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Pointe-à-Pitre,une ville soumise aux risques
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2. Le cyclone de 1928
Les cyclones ont laissé des traces écrites plus ou moins bavardes dans les archives guadeloupéennes. Au début du XXe siècle, quatre cyclones traversent l’archipel : ceux des 21 août 1909, 10 août 1915, 12 septembre 1928 et 1er septembre 1930. Celui du 12 septembre 1928 est un cyclone extrêmement violent. Le 16 septembre, les voies de communica-tion venant d’être rétablies, le Gouverneur arrive à Pointe-à-Pitre. Dans le télégramme rédigé le même jour, il écrit : « Pointe-à-Pitre complètement dévasté faubourgs existent plus tous bâtiment administration délabrés raz de marée a submergé les îlets et emporté maisons. (…) 235 cadavres retrouvés jusqu’à ce jour ». Les sources sont nombreuses et nous vous en proposons une sélection qui peut être exploitée dans le cadre de cet atelier pédagogique.
Cet atelier montre la diversité des risques qui menacent la ville, les conséquences sur la population ainsi que les différentes stratégies pour lutter contre les catastrophes. La succession de tremblements de terre, d’incendies, de cyclones a fortement marqué le rythme de l’histoire de la ville qui se lit aujourd’hui dans le paysage urbain ou la diversité architecturale. Cette publication aborde le cyclone de 1928 et propose une sélection des documents d’archives qui sont présentés dans les ateliers pédagogiques.
AD971.- 5 Fi 20/453. Pointe-à-Pitre. Place de la Victoire, 1928.
Conseil Général de la Guadeloupe - Direction des Archives Départementales
Le cyclone du 12 septembre 1928 : une vision apocalyptique
Le 17 septembre, les travaux de déblaiement commencent.
Le Nouvelliste du 13 septembre donne une vision apocalyptique de la ville :
« les murs de la Pointe-à-Pitre ne constituaient plus qu’un amas
de pierres, de briques, de branches d’arbre, de feuilles de tôle,
d’ardoises, de tuiles, de fils télégraphiques, de bois, de poutres,
infranchissables et d’un aspect désolant et lamentable. Les neuf
dixièmes des maisons étaient endommagées, sans toît, sans fenêtres,
délabrées comme après un bombardement. D’autres totalement
détruites formaient un amas de décombres ».
Cette description reflète également les paysages de désastre de l’ensemble de la Guadeloupe : villages, usines, récoltes, voies de communication sont dévastés et le nombre total des victimes serait de 1 270 ce 13 septembre d’après le Nouvelliste.
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AD971. FMC.N.C. Extrait du Nouvelliste, 6 octobre 1928, 1re page.
Des rumeurs les plus alarmistes commencent à circuler : la famine menace et les épidémies sont annoncées. Ces bruits créent une panique au sein de la population totalement démunie.
Les secours s’organisent très rapidement : le 27 septembre, des sommes importantes ont permis de réquisitionner et distribuer des vivres de première nécessité, d’embaucher de la main d’œuvre, d’ac-quérir des tôles pour couvrir les bâtiments, d’acheter des médicaments pour soigner les blessés… en attendant que la métropole fournisse de la morue, de l’huile, de la graisse alimentaire, du riz, des haricots, pois ou lentilles, des pommes de terre, de la farine.
AD971. 1P4. Extrait de la proclamation du gouverneur Tellier appelant la population au calme, 17 septembre 1928.
AD971. 1P4. Extrait du télégramme du gouverneur Tellier adressé au ministre des Colonies, 17 septembre 1928.
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Téléphone : 0590 81 13 02 (standard) ou 0590 99 20 72 - Fax : 0590 81 97 15 - Courriel : servive.educatif@
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Un réseau de solidarité se met en place et de très nombreux dons affluent des îles caribéennes, de la métropole, des autres colonies, des pays étrangers.
Le 14 septembre, le gouverneur crée dans chaque commune une commission d’évaluation des dégâts. Le 27 septembre suivant, le service de la comptabilité est mis en place pour gérer les secours. Le 22 janvier 1929, l’office des prêts auquel sont associés deux autres offices - celui des prêts d’honneur et celui des secours - prend en charge les dossiers des sinistrés en mettant à leur disposition les crédits nécessaires pour reconstruire les plantations, immeubles et pour faire face aux pertes commerciales et maritimes.
Dans les années qui suivent, d’importants travaux d’assainissement préfigurent le développement de la ville hors de son périmètre historique. La reconstruction des bâtiments publics est confiée à l’architecte Ali Tur qui va marquer durablement le paysage architectural de la Guadeloupe.
AD971.- 5Fi20/456. Pointe-à-Pitre. Distribution de vivres aux sinistrés, 1928.
AD971 .-1P4. Traduction du télégramme du gouverneur de la Jamaïque annonçant des secours aux sinistrés, 17 octobre 1928.
Textes rédigés par P. Forestier et A. Lebel