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L'analyse du mois
France : conjoncture et prévisions 2018
Monde : conjoncture et prévisions 2018
Conjoncture et prévisions pour l’entreprise
n°231 – Novembre 2017
Directeur de la publication Laurent Faibis, Président de Xerfi
Comité de rédaction
Alexandre Boulegue (Rédacteur en chef) Alexandre Mirlicourtois (Directeur de la conjoncture et de la prévision) Alberto Balboni (Responsable économie internationale) Arnaud Dessimond (Responsable analyse sectorielle) Pierre Paturel (Responsable analyse sectorielle)
Comité éditorial
Laurent Faibis (Président de Xerfi), Raphaële Karayan (Directrice-adjointe de Xerfi Canal), Thibault Lieurade (Journaliste économique Xerfi Canal), Kathryn Mc Farland (Directrice Déléguée de Xerfi Global), Pascale Mollo (Chef de projet publications études, presse), Olivier Passet (Directeur des synthèses économiques), Julien Pillot (Directeur des synthèses stratégiques), Alessandro Schiliro (Chargé d’études Xerfi Global)
Site www.xerfi.com
e-mail [email protected]
Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris
Téléphone 01 53 21 81 51
Fax 01 42 81 42 14
TABLE DES MATIÈRES
Previsis | Novembre 2017 2 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1. L’ANALYSE DU MOIS 8
1.1. LA SITUATION DES ENTREPRISES 9
L’indicateur Xerfi Risk 9
Vue d’ensemble 10
L’industrie manufacturière 11
La construction 12
Les services 13
Le commerce 14
1.2. L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES 15
La demande des ménages 15
La conjoncture dans les pays avancés 16
La conjoncture dans les BRIC 17
Les cours des matières premières 18
Les taux de change 19
Le contexte financier 20
2. FRANCE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2018 21
2.1. LES INDICATEURS CLÉS 22
Le PIB 22
La consommation des ménages 23
Le pouvoir d’achat des ménages 24
Le taux de chômage 25
L’inflation 26
L’investissement en machines et équipements 27
Le commerce extérieur de la France 28
2.2 LES INDICATEURS OPÉRATIONNELS 29
Le cours euro / dollar 29
Le cours du pétrole 30
Les cours des métaux 31
Les cours des matières premières agricoles 32
TABLE DES MATIÈRES
Previsis | Novembre 2017 3 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. LES ÉCLAIRAGES SECTORIELS 33
L’industrie manufacturière 33
Les industries alimentaires 34
L’industrie automobile 35
Le commerce de détail 36
La production du BTP 37
Les transports et l’entreposage 38
L’hébergement et la restauration 39
3. MONDE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2018 40
3.1 LA ZONE EURO 41
L’Allemagne 41
L’Italie 42
L’Espagne 43
3.2 LE RESTE DU MONDE 44
Le Royaume-Uni 44
Les Etats-Unis 45
Le Japon 46
Le Brésil 47
La Chine 48
Previsis | Novembre 2017 4 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS
FRANCE : CROISSANCE AU TOP
Cela fait un maintenant un an que l’économie française s’est calée sur un
rythme de croissance proche, voire supérieur à 2%, ce qui n’était plus
arrivé depuis près de 10 ans. Et cette cadence sera maintenue au moins
jusqu’à la fin de l’année. Les enquêtes menées auprès de chefs
d’entreprise ne montrent en effet aucun relâchement. Au contraire, elles
suggèrent une dynamique toujours très favorable, notamment dans le
secteur manufacturier. Que ce soit dans la construction, le commerce ou
les services, les perspectives d’activité des entreprises sont également au
beau fixe. Le signal est donc bien celui d’une fin d’année dynamique. Cela
mettra 2018 sur de bons rails avec un acquis qui pourrait être plus fort
qu’anticipé jusqu’à présent et facilitera la résorption des déséquilibres
(budgétaires notamment). Cela devrait aussi se traduire par une capacité
plus forte des entreprises à investir et à créer des emplois.
LE POINT NOIR DU COMMERCE EXTERIEUR
Un des rares nuages au-dessus de l’économie française concerne le
commerce extérieur. Malgré les efforts pour redresser leur productivité et
leur compétitivité, nos entreprises peinent à restaurer leurs parts de
marché à l’international. Et le chemin à parcourir pour réduire
structurellement le déficit commercial s’annonce encore long. Côté pile,
les exportateurs surfent sur la nouvelle dynamique européenne. Côté
face, en revanche, le renforcement de la demande domestique se traduit
par une accélération plus forte encore des importations, essentiellement
car l’appareil productif n’est plus en mesure de répondre à la demande
qui lui est adressée. Depuis le 1er trimestre 2016, la demande totale a ainsi
progréssé de 3,3% en France pendant que les importations augmentaient
de 6,5%, soit deux fois plus rapidement.
REBOND SIGNIFICATIF DES MARGES ET RÉSULTATS
Malgré des coûts salariaux en hausse et un contexte international
fortement concurrentiel, les entreprises ont reconstitué leurs marges
depuis 2013. Deux éléments ont plus particulièrement contribué à ce
redressement : l’allégement de la facture des matières premières, dans le
sillage du recul des cours mondiaux (principalement du pétrole), et la
bouffée d’oxygène apportée par le CICE. À cela s’est ajoutée une autre
bonne nouvelle : avec la baisse des taux d’intérêt, les charges financières
se sont également considérablement réduites, participant à l’amélioration
des résultats.
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LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS
DES MARGES POUR INVESTIR…
Investir c’est le leitmotiv actuel des entreprises. Certes, l’effet d’aubaine
lié au suramortissement fiscal a brouillé un temps la lecture des chiffres
de l’investissement. Mais la tendance de fond est bien à l’accélération des
dépenses des entreprises, qu’il s’agisse d’équipements ou de logiciels.
L’amélioration passée des profits combinée à la plus forte sollicitation du
matériel déjà en place (le taux d’utilisation des capacités de production
est nettement supérieur à sa moyenne de long terme) suggèrent bien la
poursuite du mouvement, d’autant plus que les conditions de
financement restent excellentes (les taux d’intérêt sont bas, les banques
prêtent facilement).
… ET EMBAUCHER
Les entreprises embauchent actuellement massivement. Les créations
d’emplois n’ont jamais été aussi élevées depuis 2010, notamment à
travers l’intérim. C’est là un autre mouvement de fond que l’on peut
imputer, au moins partiellement, à l’amélioration de la santé financière
des entreprises. Reste à savoir si cette bonne séquence sur le front des
marges peut se poursuivre. Car, à court terme, la remontée des cours des
commodités et des taux s’annoncent comme des éléments perturbateurs.
Et ce alors que les coups de pouce fiscaux sont plutôt derrière nous. Tout
dépendra donc de la capacité des entreprises à faire passer des hausses
de prix pour absorber des surcoûts et continuer de se développer.
NOUVEAU CYCLE DE HAUSSE POUR LES MATIÈRES PREMIÈRES
Le pétrole s’emballe (les cours ont gagné 38% depuis fin juin). Une
mauvaise nouvelle pour les industriels, notamment les plus énergivores.
La violence des derniers mouvements sur l’or noir est toutefois à
interpréter avec prudence. Elle est bien plus liée au contexte géopolitique,
notamment aux très fortes tensions entre l’Arabie saoudite (soutenue par
les États-Unis) et l’Iran, qu’aux fondamentaux du marché. La tendance de
fond est néanmoins à la hausse avec la reprise de la demande mondiale
dans le sillage de l’accélération de croissance un peu partout dans le
monde. Cette même croissance alimente aussi la demande de métaux et
pousse les cours à la hausse (+20% depuis janvier), d’autant plus que les
capacités de production ont eu tendance à s’atrophier ces dernières
années avec la chute des prix. La période baissière est donc terminée et
les matières premières sont entrées dans un nouveau cycle de hausse, ce
qui va alourdir la facture pour les industriels.
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Previsis | Novembre 2017 6 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS
SALAIRES : FORTE ACCÉLÉRATION DANS L’INDUSTRIE
Beaucoup d’éléments militent pour des hausses a minima des salaires en
2018 : fragmentation de l’emploi (temps partiel, CDD, free-lance, etc.) qui
sape le pouvoir de négociation des moins qualifiés, déstabilisation des
emplois de qualification intermédiaire liée aux technologies numériques,
poursuite des effets de la grande crise qui maintiennent sous l’étouffoir
les revendications salariales… Globalement, les revalorisations seront
donc assez faibles, de l’ordre de 1,5% en moyenne. Du côté de l’industrie,
il faut s’attendre a beaucoup plus. L’accélération est d’ailleurs déjà en
marche et la barre des 2% sera franchie dès cette année. En cause, les
difficultés de recrutement (plus de 42% des industriels ont du mal à
embaucher), faute de main-d’œuvre formée et disponible.
TAUX D’INTÉRÊT : À SURVEILLER, MAIS PAS AVANT 2019
La faiblesse de l’inflation a pour corollaire une politique monétaire très
accommodante des deux côtés de l’Atlantique. La remontée des taux sera
donc pilotée avec une très grande prudence. C’est fondamental pour la
bonne santé financière des entreprises françaises, qui ont précisément
profité des taux bas pour accélérer leurs investissements. Une remontée
trop brutale les exposerait à l’explosion de leurs charges financières, car
une forte majorité des dettes a été contractée à taux variables. Selon une
étude de la Banque de France, une hausse de 100 points de base (1%) des
taux courts et des taux longs accroîtrait déjà, à l’horizon d’un an, de
5 milliards d’euros la charge financière des entreprises. Le niveau des taux
d’intérêt constituera donc un point de vigilance pour 2018, même si notre
scénario est celui du statu quo. En revanche, l’année 2019 s’annonce plus
périlleuse.
TOUR DE PASSE-PASSE AUTOUR DE LA FISCALITÉ DES ENTREPRISES
Les principales mesures du gouvernement Macron à destination des
entreprises sont héritées du pacte de responsabilité de François Hollande.
Sur les 5,9 milliards d’euros d’allégements budgétés cette année, 5,2 sont
en effet les reliquats des mesures prises précédemment. Bien entendu, la
baisse de l’IS à 25% d’ici 2022 et la transformation du CICE en baisse de
charge vont alléger la facture des entreprises à terme. Mais,
premièrement, l’impact sur les comptes des sociétés sera bien moindre
que les 40 milliards d’allégements fiscaux en 3 ans survenus sous la
présidence Hollande. Deuxièment, la transformation du CICE, parce qu’il
est raboté à 6% de la masse salariale et qu’il élargit la base imposable,
annulera entre 50% et 70% des gains attendus de la décrue de l’IS.
