comptes consolidés
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Analyse financière des comptes consolidés
Les comptes consolidés
Analyse financière des comptes consolidés
Note de synthèse
La consolidation est une technique comptable de plus en plus utilisée en raison des contraintes légales et réglementaires.
Les comptes consolidés sont les seuls à permettre d’avoir un regard global sur les le groupe société mère et filiales.
Les normes IAS / IFRS ont contribué énormément à unifier l’élaboration des comptes consolidé et à la détermination du périmètre de filiales à souder.
Cependant, l’aspect comptable à lui seul ne permet pas d’émettre une opinion exhaustive et claire sur les états financiers.
C’est comptes ne sont que la matière première permettant d’effectuer des analyses détaillées par suite.
L’analyse des comptes consolidés s’appuie sur la compréhension de l’activité de chaque entité formant le groupe d’abord, c’est l’objet de création de cette filiale et le moyen de réaliser un chiffre d’affaires.
Le chiffre d’affaires lui-même doit être analysé à côté des autres éléments du compte de résultat. Il faut comprendre l’origine du résultat net obtenu et recherché par les investisseurs.
Le patrimoine de l’entreprise n’est pas moins important à cerner, son analyse passe par le bilan qui doit être étudié, notamment à travers des ratios avant d’émettre une opinion sur le poids de chaque rubrique.
L’analyse ne peut être faite indépendamment de quelques outils modernes très influents sur le monde des affaires, il s’agit de la notation financière et le modèle EVA, le mesure de ces indicateurs est faite par des agences de notation et de conseil avant d’être publiées.
Analyse financière des comptes consolidés
ABREVIATIONS
IAS : International Accounting Standards
IFRS : International Financial Reporting Standards
IASB : International Accounting Standards Board
CNC : Comité National de la Comptabilité
CRC : Comité de la Réglementation Comptable
PCG : Plan Comptable Général
RNPG : résultat net part du groupe
BFRE : besoin en fonds de roulement d’exploitation
CA : chiffre d'affaire
CAF :capacité d’auto financement
ESG : soldes intermédiaires de gestion
Ebitda : Earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization
Ebita : earnings before the deduction of interest, tax and amortization
EBE : excédent brut d’exploitation :excédent de trésorerie d'exploitation
BFR : Besoin en fonds de roulement
BFRE : besoin en fonds de roulement d’exploitation
Fiben : Fichier Bancaire des Entreprises
OPEP: Organisation des pays exportateurs de pétrole
LMT : long et moyen terme
OEC : l’Ordre des Experts-comptables
EVA : Economic Value Added
ROAI : Résultat opérationnel après impôts
LIFO : last in first out
Analyse financière des comptes consolidés
INTRODUCTION GENERALE
Selon le communiqué des résultats annuels de BGL BNP Paribas publié sur son site officiel le 31 Décembre 2010 : « le produit net bancaire s'établit à 797,6 millions d’euros et reste stable par rapport à 2009 grâce à la contribution positive de l'entrée dans le périmètre à partir du 25 février 2010 de BNP Paribas Luxembourg estimée à 141 millions d’euros. Sans cet impact, les revenus bancaires totaux auraient reculé de 19% ».
La contribution des filiales à améliorer les résultats des groupes n’est plus à prouver.
Hamid Bouidar dans un article publié par le quotidien Marocain l’économiste, énumère les avantages de la filialisation résidant dans l’élargissement de son marché, à travers la quête de nouveaux clients sur d’autres zones géographiques. Développer le chiffre d’affaire grâce à la filialisation ait lieu aussi quand l’entreprise se rend compte qu’elle est la seule à profiter d’un métier qu’elle maîtrise bien ou parfois qu’elle est la seule à faire d’où l’intérêt de créer une entité indépendante juridiquement spécialisée dans le métier en question.
Egalement, la filialisation permet à l’entreprise mère de se débarrasser des activités qui ne correspondaient pas à leur cœur de métier, via la création d’une structure indépendante pilotée par des dirigeants consacrant leur temps et effort sur le développement de cette activité.
Ce modèle a fait ses preuves, et comme résultat une amélioration significative de la qualité des produits et prestations fournis par ces entreprises. Mais surtout un profit croissant pour les entreprises mères.
L’expansion à l’international a également fait ses preuves, aujourd’hui, les grands groupes à l’échelle mondial tracent des plans stratégiques portant sur la l’élargissement de la cartographie de leur représentation à l’international, surtout dans les pays émergents et les pays Africains à fort potentiel économique (grâce au pétrole notamment, exemple le Gabon).
En effet, le phénomène de la mondialisation a participé considérablement au développement de groupes mondiaux puissant et ayant des représentations larges, sur le plan géographique, notamment à travers les filiales.
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A titre d’exemple, plusieurs groupes Marocains aujourd’hui essaient de développer leur présence dans les pays Africains, surtout les pays des zones UMOA et CEMAC. Il s’avère que ces pays ont un grand potentiel économique, ils constituent un marché non encore saturé et disposent de ressources naturelles très riches (exemple du pétrole au Gabon). Cette politique a donnée ses fruits puisque les résultats de ces groupes a été multiplier par 2, 3 voire même plus en l’espace des dix dernières années. C’est des puits d’or !
Egalement, la filialisation est l’un des meilleurs moyens permettant d’augmenter la performance des groupes.
En effet, la filiale jouit d’une certaine autonomie lui permettant de passer des contrats, de travailler sur des marchés, d’acquérir, céder… sans passer forcément par l’entreprise mère.
L’analyse financière consiste à porter un regard extérieur et global sur l’entreprise permettant d’évaluer l’activité, la structure financière et la trésorerie.
L’analyse des comptes individuels des entreprises qui composent un groupe n’est pas pertinente. En effet, les opérations commerciales et financières intragroupe viennent fausser le diagnostic économique et financier.
Les comptes consolidés, en agrégeant les comptes individuels éliminent ces opérations et permettent ainsi d’avoir une vision complète et synthétique du groupe en s’appuyant sur l’analyse de l’activité, la profitabilité et de la structure financière à partir des comptes consolidés.
En effet, le chiffre d’affaires intragroupe représente parfois une part importante de l’activité des différentes entreprises du groupe. Or, les comptes individuels ne distinguent pas entre le chiffre d’affaires intragroupe et le chiffre d’affaires réalisé auprès des clients externes. Seul le chiffre d’affaire consolidé mesure l’activité réelle du groupe car il élimine le chiffre d’affaires intragroupe.
Les relations intra groupe sont marqués par des liens financiers. L’entreprise mère peut financer ses filiales sous forme de capital et également fréquemment sous forme de prêt.
Parmi les techniques de l’analyse financière qui font sujet d’actualité ces dernières années il y a les IFRS (International Financial Reporting Standards), que sont des normes comptables, élaborées par le Bureau des standards comptables internationaux (International Accounting Standards Board ou IASB en anglais) après les scandales financiers du début des années 2000 en Europe et aux États-Unis (Enron, WorldCom…), ces normes visent l’harmonisation de la présentation et la clarté des états financiers.
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Il est donc nécessaire de combiner les techniques de l’analyse financière aux spécificités des comptes consolidés afin de porter un regard extérieur et global sur le groupe.
Cependant, l’ensemble des filiales acquises ou crées disposent d’une autonomie plus ou moins importante ce qui pose la question sur le mode de suivis, pilotage et contrôle des performances de ces filiales.
Ce contrôle n’est pas toujours évident, en effet, les rapports de force peuvent jouer un rôle très important dans le freinage de toutes sorte d’implication excessive dans la gestion de la filiale, d’autres obstacles rentrent dans le jeu à savoir les moyens financiers et technologiques…
Cependant, les législations à travers le monde garantissent le droit à l’entreprise mère de consolider les comptes des différentes filiales répondant à un certain nombre de critères.
Le premier chapitre de la première partie sera consacré à la présentation des textes de loi les plus importants traitant de l’obligation de présenter des comptes consolidés, mais avant, un aperçu historique s’avère important pour comprendre le contexte dans lequel l’établissement des comptes consolidés a évolué.
Ces textes concernent la législation Française et Européenne, et sont tirés pour la plupart des sites officiels des organismes Etatiques Français tel : « Legifrance.gouv.fr ».
Le deuxième chapitre portera lui sur l’aspect comptable de l’élaboration des comptes consolidés. A savoir, la détermination du périmètre de consolidation qui englobe les filiales à souder la détermination de ce périmètre dépend du type de contrôle à exercer. Ensuite, la présentation de la méthode à appliquer pour chaque type de contrôle tout en illustrant par des exemples simplifiés tirés des livres « comptabilité générale : système Français et normes IFRS » et « L’essentiel à connaitre en gestion financière ».
Dans le cadre toujours de la première partie, le troisième chapitre donnera un éclairage sur l’apport des normes IAS/ IFRS dans le monde la comptabilité par consolidation. Ce chapitre est écrit sur la base des normes publiées par l’IASB sur son site officiel et l’ouvrage « Audit et commissariat aux comptes aspects internationaux » .Il fera l’objet d’une relecture portant sur les éléments essentiels à retenir.
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Ainsi, la première partie constituera la base de travail conduisant à l’étude et l’analyse financière des comptes consolidés objet de ce mémoire.
Ayant établi les comptes consolidés l’entreprise mère peut mener des études portant sur les différents aspects conduisant à la situation actuelle.
D’abord l’activité, c’est l’objet de chaque entité du groupe et doit être étudiée avec pertinence. L’étude portera sur les facteurs déterminant la réussite ou l’échec du choix des secteurs d’activité. Ainsi, un diagnostique donnant un résultat positif rassure tous les intervenants (surtout les actionnaires, dirigeants), à l’inverse, un résultat d’analyse peut conduire soit à la révision de la politique de gestion de la filiale ou carrément à sa cession.
Ce chapitre a été inspiré essentiellement des ouvrages « Analyse financière des comptes consolidés IAS/ IFRS » et « Les états financiers consolidés IAS / IFRS ».
Ensuite, l’analyse de la structure financière, il s’agit du patrimoine du groupe, le pilier essentiel à sa survie. Cette analyse portera sur le bilan consolidé qui fera l’objet de retraitements permettant d’avoir des visions plus claires de deux angles différents, à savoir le
bilan financier et le bilan fonctionnel . Des ratios complèteront ce chapitre tiré essentiellement des ouvrages « L’essentiel à connaitre en gestion financière » et « Analyse financière des comptes consolidés IAS/ IFRS ».
Après, L’analyse de la profitabilité, n’importe quel actionnaire placera ces fonds dans un groupe cherchera un profit plus important que celui offert par des placements sur des instruments sans risque (à savoir les bons de trésors), ainsi, le dividende distribué sera tributaire du niveau de résultat réalisé pour un exercice donnée. La source de ce résultat est beaucoup plus importante. Une filiale dont le résultat exceptionnel constitue plus de 70% du résultat net global par exemple, suscite des craintes, ainsi, l’étude des postes du compte de résultat est d’une importance extrême. Elle répond à la question d’où vient ce résultat, donne une vision projeté vers l’avenir.
Ce chapitre est le résultat de l’analyse du chapitre « Analyse financière des comptes consolidés IAS/ IFRS ».
Enfin, l’analyse des flux de trésorerie, en effet, trésorerie dans les normes : pas trop excédentaire non plus trop déficitaire témoigne d’une bonne politique managériale. Une trésorerie excédentaire signifie qu’il y a un coût d’opportunité puisque les fonds ne sont placés dans des investissements générant plus
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de profits. De l’autre côté, une trésorerie déficitaire prouve parfois l’incapacité de l’entité en question à faire face à ses engagements à long, moyen et court terme. Le niveau de trésorerie dépend des mouvements monétaires entrants et sortants. Ces flux peuvent être générés ou décaissés pour les besoins de la gestion quotidienne de l’activité, par l’investissement ou pour le financement externe. Plus de détail sur le calcul des flux de trésorerie sera au niveau du quatrième chapitre de la deuxième partie inspiré essentiellement des ouvrages « Analyse financière des comptes consolidés IAS/ IFRS » et « Comptabilité générale : système Français et normes IFRS ».
Avant de conclure ce mémoire, la présentation de certaines méthodes modernes d’évaluation s’avère essentielle pour enrichir l’analyse financière des comptes des consolidés. Il s’agit surtout de la notation financière et du modèle Eva à découvrir plus en détail au niveau du cinquième chapitre inspiré de l’ouvrage « L’essentiel à connaitre en gestion financière » ainsi que la travail « Emergence d’une nouvelle gouvernance internationale privée / publique : les cas des agences de notation financières ».
PREMIERE PARTIE : ELABORATION DES COMPTES CONSOLIDES
Avant de procéder à l’analyse financière des comptes consolidés, il faut d’abord comprendre le cadre dans lequel ils ont été conçus.
Ainsi, il serait judicieux de donner un aperçu historique sur leur apparition et évolution à travers le temps.
Comme il s’agit d’une pratique réglementée, il existe un ensemble de lois régissant l’établissement des comptes consolidés. D’où l’intérêt de cerner également le cadre juridique réglementant cette pratique.
Ensuite, cette partie s’attaquera aux méthodes d’établissement des comptes consolidés, commençant par cerner le périmètre regroupant les filiales à souder arrivant aux retraitements à effectuer.
Le sujet des comptes consolidés ne peut être évoqué sans parler des normes internationales IAS / IFRS apportant des recommandations permettant à la fois d’homogénéiser les méthodes de consolidation à travers le monde et de donner une image fidèle et réelle du groupe en question.
CHAPITRE 1 : HISTORIQUE ET CADRE LÉGAL
CHAPITRE2 : MÉTHODOLOGIE DE LA CONSOLIDATION
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CHAPITRE 1 – HISTORIQUE ET CADRE LEGAL
L’étude la consolidation nécessite la compréhension du contexte dans lequel cette pratique a évoluée. D’où la nécessité de donnée un aperçu sur l’évolution historique ainsi que le cadre légale de l’établissement des comptes consolidés.
1. Histoire de la consolidation
Selon Obert (2004, p. 421) l’histoire de la consolidation est toute récente, la première apparition des comptes consolidés fut en 1892 aux états unis, il s’agissait des comptes du groupe « national lead » actuellement connue sous le nom NL Industries. National lead company a débuté son activité en 1772. En 1891, plusieurs fabricants de plomb se sont regroupés rejoignant l’entreprise qui œuvrait dans le domaine de la fabrication de peinture, des éléments de la bombe atomique et quelques métaux.
En 1905, l’établissement des comptes consolidés était à l’ordre du jour du Congrès international de la comptabilité aux Etats Unis.
A partir de 1910, les comptes consolidés ont commencé à être inclus dans les rapports annuels des entreprises Américaines, une pratique qui devient obligatoire à partir de 1934 dans ce pays.
Plusieurs numéros de l’ Accounting Research Bulletins ont porté sur les normes de la consolidation dont le 40ème article apparu en Septembre 1950 et portant sur le regroupement des entreprise, ou encore le 51ème numéro sorti en Août 1959 sous le titre états financiers consolidés.
En Europe, la prise de conscience de l’utilité de telles publications prend bien plus de temps, ainsi, la Grande-Bretagne devançant les autres pays a connu les premières publications de comptes consolidés en 1922.
La Grande-Bretagne émet des règles en matière de publication de comptes consolidés en1939, mais, ne les rendra obligatoires qu’en 1948 par la compagnie Act.En Allemagne, la consolidation des comptes des entreprises de capitaux est devenue obligatoire en 1965, avant que la même obligation ne s’applique aux sociétés à responsabilité limitée en 1969.
En France, la publication des premiers comptes consolidés a eu lieu en 1966.
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2. Cadre légale
Les problèmes de crédibilité, de transparence et surtout d’homogénéité ont conduit à l’élaboration de plusieurs textes de lois réglementant la présentation des comptes consolidés.
2.1. La loi du 24 juillet 1966 (Legifrance.gouv.fr)
Article L 357-1 : Obligation de publier les comptes consolidés, ainsi qu’un rapport de gestion du groupe, annuellement pour les entreprises commerciales.
