermiques de
CO2 aux clients. Il y a donc une contrainte, et actuellement la régie de Royat a
acquis du matériel à un niveau sonique pour mesurer et enregistrer en continu le
niveau d'Eugénie, ce qui permettra d'amorcer une gestion. Des modèles très
complexes ont été entrepris, très complexes puisque il y a un milieu fracturé
granitique qui joue et un aquifère poreux composés d'arkoses de remplissage
sédimentaire provenant de la Limagne. C'est à terme l'objectif actuel de Royat
d'optimiser la gestion de ces deux ouvrages.
Intervention de M. Bourgeois
Une toute petite chose pour Xavier Poul qui a beaucoup travaillé à Balaruc
et qui n'a pas eu le temps d'en parler, mais enfin, il a également constaté les
mêmes phénomènes mais en terrain sédimentaire karstique ; il a eu des venues
d'eau chaude, je dirais plus chaude à faible profondeur et carrément plus froide à
plus grande profondeur, donc en milieu de socle à plus forte raison.
Intervention de R. Jeminet
Je voudrais apporter une précision concernant le coût des ouvrages pour
cette opération : ils est légèrement inférieur à 1 000 000 F, de l'ordre de
900 000 F je crois.
En ce qui concerne les objectifs (que l'on n'avait pas à l'origine), on les a
définis en cours d'opération. Le premier est bien entendu 1' augmentation de la
ressource, et on a vu que cette augmentation est importante bien qu'elle ne soit
pas encore appréciée d'une façon précise étant donné qu'il faut évaluer
globalement et non pas seulement sur le seul nouveau forage et deuxièmement
l'&mélioration de la protection, puisque effectivement comme le disait tout à
l'heure Mme Mercier, tous les autres captages de Royat sont des captages en
86
surface ; ce sont des puits de faible profondeur, alors que ce dernier captage est un
captage profond, c'est-à-dire dans une zone qui est très urbanisée, puisque nous
sommes dans la périphérie de Clermont-Ferrand ; on a certainement amélioré la
protection de la ressource.
Intervention de G. Popoff
Je crois que nous en avons terminé. Il me reste à remercier MM. Bourgeois
et Jeminet, et à remercier également pour les clichés excellents et qui ont permis
de mettre en évidence les difficultés que représente l'équipement d'un captage
artésien et que dire encore quand on se trouve en présence d'une eau chaude à 60°
ou 70°C, je crois que cela pose de très graves difficultés pour le personnel
exécutant.
* *
*
86
surface ; ce sont des puits de faible profondeur, alors que ce dernier captage est un
captage profond, c'est-à-dire dans une zone qui est très urbanisée, puisque nous
sommes dans la périphérie de Clermont-Ferrand ; on a certainement amélioré la
protection de la ressource.
Intervention de G. Popoff
Je crois que nous en avons terminé. Il me reste à remercier MM. Bourgeois
et Jeminet, et à remercier également pour les clichés excellents et qui ont permis
de mettre en évidence les difficultés que représente l'équipement d'un captage
artésien et que dire encore quand on se trouve en présence d'une eau chaude à 60°
ou 70°C, je crois que cela pose de très graves difficultés pour le personnel
exécutant.
* *
*
87
EAUX CARBO-GAZEUSES EN MILIEU DE SOCLE A SAINT-GALMIER
par
J. Vemerey et F. Berthier
Contrairement aux autres exposés, il ne sera pas question de forages. On
abordera l'état et la reconnaissance de l'environnement.
Je serai en fait le porte-parole, l'interprète de M. Vemerey, qui, estimant qu'il
s'agit dans l'ensemble d'exposés très techniques, souhaite que celui-ci reste dans le même
aspect. Je préciserai également que ces travaux ont été réalisés par une équipe composée
de la Direction technique de la Société des Eaux Minérales d'Evian, à laquelle s'adjoignent
des Professeurs ou des Spécialistes ici présents, je cite notamment MM. Aubîgnat et
Blavoux.
A travers cet exemple, ce n'est pas le cas particulier de Saint-Galmier qui est
évoqué, c'est plutôt l'utilité ou l'adéquation de certaines méthodes mises en oeuvre qui
n'étaient pas disponibles ou peut-être mal adaptées à certaines prospections et qui
aujourd'hui se révèlent au contraire donner un éclairage nouveau à ce type de ressource.
CONTEXTE GEOLOGIQUE
Le socle ancien du Massif Central, daté de 300 Millions d'années, est bordé par
le couloir rhodanien et ses remplissages très récents d'une part, et émaillé de zones
d'effondrement que sont les Limagnes de l'Allier et la Limagne de Roanne (30 M.années)
d'autre part. Un volcanisme récent (300 000 à 20 000 ans) se surimpose à l'ensemble.
Saint-Galmier est situé en bordure du graben de la Limagne de Roanne.
Ces effondrements et surtout ce volcanisme récents ont provoqué un dégazage
de gaz carbonique qui contribue d'ailleurs à la minéralisation de l'eau.
A plus grande échelle, le site de Saint-Galmier se trouve dans le domaine du
socle affleurant (granite) dans lequel se différencient deux parties : le horst de Saint-
Galmier sur lequel est situé la ville, zone haute où le granite est sain et une zone sud au
granite altéré (difficile à identifier en surface), séparées par un accident ou plutôt un
faisceau d'accidents. A l'ouest s'observe le remplissage sédimentaire sans affleurement.
87
EAUX CARBO-GAZEUSES EN MILIEU DE SOCLE A SAINT-GALMIER
par
J. Vemerey et F. Berthier
Contrairement aux autres exposés, il ne sera pas question de forages. On
abordera l'état et la reconnaissance de l'environnement.
Je serai en fait le porte-parole, l'interprète de M. Vemerey, qui, estimant qu'il
s'agit dans l'ensemble d'exposés très techniques, souhaite que celui-ci reste dans le même
aspect. Je préciserai également que ces travaux ont été réalisés par une équipe composée
de la Direction technique de la Société des Eaux Minérales d'Evian, à laquelle s'adjoignent
des Professeurs ou des Spécialistes ici présents, je cite notamment MM. Aubîgnat et
Blavoux.
A travers cet exemple, ce n'est pas le cas particulier de Saint-Galmier qui est
évoqué, c'est plutôt l'utilité ou l'adéquation de certaines méthodes mises en oeuvre qui
n'étaient pas disponibles ou peut-être mal adaptées à certaines prospections et qui
aujourd'hui se révèlent au contraire donner un éclairage nouveau à ce type de ressource.
CONTEXTE GEOLOGIQUE
Le socle ancien du Massif Central, daté de 300 Millions d'années, est bordé par
le couloir rhodanien et ses remplissages très récents d'une part, et émaillé de zones
d'effondrement que sont les Limagnes de l'Allier et la Limagne de Roanne (30 M.années)
d'autre part. Un volcanisme récent (300 000 à 20 000 ans) se surimpose à l'ensemble.
Saint-Galmier est situé en bordure du graben de la Limagne de Roanne.
Ces effondrements et surtout ce volcanisme récents ont provoqué un dégazage
de gaz carbonique qui contribue d'ailleurs à la minéralisation de l'eau.
A plus grande échelle, le site de Saint-Galmier se trouve dans le domaine du
socle affleurant (granite) dans lequel se différencient deux parties : le horst de Saint-
Galmier sur lequel est situé la ville, zone haute où le granite est sain et une zone sud au
granite altéré (difficile à identifier en surface), séparées par un accident ou plutôt un
faisceau d'accidents. A l'ouest s'observe le remplissage sédimentaire sans affleurement.
88
DONNEES
L'eau de type Badoit, exploitée à des fins d'embouteillage, émerge en bordure
de la Limagne de Roanne, au pied du horst de Saint-Galmier.
D'anciens ouvrages existent dans le périmètre du forage de production actuel,
tandis qu'un puits de production complémentaire a été mis en évidence en 1980, à 500 m
du site (travaux BRGM).
Dans le souci, d'une part de parfaire la connaissance du système hydrominéral
alimentant les puits d'exploitation, mais aussi d'évaluer si à l'avenir d'autres points
d'exploitation pourraient être sollicités, la direction technique de la SAEME a confié au
BRGM :
- l'évaluation des compléments de ressources susceptibles d'être offerts par les
ouvrages anciens,
- la sélection et la mise en oeuvre d'une prospection adaptée à ce contexte.
TECHNIQUES
La reconstitution du mécanisme (nature et lieu) des remontées hydrominérales
a permis de proposer une campagne de dégazage du CO^ du sous-sol vers la surface et
l'étude de l'effet d'écran du sédimentaire argileux dans certaines zones considérées
jusqu'ici comme peu favorables.
La technique de prospection a constitué à faire un maillage répondant d'une
part aux données existantes ou aux questions existantes et d'autre part au souci de
l'exploitant.
Ce maillage, plus ou moins serré selon les zones où on considérait que les
anomalies devaient être précisées, a conduit avec une technique de prospection adaptée à
ce genre de contexte du fait des problèmes d'urbanisation, des problèmes d'accès à
certaines propriétés, à des résultats du taux.
On est frappé de constater que l'ouvrage principal de production ne présente
pas d'anomalie et que l'ouvrage qui n'est pas encore en production, mais qui débite
néanmoins ne fait pas non plus l'objet d'une anomalie. Par contre, vers le sud apparaît une
gi-osse anomalie. A la réflexion, on s'aperçoit que si l'on implante un ouvrage en quelque
point de cette anomalie qui dégaze, on aura donc une atténuation de l'anomalie et c'est de
la même façon qu'il faut interpréter le secteur nord.
88
DONNEES
L'eau de type Badoit, exploitée à des fins d'embouteillage, émerge en bordure
de la Limagne de Roanne, au pied du horst de Saint-Galmier.
D'anciens ouvrages existent dans le périmètre du forage de production actuel,
tandis qu'un puits de production complémentaire a été mis en évidence en 1980, à 500 m
du site (travaux BRGM).
Dans le souci, d'une part de parfaire la connaissance du système hydrominéral
alimentant les puits d'exploitation, mais aussi d'évaluer si à l'avenir d'autres points
d'exploitation pourraient être sollicités, la direction technique de la SAEME a confié au
BRGM :
- l'évaluation des compléments de ressources susceptibles d'être offerts par les
ouvrages anciens,
- la sélection et la mise en oeuvre d'une prospection adaptée à ce contexte.
TECHNIQUES
La reconstitution du mécanisme (nature et lieu) des remontées hydrominérales
a permis de proposer une campagne de dégazage du CO^ du sous-sol vers la surface et
l'étude de l'effet d'écran du sédimentaire argileux dans certaines zones considérées
jusqu'ici comme peu favorables.
La technique de prospection a constitué à faire un maillage répondant d'une
part aux données existantes ou aux questions existantes et d'autre part au souci de
l'exploitant.
Ce maillage, plus ou moins serré selon les zones où on considérait que les
anomalies devaient être précisées, a conduit avec une technique de prospection adaptée à
ce genre de contexte du fait des problèmes d'urbanisation, des problèmes d'accès à
certaines propriétés, à des résultats du taux.
On est frappé de constater que l'ouvrage principal de production ne présente
pas d'anomalie et que l'ouvrage qui n'est pas encore en production, mais qui débite
néanmoins ne fait pas non plus l'objet d'une anomalie. Par contre, vers le sud apparaît une
gi-osse anomalie. A la réflexion, on s'aperçoit que si l'on implante un ouvrage en quelque
point de cette anomalie qui dégaze, on aura donc une atténuation de l'anomalie et c'est de
la même façon qu'il faut interpréter le secteur nord.
89
Il existe en fait deux anomalies (à préciser bien sûr), mais deux anomalies
principales : l'une correspondant à un alignement de direction NW-SE qui passe par le site
traditionnel de Badoit 4, qui passe par l'ouvrage qui actuellement débite et donc une
anomalie qui est partiellement exploitée par ces ouvrages. Il existe une autre anomalie qui
est parallèle et qui traduit des dégazages. Il y a forte probabilité que ces dégazages soient
associés à une eau minérale, mais ceci bien sûr reste à élucider.
Le point important du point de vue scientifique est que si l'on compare ces
résultats avec le document d'origine, on constate que jusque là on était tenté d'associer
les grands effondrements aux zones d'anomalies de circulation et en fait on s'aperçoit,
dans ce cas précis, que ce sont bel et bien les accidents transverses et leurs interruptions
qui sont le lieu des remontées d'eau minérale ; on revient un petit peu à l'exposé de ce
matin qui rappelait qu'une remontée d'eau minérale ce n'est pas selon un plan, mais c'est
bien selon un axe. Voilà un élément contribuant à cette théorie qui met en évidence la
notion de gisement ou d'étalement d'un système par rapport aux théories déjà exposées
portant uniquement sur un point de production.
Nous concluerons en disant que ces résultats éclairent d'un jour nouveau le site
hydrominéral de Saint-Galmier, notamment dans les zones où le socle est recouvert par un
épais remplissage sédimentaire ; l'exploitation de ces résultats affine le schéma
hydrominéral de départ et permet de sélectionner des cibles d'investigation souterraine
préférentielles.
La progression des connaissances sur ce site est la propriété de la SAEME ;
elle est assurée avec le concours de M. Aubîgnat, ingénieur honoraire des Mines.
*
Intervention de X. Poul
C'est effectivement une méthode très séduisante, car elle permet d'opérer
dans des zones urbainées, mais je dirais qu'on est un peu angoissé du fait que la
preuve n'est pas totalement établie. On n'a pas encore démontré, on a peu de
références qui ont permis de montrer que là où les anomalies étaient indiquées, on
avait effectivement beaucoup de CO2, si on faisait un forage.
89
Il existe en fait deux anomalies (à préciser bien sûr), mais deux anomalies
principales : l'une correspondant à un alignement de direction NW-SE qui passe par le site
traditionnel de Badoit 4, qui passe par l'ouvrage qui actuellement débite et donc une
anomalie qui est partiellement exploitée par ces ouvrages. Il existe une autre anomalie qui
est parallèle et qui traduit des dégazages. Il y a forte probabilité que ces dégazages soient
associés à une eau minérale, mais ceci bien sûr reste à élucider.
Le point important du point de vue scientifique est que si l'on compare ces
résultats avec le document d'origine, on constate que jusque là on était tenté d'associer
les grands effondrements aux zones d'anomalies de circulation et en fait on s'aperçoit,
dans ce cas précis, que ce sont bel et bien les accidents transverses et leurs interruptions
qui sont le lieu des remontées d'eau minérale ; on revient un petit peu à l'exposé de ce
matin qui rappelait qu'une remontée d'eau minérale ce n'est pas selon un plan, mais c'est
bien selon un axe. Voilà un élément contribuant à cette théorie qui met en évidence la
notion de gisement ou d'étalement d'un système par rapport aux théories déjà exposées
portant uniquement sur un point de production.
Nous concluerons en disant que ces résultats éclairent d'un jour nouveau le site
hydrominéral de Saint-Galmier, notamment dans les zones où le socle est recouvert par un
épais remplissage sédimentaire ; l'exploitation de ces résultats affine le schéma
hydrominéral de départ et permet de sélectionner des cibles d'investigation souterraine
préférentielles.
La progression des connaissances sur ce site est la propriété de la SAEME ;
elle est assurée avec le concours de M. Aubîgnat, ingénieur honoraire des Mines.
*
Intervention de X. Poul
C'est effectivement une méthode très séduisante, car elle permet d'opérer
dans des zones urbainées, mais je dirais qu'on est un peu angoissé du fait que la
preuve n'est pas totalement établie. On n'a pas encore démontré, on a peu de
références qui ont permis de montrer que là où les anomalies étaient indiquées, on
avait effectivement beaucoup de CO2, si on faisait un forage.
90
Intervention de F. Berthier
J'émettrai deux précisions.
1 - Il y a un point que je n'ai pas évoqué, c'est le fait que l'image du CO2 en
surface peut être altérée par la circulation des aquifères. Donc, il y a eu
également un contrôle de la superposition entre les anomalies CO2 et les
anomalies radon, le radon n'étant pas miscible. Cette bonne superposition
permet de confirmer l'anomalie.
2 - La deuxième concerne les références : il y a une référence a posteriori que l'on
vient d'évoquer, étant donné qu'il y a deux ouvrages qui produisent et que l'on
se trouve effectivement sur deux éléments structuraux parallèles. Une autre
référence, c'est un ouvrage qui était récemment effectué sur la base de la
même prospection en Andorre et qui a permis de "taper dans le mille" à une
profondeur de l'ordre de 100 à 120 m.
Intervention de R. Jeminet
Quand débutent les travaux de forage ?
Intervention de M. Vemerey
Les travaux de forage démarreront quand nous aurons pu acquérir les
terrains correspondant aux points où il y a un dégagement de CO2 important.
Enfin, heureusement, la ville nous aide beaucoup et j'espère qu'ils démarreront
très rapidement, peut-être dans un mois ou deux. Ils ne traîneront pas, parce que
c'est l'intérêt de la municipalité, et du fait que -comm.e vous le savez- nous leur
versons des "royalties" relativement importantes.
90
Intervention de F. Berthier
J'émettrai deux précisions.
1 - Il y a un point que je n'ai pas évoqué, c'est le fait que l'image du CO2 en
surface peut être altérée par la circulation des aquifères. Donc, il y a eu
également un contrôle de la superposition entre les anomalies CO2 et les
anomalies radon, le radon n'étant pas miscible. Cette bonne superposition
permet de confirmer l'anomalie.
2 - La deuxième concerne les références : il y a une référence a posteriori que l'on
vient d'évoquer, étant donné qu'il y a deux ouvrages qui produisent et que l'on
se trouve effectivement sur deux éléments structuraux parallèles. Une autre
référence, c'est un ouvrage qui était récemment effectué sur la base de la
même prospection en Andorre et qui a permis de "taper dans le mille" à une
profondeur de l'ordre de 100 à 120 m.
Intervention de R. Jeminet
Quand débutent les travaux de forage ?
Intervention de M. Vemerey
Les travaux de forage démarreront quand nous aurons pu acquérir les
terrains correspondant aux points où il y a un dégagement de CO2 important.
Enfin, heureusement, la ville nous aide beaucoup et j'espère qu'ils démarreront
très rapidement, peut-être dans un mois ou deux. Ils ne traîneront pas, parce que
c'est l'intérêt de la municipalité, et du fait que -comm.e vous le savez- nous leur
versons des "royalties" relativement importantes.
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Table ronde B
LA NOTION DE GISEMENTS, LA NOTION D'IMPACTS
LES PERIMETRES DE PROTECTION
avec MM. R. Blanc Président de l'AFTHM. Derain Direction Générale de l'Energie et des Matières PremièresJ.M. Lemahieu DRIR région AlpesR. RigaiU Directeur des Thermes de LuchonPh. Roussel BRGM, Département EAU et EnvironnementJ. Vemerey Directeur SAEM Evian
* Intervention de M. Derain
Je ferai trois remarques sur les sujets abordés au cours de la journée.
- Sur les six cas concrets présentés, j'ai remarqué que les trois premiers
étaient en fait des opérations de sauvetage pour lesquelles pour diverses raisons
(perte de débit, risque de pollution...), il fallait maintenir la ressource ou en
trouver rapidement une nouvelle. Les autres cas étaient des cas de développement
pour lesquels les problèmes sont identiques, mais le délai pour les résoudre par
l'Exploitant ou l'Administration, plus large.
Nous reparlerons de ces opérations de sauvetage urgentes lorsque nous
aborderons l'aspect réglementaire, sachant déjà que la réglementation actuelle n'a
pas prévu explicitement de telles opérations de substitution d'une source nouvelle
à une autre source.
- Une deuxième remarque qui m'est apparue évidente, c'est qu'il s'agit non pas
de sources mais de gisements ou venues d'eau profonde, soit au niveau des failles,
soit dans ces feuilles par des trajets préférentiels avec une dilution plus ou moins
importante dans les zones superficielles et là aussi la réglementation a associé
une qualité de l'eau ainsi recueillie à une émergence.
En fait, il y a non pas une source mais un gisement qui peut se manifester
sous des formes diverses. Il faudra effectivement que nous approfondissions cette
question de gisement, étant donné d'ailleurs que dans un établissement thermal
important on ne s'adresse pas forcément à un seul gisement, mais également à des
gisements cousins, donc de même famille mais avec des caractéristiques un peu
différentes.
- La troisième remarque, c'est que beaucoup d'entre nous, exploitants ou
fonctionnaires de l'Administration, ayant à s'occuper d'eau minérale, sommes tous
plus ou moins des autodidactes. Nous avons appris à connaître les problèmes d'eau
minérale à partir d'expériences individuelles et ponctuelles sur le terrain ; c'est
pourquoi de telles journées qui offrent la possibilité de connaître des cas très
91
Table ronde B
LA NOTION DE GISEMENTS, LA NOTION D'IMPACTS
LES PERIMETRES DE PROTECTION
avec MM. R. Blanc Président de l'AFTHM. Derain Direction Générale de l'Energie et des Matières PremièresJ.M. Lemahieu DRIR région AlpesR. RigaiU Directeur des Thermes de LuchonPh. Roussel BRGM, Département EAU et EnvironnementJ. Vemerey Directeur SAEM Evian
* Intervention de M. Derain
Je ferai trois remarques sur les sujets abordés au cours de la journée.
- Sur les six cas concrets présentés, j'ai remarqué que les trois premiers
étaient en fait des opérations de sauvetage pour lesquelles pour diverses raisons
(perte de débit, risque de pollution...), il fallait maintenir la ressource ou en
trouver rapidement une nouvelle. Les autres cas étaient des cas de développement
pour lesquels les problèmes sont identiques, mais le délai pour les résoudre par
l'Exploitant ou l'Administration, plus large.
Nous reparlerons de ces opérations de sauvetage urgentes lorsque nous
aborderons l'aspect réglementaire, sachant déjà que la réglementation actuelle n'a
pas prévu explicitement de telles opérations de substitution d'une source nouvelle
à une autre source.
- Une deuxième remarque qui m'est apparue évidente, c'est qu'il s'agit non pas
de sources mais de gisements ou venues d'eau profonde, soit au niveau des failles,
soit dans ces feuilles par des trajets préférentiels avec une dilution plus ou moins
importante dans les zones superficielles et là aussi la réglementation a associé
une qualité de l'eau ainsi recueillie à une émergence.
En fait, il y a non pas une source mais un gisement qui peut se manifester
sous des formes diverses. Il faudra effectivement que nous approfondissions cette
question de gisement, étant donné d'ailleurs que dans un établissement thermal
important on ne s'adresse pas forcément à un seul gisement, mais également à des
gisements cousins, donc de même famille mais avec des caractéristiques un peu
différentes.
- La troisième remarque, c'est que beaucoup d'entre nous, exploitants ou
fonctionnaires de l'Administration, ayant à s'occuper d'eau minérale, sommes tous
plus ou moins des autodidactes. Nous avons appris à connaître les problèmes d'eau
minérale à partir d'expériences individuelles et ponctuelles sur le terrain ; c'est
pourquoi de telles journées qui offrent la possibilité de connaître des cas très
92
permettent de détailler les méthodes de prospection devraient avoir une suite. Je
pense aux jeunes qui ont de moins en moins le temps d'être autodidactes et je
pense qu'il serait souhaitable que toutes les réflexions émises au cours de ces
journées débouchent sur un ouvrage de sjrnthèse rassemblant toutes les
connaissances sur la gîtologie des eaux minérales, sur les différents types d'eau,
sur les méthodes de prospection et de recherche, sur les méthodes de forage, de
développement et de protection des sources, et sur la partie aval, c'est-à-dire les
problèmes de l'embouteillage, afin que l'on puisse un jour trouver, dans les
bibliothèques tant de l'Administration que des Exploitants thermaux, un traité qui
fasse le point des connaissances actuelles en matière de ressources minérales.
Intervention de J.M. Lemahieu
Les différents aspects qui viennent d'être abordés en matière de ressource
d'eau minérale posent effectivement le problème de la notion de gisement.
En fait, le mot gisement n'est pas très adapté ; je parlerais plutôt de
système. Si on se réfère au schéma présenté par F. Berthier, il faut retenir à mon
avis trois parties dans un système d'eau minérale à savoir, d'aval en amont :
d'abord la zone d'émergence ou de remontée des eaux,
deuxièmement la zone dite de circulation ou de migration des eaux,
enfin la zone d'alimentation du système ou descendante.
Evidemment, cette définition, bien que simpliste, implique la notion de
protection. Sur ce point, je poserai deux séries de questions.
D'abord que doit-on protéger ?
Est-ce la zone d'émergence ? Cela me paraît évident.
Faut-il protéger la zone de circulation ? En général, ia question ne se pose pas,
mais il arrive que ce soit une nécessité en fonction de la configuration du
système.
Doit-on protéger la zone d'alimentation ? En principe oui, car c'est elle qui
détermine toute la sécurité du système, mais faut-il encore qu'il soit possible
de déterminer cette zone avec une précision suffisante.
Faut-il protéger des travaux souterrains réalisés par des tiers ? C'est
visiblement le sens de la réglementation actuelle au travers du système DIP,
Faut-il se protéger des pollutions superficielles voisines ? En fait, la réponse
peut être différente selon les secteurs, et ;1 faut surtout savoir si la protection
doit être établie coûte que coûte, et cela au sens littéral du terme, sur le plan
financier, ou encore considérer qu'elle doit être moins stricte et qu'après tout
92
permettent de détailler les méthodes de prospection devraient avoir une suite. Je
pense aux jeunes qui ont de moins en moins le temps d'être autodidactes et je
pense qu'il serait souhaitable que toutes les réflexions émises au cours de ces
journées débouchent sur un ouvrage de sjrnthèse rassemblant toutes les
connaissances sur la gîtologie des eaux minérales, sur les différents types d'eau,
sur les méthodes de prospection et de recherche, sur les méthodes de forage, de
développement et de protection des sources, et sur la partie aval, c'est-à-dire les
problèmes de l'embouteillage, afin que l'on puisse un jour trouver, dans les
bibliothèques tant de l'Administration que des Exploitants thermaux, un traité qui
fasse le point des connaissances actuelles en matière de ressources minérales.
Intervention de J.M. Lemahieu
Les différents aspects qui viennent d'être abordés en matière de ressource
d'eau minérale posent effectivement le problème de la notion de gisement.
En fait, le mot gisement n'est pas très adapté ; je parlerais plutôt de
système. Si on se réfère au schéma présenté par F. Berthier, il faut retenir à mon
avis trois parties dans un système d'eau minérale à savoir, d'aval en amont :
d'abord la zone d'émergence ou de remontée des eaux,
deuxièmement la zone dite de circulation ou de migration des eaux,
enfin la zone d'alimentation du système ou descendante.
Evidemment, cette définition, bien que simpliste, implique la notion de
protection. Sur ce point, je poserai deux séries de questions.
D'abord que doit-on protéger ?
Est-ce la zone d'émergence ? Cela me paraît évident.
Faut-il protéger la zone de circulation ? En général, ia question ne se pose pas,
mais il arrive que ce soit une nécessité en fonction de la configuration du
système.
Doit-on protéger la zone d'alimentation ? En principe oui, car c'est elle qui
détermine toute la sécurité du système, mais faut-il encore qu'il soit possible
de déterminer cette zone avec une précision suffisante.
Faut-il protéger des travaux souterrains réalisés par des tiers ? C'est
visiblement le sens de la réglementation actuelle au travers du système DIP,
Faut-il se protéger des pollutions superficielles voisines ? En fait, la réponse
peut être différente selon les secteurs, et ;1 faut surtout savoir si la protection
doit être établie coûte que coûte, et cela au sens littéral du terme, sur le plan
financier, ou encore considérer qu'elle doit être moins stricte et qu'après tout
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un système d'eau minérale n'a le mérite d'être reconnu comme tel, que s'il
présente effectivement de lui-même des garanties de protection vis-à-vis des
pollutions superficielles.
Je terminerai par une autre question.
Quels sont les moyens d'action à disposition d'un fonctionnaire de la DRIR, tel
que moi ? Nous disposons en fait des moyens de la DIP, qui est très lourde. Je
préconiserai davantage le système du POS, si tant est que l'exploitant en
premier a les arguments nécessaires pour convaincre la municipalité.
Intervention de R. Blanc
Le point de vue de l'Exploitant est très mitigé, très hésitant dans ce
domaine. L'exploitant n'est pas en principe un scientifique ; il a entendu parler
depuis déjà fort longtemps, à l'occasion de réunions à l'étranger de la notion de
gisement, on n'en parlait pas chez nous à ce moment-là ; ce n'est qu'actuellement
et précisément aujourd'hui surtout que j'entends parler de gisement.
En France, ce terme-là n'était pas employé ; c'est un fait nouveau si je puis
dire. On ne connaissait que des soiu*ces et des griffons. Ce que nous reprochent
d'ailleurs les pays étrangers, c'est qu'en France on appelle eau minérale, une eau
reconnue par l'Académie de Médecine comme ayant une valeur thérapeutique et
c'est ainsi que, souvent, des eaux très peu minéralisées sont classées en France
comme eau minérale, alors que dans certains pays étrangers elles n'auraient
jamais ce titre-là.
Donc, une certaine perplexité du fait de la réglementation française dans ce
domaine. De même, on connait l'analyse de l'eau à l'émergence, mais on ne se
préoccupe plus de l'évolution de l'eau de la dite source (si l'eau refroidit, précipite
ou flocule, si elle se mélange à une autre, si elle stagne longtemps...). On ne
connaît pas les conséquences. Une chose est sûre et certaine : les médecins d'une
station sont habitués à un produit qui provoque certaines réactions à l'utilisation.
Si ce produit subit une modification (en bien ou en mal : débit plus abondant, stock
moins prolongé, etc.), ce bien ou ce mal ne l'est pas obligatoirement pour
l'utilisateur. D'où perplexité pour l'exploitant devant cette notion de qualité de
l'eau d'un gisement.
De plus certaines stations ont des périmètres de protection simplem.ent
sanitaires, ou quelquefois rien du tout. D'autres sont pourvues d'un périmètre
mentionné au POS, mais l'Administration ne s'en préoccupe pas et si des travaux
profonds sont exécutés sur le périmètre, le Service des Mines, la plupart du temps,
n'est pas alerté immédiatement. On ne le découvre que par la suite.
93
un système d'eau minérale n'a le mérite d'être reconnu comme tel, que s'il
présente effectivement de lui-même des garanties de protection vis-à-vis des
pollutions superficielles.
Je terminerai par une autre question.
Quels sont les moyens d'action à disposition d'un fonctionnaire de la DRIR, tel
que moi ? Nous disposons en fait des moyens de la DIP, qui est très lourde. Je
préconiserai davantage le système du POS, si tant est que l'exploitant en
premier a les arguments nécessaires pour convaincre la municipalité.
Intervention de R. Blanc
Le point de vue de l'Exploitant est très mitigé, très hésitant dans ce
domaine. L'exploitant n'est pas en principe un scientifique ; il a entendu parler
depuis déjà fort longtemps, à l'occasion de réunions à l'étranger de la notion de
gisement, on n'en parlait pas chez nous à ce moment-là ; ce n'est qu'actuellement
et précisément aujourd'hui surtout que j'entends parler de gisement.
En France, ce terme-là n'était pas employé ; c'est un fait nouveau si je puis
dire. On ne connaissait que des soiu*ces et des griffons. Ce que nous reprochent
d'ailleurs les pays étrangers, c'est qu'en France on appelle eau minérale, une eau
reconnue par l'Académie de Médecine comme ayant une valeur thérapeutique et
c'est ainsi que, souvent, des eaux très peu minéralisées sont classées en France
comme eau minérale, alors que dans certains pays étrangers elles n'auraient
jamais ce titre-là.
Donc, une certaine perplexité du fait de la réglementation française dans ce
domaine. De même, on connait l'analyse de l'eau à l'émergence, mais on ne se
préoccupe plus de l'évolution de l'eau de la dite source (si l'eau refroidit, précipite
ou flocule, si elle se mélange à une autre, si elle stagne longtemps...). On ne
connaît pas les conséquences. Une chose est sûre et certaine : les médecins d'une
station sont habitués à un produit qui provoque certaines réactions à l'utilisation.
Si ce produit subit une modification (en bien ou en mal : débit plus abondant, stock
moins prolongé, etc.), ce bien ou ce mal ne l'est pas obligatoirement pour
l'utilisateur. D'où perplexité pour l'exploitant devant cette notion de qualité de
l'eau d'un gisement.
De plus certaines stations ont des périmètres de protection simplem.ent
sanitaires, ou quelquefois rien du tout. D'autres sont pourvues d'un périmètre
mentionné au POS, mais l'Administration ne s'en préoccupe pas et si des travaux
profonds sont exécutés sur le périmètre, le Service des Mines, la plupart du temps,
n'est pas alerté immédiatement. On ne le découvre que par la suite.
94
On ne sait pas non plus le rôle que joue exactement dans l'environnement du
griffon, la nappe superficielle froide. Le problème demeure donc très complexe,
et il ne sait quelle attitude à adopter devant la réglementation. Si cette
réglementation devenait plus stricte, plus précise, serait-ce une amélioration ou
une entrave ? Les connaissances à l'heure actuelle sont-elles suffisantes pour
apporter "une véritable amélioration dans la gestion de l'eau minérale pour
l'exploitant ?
Intervention de J. Vemerey
Je parlerai en tant qu'industriel et en tant que tel, naturellement, je dis bien
souvent les choses un peu crûment. Que recherche l'industriel ? Il cherche à
vendre un produit ; ce terme n'a rien de péjoratif, c'est au contraire une chose
noble.
Pour revenir au sujet, j'aborderai ici plusieurs points. Le gisement est une
chose qui a pesé lourdement dans ma vie professionnelle, parce qu'il a été très
difficile de faire reconnaître par l'Administration que des sources dont l'eau était
absolument identique puissent s'appeler de la même façon. Je sais bien que c'est
pour éviter un certain nombre d'anomalies et que, à cause de gens qui ne sont
peut-être pas tout à fait droits dans leur comportement, on met des barrières.
C'est normal, car il est certain que l'on vend la qualité, faute de quoi une société
ne peut résister longtemps. Le problème est donc très important. Mais il est
certain aussi que la réglementation actuelle est un peu vieillotte. Il faut à coup
sûr la rendre un peu plus digeste et surtout beaucoup plus rapide.
Je suis malvenu aujourd'hui d'employer le terme rapide car cela faisait
15 ans que nous attendions la sortie d'un décret. Or en l'espace de 3 mois, grâce à
l'autorité et au dynamisme d'une jeune personne arrivée au Ministère de la Santé,
nous avons eu tous les documents nécessaires et le décret est paru. Croyez-moi,
c'est l'exception et j'espère que c'est l'exception qui va confirmer la règle. Mais à
l'heure actuelle, la réglementation est tout de mêm.e un peu dépassée ; il faudrait
un peu plus de logique et être plus près de la réalité des choses.
Je suis tout à fait favorable à la tendance actuelle concernant la
régionalisation. Les gens sur place connaissent beaucoup mieux les problèmes que
les gens des Services centraux ; c'est important dans le cas des eaux minérales.
La première des choses, à mon sens, est d'aller vers la simplification. Il est
certain que plusieurs forages ou plusieurs sources qui, pendant des années,
présentent les mêmes qualités chimique et bactériologique, sont issus de la même
eau.
94
On ne sait pas non plus le rôle que joue exactement dans l'environnement du
griffon, la nappe superficielle froide. Le problème demeure donc très complexe,
et il ne sait quelle attitude à adopter devant la réglementation. Si cette
réglementation devenait plus stricte, plus précise, serait-ce une amélioration ou
une entrave ? Les connaissances à l'heure actuelle sont-elles suffisantes pour
apporter "une véritable amélioration dans la gestion de l'eau minérale pour
l'exploitant ?
Intervention de J. Vemerey
Je parlerai en tant qu'industriel et en tant que tel, naturellement, je dis bien
souvent les choses un peu crûment. Que recherche l'industriel ? Il cherche à
vendre un produit ; ce terme n'a rien de péjoratif, c'est au contraire une chose
noble.
Pour revenir au sujet, j'aborderai ici plusieurs points. Le gisement est une
chose qui a pesé lourdement dans ma vie professionnelle, parce qu'il a été très
difficile de faire reconnaître par l'Administration que des sources dont l'eau était
absolument identique puissent s'appeler de la même façon. Je sais bien que c'est
pour éviter un certain nombre d'anomalies et que, à cause de gens qui ne sont
peut-être pas tout à fait droits dans leur comportement, on met des barrières.
C'est normal, car il est certain que l'on vend la qualité, faute de quoi une société
ne peut résister longtemps. Le problème est donc très important. Mais il est
certain aussi que la réglementation actuelle est un peu vieillotte. Il faut à coup
sûr la rendre un peu plus digeste et surtout beaucoup plus rapide.
Je suis malvenu aujourd'hui d'employer le terme rapide car cela faisait
15 ans que nous attendions la sortie d'un décret. Or en l'espace de 3 mois, grâce à
l'autorité et au dynamisme d'une jeune personne arrivée au Ministère de la Santé,
nous avons eu tous les documents nécessaires et le décret est paru. Croyez-moi,
c'est l'exception et j'espère que c'est l'exception qui va confirmer la règle. Mais à
l'heure actuelle, la réglementation est tout de mêm.e un peu dépassée ; il faudrait
un peu plus de logique et être plus près de la réalité des choses.
Je suis tout à fait favorable à la tendance actuelle concernant la
régionalisation. Les gens sur place connaissent beaucoup mieux les problèmes que
les gens des Services centraux ; c'est important dans le cas des eaux minérales.
La première des choses, à mon sens, est d'aller vers la simplification. Il est
certain que plusieurs forages ou plusieurs sources qui, pendant des années,
présentent les mêmes qualités chimique et bactériologique, sont issus de la même
eau.
95
Dans le même esprit de simplification, il faut également envisager le
problème des périmètres de protection. En pratique, c'est un processus très
compliqué (autorisations multiples, accords, ...) qui peut remonter jusqu'au
Ministère.
- Devant une demande de modification qui va toujours dans le sens d'une
protection ou d'une amélioration, on devrait pouvoir donner réponse rapidement.
Qu'entend-on par rapidement ? Pour moi, c'est un mois dans le cas rapide. La
demande doit passer obligatoirement par le Préfet qui renvoie à la DDASS, aux
Mines et à la Santé. C'est un délai raisonnable quand la demande émane de
l'exploitant lui-même.
- S'il s'agit d'une autre personne que l'exploitant qui demande autorisation
d'entreprendre des travaux dans le périmètre de protection, on peut être moins
exigeant sur le délai, car il faut faire participer l'exploitant à la réflexion sur les
nouveaux travaux à entreprendre, et s'assurer qu'ils ne viendront pas perturber sa
source. Dans ce cas, 3 mois semblent judicieux. Dans l'Industrie il faut être
rapide.
L'Administration se doit d'aider les Industriels pour trouver des solutions aux
problèmes. Je tiens à remercier un certain nombre d'administrations et de
services publics qui nous ont facilité les choses. Il y a quelquefois des barrages ; il
faut les faire "sauter".
La France est un pays d'eau minérale et de très loin le plus important. Il
faut donc faciliter la tâche des exploitants en simplifiant la réglementation qui s'y
rapporte.
Intervention de R. Rîgaill
Je vais être très bref, en vous disant qu'effectivement, comme cela a déjà
été dis à deux reprises, le POS est une bonne solution pour régler un problème qui
ne l'était pas jusque là, et c'est ce que nous avons fait à Luchon.
Je voudrais simplement dire aussi que lorsqu'on parle de protection, on pense
souvent à protection de la qualité de l'eau, mais pas souvent à la quantité. Or, à
Luchon, le problème s'est posé sur les deux exemples suivants.
1 - Un projet de construction immobilière avec cinq niveaux de sous-sol à moins
de 200 m des thermes.
2 - Une rencontre avec un ami hôtelier qui m'a dit :"Mais, dites-moi, si je fais
un trou et que je mette une pompe à chaleur. Est-ce que je vais pouvoir
chauffer mon hôtel ?". Et c'est à 50 m des thermes.
Cet aspect-là ne doit pas être oublié lorsqu'on parle de protection des thermes,
lorsqu'on parle de périmètre de protection.
95
Dans le même esprit de simplification, il faut également envisager le
problème des périmètres de protection. En pratique, c'est un processus très
compliqué (autorisations multiples, accords, ...) qui peut remonter jusqu'au
Ministère.
- Devant une demande de modification qui va toujours dans le sens d'une
protection ou d'une amélioration, on devrait pouvoir donner réponse rapidement.
Qu'entend-on par rapidement ? Pour moi, c'est un mois dans le cas rapide. La
demande doit passer obligatoirement par le Préfet qui renvoie à la DDASS, aux
Mines et à la Santé. C'est un délai raisonnable quand la demande émane de
l'exploitant lui-même.
- S'il s'agit d'une autre personne que l'exploitant qui demande autorisation
d'entreprendre des travaux dans le périmètre de protection, on peut être moins
exigeant sur le délai, car il faut faire participer l'exploitant à la réflexion sur les
nouveaux travaux à entreprendre, et s'assurer qu'ils ne viendront pas perturber sa
source. Dans ce cas, 3 mois semblent judicieux. Dans l'Industrie il faut être
rapide.
L'Administration se doit d'aider les Industriels pour trouver des solutions aux
problèmes. Je tiens à remercier un certain nombre d'administrations et de
services publics qui nous ont facilité les choses. Il y a quelquefois des barrages ; il
faut les faire "sauter".
La France est un pays d'eau minérale et de très loin le plus important. Il
faut donc faciliter la tâche des exploitants en simplifiant la réglementation qui s'y
rapporte.
Intervention de R. Rîgaill
Je vais être très bref, en vous disant qu'effectivement, comme cela a déjà
été dis à deux reprises, le POS est une bonne solution pour régler un problème qui
ne l'était pas jusque là, et c'est ce que nous avons fait à Luchon.
Je voudrais simplement dire aussi que lorsqu'on parle de protection, on pense
souvent à protection de la qualité de l'eau, mais pas souvent à la quantité. Or, à
Luchon, le problème s'est posé sur les deux exemples suivants.
1 - Un projet de construction immobilière avec cinq niveaux de sous-sol à moins
de 200 m des thermes.
2 - Une rencontre avec un ami hôtelier qui m'a dit :"Mais, dites-moi, si je fais
un trou et que je mette une pompe à chaleur. Est-ce que je vais pouvoir
chauffer mon hôtel ?". Et c'est à 50 m des thermes.
Cet aspect-là ne doit pas être oublié lorsqu'on parle de protection des thermes,
lorsqu'on parle de périmètre de protection.
96
De plus, comment faire pratiquement pour protéger cette eau lorsqu'on
s'adresse au périmètre immédiat. Bien entendu, on peut toujours clôturer, mais
clôturer en milieu urbain est chose délicate ; on ne voit pas très bien comment
procéder. Nous avons clôturé derrière les thermes de Luchon qui sont adossés à la
montagne. Il y a là une forêt, donc pas de problème de clôture, tout en sachant et
en étant conscient qu'il n'y a pas de barrières infranchissables. Mais lorsqu'on
s'adresse à un milieu très urbanisé, que faire ? Qu'est-ce dans cas qu'un périmètre
de protection ? D'où un certain nombre de mesures éditées dans le POS, telles par
exemple l'interdiction d'effectuer un certain nombre de travaux sans autorisation
de la municipalité et notamment l'interdiction de creuser au-delà d'une certaine
limite.
Intervention de P. Pouchan
J'ai écouté attentivement les exposés et les discussions. Il m'est apparu
après la dernière intervention que des progrès sensibles ont été faits dans ce
domaine. En effet, à la notion de source, on a substitué la notion de captage pour
avoir justement une meilleure protection, le captage en sous-sol, étant conçu
généralement comme un forage ou un puits, disons un puits moderne. Et je vois
que petit à petit maintenant apparaît la notion de champ captant, et c'est à partir
de là qu'on pourra peut-être envisager les périmètres de protection.
L'avenir, c'est sûrement le champ captant. On peut trouver une autre
dénomination mais je crois que même si ce terme n'est pas très bon, dans mon
esprit champ captant est assez clair.
Il s'ensuit un problème technologique que les exploitants de captages
hydrothermaux connaissent bien et seront amenés à connaître de mieux en mieux :
c'est celui du pompage de l'eau thermale.
L'eau thermale, surtout lorsqu'elle contient des gaz, est fragile : c'est une
vérité première. Peu de choses ont été faites, semble-t-il, en ce qui concerne le
matériel d'exhaure qui est susceptible de dégazer l'eau, c'est-à-dire de dégazer les
gaz qu'elle contient, que ce soit du CO2 ou du H2S et de rendre l'eau sensiblement
différente de ce qu'elle était dans le gisement.
