contretemps 12

5/25/2018 Contretemps 12

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ISBN : 2-84597-138-9ISSN: 1633-597XNumro douzefvrier 200519

CONTReTeMP

Gilbert AchcarDaniel BensadJean-Pierre DebourdeauNicolas Dot-Pouillard-QualanderMohamed-Cherif FerzaniChris Harman

Franois HoutartFouad ImarraineSamy JohsuaVasant KaiwarSadri KhiariThierry M. LabicaStphane LavignotteMichal Lwy

Elias SanbarPatrick SimonJosette TratMarie-Hlne Zylberberg-Hocquard

quels saints se vouer ?Espaces publics et religions

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CONTReTeMPS

7 Prsentation : Q U E L S S A I N T S S E V O U E R ?

9 E S P A C E P U B L I C, L A C IT S E T D IF F R E NC E S

11 Jean-Pierre Debourdeau et Samy Johsua : Athisme,

anticlricalisme, lacit20 Marie-Hlne Zylberberg-Hocquard: La lacit en marchejusqu la Sparation des glises et de ltat

31 Patrick Simon: Les aporiesde luniversalisme la franaise

4 1 C R I T I Q U E D E L A R E L I G I O N E T T H O L O G I E S C R I T I Q U E S

4 3 Josette Trat : Ordre moral et diffrentialismeau centre des modles religieux catholiques et musulmans

5 2 Stphane Lavignotte : Dieu est une lesbienne noire6 4 Franois Houtart: La thologie de la libration

en Amrique latine7 3 Michal Lwy : Lopium du peuple?7 9 Michal Lwy : Marxisme et religion chez Antonio Gramsci

9 3 I S L A M /I S L A M S

9 5 Mohamed-Cherif Ferzani et Sadri Khiari : Trajectoireset paradoxes de l'islam politique contemporain

1 0 6 Fouad Imarraine : Le paysage islamique franais

et la citoyennet1 1 5 Nicolas Dot-Pouillard-Qualander : Rsistanceset conscience de culture dans les espaces musulmans

1 2 7 L U D ' A I L LE U R S

1 2 9 Elias Sanbar : Figures du Palestinien1 3 6 Vasant Kaiwar : Des Subaltern Studies

comme nouvel orientalisme1 5 1 Thierry M. Labica: Ernst Bloch: un athisme mystique

1 6 3 C O N T R OV E R S E S

1 6 5 Chris Harman : le Prophte et le proltariat1 7 6 Gilbert Achcar : Marxismes et religions,

hier et aujourd'hui

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CONTReTeMPSnumro douze, janvier 2005

quels saints se vouer ?

Espaces publics et religions

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CONTReTeMPnumro douze, fvrier 2005

quels saints se vouer ?Espaces publics et religions

CONTRETEMPS

numro un, mai 2001

Le retour de la critique sociale Marx et les nouvelles sociologies

numro deux, septembre 2001Seattle, Porto Alegre, Gnes Mondialisation capitaliste et dominations impriales

numro trois, fvrier 2002

Logiques de guerre Dossier : mancipation sociale et dmocratienumro quatre, mai 2002

Critique de lcologie politique Dossier: Pierre Bourdieu, le sociologue et lengagementnumro cinq, septembre 2002

Proprits et pouvoirs Dossier : Le 11 septembre, un an aprsnumro six, fvrier 2003

Changer le monde sans prendre le pouvoir? Nouveaux libertaires, nouveaux communistesnumro sept, mai 2003

Genre, classes, ethnies : identits, diffrences, galitsnumro huit, septembre 2003

Nouveaux monstres et vieux dmons: Dconstruire lextrme droite

numro neuf, fvrier 2004Lautre Europe: pour une refondation sociale et dmocratiquenumro dix, mai 2004

LAmrique latine rebelle. Contre lordre imprialnumro onze, septembre 2004

Penser radicalement gauchenumro douze, fvrier 2005

quels saints se vouer ? Espaces publics et religions

Les ditions Textuel, 200548, rue Vivienne75002 ParisISBN : 2-84597-138-9

ISSN: 1633-597XDpt lgal : fvrier 2005

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Ouvrage publi avec le

du Centre nationa


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p r s e n t a t i o n

quels saints se vouer?