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Previsis | Novembre 2017 7 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS
LE RISQUE DE DÉFAILLANCE SE RÉDUIT ENCORE
Des cours des matières premières aux évolutions de la fiscalité, les points
d’attention ne manquent donc pas pour les entreprises françaises. Si la
trajectoire conjoncturelle se poursuit et qu’une dynamique s’enclenche du
côté des prix, il y a toutefois peu d’inquiétude à avoir sur le niveau des
marges. Surtout, le net reflux observé du côté de la sinistralité des
entreprises ne devrait pas être entravé. Le risque de défaillance pour
l’ensemble de l’économie, que nous mesurons à travers notre indicateur
Xerfi Risk, a atteint en septembre un point bas inédit depuis fin 2011. Et
nous prévoyons un nouveau repli significatif en 2018, notamment en
raison de l’élargissement des secteurs concernés. Enclenchée depuis
plusieurs mois dans l’industrie, le transport ou les métiers de l’information
et de la communication, la baisse des défaillances s’est en effet plus
récemment étendue au bâtiment, au commerce et aux services aux
entreprises.
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Previsis | Novembre 2017 8 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1. L’ANALYSE DU MOIS
L’ANALYSE DU MOIS
1.1. LA SITUATION DES ENTREPRISES 9 L’indicateur Xerfi Risk 9 Vue d’ensemble 10 L’industrie manufacturière 11 La construction 12 Les services 13 Le commerce 14 1.2. L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES 15 La demande des ménages 15 La conjoncture dans les pays avancés 16 La conjoncture dans les BRIC 17 Les cours des matières premières 18 Les taux de change 19 Le contexte financier 20
Previsis | Novembre 2017 9 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.1. La situation des entreprises
L’INDICATEUR XERFI RISK
Net recul du risque de défaillance
L’indicateur Xerfi Risk, qui mesure le risque de défaillance de l’ensemble des entreprises, est tombé à 62,3 en septembre 2017, son plus bas niveau depuis fin 2011. Si le risque global reste élevé (entre 61 et 80, la probabilité de défaut est très significative), un retour à la normale se profile à l’horizon 2018, grâce notamment à une amélioration sensible des perspectives d’activités et des marges dans la plupart des secteurs. Sur les deux derniers mois, le risque de défaillance a notamment reculé de 5 points dans le commerce. Le climat des affaires dans la distribution reste en effet à un niveau élevé (en particulier pour les concessionnaires automobiles et dans le commerce spécialisé) et les perspectives de croissance sont positives. La note Risk dans le transport et l’entreposage a également reculé (-7,1 points), et ce malgré une forte hausse des créations d’entreprises en 2016. Le risque de défaillance s’est également réduit dans l’hébergement et la restauration (-3,4 points) et dans l’industrie manufacturière (-2,9 points).
Indicateur Xerfi Risk de l’ensemble de l’économie Unité : note mensuelle de risque
Source : Xerfi, dernière donnée disponible 09/2017
Indicateur Xerfi Risk du commerce Unité : note mensuelle de risque
Indicateur Xerfi Risk du transport et de l’entreposage Unité : note mensuelle de risque
Source : Xerfi, dernière donnée disponible 09/2017 Source : Xerfi, dernière donnée disponible 08/2017
Méthodologie : l’indicateur Xerfi Risk est une note correspondant à une probabilité de défaillance des entreprises de l’économie française. L’échelle de notation est la suivante : entre 0 et 20, les entreprises ont une probabilité de défaillance quasi nulle ; entre 21 et 40, la probabilité de défaut reste acceptable ; entre 41 et 60, la probabilité de défaut est moyenne ; entre 61 et 80, la probabilité de défaut est très significative ; entre 81 et 100, la probabilité de défaillance se situe à un niveau très alarmant.
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Previsis | Novembre 2017 10 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.1. La situation des entreprises
VUE D’ENSEMBLE
Toujours très favorable
Les enquêtes menées par l’INSEE auprès des chefs d’entreprise renvoient, une fois de plus, l’image d’une activité très dynamique en France. Dans toutes les grandes branches, le climat des affaires est ancré au-dessus de sa moyenne de long terme avec des points hauts dans l’industrie (qui se maintient depuis trois mois au plus haut depuis fin 2007) et le commerce de détail. Les services et le bâtiment suivent d’un peu plus loin mais la tendance est bonne, donnant ainsi à la croissance une large assise sectorielle et donc une grande solidité. L’indicateur de retournement (qui vise à détecter le plus tôt possible le moment où la conjoncture pour l’ensemble de l’économie change d’orientation) est, quant à lui, installé dans la zone indiquant « une situation conjoncturelle favorable ». Cela laisse espérer la poursuite de l’amélioration. Dans ce contexte, le climat de l'emploi s'est redressé. L'indicateur qui le synthétise a de nouveau gagné deux points, à 109, un niveau nettement au-dessus de sa moyenne de long terme. La machine est relancée et 2% de croissance semble un objectif de plus en plus crédible pour 2018.
Le climat des affaires en France Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Le climat des affaires en France Unité : indice synthétique du climat des affaires (moyenne = 100)
Mai 17 Juin 17 Juil. 17 Août 17 Sept. 17 Oct. 17
Climat des affaires 105 107 108 109 110 109
Climat des affaires dans l'industrie 109 109 108 111 111 112
Climat des affaires dans le bâtiment 103 104 105 104 104 105
Climat des affaires dans les services 102 103 104 107 108 107
Climat des affaires dans le commerce 106 111 112 108 112 113
Source : Insee, dernières données disponibles 10/2017
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Climat des affaires Moyenne de long terme
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1.1. La situation des entreprises
L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE
L’industrie mène la danse
Les affaires fonctionnent bien et l’horizon reste dégagé. C’est en résumé la teneur de la dernière enquête de conjoncture dans l’industrie. Les soldes d’opinions des chefs d’entreprise sur l’évolution de leur production passée et à venir évoluent nettement au-dessus de leur moyenne de long terme depuis un trimestre maintenant. Cette dynamique s’appuie sur une demande étrangère très robuste portée en partie par la poursuite de l’embellie industrielle en Europe, avec à la clé un afflux de commandes venues de l’étranger. Comme la demande domestique reste également bien orientée, les carnets de commandes sont bien remplis. Cela permet aux chefs d’entreprise d’entrevoir les prochains mois avec sérénité comme le montre le maintien à très haut niveau des perspectives personnelles de production. Bilan, le taux d’utilisation des capacités de production remonte, des goulots de production apparaissent tandis que deux industriels sur cinq éprouvent actuellement des difficultés de recrutements. Cela faisait 10 ans que l’on n’avait pas vu cela.
Le climat des affaires dans l'industrie Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Les perspectives d'activité dans l'industrie Unité : solde d'opinion des industriels, en %
Les perspectives d'évolution des prix dans l'industrie Unité : solde d'opinion des industriels, en %
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017 Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
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Previsis | Novembre 2017 12 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.1. La situation des entreprises
LA CONSTRUCTION
Léger mieux
Surtout pas d’euphorie. Certes, le climat des affaires a gagné 1 point et la construction profite avec quelques mois de décalage de l’amélioration générale de la conjoncture. Mais c’est une remontée en pente douce qui connaît beaucoup de ratés comme le dévoile le solde d’opinion des entrepreneurs sur l’évolution de l’activité passée qui fait le yo-yo. La tendance de fond reste cependant favorable notamment sur le compartiment du logement neuf. De juillet à septembre, près de 90 000 nouveaux chantiers ont été ouverts en France métropolitaine, en hausse de plus de 11% sur un an tandis que dans le même temps 135 000 permis de construire (+10% sur un an) ont été ouverts. Il y a donc une bonne réserve d’activité et la barre des 415 000 logements sortis de terre semble quasiment acquise pour cette année, soit la meilleure performance depuis 2011. De leurs côtés, les travaux publics avancent très lentement et sur les 8 premiers mois de l’année le volume d’activité est en baisse de 2,3% sur un an. Un chiffre néanmoins à relativiser car les marchés conclus sont en hausse laissant espérer une fin d’année plus dynamique.
Le climat des affaires dans le bâtiment Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Les perspectives d'activité dans le bâtiment Unité : solde d'opinion en %
Les perspectives d'activité dans les travaux publics Unité : solde d'opinion en %
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017 Source : Insee, dernière donnée disponible 12/2017
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1.1. La situation des entreprises
LES SERVICES
Plafonnement de la confiance
La confiance a perdu un point dans les services tout en restant nettement au-dessus de sa moyenne de long terme et proche de son dernier pic de 2011. Ce petit coup de moins bien est uniquement lié au décrochage de la branche des « activités immobilières » qui cède 6 points en octobre. C’est probablement, une sur-réaction après les annonces du plan logement du gouvernement et la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière qui ont fait plonger les perspectives générales de 17 points alors mêmes que les soldes d’opinions sur l’activité passée ou future sont collés à leur moyenne de long terme. Pour le reste, la tendance des climats des affaires s’est soit stabilisée, soit nettement améliorée, comme dans le transport routier de marchandises (en liaison avec la bonne dynamique industrielle). Seul réel point noir récurrent, les prix sont à nouveau sous pression après une brève période d’accalmie. De quoi stopper le redressement (à peine commencé) des marges.
Le climat des affaires dans les services Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Les perspectives d'activité dans les services Unité : solde d'opinion, en %
Les perspectives de prix dans les services Unité : solde d'opinion, en %
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017 Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
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1.1. La situation des entreprises
LE COMMERCE
Point haut dans le commerce
Il faut remonter début 2008 pour retrouver un tel niveau de confiance dans le commerce. Le bilan du 3e
trimestre est exceptionnel et le 4e commence encore plus fort. Toutefois, si l’optimisme s’accroît une fois de
plus (les anticipations d’activité sont en hausse), les ventes passées ne sont pas totalement au diapason (même si le solde d’opinion correspondant reste au-dessus de sa moyenne de long terme). Une fois encore, c’est le commerce d’automobiles qui fait la course en tête avec des soldes d’opinions massivement au-dessus de leur moyenne de long terme. Le millésime 2017 s’annonce donc comme exceptionnel. Dans le commerce de détail, le commerce spécialisé a repris des couleurs après une période de flottement. Le commerce de détail généraliste, de son côté, accélère : les ventes passées sont en hausse, celles prévues encore plus et les intentions de commandes progressent. Tous, enfin, jugent leurs stocks plus légers et en dessous de leurs niveaux normaux. Enfin, les commerçants anticipent des fortes hausses de prix pour les mois à venir.