D'autres problèmes se posent en ce qui concerne par exemple les pompes
aspirantes avec la notion de point de bulle ; et il y a là toute une technologie
annexe à développer dans l'exploitation de l'hydrothermalisme.
96
De plus, comment faire pratiquement pour protéger cette eau lorsqu'on
s'adresse au périmètre immédiat. Bien entendu, on peut toujours clôturer, mais
clôturer en milieu urbain est chose délicate ; on ne voit pas très bien comment
procéder. Nous avons clôturé derrière les thermes de Luchon qui sont adossés à la
montagne. Il y a là une forêt, donc pas de problème de clôture, tout en sachant et
en étant conscient qu'il n'y a pas de barrières infranchissables. Mais lorsqu'on
s'adresse à un milieu très urbanisé, que faire ? Qu'est-ce dans cas qu'un périmètre
de protection ? D'où un certain nombre de mesures éditées dans le POS, telles par
exemple l'interdiction d'effectuer un certain nombre de travaux sans autorisation
de la municipalité et notamment l'interdiction de creuser au-delà d'une certaine
limite.
Intervention de P. Pouchan
J'ai écouté attentivement les exposés et les discussions. Il m'est apparu
après la dernière intervention que des progrès sensibles ont été faits dans ce
domaine. En effet, à la notion de source, on a substitué la notion de captage pour
avoir justement une meilleure protection, le captage en sous-sol, étant conçu
généralement comme un forage ou un puits, disons un puits moderne. Et je vois
que petit à petit maintenant apparaît la notion de champ captant, et c'est à partir
de là qu'on pourra peut-être envisager les périmètres de protection.
L'avenir, c'est sûrement le champ captant. On peut trouver une autre
dénomination mais je crois que même si ce terme n'est pas très bon, dans mon
esprit champ captant est assez clair.
Il s'ensuit un problème technologique que les exploitants de captages
hydrothermaux connaissent bien et seront amenés à connaître de mieux en mieux :
c'est celui du pompage de l'eau thermale.
L'eau thermale, surtout lorsqu'elle contient des gaz, est fragile : c'est une
vérité première. Peu de choses ont été faites, semble-t-il, en ce qui concerne le
matériel d'exhaure qui est susceptible de dégazer l'eau, c'est-à-dire de dégazer les
gaz qu'elle contient, que ce soit du CO2 ou du H2S et de rendre l'eau sensiblement
différente de ce qu'elle était dans le gisement.
D'autres problèmes se posent en ce qui concerne par exemple les pompes
aspirantes avec la notion de point de bulle ; et il y a là toute une technologie
annexe à développer dans l'exploitation de l'hydrothermalisme.
97
Intervention de Melle D. Pépin
Bon nombre de périmètres de protection ont été délimités dans des
conditions et à une période où la technologie était nettement moins avancée que
maintenant.
On vient de parler de la notion de champ captant ; je suis tout à fait
d'accord, et je pense qu'il faudrait peut-être, avant de définir des périmètres de
protection (c'est-à-dire donner un droit d'utilisation à quelqu'un), définir le
gisement. La définition en surface ne correspond plus du tout à la réalité du sous-
sol. Une évolution s'impose dans la notion de périmètre de protection.
Je crois qu'il faut bien inclure dans cette notion de celle de protection
sanitaire d'une part et de protection de droit d'eau d'autre part.
Intervention de X. Poul
Au niveau du périmètre de protection, on pourrait s'inspirer de la
réglementation dans le domaine de la géothermie.
Je citerai l'exemple du cas de Balaruc. Il est apparu que les ouvrages étaient
en dehors de leur périmètre de protection. C'est anecdotique, mais ce périmètre
était tellement vieux : il avait un siècle ! Les sources avaient vagabondé, et au
moment où précisément quelqu'un a voulu installer une pompe à chaleur, on s'est
aperçu en regardant dans les archives du Service des Mines qu'effectivement les
ouvrages existants étaient en dehors de leur périmètre. En réfléchissant, avec des
arguments intellectuels autant que faire se peut, avec les moyens d'investigation
employés, on en est arrivé à demander un périmètre de protection sur l'ensemble
de la presqu'île et même à la limite au-delà. Cette presqu'île bien sûr est
relativement modeste (1 km de large et 2 km de long environ). Je n'expliquerai pas
pourquoi, mais à la limite pourquoi pas l'étang lui-même parce qu'effectivement
on peut exercer des influences sur la ressource, porter des préjudices à
l'exploitant en place en opérant à une distance relativement importante.
La notion de périmètre de protection en géothermie est là, non pas pour
protéger la qualité, mais pour protéger la ressource. Celui qui fait un
investissement de 1 milliard de centimes est à juste titre inquiet de savoir si
quelqu'un se mettant à 2 km ne fera pas le même investissement et, parce qu'il
sera plus puissant et trouvera une structure plus favorable, il soustraira en
quelque sorte la ressource à celui qui l'a exploitée antérieurement. C'est, en
quelque sorte, une affaire de droit d'eau.
97
Intervention de Melle D. Pépin
Bon nombre de périmètres de protection ont été délimités dans des
conditions et à une période où la technologie était nettement moins avancée que
maintenant.
On vient de parler de la notion de champ captant ; je suis tout à fait
d'accord, et je pense qu'il faudrait peut-être, avant de définir des périmètres de
protection (c'est-à-dire donner un droit d'utilisation à quelqu'un), définir le
gisement. La définition en surface ne correspond plus du tout à la réalité du sous-
sol. Une évolution s'impose dans la notion de périmètre de protection.
Je crois qu'il faut bien inclure dans cette notion de celle de protection
sanitaire d'une part et de protection de droit d'eau d'autre part.
Intervention de X. Poul
Au niveau du périmètre de protection, on pourrait s'inspirer de la
réglementation dans le domaine de la géothermie.
Je citerai l'exemple du cas de Balaruc. Il est apparu que les ouvrages étaient
en dehors de leur périmètre de protection. C'est anecdotique, mais ce périmètre
était tellement vieux : il avait un siècle ! Les sources avaient vagabondé, et au
moment où précisément quelqu'un a voulu installer une pompe à chaleur, on s'est
aperçu en regardant dans les archives du Service des Mines qu'effectivement les
ouvrages existants étaient en dehors de leur périmètre. En réfléchissant, avec des
arguments intellectuels autant que faire se peut, avec les moyens d'investigation
employés, on en est arrivé à demander un périmètre de protection sur l'ensemble
de la presqu'île et même à la limite au-delà. Cette presqu'île bien sûr est
relativement modeste (1 km de large et 2 km de long environ). Je n'expliquerai pas
pourquoi, mais à la limite pourquoi pas l'étang lui-même parce qu'effectivement
on peut exercer des influences sur la ressource, porter des préjudices à
l'exploitant en place en opérant à une distance relativement importante.
La notion de périmètre de protection en géothermie est là, non pas pour
protéger la qualité, mais pour protéger la ressource. Celui qui fait un
investissement de 1 milliard de centimes est à juste titre inquiet de savoir si
quelqu'un se mettant à 2 km ne fera pas le même investissement et, parce qu'il
sera plus puissant et trouvera une structure plus favorable, il soustraira en
quelque sorte la ressource à celui qui l'a exploitée antérieurement. C'est, en
quelque sorte, une affaire de droit d'eau.
98
Intervention de C. Belliol
En ce qui concerne la protection, il n'y a pas à proprement parler de
périmètre, mais par contre sur l'ensemble des communes concernées par le
gisement (une vingtaine) on a pu définir des zones de risque.
Il y a trois zones de risque qui partent des puisages.
La zone 1 où se trouve le risque le plus important où tous les ouvrages
nécessitent une surveillance particulière et, dans le cadre du permis de
construire, une intervention de la Direction des Mines pour assurer le contrôle
des fondations de la conception à la réalisation.
- La zone 2 dans laquelle les ouvrages -plus simples- sont moins surveillés.
La zone 3 dans laquelle ne sont concernés que les très grands ouvrages comme
par exemple, dans le cas d'Enghien, une autoroute, le R^^ de Parisis une grande
artère qui risque d'être tracée au bas de la colline de Montmorency, et de
couper l'arrivée de toutes nos eaux d'alimentation. Il s'agit là, bien sûr, d'un
ouvrage très important et très profond qui risque d'avoir une conséquence
déterminante sur les sources. Mais dans l'ensemble les fondations classiques en
zone 3 ne sont pas couvertes.
Dans les POS des communes avoisinnantes, il y a cette notion des trois
risques.
Intervention de P. Pouchan
Je voudrais répondre à la notion de périmètre de protection en géothermie.
Je suis tout à fait d'accord sur les attendus mais, pour avoir proposé des
périmètres de géothermie, je dirai que c'est une difficulté considérable parce qu'il
faut savoir comment cela a été fait : il y a eu une extension du Code minier à une
substance à laquelle le Code minier ne s'applique pas du tout, et ceci pour des
raisons de commodité (semble-t-il) ou de rapidité, mais posant des difficultés
insurmontables bien que avec, au départ, une bonne intention.
Je pense que le périmètre de protection, s'il doit être installé, n'apportera
que des avantages ; il ne doit surtout pas s'inspirer, quant à la forme, de ce qui a
été fait pour la géothermie. C'est vraiment quelque chose qui n'a pas de sens : les
géothermiciens vous le diront. On arrive à créer des volumes d'exploitation qui
sont des prismes. Il y a autant d'interprétations et de cas de figure qu'il y a de
personnes qui réalisent ces périmètres.
98
Intervention de C. Belliol
En ce qui concerne la protection, il n'y a pas à proprement parler de
périmètre, mais par contre sur l'ensemble des communes concernées par le
gisement (une vingtaine) on a pu définir des zones de risque.
Il y a trois zones de risque qui partent des puisages.
La zone 1 où se trouve le risque le plus important où tous les ouvrages
nécessitent une surveillance particulière et, dans le cadre du permis de
construire, une intervention de la Direction des Mines pour assurer le contrôle
des fondations de la conception à la réalisation.
- La zone 2 dans laquelle les ouvrages -plus simples- sont moins surveillés.
La zone 3 dans laquelle ne sont concernés que les très grands ouvrages comme
par exemple, dans le cas d'Enghien, une autoroute, le R^^ de Parisis une grande
artère qui risque d'être tracée au bas de la colline de Montmorency, et de
couper l'arrivée de toutes nos eaux d'alimentation. Il s'agit là, bien sûr, d'un
ouvrage très important et très profond qui risque d'avoir une conséquence
déterminante sur les sources. Mais dans l'ensemble les fondations classiques en
zone 3 ne sont pas couvertes.
Dans les POS des communes avoisinnantes, il y a cette notion des trois
risques.
Intervention de P. Pouchan
Je voudrais répondre à la notion de périmètre de protection en géothermie.
Je suis tout à fait d'accord sur les attendus mais, pour avoir proposé des
périmètres de géothermie, je dirai que c'est une difficulté considérable parce qu'il
faut savoir comment cela a été fait : il y a eu une extension du Code minier à une
substance à laquelle le Code minier ne s'applique pas du tout, et ceci pour des
raisons de commodité (semble-t-il) ou de rapidité, mais posant des difficultés
insurmontables bien que avec, au départ, une bonne intention.
Je pense que le périmètre de protection, s'il doit être installé, n'apportera
que des avantages ; il ne doit surtout pas s'inspirer, quant à la forme, de ce qui a
été fait pour la géothermie. C'est vraiment quelque chose qui n'a pas de sens : les
géothermiciens vous le diront. On arrive à créer des volumes d'exploitation qui
sont des prismes. Il y a autant d'interprétations et de cas de figure qu'il y a de
personnes qui réalisent ces périmètres.
99
Intervention de M. Barrier
Je ne suis pas tout à fait d'accoi*d avec l'explication que vient de donner
Monsieur. Je crois que les périmètres de protection en géothermie correspondent
à un besoin réel. A l'heure actuelle, ils remplissent leur fonction ; ils sont -eux
aussi- tributaires de l'évolution en particulier des modèles mathématiques et de la
connaissance que l'on a des comportements des aquifères. Je vous rappelle qu'en
région parisienne, il y a actuellement une cinquantaine d'opérations sur une
superficie très réduite. Ces périmètres de protection remplissent quasiment
correctement leur fonction.
Intervention de P. Pouchan
Le droit (presque minier, si je puis dire), c'est celui de la propriété de l'eau
dans le sous-sol. Actuellement, l'eau n'est pas un gisement possessif ; l'eau dans le
sous-sol appartient au propriétaire du sol. On le voit bien lorsque l'on fait un
forage d'eau potable pour une collectivité publique : pour avoir la possibilité de
faire un forage, une collectivité doit acquérir un morceau de terrain.
Alors, si on en revient à la notion de gisement en matière d'eau minérale, je
crois qu'il faut remettre en cause cette notion de propriété de l'eau dans le sous-
sol.
Intervention de G. Duermael
Selon deux grands axes, il semble d'une part que l'on assiste à une dérive de
notion puisqu'on passe des notions de source à celle de captage, puis à celle de
gisement, et que, par là même, la notion de périmètre de protection se doit
d'évoluer aussi.
Intervention de M. Derain
Quelques mots sur le périmètre de protection qui n'est pas un problème
facile. U faut d'abord savoir qu'il y a beaucoup d'ambiguïté, de dualité dans les
réglementations que nous devons appliquer.
Il y a deux sortes de périmètres de protection :
Il y a celui qui découle d'une déclaration d'intérêt public. Ce périmètre a été
99
Intervention de M. Barrier
Je ne suis pas tout à fait d'accoi*d avec l'explication que vient de donner
Monsieur. Je crois que les périmètres de protection en géothermie correspondent
à un besoin réel. A l'heure actuelle, ils remplissent leur fonction ; ils sont -eux
aussi- tributaires de l'évolution en particulier des modèles mathématiques et de la
connaissance que l'on a des comportements des aquifères. Je vous rappelle qu'en
région parisienne, il y a actuellement une cinquantaine d'opérations sur une
superficie très réduite. Ces périmètres de protection remplissent quasiment
correctement leur fonction.
Intervention de P. Pouchan
Le droit (presque minier, si je puis dire), c'est celui de la propriété de l'eau
dans le sous-sol. Actuellement, l'eau n'est pas un gisement possessif ; l'eau dans le
sous-sol appartient au propriétaire du sol. On le voit bien lorsque l'on fait un
forage d'eau potable pour une collectivité publique : pour avoir la possibilité de
faire un forage, une collectivité doit acquérir un morceau de terrain.
Alors, si on en revient à la notion de gisement en matière d'eau minérale, je
crois qu'il faut remettre en cause cette notion de propriété de l'eau dans le sous-
sol.
Intervention de G. Duermael
Selon deux grands axes, il semble d'une part que l'on assiste à une dérive de
notion puisqu'on passe des notions de source à celle de captage, puis à celle de
gisement, et que, par là même, la notion de périmètre de protection se doit
d'évoluer aussi.
Intervention de M. Derain
Quelques mots sur le périmètre de protection qui n'est pas un problème
facile. U faut d'abord savoir qu'il y a beaucoup d'ambiguïté, de dualité dans les
réglementations que nous devons appliquer.
Il y a deux sortes de périmètres de protection :
Il y a celui qui découle d'une déclaration d'intérêt public. Ce périmètre a été
100
institué pour protéger un exploitant contre les menées subversives de ses
confrères et concurrents. Cela a été conçu et bâti dans cet esprit pour
s'opposer à ce que quiconque aille assécher la ressource d'un exploitant déjà
installé.
Il y en a un autre qui est donc le périmètre de protection sanitaire, fixé par
l'arrêté d'autorisation individuelle pour chaque source et qui est établi dans des
conditions assez douteuses...
Si l'on envisage le premier périmètre découlant de la déclaration d'intérêt
public : se faire déclarer d'intérêt public, établir un périmètre de proteciton, c'est
engager une procédure lourde passant par de nombreux conseils qui ont à se
prononcer, le dernier étant le Conseil d'Etat. Quel en est le but ? Celui d'éviter,
notamment, des travaux qui n'ont plus forcément cours maintenant, bien que la
guerre des sources existe encore, mais peut-être moins qu'au siècle dernier ; ce
périmètre est donc destiné à s'opposer à des travaux lourds.
L'inconvénient de l'établissement de ce périmètre de protection qui
s'applique au tiers, c'est aussi de s'appliquer à l'exploitant lui-même qui, lorsqu'il a
demandé un périmètre de protection, prend peut-être des garanties contre des
tiers, mais s'impose à lui-même une contrainte supplémentaire.
Je me demande s'il est bien nécessaire d'en arriver là. Parce que finalement
ce n'est pas la petite fouille pour fondation à 1 ou 2 niveaux (cave par exemple)
qui pose problème ; un parking à 6 étages par contre peut en poser. Or, on a un
bon exemple actuellement à Clermont-Ferrand où le fait d'ouvrir un parking en
centre-ville a asséché non pas une source thermale, mais une source pétrifiante
situé à 300 ou 400 m de là, ce qui montre qu'un trou d'une quinzaine de mètres de
profondeur peut avoir une influence dans un rayon assez éloigné.
- La réglementation actuelle prévoit une déclaration d'intérêt public sans
périmètre de protection (cela peut arriver) ; on se demande pourquoi les gens ont
demandé à être déclaré public si ce n'est pour le signaler sur l'étiquette de leurs
bouteilles ; par contre, s'il n'y a pas de périmètre de protection ou s'il y a des
travaux en dehors du périmètre, l'exploitant peut demander une suspension des
travaux qui lui semblent présenter un danger (cela pendant un délai de 6 mois, ce
qui lui permet éventuellement d'en faire établir un).
Je me demande s'il ne serait pas plus simple de renoncer à ces périmètres de
protection, fixés une fois pour toute par une procédure lourde et si une procédure
plus légère et plus individuelle de blocage, s'opposant éventuellement à des
travaux pouvant porter atteinte, ne serait pas une voie à rechercher. Bien sûr, en
l'absence d'intérêt public, il faut peut-être trouver une base légale pour
intervenir, mais cette notion de périmètre de protection tant à l'émergence et
100
institué pour protéger un exploitant contre les menées subversives de ses
confrères et concurrents. Cela a été conçu et bâti dans cet esprit pour
s'opposer à ce que quiconque aille assécher la ressource d'un exploitant déjà
installé.
Il y en a un autre qui est donc le périmètre de protection sanitaire, fixé par
l'arrêté d'autorisation individuelle pour chaque source et qui est établi dans des
conditions assez douteuses...
Si l'on envisage le premier périmètre découlant de la déclaration d'intérêt
public : se faire déclarer d'intérêt public, établir un périmètre de proteciton, c'est
engager une procédure lourde passant par de nombreux conseils qui ont à se
prononcer, le dernier étant le Conseil d'Etat. Quel en est le but ? Celui d'éviter,
notamment, des travaux qui n'ont plus forcément cours maintenant, bien que la
guerre des sources existe encore, mais peut-être moins qu'au siècle dernier ; ce
périmètre est donc destiné à s'opposer à des travaux lourds.
L'inconvénient de l'établissement de ce périmètre de protection qui
s'applique au tiers, c'est aussi de s'appliquer à l'exploitant lui-même qui, lorsqu'il a
demandé un périmètre de protection, prend peut-être des garanties contre des
tiers, mais s'impose à lui-même une contrainte supplémentaire.
Je me demande s'il est bien nécessaire d'en arriver là. Parce que finalement
ce n'est pas la petite fouille pour fondation à 1 ou 2 niveaux (cave par exemple)
qui pose problème ; un parking à 6 étages par contre peut en poser. Or, on a un
bon exemple actuellement à Clermont-Ferrand où le fait d'ouvrir un parking en
centre-ville a asséché non pas une source thermale, mais une source pétrifiante
situé à 300 ou 400 m de là, ce qui montre qu'un trou d'une quinzaine de mètres de
profondeur peut avoir une influence dans un rayon assez éloigné.
- La réglementation actuelle prévoit une déclaration d'intérêt public sans
périmètre de protection (cela peut arriver) ; on se demande pourquoi les gens ont
demandé à être déclaré public si ce n'est pour le signaler sur l'étiquette de leurs
bouteilles ; par contre, s'il n'y a pas de périmètre de protection ou s'il y a des
travaux en dehors du périmètre, l'exploitant peut demander une suspension des
travaux qui lui semblent présenter un danger (cela pendant un délai de 6 mois, ce
qui lui permet éventuellement d'en faire établir un).
Je me demande s'il ne serait pas plus simple de renoncer à ces périmètres de
protection, fixés une fois pour toute par une procédure lourde et si une procédure
plus légère et plus individuelle de blocage, s'opposant éventuellement à des
travaux pouvant porter atteinte, ne serait pas une voie à rechercher. Bien sûr, en
l'absence d'intérêt public, il faut peut-être trouver une base légale pour
intervenir, mais cette notion de périmètre de protection tant à l'émergence et
101
peut-être encore plus dans la zone d'alimentation (zone très vaste) ne serait-elle
pas une notion qu'il faut maintenir à tout prix, et ne faudrait-il pas rechercher une
voie plus ponctuelle d'intervention de blocage.
- En ce qui concerne le second périmètre, c'est-à-dire le périmètre de
protection sanitaire, le problème semble délicat. La solution est chez les
techniciens qui peuvent dire s'il s'agit de griffon naturel, de puits, ou d'eau chaude
captée à faible profondeur. Tout ce qu'on peut faire n'apporte pas de garanties en
matière de protection sanitaire ; on peut se demander si la solution la plus simple
pour un technicien, mais pas forcément pour la solution adoptée, n'est donc pas de
supprimer toutes ces émergences vulnérables, au profit de forages un peu plus
profonds, bien surveillés, de façon à supprimer le risque de pollution plutôt que
d'essayer d'en protéger l'entrée en surface.
Tout ceci est très complexe, et il faudra créer un axe de réflexion, pour
établir un mode d'emploi réglant ces problèmes, ou peut-être trouver un autre
moyen d'action que les systèmes bâtis au siècle dernier.
Intervention de A. Aubîgnat
Vous venez de parler des systèmes nés au siècle dernier. A cette époque, il
n'y avait pas de forages, on vivait sur un thermalisme qui provenait du
jaillissement, en certains points du sol, d'une eau qui possédait une valeur
thérapeutique. Voilà la base de départ. Pour en accroître le débit (car il y avait
déjà entartrage ou tout autres problèmes que nous connaissons déjà), des travaux
ont été faits sur ces captages, mais c'était à des endroits très précis, connus
depuis des siècles qu'apparaissait une source thermominérale. Le périmètre de
protection était établi pour éviter toute concurrence possible par un moyen
artificiel (c'est un phénomène bien connu dans toutes les stations) et Luchon en
est un type parfait où, au cours des siècles, il y a eu une véritable guerre entre
des propriétaires de terrains mitoyens proches, et surtout situés les uns "au-
dessus" des autres. L'eau jaillissait au pied de la montagne et enrichissait un
certain individu ; à ce moment-là, il y en a un autre qui, possédant un pré au-
dessus, se disait mais pourquoi n'essaierais-je pas de gagner, moi aussi un peu
d'argent. Il creusait dans le sol, faisait une sorte de galerie ou de puits et l'eau
jaillissait. A partit de ce moment-là, celui qui se trouvait en dessous n'avait plus
d'eau. Le phénomène s'est vraiment produit à plusieurs reprises à Luchon. Ces
conflits ont duré du XVIIIème au XIXème siècle jusqu'au jour où la Municipalité a
tout racheté.
Le périmètre de protection était donc bien fait pour éviter la dépossession
du premier propriétaire de la soturce.
101
peut-être encore plus dans la zone d'alimentation (zone très vaste) ne serait-elle
pas une notion qu'il faut maintenir à tout prix, et ne faudrait-il pas rechercher une
voie plus ponctuelle d'intervention de blocage.
- En ce qui concerne le second périmètre, c'est-à-dire le périmètre de
protection sanitaire, le problème semble délicat. La solution est chez les
techniciens qui peuvent dire s'il s'agit de griffon naturel, de puits, ou d'eau chaude
captée à faible profondeur. Tout ce qu'on peut faire n'apporte pas de garanties en
matière de protection sanitaire ; on peut se demander si la solution la plus simple
pour un technicien, mais pas forcément pour la solution adoptée, n'est donc pas de
supprimer toutes ces émergences vulnérables, au profit de forages un peu plus
profonds, bien surveillés, de façon à supprimer le risque de pollution plutôt que
d'essayer d'en protéger l'entrée en surface.
Tout ceci est très complexe, et il faudra créer un axe de réflexion, pour
établir un mode d'emploi réglant ces problèmes, ou peut-être trouver un autre
moyen d'action que les systèmes bâtis au siècle dernier.
Intervention de A. Aubîgnat
Vous venez de parler des systèmes nés au siècle dernier. A cette époque, il
n'y avait pas de forages, on vivait sur un thermalisme qui provenait du
jaillissement, en certains points du sol, d'une eau qui possédait une valeur
thérapeutique. Voilà la base de départ. Pour en accroître le débit (car il y avait
déjà entartrage ou tout autres problèmes que nous connaissons déjà), des travaux
ont été faits sur ces captages, mais c'était à des endroits très précis, connus
depuis des siècles qu'apparaissait une source thermominérale. Le périmètre de
protection était établi pour éviter toute concurrence possible par un moyen
artificiel (c'est un phénomène bien connu dans toutes les stations) et Luchon en
est un type parfait où, au cours des siècles, il y a eu une véritable guerre entre
des propriétaires de terrains mitoyens proches, et surtout situés les uns "au-
dessus" des autres. L'eau jaillissait au pied de la montagne et enrichissait un
certain individu ; à ce moment-là, il y en a un autre qui, possédant un pré au-
dessus, se disait mais pourquoi n'essaierais-je pas de gagner, moi aussi un peu
d'argent. Il creusait dans le sol, faisait une sorte de galerie ou de puits et l'eau
jaillissait. A partit de ce moment-là, celui qui se trouvait en dessous n'avait plus
d'eau. Le phénomène s'est vraiment produit à plusieurs reprises à Luchon. Ces
conflits ont duré du XVIIIème au XIXème siècle jusqu'au jour où la Municipalité a
tout racheté.
Le périmètre de protection était donc bien fait pour éviter la dépossession
du premier propriétaire de la soturce.
102
Si l'on en vient à la notion de gisement et de forage, il n'y a aucun doute :
sans périmètre de protection, on se trouve dans une situation telle que tout voisin
peut se dire : "il retire un profit de cette eau, pourquoi moi en faisant un forage,
je n'en tirerai pas autant. Il arrive parfois qu'il y ait partage, mais il y a parfois
dépossession.
L'arbitrage est juridique et il ne nous appartient pas de le résoudre. Le point
de vue juridique, c'est de savoir si la notion d'exploitation d'un établissement
thermal ou d'une source thermominérale s'adresse uniquement à une eau qui a
jailli un certain jour et que l'on continue à exploiter, en améliorant et confortant
l'exploitation ou si, à partir de la notion de gisement, on l'étend à un certain
territoire et dans ce cas tous les gens qui ont un droit sur ce territoire ont la
possibilité de puiser dedans. Cela rejoint ce que disait tout à l'heure M. Boutonnât
à propos de la propriété de l'eau. Nous posons là vraiment le problème de la
propriété de l'eau. Et ce n'est plus du tout le problème de la propriété de celui qui
possède l'émergence. Là est l'angoisse de l'exploitant.
Intervention de M. Derain
Il est indispensable, sur ce problème, de poser la question à des juristes. Je
pense quant à moi que l'eau n'appartient pas au seul propriétaire du soL L'eau est
comme l'air. Dans le domaine minier, on dit que les mines sont des richesses qui
n'appartiennent à personne, et c'est le gouvernement qui désigne qui peut les
exploiter. Pour l'eau, il y a un droit d'usage, quoique dans certaines limites, pour
le propriétaire du sol, mais il ne faut pas que cet usage entraîne un inconvénient
pour les voisins.
Dans le cas des exploitants thermaux, le problème de défense serait plutôt
celui de protéger la propriété industrielle qu'un simple problème de propriété de
l'eau.
Je ne sais si des juristes peuvent ici nous donner leur avis et leur position
concernant la propriété de l'eau.
Intervention de C. Lefrou
Le droit de propriété est déterminé par le Code civil, et il n'est limité que
lorsque s'applique un décret-loi de 1935 pour la protection du franc, mais qui ne
s'applique que dans certaines zones parfaitement délimitées qui sont en général
des terrains sédimentaires que l'on veut protéger pour les usages d'eau potable. Je
pense donc que toutes les zones où existent des eaux minérales ne sont pas
102
Si l'on en vient à la notion de gisement et de forage, il n'y a aucun doute :
sans périmètre de protection, on se trouve dans une situation telle que tout voisin
peut se dire : "il retire un profit de cette eau, pourquoi moi en faisant un forage,
je n'en tirerai pas autant. Il arrive parfois qu'il y ait partage, mais il y a parfois
dépossession.
L'arbitrage est juridique et il ne nous appartient pas de le résoudre. Le point
de vue juridique, c'est de savoir si la notion d'exploitation d'un établissement
thermal ou d'une source thermominérale s'adresse uniquement à une eau qui a
jailli un certain jour et que l'on continue à exploiter, en améliorant et confortant
l'exploitation ou si, à partir de la notion de gisement, on l'étend à un certain
territoire et dans ce cas tous les gens qui ont un droit sur ce territoire ont la
possibilité de puiser dedans. Cela rejoint ce que disait tout à l'heure M. Boutonnât
à propos de la propriété de l'eau. Nous posons là vraiment le problème de la
propriété de l'eau. Et ce n'est plus du tout le problème de la propriété de celui qui
possède l'émergence. Là est l'angoisse de l'exploitant.
Intervention de M. Derain
Il est indispensable, sur ce problème, de poser la question à des juristes. Je
pense quant à moi que l'eau n'appartient pas au seul propriétaire du soL L'eau est
comme l'air. Dans le domaine minier, on dit que les mines sont des richesses qui
n'appartiennent à personne, et c'est le gouvernement qui désigne qui peut les
exploiter. Pour l'eau, il y a un droit d'usage, quoique dans certaines limites, pour
le propriétaire du sol, mais il ne faut pas que cet usage entraîne un inconvénient
pour les voisins.
Dans le cas des exploitants thermaux, le problème de défense serait plutôt
celui de protéger la propriété industrielle qu'un simple problème de propriété de
l'eau.
Je ne sais si des juristes peuvent ici nous donner leur avis et leur position
concernant la propriété de l'eau.
Intervention de C. Lefrou
Le droit de propriété est déterminé par le Code civil, et il n'est limité que
lorsque s'applique un décret-loi de 1935 pour la protection du franc, mais qui ne
s'applique que dans certaines zones parfaitement délimitées qui sont en général
des terrains sédimentaires que l'on veut protéger pour les usages d'eau potable. Je
pense donc que toutes les zones où existent des eaux minérales ne sont pas
103
concernées par le décret de 1935. Sauf dans ces zones-là, tout un chacun a le droit
de faire un trou et de prélever de l'eau s'il en trouve.
* Intervention de M. Derain
Bien sûr, c'est un droit d'usage.
* Intervention de C. Lefrou
L'administration ne peut pas s'y opposer. Il n'y a pas d'autorisation pour le
faire.
Intervention de A. Aubîgnat
A propos des périmètres de protection, c'est un sujet dont nous n'avons pas
fini de parler. Cela a fait couler beaucoup de salive et beaucoup d'encre ; mais
rien n'est solutionné.
M. Derain a fait une exégèse savante de la réglementation concernant ces
périmètres de protection administratifs qui résultent d'une loi qui (soit dit en
passant) date de 130 ans, c'est-à-dire du 14 juillet 1856. Vous avouerez que depuis
130 ans, il est normal que l'on ait fait des progrès dans ce domaine. La
connaissance de l'hydrologie et de l'hydrogéologie qui avaient servi de base au
législateur de l'époque est quelque peu périmée.
M. Derain, dans votre exégèse, vous avez dit que la chose essentielle dans
les périmètres de protection des sources est que la source soit déclarée d'intérêt
public.
Si elle est déclarée d'intérêt public sans délimitation d'un périmètre de
protection, il est possible, d'après la loi, de demander au Préfet d'interdire tous
travaux jugés de nature à compromettre la conservation de la dite source déclarée
d'intérêt public. Mais, en attendant que soit institué un périmètre de protection,
ou son extension nécessaire, qui engloberait les travaux redoutés, là également, il
ne faut pas se voiler la face : dans l'état actuel de notre législation, pour aboutir à
l'instauration d'un périmètre de protection, un minimum de 15 ans sont nécessaires
et je peux vous citer de nombreux exemples.
Je crois que cette notion de périmètre de protection, ou bien il faut
l'abandonner carrément ou bien la "repenser" sur des bases tout à fait nouvelles.
Une solution, une amorce de solution tout au moins, pourrait être trouvée si on
103
concernées par le décret de 1935. Sauf dans ces zones-là, tout un chacun a le droit
de faire un trou et de prélever de l'eau s'il en trouve.
* Intervention de M. Derain
Bien sûr, c'est un droit d'usage.
* Intervention de C. Lefrou
L'administration ne peut pas s'y opposer. Il n'y a pas d'autorisation pour le
faire.
Intervention de A. Aubîgnat
A propos des périmètres de protection, c'est un sujet dont nous n'avons pas
fini de parler. Cela a fait couler beaucoup de salive et beaucoup d'encre ; mais
rien n'est solutionné.
M. Derain a fait une exégèse savante de la réglementation concernant ces
périmètres de protection administratifs qui résultent d'une loi qui (soit dit en
passant) date de 130 ans, c'est-à-dire du 14 juillet 1856. Vous avouerez que depuis
130 ans, il est normal que l'on ait fait des progrès dans ce domaine. La
connaissance de l'hydrologie et de l'hydrogéologie qui avaient servi de base au
législateur de l'époque est quelque peu périmée.
M. Derain, dans votre exégèse, vous avez dit que la chose essentielle dans
les périmètres de protection des sources est que la source soit déclarée d'intérêt
public.
Si elle est déclarée d'intérêt public sans délimitation d'un périmètre de
protection, il est possible, d'après la loi, de demander au Préfet d'interdire tous
travaux jugés de nature à compromettre la conservation de la dite source déclarée
d'intérêt public. Mais, en attendant que soit institué un périmètre de protection,
ou son extension nécessaire, qui engloberait les travaux redoutés, là également, il
ne faut pas se voiler la face : dans l'état actuel de notre législation, pour aboutir à
l'instauration d'un périmètre de protection, un minimum de 15 ans sont nécessaires
et je peux vous citer de nombreux exemples.
Je crois que cette notion de périmètre de protection, ou bien il faut
l'abandonner carrément ou bien la "repenser" sur des bases tout à fait nouvelles.
Une solution, une amorce de solution tout au moins, pourrait être trouvée si on
104
abandonne l'idée que les sources sont sans relation entre elles dans un bassin
déterminé, qu'elles jaillissent çà et là sans lien.
Je crois qu'il faut en revenir à cette notion de gisement. Vous l'avez
évoquée, M. Derain ; M. Blanc en a parlé aussi. Je crois effectivement que la
notion fondamentale est la définition du gisement. Le gisement une fois bien
défini, ce sera encore difficile ; il y aura des polémiques ; ce sera une batailled'hydrogéologues, mais enfin si on arrive à établir cette définition, on aura une
base solide pour instaurer ce fameux périmètre de protection sur des données
nouvelles, différentes de celles de 1856.
Intervention de F. Berthier
Cette notion de périmètre est assez délicate, mais en fait en tant
qu'exploitant, le souci est légitime de voir sa ressource protégée. L'exploitant va
donc se retourner vers l'hydrogéologue en lui demandant de la protéger. Jusqu'où
protéger ? Il faut donc un plan ; il se tournera ensuite vers l'Administration en
demandant que soit établie une garantie à travers un périmètre de protection, afin
que sa ressource ne puisse être altérée.
Des deux côtés, l'exploitant n'est pas satisfait étant donné que le géologue
ou l'hydrogéologue dit : "Oui, mais çà dépend de l'implantation du forage, de sa
profondeur, de la connaissance de certains éléments, etc.", et il a tendance à se
reposer sur l'Administration qui, elle, hésite ou tarde à prendre des décisions.
Je simplifierai les choses (ce qui ne résoudra rien) et je dirais : "Il y a une
ressource exploitée en surface utilisée par un industriel", et j'irais dans le sens de
M. Vemerey qui veut des réponses claires. En fait, cet industriel connaît son
gisement. Et c'est là que l'on s'aperçoit que les contraintes sont d'autant plus
sévères (d'après certains exploitants) que la ressource exploitée est moins bien
connue. Ce qui est grave c'est qu'à ce compte là, on a tendance à "geler"
l'exploitation d'un sous-sol quitte à faire un périmètre de protection extrêmemnt
étendu pour éviter toute agression, même si celle-ci est loin d'être démontrée.
Donc est-ce que la formule la plus simple ne serait pas la suivante : il y a un
gisement à exploiter ; si quelqu'un envisage de faire un ouvrage souterrain, il peut
en prendre le risque, il s'agira à l'exploitant de démontrer qu'il y a eu un altération
de sa ressource ; s'il a les éléments, il n'y aura aucun problème. S'il n'a pas
d'éléments, dans ce cas, effectivement, la question se posera. Mais plutôt que de
se reporter sur une définition réglementaire qui n'écartera pas nécessairement
tous les cas d'espèces, ne vaut-il pas mieux référencer les points de production
(quantité et qualité) et estimer qu'il y a altération dès que des modifications ont
été enregistrées. Cette formule permettrait :
104
abandonne l'idée que les sources sont sans relation entre elles dans un bassin
déterminé, qu'elles jaillissent çà et là sans lien.
Je crois qu'il faut en revenir à cette notion de gisement. Vous l'avez
évoquée, M. Derain ; M. Blanc en a parlé aussi. Je crois effectivement que la
notion fondamentale est la définition du gisement. Le gisement une fois bien
défini, ce sera encore difficile ; il y aura des polémiques ; ce sera une batailled'hydrogéologues, mais enfin si on arrive à établir cette définition, on aura une
base solide pour instaurer ce fameux périmètre de protection sur des données
nouvelles, différentes de celles de 1856.
Intervention de F. Berthier
Cette notion de périmètre est assez délicate, mais en fait en tant
qu'exploitant, le souci est légitime de voir sa ressource protégée. L'exploitant va
donc se retourner vers l'hydrogéologue en lui demandant de la protéger. Jusqu'où
protéger ? Il faut donc un plan ; il se tournera ensuite vers l'Administration en
demandant que soit établie une garantie à travers un périmètre de protection, afin
que sa ressource ne puisse être altérée.
Des deux côtés, l'exploitant n'est pas satisfait étant donné que le géologue
ou l'hydrogéologue dit : "Oui, mais çà dépend de l'implantation du forage, de sa
profondeur, de la connaissance de certains éléments, etc.", et il a tendance à se
reposer sur l'Administration qui, elle, hésite ou tarde à prendre des décisions.
Je simplifierai les choses (ce qui ne résoudra rien) et je dirais : "Il y a une
ressource exploitée en surface utilisée par un industriel", et j'irais dans le sens de
M. Vemerey qui veut des réponses claires. En fait, cet industriel connaît son
gisement. Et c'est là que l'on s'aperçoit que les contraintes sont d'autant plus
sévères (d'après certains exploitants) que la ressource exploitée est moins bien
connue. Ce qui est grave c'est qu'à ce compte là, on a tendance à "geler"
l'exploitation d'un sous-sol quitte à faire un périmètre de protection extrêmemnt
étendu pour éviter toute agression, même si celle-ci est loin d'être démontrée.
Donc est-ce que la formule la plus simple ne serait pas la suivante : il y a un
gisement à exploiter ; si quelqu'un envisage de faire un ouvrage souterrain, il peut
en prendre le risque, il s'agira à l'exploitant de démontrer qu'il y a eu un altération
de sa ressource ; s'il a les éléments, il n'y aura aucun problème. S'il n'a pas
d'éléments, dans ce cas, effectivement, la question se posera. Mais plutôt que de
se reporter sur une définition réglementaire qui n'écartera pas nécessairement
tous les cas d'espèces, ne vaut-il pas mieux référencer les points de production
(quantité et qualité) et estimer qu'il y a altération dès que des modifications ont
été enregistrées. Cette formule permettrait :
105
1. de protéger l'essor industriel
2. de favoriser, par les exploitants, l'acquisition des données (qui concernent tout
de même une matière première)
3. de ne pas geler par une systématique, l'utilisation de l'espace souterrain
environnant une ressource thermale.
Intervention de M. lundt
Rappelons qu'un forage de reconnaissance scientifique ne serait pas autorisé,
dans la structure actuelle. L'utilité d'un forage peut ne pas être essentiellement
tournée vers les soins thermaux. Il peut s'agir de récupération d'énergie, d'étude
de l'évolution de l'eau en fonction d'une hausse ou d'une baisse de sa température.
Ce qui est certain, c'est que, en précipitant le fer, on aura des éléments trace.
Mais disons que, dans le cas de Royat par exemple, le fer se précipite
naturellement dans le bassin de stockage et il est utilisé pour des soins thermaux ;
il faut donc voir dans un premier temps avec les médecins thermaux quel est
exactement le produit qu'ils recherchent et quels sont les éléments trace qui
existent en solution et pouvoir ensuite les comparer avec le processus qu'on a
voulu mettre en évidence.
La précipitation, phénomène naturel dans le système de distribution, n'est
pas suffisamment contrôlée du point de vue de l'exploitant. La déferrisation est la
solution technique permettant ce contrôle avec ses intérêts industriels, mais aussi
sanitaires.
Intervention de Melle D. Pépin
Le processus a été m.is en évidence depuis longtemps. Vous posez d'un côté
le problème d'une matière première et de l'autre d'un produit fini ; vous faites
donc disparaître la référence émergence.
105
1. de protéger l'essor industriel
2. de favoriser, par les exploitants, l'acquisition des données (qui concernent tout
de même une matière première)
3. de ne pas geler par une systématique, l'utilisation de l'espace souterrain
environnant une ressource thermale.
Intervention de M. lundt
Rappelons qu'un forage de reconnaissance scientifique ne serait pas autorisé,
dans la structure actuelle. L'utilité d'un forage peut ne pas être essentiellement
tournée vers les soins thermaux. Il peut s'agir de récupération d'énergie, d'étude
de l'évolution de l'eau en fonction d'une hausse ou d'une baisse de sa température.
Ce qui est certain, c'est que, en précipitant le fer, on aura des éléments trace.
Mais disons que, dans le cas de Royat par exemple, le fer se précipite
naturellement dans le bassin de stockage et il est utilisé pour des soins thermaux ;
il faut donc voir dans un premier temps avec les médecins thermaux quel est
exactement le produit qu'ils recherchent et quels sont les éléments trace qui
existent en solution et pouvoir ensuite les comparer avec le processus qu'on a
voulu mettre en évidence.
La précipitation, phénomène naturel dans le système de distribution, n'est
pas suffisamment contrôlée du point de vue de l'exploitant. La déferrisation est la
solution technique permettant ce contrôle avec ses intérêts industriels, mais aussi
sanitaires.
Intervention de Melle D. Pépin
Le processus a été m.is en évidence depuis longtemps. Vous posez d'un côté
le problème d'une matière première et de l'autre d'un produit fini ; vous faites
donc disparaître la référence émergence.
107
UTILISATION DE L'EAU MINERALE HORS DE SON GITE
107
UTILISATION DE L'EAU MINERALE HORS DE SON GITE
109
I
EXPLOITATION EN SURFACE
Président : Professeur Boulangé, Président du Haut Comité au Thermalisme et au Climatisme
H¡:ti:^títíitt
L'APPELLATION "EAU MINERALE" - REFERENCES ET STATUTS
par
G. Popoff
Pour porter la dénomination eau minérale, une eau doit pouvoir répondre à un
grand nombre de critères et d'exigences relevant de disciplines scientifiques variées.