Article L 357-2 : Exemption de la présentation de comptes consolidés pour l’entreprise qui est elle même filiale d’une autre entreprise qui présente les comptes consolidés (sauf le cas des entreprises de bourse) à moins qu’un un actionnaire qui dispose de un dixième du capital ne s’y oppose pas.
Article L 357-3 :Explique les types de contrôle exercés par la consolidante et la méthode de consolidation à appliquer pour chaque cas. (A voir plus en détail dans le deuxième chapitre de la première partie).
Article L 357-4 :Explique les cas dans lesquels la filiale peut ne pas être consolidée quoi qu’elle répond aux exigences de Article L 357-3, il s’agit surtout de l’intention de l’entreprise mère de céder la filiale acquise pour des raisons de spéculation et non pas de gestion à long terme, ainsi que les difficultés rencontrées par l’entreprise mère pour récupérer l’ensemble des informations financières permettant de la consolider la filiale.
Article L 357-5 :Détermine les états que les comptes consolidés doivent comprendre, à savoir le bilan, le compte de résultat ainsi que les annexes, selon le présentation du conseil national de la comptabilité.
Article L 357-6 :Obligation de présenter les états réguliers, sincères et donnant une image fidèle du groupe. A défaut de l’application de ces dispositions des sanctions seront prévues.
Article L 357-7 :Homogénéité de l’évaluation des éléments du bilan et du compte de résultat consolidés.
Article L 357-8 :
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Stipule quelques règles d’évaluation à prendre en compte, à titre d’exemple : la méthode premier sorti dernier rentré (LIFO) pour les biens fongibles.
Article L 357-9 :Possibilité d’établir les comptes consolidés à une date différente de celle de l’arrêté annuel, ce cas se présente lorsque l’une des filiales arrête ses comptes individuels à une date antérieure à celle de l’exercice de consolidation de plus de trois mois.
Article L 357-9 :Porte sur les éléments que le rapport de gestion doit comprendre à savoir la situation du groupe, son évolution, les événements post-clôture et les activités de recherche et de développement.
La loi du 3 janvier 1985, modifiant la loi du 24 Juillet 1966, a institué en France l'obligation d'établir et de publier des comptes consolidés, pour les entreprises commerciales et les entreprises publiques.
2.2. Septième directive Européenne du conseil du 13 juin 1983
D’après Obert (2004, p.426) l’objet de cette directive est de mener à la coordination en matière de comptes consolidés, afin de mettre les états membre du conseil Européen sur le même pied d’égalité.
La septième directive rappelle également certains principes d’établissement des comptes consolidés ainsi que les conditions d’exemption de certaines entreprises.
Elle énumère le type d’entreprises tenues de l’obligation de présenter les comptes consolidés pour chaque Etat membre. Pour la France, il s’agit de la société anonyme, la société en commandite par actions et la société à responsabilité limitée.
2.3. Autres réglementations
D’autres lois et décrets ont succéder à ceux précédemment cités règlement le cadre de la présentation de comptes consolidés jusqu’à 1999, à savoir :
3 janvier 1985 :
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Loi instituant l’obligation d’établir des comptes consolidés, mise en application de la 7èmedirective.
17 février 1986 : Décret d’application de la loi du 3janvier 1985, généralisant l’obligation de publier des comptes consolidés.
Arrêté du 9 décembre 1986 : Introduction dans le PCG de l’ancienne méthodologie relative aux comptes consolidés.
17 janvier 1990 : Décret fixant les seuils d’exemption d’établissement de comptes consolidés.
6 avril 1998 : Loi sur la réglementation comptable, les entreprises dont les titres sont négociés sur des marchés réglementés sont autorisées à appliquer les règles internationales qui seront adoptées par le CRC (Comité de la Réglementation Comptable).
17 décembre 1998 :
Avis adopté par le Comité National de la Comptabilité (CNC) sur une nouvelle méthodologie des comptes consolidés ayant vocation à se substituer à la méthodologie du PCG approuvée par l’arrêté du 9décembre 1986.
2.4. Le règlement CRC 99-02 du 29 avril 1999 (www.minefe.gouv.fr)
Constitue une évolution de la méthodologie vers les normes internationales et est applicable pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2000 avec possibilité d’application anticipée dès le 1er janvier 1999.
2.5. Le règlement de la communauté économique européenne 1606/2002, du 11 septembre 2002
Suite au scandale d’Enron, et faisant suite aux recommandations de l’IASB, le Conseil et le Parlement européen ont adopté le règlement IAS 2005 du 7 juin 2002. Ce règlement oblige les entreprises cotées sur un marché réglementé dans l'Union européenne, à présenter leurs comptes consolidés
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conformément aux normes internationales IFRS (International Financial Reporting Standards), pour les exercices débutant à partir du 1er janvier 2005.
L’ensemble des lois présentées visent à cadrer et harmoniser la présentation des comptes consolidés des groupes, l’objectif est de fournir une information pertinente et fiable pour les tiers (Actionnaires, Créanciers, Bailleurs de fonds, …) tout en assurant une comparabilité entre les différents groupes.
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE LA CONSOLIDATION
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1. Périmètre de la consolidation
En principe, les entreprises doivent consolider « dès lors qu’elles contrôlent de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs entreprises ou qu’elles exercent une influence notable sur celle-ci » (Code de commerce L 233-16).
Trois cas sont donc à étudier : le contrôle exclusif, le contrôle conjoint et l’influence notable.
1.1. Le cas du contrôle exclusif
Selon Richard & Collette (2008, pp. 615-216) il existe trois situations permettant de juger que la filiale est contrôlée de manière exclusive.
D’abord, La détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote d’une entreprise F, c'est-à-dire 51% du capital au minimum. Dans ce cas l’entreprise mère exerce le contrôle exclusif sur l’entreprise F sauf si les actionnaires minoritaires détiennent des droits de vote double.
Ensuite, la désignation pendant deux exercices successifs de la majorité des membres des organes d’administration, de direction ou de surveillance d’une autre entreprise, même si le pourcentage d’intérêt est bien inférieur à 50% voire même moins, mais aussi sans détenir des actions à double droit de vote. En effet, ce cas se présente quand l’entreprise en question a plusieurs petits actionnaires et qu’un seul d’entre eux possède son contrôle.
D’où l’intérêt de distinguer entre le pourcentage d’intérêt et le pourcentage de contrôle.
Enfin, le droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu d’un contrat ou de clauses statutaires. L’affaire Enron a joué un rôle important dans la modification de cette clause. En effet, avant le scandale, l’entreprise consolidante devait détenir au moins une seule action dans l’entreprise contrôlée, Or, Enron détenait une influence dominante sur des entreprises sans détenir des actions ce qui lui permettait de ne pas consolider et ainsi « tricher légalement » en cachant certaines dettes dans les entreprises qu’elle contrôlait. Désormais, la notion de contrôle de fait a été reconnue, il n’est plus nécessaire de détenir une action de cette entreprise pour consolider !
1.2. Le cas du contrôle conjoint
D’après Richard & Collette (2008, p. 616) ce cas s’applique aux entreprises exploitées par un nombre limité d’actionnaire, les décisions résultent d’un commun accord. C’est l’exemple des entreprises qui exploitent des gisements de pétrole.
1.3. Le cas de l’influence notable
Comme l’indique Richard & Collette (2008, 616-617) L’entreprise consolidante exerce une influence notable sur une autre entreprise lorsqu’elle détient au moins égale au un cinquième des droits de vote. En effet, même si l’entreprise consolidante n’exerce pas un contrôle sur l’entreprise consolidée elle
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peut exercer une certaine influence en sur cette dernière, surtout lors des votes de décisions stratégiques.
Remarques :
Une filiale n’est pas exclue du périmètre de consolidation parce que ses activités sont dissemblables de celles des autres entités du groupe.
Après avoir déterminer le périmètre de la consolidation , il convient donc de s’attaquer à la méthode de consolidation, c'est-à-dire, les écriture à passer pour chaque entreprise consolidée selon le type de contrôle ou d’influence exercé.
2. Méthode à appliquer pour la consolidation
D’après Amelon (2000, 251-255) la méthode à appliquer pour la consolidation varie en fonction de la type de contrôle de la filiale.
Il existe trois méthodes de consolidation : L’intégration globale, l’intégration proportionnelle et l’influence notable.
2.1.Intégration globale
Présentation de la méthode :
Dans le cas d’un contrôle exclusif, l’entreprise consolidante doit utiliser la méthode de l’intégration globale. Cette méthode consiste à souder tous les actifs et passifs de l’entité consolidée même s’il y a des intérêts minoritaires.
Application :
Supposons que l’entreprise M détient 80% du capital de l’entreprise F.
Avant la consolidation :
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Bilans de l’entreprise mère M et de la filiale F avant consolidation
Actif M F PASSIF M F
Immobilisations 1 500 800 Capital social 1 700 500
Titres de participation 900 Réserves 500 200
Dont titres de F 500 Résultat 200 100
Actif circulant 600 500 Passif exigible 600 500
Total 3 000 1 300 Total 3 000 1 300
Amelon (2000, P. 251)
Compte de résultat de M et de F
M F
Produits d'exploitation 5600 3258
Charges d'exploitation 5205 2968
Résultat d'exploitation 395 290
Produits financiers 12 2
Charges financières 64 56
Résultat financier -52 -54
Produits exceptionnels 124 76
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Charges exceptionnelles 172 168
Résultat exceptionnel -48 -92
Impôts sur les sociétés 95 44
Résultat net 200 100
Amelon (2000, pp. 251-252)
Après la consolidation :
Pour le bilan, les titres de participation de F détenus par M disparaissent de l’actif du bilan.
Le calcul des réserves est ainsi fait :
Réserves de M (500) + (Capital de F(500) + réserves de F (200) )*80% - participation de M dans F (500) = 560.
Les intérêts minoritaires ont leur quote-part des capitaux propres.
Bilan consolidé
Actif PASSIF
Immobilisations 2 300 Capital social 1 700
Titres de participation 400 Réserves 560
Intérêts minoritaires 160
Résultat 280
Actif circulant 1 100 Passif exigible 1 100
Total 3 800 Total 3 800
Amelon (2000, p. 252)
Pour le compte de résultat, l’entreprise consolidante additionne les postes des deux entreprises afin de dégager un résultat global consolidé. Ensuite, elle procède au calcul du résultat net part du groupe (RNPG) en multipliant le pourcentage détenu du capital par le résultat net initialement calculé. Le reliquat constitue le résultat revenant aux intérêts minoritaires.
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Compte de résultat consolidé
Produits d'exploitation8858
Charges d'exploitation8173
Résultat d'exploitation 685
Produits financiers 14
Charges financières 120
Résultat financier -106
Produits exceptionnels 200
Charges exceptionnelles 340
Résultat exceptionnel -140
Impôts sur les sociétés 139
Résultat net 300
Résultat de la consolidante 280
Résultat des intérêts minoritaires 20
Amelon (2000, p. 253)
2.2. Intégration proportionnelle
Présentation de la méthode :
Dans le cas d’un contrôle conjoint, l’entreprise consolidante doit opter pour l’intégration proportionnelle. Cette méthode repose sur la consolidation des actifs et passifs de la filiale proportionnellement au pourcentage d’intérêt.
Application :
Analyse financière des comptes consolidés
Supposons que M détient 50% de l’entreprise F, elle appliquera la méthode de l’intégration proportionnelle.
Pour le bilan et le compte de résultat, l’entreprise consolidante additionne les postes de M et 50% des postes de F.
Les titres de participation de F détenus par M disparaissent de l’actif du bilan.
Réserves = réserves M (500) +50%* (réserves F (200) + Capital F (500)) – participation de M dans F (500) = 350
Bilan consolidé
Actif PASSIF
Immobilisations 1 900 Capital social 1 700
Titres de participation 400 Réserves 350
Résultat 250
Actif circulant 850 Passif exigible 850
Total 3 150 Total 3150
Amelon (2000, p. 253)
Compte de résultat consolidé
Produits d'exploitation 7229
Charges d'exploitation 5205
Résultat d'exploitation 395
Produits financiers 12
Charges financières 64
Analyse financière des comptes consolidés
Résultat financier -52
Produits exceptionnels 124
Charges exceptionnelles 172
Résultat exceptionnel -48
Impôts sur les sociétés 95
Résultat net 250
Amelon (2000, p. 254)
2.4. Influence notable
Présentation de la méthode :
Dans le cas de l’influence notable, l’entreprise consolidante utilise la méthode de la mise en équivalence. « La mise en équivalence consiste alors à substituer à la valeur comptable des actions de la filiale détenues par l’entreprise mère, la part correspondante dans les capitaux propres de la filiale (résultat compris) » (Vernimmen page 117).
Application :
Supposons que l’entreprise M détient 25% de l’entreprise F.
L’actif du bilan consolidé reprend les valeurs figurant au bilan de l’entreprise M, à l’exception des titres de participation de M dans F qui sont ainsi valorisés : 25% * (capitaux propres), c'est-à-dire : 25% * (500+200+100) = 200.
Egalement pour le passif du bilan consolidé qui reprend le bilan de l’entreprise M sauf pour les réserves qui sont ainsi calculées :
Réserves = réserves M (500) +25% * (réserves F (200) + Capital F (500)) – participation de M dans F (500) = 350
Et le résultat ainsi calculé : Résultat de M (200) + 25% * résultat de F (100) = 225.
Bilan consolidé
Actif PASSIF
Immobilisations 1 500 Capital social 1 700
Titres de participation 600 Réserves 175
Analyse financière des comptes consolidés
Dont titres de F 200 Résultat 225
Actif circulant 600 Passif exigible 600
Total 2 700 Total 2 700
Amelon (2000, p. 254)
Compte de résultat consolidé
Produits d'exploitation 5600
Charges d'exploitation 5205
Résultat d'exploitation 395
Produits financiers 12
Charges financières 64
Résultat financier -52
Produits exceptionnels 124
Charges exceptionnelles 172
Résultat exceptionnel -48
Impôts sur les sociétés 95
Résultat net 200
Part du résultat des entreprises en équivalence 25
Résultat net consolidé 225
Amelon (2000, p. 255)
2. Problèmes techniques de la consolidation
D’après Amelon (2000, pp.255-259) quatre éléments sont à étudier en consolidant.
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3.1 Homogénéisation et retraitements
Le but des retraitements et d’homogénéiser les comptes des entités consolidées selon les mêmes principes.
Les retraitements les plus courants sont les suivants :
Uniformiser les durées et modes d’amortissements :Exemple : Toutes les voitures de fonction doivent être amorties sur 5 ans.La méthode à utiliser est l’amortissement linéaire.
Pour le crédit bail, la réglementation Française laisse le choix entre un retraitement comme une location ou un achat financé par emprunt. La seconde option est plus conforme à la réalité économique.
Uniformiser la méthode d’évaluation des stocks : Coût unitaire moyen pondéré ou first in first out par exemple.
3.2. Eliminer les opérations intragroupe
Les écritures comptables matérialisant les transactions effectuées intragroupe doivent être éliminées, seules les opérations réalisées avec les tiers sont à retenir.
Il faut distinguer deux cas :
Les opérations n’affectant pas le résultat consolidé :
Lorsque l’entreprise mère accorde des prêts à ses filiales ces prêts sont enregistrés au niveau de l’actif de l’entreprise mère et du passif de l’entreprise filiale. Lors de la consolidation et dans le cas d’une intégration globale les montants de ces opérations sont éliminés par compensation.
Dans le cas d’une intégration proportionnelle, les montants de ces opérations sont éliminés à hauteur de la participation de la mère dans la filiale.
Dans le cas d’une mise en équivalence, comme il n’y a pas d’intégration, les opérations internes ne sont pas éliminées.
Les opérations affectant le résultat :
Eliminer le résultat dégagé lors d’une cession interne (comme la vente de marchandises par la filiale à l’entreprise mère). La marge n’est réellement générée que lors d’une vente externe.
