contribution a l’evaluation des risques securite et …
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Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 1
Projet TCP/NER/3601 - Réduire le travail des enfants pour une agriculture soutenable au Niger
Etude réalisée par :
Docteur Joseph DIEUBOUE
Médecin spécialiste en Sécurité et santé au travail
Consultant international FAO
ANNEE 2018
CONTRIBUTION A L’EVALUATION DES RISQUES SECURITE ET
SANTE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES, PASTORALES ET
HALIEUTIQUES DU NIGER
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 2
EXECUTIVE SUMMARY
ce
CONTRIBUTION TO OCCUPATIONAL HEALTH AND SAFETY HAZARD ASSESSMENT
IN AGRICULTURAL-PASTORAL AND FISHERIES FACILITIES IN THE NIGER
REPUBLIC
In developing countries, labour-intensive agriculture is the most common practice used in a wide
variety of farm holdings and activities. This wide socio-professional diversity impacts on hazard
awareness and prevention in this sector which uses about 70% of children working in the world and
also offers most opportunities for decent work to children who have reached the legal minimum age
for employment. Whatever the shape and the level of farm, risks are many and varied. Hazardous
works for children are not well known.
The main objective was to evaluate the hazard face by workers in the agro pastoral and halieutic
sector and to identify the challenges and primary needs of farms owners in the Republic of Niger in
order to make recommendations for the improvement of OSH conditions in farms and working
condition for children concerned. The specifics objectives were to identify:
hazards face by farms workers and evaluate the level of risk incurred
specifics tasks performed by children with the hazards face and the risks encountered
measures that can be taken by farmers to reduce those risks
dangerous works that should be forbidden for children under eighteen.
This study was carried out on March-April 2018 in 26 farms (14 agricultural, 04 fisheries and 08
livestock) operating in the Niamey, Dosso and Tahoua regions. The hazard assessment was carried
out through a transversal descriptive study, with a participatory and multidisciplinary approach
using the DEPARIS method of SOBANE Strategy. Within each farm, the evaluation focused on the
activities of the exploitation chain and the children who are working in. The sample was made from
the list of farms provided by managers of the agriculture ministry. The selection of children to
question took place following the random method.
According to the results, the work method was essentially traditional or manual and promoted a
high demand for physical force from workers and significant use of sharp or blunt hand tools.
Various types of pesticides were used and more than 10 specialities were identified with some of
them without international non-proprietary name. Overall, 22 types of hazard were identified (21 in
agriculture, 22 in fishing, 20 in fish farming and 16 in livestock) with varying levels of severity from
one task to another, from one activity to another, from one farm to another and one from sub-sector
to another, but for the most part at high and unacceptable levels. There was no real hazard
prevention organization in the farms and reported actions showed only empirical prevention.
Workers were victims of many accidents and illnesses including children, which accounted for at
least one case per day in agriculture and livestock, or at least one case per week in fishing. Indeed,
the types of work they perform are unfortunately the most dangerous in all three sub-sectors and,
according to the parents and the farms owners, they are involved in 81% among the 158 tasks in all
three sub-sectors.
The data thus collected allowed for the formulation of recommendations for the improvement of
working conditions on farms and the promotion of OSH in the Niger republic. They helped in the
development of a recommendation guide for the hazardous child labour list in these 3 sub-sectors
that employ child workers.
Key words: Agriculture; participatory study, occupational hazards; Child hazardous work.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 3
RESUME EXECUTIF
ce
CONTRIBUTION A L’EVALUATION DES RISQUES SECURITE ET SANTE AU
TRAVAIL DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES, PASTORALES ET
HALIEUTIQUES DU NIGER
Dans les PED, l’agriculture à forte intensité de main-d’œuvre est la plus répandue avec une grande
diversité de type d’exploitation et d’emploi. Cette grande diversité socioprofessionnelle a une
incidence sur la sensibilité aux risques et sur la façon d’envisager leur prévention dans ce secteur
qui utilise environ 70% des enfants travaillant dans le monde mais qui est aussi le secteur qui offre
le plus de possibilité de travail décent pour les enfants qui ont atteint l’âge minimum légal
d’admission à l’emploi. Il est donc important de discerner quelles tâches, quelles conditions de
travail, quels produits et quels outils sont dangereux et d’aider les exploitants et les autorités
politiques à prendre les mesures nécessaires pour protéger les enfants.
L’objectif de ce travail était d’évaluer les risques encourus par les travailleurs de l’Agriculture
puis, d’identifier les difficultés et les besoins prioritaires des exploitants afin de formuler les
recommandations pour l’amélioration de la sécurité et santé dans les exploitations de ce secteur.
Cette étude s’est effectuée dans 26 exploitations (dont 14 agricoles, 04 de la pêche et pisciculture et
08 de l’élevage) colligées dans les régions de Niamey, Dosso et de Tahoua. L’évaluation des
risques a été réalisée grâce à une étude transversale descriptive qui s’est déroulée en mars et avril
2018, de façon participative et multidisciplinaire suivant la méthode DEPARIS de la Stratégie
SOBANE.
Il ressort de l’étude que, le mode de travail est essentiellement traditionnel ou manuel et favorise
une forte sollicitation de la force physique des travailleurs et une forte manipulation des outils à
main tranchants ou contondants. Les pesticides utilisés sont variables d’une exploitation à une
autre parmi une gamme d’au moins 10 spécialités recensées dont la DCI de plusieurs ne sont pas
indiquées. Globalement, 22 types de risque ont été identifiés (21 types au niveau agricole, 22 dans
la pêche et pisciculture et 16 dans l’élevage) avec des niveaux de gravité variables d’une tâche à
une autre, d’une activité à une autre, d’une exploitation à une autre et d’un sous-secteur à l’autre
mais pour la plupart à des niveaux élevés et inacceptables. L’organisation de la prévention
proprement dite n’existe dans aucune exploitation et les actions rapportées ne relèvent que de la
prévention empirique. Les travailleurs sont victimes de nombreux accidents et maladies avec chez
les enfants, une prévalence estimée à au moins un cas d’accident ou de maladie par jour par enfant
dans les sous-secteurs de l’agriculture et celui de l’élevage, ou tout au moins 01 cas d’accident ou
maladie par semaine par enfant dans la pêche. En effet, les types de travaux qu’ils effectuent sont
malheureusement ceux qui sont les plus dangereux dans tous les trois sous-secteurs ; les exploitants
et les parents jugent eux-mêmes que 81% des 158 tâches de la chaîne d’exploitation des trois sous
- secteurs sont confiées aux enfants.
Les données ainsi générées ont permis de formuler les recommandations pour l’amélioration des
conditions de travail dans les exploitations et la promotion de la SST en République du Niger. Elles
ont permis d’élaborer un guide de recommandations relatives à la liste des travaux dangereux dans
ces 03 sous-secteurs pourvoyeurs du travail des enfants. Ce projet pilote, avec sa méthodologie,
pourra être répliqué dans d’autres secteurs de l’économie nationale, dans les autres régions du
pays et même dans d’autre pays.
Mots clés : Agriculture ; Dépistage participatif, Risques professionnels ; Travail des enfants ; Travaux
dangereux.
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier en tout premier lieu la FAO et sa représentation en république du Niger qui a
initié ce travail dans le cadre des activités de son Projet TCP/NER/3601 - Réduire le travail des enfants
pour une agriculture soutenable au Niger.
Nous exprimons notre profonde gratitude à l’endroit de Madame Ariane Genthon pour la confiance
qu’elle nous a accordée en nous associant à cette initiative et à Madame Sophie de Coninck pour
l’importante contribution apportée à l’élaboration de la méthodologie de cette série d’étude sur l’état de la
sécurité et santé dans l’agriculture réalisée dans les pays de la sous-région.
Nous remercions Monsieur le Représentant de la FAO au Niger et à travers lui, tout le personnel de la
représentation. Nous pensons particulièrement au Dr Saley Amadou et à Monsieur Bachir Maliki pour le
soutien logistique et l’appui administratif apporté de bout en bout dans la réalisation de ce travail
Nous exprimons nos remerciements à l’endroit des Secrétaires Généraux des Ministères nigériens en
charge : de l’agriculture et de l’élevage, de la pêche ; du travail et de la sécurité sociale, de la protection
de l’enfant et à l’endroit de leurs Directions régionaux de Niamey, de Dosso et de Tahoua pour l’appui
opérationnel apporté à la phase de collecte des données de cette étude.
Nous exprimons aussi notre gratitude au Directeur Général de l’agriculture et à la coordinatrice du
TCP/3601 Mme Amina ABASS ;
Nous pensons particulièrement à : M. Ada Mahaman Rabio - MPF/PE ; Mme Boubacar Kadidiatou –
DGA ; Mme Abdourahamane Nafissatou – MET/PS et M. Bachir Maliki – FAO qui nous ont
accompagné tout au long de nos visites dans les exploitations et dont l’appui a été indispensable pour
l’atteinte des objectifs de cette phase de l’étude.
Nous pensons également à tous les accompagnants locaux (dont : Mme Mariama Taro, Mme Mahamadou
Haoua, Mme Amadou Maimouna, Capitaine Oumar, Mme Béatrice Barmini, M. Cisse Aboubacar, M.
Ibrahim Doubou, M. Abdou Aziz Adamou, M. Hamadou Tahirou, M. Adamou Kalilou, M Issoufou
Boukari, Mme Daouda Djamila, M. Ibrah Chétima, Mme Issoufou Karima, M. Mahamadou Moussa, M.
Bachirou Ibrahima, M. Issaka Idrissa Mahamadou) qui ont contribué à la collecte des données au sein des
exploitations dans leurs localités respectives et à tous les responsables des exploitations visitées avec tous
les travailleurs (y compris les enfants) qui ont donné de leur temps et de leur disponibilité pour participer
à cette étude.
Nous remercions enfin le Dr Eliane Tcheuffa Tépou et le Dr Boubacar Cisse pour les contributions
apportées à l’analyse des données de cette étude et à la rédaction de ce document.
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LISTE DES ABREVIATIONS
AGNU : Assemblée Générale des Nations Unies
ANLTP : Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes
APCA : Agence de Promotion du Conseil Agricole
AREN : Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger
BIT : Bureau International du Travail
CADBE : Charte Africaine des Droits du Bien-être de l’Enfant
CADHP : Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
CAPAN : Collectif des Associations Pastorales du Niger
CDE : Convention relative aux Droits de l’Enfant
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEPPP : Centres sociaux de Prévention, de Promotion et de Protection
CNCA/PRTEA : Cadre de Concertation des Acteurs impliqués dans la Prévention/Réduction du
Travail des Enfants dans l’Agriculture
CNCLTP : Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes
CNDH : Conseil National des Droits de l’Homme
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
COS/CA : Comité d’Orientation Stratégique du Conseil Agricole
CPS : Centre de Prestation de services
CRA : Chambres Régionales d’Agriculture
CSST : Comité de Sécurité et santé au Travail
CTN : Code du Travail Nigérien
CUN : Communauté Urbaine de Niamey
DCI : Dénomination Commune Internationale
DEPARIS : DEpistage PArticipatif des RISques
ECVM/A : Enquête sur les Conditions de Vie des ménages /A
EPI : Equipement de Protection Individuelle
FAO : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
GSC : Groupement de Services Conseil
INRS : Institut National de la Recherche Scientifique
INS : Institut National de la Statistique
IP BVCP : Inter - Profession Bétail Viande Cuirs Peaux
IPEC : Programme International pour l’Elimination du Travail des Enfants
MAG : Ministère de l’Agriculture
MPF/PE : Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant
OIT : Organisation Internationale du Travail
OMD1 : Objectif du Millénaire pour le Développement 1
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OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OSH : Occupational Safety and Health
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PAN : Plan d’Action National
PDES : Plan de Développement Economique et Social
PDES : Programme de Développement Economique et Social
PED : Pays En voie de Développement
PFTE : Pires Formes de Travail des Enfants
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
PNDIJE : Politique Nationale du Développement Intégré du Jeune Enfant
RECA : Réseau national des Chambres d’Agriculture
SNCA : Système National de Conseil Agricole
SOBANE : Screening, OBservation, ANalyse and Expertise
SONIMET : Société Nigérienne de la Médicine de Travail
SST : Sécurité et Santé au Travail
SVPP : Services Vétérinaires Privés de Proximité
TCP : Programme Technique de Coopération
TEA : Travail des Enfants dans l’Agriculture
TMS : Trouble Musculo-Squelettique
UITA : Union Internationales des Travailleurs de l’Alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-
restauration, du tabac et des branches connexes
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 7
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION : CONTEXTE, JUSTIFICATION ET OBJECTIFS
1.1. Contexte et justification
1.2. Objectifs de l’étude
2. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
2.1. Cadre de l’étude
2.1.1. Cadre administratif et opérationnel
2.1.2. Cadre socio-économique
2.1.3. Cadre institutionnel et juridique
2.2. Méthode de l’étude
2.2.1. Nature et période
2.2.2. Population de l’étude et échantillonnage
2.2.3. Définition des variables
2.2.4. Techniques et principes de recueil des données
2.3. Ressources nécessaires
2.4. Organisation et déroulement de la collecte des données
2.5. Traitement des données et codification des risques
2.6. Difficultés rencontrées
3. LES RESULTATS OBTENUS
3.1. Caractéristiques socio-épidémiologiques des exploitations
3.2. Présentation des risques identifiés et évalués dans les exploitations
3.3. Statistiques des accidents et maladies enregistrés dans les exploitations
3.4. Organisation de la prévention et de l’amélioration des conditions dans les exploitations
3.5. Données relatives au travail des enfants dans les exploitations
4. DISCUSSION : ANALYSES ET COMMENTAIRES
4.1. Sur le choix de la méthodologie utilisée et son impact sur les résultats
4.2. Sur les caractéristiques des travaux effectués dans les exploitations
4.3. Sur les risques identifiés et évalués dans les exploitations
4.4. Sur la qualité des statistiques relevées pour les accidents et les maladies
4.5. Sur la qualité de vie au travail et la capacité de prévention et de gestion des risques
4.6. Sur les caractéristiques du travail des enfants dans ces sous- secteurs
4.7. Sur l’intérêt de l’exploitation de l’étude dans le cadre de la promotion de la sécurité et santé
4.8. Sur l’intérêt de l’étude dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 8
5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1. Conclusions
5.2. Recommandations
5.2.1. Recommandations pour l’amélioration de la SST dans les exploitations
5.2.2. Recommandations pour l’exploitation de l’étude en matière de SST en général
5.2.3. Recommandations relatives à la sécurité et santé au travail dans le travail des enfants
5.2.4. Recommandations spécifiques relatives à la liste des travaux dangereux pour les enfants
6. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
7. ANNEXES
Annexe 1 : Rapport détaillé de l’identification et de l’évaluation des risques par activité et par
tâche effectuées dans chaque sous-secteur
Annexe 2 : Recommandations spécifiques relatives à la liste des travaux dangereux pour les
enfants
Annexe 3 : copie des outils de collecte des données
Fiche de recueil des données par sous-secteur (agriculture, pêche et élevage)
Questionnaire d’analyse du travail des enfants dans les exploitations
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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Tableau 1 : Grille d’estimation de la gravité du facteur risque
Tableau 2 : Grille d’estimation de la fréquence F du risque
Tableau 3 : Grille d’estimation du niveau de prévention existant N
Tableau 4 : Grille d’estimation du retour d’expérience E
Tableau 5 : Grille de détermination de la valeur du risque R
Tableau 6 : Répartition des exploitations visitées par types et par mode travail
Tableau 7 : Répartition des effectifs des travailleurs des exploitations par âge et par sexe
Tableau 8 : Présentation des exploitations suivant les types d’activité et la nature des produits
Tableau 9 : Présentation des activités de la chaine d’exploitation dans les exploitations agricoles
Tableau 10: Présentation des outils manuels de travail utilisés dans les exploitations agricoles
Tableau 11: Présentation des machines ou engins utilisés dans les exploitations agricoles
Tableau 12: Présentation des intrants ou engrais utilisés dans les exploitations agricoles
Tableau 13: Présentation des pesticides utilisés dans les exploitations agricoles
Tableau 14: Présentation des activités de la chaine d’exploitation dans les exploitations d’élevage
Tableau 15: Présentation des outils manuels et machines utilisés dans les exploitations d’élevage
Tableau 16: Présentation des intrants alimentaires et produits utilisés dans les exploitations d’élevage
Tableau 17: Présentation des activités de la chaine d’exploitation dans les exploitations de pêche
Tableau 18: Présentation des outils manuels et machines utilisés dans les exploitations de pêche
Tableau 19: Légende sur la codification ou abréviation des dangers (facteurs de risque)
Tableau 20: Répartition par exploitation des risques suivant leur prévalence et leur niveau de
dangerosité dans les activités agricoles
Tableau 21: Répartition par exploitation des risques suivant leur prévalence et leur niveau de
dangerosité dans les activités d’élevage
Tableau 22: Répartition par exploitation des risques suivant leur prévalence et leur niveau de
dangerosité dans les activités de pêche et de pisciculture
Tableau 23: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité
ou type de travail dans les exploitations agricoles
Tableau 24: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité
dans les exploitations d’élevage
Tableau 25: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité
dans les exploitations de pêche
Tableau 26: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité
dans les exploitations de pisciculture
Tableau 27: Synthèse de l’analyse des risques en rapport avec les tâches exécutées par sous-secteur
Tableau 28: Synthèse des tâches identifiées par activité agricole et analyse de leur exécution
Tableau 29: Synthèse des tâches identifiées par activité d’élevage et analyse de leur exécution
Tableau 30: Synthèse des tâches identifiées par activité de pêche et analyse de leur exécution
Tableau 31: Synthèse des tâches identifiées par activité de pisciculture et analyse de leur exécution
Tableau 32: Répartition des accidents enregistrés suivant le type et l’âge des victimes
Tableau 33: Répartition des accidents suivant les facteurs en cause dans les exploitations
Tableau 34: Répartition des conséquences engendrées par les accidents dans les exploitations
Tableau 35: Répartition des maladies enregistrées par exploitation
Tableau 36: Répartition des types de maladies enregistrées par exploitation
Tableau 37: Répartition des cas de maladies suivant les facteurs de risque dans les exploitations
Tableau 38: Répartition des conséquences engendrées par les maladies dans les exploitations
Tableau 39: Présentation des moyens de prise en charge médicale mis en place par exploitation
Tableau 40: Présentation des installations de bien être existant par exploitation
Tableau 41: Présentation des moyens de boisson et de restauration au travail par exploitation
Tableau 42: Présentation des activités de prévention effectuées par exploitation
Tableau 43: Présentation des difficultés de prévention par exploitation
Tableau 44: Présentation des besoins de prévention sollicités par les exploitants par exploitation
Tableau 45: Répartition des effectifs des enfants interrogés dans les exploitations par âge et par sexe
Tableau 46: Répartition de la situation scolaire des enfants interrogés par exploitation
Tableau 47: Répartition des motifs ou circonstances de travail des enfants scolarisés par exploitation
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 10
Tableau 48: Répartition par exploitation des motifs d’abandon de l’école des enfants non scolarisés
Tableau 49: Répartition des statuts d’emploi des enfants interrogés par type d’exploitation
Tableau 50: Répartition des enfants suivant la périodicité des emplois occupés par exploitation
Tableau 51: Répartition des enfants suivants le nombre de jours travaillées par semaine, le
nombre d’heures travaillées par jour et la durée du repos quotidien
Tableau 52: Répartition des enfants suivant la fréquence du travail de nuit par exploitation
Tableau 53: Répartition des enfants suivant les moyens de transport utilisés par exploitation
Tableau 54: Répartition des enfants suivant les types de travaux effectués dans le secteur agricole
Tableau 55: répartition des enfants suivant les types de travaux effectués dans le secteur d’élevage
Tableau 56 : Répartition des enfants suivant les types de travaux effectués dans la pêche
Tableau 57: Répartition des enfants suivant la fréquence d’exécution des tâches agricoles
Tableau 58 : Répartition des enfants suivant la durée d’exécution des tâches agricoles
Tableau 59: Répartition des enfants suivant la fréquence d’exécution des tâches d’élevage
Tableau 60: Répartition des enfants suivant la durée d’exécution des tâches d’élevage
Tableau 61: Répartition des enfants suivant la fréquence d’exécution des tâches de pêche
Tableau 62: Répartition des enfants suivant la durée d’exécution des tâches de pêche
Tableau 63: Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence des accidents ou maladies
causés par les tâches agricoles
Tableau 64: Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence des accidents ou maladies
causés par les tâches de la pêche
Tableau 65: Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence des accidents ou maladies
causés par les tâches de l’élevage
Tableau 66: Répartition des enfants suivant leur avis sur l’exposition aux facteurs de risques/dangers
Tableau 67 : Répartition des enfants suivant la fréquence d’exposition aux risques d’accident
Tableau 68: Répartition des enfants suivant leur avis sur l’exposition aux facteurs de risque de
maladie
Tableau 69 : Répartition des enfants suivant la fréquence d’exposition aux risques de maladie
Tableau 70: Répartition des enfants suivant les types d’accidents vécus
Tableau 71: Répartition des enfants suivant la fréquence des accidents et leurs types
Tableau 72: Répartition des enfants suivant les types de maladies survenues
Tableau 73: Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence de survenue des maladies
Tableau 74: Répartition des enfants suivant les tâches domestiques et la fréquence d’exécution
Tableau 75: Répartition des enfants suivant la durée quotidienne de l’exécution de chaque tâche
Tableau 76: Répartition des enfants suivant le niveau de fatigue engendré par chaque tâche
Tableau 77: Répartition de l’utilisation des différents moyens de prévention par les enfants
Tableau 78: Répartition des enfants suivant les types d’EPI utilisés
Tableau 79: Répartition des enfants suivant la provenance des EPI utilisés
Tableau 80: Répartition des enfants suivant leur avis sur la non-utilisation des EPI
Tableau 81 : Répartition des enfants suivant les prestataires des soins reçus
Tableau 82 : Répartition des enfants suivant l’origine du financement des soins
Tableau 83: Répartition des besoins de prévention exprimés suivant le choix des enfants
Liste des figures :
Figure 1: Carte de découpage territorial de la République du Niger
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 11
1-
INTRODUCTION : CONTEXTE, JUSTIFICATION ET OBJECTIFS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 12
1.1-
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 13
L’Agriculture occupe environ 49% de la population active mondiale et constitue le deuxième employeur
dans le monde après les services. Cette activité fait appel à une grande variété d’outils manuels, de
machines, d’animaux, de plantes et de produits utilisés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans des
conditions géographiques et climatiques très diverses. Dans les pays développés, les entreprises agricoles
sont très mécanisées et travaillent à grande échelle alors que dans la plupart des pays en développement,
c’est l’agriculture à forte intensité de main-d’œuvre qui est beaucoup plus répandue avec la prédominance
des exploitations familiales. Cette grande diversité de l’emploi ou du type d’entreprise a une grande
incidence sur le niveau de sensibilité au risque et sur la façon d’envisager la prévention des accidents et
des maladies dans ce secteur.
L’agriculture est en fait l’un des secteurs les plus dangereux et, chaque année, de nombreux travailleurs
agricoles sont victimes d’accidents et de problèmes de santé liés au travail. Les causes de ces lésions
professionnelles sont nombreuses et sont généralement en rapport avec les outils de travail (machines,
véhicules, outils et animaux) ; les conditions de travail ; le contenu du travail caractérisé par les gestes
répétitifs et le transport des charges qui occasionnent les troubles musculo-squelettiques ; les produits
chimiques et notamment les pesticides dont l’utilisation est en augmentation dans les PED. Ces pays
n’utilisent que 25% des pesticides fabriqués dans le monde et on estime qu’ils totalisent 99% des décès
imputables aux pesticides dans le monde.
L’agriculture est par ailleurs, le secteur économique dans lequel le travail des enfants est plus répandu. Il
utilise environ 70% des enfants qui travaillent dans le monde. C’est aussi le secteur qui offre le plus de
possibilités de travail décent pour les enfants et adolescents des milieux ruraux qui ont atteint l’âge
minimum légal d’admission à l’emploi.
Au Niger selon l’Enquête Nationale sur le Travail des Enfants de 2009, menée par l’Institut National de la
Statistique (INS) à la demande du Gouvernement Nigérien et avec l’appui du BIT/IPEC, 50,4% des
enfants de 5 à 17 ans sont économiquement occupés, avec des disparités selon les lieux de résidence, les
secteurs et les régions. On note ainsi que 58,7% des enfants travailleurs exercent en milieu rural contre
10% à Niamey et 32,7% dans les autres centres urbains.
Ils travaillent pour la plupart dans les champs familiaux pour aider leurs parents et non comme salariés.
L’élevage au Niger est un maillon essentiel de l’économie. Dans les milieux éleveurs, les enfants sont
commis à la garde de troupeaux. La filière pêche occupe aussi une place prépondérante dans l'économie
nationale sur les plans de la sécurité alimentaire et notamment dans le cadre de l’initiative 3N (les
Nigériens Nourrissent les Nigériens) mise en place par le gouvernement de la république en 2012.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 14
Cette étude révèle en outre que 1 604 235 enfants effectuent des travaux à abolir, ce qui represente 42,1%
des enfants âgés de 5 à 17 ans et 83,4% des enfants économiquement occupés.
Même si le travail dans les champs ou les vergers présente de nombreux risques pour la santé et la
sécurité des enfants, il faut toujours avoir en esprit que ce n’est pas pour autant que ces risques placent
l’ensemble du secteur en dehors des limites autorisées pour les enfants de tous âges. De fait, de nombreux
types de travaux agricoles peuvent s’avérer positifs pour des enfants, en leur offrant une expérience et des
compétences techniques.
Ainsi, étant donné le nombre d’enfants concernés et l’importance de ce secteur pour les familles comme
pour l’économie nationale, il est absolument crucial de discerner quelles tâches, quelles conditions de
travail, quels produits et quels outils sont dangereux, et d’aider à la fois les exploitants et les responsables
politiques à prendre les mesures nécessaires pour protéger les enfants de ces dangers.
Il y a donc lieux d’améliorer la santé et sécurité au travail des enfants en âge de travailler et de favoriser
ainsi le travail décent et l’emploi productif dans les zones rurales, conformément aux normes
internationales du travail pertinentes.
Conscient de cet état de fait, la lutte contre le travail des enfants au Niger a été non seulement intégrée
dans le document de stratégie accélérée de développement pour la réduction de la pauvreté 2008-2012,
mais aussi dans le Programme de Développement Economique et Social (PDES) 2012-2015. Le
gouvernement Nigérien a adopté en 2015, un deuxième Plan d’Action National (PAN) de lutte contre le
travail des enfants au Niger pour la période 2016- 2020. Ce PAN intègre entre autres : l’amélioration des
connaissances sur le travail des enfants à travers des études spécifiques sur les PFTE afin de mieux
connaître les conditions de travail de ces enfants; l’harmonisation de la législation avec particulièrement
l’adoption et la publication de la liste des travaux dangereux aux enfants. La première étape de ce
processus est une évaluation des risques santé et sécurité au travail et l’identification des mesures de
prévention appropriées et adaptées au contexte national.
C’est donc dans ce contexte que se situe ce travail qui est initié par la FAO dans le cadre des activités du
projet TCP/NER/3601- Réduire le travail des enfants pour une agriculture soutenable au Niger, et afin de
documenter les éléments nécessaires à la compréhension des dangers et risques encourus par les enfants
dans les activités agricoles du Niger.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 15
1.2
LES OBJECTIFS DE L’ETUDE
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 16
1.2.1- Objectif général
Evaluer les risques encourus par les travailleurs (y compris les enfants) afin de formuler les
recommandations pour l’amélioration de la sécurité et santé au travail dans les exploitations agricoles,
pastorales et halieutiques du Niger.
1.2.2- Objectifs spécifiques ou opérationnels
1.2.2.1- Décrire les caractéristiques socio épidémiologiques des exploitations et des travailleurs exposés ;
1.2.2.2- Identifier les facteurs de risque (dangers) auxquels les travailleurs sont exposés dans les
exploitations ;
1.2.2.3- Evaluer le niveau de risque encouru pour chaque facteur de risque identifié ;
1.2.2.4- Identifier les tâches spécifiques exécutées par des enfants ;
1.2.2.5- Identifier les dangers auxquels sont exposés ces enfants et les risques encourus
1.2.2.6- Identifier les mesures qui peuvent être prises par les exploitants (en tant qu’employeurs) pour
réduire ces risques en améliorant les normes de santé et sécurité dans leurs exploitations ;
1.2.2.7- Identifier les circonstances dans lesquelles ces exploitants (en tant qu’employeurs) peuvent
améliorer les conditions de santé et sécurité dans leurs exploitations, afin de permettre aux
enfants de 15 -17 ans d’y travailler dans des conditions décentes ;
1.2.2.8- Identifier les travaux dont la nature ne permet pas aux exploitants et travailleurs de réduire les
risques et classés comme travaux dangereux à inclure dans la liste des travaux interdits aux
enfants de moins de 18 ans.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 17
2.
LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 18
2.1- CADRE DE L’ETUDE
2.1.1- LE CADRE ADMINISTRATIF ET OPERATIONNEL
LA REPUBLIQUE DU NIGER
La République du Niger est située en Afrique Occidentale entre les parallèles 11°37 et 23°33 de latitude
nord d'une part, et les méridiens 16° de longitude est et 0°10 de longitude ouest d'autre part, avec une
superficie de 1 267 000 km2 et une population de 20,6 millions habitant (INS 2016) et donc une densité de
16,3 habitants au km2. Le Niger est limité par le Burkina Faso et le Mali à l'ouest, l’Algérie et la Lybie au
nord, le Tchad à l’est, le Nigéria et le Bénin au sud. Sa géographique fait de lui un carrefour d'échanges
entre l’Afrique du Nord et l'Afrique au Sud du Sahara. Quasi désertique, c'est un pays où les populations
se concentrent au sud près des points d'eau. Le réseau hydrographique est pauvre, Il comprend : le fleuve
Niger, troisième fleuve d’Afrique, long de 4 200 km dont 500 km au Niger ; ses affluents (Tapoa,
Mékrou, Sirba, Dargol, Gorouol, Goroubi, Diamangou etc.) ; les lacs, cours d'eau et mares (lac Tchad,
Komadougou Yobé, mares de Madarounfa, Tabalac, et Guidimou). Les activités agricoles se concentrent
autour de ces cours d’eau et utilisent d’importantes mains-d’œuvre.
Figure 1 : Carte de découpage territorial du Niger
L’étude s’est déroulée dans les exploitations (ou fermes) agricoles, d’élevage et de pêche des régions de
Niamey, de Dosso et de Tahoua. Le choix de ces trois régions (ou zones géographiques), de même que
celui des sous-secteurs concernés s’est effectué en consultation avec les personnes ressources en charge
de la lutte contre les pires formes de travail des enfants au Niger et en fonction des contraintes
budgétaires, logistiques et sécuritaires. Sur le plan administratif, économique et sociodémographique ces
trois régions ont les caractéristiques ci-dessous décrites.
La Région de Dosso
Selon le découpage territorial de 2002, la région de Dosso est subdivisée en cinq départements (Boboye
Dogondoutchi, Dosso, Gaya, Loga) eux-mêmes subdivisés en communes urbaines et rurales. Elle occupe
Les 03 régions
concernées par l’étude
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 19
une superficie de 33844km2 avec une population estimée à 2078339 habitants (en 2011) majoritairement
musulmane, mais on retrouve aussi des animistes et des minorités chrétiennes.
Son économie est dominée par le secteur primaire.
La Région de Niamey
Niamey est la capitale du Niger. La ville de Niamey est située dans l'extrême ouest du pays entre 13°28 et
13°35 de latitude nord et 2°03 et 2°10 de longitude Est. Elle s’étend sur une superficie de 240 km2, pour
une population de 1 302 910 habitants en 2011. Niamey compte cinq communes (elles-mêmes
subdivisées en 99 quartiers) et est constitué en une communauté urbaine dénommée Communauté
Urbaine de Niamey (CUN). Cette ville est située autour du fleuve Niger qui constitue la principale source
d'eau potable de la population et l’indispensable ressource pour la survie alimentaire de cette population.
En effet, c’est autour de ce fleuve que se développe l’essentiel des activités agricoles (y compris la pêche
et l’élevage) de cette région.
La Région de Tahoua
La région de Tahoua couvre une superficie de 113 317 km2 avec 2 741 922 habitants en 2011. Elle est
constituée de 12 départements (Abalak, Birni Nkonni, Bouza, Illéla, Keita, Madaoua, Tahoua et
Tchintabaraden, Bagaroua, Malbaza, Tassara et Tillia) et de 11 communes urbaines représentées par
chaque chef-lieu des départements, exception faite de Tahoua qui est érigée communauté urbaine avec
deux communes : Tahoua I et Tahoua II. La région de Tahoua se trouve à la limite de la zone des cultures
et de la zone sahélienne où nomadisent les Peulhs, les Arabes et les Touaregs au centre d'une région
pastorale et agricole dont l'aménagement est poursuivi sur les sites de culture de contre-saison par les
populations nomades sédentarisées à Keita, Konni, Bouza, Abalak. Située dans le Sahel la région de
Tahoua connait un climat tropical sec avec un hiver sans précipitations et des pluies en été. Son économie
est constituée essentiellement par les activités agropastorales.
2.1.2-CADRE SOCIO ECONOMIQUE
L’économie du Niger repose essentiellement sur le secteur de l’Agriculture. En effet, l’agriculture et
l’élevage constituent le fondement de l’économie nationale avec une contribution à la formation du PIB
qui est de 43,1% en 2016 (INS) et qui est estimée en moyenne à plus de 40% sur les dix dernières années.
Le pays connait un taux de croissance économique moyen entre 2001 et 2013 de l’ordre de 5,3 %. Ce
dynamisme de l’économie a certainement contribué à une réduction de l’incidence de la pauvreté. Il était
de 62,5 % en 2005 contre 48,5 % en 2011 selon les résultats de l’enquête sur les conditions de vie des
ménages (ECVM/A). Les pauvres sont surtout les ruraux vivant de l’agriculture qui est fortement
tributaire des aléas climatiques. Les plus grandes proportions de pauvres se trouvent aussi dans les
ménages de grande taille ou dans les ménages dont le chef n’est pas instruit.
L’incidence de la pauvreté chez les enfants (rapport du nombre d’enfants vivant dans des ménages
pauvres sur le total des enfants) est de 62,9% en 2008. Ce taux est supérieur à celui de l’ensemble de la
population. La pauvreté chez les enfants sévit beaucoup plus en milieu rural qu’en milieu urbain (66,7%
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 20
contre 40,5%) et de façon générale, les enfants pauvres vivent surtout dans des familles nombreuses et
dans des ménages dont le chef est analphabète ou a un faible niveau d’instruction (INS, 2011).
2.1.3- CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE
2.1.3.1 – L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE
L’organisation du ministère de l’agriculture et de l’élevage comprend au niveau central des directions
générales et des directions techniques nationales suivantes.
Les Directions Générales sont les suivantes :
La Direction Générale des Ressources
La Direction Générale de l’Agriculture qui comprend les directions techniques nationales ci-après :
- La Direction de la Vulgarisation et des Transferts des Technologies
- La Direction de la Promotion des Filières Végétales et de qualité
- La Direction de la Mécanisation Agricole
- La Direction du Contrôle et de Certification des Semences
La Direction Générale du Génie Rural qui comprend les directions techniques nationales ci-après
- La Direction de l’Aménagement des Terres et de l’Irrigation
- La Direction de la Mobilisation des Eaux
- La Direction des Equipements Ruraux Agricoles
- La Direction de la Mécanique des Eaux et des Travaux Topographiques
La Direction Générale de la Protection des Végétaux qui comprend 04 directions techniques :
- La Direction des Interventions Phytosanitaires et de la Formation
- La Direction des Etudes Biologiques
- La Direction de la Règlementation Phytosanitaire et du Suivi Environnemental
- La Direction de la Logistique et des Equipements Phytosanitaires
La Direction Générale de la Production et des Industries Animales qui comprend 04 directions
techniques :
- La Direction de la Promotion des Filières Animales et de qualité
- La Direction du Développement pastoral
- La Direction des Industries Animales
- La Direction de l’Amélioration Génétique et de Biotechnologies Animales
La Direction Générale des Services Vétérinaires qui comprend 04 techniques nationales :
- La Direction de la Santé Animale
- La Direction de la Sécurité Sanitaire des Denrées et Aliments d’Origine Animale
- La Direction des Pharmacies Vétérinaires Privées et la Privatisation de la Profession Vétérinaire
- La Direction de l’Inspection des Vétérinaires
Les directions nationales d’appui sont les suivantes
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 21
- La Direction des Etudes et de la programmation
- La Direction de la Législation
- La Direction de la Promotion des Organisations des Eleveurs
- La Direction de la Prévention et de la gestion des conflits Agriculteurs/ Eleveurs
- La Direction de l’Action Coopérative et de la promotion des Organismes Ruraux
Le ministère travaille avec de nombreux acteurs du monde agropastoral que sont en particulier : les
organisations de producteurs, les Groupements de Service Conseil (GSC), les Centres de Prestation de
Service (CPS) ou les Services Vétérinaires Privés de Proximité (SVPP), les Chambres Régionales
d’Agriculture (CRA), qui disposent d’un réseau national (RECA), le CAPAN (ou Collectif des
Associations Pastorales du Niger), l’IP BVCP (ou Inter - Profession Bétail Viande Cuirs Peaux), l’AREN
(ou Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger) et les partenaires internationaux comme
la FAO, le PAM etc.
Pour coordonner les actions de ces différents acteurs, l’Etat a mis en place, le Système National de
Conseil Agricole (SNCA) qui est en fait un réseau d’institutions et d’acteurs œuvrant tous pour le
renforcement des capacités des producteurs/productrices et de leurs organisations professionnelles.
Le SNCA est cadré par plusieurs textes, à savoir :
Décret N°2017-664/PRN du 02 Août 2017 portant création d’un Système National de Conseil
Agricole (SNCA) au Niger
Décret N°2017-666/PRN du 02 Août 2017 portant création, attributions, composition, organisation et
modalités de fonctionnement d’un organe d’orientation stratégique du Conseil Agricole, dénommé
Comité d’Orientation Stratégique du Conseil Agricole, en abrégé « COS/CA » ;
Décret N°2017-667/PRN du 02 Août 2017 portant création de l’Agence de Promotion du Conseil
Agricole (APCA)
Décret N°2017-669/PRN du 02 Août 2017 portant approbation des statuts de l’Agence de Promotion
du Conseil Agricole (APCA).
En dehors de ces textes sur le SNCA, le secteur agricole est régi par un cadre législatif et règlementaire
qui comprend entre autres :
Le décret N° 2016-304/PRN/MAG/EL du 29 juin 2016 portant modalités d’application du Règlement
C/REG.13/12/12 relatif au contrôle de qualité des engrais dans l’espace CEDEAO ;
La loi 2015-35 du 26 mai 2015 relative à la protection des végétaux ;
La loi 2014-67 du 05 novembre 2014 complétant le règlement n° C/REG.4/05/2008 portant
harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des
semences végétales et plants dans l’espace CEDEAO ;
Le décret N° 2016-306/ PRN/MAG/EL du 29 juin 2016 déterminant les normes applicables aux
pistes de transhumance et aux couloirs de passage ;
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 22
Le décret N° 2016-510/PRN/MAG/EL/ME/DD du 16 septembre 2016 fixant les conditions de
ramassage, de stockage et de commercialisation de la paille sur toute l’étendue du territoire
nationale ;
La loi N° 60-28 du 25 mai 1960 fixant les modalités de mise en valeur et de gestion des
aménagements agricoles réalisés par la puissance publique ;
La loi N° 2004-048 du 30 juin 2004 portant loi cadre relative à l’Elevage
Le décret N° 69-149 MER/CGD du 19 octobre portant application de la loi N° 60-28 du 25 mai 1960
fixant les modalités de mise en valeur et de gestion des aménagements agricoles réalisés par la
puissance publique ;
Le décret N° 97-006/PRN/MAG/E du 10 janvier 1997 portant réglementation de la mise en valeur
des ressources naturelles rurales ;
La loi N° 98-042 du 07 décembre 1998 portant régime de la pêche
2.1.3.2 - LA PECHE
C’est le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable qui est en charge de l’organisation
de la pêche dans le pays. Ce ministère comprend en son sein, la Direction Générale des eaux et forêts qui
est constituée par la Direction nationale de la pêche et la Direction nationale de l’aquaculture. Au niveau
régional, il existe les Directions Régionales de l’Environnement et du Développement Durable qui
disposent chacun d’un service régional de la pêche travaillant avec les producteurs et leurs organisations.
2.1.3.3- LA SANTE PUBLIQUE
Sur le plan sanitaire, l’organisation de la santé dans les régions couvertes par cette étude, repose sur le
système national de santé publique du Niger qui est organisé à 3 niveaux :
un niveau Central constitué par l’Hôpital de référence de Niamey, trois hôpitaux nationaux et une
maternité nationale de référence, qui sont tous des Etablissements Publics à caractère Administratif.
un niveau régional constitué par huit (8) Directions Régionales de la Santé Publique qui assurent la
coordination et le suivi des actions de santé, Six hôpitaux régionaux et 7 Centres de Santé de la Mère
et de l’Enfant dont 6 fonctionnels.
un niveau périphérique constitué par 71 Districts sanitaires dont 44 fonctionnels avec : 33 hôpitaux de
district dont 27 avec blocs opératoires fonctionnels (81,81 %) ; 883 Centres de Santé Intégrés dont
881 fonctionnels (99,77%) ; 2501 cases de santé dont 2458 fonctionnelles (98,28%) leur sont aussi
rattachées.
La participation de la communauté et de la société civile est assurée aux différents niveaux à travers les
comités de santé, les comités de gestion, les associations et les mutuelles de santé.
Outre les structures publiques ci-dessus indiquées, gérées par le Ministère en charge de la Santé Publique,
le système de santé comprend des établissements publics de soins relevant d’autres administrations
publiques (garnisons militaires, CNSS etc.) et des établissements privés principalement orientés vers les
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 23
activités curatives et concentrés dans les centres urbains. On dénombre 288 établissements dont 36
cliniques et polycliniques, 257 cabinets médicaux et salles de soins et 5 hôpitaux privés à but non lucratif
et un Centre privé spécialisé en ophtalmologie (MAKKA)
En ce qui concerne particulièrement la santé des enfants, les indicateurs actuels révèlent un taux de
mortalité infantile à 51‰ en 2015 et un taux de prévalence de la malnutrition aiguë globale chez les
enfants à 10,3% en 2016 (INS 2017).
2.1.3.4- LA SANTE ET LA SECURITE AU TRAVAIL
2.1.3.4.1- Le cadre institutionnel régissant la sécurité et santé au travail
Ce cadre institutionnel est constitué par les structures aussi bien étatiques que professionnelles.
Les structures Etatiques comprennent :
Le Ministère de l’emploi, du Travail et de la protection sociale avec notamment :
La Direction de la Santé et Sécurité au Travail : elle dispose d’une compétence générale en
matière d’élaboration et de contrôle de l’application des textes en matière de santé, d’hygiène et de
sécurité au travail.
L’inspection du Travail : Elle est chargée d’assurer le contrôle de l’application des dispositions
législatives, règlementaires et conventionnelles en matière de santé, d’hygiène et de sécurité au
travail.
L’inspection Médicale du Travail : Elle exerce une action permanente en vue de la protection de la
santé des travailleurs à travers le suivi de l’organisation et du fonctionnement des services médicaux
d’entreprise.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) : créée par le décret n˚ 65-117 du 18 août 1965 qui
détermine ses missions dans le cadre de la prévention des risques professionnels. Aux termes de ce
décret, la CNSS doit recueillir tous les renseignements permettant d’établir des statistiques des
accidents de travail et maladies professionnelles et assurer aux travailleurs les prestations sociales
prescrites par les normes nationales.
Les autres services techniques
Le Ministère de la santé : il contrôle l’action des Médecins Inspecteurs du Travail et des Médecins
d’entreprise. Ceux-ci doivent lui rendre compte des constatations faites lors des visites effectuées
avec des propositions de solutions quant aux problèmes constatés.
Le Ministère de l’Agriculture: A ce niveau, les agents de la protection des végétaux et les
inspecteurs phytosanitaires assurent le contrôle du stockage et de l’utilisation des produits
phytosanitaires.
Le Ministère des Mines : Il veille à ce que les installations soient aménagées pour garantir la santé
des travailleurs et assurer l’application des règlements spéciaux pris dans des domaines des mines et
carrières.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 24
Les institutions professionnelles
Il s’agit des structures à caractères consultatifs que sont :
La Commission consultative du travail : Aux termes de l’article 259 du code de travail, cette
commission est instituée auprès du ministre en charge du travail. Elle est tripartite et elle est
obligatoirement saisie pour avis sur toutes les questions relatives au travail, à l’emploi, à la sécurité
sociale et à la sécurité et santé au travail.