Cette dénomination, obtenue après la levée de tous les obstacles, confère à l'eau minérale
un statut particulier :
- concernant la ressource hydrothermale, tant en quantité (origine géologique,
détermination et conditions d'exploitation du gisement) qu'en qualité (nature de la
ressource et protection sanitaire de celle-ci) ;
- concernant l'aspect santé, grâce :
en premier lieu au rôle essentiel du corps médical : observations cliniques par
les médecins thermaux et recherches pharmacodynamiques sous l'égide des
chaires d'hydrologie, suivies de la reconnaissance de l'intérêt thérapeutique de
l'eau par l'Académie Nationale de Médecine,
et en second lieu au corps para-médical par ses applications quotidiennes aux
curistes ;
- concernant l'identification de la ressource : les compositions physico-chimiques
des eaux minérales se révèlent aussi multiples et variées que la chimie des ions en
solution le permet, d'où l'importance des analyses de référence pour la
compréhension de l'évolution de ces eaux hors équilibre ;
- concernant les choix technologiques qui doivent répondre à un triple objectif :
conserver les qualités thérapeutiques de l'eau minérale, en proposant un
produit aussi efficace à l'utilisation qu'au griffon,
l'adapter à la nature de l'affection sur les prescriptions du corps médical sans
dénomination,
assurer la pérennité des installations tout en maintenant une approche
industrielle.
109
I
EXPLOITATION EN SURFACE
Président : Professeur Boulangé, Président du Haut Comité au Thermalisme et au Climatisme
H¡:ti:^títíitt
L'APPELLATION "EAU MINERALE" - REFERENCES ET STATUTS
par
G. Popoff
Pour porter la dénomination eau minérale, une eau doit pouvoir répondre à un
grand nombre de critères et d'exigences relevant de disciplines scientifiques variées.
Cette dénomination, obtenue après la levée de tous les obstacles, confère à l'eau minérale
un statut particulier :
- concernant la ressource hydrothermale, tant en quantité (origine géologique,
détermination et conditions d'exploitation du gisement) qu'en qualité (nature de la
ressource et protection sanitaire de celle-ci) ;
- concernant l'aspect santé, grâce :
en premier lieu au rôle essentiel du corps médical : observations cliniques par
les médecins thermaux et recherches pharmacodynamiques sous l'égide des
chaires d'hydrologie, suivies de la reconnaissance de l'intérêt thérapeutique de
l'eau par l'Académie Nationale de Médecine,
et en second lieu au corps para-médical par ses applications quotidiennes aux
curistes ;
- concernant l'identification de la ressource : les compositions physico-chimiques
des eaux minérales se révèlent aussi multiples et variées que la chimie des ions en
solution le permet, d'où l'importance des analyses de référence pour la
compréhension de l'évolution de ces eaux hors équilibre ;
- concernant les choix technologiques qui doivent répondre à un triple objectif :
conserver les qualités thérapeutiques de l'eau minérale, en proposant un
produit aussi efficace à l'utilisation qu'au griffon,
l'adapter à la nature de l'affection sur les prescriptions du corps médical sans
dénomination,
assurer la pérennité des installations tout en maintenant une approche
industrielle.
110
Ceci suppose donc une concordance entre les analyses physico-chimiques à
l'utilisation dans les thermes et les analyses de référence, concordance approuvée à
l'Académie de Médecine ;
- concernant leur surveillance : l'apparition de la notion de protection des sources
(quantitative et qualitative) coïncide d'ailleurs avec l'essor du thermalisme au
XIXème siècle, pour aboutir aux notions de périmètre de protection et de
constance de composition chimique des eaux avant d'envisager les notions de
fluctuations maîtrisées. Depuis, le contrôle s'est développé et son organisation
reflète cette pluridisciplinarité : Service des Mines, DDASS, Laboratoires
régionaux agréés et, à l'échelon national, regroupant toutes ces données : le
Fichier central des eaux minérales du Laboratoire National de la Santé ;
- concernant l'alimentation humaine, puisque l'eau minérale, reconnue comme telle
par l'Académie de Médecine, peut être prescrite en cure de boisson et
embouteillée, en échappant à toute règle de potabUité chimique.
L'eau minérale, au delà de ces traditions, constitue, de par sa législation et ses
références technologiques, un produit faisant appel à diverses disciplines scientifiques
centrées sur l'aspect Santé.
* *
*
110
Ceci suppose donc une concordance entre les analyses physico-chimiques à
l'utilisation dans les thermes et les analyses de référence, concordance approuvée à
l'Académie de Médecine ;
- concernant leur surveillance : l'apparition de la notion de protection des sources
(quantitative et qualitative) coïncide d'ailleurs avec l'essor du thermalisme au
XIXème siècle, pour aboutir aux notions de périmètre de protection et de
constance de composition chimique des eaux avant d'envisager les notions de
fluctuations maîtrisées. Depuis, le contrôle s'est développé et son organisation
reflète cette pluridisciplinarité : Service des Mines, DDASS, Laboratoires
régionaux agréés et, à l'échelon national, regroupant toutes ces données : le
Fichier central des eaux minérales du Laboratoire National de la Santé ;
- concernant l'alimentation humaine, puisque l'eau minérale, reconnue comme telle
par l'Académie de Médecine, peut être prescrite en cure de boisson et
embouteillée, en échappant à toute règle de potabUité chimique.
L'eau minérale, au delà de ces traditions, constitue, de par sa législation et ses
références technologiques, un produit faisant appel à diverses disciplines scientifiques
centrées sur l'aspect Santé.
* *
*
Ill
L'EAU MINERALE, UN PATRIMOINE NATIONAL
SA MISE EN VALEUR... UNE EXPERIENCE DEVENUE SAVOIR-FAIRE INDUSTRIEL
par
F. Berthier
Depuis toujours, l'homme a su distinguer une eau banale, plate et insipide,
sujette aux fluctuations météorologiques et aux agressions polluantes de surface, d'une
eau minérale, originale par la constance de l'ensemble de ses paramètres physiques et
chimiques perceptibles au goût. Ce n'est que tardivement (XIXème siècle) que la
réglementation a entériné ces originalités pour les préserver en imposant des contraintes
d'utilisation, de gestion et de protection.
L'EAU MINERALE : UNE ORIGINALITE HYDROGEOLOGIQUE
Pour l'hydrogéologue, l'eau minérale est une anomalie comparée aux systèmes
hydrogéologiques classiques : les diverses sources (ou griffons) sont l'expression en surface
d'un cheminement long (parfois plusieurs dizaines de milliers d'années) -voire profond
(dans les domaines où la température peut dépasser 100°C)- au travers des séries
géologiques ; cheminement au cours duquel l'eau d'infiltration acquiert progressivement
-par échange avec les roches encaissantes-, sa température et sa minéralisation, pour
émerger en un point singulier du territoire.
La raison principale de telles caractéristiques hydrogéologiques (et leur
permanence dans le temps) est à rechercher dans les bouleversements qui ont présidé à
l'édification des structures liées aux mouvements alpins (zones d'effondrement tertiaires,
volcanisme associé, ...) ; ce n'est donc pas par hasard si les sources thermales et minérales
françaises se trouvent localisées préférentiellement dans la moitié sud-est de la France ;
de même, on ne doit pas s'étonner de trouver sur le territoire national une telle diversité
d'eaux thermales et minérales, chacune tirant son originalité du contexte géologique, de
sa circulation et des moteurs naturels de sa remontée (déséquilibres hydrodynamiques,
anomalies thermiques profondes, poussées de gaz volcaniques, ...). Le corps médical a peu
à peu caractérisé les principales indications thérapeutiques de chacune d'elles, tout
comme il a contribué à la mise en place d'équipements spécifiques adaptés aux
traitements particuliers que réclame l'eau minérale.
Ill
L'EAU MINERALE, UN PATRIMOINE NATIONAL
SA MISE EN VALEUR... UNE EXPERIENCE DEVENUE SAVOIR-FAIRE INDUSTRIEL
par
F. Berthier
Depuis toujours, l'homme a su distinguer une eau banale, plate et insipide,
sujette aux fluctuations météorologiques et aux agressions polluantes de surface, d'une
eau minérale, originale par la constance de l'ensemble de ses paramètres physiques et
chimiques perceptibles au goût. Ce n'est que tardivement (XIXème siècle) que la
réglementation a entériné ces originalités pour les préserver en imposant des contraintes
d'utilisation, de gestion et de protection.
L'EAU MINERALE : UNE ORIGINALITE HYDROGEOLOGIQUE
Pour l'hydrogéologue, l'eau minérale est une anomalie comparée aux systèmes
hydrogéologiques classiques : les diverses sources (ou griffons) sont l'expression en surface
d'un cheminement long (parfois plusieurs dizaines de milliers d'années) -voire profond
(dans les domaines où la température peut dépasser 100°C)- au travers des séries
géologiques ; cheminement au cours duquel l'eau d'infiltration acquiert progressivement
-par échange avec les roches encaissantes-, sa température et sa minéralisation, pour
émerger en un point singulier du territoire.
La raison principale de telles caractéristiques hydrogéologiques (et leur
permanence dans le temps) est à rechercher dans les bouleversements qui ont présidé à
l'édification des structures liées aux mouvements alpins (zones d'effondrement tertiaires,
volcanisme associé, ...) ; ce n'est donc pas par hasard si les sources thermales et minérales
françaises se trouvent localisées préférentiellement dans la moitié sud-est de la France ;
de même, on ne doit pas s'étonner de trouver sur le territoire national une telle diversité
d'eaux thermales et minérales, chacune tirant son originalité du contexte géologique, de
sa circulation et des moteurs naturels de sa remontée (déséquilibres hydrodynamiques,
anomalies thermiques profondes, poussées de gaz volcaniques, ...). Le corps médical a peu
à peu caractérisé les principales indications thérapeutiques de chacune d'elles, tout
comme il a contribué à la mise en place d'équipements spécifiques adaptés aux
traitements particuliers que réclame l'eau minérale.
112
L'EAU MINERALE : UN POTENTIEL A DEVELOPPER
Le circuit de remontée de l'eau minérale, avant l'émergence, n'est pas simple.
Dans les quelques dizaines ou centaines de mètres sous la surface, le tronc principal de
remontée diverge et se ramifie en autant de réseaux secondaires expliquant qu'un site
thermominéral est en fait représenté par plusieurs griffons ; chaque griffon est caractérisé
par des paramètres de température et de chimie qui lui sont propres.
Du fait de cette ramification en plusieurs branches ascendantes, l'eau minérale
subit, avec une intensité qui varie selon les points et les sites étudiés :
- une baisse de pression
- une baisse de température
- une oxygénation partielle
- une dilution par les eaux de surface.
Ce dernier point est important car l'urbanisation qui a caractérisé les sites
thermaux s'accompagne le plus souvent d'une pollution chimique et/ou bactériologique
(accidentelle, périodique ou chronique) des aquifères peu profonds. En conséquence, toute
source minérale qui se révèle exposée à des risques de mélange avec les eaux de surface,
se trouve du même coup exposée è un risque de pollution.
L'Administration (Ministère du Redéploiement industriel et du Commerce
extérieur. Ministère de la Santé) et les Exploitants sont particulièrement vigilants sur ce
point et toute inquiétude en ce sens conduit à renforcer les contrôles et bien souvent à
supprimer l'exploitation, à des fins médicales, de griffon suspecté.
Pour se dégager de cette épée de Damocles, les organismes techniques ont
proposé et réalisé ces dernières années de nombreux ouvrages de captage par forage.
Le principe en est simple : le captage de l'eau minérale en profondeur permet
de créer le court-circuit, synonyme de sécurité absolue entre la venue profonde et la
surface, qui protège la ressource de toute contamination intermédiaire.
La réalisation demande la mise en oeuvre de disciplines et d'équipes de haute
qualité technique et scientifique, dès le stade du diagnostic et de la reconnaissance, pour
déterminer les chances et les lieux de recoupement de la venue en profondeur, jusqu'au
stade de la réalisation pour déterminer avec exactitude le lieu, la nature, les
caractéristiques physico-chimiques et hydrodynamiques du nouveau point de captage
(conditions optimales d'exploitation). On conçoit que les techniques et les compétences
112
L'EAU MINERALE : UN POTENTIEL A DEVELOPPER
Le circuit de remontée de l'eau minérale, avant l'émergence, n'est pas simple.
Dans les quelques dizaines ou centaines de mètres sous la surface, le tronc principal de
remontée diverge et se ramifie en autant de réseaux secondaires expliquant qu'un site
thermominéral est en fait représenté par plusieurs griffons ; chaque griffon est caractérisé
par des paramètres de température et de chimie qui lui sont propres.
Du fait de cette ramification en plusieurs branches ascendantes, l'eau minérale
subit, avec une intensité qui varie selon les points et les sites étudiés :
- une baisse de pression
- une baisse de température
- une oxygénation partielle
- une dilution par les eaux de surface.
Ce dernier point est important car l'urbanisation qui a caractérisé les sites
thermaux s'accompagne le plus souvent d'une pollution chimique et/ou bactériologique
(accidentelle, périodique ou chronique) des aquifères peu profonds. En conséquence, toute
source minérale qui se révèle exposée à des risques de mélange avec les eaux de surface,
se trouve du même coup exposée è un risque de pollution.
L'Administration (Ministère du Redéploiement industriel et du Commerce
extérieur. Ministère de la Santé) et les Exploitants sont particulièrement vigilants sur ce
point et toute inquiétude en ce sens conduit à renforcer les contrôles et bien souvent à
supprimer l'exploitation, à des fins médicales, de griffon suspecté.
Pour se dégager de cette épée de Damocles, les organismes techniques ont
proposé et réalisé ces dernières années de nombreux ouvrages de captage par forage.
Le principe en est simple : le captage de l'eau minérale en profondeur permet
de créer le court-circuit, synonyme de sécurité absolue entre la venue profonde et la
surface, qui protège la ressource de toute contamination intermédiaire.
La réalisation demande la mise en oeuvre de disciplines et d'équipes de haute
qualité technique et scientifique, dès le stade du diagnostic et de la reconnaissance, pour
déterminer les chances et les lieux de recoupement de la venue en profondeur, jusqu'au
stade de la réalisation pour déterminer avec exactitude le lieu, la nature, les
caractéristiques physico-chimiques et hydrodynamiques du nouveau point de captage
(conditions optimales d'exploitation). On conçoit que les techniques et les compétences
113
auxquelles il est fait appel, puissent être particulièrement nombreuses pour répondre tout
à la fois à une compréhension du système hydrominéral et de ses particularités et aux
impératifs techniques (foration, équipement du puits, choix des matériaux adaptés à
l'exploitation d'une eau médicale) sans pour autant altérer ou détériorer les circuits
hydrominéraux souterrains existants.
En fait, l'expérience montre que les travaux réalisés à ce jour se sont pour
l'essentiel soldés par la mise en évidence de ressources hydrominérales supérieures, en
qualité et en quantité, au potentiel qu'offraient les seuls griffons naturels.
Ces résultats apparaissent aujourd'hui comme un nouvel atout pour les
exploitants : la ressource peut être non seulement protégée, mais développée...
L'EAU MINERALE IMPOSE UN RENOUVELLEMENT DES TECHNIQUES...
Les autres déséquilibres thermodynamiques qui caractérisent un système
hydrominéral (baisse de pression, baisse de température, oxygénation) sont à la base même
des indications thérapeutiques de la communauté médicale, et l'objet de leurs recherches
renouvelées. A l'inverse, pour les exploitants, ces phénomènes sont une source de
désagréments im.portants dans la mesure où ils sont synonymes de corrosion, floculation,
entartrage et donc de tout un cortège d'aléas technologiques : percements ou
étranglements de canalisation, baisse de rendement des équipements, coûts de
maintenance élevés.
Ces processus ne sont que l'accélération -en surface- des phénomènes
thermodynamiques identifiés en profondeur : leur maîtrise est possible et elle commence,
cas par cas, à être contrôlée dans les établissements sans pour autant altérer la qualité
physico-chimique de l'eau minérale à son point d'utilisation médicale.
L'expérience montre que les choix technologiques qui sont pris sont d'autant
plus performants qu'ils ont été élaborés de concert entre hommes du sous-sol, exploitants
et médecins. La démarche pluridisciplinaire technique et scientifique, qui est demandée
ici, est souvent délicate à mettre en oeuvre ; à l'inverse, les réponses qu'elle fait émerger
se révèlent un atout technologique, économique, indiscutable et sont la plus belle
expression du savoir-faire qui, d'empirique devient organisé, moderne et novateur.
113
auxquelles il est fait appel, puissent être particulièrement nombreuses pour répondre tout
à la fois à une compréhension du système hydrominéral et de ses particularités et aux
impératifs techniques (foration, équipement du puits, choix des matériaux adaptés à
l'exploitation d'une eau médicale) sans pour autant altérer ou détériorer les circuits
hydrominéraux souterrains existants.
En fait, l'expérience montre que les travaux réalisés à ce jour se sont pour
l'essentiel soldés par la mise en évidence de ressources hydrominérales supérieures, en
qualité et en quantité, au potentiel qu'offraient les seuls griffons naturels.
Ces résultats apparaissent aujourd'hui comme un nouvel atout pour les
exploitants : la ressource peut être non seulement protégée, mais développée...
L'EAU MINERALE IMPOSE UN RENOUVELLEMENT DES TECHNIQUES...
Les autres déséquilibres thermodynamiques qui caractérisent un système
hydrominéral (baisse de pression, baisse de température, oxygénation) sont à la base même
des indications thérapeutiques de la communauté médicale, et l'objet de leurs recherches
renouvelées. A l'inverse, pour les exploitants, ces phénomènes sont une source de
désagréments im.portants dans la mesure où ils sont synonymes de corrosion, floculation,
entartrage et donc de tout un cortège d'aléas technologiques : percements ou
étranglements de canalisation, baisse de rendement des équipements, coûts de
maintenance élevés.
Ces processus ne sont que l'accélération -en surface- des phénomènes
thermodynamiques identifiés en profondeur : leur maîtrise est possible et elle commence,
cas par cas, à être contrôlée dans les établissements sans pour autant altérer la qualité
physico-chimique de l'eau minérale à son point d'utilisation médicale.
L'expérience montre que les choix technologiques qui sont pris sont d'autant
plus performants qu'ils ont été élaborés de concert entre hommes du sous-sol, exploitants
et médecins. La démarche pluridisciplinaire technique et scientifique, qui est demandée
ici, est souvent délicate à mettre en oeuvre ; à l'inverse, les réponses qu'elle fait émerger
se révèlent un atout technologique, économique, indiscutable et sont la plus belle
expression du savoir-faire qui, d'empirique devient organisé, moderne et novateur.
114
LA MAITRISE DE L'EAU MINERALE : SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS, PRODUIT
D'EXPORTATION...
Ainsi, par delà ses spécificités, hydrogéologique et médicale, initiales, le
nouveau thermalisme acquiert aussi une dimension industrielle par le continuum qu'il
assure entre des disciplines aussi diverses que la science géologique, la science médicale
et l'innovation technologique. Le gestionnaire de station thermale doit à la fois répondre à
des contraintes d'exploitant minier et de dispensateur de soins médicaux ; son activité
économique dépasse les indications thérapeutiques et touche à des notions de qualité de la
vie et de l'environnement... Le devenir de cette activité n'est pas non plus sans incidence
sur le tourisme et l'emploi.
Du dynamisme scientifique, technique et économique qui caractérise
l'industrie thermale française, dépendent, dans une large mesure, l'impact, l'image de
marque et le renouveau qui marquent aujourd'hui cette activité séculaire.
Le thermalisme français est un tout que l'on doit percevoir comme un héritage
et un capital. Les hommes et les techniques qui le servent aujourd'hui doivent être
considérés comme la plus-value disponible à l'exportaiton du savoir-faire national. En
pleine mutation, cette industrie devient le créneau de développement de toute une filière
économique, en France et vis-à-vis de l'Etranger.
Notre pays s'est forgé une réputation non contestée dans les Sciences de la
Terre et dans le monde médical ; le thermalisme est l'industrie qui scelle ces deux
activités. De notre pluridisciplinarité et de la synergie de ses acteurs, dépend dans une
large mesure le pari économique et humain, national et international (exportaiton de biens
et de services) qui doit être fait sur le thermalisme et les eaux minérales.
*
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LA MAITRISE DE L'EAU MINERALE : SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS, PRODUIT
D'EXPORTATION...
Ainsi, par delà ses spécificités, hydrogéologique et médicale, initiales, le
nouveau thermalisme acquiert aussi une dimension industrielle par le continuum qu'il
assure entre des disciplines aussi diverses que la science géologique, la science médicale
et l'innovation technologique. Le gestionnaire de station thermale doit à la fois répondre à
des contraintes d'exploitant minier et de dispensateur de soins médicaux ; son activité
économique dépasse les indications thérapeutiques et touche à des notions de qualité de la
vie et de l'environnement... Le devenir de cette activité n'est pas non plus sans incidence
sur le tourisme et l'emploi.
Du dynamisme scientifique, technique et économique qui caractérise
l'industrie thermale française, dépendent, dans une large mesure, l'impact, l'image de
marque et le renouveau qui marquent aujourd'hui cette activité séculaire.
Le thermalisme français est un tout que l'on doit percevoir comme un héritage
et un capital. Les hommes et les techniques qui le servent aujourd'hui doivent être
considérés comme la plus-value disponible à l'exportaiton du savoir-faire national. En
pleine mutation, cette industrie devient le créneau de développement de toute une filière
économique, en France et vis-à-vis de l'Etranger.
Notre pays s'est forgé une réputation non contestée dans les Sciences de la
Terre et dans le monde médical ; le thermalisme est l'industrie qui scelle ces deux
activités. De notre pluridisciplinarité et de la synergie de ses acteurs, dépend dans une
large mesure le pari économique et humain, national et international (exportaiton de biens
et de services) qui doit être fait sur le thermalisme et les eaux minérales.
*
*
115
INSTABILITE DU FLUIDE ET CHOIX TECHNOLOGIQUE
Exemples des eaux thermales de Royat
par
F. lundt, P. Oustrière
INTRODUCTION
L'établissement thermal de Royat exploite pour ses besoins médicaux plusieurs
sources d'eau minérale carbogazeuse : César, Saint Mart, Eugénie. Ce dernier puits couvre
l'essentiel des besoins d'exploitation.
L'eau minérale parvient en surface, après circulation dans des domaines
géologiques profonds et à pression élevée, sous forme d'une emulsion.
On assiste, au point d'émergence à une séparation entre la phase gazeuse (CO2
principalement) et la phase aqueuse. Ce changement de phase engendre, dans l'eau
minérale, une précipitation des espèces chimiques devenues excédentaires, qui se déposent
selon une cinétique qui dépend du point de production considéré.
Les pratiques médicales s'appuient et se sont éprouvées sur l'utilisation de ces
deux phases minérales :
- le gaz (CO2) utilisé en injections sous-cutanées constitue la matière
première essentielle des soins prodigués par cet établissement ;
- l'eau minérale, dépourvue de son gaz excédentaire, est réchauffée et permet
la mise en oeuvre des pratiques d'accompagnement (notamm.ent bains) qui relaient et
complètent l'indication première.
LES DEVELOPPEMENTS RECENTS
En 1982, la régie municipale de Royat a fait procéder à l'exécution d'un forage
d'investigation dans le but de reconnaître et de caractériser des compléments d'eau
minérale. Cet ouvrage (Roy 101) a permis de capter des venues de 52 à 95 m de
profondeur, appartenant au même système hdyrodynamique et géochimique que la source
Eugénie. Grâce à cet ouvrage, la productivité instantanée du gisement serait augmentée
d'au moins 50 % d'une eau minérale bien protégée de la nappe libre de surface.
Ce second point de production sera raccordé, dès l'autorisation administrative
obtenue, au réseau de distribution de l'établissement.
115
INSTABILITE DU FLUIDE ET CHOIX TECHNOLOGIQUE
Exemples des eaux thermales de Royat
par
F. lundt, P. Oustrière
INTRODUCTION
L'établissement thermal de Royat exploite pour ses besoins médicaux plusieurs
sources d'eau minérale carbogazeuse : César, Saint Mart, Eugénie. Ce dernier puits couvre
l'essentiel des besoins d'exploitation.
L'eau minérale parvient en surface, après circulation dans des domaines
géologiques profonds et à pression élevée, sous forme d'une emulsion.
On assiste, au point d'émergence à une séparation entre la phase gazeuse (CO2
principalement) et la phase aqueuse. Ce changement de phase engendre, dans l'eau
minérale, une précipitation des espèces chimiques devenues excédentaires, qui se déposent
selon une cinétique qui dépend du point de production considéré.
Les pratiques médicales s'appuient et se sont éprouvées sur l'utilisation de ces
deux phases minérales :
- le gaz (CO2) utilisé en injections sous-cutanées constitue la matière
première essentielle des soins prodigués par cet établissement ;
- l'eau minérale, dépourvue de son gaz excédentaire, est réchauffée et permet
la mise en oeuvre des pratiques d'accompagnement (notamm.ent bains) qui relaient et
complètent l'indication première.
LES DEVELOPPEMENTS RECENTS
En 1982, la régie municipale de Royat a fait procéder à l'exécution d'un forage
d'investigation dans le but de reconnaître et de caractériser des compléments d'eau
minérale. Cet ouvrage (Roy 101) a permis de capter des venues de 52 à 95 m de
profondeur, appartenant au même système hdyrodynamique et géochimique que la source
Eugénie. Grâce à cet ouvrage, la productivité instantanée du gisement serait augmentée
d'au moins 50 % d'une eau minérale bien protégée de la nappe libre de surface.
Ce second point de production sera raccordé, dès l'autorisation administrative
obtenue, au réseau de distribution de l'établissement.
116
L'OBJECTIF ACTUEL
La régie municipale de Royat a jugé nécessaire de procéder à une étude
technico-économique pour définir les solutions satisfaisant le mieux aux impératifs
actuels de modernisation, tout en affinant la qualité chimique des produits médicaux
distribués (contraintes médicales) et préservant la sécurité bactériologique de l'eau au
cours de son transit dans le réseau (impératif sanitaire).
L'étude géochimique s'est déroulée en trois phases.
- Caractérisation des fluides thermominéraux exploités, (au niveau des
émergences et du stockage).
- Simulation in situ de l'évolution chimique des fluides après émergence,
(source Eugénie et forage Roy 101).
- Simulation informatique de l'évolution chimique des fluides, lors du
réchauffement pour l'utilisation en hdyrothérapie.
1 - CARACTERISTIQUES DE L'EAU DES SOURCES THERMALES
Les différentes sources thermales étudiées : César, Eugénie, Saint Mart, ainsi
que le forage Roy 101 ont un faciès chimique essentiellement bicarbonaté chloruré
sodique.
Les analyses détaillées réalisées sur les différentes eaux thermales exploitées
à Royat montrent qu'elles sont riches en chlorure, sodium, lithium, bore, silice, fluor...
espèces chimiques qui ont la particularité de passer plus facilement en solution à forte
température. Ces éléments sont représentatifs des eaux thermales profondes et
constituent de ce fait, dans ce cas précis un critère de discrimination. Ce faciès chimique
est caractéristique des fluides ayant circulé en profondeur à haute température (200°
calculé par géothermométrie) comme l'ont déjà souligné diverses études antérieures.
Il importe également de souligner les fortes concentrations en éléments traces
suivants : fer, manganèse, arsenic et baryum.
î. 1 - RELATIONS ENTRE LES SOURCES THERMALES
L'analyse, pour chaque échantillon de source, des relations entre les espèces
116
L'OBJECTIF ACTUEL
La régie municipale de Royat a jugé nécessaire de procéder à une étude
technico-économique pour définir les solutions satisfaisant le mieux aux impératifs
actuels de modernisation, tout en affinant la qualité chimique des produits médicaux
distribués (contraintes médicales) et préservant la sécurité bactériologique de l'eau au
cours de son transit dans le réseau (impératif sanitaire).
L'étude géochimique s'est déroulée en trois phases.
- Caractérisation des fluides thermominéraux exploités, (au niveau des
émergences et du stockage).
- Simulation in situ de l'évolution chimique des fluides après émergence,
(source Eugénie et forage Roy 101).
- Simulation informatique de l'évolution chimique des fluides, lors du
réchauffement pour l'utilisation en hdyrothérapie.
1 - CARACTERISTIQUES DE L'EAU DES SOURCES THERMALES
Les différentes sources thermales étudiées : César, Eugénie, Saint Mart, ainsi
que le forage Roy 101 ont un faciès chimique essentiellement bicarbonaté chloruré
sodique.
Les analyses détaillées réalisées sur les différentes eaux thermales exploitées
à Royat montrent qu'elles sont riches en chlorure, sodium, lithium, bore, silice, fluor...
espèces chimiques qui ont la particularité de passer plus facilement en solution à forte
température. Ces éléments sont représentatifs des eaux thermales profondes et
constituent de ce fait, dans ce cas précis un critère de discrimination. Ce faciès chimique
est caractéristique des fluides ayant circulé en profondeur à haute température (200°
calculé par géothermométrie) comme l'ont déjà souligné diverses études antérieures.
Il importe également de souligner les fortes concentrations en éléments traces
suivants : fer, manganèse, arsenic et baryum.
î. 1 - RELATIONS ENTRE LES SOURCES THERMALES
L'analyse, pour chaque échantillon de source, des relations entre les espèces
117
Ni mg/l1000
CL-Nñ-I 1
800..
600..
fiEUGENlE
>ROY 101
400 ..
230 J^tESñR
Cl mg/l
-! h
300 600 990 1200 150Í?
Li ms/l10
CL-LII L J I_
^iiST nftRT
-JFif^OY 101
^f^CESAR
H i \ ^-
Cl mg/l
1
300 600 390 1200 1500
117
Ni mg/l1000
CL-Nñ-I 1
800..
600..
fiEUGENlE
>ROY 101
400 ..
230 J^tESñR
Cl mg/l
-! h
300 600 990 1200 150Í?
Li ms/l10
CL-LII L J I_
^iiST nftRT
-JFif^OY 101
^f^CESAR
H i \ ^-
Cl mg/l
1
300 600 390 1200 1500
118
chimiques caractéristiques de l'eau thermale profonde (K, Cl, Li, Na etc.) et leurs
teneurs respectives en chlorure, fournit une très bonne corrélation. Un exemple de ces
relations, reportées sur la figure 1 (Cl-Na, Cl-Li), traduisent l'existence d'un même
système hydrothermal représenté par un mélange entre un pôle thermal minéralisé
(Eugénie) et un pôle plus faiblement minéralisé. César étant la source thermale la plus
proche de ce pôle faiblement minéralisé.
L'extrapolation des différentes droites de "mélange" montre que les teneurs en
bore et lithium ne sont pas négligeables dans le pôle faiblement minéralisé. Or, dans les
contextes géologiques de roches cristallines, les eaux froides superficielles possèdent de
très faibles concentrations de chlorure et les teneurs en bore et lithium ne sont pas
détectables. Dans ce modèle de mélange, ce ne sont donc pas des eaux de surface qui sont
à l'origine de la dilution du pôle thermal, mais plus vraisemblablement un aquifère froid,
peu profond (sub-superficiel). Il n'est pas du propos de cette étude d'approfondir la
connaissance de ce système ; nous retiendrons néanmoins que :
- les différentes sources thermales de Royat appartiennent à un même
ensemble géochimique ;
- les compositions chimiques des sources thermales s'expliquent par une
dilution plus ou moins importante d'un pôle thermal (représenté par la source Eugénie), par
un aquifère distinct des eaux de surface.
1.2 - CARACTERISTIQUES DES FLUIDES APRES STOCKAGE ET AUX POINTS
D'UTILISATION
Nous avons étudié les éventuelles évolutions naturelles du fluide thermal
depuis l'émergence (source Eugénie) et après son transit dans les deux bassins de stockage
(A et B).
La fig^ure 2 présente les différents points de prélèvement des échantillons.
20 m3eau B
600 m3
tau Á
©( palme S]
©.
Figure 2
r"'' casse) GxJure)
118
chimiques caractéristiques de l'eau thermale profonde (K, Cl, Li, Na etc.) et leurs
teneurs respectives en chlorure, fournit une très bonne corrélation. Un exemple de ces
relations, reportées sur la figure 1 (Cl-Na, Cl-Li), traduisent l'existence d'un même
système hydrothermal représenté par un mélange entre un pôle thermal minéralisé
(Eugénie) et un pôle plus faiblement minéralisé. César étant la source thermale la plus
proche de ce pôle faiblement minéralisé.
L'extrapolation des différentes droites de "mélange" montre que les teneurs en
bore et lithium ne sont pas négligeables dans le pôle faiblement minéralisé. Or, dans les
contextes géologiques de roches cristallines, les eaux froides superficielles possèdent de
très faibles concentrations de chlorure et les teneurs en bore et lithium ne sont pas
détectables. Dans ce modèle de mélange, ce ne sont donc pas des eaux de surface qui sont
à l'origine de la dilution du pôle thermal, mais plus vraisemblablement un aquifère froid,
peu profond (sub-superficiel). Il n'est pas du propos de cette étude d'approfondir la
connaissance de ce système ; nous retiendrons néanmoins que :
- les différentes sources thermales de Royat appartiennent à un même
ensemble géochimique ;
- les compositions chimiques des sources thermales s'expliquent par une
dilution plus ou moins importante d'un pôle thermal (représenté par la source Eugénie), par
un aquifère distinct des eaux de surface.
1.2 - CARACTERISTIQUES DES FLUIDES APRES STOCKAGE ET AUX POINTS
D'UTILISATION
Nous avons étudié les éventuelles évolutions naturelles du fluide thermal
depuis l'émergence (source Eugénie) et après son transit dans les deux bassins de stockage
(A et B).
La fig^ure 2 présente les différents points de prélèvement des échantillons.
20 m3eau B
600 m3
tau Á
©( palme S]
©.
Figure 2
r"'' casse) GxJure)
119
Les résultats des différentes analyses chimiques des échantillons étudiés
montrent que les concentrations des espèces chimiques majeures ne subissent pas de
variations significatives depuis le point d'émergence (source Eugénie) après le stockage de
20 m3 (eau B) et celui plus important de 600 m^ environ (eau A). Les teneurs en calcium,
bicarbonate et magnésium sont restées sensiblement constantes (dans la limite de précision
des analyses, moins de 2 % de variation).
Aucune précipitation sigfnificative de carbonate calcique ou magnésien ne se
produit au sein des stockages.
Il n'y a pas de modification des teneurs en fer pour l'eau B par rapport à celles
initiales de l'eau d'Eugénie. Par contre, on remarque que les teneurs en fer de l'eau A ont
considérablement chuté : après stockage dans le bassin d'eau A, il ne reste que 0,26 ppm
et même parfois jusqu'à 0,01 ppm de fer, pour des teneurs initiales de 6,95 ppm pour
Eugénie. Ces variations s'expliquent par l'oxydation naturelle progressive par l'oxygène de
l'air du fer dissous créant des hydroxydes : fines particules que l'on retrouve dans l'eau
thermale des baignoires.
Pour évaluer la cinétique de précipitation de ces hydroxydes de fer, nous avons
réalisé des simulations in situ sur les eaux thermales exploitées.
2 - SIMULATION IN SITU DE L'EVOLUTION CHIMIQUE DES FLUIDES
Les simulations in situ permettent d'étudier l'évolution de l'eau thermale
aussitôt après émergence dans diverses conditions (pression atmosphérique, dégazage
et/ou oxydation accélérés).
Les teneurs en fer évoluent et ceci en fonction des conditions imposées au
milieu natureL
La figure 3 résume les différentes évolutions des teneurs en fer enregistrées
pour l'eau thermale de la source Eugénie et du forage Roy 101 :
- au contact de l'atmosphère : les précipitations importantes d'hydroxydes
n'apparaissent qu'après les deux premières heures. Après 5 h, il ne reste plus que 3 % des
teneurs initiales ;
- en dégazage accélé : (c'est-à-dire en faisant le vide au-dessus du fluide, ceci
afin de se mettre dans les conditions de récupération maximale de CO2) : cette fois les
précipitations sont plus rapides. Après un peu plus d'une heure, on observe le début de la
119
Les résultats des différentes analyses chimiques des échantillons étudiés
montrent que les concentrations des espèces chimiques majeures ne subissent pas de
variations significatives depuis le point d'émergence (source Eugénie) après le stockage de
20 m3 (eau B) et celui plus important de 600 m^ environ (eau A). Les teneurs en calcium,
bicarbonate et magnésium sont restées sensiblement constantes (dans la limite de précision
des analyses, moins de 2 % de variation).
Aucune précipitation sigfnificative de carbonate calcique ou magnésien ne se
produit au sein des stockages.
Il n'y a pas de modification des teneurs en fer pour l'eau B par rapport à celles
initiales de l'eau d'Eugénie. Par contre, on remarque que les teneurs en fer de l'eau A ont
considérablement chuté : après stockage dans le bassin d'eau A, il ne reste que 0,26 ppm
et même parfois jusqu'à 0,01 ppm de fer, pour des teneurs initiales de 6,95 ppm pour
Eugénie. Ces variations s'expliquent par l'oxydation naturelle progressive par l'oxygène de
l'air du fer dissous créant des hydroxydes : fines particules que l'on retrouve dans l'eau
thermale des baignoires.
Pour évaluer la cinétique de précipitation de ces hydroxydes de fer, nous avons
réalisé des simulations in situ sur les eaux thermales exploitées.
2 - SIMULATION IN SITU DE L'EVOLUTION CHIMIQUE DES FLUIDES
Les simulations in situ permettent d'étudier l'évolution de l'eau thermale
aussitôt après émergence dans diverses conditions (pression atmosphérique, dégazage
et/ou oxydation accélérés).
Les teneurs en fer évoluent et ceci en fonction des conditions imposées au
milieu natureL
La figure 3 résume les différentes évolutions des teneurs en fer enregistrées
pour l'eau thermale de la source Eugénie et du forage Roy 101 :
- au contact de l'atmosphère : les précipitations importantes d'hydroxydes
n'apparaissent qu'après les deux premières heures. Après 5 h, il ne reste plus que 3 % des
teneurs initiales ;
- en dégazage accélé : (c'est-à-dire en faisant le vide au-dessus du fluide, ceci
afin de se mettre dans les conditions de récupération maximale de CO2) : cette fois les
précipitations sont plus rapides. Après un peu plus d'une heure, on observe le début de la
120
formation d'hydroxyde dont l'intensité diminue progressivement (après 2 h 30) ;
- en oxydation accélérée : en faisant barboter de l'air, les teneurs en fer
chutent brutalement après les 10 premières minutes. Après 16 mn tous les hydroxydes ont
précipité. La cinétique de précipitation plus rapide pour l'eau du forage Roy 101 : après
6 mn tous les hydroxydes de fer ont été formés.
3 - SIMULATION INFORMATIQUE
Des calculs informatiques d'équilibres thermodynamiques ont été réalisés à
partir des résultats des analyses chimiques des échantillons prélevés sur Eugénie et sur le
forage. Un programme permet de calculer, à partir de la composition chimique d'une eau,
la répartition des espèces ioniques inorganiques simples et complexes à l'équilibre
thermodynamique. Il détermine, par un processus itératif convergent, les concentrations
et les activités des quelque 300 espèces prises en considération.
Les résultats de cette description du milieu aqueux servent alors aux calculs
des degrés de saturation vis-à-vis de minéraux courants permettant ainsi d'appréhender les
éventuelles formes minérales susceptibles de précipiter. Les calculs ont été faits à
différentes températures ; depuis la température d'émergence (32°C environ) jusqu'à
60°C.
teneurs en fer
5 temps(h)
Figure 3 - Source Eugénie et Roy 101 - Evolution des teneurs en fer
120
formation d'hydroxyde dont l'intensité diminue progressivement (après 2 h 30) ;
- en oxydation accélérée : en faisant barboter de l'air, les teneurs en fer
chutent brutalement après les 10 premières minutes. Après 16 mn tous les hydroxydes ont
précipité. La cinétique de précipitation plus rapide pour l'eau du forage Roy 101 : après
6 mn tous les hydroxydes de fer ont été formés.
3 - SIMULATION INFORMATIQUE
Des calculs informatiques d'équilibres thermodynamiques ont été réalisés à
partir des résultats des analyses chimiques des échantillons prélevés sur Eugénie et sur le
forage. Un programme permet de calculer, à partir de la composition chimique d'une eau,
la répartition des espèces ioniques inorganiques simples et complexes à l'équilibre
thermodynamique. Il détermine, par un processus itératif convergent, les concentrations
et les activités des quelque 300 espèces prises en considération.
Les résultats de cette description du milieu aqueux servent alors aux calculs
des degrés de saturation vis-à-vis de minéraux courants permettant ainsi d'appréhender les
éventuelles formes minérales susceptibles de précipiter. Les calculs ont été faits à
différentes températures ; depuis la température d'émergence (32°C environ) jusqu'à
60°C.
teneurs en fer
5 temps(h)
Figure 3 - Source Eugénie et Roy 101 - Evolution des teneurs en fer
121
Les résultats de ces calculs sont schématisés pour le forage sur la figure 4. La
saturation est atteinte pour log lAP/KT = 0 : c'est-à-dire que pour une température
donnée, l'eau thermale aura tendance à précipiter une phase minérale quand les valeurs
calculées seront positives. Inversement, quand les valeurs sont négatives, on aura plutôt
tendance à repasser le minéral en solution.
- Les eaux d'Eugénie sont légèrement sursaturées vis-à-vis de la calcite et le
réchauffement juqu'à 42° augmente cette sursaturation. La silice amorphe aussi est
sursaturée, mais sa cinétique de précipitation est relativement lente et l'augmentation de
température aura, au contraire, tendance à solubiliser à nouveau la silice en excès. La
sidérite (Fe CO3) n'apparaîtra pas, car le fer précipite préférentiellement sur la forme Fe
(0H)3 par oxydation avec l'air.
- Les eaux du forage Roy 101 sont moins minéralisées et sont en équilibre avec
la calcite (sur la droite lAP/KT = 0. L'augmentation de température jusqu'à 42° introduitune très légère sursaturation. La silice amorphe devenant sous-saturée et pour les mêmes
raisons qu'Eugénie, la sidérite (FeCO^) ne précipitera pas, mais seulement Fe (0H)3 (et les
complexes Fe-silice).
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
- Les eaux thermales de Royat appartiennent à un même système géochimique.
Les eaux du forage Roy 101 sont moins minéralisées que celles d'Eugénie (21 96). Les
stockages actuels n'entraînent pas de précipitation de carbonates mais seulement des
hydroxydes de fer floculant dans le bassin d'eau A (600 m^).
- Les simulations ont montré qu'il est préférable de réchauffer l'eau du forage
plutôt que celle d'Eugénie. La calcite est à l'équilibre et la silice est légèrement
sursaturée.
- L'eau thermale utilisée sous forme de douche (pulvérisation, douche pression)
subira obligatoirement un dégazage (mécanique) intense et une oxydation (atmosphérique)
importante. Afin de limiter au maximum les problèmes d'entartrage par l'utilisation de
l'eau thermale, il faudra nécessairement atteindre la précipitation complète des teneurs
en fer et supprimer les particules en suspension (par filtration) dans les eaux thermales
avant utilisation.
Pour cela différents processus peuvent être envisagés :
. Oxydation accélérée, filtration, stockage.
. Stockage, oxydation, filtration (ou décantation).
* *
121
Les résultats de ces calculs sont schématisés pour le forage sur la figure 4. La
saturation est atteinte pour log lAP/KT = 0 : c'est-à-dire que pour une température
donnée, l'eau thermale aura tendance à précipiter une phase minérale quand les valeurs
calculées seront positives. Inversement, quand les valeurs sont négatives, on aura plutôt
tendance à repasser le minéral en solution.
- Les eaux d'Eugénie sont légèrement sursaturées vis-à-vis de la calcite et le
réchauffement juqu'à 42° augmente cette sursaturation. La silice amorphe aussi est
sursaturée, mais sa cinétique de précipitation est relativement lente et l'augmentation de
température aura, au contraire, tendance à solubiliser à nouveau la silice en excès. La
sidérite (Fe CO3) n'apparaîtra pas, car le fer précipite préférentiellement sur la forme Fe
(0H)3 par oxydation avec l'air.
- Les eaux du forage Roy 101 sont moins minéralisées et sont en équilibre avec
la calcite (sur la droite lAP/KT = 0. L'augmentation de température jusqu'à 42° introduitune très légère sursaturation. La silice amorphe devenant sous-saturée et pour les mêmes
raisons qu'Eugénie, la sidérite (FeCO^) ne précipitera pas, mais seulement Fe (0H)3 (et les
complexes Fe-silice).
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
- Les eaux thermales de Royat appartiennent à un même système géochimique.
Les eaux du forage Roy 101 sont moins minéralisées que celles d'Eugénie (21 96). Les
stockages actuels n'entraînent pas de précipitation de carbonates mais seulement des
hydroxydes de fer floculant dans le bassin d'eau A (600 m^).
- Les simulations ont montré qu'il est préférable de réchauffer l'eau du forage
plutôt que celle d'Eugénie. La calcite est à l'équilibre et la silice est légèrement
sursaturée.