Dossier coordonnpar Josette Trat et Daniel Bensad

Les polmiques passionnelles sur la question du voile islamique sont rvlatrtrouble plus profond. Les catgories dans lesquelles se pense la

depuis les grandes rvolutions modernes celles despace public, drainet, de reprsentation, de lacit sont malmenes par la brutamondialisation librale. Il en rsulte une redfinition des rapposphre publique et sphre prive, entre espaces profanes et espaces rCes bouleversements du champ politique se traduisent, entre autresremise en cause de la notion mme de lacit et du consensus (relatifson interprtation. Ainsi, lopposition dune lacit ouverte la lapose ferme et un intgrisme rpublicain (parfois bien rel), chevvague de la contre-rforme librale et nourrit les tentations de fragm

communautaire de lespace public: la lacit se rduirait ainsi une ction plus ou moins pacifique des croyances religieuses sur le terrain La rvision (ou ladaptation ) invoque par Nicolas Sarkozy de la losur la sparation de lglise et de ltat est cet gard symptomatiquCes tentations font cho la mise en valeur par lidologie librale et du mot de tolrance, dont le regrett Jacques Derrida soulignaHabermas quil accompagne ce quon appelle facilement et confusretour du religieux1 . Pour lui, cette tolrance est originairement une vetienne et plus prcisment, dans lhistoire culturelle franaise, une ver

lique: Cest un discours aux racines religieuses, le plus souvent tendu pouvoir, avec quelque concession condescendante , une sorte dlit conditionnelle, circonspecte et prudente, sous surveillance . Dopposait lhospitalit inconditionnelle, qui na pas de statut politiquedique formalisable, mais constitue la condition du politique et du juridFace aux drives dune lacit ouverte, tolrante et communautadfense dune lacit originelle, idologiquement neutre, relve dunePas plus que ltat, la lacit ne saurait tre un espace neutre. Son

sest impos au prix de luttes acharnes, notamment sur le terrain scot port, contre lemprise de lglise sur lducation par une coa

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1 Voir Jacques Derrida et Jrgen Habermas,

Le concept du 11 septembre, Paris, Galile,2004, pages 185 188 et 226 231.

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Espace publlacits et diffrenc

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forces sociales qui lui donnaient un contenu diffrent, voire antagonique: labourgeoisie rpublicaine, anticlricale et positiviste dun ct, le projetdmancipation sociale du mouvement ouvrier de lautre. Si le sens pratique dela lacit parat aujourdhui aussi incertain, cest que laffaiblissement du mou-vement socialiste et la conversion de la bourgeoisie la tolrance librale,risquent de la rduire forme sans substance ou un simple intgrisme ta-tique disciplinaire. moins quelle ne trouve un nouveau souffle dans un projetde justice sociale articulant particularits sociales et culturelles et universa-lit--venir , fonde non seulement sur le rejet des ingalit de classe ou hri-tes du colonialisme, mais galement des discriminations de genre. Le risqueserait grand, sans cela, de se contenter dune juxtaposition de diffrentes sanslien commun. Une nouvelle lacit inscrite dans une perspective dmancipation

ne pourra prendre corps quau prix de cette rflexion complexe.Le prsent numro de ContreTemps ne prtend pas conclure un dbat qui nefait que commencer. Il devrait en revanche le nourrir dun matriau conceptuelet historique permettant une prise de distance par rapport aux tumultes pol-miques immdiats. Nous y revenons dans une premire partie sur des l-ments dhistoire de la lacit et sur la question de la pluralit dans lespacepublic. Une deuxime partie aborde, du point de vue notamment de la tradi-tion marxiste et du fminisme critique, la question des rapports entre cetespace et lespace religieux ou communautaire. La troisime partie est consa-

cre plusieurs contributions sur la pluralit et la complexit de courants tropsouvent rangs indistinctement sous la catgorie fourre-tout dislamisme.La rubrique Lu dailleurs rend compte du rcent livre dElias Sanbar, Figuresdu Palestinien, ainsi que de la rdition dun livre dErnst Bloch, Traces. Elleprsente galement une contribution de luniversitaire dorigine indienneVaisant Kaiwar sur les subaltern studies . Enfin, la rubrique Controverses prsente deux contributions de tonalits clairement diffrentes, du britanniqueChris Harman et de Gilbert Achcar, sur le rapport entre politique et religiondans les luttes actuelles.