Le Comité technique consultatif de santé et Sécurité au travail : Elle est aussi tripartite et est
chargée de toutes les questions intéressant la santé et la sécurité des travailleurs.
- Le Comité de Santé et Sécurité au travail : le décret n˚ 96-408 du 4 novembre 1996 portant
modalités de création, d’organisation et de fonctionnement des comités de santé et sécurité au
travail ;
L’article 145 du code du travail dispose que « dans les établissements ou entreprises employant
habituellement au moins cinquante (50) salariés, il doit être créé un comité de sécurité et de santé au
travail composé de l’employeur ou de ses représentants et de représentants du personnel ».Le comité
de sécurité et santé au travail a pour rôle d’établir un dialogue permanant entre l’employeur et les
travailleurs en ce qui concerne toutes les questions relatives à la sécurité et à la santé des
travailleurs.
Les organisations des professionnels de la SST
Il s’agit essentiellement de la société savante de sécurité et santé au travail: la Société Nigérienne de
Médecine du Travail (SONIMET) et d’autres associations qui interviennent dans la SST qui développent
la recherche et apportent aux autorités publiques et aux partenaires sociaux l’appui scientifique sur toutes
les questions relevant de cette spécialité.
2.1.3.4.1- Le cadre Juridique ou normatif régissant la sécurité et santé au travail
Sur le plan normatif, la République du Niger a ratifié les trois normes internationales essentielles de l’OIT
sur la Sécurité et santé au travail à savoir :
La convention n˚155 de 1981, relative à la sécurité et la santé des travailleurs.
La convention n˚161 de 1985, relative aux services de santé au travail
La Convention n°187 de 2006, sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail
Au niveau national, le cadre normatif est constitué essentiellement par :
la loi n˚ 2012-045 du 25 septembre 2012, portant code du travail de la République du Niger avec ses
textes d’application contenus dans le décret N°2017-682/PRN/MET/PS du 10 Août 2017 portant
partie règlementaire du code du travail.
la loi n˚65-04 du 8 février 1965 portant création de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
la loi n˚66-033 du 15 mai 1966 relative aux établissements dangereux, insalubres et incommodes ;
la loi n˚92-044 du 23 août 1992 instituant une législation phytosanitaire ;
Les actes réglementaires en matière de santé au travail dont :
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 25
- le décret n˚ 67-126 du 7 septembre 1967 qui reste le texte de base ;
- le décret n˚ 65-117 du 18 août 1965, déterminant les règles de gestion du régime sur les accidents
de travail et les maladies professionnelles ;
- le décret n˚ 96-408 du 4 novembre 1996 portant modalités de création, d’organisation et de
fonctionnement des comités de santé et sécurité au travail ;
- l’arrêté n˚ 005/SESP/MFP/T/FP du 16 mars 1972, modifier par l’arrêtée n˚ 0668//MFP/T/FP du 30
avril 1990, fixant les conditions d’exercice de la médecine du travail pour les entreprises ne
disposant d’un personnel médical à plein temps ;
- la circulaire n˚ 0833 du 4 juillet 1997 sur l’exercice de la médecine du travail au Niger.
En ce qui concerne le secteur de l’agriculture, il faut noter que le Niger n’a pas encore ratifié la
convention n˚ 184 de l’OIT sur la sécurité et santé dans l’agriculture et que ce secteur est couvert par les
textes généraux de la sécurité et santé au travail et de la protection sociale.
2.1.3. 5- LA PROTECTION DE L’ENFANT AU NIGER
La protection de l’enfant au Niger est assurée par le ministère de promotion de la Femme et protection de
l’enfant au sein duquel il existe une Direction Générale de protection de l’enfant. Cette Direction générale
comprend au niveau central, la Direction de la protection de l’enfant, la Direction de la Prévention et de la
promotion des Droits de l’Enfant et la Direction du renforcement de l’environnement institutionnel. Au
niveau périphérique, les Directions Régionales et des Directions Départementales, les Centres Sociaux de
Prévention, de Promotion et de Protection (CEPPP) qui se mettent progressivement et qui sont composés
de trois services à savoir : le service d’Aide sociale, le service de communication pour un changement de
comportement et le service de protection ou d’assistance individualisée et personnalisée aux enfants à
risque et/ou victimes d’abus, de violence et d’exploitation etc..
Ces structures collaborent avec plusieurs structures alliées : Ministère de la Justice, Ministère de la santé,
Ministère de l’Education, Ministère de l’Intérieur et de la Défense, Ministère de l’Emploi, du travail-
Sécurité social, Ministère de l’Agriculture et les ONG/Associations. Les rôles et responsabilités de
chaque secteur allié par rapport à la protection de l’Enfant sont définis de façon consensuelle et sont
contenus dans la Politique nationale en la matière.
Sur le plan juridique, le Niger a ratifié les principales conventions relatives aux droits fondamentaux de
l’enfant et a signé des accords internationaux (sous régionaux) tels que :
L’accord multilatéral de coopération en matière de lutte contre la traite des enfants en Afrique de
l’ouest (27 juillet 2005) avec 8 autres pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Nigeria,
Guinée, Togo, Liberia).
L’accord multilatéral de coopération régionale de lutte contre la traite des personnes en particulier des
femmes et des enfants en Afrique de l’ouest et du centre (signé le 06 juillet 2006).
Au niveau national, le cadre juridique est constitué essentiellement par :
L’Ordonnance n°2010-86 du 16 décembre 2010 relative à la lutte contre la traite des personnes ;
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 26
Le décret n° 2012-543/PRN/MJ du 13 décembre 2012 déterminant les statuts de l’Agence Nationale
de l’Assistance Juridique et Judiciaire ;
Le décret n° 2012-082/PRN/MJ du 21 mars 2012 déterminant l’organisation, la composition et le
fonctionnement de la Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Traite des
Personnes (CNCLTP) ;
Le décret n° 2012-083/PRN/MJ du 21 mars 2012 déterminant l’organisation, la composition et le
fonctionnement de l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP) ;
Le décret n° 2013-247/PRN/MP/PF/PE du 5 juillet 2013 portant adoption du document de politique
nationale du développement intégré du jeune enfant du Niger et de son plan d’action (PNDIJE
tranche d’âge 0 à 8 ans) ;
Le décret n° 2013-344/PRN/MP/PF/PE du 23 août 2013 portant adoption du document cadre de
protection de l’enfant au Niger et son plan d’action ;
Décret n° 2010-474 PCSRD MPPPF/PE du 4 Juin 2010 fixant les conditions de création et de
fonctionnement des institutions privées d’Accueil, d’Ecoute, d’Orientation et d’Hébergement pour
Enfant ;
Ce ministère est membre du comité directeur national de lutte contre le travail des enfants et travaille
donc en étroite collaboration avec le ministère en charge du travail qui coordonne cette activité.
2.1.3.6- LA LUTTE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANTS AU NIGER
Aujourd’hui, la question du travail des enfants est élevée au rang des priorités nationales et est intégrée
dans le plan de développement économique et social (PDES) 2012-2015.
Au plan institutionnel le gouvernement du Niger a mis en place une Cellule de Lutte contre le Travail des
enfants au niveau du Ministère en charge du Travail. Cette cellule travaille avec les différents
intervenants dans la lutte contre le travail des enfants à travers une structure de coordination (le Comité
Directeur National de lutte contre le travail des enfants), créée par arrêté ministériel en 2012. Il s’agit
d’une structure qui regroupe le gouvernement (et notamment les représentants de 04 ministères (Ministère
de la Fonction Publique et du Travail ; Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la
Promotion des Langues Nationales ; Ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi ;Ministère
de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant) ; les représentants des
employeurs et des travailleurs, les O et associations ainsi que les partenaires au développement (le
Programme National BIT/IPEC et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance). Sur le plan opérationnel il
existe des points focaux dans plusieurs ministères cibles dont celui de l’agriculture qui dispose au sein de
la direction générale de l’agriculture d’une unité de coordination du travail des enfants dans l’agriculture.
Au plan juridique, le Niger a ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques régionaux et
internationaux relatifs aux droits de l’enfant (CDE, CADHP, CADBE, etc.) en général et en particulier
ceux relatifs aux droits des enfants travailleurs. Il s’agit notamment de :
La Convention (n° 138) de l’OIT sur l’âge minimum d’accès à l’emploi de 1973, ratifiée par le Niger
(1978) ;
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 27
la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) du 2 novembre 1989 ratifiée par le Niger le 30
septembre 1990 ;
La Convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfants adoptée le 17 juin 1999 par l’OIT et
ratifiée par le Niger en octobre 2000 ;
Le Protocole facultatif à la CDE, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la
pornographie mettant en scène des enfants adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies
(AGNU) le 26 avril 2000 et ratifié par le Niger le 17 novembre 2003 ;
Le protocole facultatif sur l’utilisation des enfants dans les conflits armés adopté par le Niger
La Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE) conclue en juillet 1990 à Addis-
Abeba, ratifiée par le Niger 11 décembre 1996 ;
La Déclaration mondiale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la
Culture (UNESCO) sur l’Education Pour Tous (adoptée en 1990) ;
Au niveau national, le Code de travail institué par la loi 2012-045 du 25 septembre 2012 réglemente le
travail des enfants et tient compte des dispositions des textes régionaux et internationaux en la matière. La
section III de cette loi est spécialement consacrée au travail des enfants et ses articles 99 et 100, intègrent
dans l’ordonnancement juridique interne les principales dispositions des textes internationaux.
Le Code du Travail Nigérien (CTN) en vigueur fixe les conditions de travail des enfants y compris le
travail de nuit et les temps de repos. L’article 103 du CTN stipule que le travail de nuit est interdit aux
jeunes de moins de 18 ans, sauf dérogations particulières spécifiées par décret. Quant aux heures de
commencement et de fin de ce qui est considéré comme travail de nuit, elles sont fixées au niveau
régional (Art. 102, CTN). Le repos hebdomadaire est obligatoire, il est au minimum de vingt-quatre (24)
heures consécutives par semaine (Art. 114, CTN). A travers les dispositions actuelles en vigueur,
notamment le décret d’application du Code du Travail, une interdiction absolue est faite relativement à
l’emploi des enfants de moins de 12 ans. Il est également défini des possibilités d’emploi des enfants de
15 à 17 ans et des dispositions sur les travaux interdits aux enfants de 14-18 ans.
Pour les enfants de 12 à 13 ans (encore dans la période légale d’obligation scolaire), il y a une possibilité
d’effectuer des travaux légers en dehors des heures de fréquentation scolaire sous réserve de respecter les
conditions suivantes : ces travaux ne doivent pas porter préjudice à l’assiduité et aux résultats scolaires
des enfants ; ces travaux ne doivent pas excéder deux heures par jour pendant les périodes de
fréquentation scolaire et quatre heures par jour en dehors de ces périodes (vacances par exemple).
Pour les enfants de 14 à 18 ans, l’emploi des enfants ne doit pas excéder huit heures par jour, avec en plus
un repos conséquent d’au moins douze heures consécutives (Art. 104, CTN). Des dérogations sont
possibles dans les cas d’activité menée par un enfant de sexe masculin âgé de plus de seize ans dans une
industrie traitant des matières périssables ou dans des usines à feu continu, et ce, en vue de prévenir ou
réparer des accidents. Ces dérogations nécessitent une autorisation spéciale de l’Inspecteur du Travail.
Aux termes des dispositions de l’article 108 du CTN, l’Inspecteur du Travail est habilité à requérir
l’examen des enfants par un médecin agréé en vue de vérifier si les travaux qui leur sont confiés
n’excèdent pas leurs forces.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 28
Le pays dispose aussi d’une liste des travaux dangereux adoptée en 2003 et soumise à une relecture au
cours d’un atelier qui a eu lieu à Ayorou le 2 juillet 2009 à la demande du Gouvernement nigérien.
Au plan opérationnel, le Niger a élaboré en 1998 et adopté en 2000 son premier plan d’action national de
lutte contre le travail des enfants mais, a constaté par la suite que la protection des droits de l’enfant n’est
pas pleinement assurée. Or, au plan international, certains partenaires techniques et financiers marquent
leur volonté d’appuyer des efforts visant l’élimination des pires formes de travail des enfants. De même il
existe d’autres opportunités importantes telles que : l’émergence de plusieurs ONG (nationales et
internationales) et associations intervenant pour la protection de l’enfant et œuvrant aussi dans la lutte
contre le travail des enfants qui, crée des conditions favorables à des partenariats pour mener des actions
en faveur de l’élimination définitive des pires formes du travail des enfants.
Conscient de cet état de fait, le travail des enfants a été non seulement intégré dans le document de
stratégie accélérée de développement pour la réduction de la pauvreté 2008-2012, mais aussi dans le
Programme de Développement Economique et Social (PDES) 2012-2015. Le gouvernement a adopté en
2015, un deuxième plan d’action national de lutte contre le travail des enfants au Niger pour la période
2016-2020. Ce PAN intègre entre autres : l’amélioration des connaissances sur le travail des enfants à
travers des études spécifiques sur les PFTE; l’harmonisation de la législation avec particulièrement
l’adoption et la publication de la liste des travaux dangereux aux enfants.
2.1.3.7- LA LUTTE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANT DANS L’AGRICULTURE AU
NIGER
Dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, le Niger à travers le Ministère de l’Agriculture et de
l’Elevage a sollicité et obtenu par l’intermédiaire de la FAO un appui financier de la FMM/Pays-Bas pour
soutenir l'intégration des aspects d'emploi ruraux décents. L’objectif de l’appui est de prévenir et réduire
le travail des enfants dans l’Agriculture et de faciliter l’ancrage de la thématique dans les politiques et
programmes de développement rural et agricole.
Dans ce cadre plusieurs activités ont été réalisées, entre autres :
La mise en place d’un cadre institutionnel comprenant : un comité de coordination interministériel
composé des 3 points focaux (désignés au sein des ministères chargés de l’Agriculture, de l’Emploi,
du travail et de la Sécurité Sociale et de la protection de l’Enfant), un comité de pilotage du projet et
un cadre de concertation des acteurs impliqués dans la prévention/réduction du travail des enfants
dans l’agriculture (CNCA/PRTEA) créés par arrêté du Ministre de l’agriculture ;
La réalisation d’une étude diagnostique afin d’examiner la situation et le rôle du travail des enfants
dans l’agriculture (riziculture et maraichage aux alentours du fleuve Niger) et identifier des
alternatives notamment les technologies ainsi que des pratiques agricoles visant à réduire le travail
des enfants, tout en augmentant la production ; dont le rapport a été largement diffusé.
L’organisation d’un atelier de réflexion sur le travail des enfants dans l’agriculture au cours duquel
les résultats de l’étude ont été restitués et qui a servi de cadre de sensibilisation, de partage
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 29
d’information et de communication sur la thématique avec la participation de l’ensemble des acteurs
concernés ;
L’élaboration de plusieurs outils de communication et d’information sur le Travail des Enfants dans
l’Agriculture TEA (affiches, guides, dépliants…) destinés à la sensibilisation des acteurs du secteur
rural, largement diffusés ;
L’organisation des ateliers de renforcement de capacités à l’intention des acteurs du CNCA/PRTEA,
des syndicats du secteur rural et des organisations de producteurs par l’intermédiaire du RECA ;
Un plan d’action pour le CNCA/PRTEA qui décline les actions prioritaires programmées sur deux
ans pour atteindre les objectifs de prévention/réduction du travail des enfants dans l’agriculture au
Niger ;
L’élaboration d’une requête de Programme Technique de Coopération (TCP) sur le TEA soumis au
financement de la FAO par le MAG approuvé récemment et en cours d’exécution ;
L’objectif global de TCP est de réduire la proportion d’enfants astreints au travail dans l’agriculture pour
contribuer à l’émergence d’emplois ruraux décents et à la lutte contre la pauvreté rurale dans les régions
concernées.
La stratégie de mise en œuvre de ce projet :
Former, informer et sensibiliser les membres du cadre national de concertation sur le TEA, consolider
son plan d’action qui sera mis en œuvre aux niveaux national, régional, départemental et communal ;
Mettre en place des cadres de concertation à différents niveaux, chargés de prendre le relais pour
former ; sensibiliser, informer les familles d’acteurs sur la thématique TEA ;
Atteindre les exploitations familiales et leur permettre d’améliorer leurs capacités de production en
limitant l’utilisation des enfants dans les exploitations agricoles à travers plusieurs canaux :
Sensibiliser à travers le dispositif d’appui conseil des ministères du secteur rural, les élus au niveau
des communes, les radios rurales et les clubs d’écoute, les « champs écoles » paysans ; les dispositifs
de certains projets de l’agriculture, de l’élevage et Contribuer et soutenir la vulgarisation de
technologies/pratiques appropriées pour réduire l’utilisation de la main d’œuvre infantile ;
Les différentes parties prenantes dans l’exécution de ce programme sont les:
Administrations (Ministères techniques et démembrements ainsi que les Projets)
Réseaux et Fédérations des Organisations des Producteurs
ONG et Association de Développement (nationales et internationales)
Organisations Professionnelle d’Employeurs
Partenaires Techniques et Financiers (FAO, OIT, UNICEF)
Institutions (CNDH et Parlement des jeunes)
Centrales Syndicales (syndicats du secteur rural et UITA)
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 30
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 31
2.2- METHODE DE L’ETUDE
2.2.1- NATURE ET PERIODE
◘ Type de l’étude
Il s’agit d’une étude transversale descriptive.
◘ Période de l’étude
L’étude a eu lieu pendant la période allant du 21 mars au 06 avril 2018.
Le calendrier de visite des exploitations est en annexe de ce document.
2.2.2- POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONNAGE
2.2.2.1- Cible ou Population de l’étude
La cible de cette étude était constituée par les exploitations (ou fermes) agricoles, pastorales et
halieutiques de types formels et informels dans les régions de Niamey, Tahoua et Dosso.
Au sein de chaque exploitation, l’évaluation portait sur :
Les activités de la chaine d’exploitation de la ferme.
Les enfants qui y travaillent.
2.2.2.1.1- Les activités cibles ou situations de travail cibles
Ces activités comprennent les situations de travail ci-dessous :
◘ Dans les exploitations agricoles : Préparation et aménagement des espaces culturales et du sol ;
Aménagement des drains, canaux et bassin d’irrigation (installations pour irrigation) ; Préparation des
semences et pépinières ; Semis et plantation ou repiquage ; Fertilisation des cultures (engrais) ;
Entretien des cultures (désherbage et autres) ; Protection des cultures et des produits de récolte par les
pesticides ; Irrigation et arrosage ; La récolte ; Le séchage, battage, vannage, ramassage et
conditionnement des produits de récolte ; Transport et stockage des produits ; Les travaux
mécaniques ; L’entretien des outils manuels et mécaniques (machines) ; Gardiennage et surveillance
des exploitations et des produits ; etc.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 32
◘ Dans les exploitations d’élevages : Aménagement des fermes ou sites ; Approvisionnement en
intrants (aliments et autres produits) ; Préparation des aliments pour les animaux ; Alimentation des
animaux (service des aliments aux animaux) ; Déplacement et pâturage (bovins et petits ruminants) ;
Soins vétérinaires ; Nettoyage et entretien des fermes ; Gestion et élimination des déchets ; Traite,
capture et vente des animaux (marchandises) ; Assistance à la mise - bas (ou accouchement) ;
Gardiennage des animaux et des fermes ; etc.
◘ Dans les exploitations de pêche et de pisciculture :
- Pour la pêche : Acquisition et aménagement des pirogues et autres outils de déplacement dans
l’eau ; Approvisionnement en appâts ; Préparation et entretien des outils de la pêche ; Préparation
de l’embarquement, embarquement et voyage ; Séjour en campement (sur les îles des fleuves) ;
Operations de pêche (capture et transfert des poissons dans les récipients) ; Déchargement de la
pirogue, vente et livraison ; Opérations de pêche à la calebasse et au bidon ; Traitement des
produits de pêche (salage, séchage et fumage) ; etc.
- Pour la pisciculture dans les étangs : Aménagement et maintenance des étangs ; Fertilisation
des étangs et approvisionnement en eau ; Approvisionnement en alevins et empoissonnement des
étangs ; Approvisionnement en aliments et nourrissage des poissons ; Entretien des étangs et suivi
de l’alimentation en eau ; Pêches de contrôle et pêche de vente ou récolte ; Entretien des filets et
autres outils de travail ; etc.
2.2.2.1.2- Les enfants cibles
Il s’agit des enfants âgés de moins de 18 ans qui travaillent dans les exploitations cibles. Dans chaque
exploitation, nous avons autant que possible, ciblé les deux sexes et avons interrogé : d’une part les
enfants âgés de 16 à 17 ans et d’autre part les enfants âgés de 15 ans et moins.
2.2.2.2- Critères d’inclusion et Critères d’exclusion
2.2.2.2.1- En ce qui concerne les exploitations
Nous avons inclus dans ce travail, toutes les exploitations formelles (entreprises, associations,
coopératives) ou informelles (familiales), de types modernes ou traditionnels quelle que soient leurs
superficies et quel que soit l’effectif des personnes qui y travaillent. Il s’agissait des exploitations
recensées par les services de vulgarisation agricoles et/ou par les organisations paysannes. Elles ont donc
été choisies dans la liste des exploitations produites par les responsables du ministère concernés dans
chaque localité. L’accessibilité, le consentement et la disponibilité des exploitants ont été pris en compte.
C’est ainsi que nous avons exclu de l’étude :
- les exploitations ne figurant pas sur la liste disponible ;
- les exploitations dont les exploitants n’ont pas été consentants ou disponibles ;
- les exploitations difficilement accessibles et pouvant mettre en jeu la sécurité des enquêteurs.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 33
3.2.2.2.2- En ce qui concerne les enfants
Nous avons inclus dans l’étude les enfants des deux sexes, âgés de moins de 18 ans et exerçant depuis au
moins 01 mois une activité occasionnelle, temporaire, périodique ou permanente dans une exploitation
cible. Lorsqu’il a été possible, nous avons pris dans chaque exploitation un enfant de chaque sexe. Le
consentement et la disponibilité des enfants ont été pris en compte.
Nous avons exclu de l’étude :
- les enfants ayant atteint l’âge de 18 ans ;
- les enfants qui n’ont pas consenti à y participer ;
- les enfants dont les parents ont opposé leur refus de consentement.
2.2.2.3- Technique de l’échantillonnage
2.2.2.3.1- En ce qui concerne les exploitations
L’échantillonnage s’est fait à partir de la liste des exploitations fournies par les responsables des
ministères en charge de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage dans les régions concernées. Cette liste
était constituée de la population d’étude qui a été regroupée en 03 grappes constituées par les trois
régions concernées. Dans chaque grappe (ou région), nous avons effectué un échantillonnage stratifié.
Ainsi, trois strates ont été constituées : une strate constituée des exploitations agricoles ; une strate
constituée des exploitations d’élevage et une strate constituée des exploitations halieutiques. Dans chaque
strate, nous avons procédé à un choix aléatoire simple pour retenir au moins 02 exploitations.
2.2.2.3.2- En ce qui concerne les enfants
Le choix des enfants à interroger s’est effectué suivant la méthode aléatoire simple au sein des
exploitations retenues. Ainsi, au sein de chaque exploitation retenue, le choix a été fait au hasard parmi
les enfants respectant les critères d’inclusion et d’exclusion. Le nombre minimum d’enfant à interroger
dans chaque exploitation était de 02 personnes.
2.2.2.4- Taille de l’échantillonnage
Le nombre d’exploitations à étudier devait être d’au moins 15 répartis dans les trois régions retenues
(dont 05 exploitations dans la région de Niamey, 05 dans la région de Dosso et 05 à Tahoua). Le nombre
d’enfant à interroger devait être de 30 dont 02 par exploitation.
2.2.3- DEFINITION DES VARIABLES
2.2.3.1- Variables indépendantes
Les variables indépendantes sont constituées par les éléments d’identification socio épidémiologiques de
l’exploitation : le nom de la région et de la localité, le nom de l’exploitation, le nom et l’adresse du
responsable, la date de création.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 34
2.2.3.2- Variables dépendants des exploitations
Les variables dépendants prises en compte pour chaque exploitation comprenaient : le type de
l’exploitation et le mode de travail ; l’effectif des travailleurs de l’exploitation ou membres de
l’organisation ; les activités entreprises au sein de l’exploitation ; les tâches spécifiques exécutées par les
enfants ; la liste des outils utilisés ; la liste des pesticides et intrants utilisés dans l’exploitation ; les
situations dangereuses observées ; les situations dangereuses menaçant la santé des enfants ; les risques
encourus par les enfants ; le niveau du risque ; les moyens de prévention mis en place ; les moyens de
prévention à pourvoir ; le nombre d’accident et de maladies enregistrés au courant des cinq dernières
années; les types ou causes d’accidents et maladies enregistrés ; les conséquences engendrées par les
accidents et les maladies ; les ressources médico sanitaires disponibles ; les installations de bien-être
mises en place pour les travailleurs ; les moyens de prévention mis en place au sein de l’exploitation ; les
difficultés rencontrées par les employeurs et les besoins d’amélioration de la prévention souhaités par ces
exploitants.
2.2.3.3- Variables dépendants des enfants interrogés
Les variables dépendants prises en compte pour chaque enfant interrogé comprenaient : l’âge ; le sexe ;
l’éducation ; le statut et les caractéristiques de l’emploi ; la périodicité de l’emploi ; le temps de travail ;
les conditions de travail ; Les activités confiées aux enfants ; les tâches exécutées par les enfants par
activité ; l’appréciation de la dangerosité des tâches ; le poids des charges transportées par les enfants ; les
moyens de prévention existants ; les facteurs de risque ou dangers encourus ; les types d’accidents vécus ;
les types de maladies atteintes ; les soins reçus ; le financement des soins ; les désirs ou besoins en
matière de prévention ; les tâches domestiques effectuées après le travail dans les exploitations.
2.2.4- TECHNIQUES ET PRINCIPES DE RECUEIL DES DONNEES
2.2.4.1- Recueil des données socio-épidémiologiques au sein des exploitations
Le recueil des données socio épidémiologiques s’est effectué par entretiens directes avec les travailleurs
et leur hiérarchie et à l’aide d’un questionnaire. (cf. Guide de recueil des données socioprofessionnelles et
épidémiologiques en annexe).
2.2.4.2- Recueil des données sur les variables dépendants des enfants travailleurs
Ces données ont été recueillies par entretien direct avec les enfants à l’aide du questionnaire en annexe
dénommé : Questionnaire d’analyse du travail des enfants travaillant dans les exploitations.
2.2.4.3- L’identification des dangers ou facteurs de risque
L’identification des dangers (ou facteurs de risque) s’est effectuée de façon participative. Ce sont les
principes de la méthode de DEPARIS de la stratégie SOBANE de gestion des risques professionnels qui
ont été utilisés. DEPARIS (DEpistage PArticipatif des RISques) est une méthode basée sur l’observation
simple des situations de travail par les personnes de l’entreprise même si elles ne possèdent pas de
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 35
connaissance en SST. Cette méthode est le premier niveau de la stratégie SOBANE (Screening,
OBservation, ANalysis and Expertise) de gestion des risques professionnels.
Afin de faciliter la compréhension des différents participants à ce dépistage, nous avons utilisé les fiches
ou guides d’aide au repérage des risques (cf. annexes), élaborés suivant le modèle simple proposé par
l’INRS pour les PME – PMI. Ces fiches d’aide de repérage, élaborées pour chaque risque, ont été mises à
la disposition des participants pour faciliter leur compréhension et guider leur participation à l’étude. Ceci
a été très important à double titre : le renforcement de capacité des participants, l’efficacité et la
pertinence des informations à recueillir.
Cette identification s’est effectuée par activité de la chaine d’exploitation. Ainsi dans chaque situation de
travail ou activité nous avons procédé par observation et entretien avec les travailleurs et/ou les
exploitants puis, les informations ainsi recueillies étaient consignées dans un guide de recueil des données
(cf. Guide d’identification et d’évaluation des risques en annexe).
3.2.4.4- L’évaluation du niveau du risque
Après identification de chaque danger ou facteur de risque, nous avons procédé à son analyse et à son
évaluation. Cette analyse et évaluation a permis de déterminer la valeur du risque et sa classification.
Cette valeur du risque est déterminée à travers les formules ci-dessous :
La Probabilité d’occurrence = Fréquence de l’exposition X Niveau de protection existant X retour
d’Expérience (P = F X N X E)
Les tableaux ci-dessous précisent la grille d’évaluation de chacun de ces éléments selon la grille du
CRAM France (Caisse Régionale de l’Assurance Maladie). La grille permet d’attribuer à chaque élément
une valeur qualitative et quantitative.
Tableau 1. Grille d’estimation de la gravité du facteur risque
Niveau de
gravité Description (critères de définition)
Chiffre
correspondant
Faible Ce facteur de risque peut mettre en cause (de façon immédiate ou différée),
l’intégrité physique du travailleur de façon réversible (c à d que l’accident
qu’il entraine ne peut pas aboutir à une incapacité permanente)
1
Forte Ce facteur de risque peut mettre en cause (de façon immédiate ou différée),
l’intégrité physique du travailleur de façon irréversible (c à d que l’accident
qu’il entraine peut aboutir à une incapacité permanente)
2
Tableau 2. Grille d’estimation de la fréquence F du risque
LA VALEUR DU RISQUE (R) = GRAVITE DU FACTEUR DE RISQUE (G) X PROBABILITE
D’OCCURRENCE (P)
En somme la valeur du risque est : R = G x F x N x E
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 36
Ce tableau permet de déterminer la fréquence d’accès à la zone dangereuse, ou de la fréquence
d’exposition du travailleur au risque identifié
Niveau de
fréquence Description (critère)
Chiffre
correspondant
Peu fréquent L’accès à ce risque ou à la situation dangereuse peut se produire
une fois par an 1
Fréquent L’accès à ce risque ou à la situation dangereuse peut se produire
plusieurs fois par mois 2
Très fréquent L’accès à ce risque ou à la situation dangereuse peut se produire
plusieurs fois par semaine 3
Tableau 3. Grille d’estimation du niveau de prévention existant N.
Ce tableau permet de déterminer le niveau de protection vis-à-vis du risque identifié
Niveau de prévention Description Chiffre
correspondant
Prévention intrinsèque Les mesures ont été prises pour supprimer le danger (le risque
ne représente plus un danger pour les travailleurs) 0
Prévention collective Les mesures ont été prises pour isoler le danger ; le risque est
isolé ou protégé 1
Protection individuelle Des mesures sont prises pour protéger les personnes 2
Le risque subsiste Des mesures sont prises pour mettre en garde ou avertir 3
Tableau 4.Grille d’estimation du retour d’expérience E
Ce tableau permet de prendre en compte l’effectivité des accidents ou incidents occasionnés par le risque
identifié
Description Chiffre
correspondant
Aucun accident ou incident enregistré au cours des 3 dernières années 1
Un accident enregistré au cours des 12 derniers mois 2
Tableau 5. Grille de détermination de la valeur du risque R
Ce tableau permet de classer chaque risque identifié selon trois catégories. Les valeurs chiffrées sont les
résultats de l’équation R = G x F x N x E
Valeur du risque R (R = G x F x N x E) Classification du risque
R compris entre 0 et 4 Risque faible et négligeable
R compris entre 5 et 12 Risque acceptable et souhaitable d’agir
R compris entre 13 et 25 ou plus Risque inacceptable, une action prioritaire est
nécessaire.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 37
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 38
2.3- RESSOURCES NECESSAIRES
2.3.1- Ressources humaines
Cette étude a été réalisée par un consultant international (médecin spécialiste en santé et sécurité au
travail) mis à disposition par la FAO. Il était assisté au niveau des activités de terrain (collecte des
données) par trois accompagnants nationaux issus des ministères en charge de l’agriculture, du travail et
de la protection des enfants, et par les facilitateurs issus de ces ministères dans chaque région.
Dans chaque exploitation cible, l’équipe de travail comprenait : le responsable de l’exploitation ou son
représentant (employeur), les travailleurs retrouvés au sein de l’exploitation.
2.3.2- Ressources matérielles (outils de travail)
Les principaux outils techniques utilisés dans le cadre de cette étude comprenaient :
- Guide de recueil des données socioprofessionnelles et épidémiologiques pour les exploitations agricoles
- Guide de recueil des données socioprofessionnelles et épidémiologiques des exploitations d’élevage
- Guide de recueil des données socioprofessionnelles et épidémiologiques pour les exploitations de pêche
- Questionnaire d’analyse du travail des enfants travaillant dans les exploitations
- Guide d’identification et d’évaluation des risques
- Les fiches/guides d’aide au repérage des risques professionnels
- Autres : Papiers et crayons ; un appareil photo numérique ; les outils informatiques
2.3.3- Les ressources financières :
Le budget relatif à la réalisation de cette étude a été financé par la FAO à travers les fonds du Projet
TCP/NER/3601 - Réduire le travail des enfants pour une agriculture soutenable au Niger.
2.4- ORGANISATION ET DEROULEMENT DE LA COLLECTE DES DONNEES
Dans chaque exploitation, le recueil des données s’est effectué suivant les étapes successives ci-dessous :
Réunion de l’équipe de travail avec les responsables de l’exploitation et les autres intervenants afin
d’expliquer l’intérêt et la méthodologie de l’étude
Organisation des visites des lieux de travail de l’exploitation
La visite des lieux de travail dans chaque exploitation s’est effectuée selon les étapes suivantes :
- passage de l’équipe d’une activité (situation de travail) à une autre, suivant la chaine d’exploitation ;
- observation des lieux de travail et des tâches exécutées ;
- entretien avec les travailleurs par rapport aux facteurs de risque observés ;
- discussions des solutions possibles avec l’intéressé pour les recommandations ;
- renseignement des données relevées sur les fiches de recueil ;
- administration du questionnaire sur le travail des enfants au besoin ;
- prise de quelques photos au besoin ;
- réunion de concertation pour l’analyse et l’évaluation des risques
- synthèse générale sur les moyens de prévention à envisager face aux risques évalués.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 39
2.5- TRAITEMENT DES DONNEES ET CODIFICATION DES RISQUES
Les données collectées ont été dépouillées de façon manuelle puis traitées et analysées manuellement à
l’aide des applications simples dans Word et Excel.
Pour faciliter la description et l’analyse des différents facteurs de risque dans le cadre de ce travail et afin
d’harmoniser la compréhension et l’utilisation de ces facteurs dans le processus de l’identification et de
l’évaluation, nous avons attribué un code à chacun de ces facteurs. Ce code est composé de la lettre R et
d’un chiffre. C’est ainsi que les différents facteurs de risque pourront être désignés par leur code qui
seront R1, R2, R3………………..R28.
Le tableau de codification de ces facteurs de risque se présente ainsi qu’il suit :
Code
Risque Dénomination du Risque / Facteurs de Risque
R1 Risque de Chute de plein pied - glissade
R2 Risque de chute de hauteur
R3 Risque de Chute d’objet ou effondrement
R4 Risque à la circulation ou déplacement (risque routier ou d’accident de la voie publique)
R5 Risque lié à la manutention mécanique
R6 Risque lié à la manutention manuelle
R7 Risque lié l’activité physique (effort physique intense ou répétitif)
R8 Risque lié aux postures dangereuses (station debout prolongée, position courbée etc.)
R9 Risque lié aux outils manuels (machettes, couteaux, pioches, houe etc.)
R10 Risque lié aux outils mécaniques (partie d’une machine, engin etc.)
R11 Risque lié au bruit ou ambiance sonore
R12 Risque lié aux poussières minérales ou organiques (végétales ou animales) et fibres
R13 Risque lié aux facteurs chimiques (fumées, gaz, aérosol, vapeurs, produits chimiques etc.
R14 Risque lié à l’ambiance thermique ou conditions climatiques (froid, humidité, chaleur, pluies, etc.)
R15 Risque lié à l’éclairage ou ambiance lumineuse (obscurité, éblouissement etc.)
R16 Risque lié à l’électricité (électrisation ou électrocution)
R17 Risque lié à l’incendie et à l’explosion (fluides sous pression)
R18 Risque biologique ou infectieux (agents microbiens : bactérie, parasite, virus, champignon)
R19 Risque lié aux vibrations et trépidations
R20 Risque lié aux radiations (rayon radio actifs)
R21 Risque lié à l’aération à la pression atmosphérique (espaces confinés)
R22 Risque lié à la chute dans l’eau et noyade
R23 Risque d’agression par les animaux (morsure reptiles, insectes, animaux féroces, etc.)
R24 Risque d’agression par les végétaux (piqûre d’épine, herbes dangereuses etc.)
R25 Risque lié à l’activité mentale (charge intellectuelle et mentale du travail)
R26 Risque psychosocial
R27 Risque lié au travail sur écran de visualisation
R28 Risque lié au siège de travail
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 40
2.6- LES DIFFICULTES RENCONTREES
Les longues distances parcourues et la qualité des routes : les voyages ont été très laborieux du fait de
la longueur des trajets à parcourir et de la qualité des routes dans certaines des localités : Nombre de
Km parcouru : 1514 km dans Niamey et Dosso et 1720 entre Dosso – Tahoua – Niamey soit au total
3234 Km en 03 semaines.
Les conditions climatiques rudes : nous avons travaillé sous un soleil ardent avec des coups de vent
violents et des poussières, et avec des températures très souvent au-delà de 40°C ayant occasionné
des épisodes de fatigue et de déshydratation. Un des accompagnants locaux a fait un malaise pendant
le travail dans la localité de Rogi : son état a nécessité un traitement d’urgence dans le centre de santé
de la localité et évacuation vers Dosso.
Dans plusieurs exploitations nous n’avons pas pu rencontrer les travailleurs dans les lieux de travail.
Il s’agit notamment des exploitations des cultures pluviales dont les champs n’étaient pas en activité.
Les difficultés liées à l’incapacité de certains enfants à pouvoir s’exprimer ouvertement ; Ceci a
contribué à rendre long et pénible l’interrogatoire.
Difficultés d’accès aux enfants : réticence de quelques exploitants et coïncidence des heures de
passage avec les heures de travail intense de l’exploitation entrainant les difficultés pour les parents à
pouvoir libérer les enfants pour participer au questionnaire.
Toutes ces difficultés n’ont pas été de nature à compromettre la fiabilité et la qualité des informations
retenues. En effet, nous avons donné le maximum des efforts pour maîtriser ces difficultés et obtenir les
résultats attendus.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 41
3.
RESULTATS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 42
3.1-
CARACTERISTIQUES SOCIO-EPIDEMIOLOGIQUES DES EXPLOITATIONS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 43
3.1.1- NATURE ET CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS VISITEES
3.1.1.1- Liste des exploitations visitées
Dans le cadre de cette étude, 26 exploitations ont été visitées dont 14 dans l’agriculture, 4 dans la pêche et
pisciculture et 8 dans l’élevage.
Dénomination simplifiée Dénominations complètes des exploitations visitées
EL
EV
AG
E
Coopérative laitière-Kirkissoye Coopérative laitière de Kirkissoye
Ferme DOURE de Dosso Ferme DOURE de Dosso
Ferme de Hamadou H.-Mokko Ferme de Elh Hamadou Hamani de Mokko
Ferme Soumana Zakari-Mokko Ferme Soumana Zakari de Mokko
Ferme de Kalidou A.-Mokko Ferme de Kalidou Abdoulaye de Mokko
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi Ferme Abdoulaye Roua de Tourmi
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou Ferme Boubacar Boube de Kourdaou
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou Ferme Boubacar Dari de Kourdaou
A
GR
ICU
LT
UR
E
Jardin Nouhou S.- Kongou G. Jardin Nouhou Sidikou de Kongou Gorou
Jardin Ali Hama-Kongou G. Jardin Ali Hama de Kongou Gorou
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye Périmètre Rizicole Ibrahim Ali de Kirkissoye
Coopérative rizicole-Kirkissoye Coopérative rizicole de Kirkissoye
Jardin de Tayabou à Fabirdji Jardin de Tayabou à Fabirdji
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi Jardin Maraicher Maacha-Allah - Femmes de Rogi
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi Jardin maraicher Maacha-Allah - Hommes de Rogi
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko Champs Kalidou Abdoulaye de Moko
Champs dunaire H. Hamani-Mokko Champs dunaire Elh Hamadou Hamani de Mokko
Champs Soumana Zakari-Mokko Champs Soumana Zakari de Mokko
Champ Ibrahim Maliki-Alibou Champ Ibrahim Maliki (Halibou Elh) de Alibou
Jardin Abdoul Razak Djibo Jardin Abdoul Razak Djibo (Halibou Elh)
Champ Laouali A. de Galmawa Champ Laouali Assoumane de Galmawa
Champ Illiassou A.K.- Galmawa Champ Illiassou Abdoul Kader de Galmawa
PE
CH
E E
T
PIS
CIC
UL
TU
RE
F.I. P.A.H. Ferme Intégrée de Production Avicole et Halieutique
Association HADIN KAI-Gamkalle G. Association HADIN KAI de Gamkalle Golle
Association HADINKAY-Tabalak Association HADINKAY de Tabalak
Association « Hanzari »-Tabalak Association « Hanzari » des femmes revendeuses
mareyeuses de Tabalak
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 44
3.1.2- NATURE ET CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS VISITEES
Tableau 6 : Répartition des exploitations visitées par types et par mode de travail
RE
GIO
NS
FERMES OU EXPLOITATIONS VISITEES
Sous-secteur
d'activité
Types
d'exploitation
Modes
d'exploitation
TO
TA
L
Ag
ric
ult
ure
Pêch
e et
pis
cicu
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Ele
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u
Méca
nis
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NIA
ME
Y
Jardin Nouhou Sidikou de Kongou Gorou x x x
04 Jardin Ali Hama de Kongou Gorou x x x
Périmètre Rizicole Ibrahim Ali de Kirkissoye x x x
Coopérative rizicole de Kirkissoye x x x
Coopérative laitière de Kirkissoye x
x x
01
Ferme Intégrée de Production Avicole et
Halieutique x x x
02
Association HADIN KAI de Gamkalle Golle x x x
DO
SS
O
Jardin de Tayabou à Fabirdji x x x
06
Jardin Maraicher Maacha-Allah - Femmes de Rogi x x x
Jardin maraicher Maacha-Allah - Hommes de Rogi x x x
Champs Kalidou Abdoulaye de Moko x x x
Champs dunaire Elh Hamadou Hamani de Mokko x x x
Champs Soumana Zakari de Mokko x x x
Ferme DOURE de Dosso x x x
04 Ferme de Elh Hamadou Hamani de Mokko x x x
Ferme Soumana Zakari de Mokko x x x
Ferme de Kalidou Abdoulaye de Mokko x x x
TA
HO
UA
Champ Ibrahim Maliki (Halibou Elh) de Alibou x x x
04 Jardin Abdoul Razak Djibo (Halibou Elh) x x x
Champ Laouali Assoumane de Galmawa x x x
Champ Illiassou Abdoul Kader de Galmawa x x x
Ferme Abdoulaye Roua de Tourmi x x x
03 Ferme Boubacar Boube de Kourdaou x x x
Ferme Boubacar Dari de Kourdaou x x x
Association HADINKAY de Tabalak x x x
02 Association « Hanzari » des femmes revendeuses
mareyeuses de Tabalak x x x
TOTAL DES EXPLOITATIONS VISITEES 14 4 8 17 09 0 24 02 0
26 26 26 26
En ce qui concerne le type d’organisation, on note que 17 de ces exploitations (soit 65,3%) sont familiales
et 9 sont des coopératives. On ne retrouve pas d’entreprises formelles dans cet échantillon. S’agissant de
la répartition géo-écologique et administrative, on note que parmi ces 26 exploitations, 7 se trouvent dans
la zone de Niamey, 10 dans la région de Dosso et 9 dans la région de Tahoua.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 45
La prédominance des exploitations de types familiales 17/26 (soit 65,3%) se justifie par la disponibilité et
l’accessibilité à ces organisations, mais corrobore avec le profil national des exploitations agricoles qui
est constitué à majorité par les exploitations familiales. Le mode de travail est essentiellement traditionnel
(92,3%) néanmoins les machines ou techniques semi - industrielles sont utilisées dans 7,6% des
exploitations visitées.
3.1.3- CARACTERISTIQUES DES PERSONNES EFFECTUANT LES TRAVAUX
On note à travers le tableau 7 ci-dessous de la répartition des travailleurs des exploitations par sexe et par
âge que : l’effectif total des personnes exerçant dans les exploitations visitées est estimé à 2958
travailleurs dont 955 adultes (32,3%), 1378 enfants de moins de 16 ans (46,6%) et 625 âgés de 16 à 18
ans (21,1%). On note une prédominance du sexe masculin dans toutes les tranches d’âge, avec un sexe
ratio de 0,03 chez les moins de 16 ans, 0,06 pour la tranche de 16 à 17 ans et 0,16 chez les adultes. Les
exploitations qui emploient le plus de personnes sont les associations avec en tête la Coopérative rizicole
de Kirkissoye qui comprend 1346 membres soit 45,5%.