Analyse financière des comptes consolidés
Eliminer les provisions internes afin d’éviter la double comptabilisation de la charge. En effet, cette charge a déjà été prise en compte dans l’insuffisance des capitaux propres.
Eliminer les dividendes reçues des filiales à consolider afin d’éviter une double comptabilisation du résultat des filiales en question.
3.3. Conversion des comptes des filiales à l’étranger
Le problème qui se pose lors de la consolidation est le cours de la devise à retenir.
Un consensus en la matière s’est dégagé autours des principes suivants :
Convertir le bilan au cours de la date de clôture de l’exercice afin de donner l’image du patrimoine de l’entreprise à la date de fin d’exercice
Convertir le compte de résultat au cours de la date d’arrêté. En effet, le résultat constitue la richesse réalisée par l’entreprise et dont une fraction reviendra aux actionnaires, d’où l’intérêt de convertir au cours de la date la plus proche de celle de la distribution des dividendes.
3.4. Ecart de première consolidation
Il s’agit de la différence entre le coût d’acquisition des titres de la filiale, et la quote-part qui revient à l’entreprise consolidante dans les capitaux propres de la filiale.
Ecart d’évaluation = Ecart d’évaluation + Ecart d’acquisition
Ecart d’évaluation :
Il provient de la différence entre la valeur du marché et la valeur comptable exprimée en coût historique des actifs de la filiale.
Ecart d’acquisition (GOODWILL) :
Goodwill = Prix d’acquisition – Valeur nette réévaluée de l’entreprise
Comptablement l’écart d’acquisition apparait dans le bilan comme une immobilisation incorporelle à amortir de manière linéaire.
Analyse financière des comptes consolidés
Ainsi, les écritures de consolidation peuvent être classées en trois catégories :
les retraitements : opérations visant à rendre les évaluations homogènes. les ajustements : opérations visant à rendre les comptes et opérations intragroupe réciproques.
les éliminations : opérations visant à supprimer les doubles emplois ou éliminer les titres.
Selon Richard & Collette (2008, p. 628) l’affaire Enron est devenue le symbole des manipulations, en effet, les dirigeants usaient des « défaillances » existants dans le droit comptable Américain de l’époque pour fausser l’information financière communiquée dans un cadre légale.
Les autorités Américaines suivies de l’IASB ont pris des mesures pour remédier à ces problèmes.
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CHAPITRE 3 : LES NORMES INTERNATIONALES
En Avril 1989, l’International Accounting Standards Board a apporté des amendements portant sur
l’établissement des états financiers consolidés au niveau de l’IAS 27.
L’IAS 27 vient remplacer la norme IAS 3 applicable à compter de Janvier 1977 en raison des
différentes évolutions de la pratique comptable.
Les IAS 27, 28 et 31 ont fait l’objet d’une révision en décembre 2003 (application à partir du 1er
Janvier 2005).
Les IAS suivantes sont décrites par Obert (2004, 418&422-425) et complétée par les publications du
site web officiel de l’IASB.
1. IAS 27 : Etats financiers consolidés
1.1. Champs d’application
L’IAS 27 doit être appliquée à la préparation et à la présentation des états financiers consolidés d’un
groupe d’entités contrôlées par une entreprise mère.
Analyse financière des comptes consolidés
L’IAS 27 doit également être appliquée pour la comptabilisation de participations dans des filiales, des
entités contrôlées conjointement et des entreprises associées lorsqu’une entité choisit de présenter des
états financiers individuels ou y est obligée par des dispositions locales.
1.2. Objectif de l’IAS 27
L’objectif de l’IAS 27 est d’améliorer la pertinence, la fiabilité et la comparabilité de l’information
contenue dans les états financiers suivants :
Les états consolidés qu’une entreprise mère prépare pour le groupe d’entités qu’elle
contrôle.
Les états individuels (non consolidés) qu’une entreprise mère, un investisseur ou un
coentrepreneur choisit, ou est tenu en vertu de la réglementation locale, de présenter.
La norme précise les circonstances dans lesquelles les états financiers consolidés sont exigés, et elle
fournit des indications sur le traitement comptable exigé à l’égard des changements de niveaux de
participation, y compris les changements qui donnent lieu à la perte de contrôle d’une filiale. L’IAS 27
contient également des obligations d’information visant à permettre aux utilisateurs des états
financiers d’évaluer la nature de la relation entre l’entreprise mère et ses filiales.
1.3. Conditions d’exception de l’établissement d’états financiers consolidés
L’IAS 27 exige qu’une entité qui possède une ou plusieurs filiales présente des états financiers
consolidés, sauf, dans les quatre cas suivants:
L’entreprise mère est elle-même une filiale détenue totalement ou partiellement par une autre
entité et ses autres propriétaires ne s’opposent pas à la présentation d’états financiers non
consolidés par l’entité.
Les instruments de dette (Emprunt obligataire) ou de capitaux propres (Actions) de
l’entreprise mère ne sont pas négociés sur un marché public.
Analyse financière des comptes consolidés
L’entreprise mère ne dépose pas ses états financiers auprès d’une commission de valeurs
mobilières ou de tout autre organisme de réglementation.
La entreprise mère ultime (ou une entreprise mère intermédiaire) présente des états financiers
consolidés, disponibles en vue d’un usage public.
1.4. Procédure de consolidation
La norme rappelle un certain nombre de principes à respecter :
Elimination des soldes et transactions intragroupe.
Uniformiser des méthodes comptables pour des transactions semblables ayant lieu dans
des circonstances semblables.
Faire apparaitre la part des intérêts minoritaires au niveau du bilan et du compte de
résultat séparément des autres postes.
1.5. Informations en annexe
La norme précise les informations à faire figurer en annexes :
Indiquer qu’une filiale détenue de façon temporaire n’est pas consolidée.
Informations sommaires sur les filiales non consolidées (produits, charges, actif, passif).
Nature du contrôle exercé par l’entreprise mère sur la filiale.
Dates d’établissement des états financiers de la filiale lorsque celles-ci sont différentes de
celles de la mère.
2. IAS 28 : Participations dans des entreprises associées
2.1. Objectif de la norme
L’objectif de la norme IAS 28 est de décrire les règles applicables dans les états financiers individuels et / ou consolidés d’un investisseur pour la participation dans les entreprise dites associés au sein desquelles il exerce un influence notable.
2.2. Champ d’application
Analyse financière des comptes consolidés
La norme doit être appliquée à la comptabilisation des participations dans des entreprises associés (ces entreprises ne sont ni des filiales ni des co-entreprises), mais, elle ne s’applique pas aux participations dans des entreprises associés détenue par :
Des organismes de capital-risque. Des fonds communs, des formes de trust et des entités similaires telles que des fonds
d'assurance liés à des participations.
2.3. Définition de l’influence notable
Il s’agit du pouvoir de participer à la prise de décisions portant sur les politiques financières et opérationnelles de l’entreprise détenue.
« Si un investisseur détient, directement ou indirectement par le biais de filiales, 20% ou plus des droits de vote dans l’entreprise détenue, il est présumé avoir une influence notable »(…)
L’existence d’une participation importante ou majoritaire d’un autre investisseur n’exclut pas nécessairement que l’investisseur ait une influence notable.
L’existence d’une influence notable est généralement prouvée par :
La représentation au conseil d’administration Participation à la prise de décision portant sur la politique de l’entreprise Echange de cadres et dirigeants. Transactions significatives entre l'investisseur et l'entreprise détenue; Fourniture d'informations techniques essentielles.
2.4. Choix de la méthode comptable dans les comptes consolidés
Les participants dans des entreprises associés comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence sauf si l’entreprise qui consolide a l’intention de céder cette entreprise dans un avenir proche.
3. IAS 31 : Participation dans les coentreprises
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Cette norme définit la notion de coentreprise et le cas d’un contrôle conjoint.
3.1. Champ d’application
L’IAS 31 s’applique aux coentreprises ainsi définies par OBERT,2004,p.424 : « Un accord contractuel en vertu duquel deux parties ou plus conviennent d’exercer une activité économique sous contrôle conjoint ».
A noter que l’IAS 31 ne s'applique pas aux participations de Co-entrepreneurs dans des entités contrôlées conjointement détenues par:
des organismes de capital-risque; des fonds communs, des formes de trust et des entités similaires telles que des fonds
d'assurance liés à des participations.
Ces derniers sont classés en actifs détenus à des fins de transaction et comptabilisés selon IAS 39
3.2. Traitement comptable des trois principaux types d’organisation de la coentreprise
L’IAS 31 distingue les activités contrôlées conjointement, les actifs contrôlés conjointement et les entités contrôlées conjointement.
3.2.1. Activités contrôlées conjointement
Le contrôle conjoint des activités existe lorsque les coentreprises utilisent les actifs et les autres ressources des coentrepreneurs, sans que ces coentreprises ne jouissent d’une personnalité morale distincte.
Aucune opération n’est requise pour la préparation des comptes consolidés des coentrepreneurs.
3.2.2. Actifs contrôlés conjointement
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Il s’agit du cas où les coentreprises acquièrent en commun un certain nombre d’actifs sans qu’une personnalité morale distincte ne soit créée.
Egalement, aucune écriture de consolidation n’est générée, les intérêts de chacun de la coentreprise sont reflétés pour leur quote-part dans les comptes individuels.
3.2.3. Entités contrôlées conjointement
Il s’agit d’une entité jouissant d’une personnalité morale, tenant une comptabilité propre à elle et créée sur la base d’un contrat entre les coentrepreneurs.
L’IAS 31 permet l’utilisation de l’une des deux méthodes pour la consolidation : l’intégration proportionnelle préférée par l’IASB, ou bien l’influence notable.
4. IFRS3 : Regroupements d’entreprises
« Le regroupement d’entreprises est une transaction ou un autre événement au cours duquel un acquéreur obtient le contrôle de l’actif ou de l’activité d’une autre entité, en échange d’un transfert d’actifs, de la prise en charge d’un passif ou de l’émission de titres de capitaux propres » (Obert, 2004, p.418).
4.1. Objectif de l’IFRS 3
L’IFRS 3 a pour objectif d’améliorer la pertinence, la fiabilité et la comparabilité de
L’information relative à un regroupement d’entreprise. À cet effet, la présente Norme établit les principes et les conditions qui régissent la manière dont l’acquéreur :
Comptabilise et évalue dans ses états financiers les actifs identifiables acquis, les passifs repris et toute participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise.
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Comptabilise et évalue le goodwill(3) acquis dans le regroupement d’entreprises ou le profit résultant d’une acquisition à des conditions avantageuses.
Le goodwill est défini comme étant un actif représentant les avantages économiques futurs résultant des autres actifs acquis lors d’un regroupement d’entreprises qui ne sont pas identifiés individuellement et comptabilisés séparément.
Détermine quelles sont les informations à fournir pour permettre aux utilisateurs des états financiers d’évaluer la nature et les effets financiers du regroupement d’entreprises.
4.2. Champ d’application
La présente Norme ne s’applique pas à :
la formation d’une coentreprise.
l’acquisition d’un actif ou d’un groupe d’actifs qui ne constitue pas une entreprise :Le coût du groupe doit être attribué aux actifs et passifs individuels identifiables d’après leurs justes valeurs relatives à la date d’acquisition. Une telle transaction ou un tel événement n’engendre pas de goodwill.
Une combinaison d’entités ou d’entreprises sous contrôle commun :Un regroupement d’entreprises impliquant des entités ou des entreprises sous contrôle commun est un regroupement d’entreprises dans lequel la totalité des entités ou entreprises se regroupant sont contrôlées in fine par la même partie ou les mêmes
parties, tant avant qu’après le regroupement d’entreprises, et ce contrôle n’est pas temporaire.
4.3. Comptabilisation
L’acquéreur doit évaluer les actifs, dettes et titres émis à leur juste valeur majorée par les coûts directement imputables au regroupement.
Tout excédent au coût d’acquisition est un goodwill à inscrire en actif du bilan.
4.4. Informations à fournir
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Les informations suivantes sont à fournir par la consolidante concernant les entités à regrouper :
Nom et description Date d’acquisition Pourcentage des actions acquises ayant droit à un pourcentage de vote. Valeur comptable du goodwill
« Les IFRS disparaitront tôt ou tard pour laisser la place à un autre système comptable » (Richard,page20, 2008).
Selon l’auteur de la citation, les IFRS sont un ensemble de normes disparates, peu lisible aux entreprises et ne répondant pas au besoin du monde actuel,
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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE : ELABORATION DES COMPTES CONSOLIDES
Après avoir établi chacune ses comptes individuels, les filiales envoient ces états de synthèse à l’entreprise mère. Celle-ci procède à leur consolidation suivant les méthodes convenues tel que stipulé au niveau du deuxième chapitre de la première partie.
Les retraitements IAS / IFRS sont également appliquées pour avoir des bilans et comptes de résultats soudés et prêt à être analyser.
Les objets, étapes et méthodes d’analyse des comptes consolidés sont à découvrir au niveau de la deuxième partie de ce mémoire.
Analyse financière des comptes consolidés
DEUXIEME PARTIE : OUTILS D’ANALYSE DES COMPTES CONSOLIDES
Les auteurs des différents ouvrages faisant l’objet de la bibliographie de ce mémoire se sont mis d’accord sur quatre principales éléments devront être décortiqués pour comprendre les performances d’un groupe.
D’abord, l’analyse de l’activité qui portera sur l’exploitation des différentes entités formant le groupe.
Ensuite, l’analyse de la profitabilité qui porte essentiellement sur le compte de résultat. En effet, la rentabilité est le premier but recherché par les investisseurs, mais encore faut il comprendre sa source.
Puis, l’analyse de la structure financière à travers le bilan qui fera l’objet de retraitements qui permettront par la suite de calculer des indicateurs et ratios afin d’émettre une opinion sur le patrimoine du groupe nécessaire à sa survie.
Enfin, l’analyse par les flux de trésorerie, la trésorerie demeurent l’un des premiers indicateurs permettant de juger la qualité de la gestion d’une firme. Comprendre sa formation à travers le bilan n’est pas possible, ainsi, il procéder par l’analyse de ses flux entrants et sortants permettant sa formation.
En outre, les outils modernes, ou relativement modernes d’analyse seront présentés de façon théorique au niveau du cinquième chapitre de cette deuxième partie.
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE L’ACTIVITÉCHAPITRE2 : ANALYSE DE LA PROFITABILITÉCHAPITRE3 : STRUCTURE FINANCIÈRE
Analyse financière des comptes consolidés
Analyse financière des comptes consolidés
CHAPITRE 1 : L’ANALYSE DE L’ACTIVITE
L’analyse de l’activité consiste à expliquer l’évolution du chiffre d’affaire sur la période d’analyse.
Elle se situe au début de la démarche d’analyse car elle renseigne sur le contexte de l’entreprise ou du
groupe.
Une forte croissance de l’activité nécessite des investissements et conduit à une augmentation du
BFRE (besoin en fonds de roulement d’exploitation) dans les mêmes proportions que les ventes.
À l’inverse, une baisse imprévue des ventes peut temporairement entraîner un gonflement des stocks
à cause de l’invendue.
L’analyse de l’activité consiste à faire ressortir l’évolution en pourcentage du chiffre d’affaire sur la
période donnée, tout en essayant d’expliquer cette évolution à travers l’observation des secteurs
d’activités, des zones géographique et des catégories de produits et de clients.
Ce chapitre est inspiré de Bachy & Sion (2005, pp. 172-176& 203-206 & 211-219) et Bertin (2007, pp. 243-250) et Grandguillot (2010-2011, p.34).
Analyse financière des comptes consolidés
1. Méthode d’analyse de l’activité
1.1. Localiser les évolutions du chiffre d’affaire
Pour expliquer l’évolution globale du chiffre d’affaire consolidé, l’analyse portera sur l’information
sectorielle qui est utile pour affiner l’analyse de l’activité, de la profitabilité, et de la rentabilité des
capitaux engagés.
L’étude sectorielle sera orientée vers deux sens :
Le secteur d’activité.
Le secteur géographique.