Le climat des affaires dans le commerce Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Les perspectives d'activité dans le commerce Unité : solde d'opinion, en %
Les perspectives de prix dans le commerce Unité : solde d'opinion, en %
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017 Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
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Climat des affaires dans le commerce Moyenne de long terme = 100
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Commerce de détail Commerce automobile
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Commerce de détail Commerce automobile
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1.2. L’environnement des entreprises
LA DEMANDE DES MÉNAGES
Le moral des ménages flanche
La confiance des Français s’est dégradée en octobre pour le 4e mois consécutif et retombe à sa moyenne de
long terme (100), c’est-à-dire son niveau d’avant l’élection d’Emmanuel Macron. La bulle d’euphorie s’est donc très rapidement dégonflée. Les craintes des ménages en matière de chômage persistent (tout en restant en dessous de leur tendance de long terme) et les Français sont de moins en moins optimistes sur leur situation financière personnelle future. Le constat est plutôt sombre, mais il ne faut pas trop le noircir non plus car ce sont essentiellement les anticipations qui se dégradent (les Français sont sceptiques face à l’action du gouvernement et aux arbitrages budgétaires effectués) mais pas les soldes relatifs à la situation actuelle, sur l’état de leurs finances ou leur capacité d’épargner par exemple. De même, si l’opportunité de faire des achats importants est en recul, elle reste néanmoins nettement au-dessus de sa tendance de long terme. D’ailleurs la consommation des ménages en biens (50% de leurs dépenses totales environ) a rebondi en septembre (+0,9%) poussant la hausse sur l’ensemble du 3
e trimestre à 0,7%.
La confiance des ménages Unité : indice synthétique de confiance des ménages (moyenne = 100)
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
La consommation en biens des ménages Unité : % des variations annuelles
Le taux de chômage Unité : taux en %
Source : Insee, dernière donnée disponible 09/2017 Source : Eurostat, dernière donnée disponible 10/2017
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La confiance des ménages Moyenne de long terme = 100
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11,0
15 16 17
Previsis | Novembre 2017 16 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.2. L’environnement des entreprises
LA CONJONCTURE DANS LES PAYS AVANCÉS
Nouvelle hausse de la confiance en septembre
Les industriels de la zone euro sont en pleine confiance. Le climat des affaires s’est hissé en septembre à un inédit depuis février 2011. Cela fait désormais un an et demi que la confiance des industriels européens progresse, mois après mois. Cette tendance est partagée par les 4 grandes économies de la zone (Allemagne, France, Italie et Espagne) et la publication des chiffres du PIB du 3
e trimestre a souligné la solidité de la
reprise dans la zone euro, où l’on n’avait pas observé 4 trimestres consécutifs de croissance supérieure ou égale à 0,5% depuis presque 10 ans. Cela dit, le léger recul de l’indice « PMI », issu des enquêtes auprès des directeurs d’achat, indique une probable dégradation du climat des affaires en octobre.
Aux États-Unis, le climat des affaires s’est également amélioré en septembre. De l’autre côté de l’Atlantique, la confiance des industriels se redresse depuis juin (après avoir reculé le printemps dernier), en lien, là aussi, avec l’amélioration de l’activité réelle, qui est restée solide au 3
e trimestre malgré les ouragans, après un fort
rebond entre avril et juin. À l’inverse, le moral des industriels britanniques, en baisse ces deux derniers mois, a tardivement intégré le ralentissement du PIB et de la consommation des ménages observé depuis le début de cette année.
Le climat des affaires en zone euro Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100)
Source : OECD, dernière donnée disponible 09/2017
Le climat des affaires aux États-Unis Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100)
Le climat des affaires au Royaume-Uni Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100)
Source : OECD, dernière donnée disponible 09/2017 Source : OECD, dernière donnée disponible 09/2017
98
99
100
101
102
2014 2015 2016 2017
Climat des affaires en zone euro Moyenne de long terme = 100
98
99
100
101
102
14 15 16 17
Climat des affaires aux Etats-Unis
Moyenne de long terme = 100
98
99
100
101
102
103
14 15 16 17
Climat des affaires au Royaume-Uni
Moyenne de long terme = 100
Previsis | Novembre 2017 17 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.2. L’environnement des entreprises
LA CONJONCTURE DANS LES BRIC
La reprise des exportations réconforte les industriels
Le climat des affaires dans les principales économies émergentes (Chine, Russie et Brésil) s’est globalement amélioré depuis le début de 2016, sous l’effet de la remontée des cours du pétrole et des métaux industriels (qui représentent une part importante des exportations russes et brésiliennes) et d’une reprise des exportations et de la production industrielle en Chine. Cette amélioration a été particulièrement nette au Brésil, dont l'économie s'est extirpée ces deux derniers trimestres d'une longue période de récession et d’inflation élevée.
Néanmoins, sur le long terme, les niveaux des indicateurs de confiance des industriels restent bien en deçà des sommets atteints entre 2004 et 2010, dans les trois pays. Ceux de la Chine et du Brésil continuent même d’évoluer au-dessous de leur moyenne de long terme, indiquant le niveau « normal » du climat des affaires. En Russie, en revanche, le climat des affaires est au-dessus de sa moyenne de long terme, mais il s’est dégradé depuis le début de cette année. Dans tous ces pays, la reprise peine encore à se transmettre à la consommation des ménages et reste pour le moment tributaire du dynamisme des débouchés extérieurs.
Le climat des affaires en Chine Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne)
Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible 09/2017
Le climat des affaires en Russie Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne)
Le climat des affaires au Brésil Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne)
Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible 09/2017
Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible 09/2017
97
98
99
100
101
2014 2015 2016 2017
Climat des affaires en Chine Moyenne de long terme = 100
99
100
101
102
103
14 15 16 17
Climat des affaires Russie
Moyenne de long terme = 100
96
97
98
99
100
101
102
14 15 16 17
Climat des affaires Bresil
Moyenne de long terme = 100
Previsis | Novembre 2017 18 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.2. L’environnement des entreprises
LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES
Tensions haussières
Le cours du Brent a atteint 64 dollars le 6 novembre, un niveau inédit depuis juin 2015. En moyenne sur le mois d’octobre, il s’est élevé à 57,6 dollars (+16% sur un an), soutenu par les rumeurs d’un probable prolongement de l’accord de restriction de l’offre des pays de l’OPEP et de la Russie. La décision sera prise lors de la prochaine réunion de l’OPEP, le 30 novembre, mais a priori le plafonnement de la production des pays signataires (représentant près de 60% de la production mondiale) devrait être reconduit jusqu’à la fin de 2018. La perspective d’une offre mondiale « sous contrôle » (hors production américaine), dans un environnement conjoncturel de plus en plus porteur, confirmé par les données de croissance des principales économies mondiales au 3
e trimestre, se traduit par des tensions haussières sur les cours, car il fait basculer
le marché mondial d’un excès d’offre chronique à une situation plus équilibrée. D’ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie a constaté un excès d’offre sur le marché mondial au 2
e trimestre 2017.
Les cours des métaux ont quant à eux affiché une tendance haussière encore plus forte que celui du pétrole ces derniers mois. L’indice synthétique GSCI pour ce groupe de matières premières industrielles a progressé de plus de 20% entre début juin et début novembre. La reprise de la demande mondiale se heurte à une capacité de production affaiblie par la baisse des investissements et les fermetures de mines des années 2013-2016.
Le cours des matières premières Unité : indice GSCI, fin de mois (panier de matières premières 100 = 1970)
Source : Goldman Sachs via Feri, dernière donnée disponible 10/2017
Le cours du pétrole brut « Brent » (Rotterdam) Unité : prix en dollars us / baril Pays-Bas
Le cours du cuivre (Londres) Unité : prix en dollars US par tonne
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017 Source : Insee, dernière donnée disponible 09/2017
200
300
400
500
600
700
2013 2014 2015 2016 2017
20
40
60
80
100
120
140
13 14 15 16 17
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
13 14 15 16 17
Previsis | Novembre 2017 19 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.2. L’environnement des entreprises
LES TAUX DE CHANGE
Forte appréciation de l'euro entre mai et septembre
L’euro s’est apprécié de 13% vis-à-vis du dollar entre janvier et septembre, approchant la barre de 1,20 dollar pour un euro. La devise européenne est redescendue à 1,18 dollar en octobre, mais à ce niveau elle reste 10% plus chère qu’il y a seulement six mois. L'appréciation de l'euro va apparemment à l’encontre des politiques monétaires menées des deux côtés de l’Atlantique, car le différentiel de taux d’intérêt entre les États-Unis et la zone euro continuera de s’élargir au cours des prochains mois. Lors de la dernière réunion de la BCE, fin octobre, Mario Draghi a en effet laissé entendre qu’il n’y aurait pas de hausse de taux d’intérêt avant la fin de 2018.
Cependant, la remontée graduelle des taux directeurs de la Réserve fédérale et le maintien d’une politique monétaire expansionniste dans la zone euro jusqu’à la fin de l’année prochaine sont bien ancrés dans les anticipations des marchés. Ces derniers sont en revanche très sensibles aux évènements qui remettent en cause ce scénario. La force actuelle de l’euro est ainsi le reflet, d’une part, des signaux d’une reprise solide en Europe, et, d’autre part, d'une inflation sous-jacente toujours faible aux États-Unis et des difficultés de Donald Trump à mettre en œuvre la politique budgétaire expansionniste annoncée lors de sa campagne électorale. Tous ces facteurs pourraient en effet ralentir la remontée programmée des taux aux États-Unis et accélérer le processus de normalisation de la politique monétaire dans la zone euro. La BCE s’est engagée à réduire le montant de ses achats mensuels de titres, de 60 à 30/40 milliards à partir de janvier 2018.
Le cours euro / dollar Unité : dollar pour 1 euro
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Le cours euro / livre sterling Unité : livre sterling pour 1 euro
Le cours euro / yen Unité : yen pour 1 euro
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017 Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
1,0
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
2013 2014 2015 2016 2017
0,60
0,65
0,70
0,75
0,80
0,85
0,90
0,95
13 14 15 16 17
100
110
120
130
140
150
13 14 15 16 17
Previsis | Novembre 2017 20 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
1.2. L’environnement des entreprises
LE CONTEXTE FINANCIER
L’érosion se confirme
En octobre une majorité de trésoriers (des grandes entreprises et des ETI) juge la situation de leur trésorerie d’exploitation favorable. Toutefois, cela fait trois mois maintenant que le solde recule et la majorité devient de plus en plus courte. Un retournement de tendance lié en partie à la hausse des prix des matières premières (métaux, pétrole) alors que les évolutions de change sont jugées moins pénalisantes. La recherche de financement est toujours estimée aisée, mais le solde diminue depuis un trimestre. Dans un environnement de taux d’intérêt nominaux toujours très bas (l’Euribor 3 mois, négatif, reste collé à son plancher), la détention de cash demeure une fois de plus privilégiée sur les autres placements même si les placements de trésorerie sous forme de dépôt à terme reprennent de la vigueur.