3.1.4- TYPES D’ACTIVITE DES EXPLOITATIONS ET NATURE DES PRODUITS
Le Tableau 8 ci-dessous présente les exploitations suivant les types d’activités et la nature des produits
exploités. On note que : dans les 8 exploitations d’élevage visitées, les animaux élevés sont constitués
essentiellement par les ruminants (bovins, caprins et ovins) et les volailles. En général, la majorité des
exploitants élèvent en même temps les ruminants et les volailles.
Parmi les exploitations agricoles visitées, on note que les cultures vivrières pluviales (Riz, mil, maïs,
haricot et Sorgho) et les cultures maraichères irriguées (oignon, niébé, tomate, maïs, carotte, choux,
légume) se pratiquent dans les 3 régions.
S’agissant des exploitations halieutiques, on note que parmi les 4 exploitations visitées, 2 pratiquent la
pêche dans les mares et marécages, une pratique la pêche au large du fleuve Niger et des rivières et la
dernière pratique la pisciculture en étang.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 46
Tableau 7 : Répartition des effectifs des travailleurs des exploitations par âge et par sexe
RE
GIO
NS
Exploitations visitées
Enfants
inf. 16 ans
Enfants de
16 - 17 ans
Adultes
(18ans et plus)
Total
Fém
inin
Ma
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lin
To
tal
Fém
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Ma
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tal
Fém
inin
Ma
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To
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Jardin Nouhou Sidikou de Kongou Gorou 4 5 9 2 4 6 2 1 3 18
Jardin Ali Hama de Kongou Gorou 0 0 0 1 2 3 4 3 7 10
Périmètre Rizicole Ibrahim Ali de Kirkissoye 1 22 23 4 44 48 2 22 24 95
Coopérative rizicole de Kirkissoye 0 866 866 0 30 30 2 448 450 1346
Coopérative laitière de Kirkissoye 0 20 20 0 20 20 1 24 25 65
Ferme Intégrée de Production Avicole et
Halieutique 0 1 1 0 1 1 0 3 3 5
Association HADIN KAI de Gamkalle Golle 0 180 180 0 300 300 0 120 120 600
DO
SS
O
Jardin de Tayabou à Fabirdji 0 0 0 0 1 1 0 3 3 4
Jardin Maraicher Maacha-Allah - Femmes de
Rogi 0 0 0 10 0 10 60 3 63 73
Jardin maraicher Maacha-Allah - Hommes de
Rogi 1 6 7 0 1 1 2 2 4 12
Champs Kalidou Abdoulaye de Moko 1 4 5 2 2 4 3 5 8 17
Champs dunaire Elh Hamadou Hamani de
Mokko 1 4 5 1 1 2 5 3 8 15
Champs Soumana Zakari de Mokko 1 3 4 0 0 0 3 5 8 12
Ferme DOURE de Dosso 0 1 1 0 0 0 0 3 3 4
Ferme de Elh Hamadou Hamani de Mokko 1 4 5 0 1 1 5 3 8 14
Ferme Soumana Zakari de Mokko 0 2 2 0 2 2 2 1 3 7
Ferme de Kalidou Abdoulaye de Mokko 1 4 5 2 2 4 3 5 8 17
TA
HO
UA
Champ Ibrahim Maliki (Halibou Elh) de
Alibou 10 4 14 0 2 2 0 3 3 19
Jardin Abdoul Razak Djibo (Halibou Elh) 3 2 5 0 1 1 3 2 5 11
Champ Laouali Assoumane de Galmawa 1 2 3 0 0 0 0 3 3 6
Champ Illiassou Abdoul Kader de Galmawa 2 2 4 0 1 1 2 3 5 10
Ferme Abdoulaye Roua de Tourmi 3 3 6 1 2 3 1 1 2 11
Ferme Boubacar Boube de Kourdaou 6 6 12 1 1 2 3 2 5 19
Ferme Boubacar Dari de Kourdaou 0 1 1 0 1 1 1 2 3 5
Association HADINKAY de Tabalak 0 200 200 0 170 170 0 150 150 520
Association « Hanzari » des femmes
revendeuses mareyeuses de Tabalak 0 0 0 12 0 12 31 0 31 43
TOTAL
36 1342 1378 36 589 625 135 820 955 2958
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 47
Tableau 8 : Présentation des exploitations suivant les types d’activités et la nature des produits
Type
d’activités Exploitations visitées Type et nature des produits de l’exploitation
EL
EV
AG
E
Nia
mey
Coopérative laitière de Kirkissoye Elevage des bovins
Do
sso Ferme DOURE de Dosso Elevage des volailles
Ferme de Elh Hamadou Hamani de Mokko Elevage bovins, caprins et ovins
Ferme Soumana Zakari de Mokko Elevage bovins, ovins et volailles
Ferme de Kalidou Abdoulaye de Mokko Elevage bovins, ovins et volailles
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua de Tourmi Ruminants bovins et caprins
Ferme Boubacar Boube de Kourdaou Ruminants bovins et caprins
Ferme Boubacar Dari de Kourdaou Ruminants bovins et caprins
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou Sidikou de Kongou Gorou Culture vivrière, maraichère, fruitier
Jardin Ali Hama de Kongou Gorou Culture vivrière, maraichère, fruitier
Périmètre Rizicole Ibrahim Ali de Kirkissoye Culture vivrière (Riziculture)
Coopérative rizicole de Kirkissoye Culture vivrière (Riziculture)
Doss
o
Jardin de Tayabou à Fabirdji Culture maraichère, vivrière, fruitier
Jardin Maraicher Maacha-Allah - Femmes de
Rogi Maraichère vivrière (patate, maïs, mil, manioc,
légume, gombo etc.) Jardin maraicher Maacha-Allah - Hommes de
Rogi
Champs Kalidou Abdoulaye de Moko
culture vivrière pluviale (mil, sorgho, haricot, Oseille,
arachide etc.
Champs dunaire Elh Hamadou Hamani de
Mokko
Champs Soumana Zakari de Mokko
Tah
ou
a
Champ Ibrahim Maliki (Halibou Elh) de
Alibou Culture maraichère irriguée: oignon, niébé, tomate,
maïs, carotte, choux Jardin Abdoul Razak Djibo (Halibou Elh)
Champ Laouali Assoumane de Galmawa
Culture vivrière (mil, sorgho, maïs, haricot)
Champ Illiassou Abdoul Kader de Galmawa
PE
CH
E E
T
PIS
CIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Ferme Intégrée de Production Avicole et
Halieutique
Pisciculture en étang
Association HADIN KAI de Gamkalle Golle Pêche sur le fleuve Niger et rivières
Ta
ho
ua
Association HADINKAY de Tabalak Pêche dans la mare de Tabalak, et traitement et vente
des produits de pêche Association « Hanzari » des femmes revendeuses
mareyeuses de Tabalak
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 48
3.1.5- DESCRIPTION DES CARACTERISTIQUES DES TRAVAUX EFFECTUES DANS LES EXPLOITATIONS
3.1.4.1- Caractéristiques des travaux effectués dans les exploitations agricoles
Tableau 9 : Présentation des activités de la chaîne d’exploitation dans les exploitations agricoles visitées
Nom de l’exploitation
Activités de la chaîne d’exploitation
Ja
rdin
No
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ou
S.-
Ko
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ou
G.
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Préparation et aménagement des espaces culturales et du sol x x x x x x x x x x x x x x
Fertilisation des cultures (engrais) x x x x x x x x x x x x x x
Aménagement des drains, canaux et bassin d’irrigation (installations
pour irrigation) - - x x - - - - - - - - - -
Irrigation et arrosage x x x x x x x - - - x x - -
Gardiennage et surveillance des exploitations et des produits x x x x x x x x x x x x x x
Entretien des outils manuels et mécaniques (machines) x x x x - - x - - x x - x -
Préparation des semences et pépinières x x x x x x x x x x x x x x
Semis ou plantation ou repiquage x x x x x x x x x x x x x x
Entretien cultures (désherbage etc.) x x x x x x x x x x x x x x
Protection des cultures et des produits de récolte par les pesticides x x x x x x x x x x x x x x
Séchage, battage vannage, ramassage et conditionnement des produits
de récolte x x x x x - - - x x x x x x
Transport et stockage des produits x x x x x x x x x x x x x x
Récolte x x x x x x x x x x x x x x
Autres - - - x - - - - x - - - - -
Les activités de la chaîne d’exploitation agricole sont presque les mêmes dans toutes les exploitations. Le travail est essentiellement manuel dans presque toutes les
exploitations.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 49
Tableau 10 : Présentation des outils manuels de travail utilisés dans les exploitations agricoles
Nom de l’Exploitation
Différents
outils utilisés
Ja
rdin
No
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ou
S.-
Ko
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Ja
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G.
Pér
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Machettes /coupe-coupe x - x - x x x x x x x x x x
Houes - x x x x x x x x x x x x x
Bêches x - x - x - x x x x x - x x
Pèlle x - x x x x x x x x x - x x
Couteaux x x x - x - x x x x x x x x
Râteaux x x x x x x x x x x x x x x
Arrosoirs x x x - x x x - - - x - - -
Pompes à eaux x - x - x x x - - - x - - -
Limes et pierres à lime - - - - - - - - - x x - x -
Crochets pour herbes - - - - - - - - - x - - - -
Pulvérisateurs manuels x - x - x - - - - - x - x -
Pulvérisateurs électriques - - - - x - - - - - - - - -
Faucilles - - - x - - - - - - - - - -
Dabas - - - - - - - - x - - - - x
Binettes - - - - x - - - - - - - - -
Tonneaux pour battage - - x - - - - - - - - - - -
Hilaires - x - - - - - - x - - x - -
Fourches locales - - - - - - - - - - x - - -
Fils à coudre + aiguille - - x - - - - - - - - - - -
On note que, les outils à main tranchants ou contondants tels que machettes (ou coupe-coupe), couteaux, houes ou daba, pèlles, râteaux sont les outils les plus utilisés
et se retrouvent dans toutes les exploitations. Les crochets à herbes qui constituent un moyen ergonomique de prévention des traumatismes du tibia dans le désherbage
ne sont utilisés que dans 02 des 14 exploitations (14,3%).
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 50
Tableau 11 : Présentation des machines ou engins utilisés dans les exploitations agricoles
Nom de
l’Exploitation
Différentes
Machines utilisées
Ja
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Tracteurs agricoles - - - - - - x x - - x x - -
Appareils à pression entretenue - - - - - - - - - - - x - -
Charrues à moteur - - - - - - - x - - - - - -
Charrues à bœufs - - x x - x - - - - - - x -
Motoculteurs - - x x - - - - - - - - - -
Batteuse - - x x - - - - - - - - - -
Moissonneuse - - x x - - - - - - - - - -
On note que la plupart des exploitations visitées n’utilise pas les machines ou engins agricoles. L’activité agricole est essentiellement manuelle dans les exploitations
et les machines utilisées comme les tronçonneuses, les tracteurs agricoles, la batteuse, les motoculteurs, la moissonneuse ne sont sollicitées que de façon
occasionnelle. Les 2 exploitations les plus utilisatrices d’engins et de machines sont la ferme Périmètre rizicole Ibrahim Ali de Kirkissoye et la Coopérative rizicole de
Kirkissoye
Tableau 12 : Présentation des intrants ou engrais utilisés dans les exploitations agricoles
Nom de
l’Exploitation
Différents
intrants utilisés
Ja
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No
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ou
S.-
Ko
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ou
G.
Ja
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NPK 15-15-15 x x x x x - - x x x x x x x
UREE x - x x - - - x x x x x x -
DAP 18/46 - - x - - - - x - x - - - -
Fumiers (litières et
déjections) x x x x x x x x x x x x x x
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 51
Toutes les exploitations utilisent de manière prioritaire le fumier ou engrais naturel. En dehors des fumiers, les engrais chimiques les plus utilisés dans la plupart des
exploitations sont le NPK et l’Urée.
Tableau 13 : Présentation des pesticides utilisés dans les exploitations agricoles
Nom de
l’Exploitation
Différents
pesticides utilisés
Ja
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Caiman B19 EC(Emmamectine Benzoate) - x - - - - - - - - - - - -
Primeforce DDVP 1000 G/L EC - x - - - - - - - - - - - -
Titan 25 EC (acétamipride 25g/l) x x - - - - - - - - - - - -
Herbicide Laidex - - x - - - - - - - - - - -
Baccara (Propanil) - - x x - - - - - - - - - -
Perfect killer EC - - x x - - - - - - - - - -
Produit EC - - - - x - - - - - - - - -
Produit ULV - - - - x - - - - - - - - -
Poudre Rambo (permethrin) - - - - - - - x - - x - - -
Fongicides - - - - - - - x x x - - - -
« Pia-pia » (Dichlorvos ou DDVP) - - - - - - - - x - - - - -
Lamda super 2,5 EC (méthyl pyriphos) - x - - - - - - - - - - - -
Fenical 400 UL (fénitrothion) - - - - - - - - - - - - x x
Karate (5g/l lambda-cyhalothrine + 100g/l
pyrimicarbe) - - - - - - - - - - x x - -
Pesticides naturels (feuilles et grains de
neem+piment+savon+cendres +tabac etc.) - - - - - x x - - - x x - -
Les pesticides utilisés varient d’une exploitation à une autre. On en dénombre une quinzaine de variétés commerciales dont les dénominations communes
internationales ne sont pas toutes connues. On y retrouve : les insecticides organochlorés (le pia-pia® ou dichlovinyl diméthyl phosphate ; le Titan 25 EC ou
acétamipride 25g/l), les organophosphorés (Primeforce® DDVP 1000 G/L EC ou dichlorvos ; Fenical 400 UL ou fénitrothion), les carbamates (Karate® ou 5g/l
lambda-cyhalothrine + 100g/l pyrimicarbe), les pyrèthres et pyrethrinoïdes (poudre Rambo® ou Perméthrine ; Lamda super 2,5 EC ou méthyl pyriphos; Caiman®
B19 EC ou Emmamectine Benzoate), les fongicides , les herbicides tels l’herbicide EC (baccara® ou Propanil). Particulièrement, on note la présence de
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 52
biopesticides ou pesticides naturels à base de feuilles et graines de neem, piment, savon, jus de tabac, jus de cendre qui sont utilisés dans 4 exploitations (soit
28,5%).
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 53
3.1.4.2- Caractéristiques des travaux effectués dans les exploitations d’élevage
Tableau 14 : Présentation des activités de la chaine d’exploitation dans les exploitations d’élevage
Nom de l’Exploitation
Activités chaîne d’exploitation
Coopérative
laitière-
Kirkissoye
Ferme
DOURE
de Dosso
Ferme de
Hamadou
H.-Mokko
Ferme
Soumana
Zakari-
Mokko
Ferme de
Kalidou A.-
Mokko
Ferme
Abdoulaye
Roua-Tourmi
Ferme
Boubacar
Boube-
Kourdaou
Ferme
Boubacar
Dari-
Kourdaou
Aménagement des fermes ou sites x x x x x x x x
Approvisionnement en intrants x x x x - x - x
Préparation des aliments pour animaux x x x x x x x x
Alimentation des animaux x x x x x x x x
Gardiennage des animaux et des fermes x x x x x - - x
Soins vétérinaires x x x x x x x x
Nettoyage et entretien des fermes x x x x x x x x
Gestion et élimination de déchets x x x x x x x x
Déplacements et pâturages x - x x x x x x
Assistance à la mise - bas (ou accouchement) x - x x x x x x
Traite, capture et vente des animaux (marchandises) x - x x - x x x
Autres - - - - - x x x
Les exploitations visitées font plusieurs types d’élevage à la fois et sur le même site. On note qu’elles font essentiellement l’élevage des ovins, de caprins et des
bovins (4 exploitations sur 8 soit 50%) et des volailles (3 exploitations sur 8 soit 37,5%). Les principales activités de la chaîne d’exploitation comprennent :
aménagement des fermes, approvisionnement en intrants, préparation des aliments, alimentation des animaux, gardiennage des animaux et des fermes ; soins
vétérinaires, nettoyage et entretien des fermes, gestion et élimination des déchets ; déplacements et pâturages ; assistance à la mise – bas ; Traite, capture et vente des
animaux. Les autres activités comprennent le piquetage ; l’abreuvement des animaux.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 54
Tableau 15 : Présentation des outils manuels de travail et machines utilisées dans les exploitations d’élevage
Nom de l’Exploitation
Outils et machines utilisés
Coopérative
laitière-
Kirkissoye
Ferme
DOURE
de Dosso
Ferme de
Hamadou
H.-Mokko
Ferme
Soumana
Zakari-
Mokko
Ferme de
Kalidou A.-
Mokko
Ferme
Abdoulaye
Roua-
Tourmi
Ferme
Boubacar
Boube-
Kourdaou
Ferme
Boubacar
Dari-
Kourdaou
Machettes x x x - x x x x
houes - x - - x - - -
Bêches - - - - x - - -
Pelles x - x x x x - -
Couteaux x x - x x x - x
Barre à mine - - - - - x - -
Râteaux x x x x x x x -
Récipients (seau) x x x x x x - x
Cordes - - x - - - - x
Charrue à bœufs x - - - - - - -
Daba - - - - - x - -
Mangeoires x - - - - - - -
Muselière - - x - - - - -
Brouettes - x - - - - - -
Abreuvoirs x - - - - - - -
Faucilles - - - x - - - -
Bâtons - - x - - - x x
Machines utilisées (citer)
Moulins, broyeurs x - - - - - - -
Couveuses - x - - - - - -
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 55
Tableau 16: Présentation des produits utilisés dans les exploitations d’élevage
Nom de l’Exploitation
Produits utilisés
Coopérative
laitière-
Kirkissoye
Ferme
DOURE
de Dosso
Ferme de
Hamadou
H.-Mokko
Ferme
Soumana
Zakari-
Mokko
Ferme de
Kalidou A.-
Mokko
Ferme
Abdoulaye
Roua-
Tourmi
Ferme
Boubacar
Boube-
Kourdaou
Ferme
Boubacar
Dari-
Kourdaou
Son de blé, de drèche, de mil x x x x x x x x
Maïs ou Soja ou sorgho ou mil - x - - - - - -
Tourteau de coton x - x - - - x -
Foin - - - - x - - -
Pierres à lécher - - x x - - - -
Farine d’os - x - - - - - -
Paille sèche, coque de niébé, gousses d’Acacia Albida x - - - x x x x
Farine à base de céréales - - - x - x x -
Clover 1500 x - x - - - - -
Natron - - - - x
Sel - x - - - - - -
Farine de poisson - x - - - - - -
Produits pharmaceutiques
Vitamines (nature non précisée) x - x - - - - -
Antiparasitaires (nature non précisée) x - x - - - - -
Calcium - x - - - - - -
Produits vétérinaires, virucides (nature non précisée) - x - x - - - -
Produits d’entretien
Pétrole - - - - - - - x
« pia-pia » (Dichlorvos ou DDVP) - x - - x - - -
Furonet (insecticides) - - - - - - - -
Poudre Rambo (permethrin) - - - - x - - -
Parfums - - - - - - - x
Les produits alimentaires utilisés pour nourrir les animaux comprennent essentiellement les céréales (maïs, soja, mil, sorgho, son de blé, la drêche), les tourteaux de
coton, la paille sèche, le foin. En ce qui concerne les produits vétérinaires utilisés, on note que toutes les fermes utilisent les services des agents vétérinaires vacataires
qui n’étaient pas présents au moment du passage de notre équipe. La nature des produits pharmaceutiques utilisée n’a pas pu être précisée. Néanmoins, nous avons pu
noter les catégories suivantes : vitamines ; antiparasitaires ; virucides ; calcium et autres produits vétérinaires.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 56
3.1.4.3- Caractéristiques des travaux effectués dans les exploitations de pêche et de pisciculture
Tableau 17 : Présentation des activités de la chaîne d’exploitation dans les exploitations de pêche et de pisciculture
Parmi les 4 exploitations visitées, 01 pratique la pisciculture dans les étangs ; 02 autres pratiquent la pêche dans les marécages et eaux douces et 01 la pêche dans les
rivières et au large du fleuve Niger. La chaîne d’exploitation diffère dans chacun de ces 03 groupes d’exploitation et elle reste essentiellement artisanale avec
introduction des techniques modernes dans la pisciculture.
Nom de l’Exploitation
Activités chaîne d’exploitation
F.I. P.A.H. Association HADIN KAI-
Gamkalle G.
Association
HADINKAY-
Tabalak
Association
« Hanzari »-
Tabalak
Activités de pêche dans les fleuves et eaux douces
Acquisition et aménagement des pirogues et autres outils de déplacement
dans l’eau
- x x
-
Préparation et entretien des outils de la pêche - x x -
Approvisionnement en appâts - x x -
Préparation de l’embarquement, embarquement et voyage - x x -
Opération de pêche à la calebasse et au bidon - - x -
Opération de pêche (capture et transfert des poissons dans les récipients) - x x -
Séjour en campement (sur les îles des fleuves) - - x -
Déchargement de la Pirogue, vente et livraison - x x -
Traitement des produits : Salage, séchage et fumage des poissons - - x x
Pisciculture dans les étangs
Aménagement et maintenance des étangs x - - -
Fertilisation des étangs et approvisionnement en eau x - - -
Approvisionnement en aliments et nourrissage des poissons x - - -
Approvisionnement en alevins et empoissonnement des étangs x - - -
Entretien des étangs et suivi de l’alimentation en eau x - - -
Pêches de contrôle qualité et pêche de vente ou récolte x - - -
Entretien des filets et autres outils de travail x - - -
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 57
Tableau 18 : Présentation des outils manuels de travail et machines utilisés dans les exploitations de pêche
Les outils à main utilisés sont presque les mêmes dans toutes les exploitations. La plupart des outils à main utilisés sont les outils très contondants et dangereux. De
plus, certains outils sont archaïques et spécifiques à un mode de pêche pratiqué dans la mare de Tabalak dont notamment les calebasses et les bidons doublés.
Les produits utilisés sont essentiellement constitués par les carburants et les huiles de moteur, le beurre de karité et la poudre de pile ou cadmium (produits très
dangereux et toxiques) qui sont ainsi utilisés pour noircir et traiter le bois des pirogues. D’autres produits comme le sel de cuisine sont utilisés pour la conservation
des poissons ; le Beurre de karité pour les filets.
Nom de l’Exploitation
Outils et machines utilisés
F.I. P.A.H. Association HADIN
KAI-Gamkalle G.
Association
HADINKAY-Tabalak
Association
« Hanzari »-Tabalak
Machettes x x x x
Bêches et houes x - - -
Récipients (seau, casseroles, glacières) x x x x
Calebasses, bidons (deux bidons reliés) - - x -
Couteaux, lames, grandes aiguilles x x x x
Harpons - x - -
Palangres appâtées ou non appâtées - x - -
Filets x x x -
Plomb (tubes de plomb) x x x -
Scènes de plage x x x -
Palangres - x - -
Eperviers - x x -
Narses - x x -
Epuisettes x x - -
Ligne à hameçon - x x -
Ancres, gros hameçon - x - -
Chasse-eau et pagaies, bâtons en bois - - x -
Câbles ou fils/ bobine x x x -
Flotteur - x x -
Navette ou moule - x - -
Machines utilisées
Balance (à peser) x - - -
Produits utilisés
Huile moteur/ Lubrifiants/ Goudron - x x -
Beurre de Karité - x x -
Poudre des piles (batteries) - x x -
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 58
3.2. PRESENTATION DES RISQUES IDENTIFIES ET EVALUES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 59
Nous rappelons avant tout la légende sur la codification de ces facteurs de risque afin de faciliter le suivi
et l’analyse des données relatives à cette identification et évaluation des risques.
Tableau 19 : Légende sur la codification ou abréviation des dangers (facteurs de risque)
Code
Risque Dénomination du Risque / Facteurs de Risque
R1 Risque de Chute de plein pied - glissade
R2 Risque de chute de hauteur
R3 Risque de Chute d’objet ou effondrement
R4 Risque à la circulation ou déplacement (risque routier ou d’accident de la voie publique)
R5 Risque lié à la manutention mécanique
R6 Risque lié à la manutention manuelle
R7 Risque lié à l’activité physique (effort physique intense ou répétitif)
R8 Risque lié aux postures dangereuses (station debout prolongée, position courbée etc.)
R9 Risque lié aux outils manuels (machettes, couteaux, pioches, houe etc.)
R10 Risque lié aux outils mécaniques (partie d’une machine, engin etc.)
R11 Risque lié au bruit ou ambiance sonore
R12 Risque lié aux poussières minérales ou organiques (végétales ou animales) et fibres
R13 Risque lié aux facteurs chimiques (fumées, gaz, aérosol, vapeurs, produits chimiques etc.
R14 Risque lié à l’ambiance thermique ou conditions climatiques (froid, humidité, chaleur, pluies, etc.)
R15 Risque lié à l’éclairage ou ambiance lumineuse (obscurité, éblouissement etc.)
R16 Risque lié à l’électricité (électrisation ou électrocution)
R17 Risque lié à l’incendie et à l’explosion (fluides sous pression)
R18 Risque biologique ou infectieux (agents microbiens : bactérie, parasite, virus, champignon)
R19 Risque lié aux vibrations et trépidations
R20 Risque lié aux radiations (rayons radio actifs)
R21 Risque lié à l’aération à la pression atmosphérique (espaces confinés)
R22 Risque lié à la chute dans l’eau et noyade
R23 Risque d’agression par les animaux (morsure reptiles, insectes, animaux féroces, etc.)
R24 Risque d’agression par les végétaux (piqûre d’épine, herbes dangereux etc.)
R25 Risque lié à l’activité mentale (charge intellectuelle et mentale du travail)
R26 Risque psychosocial
R27 Risque lié au travail sur écran de visualisation
R28 Risque lié au siège de travail
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 60
3.2.1- PRESENTATION DES RISQUES IDENTIFIES ET EVALUES PAR EXPLOITATION
Tableau 20 : Répartition par exploitation des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité dans les activités agricoles
Risques
Exploitations R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nombre
risque
Jardin Nouhou S.- Kongou G. x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Jardin Ali Hama-Kongou G. x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 21
Coopérative rizicole-Kirkissoye x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 21
Jardin de Tayabou à Fabirdji x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 19
Champs dunaire H. Hamani-Mokko x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 19
Champs Soumana Zakari-Mokko x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 19
Champ Ibrahim Maliki-Alibou x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Jardin Abdoul Razak Djibo x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Champ Laouali A. de Galmawa x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
Champ Illiassou A.K.- Galmawa x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 20
On note que 21 différents types de risques sont présents dans les activités agricoles. Leur prévalence et leur niveau de gravité sont presque similaires d’une
exploitation à une autre en dehors des risques liés aux vibrations (R19) qui ne se retrouvent que dans les exploitations utilisant les machines agricoles (rizicultures).
Les risques les plus fréquents et qui existent à des niveaux élevés (au rouge) dans toutes les exploitations sont (au nombre de 10) : Risque d’accident de plein pied
(R1), Risque de chute de hauteur (R2), Risque lié l’activité physique (R7), Risque lié aux postures dangereuses (R8), Risque lié aux outils manuels (R9), Risque lié
aux poussières, Risque lié aux facteurs chimiques (R13), Risque biologique ou infectieux (R18), Risque d’agression par les animaux (R23), Risque d’agression par les
végétaux (R24).
Les 08 autres sont aussi présents dans toutes les exploitations à des niveaux moyens ou au jaune. Ce sont: le Risque de Chute d’objet ou effondrement (R3), Risque lié
à la manutention mécanique (R5), Risque lié à la manutention manuelle (R6), Risque lié aux outils mécaniques (R10), Risque lié aux bruits (R11), Risque lié à
l’ambiance thermique et conditions climatiques (R14), Risque lié à l’incendie et à l’explosion (R17), et Risques psychosociaux (R26)
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 61
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 62
Tableau 21 : Répartition par exploitation des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité dans les activités d’élevage
Risques Dangers
Exploitations R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nbre
risque
Coopérative laitière-Kirkissoye x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme DOURE de Dosso x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme de Hamadou H.-Mokko x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme Soumana Zakari-Mokko x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme de Kalidou A.-Mokko x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou x x x x x x x x x x x x x x x x 16
On note que 16 principaux types de risques sont présents dans les activités d’élevage et se retrouvent dans presque toutes les exploitations visitées dont 11 qui sont au
rouge ou à des niveaux élevés (inacceptables) dans toutes les exploitations concernées. Il s’agit notamment du : Risque d’accident de plein pied (R1), Risque de chute
de hauteur (R2), Risque lié à la manutention manuelle (R6), Risque lié l’activité physique (R7), Risque lié aux postures dangereuses (R8), Risque lié aux outils
manuels (R9), Risque lié aux poussières minérales ou organiques (R12), Risque lié aux facteurs chimiques (R13), Risque biologique ou infectieux (R18), Risque
d’agression par les animaux (R23) et Risque lié à l’agression par les végétaux (R24).
Les 05 autres aussi présents dans plusieurs exploitations, très souvent au jaune (niveau moyen) sont: Risque de chute d’objet ou effondrement (R3), Risque lié à la
circulation ou déplacement (R4), Risque lié à l’ambiance thermique et conditions climatiques (R14), Risque lié à l’incendie (R17) et les risques psychosociaux (R26).
Les autres risques (R5, R10, R11, R15, R16, R19, R20, R21, R25, R27, R28) n’ont pas été identifiés dans ces exploitations.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 63
Tableau 22 : Répartition par exploitation des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité dans les activités de pêche et de pisciculture
Risques /Dangers
Exploitations R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nbre
risque
F.I. P.A.H. x x x x x x x x x x x x x x x 15
Association HADIN KAI-Gamkalle x x x x x x x x x x x x x x x x x x 18
Association HADINKAY-Tabalak x x x x x x x x x x x x x x x x x x 18
Association « Hanzari »-Tabalak x x x x x x x x x x x x x x x x x x 18
On note que 18 différents types de risques sont présents dans les activités de pêche. Ces risques existent dans presque toutes les exploitations de pêche dont 11 qui
sont au rouge ou à des niveaux élevés (inacceptables) dans toutes les exploitations. Il s’agit notamment du : Risque d’accident de plein pied (R1), le Risque de chute
de hauteur (R2), Risque lié à la circulation ou déplacement (R4), Risque lié à la manutention manuelle (R6), Risque lié l’activité physique (R7), Risque lié aux
postures dangereuses (R8), Risque lié aux outils manuels (R9), Risque biologique ou infectieux (R18), Risque lié à la chute dans l’eau et noyade (R22), Risque
d’agression par les animaux (R23), Risque lié à l’agression des végétaux (R24).
Les 07 autres sont aussi présents dans presque toutes les exploitations ; très souvent au jaune (niveau moyen). Ce sont: Risque de Chute d’objet ou effondrement (R3),
Risque lié à l’ambiance thermique et conditions climatiques (R14), Risque lié à l’électrisation par poissons électriques (R16), Risque lié à l’incendie (R17), Risques
psychosociaux (R26)et le Risque lié au siège de travail (R28).
Les autres risques (R5, R10, R11, R12, R15, R19, R20, R21, R25, R27) n’ont pas été identifiés dans ces exploitations.
.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 64
3.2.2- PRESENTATION DES RISQUES IDENTIFIES ET EVALUES PAR ACTIVITE OU TYPE DE TRAVAIL
Tableau 23: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité ou type de travail dans les exploitations agricoles
Facteur Risque/Danger
Activités / Types de travail
R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nom
bre
risq
ue
Aménagement des espaces culturales et
préparation du sol et x x x x x x x x x x x x x x x x x x 18
Aménagement des drains, canaux et
bassin d’irrigation x x x x x x x x x x x x x x 14
Préparation des semences et pépinières x x x x x x x x x x x x x x 14
Semi et plantation ou repiquage x x x x x x x x x x x x 12
Fertilisation des cultures -engrais x x x x x x x x x x x x 12
Protection des cultures - pesticides x x x x x x x x x x x 11
Entretien des cultures-désherbage x x x x x x x x x x 10
Irrigation et/ou arrosage x x x x x x x x x x x x x 13
Récolte x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Séchage, battage, vannage, ramassage x x x x x x x x x x x x x x x x 16
Transport et stockage des produits x x x x x x x x x x x x 11
Entretien outils manuels et machines x x x x x x x x x x 10
Gardiennage ou surveillances des
exploitations x x x x x x x x x x x x x x 14
Dans les exploitations agricoles, les risques et même leur niveau de gravité diffèrent d’une activité à l’autre. On note que toutes les activités comportent chacune de
nombreux risques et que les activités qui comportent le plus de risque (activités les plus accidentogènes ou morbides) sont : l’aménagement des espaces culturales
et préparation du sol avec 18 risques dont 10 à des niveaux élevés; La récolte avec 16 risques dont 11 à des niveaux élevés, le Séchage–battage-vannage-ramassage
avec 16 risques dont 10 à des niveaux élevés ; l’aménagement des drains et canaux d’irrigation, la préparation des semences et des pépinières et le gardiennage et
surveillance des exploitations avec chacun 14 risques. Les risques R1, R7, R8, R9, R14, R18, R23 et R24 sont ceux qui prédominent et se retrouvent dans presque
toutes les activités.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 65
Tableau 24: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité dans les exploitations d’élevage
Facteur Risque/Danger
Activités/types de travail
R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nom
bre
risq
ue
Aménagement des fermes ou sites x x x x x x x x x x x x x x 14
Approvisionnement en intrants x x x x x x x x x x x x x 13
Préparation aliments pour animaux x x x x x x x x x x 10
Alimentation des animaux x x x x x x x x 8
Déplacement et pâturage x x x x x x x 7
Soins vétérinaires (vaccin, traitement) x x x x x x x 7
Nettoyage et entretien des fermes x x x x x x x x x x 10
Gestion et élimination des déchets x x x x x x x x x x x 11
Traite, capture et vente des animaux x x x x x x x 7
Assistance à la mise-bas/accouchement x x x x x x x 7
Gardiennage des animaux et fermes x x x x x x x x x 9
Dans les exploitations d’élevage, les risques et même leur niveau de gravité diffèrent d’une activité à l’autre. On note que toutes les activités comportent chacune de
nombreux risques et que les activités qui comportent le plus de risque (activités les plus accidentogènes ou morbides) sont : l’aménagement des fermes ou sites avec
14 risques dont 09 au niveau élevé; l’approvisionnement en intrants avec 13 risques dont 10 au rouge, la gestion et l’élimination des déchets avec 11 risques dont 07
au rouge, la préparation des aliments pour animaux avec 10 risques dont 04 au rouge et le nettoyage et entretien des fermes avec 10 risques dont 03 au rouge.
Les risques R1, R7, R8, R9, R18, R23 et R24 sont ceux qui prédominent et se retrouvent dans presque toutes les activités.
Les autres risques (R5, R10, R11, R15, R19, R20, R21, R22, R25, R27, R28) n’ont pas été identifiés dans la chaine d’exploitation d’élevage.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 66
Tableau 25: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité dans les exploitations de pêche
Facteur Risque/Danger
Types de travail R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nom
bre
risq
ue
Acquisition aménagement des
pirogues /autres outils de déplacement x x x x x x x x x x 10
Préparation/entretien outils de pèche x x x x x x x x x x x x x 13
Approvisionnement en appâts x x x x x x x x x x x x x x x 15
Préparation embarquement et voyage x x x x x x x x x x x x 12
Opération de pêche x x x x x x x x x xx x x 12
Séjour en campement sur les îles x x x x x x x x x 9
Déchargement de la Pirogue, vente et
livraison x x x x x x x x x x x x x x 14
Opérations de pêche à la calebasse et
au bidon x x x x x x x x x x x x x 13
Traitement des produits de pêche :
salage, séchage et fumage x x x x x x x x x x x x 12
Dans les exploitations de pêche, les risques et même leur niveau de gravité diffèrent d’une activité à une autre. On note que toutes les activités comportent chacune de
nombreux risques et que les activités qui comportent le plus de risque (activités les plus accidentogènes ou morbides) sont : l’approvisionnement en appâts avec 15
types de risque dont 10 au rouge ; le déchargement de la pirogue – vente et livraison avec 14 types de risque dont 10 au rouge ; la préparation et l’entretien des outils
de pêche et l’opération de pêche avec chacun 13 types de risque avec chacun 10 risques au rouge.
Les risques R1, R2, R6, R7, R8, R9, R14, R18, R22, R23 et R24 sont ceux qui prédominent et se retrouvent dans presque toutes les activités.
Les autres risques (R5, R19, R20, R21, R25, R27) n’ont pas été identifiés dans la chaine d’exploitation de pisciculture.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 67
Tableau 26: Répartition des risques suivant leur prévalence et leur niveau de dangerosité par activité dans les exploitations de pisciculture (cages et étangs)
Facteur Risque/Danger
Types de travail R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 R11 R12 R13 R14 R15 R16 R17 R18 R19 R20 R21 R22 R23 R24 R25 R26 R27 R28
Nom
bre
risq
ue
Aménagement et maintenance des
étangs x x x x x x x x x x x x x x x x x x 18
Fertilisation des étangs et
approvisionnement en eau x x x x x x x x x x x x x 13
Approvisionnement en alevins et
empoissonnement des étangs x x x x x x x x x x x 12
Approvisionnement en aliments et
nourrissage des poissons x x x x x x x x x x x 11
Entretien des étangs et suivi de
l’alimentation en eau x x x x x x x x x x 10
Pêches de contrôle et récolte
(captures des poissons pour la vente) x x x x x x x x x x x x 12
Entretien des filets et autres outils de
travail x x x x x x 7
Dans les exploitations de pisciculture, les risques et même leur niveau de gravité diffèrent d’une activité à une autre. On note que toutes les activités comportent
chacune de nombreux risques et que les activités qui comportent le plus de risque (activités les plus accidentogènes ou morbides) sont : l’aménagement et
maintenance des étangs avec 18 types de risque dont 11 à des niveaux élevés ; la fertilisation des étangs et l’approvisionnement en eau avec 13 types de risque dont 5
au rouge ; l’approvisionnement en alevins et empoissonnement avec 12 types de risque dont 5 au rouge ; la pêche de contrôle et de vente avec 12 types de risque dont
08 au rouge.
Dans les exploitations de pisciculture, les risques: R1, R7, R8, R9, R14, R22, R23, sont ceux qui prédominent et se retrouvent dans presque toutes les activités.
Les autres risques (R5, R15, R19, R20, R21, R25, R27, R28) n’ont pas été identifiés dans la chaine d’exploitation de pisciculture.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 68
3.2.3- PRESENTATION DES DANGERS ET RISQUES IDENTIFIES ET EVALUES PAR TACHES
Les tableaux en annexe 01 présentent de façon détaillée les données issues de l’analyse des risques en
rapport avec l’exécution de chaque tâche associée à chaque activité. Il présente notamment les situations
dangereuses observées et/ou discutées pour chaque tâche au cours de la visite des exploitations avec les
risques identifiés et évalués suivant leur niveau de dangerosité. Il présente également les moyens de
prévention disponibles et les moyens à mettre en œuvre discutés avec les exploitants et/ou les travailleurs
lors de la visite. Les tableaux nous informent également pour chaque tâche si elle est « oui ou non »
exécutée par les enfants et indiquent si les risques associés sont en rapport avec la nature de la tâche ou avec
les conditions de travail. Le tableau ci-dessous présente la synthèse de cette analyse par sous-secteur.
Tableau 27: Synthèse de l’analyse des risques en rapport avec les tâches exécutées par sous-secteur
Sous-secteur Nombre
d’activités
Nombre de
tâches
Effectuées par les enfants Le risque est relation avec
oui Non Nature du
travail
Condition de
travail
Agriculture 13 61 48 13 23 38
Elevage 11 35 24 11 15 20
Pêche 9 41 38 3 21 20
Pisciculture 7 21 18 3 5 16
TOTAL 40 158 128 30 64 94
Il ressort ainsi de cette analyse que :
la chaine d’exploitation de l’Agriculture (tous les trois sous-secteurs compris) peut être organisée autour
de 40 activités générales, indépendamment du type d’exploitation et de la nature de ses produits ;
dans cette chaîne d’exploitation, nous avons identifié avec les exploitants un ensemble de 158 tâches qui
sont exécutées par le personnel pour la mise en œuvre des activités et parmi lesquelles 128 (soit 81%)
sont confiées de façon habituelle ou inhabituelle aux enfants ;
pour 94 tâches sur 158 étudiées (59,5%), les risques identifiés sont en rapport avec les conditions de
travail et pour 64 tâches, les risques sont en rapport avec la nature du travail exécuté.
.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 69
3.2.3.1- Au niveau du sous-secteur agricole
L’analyse des données des exploitations agricoles visitées permet de relever que la chaine d’exploitation
agricole peut être organisée autour de 13 activités, indépendamment de la nature des produits cultivés.
Tableau 28 : Synthèse des tâches identifiées par activité agricole et analyse de leur exécution
Activités de la chaine
d’exploitation
agricole
Nombre
de tâches
Affectées aux
enfants
Le risque est relation
avec Liste des tâches de chaque activité
Oui Non Nature
du travail
Condition
de travail
1. Préparation et
aménagement des
espaces et du sol
5 4 1 2 3
Délimitation des espaces à cultiver - Dessouchage ou
abatage des arbres - Désherbage et défrichage -
Rassemblement des herbes et brûlie - Labour et hersage
2.
Aménagement des
drains, canaux et
bassin d’irrigation
(installations pour
irrigation)
7 4 3 3 4
Traçage et creusage des canaux d’irrigation - Nivèlement
du sol et bétonnage des canaux - Installation des vannes -
Creusage des canaux secondaires - Mise en place des
tuyaux et systèmes de captage - Aménagement des
diguettes et mise en place des drains -
Aménagement des points d’eau et des bassins d’irrigation
3.
Préparation des
semences et
pépinières
7 7 0 2 5
Sélection massale - Approvisionnement en semence -
Décorticage, égrainage et trie des grains - Traitement des
graines par les fongicides - Trempage des graines (riz)
dans l’eau - Découpage des boutures - Préparation des
pépinières et ensemencement
4.
Semis et plantation
ou repiquage
4 4 0 0 4 Semi manuelle en ligne - Semis à la volée - Dépicage et
repiquage - Découpage et mise en terre des boutures
5.
Fertilisation des
cultures (engrais)
5 4 1 0 5
Approvisionnement en engrais - Application des engrais -
Collecte et transport des fumiers - Préparation des
compostes - Application des fertilisants
6.
Entretien des
cultures
3 2 1 2 1
Désherbage, sarclage, binage - Désherbage chimique par
des herbicides
Sarclage à la charrue (semi mécanique)
7.
Protection des
cultures et des
produits (pesticides)
5 2 3 5 0
Approvisionnement et stockage des pesticides -
Préparation et Application des pesticides - Préparation des
pesticides indigènes - Nettoyage des instruments - Gestion
des déchets - Traitement de conservation des graines
8.
Irrigation - arrosage 3 2 1 2 1
Irrigation – Arrosage - Entretien des motopompes et
arrosoirs
9.
La récolte 6 4 2 2 4
Préparation et entretien des outils - Dessouchage -
Fauchage ou Coupe manuelle - Récolte à la main des
légumineuses - Récolte mécanique à la Moissonneuse -
Réassemblage des produits de récoltes
10.
Le séchage, battage,
vannage, ramassage
et conditionnement
5 5 0 0 5
Regroupement, dépiéçage et trie des produits - Battage
manuel et mécanique - Etalage et séchage au soleil et à la
fumée – Pillage, égrainage et vannage - Conditionnement
et Stockage
11. Transport et
stockage produits
3 3 0 0 3
Conditionnement des intrants et produits - Transport des
intrants et produits - Stockage dans les magasins ou
greniers ou huttes
12.
Entretien des outils 5 4 1 5 0
Nettoyage ou lavage – Limage - Graissage et application
d’huiles de vidange - Soudures - Travaux de réparation
mécanique
13. Gardiennage et
surveillance des
champs et produits
3 3 0 0 3
Déplacement et rondes au sein des exploitations -
Surveillance et refoulement des prédateurs - Mise en place
des bandes de cassette
Total 61 48 13 23 38 61 tâches de la chaine d’exploitation agricole
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 70
Dans cette chaîne d’exploitation agricole, nous avons identifié avec les exploitants un ensemble de 61 tâches
qui sont exécutées par le personnel pour la mise en œuvre des activités. Parmi ces 61 tâches, 48 (soit 78,7%)
sont habituellement ou occasionnellement confiées aux enfants dans les exploitations. En ce qui concerne
l’analyse de la relation entre la tâche et la genèse du risque, on note que pour 38 tâches sur 61 étudiées
(62,3%), les risques identifiés sont en rapport avec les conditions de travail et pour 13 tâches, les risques sont
en rapport avec la nature de la tâche exécutée.