Une troisième source de l’analyse de l’évolution du chiffre d’affaires consolidé est le rapport de
gestion.
1.1.1. Le secteur d’activité
Quels sont les secteurs d’activité qui ont contribué le plus ou le moins à la formation du chiffre
d’affaires consolidé.
Pour distinguer les secteurs d’activité, il faut prendre en compte :
La nature des produits et services.
La nature des procédés de fabrication.
Le type ou la catégorie des clients aux quels sont destinés les produits ou services.
Ou s’il y a lieu la nature de l’environnement réglementaire.
1.1.2. Un secteur géographique
Analyse financière des comptes consolidés
C’est une composante distincte de l’entreprise intervenant dans un environnement économique donné
et exposé à des risques et donnant lieu à une rentabilité distincte de la rentabilité des autres zones
géographiques.
La norme IAS 14 prévoit 6 critères pour aider les groupes dans l’identification de
zones géographiques homogènes :
La similitude des conditions économique et politique.
les relations entre les activités des différentes zones.
la proximité des activités.
les risques propres à chaque zone.
La réglementation de contrôle des changes.
Les risque lié à la fluctuation des cours de change (zone euro, zone dollar...).
L’analyse sectorielle permet d’avoir une vision future permettant d’assurer la croissance du groupe en
identifiant les secteurs porteurs de ceux qui constituent un risque et pour lesquels il faut limiter les
investissements.
1.1.3. Le rapport de gestion
C’est un document obligatoire lié aux comptes annuel, établie par les dirigeant des entreprises, son
objet est de fournir des informations significatives aux associés ainsi qu’aux tiers sur la situation
économique, juridique, social et environnementale de l’entreprise ou du groupe pour l’exercice écoulé
et sur ces perspectives d’avenir.
Le rapport de gestion doit indiquer toute modification significative intervenue entre la date de clôture
de l’exercice et la date d’établissement du rapport (événement important tel que la
liquidation judiciaire d’un client, un contrôle fiscal, la disparition d’un actif suite à un sinistre….).
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1.2 Les causes d évolutions du chiffre d’affaire consolidé
Quatre causes expliquent l’évolution du chiffre d’affaire :
1.2.1. L’effet de prix
Il correspond au pourcentage d'augmentation sur le chiffre d'affaires dû à la hausse des prix et non à
l'augmentations des ventes.
1.2.2. L’effet de volume
Correspond au pourcentage d'augmentation du chiffre d’affaires dû à l'augmentations des volumes de
ventes et non à la hausse des prix.
1.2.3. L’effet de change
Il ne concerne que les groupes qui ont une activité à internationale, pour le calculer, il faut appliquer
aux ventes en devises de l’année N la différence entre le cours de change moyen de l’année N et celui
de l’année n-1.Cette opération est effectué pour l’ensemble des ventes réalisées dans une devise
différente da la monnaie de consolidation.
1.2.4. L’effet variation de périmètre
Il est spécifique aux comptes consolidés.
Les frontières du périmètre de consolidation varient en fonction :
Des entrées et sorties du périmètre :
Exemple d’entrée : Création d’une nouvelle entité, prise de contrôle d’une entreprise existante,
filialisation d’une entreprise existante.
Exemple de sortie : Perte de contrôle d’une filiale, Liquidation et disparition d’une entreprise
consolidée.
Analyse financière des comptes consolidés
Des variations des pourcentages d’intérêt et de contrôle :
La hausse du pourcentage d’intérêt dans une entité traduit une volonté de renforcement de la
présence du groupe dans cette entreprise. Mais la baisse du pourcentage d’intérêt se traduit par
un désengagement.
1.3. Mise en perceptives des évolutions du CA
La mise en perspective consiste à comparer l’évolution du chiffre d’affaires du groupe sur une activité
avec l’évolution de l’ensemble du marché de cette activité, ainsi que le chiffre d’affaires des
principaux concurrents intervenant sur ce marché.
Le but est de déterminer si la position de l’entreprise par rapport au marché et à ses principaux
concurrents, s’il ya un accroissement ou une diminution de la part de marché.
2. Les comptes PRO FORMA
L’entrée ou la sortie d’une filiale de taille significative du périmètre de consolidation a des
répercussions importantes sur la présentation des comptes consolidés.
Pour faciliter la comparabilité des comptes, les groupes cotés en bourse doivent alors produire des
comptes pro forma.
Ce sont les comptes d’un exercice antérieur établis en intégrant un événement survenu en réalité au
cours de l’exercice en cours.
Deux sortes d’événements peuvent conduire à l’établissement de comptes pro forma :
Un changement de méthode comptable :
Les groupes qui changent de méthode comptable en N doivent présenter à côté des comptes de
l’exercice N, les comptes de N-1 publiés dans les anciennes normes et les comptes pro forma de
N-1 dans les nouvelles normes.
A noter que les comptes pro forma portent sur la totalité des états financiers.
Un changement significatif du périmètre de consolidation :
Analyse financière des comptes consolidés
Les comptes pro forma offrent une analyse à périmètre constant , si un groupe prend la
possession d’une filiale significative en N, il doit présenter à côté des comptes de l’année N les
comptes de l’année N-1 : à la fois ceux publiés en N-1 et les comptes pro forma
N-1 intégrant la filiale acquise en N comme si le groupe détenait déjà cette filiale en N-1.
Les auditeurs et les autorités des marchés financières estiment que les comptes pro forma deviennent
obligatoires à partir du moment ou la variation du périmètre entraine une variation de 15%
d’indicateur clé tel que le chiffre d’affaire, le résultat, le total du bilan ou les capitaux propre
consolidés.
3. Activités abandonnées ou en cours d’abandon
L’IFRS 5 impose aux groupes de fournir une information, concernant les activités abandonnées ou en
cours d’abandon.
Cela permet d’identifier la part du résultat de l’exercice qui ne sera pas reconduit dans le résultat
consolidé des exercices suivants.
Selon la norme IAS 5, une activité doit être considérée comme abandonnée à la première des dates
suivantes :
Date à laquelle le groupe s’est réellement séparé de l’entité de l’entité : cession ou liquidation de
l’activité.
Date à la quelle le conseil d’administration approuve et annonce officiellement un plan d’arrêt
formalisé.
Les activités abandonnées sont identifiées seulement lorsqu’elles présentent un caractère significatif
au niveau du groupe, pour cela la norme IAS limite les abandons d’activité au cas suivants :
Un secteur d’activité ou une zone géographique majeure et distincte.
Une filiale acquise exclusivement en vue d’une revente.
Analyse financière des comptes consolidés
Le groupe doit communiquer les infirmations suivantes :
Le compte de résultat doit être présenté de façon distincte dans un seul montant relatif aux
activités abandonnées.
Une analyse qui présente séparément : le chiffre d’affaire, les charges, le résultat avant impôt,
l’impôt, les plus ou moins valeurs de cession.
Les flux de trésorerie nette des activités opérationnelles, d investissement et de financement.
4 .Analyse des principaux ratios
Les ratios qui permettent l’analyse de l’activité de l’entreprise se concentrent sur :
Les moyens dont elle dispose et sur leur aptitude à générer du chiffre d’affaire
Prévoir le niveau des actifs nécessaires dans le futur, compte tenu du chiffre d’affaire anticipé.
4.1. Taux du BFRE
Le BFRE est dû aux décalages entre les paiements aux fournisseurs et les recettes reçues des clients. Ces décalages résultent des délais de stockage et de crédit.
BFRE / CA HT
4.2. Délai rotation stocks marchandise et matières premières
Il s’agit du nombre de fois que les stocks se renouvellent au cours d'une période donnée.
Stock moyen / Coût d’achat des marchandises revendus ou cout d’achat des matières premières
consommées.
Analyse financière des comptes consolidés
4.3. Délai rotation stock de produit fini
Il donne le nombre de jours de chiffre d'affaires que représentent les stocks.
Stock moyen / Coût de production des produits finis ou CA HT*360.
4.4. Délai rotation client
Il exprime en nombre de jours de vente ou la durée moyenne de crédit accordée par l'entreprise par ses
clients.
Créances clients / CA TTC *360
4.5. Délai rotation fournisseurs
Il exprime en nombre de jours d'achats ou la durée moyenne de crédit accordée à l'entreprise par ses
fournisseurs.
Dettes fournisseur / Achats et services extérieurs TTC *360
Tous ces ratios constituent des indicateurs permettant de comprendre la gestion de chaque entité du groupe et de donner un jugement sur la qualité de la gestion de leurs activités au quotidien et détecter les problèmes internes qu’ils rencontrent.
Seule l’analyse financière réalisée à partir des comptes consolidés permet d’évaluer l’activité, la profitabilité et la structure financière de l’ensemble du groupe.
Analyse financière des comptes consolidés
L’analyse de l’activité de la profitabilité d’un groupe sera d’autant plus important dans le cas d’un groupe intégrant des activité diversifié, dans le mesure ou celle-ci permettra de localiser les activités à revaloriser et à renforcer. Cette analyse permettra par ailleurs au gestionnaire
du groupe de mettre en place une appelle par portefeuille d’activité (BCG , modèle Arthur.D.LITTLE..)
Analyse financière des comptes consolidés
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA PROFITABILITE
Pour mettre en place une politique efficace, le manager doit analyser son activité
Le compte de résultat est le document comptable qui présente toutes les qualités pour effectuer cette analyse via l’étude des soldes intermédiaires de gestion et des ratios financiers
Le compte de résultat est un indicateur de performance, il récapitule l’activité du groupe sur une période donnée et permet de détailler son résultat il est déterminé à partir des charges et des produits comptabilisés au cours de l’exercice.
Ce chapitre est inspiré de l’ouvrage de Bachy & Sion (2005, pp. 177-191).
1. Analyse économique
L’analyse de la profitabilité est avant tout économique, il s’agit de l’évaluation de la marge de référence d’un secteur d’activité. En effet, les taux de marge réalisés diffèrent d’un secteur à l’autre, d’où l’importance de procéder à une analyse sectorielle à l’aide d’une grille d’analyse.
Michael porter dans son livre « choix stratégiques et concurrence » a formalisé une grille d’analyse permettant de détecter les forces de l’entreprise sur un secteur donné.
Il s’agit principalement de l’intensité de la concurrence, le pouvoir de négociation des clients et fournisseurs, l’existence de barrières à l’entrée, les menaces de produits de substitution ainsi que l’incidence des règlementations.
1.1. Identification des causes de perte de profitabilité
Lorsque les indicateurs de profitabilité (chiffre d’affaire, résultat opérationnel,…) se dégradent, il convient d’en expliquer les raisons, une analyse synthétique des causes de perte de profitabilité nous conduit à identifier deux grandes catégories : l’effet ciseau et l’effet point mort.
1.1.1. L’effet ciseau
Le mécanisme de l’effet de ciseau se produit lorsque les charges augmentent plus rapidement que les produits entrainant une diminution progressive du profit et finalement l’apparition de pertes.
Analyse financière des comptes consolidés
L’effet de ciseau correspond notamment aux situations de croissance mal maitrisées, dites « de fuite en avant » dans lesquelles le groupe focalise son attention exclusivement sur la croissance du chiffre d’affaire au détriment de la rentabilité. La situation est caractérisée par des coûts mal contrôlés, des clients marginaux peu ou pas rentables, des dépenses qui augmentent plus vite que le chiffre d’affaire.
La baisse des produits est due à plusieurs facteurs tel que la concurrence, plus elle est importante, plus les prix seront sous pression. En effet, pour garder ou gagner des parts de marché, l'entreprise devra baisser ses prix.
L’augmentation des charges est liée à plusieurs facteurs à savoir :
Le souci de l’entreprise de préserver ses parts de marché, en effet, celle-ci devra innover ce qui augmentera considérablement les coûts de recherche et développement.
La volonté de l'entreprise de s'implanter dans de nouvelles zones géographiques ce qui lui demandera de multiplier les études de marché et autres coûts.
L’augmentation de ces coûts ne pourra pas toujours être répercutée sur les prix de vente, du fait par exemple d'une concurrence trop forte.
1.1.2. Effet point mort
Le point mort ou le seuil de rentabilité correspond au niveau d’activité pour lequel le chiffre d’affaire est égal au total des couts de production.
A ce niveau d’activité, l’entreprise ne réalise donc ni profit ni perte.
Deux types de charges sont traditionnellement distingués :
Analyse financière des comptes consolidés
Les charges fixes sont celle qui ne varient pas ou très faiblement avec la production ou les ventes tel est par exemple le cas des frais généraux, des loyers, des frais administratifs, des amortissements, des frais de personnels indirects …Ces coûts dépondent de la structure, de l’organisation de l’entreprise à un moment donné.
Les charges variables sont celles dont le montant varie proportionnellement à l’activité. C’est notamment le cas des matières premières, des matières consommables et sous certaines conditions de la main d’œuvre directe.
L’analyse du seuil de rentabilité est intéressante pour l’entreprise puisqu’elle renseigne sur le niveau d’activité au-delà duquel elle est bénéficiaire elle peut aussi être conduite par domaine d’activité dès lors qu’il est possible d’éclater les charges fixes entre les différents domaines.
2. Les indicateurs de profitabilité
Les analystes français ont l’habitude d’analyser la productivité des entreprises à l’aide des soldes intermédiaires de gestion, ainsi que deux indicateurs d’excédent financier : la CAF (capacité d’auto financement) et la marge brut d’autofinancement. L’utilisation de ces indicateurs est tributaire de la présentation du compte de résultat par nature de charges.
De nouveaux indicateurs ont commencé à être utilisés par les groupes, depuis quelques années, pour les besoins de la gestion interne ainsi que la communication financière.
2.1. Les soldes intermédiaires de gestion : (annexes : ESG)
2.1.1. Marge brute
Vente de marchandises – achat revendus de marchandises
Sa dégradation est le signe d’un effet de ciseau.
2.1.2. Marge commerciale
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Le taux de marge commerciale est souvent le premier indicateur de performance pour évaluer une
entreprise de négoce.
2.1.3. Valeur ajoutée
Marge brute sur vente en l’Etat + production de l’exercice – Consommation de l’exercice
La valeur ajoutée est un élément de mesure de richesse crée par le groupe.
2.1.4. Excédent brut d’exploitation
Il mesure la performance économique du groupe car il intègre l’ensemble du produit d’exploitation
encaissables et des charges d’exploitation décaissables. En excluant les amortissements et provision
dont le montant dépend de méthodes de calcul et d’appréciation.
2.1.5. Résultat d’exploitation
Comprend la totalité des produits et charges d’exploitation. Une baisse de l’investissement peut avoir
pour effet de l’améliorer de façon a court terme en raison de la baisse des amortissements. Cette
amélioration n’est qu’artificielle car elle ne traduit pas une amélioration de la profitabilité.
2.1.5. Résultat courant
Le résultat courant n’a pas d’équivalent pas en normes IAS/IFRS puisque la notion de résultat
exceptionnel n’existe pas.
2.1.6. Résultat net
Est égal à la différence entre, d'une part, les produits et, d'autre part, les charges engagées sur la même
période, ainsi que l'impôt sur les sociétés.
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2.2. Les indicateurs mesurant l’excédent financier
2.2.1. La capacité d’auto financement (CAF)
La CAF ou Capacité d'Autofinancement mesure l'ensemble des ressources internes sécrétées par le
groupe.
Résultat net des entreprises intégrées
+ Dotation aux amortissements et perte de valeur
+Dotation aux provisions pour dépréciation des actifs circulants pour risque et charges, nette de
reprise
-Plus values de cession des immobilisations
+Moins valus de cession des immobilisations
-subvention d’investissement viré au compte de résultat
=Capacité d’auto financement
Il s'agit d'une variable-clé de tout tableau de flux. La capacité d'autofinancement est très proche de la
marge brute d'autofinancement, qui n'exclut toutefois pas l'impact des cessions sur le résultat.