- L'eau thermale utilisée sous forme de douche (pulvérisation, douche pression)
subira obligatoirement un dégazage (mécanique) intense et une oxydation (atmosphérique)
importante. Afin de limiter au maximum les problèmes d'entartrage par l'utilisation de
l'eau thermale, il faudra nécessairement atteindre la précipitation complète des teneurs
en fer et supprimer les particules en suspension (par filtration) dans les eaux thermales
avant utilisation.
Pour cela différents processus peuvent être envisagés :
. Oxydation accélérée, filtration, stockage.
. Stockage, oxydation, filtration (ou décantation).
* *
Log ]APKT
5
3-
2-^
-J.
-2-
Sidente
MagnesiteOilcile
ao
I!
tí2
-silice amorphe
AnhydriteGypse
O equilibre
3
íA
¿6Ib3
T'C32 ^ 60
Figure 4 - Source Eugénie ; Evolution des saturations en fonction de la température par simulation informatique
Log ]APKT
5
3-
2-^
-J.
-2-
Sidente
MagnesiteOilcile
ao
I!
tí2
-silice amorphe
AnhydriteGypse
O equilibre
3
íA
¿6Ib3
T'C32 ^ 60
Figure 4 - Source Eugénie ; Evolution des saturations en fonction de la température par simulation informatique
123
LES RESEAUX DE DISTRIBUTION D'EAU CHAUDE
Exemple de Dax
par
J.C. Gibert (1)
Au travers du réseau de Dax, nous allons voir l'intérêt que présente l'utilisation
d'un outil de simulation et de modélisation d'un réseau de distribution d'eau thermale.
Nous examinerons pourquoi nous avons été amené à utiliser ce type d'outil, comment il a
été établi, comment on peut l'utiliser et ce qu'il peut nous apporter.
Il faut savoir que Dax exploite depuis de nombreuses années, un réseau de
distribution d'eau thermale qui répartit l'eau produite par les cinq forages actuellement en
exploitation dont on nous a relaté les déboires sur deux d'entre eux ; donc distribution
d'eau thermale d'abord prioritairement et principalement pour l'alimentation des
établissements thermaux (situés à proximité de l'Adour) et qui sont actuellement au
nombre de 16 ; ensuite distribution également d'eau thermale pour satisfaire les besoins
domestiques d'un certain nombre d'abonnés (1 600 actuellement, répartis sur la ville). Ce
réseau développe environ 22 km de canalisations. Il a une structure maillée et il a la
particularité de présenter à un certain nombre d'extrémités de ses tronçons, des rejets à
l'égout d'une eau thermale qui n'a pas été utilisée.
Si on veut poursuivre le développement de la station, avant d'envisager la
réalisation de nouveaux ouvrages qui nous amèneraient automatiquement à connaître des
problèmes de préservation de la qualité de l'eau par interaction, notamment avec les
nappes d'eau superficielles froides, on a pensé qu'il serait certainement intéressant
d'envisager une restructuration complète du réseau en supprimant en particulier ces divers
rejets qui représentent plus du 1/4 de notre production.
Devant la complexité technique et l'importance financière du projet, on a
demandé au BRGM d'utiliser et de mettre à notre disposition un outil de simulation de ce
réseau qui permette essentiellement de résoudre certains problèmes techniques, afin de
garantir en particulier aux exploitants thermaux, la préservation de la qualité de l'eau
aussi bien en minéralisation qu'en température.
(1) En annexe, texte de J.C. Martin
123
LES RESEAUX DE DISTRIBUTION D'EAU CHAUDE
Exemple de Dax
par
J.C. Gibert (1)
Au travers du réseau de Dax, nous allons voir l'intérêt que présente l'utilisation
d'un outil de simulation et de modélisation d'un réseau de distribution d'eau thermale.
Nous examinerons pourquoi nous avons été amené à utiliser ce type d'outil, comment il a
été établi, comment on peut l'utiliser et ce qu'il peut nous apporter.
Il faut savoir que Dax exploite depuis de nombreuses années, un réseau de
distribution d'eau thermale qui répartit l'eau produite par les cinq forages actuellement en
exploitation dont on nous a relaté les déboires sur deux d'entre eux ; donc distribution
d'eau thermale d'abord prioritairement et principalement pour l'alimentation des
établissements thermaux (situés à proximité de l'Adour) et qui sont actuellement au
nombre de 16 ; ensuite distribution également d'eau thermale pour satisfaire les besoins
domestiques d'un certain nombre d'abonnés (1 600 actuellement, répartis sur la ville). Ce
réseau développe environ 22 km de canalisations. Il a une structure maillée et il a la
particularité de présenter à un certain nombre d'extrémités de ses tronçons, des rejets à
l'égout d'une eau thermale qui n'a pas été utilisée.
Si on veut poursuivre le développement de la station, avant d'envisager la
réalisation de nouveaux ouvrages qui nous amèneraient automatiquement à connaître des
problèmes de préservation de la qualité de l'eau par interaction, notamment avec les
nappes d'eau superficielles froides, on a pensé qu'il serait certainement intéressant
d'envisager une restructuration complète du réseau en supprimant en particulier ces divers
rejets qui représentent plus du 1/4 de notre production.
Devant la complexité technique et l'importance financière du projet, on a
demandé au BRGM d'utiliser et de mettre à notre disposition un outil de simulation de ce
réseau qui permette essentiellement de résoudre certains problèmes techniques, afin de
garantir en particulier aux exploitants thermaux, la préservation de la qualité de l'eau
aussi bien en minéralisation qu'en température.
(1) En annexe, texte de J.C. Martin
124
On peut schématiquement représenter ce réseau sous la forme d'une succession
de mailles comportant un certain nombre de noeuds et un certain nombre de tronçons. Ces
tronçons peuvent présenter également une structure ramifiée. On dispose de certaines
données aux noeuds : ce sont les cotes au sol, les débits entrant, les débits sortants, les
températures.
On dispose également de données sur les tronçons : ce sont les diamètres des
canalisations, les longueurs des tronçons, les composants des canalisations, les
caractéristiques thermiques des tuyaux, à l'aide desquelles on va calculer les débits qui
transitent dans chaque tronçon et on peut en déduire facilement les conditions de
température et de pression à chaque noeud, ainsi que les pertes de charge et les
déperditions thermiques sur chaque tronçon.
Il faut ensuite procéder au calage du modèle en comparant les valeurs
calculées aux valeurs relevées sur le terrain. A ce niveau, il y a un gros travail
préparatoire d'observation sur le terrain. Dans le cas du réseau de Dax, on a effectué
environ 10 000 mesures pour caler un réseau qui comportait 300 tronçons répartis en
150 mailles.
Une fois le modèle bien calé, on surveille les conditions de distribution sur
l'ensemble des points des réseaux en vérifiant en particulier que la température et la
pression sont en tous points satisfaisantes pour l'utilisateur.
Une fois cette étape franchie, l'outil est disponible pour calculer le coût
actualisé du projet, lequel coût se décompose en coût élémentaire qui comporte le coût
d'investissement (ici le coût relatif à l'établissement de la canalisation), auquel on doit
ajouter les coûts de pompage qui représentent les coûts de fonctionnement du réseau sans
oublier le coût engendré par les déperditions thermiques du réseau.
On retrouve des conditions qui sont d'une part économiques, concernant la
durée de vie du projet, le taux d'actualisation retenu, le montant des investissements, le
coût de l'énergie, et on doit intégrer également les conditions d'exploitation (certainement
les plus difficiles à définir) et qui consistent en la définition des débits d'exploitation, des
débits de pointe, de la répartition des utilisateurs et également des caractères
hydrauliques et thermiques des conduites, comme notamment la rugosité de ces conduites,
la température (donc les déperditions) et les rendements de pompage.
124
On peut schématiquement représenter ce réseau sous la forme d'une succession
de mailles comportant un certain nombre de noeuds et un certain nombre de tronçons. Ces
tronçons peuvent présenter également une structure ramifiée. On dispose de certaines
données aux noeuds : ce sont les cotes au sol, les débits entrant, les débits sortants, les
températures.
On dispose également de données sur les tronçons : ce sont les diamètres des
canalisations, les longueurs des tronçons, les composants des canalisations, les
caractéristiques thermiques des tuyaux, à l'aide desquelles on va calculer les débits qui
transitent dans chaque tronçon et on peut en déduire facilement les conditions de
température et de pression à chaque noeud, ainsi que les pertes de charge et les
déperditions thermiques sur chaque tronçon.
Il faut ensuite procéder au calage du modèle en comparant les valeurs
calculées aux valeurs relevées sur le terrain. A ce niveau, il y a un gros travail
préparatoire d'observation sur le terrain. Dans le cas du réseau de Dax, on a effectué
environ 10 000 mesures pour caler un réseau qui comportait 300 tronçons répartis en
150 mailles.
Une fois le modèle bien calé, on surveille les conditions de distribution sur
l'ensemble des points des réseaux en vérifiant en particulier que la température et la
pression sont en tous points satisfaisantes pour l'utilisateur.
Une fois cette étape franchie, l'outil est disponible pour calculer le coût
actualisé du projet, lequel coût se décompose en coût élémentaire qui comporte le coût
d'investissement (ici le coût relatif à l'établissement de la canalisation), auquel on doit
ajouter les coûts de pompage qui représentent les coûts de fonctionnement du réseau sans
oublier le coût engendré par les déperditions thermiques du réseau.
On retrouve des conditions qui sont d'une part économiques, concernant la
durée de vie du projet, le taux d'actualisation retenu, le montant des investissements, le
coût de l'énergie, et on doit intégrer également les conditions d'exploitation (certainement
les plus difficiles à définir) et qui consistent en la définition des débits d'exploitation, des
débits de pointe, de la répartition des utilisateurs et également des caractères
hydrauliques et thermiques des conduites, comme notamment la rugosité de ces conduites,
la température (donc les déperditions) et les rendements de pompage.
125
Ceci permet de construire une courbe représentant le coût total actualisé
d'une canalisation pour des conditions de fonctionnement définies en fonction du diamètre,
et d'optimiser le choix dudit diamètre puisque ces courbes présentent un minimum qui
correspond au diamètre économique. Il faudra cependant s'assurer que, pour ce diamètre
économique, les conditions de température et de pression m.inimales requises sont
obtenues.
L'utilisation de ce modèle nous a permis de répondre à plusieurs
préoccupations. D'abord par la possibilité d'effectuer un nombre quasi-infini de
simulations, de déterminer toutes conséquences sur le plan de la qualité du fluide desservi,
donc toutes conséquences dues à une modification de structure dans notre réseau. Le
deuxième point consiste à optimiser les investissements et, pour donner un ordre de
grandeur, la restructuration du réseau de Dax, qui comportera environ 30 km de conduite
se chiffre à environ 35 millions de francs. Cela nous permet également d'optimiser le
fonctionnement de notre réseau sur le plan technique et sur le plan économique, et
constitue donc un véritable outil de gestion que l'on souhaite pouvoir intégrer dans notre
schéma général de télécontrôle de réseau tel qu'il a été présenté hier (Gibert, Mondeilh).
*
Intervention de R. Jeminet
Quelles sont les utilisations de l'eau par les particuliers et est-ce que dans
vos calculs vous vous servez de clichés analogues à ceux utilisés pour les réseaux
de distribution ?
Intervention J.L. Gibert
Notre souci dans l'élaboration de ce projet a été de nous doter d'un outil qui
permette de connaître toutes les répercussions de modification de structure de
réseau, donc un souci de garantie de la qualité de l'eau desservie.
125
Ceci permet de construire une courbe représentant le coût total actualisé
d'une canalisation pour des conditions de fonctionnement définies en fonction du diamètre,
et d'optimiser le choix dudit diamètre puisque ces courbes présentent un minimum qui
correspond au diamètre économique. Il faudra cependant s'assurer que, pour ce diamètre
économique, les conditions de température et de pression m.inimales requises sont
obtenues.
L'utilisation de ce modèle nous a permis de répondre à plusieurs
préoccupations. D'abord par la possibilité d'effectuer un nombre quasi-infini de
simulations, de déterminer toutes conséquences sur le plan de la qualité du fluide desservi,
donc toutes conséquences dues à une modification de structure dans notre réseau. Le
deuxième point consiste à optimiser les investissements et, pour donner un ordre de
grandeur, la restructuration du réseau de Dax, qui comportera environ 30 km de conduite
se chiffre à environ 35 millions de francs. Cela nous permet également d'optimiser le
fonctionnement de notre réseau sur le plan technique et sur le plan économique, et
constitue donc un véritable outil de gestion que l'on souhaite pouvoir intégrer dans notre
schéma général de télécontrôle de réseau tel qu'il a été présenté hier (Gibert, Mondeilh).
*
Intervention de R. Jeminet
Quelles sont les utilisations de l'eau par les particuliers et est-ce que dans
vos calculs vous vous servez de clichés analogues à ceux utilisés pour les réseaux
de distribution ?
Intervention J.L. Gibert
Notre souci dans l'élaboration de ce projet a été de nous doter d'un outil qui
permette de connaître toutes les répercussions de modification de structure de
réseau, donc un souci de garantie de la qualité de l'eau desservie.
126
* Intervention de R. Jeminet
Par rapport à quelle utilisation ?
Intervention de J.L. Gibert
Essentiellement par rapport à l'utilisation thérapeutique de cette eau. On se
dirige vers l'établissement de deux réseaux distincts : une première boucle
thermale qui va alimenter exclusivement les établissements thermaux, donc usage
thérapeutique de l'eau, et ensuite un deuxième réseau (le plus étendu) qui sera
consacré à l'alimentation des abonnés particuliers qui font usage de cette eau pour
répondre à leur besoin domestique, donc fourniture d'une eau chaude sanitaire
essentiellement. Il y a distinction de deux fonctions pour améliorer le fonction de
ce réseau. Dans notre méthode de calcul, nous avons tenu compte de l'expérience
acquise et des problèmes dus notamment aux dépôts qui se produisent à chaque
point singiilier, chaque fois que l'on a des venages ou des sous vitesses dans le
schéma de distribution.
On aboutit à des vitesses qui seront relativement élevées et qui
correspondront à celle du diamètre économique, c'est-à-dire autour de 1 m à
1,20 m/s, ce qui sera permis par la qualité de l'isolation thermique et des
canalisations qui vont être développées.
* Intervention de ?
Est-ce que les mêmes critères seront adoptées pour les deux réseaux : le
réseau thérapeutique et le réseau particulier ?
Intervention de J.L. Gibert
Oui.
126
* Intervention de R. Jeminet
Par rapport à quelle utilisation ?
Intervention de J.L. Gibert
Essentiellement par rapport à l'utilisation thérapeutique de cette eau. On se
dirige vers l'établissement de deux réseaux distincts : une première boucle
thermale qui va alimenter exclusivement les établissements thermaux, donc usage
thérapeutique de l'eau, et ensuite un deuxième réseau (le plus étendu) qui sera
consacré à l'alimentation des abonnés particuliers qui font usage de cette eau pour
répondre à leur besoin domestique, donc fourniture d'une eau chaude sanitaire
essentiellement. Il y a distinction de deux fonctions pour améliorer le fonction de
ce réseau. Dans notre méthode de calcul, nous avons tenu compte de l'expérience
acquise et des problèmes dus notamment aux dépôts qui se produisent à chaque
point singiilier, chaque fois que l'on a des venages ou des sous vitesses dans le
schéma de distribution.
On aboutit à des vitesses qui seront relativement élevées et qui
correspondront à celle du diamètre économique, c'est-à-dire autour de 1 m à
1,20 m/s, ce qui sera permis par la qualité de l'isolation thermique et des
canalisations qui vont être développées.
* Intervention de ?
Est-ce que les mêmes critères seront adoptées pour les deux réseaux : le
réseau thérapeutique et le réseau particulier ?
Intervention de J.L. Gibert
Oui.
127
CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA DISTRIBUTION
ET DU TRANSFERT DE L'EAU MINERALE
par
F. lundt
Je vais être très rapide, puisque M. Popoff a déjà présenté toutes les
possibilités d'instabilité des fluides.
A l'émergence les eaux minérales et thermales sont en déséquilibre vis-à-vis
de leur environnement extérieur (fortes température et pression, milieu réducteur), et de
par leurs caractéristiques chimiques acquises en profondeur. Le degré de cette instabilité
dépend de la nature de l'eau considérée.
On notera en particulier les modifications significatives que peuvent subir
certaines eaux (carbogazeuses et sulfureuses).
Les eaux minérales ont tendance à se mettre naturellement en déséquilibre
avec l'atmosphère (dégazage, oxydation, refroidissement) provoquant des modifications
chimiques parfois irréversibles selon le type d'eau et la nature de leur captage et
stockage.
La conservation des caractéristiques chimiques référencées au griffon
permet :
- de fournir aux médecins thermaux un produit défini et répondant à leur demande,
- de contribuer à la résolution des problèmes technologiques de surface
(maintenance, adaptation des matériaux, récupération d'énergie, etc.).
Les eaux m.étéoriques s'infiltrent dans le sous-sol. A l'heure actuelle, nous
avons des moyens -des outils géochimiques- pour bien connaître ces problèmes
d'infiltration et d'origine des eaux. Les données isotopiques nous donnent beaucoup
d'informations sur les aires et les altitudes d'alimentation. Il est donc aisé maintenant de
savoir que la majeure partie des eaux provient essentiellement d'eaux météoriques qui
s'infiltrent dans le sous-sol ; arrivées à une certaine profondeur, elles acquièrent une
certaine température et naturellement une certaine pression ; il va se produire ainsi des
interactions eau-roche, libérant des espèces chimiques en solution.
127
CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA DISTRIBUTION
ET DU TRANSFERT DE L'EAU MINERALE
par
F. lundt
Je vais être très rapide, puisque M. Popoff a déjà présenté toutes les
possibilités d'instabilité des fluides.
A l'émergence les eaux minérales et thermales sont en déséquilibre vis-à-vis
de leur environnement extérieur (fortes température et pression, milieu réducteur), et de
par leurs caractéristiques chimiques acquises en profondeur. Le degré de cette instabilité
dépend de la nature de l'eau considérée.
On notera en particulier les modifications significatives que peuvent subir
certaines eaux (carbogazeuses et sulfureuses).
Les eaux minérales ont tendance à se mettre naturellement en déséquilibre
avec l'atmosphère (dégazage, oxydation, refroidissement) provoquant des modifications
chimiques parfois irréversibles selon le type d'eau et la nature de leur captage et
stockage.
La conservation des caractéristiques chimiques référencées au griffon
permet :
- de fournir aux médecins thermaux un produit défini et répondant à leur demande,
- de contribuer à la résolution des problèmes technologiques de surface
(maintenance, adaptation des matériaux, récupération d'énergie, etc.).
Les eaux m.étéoriques s'infiltrent dans le sous-sol. A l'heure actuelle, nous
avons des moyens -des outils géochimiques- pour bien connaître ces problèmes
d'infiltration et d'origine des eaux. Les données isotopiques nous donnent beaucoup
d'informations sur les aires et les altitudes d'alimentation. Il est donc aisé maintenant de
savoir que la majeure partie des eaux provient essentiellement d'eaux météoriques qui
s'infiltrent dans le sous-sol ; arrivées à une certaine profondeur, elles acquièrent une
certaine température et naturellement une certaine pression ; il va se produire ainsi des
interactions eau-roche, libérant des espèces chimiques en solution.
128
Ces espèces chimiques en solution donnent les faciès chimiques classiques que
l'on a regroupés en 4 grandes familles : les familles bien habituelles chlorurées-sodiques,
bicarbonatées, sulfatées et sulfureuses. On a également des outils géochimiques
susceptibles de donner des informations en profondeur : par exemple les géothermomètres
qui nous fournissent les températures d'équilibre. On relève ainsi :
- des températures de l'ordre de 200°C dans le Massif central pour les carbo¬
gazeuses ;
- des températures de l'ordre de 130°C pour les sulfureuses que ce soit dans les
Pyrénées ou en Corse par exemple ;
- des températures de l'ordre de 80°C ou inférieures à 80°C dans les bassins
sédimentaires.
A la faveur d'accidents géologiques ou tout au moins de structures géologiques
particulières, ces eaux chaudes remontent vers la surface et il se produit des changements
de condition physique : baisse de température par conduction essentiellement du fait que
les roches sont de plus en plus froides en remontant, et baisse de pression. Cette baisse de
pression va introduire, selon le type d'eau, des dégazages qui peuvent être extrêmement
importants, comme dans les eaux carbo-gazeuses du Massif central par exemple. Ce gaz
profond, pouvant atteindre jusqu'à 24 ou 25 atmosphères au niveau du réservoir, va lors de
la remontée dégazer et introduire des modifications des conditions chimiques.
Les eaux arrivées dans le proche sous-sol peuvent aussi dans certains cas et
pour certains types d'eau, se mélanger avec celles des aquifères que l'on appellera sub¬
superficiels, pour les différencier des aquifères de surface avec leurs risques de pollution
(comme à Royat par exemple). On a bien un fluide profond caractéristique du réservoir
profond qui va pendant la remontée, se mélanger en proportion variable avec un aquifère
sub-superficiel dont nous ne connaissons pas la profondeur, puisque nous n'avons pas
d'information. Ces eaux présentent un mélange tout à fait singulier et tout à fait
représentatif dans le cas de Royat. De toute façon, arrivées à l'émergence, ces eaux
seront instables, en déséquilibre par rapport à leur environnement.
En surface, puisque c'était le problème de transport et de stockage, l'eau va
suivre exactement les mêmes processus d'évolution : baisse de température, baisse de
pression et phénomènes d'oxydation. Il peut s'agir des mêmes phénomènes d'oxydation que
dans le sous-sol, mais en surface ce sont plutôt des pnénomènes d'oxydation dus au contact
avec l'atmosphère.
128
Ces espèces chimiques en solution donnent les faciès chimiques classiques que
l'on a regroupés en 4 grandes familles : les familles bien habituelles chlorurées-sodiques,
bicarbonatées, sulfatées et sulfureuses. On a également des outils géochimiques
susceptibles de donner des informations en profondeur : par exemple les géothermomètres
qui nous fournissent les températures d'équilibre. On relève ainsi :
- des températures de l'ordre de 200°C dans le Massif central pour les carbo¬
gazeuses ;
- des températures de l'ordre de 130°C pour les sulfureuses que ce soit dans les
Pyrénées ou en Corse par exemple ;
- des températures de l'ordre de 80°C ou inférieures à 80°C dans les bassins
sédimentaires.
A la faveur d'accidents géologiques ou tout au moins de structures géologiques
particulières, ces eaux chaudes remontent vers la surface et il se produit des changements
de condition physique : baisse de température par conduction essentiellement du fait que
les roches sont de plus en plus froides en remontant, et baisse de pression. Cette baisse de
pression va introduire, selon le type d'eau, des dégazages qui peuvent être extrêmement
importants, comme dans les eaux carbo-gazeuses du Massif central par exemple. Ce gaz
profond, pouvant atteindre jusqu'à 24 ou 25 atmosphères au niveau du réservoir, va lors de
la remontée dégazer et introduire des modifications des conditions chimiques.
Les eaux arrivées dans le proche sous-sol peuvent aussi dans certains cas et
pour certains types d'eau, se mélanger avec celles des aquifères que l'on appellera sub¬
superficiels, pour les différencier des aquifères de surface avec leurs risques de pollution
(comme à Royat par exemple). On a bien un fluide profond caractéristique du réservoir
profond qui va pendant la remontée, se mélanger en proportion variable avec un aquifère
sub-superficiel dont nous ne connaissons pas la profondeur, puisque nous n'avons pas
d'information. Ces eaux présentent un mélange tout à fait singulier et tout à fait
représentatif dans le cas de Royat. De toute façon, arrivées à l'émergence, ces eaux
seront instables, en déséquilibre par rapport à leur environnement.
En surface, puisque c'était le problème de transport et de stockage, l'eau va
suivre exactement les mêmes processus d'évolution : baisse de température, baisse de
pression et phénomènes d'oxydation. Il peut s'agir des mêmes phénomènes d'oxydation que
dans le sous-sol, mais en surface ce sont plutôt des pnénomènes d'oxydation dus au contact
avec l'atmosphère.
129
Ces variations des caractéristiques physiques introduisent des variations de
compositions chimiques plus ou moins intenses selon le type d'eau et selon la nature de la
remontée, et surtout sa vitesse.
Je vous présenterai très rapidement quelques exemples de modifications
chimiques. Ainsi dans certains types d'eau, ce sont des couples acido-basiques qui
imposent le pH. Par exemple, dans les eaux carbo-gazeuses, on peut observer l'évolution
du pH uniquement par baisse de la température, c'est-à-dire en conservant le système
fermé et donc les espèces chimiques susceptibles d'évoluer seront tout au moins
conservées dans le même liquide. On remarque pour le CO2 que l'évolution du pH lors de
baisse de température pourrait très bien partir d'une température de l'ordre de 180°C par
exemple qui est celle du réservoir. La variation de pH en fonction de la baisse de
température n'est pas franchement significative pour les eaux carbo-gazeuses. Dans un
cas d'eau chlorurée sodique (du style des eaux que l'on rencontre dans les bassins
sédimentaires), on s'aperçoit que dans le cas du couple acido-basique HH"'' OH-, l'évolution
du pH est nettement plus significative et importante, notamment dans les températures
d'émergence qui peuvent varier entre 80°C et 25°C ; on a quand même des variations de
pH relativement importantes. Ces variations de pH sont importantes puisqu'elles
représentent en réalité l'agressivité de l'eau et donc des modifications éventuelles des
interactions avec, cette fois-ci, non plus l'encaissant, puisque nous sommes en surface,
mais avec des minéraux qui vont précipiter ou alors des morceaux du réseau de surface
par exemple.
Dans l'exemple d'une eau sulfureuse de Corse, dont l'évolution entre la
température au réservoir et la température à l'émergence est de l'ordre de 130°C à
140°C, on s'aperçoit que lorsqu'on fait refroidir cette eau, toujours en système fermé, on
obtient une augmentation du pH extrêmement importante. Dans le cas de cette eau
sulfureuse, les calculs ont été faits avec les méthodes présentées tout à l'heure par P.
Oustrière.
Voici d'autres exemples montrant l'évolution susceptible d'être enregistrée lors
de ces variations.
- On remarque que, si l'on a un phénomène de dégazage qui se produit pendant la
remontée, il y aura obligatoirement une chute de pression de CO2 et donc pour revenir sur
la courbe d'équilibre à température constante, se produira une précipitation de calcite.
- Nous constatons par ailleurs que, si on reste à pression constante, mais que l'on
baisse la température, uniquement pendant les circulations de remontée, on obtiendra au
contraire une resolubilisation de la calcite.
129
Ces variations des caractéristiques physiques introduisent des variations de
compositions chimiques plus ou moins intenses selon le type d'eau et selon la nature de la
remontée, et surtout sa vitesse.
Je vous présenterai très rapidement quelques exemples de modifications
chimiques. Ainsi dans certains types d'eau, ce sont des couples acido-basiques qui
imposent le pH. Par exemple, dans les eaux carbo-gazeuses, on peut observer l'évolution
du pH uniquement par baisse de la température, c'est-à-dire en conservant le système
fermé et donc les espèces chimiques susceptibles d'évoluer seront tout au moins
conservées dans le même liquide. On remarque pour le CO2 que l'évolution du pH lors de
baisse de température pourrait très bien partir d'une température de l'ordre de 180°C par
exemple qui est celle du réservoir. La variation de pH en fonction de la baisse de
température n'est pas franchement significative pour les eaux carbo-gazeuses. Dans un
cas d'eau chlorurée sodique (du style des eaux que l'on rencontre dans les bassins
sédimentaires), on s'aperçoit que dans le cas du couple acido-basique HH"'' OH-, l'évolution
du pH est nettement plus significative et importante, notamment dans les températures
d'émergence qui peuvent varier entre 80°C et 25°C ; on a quand même des variations de
pH relativement importantes. Ces variations de pH sont importantes puisqu'elles
représentent en réalité l'agressivité de l'eau et donc des modifications éventuelles des
interactions avec, cette fois-ci, non plus l'encaissant, puisque nous sommes en surface,
mais avec des minéraux qui vont précipiter ou alors des morceaux du réseau de surface
par exemple.
Dans l'exemple d'une eau sulfureuse de Corse, dont l'évolution entre la
température au réservoir et la température à l'émergence est de l'ordre de 130°C à
140°C, on s'aperçoit que lorsqu'on fait refroidir cette eau, toujours en système fermé, on
obtient une augmentation du pH extrêmement importante. Dans le cas de cette eau
sulfureuse, les calculs ont été faits avec les méthodes présentées tout à l'heure par P.
Oustrière.
Voici d'autres exemples montrant l'évolution susceptible d'être enregistrée lors
de ces variations.
- On remarque que, si l'on a un phénomène de dégazage qui se produit pendant la
remontée, il y aura obligatoirement une chute de pression de CO2 et donc pour revenir sur
la courbe d'équilibre à température constante, se produira une précipitation de calcite.
- Nous constatons par ailleurs que, si on reste à pression constante, mais que l'on
baisse la température, uniquement pendant les circulations de remontée, on obtiendra au
contraire une resolubilisation de la calcite.
130
Il s'agit donc deux phénomènes opposés.
Dans les domaines de stabilité des différentes espèces du fer pour une
concentration en fer de 10"^ mole/1, on s'aperçoit que si on augmente le pH par dégazage,
on perd le gaz carbonique (gaz acide) ; le pH va donc augmenter ; on s'aperçoit que l'on
peut très bien passer d'un domaine liquide où le fer était en solution sous forme Fe2+, à un
domaine solide par précipitation d'hydroxyde ferrique uniquement par l'élévation du pH.
De la même façon, si on augmente le potentiel d'oxydo-réduction, tout
simplement par oxydation, dans le sous-sol avec des mélanges d'eaux légèrement
oxygénées ou en surface avec simplement l'oxygène de l'air, on passera du domaine liquide
au domaine solide d'hydroxyde ferrique.
En reprenant le cas de l'évolution du fer en fonction du temps, on s'aperçoit
que, entre un système ouvert et un système fermé, on a une cinétique de précipitation
franchement différente ; donc, ce phénomène de dégazage est extrêmement important
dans la cinétique de précipitation : arrivé en surface, le dégazage sera important, et on
aura systématiquement un cas particulier pour chaque source, puisque chaque source sera
représentée par un état bien précis.
On remarque aussi a propos de ces phénomènes d'oxydation que si on veut
oxyder deux sources de compositions chimiques légèrement différentes (la source Eugénie
par exemple, et la source du forage 301), on les oxyde dans les mêmes conditions, mais par
contre on s'aperçoit que la cinétique de précipitation n'est absolument pas la même.
Dans l'exemple des eaux sulfurées, il existe de nombreuses espèces du soufre.
On a des espèces bien connues d'hydrogène sulfuré, les ions sulfures, poly-sulfures, les
sulfures organiques, mercaptan, etc., les thiosulfates, sulfites, le soufre colloïdale qui
flotte souvent sur les bassins de stockage (cette pellicule très caractéristique) et les
formes totalem.ent oxydées de sulfate. Une oxydation naturelle ou accidentelle va
provoquer un système très compliqué de réactions chimiques qui transformeront
progressivement chaque espèce en d'autres espèces (métastables certaines fois) pour créer
les différentes espèces que l'on vient de voir ; ainsi, les ions sulfures se transforment en
soufre colloïdale pour atteindre à la fin l'oxydation maximale qui est la forme suprême.
Dans un dernier exemple, si on envisage la quantité d'oxygène absorbé en
fonction du pH, on s'aperçoit que les caractéristiques d'une source sont extrêmement
importantes puisque en fonction des concentrations en sulfure présentes en solution,
l'oxydation sera totalement différente ; notamment lorsqu'on a 320 ppm de sulfure, on
130
Il s'agit donc deux phénomènes opposés.
Dans les domaines de stabilité des différentes espèces du fer pour une
concentration en fer de 10"^ mole/1, on s'aperçoit que si on augmente le pH par dégazage,
on perd le gaz carbonique (gaz acide) ; le pH va donc augmenter ; on s'aperçoit que l'on
peut très bien passer d'un domaine liquide où le fer était en solution sous forme Fe2+, à un
domaine solide par précipitation d'hydroxyde ferrique uniquement par l'élévation du pH.
De la même façon, si on augmente le potentiel d'oxydo-réduction, tout
simplement par oxydation, dans le sous-sol avec des mélanges d'eaux légèrement
oxygénées ou en surface avec simplement l'oxygène de l'air, on passera du domaine liquide
au domaine solide d'hydroxyde ferrique.
En reprenant le cas de l'évolution du fer en fonction du temps, on s'aperçoit
que, entre un système ouvert et un système fermé, on a une cinétique de précipitation
franchement différente ; donc, ce phénomène de dégazage est extrêmement important
dans la cinétique de précipitation : arrivé en surface, le dégazage sera important, et on
aura systématiquement un cas particulier pour chaque source, puisque chaque source sera
représentée par un état bien précis.
On remarque aussi a propos de ces phénomènes d'oxydation que si on veut
oxyder deux sources de compositions chimiques légèrement différentes (la source Eugénie
par exemple, et la source du forage 301), on les oxyde dans les mêmes conditions, mais par
contre on s'aperçoit que la cinétique de précipitation n'est absolument pas la même.
Dans l'exemple des eaux sulfurées, il existe de nombreuses espèces du soufre.
On a des espèces bien connues d'hydrogène sulfuré, les ions sulfures, poly-sulfures, les
sulfures organiques, mercaptan, etc., les thiosulfates, sulfites, le soufre colloïdale qui
flotte souvent sur les bassins de stockage (cette pellicule très caractéristique) et les
formes totalem.ent oxydées de sulfate. Une oxydation naturelle ou accidentelle va
provoquer un système très compliqué de réactions chimiques qui transformeront
progressivement chaque espèce en d'autres espèces (métastables certaines fois) pour créer
les différentes espèces que l'on vient de voir ; ainsi, les ions sulfures se transforment en
soufre colloïdale pour atteindre à la fin l'oxydation maximale qui est la forme suprême.
Dans un dernier exemple, si on envisage la quantité d'oxygène absorbé en
fonction du pH, on s'aperçoit que les caractéristiques d'une source sont extrêmement
importantes puisque en fonction des concentrations en sulfure présentes en solution,
l'oxydation sera totalement différente ; notamment lorsqu'on a 320 ppm de sulfure, on
131
s'aperçoit que l'on a le pH est nettement différent du cas, par exemple de 64 ppm de
sulfure. C'est dire que le pH est extrêmement important, mais aussi la concentration en
sulfures pour connaître la possibilité d'oxydation d'une eau sulfureuse, et donc sa
possibilité d'évolution.
En conclusion chaque source thermale est un cas d'espèce, caractérisé par son
faciès chimique, mais aussi par ses différentes espèces en solution, par le mode de
stockage, par le mode de réseau qu'on lui fait emprunter, par la nature du captage et sa
qualité. Les différentes possibilités d'évolution de ces fluides seront systématiquement un
cas particulier. Il faudra donc étudier systématiquement et sérieusement chaque griffon
pour pouvoir en déduire l'évolution éventuelle.
* >i<
131
s'aperçoit que l'on a le pH est nettement différent du cas, par exemple de 64 ppm de
sulfure. C'est dire que le pH est extrêmement important, mais aussi la concentration en
sulfures pour connaître la possibilité d'oxydation d'une eau sulfureuse, et donc sa
possibilité d'évolution.
En conclusion chaque source thermale est un cas d'espèce, caractérisé par son
faciès chimique, mais aussi par ses différentes espèces en solution, par le mode de
stockage, par le mode de réseau qu'on lui fait emprunter, par la nature du captage et sa
qualité. Les différentes possibilités d'évolution de ces fluides seront systématiquement un
cas particulier. Il faudra donc étudier systématiquement et sérieusement chaque griffon
pour pouvoir en déduire l'évolution éventuelle.
* >i<
133
Table ronde C
RELATIONS ENTRE REGLEMENTATION ET OBJECTIF DE MODERNISATION
avec M. le Professeiu* Boulangé Président du HCTCMM. le Professeur Duchêne-Marullaz, Fac. Médecine, Univ. Clermond-Ferrand
C. GulUemin, Inspecteur général du BRGME. Papciak, DRIR de Clermont-FerrandM. Pepi, Président de Thermalliance
Melle D. Pépin Institut d'hydrologie de Clermont-FerrandM. G. Popoff, Laboratoire National de la Santé
Intervention du Professeur Duchêne-Mamllaz
Un obscure philosophe du XXème siècle à dit : "Il n'y a pas de vérité, il n'y a
que des points de vue". Le point de vue qui sera exposé ici sera celui d'une
personne qui appartient à la Commission d'AMM du Ministère de la Santé,
commission qui admet ou refuse la commercialisation des médicaments, qui
appartient à la Commission de validation, c'est-à-dire qui revoit tous les
médicaments français à l'horizon 1990 et qui appartient également à une
commission qui se penche sur le problème des plantes. La question que je voudrais
poser, est la suivante : qu'est-ce que le thermalisme ? Est-ce qu'il entre dans les
trois sous-catégories que nous avons au Ministère de la Santé, médicaments
indiqués dans, médicaments proposés dans, médicaments traditionnellement usés
dans, ou encore médecine naturelle ?
Intervention de M. Pepi
Je vais partir d'une expérience de modernisation pour aborder les problèmes
de relation entre la réglementation et les objectifs de modernisation pour un
exploitant.
M. Vernerey disait qu'il y avait une certaine lenteur dans une réglementation
vieillote : simplement, ce que j'ai constaté, c'est que, par chance, il y avait des
services et des hommes qui avaient à mettre en oeuvre cette réglementation et
que les choses se passaient souvent bien. Je pense que face à cette réglementation
vieillote, l'attitude de certains services, que ce soit le Laboratoire national ou la
DDASS, ou encore le Service des Mines, il y a la volonté d'aider l'exploitant et le
premier souhait c'est qu'il y ait essai de collaboration entre la DDASS, les Mines,
le BRGM, les Facultés de Médecine et de Pharmacie, lorsqu'il y a un objectif de
rénovation ou de construction de nouveaux établissements.
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Table ronde C
RELATIONS ENTRE REGLEMENTATION ET OBJECTIF DE MODERNISATION
avec M. le Professeiu* Boulangé Président du HCTCMM. le Professeur Duchêne-Marullaz, Fac. Médecine, Univ. Clermond-Ferrand
C. GulUemin, Inspecteur général du BRGME. Papciak, DRIR de Clermont-FerrandM. Pepi, Président de Thermalliance
Melle D. Pépin Institut d'hydrologie de Clermont-FerrandM. G. Popoff, Laboratoire National de la Santé
Intervention du Professeur Duchêne-Mamllaz
Un obscure philosophe du XXème siècle à dit : "Il n'y a pas de vérité, il n'y a
que des points de vue". Le point de vue qui sera exposé ici sera celui d'une
personne qui appartient à la Commission d'AMM du Ministère de la Santé,
commission qui admet ou refuse la commercialisation des médicaments, qui
appartient à la Commission de validation, c'est-à-dire qui revoit tous les
médicaments français à l'horizon 1990 et qui appartient également à une
commission qui se penche sur le problème des plantes. La question que je voudrais
poser, est la suivante : qu'est-ce que le thermalisme ? Est-ce qu'il entre dans les
trois sous-catégories que nous avons au Ministère de la Santé, médicaments
indiqués dans, médicaments proposés dans, médicaments traditionnellement usés
dans, ou encore médecine naturelle ?
Intervention de M. Pepi
Je vais partir d'une expérience de modernisation pour aborder les problèmes
de relation entre la réglementation et les objectifs de modernisation pour un
exploitant.
M. Vernerey disait qu'il y avait une certaine lenteur dans une réglementation
vieillote : simplement, ce que j'ai constaté, c'est que, par chance, il y avait des
services et des hommes qui avaient à mettre en oeuvre cette réglementation et
que les choses se passaient souvent bien. Je pense que face à cette réglementation
vieillote, l'attitude de certains services, que ce soit le Laboratoire national ou la
DDASS, ou encore le Service des Mines, il y a la volonté d'aider l'exploitant et le
premier souhait c'est qu'il y ait essai de collaboration entre la DDASS, les Mines,
le BRGM, les Facultés de Médecine et de Pharmacie, lorsqu'il y a un objectif de
rénovation ou de construction de nouveaux établissements.
134
Je prendrai deux exemples.
D'abord celui des boues thermales. Les Facultés de Pharmacie, le BRGM, les
médecins de la station, la DDASS se sont associés pour essayer de prévenir une
réglementation en matière de boues thermales. Il faudra bien que l'on y arrive un
jour.
- Dans le même ordre d'idée, le problème des piscines thermales est un sujet
très souvent abordé. J'estime là aussi qu'une collaboration entre les exploitants,
les médecins, les services de santé, est une nécessité.
J'ai constaté, simplement concernant le problème de la recherche et de la
modernisation que, pour un exploitant, il fallait partir de la recherche
fondamentale, se préoccuper aussi de trouver des matériaux adaptés, finalement il
fallait tout réinventer et certes il n'y a pas de chemin royal qui permette de
définir qui doit faire quoi en matière de recherche. Je pense qu'il y a différents
niveaux : un niveau national, un niveau regfional, le niveau de l'exploitant. Ce que
je souhaite en tant qu'exploitant, c'est que cette situation ne dure pas et que tout
exploitant confronté à un problème ne soit pas obligé de tout refaire, et qu'il
puisse se cantonner dans ce qui devrait être sa seule partie, c'est-à-dire
essentiellement l'amélioration de son produit et la recherche de produits
nouveaux.
Intervention de G. Popoff
Je voudrais simplement rappeler le souci du Laboratoire national : c'est
d'abord un souci d'identification de la ressource hydrothermale, donc d'analyse
physico-chimique fine concernant cette ressource. C'est ensuite un souci de
s'assurer des conditions d'exploitation, s'assurer que la ressource hydrothermale
telle qu'elle est utilisée dans l'établissement thermal le soit correctement et non
plus dénaturée par les installations ou par divers traitements inappropriés.
C'est ainsi donc que nous devons nous assurer de la pérennité des
installations, à vérifier les conditions d'exploitation et tout ceci m'amène à vous
dire que mon souci aussi serait d'éviter de banaliser les eaux minérales, de les
considérer comme un simple produit, puisqu'elles font l'objet d'une réglementation
(qui est ce qu'elle est, qui est parfois critiquée, mais qui est quand même unique
au monde, je dois le souligner).
Ce souci de préserver les propriétés thérapeutiques des eaux, puisqu'il y a un
lien entre les propriétés thérapeutiques des eaux et leur composition physico¬
chimique, tout au long du parcours, du griffon jusqu'à l'utilisation, m'amène aussi à
introduire la notion de surveillance de la ressource : ce point nous est très cher.
134
Je prendrai deux exemples.
D'abord celui des boues thermales. Les Facultés de Pharmacie, le BRGM, les
médecins de la station, la DDASS se sont associés pour essayer de prévenir une
réglementation en matière de boues thermales. Il faudra bien que l'on y arrive un
jour.
- Dans le même ordre d'idée, le problème des piscines thermales est un sujet
très souvent abordé. J'estime là aussi qu'une collaboration entre les exploitants,
les médecins, les services de santé, est une nécessité.
J'ai constaté, simplement concernant le problème de la recherche et de la
modernisation que, pour un exploitant, il fallait partir de la recherche
fondamentale, se préoccuper aussi de trouver des matériaux adaptés, finalement il
fallait tout réinventer et certes il n'y a pas de chemin royal qui permette de
définir qui doit faire quoi en matière de recherche. Je pense qu'il y a différents
niveaux : un niveau national, un niveau regfional, le niveau de l'exploitant. Ce que
je souhaite en tant qu'exploitant, c'est que cette situation ne dure pas et que tout
exploitant confronté à un problème ne soit pas obligé de tout refaire, et qu'il
puisse se cantonner dans ce qui devrait être sa seule partie, c'est-à-dire
essentiellement l'amélioration de son produit et la recherche de produits
nouveaux.
Intervention de G. Popoff
Je voudrais simplement rappeler le souci du Laboratoire national : c'est
d'abord un souci d'identification de la ressource hydrothermale, donc d'analyse
physico-chimique fine concernant cette ressource. C'est ensuite un souci de
s'assurer des conditions d'exploitation, s'assurer que la ressource hydrothermale
telle qu'elle est utilisée dans l'établissement thermal le soit correctement et non
plus dénaturée par les installations ou par divers traitements inappropriés.
C'est ainsi donc que nous devons nous assurer de la pérennité des
installations, à vérifier les conditions d'exploitation et tout ceci m'amène à vous
dire que mon souci aussi serait d'éviter de banaliser les eaux minérales, de les
considérer comme un simple produit, puisqu'elles font l'objet d'une réglementation
(qui est ce qu'elle est, qui est parfois critiquée, mais qui est quand même unique
au monde, je dois le souligner).