J. T. et D. B.


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E s p a c e p u b l i c , l a c i t s e t d i f f re n c e s

Jean-Pierre DebourdeauMembre du conseil d'orientation de la fondation Copernic,

Collaborateur de l'institut de recherche de la FSU

Samuel JohsuaProfesseur en sciences de l'ducation (universit de Provence),Dernire publication : Une autre cole est possible.

Manifeste pour une ducation mancipatrice. Textuel

Athisme, anticlricalisme, lacLa politique religieuse du mouvement social

Les auteurs prsentent ici les diverses positions qui ont travers le moouvrier europen propos de ce que Rosa Luxemburg appelait sa religieuse . Des premiers communistes autour de Babeuf au couRvolution franaise Bauer et Gramsci dans lentre-deux-guerres. Lrevendiqu des anarchistes et blanquistes, la distinction entre anticlbourgeois et anticlricalisme proltarien au tournant du sicle prcdles marxistes. Les pripties ultrieures du combat laque. Aujour

retour du religieux et du souci laque, sous des configurations nouveune nouvelle minorit religieuse, lislam.

Lathisme proclam et propag: anarchistes et blanquistesLes premiers communistes, et en particulier Sylvain Marchal, fustconcert Dieu, la religion et lglise. Cette dernire, partie prenante de

cratie dchue, grosse propritaire foncire, perceptrice dimpts, pdune monarchie dont elle pouse les structures, justifie, avec la lingalit, la soumission et la rsignation. Il faut non seulement lui pouvoir temporel, lui interdire dinterfrer dans la vie civique, mais colidologie quelle secrte et ceux qui sen font les dfenseurs. La gsuivante sera plutt diste, y compris Blanqui, dans sa jeunesse. exception est Proudhon, pour qui si la proprit, cest le vol , Dle mal . Le courant anarchiste qui le continuera aura la mme oriBakounine souhaitant, par exemple, que lathisme soit une des claututaires de lInternationale. Proudhoniens et blanquistes furent, en


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C r i t i q u e d e l a r e l i g i o n e t t h o l o g i e s c r i t i q u e s

Josette TratSociologue (universit de Paris 8).

Ordre moral et diffrencialisme

au centre des modles religieuxcatholiques et musulmans

Deux publications rcentes, celle de Tariq Ramadan dun ct, celle duRatzinger de lautre1 donnent loccasion lauteure de revenir sur leses divergences avec la hirarchie catholique et le prdicateur musulm

prtendent, comme les fministes, dfendre lgalit entre hommes emais lgalit dans la diffrence, dans la complmentarit des rl permissivit tout va des socits occidentales prtendument cules fministes, ils opposent une socit fonde sur lamour licite cadre du mariage et de la famille htrosexuelle. la guerre des sexne parat-il par les mouvements fministes, ils opposent la collaborlharmonie entre hommes et femmes. Telles sont les thses quelle socritique fministe.

Le Vatican contre les fministes et les homosexuelsAu pralable, une question de mthode: est-il juste de comparer le dun cardinal reprsentant la haute hirarchie catholique et les dcdun intellectuel qui ne prtend nullement reprsenter lensemble demans2 ? Est-il juste de comparer lglise catholique qui a lutt et luttde toutes ses forces contre le droit la contraception et lavortemeun courant du monde musulman qui prtend faire uvre de rforme

sien le dfi lanc par la fministe franaise bien connue Christine Dcrer un nouveau fminisme non pas contre mais avec lislam3 . Audiffrences sur lesquelles nous reviendrons, une perspective commanime selon nous: faire refluer au maximum linfluence des moufministes dans le monde et discrditer le projet de transformationdes rapports sociaux de sexe dont certains taient porteurs.La hirarchie catholique na jamais cach son hostilit fondamentale tmesures favorisant lmancipation des femmes et celle des hommes:toute forme de contraception (sauf labstinence), opposition lavorte

droit au divorce, refus du droit au travail salari des femmes, condamn



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Islam/isla

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I s l a m / I s l a m s

Mohamed-Cherif Ferjani1

Professeur de sciences politiques et de civilisation arabe luniversit


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p q

Sadri Khiari2

Membre fondateur du Conseil national pour les liberts en Tunisie

et du Raid-Attac Tunisie

Trajectoires et paradoxesde lislam politique contemporaiContre lorientalisme et lorientalisme inv