2.2.2. Les nouveaux indicateurs de profitabilité
Une grande variété d’indicateurs financiers est apparue dans les rapports annuels ces dernières années :
Ebitda
Ebita
Cash flow opérationnel
Cash flow libre
Ces indicateurs construits par des analystes financiers ne sont définis officiellement par aucune norme.
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2.2.2.1. L’EBITDA : Earnings before interest, taxes, depreciation and amortization
Cet indicateur est très proche de l’EBE (excédent brut d’exploitation)
Mode de calcul :
Le mode de calcul de d’EBITDA diffère d’un groupe à l’autre. Il est calculé avant et après :
Dépréciations d’actifs circulants.
Produits et charges non récurrents.
Part des minoritaires dans le résultat du groupe,
Quote-part de résultat des entreprises mises en équivalence.
Méthode soustractive : en partant du chiffre d'affaires :
EBITDA = Chiffre d'affaires - Achats - Autres charges externes - Charges de personnel
Méthode additive : en partant du résultat net :
EBITDA = Résultat net + Charges d'intérêt + Charges d’impôt + Amortissements
2.2.2.2. L’EBITA : earnings before the deduction of interest, tax and amortization
Mode de calcul :
L’EBITA est ainsi calculé :
EBITDA - dotation aux amortissements des immobilisations corporelles
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L’EBITA est égal à l’EBITDA diminué de la dotation aux amortissements des immobilisations corporelles, qui constitue une charge récurrente correspondant à l’utilisation de biens indispensables à l’exploitation
Cet indicateur est donc affecté par le choix des méthodes et de durées d’amortissements de ces immobilisations. Ce choix dépend des objectifs des dirigeants :
Si le dirigeant est actionnaire : Il va essayer de payer le moins d’impôts possible sur le bénéfice, en comptabilisant plus de charges.
Si le dirigeant n’est pas actionnaire : Certes l’impôt sur les bénéfices est l’une des ses préoccupations mais pas aussi importante que le résultat permettant qui permet d’évaluer ses performance autant que gérant.
Avantages :
Il fournit une 1ère indication de la performance opérationnelle du groupe, avant toute incidence des choix d’investissement, de financement, de méthode d’amortissement, de décisions de dépréciation et de la fiscalité son mode de calcul n’est pas homogène.
Il est très favorable aux entreprises en phase d’investissements industriels importantes (exemple : la téléphonie mobile).
Limites :
Des groupes ont centré leur communication financière sur cet indicateur pour occulter les
dépréciations importantes comptabilisées sur les filiales qu’ils avaient surpayées
(ex : Vivendi en 2001-2002 avec la cession de nombreuses entreprises comme Houghton Mifflin).
L’Ebitda ne reflète pas à lui seul la performance d’ensemble d’un groupe (car il est calculé avant la
prise en compte des investissements).
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2.2.2.3. Le cash flow opérationnel
Le cash flow opérationnel est ainsi calculé :
EBITDA – VARIATION DU BFR
Avec : BFR = clients + Stock – fournisseurs – dettes fiscales – dettes sociales
Avantage :
Le cash flow opérationnel mesure l’excédant de trésorerie réellement généré par l’exploitation, avant tout choix de financement d’investissement et toute incidence fiscale, Le cash flow opérationnel peut, ainsi, être utilisé pour connaître la capacité d'endettement et donc d'investissement du groupe.Cet indicateur est semblable à l’ETE utilisé en France qui est égale à :
EBE – variation du BFR
Techniquement, il existe une différence entre l'EBITDA et l'excédent brut d'exploitation. L’EBITDA tient à la prise en compte de l'intéressement et de la participation des salariés dans l'EBITDA alors que l'excédent brut d'exploitation n'en tient pas compte.
EBITDA = EBE – participation des salariés
Limite :
La performance n’est pas suffisamment engagée, en effet, la notion de cash flow ne tient pas compte de la variation du BFR, ainsi, l’engagé n’est pas représentée.
2.2.2.4. Le cash flow libre (ou flux de trésorerie disponible après financement de l’investissement)
Mode de calcul :
Il mesure l’excédent de trésorerie généré par le groupe diminué :
Cash flow libre est ainsi calculé :
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Cash flow libre = EBITDA+ produits financiers - charges financières - Impôts +/- Variation du BFR – Investissements en matériel et outillage (de maintenance).
Ou bien :
Cash flow libre = marge brute d’autofinancement – investissements de maintenance +/- Variation du BFR.
Avantage :
La suite prévisible des cash-flow libres des années à venir est un indicateur de l'argent que pourrait récupérer l'actionnaire au fil des ans. Il peut servir dans les calculs actuariels d'évaluation du groupe avant cessation d'activité.
Limite :
Une entreprise qui développe son activité, doit donc beaucoup investir et s'endetter à moins d'être fortement rentable et de dégager une CAF très importante ainsi, elle n'a généralement pas de cash-flow libre ou a un cash-flow libre négatif. Son évaluation se fait alors sur d'autres critères.
Rappelons que la CAF correspond à l’ensemble des ressources financières dégagées par un groupe sur un exercice (bénéfices + amortissement et provisions).
L’analyse économique passe par la comparaison entre différentes entreprises œuvrant au niveau d’un même secteur d’activité. Cependant, cette étude n’est pas toujours évidente en raison, notamment, des divergences entre les principes comptables nationaux et internationaux. A titre d’exemple, le produit des activités opérationnelles en normes IAS/ IFRS est une notion plus large que celle du chiffre d’affaires facturé, il intègre, notamment, les produits annexes tels les revenus de licences qui sont comptabilisés séparément en autres produits en comptabilité française. Egalement, la notion de la compensation entre produits et charges n’existe pas dans la comptabilité nationale au moment ù elle est autorisée en normes IAS/ IFRS.
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CHAPITRE 3 : STRUCTURE FINANCIERE
L’analyse de la structure financière porte sur le bilan, ce chapitre est retiré de l’ouvrage de Amelon (2000, pp. 24-41).
1. Analyse bilan
1.1. Approche fonctionnelle
Le bilan fonctionnel a été conçu par la centrale des bilans (1) de la banque de France, après le choc pétrolier de 1974 (2).
Après les 30 glorieuses, pendant lesquelles le taux de défaillance avait été faible, cet événement a été le point de départ d’une vague de défaillances d’entreprises.
Le risque de défaillance s’identifie presque toujours suivant le même processus : retard de paiement des fournisseurs et des organismes de crédit, problèmes de trésorerie, etc.
1.1.1. Cycles de fonctionnement de l’entreprise
L’approche fonctionnelle se réfère au mode de fonctionnement économique et financier de l’entreprise en distinguant trois cycles de fonctionnement :
Le cycle d’exploitation :
Il s’agit de toutes les étapes de l'activité de l'entreprise allant de l'approvisionnement et le stockage jusqu'à la distribution. Ce cycle se traduit, d'une part, en termes de création de richesse (excédent brut d'exploitation) et d'autre part en termes de trésorerie (excèdent de trésorerie d'exploitation).
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(Schéma : maxicour.com)
(1) : La Centrale de bilans a été créée par la Banque de France en 1968 avant d’être supprimée en 2009. Elle avait pour mission, sur la base d'échantillons extraits de l'ensemble des entreprises adhérentes, de fournir toutes les informations possibles.
(2) extraites des documents comptables en vue d’alimenter la base de données « Fichier Bancaire des Entreprises » (Fiben).
(3) Crise de 1974 : résultant de la décision des pays arabes membres de l'OPEP, alors réunis au Koweït en Octobre 1973, de réduire les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël ».
Le cycle de l’investissement :
L'investissement est l'acquisition de biens durables permettant à l'entreprise de se procurer un avantage économique futur. En comptabilité, le terme utilisé est immobilisation (incorporelle, corporelle et financière).Chaque investissement est une suite d'opérations dans un ordre bien précis. C'est pour cette raison que l'expression cycle d'investissement est utilisée. Le cycle d'investissement est un cycle long car, généralement, les opérations se déroulent sur un certain nombre d'années. Les opérations du cycle d'investissement sont :
o L'acquisition de l'immobilisation auprès d'un fournisseur :
Il correspond essentiellement à la constitution et au renouvellement du capital de production nécessaire à l’activité de l’entreprise.
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(Schéma : maxicour.com)
o Les flux économiques générés par l'investissement :
L'investissement permet d'obtenir des encaissements dans le futur ou de baisser les coûts (exemple : La maintenance).
Le cycle des opérations financières :
Le cycle de financement est la contrepartie des cycles d'exploitation et d'investissement puisqu'il consiste à trouver des capitaux permettant à la fois de financer le court, moyen et long terme.
1.1.2. Passage du bilan comptable au bilan fonctionnel
L’analyse fonctionnelle reconstruit le bilan comptable (patrimonial) en reclassant les postes du bilan en masses en fonction de leur niveau de durabilité et établie un lien transversal entre les ressources durables et les emplois durables du groupe. Elle fait ainsi apparaitre :
Deux grandes masses à l’actif : Les emplois stables (haut de l’actif) et les emplois cycliques ou circulants (bas de l’actif).
Deux grandes masses au passif : Les ressources durables (haut du passif) et les ressources cycliques (bas du passif).
La trésorerie (active et /ou passive) comme conséquente de la confrontation des quatre autres masses du bilan.
Le bilan fonctionnel en grandes masses :
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Emplois stables
Ressources propres
Dettes financières
Actif circulant d'exploitationDettes d'exploitation
Actif circulant hors exploitationDettes hors exploitation
Trésorerie négativeTrésorerie positive
Roux (2007-2008, p.75)
Ressources stables :
Ressources propres + Dettes financières
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Contrairement au bilan comptable, les éléments d’actif du bilan fonctionnel sont inscrits pour leur valeur brute. Les amortissements et provisions sont inscrits au passif dans les ressources stables.
Il faut donc faire des retraitements pour passer du bilan comptable au bilan fonctionnel :
1.1.3. Le retraitement des postes d’actif
Valeurs immobilisées :
Les valeurs immobilisées comprennent les valeurs et biens destinés à rester de façon durable dans le groupe.
Les immobilisations figurent pour leur valeur brute, et les immobilisations acquises en crédit-bail sont incluses dans l’actif immobilisé.
Au bilan du preneur, les contrats de location-financement doivent être comptabilisés à l’actif, et au passif pour des montants égaux au commencement du contrat de location à la juste valeur du bien loué ou si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location.
Les actifs fictifs sont déduits (frais d’établissement).
Stocks :
Les stocks sont des actifs consommables qui interviennent dans le cycle d’exploitation de l’entreprise pour être soit consommés soit vendus en l’état.Ils figurent pour leur valeur brute.
Créances :
Les créances sont définies comme étant la contre partie des dettes, c’est le droit à obtenir à son profit l’exécution d’une prestation en nature ou en espèce.En cas de doute sur la valeur de certaines créances, des provisions sont constituées en fonction de la perte possible. Les créances figurent pour leur valeur brute en réintégrant les charges constatées d’avance et les effets escomptés non échues.
Trésorerie :
La trésorerie est égale à la différence entre ses emplois de trésorerie (placements financiers et disponibles) et son endettement bancaire et financier à court terme. Il s'agit donc du cash dont elle dispose quoiqu'il arrive (même si sa banque décidait de
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cesser ses prêts à court terme) et quasi immédiatement (le temps seulement de débloquer ses placements à court terme).
o Les concours bancaires courants et les soldes bancaires créditeurs sont reclassés dans
la trésorerie passive.o Retrait des effets escomptés non échus.
1.1.4. Le retraitement des postes de passif
Financements propres :
Pour financer ces investissements, l'entreprise fait appel à des capitaux propres ou à des emprunts. Les investissements, flux négatifs dans un premier temps, doivent progressivement générer des flux positifs qui, diminués des charges de répartition (charges financières, dividende et impôt), doivent permettre de rembourser les capitaux d'endettement. L'analyse des financements du groupe doit être menée en dynamique sur plusieurs exercices, et en statique sur le dernier exercice disponible. Réintégration de la valeur des amortissements, des provisions d’actif (sur stock, sur créances), et la part en capital des annuités de crédit-bail payées (part correspondant aux amortissements économiques du bien sur la durée du contrat).Les capitaux propres figurent y compris le résultat avec le retrait des actifs fictifs (frais d’établissement).
Dettes financières :
Les dettes financières comprennent principalement les emprunts obligataires, et les emprunts auprès des établissements de crédits qui rassemblent l’ensemble des sommes à caractère financier dues par le groupe à ces établissements quelles que soient leurs échéances : prêts des établissements spécialisés, concours bancaires courants, soldes créditeurs de banques.Les dettes financières figurent en ajoutant la part en capital es annuités de crédit-bail qui restent à payer.
Dettes d’exploitation et hors exploitation :
Les dettes d'exploitation, comme leur nom l'indique, sont les dettes qui ne sont liées qu'au cycle d'exploitation. Elles entrent dans le calcul du BFR. Parmi celles-ci, les dettes fournisseurs, les dettes fiscales et sociales, les avances sur commandes reçues de clients, les produits constatés d'avance et les autres dettes d'exploitation sont considérés comme des dettes d'exploitation.
Analyse financière des comptes consolidés
Ces dettes figurent en incorporant les produits constatés d’avance.
FRNG :Ressources stables – Emplois stables
ACTIF PASSIF
EMPLOIS STABLES: RESSOURCES STABLES:
Actif immobilisé brut (Total I) Ressources propres:
+ Charges à répartir (brut) Capitaux propres (Total I)
- Actionnaire, capital non appelé
+ Amortissements et provisions (actif) y compris sur charges à répartir
+ Amortissements du crédit-bail
+ Provisions pour risques et charges
+ Valeur d'origine des biens acquis en crédit-bail Dettes financières (montant au bilan)
- Concours bancaires et soldes créditeurs de banques
- Prime de remboursement des obligations
- Intérêts courus sur emprunts
+ Part restant à payer sur remboursement du crédit-bail
Analyse financière des comptes consolidés
Roux (2007-2008, pp.76-77)
Le bilan fonctionnel met en évidence les variations du besoin en fond de roulement (BFR) et de la trésorerie nette. Il facilite la détection des crises de trésorerie permettant ainsi d’anticiper sur le risque de défaillance.
1.2. Approche par liquidité
Il existe une distorsion entre l’information fournie par le bilan comptable et la réalité économique, financière et patrimoniale des groupes, d’où l’importance de procéder à des retraitements et reclassements afin d’adapter le bilan comptable aux besoins de l’analyse financière. L’ensemble de ces retraitements et reclassements permet le passage au bilan financier.
1.2.1. Intérêt du bilan financier
Le bilan financier permet de cerner la liquidité et la solvabilité du groupe, d’insolvabilité Les postes u bilan sont reclassés à l’actif selon leur liquidité croissante et au passif selon leur exigibilité croissante :
La liquidité est l’aptitude d’un élément d’actif à se transformer sans délai en fonds disponibles.
L’exigibilité d’une dette exprime le délai durant lequel elle n’est pas remboursable, donc en fait, le temps pendant lequel les fonds demeurent à la disposition du groupe.
Un critère supplémentaire est également introduit en distinguant la part à plus d’un an de la part à moins d’un an :
L’actif immobilisé regroupe tous les actifs dont la liquidité est supérieure à un an. L’actif circulant regroupe tous les actifs dont la liquidité est inférieure à un an.
De même, les dettes sont réparties en dettes à moyen et long terme, c'est-à-dire :
Dettes à moyen et long terme : celles dont l’exigibilité est supérieure à un an. Dettes à court terme : pour celles dont l’exigibilité est inférieure à un an.
1.2.2. Retraitements et reclassements de l’actif
L’actif immobilisé corrigé
o Le capital souscrit non appelé est une créance sur les actionnaires. Deux méthodes de
retraitement sont possibles : Soit éliminer le capital souscrit non appelé, en le déduisant en contrepartie des
capitaux propres.