S’agissant des situations dangereuses relevées dans l’exécution de ces tâches, elles ont été pour l’essentiel
(ou les plus fréquentes) regroupées en trois groupes :
Les situations dangereuses D1 qui comprennent essentiellement : présence des herbes portant les
piquants ou des branches d’arbres épineuses dont particulièrement celles de Acacia Albida retrouvés
dans presque toutes les exploitations visitées et servant très souvent de barrière d’accès des animaux au
cultures et qui occasionnent de nombreuses piqûres quotidiennes aux travailleurs - la présence des
animaux dont particulièrement les reptiles, les scorpions et les insectes - existence des trous et
dénivellation sur les sols glissants et avec les pentes - présence de cicatrices et des durillons liés à
l’utilisation d’outils manuels (houe, machette, couteau) - exercice sans tenue de travail, ni gants, ni
chaussures et parfois torse-nu au soleil et sous la pluie. Elles exposent essentiellement aux risques R9,
R14, R18, R23, R24 ;
Les situations dangereuses D2 qui comprennent : la manutention des charges - les efforts physiques
intenses et mouvements répétitifs des membres supérieurs - le travail en position dos courbé et latéro-
courbée et la station debout prolongée. Elles exposent aux risques R6, R7 et R8 ;
Ces deux groupes de situations dangereuses sont les plus fréquemment retrouvés dans les activités agricoles
et leur niveau de dangerosité varie suivant les tâches auxquelles elles sont associées.
S’agissant des mesures de prévention, elles sont en général presque inexistantes dans l’ensemble des
exploitations. Les équipements de protection individuelle (gants, tenues de travail, chaussures de sécurité)
sont presque inexistants et ceux retrouvés sont pour la plupart obsolètes, insuffisants et parfois inadéquats.
La prévention est donc empirique. Quelques mesures de prévention ont été discutées ou sollicitées par les
exploitants et ou travailleurs.
3.2.3.2- Au niveau du sous-secteur de l’élevage
L’analyse des données des exploitations d’élevage visitées permet de relever que la chaîne d’exploitation
pastorale est organisée autour de 11 activités. Dans cette chaîne d’exploitation pastorale, nous avons identifié
avec les exploitants un ensemble de 35 tâches qui sont exécutées par le personnel pour la mise en œuvre des
activités de la chaîne d’exploitation et qui sont présentées dans le tableau 29 ci-dessous par activité.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 71
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 72
Tableau 29 : Synthèse des tâches identifiées par activité d’élevage et analyse de leur exécution
Activités de la chaine
d’exploitation
d’élevage
Nombre
de
tâches
Affectées aux
enfants
Le risque est relation
avec Liste des tâches de chaque activité
Oui Non Nature du
travail
Condition
de travail
1-
Aménagement des
fermes ou sites
4 4 0 1 3
Délimitation et nettoyage de la parcelle - Aménagement
d’un point d’eau et des abreuvoirs - Recherche et
transport des matériaux de construction - Construction
des clôtures et des hangars
2-
Approvisionnement
en intrants (aliments
et autres produits)
4 3 1 0 4
Achat et transport des sujets – Achat/collecte et transport
des aliments - Ramassage et stockage des pailles, coque
d’arachide, oseille - Recherche en brousse et coupe des
feuilles, herbes et produits vivriers
3-
Préparation des
aliments pour les
animaux
4 3 1 1 3
Découpage des feuillages, herbes, pailles et tubercules -
Mélange malaxage des produits (grumes de mil, graines,
son, urée ou sel) - Enrichissement des provendes
(vitamines et ingrédients) - Préparation de la pierre à
laicher
4-
Alimentation des
animaux
2 2 0 0 2
Transport et déversement des aliments dans les loges,
cages ou mangeoires - Transport et versement de l’eau
dans les abreuvoirs
5-
Déplacement et
pâturage
2 2 0 0 2 Déplacement des animaux d’un point à l’autre -
Surveillance des animaux pendant le pâturage
6-
Soins vétérinaires 5 0 5 5 0
Préparation des produits à administrer - Contention et
maitrise des animaux - Administration du produit par
injection - Administration du produit par la bouche -
Traitement des blessures au bleu de méthylène
7-
Nettoyage et
entretien des fermes
3 3 0 1 3
Balayage, raclage et ramassage des déchets - Application
des désinfectants (traitement phytosanitaire) - Curage et
Paillage des fermes
8-
Elimination et
gestion des déchets
3 3 0 0 3
Ramassage des déchets et chargement dans les récipients
ou sacs - Conditionnement et transport des déchets -
Déversement et étalement des déchets dans les champs
9-
Traite, capture et
vente des animaux
3 2 1 2 1
Traite (Contention et immobilisation des bêtes – Traite
(Massage et retrait du lait) - Capture des animaux et
transfert vers les marchés
10-
Assistance à la mise
bas (accouchement)
2 0 2 2 0 Administration par la bouche du natron et caresses -
Appui à la rupture de la poche des eaux et à la délivrance
11-
Gardiennage des
animaux et fermes
3 2 1 3 0
Travaux de sentinelle diurne et nocturne - Ronde de
surveillance des animaux (diurne et nocturne) -
Intervention en cas d’attaque
Total 35 24 11 15 20 35 tâches de la chaine d’exploitation d’élevage
Parmi ces 35 tâches ainsi identifiées, 24 (soit 68,6%) sont habituellement ou occasionnellement confiées aux
enfants dans les exploitations.
En ce qui concerne les situations dangereuses identifiées dans l’exécution de ces tâches, on retrouve pour la
plupart : les épines des végétaux (Acacia Albida) et les travailleurs nu pieds ou portant des chaussures
ouvertes (babouches) dans les exploitations, la présences des reptiles (serpents, scorpions) aussi bien dans les
fermes que dans les réserves alimentaires stockées (pailles, déchets de céréales), l’insalubrité des lieux
exposant aux microbes et favorisant l’affluence des insectes, la manipulation des déchets de toutes sortes,
l’abondance des poussières de toutes sortes (terre, produits, déjections, poils et plumes); l’utilisation des
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 73
outils à main dangereux ; les longues marches pour le pâturage et les gestes répétitifs de coup de fouet pour
orienter les bêtes etc. Ces situations sont responsables des risques les plus fréquents du secteur que sont : les
risques R1, R2, R6, R7, R8, R9, R12, R18, R23, R24 etc.
S’agissant de l’analyse de la relation entre la tâche et la genèse du risque, on note que pour 20 tâches sur 35
étudiées (57,1%), les risques identifiés sont en rapport avec les conditions de travail et pour 15 tâches, les
risques sont en rapport avec la nature de la tâche exécutée.
Quant aux mesures de prévention, elles sont en général presque inexistantes dans l’ensemble des
exploitations. Quelques mesures de prévention ont été discutées ou sollicitées par les exploitants et /ou les
travailleurs.
3.2.3.3- Au niveau du sous - secteur halieutique
3.2.3.3.1- Activité de pêche dans les fleuves et mares
L’analyse des données des exploitations de pêche visitées permet de relever que la chaîne d’exploitation de
la pêche est organisée autour de 09 activités. Dans cette chaîne d’exploitation de pêche, nous avons identifié
avec les exploitants un ensemble de 41 tâches qui sont exécutées par le personnel pour la mise en œuvre
des activités de la chaîne d’exploitation et qui sont présentées dans le tableau 30 ci-dessous par activité.
En ce qui concerne l’implication des enfants au travail dans les exploitations de pêche, on note suivant
l’avis des exploitants, que parmi les 41 tâches identifiées, 38 (soit 92,7%) sont confiées de façon habituelle
ou inhabituelle aux enfants.
S’agissant des facteurs de risque identifiés dans l’exécution de ces tâches, on retrouve que pour la plupart
des tâches : les travailleurs exercent torse nu et pieds nus sur sol mouillé glissant avec des épines et objets
contondants qui les exposent aux risques R1, R23, R24. Presque toutes les tâches s’exécutent au large ou au
bord de l’eau avec le risque de noyade presque à tous les niveaux (R22) et la menace des intempéries (R14)
et les insectes, reptiles et animaux aquatiques (R23). La manipulation des poissons se fait les mains nues et
entraîne des blessures ou piqures par les écailles. Les outils manuels utilisés sont dangereux et les travailleurs
n’utilisent pas les gants, ce qui entraîne des blessures et des durillons dans les paumes de main de la plupart
des pêcheurs. Les mouvements répétitifs, les postures dangereuses et le port de charges sont observés dans
l’exécution de la plupart des tâches; le tout entraînant les risques R6, R7, R8, R9.
Quant à l’analyse de la relation entre la tâche et la genèse du risque, on note que pour 20 tâches sur 41
étudiées (48,8%), les risques identifiés sont en rapport avec les conditions de travail et pour 21 tâches les
risques sont en rapport avec la nature de la tâche exécutée.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 74
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 75
Tableau 30: Synthèse des tâches identifiées par activité de pêche et analyse de leur exécution
Activités de la chaine
d’exploitation de
pêche
Nombre
de
tâches
Affectées aux
enfants
Le risque est
relation avec Liste des tâches de chaque activité
Oui Non Nature
travail
Condition
de travail
1-
Acquisition et
aménagement des
pirogues et autres
outils de déplacement
3 2 1 0 3
Achat et transport des pirogues - Travaux de finition et de
traitement des pirogues - Confection des autres outils de
déplacements dans l’eau (calebasse et bidon)
2-
Approvisionnement
en appâts
4 3 1 1 3
Achat et transport des alevins - Recherche des verres de
terre - Recherche des fretins et alevins - Préparation des
appâts à base de savon et aliments
3-
Préparation et
entretien des outils de
la pêche
7 7 0 5 2
Tissage, montage assemblage et rangement des filets -
Confection des flotteurs - Préparation des tubes de plomb
pour la masse - Préparation des hameçons et des éperviers -
Préparation de la narse - Confection et entretien des
harpons et des crochets (forgerie) - Limage des couteaux et
machettes
4-
Préparation du départ
embarquement et
voyage
4 4 0 3 1
Chargement des provisions dans les pirogues –
Embarquement - Voyage dans l’eau - allé et retour -
Amarrage des embarcations au large du fleuve
5-
Séjour en campement 2 2 0 1 1
Construction des tentes et aménagement des couchettes -
Séjour dans les campements (dormir, préparer à manger etc)
6-
Operations de pêche
(capture et transfert
des poissons dans les
récipients)
5 5 1 4 2
Lancement ou plonge des engins de pêche dans l’eau et
surveillance - Levée des filets - Pêche à l’hameçon -
Plongée dans l’eau avec les paniers - Dénouement des
poissons des mailles des filets et des hameçons - Transfert
des poissons dans les récipients et conservation des produits
7-
Déchargement de la
pirogue, vente et
livraison
4 4 0 0 4
Accostage, amarrage et sortie des pêcheurs - Déchargement
des produits de la pirogue - Lavage et triage ses poissons -
Pesage et transfert des poissons aux commerçants
8-
Opération de pêche à
la calebasse et au
bidon
5 5 0 5 0
Entrée dans l’eau à pied - Fixation de la calebasse ou bidon
- Position couchée à plat ventre sur la calebasse ou bidon et
manipulation des filets et hameçons - Attente en position à
plat ventre puis traction sur les filets - Retrait des poissons
des filets et transfert dans les récipients
9-
Traitement des
produits de pêche
(salage, séchage et
fumage)
6 6 0 2 4
Ecaillage, lavage et éviscération des poissons et
enroulement des poissons - Salage - Aménagement des aires
de séchage et préparation du feu -Etalage des poissons puis
Séchage au soleil ou Fumage au feu - Friture des poissons
dans l’huile au feu de bois - Conditionnement, Emballage
des produits et stockage
Total 41 38 3 21 20 41 tâches de la chaine d’exploitation de pêche
La prévention est presque inexistante dans les activités de pêche. Dans ces exploitations, les exploitants ont
déclaré qu’ils n’utilisent pas les gilets de sauvetage et nous n’y avons pas retrouvé d’autres EPI. La
prévention reste donc empirique et quelques mesures de prévention ont été discutées ou sollicitées par ces
pêcheurs.
3.2.3.3.2- Activité de pisciculture dans les étangs
L’analyse des données des exploitations de piscicultures dans les étangs visitées permet de relever que la
chaine d’exploitation est organisée autour de 07 activités. Dans cette chaîne d’exploitation de pisciculture,
nous avons identifié avec les exploitants un ensemble de 21 tâches qui sont exécutées par le personnel
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 76
pour la mise en œuvre de la chaîne d’exploitation et qui sont présentées dans le tableau 31 ci-dessous par
activité.
Tableau 31 : Synthèse des tâches identifiées par activité de pisciculture et analyse de leur exécution
Activités de la chaine
d’exploitation de
pisciculture en étang
Nombre
de
tâches
Affectées aux
enfants
Le risque est
relation avec Liste des tâches de chaque activité
Oui Non Nature du
travail
Condition
de travail
1-
Aménagement et
maintenance des
étangs
5 5 0 3 2
Délimitation de la parcelle, brûlie ou Désherbage et
défrichage - Creusage des Etangs, remblaye damage
et canalisation - Aménagement d’un point d’eau et
installation de la pompe à eau - Travaux de
construction (maçonnerie) - Approvisionnement ou
vidange des étangs en eau
2-
Fertilisation des étangs
et approvisionnement
en eau
3 3 0 1 2
Approvisionnement en fumiers organiques -
Epandage des fumiers organique et étalement dans
le fond de l’étang - Approvisionnement ou vidange
des étangs en eau
3-
Approvisionnement en
alevins et
empoissonnement
2 0 2 0 2
Achat, conditionnement des alevins et transport -
Mise en charge (calcul des quantités et déversement
des alevins dans les étangs)
4-
Approvisionnement en
aliments et nourrissage
des poissons
2 2 0 1 1
Achat des aliments, transport et stockage -
Redistribution (Mesure des quantités et
déversements des aliments dans l’étang)
5-
Entretien des étangs et
suivi de l’alimentation
en eau
2 2 0 0 2
Désherbage de l’intérieur, des bords de l’étang et
des aires de circulation - Curage des canaux
obstrués
6-
Pêches de contrôle et
pêche de vente ou
récolte
5 4 1 0 5
Lancement et positionnement des filets (sennes ou
éperviers) dans l’eau et attente - Traction des filets
vers les bords et sortie - Dénouement des poissons
et transfert dans les récipients - Vidange de l’étang
et récolte des alevins - Vente ou livraison des
produits.
7-
Entretien des filets et
autres outils de travail
2 2 0 0 2 Vérification et réparation des filets déchirés -
Nettoyage manuelle des filets et des autres outils
Total 21 18 3 5 16 21 tâches de la chaine d’exploitation piscicole
En ce qui concerne l’implication des enfants au travail dans les exploitations de pisciculture dans les étangs,
on note suivant l’avis des exploitants, que parmi les 21 tâches identifiées, 18 sont confiées de façon
habituelle ou inhabituelle aux enfants (soit 85,7%).
S’agissant des facteurs de risque identifiés dans l’exécution de ces tâches, on retrouve essentiellement les
risques : de chute de plein pieds et de hauteur (R1), d’effort physique important avec les travaux répétitifs en
postures contraignantes (R7, R8), de chute dans l’eau et noyade (R22), d’agression par les reptiles et
poissons (R23) et les épines (R24).
Quant à l’analyse de la relation entre la tâche et la genèse du risque, on note que pour 16 tâches sur 21
étudiées (76,2%), les risques identifiés sont en rapport avec les conditions de travail et pour 05 tâches,
les risques sont en rapport avec la nature de la tâche exécutée.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 77
La prévention est aussi presque inexistante dans ces activités de pisciculture dans les étangs. Aucun moyen
de prévention spécifique n’a été objectivé et la prévention reste donc empirique.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 78
ANNEXE 1 :
RAPPORT DETAILLE DE L’IDENTIFICATION ET DE L’EVALUATION DES RISQUES
PAR ACTIVITES ET PAR TACHES EFFECTUEES DANS CHAQUE SOUS SECTEUR
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 79
3.3
STATISTIQUES DES ACCIDENTS ET MALADIES ENREGISTRES
DANS LES EXPLOITATIONS
L’analyse des accidents et maladies survenus dans les exploitations visitées au courant des 05 dernières
années a été difficile du fait de l’absence de registres de déclaration dans toutes les exploitations.
Néanmoins, nous présentons ici les données issues des estimations faites de façon concertée par les
exploitants et travailleurs interrogés dans chaque exploitation
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 80
3.3.1- REPARTITION DES ACCIDENTS ENREGISTRES
Tableau 32: Répartition des accidents enregistrés suivant le type et l’âge des victimes
NC = non communiqué
Sur une période de 5 ans, le nombre global de travailleurs victimes d’accidents estimés par les exploitants était
de 8727, avec une moyenne par exploitation de 602 victimes pour les exploitations de pêche ; 427 pour les
exploitations agricoles et 43 pour celles de l’élevage. On note une prédominance des accidents survenus au sein
des exploitations par rapport à ceux survenus sur le trajet avec un ratio de 4,6%. L’agriculture qui utilise 55,7%
des travailleurs de l’échantillon enregistre à lui seul 68,5% des accidents. De même, 70,3% des enfants victimes
d’accident se retrouvent dans l’agriculture (5866/8342). Les adultes sont plus concernés et représentent 63% des
victimes contre 37% pour les enfants. Notons par ailleurs que dans 02 exploitations, les statistiques d’accidents
n’ont pas été communiquées.
Victimes d’accidents
enregistrées
Exploitations visitées
Accidents dans l’exploitation Accidents sur le trajet
Total Adultes Enfants Total
Adultes Enfants Total
M F M F M F M F
EL
EV
AG
E
Nia
mey
Coopérative laitière-Kirkissoye
3 0 0 0 3 0 0 0 0 0 3
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso 104 0 0 0 104 4 0 0 0 4 108
Ferme de Hamadou H.-Mokko 0 0 1 0 1 0 0 1 0 1 2
Ferme Soumana Zakari-Mokko 12 0 27 0 39 7 1 2 0 10 49
Ferme de Kalidou A.-Mokko 0 0 0 0 0 3 0 0 0 3 6
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi 60 0 15 0 75 0 0 0 0 0 75
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou 10 3 21 12 46 0 0 0 0 0 46
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou 8 0 10 0 18 15 5 14 0 34 52
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. 5 0 0 0 5 0 0 2 0 2 7
Jardin Ali Hama-Kongou G. 150 50 60 50 310 0 0 0 0 0 310
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye 40 7 15 10 72 1 0 0 0 1 73
Coopérative rizicole-Kirkissoye 448 1 896 0 1345 0 0 0 0 0 1345
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji 48 0 50 0 98 12 0 20 0 32 130
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi 0 120 0 0 120 0 0 0 0 0 120
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko 0 0 5 0 5 0 0 4 0 4 9
Champs dunaire H. Hamani-Mokko 60 15 150 40 265 0 0 0 0 0 265
Champs Soumana Zakari-Mokko 20 10 15 5 50 9 1 0 0 10 60
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou 50 0 20 45 115 30 0 10 20 60 175
Jardin Abdoul Razak Djibo 1800 750 450 450 3450 3 0 0 0 3 3450
Champ Laouali A. de Galmawa 2 0 0 0 2 0 0 1 0 1 3
Champ Illiassou A.K.- Galmawa 16 0 9 4 29 0 0 0 0 0 29
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. 185 0 365 0 550 0 0 0 0 0 550
Association HADIN KAI-Gamkalle G. NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-Tabalak 250 0 100 0 350 70 0 150 0 220 570
Association « Hanzari »-Tabalak 0 1290 0 0 1290 0 0 0 0 0 1290
TOTAL 3271 2246 2209 616 8342 154 7 204 20 385 8727
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 81
Tableau 33: Répartition des accidents suivant les facteurs en cause dans les exploitations
NB : 0 = aucun ; 1= rare (< 5 cas) ; 2 = quelques fois (5-11 cas) ; 3 = fréquent (12-49 cas) ; 4 = très fréquent (≥ 50 cas)
Les causes d’accidents ont été évaluées à travers leur fréquence estimée suivant l’échelle ci-dessus indiquée
retenue du fait de l’absence de données statistiques chiffrées. Ainsi, les cinq causes les plus fréquemment
retrouvées indépendamment du secteur étaient (par ordre décroissant) : les chutes de plein pied, les
blessures par outils manuels, les piqûres par les épines, les morsures des scorpions et reptiles et les
accidents de la voie publiques. Dans les exploitations agricoles, les causes dominantes étaient : les chutes
de plein pied et les chutes de hauteur, les blessures par outils manuels, les piqûres d’insectes et de reptiles,
accidents routiers, et les agressions par animaux (tireurs des charrues). Dans la pêche, elles étaient liées aux
outils de travail (blessures par outils manuels, par machines, écrasement par outils), à la tâche et aux
conditions de travail (agression par animaux féroces, accidents routiers, piqûres des écailles de poisson,
Causes d’accidents
Exploitations
Acc
iden
t ro
uti
er
Ble
ssu
re p
ar
ou
tils
man
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Ble
ssu
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losi
on
s
EL
EV
AG
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iam
ey
Coopérative laitière-Kirkissoye
0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso 1 4 0 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Hamadou H.-Mokko 1 1 0 0 1 2 3 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0
Ferme Soumana Zakari-Mokko 0 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Kalidou A.-Mokko 1 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 2 0
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi 0 4 0 0 2 4 0 2 0 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0
Ferme B. Boube-Kourdaou 0 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 1 2 0 0 0 0
Ferme B. Dari -Kourdaou 2 2 0 2 3 3 0 3 0 0 0 2 2 0 2 0 0 1 2
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. 1 1 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1
Jardin Ali Hama-Kongou G. 1 4 0 0 4 4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye 1 3 2 2 1 4 1 4 0 0 1 3 2 2 1 1 0 2 0
Coopérative rizicole-Kirkissoye 0 4 1 0 4 4 0 0 0 0 1 0 0 3 0 0 0 1 0
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji 3 1 0 0 0 0 0 0 0 0 3 1 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Maacha-Allah-Femmes 0 3 0 0 1 3 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Maacha-Allah-Hommes 0 0 0 0 0 3 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0
Champs Kalidou A -Moko 1 1 0 0 0 1 0 1 0 0 3 0 0 0 0 0 0 0 0
Champs H. Hamani-Mokko 0 1 0 1 1 1 0 1 0 0 3 0 0 0 0 0 0 1 0
Champs Soumana Z -Mokko 0 3 0 0 1 1 0 0 0 0 3 0 0 0 0 0 0 0 0
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou 4 2 0 0 1 3 0 1 0 0 2 2 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Abdoul Razak Djibo 1 4 2 0 1 4 0 1 0 0 2 0 0 1 0 0 0 0 0
Champ Laouali A. de Galmawa 1 1 0 1 0 1 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0
Champ Illiassou A.K-Galmawa 0 3 0 0 1 1 0 2 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. 0 3 0 0 3 3 3 0 0 3 3 3 0 0 0 0 0 0 0
Ass. HadinKai-Gamkalle G. 1 4 0 2 0 3 4 4 2 4 3 4 0 0 0 0 3 0 0
Ta
ho
ua
Association Hadinkay-Tabalak 0 0 0 3 3 3 3 0 3 4 4 4 0 3 3 2 0 3 0
Association « Hanzari »Tabalak 0 3 0 0 0 2 0 0 0 4 3 0 0 0 0 0 0 0 0
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 82
électrisation par poisson). Quant aux exploitations d’élevage, les causes les plus fréquentes étaient : les
chutes de plein pieds, les blessures par outils manuels, les piqûres d’insectes et de reptiles, suivies des
accidents routiers, les agressions par animaux.
Tableau 34: Répartition des conséquences engendrées par les accidents dans les exploitations
NB : 0 = aucun ; 1= rare (< 4 cas) ; 2 = quelques fois (4-11 cas) ; 3 = fréquent (12-49 cas) ; 4 = très fréquent (≥ 50 cas) ;
ND = non disponible.
Ce recueil des conséquences a été biaisé par la non disponibilité des données (absence de registre) et par la
méconnaissance de cette préoccupation par les exploitants. Néanmoins, les données recueillies montrent
que la plupart des accidents ont entrainé un arrêt de travail de moins de 30 jours dans les 3 catégories
d’exploitations. On retrouve des accidents ayant entrainé des incapacités partielles ou totales et des arrêts
de travail de plus de 30 jours de façon prédominante dans les exploitations agricoles et celles de pêche. Des
cas de décès bien que peu fréquents ont été répertoriés dans la pêche (plus de 12 décès) et l’agriculture.
Conséquences
engendrées
par les accidents
Exploitations
Déc
ès
inca
pa
cité
to
tale
per
ma
nen
te
inca
pa
cité
pa
rtie
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ma
nen
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1 j
ou
r
ma
x
EL
EV
AG
E
Nia
mey
Coopérative laitière-Kirkissoye
0 0 0 0 0 0 1
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Hamadou H.-Mokko 0 0 0 0 0 1 0
Ferme Soumana Zakari-Mokko 0 0 0 1 1 0 1
Ferme de Kalidou A.-Mokko 0 0 0 0 0 2 0
Ta
ho
ua Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi 0 0 0 0 0 1 3
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou 0 0 0 0 0 0 1
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou 0 2 2 2 2 2 2
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. 0 0 0 0 0 1 0
Jardin Ali Hama-Kongou G. 0 0 1 0 0 4 4
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye 1 2 2 2 3 3 3
Coopérative rizicole-Kirkissoye 0 0 0 3 3 4 4
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi 0 0 0 0 0 1 2
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi 0 0 0 0 0 0 0
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko 0 0 0 0 0 1 0
Champs dunaire H. Hamani-Mokko 0 0 0 0 0 0 1
Champs Soumana Zakari-Mokko 0 0 0 1 1 0 1
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou 0 0 0 0 0 1 2
Jardin Abdoul Razak Djibo 0 0 0 1 1 1 0
Champ Laouali A. de Galmawa 0 0 0 0 0 0 0
Champ Illiassou A.K.- Galmawa 0 0 0 0 0 2 0
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. 0 0 0 0 0 0 2
Association HADIN KAI-Gamkalle G. 0 0 3 3 3 4 4
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-Tabalak 3 1 3 4 3 3 3
Association « Hanzari »-Tabalak 0 0 0 1 0 3 3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 83
3.3.2- STATISTIQUES DES MALADIES
Tableau 35: Répartition des maladies enregistrées par exploitation
NB : 0 = aucun ; 1= rare (< 5 cas) ; 2 = quelques fois (5-11 cas) ; 3 = fréquent (12-49 cas) ; 4 = très fréquent (≥ 50 cas) ;
ND = non disponible.
La plupart des exploitations ne disposent pas de statistiques sur les maladies. Les données recueillies sont
des estimations faites sur la base de l’échelle ci-dessus indiquée. Ainsi, plusieurs exploitations estiment que
les maladies sont fréquentes (3) ou très fréquentes (4) et évaluent au-delà de 100 le nombre de cas de
maladie, qu’elle soit causée ou aggravée par le travail. De leur avis, toutes leurs maladies sont causées par
le travail ou alors par les conditions du travail. Les exploitations de pêche enregistrent les prévalences les
plus élevées du fait (disent les exploitants) des conditions de travail plus rudes.
Victimes d’accidents
enregistrées
Exploitations visitées
Maladie causée par le travail Maladie aggravée par le
travail
Adultes Enfants Adultes Enfants
M F M F M F M F
EL
EV
AG
E
Nia
mey
Coopérative laitière-Kirkissoye
2 0 0 0 0 0 0 0
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso 3 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Hamadou H.-Mokko 0 0 4 0 0 0 0 0
Ferme Soumana Zakari-Mokko 1 0 1 0 0 0 0 0
Ferme de Kalidou A.-Mokko 4 3 4 3 0 0 0 0
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi 1 1 1 1 1 0 0 0
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou 2 2 3 3 1 0 0 0
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou 3 1 3 0 0 0 0 0
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. 1 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Ali Hama-Kongou G. 4 0 4 0 0 0 0 0
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye 2 0 2 0 2 0 1 0
Coopérative rizicole-Kirkissoye 3 0 0 0 2 0 0 0
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji 1 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi 0 2 0 0 0 1 0 0
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi 1 1 2 1 0 0 0 0
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko 4 3 4 3 0 0 0 0
Champs dunaire H. Hamani-Mokko 1 1 1 0 0 0 0 0
Champs Soumana Zakari-Mokko 3 1 2 1 0 0 0 1
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou 3 0 3 3 0 0 0 0
Jardin Abdoul Razak Djibo 2 2 1 2 0 0 0 0
Champ Laouali A. de Galmawa 1 1 1 1 0 0 0 0
Champ Illiassou A.K.- Galmawa 1 0 0 0 1 0 1 1
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. 1 0 2 0 0 0 0 0
Association Hadin Kai-Gamkalle G. 4 0 4 0 0 0 0 0
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-Tabalak 4 0 4 0 3 0 3 0
Association « Hanzari »-Tabalak 0 4 0 4 0 1 0 0
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 84
Tableau 36: Répartition des types de maladies enregistrées par exploitation
Parmi les différentes maladies retrouvées chez les employés de ces exploitations, les affections liées aux
saisons telles que la toux, la grippe, l’asthme occupe la première place. Elles sont évoquées comme
première maladie qui menace les travailleurs dans 19 exploitations (73%), suivie des céphalées-
courbatures-fatigues (65,4%), des troubles musculo-squelettiques (lombalgie autres arthralgies ou
rhumatisme) ; des infections digestives (notamment la bilharziose), du paludisme et des affections
oculaires
Types de maladie
Exploitations
Pa
lud
ism
e
Ast
hm
e, g
rip
pes
, to
ux
Pn
eum
op
ath
ies
Infe
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L
EL
EV
AG
E
Nia
mey
Coopérative laitière-Kirkissoye x x x x - - - x - - - 05
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso x x - - - - - - - - - 02
Ferme de Hamadou H.-Mokko - x - x - - - - - - x 03
Ferme Soumana Zakari-Mokko - x - - - - - x - - - 02
Ferme de Kalidou A.-Mokko x x - x - - - - - - - 03
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi x x - x - - - x - - - 04
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou - x - x - - - x - - x 04
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou - x - - x - - x - - x 04
Total 04 08 01 05 01 0 0 05 0 0 03 27
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. x - - - - - - - - - - 01
Jardin Ali Hama-Kongou G. - x - - - - - x - - - 02
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye x x - x - x - x x - - 06
Coopérative rizicole-Kirkissoye - x - - - - - x - - x 03
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji - x - - - - - x - - - 02
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi - x - - x x - x - - x 05
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi x x - x - - - - - - - 03
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko x x - x - - - - - - - 03
Champs dunaire H. Hamani-Mokko - x - - x - - x - - x 04
Champs Soumana Zakari-Mokko x - - - x - - x - - - 03
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou - x - x x - - x x - - 05
Jardin Abdoul Razak Djibo - x - x x x - x - - x 06
Champ Laouali A. de Galmawa x - - - - - - - - - - 01
Champ Illiassou A.K.- Galmawa - x - - - - - x - - x 03
Total 06 11 0 05 05 03 0 10 02 0 05 47
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. - - - x x x - - x - - 04
Association HADIN KAI-Gamkalle G. - - - x x x - - x - - 04
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-Tabalak x - - x x x - x - - x 02
Association « Hanzari »-Tabalak - - - x x - - x - - x 06
Total 01 0 0 04 04 03 0 02 02 0 02 18
Total 11 19 01 14 10 06 0 17 04 0 10 92
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 85
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 86
Tableau 37: Répartition des cas de maladies suivant les facteurs de risque dans les exploitations
NB : 0 = aucun ; 1= rare (< 5 cas) ; 2 = quelques fois (5-11 cas) ; 3 = fréquent (12-49 cas) ; 4 = très fréquent (≥ 50 cas) ;
ND = non disponible.
Les facteurs de risque les plus fréquemment retrouvés dans les 3 secteurs sont : les mauvaises conditions
climatiques (températures extrêmes), les postures de travail, les efforts physiques et mouvements répétitifs,
les poussières, la présence des agents biologiques.
Facteurs favorisant
les maladies
Exploitations Bru
its
et
vib
rati
on
s
Co
nd
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n c
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EL
EV
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E
Nia
mey
Coopérative laitière-
Kirkissoye
0 0 0 3 0 0 1 0 0 1 3 1 3
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Hamadou H-Mokko 0 1 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0
Ferme Soumana Z.-Mokko 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Kalidou A.-Mokko 0 1 0 3 0 2 0 2 0 0 0 0 0
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye R-Tourmi 0 3 0 1 0 0 0 0 0 0 3 0 0
Ferme B. Boube-Kourdaou 0 3 0 3 0 4 0 0 0 1 1 0 0
Ferme B. Dari-Kourdaou 0 2 0 2 0 0 0 0 0 3 3 0 3
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Ali Hama-Kongou G. 0 4 0 4 0 0 0 4 0 4 4 0 0
Périm. rizicole Ali-Kirkissoye 0 4 0 3 0 4 0 1 2 0 0 2 0
Coop. rizicole-Kirkissoye 1 3 0 0 0 2 0 4 0 4 4 0 0
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji 0 0 0 0 0 0 0 0 1 2 2 3 0
Jardin Maacha-Allah-Femmes 0 4 0 4 0 0 0 3 0 4 4 3 0
Jardin Maacha-Allah-Hommes 0 3 0 3 0 0 0 0 0 3 3 0 0
Champs Kalidou A. -Moko 1 3 0 3 0 2 0 2 0 0 3 2 0
Champs H. Hamani-Mokko 0 1 0 3 0 0 0 1 0 2 1 0 0
Champs Soumana Z-Mokko 0 3 0 3 0 0 0 0 0 0 3 0 0
Ta
ho
ua
Champ I. Maliki-Alibou 0 1 0 1 0 0 1 1 0 0 0 0 1
Jardin Abdoul Razak Djibo 0 4 0 3 0 0 0 2 0 2 3 1 0
Champ Laouali A.- Galmawa 0 1 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Champ Illiassou A.K.-
Galmawa 0 1 0 2 0 0 0 1 0 1 1 1 0
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. 0 3 0 3 0 3 2 0 0 4 4 3 0
Association HADIN KAI-
Gamkalle G. 0 4 0 0 0 4 0 0 0 4 4 2 0
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-
Tabalak 0 3 0 0 4 1 0 0 0 4 4 4 0
Association « Hanzari »-
Tabalak 0 0 0 0 0 0 0 0 0 4 4 0 0
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 87
Tableau 38: Répartition des conséquences engendrées par les maladies dans les exploitations
NB : 0 = aucun ; 1= rare (< 5 cas) ; 2 = quelques fois (5-11 cas) ; 3 = fréquent (12-49 cas) ; 4 = très fréquent (≥ 50 cas) ;
ND = non disponible.
Avec les données disponibles, on peut comprendre globalement que les maladies entrainent pour la plupart
du temps les arrêts de travail inférieur à 30 jours, mais qu’elles entrainent aussi des conséquences
importantes. C’est ainsi qu’on peut relever que ces maladies ont entrainé une dizaine de morts dans les
exploitations de pêche.
Conséquences
engendrées
par les maladies
Exploitations
Déc
ès
inca
pa
cité
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tale
per
ma
nen
te
inca
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cité
pa
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x
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Nia
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Coopérative laitière-Kirkissoye
1 0 0 0 0 1 2
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso 0 0 0 0 0 0 0
Ferme de Hamadou H.-Mokko 0 0 1 0 0 1 0
Ferme Soumana Zakari-Mokko 0 0 0 0 0 0 1
Ferme de Kalidou A.-Mokko 0 0 0 1 3 3 3
Ta
ho
ua Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi 0 0 0 0 0 1 1
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou 0 0 0 0 1 1 3
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou 0 0 2 1 2 2 3
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. 0 0 0 0 1 0 0
Jardin Ali Hama-Kongou G. 0 0 0 0 0 0 4
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye 1 1 1 2 2 2 3
Coopérative rizicole-Kirkissoye 0 0 0 2 2 3 3
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji 0 0 0 0 0 0 0
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi 0 0 0 0 0 1 4
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi 0 0 0 0 0 3 0
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko 0 0 0 0 1 2 3
Champs dunaire H. Hamani-Mokko 0 0 0 0 0 1 3
Champs Soumana Zakari-Mokko 0 0 0 0 0 1 2
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou 0 0 0 0 0 1 3
Jardin Abdoul Razak Djibo 0 0 0 0 0 3 3
Champ Laouali A. de Galmawa 0 0 0 0 0 0 1
Champ Illiassou A.K.- Galmawa 0 0 0 0 0 0 2
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. 0 0 0 0 0 0 3
Association HADIN KAI-Gamkalle G. 0 0 2 2 2 3 3
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-Tabalak 2 2 3 3 3 3 3
Association « Hanzari »-Tabalak 0 1 0 0 0 3 3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 88
3.4.
ORGANISATION DE LA PREVENTION ET DE L’AMELIORATION DES
CONDITIONS DANS LES EXPLOITATIONS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 89
3.4.1- La prise en charge médicale des travailleurs sur les lieux de travail
Tableau 39 : Présentation des moyens de prise en charge médicale mis en place par exploitation
Pour 77% des exploitations, la prise en charge médicale des travailleurs est effectuée dans les formations
sanitaires disponibles de la localité. Aucune exploitation ne dispose d’une infirmerie ni de convention de
visites médicales et de soins avec une structure sanitaire. Quant à l’évacuation des malades, on note que
dans 88% des exploitations, les victimes ou malades sont habituellement transportés par les motos, les
tricycles ou les charrettes des lieux de travail à l’hôpital. Le second moyen de transport évoqué est le
transport par taxi ou transport public dans 19% des exploitations.
Moyens de prévention ou
amélioration condition
de travail
Exploitations
Ser
vic
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al
au
ton
om
e
Co
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Moyens de l’évacuation des malades
Am
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Coopérative laitière-Kirkissoye
- - x - - - x x x -
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso - - x - - - - x - -
Ferme de Hamadou H.-Mokko - - x - - - - - - x
Ferme Soumana Zakari-Mokko - - x - - - - x - x
Ferme de Kalidou A.-Mokko - - x - - - - x - x
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi - - - - - - - x - -
Ferme Boubacar Boube-
Kourdaou - - - - - - - x - -
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou - - - - - - - x - x
AG
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Nia
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Jardin Nouhou S.- Kongou G. - - x - - - x x - x
Jardin Ali Hama-Kongou G. - - x - - - x - - -
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye - - x - x - x x - -
Coopérative rizicole-Kirkissoye - - x - - - - x - -
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji - - x - - x - x - -
Jardin Maacha-Allah-Femmes-
Rogi - - x - - - - x - x
Jardin Maacha-Allah-Hommes-
Rogi - - - - - - - x - x
Champs Kalidou Abdoulaye-
Moko - - x - - - - x - x
Champs dunaire H. Hamani-
Mokko - - x - - - - - - x
Champs Soumana Zakari-Mokko - - x - - - - x - x
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou - - x - - - - x - -
Jardin Abdoul Razak Djibo - - x - - - - x - x
Champ Laouali A. de Galmawa - - x - - - - x - -
Champ Illiassou A.K.- Galmawa - - - - - - - x - -
PE
CH
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Nia
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F.I. P.A.H. - - x - - - x x x -
Association HADIN KAI-
Gamkalle G. - - - - - - - x x -
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-
Tabalak - - x x - - - x - x
Association « Hanzari »-Tabalak - - x - x - - x - -
TOTAL 0 0 20 01 02 01 05 23 03 12
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 90
3.4.2- Les installations de bien - être sur les lieux de travail : lieu de repos et d’aisance
Tableau 40 : Présentation des installations de bien- être existant par exploitation
Le principal lieu de repos utilisé par les travailleurs dans les trois sous - secteurs d’activité « le repos sous
les arbres » : 96% des exploitations. En ce qui concerne les lieux d’aisance, on note que dans 84,6% des
exploitations, les travailleurs se soulagent dans la nature et que 7,6% disposent des toilettes traditionnelles
ou des toilettes modernes.
Installation de bien-être
(Lieux de repos et d’aisance)
Exploitations
Lieux de repos Lieux d’aisance
Sa
lle
de
rep
os
Ha
ng
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de
rep
os
Arb
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ou
au
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EL
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AG
E
Nia
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Coopérative laitière-Kirkissoye
- - x - - - x
Do
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Ferme DOURE de Dosso - - x - - - x
Ferme de Hamadou H.-Mokko - - x - - - x
Ferme Soumana Zakari-Mokko - - x - - - x
Ferme de Kalidou A.-Mokko - x x - x - -
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi - - x - - - x
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou - - x - - - x
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou - - x - - - x
AG
RIC
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Nia
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Jardin Nouhou S.- Kongou G. - - x - - - x
Jardin Ali Hama-Kongou G. - - x - - - x
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye - - x - - - x
Coopérative rizicole-Kirkissoye - - - x - - x
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji - - x - - - x
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi - - x - - - x
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi - - x - - - x
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko - - x - - - x
Champs dunaire H. Hamani-Mokko - - x - - - x
Champs Soumana Zakari-Mokko - - x - - - x
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou - - x - - - x
Jardin Abdoul Razak Djibo - - x - - - x
Champ Laouali A. de Galmawa - - x - x - -
Champ Illiassou A.K.- Galmawa - - x - - - x
PE
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Nia
mey
F.I. P.A.H. - - x x - x -
Association HADIN KAI-Gamkalle G. - - x x - - x
Ta
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Association HADINKAY-Tabalak - - x - - - x
Association « Hanzari »-Tabalak - - x - - x -
TOTAL 0 01 25 03 02 02 22
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 91
3.4.3- Les installations de bien-être sur les lieux de travail : Moyen de boisson et de restauration
Tableau 41 : Présentation des moyens de boisson et de restauration au travail par exploitation
En ce qui concerne la restauration sur les lieux de travail, on note que dans toutes les exploitations (100%),
les travailleurs s’alimentent avec des aliments apportés de la maison ou alors chez les vendeuses
ambulatoires (19,2%). Aucune exploitation ne dispose d’une cantine ni de vendeuses installées tout près.
Quant à la provenance de l’eau de boisson, on note que dans 77% des exploitations, les travailleurs
apportent leur eau de la maison, mais que dans près de 11,5% des exploitations (élevage et pêche), les
travailleurs boivent les eaux de rivière, des puits ou des mares, non potables. 15,3% des exploitations ont
des points d’eau potable sur les lieux de travail (agriculture et pêche).
Moyen de boisson
et de restauration
Exploitations
Lieux d’alimentation Approvisionnement en eau
de boisson
Ca
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Coopérative laitière-Kirkissoye - - x x - - - x
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso - - - x - x - -
Ferme de Hamadou H.-Mokko - - - x - x - -
Ferme Soumana Zakari-Mokko - - - x - x - -
Ferme de Kalidou A.-Mokko - - - x - x - -
Ta
ho
ua
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi - - - x - - x x
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou - - - x - x - x
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou - - - x - x - -
Total 0 0 01 08 0 06 01 03
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. - - - x - - - -
Jardin Ali Hama-Kongou G. - - x x x x - -
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye - - x x - x - x
Coopérative rizicole-Kirkissoye - - x x - x - x
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji - - - x - x - -
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi - - - x x x - -
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi - - - x - x - -
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko - - - x - x - -
Champs dunaire H. Hamani-Mokko - - - x - x - -
Champs Soumana Zakari-Mokko - - - x - x - -
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou - - - x x x - x
Jardin Abdoul Razak Djibo - - - x - x - x
Champ Laouali A. de Galmawa - - - x - x - x
Champ Illiassou A.K.- Galmawa - - - x - x - -
Total 0 0 03 14 03 13 0 05
PE
CH
E
Nia
mey
F.I. P.A.H. - - x x - - - x
Association HADIN KAI-Gamkalle G. - - - x x - - -
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-Tabalak - - - x - - x -
Association « Hanzari »-Tabalak - - - x - x x -
Total 0 0 01 04 01 01 02 01
TOTAL 0 0 05 26 04 20 03 09
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 92
3.4.4- Les activités de prévention et d’amélioration des conditions de travail
Tableau 42 : Présentation des activités de prévention effectuées par exploitation
En ce qui concerne la prévention, on note que 61,5% des exploitants disent qu’ils organisent la
sensibilisation, 38,4% organisent des campagnes d’hygiène générale des lieux de travail et 30,7% disent
allouer les équipements de protection individuelle aux travailleurs. Nos observations ne corroborent pas ces
déclarations. En réalité, l’organisation de la prévention reste en général empirique car les sensibilisations
rapportées ici, de même que les formations ne sont pas spécifiques à la SST mais concernent la
vulgarisation agricole ou l’éducation paysanne en général.