Lislamologie classique a cd progressivement la place des apsociopolitiques et anthropologiques domines par ces conceptions listes chres aux spcialistes amricains du Moyen-Orient qui oppislam mythique un Occident tout aussi mythique. La critique de cespartages galement par les islamistes, est dune urgente actualit

Lorientalisme, crit Edwards Sad, est un style de pense fond sur la diontologique et pistmologique entre lOrient et (le plus slOccident . Il est un style occidental de domination, de restruet dautorit sur lOrient3 . Mais lorientalisme, prcise-t-il, est polyil a plusieurs visages. Les images dune religion fataliste et rtrentretenues par les idologues de la colonisation civilisatrice celles dune spiritualit qui a su rsister une modernit trop liste , ont, aujourdhui, cd la place la vision dun islam la fo

ant et obscurantiste. Si lon reconnat aux autres religions un dautorenouvellement, le propre de lislam, son essence, serait juson caractre fig et sa non-historicit quexprimerait particuliremaujourdhui un islamisme fondamentaliste, au proslytisme violentpassion serait lutopie moyengeuse dun retour aux temps du PEssence de lislam qui serait aussi lessence des peuples musulmtelle conception est peu ou prou partage non seulement par la droqui inspire la politique amricaine et la guerre contre le terrorism

par un trs large spectre de forces politiques allant jusqu certa



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Lu d'ailleu

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L u d ' a i l l e u r s

Elias SanbarDirecteur de la revue tudes palestinienne, il a publi rcemment Fig

du Palestinien(Paris, Gallimard, 2004) et Les Palestiniens : la photogr

dune terre et de son peuple de 1839 nos jours (Hazan 2004)


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d une terre et de son peuple de 1839 nos jours (Hazan, 2004)

Figures du Palestinien

La religion a-t-elle jou un rle important dans la constitutiondu sentiment national palestinien?Elias Sanbar: Dans le cadre de ce que jappellerais leurs mcanismes d auto-id

tion , la religion est indissociable de ce que les Palestiniens concomme lattribut principal de leur terre. Cet attribut, cest dtre la Ter savoir une terre absolument unique en son genre. La religion a ceun rle dans lmergence du sentiment national palestinien, mais encaractristique dun lieu, et non dans sa dimension troitement thoCela ne signifie pas, bien entendu, quil ny ait pas de croyants en PMais chez les Palestiniens, le rapport la religion passe par le liemdiatis par le territoire. Du point de vue de lvolution des figure

taires palestiniennes, lhritage territorial est donc beaucoup plus ique la dimension rvle de la religion.Cest dailleurs lune des raisons pour lesquelles, lorsque le sionisdvelopp, il a t immdiatement peru par les Palestiniens commsemblant pas aux autres colonialismes. Ds les origines, lenjeu pounisme a t de prendre possession du territoire, et non, comme dadautres processus de colonisation, doccuper le pays pour en exppopulation. Cela confrera demble au conflit une dimension spcifidiffrente de la situation prvalant dans les pays alentour.

La question religieuse occupe-t-elle une place plus grandedans la socit palestinienne actuelle?Elias Sanbar: Non, mon sens le territoire est toujours aussi fondamental. Malgr

rences, linfluence des fondamentalistes religieux dans le mouvemenal palestinien est relativement restreinte. Plus prcisment, lerencontr par les islamistes nest pas ou peu li leur discours entendu au sens strict. Dailleurs, rien ne dit que limplantation de rants soit durable, nous pourrons revenir sur ce point. Cela ne signifie



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qui signifie, encore une fois, que les rcits de Traces, avec tout leur imaginaire,leur dimension culturelle, ne relvent plus de lordre superstructurel; ils sontau contraire des moments dincarnation subjective parlante de la matrialitobjective. Avec pour consquence, une verbalisation du matriel et une mat-rialisation de la langue. Et cest au rcit de faire entendre la petite musique de


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1 Toutes les rfrences de pages renvoient ldition de Traces, Gallimard, 1998,trad. P. Quillet et H. Hiderbrand.