Ce souci de préserver les propriétés thérapeutiques des eaux, puisqu'il y a un
lien entre les propriétés thérapeutiques des eaux et leur composition physico¬
chimique, tout au long du parcours, du griffon jusqu'à l'utilisation, m'amène aussi à
introduire la notion de surveillance de la ressource : ce point nous est très cher.
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Il existe une organisation de la surveillance de la qualité de l'eau au griffon,
mais aussi dans les thermes ; et il nous échoit un peu, en tant que Laboratoire
national, de coordonner l'action de surveillance, non pas dans un rôle répressif (ce
n'est pas notre but), mais plutôt en tant que conseil et mise à disposition de notre
expérience auprès des exploitants, ce qui peut déboucher ensuite sur des
applications pour les divers problèmes qui ont entre autres secoué la profession
(pour être franc, je parlerai des piscines thermales).
Intervention de Melle D. Pépin
Une eau est d'abord recueillie (ou extraite), puisque nous avons fait des
progrès. On capte et on extrait, autrefois on recueillait. Elle est ensuite
transférée à son point d'utilisation et, là, son action va peut-être dépendre de son
mode d'administration, mais il dépendra aussi de sa composition.
Au sens de la réglementation, l'eau n'est pas considérée comme un
médicament. On peut le lire dans les textes, et je souligpierai qu'il n'est pas besoin
d'avoir une prescription médicale pour faire une cure thermale au sens strict de la
réglementation.
En fait, il s'agit d'un produit à qui on reconnaît certaines actions
thérapeutiques ou plutôt au sens de la CEE : la possibilité d'améliorer les
fonctions physiologiques - je n'irai pas plus loin, cà n'est pas mon rôle de le
déterminer. Les problèmes se posent différemment selon que l'on utilise l'eau pour
le thermalisme, c'est-à-dire in-situ, ou selon que l'on en fera un usage différé
après conservation, c'est-à-dire en bouteille.
Je m'en tiendrai à l'utilisation in situ.
J'ai été conduite à certaines réflexions. On a une meilleure connaissance
maintenant des conditions d'émergence de l'eau, et on s'est rendu compte que
l'eau, lorsqu'elle émerge, a déjà subi un certain degré d'évolution, largement
entamé. Alors lorsqu'on veut assainir un captage et éliminer les eaux
superficielles qui risquent de polluer et d'apporter des bactéries à l'eau profonde,
on envisage un forage plus profond ; il arrive que l'on ait une eau de qualité, de
composition tout à fait différente de la première. C'est tout simplement dû aux
problèmes techniques, et la référence "émergence" tombe d'elle-même
maintenant, puisque l'on se fiait autrefois à une émergence pour déterminer un
degré d'évolution. Donc, on peut maîtriser l'évolution ; alors pourquoi se
dissimuler la réalité et pourquoi exiger d'utiliser une eau telle qu'elle émerge. On
admet bien certaines modifications ; que je sache on n'immerge pas le curiste à
82°C à Chaudes-Aiguës ; par conséquent on admet bien de refroidir l'eau, et on a
vu que le refroidissement, dans le cas précis de Chaudes-Aiguës par exemple, peut
135
Il existe une organisation de la surveillance de la qualité de l'eau au griffon,
mais aussi dans les thermes ; et il nous échoit un peu, en tant que Laboratoire
national, de coordonner l'action de surveillance, non pas dans un rôle répressif (ce
n'est pas notre but), mais plutôt en tant que conseil et mise à disposition de notre
expérience auprès des exploitants, ce qui peut déboucher ensuite sur des
applications pour les divers problèmes qui ont entre autres secoué la profession
(pour être franc, je parlerai des piscines thermales).
Intervention de Melle D. Pépin
Une eau est d'abord recueillie (ou extraite), puisque nous avons fait des
progrès. On capte et on extrait, autrefois on recueillait. Elle est ensuite
transférée à son point d'utilisation et, là, son action va peut-être dépendre de son
mode d'administration, mais il dépendra aussi de sa composition.
Au sens de la réglementation, l'eau n'est pas considérée comme un
médicament. On peut le lire dans les textes, et je souligpierai qu'il n'est pas besoin
d'avoir une prescription médicale pour faire une cure thermale au sens strict de la
réglementation.
En fait, il s'agit d'un produit à qui on reconnaît certaines actions
thérapeutiques ou plutôt au sens de la CEE : la possibilité d'améliorer les
fonctions physiologiques - je n'irai pas plus loin, cà n'est pas mon rôle de le
déterminer. Les problèmes se posent différemment selon que l'on utilise l'eau pour
le thermalisme, c'est-à-dire in-situ, ou selon que l'on en fera un usage différé
après conservation, c'est-à-dire en bouteille.
Je m'en tiendrai à l'utilisation in situ.
J'ai été conduite à certaines réflexions. On a une meilleure connaissance
maintenant des conditions d'émergence de l'eau, et on s'est rendu compte que
l'eau, lorsqu'elle émerge, a déjà subi un certain degré d'évolution, largement
entamé. Alors lorsqu'on veut assainir un captage et éliminer les eaux
superficielles qui risquent de polluer et d'apporter des bactéries à l'eau profonde,
on envisage un forage plus profond ; il arrive que l'on ait une eau de qualité, de
composition tout à fait différente de la première. C'est tout simplement dû aux
problèmes techniques, et la référence "émergence" tombe d'elle-même
maintenant, puisque l'on se fiait autrefois à une émergence pour déterminer un
degré d'évolution. Donc, on peut maîtriser l'évolution ; alors pourquoi se
dissimuler la réalité et pourquoi exiger d'utiliser une eau telle qu'elle émerge. On
admet bien certaines modifications ; que je sache on n'immerge pas le curiste à
82°C à Chaudes-Aiguës ; par conséquent on admet bien de refroidir l'eau, et on a
vu que le refroidissement, dans le cas précis de Chaudes-Aiguës par exemple, peut
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avoir un retentissement, donc à la limite, je pense que je me mouillerai en vous
disant que, après tout, on peut sûrement mouiller l'eau : ... il faudra l'admettre.
Par ailleurs, on juge l'eau sur une composition globale et souvent sur des
analyses élémentaires.
Je pense que les espèces doivent être prises en compte, et il est bien évident
que (nous l'avons vu pour le soufre, on peut le voir pour l'arsenic, pour le fluor), si
vous prenez un élément et que vous le dépouillez de son environnement et que
vous ne vous souciez pas de l'espèce sous laquelle il se présente, vous omettez de
prendre en compte les trois quarts du problème.
Finalement, l'agrément et l'autorisation de l'utiliser à des fins
thérapeutiques devraient à mon sens être donnés au produit qui est réellement
appliqué au malade, et il faudrait considérer que l'eau à l'émergence n'est qu'une
matière première, c'est-à-dire un produit susceptible de modification.
La réglementation devient alors caduque et doit évoluer ; elle ne doit pas
freiner le progrès, ni le développement, mais il faut tout de même bien sûr une
réglementation pour freiner les abus.
Intervention de E. Papcîak
Je compléterai les propos de Melle Pépin. En effet, quand on parle de
modernisation dans un établissement d'exploitation, on parle de travaux de
recaptage, on parle des travaux de transport, de nouvelles canalisations, etc. or
on s'aperçoit que finalement à chaque fois que l'on va faire des travaux on se
heurte à la réglementation actuelle.
Après avoir soulevé différents problèmes relatifs aux périmètres de
protection, nous nous heurtons à la réglementation de mars 1957 : le décret de
1957 traite des problèmes de captage, de transport, de traitement, de mélange.
Actuellement, si on regarde de plus près, eu égard à la réglementation en
vigueur, il y a très peu d'établissements qui sont parfaitement en règle ? Il y a en
fait très peu d'établissements qui remplissent ces conditions. En effet, depuis
1957, il aurait fallu revoir toutes les autorisations, faire des demandes
d'autorisation de transport, or il n'y a pas d'établissement qui ne fasse pas de
transport... Tout en admettant même que les demandes déposées soient instruites
correctement, on s'aperçoit que l'on approche de l'échéance 1987 ; il faudrait
recommencerj préparer à nouveau des dossiers de demande de renouvellement la
situation est inextricable. Il est temps en fait de revoir ces textes.
Je parlais des nouvelles demandes sur des installations en place, mais la
réglementation de 1957 s'applique également aux travaux de modification, et qui
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avoir un retentissement, donc à la limite, je pense que je me mouillerai en vous
disant que, après tout, on peut sûrement mouiller l'eau : ... il faudra l'admettre.
Par ailleurs, on juge l'eau sur une composition globale et souvent sur des
analyses élémentaires.
Je pense que les espèces doivent être prises en compte, et il est bien évident
que (nous l'avons vu pour le soufre, on peut le voir pour l'arsenic, pour le fluor), si
vous prenez un élément et que vous le dépouillez de son environnement et que
vous ne vous souciez pas de l'espèce sous laquelle il se présente, vous omettez de
prendre en compte les trois quarts du problème.
Finalement, l'agrément et l'autorisation de l'utiliser à des fins
thérapeutiques devraient à mon sens être donnés au produit qui est réellement
appliqué au malade, et il faudrait considérer que l'eau à l'émergence n'est qu'une
matière première, c'est-à-dire un produit susceptible de modification.
La réglementation devient alors caduque et doit évoluer ; elle ne doit pas
freiner le progrès, ni le développement, mais il faut tout de même bien sûr une
réglementation pour freiner les abus.
Intervention de E. Papcîak
Je compléterai les propos de Melle Pépin. En effet, quand on parle de
modernisation dans un établissement d'exploitation, on parle de travaux de
recaptage, on parle des travaux de transport, de nouvelles canalisations, etc. or
on s'aperçoit que finalement à chaque fois que l'on va faire des travaux on se
heurte à la réglementation actuelle.
Après avoir soulevé différents problèmes relatifs aux périmètres de
protection, nous nous heurtons à la réglementation de mars 1957 : le décret de
1957 traite des problèmes de captage, de transport, de traitement, de mélange.
Actuellement, si on regarde de plus près, eu égard à la réglementation en
vigueur, il y a très peu d'établissements qui sont parfaitement en règle ? Il y a en
fait très peu d'établissements qui remplissent ces conditions. En effet, depuis
1957, il aurait fallu revoir toutes les autorisations, faire des demandes
d'autorisation de transport, or il n'y a pas d'établissement qui ne fasse pas de
transport... Tout en admettant même que les demandes déposées soient instruites
correctement, on s'aperçoit que l'on approche de l'échéance 1987 ; il faudrait
recommencerj préparer à nouveau des dossiers de demande de renouvellement la
situation est inextricable. Il est temps en fait de revoir ces textes.
Je parlais des nouvelles demandes sur des installations en place, mais la
réglementation de 1957 s'applique également aux travaux de modification, et qui
137
ne fait pas de modification ? La situation pour un exploitant, si on voulait
appliquer textuellement les règles telles qu'elles figurent dans le décret, est celle
d'un blocage conlplet.
Que se passe-t-il donc ? Au niveau local, heureusement, il y a un alinéa dans
le décret qui permet de juger ou d'apprécier l'importance des travaux. Faut-il
faire remonter la demande d'autorisation au niveau du Ministère ou non ? Dans la
pratique, aucune demande de transformation ne remonte à ce niveau, car on
s'aperçoit que les délais d'instruction sont trop longs. Ce qu'il faut espérer, c'est
qu'à la suite de ces réflexions nous remettions sur le tapis celles qui ont eu lieu il
y a déjà plusieurs années, afin de faire aboutir ces réglementations et accorder
parfaitement la réglementation Eau minérale, avec les pratiques réelles et selon
les recommandations européennes.
Intervention de C. Guillemin
La raison de ma présence ici est que, au sein du BRGM, j'ai toujours cru en
l'avenir d'un thème Eau minérale ; j'ai toujours pensé que cet avenir ne pouvait se
concevoir qu'en liaison étroite, non seulement avec les établissements, mais aussi
avec le corps médical, avec tous ceux qui sont amenés à prescrire.
Nos méthodes classiques d'hydrogéologie doivent être modulées en fonction
des profits de nos interlocuteurs. En effet, nous serons forcés de tenir compte de
la nécessité de limiter parfois le débit de façon à conserver les qualités.
Melle Pépin, vous dites qu'une eau minérale peut être modifiée, mais
pouvez-vous établir des normes pour une eau minérale, c'est-à-dire savoir jusqu'à
quel seuil elle reste identique à elle-même, en fonction de cette modification ?
Est-ce qu'il y a des normes minimales pour classer une eau minérale, ses
caractères physico-chimiques, ses caractères biologiques sont-ils suffisamment
définis pour que l'on puisse rajouter 50 % d'une autre eau, sans modifier ses
caractéristiques.
Intervention de Melle D. Pépin
Je pense que l'on peut définir de nouveaux produits ou du moins l'activité de
nouveaux produits. Si vous considérez l'eau minérale comme une matière
première, vous pouvez ensuite faire une formulation à partir de cette eau
minérale.
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ne fait pas de modification ? La situation pour un exploitant, si on voulait
appliquer textuellement les règles telles qu'elles figurent dans le décret, est celle
d'un blocage conlplet.
Que se passe-t-il donc ? Au niveau local, heureusement, il y a un alinéa dans
le décret qui permet de juger ou d'apprécier l'importance des travaux. Faut-il
faire remonter la demande d'autorisation au niveau du Ministère ou non ? Dans la
pratique, aucune demande de transformation ne remonte à ce niveau, car on
s'aperçoit que les délais d'instruction sont trop longs. Ce qu'il faut espérer, c'est
qu'à la suite de ces réflexions nous remettions sur le tapis celles qui ont eu lieu il
y a déjà plusieurs années, afin de faire aboutir ces réglementations et accorder
parfaitement la réglementation Eau minérale, avec les pratiques réelles et selon
les recommandations européennes.
Intervention de C. Guillemin
La raison de ma présence ici est que, au sein du BRGM, j'ai toujours cru en
l'avenir d'un thème Eau minérale ; j'ai toujours pensé que cet avenir ne pouvait se
concevoir qu'en liaison étroite, non seulement avec les établissements, mais aussi
avec le corps médical, avec tous ceux qui sont amenés à prescrire.
Nos méthodes classiques d'hydrogéologie doivent être modulées en fonction
des profits de nos interlocuteurs. En effet, nous serons forcés de tenir compte de
la nécessité de limiter parfois le débit de façon à conserver les qualités.
Melle Pépin, vous dites qu'une eau minérale peut être modifiée, mais
pouvez-vous établir des normes pour une eau minérale, c'est-à-dire savoir jusqu'à
quel seuil elle reste identique à elle-même, en fonction de cette modification ?
Est-ce qu'il y a des normes minimales pour classer une eau minérale, ses
caractères physico-chimiques, ses caractères biologiques sont-ils suffisamment
définis pour que l'on puisse rajouter 50 % d'une autre eau, sans modifier ses
caractéristiques.
Intervention de Melle D. Pépin
Je pense que l'on peut définir de nouveaux produits ou du moins l'activité de
nouveaux produits. Si vous considérez l'eau minérale comme une matière
première, vous pouvez ensuite faire une formulation à partir de cette eau
minérale.
138
Intervention de M. Pepi
Vous reprenez un peu la question que j'ai formulée d'une manière anticipée
tout à l'heure, car en effet c'est l'un des problèmes qui se pose ne serait-ce qu'en
considérant le schéma de M. Berthier : un schéma triangulaire entre deux
extrêmes ; il y avait une possibilité de médicament thermal -si médicament il
y a- qui peut évoluer entre différentes formules. Alors mouiller est peut-être une
solution ; quelquefois elle se mouille d'une manière naturelle quand, entre un
gisement profond et des couches sub-superficielles, il y a des mélanges divers. On
a vu d'ailleurs des courbes en continuité, y compris sur les gisements de Royat,
(Saint-Marc, d'Eugénie, etc.). Il y a donc souvent une continuité entre un certain
nombre d'émergences, voire certains forages, et il y a un certain nombre de
produits différents, mais dont il faut connaître les actions physiologiques sur le
plan médical. Est-ce que cela correspond effectivement à un besoin médical et à
des actions thérapeutiques ? Je crois que c'est sur ce point que va répondre
Monsieur le Professeur Duchêne-Marullaz.
Intervention du Professeur Duchêne-Marullaz
Dans le domaine thérapeutique, où se situe le thermalisme ? C'est la
question que je pose et repose. M. Popoff a dit qu'il y avait un lien entre la
composition de l'eau et les propriétés thérapeutiques, alors comment se fait-il que
la plupart des stations thermales françaises dont l'eau respective a une
composition différente ont des indications identiques ?
Ce que je voudrais souligner et faire admettre, c'est que le thermalisme n'a
jamais fait la preuve de son efficacité, et c'est parce que le thermalisme n'a
jamais fait la preuve de son efficacité qu'il est rejeté par tous les pays anglo-
saxons. C'est une "philosophie" qui commence a évoluer en Europe : la Belgique a
beaucoup de difficultés à l'heure actuelle pour essayer de "relancer" son
thermalisme.
En ce qui concerne la thérapeutique, l'éventail va des produits que le
Ministère de la Santé accepte comme produits actifs (jusqu'aux recommandations
de Mme Rika Zaraï, avec ce qu'elles ont d'insultantes pour l'esprit et de
dangereuses pour la santé).
Le thermalisme n'a jamais fait la preuve de son efficacité et il paraît
difficile qu'il puisse faire cette preuve selon les normes internationalement
reconnues.
A l'heure actuelle, un médicament n'est reconnu actif qu'à condition qu'il
soit supérieur à un placebo. Je ne veux pas m'étendre sur ces questions de placebo,
mais je vous raconterai simplement une histoire chirurgicale.
138
Intervention de M. Pepi
Vous reprenez un peu la question que j'ai formulée d'une manière anticipée
tout à l'heure, car en effet c'est l'un des problèmes qui se pose ne serait-ce qu'en
considérant le schéma de M. Berthier : un schéma triangulaire entre deux
extrêmes ; il y avait une possibilité de médicament thermal -si médicament il
y a- qui peut évoluer entre différentes formules. Alors mouiller est peut-être une
solution ; quelquefois elle se mouille d'une manière naturelle quand, entre un
gisement profond et des couches sub-superficielles, il y a des mélanges divers. On
a vu d'ailleurs des courbes en continuité, y compris sur les gisements de Royat,
(Saint-Marc, d'Eugénie, etc.). Il y a donc souvent une continuité entre un certain
nombre d'émergences, voire certains forages, et il y a un certain nombre de
produits différents, mais dont il faut connaître les actions physiologiques sur le
plan médical. Est-ce que cela correspond effectivement à un besoin médical et à
des actions thérapeutiques ? Je crois que c'est sur ce point que va répondre
Monsieur le Professeur Duchêne-Marullaz.
Intervention du Professeur Duchêne-Marullaz
Dans le domaine thérapeutique, où se situe le thermalisme ? C'est la
question que je pose et repose. M. Popoff a dit qu'il y avait un lien entre la
composition de l'eau et les propriétés thérapeutiques, alors comment se fait-il que
la plupart des stations thermales françaises dont l'eau respective a une
composition différente ont des indications identiques ?
Ce que je voudrais souligner et faire admettre, c'est que le thermalisme n'a
jamais fait la preuve de son efficacité, et c'est parce que le thermalisme n'a
jamais fait la preuve de son efficacité qu'il est rejeté par tous les pays anglo-
saxons. C'est une "philosophie" qui commence a évoluer en Europe : la Belgique a
beaucoup de difficultés à l'heure actuelle pour essayer de "relancer" son
thermalisme.
En ce qui concerne la thérapeutique, l'éventail va des produits que le
Ministère de la Santé accepte comme produits actifs (jusqu'aux recommandations
de Mme Rika Zaraï, avec ce qu'elles ont d'insultantes pour l'esprit et de
dangereuses pour la santé).
Le thermalisme n'a jamais fait la preuve de son efficacité et il paraît
difficile qu'il puisse faire cette preuve selon les normes internationalement
reconnues.
A l'heure actuelle, un médicament n'est reconnu actif qu'à condition qu'il
soit supérieur à un placebo. Je ne veux pas m'étendre sur ces questions de placebo,
mais je vous raconterai simplement une histoire chirurgicale.
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En 1954, pour traiter l'angine de poitrine, on avait à disposition quelques
rares médicaments qui étaient des placebos et une opération qui consistait à lier
l'artère mammaire interne. On pensait ainsi dériver le sang de ce territoire vers le
coeur, et un certain nombre de personnes (17 américains atteints d'angine de
poitrine) ont accepté de se livrer à cette expérience. Chez 8 d'entre eux, on a
fendu la peau et on l'a refermé et chez les 9 autres, on a fendu la peau, on est allé
jusqu'à l'artère mammaire et on l'a liée. Les cardiologues, tout comme les
malades, ne savaient pas du tout lesquels étaient dans l'une ou l'autre situation et,
au bout de 6 mois, on a recherché l'amélioration obtenue. Et bien, il y a eu autant
d'améliorations dans les deux lots, mais l'une d'elle était spectaculaire, parce que
non seulement la personne n'a plus jamais fait d'angine de poitrine, mais son
électrocardiogramme s'était amélioré de façon considérable.
A l'heure actuelle, il est nécessaire de voir si une thérapeutique est plus
efficace qu'un placebo. Alors que je présidais une séance à Paris sur l'artérite
oblitérante, un essai avait été fait en double-aveugle chez des personnes atteintes
de gangrène, étant donné que nous n'avons aucun médicament efficace avant
l'intervention du chirurgien ; on a essayé en double-aveugle, d'une part le sel et de
l'autre le nouveau médicament. Et bien les personnes traitées à l'eau salée ont vu
leur état miraculeusement s'améliorer et si on avait essayé le seul médicament,
on aurait été persuadé que le médicament était actif.
Un autre cas à signaler (et les thermaux ne l'ont pas assez divulgué !) : c'est
qu'il y a une station thermale qui a essayé de faire un essai de vérité en double-
aveugle, contre placebo (La Bourboule). Il s'agissait d'enfants qui, pendant leur
séjour commun, ne seraient pas tous traités : les uns bénéficieraient d'un
traitement à l'eau arsenicale, les autres (témoins aveugles) d'un traitem.ent à l'eau
du robinet. Il s'agissait de savoir si le traitement présentait effectivement une
efficacité.
Le Directeur de la Sécurité Sociale de l'époque avait dit d'accord : l'épreuve
de vérité la voilà : nous allons la faire. Au dernier moment, les administratifs de
la Sécurité Sociale se sont rétractés : payer des traitements à des enfants, payer
des médecins, faire des prestations normales pour une fausse cure, n'était pas
pensables ; ils ont arrêté le projet.
La foi des responsables du thermalisme était telle qu'ils étaient prêts à aller
à cette épreuve de vérité.
- Avec l'INSERM, nous avons essayé de mettre en pratique d'autres moyens.
Ce serait par exemple d'obtenir la collaboration d'un grand nombre de médecins,
de choisir un certain nombre de malades au profil semblable, à savoir : même
maladie, mêmes symptômes, même âge et de suivre l'évolution des deux groupes
en cure et sans cure afin de les comparer. On a essayé ce genre d'expérience à
plusieurs reprises en Auvergne, mais on n'a jamais trouvé, parmi le corps médical.
139
En 1954, pour traiter l'angine de poitrine, on avait à disposition quelques
rares médicaments qui étaient des placebos et une opération qui consistait à lier
l'artère mammaire interne. On pensait ainsi dériver le sang de ce territoire vers le
coeur, et un certain nombre de personnes (17 américains atteints d'angine de
poitrine) ont accepté de se livrer à cette expérience. Chez 8 d'entre eux, on a
fendu la peau et on l'a refermé et chez les 9 autres, on a fendu la peau, on est allé
jusqu'à l'artère mammaire et on l'a liée. Les cardiologues, tout comme les
malades, ne savaient pas du tout lesquels étaient dans l'une ou l'autre situation et,
au bout de 6 mois, on a recherché l'amélioration obtenue. Et bien, il y a eu autant
d'améliorations dans les deux lots, mais l'une d'elle était spectaculaire, parce que
non seulement la personne n'a plus jamais fait d'angine de poitrine, mais son
électrocardiogramme s'était amélioré de façon considérable.
A l'heure actuelle, il est nécessaire de voir si une thérapeutique est plus
efficace qu'un placebo. Alors que je présidais une séance à Paris sur l'artérite
oblitérante, un essai avait été fait en double-aveugle chez des personnes atteintes
de gangrène, étant donné que nous n'avons aucun médicament efficace avant
l'intervention du chirurgien ; on a essayé en double-aveugle, d'une part le sel et de
l'autre le nouveau médicament. Et bien les personnes traitées à l'eau salée ont vu
leur état miraculeusement s'améliorer et si on avait essayé le seul médicament,
on aurait été persuadé que le médicament était actif.
Un autre cas à signaler (et les thermaux ne l'ont pas assez divulgué !) : c'est
qu'il y a une station thermale qui a essayé de faire un essai de vérité en double-
aveugle, contre placebo (La Bourboule). Il s'agissait d'enfants qui, pendant leur
séjour commun, ne seraient pas tous traités : les uns bénéficieraient d'un
traitement à l'eau arsenicale, les autres (témoins aveugles) d'un traitem.ent à l'eau
du robinet. Il s'agissait de savoir si le traitement présentait effectivement une
efficacité.
Le Directeur de la Sécurité Sociale de l'époque avait dit d'accord : l'épreuve
de vérité la voilà : nous allons la faire. Au dernier moment, les administratifs de
la Sécurité Sociale se sont rétractés : payer des traitements à des enfants, payer
des médecins, faire des prestations normales pour une fausse cure, n'était pas
pensables ; ils ont arrêté le projet.
La foi des responsables du thermalisme était telle qu'ils étaient prêts à aller
à cette épreuve de vérité.
- Avec l'INSERM, nous avons essayé de mettre en pratique d'autres moyens.
Ce serait par exemple d'obtenir la collaboration d'un grand nombre de médecins,
de choisir un certain nombre de malades au profil semblable, à savoir : même
maladie, mêmes symptômes, même âge et de suivre l'évolution des deux groupes
en cure et sans cure afin de les comparer. On a essayé ce genre d'expérience à
plusieurs reprises en Auvergne, mais on n'a jamais trouvé, parmi le corps médical.
140
la collaboration nécessaire, ceci parce que certains médecins croient au
thermalisme, et certains n'y croient pas et ne veulent pas se prêter à ce genre
d'expérience, persuadés d'avoir mieux à proposer.
Actuellement, une enquête est faite auprès de la CNAM, enquête très
importante parce que le thermalisme est peut-être un placebo, mais si ce placebo
apporte un plus comme l'enquête faite au niveau de la Sécurité Sociale le
montrera peut-être, c'est un placebo qu'il ne faut pas voir disparaître.
Il faut qu'une certaine épreuve de vérité se fasse, mais il faut "toucher du
doigt" le fait que maintenant dans les stations thermales, il y a de plus en plus de
médecins généralistes qui remplacent les spécialistes et que la crédibilité des
médecins thermaux est de moins en moins grande vis-à-vis du reste du corps
médical, car il n'y a plus les grands spécialistes d'autrefois.
On est frappé de voir qu'à un moment où il y a pléthore médicale, certaines
stations thermales ont du mal à trouver des médecins ; lorsque la mort d'un grand
médecin vient malheureusement frapper une station, c'est redoutable pour
l'évolution de cette station, et lorsque l'on veut chercher des remèdes pour que la
station redémarre à nouveau, on s'aperçoit tout simplement que le nombre des
médecins a diminué.
Il y a une revue largement subventionnée par le Ministère de la Santé, que
les médecins connaissent un peu. Cette revue s'appelle Prescrire. Elle a édité
récemment un gros livre sur l'homéopathie qui contient tout ce que nous savons de
scientifique dans ce domaine, et la conclusion en a été : "peut-être que".
Les mêmes rédacteurs sont entrain de rédiger un livre sur le thermalisme.
Ils ont interrogé tous les médecins thermaux, toutes les stations thermales ; ils
m'ont montré tout ce qu'ils ont reçu comme travaux scientifiques médicaux
concernant leurs stations : c'est affligeant !
Intervention de A. Pajatilt
Je suis simplement un médecin thermal et j'espère que le Professeur
Duchêne-Marullaz m'accordera quelque crédibilité. Il a commencé son
intervention tout à l'heure par une citation philosophique qui prouve d'ailleurs qu'à
ses connaissances scientifiques, il ajoute une élévation philosophique certaine
disant : il n'y a pas de vérité, il n'y a que des points de vue. Nous savons que par
Einstein que tout est excessivement relatif. Après avoir posé cet aphorisme, il a
demandé de définir dans quelles catégories il était possible de classer l'eau
thermale. La réponse que l'on peut déjà fournir à cette première question est très
relative, mais quand il faut plonger dans le domaine du concret, prendre une
140
la collaboration nécessaire, ceci parce que certains médecins croient au
thermalisme, et certains n'y croient pas et ne veulent pas se prêter à ce genre
d'expérience, persuadés d'avoir mieux à proposer.
Actuellement, une enquête est faite auprès de la CNAM, enquête très
importante parce que le thermalisme est peut-être un placebo, mais si ce placebo
apporte un plus comme l'enquête faite au niveau de la Sécurité Sociale le
montrera peut-être, c'est un placebo qu'il ne faut pas voir disparaître.
Il faut qu'une certaine épreuve de vérité se fasse, mais il faut "toucher du
doigt" le fait que maintenant dans les stations thermales, il y a de plus en plus de
médecins généralistes qui remplacent les spécialistes et que la crédibilité des
médecins thermaux est de moins en moins grande vis-à-vis du reste du corps
médical, car il n'y a plus les grands spécialistes d'autrefois.
On est frappé de voir qu'à un moment où il y a pléthore médicale, certaines
stations thermales ont du mal à trouver des médecins ; lorsque la mort d'un grand
médecin vient malheureusement frapper une station, c'est redoutable pour
l'évolution de cette station, et lorsque l'on veut chercher des remèdes pour que la
station redémarre à nouveau, on s'aperçoit tout simplement que le nombre des
médecins a diminué.
Il y a une revue largement subventionnée par le Ministère de la Santé, que
les médecins connaissent un peu. Cette revue s'appelle Prescrire. Elle a édité
récemment un gros livre sur l'homéopathie qui contient tout ce que nous savons de
scientifique dans ce domaine, et la conclusion en a été : "peut-être que".
Les mêmes rédacteurs sont entrain de rédiger un livre sur le thermalisme.
Ils ont interrogé tous les médecins thermaux, toutes les stations thermales ; ils
m'ont montré tout ce qu'ils ont reçu comme travaux scientifiques médicaux
concernant leurs stations : c'est affligeant !
Intervention de A. Pajatilt
Je suis simplement un médecin thermal et j'espère que le Professeur
Duchêne-Marullaz m'accordera quelque crédibilité. Il a commencé son
intervention tout à l'heure par une citation philosophique qui prouve d'ailleurs qu'à
ses connaissances scientifiques, il ajoute une élévation philosophique certaine
disant : il n'y a pas de vérité, il n'y a que des points de vue. Nous savons que par
Einstein que tout est excessivement relatif. Après avoir posé cet aphorisme, il a
demandé de définir dans quelles catégories il était possible de classer l'eau
thermale. La réponse que l'on peut déjà fournir à cette première question est très
relative, mais quand il faut plonger dans le domaine du concret, prendre une
141
orientation, il est indispensable de discerner, parmi les différents points de vue,
celui qui se rapproche le plus de la réalité matérielle.
Il semblerait que parmi les différentes classes proposées, la médecine
thermale se classerait mieux dans la catégorie des médecines naturelles, bien sûr,
en différenciant ces médecines naturelles de ce que l'on appelle maintenant de ce
mot horrible de médecine douce qui est un fourre-tout sans signification ; on peut
dire que dans les médecines douces on va mettre la vestébrothérapie comme
douceur à des manifestations vertébrales on fait tout de même mieux !
Mais par le biais de cette théorie de médecine naturelle, peut-être pourrait-
on plus facilement prouver l'efficacité de l'eau thermale et ce que vient de nous
dire le Professeur Duchêne-Marullaz sur les questions de placebo, problème qu'il
connait parfaitement bien, pourrait effectivement être un moyen, car finalement
ce placebo -dont on a tendance à rire- qu'est-il en réalité ? Sinon un moyen de
stimuler les défenses de l'organisme, les possibilités de guérison qui existent dans
chaque organisme, et que souvent des thérapeutiques médicamenteuses chimiques
très actives, qui sont remarquables dans des cas aigus, vont s'annihiler dans des
cas chroniques quand elles sont données à des doses trop importantes ou trop
prolongées.
Donc que l'eau thermale soit un excellent moyen de stimuler les défenses
organiques, c'est certain ; d'ailleurs, voila quelques années j'avais proposé à un
chercheur de Limoges (qui d'ailleurs maintenant fait des cours d'hydrologie dans
cette ville), un sujet de mémoire dans une station d'hydrologie. Nous avions
recherché, au cours d'une cure thermale d'un patient, les variations des
différentes immuno-globulines. On s'est aperçu qu'il y avait des variations des
IGA, des IGG ou des IGN assez nettes entre le début et la fin de la cure.
Malheureusement les délais de 17 à 18 j entre les deux examens n'étaient pas
suffisants pour en tirer des conclusions qui puissent avoir une valeur probante (il
aurait fallu reprendre cette expérimentation d'une façon plus approfondie avec
des moyens plus importants : les dosages d'IGG, d'IGN et autres entraînent des
dépenses, des investissements qu'il ne nous était pas possible de faire). Mais il y
avait quand même des modifications assez nettes. Voilà la première réponse que
je voulais faire.
- Maintenant, pour en revenir à ce que disait Melle Pépin tout à l'heure, qui
nous a confirmé ce que nous avons entendu ces derniers jours, une notion que
j'ignorais d'ailleurs : à savoir qu'à partir du moment où une eau thermale sort du
griffon, elle entame un processus de modification et que l'eau que l'on recueille
dans la baignoire n'est pas la même que celle qui est prise au griffon.
L'eau thermale prise loin de sa source est traditionnellement moins active
que celle recueillie le plus près possible de sa source tout au moins dans les
indications thérapeutiques (tant médicales que cliniques) nous l'avions reconnues.
141
orientation, il est indispensable de discerner, parmi les différents points de vue,
celui qui se rapproche le plus de la réalité matérielle.
Il semblerait que parmi les différentes classes proposées, la médecine
thermale se classerait mieux dans la catégorie des médecines naturelles, bien sûr,
en différenciant ces médecines naturelles de ce que l'on appelle maintenant de ce
mot horrible de médecine douce qui est un fourre-tout sans signification ; on peut
dire que dans les médecines douces on va mettre la vestébrothérapie comme
douceur à des manifestations vertébrales on fait tout de même mieux !
Mais par le biais de cette théorie de médecine naturelle, peut-être pourrait-
on plus facilement prouver l'efficacité de l'eau thermale et ce que vient de nous
dire le Professeur Duchêne-Marullaz sur les questions de placebo, problème qu'il
connait parfaitement bien, pourrait effectivement être un moyen, car finalement
ce placebo -dont on a tendance à rire- qu'est-il en réalité ? Sinon un moyen de
stimuler les défenses de l'organisme, les possibilités de guérison qui existent dans
chaque organisme, et que souvent des thérapeutiques médicamenteuses chimiques
très actives, qui sont remarquables dans des cas aigus, vont s'annihiler dans des
cas chroniques quand elles sont données à des doses trop importantes ou trop
prolongées.
Donc que l'eau thermale soit un excellent moyen de stimuler les défenses
organiques, c'est certain ; d'ailleurs, voila quelques années j'avais proposé à un
chercheur de Limoges (qui d'ailleurs maintenant fait des cours d'hydrologie dans
cette ville), un sujet de mémoire dans une station d'hydrologie. Nous avions
recherché, au cours d'une cure thermale d'un patient, les variations des
différentes immuno-globulines. On s'est aperçu qu'il y avait des variations des
IGA, des IGG ou des IGN assez nettes entre le début et la fin de la cure.
Malheureusement les délais de 17 à 18 j entre les deux examens n'étaient pas
suffisants pour en tirer des conclusions qui puissent avoir une valeur probante (il
aurait fallu reprendre cette expérimentation d'une façon plus approfondie avec
des moyens plus importants : les dosages d'IGG, d'IGN et autres entraînent des
dépenses, des investissements qu'il ne nous était pas possible de faire). Mais il y
avait quand même des modifications assez nettes. Voilà la première réponse que
je voulais faire.
- Maintenant, pour en revenir à ce que disait Melle Pépin tout à l'heure, qui
nous a confirmé ce que nous avons entendu ces derniers jours, une notion que
j'ignorais d'ailleurs : à savoir qu'à partir du moment où une eau thermale sort du
griffon, elle entame un processus de modification et que l'eau que l'on recueille
dans la baignoire n'est pas la même que celle qui est prise au griffon.
L'eau thermale prise loin de sa source est traditionnellement moins active
que celle recueillie le plus près possible de sa source tout au moins dans les
indications thérapeutiques (tant médicales que cliniques) nous l'avions reconnues.
142
En déduire qu'il faudrait autoriser à partir de l'émergence d'une eau thermale à
faire certains mélanges, certaines modifications, certaines adjonctions, on ne peut
pas dire catégoriquement non, mais je serais tenté de dire oui quand même, avec
un minimum, sinon un maximum de précautions. Parce que ce milieu, dont nous
n'avons pas percé tous les mystères -ou tout au moins toute la composition,- est
un milieu fluctuant à coup sûr puisque nous, médecins thermalistes, remarquons
que d'une année à l'autre l'efficacité de l'eau thermale est sujette à variations.
Je me rappelle que, voilà quelques années, un confrère de Vichy (le Dr
Bonnet) disait, lors d'une séance de la Société d'Hydrologie, qu'il avait remarqué
que, pendant les périodes orageuses, certaines sources telle la Grande Grille, avait
une activité différente de celle connue en période météorologique calme.
Donc nous connaissons déjà plus ou moins ces processus de modification, de
transformation, mais dans quelle mesure peut-on prétendre les contrôler ? Il y a là
un point d'interrogation.
C'est au cours de mon séjour à Boiurbon l'Archambault, dans l'ancien
établissement dont disposait seulement l'hôpital thermal que j'ai pu effectivement
constater la plus grande efficacité de l'eau thermale prise près de la source (à
10 m) par rapport à celle distribuée au nouvel établissement plus éloigné du
gn*iffon.
Les curites de l'ancien établissement n'avaient comme traitement que des
bains ou des douches, et les résultats obtenus étaient au moins équivalents à ceux
obtenus chez les malades du nouvel établissement pourvu d'étuves et distribuant
massages, sous douches et soins divers.
Intervention de M. Pepi
Je souhaiterais que l'on revienne sur la thématique. Vous répondez en grande
partie aux propos provocateurs du Professeur Duchêne-Marullaz en particulier,
mais j'en reviens au titre de la discussion et il y a beaucoup d'autres choses à
aborder.
Intervention de M. le Sénateur Peyraffite
J'ai beaucoup d'admiration pour le Professeur Duchêne-Marullaz et aussi
beaucoup d'amitié ; je pense toutefois qu'il a été un peu provocateur dans le but de
lancer le débat, mais je suis persuadé qu'au fond de sa pensée il sait qu'il a été un
peu trop sévère dans ses propos.
142
En déduire qu'il faudrait autoriser à partir de l'émergence d'une eau thermale à
faire certains mélanges, certaines modifications, certaines adjonctions, on ne peut
pas dire catégoriquement non, mais je serais tenté de dire oui quand même, avec
un minimum, sinon un maximum de précautions. Parce que ce milieu, dont nous
n'avons pas percé tous les mystères -ou tout au moins toute la composition,- est
un milieu fluctuant à coup sûr puisque nous, médecins thermalistes, remarquons
que d'une année à l'autre l'efficacité de l'eau thermale est sujette à variations.
Je me rappelle que, voilà quelques années, un confrère de Vichy (le Dr
Bonnet) disait, lors d'une séance de la Société d'Hydrologie, qu'il avait remarqué
que, pendant les périodes orageuses, certaines sources telle la Grande Grille, avait
une activité différente de celle connue en période météorologique calme.
Donc nous connaissons déjà plus ou moins ces processus de modification, de
transformation, mais dans quelle mesure peut-on prétendre les contrôler ? Il y a là
un point d'interrogation.
C'est au cours de mon séjour à Boiurbon l'Archambault, dans l'ancien
établissement dont disposait seulement l'hôpital thermal que j'ai pu effectivement
constater la plus grande efficacité de l'eau thermale prise près de la source (à
10 m) par rapport à celle distribuée au nouvel établissement plus éloigné du
gn*iffon.
Les curites de l'ancien établissement n'avaient comme traitement que des
bains ou des douches, et les résultats obtenus étaient au moins équivalents à ceux
obtenus chez les malades du nouvel établissement pourvu d'étuves et distribuant
massages, sous douches et soins divers.
Intervention de M. Pepi
Je souhaiterais que l'on revienne sur la thématique. Vous répondez en grande
partie aux propos provocateurs du Professeur Duchêne-Marullaz en particulier,
mais j'en reviens au titre de la discussion et il y a beaucoup d'autres choses à
aborder.
Intervention de M. le Sénateur Peyraffite
J'ai beaucoup d'admiration pour le Professeur Duchêne-Marullaz et aussi
beaucoup d'amitié ; je pense toutefois qu'il a été un peu provocateur dans le but de
lancer le débat, mais je suis persuadé qu'au fond de sa pensée il sait qu'il a été un
peu trop sévère dans ses propos.
143
C'est vrai que dans le thermalisme il y a beaucoup à faire pour démontrer
que la crénothérapie est une médecine (et non pas douce comme on voudrait le
faire croire). Il faut rester dans le domaine d'une véritable médecine, un véritable
médicament, et non pas essayer de l'assimiler à une médecine douce, ce serait à
mon avis catastrophique.
Mais, je voudrais tout de même dire que dans plusieurs stations (que je ne
citerai pas), on fait des travaux très importants et on dépense chaque année des
millions pour démontrer justement la valeur des eaux thermales, leurs qualités et
les résultats obtenus sur des sujets témoin et cela en relation avec d'éminents
professeurs de la Faculté de Médecine. Il y a certes l'enquête intéressante de la
CNAM (sur trois ans) qui se termine cette année, et il ne faut pas oublier qu'il y a
dans les Facultés des chercheurs qui actuellement travaillent de concert avec les
médecins des stations, ce qui je crois n'est peut-être pas assez dit non plus. Là le
Professeur Duchêne-Marullaz a raison quand il dit que la personne qu'il a vu lui
avait dit qu'il avait recueilli très peu de documents scientifiques : c'est vrai, mais
c'est peut-être une erreur de ne pas le faire savoir. Je crois, justement, que le
mérite du BRGM aujourd'hui est d'avoir lancé cette opération pour crédibiliser
davantage le thermalisme.
Au Conseil Régional Midi-Pyrénées, à la section Thermalisme, j'ai demandé
qu'on ne donne pas de subventions à une station qui en réclame pour améliorer son
établissement, si on n'est pas sûr auparavant que la dite station ait fait établir le
périmètre de protection de ses sources, qu'elle ait vérifié ses griffons, la qualité
de ses eaux et qu'elle ait effectué toutes les analyses nécessaires. Et il ne faut à
mon avis subventionner et aider que les stations dont on est sûr de la qualité de
leurs eaux sur le plan médical, afin de ne pas porter crédit à la critique,
notamment par des articles dans certaines revues parues par l'intermédiaire
d'organismes de consommateurs, ce qui nous attire de gros ennuis.
Il faut, aujourd'hui, engager dans cet esprit des opérations très sérieuses et à
ce moment-là on pourra alors faire quelque chose.
Dans le corps médical il y a beaucoup de médecins qui ne croient pas au
thermalisme. Pourquoi n'y croient-ils pas ? Parce que cette discipline n'est pas
enseignée dans les facultés. Par contre, les médecins dits "thermaux" qui croient à
la crénothérapie, et dans le sillage de journées comme aujourd'hui et grâce aux
résultats probants obtenus par les travaux faits dans les facultés, de concert avec
les stations, eux aussi doivent s'organiser un peu plus puissamment qu'ils ne le font
actuellement ; ils doivent se battre et faire savoir ce qu'est la crénothérapie.