La trésorerie d'exploitation des grands groupes Unité : solde d'opinion
Source : AFTE, dernière donnée disponible 10/2017
Les critères d'octroi des crédits aux entreprises Unité : solde d'opinion des banques
Les taux d'intérêt à 3 mois (Euribor) Unité : taux en %
Source : BDF, dernière donnée disponible 09/2017 Source : Euribor EBF, dernière donnée disponible 10/2017
-10
-5
0
5
10
15
2014 2015 2016 2017
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
15 16 17
-0,4
-0,3
-0,2
-0,1
0,1
0,2
15 16 17
Previsis | Novembre 2017 21 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2. FRANCE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2018
FRANCE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2018
2.1. LES INDICATEURS CLÉS 22 Le PIB 22 La consommation des ménages 23 Le pouvoir d’achat des ménages 24 Le taux de chômage 25 L’inflation 26 L’investissement en machines et équipements 27 Le commerce extérieur de la France 28 Le cours euro / dollar 29 2.2. LES INDICATEURS OPÉRATIONNELS 30 Le cours du pétrole 30 Les cours des métaux 31 Les cours des matières premières agricoles 32 2.3. LES ÉCLAIRAGES SECTORIELS 33 L’industrie manufacturière 33 Les industries alimentaires 34 L’industrie automobile 35 Le commerce de détail 36 La production du BTP 37 Les transports et l’entreposage 38 L’hébergement et la restauration 39
Previsis | Novembre 2017 22 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
LE PIB
La barre des 2% se rapproche un peu plus
L’économie française apparaît en meilleure forme. D’abord, la croissance est de retour depuis un an maintenant et elle évolue autour de 2% en rythme annualisé. Ensuite, une série de bons indicateurs est venue confirmer la plus grande solidité de l’économie : nette amélioration des enquêtes de confiance et nouvelle progression convaincante des créations d’emplois dans le privé. Autre point d’optimisme, la zone euro va beaucoup mieux : l’Allemagne, l’Espagne et même l’Italie ont des trajectoires haussières marquées et la synchronisation des zones et des secteurs auto-renforce la dynamique en cours.
L’accélération attendue de la croissance en France en 2017 s’appuie d’abord sur l’investissement en logement des ménages et sur une contribution moins négative du commerce extérieur, grâce au rebond des exportations. La croissance pourrait être plus élevée encore si la consommation n’était pas freinée par le retour (timide) de l’inflation et si la progression en moyenne annuelle de l’investissement en biens manufacturés n’était pas tirée vers le bas par le contrecoup lié à l’expiration de la mesure de suramortissement. Mais une véritable dynamique s’est mise en place du côté des entreprises. La reprise des dépenses d’équipements n’est donc pas un feu de paille due à un processus fiscal. Porté par des conditions de financement favorables, l’amélioration des perspectives de demande et une meilleure situation financière, l’investissement va très vite ré-accélérer et soutenir la croissance. Idem pour la consommation des ménages : la hausse de l’inflation sur le pouvoir d’achat sera compensée par les créations d’emplois et un zeste de revalorisation salariale supplémentaire. Tous les moteurs seront donc en phase en 2018 pour amener la croissance à 2%.
Le PIB de la France Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi / Source : Insee
Le scénario macro-économique pour la France à l'horizon 2018 Unité : % des variations annuelles
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 1,0% 1,1% 1,8% 2,0%
Consommation 1,4% 2,1% 1,2% 1,8%
Conso. publique 1,1% 1,2% 1,5% 1,6%
Investissement 0,9% 2,7% 3,5% 4,0%
Construction -0,8% 0,8% 2,8% 3,8%
Equipement 2,0% 7,1% 0,8% 3,2%
Importation 5,5% 4,2% 4,0% 5,0%
Exportations 4,0% 1,9% 3,1% 5,1%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Xerfi
2,1%
0,2%
0,6%
1,0% 1,0% 1,1%
1,8%
2,0%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 23 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
LA CONSOMMATION DES MÉNAGES
Solide malgré tout
Certes, la bulle d’optimisme post-présidentielle s’est rapidement dégonflée, mais l’indice de confiance n’est jamais redescendu en dessous de sa moyenne de long terme depuis le début de l’année. C’est aussi le cas pour le solde correspondant aux intentions de faire des achats importants. La consommation des ménages restera donc solide malgré les moindres gains de pouvoir d’achat liés au réveil timide de l’inflation. Son coup d’arrêt au premier trimestre n’aura donc été que transitoire et lié à l’impact d’un facteur exogène (la clémence de la météo qui a fait chuter les dépenses d’énergie). Avec quasiment un zéro pointé sur les trois premiers mois de l’année, la consommation des ménages ralentira en moyenne en 2017 mais restera l’un des moteurs de la croissance. En phase avec le rebond attendu du revenu réel, 2018 s’annonce plus dynamique avec une nouvelle accélération des dépenses des ménages en perspective.
La consommation des ménages Unité : % des variations annuelles en volume (données trimestrielles)
Source : Insee, dernière donnée disponible T3 2017
La consommation des ménages Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
0,6%
0,8%
1,4%
2,1%
1,2%
1,8%
0,5%
0,9%
1,3%
1,7%
2,1%
2,5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 24 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
LE POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES
Bloqué à 1% de hausse en attendant 2018
2017 ne sera pas une très bonne année pour le pouvoir d’achat. En cause, la remontée des prix fin 2016 et au 1
er trimestre 2017 alors qu’ils étaient restés proches de zéro en moyenne sur la période 2015-2016.
Conséquence, le pouvoir d’achat par unité de consommation (qui intègre à la fois l’évolution du nombre de ménages et leur composition) est resté figé pendant 6 mois, hypothéquant la performance à espérer en moyenne sur l’année. À cela s’ajoute la pression toujours très forte sur les salaires dans un contexte de chômage élevé. Le ton avait d’ailleurs été donné par l’ancien gouvernement, la hausse du SMIC ayant été limitée à 0,93% au 1
er janvier, sans coup de pouce particulier. Toutefois, l’analyse du détail des composants
du pouvoir d’achat montre une masse salariale en accélération, en lien avec la forte hausse des créations nettes d’emplois. Cela devrait être suffisant pour enclencher une nouvelle progression du revenu réel. Le mouvement devrait prendre de l’ampleur en 2018 : hausse de l’emploi, revalorisations salariales plus importantes, mesures pour le pouvoir d’achat. Seul frein à une progression plus rapide, la hausse des prix devrait monter d’un cran en 2018 avec la remontée des prix du pétrole et le regain d’inflation importée.
Pouvoir d'achat des ménages (par unité de consommation) Unité : % des variations annuelles (données trimestrielles)
Source : Insee, dernière donnée disponible T2 2017
Pouvoir d'achat des méanages (par unité de consommation) Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-1,5%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
-0,6%
0,7%
0,5%
1,4%
1,0% 1,1%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 25 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
LE TAUX DE CHÔMAGE
Marche arrière
Les créations d’emplois s’accélèrent enfin. Au 2e trimestre, l’emploi salarié (privé et public) a augmenté de 81 400 postes, soit de plus de 325 000 en rythme annualisé. C’est un niveau record depuis la refonte des statistiques sous leur forme actuelle au 4
e trimestre 2010. Signe de l’enracinement de la reprise de l’emploi,
cela fait maintenant 11 trimestres de hausse consécutifs pour un total de 588 400 créations nettes depuis l’été 2014. Portée pour l’essentiel par le privé (89%), l’amélioration paraît solide et devrait prendre de l’ampleur au fur et à mesure de l’accélération de la croissance et du retour à des anticipations beaucoup plus optimistes des chefs d’entreprise sur l’évolution de leur business. À cela s’ajoute l’enrichissement en emplois de la croissance avec les différentes mesures prises lors de la dernière législature.
Ce bon signal peut être en partie contrarié par les évolutions naturelles de la population active, en hausse elle aussi, ainsi que par le retour sur le marché du travail de personnes découragées jusque-là, en raison d’un chômage endémique et par définition hors des statistiques du chômage. Cela explique en partie la lenteur de la décrue du taux de chômage qui, fin 2018, ne sera toujours pas revenu à son niveau d’avant crise.
Le taux de chômage Unité : taux en %
Source : Eurostat, dernière donnée disponible 10/2017
Le nombre de chômeurs Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Eurostat
9,0
9,4
9,8
10,2
10,6
11,0
2013 2014 2015 2016 2017 2018
6,0%
0,2% 0,9%
-3,0% -3,5% -2,4%
-6%
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
8%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 26 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
L’INFLATION
Retour timide
La désinflation prononcée entre la mi-2014 et la mi-2016 (la hausse des prix n’excédant jamais plus de 0,4% pour tomber même, par période, en territoire négatif) reproduit pour l’essentiel la trajectoire des prix du pétrole dont les cours en euros ont été divisés par deux. Leur remontée jusqu’au printemps 2017 a donc naturellement renversé la tendance et positionné l’inflation sur un rythme proche de 1,5%, au plus haut depuis l’été 2013. Ce retour de la hausse des prix ne reflète néanmoins pas le retour de tensions inflationnistes stricto sensu comme le montre l’évolution de l’inflation sous-jacente (l’indice des prix hors éléments volatils comme les prix de l’énergie, des produits alimentaires frais ou des produits administrés comme le tabac), coincée autour de 0,5%. Tant qu’aucune boucle prix-salaire ne s’enclenchera (il faudrait pour cela se rapprocher du plein-emploi, ce qui n’est pas encore le cas), la trajectoire de l’inflation reflétera d’abord l’évolution des prix de l’énergie, donc principalement du pétrole. Le rééquilibrage entre l’offre et la demande de pétrole ayant pris du retard, ce n’est qu’en 2018 que la hausse des cours va durablement s’installer avec ses conséquences en cascade sur l’inflation et avec en plus, en fin de période, une légère accélération des salaires en rapport avec une l’amélioration plus franche du marché du travail.
L'inflation Unité : % des variations annuelles (données trimestrielles)
Source : Insee, dernière donnée disponible T3 2017
L'inflation Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-0,3%
0,0%
0,3%
0,6%
0,9%
1,2%
1,5%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
0,9%
0,5%
0,0%
0,2%
1,0%
1,5%
0,0%
0,4%
0,8%
1,2%
1,6%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 27 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES
Investissement : robuste
Une nouvelle dynamique s’est mise en place et elle est solide. Il fallait certes relativiser le très bon chiffre du début de l’année, car il y avait une dose de dépenses anticipées liée à la fin programmée du suramortissement qui ont fait bondir les achats de biens d’équipement avant qu’ils ne décrochent. Cela donne un profil heurté. En outre, ces dépenses ne comprennent pas l’investissement en logiciels qui avec la vague de digitalisation est totalement essentielle dans une économie de services comme celle de la France. Quoiqu’il en soit la tendance de fond est bonne et la dynamique devrait se poursuivre tout au long de 2018, les principaux déterminants des dépenses en machines et équipements restants bien orientés :
- le taux d’utilisation des capacités de production va se redresser sous le double impact du regain des demandes domestique et étrangère (principalement européenne) ;
- après une pause, l’amélioration des marges des entreprises devrait se poursuivre. Certes, elles ne sont pas encore revenues à leur niveau d’avant crise mais le CICE a permis de rééquilibrer la situation. À cela s’ajoutent des hausses de prix qui passent mieux dans l’industrie, des trésoreries abondantes et le cash accumulé ces dernières années dans les grandes entreprises ;
- les conditions de financement resteront aisées et favorables (les taux d’intérêt demeureront bas).