Activités de prévention ou
d’amélioration des condition
de travail
Exploitations
Sen
sib
ilis
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on
Fo
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Coopérative laitière-Kirkissoye x x - x x - - - - -
Do
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Ferme DOURE de Dosso - - - - - - - x - -
Ferme de Hamadou H.-Mokko x - - - - - - x - -
Ferme Soumana Zakari-Mokko - - - - x - - - - -
Ferme de Kalidou A.-Mokko x - - - - - x - - -
Ta
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Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi x - - - - - - - - -
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou x - - - - - - - - -
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou - - - - - - x - - -
Total 05 01 0 01 02 0 02 02 0 0
AG
RIC
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Nia
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Jardin Nouhou S.- Kongou G. x x - - x x - - - -
Jardin Ali Hama-Kongou G. x - - - x - - x - -
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye x x x x x - - - - -
Coopérative rizicole-Kirkissoye - - - - x - - - - -
Do
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Jardin de Tayabou à Fabirdji x - - - - - - x - -
Jardin Maacha-Allah-Femmes - - - - - - - - - -
Jardin Maacha-Allah-Hommes - - - - - - - x - -
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko x x - - - - - - - -
Champs H. Hamani-Mokko x - - - - - - - - -
Champs Soumana Zakari-Mokko - - - - - - - x - -
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou x x x x x - x - - -
Jardin Abdoul Razak Djibo x - x - - - - - - -
Champ Laouali A. de Galmawa x - - - x - - x - -
Champ Illiassou A.K.- Galmawa x - x - - - - - - -
Total 10 04 04 02 06 01 01 05 0 0
PE
CH
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Nia
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F.I. P.A.H. - - - x x - x - - -
Association HADIN KAI-
Gamkalle G. - - - - - - - x - -
Ta
hou
a Association HADINKAY-Tabalak x - x - x - x - - -
Association « Hanzari »-Tabalak - - x - - - - - - -
Total 01 0 02 01 02 0 02 01 0 0
TOTAL 16 04 06 04 10 01 05 08 0 0
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 93
3.4.5- Les difficultés qui entravent l’organisation de la prévention
Tableau 43 : Présentation des difficultés de prévention par exploitation
Les principales difficultés soulevées par les exploitants portent sur le manque de formation en santé et
sécurité au travail (84,6%); la méconnaissance et le manque des EPI (80,7%); le manque des moyens de
transport et de traitement des malades (53,8%); et le manque de moyens de transport du personnel et des
produits.
Difficultés rencontrées
Exploitations
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Coopérative laitière-Kirkissoye x - x x x - - - -
Ferme DOURE de Dosso x x - x x - - - -
Ferme de Hamadou H.-Mokko x - - - - - - x -
Ferme Soumana Zakari-Mokko - - - - - - x - x
Ferme de Kalidou A.-Mokko x - - x - - - - x
Ferme Abdoulaye Roua-Tourmi x x x x - - - x x
Ferme Boubacar Boube-Kourdaou x x x x - - - x x
Ferme Boubacar Dari-Kourdaou x x x x - - - x x
Total 07 04 04 06 02 0 01 04 05
AG
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RE
Jardin Nouhou S.- Kongou G. x - - x x - - - x
Jardin Ali Hama-Kongou G. x - - - x - - - x
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye - - - x x - - - x
Coopérative rizicole-Kirkissoye x - - x x - - - -
Jardin de Tayabou à Fabirdji x - - x - - - - -
Jardin Maacha-Allah-Femmes-Rogi x - - x - - - x x
Jardin Maacha-Allah-Hommes-Rogi - - - x x - - x -
Champs Kalidou Abdoulaye-Moko x - - x x - - - -
Champs dunaire H. Hamani-Mokko x - - x x - - - -
Champs Soumana Zakari-Mokko x - - x - - - - x
Champ Ibrahim Maliki-Alibou x - - x x - - - x
Jardin Abdoul Razak Djibo x x - x x - - - -
Champ Laouali A. de Galmawa - - - - - - - - x
Champ Illiassou A.K.- Galmawa x - - x x - - - x
Total 11 01 0 12 10 0 0 02 08
PE
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E
F.I. P.A.H. x - - x - - - - -
Association HADIN KAI-Gamkalle G. x - - - - x - x x
Association HADINKAY-Tabalak x - - x x - - - x
Association « Hanzari »-Tabalak x x - x x - - - -
Total 04 01 0 03 02 01 0 01 02
TOTAL 22 06 04 21 14 01 01 07 15
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 94
3.4.6- Les besoins d’amélioration de la prévention et des conditions de travail
Tableau 44: Présentation des besoins de prévention sollicités par les exploitants par exploitation
Les besoins prioritaires des exploitants en matière de prévention et d’amélioration des conditions de travail
comprennent : la formation et sensibilisation en sécurité et santé au travail (96,1%), le soutien à
l’allocation des EPI (92,3%) et la mise en place des moyens de couverture médicale du personnel
(centre de santé, service médicale du travail, assurance maladie, moyens de transport).
Besoins de
prévention émis
Exploitations
Fo
rma
tio
n
en S
ST
et
en
seco
uri
sme
So
uti
en à
l’A
llo
cati
on
des
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I
Cré
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pro
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nem
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Méc
an
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etc
.)
Pri
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et
MT
So
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Inst
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Séc
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sati
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sit
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ma
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rod
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Au
tres
: A
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sem
ent
env
iro
nn
emen
t et
Ecl
air
ag
e
EL
EV
AG
E
Nia
mey
Coopérative laitière-Kirkissoye x x - x x - - - - - -
Do
sso
Ferme DOURE de Dosso x x x - - - x - - - -
Ferme de Hamadou H.-Mokko x x - - - - - - - - -
Ferme Soumana Zakari-Mokko x x - x - - - - - - x
Ferme de Kalidou A.-Mokko x x - - - - - - - - x
Ta
ho
ua
Ferme A. RouaTourmi x x x x - - - - - - -
Ferme B. Boube- Kourdaou x x - x - - - - - - x
Ferme B. Dari-Kourdaou x x x x - x - - - - -
Total 08 08 03 05 01 01 01 0 0 0 03
AG
RIC
UL
TU
RE
Nia
mey
Jardin Nouhou S.- Kongou G. x x - - - - - - - - -
Jardin Ali Hama-Kongou G. x - x - - - x - - - -
Périm. rizicole I. Ali-Kirkissoye x x - - - - - - - - -
Coopérative rizicole-Kirkissoye x x x - - - - - - - -
Do
sso
Jardin de Tayabou à Fabirdji x x - - x - - - - - -
Jardin Maacha-Allah-Femmes x x - - - - x - - - -
Jardin Maacha-Allah-Hommes - x x - - - - - - x -
Champs Kalidou A. -Moko x x x - x - - - - - -
Champs H. Hamani-Mokko x x - - - - - - - - -
Champs Soumana Z. -Mokko x x - - x - - - - - x
Ta
ho
ua
Champ Ibrahim Maliki-Alibou x x - - - - - - - - -
Jardin Abdoul Razak Djibo x x x - - - - - - - -
Champ Laouali A. de Galmawa x - - - - - - - - - -
Champ Illiassou A.K- Galmawa x x x - - - - - - - -
Total 13 12 06 0 03 0 02 0 0 01 01
PE
CH
E Nia
mey
F.I. P.A.H. x x - - - - - - - - -
Association HADIN KAI-
Gamkalle G. x x x - x - - x - x -
Ta
ho
ua
Association HADINKAY-
Tabalak x x x - x - - - - - -
Association « Hanzari »-
Tabalak x x x - - - - - - - -
Total 04 04 03 0 02 0 0 01 0 01 0
TOTAL 25 24 12 05 06 01 03 01 0 02 04
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 95
3.5
DONNEES RELATIVES AU TRAVAIL DES ENFANTS
DANS LES EXPLOITATIONS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 96
3.5.1- Identification des enfants interrogés
L’effectif total des enfants interrogés lors du passage de notre équipe dans les différentes exploitations est
de 48 personnes, dont 26 enfants de moins de 16 ans et 22 de 16 à 18 ans. Les enfants de sexe masculin ont
été les plus nombreux 35 sur 48 soit un sexe ratio de 2,69.
Tableau 45 : Répartition des effectifs des enfants interrogés dans les exploitations par âge et par sexe
Parmi les 48 enfants interrogés, nous notons que 26 ont été colligés dans les exploitations agricoles, 11
dans la pêche et 11 dans l’élevage. L’agriculture semble donc être le secteur qui utilise le plus les enfants
avec 54,2%. Cependant nous devons rester prudents dans cette observation car plusieurs éléments peuvent
avoir influencé l’accès aux enfants. En effet, le passage dans certaines exploitations s’est effectué pendant
les horaires de l’école et certains exploitants avisés se sont arrangés pour ne pas avoir les enfants sur leurs
lieux de travail ces jours.
3.5.2- Les caractéristiques socio-professionnelles des enfants interrogés
Tableau 46 : Répartition de la situation scolaire des enfants interrogés par exploitation
Parmi les 48 enfants interrogés dans les exploitations, 19 vont à l’école (et se retrouvent au travail ce jour
pour une raison quelconque). Dans cet échantillon, le taux de scolarisation global est de 39,6%. Il est de
84% chez les garçons et de 16% chez les filles. Cette différence s’expliquerait en partie par la
prédominance masculine de notre échantillon (sex ratio de 1,17 chez les moins de 16 ans et 21 pour la
tranche de 16 à 17 ans). On note que parmi les 29 enfants qui ne vont pas à l’école, aucun ne fréquente un
centre de formation professionnelle.
Sous-secteurs Enfants Enfants inf. 16 ans Enfants de 16 et 17 ans
Total F M Total F M Total
Elevage 3 5 8 0 3 3 11
Agriculture 7 7 14 0 12 12 26
pêche 1 3 4 1 6 7 11
TOTAL 11 15 26 1 21 22 48
Situation scolaire
Sous-secteurs
Va à l’école Ne va pas à l’école
Total
M F M F
Elevage 3 1 5 2 11
Agriculture 9 2 10 5 26
Pêche 4 0 5 2 11
TOTAL Effectif
16 3 20 9
48 19 29
Pourcentage 39,6 % 60,4 % 100%
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 97
Tableau 47 : Répartition des motifs ou circonstances de travail des enfants scolarisés par exploitation
Sous-secteurs
Raison de
présence au travail
Elevage Agriculture Pêche Total
effectif %tage
Vacances 2 6 5 13 59
Absence de l’enseignant 0 1 1 2 9
Absence pour maladie 0 0 0 0 0
Assistance aux parents 3 4 0 7 32
Recherche de gain familial 0 0 0 0 0
Recherche gain personnel 0 0 0 0 0
Total 5 11 6 22 100
En ce qui concerne le motif de présence des 19 enfants scolarisés sur les lieux de travail, on note que 59% y
sont en période de vacances ou jours fériés, 32% apportent une assistance à leurs parents et les 9% restant y
sont en l’absence d’enseignant. Aucun des enfants scolarisés interrogés ne justifie sa présence dans les
exploitations par la recherche de gain personnel ou familial.
Tableau 48 : Répartition par exploitation des motifs d’abandon de l’école des enfants non scolarisés
Sous-secteurs
Motif
d’abandon de l’école
Elevage Agriculture Pêche Total
effectif %tage
Manque de moyen de frais de scolarité 0 1 3 4 13,8
Handicap physique ou mental 0 1 0 1 3,5
Manque d’intéressement 3 6 2 11 37,9
Insécurité à l’école 0 0 0 0 0
Ecoles très éloignées de l’habitation 3 0 0 3 10,3
Refus des parents 1 3 1 5 17,2
Exclus de l’école pour dépassement d’âge 0 1 0 1 3,5
Aucune réponse 1 3 0 4 13,8
Total 8 15 6 29 100
Nous retrouvons quatre raisons majeures qui justifient l’abandon de l’école ou la non scolarisation des
enfants. En effet, près de 38% mentionnent un désintéressement pour l’école ; pour 17% il s’agit d’un refus
des parents ; près de 14% évoquent le manque de moyens financiers et pour 10% l’éloignement des écoles.
Notons par ailleurs qu’un des enfants non scolarisés aurait été (d’après ses dires) exclus de l’école pour
dépassement d’âge et un autre aurait arrêté ses études pour cause de maladies.
S’agissant de leur niveau scolaire actuel, on note que 47,9% des enfants interrogés n’ont jamais été à
l’école ; 8,3% de ces enfants ont quitté l’école à la maternel ; 29,17% ont un niveau d’études primaire et
14,58% ont atteint le secondaire.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 98
3.5.3- Caractéristiques et conditions de travail (ou de l’occupation) des enfants interrogés
3.5.3.1- Statuts de l’emploi
Tableau 49: Répartition des statuts d’emploi des enfants interrogés par type d’exploitation
Sous-secteurs
Statut de
l’emploi des enfants
Elevage Agriculture Pêche Total
effectif %tage
Employé autonome utilisant les employés 0 0 1 1 2,1
Employé autonome sans employés 0 0 0 0 0
Salarié (recruté par un exploitant) 0 3 0 3 6,2
Assistance à la famille sans rémunération 11 20 9 40 83,3
Assistance à la famille avec rémunération 0 2 0 2 4,2
Tâcheron (payé à la tâche) 0 1 1 2 4,2
TOTAL 11 26 11 48 100
En ce qui concerne les caractéristiques ou le type d’emploi qu’occupent les enfants au travail, on note que
83% travaillent pour apporter une assistance non rémunérée à leurs parents et 6% travaillent comme
salariés payés par un exploitant qui les emploie. Certains enfants travaillent sous plusieurs statuts suivant
les opportunités.
3.5.3.2- Périodicité de l’emploi
Tableau 50: Répartition des enfants suivant la périodicité des emplois occupés par exploitation
Sous-secteurs
Statut de
l’emploi des enfants
Elevage Agriculture Pêche Total
effectif %tage
Occasionnel 1 0 1 2 4,2
Temporaire (saisonnier) 2 3 1 6 12,5
Permanant (tous les jours) 5 13 5 23 47,9
Une à deux fois en semaine 1 3 1 5 10,4
Permanant à temps partiel (les weekends) 2 7 3 12 25
Total 11 26 11 48 100
En ce qui concerne la périodicité des emplois, on note que 48% des enfants travaillent de façon
permanente, 25% ne travaillent que le Weekend (enfants scolarisés), 12,5% des enfants travaillent de façon
saisonnière, 23,3% le font occasionnellement dans les exploitations. 10,4% des enfants travaillent
périodiquement et vont au travail 01 à 02 fois par semaine. Il s’agit des enfants qui sont scolarisés et ne
travaillent que les weekends ou en semaine après l’école.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 99
Durée et temps de travail :
Tableau 51 : Répartition des enfants suivant le nombre de jours travaillés par semaine, le
Nombre d’heures travaillées par jour et la durée du repos quotidien
En ce qui concerne la durée hebdomadaire de travail, on note que 50% des enfants travaillent 07 jours sur
7, 25% maximum 2 jours par semaine et les 22,8% restant travaillent entre 03 à 06 jours par semaine. Le
nombre moyen de jours de travail hebdomadaire est d’environ 5 jours par semaine. S’agissant de la durée
journalière de travail, on note que 35,4% des enfants travaillent au-delà de 8h par jour avec 12,5% qui
dépassent 10h de travail par jour. La durée moyenne du temps de travail journalier est d’environ 7 heures
par jour. Quant au repos journalier, sa durée va de moins de 30 à 120 minutes avec une moyenne de 69
minutes (soit 1h09min) de repos par jour.
Tableau 52 : Répartition des enfants suivant la fréquence du travail de nuit par exploitation
Sous-secteurs
Fréquence du travail de nuit
Elevage Agriculture Pêche Total
effectif %tage
Non ou néant 7 20 4 31 64,6
Tous les jours 1 3 3 7 14,5
Une fois par semaine 3 2 3 8 16,7
Une fois par mois 0 1 1 2 4,2
Total 11 26 11 48 100
En ce qui concerne le travail de nuit, on note que la plupart des enfants ne travaille pas la nuit (64,6%) mais
que 14,5% travaillent toutes les nuits et 16,7% au moins une fois par semaine. Il existe tout de même 4,2%
des enfants qui travaillent les nuits de façon irrégulière. Le travail de nuit concerne pour la plupart les
enfants impliqués dans les activités de pêche et d’agriculture.
Durée du travail
et du repos
Sous-secteurs
Nombre de jours travaillés par
semaine
Nombre d’heures travaillées par
jour (en heure)
Durée du repos
quotidien (en heure)
1-2 3-4 5-6 7 1-2 3-4 5-6 7-8 9-10 >10 <1/2 3/4 1 > 1-2
ELEVAGE 2 1 2 5 0 1 4 3 0 4 1 3 3 4
AGRICULTURE 7 1 5 11 3 7 5 9 1 2 3 2 1 19
PECHE 3 1 1 6 1 4 3 2 1 0 5 0 1 5
TOTAL Effectif 12 3 8 24 4 12 12 14 11 6 9 5 5 28
Pourcentage % 25 6,2 16,6 50 8,3 25 25 29,2 22,9 12,5 18,7 10,4 10,4 58,3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 100
3.5.3.3- Distance entre la maison et l’exploitation
La distance entre les maisons et les lieux de travail varie entre 7 km pour la plus longue et 20 m pour la
moins longue. La distance moyenne entre le domicile et le lieu de travail est d’environ 2 Km et la distance
moyenne parcourue par jour est de 4 km.
Tableau 53 : Répartition des enfants suivant les moyens de transport utilisés par exploitation
Sous-secteurs
Moyens de
transports des enfants
Elevage Agriculture Pêche Total
effectif %tage
Marche à pieds 11 21 7 39 81,2
Bicyclette 0 4 2 6 12,5
Véhicule de transport public 0 0 2 2 4,2
Véhicule employeur 0 2 0 2 4,2
Charette 0 2 0 2 4,2
Ane ou chameau 0 1 0 1 2,1
Pirogue à moteur 0 0 0 0 0
Pirogue à pagaies 0 0 1 1 2,1
En ce qui concerne les moyens de transport utilisés pour se rendre au travail, on note que la plupart des
enfants n’utilise aucun moyen de transport car 81% vont au travail à pieds. La bicyclette est le moyen de
transport le plus utilisé (12,5%), suivi de la charrette, de véhicule de l’employeur ou de transport public
(4%), puis à dos d’ânes ou chameau (2%). L’utilisation des pirogues (à pagaie) ne se fait qu’entre
l’embarcation et les zones de pêche et non entre le domicile et l’embarcation.
3.5.4- Caractéristiques des travaux effectués par les enfants
3.5.4.1- Dans l’agriculture
Tableau 54 : Répartition des enfants suivant les types de travaux effectués dans le secteur agricole
Dans le secteur agricole, tous les 26 enfants
interrogés sont impliqués dans toutes les activités de
la chaîne d’exploitation agricole. Les activités qui
occupent le plus les enfants (au moins 40% y sont
impliqués) sont : le Gardiennage et surveillance des
exploitations et des produits ; l’entretien des
cultures ; la récolte ; la Préparation et aménagement
des espaces culturales et du sol ; le semis ou
plantation ou repiquage. On note aussi que 31,2% des
enfants sont impliqués la protection des cultures
(manipulation des pesticides).
Types de travail Effectif
%tage
Préparation et aménagement des espaces
culturales et du sol 21 43,7
Fertilisation des cultures (engrais) 19 39,6
Aménagement des drains, canaux et
bassin d’irrigation 8 16,7
Irrigation et arrosage des cultures 13 27,1
Gardiennage et surveillance des
exploitations et des produits 25 52,1
L’entretien des outils manuels et
mécaniques (machines) 5 10,4
Préparation des semences et pépinières 16 33,3
Semis ou plantation ou repiquage 20 41,7
Entretien cultures (désherbage etc.) 25 52,1
Protection des cultures et des produits de
récolte par les pesticides 15 31,2
Séchage, battage, vannage, ramassage et
conditionnement des produits de récolte 18 37,5
Transport et stockage des produits 18 37,5
La récolte 22 45,8
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 101
3.5.4.2- Dans l’élevage
Tableau 55 : répartition des enfants suivant les types de travaux effectués dans le secteur de l’élevage
3.5.4.2- Dans la pêche
11 enfants ont été interrogés dans le secteur de la pêche. On note qu’ils sont tous impliqués dans toutes les
activités de la chaîne d’exploitation de la pêche.
Tableau 56 : Répartition des enfants suivant les types de travaux effectués dans la pêche
Types de travail
Nombre
d’enfants
impliqués
Aménagement des fermes ou sites 5
Approvisionnement en intrants 2
Préparation des aliments pour animaux 9
Alimentation des animaux 11
Gardiennage des animaux et des fermes 8
Soins vétérinaires 3
Nettoyage et entretien des fermes 9
Gestion et élimination de déchets 4
Déplacements et pâturages (bovins et
petits ruminants) 9
Assistance à la mise - bas (ou
accouchement) 3
Traite, capture et vente des animaux 8
Types de travail
Nombre
d’enfants
impliqués
Acquisition et aménagement des pirogues et
autres outils de déplacement dans l’eau 5
Préparation de l’embarquement,
embarquement et voyage dans l’eau 6
Approvisionnement en appâts (recherche et
préparation des appâts) 6
Déchargement de la Pirogue, vente et livraison 7
Traitement des produits : Salage, séchage et
fumage des poissons 7
Préparation et entretien des outils de la pêche 7
Opération de pêche (capture et transfert des
poissons dans récipients) 7
Transport, entreposage, conditionnement
produits 4
Approvisionnement en aliments et nourrissage
des poissons 2
Aménagement et maintenance des étangs
(désherbage des bordures des étangs et à
l’intérieur)
2
Entretien des filets et autres outils de travail
(contrôle des filtres des étangs) 1
Dans le secteur de l’élevage, les 11 enfants
interrogés sont impliqués dans presque toutes les
activités de la chaîne d’exploitation. Les activités
qui occupent le plus les enfants (au moins 81,8%
y sont impliqués) sont : l’alimentation des
animaux, la préparation des aliments, le nettoyage
et entretien des fermes, les déplacements et
pâturages. Elles sont suivies du gardiennage des
animaux et des fermes (72,7%) et de Traite,
capture et vente des animaux (72,7% aussi).
Notons que dans ce secteur un des enfants
interrogés est impliqué dans la manipulation des
produits phytosanitaires.
Les activités qui utilisent le plus d’enfants
(63,6%) sont : la préparation et l’entretien
des outils ou engins de pêche (filets,
hameçons, flotteurs etc.), l’opération de
pêche (capture et transfert des poissons
dans les récipients), Traitement des produits
: Salage, séchage et fumage des poissons.
Elles sont suivies de l’approvisionnement
en appâts ; la préparation de
l’embarquement, embarquement et voyage
dans l’eau avec une proportion de 54,5%
chacune.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 102
3.5.5- Fréquence d’exécution des activités ou tâches par les enfants
3.5.5.1- Dans l’agriculture
Tableau 57 : Répartition des enfants suivant la fréquence d’exécution des tâches agricoles
Fréquence d’exécution
Activités ou tâches exécutées
Nombre jours /semaine Total
1-2 3 - 4 5 - 7 effectif %tage
Préparation et aménagement des espaces culturales et du sol
(labour, défrichage, traçage de plate-bande) 10 7 5 22 84,6
Fertilisation des cultures (épandage de fientes ou d’engrais) 11 4 1 16 61,5
Préparation des semences et pépinières (battage, bouturage,
séchage, vannage, décorticage, tri, conservation) 6 4 1 11 42,3
Entretien des cultures (sarclage, binage, désherbage) 7 3 6 16 61,5
Protection des cultures et des produits de récolte par les
pesticides (pulvériser, porter l’eau, mélanger les produits) 1 5 1 7 26,9
Récolte 7 4 4 15 57,7
Irrigation et arrosage 2 1 5 8 30,7
Semis ou plantation ou repiquage 11 3 1 15 57,7
Séchage, battage vannage, ramassage et conditionnement
des produits de récolte 2 2 3 7 26,9
Transport et stockage des produits 5 0 8 13 50
Gardiennage et surveillance des exploitations et des produits 2 11 0 13 50
Aménagement des drains, canaux et bassin d’irrigation
(installations pour irrigation) 0 2 0 2 7,7
Entretien des outils manuels et mécaniques (machines) 1 1 1 3 11,5
La durée hebdomadaire d’exécution des tâches par les enfants est très variable. Cependant, on note que la
plupart des enfants travaillent maximum 2 jours par semaine. Certaines tâches agricoles occupent plus les
enfants pendant au moins 5 jours par semaine. Il s’agit notamment du transport et stockage des produits, de
l’entretien des cultures, de la préparation et aménagement des espaces culturales et du sol, de l’irrigation et
l’arrosage, et de la récolte.
Tableau 58 : Répartition des enfants suivant la durée d’exécution des tâches agricoles
Durée d’exécution (quotidienne)
Activités ou tâches exécutées
Nombre heures par jour total
1 - 3 4- 6 7 - 8 Sup 8 Eff. %
Préparation / aménagement des espaces culturales et du sol 10 9 0 3 22 84,6
Fertilisation des cultures (épandage de fientes et engrais) 7 5 2 2 16 61,5
Préparation des semences et pépinières 6 3 1 1 11 42,3
Entretien des cultures (sarclage, binage, désherbage) 6 6 1 3 16 61,5
Protection des cultures et des produits par les pesticides 4 2 0 1 7 26,9
Récolte 5 5 3 2 15 57,7
Irrigation et arrosage 1 2 3 2 8 30,7
Semis ou plantation ou repiquage 8 3 2 3 16 61,5
Séchage, battage vannage, ramassage et conditionnement 2 1 1 3 7 26,9
Transport et stockage des produits 10 0 0 3 13 50
Gardiennage et surveillance des exploitations et produits 1 1 0 0 2 7,7
Aménagement des drains, canaux et bassin d’irrigation 2 0 0 0 2 7,7
Entretien des outils manuels et mécaniques (machines) 3 0 0 0 3 11,5
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 103
La durée journalière d’exécution des tâches agricoles confiées aux enfants est très variable. Cependant nous
notons que la plupart des enfants exécutent leurs tâches quotidiennes pendant une durée maximale de 6h
par jour. La Préparation et aménagement des espaces culturales et du sol, Entretien des cultures, semis ou
plantation ou repiquage, Séchage, battage vannage, ramassage et conditionnement des produits de récolte,
Transport et stockage des produits sont des tâches qui occupent le plus longtemps (c.-à-d. celles sur
lesquelles les enfants passent le plus de temps).
3.5.5.2- Dans l’élevage
Tableau 59 : Répartition des enfants suivant la fréquence d’exécution des tâches d’élevage
Dans l’élevage, les tâches confiées aux enfants les occupent pour la plupart entre 1 et 2 jours par semaine.
On note que, l’alimentation des animaux, le gardiennage des animaux et des fermes, le nettoyage et
l’entretien des fermes, la préparation des aliments et la traite sont des tâches qui occupent le plus longtemps
les enfants (au moins 5 jours par semaine).
Pour ce qui est de la durée d’exécution des tâches dans l’élevage, la plupart des enfants exerçant dans ce
secteur travaille au plus 3 heures par jour. On note par ailleurs que 04 enfants travaillent plus de 8 heures
par jour et les tâches qui les occupent ainsi sont : l’alimentation des animaux, les déplacements et
pâturages, le gardiennage des animaux et des fermes (cf. tableau ci-dessous)
Fréquence d’exécution
Activités ou tâches exécutées
Nombre jours /semaine Total
1-2 3 - 4 5 - 7 Effectif %tage
Aménagement des fermes ou sites (balayage, bêchage) 3 0 0 3 27,3
Nettoyage et entretien des fermes (laver à l’eau savonneuse,
brosser) 5 1 3 9 81,8
Gestion et élimination des déchets (manutention manuelle,
transport à la brouette) 1 1 0 2 18,2
Préparation des aliments (chercher les sons de blé et maïs,
mélange des deux sons et les provendes) 3 1 2 6 54,5
Déplacements et pâturages (bovins et petits ruminants) 4 0 1 5 45,4
Alimentation des animaux (transport des aliments, de l’eau et
approvisionnement des mangeoires et abreuvoirs) 2 3 6 11 100
Assistance à la mise - bas (ou accouchement) 1 2 0 3 27,3
Abreuvement des animaux 0 0 1 1 9,1
Traite, capture et vente des animaux 1 0 2 3 27,3
Gardiennage des animaux et des fermes 1 0 6 7 63,6
Soins vétérinaires 2 0 0 2 18,2
Approvisionnement en intrants 1 0 0 1 9,1
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 104
Tableau 60 : Répartition des enfants suivant la durée d’exécution des tâches d’élevage
3.5.5.3- Dans la pêche
Tableau 61: Répartition des enfants suivant la fréquence d’exécution des tâches de pêche
La durée hebdomadaire de travail de la plupart des enfants exerçant dans le secteur de la pêche est très
variable. Les tâches relatives à la préparation de l’embarquement, embarquement et voyage dans l’eau, à la
préparation et l’entretien des outils et au traitement des produits de pêche (Salage et séchage de poissons,
Fumage des poissons) sont celles qui occupent les enfants presque tous les jours de la semaine. Un des
enfants interrogés dans ce secteur affirme être occupé au moins 5 jours par semaine
Durée d’exécution
(quotidienne)
Activités ou tâches exécutées
Nombre heures par jour total
1 - 3 4- 6 7 - 8 Sup 8 effectif %tage
Aménagement des fermes ou sites (balayage, bêchage) 2 1 0 0 3 27,3
Nettoyage et entretien des fermes (laver à l’eau
savonneuse, brosser) 9 0 0 0 9 81,8
Gestion et élimination des déchets
(manutention manuelle, transport à la brouette) 2 0 0 0 2 18,2
Préparation des aliments (chercher les sons de blé et
maïs, mélange des deux sons et les provendes) 5 1 0 0 6 54,5
Déplacements et pâturages (bovins et petits ruminants) 1 2 1 1 5 45,4
Alimentation des animaux (transport des aliments, de
l’eau et déversement dans les mangeoires et abreuvoirs) 5 2 2 2 11 100
Assistance à la mise - bas (ou accouchement) 3 0 0 0 3 27,3
Abreuvement des animaux 0 0 1 0 1 9,1
Traite, capture et vente des animaux 3 0 0 0 3 27,3
Gardiennage des animaux et des fermes 2 4 0 1 7 63,6
Soins vétérinaires 2 0 0 0 2 18,2
Approvisionnement en intrants 1 0 0 0 1 9,1
Fréquence d’exécution
Activités ou tâches exécutées
Nombre de jours /semaine total
1-2 3 - 4 5 - 7 effectif %tage
Approvisionnement en appâts (recherche et préparation) 2 2 0 4 36,4
Déchargement de la Pirogue, vente et livraison 4 1 0 5 45,4
Traitement des produits : Salage, séchage et fumage 2 2 2 6 54,5
Préparation de l’embarquement, embarquement et voyage 4 1 2 7 63,6
Acquisition et aménagement des pirogues et assimilés 2 0 0 2 18,2
Opérations de pêche (capture et transfert dans les récipients) 1 4 1 6 54,5
Préparation et entretien des outils (tissage, nettoyage,
séchage, emballage) 3 2 2 7 63,6
Acquisition des pirogues et autres outils (pagaie, hameçons,
pirogues…) 1 0 0 1 9,1
Préparation des aliments pour poissons 0 0 1 1 9,1
Epandage des aliments dans les étangs 0 1 1 2 18,2
Entretien des étangs (désherbage autour et à l’intérieur des
étangs, contrôle des filtres et des ouvertures des tuyaux) 1 1 0 2 18,2
Transport, entreposage, conditionnement produits 1 0 1 2 18,2
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 105
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 106
Tableau 62 : Répartition des enfants suivant la durée d’exécution des tâches de pêche
La plupart des enfants dans le sous - secteur de la pêche effectue leurs tâches journalières pendant au plus 6
heures de temps. Cependant, certaines tâches telles que la préparation de l’embarquement, l’embarquement
et voyage dans l’eau; la préparation et l’entretien des outils ; l’acquisition des pirogues et autres outils ; le
transport, entreposage, conditionnement produits utilisent certains enfants pendant 7 à 8 heures par jour.
3.5.6- Appréciation de la dangerosité (morbidité) des activités ou tâches effectuées par les enfants
3.5.6.1- Dans l’agriculture
Tableau 63 : Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence des accidents ou maladies
Causés par les tâches agricoles
Durée d’exécution (quotidienne)
Activités ou tâches exécutées
Nombre d’heures par jour total
1 - 3 4- 6 7 - 8 Sup 8 effectif %tage
Approvisionnement en appâts 3 1 0 0 4 36,4
Déchargement de la Pirogue, vente et livraison 2 3 0 0 5 45,4
Traitement des produits : Salage, séchage et fumage 3 2 0 0 5 45,4
Préparation de l’embarquement, embarquement et voyage 2 4 1 0 7 63,6
Acquisition et aménagement des pirogues et assimilés 2 0 0 0 2 18,2
Opération de pêche (capture et transfert dans récipients) 1 1 0 0 2 18,2
Préparation et entretien des outils (tisser, nettoyer, sécher) 4 2 1 0 7 63,6
Acquisition des pirogues et autres outils (pagaie, hameçon) 0 0 0 1 1 9,1
Préparation des aliments pour poissons 1 0 0 0 1 9,1
Epandage des aliments dans les étangs 2 0 0 0 2 18,2
Entretien des étangs (désherbage autour et à l’intérieur des
étangs, contrôle des filtres et des ouvertures des tuyaux) 1 1 0 0 2 18,2
Transport, entreposage, conditionnement produits 1 0 0 1 2 18,2
Fréquence des accidents
ou maladies
Activités ou tâches exécutées
jamais
OUI
Tous les
jours Une fois /
semaine
Une fois
par mois
total
effectif %tage
Préparation et aménagement des espaces et du sol 3 5 6 7 18 69,2
Fertilisation des cultures (engrais) 1 1 3 2 6 23,1
Préparation des semences et pépinières 4 1 1 0 2 7,7
Entretien des cultures 0 0 6 3 9 34,6
Protection des cultures et produits par les pesticides 3 0 3 3 6 23,1
Récolte 2 3 5 7 15 57,7
Arrosage et irrigation des cultures 3 1 5 1 7 26,9
Semis ou plantation ou repiquage 2 5 7 0 12 46,1
Transport et stockage des produits 3 3 2 4 9 34,6
Aménagement des drains, canaux et bassin
d’irrigation 0 0 0 1 1 3,8
Gardiennage et surveillance des exploitations et des
produits 1 0 2 1 3 11,5
Séchage, battage, vannage, ramassage et
conditionnement des produits de récolte 0 3 2 3 8 30,7
L’entretien des outils manuels et mécaniques 0 0 1 0 1 3,8
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 107
Selon les enfants, les tâches les plus fréquemment accidentogènes ou morbides pour eux dans l’agriculture
sont celles relatives à la Préparation et aménagement des espaces culturales et du sol ; l’entretien des
cultures ; la récolte ; le Semis ou plantation ou repiquage ; l’arrosage et irrigation ; Séchage, battage,
vannage, ramassage et conditionnement des produits de récolte et le transport et stockage des produits.
L’activité incriminée par le plus grand nombre d’enfants est la préparation et l’aménagement des espaces
culturales et du sol (69,2%).
3.5.6.2- Dans la pêche
Tableau 64: Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence des accidents ou maladies causés
par les tâches de la pêche
Selon les enfants, les tâches les plus fréquemment accidentogènes ou morbides pour eux dans la pêche sont
celles relatives à la préparation de l’embarquement, embarquement et voyage dans l’eau ; au Déchargement
de la Pirogue, la vente et livraison des produits de pêche ; à la préparation et entretien des outils.
3.5.6.3- Dans l’élevage
Selon les enfants, les tâches les plus fréquemment accidentogènes ou morbides pour eux dans l’élevage
sont celles relatives à la Préparation des aliments (72,7%), aux Déplacements et pâturages (54,5%), à
la gestion et élimination des déchets (45,4%) et à l’alimentation des animaux (45,4% aussi). Elles sont
suivies par celles du nettoyage et entretien des fermes (laver à l’eau savonneuse, brosser) avec 36,3%,
celles du Gardiennage des animaux et des fermes avec 36,3% aussi.
Fréquence des accidents
ou maladies
Activités ou tâches exécutées
jamais
OUI
Tous les
jours
01 fois
par
semaine
01 fois
par
mois
total
effecti
f %tage
Approvisionnement en appâts 0 0 1 2 3 27,2
Déchargement de la Pirogue, vente et livraison 0 2 3 2 7 63,6
Préparation de l’embarquement, embarquement et
voyage dans l’eau 0 1 5 0 6 54,5
Traitement des produits : Salage, séchage et
fumage des poissons 0 0 0 2 2 18,2
Acquisition et aménagement des pirogues et autres
outils de déplacement dans l’eau 0 0 0 2 2 18,2
Opérations de pêche (capture et transfert des
poissons dans les récipients) 0 0 1 0 1 9,1
Préparation et entretien des outils 1 2 2 1 5 45,4
Préparation des aliments pour poissons 0 0 1 0 1 9,1
Epandage des aliments dans les étangs 0 0 1 1 2 18,2
Entretien des étangs 0 1 1 0 2 18,2
Transport, entreposage, conditionnement produits 0 0 1 1 2 9,1
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 108
Tableau 65: Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence des accidents ou maladies causés
par les tâches de l’élevage
3.5.7.- Appréciation des risques ou dangers encourus
3.5.7.1- Appréciation de l’exposition des enfants aux risques d’accidents
Selon l’avis des enfants, les facteurs de risque ou danger qui menacent le plus leur santé et qui favorisent
les accidents sont (confère tableau 66 ci-dessous) : les blessures par outils manuels (77,1%), chute sur sol
glissant ou irrégulier (77,1%), piqûres ou morsures d’insectes ou de reptiles (66,7%), accidents routiers
(52,1%), les chutes de hauteur (41,7%).
Tableau 66: Répartition des enfants suivant leur avis sur l’exposition aux facteurs de risque /dangers
Exposition
Facteurs de risque ou dangers
Oui
Effectif %tage
Accident routier 25 52,1
Blessure par outils manuels 37 77,1
Blessure par engins agricoles 5 10,4
Agressions des animaux féroces 19 39,6
Piqûre ou morsure d’insectes et reptiles 32 66,7
Piqûre par les écailles de poisson 13 27,1
Electrisation ou électrocution par les poissons 7 14,6
Chute sur sol glissant ou irrégulier 37 77,1
Chute de hauteur 20 41,7
Ecrasement par un outil 14 29,2
Ecrasement par chute d’arbre 13 27,1
Ecrasement par les charges ou produits stockés 10 20,8
Agression et coups et blessures volontaires 8 16,7
Effondrement et écrasement par chute d’objet 9 18,7
Electrisation et électrocution 1 2,1
Intoxication ou ingestion accidentel de produits 8 16,7
Incendies ou explosions 7 14,6
Chute dans l’eau et noyade 11 22,9
Renversement des embarcations 13 27,1
Fréquence des accidents
ou maladies
Activités ou tâches exécutées
jama
is
OUI
Tous les
jours
01 fois /
semaine
01 fois
par mois
total
effectif %tage
Aménagement des fermes ou sites (balayer,
bêcher) 0 1 0 1 2 18,2
Nettoyage et entretien des fermes (laver à l’eau
savonneuse, brosser) 1 1 3 0 4 36,3
Gestion et élimination des déchets
(manutention manuelle, transport à la brouette) 0 3 1 1 5 45,4
Déplacements et pâturages 2 4 1 1 6 54,5
Préparation des aliments 0 3 4 1 8 72,7
Alimentation des animaux 1 3 0 2 5 45,4
Assistance à la mise - bas (ou accouchement) 0 1 0 1 2 18,2
Abreuvement des animaux 0 1 1 1 3 27,3
Traite, capture et vente des animaux 0 0 1 1 2 18,2
Gardiennage des animaux et des fermes 0 1 2 1 4 36,3
Soins vétérinaires 0 0 0 2 2 18,2
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 109
Tableau 67 : Répartition des enfants suivant la fréquence d’exposition aux risques d’accidents
La fréquence d’exposition des enfants est plus élevée pour le risque de Blessure par outils manuels avec 15
enfants sur 48 soit 31,25% qui jugent que leur exposition à ce facteur est fréquente ou très fréquente ; suivi
du risque de chute sur sol glissant ou irrégulier avec 12 personnes (25%).
3.5.7.2- Appréciation de l’exposition des enfants aux risques de maladies
Tableau 68: Répartition des enfants suivant leur avis sur l’exposition aux facteurs de risque de maladies
Exposition
Facteurs de risque ou dangers
Oui
Effectif %tage
Bruits 3 6,2
Poussières et fibres 34 70,8
Températures extrêmes (chaleur ou froid) 32 66,7
Vibrations 5 10,4
Radiations 0 0
Eclairages 1 2,1
Agents biologiques (microbes) 20 41,7
Pesticides et engrais (Produits phytosanitaires) 13 27,1
Autres produits chimiques 6 12,5
Effort physique intense et travaux répétitifs 39 81,2
Postures de travail prolongées 33 68,7
Transport de charges très lourdes 25 52,1
Facteurs psychosociaux (stress, viols etc.) 8 16,7
Contamination par les animaux 3 6,2
Mauvaises conditions climatiques 18 37,5
Maladies transmises par les vecteurs (insecte
parasite) 20 41,7
Fréquence d’exposition
Facteurs de risque ou dangers
Estimation de la fréquence
rare occasionnel fréquent Très
fréquent continue
Accident routier 7 11 6 1 0
Blessure par outils manuels 4 17 7 8 1
Blessure par engins agricoles 2 1 2 0 1
Agressions des animaux féroces 6 5 3 3 2
Piqûre ou morsure d’insectes et reptiles 12 13 5 2 0
Piqûre par les écailles de poisson 2 1 5 2 3
Electrisation ou électrocution par les poissons 3 1 1 2 0
Chute sur sol glissant ou irrégulier 11 17 11 1 0
Chute de hauteur 12 5 3 0 0
Ecrasement par un outil 9 2 4 0 0
Ecrasement par chute d’arbre 8 4 1 0 0
Ecrasement par les charges ou produits stockés 7 2 1 0 0
Agression et coups et blessures volontaires 4 1 3 0 0
Effondrement et écrasement par chute d’objet 5 0 4 0 0
Electrisation et électrocution 1 0 0 0 0
Intoxication ou ingestion accidentel de produits 5 1 2 0 0
Incendies ou explosions 4 1 1 1 0
Chute dans l’eau et noyade 6 3 2 0 0
Renversement des embarcations 3 6 4 0 0
Selon l’avis des enfants, les facteurs
de risque ou dangers qui favorisent
les maladies sont : les efforts
physiques intenses et travaux
répétitifs (81,2%), les poussières et
fibres (70,8%), les postures de travail
prolongées (68,7%), les
Températures extrêmes (66,7%).
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 110
Tableau 69 : Répartition des enfants suivant la fréquence d’exposition aux risques de maladies
Fréquence d’exposition
Facteurs de risque ou dangers
Estimation de la fréquence
rare occasionnel fréquent Très
fréquent continue
Bruits 0 1 1 1 0
Poussières et fibres 7 11 11 4 1
Températures extrêmes (chaleur ou froid) 6 7 14 5 2
Vibrations 1 1 2 1 0
Radiations 0 0 0 0 0
Eclairages 0 1 0 0 0
Agents biologiques (microbes) 4 6 8 3 0
Pesticides et engrais (Produits phytosanitaires) 4 6 3 0 0
Autres produits chimiques 2 1 2 0 0
Effort physique intense et travaux répétitifs 3 7 20 6 5
Postures de travail prolongées 4 1 19 4 5
Transport de charges très lourdes 4 9 7 2 4
Facteurs psychosociaux (stress, viols,) 4 1 2 0 1
Contamination par les animaux 2 0 1 0 0
Mauvaises conditions climatiques 4 5 8 1 0
Maladie transmise par vecteurs (insecte parasite) 3 6 9 2 0
La fréquence d’exposition des enfants est plus élevée pour les maladies dues aux efforts physiques intenses
et aux travaux répétitifs avec 26 enfants sur 48 soit 54,2% qui jugent que leur exposition à ce facteur est
fréquente ou très fréquente ; suivi des postures de travail prolongées avec 23 personnes (47,9%).