143
C'est vrai que dans le thermalisme il y a beaucoup à faire pour démontrer
que la crénothérapie est une médecine (et non pas douce comme on voudrait le
faire croire). Il faut rester dans le domaine d'une véritable médecine, un véritable
médicament, et non pas essayer de l'assimiler à une médecine douce, ce serait à
mon avis catastrophique.
Mais, je voudrais tout de même dire que dans plusieurs stations (que je ne
citerai pas), on fait des travaux très importants et on dépense chaque année des
millions pour démontrer justement la valeur des eaux thermales, leurs qualités et
les résultats obtenus sur des sujets témoin et cela en relation avec d'éminents
professeurs de la Faculté de Médecine. Il y a certes l'enquête intéressante de la
CNAM (sur trois ans) qui se termine cette année, et il ne faut pas oublier qu'il y a
dans les Facultés des chercheurs qui actuellement travaillent de concert avec les
médecins des stations, ce qui je crois n'est peut-être pas assez dit non plus. Là le
Professeur Duchêne-Marullaz a raison quand il dit que la personne qu'il a vu lui
avait dit qu'il avait recueilli très peu de documents scientifiques : c'est vrai, mais
c'est peut-être une erreur de ne pas le faire savoir. Je crois, justement, que le
mérite du BRGM aujourd'hui est d'avoir lancé cette opération pour crédibiliser
davantage le thermalisme.
Au Conseil Régional Midi-Pyrénées, à la section Thermalisme, j'ai demandé
qu'on ne donne pas de subventions à une station qui en réclame pour améliorer son
établissement, si on n'est pas sûr auparavant que la dite station ait fait établir le
périmètre de protection de ses sources, qu'elle ait vérifié ses griffons, la qualité
de ses eaux et qu'elle ait effectué toutes les analyses nécessaires. Et il ne faut à
mon avis subventionner et aider que les stations dont on est sûr de la qualité de
leurs eaux sur le plan médical, afin de ne pas porter crédit à la critique,
notamment par des articles dans certaines revues parues par l'intermédiaire
d'organismes de consommateurs, ce qui nous attire de gros ennuis.
Il faut, aujourd'hui, engager dans cet esprit des opérations très sérieuses et à
ce moment-là on pourra alors faire quelque chose.
Dans le corps médical il y a beaucoup de médecins qui ne croient pas au
thermalisme. Pourquoi n'y croient-ils pas ? Parce que cette discipline n'est pas
enseignée dans les facultés. Par contre, les médecins dits "thermaux" qui croient à
la crénothérapie, et dans le sillage de journées comme aujourd'hui et grâce aux
résultats probants obtenus par les travaux faits dans les facultés, de concert avec
les stations, eux aussi doivent s'organiser un peu plus puissamment qu'ils ne le font
actuellement ; ils doivent se battre et faire savoir ce qu'est la crénothérapie.
144
Intervention de G. Duermael
Je demanderai au Professeur Boulangé s'il souhaite que le débat continue sur
la crédibilité ou bien qu'il soit recentré sur le thème prévu, c'est-à-dire sur les
relations entre la réglementation et la modernisation des stations ?
Intervention du Professeur Boulangé
J'ai réservé ma propre intervention étant donné que la discussion est partie
un peu tous azimuts (d'une manière souvent provocatrice) et je pense qu'il est
nécessaire de recentrer le sujet à la fois sur certains arguments en réponse à la
question qui nous est directement posée et faire aussi le point (avec celui qui est
le mien) en tant que Président du Haut Comité du Thermalisme et du Climatisme.
Le thermalisme a extrêmement évolué depuis quelques années. Il a évolué
parce que les techniques, qui se trouvent en amont et dont le BRGM détient
toutes les ficelles, ont considérablement progressé. Un captage ancien -comme le
disait le Sénateur Peyrafitte-, et une station thermale directement branchée sur
ce captage, entraînait peu de modification des eaux, mais la ressource était
quelquefois fluctuante, en qualité et en quantité. Actuellement le thermalisme
moderne français heureusement, mais ouest-européen en général, fait en sorte que
l'on assure une meilleure ressource en quantité, qualité, et régularité.
On considère l'eau comme un produit thermal, et ce produit thermal (c'est
l'un des problèmes de la modernisation qui a déjà été évoqué) peut être différent
de celui qui était utilisé initialement et sur lequel ont été relatées, étudiées les
observations médicales. La source existait ; un certain nombre de malades ont
bénéficié de cette source ; des expériences physiologiques, pharmacologiques ont
été quelquefois entreprises. Reprenant les propos du Professeur Duchêne-
Marullaz, il est certain que lorsqu'on fait le bilan de ce qui s'est fait au cours de
ces dernières années, il y a relativement peu d'études sérieuses, hormis quelques
stations qui ont effectivement investi (comme l'a rappelé le Sénateur Peyrafitte).
Dans ce domaine, il y a encore beaucoup à faire et le progrès médical,
incontestablement n'a pas suivi le progrès hydrogéologique.
U y a d'autres problèmes et parmi ceux-ci un problème thermal : c'est
l'ambiguïté du terme qui fait que nous sommes mal compris, que le dialogue
s'instaure mal avec nos collègues anglo-saxons. Lorsqu'on regarde l'évolution
réelle du thermalisme français (c'est une question qui a été posée par le
Professeur Duchêne-Marullaz, lorsqu'il a dit : "les eaux peuvent être extrêmement
différentes pour une indication commune et cette indication commune pour ne pas
le cacher est l'indication qui concerne l'appareQ locomoteur et qui correspond à
144
Intervention de G. Duermael
Je demanderai au Professeur Boulangé s'il souhaite que le débat continue sur
la crédibilité ou bien qu'il soit recentré sur le thème prévu, c'est-à-dire sur les
relations entre la réglementation et la modernisation des stations ?
Intervention du Professeur Boulangé
J'ai réservé ma propre intervention étant donné que la discussion est partie
un peu tous azimuts (d'une manière souvent provocatrice) et je pense qu'il est
nécessaire de recentrer le sujet à la fois sur certains arguments en réponse à la
question qui nous est directement posée et faire aussi le point (avec celui qui est
le mien) en tant que Président du Haut Comité du Thermalisme et du Climatisme.
Le thermalisme a extrêmement évolué depuis quelques années. Il a évolué
parce que les techniques, qui se trouvent en amont et dont le BRGM détient
toutes les ficelles, ont considérablement progressé. Un captage ancien -comme le
disait le Sénateur Peyrafitte-, et une station thermale directement branchée sur
ce captage, entraînait peu de modification des eaux, mais la ressource était
quelquefois fluctuante, en qualité et en quantité. Actuellement le thermalisme
moderne français heureusement, mais ouest-européen en général, fait en sorte que
l'on assure une meilleure ressource en quantité, qualité, et régularité.
On considère l'eau comme un produit thermal, et ce produit thermal (c'est
l'un des problèmes de la modernisation qui a déjà été évoqué) peut être différent
de celui qui était utilisé initialement et sur lequel ont été relatées, étudiées les
observations médicales. La source existait ; un certain nombre de malades ont
bénéficié de cette source ; des expériences physiologiques, pharmacologiques ont
été quelquefois entreprises. Reprenant les propos du Professeur Duchêne-
Marullaz, il est certain que lorsqu'on fait le bilan de ce qui s'est fait au cours de
ces dernières années, il y a relativement peu d'études sérieuses, hormis quelques
stations qui ont effectivement investi (comme l'a rappelé le Sénateur Peyrafitte).
Dans ce domaine, il y a encore beaucoup à faire et le progrès médical,
incontestablement n'a pas suivi le progrès hydrogéologique.
U y a d'autres problèmes et parmi ceux-ci un problème thermal : c'est
l'ambiguïté du terme qui fait que nous sommes mal compris, que le dialogue
s'instaure mal avec nos collègues anglo-saxons. Lorsqu'on regarde l'évolution
réelle du thermalisme français (c'est une question qui a été posée par le
Professeur Duchêne-Marullaz, lorsqu'il a dit : "les eaux peuvent être extrêmement
différentes pour une indication commune et cette indication commune pour ne pas
le cacher est l'indication qui concerne l'appareQ locomoteur et qui correspond à
145
l'évolution aussi d'une Société", je ne cesse de le répéter (parce que cela me paraît
l'évidence) : la population ouest-européenne -française en particulier- vieillit, le
rhumatisme est une maladie qui est devenue un problème national, mais il l'est
devenu parce que la population vieillit ; or, à cette question, il y a des réponses
thérapeutiques et notamment, compte-tenu de l'âge de la population à traiter, les
médecines (que vous ne voulez pas qualifier de médecine douce, mais qui le sont
quand même en l'occurence, quand on les compare à d'autres agressions
chirurgicales ou médicales par certains médicaments), font que vis-à-vis d'une
population du Sème âge le thermalisme est une réponse.
Il est réponse dans tous les pays d'Europe et même aux Etats-Unis, car ce
n'est pas du même thermalisme dont on parle ; et puisque l'on en parle, il faudrait
déjà se mettre d'accord sur celui-là. 50 96 du thermalisme français concernent des
stations ; elles sont nombreuses, elles le réclament toutes d'ailleurs. J'ai vu tout à
l'heure avec Madame Rain-Allain qui dirige maintenant le bureau responsable du
Thermalisme et du Climatisme au Ministère de la Santé, un certain nombre de
dossiers qui tous demandent quelle que soit la nature des eaux, que la dite station
soit reconnue pour traiter des malades atteints d'affections rhumatismales.
Alors, est-ce que toutes les eaux, qu'elles soient sulfurées ou autre, les plus
oligo-minérales comme celles d'Evian ou de Thonon sont propres à traiter les
rhumatisants ? Je répondrai oui parce que ce n'est pas une réponse
médicamenteuse. C'est un problème de balnéothérapie, de kinébalnéothérapie et,
pour cette balnéokinéthérapie, il y a des démonstrations à la fois physiologiques,
physiopathologiques et thérapeutiques de tous les médecins qui s'occupent de
rhumatologie et surtout de rééducation fonctionnelle. Dans tous les pays du
Monde, le fait de baigner les patients dans une eau chaude, d'utiliser la micro¬
gravité -puisque c'est le terme que l'on emploie (maintenant que l'on a envoyé
l'homme dans l'espace)- qui provoque des effets physiologiques mieux connus
maintenant (mais pas par des médecins thermaux) depuis que (même s'il y a des
accidents) on envoie des hommes dans l'espace.
C'est une approche moderne du problème, mais qui fait que 50 % des
patients qui sont envoyés dans les stations thermales, en France ou ailleurs,
bénéficient de soins où intervient surtout l'action physique des eaux ; peut-être y-
a-t-il une action complémentaire, et je ne le nie pas, encore faudrait-il la
démontrer, mais cela concerne déjà la plus grande partie des malades.
A côté de cela, il y a les eaux qui, peut-être, sont des médicaments
thermaux : eaux souffrées, eaux sulfatées-calciques, etc. qui peuvent avoir tel
ou tel effet pharmacologique sur tel ou tel appareil. Mais il y a des eaux qui n'ont
pas directement d'action physiologique et qui agissent tel un placebo. Certaines
stations ont l'honnêteté et le courage de le dire.
145
l'évolution aussi d'une Société", je ne cesse de le répéter (parce que cela me paraît
l'évidence) : la population ouest-européenne -française en particulier- vieillit, le
rhumatisme est une maladie qui est devenue un problème national, mais il l'est
devenu parce que la population vieillit ; or, à cette question, il y a des réponses
thérapeutiques et notamment, compte-tenu de l'âge de la population à traiter, les
médecines (que vous ne voulez pas qualifier de médecine douce, mais qui le sont
quand même en l'occurence, quand on les compare à d'autres agressions
chirurgicales ou médicales par certains médicaments), font que vis-à-vis d'une
population du Sème âge le thermalisme est une réponse.
Il est réponse dans tous les pays d'Europe et même aux Etats-Unis, car ce
n'est pas du même thermalisme dont on parle ; et puisque l'on en parle, il faudrait
déjà se mettre d'accord sur celui-là. 50 96 du thermalisme français concernent des
stations ; elles sont nombreuses, elles le réclament toutes d'ailleurs. J'ai vu tout à
l'heure avec Madame Rain-Allain qui dirige maintenant le bureau responsable du
Thermalisme et du Climatisme au Ministère de la Santé, un certain nombre de
dossiers qui tous demandent quelle que soit la nature des eaux, que la dite station
soit reconnue pour traiter des malades atteints d'affections rhumatismales.
Alors, est-ce que toutes les eaux, qu'elles soient sulfurées ou autre, les plus
oligo-minérales comme celles d'Evian ou de Thonon sont propres à traiter les
rhumatisants ? Je répondrai oui parce que ce n'est pas une réponse
médicamenteuse. C'est un problème de balnéothérapie, de kinébalnéothérapie et,
pour cette balnéokinéthérapie, il y a des démonstrations à la fois physiologiques,
physiopathologiques et thérapeutiques de tous les médecins qui s'occupent de
rhumatologie et surtout de rééducation fonctionnelle. Dans tous les pays du
Monde, le fait de baigner les patients dans une eau chaude, d'utiliser la micro¬
gravité -puisque c'est le terme que l'on emploie (maintenant que l'on a envoyé
l'homme dans l'espace)- qui provoque des effets physiologiques mieux connus
maintenant (mais pas par des médecins thermaux) depuis que (même s'il y a des
accidents) on envoie des hommes dans l'espace.
C'est une approche moderne du problème, mais qui fait que 50 % des
patients qui sont envoyés dans les stations thermales, en France ou ailleurs,
bénéficient de soins où intervient surtout l'action physique des eaux ; peut-être y-
a-t-il une action complémentaire, et je ne le nie pas, encore faudrait-il la
démontrer, mais cela concerne déjà la plus grande partie des malades.
A côté de cela, il y a les eaux qui, peut-être, sont des médicaments
thermaux : eaux souffrées, eaux sulfatées-calciques, etc. qui peuvent avoir tel
ou tel effet pharmacologique sur tel ou tel appareil. Mais il y a des eaux qui n'ont
pas directement d'action physiologique et qui agissent tel un placebo. Certaines
stations ont l'honnêteté et le courage de le dire.
146
Je prends l'exemple de la station de Divonne-les-Bains ; c'est une eau qui
n'est pas une eau minérale, mais qui est utilisée dans l'établissement thermal à des
fins thérapeutiques en particulier sur des malades qui ont des troubles mentaux.
Et c'est le fait surtout que ce sont des médecins psychiatres qui utilisent ces
thérapeutiques ; ce ne sont pas des placebo, mais ce sont des actions
psychothérapiques quils font intervenir ; c'est un autre aspect du thermalisme.
Vous avez là les deux extrêmes ; entre les deux, il y a toutes les actions possibles
et qui méritent que l'on s'y attache.
J'ai voulu faire le point pour, à la fois, contre-balancer les propos un peu
provocateurs du Professeur Duchêne-Marullaz et vous montrer qu'il y a une
évolution dont le thermalisme français ou occidental, n'est pas toujours lui-même
conscient. Cela fait partie de la modernisation : à évolution de société et à
évolution des thérapeutes, il doit y avoir parallèlement une évolution synchrone de
la réglementation. Mais lorsqu'on envisage l'état actuel de cette réglementation,
il en ressort un certain relent de vétusté. Les avis plus ou moins circonstanciés qui
sont débattus tant à l'Académie de Médecine qu'au sein du Haut Comité, (que je
préside), me paraissent quelquefois en dehors de la réalité des faits et de
l'évolution moderne.
Pour moi, le fond du débat est là. Lorsque nous avons à discuter sur ce sujet,
dans les diverses instances, et à conseiller les Ministres en place, responsables de
la Santé ou de la Solidarité nationale et de la Sécurité sociale, nous aimerions qu'il
y ait une mobilisation plus générale de tous les médecins thermaux, de tous les
établissements thermaux et de tout ce qui s'y rattache y compris ceux qui
s'intéressent à la ressource et notamment le BRGM pour que nous puissions suivre
les événements et que nous ne nous retrouvions pas avec une réglementation
appropriée malthusienne à un moment où le thermalisme n'en a certainement pas
besoin.
Intervention du Professeur Duchêne-Mamllaz
Je trouve que mon ami le Professeur Botilangé a été beaucoup plus
provocateur que moi, beaucoup plus provoquant même. Il vous dit que demain on
pourrait faire une station thermale à Orléans, parce qu'il suffit d'avoir de l'eau
chaude, voire de la chauffer, d'avoir des médecins qui font de la psychothérapie et
de la rééducation fonctionnelle ; je crois que là encore il faut bien choisir les
termes. Le thermalisme, je le classe dans les médicaments traditionnellement
utilisés et non pas dans les médecines douces, parce que si nous nous engageons
dans les médecines douces nous ne savons plus où nous allons ; il faut également
différencier le thermalisme dans lequel intervient la composition de l'eau, de celui
146
Je prends l'exemple de la station de Divonne-les-Bains ; c'est une eau qui
n'est pas une eau minérale, mais qui est utilisée dans l'établissement thermal à des
fins thérapeutiques en particulier sur des malades qui ont des troubles mentaux.
Et c'est le fait surtout que ce sont des médecins psychiatres qui utilisent ces
thérapeutiques ; ce ne sont pas des placebo, mais ce sont des actions
psychothérapiques quils font intervenir ; c'est un autre aspect du thermalisme.
Vous avez là les deux extrêmes ; entre les deux, il y a toutes les actions possibles
et qui méritent que l'on s'y attache.
J'ai voulu faire le point pour, à la fois, contre-balancer les propos un peu
provocateurs du Professeur Duchêne-Marullaz et vous montrer qu'il y a une
évolution dont le thermalisme français ou occidental, n'est pas toujours lui-même
conscient. Cela fait partie de la modernisation : à évolution de société et à
évolution des thérapeutes, il doit y avoir parallèlement une évolution synchrone de
la réglementation. Mais lorsqu'on envisage l'état actuel de cette réglementation,
il en ressort un certain relent de vétusté. Les avis plus ou moins circonstanciés qui
sont débattus tant à l'Académie de Médecine qu'au sein du Haut Comité, (que je
préside), me paraissent quelquefois en dehors de la réalité des faits et de
l'évolution moderne.
Pour moi, le fond du débat est là. Lorsque nous avons à discuter sur ce sujet,
dans les diverses instances, et à conseiller les Ministres en place, responsables de
la Santé ou de la Solidarité nationale et de la Sécurité sociale, nous aimerions qu'il
y ait une mobilisation plus générale de tous les médecins thermaux, de tous les
établissements thermaux et de tout ce qui s'y rattache y compris ceux qui
s'intéressent à la ressource et notamment le BRGM pour que nous puissions suivre
les événements et que nous ne nous retrouvions pas avec une réglementation
appropriée malthusienne à un moment où le thermalisme n'en a certainement pas
besoin.
Intervention du Professeur Duchêne-Mamllaz
Je trouve que mon ami le Professeur Botilangé a été beaucoup plus
provocateur que moi, beaucoup plus provoquant même. Il vous dit que demain on
pourrait faire une station thermale à Orléans, parce qu'il suffit d'avoir de l'eau
chaude, voire de la chauffer, d'avoir des médecins qui font de la psychothérapie et
de la rééducation fonctionnelle ; je crois que là encore il faut bien choisir les
termes. Le thermalisme, je le classe dans les médicaments traditionnellement
utilisés et non pas dans les médecines douces, parce que si nous nous engageons
dans les médecines douces nous ne savons plus où nous allons ; il faut également
différencier le thermalisme dans lequel intervient la composition de l'eau, de celui
147
s'adressant à la mécanothérapie où eau chaude, piscine et rééducation
interviennent. Ce sont deux choses différentes, mais globalement nous résumerons
tout cela, mon ami Boulangé l'a bien dit : "le Sème âge est une chose importante".
Est-ce que dans les stations thermales on materne suffisamment ce Sème âge ?
Intervention de M. Bourgeois
... l'état des sources a été étudié, il y a un rapport là-dessus, je ne sais pas
ce que le conseil général en a fait ; en tout cas actuellement le propriétaire des
sources de Pougues les Eaux c'est le département de la Nièvre.
* Intervention de Melle D. Pépin
Elles ne sont pas exploitées pour le moment.
* Intervention de M. Bourgeois
Elles ne sont pas exploitées depuis 1977 ; elles étaient d'ailleurs
essentiellement embouteillées préalablement. La source principale est largement
polluée, elle l'a toujours été et les sources qui étaient embouteillées crachent
généreusement.
* Intervention de R. Jeminet
Je voudrais poser deux questions :
Peut-on assimiler un traitement thermal au sens "ensemble du dispositif
thérapeutique : médecins, équipements, environnement...", au schéma
mécaniste qui consiste à dire : on a d'une part un médicament, d'autre part un
malade et c'est la réaction chimique que produit le médicament qui est le
traitement uniquement ?
Si on parle de médicament thermal qui est un élément de synthèse dont la
formule est parfaitement connue, est-ce que l'on peut toujours faire la
comparaison avec l'eau minérale qui est un élément naturel dont la
composition n'est pas toujours très connue et surtout n'est pas stable et varie
dans le temps comme on vient de le montrer ?
147
s'adressant à la mécanothérapie où eau chaude, piscine et rééducation
interviennent. Ce sont deux choses différentes, mais globalement nous résumerons
tout cela, mon ami Boulangé l'a bien dit : "le Sème âge est une chose importante".
Est-ce que dans les stations thermales on materne suffisamment ce Sème âge ?
Intervention de M. Bourgeois
... l'état des sources a été étudié, il y a un rapport là-dessus, je ne sais pas
ce que le conseil général en a fait ; en tout cas actuellement le propriétaire des
sources de Pougues les Eaux c'est le département de la Nièvre.
* Intervention de Melle D. Pépin
Elles ne sont pas exploitées pour le moment.
* Intervention de M. Bourgeois
Elles ne sont pas exploitées depuis 1977 ; elles étaient d'ailleurs
essentiellement embouteillées préalablement. La source principale est largement
polluée, elle l'a toujours été et les sources qui étaient embouteillées crachent
généreusement.
* Intervention de R. Jeminet
Je voudrais poser deux questions :
Peut-on assimiler un traitement thermal au sens "ensemble du dispositif
thérapeutique : médecins, équipements, environnement...", au schéma
mécaniste qui consiste à dire : on a d'une part un médicament, d'autre part un
malade et c'est la réaction chimique que produit le médicament qui est le
traitement uniquement ?
Si on parle de médicament thermal qui est un élément de synthèse dont la
formule est parfaitement connue, est-ce que l'on peut toujours faire la
comparaison avec l'eau minérale qui est un élément naturel dont la
composition n'est pas toujours très connue et surtout n'est pas stable et varie
dans le temps comme on vient de le montrer ?
148
Intervention de Melle D. Pépin
On vous à dit que l'on pouvait maîtriser les modifications, c'est déjà un
point. D'autre part dans un traitement, il y a le médicament, mais le Professeur
Duchêne-Marullaz vous a parlé de placebo ; il n'y a pas qu'une action chimique. Du
reste, à propos de placebo, puisque je me suis donnée la parole. Je vais poser une
question au Professeur Duchêne-Marullaz, puisque je me suis donnée la parole. Je
pense qu'il y aurait un essai placebo à faire intéressant : il suffirait de prendre de
l'eau d'une même source, de l'administrer comme étant autorisée par l'Académie
de Médecine et d'un autre côté de l'administrer comme non autorisée, puis de
confronter les résultats.
Intervention du Professeur Duchêne-Marullaz
Vous oseriez les confronter à l'Académie de Médecine ?
Intervention de Melle D. Pépin
Pour être franche. Monsieur, je me demande comment l'Académie de
Médecine donne ses autorisations.
Intervention du Professeur Duchêne-Marullaz
Ayant été élu, il y a deux ans à l'Académie de Médecine, je peux répondre à
cette question. Ne remuez pas trop l'Académie de Médecine. L'Académie de
Médecine s'est intéressée à l'homéopathie. L'homéopathie n'en est pas sortie
grandie, je ne suis pas sûr que l'Académie de Médecine non plus ; mais s'il était un
débat concernant le thermalisme, du même type que celui qu'il y a eu sur
l'homéopathie, je crois que je serais très gêné. Et pourtant, je me propose de faire
une communication à l'Académie de Médecine sur un des grands intérêts du
thermalisme.
Le thermalisme a un intérêt du point de vue de la Santé en France, point
négligé jusqu'à présent. Prenons une station thermale quelconque qui traite par
exemple l'artérite oblitérante (c'est une maladie fréquente, sur laquelle on ne sait
pas grand chose, parce que c'est une maladie qui est essentiellement aux mains
des chirurgiens, et vous connaissez l'amour des chirurgiens pour le bistouri !). Une
station thermale où 23 000 personnes environ atteintes d'artérite oblitérante se
rassemblent chaque année, quelle merveilleuse occasion de connaître l'évolution
148
Intervention de Melle D. Pépin
On vous à dit que l'on pouvait maîtriser les modifications, c'est déjà un
point. D'autre part dans un traitement, il y a le médicament, mais le Professeur
Duchêne-Marullaz vous a parlé de placebo ; il n'y a pas qu'une action chimique. Du
reste, à propos de placebo, puisque je me suis donnée la parole. Je vais poser une
question au Professeur Duchêne-Marullaz, puisque je me suis donnée la parole. Je
pense qu'il y aurait un essai placebo à faire intéressant : il suffirait de prendre de
l'eau d'une même source, de l'administrer comme étant autorisée par l'Académie
de Médecine et d'un autre côté de l'administrer comme non autorisée, puis de
confronter les résultats.
Intervention du Professeur Duchêne-Marullaz
Vous oseriez les confronter à l'Académie de Médecine ?
Intervention de Melle D. Pépin
Pour être franche. Monsieur, je me demande comment l'Académie de
Médecine donne ses autorisations.
Intervention du Professeur Duchêne-Marullaz
Ayant été élu, il y a deux ans à l'Académie de Médecine, je peux répondre à
cette question. Ne remuez pas trop l'Académie de Médecine. L'Académie de
Médecine s'est intéressée à l'homéopathie. L'homéopathie n'en est pas sortie
grandie, je ne suis pas sûr que l'Académie de Médecine non plus ; mais s'il était un
débat concernant le thermalisme, du même type que celui qu'il y a eu sur
l'homéopathie, je crois que je serais très gêné. Et pourtant, je me propose de faire
une communication à l'Académie de Médecine sur un des grands intérêts du
thermalisme.
Le thermalisme a un intérêt du point de vue de la Santé en France, point
négligé jusqu'à présent. Prenons une station thermale quelconque qui traite par
exemple l'artérite oblitérante (c'est une maladie fréquente, sur laquelle on ne sait
pas grand chose, parce que c'est une maladie qui est essentiellement aux mains
des chirurgiens, et vous connaissez l'amour des chirurgiens pour le bistouri !). Une
station thermale où 23 000 personnes environ atteintes d'artérite oblitérante se
rassemblent chaque année, quelle merveilleuse occasion de connaître l'évolution
149
de cette maladie. Et c'est grâce à l'aide de l'industrie pharmaceutique
internationale avec une toute petite participation de l'établissement thermal de la
ville qu'une enquête a pu être menée avec l'aide de mon équipe de l'INSERM et qui
nous permet de dire qu'un malade atteint d'artérite oblitérante mourra de quoi ?
et bien, nous le savons : sur les 572 patients que nous suivons depuis 5 ans,
beaucoup meurent soit d'infarctus du myocarde, soit de cancer du poumon (parce
que le grand danger c'est le tabac) et par conséquent le thermalisme pourrait
apporter au niveau de la santé française des renseignements tout à fait
essentiels ; c'est un gros effort à faire, mais je crois que c'est une façon de mieux
faire connaître le thermalisme même au public médical le plus exigeant.
Je terminerai simplement en vous évoquant une séance qui s'est déroulée au
Ministère de la Santé. La discussion portait sur les médicaments contre l'angine de
poitrine. Et bien si vous saviez les empoignades qu'il y a eu entre ceux qui
voulaient supprimer tous les médicaments qui n'avaient pas été efficaces et qui
n'étaient pas utilisés dans le monde entier parce que c'étaient des placebo ! Ce
sont des situations qu'il faut vivre pour savoir à quel point le thermalisme est
quelque chose de fragile.
Intervention du Sénateur Peyraffite
Je serais heureux d'être dans votre région ; malheureusement je suis dans
une région où l'on ne croit pas au thermalisme. On essaie de faire du Thermalisme
de Santé ! J'en suis tout à fait désolé. Je sais que mon ami Montasturc va prendre
la place en hydrologie... si vous avez un petit strapontin de par chez vous, je
viendrais volontiers...
Intervention de R. Rîgaill
Je pense qu'il faudrait peut-être -je vais poser la question soit au Professeur
Boulangé, soit au Professeur Duchêne-Marullaz- donner à l'assistance un certain
nombre de précisions sur l'enquête menée sur 3 ans, en cours actuellement à la
CNAM, en accord avec la Fédération Thermale et Climatique, et qui règle, je
pense, ce problème de placebo ?
149
de cette maladie. Et c'est grâce à l'aide de l'industrie pharmaceutique
internationale avec une toute petite participation de l'établissement thermal de la
ville qu'une enquête a pu être menée avec l'aide de mon équipe de l'INSERM et qui
nous permet de dire qu'un malade atteint d'artérite oblitérante mourra de quoi ?
et bien, nous le savons : sur les 572 patients que nous suivons depuis 5 ans,
beaucoup meurent soit d'infarctus du myocarde, soit de cancer du poumon (parce
que le grand danger c'est le tabac) et par conséquent le thermalisme pourrait
apporter au niveau de la santé française des renseignements tout à fait
essentiels ; c'est un gros effort à faire, mais je crois que c'est une façon de mieux
faire connaître le thermalisme même au public médical le plus exigeant.
Je terminerai simplement en vous évoquant une séance qui s'est déroulée au
Ministère de la Santé. La discussion portait sur les médicaments contre l'angine de
poitrine. Et bien si vous saviez les empoignades qu'il y a eu entre ceux qui
voulaient supprimer tous les médicaments qui n'avaient pas été efficaces et qui
n'étaient pas utilisés dans le monde entier parce que c'étaient des placebo ! Ce
sont des situations qu'il faut vivre pour savoir à quel point le thermalisme est
quelque chose de fragile.
Intervention du Sénateur Peyraffite
Je serais heureux d'être dans votre région ; malheureusement je suis dans
une région où l'on ne croit pas au thermalisme. On essaie de faire du Thermalisme
de Santé ! J'en suis tout à fait désolé. Je sais que mon ami Montasturc va prendre
la place en hydrologie... si vous avez un petit strapontin de par chez vous, je
viendrais volontiers...
Intervention de R. Rîgaill
Je pense qu'il faudrait peut-être -je vais poser la question soit au Professeur
Boulangé, soit au Professeur Duchêne-Marullaz- donner à l'assistance un certain
nombre de précisions sur l'enquête menée sur 3 ans, en cours actuellement à la
CNAM, en accord avec la Fédération Thermale et Climatique, et qui règle, je
pense, ce problème de placebo ?
150
* Intervention du Professeur Boulangé
Non, c'est une étude longitudinale ; il n'y a pas d'éléments comparatifs, il n'y
a pas de placebo.
Intervention du Professeur Duchêne-MaruUaz
Cela ne règle pas du tout le problème, du placebo mais cela montre que c'est
peut-être éventuellement un placebo, mais nous l'espérons tout cela représentera
une économie pour la Sécurité Sociale. C'est ce que l'on veut, c'est ce que l'on
espère : placebo ou non, peu importe, ça marche, c'est ce qui est important.
Intervention de C. Belliol
Nous venons de réaliser à Enghien-les-Bains la rénovation de l'établissement
thermal, et j'aurais deux questions à poser.
Quel est le délai que vous considérez comme moyen pour obtenir un agrément
pour un nouveau forage ?
Notre production d'eau sulfureuse résulte de l'activité des bactéries dans notre
sous-sol. Ce domaine d'étude dépasse les moyens d'une simple station ;
comment procéder pour que l'étude du comportement des bactéries, leurs
conditions d'existence, puisse être traitée à un échelon plus spécialisé que
celui de la station et obtienne des financements à l'échelle du problème ?
Intervention du M. Pepi
Je pense que c'est au BRGM à répondre à votre première question. Ils font
suffisamment de forages pour connaître les procédures qui s'y attachent.
La deuxième question est plus un problème d'ordre financier. Vous êtes dans
la région parisienne, c'est une particularité. Je ne dis pas que cela vous rend
fragile, bien au contraire, car on a toujours l'impression en Province, que 1' "eau
va toujours au moulin", c'est-à-dire à Paris. Mais les initiatives comme la vôtre
sont quelquefois plus difficiles à réaliser en région parisienne que dans d'autres
d'autres régions françaises parce que l'établissement public régional, ou la région,
n'intervient pas de la même manière.
150
* Intervention du Professeur Boulangé
Non, c'est une étude longitudinale ; il n'y a pas d'éléments comparatifs, il n'y
a pas de placebo.
Intervention du Professeur Duchêne-MaruUaz
Cela ne règle pas du tout le problème, du placebo mais cela montre que c'est
peut-être éventuellement un placebo, mais nous l'espérons tout cela représentera
une économie pour la Sécurité Sociale. C'est ce que l'on veut, c'est ce que l'on
espère : placebo ou non, peu importe, ça marche, c'est ce qui est important.
Intervention de C. Belliol
Nous venons de réaliser à Enghien-les-Bains la rénovation de l'établissement
thermal, et j'aurais deux questions à poser.
Quel est le délai que vous considérez comme moyen pour obtenir un agrément
pour un nouveau forage ?
Notre production d'eau sulfureuse résulte de l'activité des bactéries dans notre
sous-sol. Ce domaine d'étude dépasse les moyens d'une simple station ;
comment procéder pour que l'étude du comportement des bactéries, leurs
conditions d'existence, puisse être traitée à un échelon plus spécialisé que
celui de la station et obtienne des financements à l'échelle du problème ?
Intervention du M. Pepi
Je pense que c'est au BRGM à répondre à votre première question. Ils font
suffisamment de forages pour connaître les procédures qui s'y attachent.
La deuxième question est plus un problème d'ordre financier. Vous êtes dans
la région parisienne, c'est une particularité. Je ne dis pas que cela vous rend
fragile, bien au contraire, car on a toujours l'impression en Province, que 1' "eau
va toujours au moulin", c'est-à-dire à Paris. Mais les initiatives comme la vôtre
sont quelquefois plus difficiles à réaliser en région parisienne que dans d'autres
d'autres régions françaises parce que l'établissement public régional, ou la région,
n'intervient pas de la même manière.
151
Je pense que dans beaucoup de régions françaises, ce sont des plans, des
contrats de plans qui aboutissent à faire en sorte que de telles démarches puissent
se faire avec un financement conjoint de l'Etablissement, du Promoteur et des
différentes Collectivités, ainsi que de l'Etat. Des contrats de plans sont d'ailleurs
signés dans un certain nombre de régions, qui comportent des démarches de ce
genre. Il faut contacter le Président de votre Région pour évoquer ce problème.
C'est par lui que cela passe.
Intervention de G. Popoff
Oui, là je peux apporter un élément qui concerne les délais : il faut compter
environ 18 mois à 2 ans au minimum pour un délai d'instruction à partir du
moment où le dossier est déposé et où il aboutit à la promulgation de l'arrêté au
Journal Officiel. C'est un délai moyen, qui tient compte aussi bien de la forme que
du fond du dossier. Bien souvent, les délais sont supérieurs à 2 ou 3 ans...
Pour terminer, je poserai une dernière question très provocatrice : quelle est
la proportion de forages qui sont entrepris avant que l'autorisation ne revienne ?
Ce qui ramène tout à fait au sujet abordé aujourd'hui.
151
Je pense que dans beaucoup de régions françaises, ce sont des plans, des
contrats de plans qui aboutissent à faire en sorte que de telles démarches puissent
se faire avec un financement conjoint de l'Etablissement, du Promoteur et des
différentes Collectivités, ainsi que de l'Etat. Des contrats de plans sont d'ailleurs
signés dans un certain nombre de régions, qui comportent des démarches de ce
genre. Il faut contacter le Président de votre Région pour évoquer ce problème.
C'est par lui que cela passe.
Intervention de G. Popoff
Oui, là je peux apporter un élément qui concerne les délais : il faut compter
environ 18 mois à 2 ans au minimum pour un délai d'instruction à partir du
moment où le dossier est déposé et où il aboutit à la promulgation de l'arrêté au
Journal Officiel. C'est un délai moyen, qui tient compte aussi bien de la forme que
du fond du dossier. Bien souvent, les délais sont supérieurs à 2 ou 3 ans...
Pour terminer, je poserai une dernière question très provocatrice : quelle est
la proportion de forages qui sont entrepris avant que l'autorisation ne revienne ?
Ce qui ramène tout à fait au sujet abordé aujourd'hui.
153
n
IMAGE DE MARQUE DES EAUX THERMALES ET MINERALES
PERSPECTIVES EN VUE DE L'EXPORTATION
Président : Monsieur le Sénateur Peyrafitte,
Vice-Président de la Fédération thermale et climatique
Je représente ici le Docteur Ebrard, Président de la Fédération thermale et
climatique française, qui regrette de ne pas être parmi nous. Il m'a prié de l'excuser, mais
soyez certain que je lui ferai un compte-rendu fidèle de cette réunion, grâce aux rapports
complets que j'aurai obtenus, et lui dirai l'intérêt de ces deux journées.
C'est donc l'image de marque des eaux thermales et minérales et les
perspectives d'exportation dont nous allons parler maintenant. Nous avons abordé certains
points ce matin qui se recoupent un peu, mais si ce n'était pas le problème, il y a eu une
amorce sur le sujet.
Il faut d'abord remercier le BRGM de tout ce qu'il fait pour le thermalisme et
de s'être passionné pour ce sujet, car j'ai senti dans les accents du Professeur Duchêne-
MaruUaz (le thermalisme lui doit beaucoup), j'ai compris qu'il y avait un petit
désenchantement, parce qu'il trouvait qu'autour de lui, il n'y avait pas assez de gens qui
croyaient au thermalisme et pas assez de gens qui voulaient se battre pour lui. Et bien
aujourd'hui. Monsieur le Professeur, c'est un réconfort de voir que le BRGM se bat pour
nous ; c'est en effet la première fois, il faut le dire, que de telles journées sont
organisées ; le BRGM a prouvé, par les résultats qu'il a obtenus dans diverses régions,
l'intérêt qu'il porte au thermalisme et, par ces résultats, ce qu'il apportait à nos propres
stations.
Et j'en viens à l'image de marque des eaux thermales. Je me répéterais, j'ai
annoncé ce matin qu'étant Conseiller Régional -pour quelques jours encore- dans la
Région Midi-Pyrénées, j'ai toujours dit à mes collègues et amis : "il faut donner des
subventions aux stations thermales fiables, et avant tout pour qu'elles soient fiables, il
faut qu'elles fassent la démonstration de leur sérieux.
153
n
IMAGE DE MARQUE DES EAUX THERMALES ET MINERALES
PERSPECTIVES EN VUE DE L'EXPORTATION
Président : Monsieur le Sénateur Peyrafitte,
Vice-Président de la Fédération thermale et climatique
Je représente ici le Docteur Ebrard, Président de la Fédération thermale et
climatique française, qui regrette de ne pas être parmi nous. Il m'a prié de l'excuser, mais
soyez certain que je lui ferai un compte-rendu fidèle de cette réunion, grâce aux rapports
complets que j'aurai obtenus, et lui dirai l'intérêt de ces deux journées.
C'est donc l'image de marque des eaux thermales et minérales et les
perspectives d'exportation dont nous allons parler maintenant. Nous avons abordé certains
points ce matin qui se recoupent un peu, mais si ce n'était pas le problème, il y a eu une
amorce sur le sujet.
Il faut d'abord remercier le BRGM de tout ce qu'il fait pour le thermalisme et
de s'être passionné pour ce sujet, car j'ai senti dans les accents du Professeur Duchêne-
MaruUaz (le thermalisme lui doit beaucoup), j'ai compris qu'il y avait un petit
désenchantement, parce qu'il trouvait qu'autour de lui, il n'y avait pas assez de gens qui
croyaient au thermalisme et pas assez de gens qui voulaient se battre pour lui. Et bien
aujourd'hui. Monsieur le Professeur, c'est un réconfort de voir que le BRGM se bat pour
nous ; c'est en effet la première fois, il faut le dire, que de telles journées sont
organisées ; le BRGM a prouvé, par les résultats qu'il a obtenus dans diverses régions,
l'intérêt qu'il porte au thermalisme et, par ces résultats, ce qu'il apportait à nos propres
stations.
Et j'en viens à l'image de marque des eaux thermales. Je me répéterais, j'ai
annoncé ce matin qu'étant Conseiller Régional -pour quelques jours encore- dans la
Région Midi-Pyrénées, j'ai toujours dit à mes collègues et amis : "il faut donner des
subventions aux stations thermales fiables, et avant tout pour qu'elles soient fiables, il
faut qu'elles fassent la démonstration de leur sérieux.
154
En premier lieu : périmètre des sources affirmé, analyses des eaux confirmées,
révision des griffons et enfin effacité et solidité du médicament. Et j'ai dit ensuite, quand
vous aurez cela -et j'ai insisté d'ailleurs pour que le BRGM joue un grand rôle en région
Midi-Pyrénées dans ce domaine-, vous considérerez le dossier. Il faut aider au maximum
toutes les stations thermales qui présenteront de telles garanties.
Mais je ne suis pas favorable à la création de stations thermales, simplement
parce qu'une source jaillit quelque part ; on implante une source ; il ne faut pas tout de
même considérer le thermalisme comme Lourdes, non ce n'est pas le miracle !
En ce qui nous concerne, c'est un médicament, et c'est pour cela que j'ai dit
que sans être contre les médecines douces (on a le droit d'être pour), nous n'avons pas
intérêt à nous assimiler à ce genre de médecine ; certes notre médecine thermale est plus
douce que la chimiothérapie qui dérègle l'organisme (le foie par exemple) tout en soignant
autre chose.
C'est une médecine plus douce, mais qui ne doit pas rentrer dans les médecines
douces. Nous avons un médicament : la crénothérapie, le thermalisme. Ce médicament, il
faut le défendre comme nous défendons tous les autres médicaments. Selon le Professeur
Duchêne-Marullaz, actuellement, on envisage de supprimer certains médicaments, de ne
plus leur donner le label. Il faut que notre médicament subsiste et qu'on lui conserve son
label ; il faut donc renforcer et le label et la qualité de ces médicaments. Et là, je rejoins
le Professeur Duchêne-MaruUaz. D'ailleurs, il s'est contredit tout à l'heure, parce qu'il a
voulu un peu lancer le débat, mais par sa conclusion, il a montré que le thermalisme était
sérieux puisque dans sa propre station à Royat, il a démontré scientifiquement que les
eaux thermales étaient un plein succès et que, les statistiques étant là, on ne pouvait pas
dire le contraire.
C'est cela qu'il faudrait faire dans chaque station, avec l'apport bien sûr des
Collectivités locales, de ia Mairie, mais aussi des Régions, des Départements, de l'Etat (je
n'y compte plus beaucoup parce que depuis de nombreuses années -ce n'est pas nouveau-
l'Etat ne donne rien pour le thermalisme ; je ne sais pas si cela changera un jour).
Maintenant que nous sommes dans le domaine de la décentralisation, il faut que chacun
d'entre nous insiste dans sa région, dans le contexte de la décentralisation, pour que le
thermalisme soit pris en compte et que l'on nous donne les moyens, dans les communes,
dans les stations et les établissements thermaux, de travailler avec les Facutlés les plus
proches de nos établissements, pour démontrer scientifiquement que le thermalisme est un
médicament et un médicament qui rapporte à l'Economie.
154
En premier lieu : périmètre des sources affirmé, analyses des eaux confirmées,
révision des griffons et enfin effacité et solidité du médicament. Et j'ai dit ensuite, quand
vous aurez cela -et j'ai insisté d'ailleurs pour que le BRGM joue un grand rôle en région
Midi-Pyrénées dans ce domaine-, vous considérerez le dossier. Il faut aider au maximum
toutes les stations thermales qui présenteront de telles garanties.
Mais je ne suis pas favorable à la création de stations thermales, simplement
parce qu'une source jaillit quelque part ; on implante une source ; il ne faut pas tout de
même considérer le thermalisme comme Lourdes, non ce n'est pas le miracle !
En ce qui nous concerne, c'est un médicament, et c'est pour cela que j'ai dit
que sans être contre les médecines douces (on a le droit d'être pour), nous n'avons pas
intérêt à nous assimiler à ce genre de médecine ; certes notre médecine thermale est plus
douce que la chimiothérapie qui dérègle l'organisme (le foie par exemple) tout en soignant
autre chose.