Analyse financière des comptes consolidés
Soit reclasser en immobilisations financières la partie devant être appelée dans un délai supérieur à un an, et un actif circulant la partie devant l’être dans l’année.
o Les frais d’établissement sont des actifs fictifs sans aucune valeur vénale.les non-
valeurs doivent être éliminées de l’actif du bilan, et déduites des capitaux propres.
o Le traitement des immobilisations en crédit-bail :
Le retraitement consiste à augmenter l’actif du montant des actifs financiers en crédit-bail, et à enregistrer au passif en endettement pour un même montant les ressources implicites correspondantes, les actifs concernés seront évalués à leur valeur nette, c'est-à-dire à leur valeur d’origine diminuée des amortissements que le groupe aurait pratiqués si elle les avait en pleine propriété.
Le traitement des plus ou moins value d’actif est source de distorsions entre la valeur économique et la valeur nette comptable de ces éléments. La doctrine comptable et les règles fiscales permettent certes des corrections de valeur de ces actifs : amortissements, provisions, réévaluation des bilans, mais ces méthodes comportent certaines limites :
L’application du barème de l’amortissement ne reflète pas nécessairement la dépréciation véritablement subie par les actifs, de sorte que leur valeur comptable nette peut être surévaluée ou sous évaluée.
Les provisions, sont fréquemment surévaluées par prudence, ou pour différer l’imposition.
Les procédures de réévaluation des bilans permettent de corriger l’évaluation des actifs, la prise en compte de plus ou moins values sera compensée au passif par une variation des capitaux propres, et par l’inscription d’une dette fiscale latente.
o Les immobilisations financières :
La fraction à moins d’un an des immobilisations financières est reclassée en actif circulant.
Les créances à plus d’un an de l’actif circulant sont réintégrées dans les immobilisations financières.
o Les charges à répartir sur plusieurs exercices :
La fraction à moins d’un an des charges à répartir sur plusieurs exercices est reclassée en actif circulant.
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L’actif circulanto Les stocks :
La valeur des stocks est corrigée, le cas échéant, des plus ou moins values latentes.
o Les effets escomptés non échus (EENE) :
Le retraitement consiste à l’actif à ajouter les EENE aux créances clients et comptes rattachés, et au passif à ajouter ce même montant aux emprunts et dettes financières à moins d’un an.
o La fraction à moins d’un an des immobilisations financières :
Est reclassée en actif circulant, et la fraction à plus d’un an des actifs circulants en immobilisations financières.
o La fraction à plus d’un an des charges réparties sur plusieurs exercices :
Est reclassée en actif immobilisé.
1.2.3. Retraitements et reclassements du passif
Les capitaux propreso Les capitaux propres sont minorés du montant des actifs fictifs, des écarts de
conversion actifs, et du bénéfice de l’exercice mis en distribution, ils sont majorés de la fraction des provisions pour risques et charges présentant un caractère de réserves sous déduction de l’impôt latent.
o Les emprunts convertibles :
C’est en fonction des conditions de conversion, et du cours boursier que les emprunts convertibles devraient être reclassés en quasi fonds propres si les obligations ont de fortes chances d’être converties en actions, ou en dettes dans le cas contraire.
Les dettes o Les dettes à long et moyen terme regroupent l’ensemble des emprunts et dettes
financières et bancaires à plus d’un an des engagements de crédit-bail, des provisions pour risques et charges pour la part qui correspond à des risques et charges certains, et dont l’échéance est à plus d’un an.
o Les dettes à court terme :
Les dettes à court terme : Comprennent la fraction à moins d’un an des dettes financières et bancaires, à moyen et long terme, la part des provisions pour
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risques et charges dont l’échéance est à moins d’un an, les effets escomptés non échus et les bénéfices mis en distribution.
Les produits constatés d’avance : Sont reclassés dans les dettes. Les écarts de conversion passif : Sont reclassés en capitaux propres après
correction de l’impôt sur les bénéfices latents.
LE BILAN FINANCIER
Actif à plus d'un an Capitaux propres
- Actionnaire,capital non appelé - Frais d'établissement
- Part de l'actif immobilisé à moins d'un an - Frais de recherche et de développement
- frais d'établissement - Charges constatées d'avance
- Frais de recherche et de développement - Charges à répartir(montant net)
+ Part de l'actif circulant net à plus d'un an - Dividendes à payer
+ Provisions pour risques et charges sans objet(nettes d'impôt)
+ Ecart de conversion passif
- Ecart de conversion actif (partie non couverte par une provision)
+ Comptes courants d'associés stables
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Dettes à plus d'un an
Part des dettes à plus d'un an
- Prime de remboursement des obligations (montant net)
Actif à moins d'un an + Provisions pour risques et charges «justifiées «à plus d'un an
+ Part à plus d'un an des produits constatés d'avance
- Part de l'actif circulant net à plus d'un an
+ Part de l'actif immobilisé à moins d'un an Dettes à moins d'un an
+ Effets escomptés non échus
+ Actionnaire, capital non appelé Part des dettes à moins d'un an
+ Ecart de conversion actif (partie couverte par une provision)
+ Provisions pour risques et charges "justifiées" à moins d'un an
- Charges constatées d'avance + Effets escomptés non échus
+ Dividendes
+ Part à moins d'un an des produits constatés d'avance
+ Avances et acomptes reçus
Roux (2007-2008, pp.70-73)
Il convient de souligner que les reclassements et les redressements à opérer pour passer du bilan comptable au bilan financier ne font l’objet d’aucune normalisation. Il ne s’agit pas de règles absolues mais de recommandations issues de la pratique. En outre l’analyste financier peut moduler les retraitements en fonction de plusieurs facteurs : la spécificité du secteur d’activité, le type d’analyse qu’il conduit, …
2. Ratios
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Il s’agit de s’intéresser cette fois aux différents types de ratios financiers afin d’évaluer leur pertinence et évolution dans le contexte de chaque groupe.
2.1. Les ratios relatifs aux immobilisations
Rotation des actifs :
CA/Immobilisations corporelles « productives »
Ce ratio montre combien 1€ d’actif immobilisé génère de CA, ce ratio mesure l’intensité capitalistique
(très variable selon le secteur d’activité).
Sa dégradation révèle soit une sous activité soit un sur investissement.
Degré de vieillissement des immobilisations :
Amortissements cumulés/immobilisations corporelles brutes
L’augmentation du ratio indique un non renouvellement de l’investissement risquant de causer une
perte de compétitivité à terme.
Il est difficilement comparable d’une entreprise à une autre en raison des différentes méthodes et durée
d’amortissement.
2.2. Les ratios de structure financière
Ratio d’indépendance financière : Capitaux propres consolidés /Total Passif > 20 ou 25%
Ce ratio mesure l’implication des actionnaires dans le financement du groupe.Pour prêter à LMT, Les banques souhaitent que les actionnaires apportent au moins 20 à 25% du total des ressources du groupe. Il convient de prendre la totalité des capitaux propres consolidés, y compris la part des minoritaires.
Ratio relatif à l’endettement à LMT (long et moyen terme) :Emprunt LMT /Capitaux propres consolidés <1
Les analystes américains déduisent parfois la valeur des immobilisations incorporelles du total des capitaux propres calculant ainsi le « tangible net Worth », considérant ces immobilisations incorporelles comme des non valeurs.
Cette pratique n’est pas nécessaire en normes IAS/IFRS car le groupe doit justifier de la valeur de toutes ses immobilisations incorporelles et corporelles dans le cadre de la norme IAS 36.
2.3. Ratios de gestion du BFR
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Le besoin en fonds de roulements résulte des décalages entre les décaissements et encaissements des flux liés aux activités du groupe.
Dans les comptes consolidés, une forte variation de périmètre en cours d’exercice peut également fausser les délais du BFR.Ainsi, si le groupe intègre une nouvelle filiale à partir du 1er octobre, les comptes consolidés intègrent 100% du poste client de la filiale mais seulement trois mois de ses chiffres d’affaires.
Ces ratios sont peu significatifs pour les groupes multi activités car ils sont calculés à partir de données trop disparates.
Pour cette raison, l’analyste s’intéresse davantage à l’évolution en montant. Par contre, ils demeurent pertinents pour les groupes mono activité.
Nombre de jours : BFR/CA HT x 360
Délai client (en jours de CATTC):Clients x 360/CA HT+TVA collectée
Délai stockage (en jours de CATTC) : Stocks globaux x 360/CA HT
Délai fournisseurs (en jours d’achats CATTC) : Fournisseurs x 360/Achats TTC
Les ratios permettent de cerner globalement les grandeurs majeures d’un bilan du groupe, ainsi les ratios relatifs aux immobilisations s’intéressent à la performance de l’outil de production, et de structure financière détermineront le degré d’indépendance du groupe vis-à-vis des bailleurs de fonds, enfin les ratios de gestion du BFR permettront, en outre, de cerner les flux financiers courants (client, fournisseur).
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CHAPITRE 4 : ANALYSE PAR LES FLUX DE TRESORERIE
« La trésorerie est égale à la différence entre les disponibilités et les concours bancaires à court terme, c'est-à-dire entre les emplois et ressources financières à court terme ». (Jean-Louis Amelon, l’essentiel à connaitre en gestion financière, page 72).
Si les disponibilités sont supérieures aux concours bancaires, la trésorerie est positive, ainsi, la groupe est solvable, rentable et apte à assurer son développement, et vice versa pour la trésorerie positive.
Si la trésorerie nette est la différences entre les emplois et les ressources financières, les flux de trésorerie constituent l’ensemble des mouvements de valeur monétaire, d’encaissements et de décaissements, qui ont une incidence sur la trésorerie du groupe.
Ainsi, l’analyse des flux de trésorerie constitue un élément fondamental permettant de compléter l’évaluation de la santé financière du groupe.
1.Flux de trésorerie à intégrer
L’analyse des flux de trésorerie passe par l’élaboration du tableau des flux consolidés.
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Les écritures comptables de variation des stocks, de dotations aux amortissements, de provisions ne sont pas des flux de trésorerie car elles ne génèrent aucun encaissement ou décaissement.
Egalement, ce tableau ne traduit que les relations avec les tiers du groupe, en effet, les flux intragroupe sont éliminés.
Contrôle exclusif : Lors d’un contrôle exclusif les flux générés et employés par une entité doivent être intégralement intégrés dans le tableau de flux de trésorerie.
Contrôle conjoint :Dans ce cas, les flux doivent être intégrés à hauteur du pourcentage d’intérêt détenu par l’entreprise mère.A noter que si l’entreprise mère à pris le contrôle de la filiale au milieu de l’exercice, l’entreprise, seuls les flux générés et décaissés à une date postérieure à la date de prise de contrôle sont intégrés dans le tableau des flux de trésorerie.
Influence notable :Dans le cas d’une influence notable, les entités en question sont assimilables à des tiers.
2. Utilité du tableau de flux
Ce document explique la variation de trésorerie constatée au niveau du bilan en retraçant l’ensemble des flux générés et employés pour compléter l’information fournie par ce bilan.
Le bilan est un document statique présentant l’inventaire des éléments composant le patrimoine du groupe à la date de clôture de l’exercice, tout en masquant les différents mouvements qui ont permis
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d’arriver à cette situation. Ainsi, la détection des faiblesses de trésorerie à travers le bilan s’avère infructueuse.
Le tableau de flux constitue également un outil qui facilite la comparaison des états financiers de l'établissement avec ceux d'autres groupes, en effet, sont résultat n’est pas affecté par la divergence des méthodes comptables utilisés par chaque groupe.
Egalement, il informe de la capacité de l'établissement à générer de la trésorerie d'exploitation et de l'incidence des décisions d'investissement et de financement.
En outre, c’est un moyen adapté à une analyse rétrospective et prospective car la structure du tableau des flux de trésorerie peut être retenue dans la construction du plan de financement.
Le tableau des flux de trésorerie n’est pas moins important pour les tiers, essentiellement :
Les actionnaires qui peuvent ainsi analyser les politiques financières de l’entreprise, à savoir, l’investissement, le financement et surtout la capacité à distribuer les dividendes.
Les créanciers quant à eux, peuvent y déceler d’éventuels les risques de défaillance et apprécier la solvabilité de l’entreprise, en raison des décaissements ultérieurs découlant des nouveaux emprunts.
3. Présentation du tableau des flux de trésorerie
Le modèle de l’Ordre des Experts-comptables (l’OEC), inspiré du modèle publié par l’IASB et globalement repris par le Conseil National de la comptabilité, est un des plus utilisés.
L'ensemble des flux de trésorerie d'un groupe peuvent par ailleurs être rattaché à l'un des trois cycles suivants : l'exploitation, l'investissement et le financement. Ils sont recensés dans le tableau des flux de trésorerie.
3.1. Les flux de trésorerie des activités opérationnelles
« Il s’agit des flux de trésorerie généré par l’activité, la survie de l’entreprise repose sur la capacité de l’entreprise à générer un excédent de trésorerie par son exploitation ».(Fabien Roux, Analyse financière des comptes consolidés, page 64).
Analyse financière des comptes consolidés
La capacité de l’entreprise à générer durablement un excédent de trésorerie d’exploitation constitue un élément essentiel pour l’augmentation de sa valeur sur le marché.
En effet, le groupe doit disposer de trois clés de réussite :
Assurer la croissance de l’activité (grâce au plan stratégiques pertinents et à leurs bonne exécution).
L’évolution de la profitabilité. La gestion du besoin en fond de roulement.
Il existe deux façons de le présenter : la méthode directe et la méthode indirecte.
3.1.1. La méthode directe
Il présente <<directement >> des entrées et sorties de trésorerie TTC : encaissements clients, paiement fournisseurs…..
Il assure une présentation homogène avec deux autres parties du tableau. Paradoxalement, cette présentation n’est quasiment jamais utilisée car sur un plan comptable, l’information est plus complexe à reconstituer.
Flux de trésorerie des activités opérationnelles
Méthode directe
+ Encaissements clients TTC
- Décaissements fournisseurs TTC
- Décaissements liés à la rémunération du personnel
- Décaissements d’intérêt
- Décaissements d’impôts
= Flux de trésorerie des activités opérationnelles
Analyse financière des comptes consolidés
L’avantage de la méthode directe est qu’elle présente l’exploitation des recettes et des paiements.
La limite de cette méthode est le cout significatif qu’il peut y avoir pour la préparation de l’information.
3.1.2. La méthode indirecte
En partant de résultat net des entités consolidées, deux catégories d’ajustement sont réalisées pour aboutir aux flux de trésorerie des activités opérationnelles :
Élimination des produits et charges ne se traduisant pas par un flux de trésorerie,
Calcul de l’incidence sur la trésorerie des décalages dus aux délais de paiement afin de présenter la variation du BFR des entités intégrées.
Flux de trésorerie des activités opérationnelles
Méthode indirecte
Résultat net de l’exercice
+ Dotation aux amortissements, perte de valeur, dotations aux provisions pour dépréciation des immobilisations et pour risque et charges nette de reprise
+ Quote-part de subvention d’investissement virée au compte de résultat
- Plus value de cession des immobilisations
+ Moins value de cessions des immobilisations
+/- Variation des impôts différés
Analyse financière des comptes consolidés
- Quote-part de résultat des entreprises mises en équivalence
+ Dividendes reçues des entreprises mises en équivalence
= Marge Brute d’Autofinancement
(Augmentation) diminution des créances clients
(Augmentation) diminution des stocks
(Augmentation) diminution des autres actifs courants d’exploitation
Augmentation (diminution) des dettes fournisseurs
Augmentation (diminution) des autres dettes d’exploitation
= Flux de trésorerie des activités opérationnelles
L’avantage de la méthode indirecte, c’est qu’elle met en évidence les différences entre les profits déclarés et des flux de trésorerie net des activités d’exploitation.
L’inconvénient, c’est le manque d’information sur les éléments significatifs de trading.
3.2. Les flux de trésorerie de l’investissement
Il s’agit de l’ensemble des flux relatifs à :
L’acquisition d’immobilisations (décaissements). La cession d’immobilisations (encaissements). Variations du périmètre ; acquisitions ou cessions d’entités intégrée ou mises en équivalence. Dépenses de recherches et de développement immobilisées au bilan. Variation de l’encours de certains placements de trésorerie ( immobilisation acquise à 200
euros et cédée à 300 euros, la plus values est de 10 euros dont 25 euros de taxe sur la plus value, ce qui donne une variation positive de 75 euros).