3.5.8.- Appréciation des lésions issues des accidents et maladies survenus chez les enfants
3.5.8.1- Les accidents vécus
Tableau 70 : Répartition des enfants suivant les types d’accidents vécus
Survenance de l’accident
Types de lésions issues de l’accident
oui
Eff %
Plaies et blessures des membres supérieurs 40 83,3
Plaies et blessures des membres inférieurs 39 81,2
Plaies et blessures des autres parties du corps 22 45,8
Blessures des yeux 24 50
Blessures du reste de la tête 19 39,5
Ecrasement d’une partie du corps 11 22 ;1
Ecorchures et éraflures 29 60,4
Fractures 5 10,4
Luxations 12 25
Amputation d’une partie des membres 2 4,17
Contusions sans atteinte osseuse 7 14,6
Intoxication accidentelle ou volontaire (suicide) 4 8,33
Morsure des animaux 10 20,8
Envenimation (reptiles) 8 16,7
Piqûres insectes 31 64,6
Noyades 8 16,7
Brûlures 13 27,1
Piqûre par les écailles de poisson 17 35,4
Piqûre par les épines en brousses 37 77,1
Viol ou agression sexuelle 2 2,1
Electrocution ou électrisation sur le réseau électrique 3 6,2
Electrocution ou électrisation par les poissons 4 8,3
Selon l’avis des enfants, les
facteurs de risque ou dangers
qui favorisent les maladies
sont : les efforts physiques
intenses et travaux répétitifs
(81,2%), les poussières et fibres
(70,8%), les postures de travail
prolongées (68,7%), les
Températures extrêmes (66,7%).
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 111
Tableau 71 : Répartition des enfants suivant la fréquence des accidents et leurs types
Fréquence de survenue (Nbre de fois par an)
Types de lésions issues d’accidents
1-2 3-4 5-6 Sup à 6
Eff % Eff % Eff % Eff %
Plaies et blessures des membres supérieurs 14 29,2 7 14,6 3 6,2 16 33,3
Plaies et blessures des membres inférieurs 10 20,8 4 8,3 4 8,3 21 43,7
Plaies et blessures d’autres parties du corps 4 8,3 6 12,5 5 10,4 7 14,6
Blessures des yeux 10 20,8 6 12,5 4 8,3 4 8,3
Blessures du reste de la tête 9 18,7 3 6,2 5 10,4 2 4,2
Ecrasement d’une partie du corps 7 14,6 2 4,2 1 2,1 1 2,1
Ecorchures et éraflures 7 14,6 2 4,2 5 10,4 16 33,3
Fractures 4 8,3 0 0 0 0 1 2,1
Luxations 8 16,7 3 6,2 0 0 1 2,1
Amputation d’une partie des membres 2 4,2 0 0 0 0 0 0
Contusions sans atteinte osseuse 2 4,2 1 2,1 1 2,1 3 6,2
Intoxication accidentelle ou volontaire (suicide) 3 6,2 0 0 0 0 1 2,1
Morsure des animaux 5 10,4 2 4,2 0 0 3 6,2
Envenimation (reptiles) 5 10,4 0 0 0 0 3 6,2
Piqûres insectes 11 22,9 2 4,2 2 4,2 16 33,3
Noyades 3 6,2 1 2,1 2 4,2 2 4,2
Brûlures 5 10,4 1 2,1 2 4,2 5 10,4
Piqûre par les écailles de poisson 2 4,2 3 6,2 1 2,1 11 22,9
Piqûre par les épines en brousses 2 4,2 1 2,1 0 0 34 70,8
Viol ou agression sexuelle 0 0 0 0 2 4,2 0 0
Electrocution ou électrisation sur le réseau 1 2,1 0 0 2 4,2 0 0
Electrocution ou électrisation par poissons 1 2,1 0 0 0 0 3 6,2
Les types de lésions dont les fréquences de survenue sont élevées sont : Piqûres par les épines en
brousses pour lesquelles 70,8% des enfants estiment avoir été victimes au moins 06 fois par an ; suivies des
Plaies et blessures, écrasement, piqûres d’insectes.
3.5.8.2- Les maladies vécues
Tableau 72: Répartition des enfants suivant les types de maladies survenues
Survenance des maladies
Types de maladies
oui
Eff %
Maux de tête 40 83,3
Douleurs musculaires généralisées 38 79,2
Douleurs des articulations 32 66,7
Ampoules sur les paumes (durillons) 27 56,2
Ampoules sur les plantes pieds (durillons) 17 35,4
Infection de la peau 16 33,3
Démangeaisons répétées de la peau 28 58,3
Maladie des yeux et troubles visuels 33 68,7
Fièvre (paludisme) 39 81,2
Fièvre (autres) 22 45,8
Fatigue intense 34 70,8
étourdissement 7 14,6
Insomnies et troubles du sommeil 9 18,7
Diarrhée, bilharziose 27 56,2
Vomissement 29 60,4
Déshydratation (soif intense +++) 18 37,5
Maux d’estomac 20 41,7
Tremblement des extrémités (mains et autres) 9 18,7
Trypanosomiase (maladie du sommeil) 3 6,2
Onchocercoses et autres filarioses 1 2,1
Baisse acuité auditive 3 6,2
Les maladies prédominantes sont :
les maux de tête (83,3%), le
paludisme (81,2%), les douleurs
musculaires généralisées (79,2%), la
fatigue intense (70,8%). S’agissant
de la fréquence (cf. tableau N°68) les
types de maladies dont les fréquences
de survenue sont élevées sont : les
douleurs musculaires généralisées
pour lesquels 52,1% des enfants
estiment avoir été victimes au moins
06 fois par an, suivis de la fatigue
intense (43,7%), des démangeaisons
répétées de la peau (39,5%), des
douleurs articulaires (35,4%) .
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 112
Tableau 73 : Répartition des enfants suivant leur avis sur la fréquence de survenue des maladies
Fréquence de survenue
(Nbre de fois/an)
Types de maladies vécues
1-2 3-4 5-6 Sup à 6
Eff % Eff % Eff % Eff %
Maux de tête 11 22,9 5 10,4 9 18,7 15 31,2
Douleurs musculaires généralisées 4 8,3 7 14,6 2 4,2 25 52,1
Douleurs des articulations 7 14,6 7 14,6 1 2,1 17 35,4
Ampoules sur les paumes (durillons) 5 10,4 5 10,4 2 4,2 15 31,2
Ampoules sur les plantes des pieds (durillons) 4 8,3 0 0 2 4,2 11 22,9
Infections de la peau 6 12,5 3 6,2 1 2,1 6 12,5
Démangeaisons répétées de la peau 6 12,5 1 2,1 2 4,2 19 39,5
Maladie des yeux et troubles visuels 10 20,8 9 18,7 3 6,2 11 22,9
Fièvre (paludisme) 11 22,9 14 29,1 3 6,2 11 22,9
Fièvre (autres) 10 20,8 4 8,3 1 2,1 7 14,6
Fatigue intense 4 8,3 6 12,5 3 6,2 21 43,7
étourdissement 3 6,2 2 4,2 0 0 2 4,2
Insomnies et troubles sommeil 2 4,2 3 6,2 3 6,2 1 2,1
Diarrhée, bilharziose 6 12,5 10 20,8 2 4,2 9 18,7
Vomissement 6 12,5 9 18,7 2 4,2 12 25
Déshydratation (soif intense +++) 8 16,7 2 4,2 0 0 8 16,7
Maux d’estomac 5 10,4 9 18,7 2 4,2 4 8,3
Tremblement des extrémités (mains, autres) 5 10,4 2 4,2 2 4,2 1 2,1
Trypanosomiase (maladie du sommeil) 2 4,2 1 2,1 0 0 0 0
Onchocercoses et autres filarioses 0 0 0 0 0 0 1 2,1
Baisse acuité auditive 1 2,1 2 4,2 0 0 0 0
3.5.9- Exécution des tâches domestiques par les enfants après le travail dans les exploitations
Dans cet échantillon, la plupart des enfants inclus déclarent qu’ils effectuent les tâches domestiques après
le travail dans les exploitations.
Tableau 74 : Répartition des enfants suivant les tâches domestiques et la fréquence d’exécution
Fréquence
Types de tâches
Rarement quelques
fois fréquemme
nt Toujours Total
EFF %tage EFF %tage EFF %tage EFF %tage EFF %tage
Approvisionnement en eau et en bois 2 4,2 9 18,7 12 25 10 20,8 33 68,7
Préparation des repas et la vaisselle 4 8,3 6 12,5 4 8,3 9 18,7 23 47,9
Lessive et nettoyage de la maison 3 6,2 14 29,1 11 22,9 4 8,3 32 66,7
Courses domestiques 3 6,2 14 29,1 7 14,6 10 20,8 34 70,8
Garde des enfants, personnes âgées,
malades 8 16,7 9 18,7 3 6,2 3 6,2 23 47,9
Travaux d’entretien et/ou de réparation 8 16,7 5 10,4 1 2,1 0 0 14 29,2
La principale tâche domestique exécutée par les enfants est représentée par les courses domestiques
exécutée par 70,8% des enfants, suivi par l’approvisionnement en eau et en bois de chauffage par 68,7%
des enfants, la lessive et le nettoyage de la maison exécutés par 66,7% des enfants, puis par la vaisselle et
préparation des repas (47,9%) et par la garde des personnes (47,9% aussi).
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 113
Tableau 75: Répartition des enfants suivant la durée quotidienne de l’exécution de chaque tâche
Durée quotidienne
Types de tâches
1 – 2h 3- 4h 5-6h 7-8h Total
EFF % EFF % EFF % EFF % EFF %
Approvisionnement en eau et en bois 24 50 5 2 4,2 0 0 31 64,5
Préparation des repas et la vaisselle 12 25 4 1 2,1 0 0 17 35,4
Lessive et nettoyage de la maison 21 43,7 4 0 0 0 0 25 52,1
Courses domestiques 25 52,1 2 4,2 0 0 0 0 27 56,2
Garde des enfants, personnes âgées,
malades 11 22,9 1 2,1 1 2,1 1 2,1 14 29,2
Travaux d’entretien et/ou de réparation 7 14,6 0 0 0 0 0 0 7 14,6
La plupart des enfants interrogés estime entre 01 et 02 heures la durée quotidienne d’exécution des
tâches domestiques. Les tâches qui occupent les enfants pendant une longue durée sont :
l’approvisionnement en eau et en bois, les courses domestiques, la lessive et le nettoyage de la
maison, ainsi que la garde des enfants, des personnes âgées et des malades.
Tableau 76: Répartition des enfants suivant le niveau de fatigue engendré par chaque tâche
Niveau de fatigue
Types de tâches
Faible Moyen Elevé Très élevé Total
EFF % EFF % EFF % EFF % EFF %
Approvisionnement eau et en bois 8 16,7 9 18,7 9 18,7 7 14,6 33 68,7
Préparation des repas et la vaisselle 8 16,7 5 10,4 5 10,4 0 0 18 37,5
Lessive et nettoyage de la maison 9 18,7 14 29,2 5 10,4 1 2,1 29 60,4
Courses domestiques 18 37,5 8 16,7 4 8,3 2 4,2 32 66,7
Garde des enfants, personne âgée,
malade 10 10,4 6 12,5 2 4,2 0 0 18 37,5
Travaux d’entretien et/ou de réparation 3 6,2 5 10,4 2 4,2 1 2,1 11 22,9
Quant au niveau de fatigue, les travaux qui sont jugés très fatigants par les enfants sont
l’approvisionnement en bois, la préparation des repas et la vaisselle, la lessive et le nettoyage de la
maison comme l’indique le tableau ci-dessus.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 114
3.5.10- Organisation de la prévention des risques au bénéfice des enfants
3.5.10.1- Utilisation des moyens de prévention
Tableau 77: Répartition de l’utilisation des différents moyens de prévention par les enfants
Existence
Moyens
de prévention
Oui
Eff. %tage
Formation 9 18,75
Sensibilisation 25 52,08
Examens médicaux 5 10,42
Utilisation des EPI 4 8,33
Autres (turban pour nez) 1 2,08
Tableau 78 : Répartition des enfants suivant les types d’EPI utilisés
Tableau 79: Répartition des enfants suivant la provenance des EPI utilisés
Enfants
Provenance
des EPI
Effectif
%tage
Les enfants eux - mêmes 2 4,17
Les employeurs 2 4,17
Les parents 7 14,58
Les associations paysannes 1 2,08
Les syndicats 0 0
Les autorités 0 0
TOTAL 12 25
Utilisation
Types d’EPI
Oui
Eff. %tage
Tenues de travail ou combinaison 6 12,5
Casques de sécurité 3 6,25
Lunettes de sécurité 2 4,17
Masques nasals 4 8,33
Masques respiratoires 1 2,08
Gants 4 8,33
Chaussures de sécurité 7 14,58
Bottes 4 8,33
Bouchons d’oreilles ou casques 0 0
Autres (chaussettes, bâtons pour conduire
animaux) 2 4,17
Total 33 68,75
En ce qui concerne l’existence des moyens de
prévention, on note que seuls 4 enfants (soit 8,3%)
avouent utiliser un équipement de protection
individuelle ; 5 enfants soit 10,4% affirment avoir
été examinés dans le cadre du dépistage des
maladies. Vingt-cinq enfants ont déjà été
sensibilisés sur les risques d’accidents et de
maladies et 9 ont reçu une formation en
prévention
Les équipements de protection individuelle
utilisés par les 2 enfants comprennent : les
tenues de travail, les casques de sécurité, le
masque nasal, le masque respiratoire, les
chaussures de sécurité, les gants, les bottes
et les lunettes de sécurité.
En ce qui concerne la provenance des
EPI, on note que 7 proviennent des
parents, 2 ont été donnés par
l’employeur, 2 par l’enfant lui-même et
1 par une association paysanne comme
indiqué dans le tableau ci-contre.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 115
Tableau 80 : Répartition des enfants suivant leurs avis sur la non-utilisation des EPI
Moyens de prévention utilisés Effectif %tage
Indisponibilité des EPI 24 50
inutilité des EPI 2 4,17
ne connait pas l’importance EPI 7 14,58
nuisibilité EPI 2 4,17
habitude de travail sans EPI 6 12,5
Autres (non précisé) 0 0
En ce qui concerne les avis des enfants sur les modalités d’utilisation des EPI, 50% d’entre eux pensent que
la non utilisation est en rapport avec l’indisponibilité des EPI. 14,6% des enfants ne connaissent pas
l’importance des EPI et 12,5% ont l’habitude de travailler sans EPI. Il est important de relever que 2
enfants jugent les EPI nuisibles et 2 autres les jugent inutiles.
3.5.11- Prise en charge médicale des enfants
En ce qui concerne la prise en charge médicale, tous les enfants interrogés avouent recevoir les soins à
l’issue d’un accident ou d’une maladie par divers prestataires comme l’indique le tableau ci-dessous.
Tableau 81: Répartition des enfants suivant les prestataires des soins reçus
Nombre d’enfants
Prestataires des soins Effectif %
Victime elle - même 3 6,25
Les parents 30 62,5
Un tradi- praticien 7 14,58
Un agent de soins du village (infirmier) 19 39,58
Hôpital ou centre de santé ou cabinet privé 10 20,83
Dans le service de santé de l’entreprise 0 0
A la pharmacie 0 0
S’agissant de l’origine des soins reçus, on note que parmi les enfants qui disent avoir reçu les soins 62,5%
ont reçu ces soins de leurs parents, 39,6% par un infirmier du village, 20,8% par un hôpital ou un centre de
santé privé, 14,6% par un tradi-praticien et le reste soit 6,2% par la victime elle-même.
Tableau 82: Répartition des enfants suivant l’origine du financement des soins
Personnes responsables du financement Effectif %
La victime elle même 2 4,17
Les parents 41 85,42
L’employeur 2 4,17
Total 45 93,75
Quant au financement des soins reçus, 85,4% des enfants avouent que les soins ont été payés par leurs
parents, 4,2% par l’employeur et 4,2% disent avoir financé eux - mêmes leurs soins.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 116
3.5.12- Besoins de prévention exprimés par les enfants
Les enfants interrogés ont été appelés à exprimer de façon ouverte (question ouverte) leur avis sur les
besoins de prévention qu’ils souhaitent avoir. Les différents besoins exprimés sont présentés dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 83: Répartition des besoins de prévention exprimés suivant le choix des enfants
Choix des enfants
Types de besoins Effectif %tage
Equipement de travail et de protection 40 83,33
Centre médical, dotation en médicaments, gratuité des soins, visites
médicales, dotation en boite à pharmacie 24 50
Formation sur la prévention des risques professionnels et CSST 20 41,7
Formation professionnelle 2 4,17
Moyens de transport et aménagement des routes 6 12,5
Point d’eau potable 3 6,25
Matériel de travail moderne 17 35,42
Besoin de scolarisation (construction d’infrastructures scolaires) 2 4,17
Adaptation du travail à l’âge 3 6,25
Aide alimentaire 4 8,33
Aide financière 1 2,08
Aménagement de puits pour abreuvage d’animaux 1 2,08
Sécurisation du site 2 4,17
Le premier besoin exprimé par 83,3% des enfants est l’allocation des équipements de protection
individuelle (EPI) suivi par la mise en place d’un centre médical ou centre de santé ou la dotation des
parents d’une boîte à pharmacie (50% des enfants), l’organisation de la formation des enfants sur la
prévention des risques (41,7% des enfants) et la modernisation des outils de travail (35,4% des enfants).
12,5% sollicitent l’allocation des moyens de transport et l’aménagement des routes tandis que 8,3%
évoquent le besoin d’une aide alimentaire.
Les besoins les moins exprimés sont : l’adduction en eau potable, l’adaptation du travail à l’âge, la
formation professionnelle, la construction d’infrastructures scolaires, la sécurisation du site, l’aménagement
de puits pour abreuvage des animaux.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 117
4-
DISCUSSION: ANALYSES ET COMMENTAIRES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 118
4- DISCUSSION : ANALYSES ET COMMENTAIRES
La discussion relative aux données de cette étude portera sur les 8 éléments ci-dessous:
le choix de la méthodologie utilisée et son impact sur les résultats ;
les caractéristiques des travaux effectués dans les exploitations ;
les risques identifiés et évalués ;
la qualité des statistiques relevées pour les accidents et les maladies ;
la qualité de vie au travail et la capacité de prévention des risques ;
les caractéristiques du travail des enfants dans le secteur ;
l’intérêt de l’exploitation de l’étude dans le cadre de la promotion de la sécurité et santé au travail ;
l’intérêt de l’exploitation de l’étude dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants.
4.1- le choix de la méthodologie utilisée et son impact sur les résultats
◘ Le choix des zones géographiques de l’étude et des exploitations visitées
Le choix des zones géographiques de l’étude, incluant les exploitations de trois régions ayant des
caractéristiques géo-écologiques et socio-professionnelles différentes a permis de couvrir les principales
variétés culturales et pastorales pratiquées dans le pays. Ce choix a été effectué en concertation avec les
responsables des ministères impliqués et en fonction des contraintes sécuritaires, logistiques et budgétaires.
Le résultat initialement attendu était de 15 exploitations dont 05 par région, avec 05 par sous-secteur
(agriculture, pêche et élevage). Cet objectif a été largement dépassé avec 11 exploitations de plus, même si
dans le sous-secteur de la production halieutique nous n’avons pu avoir que 04 exploitations de pêche et
pisciculture au lieu de 05 attendues, ce, du fait de leur rareté dans les localités visitées.
Au total, même si l’effectif des exploitations à étudier a été initialement fixé en fonction des contraintes de
temps, de la sécurité et des ressources logistiques ou budgétaires, on note que cet effectif a, au vu des
données recueillies, été assez représentatif pour exprimer la réalité de la situation vécue dans chaque sous-
secteur. En effet, cet effectif couvre pour chaque sous-secteur les différentes variétés existantes au niveau
national. C’est ainsi qu’au niveau de l’agriculture, les 14 exploitations visitées couvrent les cultures
vivrières et maraichères (riz, mil, sorgho, haricots, oseille, maïs, arachide, gombo, oignon, niébé, tomate,
choux, carotte) pratiquées dans toutes ces exploitations, auxquelles s’ajoutent les cultures de fruitiers
pratiquées dans 03 exploitations. Au niveau de l’élevage, on note également que les grandes variétés
d’élevage sont couvertes avec l’élevage des petits et grands ruminants (bovins, ovins et caprins) dans 7
exploitations et de la volaille uniquement ou associée aux ruminants dans 03 exploitations. Il en est de
même au niveau de la pêche où on note que les différents domaines ont été touchés avec 03 exploitations
de pêche dans les fleuves, eaux douces et mares et 01 exploitation de pisciculture dans les étangs.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 119
◘ Méthode d’identification et évaluation des risques
S’agissant de la méthodologie utilisée pour l’identification des risques, la méthode de DEPARIS de la
stratégie SOBANE a été choisie comme moyen le plus adéquat et le plus adapté dans ce contexte. En effet,
cette méthode a pour avantage, son caractère participatif. Elle permet en effet, de promouvoir
l’implication des travailleurs dans le processus de dépistage des risques présents sur leurs lieux de travail et
dans la recherche des solutions d’amélioration de leurs conditions de travail. En dehors du caractère
participatif, cette méthode a l’avantage d’être peu onéreuse car elle privilégie la compétence et le
brainstorming des acteurs à la méthodologie basée sur les mesurages des experts. Les mesurages d’experts
viennent dans ce cas compléter les données et les besoins documentés par les acteurs et bénéficiaires.
En ce qui concerne l’évaluation du niveau des risques identifiés, la méthodologie utilisée a l’avantage de
combiner l’évaluation quantitative et l’évaluation qualitative qui elle, prend en compte la satisfaction des
travailleurs vis-à-vis de l’appréciation du niveau du risque. Ceci est d’autant plus important que le niveau
du risque est une valeur dynamique qui peut évoluer dans le temps.
4.2- Les caractéristiques des travaux effectués dans les exploitations
◘ La chaine d’exploitation
Indépendamment du sous-secteur, ce travail a permis de discuter et d’adopter avec les exploitants et les
travailleurs, les différentes activités de la chaîne d’exploitation adaptées à leurs réalités culturelles et à
leurs pratiques professionnelles. Les activités de la chaîne d’exploitation décrites dans chaque sous-
secteur résultent d’une compilation des analyses faites dans chaque exploitation visitée. Il est intéressant de
relever que dans chaque sous-secteur, les activités de la chaîne d’exploitation sont presque les mêmes.
Chaque fois qu’il a été nécessaire, nous avons relevé les activités spécifiques à certaines productions. C’est
notamment le cas des activités spécifiques relevées au niveau de la pisciculture dans les étangs qui ont fait
l’objet d’une analyse séparée des activités de la pêche proprement dite.
Dans le sous-secteur de l’agriculture, la compilation et l’analyse des données issues de 14 exploitations
ayant des caractéristiques socioprofessionnelles bien variables, nous ont permis de ressortir que la chaîne
d’exploitation agricole est organisée autour de 13 activités générales, c’est-à-dire indépendantes du type de
culture entreprise et donc applicable à l’ensemble du sous-secteur agricole. Cette chaine d’exploitation est
constituée de 61 tâches qui sont effectuées et qui concourent à la réalisation des 13 activités du sous-
secteur. La pratique culturale ici est presque similaire à celle retrouvée dans la même étude au Mali (2016)
et en RDC (2015) où les chaines d’exploitation retrouvées sont constituées respectivement de 13 activités
avec 58 tâches et 14 activités avec 59 tâches.
Dans le sous-secteur de l’élevage, la compilation et l’analyse des données issues de 06 exploitations ayant
aussi des caractéristiques socioprofessionnelles bien variées, nous ont permis de ressortir que la chaîne
d’exploitation de l’élevage est organisée autour de 11 activités avec 35 tâches qu’effectue le personnel
dans les exploitations. La pratique pastorale ici se situe entre celle retrouvée dans la même étude au Mali
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 120
(2016) et en RDC (2015) où les chaines d’exploitation retrouvées sont constituées respectivement de 11
activités avec 38 tâches et 10 activités avec 34 tâches.
Dans le sous-secteur halieutique, la compilation et l’analyse des données issues de 02 exploitations ont
permis tout d’abord de spécifier de façon séparée les activités de la chaîne d’exploitation de la pêche
proprement dite, les activités de la pisciculture dans les étangs. Nous relevons ainsi que la chaîne
d’exploitation de la pêche est constituée de 09 activités avec 41 tâches qu’effectue le personnel dans les
exploitations. Celle de la pisciculture dans les étangs est constituée de 07 activités avec 21 tâches.
Indépendamment du sous-secteur, il est important de relever que, les segmentations de la chaîne
d’exploitation en activités et en tâches présentées ici, correspondent donc à la manière dont les exploitants
et les travailleurs conçoivent le travail dans leurs entreprises. Elle peut être différente de celle disponible
dans certaines littératures (et notamment celles portant sur les exploitations dans les pays industrialisés)
mais, elle correspond à la réalité locale ainsi qu’au vécu du travail par les parties prenantes. Elle peut donc
être utilisée pour l’évaluation des risques dans d’autres exploitations du pays. Mieux encore, cette
segmentation sera très utile pour l’élaboration de la liste des travaux dangereux des enfants car, elle ressort
ainsi, la liste des types de travaux (activités) et des tâches dont l’exécution par les enfants sera analysée.
◘ Le mode d’exploitation
Le mode d’exploitation quel que soit le sous-secteur est essentiellement traditionnel ou manuel, moins
connu par rapport aux modes industriels et semi industriels qui sont largement décrits dans la littérature. Il
reflète aussi la réalité nationale et témoigne de la faible mécanisation des activités et des tâches dans les
trois sous-secteurs. Cette situation favorise une forte sollicitation du travail manuel et de la force physique
des travailleurs (y compris les enfants et les femmes) et justifie l’intérêt de la description et de l’analyse
faite dans ce travail sur les différentes activités avec les risques inhérents aux tâches accomplies.
◘ Les outils de travail utilisés
En ce qui concerne les outils de travail utilisés, on note indépendamment du sous-secteur que les outils à
main tranchants ou contondants sont prédominants et très utilisés par les travailleurs (y compris les enfants)
dans un contexte de très faible mécanisation des tâches. Ces outils entraînent effectivement de nombreux
accidents et constituent la première cause des accidents dans l’élevage et la pêche. Ils viennent en troisième
position dans l’agriculture, derrière les accidents par chute de plein pieds et de hauteur et les piqûres
d’insectes et de reptiles. Cette situation est d’autant plus préoccupante que : ces outils sont parfois de
mauvaises qualités et les travailleurs n’ont reçu aucune formation, aussi bien sur l’utilisation des outils que
sur la maîtrise des risques.
◘ Les produits utilisés ou manipulés
Les intrants agricoles les plus utilisés sont le NPK (engrais ternaire azote - phosphore + potassium) et
l’urée avec leurs effets sur la santé pouvant être aggravés par l’ignorance des travailleurs et les conditions
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 121
de manipulation sans mesures de prévention. Ces engrais chimiques sont très peu utilisés dans plusieurs
exploitations qui privilégient naturellement les fumiers (litières et déjections des animaux) dont la
manipulation sans équipement de protection entraîne des risques biologiques ou infectieux relevés dans
toutes les exploitations. En effet, ces produits sont régulièrement manipulés à la main par les travailleurs y
compris les enfants.
Les gammes de pesticides chimiques utilisés sont variables d’une exploitation à l’autre avec plus de 10
variétés en terme de spécialités dont la dénomination commune internationale (DCI) de certains n’est
même pas indiquée, constituant au-delà des impacts graves connus sur la santé, une entrave à la
règlementation sur les produits phytosanitaires. On retrouve parmi ces produits plusieurs qui sont des plus
dangereux dont les organochlorés (le pia-pia® ou dichlovinyl diméthyl phosphate ; le Titan 25 EC ou
acétamipride 25g/l) qui restent malheureusement très utilisés dans plusieurs exploitations d’élevage pour
faire face à la forte agression des insectes (moustiques et mouches) favorisée par la proximité des fermes
pastorales des habitations. L’utilisation des pesticides chimiques est tout de même peu répandue dans
certaines localités et exploitations où on note une prépondérance des pesticides naturels à base d’un
mélange de tabac, savon, jus de neem, jus de piment et de la cendre dont la toxicité n’est pas encore
connue.
S’agissant des produits utilisés dans l’alimentation des animaux (élevage), il est important de relever les
aspects particuliers que soulève cette activité dans ce contexte. Il s’agit de l’utilisation des déchets des
poubelles et des herbes (pailles) et feuilles coupées en brousse. En effet, la recherche des produits aussi
bien dans les poubelles qu’en brousse, constitue une activité très dangereuse qui occasionne de nombreux
accidents et maladies chez les travailleurs. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les moyens de
protection ne sont pas utilisés et que les enfants sont fortement impliqués dans ces tâches.
◘ Les personnes effectuant le travail
S’agissant des caractéristiques des personnes effectuant le travail, les effectifs recueillis ont été dans la
plupart de temps fournis en concertation entre les exploitants et les travailleurs. En effet, la plupart des
exploitations ne disposait pas de registre de personnel. L’effectif de 2958 personnes (soit une moyenne de
113 personnes par exploitation) relevées dont 2003 enfants (soit une moyenne de 77 enfants par
exploitation) est assez important et justifie l’intérêt de l’analyse des risques auxquels ils sont exposés, mais
surtout la mise en œuvre des moyens de prévention pour préserver leur santé.
4.3- Les risques identifiés et évalués dans les exploitations
Les risques identifiés dans chaque sous-secteur sont globalement identiques dans toutes les exploitations,
même si leur prévalence et leur niveau de gravité varient d’une exploitation à une autre tout comme cette
prévalence et le niveau du risque varient aussi avec l’évolution dans le temps des mesures de prévention
entreprises. En effet, l’objectif ici n’était pas de comparer les exploitations et de déterminer celles qui
comportent le plus ou le moins de risque, mais de disposer des données plus larges et plus diversifiées dans
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 122
chaque sous-secteur pour garantir au maximum la fiabilité des informations à tirer de l’étude. A cet effet,
les données recueillies sur les facteurs de risque (dangers) et les risques nous semblent très pertinentes. En
effet, l’identification des risques et l’évaluation de leur niveau de gravité ont été effectuées en concertation
avec les exploitants et les travailleurs dont l’implication a eu pour importance de leur faire connaitre
l’existence du risque et en prendre conscience. Les données retenues correspondent donc au vécu des
exploitants et des travailleurs, et ceci constitue un atout pour l’implémentation des moyens de prévention et
de la culture de sécurité pour lesquels la participation des travailleurs est indispensable. Sur le plan
spécifique, l’étude ressort pour chaque sous-secteur les risques liés à chaque activité puis, les risques liés à
chacune des tâches effectuées pour l’activité.
S’agissant des risques qui sont en relation avec les activités et les tâches, ils varient certes d’un sous-
secteur à l’autre, d’une exploitation à une autre, d’une activité à une autre et même parfois d’une tâche à
une autre, mais on note qu’il existe globalement 22 types de risque qui ont été identifiés (avec 21 types au
niveau agricole, 16 au niveau de l’élevage, 22 au niveau de la pêche et pisciculture). Les 22 types de
risques n’ont pas la même ampleur dans les sous-secteurs ou même dans les différentes activités. Elles sont
fonction de l’état des situations dangereuses relevées et de l’appréciation du vécu des exploitants. C’est
ainsi que l’on note que certaines activités sont plus dangereuses que d’autres et il en est de même pour les
tâches. Cette identification et évaluation du risque par activité et par tâche constituent un atout pour la
maîtrise étape par étape du risque dans les exploitations mais aussi un socle pour l’évaluation de
l’exposition des enfants et donc, pour la détermination de la dangerosité des travaux à interdire aux enfants.
Quant à la pertinence des données, il est important de rappeler ici, les risques qui ont été les plus
fréquemment relevés dans l’ensemble des trois sous-secteurs et à des niveaux inacceptables. Il s’agit
notamment du: Risque d’accident de plein pieds (R1), Risque de chute de hauteur (R2), Risque lié à la
circulation ou déplacement (R4), Risque lié à la manutention manuelle (R6), Risque lié l’activité physique
(R7), Risque lié aux postures dangereuses (R8), Risque lié aux outils manuels (R9), Risque lié aux
poussières minérales ou organiques (R12), Risque lié aux facteurs chimiques (R13), Risque biologique ou
infectieux (R18), Risque d’agression par les animaux (R23), Risque lié à l’agression des végétaux (R24) et
du risque de chute dans l’eau et noyade (R22) particulièrement élevé dans le sous-secteur de la pêche. Ces
données se rapprochent de celles retrouvées dans la même étude au Mali (2016) et en RDC (2015) où nous
avions retrouvé respectivement : 22 et 23 types de risque pour les activités agricoles, 21 et 23 types dans les
activités de la pêche et 22 types dans les activités de l’élevage.
De même, cette évaluation semble pertinente car lorsque nous analysons de façon parallèle les facteurs qui
sont en cause des accidents et des maladies, on note que ce sont les facteurs en rapport avec ces différents
risques qui sont les premières causes des accidents et des maladies qui menacent les travailleurs dans les
exploitations. C’est ainsi qu’au niveau des accidents, on a retrouvé comme principaux types ou causes : les
chutes de plein pieds, les blessures par outils manuels, les piqûres par les épines, les morsures des
scorpions et reptiles et les accidents de la voie publique.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 123
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 124
4.4- La qualité des statistiques relevées pour les accidents et les maladies
Les données relatives aux statistiques des accidents et des maladies ont été soit indisponibles ou alors
insuffisamment documentées dans toutes les exploitations visitées. Dans la plupart des cas, du fait de
l’absence des registres d’accidents et de maladies, les exploitants et les travailleurs ont effectué un exercice
de mémoire pour se rappeler ensemble des cas enregistrés. C’est principalement de cette manière que nous
avons recueillis les données présentées dans ce travail. Dans certaines exploitations, les données recueillies
ont été une estimation (en absence des valeurs absolues) et dans d’autres, il n’y en a pas eu du tout (les
exploitants n’ayant pas pu s’en souvenir suffisamment). C’est pour prendre en compte toutes ces variantes
que, nous avons, en termes d’estimation de la fréquence, procédé par intervalle de données.
Les statistiques ainsi recueillies permettent de relever sur les cinq dernières années une moyenne au moins
égale à : 602 cas d’accidents par exploitation de pêche (soit 120,5 cas par ans); 427 cas pour les
exploitations agricoles (soit 85,5 cas par an) et 43 cas pour celles de l’élevage (soit 8,6 cas par an). Ces
données sont largement au-dessus de celles relevées dans la même étude au Mali (2016) et en RDC (2015)
où nous avons relevé respectivement une moyenne de 48 et 87 cas pour les exploitations de pêche ; 18 et 11
cas pour les exploitations agricoles et 6 et 3 cas pour celles de l’élevage. Pour ce qui est des maladies, les
exploitants évaluent au-delà de 100, le nombre de cas de maladies (causées ou aggravées par le travail)
qu’ils ont enregistré dans chaque exploitation pendant cette période.
Ces statistiques ainsi ressorties aussi bien sur les maladies que sur les accidents restent sous estimées mais
leur ampleur témoigne de la grande morbidité et de l’accidentogenéité des facteurs de risques dans ces
exploitations. De l’avis des travailleurs, toutes les maladies dont ils souffrent sont soit causées par le
travail, soit aggravées par le travail même si elles ne font pas partie de la liste des maladies professionnelles
en vigueur dans le pays.
Au niveau des maladies, les types de pathologies relevées comme celles qui menacent le plus les
travailleurs sont par ordre : les affections liées aux saisons (telles que la toux, la grippe, l’asthme) qui
occupent la première place, suivies des céphalées-courbatures-fatigues, des troubles musculo-squelettiques
(lombalgie et autres arthralgies ou rhumatisme), des infections digestives (dont la bilharziose), du
paludisme et des affections oculaires. Les facteurs favorisant les plus fréquemment retrouvés dans les 3
sous-secteurs sont : les mauvaises conditions climatiques (températures extrêmes), les postures dangereuses
de travail, les efforts physiques et mouvements répétitifs, les poussières et l’exposition aux agents
biologiques ou infectieux.
Par ailleurs, face à l’absence des registres d’accidents et de maladies dans les exploitations et au vu de
l’intérêt suscité par ce travail, la plupart des exploitants se sont déclarés disponibles pour mettre en place au
lendemain de ce travail, un registre qui leur permettra de recueillir les statistiques qui pourront leur
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 125
permettre d’élaborer un plaidoyer pour le soutien à la mise en place de la prévention dans leurs
exploitations.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 126
4.5-La qualité de vie au travail et la capacité de prévention et de gestion des risques
◘ La qualité de vie au travail
En ce qui concerne la qualité de vie au travail, on note que les installations de bien-être (notamment les
lieux de repos et d’aisance, les lieux de restauration et les moyens de distribution ou dispensation des eaux
de boisson) n’existent pas dans presque toutes les exploitations. Suivant les données recueillies, celles qui
en disposent sont proches des habitations et par conséquent les travailleurs utilisent les installations
domestiques. En réalité, dans la quasi-totalité des exploitations aussi bien agricoles, pastorales
qu’halieutiques, les travailleurs ne disposent pas de lieu d’aisance et font donc leurs besoins en brousse ou
dans l’eau quand ils sont au travail. L’absence des cantines et d’alimentation en eau potable viole les
dispositions de l’article 136 du code du travail du Niger et en outre constitue un problème de santé publique
car les travailleurs (au moins 11,5%) se trouvent obligés de boire les eaux de rivière avec toutes les
conséquences que cela entraîne sur leur santé. Il est important de soulever cette préoccupation car une
simple sensibilisation des travailleurs peut les amener à comprendre les dangers et l’intérêt pour ces 05%
de travailleurs d’apporter leur eau de la maison en attendant éventuellement la mise en place des points
d’eau potable sur les lieux de travail.
◘ La capacité de gestion de la santé des travailleurs
S’agissant de la capacité de gestion de la santé des travailleurs, on note que les moyens de prise en charge
sur les lieux de travail sont soit très médiocres soit inexistants. Les exploitations ne disposent d’aucun
moyen de prise en charge médicale sur les lieux de travail (au mépris des articles 148 et 153 du code du
travail Nigérien). Les patients sont pris en charge dans les formations sanitaires de leurs localités alors
même que plusieurs de ces localités ne disposent pas de formation sanitaire communautaire. Les victimes
doivent dans la plupart de temps être évacuées loin de leurs domiciles et de leurs lieux de travail alors que
les moyens d’évacuation eux-mêmes n’existent pas. En effet, seules 03 exploitations disposent d’une
ambulance dans leurs localités et dans 11% des exploitations, les patients sont transportés au dos ou à la
tête par leurs collègues ou alors par les motocyclettes (88,4%). C’est certainement ce qui justifie le fait que,
dans presque toutes les exploitations, une des demandes prioritaires des exploitants et des travailleurs soit
l’installation des services de santé dans leur localité.
◘ Organisation de la prévention dans les exploitations : difficultés et besoins
En ce qui concerne l’organisation de la prévention elle-même, on note suivant les données recueillies que,
la sensibilisation est le moyen le plus utilisé dans les exploitations (61,5%), mais celle-ci est incomplète,
non spécifique et faite de façon naïve. Elle porte beaucoup plus sur les techniques culturales et sur la
protection des cultures que sur la prévention des risques. L’hygiène générale des lieux de travail vient en
deuxième position (38,4%) mais tout comme la sensibilisation, elle est faite de façon non spécifique et
naïve. En réalité, la prévention proprement dite n’existe dans aucune des exploitations (malgré les
exigences de la règlementation nationale contenues dans le chapitre 2 du code du travail) car tout ce qui est
entrepris ne relève que des actions de prévention empirique.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 127
En effet, aucun exploitant n’a été formé convenablement, ni sensibilisé sur la prévention et les visites
médicales des travailleurs n’existent dans aucune exploitation. Même l’allocation des équipements de
protection individuelle (EPI) évoquée (30,7%) peut être qualifiée d’empirique car, les EPI retrouvés aux
travailleurs sont inadéquats ou obsolètes et très souvent non utilisés par ces derniers. Comme autre moyen
de prévention, notons la prise en charge des accidents et maladies (19,2%) mais il s’agit d’une prévention
secondaire. Le comité d’hygiène et sécurité rapporté dans 23% des cas renvoie plutôt à des comités de
vigilance contre les voleurs et non des comités de prévention des risques professionnels.
C’est pour toutes ces raisons que les exploitants soulèvent eux-mêmes comme principales difficultés
relatives à la prévention (par ordre de gravité décroissante) :
l’ignorance et le manque de formation ou sensibilisation adéquate en sécurité et santé au travail ;
la méconnaissance des EPI et le manque de moyen d’allocation ;
le manque de moyen de prise en charge médicale des travailleurs (évacuation et traitement) ;
le manque de service de bien-être (d’eau potable sur les lieux de travail, coin de restauration, lieu
d’aisance), ce qui a pour conséquence la persistance du péril fécale ;
l’absence d’eau potable sur les lieux de travail ;
le manque de moyen de transport et de manutention des intrants et produits ;
l’absence de secouristes sauveteurs parmi les travailleurs ;
le manque d’eau potable ;
l’absence des moyens de sécurisation des exploitations et des habitations ;
le manque de moyen d’assainissement des exploitations (voix d’accès et de circulation, éclairage
etc.).
Face à ces difficultés les exploitants et les travailleurs ont exprimé de nombreux besoins d’amélioration
de la prévention et des conditions de travail dont les plus importants et prioritaires sont :
la formation et la sensibilisation en sécurité et santé au travail (96%) ;
l’allocation des équipements de protection individuelle ou EPI (92%) ;
la mise en place des moyens de couverture médicale du personnel (centre de santé, service médicale
du travail, assurance maladie, moyens de transport).
Ces trois besoins prioritaires sont conjointement exprimés par au moins 57% d’exploitants et d’autres
besoins importants évoqués comprennent :
l’approvisionnement en eau potable ;
la modernisation des équipements de travail ;
la sécurisation du site et des habitations ;
l’assainissement des lieux de travail (voies d’accès et de circulation, éclairage etc.) ;
l’amélioration des moyens de transport des intrants et des produits.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 128
4.6-Les caractéristiques du travail des enfants dans ces sous-secteurs
L’enquête menée auprès des enfants devait initialement porter sur un effectif de 30 enfants à raison de 02
enfants pour chacune des 15 exploitations initialement prévues dans le protocole de cette étude. Cet objectif
a été dépassé grâce à l’appui que nous ont apporté les accompagnants sur le terrain. En effet, nous avons pu
avoir 48 enfants dont 73% sont de sexe masculin et dont la majorité appartient à la tranche d’âge de moins
de 16 ans (54,2%). L’effectif des enfants ainsi interrogés variait d’un sous-secteur à l’autre et d’une
exploitation à une autre. Le profil des enfants interrogés, de même que les variations observées dans les
effectifs ne posent pas (à notre avis) de problème mais loin de là, témoignent de la pertinence des données
recueillies sur la base des réalités du terrain. En effet, l’objectif de cette enquête n’était pas de comparer les
sous-secteurs ou les exploitations pour savoir lesquelles utilisent le plus ou le moins les enfants, mais plutôt
de disposer des données plus larges et plus diversifiées dans chaque sous-secteur pour garantir au
maximum la fiabilité et la diversité des informations à tirer de l’étude. C’est ainsi que nous pouvons
ressortir des données recueillies, les commentaires ci- dessous.
◘ Caractéristiques socio épidémiologiques du travail des enfants
En ce qui concerne les caractéristiques socio épidémiologiques du travail des enfants, on note que 39,6%
des enfants vont à l’école et se retrouvent au travail pour plusieurs causes dont : les vacances ou jours
fériés (59%), l’assistance aux parents (32%), l’absence d’enseignant (9%). On note ainsi qu’il y a plusieurs
facteurs qui peuvent favoriser l’absentéisme scolaire des enfants au bénéfice du travail et tous tournent
autour des problèmes de pauvreté. Près de la moitié (47,9%) des enfants interrogés n’ont jamais été à
l’école. Quant aux enfants qui ne fréquentent plus (60,4%), on note qu’ils ont abandonné l’école pour la
plupart au niveau primaire (29,2%), au niveau secondaire (14,6%) et au préscolaire/maternelle (8,3%) par
manque de moyen pour payer les frais de scolarité ; ce qui se justifie par les problèmes de pauvreté évoqués
et confirme le lien entre le travail des enfants et la recherche du gain personnel ou familial. C’est ainsi que
83,3% des enfants travaillent pour apporter une assistance à leurs parents et 17% pour la recherche du gain
personnel. Au-delà de la recherche du gain lié à la pauvreté, il est important de relever le caractère familial
et éducationnel des occupations qui, dans le contexte local constituent les éléments d’apprentissage de
l’enfant aux travaux parentaux. Même s’il en est ainsi, il reste important de veiller aux conditions de travail
et aux types de travaux à effectuer par ces derniers. A cet effet, nous relevons dans notre échantillon des
enfants qui travaillent 07 jours sur 07 (50%) et même ceux qui vont au-delà de 08 heures de travail par jour
(35,4%). La durée moyenne de travail par jour est de 07 heures avec des pauses allant de 20 à 120 minutes
en fonction de l’intensité du travail. Cette moyenne se situe entre celles retrouvées dans la même étude au
Mali (2016) et en RDC (2015) et qui sont respectivement de 8h et 6h par jour. La plupart des enfants ne
travaillent pas la nuit (64,6%) mais ceux de la pêche accompagnent leurs parents à la pêche de nuit. La
plupart des enfants vont à pieds de la maison aux lieux de travail (81%) et parcourent des distances
variables d’une exploitation à une autre. La distance moyenne parcourue par jour est de 4 km (aller et
retour). Cette moyenne se situe entre celles retrouvées dans la même étude au Mali (2,6 km) et en RDC
(6,2km). Tous ces éléments sont importants car, ils entraînent des contraintes physiques additionnelles sur
la charge de travail proprement dite.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 129
◘ Caractéristiques de travaux effectués par les enfants
S’agissant des caractéristiques de travaux effectués par les enfants, nous notons que dans le sous-secteur de
l’agriculture, au moins 35% des enfants interrogés avouent être impliqués dans tous les types de travaux ou
activités agricoles et que les activités dans lesquelles ils sont plus impliqués comprennent : le gardiennage
et la surveillance des exploitations et des produits ; l’entretien des cultures ; la récolte ; la préparation et
l’aménagement des espaces culturales et du sol ; le semis ou plantation ou repiquage. Il s’agit
malheureusement des activités les plus dangereuses du sous-secteur et en plus, celles qui sollicitent le plus
la force physique des enfants avec des troubles musculo- squelettiques (TMS) qui vont impacter sur leur
croissance. Ces activités sont aussi pourvoyeuses des accidents (notamment par les outils de travail). Il en
est de même dans le sous-secteur de la pêche où presque tous les enfants déclarent être impliqués dans la
préparation et l’entretien des outils de pêche (filets, hameçons, flotteurs etc.), l’opération de pêche (capture
et transfert des poissons dans les récipients), le traitement des produits (Salage, séchage et fumage des
poissons) qui sont aussi pourvoyeuses des accidents par les outils manuels et des maladies (TMS). Dans le
sous-secteur de l’élevage aussi, les enfants déclarent être plus impliqués dans les activités telles que :
l’alimentation des animaux, la préparation des aliments, le nettoyage et entretien des fermes, les
déplacements et pâturages qui sont en fait les activités les plus dangereuses et morbides du sous-secteur.