Investissement des entreprises Unité : % des variations trimestrielles
Source : Insee, dernière donnée disponible T3 2017
Investissement des entreprises Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-0,4%
0,0%
0,4%
0,8%
1,2%
1,6%
2,0%
2,4%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
0,4%
1,7%
2,9% 3,4%
3,8% 4,0%
-4%
-3%
-2%
-1%
0%
1%
2%
3%
4%
5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 28 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.1. Les indicateurs clés
LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA FRANCE
Vers une hausse du déficit commercial en 2017 et 2018
La baisse des prix du pétrole et le recul de la facture énergétique n’ont pas suffi à faire baisser le déficit commercial français l’année dernière. En cause, une baisse des exportations de produits fabriqués en France, s’expliquant en partie par le ralentissement généralisé du commerce mondial observé l’année dernière, mais aussi – et cela est plus problématique – par une érosion continue de la part des exportations françaises, non seulement dans le commerce mondial mais aussi dans les échanges intra-européens.
Au premier semestre 2017 les importations ont continué de progresser plus rapidement que les exportations, creusant ainsi le déficit à 35 milliards d’euros (le 3ème plus haut de toujours sur un semestre). Sur l’ensemble de cette année et en 2018, nous attendons une dégradation de la balance commerciale, qui devrait afficher un déficit de 70 milliards en 2018. D’une part, le déficit manufacturier continuera de se creuser, suivant une tendance désormais structurelle. D’autre part, la facture énergétique de la France sera plus salée cette année et un peu plus encore l’année prochaine. En effet, même si notre scénario de base table sur une lente remontée du cours du Brent vers les 65 dollars d’ici la fin de 2018, cela se traduira par un renchérissement du pétrole de plus de 20% en 2017 (par rapport au cours moyen de 2016) et de 15% en 2018.
Le solde commercial de la France Unité : milliard d'euros
Estimation et prévisions Xerfi / Source : Insee
Les exportations et importations de la France Unité : % des variations annuelles
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
- 58,5
- 45,1 - 48,1
- 63,0
- 70,0 -80
-70
-60
-50
-40
-30
-20
-10
0
2014 2015 2016 2017e 2018p
0,1%
4,3%
-0,6%
2,6%
3,7%
-0,6%
1,1%
0,1%
5,3%
4,5%
-1%
1%
3%
5%
7%
2014 2015 2016 2017e 2018p
Exportations Importations
Previsis | Novembre 2017 29 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.2 Les indicateurs opérationnels
LE COURS EURO / DOLLAR
Le taux de change euro-dollar à la recherche d’une « nouvelle norme »
Après une très légère remontée entre janvier et avril, l’euro s’est apprécié plus nettement vis-à-vis du dollar ces cinq derniers mois, atteignant en septembre un point haut depuis près de trois ans (1,19 dollar). Le taux de change entre les deux devises est ainsi sorti de la bande étroite (1,05 / 1,15) au sein de laquelle il avait évolué depuis 2015. Cette longue période d’euro faible s’est également caractérisée par une volatilité très modérée du taux de change euro-dollar, comparée aux périodes précédentes. C’était une véritable « norme » validée par le consensus des principaux banquiers centraux lors de leur traditionnel rendez-vous estival de Jackson Hole aux États-Unis, en août 2014. Une norme qui avait pour objectif de faire sortir la zone euro de la déflation en relançant sa compétitivité extérieure.
Il est encore tôt pour affirmer que la remontée récente de la devise européenne la propulsera vers un taux de change vis-à-vis du dollar durablement plus cher que celui de ces dernières années, même s’il faut rappeler que les cycles de change, lorsqu’ils sont entamés, s’arrêtent rarement à mi-chemin. Nous tablons pour le moment sur une appréciation modérée de l’euro d’ici la fin 2018. Cela sera synonyme d’une baisse des prix des importations (et donc de désinflation importée pour la zone euro), ainsi que de moindre compétitivité pour nos exportations.
Le cours euro / dollar Unité : dollar pour un euro
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Le cours euro / dollar Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
1,0
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
2014 2015 2016 2017 2018
0,1%
-16,5%
-0,3%
1,7% 2,9%
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 30 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.2. Les indicateurs opérationnels
LE COURS DU PÉTROLE
Lente remontée du cours du Brent vers les 60 dollars en 2018
Les pays de l’OPEP et 11 autres pays producteurs (parmi lesquels la Russie) se sont accordés en 2016 pour réduire leur production en 2017. À l’épreuve des faits la baisse effective de la production de ces pays a été inférieure aux engagements. En dépit du prolongement de cet accord jusqu'à mars 2018 (déjà ratifié) et peut-être au-delà de cette date, nous ne parions pas sur une remontée très forte du cours du pétrole à partir du niveau actuel (58 dollars le baril en octobre). En effet, la baisse de la production décidée en 2016 est somme toute modérée (moins de 2% de la production mondiale) et elle a été concédée au moment où la production des principaux pays concernés (l’Arabie saoudite et la Russie) était à son record historique. En outre, cet accord n’est que partiellement respecté par la plupart de ses signataires. Enfin, l’OPEP ne représente plus que 40% de la production mondiale et la production américaine (un gros dixième de la production mondiale) a quant à elle progressé de plus de 10% depuis son point bas de fin août 2016. Dans ce contexte, et compte tenu aussi d’un environnement conjoncturel mondial plus porteur, le marché mondial devrait graduellement basculer d’ici 2018 d’une situation d’excès d’offre à une situation plus équilibrée, poussant le prix du Brent aux alentours des 65 dollars à la fin de l’année prochaine. En termes de moyennes annuelles, ce scénario de « hausse modérée » implique néanmoins un renchérissement du pétrole d’environ 20% en 2017 et de 15% en 2018, avec donc un impact non négligeable sur l’inflation et la facture énergétique de la France.
Le cours du pétrole brut « Brent » (Rotterdam) Unité : dollar
Source : Insee, dernière donnée disponible 10/2017
Le cours du pétrole brut « Brent » (Rotterdam) Unité : % des variations annuelles
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
0
20
40
60
80
100
120
2014 2015 2016 2017 2018
-9,0%
-47,0%
-15,9%
21,0% 14,5%
-60%
-40%
-20%
0%
20%
40%
2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 31 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.2. Les indicateurs opérationnels
LES COURS DES MÉTAUX
Rebond des cours en 2017 dans un contexte de baisse des capacités productives
Après une longue période de de baisse (2012-2015), les cours des métaux affichent une tendance globalement haussière depuis 2016, avec notamment une dernière forte hausse entamée au début de cet été. Des baisses de la production minière ou des stocks mondiaux ont concerné tous les principaux métaux industriels en 2016. C'était le cas pour le zinc (fermeture de mines en Australie, Chine, Inde et Pérou), le nickel (politiques environnementales plus restrictives aux Philippines), ou encore l’aluminium et l’acier (recul programmé de la production chinoise). Cette érosion des capacités de production mondiales, qui était la conséquence d'une baisse durable des cours les trois années précédentes, constitue aujourd'hui le principal facteur de hausse de prix, à l'heure de la reprise de la demande mondiale. Ainsi nous prévoyons des hausses de prix comprises entre 20% et 40% pour les principaux métaux en 2017 (à l'exception du nickel qui devrait afficher une hausse de moins de 10%), suivies par une croissance plus modérée en 2018.
Le cours du cuivre (Londres) Unité : prix en dollars US par tonne
Source : Insee, dernière donnée disponible 09/2017
Les cours des principaux métaux Unité : dollars / tonne
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
Acier 460,1 492,9 627,9 618,0
Cuivre 5 443,2 4 918,3 6 125,2 6 801,6
Fer 56,1 58,6 72,1 65,3
Zinc 1 930,9 2 090,0 2 854,9 3 156,0
Nickel 11 824,5 9 587,2 10 243,7 11 165,5
Aluminium 1 662,8 1 603,5 1 955,4 2 150,6
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
Les cours des principaux métaux Unité : % des variations annuelles
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
Acier -27,4% 7,1% 27,4% -1,6%
Cuivre -20,4% -9,6% 24,5% 11,0%
Fer -42,0% 4,3% 23,1% -9,5%
Zinc -10,7% 8,2% 36,6% 10,5%
Nickel -29,9% -18,9% 6,8% 9,0%
Aluminium -10,9% -3,6% 21,9% 10,0%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
2014 2015 2016 2017 2018
Previsis | Novembre 2017 32 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.2. Les indicateurs opérationnels
LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES AGRICOLES
La tendance de fond reste à la modération des cours agricoles
L’indice synthétique GSCI des matières premières agricoles a fortement progressé entre la fin juin et début juillet, mais cette hausse a été totalement effacée au cours des deux mois suivants, en raison notamment d'une campagne 2017/2018 qui s'annonce excellente, notamment en ce qui concerne les céréales. D’une manière similaire, la précédente forte hausse des cours agricoles, datant de janvier-février, a été presque complètement effacée entre mars et mai.
Au-delà des aléas climatiques qui sont à l’origine de cette forte volatilité des cours agricoles, la tendance de fond reste néanmoins à la modération. L’indice GSCI agricole a été pratiquement divisé par deux par rapport à son dernier point haut, atteint en juillet 2012 et la chute a été généralisée. La faiblesse du cours du pétrole a joué un rôle important dans le recul des prix agricoles, via la baisse des coûts des carburants (plus de 10% des coûts de production dans l’agriculture) et des fertilisants, ainsi qu’à travers une influence négative sur les prix du bioéthanol. Dans un contexte d’excès de production importants, surtout dans les céréales, nous prévoyons des baisses de cours pour le cacao, le sucre, le café et le soja en 2017, tandis que les prix du blé et du maïs devraient stagner sur l'ensemble de l'année. Sur l’année 2018, nous ne prévoyons pas de rebond marqué pour aucune des principales matières premières agricoles.
Le cours du blé (Chicago) Unité : prix en cents US par boisseau de 60 livres
Source : Insee, dernière donnée disponible 09/2017
Les cours des principales matières premières agricoles Unité : % des variations annuelles
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
Blé -13,7% -14,0% 1,0% 3,0%
Maïs -9,4% -4,8% 0,7% 2,8%
Soja -25,4% 3,3% -1,7% 3,2%
Sucre -19,6% 38,1% -12,2% 0,4%
Cacao 2,8% -7,7% -30,8% 4,1%
Café -25,2% 2,5% -2,2% 0,9%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
300
400
500
600
700
800
2014 2015 2016 2017 2018
Previsis | Novembre 2017 33 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE
Accélération de l’activité en 2017-2018
La production manufacturière a poursuivi son redressement en 2017 (+1,8%). Le premier trimestre a été relativement difficile, mais l’activité a nettement accéléré depuis. La conjoncture est en effet porteuse, avec un maintien à bas niveau des taux d’intérêt, des cours du pétrole toujours modérés et un scénario de reprise qui se consolide en Europe. Dans ce contexte, la vigueur retrouvée du BTP, la hausse des cadences de production d’Airbus et la croissance de l’industrie automobile ont constitué les principaux moteurs de la croissance de la production manufacturière. Quant à l’activité en volume de l’industrie agroalimentaire, elle est repassée en territoire positif (+0,6%) après une année 2016 très difficile. Principal bémol, les industriels français apparaissent à la peine par rapport à la concurrence étrangère, avec un solde manufacturier qui se dégrade nettement.