C'est une médecine plus douce, mais qui ne doit pas rentrer dans les médecines
douces. Nous avons un médicament : la crénothérapie, le thermalisme. Ce médicament, il
faut le défendre comme nous défendons tous les autres médicaments. Selon le Professeur
Duchêne-Marullaz, actuellement, on envisage de supprimer certains médicaments, de ne
plus leur donner le label. Il faut que notre médicament subsiste et qu'on lui conserve son
label ; il faut donc renforcer et le label et la qualité de ces médicaments. Et là, je rejoins
le Professeur Duchêne-MaruUaz. D'ailleurs, il s'est contredit tout à l'heure, parce qu'il a
voulu un peu lancer le débat, mais par sa conclusion, il a montré que le thermalisme était
sérieux puisque dans sa propre station à Royat, il a démontré scientifiquement que les
eaux thermales étaient un plein succès et que, les statistiques étant là, on ne pouvait pas
dire le contraire.
C'est cela qu'il faudrait faire dans chaque station, avec l'apport bien sûr des
Collectivités locales, de ia Mairie, mais aussi des Régions, des Départements, de l'Etat (je
n'y compte plus beaucoup parce que depuis de nombreuses années -ce n'est pas nouveau-
l'Etat ne donne rien pour le thermalisme ; je ne sais pas si cela changera un jour).
Maintenant que nous sommes dans le domaine de la décentralisation, il faut que chacun
d'entre nous insiste dans sa région, dans le contexte de la décentralisation, pour que le
thermalisme soit pris en compte et que l'on nous donne les moyens, dans les communes,
dans les stations et les établissements thermaux, de travailler avec les Facutlés les plus
proches de nos établissements, pour démontrer scientifiquement que le thermalisme est un
médicament et un médicament qui rapporte à l'Economie.
155
Je concluerai par un deuxième sujet qui est celui des perspectives
d'exportation. On ne peut pas exporter si on n'a pas fait au départ cette démonstration.
Donc premièrement, faire cette démonstration et exporter, oui exporter.
Savez-vous que nous sommes très demandés à l'extérieur pour le thermalisme ; si vous me
le permettez, je vais vous donner un exemple personnel que je connais mieux que les
autres : la station de Luchon est devenue "conseiller technique" du Maroc, pour y installer
une station thermale à Moulay.yacoub à côté de Fèz. Ce sont les mêmes eaux qu'à Luchon.
Nous sommes devenus leurs conseillers techniques ; nous leur avons fait refaire
pratiquement la moitié des plans qu'ils avaient élaborés sur le plan technique. Le
Directeur et le Directeur technique de l'établissement thermal de Luchon (qui sont dans la
salle) font régulièrement la navette Luchon-Fèz.
Je crois, que pour la France, cet exemple est intéressant et prometteur et qu'il
doit engendrer d'autres opérations du même type.
* *
155
Je concluerai par un deuxième sujet qui est celui des perspectives
d'exportation. On ne peut pas exporter si on n'a pas fait au départ cette démonstration.
Donc premièrement, faire cette démonstration et exporter, oui exporter.
Savez-vous que nous sommes très demandés à l'extérieur pour le thermalisme ; si vous me
le permettez, je vais vous donner un exemple personnel que je connais mieux que les
autres : la station de Luchon est devenue "conseiller technique" du Maroc, pour y installer
une station thermale à Moulay.yacoub à côté de Fèz. Ce sont les mêmes eaux qu'à Luchon.
Nous sommes devenus leurs conseillers techniques ; nous leur avons fait refaire
pratiquement la moitié des plans qu'ils avaient élaborés sur le plan technique. Le
Directeur et le Directeur technique de l'établissement thermal de Luchon (qui sont dans la
salle) font régulièrement la navette Luchon-Fèz.
Je crois, que pour la France, cet exemple est intéressant et prometteur et qu'il
doit engendrer d'autres opérations du même type.
* *
157
Table ronde D
CADRE ADMINISTRATIF DES CONDITIONS D'EXPLOITATION
par
M. Derain
La réglementation française, qui a par rapport aux autres pays un caractère
original, n'est aucunement un élément de l'image de marque des eaux minérales
françaises.
Mais depuis le début de ces Journées, cette réglementation, non pas dans son
esprit mais dans sa forme, dans ses textes d'application, a été critiquée à la fois par les
exploitants qui la subissent, mais aussi par les fonctionnaires chargés en premier lieu de
l'appliquer.
Heureusement, tout le monde dit que sur le terrain, les choses se passent
relativement bien grâce à l'article du décret de 1957, sorte de soupape de sécurité, qui a
été placée judicieusement et qui est très utilisé. En fait si on veut caricaturer la réalité,
les exploitants fonctionnent le plus souvent sur autorisation verbale du Service des Mines
ou quelquefois sur écrit plus ou moins officieux et la procédure qui figure dans les textes
n'est en fait qu'une procédure de régularisation. Je sais qu'à l'échelon local, lorsque
l'ouvrage a été réalisé et qu'il est mis en service, que le dossier obligatoire a été déposé,
qu'il a quitté le département pour l'Administration centrale, ce qui arrive par la suite n'a
plus d'importance puisque sur le terrain çà fonctionne.
Cette situation n'est ni satisfaisante pour les fonctionnaires qui, à défaut
d'être bêtes, essaient tout de même d'être disciplinés et qui aimeraient bien pouvoir
appliquer des textes qui collent à la réalité, ni sécurisante pour les exploitants qui doivent
se fier, à l'échelon local, à la bonne parole de leur interlocuteur, et qui, éventuellement et
notamment pour des problèmes vis-à-vis de leur clientèle, ont tout de même besoin d'avoir
un écrit officiel dans leur carton.
Or, les critiques qui sont faites sur cette réglementation ne visent pas du tout
l'objectif initial. L'objectif initial reste celui d'avoir des eaux de qualité et des eaux qui
ont donc un effet, une utilisation thérapeutique que les médecins prennent en charge
ultérieurement. C'est donc uniquement un problème de critiques des modalités
d'application de ce principe.
Quelles critiques peut-on faire sur cette réglementation ?
157
Table ronde D
CADRE ADMINISTRATIF DES CONDITIONS D'EXPLOITATION
par
M. Derain
La réglementation française, qui a par rapport aux autres pays un caractère
original, n'est aucunement un élément de l'image de marque des eaux minérales
françaises.
Mais depuis le début de ces Journées, cette réglementation, non pas dans son
esprit mais dans sa forme, dans ses textes d'application, a été critiquée à la fois par les
exploitants qui la subissent, mais aussi par les fonctionnaires chargés en premier lieu de
l'appliquer.
Heureusement, tout le monde dit que sur le terrain, les choses se passent
relativement bien grâce à l'article du décret de 1957, sorte de soupape de sécurité, qui a
été placée judicieusement et qui est très utilisé. En fait si on veut caricaturer la réalité,
les exploitants fonctionnent le plus souvent sur autorisation verbale du Service des Mines
ou quelquefois sur écrit plus ou moins officieux et la procédure qui figure dans les textes
n'est en fait qu'une procédure de régularisation. Je sais qu'à l'échelon local, lorsque
l'ouvrage a été réalisé et qu'il est mis en service, que le dossier obligatoire a été déposé,
qu'il a quitté le département pour l'Administration centrale, ce qui arrive par la suite n'a
plus d'importance puisque sur le terrain çà fonctionne.
Cette situation n'est ni satisfaisante pour les fonctionnaires qui, à défaut
d'être bêtes, essaient tout de même d'être disciplinés et qui aimeraient bien pouvoir
appliquer des textes qui collent à la réalité, ni sécurisante pour les exploitants qui doivent
se fier, à l'échelon local, à la bonne parole de leur interlocuteur, et qui, éventuellement et
notamment pour des problèmes vis-à-vis de leur clientèle, ont tout de même besoin d'avoir
un écrit officiel dans leur carton.
Or, les critiques qui sont faites sur cette réglementation ne visent pas du tout
l'objectif initial. L'objectif initial reste celui d'avoir des eaux de qualité et des eaux qui
ont donc un effet, une utilisation thérapeutique que les médecins prennent en charge
ultérieurement. C'est donc uniquement un problème de critiques des modalités
d'application de ce principe.
Quelles critiques peut-on faire sur cette réglementation ?
158
- Tout d'abord, elle est lourde : elle fait intervenir, à plusieurs reprises,
deux services, deux laboratoires ; s'il y a un périmètre de protection à fixer, elle fait
intervenir 3, 4, 5 ou 6 assemblées consultatives entre le Conseil départemental d'Hygiène
et le Conseil d'Etat. Une procédure à beaucoup d'étages ne peut donc pas être rapide.
Cette procédure peut être justifiée lorsqu'il s'agit d'un problème important qui échappe à
l'Administration du Ministère de l'Industrie, telle que la reconnaissance des qualités
thérapeutiques d'une eau.
En ce qui concerne la qualité des eaux, cette procédure lourde et compliquée
doit s'entourer de beaucoup d'avis et compte-tenu de ce qui a déjà été dit sur la difficulté
de reconnaître la qualité thérapeutique d'une eau, on peut continuer à admettre cette
procédure.
Par contre, le défaut de la réglementation actuelle, c'est d'avoir porté sur le
couple eau-émergence. Il y a une émergence et une eau. C'était une situation tout à fait
normale au siècle dernier où effectivement on ne savait pas ce qui se passait dans le sous-
sol ; il était donc tout à fait naturel de lier la qualité d'une eau à son mode d'émergence.
Mais par contre, si la qualité des eaux est en principe constante, on sait par expérience
que les ouvrages se détériorent avec le temps ou deviennent insuffisants par rapport aux
besoins et que les interventions sur l'émergence doivent être fréquentes, quelquefois
même décidées et exécutées très rapidement.
C'est ce point qui sera évoqué dans la deuxième partie de mon exposé, à savoir
envisager l'évolution de cette réglementation.
La deuxième critique que l'on peut apporter à la réglementation actuelle, c'est
qu'elle comporte beaucoup de dualité et beaucoup d'imprécisions.
Il y a deux catégories de sources : celles qui sont déclarées d'intérêt public et
celles qui ne le sont pas.
Il y a deux sortes de périmètres de protection, celui qui est donné par la
déclaration d'intérêt public et qui, au siècle passé, a évité la guerre des sources et peut-
être actuellement les conséquences de travaux lourds sur la station thermale ; le
deuxième périmètre de protection dit sanitaire vise à éviter les pollutions de surface.
Il y a en fait plus qu'une dualité puisque la réglementation prévoit qu'il faut
une autorisation pour exploiter à l'émergence et comme cela a déjà été dit, personne
n'exploite directement à l'émergence ; il faut en plus la doubler d'une autorisation pour le
transport, or quand on fait du transport, on est souvent amené à faire du stockage. On a
158
- Tout d'abord, elle est lourde : elle fait intervenir, à plusieurs reprises,
deux services, deux laboratoires ; s'il y a un périmètre de protection à fixer, elle fait
intervenir 3, 4, 5 ou 6 assemblées consultatives entre le Conseil départemental d'Hygiène
et le Conseil d'Etat. Une procédure à beaucoup d'étages ne peut donc pas être rapide.
Cette procédure peut être justifiée lorsqu'il s'agit d'un problème important qui échappe à
l'Administration du Ministère de l'Industrie, telle que la reconnaissance des qualités
thérapeutiques d'une eau.
En ce qui concerne la qualité des eaux, cette procédure lourde et compliquée
doit s'entourer de beaucoup d'avis et compte-tenu de ce qui a déjà été dit sur la difficulté
de reconnaître la qualité thérapeutique d'une eau, on peut continuer à admettre cette
procédure.
Par contre, le défaut de la réglementation actuelle, c'est d'avoir porté sur le
couple eau-émergence. Il y a une émergence et une eau. C'était une situation tout à fait
normale au siècle dernier où effectivement on ne savait pas ce qui se passait dans le sous-
sol ; il était donc tout à fait naturel de lier la qualité d'une eau à son mode d'émergence.
Mais par contre, si la qualité des eaux est en principe constante, on sait par expérience
que les ouvrages se détériorent avec le temps ou deviennent insuffisants par rapport aux
besoins et que les interventions sur l'émergence doivent être fréquentes, quelquefois
même décidées et exécutées très rapidement.
C'est ce point qui sera évoqué dans la deuxième partie de mon exposé, à savoir
envisager l'évolution de cette réglementation.
La deuxième critique que l'on peut apporter à la réglementation actuelle, c'est
qu'elle comporte beaucoup de dualité et beaucoup d'imprécisions.
Il y a deux catégories de sources : celles qui sont déclarées d'intérêt public et
celles qui ne le sont pas.
Il y a deux sortes de périmètres de protection, celui qui est donné par la
déclaration d'intérêt public et qui, au siècle passé, a évité la guerre des sources et peut-
être actuellement les conséquences de travaux lourds sur la station thermale ; le
deuxième périmètre de protection dit sanitaire vise à éviter les pollutions de surface.
Il y a en fait plus qu'une dualité puisque la réglementation prévoit qu'il faut
une autorisation pour exploiter à l'émergence et comme cela a déjà été dit, personne
n'exploite directement à l'émergence ; il faut en plus la doubler d'une autorisation pour le
transport, or quand on fait du transport, on est souvent amené à faire du stockage. On a
159
vu que le stockage, sans aucun traitement, constitue en lui-même une amorce de
traitement ; il faudrait donc y adjoindre également une autorisation de traitement, ce qui
fait que, en pratique, l'exploitant est appelé à faire non pas une seule demande mais deux
à trois parallèlement.
Les rôles respectifs de l'Administration d'une part et de l'Exploitant d'autre
part sont également très importants.
On peut remarquer que la réglementation actuelle est bâtie sur les conceptions
que l'on avait au siècle dernier, où la connaissance était le fait d'une minorité et les
industries, tant minières que thermales, étaient placées sous tutelle étroite de
l'Administration qui avait un double rôle de conseil, puis de contrôle.
Cette conception n'a plus cours actuellement en matière minière, mais on la
retrouve dans d'autres domaines comme les établissements classés. Quel rôle la
réglementation actuelle (qui n'est pas ancienne puisqu'elle date de 1957) laisse-t-elle à
l'exploitant ? Elle lui impose deux devoirs : le premier est de déposer un dossier ou de
l'avertir en cas de modifications, et le second est d'attendre patiemment les instructions
de l'Administration qui apparaît comme toute puissante ; c'est elle qui fixe le périmètre
sanitaire et c'est l'ingénieur des mines qui connaît bien le sous-sol, mais qui connaît
beaucoup moins bien ce qui se passe à la surface du sol qui est chargé de dire à
l'exploitant ce qu'il doit faire et comment sera établi le périmètre sanitaire. C'est le
Service des Mines qui fixe le débit exploitable de la source et quelles sont les
caractéristiques à observer.
Cette toute puissance de l'Administration ne se retrouve plus dans les autres
domaines. Je prendrai comme exemple les établissements classés : l'Administration
impose aux exploitants une obligation de résultat, une obligation d'objectif et ce sont les
exploitants, les industriels qui doivent eux-mêmes élaborer les moyens de satisfaire à cet
objectif. L'Administration se limite à vérifier l'adéquation de ces moyens aux résultats, et
à les contrôler au cours du fonctionnement.
Il y a donc un aspect ancien qui est demeuré dans les principes, peut-être
valables au siècle dernier, mais qui ne correspondent plus à la réalité actuelle.
Quels sont dans ce cas les moyens par lesquels il serait possible de faire
évoluer cette réglementation ?
159
vu que le stockage, sans aucun traitement, constitue en lui-même une amorce de
traitement ; il faudrait donc y adjoindre également une autorisation de traitement, ce qui
fait que, en pratique, l'exploitant est appelé à faire non pas une seule demande mais deux
à trois parallèlement.
Les rôles respectifs de l'Administration d'une part et de l'Exploitant d'autre
part sont également très importants.
On peut remarquer que la réglementation actuelle est bâtie sur les conceptions
que l'on avait au siècle dernier, où la connaissance était le fait d'une minorité et les
industries, tant minières que thermales, étaient placées sous tutelle étroite de
l'Administration qui avait un double rôle de conseil, puis de contrôle.
Cette conception n'a plus cours actuellement en matière minière, mais on la
retrouve dans d'autres domaines comme les établissements classés. Quel rôle la
réglementation actuelle (qui n'est pas ancienne puisqu'elle date de 1957) laisse-t-elle à
l'exploitant ? Elle lui impose deux devoirs : le premier est de déposer un dossier ou de
l'avertir en cas de modifications, et le second est d'attendre patiemment les instructions
de l'Administration qui apparaît comme toute puissante ; c'est elle qui fixe le périmètre
sanitaire et c'est l'ingénieur des mines qui connaît bien le sous-sol, mais qui connaît
beaucoup moins bien ce qui se passe à la surface du sol qui est chargé de dire à
l'exploitant ce qu'il doit faire et comment sera établi le périmètre sanitaire. C'est le
Service des Mines qui fixe le débit exploitable de la source et quelles sont les
caractéristiques à observer.
Cette toute puissance de l'Administration ne se retrouve plus dans les autres
domaines. Je prendrai comme exemple les établissements classés : l'Administration
impose aux exploitants une obligation de résultat, une obligation d'objectif et ce sont les
exploitants, les industriels qui doivent eux-mêmes élaborer les moyens de satisfaire à cet
objectif. L'Administration se limite à vérifier l'adéquation de ces moyens aux résultats, et
à les contrôler au cours du fonctionnement.
Il y a donc un aspect ancien qui est demeuré dans les principes, peut-être
valables au siècle dernier, mais qui ne correspondent plus à la réalité actuelle.
Quels sont dans ce cas les moyens par lesquels il serait possible de faire
évoluer cette réglementation ?
160
Pour l'instant, on en est au stade de la réflexion, notamment au sein du
Ministère de l'Industrie, qui a pourtant saisi le Ministère de la Santé de ce problème, en lui
proposant en effet de constituer (en octobre) un groupe de travail qui réfléchirait aux
mesures à trouver pour adapter cette réglementation aux problèmes actuels.
L'une de ces mesures pourrait être la suivante : disjoindre le couple eau-
émergence et traiter les problèmes à deux niveaux différents ; l'échelon qualité étant
surtout de la compétence du Ministère de la Santé, de l'Académie de Médecine et du corps
médical en général, mais en ce qui concerne l'exécution des travaux par contre..., à
condition que les caractéristiques essentielles de l'eau d'une source soient conservées, que
les autorités locales du Service des Mines, de la DDASS et du Commissariat de la
République, ainsi que le laboratoire local, de laisser plus de liberté à l'exécutant.
La seconde voie dans laquelle il faudrait engager la réflexion serait la
suivante. Pour en revenir donc aux rôles respectifs de l'Exploitant et de l'Administration,
laisser beaucoup plus d'initiatives et de responsabilités à l'exploitant ; à lui de s'entourer
de tous les conseils scientifiques possibles pour élaborer un dossier mieux adapté au
problème que le dossier tel qu'il est décrit dans le décret de 1957 où l'exploitant doit
seulement, après avoir décliné ses nom et qualité, décrire les ouvrages existants et
décrire éventuellement ce qu'il a l'intention d'entreprendre, mais sans qu'aucune
justification, ni sur les travaux existants, ni (et notamment s'il s'agit de forages nouveaux)
sur les données qu'il possède pour espérer trouver l'eau qu'il recherche, ni sur le choix des
matériaux qu'il compte utiliser, en fait autant de points ignorés par la réglementation. La
réflexion doit aller dans ce sens et permettre d'une part la disjonction du couple eau-
émergence et d'autre part créer cette notion de gisement (ou venues hydrothermales),
mais qui peut avoir un ou plusieurs exutoires, émergences qui peuvent être rem.placées
et/ou aménagées au besoin. Donc une disjonction entre les travaux techniques pour le
maintien ou le développement de la ressource (tout en respectant l'objectif) et les
caractéristiques de l'eau. Peu importe que ces travaux soient maintenant décidés et
autorisés à l'échelon local.
Le problème difficile des périmètres de protection déjà évoqué vient de la
DIP. La déclaration est actuellement donnée par un décret en Conseil d'Etat, car je
suppose qu'au siècle dernier, pour obtenir cette déclaration d'utilisé publique, qui était à
la fois rare et solennelle, il fallait ce niveau supérieur.
Dans les autres réglementations, qu'il s'agisse d'urbanisme ou d'eau potable, les
Commissaires de la République manient maintenant allègrement, et je dirais presque
quotidiennement les DUP, et peut-être serait-il possible d'envisager également la
décentralisation de ce niveau d'institution concernant la servitude du périmètre de
protection et de la remettre au Commissaire de la République.
160
Pour l'instant, on en est au stade de la réflexion, notamment au sein du
Ministère de l'Industrie, qui a pourtant saisi le Ministère de la Santé de ce problème, en lui
proposant en effet de constituer (en octobre) un groupe de travail qui réfléchirait aux
mesures à trouver pour adapter cette réglementation aux problèmes actuels.
L'une de ces mesures pourrait être la suivante : disjoindre le couple eau-
émergence et traiter les problèmes à deux niveaux différents ; l'échelon qualité étant
surtout de la compétence du Ministère de la Santé, de l'Académie de Médecine et du corps
médical en général, mais en ce qui concerne l'exécution des travaux par contre..., à
condition que les caractéristiques essentielles de l'eau d'une source soient conservées, que
les autorités locales du Service des Mines, de la DDASS et du Commissariat de la
République, ainsi que le laboratoire local, de laisser plus de liberté à l'exécutant.
La seconde voie dans laquelle il faudrait engager la réflexion serait la
suivante. Pour en revenir donc aux rôles respectifs de l'Exploitant et de l'Administration,
laisser beaucoup plus d'initiatives et de responsabilités à l'exploitant ; à lui de s'entourer
de tous les conseils scientifiques possibles pour élaborer un dossier mieux adapté au
problème que le dossier tel qu'il est décrit dans le décret de 1957 où l'exploitant doit
seulement, après avoir décliné ses nom et qualité, décrire les ouvrages existants et
décrire éventuellement ce qu'il a l'intention d'entreprendre, mais sans qu'aucune
justification, ni sur les travaux existants, ni (et notamment s'il s'agit de forages nouveaux)
sur les données qu'il possède pour espérer trouver l'eau qu'il recherche, ni sur le choix des
matériaux qu'il compte utiliser, en fait autant de points ignorés par la réglementation. La
réflexion doit aller dans ce sens et permettre d'une part la disjonction du couple eau-
émergence et d'autre part créer cette notion de gisement (ou venues hydrothermales),
mais qui peut avoir un ou plusieurs exutoires, émergences qui peuvent être rem.placées
et/ou aménagées au besoin. Donc une disjonction entre les travaux techniques pour le
maintien ou le développement de la ressource (tout en respectant l'objectif) et les
caractéristiques de l'eau. Peu importe que ces travaux soient maintenant décidés et
autorisés à l'échelon local.
Le problème difficile des périmètres de protection déjà évoqué vient de la
DIP. La déclaration est actuellement donnée par un décret en Conseil d'Etat, car je
suppose qu'au siècle dernier, pour obtenir cette déclaration d'utilisé publique, qui était à
la fois rare et solennelle, il fallait ce niveau supérieur.
Dans les autres réglementations, qu'il s'agisse d'urbanisme ou d'eau potable, les
Commissaires de la République manient maintenant allègrement, et je dirais presque
quotidiennement les DUP, et peut-être serait-il possible d'envisager également la
décentralisation de ce niveau d'institution concernant la servitude du périmètre de
protection et de la remettre au Commissaire de la République.
161
ASPECT REGLEMENTAIRE
Pour être administrativement qualifiée "minérale", une eau doit présenterdeux caractéristiques :
La seconde, qui ne sera pas traitée ici, est d'avoir des vertus thérapeutiques.
La première est d'être "originale" et "protégée".
Originale, elle doit l'être par sa composition chimique, différente de celles deseaux superficielles, et par la régularité dans le temps de cette composition.
Protégée, elle doit l'être de façon naturelle par le circuit souterrain danslequel elle a lentement cheminé, et de façon artificielle par la qualité de l'ouvrage qui lacapte.
Une réglementation rigoureuse a donc été mise en place pour garantir ces deuxqualités. Si la forme de la procédure a été mise à jour par un décret de 1957, l'inspirationest restée ce qu'elle était au milieu du siècle dernier, c'est-à-dire conservatrice,caractère s'expliquant aisément à cette époque par l'absence de connaissancesscientifiques sur l'origine des eaux minérales.
Une source autorisée est en effet définie par :
- sa composition chimique et sa température,- un point d'émergence, naturel ou artificiel,- un débit,- un ouvrage de captage.
Toute modification apportée à l'un de ces points entraîne une nouvelleprocédure d'autorisation.
Si le premier d'entre eux est effectivement essentiel, car il conditionne lesvertus thérapeutiques, les trois autres, compte tenu du progrès des connaissances enhydrogéologie et hydrochimie et de celui des techniques de captage, apparaissent sinonarbitraires, du moins d'importance secondaire.
L'eau existe et circule non pas en un point, mais au moins en deux dimensions(plan plus ou moins vertical de fracturation des terrains) ou en trois dimensions (nappeimprégnant tout un horizon géologique). Dans cet espace, le premier point d'émergence,qui a fait seul l'objet de l'autorisation, n'est pas forcément le meilleur.
Le débit maximal, pour les sources anciennes, a été fixé après quelques vaguesessais empiriques, et en fonction des besoins de l'époque. Il ne correspond pas forcémentni au débit optimal que l'on fixerait actuellement, ni aux besoins, évolutifs, del'exploitant.
Par nature, les ouvrages vieillisent, par corrosion ou entartrage, peuventdevenir inadaptés face à de nouveaux risques découlant de l'usage du sol, du sous-sol oudes nappes superficielles, et se périment lors de l'apparition de nouvelles techniques.
Les gestionnaires de sources sont donc appelés à intervenir, par des travaux,pour maintenir ou améliorer la protection des captages et adapter la ressource auxbesoins, tout en conservant la qualité intrinsèque de l'eau.
161
ASPECT REGLEMENTAIRE
Pour être administrativement qualifiée "minérale", une eau doit présenterdeux caractéristiques :
La seconde, qui ne sera pas traitée ici, est d'avoir des vertus thérapeutiques.
La première est d'être "originale" et "protégée".
Originale, elle doit l'être par sa composition chimique, différente de celles deseaux superficielles, et par la régularité dans le temps de cette composition.
Protégée, elle doit l'être de façon naturelle par le circuit souterrain danslequel elle a lentement cheminé, et de façon artificielle par la qualité de l'ouvrage qui lacapte.
Une réglementation rigoureuse a donc été mise en place pour garantir ces deuxqualités. Si la forme de la procédure a été mise à jour par un décret de 1957, l'inspirationest restée ce qu'elle était au milieu du siècle dernier, c'est-à-dire conservatrice,caractère s'expliquant aisément à cette époque par l'absence de connaissancesscientifiques sur l'origine des eaux minérales.
Une source autorisée est en effet définie par :
- sa composition chimique et sa température,- un point d'émergence, naturel ou artificiel,- un débit,- un ouvrage de captage.
Toute modification apportée à l'un de ces points entraîne une nouvelleprocédure d'autorisation.
Si le premier d'entre eux est effectivement essentiel, car il conditionne lesvertus thérapeutiques, les trois autres, compte tenu du progrès des connaissances enhydrogéologie et hydrochimie et de celui des techniques de captage, apparaissent sinonarbitraires, du moins d'importance secondaire.
L'eau existe et circule non pas en un point, mais au moins en deux dimensions(plan plus ou moins vertical de fracturation des terrains) ou en trois dimensions (nappeimprégnant tout un horizon géologique). Dans cet espace, le premier point d'émergence,qui a fait seul l'objet de l'autorisation, n'est pas forcément le meilleur.
Le débit maximal, pour les sources anciennes, a été fixé après quelques vaguesessais empiriques, et en fonction des besoins de l'époque. Il ne correspond pas forcémentni au débit optimal que l'on fixerait actuellement, ni aux besoins, évolutifs, del'exploitant.
Par nature, les ouvrages vieillisent, par corrosion ou entartrage, peuventdevenir inadaptés face à de nouveaux risques découlant de l'usage du sol, du sous-sol oudes nappes superficielles, et se périment lors de l'apparition de nouvelles techniques.
Les gestionnaires de sources sont donc appelés à intervenir, par des travaux,pour maintenir ou améliorer la protection des captages et adapter la ressource auxbesoins, tout en conservant la qualité intrinsèque de l'eau.
162
La réglementation permet de façon relativement simple, d'effectuer destravaux de réfection des ouvrages tels qu'ils sont définis dans l'autorisation, travaux nepermettant le plus souvent que d'obtenir un résultat limité et provisoire.
Par contre, une rénovation complète, par exemple le remplacement d'un puitsmaçonné de quelques mètres de profondeur, offrant une proie facile aux infiltrationsd'eaux de surface, par un forage plus profond et parfaitement isolé, doit être considérécomme une source nouvelle, soumise à autorisation préalable et à une longue procédurefaisant intervenir les niveaux local et central des laboratoires d'analyse, desadministrations et des instances consultatives.
L'avenir du thermalisme et de l'embouteillage des eaux minérales passe par lamodernisation des installations et leur adaptation aux besoins.
La réglementation doit certes rester rigoureuse en ce qui concerne la naturedes eaux et leur spécificité. Mais elle gagnerait à devenir plus souple en ce qui concerneles travaux à effectuer et les ouvrages à mettre en place, dans la mesure où la qualitéintrinsèque des eaux n'est pas modifiée par ceux-ci.
Les grandes lignes d'une réforme seraient les suivantes :
- Substitution à la notion ponctuelle de source, de celle de gisement, définipar une étude hydrogéologique précise.
- Permettre facilement, sur un gisement donné, les remplaçants d'ouvragesponctuels, sous réserve qu'un suivi, qui, grâce aux techniques modernes, peutmaintenant être assuré en continu, atteste que l'eau captée reste, dans sacomposition, celle dont les vertus ont été reconnues.
Voilà l'état actuel de nos réflexions sur la modification de cetteréglementation.
Nous souhaitons vivement que ces discussions aboutissent, car je pense qu'iln'est pas bon qu'une réglementation ne soit pas appliquée, et si elle n'est pas appliquéec'est qu'elle ne s'adapte pas à ia réalité. Il faut donc essayer de bâtir une réglementationadaptée à cette réalité, étant entendu que les soucis que peuvent avoir le Ministère de laSanté et les médecins sur la qualité des eaux, doivent être bien sûr pris en compte, et qu'ilne s'agit pas d'autoriser n'importe quoi.
*
162
La réglementation permet de façon relativement simple, d'effectuer destravaux de réfection des ouvrages tels qu'ils sont définis dans l'autorisation, travaux nepermettant le plus souvent que d'obtenir un résultat limité et provisoire.
Par contre, une rénovation complète, par exemple le remplacement d'un puitsmaçonné de quelques mètres de profondeur, offrant une proie facile aux infiltrationsd'eaux de surface, par un forage plus profond et parfaitement isolé, doit être considérécomme une source nouvelle, soumise à autorisation préalable et à une longue procédurefaisant intervenir les niveaux local et central des laboratoires d'analyse, desadministrations et des instances consultatives.
L'avenir du thermalisme et de l'embouteillage des eaux minérales passe par lamodernisation des installations et leur adaptation aux besoins.
La réglementation doit certes rester rigoureuse en ce qui concerne la naturedes eaux et leur spécificité. Mais elle gagnerait à devenir plus souple en ce qui concerneles travaux à effectuer et les ouvrages à mettre en place, dans la mesure où la qualitéintrinsèque des eaux n'est pas modifiée par ceux-ci.
Les grandes lignes d'une réforme seraient les suivantes :
- Substitution à la notion ponctuelle de source, de celle de gisement, définipar une étude hydrogéologique précise.
- Permettre facilement, sur un gisement donné, les remplaçants d'ouvragesponctuels, sous réserve qu'un suivi, qui, grâce aux techniques modernes, peutmaintenant être assuré en continu, atteste que l'eau captée reste, dans sacomposition, celle dont les vertus ont été reconnues.
Voilà l'état actuel de nos réflexions sur la modification de cetteréglementation.
Nous souhaitons vivement que ces discussions aboutissent, car je pense qu'iln'est pas bon qu'une réglementation ne soit pas appliquée, et si elle n'est pas appliquéec'est qu'elle ne s'adapte pas à ia réalité. Il faut donc essayer de bâtir une réglementationadaptée à cette réalité, étant entendu que les soucis que peuvent avoir le Ministère de laSanté et les médecins sur la qualité des eaux, doivent être bien sûr pris en compte, et qu'ilne s'agit pas d'autoriser n'importe quoi.
*
163
POINT DE VUE DU HAUT COMITE AU THERMALISME ET AU CLIMATISME
par
M. le Professeur Boulangé
Le titre de mon intervention est peut-être présomptueux. Mais j'ai déjà
participé, au nom du Haut Comité du Thermalisme et du Climatisme, à un certain nombre
de débats, de délibérations de commissions qui me permettent, dans une certaine mesure,
d'aborder ce problème, mais pas d'une manière suffisamment formelle avec décision, vote
concernant des textes qui auraient été élaborés par tel ou tel groupe de travail et de
parler au nom de l'ensemble du Haut Comité du Thermalisme et du Climatisme.
Les réflexions que je serai amené à faire sont des réflexions plutôt
personnelles vis-à-vis du problème qui nous occupe, de cette image de marque des eaux
thermales et minérales et de la façon dont, après plusieurs années maintenant, c'est pour
moi un réinvestissement dans le thermalisme et plus particulièrement au niveau de cette
instance.
Je résumerai en vous disant que pour moi le thermalisme, c'est une mariée qui
est trop belle et c'est peut-être là que se trouvent à l'origine ces difficultés. Elle est trop
de choses à la fois : elle a un certain nombre d'arguments négatifs (déjà trop longuement
soulevés, mais il fallait lancer la discussion, la provoquer). Hier, je n'ai malheureusement
pas pu assister aux séances, mais le nombre d'arguments qui militent en faveur de la cure
thermale, sont positifs. Or son point de départ, c'est l'eau thermale et minérale. C'est
pourquoi à la fin de l'intervention précédente, je n'ai pas voulu relancer une fois de plus le
débat, car nous avons atteint une certaine limite, mais le coeur du thermalisme, son
moyen d'expression, c'est tout de même la cure thermale, c'est-à-dire (la définition
provient de mon prédécesseur, le regretté Professeur Lamarche) l'ensemble de tous les
moyens mis à la disposition du patient qui se trouve dans une station thermale et qui est
appelé un curiste.
Et c'est pour cela que je vous dis que dans l'ensemble la mariée est trop belle.
Il y a énormément de possibilités qui surgissent conjointement pour oeuvrer en faveur de
la santé de l'individu (qui fait lui-même un choix, ou par l'intermédiaire de son médecin
-ce qui est préférable-) pour aboutir à une station thermale.
Il y a de nombreux aspects, de nombreuses approches. On a peut-être trop
évoqué l'aspect psychologique à propos du problème placebo, parce qu'il intervient
163
POINT DE VUE DU HAUT COMITE AU THERMALISME ET AU CLIMATISME
par
M. le Professeur Boulangé
Le titre de mon intervention est peut-être présomptueux. Mais j'ai déjà
participé, au nom du Haut Comité du Thermalisme et du Climatisme, à un certain nombre
de débats, de délibérations de commissions qui me permettent, dans une certaine mesure,
d'aborder ce problème, mais pas d'une manière suffisamment formelle avec décision, vote
concernant des textes qui auraient été élaborés par tel ou tel groupe de travail et de
parler au nom de l'ensemble du Haut Comité du Thermalisme et du Climatisme.
Les réflexions que je serai amené à faire sont des réflexions plutôt
personnelles vis-à-vis du problème qui nous occupe, de cette image de marque des eaux
thermales et minérales et de la façon dont, après plusieurs années maintenant, c'est pour
moi un réinvestissement dans le thermalisme et plus particulièrement au niveau de cette
instance.
Je résumerai en vous disant que pour moi le thermalisme, c'est une mariée qui
est trop belle et c'est peut-être là que se trouvent à l'origine ces difficultés. Elle est trop
de choses à la fois : elle a un certain nombre d'arguments négatifs (déjà trop longuement
soulevés, mais il fallait lancer la discussion, la provoquer). Hier, je n'ai malheureusement
pas pu assister aux séances, mais le nombre d'arguments qui militent en faveur de la cure
thermale, sont positifs. Or son point de départ, c'est l'eau thermale et minérale. C'est
pourquoi à la fin de l'intervention précédente, je n'ai pas voulu relancer une fois de plus le
débat, car nous avons atteint une certaine limite, mais le coeur du thermalisme, son
moyen d'expression, c'est tout de même la cure thermale, c'est-à-dire (la définition
provient de mon prédécesseur, le regretté Professeur Lamarche) l'ensemble de tous les
moyens mis à la disposition du patient qui se trouve dans une station thermale et qui est
appelé un curiste.
Et c'est pour cela que je vous dis que dans l'ensemble la mariée est trop belle.
Il y a énormément de possibilités qui surgissent conjointement pour oeuvrer en faveur de
la santé de l'individu (qui fait lui-même un choix, ou par l'intermédiaire de son médecin
-ce qui est préférable-) pour aboutir à une station thermale.
Il y a de nombreux aspects, de nombreuses approches. On a peut-être trop
évoqué l'aspect psychologique à propos du problème placebo, parce qu'il intervient
164
en rejoignant d'ailleurs le problème de l'image de marque de l'eau minérale et de l'eau
thermale. En effet, il n'y aurait pas de station thermale sans source thermale, sans eau
thermale et minérale ; elles représentent un moyen thérapeutique, mais elles représentent
aussi (et il ne faut pas le nier) un certain symbole, symbole de pureté à tel point que de
nombreuses religions l'emploient (y compris la plus répandue dans nos pays occidentaux)
comme symbole du purification.
Cette purification, que l'on retrouve d'ailleurs à travers les slogans utilisés à
titre commercial, par ceux qui embouteillent et diffusent, aussi largement que possible,
les eaux minérales, traduit bien plus ou moins inconsciemment cette première démarche
depuis que l'homme est conscient de ses dimensions, de son rôle dans l'écologie de la
nature, de l'eau pure et particulièrement de l'eau des sources - souvent étonnantes - qui
surgissent è l'occasion d'anomalies géologiques, telles que sont les sources thermales et
minérales qui possèdent sans aucun doute des propriétés particulières.
Cette image de marque, qui transparaît pour une large part à travers cet
aspect initial, est le point de départ de réflexions profondes plus ou moins spontanées, plus
ou moins à l'extrême philosophie de l'homme vis-à-vis de son environnement, de la nature
et, peut-être, de ces médecines naturelles que l'on a aussi évoquées en correspondance ou
en juste réciprocité de la nature vis-à-vis de tout ce qui agni'esse l'homme à travers le
quotidien de son évolution.
J'ai peut-être insisté trop longuement ce matin sur les aspects purement
physiques de l'eau ; ils existent cependant, et si j'ai insisté, c'est parce que je pense que
dans les arguments pour la défense du thermalisme, ils sont trop souvent laissés en
deuxième ligne, alors que de par la nature même des malades, que l'on est amené à soigner
par les nouvelles techniques de plus en plus utilisées : piscines sur le lieu même des
stations, rééducation, massages par kinésithérapeutes embauchés dans les établissements
thermaux. Ces nouvelles techniques font partie de la modernisation évoquée ce matin.
Il y a un autre aspect sur lequel on peut encore longuement discuter, c'est
celui de la nature même de l'eau thermale et minérale et de ses propriétés en tant que
médicament, de ses actions physiologiques ou pharmacologiques.
Et c'est là où se rejoignent d'ailleurs les eaux thermales et minérales, y
compris celles que l'on retrouve, sur un vaste échelon, dispensées et diffusées sur le plan
commercial.
* *
164
en rejoignant d'ailleurs le problème de l'image de marque de l'eau minérale et de l'eau
thermale. En effet, il n'y aurait pas de station thermale sans source thermale, sans eau
thermale et minérale ; elles représentent un moyen thérapeutique, mais elles représentent
aussi (et il ne faut pas le nier) un certain symbole, symbole de pureté à tel point que de
nombreuses religions l'emploient (y compris la plus répandue dans nos pays occidentaux)
comme symbole du purification.
Cette purification, que l'on retrouve d'ailleurs à travers les slogans utilisés à
titre commercial, par ceux qui embouteillent et diffusent, aussi largement que possible,
les eaux minérales, traduit bien plus ou moins inconsciemment cette première démarche
depuis que l'homme est conscient de ses dimensions, de son rôle dans l'écologie de la
nature, de l'eau pure et particulièrement de l'eau des sources - souvent étonnantes - qui
surgissent è l'occasion d'anomalies géologiques, telles que sont les sources thermales et
minérales qui possèdent sans aucun doute des propriétés particulières.
Cette image de marque, qui transparaît pour une large part à travers cet
aspect initial, est le point de départ de réflexions profondes plus ou moins spontanées, plus
ou moins à l'extrême philosophie de l'homme vis-à-vis de son environnement, de la nature
et, peut-être, de ces médecines naturelles que l'on a aussi évoquées en correspondance ou
en juste réciprocité de la nature vis-à-vis de tout ce qui agni'esse l'homme à travers le
quotidien de son évolution.
J'ai peut-être insisté trop longuement ce matin sur les aspects purement
physiques de l'eau ; ils existent cependant, et si j'ai insisté, c'est parce que je pense que
dans les arguments pour la défense du thermalisme, ils sont trop souvent laissés en
deuxième ligne, alors que de par la nature même des malades, que l'on est amené à soigner
par les nouvelles techniques de plus en plus utilisées : piscines sur le lieu même des
stations, rééducation, massages par kinésithérapeutes embauchés dans les établissements
thermaux. Ces nouvelles techniques font partie de la modernisation évoquée ce matin.
Il y a un autre aspect sur lequel on peut encore longuement discuter, c'est
celui de la nature même de l'eau thermale et minérale et de ses propriétés en tant que
médicament, de ses actions physiologiques ou pharmacologiques.
Et c'est là où se rejoignent d'ailleurs les eaux thermales et minérales, y
compris celles que l'on retrouve, sur un vaste échelon, dispensées et diffusées sur le plan
commercial.
* *
165
CONTRIBUTION DU BRGM A L'EXPORTATION DU SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS
par
J.M. Royer
Depuis plus d'une quinzaine d'années, le BRGM intervient à l'étranger sur des
projets relatifs aux eaux thermales et minérales. Le plus souvent, il s'agit d'expertises
effectuées à la demande de grandes sociétés d'embouteillage. Elles consistent en :
- des études hydrogéologiques
- l'établissement de spécifications techniques de captage
- le suivi des travaux de captage et des essais
- l'examen des risques et la définition de mesures de protection
- l'étude physico-chimique, isotopique et bactériologique de la ressource
- l'étude géochimique et géothermique du gisement
- etc.
Ces expertises confortent l'étude de faisabilité ou le projet de l'investissement.
Fort de ses implantations à l'étranger et de son réseau commercial, le BRGM
cherche également à y développer son activité dans le domaine du thermalisme. A l'atout
que représentent les références du BRGM en France, il apparaît nécessaire d'ajouter
l'attrait d'une association avec des partenaires intervenant dans le domaine du
thermalisme et du tourisme de santé.
Ainsi le maître d'ouvrage étranger traitera avec un groupement sachant
maîtriser tous les aspects techniques, économiques et commerciaux du projet.
- La pluridisciplinarité des équipes du BRGM lui permet d'assurer la maîtrise
d'oeuvre complète des interventions relatives au sous-sol et à la ressource
(estimation du potentiel de la ressource, définition de la cible, réalisation des
forages), mais aussi d'intervenir dans la conception du réseau de surface
(conservation rigoureuse des qualités chimiques de l'eau thermale, choix des
matériaux et détermination des points sensibles à l'entartrage et à la corrosion) et
dans la valorisaiton de certains sous-produits (gaz, boues thermales).
- Les compétences des partenaires couvrent les domaines de la programmation, de
l'économie (faisabilité économique et commerciale, financement, marketing,
gestion), de l'urbanisme et de l'architecture, ainsi que toutes les techniques de
surface (génie des fluides, génie climatique, mise en oeuvre d'équipements et
matériaux spécifiques).
Gageons qu'une telle association saura mettre en valeur le savoir-faire
français et développer dans les années à venir son exportation.