2 Cf., sur ces questions, Michael Lwy,Rdemption et utopie: le judasmelibertaire en Europe centrale, PUF, 1988.

3 Adorno, ibid., p. 153.4 Cf., Lwy, ibid.5 Matre Eckhart, Sermons et traits,

Gallimard, 1987, p. 193.6 Matre Eckhart, Du renouvellement

dans lesprit , in Sermons-traits,trad. Paul Petit, Gallimard, 1987, p. 131.Cf., galement sur ces questions, deLibera, A., La Mystique rhnane, Le Seuil,1994, ch. 6, et en particulier, pp. 247-248( lhomme pauvre ), et pp. 283-284( le solipsisme ontologique de Dieu ).

7 Le passage cit est fort proche de ce quelon peut galement lire dans Commeune toile du matin (Matre Eckhart,ibid., p. 125: en Dieu il ny ni bon nimeilleur ni le meilleur! ) et qui, pourtre entach dhrsie , fait partie des28 propositions condamnes par Jean XXIIen 1329. Cf., ibid., p. 320.

8 Deleuze et Guattari, Quest-ce quela philosophie ?Minuit, 1991, p. 88.Paradoxes chrtiens-athes que lonretrouve chez un William Blake (que Blochcite en exergue dun des chapitres dupremier tome du Principe esprance)ou chez un Jacob Boehme.

9 Renversement et rupture (du cyclefondamentalement strile ) conformeau programme repris et systmatis dansLe Principe esprance : il ny a de placedans la philosophie que pour lanti-rminiscence . Lesprance qui, aucune fin, ne veut tre au mme pointqu son dpart, brise ce cycleautoritaire , trad., Franoise Wuilmart,Gallimard, 1976, tome 1, p. 246

10 Sur le principe premier demeurant

cach dans les profondeurs secrtesde la mmoire et o sengendre le verbeintime qui nest daucune langue chez Thierry de Freiberg, cf., de Libera,op. cit., p. 177.

11 Ibid., p. 88.

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la matire.

Controvers

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C o n t r o v e r s e s

Chris HarmannDirecteur de rdaction de la revue trimestrielle International Socialism

membre du socialist workers party et auteur de A Peoples History

of the World (une histoire populaire du monde).

Le Prophte et le proltariat


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Lauteur rfute les deux ides sur lislamisme radical: ni fascisme vertintrinsquement anti-imprialiste. Il affirme quil sagit plutt de lexprcouches sociales diverses parmi lesquelles la nouvelle petite bourgeodun poids prpondrant. Ce mouvement fondamentalement petit-bpeut voluer vers la rsistance limprialisme ou dans un sens rac

mais il ne peut avoir de politique indpendante et propre. Lauteur dflide quil faut que les rvolutionnaires offrent, par leur opposition imet sans concession limprialisme et aux classes dominantes locales,spective plus vaste ceux que ces mouvements attirent, en particulier leIl illustre des possibilits de convergence par lexprience britannique en commun avec les musulmans contre la guerre, depuis le 11 septemb

Lislamisme aujourdhui

La confusion est frquente entre lislam, religion pratique par probablecinquime de la population mondiale, et des groupes politiques aux effeplus rduits. Dans les discours mdiatiques, ceux-ci sont souvent dcritdes organisations de fanatiques , de cingls et dimams dincarnations absolues du mal, voire de fascistes . Cette vision na pascule que par des gouvernements. Dans les publications de gauche ces dannes on trouve de nombreuses rfrences la suppose irrationalibarbarie de lislam, au fascisme mdival des groupes qui sen rclaLislamisme est une raction aux ravages de limprialisme. Celle-ci rgressive, intgrant certaines caractristiques les plus ractionnasocits prcapitalistes, mais elle peut galement encourager la lutlimprialisme.

Islam, religion et idologieIl existe deux approches de la question de lislamisme.La premire est celle qui y voit la Raction incarne. Elle a t adoptemajeure partie de la gauche iranienne aprs la consolidation du r



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Documents

u e d e

u e s4

espaces publics

espaces musulmans1

pierre bourdieu

hlne zylberberg

lcologie politique dossier

guerre dossier