En 2018, la croissance de la production manufacturière atteindra 1,9%. Tous les principaux secteurs d’activité resteront bien orientés. Le segment des matériels de transport (automobile, aéronautique, etc.) montrera des signes d’essoufflement, mais restera au-dessus de 3% de croissance. La bonne santé du BTP se prolongera, tirant la demande adressée aux plasturgistes, sidérurgistes, cimentiers, etc. De leur côté, les fabricants de biens d’équipements bénéficieront de la hausse des achats des ménages et des investissements des entreprises. Enfin, l’industrie agroalimentaire sera toujours en difficulté, mais retrouvera une croissance plus franche (+1,0% en 2018 contre +0,6% en 2017). Principale ombre au tableau, l’impact de la remontée des cours de l’euro et des matières premières se fera sentir.
La production de l'industrie manufacturière Unité : % des variations annuelles en volume
Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2017
La production de l'industrie manufacturière Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/10/2017) / Source : Insee
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
-0,9%
-0,3%
1,8%
0,3%
1,8% 1,9%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 34 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
LES INDUSTRIES ALIMENTAIRES
Redressement progressif de la production
Grâce à un marché domestique assez bien orienté et à une demande internationale dynamique (les exportations de produits agroalimentaires et de boissons ont bondi de 7,1% en valeur sur les 8 premiers mois de l’année), la production du secteur a légèrement augmenté en moyenne annuelle en 2017 (+0,6%). Les industriels français sont certes confrontés à une concurrence européenne intense et globalement plus compétitive en termes de prix, pour autant, le climat des affaires s'améliore. La stratégie de montée en gamme a commencé à porter ses fruits sur l'activité et les nouvelles normes d’étiquetage favorisent la consommation de produits élaborés sur le territoire. En outre, la production de produits laitiers (un segment qui pèse près de 30 Md€) s’est progressivement redressée en cours d’année, grâce notamment aux investissements des grands groupes étrangers engagés sur le territoire.
La reprise de l’activité dans les industries alimentaires s’accentuera en 2018 (+1,0%). Les investissements productifs commenceront à porter leurs fruits et les fabricants pourront compter sur une demande bien orientée à l’international. En France, la progression du pouvoir d’achat des ménages et le report croissant des consommateurs vers les produits nationaux alimenteront la demande adressée aux industriels. Du côté des boissons, l’activité sera également bien orientée. Si l’Hexagone a connu en 2017 la pire récolte de vins depuis 1945, les producteurs puiseront dans leurs stocks et le marché ne devrait pas connaître de problèmes d’approvisionnement. La concurrence étrangère restera néanmoins rude sur les vins et champagnes.
La production des industries alimentaires (y compris boissons) Unité : % des variations annuelles en volume
Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2017
La production des industries alimentaires (y compris boissons) Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-8%
-6%
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
-2,4%
0,4% 0,8%
-1,1%
0,6% 1,0%
-3%
-2%
-1%
0%
1%
2%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 35 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE
Ralentissement de la croissance en 2017 et en 2018
Alors que le nombre de véhicules légers assemblés en France est passé de 1,7 million en 2013 à 2,1 millions en 2016, la production de l’industrie automobile a encore progressé de 3,7% en 2017. Une performance en grande partie liée aux options stratégiques et aux succès des constructeurs tricolores : montée en puissance de l’assemblage de la Nissan Micra et de la nouvelle Scenic pour Renault, succès de la nouvelle 3008 et relocalisation temporaire des volumes slovènes de la 208 pour PSA. Du côté de la demande, les marchés automobiles européens ralentissent après plusieurs années de rattrapage post-crise, mais restent solides, à l’exception du Royaume-Uni. La hausse des immatriculations de voitures particulières pourrait dépasser 2%, contre +3% en 2016.
La hausse de la production d’automobiles en France atteindra progressivement un plateau en 2018, et la croissance de la fabrication d’équipements ralentira également. Portée par une conjoncture économique en amélioration en Europe, la hausse des immatriculations de voitures particulières sur le continent restera comprise entre 1% et 2%. En revanche, après plusieurs années de rebond, la croissance des ventes de véhicules utilitaires légers (22% de la production française d’automobiles en 2016) marquera le pas. Autre argument en faveur d’un ralentissement, les volumes de 208 temporairement attribués au site de Poissy en 2017 repartiront en Slovaquie. Pour autant, le taux de croissance annuel de la production de l’industrie automobile restera assez élevé (+3%) grâce à un acquis de croissance très positif.
La production de l'industrie automobile Unité : % des variations annuelles en volume
Source : Insee , dernière donnée disponible 08/2017
La production de l'industrie automobile Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-20%
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0%
10%
20%
2013 2014 2015 2016 2017 2018
3,6%
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4,5% 3,6% 3,2%
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2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 36 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
LE COMMERCE DE DÉTAIL
Un rythme de croisière autour de 2% en 2018
Le secteur du commerce de détail a connu une évolution meilleure qu’anticipé au 1er
semestre 2017. Les détaillants ont pourtant dû faire face à une conjonction de facteurs a priori défavorables (succession de « ponts », phase électorale, remontée de l’inflation, etc). Mais ces freins ont été contrebalancés par l'amélioration globale du climat économique et la hausse du moral des ménages, qui se manifeste par des intentions d'achat toujours aussi élevé. Le maintien de taux d'intérêt très bas continue de stimuler le crédit à la consommation et les ménages n'hésitent plus à piocher dans leur épargne pour réaliser des dépenses engageantes. Les moteurs de l’activité (équipements de la maison) n’affichent pas la même santé éclatante qu’au S1 2016 mais restent allumés, grâce toujours au dynamisme de la construction neuve. Même l’équipement de la personne semble avoir retrouvé des couleurs.
Le secteur bénéficiera toujours de vents porteurs en 2018 : la hausse plus franche du pouvoir d’achat, dans un contexte d’embellie du PIB et d’augmentation des salaires, stimulera la consommation des ménages, pour les dépenses du quotidien comme pour les catégories de dépenses « arbitrables ». Le dynamisme du BTP continuera de soutenir des pans entiers de l’activité commerciale (bricolage-jardinage, ameublement et décoration, électroménager). En prime, l’effet « Coupe du monde de football » permettra de relancer les ventes de produits d’électronique grand public, téléviseurs en tête. Enfin, l’inflation va s'amplifier, après plusieurs années de croissance historiquement faible. La demande glisse vers des produits plus qualitatifs, ce qui pourrait finir par couronner les efforts de valorisation de l'offre du côté des détaillants.
Le chiffre d'affaires du commerce de détail (hors autos et motos) Unité : % des variations annuelles en volume
Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2017
Le chiffre d'affaires du commerce de détail (hors autos et motos) Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-1%
0%
1%
2%
3%
4%
5%
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2013 2014 2015 2016 2017
1,2%
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1,5%
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2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 37 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
LA PRODUCTION DU BTP
Nette hausse de l’activité en 2017, avant un ralentissement en 2018
La conjoncture dans la construction demeure au beau fixe, particulièrement sur le segment du bâtiment. Entre janvier et septembre 2017, le nombre de nouveaux logements démarrés a bondi de près de 19% sur un an. Dans le même temps, les permis de construire délivrés ont progressé de plus de 12%. Les promoteurs maintiennent une cadence élevée en matière de lancement de nouveaux programmes, les ventes étant stimulées par l’amélioration du moral des ménages et des conditions de financement encore favorables. Dans les travaux publics, si l’activité a été morose au premier semestre, elle sera en revanche bien orientée en fin d’année au regard de la forte hausse des prises de commandes ces derniers mois et du solde d’opinion des entrepreneurs quant à leurs perspectives d’activité, au plus haut depuis 2000.
En 2018, l’activité dans la construction restera bien orientée mais le rythme de croissance s’essoufflera légèrement (+1,8%). La remontée progressive des taux d’intérêt et le durcissement annoncé du prêt à taux zéro (PTZ+), instrument dédié à l’accession à la propriété (la part du prêt aidé ne pourrait pas excéder 20% du montant total de l’emprunt dans les zones les moins tendues, contre 40% actuellement) affectera la demande adressée aux promoteurs. Le nouveau plan logement devrait par ailleurs impacter négativement les ressources des bailleurs sociaux, qui pourraient alors réduire la voilure quant à leurs investissements. En revanche, l’activité accélérera dans les travaux publics, portée par la multiplication des chantiers dans le cadre du Grand Paris et la relance de certains projets financés par les collectivités territoriales.
La production du BTP Unité : % des variations annuelles en volume
Source : Insee, dernière donnée disponible 09/2017
La production du BTP Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-10%
-6%
-2%
2%
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2014 2015 2016 2017 2018
0,5%
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2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 38 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
LES TRANSPORTS ET L’ENTREPOSAGE
La hausse des prix des carburants booste la croissance
Le chiffre d’affaires du transport et de l’entreposage a progressé de 5,5% en valeur en 2017. Une grande partie de cette croissance est liée à la remontée des cours du pétrole qui a été répercutée dans les prix par des mécanismes d’ajustement tarifaire (indexation gazole, couverture du carburant, etc.). Le segment du fret a bénéficié de l’amélioration globale de la situation économique, avec une hausse des volumes soutenue par la reprise dans l’industrie et le BTP. L’activité passagers a été extrêmement dynamique en 2017 sur quasiment l’ensemble des segments. La fréquentation s’est inscrite en nette hausse dans le transport aérien et les aéroports français, mais l’amélioration a également été perceptible dans d’autres secteurs comme le ferroviaire. Les services auxiliaires ont enfin participé à cette nette progression.
La croissance du chiffre d’affaires du transport et de l’entreposage ralentira en 2018 (+3,4%), avec un effet pétrole significatif mais moins important qu’en 2017 (donc un impact tarifaire plus limité). L’activité en volume demeurera bien orientée, portée par une dynamique économique désormais bien amorcée en France et dans la zone euro. Le fret bénéficiera de la bonne tenue de ses principaux marchés clients, tant du côté de l’industrie que du BTP. Le trafic de passagers continuera de croître à un rythme élevé, avec toujours pour moteur le développement de l’offre. L’inflation contribuera à des revalorisations des prix, notamment dans des secteurs comme le transport urbain et les services auxiliaires.