*
165
CONTRIBUTION DU BRGM A L'EXPORTATION DU SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS
par
J.M. Royer
Depuis plus d'une quinzaine d'années, le BRGM intervient à l'étranger sur des
projets relatifs aux eaux thermales et minérales. Le plus souvent, il s'agit d'expertises
effectuées à la demande de grandes sociétés d'embouteillage. Elles consistent en :
- des études hydrogéologiques
- l'établissement de spécifications techniques de captage
- le suivi des travaux de captage et des essais
- l'examen des risques et la définition de mesures de protection
- l'étude physico-chimique, isotopique et bactériologique de la ressource
- l'étude géochimique et géothermique du gisement
- etc.
Ces expertises confortent l'étude de faisabilité ou le projet de l'investissement.
Fort de ses implantations à l'étranger et de son réseau commercial, le BRGM
cherche également à y développer son activité dans le domaine du thermalisme. A l'atout
que représentent les références du BRGM en France, il apparaît nécessaire d'ajouter
l'attrait d'une association avec des partenaires intervenant dans le domaine du
thermalisme et du tourisme de santé.
Ainsi le maître d'ouvrage étranger traitera avec un groupement sachant
maîtriser tous les aspects techniques, économiques et commerciaux du projet.
- La pluridisciplinarité des équipes du BRGM lui permet d'assurer la maîtrise
d'oeuvre complète des interventions relatives au sous-sol et à la ressource
(estimation du potentiel de la ressource, définition de la cible, réalisation des
forages), mais aussi d'intervenir dans la conception du réseau de surface
(conservation rigoureuse des qualités chimiques de l'eau thermale, choix des
matériaux et détermination des points sensibles à l'entartrage et à la corrosion) et
dans la valorisaiton de certains sous-produits (gaz, boues thermales).
- Les compétences des partenaires couvrent les domaines de la programmation, de
l'économie (faisabilité économique et commerciale, financement, marketing,
gestion), de l'urbanisme et de l'architecture, ainsi que toutes les techniques de
surface (génie des fluides, génie climatique, mise en oeuvre d'équipements et
matériaux spécifiques).
Gageons qu'une telle association saura mettre en valeur le savoir-faire
français et développer dans les années à venir son exportation.
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166
POINT DE VUE DE L'EXPLOITANT
avec MM. P. Bordier, Président de la Chambre syndicale des Eaux minéralesF. Castelbou, Chaîne thermale du soleilPr. CaneUas, Faculté de Médecine de BordeauxJ.M. Chardon, Président de l'UNETJ. Verrier, Président du SNET
166
POINT DE VUE DE L'EXPLOITANT
avec MM. P. Bordier, Président de la Chambre syndicale des Eaux minéralesF. Castelbou, Chaîne thermale du soleilPr. CaneUas, Faculté de Médecine de BordeauxJ.M. Chardon, Président de l'UNETJ. Verrier, Président du SNET
167
CLOTURE DES JOURNEES
par
C. GuiUemîn, Inspecteur Général du BRGM (1)
Faisant partie des amateurs de placebo, puisque j'ai connu Luchon et Challes
pour de vilains nodules vocaux, je suis heureux que le monde des Eaux thermales et
minérales qui s'inquiète de l'évolution des techniques et des marchés dans notre époque en
mutation, se soit rassemblé au BRGM, avec pour thème central la matière première.
Scientifiques et techniciens du sous-sol ont présenté un aperçu, base de
discussions et d'échanges qui ont fait la richesse de ces journées :
- d'une part :
l'Administration des Mines représentée par M. Derain (DGEMP), qui contrôle le
sous-sol, et les DRIR
mais aussi, et tout autant :
les Services de la Santé (Direction générale de la Santé, Laboratoire national
de la Santé), car nous n'ignorons pas que cette originalité de ressource est
d'abord une originalité d'utilisation et de valorisation touchant les pratiques
thermales et l'industrie de l'embouteillage,
- d'autre part : les Professionnels représentés par les Présidents des organisations
thermales, notamment :
- Monsieur le Président du Syndicat National des Etablissements Thermaux
(SNET)
- Monsieur le Président de l'Union Nationale des Etablissements Thermaux
(UNET)
- MM. les responsables de groupements économiques (certains de facture
récente)
- MM. les Directeurs d'Etablissements présents.
(1) remplaçant M. AUègre, Directeur Général du BRGM, empêché
167
CLOTURE DES JOURNEES
par
C. GuiUemîn, Inspecteur Général du BRGM (1)
Faisant partie des amateurs de placebo, puisque j'ai connu Luchon et Challes
pour de vilains nodules vocaux, je suis heureux que le monde des Eaux thermales et
minérales qui s'inquiète de l'évolution des techniques et des marchés dans notre époque en
mutation, se soit rassemblé au BRGM, avec pour thème central la matière première.
Scientifiques et techniciens du sous-sol ont présenté un aperçu, base de
discussions et d'échanges qui ont fait la richesse de ces journées :
- d'une part :
l'Administration des Mines représentée par M. Derain (DGEMP), qui contrôle le
sous-sol, et les DRIR
mais aussi, et tout autant :
les Services de la Santé (Direction générale de la Santé, Laboratoire national
de la Santé), car nous n'ignorons pas que cette originalité de ressource est
d'abord une originalité d'utilisation et de valorisation touchant les pratiques
thermales et l'industrie de l'embouteillage,
- d'autre part : les Professionnels représentés par les Présidents des organisations
thermales, notamment :
- Monsieur le Président du Syndicat National des Etablissements Thermaux
(SNET)
- Monsieur le Président de l'Union Nationale des Etablissements Thermaux
(UNET)
- MM. les responsables de groupements économiques (certains de facture
récente)
- MM. les Directeurs d'Etablissements présents.
(1) remplaçant M. AUègre, Directeur Général du BRGM, empêché
168
Cette présence technique montre (si besoin est) le dynamisme et la volonté
d'avancer qui caractérise cette profession :
par les principaux participants de l'industrie de l'embouteiUage d'eau minérale,
image de marque, et facteur d'exportation important, en particulier,
- Monsieur le Président de la Chambre S3rndicale,
- MM. les Directeurs techniques de quelques grandes sociétés françaises.
Le monde des chercheurs :
- Universitaires du monde du sous-sol que le BRGM connaît bien, et avec
lesquels des programmes communs ont été ou vont être engagés,
particulièrement en ETM,
- Universitaires ayant responsabilité dans le contrôle ou la médicalisation de
l'eau minérale ou des produits thermaux associés à cette eau,
- MM. les Professeiu^ en Médecine et en Pharmacie qui assument, par
ailleurs, selon leur responsabilité et leur spécialité, la jonction entre
dispositions réglementaires, recherche, valorisation et diversification
industrielle.
Les expériences réciproques démontrent qu'un rapprochement avec nos équipes
peut se révéler utile à la communauté.
Les médecins prescripteurs représentés par Monsieur le Président de
l'Association des médecins thermalistes, avec mention spéciale pour Monsieur
le Professeur Duchêne-MaruUaz, Docteur en Médecine et Membre de
l'Académie de Médecine, qui a bien voulu apporter sa contribution à ces
débats, exprimant ainsi son intérêt à l'existence d'échanges de conformité
entre la matière première et le médicament thermal, conduisant au
rapprochement de deux disciplines a priori fort éloignées : monde souterrain et
monde médical.
Ces journées d'études auxquelles, vous l'aurez constaté, nous avons voulu
enlever tout aspect solennel, sont dans l'esprit proche de la notion de groupe de travail.
Pour évoquer les différentes préoccupations des producteurs ou exploitants de
la ressource et des prescripteurs et contrôleurs, il fallait une présentation en grands
thèmes, à savoir :
- la ressource dans son g^te, et notamment la notion de système hydrominéral
- le contrôle et le développement de cette ressource,
- l'utUîsation de l'eau minérale hors de son gîte
- l'image de marque des eaux thermales et minérales et les perspectives
d'exportation.
168
Cette présence technique montre (si besoin est) le dynamisme et la volonté
d'avancer qui caractérise cette profession :
par les principaux participants de l'industrie de l'embouteiUage d'eau minérale,
image de marque, et facteur d'exportation important, en particulier,
- Monsieur le Président de la Chambre S3rndicale,
- MM. les Directeurs techniques de quelques grandes sociétés françaises.
Le monde des chercheurs :
- Universitaires du monde du sous-sol que le BRGM connaît bien, et avec
lesquels des programmes communs ont été ou vont être engagés,
particulièrement en ETM,
- Universitaires ayant responsabilité dans le contrôle ou la médicalisation de
l'eau minérale ou des produits thermaux associés à cette eau,
- MM. les Professeiu^ en Médecine et en Pharmacie qui assument, par
ailleurs, selon leur responsabilité et leur spécialité, la jonction entre
dispositions réglementaires, recherche, valorisation et diversification
industrielle.
Les expériences réciproques démontrent qu'un rapprochement avec nos équipes
peut se révéler utile à la communauté.
Les médecins prescripteurs représentés par Monsieur le Président de
l'Association des médecins thermalistes, avec mention spéciale pour Monsieur
le Professeur Duchêne-MaruUaz, Docteur en Médecine et Membre de
l'Académie de Médecine, qui a bien voulu apporter sa contribution à ces
débats, exprimant ainsi son intérêt à l'existence d'échanges de conformité
entre la matière première et le médicament thermal, conduisant au
rapprochement de deux disciplines a priori fort éloignées : monde souterrain et
monde médical.
Ces journées d'études auxquelles, vous l'aurez constaté, nous avons voulu
enlever tout aspect solennel, sont dans l'esprit proche de la notion de groupe de travail.
Pour évoquer les différentes préoccupations des producteurs ou exploitants de
la ressource et des prescripteurs et contrôleurs, il fallait une présentation en grands
thèmes, à savoir :
- la ressource dans son g^te, et notamment la notion de système hydrominéral
- le contrôle et le développement de cette ressource,
- l'utUîsation de l'eau minérale hors de son gîte
- l'image de marque des eaux thermales et minérales et les perspectives
d'exportation.
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De ces journées nour retiendrons les diverses affirmations évoquées.
- D'abord, une meilleure connaissance de la ressource passe par une présentation
différente de son objet ; on évolue de la notion de griffon à celle de système
hydrothermal.
- L'eau thermale et minérale est une substance instable et complexe nécessitant un
arsenal de moyens techniques descriptifs qui, maintenant existent.
- Les conditions d'exploitation entraînent des modifications chimiques de cette eau
et la liaison entre producteurs et médecins doit tenir compte de ces phénomènes.
- La législation, et notamment la définition des critère de protection se révèlent
aujourd'hui obsolètes.
Des propositions ont été faites :
- Celle de M. Derain concernant la mise en oeuvre d'un document sur les stations
thermales et le thermalisme en France ;
- Celle de la nécessité d'étudier et de mieux appréhender les nouveaux types de
produits, notamment les boues thermales (péloïdes).
Enfin et, comme dans beaucoup de domaines économiques, à partir d'une
profession ayant une image de marque ancienne et sérieuse, a été évoquée la question
d'interventions de groupements français à l'étranger pour exporter notre savoir-faire.
Le BRGM a des représentations, des contacts à l'Etranger dans le "réseau du
sous-sol". Il peut être considéré comme un facteur d'exportation, dans la mesure où il peut
s'appuyer sur les professionnels ici présents dans ce domaine, dans le cadre de projets
intégrés, adaptés à chaque contexte et chaque circonstance.
Le fait est que le BRGM ne saurait exclure de la panoplie des valorisations
souterraines, la valorisation des ressources à des fins médicales et d'embouteillage.
*
169
De ces journées nour retiendrons les diverses affirmations évoquées.
- D'abord, une meilleure connaissance de la ressource passe par une présentation
différente de son objet ; on évolue de la notion de griffon à celle de système
hydrothermal.
- L'eau thermale et minérale est une substance instable et complexe nécessitant un
arsenal de moyens techniques descriptifs qui, maintenant existent.
- Les conditions d'exploitation entraînent des modifications chimiques de cette eau
et la liaison entre producteurs et médecins doit tenir compte de ces phénomènes.
- La législation, et notamment la définition des critère de protection se révèlent
aujourd'hui obsolètes.
Des propositions ont été faites :
- Celle de M. Derain concernant la mise en oeuvre d'un document sur les stations
thermales et le thermalisme en France ;
- Celle de la nécessité d'étudier et de mieux appréhender les nouveaux types de
produits, notamment les boues thermales (péloïdes).
Enfin et, comme dans beaucoup de domaines économiques, à partir d'une
profession ayant une image de marque ancienne et sérieuse, a été évoquée la question
d'interventions de groupements français à l'étranger pour exporter notre savoir-faire.
Le BRGM a des représentations, des contacts à l'Etranger dans le "réseau du
sous-sol". Il peut être considéré comme un facteur d'exportation, dans la mesure où il peut
s'appuyer sur les professionnels ici présents dans ce domaine, dans le cadre de projets
intégrés, adaptés à chaque contexte et chaque circonstance.
Le fait est que le BRGM ne saurait exclure de la panoplie des valorisations
souterraines, la valorisation des ressources à des fins médicales et d'embouteillage.
*
17C
Projet de pubUcation d'un ouvrage consacré aux
EAUX THERMO-MINERALES
En accord avec un certain nombre de participants, un groupe de travail, formé spontanément,comptant des représentants des principales activités en matière d'hydrothermalisme, a proposéunanimement de jeter les bases d'un ouvrage de synthèse sur les différents aspects des eauxthermo-minérales, ouvrage dont le besoin est fortement ressenti.
M. DERAIN a vivement appuyé cette initiative.
Si la maîtrise d'oeuvre et les modalités de rédaction et d'édition de ce traité restent encore àpréciser, le contenu en a été débattu en détail et un premier plan en a été élaboré.
INTRODUCTION. Problèmes de définition et historique
- France
- Europe
. Différents usages
- Curisme
- Embouteillage
I - REGLEMENTATION ET EVOLUTION. France. Europe.OMS
II - GITOLOGIE DES DIFFERENTS SYSTEMES. Systèmes types. Différents types d'aquifères. Emergence. Diversité couvrant l'ensemble de ces types
III - CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES
. Précipitations
. Dégazage
. Evolution en milieu naturel
. Evolution en exploitation
. Elaboration de la minéralisation finale
. Dynamique du chimisme des eaux
. Dynamique thermique
IV - METHODES D'EXPLORATION(catalogue par typologie des systèmes)
. Géophysique
. Manométrique (?)
. Géochimique
. Tecto-structurale
.Chimiques- éléments trace
- éléments majeurs- éléments de connaissance sur les circuits
. Reconnaissance- sondage
- diagraphie. Annexe - Fiches par type de méthode
V - GESTION. Technique des ouvrages de captage. Pompage. Transport et stockage. Traitements. Contrôle/Continu. Protection
ANNEXE - Glossaire des termes usuels
17C
Projet de pubUcation d'un ouvrage consacré aux
EAUX THERMO-MINERALES
En accord avec un certain nombre de participants, un groupe de travail, formé spontanément,comptant des représentants des principales activités en matière d'hydrothermalisme, a proposéunanimement de jeter les bases d'un ouvrage de synthèse sur les différents aspects des eauxthermo-minérales, ouvrage dont le besoin est fortement ressenti.
M. DERAIN a vivement appuyé cette initiative.
Si la maîtrise d'oeuvre et les modalités de rédaction et d'édition de ce traité restent encore àpréciser, le contenu en a été débattu en détail et un premier plan en a été élaboré.
INTRODUCTION. Problèmes de définition et historique
- France
- Europe
. Différents usages
- Curisme
- Embouteillage
I - REGLEMENTATION ET EVOLUTION. France. Europe.OMS
II - GITOLOGIE DES DIFFERENTS SYSTEMES. Systèmes types. Différents types d'aquifères. Emergence. Diversité couvrant l'ensemble de ces types
III - CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES
. Précipitations
. Dégazage
. Evolution en milieu naturel
. Evolution en exploitation
. Elaboration de la minéralisation finale
. Dynamique du chimisme des eaux
. Dynamique thermique
IV - METHODES D'EXPLORATION(catalogue par typologie des systèmes)
. Géophysique
. Manométrique (?)
. Géochimique
. Tecto-structurale
.Chimiques- éléments trace
- éléments majeurs- éléments de connaissance sur les circuits
. Reconnaissance- sondage
- diagraphie. Annexe - Fiches par type de méthode
V - GESTION. Technique des ouvrages de captage. Pompage. Transport et stockage. Traitements. Contrôle/Continu. Protection
ANNEXE - Glossaire des termes usuels
171
LISTE DES PARTICIPANTS
171
LISTE DES PARTICIPANTS
172
MM. M.
J.C.
A.
H.
A.
AUègre
Ardin
Assouli
Astié
Aubîgnat
J.Y. Ausseur
BRGM - Directeur Général
DRIR - Ile de France
Etablissement thermal d'Uriage
BRGM - Directeur adjoint SGN
TP - Mines - Ingénieur divisionnaire honoraire
ConseiUer BRGM
BRGM - Département EAU et Environnement
Mme
MM.
Y.
M.
M.
G.
C.
J.F.
F.
Babot
Barreau
Barrier
Battendier
BeUiol
Beraud
Bertaudière
Berthier
R.
R.
B.
J.P.
P.
Ch.
M.
P.
R.
Biscaldi
Blanc
Blavoux
Bletry
Bordier
Bouchet
Boulangé
Bourgeois
Boutonnât
Briot
BRGM - Directeur du SGR Lorraine
Station thermale de Bretehemont-les-Bains
CFG (actueUement BRGM - DCG)
DRIR - Poitou - Charentes
Maire d'Enghien-les-Bains
Président de ThermAuvergne
Etablissement thermal de Lons-le-Saunier
BRGM - Département EAU, responsable de l'atelier
ETM (actuellement Service Hydraulique à l'Hôtel du
Département, Annecy)
BRGM - Directeur du SGR Midi-Pyrénées
AFTH - Président
Directeur technique de Promotherme
Université d'Avignon, Faculté des Sciences -
Professeur d'hydrogéologie
Compagnie fermière de Vichy
Chambre syndicale des eaux minérales - Président
Syndicat des embouteilleurs - Président
BRGM - SGR Auvergne
Faculté de Médecine et Pharmacie - Professeur
Président du HCTC
BRGM - SGR Auvergne
DRIR - Centre
BRGM - Conseiller scientifique ETM
J.
J.
Cabes
Cadet
Campinchi
Régie municipale des eaux thermales de Bagnères-
de-Bigorre
Etablissement thermal d'Enghien-les-Bains
BRGM - SGR Ile-de-France
172
MM. M.
J.C.
A.
H.
A.
AUègre
Ardin
Assouli
Astié
Aubîgnat
J.Y. Ausseur
BRGM - Directeur Général
DRIR - Ile de France
Etablissement thermal d'Uriage
BRGM - Directeur adjoint SGN
TP - Mines - Ingénieur divisionnaire honoraire
ConseiUer BRGM
BRGM - Département EAU et Environnement
Mme
MM.
Y.
M.
M.
G.
C.
J.F.
F.
Babot
Barreau
Barrier
Battendier
BeUiol
Beraud
Bertaudière
Berthier
R.
R.
B.
J.P.
P.
Ch.
M.
P.
R.
Biscaldi
Blanc
Blavoux
Bletry
Bordier
Bouchet
Boulangé
Bourgeois
Boutonnât
Briot
BRGM - Directeur du SGR Lorraine
Station thermale de Bretehemont-les-Bains
CFG (actueUement BRGM - DCG)
DRIR - Poitou - Charentes
Maire d'Enghien-les-Bains
Président de ThermAuvergne
Etablissement thermal de Lons-le-Saunier
BRGM - Département EAU, responsable de l'atelier
ETM (actuellement Service Hydraulique à l'Hôtel du
Département, Annecy)
BRGM - Directeur du SGR Midi-Pyrénées
AFTH - Président
Directeur technique de Promotherme
Université d'Avignon, Faculté des Sciences -
Professeur d'hydrogéologie
Compagnie fermière de Vichy
Chambre syndicale des eaux minérales - Président
Syndicat des embouteilleurs - Président
BRGM - SGR Auvergne
Faculté de Médecine et Pharmacie - Professeur
Président du HCTC
BRGM - SGR Auvergne
DRIR - Centre
BRGM - Conseiller scientifique ETM
J.
J.
Cabes
Cadet
Campinchi
Régie municipale des eaux thermales de Bagnères-
de-Bigorre
Etablissement thermal d'Enghien-les-Bains
BRGM - SGR Ile-de-France
173
MM. CaneUas
F.
J.
J.M.
J.
S.
F.
J.J.
M.
J.
J.
J.L.
Castelbou
Chamayou
Chardon
Choyer
Ciemniak
Clanet
Cointet
CoUin
Constans
Comet
Coutiurieux
CroviUe
Université de Bordeaux III, Faculté de Médecine -
Professeur
Chaîne Thermale du Soleil
BRGM - SGR Aquitaine (actuellement SGR
Bourgogne)
UNET - Président
Conseiller technique au thermalisme de Saint-
Raphaël
DRIR - Provence-Alpes-Côte d'Azur
Université de Tours, Faculté de Pharmacie
Médecin - Etablissement thermal de Divonne-les-
Bains
BRGM, Chef du département EAU et Environnement
BRGM - Directeur du SGR Limousin
BRGM - SGR Bourgogne
SGEMV
SGEMV
Ch. Dalmon
G.
M.
R.
R.
P.
Defer
Derain
Divo
Dominici
Duchêne-MaruUaz
Dufour
Etablissement thermal municipal de Balaruc-les-
Bains
Laboratoire agréé de l'Eau, Toulouse
Ministère du Redéploiement industriel et du
Commerce extérieur, (DGEMP)
Médecin, Représentant la Mairie d'Amnéville
BRGM - Directeur du SGR Corse
Université de Clermont-Ferrand, Faculté de
Médecine - Professeur
Institut national de la Santé et de la Recherche
médicale (correspondant à l'Académie de Médecine)
Société générale des eaux minérales naturelles de
Chambón
G.
M.
EscaUe
Eugène
Etablissement thermal d'Avène
DRIR - Midi-Pyrénées
Ferat DRIR - Alsace
Mme G.
MM. Ph.
J.L.
Gelot
Gentilhomme
Gibert
Direction générale de la Santé
BRGM - Direction générale
Directeur de la régie des eaux de Dax
173
MM. CaneUas
F.
J.
J.M.
J.
S.
F.
J.J.
M.
J.
J.
J.L.
Castelbou
Chamayou
Chardon
Choyer
Ciemniak
Clanet
Cointet
CoUin
Constans
Comet
Coutiurieux
CroviUe
Université de Bordeaux III, Faculté de Médecine -
Professeur
Chaîne Thermale du Soleil
BRGM - SGR Aquitaine (actuellement SGR
Bourgogne)
UNET - Président
Conseiller technique au thermalisme de Saint-
Raphaël
DRIR - Provence-Alpes-Côte d'Azur
Université de Tours, Faculté de Pharmacie
Médecin - Etablissement thermal de Divonne-les-
Bains
BRGM, Chef du département EAU et Environnement
BRGM - Directeur du SGR Limousin
BRGM - SGR Bourgogne
SGEMV
SGEMV
Ch. Dalmon
G.
M.
R.
R.
P.
Defer
Derain
Divo
Dominici
Duchêne-MaruUaz
Dufour
Etablissement thermal municipal de Balaruc-les-
Bains
Laboratoire agréé de l'Eau, Toulouse
Ministère du Redéploiement industriel et du
Commerce extérieur, (DGEMP)
Médecin, Représentant la Mairie d'Amnéville
BRGM - Directeur du SGR Corse
Université de Clermont-Ferrand, Faculté de
Médecine - Professeur
Institut national de la Santé et de la Recherche
médicale (correspondant à l'Académie de Médecine)
Société générale des eaux minérales naturelles de
Chambón
G.
M.
EscaUe
Eugène
Etablissement thermal d'Avène
DRIR - Midi-Pyrénées
Ferat DRIR - Alsace
Mme G.
MM. Ph.
J.L.
Gelot
Gentilhomme
Gibert
Direction générale de la Santé
BRGM - Direction générale
Directeur de la régie des eaux de Dax
174
CL GuiUemîn BRGM - Inspecteur général
B. Hénou BRGM - Département EAU et Environnement
M. F. lundt BRGM - Département EAU et Environnement,
Atelier ETM
Mme
M.
Mie
MM.
V.
J.F.
F.
M.
R.
Ch.
Jaffrezic
Janin
Jaudin
Jeambrun
Jeminet
Julien
Animatrice thermale, Luxeuil-les-Bains
DRIR - Auvergne
BRGM - SPG
BRGM - Directeur SGR Auvergne
Régie Municipale des Eaux minérales de Royat
Directeur technique de la Société commerciale des
Eaux minérales du bassin de Vichy
Mme
M.
Mme
MM.
Mlle
MM.
Mme
MM.
R.
M.C.
N.
C.
D.
D.
A.
C.
J.M.
G.
B.
C.
J.
F.
C.
Labat
Labourguigne
Lamarche
Lambin
Lambroschini
Lancemot
Lancemot
Lapeyre
Lauvergeon
Lefrou
Lemahieu
Le Nat
Lienhardt
Lopez
Maiaux
Margat
Mercier
Moissonier
Mondeilh
Moreau
DRIR - Bourgogne
BRGM - Directeur SGR Ile-de-France (actuellement
CFFM-FORACO)
ADITEP (Thermalies)
DRIR - Lorraine
Chambre syndicale des Eaux minérales
Directeur de l'Etablissement thermal d'Evaux-les-
Bains
Etablissement thermal d'Evaux-les-Bains
Médecin - Laboratoire National de la Santé,
Département des Etudes hydrologiques et thermales
DRIR - ne de France
BRGM - DCG France
DRIR - Rhône-Alpes
Mairie de Saint-Nectaire
BRGM - Direction Générale
DDASS - Haute-Garonne
BRGM - SGR Lorraine
BRGM - Conseiller scientifique au SGN
BRGM - SGR Auvergne
Médecin - DDASS - Rhône
BRGM - SGR Aquitaine
DRIR - Basse Normandie
174
CL GuiUemîn BRGM - Inspecteur général
B. Hénou BRGM - Département EAU et Environnement
M. F. lundt BRGM - Département EAU et Environnement,
Atelier ETM
Mme
M.
Mie
MM.
V.
J.F.
F.
M.
R.
Ch.
Jaffrezic
Janin
Jaudin
Jeambrun
Jeminet
Julien
Animatrice thermale, Luxeuil-les-Bains
DRIR - Auvergne
BRGM - SPG
BRGM - Directeur SGR Auvergne
Régie Municipale des Eaux minérales de Royat
Directeur technique de la Société commerciale des
Eaux minérales du bassin de Vichy
Mme
M.
Mme
MM.
Mlle
MM.
Mme
MM.
R.
M.C.
N.
C.
D.
D.
A.
C.
J.M.
G.
B.
C.
J.
F.
C.
Labat
Labourguigne
Lamarche
Lambin
Lambroschini
Lancemot
Lancemot
Lapeyre
Lauvergeon
Lefrou
Lemahieu
Le Nat
Lienhardt
Lopez
Maiaux
Margat
Mercier
Moissonier
Mondeilh
Moreau
DRIR - Bourgogne
BRGM - Directeur SGR Ile-de-France (actuellement
CFFM-FORACO)
ADITEP (Thermalies)
DRIR - Lorraine
Chambre syndicale des Eaux minérales
Directeur de l'Etablissement thermal d'Evaux-les-
Bains
Etablissement thermal d'Evaux-les-Bains
Médecin - Laboratoire National de la Santé,
Département des Etudes hydrologiques et thermales
DRIR - ne de France
BRGM - DCG France
DRIR - Rhône-Alpes
Mairie de Saint-Nectaire
BRGM - Direction Générale
DDASS - Haute-Garonne
BRGM - SGR Lorraine
BRGM - Conseiller scientifique au SGN
BRGM - SGR Auvergne
Médecin - DDASS - Rhône
BRGM - SGR Aquitaine
DRIR - Basse Normandie
175
Mossiere Directeur de l'Etablissement thermal de Divonne-
les-Bains
Oustrière BRGM - SGN/GMX (actueUement ANDRA)
Pajault
M.
MUe
MM.
Mme
MM.
H.
E.
M.
D.
J.
R.
P.
D.
G.
P.
X.
F.
L.
O.
D.
Paloc
Papciak
Pepi
Pépin
Peyraffitte
Pigassou
Planche
Planche
Popoff
Pouchan
Poul
Poupel
Raffay
Rain-AUain
Rambaud
Rambault
G. Rampon
J.C.
J.
R.
G.
J.J.
H.
Ph.
Richard
Ricour
RigaUl
Riou
Risler
de la Roche
Roussel
Médecin, Syndicat des médecins des stations
thermales
BRGM - Directeur SGR Languedoc-Roussillon
DRIR - Auvergne
Président de Thermalliance
Institut d'Hydrologie de Clermont-Ferrand
Sénateur - Maire de Luchon, Vice-Président de la
Fédération thermale et climatique française
Directeur technique des Thermes de Luchon
Médecin, Société des eaux minérales de Challes-les-
Bains
Société des eaux minérales de Challes-les-Eaux
Laboratoire National de la Santé, Département des
Etudes hydrologiques et thermales
Université de Bordeaux III, Faculté des Sciences
BRGM - SGR Rhône-Alpes (actuellement
Département EAU et Environnement)
DRIR - Ile-de-France
Président de la Société générale des eaux minérales
naturelles de Chambón
Direction générale de la Santé
DRIR - Picardie
Université de Montpellier, Faculté de Pharmacie -
Professeur
BRGM - SGN, Direction de la Division Eau -
Environnement - Energie
Médecin, Adjoint au maire de Royat
Membre du HCTC (ex BRGM Directeur Division
géologique du Sud-Est)
Directeur général des Thermes de Luchon
DDASS - Puy-de-Dôme
BRGM - Directeur du SGR Alsace
BRGM - Directeur du SGN
BRGM - Département EAU (actuellement Directeur
SGR Picardie)
175
Mossiere Directeur de l'Etablissement thermal de Divonne-
les-Bains
Oustrière BRGM - SGN/GMX (actueUement ANDRA)
Pajault
M.
MUe
MM.
Mme
MM.
H.
E.
M.
D.
J.
R.
P.
D.
G.
P.
X.
F.
L.
O.
D.
Paloc
Papciak
Pepi
Pépin
Peyraffitte
Pigassou
Planche
Planche
Popoff
Pouchan
Poul
Poupel
Raffay
Rain-AUain
Rambaud
Rambault
G. Rampon
J.C.
J.
R.
G.
J.J.
H.
Ph.
Richard
Ricour
RigaUl
Riou
Risler
de la Roche
Roussel
Médecin, Syndicat des médecins des stations
thermales
BRGM - Directeur SGR Languedoc-Roussillon
DRIR - Auvergne
Président de Thermalliance
Institut d'Hydrologie de Clermont-Ferrand
Sénateur - Maire de Luchon, Vice-Président de la
Fédération thermale et climatique française
Directeur technique des Thermes de Luchon
Médecin, Société des eaux minérales de Challes-les-
Bains
Société des eaux minérales de Challes-les-Eaux
Laboratoire National de la Santé, Département des
Etudes hydrologiques et thermales
Université de Bordeaux III, Faculté des Sciences
BRGM - SGR Rhône-Alpes (actuellement
Département EAU et Environnement)
DRIR - Ile-de-France
Président de la Société générale des eaux minérales
naturelles de Chambón
Direction générale de la Santé
DRIR - Picardie
Université de Montpellier, Faculté de Pharmacie -
Professeur
BRGM - SGN, Direction de la Division Eau -
Environnement - Energie
Médecin, Adjoint au maire de Royat
Membre du HCTC (ex BRGM Directeur Division
géologique du Sud-Est)
Directeur général des Thermes de Luchon
DDASS - Puy-de-Dôme
BRGM - Directeur du SGR Alsace
BRGM - Directeur du SGN
BRGM - Département EAU (actuellement Directeur
SGR Picardie)
176
Roux DRIR - Languedoc-Roussillon
G.
J.C.
G.
B.
Saiessy
Scolari
Soulé
Soûliez
Sourisseau
Squercioni
DRASS - Midi-Pyrénées
BRGM - Direction scientifique
BRGM - SGR Midi-Pyrénées
BRGM - DCG France
BRGM - SGR Aquitaine
Président de la Caisse de Développement de la
Corse
MM.
J.G.
H.
M.
M.
J.
TaUon
deTUly
Truehet
Vandenbeusch
Vernerey
Verrier
Conseiller municipal de Luxeuil-les-Bains
Syndicat des établissements thermaux
DRIR - Lorraine
BRGM - Département EAU et Environnement
Directeur technique. Société des eaux minérales
d'Evian
SNET et Promothermes - Président
Yermia Mairie de Néris-les-Bains
Zaetfiel DRIR - Alsace
*
176
Roux DRIR - Languedoc-Roussillon
G.
J.C.
G.
B.
Saiessy
Scolari
Soulé
Soûliez
Sourisseau
Squercioni
DRASS - Midi-Pyrénées
BRGM - Direction scientifique
BRGM - SGR Midi-Pyrénées
BRGM - DCG France
BRGM - SGR Aquitaine
Président de la Caisse de Développement de la
Corse
MM.
J.G.
H.
M.
M.
J.
TaUon
deTUly
Truehet
Vandenbeusch
Vernerey
Verrier
Conseiller municipal de Luxeuil-les-Bains
Syndicat des établissements thermaux
DRIR - Lorraine
BRGM - Département EAU et Environnement
Directeur technique. Société des eaux minérales
d'Evian
SNET et Promothermes - Président
Yermia Mairie de Néris-les-Bains
Zaetfiel DRIR - Alsace
*
177
Annexe I
RESEAUX DE DISTRIBUTION D'EAU CHAUDE
Exemple de Dax
par
J.C. Martin
177
Annexe I
RESEAUX DE DISTRIBUTION D'EAU CHAUDE
Exemple de Dax
par
J.C. Martin
178
RESEAUX DE DISTRIBUTION
La modélisation hydraulique et thermique des réseaux permet l'optimisation du
fonctionnement (calculs techniques et économiques sur ordinateur) par modification de :
tracés, maillage, conduite (diamètre et calorifuge age), nombre et emplacement de points
d'injection et de soutirage, adjonction de stockages, de vannes, de surpresseurs, etc.. avec
évaluation du coût des travaux (niveau APS).
Résultats. Jusqu'à 30 % d'économie d'eau thermale sur un réseau spécialisé et jusqu'à10°C de gain de température en certains points de soutirage (référence :
réseaux thermal et domestique de Dax).
BASE DE LINNOVATION
Introduction des paramètres thermiques dans les programmes de calculs
classiques des réseaux maillés de distribution.
L'exposé ci-après précise quelques notions d'hydraulique et de thermique,
présente le principe de la méthode de calcul des réseaux maillés et la démarche suivie
dans l'étude des projets de réseau.
178
RESEAUX DE DISTRIBUTION
La modélisation hydraulique et thermique des réseaux permet l'optimisation du
fonctionnement (calculs techniques et économiques sur ordinateur) par modification de :
tracés, maillage, conduite (diamètre et calorifuge age), nombre et emplacement de points
d'injection et de soutirage, adjonction de stockages, de vannes, de surpresseurs, etc.. avec
évaluation du coût des travaux (niveau APS).
Résultats. Jusqu'à 30 % d'économie d'eau thermale sur un réseau spécialisé et jusqu'à10°C de gain de température en certains points de soutirage (référence :
réseaux thermal et domestique de Dax).
BASE DE LINNOVATION
Introduction des paramètres thermiques dans les programmes de calculs
classiques des réseaux maillés de distribution.
L'exposé ci-après précise quelques notions d'hydraulique et de thermique,
présente le principe de la méthode de calcul des réseaux maillés et la démarche suivie
dans l'étude des projets de réseau.
179
L RAPPELS D'HYDRAULIQUE ET DE THERMIQUE
I.l. ProfU piézométrique
QU sol
V-
Cote au sol Z
Pression au sol = Cote piézométrique - Cote au sol
qui s'exprime en unité de pression mCE :
1 atm = 1 bar = 1 kg/cm2 = 10 mCE
1.2. Pertes de charge
J = L X j
j = R X qa
est la résistance hydraulique de la conduite qui dépend de ses caractéristiques
(3 le diamètre
k la rugosité
Y la viscosité du fluide, donc de la température
diminue si la température augmente
exposant voisin de 2.
Si a = 2, alors j est représenté par la formule de Colebrook
D^
179
L RAPPELS D'HYDRAULIQUE ET DE THERMIQUE
I.l. ProfU piézométrique
QU sol
V-
Cote au sol Z
Pression au sol = Cote piézométrique - Cote au sol
qui s'exprime en unité de pression mCE :
1 atm = 1 bar = 1 kg/cm2 = 10 mCE
1.2. Pertes de charge
J = L X j
j = R X qa
est la résistance hydraulique de la conduite qui dépend de ses caractéristiques
(3 le diamètre
k la rugosité
Y la viscosité du fluide, donc de la température
diminue si la température augmente
exposant voisin de 2.
Si a = 2, alors j est représenté par la formule de Colebrook
D^
180
1.23. Pertes thermiques
H
9S
e
= profondeur
= température du sol
= température de l'eau
e -eS
0" ^ ' Q(W/ml) - R +R
1 ^2avec : R. = Ln
1 2nÀi Dj
ÍH
V
R = Ln2 20X3 D V D /
gj et Xg sont des coefficients de conductivité pour l'isolant et le soL
Pour un tube calorifuge et enterré, l'isolant représente 90 % de la résistance
thermique.
180
1.23. Pertes thermiques
H
9S
e
= profondeur
= température du sol
= température de l'eau
e -eS
0" ^ ' Q(W/ml) - R +R
1 ^2avec : R. = Ln
1 2nÀi Dj
ÍH
V
R = Ln2 20X3 D V D /
gj et Xg sont des coefficients de conductivité pour l'isolant et le soL
Pour un tube calorifuge et enterré, l'isolant représente 90 % de la résistance
thermique.
181
n. CARACTERISTIQUES DES RESEAUX
n.l. Schéma d'un réseau maîUé et ramifié
-0,050m^/fe 0,030mVs
0,050mVs
OOSOnri^/^
60°C
OlOOmV!50°C
2< I Cote ou sol en m
(t) Conduite rf?
y Sens de b conduite
© Supresseur (25mCE ;
Noeuds (12) : . cote au sol (Z)
. débit d'entrée ou de sortie
. température de production
Tronçons (13) diamètre, longueur, rugosité
AH imposé (vanne, pompe)
isolation (épaisseur, profondeur)
MaiUes (12)
181
n. CARACTERISTIQUES DES RESEAUX
n.l. Schéma d'un réseau maîUé et ramifié
-0,050m^/fe 0,030mVs
0,050mVs
OOSOnri^/^
60°C
OlOOmV!50°C
2< I Cote ou sol en m
(t) Conduite rf?
y Sens de b conduite
© Supresseur (25mCE ;
Noeuds (12) : . cote au sol (Z)
. débit d'entrée ou de sortie
. température de production
Tronçons (13) diamètre, longueur, rugosité
AH imposé (vanne, pompe)
isolation (épaisseur, profondeur)
MaiUes (12)
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n.2. Résolution des réseaux maiUés
Il faut calculer le débit de chacune des conduites du réseau, afin de déterminer
toutes ses caractéristiques :
- pression et température aux noeuds
- vitesse et pertes de charge dans les conduites.
Principe de la méthode pour un réseau de N conduites
. Conservation des débits aux noeuds
^i + % = ^2^'i
. Conservation de l'énergie des mailles
© Jj + J2-J3 + J4 + AH = 0
La résolution d'un système à N équations par la méthode de Newton-Raphson
permet d'approcher la solution à moins de 1 % en 12 itérations.
182
n.2. Résolution des réseaux maiUés
Il faut calculer le débit de chacune des conduites du réseau, afin de déterminer
toutes ses caractéristiques :
- pression et température aux noeuds
- vitesse et pertes de charge dans les conduites.
Principe de la méthode pour un réseau de N conduites
. Conservation des débits aux noeuds
^i + % = ^2^'i
. Conservation de l'énergie des mailles
© Jj + J2-J3 + J4 + AH = 0
La résolution d'un système à N équations par la méthode de Newton-Raphson
permet d'approcher la solution à moins de 1 % en 12 itérations.
183
FHT/ml
4000-
Coût total actualisé des conduites
Ctotal ~ Investissement + Pompage + P.th
Débit
Tlk
Ae
: 40 m3/h
= 8 760 h/an
= 0,1 mm
= 45°C
Amortissement
Taux
P éL
P ch.
30 ans
9 %
0,34 F/kWh e
0,11 F/kWhth
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FHT/ml
4000-
Coût total actualisé des conduites
Ctotal ~ Investissement + Pompage + P.th
Débit
Tlk
Ae
: 40 m3/h
= 8 760 h/an
= 0,1 mm
= 45°C
Amortissement
Taux
P éL
P ch.
30 ans
9 %
0,34 F/kWh e
0,11 F/kWhth
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ra. CHOIX DES DIAMETRES DES CONDUITES
Calcul des diamètres économiques. Le prix de revient d'un tronçon de réseau
est la somme des investissements et des frais d'exploitation :
p c + C + CTotal ~ Tuyau Pompage Thermique
Il dépend des conditions économiques et des conditions d'exploitation.
Conditions économiques
durée de vie du projet
taux d'actualisation
coût de l'énergie électrique et thermique
coût des investissements
coût de l'entretien
Conditions d'exploitation
débit
durée d'utilisation
rugosité des conduites
rendement du pompage
température du réseau
caractéristiques des isolants (X, épaisseur)
184
ra. CHOIX DES DIAMETRES DES CONDUITES
Calcul des diamètres économiques. Le prix de revient d'un tronçon de réseau
est la somme des investissements et des frais d'exploitation :
p c + C + CTotal ~ Tuyau Pompage Thermique
Il dépend des conditions économiques et des conditions d'exploitation.
Conditions économiques
durée de vie du projet
taux d'actualisation
coût de l'énergie électrique et thermique
coût des investissements
coût de l'entretien
Conditions d'exploitation
débit
durée d'utilisation
rugosité des conduites
rendement du pompage
température du réseau
caractéristiques des isolants (X, épaisseur)
185
IV. UTILISATION DU MODELE
Etude du comportement hydraulique et thermique des réseaux maillés (ou
ramifiés) de distribution d'eau.
- Applications
étudier des modifications ou des extensions de réseaux existants
choix des diamètres
dimensionnement des pompes de refoulement
équilibrage des réseaux par des vannes de régulation
évaluation des investissements
évaluation des coûts d'exploitation (pompage, pertes thermiques, entretien)
V. PROJETS D'ETUDE
Ils comprennent trois phases :
Phase 1 - Schéma du réseau
C'est la phase inventaire qui est généralement longue et coûteuse pour la partie du
réseau existant. U s'agit de reconnaître :
l'emplacement des conduites, des vannes,
leur diamètre et leur longueur...
Phase 2 - Analyse des besoins
C'est la phase la plus délicate. Il s'agit d'évaluer avec précision :
le volume annuel d'eau consommée (il conditionne le prix du m^)
les débits de pointe (ils conditionnent la taille, donc le prix du réseau).
Phase 3 - Mesures et calculs
Il faut au préalable effectuer une série de mesures afin de caler les paramètres
exacts du réseau (rugosité des conduites, réglage des vannes).
Une fois ces étapes franchies, la phase de calcul devient assez simple.
* ne
*
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IV. UTILISATION DU MODELE
Etude du comportement hydraulique et thermique des réseaux maillés (ou
ramifiés) de distribution d'eau.
- Applications
étudier des modifications ou des extensions de réseaux existants
choix des diamètres
dimensionnement des pompes de refoulement
équilibrage des réseaux par des vannes de régulation
évaluation des investissements
évaluation des coûts d'exploitation (pompage, pertes thermiques, entretien)
V. PROJETS D'ETUDE
Ils comprennent trois phases :
Phase 1 - Schéma du réseau
C'est la phase inventaire qui est généralement longue et coûteuse pour la partie du
réseau existant. U s'agit de reconnaître :
l'emplacement des conduites, des vannes,
leur diamètre et leur longueur...
Phase 2 - Analyse des besoins
C'est la phase la plus délicate. Il s'agit d'évaluer avec précision :
le volume annuel d'eau consommée (il conditionne le prix du m^)
les débits de pointe (ils conditionnent la taille, donc le prix du réseau).
Phase 3 - Mesures et calculs
Il faut au préalable effectuer une série de mesures afin de caler les paramètres
exacts du réseau (rugosité des conduites, réglage des vannes).
Une fois ces étapes franchies, la phase de calcul devient assez simple.
* ne
*
réalisatton
service
reprographie
du BRGM
réalisatton
service
reprographie
du BRGM