Analyse financière des comptes consolidés
Flux de trésorerie des activités d’investissement
- Acquisitions d’immobilisations corporelles
- Acquisition d’immobilisations incorporelles
- Acquisition de filiales, sous déduction de la trésorerie acquise
- Acquisition d’autre participation
+ Cession des immobilisations corporelles
+ Cession des immobilisations incorporelles
+ Vente de filiales sous déduction de la trésorerie cédée
+ Cession d’autres participations
= Flux de trésorerie des activités d’investissement
3.3. Les flux de trésorerie des activités de financement
Il s’agit de tous les flux de trésorerie liés au financement externe de l’entreprise :
Transactions entre le groupe et les actionnaires de la entreprise mère (apports de capital numéraire, paiement de dividendes, rachat d’actions).
Transactions entre entités intégrées globalement et leurs actionnaires minoritaires. Souscriptions et remboursements d’emprunts à LMT. Variation des encours de crédit à court terme (moins d’un an à l’origine).
Les financements externes permettent de répondre aux besoins financiers du groupe et d'équilibrer sa croissance.
Flux de trésorerie des activités de financement
Analyse financière des comptes consolidés
+ Augmentation de capital en numéraire
+ Nouveaux emprunts à LMT souscrits
- Paiement de dividendes
- Rachats d’actions
- Remboursements des emprunts à LMT
+/- Variations des crédits de trésorerie.
= Flux de trésorerie des activités de financement
Il existe des limites à la mise en commun des positions de trésorerie des différentes entités du groupe, parmi lesquels :
Les filiales peuvent être localisées dans des pays où la devise n’est pas convertible.
Le groupe peut décider de ne pas consolider les flux de trésorerie pour éviter la répercussion des la défaillance d’une entité sur le reste du groupe.
Le tableau de trésorerie peut présenter une situation saine du groupe, au moment où certaines entités rencontrent des difficultés de trésorerie, ce qui affaiblit la pertinence de l’analyse.
Analyse financière des comptes consolidés
CHAPITRE 5 : OUTILS MODERNES
1. Notation financière
La notation financière (ou le rating) consiste en l’appréciation par une agence de notation financière du risque de solvabilité financière d’une entreprise, tout en lui attribuant une note.
La notation financière permet aux investisseurs d’évaluer le risque qu’un investissement engendre.
Il s’agit d’une information clé appuyant le choix d’investissement.
1.1. Histoire de la notation financière
Selon Csikos (2005, 14& 17-18) la compréhension de l’importance des agences de notation financières au sein de la finance internationale passe par l’étude de leur évolution historique.
1.1.1. Origines de la notation financière
Pour Philippe Raimbourg (1) « C’est la crise financière de 1837 qui fut à l’origine du développement des entreprises de vente d’informations financières. Cette crise constituait, en effet, la preuve d’un dysfonctionnement du système financier dans son ensemble et elle faisait apparaître comme nécessaire l’émergence d’un nouveau métier visant à mieux protéger les investisseurs ».
Crise de 1837 :
La panique de 1837 se produisit aux États-Unis après une période de fièvre spéculative. La bulle éclata le 10 Mai 1837 à New York. La panique fut suivie d'une dépression longue de cinq années, accompagnée de faillites bancaires et d'un taux record de chômage.
Cause :
L'introduction par les banques du papier-monnaie, créa une risque d'inflation, en effet, il y avait trop de billets qui n'était pas couverts par une réserve équivalente en or.
Analyse financière des comptes consolidés
Le Specie Circular, un décret d'Andrew Jackson, décida qu'à partir du 15 août 1836 tout terrain acheté à l'Etat américain devait être payé en or. Cette décision, visait à doper le prix de l'or pour encourager la conquête de l'Ouest.
Conséquences :
Dans les deux mois qui suivirent le déclenchement de la crise du 10 Mai 1837, le montant total des faillites dans la seule ville de New York atteignit pratiquement 100 millions de
dollars de l'époque. Sur les 850 banques des États-Unis, 343 fermèrent leurs portes, 62 firent partiellement faillite et le système des banques d'État subit un choc dont il ne se remit jamais totalement.
1.1.2. Parution des agences de notation financière
Fondée en 1841, la première entreprise à développer ce type d’activité fut The
Mercantile Agency à New York. Cette entreprise faisait partie d’un groupe industriel spécialisé dans le textile, qui désirait utiliser son important fichier de clients pour développer un service de vente d’information financière sur ces derniers. Cette structure avait pour objectif de renseigner les entreprises sur la solvabilité de leurs débiteurs et sur leur faculté à rembourser les créances qu’elles étaient éventuellement disposées à leur accorder. En 1859, Robert Graham Dun acquis cette entreprise, qui devint ainsi indépendante et changea sa raison sociale en R.G. Dun & Co.
Ce type de service eut rapidement un succès important de sorte que d’autres entreprises se lancèrent à leur tour dans ce créneau. Ainsi, La Bradstreet’s Improved Commercial Agency fondée en 1849 fut la première à éditer un manuel de notation : « The Bradstreet Rating Book ».
1.1.3. Développement du service de « rating »
En 1909, la notion de rating intervint pour la première fois avec la publication des analyses of Railroad Investments par John Moody, qui fonda son entreprise de rating en 1900.
Dès 1916, l’entreprise Poor’s Publishing Company débuta un service de notation des actions et des obligations.
En 1922, l’entreprise Standard Statistics Company se lança à son tour dans la notation à travers la création d’un département spécialisé.
En 1924, l’entreprise Fitch Publishing Company jusqu’alors spécialisée dans l’édition d’informations financières, édita ses premières notations.
En 1941, Poor and Standard Statistics fusionnent donnant naissance à Standard & Poor's Corp. Standard & Poor's a été racheté par McGraw-Hill Companies en 1966.
Analyse financière des comptes consolidés
Aujourd’hui, trois grands organismes de notation existent : Standard & Poor's, Fitch Ratings, Moody's.
1.1.4. Méthodologie de travail des agences de notation
D’après Csikos (2005, 28-36) La méthodologie utilisée par ces agences tenait, il y a quelques années, du secret professionnel le plus sévèrement gardé.
Depuis la fin des années 1990 les deux principales firmes d’audit, S & P et Moody’s, mettent à disposition du public des guides précisant quelques aspects de leur méthodologie et quelques ratios utilisés pour évaluer les entreprises et les débiteurs souverains (pays, cantons, municipalités, etc.). Mais comment se déroule concrètement le processus de notation ?
Les agences de rating organisent des réunions avec les entités à évaluer pendant lesquelles elles réunissent les différentes données financières, tant quantitatives que qualitatives dont elles ont besoin.
Les agences de rating indiquent faire elles-mêmes un travail d’audit afin de déterminer la véracité des données fournies et éventuellement les corriger. Pourtant, dans la pratique, il s’avère qu’elles se contentent bien souvent des données que les émetteurs leurs livrent. Cette lacune s’est d’ailleurs manifestée lors de la faillite d’Enron, entreprise pour laquelle les agences de notation n’ont pas anticipé les problèmes.
« as became evident with Enron, none of the rating agencies, however, conduct independent audit themselves » selon Timothy J. Sinclair.
Timothy J. Sinclair :
Le fait que le processus de détermination du rating se fasse au sein d’une forme de « black box » peut le rendre des plus contestables.
Il faut garder à l’esprit que la notation est avant tout une activité commerciale pour les agences et cela conduit à des dérives issues de la concurrence que celles-ci se livrent pour décrocher certains mandats.
Analyse financière des comptes consolidés
Ainsi, en 1993, un district scolaire de l’Etat du Colorado refusa de mandater Moody’s pour la notation de son emprunt obligataire, et se tourna vers l’agence Fitch pour l’établissement d’une note. La réaction de Moody’s fut de noter particulièrement sévèrement cet émetteur sans son accord, ce qui fit échouer l’émission de l’emprunt.
1.2. Critères d’attribution des notes financières
Agences
Signification (selon Standard & Poor’s)
S & P Moody’s Fitch Duff & Phelps
Investment grade (Niveau d’investissement)
AAA Aaa AAA AAACréances pour lesquelles l’aptitudeau paiement des intérêts et duprincipal est la plus forte.
AA Aa AA AACréances pour lesquelles l’aptitudeau paiement du principal et desintérêts est un peu moins forte.
A A A A
Créances pour lesquelles l’aptitudeau paiement des intérêts et ducapital est forte, mais un peu plussensible à la détérioration del’environnement et des conditionséconomiques que pour les créancesnotées dans les catégories cidessus.
Analyse financière des comptes consolidés
B Baa BBB BBB
Créances pour lesquelles l’aptitudeau paiement des intérêts et duprincipal est satisfaisante. Ellesoffrent des garanties satisfaisantes,mais une dégradation desconditions ou de l’environnementéconomique est plus susceptibled’affaiblir cette aptitude aupaiement. (Les créances notées en dessousde cette limite sontconsidérées comme desinvestissements spéculatifs auregard de leur aptitude aupaiement des intérêts et duprincipal).
Speculative grade (Niveau spéculatif)
BB Ba BB BB
Le risque de défaut de paiement àcourt terme est moins élevé quepour les créances notées dans lescatégories ci-dessous, maispourrait être accru par certainesincertitudes majeures oul’exposition à une détérioration desconditions opérationnelles,financières ou économiques,rendant insatisfaisante l’aptitudeau paiement aux échéances desintérêts et du principal à temps.
B B B B
Le risque de défaillance est plusélevé, mais pour l’instant,l’aptitude au paiement des intérêtset du principal existe. Elle peuttoutefois être affectée par uneévolution défavorable desconditions opérationnelles, financières ou économiques.
CCC Caa CCC CCC
Le risque de défaut de paiementest perceptible. L’aptitude aupaiement, aux échéances, desintérêts et au remboursement duprincipal est liée à l’évolutionfavorable des conditionsopérationnelles, financières etéconomiques. Dans le cas
Analyse financière des comptes consolidés
contraire, l’émetteur est peususceptible de pouvoir remplir lesengagements financiers nés del’émission obligataire.
CC CC Créances présentant un risqueélevé. (Fitch : défaillanceprobable)
C Ca C Dépôt de bilan demandé, mais lespaiements sont encore honorés.(Fitch : défaillance imminente).
D C DDD D
Défaut de paiement constaté oudépôt de bilan effectif. Lepaiement des intérêts et duprincipal ne se fait pas à échéance,même si le délai de grâce n’est pasarrivé à expiration. L’agence S &P n’utilise pas cette note si elleestime que le paiement aura lieupendant le délai de grâce. (Fitch :DDD = recouvrement trèsprobable, D = recouvrement peuprobable.
S & P utilise les signes + et – pour créer des sous-divisions au sein des notes AA à CCC (ex : A+, A, A-).Moody’s utilise les chiffres 1, 2 et 3 pour moduler les notes Aa à B (ex. : Ba1, Ba2 et Ba3).Fitch et Duff & Phelps ont également recours aux signes + et – pour nuancer leurs notes(respectivement, de AA à C et de AA à B)
Selon Csikos (2005, 15-16)
Dès leur arrivée, les outils de notation financière furent rapidement utilisés par les différents acteurs des marchés financiers, en tant que support dans l’évaluation de leurs portefeuilles ou comme compléments à leurs analyses personnelles.
Cependant, la crise financière de 2008 a remis en question la notion d'indépendance des agences de notation financière car nombre d'investisseurs se sont plaints du manque de réactivité de ces dernières pendant la crise mais surtout du manque d'exactitude de leur note, ce qui n'a pas permis de se protéger réellement des risques liés aux instruments financiers censés être sans risque.
2. La création de valeur
Analyse financière des comptes consolidés
Comme l’indique Amelon (2000, pp. 351-357) le modèle EVA ou modèle de création de valeur est une clé de mesure de la performance de l’entreprise qui tient compte des retours exigés par les investisseurs. Il s’agit donc d’un concept plutôt financier qui met en évidence le rapport de force entre manager et actionnaire, en exerçant une pression sur le premier et en étant plus favorable pour le deuxième.
Le calcul d’EVA nécessite donc l’estimation des capitaux propres exigés pour la réalisation des objectifs des investisseurs.
2.1. Historique de EVA
Le modèle EVA a été développée par le cabinet de consulting Stern Stewart & Co vers les années 1990.
Ce modèle est devenu une référence pour les presses Américaines et Françaises qui ont commencé à publier les classements des entreprises en fonction de ce critère, contribuant à rendre ce concept de plus en plus connu.
Le 7 Novembre 1996, le magazine Expansion a publié un classement des entreprises réalisé en liaison avec le cabinet Stern Stewart qui a déposé la marque EVA (Economique Value Added).
2.2. Calcul d’EVA
Le principe d’EVA repose sur l’estimation du profit réellement réalisé par l’entreprise après déduction du coût d’opportunité des capitaux utilisés :
Ainsi : EVA = Résultat opérationnel après impôts (ROAI) – Coût du capital
Avec : Coût du capital = Coût moyen pondéré du capital (k) * Capital investi (K)
A noter que le résultat opérationnel après impôts fait l’objet de plusieurs retraitements de manière à ce qu’il reflète plus la notion du cash. Egalement, il ne tient compte ni du résultat financier ni du résultat non exceptionnel.
EVA = ROAI – (K.k)
Interprétation :
Si EVA est positive, l’entreprise crée de la valeur pour ses actionnaires
Si EVA est négative, l’entreprise détruit la valeur pour les actionnaire, même si le résultat opérationnel après impôts est positif, le coût du capital absorbe ce résultat.
2.3. Avantages d’EVA
Analyse financière des comptes consolidés
La réussite d’EVA à l’échelle international est liée aux plusieurs avantages qu’elle procure, parmi lesquels :
Communiquer en interne avec les actionnaires Investir dans les projets à forte rentabilité Aider à la valorisation dans le cadre de fusions acquisitions Mesurer la performance de chaque entité
2.4. Limites d’EVA :
G. Hamel et C.K. Prahalad s’oppose radicalement à l’approche par la maximisation de la valeur pour les actionnaires.
Pour ces deux chercheurs, l’entreprise doit faire le marché et non pas les subir, il faudra qu’elle soit capable de trouver des ressources pour financer ses projets et non pas rester tributaire des fonds des investisseurs. Cette approche nécessite une grande capacité organisationnelle permettant l’entité d’exploiter au maximum ses ressources.
Ainsi, pour améliorer la rentabilité il vaut mieux économiser en réduisant les coûts des capitaux propres (en procédant à des cessions par exemple) plutôt que de développer.
D’autres critiques présentent une conception pluraliste regroupant l’ensemble des « Stakeholders » c'est-à-dire l’ensemble des partenaires de l’entreprise : clients, salariés, fournisseurs et actionnaires, en effet, la création de valeur ne doit pas avoir comme unique but la satisfaction de l’actionnaire.
Sinon l’entreprise perdra ses clients en raison des prix pratiqués qui dépasse ce qu’ils sont normalement prêts à payer. Egalement, les salariés démissionneront en raison des mauvaises conditions de rémunération. Idem pour les fournisseurs qui arrêteront de fournir les matières premières et autres à l’entreprise à cause des prix qui sont en dessous de leurs attentes.
Ainsi la durabilité de la création de valeur est liée à une chaine de partenaires qu’il faudra satisfaire en conciliant les intérêts de chacun, et non pas les seuls intérêts des actionnaires.
Malgré des différentes critiques, les statistiques réalisées par les consultants de Stern Stewart démontrent que les performances des entreprises qui ont adopté le modèle d’évaluation EVA se sont considérablement améliorées sur les marchés boursiers.
Analyse financière des comptes consolidés
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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE : OUTILS D’ANALYSE DES COMPTES CONSOLIDES
L’analyse financière des comptes consolidés passe par le calcul d’indicateurs et ratios avant de les interpréter. En effet, ces indicateurs peuvent être modulés selon les besoins de chaque dirigeant et investisseur.