Le chiffre d'affaires dans les transports et l'entreposage Unité : % des variations annuelles en valeur
Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2017
Le chiffre d'affaires dans les transports et l'entreposage Unité : % des variations annuelles en valeur
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
-6%
-2%
2%
6%
10%
2014 2015 2016 2017 2018
1,2% 1,4% 1,8%
0,8%
5,5%
3,4%
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 39 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
2.3. Les éclairages sectoriels
L’HÉBERGEMENT ET LA RESTAURATION
Embellie dans l’hébergement, mais activité poussive dans la restauration en 2017
L’année a été très bonne dans l’hébergement et la restauration en 2017. Le chiffre d’affaires a augmenté de 3,5% en volume a ainsi enregistré sa plus forte hausse depuis 2011. Mais cette progression de l’activité a surtout reposé sur le dynamisme de la fréquentation des hébergements touristiques. Les exploitants ont en effet pu compter sur le retour progressif des touristes étrangers dans les hôtels et d’une meilleure fréquentation les autres hébergements collectifs par les vacanciers français. Dans la restauration en revanche, la hausse d’activité est restée plus mesurée. Avec la remontée de l’inflation, la hausse du pouvoir d’achat a été moins franche que l’année précédente (+1,0% contre 1,4% en 2016) et les arbitrages de consommation des ménages sont encore restés serrés.
Le chiffre d’affaires dans l’hébergement et la restauration poursuivra son trend haussier en 2018 (+2,2%). Les professionnels profiteront d’une nouvelle amélioration des fondamentaux économiques qui incitera un peu plus les Français à voyager et à se rendre au restaurant. Après une très bonne année 2017, les hôteliers devront toutefois composer avec un léger tassement de la croissance. Ils ne pourront plus compter sur un effet de rattrapage lié au retour des touristes étrangers. À l’inverse, la progression du chiffre d’affaires sera plus marquée dans la restauration avec un pouvoir d’achat un peu mieux orienté. Mais les restaurateurs devront malgré tout faire face à la concurrence des circuits de restauration alternatifs « conventionnels » (offre de déjeuner des boulangeries, rayons snacking des GSA, etc.).
Le chiffre d'affaires de l'hébergement et de la restauration Unité : indice de volume
Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2017
Le chiffre d'affaires de l'hébergement et de la restauration Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Insee
96
100
104
108
112
116
2013 2014 2015 2016 2017 2018
-0,8%
1,0%
1,5%
2,6%
3,5%
2,2%
-1%
0%
1%
2%
3%
4%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 40 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3. MONDE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2018
MONDE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2018
3.1. LA ZONE EURO 41 L’Allemagne 41 L’Italie 42 L’Espagne 43 3.2. LE RESTE DU MONDE 44 Le Royaume-Uni 44 Les États-Unis 45 Le Japon 46 Le Brésil 47 La Chine 48
Previsis | Novembre 2017 41 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.1 La zone euro
L’ALLEMAGNE
Le plein-emploi tire les salaires à la hausse
L’économie allemande est en phase d’accélération, à l’image de l’indicateur de confiance des industriels IFO qui a atteint en octobre un nouveau sommet historique. Le PIB a progressé de 0,6% au deuxième trimestre 2017, après une hausse de 0,7% entre janvier et mars. Il s'agit d'un rythme bien plus soutenu que celui des trois trimestres précédents. Depuis le début de cette année la croissance est principalement tirée par un bond de l’investissement (en équipement mais aussi dans la construction), mais les autres composants de la demande extérieure et domestique (exportations, consommation des ménages et dépenses publiques) y ont également contribué.
S’appuyant sur une contribution équilibrée de tous ses moteurs, la croissance devrait rester solide sur le reste de cette année et en 2018, ce qui se traduira par une accélération du rythme annuel de hausse du PIB à plus de 2% (contre 1,9% en 2016). Avec un taux de chômage à environ 4% de la population active, le dynamisme de la demande adressée aux entreprises se traduit par une accélération des salaires. Dans ce contexte, très proche du plein-emploi, le pouvoir d’achat et la consommation des ménages résisteront à la hausse de l'inflation. Les investissements des entreprises seront quant à eux stimulés par un environnement conjoncturel mondial en phase de reprise et par une amélioration des débouchés à l’exportation, en Europe mais aussi dans les pays émergents (des marchés cruciaux pour les biens d’équipement et l’industrie automobile allemands).
Le PIB de l'Allemagne Unité : % de variation annuelle en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Deutsche Bundesbank via Feri
Le scénario macro-économique pour l'Allemagne Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 1,5% 1,9% 2,2% 2,1%
Consommation 1,6% 1,9% 2,0% 1,8%
Conso. publique 2,9% 3,7% 1,7% 1,8%
Investissement 1,0% 2,9% 4,3% 3,6%
Construction -2,0% 2,5% 5,5% 3,6%
Equipement 3,0% 2,0% 2,7% 3,6%
Importations 5,2% 3,8% 4,8% 4,6%
Exportations 4,7% 2,4% 4,2% 4,0%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Deutsche Bundesbank via Feri
0,6%
1,9%
1,5%
1,9%
2,2% 2,1%
0,5%
0,9%
1,3%
1,7%
2,1%
2,5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 42 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.1 La zone euro
L’ITALIE
La consommation des ménages et les exportations tirent la croissance
La reprise se confirme en Italie. Le PIB a progressé de 0,4% au T2, soit le même rythme qu'au cours des deux trimestres précédents. Trois trimestres consécutifs de croissance à ce niveau constituent une performance presque exceptionnelle pour l'économie italienne, dont la hausse trimestrielle moyenne du PIB depuis 2001 n'a été que de 0,02%. La surprise des 6 premiers mois de 2017 a été la bonne tenue de la consommation des ménages. Celle-ci bénéficie du recul du taux de chômage des deux dernières années et ne souffre finalement pas trop de l’accélération de l’inflation (qui reste somme toute assez modérée). La consommation et les exportations seront ainsi les principaux moteurs de la croissance en 2017, alors qu’il faudra attendre 2018 pour assister à une reprise plus franche de l’investissement.
La récente approbation par le parlement d’une nouvelle loi électorale ouvre la voie aux élections législatives, qui se tiendront probablement au second trimestre 2018. L’incertitude politique demeure élevée, car le risque d’un succès des partis populistes et eurosceptiques, tels que le Mouvement 5 étoiles ou la Ligue Nord, est important, à en croire les sondages. Ces élections constitueront ainsi un nouveau test important sur la cohésion de la zone euro et la solidité de la monnaie unique européenne, bien que le discours anti-euro de ces forces politiques se soit nettement assoupli ces derniers mois.
Le PIB de l'Italie Unité : % des variations en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Istat via Feri
Le scénario macroéconomique pour l'Italie Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 0,7% 1,0% 1,5% 1,6%
Consommation 1,6% 1,3% 1,4% 1,8%
Conso. publique -0,7% 0,6% 0,9% 0,7%
Investissement 1,4% 3,1% 1,5% 2,8%
Construction -0,8% 1,4% 1,6% 2,9%
Equipement 3,5% 4,6% 1,4% 2,6%
Importations 6,7% 3,1% 5,7% 4,3%
Exportations 4,1% 2,6% 5,0% 3,5%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : Istat via Feri
-1,7%
0,2%
0,7% 1,0%
1,5% 1,6%
-2%
-1%
0%
1%
2%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 43 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.1 La zone euro
L’ESPAGNE
Vers un essoufflement de la reprise
Avec une progression du PIB de 0,8% au 3e trimestre, après une hausse de 0,9% entre mars et juin, l'Espagne
demeure la grande économie la plus dynamique de la zone euro. Cependant, un ralentissement progressif de la croissance est attendu au dernier trimestre et en 2018, en raison principalement d’un épuisement de la mécanique du rebond de l’économie après la profonde crise de 2009-2013 (qui a provoqué une chute cumulée du PIB de 9% sur 5 ans et un taux de chômage à plus de 26% fin 2013). Ainsi, le ralentissement de la consommation des ménages en 2018 sera la conséquence de moindres gains de pouvoir d'achat par rapport aux deux années précédentes, marquées à la fois par un recul très rapide du chômage et par une légère hausse des salaires nominaux, dans un contexte d’inflation négative. Au cours des prochains trimestres, à l’inverse, le chômage devrait baisser à un rythme beaucoup moins rapide, tandis que le retour de l’inflation aux alentours des 2% ne sera pas compensé par une accélération des salaires nominaux.
Sur ces prévisions pèsent en outre les incertitudes liées au contexte politique. Il est encore difficile d’anticiper toutes les conséquences, politiques et économiques, du référendum sur l'indépendance de la Catalogne du 1
er octobre, mais la stratégie de proclamation unilatérale d’indépendance menée jusqu’ici par
le gouvernement catalan aura certainement des effets négatifs sur l'économie de la région (ou du futur Etat), qui pèse environ un cinquième du PIB espagnol, en termes notamment de fuite de capitaux et d’entreprises. Plus de 1 000 sociétés, dont le gestionnaire d’autoroutes Albertis, le troisième fournisseur de gaz et d’électricité d’Espagne, Gas natural, et deux des cinq plus importantes banques espagnoles (CaixaBank et Sabadell), ont déjà quitté Barcelone pour transférer leur siège ailleurs en Espagne depuis début octobre.
Le PIB de l'Espagne Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : INE via Feri
Le scénario macroéconomique pour l'Espagne Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 3,2% 3,2% 3,1% 2,4%
Consommation 2,9% 3,2% 2,5% 2,3%
Conso. publique 2,0% 0,8% 1,1% 0,6%
Investissement 6,0% 3,1% 4,2% 2,7%
Construction 4,9% 1,9% 3,4% 2,5%
Equipement 8,9% 5,0% 5,4% 3,0%
Importations 5,6% 3,3% 4,8% 3,1%
Exportations 4,9% 4,4% 6,2% 3,8%
Estimation et prévision Xerfi / Source : INE via Feri
-1,7%
1,4%
3,2% 3,2% 3,1%
2,4%
-2%
-1%
0%
1%
2%
3%
4%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 44 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.2 Le reste du monde
LE ROYAUME-UNI
Coup de frein en 2018
Le PIB britannique a légèrement accéléré au 3e trimestre, après un fort ralentissement au premier semestre
de cette année. Sur l’ensemble de 2017, la croissance ne devrait pas dépasser 1,5% (contre 1,8% l’année précédente), mais nous prévoyons un fléchissement de l’activité bien plus marqué en 2018, dans un environnement toujours étouffant pour les investissements et la consommation des ménages.
Les premiers pâtiront de l’incertitude qui entoure le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, encore largement indéterminé après les échecs des premières négociations entre les deux parties. La consommation des ménages a quant à elle déjà nettement ralenti depuis le début de 2017, après avoir bien résisté au choc de l’annonce du Brexit au second semestre 2016. Ce ralentissement était attendu car la forte dépréciation de la livre après le référendum sur le Brexit de juin 2016 a affecté tout particulièrement le pouvoir d’achat des ménages, en renchérissant les importations du Royaume-Uni. Tirée par le décrochage de la livre et la remontée des cours des matières premières, l'inflation a atteint 3% en septembre, un niveau qui n’avait plus été observé depuis cinq ans, ce qui a convaincu la Banque d’Angleterre d’augmenter son taux directeur de 0,25% à 0,5% début novembre. Or, ce petit tour de vis monétaire (le premier depuis 2007) risque de contribuer, lui aussi, au fléchissement de l’activité au cours des prochains trimestres.