Toutes ces affirmations des enfants nous semblent bien justifiées car elles corroborent plus ou moins avec
l’avis des exploitants et des parents sur leur implication aux activités et tâches professionnelles. En effet,
les exploitants et les parents jugent eux-mêmes que 81% des 158 tâches de la chaîne d’exploitation des
trois sous - secteurs sont confiées aux enfants. A ces tâches qui leur sont confiées dans les exploitations, il
faut ajouter les travaux domestiques qui sont effectuées par tous les enfants qui jugent certaines de ces
tâches très fatigantes telles que : l’approvisionnement en bois de chauffage, les courses domestiques, la
lessive et le nettoyage des maisons. Ces tâches constituent au moins une heure de plus à rajouter aux
heures de travail dans les exploitations.
◘ Appréciation des risques encourus dans l’exécution de ces tâches et de la prévention
Quant à l’appréciation des risques encourus dans l’exécution de ces tâches, les enfants déclarent que la
plupart des tâches entraîne beaucoup d’accidents ou de maladies soit au moins un cas d’accident ou de
maladie par jour et par enfant dans les sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage, ou tout au moins 01
cas d’accident ou de maladie par semaine et par enfant dans la pêche. Les accidents les plus fréquents selon
eux sont : les blessures par les outils manuels (77%), les chutes de plein pieds sur sol mouillé ou irrégulier
(77%), les piqûres ou morsures d’insectes ou de reptiles (66,7%), les accidents routiers (52%), les chutes de
hauteur (41,7%). Pour les maladies, les enfants déclarent que les facteurs qui les favorisent le plus sont les
efforts physiques intenses et travaux répétitifs (81,2%), les poussières et fibres (70,8%), les postures de
travail prolongées (68,7%), les Températures extrêmes (66,7%). Logiquement, les types de maladies
prédominantes chez les enfants interrogés sont donc les maux de tête (83,3%), le paludisme (81,2%), les
douleurs musculaires généralisées (79,2%) et la fatigue intense (70,8%).
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 130
Toutes ces données corroborent avec les résultats issus de l’évaluation faite dans les exploitations et
démontrent d’une part, l’importante implication des enfants dans les travaux dangereux et d’autre part, la
gravité des dommages que ces travaux causent sur leur santé et leur sécurité.
Il en est ainsi parce que la prévention est presque inexistante dans les exploitations ou alors limitée
aux actions empiriques. C’est justement pour cela que l’on note que parmi les enfants interrogés, il n’y a
que 25 qui déclarent avoir déjà été sensibilisés sur les risques d’accidents et de maladies, 9 auraient reçu
une formation sur la prévention certainement non spécifique et seuls 4 ont déjà eu à utiliser les EPI.
L’absence d’utilisation des EPI est justifiée pour 50% des enfants par leur indisponibilité ; 14,5% ne
connaissent pas leur importance, 12,5% affirment être habitués à travailler sans EPI et 4% les jugent
inutiles ou nuisibles. Ceci est très important comme argument de motivation pour l’implémentation des
mesures de prévention en leur faveur particulièrement en matière de formation et de disponibilité des EPI.
En effet, il faut noter aussi la volonté des enfants à se soumettre à la prise en charge médicale malgré la
faible disponibilité des soins et malheureusement le faible engouement des exploitants vis-à-vis de leur
prise en charge adéquate lorsqu’ils sont malades ou victimes d’accident. En effet, 85% des enfants avouent
que les soins reçus ont été financés par leurs parents et seuls 4% par leurs employeurs. Cela suppose qu’il
existe quand même, des parents et des exploitants qui ont abandonné sans soins les enfants malades ou
victimes d’accidents.
Ce sont ces arguments qui justifient les besoins formulés par les enfants et qui sont par ordre de
priorité :
l’allocation des EPI (83%) ;
l’installation des formations sanitaires dans leurs localités et dotation des exploitations de boîtes à
pharmacie (50%) ;
la formation et sensibilisation en sécurité et santé au travail (42%) ;
l’allocation de matériel de travail moderne (35%).
Ces besoins sont presque similaires à ceux exprimés par les exploitants.
4.7- L’intérêt de l’exploitation de l’étude dans le cadre de la promotion de la sécurité et santé au
travail
Sur le plan juridico institutionnel
La réalisation de ce travail constitue un atout pour les exploitations visitées car, les résultats constituent
déjà pour eux, un acquis ou une étape dans la réalisation de la cartographie des risques professionnels qui
relèvent des obligations de la règlementation nationale.
Sur le plan sanitaire
L’étude a permis de ressortir les principaux éléments de morbidité retrouvés dans les localités concernées
et de ressortir aussi les grands problèmes et besoins de santé publique en rapport avec la santé des
travailleurs de ces trois sous-secteurs dans les régions concernées. Ce travail devrait permettre d’orienter
les exploitants vers la mise en place d’un registre de collecte des statistiques sanitaires (maladies et
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 131
accidents) qui, au-delà de son intérêt dans la formulation de plaidoyer pour les exploitants, constitue une
contribution au reporting de la santé que les responsables sanitaires locaux pourront exploiter.
Sur le plan socioprofessionnel
Ce travail va permettre d’avoir une meilleure lisibilité sur les conditions de travail et la qualité de vie au
travail dans ces trois sous-secteurs importants de l’économie nationale, dans lesquelles les exploitants et les
travailleurs sont unanimes sur l’insensibilité des autorités vis-à-vis de leurs difficultés.
Sur le plan de la sécurité au travail dans ce secteur
Ce travail a permis d’élaborer les outils d’évaluation des risques spécifiques au secteur et adaptés au
contexte local. Mieux encore, les segmentations de la chaîne d’exploitation de chaque sous-secteur en
activités et en tâches avec l’identification et l’évaluation des risques par tâche peuvent être utilisées pour
ressortir un guide d’inspection en sécurité et santé au travail spécifique à chacun des sous-secteurs. Ce
guide pourra ainsi être utilisé aussi bien par les inspecteurs du travail que par les exploitants,
respectivement pour l’évaluation externe et interne des risques dans ce secteur au Niger.
Les données pourront aussi être utilisées pour monter des modules de formation sur la santé et la sécurité
au travail et les travaux dangereux dans l’agriculture, la pêche et l’élevage et servir également de support
pour le renforcement de capacités des acteurs des 03 sous-secteurs à travers la formation des formateurs
dans les centres de formation agricole du pays comme c’est le cas au Mali où un programme de 30h de
cours sur le travail dangereux des enfants a été élaboré et est en implémentation dans les 4 centres
d’apprentissage agricole du pays.
Sur le plan politique et de stratégie de management
Sur le plan managériale, il s’agit donc d’une étude pilote dont l’expérience pourra être dupliquée dans les
autres régions du pays, dans les autres secteurs d’activité et même dans d’autres pays.
4.8- Intérêt de l’exploitation de l’étude dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants
Cette étude a contribué à générer des informations capitales sur le travail des enfants dans trois sous-
secteurs très importants de l’économie nationale en ressortant spécifiquement : les tâches effectuées par les
enfants dans chacun des trois sous-secteurs, avec les dangers auxquels ils sont exposés et les risques
encourus. Ces informations pourront servir, d’une part, à la révision de la liste des travaux dangereux et
d’autre part aux activités de plaidoyer et de sensibilisation concernant le travail des enfants dans les trois
sous-secteurs de l’Agriculture, reconnue comme pourvoyeur du travail des enfants mais aussi comme le
secteur qui offre le plus d’opportunités au travail décent pour les enfants qui ont abandonné l’école. C’est
justement à ce titre qu’il est important de souligner ici que, dans chacun des sous-secteurs, il existe tout de
même de nombreuses tâches pour lesquelles les risques encourus sont en rapport avec les conditions de
travail et dont l’appui à l’amélioration de ces conditions pourra favoriser l’accès des enfants au travail.
C’est ainsi que nous avons noté que pour 94 tâches sur 158 étudiées (59,5%), les risques identifiés sont en
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 132
rapport avec les conditions de travail dont l’amélioration constitue un facteur important pour l’accès des
enfants au travail décent.
5- CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 133
5.1- CONCLUSIONS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 134
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 135
Ce travail sur l’évaluation des risques sécurité et santé dans l’Agriculture a été réalisé dans 26 exploitations
colligées dans les régions de Niamey, Dosso et Tahoua. Il s’agit de :
14 exploitations agricoles dont les activités portent sur les cultures vivrières (riz, mil, sorgho, maïs,
sésames, arachides, manioc, patates, pomme), maraichères (salade, carottes, oignon, oseille) et fruitières;
08 exploitations d’élevage de plusieurs espèces (volailles, bovins, ovins et caprins) ;
04 exploitations Halieutiques dont 03 de pêche dans les fleuves et mares et 01 de pisciculture en
étangs.
Dans cet échantillon composé des exploitations de type familial (65,3%) et de type coopérative ou
association (34,6%), le mode de travail est essentiellement traditionnel ou manuel et favorise une forte
sollicitation de la force physique des travailleurs et une forte manipulation des outils à main tranchants ou
contondants. Les effectifs des personnes qui y travaillaient (personnes exposées) étaient de 2958 personnes
(adultes et enfants), soit une moyenne de 113 personnes par exploitation.
Dans l’ensemble, ce travail a permis de relever que :
indépendamment du sous-secteur, les outils à main tranchants ou contondants sont très utilisés par les
travailleurs (y compris les enfants) dans un contexte de faible mécanisation des tâches. Ces outils
entraînent effectivement de nombreux accidents et constituent la première cause des accidents dans
l’élevage et la pêche. Ils viennent en troisième position dans l’agriculture, derrière les accidents par
chute de plein pieds et de hauteur et les piqûres d’insectes et de reptiles.
Les gammes de pesticides chimiques utilisés sont très variables d’une exploitation à l’autre avec plus de
10 variétés en termes de spécialités dont la dénomination commune internationale (DCI) de certains
n’était pas indiquée, constituant une entrave à la règlementation sur les produits phytosanitaires. On y
retrouvait des pesticides les plus dangereux dont les organochlorés tels que dichlovinyl - diméthyl-
phosphate (pia-pia®) et l’acétamipride (Titan 25EC) qui sont malheureusement très utilisés dans
plusieurs exploitations.
L’utilisation de ces pesticides chimiques est peu répandue dans certaines localités et exploitations où on
note une prépondérance des pesticides naturels (à base d’un mélange de tabac, savon, jus de neem, jus de
piment et de la cendre) dont on ignore encore la toxicité.
Les engrais chimiques les plus utilisés dans les exploitations agricoles étaient le NPK et l’urée ; mais
leur utilisation reste peu répandue dans plusieurs exploitations qui privilégient les fumiers (litières et
déjections des animaux) dont la manipulation sans équipement de protection expose aux risques
infectieux.
Les déchets alimentaires issus des poubelles et des herbes (pailles) et feuilles coupées en brousse étaient
fortement utilisés dans l’alimentation des animaux en élevage et dont la recherche aussi bien en brousse
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 136
que dans les poubelles constituent des activités très dangereuses dans lesquelles étaient très impliqués les
enfants.
L’organisation de la chaîne d’exploitation était presque la même d’une exploitation à l’autre dans chaque
sous-secteur et une compilation analytique des données issues de chaque exploitation dans chaque sous-
secteur a permis de ressortir:
- une chaîne d’exploitation agricole organisée autour de 13 activités constituées de 61 tâches ;
- une chaîne d’exploitation pastorale organisée autour de 11 activités constituées de 35 tâches ;
- une chaîne d’exploitation de la pêche organisée autour de 09 activités constituées de 41 tâches ;
- une chaîne d’exploitation de la pisciculture en étangs organisée autour de 07 activités et de 21 tâches.
En matière d’identification des risques qui sont en relation avec ces activités et tâches, on note qu’ils
variaient certes d’un sous-secteur à l’autre, d’une exploitation à une autre, d’une activité à une autre et
même parfois d’une tâche à une autre, mais qu’il existe globalement 22 types de risque qui ont été
identifiés (avec 21 types au niveau agricole, 16 au niveau de l’élevage, 22 au niveau de la pêche et
pisciculture).
Ces différents risques entrainent de nombreux accidents dont les plus fréquents étaient : les chutes de
plein pieds, les blessures par outils manuels, les piqûres par les épines, les morsures des scorpions et
reptiles et les accidents de la voie publique mais aussi de nombreuses maladies dont les plus fréquentes
sont : les affections liées aux saisons (telles que la toux, la grippe, l’asthme) qui occupent la première
place, suivie des céphalées-courbatures-fatigues, des troubles musculo-squelettiques (lombalgie et autres
arthralgies ou rhumatisme), des infections digestives (dont la bilharziose), du paludisme et des
affections oculaires.
Les facteurs favorisant les plus fréquemment retrouvés dans les 3 sous-secteurs étaient: les mauvaises
conditions climatiques (températures extrêmes), les postures dangereuses de travail, les efforts physiques
et mouvements répétitifs, les poussières et l’exposition aux agents biologiques ou infectieux.
Les outils de collecte formelle des statistiques des accidents et des maladies (notamment les registres)
n’existent dans aucune des exploitations et les statistiques relevées bien qu’impressionnantes ont été
sous estimées dans la plupart des exploitations.
Les installations de bien-être au travail (notamment toilettes, cantines, eau de boisson, salles de repos
etc.) sont presque inexistantes dans les exploitations et au moins 11,5% des travailleurs (agriculteurs et
pêcheurs) boivent les eaux de fleuves, des mares ou des puits sur les lieux de travail malgré le fait que
dans 84,6% des exploitations, les travailleurs font leurs besoins dans l’eau et /ou dans la brousse.
Les moyens de surveillance de la santé des travailleurs (visites médicales) et de prise en charge des
travailleurs malades ou victimes des accidents sur les lieux de travail sont absents dans toutes les
exploitations.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 137
L’organisation de la prévention proprement dite n’existe dans aucune exploitation (en dépit des
exigences règlementaires) et les actions rapportées ne relèvent que de la prévention empirique.
Tous les enfants qui travaillent dans ces exploitations ont abandonné temporairement ou définitivement
l’école pour des raisons de pauvreté (refus des parents pour recherche de gain familial, recherche du gain
personnel et manque de moyen pour la scolarité (?) ;
Leurs conditions de travail sont assez contraignantes avec des enfants qui travaillent 07 jours sur 07,
parfois au-delà de 08h par jour, auxquelles s’ajoutent en moyenne 4 km de marche aller et retour sur le
chemin des exploitations et en moyenne 01h de travaux domestiques ;
Les types de travaux (ou activités) qu’ils effectuent sont malheureusement ceux qui sont aussi dangereux
dans tous les trois sous-secteurs et ils sont impliqués dans 81% des 158 tâches des chaînes
d’exploitation des trois sous – secteurs (avec dans 78,6% des 61 tâches agricoles, 68,6% des 35 tâches
d’élevage, 92,7% des 41 tâches de la pêche, 85,7% des 21 tâches de la pisciculture dans les étangs);
Aucune prévention générale ou spécifique n’est adressée à la situation des enfants au travail et ils sont
(indépendamment du sous-secteur) victimes de nombreux accidents et maladies estimés à au moins un
cas d’accident ou de maladie par jour et par enfant dans les sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage,
ou tout au moins 01 cas d’accident ou de maladie par semaine et par enfant dans la pêche.
Les causes ou facteurs incriminés sont pour ce qui concerne les accidents dominées par les outils
manuels dangereux, les chutes de plein pieds, les piqûres ou morsures d’insectes ou de reptiles, les
piqûres des épines, et en ce qui concerne les maladies : les efforts physiques intenses et travaux répétitifs
et les mauvaises postures de travail prolongées (responsables de nombreuses pathologies de types TMS
préjudiciables pour leur croissance), les poussières et fibres et les Températures extrêmes.
Cette étude est d’autant plus intéressante qu’elle a permis de recenser auprès des exploitants et des
travailleurs (y compris les enfants) les difficultés qui entravent la mise en œuvre de la prévention. Il
s’agit (par ordre de gravité décroissante) de:
- l’ignorance et le manque de formation ou sensibilisation adéquate en sécurité et santé au travail ;
- la méconnaissance des EPI et le manque de moyen d’allocation ;
- le manque de moyen de prise en charge médicale des travailleurs (évacuation et traitement) ;
- le manque de service de bien-être (d’eau potable sur les lieux de travail, coin de restauration, lieu
d’aisance), ce qui a pour conséquence la persistance du péril fécal ;
- l’absence d’eau potable sur les lieux de travail ;
- le manque de moyen de transport et de manutention des intrants et produits ;
- l’absence de secouristes sauveteurs parmi les travailleurs ;
- le manque d’eau potable ;
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 138
- l’absence des moyens de sécurisation des exploitations et des habitations ;
- le manque de moyen d’assainissement des exploitations (voix d’accès et de circulation, éclairage
etc.).
Elle a aussi permis d’identifier les besoins prioritaires en matière d’appui à l’amélioration des
conditions de travail dans les exploitations et ce, afin de faciliter l’accès des enfants au travail dans les
conditions décentes. Il s’agit de (par ordre de priorité) :
la formation et sensibilisation en sécurité et santé au travail (96%) ;
l’allocation des équipements de protection individuelle ou EPI (92%) ;
la mise en place des moyens de couverture médicale du personnel (centre de santé, service médicale
du travail, assurance maladie, moyens de transport).
l’approvisionnement en eau potable ;
la modernisation des équipements de travail ;
la sécurisation du site et des habitations ;
l’Assainissement des lieux de travail (voies d’accès et de circulation, éclairage etc.) ;
l’amélioration des moyens de transport des intrants et des produits.
L’étude est d’autant plus intéressante que:
Sa réalisation constitue un atout et une étape importante dans l’élaboration de la cartographie des risques
professionnels pour les exploitations visitées et pour les trois sous-secteurs ;
Elle met en exergue les insuffisances (voir l’inexistence) de l’inspection en sécurité et santé au travail
dans les trois sous-secteurs et la grille d’évaluation des risques par activité et par tâche utilisée pourra
être exploitée pour constituer une fiche d’inspection en SST à l’usage des inspecteurs du travail dans ces
trois sous-secteurs ;
Elle a permis de générer les informations capitales sur les caractéristiques spécifiques et contextuelles du
travail des enfants dans trois sous-secteurs importants de l’économie nationale et d’identifier :
- D’une part, 94 tâches sur 158 étudiées (38 dans l’agriculture, 20 dans l’élevage, 20 dans la pêche et
16 dans la pisciculture) dont les conditions d’exécution peuvent être améliorées pour faciliter l’accès
des enfants au travail décent ;
- D’autre part 64 tâches (23 agricoles, 15 de l’élevage, 21 de la pêche et 5 de la pisciculture) dont la
nature et les risques générés constituent malgré les moyens de prévention possible une menace à la
santé des enfants.
Les données ainsi générées ont permis d’élaborer un guide de recommandation pour la révision de la
liste des travaux dangereux dans ces 03 sous-secteurs pourvoyeurs du travail des enfants au niveau
national.
En somme, cette étude sur l’évaluation des risques dans l’agriculture, l’élevage et la pêche est une initiative
qui répond à plusieurs attentes aussi bien en termes d’amélioration des conditions de sécurité et santé au
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 139
travail dans ces secteurs qu’en matière de lutte contre le travail des enfants au Niger. C’est ainsi que nous
saisissons l’occasion pour formuler ci-dessous quelques recommandations.
5.2- RECOMMANDATIONS
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 140
5.2.1- RECOMMANDATIONS POUR L’AMELIORATION DE LA SECURITE ET SANTE AU
TRAVAIL DANS LES EXPLOITATIONS
Organiser une restitution des résultats de l’étude aux parties prenantes (Ministère en charge du travail,
de l’agriculture, élevage, pêche et organisations paysannes) et aux responsables des exploitations
concernées ;
Constituer avec les 26 exploitations concernées par cette étude (toutes ou en partie), un projet pilote
de mise place des programmes de sécurité et santé au travail dans l’agriculture, à travers l’approche
« CHAMPS ECOLE » de la FAO et / ou l’utilisation de la méthode du WIND (Work Improvement
in Neighbourhood Development) du BIT. Ce projet pilote intégrera comme activités :
La formation des responsables des exploitations sur les notions de base de la sécurité et santé au
travail
L’organisation de la sensibilisation des travailleurs de ces exploitations sur la SST et
particulièrement sur : la prévention des TMS, l’utilisation des EPI, la prévention des accidents liés
aux outils de travail ;
La mise en place au sein des exploitations ou des localités des Comités de sécurité et santé au travail
pour le suivi de l’amélioration de la qualité de vie au travail ;
L’allocation des équipements de protection individuelle et des boîtes de secours pour premiers soins
sur les lieux de travail ;
L’approvisionnement des exploitations en eau de boisson potable, en cantines et en toilettes;
L’organisation des visites médicales (préventives) des exploitants et des travailleurs
La mise en place des registres de collecte des statistiques des accidents et des maladies
Veiller à la mise en œuvre des recommandations spécifiques aux activités de chaque sous-secteur
telles que contenues dans la fiche d’évaluation des risques (tableaux en annexe 1);
Promouvoir dans le cadre de l’initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) lancée par le
gouvernement :
Renforcement de la mécanisation des activités des trois sous – secteurs et le développement des
outils à main plus ergonomiques
Amélioration ou l’allocation des moyens de facilitation de transport des travailleurs (afin de réduire
les contraintes liées aux longues marches) et des moyens de transport des produits (intrants et
produits finis) afin de réduire les contraintes liées aux ports des charges ;
Renforcer la disponibilité et l’accessibilité de l’eau potable dans les localités (points d’eau potable
plus proches des habitations et des exploitations) ;
Intercéder auprès du Ministère en charge de la santé publique et des partenaires au développement pour
allouer les formations sanitaires dans les localités et améliorer le plateau technique des formations
sanitaires déjà en place ;
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 141
Promouvoir l’amélioration de la surveillance de la santé des travailleurs en mettant en place dans les
localités des unités interentreprises (ou inter exploitation) de médecine du travail pour le suivi de la
santé des travailleurs (visites médicales et prise en charge primaire) ;
Mettre en place un mécanisme permettant l’extension des activités de prévention de CNSS aux
exploitations et aux travailleurs de ces sous-secteurs ;
Mettre en place un système de mutuelle de santé au travail pour garantir la couverture financière de la
prise en charge médicale des travailleurs;
Renforcer la capacité des organisations paysannes (syndicats, ONG, coopératives) du secteur pour
l’intégration de la dimension SST dans l’éducation ouvrière (formation des formateurs);
Intégrer l’inspection et la sensibilisation en SST aux activités des vulgarisateurs et moniteurs agricoles;
Garantir une éducation fondamentale gratuite et de qualité et développer les Centres d’apprentissage
professionnels dans les localités pour accueillir les enfants recalés de l’école classique ;
---------------------------------------------------------------------------------------
5.2.2- RECOMMANDATIONS POUR L’EXPLOITATION DE L’ETUDE EN MATIERE DE
SECURITE ET SANTE AU TRAVAIL EN GENERAL
Se servir des données de l’étude pour élaborer un guide d’inspection SST (adapté au contexte national)
à l’usage des inspecteurs du travail et des inspecteurs et / vulgarisateurs agricoles ;
Renforcer l’inspection médicale du travail dans les entreprises (formelles ou informelles) et
organisations du secteur ;
Elaborer et implémenter, une fiche de recueil des statistiques des accidents et des maladies dans
l’agriculture ; à intégrer dans les statistiques sanitaires de chaque localité et à exploiter pour le
plaidoyer sur la prévention ;
Utiliser les données de cette étude pour monter des modules de formation pour le renforcement de
capacité des acteurs des 03 sous-secteurs à travers la formation des formateurs dans les centres de
formation professionnelle en Agriculture ;
S’investir dans la ratification de la convention 184 sur la santé et la sécurité au travail dans
l’agriculture ;
Utiliser cette méthodologie pour étendre l’étude dans les autres régions du Niger et à d’autres branches
d’activités (mines, BTP etc.);
Saisir cette occasion pour élaborer la cartographie nationale des risques du secteur et des autres
secteurs ;
Introduire dans le programme scolaire primaire et secondaire un module de sensibilisation des enfants
sur la sécurité et santé au travail.
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 142
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 143
5.2.3- RECOMMANDATIONS RELATIVES A LA SECURITE ET SANTE DANS LE TRAVAIL
DES ENFANTS (APPUI AU PROJET TCP/NER/3601)
Utiliser les données et les acquis de cette étude pour élaborer un programme de formation
spécifique au travail dangereux dans l’agriculture au Niger afin de renforcer à court terme la
capacité des responsables et parties prenantes du projet TCP/NER/3601 (Niveau 1 :
Formation des responsables, managers, décideurs etc.)
Organiser dans chacune des trois régions un atelier de restitution des résultats de l’étude et de
sensibilisation des parties prenantes ou acteurs locaux sur la lutte contre le travail dangereux
des enfants (Niveau 2 : Formation des acteurs de terrain)
S’inspirer de l’expérience des autres pays comme le Mali pour instaurer dans les programmes
des centres de formation professionnelle des techniciens agricoles du Niger un cours de 40h
minimum sur « le travail dangereux des enfants dans l’Agriculture au Niger » ; (Niveau 3:
Formation académique à l’attention de tous les futurs techniciens agricoles) – Ceci passe
par l’élaboration des manuels de formation puis la formation des formateurs à l’utilisation des
manuels pour dispenser la formation dans les centres.
Utiliser les données de ce travail pour élaborer un guide de sensibilisation des enfants pour le briefing
initial et périodique des enfants en âge de travailler avant leur intégration (temporaire ou permanente)
au travail et pendant leur carrière (à l’usage des exploitants, des parents et des inspecteurs/moniteurs) ;
Intégrer le volet sécurité et santé au travail des enfants ou travail dangereux des enfants dans les
activités des inspecteurs du travail et des inspecteurs ou vulgarisateurs agricoles (avec notamment
l’utilisation du guide d’inspection SST dans l’agriculture proposé ci-dessus);
Utiliser les données de l’étude pour élaborer les boites à images couvrant l’ensemble des
activités et tâches dangereuses auxquelles sont réellement exposés les enfants dans les
exploitations (à utiliser par les techniciens agricoles ou les acteurs de l’approche Champs
école pour la sensibilisation des enfants, parents et exploitants).
Rechercher des stratégies locales pour développer avec les organisations professionnelles paysannes et
mettre en place un système d’éducation ouvrière en SST à l’attention des enfants travailleurs ;
Utiliser les résultats de l’étude pour formuler un plaidoyer en faveur de la prévention et de la lutte
contre les pires formes de travail des enfants ;
Développer les stratégies pour faciliter l’accès et l’accessibilité à l'école de tous les enfants en âge de
scolarité du niveau primaire (scolarité et proximité des écoles) ;
Etendre l’étude adressée aux enfants à d’autres régions du Niger et à d’autres secteurs d’activités ;
Utiliser la segmentation de la chaîne d’exploitation constituée dans le cadre de l’évaluation des risques
par activité et par tâche pour élaborer la liste des travaux dangereux pour les enfants dans ce secteur;
Utiliser les données issues de ce travail pour procéder à la révision de la liste des travaux dangereux
pour les enfants au Niger ;
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 144
5.2.4- RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES RELATIVES A LA LISTE DES TRAVAUX
DANGEREUX POUR LES ENFANTS
Confère annexe N° 3 (Document séparé de celui-ci)
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 145
6-
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 146
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1985
[4] BIT : Convention (no 170) et Recommandation (n°177) de l’OIT sur les produits chimiques, 1990
[5] BIT: Convention (n°182) et Recommandation (n°190) de l’OIT sur les pires formes de travail des
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[6] BIT: Convention (n°184) et Recommandations (n°192) de l’OIT sur la santé sécurité au travail dans
l’agriculture - 2001
[7] BIT : Convention (no 187) et Recommandation (n°197) de l’OIT sur le cadre promotionnel pour la
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[11] BIT- IPEC, Matériel de formation pour l'abolition du travail dangereux des enfants dans l'agriculture
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l'abolition du travail des enfants / Organisation internationale du Travail / Genève, 2008.
[12] BIT- IPEC, Matériel de formation pour l'abolition du travail dangereux des enfants dans l'agriculture
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Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 147
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Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 149
7-
ANNEXES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 150
ANNEXE 1 :
RAPPORT DETAILLE DE L’IDENTIFICATION ET DE L’EVALUATION DES RISQUES
PAR ACTIVITES ET PAR TACHES EFFECTUEES DANS CHAQUE SOUS SECTEUR
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 151
IDENTIFICATION ET EVALUATION DES RISQUES PAR ACTIVITES ET TACHES EFFECTUEES DANS
LES EXPLOITATIONS AGRICOLES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 152
1- PREPARATION ET AMENAGEMENT DES ESPACES CULTURALES ET DU SOL
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type* Nt
ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Délimitation des
espaces à
cultiver
Oui
Existence des serpents, guêpes,
fourmis, des herbes et des branches
d’arbre portant de nombreuses
épines (Acacia Albida) , existence
des trous, sol glissant et avec les
pentes. Les travailleurs exercent
sans tenue de travail, parfois au
soleil et sous la pluie, sans
chaussures (pied-nus), sans gants.
Les travailleurs présentent des
cicatrices de blessures causées par
les machettes, houes, et les épines
(NB: toute cette description = à
situations dangereuses D1)
La délimitation se fait avec les
pailles épineuses et les grillages
R1: chute de plein pied
R9: outils manuels
R23: agression par les animaux
R24 : agression par les végétaux
Risques en
rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique.
Les travailleurs
portent des tenues
usuelles pour se
protéger et les
chaussures et bottes
occasionnellement
portées ne sont pas
de type sécurité
(= Moyens P1 de
prévention)
Equipements de protection
individuelle adéquats et de
bonne qualité (tenues de
travail, gants, chaussures de
travail, bouchons auditifs ou
casques, cache-nez, lunettes
de protection …), fonction de
la tâche à exécutée.
Formation sur les gestes et
postures et la manutention
manuelle et mécanique.
Utilisation d’outils et
machines ou engins de bonne
qualité.
(= Moyens M1 de protection
à pouvoir)
R14: ambiance thermique et
conditions climatiques
R18: infectieux ou biologiques
R2 : chute de hauteur
Dessouchage ou
abatage des
arbres (manuel
ou tronçonneuse)
non
Situations dangereuses D1
Activité physique intense de
traction des souches et d’abattage
avec des machettes parfois non
tranchantes et non adéquates)
Les tronçonneuses utilisées sont
bruyantes, de poids parfois sup. à
15kg et entrainent des vibrations
des membres supérieurs :
R1, R9, R23, R24,
R7 : activités physique intense
R8 : postures dangereuse
Risques en
rapport
avec la
nature du
travail
Nt
R14, R18, R2
R6: manutention manuelle
R11: bruits
R19: vibrations
Désherbage et
défrichage Oui
Situations dangereuses D1
Machettes parfois peu
tranchantes, machettage sans
crochet, effort physique intense et
mouvements répétitifs des
membres supérieurs, travail en
position dos courbé et latéro-
courbée, station debout
prolongée.
(NB : cette description =
Situations dangereuses D2)
R1, R7, R8, R9, R23, R24,
Risques en
rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R2, R14, R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 153
Rassemblement
des herbes,
Brûlie et
incinération des
arbres (parfois,
production du
charbon)
Oui
(Parfois)
Situations dangereuses D1
Les feux sont parfois allumés par
les enfants ; dégagent la chaleur
et les fumées qui irritent les yeux
R1, R9, R23, R24 Risques en
rapport
avec la
nature du
travail Nt Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Moyens M1 de protection à
pourvoir.
R13: lié aux facteurs chimiques
R14,
R17: lié à l’incendie
Labour et
hersage
(manuel et/ou au
tracteur et/ou à
la charrue)
Oui ++
(Parfois en
tâcheron
payé à 25F
la planche)
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Labour avec les charrues tirées par
les animaux qui sont guidés par les
enfants. Les charrues portent des
outils comportant des pièces
dangereuses. Les labours se font
parfois par les motoculteurs
bruyants, vibrant et dégageant les
poussières
R1, R7, R8, R9, R23, R24
R10: outils mécaniques,
R12: poussières (de terre)
en rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R18, R11, R14, R19
2- AMENAGEMENT DES DRAINS, CANAUX ET BASSINS D’IRRIGATION (INSTALLATIONS POUR IRRIGATION)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type* Nt
ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Traçage et
creusage des
canaux
d’irrigation
Oui
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R10, R12, R23,
R24,
Risques en
rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique.
Gants défectueux
Les travailleurs
portent des tenues
usuelles pour se
protéger et les
chaussures et bottes
portées sont non
sécurisantes
(= Moyens P1 de
prévention)
Equipements de protection
individuelle adéquats et de
bonne qualité (tenues de
travail, gants, chaussures de
travail, bouchons auditifs ou
casques, cache-nez, lunettes
de protection …), fonction de
la tâche à exécutée.
Formation sur les gestes et
postures et la manutention
manuelle et mécanique.
R18, R14, R2, R3
Nivèlement du
sol et bétonnage
des canaux
(travaux de
maçonnerie)
non
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Poussières de terre et de ciment
R1, R7, R8, R9, R10, R12, R23,
R24,
Risques en
rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R18, R14, R2, R3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 154
Installation des
vannes non
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R10, R12, R23,
R24,
Risques en
rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Utilisation d’outils et
machines ou engins de bonne
qualité.
(= Moyens M1 de protection
à pouvoir) R18, R14, R2, R3
Creusage des
canaux
secondaires
Oui Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24,
Risques en
rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Moyens M1 de protection à
pourvoir.
R18, R14, R2, R3
Mise en place
des tuyaux et
systèmes de
captage d’eau
(travaux de
plomberies)
non
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Travaux de plomberie avec les
pieds dans les eaux du fleuve et les
marécages
Manipulation des eaux sales
R1, R7, R8, R9, R18, R23, R24,
Risques en
rapport
avec la
nature du
travail
Nt R14, R2, R3
Aménagement
des diguettes et
mise en place des
drains
Oui
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Les travailleurs exercent avec les
pieds dans l’eau infestée par les
larves de bilharziose (endémie +)
allèguent des blessures par les
tuyaux et autres; poussières de
terre, chute de hauteur dans les
drains inondés, éboulement etc.
R1, R7, R8, R9, R18, R23, R24, Risques en
rapport
avec la
nature du
travail
Nt R2, R3, R12,
R22 : de chute dans l’eau et noyade
Aménagement
des points d’eau
(puits, forages)
et des bassins
d’irrigation
(fosse de
rétention) dans
les exploitations
Oui Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24, En rapport
avec la
nature du
travail-Nt R18, R14, R2, R3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 155
3- PREPARATION DES SEMENCES ET PEPINIERES
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Sélection massale
(choix des épis de
bonne qualité et
conservation au
grenier)
oui
Port des charges constituées des
sacs contenant les épis, les
poussières issues de la
manipulation des épis entrainent
des éternuements. Présence des
scorpions dans les greniers
R12, R23 en rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Moyens M1 de protection à
pourvoir ou mécanisation du
décorticage et de l’égrainage.
Mesures de contrôle et de
maitrise des agressions des
reptiles et insectes ;
Allocation des EPI adaptés;
Conseils sur le stockage et la
manipulation des produits
chimiques.
Aménagement des routes ;
Entretien des charrettes.
Développement de moyens
de transport ;
Exclure les enfants de
l’utilisation des outils très
tranchants
R1, R2, R3, R6
Approvisionnement
en semence
préparée (achat et
transport)
Oui
Port de charges à la charrette et
parfois à la tête. Les provisions
sont parfois transportées dans les
poussettes et motocyclettes avec
parfois des accidents routiers
R4 : risque routier
R23
en rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
R7, R6
Décorticage,
égrainage et trie
des grains (maïs,
niébé, gombo,
arachides, riz, etc.)
Oui
Dégagement de poussières ;
Mouvements répétitifs ; présence
des durillons au niveau des
paumes des mains ; Présence de
scorpions
R23
R12, R7
Traitement des
graines par les
fongicides (enrobage)
et par la cendre
Oui
Pas de tenue de travail, ni masque,
ni gants. Les récipients des
produits chimiques utilisés ne sont
pas étiquetés
R13: lié aux facteurs chimiques
(produits, fumés de feu etc.)
avec la
nature du
travail-Nt
Trempage des
graines (riz) dans
l’eau
Oui Port de charges ;
Travail sur sol mouillé R6, R1
avec
Conditions
de travail
Ct
Découpage des
boutures (manioc,
patates)
Oui
(parfois)
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Les couteaux ou machettes très
tranchants entrainent nombreuses
blessures chez les enfants
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24, avec la
nature du
travail-Nt R18, R14, R2, R3
Préparation des
pépinières et
ensemencement (confection des
planches + cendre et
fumiers et arrosage)
Oui
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Poussières de cendre et de terre
approvisionnement en eau par la
pompe ou manuel
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R3, R6, R14, R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 156
4- SEMIS ET PLANTATION OU REPIQUAGE
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situation dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Semi manuelle
en ligne du maïs,
mil, sorgo, etc.
(Paquetage,
enfouissement et
fermeture des
poquets)
Oui
Situations dangereuse D1
Situations dangereuse D2
(Ces tâches s’effectuent en position
accroupie ou dos courbé pendant
de longues heures)
R7 et R8
avec
Conditions
de travail
Ct Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Apprentissage de gestes et
postures;
Allocation et utilisation
d’outils de bonne qualité;
Allocation des équipements
de protection individuelle
adaptés.
(Moyens M1 de protection à
pourvoir.)
.
R9, R14, R18, R23, R24
Semis à la volée
(salade, carotte) Oui
Mouvements répétitifs des
membres supérieurs; poussières
dégagées des graines en envol
Situation dangereuse D1
R8, R12
R7, R9, R14, R18, R23, R24
Dépicage et
repiquage des
plantules avec la
fourche
Oui
Tâcheron
++
Mouvements répétitifs des
membres supérieurs;
Situations dangereuse D1
R8, R12, R7, R9, R14, R18, R23,
R24
Découpage et
mise en terre des
boutures (manioc)
et des tubercules
(pomme, patate,
igname etc.)
Oui
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Blessures récurrences par outils
manuels : couteaux, machettes et
houes
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24, avec
Conditions
de travail
Ct R18, R14, R2, R3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 157
5- FERTILISATION DES CULTURES (ENGRAIS)
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses
observées dans les exploitations
visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Approvisionnement
en engrais
(achat et transport
à la charrette et
chameau)
Non
Manipulation des engrais
chimiques (NPK, Urée, etc.) et
biologiques (excréments, fumiers)
sans protection; le ramassage ou
collecte des fumiers se font en
brousse et dans les fermes; le
transport à la charrette et parfois à
la tête ou au chameau
R12, R13, R18 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Allocation et port des
équipements de protection
individuelle adéquats
Formation aux techniques de
manutention ; triage et
gestion adéquate des
déchets ;
Moyens M1 de protection à
pourvoir.
R4, R6, R23, R24
Application des
engrais dans les
poquets par
épandage ou par
micro-dose
Oui
Manipulation des engrais
chimiques (NPK, Urée, etc.) et
biologiques (excréments, fumiers)
sans protection
R7, R8, R9, R12, R13, R18 avec
Conditions
de travail
Ct R6, R23, R24
Collecte et
transport des
fumiers (déjection
des animaux de
l’élevage et déchets
de ménage)
Oui
Manipulation des excréments et
fumiers sans protection; le
ramassage ou collecte des fumiers
se fait en brousse, dans les fermes
et dans les poubelles ; transport à
la charrette et parfois à la tête ou
au chameau
Situations dangereuses D1
R12, R18, R13, R23, R24 En rapport
avec les
conditions
travail-
Ct R4, R6, R9, R14
Préparation des
compostes
(fermentation des
déchets) à l’air
libre ou dans les
trous couverts.
Oui
Manipulation des excréments et
fumiers sans protection;
Situations dangereuses D1
R1, R12, R13, R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R9, R7, R8, R14
Application des
fertilisants
(fumiers) par
épandage, puis
enfouissement et
remuement, parfois
arrosage
Oui
Manipulation des excréments et
fumiers sans protection;
Situations dangereuses D1
R1, R12, R13, R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R9, R7, R8, R14
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 158
6- ENTRETIEN DES CULTURES (DESHERBAGE ET AUTRES)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Désherbage,
sarclage, binage
et enfouissement
(Travail manuel)
Oui
Situations dangereuses D1
Les travaux à la machette ou houes
et autres ; travaux répétitifs
intenses avec beaucoup de
blessures
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Programme de formation et
sensibilisation
Allocation des EPI adéquats
R18, R14,
Désherbage
chimique par
pulvérisation des
herbicides
Non
Pulvérisation des herbicides à
l’aide des pompes pulvérisateur et
parfois avec les branches de neem
Situations dangereuses D1
R1, R7, R13, R23, R24 avec
nature du
travail
Nt R8, R18, R14,
Sarclage à la
charrue (travaux
semi
mécaniques)
Oui
Situations dangereuses D1
Travaux à la charrue et parfois avec
les machines
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R10, R12, R23,
R24
avec
nature du
travail
Nt R18, R14,
7- PROTECTION DES CULTURES ET DES PRODUITS DE RECOLTE PAR LES PESTICIDES
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Approvisionnement
et stockage des
pesticides
Non
Transport des pesticides achetés
dans des sacs ou récipients sur les
charrettes ou parfois sur la tête ou
à la main. Récipients de stockage
inadaptés. Stockage à la cuisine et
dans les magasins des denrées
alimentaires. Accidents d’ingestion
accidentelle
R13 En
rapport
avec la
nature
du
travail-
Nt
Quelques
exploitants ont reçu
des formations sur
l’utilisation des
pesticides faites par
les moniteurs
agricoles ; même si
celles-ci n’étaient
pas spécifiques à la
sécurité et santé
dans l’utilisation de
ces produits.
Quelques
travailleurs utilisent
parfois des masques
parfois usés
Tenues de travail et
Programme de formation et
sensibilisation
Allocation des EPI adéquats
R17, R6, R7
Préparation et
Application des
pesticides (à la
pompe manuelle
(pulvérisateur) ou à
la volée avec les
feuilles de neem
Non
Port de pulvérisateurs chargés au
dos ou à la main ; mouvements
répétés des mains sur la pompe,
pas de tenue de travail, ni de
chaussure (pied-nus), sans gants,
sans masque; exposition aux
poussières minérales. Situations
dangereuses D1 et D2
R13, R23, R24, R1 En
rapport
avec la
nature
du
travail-
Nt R7, R8, R9, R14,
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 159
Préparation des
pesticides indigènes
ou traditionnels et
application
Non
Cette préparation se fait à partir du
mélange constitué de : grains de
neem écrasées + piment rouge+
cendre +savon de ménage) et
l’application se fait avec les
feuilles de neem
R13, R23, R24
En
rapport
avec la
nature
du
travail-
Nt
gants très souvent
inadéquats
R14, R18, R7, R8
Nettoyage des
instruments et
Gestion des déchets
Oui
(parfois)
Contact direct des produits avec la
peau. Les déchets sont en partie
brûlés ou enfouits dans le sol.