Les outils modernes quant à eux constituent toujours des sujets d’actualité du fait de la dimension « politique » qu’ils incarnent, les résultats de ces études sont oubliés et peuvent bouleverser le comportement ces investisseurs cherchant plus d’informations actualisées et détaillées sur les marchés financiers.
Analyse financière des comptes consolidés
CONCLUSION GENERALE
L’objectif de ce mémoire était de passer en revue les techniques de l’analyse financière des comptes consolidés.
Cependant, avant de présenter cet ensemble de techniques, il fallait cerner le cadre historique dans lequel l’élaboration des comptes consolidés s’est développée à la base.
Il s’agit comme précédemment cité d’une pratique relativement moderne, en effet, elle est la source d’un besoin qui s’est manifesté avec le l’apparition des filiales et la volonté des dirigeants de connaitre le fruit de leurs effort sur tout un exercice pour pouvoir juger convenablement leurs performances.
Ce besoin s’est développé avec la diversification des formes de filialisation, de l’acquisition traditionnelle des parts d’entreprise, au regroupement d’entreprise.
Cette diversification a été à l’origine des différents textes de lois rédigé et réviser sur un espace d’un siècle.
Les textes de lois ont commencé a être pour la plupart inspirés des normes internationales de l’IASB, ces normes sont le fruit de réflexion des professionnels des domaines de la comptabilité et de la finance, qui cherchent de plus en plus à travers leurs méthodes diversifiées à se rapprocher de la réalité économique du groupe à travers leurs états de synthèse.
Analyse financière des comptes consolidés
Après, cet aperçu historique et légal, le deuxième chapitre portait sur les techniques de la consolidation.
Il fallait cerner le périmètre de la consolidation, deux critères ont été définis pour juger que la filiale rentre ou non dans le périmètre de la consolidation.
D’abord, le pourcentage d’intérêt, combien détient l’entreprise consolidante de l’entreprise à consolider de part lui donnant un droit de dividende et ensuite un droit de vote.
Ensuite, le pourcentage de contrôle, l’analyse a démontré qu’il existe des entreprises qui exercent un contrôle de fait sur d’autres entreprise, il s’agit du droit de participer à l’orientation des stratégies de cette deuxième sans forcément détenir des actions.
Les deux cas obligent l’entreprise mère à consolider selon des critères et seuils vu en détail dans le deuxième chapitre de la première partie.
Le troisième chapitre était une présentation des principales normes internationales traitant des comptes consolidés, il s’agit des IAS 27, 28, 31 et de l’IFRS 3.
Chaque norme traite d’un cas spécial, en déterminant son champ d’application et en présentant les dispositions et recommandations principales apportée.
La critique des normes IFRS résident dans le fait de leurs complications, en réalité peu d’entreprises appliquent ces normes à la lettre, pour la simple raison qu’elle nécessite des retraitements manuels qui ne peuvent pas toujours être paramétrer dans le système, elle relève parfois de l’intention des dirigeants à prendre cette décision au future ou l’autre, pour pouvoir juger du présent !
Une fois les comptes consolidés sont disponibles après retraitements des IFRS, il faut passer à l’analyse des comptes consolidés.
Analyse financière des comptes consolidés
La deuxième partie énumère les techniques de l’analyse financière propre aux comptes consolidés.
Les auteurs se sont mis d’accord sur une analyse en quatre temps portant sur l’activité, la profitabilité, la structure financière et l’analyse par les flux de trésorerie du groupe.
Les techniques modernes ont été ajoutées pour pimenter ces analyses.
Ces techniques relèvent essentiellement des service proposés par les agences de consultings et de notation qui cherchent à développer leurs chiffres d’affaire par des offres et des simulations qui ne reflètent pas toujours du groupe en question, créant autours de leurs rapports diffusés sur les journaux et autres moyens de communication des sphères de rumeurs, doutes, manipulant considérablement l’information circulant sur les marchés financiers et conduisant parfois à des catastrophes !
Procéder à une analyse financière des comptes consolidés nécessite une connaissance préalable du groupe en question, une connaissance parfaite à la fois de la comptabilité et des normes IAS / IFRS ainsi qu’une grande maîtrise des techniques de la gestion financière.
L’analyse financière des comptes consolidés s’avère similaire à celle de l’analyse des comptes individuels, il s’agit presque des même indicateurs, même processus d’analyse et même interprétations.
D’où l’intérêt de procéder à plus de recherches afin d’améliorer les techniques utilisées et les adapter de plus en plus aux spécificités des comptes consolidés.
D’autres auteurs succéderont peut être à Bachy et Sion qui ont publié leur ouvrage « Analyse financière des comptes consolidés », cet ouvrage quoi qu’il soit intéressant sur le plan pédagogique il doit être utilisé avec précaution. En effet, il faut s’adapter au cadre réel et aux contraintes sur terrain et non seulement appliquer des notions théoriques qui peuvent fausser l’image de la situation actuelle du groupe.
Analyse financière des comptes consolidés
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
Amelon, J. (2000). L’essentiel à connaitre en gestion financière, 2ème édition. Paris : Maxima, pp. 24-41 & 72 & 251-259 & 355-357.
Bachy,B &Sion, M. (2005). Analyse financière des comptes consolidés : normes IAS-IFRS, 1ère édition. Paris : Dunod, pp. 172-192 & 203-206 & 211-219.
Bertin, E. (2007).Les états financiers consolidés IAS / IFRS, Paris : Gualino, pp. 243-250.
Csikos, P. (2005).mémoire de Lausane « Emergence d’une nouvelle gouvernance internationale privée / publique : les cas des agences de notation financière et des normes comptables », Travaux de sciences politiques, n° 19, pp. 14-18 & 28-30.
Grandguillot,B & Grandguillot,F (2010-2011). L'essentiel du Droit des Sociétés,9éme édition, Paris : Gualino, pp.34.
Obert, R. (2004). Audit et commissariat aux comptes aspects internationaux : Manuel et applications, 4éme édition. Paris : Dunod, pp. 418-426.
Richard, J. & Collette, C. (2008). Comptabilité Générale : système français et normes IFRS, 8ème édition. Paris : Dunod, pp. XX & 615-617& 628.
Roux, F (2007-2008). Etude « Analyse financière des comptes consolidés », Master 2 comptabilité contrôle Audit de l’université Clermont Ferrand, pp. 70-77.
Sites internet :
Analyse financière des comptes consolidés
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=B553E0F20EC5FB6AECF8F05102B6D5B6.tpdjo17v_2?cidTexte=JORFTEXT000000692245&idArticle=LEGIARTI000006281089&dateTexte=20110619&categorieLien=id#LEGIARTI000006281089
http://www.minefe.gouv.fr/directions_services/CNCompta/rcrc_modif/99_02_modifie.pdf
http://www.ifrs.org/IASCFCMS/Templates/Admin/WorkPlan.aspx?NRMODE=Published&NRNODEGUID=%7b0886191F-EC13-498C-A15D-9C8CC9F2DEF2%7d&NRORIGINALURL=%2fIFRSs%2fOfficial%2bUnaccompanied%2bIFRS%2bTranslations%2ehtm&NRCACHEHINT=Guest#fr2009
http://www.maxicours.com/img/2/1/4/4/214417.gif
http://www.maxicours.com/img/2/1/5/3/215392.gif
TABLE DES MATIERES
Remerciements……………………………………………………………..……………2
Note de synthèse…………………………………………………………..……………..3
Abréviations……………………………………………………………..………………4
Introduction générale ………………………………………………..…………………5
PARTIE 1 : ELABORATION DES COMPTES CONSOLIDES …………………...9
CHAPITRE 1 : HISTORIQUE ET CADRE LEGALE……………………………..10
1. Histoire de la consolidation :……………………………………………………...10
Analyse financière des comptes consolidés
2. Cadre légale :……………………………………………………………………....10
2.1. La loi du 24 juillet 1966 :……………………………………………………...10
2.2. Septième directive Européenne du conseil du 13 juin 1983 : page : 426…..12
2.3. Autres réglementations :……………………………………………………...12
2.4. Le règlement CRC 99-02 du 29 avril 1999 :…………………………………13
2.5. Le règlement de la communauté économique européenne CEE(1) 1606/2002,
du 11 septembre 2011 :………...…………………………………………………..13
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE LA CONSOLIDATION………………….14
1. Périmètre de la consolidation :…………………………………………………....14
1.1. Le cas du contrôle exclusif :………………………………………………..….14
1.2. Le cas du contrôle conjoint :…………………………………………………...14
1.3. Le cas de l’influence notable :………………………………………………….14
2. Méthode à appliquer pour la consolidation :……………………………………..15
2.1. Intégration globale :…………………………………………………………....15
2.2. Intégration proportionnelle :………………………………………………….17
2.3. Influence notable :……………………………………………………………..18
3. Problèmes techniques de la consolidation :……………………………………....19
Analyse financière des comptes consolidés
3.1 Homogénéisation et retraitements :…………………………………………....19
3.2. Eliminer les opérations intragroupes :………………………………………..19
3.3. Conversion des comptes des filiales à l’étranger : …………………………...20
3.4. Ecart de première consolidation :……………………………………………..20
CHAPITRE 3 : LES NORMES INTERNATIONALES…………………………….22
1. IAS 27 : Etats financiers consolidés :…………………………………………….22
1.1. Champ d’application :…………………………………………………………22
1.2. Objectif de l’IAS 27 :…………………………………………………………..22
1.3. Conditions d’exception de l’établissement d’états financiers consolidés :…23
1.4. Procédure de consolidation :…………………………………………………23
1.5. Informations en annexe :……………………………………………………..23
2. IAS 28 : Participations dans des entreprises associées :………………………..24
2.1. Objectif de la norme :………………………………………………………...24
2.2. Champ d’application :………………………………………………………..24
2.3. Définition de l’influence notable :…………………………………………...24
2.4. Choix de la méthode comptable dans les comptes consolidés :…………....24
3. IAS 31 : Participation dans les coentreprises :…………………………………25
3.1. Champ d’application :………………………………………………………..25
3.2. Traitement comptable des trois principaux types d’organisation de la coentreprise :
…………………………………………………………………………..25
3.2.1. Activités contrôlées conjointement :………………………………....25
Analyse financière des comptes consolidés
3.2.2. Actifs contrôlés conjointement :……………………………………...25
3.2.3. Entités contrôlées conjointement :…………………………………...25
4. IFRS3 : Regroupements d’entreprises :……………………………………......26
4.1. Objectif de l’IFRS 3 :…………………………………………………….......26
4.2. Champ d’application : ……………………………………………………....26
4.3. Comptabilisation :………………………………………………………........27
4.4. Informations à fournir :…………………………………………………......27
Conclusion………………………………………………………………………….....28
PARTIE 2 : OUTILS D’ANALYSE DES COMPTES CONSOLIDES…………...29
CHAPITRE 1 : L’ANALYSE DE L’ACTIVITE………………………………......30
1. Méthode d’analyse de l’activité………………………………………………....30
1.1. Localiser les évolutions du chiffre d’affaire :…………………………........30
1.1.1. Le secteur d’activité :………………………………………………......30
1.1.2. Un secteur géographique :…………………………………………......31
1.1.3. Le rapport de gestion :………………………………………………....31
1.2 Les causes d évolutions du chiffre d’affaire consolidé :…………………....32
1.2.1. L’effet de prix :………………………………………………………...32
1.2.2. L’effet de volume :………………………………………………….....32
1.2.3. L’effet de change :………………………………………………….....32
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1.2.4. L’effet variation de périmètre :………………………………………32
1.3. Mise en perceptives des évolutions du CA :………………………………..33
2. Les comptes PRO FORMA :……………………………………………………33
3. Activités abandonnées ou en cours d’abandon :……………………………....34
4. Analyse des principaux ratios :………………………………………………....35
4.1. Taux du BFRE :……………………………………………………………...35
4.2. Délai rotation stocks marchandise et matières premières :……………….35
4.3. Délai rotation stock de produit fini :… ..…………………………………...35
4.4. Délai rotation client :………………………………………………………...35
4.5. Délai rotation fournisseurs :………………………………………………...35
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA PROFITABILITE :………………………….37
1. Analyse économique :…………………………………………………………….37
1.1. Identification des causes de perte de profitabilité :………………………..37
1.1.1. L’effet ciseau :……………………………………………………......37
1.1.2. Effet point mort :……………………………………………...……..38
2. Les indicateurs de profitabilité :………………………………………………...38
2.1. Les soldes intermédiaires de gestion : (annexes : ESG)…………………..39
2.1.1. Marge brute :…………………………………………………...……39
2.1.2. Marge commerciale :…………………………………………...…….39
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2.1.3. Valeur ajoutée :………………………………………………………39
2.1.4. Excédent brut d’exploitation : ………………………………...……39
2.1.5. Résultat d’exploitation : …………………………………………….39
2.1.6. Résultat courant :…………………………………………...……….39
2.1.7. Résultat net :………………………………………………....………40
2.2. Les indicateurs mesurant l’excédent financier :.………………….……..40
2.2.1. La capacité d’auto financement (CAF) : ……………………….…40
2.2.2. Les nouveaux indicateurs de profitabilité ………………..……….40
2.2.2.1. L’EBITDA : Earnings before interest, taxes, depreciation and
amortization:....................................................................................41
2.2.2.2. L’EBITA: Earnings before the deduction of interest, tax and
amortization : ……………………………..……………………….41
2.2.2.3. Le cash flow opérationnel…………………………………..42
2.2.2.4. Le cash flow libre (ou flux de trésorerie disponible après financement de l’investissement) :……………………………………………….43
CHAPITRE 3 : STRUCTURE FINANCIERE………………………………..44
1. Analyse bilan…………………………………………………………………44
1.1. Approche fonctionnelle :………………………………………………....44
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1.1.1. Cycles de fonctionnement de l’entreprise :………………………44
1.1.2. Passage du bilan comptable au bilan fonctionnel :……..………46
1.1.3. Le retraitement des postes d’actif :.…………….……………….47
1.1.4. Le retraitement des postes de passif :…………………….……..48
1.2. Approche par liquidité :…………………………………..……………49
1.2.1. Intérêt du bilan financier :………………………………………49
1.2.2. Retraitements et reclassements de l’actif :…..…………………50
1.2.3. Retraitements et reclassements du passif :……………………..52
2. Ratios :………………………………………...……………………………54
2.1. Les ratios relatifs aux immobilisations :...……………………………54
2.2. Ratios de gestion du BFR :…….………………………………………54
2.3. Les ratios de structure financière :……………...……………………54
CHAPITRE 4 : ANALYSE PAR LES FLUX DE TRESORERIE :……...…56
1. Flux de trésorerie à intégrer :……………………………………..………56
2. Utilité du tableau de flux :……………………………...………………….57
3. Présentation du tableau des flux de trésorerie :…………………………57
3.1. Les flux de trésorerie des activités opérationnelles :…………………57
3.1.1. La méthode directe :………………………………...……………58
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3.1.2. La méthode indirecte :………………....…………………………58
3.2. Les flux de trésorerie de l’investissement :……………………………60
3.3. Les flux de trésorerie des activités de financement :………….………60
CHAPITRE 5 : OUTILS MODERNES :…..………………………...………62
1. Notation financière :………………………….……………………..………62
1.1. Histoire de la notation financière :…….……..………………………62
1.1.1. Origines de la notation financière :..……………………………62
1.1.2. Parution des agences de notation financière :………….………63
1.1.3. Développement du service de « rating » :………………………63
1.1.4. Méthodologie de travail des agences de notation :.……………63
1.2. Critères d’attribution des notes financières :….……………………64
2. La création de valeur :…………………………………………..…………67
1.1. Historique d’EVA:………………..…………………………………...67
2. 2. Avantages d’EVA :…………………………...………………………67
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2.3. Limites d’EVA :……………………………………………………….67
Conclusion :……………………………………………………...……………68
Conclusion générale :…………………………………………………………69
BIBLIOGRAPHIE :……………………………………………..……………71
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