Le PIB du Royaume-Uni Unité : % de variation annuelle en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : ONS via Feri
Le scénario macro-économique pour le Royaume-Uni Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 2,3% 1,8% 1,5% 0,9%
Consommation 2,6% 2,8% 1,5% 0,4%
Conso. publique 0,6% 1,1% 0,7% 1,3%
Investissement 2,8% 1,3% 2,4% 0,6%
Construction 5,7% 3,9% 2,4% -1,5%
Equipement 2,0% 0,6% 2,4% 1,2%
Importations 5,1% 4,3% 3,0% 2,5%
Exportations 5,0% 1,1% 5,3% 3,9%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : ONS via Feri
2,1%
3,1%
2,3%
1,8%
1,5%
0,9%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
3,0%
3,5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 45 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.2 Le reste du monde
LES ÉTATS-UNIS
Le cycle d’expansion de l’économie américaine joue les prolongations
L’économie américaine a tenu bon au 3e trimestre, malgré les dévastations provoquées en septembre par les
ouragans dans le Sud des États-Unis. En hausse de 0,7%, le PIB n’a ralenti que très légèrement par rapport au trimestre précédent, lorsque le compteur de la croissance avait atteint 0,8%. Certes, une analyse plus détaillée de la croissance révèle un ralentissement plus marqué de la consommation des ménages et des investissements, compensé par un recul des importations et par une hausse des stocks des entreprises.
Néanmoins, plusieurs facteurs laissent présager pour les prochains trimestres une prolongation du cycle d’expansion actuel, qui est déjà l’un des plus longs de l’histoire américaine (la dernière récession aux États-Unis remonte à 2009). Le taux du chômage est à son plus faible niveau en 16 ans (4,1% en octobre) et les créations d’emplois (en nette reprise en octobre après la baisse de septembre due aux ouragans) sont plus que suffisantes pour absorber la hausse de la population active. En même temps, la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro et la reprise généralisée des économies européennes redonnent du souffle aux exportations vers le Vieux continent et la politique fiscale de Donald Trump de soutien des entreprises se précise (enfin), avec la présentation, début novembre, du projet de réforme fiscale devant le Congrès. Ce dernier prévoit notamment une baisse du taux d’imposition des sociétés (actuellement à 35%) à 20%. Dans ce contexte, nos prévisions tablent sur une accélération de la croissance à 2,2% en 2017 et à 2,4% l’année prochaine.
Le PIB des États-Unis Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : BEA via Feri
Le scénario macro-économique pour les États-Unis Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 2,9% 1,5% 2,2% 2,4%
Consommation 3,6% 2,7% 2,6% 2,2%
Conso. publique 1,4% 0,8% 0,0% 2,5%
Investissement 3,9% 0,7% 3,7% 3,3%
Construction 10,2% 5,5% 1,2% 2,3%
Equipement 2,3% -0,6% 4,4% 3,7%
Importations 5,0% 1,3% 3,3% 2,6%
Exportations 0,4% -0,3% 3,0% 1,7%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : BEA via Feri
1,7%
2,6%
2,9%
1,5%
2,2%
2,4%
1,0%
1,4%
1,8%
2,2%
2,6%
3,0%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 46 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.2 Le reste du monde
LE JAPON
Une économie très performante, compte tenu d'une démographie pénalisante
La forte accélération du PIB au 2e trimestre, tirée par un net rebond de la consommation des ménages et des
investissements, propulse nos prévisions de croissance pour 2017 à 1,5%. Cependant, les caractéristiques structurelles de l’économie japonaise ramèneront le PIB sur un sentier d’expansion plus modérée en 2018. La croissance macroéconomique du Japon doit être rapportée à une population en baisse et vieillissante. Il faut prendre en compte le facteur démographique pour comprendre que l'économie japonaise tourne en réalité à plein régime ces derniers trimestres. D’ailleurs, le chômage est pratiquement inexistant (2,8% de la population active en 2017 selon nos estimations) et, malgré le recul de la population en âge de travailler (15-64 ans selon les conventions statistiques internationales), l’emploi total continue de progresser en raison notamment d’une mobilisation croissante des femmes et des seniors dans la population active.
Grâce à une politique monétaire expansionniste visant à affaiblir le yen dans un objectif de compétitivité extérieure, le mouvement de dépréciation du yen a repris depuis la mi-2016 et la devise japonaise a perdu 10% de sa valeur vis-à-vis du dollar et 15% par rapport à l’euro entre août 2016 et octobre 2017, ce qui devrait se traduire par une accélération des exportations. Du côté de la consommation des ménages et des investissements, la croissance devrait également s’accélérer en 2017 et en 2018, sous l’effet de la politique budgétaire expansionniste du Premier ministre Shinzo Abe et de la poursuite du programme d’assouplissement quantitatif et de taux négatifs de la Banque du Japon.
Le PIB du Japon Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : ESRI via Feri
Le scénario macro-économique pour le Japon Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB 1,1% 1,0% 1,5% 1,1%
Consommation -0,3% 0,4% 1,5% 1,0%
Conso. publique 1,6% 1,3% 0,2% 0,6%
Investissement 0,1% 1,0% 3,2% 2,2%
Construction -1,8% 5,6% 5,3% 2,5%
Equipement 1,2% 1,1% 4,4% 2,4%
Importations 0,7% -2,3% 3,7% 2,9%
Exportations 3,0% 1,1% 5,4% 2,5%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : ESRI via Feri
2,0%
0,2%
1,1% 1,0%
1,5%
1,1%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 47 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.2 Le reste du monde
LE BRÉSIL
Une lente émersion qui repose surtout sur la reprise de la demande extérieure
L'économie brésilienne est enfin sortie de la récession cette année, avec une hausse du PIB de 1% au 1
er trimestre. Même si le rythme de croissance s'est nettement amoindri au 2
e trimestre (+0,2%), deux
trimestres consécutifs de hausse du PIB constituent un signal prometteur, après 8 trimestres de repli. Du côté de l’inflation, la situation continue de s’améliorer : les prix à la consommation n’ont augmenté que de 2,5% sur un an en septembre, alors que leur progression il y a un an était de 8,5%. Le ralentissement de l’inflation depuis le dernier été a permis à la banque centrale d’adoucir sa politique monétaire, avec une baisse graduelle du principal taux directeur qui s’élève désormais à 7,5% (contre 14% il y a un an). L’économie brésilienne s’extirpe ainsi petit à petit d’une longue période de stagflation, une situation économique inconfortable qui combine récession et forte inflation.
Les réformes mises en chantier par le président Michel Temer (plafonnement des dépenses publiques, réforme du système des retraites et flexibilisation du marché du travail) ont contribué au retour des capitaux étrangers, mais la demande domestique est comprimée par des politiques de rigueur et par des taux d’intérêt qui demeurent très élevés. La reprise de l'activité est donc lente et compliquée. Les exportations en sont actuellement le principal moteur, bénéficiant de la reprise de la demande mondiale et du rebond des cours des métaux et du pétrole. La demande domestique, en revanche, peine à redémarrer, car la récession et la forte inflation des deux dernières années ont laminé les capacités de production et le pouvoir d'achat des ménages, faisant basculer une partie de la population sous le seuil de pauvreté.
Le PIB du Brésil Unité : % des variations annuelles en volume
Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : IBGE via Feri
Le scénario macroéconomique pour le Brésil Unité : % des variations annuelles en volume
2015 2016 2017 (e) 2018 (p)
PIB -3,8% -3,6% 0,1% 2,0%
Consommation -3,9% -4,2% 0,3% 1,4%
Conso. publique -1,1% -0,6% -2,1% 0,0%
Investissement -13,9% -10,2% -4,7% 3,7%
Exportations 6,3% 1,9% 4,0% 6,1%
Importations -14,1% -10,3% 1,7% 2,6%
Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 10/11/2017) / Source : IBGE via Feri
3,0%
0,5%
-3,8% -3,6%
0,1%
2,0%
-4%
-2%
0%
2%
4%
2013 2014 2015 2016 2017e 2018p
Previsis | Novembre 2017 48 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)
3.2 Le reste du monde
LA CHINE
Les exportations chinoises bénéficient de l’embellie du commerce mondial
Le 19e Congrès quinquennal du parti communiste chinois (PCC) qui s’est tenu à Pékin fin octobre a tracé les
lignes directrices de la vie politique et économique chinoise pour les 5 prochaines années. Le pouvoir de Xi Jinping en sort renforcé : le secrétaire général du PCC obtient un second mandat à la tête du PCC, et donc de l’État, et sa « pensée sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère » est désormais inscrite, à l’image de la doctrine de Mao, dans la charte du Parti.
La montée en gamme et en contenu technologique de la production industrielle, la réduction des inégalités et le rééquilibrage de la croissance au profit de la consommation des ménages ont été réaffirmés comme autant d’objectifs pour les 5 ans à venir. La transformation de l’« atelier » chinois des années 1990-2000 en une industrie plus diversifiée et à plus haute valeur ajoutée est bien en cours, ce dont témoigne la forte progression de la valeur ajoutée domestique incorporée dans les exportations chinoises, ou encore le ralentissement des importations de produits intermédiaires (dans l’électronique notamment). Cependant, il s’agira d’un processus très long et semé d’embûches, d’autant plus que le retour en arrière n’est pas une option possible, car la forte progression des salaires des dix dernières années se traduit depuis quelques années par des délocalisations des phases de production à plus faible valeur ajoutée vers des pays à moindre coût, tels que le Vietnam, le Bangladesh, le Cambodge ou encore l’Éthiopie.
Commerce extérieur de la Chine en valeur Unité : variation en % (moyenne des 12 derniers mois par rapport aux 12 mois précédents)
Investissements directs étrangers Unité : milliard de dollars, données annuelles glissantes (somme des 4 derniers trimestres)
Source : General Administration of Customs of the People's Republic of China (dernière donnée : 09/2017)
Source : State Administration of Foreign Exchange (dernière donnée 1
er trimestre 2017)
Réserves de change en devises de la Chine Unité : milliard de dollars
Taux de change Yuan / Dollar Unité : yuans pour un dollar (échelle inversée)
Source : Banque pop. de Chine (dernière donnée 09/17) Source : Feri (dernière donnée 10/2017)
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
12 13 14 15 16 17
Exportations Importations
0
50
100
150
200
250
300
350
08 09 10 11 12 13 14 15 16 17
Investissements entrants
Investissements sortants
2 750
3 000
3 250
3 500
3 750
4 000
4 250
12 13 14 15 16 17
6,0
6,2
6,4
6,6
6,8
7,0
7,2
10 11 12 13 14 15 16 17