R13 avec la
nature
travail-
Nt R17
Traitement de
conservation des
graines (semences)
Oui
(parfois)
Ce traitement se fait par les
fongicides. Le traitement se fait à
domicile, avec l’aide des enfants.
Manipulation très souvent sans
protection avec des cas
d’étouffement et irritation
R13
En
rapport
avec la
nature
du
travail-
Nt
R7 ; R8 ; R9 ;
8- IRRIGATION ET ARROSAGE
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses
observées dans les exploitations
visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Irrigation
Ouverture et
fermeture des
canaux d’irrigation
Oui
Travail manuel avec des pioches,
houes etc., sans EPI, dans un
environnement favorable aux
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R9, R18, R23, R24
En rapport
avec la
nature du
travail-Nt
Rien de spécifique
en dehors des
Moyens P1 de
prévention
Programme de formation et
sensibilisation
Mécanisation du creusage
des puits ou fosses
Allocation des EPI adéquats
R2, R3, R14
Arrosage
Approvisionnement
(manuelle ou par
motopompes) en
eau et déversement
sur les plantes
Oui
Efforts physiques intenses,
mouvements répétitifs ; port de
charges ; travail sur sol mouillé
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R6, R7, R8, R9, R18, R23,
R24 avec
Conditions
de travail
Ct R2, R3, R14, R22
Entretien des
motopompes et
arrosoirs
non Travaux mécaniques ou des
mécaniciens R6, R9, R10
avec la
nature du
travail-Nt
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 160
9- LA RECOLTE
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Préparation et
entretien des
outils (faucilles,
faux, couteaux
et/ou machettes)
Non
Limage manuelle ou à la meule des
outils avec très souvent des
accidents de blessures
Bruits et poussières des meules
R7, R8, R9 En rapport
avec la
nature du
travail-Nt
Moyens P1 de
prévention
Adéquation des
charges en fonction
de la capacité du
transporteur
Programme de formation et
sensibilisation
Allocation des EPI adéquats
Mesures de contrôle et de
maitrise des agressions des
reptiles et insectes
R12, R11
Dessouchage
Récolte des
tubercules et
graines sous
racines
(arachides,
oignons etc.)
Oui
Les travailleurs dessouchent les
plantes et enlèvent les tubercules
ou les graines d’arachides etc.
Situations dangereuses D1
Avec efforts physiques intenses
et travail répétitif (arrachage à la
main des récoltes). Travail sur sol
mouillé et glissant (maraichage)
situations dangereuses D2
R1, R7, R8, R18, R23, R24 avec
Condition
de travail
Ct R9, R14
Fauchage ou
Coupe manuelle
Légumineuses et
autres produits en
feuillages (maïs,
riz, haricots, soja,
etc.)
Oui
Situations dangereuses D1
situations dangereuses D2
avec de nombreuses blessures par
outils tranchants
R1, R7, R8, R9, R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R14
Récolte à la main
des légumineuses
(gombo, oseille,
maïs)
oui
Situations dangereuses D1
situations dangereuses D2
avec des blessures par les
feuillages
R1, R7 ; R8 ; R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R14
Récolte
mécanique à la
Moissonneuse
(récolte du riz)
non
Situations dangereuses D1
Emission des bruits, poussières,
vibrations
R10, R11, R12, R19 avec la
nature du
travail-Nt R1, R2, R3, R14, R23, R24
Réassemblage
des produits de
récoltes
Oui
Manutention à la main, à la tête
au dos et aux épaules
Situations dangereuses D1
R1, R6, R7; R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R9 ; R14, R26
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 161
10- LE SECHAGE, BATTAGE, VANNAGE, RAMASSAGE ET CONDITIONNEMENT DES PRODUITS DE RECOLTE
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Regroupement,
dépiéçage et trie
des produits de
récolte
(légumineuses)
Oui
situations dangereuses D1 avec
de nombreux reptiles, insectes et
animaux errants autour des
produits regroupés. Nombreuses
piqures par les épines
situations dangereuses D2
R8, R9, R18, R23, En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Moyens P1 de
prévention
Adéquation des
charges en fonction
de la capacité du
transporteur
Programme de formation et
sensibilisation
Allocation des EPI adéquats
Mesures de contrôle et de
maitrise des agressions des
reptiles et insectes
R1, R2, R6, R7, R8
Battage manuel
aux gourdins et
battage
mécanique des
produits (riz)
Oui
Mouvements répétitifs des
membres supérieurs, effort
physiques ++, battage avec les
batteuses mécaniques (vibrations,
bruits)
Situations dangereuses D1
R3, R7, R8, R9, En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R4, R11, R14, R19, R24
Etalage
Séchage des
produits au soleil
(dans les
champs) et à la
fumée du feu
et surveillance
Oui
situations dangereuses D1
avec exposition au soleil à
longueur de journée; présence
d’animaux errants ; parfois séchage
par la fumée des feux avec
étouffement par les fumées et
chaleurs du feu
situations dangereuses D2
R13, R14, R18, R23, avec
Conditions
de travail
Ct R1, R2, R3, R7, R8, R24, R26
Pillage (ou
égrainage au
pillons dans les
mortiers) et
vannage
Oui
(fillette +)
Situations dangereuses D2
Mouvement répétitifs des pilons,
les poussières émises par le
vannage étouffent et blessent les
yeux
R7, R8, R9, avec
Conditions
de travail
Ct R1, R2, R3, R24,
Conditionnement
des produits et
Stockage dans les
magasins et les
greniers
Oui
Efforts physiques intenses et
répétitifs, station debout ou
courbée prolongée, Port de charges
(tête, dos, épaules, bras, etc.) ;
rangement avec classement
dangereux ; certains sacs sont mal
arrimés et prêts à dégringoler ;
Chute de hauteur sur les échelles
servant pour entrer et sortir des
greniers
R2, R3, R6, R7, R8, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R9; R14 ; R18, R26
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 162
11- TRANSPORT ET STOCKAGE DES PRODUITS
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Conditionnement
des intrants et
des produits de
récolte (remplir
les sacs et coudre)
Oui
Conditionnement parfois en salle
pour les intrants et aux champs
pour les produits. Manutention
manuelle des charges++; travaux
répétitifs, efforts physiques. Ils
attachent les sacs à la corde ou les
tissent avec les fils sur aiguilles qui
piquent parfois les doigts
R6, R7, R8 En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de particulier
Aménagement des charrettes
Formation aux techniques de
transport et de rangement
Limitation des charges à
transporter par les enfants
Allocation des EPI adéquats
Aménagement des voies de
circulation etc.
R9, R12, R13, R14, R18, R23
Transport des
intrants et des
produits
conditionnés du
champ vers les
magasins ou
greniers et
vice-versa
Oui
Les charges sont parfois portées à
la tête ou au dos, mais très souvent
par les charrettes et par les
chameau. Mouvements répétitifs
pour taper l’âne ; agression par
l’âne et chameau, chute sur les
charrettes et chameau
R2, R6, R7, R8, En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R1, R3, R4, R23,
Stockage des
intrants et
produits dans les
magasins ou
greniers ou
huttes
Oui
Manutention manuelle ++, mauvais
rangement et arrimage avec chute
des charges parfois, magasins
parfois mal aérés avec des odeurs
et les poussières des produits qui
étouffent ; Ecroulement fréquent
des huttes ; Morsures des scorpions
R2, R3, R6, R7, R8, R23 En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
R1, R9, R14 ; R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 163
12- L’ENTRETIEN DES OUTILS MANUELS ET MECANIQUES (MACHINES)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées Facteurs risques/ Risques associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Nettoyage
ou lavage Oui
Travail en station debout prolongée
et dos courbé ; travail sans EPI ;
blessures par objets tranchants
R8, R9, R13 avec la
nature du
travail-
Nt
Rien de spécifique
Programme de formation et
sensibilisation
Allocation des EPI adéquats
R10
Limage
(à la lime, à la
meule, à la pierre)
Oui
Exposition aux poussières
minérales dégagées par le limage
des outils métalliques; mouvements
répétitifs des membres supérieurs;
bruits ; travail à mains nues, sans
masque et parfois torse-nu
R7, R9, avec la
nature du
travail-
Nt R10, R12
Graissage et
application
d’huiles de
vidange
Oui
Manipulation des produits sans
EPI (contact direct de l’huile avec
les muqueuses); blessures par
objets tranchants
R13 avec la
nature du
travail-
Nt R9, R10,
Soudures Oui
(parfois)
Soudures sans EPI (pas de lunettes
ni de tenue de travail ni gants, ni de
masques, etc.); blessures par objets
tranchants ; exposition aux gaz
toxiques émanant de la soudure,
exposition à la chaleur
R9, R12, En
rapport
avec la
nature du
travail-
Nt R10, R14, R16, R17
Travaux de
réparation
mécanique/
remplacement de
pièces et
accessoires
Non
Postures dangereuses du
mécanicien, travail sans EPI ;
écrasement par chute d’objets ; port
de charges
R3, R8, R9, R13 En
rapport
avec la
nature du
travail-
Nt
R7, R10
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 164
13- GARDIENAGE ET SURVEILLANCE DES EXPLOITATIONS ET DES PRODUITS
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existantss
Moyens de prévention à
pourvoir
Déplacement
vers les
plantations et
rondes au sein
des exploitations
Oui
++
Longue marche à pied, parfois avec
charrette. Les enfants marchent
pieds nus dans la brousse, torse nu
avec parfois de nombreuses
blessures par piqures des épines
des herbes et agressions par les
insectes
R1, R4, R18, R23 R24 En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
Programme de formation et
sensibilisation
Allocation des EPI adéquats
R6, R9, R14 ;
Surveillance et
refoulement des
prédateurs par
des bruits, des
jets de pierres ou
d’objets)
Oui
++
Les enfants à longueur de la
journée grimpent sur les arbres
pour voir loin ou pour cueillir les
fruits, lancent les pierres et
branches d’arbres pour chasser les
animaux prédateurs, courent et
s’amusent dans les plantations
pieds nus, torse nu, s’abritent sous
les arbres fruitiers etc.
R1, R2, R8, R18, R23 R24
En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R3, R7; R9 ; R14
Mise en place
des bandes de
cassette (elles
génèrent les
bruits avec le
passage du vent)
Oui
Les bandes sont mises en place au
sein des rizicultures et les enfants
accèdent dans les champs pour les
surveiller /
Situations dangereuses D1
R1, RI8, R23, R24 En rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R2, R14 ; R22
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 165
IDENTIFICATION ET EVALUATION DES RISQUES PAR ACTIVITES ET TACHES EFFECTUEES
DANS LES EXPLOITATIONS HALIEUTIQUES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 166
IDENTIFICATION ET EVALUATION DES RISQUES DE LA PECHE DANS LES FLEUVES ET LES MARES
1- ACQUISITION ET AMENAGEMENT DES PIROGUES ET AUTRES OUTILS DE DEPLACEMENT DANS L’EAU
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées Facteurs risques/ Risques associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Achat et
transport des
pirogues
Non
Port de charge ; écrasement par
charge; chutes lors du transport ;
accident de la voie publique
R1, R2, R4, R6 Rapport
avec la
nature du
travail-
Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
(port des vêtements
contre le froid,
précautions
empiriques)
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R7, R26
Travaux
d’ajustement,
de finition et de
traitement des
pirogues
Oui
Les produits utilisés pour le
traitement du bois de la pirogue
(pour le noircir et durcir) sont :
huile de karité, poudre de baobab,
huile de vidange, poudre de piles
(plomb), etc. Intoxication par ces
produits toxiques. Blessures par les
outils (scie, rabot, marteau); station
debout ++; sol mouillé;
R7, R8, R9, R13,
avec la
nature du
travail-
Nt R1 ; R2
Confection des
autres outils de
déplacements
dans l’eau :
calebasse et
bidon de pêches
Oui
Nettoyage des calebasses avec les
outils manuels contondants,
Arrimage de 02 bidons avec les fils
après trouaison avec les barres de
fer chauffées
R9 En
rapport
avec la
nature du
travail-
Nt
R7, R8, R14
2- APPROVISIONNEMENT EN APPATS
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Achat et
transport des
alevins
Non Transport à la tête, à la charrette ou
sur les motocyclettes
R4, R6 avec
Conditions
de travail
Ct Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R1, R2, R26
Recherche des
verres de terre Oui
Ils remuent la terre à mains nues ou
avec machettes/houes pour retirer
les verres de terre. Morsures
reptiles, insectes, fourmis etc.
R7, R8, R9, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R14 : R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 167
Recherche des
fretins et alevins (dans les fleuves
et marécages)
Oui
Agressions par reptiles, insectes;
noyade ; renversement de pirogue
dans l’eau ; travail sur sol mouillé,
boueux ; port de charges ;
R1, R2, R7, R22, R23 avec la
nature du
travail-Nt R15, R24
Préparation des
appâts à base de
savon et aliments
(son de mil et
sorgho etc.)
Oui
Mouvement répétitif de
découpages; port de charges ;
manipulation de produits chimiques
R7, R9, R13
avec
Conditions
de travail
Ct
3- PREPARATION ET ENTRETIEN DES OUTILS DE LA PECHE
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Tissage, montage
assemblage et
rangement des
filets
Oui
Les pêcheurs travaillent torse nu, sans
chaussures, sol mouillé glissant, avec
des épines ou objets contondants
(= situations dangereuses D3)
Mouvements répétitifs, position
debout, piqûres ou blessures avec
crochet de tissage ; intempéries.
R23, R24, R1, R7, R8, R9 avec la
nature du
travail-Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R14, RI8
Confection des
flotteurs (avec
les barres de fer
chauffé)
Oui
Chauffage de barres de fer pour percer
le caoutchouc (exposition à la chaleur
du fer chauffé) ; utilisation d’outils
manuels; mouvements répétitifs ;
efforts physiques ; port de charges
Situations dangereuses D3
R1, avec
Conditions
de travail
Ct R6, R9, R14, R18, R23, R24
Préparation des
tubes de plomb
pour la masse
Oui
Achat de la masse de plomb puis
cuisson de la masse au feu puis fonte et
fabrication des tubes par forgerie
Situations dangereuses D3
R6, R7, R8, R9, R13 avec la
nature du
travail -Nt R1, R14, R17, R23, R24
Préparation des
hameçons et des
éperviers
Oui Piqûres des doigts par les hameçons ;
mouvements répétitifs
Situations dangereuses D3
R1, R9, R24 avec la
nature du
travail -Nt R7, R8, R14, R23,
Préparation de
la narse (pailles
tissées avec les
lianes ou cordes)
Oui
Blessures par utilisation d’outils
manuels (couteau, etc.) ; piqûres par les
pailles, par les épines au sol;
Situations dangereuses D6
R8, R9, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R14, R23, R1
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 168
Confection et
entretien des
harpons et des
crochets
(forgerie)
Oui
Utilisation du feu pour chauffer le fer ;
blessures par les outils manuels utilisés
(marteau, etc.); exposition à la chaleur ;
efforts physiques intenses ; écrasement
des doigts (par coup de massue) ;
Situations dangereuses D6
R7 ; R9, R24 avec la
nature du
travail-Nt R8, R17, R11, R23, , R1
Limage des
couteaux et
machettes
Oui
Poussières minérales dégagées par
le limage à la meule; mouvements
répétitifs des membres supérieurs;
travail à mains nues, sans masque
R7, R9, R12, R14 avec la
nature du
travail-Nt R8, R24, R23
4- PREPARATION DE L’EMBARQUEMENT, EMBARQUEMENT ET VOYAGE
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses
observées dans les exploitations
visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Chargement des
provisions dans les
pirogues
Oui
Port de charges ; blessures par
manipulation d’outils; travail sur
sol mouillé ; renversement de
pirogue déséquilibrée par le
chargement ; écrasement par
charges
R1, R2, R3, R6, R7, R22 avec les
conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Gilets de sauvetage
presque inexistants
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R9, R18, R24
Embarquement
(pousser la pirogue du
bord vers le fleuve)
Oui
Efforts physiques intenses ;
travail pieds nus (risques de
chutes) ; travail sans gilet de
sauvetage (noyade)
R1, R2, R7, R22, R23, R24 avec la
nature du
travail-
Nt R18, R3
Le voyage dans l’eau -
allé et retour (pagayer) Oui
Mouvements répétitifs ; efforts
physiques ; renversement de la
pirogue par les animaux ou les
courants de vent +++ ; noyade
R7 ; R9 ; R22 avec la
nature du
travail-
Nt R8, R10, R23
Amarrage des
embarcations au large
du fleuve (par les
grosses pierres ou les
piquets).
Oui
Port ou traction de masses et gros
rouleaux de corde pour jeter dans
le fleuve ; déséquilibre et chute
dans l’eau en plantant les piquets
R7 ; R9 ; R22
avec la
nature du
travail-
Nt
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 169
5- SEJOUR EN CAMPEMENT (SUR LES ILES DES FLEUVES)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Construction des
tentes et
aménagement
des couchettes
(nattes, matelas,
moustiquaires etc)
Oui
Agressions par des animaux
féroces (hippopotames, crocodiles)
et moustiques; efforts physiques ;
blessures par outils manuels ;
R23, R7, R8, R9 avec la
nature du
travail-Nt Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
(port des vêtements
de froids etc.)
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R22, R24
Séjour dans les
campements
(dormir,
préparer à
manger etc.),
Oui
Piqûres de moustiques et autres
insectes ; exposition à la fumée et à
la chaleur (préparation de repas) ;
Risques d’infection par manque de
sanitaires et d’eau potable
R23, R18 avec
Conditions
de travail
Ct R13, R14
6- OPERATIONS DE PECHE (CAPTURE ET TRANSFERT DES POISSONS DANS LES RECIPIENTS)
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses
observées dans les exploitations
visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Lancement ou
plonge des engins
de pêche (filet,
accessoires) dans
l’eau, attente et
surveillance
Oui
Port ou traction de charges ;
accrochage des pieds dans les
mailles du filet et chute dans
l’eau ; chute dans l’eau par
déséquilibre de la pirogue ;
utilisation d’outils manuels
R2, R7, R22 avec la
nature du
travail-Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Gilets de sauvetage
inexistant
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R6, R9, R14, R16, R28
Levée des filets
(traction des engins
de pêche vers la
pirogue)
Oui
Port ou traction de charges ;
accrochage des pieds dans les
mailles du filet et chute dans
l’eau ; morsures de poissons
R2, R7, R22, R23 avec la
nature du
travail-Nt R6, R9, R14, R16, R28
Pêche à l’hameçon
(lancement,
surveillance et
sortie des hameçons)
Oui
Station debout prolongée ; traction
sur la canne de pêche
Les enfants le font parfois pieds
nus dans l’eau et torse nu
R8, R22, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R14
Plongée dans l’eau
avec les paniers Non
Les pêcheurs plongent dans l’eau,
nu pied, torse nu, sont très souvent
victimes des piqures des épines et
des poissons capturés
R1, R22, R23, R23
avec la
nature du
travail-Nt
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 170
Dénouement des
poissons des
mailles des filets et
des hameçons
Oui
Piqûres par épines de poissons ;
Electrisation par poissons ;
morsures de poissons
R16, R22, R23 avec la
nature du
travail-Nt R14
Transfert des
poissons dans les
récipients et
conservation des
produits
Oui
Port de charges ; exposition au
froid ; Piqûres par les épines de
poissons ; Electrisation par
poissons ; morsures de poissons
R16, R22, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R6, R14
7- DECHARGEMENT DE LA PIROGUE, VENTE ET LIVRAISON
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Réception de la
pirogue
(accostage et
amarrage) et
sortie des
pêcheurs
Oui
Traumatismes par le lancé de la
corde, Efforts physiques pour tirer
sur la pirogue; glissement et chute
de plein pied dans l’eau ou
renversement par la pirogue et
chute hauteur dans l’eau etc.
R1, R2, R7, R22 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R3, R9
Déchargement
des produits de la
pirogue
(manutention etc.)
Oui
Port de charge (à la main, à la tête,
aux épaules) ; risque de chute à la
montée ou à la descente des
embarcations ; blessures par les
outils manuels; travaux répétitifs
R1, R2, R3, R6, R7, R9 avec
Conditions
de travail
Ct R14, R22
Lavage et triage
des poissons
Oui
Les enfants le font sans EPI (gants,
etc.) ; piqures et morsures des
poissons (écailles, dents) ; station
debout et dos courbés prolongés ;
mouvements répétitifs ; utilisation
de l’eau du fleuve ; port de charges
R6, R7, R8, R9, R18, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R14, R24
Pesage et
transfert des
poissons aux
commerçants
Oui
Port de charges, mouvements
répétitifs; piqures et morsures des
poissons (écailles, dents) ; station
debout prolongée ;
R6, R7, R8, R18 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R13, R14, R16
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 171
8- OPERATION DE PECHE A LA CALEBASSE ET AU BIDON
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Entrée dans l’eau
à pied Oui
Ils marchent dans l’eau nu pied,
piqures par les épines dans l’eau,
travaillent torse nu
R1, R22, R24 avec la
nature du
travail-
Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R23, R14, R18
Fixation de la
calebasse ou
bidon par une
pierre ou un
piquet
Oui
Ils marchent dans l’eau nu pied,
piqures par les épines dans l’eau,
travaillent torse nu,
R1, R7, R22, R24 avec la
nature du
travail-
Nt R3, R23, R14, R18
Position couchée
à plat ventre sur
la calebasse ou
bidon et
manipulation des
filets et hameçons
Oui
Cette activité nécessite beaucoup
d’effort physique pour se maintenir
en équilibre. Ils souffrent
régulièrement des douleurs
thoraciques,
R2, R7, R8, R9, R23, R22 avec la
nature du
travail-
Nt R14, R18, R24, R26
Attente en
position à plat
ventre puis
traction sur les
filets
Oui
Cette activité nécessite beaucoup
d’effort physique pour se maintenir
en équilibre. Ils souffrent
régulièrement des douleurs
thoraciques ; stress généré par la
posture et l’attente
R2, R7, R8, R9, R23, R22 avec la
nature du
travail-
Nt R14, R18, R24, R26
Retrait des
poissons des filets
et transfert dans
les récipients
Oui
Piqûres par épines de poissons ;
Electrisation par poissons ;
morsures de poissons
R2, R16, R22, R23 avec la
nature du
travail-
Nt R14, R18,
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 172
9- TRAITEMENT DES PRODUITS DE PECHE (SALAGE, SECHAGE ET FUMAGE)
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Ecaillage, lavage
et éviscération
des poissons et
enroulement des
poissons (queue
dans la bouche)
Oui
Les enfants et les femmes le font
sans EPI (gants) ; piqures des
poissons (écailles, dents) ; station
debout et dos courbés prolongés ;
mouvements répétitifs ; utilisation
de l’eau du fleuve ; port de
charges; blessures par les couteaux
R6, R7, R8, R9, R23 avec la
nature du
travail-Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R14, R18, R24
Salage
(Lavage dans
l’eau salée)
Oui
Irritation par sel ; blessures par
outils manuels ; blessures par
poissons
R9 ; R13 ; R18
avec
Conditions
de travail
Ct
Aménagement
des aires de
séchage et
préparation du
feu
Oui
Agression par reptiles (serpents,
etc.) ; piqures par épines et
grillages, blessures des machettes,
couteaux, etc.; fumée des feux,
mouvements répétitifs ; travail dos
courbé ; exposition à la poussière
R23, R24, R9 avec
Conditions
de travail
Ct R6, R7, R8, R12, R13
Etalage des
poissons puis
Séchage au soleil
ou Fumage au feu
Oui
Exposition au soleil ; exposition à
la fumée ; piqures par poissons
(dents, arrêtes, écailles) ; blessures
par utilisation d’outils manuels ;
port de charges
R14, R13, avec
Conditions
de travail
Ct R6 ; R9 ; R18, R23, R24
Friture des
poissons dans
l’huile au feu de
bois
Oui
Les femmes et enfants (torse nu) le
font dans les cuvettes d’huile en
ébullition sur feu ardent, dégagent
une chaleur intense sous soleil
ardent. Station debout prolongée
R14, R17, avec la
nature du
travail-Nt R7, R8, R24
Conditionnement,
Emballage des
produits et
stockage
Oui
Port de charges ; mouvements
répétitifs, utilisation d’outils
manuels (couteau, ciseau, etc.)
R6, R7, R9 avec
Conditions
de travail
Ct R24, R3
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 173
IDENTIFICATION ET EVALUATION DES RISQUES DANS LES ACTIVITES DE PISCICULTURE DANS LES ETANGS
1- AMENAGEMENT ET MAINTENANCE DES ETANGS
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type* Nt
ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Délimitation de la
parcelle et
bornage ; brûlie ou
Désherbage et
défrichage ou
Oui
Situations dangereuses D1
R7, R8, R9, R12, R23, R24 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique.
Gants défectueux
Les travailleurs
portent des tenues
usuelles pour se
protéger et les
chaussures et bottes
portées sont non
sécurisantes
Equipements de protection
individuelle adéquats et de
bonne qualité (tenues de
travail, gants, chaussures de
travail, bouchons auditifs ou
casques, cache-nez, lunettes
de protection …), fonction de
la tâche à exécutée.
Formation sur les gestes et
postures et la manutention
manuelle et mécanique.
Utilisation d’outils et
machines ou engins de bonne
qualité.
(= Moyens M1 de protection
à pouvoir)
R1, R13, R14, R17, R18
Creusage des
Etangs, remblaye
damage et
canalisation (mise
des drains et canaux
d’alimentation en
eau)
Oui
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
Les travailleurs allèguent des
blessures par les tuyaux et autres;
poussières de terre, chute,
éboulement etc.
R1, R7, R8, R9, R12, R23, R24,
En rapport
avec la
nature du
travail
Nt
R2, R3, R12, R14, R18
Aménagement d’un
point d’eau (puits,
forage ou pompes)
et installation de la
pompe à eau
Oui
Travail manuel avec des pioches,
houes etc., sans EPI, dans un
environnement favorable aux
morsures de reptiles. Utilisation
Parfois des engins et machines
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R2, R3, R7, R8, R9, R23 En rapport
avec la
nature du
travail
Nt R10, R14, R18, R22, R24
Travaux de
construction
(maçonnerie etc.)
Oui
Travaux de maçonnerie sans EPI,
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R2, R3, R6, R7, R8, R9, R12 avec la
nature du
travail
Nt R13, R14, R16, R18, R23, R24
Approvisionnement
ou vidange des
étangs en eau
Oui
Se fait à la motopompe et/ou par
ouverture des drains et libération
Situations dangereuses D1
R1, R18, R23, R24 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
R7, R8, R9, R10, R11, R12, R14,
R22,
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 174
2- FERTILISATION DES ETANGS ET APPROVISIONNEMENT EN EAU
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type* Nt
ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Approvisionnement
en fumiers
organiques
Oui
Les déchets des ménages et les
déjections des animaux sont
transportés et manipulés sans
protection
R1, R6, R18 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R23, R24
Epandage des
fumiers organiques
et étalement dans le
fond de l’étang
Oui
Les déchets des ménages et les
déjections des animaux sont
transportés et manipulés sans
protection
R1, R6, R18 En rapport
avec la
nature du
travail
Nt R7, R8, R9, R23, R24
Approvisionnement
ou vidange des
étangs en eau
Oui
Se fait à la motopompe et/ou par
ouverture des drains et libération
Situations dangereuses D1
R1, R18, R23, R24 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
R7, R8, R9, R10, R11, R12, R14,
R22,
3- APPROVISIONNEMENT EN ALEVINS ET EMPOISSONNEMENT DES ETANGS
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Achat,
conditionnement
et transport (des
alevins dans les
sacs en plastique
ou dans cuvettes
conditionnées)
Non
Manutention de charge (les cuves);
écrasement par les cuves; chutes de
plein pieds ou de hauteurs lors du
transport ; accident de circulation
R1, R2, R3, R4, R6, R9 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R7, R14, R26
Mise en charge
(calcul des
quantités et
déversement des
alevins dans les
étangs)
Non
Comptage manuel, ou par pesage,
transfert par les seaux ou cuvettes,
dans les étangs
Situations dangereuses D1
R1, R2 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R6, R7, R8, R14, R22, R23, R26
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 175
4- APPROVISIONNEMENT EN ALIMENTS ET NOURRISSAGE DES POISSONS
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses
observées dans les exploitations
visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Achat des aliments et
transport (par
véhicules, moto,
charrettes et à la tête)
et stockage
Oui
Les aliments sont faits de
granulés flottants à base de
provendes, Manutention de
charge (en sacs); écrasement par
les sacs; chutes de plein pieds ou
de hauteurs lors du transport ;
accident de circulation
R1, R2, R3, R4, R6, avec la
nature du
travail-Nt Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R7, R14, R23
Redistribution
(Mesure des quantités
et déversements des
aliments dans l’étang)
Oui
Port des sacs d’aliments sur sol
mouillé et glissant; glissade et
chute ++ ; position courbée pour
déverser les aliments dans l’eau.
R1, R2, R22, Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R6, R7, R8, R14, R23, R26
5- ENTRETIEN DES ETANGS ET SUIVI DE L’ALIMENTATION EN EAU
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Désherbage de
l’intérieur, des bords
de l’étang et des aires
de circulation
Oui
Travail dos courbé, chute dans
l’eau par déséquilibre et vestiges
Situations dangereuses D1
R1, R7, R8, R9, R23, R24 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Gilets de sauvetage
presque inexistant
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R2, R12, R14, R18
Curage des canaux
obstrués Oui
Se fait très souvent par les enfants,
avec les mains sans protection ;
risque élevé de morsure des reptiles
Situations dangereuses D1
R1, R7, R8, R9, R23, R24 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct R2, R12, R14, R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 176
6- PECHES DE CONTROLE ET PECHE DE VENTE OU RECOLTE
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Lancement et
positionnement des
filets (sennes ou
éperviers) dans l’eau
et attente
Oui
Travail dos courbé, accrochage des
pieds dans les mailles du filet et
chute dans l’eau ; chute dans l’eau
par déséquilibre et vestiges
R8, R22 Rapport
avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Gilets de sauvetage
presque inexistants
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Mécanisation de certains
travaux manuels
R7, R8, R9, R14, R26
Traction des filets
vers les bords des
étangs et sortie
Oui
Traction de charges ; accrochage
des pieds dans les mailles du filet
et chute dans l’eau chute par
déséquilibre et vestiges
R7, R8, R22, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R9, R14, R24, R26
Dénouement des
poissons des mailles
des filets et transfert
dans les récipients
Oui
Piqûres par épines de poissons ;
morsures de poissons ; Port de
charges ;
R18, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R22, R14, R24
Vidange de l’étang et
récolte des alevins Oui ++
Tâches très souvent effectuées par
les enfants, nu - pied dans le fond
de l’étang ; chute de plein pied ++ ;
piqures épines et reptiles possible
R1, R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R8, R14
Vente ou livraison des
produits de récolte non
Port de charges, mouvements
répétitifs ; piqures et morsures des
poissons (écailles, dents) ; station
debout prolongée ;
R6, R8 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R7, R13, R14
7- ENTRETIEN DES FILETS ET AUTRES OUTILS DE TRAVAIL
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Vérification et
réparation des filets
déchirés
Oui
Traction de charges ; travaux
répétitifs de tissage, piqure par les
aiguilles
Situations dangereuses D1
R9 avec
Conditions
de travail
Ct Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
R1, R2, R7, R8, R14, R23
Nettoyage manuel
des filets et des autres
outils
Oui
Travaux répétitifs, position
courbée, blessures par les outils etc.
Situations dangereuses D1
R7, R8 ; R9
R1, R2, R14, R23
avec
Conditions
de travail
Ct
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 177
IDENTIFICATION ET EVALUATION DES RISQUES PAR ACTIVITES ET TACHES EFFECTUEES
DANS LES EXPLOITATIONS D’ELEVAGE
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 178
1- AMENAGEMENT DES FERMES OU SITES
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Délimitation et
nettoyage de la
parcelle
(désherbage,
dessouchage etc.)
Oui
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R7, R8, R9, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Cette activité est
très souvent sous
traitée et donc
effectuée par les
tâcherons qui
utilisent aussi les
enfants
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
R12, R14, R18,
Aménagement
d’un point d’eau
(puits, forage ou
pompes) et
Aménagement
des abreuvoirs
Oui
Travail essentiellement manuel
avec des pioches, houes etc., sans
EPI ; environnement favorable aux
morsures de reptiles. Parfois
utilisation des machines de forage.
Situations dangereuses D1
Situations dangereuses D2
R1, R2, R7, R8, R9, R23
avec la
nature du
travail-Nt R3, R14, R18, R24
Recherche et
transport des
matériaux de
construction
(piquets, lianes
et pailles)
Oui
Recherche des pailles, piquets et
lianes en brousse, avec des
agressions des reptiles et des
végétaux. Port de charges à la
charrette ou par les chameaux et
parfois à la tête ; parfois à la
poussettes et motocyclette
Situations dangereuses D1
R1, R7, R8, R9, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R6, R14, R18,
Construction des
clôtures en
briques (Travaux
de maçonnerie)
ou en bois et des
hangars (piquets,
lianes et pailles)
Oui
Travaux de maçonnerie sans EPI,
travaux de menuiserie et
construction traditionnelle en terre
battue et ou en bois et lianes etc.
Installations électriques et
sanitaires
R1, R6, R7, R8, R9, R12 avec
Conditions
de travail
Ct R2, R3, R13, R14, R16, R18, R23
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 179
2- APPROVISIONNEMENT EN INTRANTS (ALIMENTS ET AUTRES PRODUITS)
Tâches relatives à
l’activité
Effectuées
par enfants
Situations dangereuses
observées dans les exploitations
visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Achat et transport
(approvisionnement)
des sujets (poussins,
bovins, caprins,
ovins etc.)
Non Le transport se fait par les
véhicules, motos ou charrettes
R6 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Nécessité de disposer d’une
provenderie avec
organisation des livraisons
Allocation des moyens de
transport et des transpalettes
R2, R4, R7, R14, R23,
Achat ou collecte et
transport des
aliments
Oui
Les exploitants achètent les
denrées alimentaires (tourteau de
coton, son de mil ou sorgho) ou
les provendes préfabriquées. Le
transport se fait par les charrettes,
tricycles, motocycles ou
poussettes. Certains transportent à
la tête et le corps est couvert de
poussière de provende. Les accès
aux fermes sont parfois mouillés
et glissants
R4, R6, R7, R18,
avec
Conditions
de travail
Ct R1, R9, R12, R14
Ramassage et
stockage des pailles,
coque d’arachide,
oseille
Oui
Le ramassage des pailles et des
coques dégage de la poussière ;
transport et stockage dans les sacs
R6, R12, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R3, R24,
Recherche en
brousse et coupe des
feuilles, herbes et
produits vivriers
(tubercule, fruits
etc.)
Oui
(parfois)
Utilisation d’outils tranchants
(couteaux, machettes, etc.) ; port
de charges; longue marche à
pieds ; station debout prolongée
et / ou dos courbé; piqûres des
épines ou blessures par les herbes
dangereuses ; risque de chute
d’objets (branches d’arbre, fruits);
agression des animaux (reptiles,
insectes) transport par les motos
R1, R7, R8, R9, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct
R2, R3, R4, R6, R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 180
3- PREPARATION DES ALIMENTS POUR LES ANIMAUX
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Découpage des
feuillages,
herbes, pailles et
tubercules
Oui
Utilisation d’outils manuels
(couteaux, machettes, etc.) ;
mouvements répétitifs des
membres supérieurs ; piqures ou
blessures par les herbes piquantes
R7, R9 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Nécessité de disposer d’une
provenderie moderne avec
organisation des livraisons
R8, R24
Mélange
malaxage des
produits (grumes
de mil, graines,
son, urée ou sel)
Oui
Mouvements répétitifs ; postures
courbées. Parfois, exposition à la
poussière (manioc, céréales, etc.) ;
heurts avec les objets
encombrants ;
R7, R9, R12, R13, avec
Conditions
de travail
Ct R1, R14, R18
Enrichissement
des provendes
(avec vitamines
et ingrédients)
Oui
Exposition à la poussière des
produits ; mouvements répétitifs ;
postures courbées ; blessures par
objets ou outils
R7, R12, R13 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R8, R9, R18
Préparation de
la pierre à
laicher
Non Mélange de pierre avec le natron,
l’urée et les autres ingrédients
R13, avec la
nature du
travail-Nt R1, R3, R18
4- ALIMENTATION DES ANIMAUX (SERVICE DES ALIMENTS AUX ANIMAUX)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Transport et
déversement des
herbes ou des
aliments dans les
loges, cages ou
mangeoire etc.
oui Port de charges (bassines, seaux,
brouettes); mouvements répétitifs
sans EPI (pieds et mains nus) ;
insalubrité; blessures par outils
manuels (brouette, seau, etc.).
station debout prolongée sur
sol parfois mouillé et encombré;
agression par les bêtes etc.
R6, R9, R18, R23 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Utilisation des
gants et des
masques nasals
défectueux dans
certaines
exploitations
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Nécessité de mettre en place
des systèmes d’adduction
d’eau dans les fermes pour
réduire le port de charge ;
motopompe etc.
R1, R7, R8, R24
Transport et
versement de
l’eau dans les
abreuvoirs
oui
R6, R9, R18, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R7, R8, R24
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 181
5- DEPLACEMENT ET PATURAGE (BOVINS ET PETITS RUMINANTS)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Déplacement des
animaux d’un
point à l’autre
Oui
Agression par les animaux ; risque
routier ; exposition aux
intempéries
Indisponibilité d’eau de boisson et
recours à l’eau des rivières
R1, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
R2, R14, R17, R18
Surveillance des
animaux pendant
le pâturage
Oui
Agression par les bêtes et par les
fils barbelés ou les épines d’Acacia
Albida qui entourent les espaces de
pâturages ; les enfants grimpent
sur les pierres et sur les arbres pour
surveiller les animaux
R1, R2, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R14, R17, R18
6- SOINS VETERINAIRES (VACCINATION ET TRAITEMENT DES ANIMAUX)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées Facteurs risques/ Risques associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Préparation des
produits à
administrer
Non
Exposition aux produits chimiques ;
piqûres ou blessures par outils
manuels
R13 avec la
nature
travail-
Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
R9
Contention et
maitrise des
animaux (par
force ou caresses)
Non
Agressions par les animaux ;
expositions aux microbes (zoonose)
efforts physiques ; chute de
hauteur ; chute de plein pied
R23, R18 avec la
nature
travail-
Nt R1, R2, R7, R9, R13
Administration
du produit par
injection
Non
Agressions par les animaux ;
expositions aux microbes ; chute de
plein pied ; blessures ou piqures par
objets piquants (seringues)
R18, R23 avec la
nature
travail-
Nt R1, R9, R13
Administration
du produit par la
bouche
Non
Agressions par les animaux;
expositions aux microbes
(zoonose) ; chute de plein pied ;
R18, R23 avec la
nature
travail-
Nt R1, R2
Traitement des
plaies / blessures
par le bleu de
méthylène
Non
Application du produit sur les
blessures, agression par la bête,
contamination par les microbes de
la plaie etc.
R13, R23 avec la
nature
travail-
Nt R1, R2, R18
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 182
7- NETTOYAGE ET ENTRETIEN DES FERMES
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Balayage,
raclage et
ramassage des
déchets dans les
fermes
Oui
Efforts physiques; mouvements
répétitifs ; exposition aux
microbes; blessures par utilisation
d’outils manuels ; chute de plein
pied par glissade ; chute de hauteur
R12, R18 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
R1, R3, R7, R9, R23
Application des
désinfectants ou
traitement
phytosanitaire
Oui
Ce traitement se fait avec les
insecticides (Piapia, Rambo et
autres); exposition aux produits
chimiques mains nus; mouvements
répétitifs ; postures dangereuses
R13 avec la
nature
travail-Nt R1, R3, R7, R8, R23
Curage et
Paillage des
fermes
Oui
Enlever et déverser les pailles de
riz ou coques d’arachides) dans les
élevages de volailles et autres.
Expositions aux poussières; piqûres
par les pailles et coques; exposition
aux microbes ; port de charges ;
mouvements répétitifs ; chutes
R12, R18, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R2, R6, R7, R9, R23
8- GESTION ET ELIMINATION DES DECHETS
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Ramassage des
déchets et
chargement dans
les récipients ou
sacs
Oui
Exposition aux microbes; travail
répétitifs ; posture dos courbé ;
exposition à la poussière ;
agression par les animaux ;
blessures outils manuels (pelles,
râteaux) etc.
R7, R8, R9, R12, R18 avec
Conditions
de travail
Ct
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
R1, R2, R23, R24
Conditionnement
et transport des
déchets
Oui
Port de charges (à la main, sur la
tête par charrettes ou chameau) ;
blessures par les outils; exposition
aux microbes; chutes
R7, R9, R18, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R2, R6, R12
Déversement et
étalement des
déchets dans les
aires de culture
Oui Port de charges ; exposition aux
microbes ; exposition aux
poussières ; blessures par
utilisation d’outils manuels
R12, R18, R23, R24 avec
Conditions
de travail
Ct R1, R3, R6, R7, R9
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 183
9- TRAITE, CAPTURE ET VENTE DES ANIMAUX (MARCHANDISES)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Traite :
Contention et
immobilisation
de la bête et veau
Oui
Parfois
Agression par les animaux ; posture
dangereuse, chute de plein pied et
heurt; Mouvements répétitifs
R7, R18, R23 avec la
nature
travail-Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Modernisation des outils de
travail
R1, R3
Traite :
Massage
manuelle, retrait
du lait dans les
calebasses
Oui
Parfois
Manipulation des mamelles de la
bête, microbes, agression par la
bête et postures dangereuses
(accroupie)
R18, R23 avec
Conditions
de travail
Ct R7, R8
Capture des
animaux et
transfert vers les
marchés (ou chez
les acheteurs)
Non
Agression des bêtes ; blessures par
les objets tranchants ; chute de
plein pied ; Mouvements répétitifs
Exposition aux microbes
R1, R23, R18 avec la
nature
travail-Nt R3, R7, R9,
10- ASSISTANCE A LA MISE - BAS (OU ACCOUCHEMENT)
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées
Facteurs risques/ Risques
associés
Niveau
Risque
Type* Nt
ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Administration
par la bouche du
natron (faciliter
l’accouchement)
et caresses
Non
Agressions par les animaux ;
expositions aux microbes;
manipulation des produits sans
protection; chutes
R18, R23 avec la
nature
travail-Nt Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Modernisation des outils de
travail
R1, R9, R7, R13, R24
Appui à la
rupture de la
poche des eaux et
à la délivrance
Non
Manipulation des secrétions
animales avec les mains couvertes
de papiers plastiques ; agression par
animaux ; chutes etc.
R18, R23 avec la
nature
travail-Nt R1, R24
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 184
11- GARDIENNAGE DES ANIMAUX ET DES FERMES
Tâches relatives
à l’activité
Effectuées
par enfants Situations dangereuses observées
dans les exploitations visitées Facteurs risques/ Risques associés
Niveau
Risque
Type*
Nt ou Ct
Moyens prévention
existants
Moyens de prévention à
pourvoir
Travaux de
sentinelle diurne
et nocturne
Oui
Agression par les chiens de garde ;
agression par les malfrats (stress) ;
expositions aux fortes lumières
(soleil) et à l’obscurité
R8, R14, R15, R23, R26
avec la
nature
travail-
Nt
Rien de spécifique
en dehors des
moyens empiriques
Allocation des EPI adaptés
Formation et sensibilisation
Ronde de
surveillance des
animaux (diurne
et nocturne)
Oui
Agression d’animaux ; chute de
plein pied ; chute de hauteur,
piqures des épines
R23, R24 avec la
nature
travail-
Nt R1, R2, R14, R15
Intervention en
cas d’attaque Non
Coups et blessures par agression,
blessures par outils manuels (de
défense) ; chute de hauteur ; chute
de plein pied etc.
R1, R9, R26 avec la
nature
travail-
Nt R2, R3, R9, R14, R23, R24,
FIN
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 185
ANNEXE 2
LES OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 186
GUIDE DE RECUEIL DES DONNEES SOCIOPROFESSIONELLES
ET EPIDEMIOLOGIQUES
FICHE DES EXPLOITATIONS ANIMALES (ELEVAGE)
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 187
GUIDE DE RECUEIL DES DONNEES SOCIOPROFESSIONELLES
ET EPIDEMIOLOGIQUES
FICHE DES EXPLOITATIONS D’ELEVAGE
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 188
GUIDE DE RECUEIL DES DONNEES SOCIOPROFESSIONELLES
ET EPIDEMIOLOGIQUES
FICHE DES EXPLOITATIONS DE PECHE ET PISCICULTURE
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 189
QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS TRAVAILLANT
DANS LES EXPLOITATIONS VISITEES
Evaluation des risques sécurité et santé au travail dans l’Agriculture au Niger – 2018 190
FICHE D’IDENTIFICATION ET D’EVALUATION DES RISQUES